TRACES magazine #97

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Vol. 9 n o 01 - 21 nov. 2014 | mEnSuEL GRaTuiT | 20 000 ExEmPLaiRES CERTiFiÉS | imPRESSiOn inTERGLOBE TC TRanSCOnTinEnTaL

HUDON

à Sainte-Adèle

LauREnTiDES

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LanauDiÈRE

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LaVaL

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9E ANNÉE !

mOnTRÉaL

+ WEB

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HOMMAGE À CHAMPLAIN CHAREST | PaGE 5 VOS SORTIES | PaGES 14-15


Dans ma bulle

Clélia Marsadié

Photo : Mathieu Manikowski

En 2012, lors de ma collaboration au festival de la caricature 1001 Visages, à Val-David, j’ai été invitée à réaliser des peintures sur corps à l’intérieur d’une grosse bulle transparente. J’ai trouvé l’expérience délectable. Yves Demers, un être prolifique doté d’une créativité débordante, est le concepteur de cette structure gonflable améliorée. Je suis tombée amoureuse de cette bulle et me suis mise à rêver à toutes les possibilités artistiques et commerciales qu’elle m’inspirait. Le seul frein qui bloquait mon inspiration grandissante était celui d’utiliser du plastique. Cela était inconciliable avec mon engagement dans diverses initiatives de transition vers une société viable et plus propre. Il est donc passé pas mal d’eau sous les ponts avant que je ne sois exposée à une superbe solution de rechange : le ETFE. Le ETFE est un matériau de pointe durable et non polluant à base de pierre de fluorite destiné à la fabri-

cation de serres. J’ai enfin entrepris, avec la bénédiction d’Yves Demers, la réalisation de ma propre bulle en fluorite. Ce projet est une succession de défis pour moi et, même si, dans un premier temps, je compte me brancher sur une prise conventionnelle pour gonfler et chauffer la structure, il reste que mon aspiration demeure de trouver la façon la plus autonome et écologique de combler ses besoins en énergie. J’ai bien hâte de réaliser des peintures sur corps dehors en plein hiver, une nouvelle activité qui s’ajoute à mes services et à mes cours de maquillage. D’ailleurs, si vous avez envie de vivre, ou d’offrir à un être spécial, l’expérience d’être un canevas vivant et d’immortaliser la performance en photos, j’ai conçu des chèques-cadeaux à cet effet. Il est clair qu’on ne pourra pas vous reprocher de manquer d’originalité ! www.faceination.com

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Haras Laurentien

OPÉRETTE ET VOLTAIRE

DATES : 29-30 nov. et 27-28 déc. à 15 h

3 paires de billets pour les spectacles du Haras Laurentien offerts aux nouveaux abonnés de TRACES Magazine. VOIR LE FORMULAIRE CI-DESSUS 2

21 novembre 2014


Du 21 novembre au 7 décembre 2014

NORMAND HUDON peintre ou magicien Lancement du recueil des œuvres de Normand Hudon et expo-vente, à la Place des citoyens à Sainte-Adèle. Tableaux, giclées, photolithographies et cartes, au 999, boulevard de Sainte-Adèle. Du 21 novembre au 7 décembre, du jeudi au dimanche. Né à Montréal en 1929, Normand Hudon a à peine seize ans lorsqu’il vend ses premières œuvres à La Presse. Deux ans plus tard, il fait son entrée à l’École des beaux-arts de Montréal. Il s'inscrit ensuite à l’Académie de Montmartre à Paris, où il étudie auprès de Fernand Léger. C'est dans la Ville Lumière qu’il fait la rencontre de Picasso, qui lui montre comment concentrer ses lignes pour en renforcer l’importance dans son œuvre et Matisse, qui lui enseigne le bonheur d'utiliser la couleur pour créer plus de mouvement. De retour d'Europe, il ajoute une corde à son arc en montant sur scène pour faire un numéro de cabaret où se combinent humour et dessin. Rapidement, le succès est au rendez-vous et Hudon devient une vedette de la scène artistique montréalaise. Artiste flamboyant, bête de scène, intellectuel mordant, comique, sympathique et observateur critique ou nostalgique, il quitte les feux de la rampe au milieu des années 60 pour renouer avec la peinture. C’est à ce moyen d’expression qu’il choisit éventuellement de consacrer l’essentiel de son temps, devenant à compter du milieu des années 70 un exposant habituel dans les galeries des quatre coins du Québec. «Hudon a constitué une imagerie qui s’inscrit dans notre patrimoine, et ses créations sont comme autant de chapitres d’un beau recueil illustré de notre histoire», souligne Gilles Proulx, auteur de la préface du livre. Publié chez Pierre St-Martin Éditeur (en collaboration avec Multi Art et André Lamarche), celui-ci sera disponible en librairie dès le 21 novembre 2014. Le vernissage, l’exposition et le lancement du livre Normand Hudon, peintre ou magicien se dérouleront le samedi 22 novembre de 13 h à 17 h à la Place des citoyens de Sainte-Adèle (ouvert à tous). L’expo-vente Hudon est à voir, assurément, jusqu’au 7 décembre. INFO : ATELIER 85 - 85 rue Morin, Sainte-Adèle Tél.: 450 229-6242

HUDON ET SA MAGIE SERONT PRÉSENTS AU MARCHÉ DE NOËL Ce Marché de Noël de la chambre de Commerce de Sainte-Adèle se tiendra les 6 et 7 décembre prochains. Artistes, artisans et produits dérivés de Hudon seront en vente durant cette fin de semaine.

À la Galerie d’art Atelier 85... Cadeaux originaux, cadeaux personnalisés, pour toutes les bourses : chacun trouvera le cadeau idéal pour dire «Joyeuses Fêtes!» Tableaux, giclées, lithographies, cartes... Toutes les idées-cadeaux pour célébrer comme il se doit!

Parmi les artistes de la Galerie d’art Atelier 85...

Gérard Dansereau Jean La Rue Jean Louis Courteau Ani Müller Guylaine Forget Carl Dubreuil Normand Hudon Paul Tex Lecor Serge Brunoni Chui Wang Léon Bellefleur Cédric Loth Peintres canadiens

Litho et sérigraphies Jean-Paul Lemieux Jean-Paul Riopelle Miyuki Tanobe Alfred Pellan Et plusieurs autres Grand choix de photolithographies d’artistes québécois

Galerie d’art Atelier 85 85, rue Morin, Sainte-Adèle J8B 2P6 Tél.: 450 229-6242

SERVICE D'ENCADREMENT ÉVALUATION ACHAT/VENTE

Du jeudi au dimanche, de 12 h à 18 h

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OPiniOn

Frank Gehry – Le rebut global Patrice G. LLavador

Notre monde numérique repose sur une dualité. « Zéro », le courant ne passe pas; « un », le courant passe. À partir de cette mécanique binaire somme toute très simple a été développée avec intelligence toute une logique, qui a conduit le monde depuis la fin de la dernière guerre à ce stade d’automatisation que nous connaissons maintenant. Une immense panoplie d’innombrables outils numériques sont à notre disposition. Une de ces séries d’outils sert à l’architecte pour concevoir des formes de plus en plus libres. S’affranchissant de l’équerre et du compas, l’architecte ne crayonne plus mais, à l’aide de sa souris, il est capable de dessiner sans bavures et sans taches les formes les plus complexes et les plus « libres », c’est-à-dire ne rentrant dans aucun des moules géométriques traditionnels. Surtout, la machine, connectée à d’autres machines, lui permet de les fabriquer, ces formes, et de les mettre en œuvre quasiment directement en se servant de sa souris. C’est ainsi qu’un logiciel seul a permis de construire la dernière œuvre du célèbre architecte né à Toronto Frank

Gehry. Ce bâtiment est le musée qui recevra les œuvres d’art du milliardaire Arnault, propriétaire à Paris de Louis Vuitton. Cet architecte est connu pour être l’auteur d’un musée à Bilbao, sorte d’amoncellement inintelligible de formes métalliques, boîte de conserve dont rien, j’insiste, rien ne permet de dire qu’elle est belle. Sa brillance et son opposition aux formes austères d’une ville que personne ne connaissait font ressortir ce bâtiment clinquant, elles le font éclater de reflets. Ça s’arrête là; pas de quoi en faire une crise, juste une polémique d’experts. Ce musée n’est pas intégré à la ville, quoi qu’on en dise. Frank Gehry, des légendes urbaines circulent sur ton compte, cher confrère. On dit que pour t’amuser à faire un projet, tu froisses une boule de papier, tu la lances sur la table d’un dessineux et, d’un coup de menton antipathique, tu aboies : « Au propre ! » Car la légende urbaine dit aussi que tu es très sec. Donc, le dessineux essaye de transcrire le hasard de cette boule de papier, de ce rebut, en une série de dessins définitifs, reprenant comme théorie du projet l’inverse du cours du monde : c’est le rebut qui devient

une œuvre, et non l’œuvre ratée qui part aux rebuts. Et cette pratique, Frank, c’est le code binaire de l’ordinateur qui te la permet, à défaut de te l’autoriser intellectuellement. Alors, hasard et nécessité de développer ton bureau désormais californien, de cette suite d’anecdotes, tu as mis au point une théorie du projet, qui n’est en rien une théorie architecturale. Une suite d’accidents formels, que tu justifies a posteriori, nous faisant accroire que tu as un grimoire dans ton bureau duquel tu extirpes quelque secret de fabrication. Lors d’une entrevue, tu disais que le séjour d’un an que tu avais fait en France t’avait considérablement nourri, en t’offrant tous ces bâtiments du Moyen Âge. Sais-tu, Frank, que c’est une contradiction insupportable de t’approprier ces œuvres sacrées, quand on voit les casseroles cabossées que tu jettes dans les centres de nos villes ? Non seulement il n’y a aucun rapport entre ces objets, mais ils participent de démarches contradictoires et incompatibles. Ton action chaotique s’oppose à la pureté et à l’ordre cosmique générateurs de ces œuvres inégalées.

TRaCES est un mensuel gratuit distribué dans les Laurentides, dans Lanaudière, à Laval et à montréal.

DIRECTION DE LA PUBLICATION annie Depont 514 833-8718 annie.depont@traceslaurentides.com

RÉVISION DES TEXTES Lauraine Croteau-Bertrand

ASSISTANTE nathalie Daragon

www.tracesmagazine.com

DIRECTEUR PUBLICITÉ Pascal Kauffmann 514 349-4865 pascal.k@tracesmagazine.com

IMPRESSION interglobe

ADMINISTRATION 6, avenue Filion, Saint-Sauveur (Québec) J0R 1R0

GRAPHISME Claire Delpla, CommunicDesign.ca

RÉVISION MAQUETTE Cynthia Cloutier marenger

TIRAGE 20 000 exemplaires

Prochaine tombée : 3 décembre

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Mais tu n’es pas le seul à avoir une architecture qui ne dépasse pas le zéro et le un. Tous ces ténors qui ne font que du rondouillard métallique, qui ne croient plus qu’en leur ordinateur seront contraints d’aller chercher des justifications dans des pseudo-théories fumeuses et absconses. Ce logiciel que vous utilisez est le même qui sert à Airbus et à Boeing pour concevoir leurs avions, logiciel mis au point par Dassault. Un avionneur n’est pas un architecte, et vice versa, sans compter que la fluidité des formes d’un avion rend tes constructions encore plus agressives. Hérissé de pointes, confus, illisible, ton musée ne fait aucun lien entre son contenu et le site. Non, ton art poubelle ne vole pas haut ! Du reste, la seule verticale que tu nous as offerte ces derniers temps, c’est celle de ton majeur dressé dans un doigt d’honneur. La question, posée pour la remise du prix Prince des Asturies, et qui a suscité cette réponse intelligente était : « Que pensez-vous des confrères qui vous accusent de faire de l’architecture spectacle ? » Frank, ce doigt d’honneur est tout ce qui reste de ta théorie architecturale.

SITE WEB michèle Potvin, Webgraf.ca michele.potvin@tracesmagazine.com DÉPÔT LÉGAL Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada iSSn 1922-3463 Toute reproduction des annonces et articles de TRACES est interdite sauf contrat spécifique.


HOmmaGE

LE COUP DE CŒUR DU RESTAURATEUR 8e chronique

Merci, Champlain ! Hugues Néron

Le Bistro à Champlain allait fermer; il fallait vraiment que j’y aille une première fois, même si j’ai pas mal honte de vous l’écrire. Il fallait bien que je fasse enfin la connaissance de Champlain avant de lui dire au revoir. Nous avons quelques amis en commun, mais je n’avais jamais eu la chance de discuter avec lui. On m’avait souvent parlé de ce monument et de ce visionnaire. Je vous l’annonce : cette chronique ne traitera pas de ce que j’y ai mangé ou bu ce soir-là, même si, à travers toute sa simplicité, le chef Olivier m’a servi un torchon de foie gras, sirop d’érable et pain d’épice tellement bon que j’en ai demandé un deuxième, tout comme un verre de Château Filhot, un sauternes tout aussi bon en premier qu’en deuxième verre. Je ne vous parlerai pas du potage de courges, crème et ciboulette et je ne vous parlerai pas plus du magret de canard, qui m’a rempli de plaisir, ou encore de la bouteille de

Pommard Agnès Paquet 2009 que j’ai commandée directement selon le budget que je m’étais fixé pour cette soirée. Je ne vous parlerai pas non plus des innombrables œuvres d’art qui Tapissent le Bistro culte à Champlain, de Riopelle à Séguin. Ce dont je vous parlerai aujourd’hui, c’est de tout ce que Champlain Charest et Monique Nadeau ont fait pour nous, Québécois, fins connaisseurs ou simples amateurs des plaisirs que le vin nous procure. Comment vous transmettre mes réelles émotions au moment d’écrire cette chronique ? Je ressens un immense pincement au cœur, une nostalgie difficile à exprimer. Et ce n’est tout de même pas parce que j’étais un habitué de la place... Mais seulement parce que je suis amateur de vin et admirateur de Champlain Charest. Cet homme m’a été raconté par un vieil ami à lui, collectionneur et amateur de grands vins, il m’a été raconté par Jean Beaudin, mon ami prof à l’école d’hôtellerie de Sainte-Adèle

qui a connu les grandes années de L’eau à la bouche comme sommelier. Cet homme m’a été raconté à travers les succès de François Chartier, qui a trouvé chez Champlain un terrain de jeu et un des plus beaux centres d’entraînement qui soient. Champlain Charest, il nous est raconté chaque jour que nous visitons la SAQ, par tous les employés, à qui il a laissé un héritage certain. Si, au Québec, le vin nous coûte plus cher que presque partout dans le monde, nous pouvons nous consoler d’avoir des magasins qui nous offrent une variété sans pareil, avec un personnel des mieux formés et des plus connaisseurs. Champlain Charest a été un visionnaire dans son domaine et il a inspiré notre peuple. Notre connaissance collective du vin est vaste et nos sommeliers sont parmi les plus compétents du monde; ceux qui sortent de nos écoles, formés par les descendants de Champlain, en sont ses héritiers. Il a été si sympathique lors de ma seule rencontre avec lui, et si chaleu-

reux. J’aurais aimé l’appeler pour l’interviewer au lendemain de sa fermeture pour vous partager ses émotions. Les gens qui le connaissent m’ont dit de l’appeler ou de passer le voir, qu’il me recevrait volontiers, mais je me suis dit qu’il méritait d’avoir la paix enfin, lui qui était toujours présent et si accueillant à son resto. Si vous le croisez, dites-lui merci au nom de tous les Québécois et faites la bise à Monique.

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Cet automne aux Éditions de La Grenouillère :

1, 2, 3, poésie !

Nancy R.Lange

Les Éditions de La Grenouillère offrent cet automne aux amateurs de poésie trois intéressantes nouvelles publications, ayant chacune leur couleur particulière. Parce qu’on aime son exagération, son outrance, son chic indéniable, son humour, sa poésie, on aime Le dandy, de Jean-Paul Daoust. Publié dans la collection « Les classiques du XXIe siècle », ce recueil semble de prime abord adopter l’ironie pour faire l’inventaire de l’art de vivre du dandy, dire ses inclinaisons aussi bien que ce qu’il déteste. Comme dans plusieurs œuvres de Daoust, l’énumération et la répétition y carburent à plein régime, dans un impossible désir de tout nommer. Mais voilà que, par une échappée, on quitte la pose et le jeu, happé par l’émotion tour à tour charnelle et esthétique, pour se laisser, comme le poète, envoûter.

Lire, c’est vivre plus !

© infographie TRaCES

Les Éditions de La Grenouillère

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C.p. 67, Saint-Sauveur J0R 1R0 514 886-8102 www.delagrenouillere.com

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Jean-Paul Daoust est aussi un des auteurs recensés dans 30 ans de poésie québécoise, un recueil dans lequel on retrouve des extraits des livres de tous les lauréats et lauréates du Grand prix Québecor du Festival international de la poésie de Trois-Rivières de 1985 à 2014. Cette anthologie pertinente plaira à ceux qui aiment la poésie. Il intéressera aussi grandement ceux qui s’initient à celle-ci en leur permettant de retrouver, en un seul livre, les poètes primés des trente dernières années. Chaque extrait de l’œuvre gagnante est suffisamment long pour donner le ton de la voix poétique et précédé d’une biographie. L’éditeur de cette anthologie, Louis-Philippe Hébert, publie aussi cet automne un nouveau livre signé de sa plume et intitulé Marie Réparatrice. Avec celui-ci, il poursuit dans la même veine que dans Monsieur Blacquières, avec une écriture très près de la prose. Ce long monologue intérieur disposé en vers nous emmène dans l’univers de la petite Marie. Des références très concrètes – un cochon d’Inde, un chat écrasé par une voiture, une piscine hors terre – sont transposées dans la vision de l’enfant. Les objets, les actes et les

paroles des parents y sont détournés de leur usage habituel. Prises au pied de la lettre, des expressions courantes prennent un nouveau sens. « Ça coûte un bras », par exemple, acquiert une dimension terrifiante. Ici, l’analyse procède d’une logique et d’une méthode tout à fait subjectives. Dans le glissement fluide du fil d’une pensée singulière, le familier devient étrangeté. C’est par le caractère unique et personnel de son regard et non par la métaphore que ce livre ouvre sur la poésie. « Je n’écris que la vérité... pas la réalité, nous confie l’auteur en entrevue. La réalité ne m’intéresse pas. » Trois voies différentes pour aborder la poésie, cet automne, aux Éditions de La Grenouillère. À découvrir.

Le dandy, Jean-Paul Daoust 30 ans de poésie québécoise, sous la direction de Gaston Bellemare Marie Réparatrice, Louis-Philippe Hébert


TECHnO 10 idées-cadeaux technos pour Noël Dominic Guay Ça devient une tradition. Pour une troisième année, ma chronique de novembre propose quelques gadgets utiles, étonnants ou amusants à inclure à votre liste de souhaits. Montre Samsung Gear 2 : Voici le gadget phare de 2014. Jumelée à un téléphone Android, cette montre intelligente en devient l’extension. De plus, elle possède ses fonctionnalités propres. Adeptes d’Apple, il faudra patienter jusqu’à 2015 pour déballer la Watch. 330 $ Téléobjectif Olloclip : Ce petit téléobjectif, installé sur un téléphone, permettra de réaliser de meilleures photographies. C’est un bon compromis pour ceux qui ne possèdent pas d’autre appareil photo et qui souhaitent prendre des clichés rapprochés de leurs sujets. 50-100 $ Crock-Pot : La célèbre mijoteuse peut maintenant être contrôlée à distance grâce à un téléphone intelligent ! Il est possible, entre autres, de modifier la température et la durée de cuisson en fonction des imprévus à l’horaire afin d’obtenir un repas à point lors de votre retour au foyer. 160 $

Interrupteurs WeMo : En remplaçant ses interrupteurs d’éclairage par ceux de Belkin, l’utilisateur prend le contrôle des lumières de la maison au moyen de son téléphone ou de sa tablette. La même technologie s’applique aux appareils branchés dans l’interrupteur adapté aux prises de courant. 50 $

Système intelligent d’amélioration du sommeil Aura : Le capteur, glissé sous le matelas, enre-

gistre les cycles de sommeil du dormeur. Il transmet ensuite l’information au dispositif de chevet qui, lui, le réveille au moment idéal au moyen de dispositifs sonores et lumineux. L’application installée sur le iPhone/iPad analyse la qualité du sommeil. iOS seulement. 300 $

Combiné rétro Native Union :

Cet étui intègre un clavier physique peu encombrant facilitant la rédaction. Idéal pour ceux qui n’aiment guère écrire au moyen de l’écran tactile. 80-100 $ Étui-clavier Logitech :

Les nostalgiques apprécieront cet article. Suffit de brancher le combiné dans la prise des écouteurs... 25 $ Adidas miCoach Smart Ball :

Les capteurs intégrés au ballon enregistrent diverses informations lors d’un tir. L’application permet au joueur de décortiquer la qualité de celui-ci afin d’améliorer sa technique. Un ballon à 300 $ pour passionnés de soccer ! iOS seulement.

Alcootest Alco : Voici un gadget utile en

ces temps festifs. Branchez le capteur dans votre téléphone, soufflez et voyez si votre taux d’alcool dépasse la limite permise. Si oui ou en cas de doute, appelez un ami, un taxi ou Opération Nez Rouge... 50 $ Joyeuses Fêtes !

LA TOUTE NOUVELLE MKC 2015

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Enfin une vraie pâtisserie à Saint-Sauveur. Noushka est spécialisé dans les desserts et chocolats haut de gamme. Leur pâtissiers et chocolatiers travaillent directement dans leur local de la rue Principale, vous pouvez même à l’occasion les voir fabriquer leurs délices sous vos yeux. Gâteaux, tartes, chocolats et leur fameuses bûches de Noël, entre autre la fraise-basilic et bavaroise au chocolat blanc...hum un pur délice. Fabriquant pour différents restaurants et hôtels, Noushka est heureux de pouvoir offrir aux gens de la région l’occasion de déguster leur gourmandises faîtes à partir d’ingrédients naturels (ils ont même des gâteaux sans farine pour les intolérants au gluten) tout simplement savoureux ! Leurs chocolats sont fabriqués à la main sur place, leur tarte entrechoc est reconnue, leur gâteau Angelot, difficile de n’en choisir qu’un, il faut revenir...Pour vous gâter, pour leur bûches de Noël ou pour leurs magnifiques boîtes de chocolats que l’on peut facilement offrir en cadeau, vous trouverez à coup sûr une façon de vous faire plaisir.

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animaux Les animaux sont-ils des choses ? Nadia Laflamme

Drôle de question, n’est-ce pas ? Pourtant, jusqu’à ce jour, au sens de la loi, les animaux sont toujours considérés comme des biens meubles au même titre qu’une table. La plupart d’entre nous pensent que les animaux peuvent ressentir de la douleur, des émotions et sont distincts d’un objet. Malgré l’opinion publique et l’évolution des mentalités, le droit québécois continue d’associer le fait de blesser un animal comme la détérioration d’un bien. Le 30 octobre dernier, en France, un grand pas a été franchi en matière de protection animale. Grâce à la Fondation 30 millions d’amis et à l’appui de personnalités de renom, l’Assemblée nationale française a reconnu « le caractère vivant et sensible de l’animal dans le Code civil ». Le débat social est maintenant engagé; un premier pas est franchi. À l’aide d’une pétition, la Fondation espère modifier le droit français en créant pour les animaux une troisième catégorie autre que « Personnes » ou « Biens ». Au Québec, inspiré par l’initiative française et élaboré à partir d’études éthiques et animalières, un manifeste, Les animaux ne sont pas des choses, a été

créé pour favoriser l’évolution du statut juridique des animaux et leur reconnaître un statut d’êtres sensibles. Sur le site Internet du manifeste, on apprend que plus la recherche progresse, plus nous découvrons des capacités cognitives et émotionnelles complexes chez les animaux, s’appliquant autant aux chiens et aux chats qu’aux rats ou aux pigeons. Nous réalisons peu à peu que les capacités animales vont bien au-delà de leur faculté de ressentir. Le manifeste suggère une révision du statut juridique en donnant quelques pistes de réflexion. Une première option octroie toujours aux animaux le statut de « Biens », mais en leur accordant également une qualité d’êtres sensibles, comme l’ont fait d’autres pays tels que la Suisse ou l’Allemagne. Une autre option leur reconnaît un statut s’apparentant à celui de « Personnes » tout en leur allouant certains droits. Le fait de ne plus appartenir à la catégorie de « Biens » empêcherait qu’ils puissent être considérés comme des propriétés – donc ni achetés ni vendus – puisque le droit de propriété ne peut s’appliquer qu’à l’endroit des biens. Évidemment, d’autres options peuvent être envisagées. Le manifeste nous suggère quelques idées, mais désire

essentiellement provoquer un débat entourant ces questions importantes. Au fait, où se situe le Québec en matière de protection animale ? Selon l’organisme américain Animal Legal Defense Fund, le Québec se classe comme la pire province au pays en ce qui concerne la protection des droits des animaux. On se demande parfois pourquoi le Québec ne progresse pas en cette matière. Pourquoi, par exemple, existet-il toujours autant d’usines à chiots ? Pourquoi voit-on autant d’animaux négligés, abandonnés ? Lançons le débat pour le bien-être de nos meilleurs amis. Pour signer les pétitions ou en savoir plus : www.lesanimauxnesontpasdeschoses.ca www.30millionsdamis.fr

Un cheval pour chacun ! Le parrainage pour tous des « rubans bleus » au Haras Laurentien

L’histoire de Shey-Lyn

Samuelle Ducrocq-Henry

Shey-Lyn est une adorable petite jument Haflinger de 12 ans. Avec sa robe blonde comme les blés et sa crinière platine, elle touche par sa beauté ronde et câline, la douceur de son regard et sa gentillesse avec les humains. Elle a été donnée par son propriétaire à la fin de la deuxième représentation du spectacle équestre Opérette et Voltaire, tenu au Haras Laurentien le 27 juillet dernier. Le Haras étant, en plus d’un site de spectacle, de tourisme et d’équitation, un refuge Galahad approuvé pour la protection des équidés, le propriétaire tentait une dernière fois sa chance avant de porter ses deux chevaux à l’abattoir le mercredi suivant. Shey-Lyn souffrait selon lui de fourbure légère, mais dès son arrivée de Mont10

21 novembre 2014

Laurier, où nous étions allés la chercher avec Arkéo, son compagnon Hanovrien de 12 ans lui aussi rescapé par le Haras, nous avons dû nous rendre à l’évidence : après diagnostic vétérinaire et traitement en ostéopathie, les radiographies révèlent un renversement prononcé de sa troisième phalange, l’os sur lequel Shey-Lyn marche – les chevaux ont une sorte de doigt à l’intérieur du sabot–, ce qui l’afflige d’une forte boiterie avec des perspectives et une qualité de vie limitées sans soins rapides et adaptés. Shey-Lyn ne peut porter son poids dessus sans souffrir. Au stade ultime d’une fourbure, l’os transperce la sole du sabot et celui-ci tombe : une souffrance inimaginable pour les chevaux. Shey-Lyn devra rester plus d’un an en repos complet avec des soins, des caps et des ferrages orthopédiques adaptés à l’évolution du mal, à changer chaque mois sous anesthésie par le vétérinaire.En plus des frais d’entretien (un cheval coûte environ 300 $ par mois, hors soins, lorsque gardé chez soi), il faudra plus de 4 600 $ pour soigner Shey-Lyn d’ici un an. Face à cette triste réalité, le refuge approuvé du Haras Laurentien, qui ne reçoit aucune aide en dehors des dons des particuliers, a innové

en créant le parrainage, qui offre à toute personne un accès hebdomadaire à son propre cheval « adopté » pour 39 $/mois. Cela représente 10 % des soins mensuels vétérinaires et de nourriture ainsi répartis entre plusieurs personnes pour donner une chance au cheval de vivre et de guérir. Chaque « adopté » a jusqu’à neuf parrains et marraines venant régulièrement le brosser, le cajoler, le faire brouter, le sortir au grand air au pré ou en forêt et, surtout, s’intéressant à lui. Certains chevaux, déprimés, ne mangent que lorsqu’on les brosse, alors ces visites changent leur vie. Avec un peu de chance, leur rémission complète leur permettra éventuellement d’être de nouveau montés, ou promenés par des enfants, comme nous l’espérons pour Shey-Lyn, qui serait une formidable jument d’équithérapie ou pour les tout-petits, lorsque sa paroi de sabot se sera consolidée et qu’elle ne boitera plus. Le Haras héberge actuellement sept autres « rubans bleus » : deux poneys, deux hongres et trois juments qui n’attendent que votre visite et votre intérêt pour partager amour et solidarité. Pour info : www.leharas.ca


LiTTÉRaTuRE

Nancy R Lange

L’année 2014 célèbre le quarantième anniversaire des Éditions du Blé, première maison d’édition francophone de l’Ouest canadien. Une soirée spéciale, réunissant plusieurs poètes manitobains en spectacle, a été organisée en juin dernier au Marché de la poésie de Montréal pour le souligner. J’ai profité de ma participation à ce festival, lors d’une lecture collective des Écrits des Forges, pour rencontrer deux écrivains qui publient aux Éditions du Blé. Charles Leblanc est non seulement un ami de longue date, mais aussi un poète dont j’apprécie la parole incisive, ponctuée d’une surprenante tendresse. Ma première lecture de ses œuvres remonte à 1994 avec La surcharge du réseau. Ouvrier et homme de théâtre avant de devenir traducteur et poète, Charles Leblanc transmet, dans sa poésie, les traces de son parcours. L’écriture, toujours proche du narratif, est engagée et vibrante et témoigne d’une profonde et authentique empathie pour l’humanité. Si l’injustice est dénoncée, c’est toujours avec intelligence et jamais sur un ton pamphlétaire. Le poème contient une histoire qu’il donne à sentir, sans détour et sans fioritures intellectuelles, avec des images simples mais très fortes. L’homme est aussi un grand amateur de musique, de jazz plus spécifiquement, passion qu’il partage à l’émission de radio hebdomadaire qu’il anime sur les ondes d’Envol 91,1 FM. De même que chez les poètes états-uniens de la Beat generation, cet intérêt pour le jazz fait écho dans son écriture. Sonore et rythmée, celle-ci se lit formidablement à voix haute et trouverait facilement sa place sur les scènes de spoken word actuelles. J’ai demandé à Roger Léveillé, directeur éditorial de la maison d’édition, quel est le livre de Charles qu’il recommande. « Je les aime tous, puisque je les ai publiés, répond-il en souriant, mais s’il faut choisir : Des briques pour un vitrail, qui rassemble une sélection des six recueils de l’auteur parus antérieurement. » Auteur d’une trentaine d’œuvres explorant le roman, la poésie et l’essai, Roger Léveillé, de son nom de plume J.R. Léveillé, est aussi le lauréat de nombreux prix dont, en 2011, le prix On the Same Page de la bibliothèque publique de Winnipeg. Ce prix du public a été remporté pour les versions française et anglaise du roman Le soleil du lac qui se couche, œuvre magnifique célébrant le mystère tranquille de l’attirance et qui a été reprise en 2013 par les Éditions La Peuplade. Si on sent, dans l’écriture de Charles, l’homme de théâtre, on retrouve dans celle de Léveillé, l’artiste en arts visuels, le contemplatif. La mise en forme, la composition, l’esthétique sont pour lui primordiales. Distanciation, sérénité, absence de complications. Aux préoccupations sociales de Leblanc, il juxtapose un parti pris pour le positif et la beauté. « Toute écriture est engagée, dit-il, et doit transformer le monde, à commencer par l’auteur. J’ai fait le choix d’écrire le bonheur plutôt que le malheur pour que les gens sachent que la vie n’est pas que négativité et se souviennent que la plus grande grâce, c’est d’être né. » Que choisir parmi ses œuvres ? Selon Charles Leblanc : Nosara, qui pour lui résume la pensée de Léveillé, et les poèmes des Fêtes de l’infini.

Ces voix francophones qui nous arrivent de l’Ouest

+ Composition + Objets

de bouquets choisis

+ Collections : ST-EVAL CANDLE

AQUIESSE CANDLE

Les fêtes de l’infini, J.R. Léveillé, Éditions du Blé, Winnipeg. Le soleil du lac qui se couche, J.R. Léveillé, La Peuplade. Nosara, J.R. Léveillé, Éditions du Blé, Winnipeg.

BOUTIQUE

684, chemin Avila, Piedmont 450 240-5846

www.fleursdejuin.com

21 novembre 2014

© infographie TRaCES

Des briques pour un vitrail, Charles Leblanc, Éditions du Blé.

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SOCiÉTÉ Propos électrisants Mimi Legault

C’est comme rien, je dois avoir du sang royal qui coule dans mes veines puisque chaque mois je reçois plein de comptes. Il y a le compte de Rogers, le compte de Cogeco, le compte de ma carte de crédit. Mais celui qui m’interpelle le plus est assurément le compte d’Hydro. Une cour remplie de petits valets, de fous du roi et du roi lui-même. Le problème avec Hydro, c’est qu’elle demeure l’un des plus gros pourvoyeurs de l’État. Et quand on est unique, on devient nécessaire. Prenez le cas de Bell. Heureusement que d’autres comme Vidéotron, Rogers, pour ne nommer qu’eux, sont venus à notre rescousse. On nomme ça de la concurrence. Les clients d’Hydro auraient bien besoin

d’un nouveau venu, mais ce n’est pas demain la veille. Hélas ! Il y a de l’électricité dans l’air : nous risquons d’avoir une hausse de 3,9 % dès le 15 avril prochain, alors que nous en avons essuyé une cette année même de 4,3 %. Tenez, je vous dévoile mes propres factures. En 2012, je payais 157 $ mensuellement. L’année suivante, c’est monté à 182 $. Cette année, je devrai payer 195 $. Une prise contre Hydro. C’est comme l’une des chansons de Ferland : toujours plus loin, toujours plus haut. Je regarde les chiffres de mon compteur; ils me donnent froid dans le dos. Je suis allée au département des plinthes. J’ai demandé le pourquoi du comment. C’est à cause de l’hiver très froid que l’on a connu, Madame.

Dans les médias, il est écrit que c’est à cause des éoliennes. N’importe quoi ! Je sais bien qu’il y a un morceau de vérité, mais la véritable raison, c’est qu’Hydro est la tirelire de l’État. Et que l’État s’en fout. Le courant ne passe plus. J’ai un beau-frère maniaque des statistiques. Il calcule à la seconde près combien d’heures et de minutes lui a coûtées un casse-tête de 5 000 morceaux. Un gars bien au courant. Depuis des années, il annote chaque livre lu avec impressions dans la marge. Et je ne vous parle pas de ses placements, qu’il scrute à la loupe. Il va finir avec des ampoules à la main droite. Un beau matin, lui aussi a téléphoné à Hydro pour connaître tous les petits trucs pour faire des-

cendre sa facture d’électricité. Minutieusement, il a suivi à la lettre ce que le bon fonctionnaire lui a conseillé. Niet ! Néant ! Foutaise ! Il s’est retrouvé au même point. Qu’alors y faire ? J’ai trouvé des moyens pour faire face aux augmentations substantielles. Aimez-vous les uns sur les autres, échangez des propos chaleureux, donnez des baisers brûlants, ravivez votre dernière flamme, dormez au gaz, buvez un bon bol de Bovril chaud, succès bœuf assuré. Ça ne baissera probablement pas votre compte mensuel, mais votre thermostat intérieur ne s’en portera que mieux. Il semble assez certain que la première des ressources naturelles qu’on aura épuisée sera le pauvre contribuable. Quel choc !

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21 novembre 2014


aCTuaLiTÉ Le prix de la démocratie Christian Delpla

Ce dimanche 2 novembre viennent de se tenir les élections scolaires pour le renouvellement des commissaires scolaires. Elles sont encore passées inaperçues avec un taux de participation inférieur à 5 % pour les commissions francophones; les commissions anglophones se sont, elles, plus mobilisées pour atteindre les 15 % à 20 %. Considérant les déclarations des ministres Couillard et Bolduc avant et même pendant ces élections, on peut penser que ce désintérêt pour ce palier de représentation sera suivi d’effets pouvant aller jusqu’à la suppression des commissions scolaires. On peut s’en désoler car, ce faisant, c’est un palier d’expression et d’initiative citoyenne qui risque de disparaître, aboutissant à une plus grande concentration et à une plus grande centralisation de l’État. Une des justifications évoquées, en ces temps de morosité financière, est la réduction

des dépenses vers l’atteinte de l’équilibre budgétaire. Je ne suis pas sûr que, ce faisant, on réduise notablement les coûts de fonctionnement ou même qu’on ne les augmente pas, mais la crainte majeure est que l’on augmente la bureaucratie et que l’on accroisse la centralisation, un peu comme on voit se dessiner la réforme du système de santé. Ce serait finalement ironique qu’un gouvernement élu avec pour programme de réduire la taille de l’État fasse exactement l’inverse. Ce ne serait cependant pas la première fois qu’un gouvernement, indépendamment de sa philosophie politique, une fois élu, prenne une autre direction. Les questions premières à se poser sont : pourquoi les Québécois se désintéressent-ils d’un pouvoir qui leur est donné ? Que faudrait-il faire pour qu’il en soit autrement ? On peut explorer quelques voies qui amélioreraient la situation :

- Informer le public, c’est-à-dire, en particulier, favoriser de vraies campagnes d’information qui utilisent les différents médias de communication : presse papier, radio, Internet. Bien sûr, cela coûtera plus cher, mais un système démocratique est forcément plus cher à gérer qu’un système centralisé et autoritaire mais, en toute fin, il est aussi plus juste et peut-être aussi plus efficace. - Rémunérer mieux les commissaires qui, aujourd’hui, sont de semi-bénévoles qui ne peuvent consacrer tout le temps nécessaire à leur pratique. Le « salaire » d’un commissaire varie d’une commission scolaire à l’autre, mais est de quelque 5 000 $ à 10 000 $ par année. Je sais, on ne va encore pas dans la « bonne direction », la réduction des déficits, mais un gouvernement responsable se doit de déterminer les priorités, et l’éducation de nos enfants en est une non

seulement d’un point de vue humaniste mais économique. - Dans sa version actuelle, les présidents des Conseils des commissaires sont élus au suffrage direct, ce qui est peut-être une bonne chose, mais cela requiert aussi une vraie campagne et, donc, des moyens, sinon c’est une mascarade. Je suis conscient que tout cela ne peut se régler d’un coup de baguette magique. Je ne vais pas me ranger dans le camp des « Y faut qu’on » et « Y a qu’à », mais je suis conscient qu’il faut préserver l’initiative populaire et éviter que tout dépende du haut de la pyramide. Dans ce domaine, le gouvernement donne des signaux inquiétants en ce qui concerne les deux principaux budgets de l’État : la santé et l’éducation.

HacHem St-Jérôme DéménaGe! ÉDITO

Annie Depont

Nouvel espace, nouvelle adresse! Grande ouverture le 12 décembre 2014 à partir de 17h00

Nous avons reçu de formidables compliments ce mois-ci de la part de patrons de deux entreprises internationales basées à Montréal dans le domaine du spectacle et de la communication. Des gens qui savent ce que c’est de produire un magazine. « Un produit de cette qualité, on n’en fait plus aujourd’hui… » Ce bout de phrase résonne agréablement dans ma tête. Notre recherche de qualité préside en effet à toutes nos décisions. Qualité des textes et des sujets, qualité de la langue et de la typographie, qualité des images et de leur mise en page. Chacun à son poste est passionné par ce qu’il fait et excelle dans son travail. Le produit que nous avons créé ensemble d’année en année est arrivé à sa maturité; les changements qu’il a subis – tels le passage au papier glacé, l’agrandissement du territoire de distribution, la généralisation des sujets culturels par rapport aux sujets artistiques – sont source d’augmentation de lectorat. Cette évolution n’a pas échappé à des concepteurs de magazines luxueux réservés à des ordres professionnels – médecins, architectes – qui ont choisi TRACES comme partenaire de contenu et d’image « Style de vie ». Je vous assure qu’il y a de quoi pavoiser…

375, rue Lamontagne St-Jérôme, J7Y 0L7 dans les Promenades des Continents

Bienvenue à tous! Eh oui! nous déménageons notre succursale de St-Jérôme dans un tout nouveau local encore plus spacieux et plus accessible que jamais! Vous y retrouverez votre équipe d’experts, un service impeccable et une panoplie de produits et de nouveautés dans un lieu plus vaste pour répondre encore mieux aux besoins de notre clientèle laurentienne! C’est en s’inspirant de l’atmosphère qui règne dans les studios d’artistes que Hachem a repensé ses magasins. Nous allons au-delà du simple fournisseur de matériel d’art ; nous sommes la destination unique conduisant à une expérience exaltante digne des beaux-arts. Nous visons à recréer l’esprit et l’imagination trouvés dans les lieux où foisonne la créativité. L’expérience Hachem se veut un carrefour où prévaut l’échange de conseils et de savoir-faire. Des ateliers seront donnés par des professionnels qui feront la démonstration de nouveaux médiums disponibles sur le marché. On y retrouve également un espace dédié à l’exposition d’œuvres d’artistes professionnels triés sur le volet. Formation, exposition et passion… trois mots qui résument notre volonté d’aller plus loin. Parce que chez Hachem, nous croyons à un nouvel art de vivre. www.haChem.Com

Pour tout l’art du monde

21 novembre 2014

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SORTiR

•Salle André-Mathieu | 1 877 677-2040 | 475, boulevard de l’avenir, Laval •En Scène | 450 432-0660 #1 | 101, place du Curé-Labelle, Saint-Jérôme •BOUCAR 6-7 décembre DIOUF

TaVERnaK BIÈRES – VINS – BILLARD - SPECTACLES

•ADRIAN 12 décembre BELEW

DÉCEmBRE SamEDi 6 1H 30 À2

555, boul. de Sainte-Adèle, local 122 (Près du Métro) 450 745 -1716

•DOMINIC 30 novembre ET MARTIN

•MICHEL 13 décembre RIVARD 14

21 novembre 2014

•6 janvier

© infographie TRaCES

•26 décembre au 4 janvier


ÉVÉnEmEnTS Histoire de famille Cynthia Cloutier Marenger

Il y a quelques semaines, un jeudi comme les autres, je travaillais quand le téléphone a sonné. Au bout du fil, surprise ! c’est ma grand-mère... qui m’apparaît un brin embêtée. Elle a gagné deux billets pour le spectacle d’Émile Proulx-Cloutier au Patriote ce samedi. Voudrais-je l’accompagner ? Elle a bien tenté de les refuser, mais on l’a convaincue de les accepter : un Cloutier, vous comprenez ! C’est de la famille, il faut y aller ! Au contraire de ma grand-mère, qui connaît au moins Émile ProulxCloutier comme comédien – il joue dans un « programme » à TVA –, je ne sais rien de lui, si ce n’est qu’il est en couple avec Anaïs Barbeau-Lavalette et qu’il est le fils de Danielle Proulx et Raymond Cloutier. Ah ! Et, évidemment, c’est mon parent éloigné. Son spectacle ? Il me semble que les critiques sont positives... Pourquoi pas ? « Au pire », j’aurai passé

une soirée avec ma grand-mère, que j’adore. Finalement, l’argument familial m’aura amenée à faire ma plus belle découverte musicale depuis longtemps. Plus que la simple présentation en direct d’un album, le spectacle Aimer les monstres prête vie à un monde riche, celui d’Émile Proulx-Cloutier, tissé de relations filiales, amoureuses, libidineuses, et traversé de valeurs et questionnements liés à l’identité personnelle et collective. Sur scène, l’auteur-compositeur-interprète et musicien se fait conteur habile et envoûtant – décidément, il jouit de tous les talents. Il nous révèle l’inspiration derrière telle chanson, nous raconte l’anecdote ayant mené à telle autre. Il convie ses grands-pères, ses fils, le petit garçon qu’il a été, les personnages légendaires de notre culture nord-américano-québécoise, les fantômes de notre histoire. Ce faisant, il se découvre, montre ses

préoccupations, les thèmes qui lui tiennent à cœur. Celui de l’extinction d’un peuple procure de grands moments d’émotion, notamment quand il entame « Race de monde », sur l’apathie collective, mais surtout quand il chante « Maman », inspirée du « Mommy » de Pauline Julien, qui sous sa plume donne la parole à un jeune autochtone incapable de parler la langue de sa grand-mère... Le disque Aimer les monstres est bon; le spectacle est excellent. Il possède ce supplément d’âme qui rend les pièces jouées vivantes, et laisse le spectateur sous l’impression d’avoir pris part à quelque chose d’unique. Se priver de

ce type de soirée, à la fois drôle, fantaisiste, touchante et inspirante, ce serait décidément bouder son plaisir. Pour les dates du spectacle d’Émile Proulx-Cloutier, visitez le emileproulxcloutier.com. Besoin d’une raison supplémentaire d’aller voir Aimer les monstres ? Peutêtre l’ignorez-vous mais, si vous êtes Québécois de souche (au fait, l’expression n’a rien de raciste et signifie simplement « de famille ancienne »), sachez que, comme Émile ProulxCloutier et moi, vous avez presque assurément Zacharie Cloutier comme ancêtre, l’un des premiers colons français à s’être établi en Nouvelle-France, au 17e siècle !...

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