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N˚

1640

DU

20

NOVEMBRE

2014

de

CHIRURGIEN DENTISTE

FRANCE

Le

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éditorial Le Chirurgien-Dentiste de France no 1640 du 20 novembre 2014

Déclaration de guerre Alors que la France atteint les 2 000 milliards d’euros de déficit, soit presque un an de PIB, alors que le chômage ne cesse d’augmenter et que les Français s’appauvrissent, monsieur Macron, ministre de l’Économie depuis deux mois, fils de médecins, inspecteur des Finances puis banquier chez Rothschild, a trouvé le remède miracle pour résoudre les problèmes de la France : obliger les chirurgiens-dentistes à indiquer sur leurs devis le prix d’achat de la prothèse. Cette mesure, affirme-t-il, entraînerait inexorablement une baisse des tarifs de ces prothèses, tant la mise en évidence de la « marge » réalisée rendrait les chirurgiens-dentistes honteux !

C’est monsieur Macron qui devrait avoir honte !

Honte de remettre sur le tapis un dossier discuté au parlement à plusieurs reprises et conclu par la mise en place d’un devis détaillé, indiquant les différents paramètres constituant des coûts.

Honte de remettre en cause sa collègue de la Santé qui, par sa signature en 2012, a validé ce devis. Honte de prendre le dossier dentaire par le petit bout de la lorgnette en faisant des annonces qui ne règleront rien, tout en refusant de se pencher sur les vraies solutions !

Mais, dans notre profession également, beaucoup devraient se remettre en question : ceux qui ont laissé la CNSD se débrouiller seule face à la volonté des politiques d’exiger de nous plus de transparence. Ceux qui ont constamment remis en cause ses choix sans rien proposer. Ceux qui ont affirmé qu’il ne fallait pas discuter et qu’il suffisait de dire « non » pour régler le problème.

Ceux qui ont attisé les haines en vilipendant le devis « CNSD » « inique » « illégal » et autres considérations flatteuses. Ceux qui ont tout fait pour que la profession ne l’applique pas, en laissant croire qu’il n’y aurait pas de conséquences. Ceux qui ont chipoté en expliquant que le patient, par une règle de trois fournie, pourrait connaître le prix d’achat.

Et ceux qui ne vont pas manquer de railler la CNSD responsable, une nouvelle fois, de tous les malheurs !

Enfin, mention spéciale pour ceux qui n’ont pas voulu nous entendre quand nous expliquions que l’application de ce devis était notre seule arme contre la tentation sous-jacente de dissociation de l’acte prothétique. Car il faut comprendre que cette volonté d’affichage du prix d’achat a pour unique objectif de permettre au patient de choisir le prothésiste qui fabriquera sa prothèse. Tous ceux qui ont déjà eu l’occasion de travailler avec un prothésiste imposé par leur patient savent les difficultés rencontrées quand la collaboration quotidienne et la complémentarité acquise avec son prothésiste sont mises à mal.

Aujourd’hui, nos craintes se révèlent fondées et tout le travail réalisé de 2009 à 2012 se voit brutalement remis en cause par un ministre qui a soif d’acquérir une légitimité sociale.

Monsieur Macron : la CNSD n’acceptera pas de retour en arrière. La transparence des coûts de nos DMSM existe aujourd’hui et, si elle est complexe, c’est parce que la réalité économique des cabinets dentaires l’est. Quant à l’origine de ces prothèses, elle est également déjà clairement indiquée.

Nous refuserons donc tout changement dans le devis. En revanche, si vous souhaitez réellement vous pencher sur la cohérence de tous les tarifs de soins bucco-dentaires, et en particulier les actes opposables qui représentent deux tiers de l’activité, la CNSD répondra « présente » !

CATHERINE MOJAÏSKY Présidente confédérale @chmjsk 1

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Le mot de la rédaction

Une énième attaque, signée du ministre de l’Économie, tente de ramener la profession aux discussions d’il y a 5 ans au moment de la loi HPST. Mais la profession dentaire ne se laisse pas faire et le fait savoir ! Pour preuve, ce manifeste, reproduit dans le CDF, que tous les chirurgiens-dentistes sont invités à signer. Il affirme le refus des déviances et affiche l’engagement de combattre tout ce qui met en péril l’équilibre des cabinets dentaires et la santé publique.

Au revoir, Fréderic van Roekeghem. Bonjour, Nicolas Revel. L’exécutif de l’Assurance maladie vient d’être renouvelé. Le nouveau patron, homme du ministère de la Santé, est en provenance directe de l’Élysée.

L’appropriation de la CCAM n’est pas l’apanage des seuls chirurgiens-dentistes. Les personnels de cabinets doivent aussi se familiariser avec cette nouvelle classification. Une formation en ligne a été conçue par Actalians et leur est spécialement dédiée.

Bonne lecture

le mot Comité de rédaction : Présidente-directrice-Directrice politique : Catherine Mojaïsky, directeur délégué : Thierry Soulié, rédacteur en chef : Roland L’Herron, responsable scientifique : Daniel Nebot, directeur de la rédaction : Alexandre de Cambolas, secrétaire de rédaction : Barbara Petit, journalistes : Antoine Chazal, Renaud Degas, rédaction culturelle : Armelle Baron, correcteur : Charles Ordinis, conseillers : Jean-Claude Chocque, Yann Duclos, Véronique Pellegrain, Jean-Marc Yvernogeau, photographe : Christophe Chardron, chargée de communication : Julie Alseda Comité de lecture : Jean-Jacques Aknin, Charles-Daniel Arreto, Rémy Balthazard, Daniel Bandon, Anne Claisse, Pierre Colon, Christian Declocquement, Didier Gauzeran, Eric Gérard, Youssef Haikel, Frédéric Haim, Jean-François Largy, Guy Letoux, Françoise Martin-Villette, Patrick Missika, Eric Mortier, Bruno Pelissier, Laurent Pierrisnard, Bernard Piotrowski, Christophe Rignon-Bret, Gérard Scortecci, Jean-François Seret, Christian Verner.

Responsables de rubriques scientifiques : Stéphane Barek, François Montagne-Lainé (Revue de presse), Michel Goldberg, Étienne Labassy, Benjamin Salmon, Laurent Scherman.

Comité de Gestion : Catherine Mojaïsky, Thierry Soulié, Michel Bergougnoux, Jean Barbanneau Ont également participé à la rédaction de ce numéro : P. Rémi, R. Marchand, J.-C. Chocque, A.-S. Beauquis, L. Sague, B. Decroix, H. Weil, P. Perrier, G. Robert, M. Grégoir, B. et J.-M. Salmon Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4 du code de la propriété intellectuelle).

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Votre portail internet : www.cnsd.fr

Actualité 01 05 0 09 12 15 17/18

Éditorial, par Catherine Mojaïsky Macron persiste et signe : Trop, c’est trop !

Assurance maladie : Plus qu’un changement de têtes0 CCAM : Formation en ligne des personnels dentaires Congrès de l’ADF : Ambiance rugby sur le stand de la CNSD !

Brèves

Exercice et cabinet 21 Conditions d’exercice : Selarl ou Selas ?

25 Congrès de l’ADF : Chercheurs de douleurs 27 Congrès de l’ADF : Ne laissons pas le handicap gagner leurs dents !

30 Fiche pratique CNSD-Services : Jours fériés 2015 36/39 Brèves

Environnement de santé

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CCAM

Formation en ligne des personnels dentaires

42 Démocratie sanitaire : Les patients au cœur de la loi de Santé 45 Formation universitaire dans les pays en développement : Quelles actions pour quels résultats ?

49 Gestion du risque : Bien dépenser le budget de l’Assurance maladie coûte cher !

53 Musée Virtuel de l’Art Dentaire : 2 000 pièces photographiées en stock !

55/57 Brèves/livres

Culture et loisirs 59 À voir : Sésostris III, Pharaon de légende 63 À voir : La danse du Diable 71 À rouler : Porsche 911, Targa, Turbo S et GT 3

Encarts jetés : CNSD Cahier Formation continue et Hygiène Express Sur-couverture : Pierre Fabre

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Actualité

Emmanuel Macron, ministre de l'Économie, persiste et signe !

Pourquoi ?

Parce que donner uniquement le montant du laboratoire et en conclure que la différence avec l’honoraire constitue notre prestation, voire notre « marge bénéficiaire », est une information partielle et fausse, qui nous désigne à la vindicte populaire dans l’objectif de faire baisser les tarifs.

Un an plus tard, la loi Fourcade, rectificative de la loi HPST, nous a permis à force de pédagogie auprès des politiques, à défaut de supprimer cette disposition, de convaincre que la véritable transparence ne consiste pas à donner aux patients des informations tronquées et accusatrices mais bien au contraire plus complètes et plus transparentes.

Le législateur a alors confié aux parties conventionnelles le soin de trouver dans un délai de 6 mois un consensus et une mouture de devis qui soit réellement informatif, faute de quoi il agirait par décret.

NOMAD SOUL/FOTOLIA

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ur M6, dimanche 9 novembre, Emmanuel Macron réaffirmait sa volonté de voir apparaître le prix d'achat au laboratoire des prothèses posées par les chirurgiens-dentistes, se disant convaincu que cette mention sur le devis fera baisser de façon significative la marge des praticiens. Nous revoilà 5 ans en arrière au moment de la loi HPST quand les sénateurs avaient voté la mention du prix d'achat des dispositifs médicaux sur les devis remis aux patients. Notre combat n’avait pas permis de le supprimer et, malgré les pressions de la DGCCRF, cette disposition n'avait pas été appliquée par la profession.

Cet accord, nous l’avons trouvé avec les partenaires conventionnels : assurance maladie obligatoire et complémentaire.

Cet accord a été acté dans l'avenant n° 2 à la Convention dentaire signé en avril 2012, avec un mode d'emploi.

Cet accord a reçu l'approbation de la ministre de la Santé, Marisol

et un honoraire de 600 €, par exemple, monsieur Macron voudrait faire croire que nous émargeons à 6 fois.

La vérité est que notre prestation est autour de 250 € et non de 500, ce qui apparaît sans conteste dans le devis en vigueur.

Qui s'offusquerait de voir un chirurgiendentiste Bac + 6 hautement qualifié percevoir 250 € pour 2 heures de travail (avant déduction de ses charges personnelles) ?

C'est cela la vérité, c'est cela la transparence.

Nous avons relevé depuis 2 ans le défi de la transparence même si tous les praticiens n'ont pas encore pu ou voulu donner l'intégralité de ces éléments à leurs patients en raison très souvent de mise à jour informatique. C’est ce défaut d’application que nous reprochent les services de la Concurrence et de la Consommation dépendant du ministère de l’Économie.

Touraine, après approbation de Bercy.

Alors, monsieur Macron ne nous fera pas revenir en arrière, à une

Ce devis met en lumière les éléments constitutifs du montant des honoraires des prothèses.

transparence tronquée pour nous décrédibiliser. Nous ne sommes pas des marionnettes qu'on peut manipuler au gré des humeurs et des intérêts des gouvernants.

• le coût de fabrication (laboratoire + fournitures afférentes), • les charges de structure du cabinet, • le montant de la prestation médicale du praticien.

Ainsi, pour un coût de 100 € du dispositif médical sortant de l'unité de fabrication

Appliquons le devis légal conventionnel et refusons ensemble le raccourci annoncé par le ministre.

Signons le manifeste ouvert à toute la profession dans lequel nous nous engageons solidairement à ne plus accepter l'indéfendable.

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Actualité

MANIFESTE DES C NOUS, CHIRURGIENS-DENTISTES SUBISSONS depuis de nombreuses années des campagnes médiatiques indignes, orchestrées par des groupes financiers visant à mettre la main sur les cabinets dentaires libéraux.

SUPPORTONS

l’incurie des pouvoirs publics, leur incapacité à assurer des moyens décents pour un accès égalitaire aux soins bucco-dentaires de tous nos concitoyens, sinon en transférant cette charge sur le dos des praticiens libéraux (CMU-C).

ESSUYONS les calomnies, les mensonges et les détournements de patientèle de la part de plateformes financières bien connues, confortées par la bénédiction des pouvoirs publics (Loi Le Roux relative aux « réseaux »).

ENDURONS depuis plus de cinq ans (Loi HPST) les attaques récurrentes sur les honoraires de prothèse au prétexte du déficit d’accès aux soins des Français alors que depuis plus d’un quart de siècle, l’Assurance maladie n’en a pas augmenté d’un centime la prise en charge.

Et, AUJOURD’HUI, dans une manœuvre des plus grossières pour cacher l’insuffisance des politiques sanitaires et sociales, le gouvernement croit pouvoir tromper les Français sous le prétexte de « transparence » pour modifier (pour la cinquième fois en cinq ans) les dispositions relatives au devis prothétique. Ce nouvel assaut contre les professionnels au service de la santé publique vient s’ajouter aux deux autres défis, les « low-cost » et les plateformes financières, installés à l’ombre d’une politique désorientée ou sournoise !

Mode d’emploi du Manifeste Ce manifeste est ouvert à tous les chirurgiens-dentistes pour faire savoir au ministre de l’Économie et au gouvernement l’exaspération de la profession et son engagement solidaire.

Signez ce manifeste en ligne via :

le site dédié : www.manifestedeschirurgiensdentistes.org le site : www.cnsd.fr ou en renvoyant cette page signée à l’adresse :

Manifeste des chirurgiens-dentistes 75849 Paris cedex 17 6

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Actualité

S CHIRURGIENS-DENTISTES

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MOI, CHIRURGIEN-DENTISTE SIGNATAIRE

REFUSER tout nouveau changement du dispositif actuel qui assure la parfaite information du patient par le devis légal et son modèle-type conventionnel.

REFUSER que perdurent les déficits engendrés par les tarifs sociaux inchangés depuis plus de 8 ans.

REJETER toute adhésion et à sortir des « réseaux » pratiquant la désinformation, le détournement systématique des patients et le non-respect de la charte signée par les complémentaires santé. Tout écart à cette charte sera dénoncé publiquement.

LUTTER contre la dérive mercantile que constituent les « low-cost » en exigeant la modification de la loi afin de distinguer les centres de santé « à vocation sociale » de ceux qui fleurissent et détournent l’objet de ces centres, les transformant en entreprises lucratives.

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Nom - Prénom

Lieu d’exercice

Email

Signature

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Actualité

L’exécutif de l’Assurance maladie vient d’être renouvelé. À la présidence, William Gardey succède à Michel Régereau, CFDT comme son prédécesseur. En revanche, le remplacement de Frédéric van Roekeghem, en place depuis 10 ans, par Nicolas Revel issu de l’Élysée peut être vu comme une véritable rupture. En même temps, se profile une redistribution des cartes avec l’État.

Assurance maladie

Plus qu’un changement de têtes L e nouveau patron de l’Assurance maladie s’appelle donc Nicolas Revel (lire page 10). En provenance directe de l’Élysée, il a été adoubé le 6 novembre dernier par le conseil de la Cnamts. Sa nomination est loin d’être une simple succession.

Elle a lieu alors qu’une opération de reprise en main et de mise sous tutelle totale de l’Assurance maladie est en cours. Le dualisme entre l’État et l’Assurance maladie, fustigé par de nombreux rapports, n’est plus de mise.

« Il n’y a qu’une seule politique de santé », répète Marisol Touraine inlassablement depuis la présentation de la Stratégie nationale de santé. La loi de Santé présentée en octobre en Conseil des ministres prévoit d’ailleurs de rapprocher, du sommet à la base, les deux réseaux de l’État et de l’Assurance maladie, historiquement concurrents. C’est aussi un des leitmotivs de la nouvelle convention d’objectifs et de gestion entre l’État et la Cnam. Avec Nicolas Revel, il ne devrait donc plus y avoir de distorsion entre l’Élysée et la direction de l’Assurance maladie. Cette proximité peut aussi signifier, selon certains observateurs, une mise sur la touche de la ministre de la Santé, même si le communiqué officiel précise que c’est bien Marisol Touraine et Michel Sapin qui ont choisi l’heureux élu.

Celui-ci doit maintenant se confronter à quelques dossiers chauds que son prédécesseur n’a pas réglés avant son départ.

ZAGANDESIGN/FOTOLIA

En ligne avec l’Élysée

D’abord, la négociation sur la rémunération des équipes de proximité, fer de lance de la future médecine de parcours, s’enlise et vient d’être rejetée par l’UNPS (Union nationale des professionnels de santé). Autre

dossier au long cours, la maîtrise médicalisée. Son impact dans le respect de l’Objectif national des dépenses d'assurance maladie (Ondam) n’est pas vraiment démontré, si l’on en croit l’Inspection générale des

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Actualité

Nicolas Revel doit se confronter à quelques dossiers chauds que son prédécesseur n’a pas réglés avant son départ affaires sociales (Igas). Enfin, jusqu’à présent, l’accord conclu au forceps en octobre 2012 sur l’encadrement des dépassements des médecins n’a pas eu les résultats escomptés et risque fort de revenir très vite à la une de l’actualité. Pour les chirurgiensdentistes, il va devoir rapidement se mettre au fait des problèmes de tarifs de soins, mais aussi de la problématique du devis de prothèse, négocié par la profession avec son prédécesseur et aujourd’hui attaqué par le gouvernement dans le cadre des mesures de déréglementation.

Ces dossiers difficiles s’ajoutent au fait de succéder à un homme, Frédéric van Roekeghem, qui a su en dix ans prendre toute sa place. Nommé à la direction de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) en 2004, il a été un véritable cas d’école : il héritait quasi des pleins pouvoirs grâce à la réforme de l’Assurance maladie, qu’il avait lui-même largement préparée comme directeur de cabinet du ministre de la Santé de l’époque, Philippe Douste-Blazy.

Il a été le premier à avoir d’aussi larges prérogatives sur l’évolution du régime général en tant que directeur de la Cnam – le conseil n’ayant plus guère qu’un rôle consultatif – mais aussi sur les négociations conventionnelles dont il est seul maître d’œuvre.

Longévité record du prédécesseur Il a profondément remanié la Cnam et mis en coupes réglées les Caisses primaires qui, depuis, suivent comme un seul homme les instructions de la maison mère. D’un ensemble assez disparate, il a fait une machine plutôt bien huilée. Par ailleurs, il a perfectionné les systèmes d’information de l’institution, qui est de moins en moins un payeur 10

aveugle. Au point que le rapport annuel sur les charges et produits est une source d’inspiration quasi inépuisable pour les gouvernements successifs toujours à la recherche d’économies. C’est dans le domaine de la maîtrise des dépenses que le bilan paraît le plus favorable : l’objectif des dépenses d’assurance maladie voté par le Parlement a été respecté pour la troisième fois. Son efficacité en la matière a très certainement contribué à sa longévité record, survivant aux changements de ministres successifs.

Pour le secteur dentaire, le patron sortant de l’Assurance maladie était aux manettes pour la Convention de 2006 qui a refondu totalement la Convention dentaire. C’est encore lui qui a négocié les avenants n°2 et 3 instaurant, entre autres, le nouveau devis et la CCAM. Dans les autres professions de santé, il a notamment négocié deux conventions médicales (2005 et 2011). Parmi leurs « apports », notons que la dernière instaure un mécanisme de paiement à la performance, la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP), qui risque de faire des petits dans les autres professions. À noter également la refonte de la classification commune des actes médicaux (CCAM) et une régulation démographique des infirmiers libéraux, avec des restrictions à l’installation dans les zones de surdensité. Sans compter les programmes d’accompagnement des patients qui semblent promis à un bel avenir.

Un ministre de la Santé « bis » Le secret de cette longévité tiendrait, selon les protagonistes des négociations conventionnelles, à une alchimie entre séduction, pouvoir et intelligence. Un habitué des négociations musclées souligne que « c’est difficile de dire du mal de lui » dans la mesure où « il vous fait avaler des couleuvres, mais toujours avec le sourire aux lèvres ». Ce respect des représentants des professionnels tient aussi au fait que Frédéric van Roekeghem a également tenu la dragée haute aux politiques, au point de passer pour un ministre de la Santé bis.

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Pierre Rémi

Nicolas Revel en bref Nicolas Revel est en fonction depuis le 18 novembre. Comme son prédécesseur, il n’est pas un spécialiste du secteur de la santé. Cet énarque de 48 ans est conseiller maître à la Cour des comptes. Il est le fils de l’essayiste et philosophe, JeanFrançois Revel et de Claude Sarraute.

Il est également le frère de Mathieu Ricard, le moine bouddhiste porteparole du Dalaï-Lama.

Nicolas Revel a été directeur du cabinet du maire de Paris où il a eu à s’occuper de la restructuration des hôpitaux de l’AP-HP, des soins aux démunis, de la politique de prévention ainsi que des relations avec l’Assurance maladie. Depuis mai 2012, il était secrétaire adjoint de l’Élysée et conseiller de François Hollande. Il suivait particulièrement les domaines de l’éducation, de la culture, du social, mais aussi de la santé, en liaison avec les autres conseillers en charge de ces dossiers, Michel Yahiel et le Pr Olivier Lyon-Caen.

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Actualité

Actalians (nouvelle dénomination de l’OPCAPL) met à disposition des cabinets dentaires une formation en ligne pour former le personnel des cabinets dentaires (assistantes dentaires, aides dentaires, secrétaires, réceptionnistes) à la nouvelle nomenclature CCAM. Une formation avec un prix réduit et entièrement prise en charge par Actalians.

SYDA PRODUCTIONS/FOTOLIA

CCAM

Formation en ligne des personnels dentaires

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l est bien connu que, dans la plupart des cabinets dentaires, l’assistante dentaire assure de nombreuses fonctions dont la saisie des actes au fauteuil et la facturation au moment du paiement. Elle est une pièce maîtresse du cabinet. Aussi est-il indispensable que les assistantes dentaires reçoivent une formation adaptée à la CCAM afin qu’elles maîtrisent cette nouvelle classification. C’est exactement ce qu’a mis en place Actalians (précédemment OPCAPL), depuis le 1er octobre dernier, afin d’accompagner tous les personnels en charge de la facturation et du remboursement des patients au sein du cabinet. Le service Recherche et Développement d’Actalians a donc élaboré, à la demande de la branche professionnelle, une formation en ligne dédiée à la mise en place de la CCAM.

Quels sont les avantages pour les employeurs et les salariés ?

• C’est une formation à distance sur ordinateur par « e-learning » : elle peut donc se faire sur le lieu de travail.

• C’est une formation modulaire de courte durée (au maximum 3h40). Elle doit être réalisée sur une durée de 15 jours maxi12

mum. Chaque module durant 45 minutes, la formation peut se faire sur une demijournée ou sur plusieurs jours par périodes de 45 mn.

• C’est une formation pratique avec mise en situation pour permettre aux salariés de maîtriser au mieux la CCAM et la codification des devis.

de faire une demande en ligne avec paiement direct par carte bancaire. Une prise en charge simplifiée auprès d’Actalians (OPCA-PL) est mise en place lors de l’inscription. Actalians rembourse l’employeur après la fin de l’action de formation.

Le coût de la formation Le contenu de la formation • Cette formation propose 2 parcours (novices/expérimentés) dont le déroulé et la durée sont ajustés aux besoins en compétences du salarié, identifiés en amont à l’aide d’un test de positionnement.

• Quatre modules de formation centrés sur la pratique professionnelle sont proposés : 1) Organisation de la CCAM. 2) Règles de la CCAM. 3) Application des principes de la CCAM. 4) Codification et explication d’un devis.

Les modalités de la formation et de prise en charge Pour suivre cette formation, il vous suffit

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Il est seulement de 96 € (80 € HT) par salarié avec un financement intégral des coûts de formation par Actalians.

L’étroite collaboration entre la Commission Paritaire Nationale de l’Emploi et de la Formation Professionnelle et Actalians permet une formation la plus adaptée possible aux personnels des cabinets dentaires, formation qui évoluera en fonction de celle de la CCAM. Ce service conçu pour les personnels des cabinets dentaires rencontrera, nous l’espérons, un succès à la mesure de l’énergie investie. Le tarif très peu élevé devrait y collaborer grandement.

Le site pour s’inscrire : www.maformationdentaire.com

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Actualité

Avis aux amateurs de rugby ! Venez rencontrer Maxime Machenaud sur le stand de la CNSD à l’ADF ! Rendez-vous le jeudi 27 novembre entre 15 heures et 17 heures.

Congrès de l’ADF sur votre smartphone ou votre tablette, l’actualité syndicale pour la lire au moment où vous le souhaitez. Venez découvrir aussi la nouvelle application tablette pédagogique de l’actuel ou du futur site Land de votre cabinet, les applications pratiques au fauteuil de ces outils, moyens de communication performants avant, pendant et après la présence du patient. Les documents pertinents sur la CCAM et d’autres sujets professionnels seront mis à votre disposition sur une clé USB qui contient des outils et des infos utiles pour votre gestion ou votre formation.

Ambiance rugby sur le stand CNSD !

Par Rémi Marchand secrétaire général adjoint

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axime Machenaud, demi de mêlée en exercice de l’équipe de France de rugby, a répondu à l’invitation de la société Land, créatrice des sites Internet CNSD pour les cabinets dentaires : il sera présent sur le stand 1L12 CDF-CNSD-APER le jeudi 27 novembre de 15 à 17 heures.

Vous pourrez approcher ce sportif de très haut niveau, discuter avec lui de l’équipe de France de rugby, du championnat de France ou de tout autre sujet sportif, lui demander des autographes ou partager une photo. À la fin de cette rencontre, à 17 heures, Land proposera une tombola permettant de gagner des lots « branchés » pour votre cabinet : un site Internet gratuit pendant 1 an, une sauvegarde gratuite pendant 1 an, une application tablette pour 1 an, une pointeuse pour 1 an, une gestion de stock pour 1 an !

La CNSD, une équipe de France La CNSD a, elle aussi, sélectionné ses joueurs pour vous accueillir. Et vous pourrez rencontrer ceux qui, venus de Toulouse, Castres, Toulon, Biarritz, mais aussi de toute la France, vous informent et vous forment localement.

Vos interlocuteurs départementaux sont aussi votre premier rideau défensif contre les

Pile ou face

Rendez-vous sur le terrain : Porte Maillot, Palais des Congrès, stand 1L12.

« adversaires » qui ne manquent pas de jeter dans vos pieds des contraintes réglementaires et autres contrôles d’activité. Comme au rugby, ils ont des compétences variées, des premières lignes aux arrières : Sécu, retraite, installation, embauche, licenciement, associations, radioprotection, accessibilité… et CCAM !

Connectés comme en mêlée Toutes les techniques branchées seront à votre disposition sur le stand. Venez y retirer vos codes pour l’appli CDF que l’on vous montrera sur place. Elle vous facilitera la vie en vous permettant d’avoir en permanence,

Enfin, les traditionnels tirages au sort « Étudiants » et « Syndiqués CNSD » seront eux aussi mis au goût du jour grâce aux « douchettes » qui scanneront votre badge congressiste ou visiteur ! Les étudiants seront en lice pour des caméras GoPro avec lesquelles ils pourront arpenter les allées du Congrès et en diffuser les images à travers la planète dentaire ! Les praticiens syndiqués CNSD auront, eux, la possibilité de gagner chaque jour 1000 € en bons d’achat GACD, partenaire incontournable des événements confédéraux.

Comme au cricket La rencontre avec les responsables syndicaux sur le stand CDF-CNSD-APER s’étalera sur quatre jours, du mercredi 26 au samedi 29 novembre, au cours desquels des échanges confraternels seront comme toujours enrichissants et fructueux, l’écoute des uns et des autres nous faisant tous progresser !

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LUKASMAJERCIK/FOTOLIA

Brèves

PLFSS AU SÉNAT

Le 14 novembre, les sénateurs ont adopté l'article 43 du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2015, qui renforce les conditions de prise en charge des dispositifs médicaux. Sans aucune modification, ni discussion, l'article 43, qui revoit les modalités d'inscription des DM sur la liste des produits et prestations remboursables (LPPR) a été adopté. Ainsi, lorsqu'il s'agit d'un DM en nom de marque (produit innovant ou qui nécessite un suivi particulier), le fabricant doit déposer un dossier d'évalua-

tion auprès de la HAS et ensuite négocier un prix avec le Comité économique des produits de santé (CEPS).

Pour les lignes génériques, qui identifient un type de produit selon sa finalité thérapeutique et ses spécifications techniques par un code et un tarif uniques, l'industriel appose lui-même le code correspondant à la ligne à laquelle il estime que son DM appartient. (Avec APM)

KOTOYAMAGAMI/FOTOLIA

Conditions de prise en charge des DM renforcées

PLFSS AU SÉNAT

Les sénateurs ont adopté sans discussion l'article 41 qui poursuit trois objectifs : l'optimisation de l'inscription et de la tarification des actes innovants, l'accélération de l'inscription au remboursement des actes résultant d'expérimentations, « pour les innovations organisationnelles », et l'optimisation du « forfait innovation » et son extension aux soins de ville. Le premier volet vise à permettre un accès au dispositif accéléré de hiérarchisation et de tarification des actes innovants réalisés uniquement au sein d'un établissement de santé et induisant une réduction significative des dépenses de santé compte tenu de leur impact budgétaire. La commission d'éva-

luation médico-économique de la Haute Autorité de santé (HAS) serait chargée de l'évaluation de cet impact budgétaire. Désormais l'Union nationale des caisses d'assurance maladie (Uncam) devrait faire connaître aux ministres chargés de la Santé et de la Sécurité sociale, dans un délai maximal de six mois à compter de la transmission de l'avis de la HAS, les motifs de l'absence de décision d'inscription au remboursement d'un acte. (Avec APM)

GRAPHLIGHT/FOTOLIA

Accélération de la prise en charge des actes innovants adoptée !

PLAN NATIONAL SANTÉ ENVIRONNEMENT 10 orientations dévoilées en Conseil des ministres Les 10 orientations du troisième Plan national santé environnement pour la période 2015-2019 ont été présentées en Conseil des ministres par la ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, et la ministre de la Santé, Marisol Touraine.

Il propose d'évaluer de manière globale les expositions dangereuses pour la santé et de mobiliser les acteurs concernés autour de 10 actions : - l'amélioration de la qualité de l'environnement sonore ; - la vigilance sur les risques potentiels liés aux nanomatériaux ; - la réduction des expositions liées aux contaminations environnementales des sols ; - la réduction de l'exposition aux perturbateurs endocriniens ; - l'amélioration de la qualité de l'eau destinée à la consommation ; - l'évaluation des risques de l'exposition aux ondes électromagnétiques ; - la prévention du risque d'allergie liée aux pollens ; - le contrôle et la restriction progressive de l'usage des pesticides ; - l'évaluation des risques liés à l'amiante naturel ; - la valorisation des effets positifs de la nature en ville et la création de jardins thérapeutiques dans les établissements de soins.

Ce plan fera l'objet d'une déclinaison dans chaque région, dans le cadre d’un partenariat entre l’État et les conseils régionaux. Il est également prévu un portail internet santé-environnement pour regrouper les initiatives locales innovantes et faciliter leur multiplication. (Avec APM)

Le Chirurgien Dentiste de France n o 1640 du 20 novembre 2014

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Brèves

UNPS

Budget insuffisant = activité suspendue !

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IZNOGOOD/FOTOLIA

Sous le poids du stress accumulé et de la curée orchestrée, et à force de trop de sollicitation par des secousses incessantes, on peut concevoir que les amortisseurs se fatiguent et s’usent dans le temps…

La pression ne devait pas être assez forte puisque brutalement surviennent de Bercy des flux intenses et puissants, capables de tous nous consumer dans un burnout prévisible. D’amortisseurs nous sommes devenus fusibles pour protéger de la vindicte populaire ceux qui organisent les déficits publics et tentent de tempérer la colère de Dame Europe.

Quand les fusibles sautent, le courant ne passe plus. Cohésion sociale et santé publique sont alors en danger. Les chirurgiensdentistes, derniers confidents d’une société bouleversée, sauront dénoncer toutes les manœuvres visant à dégrader leur image et asservir leur exercice.

Serge Deschaux

* Henri Rubistein (neurologue), La médecine du bonheur, J.C. Lattès, 2002.

Le Chirurgien Dentiste de France n o 1640 du 20 novembre 2014

UNAPL

La réalité de la déréglementation !

Une étude confiée par l'UNAPL au cabinet Asteres sur la réalité économique des professions réglementées et les conséquences des projets gouvernementaux a été mise en ligne le 7 novembre. Établie par des spécialistes, cette analyse met en garde contre le coût non dit de la déréglementation et confirme que, si la modernisation de certaines règles est nécessaire, le maintien d'une réglementation reste indispensable à ce secteur spécifique.

SIMPLIFICATION ADMINISTRATIVE

Le détail du « Silence vaut accord » sur Légifrance.fr Le portail Légifrance a été enrichi le 6 novembre d’un nouveau dossier dédié au principe « silence vaut accord » introduit par la loi du 12 novembre 2013, et dont les décrets d’exception ont été publiés récemment. Cette fois, c’est la liste exhaustive de toutes les procédures (plus de 1 000, sur 113 pages) pour lesquelles le silence gardé par l’administration vaut accord, qui est présentée. Code par code, mais aussi pour les textes n’entrant dans aucun code.

PESHKOVA/FOTOLIA

Amortisseurs et fusibles Depuis les subprimes aux ÉtatsUnis, nous n’arrêtons pas de « criser ». Une nouvelle précarité faite de licenciements ou de courses à la performance mine notre société au point de gravement la fragiliser. Le gouvernement colmate les brèches d’un socle vacillant pour y maintenir une paix sociale si chèrement acquise.

Les chiffres du chômage ne constituent pas les seuls indicateurs de cette précarité ambiante. Le mal-être qui s’exprime dans nos cabinets de proximité est un marqueur aussi pertinent. « On demande tout au chirurgiendentiste, on demande trop au chirurgien-dentiste ». En paraphrasant une citation du Dr Henri Rubinstein* initialement destinée à nos amis médecins, on insiste bien sur l’extrême mise à contribution de notre profession pour panser les plaies d’une France malade de la crise.

Par une écoute empathique des souffrances, nous allons bien au-delà d’une simple mission de soignants. La prise en charge plus que désintéressée des patients relevant de la CMU-C relève de cette démarche vertueuse. Le chirurgien-dentiste est bien un amortisseur social dont on se sert pour atténuer les « nids de poule » d’un chemin dégradé.

l’épuisement du budget dédié à ses travaux (800 000 euros), notamment sur l’ACIP ou les soins de proximité. Par un courrier du même jour, l’UNPS interpelle Marisol Touraine sur la situation, afin qu’elle autorise un supplément de dotation (150 000 euros).

ONIDJI/FOTOLIA

LIA TO /FO IGN JIS

L’Union nationale des professionnels de santé (UNPS), instance créée par la loi de 2004 sur l’Assurance maladie, et représentative des 24 organisations syndicales de libéraux de santé, a décidé le 6 novembre de suspendre une partie de son activité en raison de

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KELLY MARKEN/FOTOLIA

Exercice et cabinet

Par Jean-Claude Chocque, Avocat

Conditions d’exercice

et Anne-Sophie Beauquis, Juriste

SELARL ou SELAS ?

Cabinet Adamas

Une fois installés, de nombreux chirurgiens-dentistes cherchent à optimiser leurs conditions d’exercice. Le choix du cadre juridique de la structure est une étape déterminante pour la réalisation du projet : il pose les règles juridiques et fiscales d’organisation et de fonctionnement du cabinet. Comparaison entre la SELAS et la SELARL, les deux principales sociétés utilisées par les praticiens pour leur activité.

A

fin d’offrir aux professionnels libéraux la reconnaissance du caractère économique de leur activité, la loi du 31 décembre 19901 a ainsi permis aux professions civiles d’exercer au sein de structures empruntées aux sociétés commerciales. Ont alors été créées les SELARL (Société d’exercice libéral à responsabilité limitée). Et la loi du 15 mai 20012 a permis la création des SELAS (Société d’exercice libéral par actions simplifiées).

Le praticien est amené à s’interroger sur l’opportunité de choisir entre la SELAS et la SELARL, d’autant que la loi de financement de la sécurité sociale 2013 a modifié sensiblement le poids des charges sociales sur les dividendes à percevoir de la part des travailleurs indépendants.

Pour vous aider, voici les caractéristiques principales de ces structures juridiques, toutes deux soumises à l’impôt sur les sociétés, sauf option contraire.

Le capital social de ces sociétés doit être détenu par des professionnels en exercice et des personnes autorisées (les règles sont identiques).

Qui sont les associés ?

Comment rédiger les statuts ?

SELAS Une personne physique peut être associée d’une SELAS, ou une personne morale (française ou étrangère). Une seule personne peut former une SELAS. Il n’y a pas de maximum au nombre d’associés.

SELAS Les statuts doivent être établis par écrit, certaines mentions sont obligatoires mais les associés ont une large marge de manœuvre pour déterminer les règles internes de la société. Ils peuvent déterminer librement la composition de l’organe de gestion de la SELAS et ses règles de fonctionnement. L’unique limite est de nommer un président ; cette qualité ne peut être attribuée qu’à une personne physique exer-

SELARL Une SELARL peut être constituée par un seul associé mais elle ne peut pas comprendre plus de 100 associés.

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Exercice et cabinet

çant la profession mais rien n’interdit une présidence tournante.

SELARL Les statuts doivent être établis par écrit, certaines mentions sont obligatoires. Ils doivent contenir toutes les clauses nécessaires pour assurer le bon fonctionnement de la société. Le cadre juridique de la SELARL est figé. Par exemple, pour les assemblées générales, les lettres de convocation doivent être envoyées quinze jours au moins avant la date de la réunion.

Qui sont les dirigeants ?

SELAS Il est nécessaire de nommer un président.

Il ne peut s’agir que de personnes physiques exerçant la profession.

SELARL Le nombre de gérants est fixé librement dans les statuts ; ils peuvent être choisis parmi les associés. Il ne peut également s’agir que de personnes physiques exerçant la profession. Le gérant a droit à une rémunération qui peut être fixe ou proportionnelle ou à la fois fixe et proportionnelle.

Quel est le régime fiscal des rémunérations des dirigeants ?

SELAS Sauf option de la société pour le régime des sociétés de personnes, le président et les autres dirigeants d’une SELAS sont assimilés à des salariés et les rémunérations qui leur sont versées pour l’exercice de leurs fonctions de direction entrent dans la catégorie des traitements et salaires.

SELARL La rémunération des gérants d’une SELARL, qu’ils soient majoritaires ou minoritaires, est soumise au régime fiscal des traitements et salaires.

Selon le régime des frais réels, les gérants d’une SELARL peuvent déduire des rému22

nérations qu’ils perçoivent les cotisations sociales du régime des praticiens et auxiliaires médicaux conventionnés, les cotisations Loi Madelin, les intérêts d’emprunt pour acquérir ou souscrire au capital de la société.

FRÉDÉRIC MASSARD/FOTOLIA

Quel est le régime social des dirigeants ?

SELAS Le président et les autres dirigeants d’une SAS sont obligatoirement affiliés au régime général de la sécurité sociale. Cette qualification permet parfois une certaine optimisation sociale, notamment en réduisant les cotisations sociales d’activités soumises sur les dividendes. En revanche, ils ne peuvent souscrire de contrat Loi Madelin.

SELARL Les gérants majoritaires ne relèvent pas du régime obligatoire de sécurité sociale des salariés. Ils sont soumis aux mêmes obligations que les employeurs et travailleurs indépendants, même s’ils ne sont pas rémunérés. Ils relèvent en principe du régime des praticiens et auxiliaires médicaux conventionnés.

Les gérants minoritaires ou égalitaires sont obligatoirement assujettis au régime général de sécurité sociale (régime des salariés) dans la mesure où ils perçoivent une rémunération. S’ils ne bénéficient pas d’une rémunération, ils ne dépendent d’aucun régime obligatoire de sécurité sociale.

Quelle quorum pour la cession de parts/d’actions à des tiers ?

SELAS La majorité des deux tiers des associés exerçant leur profession dans la SELAS est requise.

SELARL La cession de parts sociales à des tiers fait l’objet d’un agrément. La majorité des trois quarts des associés exerçant leur activité au sein de la SELARL doit donner son accord.

Le Chirurgien-Dentiste de France n o 1640 du 20 novembre 2014

Avantages et inconvénients de la SELARL par rapport à la SELAS L’organisation et le fonctionnement de la SELARL sont encadrés par la loi, alors qu’ils sont librement définis par les associés dans une SELAS, ce qui confère à la SELARL une plus grande sécurité, particulièrement pour les associés minoritaires.

Mais la SELARL ne permet pas de déroger aux règles de majorité ni d’aménager la participation aux décisions indépendamment du nombre de parts sociales.

Le président d’une SELAS est assujetti au régime social des salariés, quelle que soit l’importance de la participation dans le capital social.

Les gérants de SARL, lorsqu’ils sont majoritaires, sont nécessairement soumis au régime de protection sociale des praticiens libéraux. Les praticiens qui exercent dans le cadre de société d’exercice libéral avec la participation d’associés minoritaires doivent s’interroger sur l’opportunité d’adopter les statuts des SELAS. En effet, les cessions d’actions peuvent s’effectuer par simple bordereau et sont soumises à des frais réduits de droit de mutation.

1. Loi n° 90-1258 du 31 décembre 1990 relative à l’exercice sous forme de sociétés des professions libérales soumises à un statut législatif ou réglementaire ou dont le titre est protégé, et aux sociétés de participations financières de professions libérales.

2. Loi n° 2001-420 du 15 mai 2001 relative aux nouvelles régulations économiques.

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Préparez votre congrès ADF

Sous la responsabilité scientifique d’Yves Boucher, la séance du 27 novembre intitulée « chercheurs de douleurs » permettra de découvrir l'apport des travaux de recherche fondamentale à la compréhension des douleurs orofaciales.

Chercheurs de douleurs

L

a douleur est un fléau vieux comme le monde, qui peut transformer l’existence en un véritable calvaire.

Paradoxalement, passée au crible de l’évolution, c’est aussi un mécanisme de sélection qui a permis la mise en place des stratégies de défense contre les dommages corporels ou des stratégies de réparation, avec d’autres systèmes biologiques fondamentaux (immunitaire, émotionnel...).

Il y a un enjeu capital à comprendre le fonctionnement et les dérèglements de la douleur. En effet, les douleurs et principalement les douleurs chroniques sont un problème majeur de santé publique en Europe et dans le monde.

Ces dernières affectent presque un quart de la population et leur impact est catastrophique.

Le coût de la douleur Outre la dégradation de la qualité de vie individuelle qui affecte les dimensions hédonistes, affectives, sociales, professionnelles, etc., de l’existence, le coût économique pour la société est considérable. Ainsi, les répercussions économiques des douleurs chroniques sont supérieures à celles des maladies cardiovasculaires, cancer et diabète réunis. Les coûts directs et indirects pour l’Europe ont été estimés à 300 milliards d’euros par an.

En dépit de ce sombre tableau, le problème reste largement sous-estimé de la part des acteurs de santé à tel point que le terme d’« épidémie silencieuse » a été utilisé.

Parallèlement, plusieurs rapports interna-

tionaux ont souligné le sous-financement dramatique de la recherche sur la douleur comparativement aux autres affections. La douleur représente par exemple moins de 1 % du budget recherche du NIH (National Institutes of Health) américain.

Les chirurgiens-dentistes ont toujours été concernés par le problème de la douleur et ont œuvré à la combattre.

Historiquement, notre profession a initié la révolution médicale qu’a été la découverte de l’anesthésie.

L’engagement d’aujourd’hui, moins spectaculaire mais tout aussi important, prend des formes multiples. Des odontologistes, présidents d’institutions nationales ou internationales engagées dans l’étude et le traitement de la douleur, éditent des revues spécialisées sur le sujet, développent des consultations douleurs ou s’engagent sur le front de la recherche. Peu valorisés et peu connus du grand public, ils effectuent un travail indispensable pour le futur, recueillant des données scientifiques et élaborant de nouveaux concepts.

Conférence - C79

Chercheurs de douleurs Traduction simultanée français-anglais

Jeudi 27 novembre 15h30 - 18h00 RESPONSABLE SCIENTIFIQUE : Y. Boucher (Université Paris Diderot)

Odontoblastes et neurones pulpaires Jean-Christophe Maurin (UFR de Lyon)

Réseaux neuronaux trigéminaux centraux Radhouane Dallel (UFR de Clermont-Ferrand)

Cellules gliales Michel Pohl (Paris)

Douleur et sommeil

L’armée des ombres

Gilles Lavigne (Faculté de Médecine dentaire de Montréal, Canada)

Le but de cette séance est d’attirer l’attention sur cette armée des ombres. Plusieurs conférenciers renommés internationalement partageront leur passion en présentant leurs recherches et leurs implications pour la médecine de demain.

La séance déclinera ces travaux sur plusieurs niveaux : organisation cellulaire sur le front périphérique de la douleur avec Jean-Christophe Maurin (odontoblastes et

terminaisons nerveuses pulpaires), Radhouane Dallel (organisation des réseaux centraux et intégration des stimuli périphériques nociceptifs), Michel Pohl (implication des cellules nerveuses et des cellules non nerveuses), et Gilles Lavigne (interaction avec les grandes fonctions à l’échelon de l’organisme entier, à travers l’exemple du sommeil).

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Préparez votre congrès ADF

Ne laissons pas le handicap gagner leurs dents !

Corinne Tardieu, présidente réseau Handident PACA, vous donne rendez-vous le vendredi 28 novembre à 15h30. Sa conférence « Ne laissons pas le handicap gagner leurs dents ! » vous fera découvrir des exemples de prise en charge dans les situations de prévention et de réhabilitation prothétiques et esthétiques chez le patient en situation de handicap.

L

Figure 1 : Photographie des arcades dentaires d’un jeune homme de 28 ans, présentant une altération mentale et une épilepsie.

A

B

Figure 2 A et B : Photographies exo-buccales du sourire avant (A) et après (B) la pose d’implants et de prothèses fixes implanto-portées chez une femme de 35 ans présentant une altération mentale.

e « handicap » se définit aujourd’hui comme une situation pour laquelle toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société est subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant.

Avant d’arriver à cette définition internationalement reconnue de la personne « en situation de handicap », la personne « handicapée » a dû faire face avec sa famille à bien des résistances et des mises à l’écart, y compris dans le domaine de la santé.

Paradoxe ! Il paraît même que les soignants hésiteraient à soigner les patients dits « spécifiques ». Le prétexte souvent invoqué est le manque de matériel ou de lieu adapté mais, en réalité, c’est le manque d’information, de formation et de temps qui est pressenti par le praticien. Cela va se traduire par une abstention de soins sous l’égide d’un grand principe éthique : primum non nocere, soit être non malfaisant quand on ne peut ou ne sait être bienfaisant pour le patient. Finalement, patient et praticien sont tous deux en situation de handicap !

Les besoins pour la santé orale Des études épidémiologiques ont permis de mettre en évidence que les pathologies

ne sont pas spécifiques en ellesmêmes : la carie, la parodontite, le bruxisme notamment sont aussi décrits dans la population « ordinaire ». La particularité réside en un âge d’apparition précoce et une évolution rapide qui amène les patients à une santé orale très altérée, très jeune.

Sans une légende sous une photographie intra-buccale, le patient pourrait être « adulte sénior » et non « adulte jeune ». À partir de cette situation clinique fréquente, nous pouvons identifier des besoins de soins dentaires conservateurs, prothétiques, parodontaux ainsi que des besoins de prévention.

Les moyens à la disposition du chirurgien-dentiste Si nous partons du principe que les pathologies sont celles que l’on rencontre chez tous nos patients, les connaissances acquises lors de nos études puis des formations continues nous permettent de soigner celui-ci. Toutefois, lors de la première consultation, le chirurgien-dentiste va très vite identifier que le comportement du patient rendra l’accès à sa bouche difficile et que le plan de traitement « idéal » est non réalisable. Or, ce patient relève du droit commun à l’accès aux soins. Tout doit donc être mis en œuvre pour lui assurer des soins éclairés et conformes aux données acquises de la science.

L’accès au cabinet dentaire a été régle-

Le Chirurgien-Dentiste de France n o 1640 du 20 novembre 2014

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Préparez votre congrès ADF

tiques implanto-portées qui ont répondu aux attentes des patients. Redonner le sourire et permettre une alimentation variée reste pour le praticien une grande satisfaction professionnelle.

Maintenir la santé bucco-dentaire

Conférence D114

Ne laissons pas le handicap gagner leurs dents !

Vendredi 28 novembre 15h30 à 18h00 RESPONSABLE SCIENTIFIQUE :

menté, mais il ne s’agit pas toujours et seulement de cet accès-là. L’attente, le transfert sur le fauteuil dentaire, les positions de soins, la compréhension du soin, le consentement, les coûts sont aussi des limitations d’accès pour certaines situations de handicap.

Finalement, ce sont les moyens à mettre en œuvre, à la fois matériels et humains, qui sont spécifiques à la prise en charge de la santé orale de ces patients. Le chirurgien-dentiste va devoir gérer ce patient, sachant que ses capacités d’adaptation aux soins et à la prévention bucco-dentaire sont fortement limitées.

La séance vous informera sur les moyens que vous pouvez acquérir pour proposer à vos patients en situation de handicap un plan de traitement adapté.

Les réhabilitations prothétiques Les pathologies bucco-dentaires atteignant les personnes précocement, les dents ont souvent été traitées plusieurs fois et leur conservation est parfois compromise. Le patient présente donc une indication de réhabilitation fonctionnelle et esthétique.

Sa demande et celle de son entourage sont légitimes. Le chirurgien-dentiste a des solutions qu’il va devoir adapter et non systématiquement rejeter. La séance vous offrira des exemples de réhabilitations prothé28

Une hygiène bucco-dentaire quotidienne et efficace est une condition nécessaire au maintien de la santé bucco-dentaire de toutes les personnes, y compris celles en situation de handicap. Pourtant, les pratiques d’hygiène bucco-dentaire proposées aujourd’hui se basent sur principe du brossage autonome, sauf pendant la période de l’enfance.

Qu’en est-il de l’existence des moyens « adaptés aux différentes situations de handicap » ?

Les personnes en situation de handicap vivent pour une partie d’entre elles dans les établissements médico-sociaux. Des études sur la santé orale dans ces établissements ont montré que la pratique de l’hygiène bucco-dentaire y est insuffisante. Cela participe à augmenter le risque de pathologies bucco-dentaires de nature infectieuse et de leurs comorbidités pour les personnes accueillies. Les actions de promotion de la santé orale sont peu nombreuses et mises en place sur la base du volontariat et du bénévolat. Leur contenu n’est pas standardisé et leur efficacité rarement évaluée.

Le maintien de la santé reste donc un défi pour le chirurgien-dentiste et son patient.

Le risque de participer à d’importantes inégalités est réel.

Malgré l’imperfection des actions, elles ont cependant le mérite d’exister. L’exemple du projet national « Santé orale et autonomie » vous permettra de connaître les avantages et limites des actions de prévention, d’informations qui ont été évaluées à l’échelle nationale grâce à des chirurgiens-dentistes libéraux engagés dans ces actions.

Le chirurgien-dentiste est le seul garant de

Le Chirurgien-Dentiste de France n o 1640 du 20 novembre 2014

C. Tardieu (PUPH Université Aix Marseille/ UMR 7268 ADES/ présidente réseau Handident PACA).

Objectif : Découvrir des exemples de prise en charge dans les situations de prévention et de réhabilitation prothétiques et esthétiques chez le patient en situation de handicap.

Comment répondre aux besoins de réhabilitations prothétiques implanto-portées chez les patients handicapés ?

Nicolas Moheng, chirurgien-dentiste libéral à Marseille, président association Handident PACA.

Réhabilitation fonctionnelle et esthétique chez l'adulte handicapé : comment ? pourquoi ?

Jean-Luc Veyrune, MCU-PH Clermont Ferrand - Prothèse/CROC EA4847 Centre de recherche en odontologie clinique.

Maintenir la santé buccodentaire des personnes en situation de handicap : entre utopie et réalité !

Céline Catteau, MCU-PH Université Lille 2, Faculté de chirurgie dentaire, Prévention, Épidémiologie / CROC EA4847 Centre de recherche en odontologie clinique).

la santé orale en France, il doit pouvoir proposer à chacun selon ses spécificités des soins adaptés et la maintenance de cette santé.

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PIXEL ET CREATION/FOTOLIA

Fiche pratique

Jours fériés 2015 2 Lundi

6 avril (Pâques) – 25 mai (Pentecôte)

1 Mardi

14 juillet (Fête nationale)

1 Mercredi

11 novembre (Armistice)

2 Jeudi

1er janvier (Nouvel an) – 14 mai (Ascension) 1 mai (Fête du travail) – 8 mai (Victoire 1945) 25 décembre (Noël)

1 Samedi

15 août (Assomption)

1 Dimanche

1er novembre (Toussaint)

Peut-on faire travailler un salarié un jour férié ?

Non (convention collective) sauf journée de solidarité, mais le 1er mai est férié et chômé donc obligatoirement non travaillé.

Arrêt maladie ou congé maternité

Jours fériés et congés payés en Europe Congés payés

Jours fériés

Total jours non travaillés

Autriche

25

13

38

Grèce

25

12

38

France

25

11

36

Espagne

22

14

36

Royaume-Uni

28

8

36

Suède

25

11

36

Italie

20

11

31

Allemagne

20

9

29

Pays

Congés et jours fériés Une semaine de congés payés vaut 6 jours ouvrables (du lundi au samedi). S’il y a un jour férié dans la semaine, les jours de congés payés sont diminués d’autant (5 jours congés + 1 jour férié).

er

3 Vendredi

Lorsque le jour férié ordinaire tombe un jour non travaillé ou un dimanche, il n’y a pas de récupération.

Peut-on récupérer les jours fériés ?

Non.

L’europe des jours fériés et des congés payés Malgré leur incidence économique évidente, aucune harmonisation européenne n’existe pour les jours fériés et les congés payés.

La France fait partie du peloton de tête en nombre de jours non travaillés et payés.

Lien direct : Posez vos questions à CNSD-Services sur :: 30

Le Chirurgien Dentiste de France n o 1640 du 20 novembre 2014

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Publi-rédactionnel

Pierre Fabre Oral Care vous propose

Un nouveau site de commande en ligne, une innovation sur les brosses à dents INAVA qui passent au micro-ondes Pour accéder facilement à toutes les fonctionnalités du site, la démarche est très simple : ETAPE 1 : s’inscrire Pour l’inscription, il suffit au chirurgien-dentiste de renseigner ses coordonnées postales, son adresse email, ainsi que son code RPPS et son numéro de SIRET (pour les nouveaux clients PFOC).

ETAPE 2 : choisir Un très large choix de produits s’offre au chirurgien-dentiste : toutes les gammes Pierre Fabre Oral Care sont disponibles à portée de souris (Inava, Topex etc.).

Le choix des produits peut être réalisé par nom de gammes ou par type de produits.

ETAPE 3 : commander Une fois les produits sélectionnés, la commande peut être finalisée très rapidement en quelques clics.

En fonction du montant des achats, le chirurgien-dentiste peut recevoir des unités gratuites et bénéficier des frais de port offerts.

ETAPE 4 : valider L’ultime étape de validation permet au chirurgien-dentiste de vérifier son panier ainsi que ses coordonnées.

Depuis plus de 45 ans, les Laboratoires Pierre Fabre Oral Care ont développé une véritable expertise dans le domaine buccodentaire en proposant des réponses adaptées à l’hygiène et aux soins de la sphère buccale.

Bénéficiant du savoir-faire médical et galénique du groupe Pierre Fabre, ils proposent un large éventail de produits de qualité pharmaceutique, commercialisés dans plus de 60 pays.

Partenaire privilégié des professionnels de santé, et tout particulièrement des chirurgiens-dentistes, Pierre Fabre Oral Care les accompagne en leur proposant une gamme de soins originaux et adaptés pour prévenir et traiter les problématiques qu’ils rencontrent dans leur pratique quotidienne.

Cet accompagnement se traduit également par la mise à disposition permanente d’outils pour les patients.

Depuis le mois de septembre, Pierre Fabre Oral Care propose un nouveau site internet de commande professionnelle en ligne, www.pfoc-services.fr, à destination exclusive des cabinets dentaires.

Une navigation simple et intuitive donne l’accès à l’intégralité des produits : en quelques clics, le chirurgien-dentiste

choisit ses produits pour le fauteuil en toute simplicité.

Le site met également à disposition des chirurgiens-dentistes des outils pédagogiques à télécharger pour leurs patients, tels que des posters éducatifs de brossage pour les enfants, des fiches d’utilisation des brossettes interdentaires etc. www.pfoc-services.fr n’est pas seulement un site de commande de produits en ligne mais également un site de services qui sera régulièrement enrichi, au cours des prochains mois, par du contenu scientifique et de l’actualité sur la profession dentaire.

Intuitif, rapide et sécurisé, le site permet au chirurgien-dentiste de commander en toute simplicité.

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Publi-rédactionnel La gamme INAVA

millions de germes dans ses brins.

Un passage d’1 minute au microondes à une puissance de 600 W en présence d’eau, permet une réduction de plus de 99,99 % des bactéries2.

Toutes les brosses à dents adultes INAVA peuvent être assainies au micro-ondes.

Les brosses à dents INAVA sont techniques et adaptées aux besoins spécifiques de chaque patient.

Dotées de manches flexibles au col fin en polypropylène afin de s’adapter à chaque type d’arcade, les brosses à dents INAVA offrent une qualité de brin qui fait toute la différence. Grâce à leurs brins en fibre de TYNEX® arrondis à la meule de diamant, les brosses à dents INAVA offrent un brossage efficace et non traumatique.

La souplesse et la coupe des brins sont adaptées à chaque besoin (sensibilité, parodontie…).

1) Procédé exclusif aux brosses à dents INAVA. 2) Étude «Evaluation de l’efficacité décontaminante des micro-ondes sur les brosses INAVA. Etude réalisée sur souches test de la flore bactérienne bucco-dentaire. Fonderephar Toulouse septembre 2011.»

La marque INAVA propose également une large gamme de brossettes interdentaires : • les brossettes interdentaires INAVA Mono COMPACT : compactes et ergonomiques, elles ont été spécialement conçues pour éliminer efficacement la plaque dentaire déposée entre les dents. Protégées par un capuchon transparent, elles peuvent être transportées partout très facilement. Les brossettes Mono COMPACT existent en 6 tailles.

• les brossettes INAVA TRIO Compact : ce produit compact et pratique réunit sur un même manche 3 brossettes, qui peuvent être de tailles différentes. Son manche à la surface anti-dérapante offre une bonne ergonomie et son système de rangement astucieux permet de protéger la tête des brossettes après usage.

• les brossettes INAVA Manche Flex : long et ergonomique, le manche FLEX offre 2 orientations pour clipser les brossettes interdentaires. Elles peuvent ainsi adopter 2 positions, 180° ou 120° par rapport au manche, pour faciliter l’accès aux secteurs antérieurs et postérieurs en bouche.

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En plus des services proposés aux professionnels de santé, les Laboratoires Pierre Fabre Oral Care proposent également des réponses techniques et originales pour améliorer l’hygiène bucco-dentaire de chacun.

Un des derniers procédés mis au point est l’assainissement des brosses à dents INAVA au micro-ondes. Afin de permettre à tous de conserver une brosse à dents saine, et aider ainsi à préserver une bonne santé buccodentaire, les Laboratoires Pierre Fabre Oral Care proposent une méthode unique d’assainissement des brosses à dents de la gamme adulte INAVA. Spécialement conçues pour résister aux fortes températures, toutes les brosses à dents INAVA peuvent être assainies au micro-ondes1. Ce geste simple, rapide et surtout très hy giénique, permet de retrouver, en 1 minute, une brosse à dents saine débarrassée des bactéries.

En effet, la brosse à dents est exposée plusieurs fois par jour au biotope buccal et devient donc un milieu particulièrement favorable au développement et à la multiplication des bactéries : elle peut abriter plusieurs

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Brèves

LIVRE

A5 Paris V La prothèse amovible complète : alternative aux implants Mardi 27 janvier Lieu : Novotel Porte d’Asnières 34, avenue de la Porte d’Asnières 75017 Paris Intervenant : Dr Michel Pompignoli Inscriptions : A5 Paris/Docteur Finet Résidence de l’Aigle, 42 avenue du Gal de Gaulle 92250 La Garenne Colombes Tél : 01.47.80.21.11

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Algies et dysfonctionnements de l'appareil manducateur Pendant de nombreuses années, les algies et dysfonctionnements de l'appareil manducateur (ADAM) ont été interprétés à travers le seul prisme de l'occlusion dentaire.

Aujourd’hui, la communauté scientifique internationale s’accorde pour reconnaître leur étiologie multifactorielle et la nécessité d'une prise en charge rationnelle, reposant sur l'établissement d'un diagnostic précis et la mise en œuvre de thérapeutiques conservatrices.

Cet ouvrage aborde les ADAM à la lumière des données récentes de la littérature et tente d'ap-

Le Chirurgien-Dentiste de France n o 1640 du 20 novembre 2014

porter des réponses argumentées aux questions telles que : les ADAM sont-ils dépendants de l'âge et du sexe du patient ? Quelles sont les caractéristiques sémiologiques des désordres musculaires et articulaires permettant d’établir leur diagnostic ? Quelles sont les relations entre les ADAM et les cervicalgies, les céphalées ?

Une évaluation des connaissances est également proposée au lecteur à propos de dix cas cliniques.

Algies et dysfonctionnements de l'appareil manducateur, Olivier Robin, EDP Sciences, 128 pages, 40 euros.

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Brèves

SINISTRALITÉ DES CHIRURGIENS-DENTISTES Le nombre de déclarations de sinistres adressées par les 25 467 chirurgiensdentistes adhérant au contrat de responsabilité civile MACSF Le Sou médical-CNSD est de 1527 en 2013 contre 1484 en 2012, indique le rap-

IA OL OT 8/F IE7 EM JER

port annuel publié le 5 novembre. On constate une évolution modérée de 3% sur l’année précédente, sachant qu’elle est de plus de 40 % en trois ans. Une situation préoccupante, non seulement en raison du nombre croissant de déclarations, mais aussi en raison de la crise économique et de la systématisation des démarches procédurières après soins, précise le rapport.

L’UFSBD rappelle l’importance du suivi bucco-dentaire

CONJOINTS COLLABORATEURS

Possibilité d’assurance AT-MP Un décret paru le 8 novembre au Journal officiel fixe les conditions dans lesquelles les conjoints collaborateurs peuvent adhérer et cotiser au régiment AT-MP (accidents du travail et maladies professionnelles) du régiment général. Ils bénéficieront des mêmes conditions et prestations que les assurés volontaires, mais l’assiette de cotisations sera forfaitaire, équivalente au salaire annuel minimum servant au calcul des rentes versées aux ayants-droit des victimes de certains accidents, précise le décret.

ARTFAMILY/FOTOLIA

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+ 3 % en 2013

ANTIBIOTIQUES

Coss Seine-Saint-Denis Burn-out du chirurgiendentiste : ses risques, sa prévention Mercredi 3 décembre en soirée Lieu : hôtel Ibis, 2 av. du Professeur André Lemierre 75020 Paris Métro : Porte de Montreuil Intervenant : Dr. P. Canoui Renseignements, inscriptions : Pr Pougatch Coss/Seine Saint Denis 22 Rue Robert Legros 93100 Montreuil www.coss.asso.fr

Une hausse de 5,9 % depuis 2010 La baisse significative des prescriptions d’antibiotiques à laquelle la France était parvenue sur la période 2000-2004 (-10,4 %) est grignotée par une tendance régulière à la hausse depuis 2010 (+5,9 %), confirme un rapport de l’ANSM publié le 6 novembre. Une consommation pratiquée davantage en ville (90 %) qu’à l’hôpital (10 %). Selon ce rapport, les antibiotiques sont utilisés en majorité pour les affections des voies respiratoires (70 %), de l’appareil urinaire (cystite) (15,6 %), les otites (9,8 %) et la grippe (2 %), les prescriptions par les chirurgiens-dentistes n’ayant pas été prises en compte dans l’étude.

À l’occasion de la Journée mondiale du Diabète, le 14 novembre dernier, l’UFSBD a souligné auprès de la presse l’importance de la santé buccodentaire des patients diabétiques. L’objectif était de faire prendre conscience que le diabète justifie un parcours spécifique et qu’à chaque âge appartient sa prévention et ses risques pour la santé buccodentaire. L’association entre diabète et maladie parodontale a été prouvée depuis longtemps.

Cette dernière est d’ailleurs considérée comme la 6e complication du diabète et multiplie par 3 le risque de mortalité par maladie cardiovasculaire pour ces patients. Le rôle préventif et curatif du chirurgien-dentiste s’avère donc indispensable dans le suivi thérapeutique. Pourtant, si des patients diabétiques sont pris à 100 %, seulement un tiers d’entre eux consulterait régulièrement son chirurgiendentiste par manque d’information. L’UFSBD préconise donc que la santé buccodentaire soit intégrée systématiquement dans chaque programme d’éducation thérapeutique du patient.

Le Chirurgien-Dentiste de France n o 1640 du 20 novembre 2014

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Environnement de santé

Outre des mesures d’organisation et de santé publique conçues pour bénéficier aux patients, la loi de santé prévoit aussi de leur faire plus de place dans la régulation et l’orientation du système de santé. Les patients voient leur rôle conforté, voire étendu.

Démocratie sanitaire

Les patients au cœur de la loi de santé iers payant, service public d’information en santé, création d’un numéro d’appel national unique pour la permanence de soins, etc. Les mesures destinées à faciliter la vie des patients sont au cœur du projet de loi de santé. Mais ce texte veut également mettre à jour et compléter les mesures sur le droit des patients et la démocratie sanitaire introduite par la loi relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé de 2002 et, dans une moindre mesure, la loi HPST de 2009. Selon l’exposé des motifs de la loi, « l’heure est venue d’enrichir cet héritage de nouvelles dispositions visant à assurer la pleine participation des patients, de leurs proches et de leurs représentants, à l’élaboration même de la politique de santé ». Le projet de loi présenté le 15 octobre dernier par la ministre de la Santé prévoit donc des articles qui étendent significativement le droit des patients pour conforter la place de leurs représentants dans les instances de concertation et de décision du système de santé.

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Action de groupe en santé Ainsi, concernant le développement des droits des patients, les deux mesures phares du texte sont l’article 19 sur les pratiques de testing au sujet des refus de soins et l’article 45 sur la création de l’action de groupe. Sans conteste, cette dernière est celle qui est la plus symbolique. Elle avait été annoncée lors du débat, début 2014, 42

sur la loi Hamon relative à la consommation. Ce nouveau droit vise à permettre aux associations de patient d’« agir en justice afin d’obtenir la réparation des préjudices individuels subis par des usagers du système de santé placés dans une situation identique ou similaire » et ayant « pour cause commune » un manquement aux

Le Chirurgien-Dentiste de France n o 1640 du 20 novembre 2014

obligations légales ou contractuelles « d’un producteur ou d’un fournisseur […] ou d’un prestataire utilisant l’un de ces produits ».

Seule une « association d’usagers du système de santé agréée » peut agir en justice dans ce cadre et « l’action ne peut porter que sur la réparation des préjudices résultant de dommages corporels subis par des

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Environnement de santé

Concernant le testing, la proposition du gouvernement est plutôt modérée

usagers du système de santé ».

Cette mesure vise avant tout les produits de santé et les industriels qui les fabriquent : l’exposé des motifs de la loi fait explicitement référence, pour justifier la démarche, aux affaires de l’hormone de croissance, de la contamination par le VHC ou le VIH du fait d’un produit sanguin, du benfluorex… Mais les fautes ou les mauvaises utilisations en série de produits ou de dispositifs par les professionnels de santé sont également concernés, comme l’atteste la référence, dans le même exposé des motifs, de l’affaire des sur-irradiés des centres hospitaliers d’Épinal et de Toulouse.

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Les ordres à la manœuvre pour le testing Concernant le testing, la proposition du gouvernement est plutôt modérée puisque la responsabilité de lutter contre les refus de soins « opposés aux bénéficiaires de la CMU, CMUC, de l’ACS et de l’AME » est « confié aux Ordres professionnels » et non aux associations de patients. Ils doivent « objectiver les pratiques de refus de soins » et leurs travaux doivent être alimentés par « les résultats d’opérations de tests de situation » qu’ils réalisent ou font réaliser. Les Ordres devront adresser au ministre chargé de la Santé et au Défenseur des droits un rapport annuel sur les pratiques de chaque profession en la matière. Ce sujet fait toutefois partie de ceux qui sont tout à fait susceptibles de faire l’ob-

jet de surenchère lors du débat parlementaire.

Des représentants de patients partout À noter également que l’article 46 définit un nouveau droit, moins médiatique mais destiné à être bien plus utilisé que les deux précédentes mesures : il s’agit de permettre à une personne pacsée, à un concubin ou à un tuteur d’accéder au dossier médical de la personne décédée. En effet, aujourd’hui, « seuls ses ayants-droit ont accès à certaines informations dans le respect des dispositions relatives au secret médical », souligne le ministère de la Santé dans l’exposé des motifs.

Une personne pacsée peut désormais accéder au dossier médical du partenaire décédé Le projet de loi renforce également la présence des patients dans les instances du système de santé. Il s’agit pour le gouvernement « de faire progresser les dispositifs existants de représentation des usagers, mais aussi d’entrer dans une nouvelle phase de développement de la démocratie sanitaire reposant sur la création de mécanismes plus opérants pour permettre une coconstruction des politiques de santé avec les usagers ». Concrètement, l’article 43 du projet prévoit la généralisation de la présence des représentants de patients dans les organes de gouvernance de toutes les agences sanitaires nationales, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Par ailleurs, dans les établissements de santé, l’article 44 prévoit de faire évoluer l’actuelle commission des relations avec les usagers et de la qualité de la prise en charge (CRUQPC) des établissements de santé en nouvelle commission des usagers (CDU). Son rôle est renforcé.

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Plus de représentants est-il bénéfique ?

Pour le gouvernement, le renforcement des droits des patients et de leur représentation au sein des instances du système de santé est source de progrès. Une démocratie sanitaire améliorée permettrait de « mieux se connaître pour mieux débattre et mieux travailler ensemble ».

Est-ce bien le cas aujourd’hui ?

Sommes-nous dans la co-construction ou au contraire dans la confrontation entre les représentants de patients et de professionnels de santé ?

La sous-représentation de ces derniers, en particulier des professionnels libéraux, au sein d’instances comme les CRSA (Conférences régionales de la santé et de l’autonomie) déséquilibre le dialogue et crée des crispations.

En outre, multiplier les postes de représentation pose un problème de qualité et de formation des représentants des patients. Sans formation, ils n’apportent que rarement de plus-value à la gouvernance du système de santé. Contrairement au discours officiel du gouvernement, la démocratie sanitaire n’a pas du tout atteint un niveau de maturité satisfaisante. Elle est trop souvent utilisée comme un outil démagogique permettant de faire pression sur les professionnels de santé.

Lucien Sague Le Chirurgien-Dentiste de France n o 1640 du 20 novembre 2014

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Environnement de santé Étudiants à la faculté de Vientiane.

Formation universitaire dans les pays en développement

Quelles actions pour quels résultats ?

Enjeu majeur des actions de développement, la formation des professionnels impliqués est une condition essentielle de leur réussite. La séance organisée par l’AOI au Congrès de l’ADF le vendredi 28 novembre présentera quelques cadres d’intervention, les actions engagées et le bilan à tirer de chaque expérience.

Par Bernard Decroix et Hubert Weil AOI

Congrès de l’ADF

Séance AOI Vendredi 28 novembre 9h30 – 12h30 Entrée libre, salle 343

A

u cours de la séance présidée par le Pr Stéphanie Tubert, doyen de la faculté de chirurgie dentaire de Clermont-Ferrand, il sera rappelé que l’objectif central des interventions de santé dans les pays en développement est de promouvoir, protéger, améliorer, voire rétablir la santé de groupes d’individus ou de populations entières.

Récemment, ce concept d’intervention en

santé publique a évolué vers le développement de la promotion de la santé. Il privilégie des programmes pluridisciplinaires, des actions sur les déterminants sociaux et environnementaux de la santé, l’éducation pour la santé et enfin la priorité aux soins dont l’efficacité a été démontrée. À travers différentes expériences seront abordées les questions : qui former ? Sur quels sujets ? Comment ?

Faculté dentaire de Vientiane au Laos La faculté dentaire de Vientiane est le centre de formation de la profession au Laos.

En 2010, la Conférence internationale des doyens des facultés de chirurgie dentaire francophones (CIDCDF), en partenariat avec l’AOI, a réalisé une évaluation du programme d’enseignement de la faculté. Il en est ressorti que les enseignants laotiens souhai-

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Environnement de santé

taient un appui à la pédagogie, à la révision du cursus universitaire et à la formation des enseignants dans différentes spécialités (hygiène, prothèse…).

Concernant l’appui à la pédagogie et à la réforme du cursus universitaire, un séminaire de formation à la pédagogie dans l’enseignement supérieur a eu lieu avec 30 enseignants de la faculté. L’objectif général était d’aider la faculté de chirurgie dentaire à définir les objectifs d’une réforme de ses enseignements pour répondre aux standards internationaux, planifier un programme de formations en fonction des moyens, et construire des outils d’évaluation des étudiants.

L’AOI a appuyé de 2006 à 2014 la formation et l’amélioration du plateau technique de la faculté afin de rendre les services plus adaptés à la pratique clinique et limiter les risques d’infections liées aux soins. La faculté dispose maintenant de locaux de qualité et de services de soins acceptables.

L’organisation des différents services et du système de stérilisation de la faculté a été améliorée, avec l’installation de la stérilisation centrale, la rénovation et la réorganisation des services de soins. Des séances de formation ont permis de renforcer la compétence des formateurs sur le fonctionnement d’une stérilisation centrale, le système de sets d’instruments et l’organisation des soins.

Remise de 5 fauteuils au servive d'odontologie conservatrice de la faculté de Vientiane.

En 2011, un effort a été porté sur le développement d’outils de communication adaptés aux différents niveaux de la pyramide des soins : mise au point de modules et de supports de formation (vidéos, posters, manuels…), définition et développement d’équipements standards adaptés.

Les évaluations ont permis de faire le constat d’une nette amélioration de la formation et de l’offre de soins au sein de la faculté de chirurgie dentaire. Certaines insuffisances persistent sur le plan technique et la formation du personnel. Le doyen de la faculté souhaite renforcer ce programme d’appui.

L’AOI l’accompagne dans cette démarche par des évaluations régulières en matière de sécurité de soins, de formation du personnel pour créer des automatismes chez

Soutenez l’AOI : rendez-vous à l’ADF, stand 1P26.

Salle de cours à Vientiane.

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Le Chirurgien-Dentiste de France n o 1640 du 20 novembre 2014

les futurs praticiens. Des formations continues sont prévues pour les chirurgiensdentistes déjà en activité.

Une mission d’évaluation (20 au 22 octobre 2014) a montré la nécessité d’accompagner la réforme du cursus d’enseignement et de renforcer la sécurité des soins.

Endodontie et odontologie conservatrice à la faculté de Phnom Penh On compte aujourd’hui au Cambodge 550 chirurgiens-dentistes pour une population de plus de 14 millions d’habitants. L’Université d’Auvergne, en partenariat avec celle de Rennes et l’AOI, a répondu à la demande de la faculté de Phnom Penh par une formation en endodontie et odontologie conservatrice sur huit semaines. Dominique Roux (ClermontFerrand), Yann-Loig Turpin (Rennes 1) et François Courtel (responsable AOI au Cambodge) ont assuré la formation et le suivi de sept enseignants avec pour objectif la remise à un niveau international par un enseignement de techniques applicables immédiatement. Cette formation, par l’intérêt qu’elle a suscité, les progrès et l’enthousiasme des enseignants observés, encourage à poursuivre la collaboration. La prochaine étape sera l’étude de l’impact sur l’enseignement local. Elle sera réalisée l’été prochain par deux étudiants de Rennes qui recevront une bourse du Conseil départemental de l’Indre lors de la séance organisée le vendredi 28 novembre au Congrès de l’ADF.

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Environnement de santé

Gestion du risque

Bien dépenser le budget de l’Assurance maladie coûte cher !

Le projet de loi de santé présenté par Marisol Touraine prévoit un lifting de la gestion du risque, levier sur lequel peuvent agir les pouvoirs publics pour maîtriser les dépenses. Selon un récent rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas)*, le dispositif actuel est loin d’être parfait. Il coûte cher et il n’est pas certain que les efforts soient rentables.

I

nspirée de principes assurantiels, la gestion du risque adaptée aux spécificités de l’Assurance maladie peut se définir comme la promotion « du meilleur soin au meilleur coût ». En fait, elle recouvre une diversité d’interventions allant de la maîtrise médicalisée des dépenses à la lutte contre les

fraudes. En gros, il s’agit de l’ensemble des actions de maîtrise des dépenses qui ne sont pas « basiquement » comptables. Promue vertu cardinale par l’Assurance maladie, elle est aujourd’hui érigée en priorité par l’État.

Surtout depuis que l’Objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam) est sous pression. Pour autant, ses contours ne sont pas clairement définis et l’Igas en fait un bilan contrasté dans un récent rapport.

A /FOTOLI TE DIETL JEANET

Rendement négatif !

L’Inspection a passé au crible quelques-uns des plus importants programmes de gestion du risque

L’Inspection a passé au crible quelques-uns des plus importants programmes de gestion du risque. Certains sont promis à un bel avenir si l’on en croit les projets des pouvoirs publics. Ils portent notamment sur les transports des patients, l’imagerie médicale, la prise en charge de l’insuffisance rénale chronique, la chirurgie ambulatoire et l’accompagnement des sorties d’hospitalisation (Prado). Ces actions sont en train de devenir familières aux professionnels de santé. Les pouvoirs publics les montent en épingle et attendent beaucoup de leur développement.

D’autant qu’à en croire l’Assurance maladie, elles ont contribué au respect de l’Ondam et au succès de la maîtrise médicalisée.

Cependant, l’Igas peine à en trouver trace dans les analyses faites par l’Assurance mala-

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Les bénéfices économiques semblent encore assez virtuels die. Chiffres à l’appui, elle estime qu’il « reste difficile d’identifier les contributions de la gestion du risque par rapport à d’autres facteurs possibles ». Les bénéfices économiques semblent donc encore assez virtuels. Un comble, alors que ces programmes sont censés dégager des marges de manœuvre ! En fait, cette tâche est gourmande en énergie et en personnel. Il y a plus d’agents qui travaillent dans les Caisses d’assurance maladie que de personnels dans les Agences régionales de santé (ARS). Cela pourrait donc coûter plus que cela ne rapporte.

Toutefois, les spécialistes jugent que cette mobilisation de l’Assurance maladie constitue un « acquis indéniable ». D’autant que l’attention des ARS sur le sujet, engagée plus tardivement, « progresse incontestablement ». En somme, selon l’Igas, cette démarche a atteint une certaine maturité qui doit permettre de s’attaquer réellement à des thèmes essentiels comme la relation ville-hôpital ou la pertinence des actes… et ainsi devenir rentable.

Une gestion des risques à toutes les sauces Pour l’Igas, la dynamique de gestion du risque est moins « menacée d’essoufflement » que « d’une confusion grandissante née de ses actions multiples, génératrices de nombreux chevauchements de compétences au niveau central et territorial ».

L’efficacité de la gestion du risque « en pâtit », la puissance des messages en ressort « affaiblie » et le coût des chevauchements finit pas être contre-productif. Par ailleurs, les objectifs visés ne semblent pas toujours pertinents. Ainsi, « si la gestion du risque est de plus en plus médicalisée, observe l’Igas, sa rationalité médicale reste insuffisante, notamment du point de vue du bénéfice médical pour le patient ». On peut donc 50

douter de son impact sur la santé publique.

Principal point noir, la démarche de gestion du risque souffre d’un vice de conception rédhibitoire : alors que c’est dorénavant une compétence partagée entre l’État et l’Assurance maladie, les programmes de gestion du risque ne sont toujours pas élaborés en commun.

La faute, selon l’Igas, au manque d’implication des directions d’administration centrale.

S’appuyant sur son antériorité et la force de son réseau, l’Assurance maladie a ainsi occupé le terrain… sans que cela ne motive l’administration.

La fin programmée du dualisme Il faut donc, souligne l’Igas, renverser la vapeur en transformant la relation entre l’État et l’Assurance maladie, qui « qui vit difficilement aujourd’hui » dans son cadre contractuel, en un « plan d’action intégré », centré sur la prévention et en concevant des programmes de gestion du risque conjoints entre l’Assurance maladie et l’État. Cette recommandation figure dans le projet de loi de santé parmi les raisons avancées pour justifier la plus grande mise sous tutelle de l’Assurance maladie par l’État. Le texte prévoit ainsi un plan national de gestion du risque avec des objectifs pluriannuels et des programmes validés par le conseil national de pilotage et déclinés régionalement.

De même, la nouvelle convention d’objectifs et de gestion entre l’État et la Caisse nationale d’Assurance maladie (Cnam) précise bien que les ARS et l’Assurance maladie « renforceront leur coopération et l’articulation de leurs actions » (lire encadré ci-joint).

Si le dualisme risque de subsister encore quelques temps, le remplacement de Frédé ric van Roekeghem à la tête de l’Assurance maladie s’est fait dans une logique « d’allégeance hiérarchique » renforcée vis-à-vis du ministère de la Santé et de celui de l’Économie. De fait, c’est Nicolas Revel qui a été nommé à ce poste (voir notre article p.9-10).

Pierre Perrier * « Évaluation de la gestion du risque maladie », Rapport Igas, mai 2014.

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CHRISTOPHE BOISSON/FOTOLIA

Environnement de santé

Un pilotage de la gestion du risque très complexe La gestion du risque fait intervenir l’État et l’Assurance maladie selon un schéma tortueux et confus. La Cnam s’y est investie depuis plus de vingt ans en vertu de sa vocation d’« assureur solidaire ». Ce domaine n’est devenu une compétence partagée qu’avec la loi HPST en juillet 2009. Le pilotage national repose sur un contrat pluriannuel entre l’État et l’Uncam (Union nationale des caisses d’Assurance maladie) qui fixe des objectifs déclinés ensuite en engagements par l’État et les différents régimes d’assurance maladie.

Pour ce qui est de l’État, cela s’est notamment traduit par les dix priorités de gestion du risque élaborées en 2010. Avec des répercussions sur les Conventions d’objectifs et de gestion (COG) passées avec les Caisses nationales ainsi que sur les Conventions pluriannuelles d’objectifs et de moyens (CPOM) signés avec les ARS. Les Caisses d’assurance maladie élaborent également leurs propres programmes nationaux. À l’échelon local, tout cela est décliné dans un programme régional de gestion du risque qui est censé assurer la cohérence des actions des différents réseaux. Aux différentes étapes de ce processus, interviennent les directions centrales du ministère, le conseil national de pilotages des ARS ainsi que les conseils des Caisses nationales.

Chacun déterminant ses urgences. Conséquence : le programme régional de gestion du risque doit toujours coexister avec des programmations propres à chaque réseau.

Difficile de faire plus touffu !

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Environnement de santé Un peu de nouvelles du Musée Virtuel de l’Art Dentaire dont nous avions relaté l’ouverture au printemps dernier dans ces pages. Ce site Internet unique est consacré à la mémoire de la dentisterie à travers les siècles. Une démarche ambitieuse et passionnée que les instigateurs vous encouragent vivement à rejoindre et à soutenir !

Musée Virtuel de l’Art Dentaire

2 000 pièces photographiées en stock ! a première phase de collecte et de rassemblement des documents, encore en cours, est très avancée. Actuellement, grâce à nos partenaires, nous avons près de 2 000 pièces photographiées en très haute définition. Certaines sont déjà mises en situation, classées, expliquées et exposées. Leur ensemble constitue notre « trésor » qui est admiré par de nombreux professionnels de la muséologie éparpillés sur notre planète. Cela permet de créer de nouveaux rapports scientifiques internationaux. Notons que la France est pionnière dans cette nouvelle discipline des musées virtuels de la médecine et de la chirurgie.

graphier nécessite souvent un déplacement dans les musées concernés (Rouen, Lyon, Turin, Paris). De minutieuses recherches sont effectuées dans tous les traités de chirurgie et d’odontologie du XVIe au XXe siècle pour choisir des textes, des commentaires et des modes d’emploi, des gravures et des représentations diverses. Chaque instrument est classé par type et assorti de commentaires et explications. Cotes, cartels et numérotation minutieuse sont mis en place afin que le webmaster puisse faire sa scénographie sans erreur. Le contrôle est effectué à différents niveaux avant la mise en ligne.

Travail de conception originale, rigueur historique, clarté des explications, scénographie et infographie artistiques, qualités scientifiques et esthétiques : tout contribue à attirer l’internaute !

Six chapitres en ligne

Donateurs et partenaires

En un peu plus d’une année, six grands chapitres constituant la grande saga des instruments ont été mis en ligne sur www.biusante.parisdescartes.fr/mvad/de but.php : l’introduction, les premières représentations, élévateurs, pélicans et tiretoires, ouvre-bouches et abaisse-langues.

Les prochains chapitres encore en gestation seront consacrés aux clefs dentaires dites « clefs de Garengeot », aux daviers et aux instruments à détartrer.

Cette aventure ne pourrait avoir lieu sans aides diverses. Sur le plan photographique, citons d’abord le grand fonds du « musée Pierre Fauchard » détenu par le musée de l’AP-HP. Rappelons ensuite l’aide des musées dentaires de Lyon, Le Secq des Tournelles et Flaubert, tous deux de Rouen, l’Association pour la sauvegarde du patrimoine de l’art dentaire (ASPAD) et, plus récemment, le musée dentaire de la Faculté dentaire de Turin (« Dental school ») et une faculté de Madrid.

Sur le plan technique, on notera la précieuse collaboration de la Bibliothèque inter-université de santé (BIU-Santé) de l’Université de Paris V-Descartes. Signalons que seules les photos du musée de l’AP-HP étaient déjà

Par Guy Robert et Pierre Baron président et secrétaire général MVAD

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Un travail long et minutieux Les intervenants sont très impliqués dans le projet : le choix des instruments à photo-

Appel à contribution Actuellement, peu de personnes participent à cette aventure qui réclame une grande disponibilité et un suivi. Nous faisons appel aux étudiants et au corps enseignant qui auraient accès, en s’associant au MVAD, à de nombreux sujets de thèses innovants dans un domaine qui devrait sans doute se développer dans le monde universitaire.

Le président, Guy Robert.

Le secrétaire général, Pierre Baron.

Tous deux remercient au nom du MVAD les partenaires et donateurs qui, par leur soutien, ont compris l’intérêt de cette entreprise indispensable à la mémoire de notre profession.

réalisées. Toutes les autres ont été et sont faites grâce au budget généreusement alloué par les donateurs (par ordre alphabétique) : l’Association dentaire française (ADF), l’Académie nationale de chirurgie dentaire (ANCD), l’Association pour l’épargne et la retraite (APER), la Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD), l’Ordre national des chirurgiens-dentistes (ONCD), la Société française d’histoire de l’art dentaire (SFHAD), l’Union des chirurgiens-dentistes retraités (UCDR). Nous remercions tous ces partenaires et donateurs qui ont compris l’intérêt de cette entreprise.

Le Chirurgien-Dentiste de France n o 1640 du 20 novembre 2014

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Brèves

COMPLÉMENTAIRE SANTÉ

En 2014, le taux d’adhésion des Français à une complémentaire santé affiche un recul de 2 points, passant de 94 % à 92 % en un an*. Pour la Fédération Nationale de l'Information Médicale (Fnim), « ces résultats, qui restent à affiner, confirment les informations récentes sur une tendance à la renonciation de souscrire à une complémentaire santé pour des raisons économiques ». Et sont à mettre en relation avec la tendance « croissante » à renoncer à des soins :

BAILLOU/FOTOLIA

Les Français affiliés à 92 % 37 % des Français indiquent avoir dû renoncer à des soins pour des raisons économiques en 2014, soit 4 points de plus qu’en 2013.

L’enquête montre également que 64 % des Français rejettent le principe d’adhésion obligatoire à une complémentaire santé d’entreprise.

AOI

La Séance au Congrès de l’ADF

* Résultats du baromètre 2014 de la Fnim sur les attentes des Français et des mutualistes envers leurs complémentaires santé, réalisé par le Cabinet Epsy et rendu public le 12 novembre.

E-SANTÉ

Un paysage et des appréciations diversifiés cile restent des valeurs positives. Enfin, l’avenir devrait profiter aux objets connectés et au rôle du patient. * Baromètre publié par le Cercle des décideurs numérique et santé le 6 novembre.

HISTOIRE DE L'ART DENTAIRE

Prix Georges Villain Le prix Georges Villain d'histoire de l'art dentaire 2014 a été décerné le 8 novembre au Dr Apolline Trioulaire pour son travail sur Sainte Apolline, sainte patronne des dentistes et de ceux qui ont mal aux dents (thèse de doctorat et livre paru aux éditions L'Harmattan).

Ce prix a été décerné à l'unanimité des membres du jury et remis en leur présence.

NOMINATION

François Crémieux rejoint l’AP-HP François Crémieux, conseiller en charge de la Stratégie nationale de santé au cabinet de la ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, a quitté ses fonctions le 12 novembre pour rejoindre l’AP-HP où il a été nommé directeur du groupe hospitalier universitaire Paris Nord Val-de-Seine. Âgé de 45 ans, François Crémieux avait rejoint en novembre

2012 le cabinet de la ministre au poste de coordinateur du pôle « Organisation des soins » avant de se voir confier l’animation de l’équipe de conseillers en charge de la Stratégie nationale de santé. Le groupe hospitalier, constitué en janvier 2011, résulte de la fusion des hôpitaux Beaujon, Bichat-Claude Bernard, Bretonneau, Louis-Mourier et Charles-Richet (75, 92 et 95).

BRIAN JACKSON/FOTOLIA

Si l’apport de l’e-santé est jugé positif dans l’opinion publique (97 %), les appréciations sont partagées selon les différents acteurs ou les réalisations*. Alors que la confiance dans les infrastructures est en berne, plombée par le DMP, la télémédecine et l’e-santé à domi-

La séance assurée par l’AOI lors du congrès de l’ADF s’intitule : « La formation universitaire dans les pays en développement : quelles actions pour quels résultats ? » Enjeu majeur des actions de développement, la formation est une condition essentielle de la réussite.

Sous la présidence de S. Tubert, doyen de la faculté de chirurgie dentaire de Clermont-Ferrand, la séance présentera quelques cadres d’intervention, les actions engagées et le bilan à tirer de chaque expérience, notamment la formation d’enseignants à la faculté dentaire de Phnom Penh, et les possibilités et limites d’un accompagnement de l’équipe du service de prothèse de la faculté dentaire de Vientiane.

Elle permettra également d’évoquer concrètement l’engagement de GACD auprès de l’AOI, de faire le point sur l’accompagnement de la recherche opérationnelle et de l’évolution de l’enseignement du Master de Santé Publique de Turin. Enfin, le Dr B. Meymandi Nejad, président du Conseil départemental de l’Ordre de l’Indre, remettra deux bourses de découverte de projets de développement aux étudiants de la faculté de chirurgie dentaire de Rennes.

Rendez-vous le vendredi 28 novembre de 9h30-12h30 salle 343.

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Livres

Inde, mon intouchable Anne Bève est chirurgien-dentiste mais c’est aussi une grande voyageuse, notamment en Inde. Imprégnée de la culture et de la pensée indienne, elle a voulu faire partager ses émotions et son étonnement en écrivant et en photographiant. Il en résulte un beau livre de voyage et, pourquoi pas, de rêves sur l’Inde.

Vous trouverez dans cet opus une femme envoutée

par ce pays « à nul autre pareil », attachée aux personnes croisées en route, fascinée par cette culture multiple et millénaire, et par la richesse humaine dans tous ses aspects. Les textes réunis dans l’ouvrage ont été inspirés par son ressenti sur place. Ses photos cadrent avec respect et simplicité la marge et la pauvreté. Un apprentissage en forme d’ascèse bouddhique. « Apprendre à vivre libre, s’imprégner du divers et pouvoir en témoigner, est un chemin d’existence qui vaut d’être vécu », affirme-t-elle.

Anne Bève, Inde, mon intouchable, éditions Magellan & Co, 96 pages, 20 €.

Odontologie médico-légale et serial killers Les auteurs de ce livre, tous deux chirurgiensdentistes, livrent ici le résultat de leur enquête. Ils mettent en évidence les tueurs en série qui ont pu être arrêtés après avoir laissé des traces de morsure sur le corps de leurs victimes, une fois identifiés leur ADN salivaire ou bien leurs dents. Au cours de vérita-

bles récits relatant l'histoire et les investigations policières qui ont conduit à l'arrestation de ces meurtriers, cette étude remonte aux premiers tueurs connus. Entre thriller, roman policier et livre historique, cet ouvrage palpitant, étoffé d’archives et de témoignages, ravira les amateurs de sensations fortes !

Philippe Brousseau, Xavier Riaud, Odontologie médico-légale et serial killers. La dent qui en savait trop, L’Harmattan, coll. « Médecine à travers les siècles », 318 pages, 32,50 €.

Drôle de Karma !

Sophie Henrionnet est chirurgien-dentiste mais elle a longuement hésité entre études médicales et littéraires, et aujourd’hui elle s’est laissée rattraper par sa passion de raconter des histoires. Le résultat est drôle et émouvant.

Jugez plutôt. L’héroïne de son roman est une trentenaire ordinaire, jusqu’au jour où sa vie bascule : elle découvre la double vie de son petit ami et se fait licencier… Pour conjurer le mauvais sort, elle décide de quitter Paris et met le cap sur l’Angleterre. Mais, là-bas non plus, la

vie n’est pas un long fleuve tranquille. Au beau milieu d’une excentrique famille d’aristocrates, les choses prennent une tournure délirante… Un grain de folie salutaire pour affronter l’hiver !

Sophie Henrionnet, Drôle de Karma !, City Éditions, 288 pages, 17 €.

Talma, dentiste et acteur favori de Napoléon 1er FrançoisJoseph Talma appartient à une famille de chirurgiensdentistes.

Prédestiné à une carrière similaire, il embrasse l'art théâtral et abandonne l'art dentaire cher au cœur de son père. Devenu un personnage public impliqué politiquement, il connaît tous les bouleversements gouvernementaux à l'entame du XIXe siècle. Napoléon ne tarit pas d’éloges à son encontre et lui permet d’acquérir une renommée internationale.

Menacé du couperet révolutionnaire, de disgrâce lors de la Restauration, son talent lui a permis de franchir les obstacles et de demeurer sur le devant de la scène jusqu’aux ultimes minutes de sa vie. En revisitant les plus grands biographes et en s'attachant fidèlement aux archives, Henri Lamendin nous emmène à la rencontre de ce dentiste-acteur qui a brillé sur les planches des plus grands théâtres parisiens.

Henri Lamendin, FrançoisJoseph Talma (1763-1826), dentiste et acteur favori de Napoléon 1er, L’Harmattan, coll. « Médecine à travers les siècles », 158 pages, 16,50 €.

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Sphinx de Sésostris III, vers 1872-1854 av. J.-C., Égypte, probablement Karnak.

Par Armelle Baron

Pour une réhabilitation de Sésostris III Le musée des Beaux-Arts de Lille consacre une exposition au règne du pharaon Sésostris III, chef d’expédition et grand bâtisseur du Moyen Empire égyptien. Une plongée dans la richesse et le raffinement de l’Égypte antique.

L

orsque l’on parle de pharaons égyptiens, les noms de Ramsès II, Toutankhamon ou Akhenaton viennent en mémoire, alors que celui de Sésostris III n’évoque qu’une malheureuse histoire : celle d’une fausse statue vendue à Drouot en

1998, qui a défrayé la chronique. Grâce aux découvertes de l’Université Lille 3 en Nubie et aux prêts des plus prestigieux musées du monde, dont le Louvre avec lequel s’est inscrite une étroite collaboration, le musée de Lille a pu organiser une expo-

©JOHN LAMBERTON THE NELSON-ATKINS MUSEUM OF ART, KANSAS CITY, MISSOURI. PURCHASE WILLIAM ROCKHILL NELSON TRUST, 62-11

© NEW YORK, THE METROPOLITAN MUSEUM OF ART

Culture et loisirs

Tête de Sésostris III, vers 1872-1854 av. J.-C.

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© 2013 MUSÉE DU LOUVRE/CHRISTIAN DESCAMPS

Culture et loisirs

Modèle de barque servant lors d’un enterrement, règnes d’Amenemhat II et Sésostris II, vers 1913-1872 av. J.-C., Égypte, Deir el-Bersha.

Un pharaon visionnaire La première section de l’exposition montre le pharaon, la cour et ses sujets illustrés dans un superbe et étonnant linteau de porte où le roi est représenté deux fois, jeune et plus âgé faisant une offrande au dieu Montou.

Son visage est connu, notamment d’après une célèbre tête de quartzite (Musée de Kansas City). Le réalisme de ce visage est tout a fait nouveau, il traduit la détermination, le tristesse, le dédain, l’autoritarisme avec une expression froide et impénétrable prouvant aucune compromission de la part

SÉSOSTRIS III PHARAON DE LÉGENDE Palais des Beaux-Arts de Lille Jusqu’au 25 janvier 2015 60

Pectoral de style égyptien décoré d'un faucon aux ailes déployées provenant de la nécropole royale de Byblos (Liban), (2000-1600 av. J.-C.), Liban, Byblos (actuelle Jbeil).

des artistes. Les commissaires de l’exposition, Fleur Morfoisse et Guillemette AndreuLanoë, emmènent aussi le visiteur dans les méandres de la diplomatie de Sésostris III. L’une de ses réussites est l’extension de l’Égypte vers le Sud, en Nubie. Dans cette région, il fait construire des forteresses militaires le long du Nil. Il développe des relations commerciales et diplomatiques vers Byblos, la Turquie, où des objets égyptiens sont découverts comme cette statue de fonctionnaire provenant du Pays de Kouch, ou bien ce pectoral en or décoré de faucon aux

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ailes déployées venant de Byblos. Des expéditions sont organisées sous sa férule aux confins de la Mer Rouge pour obtenir de la myrrhe et de l’encens, des améthystes ou le grauwacke, matériau pour les statues monumentales, ou encore la turquoise présente au Sinaï.

Le monde de l’au-delà La religion tient une place très importante dans la vie égyptienne, aussi une section est-elle réservée au monde des dieux et des

© 2013 MUSÉE DU LOUVRE/CHRISTIAN DESCAMPS

sition autour de ce pharaon quelque peu délaissé. Pourtant, Sésostris III (1872-1854 av. J.-C.) a fortement marqué l’Égypte par ses qualités politiciennes et militaires. Il a également œuvré dans le domaine de l’architecture : dès son avènement, il a entrepris la construction pyramidale de Dahchour dont il ne reste que les chambres funéraires, les superstructures ayant disparu.

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Culture et loisirs

À VOIR

Statuette d'une femme du Proche-Orient, reconnaissable à sa coiffure et à sa robe, portant son enfant dans le dos.

morts. À Abydos, sous le règne de Sésostris III, le culte d’Osiris, dieu des morts, va prendre une grande importance. Tous souhaitent avoir la protection d’Osiris, d’où la présence de nombreuses chapelles abritant des sites funéraires destinés à obtenir la faveur du dieu des morts. Pour illustrer ce propos, le relief de la tombe de Djehoutyhotep III. L’épilogue de cette exposition montre que Sésostris III a tout de même laissé des traces dans la mémoire universelle. La personnalité de ce pharaon a été réadaptée depuis l’Antiquité d’Hérodote à Hergé (voir les Cigares du Pharaon). Petit à petit, il devient l’archétype du monarque égyptien dont les conquêtes se sont étendues jusqu’en Arabie, sorte de frère jumeau d’Alexandre le Grand. Déjà au Nouvel Empire une stèle le représente déifié.

SÉSOSTRIS III PHARAON DE LÉGENDE Snoeck 35 euros

Henri Matisse, Jazz, Icare, 1947, Collection particulière.

tait la matière première pour une industrie qui était prospère au XVIIIe et surtout au XIXe siècle : la tabletterie, fabrication de jetons, de boîtes, d’éventails, de chapelets et surtout de boutons. Ces objets étaient en ivoire, en écaille, en ébène et en nacre, celle-ci provenant de coquillages, notamment de Tahiti. À visiter, ce musée, pour une histoire passionnante.

MATISSE ET TAHITI LE VOYAGE DE MATISSE À TAHITI Musée de la nacre et de la tabletterie Méru (Oise) Jusqu’au 27 décembre

© SUCCESSION H. MATISSE

Catalogue

© SUCCESSION H. MATISSE

Matisse vu sous un angle très original : l’influence de Tahiti sur son œuvre, tel est le propos de l’exposition présentée par le Musée de la nacre à Méru. À l’époque, Tahiti est un havre de liberté et de naturel, alors qu’en Europe, la modernité s’installe et s’accélère. En mars 1930, Matisse, âgé de 60 ans, se rend à Tahiti.

Ce voyage sera pour lui l’occasion de renouveler sa peinture. En effet, ces moments passés outre-mer vont le marquer profondément. La lumière, l’espace, la végétation exotique, autant d’éléments nouveaux qui le fascinent. Au-delà de l’expérience exotique, Matisse renouvelle sa perception de l’espace, ce qui oriente son style vers une simplification de la ligne qui devient alors presque un élément abstrait. Cette simplification annonce les papiers gaufrés et découpés qu’il utilisera jusqu’à sa mort.

Durant ce séjour, son carnet de croquis comme son appareil photo ne le quitteront pas. L’exposition montre une série de photographies où Matisse se mêle à la population et « apprivoise l’exotisme ». Après avoir illustré les poèmes de Mallarmé dans ce nouveau style, la prochaine étape fut « Jazz » réalisé avec Tériade. Un autre support le tentera : la tapisserie. Deux cartons réalisés pour Beauvais ont pour sujet « Polynésie, la mer » et « Polynésie, le ciel ».

Ce lieu d’exposition n’a pas été choisi au hasard, cette ville a entretenu des relations commerciales étroites avec Tahiti. Elle ache-

© EDIMBOURGH, ROYAL MUSEUM OF SCOTLAND

© 2013 MUSÉE DU LOUVRE/CHRISTIAN DESCAMPS

Le voyage de Matisse à Tahiti

Catalogues

LE VOYAGE DE MATISSE À TAHITI Henri Matisse, Polynésie, la mer, 1948, Collection de la ville de Beauvais.

Snoeck - 104 pages, 15 euros

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Culture et loisirs

Le grand retour du maître Philippe Caubère à l’Athénée enflamme les parterres de curieux, soirée après soirée. Vieux nostalgiques en pèlerinage ou jeunes aventuriers en quête d’un théâtre qui manque, allez voir, allez rire, allez vivre !

Dansons avec le Diable Caubère Par Margaux Grégoir

a Danse du Diable est un spectacle joué par un seul acteur, qui en est l’auteur ; mais ce n’est pas un “one man show”, ni une série de sketches ; c’est une histoire ; comique parce que j’espérais qu’elle fasse rire, fantastique parce que je voudrais qu’elle fasse un peu rêver », écrivait Philippe Caubère pour présenter sa pièce dans le programme du festival d’Avignon de 1981.

«L

© MICHÈLE LAURENT

Sincérité à l’état brut La Danse, c’est effectivement un drôle de mélange. C’est à la fois une forme jusqu’alors inconnue de délire semi-autobiographique, une combinaison d’historiettes drolatiques et nostalgiques, une mise en abîme délicieuse d’un spectacle interminablement loufoque et un regard amusé et tranchant sur la société. Bref, c’est l’habile combinaison du comique et du fantastique dont rêvait son auteur. Une combinaison qui, bien que longue (3 heures et 20 minutes de spectacle), se révèle véritablement décapante.

Philippe Caubère y retrace la vie de Ferdinand Faure (ersatz fantasmagorique de lui-même), jeune garçon d’une famille bourgeoise de la région de Marseille, s’imaginant la gloire depuis le fond sa petite chambre, entre deux bruyantes interruptions maternelles. On suit alors l’oiseau qui prend son envol pour le cours Molière, où deux-trois bricoles viendront encombrer sa route, au rythme des commentaires chantants de son aixoise de professeure de théâtre !

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Culture et loisirs

Pour mieux comprendre ce qui se déroule devant vous, mieux vaut connaître les origines de la pitrerie, au risque de se voir pris au piège d’un siège trop raide dans un tourbillon infini ! Le comédien, qui a connu la gloire pour son rôle de Molière dans le film éponyme d’Ariane Mnouchkine de 1978, s’est imposé ici un exercice de dénuement et d’absolue sincérité. Le texte s’est construit au fil de dix mois de travail d’improvisations sous le regard avisé de deux compères exigeants de l’époque, Jean-Pierre Tailhade et Clémence Massart. Se retournant sur son travail, l’auteur évoque un véritable « voyage intérieur » dans le but de « chercher un langage », voyage à la fin duquel il a retravaillé les morceaux collectés pour en tirer sa « fable », avec pour intention que la pièce se compose « comme une nouvelle, et néanmoins qu’elle reste une farce, (…) une blague », accessible à tous, initiés ou non au théâtre.

Trente-trois ans après sa création, Philippe Caubère revient et réussit à nouveau ce pari fou de passionner en racontant sa vie, de transfigurer le narcissisme du comédien en talent d’auteur comique, de faire de la petite histoire de sa vie la grande épopée d’une longue soirée de théâtre. Le résultat touche par son honnêteté, qui se lit entre les lignes caustiques des portraits tracés à grands coups de stéréotypes et d’exagérations merveilleusement incarnées. On rit des commentaires politiques maternels, des mimes fantastiques mais balbutiants de Fernand, des imitations du Général ou encore de Johnny… On reste médusé devant ce Philippe Caubère aux mille visages ! Mais on rit aussi de nous, à la merci d’un homme talentueux qui s’amuse de nous avoir dans 64

Œdipe libéré La figure de la mère. En voilà un beau sujet de dissertation, au moins aussi beau que celui dont a écopé le pauvre Ferdinand : « Qu’est-ce que le bonheur ? ». Mais voilà, force est de reconnaître que le sujet de la pièce est là : Madame Faure, son style inimitable, son châle sur les épaules, sa décadente bourgeoisie aux manières caricaturales, son anti-communisme couplé à son amour du Général, sa maladroite bienveillance maternelle... Mère de Ferdinand ou de Philippe Caubère ? La réponse vous appartient. Mais c’est elle, ou plutôt lui en elle, qui impose la cadence et s’interloque de « la longueur de ce truc d’intellectuels, de personnages qui sont là mais qu’on ne voit pas ». Car tout ramène le petit Ferdinand à sa mère, qui devra pourtant partir un jour, comme nous tous d’ailleurs. C’est le fin mot de l’histoire – un peu triste, mais pas trop quand même – comme un clin d’œil, parce que rien ne nous interdit de rire au nez de la mort après tout. Noir. Un projecteur éclaire la lettre de Madame Faure laissée à son fils, elle espère qu’il aura « trouvé, afin de libérer ces gens tout de même, parce qu’ils sont patients, mais ton truc d’intellectuels se fait long Ferdinand… ». « Ces gens », c’est le parterre de spectateurs auquel vous appartiendrez peut-être bientôt. Un parterre hilare qui a projeté son imagination sur cette scène vide de meubles (une chaise, un banc) mais pleine d’un homme à l’énergie époustouflante, scène sur laquelle se sont joués un mélodrame russe, une allocution télévisée du Général, un concert de Johnny au parc Borély, j’en passe et des meilleures !

Alors, peut-être comme moi vous applau-

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© MICHÈLE LAURENT

Le comédien s’est imposé un exercice de dénuement et d’absolue sincérité

son escarcelle pour mieux se moquer de nous… pour notre plus grand plaisir.

direz à vous en rougir les doigts, dans un de ces rares moments de ferveur théâtrale, où vous et la dizaine d’inconnus autour ne font plus qu’un, pour dire au gars en nage sous les projecteurs tout le plaisir et toute l’humanité qu’il vient de vous donner. Pour cela, il faudra laisser votre montre au vestiaire – je n’ose même pas parler de votre éventuel téléphone – parce que 3 heures 20 d’attente, c’est sûrement long, mais 3 heures 20 de vie, ce n’est rien !

LA DANSE DU DIABLE Une création de et avec : Philippe Caubère Lumières : Roger Goffinet et Jean-Christophe Scottis 3h20 avec entracte Jusqu’au 7 décembre à 19 heures, relâche les lundis et jeudis.

Au Théâtre Athénée Louis Jouvet, 7 rue Boudreau, Paris 9e, métro Opéra Havre-Caumartin.

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© JM SALMON

À rêver !

Porsche 911 Targa.

Par Benjamin et Jean-Michel Salmon

PORSCHE 911 (TYPE 991) : TARGA, TURBO S ET GT3

Sportivité ultime La 911 reste une véritable icône de la production du constructeur de Zuffenhausen. Les sept générations de la 911 associent les contradictions avec bonheur, particulièrement sur les derniers opus. Design épuré sans détail inutile, grande facilité d’utilisation quotidienne et avant-garde technologique font partie des « ingrédients en série ». nspirée de la course, cette 7e déclinaison de la 911 Targa réunit avec bonheur le meilleur des deux univers : coupé pour sa rigidité et cabriolet pour ses sensations avec un système de toit unique sur le marché. Cette dernière évolution (991) revient à un toit classique entièrement automatique comportant une cinématique innovante mais rapide (20 secondes). Cette version de la 911 est uniquement déclinée en 4 roues motrices Targa 4 et Targa 4S. Deux boîtes sont proposées, soit BV manuelle à 7 rapports, la première du genre, soit la fabuleuse boîte PDK qui potentialise la sportivité et le

I

confort avec une optimisation du système à double embrayage. En outre, cette 911 Targa sait être joueuse mais sans jamais faire peur à celui qui en a pris le volant, à moins, bien sûr, qu’il ait totalement oublié les lois de la physique !

Elle reste relativement facile à conduire à condition de rester imprégné d’une dose suffisante de modestie. Pour vraiment apprécier les qualités de son châssis, il faut la pousser assez loin tant elle est facile à mener.

Ce châssis est si abouti qu’il n’est pas nécessaire d’avoir des talents de pilote pour prendre du plaisir. Son confort de suspension et

de roulement est tout simplement remarquable pour un coupé de ce type.

911 Turbo S Coupé et Cabriolet Cette sixième génération de la 911 Turbo constitue à la fois une vitrine et le modèle le plus puissant de la gamme 911. Pourtant, nos essais sur les petites départementales d’Alsace, au tracé exigeant et sélectif, nous ont démontré le fantastique potentiel de cette auto : son très fort pouvoir émotionnel mais surtout sa polyvalence, celle de rester utilisable au quotidien… Les roues

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© JM SALMON

À rêver !

Au sein d’une gamme très large, la GT3 occupe une place bien à part arrière sont directrices jusqu’à 2,5°, le moteur bénéficie d’une suspension dynamique, le différentiel arrière est à glissement variable avec pour la première fois un correcteur d’assiette PDCC. L’amélioration de la performance en termes de motricité tient au perfectionnement des moteurs et à la mise en œuvre d’une nouvelle transmission intégrale PTM. Le 6 cylindres 3,8 litres suralimenté avec injection directe d’essence délivre 520 ch (383 kW) sur la 911 Turbo, et 560 ch (412 kW) sur la Turbo S. Porsche est le seul constructeur à associer double turbo à géométrie variable et moteur à essence. Avec le nouveau système de gestion thermique du moteur turbo et la boîte PDK, la consommation des deux nouveaux modèles Turbo est en baisse jusqu’à 16 %. Pour une répartition de la

Notre avis Nous avons évoqué la maîtrise des contradictions : cette 911 incarne bien cette valeur clef. Elle nous est parue mature, relativement facile à conduire tout en étant silencieuse, confortable, passant aisément de la ville à la route et bien sûr à la piste. Ce bijou de l’asphalte à grande vitesse, dont la puissance est perpétuellement disponible, intègre l’émotion en série et dispose d’aptitudes sportives hors du commun mais jamais hors normes !

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© JM SALMON

Porsche 911 Turbo.

Porsche 911 GT3.

force motrice plus rapide, Porsche a développé une nouvelle transmission intégrale (PTM) à embrayage multidisque à commande électronique. Pour la première fois, Porsche a équipé ses deux modèles Turbo d’un système aérodynamique actif.

911 GT3, un « avion de chasse » Au sein d’une gamme très large, la GT3 occupe une place bien à part car elle dérive du monde de la compétition. Elle arbore un esprit compétition poussé à l’extrême et dérivé de la voiture de course. C’est une monture idéale pour les « Gentlemen Driver » qui bien souvent l’utilisent largement sur circuit… Cette troisième génération est dotée d’un moteur atmosphérique type Boxer mais tout dans sa réalisation a été revu. Caisse, châssis, boîte ont été totalement repensés afin de lui faire bénéficier d’une avancée technologique conséquente et de disposer ainsi de performances hors du commun.

Avec 7,25 min sur la boucle nord du Nürburgring, elle détient un des records absolus par rapport à ses concurrentes : une des moins puissantes mais la plus rapide.

D’autres atouts technologiques de pointe ont été intégrés, surtout des roues arrière directrices actives. Ce système permet d’optimiser la précision et de gagner en dynamique transversale. La boîte de vitesses à double embrayage est un « must » de technologie tant elle est proche des boîtes séquen-

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tielles de compétition. L’adhérence à la route est exceptionnelle, assurée par de nouvelles jantes 20 pouces. Nettement allégée avec seulement 1 430 kg, elle perpétue la tradition GT3 : une fantastique machine à procurer du plaisir et de l’émotion à ses deux occupants, quels que soient le rythme adapté et le terrain de jeu retenu. Le freinage est tout autant à la hauteur grâce à des pistons en alu monobloc et un refroidissement optimisé. Très homogène à conduire ou à piloter, cette GT3 étonne par son côté sécurisant.

On prend plaisir à conduire cette star de façon responsable, profitant à chaque instant de l’ambiance mécanique, touchant de ses doigts les matériaux les plus nobles à l’assemblage parfait. Nos essais en compagnie de pilotes utilisant le plus rapide de nos chasseurs est sans équivoque : leur ressenti au volant ne laisse aucun doute, cette Porsche accélère presque plus que leur Mirage 2000 au départ et surtout procure un sentiment de sérénité rarement rencontré sur ce type de véhicule. À son volant, seuls trois ingrédients s’imposent : du sang froid, un sens aiguisé des responsabilités et une bonne dose de modestie…

Les auteurs tiennent à remercier tout particulièrement l’équipe du SIRPA Air qui a permis l’accès à la base et ces prises de vues ainsi que les pilotes et l’ensemble du personnel de la BA 115 d’Orange.

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