TRACES magazine #108

Vol. 9 n o 12 - 23 oct. 2015 | Mensuel gratuit | 20 000 exeMplaires certiFiÉs | iMpression intergloBe tc transcontinental

LAURENTIDES

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LANAUDIÈRE

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LAVAL

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MONTRÉAL

+ WEB

DES LAURENTIDES À MONTRÉAL

Dix vins

divins à moins de vingt Jacques Orhon

VINS BLANCS Passerina 2012, IGT Marche, Velenosi (Italie – Marches – 15,05 $)

Avec ses délicates notes d’agrume et de miel, ce vin sec original nous fait découvrir la passerina, un cépage méconnu cultivé dans la région des Marches, au bord de la mer Adriatique. Floral et délicat, il épatera la visite à qui vous l’aurez servi en guise d’apéritif.

Mâcon-Uchizy 2014, Talmard Mallory & Benjamin

Langhe Rosso 2013, Beni di Batasiolo, Batasiolo

(France – Mâconnais – 18,60 $)

(Italie – Piémont – 17,75 $)

Toujours aussi agréable et plutôt bien fondu, ce chardonnay du sud de la Bourgogne, sec, fruité et d’une bonne souplesse, accompagnera des poissons grillés et meunière, des fruits de mer en sauce, mais aussi des fromages à croûte fleurie.

Batasiolo est une maison connue notamment pour ses cuvées de barolo. Plus abordable en bouche (et côté prix), ce langhe élaboré avec les cépages nebbiolo, barbera et dolcetto constitue une belle surprise avec un vin fruité aux tanins mûrs et à la fraîcheur désaltérante.

VINS ROUGES

Vignes de Nicole 2014, Pays d’Oc, Domaines Paul Mas

Pathos 2013, Agiorgitiko, Tsantali

(France – Languedoc – 15,95 $)

Assemblage savoureux de quatre cépages blancs du Pays d’Oc. Le sauvignon et le picpoul apportent de délicats arômes ainsi que de la vivacité, pendant que viognier et chardonnay confèrent à ce vin impeccablement vinifié et subtilement élevé en fût de chêne le fruit et la rondeur.

(Grèce – Péloponnèse – 11,25 $)

Pour ceux qui se plaignent de ne pas trouver de vins sympas à prix raisonnable, voici un rouge tout en fruit, avec un soupçon d’épices douces en finale. Élaboré par une maison sérieuse avec le cépage agiorgitiko, ce vin peu corsé et sans prétention fera son petit effet sur des charcuteries.

Saumur 2014, Domaine Langlois-Château

(France – Languedoc – 18,95 $)

La grande marque Fortant de France nous revient avec ce Terroir de Collines et un malbec (rare en Languedoc) d’une couleur invitante, d’une grande fraîcheur aromatique, avec au nez comme en bouche des notes de fruits noirs et d’épices douces, subtilement poivrées.

Carmenère Cabernet-Sauvignon Reserva 2014, Caliterra (Chili – Colchagua – 12,95 $)

(France – Loire – 17,65 $)

Amateurs de chenin blanc de la Loire, ce blanc sec vous étonnera avec ses notes florales (tilleul), de pêche et d’abricot. Avec un peu de gras en bouche et des saveurs légèrement miellées, il saura accompagner pâtes, fruits de mer et poissons en sauce. Pas très long mais bon !

D’une des très bonnes régions du Chili, voici un assemblage qui donne un bon vin rouge charnu, légèrement tannique, très fruité avec des notes de cassis et de mûre tant au nez qu’en bouche. Un excellent rapport qualité-prix-plaisir proposé par une bonne maison chilienne.

Alsace Riesling 2013, Domaine Fernand Engel

Rosso Piceno 2013, Il Brecciarolo, Velenosi

(France – Alsace – 17,85 $)

À prix plus que raisonnable pour sa qualité, ce riesling est fidèle à ses origines alsaciennes, sec, joliment expressif avec ses notes d’agrumes et sa touche minérale. On le sert avec un céviché ou un poulet au citron, et on en redemande.

Malbec 2013, Pays d’Oc, Fortant de France

(Italie – Marches – 15,30 $)

Après le blanc, voici le rouge proposé par une des très bonnes maisons de la région. Produit avec le montepulciano (70 %) et le sangiovese, il s’agit d’un vin sans prétention aux tanins arrondis et à la fraîcheur (acidité) étonnante. Pour accompagner un osso buco ou une pâte en sauce.

Concours

Billets de spectacle et soirée au lounge de saint-sauveur

à gagner !

Où trouvez - vous TRACES ?

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23 octobre 2015

Écrivez-nous à : tirage@tracesmagazine.com Tirage parmi les participants

L’emportez - vous ? Le lisez - vous sur place ?

TECHNo

ipad/ipHone

12 jeux de simulation iPad pour s’évader du quotidien Dominic Guay L’automne est bien installé. Le temps est frisquet et le soleil timide. Les joies de l’hiver se font attendre et vos journées de travail vous lassent ? Pas de panique ! Grâce aux applications proposées ici, vous pourrez changer de vie.

Devenez pour un moment un pilote d’avion, un faucon ou même Dieu...

Train Driver et Bus Simulator 2015

Créez votre équipe, dénichez des commanditaires et élaborez des stratégies de course afin de gagner le championnat.

Dans Train Driver, vous conduirez différents types de locomotives dans différents environnements. Bus Simulator offre le même genre de défi. Objectif ?

Amener vos passagers à destination, à l’heure et sans incident.

Falcon Simulator

Voici l’occasion de vivre le quotidien d’un faucon. Trouvez-vous une partenaire, veillez sur vos petits et chassez pour nourrir la famille. Les contrôles en vol ainsi que le cycle jour/nuit intensifient le degré d’immersion. Une jolie trouvaille !

Flight Pilot Simulator 3D et MAYDAY ! Atterrissage forcé

Besoin d’adrénaline ? La première vous demande de remplir des missions dans des avions de toutes sortes et la seconde vous place dans des scénarios d’atterrissage d’urgence !

Farmer Sim

Cette application fera de vous le parfait agriculteur virtuel. Des semences à la vente de vos récoltes en passant par l’achat et l’utilisation de machinerie agricole, Farmer Sim vous fera assurément décrocher à la pause-café.

UnitedGP

UnitedGP vous offre la possibilité de vous mettre dans la peau d’un directeur d’écurie de course automobile.

Touch Surgery, Surgical Simulator

Avez-vous ce qu’il faut pour être chirurgien ? Cette simulation hyperréaliste vous guidera pas à pas à travers toutes les étapes de différents types de chirurgie. Éducative et ludique.

Top Eleven 2015

Ici, vous endosserez le chic complet d’un manager de club de soccer professionnel. Pour faire progresser votre équipe, vous devrez construire un stade, trouver des commanditaires, gérer un budget et engager des joueurs à fort prix. Restera à entraîner l’équipe et à définir les stratégies de jeu. Direction : Ligue des Champions…

SimCity

SimCity fait de vous le maire de la ville.

Gérez adéquatement l’urbanisme, les services aux citoyens, la circulation ainsi que votre pouvoir de taxation afin de faire prospérer votre ville et de rendre heureuse sa population.

Godus

Ce jeu vous donne l’occasion de vous mettre à la place de Dieu et de tout reprendre à zéro. Matériel de départ ?

Un homme, une femme et la terre promise.

Joyeux chef HD

Venez préparer des hamburgers et hotdogs dans ce restaurant fort achalandé et peut-être trouverez-vous que votre quotidien n’est pas si banal après tout...

C’est l’occasion idéale.

Profitez de nos offres exceptionnelles sur certains véhicules de l’année modèle 2015.

C 300 4MATIC 2015 PRIX TOTAL: 45 452 $. * Taux à la location

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23 octobre 2015

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oPINIoN D’une tyrannie à l’autre

Patrice G. Llavador

Il y a les tyrannies du haut, celles qui sont évidentes, bien saignantes, qui font hurler et pleurer même plusieurs dizaines d’années après qu’elles ont sévi, avec aux manettes Adolf ou Joseph l’homme d’acier, traduction exacte de « Staline ». Avec un patronyme pareil, personne n’a rien vu venir, et Sartre, longtemps après sa mort, vénérait ce tyran qui a éliminé tant et tant de génies.

Et puis il y a les tyrannies du bas.

Elles sont difficiles à identifier, elles agissent à doses homéopathiques, elles sont efficaces et très sournoises.

Nous en avons parlé, ce sont celles qui vous dirigent dans votre vie de tous les jours tout droit dans le mur de la catastrophe planétaire, comme ça, tranquillement. Je gage qu’elles seront bien plus mortifères que n’importe quelle tyrannie du haut. Ce sont celles des pétrolières qui vous prennent par le bras et vous forcent à vous gaver d’essence ou de gazole, inventant toutes sortes de systèmes pour vous prouver que vous économiserez grâce à leurs efforts de recherche. L’industrie automobile germanique vient de nous livrer sur un plateau une preuve de cette formidable imposture. Ce que notre confrère du Canard enchaîné a appelé le « menteur diesel ». Souvenezvous d’une de mes très récentes chroniques où je suspectais que la

lions de morts depuis son invention, et c’est au nom de l’automobile qu’on met la planète à genoux. En sera-t-il de même du cerveau avec Internet ?

On peut faire des choses formidables avec le Net. On est aussi en train de fabriquer une civilisation dont les codes et les relations sociales sont en train de changer radicalement.

De manière aléatoire, cette petite aventure : j’observais une famille typique dans un restaurant. Papa, maman et deux adolescents, un garçon et une fille. Papa et fiston rentrent sans dire bonjour. S’asseyent sans enlever leur foutue casquette.

La maman et la fifille suivent. Le casque vissé sur la tête. Point de bonjour. Pas un regard sur le reste des convives. Ils s’asseyent, ont l’air de bien s’entendre. Chacun a son téléphone intelligent à la main, et commence la danse des pouces, le nez baissé sur son appareil. Maman en a même deux. Toute la durée du repas, les têtes sont restées baissées sur la machine, la bouffe engouffrée sans discernement. Car rendu là, on bouffe, on ne mange pas. Alors, me direz-vous, pourquoi élaborer une théorie juste sur un exemple ? Les observations que vous aurez faites de votre côté donneront du poids à cette déliquescence des liens sociaux.

Cette absence d’éthique du téléphone intelligent, et son prolonge-

traces est un mensuel gratuit distribué dans les laurentides, dans lanaudière, à laval et à Montréal.

DIRECTIoN DE LA PUBLICATIoN annie depont 514 833-8718 annie.depont@tracesmagazine.com

RéVISIoN MAQUETTE cynthia cloutier Marenger

ASSISTANTE nathalie daragon

www.tracesmagazine.com

DIRECTRICE DES VENTES Martine roustan 514 591-1397 martine.roustan@tracesmagazine.com

IMPRESSIoN interglobe

ADMINISTRATIoN 6, avenue Filion, saint-sauveur (Québec) J0r 1r0

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« Deutsche Qualität » n’était pas si qualität que ça ! Franchement, je ne pensais pas que je serais conforté dans mes doutes si vite, et je n’aurai pas le mauvais goût de remercier ces escrocs.

Mais dans ces tyrannies du bas, il en est une qui, à défaut de s’attaquer aux poumons, s’attaque à la cervelle. La tyrannie de la machine à communiquer, qui nous sort le cerveau de la tête et en fait un centre permanent de circulation de l’information. Que seul un repos de plus en plus court et très agité coupe de ce flux incessant.

La fin de la civilisation avait commencé par la télévision; depuis une génération, elle aborde une nouvelle session de lobotomie. Cette tyrannie de l’obligation absolue de communiquer pour vivre ou survivre va de pair avec une infantilisation et une perte de repères traditionnels, et évidemment l’ajout d’autres repères étranges.

Les professeurs d’humanités de notre jeunesse avaient prédit cette ère de l’information, comme ils l’appelaient, associée à celle de la cybernétique ou mue par elle. Je me rends compte après 35 ans que c’était assez visionnaire. Mais comme toute vision pédagogique, on n’avait considéré que l’aspect positif. C’est à peu près comme l’invention de l’auto; quel instrument de liberté formidable ! Il est juste responsable de mil-

GRAPHISME claire delpla, communicdesign.ca communic@communicdesign.ca

23 octobre 2015

RéSEAUX SoCIAUX Josée Brisson

TIRAGE 20 000 exemplaires

prochaine tombée : 4 novembre

ment horrible, la casquette vissée sur la tête nuit et jour.

Les réseaux sont une invitation permanente à la discussion, à l’émission d’avis ou de commentaires. Peu ou pas de périodes de repos; ou bien on vous croit à l’hôpital, ou bien marginalisé, ou encore en colère. Cette obligation incessante de communiquer, de dire ce qu’on a fait, ce qu’on fait et ce qu’on va faire. Ces malentendus nés de la concision des propos, ces sentiments dévoyés, bradés et mal compris ou complètement incompris. Vous êtes tranquillement assis, à rêvasser ou à méditer ou à tenter de réfléchir à un problème personnel, l’outil démoniaque posé à côté. Il vibre, sonne ou tintinnabule.

Réveille-toi, sors de toi, arrête cette pause, il faut communiquer, COMMUNIQUER. Sinon, tu es sorti du réseau, tu es en mort clinique. Tout ça pour en arriver à la conclusion vieille comme le monde des ragots : « Ça n’est pas parce qu’on n’a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule. » C’est bien contre cela que je vous invite encore une fois à vous insurger.

La tyrannie du grand vide.

SITE WEB Michèle potvin, Webgraf.ca michele.potvin@tracesmagazine.com DéPÔT LéGAL Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du canada issn 1922-3463 Toute reproduction des annonces et articles de TRACES est interdite sauf contrat spécifique.

HISToIRE CLAUDE JASMIN

(exclusif à TRACES) Récit vrai

« Monsieur Fortin est tombé… »

C’était un midi plein de soleil. Encore une fois, monsieur Fortin était monté à Sainte-Adèle. Le peintre, encore peu connu, aimait les Laurentides. Il y dénichait ses fameux grands vieux arbres. Ce jour-là, il avait faim, il avait hâte d’ouvrir son lunch et il pédalait, pas mal à bout de souffle, sur le boulevard « d’en bas » de ce temps-là. C’était avant la guerre de 1939-1945. Maintenant, cette vieille route populaire est devenue un important chemin royal vers Sainte-Agathe. Il ne sait pas encore que, dans quelques instants, le cru destin, un fatal destin, va foncer dans sa vie d’artiste, va cogner très fort, va frapper durement. Cet accident ! Cette infirmité qui va changer sa vie. Cette jambe gangrenée qu’il faudra lui couper ! Oh ! Lui ! Fortin le marcheur de Sainte-Rose, le pédaleur infatigable ! Oh !

Ce midi-là, monsieur Fortin y était arrivé, à ce pays de collines qui l’enchante, de Prévost à Val-David. Arrivé à ce carrefour bien connu de SainteAdèle, il allait s’installer, comme chaque fois, dans ce vaste tertre plein

d’arbustes. Ce lieu boisé sera un jour nommé « parc de la Famille ».

Le méconnu barbouilleur, aux pinceaux fixés sur sa barre de vélo, aux toiles blanches attachées dans son dos, aux tubes de couleur dans ses deux mallettes accrochées au cadre, le reconnu « tard » génie des arbres peints, veut tourner à sa gauche. Il n’a pas vu, qui fonce, silencieuse machine, cette grosse voiture d’un gros touriste distrait… et bang !

Monsieur Fortin est tombé, renversé, couché sur le bitume. Il grimace. Il sent une douleur lancinante dans une de ses jambes. On ramasse sa bécane, heureusement intacte. Ses toiles gisent sur le pavé de la 117. Nommée la 11 en ce temps-là. Il a mal, pas un mal grave, lui semble-t-il, il se dit qu’il a été chanceux. Il voit mal ce ciel si bleu.

Il entend mal. Il y a eu des cris, des bruits, on court pour ramasser tout, cet homme barbu, cet attirail défait, toiles, brosses et le reste. Son lunch aussi ! Vite, l’aider, s’il le peut, à se relever. On lui offre de le conduire à un

bureau de médecin, d’appeler la police. Il refuse et dit qu’il n’a rien. Ou alors une ambulance pour l’hôpital de Saint-Jérôme. « Non, non, laissezmoi tranquille, je n’ai rien ! » C’est tout lui. Se débrouiller seul. Ne gêner personne. Déjà il y a tout un attroupement. Marc-Aurèle, le génie reconnu bien tard, tente de rassurer, de calmer ces braves gens. Il insiste, il répète qu’il n’a rien. Et marche à côté de sa bicyclette vers le chemin qui mène à Sainte-Marguerite et où se trouve une station à essence. Aller s’asseoir sur ce vieux banc bancal dehors, retrouver son calme et, enfin… rentrer à Sainte-Rose.

Ce grand garçon viré bohème, ce fils qui déçoit un chic « docteur » de la place natale, celui qui deviendra pourtant un « rare trésor national » aux tableaux collectionnés, recherchés, hors de prix – pour un vingt piastres, il vous en donnait deux –, celui qui deviendra une gloire unique, une étoile vive de notre patrimoine artistique commun, ce célèbre génie des couleurs au naturalisme unique, au des-

sin inouï, remonte, ce jour-là, sur son vélo et rentre prudemment chez lui.

On sait la suite : il y a gangrène, on lui coupera, comme à Rimbaud, une jambe. Plus tard, l’autre. On a vu dans un excellent film – Jacques Godin le personnifie avec grand talent – l’homme renversé de Sainte-Adèle !

Ce cul-de-jatte malheureux, ce pauvre infirme peindra encore, couché dans son pauvre lit, avec, autour de lui, et même sous son drap, ses chers pinceaux.

Allez regarder ses grands arbres fantasmés (Google); vous reverrez une lumière absolument unique !

Restaurant de cuisine régionale Terrasse, salons, salle de conférence

244, boul. Ste-Rose, Laval (Québec) H7L 1L9 450 625-0976

www.lesmenusplaisirs.ca

Auberge de charme luxueuse

Chambres, studios, appartements et chalet. Foyer, bain double. Choix de forfaits. Location longue durée.

23 octobre 2015

© infographie traces

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SoCIéTé Laisser ses TRACES

Robert Riel

Depuis 50 000 avant Jésus-Christ, on évalue à environ 100 milliards les êtres humains qui auraient vécu sur terre. Cette estimation basée sur des hypothèses diverses pourrait être facilement réfutable : le fait demeure que notre planète a été habitée par une quantité impressionnante d’individus avec des caractères très différents.

On estime aussi que dans l’univers il existerait d’autres formes de vie. On annonçait récemment la découverte d’eau (engendrant la vie) sur la planète Mars et que l’exoplanète Kepler452b, comme 2 000 autres exoplanètes, pourrait entretenir de la vie, même si Kepler est distante de la Terre de 25 millions d’années.

Devant cela, comment un individu peut-il se démarquer ?

La plupart des individus, se voyant assimiler par un système tentaculaire, cherchent malgré tout à se faire

connaître ou à se faire voir, à être reconnu ou respecté. On tente de se faire valoir ou du moins de prouver son existence, et ce, pour soi-même avant tout.

Comment peut-on laisser ses traces, un signe, une reconnaissance, une note, une marque de son existence à la population du monde et même de l’univers ?

Que fait l’homme moderne ? Il émet des commentaires et communique en envoyant des courriels (204 millions envoyés et reçus par jour), en textant (12 milliards de textos par jour), en facebookant (968 millions d’usagers par jour), en skypant, en twittant. Il crée des blogues et affiche des autoportraits, images et vidéos sur la toile.

Il cherche à paraître et à être reconnu. Observez les comportements aberrants des spectateurs durant un événement sportif afin d’apparaître furtivement aux caméras de télétrans-

mission ou celui des jeunes durant le Spring Break aux États-Unis, qui s’exhibent à outrance, pratiquent la biture express ou mettent de l’avant des défis abracadabrants.

Il suffit aussi de se référer au phénomène de la téléréalité. Dans certains types de téléréalité, des individus se placent dans des situations dégradantes, gênantes ou absurdes et affichent des comportements débilitants ou mesquins pour une gloire totalement éphémère. Des situations parfois dangereuses exigeant des exploits physiques hors norme. Dans d’autres cas, on voit des actions et gestes entrepris par des compétiteurs qui défient les lois de la bêtise. Arthur Schopenhauer a dit : « La bêtise est en vérité la mère et la nourrice du genre humain. » Toutefois, il existe d’autres façons plus positives de laisser sa trace. « C’est la hantise et le désir de l’homme de laisser une trace indé-

lébile de son éphémère passage sur cette terre qui donnent naissance à l’art », nous a dit Brassaï.

Effectivement, s’exprimer par l’art est une méthode lénitive, inspirante, jouissive de se mettre en valeur.

L’art peut se faire en dilettante : il est maintenant à la portée de tous, ouvert à tous les horizons. La mise à l’index d’une œuvre est pratiquement un concept périmé (bien que la notion d’une certaine censure soit continuellement sujet de controverse). De plus, les récentes découvertes technologiques permettent aux artistes d’utiliser toutes sortes de moyens d’expression afin d’émettre leurs messages et de transmettre des sensations multiples.

Laissons toutefois le mot de la fin à Frédéric Beigbeder : « Nous voulons être célèbres parce que nous voulons être aimés… Nous voulons avoir un sens. Servir à quelque chose… Laisser une trace. »

Un appel irrésistible de Hema-claudia Hénault la société des écrivains

Ça y est ! Je suis dans l’avion qui m’amène à Bangalore, capitale de l’État du Karnataka, au sud de l’Inde. Ouf ! J’ai de la difficulté à y croire tellement c’est incroyable ! Lorsque je pense à tous les pas que j’ai dû faire pour arriver jusque-là, je n’en reviens pas et m’émerveille devant les surprises que le destin me réserve lorsque je suis ma voie.

En fait, la préparation de ce grand voyage a débuté il y a plus de deux ans maintenant. Mais, à l’époque, j’ignorais que les démarches que j’entreprenais allaient me mener jusqu’en Inde...

Férue d’évasion, Hema-Claudia Hénault loue son appartement et quitte le Québec pour Bangalore, la capitale du Karnataka, au sud de l’Inde : le début d’un périple oriental qui durera sept mois, et qui l’emmènera jusqu’à la terre sacrée de Jérusalem. Portée par une soif de découverte et de spiritualité, son expérience est avant tout une aventure humaine, riche de rencontres et de contrastes, de laquelle on repart transformé.

Du 18 au 23 novembre 2015 - 38e édition PLACE BONAVENTURE 800, rue de La Gauchetière Ouest, Montréal

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23 octobre 2015

LECTURE

Plaisirs d’automne Cynthia Cloutier Marenger

Si je ressens toujours un pincement au cœur, l’automne, quand je vois les outardes nous déserter, je n’en apprécie pas moins le retour du cocooning auquel la saison froide nous invite. et quoi de mieux, pour meubler les soirées désormais longues et frisquettes, que de s’emmitoufler dans une couverture, une pomme croquante à la main, avec un bon livre ? Quelques suggestions.

Ma vie rouge Kubrick, Simon Roy, Boréal – Essai

Six degrés de liberté*, Nicolas Dickner, Alto – Roman

Jours parfaits, Raphael Montes, Hurtubise – Polar

Paru en septembre 2014, cet essai de Simon Roy continue de faire parler de lui plusieurs mois plus tard – chose rare en édition, où l’avalanche de nouveaux titres relègue rapidement les « plus tout à fait nouveaux » aux arrière-tablettes. Sans doute ce succès vient-il de la façon toute personnelle qu’a l’auteur, professeur de littérature au Collège Lionel-Groulx, d’aborder le classique de Stanley Kubrick qu’est The Shining : comme résonnant avec son histoire familiale surplombée par un événement tragique. De la réplique « Tu veux une glace, canard ? » au nombre 42, nous plongeons dans les méandres de la pensée du grand réalisateur tout en pénétrant dans la psyché de Simon Roy, sublimée par son contact avec l’œuvre. Pour les passionnés de cinéma et de l’âme humaine.

J’aime beaucoup cet auteur pour son regard décalé sur les choses. À tout coup, il me surprend par son angle improbable, qui me fait rire franchement et m’amène là où je ne serais pas allée spontanément. Après avoir exploré le calendrier républicain avec Dominique Fortier dans Révolutions, il s’attarde ici aux conteneurs qui, bien que nous ne nous en souciions guère, sont au cœur de nos vies consuméristes. Nous voici donc sur les traces du mystérieux conteneur fantôme PZIU 127 002 7, surnommé « Papa Zoulou », qui méduse les autorités portuaires par ses dons de téléportation. Quelle place occupent là-dedans une ex-rebelle en dormance à la GRC, une jeune femme transformée en proche aidante et un milliardaire prodige danois de 18 ans ? La virtuosité de Nicolas Dickner réside dans leur rencontre éminemment naturelle.

Dès que j’ai lu le résumé de ce roman, j’ai été intriguée par le point de vue qu’il adoptait : celui de Téo, étudiant en médecine solitaire, tellement obsédé par Clarice, qu’il vient pourtant tout juste de rencontrer, qu’il la kidnappe et la séquestre. Son but : prouver à la jeune femme aimée qu’ils sont faits l’un pour l’autre ! Si le moyen employé en prémisse met mal à l’aise, la lecture tout entière a de quoi troubler puisque le lecteur est dans la tête du psychopathe de la première à la dernière page, focalisation maintenue de main de maître par l’auteur. Les amateurs de polars apprécieront les rebondissements et la fin inattendue, prolongeant le malaise; les esprits empathiques ressentiront de la détresse avec Clarice. Quoi qu’il en soit, tous risquent d’être tenus en haleine et de finir stupéfaits.

* Finaliste aux Prix littéraires du Gouverneur général

23 octobre 2015

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Écrire dans la marge Annie Depont

Marc-françois Bernier est prof d’université, journaliste, spécialiste de la sociologie du journalisme, et j’en passe. il nous livre un pavé de 400 pages au sujet de pierre foglia, notre enfant terrible de La Presse. Avec ses 4 300 chroniques, il faudrait 11 000 pages pour les éditer et, pourtant, j’en mettrais bien un best of dans ma bibliothèque. la couv. n’est pas terrible, mais le contenu, waoh ! non seulement on y apprend une foultitude de choses sur la vie de pierre foglia, mais on découvre l’être bizarre, profond, contradictoire qu’il est. un livre qu’il était urgent d’écrire avant que cela ne devienne un hommage posthume. nathalie petrowski affirme : « les boss mangent dans sa main à La Presse. il est la preuve vivante que la dissidence, ce peut être rentable et qu’une conscience sociale bien écrite et bien enrobée peut faire énormément de chemin. » une raison de plus pour réclamer un best of.

Moraliste ou moralisateur ? les deux, bien sûr ! « la dérision plutôt que la messe » – c’est sa façon de traiter les sujets les plus cuisants. pierre foglia a été reporter sans frontières, au sens propre comme au sens figuré. Sur tous les fronts où il s’est porté, il a traité l’horreur avec lucidité, privilégiant l’approche individuelle et soulignant le plus possible les petites choses de la vie courante, cette vie qui continue malgré tout. dans ce contexte, l’aspect poétique n’échappe à personne. foglia raconté par Bernier : on ne rit pas tout le temps, mais le sujet, l’analyse de sa pensée sont fascinants. est-ce une biographie ? intégrée, sans doute. est-ce une thèse ? Mais oui, je suis certaine que des étudiants vont devoir se pencher sur ce bouquin. la morale de foglia est basée sur l’éthique de l’effort, précise Marc-françois Bernier, qui s’y connaît en éthique. effort professionnel, prise de notes obsessionnelle, effort sportif, le vélo.

CoURRIER DES LECTEURS

issu d’un milieu modeste, il n’a eu de cesse de s’en sortir et de sortir du lot, frôlant parfois des milieux peu recommandables.

Du style et de l’insolence Quel prof passionnant, ce Marc-françois rc-françois Bernier ! Son livre met en ordre une certaine apparence de désordre dans l’œuvre de foglia. l’auteur tisse un fil conducteur qui nous amène à considérer la pensée du chroniqueur dans son ensemble. il définit l’insolence gratuite avec un style d’une grande élégance : « il y a dans l’insolence un manque de respect, de l’effronterie, de l’insulte et parfois du mépris. il y a l’insolence gratuite et

iGA prévost distribue trACeS, et chaque fois nous nous empressons d’en prendre un exemplaire afin de le consulter. le coin techno, la réflexion de Claude Jasmin, les informations sur notre beau coin de pays et la liste des différents spectacles offerts font que trACeS fait partie de notre vie.

A. Jeannotte, Prévost

Où trouvez-vous TRACES ?

Bonjour.

Vous vous demandez où on retrouve le magazine trACeS ? Mais voyons, partout, absolument partout ! À l’épicerie (iGA et Metro), sur la table d’un restaurant, à mon hôtel de ville (prévost), à ma bibliothèque, dans les halls d’hôtel, dans les dépanneurs. pas difficile de trouver sa trace. lol.

Patricia Paquette, Prévost

Je trouve votre revue au Metro dans Ahuntsic, à Montréal. Votre revue est très belle.

Je la prends et la lis avec plaisir. Votre article sur l’Atelier de l’île a capté mon attention. Quarante ans déjà, c’est une prouesse ! Merci d’en parler !

Johanne Piché

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23 octobre 2015

J’ai pris mon exemplaire de trACeS Magazine chez hachem. C’était la première fois que je lisais votre revue. J’ai lu tous les articles assise au soleil, tranquille chez moi... revue très intéressante, à découvrir. un gros merci.

Diane Valiquette

Je trouve mon exemplaire de trACeS Magazine chez Adonis laval ou Jean Coutu Sainte-rose. Je prends toujours deux exemplaires : un pour le lire chez moi et l’autre pour mes collègues au bureau. Je trouve toujours des articles très intéressants, surtout sur l’éducation, la culture, l’environnement, la nature et les traditions.

Merci de nous garder informés et en contact direct avec notre entourage !

Hani Antar, Sainte-Rose

HoMMAGE

L’indépendance personnelle et collective pierre foglia est un indépendant au sens premier du terme. il est aussi un indépendantiste déclaré : « Au plus profond de moi-même, au plus creux, diront certains, je crois que le Québec est un autre pays. et je crois qu’il ne pourra jamais se vivre autre à l’intérieur du Canada.

Je suis séparatiste, quoi. » et M. Bernier d’expliquer : « Son indépendantisme n’est pas le résultat d’une longue analyse de la pertinence du partage des pouvoirs vulgaire. parole du premier degré. Celle qui conforte les préjugés et aveuglements, sans espoir d’émancipation. Comme une muraille dressée devant l’intelligence, qui barre la vue et condamne à vivre dans l’ombre du discernement, au gré des passions populistes. et il y a foglia l’insolent. »

ou des points d’impôt. il est avant tout motivé par le risque de dissolution culturelle du Québec dans un Canada lui-même culturellement insignifiant. pour foglia, un pays se définit avant tout par sa culture… impossible de main-

C’est quand la notoriété du chroniqueur, son poids commercial (je l’entends hurler) au sein de son journal l’autorise à passer la barrière de la méchanceté gratuite : « pierre rinfret est un immense bonhomme avec des bajoues, trois mentons, beaucoup de chair et de peau pour rien, parce qu’en fait, il n’est pas très grand en dedans. Vous avez déjà vu des poires dans des bouteilles d’eau-de-vie ? » Bon, là, d’accord, c’est une caricature, mais est-elle nécessaire à la critique ? en quoi l’embonpoint du bonhomme lui confère-t-il encore moins de valeur, moins de crédibilité quand on veut critiquer la manière dont il pratique son métier ? Je me demande aussi pourquoi les mots me font tant d’effet, plus, dans certains cas, qu’un bon coup de crayon à la Charlie.

tenir ensemble deux pays aussi différents que le Québec et le Canada. »

Je trouve trACeS en face du provigo de lorraine. Je l’apporte à la maison pour le lire en toute quiétude. l’article sur Gilbert patenaude m’a beaucoup intéressée et m’a permis d’aller voir son spectacle pour le concert.

Hélène Gauthier

Je viens de découvrir ce magazine à mon iGA à Montréal ! Je l’ai apporté chez moi et j’y ai découvert un article sur Gilbert patenaude, que je connais puisque mes fils ont fait partie des petits Chanteurs du Mont-royal. Voilà donc où on trouve le magazine trACeS, même à Montréal ! Continuez ce beau travail d’informer les gens. il est essentiel à la conservation de notre culture.

Bonne continuation !

Richard Le Blanc

J’ai trouvé trACeS dans le bac de récupération de mes parents ! J’ai été attirée par la couverture. l’article « Mon poison bien-aimé » m’a particulièrement rejointe.

Marie-Hélène Beauchamp, Montréal

Là où je suis moins groupie…

Foglia l’insolent, Marc-François Bernier, Édito

J’aime bien votre magazine. Mais, je n’ai pas toujours la chance de me le procurer. un temps, je le prenais chez tAu à laval. Mais, ici à Montréal, je ne le trouvais pas. et hier, en allant au patro le prevost, dans Villeray, j’ai eu la chance d’en trouver un. il me faudra sans doute m’informer du moment où il arrive sur les étalages de documentation afin de pouvoir me le procurer avant qu’il ne soit épuisé… Au plaisir de vous lire encore !

Rachel Boutin-Quesnel, Montréal

Je trouve trACeS à Saint-Sauveur chez rachelle-Béry. Je l’empporte chez moi pour le lire calmement. J’aime beaucoup ! Quand j’ai terminé, je l’apporte à l’école pour mes collègues de travail, qui sont bien contents.

Merci pour votre magazine très intéressant.

Lucie Bertrand, Lachute

Je lis chaque fois votre magazine, qui nous est livré au bureau. J’ai bien hâte au prochain numéro. Bon succès !

Joanne Leclerc

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L’Apéro Josee Brisson

Amuse-bouches et cocktails

Figues et cerises de terre Ingrédients • 4 grosses figues rouges • 10 cerises de terre* • 2 c. à soupe de miel • 1 c. à thé d’eau de fleur d’oranger • 1 poignée de pistaches écalées, hachées grossièrement (non grillées à sec) • Poivre noir du moulin Préparation 1. Dans un petit bol à mélanger, ajoutez le miel, l’eau de fleur d’oranger.

Mélangez bien le tout et réservez.

2. Lavez et séchez les figues. Coupez les queues et jetez-les. Coupez les figues en 6 pointes et déposez-les sur deux petites assiettes.

3. Débarrassez les cerises de terre de leurs enveloppes. Lavez et séchez les fruits, puis coupez-les en deux. Déposez-les sur les figues.

4. Arrosez les fruits du mélange de miel et réservez 2 c. à thé pour le cocktail d’accompagnement. Parsemez le tout de poivre du moulin. Ajoutez les pistaches hachées et servez. *Vous pouvez remplacer les petites cerises de terre par de grosses physalis.

Cocktail aux figues et aux cerises de terre Ingrédients • 2 pointes de figues, hachées grossièrement • 3 cerises de terre, hachées grossièrement • 1 1/2 oz de vodka • 1 1/2 oz d’Aperol • 1 c. à thé de mélange de miel réservé de l’amuse-bouche d’accompagnement Préparation 1. Refroidissez un verre à martini au congélateur.

2. Placez 4 glaçons dans un shaker, ajoutez les figues, 3 cerises de terre, la vodka, l’Aperol et le mélange de miel. Agitez vivement et servez dans le verre à martini refroidi.

3. Retirez l’enveloppe de la dernière cerise de terre en prenant soin de ne pas l’arracher de la queue, puis tordez-la sur elle-même. Percez le fruit d’un pique à cocktail et servez.

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23 octobre 2015

PLAISIRS D’AUTOMNE Le dernier livre de Claude Jasmin est sorti !

Annie Depont

Des phrases courtes, vives, un livre vivant, rafraîchissant, des images, un film : « Une sorte d’énergie vive émanait de la petite foule des acheteurs, on appréciait – nous les étudiants toujours cassés – cette sorte de vitalité brouillonne qui sourdait de partout, une trépidation bon enfant. » Ça sent la bio à plein nez ! Dans ce récit d’amour de jeunesse, le dernier de la trilogie Anita, une fille numérotée et Élyse, la fille de sa mère, Angela aurait pu se qualifier de la fille de son père, mais nous n’aurions pas eu alors

ce personnage en filigrane qu’est le quartier de la Petite Italie, microcosme coloré de la grande Montréal : « Seul à briser le silence et battant au vent vif, du linge qui sèche, comme des drapeaux de couleur assombris par la noirceur qui nous envahit. » « Ce rire qui m’étoile » revient comme un petit refrain champagne au détour des rencontres du jeune Claude avec sa douce. Ça sent aussi les vacances.

L’Italie, peut-être ? Comme c’est drôle de lire le livre d’un ami. On croit entendre son récit, de sa propre voix chaude et grave, à la diction im-

peccable. On s’imagine détecter le vrai, la bio, de la fiction ornementale.

Moi, je crois volontiers que le beau Jasmin savait et sait encore très bien danser. Avec les mots, en tout cas, il n’y a aucun doute. « Dieu merci, dans notre petite tribu, nous étions en très bonne santé – les gènes ? – et on se disait que la jasminerie se rendrait, tout le clan, dans la catégorie des quatre-vingts ans et plus » ! Pari tenu !

Angela, ma Petite-Italie, roman, Éditions XYZ

Paradis sur terre Annie Depont

Il y en a plusieurs, selon les goûts…

Pour certains, c’est la Floride. Non merci. Pour d’autres, c’est notre splendide nature dans les Laurentides et les aménagements qu’y proposent l’un ou l’autre de ses amants. À Saint-Colomban, pas très loin de Montréal, une terre immense a été organisée pour accueillir promeneurs et invités à toutes sortes d’événements amicaux, familiaux, d’entreprises.

Les promeneurs de tous âges bénéficient de sentiers faciles et bien entretenus. Au détour d’un chemin, un pont de bois traverse le marigot, le trajet aboutit à une cascade. Un banc pour méditer. À mi-parcours une cabane, minimaison dans un grand arbre, pour les plus jeunes. A pas l’air d’un shack pantoute. Un traiteur a même suggéré d’y servir un goûter d’enfants. Sur le chemin du retour vers le chalet d’accueil, une

mangeoire à chevreuils. Éclairée la nuit, car on peut les admirer le soir en sirotant un punch au coin du feu.

Point central, le foyer extérieur sous chapiteau de bois : on devra éloigner les grands fauteuils; même l’hiver on y aura trop chaud. Je dois y revenir.

La neige apportera une autre féerie.

J’imagine Noël à cet endroit. Le bâtiment principal, toujours tout en bois, accueille fêtes et réunions, avec toute la techno nécessaire. Mais attention,

les fils sont astucieusement cachés; on ne veut pas gâcher le plaisir de ma cabane au Canada – de luxe.

Chez Traditions Nature, demandez Pascale. Tout aussi passionnée que le propriétaire des lieux, elle vous guidera dans votre visite, et je gage qu’il vous viendra plein de beaux projets en tête. À propos, c’est bientôt mon anniversaire…

23 octobre 2015

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éDUCATIoN Mimi Legault

La semaine dernière, au 98,5, Paul Arcand animait une ligne ouverte lorsque, venue de nulle part, une jeune enseignante au secondaire lui a lancé un cri d’alarme : J’ai 37 ados dans ma classe, on est en septembre et je suis déjà à bout. Monsieur Arcand, aidez-moi, je vais finir par en tuer un.

L’histoire s’arrête ici, mais je précise que l’animateur lui a demandé de garder la ligne. Je vous prédis que, dans les médias, nous pourrons lire qu’un prof aura « pété les plombs » avant la fin de l’année scolaire. Dans mon dernier article, j’ai parlé des parents rois. Ils ont vieilli, mais sans trop de maturité, sans connaître les mots discipline, respect, autorité. Ça ne fait pas partie de leur langage.

Si bien que, quoi qu’il arrive à leur

Pas touche !

petit, ils en font leurs choux gras. Un jour, un prof d’éducation physique, excédé par un enfant un peu trop actif, l’avait déposé dans une grosse boîte de carton vide qui contenait des ballons. Une sorte de jeu puisque le garçon avait bien ri. Arrivé à la maison, il avait raconté le tout à ses parents. Hon ! N’aurait pas dû… Une erreur de la part du prof ? Peut-être, même si l’élève avait trouvé ça plutôt drôle. L’enseignant en question avait reçu toute une claque de la direction, le sujet s’étant médiatisé. Je sais pas, moi, le prof aurait pu seulement lui faire une petite peur, comme l’attacher sur une chaise avec une corde à danser ou l’enfermer dans le dépôt avec les lumières fermées… Il n’est pas le premier à perdre patience et à serrer un peu trop les ouïes d’un élève.

C’est arrivé à l’une de mes collègues de travail. Le turbulent en question bougeait sans arrêt, un peu comme Michael Jackson mais sans musique.

Tellement que l’enseignante l’a un jour secoué comme un pommier.

Mais quand même pas assez pour faire tomber toutes les pommes.

Ce fut suffisant pour que les parents, furieux qu’on ait touché à leur enfant, rebondissent à l’école, pommettes saillantes, tambour battant : tarapatapomme, parapatapomme ! Ils s’enferment dans le bureau du directeur avec « petit monstre » et l’enseignante et n’arrêtent pas de se faire aller la pomme d’Adam. Tout l’monde a les nerfs en compote. Ma copine est démontée de voir tout ce brouhaha que cause son manque de patience. Elle jette un coup d’œil du côté de l’en-

fant, qui continue à n’en faire qu’à sa tête, à sauter partout, à faire la sourde oreille aux ordres de son père, à causer des pépins à chacun. On parle, on discute, on s’accuse, on menace. À un moment donné, le père, pour la dixième fois, demande à fiston de se calmer. Niet. C’est comme s’il n’avait rien dit. Fâché, papa se lève et donne une couple de tapes sur les fesses du garçon, qui se met à hurler comme un perdu. La « manne » venait de tomber pour l’enseignante. L’incident était clos. Sans un mot de plus, les parents se sont levés et ont quitté le bureau, penauds, traînant avec eux le fruit de leur amour. Penauds, certes, mais plus « mûrs » qu’avant.

Des commentaires ?

Difficulté à écrire vos textes ? © infographie traces

Laissez Mimi Legault vous aider.

lettres | discours | corrections | travaux scolaires | c.v. | autobiographies mimilego@cgocable.ca

L’éducation : avis de tempête Christian Delpla

Mercredi 30 septembre, baisse de température et pluie d’automne, mais chaude ambiance dans les rues de Montréal, où les enseignants du primaire et du secondaire de la FAE1 (9 syndicats, 34 000 adhérents), en manifestant en grand nombre, avaient décidé de montrer aux Québécois le peu d’empressement du gouvernement à négocier la convention collective échue depuis juin 2015.

C’est compréhensible, le gouvernement Couillard a des difficultés à bouger sur son offre initiale, qui concerne quelque 500 000 employés de l’État. Le premier ministre craint que cela ne crée un précédent et ne l’éloigne de son objectif d’austérité, car c’est de cela qu’il s’agit. Il suffit de s’intéresser un tant soit peu à la vie dans les écoles pour noter que l’atmosphère de travail s’y est fortement 12

dégradée, et beaucoup de parents le vivent et le ressentent. Le ministre Blais a beau clamer que les services aux élèves ne seront pas touchés, dans les faits, on dit aux enseignants qu’il faut qu’ils soient moins exigeants en ce qui concerne les normes des classes (nombre d’élèves par classe et nombre d’élèves nécessitant des moyens particuliers) pour dégager des moyens pour embaucher, ou plutôt ne pas débaucher, du personnel de soutien (orthopédagogues, par exemple). Et, bien sûr, on va aussi mentionner les revendications salariales des fonctionnaires. L’écart entre les propositions de l’un et les revendications des autres est abyssal (0 % sur 2 ans et 3 % sur 5 ans pour le gouvernement, 13,5 % sur 3 ans pour les syndicats) ! L’un fronce les sourcils et se retranche derrière un sacro-saint budget équilibré, alors que les autres revendiquent un rattrapage salarial. Tout cela sent un peu

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la lutte dogmatique du côté du gouvernement qui, appuyé par les commissions scolaires et les directions d’écoles, a demandé tout récemment que le temps de présence à l’école soit porté de 32 heures à 40 heures. La tendance du moment est de favoriser le télétravail afin de décongestionner la circulation et de réduire la consommation d’essence, mais ici on veut faire l’inverse, quand les profs ont traditionnellement emporté leur travail à la maison (correction des copies, préparation des cours). Le métier d’enseignant requiert une part de vocation mais, devant ces assauts répétés, les profs vont de plus en plus se considérer comme des ouvriers de l’éducation, et cela, au détriment de « l’utilisateur final » (notion très économie libérale !) : l’élève. Le gouvernement ne prend pas sérieusement en compte le caractère spécifique de l’éducation. Ce n’est pas un bien de consommation comme les voitures

ou les vêtements, par exemple, mais un secteur stratégique de l’économie du savoir qui caractérise de plus en plus notre économie mondialisée.

C’est aussi, et c’est fondamental, un outil de démocratisation sociale qui doit permettre à chacun, quelle que soit son origine sociale ou culturelle (dimension importante dans un pays d’immigration comme le Québec), de se réaliser complètement. L’existence d’un réseau privé de l’éducation, qui plus est fortement subventionné, crée une concurrence forte et déloyale au réseau public et porte un grand préjudice à l’égalité des chances des citoyens. On peut espérer, pour le bien de tous, que les négociations vont finir par aboutir. On peut cependant en douter et craindre un hiver chaud.

1- Fédération autonome des enseignants

PRIX

Marie Réparatrice de Louis-Philippe Hébert en lice pour un prix du gouverneur général

Nancy R. Lange

nous avons appris avec bonheur, juste avant la fin de semaine de l’Action de grâces, que Marie Réparatrice, le dernier des poèmes narratifs de louis-philippe hébert, est en lice pour le prix du Gouverneur général catégorie « littérature jeunesse », une catégorie étonnante pour un livre inclassable. Quel est l’âge de la jeunesse dont il est ici question ? pourrait-on se demander. Car en vérité, ce livre s’adresse aux adultes autant qu’aux enfants, sinon davantage.

il exploite fréquemment des formes hybrides et originales, et la présente œuvre se situe dans cette lignée. est-ce une nouvelle, une fable, un monologue, de la prose poétique ? tantôt l’un, tantôt l’autre. dans ce livre surprenant qui joue sur les mots et nous fait repenser notre façon de parler, les notions de « sacrifice » ou de « don de soi », si centrales dans notre héritage judéo-chrétien, sont explorées et traquées jusque dans nos expressions courantes.

Assistant à la caméra et homme de théâtre à une autre époque, professeur, éditeur établi dans les laurentides, mais publiant des auteurs des quatre coins du monde, producteur de logiciels, l’auteur louis-philippe hébert livre une écriture qui rend bien compte de la multiplicité de ses orientations, de ses champs d’expertise et de ses centres d’intérêt.

la gentillesse se paie souvent cher dans les livres de hébert. À trop vouloir réparer, on risque gros, et l’innocente petite Marie, voulant réparer l’irréparable, apprendra à ses dépens ce qu’il en coûte. un livre touchant que monsieur hébert a lancé au début octobre à paris… en traduction roumaine ! Alors : Noroc (bonne chance !) pour le GG !

Saint-Sauveur Maison à étages. Au centre du village. Année de construction 2000-2001. Surface habitable 3 200 pi 2.Logement rez-de-jardin (revenu, intergénération ou bureau).

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23 octobre 2015

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Bruno Pelletier et Guy St-Onge – Musique et cinéma, Le verTIGe Le verTIGe Le verTIGe

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