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ÉTATS-UNIS QUÉBEC
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Plaisirs d’hiver dans les
parcs nationaux!
Parc national de la Gaspésie, Steve Deschênes
Vivez un séjour d’une tout autre nature! Profitez d’une multitude d’activités hivernales et d’un choix d’hébergement varié pour découvrir, ou redécouvrir, les parcs nationaux du Québec. Venez vous amuser dans des territoires protégés exceptionnels et explorer des kilomètres de sentiers enneigés. Consultez les conditions de neige en ligne ou téléchargez notre application gratuite pour iPhone pour être informé de l’état des sentiers.
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Tarification d’accès et taxes en sus
« Le magazine Découvertes propose des aventures de plein air exceptionnelles et des escales incontournables au coeur des plus beaux paysages »
- Marcel Bouchard, chroniqueur plein air
www.decouvertesmag.com
Idée originale de
Annick et Steve McLean
Rédactrice en chef
Diane Laberge
Collaborateurs Marie-José Auclair Alain Bisson Marcel Bouchard Marie Duchesneau
François-Guy Thivierge Jean-Étienne Poirier Audrey Vanslette Benjamin Viant Bernard Voyer
Direction artistique
Conception Grafikar
Révision
Line Thériault
Photo de la page couverture Benjamin Viant, photographe Europe/La Grave Communication, Marketing
Steve McLean
Publicité
Sylvie Ouellette Michel Ratté
Steve McLean Chantal Verdon
Abonnement www.decouvertesmag.com | info@decouvertesmag.com | t.418.435.5888
Abonnement/Tarification 3 numéros : 12 $ | 6 numéros : 23 $ | 9 numéros: 34$ (Taxes, manutention et frais d’envoi inclus) Carte de crédit ou chèque au Magazine Découvertes à l’adresse ci-dessous. Impression Distribution
Solisco Messagerie de Presse Benjamin inc.
MAGAZINE DÉCOUVERTES une production indépendante, publiée au Québec et distribuée partout au Canada. Toute correspondance doit être adressée au: 2, rue de l’Usine, Baie-Saint-Paul Qc G3Z 1Y1 t.418.435.5888 | f.418.435.2068 | info@decouvertesmag.com Le magazine Découvertes et Conception Grafikar prennent pour acquis que toutes les photos fournies par une tierce partie dans le but d’illustrer nos reportages sont libres de droits et que les crédits ont été clairement identifiés, le cas échéant. Ils se libèrent également de toute responsabilité par rapport au contenu des publicités publiées dans ces pages. La reproduction du magazine Découvertes, en tout ou en partie, est interdite sans l’autorisation écrite de Conception Grafikar ou du Magazine Découvertes.
Dépôt légal: Bibliothèque du Québec, Bibliothèque nationale du Canada: ISSN 1916-1395 Nous reconnaissons l’appui financier du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du Canada pour les périodiques, qui relève de Patrimoine canadien.
spectaculaire 1.866.849.9139
Pendant que nos oiseaux migrent vers le sud et que s’enferment à l’intérieur les plus frileux d’entre nous, l’hiver pose lentement son empreinte sur le paysage. Nombreux sont ceux qui en rêvent et s’y préparent depuis longtemps. Les rameurs et exerciseurs ont repris du service. Les visites au gym et chez les fabricants d’équipements de sports ont repris le haut du pavé des activités du dimanche. Dans trois, deux, un… l’hiver sera au rendez-vous.
photo Louis Laliberté
Il en restera toujours pour trouver ça trop tôt et, je l’avoue, j’en suis. Paradoxalement, je suis totalement subjuguée par l’hiver. J’adore cette explosion de blanc. Ce froid qui vous pénètre souvent jusqu’aux os… question de bien vous faire comprendre qu’il est trop tôt pour mourir. Il m’a toujours semblé que l’écho de nos hivers faisait résonner nos cœurs de façon plus intense encore. J’adore profondément tous les bruits de l’hiver: la chaussée qui craque sous la botte, l’arbre qui fait de même sous la violence du nordet, les petits nez glacés des enfants qui font poc quand on les embrasse. Mais ce qui me transporte par-dessus tout, ce sont les aventuriers de l’hiver. Ceux qui n’ont pas froid aux yeux et qui affrontent celui-ci avec fougue et passion. Ceux qui embrassent l’hiver comme ils mordent dans la vie. Ceux qui profitent de ce niveau de difficulté supérieur pour pousser plus loin encore leurs limites. Dans ce numéro, partons ensemble à la rencontre de gens passionnés et passionnants – comme Bernard Voyer et François-Guy Thivierge – qui font des plaisirs de la glisse et de l’escalade… leur tasse de thé. Découvrez le meilleur de l’Europe, l’insolite des États-Unis et les secrets bien gardés du Québec en matière de ski alpin et voyagez avec nous sur les plus belles pistes de ski de fond du Québec. Vous préférez le ski de chalet et les spas nordiques? Les amateurs de cocooning seront servis. Bonne lecture et bon hiver!
Diane Laberge, rédactrice en chef
decouvertesmag.com | 5
Sans frontières
Les délices de la glisse par
Jean-Étienne Poirier, anthropologue
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Que l’on pratique sur piste ou loin des sentiers, sur une planche, une luge ou des skis – les puristes s’y risquent sur les fesses ou les flancs – glisser est sûrement la façon la plus ludique de traverser l’hiver.
ICI | LE MEILLEUR DU SKI DE FOND Charlevoix - Québec - Basses-Laurentides - Saguenay _ Lac St-Jean sont de véritables terrains de jeux pour les amateurs de glisse nordique. En formule classique ou pas de patin, faites vos jeux!
Passage d’un état à un autre, déplacement continu ou imposé, la glisse est l’art de se faufiler, une métaphore du vol plané. Et si elle est parfois peu agréable pour le novice qui n’a pas encore l’équilibre, la souplesse et le rythme, elle a toujours le potentiel de devenir une activité somptueuse et inspirante. Avec l’effort, elle finit par livrer ce que les anciens Hawaïens appelaient l’hopupu, un état de détente de type postorgasmique obtenu au terme d’une bonne séance de surf. Action et mouvement, la glisse se révèle être, l’espace d’un instant, une porte ouverte dans le temps où le glisseur n’a d’autre choix, pour éviter la chute, que de se brancher sur le présent, bribe d’éternité s’il en est: «Beaucoup peuvent anticiper ou se souvenir, mais le plus important, c’est d’abord de savoir comment placer son pied, ici et maintenant», rappelle le surfeur Gerry Lopez.
DOSSIER | TOP SKI EUROPE, USA, QUÉBEC Les meilleurs endroits pour profiter des sensations de l’hiver incluant cinq secrets bien gardés au Québec.
Véritable danse, glisser permet de dévoiler un peu de soi à même le paysage, à la façon d’un peintre géant. Au beau milieu de la poudreuse profonde, qui n’a jamais pris le temps de s’accorder une pause pour contempler une courbe bien sentie et fraîchement tracée? Bonheur facile et contemplatif. La glisse est un banquet, où l’on est invité à goûter le savoureux mélange de la peur maîtrisée servie avec quelques pointes d’ivresse. De la dégustation de cet heureux mélange naît le sentiment d’une nature plutôt gentille et généreuse où, finalement, il fait bon être vivant, que la vague glissée s’abatte sur le sable ou qu’elle se déroule en un océan de flocons blancs. Traversez l’hiver en glissant, un sourire bien fendu jusqu’aux oreilles grâce à l’hopupu, et le printemps pourrait arriver plus tôt que vous ne le souhaitiez!
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CARNET DE VOYAGE SOUVENIRS D’AFRIQUE Un safari au cœur du Kenya et de la Tanzanie: voyage au bout du monde à la rencontre d’un peuple fier et de paysages inédits.
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SOMMAIRE
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ACTUALITÉS QUOI DE NEUF CET HIVER ?
SANTÉ AVALANCHE DE SUCRE
SPORTS ACTUELS
Nouveautés et trouvailles partout au Québec.
Ce qu’il faut savoir sur le chocolat chaud.
Ski de poudreuse, ski-raquette, split board et jogging en raquette: les découvertes de l’hiver.
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AILLEURS | REVELSTOKE TRACER JUSQU’À S’Y PERDRE
PROFIL DÉCOUVERTES FRANÇOIS-GUY THIVIERGE
LE MOT DE LA FIN
Depuis plus de 100 ans, Revelstoke vibre au rythme des sports de glisse. Les possibilités de tracer y sont infinies et le plaisir, toujours au rendez-vous.
L’ivresse des hauteurs racontée par un Québécois «aux sommets».
MARCEL BOUCHARD
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ENTREVUE DÉCOUVERTES BERNARD VOYER
ART DE VIVRE
Le collectionneur de sommets raconte sa passion de la grimpe.
Des endroits coquins pour relaxer et se ressoucer en pleine nature.
Une chronique d’opinion signée
PARTEZ AU MAROC AVEC L’ÉQUIPE DE DÉCOUVERTES Trek & Bivouac, du 24 mars au 1er avril. Tous les détails sur www.decouvertesmag.com
decouvertesmag.com | 7
Mon pays, c’est le ski! Saviez-vous que le ski aurait précédé l’usage de la roue dans l’histoire de l’humanité ?
Les premiers skieurs suivaient sans doute les traces des derniers mammouths. Le ski de Hoting, un vestige datant de 4 500 ans retrouvé en Suède, est conservé au musée du ski de Stockholm. photo Steve McLean | Revelstoke, Catski
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photo Skis de bois Clément de 1950
Voyages en petits groupes PAGE D’HISTOIRE par
15 ans de grandes cultures, de destinations insolites, d'intenses explorations pour les gens actifs et curieux. Plus de 40 destinations à travers le monde.
Marie-José Auclair
D’origine nordique, le ski remonte à l’époque néolithique et aurait précédé l’usage de la roue dont on situe généralement l’invention vers 3 500 avant J.-C. à Sumer en basse Mésopotamie !
Les populations des monts Altai, en Mongolie, en seraient les concepteurs et l’auraient utilisé comme moyen de locomotion. Au gré des migrations, le ski aurait gagné l’Amérique par le détroit de Béring pendant l’époque glaciaire; il aurait aussi traversé la Sibérie et finalement atteint le nord de l’Asie Mineure et de l’Europe. Des gravures rupestres de Scandinavie illustrent nos ancêtres se déplaçant à skis, il y a environ 7000 ans.
514.847.1177 | www.explorateur.qc.ca
XIXe
siècle, la Norvège remporta Berceau du ski moderne au début du plusieurs victoires militaires sur les Suédois grâce à l’emploi de skis pendant les batailles. Dans les années 1850, le ski se répandit au Canada, au Nevada et en Californie avec la venue de prospecteurs d’origine scandinave qui participaient aux ruées vers l’or. Mais c’est l’invention du télémark par le Norvégien Sondre Norheim (1825-1897) qui fit du ski une véritable technique de descente. Le premier grand concours de ski à Christiania en Norvège en 1867 le consacre véritable divertissement. La pratique se répand en Europe. Chamonix découvre le ski en 1890 et les premiers championnats du monde débutent en 1931 dans la station suisse de Mürren. Dans les années 1930, grâce aux investissements dans les stations d’hiver, il connaît un essor important. Le ski alpin devient sport olympique lors des jeux de 1936 à Garmisch-Partenkirchen en Allemagne.
Randonnées et sommets
Voyages à pied encadrés par des guides de montagnes expérimentés.
Le ski apparaît dans l’est du Canada au début des années 1900, remplaçant peu à peu la raquette comme activité sportive. La popularité du sport repose alors sur les compétitions de saut à skis, précurseur du ski acrobatique. À partir des années 1920, le ski nordique (ski de fond et saut à skis) est supplanté par le ski alpin qui ne cesse de gagner en popularité. Les skieurs venus des grandes villes compactent la neige en gravissant la pente de côté pour ensuite pratiquer les techniques de télémark et «Christiania» mises au point en Norvège. Le sport a beaucoup évolué. Les adeptes peuvent maintenant le pra-tiquer sous différentes formes: ski alpin, ski nordique, saut à skis, télémark, miniski, monoski et, surtout en Europe, le skijoering, attelé à un cheval.
514-940-1223 | terra ultima.ca decouvertesmag.com | 9
Le ski-raquette : c’est ici!
ACTUALITÉS
Québec | Station touristique duchesnay La station touristique Duchesnay est encore aujourd’hui utilisée comme zone de recherche par les étudiants de l’École de foresterie de Duchesnay. Il n’est pas surprenant que l’on continue à y faire de la recherche et du développement en se servant du site comme laboratoire pour y expérimenter des produits nouvellement accessibles sur le marché. C’est le cas du ski-raquette (ou Ski-Hok) auquel les apprentis peuvent s’initier en faisant la location de cet équipement hybride, idéal pour aller jouer dans les secteurs hors-piste. La station a d’ailleurs balisé certaines zones créant ainsi un terrain idéal pour ce type d’apprentissage. www.sepaq.com/ct/duc | www.altaiskis.com
photo Mathieu Dupuis | Sépaq
Massage à la polynésienne
LANAUDIÈRE | Saint-Félix-de-Valois
Le Spa Relais Santé L’Accalmie spa nordique arrive « en ville» avec un nouveau produit qui devrait faire jaser dans les chaumières. Considéré comme un massage de détente, le massage aux coquillages chauds est une technique qui allie les bienfaits du massage suédois au bien-être de la douceur et de la chaleur diffusées en continu par de véritables coquillages polynésiens. www.spalaccalmie.com
Ma cabane au Kabania Notre-Dame-de-la-Merci
Dans le parc régional de la Forêt Ouareau, on s’adonne à des activités enivrantes, des moments de détente et de pur bonheur dans un cadre enchanteur et respectueux de l’environnement. Après une belle journée de raquette ou de ski de fond, la chaleur du poêle à bois de votre cabane sera des plus réconfortantes! Une cuisine complètement équipée est mise à votre disposition. De gros coussins ajoutent une touche exotique aux pièces communautaires, où il fait bon relaxer après une bonne journée de raquette ou de ski de fond. www.kabania.ca
De l’eau au Moulin ! OUTAOUAIS Après dix ans d’exploitation, l’Auberge et spa le Moulin Wakefield vient d’inaugurer un nouvel agrandissement de treize chambres, en bordure du parc de la Gatineau. Grâce à un investissement de près de trois millions de dollars, elle devient la première auberge certifiée LEED de la région. Une belle combinaison harmonieuse de restauration patrimoniale et écoénergétique! www.wakefieldmill.com
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Soirées raquette au Parc de la Chute-Montmorency QUÉBEC
Le sentier des Résurgences en raquette, c’est une véritable féerie hivernale! À compter du 28 janvier, le nouveau forfait Soirée raquette propose une sortie guidée et un souper dans l’ambiance décontractée du café bistro Kent House. Offert tous les vendredis cet hiver, et en tout temps pour les groupes de 15 personnes et plus. Réservations obligatoires. www.sepaq.com photo Mathieu Dupuis | Sépaq
Bromont la lumineuse
Estrie
Le Versant des Épinettes de la station de Ski Bromont est dorénavant accessible via une nouvelle remontée quadruple qui mène au sommet sur une distance de 990m. La remontée permet aussi d’accéder aux quatre nouvelles pistes de ce secteur dont certaines sont éclairées en soirée. Ski Bromont conserve ainsi son titre de «plus grand domaine skiable éclairé en Amérique du Nord» avec maintenant 86 pistes offertes aux amoureux de ski sous les étoiles. www.skibromont.com
plus de sentiers encore Les Montagnes-Vertes:
La Réserve naturelle des Montagnes-Vertes ajoute 6 km de nouveaux sentiers de raquettes à sa riche proposition de plaisirs d’hiver. Situé dans la partie sud-ouest des Cantons de l’Est, le plus grand des territoires protégés privés au Québec assure la protection à perpétuité de plus de 6 500 hectares de territoire abritant plusieurs centaines d’espèces animales et végétales, dont 90 sont menacées ou vulnérables. www.conservationdelanature.ca
Dormir à la gitane Que l’on choisisse la roulotte gitane ou le camion romanichel édition 1964, on est certain de vivre ici une expérience hors du commun et tout ce qu’il y a de plus romantique avec ses chandeliers, carillons et boiseries colorées. On choisira le forfait incluant un massage pour deux, côte à côte, et le tour est joué. Où ça ? On se rend au Rond Coin de Saint-Élie-de-Caxton, au pays de Fred Pellerin. www.lerondcoin.com
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ICI
La glisse…
à fond de train ! par
Diane Laberge
Quel plaisir que de s’élancer au cœur des jardins de givre du Québec, le temps d’une escapade en ski de fond entre amis ou avec son chéri. Les régions déroulent leur tapis blanc, pour le plaisir des yeux, du cœur et de l’esprit. Découvertes a eu envie de partager avec vous ses meilleures adresses. Fondeurs à vos marques!
photo Jean Sylvain | Sépaq, Parc national des Grands-Jardins, Lac Pointu
ons r i v n e t e x i o Charlev Parc national des Grands-Jardins
Voir Charlevoix par ses crêtes et sommets enneigés, quel spectacle! Pour une escapade remplie de naturel, au cœur de la taïga, bienvenue dans Les Grands-Jardins. Depuis sa création en 1981, ce parc national géré par la Sépaq s’est donné comme mission de préserver l’environnement et le caribou forestier tout en s’offrant en partage avec un public de plus en plus grand, respectueux lui aussi de bien faire les choses. Trente ans plus tard, on peut dire que le parc continue pleinement à remplir sa mission écologique. Y venir l’hiver a un-petit-je-ne-sais-quoi de totalement dépaysant. Emprunter ses sentiers de ski nordique procure, sans contredit, une expérience inoubliable, au cœur d’une forêt d’épinettes majestueuses ou sur les sommets enneigés de ses crêtes. Le parc des Grands-Jardins offre la possibilité de sillonner son territoire sur environ 50km de sentiers de ski nordique et de raquette de niveau intermédiaire, formant une grande boucle qui part du refuge La Galette (accès via la 381) en direction du lac et de la rivière Sainte-Anne, avec vues
sur des paysages incendiés et le sommet des crêtes. Une boucle plus petite de 11km – intégrant une petite partie plus difficile, avec montées «en canard» – promet quant à elle des vues extraordinaires sur le lac Pointu. Fatigués? Dans la quiétude de la forêt, on profite du refuge du lac Pointu où la chaleur du feu de bois réchauffe les cœurs autant que les corps endoloris. Notez, que les sentiers sont balisés, mais non tracés mécaniquement. On s’en voudrait de passer sous silence l’accès au sommet du mont du Lac-des-Cygnes en raquette, que l’on peut faire en un joli tracé de 8,4 km (aller-retour) ou encore découvrir un autre sommet plus facile et tout aussi spectaculaire en suivant le sentier La Chouenne (4,4 km aller-retour).
www.sepaq.com
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LE MONT-SAINTE-ANNE La qualité du ski alpin au Mont-Sainte-Anne n’est plus un secret pour personne. Sachez toutefois que la station se classe aussi au premier rang des centres de ski de fond au Canada, et au second rang en Amérique du Nord. Avec 213km de sentiers pour le pas classique et 125km pour le pas de patin, la station a trouvé comment offrir aux amateurs de glisse une expérience des plus complètes en leur proposant un choix exhaustif en matière de terrain skiable. Bien que situé à un peu plus de 7 km à l’est de la station alpine, son centre de ski de fond en fait partie intégrante. Un sentier de ski de fond relie d’ailleurs les deux secteurs, permettant aux fondeurs de commencer leur journée directement au pied des pistes de la célèbre montagne ou de s’y rendre pour le repas du midi. Au cœur de la forêt laurentienne, la zone de ski de fond offre des paysages grandioses, permettant aux fondeurs de profiter d’une impressionnante variété d’arbres. Tout au long des parcours, le fond de scène est saisissant : on peut voir se profiler au loin la multitude de pistes de la station alpine. On pourra aussi se laisser transporter par le chant en sourdine de la rivière Jean-Larose, longeant les sentiers sur plusieurs kilomètres. Envie de solitude? On choisit le sentier à tracé simple et on entre au cœur d’une véritable forêt enchantée où l’on savoure toute la quiétude d’une nature en hibernation.
Trouver refuge en pleine nature Ceux qui viennent de loin pour découvrir ce havre de paix aimeront l’idée de «rester à coucher» dans cet habitat naturel où règnent calme et tranquillité. On peut choisir de dormir à l’Auberge du fondeur, avec ses treize chambres accueillantes et confortables et son accès au spa extérieur et au sauna. D’autres préféreront la location de refuges rustiques très chaleureux, à même la piste des sentiers. Peu importe, on dormira comme un bébé, bercé par les sons d’une nature apaisante et généreuse.
www.mont-sainte-anne.com
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photo Jonathan Robert
photo Refuge Ligorie
LE SENTIER DES CAPS À cran de falaise, au-dessus du Saint-Laurent, Le Sentier des Caps de Charlevoix décline à tous vents les sensations. Du vertige à la plénitude, on ne peut qu’avoir envie de s’y ancrer, l’espace d’une nuit, perché entre ciel et terre. Outre ses sentiers de randonnée et de raquette, Le Sentier des Caps propose un peu plus de 26km de sentiers de ski de fond enneigés auxquels on accède en prenant le chemin d’accès du Massif de Charlevoix, à partir de la route 138. C’est là, à 800m d’altitude, que Le Sentier des Caps a installé son poste d’accueil, en plein cœur d’une forêt de conifères. Ici, le microclimat garantit des couvertures de neige abondante très tôt en saison. Chaque tracé de randonnée est récompensé par une vue imprenable sur le Saint-Laurent en contrebas. Wow! De la mi-décembre à la mi-avril, on peut y faire la location de tous les équipements, de même qu’on offre aux randonneurs boissons chaudes et petites collations. Envie d’un long séjour? Sachez que Le Sentier des Caps offre la possibilité de dormir en refuges, qu’ils soient juchés à flanc de falaise ou nichés aux abords d’un lac. Chaque refuge peut accueillir jusqu’à dix personnes. Le bois de chauffage et la hache sont fournis. À vous de jouer !
www.sentierdescaps.com
LE MONT-GRAND-FONDS Classé parmi les plus beaux centres de ski de fond au Canada, Mont-Grand-Fonds est un incontournable. Avec ses 140 km de pistes, la station charlevoisienne épate et on en redemande. Qui vient une fois à Grand-Fonds n’a qu’une seule envie: revenir. On n’aura pas assez d’une seule visite pour apprécier l’ensemble de l’offre de cette station qui, depuis 40 ans, accueille les amateurs de plein air et de sports d’hiver. Outre ses pistes classiques, adaptées à tous les calibres, la station propose aussi 40km de sentiers de pas de patin. Toutes les pistes sont savamment aménagées, entretenues et patrouillées pour assurer à la fois une qualité exceptionnelle de glisse et une sécurité à toute épreuve.
Beauté de l’arrière-pays L’aventure débute à plus de 400m d’altitude et culminera à 560 m, tout près du lac Plongeon. On se laisse emporter par la beauté des paysages. Où que l’on soit, le décor est grandiose. Tout au long du parcours, la diversité est au rendez-vous, se dévoilant dans des panoramas extraordinaires avec vues imprenables sur l’arrière-pays, ses lacs et ses rivières.
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Fatigués ? Quatre refuges de bois ronds sont en tout temps bien chauffés. Vous y attendent cafés, chocolats chauds, bouillons de poulet… tout ça offert gratuitement. Bien reposé, on repart vers de nouvelles découvertes sur les nombreux sentiers qu’il reste encore à explorer. Les skieurs chevronnés apprécieront La Nordique, une piste extrême de 22,7 km…
La Course des Aventuriers Le 4 février prochain se tiendra au Mont-GrandsFonds la quinzième édition de la Course des Aventuriers, un circuit des maîtres qui, chaque année, accueille plus d’une centaine d’adeptes de ski de fond désireux de tester leurs habiletés à l’intérieur d’un circuit extrême de 35 km. Cette année, la course est ouverte aux 30 ans et plus, et s’adresse aux adeptes du pas de patin (en alternance avec le pas classique, d’une année à l’autre). Si vous vous sentez l’âme d’un Aventurier, il ne faut pas manquer cette occasion de vous mettre au défi dans l’un des plus beaux centres de ski de fond en Amérique du Nord.
www.montgrandfonds.com
photo Mont-Grand-Fonds
Où relaxer?
Station Blü bains nordiques
Une expérience nordique et 100% authentique, dans un décor contemporain 100% naturel Aux abords de la route 138 en direction est, une nouvelle oasis de détente s’inscrit maintenant dans l’offre touristique de Saint-Tite-des-Caps. À 1 300 pieds d’altitude, entre Québec et le Massif de Charlevoix, à quinze minutes du Mont-Sainte-Anne, Station Blü – bains nordiques se dresse dans un îlot de verdure, ceinturé par une rivière scintillante, auquel on accède par un petit chemin en méandres. On a misé ici sur une architecture contemporaine avec une belle touche de rusticité, grâce à l’utilisation de matériaux nobles qui ont été savamment jumelés au verre. En plus du pavillon d’accueil et son offre de restauration santé, délicieuse, les pavillons adjacents proposent massages, sauna, bain vapeur – avec fontaine d’eau rafraîchissante – et deux espaces de relaxation avec une vue imprenable. Les bâtiments sont très bien isolés, la musique diffusée au volume approprié et les espaces assez grands pour socialiser, offrant ici aux épicuriens, sportifs et amants de la nature un endroit unique où se retrouver entre amis, en famille ou avec les collègues de travail. Au centre des pavillons, les bassins d’eau glacée et les bains avec jets pouvant accueillir jusqu’à 60 personnes occupent tout l’espace. Ne reste plus qu’à lever les yeux au ciel pour contempler les étoiles.
photo Stéphane Groleau
www.stationblu.ca
Où s’attabler?
La MicroBrasserie Charlevoix Assoiffé? On trouve ici des bières artisanales qui se distinguent partout dans le monde. Goûtez-y pour boire! C’est au cœur de Baie-Saint-Paul que sont brassées les bières d’inspiration belge Dominus Vobiscum Blanche, Double et Triple, ainsi que les bières Vache Folle ESB et Milk Stout. Pour les déguster, on s’attable au Saint-Pub de la rue Saint-Jean-Baptiste et on pique une jasette avec les « locaux » qui sont nombreux à apprécier les bières brassées par de véritables connaisseurs. L’ambiance et la carte sont celles d’un pub typique. Il faut goûter au poulet fumé, un pur délice, que l’on accompagnera d’une bonne Vache Folle. L’accord est parfait. Sur place, des dégustations permettent d’évaluer vos goûts en matière de houblon. Sans aller jusqu’à dévoiler tous les secrets qui font le succès de la MicroBrasserie Charlevoix, c’est ici qu’on comprend pourquoi les bières ont ce goût de passion. À Toronto, en septembre dernier, la Dominus Vobiscum Hibernus a remporté la médaille d’or au Grands Prix Canadiens de la bière, tandis que la Dominus Vobiscum Double s’est vue décerner la médaille d’argent. Les bières de la MicroBrasserie Charlevoix sont disponibles dans les meilleurs restaurants, auberges et épiceries de la région, ainsi que dans certains points de vente partout au Québec, en Ontario et dans l’Ouest canadien.
www.microbrasserie.com photo François Rivard
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Québec
Station touristique Duchesnay
À admirer son auberge – dont chacune des 48 chambres offre une vue imprenable sur le lac – ses pavillons au parement de billes de bois et son spa scandinave aménagé au bord de l’eau, on s’imagine déjà au coin du feu après avoir passé un après-midi à jouer dehors. On a beau être « dans le bois », on a accordé au confort une importance capitale. Le décor est tout ce qu’il y a de plus actuel avec la petite touche de chaleur qui donne à l’ensemble un goût d’authenticité et de simplicité.
Fondeurs, à vos marques! La station Duchesnay – membre du réseau de la Sépaq – propose des pistes de ski de fond patrouillées, de grande qualité et toujours bien entretenues. Un réseau de 37 km de sentiers linéaires est réparti en 7 parcours, dont 25 km pour le pas classique et 12 km pour le pas de patin. Une nouveauté cette année : les sentiers sont aménagés en boucles de façon à offrir différents circuits permettant une suite d’enchaînements plus intéressants aux fondeurs. Trois des sept parcours sont considérés comme faciles tandis que les quatre autres donneront un peu plus chaud dans le dos. Mais l’effort reste limité puisque ces sentiers sont classés de niveau intermédiaire. Idéal pour les familles ! Le long du parcours, des aires de repos ont nouvellement été aménagées ; lieux de contemplation où l’on peut profiter de chaises confortables pour admirer le paysage. Trois refuges chauffés au bois font aussi office de haltes ou de dortoirs pour les amateurs de ski de fond désireux de s’offrir un séjour prolongé. Pour les excursionnistes d’un jour, les frais d’accès aux pistes de ski de fond sont minimes et valent le déplacement. Sachez toutefois que l’accès est gratuit pour les clients séjournant à l’auberge ou dans l’un des trois immenses pavillons où les groupes sont les bienvenus : le plus grand des trois pavillons possède pas moins de 20 chambres.
Situé au cœur de la forêt Duchesnay, ce centre de villégiature est déjà paradisiaque en soi. Voilà qu’un vent de fraîcheur y insuffle un nouvel élan qui saura plaire tant aux familles et aux amoureux de plein air qu’aux amateurs de glisse.
20 | decouvertesmag.com
Imaginez un lac entouré d’un immense terrain de jeu de 89 km². En bordure du lac Saint-Joseph, un site majestueux où pratiquer de nombreuses activités, été comme hiver. Durant la saison froide, la glissade, la raquette, la pêche blanche, le patin à glace, la motoneige, le traîneau à chiens et, bien sûr, le ski de fond sont autant de bonnes raisons de s’y arrêter, le temps d’une escapade d’un jour, d’un week-end romantique ou de vacances en famille.
Une fois par semaine, l’auberge organise une «randonnée aux flambeaux» au cours de laquelle les fondeurs partent au crépuscule expérimenter les sentiers sous la lumière des torches. Paradisiaque! Un séjour s’impose pour pouvoir profiter pleinement du décor autant que de la gamme d’activités proposées.
www.sepaq.com/ct/duc
photo Mathieu Dupuis | Sépaq
Cet hiver, prenez l’air
en Jacques-Cartier!
+ Des stations de ski avec une qualité de neige exceptionnelle
+ Des glissades d’hiver pour amuser toute la famille
+ Des kilomètres de sentiers de motoneige, de traîneau à chiens, de ski de randonnée et de raquette
+ Du patinage sur glace
+ Des spas nordiques pour la détente et le ressourcement
+ Cabane à sucre + Et beaucoup d’autres…
Photos : SÉPAQ Jean-Pierre Huard, Laëticia Boudaud, Steeve Deschênes
Des forfaits hébergement et activités sont disponibles!
www.jacques-cartier.com INFORMATION TOURISTIQUE SUR LA RÉGION : 1 877 844-2358
s e d i t n e r u a L s e Bass PARC NATIONAL D’OKA
À deux pas de la ville, on remplit ses poumons d’air pur et on part à la conquête des grands espaces. Ce qu’il y a d’unique dans ce parc, c’est non seulement la beauté de ses paysages « pleine nature» mais aussi la richesse de son patrimoine. Ceux qui aiment randonner et apprendre, amateurs d’histoire et de culture, ne resteront pas de glace devant la beauté du site où se dresse Le Calvaire. Avec ses quatre oratoires et ses trois chapelles, le lieu appelle au calme et à la méditation. Si on porte une attention particulière, on pourrait même y entendre le silence. Chose certaine, le tout donne un petit air bien particulier à l’escapade, que l’on choisisse de la faire en ski de fond, en raquette ou encore de randonner à pied sur les superbes sentiers de ce parc, situé à faible distance seulement de la métropole montréalaise. Géré par la Sépaq, le parc national d’Oka est grandiose. La proximité de la Grande Baie et de la rivière aux Serpents garantit à chaque randonnée des paysages spectaculaires. Au sommet du Calvaire, la vue sur le lac des Deux Montagnes et les Adirondacks a quelque chose de surréaliste. Le parc offre sept sentiers de ski de fond totalisant près de 50km, aménagés pour les skieurs de tous les niveaux et conçus tant pour le pas classique que le pas de patin.
Sortie de famille Pour les enfants, le parc possède tous les attraits. Dès que les conditions hivernales le permettent, une glissoire est aménagée sur surface glacée pour le plaisir des petits et grands. Les parents peuvent également inscrire leurs enfants à l’école de ski de fond qui, tous les week-ends, initie les 4 à 13 ans aux joies de la glisse tout en profitant d’un programme d’activités de découverte du milieu naturel du parc. Envie d’un week-end complet de ski de fond? On s’offre le camping rustique d’hiver en dormant sur place, en plein cœur de la forêt. Les plus douillets apprécieront davantage se retrouver sous la tente pour dormir au coin du feu. Le parc a donc aménagé des abris de type tentes de prospecteurs pouvant recevoir deux adultes et autant d’enfants. On vous fournit le bois de chauffage pour la nuit, un tapis de sol et la lanterne magique, rechargeable. On accède au site en raquette et on apporte son équipement de camping, pour les repas, comme à la maison.
www.sepaq.com/pq/oka Les Basses-Laurentides regorgent d’idées pour des sorties hivernales en famille. Sortez vos patins et faites un saut à Saint-Eustache, sur le sentier Bernard-Besner aux abords de la rivière des Mille-Îles, ouvert en soirée jusqu’à 21 h 00. Ou rendez-vous du côté de Saint-Placide où à l’école Franc-Ouest, on vous initiera au paraski, en toute sécurité.
www.basseslaurentides.com
Notre coup de cœur Le sentier La Pinède, un bon quatre kilomètres que l’on parcourt le soir en suivant l’éclairage tamisé des pistes. Le sentier est ouvert jusqu’à 21 h 00. On en profite pour amener les enfants. Magique!
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Où relaxer?
Spa Le Finlandais L’antidépresseur naturel Après une bonne journée en plein air, on se fait plaisir en passant au Spa Le Finlandais de Rosemère. Les bienfaits des bains finlandais résident dans l’élimination des toxines et constituent l’antidépresseur le plus naturel qui soit. L’endroit est unique à condition de ne pas avoir peur de se mouiller. Après un passage dans le sauna finlandais ou le bain vapeur
photo Charles Grégoire | Sentier ski de fond
norvégien, une petite virée dans le bain de l’Arctique stimulera le système sanguin et produira de l’adrénaline au refroidissement du corps. La sensation est douce et les bienfaits visibles sur le champ. Des cours de yoga et de yoga chaud y sont également proposés.
www.spalefinlandais.com
photo Gilles Archambault
y a n e u g a S PARC DE LA RIVIÈRE DU MOULIN
Faire du ski de fond en ville ? Rien de plus simple. Dans l’arrondissement de Chicoutimi, à cinq minutes des centres commerciaux, on prend la rue des Roitelets et on entre au royaume.
Le parc de la rivière du Moulin, c’est 37km de pistes de ski de fond, 17 km de pistes de raquette et 7km de sentiers de marche, en plein cœur de la ville. Entretenus mécaniquement, les sentiers sont ouverts sept jours sur sept et on y accepte même les animaux de compagnie sur une piste de randonnée pédestre de 2,2km. Un billet journalier – ou une passe de saison – est nécessaire aux skieurs pour accéder aux sentiers, allant de niveaux faciles à extrêmement difficiles. L’accès au site est gratuit pour les randonneurs et les raquetteurs. Tous les sentiers de ski sont accessibles en pas de patin et pas classique. Les panoramas sont partout grandioses; que l’on accède aux sous-bois ou que l’on longe la rivière du Moulin sur des kilomètres, la beauté est omniprésente. Il faut se rendre à la chute des Sœurs – dans la partie plus au sud du parc – ainsi nommée en hommage à la congrégation des Sœurs Augustines, lesquelles ont joué un rôle important dans la création du parc et dans la mise en œuvre de ses premières activités de villégiature, en 1941. Les week-ends, les petits de 6 à 12 ans peuvent participer au programme Jack Rabbit et tout apprendre sur les techniques de ski de fond en compagnie de moniteurs chevronnés. Un tout nouveau pavillon d’accueil avec toutes les commodités et un refuge chauffé font aussi partie des infrastructures du parc. Un incontournable pour les citadins non motorisés.
www.revolution-saglac.com/prdm.html
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LE SENTIER LES MURAILLES Skier dans le sentier Les Murailles, c’est faire un voyage au cœur de l’époque glacière en faisant mille découvertes. Suivez le guide! Cette année, le sentier Les Murailles renouvelle sa proposition. Bien sûr, il y a toujours ses 100 km de sentiers non tracés, mais il y aussi les 28 km de sentiers tracés, véritable « ligne de vie » reliant le Mont-Édouard au Camp Dagenais (Petit-Saguenay) et sur laquelle on peut admirer des paysages à couper le souffle. La nouveauté cette année, c’est que l’on peut désormais sortir des sentiers battus en compagnie d’un guide-interprète. Ne cherchez pas le chemin, les indications ne sont pas sur les cartes. Seuls les guides peuvent vous amener sur les sentiers de traverse, dans des endroits inusités qu’ils sont les seuls à connaître.
Pour pouvoir profiter pleinement d’une randonnée au cœur de ce territoire sauvage, il est préférable d’envisager quelques nuitées sur le site. Cette année, le concept «Ma yourte à moi» fait son apparition. On peut donc réserver sa yourte pour la durée de son séjour. Quelques refuges – avec poêle à bois – sont également accessibles tout au long du parcours. On s’occupera pour vous du transport de vos sacs et de vos équipements – en motoneige – histoire d’alléger votre glisse. Le sentier Les Murailles est géré par la Coop Quatre Temps, une coopérative de solidarité et de développement.
www.coop4temps.com
Les attraits du territoire sont tout à fait exceptionnels. On parcourra des sentiers où les vallées en «V» sont d’une extraordinaire beauté, avec des falaises escarpées et des gouffres nés du mouvement des glaciers. L’hiver façonne un paysage de glace sur les murailles abruptes entre lesquelles on randonne avant de retrouver les paysages de l’arrière-pays. Trois sites d’observation offrent des vues sur de vastes horizons, permettant même parfois d’admirer le fjord et son embouchure, par temps clair.
photo Alain Dumas
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CONTACT NATURE RIVIÈRE À MARS Tout près de ville de La Baie, le canyon de la rivière à Mars est une pure merveille, un joyau naturel où débutants et experts s’en mettent aussi plein la vue. Le Centre Plein Air Bec-Scie est le point de départ de nombreux sentiers qui ont d’exceptionnel le fait d’inclure aux parcours savamment dessinés des points de vue surprenants sur une géomorphologie de terrain unique et spectaculaire. Le centre est aménagé sur le site d’une ancienne centrale électrique, avec son barrage et ses chutes en cascade, et l’on peut voir où le passé a laissé des traces importantes sur un paysage aux accents surréalistes. Notamment, la formation d’un canyon que plusieurs appellent, à juste titre, les murailles de la rivière à Mars. Le Centre propose la location d’équipements, une salle de fartage, des douches et un service de restauration réconfortante. Une fois équipé, on aura accès à plus de 90km de pistes, en pas classique ou de patin. La plupart des sentiers, offerts en 5, 10 ou 20km, longent la rivière à Mars. Il ne faudra pas plus de 2km pour atteindre le canyon. Avec ses parois glacées et son belvédère surplombant les cascades, l’endroit est à couper le souffle. Sur le parcours ont été aménagés 5 jolis refuges de bois ronds et un tipi traditionnel, chauffés au poêle à bois, permettant aux fondeurs d’y faire une pause et de s’y réchauffer. Réconfort assuré à tous les 3 km ! Quoi de neuf cette année ? On a aménagé une piste pour le ski de fond de soirée, avec éclairage sur plus de 3,5km. Tout simplement magique!
www.becscie.com
Après-ski
Édouard-les-Bains À L’Anse-Saint-Jean, à deux pas du Mont-Édouard, il est possible de faire une pause hors du temps qui ne laisse personne « ni chaud ni froid ». Faire une incursion aux bains nordiques du centre Édouard-les-Bains, c’est un peu comme arrêter le temps. S’inspirant de diverses traditions, telles que les bains romains, le hammam, le sauna finlandais et les bains californiens (à remous), les proprios ont créé ici un espace de vie tout à fait de son époque, où les matériaux nobles – comme la pierre et le bois, omniprésents – créent un décor authentique et de bon goût. Après avoir goûté le chaud et le froid, on profite de la yourte pour une pause à la manière des nomades turcs et mongols d’Asie centrale. D’autres choisiront de se reposer dans la «Maison dans les airs », là où aucune chaise ne touche le sol, couvert de pierres pour assurer un bon massage des pieds. La Grotte des Demoiselles offre une troisième possibilité: une incursion dans l’univers du souffleur-sculpteur Giuseppe Benedetto à qui l’on doit un décor inspiré de la grotte de Lascaux. Pourquoi ne pas en profiter pour terminer la journée avec un bon massage ? Il faudra prévoir au moins 3 heures pour un bénéfice total. Édouard-les-Bains fait partie du Centre de villégiature Au Pied d’Édouard, un projet élaboré en parfait accord avec la nature. Situé au pied du Mont-Édouard, le site comprend aussi La Maison du Vébron, un «petit hôtel» de 18 chambres fort sympathique ainsi que l’épicerie fine Au Comptoir d’Édouard. Il y a là tout ce qu’il faut pour un week-end mémorable.
www.edouard-les-bains.com
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AILLEURS
Tracer jusqu’à s’y perdre Revelstoke
photo Fred Marmsater
Carte verssant Nord
par
Marie Duchesneau
Depuis plus de 100 ans, Revelstoke vibre au rythme des sports de glisse. Ici, les possibilités de tracer sont infinies et le plaisir est toujours au rendez-vous. Bienvenue sur le domaine skiable du Revelstoke Mountain Resort! Skier en poudreuse, marcher un peu plus loin pour aller chercher «sa» belle ligne sur la montagne, dévaler au milieu des sous-bois sans jamais repasser à la même place, descendre si longtemps que vos jambes brûlent à mi-chemin et ne jamais attendre à la remontée mécanique, voilà Revelstoke. Ici, l’émotion est au rendez-vous à chaque descente. La nervosité s’empare de nous à l’idée de skier dans un couloir étroit. On est fier de s’être rendu jusqu’au Sub-Peak, car c’est sans doute le quart d’heure de marche le plus éprouvant. Notre joie de profiter de la meilleure neige du moment en compagnie d’amis et de la famille est indescriptible. Cet incroyable panorama de montagnes nous enlève les mots de la bouche à chaque fois, mais pour raconter notre séjour en Colombie-Britannique, on pourrait écrire un roman. Tous vous le diront, cette station est une révélation.
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photo Royce Sihlis
photo Steve McLean
photo Doug Marshall
À plus de 8 058 pieds d’altitude, les options pour tracer sont infinies
Lors d’une journée de poudreuse, rien n’est comparable aux first tracks dans Unlimited Assets ou encore de skier dans la Jalapeno avant le lunch et de se rendre compte qu’il est midi et qu’on a encore des faces shot . Trois jours après une tempête, il est encore possible de skier sur une neige fabuleuse en se donnant la peine de marcher jusqu’à l’entrée de la Drop In pour se rendre sur la Gracias Ridge. Comme peu de touristes accèdent à cette partie de la montagne et qu’il faut mettre un peu plus d’efforts pour y arriver, nous sommes gagnants au bout du compte. La section de la Ripper est souvent sous-estimée. Ce ne sont pas les deux pistes damées qui sont les points d’intérêts, mais plutôt tous les sous-bois. C’est à s’y perdre ! Si vous aimez les descentes « m’as-tu-vu », il ne faut pas rater Kill the Banker, sous les télécabines. Cet enchaînement de sections pentues, de cap de roches et de gros coussins de neige donne chaud. Si on vous a assez vu, bifurquez au cœur des arbres de la Narnia. Par moment, on se croirait dans une forêt enchantée tellement la neige y est abondante. Il est bon de savoir que la station ne dame pas les mêmes pistes tous les jours, mais quand Snow Rodeo ou Pitch Black sont travaillées de haut en bas, ça vaut la peine de les descendre comme piste d’échauffement. Ça réchauffe pour vrai ! Skier à Revelstoke, c’est du donnant-donnant. C’est-à-dire que si vous poussez un peu plus, la montagne vous récompensera. Ce qui frappe les skieurs, c’est le peu d’achalandage sur le domaine. Dites-vous qu’il y a deux fois plus de personnes à Tremblant que là. On en déduit donc que ce coin de paradis est encore un secret bien gardé. Vous y remarquerez aussi que les skis utilisés sont beaucoup plus gros que ceux dont on se sert au Québec. Certains s’amuseront à dire qu’ils ressemblent aux skis nautiques. La raison est simple. Il y a tellement de neige ici qu’il est beaucoup plus facile de skier avec un ski long et large au patin. La sensation est incomparable.
Revelstoke Mountain Resort se distingue par son offre de services. Peu de stations peuvent se vanter d’offrir à la fois du catski, de l’héliski, et des excursions de hors-piste avec guide, en plus d’une montagne extraordinaire. Il est possible de réserver toutes ces activités à la base de la station au Revelstoke Outdoor Center. C’est Dan Sckulnick, originaire de Montréal, qui s’en occupe et il adore accueillir les skieurs québécois.
photo Steve McLean
Le domaine skiable compte trois bols, Greely, Sud et Nord. Ce dernier est certes le préféré des skieurs experts et intermédiaires qui en profiteront pleinement. Comme disent les locaux: « C’est là que ça se passe ! » Les options pour tracer sont infinies.
Le village
Le village alpin alpin Bordée par la rivière Columbia, Revelstoke est plus qu’une simple station de ski. Huit mille personnes y vivent à l’année. Beaucoup plus en hiver, avec tous ces Australiens, Néo-Zélandais, Scandinaves, Français et Québécois qui sont là pour faire le plein de poudreuse. Les habitants de la région vivent de l’industrie du bois, du train, des barrages électriques, du tourisme et des services. On est loin de la manne touristique d’une station comme Banff ou Whistler et c’est ce qui nous plaît de l’endroit. On ressent vraiment l’esprit local et c’est très agréable en vacances. Plusieurs festivals sont organisés au cours de l’année, il y a de bonnes tables, de belles boutiques, un centre aquatique et un bowling
très trendy à ne pas manquer! Il est bon de savoir que Revelstoke est aussi la capitale de la motoneige au Canada. Plus de 20 000 motoneigistes s’y donnent rendez-vous chaque hiver. Ne soyez donc pas surpris de voir autant de remorques et de gros camions le week-end. Notez aussi qu’il y a une importante communauté francophone, tellement qu’en septembre, on y a ouvert une école française. Bref, ce centre de ski en expansion est l’endroit de prédilection pour le skieur qui cherche des défis à relever. L’achalandage réduit de Revelstoke Mountain Resort – en comparaison aux autres grosses stations de l’Ouest canadien – ne durera pas longtemps. L’essayer, c’est l’adopter. On répand donc la bonne nouvelle!
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un peu
d’histoire
Les bonnes adresses à Revelstoke
Si le Norvégien Herman Smith-Johannsen a contribué au développement du ski de fond dans les Laurentides, son compatriote Nels Nelson en a fait de même à Revelstoke avec le ski alpin. Au début des années 1900, Nelson arrive au Canada. Passionné de ski, il transmet son amour du sport en organisant des compétitions de saut à ski et des festivals hivernaux. Par ailleurs, il est l’un de ceux qui ont créé le club de ski de Revelstoke, le plus vieux en son genre au pays. Encore aujourd’hui, il est possible de voir les vestiges des sauts à ski dans le parc national du Mont-Revelstoke.
La Baguette
En 2007, une nouvelle page d’histoire s’est écrite. L’ouverture de la station a ravivé la passion pour les sports de glisse dans la région. L’ambitieux projet de développement touristique de Revelstoke Mountain Resort s’étalera sur une vingtaine d’années. Des millions de dollars seront ainsi investis dans la construction du village au pied des pistes et dans l’agrandissement du domaine skiable. On y ajoutera des condos de luxe au pied des pistes pour la saison prochaine. C’est le groupe Sandman Hotels qui est maintenant à la tête de l’entreprise.
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The Village Idiot 306 Mackenzie Ave | 250 837-6240 C’est le repère des locaux. On y mange la meilleure pizza en ville et en plus, c’est vous qui choisissez la garniture. De vieux skis et des photos de la région ornent les murs. Si vous êtes un petit groupe, essayez le « ski shot », rires garantis!
103-607 Victoria West | 250 837-3755 On s’y arrête pour prendre un latte et un croissant avant d’aller à la montagne. On y achète une baguette, du fromage et des olives pour l’après ski. On ne peut se passer Kawakubo de leurs pâtes fraîches accompagnées 109 1st Street East | 250 837-2467 de pesto maison. Et quand le soleil fait La gastronomie japonaise n’a plus de secret pour l’équipe de son apparition, on se régale d’une cet établissement, élu meilleur restaurant de Revelstoke en gelato. Depuis l’ouverture de leur petit 2010. Amateurs de sushis, vous voudrez goûter à tout ce qu’il commerce, les propriétaires québécois y a au menu. Vous serez gâtés. Le 2e étage de l’établissement ne reçoivent que des éloges. propose même un karaoké. Entre deux bouchées de teriyaki, vous pourrez faire revivre des grands succès de la chanson.
Woosley Creek 600 2nd Street West | 250 837-5500 | woosleycreekbistro.ca Sylvie Bisson, la propriétaire, vous accueille tous les soirs dans son bistro à l’ambiance décontractée. C’est comme une soirée au chalet; bonne bouffe et on laisse tomber la cravate. On y sert une fine cuisine qui met en valeur les produits locaux et ceux du terroir québécois. On propose une excellente carte des vins de la vallée de l’Okanagan.
The Cabin
DE LA POUDRE
photo Royce Sihlis
200 1st Street East | 250 837-2144 Quand le bowling, l’art, le snowboard et les martinis se rencontrent, vous savez que vous êtes dans un lieu unique! C’est le concept qu’a développé cet ancien représentant de Burton. C’est sans doute la salle de quilles la plus tendance jamais vue. L’endroit parfait pour une sortie entre amis. Certains préféreront le côté bar à cocktails décoré d’œuvres d’artistes locaux, tandis que d’autres s’y arrêteront entre deux achats à la boutique.
AUX YEUX par
Diane Laberge
L’équipe de Découvertes s’est offert l’Expérience Ultime: une journée de catskiing sur les sommets enneigés de Revelstoke. Steve McLean n’est pas prêt d’en oublier la sensation. «On perd ici tous ses repères. On sort complètement de sa zone de confort et l’expérience est magique», convient celui-ci. La journée commence tôt. Dès 6 h30, on choisit l’équipement adapté au type de ski qui vous attend. La station ouvre ses portes et ses remontées spécialement pour vous, créant ainsi une impression de «privilège» qui fait aussi partie de l’expérience. C’est donc en gondole qu’on atteint d’abord le plus haut sommet du domaine skiable. Une petite descente de quinze minutes vous amène au cœur d’une forêt dense où vous attend «the» machine: une chenillette de damage aux proportions impressionnantes et d’un jaune soleil éclatant. Pas question de monter à bord sans une formation axée sur le «quoi faire en cas d’avalanche». Car ici, elles sont monnaie courante et il faut savoir à tout prix comment les éviter ou, à tout le moins, comment s’en sortir vivant. C’est donc muni du parfait équipement anti-avalanche – émetteur, sonde et pelle – que le groupe grimpe enfin à bord, en route vers des sommets autrement inatteignables, à 3 000m d’altitude. Le paysage est à couper le souffle: des sommets dénudés où il vente fort et où les températures atteignent facilement les moins 20°C. On attaque les premiers bols à la file indienne – un guide devant, un autre derrière – histoire de mettre la sécurité au service de l’expérience. «Difficile de trouver les mots pour décrire celle-ci, tellement on est ailleurs, tous les sens en éveil», se souvient Steve. Le groupe ira jusqu’à faire entre huit et dix descentes, la chenillette remontant chaque fois sur de nouveaux sommets à explorer. «C’est le plaisir des premières traces à chaque fois. On s’élance sur un tapis blanc immaculé, dans des paysages grandioses, allant des sommets dégarnis, si caractéristiques des Rocheuses, aux forêts denses et lourdes de neige», ajoute-t-il, encore enivré par tant de beauté. L’expérience coûte environ 500$ la journée, mais vaut amplement son pesant d’or… blanc.
photo Andrew Danyluk | Héliski
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ENTREVUE DÉCOUVERTES
Bernard Voyer Le collectionneur de sommets
Depuis plus de 30 ans, Bernard Voyer parcourt la planète en quête de défis et d’aventures. Ses expéditions l’ont mené du pôle Nord au pôle Sud en passant par les sommets des sept continents. Au fil des ans se dessine ainsi une véritable aventure à la fois humaine, sociale et environnementale.
photo Bernard Voyer | Terre de Baffin, Nunavut
par
photo Bernard Voyer, Antarctique
photo Bernard Voyer | Mont Vinson, Antarctique
Diane Laberge
Vous êtes né à Rimouski, au bord de la mer. Comment un homme du fleuve devient-il homme des montagnes ? C’est en regardant l’horizon fluvial que j’ai commencé à m’interroger sur ce qui se passait au delà de l’horizon. Grimper dans les arbres ou sur les rochers aidait peut-être à voir plus loin, mais ne répondait pas à ma question. J’ai grimpé les sept ou huit mètres du Rocher Blanc, là où nous avions un chalet au bord de la mer. Je devais avoir cinq ans. À son sommet, je me sentais grand et fort. J’étais bien là-haut. J’avais déjà ce sentiment d’avoir réussi quelque chose. Entre le Rocher Blanc et l’Everest, il s’est passé plusieurs décennies. On peut donc dire que j’ai consacré une grande partie de ma vie à courir après l’horizon. Petit, je n’aimais pas la chaleur. J’ai toujours été attiré par le froid. Les montagnes se sont imposées d’elles-mêmes sur mon parcours.
Quel a été l’élément déclencheur qui a fait de vous l’explorateur que vous êtes ? Mes parents n’étaient ni sportifs ni même aventuriers. Disons que je ne me rappelle pas qu’il y ait eu un déclencheur. Tout s’est imposé naturellement dans une démarche assez solitaire. Il y avait bien sûr la lecture des Tintin et des Bob Morane, la télévision scolaire et les récits du Père Ambroise, les chansons Vigneault et sa poésie de l’hiver. Je me rappelle aussi un prof de géographie qui disait « Ceux qui un jour auront la chance de gravir le Kilimandjaro en Afrique comprendront la grande différence existant entre la flore et la faune à la base d’une montagne et celle en son sommet. L’ascension débutera au milieu des fougères géantes, des éléphants et des singes pour se terminer sur les glaces des hauteurs ». Ça m’avait marqué. Je voulais voir par moi-même.
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L’hiver est certainement votre saison préférée ? Il faut comprendre que ce qui me motive, ce qui est ma ligne directrice, ma ligne de vie même, c’est la neige. Elle a guidé ma vie : toutes mes expéditions ont un lien avec la neige. J’ai donc fait les pôles, les grandes calottes glaciaires, le Groenland, la Terre de Baffin, l’Ellesmere… Après avoir vécu sur ses grandes étendues de glace et endroits les plus froids de la planète, j’ai voulu découvrir la neige qui ne connaît pas le vertige, celle au sommet des hautes montagnes. C’était un parcours naturel. Vous donnez-vous toujours des défis dans la vie ? Est-ce un besoin viscéral que de vous surprendre vous-même ? Non pas nécessairement. Certaines fois oui. Mais aujourd’hui, ceci dit sans aucune prétention, je me sens comme quelqu’un d’accompli. Je m’explique. J’ai toujours eu de grands rêves dans la vie. Il y avait des choses que je voulais faire absolument et je calcule que j’ai été au bout de mes rêves, des priorités que je m’étais données, ce qui ne veut pas dire qu’il ne me reste rien à accomplir. J’ai encore plein de choses à réaliser, mais j’ai fait tout ce que je rêvais de faire en priorité. Disons-le comme ça. Comment vos passions se transforment-elles au fil des années ? Avec les cheveux blancs, on devient peut-être un peu plus philosophe. Au début, les défis étaient plus physiques et techniques ; aujourd’hui, je suis beaucoup plus sensible au milieu de vie des lieux que j’aborde. Je ne porte plus le même regard sur les choses ; j’aime apprendre, j’aime comprendre, j’aime apprécier l’environnement qui m’entoure. L’aventure devient définitivement plus humaine, sociale et environnementale. L’Himalaya, par exemple, se dresse face à un peuple qui le regarde tous les jours, qui s’en inspire. La montagne fait partie de leur culture. On y joue avec l’ombre et la lumière de la montagne pour pouvoir cultiver la terre et nourrir les familles. La fonte des glaciers apporte l’eau nécessaire à leur survie. Vous semblez être dans un mode de transmission et de partage de vos expériences et de vos connaissances... En effet, je donne des conférences au sein des entreprises et dans les écoles. Je me sens investi d’une mission d’aller à la rencontre des jeunes. En quinze ans, j’ai rencontré plus de 200 000 jeunes. Pourquoi je le fais ? Parce que je crois que si je peux transmettre
des messages d’espoir aux jeunes, les aider à accomplir leurs rêves, je vais continuer à le faire longtemps. Si mes propos aident un seul jeune à ne pas quitter l’école, j’aurai gagné. Quel regard portez-vous justement sur la jeunesse d’aujourd’hui ? Comme l’ensemble de la population, les jeunes bougent peut-être un peu moins. C’est vrai qu’ils peuvent passer beaucoup de temps devant un ordinateur, mais ça les rend plus curieux et ouverts sur le monde. Leurs recherches et travaux se sont beaucoup étoffés avec l’arrivée d’Internet par exemple. Les choses ont changé. Jeune, la punition était de rester dans sa chambre. Aujourd’hui, la punition serait presque « sors de ta chambre ». Sérieusement, ils sont beaux les jeunes. Cependant, il est vrai que l’effort est moins valorisé qu’avant, mais je dirais que c’est nous, les adultes, qui ont changé la donne en nous engageant un peu moins en ce sens. On a la jeunesse que l’on forme, vous savez. On les a peut-être trop gâtés, on a peut-être oublié de leur transmettre le sens de l’engagement et des responsabilités… Malgré tout, mon regard demeure très positif, car il y a des jeunes avec de sacrés beaux projets. Des jeunes avec une conscience collective, voire planétaire, que nous n’avions pas. L’environnement, par exemple. Ca m’encourage de voir ça. Le trek duquel vous arrivez en est d’ailleurs un bon exemple. Vous avez accompagné un groupe de jeunes de la Basse-Côte-Nord et de jeunes Inuits du Nunavik lors d’un voyage au Pérou. Quel était le but de ce voyage ? Je suis impliqué à titre bénévole dans la fondation des Offices jeunesse internationaux du Québec (LOJIQ), entre autres. Cet organisme, en collaboration avec les Rangers, organisait un trek de douze jours au Pérou – financé par LOJIQ et les Forces armées canadiennes – auquel participaient neuf jeunes du Québec. Je suis donc parti avec un jeune Cri de la Baie-James, huit Inuits du Nunavik et deux jeunes de la Basse-Côte-Nord. Ce voyage avait plusieurs objectifs : ouvrir ces jeunes sur le monde, leur permettre de rencontrer des autochtones et des étudiants de l’endroit, faire du travail communautaire, découvrir un monde de montagnes qu’ils n’avaient encore jamais vu, se familiariser avec la vie de groupe, un nouvel environnement… La découverte s’est imposée à tous les niveaux, y compris celle des tarentules et des photo Bernard Voyer | Terre de Baffin, Nunavut
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papillons, habitués plutôt aux moustiques qu’autre chose. Plusieurs d’entre eux voyaient un cheval pour la première fois. Il faut savoir qu’ils ne courent pas les rues à Saluit, à Aupaluk ou à Kuujjuaq. Il y a eu aussi la rencontre avec les biologistes du Parc national de Huascarán qui leur ont expliqué la nature et comment la protéger. Dans la première partie du voyage, ils ont repeint une partie d’une école primaire à 3 000 m d’altitude et planté 200 arbres et arbustes. Pour imprégner le lieu d’un peu de leur culture, ils y ont créé un « inukshuk » ; une façon de laisser leur empreinte dans ce coin fabuleux de pays qui leur faisait chaque jour ouvrir tout grand les yeux.
ANIU – Du flocon de neige à l’iceberg Un hymne à la nature dans ses expressions les plus puissantes. Un récit scientifique, un essai poétique qui transcende l’imaginaire, et qui nous permet de mieux comprendre le mouvement des glaciers, le parcours de la banquise, les secrets de l’inlandsis et l’errance de l’iceberg. 208 pages/79,95 $ | www.bernardvoyer.com
Le voyage leur a aussi permis de découvrir à quel point la réussite vient avec l’effort. Il y a eu cette ascension jusqu’au point culminant, soit le passage du col Punta Union à 4 750 m un trek de sept à neuf heures de marche par jour. C’est-à-dire, six jours de montées difficiles qui les a menés au pied du mont Alpamayo et au cours desquels ils ont du s’acclimater à la haute montagne, au manque d’oxygène et au vent qui se lève soudain sur des sentiers non balisés. La fierté des jeunes, une fois le sommet atteint, était belle à voir. Le tout a d’ailleurs été capturé par une équipe de tournage dans le but de diffuser un documentaire à l’automne.
photo Bernard Voyer | Antarctique
Quelle chance considérez-vous avoir eue dans la vie ? La chance de pouvoir accomplir mes rêves et celle d’avoir partagé ma passion avec d’autres passionnés dont ma compagne Nathalie qui, avec moi, a escaladé quatre des sept plus hauts sommets du monde. Et avec mon ami Thierry Petri, avec qui j’ai traversé la Terre de Baffin, le Groenland et atteint le pôle Sud. Quel est votre plus beau souvenir de montagne? Le Rocher Blanc, bien sûr. Mais certainement aussi l’atteinte du pôle Sud, l’endroit le plus lointain et le plus inhospitalier de la planète. Après deux mois et demi d’efforts, quand on y arrive, déshydraté, affamé, courbaturé, il y a cette fierté d’avoir atteint l’axe de rotation de la Terre, rien de moins. Et je me rappellerai aussi toujours, bien sûr, mon arrivée sur le toit du monde, l’Everest, là où, quand on enlève son gant, on a cette sensation de toucher le ciel.
photo Bernard Voyer | Vallee du silence (Everest), Nepal
Quel est votre prochain défi ? Continuer à cultiver l’amour et poursuivre ma démarche avec les jeunes, en partageant avec eux la puissance de la nature, l’engagement et la sauvegarde de l’environnement.
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photo François Bergeron | Porphyre/Gaspésie
photo Jay Peak/Vermont
photo Benjamin Viant | Europe/Arêches-Beaufort
DOSSIER DÉCOUVERTES
TOP SKI
photo Alta | Utha
photo Francois Laliberté | Massif du Sud/Chaudière-Appalaches
Les amateurs de ski cherchent la poudreuse et savent souvent où la trouver. Contrairement aux amateurs de pêche, ils sont nombreux à partager leurs secrets. Découvertes s’est intéressé aux destinations européennes, américaines et québécoises qui font rêver et qui tiennent leurs promesses. Bienvenue aux sommets du monde!
europe/Chamonix – Mont Blanc
Destination mythique, sur le toit de l’Europe
Perchée à plus de 1 035m d’altitude, Chamonix a de quoi surprendre. Enserrée entre les massifs montagneux des Aiguilles Rouges d’un côté et le massif du Mont-Blanc de l’autre, Chamonix détient le record de la commune la plus haute d’Europe. Bienvenue dans la capitale mondiale de l’alpinisme: un lieu où tout impressionne.
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par
Benjamin Viant
Après plus de quinze heures de voyage à partir de Montréal, en passant par Paris, on arrive enfin aux portes de l’une des plus célèbres vallées glaciaires et du troisième site naturel le plus visité au monde ! Chaque année, le site du Mont Blanc accueille des milliers de voyageurs. Son exceptionnelle situation géographique, au croisement de la Suisse et de l’Italie, incite à la découverte de celle qu’on appelle « Cham », la ville cosmopolite par excellence. Nous n’avons que trois jours devant nous et tant de choses à explorer. La vallée de
Chamonix compte à elle seule 38 000 m de dénivelé, avec des zones hors-pistes plus extraordinaires les unes que les autres. De plus, 85 % du domaine skiable est situé au-dessus de 2 000 m : de quoi faire pâlir d’envie un bon nombre de destinations ski ! Ce qui frappe par-dessus tout, c’est cette énergie et ce même esprit que partagent les passionnés de montagne, alpinistes, guides ou skieurs. Il y en a ici pour tous les niveaux et pour tous les goûts, tant le terrain de jeu est immense et les possibilités presque infinies. Direction l’Hôtel des Grands-Montets, situé au pied des remontées dans le village d’Argentière (commune de Chamonix). Dans
photos Benjamin Viant
un décor rustique et enchanteur, l’accueil est chaleureux et convivial, la nourriture excellente. Demain, nous allons faire l’excursion que nous espérons depuis si longtemps, la Vallée Blanche ! En attendant, nous partons à la rencontre de notre premier glacier, les Grands-Montets. Les premiers virages à plus de 3 000 m plantent le décor : d’autres magnifiques instants riches en émotions se profilent à l’horizon. Le jour tant attendu arrive enfin. Rejoints par Nicolas, notre guide professionnel de haute montagne, nous nous dirigeons vers le téléphérique de l’Aiguille du Midi, l’un des
plus hauts au monde, qui nous mène en moins de 20 minutes à 3 800 m d’altitude, point de départ de la mythique Vallée Blanche. La vue sur les principaux sommets de plus de 4 000 m français, italiens et suisses – dont les Grandes Jorasses, le Dôme du Goûter et bien sûr le Mont Blanc – y est absolument somptueuse. Il ne nous reste qu’à traverser les longs couloirs froids et humides (creusés à même la roche) de l’Aiguille du Midi, la plus haute des aiguilles de Chamonix (elle abrite aussi le plus haut centre d’émission hertzien de France), en prenant bien soin de vérifier que
notre ARVA* fonctionne grâce à un détecteur prévu à cet effet, et nous y sommes… À nos pieds, la célèbre arête qu’il faut descendre pour rejoindre le départ. Un avertissement clair marque le début de l’expédition : « Skieurs, attention ! Itinéraire de haute montagne. Non entretenu, non balisé, non sécurisé, non surveillé. Vous vous engagez sous votre propre responsabilité ! » Hélas, le temps se dégrade rapidement, une tempête s’installe, les conditions deviennent très difficiles : un déferlement de neige fine, aussi dure que de la glace, vient littéralement s’écraser sur nous. * Appareil de recherche de victimes d’avalanche
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Chamonix en chiffres
photos Benjamin Viant
Les Aiguilles Rouges 2 965 m Le Mont Blanc 4 810 m Le village d’Argentière 1 200 m Les Grands-Montets 3 295 m Les Drus 3 754 m L’Aiguille Verte 4 122 m Les aiguilles de Chamonix de 3 000 à 4 000 m Les Grandes Jorasses 4 208 m Le Dôme du Goûter 4 304 m Le refuge du Requin 2 516 m La Mer de Glace 2 140 m Montenvers 1 913 m
Skis sur le dos, encordés tant le passage peut être étroit et dangereux, crampons attachés à nos bottes, nous avançons péniblement sur une centaine de mètres. Le vent glacial (-40 °C) souffle à plus de 80 km/h, nous devons faire demi-tour. L’oxygène se fait de plus en plus rare, chaque pas est de plus en plus difficile, l’effet de l’altitude et de « l’encaissement » de 2 000 m de dénivelés positifs en quelques minutes se fait sentir. La remontée sera longue et douloureuse. Heureux d’avoir tenté l’expérience, mais déçus et non rassasiés, nous aurons néanmoins le privilège de skier à mi-hauteur, entre l’Aiguille du Midi et Chamonix, dans des conditions nettement plus favorables.
Nous n’avons pourtant qu’une seule idée en tête, pouvoir enfin effectuer « LA » descente avant notre départ.
Un itinéraire de légende Après une belle soirée à déambuler dans la ville pour s’imprégner de la vie locale, accompagnés de notre guide, un repas typique et une bonne nuit de sommeil, la météo quelque peu capricieuse reste notre seule préoccupation. Le lendemain, un grand ciel bleu est présent, mais des nuages recouvrent encore les pics enneigés. Après quelques minutes d’attente au sommet de l’Aiguille du Midi, une fenêtre
météo nous ouvre les portes : tout est blanc, immense et majestueux. La magie opère ! Les nuages laissent place au soleil et à ce que la nature a de plus beau à offrir. Tout est grand, silencieux. Un sentiment de joie et de plaisir intense nous envahit. La quiétude de l’endroit nous laisse sans voix ! Commence alors une aventure à ski de 23 km sur 2 000 m de dénivelé : véritable voyage au cœur des glaciers, des séracs** et des crevasses bleutées, au pied des sommets les plus spectaculaires du massif du Mont Blanc. Cet itinéraire de haute montagne, sur neige éternelle, permet de très nombreuses variantes offrant toutes les gammes de ** Formation de blocs de glace suite à la fragmentation d’un glacier
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difficultés. Le début est accessible, mais laisse rapidement la place lors du passage des séracs du Géant à une pratique beaucoup plus technique : avoir un bon niveau de ski et savoir évoluer sur tout type de neige sont des prérequis incontournables. Avec un panorama grandiose sur le Mont Blanc, les Drus, l’aiguille Verte, les aiguilles de Chamonix, nous effectuerons un arrêt incontournable au refuge du Requin, le seul à mi-parcours. La halte est malheureusement marquée par les allers et retours en hélicoptère de la Sécurité Civile qui tente de repérer des alpinistes en difficulté. Trop de morts sont encore à déplorer chaque année dans ce secteur.
À la rencontre du rail Nous entamons la phase finale de notre périple. Direction la Mer de Glace, pour une longue traversée majestueuse sur le 3e plus important glacier des Alpes – 7 km de long et environ 200 m d’épaisseur. Selon l’enneigement, la descente peut se faire jusqu’à Chamonix ou jusqu’au Montenvers ; le climat particulièrement doux à cette période de l’année ne nous permettra pas de redescendre à ski jusqu’en bas. Skis sur le dos, nous remontons alors du glacier, d’abord à pied sur un long escalier métallique puis en télécabine jusqu’à la gare du Montenvers. Superbe point de vue sur la Mer de Glace.
À bord du petit train à crémaillère qui mène à Chamonix en serpentant la paroi abrupte pendant un peu plus de 5 km (en partie couverte afin de franchir les couloirs d’avalanche), nous nous estimerons heureux d’avoir fait une telle découverte qui surpasse, de loin, toutes nos espérances. Un rêve devenu l’inoubliable réalité. À vous de créer votre propre légende…
Liens utiles www.compagniedumontblanc.fr www.chamonix.com www.hotel-grands-montets.com/fr
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europe/La Grave – La Meije
Destination sauvage
La Cote mondiale des stations inscrit La Grave comme étant la plus belle station du monde. Elle arrive en seconde position selon le critère «panorama fascinant» et en troisième place parmi les «montagnes grandioses». On comprend pourquoi! Bienvenue à la montagne, la vraie!
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par
Benjamin Viant
Dans le département des Hautes-Alpes, la Grave est nichée à 1 500 m d’altitude dans le creux de la vallée de la Romanche, face à l’imposant massif de la Meije. L’architecture, restée traditionnelle, dévoile un riche patrimoine qui en fait l’un des plus beaux villages de France. À la Grave, ni boutiques chics, ni remontées mécaniques pour défigurer le paysage. Seul prime le ski. La beauté, la simplicité du site, la qualité de la neige et des hors-pistes attirent depuis bien longtemps skieurs et alpinistes venus du monde entier admirer et apprécier ce que propose cette station unique. Un ski
sauvage et des descentes vertigineuses au milieu d’un décor somptueux sont les atouts du second centre de ski le plus haut de France, après Chamonix. Trente minutes de remontée féérique à bord d‘un téléphérique trentenaire suffisent pour nous amener sur le glacier de la Girose. Accompagnés d’un professionnel et équipés de matériel d’alpinisme (obligatoire pour évoluer dans cette zone), nous découvrons les richesses de cet immense territoire, dont l’une des plus prestigieuses descentes à ski d’Europe avec plus de 2 150 m de dénivelé non-stop ! Au fil des virages, l’univers qui se dévoile est celui de la haute montagne, d’un milieu
Les sommets 2 500 m 3 980 m 3 200 m 4 810 m 4 102 m
photos Benjamin Viant
La Grave Massif de la Meije Glacier de la Girose Mont Blanc La Barre des Écrins
glaciaire, ni damé, ni balisé, ni sécurisé* qu’il faut respecter et connaître, mots d’ordre des personnes qui gèrent le domaine skiable. En effet, les « locaux » nous expliquent que la pratique du hors-piste à La Grave est accessible à tout bon skieur, mais sous certaines conditions : être équipé d’un ARVA, d’une pelle et d’une sonde, et encadré par des professionnels qui connaissent la montagne et ses dangers. « Responsabiliser chaque pratiquant, pour qu’il gère au mieux sa propre sécurité et ne présente pas un danger pour autrui dans un domaine de ski hors-piste, nous semble être la meilleure manière d’appréhender et de minimiser les risques », conviennent tous les
patrouilleurs. Profiter de « l’hiver comme nulle part ailleurs », c’est aussi savoir en mesurer les dangers : des formations gratuites à la pratique du matériel de ski hors-piste sont même offertes à ceux qui le désirent. Un bien bel esprit à inculquer et à partager avec le plus grand nombre ! Cet espace nous procure un immense sentiment de liberté. Imaginez skier face au village de La Grave en contrebas, au Mont Blanc en arrière-plan ou encore entre La Meije et la Barre des Écrins avec des dizaines de sommets à plus de 3 000 m, seuls au monde… Nous nous sentons alors petits et quelque peu frustrés de réaliser qu’il nous faudrait plus
d’une vie pour « tracer » toutes ces merveilles ! Ce coup de cœur marque la fin de notre voyage au cœur des Alpes françaises. Et quel voyage !
Liens utiles www.lagrave-lameije.com www.guidelagrave.com www.chalet-meije.com Guide de haute montagne : sites.google.com/site/skippersdescimes/
* À l’exception d’une seule piste intermédiaire située sur le glacier de la Girose, au sommet du téléphérique
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europe/Arêches-Beaufort
Destination plus vraie que nature!
À 1 100 m d’altitude au-dessus d’Albertville (ville Olympique de 1992), le petit village d’Arêches est un modèle de développement durable. Il a su garder son authenticité en respect de l’espace naturel et de la vie locale, et ce, malgré le tourisme grandissant. Bienvenue dans un environnement montagnard typique, un vrai coin de paradis!
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Benjamin Viant
Après avoir sillonné les méandres des magnifiques petites routes de Savoie depuis Chamonix, nous voici à Arêches-Beaufort au cœur du Massif du Beaufortain, pays d’art et d’histoire.
park aux modules de bois parfaitement intégrés au paysage, des hors-pistes enivrants permettant de relier l’une ou l’autre des deux montagnes formant le domaine, ArêchesBeaufort dévoile un site majestueux aux amateurs de grands espaces, entre pentes vierges, sapins et chalets traditionnels.
À Arêches-Beaufort, le mot d’ordre est l’accueil : tout est fait et mis en place pour vous faire apprécier votre séjour en toute tranquillité, loin des imposantes stations de ski, au milieu d’une nature préservée. La station est attentive aux besoins de tous les membres de la famille – cible privilégiée de la station – qu’ils soient petits ou grands, et cela se ressent ! Avec treize remontées mécaniques, un snow-
Un maximum de glisse et un impact minimal pour l’environnement ; une autre belle aventure se profile à l’horizon ! Nous partons à la découverte du Grand-Mont, point culminant de la station. Une petite heure suffit pour nous rendre au Col de la Forclaz, dernière remontée mécanique disponible, avant d’attaquer, skis de randonnée et peaux de phoques aux pieds, la montée finale vers
par
Arêches-Beaufort en chiffres 1 080 m 2 300 m 2 687 m 4 810 m
photos Benjamin Viant
Arêches Col de la Forclaz Le Grand-Mont Le Massif du Mont-Blanc
le plus haut sommet des montagnes environnantes. Les quelques virages effectués préalablement sur les pentes témoigneront de la qualité de l’entretien des pistes et du domaine skiable en général. La vue panoramique est absolument incroyable ; nous avons littéralement l’impression de nous retrouver sur le toit du monde. D’un côté, une immense mer de nuages s’étend presque à l’infini, de l’autre, les différents hameaux de la vallée se dévoilent. Face à nous, la Pierra Menta, sommet mythique du ski alpinisme constitué d’un énorme éperon monolithique de 120 m de paroi verticale, et Le Massif du Mont-Blanc : à ArêchesBeaufort, le plus haut sommet des Alpes est
omniprésent, il suffit de regarder droit devant. Tout simplement époustouflant ! La descente s’effectue entre vallées, couloirs de neige non tracés, forêts, lacs et rivières partiellement gelés. Dans un décor aussi enchanteur, il devient alors difficile de ne pas apprécier le dépaysement dans toute sa splendeur… Après quelques heures de ski intense, nous serons conviés à un délicieux repas en altitude sous un beau soleil et une température des plus clémentes ; un véritable goût de vacances ! www.areches-beaufort.com www.lemonterminod.skyrock.com www.refuge-alpage.com www.esf-areches-beaufort.com
Fromage d’alpages, prince des gruyères Les 50km de pistes aménagées au plus proche des reliefs des pâturages nous permettent d’apprécier pleinement et de mieux comprendre le visage de cette petite station de caractère. Une visite de la Coopérative Laitière du Beaufortain nous apprend que la production du fromage de Beaufort, dont l’origine remonte aux premiers siècles de notre ère, se poursuit à raison de plus de 1000 tonnes chaque année: un impact très important sur l’économie et le patrimoine de toute la région qu’une poignée d’agriculteurs défend depuis 1961, date à laquelle la coopérative a été créée.
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Merci à nos commanditaires pour nous avoir permis de réaliser ce voyage. L’équipe Découvertes espère vous avoir fait rêver !
photo Benjamin Viant
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Photo : Š Nicolas Gagnon
vermont/Mad River Glen
Authentique coopérative
par
Alain Bisson
Aucune station de ski n’est plus vintage que Mad River Glen (MRG), au Vermont. Et elle l’est par le choix délibéré de chacun de ses 2 000 propriétaires – oui, oui, 2 000 – à l’égard lesquels MRG, une coopérative, s’est engagée à conserver à tout jamais le caractère «originel » de son expérience ski. Tout ce qu’il y a de plus « à contre-courant » du modèle d’affaires habituel des stations modernes. Un exemple ? La Single Chair, la seule remontée du genre encore en activité en Amérique du Nord. En 2007, la vétuste qui remonte presque à l’époque de Mathusalem arrivait au bout de l’épuisement. Le conseil
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d’administration de la coopérative a donc proposé de la remplacer par une chaise double. Nenni! ont répondu les membres. Pas question pour eux d’augmenter l’achalandage de skieurs dans le domaine skiable expert situé sur le mont Starks et de perdre ainsi un vestige de la belle époque. Malgré des coûts plus élevés, les aficionados de MRG ont plutôt résolu de rénover la vénérable, simplement pour la noblesse de l’exercice! Lors de ma visite, au cours de l’hiver 2011, j’ai retrouvé exactement le même chalet désuet et le même bar élimé et varlopé par des générations d’avant-bras que lors de mon premier séjour, plusieurs années auparavant. Le domaine skiable est, bien sûr, à la mesure
de ce qui précède. La station ne possède que deux canons à neige qu’elle utilise seulement dans le bas de la montagne afin de prolonger le ski au printemps. Et, les dameuses (BR) sont persona non grata sur le mont Starks parce que le ski, version MRG, ne se pratique pas sur du damé, à moins d’être un novice. Et encore. De toute façon, les BR voudraient-ils s’aventurer dans ce secteur, qu’ils n’iraient pas bien loin. Les pistes sont beaucoup trop étroites, sinueuses et irrégulières pour permettre à un tel engin de s’y frayer un chemin. Le résultat de cette improbable orientation stratégique? Du bonheur en concentré, descente après descente, surtout après le
Skier au sud du 45e parallèle:
DÉCOUVERTE CULTURELLE, VÉLO, TREKKING, SAFARI, CROISIÈRE
l’essentiel!
Découvertes a goûté pour vous à quatre joyaux inusités de la planète ski. De Mad River Glen à Jay Peak, au Vermont, en passant par Snowbird et Alta, en Utah – là où la neige a la légèreté des bulles de champagne –, on découvre des stations qui vont «à l’essentiel». Même que deux d’entre elles sont allées jusqu’à proscrire les planchistes. C’est vous dire!
1,5m de flocons tombés juste avant mon arrivée. Il faut à tout prix tâter de la Paradise, de la Fall Line et de la Lift Line, si on veut goûter à ce que MRG fait de mieux. Les amateurs de hors-piste seront comblés par le secteur situé aux confins de la station, dans l’immense forêt qui sépare MRG de la station voisine, Sugarbush. Mais attention, vous risquez fort de vous retrouver au milieu de nulle part si vous tenez trop la droite. Je le sais d’expérience… Une dernière petite suggestion. Soyez en cuisse si vous voulez apprécier la station à sa pleine mesure. Ses 600 m de dénivelé filent tout schuss (terme de ski qui signifie descendre tout droit) vers la vallée et n’offrent pas beaucoup de répit…
photo Brian Mohr | EmberPhoto
à
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Permis du Québec
vermont/Jay Peak
Plus ça change, plus c’est pareil. Heureusement! Si vous n’avez pas mis les skis à Jay Peak depuis quelques années, vous risquez d’être surpris par les changements opérés à la base de la station vermontoise.
par
Alain Bisson
Les nouveaux proprios, qui ont succédé à Mont Saint-Sauveur International, ont investi plusieurs dizaines de millions de dollars dans la construction d’un hôtel – le très au goût du jour Tram Haus Lodge avec son café, son bistro, son bar hype et ses chambres d’inspiration alpine – et un parc aquatique intérieur à faire verdir de jalousie La Ronde. Mais ils ont peu touché à la montagne – en a-t-elle besoin ? – de sorte que vous retrouverez les qualités que vous avez déjà appréciées. Et si la montagne est nouvelle pour vous, pourquoi diable avez-vous attendu si longtemps ?
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Jay Peak fait partie des stations mythiques situées au sud de la frontière avec le Québec – à seulement une quinzaine de kilomètres dans ce cas précis – notamment en raison de son téléphérique de 60 passagers et surtout de l’abondance des chutes de neige. Le Jay Cloud n’est pas une chimère, foi du National Weather Service. Bon, peut-être que le préposé à la mesure – ou son patron – est-il un peu enthousiaste, mais un fait demeure : il neige beaucoup à Jay Peak, habituellement davantage qu’ailleurs en Nouvelle-Angleterre ou au nord de la frontière. Et Jay Peak sait comment s’y prendre avec la neige. Au fil des ans, la station a développé un impressionnant réseau de sous-bois où
une bonne proportion de la clientèle disparaît pour n’émerger qu’en toute fin de journée afin de siroter une bière au Tower Bar, le nouveau troquet du Tram Haus. Le secteur de Beaver Pound est magnifique, tout comme celui de Timbuktu, à l’opposé de la station. Pour les skieurs extrêmes, les Face Chutes sont un must, apparemment, mais je n’ai jamais osé m’y aventurer. Ce sont les couloirs que l’on aperçoit pendant la montée en téléphérique et qui déboulent à partir de l’édifice d’arrivée de la remontée. Le secteur de Jay Peak est aussi prisé par les amateurs de hors-piste. Les itinéraires abondent et les plus populaires partent du sommet de Big Jay, à environ une heure
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photo Jay Peak Resort
Goûtez aux plaisirs de l’hiver !
de marche de l’arrivée du téléphérique. Les descentes se terminent au pied de la route 242, qui relie le petit village de Jay à Montgomery, en passant par la station de ski. Il faut donc laisser une voiture au lieu d’arrivée, si vous savez où vous atterrirez, ou revenir à la station en auto-stop. Le domaine skiable offre également de beaux défis, comme la Kitzbuehel, sur State Side qui, contrairement à ce que son nom suggère, n’est pas une piste dédiée à une épreuve de descente, mais plutôt à un championnat de bosses. La Can Am, au sommet de Bonaventure Chair, a du pitch à revendre, tout comme la U.N. Ce n’est pas le choix qui manque. www.jaypeakresort.com
Une oasis de paix et de nature au cœur d’une région animée
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L’Utah
Pour la neige, point final!
par
Dans les écoles de journalisme, on enseigne qu’un texte bien fignolé doit contenir l’essentiel du propos dans le premier paragraphe. C’est la raison pour laquelle j’ai écrit de nombreux textes sur l’Utah et que des centaines de collègues ont fait de même en associant les mots «neige» et «abondance» dans les toutes premières phrases. Pas le choix. Ce n’est pas très original, soit, mais ce sont les fondements du métier qui l’exigent!
Alain Bisson
Rares, très rares sont les skieurs qui reviennent des deux stations phares de la région de Salt Lake City, Alta et Snowbird, situées dans le Little Cottonwood Canyon, sans un récit de tempête aux allures d’histoire de pêche. – De la neige ça d’épais, j’te dis ! Pour ma part, ces récits contiennent deux mesures mémorables : 1,2 m en deux jours et 2,3 m en cinq jours. Ai-je besoin d’en ajouter ? Très souvent, on quitte Salt Lake City en espadrilles et on finit avec les chaînes pour gravir les derniers kilomètres jusqu’à
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Snowbird est résolument moderne, branchée et un peu pincée alors qu’Alta est le royaume des « vrais », pour qui le duct tape judicieusement placé compte parmi les pièces d’équipement essentielles et qui répètent sans cesse, tel un mantra : «there are no friends on a powder day ». Tout bien considéré, pas la peine d’espérer convaincre un « local » de vous faire découvrir son petit coin de paradis. Il faudra le suivre, si vous en êtes capable. Les deux stations offrent une
photo Alta
photo Snowbird
Snowbird et Alta, à peine une heure de route plus tard. Les deux voisines sont aussi près l’une de l’autre qu’elles sont différentes : leur sommet se rejoint et on peut verser d’un côté comme de l’autre avec le billet approprié.
quantité infinie de pistes balisées et autant, sinon davantage, d’itinéraires hors-piste qui s’enfoncent au creux des montagnes Wasatch. Il y a ici de quoi vous donner la journée de ski, ou la peur, de votre vie. Faites gaffe aux avalanches. Vraiment !
www.alta.com www.snowbird.com www.voyagesgendron.com
La descente dans Greeley, à Alta, après la très courte marche depuis la remontée Collins, est un must, parmi tant d’autres, tout comme les multiples couloirs de Mineral Basin, à Snowbird. En fait, quand on aime le ski un tant soit peu, il faut absolument envisager un périple en carrière à Alta et à Snowbird. On parle ici d’incontournables. Rien de moins !
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secrets bien gardés au Québec par
Diane Laberge
Découvertes s’est intéressé à cinq petits bijoux qui, au Québec, brillent d’authenticité et de caractère. Ici, qualité de la glisse, accueil et immensité du paysage forment un trio indissociable. Autre point commun? De la poudreuse jusqu’aux oreilles!
gaspésie/MONTS PORPHYRE ET YORK
Chic-Chac… Choc Cette
auberge
de
montagne
propose une expérience de ski originale et tout à fait authentique. Pour s’initier au hors-piste, avec vue sur les sommets enneigés des Chic-Chocs, c’est ici la meilleure adresse. Eloïse Bourdon et Guillaume Molaison, Gaspésien d’origine, sont deux passionnés de ski qui, il y a cinq ans, s’improvisaient aubergistes de montagne. Après avoir transformé deux bâtiments afin de recevoir les
photo François Bergeron | Mont Albert
Une COOP de solidarité et de développement
photo François Bergeron | Mont York
Avec d’autres acteurs de l’industrie de la région (Ski Chic-Chocs, Vertigo-Aventures, Vallée Taconique) Guillaume Molaison du Chic-Chac a créé une Coopérative de solidarité et de développement. Des subventions leur ont permis de travailler à l’aménagement de pistes et de sous-bois sur des versants qui tournent le dos aux vents dominants – très présents dans la région – qui ont de bons couverts forestiers et qui ont toutes les caractéristiques pour devenir de belles montagnes de ski. Le résultat se voit déjà sur les monts Porphyre et York.
mordus de poudreuse et de paysages grandioses, les deux complices ont créé un endroit fort sympathique, dans la lignée des auberges de jeunesse. Dans le décor surréaliste de l’ancienne mine de Murdochville, leur auberge accueille jusqu’à quarante personnes avec salles communes pour les repas du soir, toujours très animés et garants de rencontres exceptionnelles.
mets enneigés, oui, mais des montagnes coupées en deux, des éoliennes bravant le vent, des cratères de près de 500m, des dépôts de roches de l’ancienne mine dispersés à perte de vue... le paysage étonne», convient le guideaubergiste. Mais dites-vous que lorsqu’il pleut à Gaspé, il n’est pas rare qu’il fasse tempête à Murdochville, pourtant à 100km de distance. Juste pour ça…
Mais on ne fait pas que s’y amuser. Que l’on choisisse d’explorer l’un ou l’autre des deux sommets les plus près, dans le secteur des Monts Notre-Dame, on est assuré d’une chose: le ski est ici à son meilleur, neuf jours sur dix, avec des précipitations allant jusqu’à sept mètres de neige par saison. Le microclimat de Murdochville, situé à 600m d’altitude et entouré de sommets de près de 1 000m, promet un enneigement aussi surréaliste que le décor lui-même. «Des som-
Mont Porphyre: pour la transition Le Mont Porphyre se révèle une excellente montagne pour les skieurs qui veulent s’initier à la poudreuse. On y accède en deux temps, trois mouvements. «Tu quittes l’auberge avec tes skis sur l’épaule et tu grimpes à 860m d’altitude, avec des peaux de phoque, en motoneige ou en catski», précise Guillaume. Au secteur des Dalton, s’ajoutent maintenant William et Jack. Les pistes Joe et Ma ont
été améliorées pour des descentes de qualité supérieure. Une nouvelle piste, Averell, viendra s’ajouter cette année.
Mont York: pour les experts Un peu plus à l’est, le Mont York s’avère l’expérience ultime réservée aux experts. La montagne est à 15km de la route. On accède au sommet en motoneige ou en catski. Le couvert forestier y est beaucoup plus mature et diversifié. Ici pas de compromis, le dénivelé est plus important, et les pentes plus accentuées. Compte tenu de la qualité des conditions de glisse et de l’ambiance festive qui règne ici, un séjour au Chic-Chac étonne par son unicité et son accessibilité. Les prix sont imbattables avec des forfaits de trois jours, incluant de la poudreuse à profusion pour moins de 500$. Un incontournable cet hiver! www.chic-chac.ca
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gaspésie/MINES MADELEINE
Du hors-piste sans limites Dans les magnifiques Chics-Chocs, à l’orée du parc national de la Gaspésie, Ski Chic-Chocs offre l’inédit, l’indescriptible : une virée en catski au sommet des monts McGerrigle, à près de 1 150 m d’altitude, au paradis de la poudreuse.
photo Ski Chic Chocs
Bien que le site enchanteur des Mines Madeleine soit connu de beaucoup d’experts et d’amateurs de poudreuse, ils sont encore nombreux à ne pas s’y être aventurés. Servant souvent de préliminaires pour une attaque en règle des Rocheuses canadiennes, l’expérience a de particulier qu’elle se mérite, car on doit d’abord faire l’effort de s’y rendre. À cinq heures de Québec et à huit heures de Montréal, le site a toutefois l’avantage de vous faire oublier les aléas de la route dès la première trace. On se rend d’abord dans le secteur du gite du Mont-Albert où l’équipe de Ski ChicChocs vous prend en charge. On vous amène dès lors à plus de 12km au nord-est où vous attend la chenillette dans laquelle s’entassera un groupe d’environ huit personnes. «C’est le maximum que l’on veut prendre pour
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Nous voilà à la cime d’un domaine skiable où le blanc s’étend à perte de vue. Des sommets de plus de 1 000m d’altitude avec des descentes abruptes, des pentes dénudées par le vent jusqu’aux forêts matures où les épinettes ploient sous des épaisseurs de neige hallucinantes. Les dénivelés peuvent atteindre jusqu’à 500m dans certains cas. «Il tombe ici plus de 700cm de neige par hiver, de la mi-octobre jusqu’en mai. Avec son microclimat, la neige est froide et légère. C’est un paradis de poudreuse et ça, tous les connaisseurs vous le diront», avoue le guide.
une nouvelle zone à découvrir. De sorte que le plaisir des premières traces, dans des champs de neige toujours vierges, est à chaque fois renouvelé. «Ici, c’est du catski pour les purs et durs», précise le guide. On peut aussi choisir de faire l’expérience des remontées en peaux de phoque, ce qui réduira le nombre de descentes à trois ou quatre dans la journée. «L’expérience est différente. Elle s’adresse à ceux qui préfèrent explorer et s’imprégner de l’ambiance de la montagne, à la montée comme à la descente», précise Stéphane Gagnon. Dans les deux cas, on procède en toute sécurité, avec mises en garde d’usage et tout l’équipement adapté aux risques d’avalanche. Une chose est sûre, l’expérience est inoubliable!
On fera jusqu’à dix descentes par jour, remontant chaque fois en chenillette, en route vers
www.skichicchocs.com
garder l’expérience intimiste et totalement authentique», déclare Stéphane Gagnon, chef guide, proprio et partenaire de la Sépaq.
chaudière-appalaches/MASSIF DU SUD
Catski pour les purs et durs Il ne faut surtout pas confondre cette station de caractère avec sa voisine d’en face. Situé sur la rive sud du Saint-Laurent, Le Massif du Sud, c’est du ski à l’état sauvage, du frisson à l’état pur. Un territoire d’aventures doté de 28 sommets, d’un parc de 111 km2 et d’une poudreuse en grande quantité et de très grande qualité.
photo Francois Laliberté
À une petite heure de Québec et à trois heures et des poussières de Montréal, Le Massif du Sud s’élève au cœur des Appalaches et du charmant village de Saint-Philémon. Avec des projets de développement plein la tête, sachez que cette «petite» station pourrait bien devenir prochainement la première «stationboutique» au Québec. Grâce à son plan de développement «vert» et son côté «amical» et 100% authentique, les promoteurs aspirent à devenir le plus important centre récréotouristique de la région Chaudière-Appalaches. En attendant, la poudreuse, les sous-bois et la qualité des pistes et de l’enneigement sont encore aujourd’hui les premières raisons pour lesquelles les gens s’y rendent. Il tombe ici des quantités impressionnantes de neige; les accumulations annuelles pouvant aller jusqu’à 915cm à la base et plus de 11m au sommet, comme ce fut le cas l’an dernier. Avec un
sommet culminant à 915m d’altitude et de telles chutes de neige sur ses 30 pentes et sous-bois, le Massif du Sud encourage le free skiing, un ski qui s’apparente à celui pratiqué dans l’Ouest canadien. Mais s’il devait n’y avoir qu’une seule raison de s’y rendre, ce serait certainement pour profiter de sa proposition unique en matière de catski et désormais d’héliski.
Le Catski Safari On s’attaque aux pentes vierges de l’arrièrepays lors d’une excursion d’une journée que l’on n’est pas prêts d’oublier. Ici, ni dameuse ni remontées. Nous sommes à l’antipode de la montagne, de l’autre côté des pentes mécanisées de la station. Les skieurs grimpent à bord d’un catski, espèce de chenillette spécialement conçue pour ce genre d’escapade en pleine nature, pour se rendre au paradis de
la poudreuse. On effectue ainsi un véritable retour dans le temps, bien avant l’arrivée des premières remontées mécaniques. L’expérience est inégalable et proposée pour la quatrième saison aux skieurs intermédiaires et avancés. Ici, le silence a quelque chose d’envahissant, se répercutant doucement sur les parois des montagnes sauvages qui nous entourent. Le décor est paradisiaque et le blanc d’une pureté étincelante. Après une dizaine de descentes et un soleil couchant sur la montagne, on n’a qu’une seule envie; revenir dans ce paradis pour revivre dès que possible cette expérience grisante à nulle autre pareille. À moins de se rendre dans l’Ouest canadien... Beaucoup plus loin et, surtout, beaucoup moins accessible à tous les portefeuilles! www.massifdusud.net
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saguenay/MONT-ÉDOUARD
photo Jean D Genholac | Mont-Édouard
Deux montagnes en une
Malgré son nombre impressionnant de pistes noires, la petite Saguenéenne a de quoi satisfaire tous les appétits. Avec ses deux montagnes, la station plaira aux familles comme aux amoureux de grands frissons. Hors-piste inclus.
Il règne autour de L’Anse-Saint-Jean, au Saguenay, comme une aura de mystère. L’endroit est magique. Aux abords du fjord, les paysages y sont bucoliques et l’énergie créatrice, contagieuse. La station de ski du Mont-Édouard s’y dresse comme au-dessus des nuages, donnant souvent une impression de skier sur un tapis d’ouate. Avec ses 31 pistes dont 60% affichent de beaux losanges bien noirs, dont quatre doubles noires, le Mont-Édouard possède un caractère sauvage qui offre des défis à sa démesure. Avec des noms comme la Sauvage, la Délinquante ou la Falaise, on comprend que les skieurs émérites trouveront de quoi se régaler parmi un vaste choix de pistes allant de difficiles à très difficiles, damées, en bosses ou en sous-bois. Grâce au damage réduit sur les pistes, notamment dans les pistes extrêmes
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du domaine skiable plus conventionnel, on a le bonheur de profiter longtemps de conditions de poudreuse exceptionnelles où les surfaces cumulent souvent entre 60 et 70cm de poudreuse. Ici, on ne fabrique de la neige qu’en début de saison car les précipitations abondantes qui tombent sur la région assurent une qualité de glisse exceptionnelle, tout le reste de l’année.
Nouveau secteur hors-piste Depuis l’an dernier, la station a aménagé une passerelle – d’une longueur de 400 pieds – qui permet d’accéder à un versant de la montagne complètement vierge. Avec ses 315m de dénivelé, le secteur hors-piste – avec son épais tapis d’or blanc – mérite à lui seul le détour.
Accéder aux sommets du Mont-Édouard revient à se payer un aller simple au paradis. Les panoramas sont ici spectaculaires avec de magnifiques points de vue sur la vallée glaciaire du fjord. Un passage dans la région nécessite assurément de s’y arrêter pour un week-end. On préférera l’hébergement en gite, pour le contact direct avec «l’habitant». Car les Saguenéens, fidèles à leur réputation, ont le cœur sur la main et sont dotés d’une gentillesse innée. Selon nos sources, la qualité de leur accueil atteindrait d’ailleurs les plus hauts sommets. www.montedouard.com
charlevoix/MONT-GRAND-FONDS
L’accessible station-soleil Orientée tel un capteur de soleil, avec ses pistes de tous calibres et de la neige à profusion, la station de Charlevoix est un incontournable cet hiver. D’autant plus qu’avec ses prix à couper le souffle, elle pourrait bien réussir aussi à vous couper les jambes.
Ne vous y trompez pas. Bien que Mont-GrandFonds soit d’abord reconnue comme une gentille station familiale à l’ambiance ultraconviviale, les pistes du secteur expert ont de quoi surprendre. Mentionnons d’abord la qualité de neige exceptionnelle qui forme le tapis de glisse sur lequel on s’abandonne.
aimera aussi s’aventurer dans les sous-bois enneigés de la Nagano ou skier dans les pistes généralement damées de la Braconnier dont l’inclinaison risque d’en impressionner plus d’un.
proximité d’un bon réseau d’hébergement et de restauration champêtre, Mont-GrandFonds est la solution idéale pour un week-end en Charlevoix et pour profiter des paysages grandioses du fleuve et de la montagne.
Familiale et abordable
www.montgrandfonds.com
Avec des précipitations atteignant des moyennes de 650cm par hiver, on peut parler de conditions de glisse ultra-favorables, et ce, durant toute la saison, sur l’ensemble des 14 pistes de la station. Celle-ci est aussi réputée pour l’absence de glace sur son couvert neigeux, multipliant ainsi les joies de la descente en toute sécurité.
Le week-end, la station prend des airs de fête familiale: la Ti-Bé, la Tom et surtout la Menaud, avec ses 2,5km de descente facile et agréable, sont des endroits de prédilection pour les débutants ou les petites familles.
Le secteur ouest de la montagne est réservé aux experts. Avec ses nombreuses bosses, la Chouenneuse est notre favorite et une descente incontournable après tempête. On
Ce qui plaît en particulier au Mont-GrandFonds, c’est l’ambiance unique qui règne partout sur le domaine skiable. La station est sans prétention, on y skie pour moins de 45$ le billet journalier, tandis que la demi-journée est accessible pour moins de 35$. Qui dit mieux? Située à deux pas de La Malbaie, à
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coup de cœur
Sutton: La vraie affaire!
Saviezvous que SUTTON figure parmi le top 50 des meilleures stations de ski au monde selon The Independant du Royaume-Uni.
On s’en voudrait de ne pas faire ici un clin d’œil à la merveilleuse station des Cantons-de-l’Est, l’authentique parmi les authentiques. Bien que le bonheur d’y skier ne soit plus un secret pour personne, la station mérite de faire partie de notre palmarès, ne serait-ce que pour rappeler aux amateurs de sous-bois que c’est ici que ça se passe. La station a développé son image de marque en misant sur l’authenticité et elle tient ses promesses. Prendre siège dans ses remontées mécaniques doubles, comme dans le bon vieux temps; faire une pause au chalet rustique du sommet en profitant de son foyer central et de la vue sur les versants vierges de la belle; se délecter de ses petits
pains chauds cuits au four devant nos yeux gourmands et ensuite farcis de délicieuses garnitures. La montagne est entourée d’hébergements douillets pour passer l’hiver bien au chaud.
Où dormir? Le Domaine Tomali-Maniatyn, un gîte 5 soleils situé à deux pas de Sutton, Jay Peak, Bromont Orford et Owl’s Head. Piscine intérieure, vues imprenables et accès direct aux pistes de ski de fond.
www.montsutton.com | www.maniatyn.com
À vos agendas!
Osez
le Mont-Sainte-Anne! photo OlivierCroteau
Le 28 janvier prochain, on skie pour une bonne cause au Mont-Sainte-Anne! En fait, on vous offre trois raisons plutôt qu’une de voir la vie en rose en ce début d’année puisque tous les profits de cet événement caritatif seront partagés entre la Fondation québécoise du cancer, la Fondation du Musée de la civilisation et le Club de ski alpin du Rouge et Or. Les possibilités sont multiples: on relève le défi en ski alpin, en planche à neige, en télémark, en ski de fond ou en raquettes. On fixe soi-même la distance à parcourir et on attaque, seul ou avec d’autres. La journée culmine vers un souper-spectacle où tout le monde – y compris les spectateurs – est invité à célébrer sa petite victoire personnelle. Une belle façon de redonner au suivant!
www.mont-sainte-anne.com
SANTÉ
AVALANCHE DE SUCRE
par
Audrey Vanslette, nutritionniste
Après plusieurs heures à dévaler les pentes dans un froid hivernal, quoi de mieux qu’un bon chocolat chaud afin de réchauffer doigts et nez gelés?
photos Louis Laliberté
DécouVRez, goÛTez eT ViVez La cache à MaxiMe • Restaurant
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À 20 minutes des ponts de Québec La cache à MaxiMe 265, rue Drouin, Scott (Québec) 418 387-5060 • lacacheamaxime.com
noah Spa 18, rue Boisé du Vigneron, Scott (Québec) 418 387-8888 • noah-spa.com
Dans les grandes chaînes de restauration rapide, on le retrouve maintenant garni de crème fouettée et de sirop de chocolat ou servi avec différents sirops aromatisés. Lorsque vient le temps de choisir une boisson chaude à consommer, suivez ces quelques conseils pour que la quantité de calories que vous absorbez ne fasse pas boule de neige:
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Choisissez du lait écrémé ou du lait de soya plutôt que du lait entier. Une portion de 500 ml de lait entier peut contenir jusqu’à 100 calories de plus qu’une portion équivalente de lait écrémé ou de lait de soya. Évitez d’ajouter de la crème fouettée et des sirops aromatisés. Les préparations commerciales sont déjà très sucrées. En ajoutant de la crème fouettée et des sirops aromatisés de type vanille française, vous pouvez facilement consommer l’équivalent de 19 sachets de sucre dans un format de 500 ml ! Optez pour les petits formats. Il s’agit de la solution idéale pour les becs sucrés qui ne veulent pas sacrifier leur montagne de crème fouettée. Vous pouvez éliminer plus de 100 calories ou l’équivalent de 5 sachets de sucre en choisissant le petit format au lieu du grand. Préparez vous-même votre chocolat chaud. Mélangez du lait, du sucre et du cacao au goût dans une casserole. Faites chauffer quelques minutes sans faire bouillir. Versez dans une tasse et garnissez de copeaux de chocolat noir et de minis guimauves. pub_condo_multis_decouvertes_pr.Page 1
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11:32:18 AM
Saviezvous que Combien de calories dépensezvous au cours d’une heure de ski alpin? Autant que peut contenir un grand chocolat chaud (500ml) aromatisé et garni de crème fouettée, soit environ 500 calories!
CARNET DE VOYAGE
Souvenirs D’AFRIQUE
photo Explorateur Voyage | Lions Masai Mara
La savane du Kenya et de la Tanzanie n’a plus de secrets pour ce biologiste devenu guide de safari. Julien Passerini y est allé plus de vingt fois. Chaque fois, il s’émerveille. Découvertes s’est laissé séduire par son récit de voyage.
par
Diane Laberge
Pour bien prendre le pouls de l’Afrique de l’Est, pour saisir la pleine mesure de la beauté de ses paysages et celle de ses tribus, rien de mieux que de l’apprivoiser de près. Pour moi, le camping reste la meilleure façon de s’imprégner de la culture africaine dans tout ce qu’elle offre de diversité et de dépaysement, tant au niveau de la faune que des modes de vie de peuples vivant encore aujourd’hui de façon traditionnelle. En dépit d’un tourisme de plus en plus présent, l’Afrique de l’Est conserve toute son authenticité, si l’on choisit d’y vivre à la manière de ses habitants, dans le respect de leur culture, privilégiant une forme de tourisme culturel
profitant directement aux communautés locales. Produire du méthane pour alimenter un village en électricité à partir de la bouse de vache, construire un bain de vache pour enlever les tiques ou ériger un centre communautaire… une chose est sûre, l’argent que nous laisserons ici sera bien investi. Séjourner au Kenya et en Tanzanie, c’est partir à la rencontre de gens vrais, habitant un territoire encore sauvage considéré comme le «berceau de l’humanité». Bienvenue en Afrique de l’Est!
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Jour 1 Nairobi et ses environs Il n’est pas rare de croiser une première girafe dès l’arrivée à Nairobi, sur la route allant de l’aéroport à la ville, l’une des plus grosses métropoles africaines. Autre dépaysement à ne pas minimiser : devenir tout à coup une minorité très visible. Nous voilà déjà déstabilisés et le voyage est à peine commencé ! Même si Nairobi ne possède pas vraiment d’attraits majeurs, on choisira peut-être d’y visiter le musée anthropologique, mais l’idée première est bien d’entreprendre le safari le plus rapidement possible. Nous voilà donc en route vers le Mont Kenya, le deuxième plus haut sommet d’Afrique, où nous passerons la nuit.
Jour 2 à 6 Au pays des Samburus J’adore cette zone, car j’aime y fréquenter les Samburus, peuple coloré dont les bijoux et les vêtements traditionnels sont d’un exotisme extraordinaire. La réserve de Samburu dans laquelle nous nous trouvons photos Explorateur | photo 1 | Giraffes, Masai Mara
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photo 2 | Masai, cérémonie de circoncision
porte le nom de la tribu qui habite ce territoire semi-désertique où, grâce à la proximité de la Uaso Nyiro, on retrouve plusieurs espèces animales adaptées à ce climat aride. C’est le cas de la girafe réticulée, du zèbre de Grévy – il n’en reste que 5 000 sur la planète – des oryx, des guérénuks, sorte d’antilope singulière qui se nourrit dans les arbres, debout sur ses deux pattes arrière. Le paysage est unique. On pourrait le comparer aux canyons isolés de Monument Valley, à la frontière de l’Arizona et de l’Utah. Malgré la beauté phénoménale du site et la rencontre de quelques beaux spécimens animaliers, c’est plutôt la rencontre avec les Samburus qui vient enrichir cette partie du voyage. Nous avons établi notre bivouac dans leur cour, façon de parler. Le matin, au lever du soleil, ou le soir autour du feu, les Samburus sont des nôtres, partageant avec nous leurs chants traditionnels et leurs rituels quelque peu étranges comme celui de boire du sang de vache, mélangé avec du lait. Côté bouffe, nous nous régalons des recettes de notre cuisinier kenyen qui jouera d’ugali – plat typique du Kenya à base de farine de maïs – de légumes et d’agneau pour finir de séduire le groupe. La magie opère.
Mais le véritable moment de magie viendra sous la tente, quand la nuit tombée, on pourrait bien entendre rugir les lions, barrir les éléphants et rire les hyènes… Au milieu de la nuit, les sons de la savane prennent une toute autre couleur. Nous passerons trois nuits dans ce camping au cœur de la réserve. Tous les jours, nous randonnons – à pied ou à bord de notre véhicule tout-terrain aux immenses fenêtres – sur un circuit différent nous menant sur les escarpements de la vallée du Rift, avec ses 600m de profondeur là, juste en dessous. La vue est spectaculaire, on se croirait à Parc Jurassique tellement on ne serait pas étonnés de voir apparaître un dinosaure en bas, dans la vallée. Plus près du lac Baringo, nous rencontrons deux autres tribus africaines – les Njemps et les Pokots – que l’on reconnaît à leurs gros colliers bien ronds. Ce qui retient ici l’attention, c’est la quantité d’oiseaux que l’on peut observer à partir de notre bateau. L’endroit détient d’ailleurs le record d’observation en une seule journée, soit 400 espèces. Nous apercevons aussi nos premiers hippopotames tout en observant le mode de vie des Njemps, peuple pêcheur habitant les îles du lac Baringo.
Jour 7 à 11 Les incontournables du Kenya Voilà que débute le véritable safari. Nous commençons par la visite de la réserve de Nakuru. Vous vous rappelez la scène de Souvenirs d’Afrique, quand Robert Redford survole un lac avec des centaines de milliers de flamands roses? C’est ici. Il y en a tellement que le tour du lac est tout rose. Impossible de ne pas sortir la caméra. Autour du lac, des boisés d’acacias à écorce jaune, une forêt et au-delà, la savane. Nous sommes au fond de la vallée du Rift, l’un des meilleurs endroits pour observer les rhinocéros, l’une des espèces les plus menacées de la planète. La région est habitée par les Kikuyus, peuple agricole, moins coloré, qui vit bel et bien au cœur du 21e siècle, habillé comme vous et moi. Le paysage est ici extraordinairement beau, mais… le plus beau reste encore à venir. C’est au cœur de la réserve nationale du Masaï Mara, l’un des plus beaux parcs d’Afrique, que les cœurs commencent à battre la chamade. Il n’y a qu’ici – et au Serengetti – que l’on peut retrouver un tel écosystème. On y vient pour la diversité de la faune et le contact avec les Masaïs, un peuple avec qui nous avons établi un contact bien
photo Explorateur | Réserve de Nakuru
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particulier depuis bientôt quinze ans. Nous aurons droit à leur compagnie, à leurs histoires et à leur protection – contre les hyènes et autres bestioles – durant les trois nuits que nous passerons dans la réserve. C’est aussi avec eux que nous pistons le territoire. Il n’y a qu’eux pour voir la petite oreille de guépard qui bouge dans l’herbe. Aujourd’hui, nous aurons la chance d’assister de près au festin de lions se régalant d’une girafe, au combat féroce de mâles et de femelles protégeant leurs portions, tout ça avec un troupeau d’éléphants qui passe par là en arrière-plan. Une scène exceptionnelle, un coup de chance incroyable, faut bien le dire ! Quand tout ce beau monde aura délaissé la carcasse, notre guide masaï y retournera couper la queue de la girafe, considérée comme le meilleur chasse-moustique de luxe qui soit et représentant une petite fortune pour un Masaï. Machette en main, nous assisterons à une troublante confrontation lion-masaï au cours de laquelle le Massaï montrera sa capacité spectaculaire à entrer en contact avec l’animal, jusqu’à le faire fuir. Une scène saisissante qui ne se présente pas tous les jours, mais qui alimentera ce soir-là les rêves de plusieurs d’entre nous.
photos Explorateur | Réserve de Samburu
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page de droite: photo 1 | Lion Ngorongoro
photo 2 | Bivouac Cratère Ngorongoro
Jours 12 à 15 Bienvenue en Tanzanie Il faudra rapidement repasser par Nairobi – pour se ravitailler – avant d’atteindre Arusha en Tanzanie. Mais avant, nous nous arrêtons au pied du Mont Méru, un volcan s’élevant à 4 600m d’altitude. À la base de celui-ci, un microclimat fait pousser des bananiers et des plantations luxuriantes dans un paysage par ailleurs semi-désertique. On visite, à pied, des villages peu fréquentés, randonnant à travers les plantations de café et de bananiers. Tout ça, juste à côté de la bourdonnante Arusha, capitale des safaris en Tanzanie. Après deux jours dans la région, nous partons pour le Lac Eyasi où nous montons à nouveau le bivouac dans un environnement très sec où poussent de beaux baobabs, avant de passer une journée émouvante en compagnie des Hadzabés, peuple de chasseurs-cueilleurs dont il ne resterait que 2 000 individus. Tous les matins, les Hadzabés partent chasser à l’arc l’oiseau ou le gibier pour nourrir les familles. Cette tribu – qui ne parle que l’hadza – a un étonnant sens du partage et de solidarité avec les membres de sa communauté.
photo 3 | Pêcheurs, Dhows, Zanzibar
photo 4 | Jeune chasseur Samburu
photo 5 | 4 x 4 au coucher de soleil, Tanzanie
Ce qu’il faut savoir À quel moment y aller? Éviter la saison des pluies, soit avril, mai et une partie de novembre.
Budget? Prévoir environ 7 000$ pour un voyage de trois semaines, incluant transport aérien et terrestre, hébergement et nourriture.
Et quoi encore? Plusieurs circuits sont également offerts en formule de deux semaines.
Il est toutefois difficile, en tant qu’étranger, de créer un lien avec eux tant notre présence semble très peu les intéresser. Nous sommes toutefois autorisés à les accompagner à la chasse, en observateurs timides et disons-le, complètement déstabilisés.
mondial par l’UNESCO, s’avère un moment magique d’un tout autre type. Les Swahilis, issus du métissage des peuples noirs et arabes, y vivent du commerce des épices. L’endroit embaume la cardamome, le clou de girofle et la cannelle.
Les jours suivants sont consacrés au cratère de Ngorongoro. Ce volcan implosé atteignant jusqu’à 600 m de dénivelé est certainement l’une des plus grandes merveilles d’Afrique. À l’intérieur du cratère, c’est l’Afrique en miniature. On y retrouve tous les écosystèmes: de l’eau douce, de la savane, des forêts d’acacias… mais c’est la forte concentration d’animaux qui retient ici l’attention, tant la densité est phénoménale. On atteint le fond du cratère en Land Rover en empruntant des pistes étroites rasant d’imposants murs de végétation. L’effet est saisissant ! Une véritable Arche de Noé !
La vieille ville est un véritable labyrinthe dans lequel on aime se perdre, entre les monuments historiques, les souks et les marchés d’épices. Il y a ici tant à voir que nous y séjournerons les quatre derniers jours, à simplement profiter du temps qui passe. À savourer les odeurs de la forêt tropicale où se retrouvent quelques spécimens de singes endémiques, les colobes rouges; ou à profiter de la mer avec ses festins de poissons frais et de fruits de mer. D’autres choisiront l’expérience plus balnéaire: les ballades à bord d’un voilier traditionnel – le dhow, la baignade avec les dauphins, la plongée sur la barrière de corail, sans oublier les plages paradisiaques où on prendra plaisir à se remémorer les moments forts d’un voyage fantastique au bout du monde, à la rencontre d’un peuple fier et coloré et de paysages que l’on n’est pas prêt d’oublier. Sans parler du bonheur de partager avec les amis les centaines de photos que l’on rapporte. Dont celle du fameux léopard somnolant sur la branche d’acacia. Un incontournable!
Jours 16 à 21 Zanzibar, l’île aux épices Après une nuit de sommeil à l’hôtel, on s’envole vers l’île de Zanzibar, perle de l’océan Indien située au large de la Tanzanie. La visite de Stone Town, ancien comptoir de marchands d’esclaves, désigné patrimoine photo Explorateur | Ngorongoro
Randonnée pédestre dans les parcs nationaux, Utah Du 2 au 9 juin 2012
Accompagné par Bernard Gendron Surveillez voyagesgendron.com pour les détails
Combiné Utah et Nevada Rivière Colorado,Arches National Park et Bryce Canyon sous la pleine lune Du 1er au 8 juin 2012
Surveillez voyagesgendron.com pour les détails
45 DESTINATIONS
Canada États-Unis Chili Suisse Autriche Italie France Japon : Nouvelle Destination!
Qui suis-je? Biologiste de formation, Julien Passerini a été guide en Afrique pendant cinq ans avant de revenir s’établir au Québec. C’est ici qu’il a créé Explorateur il y a quinze ans, voyagiste reconnu pour sa capacité à débusquer l’inédit dans des voyages qui fournissent indubitablement une occasion de repousser ses limites, d’affronter ses peurs et de vaincre ses préjugés.
30 DESTINATIONS Canada États-Unis Europe Amérique du Sud Mexique Caraïbes
www.explorateur.qc.ca
9 DESTINATIONS
Montréal Îles de la Madeleine Vallée du Niagara Tucson, Arizona Californie Majorque, Espagne New York, Five Boro Boston, Cape Ann, Hub on Wheels Boston, Cape Cod, Martha’s Vineyard photo Julien Passerini, à Piliu, près de la vallée du Rift, au nord du Kenya
info@voyagesgendron.com 514-866-8747 | 1-800-561-8747
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Parc national des Monts-Valin, Steeve Deschêne, SEPAQ
Perdu dans l’espace Venez vous perdre dans la nature. Explorez les monts Valin et sa célèbre vallée des Fantômes ou optez pour le majestueux fjord du Saguenay: des centaines de kilomètres de parcours pour les grands et petits amateurs de plein air. Que ce soit pour de courtes ou de longues randonnées, nos parcs nationaux comme nos parcs urbains vous ouvrent leurs sentiers. -----------------------------------------------
< Parc national des Monts-Valin, Jean-Pierre Huard, Sépaq
Un séjour au coeur de l’hiver • 2 nuits en chalet à proximité de la Vallée des Fantômes • Le transport en navette • Le transport des bagages à partir de
17825$
par personne Taxes en sus Certaines conditions s'appliquent
PARC NATIONAL DES MONTS-VALIN 418 674.1200 / 800 665.6527 www.parcsquebec.com • 2 nuits à la Maison de Vébron • 1 table d'hôte au Comptoir d'Édouard • 1 billet de remontée mécanique • 1 accès aux bains nordiques • 1 massage 60 minutes à partir de
23500$
par pers./ taxes en sus Certaines conditions s'appliquent
MAISON DE VÉBRON
56, de Vébron L'Anse-Saint-Jean 418 272.3232 / 877 472.3232 www.maisondevebron.com
• Accès journalier aux sentiers de raquette • Location d’une paire de raquettes • Une copieuse boîte à lunch • Un thermos de chocolat chaud ou café à partir de
20
00$
par pers./ taxes en sus
CENTRE PLEIN AIR BEC-SCIE
7400, Chemin des Chutes, La Baie 418 697.5132 / 877 544.6486 www.becscie.com
21 kilomètres de longue randonnée dans le sentier le Fjord entre Baie-Sainte-Marguerite et la Ferme 5 étoiles! Le forfait comprend : • 3 jours de randonnée • 1 nuit en camp rustique • 1 nuit en Yourte • Transport de bagages pour 3 jours (1 bagage par personne) à partir de
99
$
+ tx/personne (8 personnes) Tarification d’accès au parc en sus
PARC NATIONAL DU FJORD-DU-SAGUENAY Rivière-Éternité 418 272.1556 / 800 665.6527 www.parcsquebec.com L’expérience Fjord & Nature • 1 nuit dans une yourte en bordure du Saguenay • 1 copieux déjeuner • 1 activité guidée au choix : • Traineau à chien / Motoneige / Contact loups / Visite des animaux : couguars,orignal, loups… • Sentiers de raquette à partir de
139$
par personne Occ. double Taxes et service en sus
CENTRE DE VACANCES FERME 5 ÉTOILES 418 236.4833 / 877 236.4551 www.ferme5etoiles.com
PROFIL DÉCOUVERTES
L’ivresse des hauteurs François-Guy Thivierge
Grande photo Jean-Pierre Danvoye | Namche Bazar, la capitale des sherpas, est située à 3 450m. Un marché y a lieu tous les samedis. Petite photo Serge Massad | François-Guy Thivierge au sommet de la 7e montagne de la collection: la Pyramide de Carsternzs en Indonésie
par
Diane Laberge
Il roule à 100 kilomètres à l’heure. Sa page Facebook est le carnet de route d’un mordu de sensations fortes. Le voyage qu’il mène au sommet des plus hautes montagnes du monde – et au plus profond de soi – est à son image, passionnant. Rencontre aux sommets avec François-Guy Thivierge. L’homme de 47 ans – qui en paraît dix de moins – a le profil de tout bon sportif qui se respecte. Comme il le dit lui-même, « le froid, ça garde jeune ». L’amoureux de plein air, grimpeur et randonneur depuis ses quinze printemps, devient très jeune entrepreneur et va de succès en succès. En 2006, un trek au camp de base de l’Everest, le convaincra : à l’impossible, il sera tenu. Depuis, il s’est tapé, en moins de trois ans seulement, les sept plus hauts sommets du monde. Tout comme il a skié le pôle Sud, puis le pôle Nord. Lui faudra-t-il bientôt s’inventer un nouveau monde à parcourir ? Nous avons remonté le temps en sa compagnie, histoire de savoir d’où vient le vent qui le force à toujours repousser plus loin les limites du possible.
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La passion de la grimpe Il a quatorze ans quand il se découvre la passion du plein air. Les camps de vacances, le cyclotourisme, le camping d’hiver… Inspiré par Jean Sylvain – son père spirituel et l’un des pionniers de l’escalade au Québec – le jeune homme de quatorze ans s’initie de façon plus sérieuse à la grimpe et devient, à seize ans, premier de cordée. À dix-huit ans, il a déjà la bosse des affaires ; il donne des cours d’escalade tout en poursuivant ses études à l’université. « Moi, ce que je voulais, c’était de pouvoir vivre de ma passion », se souvient François-Guy Thivierge. Quelques années plus tard, il ouvre sa propre école, le premier centre d’escalade privé au Québec, le troisième au Canada. Il a alors vingt et un ans. François-Guy Thivierge se souvient de ses premiers pas en tant que grimpeur. « On fréquentait un endroit que l’on appelait le Pylône, un rocher-école situé à Sainte-Foy, près du pont Pierre-Laporte. J’ai commencé avec une corde et quelques mousquetons. Je grimpais avec deux ou trois passionnés comme moi. C’était marginal pour l’époque. Les amis de mon âge jouaient pas mal plus au soccer, au baseball et au hockey qu’ils n’escaladaient des rochers », se souvient-il aussi.
photo Jean-Pierre Danvoye | Russie photo Jean-Pierre Danvoye | Les pénitents, des lames de neige sèche qui se forment sur les glaciers des montagnes tropicales ou subtropicales.
En 1982, celui qui dévorait tous les livres sur l’Himalaya et sur les guides de montagne avait également un oncle qui travaillait auprès d’une firme qui commanditait la première mission d’aventure canadienne sur l’Everest. « Mon oncle m’avait envoyé un t-shirt de l’expédition que je portais fièrement durant mes cours. Si quelqu’un m’avait dit que je gravirais l’Everest un jour, je ne l’aurais jamais cru », se souvient le jeune homme pourtant déjà ambitieux. Les athlètes de l’époque lui donnent des ailes. « Pierre Harvey, Terry Fox et Phil Latulippe m’ont révélé à moi-même. J’ai commencé à faire 70 km en ski de fond à l’âge de dix-sept ans. L’été, je passais tout naturellement aux compétitions de vélo de montagne et de triathlon », poursuit-il. Depuis vingt-cinq ans, l’homme aux mille projets fait entre vingt et trente heures de sport par semaine. Il s’entraîne sans répit, peu importe la saison. L’hiver, il travaille son cardio grâce au ski de fond en cumulant près de 2 000 km par saison. Dès l’arrivée du printemps, le voilà qui sort son vélo de montagne pour ensuite passer à la randonnée, à l’automne. Bien qu’il préfère s’entraîner en solo à extérieur, il planifie toujours ses expéditions en groupe, pour des raisons d’entraide, de solidarité et surtout de sécurité.
Exorciser la mort Celui qui passe sa vie à rêver de hauteurs a vu son père se noyer dans les profondeurs quand il avait neuf ans. De cette époque, il n’a retenu qu’une phrase « C’est toi l’homme de la maison maintenant ». Serait-ce ce qui lui a toujours valu la force qu’on lui connaît ? N’empêche que le jeune homme a pris sur ses épaules la responsabilité de réussir tout ce qu’il touche. « Dans la vie, je ne peux qu’aller de l’avant », avance le grimpeur. « Quand je m’arrête, c’est pour mieux continuer. J’essaie et si je ne réussis pas, j’apprends de mes erreurs ». Le sportif trompe la mort, aime les défis, allant jusqu’à défier la mort elle-même. Il aime vivre sur la corde raide, se donner des objectifs et vaincre ses peurs. Et des peurs, il en a connu. En 1996, quand le hamac dans lequel il dormait a chaviré, il se souvient être resté coincé, suspendu dans le vide à 5 600 m d’altitude, entre le K2 et l’Everest. L’histoire se finit bien, comme le jour où il a frôlé la mort, en 2001, en escaladant un iceberg au large du Groenland, en plein milieu de l’océan Arctique. « C’était mon rêve d’escalader des glaces vieilles de deux millions d’années. Mon aventure s’est terminée en cauchemar quand l’iceberg voisin de celui que je grimpais s’est fracturé et s’est écroulé, provoquant une vague de 20 à 25 pieds de haut, un véritable tsunami », se souvient François-Guy. La vague est venue heurter son iceberg avec une onde de choc semblable à celle d’Hiroshima. « J’ai compté les secondes avant de mourir », poursuit l’aventurier des glaces. « Les Inuits m’avaient déjà raconté que les icebergs peuvent, dans de telles circonstances, se mettre à tourner sur eux-mêmes comme un glaçon dans un verre. J’ai vraiment eu peur. J’ai senti une grande chaleur au-dedans, des frissons partout dans le corps. Et puis, j’ai senti mon glacier bouger, comme si j’étais au sommet d’un poteau téléphonique qui bat au vent », raconte François-Guy Thivierge. « J’ai fermé les yeux et lentement – il m’a semblé que c’était infiniment long – tout est rentré dans l’ordre ». Malgré tout, rien ne peut l’empêcher de vouloir vivre à nouveau de pareils frissons. Pour lui, le secret réside dans la qualité de la préparation. La moitié de la montagne est gravie lorsqu’on arrive au pied de celle-ci. « Quand tu arrives au sommet de l’Everest, ce n’est plus le temps de savoir si tu as
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photo Sébastien Audy | FGT à quelques mètres du sommet de L’Everest le 22 mai 2008
assez de nourriture, de constater que ta condition physique n’est pas au point, qu’il te manque un équipement essentiel ou que tu aurais du apprendre ton nœud d’escalade », enchaînet-il. Et le mental dans tout ça ? « La préparation psychologique est liée à l’acceptation de l’effort, du risque, du danger. On apprend à contrôler ses émotions avec l’endurance physique, lors des entraînements », confie celui qui avoue aussi qu’une fois au pied de l’Everest, quand tu le vois pour la première fois et que tu réalises que c’est toi qui vas monter au sommet, c’est comme David contre Goliath. « Ce n’est pas un film. C’est là. Ça crée nécessairement de grandes peurs qu’il faut arriver à maîtriser. On se sent tellement petit et vulnérable devant ce géant puisque l’on sait que la mort pourrait bien, cette fois, être au rendez-vous ».
La folie des hauteurs photo Jean-Pierre Danvoye | Coucher de soleil sur le Kilimandjaro, vu du camp Shira.
photo François-Guy Thivierge | Antarticque
photo Richard Parks | En direction du Pôle Nord
Celui qui fut l’un des premiers guides de montagne au Québec a voyagé partout en France, en Italie et dans les Rocheuses canadiennes, recherchant des sommets aux parois vertigineuses à escalader durant ses vacances. « Je dois admettre que nous sommes techniquement bons comparés aux Européens plus habitués au trekking, à la marche en montagne, à l’alpinisme avec piolets et crampons », affirme-t-il, confirmant du coup l’expertise des Québécois, devenus spécialistes des rochers et des falaises de glace, par la force des choses. Après avoir passé dix années de sa vie à bâtir et à développer ses entreprises, François-Guy a l’impression d’avoir fait le tour du jardin. Il recommence alors à rêver d’escalader l’Everest. Nous sommes en 2006. Le quarantenaire se donne deux ans pour se préparer à atteindre ce sommet qui, encore aujourd’hui, représente le défi ultime de tous les aventuriers du monde. Il enchaîne alors les expéditions, commençant par gravir l’Aconcagua (Argentine) en 2007, puis le Kilimandjaro (2008). «Mon objectif n’a jamais été d’escalader les sept sommets, mais pour me mesurer à l’Everest, il me fallait expérimenter la haute altitude, à pied, par des chemins classiques, tester mon corps et son endurance ainsi que sa capacité à s’acclimater à la haute montagne. J’ai compris rapidement que je pouvais atteindre les 7 000m sans trop de difficultés. J’étais prêt »,
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«
«
Puisque la montagne ne vient pas à nous, allons à la montagne. [Mahomet]
photo Jean-Pierre Danvoye | À gauche, la face sud de l’Aconcagua; à droite, la montée dans la Canaleta.
confie Thivierge. C’est commandité par la ville de Québec, dans le cadre des fêtes du 400e, qu’il pose un drapeau de sa ville natale au sommet du monde, le 22 mai 2008. « Je me souviens de l’instant. C’était un moment magique, j’ai ressenti une fierté incroyable. Et j’ai bien sûr pensé à mon père, dont je me sentais si proche. Il me semblait que je n’avais qu’à lever la main pour qu’il me tende la sienne ».
Un brin de sagesse Pour François-Guy Thivierge, la vraie montagne à escalader, ce n’est pas celle que tu as devant toi, c’est celle que tu as à l’intérieur de toi. Pour lui, gravir des montagnes permet d’accéder à un niveau supérieur de spiritualité. « Tu reviens aux choses essentielles, aux vraies valeurs : la famille, la santé, apprécier la soupe, la nuit de sommeil, la gorgée d’eau. Tu redécouvres le courage, la persévérance, l’entraide, le respect et la dignité », résume humblement le grand homme. « Chaque fois que je m’encorde et que je me mets à grimper, c’est une leçon de vie à la mort. Dans mon entreprise, je travaille tel un alpiniste en montagne. J’essaie de calculer mes risques, de savoir m’entourer, d’avoir un objectif et de me concentrer sur l’essentiel, d’y aller étape par étape ». Selon lui, chaque jour on escalade une montagne. « On a un chemin à parcourir, des dangers à éviter, des décisions à prendre, des discussions à avoir. Être en cordée avec une personne plus lente, c’est comme ça tous les jours », poursuit-il sur sa lancée. Plus en forme que jamais, François-Guy Thivierge profite de toutes les tribunes pour partager ses expériences et promouvoir la santé par le sport. Chaque année, il initie plus de 50 000 personnes à l’escalade par le biais de ses entreprises. « Ma plus haute montagne reste mon centre d’escalade », avoue-t-il fièrement. Il donne aussi des conférences de motivation tout en essayant d’être une source d’inspiration pour ses proches, sa famille et ses amis. En 2010, il a créé une fondation (La montagne de l’espoir) qui vient en aide aux jeunes décrocheurs. « C’est bien de faire des choses pour soi, pour se faire plaisir. Mais quand on peut aussi faire rêver, inspirer, c’est mieux ». Son prochain défi ? « J’ai un projet d’émissions de télévision qui pourrait bien voir le jour et devenir un livre. Un répertoire des 100 plus belles aventures au monde, réalisées en 200 jours. Quelque chose comme les plus belles escalades, randonnées, circuits à vélo, descentes de rivières… les plus belles aventures de la terre quoi ! Je veux voyager, grimper, marcher, voler, pagayer, rouler, glisser et bouger et même nager avec les requins ». Ce projet, il se donne jusqu’en 2013 pour le réaliser, histoire de célébrer dignement – et sportivement – ses cinquante ans bien sonnés. roc_gyms_pr.pdf
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11:33:03 AM
En librairie depuis novembre, ce livre est un cadeau de Noël particulièrement inspirant à glisser sous le sapin. Il s’agit d’un véritable ouvrage de référence avec 200 photos – dont plusieurs font partie de la collection du photographe et aventurier Jean-Pierre Danvoye – et fiches techniques de tous les sommets atteints par le grimpeur, incluant sa traversée des deux pôles. Ce livre est un hymne à l’espoir et à la motivation dans lequel l’aspect humain n’est jamais négligé.
Éditions Sylvain Harvey, 40 $
photo Village Suisse
ART DE VIVRE
Ski de chalet par
Diane Laberge
Une envie soudaine de cocooning? Un besoin pressant de se ressourcer en pleine nature? Un endroit coquin pour relaxer pendant que la petite famille s’en donne à cœur joie sur les pistes? À deux pas d’une station de ski, en plein cœur de la forêt ou dans le Toutes ces raisons sont bonnes pour changer silence de l’arrière-pays, les possibilités d’hébergement en nature sont d’air et d’adresse.
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nombreuses et rivalisent d’audace quand vient le temps de séduire les couples, les familles et les amis désireux de s’évader de leur quotidien citadin. Découvertes s’est penché sur quatre propositions – et quatre régions du Québec – qui méritent qu’on s’y arrête pour la qualité des installations et la beauté du décor.
Laurentides
Village Suisse de Val David :
comme à la maison Juste à l’entrée d’un vaste réseau de pistes de ski de fond, à côté du P’tit Train du Nord et à deux pas des pistes alpines des Laurentides, voilà une offre de location de chalets qui n’est pas sans intérêt pour les petites familles désireuses de vivre une expérience de cohabitation avec la nature, à proximité de tous les services. Situé sur un domaine privé aux vastes étendues de blanc, avec accès direct à des centaines de kilomètres de pistes entretenues (pas de patin, classique et nordique), chacun des huit chalets disponibles peut recevoir de deux à quatre adultes avec enfants, bénéficiant souvent de lits en formule-dortoir à l’étage. Les intérieurs sont en bois rustique et équipés « comme à la maison » avec télé et lecteur DVD, idéal pour l’après-ski en famille.
photo Village Suisse
Ce qui fait le charme de cette offre d’hébergement non conventionnelle, ce sont ses immenses foyers de pierre autour desquels, il fait bon passer de belles soirées d’hiver après une journée bien remplie à skier, à glisser ou à patiner. Construits dans les années 50, les chalets proposent une architecture typique des chalets suisses de montagne aux allures de véritables petites maisons de pain d’épices. D’ailleurs, chacune porte le nom d’une région de la petite cousine suisse, comme c’est le cas pour La Lausanne, Le Zermatt, Le Zurich ou Le Davos, pour ne nommer que ceux-ci. Tous les chalets sont dotés de meubles de bois fabriqués de façon artisanale, dans un souci d’esthétique et de confort. La bonne nouvelle : pitou n’est pas en reste puisque les animaux de compagnie sont ici les bienvenus.
www.villagesuisse.ca
Gaspésie
Chalets du Gîte du Mont-Albert:
au naturel
photo Mathieu Dupuis | Parc national de la Gaspésie, Parcs Québec (Sépaq)
La qualité du ski dans cette région de la Gaspésie, au cœur des Chic-Chocs, n’est un secret pour personne. Que l’on choisisse le ski nordique, le ski de fond ou la raquette, on en aura pour son argent car ici, de la neige, il y en a à profusion. Saviez-vous que le Gîte du Mont-Albert met à disposition des skieurs, fondeurs et raquetteurs quinze jolis chalets au cachet typique, dotés de cuisines entièrement équipées ? Pas envie de faire la popote ? On opte pour la salle à manger du Gîte du Mont-Albert pour un service à la hauteur des quatre étoiles de l’auberge de montagne. La plupart des chalets – tous isolés les uns des autres et pouvant accueillir jusqu’à huit personnes – sont construits sur un ou deux étages et équipés de poêle à bois pour réchauffer l’ambiance. La fenestration donne sur un paysage d’un blanc immaculé et un décor, tout ce qu’il y a de plus féérique. Cette année, le Gîte du Mont-Albert propose à ses invités – en auberge ou en chalets – un forfait « randonnée-yoga », une expérience combinant la randonnée (à pied ou en raquette) à l’apprentissage de postures de yoga inspirées des éléments de la nature. Pour ceux et celles qui auraient envie de donner au cocooning une tout autre définition.
www.sepaq.com/albert
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Estrie
Chalets Spa Eastman:
Aux petits soins Besoin d’un peu de silence, de paix et d’un environnement de qualité pour retrouver la forme, de corps et d’esprit ? Pour une pause à l’abri des bruits et des regards, au cœur d’une nature plus grande que nature, on passe au Spa Eastman. Situé face au mont Orford, le site du Spa Eastman compte 326 acres de terrain et rassemble sept pavillons d’hébergement, disposés à la manière d’un petit village autour du grand pavillon. Quarante-six chambres luxueuses ou plus rustiques sont proposées afin de satisfaire les besoins des solitaires ou des couples en quête de ressourcement. Le confort champêtre des lieux convient aussi à merveille aux petits groupes d’amis qui peuvent même se réserver l’exclusivité d’un pavillon. Les pavillons permettent d’improviser des réunions mémorables au coin du feu, après une bonne journée de soins ou d’activités plein air.
photo Spa Eastman
À cet effet, 15 km de sentiers en forêt sont aménagés pour les randonnées de ski de fond, de raquette ou de marche hivernale. Au retour, on visite la nouvelle section de thermothérapie de Eastman-les-Bains avec ses bains hammams, piscine, bains chauds extérieurs, bain polaire et, classique des classiques, saucette hivernale dans l’étang écologique ou roulade dans la neige. De plus, pas besoin de cuisiner durant ce séjour de rêve puisque tous les forfaits d’hébergement du Spa Eastman incluent trois repas de fine gastronomie santé où sont à l’honneur les produits biologiques et régionaux. Du pur bonheur ! PMC_vol8_pr.pdf
11/9/11
11:39:36 AM
www.spa-eastman.com
photo Fairmont Kenauk au Château Montebello
Outaouais
Chalets Kenauk au Fairmont Château Montebello :
Cabines de luxe
Ces chalets plairont à coup sûr aux amants de nature. Ils sont la preuve évidente que l’on peut vivre isolés et avoir accès à tout le confort nécessaire pour profiter à plein d’une retraite au fond des bois. Les jolis chalets de cet établissement hôtelier classé grand luxe – dont plusieurs sont en bois rond – ont été rénovés et ont obtenu récemment leur cote « 5 étoiles ». Peu importe le choix du chalet parmi la douzaine proposée, l’environnement et la vue sont partout imprenables, en bordure du lac Papineau ou le long de la rivière Kinonge. Les chalets sont situés entre 7 et 24 km du poste d’accueil. On est ici sur l’un des plus anciens territoires de chasse et pêche en Amérique du Nord. Chaque chalet est équipé d’un système d’éclairage et de chauffage ainsi que d’électros fonctionnant au gaz propane. Avec son foyer au salon et son grenier aménagé, le Rat Musqué est l’endroit idéal pour une retraite loin des bruits de
la ville. Quant au Trois-Pointes – magnifique chalet construit sur une pointe rocheuse surplombant le lac et doté d’une chambre avec foyer – il est le refuge idéal des couples amoureux. Et que dire du charmant chalet des Pins construit au pied d’une cascade ? Romantique vous dites ? Les groupes sont les bienvenus. Le chalet Papineau, avec ses six chambres spacieuses, ses aires ouvertes et son foyer de pierre peut accueillir jusqu’à 18 personnes la nuit, et 40 personnes le jour. L’endroit constitue un immense terrain de jeux avec accès aux installations du Château Montebello ainsi qu’à des sentiers de plus de 25 km réservés au ski de fond et 5 km de pistes de raquette.
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Mont-Tremblant
Spa Scandinave: Après avoir brûlé ses calories et dépensé son énergie sur les pistes de ski, on se rend au Scandinave Spa Mont-Tremblant pour profiter d’une expérience nordique en pleine nature. Véritable havre de paix, le Scandinave Spa est situé aux abords de la rivière du Diable. Ici, le corps autant que l’esprit profitent du calme de l’endroit et des bienfaits de l’hydrothérapie – en alternance chaud/froid/ détente – tout ça en respirant l’air vivifiant des montagnes. Un massage avec ça? 1-888-537-2263
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Bolton
Spa Bolton: Le Spa des chutes de Bolton est sans contredit l’un des plus beaux sites naturels au Québec. Au pied des chutes de la rivière Missisquoi , on profite du paysage en s’offrant les bienfaits d’un programme complet de relaxation : bain nordique dans la rivière au pied des chutes, spas extérieurs avec hydromassage, saunas, savusauna, bain vapeur à l’eucalyptus, piscine extérieure chauffée et massage en bordure de rivière, été comme hiver.
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L’hiver de plein pied par
Diane Laberge
Le nouveau BBR de Salomon:
Courir en raquettes:
skier pour le fun ! pourquoi pas !
Un ski pour rocker les pistes ? C’est ce que Bertrand Krafft – dit Bébert – a inventé pour s’éclater sur les pistes cet hiver. Le tout nouveau ski BBR de Salomon s’inspire des créations du célèbre Éric Arakawa, shaper de planches de surf. C’est en scrutant le design de certaines planches d’Arakawa que Bébert a conçu ces nouveaux skis profilés en V, défiant toute catégorisation. Le ski de Bertrand Krafft – le même qui a signé pour Salomon la série X-Scream, Pocket Rocket et AK Rocket – se veut un ski de poudreuse qui carve sur piste autant qu’un ski de piste qui flotte en poudreuse. Polyvalent et ultra-performant ! Avec une spatule au profil de surfboard d’environ 135 mm de largeur – plus large que le talon de 32 mm – le ski BBR procure en effet une grande flottaison et une meilleure absorption de terrain en neige poudreuse autant qu’une bonne entrée en virage sur piste. La forme du ski, proche de celle de la planche de surf, avec son talon étroit et sa ligne de cote à rayon court, apporte une excellente maniabilité et une réponse rapide et précise sur piste. Le BBR est le seul ski à utiliser le brevet Salomon V-Shape, offrant ainsi un maximum de sensations. Le BBR, c’est pour le fun, tout simplement !
www.salomon.com
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Bien que la course en raquettes ne soit pas née d’hier – les premières courses en raquettes remontant à la fin des années 1860 – l’activité semble connaître un regain de popularité. Après être pratiquement disparu de la carte pendant quelques décennies, un nouveau circuit de compétition a vu le jour il y a quelques années et le taux de participation est en constante évolution. En mars 2012, la Forêt Montmorency près de Québec accueillera d’ailleurs les Championnats du monde de course de raquettes. Celle-ci est devenue une option très prisée des coureurs sur route qui l’hiver, troquent leurs espadrilles pour des raquettes spécialement conçues pour la course. Légères et de petit format, les raquettes de course sont plus faciles et agréables à manœuvrer. Courir dans la neige raquettes aux pieds est cependant plus exigeant sur le plan musculaire, obligeant à raccourcir la foulée. Les articulations sont toutefois beaucoup moins sollicitées, l’impact sur la neige étant de loin inférieur à celui de la course sur route. La boutique Le Coureur Nordique de Québec – des passionnés de course – a créé l’an dernier un Club de course en raquettes. Chaque semaine, une vingtaine de coureurs se rassemblent pour des sorties sur les Plaines d’Abraham et au parc du Bois-de-Coulonge. Courir en raquettes constitue sans contredit une excellente préparation physique pour les courses sur route ou en sentier au retour de l’été.
www.lecoureurnordique.ca
Le ski-raquette:
une révolution
Le ski-raquette est un nouveau produit hybride qui, comme son nom l’indique, se situe entre la raquette et le ski hors-piste. Le produit pourrait même révolutionner l’industrie, poussant l’activité raquette à son paroxysme. Moins technique que le hors-piste, le ski-raquette plaira aux amateurs de raquette qui veulent profiter d’une meilleure efficacité d’un maximum de fluidité. Le ski est court, d’une bonne largeur et muni de peaux de phoque synthétiques intégrées à la base du ski permettant ainsi des montées plus faciles et le contrôle de la vitesse lors des descentes. Le ski-raquette est muni de fixations polyvalentes s’adaptant à tous les genres de bottes de randonnée ou de raquette. On peut aussi choisir des fixations qui s’ajusteront à une botte plus performante de style télémark 75 mm offrant un meilleur confort au talon et plus de support au niveau de la cheville. Le ski-raquette est offert à prix raisonnable (autour de 270 $) et constitue à coup sûr un investissement intéressant pour une expérience dynamique et originale.
www.altaiskis.com Cet hiver, découvrez le ski-raquette avec Éco Aventure Monde. Essais, sorties guidées et vente de ski-raquette. Pour informations: www.ecoaventuremonde.com
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Le splitboard :
l’art de faire les choses… à moitié ! Depuis la sortie du film Deeper du planchiste Jeremy Jones, résidant de Tahoe en Californie mais véritable citoyen du monde en matière de compétition, le splitboard a fait une percée remarquée au Québec qui compte déjà ses adeptes. On les retrouve en grande partie dans les secteurs hors-piste de la Gaspésie ou de Charlevoix. Le splitboard est en fait une planche à neige qui se « scinde » en deux et qui, grâce à des fixations spécialisées, se transforme en véritables skis, le temps d’une montée sur peaux de phoque. Une fois au sommet, on rassemble le tout et on se lance. Les matins de tempête, c’est spectaculaire ! Envie d’essayer ? Les boutiques de location de la plupart des stations de ski, dotées de zones hors-piste dignes de ce nom, vous en loueront pour pas cher. Surveillez bien le blogue : www.splitboard.com
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Chronique d’opinion signée
Marcel Bouchard LE MOT DE LA FIN
Les Québécois qui sont en contact avec la nature sont des gens qui ont «du chien»: ils sont capables de se débrouiller; ils se maintiennent physiquement en santé; ils ont de l’imagination et ils sont pleins de ressources. J’irais même jusqu’à dire que le Québécois, amoureux de plein air, est un être privilégié qui peut affronter tout ce que la nature lui réserve comme défi, et ce, partout sur la planète.
Que tu skies à -20°C ou que tu marches en forêt avec les moustiques à +20°C, tu développes une attitude et des comportements de précaution qui te serviront partout où tu vas aller. Les Québécois qui vivent au contact de la nature sont habitués aux extrêmes. C’est pour cette raison que nous sommes confiants quand vient le temps d’explorer des territoires plus sauvages, peut-être moins accueillants, plus hostiles. Comme le Grand Nord par exemple! Connaissez-vous beaucoup d’Africains qui vont dans le Grand Nord? Il y a pourtant beaucoup de Québécois qui vont à la fois dans le Grand Nord, en Afrique ou tourner des vidéos de ski en Europe.
Notre endurance physique, notre goût du défi et du dépassement de soi placent les Québécois en première position sur la ligne d’arrivée.
Que l’on parle de ski extrême en Europe ou de safari en Afrique, le Québécois saura toujours se tirer d’affaire puisque ses ressources sont illimitées. Pourquoi? Parce que justement, il a dû s’adapter toute sa vie aux conditions difficiles du territoire nordique sur lequel il habite. Ce qui me fait dire que quand on peut faire quelque chose au Québec, on peut le faire partout.
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Association des concessionnaires Subaru du Québec | quebec.concessionsubaru.ca ‡ À l’achat au comptant à partir de 21 635 $ pour la Impreza 2.0i 4 portes 2012 (CF1BP), à transmission manuelle. ‡‡ À l’achat au comptant à partir de 22 535 $ pour la Impreza 2.0i 5 portes 2012 (CG1BP), à transmission manuelle. À l’achat, les frais de transport et de préparation (1 525 $) ainsi que les taxes sur le climatiseur (100 $) et sur les pneus neufs (15 $) sont inclus. * La comparaison se fonde sur les cotes de rendement énergétique estimatives sur l’autoroute de Ressources naturelles Canada pour tous les véhicules à traction intégrale de l’année 2011. † Il est possible de parcourir jusqu’à 1 000 km avec un plein de carburant, selon la cote de consommation estimative du constructeur de 5,5 l/100 km (route) pour une Subaru Impreza 2012 équipée d’une boîte automatique à variation continue et d’un réservoir de 55 l. La consommation réelle sera variable selon les conditions routières, les habitudes de conduite et la charge du véhicule. Le concessionnaire peut offrir un prix moindre. Photo(s) à titre indicatif seulement. Les spécifications techniques sont sujettes à changements sans préavis.