photo Istockphoto, Doug Berry
ÉDITO
Dans cette nouvelle édition du magazine, partez à la découverte de la mer et de ses secrets les mieux gardés. Loin de nous l’idée de faire des vagues. Nous vous invitons plutôt à vous la couler douce à travers nos pages en découvrant des destinations méconnues et pour certaines, encore peu fréquentées. Voyagez avec nous vers des îles de beauté, ici et ailleurs, où on a su développer un véritable art de vivre et de recevoir. Verdoyantes, enivrantes, exotiques, sauvages ou mystérieuses, chacune de ces îles offre un attrait unique que ce soit par le biais de son terroir, de ses artisans ou des activités que l’on peut y pratiquer. Découvrez à travers nos reportages le charme des insulaires et le pourquoi de cet amour inconditionnel envers leur île. Au Québec, l’été regorge de possibilités. Mais saviez-vous que le début de l’été est souvent la saison idéale pour visiter le continent européen et pourquoi pas les îles du sud ? C’est l’occasion souvent unique de profiter de rabais substantiels, d’un achalandage restreint et de pouvoir admirer une nature en plein éveil. Et quoi de mieux que l’été pour vous parler de plages et de sable fin ? Suivez le parcours d’un passionné qui vous fera découvrir une autre façon de voyager, kayak au dos. Découvrez l’intérêt de l’astronaute Julie Payette pour les vues en plongée et surveillez la nouvelle chronique d’opinion de Marcel Bouchard. Vous voulez réagir ? N’hésitez surtout pas à nous faire part de vos commentaires par le biais de notre site web. Partez dès maintenant vers de nouveaux horizons. Larguez les amarres et… bon été !
Jean-François Beaulieu
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Diane Laberge, rédactrice en chef
Réalisateur et directeur de projet Rédactrice en chef
Steve McLean et Annick McLean Diane Laberge
Collaborateurs Anne Pélouas Anthony Masini Audrey Vanslette François-Guy Thivierge Guy Rivard
Julie Payette Marcel Bouchard Marie-Josée Auclair Sylvain Desmeules Tania Berthelot
Direction artistique
Conception Grafikar
Graphistes Révision des textes Photo de la page couverture
Annick McLean Maxime Clément Diane Laberge Réjean Savard lileimaginaire.com - Éric Marchand
Communication, Marketing
Suzanne Lareau Robert Ferland
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Steve McLean Sylvie Ouellette Michel Ratté Raymond Roy
Impression
Solisco
Distribution Messageries de Presse Benjamin inc. ...................................................................... ........................................ MAGAZINE DÉCOUVERTES est une production indépendante, publiée au Québec et distribuée partout au Canada. Toute correspondance doit être adressée au : 2, rue de l’Usine, Baie-Saint-Paul Qc G3Z 1Y1 t 418.435.5888 f 418.435.2068 info@decouvertesmag.com Magazine Découvertes et Conception Grafikar se libèrent de toute responsabilité par rapport au contenu des publicités publiées dans ses pages. Abonnement disponible en ligne : www.decouvertesmag.com La reproduction de MAGAZINE DÉCOUVERTES, en tout ou en partie, est interdite sans l’autorisation écrite de Conception Grafikar ou Magazine Découvertes. Dépôt légal : Bibliothèque du Québec, Bibliothèque nationale du Canada : ISSN 1916-1395 ...................................................................... ........................................ NOS REMERCIEMENTS
Nous reconnaissons l’aide financière accordée par le gouvernement du Canada pour nos coûts rédactionnels par l’entremise du Fonds du Canada pour les magazines.
BRANCHÉ
LA CHRONIQUE TENDANCES par
Guy Rivard,
Horwath HTL
Le dépaysement et l’exotisme demeurent toujours aussi recherchés qu’avant par les vacanciers québécois. On remarque cependant une tendance qui, si elle n’est certes pas nouvelle, est plus prononcée que jamais. Il s’agit de pratiques touristiques d’immersion dans les endroits toujours plus isolés afin d’y vivre des expériences inusitées ou à tout le moins, différentes du quotidien. Toute une industrie du tourisme d’aventure s’est développée au Québec depuis nombre d’années et elle a beaucoup évolué depuis l’époque des camps de pêche ou de chasse d’autrefois. Le secteur des pourvoiries demeure certes très populaire mais une émergence du tourisme en grande nature, sans prélèvement d’espèces fauniques, se fait sentir comme jamais auparavant. Par exemple, les expéditions permettant de visiter les magnifiques Monts Torngat encouragent la découverte de paysages époustouflants à la frontière du Québec et du Labrador. Bien qu’on y retrouve des neiges éternelles au sommet, on y pratique en été de la randonnée, du kayak ou du canot dans une série de fjords et rivières qui traversent la chaîne de montagne, bientôt intégrée dans le nouveau parc national de Kuururjuaq.
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Où aller et quoi faire pour profiter de l’été au Québec ?
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Le Québec, c’est aussi la vallée du Saint-Laurent où de véritables havres de paix et d’exotisme sont à notre portée. Ainsi, peut-on s’adonner au prélèvement d’espèces fauniques à des endroits de prédilection reconnus pour leur abondance comme c’est le cas de l’Île d’Anticosti. On peut aussi s’adonner à d’uniques safaris d’observation des blanchons, comme c’est le cas au printemps sur la banquise des Îles-de-la-Madeleine. Parfois, l’exotisme est plus près des grands centres qu’on ne le réalise. À preuve, l’archipel de Sorel sur le Lac Saint-Pierre est situé à quelques kilomètres seulement de Montréal et regorge d’une flore luxuriante, et de plus de 288 sortes d’oiseaux et 79 espèces de poissons. Gardez en mémoire lors de la planification de vos prochaines vacances que l’unicité et l’exotisme, c’est aussi au Québec que ça se passe !
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ICI | LES 10 + BELLES PLAGES AU QUÉBEC
DOSSIER | ÎLES DE BEAUTÉ Une tournée des plus belles îles du monde, de la Corse à Anticosti en passant par Madagascar, Simi (Grèce), les Galapagos, les Mille Îles (Ontario) et l’Île aux Lièvres au cœur du Saint-Laurent.
CARNET DE VOYAGE | 10 jours au Costa Rica, entre jungle et volcans.
SOMMAIRE
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PAGE D’HISTOIRE
ENTREVUE
BON APPÉTIT
QUAND LES ÎLES SE NOIENT !
LA PLANÈTE BLEUE DE JULIE PAYETTE
CHASSEURS D’ÉPICES
Atolls en voie de disparition.
Sa passion des voyages et sa soif de préserver l’eau de la planète.
Rencontre avec Ethné et Philippe de Vienne.
LE POUVOIR DE L’EAU S’hydrater pour mieux vivre.
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ACTUALITÉS
PROFIL
SPORTS ACTUELS
QUOI DE NEUF CET ÉTÉ ?
VOYAGER KAYAK AU DOS
LUGE D’EAU :
Nouveautés et trouvailles partout au Québec.
L’épopée de Marc Pilon en kayak… pliant !
Se la couler extrême !
CANYONING : Ô Vertig’eau ! SPÉLÉOLOGIE : Voyage au fond des grottes !
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AILLEURS
ART DE VIVRE
LE MOT DE LA FIN
PLEIN GAZ SUR BALI
Vivre en apesanteur ou la magie des bains flottants.
Une chronique d’opinion signée
350 kilomètres à moto dans le sillon de la belle.
MARCEL BOUCHARD.
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QUAND LES ÎLES S
photo Stéphane Ducandas | Ile d'Ouvéa (Nouvelle-Calédonie)
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E NOIENT PAGE D’HISTOIRE par Diane Laberge
Qu’est-ce qu’un atoll ? Au sens exclusivement morphologique et pour vulgariser un peu, il s’agit d’un lagon entouré d’une barrière de corail. On retrouve généralement la présence d’atolls dans des zones peu profondes de nos océans. Le récif corallien marque le pourtour de l’île, au centre duquel se crée le lagon. Les atolls sont principalement concentrés sous les tropiques, à proximité des îles volcaniques du Pacifique. Les changements climatiques que connaît la planète créent une menace de plus en plus grande pour certains d’entre eux. L’augmentation rapide du niveau de la mer pourrait par conséquent empêcher les coraux de croître assez rapidement pour sauver les atolls de l’immersion.
SAVIEZ-VOUS QUE LE PLUS GRAND ATOLL DU MONDE, SITUÉ DANS L’ARCHIPEL DES KIRIBATI (ÎLES DU PACIFIQUE SUD) EST AUSSI LE PLUS ANCIEN.
Avec 20 % des atolls de la planète, la Polynésie française dispose de la plus grande variété de formations de récifs coralliens au monde. Malheureusement, menacés par l’élévation du niveau marin, ces atolls risquent un jour, peut-être pas si lointain, d’être submergés comme ce pourrait être le cas de ceux des Tuvalu (Polynésie), des îles Carteret (Papouasie-Nouvelle Guinée) et de Viti Levu (Fidji).
EN 2005, LA MOITIÉ DE L'ÎLE DE BHOLA, AU BANGLADESH, A ÉTÉ ENGLOUTIE PAR LES EAUX, CATASTROPHE À LA SUITE DE LAQUELLE 500 000 PERSONNES SE SONT RETROUVÉES SANS ABRI.
Les enjeux ne sont certes pas qu’environnementaux. Ils sont aussi géologiques et démographiques, créant une incertitude sur la capacité des résidents à demeurer encore longtemps sur leur atoll d’origine. Car peut-être ne saviezvous pas que certains d’entre eux sont encore habités malgré une forte érosion de la côte et la disparition de sable. Ces changements poussent déjà certains gouvernements comme celui de Papouasie-Nouvelle Guinée à envisager un plan de secours qui se traduit plus souvent qu’autrement par la relocalisation des habitants de ces atolls menacés.
LE PROCESSUS DE FORMATION D’UN ATOLL PEUT DURER TRENTE MILLIONS D’ANNÉES.
Se pourrait-il que la menace grandissante pesant sur de nombreux atolls de notre planète favorise la création du premier label d’écoréfugiés ? HISTOIRE À SUIVRE…
LES HABITANTS DE L’ATOLL DE CARTERET SONT CONSIDÉRÉS COMME LES PREMIERS ÉCORÉFUGIÉS OFFICIELS.
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ACTUALITÉS
ACTUALITÉS
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FE SST IV A L D E M O N TA G N E C AR LE V O IX D E CH
des pour un ture en montagne Les Palissa Rendez-vous au parc d’aven escalade, programme, rando, tyrolienne, festival en pleine escalade. Au et ues, conférences, pique-nique via ferrata, canot, bains nordiq ! s. De tout pour toute la famille musique autour du feu de boi ascensation.com Soyez-y du 4 au 6 juin. www.l
UN PE TI T CR EU X ? -M AR IN ! d du seul VI TE UN SO USRim ouski, montez à bor
À Pointe-au-Père, près de au Canada. Les amateurs sous-marin encore accessible la yés en ajoutant à cette étape d’histoire maritime seront cho , site du ée à quelques mètres visite de la station de phare situ une incursion des plus intéresde même qu’ils pourront faire de ss of Ireland. Celui-ci raconte santes dans le Pavillon Empre uel leq , frage du célèbre bateau façon détaillée et imagée le nau s en 1914. ww.shmp.qc.ca aurait fait plus de mille victime
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LA BA ST IS CA N VU E D’ EN HAUT rivière
UN E RA NDDOO QU I A DU CHHIIEENN !
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st pas Décidément, l’Outaouais n’e le en reste cet été avec une fou ez ass t son d’activités dont certaines inusitées. Saviez-vous qu’il est possible de faire du traîneau à chiens…l’été ? Chez Tours des Timberland, plus de 40 bêtes nt nde atte s plus attachantes vou le rab pour une promenade mémo sur de magnifiques sentiers… de sable. Montez à bord sur www.timberlandtours.com
LE P’ TI T TR AI N DU NO RD , E ÇA ! PA S SI PE TI TkmQU de circuit entre
s peuvent emprunter 32 Depuis l’été dernier, les cycliste nt asphaltée, la n. Sur cette section entièreme Saint-Jérôme et Bois-des-Filio termine son nicipalités des Laurentides et piste traverse différentes mu c linéaire le par ère des Mille-Îles. Au total, le parcours aux abords de la rivi de pistes cyclables au cœur P’tit Train du Nord offre 232 km Laurentides. des plus beaux panoramas des 12 |
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Cette année, le parc de la Batiscan offrira de nouvelles utés ? sensations fortes. Les nouvea Des tyroliennes - dont trois au-dessus des chutes de la trois Batiscan- , une via ferrata et t, dont parcours en hauteur, en forê est c un pour enfants. Le par ouvert de juin à septembre. Réservations nécessaires. www.parcbatiscan.com
photo Tourisme Laurentides
photo Serge Guay
photo PRISME CANADA
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Un nouveau–né f t, i forê de 10 km aller-retour en pleine Rocher-à-l’Oiseau, un sentier érique estre les plus importants en Am inspiré d’un des sites d’art rup urels nat vue es offrant des points de du Nord. Dix kilomètres de pist s panneaux d’interprétation vou sur la rivière des Outaouais. Des de son peuple algonquin et un peu feront découvrir la culture du con fau le peut-être y apercevrez-vous histoire. Si vous êtes chanceux, s par les vénéré depuis des millénaire pèlerin, cet Oiseau Tonnerre .com iac ont e-p c. www.tourism Premières Nations du Québe
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photo CLD de Pontiac
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insistait pour y offrir Qu’à une certaine époque on nnelle ? de la cuisine régionale traditio propriétaire Qu’à cette même époque, sa ionale) sera (si insistante sur la cuisine rég lle d’argent de la première à recevoir la médai l’Ordre du Mérite Hôtelier ? X, du cinématographe Qu’en 1895, l’année du Rayon l’ensemble de et du pneu Michelin, rafraichir ent de l’ordre de… sem l’hôtel avait exigé un investis
mbres, Le Clarendon Qu’à l’époque avec ses 30 cha Québec et considéré est le premier grand hôtel de ien au pays ? aussi comme l’un des plus anc iment moderne, Qu’avant d’abriter l’hôtel ce bât 6000$ ? it été modifié héritage de l’ère fortifiée, ava de s erie rim ses débuts, le dans le but d’accueillir les imp Saviez-vous aussi que depuis cœur de la Reine Victoria ? Clarendon a toujours été au upations de la cité. l’effervescence et des préocc t pas seulement le Que le Charles Baillairgé n’es oire n’eut lieu sans Pas un seul chapitre de son hist is aussi le nom de nom de la salle à manger ma . Les changeresser le milieu journalistique me qui a imaginé inté mê Le ? çu con l’a qui te tec l’archi nalités accueillies, les de l’Université Laval, ments de propriété, les person les plans du pavillon principal qui le concerne était travaux au bâtiment, tout ce Prison de Québec. de la terrasse Dufferin et de la ier it. Pas la moindre bande de pap ont matière à réc rdé nsa ma toit un fasse et n’en ges sse éta x pre la Qu’au fil des ans, deu peint n’était installée sans que une qu’ me mê de ne, tair entre proprié es été ajoutés au bâtiment d’origi mention. Même les querelles ? o Déc style Art s les journaux ? aile complète de six étages de faisaient l’objet d’articles dan er dans ce prestiQu’il a déjà été possible de log somme de 2$ ? gieux endroit pour la modique s les années 70 mit Que sa vente à Fanroy inc. dan famille à Québec ? fin à la tradition des hôtels de
rations de façon Que l’Hôtel poursuit ses opé infatigable depuis 140 ans ? pas suffit à établir Que ces 140 années n’auront qu’il porte…? avec certitude l’origine du nom decouvertesmag.com
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PLAGE DE SANDY HOOK AUX ÎLES DE LA MADELEINE Le vent du large en plein golfe du Saint-Laurent… Il y a tant de plages sur l’archipel des îles de la Madeleine qu’il est très difficile de faire son choix ! Tout de même, celle de Sandy Hook à Havre-Aubert est une incontournable. La dune du même nom fait flèche littorale entre golfe et Baie de Plaisance, avec sable fin à perte de vue. La plage file ainsi sur douze kilomètres jusqu'à la pointe du Bout du Banc, face à l’île d’Entrée. Selon les vents dominants, on se baigne dans une eau vivifiante et l’on s’étend sur le sable chaud côté nord ou côté sud.
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SÉCURITÉ : variable, la plage étant sans surveillance ; attention aux courants marins, surtout par vent fort. SERVICES : aucun, sauf à Havre-Aubert.
NOS SUGGESTIONS ACTIVITÉS : assister ou participer au concours de châteaux de sable sur la plage de Havre-Aubert ; visiter l’Aquarium des îles ; marcher au long cours jusqu’à la pointe du Bout du Banc qui s’avance encore vers l'île d'Entrée à marée basse ; s’initier au kitesurf sur plage avec Aerosport. HÉBERGEMENT : Auberge Chez Denis à François ; Centre nautique de l’Istorlet ; camping ou auberge de jeunesse du Parc Gros-Cap. www.tourismeilesdelamadeleine.com
par Anne Pélouas
QUAND ARRIVE L’ÉTÉ, ON PENSE MER ET SABLE CHAUD. SACHEZ QUE L’ON TROUVE DE SUPERBES PLAGES AUX QUATRE COINS DE LA PROVINCE, À DEUX PAS DES GRANDES VILLES OU PERDUES DANS LA NATURE. SABLE FIN OU GALETS, PETITES BAIES FERMÉES OU GRANDS BANCS DANS LE VENT, SUR FLEUVE, GOLFE OU LAC… CES PLAGES N’ONT RIEN À ENVIER À LEURS CONSŒURS DU SUD ! PORTRAIT DE DIX D’ENTRE ELLES, ASSORTI D’UNE GAMME D’ACTIVITÉS AQUATIQUES OU TERRESTRES POUR CEUX QUI N’ONT PAS SEULEMENT ENVIE DE SE DORER AU SOLEIL. photo Une excursion dans le secteur Rocher-Percé | ATRG
photo J. Dubois-Bérranger | Tourisme Îles de la Madeleine
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PLAGE DE LA DUNE-DU-SUD AUX ÎLES DE LA MADELEINE Pourquoi ne pas prendre le meilleur des deux mondes de cet archipel magique sur cette plage de Havre-aux-Maisons ? Vers le nord, le sable blond court sur près de trente kilomètres sans obstacle. Au sud, de petites criques ensablées sont abritées du vent par les surprenantes falaises de grès rouge. En prime, des grottes à explorer à marée basse et le golfe offert sur un plateau aux nageurs comme aux contemplatifs. SÉCURITÉ : bonne en raison des eaux calmes mais la plage n’est pas surveillée. SERVICES : tables de pique-nique et toilettes à la halte routière.
NOS SUGGESTIONS Activités : marcher plein nord sur la plage jusqu’à plus-soif ; grimper sur les Buttes pelées ; se balader en kayak de mer à Gros-Cap au coucher du soleil ; faire une randonnée équestre sur la plage de l'Ouest à L'Étang-des-Caps ; visiter les marais de la Réserve nationale de faune de la Pointe-de-l'Est ; à marée basse, chercher des coques à manger ou des dollars de sable à collectionner ; faire une excursion en bateau à l'île Brion ; traverser l'archipel en bicyclette, avec transport de bagages et coucher en gîtes ; manger un homard frais à La Factrie. HÉBERGEMENT : Domaine du Vieux-Couvent ; Gîte La Maison d’Éva-Anne. www.tourismeilesdelamadeleine.com
photo S. Larose | Tourisme Îles de la Madeleine
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PLAGES DE CARLETON-SUR-MER RÉGION DE LA GASPÉSIE photo Guy Savoie | Ville de Carleton-sur-Mer
Au fond de la Baie-des-Chaleurs, place aux plages familiales par excellence ! En plein cœur du village, la plage municipale est l’endroit rêvé pour communier avec « l’esprit » convivial gaspésien. Le « barachois » local (lagune) est entouré de deux flèches littorales : les bancs de Carleton et Larocque. Côté barachois, on se baigne en eaux salées parmi les plus chaudes du Québec… Le banc Larocque est, lui, surnommé « barre à choir », belle image pour attirer les touristes sur ses plages, versant baie ou lagune.
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SÉCURITÉ : bonne pour la baignade mais les plages ne sont pas surveillées. SERVICES : terrain de jeux, aire de pique-nique et toilettes.
NOS SUGGESTIONS ACTIVITÉS : rouler sur la piste cyclable longeant la lagune ; marcher dans le sable côté village ou côté golfe ; cueillir des coquillages et des agates ; prendre un cours de voile ; louer un kayak ; visiter la grotte de Saint-Elzéar, la plus vieille du Québec ; découvrir la faune et la flore locales au Bioparc de la Gaspésie (Bonaventure) ; chercher des fossiles au parc national de Miguasha ; se gâter au centre de thalassothérapie Aqua-mer ; descendre la limpide rivière Bonaventure en canot avec Cime-Aventure ; monter à cheval au Ranch Tigalop ; déguster du saumon au restaurant Le marin d’eau douce. HÉBERGEMENT : Camping de Carleton ; Manoir Belle-Plage ; Aqua-Mer. www.carletonsurmer.com
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PLAGE DE COIN-DU-BANC RÉGION DE LA GASPÉSIE Percé, ce n’est pas qu’un rocher ! Entre Barachois et Coin-du-Banc, au fond d’une grande anse, une immense lagune se cache derrière ce superbe cordon littoral de sable fin et de galets. La plage de plusieurs kilomètres est « terrain » idéal pour marcher ou s’étendre en regardant passer bateaux ou baleines. Elle est réputée pour ses agates et ses jaspes qui font le bonheur des collectionneurs en herbe. Aux matinaux, on conseille d’aller y voir le soleil se lever ! SÉCURITÉ : bonne mais la plage n’est pas surveillée. Attention aux contre-courants. SERVICES : aire de pique-nique, toilettes. Chiens en laisse bienvenus.
NOS SUGGESTIONS ACTIVITÉS : se baigner côté mer ou côté barachois ; observer les oiseaux dans les marais vibrants de vie faunique de la lagune; visiter le Centre d’information ornithologique de Barachois ; aller en bateau au parc national de l’île-Bonaventure et du Rocher Percé ; faire une sortie guidée en kayak de mer ; visiter le Magasin général de l’Anse à Beaufils ; marcher sur le sentier des Rivières ; assister à un spectacle au Théâtre de la Vieille usine (Anse à Beaufils). HÉBERGEMENT : camping Baie-de-Percé ; Auberge Le Coin du Banc ; Gîte Au presbytère (Percé). www.perce.info
photo Michel Julien | ATRG
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PLAGE DE TADOUSSAC RÉGION DE LA CÔTE-NORD
photo Festival de la chanson Tadoussac
À deux pas du traversier, entre fleuve et fjord du Saguenay, la plage de forme concave est en plein cœur du village et de sa baie, reconnue comme l’une des plus belles au monde ! Facile d’accès, elle permet d’aller s’épivarder à pied dans le village, de flâner dans les boutiques, de marcher sur un sentier ou de courir à l’eau, en ayant peut-être la chance de voir le bout du museau d’un béluga !
SÉCURITÉ : bonne même si la plage n'est pas surveillée. SERVICES : aucun sur la plage ; toilettes à la marina ou au village.
NOS SUGGESTIONS ACTIVITÉS : faire une incursion dans le Parc marin du Saguenay-Saint-Laurent ; visiter le Centre d’interprétation des mammifères marins ; partir pour une croisière aux baleines ; marcher au pied des dunes à marée basse ; réserver une balade en kayak de mer avec Mer et Monde Ecotours ; assister à une activité Explos-Nature avec les enfants ; se balader dans le parc national du Saguenay ; assister au Festival de la Chanson de Tadoussac du 10 au 13 juin 2010. HÉBERGEMENT : Hôtel Tadoussac ; Auberge La Galouine ; camping rustique Mer et Monde à GrandesBergeronnes (avec réveil au souffle des baleines) ou Camping Tadoussac. www.tadoussac.com
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PARC NATIONAL DE LA POINTE-TAILLON RÉGION DU SAGUENAY-LAC-SAINT-JEAN Des kilomètres de rivage, de l'eau à perte de vue, un sable riche de grenat, zircon et magnétite lui donnant une palette de couleurs originales : la plage du parc national de la Pointe-Taillon, sise sur une presqu'île au bord du Lac-Saint-Jean est un bijou rare ! L'eau douce y est exceptionnellement chaude. Sur la plage « minérale », on peut à peine marcher pieds nus les jours de grande chaleur… SÉCURITÉ : excellente, surtout à l'intérieur de la zone de plage surveillée du parc. SERVICES : toilettes, casse-croûte, location de canots, kayaks et pédalos.
NOS SUGGESTIONS ACTIVITÉS : se balader à bicyclette sur la Véloroute des bleuets ou dans le parc ; faire une virée en canot ou kayak sur la rivière Péribonka ; visiter avec les enfants le Centre de découverte du parc, pour mieux comprendre le processus de formation de la Pointe-Taillon ; observer des mollusques à l'aide d'un aquascope en compagnie d’un garde-parc ; assister ou participer à la Traversée internationale du lac Saint-Jean à la nage ; visiter le Musée Louis-Hémon de Péribonka, au cœur du pays de Maria Chapdelaine. HÉBERGEMENT : auberge de jeunesse de l'île du Repos ou camping dans le parc, offrant aussi une formule vélo-camping ou « prêt-à-camper » ; gîte La magie du sous-bois à Dolbeau-Mistassini. www.sepaq.com
photo Mathier Dupuis | Pointe-Taillon
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PLAGE DE SAINT-IRÉNÉE RÉGION DE CHARLEVOIX
photo Olivier Fortin
Même si seuls les valeureux s'y baignent par jour de grosse chaleur, cette plage municipale est l'une des plus belles de la région. Il suffit de prendre la route 362, dite « Route du fleuve », à Baie-Saint-Paul pour y avoir accès. À hauteur du pittoresque village de SaintIrénée, la route « plonge » vers la grève qu’elle suit de bout en bout. La longue plage en pente douce s’étend à droite, avec le fleuve Saint-Laurent tout à soi !
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SÉCURITÉ : bonne mais l'eau est froide et la plage n’est pas surveillée. SERVICES : toilettes, aire de pique-nique ; terrain de jeux, casse-croûte ; animaux acceptés.
NOS SUGGESTIONS ACTIVITÉS : faire une sortie en kayak avec Katabatik ; assister à un concert ou un brunch musical-dominical au Festival international du Domaine Forget ; se balader sur la grève au lever du soleil ; partir à cheval sur la plage ou en montagne avec Randonnées entre monts et marées ; faire la tournée des ateliers d'artistes locaux sur la Route du fleuve. HÉBERGEMENT : studios du Domaine Forget hors-saison estivale ; Domaine du fleuve, face à la plage ; camping ou chalet rustique Au Balcon vert (Baie-Saint-Paul) ; Auberges Le Rustique (Saint-Irénée) et La Pinsonnière (Cap-à-l’Aigle). www.saintirenee.ca
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BAIE DE BEAUPORT RÉGION DE QUÉBEC Aux portes de la capitale, la baie de Beauport est depuis longtemps le paradis des véliplanchistes, amateurs de kitesurf et de voile. De récents aménagements en ont toutefois fait un lieu privilégié pour simplement sortir de la ville et changer d’air. La plage s’étend des deux côtés d’une pointe face à la baie, avec vue sur l’île d’Orléans et la rive sud du Saint-Laurent.
SÉCURITÉ : la plage n’est pas surveillée et la baignade y est interdite. Pour se rafraîchir, on se rabat sur les jeux d’eau avec les enfants… SERVICES : casse-croûte, parc pour enfants, jeux d’eau, école de voile, location d’embarcations, volleyball et soccer de plage, stationnement payant, navette entre Sainte-Foy et la Baie de Beauport en passant par la promenade Samuel-deChamplain.
NOS SUGGESTIONS ACTIVITÉS : prendre un cours de voile ; traverser le fleuve en kayak de mer ; observer les oiseaux migrateurs ; écouter le son mêlé des vagues et d’un groupe musical lors des « 4 à 6 » des samedis et dimanches ; assister à un « happening sportif de la baie » ; faire une randonnée à bicyclette ou en patins à roues alignées depuis Québec jusqu’au site, via une belle piste cyclable. HÉBERGEMENT : L’Autre Jardin (hôtel de Québec géré par l’ONG Carrefour Tiers-Monde) ; l’hôtel-musée des Premières Nations à Wendake ; le camping municipal de Beauport. www.baiedebeauport.com
photo www.baiedebeauport.com
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PLAGE DU PARC NATIONAL D’OKA RÉGION DES LAURENTIDES photo Jean-Pierre Huard | Parc national d’Oka, Sépaq
La longue plage de sable fin s’étale face au lac des Deux-Montagnes vers lequel convergent rivières des Mille-Îles et des Outaouais, avant que celle-ci ne se jette dans le fleuve Saint-Laurent. C’est le paradis des Montréalais pour une escapade estivale. On s’y baigne allègrement par temps chaud et il y a vraiment de la place pour tout le monde !
SÉCURITÉ : excellente, la plage étant surveillée. SERVICES : aire de pique-nique, casse-croûte, location d’embarcations et toilettes. L’accès à la plage est payant durant la saison où elle est surveillée, en plus des droits d’accès et des frais de stationnement du parc.
NOS SUGGESTIONS ACTIVITÉS : jouer avec les enfants sur la plage ; faire du canot, de la planche à voile, du kayak ou du pédalo ; visiter le Pavillon des découvertes et participer à ses jeux éducatifs à saveur « nature » ; participer en équipe au concours « façonnez le parc en sable » ; marcher sur l’un des quatre sentiers du parc ; aller à la plage en vélo depuis la piste La Vagabonde ou sur le sentier du Sommet. HÉBERGEMENT : camping sur place ; chambre au gîte « Sous les pins » ; tentes Huttopia clés en main ou tentes-roulottes toutes équipées. www.sepaq.com
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RÉSERVOIR BASKATONG RÉGION DES LAURENTIDES
L’eau clapote sur les rochers. Les deux pieds dans le sable, le dos sur le roc chaud, un bon livre entre les mains… Les kayaks sont au repos et leurs propriétaires aussi. Il faut être un peu aventureux pour filer si loin, dans l’immense Réservoir Baskatong. Terrain de jeu pour pêcheurs, il l’est aussi pour les adeptes des sports nautiques non motorisés, avec ses 329 km2, ses îles, presqu’îles, forêts séculaires et… plages de sable ultra-fin ! Au nord de Grand-Remous, la Pointe à David est une belle langue de sable occupée par une pourvoirie. Pas besoin ensuite d’aller loin sur l’eau, en canot ou en kayak, pour avoir sa plage et son camping à soi.
SÉCURITÉ : bonne mais sans aucune surveillance. SERVICES : aucun sauf à la pourvoirie.
NOS SUGGESTIONS ACTIVITÉS : se baigner ; faire du canot, du kayak ou de la planche à voile ; aller à la pêche ; observer les oiseaux ; lire dans un hamac ; marcher en forêt à la Montagne du Diable (Ferme-Neuve) ; faire du vélo au parc du P’tit train du Nord, avec transport de bagages et hébergement. HÉBERGEMENT : camping sauvage (soleil couchant et lever de lune garantis) ; chalet de luxe au Village Windigo. www.hautes-laurentides.com
photos CLD de la MRC d’Antoine-Labelle
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AILLEURS
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par Tania Berthelot
MOTEUR, À GO J'ENFOURCHE MA MOTO ! À CINQUANTE MÈTRES DE LÀ, ME VOILÀ DÉJÀ FREINÉE DANS MON ÉLAN PAR UN DÉFILÉ DE CANARDS TRAVERSANT LA CHAUSSÉE VERS LA RIZIÈRE LA PLUS PROCHE. JE COMPRENDS SOUDAINEMENT QUE TOUT LE TRAJET NE SERA QU’UNE SUITE DE RENCONTRES ME FORÇANT À EXPÉRIMENTER LES ÉLÉMENTS QUI M’ENTOURENT, COMME LE DÉCRIT SI BIEN PIRSIG DANS SON ROMAN LE TRAITÉ DU ZEN ET L’ENTRETIEN DES MOTOCYCLETTES. J’AI CERTAINEMENT QUELQUE CHOSE À APPRENDRE ICI.
L’avion amorce sa descente sur l’aéroport de Denpasar en survolant un groupe de surfeurs. Salam Datang ! Ou au paradis du surf… comme en témoigne l’immense vague sculptée dans l’aérogare. Bali est aussi mondialement réputée pour la plongée et ses stations balnéaires, notamment dans la région de Kuta. Nous avions également entendu dire que l’île était une oasis de verdure, riche en traditions hindouistes, d’où ses surnoms de Green, Green Bali et d’île des Dieux. La majorité des touristes s’agglutine surtout sur les plages surpeuplées du sud. Nous décidons plutôt de découvrir l’intérieur de l’île. Pas en bémo (bus local), taxi, auto ou excursion organisée, mais à moto, pour plus d’autonomie, de contacts rapprochés avec la population et d’osmose avec les paysages et permettant ainsi de nous enivrer des odeurs tropicales et du parfum des frangipaniers. C’est aussi la géographie qui nous indique ce choix : avec seulement 140 km d’est en ouest et 70 km du nord au sud, Bali, comparée aux grandes îles voisines de Java et Sumatra, apparaît facile à sillonner en deux semaines ; sa forme en dent de requin et son relief volcanique accidenté nous suggèrent qu’il peut être moins périlleux et surtout moins long d’y voyager à moto. Enfin, les Balinais prédisent l’arrivée de la saison des pluies avec un mois de retard cette année ainsi novembre s’avère idéal pour se balader sur deux roues ! Moteur, donc, pour un remake du film Toute la beauté du monde... est à Bali !
EN SELLE ! Louer une moto est simple à Bali. Notre permis de conduire international en main, nous voilà rapidement locataires de deux motos Honda 125 cc à transmission automatique, plus confortables et performantes que le scooter. Ubud, capitale culturelle située au centre de l’île, est l’endroit idéal pour établir sa base et y laisser une partie des bagages pour des trips de plusieurs jours. Au nord d’Ubud, les routes tentaculaires traversent la chaîne volcanique, qui s’étend d’ouest en est jusqu’à la route côtière. Au sud, le réseau routier est plus développé et achalandé. Sauf quelques routes du sud, les routes de Bali sont en très bon état. Étroites, sinueuses, bien asphaltées, elles dessinent un réseau miniaturisé à l’échelle de cette petite île, rappelant ces tapis de jeu réalistes sur lesquels les enfants font rouler leurs petites autos ! Panoramiques, elles offrent des vues magnifiques ! Côté conduite, c’est une autre affaire ! En l’absence de code et d’indications routières claires, sensations fortes garanties. Mieux vaut donc ouvrir grand œil et oreilles, la conduite se faisant au klaxon ! Mais, sous leur apparence de conducteurs téméraires, les Balinais confirment leur réputation de peuple pacifique et respectueux. Quand on évite les quelques nids de poules et les chiens qui y dorment, les camions Mitsubishi, minuscules jouets et rois de la route, la moto reste le moyen le plus sympathique pour suivre les petits chemins s’enfonçant dans les rizières, une procession vers un temple, une fête, ou pour s’imprégner des odeurs, de la lumière et de la vie à Bali.
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AILLEURS
EFFLUVES D’ENCENS ET DE CAFÉ… Ici, la chaleur est saturée d’humidité. Les volcans aux pentes fertiles et la végétation luxuriante dissimulent une variété étonnante de cultures. Depuis Lovina, petite station balnéaire au pied des montagnes du nord, chaque journée offre une route différente menant à de pittoresques villages. Dès l’aube, au chant des coqs et avant la chaleur écrasante du jour, dans les aboiements des chiens et le ronronnement des motos des Balinais, nous enfourchons comme eux nos motos à la recherche de fraîcheur, de verdure, et des nombreuses cascades où il fera bon se baigner. Nous caracolons lentement sur nos montures à travers des rizières en terrasses méticuleusement entretenues, des plantations de cacaoyers, caféiers, arachides, manioc, papayers et girofliers. Nous sommes littéralement enveloppés par la végétation tropicale et grisés par une brise fraîche aux mille parfums ! À chaque virage, il y a le plaisir d’une découverte ou d’une rencontre. Comme ce souvenir de ces champs d’hortensias bleus autour de Munduk, à plus de 1000 m d’altitude, destinés aux offrandes aux dieux de l’hindouisme. Ou ce père et son fils partageant leurs mangues avec nous. Ou cet homme, grimpé
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sur sa moto, cueillant pour nous des litchis. Cette pluie soudaine et ces panoramas plongeant sur la mer. En bas, noirceur totale dans ce village où l’on a coupé l’électricité pour quelques heures, au crépuscule, par souci d’économie. Le soir est notre moment préféré, quand redescendant les montagnes, nous sommes mêlés aux hommes et femmes quittant à moto les rizières pour regagner leurs maisons. Les vies sociale et religieuse reprennent. Sur le pas des portes, on confectionne les offrandes avec, omniprésente, l’odeur d’encens des bâtonnets tenus entre les paumes jointes des femmes en prière.
BEAUTÉ, GRÂCE ET SOURIRE… Les Balinais sourient en toutes circonstances et en permanence ! Quand ils roulent à cinq sur leur moto, transportant cages à poules ou petits commerces ambulants. Quand, avec respect et gentillesse radieuse, ils nous conseillent la prudence à moto. Quand la pluie diluvienne nous surprend et les réjouit, ils nous offrent l’abri d’une hutte de palmes pendant qu’ils collectent, dans cette salle communautaire rudimentaire, l’argent qu’apportent les familles pour l’une des nombreuses fêtes
religieuses annuelles, la construction ou la réparation d’un temple. Ils sourient aussi quand Nyoman Boudha, à qui nous demandons notre chemin, nous emmène le lendemain à la chasse aux pigeons, écureuils et chauves-souris, si délicieux parait-il ! La vie déroule grâce et beauté au long des routes. Quand les villageois aménagent demeures et jardins, veillant à la propreté. Quand ils façonnent les rizières ou sculptent avec des outils rudimentaires des objets de bois (même les cure-dents sont sculptés) qu’ils exposent partout sur les trottoirs. Quand ils se lavent ou tressent leurs cheveux au bord de la route ou lorsqu’ils portent sur leur tête des pyramides de paniers. Le soir venu, pendant que les Balinais revêtent leurs plus beaux habits traditionnels et que les femmes confectionnent les offrandes de fleurs et de fruits, nous roulons doucement, à la rencontre d’un peuple souriant comme nous n’en avions encore jamais rencontré. Serait-ce là, dans l’hindouisme, que se trouverait en partie la source de tout ce bonheur ? Si c’est en voilier qu’il nous fallait absolument découvrir l’archipel des Bahamas, c’est à moto que le sourire de Bali nous a été révélé.
LE CIRCUIT : Environ 350 kilomètres. Départ de Ubud, direction le Mont Batur, au nord-est (1 717 m). Puis Mont Batur à Lovina, sur la côte nord de l'île. Depuis, Lovina, petites incursions d'un jour dans la chaîne montagneuse. (Lovina-Munduk, Lovina-Bedugul en passant par Singaraja). Ensuite, direction extrême est du pays par la côte en passant par les villages connus de Tulamben (plongée), Amed (plongée) jusqu'à Padangbai (port qui relie l'île voisine de Lombok). Descente le long du littoral est jusqu'à Sanur (station balnéaire connue), Denpasar (la capitale), puis l'extrême sud de Bali soit la péninsule de Buket et les villages d'Uluwatu (surf ) et de Jimbaran (marchés de poissons). Remontée par le littoral ouest, retour sur Ubud et découverte de la région à l’est dont les routes panoramiques de Sidemen, les villages autour des villes de Bangli et Tampaksiring.
Tania Berthelot est l’auteure de l’article Lever l’ancre en famille publié dans l’édition de juin 2009 du magazine Découvertes.
Photos lileimaginair.com | Éric Marchand
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ENTREVUE
par Anne Pélouas
ELLE AIME FLOTTER EN APESANTEUR COMME ELLE ADORE PLONGER OU FAIRE DU CANOT-CAMPING. RENCONTRE AVEC L’ASTRONAUTE-VEDETTE DU CANADA, SPORTIVE ACCOMPLIE, POLYGLOTTE, PIANISTE DE HAUTE VOLTIGE ET ENGAGÉE DANS LA CAUSE DE L’ACCÈS À L’EAU POTABLE. Vous étiez de deux missions spatiales, en 1999, puis l’an passé avec Endeavour, pour rejoindre la station internationale. De l’observation de la Terre de haut, quelles impressions a-t-on de sa partie « liquide » ? Avec 72 % de la planète couverte d’eau, il est évident qu’elle domine. Ce qui me frappe le plus, c’est l’immensité de l’océan Pacifique que les cartes coupent en deux ! Vue de l’espace, la Terre est vraiment une planète bleue avec une incroyable myriade de teintes, quasi-indescriptible. Il y a du turquoise dans la mer de corail et autour des atolls, du bleu extrêmement foncé dans les océans… La Terre est une bille de marbre sur fond d’infini. C’est tellement beau ! Vous préférez la vision « spatiale » des continents ou celle des océans ? Les deux sont fascinantes. Tellement que, lors de mes missions, je faisais sonner l’alarme sur ma montre pour m’obliger à consacrer au moins une demi-heure chaque soir à les observer ! Il est très intéressant de regarder les masses continentales, les gros centres urbains… On voit toute l’activité humaine à grande échelle, avec ses effets sur l’étalement urbain, les zones de déforestation, les pellicules de smog sur Pékin, Tokyo et l’Amérique du Nord, les déversements de pétrole en mer. Lorsque le soleil est à l’oblique, l’eau polluée a une teinte et une texture différente. Quelles sont les images les plus fortes que vous ayez de phénomènes reliés aux changements climatiques ? La fonte massive des glaciers, notamment en Arctique, est la plus préoccupante ; la hausse du niveau des océans aussi, avec les risques d’inondation de zones habitables et cultivables. Depuis l’espace, l’image la plus forte pour moi est celle de la fonte de la calotte du mont Kilimandjaro. Il est facile à repérer : c’est le seul point blanc à des kilomètres à la
photos Nasa
ronde. La glace est beaucoup plus mince qu’il y a dix ans. Or, le glacier irrigue tous les flancs de la montagne, aux terres très fertiles. On voit toutefois des cercles concentriques qui dénotent un assèchement progressif. D’ici dix à vingt ans, les terres vont perdre en fertilité et les populations locales seront durement affectées. Quel est l’apport spécifique de la recherche spatiale canadienne à ces bouleversements climatiques ? Le Canada fait beaucoup en matière de télédétection, grâce à Radarsat. Avec ses observations, on a pu par exemple diriger les équipes d’urgence sur le terrain après le tsunami en Indonésie ou fournir de précieuses données satellitaires pour déployer des secours lors des débordements de la rivière Rouge au Manitoba, notamment en 1997 et en 2009. Vous vous impliquez aux côtés de Guy Laliberté et de sa fondation One Drop pour défendre l’accès à l’eau potable. On vous a vu lors du spectacle planétaire qu’il a orchestré en 2009 depuis la Station spatiale internationale. La conscientisation à ce phénomène du manque d’eau vous importe beaucoup ? Elle est essentielle. La Terre nous donne cette ressource unique en abondance mais nous la gaspillons souvent, surtout en Amérique du Nord, où elle est peu chère et très disponible. Un jour pourtant, l’eau se monnayera en bourse ! On comprendra alors l’importance de l’économiser, de moderniser notre façon de la partager et de mettre sur le marché des systèmes performants comme celui qu’on utilise à la station spatiale internationale. L’eau y est déjà denrée rare et on n’a pas le choix que de recycler les eaux usées, y compris « humaines », en eau potable.
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ENTREVUE Depuis six ans, vous venez de Houston en pèlerinage hivernal faire la Traversée de la Gaspésie en ski de fond. Avec un agenda chargé comme le vôtre, qu’est-ce qui vous motive, le défi sportif ou la convivialité de l’événement ? J’y viens depuis que la Traversée m’a adoptée mais j’adore la Gaspésie, été comme hiver. Pour moi, c’est une vraie semaine de vacances prises pour faire du sport. J’aime les paysages et c’est une formidable occasion d’être dehors, de s’évader, de fermer son cellulaire tout en réalisant un bon défi sportif ! C’est aussi l’aventure d’un groupe de personnes d’origines diverses qui se rassemblent autour d’une passion. Le groupe est très animé et tout le monde s’entraide car il ne s’agit pas d’une course. Ce n’est pas trop difficile d’être une vedette dans ce genre d’événement grand public ? Si cela l’était, je n’y reviendrais pas. Je fais partie du groupe, ni plus, ni moins, et les gens sont très respectueux. Vous pratiquez au moins deux activités « aquatiques », le canot-camping et la plongée sousmarine. Ce sont de vraies passions ? J’adore le canot ET le camping. Depuis longtemps. Mon deuxième fils a six ans. Il est maintenant assez à l’aise dans l’eau pour qu’on puisse l’emmener cet été en canotcamping. L’un des mes endroits préférés est le parc Algonquin en Ontario. J’aime l’isolement que procure le canotcamping quand il n’y a personne à l’horizon. On vit dehors. On se baigne. On boit l’eau du lac. On vit en communion avec la nature. C’est le bonheur total ! Et la plongée sous-marine ? J’adore être dans l’eau. C’était naturel que je fasse de la plongée. Aujourd’hui, on le fait en famille car mon fils de 16 ans a sa certification. J’ai surtout plongé dans les Caraïbes mais il y a un endroit que je trouve absolument fascinant au Canada. C’est le détroit de Georgie, entre Vancouver et l’île du même nom. Les eaux sont très froides mais la faune aquatique est incroyable, avec des octopus géants, des poissons loup ocellés (wolf eel)… 2010 marque la fin de la construction de la Station spatiale internationale, alors que la Nasa voit son budget réduit. Comment voyez-vous l’avenir pour la recherche canadienne et pour vous-même ? Il va y avoir beaucoup de chamboulements mais on s’y attendait et on s’adapte ! La Station sera tout de même en exploitation jusqu’en 2020. Même si les États-Unis n’ont pas de vaisseau spatial américain en opération pendant quelque temps, ils n’arrêteront pas d’aller dans l’espace, pas plus que nous ! Nous allons continuer de travailler avec la Nasa et les partenaires de l’ISS. Pour les prochaines photos Nasa
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années, ce sont les Russes qui assureront le service de transport à la Station, avec leurs fusées et capsules spatiales Soyuz. Nous avons fort à faire pour utiliser la fantastique plateforme de recherche que constitue la Station spatiale internationale. Elle sera utilisée pour y conduire des expériences scientifiques de base, mais aussi pour mieux comprendre l’adaptation des humains à l’état d’apesanteur et contrecarrer ses inconvénients. Cette question est fondamentale si on veut un jour retourner sur la Lune ou aller sur Mars.
Une partie de la Peninsule du Sinai, du Golfe de Suez et celui d’Aqaba
Le bras Canadarm de la navette spatiale Endeavour
Dominican Republic et Haiti
Volcan Sarychev (Russia’s Kuril Islands, northeast of Japan)
Le laboratoire japonais Kibo
DOSSIER ÎLES DE BEAUTÉ
LA CORSE :
BELLE ET REBELLE par Anthony Masini
DÈS L’ANTIQUITÉ, LES GRECS LA NOMMAIENT KALLISTÉ, LA TRÈS BELLE. AUJOURD’HUI, SI VOUS TAPEZ ÎLE DE BEAUTÉ SUR N’IMPORTE QUEL MOTEUR DE RECHERCHE DANS INTERNET, VOUS VOILÀ EN CORSE EN UNE FRACTION DE SECONDE. LA CORSE EST UNE TERRE DE CONTRASTES, RICHE DE LA DIVERSITÉ DE SON TERRITOIRE AVEC SES MILLE KILOMÈTRES DE CÔTES, SON MAQUIS AUX PARFUMS ENIVRANTS ET SES SOMMETS ENNEIGÉS JUSQU’AU PRINTEMPS. SANS OUBLIER BIEN SÛR LA SPÉCIFICITÉ DE SON PEUPLE, FIER ET INDÉPENDANT.
photo Diane Laberge
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Arriver en Corse par bateau permet de goûter à la magie des lieux, de contempler un lever de soleil sur la cité ajaccienne ou, si vous avez choisi de commencer votre séjour par Bastia, de longer le cap corse au petit matin éclairé par la lueur envoûtante de l’aube. Mais que l’on choisisse le nord ou le sud comme porte d’entrée, il faut absolument faire le tour de l’île et parcourir l’intérieur pour en saisir toutes les nuances. C’est en visitant la Corse par vous-même que vous découvrirez la richesse de son territoire et de ses habitants. Pour ce faire, la location d’une voiture est indispensable car l’île n’est que partiellement desservie par les transports en commun. Une seule exception à cela : la micheline. Ce tortillard reliant Bastia à Ajaccio est un incontournable qui vous laissera des souvenirs impérissables. Il faut éviter les deux mois d’affluence que sont juillet et août, où les tarifs peuvent doubler, et opter plutôt pour l’avant ou l’après saison. Aux mois de mai et juin, le maquis s’éclate en milliers d’effluves et les journées sont plus longues. Pour avoir un aperçu significatif de la Corse, il faut prévoir idéalement trois semaines : une semaine pour le sud et ses plages paradisiaques,
photos de droite Atout France
une semaine pour le nord et ses criques secrètes, une autre pour le centre et ses villages pittoresques. La Corse recèle de beautés sauvages qui ne demandent qu’à être découvertes au détour de sentiers vertigineux qui descendent vers la mer ou s’égarent dans les montagnes. À ce propos, il faut savoir que la côte ouest offre ce qu’il y a de plus contrasté, la côte orientale étant plus vallonnée mais non dénuée d’intérêt si on prend le temps de parcourir les villages de la Castagniccia où le châtaignier est roi. Quelque soit la période de l’année à laquelle vous choisirez de vous y rendre, la Corse saura vous envoûter. L’hiver, le charme se trouve surtout dans les villages de montagne, au coin d’un feu, à se délecter de charcuteries grillées ou de sanglier en sauce. Le printemps et l’automne sont propices aux promenades dans le maquis et aux randonnées jusqu’aux lacs de montagnes. L’été, les plages paradisiaques et les cours d’eau bucoliques répondront aux attentes des vacanciers.
DOSSIER ÎLES DE BEAUTÉ
ESCAPADES GOURMANDES ET CULTURELLES Les fromages au caractère bien trempé et le brocciu, réalisé à partir du lait de brebis, occupent une place de choix dans la gastronomie. L’île est aussi célèbre pour ses charcuteries à base de porc comme les lonzi, coppe et figatelli. Cette dernière, longue saucisse aux saveurs rustiques et en forme de fer à cheval se déguste bien fraîche, grillée au feu de bois. Les autres types de charcuterie sont séchés et se mangent crus. Toutes vous laisseront en bouche ce goût enchanteur du maquis qui fait dire à certains que la charcuterie corse est la meilleure au monde. Un produit original à découvrir lors de votre passage sur l’île est la boutargue, appelé aussi le caviar de la Méditerranée; il s’agit d’œufs de poisson, séchés et salés puis recouverts de cire pour une meilleure conservation. À l’apéritif, accompagnez-la de l’un ou l’autre des excellents vins de la région du Cap Corse, de Patrimonio ou de Sartène, et vous goûterez l’extase ! Côté culture, il y a en Corse de nombreux festivals dont les plus courus sont Les Nuits de la guitare à Patrimonio et le Festivoce de Pigna qui sont devenus au fil des ans des incontournables en matière de musique et de chants polyphoniques.
LE GR 20 :
L’UN DES PLUS BEAUX TREKS AU MONDE Depuis le début des années 90, le GR20 a acquis une réputation à l’échelle internationale. Il est d’ailleurs considéré par plusieurs comme le plus beau trek au monde malgré qu’il soit l’un des plus difficiles avec un parcours en général très accidenté. Avant de vous y aventurer, il faudra vous assurer d’être en excellente condition physique si vous ne voulez pas vous mettre en difficulté, voire même en danger. N’attendez surtout pas d’être au pied du Monte Cinto (2 706 mètres) pour vous apercevoir que vous n’avez pas de gants ou que vos chaussures de marche vous font mal aux pieds. Le GR20 peut s’aborder de deux façons : du nord au sud ou l’inverse. Les montagnes du sud étant beaucoup plus douces et moins techniques que celles du nord, l’option sud-nord est certes la meilleure pour les moins initiés puisqu’elle permet une montée progressive. En commençant par le sud, vous marcherez constamment dos au soleil ce qui n’est pas négligeable pour la lumière et ses effets sur le paysage. Sachez que tout le parcours du GR20 suit la ligne des crêtes de la grande dorsale de l’île et offre des panoramas exceptionnels. Plusieurs compagnies d’aventure proposent les services de guides pour accompagner les
photo Diane Laberge
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randonneurs. On trouvera dans les refuges du GR20 tout le ravitaillement nécessaire pour les repas du soir ou les petits-déjeuners de même que les boissons (café, vins, bières). Les installations sont cependant ce qu’il y a de plus rustiques et n’offrent souvent que très peu de confort (pas de couvertures, douches froides, peu ou pas de sanitaires). Pour ceux qui optent pour la randonnée en solo, il est préférable d’être débrouillard, d’avoir un bon sens de l’orientation et de bonnes connaissances météo car l’expérience du GR20 n’a rien à voir avec les chemins de Compostelle. Bien que le paysage soit à couper le souffle et la diversité constamment au rendezvous, le GR20 est une expérience quasi-extrême que l’on peut faire en version 6, 15 ou 30 jours. La plupart des randonnées balisées se situent à l’intérieur du parc naturel régional qui se charge de l’entretien des sentiers, des gîtes et des refuges et veille à la sécurité des randonneurs.
LA CORSE PAR LES CRIQUES Plusieurs des magnifiques plages qui abondent le long du désert des Agriates ne sont accessibles que par la mer. Des bateaux font la navette à partir de Saint-Florent vers Loto, Saleccia ou Malfacu. Vous passerez des heures merveilleuses sur des plages désertes au creux de criques profondes où il est possible d’explorer les fonds marins munis de masques et tubas. Si vous êtes amateurs de plongée, dirigez-vous plutôt vers le sud. Dans la région des îles Lavezzi situées près de Bonifacio, à 20 ou 30 mètres de profondeur, la mer recèle d’oursins, d’algues marines et de poissons colorés dont une forte concentration de mérous. Dans les Bouches, vous aurez accès à l’une des plus belles zones coralliennes de la Méditerranée.
D’autres sentiers de Corse sont beaucoup plus faciles d’accès tels le Sentier des Douaniers, les Mare a mare (sud et nord), Tra mare e Muntagne et le Cap Corse par ses crêtes. Les lacs de montagnes (Creno, Capitello, lac de Nino) méritent aussi quelques heures de marche pour contempler ces joyaux naturels. Côté adrénaline, la Corse réserve des émotions fortes aux amateurs de canyoning et de tyroliennes principalement au centre du pays et dans les gorges des secteurs de Bavella.
LIENS UTILES www.visit-corsica.com www.cap-corse.com www.corse-location-sartene.fr Canyoning : www.corse-montagne.com Tyro-trekking : www.interracorsa.fr
photo Atout France
SAVIEZ-VOUS QUE : • Les calanches de Piana, le golfe de Girolata et la réserve de Scandola sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco • La Corse a une superficie de 8 778 km2 soit environ 190 km de long sur 90 km de large avec un point culminant, le Monte Cinto à 2706 m. • La Corse compte encore aujourd’hui plus de 67 tours génoises rappelant les influences historiques de l’île. • Bien que française, la Corse revendique depuis des années son indépendance.
photo Diane Laberge
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DOSSIER ÎLES DE BEAUTÉ
PERLE DU SAINT-LAURENT
L’ÎLE AUX LIÈVRES
par Diane Laberge
SELON LE GÉOLOGUE HUGUES MORISSETTE, ON RETROUVERAIT SUR LE SAINT-LAURENT PAS MOINS DE 2 713 ÎLES ET ÎLOTS. UNE D’ENTRE ELLES A ATTIRÉ NOTRE ATTENTION. VÉRITABLE HAVRE DE PAIX, HABITÉE PAR LE SILENCE ET LE BRUIT DU VENT, CETTE ÎLE PEUPLÉES D’OISEAUX MARINS EST UNE HALTE NÉCESSAIRE POUR TOUS LES AMANTS DE GRANDE NATURE.
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L’Île aux Lièvres n’est accessible que par la mer. Déjà, l’idée est intéressante. Arriver par bateau sur un îlot du Saint-Laurent a quelque chose de magique et de féérique. Le point de départ de l’expédition se fait en vingt minutes à partir de Rivière-du-Loup où un traversier fait, en saison, la liaison quotidienne avec les îles. L’Île aux Lièvres est certes minuscule mais ô combien riche de nature et de naturel. Comptant à peine treize kilomètres de long, il vous faudra cependant plus d’une journée pour la découvrir en son entier. L’île s’explore à pied seulement. Ici, pas de véhicules automobiles bruyants et polluants, même pour les employés chargés de l’entretien des sentiers et de l’approvisionnement.
PARADIS POUR RANDONNEURS C’est le paradis de la randonnée avec plus de quarante-cinq kilomètres de sentiers pédestres balisés et dont le niveau va de débutant à expert. Les parties Est et Nord de l’île sont quelque peu aux antipodes, la première se révélant un véritable jardin naturel avec des prairies de potentilles et de persil de mer. En y longeant la mer, il n’est pas rare d’apercevoir quelques phoques qui vous salueront au passage. La partie Nord offre quant à elle des paysages plus arides avec vue sur les massifs de Charlevoix. Grâce à ses escarpements rocheux plongeant dans le majestueux Saint-Laurent, on peut y observer à souhait, s’amusant à l’intérieur du chenal, quelques spécimens de petits rorquals, bélugas et marsouins. Que vous choisissiez d’explorer l’île par Le Bout-d’en-Haut ou Le Bout-d’en-Bas, l’endroit est en permanence balayé par la brise du large, question de rafraîchir le randonneur extatique. L’île offre aussi des plages interminables et des kilomètres de grèves désertes bordées d’églantiers où il fait bon flâner et relaxer.
JARDIN D’EDEN Ici, les oiseaux sont partout. Les observateurs pourront ainsi y apprécier l’eider à duvet, la mouette tridactyle, le petit pingouin, le grand héron, le cormoran à aigrettes, le bihoreau à couronne noire ou encore le guillermot à miroir pour ne nommer que ceux-ci. Selon la saison, vous pourrez observer quelques belles envolées de canards noirs, de garrots, de bernaches et de macreuses. Tenez-vous le pour dit, on ne visite pas L’Île-aux-Lièvres sans une paire de jumelles et une bonne caméra. Vous risqueriez fort de manquer l’instant magique.
HÉBERGEMENT L’île offre une expérience de camping assez inusitée. Camper sur un caillou au milieu du Saint-Laurent, c’est exactement ça. Avec le souffle des rorquals et le bruissement d’ailes des eiders, vous serez en bonne compagnie et le sommeil n’en sera que meilleur. Si vous préférez un peu plus de confort, avec autant de charme, l’île met à votre disposition de belles petites maisonnettes de bois entièrement équipées, érigées à une trentaine de mètres de la berge, sur un promontoire rocheux surplombant la mer. On y accède en traînant son bagage dans une brouette depuis l’embarcadère. Le coût de la nuitée varie de 175$ à 195$. Vous pouvez également louer celles-ci sur une base hebdomadaire pour environ 900$ la semaine (4/6 personnes). L’expérience clés en main sera de loger à la charmante auberge de l’île où on vous propose six chambres équipées ainsi qu’une cuisine classique pour une escapade tout ce qu’il y a de plus gourmande. www.duvetnor.com
photo Société Duvetnor Ltée | Graphissimo
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DOSSIER ÎLES DE BEAUTÉ
MADAGASCAR :
UN MONDE EN SOI par Sylvain Desmeules
PAR UN BEAU PRINTEMPS, J’AI TRAVERSÉ LE MADAGASIKARA (MADAGASCAR), DE SA CAPITALE ANTANANARIVO (TANA POUR LES INTIMES) JUSQU’AU CANAL DE MOZAMBIQUE, EN PASSANT PAR LES HAUTES TERRES. LES PREMIERS JOURS, JE N’ÉTAIS QU’UN VASAH (ÉTRANGER) CRAINTIF. MAIS PLUS JE CÔTOYAIS LES MALGACHES, PLUS J’APPRÉCIAIS LES CHARMES DE LEUR ÎLE, LAISSANT LA PLACE À UN COCKTAIL DE SENTIMENTS, ALLANT DE L’ADMIRATION À L’ÉTONNEMENT.
photo Stéphane Ducandas | Nosy Be, Madagascar
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Cette ancienne colonie française présente une diversité à tous les niveaux : social, climatique, géographique, floral et faunique. Le vert luxuriant des forêts équatoriales, les hauts plateaux, ses pics volcaniques et ses bandes subdésertiques donnent un cachet unique à Madagascar, une île continent dans l’océan indien oriental, au sud-ouest de l’Afrique.
national, une réserve naturelle, un parc marin ou encore une réserve. Le mieux, c’est d’identifier un circuit précis, en fonction de vos intérêts: les gens, les volcans, les eaux, la faune, la flore; et de vos moyens: voyage organisé, en autobus, en voiture de location (jeep) ou à pied.
UNE FAUNE UNIQUE
PREMIER ARRÊT
La faune de Madagascar comporte 80 % d'espèces endémiques, résultat de son isolement géographique. Ce morceau de terre s’est détaché de l’Afrique il y a 65 millions d’années. Par surcroît, peu d’animaux carnivores y sont développés. Sa flore est tout aussi particulière. Peu importe l’itinéraire, votre route traversera des îlots vous permettant d’apprécier cette singularité. Qui sait ? Peut-être croiserez-vous, aux abords d’un eucalyptus, le aye-aye, plus étrange des lémuriens, ou un calumma parsonii, plus grand caméléon de l’île.
On arrive toujours par l’aéroport international d’Ivato à Tana, la ville aux « mille collines ». Il faut donc absolument découvrir à pied la capitale avant de foncer à l’aventure. Tout autour, des Malgaches, beaucoup de Malgaches. Ils sont 2 millions, soit 10 % de la population totale du pays.
Ce qu’il faut savoir, c’est que Madagascar est découpée en cinq zones climatiques, dominée par des hauts plateaux (60 % de l’île) avec des pics, souvent volcaniques, dont l’altitude oscille entre 800 et 1500 mètres. Sur le plan démographique, les origines malgaches sont orientales, polynésiennes, indiennes et évidemment africaines, sous influence française pendant plus de 60 ans, et divisé en 18 ethnies traditionnelles différentes, réparties dans 22 régions.
ORGANISER SON VOYAGE Le voyage facile vous conduira dans l’une des stations balnéaires des nosy (îles) comme Sainte-Marie et Be. Si vous choisissez l’aventure et l’écotourisme, il faut vous préparer. Incontestablement, votre route traversera l’un des 50 sites, représentatifs de sa biodiversité, soit un parc
photos de droite | Sylvain Desmeules
Le reste s’imagine bien, des maisons et des maisons accrochées aux inclinaisons du relief, telle une effloraison s’étirant du lac Anosy, tout en bas, près du glorieux stade sportif de Mahamasina. Visiter les zomas (marchés) de Tana est une activité en soi. Mais c’est aussi une fenêtre sur la culture de ce peuple. Il faut donc traîner une « poignée » d’argent malgache, il faut le dire vite puisque un dollar canadien égalait, lors de mon séjour, environ 2115 ariarys. Les Malgaches sont d’excellents artisans. Pour moi, ce sera deux superbes masques sculptés dans le palissandre puis un poisson assemblé avec des cornes de zébu. Ah ! le zébu ! Les paysans s’en servent pour transporter la récolte, il se vend, se mange et inspire l’artiste. Si votre séjour se limite à Antananarivo, une visite au parc de Tsimbazaza donne un aperçu de cette riche et luxuriante vie animale et végétale. Si vous bénéficiez d’un peu plus de temps, le parc national de Mantadia, relié à celui de Zahemena, à 140 kilomètres de la capitale, est une option valable. Les amateurs de trekking sont particulièrement bien servis.
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DEUXIÈME ARRÊT Antsirabe, situé au centre de cette île de 587 040 kilomètres carrés, est un monde différent. Nous sommes sur les hauts plateaux, à 170 kilomètres de Tana. S’y rendre en taxi-brousse est l’occasion d’apprécier la ruralité du pays et… de tester ses nerfs ! On ne peut que se laisser bercer par les milliers de sillons façonnés par les tarimbary (rizières), décor entouré d’intrigantes montagnes volcaniques. Les sources thermales ont fait depuis longtemps la réputation d’Antsirabe. Il faut savoir que le premier établissement de bain fut construit en 1917. Les curistes viennent s’y refaire une santé, fréquentant le chic Hôtel des Thermes, imposant et somptueux, mais qui représente toutefois une anecdote dans cette pauvre contrée. Pour ceux qui aiment l’aventure, une expédition vers l’un des trois massifs les plus imposants de l’île, celui de l’Ankaratra, au sud d’Antsirabe, qui s’étend sur plus de 100 kilomètres. De nombreuses excursions sont possibles, empruntant souvent des routes forestières. Avant d’humer les pinèdes ou les allées de mimosas, vous apprécierez le labeur du paysan qui ramène un fagot de katsaba (blé) ou qui vanne encore son riz à coup de fanato (pilon).
TROISIÈME ARRÊT Direction région de Menabe, sur la côte sud-ouest, ponctuée de villages comme celui de Maintirano, sur les bords du poissonneux Mozambique ou si vous préférez, face aux 415 kilomètres d’eaux chaudes qui séparent Madagascar du continent africain. C’est un autre monde où le climat humide et les températures élevées vous collent à la peau, bref, en pleine zone équatoriale. Quoi faire ? Pêcher bien entendu. On dit que Madagascar compte 1250 villages de pêcheurs et que Nosy Be, plus au nord dans le Majunga, est le haut-lieu de la pêche sportive. Autre constat, les eaux regorgent de crevettiers, suivis par des essaims d’oiseaux de mer. Un spectacle céleste quand le soleil libère ses derniers rayons et effleure une dernière fois les gigantesques baobabs !
LIENS UTILES www.madagascar-tourisme.com/home.php Inventaire des parcs : www.parcs-madagascar.com
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photo Sylvain Desmeules
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SIMI :
L’ÎLE SANS EAU par Diane Laberge
MARTIN ET MARIE HABITENT UNE ÎLE DE BEAUTÉ. DEPUIS PLUSIEURS ANNÉES, ILS ONT ÉLU DOMICILE À L’ÎLE D’ORLÉANS, À QUINZE MINUTES À PEINE DU CENTRE-VILLE DE QUÉBEC OÙ ILS VAQUENT QUOTIDIENNEMENT À LEURS ACTIVITÉS PROFESSIONNELLES. FERVENTS VOYAGEURS, ILS FAVORISENT SOUVENT LA FIN DE L’ÉTÉ, VOIRE LE DÉBUT DE L’AUTOMNE, POUR ACCOMPLIR LEURS PÉRIPLES EN TERRE ÉTRANGÈRE. EN OCTOBRE DERNIER, LORS D’UN VOYAGE EN GRÈCE, SIMI S’EST IMPOSÉE COMME UNE RÉVÉLATION. ILS Y ONT DÉCOUVERT UN ENDROIT UNIQUE, ISOLÉ DU MONDE, OÙ LA VIE S’ÉCOULE AU COMPTE-GOUTTE.
photo Front de mer pittoresque, Gialos | Marie-Thérèse Magnan
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C’est au cœur de l’archipel des îles grecques que se dresse fièrement ce petit caillou de 2 500 âmes, à quelques kilomètres à peine au large des côtes turques. Totalement dépendante, cette île reçoit chaque semaine de ses voisines les plus proches, eau et victuailles. C’est encore aujourd’hui le secret le mieux gardé de la Mer Égée avec un rythme de vie qui semble s’être figé depuis l’Antiquité. Martin et sa complice de tous les voyages s’y sont rendus pour profiter des derniers rayons d’un été qui n’en finissait plus.
UN ROCHER MYTHIQUE On n’accède pas à Simi en criant ciseaux. C’est une île qui se mérite. À quelques kilomètres à peine des côtes de la Turquie et à plus de 26 miles marins de Rhodes qui lui sert de nourrice, la superficie de Simi n’est pas très importante : dix kilomètres à peine du nord au sud pour huit kilomètres de large. La plus grande partie de son territoire est de nature rocheuse et comporte très peu de zones habitées. Les cités byzantines de Gialos (en bordure de mer) et de Chorio (sur les hauteurs) constituent les principaux attraits touristiques de la petite île. Il faut voir la dizaine de moulins à vents, sur les sommets de Chorio, pour apprécier la beauté de cet univers d’un autre temps. Tous les jours, des traversiers font la navette entre l’île de Rhodes et Simi, transportant les denrées nécessaires à la vie quotidienne des insulaires. En saison, prennent aussi place à bord de nombreux touristes de passage. Chaque semaine, l’eau est acheminée par bateau vers le petit rocher où elle est emmagasinée dans d’imposantes citernes. L’hiver, l’île est totalement coupée du monde. Privés de tout, les habitants de Simi sont pourtant des gens heureux qui trouvent leur bonheur dans la quiétude et les richesses naturelles et souvent spirituelles de leur île adorée. L’île compte d’ailleurs pas moins
photo Musée nautique, Gialos | Marie-Thérèse Magnan
de 350 églises et monastères dont certains accueillent dans leurs cellules un grand nombre d’estivants.
ACCROCHE CŒUR En s’approchant de Simi, on est d’abord frappé par la masse rocheuse et les nombreuses criques où s’infiltre la mer. En arrivant au port de Gialos, c’est le coup de foudre immédiat. L’effet est à ce point saisissant que vous serez subitement tenté de vous y établir à demeure. L’île paradisiaque respire charme et tranquillité par tous les pores de ses rochers. Il existe à Simi une luminosité comme nulle part ailleurs et ce, à toute heure du jour. La nuit, le ciel étoilé est tout simplement magique. Gialos a conservé le caractère néoclassique de son architecture, ce qui en fait un site historique et protégé. Ses maisons aux enduits ocres et aux admirables frontons comportent des balcons en fer forgé sur lesquels on aime jardiner. À cette palette aux accents terracotta s’harmonisent le marron des fenêtres ou l’indigo de portes ornées de magnifiques heurtoirs de fer forgé. Dans les rues étroites de la ville, étrangement désertes en ce mois d’octobre, ce qui frappe avant tout ce sont les pavés. Faits de galets de différentes tailles, ils dessinent des formes de bateaux, des ancres, des motifs végétaux ou tout simplement décoratifs. Ce qui donne l’impression de fouler à même le sol de véritables œuvres d’art. D’inspiration vénitienne, des maisons de deux ou trois étages sont alignées en amphithéâtre; elles se pressent les unes contre les autres et escaladent les collines en arrière-plan. Dans le port sont amarrés des bateaux de tout acabit, de la barque de pêcheur (caïque) au plus imposant voilier quatre mâts. L’endroit est animé et la promenade le long des quais foisonne de restaurants, hôtels, bijouteries, boulangeries et magasins de souvenirs (principalement des éponges rappelant le passé de l’île).
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photo Rivages, Gialos | Marie-Thérèse Magnan
Côté hospitalité, vous verrez une grande différence si vous décidez de vous établir à Simi quelques jours. Habitués au va-et-vient quotidien des ferry-boat en provenance de Rhodes, les insulaires semblent avoir développé un sens de l’hospitalité beaucoup plus poussé envers les touristes décidant de s’y attarder quelques semaines. Ils n’auront alors aucun problème à partager avec vous la table comme les bonnes adresses. De charmantes petites villas à flanc de montagne, à proximité de la plage et à cinq minutes de marche du village sont offertes en location touristique pour aussi peu que 400 $ la semaine, hors-saison.
L’ILE-JARDIN Les régions boisées de l’île sont constituées de pins, de cyprès et d’arbousiers. L’élevage se limite aux troupeaux de chèvres dont le lait permet la production de beurre et de fromage. Bien que de nature rocheuse, la végétation y est paradoxalement très riche ce qui fait que l’île produit en abondance figues, figues de Barbarie, amandes et miel de thym. Et comment survit ce jardin d’Eden, sans eau ? Sachez que l’irrigation des terres agricoles se fait à partir d’eau de pluie recueillie dans des citernes privées ou publiques dont la plus importante est de 600 mètres cubes. Un important système de canalisations fait ensuite le travail. Il n’est pas rare d’ailleurs de voir chaque propriété munie de citernes servant à recueillir la pluie, quand pluie il y a.
Depuis leur retour à l’île d’Orléans, Martin et Marie n’ont qu’une seule idée en tête: revoir Simi le plus tôt possible. Et un conseil: choisir d’y aller hors-saison et longtemps, c’est encore mieux !
À VOIR ABSOLUMENT : - Le passage Kali Strata, avec son escalier aux 500 larges marches, bordé de vieilles et belles maisons byzantines. - Le monastère de Panormitis, au sud-ouest de l’île, avec ses deux musées. La route entre Simi et Panormitis offre un panorama exceptionnel. - L’intérieur du monastère Saint-Sauveur, pour la splendeur de ses peintures murales. - Le quartier de la Douane et le marché aux poissons de Gialos qui chaque matin regorge de poissons frais, de homards, de crevettes et de poulpes.
À FAIRE ABSOLUMENT : - Une excursion sur les plages de Pedi, Sialonas, Nanou, Marathounta, Isidoros et l’île de Seskli, en petits bateaux de pêche. - Du kayak, de la voile et de la plongée dans les magnifiques criques aux plages de galets de l’île.
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ANTICOSTI :
ÎLE DE LA DÉMESURE ! par Diane Laberge
C’EST LA PLUS VASTE ET LA PLUS SAUVAGE DES ÎLES DU QUÉBEC. PARADIS DE CHASSE ET PÊCHE, ANTICOSTI EST DE PLUS EN PLUS FRÉQUENTÉE PAR LES VACANCIERS EN QUÊTE DE DÉMESURE.
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Port Menier sera votre port d’entrée principal que vous décidiez d’arriver en tout confort par la mer ou par avion. Ex-royaume privé du chocolatier français Henri Menier, on doit à celui-ci l'introduction de nombreux chevreuils sur le territoire faisant d’Anticosti, dès les années 1900, un véritable paradis tant pour la chasse aux cervidés que pour la pêche au saumon de l’Atlantique remontant par centaines les méandres des nombreuses rivières de l’île.
CŒURS DE PIRATE ? À une certaine époque, l’île aurait été habitée par des individus dont les desseins semblaient pour le moins douteux. Pensons à Louis-Olivier Gamache, ce matelot à la réputation de trafiquant qui aurait sans scrupules provoqué plusieurs naufrages dans le but de piller ses victimes qui, au milieu du 19e siècle, auraient été fort nombreuses. Le chocolatier Menier aurait quant à lui laissé de bien meilleurs souvenirs mais peu importe, toutes ces histoires sont maintenant très loin derrière et, de toute évidence, un séjour à Anticosti est depuis devenu aussi bon qu’a pu l’être le chocolat de Menier.
photos de l’article Sépaq Anticosti | Jean-S. Perron, Daniel Mallard, Yoanis Menge
PARADIS DE CHASSE ET PÊCHE La superficie de l’île est d’environ 7 950 km2. Sepaq Anticosti et le parc national d’Anticosti en gèrent les deux tiers, le reste étant sous la juridiction de pourvoiries privées qui s’y sont implantées et proposent aussi d’intéressants forfaits aux amants de nature sauvage. Pour tous ceux qui comme moi ont eu la chance d’y chasser le gibier et d’y moucher le saumon, le souvenir d’un passage à Anticosti demeure impérissable. La saison de pêche au saumon s’échelonne de la mi-juin à la fin août. L’important réseau de rivières à saumon réserve de belles (sur)prises avec des saumons pouvant atteindre les 4 à 6 kilos. D’autres rivières aux eaux cristallines permettront de capturer des truites de mer qui, poêlées à peine sorties de l’eau, représenteront elles aussi une dose de bonheur à l’état pur. Que vous pêchiez sur le territoire de la rivière Chaloupe, de la Bell, de la Loutre ou la renommée Jupiter, vous découvrirez des paysages à couper le souffle dont des fjords et des canyons majestueux aux creux desquels s’engouffrent des rivières peu profondes.
DOSSIER ÎLES DE BEAUTÉES Pendant que l’avion qui amène notre groupe se pose délicatement sur une piste de terre du nord-est de l’île, une série de pick-up garés le long de la bicoque de bois servant d’aérogare attendent les voyageurs pour assurer le transport vers l’une ou l’autre des quatre pourvoiries de l’île. Dans un nuage de poussière, les rutilants engins s’engagent sur les routes de cailloux de l’île. Les distances sont longues à Anticosti mais nous voilà enfin devant notre refuge, baraquement de bois rond tout ce qu’il y a de plus pittoresque et rustique. L’environnement est tel que des chevreuils curieux viennent déjà nous souhaiter la bienvenue. Le voyage s’annonce bien. À peine installés, la soupe mijote sur le feu, les guides font leur entrée, les cartes se déploient et l’aventure est prête à commencer. La saison de la chasse à Anticosti s’étend jusqu’à la mi-décembre et des territoires bien précis sont réservés pour la chasse à l’arc ou à la poudre noire. Pour les cœurs sensibles, il faut savoir que l’île compte une colonie d’un peu plus de 160 000 cerfs de Virginie lesquels, s’ils n’étaient pas chassés, risqueraient de mettre en péril l’écosystème de l’île. Pour contrôler le cheptel, la récolte de 2 cerfs par chasseur par séjour est permise. Personne ne repartira bredouille !et tables d’hôte composées
PARC NATIONAL : DES KILOMÈTRES ET DES KILOMÈTRES DE SENTIERS Choisissez parmi les 76 kilomètres de sentiers du parc national d’Anticosti pour vous familiariser avec une nature d’une beauté exceptionnelle et une faune abondante à défaut d’être variée. Au détour d’un sentier, il n’est pas rare de croiser tétras, castors, gélinottes, lièvres et quelques renards roux. Vous pourrez randonner aisément sur les sentiers de la Grotte-à-laPatate, Chicotte-la-Mer, Baie-de-la-Tour ou utiliser les pistes menant à la fabuleuse chute Vauréal. Il est également possible de découvrir le sud de l’île à dos de cheval, une expérience certes des plus exotiques. Les amateurs de bains de soleil ne seront pas en reste avec des kilomètres de plages de sable blanc et de cailloux où viennent se jeter des caps rocheux dessinés à partir de la même palette de couleurs. Ma préférée est certes la plage de Cap-à-la-Table. Les plus téméraires y jetteront un orteil à l’eau, le temps d’une trempette dans une eau plutôt froide même en été. Il n’est pas rare de voir au large quelques colonies de phoques s’amuser en sautant hors de l’eau le temps pour vous de sortir vos appareils photos et de capturer ces moments magiques. Inoubliable !
SAVIEZ-VOUS QUE L’île compte un peu plus de 290 habitants, principalement concentrés à Port Menier. Anticosti est presque aussi vaste que la Corse avec 222 kilomètres de longueur par 45 kilomètres de largeur. La Corse compte toutefois près de 250 000 habitants.
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Certaines parois rocheuses bordant les rivières d’Anticosti recèlent de fossiles tels des trilobites, crinoïdes, éponges et céphalopodes datant de plusieurs millions d’années.
À VOIR ABSOLUMENT : Chute Vauréal : Cet impressionnant canyon de 90 m de profondeur a été creusé dans le calcaire par la rivière Vauréal, à 9 km de son embouchure. Pique-nique et baignade possible dans le bassin de la chute. Grotte à la Patate : Cette grotte mesure 10 m de hauteur par 7,2 m de largeur. Les spéléologues peuvent explorer 500 m de passages souterrains. On y accède par un sentier de 3 kilomètres qui traverse à gué la rivière à la Patate à deux reprises. La grotte comprend trois salles principales et se termine par un passage étroit dans l'eau. On a trouvé plus de 40 cavernes et grottes sur l'ile et répertorié plus de 400 phénomènes d'importance reliés à leur formation.
OPTIONS HÉBERGEMENT Sepaq Anticosti propose des forfaits de villégiature d’une semaine comprenant le transport aérien de Mont-Joli vers Anticosti, l’hébergement, le camion 6 passagers et l’autorisation d’accès au parc national. On peut choisir d’y loger en chalet, en camping ou en auberge. Les auberges de Port-Menier, McDonald et Chicotte-la-Mer offrent confort et tables d’hôte composées notamment de produits frais de la mer. Une escapade de 2 jours est également possible à partir de HavreSaint-Pierre (Forfait NaturExpress). www.sepaq.com
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GALÁPAGOS :
ÎLES ENCHANTERESSES texte et photos Marie-José Auclair
S’ENROBANT PARFOIS D’UN ÉPAIS BROUILLARD, LES GALÁPAGOS DÉGAGENT UNE AURA DE MYSTÈRE ET CONSTITUENT UNE VITRINE UNIQUE SUR L’ÉVOLUTION DES ESPÈCES. L’ABSENCE DE MAMMIFÈRES TERRESTRES A LAISSÉ TOUTE LA PLACE AUX OISEAUX ET AUX REPTILES. ON S’Y CROIRAIT EN PLEIN PARC JURASSIQUE !
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À 1000 km au large de l’Équateur dans l’océan Pacifique, s’étend l’archipel des Galápagos ainsi que la réserve marine qui l’entoure. Il est composé de cinq grandes îles (Fernandina, Isabela, San Cristobal, Santa Cruz et Santiago), de 14 moyennes et petites îles aux noms évocateurs (Santa Maria, Marchena, Espanola, Pinta, Baltra, Santa Fé, Pinson, Genovesa, Rabida, Seymour, Wolf, Tortuga, Bartolomé et Darwin) et aussi de 42 îlots pour une surface totale de 8000 km². Quatre d’entre elles sont habitées et la capitale en est Puerto Baquerizo sur l'île San Cristobal. Le meilleur moyen de visiter les îles est sans aucun doute la croisière. Curieusement, les voyageurs traversent plusieurs fois la ligne de l’équateur durant le voyage, chacun de ces passages étant joyeusement souligné. Le Parc National des Galápagos a désigné un peu plus de 50 sites à visiter, toujours en compagnie d’un guide naturaliste dans des circuits organisés et contrôlés. Chaque île, chaque escale est l’occasion d’incroyables rencontres avec le monde animal. Dans cette ambiance de paradis terrestre, les créatures qui ont été à l’abri de contacts humains se laissent approcher sans crainte. Pour éviter d’altérer l’équilibre fragile des écosystèmes et de leurs habitants, suivez la consigne : « Prenez des photos et enrichissez vos souvenirs, mais ne laissez seulement que la trace de vos pas. »
LE COMMENCEMENT DU MONDE Les éruptions volcaniques ont contribué à la création d’étranges paysages formant un mélange de décors lunaires et de végétation luxuriante. Les plus anciennes îles ont émergé il y a plusieurs millions d’années mais le volcanisme toujours actif continue d’agrandir l’archipel. Bien qu’elles soient situées sous l’équateur, les îles connaissent un climat tempéré. Les eaux froides et bien oxygénées du courant de Humbolt en provenance de l’Antarctique se mélangent au flux nourricier du courant équatorial qui baigne les îles, créant un milieu très favorable au développement d'une abondante vie marine. On distingue deux saisons : de janvier à mai, une saison de pluie (23 à 27 °C) où la mer est assez calme et tempérée et, de juin à décembre, une saison sèche (19 à 20 °C), assez froide.
VENUES DES PROFONDEURS DE LA TERRE Les Galápagos doivent leur existence à un point chaud volcanique, une zone de la croûte terrestre plus fragile et propice aux remontées magmatiques. Ce point chaud est situé sous la plaque de Nazca, une plaque tectonique océanique sur laquelle reposent les Galápagos. Alors que le point chaud demeure fixe, la plaque se déplace vers l'est, à raison de 3 à 6 centimètres par an vers le continent sud-américain. Le magma en fusion perce l’écorce terrestre et trouve son chemin vers la surface, créant un alignement volcanique qui forme le chapelet d’îles de l’archipel. Ainsi, les îles orientales plus anciennes (5 à 9 millions d'années) comme San Cristobal, sont érodées et leur relief fortement émoussé alors que sur l’île Fernandina à l’extrême ouest et datant de 700 000 ans, le volcan La Cumbre, un des volcans les plus actifs du globe, crache son magma en fusion et une lave incandescente jaillit toujours de ses flancs.
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UN MILIEU INHOSPITALIER ET POURTANT… Entraînées par les courants marins, les espèces animales et végétales qu’on y observe sont venues du continent sudaméricain, il y a des millions d’années. Elles ont dû s’adapter à la présence d’éruptions volcaniques, un milieu particulièrement hostile à la vie. Pourtant, dans l’isolement extrême de ces îles, la vie se diversifia d’une île à l’autre, de telle sorte qu’elles constituent le refuge d’espèces animales et végétales dont le taux d’endémisme est sans doute le plus élevé au monde. Des espèces comme les iguanes terrestre et marin, la tortue géante et de nombreuses espèces de pinsons, de fous, de mouettes et un albatros, qui ne vivent nulle part ailleurs, font des îles Galápagos un exemple de l’évolution. Les oiseaux marins comptent aussi plusieurs espèces endémiques comme le cormoran des Galápagos dont les ailes ont régressé, le rendant inapte au vol, une espèce d’albatros, trois fous, deux mouettes et le manchot des Galápagos, le seul que l’on trouve au nord de l’équateur. L’océan présente la même richesse avec seize variétés de baleines, sept dauphins, douze requins et cinq raies.
RUPTURE ENTRE SCIENCE ET RELIGION À bord de l’expédition scientifique du Beagle faisant escale aux Galápagos en 1835, Charles Darwin, un jeune naturaliste britannique, découvre dans différentes îles 13 espèces de pinsons cousines de celles d’Amérique du Sud. Il constate que les oiseaux pourvus d’un gros bec cassent les graines les plus dures alors que ceux au bec long et fin préfèrent manger des insectes. Il imagine qu’au fil du temps, les pinsons finissent par ne plus avoir la même alimentation et ne fréquentent plus les mêmes endroits. Peu à peu, ils donnent naissance à de nouvelles espèces à partir d’un ancêtre commun. Ces observations lui inspireront L’Origine des espèces, un ouvrage qu’il publiera en 1859. Cette théorie basée sur la sélection naturelle bouleversera les fondements de la biologie en expliquant de façon logique l’évolution et la diversité de la vie.
LA MASCOTTE DES ÎLES Ayant remarqué la ressemblance entre la carapace retroussée à l’avant de certaines espèces de tortue géante et la selle de leur monture, les Espagnols ont appelé les îles « galápagos », qui signifie à la fois tortue et selle en espagnol. Également appelée « tortue éléphantine » en raison de ses énormes pattes, la tortue géante possède des pieds épais, non palmés, munis de griffes, ce qui la distingue des tortues de mer. Chacune des espèces est endémique à une seule île, parfois même à une région d’une île.
LES GALÁPAGOS, UN TRÉSOR NATUREL EN PÉRIL En cette année de la biodiversité, l’évocation des Galápagos rappelle la précarité des merveilles naturelles de la planète. Premier à être inscrit en 1978 sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco et victime de sa popularité, l’archipel des Galápagos est aujourd’hui menacé. La fréquentation par les passagers de navires de croisière a considérablement augmenté au cours des dernières années, ce qui alimente la hausse de l’immigration et la circulation entre les îles Galápagos et par le fait même, accentue l’introduction d’espèces invasives. Notons entre autres espèces les chèvres, rats, porcs, chiens, chats et les fourmis de feu qui détruisent
les écosystèmes insulaires et menacent la survie de plusieurs espèces animales en s’attaquant notamment aux œufs de tortues, d’iguanes et manchots. Une seule chose à faire : aimer et protéger les Galápagos, avant qu’il ne soit trop tard !
À FAIRE • Gravir le Bartolome sur l’île du même nom par un sentier balisé et jalonné de manifestations volcaniques. Au sommet, on peut admirer le rocher Pinnacle, une aiguille rocheuse qui se dresse comme une sentinelle gardant le volcan principal de l’île. • Baignade et plongée en apnée en compagnie de lions de mer, manchots et poissons à profusion. Quelques îles ont de magnifiques plages pour nager. • Plongée sous-marine. Des pourvoyeurs spécialisés offrent l’accès à des sites de plongée parmi les plus beaux d'Amérique du Sud et du monde entier. • La Station de recherche Charles Darwin sur l’île Santa Cruz. Rencontre avec Lonesome George, dernier survivant de l’une des sous-espèces de tortue dont l’âge vénérable est de 100 ans. • La Réserve des tortues géantes accessible par Santa Rosa, sur l’île Santa Cruz. Observation des reptiles au cœur d’une végétation luxuriante.
COMMENT S’Y RENDRE • Billet d'avion depuis Quito ou Guayaquil en Équateur • Transport par bateau entre les îles www.galapagosislands.com
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MILLE-ÎLES :
JARDIN POUR GRAND ESPRIT 62 |
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Pour les découvrir, il faut plus d’une visite en utilisant, si possible, plusieurs moyens de transport : l’auto pour longer la rive et visiter celles qui sont accessibles par pont; le canot, le kayak, le voilier ou le bateau à moteur pour les plus « nature », celui de croisière pour un parcours guidé dans le dédale de l’archipel ! La première fois que j'ai visité la région, c'était pour découvrir la cité historique de Kingston, à la croisée de trois chemins d’eau (Canal Rideau, Lac Ontario, fleuve Saint-Laurent). En rentrant à Montréal par la route 2 du bord de l’eau, j'avais eu un avant-goût visuel des trésors insulaires du fleuve, s'étalant entre Kingston à l'ouest et Brockville à l'est. L’année suivante, j’allais y revenir deux fois, pour une virée en kayak et une autre en croisière.
UNE RICHE HISTOIRE NATURELLE Pas une île qui se ressemble dans cette région « flottante » émergeant des eaux du Saint-Laurent en une succession de collines couvertes d’une végétation luxuriante et d’îlots rocheux déserts. On doit à l'explorateur Jean Desbayes d'avoir, en 1687, cartographié la région en lui donnant son nom. Trompeur si l’on compte bien le nombre d'îles : 1850 au total. Quelques-unes seulement, couvertes de champs comme Wolfe et Howe, sont habitées à l’année, et reliées à la terre par un traversier. D’autres, demeurées à l’état sauvage, sont préservées au sein du parc mais nombreuses sont celles qui sont privées, côté canadien et américain, abritant de luxueux cottages d’été. La frontière serpente dans l’archipel et mieux vaut se munir de documents officiels pour s’y balader !
par Anne Pélouas
ELLES BARRENT L'HORIZON EN AMONT DU FLEUVE SAINT-LAURENT, COMME UN BOUCHON SUR L’IMMENSE « BOUTEILLE » DU LAC ONTARIO, S’ÉGRENANT COMME UN CHAPELET SUR 200 KILOMÈTRES DE LONG. DE CES « MILLE ÎLES », ONTARIENNES OU NEW-YORKAISES, CERTAINES SONT TRÈS AGRICOLES COMME LA GRANDE ÎLE WOLFE, D’AUTRES SAUVAGES COMME CELLES DU PARC DES ÎLES DU SAINT-LAURENT, MINUSCULES ROCHERS AVEC UN SIMPLE PHARE OU OASIS VERDOYANTES CACHANT UN MANOIR COSSU D’UNE AUTRE ÉPOQUE.
photos Tourisme Ontario 2010
La majorité des îles ont conservé leur beauté naturelle, avec relief accidenté et vieux fond de granit. Ici, un ou deux résineux ont survécu sur un rocher très dénudé; là, une forêt mixte touffue a pris le dessus. Toutes sont les vestiges de collines reliant autrefois le bouclier canadien à la chaîne des Adirondacks. Après la fonte des glaces, le Saint-Laurent a inondé la région, en les laissant dans son sillage. Ce phénomène, appelé arche ou axe de Frontenac, est si particulier qu’il a obtenu de l’Unesco le statut de « Réserve mondiale de la biosphère », en 2002.
DOSSIER ÎLES DE BEAUTÉ
EN KAYAK VERS LES ÎLES Pour mon deuxième voyage, en été, j’avais convaincu un groupe d'amis d’aller explorer en kayak une partie du Parc national des îles du SaintLaurent, plus petit et plus vieux parc canadien à l’est des Rocheuses. Ses 24 îles et 90 îlots dispersés entre Brockville et Kingston comptent plusieurs sites de camping sauvage, abris, aires de pique-nique, toilettes et débarcadères pour ceux qui peuvent s’y rendre par leurs propres moyens ! De la marina de Guananoque, l’archipel des îles Admiralty n’est pas loin. On y découvre, le temps d’un week-end, cinq îles verdoyantes avec camping, sans compter une kyrielle d’autres plus sauvages, comme Mermaid ou Thwartway. Pour en faire le tour, on pagaie à l’abri du vent ou au contraire dans les vagues, en regardant les oiseaux virevolter audessus de la cime des arbres, résineux et feuillus mêlés, dans un beau dégradé de couleurs vertes ! Plus à l’ouest, vers Kingston, deux îles seulement (Cedar et Milton) font partie du parc. Cedar abrite un lieu historique canadien, la Tour Cathcart, qui figurait parmi les fortifications défendant Kingston au 19e siècle. À l’est de Guananoque, on entre dans un véritable arboretum naturel sur l’île Mulcaster, avec une exceptionnelle variété d’arbres matures ! Encore plus à l’est, à hauteur de Mallorytown, on peut rejoindre la longiligne île Grenadier, autrefois occupée par des fermiers ex-loyalistes. Pour voir voiliers ou autres bateaux de plaisance, c’est sur l’île Stovin, à hauteur de Brockville, qu’il faut aller car elle constitue un haut lieu d’accostage sur la route maritime de Montréal.
EN CROISIÈRE SUR LE FLEUVE À ma troisième visite, l’automne suivant, j'optais pour une visite « culturelle » à bord d’un des bateaux de croisière sillonnant l'archipel depuis Kingston, Gananoque ou Rockport. Le mieux est de partir pour la journée, afin de profiter du coucher de soleil, avec lumière rasante courant sur l’eau et caressant les érables omniprésents, parés de rouge et d’or. Un spectacle flamboyant ! Une telle croisière permet de profiter
longtemps d’un paysage d’îles et d’eau mêlés, tout en jouant les « voyeurs » de belles maisons anciennes… On en apprend aussi beaucoup sur l'histoire des Mille-Îles, stratégiquement situées entre lac Ontario et fleuve. Connu des Indiens depuis 7 000 ans, l’archipel a servi de campement aux Iroquois qui le baptisèrent « jardin du grand esprit ». Des vestiges de forts attestent de l’intérêt que lui portèrent, aux 17e et 18e siècles, militaires français, anglais et américains. Au siècle suivant, l’archipel devint lieu de villégiature très prisé de riches New-yorkais, Bostoniens, Torontois et Montréalais. Grands hôtels historiques et manoirs de rêve que l’on aperçoit du pont du bateau témoignent de cet âge d’or des Mille-Îles qui prit fin dans les années 1930 ! De nos jours, la principale attraction d’une croisière est la visite de l’extravagant Château Boldt, énorme bâtisse de 120 pièces construite par George C. Boldt. Ce pauvre Prussien ayant fait fortune dans l’hôtellerie new-yorkaise à la fin du 19e siècle avait acheté une île qu’il rebaptisa île Heart en hommage à sa femme. Il y entamera à grands frais la construction d’un vrai château des bords du Rhin, avec tours de pierre, tunnels, piscines et jardin italien. En 1904, il est à peine terminé quand sa femme meurt… et lui n’y mettra plus les pieds !
ACCÈS À 3 heures environ de Montréal, par l’autoroute 20 ouest, puis l’autoroute 401. www.ontariotravel.net
photo Tourisme Ontario 2010
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CARNET DE VOYAGE
LE COSTA RICA :
D’ARBRE EN ARBRE, ENTRE JUNGLE ET VOLCANS !
«
»
CE QUI ME FRAPPE, C’EST LE SON QUI S’ÉCHAPPE DU MONSTRE QUI OCCASIONNELLEMENT SOULIGNE SA PRÉSENCE...
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Volcan Arenal
photos et voyage d’Annick McLean raconté par Diane Laberge
En plein cœur de juillet et durant neuf jours, tous les sens à l’affût, le Costa Rica nous a offert des expériences allant des plus fulgurantes poussées d’adrénaline à la farniente la plus extrême, en plein cœur de la jungle, sur les sommets incertains de volcans endormis ou tout simplement, sur les plus belles plages de sable fin sur lesquelles il fait bon enfin se poser et se reposer.
JOUR 1 : VIVA SAN JOSÉ !
JOUR 2 : BIENVENUE DANS LA JUNGLE !
San José, capitale située au cœur du pays, est la plus grande ville du Costa Rica. S’y éveiller adoucit le choc brutal d’une arrivée sous la pluie, après un vol de nuit entaché de longues attentes dans les aéroports de transit. Ce matin, je me réconcilie avec la vie à écouter roucouler joyeusement sous les volets entrouverts de la fenêtre de ma chambre un couple d’oiseaux visiblement heureux d’être né dans ce paradis. Déjà, la première impression est assez bonne malgré les klaxons incessants et les premiers émois d’une ville de près de 350 000 habitants qui s’éveille. Il y a dans l’air comme une odeur de café. La végétation est luxuriante et odorante à souhait. Je n’ai qu’à me pencher pour cueillir une orchidée sauvage qui semblait n’attendre que moi. En marchant dans la ville, je découvre la beauté de ses rues piétonnes et de ses quartiers les plus anciens, les Barrios Amon et Otoya, de petits bijoux d’architecture. Je flâne un temps du côté des mercados où fruits et légumes abondent dans les étals et je me paie un succulent « rice and beans » à l’heure du lunch, spécialité costaricienne. Nous sommes en juillet, il fait chaud, c’est humide, mais la température est des plus confortables. Bienvenue au Costa Rica !
J’ai choisi de voyager en autocar. C’est la solution idéale si vous ne voulez pas vous encombrer d’une voiture. Disons que les routes au Costa Rica sont... quelque chose ! Le réseau routier est en fait assez mal entretenu surtout si vous décidez de sortir des sentiers battus. Après trois heures à remercier Dieu d’avoir pensé apporter des gravols, premier arrêt de bus : la jungle. C’est au nord-ouest de San José, au cœur du parc du volcan Arenal, que je vivrai ma première sensation d’émerveillement total, au cœur d’une végétation plus grande que nature. Transformée en Indiana Jones, je parcourrai des ponts suspendus aux mailles d’acier solide, avec cette sensation de planer au-dessus du vide, entre des canyons d’une profondeur insoupçonnée. Je suis au cœur de ce que les gens du coin, avec leur joli accent, appellent la « rainforest », forêt tropicale comme je n’en ai encore jamais vue. J’y croiserai mes premiers capucins, mes premiers paresseux et serai totalement subjuguée par les cris des oiseaux provenant de partout aux alentours, dont ceux de deux immenses perroquets. Ca y est, j’y suis !
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CARNET DE VOYAGE
Singe paresseux
Ponts suspendus
JOUR 3 : ARENAL OU LE SOUFFLE D’UN VOLCAN Dès le réveil, je ne peux le manquer. Vu de le la terrasse de mon hôtel, le voilà qui se dresse juste en face, dans toute sa majesté. Ce matin, nous sommes chanceux : pas de brouillard. Il est là, droit devant, avec sa cheminée qui lance quelques ronds de fumée. Dans quelques heures, nous ferons connaissance avec le volcan Arenal, le plus jeune volcan du Costa Rica, en éruption continue depuis 1968. Chaussant de bonnes vieilles chaussures de marche (essentiel), je suis prête. Après une montée d’environ 45 minutes dont une partie s’avère plus difficile, avec ses montées escarpées, ses pics de roches et ses dangers d’éboulis, nous voilà rendus à mi-chemin du sommet. C’est là que s’arrête l’expédition car le volcan est actif et les dangers éminents. On distingue aisément les nombreuses coulées de lave qui se sont frayés un chemin jusqu’à la base de la montagne, consumant tout sur leur passage. Ce qui me frappe, c’est le son qui s’échappe du monstre qui, occasionnellement, souligne sa présence par un bruit ressemblant à s’y méprendre à des coups de tonnerre. On peut également voir et entendre les pierres qu’éjecte le volcan et qui viennent se fracasser sur ses
Chute de la réserve écologique Catarata Rio Fortuna
expédition au volcan Arenal
flancs. Pas très rassurant me direz-vous. Mais ne s’arrêter qu’à ça serait une offense à la beauté du paysage au cœur duquel nous nous trouvons. Il n’y a pas de mots pour décrire cet environnement lunaire plus grand que nature.
JOUR 4 : CHUTE ENCHANTÉE ET CANOPY DÉJANTÉ Quand on parle de passer d’un extrême à l’autre, nous serons bien servis aujourd’hui. Ce matin, nous nagerons dans les bassins d’eau fraîche, sous la chute de la réserve écologique Catarata Rio Fortuna, un papillon bleu virevoltant sous nos yeux. Cet après-midi, c’est suspendu au bout d’un câble que nous ferons l’expérience ultime de la tyrolienne. Le canopy au Costa Rica, c’est un Arbre en Arbre coefficient 10. La montée vers les sommets s’effectue à bord d’un tracteur qui péniblement gravit la montagne, amenant les néophytes que nous sommes vers la base de lancement. Après avoir signé les papiers d’usage en matière de déresponsabilisation (rien de bien rassurant avouons-le), nous voilà bien accrochés à la zip line par une main gantée de cuir qui nous permettra de freiner au besoin ou à l’arrivée sur l’un des dix paliers faits de broche à poulet ajourée, avec
vue sur... un profond néant vert. Sérieusement, il ne faut surtout pas s’arrêter à ce genre de détails car jamais au grand jamais je n’aurai vécu une expérience si ……si……. ! Un mélange de montées d’adrénaline, d’anxiété et d’envie de rire à gorge déployée ! Faire de la tyrolienne au Costa Rica, c’est comme plonger au cœur de la jungle, dans des profondeurs insoupçonnées, au-dessus de forêts géantes aux feuillages impressionnants. Sachez que les arbres atteignent ici plus de 30 mètres de hauteur. En tout, la descente durera deux heures. Deux heures que vous n’êtes pas prêts d’oublier, croyez-moi.
JOUR 5 : BAINS ÉCO-THERMAUX Après une journée de magasinage dans le charmant village de La Fortuna où nous avons trouvé de petites merveilles de cuir artisanal et de splendides objets faits de bois local, nous nous rendons à la tombée de la nuit au plus petit hot springs de la région. Coup de cœur ! La magie des lanternes exerce un attrait certain sur le voyageur éreinté après une bonne journée de randonnée... ou de magasinage. Au total, une dizaine de bassins ont été aménagés de façon tout à fait naturelle. Les bassins sont alimentés par des rivières dont les eaux sont chauffées par les volcans. Plus on monte, plus l’eau est chaude, pour finir dans un bassin minuscule où vous ne pourrez faire saucette que quelques minutes. Tout au long des montées et à chaque bassin, des bars vous offriront apéros et boissons locales. À la sortie, au moment de payer la note, on vous demandera simplement le nombre de verres consommés et le tour est joué. Ici, la confiance règne.
JOUR 6 : PLAYA DE BEJUCO Départ de la région du volcan Arenal vers la plage de Bejuco, côté Pacifique. Petits baigneurs, s’abstenir. Ici, la vague est haute et le ressac, hypocrite. Jeux de plages, surf (pour les plus téméraires) et farniente sont au programme. Les plages sont longues, le sable foncé et fin et l’horizon, interminable. Après toutes ces heures passées à randonner ou assis dans un bus, la plage est un remède quasi miraculeux. D’autant plus que le bleu est partout où que l’on regarde. Qui a dit que juillet était la saison des pluies ? S’il a plu durant le séjour, ce ne fut que par ondées et la pluie était tellement chaude, que c’était même agréable.
Bains éco-thermaux
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CARNET DE VOYAGE
Singe Capucin
Volcan Poas, toujours en activité
Les Lianes atteingnent souvent plus de 100 m de longueur.
JOUR 7 : VOLCAN POAS Encore un long trajet en bus pour gagner cette fois les sommets du volcan Poas. Ici, un lac sulfurique et de réels vestiges des éruptions passées procurent un wow assuré. Le trajet en vaut la chandelle ! Quelques minutes de marche additionnelle ouvrent sur un lac acide qui fut jadis un cratère actif du volcan Poas. Un dernier sentier permet de refermer la boucle et nous ramène au point de départ……l’autobus. L’endroit, tenez-vous le pour dit, est paradisiaque et mérite à coup sûr une visite.
JOUR 8 : PARC MANUEL ANTONIO On croirait que c’est ici, au sud-ouest de l’île, que s’est donnée rendez-vous toute la faune du Costa Rica. À souligner qu’ici, même les insectes ont l’air des animaux tellement ils sont gros. Quand on parle de diversité, on est servis. Toucans, paresseux, singes capucin qui est connu pour son intelligence et sa dextérité, grenouilles fluorescentes et araignées géantes aux couleurs chatoyantes prennent littéralement d’assaut cet environnement d’une beauté spectaculaire. On y dénombre au total 184 espèces d’oiseaux et 109 espèces de mammifères. Le Parc Manuel Antonio propose plages et sentiers de randonnée grimpant jusqu’à des dénivelés permettant d’apprécier la vue et la mer, tout en bas, où les plages aux eaux turquoises forment des
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croissants de lune. Les plongeurs ne sont pas en reste avec 78 espèces de poissons, 17 sortes d’algues, 24 types de crustacés et 19 espèces de coraux.
JOUR 9 : SARCHI VILLAGE Sarchi est l’un des plus grands centres artisanaux du Costa Rica. Bien que touristique, il mérite un arrêt ne serait-ce que pour y admirer les répliques miniatures de la carreta que fabriquent les talentueux menuisiers du village. La carreta est le nom donné à la charrette à bœufs traditionnelle teinte de couleurs vives et détrônée par le tracteur dans les années 50. La rencontre avec les sympathiques artisans de Sarchi ne fait qu’ajouter au bonheur de visiter ce coin de paradis qu’est sans contredit le Costa Rica. Plus de photos sur www.decouvertesmag.com
LIENS UTILES www.visitcostarica.com www.manuelantoniopark.com www.arenal.net www.casalunalodge.com www.globaltourisme.com
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PROFIL
VOYAGER KAYAK AU DOS !
À cinquante-deux ans, il en paraît à peine quarante. Le grand air, l’exercice, la bonne bouffe et la liberté lui donnent un air d’éternel adolescent. Il se rappelle que déjà, à l’âge de six ou sept ans, la curiosité l’amène à vagabonder sur les chemins de la découverte, dès la sortie des classes, et ce, au grand désarroi de ses parents inquiets. Chaque semaine, il plonge dans l’univers des aventures de Bob Morane et de Doc Savage et… il rêve. Lorsqu’il dégote son premier job de guide de voyages, à l’âge de dix-sept ans, ses parents doivent vite se faire à l’idée que Marc Pilon a le profil parfait du globe-trotter et qu’il tisse déjà les fils de la toile sur laquelle il choisira de dessiner un parcours de vie assez inusité. La véritable piqûre des voyages lui arrive par le biais d’un reportage télé. Le documentaire raconte l’histoire de deux jeunes passionnés traversant le Canada en canot. Ce qui retient surtout son attention, sec’est que les aventuriers en herbe avouent ne rien connaître en
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canotage avant de se jeter à l’eau. Chaque jour est donc pour eux un nouvel apprentissage, un défi. Experts, ils le deviendront au fil du temps après une multitude d’essais et erreurs tout au long d’un parcours rempli de surprises. Voilà donc notre homme totalement sous le charme et prêt à partir à son tour. Il faut dire que son travail de guide l’a amené à développer des aptitudes certaines pour la vie de nomade. Entre 19 et 24 ans, il deviendra un auto-stoppeur aguerri. Sac au dos, il parcourt d’abord le Canada puis ce sont les États-Unis d’Amérique. Il vivra pendant cinq ans son propre American Dream, gagnant sa croûte ça et là, jusqu’à ce qu’il décide de revenir au Québec et de retourner aux études. Il y lance en 1985 sa première entreprise en informatique avec une idée déjà bien arrêtée : il la vendra dans cinq ans. Et c’est ce qu’il fait depuis : créer des entreprises, les développer fougueusement avant de les vendre avantageusement cinq ans plus tard. Dans la vie de Marc Pilon, le chiffre
par Diane Laberge
EXPLORATEUR DANS L’ÂME, MARC PILON DÉCOUVRE TRÈS JEUNE QU’IL VAUT MIEUX TRAVAILLER POUR VIVRE QUE DE VIVRE POUR TRAVAILLER. DEPUIS VINGT ANS, PAR CYCLE DE CINQ ANS, IL ALTERNE ENTRE MOMENTS DE LABEUR ET DE LIBERTÉ. CETTE LIBERTÉ, IL LA PASSE PLUS SOUVENT QU’AUTREMENT AU FIL DE L’EAU, SI CE N’EST KAYAK AU DOS. DÉCOUVERTES L’A RENCONTRÉ POUR VOUS.
cinq est omniprésent. Saviez-vous qu’en numérologie, le cinq est le symbole de la vie, du mouvement et de la liberté ?
LARGUER LES AMARRES ! Dans le parcours vagabond de Marc Pilon, la mer n’est jamais très loin. En 1991, après la vente de sa première entreprise, il vend aussi maison, voiture et meubles et part pour la Floride où il fait l’acquisition de son premier voilier, un Tayana de 37 pieds. Le hic ? Il n’y connaît strictement rien en voile. Planchiste émérite, il aime l’eau et n’a pas froid aux yeux. Mais de là à naviguer sur les mers du sud, il y a un pas de géant... que Marc n’hésite pas à franchir. Il s’arme dès lors de son livre-fétiche Le nouveau cours de Glénans qu’il recommande chaudement à tout novice. « C’est beaucoup mieux que La voile pour les nuls... » ironise Pilon qui enchaîne en faisant une véritable apologie du bouquin où il a tout appris. « Chaque page
élabore un défi technique en combinant poésie, humour, valeurs humaines et respect de la mer. Ce livre m’a permis de développer un véritable mode de vie tout en faisant l’étude approfondie de techniques de voile essentielles ». Après quelques aller-retour à Key West et Key Largo, désormais armé pour affronter les défis qui l’attendent, il largue les amarres. Ce sera la grande traversée du Gulf Stream jusqu’aux Bahamas et les îles Turquoises. Le voyage durera un an et demi. Il apprendra à faire de la plongée et de la chasse sousmarine, question de ramener à bord la prise du jour qu’il poêlera, parfumée et bien assaisonnée. « Après plus de dix-huit mois en mer, je suis revenu sur la terre ferme et le contraste fut saisissant. Je choisis New-York pour passer les huit mois suivants avant de repartir avec une copine pour huit autres mois en Amérique centrale, en motocross Kawasaki KDX 300 et Yamaha DT-200. Le soir, nous dormions sur les plages, en camping ou à la belle étoile » se rappelle Pilon.
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PROFIL
UN KAYAK PLIANT ? VOUS VOULEZ RIRE ? C’est en 1993 qu’une amie l’initie au kayak pliant. « Je me souviens de la première fois où j’en ai entendu parler. Je croyais avoir mal compris. Mais non, quand j’ai vu la chose, j’ai littéralement capoté ». Pour les sceptiques, spécifions qu’un kayak pliant est tout sauf fragile. Ce type de kayak existe en fait depuis une centaine d’années et a été grandement utilisé par les armées en temps de guerre. « Saviez-vous que certains kayakistes ont traversé le Cap Horn à bord de kayaks pliants ? » lance fièrement Pilon. Pour lui et bien d’autres, il s’agit sans contredit du kayak des explorateurs. Pourquoi ? Pour sa résistance extrême, d’abord et avant tout. Le kayak pliant est fait d’une structure composée de baguettes de bois ou d’aluminium tandis que la toile qui l’habille est faite d’une matière ultra-résistante, celle-là même qui sert à la fabrication des pneumatiques. « L’hypalon est un tissu en néoprène extrêmement résistant et durable. Il n’est pas rare de pouvoir naviguer jusqu’à vingt ans avec le même équipement. Le choix de la structure par contre dépend de l’utilisation que l’on fait de son kayak. L’aluminium est plus léger mais nécessite toutefois entretien plus intense si l’on navigue dans les eaux salées. Le bois par contre est plus robuste et plus facile à réparer si l’on fait des expéditions lointaines » précise Marc. Parmi les avantages du kayak pliant, la stabilité arrive au sommet de la longue liste. Comparativement à un kayak traditionnel, le kayak pliant est plus large donc beaucoup plus stable. « Ce kayak, avec ses chambres à air se déployant sur toute la longueur de l’embarcation, offre la stabilité nécessaire pour la baignade, la pêche et la villégiature et ce, comme aucun autre kayak ne peut le faire » ajoute-t-il. De plus, les coffres de l’embarcation permettent de stocker jusqu’à 150 kilos de bagages. « Pouvoir charger à bord autant de matériel est certes un avantage sauf quand vous devez faire le taxi pour tous vos amis munis de kayaks traditionnels qui ne bénéficient pas, d’autant d’espace de rangement. » Ce qui a charmé notre aventurier ? Deux choses : la possibilité d’ajouter une voile à son kayak ainsi que la flexibilité lui permettant de passer de kayak solo à kayak double en quelques minutes. « Le temps de montage d’un kayak pliant est d’environ 30 minutes. Que vous soyez seul ou que vous préfériez naviguer à deux, la transformation du kayak ne demande que quelques minutes à peine ».
Marc Pilon s’achète son propre kayak pliant en 2000. Il expérimentera celui-ci dans le fjord du Saguenay d’abord, pour ensuite explorer les îles Mingans, naviguer en compagnie des alligators dans les marais des Everglades et batifoler dans les eaux bleues de l’archipel hawaïen, sur l’île de Kauai. Avec plusieurs dizaines d’expéditions à son actif, Marc Pilon ne tarit pas d’éloges à propos de son fidèle compagnon. « Quand tu décides de voyager kayak au dos, c’est certain que tu attires le regard des curieux. Et l’expérience commence dès l’arrivée à l’aéroport et l’enregistrement des bagages » s’esclaffe-t-il. Le sac contenant le kayak pèse à lui seul environ 35 kilos. Il vous en coûtera 50 $ pour lui assurer une place dans la soute à bagages. Dangereux pour le kayak ? « Aucunement puisque le sac est quasi indestructible ». Marc précise que la structure de bois étant faite d’une dizaine de branches qui, bien attachées ensemble constituent un genre de fagot de 30 cm par 30, impossible de casser quoi que ce soit. Quant à la toile, on l’a déjà dit, elle est robuste et ultra-résistante.
LE VENT DANS LES VOILES ! En 2001, Marc atterrit à Kauai par un beau dimanche ensoleillé. En habit de ville, armé de ses trois gros sacs de voyage, il hèle un taxi, engouffre son matériel dans le coffre arrière et demande au chauffeur de s’arrêter dans une épicerie et de l’attendre, le temps de quelques courses. Voilà Marc de retour sur le siège passager, demandant au chauffeur de l’amener maintenant dans un parc de la côte. Marc paie la course au chauffeur ahuri et commence à se changer sur la plage avant d’ouvrir ses sacs et de commencer le montage de son embarcation. « Compliquée la vie ? C’est si simple pourtant quand on la prend comme elle vient » ajoute en souriant le globe-trotter. À cette étape-ci de l’histoire, certains se demandent certainement ce que l’on doit prévoir dans ses bagages pour ce genre d’expédition. Sachez qu’il est bon de se munir de quelques épices
de base et d’un fil à pêche, très pratique pour les prises du jour. Pour le reste, côté cuisine, les campings qui foisonnent le long de la mer offrent les aliments de base qui peuvent même être achetés frais et conservés deux ou trois jours dans de la glace sèche. Les palmes et le wet suit sont essentiels de même qu’un équipement de sécurité de base (radio marine, cartes marines, sifflet, lampe balise, pompe, etc.) Les bonbonnes de propane s’achètent habituellement sur place, question de sécurité. Kauai donc. Du bleu plein la vue. Une mer accueillante, des plages qui le sont tout autant. Kauai est la plus vieille des îles principales de l’archipel hawaïen et la quatrième par la superficie avec 1 430 km². Elle est aussi connue sous le nom de Garden Isle (Île Jardin). « Tout le long de ses berges, on peut facilement trouver des campings à 4 ou 5 $ par jour, fréquentés majoritairement par une faune alternative composée de vieux hippies et de baba-cool qui trippent musique et
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INFO UTILE... ENTRE 1 500 $ ET 10 000 $ À L’ACHAT POUR 4 000 $, VOUS AVEZ UN KAYAK TRÈS BIEN ÉQUIPÉ TEMPS DE MONTAGE : 30 MINUTES VOILE www.baloghsaildesigns.com KAYAK www.nautiraid.com www.klepper.org www.folboat.com www.feathercraft.com www.foldingkayaks.org
photos Marc Pilon
randonnée ». Plusieurs semblent même avoir élu domicile fixe sur les sites paradisiaques des nombreux campings de l’île, pour la plupart érigés en bordure de la mer. Marc Pilon est d’avis que voyager de cette façon favorise nécessairement les rencontres hors de l’ordinaire et permet de créer des liens avec des gens qui partagent la même manière de vivre. Naviguer à voile sur les mers du sud n’est jamais bien loin de l’extase. « Sortir à voile en kayak, alors là, c’est absolument jouissif ! » ajoute celui qui visiblement sait profiter de la vie. Beaucoup de kayaks pliants offrent la possibilité d’y ajouter un mât sur lequel on hisse une petite voilure qui permet de « prendre le vent » et de laisser tomber les pagaies pour quelque temps. La voile peut atteindre 5 mètres de haut et peut être réduite en tout temps par un système ingénieux de fermetures éclair. Par bon vent, la vitesse de croisière augmente ainsi considérablement. Comme le kayak se dirige aussi avec les pieds via le gouvernail, hisser la voile
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permet de garder ses deux mains entièrement libres pour faire autre chose comme prendre des photos. Pour Marc, c’est souvent le temps d’une pause et d’un bon verre de vin bien frais. Voyager kayak au dos est le mode de vie que choisit Marc Pilon quand il n’est pas à bord d’un voilier quelque part sur la planète. De cinq ans en cinq ans, il échange le costard de l’homme d’affaires pour le wet suit de l’aventurier. Après tous ces éloges, on se demande pourquoi le kayak pliant est encore si peu connu. « Selon moi, ce n’est qu’une question de coût d’achat et de mauvais marketing. Comme il n’y a pas de manufacturiers au Québec, acheter son kayak au moyen d’internet n’est pas encore entré dans les mœurs ». Le kayak de Marc Pilon est un Greenlander 500. Il est muni d’une voile simple signée Nautiraid et d’une voile plus sophistiquée fabriquée par Ballogh. Au moment où vous lirez ces lignes, il navigue quelque part sur les eaux profondes des Abacos, aux Bahamas. Vous aimeriez avoir de ses nouvelles ? Visitez notre site internet à www.decouvertesmag.com ou www.flickr.com/ma_muse
ART DE VIVRE par Diane Laberge
photo Ovarium
PAS BESOIN D’ÊTRE ASTRONAUTE POUR CONNAÎTRE LES BIENFAITS DE L’APESANTEUR. IL EXISTE UN MOYEN BEAUCOUP PLUS SIMPLE ET MOINS DISPENDIEUX DE VIVRE UNE EXPÉRIENCE ULTRASENSORIELLE : EN PLONGEANT LITTÉRALEMENT DANS LE SEL DE LA MER MORTE.
Si vous saviez que flotter assure un meilleur contrôle des émotions, favorise la concentration, régularise le sommeil et stimule la créativité, il est curieux que vous ne connaissiez pas encore l’existence des bains flottants, ces habitacles en forme d’œuf dans lesquels vous avez la sensation de flotter au cœur d’un utérus géant. Dans une eau soyeuse maintenue à la température du corps, on a déversé plus de 2000 tasses de sel d’Epsom. Connu pour ses bienfaits thérapeutiques, celui-ci aura tôt fait de vous apaiser et de vous affranchir en quelques secondes de toute sensation de pesanteur. En flottant, plus de 90 % des tensions du système nerveux se libèrent et assurent un état de relaxation hors du commun. Isolé des bruits et de la lumière, l’esprit se libère quasi automatiquement. Sans aucun effort, on peut ainsi lâcher prise et savourer pleinement le plaisir que procure une expérience bénéfique tant pour le corps que l’esprit. Saviez-vous qu’une heure de bain flottant équivaut à trois heures de sommeil ? Pas surprenant que le bain flottant soit si efficace pour traiter les douleurs arthritiques. Grâce au magnésium contenu dans le sel, les
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douleurs diminuent rapidement d’intensité pour disparaître après quelques séances régulières. Cependant, le flottement n’est pas la seule façon d’améliorer sa santé. Combinés à une saine alimentation et à de l’exercice régulier, les bains flottants devraient systématiquement faire partie de tout programme de santé où la relaxation occupe une place de choix. Sachez en terminant que le bain flottant contenant sel de mer, brome et eau filtrée, aucune bactérie et aucun microbe ne peuvent survivre dans cet univers. Seulement certains centres de santé des grands centres urbains ont intégré le bain flottant à leur gamme de produits et services. Internet sera votre meilleure source pour trouver l’endroit où débuter l’été, léger léger !
QUELQUES ADRESSES OVARIUM (Montréal) www.ovarium.com
ABSOLU (Montréal) www.labsolu.com
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BON APPÉTIT
CHASSEURS D’ÉPICES CE COUPLE D’ÉPICURIENS EST VISIBLEMENT AMOUREUX.DE LA VIE ET DE PARFUMS EXOTIQUES. VÉRITABLES GLOBE-TROTTEURS, LE COUPLE SILLONNE RÉGULIÈREMENT LE MONDE À LA RECHERCHE D’ARÔMES ET DE SAVEURS NOUVELLES. PAR LE BIAIS DE LEURS BOUTIQUES, DE LEURS ATELIERS ET DES NOMBREUX OUVRAGES DE CUISINE PUBLIÉS À CE JOUR, PHILIPPE ET ETHNÉ DE VIENNE PARTAGENT LEUR RECETTE DU BONHEUR EN METTANT DU PIQUANT DANS NOS PLATS DE TOUS LES JOURS.
par Diane Laberge Du plus loin qu’ils se souviennent, les de Vienne ont toujours voyagé. À l’âge de douze ans, Philippe avait déjà traversé vingt-huit fois l’Atlantique. Même à l’époque où ils étaient les traiteurs les plus recherchés de Montréal, troquer le tablier pour le baluchon était monnaie courante. Encore aujourd’hui, partir à l’aventure et revenir le bagage odorant et la tête pleine de nouvelles idées leur permet de combiner leurs passions de toujours. Le Mexique, le Moyen-Orient, l’Asie du Sud-est, l’Espagne, l’Amérique centrale et les Antilles, d’où origine Ethné, ont toujours été pour eux sources d’inspiration. Ils aiment sortir des sentiers battus, visiter les marchés autant que manger chez l’habitant car rien de mieux pour faire voyager les papilles vers des horizons insoupçonnés. Leur quête en est une d’authenticité. « Nous travaillons dans le respect des traditions et nos efforts visent à demeurer le plus fidèle possible aux saveurs originales » mentionne le couple. Dans un élan de partage, deux boutiques ont vu le jour dans le berceau de l’épicurisme à Montréal, le marché Jean-Talon. La Dépense et Olives et Épices proposent un concept d’épicerie fine axé principalement sur les épices du monde. Y entrer, c’est comme mettre un pied dans la caverne aromatique d’Ali Baba : on entre en territoire inconnu et on se laisse surprendre par les centaines d’épices et leurs milliers de possibilités, sucrées, acides, amères ou
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piquantes. Car ce qu’adorent Philippe, le chef, et Ethné, l’intuitive, c’est jouer; jouer avec les arômes, combiner les parfums et marier les épices afin de transformer l’ordinaire en extraordinaire. Vous aurez compris que pour eux, humer est aussi important que goûter. Généreux, le couple ne fait pas de cachette. Une fois qu’il a trouvé son parfum, il partage, donnant des ateliers et proposant des fichesrecettes qu’ils publient allégrement sur leur site internet. Leur passion est contagieuse puisque plusieurs épiceries fines un peu partout au Québec offrent maintenant leurs produits en magasin. Vous désirez vous familiariser avec les parfums du monde et les intégrer graduellement dans vos plats préférés ? Procurez-vous le coffret Chasseurs d’Épices, un véritable bijou pour les yeux autant que les papilles. Le coffret inclut un livre de 30 recettes, un mélange de 6 épices prêtes à moudre, des carnets de voyages, en plus de regorger d’idées pour relever votre cuisine de tous les jours. Une belle façon de voyager à travers les parfums du monde. www.epicesdecru.com
LE POUVOIR DE L’EAU par Audrey Vanslette, Dt.P. Vive l’été ! L’heure est enfin arrivée d’enfiler nos maillots de bain et d’enfourcher notre vélo ! Cependant, après une journée de baignade à la plage ou une longue randonnée sur les pistes cyclables, avez-vous déjà ressenti un ou plusieurs de ces symptômes : soif, fatigue, irritabilité, maux de tête, crampes musculaires, rythme cardiaque rapide, faiblesse ou même sensation d’évanouissement ? Si oui, vous n’avez probablement pas consommé suffisamment de liquide au cours de la journée puisque ce sont tous des signes de la déshydratation.
HOMARD À LA VANILLE Une recette de homard à la crème aux parfums de vanille et de moutarde. Ingrédients 2 homards cuits décortiqués 2 échalotes hachées 1 c. à soupe de beurre 1 verre de Xéres 1 1/2 tasse de crème 35 % 1 gousse de vanille tahitienne 1 c. à thé de moutarde de Dijon Sel, poivre et sucre Préparation 1 2 3 4 5 6 7 8
Réserver les chairs du homard. Défaire les petites pattes du homard en morceaux. Faire revenir les échalotes dans le beurre avec les pattes de homards pendant 2 minutes. Ajouter le verre de Xéres et un verre d'eau. Mijoter 10 minutes puis passer au tamis. Entre temps, faire bouillir la crème avec la gousse de vanille fendue. Mijoter 10 minutes à feu doux. Mettre 1/2 tasse de fumet de homard avec la crème et porter à ébullition. Mijoter 2 minutes. Ajouter une pincée de sel, de poivre et de sucre, puis réchauffer les chairs du homard. Hors du feu, incorporer la moutarde de Dijon.
Au quotidien, il est recommandé de boire entre 2,2 litres (femmes) et 3 litres (hommes) de liquide pour combler les pertes d’eau du corps (sueur, urine, selles, etc.). Pour satisfaire ces quantités, toutes les formes de liquide comptent : eau, lait, jus, thé, café, tisane, etc. La pratique d’activités intenses, la transpiration abondante ainsi qu’une température chaude et humide sont des facteurs qui accroissent les besoins en eau. Dans ces conditions, buvez régulièrement, soit quelques gorgées d’eau à toutes les 15 minutes. Si vous êtes bien hydraté, vous devriez observer une urine claire et transparente tout au long de la journée. N’attendez surtout pas de ressentir la soif pour boire car c’est un signe que vous êtes déjà déshydraté ! Plusieurs bienfaits sont associés à un corps bien hydraté tels qu’une diminution de la fatigue, une augmentation de l’acuité mentale, une meilleure régulation de la température corporelle et une élimination plus efficace des déchets produits par l’organisme. Ne négligez donc jamais le pouvoir de l’eau !
ÉREINTÉ À L’ARRIVÉE ? Vous voyagez en avion et une fois à destination, vous êtes fatigués, vous avez la bouche, la gorge et la peau sèches ? Vous souffrez probablement de déshydratation puisque les hautes altitudes, les cabines pressurisées ainsi que le faible taux d’humidité présents dans les avions favorisent l’évaporation des liquides corporels. Assurez-vous donc de boire régulièrement au cours du vol afin d’avoir bonne mine à l’atterrissage !
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SPORTS ACTUELS
LUGE DE RIVIÈRE
SPLASH
photo horizonx.ca
EN EAUX VIVES !
LIENS UTILES www.expeditionsnouvellevague.com www.valcartier.com www.riph.net/canada
par Diane Laberge
VOUS VOUS SENTEZ L’ÂME D’UN CASCADEUR ? N’EN DOUTEZ PAS, LES EAUX VIVES DES RIVIÈRES DU QUÉBEC PEUVENT VOUS PROCURER LES SENSATIONS FORTES DONT VOUS RAFFOLEZ. EN DEMEURANT EN SYMBIOSE AVEC L’ÉLÉMENT EAU, PLUS BESOIN DE LUTTER POUR SE LA COULER DOUCE. La luge de rivière s’est développée depuis quelques années seulement et on se demande bien pourquoi elle a tant attendu pour le faire. Le sport date pourtant des années 50 mais ce n’est que dans les années 80 que l’on créa une fédération et que se formèrent de nombreux clubs un peu partout au Québec. Une fois en contrôle, il s’agit d’un sport de glisse tout à fait ludique, d’une grande simplicité et qui ne demande aucun équipement spécialisé si ce n’est un flotteur, sorte de planche de mousse à la forme arrondie à l’avant, aplatie à l’arrière. Ce profilage permet de déposer confortablement son corps sur la partie plate du flotteur, à plat ventre, et d’insérer les bras dans les deux cavités latérales. Le flotteur, ou hydrospeed comme on l’appelle dans le jargon des amateurs, permet non seulement de flotter mais de diriger son « embarcation » tout en se protégeant au maximum. Pour une meilleure propulsion, il est recommandé de porter des palmes courtes qui vous
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donneront de l’élan une fois plongé dans l’action. Et de l’action, il y en aura ! Ce qui nécessite d’entrée de jeu une bonne forme physique pour affronter les courants et remous de la rivière. L’autre prérequis est bien sûr de ne pas avoir peur de l’eau. Rappelez-vous aussi qu’il est toujours préférable de prendre une petite formation technique avant de se jeter à l’eau. La luge de rivière ou nage en eaux vives est une bonne façon de tester ses réflexes afin de réagir au mieux aux mouvements de la rivière. En tout temps, il vous faudra conserver votre avantage, c’est-à-dire ne pas laisser la rivière prendre le dessus sur votre capacité à diriger votre embarcation. Avec les poussées d’adrénaline provoquées par une entrée subite dans un tourbillon plus grand que soi, il se pourrait bien que vous ayez le réflexe de lâcher prise. À mesure que l’on pratique la luge de rivière, on prend de l’assurance et on développe assez rapidement une témérité à toute épreuve, surfant sur la vague et contournant tous les obstacles. L’idée est d’arriver à faire corps avec la rivière, ce qui vous évitera bien des mauvaises surprises. La région du Lac St-Jean s’avère un chef de file dans la pratique de la luge d’eau. Les rivières Metabetchouane, Ashuapmushuan et Mistassibi offrent de belles possibilités de sensations fortes. La rivière Jacques-Cartier offre de très belles possibilités d’expéditions, particulièrement dans les secteurs de Tewksbury, Pont Rouge et Donnacona. Finalement, tout comme n’importe quel sport aquatique, il est recommandé de porter une combinaison de néoprène (les eaux de nos rivières sont habituellement assez froides et ce, même en plein cœur de l’été), un gilet de sauvetage et bien sûr, un casque… Qu’attendez-vous pour vous lancer ?
SPÉLÉOLOGIE À VOS LAMPES FRONTALES, TOUT LE MONDE
DESCEND ! par Diane Laberge par Diane Laberge
SAVIEZ-VOUS QUE LE CŒUR DU QUÉBEC BAT AU RYTHME D’UNE VIE SOUTERRAINE FASCINANTE ? IL EXISTERAIT ICI PAS MOINS DE 300 GROTTES ET CAVERNES QUE LA SOCIÉTÉ QUÉBÉCOISE DE SPÉLÉOLOGIE SE FAIT UN PLAISIR DE FAIRE DÉCOUVRIR AUX NOMBREUX AMATEURS DE SENSATIONS QUE SONT LES SPÉLÉOLOGUES EN HERBE. VOUS AVEZ ENTRE 5 ET 77 ANS ? CETTE AVENTURE EST POUR VOUS. Même si la spéléologie n’est pas véritablement considérée comme un sport, il faut certes être en forme pour se déplacer dans ces univers souterrains où il faut souvent grimper, ramper, marcher et parfois même nager. Le spéléologue est un être curieux doté de la fibre aventurière d’un Indiana Jones. Selon Martin Archambault, professeur d’éducation physique et spéléologue à ses heures depuis plus de vingt ans, il n’est pas nécessaire d’être un expert ou de posséder un talent particulier pour pouvoir pratiquer l’exploration des cavernes du Québec. « Toute personne en bonne condition physique et qui ne souffre pas de claustrophobie peut profiter à plein de l’expérience. Et croyez-moi, quand on parle d’expérience, le mot est faible », mentionne Martin en précisant que le fait de se retrouver dans un univers où le bruit et la lumière sont totalement absents permet de vivre des sensations que peu d’activités physiques ont le pouvoir de procurer. L’équipement nécessaire n’est pas bien sorcier : une lampe frontale, un casque (un casque de vélo peut très bien faire l’affaire), une laine polaire ou un coupe-vent et des vieux gants. De bonnes chaussures de marche (vieilles de préférence) ou des bottes de caoutchouc (la bonne vieille botte de pluie) vous garderont plus au chaud qu’un soulier de course trempé. Il faut savoir que la température des grottes peut ressembler à celle d’un cellier soit autour de 6 degrés Celsius. En été, il fera toujours plus frais sous terre tandis que l’hiver y sera plus confortable. Cette saison est d’ailleurs propice à la formation éphémère de magnifiques concrétions de glace, ces stalactites et stalagmites aux formes mystérieuses et souvent burlesques.
ENCORE PLUS sur www.decouvertesmag.com ou www.speleo.qc.ca
Plusieurs endroits au Québec offrent la possibilité de visites en compagnie d’un guide expérimenté, et ce, à des prix très abordables. La Société québécoise de spéléologie offre quant à elle un éventail de stages pour tous les niveaux. Sachez qu’au Québec la majorité des grottes sont de configuration horizontale et possèdent de nombreuses galeries que l’on visite debout, à quatre pattes ou encore à plat ventre. Il ne faut certes pas avoir peur d’un peu d’inconfort ou encore de se salir mais l’expérience sera à coup sûr des plus mémorables.
photo Marcel Bouchard - Río Secreto, Mexique
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SPORTS ACTUELS
CANYONING
Francois Guy Thivierge est éducateur physique, aventurier et alpiniste professionnel. Il a notamment réussi le challenge des 7 plus hauts sommets des 7 continents.
Ô VERTIG’EAU !
par Francois-Guy Thivierge
DÉRIVÉ DE L’ALPINISME ET PROCHE PARENT DE LA SPÉLÉOLOGIE, DE L’ESCALADE EN RAPPEL ET DE LA NAGE EN EAUX VIVES, LE CANYONING GAGNE CHAQUE ANNÉE EN POPULARITÉ AUPRÈS DE CENTAINES D’AMATEURS DE SENSATIONS FORTES QUI RECHERCHENT UNE EXPÉRIENCE HUMAINE ET POUR LE MOINS VIVIFIANTE. Tandis que l’alpinisme existe depuis plus de 400 ans, c’est seulement au début des années 80 que l’on a vu émerger, en Europe d’abord, cette nouvelle aventure moderne. Les fabricants de matériel d’alpinisme ont depuis développé des équipements propres à cette pratique de plus en plus populaire et ce, partout dans le monde. L’activité consiste à explorer et à descendre des cascades d’eau, gorges et mini-canyons, bien attachés sur des cordes spéciales, en toute sécurité. Cette aventure grandeur nature permet à tous de vivre une expérience de haut niveau en matière de montée d’adrénaline. Liberté et émotions fortes sont à l’honneur. C’est une séance de vertig’eauthérapie, comme dit souvent Marc Tremblay, président de Cayoning-Québec. Le canyoning est apparu au Québec au début des années 90. Quelques grimpeurs aguerris à la montagne et aux émotions fortes se sont vite empressés de l’expérimenter avant de l’adopter. Depuis 10 ans,
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l’explorateur-spéléologue Marc Tremblay a lancé son entreprise et c’est certainement à lui que l’on doit l’engouement que connaît actuellement ce sport au Québec. Ce passionné de canyoning, qui a plusieurs canyons à son actif à travers le monde, est le leader du développement de cette activité au Québec où l’on compte une dizaine d’endroits des plus intéressants pour s’y exercer. Le canyoning au Québec est peu pratiqué de façon autonome, comme c’est le cas pour la via ferrata. L’activité est surtout offerte de manière encadrée par des professionnels qui vous prêtent les équipements complets, vous enseignent les techniques et supervisent votre excursion pour le maximum de plaisir et de sécurité. Chose certaine, l’avenir du canyoning au Québec est prometteur, et ceci, la Gaspésie, Portneuf, la Mauricie et la Côte Nord l’ont bien compris.
LES MUST
DÉNIVELÉ
Chute Jean Larose (Mont Ste-Anne) ................................... Rivière du Moulin (Baie-Saint-Paul) ................................... Chute à Cimon (St-Joseph-de-la-Rive) ................................... Vieille Rivière (Petite-Rivière-Saint-Francois) ................................... La Chute Sans Nom (Zec des Martres) ................................... Cascades des Falaises (Vallée Bras du Nord)
www.canyoningquebec.com
150 m ...... 30 m ...... 150 m ...... 250 m ...... 300 m ...... 400 m
DURÉE .... .... .... .... ....
3-4 h ..... 3-4 h ..... 1 jr ..... 1 jr ..... 1 jr ..... 1 jr
REMARQUES accès facile ..................... spectaculaire ..................... 5 cascades techniques ..................... rappel de 50 m ..................... très esthétique ..................... 3 h de marche
COUP DE CŒUR DÉCOUVERTES
DÉPLOIEMENT
D’ÉTOILES ! Complètement dévastée par un incendie en 2001, tel un phoenix, l’auberge du Ravage renaÎt de ses cendres l’année suivante. Installée en plein cœur de la pourvoirie du Lac Moreau, l’auberge se présente maintenant à ses invités en version agrandie, plus luxueuse et surtout en harmonie complète avec son environnement. Que ce soit par le type de matériaux choisi ou le type d’énergie utilisé pour alimenter les bâtiments, aucun effort n’est négligé pour réduire au maximum l’empreinte écologique des activités de cet établissement.
Dès votre arrivée sur le site, seul, entre amis ou en famille, un comité d’accueil composé de castors grognons, d’orignaux indifférents et des chouettes protectrices s’avance vers vous pour vous souhaiter la bienvenue. Au cœur de ce paysage époustouflant de monts et vallons attendent qu’on les observe quelques ours noirs ici et là. Les profondeurs des lacs sont habités par des populations de truites indigènes qui se réjouissent des eaux fraiches et limpides qu’offre cet espace exceptionnel… pour le plus grand plaisir des pêcheurs ! Mis à part la pêche, la chasse et le trappage, la randonnée, l’observation de la flore et le vélo de montagne, font aussi partie des nombreuses activités possibles lors de votre séjour. Plaisir et ressourcement garantis ! De retour à l’auberge après une journée de plein air bien remplie, les cinq étoiles de cet établissement se déploient une à une pour vous faire vivre l’expérience unique du luxe et de la gastronomie au beau milieu de la forêt. Atmosphère chaleureuse, feu de foyer et bois rond vous attendent ensuite pour le reste de la soirée. Ne reste plus maintenant qu’à se livrer au sommeil, sous ce ciel où le déploiement des autres étoiles nous semble si près et les aurores si envoûtantes !
Pour céder à la tentation www.lacmoreau.com
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MARCEL BOUCHARD Au Québec, nous avons la chance de posséder des plans d’eau extraordinaires sur lesquels il fait bon nager, plonger, naviguer ou se laisser flotter. Dans une optique de sécurité autant que celle de protéger adéquatement notre environnement, les autorités y sont allées de réglementations sévères afin de s’assurer que tous ceux qui profitent de nos espaces, qu’ils soient bleus ou verts, le fassent selon les règles de l’art. Je vous surprendrai peut-être mais moi, je dis non à la répression et oui, à l’éducation. Selon moi, la répression empêche tout bon citoyen de se responsabiliser face aux comportements à adopter quand il décide de « jouer dehors » avec les éléments. En réglementant, on élimine le jugement et on conditionne le comportement à l’unique observation des règles, sans inciter à réfléchir plus loin que le bout de son nez. Peut-être croit-on qu’en réglementant davantage, on élimine le risque. Et que par conséquent, il y aura moins d’accidents sur nos routes ou sur nos plans d’eau. Erreur ! Car face au risque, c’est beaucoup plus le manque de jugement directement lié à un manque de connaissance et d’éducation que le manque de réglementation qui fait prendre les mauvaises décisions. Pour moi, la responsabilisation devrait d’abord passer par une meilleure information, plus
vulgarisée et mieux diffusée. On pourrait alors parler de prévention et ranger bien loin la règle qui s’acharne sur les doigts coupables. Il fut une époque pas si lointaine où l’on pensait que nous devions éliminer les obstacles pour mieux vivre. Comme si à force de règles ou de pièces d’équipement, on voulait éliminer une forme de sélection naturelle. Sachez qu’à agir de la sorte, il faudra tôt ou tard se protéger de l’environnement que l’on aura créé pour éviter à nouveau ce phénomène de sélection qui, soit dit en passant, est tout à fait naturel. Aujourd’hui, on réalise de plus en plus que nous avons besoin de ces obstacles pour vivre et survivre. Jamais réglementation ne remplacera le jugement et la connaissance qui feront de nous des citoyens à part entière, éco-responsables, heureux de vivre en harmonie avec la nature en toute connaissance de causes. Protéger notre planète pour sauver l’humanité, c’est une chose. Mais protéger notre planète pour sauver une humanité sans jugement, ça vous tente ?
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