LE CHAMANISME AU MICROSCOPE Retour aux sources
Jean-Marc Pouchelon Livre numérique sur ISSUU
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LE CHAMANISME AU MICROSCOPE Retour aux sources
Photo de couverture : « Le lac cosmique » de Patricia Pouchelon-Valentini
Auto-édition par Jean-Marc Pouchelon : Septembre 2021 ISBN : 978-2-9577709-1-5
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HOMMAGES
Je rends hommage à tous les maîtres qui m’ont guidé sur mon chemin spirituel, à tous les enseignements que j’ai reçus ainsi qu’à tous les auteurs cités en bibliographie qui, par leurs merveilleux ouvrages, m’ont aidé dans ma réflexion et m’ont ainsi permis de compiler dans ce livre ces différents enseignements ou ce que j’en ai compris, expérimenté et retenu. Je rends hommage à la fondation FSS de Michael Harner (Foundation for Shamanic Studies) et, plus particulièrement, à nos deux enseignants, Noëlle et Claude Poncelet, qui, du fond de leur retraite chamanique, continuent de nous inspirer et conseiller. Je rends hommage à la FPMT (Foundation for the Preservation of the Mahayana Tradition), et notamment à l’Institut Vajra-Yogini (81500-Marzens) et au Monastère Nalanda de Lavaur pour tous leurs enseignements. Je rends hommage à Lama Shérab Namdreul, responsable de l’ermitage Yogi Ling (03160Ygrande), avec qui je poursuis mon chemin bouddhiste. Je rends hommage à Anne Ealet qui m’a éclairé en tant que scientifique sur la création de l’univers. Je rends hommage à Patricia, mon épouse, avec qui je peux échanger et débattre sur ces sujets spirituels et qui aura contribué à enrichir et corriger ce livre.
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SOMMAIRE
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Introduction Définition du chamanisme Les animaux de pouvoir Les Maîtres Spirituels Âme et Esprit Les esprits de la nature Gestion de l’énergie Analyse de la création de l’univers Annexe Bibliographie
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Introduction
Le but de cet essai est d’approfondir notre relation au chamanisme. C’est un peu comme soulever le capot d’une voiture pour découvrir et analyser le fonctionnement de son moteur. Nous pouvons utiliser la voiture en tant que simple moyen pour se déplacer d’un point A vers un point B, mais je pense qu’avoir une compréhension générale de sa mécanique peut permettre une conduite différente ; nous sommes davantage à l’écoute du moindre bruit suspect, de la moindre odeur suspecte ou d’une vibration inhabituelle et cela peut nous inciter à nous arrêter pour vérifier certains points susceptibles d’en être à l’origine et éviter ainsi d’éventuels problèmes. Nous pouvons même faire « corps » avec notre voiture, fusionner avec elle pour une meilleure conduite. Nous pouvons aussi utiliser le chamanisme comme un simple outil pour la divination, pour donner des soins ou faire des rituels. C’est le travail du praticien chamanique qui doit le faire de manière très impeccable et avec beaucoup d’éthique. Mais nous pouvons aussi aller plus loin et devenir chamane, c'est-à-dire, être le plus souvent possible en contact avec les différents esprits qui nous entourent et avec notre propre Esprit Pur ou Être Authentique. C’est aussi être le plus souvent possible conscients de notre nature spirituelle, parallèlement à la présence de notre ego, notre création illusoire. En bref, je dirais que c’est se sentir « Un » et « Tout » en même temps. Je rajoute qu’un vrai chamane ne dira jamais qu’il est chamane, mais praticien chamanique. Il en est de même en Bouddhisme : les Êtres éveillés ne révèlent pas le niveau de leur réalisation parmi les dix Terres Pures qui aboutissent à l’état de Bouddha. Le chamanisme est la première et antique tradition spirituelle qui permet de se relier à la Source sacrée pour se purifier, pour accéder au « savoir » et prendre les bonnes décisions pour le bien de tous. Le corollaire en est le lâcher-prise de l’ego. Nous pouvons nous relier à la Source de différentes manières : en méditation assise ou en marche, en parallèle à nos activités ordinaires, et où que nous soyons. C’est le chamanisme dans la vie quotidienne et professionnelle, pratique développée par Claude Poncelet au XX° siècle, mais que les chamanes des anciennes traditions ont toujours pratiqué. Nous pouvons nous relier à la Source de manière indirecte en contactant les esprits des plantes, des arbres, des pierres, et des lieux dans le monde du milieu, nos Maîtres spirituels dans le monde d’en haut, ou plus directement en contactant nos animaux de pouvoir dans le monde d’en bas. Cela revient à quitter notre espace-temps aussi appelé réalité ordinaire (RO) pour se retrouver à la Source aussi appelée réalité non ordinaire (RNO) dans laquelle il n’y a ni temps ni espace : elle n’a aucune dimension, aucune forme solide ; c’est un espace infini, énergie pure, qui n’a ni début ni fin. Sur plusieurs continents, cette tradition chamanique a connu dans le passé des « chasses aux sorcières ». Ce fut le cas en Europe avec l’invasion romaine qui a fait disparaître les chamanes et les druides celtes et ce fut aussi le cas en Amérique du nord comme du sud avec l’arrivée d’Européens catholiques, protestants ou mécréants qui ont décimé une grande majorité des tribus d’indiens, entre les XVI° et XIX° siècles. Avec la disparition des chamanes, nous avons perdu une grande partie de leurs connaissances, d’autant plus que ces connaissances ne se transmettaient qu’oralement. Les
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anthropologues et ethnologues du XX° siècle ont réussi à apprendre, auprès des tribus restantes, des pratiques de divination et de soins, ainsi que divers rituels. Michael Harner, un des plus célèbres anthropologues, a consacré toute sa vie à étudier le chamanisme et à l’enseigner dans son université F.S.S. (Foundation for Shamanic Studies). Ces pratiques sont du domaine du « Medicine Man » ou « Medicine Woman » et consistent à assurer la survie d’une tribu. Elles consistent par exemple à faire des divinations pour savoir où se trouve le gibier à chasser ou pour savoir si une tribu voisine a de mauvaises intentions les concernant. Elles consistent aussi à soigner les membres de la tribu avec des plantes de leur région ou avec des soins énergétiques et psychiques. Mais, lors de mes voyages chamaniques exploratoires, j’ai acquis la certitude que les premiers chamanes avaient des pouvoirs et des connaissances bien supérieurs, issus de pratiques spirituelles personnelles. Dans son livre « Le chamanisme et les techniques archaïques de l’extase », Mircea Eliade mentionne des chamanes qui avaient de très grands pouvoirs de lévitation, de téléportation et autres, tout comme Jésus Christ et Bouddha. Je ne connais pas aujourd’hui de chamanes qui auraient de tels pouvoirs. Il semble qu’un certain savoir se soit éteint dans la tradition chamanique, ce que confirme Mircea Eliade dans son livre, (page 266). Carlos Castanéda mentionne dans ses livres une technique nommée « Tenségrité » que lui ont enseignée d’anciens sorciers Yaqui du Mexique. Cette technique, semblable au Taï Chi Chouan, est basée sur l’énergétique, ce qui montre qu’initialement les chamanes avaient aussi des connaissances en énergétique, tout comme on en trouve en Inde avec l’Ayurvéda ou en Chine. Ces connaissances allaient même très loin : son maître, Don Juan, était un sorcier Yaqui doué de très grands pouvoirs comme la téléportation et pouvait contrôler ses rêves et visiter ainsi d’autres univers. Mais, comme l’avait prévu Don Juan, cette lignée de sorciers s’est achevée avec Carlos Castanéda. Mon intention, dans ce livre, est d’approfondir les pratiques de « Medicine-Man » et de retrouver les pièces manquantes du « puzzle » en étudiant d’autres traditions qui sont aussi issues de la même Source, comme l’Hindouisme en Inde et le Bouddhisme au Tibet. D’ailleurs, au Tibet, nous trouvons la tradition Böen qui présente des pratiques chamaniques et bouddhistes et ressemble fort à ce qu’a dû être le chamanisme dans l’antiquité. Voir mon livre « Chamanisme et Bouddhisme, de la source à l’éveil » qui présente les différentes pratiques chamaniques, les rapproche des pratiques bouddhistes et en recherche la Source. Il est disponible gratuitement sur ISSUU : https://issuu.com/condor1904/docs/chamanisme_et_bouddhisme_de_la_source___l_v eil
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Définition du chamanisme Le chamanisme est une tradition très ancienne dont les racines plongent très profondément dans le passé préhistorique de l’humanité. Les anthropologues estiment son âge à plus de 50 000 ans, soit l’époque d’Énoch. Les pratiques chamaniques se retrouvent dans tous les continents, sous des formes très semblables malgré les différences de cultures et de lieux. C’est ainsi que Michael Harner, célèbre anthropologue américain formé auprès de différentes tribus, eut l’idée d’enseigner, au sein de sa fondation FSS (Foundation for Shamanic Studies), ce qu’il nomme le core shamanism, c’est-à-dire le « cœur du chamanisme ». Le fond des pratiques est le même, seule la forme varie selon les régions. Le mot « chamane » vient du mot saman de la tribu des Tungus en Sibérie. Le chamane est un homme ou une femme-médecine qui soigne, exerce des divinations, enseigne, pratique le respect de la nature et pratique des rituels. Il travaille toujours avec ses esprits tutélaires que sont ses animaux de pouvoir ainsi que ses guides ou maîtres spirituels qu’il rencontre dans le domaine spirituel de la réalité, aussi appelé « réalité non ordinaire », RNO en abrégé. Pour cela, le chamane entre dans un état de conscience modifiée, ou état de conscience chamanique (ECC), au moyen de battements de tambour à une fréquence proche de 3 hertz (entre 150 et 200 coups par minute). À ce moment-là, la vibration de ses ondes cérébrales passe de l’état ordinaire bêta (fréquences supérieures à 12 hertz) à alpha (fréquences comprises entre 8 et 12 hertz) puis thêta (fréquences comprises entre 4,5 et 8 hertz) et parfois même Delta (fréquences inférieures à 4 hertz). Il réalise alors ce qui s’appelle un « voyage chamanique ». C’est la fréquence des battements du tambour qui induit par synchronisme une baisse de fréquence de ses ondes cérébrales. Concernant le voyage chamanique, je n’utilise pas, pour le qualifier, le mot « transe » dont la définition du dictionnaire Larousse est : « Affres, crainte. État du médium dépersonnalisé comme si un esprit étranger s’était substitué à lui », ce qui suggère des peurs et une quelconque possession. Or, ces états ne sont pas de mise dans notre tradition, celle que Michael Harner fit connaître largement dès les années 60. Je préfère utiliser le mot « extase », ainsi défini : « État dans lequel une personne se trouve transportée hors de soi et du monde sensible. État dans lequel l’âme a le sentiment qu’elle communique avec un objet interne qui est l’être parfait, l’être infini, Dieu ». Mais, le voyage chamanique n’est pas une décorporation. Le chamane est toujours dans son corps et, comme il fait partie du Tout, comme tout le monde, il peut communiquer avec tous les esprits. L’expression « transportée hors de soi » signifie transportée hors de son ego et non pas hors de son corps physique. En voyage chamanique, le chamane se situe sur deux niveaux de conscience simultanément et peut donc commenter son voyage tout en le faisant, ou, tout au moins,
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rester conscient de la réalité ordinaire (RO), tout en étant dans la réalité non ordinaire (RNO). Il est comme un funambule en équilibre et peut passer rapidement de la RO à la RNO et vice versa. En RNO, le chamane obtient, de la part de ses esprits, de l’aide, des informations et du pouvoir pour aider d’autres personnes, vivantes ou défuntes, la planète et aussi pour son propre développement personnel. Le chamane considère trois mondes : – Le monde d’en bas est représenté dans les profondeurs de la Terre qui supporte notre incarnation. Nous y trouvons nos animaux totems, ou animaux de pouvoir, qui reflètent certains aspects de notre propre nature divine. Ils nous apportent du pouvoir sous forme énergétique et nous protègent. En perdre un peut entraîner une maladie physique ou émotionnelle. Ils nous aident aussi à comprendre l’interdépendance énergétique de toutes choses, animées ou non, et nous font connaître le monde en tant que manifestation du sacré – Le monde d’en haut est peuplé, entre autres, de nos guides ou maîtres spirituels. Ce sont eux qui nous inspirent, nous conseillent, nous enseignent et nous protègent aussi. Ils sont souvent de grands maîtres spirituels de toutes traditions, ou des ancêtres. – Le monde du milieu est celui dans lequel nous vivons avec tous les autres esprits, qui sont notamment les esprits des pierres, les esprits des plantes et des arbres, les esprits de la nature avec Pan, leur dieu, les esprits des lieux, du vent, des nuages, etc. Car, en effet, les chamanes considèrent que tout ce qui a une forme ou une substance a un esprit : montagnes, étoiles, maisons, voitures, machines, etc. Voyons maintenant les différentes appellations rencontrées dans ce paysage. Voici ce que dit Marielu Lörler, dans « Guérisseurs chamanes » : « Ce qui distingue les chamanes des sorciers ou des guérisseurs ou des hommemédecine est l’extase. Les autres ne font pas l’expérience de l’entrée du corps dans l’autre monde. Ils ont une expérience spirituelle qui est de l’ordre de l’imaginaire. Ils ont besoin pour leur travail de l’aide d’entités de l’autre monde. (Guides et animaux de pouvoir). La différence est que le chamane ne fait plus qu’un avec ces entités lors des séances de chamanisme, tandis que les autres appellent ou implorent ces entités qui leur font parvenir des images ou des signes leur indiquant la marche à suivre. » Selon « Le petit Robert », le sorcier est une personne qui pratique une magie de caractère primitif, secret et illicite. Il s’agit donc de magie noire. Quand Carlos Castanéda parle de son Maître Don Juan, il le décrit comme un sorcier Yaki. Je pense qu’il y a un abus de langage ou de traduction entre l’anglais et le français. Un chamane a le pouvoir de faire le bien et le mal. C’est donc une question de convention et d’éthique. Pour moi et par la
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suite, je retiendrai que le chamane ne fait que le bien, et que le sorcier fait le mal. Ce que j’ai lu sur Don Juan me fait dire qu’il était un chamane. De nombreuses personnes parlent de guérisseurs. Pour moi, ce mot est très inapproprié car, en réalité, personne n’a le pouvoir de guérir les autres. Seul le malade a le pouvoir de se guérir lui-même, s’il le désire vraiment. Pour cela, il a besoin parfois d’être soigné que ce soit avec un soin physique ou énergétique ou spirituel. Quant aux hommes-médecine, ce sont des praticiens chamaniques qui utilisent leurs connaissances et habilités pour soigner les autres et faire des divinations. Voilà pourquoi nous ne disons pas que nous sommes des chamanes mais des praticiens chamaniques ou des hommes-médecine. Les pratiques de métamorphose, que nous verrons page 19, sont propres à nous élever au statut de chamane durant la métamorphose. Mais un vrai chamane reste dans cet état métamorphosé, à la fois dans la RNO et dans la RO. Dans nos sociétés modernes, il est tout à fait indiqué de pratiquer le chamanisme dans notre vie quotidienne, dans nos activités professionnelles, dans nos relations familiales ou de voisinage, dans nos voyages en réalité ordinaire, lors desquels nous pouvons contacter les esprits des villes et des lieux que nous rencontrons. Ceci permet d’intégrer pleinement notre pratique spirituelle et de vivre pleinement notre vie quotidienne. Et enfin, dans notre tradition chamanique, il n’y a rien qui soit négatif, il n’y a pas d’esprits bons ni d’esprits malfaisants. Ceci serait du domaine de la dualité qui nous renvoie à notre ego et à notre ignorance fondamentale de notre nature spirituelle pure. Il peut y avoir des esprits qui ne soient pas à leur place et qui causent du tort à d’autres, auquel cas le chamane peut, en toute éthique, y remédier s’il en a reçu la demande. Je n’aborderai pas le chamanisme qui utilise l’absorption de plantes hallucinogènes car je ne le pratique pas. Ceci se rencontre notamment dans des régions tropicales, très humides, comme l’Amazonie, où les membranes des tambours se détendent et ne sont pas d’un usage facile. Le contact avec les esprits passe par l’esprit des plantes (ayahuasca, datura, tabac, champignons, etc.). Ceci s’effectue avec un rituel préparatoire bien précis afin que les personnes puissent passer dans un état de conscience altérée sans compromettre gravement leur santé. C’est l’esprit de la plante qui dirige le travail chamanique et non le candidat au voyage, comme dans notre tradition. Cette forme de chamanisme, dont l’origine me semble plus expérimentale voire accidentelle, ne peut certainement pas avoir été amenée par un bouddha, car, en bouddhisme, la prise d’intoxicants (alcool, drogues et produits hallucinogènes) est déconseillée afin de garder un esprit pur et lucide. Il est déjà suffisamment voilé et illusionné par notre ego, si bien que le soumettre au contrôle d’une plante ne me paraît pas être la meilleure solution. À mon sens, ces plantes dépossèdent leurs utilisateurs de quelque chose et les rendent tributaires pour faire des voyages
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chamaniques. À leur mort, ces mêmes utilisateurs n’auront pas les plantes pour les aider. À ce sujet, Mircea Eliade dit, dans son livre Le chamanisme et les techniques archaïques de l’extase (page 371) : « On a l’impression que l’usage des narcotiques dénote plutôt la décadence d’une technique d’extase ou son extension à des populations ou groupes sociaux inférieurs. En tout cas, cet usage de narcotiques est assez récent dans le chamanisme de l’extrême NordEst. » D’ailleurs, selon Jeremy Narby, célèbre anthropologue, les femmes tiennent d’ordinaire compagnie aux hommes qui ont pris de l’ayahuasca et les aident à se remémorer ce qu’ils ont vu dans ce « monde parallèle ». Mais l’essentiel, c’est qu’à la différence de leurs compagnons, elles ne recourent pas à cette substance hallucinogène, n’en ayant pas besoin pour entreprendre un tel voyage spirituel. De plus, Jeremy Narby reconnaît qu’au cours des transes, les chamanes sous hallucinogènes rencontrent des esprits qui ne sont pas nécessairement des amis, animés de bonnes intentions. Carlos Castaneda, tout au long de sa formation avec Don Juan, relate aussi ses rencontres, lors de voyages chamaniques sous hallucinogènes, avec de nombreux esprits malveillants. Ma conclusion est que, sous hallucinogènes, ils expérimentent davantage la transe que l’extase ; ils sont en pleine dualité (bon/mauvais, ami/ennemi) et ceci est le propre du samsâra et n’aide pas à se rapprocher du nirvâna qui est l’objectif de toute tradition spirituelle. Je rajoute que l’usage de narcotiques est absolument inopérant pour la pratique du chamanisme dans la vie professionnelle ou dans la vie quotidienne, chose que nous pouvons faire en quelques secondes dans notre tradition, même sans tambour, lorsque nous avons un certain entraînement dans les voyages chamaniques. Alors, pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple et sans dangers ?
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Animaux de pouvoir (ou animaux totem) Nous parlons d’animaux de pouvoir mais qui sont-ils exactement ? On les considère souvent comme des êtres différents de nous, des sortes d’anges gardiens qui nous aident et nous protègent. La première fois que nous découvrons le chamanisme et que nous rencontrons nos premiers animaux de pouvoir, nous nous posons la question de savoir qui sont ils et s’ils sont en nous ou en dehors de nous. Pourquoi devrions-nous les rencontrer dans le monde d’en bas ? D’ailleurs, c’est quoi ce monde d’en bas ? Où est-il exactement ? Sous terre ? Plus tard, nous découvrons qu’ils peuvent aussi apparaître dans le monde du milieu et dans le monde d’en haut. Allons bon ! Ma compréhension, nourrie de plusieurs années de chamanisme et de Bouddhisme, est que les animaux de pouvoir sont bien en nous. Ils sont des qualités non incarnées de notre Esprit Pur qui est riche de possibilités illimitées ; il a le pouvoir de se manifester sous n’importe qu’elle forme, humaine, animale ou autres. Pour cela, il a en lui une palette infinie d’énergies : animales, humaines et diverses. Même lorsque nous nous incarnons en humains, nous gardons en nous toutes les énergies animales que nous utilisons subtilement, inconsciemment et plus ou moins modérément, mais que nous pouvons manifester volontairement grâce aux fusions avec les animaux de pouvoir ou encore mieux, aux métamorphoses que nous allons étudier dans ce chapitre. Parfois nous pouvons observer des personnes qui ont une allure très féline, d’autres qui ont une vue perçante comme un aigle, d’autres qui ont une démarche nous rappelant celle de l’ours, ou la souplesse du serpent, etc. Quand nous contactons nos animaux de pouvoir, nous nous relions à ces énergies animales internes. D’ailleurs, la méthode qui consiste à imaginer que l’on descend dans le monde d’en bas par une ouverture naturelle à la surface de la terre (une grotte, un trou dans un tronc d’arbre, un puits, etc.) est juste un moyen habile pour faciliter le positionnement de notre conscience sur notre Esprit Pur qui est situé au niveau du chakra du cœur. En effet, un canal énergétique, nommé chitta-nadi ou le canal de la conscience, relie le chakra du troisième œil, siège des six consciences (la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût, le tactile et le mental), au chakra du cœur, siège de notre Esprit Pur. Ce canal est la partie haute du canal principal Sushuma. En imaginant que nous descendons sous terre, notre conscience utilise ce canal énergétique pour se translater de notre tête qui est le siège du mental dans la réalité ordinaire, à notre cœur où se trouvent, entre autres, nos énergies animales, différentes facettes de notre Esprit Pur, et siège de la réalité non ordinaire, appelé « monde d’en bas ». C’est ce même canal que nous utilisons lorsque nous voulons méditer. C’est la raison pour laquelle, en voyage chamanique, quand nous descendons dans le monde d’en bas nous commençons par voir ou sentir que nous descendons dans un tunnel. Les personnes qui ont expérimenté une E.M.I. (Expérience de Mort Imminente) relatent aussi leur expérience au-travers d’un tunnel. Ce même tunnel est le chitta-nadi. L'Ayurveda fait référence à son homologue physique sous le nom de manovaha shrota, le canal qui transporte la pensée. Le Docteur David Frawley, éminent spécialiste de l’Ayurvéda, précise dans son livre « Yoga et Ayurvéda », page 184: « Dans le cœur réside notre connexion avec le Créateur à partir de laquelle le chittanadi gagne de l'énergie. Les impulsions centrales provenant de notre esprit, nos samskaras, propulsent le mouvement à travers le chitta-nadi, du cœur vers le monde 15
extérieur. Elles montent d'abord vers la gorge, d'où sort notre expression verbale, puis vers la tête où elles se connectent aux cinq organes des sens et aux objets extérieurs. Ensuite, elles redescendent de la tête à la gorge et retournent au cœur. C'est le double flux possible du chitta-nadi, chemin de l’incarnation ou chemin retour au cœur. Premièrement, il a un mouvement vers le monde extérieur, qui va du cœur à la tête et à travers les cinq sens. Ensuite, il a un mouvement contraire, du monde extérieur des cinq sens au monde intérieur de la psyché, qui descend de la tête au cœur. Le flux extérieur du chitta-nadi donne naissance au mental extérieur, aux émotions et aux pulsions de vie. Il suit le mouvement de la force de répulsion cosmique ou de l'ignorance. Le flux extérieur de chitta-nadi nous amène dans le corps physique et crée l'état de veille, qui est dominé par l'activité sensorielle dans la tête. Le flux intérieur du chitta-nadi apporte une purification de tous les canaux, favorisant l’ouverture des chakras internes et de leur plein potentiel et conduit au monde intérieur et à l'intuition, ce que le Samkhya (voir définition page 35) appelle buddhi ou intelligence intérieure. Le flux intérieur reflète le mouvement de l'attraction divine. Il nous emmène dans notre propre conscience et crée les états de rêve et de sommeil profond. Les rêves se produisent dans la région de la gorge. Le sommeil profond se produit à l'origine du cœur. » « À la mort, le chitta-nadi coule vers l'intérieur, comme pour le sommeil profond, nous emmenant dans le plan astral et son expérience des mondes du ciel et de l'enfer. » Dans le sommeil profond, nous ne rêvons pas, nous n’avons aucune activité et nous nous rechargeons dans l’énergie du cœur, l’énergie universelle. Dès que notre conscience remonte au niveau de la gorge, c’est comme lors d’une incarnation, cela va si vite que notre conscience se voile et nous nous retrouvons illusionnés dans un rêve. Cependant, avec l’entraînement ou spontanément pour certaines personnes, nous pouvons nous apercevoir que nous sommes en train de rêver ; nous sommes alors dans un rêve lucide que nous pouvons contrôler pour développer notre spiritualité. Si nous nous entraînons à rester lucides durant nos rêves, nous aurons plus de facilités pour rester lucides le jour dans notre réalité ordinaire puis, après la mort, dans le bardo de la mort et le bardo intermédiaire. Certains étudiants en chamanisme disent avoir des réticences avec l’idée de descendre sous terre. Soit qu’ils ont peur de la mort et d’être enterrés, soit que cela a pour eux une connotation avec la « mère » avec qui ils ont quelques problèmes. Une solution pour eux serait qu’ils imaginent descendre à partir du troisième œil jusqu’au chakra du cœur en passant par la gorge. Arrivés au chakra du cœur, ils visualisent huit canaux qui se divisent chacun en trois autres canaux qui à leur tour se divisent chacun en trois autres canaux, ce qui représentent au total soixante douze canaux. Ils ont donc le choix pour poursuivre leur voyage ! Il ne leur reste plus qu’à appeler leurs animaux de pouvoir. Voici donc ce qu’est le monde d’en bas ! Toujours selon le Dr. David Frawley, dans son même livre: « L’ego entraîne l’accumulation de diverses toxines, d’impuretés ou de matières lourdes (malas) dans le chitta-nadi et entrave sa circulation. Ces toxines proviennent d’aliments, d’impressions et d’associations mal digérées, de régimes alimentaires inadaptés, de l’utilisation incorrecte
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des sens et de relations inadéquates. En conséquence, la circulation à travers le chittanadi est affectée par la condition du corps, du prana et de l’esprit. » Donc, si certains étudiants en chamanisme ont des difficultés pour voyager, ils doivent travailler sur leur régime alimentaire, éliminer tout intoxiquant (alcool, drogues, etc.) et travailler sur leurs émotions non résolues, avec différents outils comme : les cercles d’or, la récapitulation, E.M.D.R., E.F.T., etc. Les animaux de pouvoir sont une manifestation de l’esprit qui n’est pas obscurcie par un corps physique doté d’un ego, contrairement à nous autres, les humains. Les animaux de pouvoir peuvent donc être les porte-paroles de notre Esprit Pur. Ils peuvent répondre à toutes nos questions et nous protégeront durant le voyage chamanique car le danger vient de notre mental. Plus nous nous éloignons du cœur et remontons vers le centre du crâne, plus notre mental prend le dessus. Les peurs que certains « voyageurs » éprouvent durant un voyage chamanique sont la manifestation du mental. Carlos Castanéda, docteur en anthropologie qui reçut les enseignements de Don Juan Matus, un sorcier Yaqui, relate dans ses nombreux livres avoir rencontré lors de ses voyages, sous les effets de plantes hallucinogènes, des esprits malfaisants. En fait, au niveau spirituel il n’y a pas d’esprits négatifs. Il peut juste y avoir des esprits qui ne sont pas à leur place. Ma compréhension est que, sous l’effet des plantes, Carlos Castanéda a rencontré ses propres démons intérieurs créés par son mental perturbé et amplifiés par l’action hallucinogène des plantes. Il s’agit donc d’une psychothérapie induite par les plantes. Il n’a pas travaillé avec ses animaux de pouvoir, ce que confirme d’ailleurs Michael Harner qui a dit de Carlos Castanéda qu’il ne voyage pas dans le monde d’en bas. Les plantes l’ont conduit dans la région de la gorge propice pour engendrer des rêves ou des cauchemars. Donc, lorsque lors d’un voyage chamanique nous nous éloignons de nos animaux de pouvoir, notre mental réapparaît et « mène la danse » ! La seule solution possible consiste à revenir près du chakra du cœur en réaffirmant avec force notre intention de rencontrer nos animaux de pouvoir. Et pour cela, nous utilisons le moyen habile qui consiste à descendre plus bas dans notre tunnel. Avec la fatigue ou les préoccupations de la vie en réalité ordinaire, il est fréquent que notre voyage oscille entre le cœur et la tête. Il faut en être conscient et réagir en conséquence. Parfois, il vaut mieux arrêter le voyage et se reposer.
Démembrement-remembrement : Une bonne méthode pour se remettre en énergie et pour se libérer de notre mental, autant que faire se peut, consiste à recevoir un « démembrement-remembrement ». C’est un voyage fabuleux qui permet de faire l’expérience de notre nature divine, de la Source. C’est l’expérience d’une mort et renaissance, une façon de se guérir, de se renouveler. Ceci dissout l’ego et les soucis terrestres qui nous empêchent de nous souvenir de notre lien avec la Source de vie. Tout ce qui est mauvais pour nous (intrusions énergétiques, mémoires de traumatisme, croyances limitantes comme la vieillesse) rejoint la Terre. En prendre conscience durant le démembrement. Le démembrement peut se faire avec un but, une intention précise comme se guérir d’une souffrance physique, ou d’une manière générale, pour se purifier et obtenir une grande énergie. Il peut aussi faire remonter beaucoup d’émotions, à vivre sans jugements. L’intention est l’expérience de la mort, la perte de notre forme physique, l’impermanence, puis la renaissance. Il y a un relâchement et l’abandon de nos
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représentations et images de soi. Notre ego qui s’est construit à l’enfance, entre trois et cinq ans, s’est consolidé et solidifié durant de longues années. Avec le démembrement, nous commençons à le dissoudre petit à petit. Cette dissolution de l’ego induit une purification de nos karmas, car nous comprenons que nous ne sommes pas ce « Moi » que nous croyions être et donc au-delà du karma. Nous constatons que nous ne sommes plus ce corps physique auquel nous nous sommes attachés, croyant que nous étions cela, voire seulement cela ! Nous ne sommes plus non plus tous les personnages que nous avons joués dans d’innombrables vies antérieures. Nous ne sommes pas ce médecin, ingénieur, professeur, étudiant, fermier, etc. Nous sommes Lumière, énergie pure, et dans cet espace infini, ce grand Tout, nous sommes tous interconnectés. Vous faites l’expérience de ce que les bouddhistes nomment « Vacuité », le sans forme. C’est un moment d’éveil. Ressentez cette légèreté, cet amour pur, cette reliance au Tout. En Bouddhisme, nous trouvons l’équivalent avec la pratique de « Tchö » pour dépasser l’attachement et l’identification à l’ego. Cette pratique que nous trouvons aussi dans la tradition chamano-bouddhiste des Böen, permet de purifier les dettes karmiques que nous avons auprès de tous les Êtres. Cependant, nous devons être conscients qu’il est plus facile d’accumuler du karma négatif que de le purifier. Aussi, il faudra pour cela réitérer maintes fois le travail de purification. En bouddhisme, nous avons l’analogie du bocal plein de gousses d’ail. Tous les jours, nous en retirons une gousse mais à la fin il reste encore l’odeur de l’ail ! Il ne faut surtout pas se décourager, mais continuer le travail de purification. Un démembrement-remembrement nous permet de devenir plus efficaces pour des pratiques qui ont du pouvoir car cela nous rapproche de notre Être authentique. Parfois ce sont nos animaux de pouvoir qui nous soumettent un démembrement sans avertissement préalable et sous leur entière responsabilité. Ils nous sautent dessus et nous détruisent d’une manière ou d’une autre jusqu’à ce que nous n’ayons plus l’apparence de notre corps physique. Ils agissent ainsi lorsqu’ils voient que nous sommes « englués » dans notre mental et n’avons pas suffisamment d’énergie pour faire le travail chamanique que nous avons planifié. Ceci a pour effet de nous remettre en énergie et de nous libérer provisoirement de l’étreinte de notre mental. Nous pouvons alors commencer notre travail chamanique. L’initiation à cette pratique doit se faire sous la supervision d’un enseignant qualifié.
« Couper le son » : Une autre méthode inspirée à Claude Poncelet par un chamane de l’époque celtique consiste à se faire couper la tête par nos animaux de pouvoir. C’est une pratique qui est proposée lors du stage « Chamanisme celte ». Lorsque nous voulons recevoir des messages des esprits et être sûrs que le mental n’interviendra pas, nous demandons à un de nos animaux de pouvoir de nous couper la tête, s’il juge cela opportun, et de nous la mettre entre les mains. Nous pouvons alors expérimenter une écoute directe d’esprit à esprit, sans interférence du mental. Nous sommes en quelque sorte dans la posture de Saint Trec’hmeur qui fut décapité au V° siècle par son père Conomor, pour des raisons bien différentes. Voici la bannière de procession de Saint-Trec’hmeur en l’église de SaintTénénan à Guerlesquin, dans le Finistère :
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Métamorphose : La métamorphose est une technique chamanique redécouverte par Claude Poncelet. Elle a toujours été pratiquée par les chamanes et ne se transmettait de chamane à chamane qu’avec beaucoup de précautions pour éviter une mauvaise utilisation de celle-ci, ce qui serait une cause de karma très négatif. En effet, cette pratique apporte beaucoup de pouvoir et demande donc une grande éthique. Cela consiste à faire prendre à nos corps énergétiques la forme d’un de nos animaux de pouvoir. A ce niveau là, nous ne sommes plus l’Être humain avec son ego mais seulement un de nos animaux de pouvoir. Nous sommes donc au plus près de notre Esprit Pur. Nous disposons donc d’un maximum de pouvoir pour faire notre travail chamanique sans être entravé par notre mental. C’est très différent d’une fusion avec un animal de pouvoir car en fusion il y a à la fois l’animal de pouvoir et l’humain que nous sommes, avec son mental parfois « lourd » ! Pour la métamorphose, nous demandons à un de nos animaux de pouvoir de se positionner devant nous en tant que « modèle » puis nous alignons nos chakras avec les
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siens et, avec notre intention, nous devenons l’animal de pouvoir. Notre apparence humaine laisse la place à l’apparence animale. Nous faisons ainsi « effet miroir » à notre animal de pouvoir. Ensuite, nous pouvons aussi aligner notre chakra de l’intention, le numéro trois, avec celui de l’univers : cela nous permet de faire « un » avec l’univers. Nous comprenons alors que nous sommes l’univers et étant l’univers, nous sommes le TOUT, c’est-à-dire toutes les apparences qui nous entourent et que nous co-manifestons en permanence en tant qu’esprits purs et lumineux. Toutes ces apparences n’existent pas par elles-mêmes et sont projetées dans l’univers par nous tous à partir d’une banque de données que l’on nomme « mémoire Akashique ». C’est entre autres notre croyance illusoire en leur existence qui leur donne leur aspect solide. Avec la métamorphose nous ouvrons une porte supplémentaire sur la spiritualité. Nous pouvons considérer la métamorphose comme une excellente pratique pour atteindre l’éveil. En effet, son rôle étant de servir la tribu, ceci est un acte de compassion pure. De plus, en métamorphose, le chamane est dans son Être authentique, dans lequel il se purifie et se trouve dans un état de concentration et de calme mental propice pour réaliser la vacuité, l’absence d’ego et de dualité, tout cela sous la direction d’un maître de métamorphose. Une pratique « soutenue » est nécessaire pour se libérer définitivement de l’illusion et atteindre l’éveil. Une formation avec un enseignant qualifié est fortement recommandée.
« Perte » d’un animal de pouvoir : Ce que nous appelons par simplification la « perte » d’un animal de pouvoir arrive dans certaines situations comme des chocs accidentels, des chocs émotionnels (séparation-divorce, perte d’un être cher, perte d’un emploi, etc.), lorsque nous n’utilisons plus les qualités d’un animal de pouvoir, si nous nous comportons de manière malhonnête, ou de telle sorte que nous ne sommes plus en accord avec l’animal, c'est-à-dire avec nous-mêmes ! A ce moment-là, ce n’est pas que l’animal de pouvoir s’enfuit et qu’il n’est plus en nous. Il est toujours présent, mais nous ne le percevons plus et même inconsciemment nous ne l’utilisons plus. Son énergie nous fait défaut dans notre réalité ordinaire, il y a alors perte d’énergie et éventuellement maladie : un manque de vitalité, des maux chroniques (rhumes, grippes, otites), des déséquilibres (on se cogne toujours du même côté), de l’irritabilité, une dépression, ou un cumul de malchances chroniques. Le soin qui consiste à « récupérer » l’animal de pouvoir « perdu » reconnecte le patient avec son énergie animale et donc à lui-même. Cela revient à remettre une énergie en surface comme ressortir un document perdu dans une pile sur un bureau.
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Maîtres Spirituels Les Maîtres Spirituels sont des Êtres évolués, voire éveillés, dont la mission est de nous guider, nous instruire et nous aider sur notre chemin spirituel. La méthode pour les rejoindre, qui consiste à monter le plus haut possible sur une montagne ou à partir d’un arbre et de regarder s’éloigner la Terre, n’est encore qu’un moyen habile pour que notre conscience, logée dans notre cœur, s’expanse et se positionne au niveau des couches externes de notre corps spirituel. Ce dernier est relié au Wyrd (voir ci-dessous), lieu privilégié pour rencontrer notre Maître, grâce à notre intention. Notre conscience s’expanse donc, mais reste centrée sur notre cœur. Lors du voyage « ascensionnel », nous pouvons percevoir des sortes de membranes comme des couches de nuages ; ce sont les séparations entre les différents corps que notre conscience traverse : corps physique (Annamaya Kosha), corps énergétique (Pranamaya Kosha), corps émotionnel (Manomaya Kosha), corps mental (Vijanamaya Kosha) et corps spirituel (Anandamaya Kosha). Le monde dit « monde d’en haut » est donc au-delà de notre corps spirituel. Traditionnellement, les Maîtres Spirituels sont des personnalités spirituelles, quelles que soient leurs traditions, ou des ancêtres défunts. Nous pouvons avoir plusieurs Maîtres, chacun étant spécialisé dans un domaine particulier comme par exemple la métamorphose, les soins, etc.
Wyrd Le voyage sur le Wyrd est aussi une très bonne technique pour se rapprocher de notre Esprit Pur et de la Source. Un domaine où l'impeccabilité est très importante, est celui de nos relations dans l'univers puisque nous sommes tous inter-reliés, avec tous les esprits sensibles visibles ou pas, ainsi qu'avec toutes les choses et phénomènes. Le Wyrd est la toile de vie, concept fondamental dans l'ancienne tradition chamanique anglo-saxonne de l'Europe Occidentale. Selon le Wyrd, le monde est conçu à partir de relations et de représentations ; tout, y compris les entités spirituelles et les événements, est relié par un système gigantesque de fibres, une sorte de toile d'araignée en trois dimensions. Le moindre événement survenu sur un quelconque fil de la toile a des répercutions qui sont perçues par l'intégralité de la toile. Et il n'y a pas de centre, chaque point de la toile en est le centre. C’est l’existence du Wyrd qui explique notamment le phénomène connu sous le nom de « Centième singe » qui illustre ce qui se produit lorsque la conscience d’un nombre donné d’êtres s’éveille : « Sur l’île de Koshima, au Japon, il y avait une colonie de singes observée par des scientifiques. On leur jetait des patates douces sur la plage et les singes n’appréciaient pas le sable collé à cet aliment. Un singe découvrit qu’il pouvait laver sa patate douce dans l’eau et la débarrasser ainsi de ce désagrément. Certains singes se mirent à faire de même, et les observateurs constatèrent qu’à partir d’un certain nombre de singes ayant adopté le système, toute l’espèce à travers la planète avait intégré le processus. »
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Des physiciens ont donné à ce phénomène le nom de « résonance morphique ». Voici un exercice proposé par Claude Poncelet et que vous pouvez entreprendre si vous avez déjà été initié au chamanisme et si vous voyagez facilement dans les trois mondes : Passez dans la RNO dans le monde du milieu et, avec votre intention, sentez, ressentez, entendez ou voyez la toile qui relie le tout. A présent, sentez-vous, ressentezvous ou voyez-vous comme une entité séparée, un individu à part entière avec un corps physique, et voyez également la démarcation qui fait de vous cet individu séparé, ce « Moi ». Puis lentement, laissez votre « Moi » à l’entrée du Wyrd, traversez cette démarcation et commencez à vous déplacer sur la toile. Devenez la toile et faite l'expérience de devenir « Un » avec la toile et tous ses composants. Pour terminer le voyage, revenez lentement à votre « Moi » séparé et, à nouveau, ressentez ou revoyez la démarcation qui fait de vous une entité séparée.
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Âme et Esprit L’âme est la manifestation incarnée de l’esprit ; elle est à l’esprit ce que les vagues sont à l’océan. L’âme reflète et manifeste les différentes qualités de l’Esprit Pur ; lorsque celui-ci est voilé par l’incarnation et lorsque le mental, activé par l’ego, se déchaîne, l’âme est comme les vagues de l’océan : c’est la tempête ! A ce moment là, l’âme se recouvre de « noirceurs », de rancœurs, de colères, de jalousies, etc. Elle manifeste surtout l’ego ! Quand on arrive à calmer le mental, en méditation par exemple, l’âme s’apaise et les vagues deviennent vaguelettes jusqu’à disparaître dans le grand océan. Ainsi, l’âme ne manifeste plus que les qualités pures de l’esprit. Notre âme utilise, au quotidien, différentes qualités de l’esprit. Lors de chocs physiques ou émotionnels importants (accidents, opérations chirurgicales, séparations, pertes d’êtres chers, etc.), nous pouvons perdre une partie de notre âme. Ceci est l’expression courante et impropre de ce phénomène, car notre âme reste indivisible et, par nature, ses qualités sont pures. En fait, nous perdons l’accès à une partie de notre âme. Dans ce cas, nous pouvons nous sentir éparpillés, dissociés (nous vivons la journée comme si c’était un film), incomplets, « à côté de nos pompes », dépressifs. Nous pouvons même perdre l’envie de vivre ou la créativité, notre système immunitaire baisse et nous pouvons même devenir suicidaires. Nous perdons tous des parties d’âmes dans toutes nos vies afin de pouvoir survivre à des expériences traumatisantes. C’est une dissociation. Souvent elles reviennent toutes seules, spontanément ou lors de rêves, ou lors de diverses pratiques spirituelles ou en établissant des relations qui servent de miroirs aux parties manquantes. Mais parfois il faut aider au retour ! C’est le rôle du praticien chamanique. Dans son livre « Recouvrer son âme », Sandra Ingerman dit qu’il doit y avoir au moins autant de parties d’âmes dans la RO (réalité ordinaire, donc manifestée) que dans la RNO (réalité non ordinaire, donc non manifestée) sinon les gens ne peuvent plus fonctionner. Lorsque c’est toute l’âme qui est perdue, la personne est dans un coma. La psychothérapie ne peut aider que sur les parties d’âmes présentes et pas sur celles absentes. En recouvrant les parties d’âme perdues d’un patient, le praticien chamanique procure au psychothérapeute un patient plus entier avec qui il pourra entreprendre un travail psychologique avec des résultats plus rapides et plus profonds. En fait, ma vision est que dans cette vie-ci, pour effectuer notre mission, nous avons besoin de certaines parties d’âme. Lorsque nous perdons une d’entre elles, elle fait vraiment défaut. D’autres parties ne sont pas absolument nécessaires à notre mission et peuvent rester dans la RNO. Nous avons toutefois la possibilité de les appeler, consciemment ou inconsciemment, et de les incarner dans notre RO, pour réaliser des missions ponctuelles. En recouvrement de parties d’âme, nous intervenons aussi bien sur celles qui ont été perdues dans cette RO que dans d’autres vies et dont le patient a vraiment besoin. Toutefois il est possible de ramener une partie d’âme correspondant à un besoin spécifique annexe à notre mission principale. Un recouvrement de partie d’âme permet de récupérer des qualités spirituelles, des valeurs comme la patience, l’espoir, la compassion, la joie de vivre nécessaires à notre incarnation. De plus en plus souvent, les esprits indiquent au praticien un message pour le patient, en rapport à sa mission terrestre et pour laquelle la partie d’âme récupérée peut s’avérer fort utile.
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Ensuite, le praticien indique au patient un rituel à effectuer pour intégrer cette partie d’âme qui peut être perdue depuis de nombreuses années et qui va donc nécessiter et occasionner des changements importants dans sa nouvelle vie. La récapitulation (voir Annexe page 53) qui est vraiment une technique de soin exceptionnelle, peut nous amener à récupérer, par nous-mêmes, une partie d’âme perdue. Ceci se passe lorsque tout en visualisant une scène traumatisante, nous tournons la tête à gauche et inspirons en visualisant que nous récupérons nos énergies perdues dans la scène. Si dans cette scène nous avons perdu une partie d’âme il y a de grandes chances pour que nous la récupérions à cette occasion. Une partie d’âme qui reviendrait toute seule, sans négociations, s’intègrera très facilement, d’autant plus que la scène traumatisante aura été soignée par la récapitulation.
Cas de parties d’âmes « volées » : Cela arrive pour différentes raisons et s’assimile au vampirisme. Se laisser voler une partie d’âme est une relation « perdantperdant » car ça n’aide personne ! On peut laisser partir cette partie d’âme par amour, à la mort d’un proche par exemple, ou par culpabilité. Mais le défunt qui détient cette partie d’âme ne peut pas passer de l’autre côté car il y a un attachement à notre monde. En fait, l’expression « volée » est encore impropre car pour pouvoir être volée, il faut qu’il y ait un accord, le plus souvent inconscient. Il s’agit plutôt d’un pacte inconscient. Par exemple, dans un couple qui se sépare, une personne peut offrir inconsciemment une de ses parties d’âme à son ex-partenaire sous certaines conditions. Celui qui se dessaisit de sa partie d’âme, ne pourra plus la manifester, même si elle est toujours en lui car l’âme est toujours entière. Il s’est juste déconnecté de cette partie d’âme. On pourrait dire qu’il a oublié qu’il a cette qualité. Il ne fonctionnera plus normalement ou comme avant. Cela peut être plus ou moins gênant pour lui, selon la qualité de la partie d’âme cédée. Pour autant, celui qui récupère, ou croît avoir « récupéré » cette partie d’âme ne pourra pas non plus l’utiliser, car il a déjà la même « chose » dans son « magasin » ! En fait, la partie d’âme récupérée, ou plus exactement l’information de cette qualité, peut faire l’effet miroir à sa propre partie d’âme qui, du coup, va pouvoir se manifester. Mais, à sa mort, l’idée d’une partie d’âme « récupérée » va l’empêcher de monter vers la lumière car elle constitue un attachement à l’ancienne existence. Le défunt devra restituer cette information de partie d’âme à l’univers en espérant qu’elle retourne à son propriétaire.
Cas des âmes d’organes : Les chamanes attribuent une âme à chaque organe du corps. Cette âme est subtile, non matérielle. Elle appartient donc aux corps énergétiques. Suite à un choc physique, une blessure ou une amputation, l’âme de l’organe peut être éjectée. Cela arrive souvent lorsqu’il y a amputation. La personne amputée ressent des douleurs physiques correspondant au membre amputé. Les chirurgiens connaissent ce phénomène sous le nom de « membre fantôme ». En récupérant l’âme perdue et en la ramenant au niveau de l’organe amputé ou blessé, les douleurs peuvent disparaître. Ceci est un soin rapide que peut faire un praticien chamanique, car l’âme perdue n’est jamais très loin du corps du patient. C’est aussi un soin important à effectuer lors d’un psychopompe pour un défunt qui aurait été blessé ou qui se serait suicidé par pendaison par exemple. Ce
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soin lui évitera de souffrir physiquement lors d’une prochaine incarnation, car les corps énergétiques gardent la mémoire des traumatismes des vies passées.
Cas de possessions : Parfois une personne peut faire l’objet d’une possession par un esprit désincarné qui n’est pas monté vers la lumière et que l’on nomme « fantôme ». Cette personne entendra des voix, se sentira double, partagée, sera amenée à faire des choses inhabituelles (boire de l’alcool, fumer, voler des objets, etc.). Elle peut manifester des attitudes schizophréniques. Il est fréquent que des défunts qui avaient des addictions (tabac, drogue, alcool, sexe) cherchent à posséder une personne qui s’adonne aux mêmes addictions, afin de retrouver les mêmes sensations. Mais, faute de rencontrer le bon client, ces défunts prennent possession de la première personne qui s’offre à eux inconsciemment. Celle-ci percevra alors l’addiction du fantôme et sera tentée de s’y adonner. Le praticien devra effectuer, plus que jamais entouré et aidé de ses esprits, une dépossession, qui est un acte très complexe. En effet, il existe un risque pour la personne possédée si l’esprit possesseur s’agite et résiste face à l’intervention du praticien. D’ailleurs, j’ai souvent rencontré des cas où la personne possédée ne pouvait pas venir à son rendez-vous car elle en était empêchée par son esprit possesseur. Anne Deligné en décrit très bien tous les symptômes dans son livre « Et si ce n’était pas moi ? ». Le point important ici est que le praticien chamanique ne diabolise pas l’esprit possesseur, contrairement à ce que font certains prêtres catholiques qui croient chasser le diable du corps d’un possédé. L’esprit possesseur n’est ni le diable ni un démon, mais un esprit comme nous. Il cherche à fuir la souffrance et, dans sa situation, il n’a pas trouvé d’autre solution que posséder une autre personne pour se nourrir de son énergie ou pour revivre ses addictions. Le praticien chamanique va chercher à le comprendre, à résoudre ses problèmes et à le soigner en lui récupérant des animaux de pouvoir et des parties d’âme perdus pour ensuite l’aider à monter vers la lumière, avec beaucoup de respect. C’est l’acte de psychopompe. Inversement, un esprit possesseur chassé par une personne ignorante de cette réalité va chercher à posséder une autre personne, puisque sa problématique n’aura pas été résolue. Il est peut-être utile d’éclaircir l’expression « monter vers la lumière ». Quand nous faisons monter un défunt vers la lumière, nous levons les bras en l’air et le regardons monter vers le ciel. Cela ne signifie pas que l’au-delà soit quelque part dans le cosmos. En réalité, l’esprit du fantôme était concentré sur ses corps émotionnel et mental, ce qui le maintenait auprès de nous. Par notre soin, suivi du psychopompe, nous l’aidons à se positionner au niveau du corps spirituel (la lumière) c'est-à-dire dans le Grand Tout, où il évoluera selon son karma. Ensuite seulement, le praticien chamanique pourra soigner son patient qui peut avoir perdu des animaux de pouvoirs et des parties d’âmes et à qui il faudra apprendre à se protéger de toutes intrusions fantomatiques dans le futur.
Entités : Ce mot est parfois utilisé de manière confuse pour différentes choses. Selon le Petit Larousse, une entité est une « réalité abstraite, qui n’est conçue que par 25
l’esprit », ou encore : « l’essence d’un être, ensemble exhaustif des propriétés qui le constituent ». Selon ma compréhension, les entités sont des « formes-pensées ». Tous les êtres sensibles, humains, animaux, ainsi que ceux que nous ne voyons pas, émettent des pensées qui peuvent être légères, empreintes d’amour et de compassion, ou, au contraire, des pensées lourdes, faites de peurs, de haines, de jalousies ou de colères. Du fait de l’interconnexion de tous, ces pensées émises nous parviennent, notamment lorsque nous sommes en contact étroit les uns avec les autres dans les foules ou les transports en commun, et nous affectent favorablement lorsqu’elles sont légères et défavorablement lorsqu’elles sont lourdes. Ces « formes-pensées » sont donc les énergies des pensées émises. Les énergies légères nous « élèvent » et les énergies lourdes nous « plombent ». Le plus souvent, ces énergies lourdes disparaissent d’elles-mêmes quand nous nous retrouvons dans un parc boisé, à la campagne ou après une douche. Mais parfois elles s’incrustent dans nos corps énergétiques. C’est ainsi qu’en chamanisme nous trouvons parfois, chez nos patients, des intrusions énergétiques qui sont faites de « formespensées » lourdes qui occasionnent des douleurs et souffrances diverses. Il est alors nécessaire d’en faire l’extraction, au moyen de nos animaux de pouvoir. Bien que le processus soit différent, les « formes-pensées » peuvent aussi être à l’origine d’un envoûtement. Ceux qui utilisent la magie noire pour nuire à autrui envoient, par la pensée, ce qu’ils appellent des « fléchettes énergétiques » à leurs victimes qui s’en trouvent affaiblies. Dans ce cas particulier, les « formes-pensées » viennent soit manipuler le mental des victimes, soit affecter volontairement une partie de leur corps. Dans le premier cas, il s’agit de programmation à distance de leur mental et, dans le deuxième cas, il s’agit bien d’une intrusion énergétique localisée et entretenue. De nombreuses personnes sont envoûtées par leurs propres histoires et leurs propres négativités, ce qui dans le jeu de l’interdépendance, peut se manifester alors par la rencontre d’un jeteur de sorts extérieur, parfois inconscient de son rôle. Ne sont envoûtés que ceux qui s’ouvrent, même inconsciemment, à cette éventualité. Le travail consiste alors à soigner les histoires de ces personnes et à couper les liens qu’elles entretiennent avec leur jeteur de sort (cercles d’or et récapitulation entre autres). Certains prêtres catholiques soignent le problème ponctuellement en faisant en sorte que les « fléchettes énergétiques » retournent à l’envoyeur ou soient réorientées vers un leurre qui prend la place de la victime. Dans les deux cas, la victime n’est pas soignée et risque donc de retrouver un autre jeteur de sorts dans l’avenir. Les égrégores sont aussi des « formes-pensées » émises par des groupes qui ont des objectifs communs et créent ainsi un esprit de groupe. Cette force a besoin d’être constamment alimentée par ses membres, grâce à des rituels établis et définis, sinon l’égrégore s’éteint. Certains égrégores sont formés et entretenus inconsciemment, comme par exemple, ceux de la maladie, de la peur, de la colère et de l’impuissance. Nous pouvons soigner nos rapports à ces égrégores en utilisant la pratique des cercles d’or.
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Les esprits de la nature La nature est à la base de toutes nos civilisations dans l’univers. Sans elle, les animaux et les humains ne pourraient pas exister. Elle est le théâtre dans lequel nous allons pouvoir vivre, nous soigner et jouer nos rôles respectifs, en tant qu’humain, animal ou élémental (manifestation des Déesses des éléments). Ce théâtre est un espace-temps dans lequel l’évolution fait son travail. C’est notre monde du milieu. La nature a été créée à partir des cinq éléments subtils, de leurs Déesses et de l’intention de la Source qui s’est manifestée par ce que les scientifiques ont nommé Big Bang, sans pour autant en comprendre tout le fonctionnement. Les Déesses des cinq éléments, manifestations subtiles de la Source, sont chargées de la formation et de l’entretien de tout ce qui existe dans la nature. Pour se développer dans la nature, les plantes ont besoin de terre, d’eau, de chaleur et d’air. Ce sont ces éléments qui leur sont apportés dans leur environnement naturel par les élémentaux, manifestations énergétiques des Déesses des cinq éléments, nommées Dakini en Bouddhisme et qui sont : – Vajra Dakini, qui règne sur les minéraux et manifeste la stabilité ; – Ratna Dakini, qui règne sur l’eau et manifeste l’abondance ; – Padma Dakini, qui règne sur le feu et manifeste la joie et le désir ; – Karma Dakini, qui règne sur l’air et manifeste la vivacité ; – Bouddha Dakini, qui règne sur l’espace et l’éther et manifeste l’inspiration. Les humains ont pu les percevoir de manières plus ou moins différentes selon les pays, mais globalement, nous pouvons les regrouper par éléments : – La terre est l’élément des gnomes, en lien avec Vajra Dakini. – L’eau est l’élément des ondines, des sirènes, en lien avec Ratna Dakini. – Le feu est l’élément des salamandres, en lien avec Padma Dakini. – L’air est l’élément des sylphes, des elfes, en lien avec Karma Dakini. – L’éther est l’élément des fées, en lien avec Bouddha Dakini. Les Dakinis des cinq éléments sont sans formes matérielles, et ces apparences ne sont que des représentations énergétiques choisies pour les humains qui les perçoivent dans certaines situations et toujours avec leurs voiles. Par exemple, l’apparence monstrueuse de l’esprit du Loch Ness reflète les peurs des humains. L’apparence ailée des fées, ou le corps mi-poisson mi-femme des sirènes, reflète les fantasmes des hommes. Parfois, nos voiles et nos obscurcissements nous amènent à projeter sur certaines fées un caractère malicieux. Ainsi, chaque esprit de la nature est plus ou moins en lien avec ces élémentaux ainsi qu’avec les principes émanés des bouddhas (rôle de Mahat, Intelligence cosmique selon l’Ayurvéda que nous verrons page 36). Les créateurs de la communauté de Findhorn, au Nord de l’Écosse, les percevaient et recevaient d’eux de nombreux enseignements sur l’art de cultiver les légumes, les fruits et les fleurs. Voici un extrait du livre de Peter et Eileen Caddy, « Le jardin de Findhorn » :
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Chaque esprit de la nature participe à l’entretien des plantes. Ainsi : – Les gnomes, au niveau de la terre, permettent aux racines de s’en nourrir. – Les sylphes, au niveau de l’air, permettent aux feuilles l’échange des gaz. – Les ondines, au niveau de l’eau, permettent aux feuilles de s’en abreuver. – Les salamandres, au niveau du feu, apportent la chaleur à la plante. Ceci en parfaite coordination et en parfaite harmonie avec l’esprit de la plante. Les êtres élémentaires créent la forme à partir d’un modèle qui est dans la Nature, créé par les dévas. Ils encouragent ce modèle à se développer auprès de l’esprit de la plante. Jadis, les humains percevaient les élémentaux et travaillaient avec eux en bonne collaboration, jusqu’à ce que notre monde, dit « moderne », se détourne d’eux et de toute spiritualité. Depuis la moitié du XX° siècle, nous redécouvrons ce petit peuple. Nous verrons, page 33, l’analyse de la création de l’univers dans lequel toutes les apparences que nous pouvons voir, toucher, sentir, entendre et goûter n’ont aucune existence intrinsèque. Elles n’existent pas par elles-mêmes et sont co-créées par nous tous à partir de nos intentions, de nos cinq agrégats (voir page 40) et des cinq éléments subtils. Elles sont quasiment vides de matière, comme le confirment les scientifiques avec la physique nucléaire : le vide entre un proton et ses électrons est immense vue la taille de ceux-ci. La vitesse de rotation des électrons est telle que se crée un champ magnétique donnant une impression de solidité à la matière qui est pleine de vide ! Toutes les apparences dans l’univers de la réalité ordinaire ont un esprit en lien avec les bouddhas qui les ont conçues (nos bouddhas intérieurs inclus) et les cinq Déesses des éléments qui les entretiennent. Que ce soient des pierres, des montagnes, des lacs, des mers, des plantes ou des arbres, leur esprit fait « miroir » avec une partie de notre Esprit Pur. Car tout ce qui existe dans l’univers, existe déjà depuis toujours en nous. Par exemple, l’esprit d’une plante médicinale représente la partie de notre esprit en lien avec cette connaissance. Ainsi, lorsque nous contactons l’esprit d’une plante pour apprendre sur sa « médecine », nous recevons la réponse en nous. Il en est de même avec les arbres et les pierres. Un radiesthésiste reçoit ces informations à partir des micro-vibrations venant du cœur et amplifiées par un pendule. Un praticien chamanique voyage directement dans son cœur pour obtenir des réponses auprès de son Esprit Pur, par l’intermédiaire de l’esprit de la plante, de l’arbre ou de la pierre. Il en est de même avec toutes les constructions humaines et animales : bâtiments, ponts, routes, voitures, nids, etc. Tout a un esprit en lien avec toutes les personnes, ou animaux, qui ont participé à leur construction. Nous pouvons donc contacter ces esprits pour apprendre d’eux et éventuellement les soigner car ils peuvent eux aussi perdre une partie de leur âme. Lorsque nous nous soignons avec des plantes, leurs caractéristiques qui sont des messages de guérison vibratoire, font « écho » avec celles qui sont déjà en nous. C’est plus efficace si nous en sommes conscients quand nous les absorbons sous quelque forme que ce soit. C’est encore plus efficace si nous pouvons nous métamorphoser en elles ou fusionner avec elles juste avant de les absorber. Au final, c’est nous qui avons le pouvoir de nous guérir ; les plantes sont juste là
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pour nous le rappeler. Car, même en prenant un médicament à base de plantes, si inconsciemment nous ne voulons pas guérir, les plantes ne pourront rien y faire ! Ceci explique pourquoi les Fleurs de Bach ou les médicaments homéopathiques fonctionnent si bien alors qu’ils représentent de très fortes dilutions d’une teinture mère au point qu’on peut se demander s’il y a encore une molécule à bord. Les nombreuses dilutions subies par les remèdes homéopathiques sont à la base d’un des principes de cette médecine complémentaire : l’infinitésimalité. Certaines personnes disent qu’à partir de 12 CH, une préparation homéopathique ne contient théoriquement plus de molécule. On pourrait penser qu’elle ne peut donc pas être active, sauf à avoir un effet placebo. Pourtant, les souches homéopathiques à haute dilution ont fait leurs preuves chez les utilisateurs de l’homéopathie. Même sans molécule, la préparation homéopathique est toujours imprégnée de l’esprit de la teinture mère et c’est lui qui se relationne avec notre Esprit Pur. A ce jour, les recherches se poursuivent pour déterminer le mécanisme d’action et rien n’est encore prouvé scientifiquement. L’esprit de la plante, de l’arbre ou de la pierre imprègne les préparations médicinales pour donner naissance à un autre esprit, l’esprit du médicament final qui est en lien avec les esprits de ses constituants et qui fait « écho » à notre propre esprit. Les placebos, eux, fonctionnent en nous rappelant inconsciemment que les propriétés de guérison adéquates sont déjà en nous. Grâce aux placebos, nous les mettons en œuvre sans les effets secondaires du produit actif ; cependant ils subsistent les excipients, de l’amidon ou du sucre, qui se superposent au support neutre. J’ai même connu une autre forme de placebo, carrément énergétique. Un de mes amis « reiki » devait envoyer du reiki à distance à une personne malade. Or, à l’heure prévue pour l’envoi, mon ami était dans l’incapacité de faire quoi que ce soit car « prisonnier » de la circulation en ville et à l’époque il n’avait pas de téléphone portable. Arrivé chez lui beaucoup plus tard, il téléphone à la personne malade pour s’excuser. Il n’a pas eu le temps d’expliquer son problème car la personne lui manifeste tout de suite son enthousiasme quant à la réception de l’énergie ! Et il précise qu’il se sent déjà beaucoup mieux. Pour moi, cela ressort du principe du placebo : la personne savait qu’elle devait recevoir du reiki tel jour à telle heure et elle l’a donc reçu car elle s’était « ouverte » à la réception d’énergie, tout comme avec un placebo on s’ouvre à l’idée que le médicament va nous guérir ! Et puisque ça marche et que ça ne peut pas venir de la capsule de sucre ou d’amidon, c’est clair que ça vient de l’intérieur, de notre Esprit Pur. Nous trouvons dans la Bible ce passage célèbre qui confirme que seule notre foi peut nous guérir : « Des foules entières se pressaient contre Jésus pour le toucher, car de lui sortait une force qui les guérissait tous. La puissance de Jésus au Saint Sacrement est décrite dans les Ecritures ainsi: ” Tous ceux qui avaient des infirmités se jetaient sur lui pour le toucher. ” (Marc 3, 10) « Jésus dit : Qui est-ce qui m’a touché ? Quelqu’un m’a touché; car j’ai senti qu’une force est sortie de moi” et il dit à la femme “ta foi t’a guérie.” » (Luc 8, 46) » Jésus a joué inconsciemment le rôle de « placebo » pour cette femme.
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Par contre en pharmacologie, on distingue les produits actifs d’origine végétale ou minérale et les produits actifs d’origine microbiologique et biotechnologique, ainsi que les produits actifs d’origine synthétique. Pour les premiers, les produits actifs d’origine végétale ou minérale, on distingue ceux dont les molécules sont extraites de la biomasse et ceux dont les molécules sont inspirées de la nature et fabriquées chimiquement. Je ne connais pas le processus d’extraction des molécules de la biomasse, mais nous pouvons penser que lors de la fabrication, l’esprit de la plante ou du minéral aura imprégné le principe actif du médicament final qui pourra alors faire vraiment « écho » à notre esprit qui induira la guérison en nous. Sinon, le médicament fonctionnerait simplement comme un médicament chimique. Il n’en reste pas moins la présence d’excipients qui peuvent engendrer des effets secondaires non négligeables, surtout s’il y a de l’aspartame, et cela pour tous les médicaments pharmaceutiques. Lorsque les molécules sont fabriquées chimiquement, je ne vois pas comment un esprit de la nature aurait pu s’immiscer dans le médicament final. Pour les autres, les produits actifs d’origine microbiologique, biotechnologique ou synthétique, ce sont des produits de laboratoires, dépourvus du moindre contact d’un esprit de la nature. Ces médicaments possèdent bien un esprit mais ne sont pas répertoriés dans notre pharmacopée intérieure. Ils peuvent éventuellement fonctionner tout comme un placebo mais avec de nombreux effets secondaires nocifs pour notre organisme et qui peuvent engendrer d’autres maladies que l’on soigne de nouveau avec d’autres médicaments chimiques qui engendrent d’autres effets secondaires, et ainsi de suite. Le plus souvent, ces médicaments court-circuitent notre système immunitaire pour traiter directement et chimiquement les conséquences de la maladie. Ce sont par exemples des médicaments antalgiques, pour les douleurs, qui inhibent la production de prostaglandine, ou la chimiothérapie qui empêche la division cellulaire appelée « mitose » et détruit les cellules cancéreuses qui ont la particularité de se multiplier exagérément, ou des hormones de synthèse pour compenser des problèmes ovariens ou de thyroïde, etc. Un moyen pour contrecarrer, autant que faire se peut, les effets secondaires de ces produits, serait de contacter leurs esprits, leur envoyer de l’énergie universelle et leur demander de n’engendrer aucun effet secondaire préjudiciable pour nous. Parallèlement à ceci, il est bon de contacter l’élémental (ou esprit) de notre corps physique pour lui dire de ne retenir que les effets positifs de ces médicaments, puis visualiser que le résultat bénéfique est déjà là.
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Gestion de l’énergie En chamanisme, nous avons des pratiques individuelles ou de groupe qui consistent à envoyer de l’énergie à des personnes qui en ont fait la demande ou à des situations que l’on voudrait voir s’améliorer. Pour cela, nous jouons du tambour ou du hochet avec une intention claire. Cependant il ne faut pas méconnaître une certaine subtilité dans l’intention, qui se trouve parfaitement expliquée dans le livre « Les secrets de l'art perdu de la prière » de Gregg Braden dont voici deux passages éclairants : Le sentiment est la prière: Dans l’Evangile selon saint Jean (chapitre 16, verset 24), nous sommes invités à donner du pouvoir à nos prières en nous entourant (sensation) de nos désirs réalisés, tout comme l’avait suggéré l’abbé : « Demandez sans motif caché et soyez entouré par votre réponse ». Pour que nos prières soient exaucées, nous devons transcender le doute qui accompagne souvent la nature positive de notre désir. Sans aucune parole, sans que nos mains n’adoptent une position précise ou toute autre expression physique extérieure, ce mode de prière nous invite tout simplement à ressentir un sentiment puissant et sans équivoque, comme si nos prières avaient déjà été exaucées. Par ce langage intangible, nous participons à la guérison de nos corps, à l’abondance déversée sur nos amis et nos familles, et à la paix entre les nations. A l’intérieur des kivas restaurées de la région appelée « Four corners », il y a des vestiges de plâtre de boue qui recouvraient, il y a longtemps, les structures de pierre. Délicatement gravées dans du stuc de terre cuite, nous pouvons toujours voir les images, bien qu’à peine visibles, de nuages pluvieux et d’éclairs planant au-dessus d’abondants champs de maïs. A d’autres endroits, les murs montrent des tracés qui donnent des indices sur la faune et la flore. De cette façon, les artistes de l’époque ont consigné le secret du mode perdu de la prière. Prière de la pluie : Au début des années 1990, une extrême sécheresse régnait sur les hauts plateaux du nord du Nouveau Mexique. Un indigène de la région se rend, avec Gregg Braden, à un ancien cercle de pierre pour prier la pluie. Ce cercle de pierre est une roue de Medecine à l’intérieur de laquelle l’indigène se met en méditation. Peu de temps après, il déclare que c’est terminé. Gregg Braden s’en étonne et dit : « Je croyais que tu allais prier pour de la pluie ». Ce à quoi son ami répond : « J’ai dit que je prierais la pluie. Si j’avais prié pour de la pluie, elle ne viendrait jamais. Car si nous demandons que quelque chose arrive, nous donnons du pouvoir à ce que nous ne possédons pas. Or, ce pouvoir nous le possédons, il est en nous ! Les prières pour de la guérison donnent du pouvoir à la maladie. Des prières pour de la pluie donnent du pourvoir à la sécheresse. Si nous continuons à demander pour obtenir ces choses, cela ne donne que plus de pouvoir aux choses que nous aimerions changer… Au lieu de cela, j’ai commencé à avoir la sensation de ce que l’on ressent quand il pleut. J’ai éprouvé la sensation de la pluie avec mon corps, et le sentiment que je ressens quand je me tiens debout, pieds nus dans la boue, sur la place de notre village, et j’ai respiré l’odeur de la pluie sur les murs de terre de notre village, et j’ai ressenti l’impression 31
qui vient en marchant à travers les champs de maïs, hauts jusqu’à la poitrine, parce qu’il a tellement plu." De plus, concernant des situations ou des lieux, il est éthiquement nécessaire d’invoquer leurs esprits pour leur demander leur autorisation, leurs conseils et aide. Parfois, nous pensons faire pour le mieux, mais nous ne connaissons pas forcément tous les tenants et aboutissants. Lorsqu’il s’agit de personnes inconnues qui n’ont fait aucune demande particulière pour recevoir de l’énergie (cas des victimes de catastrophes naturelles ou d’accidents de groupes par exemples), nous pouvons seulement envoyer de l’énergie à ces personnes avec l’intention qu’elles l’utilisent ou pas selon leurs convenances. Nous mettons seulement l’énergie à disposition. Ce sont elles qui décideront qu’en faire, selon leurs karmas respectifs. Cette convention nous permet de ne pas interférer avec leurs karmas et donc de ne pas aggraver les nôtres. Nous retrouvons aussi ce principe dans le livre « Le grand virage de l’humanité » de Philippe Guillemant, page 79 : « J’en profite pour rappeler à certains théoriciens du complot vraiment suspicieux qu’ils ne se rendent pas compte qu’ils se créent, pour eux-mêmes, un avenir sombre. Si, en effet, vous soupçonnez de vivre dans un monde où l’on veut vous contrôler, vous manipuler, vous aurez beau clamer votre refus de vivre ainsi, vous serez en train de programmer, dans votre futur, une branche du multivers dans laquelle vous combattrez une dictature, qui risque de sévir localement même si l’humanité en est globalement libérée. Il faut donc savoir réagir aux évènements négatifs avec la sagesse adéquate pour se protéger soi-même. » Je pense que ce dernier point est vrai dans le cas de théories et de soupçons. Il en est différemment lorsque les faits sont évidents. Face à un réel complot il reste la solution qui consiste à visualiser un avenir radieux.
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Analyse de la création de l’univers Parler de la création de l’univers, implique donc de parler aussi de celui qui l’a créé. Le Grand Tout, c'est-à-dire nous tous pour les chamanes, Dieu pour les religions théistes, Brahman pour les hindouistes et la Base fondamentale pour les bouddhistes. Mais, comme le dit Lama Denis Theundroup dans son livre « Le Dharma et la vie », chercher une vérité intellectuelle qui énoncerait « qui est Dieu » et « comment a-t-il créé l’univers », est s’engager dans une voie en laquelle les solutions avancées seront toujours imparfaites vu la portée ultime de la question. L’imperfection venant des limitations de « l’outil » intellectuel utilisé ; un outil limité qui voudrait comprendre l’ultime qui par nature le dépasse. Il s’agit donc d’un sujet fort complexe et parfois pour essayer de comprendre un sujet comme celui-ci il peut être utile d’explorer d’autres traditions, surtout sachant qu’en chamanisme nous avons perdu une grande partie des connaissances de nos ancêtres. Les praticiens chamaniques que nous sommes ont bien la possibilité de faire des voyages chamaniques auprès de ces ancêtres pour rechercher ces informations, mais notre impeccabilité et éthique nous imposent la prudence quant aux interprétations. Donc, comme tout est réuni dans le Tout et comme chaque tradition est issue de la même Source et essaie à sa manière de nous éclairer sur ces sujets, nous pouvons trouver des éléments de réponse dans d’autres traditions, notamment celles qui s’appuient sur d’anciens documents écrits. J’ai commencé par explorer le sujet en chamanisme, au travers de divers voyages chamaniques auprès des esprits, puis j’ai cherché à consolider mes informations, et à approfondir le sujet avec le Samkhya de la tradition ayurvédique, et enfin le Dharma de la tradition bouddhiste. J’ai ainsi pu élaborer une synthèse de ces trois sources d’information, page 48.
• En chamanisme, nous pouvons rechercher notre mythe de la création. Ce que j’ai fait en Octobre 2004 lors d’un stage sur « Les esprits du cosmos ». La consigne était d’interroger l’esprit du photon, présent juste après le Big Bang qui reste une théorie scientifique encore incomplète et non totalement maîtrisée. Je considère donc ici que le Big Bang est le « mur » qui cache l’origine de notre univers. D’ailleurs, les scientifiques lui ont donné le nom de « mur de Planck » du nom d’un physicien impliqué dans la mécanique quantique. Voici ce que j’ai découvert : « Lors du voyage chamanique, l’esprit du photon m’apparut sous la forme d’un savant avec une barbe blanche. Il me proposa de passer au-travers du Big Bang, puis de remonter le temps pour arriver à la Source. J’ai donc rassemblé mon intention de remonter le temps et, après avoir traversé ce que j’ai perçu comme une explosion dont le son est « OM », je me suis retrouvé dans un lieu paisible, serein et calme, fait d’amour. Je baignais dans cette énergie, avec beaucoup de joie et de bien-être ; c’était pure félicité. Je perçus deux grandes énergies d’amour, une de nature yin et une autre de nature yang. Ceci me fit penser à Purusha et Prakriti dans la tradition védique, ainsi qu’aux pratiques du Bouddhisme tantrique dans lesquelles nous recherchons l’union de déités masculines et féminines en nous pour atteindre le samadhi et, ultimement, l’éveil. En fait, il ne s’agissait pas d’un lieu à proprement parler, mais plutôt d’un état de
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conscience dans lequel j’avais l’impression d’être sans forme et de flotter dans une énergie très agréable, très légère et douce. Une énergie dans laquelle je ressentis l’impression de faire partie du Tout, mais avec ma conscience individuelle. L’interconnexion de tous les êtres ne signifie pas forcément « fusion en une seule entité ». Même si deux êtres lumineux peuvent fusionner, ils n’en gardent pas moins leur individualité. J’étais donc un élément du Tout, et le « non-lieu » de l’origine explique pourquoi l’espace n’a pas de centre; nous en sommes tous le centre puisque c’est nous tous qui co-créons l’Univers. Ce fut mon premier satori, ou expérience de la vacuité, dont je ne connaissais pas encore le nom et qui dura le temps du voyage chamanique. » J’appris aussi dans ce voyage, que la fusion d’une partie de ces deux énergies d’amour, l’une de nature yin et l’autre de nature yang, donna lieu à une explosion dont le son est encore « OM ». « OM » est le début, le commencement, que l’on retrouve dans de nombreuses séries de mantras. « OM » ouvre la voie, il est le verbe qui a permis la création à partir des cinq éléments subtils. « Cette explosion aurait eu pour rôle de fournir la matière « solide » nécessaire à l’incarnation, et le but de cette dernière serait d’expérimenter les émotions et impressions en tant que créatures divines. Les cinq éléments subtils de la Source furent ainsi transformés en cinq éléments grossiers. » Lors de cette création, la Source dont nous faisons partie, s’est émanée, pour partie en élémentaux chargés de la formation et l’entretien des cinq éléments et de la nature, pour partie en animaux et pour partie en humains. Après cette expérience, j’ai d’abord pensé que l’explosion que j’ai ressentie et qui était plutôt un jaillissement de matière dont le son est « OM », pourrait correspondre à la définition scientifique du Big Bang. D’autant que les scientifiques retrouvent dans l’espace la fréquence du OM imprimée dans la matière. Mais de nombreuses questions techniques ne corroborent pas complètement cette hypothèse, comme nous allons le voir tout au long de cette analyse. Certains grands Maîtres spirituels comme Saï Baba ont le pouvoir de faire apparaître instantanément des objets, comme des pierres précieuses, dans leur main. Alors, pourquoi attendre des milliards d’années pour avoir une Terre habitable ? De même, dans nos rêves nous pouvons faire apparaître puis disparaître toutes sortes d’apparences qui nous semblent tout aussi réelles et solides que dans la réalité ordinaire. De plus, certains grands Maîtres éveillés peuvent à leur mort résorber en sept jours toute la matière de leur corps physique, exceptés les ongles et les cheveux. Voilà qui interroge sérieusement sur la nature réelle de la matière ! Serait-ce grâce à nos co-créations que ces apparences peuvent se maintenir durant leur durée de vie, contrairement aux apparences oniriques que nous sommes seuls à créer lorsque nous rêvons ? Ces dernières ne se maintiennent que pour la durée de nos rêves, quelques minutes seulement. A notre réveil, personne d’autre ne maintient les apparences oniriques. Donc, elles disparaissent. Ou bien, toutes ces apparences sont elles issues d’une banque de données, la mémoire akashique, que chacun utilise à sa guise, dans la vie diurne comme dans les rêves ?
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• En Inde, nous trouvons dans les Védas et plus particulièrement l’Ayurvéda, une science Cosmique appelée Samkhya, initialement transmise par le sage Kapila et enseignée par Charaka et Sushruta. Le Samkhya est l’observation de la manifestation de la Conscience. Voici quelques extraits du livre « Yoga et Ayurvéda » de Dr. David Frawley : « Avant tout, se trouve Brahman, la réalité absolue, l’Être Suprême réunissant Purusha et Prakriti qui sont les pouvoirs de la conscience et de l’inconscience, inhérentes en lui. Brahman est la nature immuable existant au-delà de notre manifestation changeante. Pour cette science cosmique, l’univers s’appuie sur 24 principes cosmiques (Tattvas). En amont, nous trouvons Purusha la Conscience Pure et Prakriti la Nature Primordiale, inconsciente d’elle-même.
Purusha : la Conscience Pure ou le Soi Supérieur (Atman) est le principe ultime à l’origine de l’univers qui reflète, dans un ordre parfait, le fonctionnement d’une Intelligence suprême. Le monde extérieur sert à fournir des expériences à Purusha. Le monde, ainsi que les objets, sont des phénomènes observables n’existant pas pour euxmêmes mais seulement pour celui qui les perçoit. » (C’est donc une histoire de « perception » à rapprocher de l’agrégat « perception » enseigné par Bouddha Shakyamouni (voir page 40, la définition des cinq agrégats de la tradition bouddhiste). Conclusion, si personne n’est là pour les percevoir, ils n’existent pas !) « L’univers s’appuie sur l’Intelligence ; il fonctionne à travers le mental (Manas) et suit un schéma de lois organiques (Mahat) reflétant cette Conscience Pure qui est derrière lui. Purusha n’est pas un Soi incarné mais la nature pure du Soi (de Brahman) existant au-delà de toute objectivité. Il ne fait donc pas partie de la création et n’est pas composé de formes matérielles, ni grossières, ni subtiles, ni causales. Le pouvoir de guérison suprême et le Prana original proviennent de Purusha. Notre objectif consiste à retourner à la Conscience de Purusha. L’objectif de l’Ayurvéda, ainsi que de toute tradition spirituelle, est de relier notre corps et notre esprit à Purusha qui est la véritable source de bonheur et de bien-être. (Il est identifié par : « Sat / Chit / Anand » qui signifient « Être réalisé / Conscience pure / Extase, béatitude »).
Prakriti : substance de base de l’Univers, dans son état à la fois grossier et subtil, essence non manifestée, potentiel non différencié, à l’état de germe de tout ce qui peut apparaître en tant que « nom », « forme », ou « action ». Prakriti est différent de la matière dans le sens occidental, car c’est essentiellement l’aptitude de l’esprit à expérimenter toute chose visible ou pas. Prakriti est insensible, inconsciente de sa propre existence, dénuée de subjectivité, et n’est qu’une objectivité latente sans la lumière réfléchie par Purusha. Prakriti a trois qualités principales nommées en sanscrit : Sattva / Rajas / Tamas, (qualités de Lumière / Energie / Matière), à travers lesquelles se trouvent l’intelligence, la vie et la puissance produisant des formes matérielles. Ces trois qualités sont à l’origine des 24 Tattvas qui suivent. (Rajas signifie turbulence, activité. Elle est mobile et possède un mouvement vers l’extérieur. C’est cette qualité rajas qui va permettre la création à partir des cinq éléments subtils.) 35
Mahat : Intelligence cosmique. Toute manifestation provient d’une intelligence cosmique sous-jacente dans laquelle se trouvent toutes les lois et principes que la manifestation doit suivre, ainsi que les formes antérieures à la manifestation, qui existent en tant que germe, idéal ou archétype. A travers Mahat, se produit l’espace, le temps, le monde Divin et le germe de la différenciation. Il est la matrice de toute création. Au niveau de l’âme individuelle, Mahat devient Buddhi, le pouvoir de l’intelligence par lequel nous pouvons discerner la vérité de l’illusion, le vrai du faux, l’éternel de l’éphémère. Buddhi est la faculté clé de notre nature nous permettant de découvrir la nature réelle des choses comme étant séparées de leurs apparences changeantes. Il est l’intelligence de l’âme individuelle qui permet d’atteindre la réalisation et de révéler son Soi supérieur lorsqu’il ne dirige plus son attention sur les attachements extérieurs. L’Ayurvéda considère que la cause principale des maladies provient d’un mauvais fonctionnement de Buddhi dû à l’influence de l’ego, entraînant de mauvais jugements et de fausses croyances. Mahat est Prakriti façonnée par la main de Purusha. Il n’est pas conscient par luimême, il agit à l’aide de la lumière reflétée par Purusha. L’univers prend d’abord naissance sous forme de méditation de l’Intelligence cosmique et c’est seulement plus tard qu’elle revêt une forme extérieure. Ahankara : Toute manifestation est un processus de différentiation dans lequel prennent naissance des créatures séparées et divers objets, qui sont le fondement de l’ego. (Tandis qu’en tant que Brahman, nous sommes tous les mêmes). Ahankara signifie littéralement la naissance du « Je » car l’ego est un processus de différentiation et non une réalité intrinsèque. Grâce à lui, les énergies de base latentes dans la matière (Prakriti) et les lois fondamentales contenues dans l’Intelligence Cosmique (Mahat) sont aptes à prendre des formes spécifiques. Les qualités essentielles de la nature se diversifient en trois groupes de cinq sous l’influence ciblée de l’ego donnant lieu aux cinq organes des sens, aux cinq organes d’action et aux cinq éléments. Ceux-ci naissent à partir d’Ahankara par l’intermédiaire des trois gunas : sattva, rajas et tamas. L’ego crée le mental et les cinq sens, qui sont les instruments permettant à l’individu de fonctionner. Ahankara est une série de pensées semant la discorde et non une entité réelle en elle-même. Il est une puissance de division nécessaire et inhérente à la nature, un stade d’évolution, mais il ne représente pas la réalité sous-jacente ou la nature des créatures vivantes. Il permet à l’âme de s’identifier à différents corps, mais il ne révèle pas notre véritable Soi, qui est la conscience indépendante de toute incarnation. L’ego représente l’aspect extérieur du mental, tandis que Buddhi représente son aspect intérieur. Buddhi reste cependant dominé par l’ego, à moins d’apprendre à méditer. Ahankara se développe chez l’enfant entre ses trois et cinq ans. A la mort, les défunts restent au niveau d’Ahankara, prisonniers de leur croyance en l’ego. C’est donc l’ego avec son karma résiduel qui va chercher à reprendre naissance, mais à ce momentlà, dans le nouvel utérus, il va oublier le passé et redéveloppera trois à cinq ans plus tard un nouvel ego, différent du précédent. C’est aussi au niveau d’Ahankara que nous avons la possibilité d’évoluer grâce à Buddhi, et atteindre Purusha, la délivrance.
Manas : Mental sensoriel. Manas signifie le principe d’élaboration et il est le principe des émotions et de l’imagination. Il nous relie au monde extérieur à travers les 36
cinq sens. (C’est le flux extérieur du chitta-nadi, vu page 16). Le monde manifesté agit à travers divers comportements individuels ou mentaux dirigés vers l’extérieur. L’ego projette automatiquement un mental sensoriel lorsqu’il se dirige vers l’extérieur. Le mental donne alors naissance aux cinq organes des sens et aux cinq organes moteurs (voir plus loin les cinq Tanmatras). Le mental extérieur est lui-même le sixième organe des sens et le sixième organe moteur et il les coordonne tous deux. Il doit exister un pouvoir d’attention sous-jacent permettant la coordination des organes des sens et d’action. Ceci est le rôle de Manas, qui est la carte centrale des circuits des sens. Manas provient des qualités sattviques et rajassiques générales d’Ahankara. Il possède sattva (pouvoir d’illumination) agissant par les organes des sens, et également rajas (capacité d’agir) agissant par les organes moteurs. Ceci permet à Manas de coordonner à la fois les organes des sens et moteurs qui proviennent des qualités spécifiques sattviques et rajassiques d’Ahankara telles qu’elles sont reflétées par les cinq éléments.
Les cinq Tanmatras : Potentiel sensoriel ou éléments subtils. Les trois gunas sont les énergies causales de la création à l’origine du mental et sont composées essentiellement de qualités et de pensées : l’équilibre (sattva), le mouvement (rajas) et la résistance (tamas). Au niveau subtil, elles donnent naissance à une nouvelle série de substances, de formes et d’impressions. Ce sont les énergies fondamentales de l’ouïe en lien avec l’éther, du toucher en lien avec l’air, de la vue en lien avec le feu, du goût en lien avec l’eau, et de l’odorat en lien avec la terre. Cependant, les tanmatras sont plus subtils que nos sensations physiques ordinaires provenant d’eux. Le mental peut les expérimenter directement sous forme de cinq moyens pour connaître la réalité. Ils sont émis au niveau subtil par toutes les choses qui existent dans ce monde. Ils sont les formes subtiles des cinq éléments avant d’être différenciés en objets grossiers. Les tanmatras sont liés au Prana ou force vitale qui est l’énergie subtile présente à l’origine des éléments. De telles énergies premières sont nécessaires pour favoriser la coordination des organes des sens avec les objets des sens. Nous pouvons percevoir divers objets des sens à l’aide de nos organes des sens parce que les organes ainsi que leurs objets sont des produits émis par les tanmatras. Ce sont les formes subtiles des cinq éléments avant d’être transformées en objets grossiers. Les cinq organes des sens (les oreilles, la peau, les yeux, la langue, le nez) sont le potentiel de l’expérience mentale du monde extérieur et ils sont latents dans tous les esprits. Ils ne sont pas uniquement individuels mais cosmiques et sont localisés dans les cinq organes des sens des diverses créations. Des formes subtiles de ces organes existent également au-delà des limites du corps physique et leurs actions forment les perceptions extrasensorielles. Les organes des sens, dénommés organes de la connaissance, sont essentiellement réceptifs et non expressifs. Leur activité s’effectue à travers les organes d’action correspondants. Les cinq organes de l’action (la bouche, les mains, les pieds, le système uro-génital et l’anus) sont manifestés par les idées, telles que bouger, saisir, etc. Les organes physiques ne sont que des structures permettant à ces notions d’agir. Le corps est un véhicule doté d’un dessein spécifique qui permet à certaines actions d’être accomplies, afin que l’esprit
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acquière de l’expérience. Ces potentiels d’action existent partout dans la nature et se manifestent de diverses manières. Il existe également des formes subtiles de ces organes qui nous permettent d’agir à l’aide du mental et des pouvoirs psychiques tels que la psychokinésie. Les organes de l’action sont essentiellement expressifs et non réceptifs. Les cinq éléments (l’éther, l’air, le feu, l’eau et la terre) représentent les formes de matière éthérique, gazeuse, radiante, liquide et solide constituant le monde extérieur de l’expérience, y compris le corps physique. Les organes des sens et les organes de l’action fonctionnent respectivement sur les cinq éléments de manière réceptive et active. Ces éléments agissent à la fois aux niveaux grossiers et subtils. C’est seulement leurs formes brutes que nous expérimentons dans la matière physique. Les éléments subtils agissent sur l’esprit et dans les états de rêve. L’éther est l’élément originel. Il provient de l’esprit qui lui-même est une forme d’espace subtil qui est sa manifestation extérieure. Par le mouvement, un dixième d’éther devient de l’air. Par frictions, un dixième d’air devient du feu. Par la densité, un dixième de feu devient de l’eau. En coagulant, un dixième d’eau devient de la terre. Ainsi, la terre contient les cinq éléments. Ainsi, les cinq éléments ne sont rien d’autre que de l’éther dupliqué à nouveau. La science moderne a confirmé cette vision ancienne lorsqu’elle a découvert que les atomes sont composés principalement d’espace vide, que la forme solide n’est qu’une illusion, et qu’en fait, elle n’est qu’un champ énergétique. (Je n’ai pas trouvé dans le Samkhya la notion de temps nécessaire pour obtenir une Terre habitable.)
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SAMKHYA
/
DHARMA
(AYURVEDA)
(BOUDDHISME)
BRAHMAN
BASE FONDAMENTALE
PURUSHA
PRAKRITI
(Sat, Chit, Anand)
Huitième Conscience
(Sattva, Rajas, Tamas)
MAHAT (EVOLUTION)
(Base fondatrice de l’ego)
Septième Conscience
(avant les pensées)
BUDDHI
AHANKARA
(voilée)
Sixième Conscience mentale
(Sens du « Je », ego)
MANAS
(INCARNATION)
(conceptuelle)
Sixième Conscience mentale
(Mental pensant et conditionné)
GROUPE DES CINQ TANMATRAS
5 ORGANES DES SENS
5 Consciences sensorielles (vue/ouïe/goût/odorat/toucher)
5 ORGANES D’ACTION
(Sattva) (yeux/oreilles/langue, nez/peau)
(non conceptuelle)
(Rajas) (pieds/ bouche/ système urogénital/ anus/mains)
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5 ELEMENTS DE MATIERE (Tamas) Feu /éther /eau /terre /air
• Dans le Bouddhisme, le Dharma est l'enseignement du Bouddha Shakyamuni. Nous y trouvons l’existence de cinq agrégats (skandas) et de huit consciences que j’ai disposées dans le tableau précédent, en parallèle aux 24 Tattvas du Samkhya, car je peux effectivement observer un certain parallèle.
A la base de tout, se trouve la Base fondamentale qui englobe le samsara et le nirvana. Selon Chögyam Trungpa dans « Regards sur l’Abhidharma », nous avons : « Cette Base fondamentale ne dépend absolument pas des situations relatives. Elle « est » juste, dans son état naturel. Des énergies en surgissent et entraînent le développement des situations relatives. Etincelles de dualité, d’intensité et d’acuité, éclairs de sagesse et de connaissance ; toutes sortes de choses s’élèvent de cette Base fondamentale qui est donc à la fois source de confusion et source de libération. Libération et confusion sont toutes deux cette énergie qui se produit constamment, qui jaillit, puis retourne à sa nature fondamentale, comme les nuages qui émergent dans le ciel puis y disparaissent. En ce qui concerne la base fondatrice de l’ego, la huitième conscience, elle s’élève quand l’énergie surgit de la Base fondamentale avec un tel éclat que cela entraîne une sorte d’aveuglement, d’égarement. Cet égarement devient la huitième conscience, la base fondatrice de l’ego. Le Dr Guenther parle de l’errance de l’égarement. Il s’agit de l’erreur consécutive à cet état d’égarement, c’est une sorte de panique. Si l’énergie s’accordait à sa propre vitesse, il n’y aurait pas de panique. C’est comme quand vous roulez à vive allure : si vous vous adaptez à la vitesse, vous pouvez manœuvrer. Mais si vous êtes pris de panique à l’idée que vous avez roulé trop vite sans vous en apercevoir, vous écrasez la pédale de frein et vous avez de fortes chances d’avoir un accident. Quelque chose se fige soudainement, ce qui entraîne un état d’égarement lié au fait de ne pas savoir comment gérer la situation. C’est à ce moment là que la situation prend le dessus. Au lieu de faire complètement un avec la projection, c’est elle qui vous domine. Sa puissance inattendue vous apparaît comme votre propre création, ce qui induit un égarement extrêmement puissant et impressionnant. L’égarement sert de base fondamentale secondaire de l’ego, très éloignée de la Base fondamentale primordiale. » (C’est ce même phénomène de vitesse qui peut se produire mais avec une bien plus faible amplitude, quand nous revenons trop rapidement d’un voyage chamanique du monde d’en bas ou du monde d’en haut sans repasser par le même chemin. A l’ «atterrissage », nous pouvons nous sentir quelque peu désorientés, nous n’occupons pas parfaitement notre corps physique et avons besoin d’aller marcher dans la nature pour y remettre bon ordre. Nous pouvons aussi avoir ce problème lorsque le réveil nous sort d’un sommeil profond. Mais, lorsqu’un esprit du bardo intermédiaire décide de s’incarner dans un utérus, il n’y a pas encore de corps physique bien établi, prêt à l’accueillir dans lequel il peut reprendre sa place ; il y a un ovule fécondé d’une taille moyenne de cent micromètres ! Une semaine plus tard, il fera sept millimètres. On peut alors comprendre l’égarement dans lequel peut se trouver l’esprit du fœtus.)
Les cinq constituants, ou agrégats de l'ego : Extrait de l'ouvrage "Le Dharma et la vie" de Lama Denys Teundroup Rinpoché paru chez Albin Michel : 40
« Le Bouddha a enseigné la formation de l'ego à partir de ses cinq constituants, " skandha " en sanskrit. On peut les expliquer comme cinq étapes. Avant la naissance de l'ego, au départ, l'esprit dans l'instant premier est le terrain fondamental de l'énergie pure non dualiste, sans connaisseur ni connu, sans observateur ni observé, ouvert et dégagé, sans centre, ni périphérie, comme l'espace. La naissance de l'illusion est d'abord celle d'une différenciation : l'espace commence à être perçu, à exister comme quelque chose pour une observation qui le perçoit, une distinction naît. C'est le début de la scission sujet-objet, la naissance de la dualité. En fait, cette différenciation initiale peut se constituer par rapport à n'importe quel point de référence dans les domaines des différentes facultés sensorielles : visuelle, auditive, olfactive, gustative, tactile ou mentale. Cette référence première est appelée " forme ". C'est le premier stade de l'ego : le skandha de la forme. Une forme visuelle est une représentation du domaine visuel, par exemple : l'espace indéfini mais distinct, un morceau d'espace délimité, un contour, une référence visible quelle qu'elle soit. Mais à ce niveau initial, c'est une expérience nue, dépouillée de concept et de tout jugement. C'est une vision toute simple et silencieuse. Une forme sonore serait une vibration avant que cette résonance ne soit reconnue, avant même que l'on ait pris par rapport à elle une position qualifiée, et avant qu'elle ait été nommée, identifiée, et qu'elle n'ait pris un sens particulier. La seconde étape est ce qu'on appelle skandha de la sensation. Il s'agit d'une prise de position par rapport à l'expérience initiale de forme. Celle-ci est maintenant sentie comme positive, négative ou neutre. Il y a ainsi des sensations agréables, désagréables ou indifférentes. La sensation est simplement ce positionnement, cette première impression. La troisième étape fait intervenir l'identification. C'est-à-dire que la forme qui a été sentie est maintenant reconnue, et un nom lui est donné : il y a nomination ou conceptualisation. La sensation prend alors un sens. C'est le skandha de la perception. A la quatrième étape, il y a une réaction devant cet objet identifié, devenu porteur d'un sens qui suggère une action ou une réaction. Il s'instaure une relation avec cette forme sentie et identifiée. Cette relation est conditionnée par différentes tendances ou " facteurs mentaux " latents qui sont les éléments animant volonté et impulsions. C'est le skandha des formations mentales ou de la motivation. Il y a ainsi une situation en laquelle une forme a été sentie, nommée, a acquis un sens par rapport auquel prend place une réaction ou une action : un désir d’attachement ou d’aversion. L'observateur, le témoin de la situation qui s'est ainsi mise en place, s'est développé et structuré dans les quatre premiers skandhas. Sa fixation sur cette situation comme étant son expérience finit de le solidifier. Il s'approprie complètement l'expérience et il en résulte un état de conscience pleinement constitué. L'ego est, et vit dans le monde particulier qui s'est ainsi constitué et qui est devenu un état de conscience complètement organisé. C'est la cinquième étape, le skandha de la conscience. Cette structuration de l'ego par la formation des cinq skandhas : forme, sensation, perception, motivation, et conscience se répète d'instant de conscience en instant de conscience. Chacun de ces instants subsiste très brièvement puis disparaît, suivi par l'apparition d'un autre instant de conscience. A la fin de chacun de ces instants, il y a une 41
sorte de dissolution ou de mort de l'ego et de ses constituants, et au début de chacun d'eux il y a agrégation, naissance de ceux-ci. Il y a ainsi en permanence agrégation et désagrégation de l'ego, structuration, déstructuration et restructuration. Le phénomène se reproduit sans cesse. C'est ainsi que fonctionne l'ego. Et c'est ce processus de naissance et de mort qui constitue chaque instant de notre vie. » Dans son livre « Le grand virage de l’humanité », Philippe Guillemant, Ingénieur physicien du CNRS, parle de l’épaisseur du temps de la conscience qui est une fenêtre temporelle liée à nos sens et au traitement de l’information perceptive par notre cerveau. Notre vie est faite d’une succession de ces fenêtres temporelles. La science rejoint donc le Dharma sur ce sujet. A partir de ces enseignements bouddhistes, les Lamas et Maîtres recommandent de méditer sur ces agrégats. C’est notamment le cas de la méditation « Vipashana ». Après un temps d’apaisement de notre mental, on médite sur l’agrégat « forme », les différentes parties du corps, les points douloureux ; puis on médite sur les sensations, les perceptions et les formations mentales. Le but est de rester observateur puis de s’identifier avec les sons, les objets, les ressentis, la respiration, et de ne pas se laisser entraîner par notre mental. C’est la méditation qui nous permet d’intégrer et de mieux comprendre ces notions quelque peu abstraites.
Les huit consciences : Notre esprit fonctionne comme un projecteur cinématographique qui projette des apparences sur l’écran blanc du cinéma, avec une fréquence telle que nous prenons les différentes images pour une continuité qui nous cache la pureté blanche de l’écran, pourtant présente entre chaque image. De même, notre système de perception globale à une rémanence telle que nous ne pouvons pas percevoir la nature de notre Esprit Pur, constituant de la Base fondamentale. Notre conscience base-de-tout, base fondatrice de l’ego, est une collection de consciences qui vont de la plus grossière à la plus subtile et qui fonctionnent ensemble pour nous permettre de sentir ce qui est « soi » et ce qui est « l’autre » et de vivre notre expérience ordinaire et dualiste du monde. Au niveau plus grossier, nous trouvons les cinq consciences sensorielles (la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût et le toucher) qui perçoivent directement les objets extérieurs sans leur rajouter de discrimination conceptuelle telle que « bon » ou « mauvais », « agréable » ou « désagréable », etc. Ce sont des consciences non conceptuelles de perception directe qui œuvrent au niveau de l’agrégat de la forme. Ce sont les équivalents des cinq tanmatras du Samkhya. Vient ensuite une sixième conscience, connectée aux cinq consciences sensorielles : c’est la conscience mentale. Elle ne perçoit pas les objets directement mais en conçoit une image mentale à partir de nombreux précédents de perception des objets. Cette première partie est non conceptuelle et laisse place à une deuxième partie conceptuelle qui détermine qu’une perception visuelle, par exemple, est plaisante ou déplaisante, ou qu’un objet est grand ou petit. Cette deuxième partie de la conscience mentale participe aux agrégats « sensation » et « perception ». À un niveau plus subtil, nous trouvons la conscience affligée, « esprit klesha » en sanskrit. Les kleshas sont les afflictions mentales. La tradition bouddhiste en recense six : l’ignorance, le désir, la colère, l’orgueil, le doute et les opinions erronées. Cette septième conscience
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affligée est l’instigatrice des pensées et des conceptions erronées, ainsi que des émotions perturbatrices. Elle correspond à l’agrégat « formations mentales ». Elle comporte aussi une fonction appelée « mental immédiat », en contact direct avec la conscience mentale, et dont nous verrons la fonction décrite par Thrangou Rimpoché qui fit la traduction et les commentaires de l’ouvrage du IIIe Karmapa, Rangjoung Dorjé, « Le traité distinguant conscience individuelle et sagesse ». Cette septième conscience perçoit l’esprit fondamental qui est l’aspect le plus fondamental de la conscience, la huitième conscience, c’est-à-dire l’alaya-vijnana. Mais, de manière erronée, elle considère cet esprit comme s’il était un « soi » existant vraiment, et considère les objets perçus comme s’ils étaient « autres », comme s’il s’agissait de phénomènes externes existant vraiment par eux-mêmes, comme un film continu et non pas une succession d’apparences discontinues projetées par notre esprit. L’ensemble de ces huit consciences constitue ce que nous appelons « l’agrégat de la conscience ». Lorsque l’éveil est atteint, la conscience base-de-tout impure (alaya-vijnana) laisse la place à la sagesse (alaya-jnana), constituée des quatre sagesses, indiquées dans le tableau suivant, et de la cinquième sagesse qui est la sagesse de la nature des phénomènes, ou sagesse de l’espace universel, correspondant à l’ensemble des huit consciences. Donc, les apparences comprennent l’ensemble de ce que nous pouvons voir, entendre, sentir, goûter ou toucher. Ces objets deviennent les apparences des cinq consciences sensorielles. De plus, ce que nous pensons et ressentons en rapport avec ces objets, cela aussi, ce sont des apparences. Les pensées et les émotions sont les apparences de notre conscience mentale. Ces apparences sont l’individu et les phénomènes. L’individu que nous sommes est notre saisie d’une continuité dans les agrégats. Comme si notre « moi » avait toujours existé et qu’il allait toujours exister ! Cette croyance en la permanence et en l’autonomie des agrégats crée l’ego qui s’attache au « moi », au « je ». Les phénomènes sont toutes les choses qui sont appréhendées mentalement par le « soi » de l’individu. Lorsque nous saisissons les phénomènes en tant que réalité, ayant leurs propres caractéristiques, et lorsque nous nous y attachons, nous créons le « soi » des phénomènes. La mort nous effraie car elle sanctionne la mort du « soi » et de notre ego.
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1re conscience : La conscience visuelle 2e conscience : 5 consciences sensorielles
La conscience auditive
(consciences des 5 portes)
3e conscience : La conscience olfactive 4e
Les 6 consciences
(Agrégat de la forme)
conscience :
Sagesse accomplissante
La conscience gustative 5e conscience : la conscience tactile
Conscience mentale non conceptuelle
6e conscience : la conscience mentale
Conscience mentale conceptuelle
(Agrégat de la sensation) (Agrégat de la perception)
Sagesse discernante
7e
Mental immédiat (ou conscience voilée immédiate)
conscience :
la conscience voilée (Agrégat des Formations mentales)
Mental souillé (ou conscience voilée)
Sagesse de l’équanimité
8e conscience : la conscience base-de-tout (ou conscience-base universelle) (Agrégat de la conscience)
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Sagesse semblable au miroir
Voyons maintenant comment Thrangou Rimpoché explique l’illusion dans « Le traité distinguant conscience individuelle et sagesse »: « Quatre conditions doivent être réunies pour qu’il y ait perception (apparition d’instantanés de conscience) et génération d’affects. La première, la condition causale, correspond à la présence de la conscience-base universelle (huitième conscience) et de l’aspect mental souillé de la septième conscience. » (C’est la conscience base-de-tout qui, par sa clarté, projette toutes les apparences, et son aspect souillé nous les fait prendre pour réelles.) « La seconde, la condition régente, correspond à la présence des six facultés (sensorielles et mentale). La faculté mentale implique les six consciences elles-mêmes, car elle se constitue d’instantanés antérieurs de consciences sensorielles ou de conscience mentale. » (C’est par elles que nous pouvons percevoir les apparences et l’illusion que nous y superposons, de par l’aspect souillé de la conscience.) « La troisième, la condition objective, correspond à la présence de six types d’objets (formes, sons, odeurs, saveurs, champ du tangible et objets mentaux). Sans l’objet, il n’y a pas de conscience correspondante. Une conscience auditive naîtra sur la base d’un son ; une conscience olfactive naîtra sur la base d’une odeur, etc. En ce qui concerne l’apparition d’une conscience sensorielle, il faut qu’il y ait un objet perçu par l’intermédiaire des facultés sensorielles. De même, pour qu’il y ait conscience mentale, il faut qu’il y ait un objet mental, et ce grâce à la faculté mentale. » (Ce sont ces six types d’objets qui matérialisent les apparences perçues.) « Enfin, la quatrième, la condition immédiate, fait intervenir la continuité. La conscience se produit en une succession continue d’instants. Une pensée, par exemple, dure un instant, puis, l’instant suivant, une autre lui succède. La continuité est assurée par l’aspect mental immédiat de la septième conscience, qui correspond donc à la dernière condition. » (Il en est de même pour toutes les consciences sensorielles. C’est l’effet « projecteur cinématographique ». ) « Lorsqu’une expérience sensorielle résulte de la réunion des quatre conditions, il s’y associe une sensation agréable, désagréable ou neutre. Quand nous avons une sensation plaisante, nous l’apprécions et éprouvons du plaisir, ce qui se développera progressivement en affects de désir-attachements. Quand nous avons une sensation déplaisante, cela se développera en affects de colère-aversion. Quand nous avons une sensation neutre, nous ne voyons pas la vraie nature de l’objet ; nous y répondrons par l’affect de l’ignorance, de l’opacité mentale. On constate que tous les affects résultent du fait de ressentir les objets comme bons, mauvais ou neutres. »
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Thrangou Rimpoché précise par ailleurs : « Les apparences impures du cycle des existences, qui proviennent de causes et de conditions, appartiennent à deux catégories, commune et individuelle. Les apparences communes sont le résultat de causes identiques créées par plusieurs êtres, qui partageront une perception donnée. Pour la conscience visuelle, de nombreuses personnes percevront la même chose ; c’est ce qui se passe lorsque tout le monde, dans une salle, voit qu’elle a deux piliers. La seconde catégorie d’apparences est le résultat de causes et conditions individuelles qui produisent des expériences dissemblables de bien-être ou de mal-être. Par exemple, certains trouvent le piment délicieux, alors que, pour d’autres, il emporte douloureusement la bouche ! En dépit du fait que la saveur et l’organe sensoriel (la langue) sont identiques, l’expérience individuelle diverge. Cette diversité vient de conditionnements latents différents qui ont été emmagasinés dans la conscience-base universelle de chacun et qui procurent des causes différentes aux six consciences. (…) Les cinq consciences sensorielles sont non conceptuelles et perçoivent les objets de façon très nette, car elles ne discriminent pas en beau ou en laid, désirable ou repoussant, etc. (…) À l’inverse, la sixième conscience ne perçoit pas directement les objets. Elle ne fait que suivre ce qui est perçu par les consciences sensorielles et n’a qu’une connaissance approximative de l’aspect des objets extérieurs ; elle conçoit les phénomènes en termes de bon ou mauvais, semblable ou différent, et ainsi de suite. (…) Depuis des temps sans commencement, nous percevons des formes, des sons, des odeurs, des saveurs et le champ du tangible. Ces perceptions créent continuellement des conditionnements latents dans la huitième conscience. L’habitude d’une certaine forme, par exemple, en crée une empreinte. En fin de compte, une fois mûri, ce conditionnement va resurgir de la conscience-base universelle en tant que forme à nouveau ; mais nous percevrons cette forme comme extérieure. Tout ce que produit l’esprit advient en l’esprit lui-même. Nous avons vu précédemment que le rêve est la plus fidèle analogie du processus. Les apparences oniriques ne sont nullement reliées à des objets externes. Elles ne sont rien d’autre que les conditionnements latents de la huitième conscience. Le rêveur appréhende ces images mentales comme si elles étaient une réalité extérieure : il s’attache à l’idée qui les assimile à quelque chose d’extérieur ; mais, excepté cette saisie, il n’y a aucune connexion entre des phénomènes expérimentés par la conscience mentale du rêveur et des objets extérieurs. C’est pourquoi l’on peut affirmer que, de même, tout ce qui apparaît à l’état de veille aux cinq consciences sensorielles s’élève uniquement de l’esprit. » Revenons à la quatrième condition immédiate. Thrangou Rimpoché précise, toujours dans ses commentaires sur l’ouvrage du IIIe Karmapa, « Le traité distinguant conscience individuelle et sagesse », comment fonctionne le mental immédiat, partie intégrante de la septième conscience affligée : « La fonction du mental immédiat est d’assurer la continuité : sous son action, une conscience visuelle naît puis cesse, permettant à une autre conscience visuelle de lui succéder immédiatement. Il en va de même pour les autres consciences sensorielles, ainsi que pour la conscience mentale. Le mental immédiat est la condition nécessaire à l’enchaînement ininterrompu de la naissance et de la cessation des instantanés de conscience, l’un à la suite de l’autre. Lorsqu’une conscience cesse, elle disparaît mais ne s’annihile pas. Elle retourne vers
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la conscience-base universelle et y subsiste. Le mental immédiat est la condition nécessaire pour que toutes les apparences sortent de la huitième conscience et pour qu’elles s’y absorbent. Comment cause-t-il les instantanés de conscience ? Un instant de conscience ne peut naître s’il n’y a pas cessation d’un instant précédent de conscience ; ils doivent s’enchaîner en une continuité où chacun succède immédiatement à l’autre. Lorsqu’un instant de conscience cesse, grâce au mental immédiat, un conditionnement, jusqu’ici latent, de la conscience-base universelle se manifeste aussitôt l’instant suivant, également sous l’action du mental immédiat. La capacité d’immédiateté ne stoppe jamais, elle est toujours présente. Elle correspond à la continuité ininterrompue de l’esprit. » Nous pourrions comparer le mental immédiat au rideau d’un appareil photographique. Le rideau s’ouvre, l’esprit projette une image, puis il se ferme pour se rouvrir aussitôt et l’image suivante apparaît, et ainsi de suite. Voici donc comment fonctionne l’illusion. Et pourtant, nous savons tous que notre « moi » n’a pas toujours existé et qu’il mourra. C’est une évidence constatée tous les jours sans exception. De plus, ces mêmes apparences se produisent pareillement dans la réalité diurne et dans la réalité onirique. Lorsque nous rêvons, nous saisissons tout autant la continuité des agrégats, nous croyons exister et nous croyons que tous les phénomènes existent réellement ! Et pourtant, chaque fois, le rêve se termine par un réveil et nous comprenons alors que nous avons été illusionnés ! Pour autant, nous ne pouvons pas nier l’existence du rêve. Il s’agit d’une existence relative mais non intrinsèque, à laquelle il ne faut pas s’attacher. C’est notre esprit qui se manifeste dans un corps onirique appelé le corps des conditionnements latents. En effet, chaque action du corps, de la parole et de l’esprit laisse une empreinte sur l’esprit, comme le résultat d’un contact. Nous avons tous accumulé, depuis des temps sans commencement, un très grand nombre d’empreintes qui demeurent sur l’esprit. Lorsque les conditions appropriées sont réunies, elles vont permettre au rêve de se produire. Et, chaque nuit, nous retombons dans la même illusion, car cette saisie de la continuité des agrégats est inconsciente. Le matin, au réveil, notre esprit retrouve son corps de maturité karmique qui attendait dans le lit. Alors, pourquoi n’en serait-il pas de même avec la réalité diurne ? Cette réalité ne serait-elle pas un grand rêve dont nous sortirons le jour de notre mort pour comprendre que ce n’était qu’une apparence de plus sur laquelle nous nous sommes illusionnés ? C’est comme si nous avions voulu jouer une pièce de théâtre dans laquelle nous sommes restés prisonniers de notre rôle. À la mort, le rideau tombe et nous retrouvons notre état de comédiens. De la même manière, lorsque des enfants jouent aux cow-boys et aux Indiens, ils finissent par oublier leur personnalité pour épouser celle de leur personnage de jeu. Des rôles de comédiens, nous en avons déjà joué une infinité dans toutes nos vies antérieures, et tous se sont achevés à la tombée du rideau. C’est d’ailleurs ce que disait déjà William Shakespeare au XVIe siècle : « Le monde entier est un théâtre, et tous, hommes et femmes, n’en sont que les acteurs. Et notre vie durant nous jouons plusieurs rôles. » Nous pouvons aussi nous considérer comme une marionnette entre les mains d’un marionnettiste qui n’est autre que notre Esprit Pur. Ainsi se crée le karma qui n’a pas plus d’existence intrinsèque mais, pourtant, il est actif tant que nous restons prisonniers de cette illusion. Donc, il faut sortir de cette vue erronée si nous ne voulons plus souffrir du
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samsâra. Après la mort, dans le « bardo du devenir », notre esprit recrée un corps mental sensible à toutes les émotions et aux cinq sens subtils, ainsi que des apparences illusoires. Puis, sous la force du karma, l’esprit est entraîné à reprendre naissance sous une forme ou une autre. Alors, tous les phénomènes qui s’étaient manifestés lors du bardo du devenir disparaissent, et c’est de nouveau un corps de maturité karmique qui prend le relais dans l’une des six classes d’êtres. Et ce sont toujours nos empreintes karmiques qui, tout comme dans les rêves, font que notre esprit crée, grâce à sa clarté, les apparences de notre nouvelle vie.
SYNTHESE DE LA CREATION : Nous pouvons observer un certain nombre de correspondances entre ces trois traditions : • Origine : Pour les chamanes, avant toute création, nous sommes tous esprits purs et lumineux sans forme, pures énergies yin et yang. Il s’agit du Grand Tout, du Un. Pour les hindouistes, il s’agit de Brahman qui est la Grande Trinité hindoue : Brahma, Vishnu et Shiva. Ces trois dieux, en principe de force égale, sont le reflet des trois aspects de la puissance divine : création, préservation, destruction. Pour les bouddhistes, il s’agit de la Base fondamentale. Adibouddha est le « Bouddha primordial » dans le Bouddhisme tibétain. Il peut se référer selon les écoles à : Vajradhara pour les écoles Gelugpa et Kagyupa, ou Samantabhadra pour les écoles Nyingmapa et Sakyapa. Le Bouddha primordial ne se serait jamais incarné, contrairement au Bouddha Shakyamouni, incarné il y a 2500 ans pour apporter ses enseignements sur Terre. • Illusion : Chaque tradition reconnaît l’aspect illusoire des apparences. Les chamanes le vivent lorsqu’ils pratiquent un démembrement ou lorsqu’ils se métamorphosent. Certaines traditions chamaniques travaillent avec les rêves lucides dans le but de maîtriser l’illusion des rêves et in fine l’illusion de la R.O. En Ayurvéda, nous avons vu que le monde, ainsi que les objets, sont des phénomènes observables n’existant pas pour eux-mêmes mais seulement pour celui qui les perçoit. En Bouddhisme, le thème majeur du Dharma est la vacuité dont voici la brève définition de Kalou Rinpoché : « Vous vivez dans l’illusion et l’apparence des choses. Il y a une réalité mais vous ne la reconnaissez pas. Quand vous la réalisez, vous voyez que vous n’êtes rien. Et n’étant rien, vous êtes tout. Voilà. » • Intention : En tant qu’esprits purs, nous avons eu l’intention de manifester un univers et la nature afin d’y « jouer » différents rôles pour expérimenter les émotions. Pour cela, nous avons utilisé notre pouvoir de création et de préservation (l’énergie lumineuse infinie, Purusha et Prakriti pour l’Ayurvéda et la huitième conscience, base fondamentale de l’ego pour le Bouddhisme). Voici ce qu’en dit Don Juan, sorcier Yaki et maître de Carlos Castanéda : « Le raisonnement des sorciers d’antan fondant la récapitulation était leur conviction qu’il existe dans l’Univers une inconcevable force de dissolution qui fait vivre les organismes en
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leur prêtant la conscience. Cette force fait aussi mourir les organismes, de manière à en extraire cette conscience prêtée et enrichie des expériences de leurs vies. Les sorciers d’antan croyaient que, puisque cette force convoite l’expérience de notre vie, il était d’une extrême importance qu’elle puisse se satisfaire d’un fac-similé de l’expérience de notre vie : la récapitulation (voir en annexe, page 53). Gratifiée par ce qu’elle recherche, la force de dissolution laisse les sorciers aller, libres d’élargir leur faculté de percevoir et, en l’utilisant, d’atteindre les confins du temps et de l’espace. » • Création : Ce que j’ai appris auprès de l’esprit du photon est que la fusion d’une partie de ces deux énergies d’amour, l’une de nature yin et l’autre de nature yang, donna lieu à une explosion dont le son est « OM » et dont le but est de créer un univers pour y jouer nos différents rôles. Si nous considérons l’hypothèse scientifique du Big Bang, cette énergie initiale devait être colossale puisque, selon les scientifiques, juste après le Big Bang, l’univers aurait eu une température de 10 puissance 32 °C, soit 10 suivi de 32 zéros ! Il aurait donc fallu plusieurs milliards d’années terrestres pour disposer d’une terre habitable, avec des espèces végétales et des espèces animales et humaines pour l’habiter et y expérimenter toutes sortes d’émotions. Cette hypothèse pour obtenir une Terre habitable dans le cosmos fait appel à une probabilité quasiment nulle de réunir toutes les conditions physiques nécessaires à cette création. De plus, il ne faut pas oublier que tout n’a pas commencé il y a quinze milliards d’années. Il n’y a pas de début ni de fin. Avant cette ère, il y en a eu bien d’autres avec des dimensions temporelles probablement différentes. Avant que notre Terre devienne habitable selon notre espace-temps, nous étions ailleurs, dans d’autres rêves. Pour l’Ayurvéda, c’est la qualité « rajas » de Prakriti qui signifie turbulence, activité, qui va permettre la création à partir des cinq éléments subtils. C’est « rajas » qui met le feu aux poudres. Tout ceci a pu se faire grâce à notre Intelligence au service de la création, représentée par les Dévas en chamanisme, Mahat en Ayurvéda et la septième conscience en Bouddhisme. Selon David Frawley, nous avons déjà vu précédemment que : « Dans le cœur réside notre connexion avec le Créateur à partir de laquelle le chittanadi gagne de l'énergie. Les impulsions centrales provenant de notre esprit, nos samskaras, propulsent le mouvement à travers le chitta-nadi, du cœur vers le monde extérieur. Elles montent d'abord vers la gorge, d'où sort notre expression verbale, puis vers la tête où elles se connectent aux cinq organes des sens et aux objets extérieurs. Ensuite, elles redescendent de la tête à la gorge et retournent au cœur. » De même, selon Chögyam Trungpa dans « Regards sur l’Abhidharma », nous avons vu que : « Cette Base fondamentale ne dépend absolument pas des situations relatives. Elle « est » juste, dans son état naturel. Des énergies en surgissent et entraînent le développement des situations relatives. Etincelles de dualité, d’intensité et d’acuité, éclairs de sagesse et de connaissance ; toutes sortes de choses s’élèvent de cette Base fondamentale qui est donc à la fois source de confusion et source de libération. Libération et confusion sont toutes deux cette énergie qui se produit constamment, qui jaillit, puis
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retourne à sa nature fondamentale, comme les nuages qui émergent dans le ciel puis y disparaissent. En ce qui concerne la base fondatrice de l’ego, la huitième conscience, elle s’élève quand l’énergie surgit de la Base fondamentale avec un tel éclat que cela entraîne une sorte d’aveuglement, d’égarement. Cet égarement devient la huitième conscience, la base fondamentale de l’ego. » (C’est sur elle que se construit tout l’univers) D’après le Dr Guenter, cet égarement devient panique car l’énergie de la Base fondamentale ne s’accorde pas avec la vitesse à laquelle elle surgie de sa Base. Cet égarement lui fait prendre les apparences pour réelles, d’où l’illusion. Je vois un parallèle entre le surgissement de notre conscience du cœur vers le monde extérieur suivi du retour au cœur, et la création de l’univers suivie de retours d’étoiles en fin de vie dans des trous noirs. Le Big Bang initierait la création et les trous noirs résorberaient ce qui a vécu : les vieilles étoiles retournent à l’origine, énergies pures sans forme (taille infiniment petite). D’où ma question : et si le Big Bang des scientifiques n’était autre que le surgissement de l’énergie de notre Base fondamentale logée en notre cœur ? Cette énergie envahit notre chitta-nadi pour manifester notre monde au moyen de nos cinq consciences sensorielles (les cinq tanmatras), puis retourne au cœur et cela avec une fréquence telle que nos organes des sens nous donnent un sentiment de continuité. Ceci expliquerait pourquoi l’univers n’a pas de centre. Nous en sommes tous le centre. La mécanique quantique des scientifiques serait donc en nous, dans la source et elle encoderait notre ADN par diffusion. D’ailleurs, dans son livre « Le grand virage de l’humanité », (page 161), Philippe Guillemant dit : « On pourrait à mon sens considérer le Big Bang comme une espèce de cordon ombilical ou de passage étroit qui nous relie à l’autre versant de notre univers. » Ce cordon ombilical pourrait très bien être notre chitta-nadi. Plus loin, (pages 177 et 178), Philippe Guillemant suggère que la matière n’existe pas par elle-même et qu’elle est seulement une information interprétée par la conscience comme de la matière. L’information remplit l’espace de notre conscience. Fritjof Capra, dans « Le Tao de la physique » nous explique, page 104, que : « La théorie quantique a montré que toutes ces propriétés surprenantes des atomes proviennent de la nature ondulatoire de leurs électrons. Tout d’abord l’aspect solide de la matière est la conséquence d’un effet quantique typique lié à l’aspect duel ondulatoire/particulaire de la matière ». Ensuite, page 105, il précise : « Les vitesses de rotation élevées des électrons autour de leurs noyaux, font apparaître l’atome comme une sphère rigide, de la même façon qu’une hélice en rotation rapide apparaît comme un disque. » Cette information de matière solide est partagée par tous les êtres vivant sur Terre ce qui contribuerait à « solidifier » cette matière. En tant que co-créateurs, nous partageons tous la même mémoire universelle aussi nommée « Akashique » dans laquelle sont recensées toutes nos créations, ce qui explique qu’en sortant du sommeil, nous pouvons reconstituer immédiatement notre environnement. Et si nous décidions tous (humains, animaux et élémentaux) d’arrêter instantanément cette manifestation, l’univers que nous connaissons cesserait d’exister hors de notre mémoire universelle. Ceci me rappelle un phénomène observé chez les grands Maîtres bouddhistes. A 50
leur mort, ils demandent de rester seul durant sept jours et au huitième jour, quand leurs disciples entrent dans la salle où repose le corps, ils ne trouvent plus que les ongles et les cheveux. Ces Maîtres ont réalisé le corps d’arc en ciel : ils ont résorbé les cinq éléments de leur corps, à la manière d’un trou noir.
Ainsi, l’univers serait vide de formes réelles et existantes par elles-mêmes. Tout ce que nous pouvons voir, toucher, sentir, goûter et entendre est aussi virtuel que ce que nous pouvons percevoir avec un casque de réalité virtuelle. Nous fonctionnons comme si nous avions un casque de réalité virtuelle sur la tête. Le jour, nous utilisons tous le même programme sociétal (karma collectif et karma individuel) et la nuit chacun déplace son point d’assemblage (selon l’explication de Don Juan) et se connecte sur un programme onirique (karma individuel). La nuit, des milliards d’êtres s’endorment et rêvent de choses différentes. Pendant ce temps là, d’autres milliards d’êtres continuent de fonctionner dans le même espace-temps sur Terre car pour eux, il fait jour. Lorsque les premiers se réveillent, ils déplacent de nouveau leur point d’assemblage et stoppent le programme nocturne individuel qui disparaît pour se reconnecter sur le programme diurne commun qui subsiste grâce aux seconds qui peuvent maintenant s’endormir avec leur programme nocturne individuel, et ainsi de suite. Notre R.O. nous paraît solide et réelle tant qu’il y a toujours quelqu’un pour la soutenir. Tandis que nos rêves disparaissent au réveil et ne nous paraissent donc pas réels ; il n’y a personne pour les entretenir à notre réveil. Il est ainsi possible de superposer dans l’espace-temps un nombre infini de réalités virtuelles. Ceci permet à d’autres êtres utilisant un autre programme avec d’autres casques de réalité virtuelle de cohabiter dans le même espace-temps. Notre problème est que nous nous sommes attachés à notre programme au point de considérer que c’est La Réalité absolue et non plus virtuelle. C’est le principe des multivers bien connu des scientifiques. Si notre univers fait donc partie d’un multivers, nous pouvons penser que c’est le fameux point d’assemblage des sorciers Yakis qui permet de passer d’un univers à un autre. Ceci pourrait bien être l’explication du phénomène des O.V.N.I. (Objets Volant Non Identifiés) qui auraient le pouvoir de passer d’un univers à un autre. Ceci pourrait aussi expliquer les mystérieuses disparitions de navires et leurs équipages dans le triangle des Bermudes qui serait comme une porte vers d’autres univers. Ces mêmes navires disparus ont dû être considérés comme des O.N.N.I. (Objets Naviguant Non Identifiés) par les habitants de l’autre univers dans lequel ils se sont trouvés. Ce même principe des multivers pourrait bien expliquer où se situent les différents « mondes » identifiés par les bouddhistes : le monde des dieux, celui des demi-dieux, celui des humains, celui des animaux, celui des esprits avides et celui des enfers : • Les dieux et les demi-dieux sont ensemble dans un univers propre à eux. • Les humains et les animaux sont ensemble dans un deuxième univers. • Les esprits avides sont dans un troisième univers. • Les esprits infernaux sont dans différents autres univers, selon leurs caractéristiques.
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Tout ceci n’est bien sûr que ma propre vision des choses, issue de mes pratiques chamaniques, de mes méditations et de mes études de l’Ayurvéda et du Bouddhisme. Cette vision a évolué au fil du temps et continuera certainement encore à évoluer dans l’avenir. Je vous invite donc à regarder dans votre propre microscope pour corroborer ou invalider ma vision. Je serais ravi de pouvoir échanger avec vous sur ces sujets. Vous pouvez me joindre sur : padmasambhava1904@gmail.com
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ANNEXE : Récapitulation Cette méthode est issue de la tradition toltèque et a été relatée par Taisha Abelar dans son livre « Le passage des sorciers ». Taisha Abelar a été une élève de Don Juan et Don Guenaro, tout comme Carlos Castaneda. Cette pratique n’est pas spécifiquement chamanique, au sens qu’il n’est pas nécessaire de faire un voyage chamanique ni de contacter les esprits. À mon sens, elle n’en demeure pas moins très importante, car elle enrichit nos pratiques chamaniques, et je la recommande à un grand nombre des personnes qui me consultent pour des soins. Je qualifierais cette pratique de « psychoénergétique ». Ceci consiste à lister, depuis aujourd’hui en remontant jusqu’à notre naissance, tous les événements de notre vie dont nous nous souvenons et qui nous ont tous plus ou moins marqués. Lors de ces événements, nous avons perdu de l’énergie et récupéré d’autres énergies qui ne nous appartiennent pas (pour ne pas dire « négatives » car, en chamanisme, il n’y a pas d’énergies négatives, seulement des énergies lourdes ou qui ne sont pas à leur place). Ensuite, dans le cas des chamanes, le candidat à la purification part en retraite dans sa « grotte » avec pour objectif de récupérer toutes ses énergies perdues et de rejeter toutes celles qui ne lui appartiennent pas. Il commence par l’événement le plus récent en le visualisant, inspire en tournant la tête à gauche, imaginant récupérer son énergie perdue dans cet événement, puis expire en tournant la tête à droite, imaginant expulser l’énergie récupérée à ce moment-là et qui ne lui appartient pas, pour qu’elle soit transmutée par la Terre. Il répète cet exercice jusqu’à ce qu’il sente qu’il a récupéré toutes ses énergies et libéré toutes celles qui ne lui appartenaient pas. Un grand bien-être doit apparaître. Il peut alors passer à l’événement suivant. Cet exercice est très libérateur et purifiant. Après des mois de travail de purification, il ressort de sa retraite transformé, plein d’énergie et libéré de ses traumatismes. Il peut alors continuer son apprentissage chamanique, si telle est sa mission. On peut aussi pratiquer la récapitulation pour un seul événement qui vient de se produire ou au moment où son souvenir apparaît. Parfois, il sera nécessaire de répéter le travail sur le même événement à plusieurs reprises ; cela dépend de la gravité de l’événement ou de son aspect répétitif. La même scène, qui se sera reproduite maintes fois dans notre vie, aura un effet cumulatif plus long à soigner. Je conseille généralement de pratiquer durant vingt et un jours, renouvelables selon les résultats. Pour commencer, il est bon de faire une liste des évènements les plus traumatisants, rangés par ordre décroissant, puis de les traiter les uns après les autres. Toutes les personnes à qui j’ai proposé cet exercice en ont retiré des bénéfices certains. Une autre manière de pratiquer est de lister toutes les personnes rencontrées dans notre vie, en partant du présent, et, pour chacune, revivre chaque moment de nos interactions avec elle et récapituler.
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BIBLIOGRAPHIE • • • • • • • • • • • • • • • • •
Abelar Taisha, Le passage des sorciers, Seuil. Castaneda Carlos, L’art de rêver, Pocket. Castaneda Carlos, Passes magiques, éditions du Rocher. Chögyam Trungpa, Regard sur l’Abhidharma, Editions Yogi Ling. Deligné Anne, Et si ce n’était pas moi ?, Marcel Broquet. Eliade Mircea, Le chamanisme et les techniques archaïques de l’extase, Payot. Frawley David, Yoga et Ayurvéda, Editions Turiya. Fritjof Capra, Le Tao de la physique, J’ai lu. Gregg Braden, « Les secrets de l'art perdu de la prière ». Harner Michael, La voie du chamane, Mama éditions. Ingerman Sandra, Recouvrer son âme, Guy Trédaniel. Lama Denis Teundroup, Le Dharma et la vie, Le Relié poche Peter et Eileen Caddy, Le jardin de Findhorn, Le souffle d’or. Philippe Guillemant, Le grand virage de l’humanité, Guy Trédaniel. Poncelet Claude, Le chamane intérieur, Guy Trédaniel. Pouchelon Jean-Marc, Chamanisme et Bouddhisme, de la Source à l’éveil, ISSUU. Thrangou Rimpoché, Le traité des 5 sagesses et des 8 consciences, Claire Lumière.
SITES INTERNET • • •
https://tradition-chamanisme.monsite-orange.fr/ https://www.shamanism.org/ https://issuu.com/condor1904/docs/chamanisme_et_bouddhisme_de_la_source___ l_veil
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Dédicace :
Grâce aux mérites créés par la réflexion sur ce livre, sa rédaction, sa correction et son édition sur ISSUU afin de le partager avec le plus grand nombre de lecteurs, puissent tous les maîtres du Dharma vivre longtemps et en bonne santé, puisse le Dharma se répandre sous la meilleure forme qui soit, jusqu’aux confins de l’espace, et puissent tous les êtres rapidement obtenir l’éveil, la cessation de la souffrance.
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