TRACES magazine #113

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Vol. 10 n o 05 - 18 mars 2016 | MENsUEl GRatUit | 20 000 EXEMPlaiREs cERtiFiÉs | iMPREssioN iNtERGloBE tc tRaNscoNtiNENtal

trAces FiNAListe PRiX D’EXcEllENcE EN FRaNÇais GastoN-MiRoN

LAURENTIDES LAVAL

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LANAUDIÈRE

MONTRÉAL

Diane Brouillette PAGes 8-9

|

+ WEB


OPiNiON

Le Revenant

Patrice G. Llavador

Quand j’étais à l’école et au lycée et qu’on voyait un copain revenir après une convalescence, on entendait tout au long du jour : « Alors le revenant! » Et cette interjection se racornissait de plus en plus à mes oreilles fatiguées, fatiguées d’entendre cette même remarque qui suscitait les mêmes faces stupidement hilares, satisfaites de cette saillie que, par jeu, tous nous faisons, comme si nous l’entendions pour la première fois. C’est dire que ce terme m’évoque depuis mon adolescence plus de répulsion que d’intérêt. En entendant parler de ce film, vous aurez deviné que je parlais du « Revenant », je me suis trouvé donc dans l’espoir d’une rédemption de ce mot, qui, utilisé à bon escient, est investi à mes yeux d’un très grand mystère. Sans compter que j’ai le plus grand respect pour son réalisateur. Et, petit à petit, j’ai commencé à nourrir de grandes inquiétudes quand j’ai compris que tout le monde parlait de l’acteur principal comme ayant joué un rôle digne de recevoir, enfin!, un oscar bien mérité. Mon aversion face à l’unanimité des jugements universels et populaires, les lecteurs fidèles de Traces la connaissent. Aversion fondée sur la suspicion que la quantité est toujours en délicate combinaison avec la qualité. Je me suis transporté donc au cinéma pour me faire ma religion, comme le disent les hommes de loi. En vertu de ce principe de base : quand tout le monde pense dans le même sens, j’aime bien aller à l’envers pour voir ce que ça donne réellement. Bon, navré, encore une fois, ça n’a pas marché. Mon sens critique m’a dévoyé du chemin tracé par les moutons, et je n’ai franchement pas pu suivre le troupeau. Ce n’est qu’un film, pas de quoi en faire un sujet de société après tout, vous entendsje susurrer. Mais si, justement ! La cérémonie a eu lieu et, contre toute attente, la rumeur s’est vérifiée, acteur et réalisateurs sont repartis avec leur chariot rempli de bébelles. Alors, je me suis mis à réfléchir une fois de plus sur le sens commun, sur la manière dont fonctionne la rumeur, aussi bien pour des futilités telles que celle-ci, que pour les sujets les plus fondamentaux. En un coup de hache, et je rejoins ainsi certains critiques ou intellectuels isolés, ce film est moyen, et l’acteur a été meilleur dans d’autres circonstances. Point. Pas de quoi sourire béatement avec des statuettes dorées de pacotille au bout des bras.

tRacEs est un mensuel gratuit distribué dans les laurentides, dans lanaudière, à laval et à Montréal.

DirectiON De LA PUBLicAtiON annie Depont 514 833-8718 annie.depont@tracesmagazine.com

rÉvisiON LiNGUistiQUe violette Dumont

AssistANte Nathalie Daragon

www.tracesmagazine.com

Directrice Des veNtes Martine Roustan 514 591-1397 martine.roustan@tracesmagazine.com

iMPressiON interglobe

ADMiNistrAtiON 6, avenue Filion, saint-sauveur (Québec) J0R 1R0

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Cet épisode dérisoire de la pensée unique a démontré une fois de plus la lourdeur de la machine qui se met en marche quand certains ont décidé que les choses doivent se passer comme ils le veulent. Théoricien du complot, ce complot qui est, semble-t-il, la mise en commun des cordes vocales de la vox populi, je ne sais qui lui donne l’impulsion primordiale : une tribu de journaleux réunis en comité? Une autre tribu de financiers qui ont décidé que leur investissement dans la production doit être rentabilisé le plus vite possible? Toujours est-il que partout et toujours nous entendons le même refrain. L’acteur est splendide, il a souffert, la réalisation a manqué de neige au Canada et elle est partie aux antipodes, en Argentine, l’acteur a mangé du foie cru, il a eu froid, il a eu chaud… Claude Lévi-Strauss, ethnologue et ethnographe, philosophe, académicien et écrivain dont les mérites sont eux aussi connus (moins toutefois que ceux de l’acteur italo-américain), écrivait en frontispice de « Tristes tropiques » qu’il vomissait les explorateurs qui parlaient plus d’eux que de leur sujet. Le fameux « Je hais les explorateurs ». Et pour vanter ce film, on se met à pérorer sur les souffrances de l’acteur, et celles de la réalisation. D’abord, l’acteur est payé des millions de dollars, et je connais beaucoup de gens qui sont au salaire minimum qui empocheraient bien deux millions après avoir mordu dans un foie cru, après avoir sillonné les deux hémisphères en première classe, être arrivé sur les lieux de leur travail en hélicoptère, et avoir été soigné par une nuée d’assistantes. D’autres se sont trouvés émerveillés par les images de la nature d’une grande beauté. Mais n’ont-ils jamais vu les photos et les films du National Geographic ? Somptuosité des images qui contraste avec le scénario squelettique, servi par des borborygmes inaudibles de l’acteur. Unité de lieu et de temps massacrés, qui voit les sujets au milieu d’un pays grand comme le Québec, ce qui se rencontre à tous les coins de la forêt, de sorte que l’on nous prend pour des ignares. Enfin, et à mon sens, la bavure la plus grave est le rôle une fois de plus pitoyable donné à nos Français et Canadiens français de service. Et tous les francophones et Français de joindre leur voix à cette entreprise de démolition du fait français en Amérique du Nord. Ils clament partout la beauté du film et son intérêt, se tirant ainsi consciencieusement des rafales dans le pied et le

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GrAPHisMe claire Delpla, communicDesign.ca communic@communicdesign.ca

genou. Comme s’ils étaient ravis d’être désignés pour les voleurs, les violeurs et les tueurs que les Américains décrivent dans ce film. Les Canadiens français ont découvert l’Amérique du Nord. Ils l’ont arpentée, désignée, ils lui ont donné les premiers noms de lieux. Mieux, non seulement ils n’ont pas violé les femmes indiennes, mais ils ont donné naissance à la nation métisse en les épousant. Ils ont aimé cette terre, ont bâti des ponts entre les cultures et les religions. A-t-on vu ou entendu parler d’une nation métisse protestante, non ; ils se sont bornés à affirmer leur suprématie, même si ce mot peut sonner dangereusement par les temps qui courent. Robert Rioux*, correspondant du devoir à Paris, cite fort opportunément un historien nord-américain, d’une lucidité étonnante, Francis Parkman : « La civilisation hispanique a écrasé l’Indien, la civilisation britannique l’a méprisé et négligé, la civilisation française l’a adopté et veillé sur lui ». Que je rapproche de ce qu’on dit là-bas, dans le Sud, sur les colonies d’Amérique : les Espagnols construisaient des églises, les Anglais des tavernes, les Français des forts. Mais ça, avant que la rumeur ne s’en empare, le soleil aura le temps de s’éteindre, et nous d’être revenus de tout ça. *Le Devoir du 4 mars.

rÉseAUX sOciAUX Josée Brisson

tirAGe 20 000 exemplaires

Prochaine tombée : 30 mars

site WeB Michèle Potvin, Webgraf.ca michele.potvin@tracesmagazine.com DÉPÔt LÉGAL Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du canada issN 1922-3463 toute reproduction des annonces et articles de trAces est interdite, sauf contrat spécifique.


tecHNO

14 applications printanières

iPaD/iPHoNE

Dominic Guay L’arrivée du printemps provoque pour plusieurs le désir de changement et une impression de renouveau, de résurrection. On veut faire un jardin, se rapprocher de la nature, rénover, changer de voiture ou de couleur de cheveux! voici un bouquet d’applications inspirant. sunrise clock et solar Lunar Widget

Le Jardin de Likethat

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Au printemps, les contemplatifs retrouvent le sourire à la vue de la nature qui s’éveille. Prenez une photo de cette fleur ou de ce papillon qui vous est inconnu et identifiez-les à l’aide de l’imposante banque d’images de l’application. Apprenez-en plus sur votre découverte grâce à la fiche d’information fournie.

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Ces fonds d’écrans donneront de la couleur à votre téléphone. Butterfly, Flowers et Grass wallpapers sont aussi disponibles. Accuweather

«En avril, ne te découvre pas d’un fil!» Accuweather vous avisera de tout changement climatique prévu dans les 120 prochaines minutes, afin de vous permettre de faire un choix vestimentaire adéquat. Mon potager

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La faune reprend également sa place. Grâce aux nombreux guides d’identification Audubon, vos promenades en forêt seront source de nouvelles connaissances sur les êtres qui l’habitent. carte du ciel

C’est aussi le retour de longues soirées près du feu de camp. Cette application devient indispensable si vous avez constamment les yeux levés vers le ciel plutôt que sur le feu. Hairstyle Makeup

Makeover

et

Youcam

Pour d’autres, printemps rime avec nouvelle tête! La première application vous donne une idée virtuelle de quoi vous au-

riez l’air avec cette coupe courte et cette teinture blonde, tandis que la deuxième simule de nouveaux maquillages. Wheretoget

N’ayez crainte, j’ai pensé à la nouvelle garde-robe! Cette application propose les nouvelles tendances vestimentaires selon vos préférences et vous dit sur quel site vous pourriez vous procurer cette jolie robe. côté maison et Houzz

La fièvre de la rénovation est aussi un symptôme printanier. Côté Maison est un e-magazine et Houzz est une orgie de jolies photos d’idées de rénovation, d’aménagement et de design intérieur/ extérieur. autoHeBDO.net

Quoi de mieux qu’une décapotable, une moto ou même un bateau pour profiter pleinement de ce temps plus clément? Parcourez ses nombreuses petites annonces de véhicules usagés pour vous aider à passer à l’action...

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18 mars 2016

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J’Ai LU Voyage avec ou sans connexion de Monique Juteau Annie Depont

D’entrée de jeu, la référence à Ella Maillart, formidable écrivaine voyageuse suisse, m’a attirée. « On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait. », avance Monique Juteau. À travers son livre Voyage avec ou sans connexion, nous allons faire un voyage intérieur au fil de ses déplacements physiques. L’Inde occupe une place prépondérante dans sa vie, bien qu’elle « ne tombe pas dans le piège de l’émerveillement », comme chez certains écrivains voyageurs. Modernité choisie, notre voyageuse y a apporté son iPod Touch pour chercher soit un itinéraire, soit le nom d’un lieu, d’un animal ou d’une plante, au risque de se perdre dans la toile autant que sur la route. « Les utiles transmetteurs du Web pouvaient même à la longue venir contaminer mon rapport au réel en négligeant de signaler, ici, la présence d’un vent, là, le bonheur d’un enfant. » Tout au long du livre, j’ai aimé l’autodérision, les dérives onomatopéiques, ce petit brin de folie que nous avons tous, mais qu’on exprime rarement, par pudeur. Le guesthouse « qui passe d’une demi-étoile à une constellation » fait partie de ces mini définitions qui me ravissent. Et la préface est sublime! Principalement, un voyage en Inde du Nord qui ne me donne pas plus envie de m’y rendre qu’auparavant et qui m’ôte définitivement cette miette de culpabilité qui restait coincée quelque part dans mon désir de faire comme les autres.

s’envelopperont dans leurs ashrams et leurs châles de recueillement en pensant que je n’ai rien compris de ce pays. » et on apprend toujours quand on lit, n’est-ce pas ?

Vous le saviez, vous, que « les Moghols sont arrivés en Inde avec une culture persane. »? Et qu’un « cénotaphe, par définition, ne contient pas le corps d’une personne? Il célèbre plutôt un sourire, une époque. Il évoque un souffle, un parfum. » Et le petit coup de patte final : « Très peu à voir, diront certains. » ce que cet ouvrage n’est pas…

« Ce récit ne doit surtout pas être transformé en éditorial. Une règle littéraire que je viens de m’imposer, et que je réfuterai dans un quart d’heure. » Et puis cette phrase : « Ce récit ne doit en aucun cas ressembler à une confession publique, à un chaos de la conscience. L’apparente anarchie de l’Inde suffit bien assez. » ce qu’il contient…

Des phrases qui correspondent à mes états d’âme, puisque le lecteur fait partie de l’œuvre, dit-on. « J’ai perdu cette faculté de rester assise dans le présent à regarder passer les années sans rien dire ni penser à quoi que ce soit. », dit Monique Juteau. En ce qui me concerne, je ne l’ai jamais eue, cette faculté. JUTEAU, Monique, Voyage avec ou sans connexion, TroisRivières, Les Éditions d’art Le Sabord, 2016, 188 p.

« On a l’âge des désastres et des effondrements »

Voyager sac au dos au mitan de sa vie ne produit pas la même euphorie qu’à vingt ans. La maturité introduit l’inquiétude. Une magnifique page intitulée « Le thermomètre » décrit par degrés sensibles le sentiment d’insécurité qui grimpe parfois dans les rideaux crasseux. « Les méditatifs qui me liront

LIRE, C’EST VIVRE PLUS

© infographie tRacEs

Les Éditions de La Grenouillère

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www.delagrenouillere.com _______________

D’une voix candide et poignante, Marie Réparatrice nous plonge dans l’univers chatoyant d’une fillette de 8 ans. Signé Louis-Philippe Hébert, ce récit en vers libres respire au rythme de l’enfance. Tout en finesse et simplicité, ce drame happe le lecteur dans une spirale émotive intense qui le laisse ébloui devant un tel souffle poétique.

Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 153 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays. / La traduction de Marie Réparatrice en anglais et en roumain a été rendue possible grâce au soutien de la Société de développement des entreprises culturelles (Québec), la Sodec.

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«

Livres

Hommage à Serge Gainsbourg Je connais mes limites. C’est pourquoi je vais au-delà. L’homme a créé des dieux : l’inverse reste à prouver. Faire rire, c’est faire oublier. Quel bienfaiteur sur la terre, qu’un distributeur d’oubli.

«

L’art du détail Christian Huron, libraire

Maylis de Kerangal est une auteure consacrée, en voie de devenir une auteure majeure en France. Elle a écrit une quinzaine de livres dont une douzaine de romans, à partir desquels deux films ont été tirés. Elle a reçu une dizaine de prix, dont le Médicis en 2010. Son autre roman à lire est Naissance d’un pont. Réparer les vivants est une autre de ses histoires qui vous habite. Le 1er chapitre est une nouvelle à lui seul et pourrait presque se lire séparément. C’est un pur délice, tout le monde a du plaisir; vous en aurez vous aussi, tout comme les trois héros. C’est à croire que l’auteur court les compétitions de surf. On est avec eux tellement les détails et les émotions sont vrais. Mais le froid d’un février glacial aidant, le risque de s’endormir au volant, après une telle séance de surf, est très fort. C’est ce qui arrive à notre héros et c’est ce qui constitue le vrai point de départ du roman: l’accident.

Ensuite, la mort, le deuil et la transplantation d’organes deviennent le fondement de l’histoire. On en apprend aussi sur la famille du jeune homme et sur les différents protagonistes permettant la réussite d’une telle opération chirurgicale. Là encore, les détails nombreux et utiles nous permettent de nous immerger dans l’histoire. Ces sujets sont traités avec pudeur, mais véracité. On peut y déceler parfois un exercice de style, mais cela ne m’a pas arrêté, car l’auteure sait nous tenir en haleine. J’ai beaucoup aimé ce livre et je vous le conseille.

Réparer les vivants Maylis DE KERANGAL Éditions Gallimard, Collection Verticales, 281 p.

4, avenue Lafleur Sud Saint-Sauveur 450 744-3341

Rencontre avec

HÉLÈNE DORION LE TEMPS DU PAYSAGE, texte et photos

1er avril de 14 h à 16 h LIBRAIRIE L’ARLEQUIN 4, av. Lafleur-sud, Saint-Sauveur

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© infographie TRACES

Comme l’amour, la beauté semble parfois inaccessible aux mots

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rÉFLeXiONs Mimi Legault

Invitation pour passer trois jours dans un chalet avec non pas des amis, mais plutôt des connaissances. J’avais grandement besoin de me ressourcer dans une campagne pas encore défigurée par ce qu’on nomme le progrès. C’est arrivé au premier souper, une tablée de huit. C’est vraiment dommage que le Québec ait perdu ce grand bonhomme, ai-je dit en parlant de Georges-Hébert Germain. L’une des convives s’est écriée avec un point d’interrogation entre les deux sourcils : c’est qui, lui? Je n’ai pas eu le temps de répondre, clair que ça ne l’intéressait pas! L’incident, s’il en est un, est passé inaperçu. Durant ces trois jours, je me suis sentie comme

Heureux les bienheureux

une immigrée fraîchement arrivée. Du monde gentil? À n’en pas douter. N’empêche. En revenant chez moi, j’avais la panse pleine et le cœur vide. Comme si j’étais demeurée sur ma faim en ne mangeant que le trou du beigne. Après quelques jours, j’ai mis le doigt sur le bobo. Il y a des gens (et c’est parfaitement leur droit), qui ont choisi de vivre de l’autre côté du mur : ils n’écoutent plus les infos, ne lisent plus les journaux, ils se retirent de la vie politique. Ils préfèrent, et je le dis sans pédanterie, s’éloigner du silence et de la réflexion, répéter les mots de certains humoristes, les tenant pour des leaders d’opinion. Une pensée en 140 caractères. Je l’avoue, ça crève mon jaune d’œuf. Ce qui,

au chalet, était censé être une aire de repos est devenu un lieu étourdissant de musique infernale qui débutait dès le matin, des soupers lourdement arrosés, des levers gueule de bois. Ce niveau-là. Ce qui met un ver dans ma pomme est le manque de consensus qui refuse le débat. Comme si l’Homme d’aujourd’hui, ce fugitif de lui-même, avait choisi le camp de l’indolence. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé à dose homéopathique de créer une ambiance de discussion, d’échanges. Pas de compromis, c’était noir ou blanc. Un débat contre le débat. Je refuse de vivre dans cette chiasse du non-opinion, du bonheur plastique drabe et tiède de ceux qui trouvent leur profit

à se fondre dans la pensée collective. Là où certains trouvent de la profondeur, j’y observe de l’épaisseur dans le plus mince. En bon taureau, je préfère, et de loin, défoncer des portes et me casser la gueule plutôt que de mourir déconnectée et trop bien branchée. Au chalet, avant de nous quitter, quelqu’un du groupe a proposé, comme prochaine sortie, d’aller entendre un groupe de musiciens anglais au Centre Bell. Après avoir entendu leur nom, je me suis écriée : c’est qui, eux?

Difficulté à écrire vos textes ? © infographie tRacEs

Laissez Mimi Legault vous aider.

lettres | discours | corrections | travaux scolaires | c.v. | autobiographies mimilego@cgocable.ca

MARTINE LAVAL Réalisons-nous vraiment, peuple des Laurentides, l’ampleur du privilège qui nous est donné de vivre dans un tel environnement? Réalisons-nous à quel point ce lieu de vie est précieux, voire inestimable, avec ses innombrables lacs, ses boisés, ses forêts, ses falaises, ses routes qui traversent ces grands espaces de beauté? Chaque jour, je promène mon chien à travers bois derrière chez moi, un marais gelé en hiver qui nous permet de nous enfoncer loin dans la nature, dans le silence et le calme. En totale communion avec le lieu, contente de voir mon chien courir librement et s’en donner à cœur joie, je remercie la vie pour notre existence privilégiée. De temps en temps, je rencontre une personne qui se promène. On se salue. C’est normal. Un mot ou deux parfois. Et chacun parcourt son chemin… sur des kilomètres. 6

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Réflexions à fleur de mots Promenons-nous dans le bois, pendant que …

Il y a quelques jours, déjà bien avancée dans ma marche, dépassé le ruisseau qui coule même à -20 °C, j’entends un bruit constant, au loin. Plus je marche, plus le bruit s’intensifie, se fait plus présent. J’arrive au carrefour des chemins où le choix me permet de rejoindre à travers bois d’autres petites villes, ou de m’enfoncer encore plus loin, le long du cours d’eau qui méandre à travers bois, alimentant le lac sauvage où je me baigne l’été. Le marais est un trésor à préserver, poumon des lacs avoisinants qu’il filtre. Je suis le son qui s’identifie de plus en plus, souhaitant de tout cœur me tromper. Mais non, j’arrive bel et bien devant ce que j’appréhendais… Nooooooooon! Les yeux emplis de larmes, je suis consternée devant la catastrophe. Une immense grue déplace d’imposants rochers, creuse et dévie le cours d’eau, écrase la végétation gelée du

marais…. Pas ici! Pas en plein milieu de la nature où l’on se promène sur des pistes à travers bois et tranquillité! Je suis dévastée. Je ne croyais même pas que ces terres se vendaient. Comment peut-on construire sur des marais qui s’inondent dès le printemps? Ne sont-ce pas des lieux protégés, en plus? Il faut croire que non! On détourne la rivière. On aplanit le terrain. On fera du remplissage au printemps, et on construira… 200 habitations... en pleine nature, qu’on reliera à la civilisation par des routes, bien sûr. Malheur! 200 de plus! N’y a-t-il pas déjà assez de projets, plus ou moins habités. Pourquoi ne pas rentabiliser ce qui est déjà construit? Pourquoi construire toujours plus et détruire, déboiser, envahir ce qui ne demande qu’à demeurer? Je n’ai pas le sens du développement, me direz-vous. C’est vrai. Ce sont

des revenus de taxes supplémentaires pour la municipalité. Je sais. Chacun a droit à son coin de paradis après tout! Aussi. Je suis de nature sauvage. Je suppose. Je rêve de plus en plus du Nord, plus au nord. Une petite maison, une grande terre boisée, un cours d’eau ou un lac non loin. La ville s’étend de plus en plus, la banlieue s’élargit et rejoint la campagne. Il n’y a pas plus grande richesse que de vivre dans la Nature, et tout le monde y a droit. Mais à force de défricher la moindre parcelle, de construire et de développer, ne dépassons-nous pas les limites? Peut-on encore parler de vivre en harmonie avec la Nature? Jusqu’où irons-nous? Devrait-on se soulever? Promenons-nous dans le bois, pendant… que nous le pouvons et qu’il y en a encore!


Rencontre

Kalyan, la liberté du souffle

Annie Depont

Une maison claire à Sainte-Anne-des-Lacs. Une grande salle de musique au deuxième étage. Rien de trop sur les murs. C’est ici que Kalyan et Pascale Beaudry travaillent. Ils reçoivent des musiciens aguerris, mais aussi des débutants, ceux qui affirment « Oh ! moi, je ne sais pas chanter ». Car le premier instrument que nous possédons tous, c’est la voix. Kalyan est un multiinstrumentiste. Pascale est psychologue de formation. Mais ici, il ne s’agit pas de rencontrer une psy, mais plutôt de se livrer à la musique. Celle qui libère des émotions, qui fait découvrir des régions inexplorées du corps et de l’esprit. Un complément de ce que l’on connaît de soi ou de l’instrument que l’on joue. D’après ce que j’ai compris : une facilitation, une libération du talent que chacun d’entre nous possède. Plusieurs années en Inde ont donné à ces deux complices le goût de rapporter et de partager des enseignements précieux. La musique est langage. Tout le monde ne peut pas jouer du violoncelle (un instrument dont Kalyan se sert beaucoup), mais le monde entier peut communiquer avec des sons. La porte d’entrée, c’est le rythme, la musicalité de la voix. « Il faut d’abord faire le ménage, dit Kalyan, faire tomber les préjugés, les complexes. Une fois cela réglé, on fait tout de suite partie des évidences. » Un autre élément essentiel, c’est l’écoute, explique-t-il. Savoir écouter, apprendre à accepter les sons qui nous dérangent (par exemple, une auto qui passe); intégrer ces sons dans un tout est une pratique fort utile pour éliminer le stress. Car le talent ne se manifeste que dans la souplesse et le confort du relâchement. « Dans une écoute, il n’y a pas de limites, c’est comme le toucher, cela dépend de votre abandon, ce qui fait 90% d’un massage. » « J’ai appris la musique indienne avec la rudra veena, un instrument à cordes en voie de disparition, car il possède un faible volume. Au XVe siècle, l’environnement était moins bruyant qu’aujourd’hui.. Cet instrument invite à une écoute méditative, c’est une vision sonore, un son plein d’harmonie qui évolue. » Puis Kalyan sort quelques instruments rares, que je considère immédiatement comme des œuvres d’art, des sculptures de bois précieux aux incrustations délicates. La tambura, un instrument d’accompagnement. La dilruba, le « voleur du cœur », petit violon à 27 cordes.

Le genre de musique dont parle Kalyan est comparable à de la poésie moderne. Il convient de laisser venir à soi. En Occident, on est cérébral, on veut toujours comprendre, tandis qu’en Orient, on expérimente d’abord les effets sur soi et sur les autres. Une formation exigeante

« Pendant deux ans, mon maître m’a fait jouer dans la même tonalité (le raga) un certain choix de notes. Je pratiquais cinq heures par jour, à la recherche de ces subtilités, qui sont arrivées plus tard, comme une récompense. Bien sûr, je suis passé par toutes sortes de doutes et j’ai connu des moments d’ennui avant d’arriver au but. » Un grand voyageur

« J’aime voyager, dit-il. Je viens de Bâle, en Suisse, mais quand j’étais petit, je vivais au Japon, à Tokyo. Maintenant, je vis cinq mois par année en Grèce, près de Corfou, dans ce que l’on pourrait appeler un village d’artistes, où la création est reine. Là-bas, les rues n’ont pas de nom, seules les maisons sont identifiées. Là, je reviens d’un mois au Mexique. Mes voyages sont principalement reliés à la musique, mais j’ai pris une pause récemment– avec des amis musiciens – pour un voyage d’aventure en Afrique à la découverte de la faune sauvage. Maintenant, j’organise des événements ici, chez moi, dans les Laurentides. » Singing celebration

www.kalyanmusic.com

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Diane Brouillette :

conversation avec e

Artiste de la décennie de traces Pour fêter la dixième année de TRACES, j’ai choisi pour vous plusieurs cadeaux. Pour vous, et pour moi. Au cours des prochains numéros, je présenterai mes artistes favoris. Les vrais de vrais, ceux dont je voudrais m’approprier les œuvres. Beaucoup de peintres puisque c’est mon domaine. En fait, mon rêve serait de les rassembler dans une formidable exposition. En attendant, voici le quatrième portrait de ma formidable galerie.

Annie Depont

Rencontrer Diane Brouillette après toutes ces années, c’est découvrir un tout nouvel univers. Sa transformation artistique est surprenante et magnifique. Il est très difficile de prendre un virage important lorsque la carrière connaît déjà un beau succès. Plus facile de protéger ses acquis, et de rejoindre son public. Connue pour ses somptueuses natures mortes aux fruits, Diane Brouillette s’est tournée vers l’intérieur, elle a creusé profondément dans la richesse de son imaginaire. « Je peins par besoin, dit-elle, et je n’ai pas d’attente. Les images se forment dans ma tête…, si seulement je pouvais peindre au rythme de leur défilement! Même si j’ai mal au dos un jour et que je ne peux pas entreprendre un grand format, JE DOIS le faire quand même, mais alors sur un plus petit. Il faut que ça sorte. » Quand l’humain se conjugue à l’animal

« Je n’ai aucun plaisir à représenter le corps humain tel qu’il est. Je ne m’identifie pas tellement à mes semblables. Je me retrouve bien plus dans la com-

COURRIER DES LECTEURS Où trouvez-vous TRACES ? Je me procure TRACES à la bibliothèque municipale. Je commence à le lire là-bas, je l’apporte à la maison, termine de le lire et mon conjoint le lit à son tour. Sylvie Berteau

paraison avec les plantes ou les animaux. Quand je jardine ou quand je tiens un animal dans mes bras, je suis convaincue que nous avons une relation privilégiée. Je lis très peu. J’observe beaucoup. Si je dois être fascinée, c’est par des danseurs ou des trapézistes, pour le corps en tant qu’outil. Lorsque je crée un personnage, il est toujours nu, ensuite je l’habille. Je dois percevoir son anatomie, savoir où sont les muscles. Mes personnages sont comme moi, ils sont toujours dans leur tête. Même si j’entends « C’est bizarre ! », j’ai ça en moi. Quand je peins, j’organise ma vie comme lorsque j’étais enfant et m’amusais avec mon imaginaire dans le fond de mon garde-robe. Et les histoires avaient une suite que j’avais hâte de connaître. On n’a jamais eu de mal à m’envoyer me coucher. Je crois que la création commence là. Et je crois que c’est insupportable pour un enfant de n’être pas compris dans sa tête. J’ai toujours vu mes tableaux me donner la réponse à mes peurs. Une fois sur

J’ai le plaisir de trouver TRACES un peu partout dans la région. Mais le plus souvent, je me le procure à la Banque TD de Saint-Sauveur. Je l’emporte avec moi, tantôt pour le lire au CoziCafé ou à la Brûlerie, tantôt pour le dévorer tranquille chez moi. Bravo, TRACES! Superbe magazine, de bons articles,, belle qualité, et convivial à souhait!! Denise Lapierre

Je vous écris pour vous dire à quel point j’apprécie votre magazine. Je le trouve principalement au Provigo, mais aussi dans d’autres commerces à Saint-Sauveur. Après l’avoir lu et relu, je l’apporte au travail. Mes collègues sont bien contents d’en faire la lecture. Les articles sont d’actualité et de bon goût, éducatifs,

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Je trouve TRACES chez Uniprix (boul.Sainte-Rose, Sainte-Rose, Laval) Je l’emporte pour le consulter à la maison. Cette fois, j’ai été touchée par les photos de Paul Raymond Pray.

sérieux mais pas trop et surtout axés sur l’art. Continuez encore longtemps, vous nous

Nathalie Lanthier

Bernard Letendre, Prévost

18 mars 2016

faites du bien.


HOMMAGE

elle-même

la toile, cela diminue la pression, bien que je ne considère pas ma démarche comme une thérapie. J’ai l’impression d’être quelqu’un qui parle avec ses pinceaux. Si l’autre s’attarde pour regarder et si ça l’interpelle, alors il y a conversation. Quand il n’y a pas d’auditeur ou de spectateur, toute création meurt dans l’œuf. C’est comme si on était invisible. Quand j’entre en galerie, je vois un parc pour enfants : Va jouer ! » La conscience de la corneille

Dans mes nouveaux tableaux, la corneille joue un rôle important. C’est la conscience. Elle a l’œil tourné vers le spectateur, pas les personnages. Ses pattes sont des mains, qui représentent l’intelligence, le savoir-faire propre à l’humain. Je peins directement sans croquis préalable, l’image est dans ma tête et je n’en déroge pas. » Une conversation avec elle-même, partagée pour un instant dans cette paisible maison de la nature laurentienne. Avez-vous remarqué que le mot « artiste » est absent ?

Je prends habituellement mon magazine TRACES au IGA de Saint-Hippolyte ou à l’Université de Saint-Jérome. Je le garde pour le lire sur mon temps de pause à l’hôpital; je suis infirmier. C’est un agréable moment de lire les articles, et la qualité du magazine est irréprochable. De plus, il y a toujours de belles idées de cocktails ou de recettes. Merci magazine TRACES. Charles Beauchemin Nouveaux venus dans le Nord, nous trouvons TRACES au IGA Morin- Heights et chez Hachem Saint-Jérôme, où je vais régulièrement avec ma belle-fille, qui est artiste peintre. Articles intéressants, photos de qualité, sujets variés et bien écrits. Et, surtout, pas de publicités abondantes et agressives, qui gâchent le plaisir de lire. Les publicités de TRACES du 19 févr. (p. 10 et 11), entre autres, restent bien visibles,

Je trouve TRACES à ma Caisse Populaire de Saint-Jovite de Mont-Tremblant. Je l’emporte toujours avec moi. J’aime y jeter un bref coup d’œil mais comme je suis au bureau,je garde le délice de le lire au complet à la maison. Merci pour les articles, comme Forêts et Papilles, ou l’art de capturer les arômes de la nature. Pour vos conseils, la page techno, le choix du libraire dont je raffole. Pour les artistes que vous nous faites découvrir, les entrevues et vos magnifiques photos. Votre magazine a le pouvoir d’éveiller mes sens: l’ouïe et l’odorat, quand vous parlez de la nature; le goûter quand vous parlez de restaurants et vins; le toucher, spécialement dans la section des livres (un livre, c’est si bon à tenir et à sentir); enfin la vue, par vos splendides photos qui sont toujours d’une remarquable qualité. Merci pour un si beau magazine. Diane Lespérance, Mont-Tremblant

discrètes et de bon goût, ou encore, elles ont une valeur culturelle ajoutée ( p. 7). Bravo et longue vie à TRACES magazine! Chantal Vérité

Détails du concours page 13. Bonne chance... 18 mars 2016

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sOciÉtÉ

Hélène Léveillé

On était jeunes, beaux et en santé. On s’est promis de s’aimer toute la vie, pour le meilleur et pour le pire. On est rendus à un âge plus avancé, moins beaux et pleins de bobos. L’amour est devenu une notion vague, un vague à l’âme. La majeure partie de notre vie est derrière nous. Le meilleur se fait de plus en plus rare, et le pire risque d’être autre chose que des paroles en l’air. J’ai lu dernièrement avec stupeur que, cinq ans après la retraite, un couple sur quatre divorçait1. C’est beaucoup. Que s’est-il donc passé entre nos échanges de vœux et nos échanges de bêtises ? Eh bien, il s’est passé « la vie ». La vie à 300 km/h, à la vitesse grand V. On a vite été entraînés dans la ronde du métro, boulot, dodo. Puis les enfants sont arrivés, et le mot « bobos » s’est ajouté à la liste. Maman ! Maman ! Et maman court

Quand l’amour prend sa retraite

d’un bord, puis de l’autre. Papa aussi. Chacun de son côté faisant de son mieux pour « assurer ». Un beau jour, les rejetons quittent le nid familial. Papa et Maman peuvent enfin se retrouver, recommencer à faire des sorties, voir des amis, faire l’amour plus d’une fois par mois... Mais, curieusement, les choses prennent une autre tournure. Ils s’ennuient des enfants, s’ennuient lorsqu’ils se retrouvent en tête à tête, s’ennuient tout court. Heureusement, il leur reste le travail pour échapper au spectre de la vie à deux. Vient finalement le moment de prendre sa retraite. Il s’agit d’une étape cruciale pour toute personne et pour tout couple, d’autant plus que le mot « retraite » n’a pas la même définition d’un individu à l’autre. Pour certains, elle représente la liberté; ils vont ENFIN pouvoir quitter un travail dont ils étaient prisonniers de-

puis trop longtemps. À la question : « Pis, qu’est-ce que tu vas faire, maintenant ? » Ils répondent de façon catégorique : « RIEN ! » Et ils tiennent parole. Mais ce « rien » devient de plus en plus lourd à porter. Ils avaient pris grand soin de cotiser à leur régime de retraite, ils avaient planifié, épargné, misé, géré, placé, déplacé, replacé, mais ils n’avaient pas pensé à tout ce temps qui leur resterait à organiser. Ils croyaient que le bonheur se résumerait au fait de ne plus avoir à travailler. Ils ont l’impression de s’être fait flouer, que les dés étaient pipés. D’autres cependant voient, dans la retraite, un gain de temps pour faire enfin ce dont ils ont envie depuis longtemps : jouer au golf, faire le tour du monde, suivre des cours de poterie, s’impliquer dans une œuvre communautaire, etc. Ceux-ci s’en sortent en général assez bien. Ils ont des buts, des projets. C’est lorsque la

vision de la retraite diffère d’un partenaire à l’autre que la sauce se gâte. Pour prendre un exemple stéréotypé, si Monsieur désire passer ses journées à jouer à des jeux vidéo alors que Madame ne rêve que de voyager, les plaques tectoniques qui soutiennent leur couple risquent de s’entrechoquer sérieusement. 1- Marie Dessaint, Virage, magazine de la FADOQ, vol. 23, no 2, p. 26-27.

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18 mars 2016

Les voyages forment...

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ENTREVUE Marion H.

Annie Depont Les phrases assassines :

’eau l e

Pein dr

Le grand bleu « Tu ne peux pas faire les Beaux-Arts, tu vas crever de faim ! » « Quitte à peindre réaliste, pourquoi ne t’achètes-tu pas un appareil photo ? » Le mentor :

Tom Hopkins, rencontré au festival de Mascouche. « Bon, on sait que tu sais peindre, maintenant qui es-tu ? » - « Tu grattes, tu empâtes, ta force c’est le contraste. » Le résultat :

Peinture subaquatique – film sous-marin – plongée – performance – Invitée à l’émission TV Denis Lévesque. Ils sont seulement six à travers le monde et Marion H. se prépare à battre le record Guiness de peinture en immersion. La technique :

Sous l’eau, c’est l’huile qui convient le mieux pour peindre, car elle se dissocie du pigment qui, lui, reste collé à la toile. On l’applique à la spatule. « En profondeur, le cerveau perçoit 25 % plus gros. Quand je travaille en plongée, il faut donc que je m’adapte. » En eaux froides, le facteur temps est primordial. Pour une plongée de 40 minutes, il faut quatre heures de préparation, puis, après la plongée, une heure pour ranger le matériel, une autre pour le nettoyer, sans compter le transport. « Nous sommes deux ou trois plongeurs à la fois, moi qui peins, un qui filme et un assistant en surface. Plonger jusqu’à 140 pieds exige plusieurs certifications aquatiques avancées. Pierre, mon mari, est le cameraman, réalisateur, monteur, webmestre. David, mon binôme, indispensable support moral et concepteur d’idées, m’aide à transporter le matériel, à créer le chevalet adapté au travail sous l’eau. Mes tubes sont dans un filet.» Les projets :

Outre le record à battre, Marion H. s’investit pleinement dans son projet planétaire à vocation environnementale, qui s’intitule Peindre l’eau. Peindre l’eau : exposition itinérante dans des endroits sensibles à l’environnement, pour faire allumer les consciences. « Par ma peinture, Je veux ramener les beautés de l’océan à la surface, car il y aura toujours des photos impossibles à faire, comme ces incroyables aurores boréales sous-marines. »

La vision :

Le troisième art à l’attaque du septième continent, cet amas monstrueux de nos débris dans les océans, semble un combat de David contre Goliath, mais il faut le mener. Comme David, les artistes n’ont pas d’armure ni de javelot, mais ceux qui ont une foi inébranlable dans leur mission peuvent changer l’issue de la guerre de Neptune contre l’horreur. Tout le monde s’accorde pour dire que les arts et la science sont complémentaires. « J’ai repéré un bateau scientifique avec une plateforme qui me permettra de peindre sous l’un de ces monstres. Je suis heureuse quand j’entends parler d’initiatives comme celle d’Adidas qui se mettent en campagne avec de gros moyens, afin de récupérer tout ce plastique pour le transformer en matière première et en faire des chaussures de sport. La signature :

Le logo de Marion H. pour le projet Peindre l’eau a été créé par Éli Marengo, tatoueuse polynésienne de grand talent qui a étudié à Paris. Il comporte de nombreux symboles formant une écriture unique. Voici des liens pour en savoir plus : Marion H. sur Google et « Peindre sous l’eau » sur YouTube. On peut aussi voir une interview qu’elle a accordée à Denis Lévesque, notamment sur son site. La très sympathique et volubile artiste rencontrera le public lors du prochain Symposium de peinture de Prévost (du 27 au 31 juillet 2016) où elle a été invitée en tant qu’artiste vedette. Aventure, écologisme et, bien sûr, peinture seront au centre des discussions.

Bassin d’entraînement

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CLAUDE JASMIN

Tu me gênes, ne me regarde pas comme ça! (exclusif à TRACES)

Aux frontières d’une fin de vie, à la veille de m’en aller, quoi te dire, le jeune curieux de tout, quoi te confier, toi qui, face à tant d’avenir, me regardes avec des yeux inquiets ? À ton âge, âge d’interrogations, moi aussi je regardais avec hantise et bien peu d’espoir ce qui allait advenir de moi. J’observais les grands, les adultes, les ceux « qui ont de l’expérience ». Je me cherchais, expression adéquate. J’avais un peu peur. De tout, de l’avenir. De ma sortie bientôt des études, monde confortable. Comment cueillir de bons conseils, des leçons pratiques, des trucs, des moyens… de vivre un peu heureux ? Mon avenir en septembre 1950 ? Que cette minable écurie vide, coin rue Morin, prêtée par le « Chantecler Hôtel ». La transformer en atelier de poterie. J’en fis un bouquin « Ste-Adèle-la-vaisselle ». Je ne cesse de

croiser de ces douloureux regards, qui m’émeuvent. Ceux des jeunes gens qui vont entrer à fond dans cette vive danse nommée « la vie », nommée « existence réelle ». Chaque fois que ces yeux de jeunesse anxieuse me fixent, je suis mal à l’aise. Je feins la facile espérance, la belle assurance, la « vie bonne », selon Nietzsche. Grand menteur va, ne pas oser dire : Écoute-moi bien, jeunesse, y a pas de guide, y a pas d’assurance bonheur. Comme pour tout le monde, ta vie sera une balade incontrôlable, oui, comme pour toute existence humaine sur cette terre, le jeune, fonce et touche du bois, va ton chemin, risque, ose, et laisse-toi voguer en paix, il y aura des bas et des sommets, des pics et des trous, attends-toi à tout! Je lis en attendant la suite. Ça ne me coûte rien et je voyage sans cesse : je lis. Toutes les bibliothèques dans mon ebook, littérature variée dont, mes favo-

rites, la biographie et l’autobiographie. Alors, il y a la vie riche et étonnante du pauvre dépossédé au départ ! Du « parti de rien », de l’autodidacte, mais volontaire, et qui a triomphé. Comme il y a aussi la vie misérable du chanceux (ou de la chanceuse), d’une personne pourtant née avec, dans la bouche, non pas une cuillère en argent, mais toute la coutellerie ! Une guigne maudite! Alors, j’y reviens, quoi conseiller à ces deux jeunes beaux yeux inquiets qui vous sondent. Papi, quoi faire, où aller, comment me diriger! Papi, mon jeune, reste muet. Les chemins d’une bonne réalisation de soi sont si imprévisibles, tu verras. Garde bien ton instinct, car il n’y a pas que la raison. Ne crois pas ces bons et pieux prédicateurs autour, surveille la chance. Faux qu’il n’y a que « le travail et le mérite », balivernes ! Il y a aussi une sorte de mystère dans la

distribution des « chances de réussite ». Parlons avec franchise à la jeunesse : l’un a les mains vides, une formation fragile, aucun bon contact, nul réseau à l’orée de devenir adulte, et il sera riche, épanoui, comblé. L’autre, protégé, fils (ou fille) de nanti, se retrouvera tout nu, sans avenir, perdu. La vie est aventure !

Syndrome fictif? Robert Riel

Depuis la nuit des temps, l’être humain n’a jamais autant communiqué avec autrui. Le nombre d’appels téléphoniques, de textos et de courriels a atteint des niveaux astronomiques. Les outils actuels de communication simplifient grandement la tâche : toutefois, ceux-ci ont créé un phénomène étrange que l’on pourrait qualifier de « syndrome », bien qu’il soit inoffensif. Plusieurs scientifiques se sont penchés pour décrire le syndrome de Stockholm (et son contraire, celui de Lima) : une contagion émotionnelle où un otage détenu pendant un long laps de temps développe une certaine empathie avec son bourreau ou sa cause. On a aussi largement étudié le syndrome de Stendhal. Cet auteur du roman « Le Rouge et le Noir », subjugué par les nombreuses œuvres d’art à Florence, a vécu des troubles temporaires, peuplés d’anxiété et d’hallucinations. Beaucoup d’indivi12

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dus continuent d’être totalement déboussolés à la vue de chefs-d’œuvre et vivent ce syndrome. Nous croyons avoir observé un phénomène caractérisé par des réflexes automatiques et des gestes répétitifs, liés à la communication écrite instantanée. Nous l’avons intitulé le syndrome de R.O.B.E.R.T. ou « Répondre Oralement Bientôt Éliminé et Remplacé par les Textos ». On ne se parle plus, on s’écrit. Ce léger malaise provoque chez sa victime le besoin continuel d’avoir accès à un instrument de communication (ex. un téléphone intelligent), de jeter un coup d’œil incessant sur l’écran pour ne manquer aucune intervention et être à l’affût de tout signe requérant une réponse qui se veut immédiate. Lorsque l’utilisateur actionne son appareil pour correspondre, il crée un vide autour de lui, forme une bulle quasi impénétrable et ignore son entourage au risque d’entraîner un in-

cident lorsqu’il marche sur le trottoir ou conduit son véhicule. Ce malaise est insidieux, cauteleux et presque inéluctable. Bien qu’aller au restaurant soit une façon de s’entretenir directement avec ses semblables, on remarque que plusieurs gens attablés ont plutôt tendance à avoir la tête penchée pour scruter leur écran et ensuite partager une image, une vidéo ou le contenu d’un texto avec les autres participants pour mieux exprimer leur message. De plus, ce phénomène a entraîné la création de nouveaux langages strictement écrits, non transmissibles verbalement, comme les émoticônes ou autres signes phonétiques (koi ou (:-/ ou 10-4 ou ;-) ou kelk choz). Aucune étude tératologique n’est requise afin de comprendre les comportements irrémissibles créant une dépendance et une servilité envers ces instruments de communication. On ne se soucie guère de l’observation des phénomènes non verbaux

de l’être humain, comme le langage corporel, puisque l’écrit suffit. « La chose la plus importante en communication, c’est d’entendre ce qui n’est pas dit » nous a pourtant affirmé Peter Drucker. Nous ne pouvons que nous incliner devant cet état de fait, jusqu’à ce qu’une prochaine avance technologique de transmission de données soit commercialisée avec d’autres options. Sans dénigrer la technologie, on se doit de prendre conscience des effets collatéraux du syndrome R.O.B.E.R.T et de ce type de comportements. « Il faudra beaucoup plus d’ordina-cœurs que d’ordinateurs dans la communication de demain » énonce le publicitaire français Jacques Séguéla.


ÉLectiONs Une femme à la présidence ? Christian Delpla

La course à la présidence américaine est bien lancée, mais n’est pas encore sur le point de livrer son résultat. C’est un spectacle long métrage à grand déploiement. Pour le moment, les électeurs américains en sont à choisir leurs représentants à l’élection, qui aura lieu début novembre 2016, les démocrates et les républicains chacun de leur côté. Chacun des états désigne un certain nombre de délégués, nombre grossièrement proportionnel à la taille de sa population, qui aura pour mandat d’élire le candidat du parti lors d’une convention dans le courant de l’été 2016. En général, arrivé à cet événement, le candidat est déjà désigné, et c’est alors l’occasion de lancer le prétendant à grand bruit, c’est le véritable démarrage de la campagne à un contre un, à moins qu’un candidat indépendant vienne se mêler au jeu. À ce jour, 15 états ont élu 25% à 30% des délégués. Quelles conclusions pouvons-nous tirer de cet exercice? Côté démocrate, la cause semble entendue ; sauf improbable surprise, Hilary Clinton sera dans l’arène. Elle a démontré qu’elle a l’appui de la communauté afro-américaine et celui des femmes. Après avoir eu un président noir, les États-Unis semblent bien partis pour avoir une présidente. Hilary Clinton ne pourra cependant pas ignorer le message porté par les électeurs qui ont donné leurs voix à son opposant socialiste Bernie Saunders qui a très clairement suscité le vote des jeunes. Du côté des répu

blicains, la situation est moins claire, trois candidats demeurent encore en course, bien que Donald Trump semble tenir solidement la tête. Ted Cruz, à qui Dieu a probablement demandé de se présenter, est deuxième, mais il est celui qui a le plus d’opposition à l’intérieur du parti républicain. Il trouvera dans les prochaines primaires Marco Rubio sur son chemin, celui-ci bénéficiant de l’appui de l’establishment du parti. Ira-t-on alors jusqu’à un vote lors de la convention pour départager tous ces candidats? C’est la dernière éventualité que retient le parti, car il est toujours difficile de se relever d’une lutte fratricide avant la vraie élection. C’est alors vraiment à ce stade que les candidats affûtent leurs couteaux, pardon, leurs arguments, et dévoilent ce qui ressemble autant que faire se peut à un programme de gouvernement. Il ne faut pas sous-estimer le fait que le président des États-Unis n’est pas élu au suffrage direct, mais par les grands électeurs On se souvient du mémorable imbroglio lors de l’élection de G.W. Bush en 2000, élu après que la victoire très contestée du parti républicain en Floride lui eut donné 25 grands électeurs qui ont fait la différence, alors que son adversaire Al Gore avait obtenu une majorité de votes. La route est encore longue et cette élection pourra encore animer de nombreux soupers en famille ou entre amis.

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recHercHOns REPRÉsENtaNts PUBlicitaiREs sEctEUR MoNtRÉal 514 833-8718 | ventes@tracesmagazine.com 18 mars 2016

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•salle André-Mathieu | 1 877 677-2040 | 475, boulevard de l’avenir, laval •Maison des arts de Laval | 1 877 677-2040 | 1395, boul. de la concorde ouest

15 avril BRIGITTE BOISJOLI

7 au 9 avril STÉPHANE ROUSSEAU

10 avril ADIEU JE RESTE!

17 avril THE MUSICAL BOX

7 avril RÉMI CHASSÉ

sUivEZ-NoUs sUR

2 mars

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L’Apéro : Amuse-bouches et cocktails

Ricotta PaRFUMÉE À l’oRaNGE sUR FEUillEs D’ENDivEs

Josee Brisson

Pour d’autres recettes, procurez-vous le livre électronique L’Apéro : Amuse-bouches & Cocktails en vente au amazon.ca.

Ingrédients 2 grosses endives 250 ml (1 tasse) de fromage ricotta 1 orange, zeste et jus 30 ml (2 c. à table) de noix de pin 1,65 ml (1/4 c. à thé) d’eau de fleur d’oranger 10 feuilles de menthe, hachées finement Pincée de graines de fenouil Fleur de sel Poivre noir du moulin Préparation 1.Dans un poêlon antiadhésif, rôtissez les noix de pin à sec. Prenez garde de ne pas les brûler ! Déposez-les dans un petit bol de service. 2.Dans un bol à mélanger, déposez la ricotta, le zeste d’orange, 5 ml (1 c. à thé) de jus d’orange, l’eau de fleur d’oranger, les graines de fenouil, puis assaisonnez de fleur de sel et de poivre. Mélangez le tout et ajustez l’assaisonnement. Videz le mélange dans un bol de service et réservez. 3.Tranchez et jetez les bases d’endives. Retirez doucement les feuilles et disposez-les sur deux assiettes de service. 4.Pour servir : déposez un peu de mélange de ricotta sur une feuille d’endive et garnissez de noix de pin.

cocKtail aU JUs D’oRaNGE FRais Ingrédients 1 1/2 oz de vodka 1 oz d’Aperol 1 grosse orange 1/4 oz d’eau de fleur d’oranger 6 grosses feuilles de menthe, déchiquetées Préparation 1.Déposez 4 glaçons dans un shaker 2.Prélevez une mince tranche de zeste d’orange à l’aide d’un couteau économe en prenant soin de ne pas prélever la partie blanche. Réservez pour la déco. 3.Pressez l’orange et transvidez le jus dans le shaker. Ajoutez la vodka, l’Aperol et l’eau de fleur d’oranger. Ajoutez ensuite les feuilles de menthe et écrasez le tout avec une cuillère. Fermez le mélangeur et agitez vivement. 4.Versez le tout dans un verre à cocktail rempli de glaçons. Garnissez du zeste d’orange et servez.

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Restaurant Cuisine du marché

6850, Saint-Dominique

Réservation : 514 274-0666

Montréal • Petite Italie

www.restaurantinferno.com


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