TRACES magazine #100 by CommunicDesign

Vol. 9 n o 04 - 20 février 2015 | MenSUeL GRatUit | 20 000 eXeMpLaiReS CeRtiFiÉS | iMpReSSion inteRGLoBe tC tRanSContinentaL

N 100 o

TRACES magazine LAURENTIDES

LANAUDIÈRE

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diX VinS

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chardonnay apriori 2013, mendocino County, patrice breton

à moins de vingt Jacques Orhon

(États-unis – Californie – 19,80 $)

Pas facile de trouver un très bon vin californien à prix raisonnable. Celui-ci, tout nouveau chez nous, est moyennement expressif, mais doté d’un bon fruité, d’une agréable fraîcheur et d’un bel équilibre. À découvrir sans hésiter !

VinS eFFeRVeSCentS

VinS BLanCS Gros Manseng-chardonnay, Côtes de Gascogne 2012, Domaine La Hitaire (france – Sud-ouest – 17,20 $)

Bel assemblage de gros manseng, cépage du jurançon, avec 30 % de chardonnay, qui apporte de la rondeur à ce vin sec. Le nez exhale des parfums floraux et de fruits tropicaux. Porté en bouche par un boisé très discret qui confère à l’ensemble un peu de complexité.

Assemblage savant du sylvaner avec le gewurztraminer (notes épicées), le pinot gris pour le corps, le riesling, qui offre la subtilité et la finesse, et enfin le muscat, qui apporte une présence aromatique à ce vin sec très agréable.

(portugal – Setubal – 9,25 $)

Rien d’exceptionnel mais, à ce prix, on se réjouira de servir ce vin issu du cépage castelão. Juteux, un peu ferme, mais tout en fruit, il accompagnera joliment un hamburger, une pizza toute garnie et assez relevée ou une viande rouge braisée. Marcillac 2012, Lionel osmin (france – Sud-ouest – 17,30 $)

(france – vallée de la Loire – 19,40 $)

Le cépage mansois donne en Aveyron un vin joliment rustique issu de vignes plantées sur des terrasses aux sols rouges argilo-calcaires. Charnu et fruité à souhait, il jouera de son profil épicé pour accompagner une bonne grillade nappée d’une sauce légèrement poivrée.

cava, elyssia, freixenet (espagne – Catalogne – 20,20 $)

Avec vingt cents supplémentaires, régal en vue avec ce cava élaboré avec quatre cépages, dont le chardonnay, le macabeo et aussi un peu de pinot noir, qui lui apporte une bonne vinosité. Les bulles fines, intenses et persistantes sont au rendez-vous !

« ...si nous la recommandons chaudement pour tout poste de communication et développement en réseaux sociaux, nous ne nous priverons pas pour autant des ses services. » Annie Depont, Traces Magazine

« C’est avec plaisir que je la recommande pour vos projets de traduction. » Pascal Saint-Denis, Communications PSD

Fonte do nico 2013, adega de Santo isidro de pegoes

crémant de loire, flamme, Gratien & meyer

Élégant vin saute-bouchon sans prétention, dont le fruité (présence du chardonnay) et la finesse de bulle épatent toujours l’amateur désireux de se rafraîchir, et qui appréciera les délicats parfums de tilleul aimablement fournis par le cépage chenin blanc.

alsace, Gentil, Hugel & fils (france – alsace – 17,95 $)

VinS RoUGeS

« Elle a toujours été d’une efﬁcacité exemplaire… » MissPixels™

la cuvée Mythique, pays d’oc, Les vignerons du val d’orbieu

château Godard-bellevue 2009, francs-Côtes de bordeaux (france – bordeaux – 19,45 $)

Avec ses 50 % de merlot, qui lui procure la rondeur et des tanins soyeux, et les cabernets, qui confèrent matière et structure, ce vin au bouquet de fruits rouges bien mûrs, encore légèrement boisé, accompagnera joliment des côtes d’agneau. rosso toscana 2012, altesino (italie – toscane – 20 $)

(france – Languedoc – 17,95 $)

Carignan, grenache noir, syrah et un peu de mourvèdre s’unissent pour donner un savoureux vin de pays d’Oc à la robe dense et profonde et au nez de mûre et d’épices douces. Des saveurs de fruits bien mûrs, de réglisse et de torréfaction s’expriment dans ce vin aux tanins enrobés.

Avec pour cépage principal le sangiovese, complété par le cabernet sauvignon et le merlot, ce vin toscan, qui est élaboré par une excellente maison, est expressif, très fruité, moyennement tannique et d’une bonne fraîcheur en bouche.

Josée brisson

450 275-2109

Animatrice médias sociaux | Traduction | Recherche brissonjosee@hotmail.com

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JoseeBrissonConsultante

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LES CAPSULES TRACES DÉCouvreZ Le CafÉ o’ marGueriteS »»» traCeSmaGaZine.Com 2

20 février 2015

charlie Le choc des idées Alain Rhein

Au-delà des marches solidaires, permettant à chacun de « s’exprimer » dans le silence, des débats s’organisent et nous nous interrogeons sur le fonctionnement de nos sociétés. Bien sûr, au centre, la question fondamentale des limites de la liberté d’expression se pose avec son cortège de bornes plus ou moins opportunes. Très rapidement, deux conceptions probablement inconciliables s’affrontent, chacune faisant état de sa légitimité fondée sur de grands principes pseudo-universels. Les premiers pensent que le respect absolu des croyances d’un groupe serait inaliénable et que toute affirmation de nature à blesser leurs convictions, ou les personnes liées à celles-ci, serait hautement condamnable. Cela a une apparence de nonagression et constitue une opinion parfaitement défendable.

Les seconds pensent qu’une société démocratique se doit de confronter ses idées et que l’on peut se défendre par des arguments plutôt que par des armes. Une phrase parfois attribuée à Voltaire résume assez bien cette position : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous puissiez continuer à le dire… » Les implications de ces positions dessinent des mondes radicalement différents. Si l’actualité associe la première à l’islam, c’est une limitation arbitraire et historiquement inexacte. Sous l’alibi noble du « respect », on réintroduit l’idée du « blasphème » et cela s’applique à toutes sortes de cas qui font frémir. La chrétienté s’est souillée avec son Inquisition et à Salem, il n’y a pas très longtemps encore, on brûlait des femmes qui étaient suspectées de comportements déviants de nature à compromettre la

sérénité du groupe. Les croyances des nazis, bien que profanes, les « autorisaient » à massacrer ceux qui, selon elles, étaient incompatibles avec leur projet de société. Kim Jong-un n’admet aucune remarque sur ce qu’il pense juste pour son pays. Dans tous ces cas monstrueux, le respect d’une croyance se voulant parfaite et universelle motive une répression sanglante et n’admet aucune controverse. Les partisans de la seconde position sont eux-mêmes imparfaits et les législateurs essaient de fixer des règles d’encadrement. Chacun comprendra qu’on ne puisse faire l’apologie du viol, de la pédophilie, du racisme… Une énumération à la Prévert serait forcément incomplète et dangereuse. Le défi serait plutôt de trouver des règles plus larges garantissant un débat ouvert et contradictoire non attentatoire.

Mais ce qui différencie le plus radicalement ces deux familles de pensées et qui rend la première dangereuse, c’est la juridiction. Qui décide qu’une action serait délictueuse ? Dans le premier cas, l’autorité religieuse ou politique déterminera son degré de gravité et prononcera une sentence sans appel… Dans le deuxième cas, on se tournera vers la justice, qui se chargera de la mettre en perspective, d’en mesurer les effets réels et de prononcer une sentence dont le justiciable pourra faire appel… Certes, chacun a le droit de se sentir dans un camp, mais la question de l’endroit où l’on veut vivre sera connexe, car il semble difficile dans une démocratie, même très accommodante, d’accepter une juridiction morale autre que l’État.

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20 février 2015

charlie … je ne partage pas cette dimension illimitée de la liberté d’expression.

D’aCCorD ou paS Patrice Llavador

« La Shoah, vous y étiez, vous ? Moi, je n’y étais pas, je ne sais pas… » – Dieudonné. Avec un petit sourire en coin. « Et toi, Patrick Cohen, les chambres à gaz, pffffu, la prochaine fois… » – Dieudonné toujours. Liberté d’expression.

Cette liberté d’expression, j’y pense, et Dieudonné en abuse-t-il ? Le jeune fils de Romy Schneider, 10 ou 12 ans, s’empale en franchissant une grille, il y a fort longtemps. Il agonise dans des conditions atroces, sans pouvoir se décrocher de ces grilles pointues. Dans Charlie Hebdo ou son prédécesseur, Hara-Kiri, une caricature sordide. Liberté d’expression. Une maman vivant l’événement le plus tragique qu’une mère puisse vivre quels que soient son nom ou sa notoriété. Je ne sais pas si elle méritait ça. Son suicide plusieurs années après avait-il comme raison majeure la perte de son enfant, ridiculisée par un dessin sordide ?

15-02-

La liberté d’expression est une sorte de concept irréel, qui n’existe pas vraiment. Qui est comme l’air qu’on respire. Ou les nuages. Un jour, on lève le nez, et on se dit que c’est beau, que c’est difficilement croyable, cette masse de vapeur suspendue au-dessus de nos têtes. Mais cela n’a jamais été une obsession. Dans nos contrées occidentales, on écrit et on dessine ou on peint depuis très longtemps. On écrit même de la musique, et on invente des tas de choses, plus ou moins réussies. C’est notre civilisation. Qu’on peut trouver décadente, il est vrai, à certains égards. La liberté d’expression existe à l’état latent et, comme disait l’autre, ne s’use que si l’on ne s’en sert pas. Les victimes de l’attentat de janvier en sont la preuve. La liberté d’expression n’est que le négatif de ce que notre civilisation produit. Il y a très longtemps que cela se pratique. Circulent sur les réseaux des écrits très critiques de la religion musulmane et du Prophète qui ont des siècles. Pourquoi, diable, est-ce juste maintenant que cette réaction violente se cristallise ? Alors que nous savons depuis très très longtemps qu’il faut être vigilants. Relisons René Caillié, le Français qui dut entrer à Tombouctou il y a deux siècles déguisé en Arabe au risque de se faire trancher la gorge si on l’avait pris pour un chrétien. Même chose pour Niebuhr, Danois ayant pénétré le premier au Yémen. C’était il y a deux cents ans. Faire valoir leur liberté d’expression à cette époque leur aurait coûté la vie.

Un sportif français bien connu, footballeur et acteur de cinéma, tente très sérieusement de nous expliquer la symétrie des colères des religieux. Quand le film de Martin Scorsese La dernière tentation du Christ est programmé dans un cinéma, des catholiques intégristes mettent le feu, à minuit. Malgré cette précaution prise pour limiter les risques, quatre blessés, graves, il est vrai. C’était en 1988. Depuis, rien. Ah, si, quand même, sous les coups des islamistes, rien que l’année dernière, 13 000 morts violentes, des assassinats recensés dans le monde entier. La liberté d’expression a de moins en moins d’espace vital même si en soi elle n’est rien. N’existe que la réaction face à elle. Notre tradition accepte cette faculté que nous avons de rire de nous et de tout, même si vous avez compris que je ne partage pas cette dimension illimitée de la liberté d’expression. La lâcheté de l’agression contre les collaborateurs de Charlie ne doit absolument pas être justifiée. Mais comme pour Caillié et Niebuhr, il va falloir que notre civilisation tienne compte de cette menace permanente, échevelée. Un élément supplémentaire concernant l’étrangeté de ce concept. Un jour, les autorités mondiales défilent pour la défense de la liberté d’expression; une semaine après, ce même aréopage se retrouve intégralement en Saoudite pour s’agenouiller devant une cour féodale qui applique exactement le contraire de ce qu’ils vénéraient une semaine auparavant. Je suis né en pays musulman et j’en ai dans ma famille; j’espère de tout cœur qu’ils sauront mettre de l’ordre dans ces pratiques horribles. Et faire admettre que ce concept abstrait, même s’il n’est pas universel, est le nôtre : il est soudé à notre civilisation occidentale. D’accord ou pas.

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Liberté d’expression. Allez-y, religions de paix et d’amour, la voie est libre.

Et me revient cette image : des femmes en troupeau, nues, canalisées par des chiens bergers allemands la bave aux babines, ces femmes hurlant de peur en marchant vers une chambre à gaz. Ce SS bien connu du camp d’Auschwitz, dépassant la cohue de deux têtes. Hilare, il arrache un nouveau-né à une mère transie de froid. Il démembre l’enfant de ses grandes mains et jette les morceaux dans la foule.

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Le pape, je ne sais plus lequel, croqué par le même hebdomadaire, en train de faire son affaire à un petit enfant. Une chose sale que vous pouvez imaginer, mais qui n’a jamais eu lieu. La communauté catholique vexée, humiliée ; tous les prêtres, tous les hommes d’Église sont des pédophiles.

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techno

10 applications pour végétariens et carnivores curieux...

ipad/ipHone

Dominic Guay

1. MyWater

Peu importe votre régime alimentaire, il est primordial de boire une bonne quantité d’eau tout au long de la journée. MyWater, grâce à sa fonction « Rappels », vous aidera à remplir vos objectifs. Elle mémorise aussi la progression de votre consommation quotidienne. 2. dirty dozen

Chaque année, via son application, l’organisme américain Environmental Working Group publie son palmarès de la teneur en pesticides de 48 variétés de fruits et légumes. Ceux qui se retrouvent dans la « dirty dozen » auraient avantage à être consommés bio... 3. additifs alimentaires (numéros e)

Elle répertorie plus de 500 additifs utilisés par l’industrie agroalimentaire dans les aliments préparés. Leur niveau de nocivité pour la santé est indiqué sur une échelle de 1 à 5. De plus, l’application

avise l’utilisateur des interdictions de consommation liées aux régimes et restrictions alimentaires. 4. Vegemag

On peut y consulter des actualités relatives au végétarisme. Elle est alimentée par les mêmes contributeurs que ceux du site Web du même nom. 5. 7-day Juice detox

7. cuisine saine

En plus de satisfaire végétaliens et végétariens, cette jolie application renferme de nombreuses idées de recettes qui tiennent compte des principales intolérances alimentaires. 8. nutrition Quiz Pro

Ce jeu-questionnaire vous permettra de départager le vrai du faux en matière d’alimentation et de santé. Six cents mythes à déboulonner ou pas. 9. raw Food diet Pro

Vous désirez vous désintoxiquer en faisant une cure de jus, mais ne savez pas par où commencer ? Il n’y a qu’à suivre le plan établi par l’application. Les jus proposés tiennent compte du moment de la journée et sont variés. En anglais.

Le crudivorisme, vous connaissez ? Consultez cette application et vous serez informé des bienfaits de ce type d’alimentation. Cent recettes vous sont proposées afin de vous initier à ce courant.

6. Jus & Smoothies

Vous cherchez un bon resto végé ? Foursquare et son outil de recherche ultrapersonnalisé vous proposeront des endroits selon vos préférences. Vous êtes toujours sceptique quant au végétarisme ? Soyez sans crainte, l’application recense aussi quelques bonnes steak houses...

Elle contient plus de 100 différents types de jus et frappés aux fruits (smoothies) à concocter. Elle propose aussi des mélanges à partir d’un fruit ou d’un légume. Le tout saupoudré de quelques infos santé.

10. Foursquare

www.deslaurentideslincoln.com

20 février 2015

en ce mois de mars, dédié à la nutrition, voici quelques applications qui sauront intéresser les adeptes du végétarisme. Vous êtes plutôt du type bavette de bœuf ? Venez y faire un tour !

AVIS DE NOMINATION Nous sommes heureux d’accueillir notre nouvelle responsable des ventes, Martine Roustan, en remplacement de Pascal Kauffmann, qui part vers une retraite bien méritée. Martine Roustan est une femme d’affaires dynamique dont la réputation de droiture et de persévérance fait honneur à notre entreprise. Pascal Kauffmann a présidé à la conversion de TRACES papier journal à papier glacé en juillet 2011. Il a tissé avec notre clientèle des liens supérieurs aux simples relations commerciales, et avec notre équipe des liens amicaux indélébiles. Nous souhaitons à chacun d’eux plein de succès dans son nouveau parcours.

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tRaCeS est un mensuel gratuit distribué dans les Laurentides, dans Lanaudière, à Laval et à Montréal.

direction de la Publication annie depont 514 833-8718 annie.depont@traceslaurentides.com

réViSion MaQuette Cynthia Cloutier Marenger

aSSiStante nathalie daragon

www.tracesmagazine.com

directrice deS VenteS Martine Roustan 514 591-1397 martine.roustan@tracesmagazine.com

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20 février 2015

GraPhiSMe Claire delpla, Communicdesign.ca communic@communicdesign.ca

réSeaux Sociaux Josée Brisson

tiraGe 20 000 exemplaires

Prochaine tombée : 4 mars

Site Web Michèle potvin, Webgraf.ca michele.potvin@tracesmagazine.com déPÔt léGal Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada iSSn 1922-3463 toute reproduction des annonces et articles de traceS est interdite sauf contrat spécifique.

Une présentation d’Hydro-Québec dans le cadre du programme de soutien de la relève artistique du MACL À travers sa recherche artistique pour cette exposition, Benoît Ricard a réfléchi « sur l’imaginaire collectif des Hautes-Laurentides avec un certain ludisme, notamment dans le travail de composition en atelier : un plaisir intense et un très grand luxe pour un jeune artiste ». En effet, il puise dans les mythes et légendes associés à ce territoire, tels les bestiaires indomptés ou les récits de bûcherons, ainsi que dans l’esprit de la forêt. Il se nourrit des grands paysages sauvages et des enjeux actuels de la ruralité. Au moyen de compositions panoramiques en diptyque, Benoît Ricard vous propose sept grands tableaux qui éclatent de formes figuratives, de créatures titanesques et d’espaces construits de lignes, aux textures de la terre précambrienne laurentienne. Venez découvrir les œuvres déraisonnables et percutantes de ce jeune artiste. Titulaire d’un baccalauréat en beaux-arts (majeure en peinture et dessin) de l’Université Concordia, Benoît Ricard termine, en 2007, une maîtrise en arts visuels à l’Université du Québec à Montréal. Après des expositions individuelles remarquées à la Galerie d’art de Matane, au centre d’exposition de Mont-Laurier et à la Maison de la culture Pointe-aux-Trembles à Mon-

tréal, il présente aujourd’hui l’exposition Gigantomachies laurentiennes au Musée d’art contemporain des Laurentides. Benoît Ricard a reçu de nombreux prix et bourses dont, en 2014, la bourse recherche et diffusion du concours Jeunes artistes en arts visuels des Laurentides; en 2011, le premier prix en arts visuels de la municipalité de Saint-Hyppolite; en 2009, une bourse du Conseil des arts et des lettres du Québec. Très impliqué dans la région des Hautes-Laurentides, il est membre du collectif Les Précambriens et participe activement à la création d’un territoire culturel au réservoir Kiamika.

du 1er février au 22 mars 2015

Gigantomachies laurentiennes

exPo

L’artiste remercie Ayesha Cisneros, Wanda Campbell, Les Précambriens, Saweay Dumont, Marc Ouellette, Simon Dominé et ses deux grandes familles des Hautes-Laurentides et de Lanaudière, qui l’appuient depuis toujours.

Peintures et sculptures

eXPosITIon du 6 mars au 3 avril J-V 13 h-16 h | s 10 h-17 h | D 12 h-17 h

VERNISSAGE vendredi 6 mars à 17 h salle Rousseau-Vermette 999, boul. sainte-Adèle, sainte-Adèle

20 février 2015

édito

annie depont

Le fameux Houellebecq Je viens de découvrir l’enfant terrible de la littérature contemporaine. Tout un univers ! Évidemment, pour en parler plus doctement, j’eusse dû précédemment lire deux ou trois de ses ouvrages. J’aurais peur de me fourvoyer en annonçant « J’adore Houellebecq ! » : le personnage est tellement imprévisible que ne serait-ce que l’adopter comme ami Facebook demanderait une plus mûre réflexion que juste appuyer sur le petit bouton. Soumission est un livre qui se lit facilement malgré la complexité de ses hypothèses, que d’aucuns qualifient déjà de « prédictions ». Le scénario est simple : dans quelques années, la France aura élu un président musulman avec toutes les conséquences possibles et imaginables dans les domaines tels que le droit des femmes, l’éducation, la religion, etc. Simple, mais ni simpliste ni alarmiste. Quoique faisant bien réfléchir. Tout le talent de Houellebecq, à mon avis, réside dans l’atterrissage tout en douceur de l’avion. Chacun connaît la destination; c’est la manière de s’y rendre qui, à mon avis, est géniale. Humour, sexe, solitude, politique, tout y est au « je » fictif du personnage, un intellectuel, professeur d’université parfois perdu dans ce grand chamboulement. Ira-t-il, n’ira-t-il pas jusqu’au bout ? Sera-t-il convaincu ? Se convertira-t-il ? On peut lire Soumission comme un roman tout comme la transformation inéluctable de notre société. C’est dans ce dernier aspect que j’ai trouvé des perles d’imagination, puisqu’on nous dit qu’il s’agit d’une fiction :

« Alors que l’économie […] continuait à s’effondrer par pans entiers l’édition se portait bien, dégageant des bénéfices croissants, c’en était étonnant même, à croire que dans leur désespoir tout ce qui restait aux gens, c’était la lecture. » Excusez, j’ai envie d’ajouter « Inch Allah » ! Évidemment, j’apprécie à sa juste valeur : « Alice posait sur nous ce regard à la fois affectueux et légèrement moqueur des femmes qui suivent une conversation entre hommes, cette chose curieuse qui semble toujours hésiter entre la pédérastie et le duel. » Ainsi que : « On peut laisser parler les gens assez longtemps, ils sont toujours intéressés par leur propre discours, mais il faut toujours relancer de temps en temps, un minimum. » Et enfin, il n’est pas interdit de rêver : « Les principales mesures pratiques adoptées par le nouveau gouvernement furent en effet d’une part la suppression totale des aides de l’État aux grands groupes industriels et d’autre part l’adoption d’aménagements fiscaux très favorables à l’artisanat et au statut d’auto-entrepreneur. » – sans compter que les grandes puissances du pétrole se sont mises à richement financer les universités. Bon, pourquoi pas ?... C’est une fiction, n’est-ce pas ?

Soumission, Michel Houellebecq, Éditions Flammarion.

TRACES : bientôt la nouvelle plateforme web !

20 février 2015

débat

Liberté d’expression Et maintenant que vais-je faire ? Débattre Annie Depont

Intervenir subtilement Diane

Se protéger de toute manipulation Brigitte

Depuis plusieurs années, un groupe varié d’une dizaine d’artistes se rencontre à notre invitation dans un café de la région afin de partager librement expériences, expertises, idées, projets, rêves et chimères. Dès la fin janvier dernier, il m’est apparu important et urgent de proposer un sujet commun : « Liberté d’expression – Et maintenant que vais-je faire ? » (de tout ce temps, de tous ces gens… oui, comme dans la chanson de Bécaud). Plus qu’un seau d’eau glacée sur la tête, le réveil brutal de ce début d’année nous amène à repenser notre rôle dans la société. Les artistes sont-ils conscients de leur responsabilité et de leur pouvoir sur la conscience collective ? Si certains ont déjà choisi leur cause et y participent activement (par exemple, Les Impatients), d’autres vont découvrir soudain que leur art n’est pas anodin. Il forme des esprits, il invite à des remises en cause. Quand on parle d’artistes, on parle aussi d’écrivains, de journalistes, de professeurs et de citoyens soucieux de s’impliquer dans la préservation de notre civilisation. Les rencontres mensuelles sont libres d’entrées et de sorties, chacun paie sa bière ou autre produit motivateur pourvu qu’il soit licite et il n’y a aucune contrainte d’expression, puisque l’on parle de liberté. Pas d’ordre du jour, pas de président, pas d’obligation de parole… bref, discussions libres. Cette fois-ci, l’assistance avait doublé. Nous avaient rejoints : un couple d’Arabes (non, Madame, ce n’est pas un gros mot), un métis, l’épouse d’un musulman, deux Français ayant beaucoup voyagé, une historienne, un notaire, et des artistes que nous n’avions plus vus depuis longtemps. J’ai cueilli au passage une citation de chacun afin de montrer un échantillon de la pluralité de consciences et de réactions qui composent notre environnement immédiat. La question était donc : et maintenant que vais-je faire (le « je » étant pour chacun le mot-clé) ?

Observation, écoute, réflexion. Écouter les gens qui ont une vision de synthèse. On ne se connaît pas; s’il y a eu des réactions si violentes, c’est qu’il y a un manque de connaissance réciproque. On ne connaît pas l’étendue ni la puissance de ces émotions. « Je ne suis pas Charlie. » Il ne faut surtout pas avoir peur, mais je n’ai pas besoin d’afficher que j’ai raison. J’opte pour des interventions subtiles; on le sent quand c’est le temps…

Je vais attendre de voir. Toutes ces émotions cachent quelque chose. Je me sens manipulée. Cela fait des années qu’on s’en prend à Assad en Syrie, qui était contre l’intégrisme. Saddam Hussein était laïque, Kadhafi pareil. Il n’y avait pas d’intégrisme…

Éveiller les consciences Nathalie, qui est en train de réaménager son atelier

La religion est faite par les hommes. Aucun ne peut prétendre être le légataire d’un dieu ou d’un prophète. C’est à partir des années 1980 que l’obscurantisme est apparu. Tout ça, c’est de la politique.

Je suis dans un repositionnement. Ma création va bouger. J’ai envie de créer sans tenir compte des appels extérieurs, de telles demandes de subvention et autres appels de dossier. C’est sûr que la liberté d’expression est au centre de ma démarche et que ces événements vont teinter ma future production. Le tissu social m’importe beaucoup. Je vais travailler sur ma manière de communiquer avec les gens, car l’important est que le message passe. Beaucoup de méthodes ne sont plus efficaces. Éveiller les consciences; trop de gens sont inconscients et tiennent tout pour acquis.

Pacifier notre petit milieu Gisèle

a)Lire b)Me renseigner c)Agir Je vais travailler ma propre tolérance, ma propre ignorance, car je crois à la théorie du battement d’aile du papillon. « Je ne suis pas Charlie ». Mais s’il a fallu des clowns pour nous tirer de notre torpeur, alors, honneur à ces clowns ! N’était-ce pas le rôle du fou du roi ? Hélas !

Cultiver l’éthique et l’esthétique Méhel

Si je suis venue au Québec, c’est pour ne plus être aux prises avec le problème religieux. La religion ne doit pas m’être imposée. Avec l’éducation de l’éthique et de l’esthétique, on s’éloigne de la barbarie. Comme le dit Michel Onfray, il y a actuellement un vide philosophique : il n’y a pas de mouvements forts qui font y adhérer, alors on forme des gens acculturés. J’ai décidé de parler ! Trouver ce qu’il y a de bon dans l’islam Manon

Mon mari ne veut plus que je mentionne qu’il est musulman. Ma fille non plus. Il y a pourtant beaucoup de bon dans cette religion.

Mieux communiquer pour transmettre Sylvie

Moi, ça me dépasse. Quand il y a eu le 11 Septembre, j’ai commencé à produire mes « capteurs d’amour ». J’en ai fait un « Je suis Charlie ». Il est important pour moi de transmettre ces messages d’amour.

Vivre ensemble Lise

Éduquer Christian

Faire preuve de respect Christiane

Aucun des grands mouvements n’était confessionnel. Puis, par manque d’éducation, tout à coup…

Je ne suis pas suffisamment renseignée, mais on doit avoir une forme de respect, peu importe ce qui se dit, car il y a des raisons derrière le discours. On ne jette pas le bébé avec l’eau du bain. On peut exprimer son opinion face à tout cela par différents moyens artistiques. Au travers de mes occupations, je vais me permettre de faire part de mes opinions.

Témoigner Chérif

Oui, on peut arriver à vivre dans un monde multiethnique.

Exprimer l’humanité dans son ensemble Claude

Intégrer Normand

On n’a pas à qualifier l’horreur par la qualité des victimes.

Je participe déjà à beaucoup de levées de boucliers à travers un groupe de pression dont le siège est à NYC. Le problème de l’intégration, c’est l’éducation. C’est aussi intégrer les diplômés. Nous n’aurons bientôt pas le choix que d’accepter des gens de l’extérieur et de leur fournir un travail qui les honore et qui reconnaît leur cursus.

Prochain débat ouvert à tous, le 20 février 5à7 au Tavernak de Sainte-Adèle. 20 février 2015

animaux Le foie gras, un vrai délice, mais…

Photo : Mario Gagnon

Nadia Laflamme

Vous avez certainement entendu parler du gavage de canards et avez peut-être votre propre opinion sur la chose. Mais peu de gens savent réellement en quoi consiste le gavage. Ici, je ne parle pas du gavage artisanal, où les canards sont laissés en semi-liberté et agitent parfois la queue de contentement lorsqu’ils sont gavés. Non, je parle de gavage industriel. Vous vous demandez peut-être quelle est la différence; elle est énorme et la voici. En industrie, pour les dernières semaines de sa vie, chaque canard est enfermé dans une minuscule cage de métal, si minuscule qu’il ne peut ni se lever, ni se retourner, ni étendre ses ailes. Ce confinement extrême provoque parfois des fractures osseuses, des lésions au sternum et des blessures aux pattes. Deux fois par jour, on lui introduit de force un tube de métal dans l’œsophage et on lui injecte jusqu’à deux livres de bouillie de maïs. Chaque gavage lui cause des diarrhées, des halètements, et les tubes d’alimentation lui perforent souvent le cou ou l’estomac. Au bout de ces deux semaines, son foie atteint 5 à 10 fois sa taille normale; le canard souffre alors de lipidose hépatique. Vous n’êtes pas encore convaincu de la cruauté du gavage industriel ? Je vous invite à regarder les images qu’on retrouve facilement sur Internet, comme à www.stopgavage.com. Si vous avez une once d’empa-

GRRRRRR !

thie pour les animaux, je vous garantis que vous arrêterez de consommer ce foie gras industriel à la suite de ce visionnement. Saviez-vous que, depuis 1998, l’Union européenne a « interdit le gavage partout où il n’est pas déjà pratiqué » (article 24) ? La Suisse, la Finlande, l’Irlande, l’Italie, mais aussi d’autres États hors Europe comme Israël, l’Argentine et la Californie l’ont également interdit. Le comité scientifique de la Commission européenne de la santé et du bien-être des animaux conclut que « le gavage, comme il est pratiqué aujourd’hui, est préjudiciable au bien-être des oiseaux ». Vous refusez d’encourager ces méthodes, mais vous voulez continuer à manger du foie gras ? Il existe des solutions de rechange au Québec. Pourquoi ne pas encourager les fermes qui utilisent des méthodes artisanales, comme la ferme Au goût d’autrefois de l’île d’Orléans, qui fait un foie gras sans gavage forcé, ou des fermes qui utilisent des méthodes traditionnelles favorisant le bien-être animal, comme les Canards MaurelCoulombe de Saint-Jean-de-Matha ? Sachez qu’au Québec, le gavage industriel est toujours permis, alors renseignez-vous bien avant d’acheter votre foie gras afin de ne pas encourager une méthode qui cause énormément de souffrance.

Le chien qui grogne vous parle. Il vous avise du fait qu’il se sent très inconfortable au moment précis où il vocalise.

Ceux et celles qui connaissent cette échelle vont savoir reconnaître les étapes qui précèdent la vocalisation et seront donc en mesure d’agir plus rapidement afin de maintenir la situation sous contrôle.

C’est pourquoi il est très important de ne jamais corriger ou gronder un chien en train de grogner, ou de l’en empêcher. Il faut plutôt s’éloigner ou le retirer de la situation.

Les chiens nous communiquent sans cesse leurs états d’esprit. Nous devrions tous apprendre à connaître le langage corporel canin pour mieux les comprendre.

La vocalisation est placée très haut sur l’échelle de gradation des comportements canins. Elle se situe juste avant la morsure légère ou grave, seul moyen de défense du chien.

Si tout cela vous semble du chinois, communiquez avec moi et je vous en école ferai la traduction avec plaisir !

DM d’obéissance canine 450 227-0550

20 février 2015

Andrée Sauvageau Mercure CTB, ccs, IPDTA-CDT

www.dm94.ca

cinéma

3 suggestions pré-Oscars 2015 Cynthia Cloutier Marenger

La grand-messe annuelle du cinéma américain approchant à grands pas, voici trois suggestions de films qui y sont en nomination, question de faire vous-même vos prédictions !

1- The Grand Budapest Hotel

(v.f. L’hôtel Grand Budapest) – en vidéo Comédie dramatique de Wes Anderson En 1932, Monsieur Gustave (Ralph Fiennes), le distingué concierge du somptueux hôtel Grand Budapest, hérite d’un tableau à la valeur inestimable, légué par une cliente, Madame D. (Tilda Swinton), dont il prenait un soin... particulier, ce qui provoque les foudres de la famille. Tout simplement jouissive, cette comédie conjugue un scénario loufoque, une distribution en or aux performances burlesques et une mise en scène baroque qui ne laissent aucun répit au spectateur, médusé et enchanté par ce bonbon cinématographique. Composé de quatre histoires s’emboîtant, le récit est tenu de main de maître par Wes Anderson, qui mérite sans contredit sa place dans la catégorie « Meilleur réalisateur ». Son film a d’ailleurs obtenu le plus grand nombre de nominations aux Oscars cette année – neuf –, ex æquo avec The Imitation Game.

2- Wild (v.f. Wild) – en salle

3- American Sniper

Drame biographique de Jean-Marc Vallée

(v.f. Tireur d’élite américain) – en salle

À la suite d’une période chaotique déclenchée par la mort prématurée de sa mère, la jeune Cheryl Strayed (Reese Witherspoon) s’engage dans un parcours initiatique qui la place face à elle-même : marcher seule 1 600 kilomètres du Pacific Crest Trail.

Drame de guerre biographique de Clint Eastwood

Deuxième incursion hollywoodienne du réalisateur québécois Jean-Marc Vallée après Dallas Buyers Club en 2013, Wild est avant tout un film « à performance ». Efficace, mais classique dans sa forme et son scénario, adapté du récit éponyme de Cheryl Strayed, il s’impose en effet en grande partie grâce à Reese Witherspoon, dont le jeu sensible parvient à ne jamais tomber dans les clichés de la transfiguration intérieure. Son interprétation vaut d’ailleurs à l’actrice sa première nomination aux Oscars.

Cowboy dépourvu de buts, Chris Kyle (Bradley Cooper) donne un sens à sa vie en s’engageant dans la marine américaine après les attentats du 11 septembre 2001. Envoyé en Irak, il devient un tireur d’élite légendaire, celui à avoir tué le plus de gens de l’histoire militaire des États-Unis. Film à la réalisation platement conventionnelle et au scénario répétitif, American Sniper possède l’avantage de donner une idée réaliste – du moins, à ce qu’il semble – de la vie d’un soldat en mission. Son atout majeur reste toutefois Bradley Cooper, totalement imprégné de son personnage. Grâce à ce rôle, l’acteur est d’ailleurs nommé aux Oscars pour une troisième année consécutive.

« Je vous présente Paméla »

Philippe Falardeau sur François Truffaut Léo Pinéda

Truffaut. Falardeau. La Nuit américaine, projection à la Cinémathèque québécoise, avec les commentaires de Philippe Falardeau. Un événement comme celui-là fait salle comble à coup sûr. Rapidement, Falardeau installe son rythme, son approche et nous explique sa vision. Évidemment, comme il s’agit d’une mise en abyme, les commentaires d’un réalisateur sont d’autant plus intéressants. Philippe Farlardeau se révèle humble, chaleureux, drôle et humain. Pédagogue, il nous dirige vers toute la va-

leur du film, vers ces petites choses que le néophyte ne peut pas voir. Si Truffaut nous montre comment on fait un film, Falardeau y superpose ses commentaires, notamment sur l’importance de ce que nous ne voyons pas derrière l’écran, d’une certaine façon un journal de tournage. À grand renfort d’anecdotes, Falardeau nous fait mieux comprendre le monde du cinéma, les efforts de toute l’équipe. On ne soupçonne pas tout le travail d’un réalisateur, dont l’éventail des activités va du choix du bon accessoire à la gestion des émotions des acteurs. Philippe Falar-

deau fait référence à une colonie de vacances pour exprimer le lien d’attachement qui se crée sur le plateau. La Nuit américaine s’inscrit dans la Nouvelle Vague : mise en abyme, arrêts sur image, nuit américaine et réalisme de l’œuvre. Dès les premiers instants, Truffaut campe l’action très habilement, avec l’intelligence remarquable qu’on lui connaît. À l’aide des explications de Philippe Falardeau, les plans et les techniques utilisés par Truffaut nous paraissent plus clairs. Le plus petit détail retrouve ici toute son importance, toute sa valeur.

La sélection du film est importante et La Nuit américaine se prête particulièrement bien à l’exercice. Sans avoir réalisé le film, Philippe Falardeau sait nous en livrer les secrets, avec une grande sensibilité et la connaissance fine de son art. Il devine aisément les intentions de ce réalisateur et comprend le but, l’angle d’attaque de chaque plan. C’est avec une grande générosité que Philippe Falardeau a su nous faire partager toute son admiration pour le travail d’introspection de Truffaut, par ses mots et ses explications. Une soirée enrichissante.

20 février 2015

Société Mimi Legault

À la fin de la dernière année, les évêques de la curie romaine ont reçu, au lieu des traditionnels vœux, de bonnes tapes sur les doigts de la part de leur chef, le pape François. Il leur a parlé sur un ton ferme des 15 maladies dont souffraient ces hommes de l’Église catholique, peu habitués à de telles remontrances. Certains archevêques prébendés, évêques constipés ou curés sermonneurs ont mal vieilli, atteignant plutôt l’âge « d’oraison » dans leurs croyances ancestrales et leurs habitudes archaïques trop bien ancrées. Les mots de François ont volé en éclats, faisant sonner leurs tympans déjà fragilisés pour la plu-

il était une « foi » part. Des mots comme narcissisme, schizophrénie existentielle, Alzheimer spirituel, terrorisme de bavardages, têtes d’enterrement, cercles fermés, proﬁts mondains, exhibitionnisme. J’arrête ici : la cour est pleine. N’empêche qu’il a visé en plein dans le mille ! Cet humble homme saura-t-il ramener quelques brebis dans son pré ? J’en doute. Le pape François m’apparaît seul de sa gang à avoir le front et le courage de réformer les bases solides de temples richement garnis érigés davantage pour l’honneur de l’architecture que par souci de charité. Ayant eu la très grande chance de profiter d’une grand-mère avantgardiste et d’une mère féministe, je

fus effarée d’apprendre, dès l’âge de quatre ans, que l’Église catholique refusait qu’une femme puisse devenir prêtre. Horreur et injustice ! Avec cet empêchement, cette religion démontre le mépris qu’elle a pour la femme. Il faudrait davantage d’hommes évolués comme le pape François pour moderniser une philosophie à ce point démodée. Hélas, ce pape réformateur arrive trop peu, trop tard. Demain n’est pas la veille et je crains même pour la vie de ce saint homme qui dérange bien du monde autour de lui. Je parle ici de l’Église catholique mais, par les temps qui courent, il y a une chose qui me frappe : la plupart

des religions et l’humour ne couchent pas dans le même lit. D’après ce que je comprends, on peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui. Le rire demeure pourtant universel; c’est même un tranquillisant sans effets secondaires. C’est Serge Gainsbourg qui a dit que l’homme avait créé Dieu, que le contraire restait à prouver. On se demande si Dieu existe. Si tel était le cas, le pauvre, en voyant ce que fait l’homme de la religion, doit se gratter l’occiput et rêver que l’humain lui-même n’existe pas. Ce qui risque d’arriver si nous continuons à nous entretuer. Alors, le rêve divin se réalisera.

Difﬁculté à écrire vos textes ? laissez Mimi legault vous aider.

La polémique du mensonge Robert Riel

Est-ce à tort que j’ai présumé que le mensonge était un péché et un phénomène cauteleux et sournois ? Voilà qu’il est présent quotidiennement et touche ne serait-ce qu’un peu toutes les sphères de la société, ici comme ailleurs. Un mensonge (ou une « menterie ») se définit comme un énoncé délibéré pour ne pas faire connaître la vérité. Il jette un doute et force la manipulation. D’après l’auteure Claudine Biland, « le mensonge remplit une fonction […] pour maintenir la paix sociale ». Toutefois, comme dans bien des comportements humains, on plonge dans l’extrême et on exagère avec le mensonge : « Avec un mensonge, on va loin, mais sans espoir de retour. »

Par exemple, à un moment donné, un représentant de notre société en position de responsabilité ou de pouvoir nie catégoriquement et sans équivoque avoir prononcé une parole ou commis un geste. Plusieurs individus remettent en question la véracité des faits et les confrontent. Quelque temps après (ou plusieurs années), le représentant admet publiquement avoir menti en s’excusant doctement. Il va de soi que certains critères de base dans le domaine public doivent être présents, comme l’ouverture, l’honnêteté et la franchise. Donc, il est sous-entendu que le mensonge n’a pas sa place : « Nulle raison ne pourrait justifier le mensonge. » (Anton Tchekhov) En outre, il devient de plus en plus difficile d’émettre des propos dou-

20 février 2015

teux puisque plusieurs événements ont maintenant changé la donne. La venue de nouvelles technologies en est un exemple. Bien qu’on puisse tenter de passer sous silence certains faits et gestes, il est toujours possible que quelqu’un, quelque part, ait pu enregistrer ou photographier la situation. Effectivement, notre accès aux téléphones cellulaires munis d’appareils photo, aux tablettes électroniques avec caméras incorporées, aux drones équipés d’appareils de repérage, aux caméras de surveillance installées partout dans le monde fournit, à toute heure du jour et de la nuit, une source d’informations sonores et visuelles en temps réel de façon intarissable et constante. Avec d’autres logiciels, on peut faire des recherches sur tout le passé d’un individu et

avoir accès à des informations qui semblaient ensevelies. Autre événement qui a changé la donne : la croissance et la densité de la population. Près de sept milliards de Terriens peuvent interférer dans votre vie à n’importe quel moment. Par conséquent, la probabilité qu’un mensonge soit repéré et dévoilé est maintenant plus forte. Pour notre ataraxie, ou tranquillité d’âme, il serait plus pertinent et prudent, avant de faire appel à un mensonge, de réfléchir aux adjectifs suivants, malheureusement désuets, qui qualifieraient nos pensées : modéré, rigoriste, pudique, tempéré, ascétique, prude, modeste.

Le pavé de Piketty Christian Delpla

Les hommes naissent libres et égaux en droits; les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. Cela est l’article un de la Déclaration universelle des droits de l’homme publiée en France en 1789. On a surtout retenu la première partie de l’article; Thomas Piketty s’est, dans son livre Le capital au XXIe siècle, penché sur la deuxième partie. Ce livre, publié en septembre 2013 en français, puis au printemps 2014 en anglais, est un énorme succès. L’auteur s’est attaché à vulgariser des notions d’économie pour les rendre accessibles à un lecteur non spécialiste. Le poids du livre – 1 000 pages ! – et la démarche très fouillée auraient dû restreindre sa diffusion. Il n’en a rien été, et cela particulièrement aux États-Unis, preuve que le sujet interpelle. Cet intérêt a-t-il été suscité par les temps troublés que nous vivons des deux côtés de l’Atlantique depuis la crise des subprimes en 2008 ? Le sujet est on ne peut plus sérieux : une vraie thèse universitaire ! Cependant, l’auteur s’est attaché à le rendre plus digeste en émaillant son argumentation de références littéraires, au premier rang desquelles figurent Balzac et Jane Austen, auteurs qui ont scruté avec leurs plumes acérées les arcanes de la haute société et de la haute bourgeoisie. Dans un premier temps, M. Piketty décrit et analyse l’évolution de la production, de la répartition des richesses et de l’activité selon les régions du monde. Il étudie ainsi la productivité par habitant et la croissance de la population, l’accroissement de la production mondiale étant la ré-

sultante de ces deux facteurs. Dans un deuxième temps, l’évolution du capital est étudiée en le comparant au revenu annuel. On constate ainsi que celui-là peut être évalué comme un multiple du second (de l’ordre de trois à sept fois lorsque l’on remonte jusqu’au début du XVIIIe siècle). Enfin, l’auteur s’attache à décrire l’évolution des rendements du capital et du travail dans le temps et l’espace. Il décrit ces éléments de façon globale, puis plus finement en s’attachant aux parts respectives des différentes tranches (décile 1/10 et centile 1/100, voire millime 1/1 000 pour les très grandes fortunes). Les données sur lesquelles repose l’étude paraissent très détaillées et solides et ont été bien accueillies par les critiques. Les conclusions ont suscité plus de réserves de la part de certains et lui ont même valu quelques flèches empoisonnées, allant jusqu’à le décrire comme le Marx du XXIe siècle. L’auteur prend beaucoup de temps pour établir la légitimité de l’État, non seulement en ce qui concerne les responsabilités régaliennes – la justice, la sécurité et la guerre –, mais aussi en ce qui a trait à l’organisation de l’environnement économique de la société. En ce sens, Thomas Piketty ne réfuterait pas, je pense, une étiquette de keynésien, voire de social-démocrate. Il examine assez en détail le rôle de l’État dans les domaines de la santé, de l’éducation, voire de la retraite. On conviendra que ces secteurs représentent une part énorme du budget de l’État, quel qu’il soit, et que les sommes allouées sont en croissance. Le droit à la santé est celui qui semble communément admis, bien qu’il y ait toujours et partout des

économie apologues d’une médecine privatisée et qu’Obama ait eu de grandes difficultés à établir un régime universel d’assurance maladie. La gratuité de l’enseignement lui paraît requise pour assurer un accès égalitaire qui s’affranchit le plus possible des origines sociales des étudiants, permettant ainsi une plus grande mobilité sociale. La barrière de l’argent en ce domaine n’est malheureusement pas la seule : on constate qu’en France même, où les droits d’inscription à l’université sont très modestes, l’éducation ne joue pas pleinement son rôle d’ascenseur social. Enfin, dans le domaine des retraites, une retraite par répartition (les salariés d’aujourd’hui paient la retraite des retraités d’aujourd’hui) est préférée à une retraite par capitalisation, plus risquée et moins prédictible. Piketty remet en question le rôle des grands organismes financiers que sont les Banques centrales, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, qui ont jusqu’à présent surtout mis l’accent sur le règlement financier des déficits, préconisant des cures d’austérité aux pays en difficulté. Il relève ainsi que, de façon ironique, l’Europe se voit face à de telles situations, alors que c’est la région du monde où la richesse privée est la plus importante. Il établit ainsi qu’une répartition trop inégalitaire des richesses est une mauvaise chose pour l’exercice de la démocratie, est mal acceptée par le peuple et peut être à l’origine d’un rejet violent. Les dernières élections qui se sont déroulées en Grèce et ont amené au pouvoir un parti de gauche radical, SYRIZA, me semblent en être une bonne illustration.

Dans la thèse exposée dans le livre, l’auteur constate que, hormis pendant la période 1910-1950, le capital a tendance à se concentrer au détriment des plus pauvres, voire même des moins riches. C’est ainsi que le 1 % le plus riche possède de l’ordre de 50 % du capital et que cela tend à s’aggraver en période de faible croissance (1 % à 2 %), situation qui semble devoir perdurer au cours du XXIe siècle. Thomas Piketty propose donc une approche fiscale du problème se traduisant par une taxation du capital de 0,1 % à 0,5 % jusqu’à 1 M $, de 1 % jusqu’à 5 M $, de 2 % jusqu’à 10 M $, puis de 5 % jusqu’à 10 % pour les très grosses fortunes de plusieurs centaines de millions de dollars (ou d’euros). En contradiction avec les attaques de ses contempteurs, l’auteur reconnaît la nécessité d’une accumulation de capital dans les mains d’une partie restreinte de la population pour assurer un développement efficace des activités de production et d’innovation. Sa proposition d’impôt sur le capital semble répondre à une exigence morale, perçue comme telle par la population de qui on attend qu’elle exerce son devoir démocratique. Bien sûr, l’auteur est conscient de la difficulté de la mise en œuvre d’une telle fiscalité, qui requiert un consensus et une coordination mondiale qui nécessiteront des années avant de pouvoir voir un début de mise en application. C’est cependant une proposition qui a le mérite d’exister. Le capital au XXIe siècle, Thomas Piketty, Éditions du Seuil

Karma Créations est fière d’annoncer

la quatrième Nuit des Toiles Créée par une nouvelle équipe de gestion, la Nuit des Toiles aura lieu la fin de semaine avant la Saint-Jean-Baptiste. Une nouvelle Nuit, une nouvelle équipe et de nouveaux partenariats avec les gens d’affaires de Sainte-Adèle. Animations, cirque, peintures en direct ainsi qu’une portion musique à découvrir. Karine Poirier, Marie France Belso, Marc André Charron et Yannick Chevrier forment la nouvelle équipe de direction de La Nuit des Toiles. Ils sauront créer une nouvelle Nuit qui éblouira encore petits et grands. Plus d’informations au www.tracesmagazine.com 20 février 2015

SoRtiR

•en scène | 450 432-0660 #1 | 101, place du Curé-Labelle, Saint-Jérôme •Salle andré-Mathieu | 1 877 677-2040 | 475, boulevard de l’avenir, Laval •Maison des arts de laval | 1 877 677-2040 | 1395, boul. de la Concorde o., Laval •tavernak | 450 745-1716 | 555, boul. de Sainte-adèle, Sainte-adèle

•25 mars KEVIN PARENT

supplémentaire •28 novembre

•MICHEL 28 février RIVARD

ANDRÉ SAUVÉ

•12 mars PHILIPPE LAPRISE •27 février

•PATRICE 6 mars MICHAUD

•HOMMAGE 14 mars A CCR •17 avril MARIE-PIERRE ARTHUR

20 février 2015

AVEC TRAVELLING BAND

•SALLY 5 mars FOLK

Photo : André Michaud

ET MARA TREMBLAY

Sortir LES CAPSULES TRACES DÉCouvreZ Le Saint-Sau »»» traCeSmaGaZine.Com

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20 février 2015

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