Magazine Découvertes - Volume 2

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Découvertes

magazine

ÉVASION • PLEIN AIR • GASTRONOMIE • ARTS • SPORTS

RENDEZ-VOUS AVEC Marcel Bouchard Dominique Maltais Jean Lemire

TROIS DESTINATIONS

À GAGNER

TOURISTIQUE

WWW.DECOUVERTESMAG.COM CANADA 6,95 $CA FRANCE FRANCE6,95 6,95 SUISSE 10 FS BELGIQUE/LUXEMBOURG 7.50



A U B E R G I S T E S

DE LA FORÊT

Auberge du R avage Pourvoirie du Lac Moreau Parc des Gr ands-Jardins

ENVIE... Pour céder à la tentation 1 888 7 moreau

C.P. 156, Saint-Urbain

info@lacmoreau.com

Québec, Canada G0A 4K0

www.lacmoreau.com


JEAN LEMIRE Jean Lemire est biologiste, cinéaste et chroniqueur environnement pour différentes publications. Il est également chef de mission du Sedna IV qui parcourt les océans lors d’expéditions de recherche sur les changements climatiques effectuées en Arctique comme en Antarctique.

FRANÇOIS GUY THIVIERGE Francois Guy Thivierge est un professionnel de l’aventure. L’année qui s’achève aura été la plus belle de sa vie. En plus d’avoir été l’un des ambassadeurs du 400e de Québec et de fêter le 15e anniversaire du Roc Gyms, son centre d’escalade situé dans la capitale, François Guy Thivierge a conquis l’Everest et marché sur le toit du monde.

DOMINIQUE MALTAIS Avec 13 années de pratique en planche à neige et plus de 6 ans en compétition, Dominique Maltais s’est taillée une place de choix dans le monde de la compétition olympique en remportant notamment une médaille de bronze à Turin en 2006. Elle est aussi détentrice du Globe de Crystal et championne mondiale au classement de la Coupe du Monde de Snowboardcross.

JEAN-FRANÇOIS RACINE Jean-Francois Racine a été longtemps identifié comme le peintre-skieur du Massif de Charlevoix. Récemment installé dans le charmant village de Nelson en Colombie Britannique, il poursuit sa formation en « Ski Management Area » au célèbre Collège Selkirk. Il prépare actuellement une exposition inspirée des plus belles montagnes de l’Ouest qui sera présentée dans le cadre des Jeux Olympiques de Vancouver 2010.

JEAN-MICHEL BRETON Chef exécutif de l’hôtel Fairmont Le Manoir Richelieu depuis huit ans, Jean-Michel Breton détient une riche expérience des plaisirs gourmands. Cherchant toujours à étancher sa soif de savoir et à combler son appétit de nouvelles connaissances, Chef Breton cumule sans cesse les collaborations spéciales afin de mettre en valeur la diversité des produits du terroir charlevoisien.


MAGAZINE DÉCOUVERTES TOURISTIQUES

L’HIVER.... SELON MARCEL Marcel Bouchard avec la collaboration de Caroline Desbiens

« Il n’y a pas de mauvaise température ! Il n’y a que de mauvais vêtements ! » Alors que notre pays nordique se recouvre de son long manteau blanc, je m’étonne encore de constater que nos manteaux ne sont pas toujours adéquats. Tant et si bien que l’on se retrouve peut-être, par exemple, au défilé du Carnaval de Québec avec sur le dos notre tenue « pelure d’oignons », trop mince et pas assez isolée, et les pieds trop serrés dans nos bottes de marche rapide redoublées de chaussons. Résultat : « L’hiver, j’sors pas ! Trop froid ! » Il faut donc être réaliste et accepter que l’hiver est une saison à deux versants et que l’idéal est de se prémunir de deux types de vêtements bien distincts : un vêtement que l’on appelle d’observation (activité passive) et un vêtement multicouche (activité plus intense). Dans le premier cas, le vêtement d’observation est pourvu d’un isolant de duvet naturel ou synthétique, chacun étant caractérisé par ses propriétés et avantages respectifs. À chaleur égale, le duvet synthétique a pour particularité de ne perdre aucune propriété isolante lorsque mouillé tandis que le duvet naturel se compresse mieux dans le sac à dos lors de longues et périlleuses expéditions hivernales nécessitant un bagage restreint. Dans le second cas, les sueurs occasionnées par quelques collines plus abruptes que prévu auront tout intérêt à être évacuées par un vêtement conçu à cette fin que l’on appelle multicouche. Celui-ci étant caractérisé par ses fentes à glissières aux aisselles et la plupart du temps aussi le long de l’abdomen et/ou au dos, ce vêtement procure une bonne aération empêchant la sueur de demeurer près du corps et permettant l’utilisation de sous-vêtements adaptés à l’exercice prévu.

Car, disons-le, il est tout aussi important de se munir de bons sous-vêtements qui permettent à la sueur du corps d’aller se loger ailleurs dans les couches de vêtements et qui isoleront les jambes du froid. J’attire votre attention sur le fait que des vêtements bien choisis vous serviront très longtemps. Il faut donc regarder ces dépenses plutôt coûteuses, à première vue, comme un investissement de choix sur notre capital santé et ma foi plus bénéfique qu’un nouveau cinéma maison à la technologie plasma ou le réfrigérateur nouvelle tendance ! Comme la liberté n’a pas de prix, il est essentiel, pour se sentir libre de tout froid, d’être confortable à n’importe quelle température ! Soyez certains que dans le bien-être d’un corps vêtu adéquatement, la découverte de l’hiver s’offre à nous dans toute sa splendeur ! Partez sans crainte à la conquête des bonheurs de l’hiver et à la rencontre d’un panorama de montagnes époustouflant en motoneige ou en ski de randonnée ; succombez à la vue d’un coucher de soleil rose sur le fleuve bleu glacé, en raquette hors piste ou en ski alpin, sur les corniches du Massif de Charlevoix ; ou encore partagez les plaisirs d’une belle journée familiale bien entourés des vôtres. Et puis, dans la volonté et le plaisir de vivre sa nordicité, n’y a-t-il pas aussi la découverte de soi-même ? Ainsi, dans le silence et la froidure de l’hiver, l’esprit voyage mieux à l’intérieur de soi et très vite viennent s’installer cette paix et cette joie de vivre profonde et contagieuse qui était celle de nos aïeux ! Et n’oubliez pas ! Comme disait Antonio, mon père, que l’on dénommait « Meno Bouchard » : « Rien ne sert à l’homme de vouloir conquérir l’Univers s’il n’a pas d’culottes pour passer l’hiver ! » Moi je vous dis : « Habille-toi et l’hiver te charmera ! » Bonnes découvertes !

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BRANCHÉ LA CHRONIQUE TENDANCES par

Guy Rivard, Horwath HTL

Par les temps qui courent, il me semble qu’il n’y a pas une journée qui passe sans que d’autres nouvelles économiques viennent perturber la réalité budgétaire des foyers québécois. Crise du crédit, ralentissement économique, effondrement de la valeur de nos fonds de pension, flambée des coûts de l’énergie… bref tout s’accumule pour inquiéter davantage les vacanciers. Bon nombre de prestataires touristiques québécois se demandent ce qu’il adviendra de leurs clientèles à court et moyen terme dans de telles circonstances. En tablant sur la prémisse que la vie se constitue d’un équilibre d’expériences différentes, l’avenir est plus que jamais aux intervenants touristiques qui verront à offrir davantage d’expériences visant à contrebalancer les contraintes du quotidien québécois. En cette période de tourments économiques que nous traversons, certains feront l’équilibre en s’évadant dans des expériences davantage basées sur l’adrénaline et le dépassement physique, tels les sports de glisse ou des sports extrêmes. Cependant, on remarque une tendance qui s’établit depuis un certain nombre d’années déjà au Québec soit le tourisme axé sur le ressourcement et le bien-être. L’industrie phare de ce secteur touristique est sans contredit celle des spas et centres de santé. Tandis que cette industrie est implantée depuis fort longtemps sur d’autres continents, on constate que cette expérience ne s’est introduite dans le paysage touristique québécois que dans les dernières décennies. La tendance à se gâter en vacances, qu’il s’agisse d’une évasion de fin de semaine ou de voyages à durée plus prolongée, est d’ores et déjà bien établie au Québec. Constituée autrefois d’une bonne table, d’un hébergement douillet et souvent de magasinage, l’adéquation de la « bonne gâterie » de vacances comprend désormais un volet spa qui est d’ailleurs devenu un incontournable pour un nombre sans cesse grandissant de touristes québécois. La plupart des régions touristiques et certainement la majorité des destinations québécoises les plus prisés comportent un volet spa qui facilite le ressourcement et la remise à niveau de soi au même titre que les activités les plus simples telles la marche en forêt, les pique-nique et autres activités sensorielles facilement réalisables sans habilités extraordinaires.

51 CRAZY RAQUETTE De traditionnelle à crazy : adrénaline garantie

25 L’EVEREST DE FRANCOIS GUY Il en rêvait, il l’a fait ! La folle aventure d’un passionné de l’escalade

19 TRAITEMENT CHOC Des spas nordiques qui réveillent les sens

32 NUITÉES INSOLITES Contacts intimes avec Dame nature


SOMMAIRE

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LES ANCÊTRES DU PLEIN AIR

LA GRANDE TRAVERSÉE

SORTIR EN FAMILLE

Les premières nations ouvrent le pas

Les canotiers au sang froid de Charlevoix

Un zoo l’hiver

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AMIS FIDÈLES

LE PEINTRE SKIEUR

Les chiens de traineau, ces funambules des neiges

L’Ouest canadien en ombres et en lumières, vu par Jean-François Racine.

MOTONEIGE AU FÉMININ Sorties de filles sur les plus beaux sentiers du Québec

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À FOND LA GLISSE

LES BLANCHONS DES ILES

GASPÉSIE

Un deux trois go....fartez!

Les banquises des Iles de la Madeleine, vues par Jean Lemire

34 LES TOPS D’UNE CHAMPIONNE Les montagnes coups de cœur de Dominique Maltais

Voyage au cœur du triangle d’or blanc

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NOTRE CONCOURS Trois destinations à gagner !

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LES PREMIÈRES NATIONS

« L'homme blanc a toujours tenté de déplacer la neige ou de la contourner alors que l'Indien a toujours cherché le meilleur moyen pour marcher dessus et vivre en harmonie avec la nature. » Phrase indienne transmise de génération en génération.

www.wendake.ca www.hotelpremieresnations.com Illustration Tourisme de Wendake

Photo François Rivard


PLEIN AIR par Diane Laberge

Dans la première moitié du XVIIe siècle, les premiers descendants des Hurons-Wendat occupaient le sud de l’Ontario, vivant en partie de la traite des fourrures et du commerce qu’ils exerçaient avec les Français traversant la grande mare. C’est autour de 1650 que quelques centaines d’entre eux choisissent d’émigrer vers Québec et de fixer leur base permanente aux abords de la rivière Saint-Charles (dite Akiawenrahk). Le village Wendake, situé à 10 kilomètres au nord de la ville de Québec, compte encore aujourd’hui plus de 1200 personnes établies sur un territoire de plusieurs centaines d’hectares.

déplacement. Faite de babiche, la raquette traditionnelle n’a rien à voir avec celle utilisée aujourd’hui, faite d’aluminium, de polymère ou de fibre de carbone, beaucoup plus flexible, courte et légère.

LES PRÉCURSEURS DU SPORT DE RAQUETTE Pendant plusieurs milliers d'années, la raquette fut un objet de première nécessité, indispensable à tous les peuples confrontés à l'hiver pour chasser, trapper, se déplacer sur de courtes ou longues distances, communiquer, découvrir et survivre.

UNE TRADITION QUI NE SE PERD PAS Les Hurons-Wendat sont devenus par la force des choses de véritables spécialistes en matière de raquette. Sur le territoire Wendat, ou village huron, plusieurs boutiquiers offrent leur expertise pour vous aider à choisir l’équipement qui vous convient, que vous soyez débutant, amateur ou encore spécialiste de ce sport de plus en plus populaire auprès des québécois.

Selon une certaine croyance, ce seraient les peuples d'Asie centrale qui auraient introduit les raquettes en Amérique du Nord. Ce sont toutefois les Indiens d'Amérique du Nord qui ont perfectionné la raquette traditionnelle telle que nous la connaissons aujourd'hui. Les Hurons-Wendat sont parmi les premiers à utiliser le soulier à neige (raquette) et le traîneau (communément appelé traîne sauvage) comme moyens de

« L'hiver quand les neiges sont grandes, ils [les indiens] font une manière de raquettes qui sont grandes deux à trois fois plus que celles de France qu'ils attachent à leurs pieds; et vont ainsi sur la neige, sans s'enfoncer ; car autrement ils ne pourraient chasser ni aller en beaucoup de lieux ». Tome III du récit de voyages de Samuel De Champlain, année 1608.

Pour le peuple huron, pratiquer la raquette est un moyen extraordinaire et privilégié pour entrer en totale communion avec la nature et toutes les beautés qu’elle offre gracieusement et si généreusement.

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MUSHER ET CHIENS DE TRAÎNEAU

par Jérôme Lebreton

CES FUNAMBULES DES NEIGES

Aux premiers temps de notre histoire, l’Homme apprivoisa l’animal jusqu’à lentement gagner sa confiance. L’animal gagna ensuite celle de l’Homme. Ou vice-versa. Une chose est sûre: rien n’est plus solide aujourd’hui que le lien établi entre l’Homme et le Chien.

photo Marc Archambault | Charlevoix

CHIENS DE TRAÎNEAU


CECI MARQUA LE DÉBUT D’UNE GRANDE COMPLICITÉ ; UNE COMPLICITÉ QUI PERMIT À L’HOMME DE PARCOURIR DE GRANDES DISTANCES DANS DES CONDITIONS HIVERNALES PARFOIS EXTRÊMES. TANDIS QU’ELLE PERMIT AUX CHIENS DE TRAÎNEAU DE PROUVER LEUR VALEUR ET LEUR RAISON D’ÊTRE. ILS ONT ÉTÉ LES COMPAGNONS DES INUITS DANS LEURS CHASSES, CEUX DES EXPLORATEURS EUROPÉENS SUR LES ÉTENDUES POLAIRES, CEUX DES MARCHANDS ET DES TRAPPEURS EN ALASKA ET AU YUKON ET BIEN ENTENDU CEUX DES MUSHERS QUI PARTICIPAIENT ET PARTICIPENT ENCORE AUX DIVERSES COURSES À TRAVERS LE MONDE.

Ces gens savent non seulement vous guider en forêt avec leurs chiens mais aussi partager avec vous cette flamme qui les anime, eux et leurs compagnons à quatre pattes. Au moment du grand départ, alors que l’excitation des chiens est à son comble, vous ressentirez la symbiose qui lie les chiens, le musher et la nature environnante. Le signal donné, toute la force de l’attelage vous fera basculer vers l’arrière ; c’est le moment de bien vous tenir ! Tous ceux qui ont essayé vous le diront : la force de ces chiens est impressionnante. Après quelques minutes, vous aurez pris la mesure de cette glisse unique.

LA BALADE COMMENCE !

photo Plein air de l'Anse | Saguenay

Prenez quelques bonnes respirations, observez le monde qui vous Aujourd’hui le traîneau à chiens est pratiqué par des passionnés qui entoure. Vous pouvez féliciter vos chiens, parfois les encourager. partagent leur vie avec et au rythme des chiens. C’est vers ces Mais pas trop ! Eux aussi aiment profiter du calme de la forêt, en personnes que vous devez vous tourner si vous souhaitez vivre une explorer les sons de leur ouïe fine. Ce sont des chasseurs en marche, expérience authentique. vous êtes leur guide. Sentez votre âme de nomade se réveiller…

INFOS PRATIQUES Très populaire auprès des touristes français, cette activité est offerte là où se retrouvent les touristes français soit l’Hôtel Sacacomie, le Appalaches Spa & Lodge, le Château Montebello, la Pourvoirie du Lac Blanc et autres auberges de villégiature. N’hésitez pas à assister à « La Classique de courses de chiens de l’Isle-aux-Coudres », www.tourismeisleauxcoudres.com photo Marc Archambault | Charlevoix

QUELQUES LIENS UTILES : La plupart des excursionnistes offrent également des nuitées en tentes, wigwam ou refuges. Expéditions Mi-Loup (Saint-Jean), www.lepetitbonheur.qc.ca Les secrets Nordiques (Station Mont-Sainte-Anne), www.lessecretsnordiques.com 12 |

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Dans les courbes, il faudra vous pencher pour accompagner le léger dérapage de votre traîneau. Les genoux souples, les bras tendus, vous serez comme eux funambules des neiges. Le galop des chiens vous amènera loin de vos soucis. Quelques pas en arrière du traîneau pour aider l’attelage dans son ultime effort pour franchir cette pente qui vous mènera à un panorama à couper le souffle. D’ailleurs vous en manquerez un peu ! En souhaitant qu’il vous en reste pour féliciter vos chiens car ils le mériteront bien.

de soleil au chalet sur le bord du lac, celle de la randonnée nocturne à la lumière de nos lampes frontales. Et que dire de l’écho du hurlement des chiens qui mit un terme à notre première journée. Enfin des souvenirs de raids en autonomie, accompagné de clients à l’âme aventurière. Au cœur du Labrador, nous chevauchions des congères au lendemain d’un blizzard, sur la piste des caribous, les chiens au galop.

Je me souviens de randonnées familiales dans l’arrière-pays. Les parents sur un traîneau, les enfants avec moi. L’un assis, l’autre à mes côtés, debout sur le patin gauche apprenant le nom de chacun de mes chiens.

Au-delà de la balade et des sensations uniques, n’oubliez pas de choisir le lieu de votre expérience en fonction des soins que l’on accorde aux chiens. Et forgez des souvenirs précieux de ces moments que vous partagerez avec eux.

Je me souviens de ce groupe d’amis retraités, le sourire bien accroché, au retour de deux journées pleines de sensations nouvelles. Celle de l’odeur du feu sur la neige lors du premier repas, celle du coucher

Quelque soit votre âge, votre condition physique, vos motivations, il y a quelque part au Québec un chenil, un musher et des chiens prêts à vous offrir les sensations que vous recherchez.

photo Marc Archambault | Charlevoix

Vallée Bras-du-Nord (nord de Saint-Raymond de Portneuf ), www.valleebrasdunord.com Québec Raid Aventures, www.quebec-raids-aventures.com Les Randonnées Boréales, www.quebecweb.com

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À FOND LA GLISSE ! par

Isabelle Bertrand

J’adore l’hiver. Le froid. La neige. Je trouve qu’il n’y a rien de plus réconfortant que le contraste brutal de l’air glacial sur le visage suivi de la chaleur enveloppante d’un chocolat chaud auprès du feu. Je pratique le ski de fond classique depuis que je suis toute petite. Je devais avoir trois ans lorsque mes parents ont acheté mon premier équipement. Nous partions en famille dans un petit boisé près de la maison, dans la région de Lanaudière, Les Sentiers de la presqu’île. La technique de base consistait à... s’amuser !

SKI DE FOND

photosquebec.com c Sylvain Majeau


photosquebec.com c Sylvain Majeau

Si on ne s’attarde pas trop minutieusement à la méthode, le ski de fond est relativement facile et s’apparente à la marche ou à la course à pieds. Que l’on soit petit ou grand, expert ou débutant, le ski de fond est une activité qui permet à tous d’apprécier les joies de l’hiver québécois. Dès le mois de décembre, vêtu de son épais manteau blanc, le Québec est un véritable éden pour les skieurs. Chaque région exhibe fièrement ses beautés, ses particularités. Des milliers de kilomètres de sentiers serpentent entre les montagnes et les vallées, les forêts et les prés, révélant au tournant une rivière agitée ou un lac emprisonné par les glaces. Chaque excursion est une expérience unique ! Prémisse de l’escapade, le fartage est un élément essentiel au bon déroulement de la balade. La température extérieure définit le type de fart à appliquer. Pour les nouveaux initiés, il vaut mieux s’informer sur le fart approprié puisqu’un mauvais choix affectera nécessairement la glisse et le plaisir

de skier ! Pour les skieurs occasionnels, les skis munis d’écailles sont une solution alternative qu’il ne faut pas manquer de considérer. Le mouvement de base du ski de fond classique, le pas alternatif, consiste en une propulsion simultanée des bras et des jambes en directions opposées. L’équilibre joue aussi un rôle clé dans la pratique de cette activité. Lorsque les mouvements sont bien synchronisés et le corps bien balancé, il ne reste plus qu’à s’évader tranquillement, en contemplant le spectacle de la nature. Laissez-vous emporter par la forêt qui, à l’aube surtout, possède cette petite touche magique qui donne envie de croire aux fées. Observez aussi les contrastes de la lumière se faufilant subtilement entre les arbres et dans les clairières; les tunnels formés de bouleaux cambrés sous le poids de la neige; l’odeur des sapins. Respirez bien à fond pour emmagasiner ces moments de pur bonheur et laissez-vous glisser, tout simplement !

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QUELQUES BONNES ADRESSES APPALACHES LODGE & SPA Le Appalaches Lodge & Spa, situé à St-Paul-de-Montminy, dans le comté de Bellechasse, est un des secrets les mieux gardés du Québec. Ce centre de villégiature s’adresse particulièrement à ceux qui désirent tenter l’expérience de la randonnée. Une piste de 4 kilomètres aménagée dans un magnifique boisé est spécialement dédiée à l’initiation. Le décor est splendide. Perché à plus de 500 mètres d’altitude, le Appalaches Lodge & Spa niche dans une région prédisposée aux abondantes chutes de neige. Le sentier sillonne un terrain plutôt plat situé à flanc de montagne. Pour le skieur intermédiaire, le site offre aussi un trajet alternatif beaucoup plus accidenté.

LE PARC DE LA GATINEAU Situé dans la région de l’Outaouais, le Parc de la Gatineau surplombe Ottawa, la capitale nationale. La route parcourant le parc offre d’ailleurs des points de vue magnifiques sur la ville et la campagne avoisinante. Avec plus de 200 kilomètres de sentiers balisés, le parc possède l’un des plus grands réseaux de pistes en Amérique du Nord. Les paysages sont magnifiques et très diversifiés. À la forêt dense succèdent les lacs, dont le lac Pink et le lac Philippe. Le Parc de la Gatineau révèle aussi des vestiges historiques dont le relais Herrige, une maison datant de la fin du XIXe siècle, ainsi que le domaine Mackenzie-King, résidence du premier ministre du même nom qui fut à la tête du Canada pendant plus de 22 ans (1921-1948). Il est prudent de bien s’informer avant d’amorcer une balade au cœur du parc puisque certains sentiers s’adressent à des skieurs plus expérimentés. Il faut aussi prêter l’oreille car par une belle journée hivernale, la balade en ski de fond se déroule, au rythme du chant joyeux des nombreux oiseaux virevoltant d’arbre en arbre. Amateurs d’ornithologie, vous serez choyés !

HÔTEL SACACOMIE (ST-ALEXIS-DES-MONTS) Un séjour à l’Hôtel Sacacomie procure inévitablement une expérience mémorable ! Les 30 kilomètres de sentiers de ski de fond ondulent entre les montagnes de St-Alexis-des-Monts et le Parc de la Mauricie révélant un décor naturel pittoresque et splendide. L’accès aux pistes est réservé uniquement aux clients séjournant dans l’établissement. L’hôtel, une construction rustique en bois rond, surplombe un lac majestueux. Quoi de mieux après une journée de ski que de savourer un souper gastronomique auprès de l’immense foyer.

PARC RÉGIONAL DU MONT GRAND-FONDS (CHARLEVOIX) Blotti au cœur de la région de Charlevoix, le parc du Mont Grand-Fonds offre un accueil particulièrement chaleureux ! Les 15 pistes parcourent une magnifique vallée bien enneigée et à l’abri des vents. Afin de reprendre leur souffle ou de se réchauffer, les skieurs peuvent s’arrêter dans l’un des charmants chalets rustiques pour savourer au coin du feu un chocolat chaud, un café ou un bouillon de poulet offert gratuitement.

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COUP DE CŒUR : LA RÉSERVE FAUNIQUE DE PORTNEUF La Réserve faunique de Portneuf offre plus de 58 kilomètres de pistes aménagées sillonnant un décor absolument féerique. Une vingtaine de chalets isolés, flanqués aux abords d’un lac, sont offerts en location de courtes durées. Pour les skieurs plus expérimentés ou les aventuriers, le parc offre aussi de longues randonnées, de 20 à 34 kilomètres, avec une nuitée en refuge. Que ce soit pour se délier le corps, s’aérer l’esprit ou tout simplement pour le bonheur de découvrir le milieu naturel exceptionnel du Québec, le ski de fond vous surprendra, vous séduira. Bonne glisse !



LE PATIN SAUVAGE... de

Caroline Desbiens

« En hiver pour le bonheur de la découverte, ne jamais partir sans ses patins à glace ! Curieux me direz-vous ? Essayez-le ! » (Marcel Bouchard) C’est cette belle curiosité qui m’amène sur les étangs sauvages du Québec. Mais attention car, côté sécurité, ce sport non-extrême exige de la jugeote et du rationnel. En réalité, le patin sauvage ne se pratique que lorsque précédé de 4 jours consécutifs autour d’un thermomètre à –20°C ! L’équipement est simple : un habit d’hiver complet et des vieux patins (en attendant d’en acheter des neufs, ils feront l’affaire car, dans les champs, personne ne verra que vous patiner sur la bottine !) Et bien sûr de la glace et votre intelligence ! Ce qui m’enchante dans ce sport, c’est qu’il est accessible, qu’il ne coûte rien et qu’il est constamment renouvelé par la découverte ! Même notre ami Marcel Bouchard y trouve sa part d’aventure ! Est-ce que je vous raconte ? J’hésite. Ah ! Et puis allons-y ! Après tout… on est entre nous ! L’ami Marcel, toujours en quête de découvertes « randonnait l’hiver » sur ses raquettes lorsqu’il entendit un charmant Coin ! Coin !

Repoussant quelques branchages impertinents, il s’avança vers les Coin ! Coin ! en question et aperçut de splendides malards qui se dandinaient les palmes sur la glace immaculée de la plus belle petite mare à canards qu’un gars peut pas trouver ! Vite, il chausse ses patins qu’il traîne toujours dans son sac à dos puis s’élance en poussant quelques Coin ! Coin amicaux ! Mais l’ami Marcel avait omis de se rappeler que ce qui garde les canards au bord d’un étang en hiver, c’est l’eau ! Et… ce qui devait arriver arriva ! En s’approchant un peu trop du bord de l’étang, que les fougères et les aulnes résistant au froid gardent en eau, il rencontra une humidité plutôt saisissante ! L’étang peu profond lui fit grâce du pire et heureusement, il s’en sortit avec quelques nénuphares dans les oreilles et la goutte au nez, sans plus ! Merci Marcel pour ce petit clin d’œil plutôt « rafraîchissant » ! Et ne crains rien, cette histoire n’altère en rien ta réputat on d’excellence en matière de motivation sportive ! Elle ne fait que la rendre plus sympathique encore ! Si toutefois le patin sauvage vous rend hésitant, il y a très certainement sur votre chemin une patinoire extérieure sécuritaire. Mais encore faut-il que vous ayez pensé à prendre vos patins avec vous !


SPA NORDIQUE : Traitement extrême ! par Diane Laberge

Pour les scandinaves qui l’ont initié il y a plus d’une centaine d’années, le concept de soins thérapeutiques né du contraste chaud-froid est encore aujourd’hui bien plus qu’un rituel. C’est une thérapie gagnante quand il s’agit de redonner à son corps un petit coup de jouvence. Que l’on parle de spas nordiques, finlandais ou de bains scandinaves, la thermothérapie a été inventée pour nous sortir de la torpeur hivernale. C’est le moins que l’on puisse dire !

photo Zone Spa | St-Ferréol-les-Neiges

SPA NORDIQUE


PARMI LES PETITES DOUCEURS QU’IL FAUT ABSOLUMENT SE PAYER CET HIVER, IL Y EN A UNE QUI FLIRTE AVEC L’EXTRÊME DE FAÇON PEU SUBTILE OFFRANT À VOTRE CORPS UN VÉRITABLE TRAITEMENT CHOC. SON ACTION, BASÉE SUR L’ALTERNANCE DE LA CHALEUR ET DU FROID, ÉLIMINE LES TOXINES, ACTIVE LA CIRCULATION SANGUINE, LE SYSTÈME NERVEUX ET RENFORCE LES DÉFENSES IMMUNITAIRES. EN FAIT, LE SPA NORDIQUE EST UN HEUREUX MÉLANGE ENTRE LES BAINS ROMAINS, LE HAMMAM ET LE SAUNA FINLANDAIS. C’EST L’ENDROIT IDÉAL POUR SE RESSOURCER ET SE DÉTENDRE. VOUS EN SORTIREZ PURIFIÉS ET ENTIÈREMENT RAGAILLARDIS.

Un rendez-vous avec l’absolu Slow Spa Par la force des choses, les offres en ce domaine proposent un contact direct avec Dame nature. Leurs installations sont plus souvent qu’autrement au cœur d’un décor bucolique, en pleine campagne, à des kilomètres du bruit et de la pollution. Lacs, rivières et chutes sont utilisés comme infrastructures naturelles que l’on adapte aux besoins dans un souci bien palpable de respect de l’environnement. Chez Zone Spa, situé à quelques kilomètres à peine de la station de ski Mont-Sainte-Anne, à St-Ferréol-les-Neiges, les propriétaires Chantal et Francis ont été frappés par le décor enchanteur du domaine sur lequel ils ont construit, il y a quatre ans, un véritable centre de santé multifonctionnel pouvant accueillir jusqu’à 100 personnes les jours de pointe. Outre les spas, bains à remous, saunas, bains de vapeur, zones de silence (dont 2 yourtes avec foyer) et autres, leur offre nordique inclut un amalgame de services allant de la massothérapie à l’esthétique en passant par l’exfoliation aux algues marines. Le spa vous a ouvert l’appétit ? La table au menu fort sympathique est constituée principalement de produits frais venant des fermes, vignobles et producteurs de la Côte-de-Beaupré. Un pas à franchir entre l’approche slow food et celle du slow spa. Une approche que l’on retrouve d’ailleurs au sein de nombreux autres spas au Québec.

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Lorsque vous entrez au spa et après qu’on vous ait expliqué les différentes façons de faire trempette, il n’en tient plus qu’à vous de bâtir votre propre rituel. C’est la beauté de l’expérience. Pas de programme. Une liberté totale de vous approprier les différentes zones. L’idée est de passer du chaud (15 minutes) au froid (de 15 à 30 secondes) avec une période de relaxation de 15 minutes entre chaque nouveau programme. Et croyez-moi, jamais 30 secondes ne vous auront paru aussi longues. Du côté des Cantons de l’Est, au cœur d’une nature plus grande que nature, Balnéa Spa est une véritable station balnéaire zen et contemporaine qui accueille, au coeur d’une réserve naturelle privée de 400 acres, des adeptes de thermothérapie, de balnéothérapie, de massothérapie, de yoga ou tout ceux qui, comme le disent ses propriétaires Denis et Stéphanie, désirent s’offrir une expérience totalement immersive. La clientèle est jeune et consciente des bénéfices pour la santé du corps autant que celle de l’esprit. Ici, tout ce qu’on cherche à faire est d’éveiller vos sens. Et pour ce faire, il s’agit de mettre tout en place pour se laisser emporter. Ainsi, la musique, le café slow food, les terrasses de contemplation avec vue imprenable sur le lac Gale et les Appalaches, les sweatlodges, les 22 kilomètres de sentiers et l’exhaustive carte de soins qui compte une cinquantaine de traitements et massages inspirés des quatre coins du monde, ne pourront que vous faire rendre grâce d’être vivant. Impossible de ne pas ressortir de là avec une totale impression de légèreté.

photo Le Scandinave Spa | Mont-Tremblant


Les vétérans du spa nordique La nouvelle tendance Au Québec, c’est au cœur des Laurentides que se sont implantés les premiers spas nordiques. Le pionnier d’entre eux, le Polar Bear’s Club, est toujours un joueur majeur dans l’industrie après plus de vingt ans d’opération. Parmi les plus connus et reconnus, il y a bien sûr l’incontournable Spa Le Scandinave construit aux abords de la rivière du Diable, à proximité de Tremblant. C’est certainement l’un des mieux organisés dans la région. Là aussi, les installations sont en totale symbiose avec la nature, regroupées dans un genre de formule Club. La baignade glacée à la rivière, sous la chute ou dans l’un des nombreux bassins d’eau froide vous fouettera le sang pour ensuite mieux apprécier les différentes zones de détente où vous laisserez votre corps reprendre ses esprits. Le Spa Le Scandinave offre également des possibilités d’hébergement intéressantes à proximité pour qui veut profiter d’un forfait.

Le tourisme de ressourcement est en forte croissance partout dans le monde et le Québec ne fait pas exception à la règle. Prendre soin de soi est devenu plus qu’une simple tendance et fait maintenant partie d’un style de vie qui compte de plus en plus d’adeptes. Par conséquent, l’offre actuelle de soins santé pullule et s’étend à de nombreux établissements qui, trop souvent, s’improvisent dans le domaine. Avant de choisir votre destination ou votre soin santé, faites-vous conseiller, magasinez, interrogez. Il est important de faire affaire avec des spécialistes qui auront structuré leur offre de façon professionnelle et fourniront des installations sécuritaires et répondant aux normes de l’industrie. Le spa n’est pas réservé qu’aux milieux de villégiature. De plus en plus d’hôtels ou de développements urbains se sont dotés de spas pour répondre à la demande croissante. C’est le cas notamment du Skyspa de Brossard qui a intégré un spa de jour dans le développement résidentiel et commercial du Quartier DIX30. De plus en plus de spas urbains font aussi leur apparition et offrent à la clientèle citadine un amalgame de services professionnels qui permettent un hiatus, une rupture de quelques heures avec le quotidien. Mais l’expérience ne sera jamais la même que celle proposée par un véritable bain de nature. Qu’attendez-vous pour l’essayer ? suite page 23

photo Thomas Asselin | Balnéa

decouvertesmag.com photo Le Scandinave | Mont-Tremblant

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« Bien plus qu’une expérience de choc thermique récréative et thérapeutique, le spa au Québec s’est raffiné avec les décennies et intègre dorénavant d’autres expériences sensorielles revigorantes dont la massothérapie, le ressourcement intérieur, la saine nutrition. Tous ces éléments contribuent au repositionnement du bien-être qui est devenu une tendance lourde au sein des habitudes de vie de nombreux québécois et qui est de plus en plus recherchée tant au niveau des escapades urbaines éclair qu’au niveau des vacances proprement dites. Un petit conseil : ne lésinez pas sur le niveau de qualité de votre expérience spa… après tout, c’est une question de santé ! » Guy Rivard, Horwath HTL

LIENS UTILES Zone Spa (St-Ferréol-les-Neiges) www.zonespa.com Balnéa Spa (Bromont-sur-le-lac) www.balnea.ca Spa Le Scandinave (Mont-Tremblant) www.scandinave.com Scandinave Les Bains-Vieux-Montréal (ouverture décembre 2008) www.scandinavemontreal.com Appalaches Lodge&Spa (St-Paul-de-Montminy) www.appalachesspa.com Izba Spa (Québec et Montréal) www.izbaspa.qc.ca Tyst Trädgärd (Duchesnay) www.aubergeduchesnay.com

photo Marc Couture | Balnéa Spa

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L’EVEREST : L’apothéose de François Guy Thivierge par Carl Tardif

Parmi tous les faits d’arme de François Guy Thivierge, la conquête du plus haut sommet de la planète se veut le point culminant d’une carrière basée sur le rêve, la passion, le défi, l’audace et la réalisation. Récit d’un voyage au pays de l’humilité !

L’HIMALAYA photo Jean Bourgeault | 5000 m au cours de la marche d’approche vers le camp de base de l’Everest


... 90 MINUTES À CONTEMPLER LE MONDE D’EN HAUT.

photo François Guy Thivierge | Sébastien Audy, compagnon d’expédition de François Guy Thivierge


Sommet Mont Everest 8850 m

camp 4 7900 m camp 3 7300 m camp 2 6400 m camp 1 5920 m

photo d’en haut Nima Gumbo Sherpa | Près du camp 1 à 6000 m photo de gauche François Guy Thivierge | 2 Sherpas transportant de lourdes charges photo de droite François Guy Thivierge | Vue spectaculaire de l’Everest depuis le camp 1 du Pumori à 5900 m


L’année qui s’achève aura été la plus belle de sa vie. En plus d’avoir été l’un des ambassadeurs du 400e de Québec et de fêter le 15e anniversaire du Roc-Gyms, son centre d’escalade intérieur situé dans la capitale, François Guy Thivierge a marché sur le toit du monde. « C’est l’apothéose de ma carrière » dit-il à propos des derniers mois qui furent couronnés par son ascension du mont Everest. Le projet, qui germait dans son esprit depuis tout près de 30 ans, s’est mis en branle voilà deux ans. Dès 2006, il effectuait donc un premier voyage de reconnaissance, histoire d’avoir sa cible en tête et de choisir son équipe de sherpas en prévision du grand jour.

photos page de gauche 1 photo François Guy Thivierge | Drapeau de prière pour la cérémonie Puja 2 photo François Guy Thivierge | Descente du sommet de l’Everest 3 photo Sébastien Audy | François Guy Thivierge au sommet photo page droite François Guy Thivierge | Cascade de glace que doivent franchir les alpinistes entre le camp de base (3500 m) et le camp 1 (6000 m)


La première étape consistait à atteindre le camp de base où 600 alpinistes, répartis dans 41 expéditions, partageaient le même désir. Pour s’y rendre, un court vol intérieur qui lui fait voir l’Himalaya d’un angle différent et une longue marche d’approche qui lui fait découvrir un paysage incomparable. « Tu as l’impression d’entrer dans la montagne. Ça prend 10 jours pour se rendre au camp de base et on aperçoit l’Everest pour la première fois à mi-parcours seulement. t» À 5300 mètres d’altitude, un camping improvisé prend forme avec tentes, murs et tables de roches. Aussi bien s’installer convenablement car il y passera un mois et demi à grimper et à descendre en compagnie de son partenaire Sébastien Audy, de Montréal, se tapant ainsi des paliers de 500 mètres à répétition. « Il faut y aller lentement, étape par étape. On monte un peu plus et à chaque jour, on devient plus à l’aise, on trouve nos repères, on prend confiance. Il s’agit d’une adaptation obligatoire aux hauteurs. Ça ne donne rien d’être pressé et de se penser bon. Pour vaincre l’Everest, il faut être humble et respecter la nature humaine » avoue celui qui n’a pas voulu courir de risque inutile. Comme il le souligne, une fois le sommet atteint, l’autre objectif est d’en revenir. Ses petites virées aux camps I (à 5900 m) et II (à 6400 m) se passent bien. Trop bien, car l’improbable allait suivre. En raison du relais de la flamme olympique la Chine a fermé la

La course à la montre reprend le 8 mai. Le 10, il couche au camp II ; le 12, il passe la nuit au camp III (à 7300 m) et bat son record d’altitude de 6962 m (Aconcagua). Le 15, les expéditions se consultent pour déterminer le moment idéal de l’ascension ultime. Malheur, François Guy est affaibli par un virus. L’attaque n’aura pas lieu tout de suite, il doit d’abord reprendre ses forces. Le 21, ça y est ! Avant de partir pour l’assaut final, le groupe fait sa Puja, soit une demande de protection au Dieu des montagnes.

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Il arrive au camp IV (à 7950 m) à 13 h, se repose jusqu’à 20 h. Il a le temps de voir le dépotoir le plus élevé de la planète et, histoire de se souvenir de jouer de prudence, il découvre le cimetière le plus près du ciel. La dernière marche se fera plus vite que prévu, ce qui le force à attendre une trentaine de minutes pour que le soleil se lève avant de franchir les 100 derniers mètres. Il le fait à 5 h du matin, passant ensuite 90 minutes à contempler le monde d’en haut. « J’ai pensé à mes proches, ma famille, mes amis, mes commanditaires, mes partenaires. Je savais qu’ils étaient inquiets parce que mon téléphone ne fonctionnait plus. Il était gelé, je ne pouvais pas avertir personne de ma réussite. J’ai fait flotter le drapeau du 400e et j’ai eu une pensée pour mon père qui est décédé lorsque j’avais neuf ans. Je ne pouvais pas être plus proche de lui pour le saluer, je pouvais

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POUR VAINCRE L’EVEREST, IL FAUT ÊTRE HUMBLE ET RESPECTER LA NATURE HUMAINE,

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Un « 6 pack » d’adrénaline par Carl Tardif

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LA CHUTE MONTMORENCY 83 mètres Débutants à experts « Ça fait 28 ans que j’y plante mes piolets, c’est mon symbole. L’un des sites les plus connus au monde, la chute Montmorency possède une réputation internationale. Il s’agit du seul endroit où l’on peut pratiquer les techniques d’alpinisme. »

LES PALISSADES DE CHARLEVOIX 100 à 400 mètres sur 4 km Intermédiaires autonomes

CAP-À-L’AIGLE 20 à 60 mètres Intermédiaires et experts

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« Une paroi qui s’étire sur 4 kilomètres et qui offre des voies pour tous les niveaux. Situées à 10 km de SaintSiméon, les Palissades sont faciles d’accès et on y retrouve de l’hébergement. »

« Le nouveau Pont-Rouge. Un joyau qui se cache aux abords du fleuve Saint-Laurent. Il y a plus d’une trentaine de cascades à ouvrir et il s’agit d’un site pratiquement vierge avec vue impressionnante et accès rapide. À découvrir. »

PONT-ROUGE 25 à 60 mètres Majoritairement experts

LA POMME D’OR (Hautes-Gorges de la Rivière Malbaie) 350 mètres Experts

VALLÉE DE LA JACQUES-CARTIER 30 à 100 mètres Experts

« J’ai découvert ce merveilleux site avec Gilles Brousseau en 1990. L’endroit est une référence mondiale grâce au Festiglace, qui n’existe malheureusement plus. On y retrouve plus d’une soixantaine de voies caractérisées par des glaçons géants. On peut aussi y faire de l’escalade mixte sur les glaces et les rochers et y ouvrir de nouvelles voies. »

« Découverte en 1980 par deux Américains, cette voie dans la région du mont de l’Équerre est l’une des plus longues au Québec. Je l’ai fait à au moins 10 reprises. On s’y rend en motoneige et en ski de fond. »

1 photo Jean Sylvain | Alexandre Ménard au Parc de la chute Montmorency 2 photo Sean Fader | François Guy Thivierge aux Palissades photo ci-haut Patrice Laroche | François Guy Thivierge en escalade de glace au Parc de la chute Montmorency

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« Un canyon isolé découvert en hélicoptère. On peut prendre trois jours pour s’y rendre en ski de randonnée ou une heure si l’on est prêt à débourser 1200 $ pour le vol en hélico. Plus de 30 voies, variant de 30 à 100 mètres, sont praticables. D’autres ne demandent qu’à se laisser découvrir. »

3 photo François Guy Thivierge | Gilles Arsenault à Cap-à-L'Aigle-Charlevoix


DE PLUS EN PLUS D’ADEPTES D’HÉBERGEMENT INSOLITE

S É R V I G R U O P ITS BLANCHES

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uébécois finissent plus, les Q en n’ i qu r ve hi d’ ngues soirées imats de ttre le spleen des lo . Confrontés aux cl nt ba ie m so co i ur qu s po te u, an nn ér C’est bien co es les plus exub nsi, dormir nter les expérienc de sa démesure. Ai ve e in ur ur es m po la ce à da es au nc rivalisent d’ time qu’il vre des expérie t une expérience ul nt en profiter et vi en ta vi au de s, rie am w pé ig m w te le in froidure et d’ yourte ou sous s de l’hiver. glace, en refuge, en nuits les plus folle s de de ts s le en m da lle dé s ce le on sous des am -vous guider dans dans sa vie. Laissez is fo e un ns oi m faut vivre au

par Diane Labe

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photo XDachez.com | Hôtel de glace


L’HÔTEL DE GLACE SI LE NOMBRE D’ÉTOILES SONT VOS CRITÈRES DE SÉLECTION POUR UNE NUIT INOUBLIABLE DANS LES BRAS DE MORPHÉE, VOUS RISQUEZ GRANDEMENT DE NE PAS APPRÉCIER LA PRÉCARITÉ DES HÉBERGEMENTS EN QUESTION. CAR ICI, LES ÉTOILES AU FIRMAMENT SERONT LES SEULES SUR LESQUELLES VOUS POURREZ COMPTER POUR VOUS RÉCHAUFFER LE CŒUR. IL FAUT DÉFINITIVEMENT ÊTRE AMOUREUX DE L’HIVER ET NE PAS AVOIR FROID AUX YEUX POUR S’AVENTURER DANS UNE TELLE AVENTURE. CAR IL NE FAUDRA SOUVENT COMPTER QUE SUR VOUS-MÊMES EN EMPORTANT AVEC VOUS COUVERTURES, COUCHAGES ET VÊTEMENTS ADÉQUATS.

On ne peut pas dire que l’hôtel de glace soit un établissement qui se distingue par la chaleur des lieux mais c’est certainement le nec plus ultra parmi les expériences polaires. Fait entièrement de glace et de neige, l’Hôtel de glace situé à la Station touristique Duchesnay près de Québec possède 36 chambres et suites thématiques dont l’une dispose d’un foyer et d’un spa, d’une chapelle (vous pouvez vous y marier si le cœur vous en dit), un Café glacé, un Bar de glace, une galerie d'art ainsi qu'une glissade de glace. De janvier à avril, vous serez invité à vous étendre sur un véritable lit de glace (il s’agit en fait d’un bloc de glace surmonté d’une solide planche de bois recouverte d’un épais matelas de mousse). Un conseil : suivre la technique des trois couches de vêtements (le principe de l’oignon) et munissez vous de gros bas de laine bien isolants. Tuques et foulards sont également recommandés pour bien vous protéger du froid. Les mitaines vous permettront de tenir votre verre de vodka bien frappé sans vous geler les mains. Disons que la première boisson chaude du matin sera malgré tout fort appréciée. 4000 personnes provenant de tous les coins du monde y dorment chaque hiver. Serez-vous du nombre ? www.hoteldeglace-canada.com

LE QUINZEE

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« Après l’hôtellerie boutique, une nouvelle tendance se dessine : l’hébergement signature, voire insolite. Depuis quelques années déjà, l’offre d’évasions insolites d’hiver se multiplie et se décline dans des séjours en yourte à plus de 900 mètres d’altitude, en igloo ou tout simplement sous le tipi dans un endroit totalement isolé du monde, à la manière de nos ancêtres. Alors que les Baby Boomers vieillissent, ils passent progressivement des sensations extrêmes aux dépenses extrêmes. Certains d’entre eux cherchent à expérimenter de façon insolite, peu importe le prix. Les générations X et Y qui ont suivi recherchent plutôt des sensations leur permettant de s’évader de leur mode de vie trépidant et sont donc eux aussi à l’affut d’hébergement expérienciel inédit. Avis à tous les blasés de l’hébergement traditionnel, l’éclectique est maintenant à la portée de tous ! »

Malgré son nom très exotique, le quinzee n’est en fait qu’un énorme tas de neige que l’on compresse puis que l’on creuse pour se faufiler à l’intérieur… Claustrophobes , s’abstenir ! Le plus intéressant, c’est qu’il est possible et facile de le réaliser soi-même en respectant toutes les consignes de sécurité bien sûr. Durant l’événement Les Nuits Polaires (Mauricie), les organisateurs proposent des nuitées en quinzee. Ainsi, pour une somme des plus modestes (35$ incluant le déjeuner), vous pourrez expérimenter la nuit la plus éclectique de votre vie. www.nuitspolaires.ca

LA YOURTE 2

Habitation traditionnelle des peuples nomades d’Asie, la yourte remporte de plus en plus de succès au Québec. Heureux amalgame de rusticité et de confort, ce type d’hébergement a fait ses preuves dans les plus durs climats et ce, pendant des millénaires. De forme ronde, cette tente chalet est équipée d’un poêle, d’un plancher de bois, et d’une fenestration souvent abondante. Dépendamment des modèles, quatre personnes peuvent habituellement y loger aisément. Le parc national Forillon (Gaspésie), le Massif du Sud (Bellechasse), l’Isle-aux-Grues, pour ne nommer que ceux-ci, offrent l’hébergement en yourte à des coûts variant entre 75 $ et 125 $ la nuitée. www.massifdusud.net

Guy Rivard, Horwath HTL

1 photo XDachez.com | Hôtel de glace 2 photo Massif du Sud | Yourte

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photos gracieuseté de Dominique Maltais

Les sommets d’une

championne Avec 13 années de pratique en planche à neige et plus de 6 ans en compétition, Dominique Maltais s’est taillée une place de choix dans le monde de la compétition olympique. Native de Petite-Rivière-Saint-François (Charlevoix), la petite Dominique grandit au pied du géant Le Massif. C’est là qu’elle chausse ses premiers skis, grimpe sa première planche et là aussi qu’elle fracasse ses premiers records. Depuis, médaillée de bronze aux jeux olympiques de Turin en 2006, détentrice du Globe de Crystal et championne mondiale au classement de la Coupe du Monde de Snowboardcross, Dominique Maltais continue de faire sa marque parmi les géants. Elle qui a beaucoup voyagé, nous lui avons demandé de dresser pour nous le palmarès de ses montagnes préférées. Voici donc ses principaux coups de coeur et pourquoi.

DOMINIQUE MALTAIS


Le Massif du Sud est, au Québec, « la place » où se retrouver après d’importantes précipitations ! Comme la station est parfois fermée durant la semaine, les pistes sont donc laissées à ellesmêmes et n’attendent plus que les mordus de poudreuse le vendredi matin. Mettez-vous en ligne et les premières traces seront les vôtres ! www.massifdusud.com

photos Mont-Saint-Anne

photos Massif du Sud

TOP POUDREUSE : Le Massif du Sud

TOP FAMILLE : Le Mont-Saint-Anne

Le Mont-Ste-Anne est selon moi l'une des stations de ski où les parents s'investissent le plus pour les jeunes. On y retrouve un bon club pour jeunes skieurs de tous âges et on y organise fréquemment des compétitions avec d'autres stations de ski du Québec, question de s’amuser. J’adorerais y voir mes futurs enfants skis aux pieds car c'est un environnement naturel qui encourage à la fois l'exercice et la discipline dans une atmosphère de saine compétition, entourés de gens qui partagent la même passion. Allez, amenez vos petits y prendre l’air !

MÉDAILLÉE www.mont-sainte-anne.com

OLYMPIQUE decouvertesmag.com

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TOP AMBIANCE : Tremblant Une fois par saison, je me paie une fin de semaine de luxe dans un hôtel situé dans le village de Tremblant, au pied des pistes. Rien de mieux que de s’y réunir entre amis(es) pour profiter d'une belle journée de ski de printemps ensoleillée, prendre un bon repas dans l'un des nombreux restos du village et terminer sa soirée dans le spa... Et pas besoin de se déplacer en voiture car tout est à proximité. Il n’y a plus qu’à tendre la main !

TOP PANORAMA : Le Massif

photo Marc Archambault | Le Massif

photo Marc Archambault | Le Massif

photo Mont-Tremblant

www.tremblant.ca

J'ai eu la chance de visiter plusieurs stations de ski dans le monde et, sans aucun doute, c'est la montagne située à quelques minutes de chez moi, à Petite-Rivière-Saint-François, qui est encore la plus magnifique à mes yeux ! Le fleuve Saint-Laurent, omniprésent pour moi depuis que je suis jeune, est certainement l'un des plus beaux cours d'eau au monde. Je n'ai jamais skié une station où on a comme ça l'impression de sauter littéralement dans l'eau à la fin d'un virage. Pour cette raison, Le Massif de Charlevoix arrive au sommet de mon palmarès pour ses panoramas incomparables.

CHAMPIONNE www.lemassif.com

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photo gracieuseté de Dominique Maltais

TOP APRÈS-SKI : Hintertux, Autriche Selon moi et bien malheureusement, rien encore au Québec ne se compare à Hintertux, en Autriche. L'Autriche est réputée pour ses après-ski mouvementés. Un peu partout dans la montagne, on trouve des espèces de « tentes-bar » où l'on sert à la fois du vin chaud, du schnaps aux pêches ou encore de la bonne Weisbeer... Optez pour un bol de goulash car la soirée peut se terminer très tard. Vous accompagnez le tout de bons refrains de Tyrol et c'est parti !

LES SPORTS « TERROIR »… SELON MARCEL Marcel Bouchard avec la collaboration Caroline Desbiens

En parcourant les régions du Québec, on est vite conquis par cet élan noble et valeureux que semble prendre le marché de l’agrotourisme. En effet, le terroir, le fait main, est devenu la denrée prisée autant par le tourisme que par la population en général. Et avec raison! La qualité et la distinction qui se reflètent dans nos produits du terroir nous ont acquis une réputation enviable dans le paysage international des artisans de produits fins. Je suis de ceux qui s’enchantent quand j’ai le bonheur de découvrir un poisson fumé artisanal, un fromage fin ou tout autre produit dont la méthode de fabrication est une véritable œuvre d’art ! Ce terroir est notre fierté ! Et que dire de nos sports d’inspiration terroir ? Plusieurs de nos pratiques sportives hivernales trouvent leurs origines dans les récits d’histoire de notre civilisation québécoise ! Pensons à la raquette qui a été développée par les amérindiens et pratiquée ensuite par les découvreurs. Et que dire du ski de fond qui a longtemps été le mode

de déplacement favorisé par les médecins de campagne au début de la colonisation ? Pour les mieux nantis, le traîneau à chiens occupait aussi la palme des moyens de transport les mieux adaptés à la rigueur du climat. Sans compter que monsieur le toubib y gagnait en énergie lorsqu’il s’épargnait les 25 km en ski de fond pour apporter les soins appropriés à ses patients ! Sans oublier le canot à glace a longtemps été, pour les insulaires du fleuve Saint-Laurent, le seul moyen de transport possible vers le continent. Les gens de l’Isle-auxCoudres ont tous dans leurs défunts parents un héros « traverseux » ! Je dis héros parce qu’à l’époque, la lourdeur des canots en bois massif et celle des bottes et des manteaux de feutre mouillés faisaient de l’excursion une réelle épreuve d’endurance et de courage sur un fleuve déjà glacé et houleux ! Les sports d’hier reviennent aujourd’hui nous charmer. La tendance terroir est bien là et occupe une place de choix dans la pratique des sports d’hiver au Québec.

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LA GRANDE TRAVERSÉE CASINO DE CHARLEVOIX

S R E I T O N A C S LE AU SANG FROID par Diane Labe

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Le canot à glace a longtemps été un élément essentiel dans la vie des insulaires et des riverains du Saint-Laurent. Au XIXe siècle, entre la fabuleuse Isle-auxCoudres et la côte riveraine de Saint-Joseph-de-la-Rive, pas de pont ni de traversier. Que des vaillants « traverseux » qui durant plusieurs décennies ont porté le courrier d’une rive à l’autre, bien agrippés à leurs solides canots de bois, combattant glaces, courants, vents et frasil. La Grande Traversée Casino de Charlevoix est certainement un moyen de rendre hommage à ces valeureux. Toujours pas de pont entre les huit kilomètres qui séparent les deux rives mais un courageux traversier qui fait tous les jours la navette pour rallier les insulaires au continent. Ou viceversa. À cet endroit, des courants puissants dans un chenal étroit où traversier, paquebots et navires de marchandise arrivent à se la couler douce malgré les intempéries. Ce n’est pas le cas des amateurs de sensations fortes qui participent, depuis maintenant 19 ans, à l’une des seules courses de canot au Québec à se dérouler en eau salée. L’événement est le cadeau que nous font chaque année les sœurs Anie et Noelle-Ange Harvey, respectivement directrice générale et présidente de l’événement, véritables passionnées de leur île et de son histoire. Les deux insulaires, entourées d’une équipe de la première heure, nous offrent d’abord un avant-goût de la grande traversée en tenant, la veille du grand jour, une soirée de qualifications et cela... dans la rue. Attachez vos tuques !

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photos de Pierre Rochette photo Grande traversée


photo Grande traversée

UNE SOIRÉE ENFLAMMÉE Les canotiers inscrits à la grande course du lendemain pourront se toiser du regard et mettre leurs muscles au défi lors d’une soirée fort courue qui se tient sur la rue Saint-Jean-Baptiste, au cœur de Baie-Saint-Paul. Fermée, enneigée et brillant de mille feux pour l’occasion, la rue accueille résidants, « ouéreux » et touristes se rassemblant chaque année en grand nombre pour apprécier l’effort des quelques 200 canotiers (dont une soixantaine de femmes) qui devront en un temps record, parcourir les 350 mètres du trajet de qualification. Cette véritable course contre la montre permettra de déterminer les positions de départ du lendemain.

UN BRIN D’HISTOIRE AFIN DE SE RAPPELER LES ÉQUIPÉES D’ANTAN, LES CANOTIERS DOIVENT RÉCUPÉRER UN SAC DE POSTE SUR LE QUAI DE SAINT-JOSEPH-DE-LA-RIVE AVANT DE REPRENDRE LE CHEMIN DE L'ISLE-AUX-COUDRES. ET QUE CONTIENNENT CES SACS POSTAUX ? UNE LETTRE, ÉCRITE PAR DES ÉTUDIANTS DE CHARLEVOIX, ADRESSÉE À CHACUN DES PARTICIPANTS ET FÉLICITANT SON COURAGE ET SA DÉTERMINATION. QUELLE BELLE FAÇON DE RAPPELER LE CARACTÈRE LÉGENDAIRE DE L’ÉVÉNEMENT.

UNE COURSE QUI RELÈVE DE L’EXPLOIT La course s'effectue sur un parcours de huit kilomètres entre l'Isleaux-Coudres et Saint-Joseph-de-la-Rive dans des conditions parfois très difficiles. Il faudra compter deux heures, quelquefois plus, pour l’aller-retour entre les rives, un véritable exploit si on pense à tout ce qu’il faudra braver pour atteindre le but. Car il faudra en cours de route savoir user de ses talents de stratège et d’interprète des grandes eaux glacées pour s’aventurer en toute sécurité sur les glaces mouvantes, quelquefois enchâssées dans la gadoue. Un effort jugé surhumain par la plupart des spectateurs, et ils sont nombreux, qui s’agglutinent sur les berges ou sur le traversier pour assister à l’exploit. Le 31 janvier prochain, 40 équipes de 5 personnes (quatre rameurs et un barreur) prendront le départ de cette course spectaculaire. Une semaine plus tard, ils s’agripperont à nouveau à leur canot à glace pour participer cette fois à la compétition du Circuit international de canot à glace, présentée dans le cadre du Carnaval de Québec, les 6 et 8 février prochain. Soyez-y !

LIENS UTILES La Grande Traversée Casino de Charlevoix 2009 www.grandetraversee.com Tourisme Charlevoix www.tourisme-charlevoix.com Circuit international de canot à glace www.circuitinternationaldecanotaglace.org Carnaval de Québec www.carnaval.qc.ca Course de la banquise Portneuf-Alcoa (13-14 février) www.banquiseportneufalcoa.qc.ca decouvertesmag.com

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Domaine Multis-Bois Petite-Rivière-Saint-François • Charlevoix Qc NOUVEAU DÉVELOPPEMENT résidentiel et de chalets de villégiature avec vue sur le fleuve Saint-Laurent et de la chaîne de montagnes de CHARLEVOIX.

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L’odyssée Est-Ouest d’un peintre-skieur par Jean-François Racine

Plusieurs me connaissent encore aujourd’hui comme le peintre-skieur du Massif, la montagne au plus haut dénivelé à l’est des Rocheuses canadiennes. Utilisant mes skis en guise de chevalet, je réalise « sur le motif » des tableaux d’hiver d’un réalisme saisissant.

photo Jean-François Racine | Kickinghorse

L’OUEST CANADIEN


Ici, le rythme de vie est définitivement axé sur la santé par l’exercice physique et la saine alimentation.

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decouvertesmag.com photo Jean-François Racine | Revelstoke


photo Mike Burnett | Revelstoke

Installé depuis peu en Colombie Britannique pour y suivre une formation en « Ski Operation and Management » au célèbre collège Selkirk, j’ai déposé mes pénates dans la charmante et très inspirante petite ville de Nelson. Située à l’extrême sud-est de la province, Nelson est un véritable paradis culturel. Le centre-ville est rempli de bons restaurants, de cafés, de magasins, de petites galeries d'art et de salles de théâtre. Ici, le rythme de vie est définitivement axé sur la santé par l’exercice physique et la saine alimentation. Dans l’Ouest Canadien, les Rocheuses, les Purcells, les Selkirks, les Columbias, les Monashees et même les montagnes de la côte se caractérisent par leur hauteur. Whistler représente la moyenne avec ses 2284 mètres (7494 pieds) d’altitude. Ce phénomène de démesure change tout de mon travail habituel. Le sujet, la température, les conditions de neige, les ombres et lumières ainsi que les risques inhérents au terrain (comme les avalanches), font qu’il a fallu une période d’adaptation à mon œil de peintre pour passer ainsi d’Est en Ouest.

Autant de

Jean-François Racine photo de Marc Archambault

bonnes raisons

Où que je sois, je respecte le panorama et y intègre l’activité humaine propre à l’endroit. Ces différents plans accentuent l`effet de profondeur de mes tableaux. Plus souvent qu’autrement, l’émotion transmise est habituellement une question de lumière et de traitement.

pour aller jouer dehors dehor !

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Soleil Soleil Même si l’hiver est relativement chaud, la température en haute altitude est de 10 à 15 degrés de moins que dans les vallées qui oscille, quant à elle, entre +5 et -10 degrés. Ce qui permet à la neige de conserver une certaine légèreté. Comme elle ne fond pas, elle ne glace pas non plus. Ces conditions me permettent de peindre en extérieur à des températures plus constantes, limitant les excès dans un sens ou dans l’autre. Ainsi, il n`est jamais difficile de planter skis et pinceaux dans la neige. Si Elvis Gratton croit que les américains « Think Big », ici tout est définitivement « Big ! » En fait, les animaux, les arbres, la végétation autant que les montagnes se démarquent par leur gigantisme. Les montagnes sont tellement énormes que j’ai parfois du mal à les cadrer dans mes tableaux.

Vancouver 2010 : lumière sur Jean-François Racine ! Appuyé par le Collège Selkirk et commandité par la compagnie Prior, Jean-François Racine aura la chance cet hiver de pouvoir peindre les vingt plus belles montagnes et centres de ski de l’Ouest canadien. Il réalisera ainsi une exposition comportant vingt œuvres, soit un tableau par montagne, qui sera présentée lors des Jeux olympiques de Vancouver en février 2010. À suivre !

Du à l’altitude, les ombres et la lumière sont très différentes de l’Est. Selon l’orientation du versant où l`on se trouve, l’ensoleillement devient parfois presque nul. On a souvent cette impression de se retrouver audessus du soleil que l’on voit briller dans les cuvettes. Ce phénomène se reflète dans mes tableaux par de grandes ombres sans fin. Le fait de perdre le soleil tôt derrière ces murs de roches limite cependant les teintes de rose et d`orangé que nous offrent le fleuve, les plaines ou les vallées de l’Est, en fin de journée. Pour avoir une idée du coucher de soleil, on doit atteindre un sommet et là encore, les nuages viennent souvent cacher le spectacle comme de gros spectateurs dans les premières rangées d’un cinéma. Je dois me rendre à l’évidence que ma palette de couleurs hivernales sera ici composée principalement de bleu, de turquoise, de vert et de blanc. Fort heureusement, un peu de lumière jaune et les vêtements colorés des personnages viendront réchauffer mes tableaux.

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LIENS UTILES Vous pourrez suivre les péripéties de Jean-Francois Racine sur le site www.jfracine.com

Tableau réalisé par Jean-François Racine

Un rapport d’activités mensuel sera également mis en ligne sur le site www.priorskis.com Prior est une compagnie canadienne basée à Whistler qui fabrique, de façon entièrement artisanale, skis et planches à neige de qualité supérieure.

POUR RÊVER DES MONTAGNES DE LA COLOMBIE BRITANNIQUE : www.whistlerblackcomb.com www.revelstokemountainresort.com www.kickinghorseresort.com www.skifernie.com www.skiwhitewater.com www.redresort.com www.sunpeaksresort.com



LE PALAIS EST ROI Chef exécutif de l’hôtel Fairmont Le Manoir Richelieu depuis juillet 2000, Jean-Michel Breton détient une longue et riche expérience dans les plaisirs gourmands. Il les partage ici avec Maurice Dufour, fondateur de la Maison d’affinage du même nom, dans Charlevoix.

À 13 ANS, MAURICE DUFOUR ÉTAIT PASSIONNÉ D’AGRICULTURE. SON RÊVE ÉTAIT D’AVOIR UN ÉLEVAGE ET DE DÉVELOPPER LES PRODUITS DE LA RÉGION DE CHARLEVOIX. Avec sa formation en agronomie, après différentes recherches et études de tendances de marché et grâce à une très bonne connaissance de la matière première, il se lance dans la création de fromages fins. Après avoir suivi un stage en Franche Contée, il décide à son retour de s'installer à flanc de montagne sur la terre familiale. Avec beaucoup de détermination, La Maison d'affinage fut fondée en septembre 1994 par Maurice Dufour et Francine Bouchard, partenaires en affaires comme dans la vie . En 1995, naît le Migneron, un fromage fait de lait de vache pasteurisé à pâte semie-ferme à croûte lavée. Très rapidement, ce fromage de qualité est apprécié des restaurateurs et les médias n’ont que des éloges pour ce produit. En 2002 il reçoit le Grand Prix des Fromages Canadiens.

Le Ciel de Charlevoix, un fromage fait de lait entier de vache, à pâte persillée, fait son apparition en 2000. Beaucoup plus technique, il demande de l’attention et de l’ajustement. En 2004, la passion de l’élevage lui revient et il décide de diversifier sa gamme de fromages. Maurice Dufour visite la Provence, les Pyrénées et dès son retour, il crée de nouveaux fromages à base de lait de brebis. En 2005/2006, on construit la bergerie et la production de lait de brebis débute. En 2007, naît le Déo Gratias, pur brebis caillé lactique, disponible seulement de mai à août. Suit la Tomme d’Elles, fromage mixte mi-vache mi-brebis. Le secret de Maurice, le dernier à naître en 2008, est fait de lait entier de brebis. Les fromages de La Maison d'affinage Maurice Dufour sont distribués jusqu’à Vancouver et dans plusieurs grandes villes des États Unis.


RECETTE DU CHEF Noisettes de veau de Charlevoix au Migneron, jus clair caramélisé au Porto ( Recette pour 4 personnes ) 8 x 90 g 8 x 15 g 500 g 150 ml 1 50 g

Noisettes de veau Fromage Migneron Pleurotes ou champignons de Paris Fond de veau Échalote française Beurre

1- Assaisonner les noisettes et les saisir des deux côtés dans de l’huile d’olive. 2- Égoutter et laisser refroidir. 3- Préparer une duxelles de champignons : dans une casserole, faire suer les échalotes ciselées avec une noisette de beurre, ajouter les pleurotes et remuer régulièrement jusqu'à évaporation du liquide. Ajouter le fond de veau, faire réduire et laisser refroidir. 4- Ajouter la duxelles sur le dessus des noisettes de veau. 5- Cuire au four à 375°F, 10 à 12 minutes selon la cuisson désirée. 6- Sortir du four et placer les tranches de Migneron sur la duxelles et les passer au four moyen 1 minute pour faire fondre le fromage. Servir.

Jus clair caramélisé au Porto 1 30 ml 30 ml 180 ml 1

échalote française vin blanc vin de Porto de fond de veau cuillère à thé de sirop d’érable

1- Dans une casserole, porter à ébullition le vin blanc avec l’échalote hachée finement, ajouter le porto et le sirop d’érable, laisser réduire 2 à 3 minutes et ajouter le jus de veau. 2- Réduire le tout de moitié et assaisonner au goût. Dresser dans l’assiette deux noisettes de veau nappées de jus clair caramélisé

www.fromagefin.com

Le Migneron 1995

Le Ciel de Charlevoix 2000

Le Déo Gratias 2007

La Tomme d’Elles 2007

Le secret de Maurice 2008

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L’auberge des 21

La Fudgerie

Une merveilleuse rencontre avec un bleuet pure laine

Une petite gâterie en passant

Un chef sans prétention originaire d’Alma, Marcel Bouchard, et sa compagne Nicole Noël, ont eut le coup de foudre pour l’auberge des 21, située face au majestueux Fjord du Saguenay. Sa cuisine reflète le terroir québécois, son jardin est le plus grand soit la forêt Saguenéenne et Jeannoise.

Dernièrement, je suis allé au cœur du quartier historique à Charlesbourg et j’ai découvert un trésor pour les gourmets. Au premier coup d’œil, le charme de cette vieille maison m’a complètement séduit. Sa toiture rouge, ses épais murs blancs et ses boiseries qui nous rappellent les premiers temps de la colonie.

Depuis 15 ans déjà, ces deux passionnés vous accueillent avec la même détermination dans cet établissement qui occupe une place de choix parmi les relais gourmands du Québec, comme en témoigne l’obtention du Lauréat national Or aux Grands prix du tourisme 2002, pour sa contribution au développement de la restauration. Aussi, l’excellence de l’hébergement, l’implication dans son milieu, ont été sanctionnées par plusieurs autres prix.

L’accueil du personnel et le décor intérieur nous fascine et déjà les arômes uniques qui imprègnent les lieux enivrent mes sens et captivent mon esprit. La conseillère m’invite à déguster quelques morceaux de fudges. Évidemment, je succombe, c’est trop délicieux !

L’Auberge offre une table gourmande et une approche inusitée. Le maître d’hôtel s’informe des goûts culinaires des convives ce qui permettra au chef de les surprendre avec un repas qui leur réjouira les sens. www.aubergedes21.com

Je vous assure que vous retournerez chez vous avec un sourire en pensant au moment où vous dégusterez ce petit cadeau que vous vous êtes faits. Si vous passez dans le vieux quartier historique de Charlesbourg, allez dire bonjour à Michelle ou à Jacques, les proprios, et en même temps, gâtez vous un peu, vous ne le regretterez pas ! Raymond Roy www.lafudgerie.com


LA RAQUETTE : DE PLUS EN PLUS CRAZY par Marc-André Lebuis

Il est très difficile de déterminer avec précision à quand remonte la création de la première raquette à neige. Il est toutefois plus facile de constater que certains habitants ont commencé à « raquetter » pour le plaisir vers le milieu des années 1800 et qu’il a fallu attendre le début des années 1980 pour voir apparaître un type de raquette plus performante, avec crampons, cadre en aluminium et harnais sophistiqués.

SPÉCIAL RAQUETTE photosquebec.com c Sylvain Majeau


PUIS EST VENUE LA RUÉE VERS LES BOUTIQUES DE PLEIN AIR AU DÉBUT DES ANNÉES 2000. ON A SUSPENDU LES VIEILLES PAIRES DE RAQUETTES EN BABICHE AU-DESSUS DU FOYER DU CHALET ET ON LES A REMPLACÉES PAR DES MODÈLES PLUS TECHNIQUES. LE PHÉNOMÈNE EST DEVENU ÉPIDÉMIQUE. TOUTES LES RAISONS ÉTAIENT BONNES POUR ALLER VISITER LA BOUTIQUE DU COIN ET EN RESSORTIR AVEC UNE PAIRE DE RAQUETTES SOUS LE BRAS. POUR L’OFFRIR EN CADEAU, LA PLACER EN PERMANENCE À L’ARRIÈRE DU SKIDOO OU ALLER MARCHER SUR LA TERRE DU BEAU-PÈRE…

Par dizaines de milliers, les nouveaux adeptes de la raquette étaient maintenant prêts à redécouvrir les paysages hivernaux québécois. Les centres de ski de fond, les réseaux de sentiers pédestres et les parcs québécois ont tout juste eu le temps de s’adapter pour répondre à la nouvelle demande. Cette nouvelle tendance aura-t-elle permis à de nombreux résidents des pays nordiques de ré-apprivoiser leur hiver ? Chose certaine, il y a aujourd’hui de plus en plus de bipèdes à grands pieds sur les sentiers enneigés qu’il y a 10 ans.

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Après l’évolution technique des années 80, sommes-nous aujourd’hui au début de l’évolution pratique ? Probablement que oui. C’est pour cette raison que l’industrie de la raquette restera tendance car elle évolue encore. Très accessible, les familles et les amateurs de grand air ont été les premiers à l’adopter. Agréable en toute condition de neige, les marcheurs apprécient ne pas avoir besoin de maîtriser l’art du fartage avant le départ. Sortir et prendre l’air raquettes aux pieds consiste en un exercice très complet, apprécié de tous. Ce sont maintenant les sportifs qui réalisent aujourd’hui que la raquette peut être une activité des plus dynamiques.

photos de l’article Activités Éco Plein Air | www.ecopleinair.com


La pratique de la raquette hors piste, par exemple, nourrit le besoin des aventuriers et des sportifs aguerris. Aller plus loin, monter plus haut, descendre et glisser plus longtemps, vivre le pur plaisir et la liberté que peut représenter une excursion dans une neige sèche, fraîchement tombée. Je me rappelle bien de cette expérience plutôt accidentelle à l’hiver 2000, lorsqu’après avoir perdu l’équilibre au sommet d’une pente assez abrupte, je me suis retrouvé en pleine descente à essayer de garder mon équilibre. Excité par l’expérience, nous avions passé le reste de la journée à la recherche de pentes à descendre en équilibre sur nos raquettes.

Cet après-midi ensoleillé sur les plateaux enneigés aura changé ma vision de cette activité hivernale. Depuis, mes randonnées en raquettes sont devenues de véritables chasses aux pentes abruptes et vierges. Cela permet de découvrir les beautés et le silence du hors piste jusqu’à la découverte du terrain de jeu idéal. Éléments requis : une très bonne pente, de la neige folle et une forêt pas trop dense pour assurer une descente en ligne droite parfaite. Il ne suffit que de quelques essais pour maîtriser une technique plus ou moins improvisée. Une jambe doit être à l’avant, légèrement fléchie, votre point de gravité sera abaissé et voilà, on se laisse glisser pour une expérience

que je me plais à qualifier de « crazy raquette ». Pour les habitués, il est possible d’ajouter un peu plus d’action en remontant à votre point de départ pour redescendre dans votre première trace, ce qui ajoutera pas mal de vitesse. Selon le terrain sélectionné, il est possible de parcourir des distances impressionnantes de quelques centaines de mètres en glisse constante. Descentes, plaisirs et sensations en neige folle sont maintenant devenus, pour plusieurs, les critères recherchés d’une belle journée en raquettes.

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Raquettes dans les Rocheuses canadiennes Cette quête de nouveaux défis en raquettes pousse certains amateurs aguerris à réaliser un voyage dans l’Ouest canadien, nouveau territoire de raquette jadis réservé aux skieurs. Toujours à la recherche des parcours idéaux, ils réalisent rapidement que l’Alberta et la Colombie Britannique offrent un potentiel très excitant. Les raquettes d’aujourd’hui permettent dorénavant l’accès aux grandes montagnes. Véritable paradis de l’aventure hivernale, la quantité et la qualité de la neige au sol, les forêts d’âge mûr et les pentes enneigées de l’Ouest canadien permettent aux raquetteurs d’expérimenter des parcours inédits. En plus des descentes vertigineuses, certains secteurs rocheux recouverts de plusieurs mètres de neige offrent un autre type de jeux… les sauts. On apprivoise tranquillement la hauteur des bosses et on apprend à choisir ses atterrissages pour ne pas trop stresser les articulations.

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Plus vous sautez de haut, plus votre atterrissage doit être fait sur une pente forte. Cette nouvelle approche plus sportive de l’activité force les amateurs de raquettes à parcourir des types de terrain potentiellement avalancheux, peu importe la hauteur des pentes. À ce stade-ci, engager un guide certifié ou posséder l’expérience et les équipements de sécurité en terrain avalancheux est indispensable. Il est possible, au Québec, de suivre des formations appropriées qui rendront vos activités de « crazy raquette » totalement sécuritaires. N’hésitez pas à vous informer car la sécurité est prioritaire spécialement pour ce type de raquette sportive. Il est aujourd’hui possible de choisir parmi une vaste gamme de raquettes très élaborées et une diversité quasi infinie de destinations. De la simple balade familiale sur sentiers balisés dans les centres de ski de fond jusqu’aux destinations hors piste et en pente raide qui demandent une préparation minimum et qui plairont aux aventuriers d’un jour autant qu’aux amateurs d’escapades longue durée.


CERTAINES DESTINATIONS OFFRENT MAINTENANT DES SENTIERS DE RAQUETTES DE CALIBRE FACILE À AVANCÉ. EN VOICI QUELQUES-UNES :

VALLÉE BRAS DU NORD, RÉGION DE PORTNEUF Depuis quelques années, la Vallée Bras du Nord, près de Saint-Raymond, développe des secteurs réservés au hors piste qui s’ajoutent à un réseau de sentiers balisés déjà existants. Attention, certains secteurs hors piste n’ouvrent qu’au milieu de l’hiver afin de préserver le couvert végétal et assurer la sécurité des usagers. www.valleebrasdunord.com

MASSIF DU SUD, COMTÉ DE BELLECHASSE

ACTIVITÉS SUR MESURE

Marc-André Lebuis est guide et fondateur de Activités Éco Plein Air qui offre jusqu’à 6 destinations raquettes par semaine en plus des sorties scolaires et corporatives. Au programme : Raquettes, porto et chocolat, vins et fromages, sorties hors piste, voyage dans les Rocheuses Canadiennes, Gaspésie, Monts Valin. Activités Éco Plein Air est l'une des seules entreprises québécoises à consacrer 100 % de ses ressources et de ses activités à la pratique de la COURS DE SÉCURITÉ EN AVALANCHE raquette durant la saison hivernale et à Pour connaître le calendrier des cours offerts contribuer volontairement au développement pour la saison 2008-2009, consultez le site : de secteurs hors piste au Québec depuis 2005. www.centreavalanche.qc.ca www.ecopleinair.com En plus du réseau de sentiers balisés, il est possible une fois par année de profiter d’une journée guidée en descente hors piste à partir du sommet de la montagne. Montée en télésiège suivie du plaisir de marcher entre les arbres enneigés et de descendre sans jamais remonter… ou presque ! Date : 1er février 2009. www.massifdusud.net

LIENS UTILES Sentiers des Caps de Charlevoix www.sentierdescaps.com La Vallée des Fantômes (Monts-Valin) www.sepaq.com Le Sentier des Murailles (Saguenay) www.fjord-du-saguenay.qc.ca/murailles Le Sentier de la Montagne Grande Coulée (Bellechasse) www.parcappalaches.com



La Snow Trail

Quelle sont les différences entre une raquette de polymère, de carbone et d'aluminium ? Visent-elles des usages différents ? Il y a assurément un type de raquette appropriée à chaque situation. La raquette de polymère est d’inspiration européenne. Grâce à la géométrie de son cadre, elle est légère et efficace. Dans cette catégorie, la Nyflex Evolution est une raquette sportive de très haute qualité, concue pour la montagne. Elle résiste parfaitement au froid et à l’abrasion. Son prix : entre 125 $ et 150 $.

À SON PIED

TROUVER RAQUETTES

Quels sont les éléments dont il faut tenir compte à l'achat d'une raquette ? Les points des plus importants sont le poids de la personne, le terrain et les conditions de neige. Le débutant qui préfère les terrains plats, par exemple, n’a pas besoin de grandes raquettes avec une cale de montée. Il faut toujours se poser la question à savoir le type de raquette que l’on veut faire, où (montagne ou terrain plat) et dans quelles conditions de neige (poudreuse, surface damée, etc).

par Ilka Tarin

La raquette de fibre de carbone est une raquette à la fine pointe de la technologie, conçue pour les véritables sportifs qui veulent profiter de ses avantages (et ils sont nombreux) et qui sont prêts à en payer le prix (environ 375 $). La raquette la plus répandue est celle faite d’aluminium. On en retrouve pour toutes les catégories de sportifs (débutant, intermédiaire, expert). Son prix varie entre 85 $ et 290 $ selon les modèles. Votre choix devient alors une question de goût. Qui dit technologie dit-il assurément haute performance ? Oui, absolument. La technologie évolue très vite et les manufacturiers sont sans cesse à la recherche de matériaux plus performants, légers, durables et confortables. C’est un marché en forte croissance et les manufacturiers s’adaptent constamment pour trouver les produits qui plairont de plus en plus aux nombreux adeptes.

La Nyflex Evolution

La raquette de babiche est-elle encore utilisée et si oui, à qui s'adresse-t-elle ? La raquette de babiche a encore la cote auprès des trappeurs québécois qui l’apprécient pour son côté silencieux. De plus, les touristes français adorent repartir avec une bonne paire de raquettes de babiche, plus traditionnelle. Les raquettes en bois sont souvent vendues avec les harnais moulés, avec ou sans crampons. Le prix varie de 75 $ à 180 $.

Qui est Raquettes GV ? Raquettes GV est l'un des fabricants de raquettes à neige les plus importants en Amérique du Nord et le seul fabricant-concepteur dans le monde qui produit tous les types de raquettes actuellement sur le marché. Raquettes GV est situé au cœur de la réserve huronne de Wendake. Leurs produits sont exportés dans plus de quinze pays sur trois continents. Ilka Tarin est directrice des ventes et marketing chez Raquettes GV. www.raquettesgv.com

La patte d’ours

La Mountain Trail Extreme

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UN VENT DE FRAÎCHEUR

sur la banquise par Jean Lemire

Dissimulées entre les ressacs ondulants du majestueux golfe du Saint-Laurent, les Îles de la Madeleine s’offrent aux visiteurs comme une longue péniche de sable déposé qui s’anime au gré des vents. Ses chaumières aux couleurs vives trônent fièrement entre collines et buttons comme une véritable fresque naturelle émergeant d’une mer d’un bleu azur. Quand la brise du large transporte en écho les rugissements du grand bleu et que les vagues s’envolent en écume au contact des rouges falaises, les Madelinots savent que l’automne des jours annonce le débarquement prochain des flocons qui viendra purifier encore davantage ce décor bucolique. Car c’est en hiver que s’exprime le secret le mieux gardé du golfe du Saint-Laurent, surtout quand la banquise se forme et s’allonge vers l’infini.

ILES DE LA MADELEINE

photo quebecmaritime.ca


ON SURVEILLE ALORS DE LOIN L’ÉVOLUTION DE LA BANQUISE. LES VIEUX DU VILLAGE SCRUTENT L’HORIZON POUR NOTER LES

photo du haut lileimaginair.com/Eric Marchand | Iles de la Madeleine

MOUVEMENTS PRINTANIERS DE LA GRANDE MOUVÉE, CE REGROUPEMENT SPECTACULAIRE DE PHOQUES ADULTES QUI REJOINDRA BIENTÔT LA BANQUISE. C’EST À CE MOMENT QUE LA VIE NOUVELLE POURRA ENFIN S’EXPRIMER ENTRE LES BOUSCUEILS EN DÉRIVE.

Comme à chaque année, les phoques du Groenland sont de retour, au grand plaisir des visiteurs venus d’un peu partout sur la planète. La population de phoques du Groenland est estimée à plus de cinq millions d’individus. Le golfe du Saint-Laurent représente l’un des plus grands sites de mise bas sur la planète et, quand la blanche banquise recouvre le grand fleuve, les femelles se regroupent sur ces plates-formes dérivantes pour recréer le miracle de la vie. Les délicates boules de poils rampantes réclament à grands cris leur nourrissante tétée. Une petite expédition au pays des phoques du Groenland constitue une expérience unique. Les photographes se délectent de la présence des bébés phoques qui n’ont aucune crainte envers les humains. Mais l’aventure dépasse rapidement la simple expérience touristique. Perdus sur cette glace qui s’étend à l’infini, les visiteurs ont rapidement le sentiment d’être les convives privilégiés d’une nature méconnue. Les guides locaux racontent, dans une langue ponctuée d’accent d’hier, leur relation privilégiée avec la mer et ses habitants.

photo quebecmaritime.ca | Iles de la Madeleine

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photo D.I. Jeske et M. Bonato | Iles de la Madeleine

On fréquente les Îles de la Madeleine en hiver ou au printemps pour vivre une expérience différente, au rythme d’une nature généreuse, guidée par une population chaleureuse et accueillante. Dans leurs mots chantants, les Madelinots savent partager tout leur amour pour cette terre perdue au milieu d’une mer intérieure. On y va pour les bébés phoques, bien sûr, mais aussi pour les randonnées en kayak, pour les longues marches sur les plages et surtout, pour une expérience humaine qui ne s’explique tout simplement pas. Une expérience au coeur d’une nature faite de mer, de sable et de vent, où le silence arrive à se faufiler entre les interstices de nos âmes comme pour nous rappeler que la vie peut encore s’exprimer dans une harmonie toute naturelle. Dès lors, le voyage prend un autre sens et la destination première n’a plus rien de touristique. Et c’est tellement mieux ainsi…

Jean Lemire est biologiste, cinéaste et chroniqueur environnement pour le quotidien La Presse. Il est également chef de mission sur le voilier Sedna IV qui parcourt les océans lors d’expéditions de recherche sur les changements climatiques effectuées en Arctique comme en Antarctique.

photo de Jean Lemire | © Glacialis Productions




UN ZOO L’HIVER : PAS BÊTE ! par Diane Laberge

Vous ne savez plus que faire avec les petits cet hiver ? Qu’à cela ne tienne : emmenez-les au zoo. Vous allez faire un tabac. Quelle sortie déjà extraordinaire que d’aller flâner au zoo par un bel après-midi d’été. Saviez-vous que plusieurs d’entre eux ouvrent maintenant leurs portes durant l’hiver pour le grand plaisir de milliers de fanas au cœur d’enfant qui passent les tourniquets dès les premières heures du jour afin d’être présents dès le réveil des bêtes ? Plusieurs des espèces que l’on y retrouve ont été choisies en fonction de leur résistance au froid car les hivers québécois sont, on le sait, généralement rigoureux.

SORTIR EN FAMILLE

photo www.zoosauvage.com


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photo Gaby Jalbert | Zoo de Granby

Le Zoo de Granby renouvelle l’expérience pour la deuxième année consécutive. À partir du 26 décembre, vous pourrez y découvrir et côtoyer macaque japonais, tigre de l'Amour, léopard de l'Amour, léopard des neiges, yack, chèvre Thar de l'Himalaya, ours himalayen, lama, alpaga et condor des Andes. Ces animaux demeurent à l'extérieur l'hiver et sont de toute beauté à admirer dans la neige. Les plus frileux d’entre vous pourront faire des incursions dans les quartiers d’hiver que l’on réserve aux espèces elles aussi plus frileuses. C’est le cas des grands flamants, des girafes et des éléphants.

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photos www.zoosauvage.com

LIENS UTILES De son côté, le Zoo sauvage de St-Félicien a choisi de s’ouvrir à la nordicité en misant sur le créneau de la Boréalie. La Boréalie correspond à la partie nord du globe où le sol gèle plus de trois mois par année. Ainsi, peut-on compter parmi les centaines d’espèces pensionnaires du zoo, outre les célèbres ours blancs, quelques espèces exotiques comme le macaque japonais, le léopard des neiges, le tigre de Sibérie ou le chameau de Mongolie. Ne manquez pas d’observer la collation de l’après-midi des macaques, en direct sur le site web autour de 13 h 30 tous les jours. Un avant-goût avant votre prochaine visite.

www.zoosauvage.com www.zoodegranby.com www.parc-omega.com


LES MONTS-VALIN : UN AVANT-GOÛT DU PARADIS par Martin Horik

Entre Charlevoix et les hauteurs glacées du Saguenay, se cache le rêve de tout motoneigiste. Entre les deux destinations, il y a la découverte de pistes saisissantes et de panoramas bucoliques !

SAGUENAY


Les contrastes qu’offrent les pistes (dénivelés en hors piste, falaises, forêts de conifères, lacs et rivières gelés...) et la variété de la faune tout au long des parcours sont un pur délice. Une bonne connaissance des secteurs aide à bonifier l’expérience et à découvrir le meilleur de ces régions qui, depuis des décennies, cohabitent naturellement avec le sport. En route pour un raid de motoneige direction Monts-Valin, nous glissons sur les montagnes du Bouclier canadien et nous entrons profondément dans l'arrière-pays avec des incursions hors piste qui font découvrir nos premiers « bonshommes » : ces arbres en altitude figés dans la neige et la glace en raison des basses températures, aux vents constants et dominants. Les sentiers nous amènent au bord de la rivière Saguenay, ce cours d'eau réputé pour ses fjords et ses cétacés durant la belle saison . Les panoramas, qui nous donnent par endroit une vision périphérique de plusieurs dizaines de kilomètres, valent à eux seuls l’expédition ! Nous traversons la rivière Saguenay pour nous diriger vers la chaîne de montagnes des Monts-Valin qui a fait la réputation des sports d'hiver dans cette région sympathique qui possède les meilleures conditions de pistes de motoneige. Rapidement, nous nous retrouvons loin de toute civilisation avec des paysages de cartes postales. Des moments fantastiques pour explorer des petits sentiers qui nous amènent en hauteur ! Ce secteur réputé pour les raids de motoneige nous en donne plein la vue et plein les bras... Un compagnon bien en forme sera sûrement pratique à ce stade-ci de l’excursion...

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Nouveauté 2009 Tout juste sorti de l’usine AD Boivin (fait au Québec) pour la saison de neige 2009. Un kit radical de conversion pour votre moto ! S'installe sur presque tout les modèles (250 F et +) motocross, enduro ou supermotard. Le kit Chenille/ski est de grande qualité, s’installe facilement et ne vous ruinera pas à l’achat. Infos-Achat-Location en Charlevoix : www.charlevoixaventures.com Détails Techniques : explorermoto.com

Des espaces géants et des sensations qui nous confirment notre choix d’activité ; des moments de vie privilégiés qui resteront gravés longtemps dans nos plus beaux souvenirs...

On touche ici un peu au paradis !

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LES AMAZONES

DE L’HIVER Motoneige au féminin texte et photos

Yves Ouellet

Chaque hiver, elles partent un peu plus loin, un peu plus longtemps, découvrir à motoneige l’hiver du Québec et vivre des moments d’amitié exceptionnels. Ce sont les Dimoiselles et elles viennent de Maniwaki. Ce groupe de nouvelles Amazones est formé de dix copines motoneigistes. Chaque hiver, elles s’organisent une excursion entre femmes qui, de saison en saison, les conduit de plus en plus loin. Chacune a son surnom. C’est Michelle Blais (dite Mommoiselle) qui, en 1985, a l’idée de regrouper les femmes pour une randonnée annuelle à motoneige. Sortie d’une journée au début, l’aventure devient une véritable excursion par la suite. L’équipe est maintenant très solide et celles qui veulent s’y joindre sont sélectionnées à partir de critères sévères dont une règle d’or à laquelle toutes doivent se soumettre rigoureusement : « Pas de chialeuses ! » C’est ce qui rend chaque voyage agréable puisqu’il n’y a jamais d’accrochage. « Chacune manifeste un profond respect envers les autres en plus de contribuer à la qualité de l’ambiance par l’humour » précise Céline (dite Rimoiselle), une complice des tout débuts.

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Deux ans plus tard, les Dimoiselles reviennent à l’attaque en m’invitant à nouveau pour une grande tournée de la région Chaudière-Appalaches. Les filles ont quitté Maniwaki très tôt le matin avec une immense remorque et tout leur équipement. Dès le milieu de l’après-midi, le groupe se pointe au Appalaches Lodge & Spa de Saint-Paul-de-Montminy après avoir vaincu les longues pentes glacées et les rebonds de la route régionale.

Au Saguenay d’abord En tant que Damoiseau, je suis le seul homme à avoir été intronisé dans ce groupe sélect après les avoir rencontrées à Maniwaki et les avoir invitées à faire le tour du Fjord du Saguenay avec moi. Au programme, les Monts-Valins, véritable Mecque québécoise de la motoneige, la pêche blanche, les rives spectaculaires du fjord, une vraie tempête saguenéenne, une croisière mémorable à bord du traversier Tadoussac – Baie-Sainte-Catherine, des auberges douillettes, des repas gargantuesques et du plaisir, beaucoup de plaisir, que du plaisir ! De plus, les Dimoiselles sont partout accueillies avec chaleur et, disons-le, un peu de curiosité.

Très excitées de cette nouvelle aventure qui débute, avec une météo idéale et de belles conditions d’enneigement, les Dimoiselles sont impressionnées dès le départ par le sentier qui semble rectiligne à l’infini. On distingue effectivement la saillie dans la forêt qui s’étire devant et derrière, aussi loin que l’on puisse voir. Mais, on a beau avoir cette impression de voir un sentier droit comme une autoroute ou comme un tracé d’emprise ferroviaire, ça ne l’empêche pas de compter une succession de courbes et de vallons qui ne se présentent jamais de façon prononcée. Juste assez pour donner d’agréables sensations de conduite et nous tenir en alerte. L’allégresse s’installe de plus belle. Certes, les pistes sont magnifiques, les paysages nous éblouissent et le soleil se fait complice. Mais ce n’est pas toujours facile. Pannes d’essence, bris mécaniques et mésaventures surviennent immanquablement. Il faut voir alors à quel point les filles surmontent ces inconvénients avec le sourire, avec patience et solidarité. Pas une situation, aussi mauvaise soit-elle, ne vient à bout de la bonne humeur de ces aventurières qui ont toujours avec elles tout l’attirail qu’il faut pour s’en sortir. Un moteur s’obstine à ne pas démarrer ? On s’égare ? Glorianne (dite Vendeuse Moiselle) confond le diésel et le super puis en engoufre 10 litres avant de s’en apercevoir ? Les filles sont prêtes à tout ! Julie (dite Welling Moiselle) sort le siphon et Michelle se met à faire régurgiter le réservoir de tout son contenu, goutte à goutte, avant de le remplir à nouveau avec la bonne couleur cette fois. Malgré les doigts gelés, malgré le retard et les petits contretemps, ce ne sera qu’une autre histoire à raconter durant les randonnées à venir. suite page 76

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Le meilleur des mondes Certains me demandent parfois comment c’était de voyager à motoneige avec des femmes ? N’oublions pas, d’une part, que 40 % des motoneigistes sont des femmes. D’autre part, si ce n’était pas agréable, je n’aurais certainement pas répété l’expérience une seconde fois. J’irais même jusqu’à affirmer que ce peut être passablement plus intéressant qu’avec certains hommes dont la conversation se limite aux caractéristiques de leur moteur et au renflement de leur cylindrée. Ces femmes, comme nombre d’autres, sont de véritables motoneigistes qui savent rouler et qui sont beaucoup mieux préparées à l’imprévu que la majorité des hommes. Elles conduisent avec une prudence intelligente mettent tout simplement le stress et la compétition de côté pour privilégier essentiellement l’enthousiasme et la découverte. Mais ce qui les caractérise surtout, c’est la force étonnante de leur amitié et la puissance indéfectible de leur solidarité. Ne devient pas Dimoiselle qui veut. Mais, une fois acceptée dans le groupe, c’est à la vie à la mort.

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Les sentiers de motoneige :

SÉCURITÉ AVANT TOUT ! L'Association des Motoneigistes du Québec (AdmdQ) recommande à tous les motoneigistes d'éviter tous les cours d'eau et ce jusqu'à l'ouverture officielle des sentiers de motoneige balisés. Au moment d’écrire ces lignes, un motoneigiste à déjà perdu la vie par noyade au Québec. Les statistiques démontrent que près de 62 % des noyades en motoneige se produisent après la tombée de la nuit. La noyade est l'une des principales causes de décès en motoneige, elle représente malheureusement plus du quart des décès en motoneige à tous les ans. De plus, l'épaisseur de la glace peut se modifier en moins de quelques heures à cause des conditions météorologiques changeantes. Les motoneigistes devraient toujours circuler dans les sentiers balisés par les clubs de motoneige et ainsi s'assurer que l'épaisseur de la glace a été vérifiée. Il est recommandé de ne pas ralentir et de maintenir la vitesse du véhicule si un motoneigiste constate que la glace ou la neige sur laquelle il circule est mouillée. L'épaisseur minimale afin qu'un motoneigiste puisse circuler est d'au moins 12 centimètres et les motoneigistes devraient toujours avoir avec eux des pics à glace afin de s'aider à se sortir de l'eau lorsqui'ils circulent sur les sentiers balisés. L'AdmdQ recommande d'éviter en toutes circonstances la glace ou la neige mouillée ainsi que les glaces recouvrant les eaux vives telle que les rivières. Il est également recommandé de ne pas s’aventurer sur la glace la nuit ou lorsqu’il neige, de plus, il est fortement conseillé de toujours être accompagné d’un autre motoneigiste qui pourra vous secourir ou aller chercher de l’aide, au besoin. Le port d’une veste de flottaison ou d’un un gilet de sauvetage avec protection thermique sont aussi des mesures préventives efficaces qui peuvent sauver des vies. Nul besoin de rappeler que la consommation d’alcool est à éviter lors de la conduite d’une motoneige, la consommation d’alcool fausse le jugement du conducteur, amoindrit la coordination et freine les réflexes. De plus, l’alcool accélère également l’hypothermie et peut ainsi réduire grandement les chances de survie. Aucune glace n'est certaine et il faut savoir que les conditions météorologiques peuvent changer la qualité de la glace. L'AdmdQ recommande aux motoneigistes de faire preuve de la plus grande vigilance en ce début de saison puisque les sentiers fédérés ne sont pas encore ouverts et les risques associés à la pratique de la motoneige se trouvent ainsi accentués.


LES COUSINS EN MOTONEIGE… SELON MARCEL ! En collaboration avec

Caroline Desbiens

Ce n’est plus un secret pour personne les européens raffolent de la motoneige au Québec. Et en particulier nos cousins français ! Que ce soit pour l’épaisseur du tapis de neige ou pour le décor féérique de nos sapins croulant sous les flocons, notre grande saison hivernale exerce un charme fou pour les visiteurs. Il est vrai que nos sentiers de motoneige sillonnent presque la totalité du territoire québécois et que chaque bout de terre parcouru nous offre un panorama unique et un relais d’accueil typiquement québécois. C’est probablement le caractère original et bien personnel développé par nos organisateurs de randonnées de motoneige qui fait du Québec une destination prisée par tous les européens friands de ce sport. Chez SM Sport, à Québec, on offre bien sûr une panoplie inégalée de motoneiges, pour la plupart en version moteur quatre temps (beaucoup moins polluant), mais ce ne sont pas que des détaillants de motoneige, ce sont de véritables ambassadeurs des neiges puisqu’ils offrent aux visiteurs la possibilité de louer une motoneige à l’heure, à la journée ou en formule séjour de deux à sept jours avec l’itinéraire de leur choix et tout le matériel et l’équipement requis. Avec ou sans guide, les motoneigistes ont la possibilité de parcourir le Québec de manière inusitée et sont hébergés en auberge ou en chalet selon leur choix et destination. Voilà qui met de l’exotisme à la visite chez les cousins québécois et je voudrais bien être un petit oiseau pour les entendre raconter leurs aventures en terres québécoises parmi les caribous et les esquimaux ! Je parie qu’ils beurrent la tranche des deux bords ! Chers cousins, n’allons surtout pas croire que nous sommes si différents car mis à part l’accent, on se ressemble beaucoup quand vient le temps de raconter nos histoires de pêche ou de motoneige !

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ILES DE LA MADELEINE


Vivaldi les a célébrées dans ses concertos

BELLECHASSE LES VIT TOUT

NATURELLEMENT SAISON PAR SAISON Une collaboration de Serge Lamontagne & Hélène Barnard

Bellechasse est vaste comme un pays. On y retrouve trois grands reliefs aussi beaux les uns que les autres qui se volent la vedette, et ce, à longueur d'année. Que vous vous trouviez le long du littoral, au coeur de la plaine ou dans le secteur montagneux des Appalaches, au sud, la MRC de Bellechasse vous offre une géographie qui se prête à merveille aux activités en plein air, en toutes saisons. Bellechasse en hiver renferme des trésors encore insoupçonnés. La nouvelle saison hivernale qui s'amorce réserve aussi son lot de surprises. Profitez-en pour venir découvrir Bellechasse, destination nature par excellence au Québec. Ici la neige s’apparente à un duvet où le soleil vient déposer doucement et simplement ses pétillants jets de lumière. C’est une nature pure, sublime, éthérée et invitante.

On surveille alors de loin l’évolution de la banquise. Les Vieux du village MASSIF DU SUD scrutent l’horizon pour noter Onlesne pourrait pas parler des plaisirs d'hiver sans parler du majestueux et exaltant Parc régional du mouvements printaniers de Massif la du Sud. Situé à une heure de voiture au sud de la ville de Québec, ce site unique, véritable poumon du développement récréo-touristique bellechassois, présente vingt sommets dont les deux grande mouvée, ce regroupement plus hauts de Chaudière-Appalaches sont le mont Saint-Magloire (917 m) et le mont du Midi (915 m). spectaculaire de phoques adultesSans qui oublier le mont Chocolat et ses 717 m d'altitude. Avis aux passionnés ! rejoindra bientôt la banquise. C’est à Le ski alpin est sans contredit l'activité reine du parc en hiver. C’est la station touristique Massif du Sud, ce moment que la vie nouvelle qui célèbre cette année son 20e anniversaire de fondation, qui voit au développement du parc. Vous y pourra enfin s’exprimer entre les trouverez des pistes pour les amateurs de ski de tous les niveaux sans oublier le populaire Catski Safari bouscueils en dérive. qui permet aux skieurs et planchistes, amateurs de poudreuse, de découvrir les charmes de l'arrièrepays et de s'aventurer dans des endroits plus sauvages. Quand on sait que le Massif du Sud est l'un des centres de ski au Québec à avoir recu les plus fortes précipitations de neige au cours des 10 dernières années, il y a de quoi susciter l'intérêt de tous !

photo Parc régional du Massif du Sud | St-Philémon

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DE TOUT POUR TOUS Le Parc régional du Massif du Sud offre également, en période hivernale, des parcours en raquettes pour randonneurs aguerris qui pourront ainsi découvrir le mont du Midi et le mont Chocolat. Les pics offrent des points de vue grandioses et des circuits de niveau intermédiaire à avancé. Vous pourrez prolonger le plaisir en dormant dans un des refuges rustiques de l’endroit.

DES TRÉSORS CACHÉS En hiver, le Parc des chutes d'Armagh met à la disposition des visiteurs de tous âges un service de location de raquettes qui permet de partir en randonnée dans les sentiers enneigés et de se ressourcer en pleine nature. Le Parc des chutes d'Armagh est aussi accessible aux motoneigistes et aux quadistes, étant le point de départ du sentier menant les adeptes de VTT vers Pohénégamook.

Les amateurs de ski de fond seront comblés avec 42 km de sentiers débutant au sommet du mont du Midi, accessibles en remontée mécanique. Ils pourront ainsi parcourir la crête sud de la montagne pour ensuite descendre le long de la rivière du Milieu, au creux de la vallée du même nom. De plus, pour les amateurs d'équitation, le Ranch Massif du Sud offre des randonnées à cheval, et ce, à 1 longueur d'année.

Les adeptes du quad ne sont pas laissés pour compte puisque le Centre de motoneige et sportif Massif du Sud met à leur disposition 150 km de sentiers qui mènent aux plus hauts sommets de la région. Cela sans oublier les sentiers entretenus par les autres clubs de VTT de la MRC.

LA MOTONEIGE, BIEN SÛR ! Avec près de 300 km de sentiers balisés couvrant tous les secteurs de la MRC, Bellechasse a, également beaucoup à offrir aux motoneigistes. Ce n'est pas surprenant qu'ils soient de plus en plus nombreux, de partout au Québec et des États-Unis, à venir découvrir ces paysages à couper le souffle. En plus de multiples sentiers régionaux, Bellechasse est traversée d'ouest en est par le sentier Trans-Québec 5 qui couvre tout le sud de la province.

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Au printemps Bellechasse prépare la terre pour les semailles. Les paysages renaissent. Les oiseaux reviennent de leur migration. Dame nature fait son travail.

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De la neige en qualité et en abondance, des sentiers parmi les mieux entretenus de la province, des sites à découvrir comme la rivière du Sud et le 3 Parc des chutes d'Armagh, le Massif du Sud, le Moulin de la chute de Saint-Raphaël ou encore des vues imprenables sur le fleuve Saint-Laurent. Voilà autant de raisons de venir faire de la motoneige dans Bellechasse cet hiver !

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SUR LA ROUTE DES HARFANGS DES NEIGES En hiver, les passionnés d'ornithologie peuvent également pratiquer leur activité favorite dans le secteur de Saint-Vallier et de La Durantaye où on retrouve la Route des Harfangs des Neiges.

Et pendant que le parfum de l’eau d’érable réveille calmement la mémoire olfactive, les bellechassois astiquent leurs vélos, gonflent les pneumatiques et se préparent naturellement pour l’été.

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Comme l’oeuvre de Vivaldi, Bellechasse offre à celui qui la contemple une perspective d’éternité. À suivre…

photos 1 Parc régional du Massif du Sud | Saint-Philémon photo 2 Paul St-Arnaud | Saint-Anselme Photo 3 Parc régional du Massif du Sud | Saint-Philémon photo 4 Paul St-Arnaud | La Durantaye



À LA DÉCOUVERTE du triangle d’or blanc par Tania Berthelot

Cette année, nous aurons attendu l’hiver pour explorer ce qui s’avère être le secret le mieux gardé des plaisirs d’hiver au Québec. Le parc de la Gaspésie ne comporte rien de moins que 25 sommets de 1000 m d’altitude et un terrain de jeu exceptionnel pour les adeptes d’aventure douce ou extrême, et ce, tout au long de l’année. Éric Marchand, mon compagnon de randonnée, est amoureux de la Gaspésie autant que de la neige. En tant qu’ancien professionnel de planche à neige, il a parcouru la planète, de l’Alaska au Japon en passant par la Nouvelle Zélande, à l’assaut des plus beaux dénivelés. Pourtant, la Gaspésie a pour lui quelque chose de plus à offrir que l’Ouest canadien ou américain. Comme un bon café exotique, elle dégage des effluves épicés par la force du paysage, par le contact des Gaspésiens, de leur culture et de leurs incomparables produits du terroir. Depuis plusieurs années, nos pèlerinages en Gaspésie sont devenus une nécessité et cette année, c’est à mon tour de me laisser séduire par l’hiver. Nous disposons d’une semaine et avons planifié en conséquence nos activités dans le triangle d’or blanc, zone reliant trois secteurs d’activités de plein air situés à environ une heure l’un de l’autre.

GASPÉSIE

photo Sébastien Cloutier | Mont Olivine


photo lileimaginair.com/Eric Marchand | Mont Albert

LE DÉPART : Relais Chic-Chocs

Le premier secteur est délimité à l’ouest par le Relais Chic-Chocs où s’effectue notamment le départ de la Traversée de la Gaspésie en ski de fond. Nous arrivons sur les lieux en soirée pour occuper l’un des trois magnifiques chalets scandinaves, avec vue sur le Mont Logan (1150 m). Aux aurores, nous ne serons pas déçus : le temps est clair, assez pour contempler le sommet de la montagne qui émerge des nuages pour disparaître à nouveau sous un épais brouillard.

Ce matin-là, nous nous joignons à une centaine d’amateurs de ski nordique inscrits à la Traversée et qui quittent le Relais pour se rendre par la piste damée aux pieds de la chaîne de montagnes. Mais il n’y a pas que les amateurs de ski nordique qui rejoignent la montagne. En effet, le relais Chic-Chocs est une porte d’entrée exceptionnelle à l’est vers le parc de la Gaspésie et à l’ouest vers la Réserve faunique de Matane, pour les adeptes de raquette, de randonnée pédestre, de ski de haute route ainsi que pour les motoneigistes. Au moment où nous fartons nos skis, un groupe de motoneigistes américains venus de Pensylvanie arrive sur le site. Ils sont venus chercher la neige, nous disent-ils !

ET LA NEIGE, IL N’EN MANQUE PAS DANS CE COIN DE PAYS ! Le temps presse si nous voulons atteindre notre destination avant la nuit, une trentaine de kilomètres plus loin. Après une journée d’efforts, arrive le temps de déguster les plaisirs de la bonne table gaspésienne. Nous nous arrêtons donc à Mont-Saint-Pierre, le temps d’y faire des rencontres plutôt exceptionnelles dans un cadre simple et pittoresque. Inspirée par Yannick Ouellette, chef gaspésien, la table est succulente et recèle de produits du terroir et de la mer, comme les produits de chez Atkins&Frères, véritables pêchés mignons régionaux. Comme Éric me le dit souvent, si on veut comprendre davantage la force et la culture des Gaspésiens, il n’y a rien de tel que de prendre le temps de s’arrêter dans un village et de parler avec les gens.

PROCHAINE ÉTAPE : Gite du Mont Albert

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Le lendemain matin, le groupe de skieurs se met en route vers le prochain village à travers monts et vallées. De notre côté, nous établissons notre camp de base au Gîte du Mont Albert, à une heure de là, afin de profiter des activités d’aventure douce ou extrême offertes à proximité. Depuis les cinq dernières années, le Gîte a développé son offre touristique en fonction de l’hiver. Ainsi, Stéphane Gagnon, jeune entrepreneur de la région, y a créé Ski Chic-Chocs et propose du ski guidé dans l’arrière-pays, avec remontée en chenillette. Cette année, Ski Chic-Chocs offrira des forfaits de deux ou trois jours avec la Sepaq. Profitez-en car la saison de ski dans les Chic-Chocs s’étale sur une période d’au moins 5 mois par année !

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Mont Olivine et Champs de Mars : nous voici ! Au matin, le Mont Albert (1154 m) apparaît devant nous, splendide. Le ciel est bleu, la neige est folle, la journée s’annonce excellente pour toutes les activités de ski de fond, de raquette, de sports de glisse ! Pendant que j’achète nos droits d’entrée pour le parc, Éric s’empresse d’appeler son ami Sébastien, maire de Mont-Saint-Pierre, bon vivant, personnalité jeune et dynamique aux divers talents dont ceux de pilote tandem de delta plane et de photographe, Il l’invite à redécouvrir ces lieux en hiver et capturer en images la beauté du paysage. Ainsi donc commencent trois jours de sensations de bien-être dans un décor revigorant. Ici, c’est

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l’embarras du choix. Dans un périmètre de vingt kilomètres, il y a des activités pour tous les types d’aventuriers : sentiers de ski de fond, de raquettes et champs de neige pour la pratique du télémark, de la planche à neige et du ski haute route. Nous choisirons la raquette pour monter le Mont Olivine et le Champs de Mars que je redescends en « crazy carpet » (très hilarant !) alors qu’Éric attaque la pente avec quelques autres surfeurs des neiges. La journée se termine avec chocolat chaud et sauna dans le confort du Gîte, auprès du feu. Pour les fins gourmets, la table du Gîte est un incontournable. Au dehors, le ciel est baigné par la clarté envoûtante d’une lune claire sortant littéralement des nuages.

photos : 1-lileimaginair.com/Eric Marchand | Mont Olivine 2-lileimaginair.com/Eric Marchand | Mont Olivine 3-lileimaginair.com/Eric Marchand | Champs de Mars 4-lileimaginair.com/Eric Marchand | Ski Chic-Chocs

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decouvertesmag.com photo lileimaginair.com/Eric Marchand | Mont Miller

photo lileimaginair.com/Eric Marchand | Mont Miller photo lileimaginair.com/Eric Marchand | Mont Blanche la montagne


DERNIÈRE ÉTAPE DU CIRCUIT : Mont-Saint-Pierre et la Vallée Taconique Nous poursuivons maintenant notre route, en direction de l’est, par la route 132, et nous voilà de retour à Mont-Saint-Pierre. C’est le deuxième secteur du triangle d’or blanc qui réunit le Mont-SaintPierre et la Vallée Taconique. Il est plutôt rare qu’on évoque le MontSaint-Pierre l’hiver. Il est davantage connu le reste de l’année comme un site exceptionnel de vol libre, un des meilleurs au monde ! L’hiver, il n’est pas interdit d’emprunter le chemin qui escalade la montagne, en raquettes ou à pied, pour accéder au sommet. Petit conseil : si le chemin est trop plein de neige et la montée au-delà de votre capacité physique, louez une motoneige dans le village car ça vaut vraiment la peine de se rendre au sommet où la vue est spectaculaire ! Pour les amateurs de poudreuse, une autre bonne raison de s’arrêter à MontSaint-Pierre en hiver, c’est l’incontournable Vallée Taconique.

photo Sébastien Cloutier | Mont Olivine

ADIEU TRIANGLE D’OR BLANC ! Depuis l’année dernière, le jeune promoteur Giovanni a redonné vie à la vallée glaciaire située dans l’arrière-pays. Du village jusqu’au sommet de la Vallée Taconique, le transport est assuré en motoneige ou chenillette. L’expérience est unique. La station totalise cinq pistes en sous-bois sur un dénivelé de 550 m. Ce versant de la vallée reçoit en moyenne 600 cm de neige au cours de l’hiver. Comme il n’est pas exposé aux vents dominants, les accumulations sont très importantes et la neige d’une excellente qualité. Les remontées s’opèrent en chenillette. Depuis peu, il est également possible de coucher au sommet, dans un refuge situé au-dessus de la cime des arbres. Point de vue sublime !

NOTRE SÉJOUR D’UNE SEMAINE S’ACHÈVE DÉJÀ. À L’AUBE, NOUS REPRENONS LENTEMENT LA ROUTE VERS SAINTE-ANNE-DESMONTS EMPRUNTANT « LA ROUTE DU PETIT PARC » POUR REJOINDRE LA 299 QUI TRAVERSE LA GASPÉSIE SUR UN AXE NORD-SUD. LES PAYSAGES SONT SAISISSANTS ! IL A NEIGÉ TOUTE LA NUIT ET LA GASPÉSIE EST ENCORE PLUS BELLE AU PETIT MATIN. ON QUITTE LA RÉGION LE CŒUR BIEN REMPLI, LA TÊTE PLEINE D’IMAGES. LA MAGIE GASPÉSIENNE A OPÉRÉ ENCORE UNE FOIS. TOTALEMENT.

Le soir venu, nous cédons à l’invitation de Guillaume et Éloïse d’aller souper à Murdochville, ancienne ville minière qui développe depuis quelques années les secteurs récréotouristique et éolien. La ville est située à quarante minutes de route de Mont-Saint-Pierre, dans le troisième secteur du triangle d’or blanc. Il y a quelques années, le jeune couple y a acheté un très grand bâtiment qu’il a transformé pour devenir l’Auberge du Chic-Chac. Guillaume, gaspésien pure laine et grand passionné de plein air, est guide chez Vertigo Aventure. Il nous parle abondamment du Mont Miller, au cœur de Murdochville, qui peut se vanter d’être la seule station de ski au Québec à être située en plein centre-ville. La poudreuse y est grandement convoitée. Ici, pas besoin de prendre l’auto pour aller skier, pas de file d’attente, une neige naturelle abondante et une atmosphère conviviale ! Le lendemain, sous l’œil vigilant d’Éric, je me lancerai pour la première fois en planche à neige sur l’une des vingt-et-une pistes de la station. Souvenir mémorable ! Plaisir contagieux ! photo lileimaginair.com/Eric Marchand | Mont Saint-Pierre

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UNE EXPERTISE UNIQUE

E U Q S E R F A L L’ART DE MUR À MUR !

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LES FRESQUES ONT MARQUÉ LES GRANDES CIVILISATIONS DE LA PLANÈTE, TOUT AU LONG DE L’HISTOIRE DE L’HUMANITÉ. LES PLUS VIEILLES D’ENTRE ELLES, CELLES DE LA GROTTE CHAUVET EN ARDÈCHE, DATENT DE 33 000 ANS ! INSPIRÉ PAR CETTE TRADITION MILLÉNAIRE, UN GROUPE D’ARTISTES QUÉBÉCOIS RÉINVENTE L’ART DE LA FRESQUE EN CRÉANT EN EXTÉRIEUR DES MURALES URBAINES QUI, SOUS LES ZÉROS, VIENNENT RÉCHAUFFER NOS REGARDS FRILEUX. Murale Création est un groupe québécois né d’une fusion entre deux sociétés, l’une française, l’autre 100 % québécoise. L’entreprise s’est donnée comme mission de créer des fresques et des scénographies urbaines, dans des espaces publics ou privés, de façon à rappeler aux yeux de tous une partie de notre histoire. Depuis 1999, l’entreprise de création a réalisé plus d’une trentaine de murales partout dans le monde. Plusieurs d’entre elles sont visibles dans le quartier

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historique de Québec tandis qu’une de leurs plus récentes réalisations se retrouve à la Basilique Sainte-Anne-de-Beaupré. L’oeuvre se démarque par ses scènes de la vie quotidienne illustrant le passage de gens célèbres, dévoués ou miraculés. « Pour nous, la fresque est un moyen de communication et d’échange efficace et original. Il nous permet d’afficher notre identité culturelle et de créer des liens entre citoyens et touristes » de mentionner Marie-Chantal Lachance, directrice artistique de Murale Création. Ainsi, grâce aux coups de pinceaux de créateurs québécois, de nombreuses façades se transforment maintenant en véritable musée, ouvert au grand public en tout temps. Allez prendre l’air et ouvrez grands vos yeux !

1 La Fresque BMO de la Capitale nationale du Québec La Fresque BMO de la Capitale nationale du Québec rend hommage à quatre siècles d’histoire politique avec une vingtaine de personnages dont les premiers occupants de diverses fonctions importantes, qui se côtoient dans un trompe-l’oeil architectural inspiré de la façade de l’hôtel du Parlement de Québec.

2 La Fresque de Sainte-Anne-de-Beaupré La fresque de 180 mètres, véritable trompe-l’oeil architectural, est composée de 5 tableaux peints à la manière d’anciennes cartes postales colorisées, agrémentés de mosaïques et de bas relief de bois sculptés.


La Fresque des Québécois Première réalisée à Québec en 1999, cette fresque identitaire rappelle les personnages célèbres qui ont façonné l’histoire de la ville de Québec tels Champlain, Cartier, Papineau, Félix Leclerc et quelques dizaines d’autres. L’architecture, le patrimoine, les quatre saisons et le hockey marquent aussi, à leur façon, à la fois la ville et le Québec tout entier.

La Fresque du Petit-Champlain La Fresque du Petit-Champlain rend hommage aux habitants du plus ancien quartier portuaire de Québec et présente des personnages légendaires tels que Joe Monferrand, Lord Nelson et le capitane Bernier, tout en évoquant les métiers qu’on y pratiquait, les incendies de 1682 et les éboulement de 1889, et ce, à travers la structure architecturale en trompe-l’œil de la maison.

www.muralecreation.com photos Murale Création


2008 L窶凖ゥquipe du magazine en mode Dテゥcouvertes

テ四es Turquoises | Octobre - novembre 2008

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Parc national des Grands-Jardins | Juillet 2008

テ四es de la Madeleine | Aoテサt 2008 decouvertesmag.com

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