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L’éducation numérique des parents et des enfants
Digisaurus guide les parents sur Internet « Faites preuve de curiosité et ne jugez pas trop vite. »
Wouter De Meester est père de deux enfants et professeur de marketing en ligne, de nouveaux médias et de vidéo à la Hogeschool West-Vlaanderen (université de sciences appliquées en Flandre occidentale). Avec Bert Pieters et Davy Nijs, il a fondé Digisaurus, le collectif qui sensibilise les parents, les enseignants et les éducateurs au monde merveilleux de l’Internet. Leur objectif est de guider toutes les personnes qui se sentent dépassées, telles des dinosaures, par le monde numérique des jeunes. Il joue aussi ce rôle en tant que formateur de Colruyt Group Academy avec sa formation « Éduquer aux médias : le bon équilibre en famille » en collaboration avec DreamLand.
Qui est Wouter ?
Sous le nom de « Digisaurus », Wouter donne des conférences sur le monde numérique des jeunes aux parents, aux éducateurs et à la Colruyt Group Academy. Digisaurus est un collectif composé de trois pères de famille qui, en plus de leur emploi, animent des soirées de parents et des conférences dans tout le pays grâce à leurs interventions et ateliers sources d’inspiration. Wouter De Meester, Bert Pieters et Davy Nijs constatent que le monde numérique est trop souvent perçu de manière négative. Par ailleurs, ils soulignent que la question des écrans, des smartphones et des jeux vidéo soulève un débat dans de nombreuses familles. « Avec Digisaurus, nous ne cherchons pas à balayer d’un revers de main les préoccupations des parents, car l’exposition excessive et inconsidérée aux écrans présente évidemment des inconvénients », explique Wouter. « Nous sommes néanmoins convaincus que nous pouvons amener les parents à envisager le temps d’écran d’une manière différente afin que ces activités de loisirs ne mènent pas à des disputes, mais constituent plutôt le point de départ de discussions constructives. L’établissement du dialogue entre parents et enfants représente la base d’un climat positif autour des médias et du temps d’écran. »
Dans quelle mesure l’éducation aux médias est-elle indispensable ?
« Je n’aime pas vraiment ce terme. Les écrans font indéniablement partie de notre vie quotidienne. Apprendre à les gérer fait partie de l’éducation de nos enfants. Mais de nombreux parents se sentent dépassés par la gestion des appareils mobiles et d’Internet, et préfèrent donc éviter le sujet. Vous ne devez pas nécessairement savoir qui sont les vlogueurs les plus branchés du moment pour adopter une attitude ouverte, curieuse et positive et parler à votre enfant de son expérience en ligne. Laissez votre enfant parler de ce qu’il ou elle fait en ligne et témoignez-lui réellement de l’intérêt. De cette façon, en tant que parent, vous en apprendrez beaucoup. » >>
En tant que parent, comment pouvez-vous suivre les activités de vos enfants en ligne ?
« Vos enfants eux-mêmes sont la principale source d’information. Faites preuve de curiosité sans juger trop rapidement. Posez des questions, jouez occasionnellement à un jeu et regardez leurs vlogs préférés avec eux. Ce n’est qu’en participant à leurs expériences sur écran que vous parviendrez à comprendre ce qui intéresse à ce point vos enfants sur TikTok, YouTube et dans les jeux vidéo. »
Avons-nous une vision trop négative de YouTube, Facebook, TikTok et des jeux comme Fortnite ?
« Nous avons surtout une vision trop unilatérale de toutes ces applications et jeux vidéo, qui est fortement alimentée par les médias. De nombreuses études scientifiques démontrent que les jeux, la création de vidéos, l’apprentissage de la programmation, la messagerie instantanée et d’autres activités sur écran contribuent également de manière positive au développement des jeunes et des enfants. Mais ce ne sont que les aspects négatifs qui sont véhiculés dans les médias et qui alimentent les inquiétudes des parents. Lorsque les parents entament ensuite un dialogue avec leurs enfants sur la base de ces préoccupations, les conversations prennent rapidement une tournure négative. Si le climat relatif à cette question n’est pas bon, les enfants seront moins enclins à parler ouvertement de leur utilisation des écrans. Par conséquent, lorsque des problèmes tels que le cyberharcèlement et les échanges de textos à caractère sexuel surgiront, ils ne se tourneront pas vers leurs parents par crainte d’une réaction du type "Tu vois, je te l’avais dit !" ».
Qu’est-ce que les activités en ligne apportent aux enfants ?
« C’est avant tout un lieu de rencontre avec leurs amis. C’est aussi un lieu où ils peuvent se découvrir, se divertir et s’informer. À cet égard, il n’y a pas vraiment une si grande différence entre les enfants et les adultes. »
Pour quelle raison est-ce positif ? Et pourquoi ne vaut-il pas forcément mieux jouer dehors ?
« Il faut surtout trouver le bon équilibre. J’aime faire la comparaison avec la nourriture. Les jeux en plein air sont les légumes et les écrans sont les pâtes. Nous savons tous que ne manger que des pâtes tous les jours n’est pas idéal. En outre, la plupart des gens ne sont pas ravis à l’idée de ne manger que des légumes tous les jours, même s’ils sont très bons pour la santé. C’est précisément la combinaison de légumes sains avec des pâtes, remplacées en alternance par des pommes de terre ou du riz, qui nous permet de trouver le bon équilibre et d’adopter une alimentation saine. En combinaison avec d’autres activités, passer un certain temps face à un écran (sous quelque forme que ce soit) n’a rien de répréhensible. Chez Digisaurus, nous préconisons d’adopter la règle du 20/20/2. Après 20 minutes d’écran, veillez à ce que votre enfant repose ses yeux pendant 20 secondes. En outre, vous devez encourager votre enfant à jouer dehors pendant deux heures par jour. Cette règle s’applique aussi aux adultes, d’ailleurs. »
4 conseils en or de Wouter
Passez ensemble des accords sur le temps d’écran. Si vous vous mettez d’accord en famille, il est fort probable que tout le monde s’y tiendra. Sur le site web de Digisaurus, vous trouverez un exemple de contrat de smartphone comprenant de nombreux accords que vous pouvez mettre en pratique en famille. Sur le site web de Medianest, vous pouvez également jouer au jeu du contrat concernant le temps d’écran qui vous incite à réfléchir à certains accords à mettre en place. Les applications de contrôle parental constituent-elles une bonne solution pour s’assurer que toutes les parties respectent les accords ? Ces applications peuvent être utiles pour contrôler le respect des accords pendant un certain temps, mais elles ne remplacent pas le dialogue avec votre enfant. Il faut officiellement avoir treize ans pour ouvrir un compte sur les réseaux sociaux. Les applications et les jeux sont classés selon un code PEGI, qui détermine l’âge requis pour les utiliser. Vous savez ce à quoi vous devez faire attention lorsque votre enfant veut acheter un nouveau jeu.
Existe-t-il des chiffres sur le nombre d’heures par jour que les enfants passent derrière leurs écrans ?
« Il existe même des directives qui indiquent combien de temps un enfant (en fonction de son âge) peut rester en ligne, mais il s’agit d’une approche très arbitraire qui ne tient pas compte de l’ensemble de la situation. Et il ne s’agit pas de l’aspect adéquat sur lequel se focaliser pour faire de l’éducation aux médias. En effet, comment déterminer si l’on passe trop de temps sur une activité ? Il s’agit d’une question à laquelle de nombreux parents aimeraient avoir une réponse toute faite et qui, selon nous, ne peut se résumer à un seul chiffre. Un type de temps d’écran ne peut être comparé à un autre. Apprendre à programmer et à réaliser des vidéos en stop-motion ou à identifier les animaux du jardin avec une application, c’est selon moi complètement différent de passer des heures à regarder des vidéos ou sur les réseaux sociaux. Nous pensons qu’il est important de reconnaître les préoccupations des parents : regarder trop souvent un écran n’est pas bon pour les yeux, il est important de faire de l’exercice et les applications provoquent de la distraction. Néanmoins, nous estimons que fixer l’objectif de deux heures de jeu à l’extérieur par jour est bien plus utile que de restreindre le temps d’écran d’un enfant à deux heures par jour. »
Est-il facile d’appliquer dans votre propre famille ce que vous enseignez dans vos conférences et ateliers ?
« Mes enfants de huit et dix ans aiment eux aussi passer du temps devant un écran. Nous parvenons à trouver un équilibre au niveau familial où les écrans trouvent leur place à côté d’autres activités comme l’école, le sport, les jeux en plein air et les moments en famille. »
Quelles sont les applications et les jeux les plus utiles ?
« Nous n’aimons pas porter de jugement de valeur sur les applications, car elles ont toutes des avantages et des inconvénients. De plus, dans nos conférences, nous ne nous concentrons délibérément pas sur les applications ou les outils en ligne, étant donné qu’ils sont amenés à fortement évoluer. Notre principal objectif est de favoriser la compréhension mutuelle entre parents et enfants et de faire en sorte de créer une atmosphère positive dans les familles autour de la question des écrans et des réseaux sociaux. Cela dit, fournir à votre enfant des applications et des outils en ligne de qualité est un excellent moyen d’élargir sa vision du monde en ligne. C’est comme ça que j’ai appris à mes enfants à réaliser des films en stop-motion avec leurs blocs Lego et mon fils va parfois dans le jardin avec l’application ObsIdentify de Natuurpunt. »
Ne faisons-nous pas peser trop de responsabilités sur les enfants ?
(acquiesce de la tête) « On ne peut pas reprocher aux enfants de s’ennuyer de temps en temps et de se tourner vers des activités faciles et familières comme les jeux ou les vidéos qui leur offrent la garantie de s’amuser. Il revient aussi aux parents concernés d’éveiller la curiosité de leurs enfants et de trouver eux-mêmes des alternatives amusantes à leur proposer. Il peut être utile pour les parents de faire participer leur enfant à cette réflexion. »
Inscrivez-vous au Tips&Talks « Éduquer aux médias : le bon équilibre en famille » sur
www.colruytgroupacademy.be
Apéro estival
Pico de gallo
Ces derniers mois, ce sont surtout les braseros et les écrans d’ordinateur qui nous accompagnaient pendant l’apéritif (numérique). Mais c’est désormais bel et bien terminé. Il est temps d’ouvrir bien grand les portes et les fenêtres et de profiter pleinement du soleil. Avec un cocktail rafraîchissant à la main et des amuse-bouches estivaux, vous n’aurez aucun mal à vous imaginer sur une terrasse dans le sud. Olé !
