Rencontres avec la Mer

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Les rencontres avec la mer

font escale à Bayonne Bayonne accueille le 12 et 13 juin cette importante manifestation littéraire promue par le corps des Écrivains de Marine, qui rassemble chaque année dans une ville maritime différente, des grands noms de la littérature française, unis par une même passion pour la mer et la navigation. A Bayonne, ville de confluences ouverte sur l'Océan, ces rencontres avec la mer prennent tout leur sens : la ville se définit depuis le Moyen Age comme un port maritime et fluvial riche d'une histoire séculaire qui fonde son intérêt patrimonial et sa vocation industrielle d'aujourd'hui. Cette ville aux quatre rives, porteuse d’identités culturelles et linguistiques plurielles, est aussi depuis toujours le port d'attache ou de passage de nombreux écrivains voyageurs, qui, à l’instar de Pierre Loti, officier de marine et homme de lettres, nous ont laissé de nombreuses traces de leurs voyages. Les « Rencontres avec la Mer » s’installeront donc au cœur même de notre cité, sur les bords de la Nive, au pied des fortifications, là où l’eau et la pierre se rejoignent harmonieusement. Deux jours durant, sur le mail Chaho-Pelletier, treize Ecrivains de marine, animeront ces rencontres en évoquant la mer, son histoire, ses hommes et ses métiers, la vigilance environnementale, les voyages, le commerce ou l’exil, thèmes dont elle est le décor inamovible. Les conférences seront accompagnées des lectures et de signatures de livres, de démonstrations nautiques et de visites à bord de la goélette Belle-Poule.


En amont de ces journées, un programme de manifestations culturelles et patrimoniales se développera courant juin dans toute la ville afin de valoriser son patrimoine maritime dense et parfois méconnu : expositions, concert, lectures, visites guidées du port, autant d’activités qui s’inscrivent dans le projet mis en œuvre par Bayonne autour de sa candidature au label Ville d’Art et d‘Histoire. De nombreux partenaires y sont associés, institutions culturelles, librairies, associations et médias, en étroite collaboration avec la Base navale de l’Adour, ou la Chambre de Commerce et d’Industrie Bayonne Pays Basque. Qu’ils en soient ici remerciés. Cette manifestation s’annonce comme un temps fort de la saison culturelle de notre ville et de l’attractivité touristique de notre territoire. Je vous souhaite de très belles « Rencontres avec la Mer ». Jean Grenet, Député-Maire de Bayonne


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Sommaire

"Rencontres avec la mer" Bayonne Hors-série juin 2010 Cultzine est une publication de Phégam Communication ZA Jorlis - Bât. L'Alliance 64600 Anglet Tél : 05 59 47 29 26 Fax : 05 59 47 38 69 info@cultzine.com www.cultzine.com Directrice de la publication : Marie-Christine Alexandre Ont participé : Affaires culturelles de la Mairie de Bayonne, Karine Beddouk, Lauriane Muller Graphisme : Karine Beddouk, cultzine@wanadoo.fr Dépôt légal à parution Ne pas jeter sur la voie publique. Tous droits d’auteur réservés pour tous pays. Toute reproduction, même partielle, par quelque procédé que ce soit, ainsi que l’enregistrement d’informations par système de traitement de données à des fins professionnelles, sont interdites et donnent lieu à des sanctions pénales. Magazine gratuit.

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Edito du Maire Interview Marie Dabadie Présentation des Ecrivains de Marine Le mot du président Les auteurs

Didier Decoin Isabelle Autissier Jean-Michel Barrault François Bellec Michel Déon Loïc Finaz Olivier Frébourg Bernard Giraudeau Hervé Hamon Titouan Lamazou Patrick Poivre d'Arvor Yann Queffélec Pierre Schoendoerffer

Raphaele de Gorostarzu

Emmelenne Landon

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Expositions Lectures Concert Librairies Le port La Marine Nationale Portfolio Cinéma Conférences Rencontre

Animations sportives Les lieux Visites guidées Programme


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Marie Dabadie déléguée aux écrivains de Marine administratrice de l'Académie Goncourt

Marie Dabadie, vous êtes à l’origine des "Rencontres avec la Mer" ? L’idée vient de moi effectivement, devant le groupe de personnalités réunies dans le corps des Ecrivains de Marine, toutes très occupées chacune de leur côté, j’ai proposé à Jean François Deniau d’organiser une fois par an dans une ville de bord de mer, leur rencontre avec le public. Pour la première édition en 2004, nous avions choisi la Mecque de la voile, la Trinité sur Mer. Malgré la date, le 1er novembre, et la pluie, 20 000 personnes étaient au rendez-vous pendant le week-end. Après le Havre, St Tropez, Vannes, Concarneau, pourquoi cette année Bayonne ? J’ai depuis très longtemps des attaches de cœur avec la ville, et une affection particulière pour le Pays basque et le rugby. C’est pourquoi, j’ai proposé Bayonne au Chef d’Etat Major de la Marine Nationale, l'Amiral Forissier. Jean Grenet a tout de suite été séduit par l’idée. Le Port de Bayonne s’est un peu éloigné de la ville, pensez-vous qu’un tel événement peut le faire revivre dans l’esprit des habitants ? Nous voulons concilier, lors de ces Rencontres avec la mer, le port de Bayonne, les Ecrivains de Marine et la Marine Nationale, avec notamment la Goélette «La Belle Poule», tous réunis, en ce week-end, pour honorer la ville de Bayonne à quelques kilomètres de l’océan Atlantique et à cheval sur deux fleuves, l’Adour et la Nive. C’est aussi l’occasion de faire venir ici des écrivains connus , aventuriers et conteurs, qui mettront en lumière certains éléments de la ville, des traditions et du port de Bayonne lors de cette manifestation gratuite et accessible à tous.


Pour écrire sur la mer,

Les écrivains de Marine Fondés en 2003 à l’initiative de Jean-François Deniau, ambassadeur, ancien ministre, grand reporter et député européen, les Écrivains de Marine ont pour vocation de transmettre, diffuser et préserver la culture et le patrimoine hérités de la mer. Assurant la promotion du patrimoine littéraire et maritime, ils rassemblent 20 écrivains qui se cooptent à l'unanimité et soumettent leur choix à l'agrément du chef d'état-major de la marine. D’origines diverses, ces auteurs sont intimement liés par une connaissance et une pratique de la mer mises au service de la littérature. Le corps des Ecrivains de Marine est constitué de personnalités hors du commun : Didier Decoin (de l’Académie Goncourt, prix Goncourt 1977 et Président du corps des Ecrivains de Marine), Isabelle Autissier (navigatrice et écrivain), Jean-Michel Barrault (journaliste et écrivain), Amiral Bellec (de l’Académie de marine, Historien et écrivain), Michel Déon (de l’Académie française), Loïc Finaz (capitaine de vaisseau), Olivier Frébourg (romancier et éditeur), Bernard


En signant la convention qui les lie à la Marine Nationale, ces auteurs se sont donc engagés collectivement "à servir la marine, favoriser la propagation et la préservation de la culture et de l’héritage de la mer, et plus généralement la promotion de la dimension maritime de la France". "Pour écrire sur la mer, il faut y avoir été". Journaliste, productrice de films et administratrice de l’Académie Goncourt, Marie Dabadie est également déléguée du corps des Écrivains de Marine. Dès sa création par Jean-François Deniau en 2003, elle s’engage dans cette aventure en lui proposant de prendre en charge l’organisation d’une réunion annuelle des écrivains : les Rencontres avec la Mer. Cet événement culturel public créé en 2004 à la Trinité-sur-Mer a connu depuis un franc succès dans toutes les villes maritimes où il s’est déployé, le temps de rencontres littéraires autour de thématiques fortes liées à la mer.

il faut y avoir été. Marie Dabadie

Giraudeau, Hervé Hamon, Titouan Lamazou, Yves La Prairie (de l’Académie de Marine), Simon Leys (membre de l'Académie royale de langue et littérature françaises de Belgique), Michel Mohrt (de l’Académie française), Erik Orsenna (de l’Académie française, prix Goncourt 1988), Patrick Poivre d’Arvor, Yann Queffélec (prix Goncourt 1985), Jean Raspail (Grand prix du roman de l'Académie française 1981), Jean Rolin, Jean-Christophe Rufin (prix Goncourt 2001), Pierre Schoendoerffer (membre de l’Institut).


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Entretien avec Didier Decoin, de l’Académie Goncourt, président du corps des Écrivains de marine.

er, m a l e d n o i s s a p La e r i d e l r u o p s t o les m


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de de grands effrois ; et comme ils sont ? D'où vient votre attachement à la mer ands de littéragourm aussi rs, auteu vrais sse Didier Decoin : Mes lectures de jeune le ture que d’océan, ils ont "les mots pour suis ont compté pour beaucoup, je me n Rencontres avec la ressio l’exp Dans . dire" maripassionné très tôt pour la littérature pas été choisi Je ne Mer, le mot Rencontre n’a time. Pour moi, la mer était un rêve. s culturel succè le fait qui n par hasard : ce l’approchais qu’à très petites doses, à raiso ce sont avant ées, journ ces de c publi et ée. de seulement quelques jours dans l’ann Écritout les conférences que donnent les l’ai Et chaque fois le choc était violent. Je conférences qui sont des e, marin de vains ée, désir nt donc longtemps et intenséme conférences peu d’abord des confidences, des et la lecture "iodée" compensait un elles les lesqu rs trave à a, mer sans chichi ni tralal le manque que j’éprouvais. J’aime la à partager hent cherc e marin de ains Écriv ses avec passion : ses senteurs, son chant, et et à transmettre leur passion pour la mer Mais saveurs, ses lumières, son immensité. t. viven en qui ceux pour rsonimpe la mer selon mon cœur n’est pas Havre,… es et Après la Trinité-sur-Mer, Le nelle : elle est habitée par des homm re cette escale à Bayonne ? inspi vous que dans illent trava et des femmes qui vivent que D.D. : L’histoire de Bayonne en tant de drôles de demeures toutes différentes – ée épop e idabl form une itue les port const les unes des autres et qu’on appelle… par Louis de Foix créé ciel artifi aire l’estu mer la à bateaux ! Car mon attachement ! au XVIe siècle, ça me fait vraiment rêver es, est aussi un engouement pour les navir ent tellem est ne Mari la nne, s Et puis, à Bayo qu’ils soient grands ou petits, magnifique base légitime que le commandant de la es. moch très ou el offici très le aussi est ur l’Ado de navale du Quelles sont, d'après vous, les raisons Faisans, cette minusdes l’île de roi vice? mer" succès des "Rencontres avec la micule excroissance de vase desséchée au D.D. : Je crois que c’est dû essentiellement signé fut , 1659 en où, soa lieu de la Bidas de au "profil" du corps des vingt Écrivains t la paix ents le traité des Pyrénées établissan différ très tous sont ils s, Certe e. marin ce pas n’est– agne l’Esp et e Franc entre la eurs les uns des autres (et ils tiennent d’aill ntique ? Ensuite, je roma nt seme eilleu merv un ont ils beaucoup à cette diversité), mais s le ma- suis toujours heureux de voir réuni point commun : tous ont vécu, ou conti nne Bayo , égard cet à et ; l hen- ritime et le fluvia nuent de vivre, quelque chose d’aut e l’autre ont comm l’un : plaire exem est mer tique et de très fort par rapport à la d’expour mission de relier, de transporter, des – certains y ont risqué leur vie. La mer qui change, ce sont Ce dre. défen de r, plore ils : aite Écrivains de marine n’est pas abstr ls". Mais e la "nature du terrain" et les "outi l’ont éprouvée comme une amie, comm varie pas ne lui, es, homm des - l’engagement une partenaire, parfois comme une adver me. d’écu sière pous d’une et saire, elle leur a donné de grandes joies


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Didier Decoin Didier Decoin Né en 1945 à Boulogne-Billancourt écrivain et scénariste, fils du cinésate Henri Decoin Bibliographie La femme de chambre du Titanic (Seuil, 1991)

"Je pense que la nécessité de glisser de l’eau salée et des bateaux dans tous mes livres vient de là."

La dernière nuit (Balland, 1978)

Les Trois vies de Babe Ozouf (Seuil, 1983)

La Route de l'aéroport (Fayard, 1997)

Avec vue sur la mer (Nil, 2005)

Henri ou Henry, Le roman de mon père (Stock, 2006)

Est-ce que les femmes meurent ainsi ? (Grasset, 2009)

Dictionnaire amoureux de la Bible (Plon, 2009)

Là, c’est l’œuvre d’Edouard Peisson, le Simenon de la mer, que Didier Decoin a découvert dans sa jeunesse et qui n’est jamais trop loin de lui, comme la mer, d’ailleurs. Après des débuts en tant que journaliste à France-Soir, au Figaro, aux Nouvelles littéraires et à Europe1, il entame une carrière romanesque qui le mènera jusqu’au Goncourt, en 1977, pour John l’Enfer. Membre de l’Académie Goncourt depuis 1995, il a assuré à deux reprises la présidence des Gens de Lettres, et il est l’un des membres fondateurs de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédia). En tant que scénariste, il travaille aussi bien pour le cinéma (entre autres avec Marcel Carné, Robert Enrico, Henri Verneuil ou Maroun Bagdadi) que pour la télévision. Il reçoit notamment, en 1999, le Sept d’Or du meilleur scénario pour Le Comte de Monte-Cristo. Il a reçu en 2006 le prix Mer & Livre Henri Queffélec pour son roman Avec vue sur la mer (Nil, 2005).

photo : © P. Matsas

Président


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" Il était si noir et trapu, si laid, si couturé de partout, que ceux qui s’étaient massés sur le quai pour le regarder manœuvrer n’auraient pas été autrement surpris s’il avait amené son pavillon canadien pour envoyer à la place le drapeau noir des pirates. D’abord, ce vapeur resta immobile et silencieux comme un petit fauve sournois qui couve de mauvaises pensées. Jusqu’à ce jour, les navires qui nous visitaient exhalaient d’âcres puanteurs de saumure et d’huile de morue qui étaient synonymes de richesse. Désormais, l’odeur de la fortune serait pour longtemps indissociable de celle, chaude et boisée, qui s’échappait des cales du Sable,

Conférence Pierre Loti samedi 12 juin 17h30 Mail Chaho Pelletier

si dense qu’elle brouillait légèrement les lignes du bâtiment comme l’aurait fait une buée de chaleur. Après un moment, le navire se décida enfin à mettre une chaloupe à la mer. Armée par six marins, elle courut jusqu’au quai de la Douane, embarquant de l’eau à chaque coup d’avirons et menaçant presque de sombrer à cause de tous les barils qui la chargeaient. – Ils arrivent, dit mon grand-père en se frottant les mains, nom de Dieu! ils arrivent. Préparez des palans, ouvrez les portes de l’entrepôt, et que quelqu’un s’occupe d’atteler mon cheval au chariot. – Tu n’as plus de cheval, Guiberry, tu l’as fait abattre. – Qu’on m’en trouve un autre. Ou qu’on accroche mon chariot au cul d’une foutue Ford, si une de ces mécaniques du diable est capable de démarrer. Sinon, que des hommes s’y mettent et tirent eux-mêmes le chariot jusqu’au wharf. Pour mieux goûter le bruit d’un premier tonneau de whisky canadien roulant sur le quai de la Douane, Gustin avait fait curer l’appontement et rejeter à la mer le varech qui le couvrait comme un tapis. Le vacarme du tonneau dépassa ses espérances et celles des hommes qui l’entouraient. Mon grand-père n’avait jamais entendu passer un train, mais il se dit que ça devait ressembler à ce tintamarre: un mélange de claquements métalliques, de chocs sourds, une résonance issue des profondeurs d’une lourde chose qui filait. Lorsque le tonneau de whisky fut enfin de course et s’arrêta, Gustin monta dessus. Il ôta son bonnet et l’envoya valser : – Longue vie au dix-huitième amendement ! "

Extrait de Louise (Seuil) C’est l’histoire d’une petite île au large des côtes Américaines et Canadiennes qui voit arriver un navire, différent de ceux de d’habitude avec sur le pont un homme qui ressemble plus à un pirate qu’à un commerçant. Il décharge des barils de Whisky, pour le plus grand bonheur des habitants.


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Isabelle Autissier née en 1956 à Paris Bibliographie Une solitaire autour du monde (avec Éric Cocquerel, Arthaud, 1997)

Kerguelen, le voyageur au pays de l'ombre (Grasset, 2006)

Salut au Grand Sud, avec Erik Orsenna (Stock, 2006)

Versant océan : l'île du bout du monde (avec Lionel Daudet Grasset, 2008)

Seule la mer s'en souviendra (Grasset, 2009)

Isabelle Autissier passe sa jeunesse à Saint-Maur en région parisienne et découvre la voile en Bretagne dès l'âge de 6 ans. En 1978, elle sort de l'École nationale supérieure agronomique de Rennes avec un diplôme d'ingénieur agronome (spécialisation en halieutique). De 1984 à 1990, elle enseigne à l'École maritime et aquacole de La Rochelle. En 1991, elle termine 7e au cours du BOC Challenge en réalisant l'exploit d'être la première femme à faire un tour du monde en solitaire. C'est cette réussite qui la pousse à abandonner l'enseignement pour se consacrer entièrement à la course au large. Isabelle Autissier s'est également tournée vers l'écriture. Elle est l’auteur de plusieurs récits et essais. Elle a écrit en outre un livret d'opéra, un conte fantastique sur le réchauffement planétaire, Homo Loquax, sur une musique de Pascal Ducourtioux. Elle publie en 2009 son premier roman, Seule la mer s'en souviendra (Grasset), l'histoire d'une supercherie en mer inspirée d'un fait réel – l'affaire Crowhurst en 1969, et pour lequel elle obtient le Prix Amerigo Vespucci, remis lors du 20e Festival international de géographie. Elle a également entamé une "carrière" d'auteur et de conteuse.

photo : © Effet Mer

Isabelle Autissier


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" Géorgie, je voudrais te parler en tête à tête. Pourquoi me fascines-tu ? Quel est ce plaisir à venir se geler et parfois se faire peur pour un bout de caillou austral ? Je t’ai découverte enfant, quand les voiliers aux noms mythiques de Damien et Basile me tenaient éveillée des heures durant, la tête à l’envers dans le lit pour qu’on ne me surprenne pas à lire. Tu étais le bout du monde, mais quand je serai grande, j’irai en mer, autour du monde et jusqu’en ses bouts les plus extrêmes. Je n’en parlais pas, car à quoi bon, on ne dit pas son rêve. On ne le dit pas, on le prépare. Tu étais solidement campée dans mon panthéon personnel, mais les choses s’accomplissent en leur temps. Le rendez-vous était intime-

Conférence avec Jean-Michel Barrault Les grandes courses au large et les équipages samedi 12 juin 14h30 Mail Chaho Pelletier

ment pris, il a attendu mes quarante-deux ans. C’est beaucoup et si peu à la fois. (…) Il ne fallait pas trop écouter ce que l’on disait de toi : « 100 noeuds au mouillage…Le vent s’est levé en moins d’un quart d’heure. « Il a fallu passer la nuit à arpenter la plage en pleine tempête, impossible de rejoindre le bord…Et il s’est mis à neiger. « La houle nous a piégés, plus moyen de ressortir de la baie entre les cailloux, j’ai cru perdre le bateau. L’année dernière, je me suis enhardie et tu m’as laissée y conduire à mon tour, mon voilier. J’ai pris mes propres repères, aiguisé mes propres méfiances, appris à vivre sur le fil du rasoir. Est-ce du masochisme d’aimer ton exigence et de s’affronter aux cinquantièmes hurlants pour te mériter ? Je ne renie pas tes violences, tes airs sombres ni mes nuits sans sommeil dans des mouillages scabreux. Je sais aussi me ravir de tes douceurs éphémères, de tes aubes crues, de tes neiges, de tes vents, de tes habitants insolites à plumes et à poils. Je crois que nous avons une relation honnête maintenant, du respect mutuel en quelque sorte. Je ne baisserais jamais la garde et je sais qu’il faudra parfois renoncer mais en échange tu m’accueilles et chaque jour est un cadeau. J’aime que l’on t’ignore, qu’on ne connaisse comme Géorgie que tes cousines américaine ou caucasienne. « Ah bon, vous allez naviguer aux Etats-Unis ? » « Tiens, on peut naviguer dans le Caucase ? » (…) "

Extrait de Versant Océan (Grasset) Ici Isabelle Autissier veut partir à la découverte de la Géorgie à qui elle s’adresse et la personnifie en lui livrant des bouts de son histoire. Dans le même temps, elle met en avant son envie de passer sans laisser de trace, une vocation écologique.


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J.M. Barrault né en 1927 à Nantes Bibliographie Navigation de plaisance. Initiation à la petite croisière (Flammarion, 1971)

Mer misère (Seghers, 1984)

Amours océanes (Gallimard, 1986)

La Mer et les marins (Gallimard, 1990)

Guide des ports de plaisance (Arthaud, 1992)

Ressac (Ancre de marine, 1994)

Des bateaux et des hommes : L’aventure de la voile française de 1950 à nos jours (Robert Laffont, 2002), Moitessier : Le Long Sillage d’un homme libre (Seuil, 2004) Pirates des mers d’aujourd’hui (Gallimard, 2007)

Diplômé de sciences-Po et licencié en droit, il a concilié son activité professionnelle avec son goût pour l’écriture et sa passion pour la mer et la voile. Officier du mérite maritime, frère de la côte et grand-frère de la Flotte d’Isle de France, membre du Yacht Club de France, Président fondateur de l’Union des Plaisanciers français, membre fondateur des Ecrivains de marine… de quoi montrer son investissement pour le monde de la mer. Issu d’une famille de marins, Jean-Michel Barrault était prédestiné à ce métier. Il a fondé la course à la voile en solitaire du Figaro, et a navigué sur toutes les mers du monde. Il a notamment effectué un tour du monde et demi, en compagnie de sa femme, sur son sloop personnel. De ses voyages au Cap Horn, dans les canaux de Patagonie, les glaces du Spitzberg…, il a ramené maints récits et romans. En effet, Jean-Michel Barrault est l’auteur de trente-cinq livres, la plupart consacrés à la mer et traduits dans une dizaine de langues. Il a reçu de nombreuses distinctions (prix Louis Castex de l’Académie française, prix de l’académie de marine, prix des écrivains bretons, prix Jules Verne...). Son livre Moitessier, le long sillage d’un homme libre rend hommage à son ami disparu il y a 10 ans. Également éditeur, il a dirigé pendant dix ans la collection mer aux éditions Arthaud. Jean-Michel Barrault est aussi journaliste spécialisé. Collaborateur du Figaro, de Paris Match, de magazines nautiques.

photo : © P. Matsas

Jean-Michel Barrault


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" – Il est fou ! Le mardi 18 mars 1969, l’officier de quart du petit pétrolier British Argosy mouillé dans la baie de Cape Town est alerté par un choc métallique. Il sort sur l’aile de passerelle, aperçoit un voilier, ce qui n’est pas rare dans les parages. Aux jumelles, il peut lire le nom inscrit en grosse lettres noires sur le roof blanc : Joshua. Il distingue un homme aux longs cheveux, à la barbe grise fournie, à l’allure de sage indien, qui bande un lance-pierres, vise le navire. Il se répète : – Il est cinglé ce mec! Envoyé avec adresse, un emballage de film, lesté, atterrit sur le pont du navire. Soudain, le marin du commerce comprend : le projectile contient un morceau de papier. Il le déplie, il lit : "Je continue sans es-

Conférence avec Isabelle Autissier Les grandes courses au large et les équipages samedi 12 juin 14h30 Mail Chaho Pelletier

cale vers les îles du Pacifique parce que je suis heureux en mer, et peutêtre aussi pour sauver mon âme." Le message, relayé vers la Grande-Bretagne, vers la France, déclenche chez la plupart la même réaction : – Il est devenu fou ! L’homme barbu qui attaque les navires au lance-pierre s’appelle Bernard Moitessier. Deux ans plus tôt, Francis Chichester, le vainqueur de la première course transatlantique, a réussi un tour du monde en solitaire avec une escale en Australie. Il est devenu un héros national, anobli par la reine. Dans le domaine des exploits maritimes ne reste à accomplir qu’une circumnavigation seul à bord et sans aucune escale. Ce suprême défi exigerait de fréquenter les quarantièmes rugissants aux vents de tempête, aux vagues monstrueuses, de doubler les trois caps mythiques que sont Bonne-Espérance, le cap Leeuwin, le cap Horn ; d’embarquer l’eau douce et les vivres pour huit à dix mois de mer ; d’éviter les avaries malgré les conditions les plus sévères. Pardessus tout, d’endurer la solitude, la fatigue, les risques d’épuisement et d’instabilité physique. Pourtant, plusieurs marins songent à tenter l’aventure. L’un d’entre eux est le Français Bernard Moitessier. A bord de son ketch de 12 mètres en acier, Joshua, en compagnie de son épouse Françoise, il vient d’effectuer la plus longue navigation sans escale accomplie par un voilier de plaisance, 26 000 miles, de Tahiti à Alicante en doublant le cap Horn. "

Extrait de Moitessier, le long sillage d’un homme libre (seuil) Le français Bernard Moitessier a été le premier à accomplir, avec sa femme la plus grande navigation sans escale (26 000 miles). Le Sunday Times, propose alors en 1968 la plus impitoyable des compétitions. L’enjeu: un globe doré pour le premier à achever cette circumnavigation, un chèque de 5000 livres sterling pour le plus rapide.


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François Bellec

François Bellec né en 1934 à Brest Bibliographie Carnets de voyages des peintres de la marine (Ouest-France, 2002

Marchands au long cours (Le Chêne, 2003) La France des gens de mer, 1900-1950 (Le Chêne, 2001)

De la royale à la marine de France (J-P de Monza, 2004)

Les Terre-Neuvas (Le Chêne, 2004),

Vanikoro, sur les traces de Lapérouse (Gallimard, 2006)

Sauveteurs et arsenaux de la Marine de France (Glénat, 2008)

François Bellec est un contreamiral, écrivain et peintre français. Son parcours mêle tour à tour la marine, la peinture et l’Histoire. Il entre à l'École navale en 1954 tout en suivant les cours des Beaux-Arts. Il connut une activité atypique d'officier de marine et de peintre à travers les mers. Dès les années 60, il expose régulièrement dans les salons de Bretagne, où il sera remarqué par la critique, puis par le ministre de la Défense. C’est ainsi qu’il deviendra, de 1975 à 1983, peintre agrée de la Marine. Dans les années 80, sa carrière prend un nouveau tournant et il est fixé à Paris en tant que conservateur et directeur du Musée national de la Marine. En 1989 il devient Peintre titulaire des Armées. Ses activités d’historien le font élire, en 1992, membre titulaire de l’Académie de Marine dans la section Histoire, Lettres et Arts. Le contre-amiral a été distingué notamment par le prix Renaissance des arts en 1992 et le prix Puvis de Chavannes en 2001. Il réalise douze films vidéo sur l'histoire maritime. Il a écrit en outre une vingtaine de livres, contribué à une trentaine d'ouvrages collectifs et encyclopédiques sur l'histoire de la navigation, des découvertes, l'exploration du monde, la peinture d'inspiration maritime et les gens de mer dont plusieurs ont été traduits en allemand, américain et portugais. Il est l'auteur de nombreuses conférences sur la mer et l'art en France et à travers le monde.

photo : © P. Matsas

Secrétaire général


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" J’ai eu le privilège d’accueillir souvent Anita Conti au Musée de la Marine dont elle était une amie fidèle ; d’entrevoir son biotope, un merveilleux capharnaüm dont les richesses visibles suggéraient l’ampleur de trésors cachés. J’ai fondu sous son charme, comme tous ceux qui succombaient à sa bonhomie joyeuse, qui admiraient son optimisme malgré les duretés de la vie, qui saluaient son allure modeste alors qu’elle s’imposait comme un personnage incontournable. Ambiguë car multiple, Anita Conti était-elle une pure scientifique spécialiste des ressources halieutiques, une généreuse économiste à la recherche

Conférence Les gens de mer samedi 12 juin 15h30 Mail Chaho Pelletier

d’une optimisation de la pêche hauturière, une ethnologue de terrain, une amie des bêtes, une humaniste chaleureuse, une écologiste exigeante et inquiète de la dépopulation des fonds marins, une artiste sensible, une femme de mer assez dure à la peine pour être acceptée dans le milieu viril de la grande pêche, ou bien un écrivain de talent ? Elle était tout cela simultanément, avec une étonnante capacité d’assumer ses contradictions. Elle haïssait jusqu’à la nausée le massacre des morues : "On tue partout. Dans les parcs, on pique les poissons vivants. A l’arrière, on pêche des oiseaux à la ligne pour améliorer le repas du soir et on leur scie le col. Il n’y a pas ici d’autre geste avantageux que celui de tuer. Tuer seul est rentable." Ses lignes sur la mort des faux poissons rejetés comme inutiles, que l’on nomme châts, stymbicks ou anarhicas selon la science et les coutumes locales, sont pathétiques : "C’est vrai ce qu’a dit Bouboule, les morues meurent la gueule ouverte. Il n’a pas dû regarder mourir les anarhicas, il aurait trouvé un mot pour eux, plus fort peut-être. Les anarhicas ne veulent pas se laisser mourir ; ils sont isolés, rares parmi les morues entassées, et au milieu d’elles, ils se tordent, monstres solitaires. " […] Elle ressentait au contraire au même moment une estime profonde et une admiration enthousiaste pour ceux qui étripaient vifs sous ses yeux des poissons nobles, dans "la splendeur féroce des nuits morutières", et elle prenait un plaisir animal à leur excitation : "Ça c’est céleste ! Enfin, on est sur le métier, on commence à vivre ! "

Extrait de Les Terre-Neuvas (Chêne) Portrait D’Anita Conti, femme énigmatique et ambigüe « est-elle une pure scientifique spécialiste des ressources halieutiques, une généreuse économiste à la recherche d’une optimisation de la pêche hauturière … une humaniste chaleureuse, une écologiste exigeante et inquiète de la dépopulation des fonds marins, … ou bien un écrivain de talent ? »


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Michel Déon Né en 1919 à Paris Bibliographie Les poneys sauvages (Gallimard, 1970)

Un taxi mauve (Gallimard, 1973)

Cavalier, passe ton chemin (Gallimard, 2005)

Quelques enchantements ou lettres de château (Gallimard, 2009)

Cahier Déon (L'Herne, 2009)

Journal 1948-1983 (L'Herne, 2009)

Michel Déon est écrivain, dramaturge et académicien. Il fait des études de droit tout en songeant déjà à une carrière littéraire. Parallèlement, c’est en pratiquant la voile dès son plus jeune âge avec son père que Michel Déon a contracté le goût de la mer et des voyages. Fin connaisseur de la Méditerranée, il en aime les îles et la mer, qu'elle soit douce ou tourmentée. Il commence très tôt une vie de voyages qu'il n'arrêtera plus, et qui nourrira constamment son œuvre romanesque. Il quitte Paris en 1946 pour devenir correspondant de presse en Suisse et en Italie, avant de partir aux Etats-Unis et au Canada. Dès son retour en France, il se consacre au journalisme et commence à publier régulièrement des romans. Il poursuit son chemin entre littérature et voyages. Depuis 1969, Michel Déon partage son temps entre L'Irlande, la Grèce et Paris. Il a été distingué par de nombreux prix comme le prix Interallié en 1970 pour Les poneys sauvages (Gallimard), le grand prix de l'Académie française en 1973 pour Un taxi mauve (Gallimard) ou encore le prix Giono en 1996 pour l'ensemble de son œuvre. Michel Déon siège à l'Académie française depuis 1978.

photo : © P. Matsas

Michel Déon


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" Quand Ben et Caulaincourt prirent le quart suivant, une brise plus fraîche entraîna sans à-coup la Deborah qui conserva son allure toute la nuit. Au petit matin, de nouveau, le vent tomba et ils se traînèrent sur une mer calme semée de méduses dont l’ombrelle contractile mesurait bien un mètre de diamètre. Les bouches mauves des méduses s’ouvraient et se fermaient, délivrant un message de muet monté des profondeurs abyssales. Amaro en frappa quelques unes à la gaffe, et elles s’enfoncèrent aussitôt dans les fonds d’un bleu opalescent. Caulaincourt ne récriminait plus contre les lenteurs de la Deborah. Il en avait pris son parti et souffrait seulement de n’avoir rien à faire jusqu’à

Conférence Alain Gerbault dimanche 13 juin 11h Mail Chaho Pelletier

ce qu’Amaro lui apprît à pratiquer des épissures. Le vieux dundee, tout gémissant et craquant qu’il fut, leur imposait son rythme, naviguait à son allure, choisissait à peu près seul son cap avec l’obstination d’un cheval rentrant à l’écurie, offrait avec confiance une à une ses blessures à panser : rocambeau tordu, point d’écoute pourri par le sel et le vent, clan mangé par les vers. Ce n’était pas un aventurier comme ces sacolévas, montés par des équipages nubiens qui glissaient furtivement sur l’eau pendant la nuit et couraient se cacher dans les criques de la côte, avant l’apparition du soleil, pour y débarquer des chargements d’esclaves vendus en Arabie par les Etats de l’Afrique centrale. La Deborah se contentait de jouer avec la côte, tantôt s’en rapprochant, tantôt s’en éloignant jusqu’à ce qu’on ne vît plus qu’une poussière impalpable. Après Turba et le détroit de Mandeb, ils aperçurent de rares villages tapis au pied des hautes falaises ocres. Le troisième jour Ben commença de prendre des relevés réguliers et de se rapprocher du Yémen. Georges vit sur la carte l’endroit où Caulaincourt voulait être débarqué, quelques milles en dessous d’Hodéïda. Aucun port n’était indiqué, mais une multitude d’îlots et de récifs commandaient l’entrée de plusieurs passes. Enfin, Ben fit signe qu’ils arrivaient vers un chenal. La Deborah tira un long bord buissonnier vers l’ouest et retourna sur ses pas, tous feux éteints dès la nuit tombée. La mer devint un lac et le moteur au ralenti engagea le dundee dans le fouillis des îlots. Ben, assis à califourchon sur le beaupré, les pieds nus agrippés à la sous-barbe, commandait à voix très douce Maureen qui barrait. "

Extrait de Les poneys sauvages (Gallimard) Il décrit le voyage de Ben et Caulaincourt à bord de la Déborah dirigée par son vieux capitaine Dundee. Une navigation lente et douce à travers des bancs de méduses qui se poursuit dans un chenal entre des îlots en dessous d’Hodéïda.


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photo : © DR

Loïc Finaz

Loïc Finaz né en 1962 Bibliographie Echouage (1995) Des villes d'escale (1997)

Nous avions accosté à Guayaquil (2003) L'or du soir (poèmes, éditions des Equateurs, 2007)

Officier de marine, Loïc Finaz a navigué sur des frégates anti-sous-marines et des sous-marins nucléaires d'attaque. Il a commandé le Bâtiment Ecole Tigre et l'aviso Jean Moulin. Il a commandé la frégate Latouche Tréville. Il s’est également occupé de politique des ressources humaines, de conduite des Opérations et d’affaires européennes. Loïc Finaz a publié plusieurs ouvrages. Actuellement il est Commandant du service de recrutement de la Marine Nationale.


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" La houle montait à la lune, et la toile claquait grand largue. Les feux familiers dessinaient à nouveau ce royaume intimidant, abandonné si longtemps. Ar-Men le premier s’était manifesté. A noir, E blanc, lettres et pierres sans mouches éclatantes ni golfes d’ombre, mais plus qu’ailleurs écume, terreur et hurlement du vent. Et plus à l’ouest encore, la bravoure têtue de la Bouée occidentale. Dans le nord avec Ouessant, Molène et son archipel, brillaienr Créac’h et la Jument. Les éclats rouges de Kéréon aussi. Et ceux du Stiff. I pourpre du sang des naufragés. Pour les lèvres belles il faudrait attendre l’accostage et ses bonnes fortunes. Mais la olère et les ivresses éclataient quotidiennes.

Conférence avec Olivier Frébourg Le rôle de la Marine Nationale dans la société samedi 12 juin 11h30 Mail Chaho Pelletier

Le Fromveur et la Helle rythmaient la marée. A l’orée des chaussées les Pierres Noires, et là-haut parmi les roches d’Argenton le Four, résistaient à l’assaut des grands boutoirs. Citadelles maritimes hallucinées de vagues quand le silence même est assourdissant , et que le courage vacille comme la pierre. A l’est sur les rives du Léon, Saint-Matthieu veillait la mer et les mânes de ces ruines où l’on chanta autrefois la foi de nos pères. Sous le vent lui répondaient, fidèles, Portzic et Minou. Au mitan d’un rayon lunaire, isolé, maudit, Tévennec noyait sa peine dans la houle., blancheur abandonnée sur son rocher sombre. Trop de E blanc là pour sa candeur, il ne lui restait que les frissons. De solitude et d’effroi. Au sud, la Vieille et la Plate solidaires s ‘épaulaient dans les volutes du Raz pour entretenir le mythe et la mémoire de ce passage, et les écrire avec le sang des courants. La lueur verte de Cornoc-an-Braden tenait bon aux portes d’An Ezodi. Humilité, U vert des cycles, des vibrements marins et des fronts studieux des vieillards de Sein. Notre destinée. Et sur l’île le grand phare, noir et blanc lui aussi, se dressait dans le ciel nocturne. Or blanc dans la nuit bleutée. O bleu, suprême clameur des océans étranges, rayon violet des feux qui veillent l’Iroise. "

Extrait de L’Or du soir (Editions des Equateurs) Un livre balloté entre des errances parisiennes le long des quais de Seine et les louvoyages océaniques entre Ouessant, les Açores et le venteux cap Horn. On se laisse volontiers bercer par la prose poétique, fragile et inspirée, Loïc Finaz nous invite au voyage.


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Olivier Frébourg

photo : © P. Matsas

Olivier Frébourg Né en 1965 à Dieppe Bibliographie Roger Nimier, trafiquant d’insolence (éditions du Rocher, 1990)

Port d’attache (Albin Michel, 1998)

Ports mythiques (Éditions du Chêne, 2002)

Maupassant, le clandestin (Mercure de France, 2000 - Gallimard, 2002)

Un Homme à la Mer (Mercure de France, 2004)

Souviens-toi de Lisbonne (Table ronde 2008)

Olivier Frébourg est le fils d'un capitaine au long cours et petitfils d'un patron pêcheur de Douarnenez. Il débute sa carrière en tant que journaliste-reporter, collaborant aux magazines Géo, Vogue, Grands reportages et Le Figaro magazine. Après avoir été, pendant douze ans, directeur littéraire aux éditions La Table Ronde, il s'est mis à son propre compte en créant les Editions des Equateurs. Il est récompensé par le prix des Deux-Magots en 1990, pour Roger Nimier, trafiquant d’insolence, ainsi que par les prix Henri Queffélec et François Mauriac pour Port d’attache.


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" Le piano et le violon expriment le mouvement ondulatoire des vagues. Nous le ressentons. Nous ne pouvons l’exprimer. La mer et la musique sont l’art absolu. Pour écrire La mer, Debussy s’est accroché au mât d’un bateau et a traversé une tempête entre Saint-Malo et Cancale. En quittant la maison de Bernard Cras, j’ai besoin comme chaque soir, surtout après avoir parlé de la figure de ce musicien tout en noblesse, d’entendre le ressac. S’ouvrir au monde, à son fracas, pas d’autre issue! La mer est la chambre d’écho de toutes les tempêtes. Notre époque condamne les vraies ivresses. J’en ai parlé avec Jim Harrison, que j’ai rencontré deux fois, toujours à Paris, autour d’une bouteille de côtes-du-rhône. Sensible à la saudade, l’auteur de Légendes d’automne a une gueule de pirate. Il longe souvent le littoral de

Conférence avec Loïc Finaz Le rôle de la Marine Nationale dans la société samedi 12 juin 11h30 Mail Chaho Pelletier

la Floride. En France, à Saint-Malo c’est un pilier du Bar de l’Univers et de la plage: «L’océan lui-même devenant une arme incroyable contre la claustrophobie qui a terni et trop souvent contrôlé mon existence. Toutes mes valves s’ouvrent en grand lorsque je marche sur la plage de Saint-Malo.» Les livres de Harrison m’ont donné la discipline de descendre chaque jour à Sainte-Marguerite voir la mer et de résister à la folie. Auparavant, je n’avais jamais pensé à cette philosophie si claire. Je ne recherche pas un équilibre –notion physique à laquelle je n’ai jamais cru–, je veux simplement respirer une nature que l’on nous escamote. Je ne tourne pas le dos au monde, mais je l’appréhende avec recul, je l’ordonne car plus nous avançons, plus le doute nous envahit. La mer est le seul ordre auquel je crois. A Sainte-Marguerite, le naufrage est plus lent, plus doux aussi. Après tout, nous sommes poussés vers des récifs sans lesquels la vie n’aurait aucune saveur. «L’orgueil de la victoire m’est insupportable», écrivait Chateaubriand qui, devant la mer de Bretagne, avait juré de dire la vérité. Je marche à la frange de la mer. La lune réfléchit les falaises sur le sable lavé, vierge de toute trace, parcouru comme à l’origine du monde par des filets d’eau qui se fraient une voie dans le monde minéral. Le phare d’Ailly balaie le visage de craie des falaises. La musique résonne dans la nuit. J’entends la sirène de mon prochain embarquement. "

Extrait de Un homme à la mer (Mercure de France) Beaucoup de références à la musique avec Debussy notamment, la mer est comparée à un art absolu dont Olivier Frébourg dit que c’est le seul ordre auquel il croit. Implication d’autres artistes qui sont des amoureux de la mer (Jim Harrison, Bernard Cras).


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Bernard Giraudeau

Bernard Giraudeau né en 1947 à La Rochelle Bibliographie Les hommes à terre (Métailié, 2004)

Les dames de nage (Métailié, 2007)

Air 97 les hommes à la terre (Casterman, 2008)

Cher Amour (Métailié, 2009)

En 1963, à l’âge de seize ans, Bernard Giraudeau entre à l’Ecole des Apprentis mécaniciens de la flotte, dont il sort premier un an plus tard. En 1964-1965 puis 1965-1966, il participe aux deux premières campagnes du porte-hélicoptère Jeanne d'Arc. Il sera ensuite embarqué sur la frégate Duquesne puis sur le porte-avions Clemenceau avant de quitter la Marine pour tenter sa chance en tant que comédien au Conservatoire. Il y reçoit le premier prix de comédie moderne et classique. Il joue dans de nombreux films et se lance en 1990 dans la réalisation avec L'Autre puis Les Caprices d'un fleuve. Depuis quelques années, Bernard Giraudeau se consacre avec succès à l’écriture. Il publie quatre livres dont une BD illustrée par Christian Cailleaux. En novembre 2009, il se voit décerner le Prix Mac Orlan pour Cher Amour.


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" Après la grève des dockers et "la bataille du port", Ange arrêta le long cours et partit pour les campagnes de pêche. Un matin de septembre, dans Le Sémaphore de l’Ouest, on put lire que le chalutier La Françoise avait sombré dans les eaux du golfe de Gascogne en revenant des côtes d’Espagne. Ange y était. C’était gros temps avec des crinières d’écume sur les vagues, des déferlantes en comètes. La Françoise avait pris une lame de travers par tribord, avec les filets qu’on remontait et

Conférence Lectures dimanche 13 juin 12h Mail Chaho Pelletier

qui tiraient sur la bordée. Le bateau s’était couché d’un coup sans un cri de l’équipage. Tout le monde était parti dans la vague. Ange à la barre, attaché pour le gros temps, resta pendu par la taille. Il eut le temps de voir, impuissant, deux jeunes marins empêtrés dans les filets qui se débattaient pour en sortir. Ils étaient pris au piège, la gueule écrasée par les mailles. La nasse se referma. Ange voyait bien que c’était fini pour

Signature Air 97, les hommes à terre Bernard Giraudeau Christian Cailleaux

les petites. Deux frères, «nom de Dieu». Au moment où La Française s’enfonçait avec son piège à hommes, Ange se dégagea du nœud de cabestan et n’eut que le temps de les voir disparaître. Il resta dans le tourbillon où venait de sombrer le bateau et s’accrocha à des paniers vides qui flottaient sur l’écume. Ils étaient douze à bord. Autour de lui, des survivants étaient agrippés à des panneaux d’écoutille ou des tangons qui avaient refusé de couler.

Les caprices d'un fleuve projection le 12 juin 18h à l'Atalante en présence de Bernard Giraudeau

A cette époque, peu de marins savaient nager et Ange avait toujours dit qu’un bateau était fait pour naviguer, pas pour sombrer. Saloperie. Le capitaine quelque part dans le bouillon hurlait: «Comptez-vous», «Vos noms, bordel!» Ils étaient six, Ange compris. Le capitaine gueula encore plus fort par-delà les montagnes d’eau, mais le vent fracassait sa voix qui se perdait avec les rafales. Ça montait et descendait comme dans une horreur de fête foraine. Ange détestait les foires, les balançoires et la grande roue. «Les frères Chézeau?» toussait le capitaine. «Au fond, Jean, au fond.» «Nom de Dieu!» Puis il y eut des cris et quatre compagnons surgirent au sommet d’une vague accrochée au canot retourné. Ça faisait le compte sans les deux mômes. Tous au canot, les bras passés dans les lignes de vie. Il fallut en attacher trois à bout de force qu’on avait failli perdre. Plus tard, un vapeur allemand, de Hambourg, les avait recueillis et bercés jusqu’à Bordeaux. "

Extrait de Les Hommes à terre (Métailié) Description du naufrage, de la situation des matelots dans les vagues avant le sauvetage par des allemands et retour au port où Ange, le barreur retrouve Jeanne, la seule dans laquelle il veut bien se noyer.


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Hervé Hamon né en 1946 à Saint-Brieuc Bibliographie Besoin de mer (Seuil, 1997)

Le Livre des tempêtes (Seuil, 2001)

Cargo (Dialogues, 2005) De l’Abeille à l’Abeille, la relève de l’Abeille Flandre (Seuil, 2006)

Paquebot (2007) Demandons l'impossible (2008) Le vent du plaisir (Seuil, 2008)

Toute la mer va vers la ville (Stock, 2009) Besoin de mer (Seuil, 2009)

Le livre des tempêtes (Seuil, 2009)

Le diagonale du traitre, nouvelles (Dialogues, 2010)

Hervé Hamon débute sa carrière en tant que professeur de philosophie, métier qu'il exerce pendant cinq ans. Après avoir obtenu un doctorat d'histoire sociale, il quitte l'éducation nationale pour écrire. Il commence par publier des enquêtes à caractère sociologique ou historique, comme Tant qu'il y aura des profs (Seuil), Nos médecins (Seuil), Les porteurs de valise (Seuil), ou Génération (Seuil). Il se dirige ensuite vers des essais et des textes plus personnels. En effet, breton d'origine, la mer occupe une place importante dans nombre de ses récits, à l’instar de Besoin de mer ou Le Livre des tempêtes. En avril 2005, il publie avec Anne Smith un livre d’art, Cargo, évoquant les "travaux et rêveries portuaires" et, en mars 2006, De l’Abeille à l’Abeille, la relève de l’Abeille Flandre, chronique de la construction d’un grand remorqueur de sauvetage. A côté de son métier d'écrivain, Hervé Hamon collabore avec de nombreux journaux (Le Nouvel Observateur, Ouest France, Geo). En 2007, il se dirige vers d'autres horizons en publiant son premier roman, Paquebot. L'année suivante, Demandons l'impossible témoigne des événements de Mai 68, époque à laquelle l'écrivain avait 20 ans. Sa carrière littéraire a de nombreuses fois été saluée par la critique (prix Henri Queffélec du livre maritime et prix Nadar pour Le Livre des tempêtes). Touche-à-tout, Hervé Hamon est également documentariste et scénariste pour des fictions. Il a par exemple réalisé Chasseurs de tempêtes, un documentaire qui remporta le grand prix du film d'aventures.

photo : © H. Triay

Hervé Hamon


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" Mais partir, ce qui s’appelle partir, j’ai besoin d’un bateau pour cela. Même si ne pars pas loin. Et d’autant plus que je ne pars pas vite. Car partir n’est pas seulement s’en aller, mettre de la distance entre un

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Conférence Les métiers du port dimanche 13 juin 16h Mail Chaho Pelletier

point et un autre. Partir, ce qui s’appelle partir, c’est assister à la transformation de ce qu’on abandonne, c’est découvrir, en partant, que le lieu qui s’éloigne n’est pas identique à lui-même. L’émotion du départ, en bateau, ne se réduit pas à l’appel de ces « horizons nouveaux » dont se repaissent les histoires de partance, les contes héroïques ou ensoleillés. L’émotion du départ, c’est avant tout l’altération progressive du paysage connu, qui devient inconnu autant que deviendra connu le paysage inconnu de l’autre rive. L’émotion du départ, c’est de laisser un doute derrière soi. Finalement, on n’emporte rien, on ne possède rien, la familiarité n’est que provisoire, elle se dilue comme la mémoire de la nudité d’une femme dont ne subsiste, ensuite, que la silhouette pâle et floue – ni les caresses ni le plaisir ne sont acquis, c’est justice, il faut recommencer. Et ce constat n’est source ni de déception ni de frustration ; c’est la plus valide des promesses : le monde est inépuisable, le plaisir est inépuisable, cela vaut la peine d’y revenir, bien qu’il nous échappe et parce qu’il nous échappe. Voyager, c’est ça. "

Extrait de Besoin de mer (Seuil, 1997) Hervé Hamon exprime son besoin de partir, de naviguer. Il explique ce qu’il ressent alors, à quoi il pense, aux choses qui s’effacent peu à peu. Et pourtant, l’appel de la mer est plus fort ; c’est sa définition du mot « voyager ».


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Titouan Lamazou né en 1955 à Casablanca Bibliographie Sous les toits de terre (Faucompret, 1988)

Un hiver berbère (Jeanne Lafitte, 1989)

Carnets de voyage 1 (Gallimard, 1998)Carnets de voyage 2 (Gallimard, 2000) Rêves de désert avec Raymond Depardon, (Gallimard 2000)Renaud par Titouan (Gallimard, 2002) Congo Kinshasa (Gallimard 2001)

Femmes du Monde, (Gallimard 2007)Mulheres (Gallimard, 2008)

Afghanes (Gallimard, 2009)

A paraître Mauve avec Fatou Diome (Arthaud, oct 10)

Femmes, photographies (Glénat, juin10). Histoire d’une exposition avec Michel Onfray (Gallimard, oct 2010)

Élève d'Yvon Le Corre, autant en voile qu'en dessin, il a été l'équipier d'Yvon Fauconnier puis d'Éric Tabarly. Sa première traversée de l'Atlantique date de 1973. "Peindre, raconter et naviguer", telle semble être la devise de Titouan Lamazou. Au tournant des années 1990, le navigateur remporte les trophées les plus prestigieux de la voile et peint au fil des rencontres. Il remporte, en 1990, la première édition du Vendée Globe, première course autour du monde en solitaire sans escale. Ce succès est suivi par la victoire en monocoque dans la Route du Rhum la même année. Titouan Lamazou est sacré Champion du Monde de course au large pour la période 1986-1990. En 1991, il fonde, avec Florence Arthaud, le Trophée Jules Verne, première course sans limite de taille pour les navires, et lance la construction du plus grand monocoque de course jamais réalisé en matériaux composites, le Tag Heuer. Mais lorsque le bateau fait naufrage dans l'Adriatique, il décide d'arrêter la course au large pour se consacrer à l'art de voyager, dont il livre régulièrement de fabuleux récits avec ses carnets de voyages. Il publie de nombreux ouvrages illustrés, avec pour trame de fond un très fort engagement humanitaire.

photo : © P. Matsas

Titouan Lamazou


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"C’est la troisième fois que je passe le cap Horn. À chaque fois ça a été quelque chose de différent. La première fois c’était avec Pen Duick. Tabarly-Cap Horn, ça ne pouvait pas être mieux. Le point d’orgue d’une histoire qui allait se terminer quelques mois plus tard. Il faut être caphornier quand on est marin. C’est un rendez-vous avec la mythologie de notre enfance, même si maintenant ça se dégrade un peu avec ces tour-opérators qui y organisent des voyages. J’ai toujours perçu le tourisme comme un signe de décadence. Notre passage avec Pen-Duick VI était un événement tout à fait naturel, qui collait à l’histoire que nous vivions. C’était une fierté, mais je ne sais pas si à l’époque ça représen-

Rencontre avec le public samedi 12 juin 16h30 Mail Chaho Pelletier

tait vraiment quelque chose au fond de moi. La deuxième fois, ça a été une autre paire de manches. C’était en 1987, il y a tout juste trois ans, pendant la troisième étape du Boc. Quand le cap Horn se profile à l’horizon, je suis en course, en solo et je sais que des journalistes m’y attendent pour faire des images au sortir des Quarantièmes, avant notre arrivée prévue à Rio. Ce coup médiatique me déstabilise un peu. Je suis à l’intérieur en train de converser en VHF avec le bateau des journalistes et des sponsors lorsque j’entends un vacarme effroyable. Je bondis sur le pont. Je suis persuadé d’avoir démâté ou d’être sur le point de couler après avoir heurté un caillou. Je jette un coup d’œil sur mon sondeur qui redescend à une vitesse vertigineuse jusqu’à soixante-dix mètres, niveau qu’il n’aurait jamais dû quitter. Juste devant le Cap Horn, je viens bel et bien de heurter un caillou. Tous mes planchers se sont soulevés. La quille commence à bouger dangereusement, suffisamment pour que je le sente quand le bateau donne des contrecoups. Je soulève tous les planchers et affale le booster. Les boulons qui tiennent la quille sautent comme des pistons dans leurs cylindres. En faisant gîter le bateau sur un bord puis sur l’autre, je réussis à remonter la quille et revisser les boulons un par un mais elle est voilée dans la masse. J’ai dû laisser une bonne dizaine de kilos de plomb sur le rocher du cap Horn. Pour ce deuxième passage, j’ai vraiment d’autres préoccupations que de m’inquiéter du symbole que porte ce rocher. Je pense qu’à cette époque je ne devais pas être très bien. Je n’étais pas en tête de la course, et n’ai pas su affirmer ma personnalité en cédant au bon vouloir médiatique. "

Extrait de Demain, je serai tous mort (Bibliographie et entretien par Patrick Le Roux) Dans cet extrait on trouve les trois fois où l’auteur à passer le cap Horn. La première étant avec Pen Duick (la plus réussie des trois), la seconde étant un flop total car il a pris un rocher en étant déconcentré par les médias et sponsors qui l’attendaient et la troisième qui s’est bien passée mais à ses conditions : il faisait comme il le sentait pour gagner la course.


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Patrick Poivre-d'Arvor Vice-président Patrick Poivre-d’Arvor né en 1947 à Reims Bibliographie Les enfants de l’aube (Lattès, 1982)

Le roman de Virginie Elle n’était pas d’ici (Albin Michel, 1995)

Une trahison amoureuse (Albin Michel, 1997)

La mort de Don Juan (Albin Michel, 2004)

Les aventuriers des Mers (2006) J’ai tant rêvé de toi (2007)

Petit Prince du désert (Albin Michel, 2008)

Horizons lointains (Toucan, 2008)

A demain ! En chemin vers ma liberté (Fayard, 2008)

Fragments d'une femme perdue (Grasset, 2009)

Présentateur du journal télévisé d'Antenne 2 de 1976 à 1983, il devient le présentateur-vedette du journal de 20 heures de TF1 de 1987 à 2008 et un personnage majeur du paysage audiovisuel français, que ce soit en tant qu'interviewer ou animateur de diverses émissions littéraires. Parallèlement à sa carrière de journaliste, Patrick Poivre-d’Arvor poursuit une brillante carrière d’écrivain. Cet auteur prolifique propose une quarantaine d’œuvres littéraires variées. Avec d’une part une œuvre largement autobiographique, Patrick Poivre-d’Arvor écrit de surcroît plusieurs biographies : Saint-Exupéry, le corsaire Robert Surcouf, Vasco de Gama, Lawrence d’Arabie, Jules Verne. Il a publié en 2005 Confessions, un livre d’entretiens avec Serge Raffy. Il co-signe en 2006 le roman jeunesse Les aventuriers des mers (Albin Michel), et le roman Disparaître (Gallimard), avec son frère Olivier. Il publie récemment Fragments d’une femme perdue (Grasset, 2009) et Et puis voici mes fleurs, mes poèmes préférés (Le Cherche-Midi, 2009). Aux Presses de la Renaissance il publie en 2010 Tenir et se tenir, où l’auteur se dévoile et se confie avec pudeur et sincérité sur son cheminement intérieur et les valeurs humanistes qui fondent sa vie.

photo : © P. Matsas

(1985)


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" En cet après-midi de mars, l’imagination débordante et les sens aiguisés par les ballets des figurantes, j’eus besoin une fois de plus de me rafraîchir le corps et les idées. Alan m’ayant abandonné pour partir à la recherche de Tadzio, je m’éloignai de la rive en quelques brasses énergiques et j’eus soudain l’idée de refaire, en sens inverse, le parcours accompli par Byron en son temps. Après tout, je n’étais pas infirme comme lui et l’entreprise ne me semblait pas hors de portée. Machinalement, je me dirigeai vers l’aéroport Nicelli, prêt à rejoindre la place Saint-Marc par la lagune. Mais une fois dépassés l’hôpital marin et les premières jetées, alors que

Rencontre avec le public dimanche 13 juin 17h Mail Chaho Pelletier

les cabines de plages n’étaient plus guère visibles, la vanité de mon entreprise m’apparut. Le monde de Byron n’était plus. Un siècle et demi s’était écoulé depuis son exploit. La qualité des eaux ne s’était pas améliorée. Et les avirons avaient disparu au profit d’une nuée menaçante de vaporetti, taxis et autre hors-bord. Je me sentis pris au piège. Au loin, des gerbes d’écume m’avertissaient que les eaux n’étaient plus sûres. Je n’en continuai pas moins à allonger mes mouvements pour gagner l’un de ses pieux qui balisent le chenal des bateaux à moteur. Le souffle court, je cherchai à reprendre haleine en m’accrochant au premier que j’atteignis, mais ma consistance visqueuse m’en empêcha. Les herbes folles qui avaient été fatales à l’ami de Byron y pullulaient. Je me dégageai donc du pied et je fis un brusque mouvement de côté qui me repoussa face à la rive. En me redressant pour passer une main sur mes jambes et vérifier que rien ne risquait d’entraver mes mouvements, je distinguai une fumée dans le ciel. Ce que je ressentis alors n’avait plus rien de commun avec ces frayeurs contrôlées qui accompagnaient si souvent mes escapades nautiques. J’avais la sensation d’avoir voulu défier Byron, rivaliser avec lui; il me le faisait payer. Il avait déjà pareillement vaincu le chevalier Mengaldo Di Bassano qui avait voulu se mesurer à lui entre le Lido et le Grand Canal. L’homme s’était vanté d’avoir traversé le Danube et la Berezina sous les balles. Epuisé par le froid et la pestilence des eaux, il avait abandonné sous le pont du Rialto. "

Extrait de La mort de Don Juan (Albin Michel) Don Juan veut égaler voire surpasser les exploits de Byron, or, les conditions ne sont plus les mêmes et Don Juan va sombrer doucement avant que quelqu’un ne vienne à son secours.


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Yann Queffélec né en 1949 à Paris Bibliographie Le Soleil se lève à l’ouest Toi l’horizon La force d’aimer Boris après l’amour Moi et toi Ma première femme Vents et Marées L’Amante (2006) L’amour est fou (2006) Le plus heureux des hommes (2007) Passions criminelles (co-écrit avec Mireille Dumas, 2008)

Tabarly (Fayard, L'Archipel)

La puissance des Corps (Fayard, 2009)

Adieu au Bugaled Breizh (Rocher, 2009) Le Piano de ma Mère (L'Archipel, 2009)

Les sables de Jubuland (Plon, 2010)

Il est le fils de l'écrivain breton Henri Queffélec et le frère de la pianiste Anne Queffélec. Amoureux de la mer et de sa Bretagne il fut stagiaire dès 1962 puis moniteur à la célèbre école de voile Jeunesse et Marine et il a pu naviguer avec Éric Tabarly. "École de la mer, Jeunesse et Marine est aussi l’école de la liberté maîtrisée, donc l’école de soi. Qu’apprend-on, sans même y penser ? À se voir moins petit, à se vouloir moins frimeur. À conjurer la tendance naturelle à méjuger autrui comme à se méjuger." C'est avec ces mots qu'il préfaça le livre Jeunesse et Marine. Il évoque d'ailleurs cette école de voile école de mer à laquelle il fut très attaché dans la biographie qu'il a consacrée à Eric Tabarly. Pendant qu’il amarrait son bateau, Françoise Verny, la "papesse de l’édition", lui tapa sur l’épaule et lui dit : "Chéri ! Tu as une tête d’écrivain, toi. Je t’invite ce soir à mon anniversaire !" La légende veut que ce soit ainsi que Yann Queffélec ait décidé de se consacrer à l’écriture. Il a alors 32 ans. Françoise Verny n’avait pas tort puisque, à peine quatre ans plus tard, Yann Queffélec reçoit le prix Goncourt 1985 pour Les Noces Barbares. Un énorme succès pour cet amoureux des livres et de la mer.

photo : © P. Matsas

Yann Queffélec


ecrivains

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" Il marchait aussi beaucoup sur la plage. La mer basse lui prodiguait tous les jours un nouveau trophée. Il portait en sautoir la visqueuse laminaire imitant le dos des alligators. Il ramassait la menue monnaie des océans que le ressac abandonne à la perplexité du flâneur : étoiles de mer, os de seiches, tignasses de varech, méduses lacérées comme de la gelée d'œil, branches d'arbres poncées par les vents. Il trouvait des galets façonnés par l'usure, il trouvait l'usure des bigorneaux blanchis dont seule avait survécu la spire, le dôme ondulé d'une tête de crabe,

Conférence La piraterie en Somalie samedi 12 juin 18h30 Mail Chaho Pelletier

guillochée sur le pourtour ainsi qu'une tartelette, le vitail flasque d'un poisson mort. Ludo fêtait ces arrivages providentiels de colifichets atlantiques, chaland solitaire des laisses de marée où, comme à la décharge, il s'en allait au marché. Le soir, sacrifiant à regret les bois d'épave, il dressait des flambées sur le sable désert et contemplait la mer à travers le feu. C'était sa mer, au vrai, qu'il contemplait toujours et tentait d'apprivoiser si loin qu'elle eût disparu. Les yeux agrandis par l'hypnose il rêvait qu'elle embarquait sur le Sanaga. Lui, à la barre du navire, était Marcus V inicius, héros de Quo Vadis, officier romain, et c'est au glaive qu'il tranchait les amarres pour appareiller. Il pouvait rester ainsi jusqu'à l'aube en compagnie de sa mémoire et des flammes ; tout feu qui brûlait donnait à Ludo le sentiment d'approcher la vérité. Il s’amusait à défier la marée montante. Il établissait de gigantesques barrages à l’arrière du Sanaga, d’innocentes murailles de sable qui tenaient la mer en échec cinq ou dix minutes, et puis des infiltrations lézardaient les parois, sapaient les bases, et les flots retrouvaient en se ruant le lit qu’ils avaient affouillé depuis longtemps en aval du bateau. Alors, il se réfugiait à bord et regardait les clapotis sablonneux mousser autour de l’hélice et du gouvernail, cravacher la voûte, et toutes les vagues bientôt semblaient avoir fait le vœu de franchir l’océan pour inonder l’épave. "

Extrait de Les noces barbares (Gallimard) Description de la vie et des plaisirs de Ludo, un chaland solitaire : se balader en bord de mer, ramasser tout ce que la mer rejette, faire des feux devant la mer pour se donner le sentiment d’approcher de la vérité et se réfugier à bord d’une épave en regardant les vagues venir y claquer.


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Pierre Schoendoerffer né en 1928 dans le Puy de Dôme Filmographie 317è section (1963) Objectif 500 millions La section Anderson (1965)

Le Crabe Tambour (1977)

L'Honneur d'un Capitaine (1982) Là-haut (2004) Bibliographie 317è section Le Crabe Tambour Diên Biên Phu (1992) L'aile du Papillon (Grasset, 2003)

Là-haut (2004)

Pierre Schoendoerffer est un scénariste, réalisateur et écrivain français. Après quelques mois sur un chalutier à voile, Pierre Schoendoerffer s'engage dans le Service Cinématographique des Armées en 1952, en tant que caméraman. Fait prisonnier à Diên Biên Phu, il devient reporter-photographe de guerre après sa libération. Il se lance ensuite dans le cinéma de guerre et réalise La Passe du diable en Afghanistan, et Than le pêcheur au Vietnam. Il réalise deux adaptations des romans de Pierre Loti : Ramuntcho et Pêcheurs d'Islande. En 1963, il tourne La 317e section - adaptation de son propre ouvrage sur le conflit vietnamien, Objectif 500 millions et le documentaire La Section Anderson en 1965. En 1977, Pierre Schoendoerffer adapte Le Crabe Tambour - un autre de ses romans – film interprété par Jean Rochefort et Jacques Dufilho. En 1982, le réalisateur tourne L'Honneur d'un capitaine. Pierre Schoendoerffer s'accorde ensuite une pause d'une dizaine d'années, et revient en 1992 avec une autobiographie, Dien Bien Phu, basée sur son expérience au Vietnam. En 2003, il publie L’Aile du papillon qui obtient le prix de l’Armée de Terre, et en 2004 il publie et adapte son roman Là-haut (Grasset et Fasquelle).

photo : © P. Matsas

Pierre Schoendoerffer


ecrivains

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" Tout est calme, muet, tout est gris ; il n’y a ni horizon ni contour et, comme au premier jour, nul n’aurait pu dire où commence le ciel. La fraîcheur humide de l’air est plus intense, plus pénétrante que du vrai froid ; en respirant on a le goût du sel et de l’iode. Il ne doit pas être loin de l’heure de la méridienne en cette longitude du ponant, bien qu’à la teinte sombre de toutes choses on eût cru toucher au soir… "un soir de demi-brume !" dirait le poète. La mer obsidienne, consciente de son propre mystère, a l’aspect vitreux d’un miroir ondoyant qui n’aurait rien à réfléchir. Le panneau de l’abri s’ouvre ; cela fait penser à ces niches trop étroites des caveaux où on loge les morts. La tête de Roscan-

Conférence L'Afghanistan dimanche 13 juin 15h Mail Chaho Pelletier

vel émerge de la cavité, tel un captif brutalement élargi. Il a l’air aussi égaré qu’au sortir d’une nuit peuplée de mauvais rêves. Sa respiration laisse échapper de sa bouche de petites bouffées blanches, comme s’il avait fumé la pipe. Le multicoque oscille faiblement sur la mer figée, ondulée du restant des longs trains de houle de l’Atlantique Nord. Roscanvel écoute la plainte étrange –si triste– le léger clapotement, le chuintement, le miaulement du gréement et des coques de son voilier encalminé. Roscanvel a le cœur troublé.

Le Crabe Tambour projection le 12 juin 20h30 à l'Atalante en présence de Pierre Schoendoerffer

Un immense oiseau inquiet, aux ailes immobiles, plane ; comme un charognard au-dessus du massacre africain. Ce n’est pas une de ces blanches frégates des quarantièmes rugissants - il n’y en a pas dans notre hémisphère septentrional. Ce n’est pas non plus un albatros, un fou de Bassan, un pétrel, un cormoran, ce pourrait être une mouette, encore que nous soyons si loin des terres, un goéland d’une envergure inusitée et, dans la clarté incertaine, il semble aussi noir que ces corbeaux maléfiques qu’on clouait vifs aux portes des granges. Il plonge soudain, effleure le miroir mouvant d’un sol fantasque, comme l’hirondelle troublée rase les champs avant l’orage. Il lance deux ou trois lugubres avertissements, de ces cris déchirants dont on dit qu’ils sont ceux des âmes errantes, des innocents marins perdus en mer ; sombres augures présents, présageant de plus sombres augures à venir. Roscanvel a le cœur serré… "

Extrait de L’Aile du papillon (Gallimard) Histoire de Roscanvel, marin d’un multicoque. Beaucoup de descriptions du paysage et tout ce qu’on peut y ressentir. Un immense oiseau apparaît, inquiète et se dit de mauvais augures. Roscanvel a le cœur serré.


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Les Voyages de

photo : © Pierre Loti

Pierre Loti

Les voyages de Pierre Loti Médiathèque du centre ville 22 mai au 26 juin Exposition en partenariat avec la Marine Nationale

La médiathèque de Bayonne vous invite à suivre les pérégrinations du célèbre Pierre Loti, marin au long cours et écrivain de l'ailleurs. A travers une présentation de cartes, éditions remarquables et extraits de journaux issus de fonds anciens, plongez dans cette exposition sur les traces d'un jeune officier devenu à travers ses différents voyages et son désir d'exotisme, un grand écrivain romantique. Un appel au voyage et une vision de l'ailleurs bien singuliers. Illustration issue du livre de Vercier et QuellaVilléger : Pierre Loti, dessinateur : une oeuvre au long cours (Bleu autour, 2009).

Conférence Loti voyageur par Bruno Vercier, professeur de littérature contemporaine à la Sorbonne et spécialiste de l’écrivain voyageur. Jeudi 3 juin à 19h15, à la médiathèque du Centre-ville.


expositions

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Vues

(Clément Belle 18ème)

Baie de Naples (André Giroux 19ème)

Venise (Ziem 20ème)

La rade de Toulon Venise (Bonnat 20ème)

Marine (Helleu 20ème)

La traversée (Sophie Pujo 20ème)

sur Mer

photo : © P. Matsas

Exposition d'oeuvres des collections du musée Bonnat Musée Bonnat 2 au 13 juin tous les jours (sauf mardi) de 10h30 à 18h30 Oeuvres Persée et Andromède (Italien 17ème) Ulysse reconnu par sa nourrice Euryclée

Les artistes ont inventé le paysage de la mer. Des artistes d’horizons différents pour qui le spectacle de la mer attirant, de l’océan terrifiant et sublime, entraîne l’excitation imaginative. Seront présentées 8 peintures qui puisent dans l’antiquité l’image de l’océan : monde menaçant de divinités marines, ou du retour du héros Ulysse, dans des œuvres du 17ème et 18ème siècle. Les peintres voyageurs du 19ème, peignent la baie de Naples, Venise, avec une conception orientalisante de l’ailleurs, ou enregistrent avec précision les effets de lumière et des plans successifs d’eau et de ciel ; jusqu’au 20ème, où le pinceau du peintre traduit sans pittoresque le silence et les périls de l’océan traversé.

Une guide conférencière du musée commente ces tableaux d’artistes du 17ème au 20ème siècle. Les visites commentées, d’une durée de ¾ d’heure, sont gratuites. Mer 2 juin : 15h Dim 6 juin : 14h30 et 15h30 Mer 9 juin : 15h Jeu 10 : 13h


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Eliane

photo : © Eliane Monnin

Monnin

Exposition Eliane Monnin Musée Bonnat 2 au 13 juin tous les jours (sauf mardi) de 10h30 à 18h30

Après des études d’arts appliqués puis d’arts plastiques à la faculté de Strasbourg, elle installe son atelier au pays basque en 2002. En 2007, elle découvre le travail de la terre. La fascination qu’elle éprouve envers la nature et ses abstractions organiques la pousse à créer un univers sensible et proche du vivant. Son travail évoque le monde animal marin (anémones, coraux, holothuries…). À travers ces systèmes vivants primitifs, l’artiste cherche des représentations de notre propre corps. Virus sortis des abysses, bêtes molles à l’étrange épiderme, impression d’une vie grouillante, animal, végétal ou humain, elle brouille les pistes et construit un univers oscillant entre attirance et répulsion. Ces objets improbables nés d’une mythologie personnelle, sortis d’un cabinet de curiosité, nous renvoient aux ambivalences du corps, aux territoires du toucher et de l’effleurement.

Cabinet de curiosités Eliane Monnin envisage l’atelier comme un cabinet de curiosités où elle récolte, classe, liste, archive les objets improbables nés d’une mythologie personnelle. Mettre en scène l’espace du corps reste pour elle l’axe le plus important de son travail tant dans une recherche d’installations plus globale que dans l’idée d’une collaboration active avec d’autres artistes.


expositions

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Aurelia

photo : © DR

Arkotxa

Carte Blanche à Aurélia Arkotxa A travers la photographie et la littérature, l’artiste nous proposera un regard sur la mer. 1er au 27 juin Salle Xokoa Musée Basque et de l’Histoire de Bayonne 37 quai des Corsaires 05.59.59.28.72 tous les jours sauf le mardi, de 10h à 18h30.

Aurelia Arkotxa, écrivain et universitaire, se considère volontiers comme un auteur transfrontalier. Son appartenance au mouvement de « géopoétique » la conduit notamment à considérer les espaces et la géographie comme le lieu véritable de l’acte littéraire. Membre de l’Académie basque depuis 2008, Aurelia Arkotxa dessine à travers cartes et mappemondes une géographie et une archéologie poétiques qui sont autant d’interrogations sur les langues en poésie, le statut de l’auteur et la crise de la société contemporaine.

Rencontre avec Aurelia Arkotxa Le mardi 1er juin à 18h Salle Xokoa Entrée libre et gratuite.


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Les marins

photo : © DR

au Pays Basque

Exposition Les marins au Pays Basque De la station navale de la Bidassoa… à la base navale de l'Adour 1er au 14 juin Librairie Elkar En partenariat avec la base navale

En1872, des incidents entre pêcheurs français et espagnols nécessitent l’intervention de bâtiments militaires des marines des deux pays. Cette mission aboutit à la création d’une station navale sur la Bidassoa. À deux reprises (1891 et 1896) elle sera placée sous le commandement du lieutenant de vaisseau Julien Viaud, plus connu pour ses écrits publiés sous le pseudonyme Pierre Loti. Dans les années 1960-1970, avec le développement des activités dans la zone frontalière et de nouvelles tensions entre pêcheurs, la décision est prise de réimplanter cette station dans un site possédant des capacités d’extension plus importantes. L’Adour est alors choisi et en 1979 débute à Anglet-Blancpignon la construction de la base navale de l’Adour, officiellement activée en janvier 1983.

Librairie Elkar Place de l’Arsenal Bayonne Entrée libre lundi au samedi : 9h30-19h00 Renseignements : 05.59.59.35.14


expositions

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Les activités

maritimes photo : © DR

et fluviales

Exposition Les activités maritimes et fluviales Des outils de chantier naval, deux bateaux grandeur nature et des maquettes. Des peintures illustrent les relations internationales générées par le port. Un plan-relief reconstitue les chantiers navals du Port de Bayonne en 1805…

Le Pays Basque, tourné vers l’océan, est une terre de marins. A Bayonne, cité de confluence entre « l’Adour gascon et la Nive euskarienne », le port a longtemps été au cœur de la ville, point de rencontre naturel entre les marchandises venues de l’arrièrepays et les produits des mers lointaines. A l’occasion des Rencontres avec la Mer, le Musée Basque fait redécouvrir les salles dédiées aux activités maritimes et fluviales, ainsi qu’aux activités économiques, qui illustrent l’impact de la vie maritime sur le commerce local.

Musée Basque et de l’Histoire de Bayonne 37 Quai des Corsaires 05.59.59.28.72 Horaires d’ouverture du Musée Basque : tous les jours sauf le mardi, de 10h à 18h30


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Lectures

A l'occasion de la réédition de l'anthologie Voyages au Pays Basque (édition Pimientos), le musée basque propose une lecture. L'occasion de découvrir des écrits passionnants de Théophile Gautier qui retrouve Bayonne et Vitoria quelque trente ans après son premier passage, la surprenante géographie de Jules Verne ou encore des extraits du chef d'oeuvre de Prosper Mérimée : Carmen. mer. 2 juin à 18h Musée Basque et de l’Histoire de Bayonne Salle Xocoa Lectures par le groupe de lectures de la faculté de Bayonne

photo : © Raphaele de Gorostarzu

Voyage au Pays Basque

Lectures sur le Mail Lectures d'extraits de romans. Imaginaire et réel conversent au fil des récits. Le monde de la mer et du grand large où l'intime croise avec le mythique et les îles côtières avec le cap Horn. Lecteurs : Muriel Machefer, Txomin Héguy, Guy Labadens du Théâtre des Chimères. samedi 12 juin de 20h à 21h Mail Chaho Pelletier

Goûter littéraire Mise en bouche littéraire avec une douzaine d'extraits de textes, comme autant d'invitations au voyage et à l'imaginaire de la mer. De Jean-François Deniau à Yann Queffélec… Dans un salon de thé élégant, au milieu de miroirs authentiques et de mobiliers anciens. Lecteurs : Sophie Bancon, Jean-Marie Broucaret du Théâtre des Chimères. Vendredi 4 juin à 17h Maison Cazenave 19 rue Port Neuf


concert

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Voyage en

photo : © DR

Terres Intérieures

Parcours musical autour de Pierre Loti, Homme de Mer et de Lettres Concert au Musée Bonnat Vendredi 11 juin à 20h30 * Contemporaines de Pierre Loti, fin du XIXème et début du XXème siècles.

Officier de marine et homme de lettres, Pierre Loti décrit dans ses carnets de voyages les expéditions auxquelles il prend part, notamment au MoyenOrient et en Asie… Cependant, l'Orientalisme suscite en France un véritable engouement. L’attrait pour les contrées lointaines, doublé d’un enthousiasme colonialiste, entraîne une production musicale foisonnante, où la sensualité le dispute à l'étrangeté. A la manière d’un concert–lecture, nous embarquons donc pour une épopée musicale. Les mélodies* y sont autant de miniatures, dessinant les contours d’un monde lointain et idéalisé. Par alternance, les textes de l’écrivain voyageur dépeignent un univers, lui aussi, subjectif : comme Proust réinvente le temps, le regard de Loti recrée le monde qui l’entoure. Reportés sur une carte, dates et itinéraires constituent pourtant des preuves de la réalité de notre aventure…

chant Céline Laly piano Nathalie Dang narration Pascal Jouniaux mise en scène Jacques Mazeran lumières Dominique Prunier


44 / librairies

Thèmes des vitrines Elkar Nature et environnement + exposition avec la Base Navale : "les marins au Pays Basque" Darrieumerlou L’architecture marine et l’objet marin L'Alinéa Le bateau La rue en Pente L’enfant et la mer Gallibrairie Le travail de la mer (les métiers maritimes) Gribouille La mer dans la Bande-Dessinée Jakin La faune et la flore

illustration : © Franck Bonnet - Glénat

L'Hegoa souffle sur les vitrines des librairies

Les libraires seront présents les 12 et 13 juin sur le Mail Chaho Pelletier pour accueillir sur leur stand les Ecrivains de Marine qui signeront leurs ouvrages. En amont de ces journées, dès le 1er juin, les libraires vous invitent à voyager. A l’occasion des Rencontres avec la Mer , La Marine nationale a remis aux libraires de la ville un objet emblématique de la mer. Avec cet "objet" et sur une thématique choisie, chaque vitrine sera animée, décorée, pour faire voyager le lecteur-promeneur. Certaines librairies, comme Elkar, proposeront des lectures d’extraits d’œuvres sur la mer. La librairie Gribouille recevra également Franck Bonnet pour sa série de BD Les Pirates de Barataria.

Les pirates de Barataria Dessins Franck Bonnet scénario Marc Bourgne Editeur Glénat Dédicaces de Franck Bonnet samedi 12 juin stand librairie Gribouille Mail Chaho Pelletier Lectures de textes devant les librairies Elkar, Gribouille et Darrieumerlou par le Théâtre des Coulisses


le port

Dates Importantes 12ème et 13ème siècles : trafic vers l’étranger très important. Milieu du 15ème siècle : l'Adour se jette au port d’Albret (ensablement du lit).

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L'histoire du port Josette Pontet

extraits de l'interview de universitaire et historienne

16ème siècle : port de pêche important (baleine et morue) 1578 : détournement de l’Adour vers l’estuaire actuel par Louis de Foix. Début d’endiguement. Fin 17ème siècle : grande renommée du port, considéré comme un port de mer très actif 1664 : 9ème port de France 18ème siècle : travaux d’endiguement et dragage du port. Toutes les représentations artistiques de Bayonne montrent le port, les bateaux. 1730-1783 : aménagement des quais sur l’Adour et la Nive. 1756-1763 : guerre de sept ans, activité corsaire du port 1784 : Bayonne, port franc (abolition des taxes pour les marchandises françaises). 19ème siècle : installation des Forges de l’Adour (1ère sidérurgie sur l’eau) > port industriel. 1830-1840 : les chantiers de construction navale s’effondrent et ferment. 1880 : le port passe sous l’autorité de la Chambre de Commerce.

Connu depuis le Moyen-Age, le port de Bayonne a fait l’histoire, la gloire et la richesse de la ville au cours des siècles. Lié aux caprices de l’Adour qui tantôt rapprochait tantôt éloignait, son estuaire de la ville, le port était surtout réputé pour le cabotage, ses chantiers navals, et ses corsaires. Les grands travaux de Louis de Foix Glossaire ont définitivement mis le port à 8 km de l’Océan et l’ont classé dans les 9 Corsaire plus grands ports de France. Si l’arrimembre d’équivée du transport ferroviaire et l’éternel page de navire ensablement de l’estuaire ont limité le corsaire, armé, trafic, l’industrie, avec les Forges de autorisé par une l’Adour, a relancé l’activité. lettre de marque Jusque dans les années 1950 des bad’un gouverneteaux accostaient mais l'activité s’est vraiment déplacée sur la rive droite ment à traquer et et au Boucau. Il ne reste dans l’esprit piller les bateaux marchands bayonnais que quelques terminolod’autres pays. gies, comme "les Quais de la Nive" ou ceux "de l’Adour" réalisés au 17ème siècle, les Allées marines ou encore le Cabotage Quai des Corsaires… et malheureusenavigation ment les Bayonnais ont oublié qu’ils marchande le long ont et ont eu un grand port. des côtes.


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Le port aujourd'hui Jean-Marie Berckmans

Interview de président de la CCI Bayonne Pays Basque

Au-delà de ses aspects historiques et patrimoniaux, que représente le Port de Bayonne aujourd’hui ? Le Port de Bayonne, en ce début de 21ème siècle, est avant tout un formidable outil de développement économique pour notre territoire. Il est le 9ème Port de France et en 2009, il a réalisé un trafic total de plus de 4,3 millions de tonnes. Ceci implique que ce port travaille avec et au service des entreprises. En premier lieu, celles qui sont implantées sur la zone portuaire, sur les deux rives de l’Adour, mais également celles situées dans son hinterland. Par ailleurs, le Port génère aujourd’hui près de 4000 emplois directs et indirects. Ce Port s’inscrit dans l’Histoire de Bayonne. Avez-vous des projets pour l’avenir ? Le Conseil Régional d’Aquitaine qui en a la propriété et la CCI Bayonne Pays Basque qui en est le gestionnaire, ont une ambition stratégique pour ce Port : il doit s’imposer comme un outil du report modal. Qu’est-ce- que cela signifie ? Que le transport maritime et le transport ferroviaire doivent peu à peu gagner sur le transport routier. Aujourd’hui, les infrastructures pour que ce report modal se fasse, existent. A titre d’exemple : des importations de ballast (pierres) ont eu lieu, en 2009, sur le Port destinées à la réfection des voies ferrées entre Hendaye et Bayonne : importations par la mer et acheminement sur les chantiers par voie ferrée. Ce qui est vrai pour ce trafic, le deviendra demain pour nombre de transports. photo : © Raphaele de Gorostarzu


le port

En plein Grenelle de l’environnement, peut-on conjuguer développement durable et Port de Bayonne aujourd’hui ? Plus que jamais. Le Port de Bayonne en lui-même est un outil de développement durable au même titre que le réseau ferré. Par ailleurs, il faut rappeler que le Port de Bayonne a été le 1er port de France ayant obtenu une triple certification Qualité (ISO 9001) – Sécurité (OHSAS 18001) et Environnement (ISO 14001). Cette triple certification est remise en question tous les 3 ans et a déjà été renouvelée une fois. Le Port est à côté de villes importantes. Menez-vous une action auprès de ses riverains pour l’intégration du Port dans ces villes ? Il s’agit là d’un volet de la politique menée par la CCI Bayonne Pays Basque et d’un engagement pris auprès du Conseil régional d’Aquitaine. Des investissements sont effectués afin d’intégrer le Port dans le paysage urbain qui l’entoure. Par ailleurs, en 2009, des actions pédagogiques ont été menées avec les enseignants, les guides touristiques de la Ville de Bayonne ; des contacts ont été initiés avec les autres communes afin d’expliquer le Port à la population. Nous allons travailler à des circuits d’information, de présentation à côté des différentes zones portuaires. Une stratégie et des moyens financiers spécifiques dédiés à l’intégration du port dans les communes riveraines seront développés dans les prochaines années.

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48 / la marine

La Belle Poule Voilier-école

Visites de La Belle Poule La goélette quittera le port de SaintJean-de-Luz le 11 juin dans la journée pour rejoindre le quai EdmondFoy à Bayonne à 18h accueillie par les escumayresTalasta. samedi 12 juin : 9h30 - 11h 15h - 18h30 dimanche 13 juin : 10h - 12h 14h - 18h

Vivante école du sens marin et de la cohésion d’équipage, la Belle Poule participe depuis 1932 à la formation des officiers de la marine nationale. Si ce splendide voilier a été conçu sur le modèle des goélettes paimpolaises qui pratiquaient la pêche à la morue en Islande au début du XXème siècle, le soin particulier apporté à sa construction et à ses remarquables qualités nautiques l’a préservée à travers les décennies. Outils de formation par excellence, les goélettes ajoutent à la dimension nautique une dimension patrimoniale unique. De leur participation à la formation des marins des Forces Navales Françaises Libres pendant la Seconde Guerre mondiale, elles ont hérité du pavillon de beaupré à croix de Lorraine. Ambassadrices de la marine royale, elles sont fréquemment déployées sur les côtes de France et d’Europe et participent aux grands rassemblements de voiliers traditionnels.

photo : © DR

La Base Navale de l’Adour et les Rencontres avec la Mer Quel est votre rôle dans l’Association des Ecrivains de Marine et dans les Rencontres avec la Mer ? Les Ecrivains de Marine est une association intégrée à la marine Nationale, comme les Peintres de Marine, un «Corps», une «entité» de la Marine avec un uniforme. Ils peuvent embarquer à bord et ont un grade équivalent au Capitaine de Frégate, l'équivalent du mien. Nous participons donc à plusieurs titres aux Rencontres avec la Mer de Bayonne; d’abord en faisant venir un bateau en escale, la goélette-école "La Belle Poule",


la marine

en mettant également à la disposition de différentes librairies de la ville, des objets de décoration sur un axe "connaissance de la mer" pour animer les différentes vitrines. Nous contribuons également à l’exposition dédiée à Pierre Loti, un de mes prédécesseurs qui a commandé la Marine au Pays Basque en tant qu’officier et qui est mort à Hendaye. La Marine Nationale occupera un espace à la librairie Elkar lors de l’exposition sur Les marins en Pays Basque. En dehors de cette participation exceptionnelle, que propose la Base Navale de l’Adour aux jeunes de la région ? La Marine Nationale est installée à Bayonne depuis 1983 auparavant nous étions à Hendaye dans la Baie de Txingundi. 80 personnes, civiles et militaires travaillent ici, nous avons 3 bateaux, 2 pour le site des Landes de Biscarosse et un patrouilleur de gendarmerie maritime. Nous ne pouvons leur garantir un emploi sur la base de l’Adour, mais nous offrons aux jeunes de partager nos expériences, notre connaissance de la Marine et après plus si affinités ! Mais il faut accepter de quitter le pays. Nous avons de nombreuses connexions avec des lycées principalement professionnels : le lycée maritime de Ciboure qui est dédié à la mer (Marine Nationale, pêche, commerce...) dont nous accueillons les élèves en stage dans les ateliers ou à bord des bateaux. Et nous recevons aussi régulièrement d’autres lycéens qui cherchent à faire des stages à l’atelier et font des missions d’une journée pour découvrir la vie à bord, par exemple en patrouille sur la Bidassoa (stage découverte de 3ème généralement). Des visites de la base sont aussi régulièrement proposées aux collégiens. Ensuite, s’ils le souhaitent, il y a les Préparations Militaires Marines effectuées une quinzaine de samedis, de décembre à mai, pour connaître la Marine, resserrer leur orientation, passer leur permis bateau et passer une semaine à Brest sur de plus gros bateaux… sans obligation de s’engager par la suite. En ce qui concerne le recrutement local, depuis 2006 il existe un partenariat avec l’Aviron Bayonnais Rugby sur la base : on accueille trois joueurs de l’Aviron Bayonnais Espoir qui sont le matin à l’Aviron et l’après midi sur la base ; ils ont le statut de marins volontaires pendant un an. (autres infos sur www.etremarin.fr NDLR) C’est une petite opportunité pour les locaux de venir sur la base pour travailler. Interview du Capitaine de frégate Thibaud Collin, commandant de la base navale de l'Adour

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Raphaele de Gorostarzu


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Port, gueule du fleuve et gorge de l’océan, souvenirs en transit, songes mouvants par les hublots rongés, rouille de l’homme, cargoséléphants. Port, gorge du large, cracheur de grumes, Adour aux rives de ressac, les hommes de la non-terre comme des points devant. Lumière d’eau, ombres métalliques, hommes de plumes et d’écumes, la mer a l’âme horizontale. Laissons les flots, artères éprouvées par leur flux émouvants, le port gueule de tôle, cargosmétal flottants, mer des nonhommes, le port toute gorge étalée, magistrale machine métissée par les vents. raphaele de gorostarzu 12 mai 2010 www.rocanosse.com Tous droits réservés © Raphaele de Gorostarzu


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photo : © DR

Le Crabe Tambour

Projection samedi 12 juin 21h à l’Atalante En présence de Pierre Schoendoerffer L'Atalante 7 rue Denis Etcheverry Bayonne 05 59 55 95 02 Tarif spécial pour la soirée (2 films) : 8€ adhérents/10€ plein tarif

En 1977, le Jauréguiberry va terminer sa carrière comme vedette de cinéma, en effet de janvier à mars l'escorteur embarque six acteurs et une quinzaine de techniciens pour tourner à bord des scènes du film tiré du livre de Pierre Schoendoerffer le Crabe Tambour. A cette occasion de superbes images du Jauréguiberry "le nez dans la plume" seront filmées depuis un Super Frelon en mer d'Iroise. Outre l'appareillage tourné à Lorient, de nombreuses scènes seront tournées sur le grand banc de Terre Neuve. Le film, sorti en 1977, a reçu trois Césars (meilleur acteur pour Jean Rochefort et meilleur second rôle pour Jacques Dufilho).

Fiche technique France 1976 1h55 Réalisé par Pierre Schoendoerffer Avec Jacques Perrin Claude Rich Jean Rochefort


cinéma

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photo : © DR

Les Caprices d'un Fleuve

Projection samedi 12 juin 18h à l’Atalante En présence de Bernard Giraudeau L'Atalante 7 rue Denis Etcheverry Bayonne 05 59 55 95 02 Tarif spécial pour la soirée (2 films) : 8€ adhérents/10€ plein tarif

En 1787, après un duel, Jean-Francois de La Plaine est exilé sur les côtes d'Afrique comme gouverneur d'une minuscule colonie. Cette histoire raconte l'itinéraire de cet homme du XVIIIe siècle, confronté à sa propre révolution en marge de l'Histoire. Il va être confronté aux préjugés, au racisme et fera naturellement l'éloge de la différence… Les thèmes abordés par ce beau film sont ceux du droit à la différence, de l'égalité des hommes selon la conception des Lumières, et de la tolérance.

Fiche technique France 1996 1h51 Réalisé par Bernard Giraudeau Avec Bernard Giraudeau Richard Bohringer Anna Galiena


60 / conférences

Conférences Les métiers du port

Présentation du Hors-Série Bertan sur la construction navale avec Xabier Agote

Bertan est une collection de publications monographiques qui traite d'aspects en rapport avec le patrimoine culturel et paysager guipuzcoan, sous une forme à la fois attractive et plaisante pour le lecteur. Pour chaque titre, il est fait appel aux contributions de spécialistes des thèmes proposés et d'experts professionnels de la photographie. Publication multilingue les textes sont offerts en basque, espagnol, français et anglais - sa dernière parution aborde le thème de la construction navale en Guipuzkoa. mardi 8 juin à 18h Musée Basque et de l’Histoire de Bayonne Salle Xocoa - Gratuit

Pierre Loti Voyageur Bruno Vercier, spécialiste de l'écrivain, traduira avec enthousiasme ce désir d'ailleurs manifesté par Pierre Loti dans ses romans, comme dans ses dessins et aquarelles moins connus. Jeudi 3 juin à 19h15 Médiathèque du centre ville

Dans le cadre des Rencontres avec la mer, et en partenariat avec la CCI, Bayonne Centre ancien organise une conférence : « Les métiers du port de Bayonne, l’escale ». De nombreux intervenants participent, au sujet du laminage, du remorquage, du pilotage, de la manutention ou encore du grutage. Autant d’activités qui participent de la vie du port de Bayonne, et que la conférence va permettre de faire découvrir en proposant un nouveau regard sur ce travail du port. Avec la participation de : D. Lafond, T. de Recy, B. Moutard, J.D Droneau, P. Ivandekics, P. Pagani, F. Inchausti, l’Amiral Dambier, P. Ducasse et M. Mouesca. Lundi 7 juin à 20h30 CCI Bayonne - Gratuit


rencontre

/ 61

Rencontre avec

photo : © DR

Emmelene Landon

Rencontre Emmelene Landon évoquera l'influence de la mer dans ses ouvrages. Lecture d’extraits de ses textes. Jeudi 10 juin 19h15 à la médiathèque centre-ville

Australienne de naissance mais vivant en France depuis 1979, cette jeune artiste touche à tout : écrivain, traductrice, peintre, photographe et cinéaste. En 2001, elle se lance dans une aventure folle : faire le tour du monde en porte-conteneurs. Cette expérience de la solitude et du grand large inspire l'artiste qui signe une oeuvre protéiforme mêlant photo, peinture, vidéo et littérature. Ce travail est d'une part exposé dans différents musées d'Europe, et d'autre part publié sous forme d'un carnet de bord intitulé Le Tour du monde en porte-conteneurs, publié en 2003. Dans cette même veine paraît Voyage à Vladivostok en 2007, dans lequel l'auteur raconte les pérégrinations au coeur de la Russie, d'une femme en quête d'amour et de liberté. Avec La Tache aveugle, roman paru en 2009, Emmelene Landon change de registre et s'interroge sur la création artistique et la beauté plastique dans un hommage au peintre Alexander Conzens.

Bibliographie Le Tour du monde en porteconteneurs (2003) Susanne (2006) Le voyage à Vladivostok (2007) La tâche aveugle (2010)

Filmographie Australie, mère et fille (2003) Le fantastique voyage du conteneur rouge (2004)

Fleuves de papier (2007)


Sur l'eau

62 / sport

Ibaialde

L’Association Ibaialde organise des promenades en barques traditionnelles sur la Nive, du ponton de l’Aviron Bayonnais jusqu’au Musée Basque. Devant l’Aviron Bayonnais, Ibaialde expose deux batelekus et une trainière : une mini-régate ainsi que des séances d’initiation seront accessibles au public. A proximité du Mail Chaho Pelletier, Ibaialde expose une traînière accompagnée de rames. Des renseignements seront également disponibles au stand d’information de l’association sous chapiteau.

Aviron Bayonnais La section Surf de l’Aviron Bayonnais propose un défi de pirogue hawaïenne, par les équipages des championnats du monde, sur la Nive. Une démonstration de stand up padle aura lieu sur la Nive. Des initiations aux sports d’eau seront également possible (kayac, rame, aviron…) Un stand axé sur les sports de l’aviron et du surf sera mis en place par l’Omnisports, sous le chapiteau tout le long du week-end. Des photos et un film court sur les sports d’eau seront exposés.

Samedi 12 juin de 14h à 17h, trois barques circuleront en continu. (Une barque peut transporter 6 à 8 personnes).

Samedi 12 juin de 14h à 17h

Les Escumayres -Talasta Les escumayres-Talasta accueilleront la Belle Poule lors de son arrivée dans le Port de Bayonne, en accompagnant la goélette de plusieurs couralins. Ils exposeront un kanot en cours de construction sur le Mail Chaho Pelletier.

Les couralins seront amarrés du 10 au 12 juin au ponton de l’Hôtel de Ville.


lieux

/ 63

mail Chaho Pelletier

Les lieux Chapiteau

Mail Chaho Pelletier

Allée des Platanes

Cinéma

L'Atalante

7 rue Denis Etcheverry

Médiathèque

Médiathèque du centre ville

10 rue des Gouverneurs

Elkar

1 place de l'Arsenal

Darrieumerlou

2 pl Réduit

L'Alinéa

20 rue d'Espagne

La rue en Pente

29 r Poissonnerie

Jakin

8 av Mar Foch

Gallibrairie

24, rue Sainte Catherine

Gribouille

11 r Poissonnerie

Jakin

8 avenue Foch

Musées

Musée Basque et de l'histoire de Bayonne

27 quai des Corsaires

Musée Bonnat

5 rue Jacques Laffitte

Lectures

Chocolaterie Cazenave

19 rue Port Neuf

CCI

50-51 Allées Marines

Quai Edmond-Foy

Pont Grenet

Librairies

La Belle Poule


64 / visites Samedi 12 et dimanche 13 juin à 14h30

Le port en ville

Samedi 5 juin à 10h30

Vélo’ découverte

Visites accompagnées de lectures par le Théâtre des Cimes. Pour individuels Sur réservation au Samedi 19 juin à 14h30

05.59.46.61.59

de Bayonne

nombre maximum : 25 personnes

à l’embouchure

R.V. : Place de la liberté (devant l’Hôtel de ville) - Gratuit

Découvrir le port en vélo, rive gauche de l’Adour, c’est approcher de plus près l’histoire et la vie quotidienne portuaire, un espace où se mêlent paysage naturel et industriel. Inscription, R.V et billetterie Office de Tourisme - Place

Visites

guidées Les mercredis 9, 16 et 23 juin

Un port en mouvement Visite exceptionnelle en bus, afin de découvrir le port d’une rive à l’autre. Histoire, organisation, activités, développement, métiers du port sont tour à tour évoqués.

à 14h30

des Basques - limité à 20

Bayonne

personnes

une histoire portuaire et maritime

5 €/ pers, gratuit pour les

Inscription Office de Tourisme – Limité à 29 personnes - Départ maintenu en fonction du nombre de

moins de 12ans

Visite-jeu découverte pour le jeune public - à pied

participants (minimum 15)

Adultes : prêt de vélo gratuit

Sur réservation au

Tourisme- Place des Basques

sur place, casque fourni. Se

05.59.46.61.59

munir d’une pièce d’identité et

nombre maximum : 20 personnes,

d’un chèque de 150€.

les enfants devant être accompagnés

R.V et billetterie : Office de

13€/ pers- 8€ pour les moins de 12ans.

d’un adulte Enfants : prévoir casques et

R.V. : Place de la liberté (devant

Possibilité de renouveler la

vélos.

l’Hôtel de ville) Gratuit

visite en bus sur demande.


programme

/ 65

Rencontres avec la mer Mail Chaho Pelletier - gratuit Samedi 12 juin 10h30

Inauguration du salon

11h30

conférence

Le rôle de la Marine Nationale dans la société

Olivier Frébourg Commandant Loic Finaz

14h30

conférence

Les grandes courses au large et les équipages

Isabelle Autissier Jean-Michel Barrault

15h30

conférence

Les gens de mer

L’Amiral François Bellec

16h30

Rencontre

Rencontre avec le public

Titouan Lamazou

17h30

conférence

Pierre Loti

Didier Decoin

18h30

conférence

La piraterie en Somalie

Yann Queffélec

Dimanche 13 juin (ouverture du salon à 10h30) 11h

conférence

Alain Gerbault

Michel Déon de l’Académie française

12h

Lectures

Lectures de textes choisis

Bernard Giraudeau

15h

conférence

L’Afghanistan

Pierre Schoendoerffer

16 h

conférence

Les métiers du port

Hervé Hamon

17h

Rencontre

Rencontre avec le public

Patrick Poivre d’Arvor

18h30

Clôture du salon


66 / programme

Dans la ville du 1 au 19 juin er

Date 22 mai au 26 juin

Lieu

Evènement Exposition Les voyages de Loti

Médiathèque du Centre-Ville

Page 36

1er au 14 juin

La mer s'invite chez les libraires

Librairies partenires

44

1er au 14 juin

Des marins en Pays Basque

Librairie Elkar

40

1er au 27 juin

Les activités maritimes et fluviales

Musée Basque et de l’Histoire de Bayonne

41

1er au 27 juin

Carte blanche à Aurelia Arkotxa

Musée basque et de l'histoire de Bayonne

39

1er juin à 18h

Rencontre avec Aurelia Arkotxa

Musée Basque : Salle Xokoa

39

2 au 6 juin

Le secret de Moby Dick (film d'animaL'Autre Cinéma tion à partir de 3 ans)

-

2 au 13 juin

Exposition Vues sur mer

Musée Bonnat

37

2 au 13 juin

Exposition de céramiques d'Eliane Monnin

Musée Bonnat

38

2 juin à 18h

Lecture : Voyages au Pays Basque

Musée Basque : Salle Xokoa

42

3 juin à 19h15

Conférence/visite autour de Pierre Loti par Bruno Vercier

Médiathèque du Centre-ville

36

4 juin à 17h

Lecture : Goûter littéraire

Chocolaterie Casenave

42

Les vendredis de juin à 15h

Projection de films d’Emmelene Landon

Médiathèque du Centre-ville

61

Place des Basques

64

5 juin à 10h30 Visites guidées : Vélo’découverte 7 juin à 20h

Conférence : Les métiers du port

CCI

60

8 juin à 18h

Conférnce : Hors-série de la revue Bertan

Musée Basque : Salle Xokoa

60


programme

Date

Lieu

Evènement

/ 67

Page

Les mercredis 9, 16 et 23 juin à 14h30

Visite jeu découverte « Bayonne, une histoire portuaire et maritime »

place de la Liberté

64

10 Juin à 19h15

Rencontre avec Emmelene Landon

Médiathèque du Centre-ville

61

11 juin à fin d'après-midi

Arrivée de la Goélette La Belle Poule

Quai Edmond-Foy

48

11 juin 20h30 Concert : Voyage en terres intérieures

Musée Bonnat

12 juin 14h30 Visite guidée : Le port en ville

Mail Chaho-Pelletier

64

12 juin 14h à 17h

Entre les ponts Marengo et du Génie

60

Animations sportives

12 juin 18h

Projection : Les caprices d'un fleuve

Cinéma L'Atalante

59

12 juin 21h

Projection : Le Crabe Tambour

Cinéma L'Atalante

60

12 juin 20h

Lectures sur le Mail

Mail Chaho-Pelletier

42

13 juin 14h30 Visite guidée : Le port en ville

Mail Chaho-Pelletier

64

19 juin 14h30 Visite guidée : Un port en mouvement

Place des Basques

64

Et aussi...

Sous chapiteau: + signatures de livres par les Ecrivains de marine sur les stands des libraires. + stands : Office du tourisme, Base navale, CCI, Surfrider Foundation. + Associations sportives de la ville : Ibaialde, les escumayres-Talasta et l’Aviron Bayonnais Animations : + Marché Montmartre autour du chapiteau, sur le thème de la mer.

+ Animations par Ibaialde et l’Aviron Bayonnais : Initiation à l’aviron et au surf sur la Nive – Promenades en barques traditionnelles – défi de pirogues hawaïennes – mini régate – démonstration de Stand up paddle. De 14h à 17h le samedi sur la Nive, entre le pont Marengo et le Pont du Génie. Visites : Goélette La Belle Poule - Quai Edmond Foy Visites proposées au public

Renseignements

Office du tourisme

0820 42 64 64

Direction de la culture

05 59 46 63 70 www.bayonne.fr



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