Retour sur 2014

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Edito Dernier regard sur 2014 WikiAgri existe depuis désormais trois ans. Comme nous l’avions déjà proposé l’année dernière à pareille époque, ce dernier numéro de 2014 (ou premier de 2015) reprend toute une série d’événements marquants de l’année écoulée en analysant leurs conséquences pour l’avenir. Le choix des événements en question tient donc davantage de leurs répercussions éventuelles que de la médiatisation qu’ils ont pu générer lorsqu’ils ont eu lieu. Nous avons ainsi estimé que le fait de l’année était le jour où l’on a appris que la France importait du blé… Plus qu’une anecdote estivale, cet événement contenait par lui-même toute la stratégie de vente à l’export, toute la recherche pour la qualité du blé, et tous les impondérables dont souffriront toujours les agriculteurs avec la météo. Les autres sujets choisis contiennent une influence sur l’avenir certaine, même si parfois insoupçonnée, ou vont au-delà de l’agriculture, par exemple sur l’alimentation ou la sécurité alimentaire. La deuxième grande partie de ce numéro est le guide de l’innovation. Ainsi, dans tous les secteurs de l’agriculture, vous découvrirez les toutes dernières nouveautés avec leur ingéniosité toujours de premier ordre. Avec ce numéro exceptionnel, WikiAgri vous souhaite à toutes et tous une excellente année 2015. Mais avant de tourner la page, tournez celles de ce magazine, lentement, vous verrez, il a été conçu pour vous servir… La rédaction

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Sommaire WikiAgri n°14 / JANVIER 2015

Directeur de publication Yannick Pages Rédacteur en chef Antoine Jeandey Rédaction Eddy Fougier Raphaël Lecocq Opaline Lysiak redaction@wikiagri.fr Ont participé à ce numéro CERFRANCE Dessinateur Michel Cambon Photographe Jean-Marie Leclère Publicité Tél. 06 89 90 72 75 | pub@wikiagri.fr Responsable commerciale Anne Messines Tél. 06 08 84 48 02 Mail : anne.messines@wikiagri.fr Consultant Média Bernard Le Blond - Vision bleue Tél. 06 83 92 08 61 Conception graphique et maquette Notre Studio www.notrestudio.fr Conseil éditorial Sylvie Grasser - Hiceo Tél. 06 32 75 11 94 www.hiceo.fr ISSN ISSN 2258-0964 Dépôt légal A parution Service abonnements 4, impasse du Faubourg 38690 Le Grand Lemps Tél : 04 76 31 06 19 E-mail : contact@wikiagri.fr Abonnement annuel 34,90€ TTC (4 numéros) Prix au numéro : 10€ Site internet www.wikiagri.fr Impression SAS Imprimerie Leonce Deprez Zone industrielle de Ruitz 62620 Ruitz Tirage 48 000 exemplaires (dont 45 500 expédiés) Le magazine WIKIAGRI ® est edité par la société : WIKIAGRI 20 RUE JOLIOT CURIE 38500 VOIRON

plications im s r u le t e 14 0 gricoles de 2 a s t n e m e n é v Les é u

Edito P.3

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Cambon lui semble

P.6 – Le dessin de Michel Cambon

l 21 août - L’événement

de l’année

P.7 à 9 - Le jour où la France a importé du blé.

l 1er janvier - Remboursement

des jours d’arrêts de travail

P.12-13 - Les avancées sociales pour les agriculteurs et salariés agricoles sont toujours bienvenues mais restent en-deçà de celles accordées aux autres professions.

l 13 janvier - Insécurité

alimentaire, conséquences à travers le monde

P.14-15 - L’insécurité alimentaire, c’est l’un des fléaux que combat l’agriculture… quand elle le peut. En Syrie, en Irak, en Afrique de l’Ouest, ce n’est pas simple.

l 21 février - Etats généraux de l’agriculture

P.16 - Parce que la loi agricole ne répond pas aux préoccupations immédiates, la FNSEA a lancé les états généraux de l’agriculture.

l 11 avril - Adoption des GIEE

P.18-19 - Le Sénat adopte ce jour-là les GIEE, groupements d’intérêt économique et environnemental, mesure-phare de la loi agricole.

l 15 avril - L’Assemblée interdit la culture d’OGM P.20-21 - 15 avril, l’Assemblée nationale adopte la proposition de loi relative à l’interdiction de la mise en culture des variétés de maïs génétiquement modifié.

l 15 avril - Bien-être animal, l’amendement qui change tout

P.22-23 - L’Assemblée nationale adopte un amendement qui reconnaît les animaux comme « des êtres vivants doués de sensibilité ». Derrière cette décision, bien des implications…

l 12 juin - Jurisprudence, arroser la nuit n’est pas du tapage nocturne

P.24 - Le tribunal de Carcassonne statue ce jour-là en faveur d’un agriculteur, accusé de tapage nocturne du fait du bruit du cliquetis de arroseur à céréales.

Ce numéro comporte un encart ROUNDUP et deux encarts sélectifs KWS.

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l 16 juin - Les 90 ans de l’AGPB, vocation export

P.26 - A l’occasion des 90 ans de l’AGPB, les céréaliers ont rappelé tous les bienfaits de l’export.

l 3 juillet - Le premier céréalier qui achète un drone P.28-29 - Les drones dans l’agriculture, c’est parti !

l 7 août - Embargo russe, tenants et aboutissants

P.30-31 - 12 milliards d’euros de machés perdus pour un an (au moins) du fait de l’embargo russe.

l 2 septembre - A InnovAgri, du neuf dans les machines !

P.32-33 - Le salon de plein air InnovAgri fut l’opportunité de découvrir les toutes dernières nouveautés et innovations en matière de machinisme.

l 23 septembre - Aquanide, premier salon national de l’irrigation

P.36 et 38 - En marge du salon, toutes les problématiques liées à l’irrigation. Point complet.

l 14 octobre - Le PLU d’Annemasse dénoncé

P.40-41 - A Annemasse, un maraicher aurait dû, selon les vœux de la municipalité, arrêter son activité pour faire place nette. Mais par entêtement il a obtenu, juridiquement, gain de cause.

l 15 decembre - Le dixième robot Oz vendu

P.42-43 - La robotique investit l’agriculture, jusque dans les grandes cultures ! Après, les vignes et cultures arboricoles, les robots débarquent sur l’ensemble des cultures.

stratégie et benchmark

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P.44 à 46 - Par CerFrance Une Pac renationalisée et sans doute transitoire.

Guide des innovations 2014

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P.47 à 66 - Toutes les nouveautés enregistrées en 2014 en matière de machinisme, semences, phytosanitaires et engrais, outils d’aide à la décision et autres services.

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Le dessin

Cambon lui semble

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LE FAIT DE L’ANNÉE A.J.

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Le jour où la France a importé du blé

On « n’avait jamais vu ça ». Le 21 août dernier, la France a dû importer du blé du Royaume-Uni et de Lituanie…

L

a nouvelle a fait sensation. La France joue depuis toujours sur la qualité de son blé comme argument dans les marchés à l’export. La teneur en protéines, en principe meilleure en France que pour le blé mer Noire notamment, est ainsi un facteur clé qui permet d’obtenir régulièrement les bons marchés à l’export. Une teneur en protéines due à un travail constant

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des sélectionneurs de semences, et bien sûr des agriculteurs dans leurs pratiques. Il faut ainsi un taux de 11 à 12 pour « passer devant » la concurrence sur les marchés des pays du Maghreb notamment. Oui mais voilà, du blé de qualité, il en faut aussi en France. Notamment le blé meunier. Régulièrement, la France importe ce que l’on apporte du blé de force, en haute teneur en

protéines, pour des utilisations très ciblées en boulangerie notamment. Mais cela en très petite quantité, ça ne se voit pas, ne ce se sait vraiment tant il s’agit d’une niche. Or, ce qui a été rendu public le 21 août, c’est l’arrivée de cargos entiers dans le port céréalier de Rouen… Pas vraiment du même ordre !

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Import signifie perte à l’export C’est là que la modestie s’impose : il y a beau exister un travail formidable de toute la filière, un coup de froid début juillet et un été pluvieux, et voilà que ce fameux taux de protéines vient à manquer. Il a donc fallu importer du blé meunier en France, car celui que nous avons produit ne convenait pas aux utilisations de meunerie, boulangerie notamment. Mais audelà, de fait, se pose la question de l’export. Car la production française n’a pas été nulle, au contraire, ce plus de 37 millions de tonnes de blé tendre qui ont été produits, soit une hausse quantitative de 1,2 % par rapport à 2013. Les spécialistes du négoce ont donc dû batailler ferme, et finalement

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« profiter » du conflit entre l’Ukraine et la Russie pour trouver preneurs. Et encore, une grande partie de la production du premier exportateur européen de blé qu’est la France n’a pu être écoulée qu’en fourrage pour l’alimentation du bétail, et donc à moindre prix. Déjà, en 2010/2011, la France avait connu une campagne de piètre qualité, mais là encore, pas de cet ordre. A l’époque, 22 600 tonnes avaient été importées. Cette fois, les ports de Dunkerque et de Rouen ont accueilli 7 400 tonnes de blé du Royaume-Uni, et 27 500 de Lituanie, soit un total de presque 35 000 tonnes. La raison vient donc de la météo. La conjugaison d’un coup de froid début juillet, et d’une forte pluviométrie tout l’été. Un phénomène suffisamment rarissime en France pour que chacun puisse espérer que cette année 2014

reste exceptionnelle. Car derrière, pour les courtiers, vendre du blé à vocation fourragère ne représente pas du tout la même chose que de posséder les arguments de la qualité. Quelque part, ce n’est pas tant le fait d’avoir importer du blé qui est important, c’est ce que cela signifie pour l’export.

Recherche, et course à la qualité La France est pourtant très avance en termes de qualité. Les sélectionneurs et autres semenciers effectuent un travail considérable pour améliorer sans cesse la qualité de leurs blés. Cette hausse de la qualité se perçoit à deux niveaux, à travers les rendements d’une part, et la qualité d’autre part. Ainsi, si nous sommes actuellement à une moyenne de 70 quintaux par hectare, il ne faut pas oublier que nous n’avons dépassé les 20 quintaux que dans les années


Par exemple, les sélectionneurs doivent désormais respecter un critère d’efficience d’azote. Leurs semences répondent ainsi à une norme, VATE : valeur agronomique, technologique et environnementale, le « environnementale » incluant ainsi le critère « azote ».

A.J.

1950… La qualité est venue ensuite, au fil du temps. 72 entreprises font aujourd’hui de la sélection en France. Pour chacune, la règle est la même, il faut plusieurs années avant d’inscrire une variété nouvelle au catalogue. Cela nécessite des essais, des vérifications, de

l’ingéniosité et de l’administratif. Mais à l’arrivée, la France est reconnue pour la qualité. De fait, la recherche joue un rôle considérable. D’autant que les règles évoluent en apportant des réponses aux demandes sociétales.

Dans cette recherche, le blé tendre a été précurseur en France. Dès 2001 (avant la loi de 2011), un accord avait été signé par l’ensemble des familles professionnelles de la filière (sélectionneurs, producteurs de semences, agriculteursmultiplicateurs, distributeurs et agriculteurs utilisateurs). Les sommes, collectées auprès des agriculteurs, servent au financement de la recherche : 85 % bénéficient aux sélectionneurs, 15 % sont alloués au fonds de soutien à l’obtention végétale (FSOV). Résultat, les variétés françaises de blé tendre possèdent un taux de protéines qui varie de 11 à 12, excellent pour l’export. Sauf quand la météo s’en mèle… Antoine Jeandey

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L’arrêt de travail, une timide avancée

Le remboursement des jours d’arrêt de travail pour cause de maladie chez les agriculteurs est acté ce 1er janvier 2014. Une avancée ? Oui, bien sûr, mais pas aussi flagrante qu’il y paraît.

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a nouveauté actée ce 1er janvier semble pourtant aller dans le bon sens. Il s’agit de rembourser les jours d’arrêt de travail pour cause médicale pour les agriculteurs, ce qui n’était jusqu’alors pas le cas. Ainsi, enfin, le principe de la sécurité sociale que connaissent tous les Français s’applique également aux agriculteurs… Avec tout de même des variantes, par exemple sur le nombre de jours de carences.

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Une avancée ? Bien sûr. Mais à y regarder de plus près le système proposé présente tout de même quelques défauts. Ainsi, les remboursements proposés, calculés sur la base du revenu agricole, sont relativement faibles. Le remboursement journalier est de 20,91 € par jour sur les 28 premiers jours d’arrêt de travail, puis de 27,88 € à partir du 29e jour. Alors qu’en agriculture, le travail n’attend pas. Il faut donc comparer ces chiffres

au coût d’une journée de remplacement, soit 150 €…

Si l’agriculteur s’arrête, qui fera son travail ? De fait, même si ces quelque 20 euros sont mieux que rien, ils ne permettent pas à l’agriculteur de rester serein jusqu’à la fin de son congé maladie : bon nombre d’entre eux ont et auront la tentation


d’écourter au plus vite l’arrêt de travail, ou alors auront la tentation de continuer à faire un minimum sur l’exploitation malgré celui-ci. Il apparaît ainsi que ce système peut convenir à une exploitation à plusieurs associés, car dans ce cas la solidarité à l’intérieur de la ferme peut autoriser une autre distribution du travail. En revanche, pour l’agriculteur seul (ou l’agricultrice seule), il sera difficile d’arrêter de soigner ses plantes ou ses bêtes, et impossible d’arrêter de traire. D’où l’intérêt de prévoir un système qui se rapproche des services de remplacement, ce qui n’est pas le cas pour le moment. Même en ayant souscrit une bonne complémentaire. Par ailleurs, les jours de carence (ceux pendant lesquels celle ou celui qui prend l’arrêt maladie n’est pas rémunéré) sont plus nombreux pour la profession agricole qu’ailleurs, avec quatre jours en cas d’hospitalisation, huit pour maladie ou accident. Là encore, c’est mieux qu’avant, A.J. mais toujours pas satisfaisant.

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Copie d’écran d’une des vidéos expliquant le dispositif que l’on peut trouver sur le site internet de la Msa.

D.R.

Pourtant, ces « efforts » ne viennent pas de l’Etat, mais des agriculteurs eux-mêmes, sous la forme d’une cotisation annuelle, de 200 euros. Cette cotisation est obligatoire, ce qui en définitive représente une somme… Qui pourrait donc ne pas être dépensée entièrement. D’où des questions par rapport au dispositif : et si, finalement, il s’agissait d’une forme de taxe déguisée visant à participer à combler le trou de la Sécu ? Presque un an après la mise en place du dispositif, un premier bilan est attendu, pour vérifier son efficience…

Un dernier mot sur un autre aspect social concernant les agriculteurs, les retraites. Là, c’est la date du 17 mai qu’il faut retenir, jour où trois décrets les revalorisant sont parus, en faveur des conjoints et aides familiaux, demandant un montant minimum, et avec une application outremer. Là encore, la direction est bonne, mais c’est tout de même tout juste si l’on sort de l’indécence tant les montants ne représentent en définitive pas grand-chose pour chacun… Antoine Jeandey

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Insécurité alimentaire grave, les points chauds de 2014

La première mission de l’agriculture est de vaincre la faim. Mais c’est parfois difficile. Le 13 janvier 2014, une dépêche de l’agence de presse américaine Associated Press indique que près d’une cinquantaine de personnes seraient mortes de faim depuis le mois d’octobre 2013 dans le camp de Yarmouk près de Damas.

Distribution d’aide alimentaire à Yarmouk en Syrie (copie d’écran d’une vidéo de France24). D.R.

L

e camp dans lequel se trouvent des dizaines de milliers de déplacés syriens et de réfugiés palestiniens fait l’objet d’un blocus de la part des forces pro-Bachar elAssad, conduisant à une situation alimentaire particulièrement dramatique. La Syrie fait, en effet, partie avec l’Irak et l’Afrique de l’Ouest, en lien avec l’épidémie d’Ebola, des trois « points chauds » dans le monde en termes d’insécurité alimentaire graves identifiés en 2014 par le Programme alimentaire mondial (PAM).

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L’horreur au quotidien en Syrie Le conflit particulièrement violent qui se déroule en Syrie depuis mars 2011 a bien entendu conduit à une désorganisation du secteur agricole et donc à un effondrement de la production locale. Ceci est lié à différents facteurs en lien avec le conflit : l’insécurité physique, l’indisponibilité de la main-d’œuvre, l’abandon de terres par les agriculteurs, la destruction de matériels agricoles, l’endommagement des systèmes

d’irrigation (canaux et pompes), l’augmentation du prix du carburant, les fréquentes coupures d’électricité, le bétail tué ou volé, la prolifération des insectes et des parasites qui ne sont plus traités, etc. Mais le secteur a aussi très largement pâti de la sécheresse sans précédent qui sévit dans le pays depuis le milieu des années 2000. En 2014, selon la FAO, les récoltes en Syrie devraient être ainsi moins bonnes que ce qui était anticipé. En outre, le PAM craint que


Ebola a tué des centaines d’agriculteurs, et d’autres exploitations ont été abandonnées.

d’autres facteurs ne contribuent à aggraver la situation alimentaire des populations les plus pauvres, comme la réforme de la politique de subvention gouvernementale, qui a notamment favorisé une augmentation du prix du pain, une forte dévaluation de la monnaie syrienne, qui accroît le prix des produits importés, et un accroissement du coût des transports liée à un renchérissement du prix de l’essence. La FAO évalue ainsi à 6,5 millions le nombre de personnes faisant face à une grave insécurité alimentaire en Syrie, tandis que le PAM estime que la moitié de la population du pays est en situation d’insécurité alimentaire. Cela concerne bien entendu en particulier les quelque 3 millions de réfugiés syriens vivant dans des camps dans les pays limitrophes. Le PAM affirme ainsi fournir une assistance alimentaire à quelque 4 millions de Syriens.

La menace représentée par l’Etat islamique en Irak Le conflit en Syrie a eu également une incidence indirecte sur la situation alimentaire en Irak suite à la percée dans ce dernier pays de groupes djihadistes qui combattent les troupes de Bachar el-Assad en Syrie et qui ont fondé au mois de juin un Etat islamique (EI). Ceci a très largement perturbé la production agricole en Irak alors que l’Etat islamique a pris le contrôle des provinces qui sont parmi les plus fertiles du pays. Les djihadistes ont également mis la main sur les nombreux silos à grain gouvernementaux dans le Nord de l’Irak, qui représenteraient près d’un cinquième de la consommation annuelle de blé irakienne. Leur arrivée aurait conduit un grand nombre d’agriculteurs à choisir

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la voie de l’exil, tandis que ceux qui sont restés dans les zones désormais contrôlées par l’Etat islamique pourraient ne pas être payés pour leur récolte de 2014. Etant donné qu’il s’agit là de leur seule source de revenus, cela signifie que les prochaines récoltes pourraient être beaucoup moins bonnes à partir du moment où ils ne pourront pas semer. Même si la récolte de 2014 est meilleure que prévue, la sécurité alimentaire dans le pays est cependant loin d’être assurée, alors que les populations les plus fragiles dépendent très largement du Système public de distribution de nourriture qui, de fait, n’est plus vraiment opérationnel dans les zones qui échappent désormais à l’autorité du gouvernement de Bagdad. Cela devrait être en particulier le cas dans les zones rurales au Nord du pays. Dans un rapport publié le 23 octobre, le PAM explique ainsi que « la sécurité alimentaire des personnes vivant dans les zones détenues par les militants [de l’EI] est une source de graves préoccupations ». Le PAM affirme ainsi fournir une assistance alimentaire à plus de 1,4 million de personnes en Irak.

L’impact de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest Le dernier « point chaud » en termes de sécurité alimentaire se situe en Afrique de l’Ouest dans les pays qui ont subi de plein fouet l’épidémie d’Ebola tout au long de l’année 2014 : la Guinée, le Libéria et la Sierra Leone. La diffusion rapide du virus et les mesures d’urgence prises par les gouvernements locaux, comme la mise en place de zones de quarantaine ou l’instauration de restrictions sur les déplacements de personnes, ont contribué à perturber fortement les récoltes.

Cela s’est traduit par une pénurie de main-d’œuvre, compte tenu du décès de centaines d’agriculteurs, de l’abandon des exploitations agricoles dans les zones les plus infectées ou encore de l’impossibilité pour de nombreux travailleurs agricoles de pouvoir se rendre dans les champs. Les prévisions concernant les récoltes à venir de cultures vivrières dans les trois pays sont d’ailleurs pessimistes. La propagation du virus Ebola affecte tout autant la commercialisation des produits agricoles étant donné que les déplacements des commerçants dans les zones rurales sont limités. Ceci a un impact sur la situation alimentaire de ces pays, tout comme d’autres facteurs, comme la fermeture des frontières terrestres et la limitation des déplacements décidées par les gouvernements locaux, qui ont perturbé les échanges économiques avec les pays de la région alors même que la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone sont des importateurs nets de céréales, l’interdiction de la consommation de la « viande de brousse », les réactions de panique chez les consommateurs ou encore la baisse des monnaies locales qui ont contribué à accroître le prix des denrées alimentaires importées. Cette situation est d’autant plus préoccupante que la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone figurent déjà parmi les pays où la part de la population sous-alimentée est l’une des plus élevée au monde. Au total, selon le PAM, en octobre 2014, quelque 1,7 million de personnes étaient dans une situation d’insécurité alimentaire dans les trois pays et selon les prévisions, entre 2,3 et 3,0 millions d’entre elles pourraient l’être en mars 2015. Eddy Fougier

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Les états généraux de l’agriculture… Et après ?

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Le 21 février 2014, devant l’incapacité de la loi agricole à répondre aux crises directement subies par les agriculteurs ou les menaçant, la FNSEA lançait les états généraux de l’agriculture. Depuis ce 21 février, que s’est-il passé ? Il n’est pas une intervention où Xavier Beulin rappelle qu’il a mis en place un comité de suivi des états généraux de l’agriculture pour évaluer les évolutions sur nombre de dossiers. Sa volonté est intacte. Pour autant, est-elle réellement suivie d’effets ?

Un principe d’innovation

Xavier Beulin, lors de son intervention aux états généraux de l’agriculture. A.J.

C

e jour-là, Xavier Beulin endossait un costume médiatiquement impopulaire, mais ô combien important, celui de patron des patrons agricoles. Agriculteur moderne, sans doute plus chef d’entreprise que paysan (certains le lui reprochent, d’autres apprécient), il a prononcé un discours volontaire que n’aurait pas renié un président du Medef. Message essentiel : la compétitivité des entreprises agricoles part en vrille, il est temps que ça cesse, avec en prime toute une batterie de propositions concrètes de mesures que pourrait adopter un gouvernement considérant son agriculture comme un secteur d’avenir.

Un discours volontaire A la base, ces états généraux sont nés certes d’un contexte conjoncturel, mais aussi d’une insuffisance, celle affichée par la loi d’avenir agricole, n’ayant aucune proposition répondant aux problématiques de la compétitivité d’une agriculture

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moderne. Le constat est celui d’une agriculture française en perte de vitesse, perdant des points par rapport à la concurrence sur la scène internationale, de l’amont à l’aval, alors qu’elle possède toujours le potentiel qui a fait d’elle l’une des toutes premières au monde. L’agriculture française est ainsi enchevêtrée dans des contraintes qui n’améliorent pas l’environnement autant qu’elles le disent (pour certaines en tout cas), dans des paperasses administratives, dans des charges sans cesse accentuées, dans une concurrence déloyale à l’intérieur de l’Europe (quant à l’utilisation de certains produits ou la mise en cultures de semences issues des biotechnologies)… Se voulant pragmatique, Xavier Beulin a demandé au nom de la FNSEA un rapprochement entre les volontés administratives et les réalités du terrain. Il a pour cela détaillé tout un éventail de propositions. Il s’est voulu concret…

Aujourd’hui, il est clair que nos dirigeants nationaux ne considèrent pas l’agriculture comme un secteur aussi prioritaire qu’il le mériterait. Ils la respectent dans le discours et dans certains actes politiquement promotionnels (nuit passée dans un gite montagnard pour Manuel Valls, visite surprise d’exploitation dans le Lot pour François Hollande…), mais n’adoptent quasiment aucune mesure concrète. De la même façon que le rapport de Louis Gallois pour relancer l’économie française avait reçu des éloges mais finalement peu de concrétisations, les propositions de la FNSEA prononcées par Xavier Beulin sont considérées avec respect… mais pas respectées, au moins dans leur grande majorité. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ces deux hommes se sont rencontrés pour rédiger ensemble une tribune pour le quotidien Les Echos le 2 juin dernier. Abandonnant un temps chacun leurs propositions, ils en suggéraient une nouvelle : que le principe d’innovation soit inscrit dans la constitution, au même titre que le fameux principe de précaution. Là encore, pas de réponse de l’exécutif… Antoine Jeandey


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Les GIEE, mesure phare de la loi agricole

Les groupements d’intérêt économique et environnemental (GIEE) représentent une mesure de la loi agricole qui est déjà entrée dans le concret, depuis le vote par le Sénat le 11 avril. grande flexibilité agronomique, rentabilité économique et une meilleure incorporation des questions environnementales.

Un exemple dans les Hautes-Pyrénées

Cinq des membres du conseil d’administration de la Cuma de Guizerix (Hautes-Pyrénées) ont créé la SEP qui formalise leur association.

D.R.

L

’un des points forts de la loi d’avenir agricole est la création des GIEE, censés renforcer l’organisation collective des agriculteurs. Sur le terrain, par exemple dans les HautesPyrénées ou dans le Pas-de-Calais, les premiers exemples concrets permettent de se faire une idée.

S’associer pour faire face

L’appel à projet « mobilisation collective pour l’agroécologie », lancé courant 2013 par le ministère de l’Agriculture, a reçu 469 candidatures dont 103 retenues. Ces organisations d’agriculteurs bénéficient d’un financement sur 3. Objectif : préfigurer ce que seront les futurs Groupements d’Intérêt Economique et Environnemental (GIEE), mesure phare de la loi d’avenir agricole.

François Léger, ingénieur de recherche à AgroParisTech, rappelle les cinq bonnes raisons de s’associer : avoir accès à des ressources externes aux exploitations ; avoir accès aux marchés (en se réappropriant la plus-value marchande du travail et renouer un lien avec les consommateurs) ; repenser l’organisation du travail ; rompre l’isolement ; bénéficier d’une plus

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Le principe : faciliter l’association d’agriculteurs dans la mise en place de pratiques agricoles durables pour faire face à une réorganisation et une éventuelle complexification du travail sur l’exploitation.

A Guizerix, petite commune de 123 habitants à la frontière entre le Gers et les Hautes-Pyrénées, les agriculteurs sont quelque part déjà associés, puisque regroupés dans une Cuma, née il y a 27 ans. Au-delà de l’utilisation du matériel, une réflexion a mené à un projet d’assolement en commun. Des visites ont été organisées en Picardie et dans l’Oise, à la rencontre d’éleveurs et de céréaliers mettant en commun leurs surfaces. Peu de temps après, l’appel à projet ministériel est lancé. « Notre dossier a été retenu en septembre 2013, nous avons alors créé, avec quatre autres exploitants une Société En Participation (SEP) sur 300 hectares », explique Thierry Segouffin, éleveur et président de la Cuma. Ce statut facilite la mise en commun des terres. L’assolement est diversifié : céréales à paille, prairies, maïs grain et ensilage, mais aussi des semences de tournesol, maïs et colza. « Nous avons décidé de produire du maïs semence, qui demande une maind’œuvre importante, parce que nous sommes plusieurs. Le travail est organisé : il y a ceux qui sèment, ceux qui irriguent, ceux qui castrent. Et on se partage trois salariés pour dix exploitants et trois Cuma au sein d’un groupement d’employeurs. » Les avantages sont nombreux : sécurisation de la main-d’œuvre,


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La loi du pléonasme

Enfin, concernant la compétitivité des exploitations, la loi est apparue tellement creuse au syndicat majoritaire qu’il a organisé les états généraux de l’agriculture (lire page 16)… A.J. baisse des charges de mécanisation, plus de facilité pour les cultures à forte valeur ajoutée. Et puis il y a le soutien moral. « Psychologiquement, le fait d’être en groupe remonte le moral, et évite que certains jettent l’éponge », ajoute Thierry Segouffin, qui a apprécié le soutien de son groupe lors de la crise laitière de 2009.

… Un autre dans le Pasde-Calais A Wancourt, dans le Pas-deCalais, le contexte est totalement

différent : céréales et cultures industrielles (pommes de terre, betterave et lin) dominent. Les sols, aux forts potentiels, sont soumis à une problématique forte de tassement et d’érosion, et le département est en quasitotalité classé zone vulnérable. Eric Boisleux, en semis-direct, fait partie depuis quelques années d’un groupe qui se réunit plusieurs fois par an pour faire des tours de plaine. « J’ai découvert l’appel à projet lors du conseil d’administration de l’Apad (Ndlr : association pour la promotion d’une agriculture

Le label GIEE Les 103 dossiers retenus dans le cadre de l’appel à projet préfiguraient les GIEE. Ainsi, les collectifs d’agriculteurs souhaitant réellement devenir GIEE doivent déposer un nouveau dossier de candidature. Selon Elise Dessaint, chargée de mission à la DRAAF Nord-Pas-deCalais, « le label facilite l’accès à des aides publiques et l’action collective par la présomption d’entraide. Par exemple, l’échange de semences sera automatiquement possible au sein d’un GIEE ». Durant le premier trimestre 2015 seront signées les premières reconnaissances de ces groupements. Opaline Lysiak

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La loi d’avenir en bref

il correspondait durable), exactement à ce qu’on faisait. D’où notre candidature. Nous sommes aujourd’hui 27 à vouloir favoriser l’agriculture de conservation. Nous souhaitons comparer l’érosion des sols entre les modalités labour et semisdirect, mais aussi la qualité de l’eau et la biodiversité. Pour cela, nous avons commencé par nous former, afin de mieux nous organiser. »

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La loi d’avenir donne dans le pléonasme pas seulement par son intitulé (connaissez-vous beaucoup de « loi du passé » ?). On en rajoute des couches, mais pour finalement peu d’efficacité. Les GIEE restent sans doute la meilleure mesure, pour ceux qui n’étaient pas déjà dans des groupements d’employeurs, ou fiscalement pour ceux qui étaient déjà associés. Par ailleurs, une idée nouvelle est apparue, celle de la compensation des pertes de terres agricoles par le financement de projets collectifs devant consolider l’économie agricole du territoire… Intéressant, mais ça sent la lourdeur administrative dans la concrétisation davantage qu’une réelle protection du foncier agricole.

En plus des GIEE, la loi d’avenir agricole se décline en 96 articles. Les points-clés concernant les exploitations de grandes cultures : - Meilleure prise en compte de la diversité des activités agricoles par le remplacement de la SMI (surface minimum d’installation) par l’AMA (activité minimum d’assujettissement) - Prise en compte de l’effet sur la santé et sur l’environnement dans la délivrance des AMM pour les produits phytosanitaires. - Compensation des pertes de terres agricoles par le financement de projets collectifs pour consolider l’économie agricole du territoire. - Facilitation de l’installation de nouveaux agriculteurs par le renforcement du dispositif de contrôle des structures. - Encouragement du recours aux fertilisants issus des élevages du territoire. - Prise en compte de la diversité des organisations syndicales. - Encouragement aux circuits courts dans un territoire. - Facilitation de l’accès aux écoles d’agronomie pour les élèves issus de l’enseignement technique. - Utilisation de produits phytosanitaires interdite dans les lieux fréquentés par des personnes sensibles. - Gouvernance renforcée pour les Safer. - Obligation de prise en compte de la volatilité des coûts de production par les coopératives.

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OGM, un imbroglio juridico-politique sans fin

15 avril, l’Assemblée nationale adopte la proposition de loi relative à l’interdiction de la mise en culture des variétés de maïs génétiquement modifié.

C

ette proposition avait été déposée par plusieurs députés socialistes le 18 février 2014. Elle est définitivement adoptée le 5 mai, lorsque le Sénat l’approuve à son tour, pour être promulguée le 2 juin. Elle stipule que « la mise en culture des variétés de maïs génétiquement modifié est interdite ». Des députés écologistes ont déposé plusieurs amendements en vue d’élargir l’interdiction à l’ensemble des « plantes génétiquement modifiées pour délivrer un ou des insecticides ou résister à un ou des herbicides », mais ceux-ci ont été rejetés.

Une clause de sauvegarde aux fondements fragiles On peut se demander pourquoi une telle législation a été adoptée alors que, depuis 2008, il existe un moratoire sur la mise en culture du maïs génétiquement modifié MON 810, un maïs résistant à la pyrale du maïs commercialisé par la société Monsanto, qui est le seul produit génétiquement modifié à être actuellement autorisé et cultivé au sein de l’Union européenne. En fait, ceci s’explique par la fragilité de la position française d’un point de vue juridique. En effet, la France a mis en œuvre la clause de sauvegarde prévue par la directive de 2001, qui permet à un Etat-membre de l’UE d’interdire provisoirement la mise en culture

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ou la commercialisation de produits génétiquement modifiés autorisés au sein de l’Union, mais dans des conditions très précises : celui-ci « en raison d’informations nouvelles ou complémentaires, devenues disponibles après que l’autorisation a été donnée et qui affectent l’évaluation des risques pour l’environnement […], a des raisons précises de considérer qu’un OGM en tant que produit ou élément de produit ayant fait l’objet d’une […] autorisation écrite […] présente un risque pour la santé humaine ou l’environnement ». Or, la France n’est jamais vraiment parvenue jusqu’à présent à justifier de façon pertinente le recours à une telle clause. Ainsi, si, en février 2008, le gouvernement français a activé cette clause en prenant un arrêté qui suspend la mise en culture des variétés de semences de maïs génétiquement modifié, celui-ci a été annulé par le Conseil d’Etat en novembre 2011. Le moratoire a cependant été confirmé en mars 2012 par un nouvel arrêté gouvernemental. Or, celui-ci a été également annulé par le Conseil d’Etat en août 2013, ce dernier précisant que « lorsque des mesures de gestion du risque appropriées sont mises en place, le maïs génétiquement modifié MON810 n’est pas susceptible de soulever davantage de préoccupations pour l’environnement que le maïs conventionnel ».

A l’échelle européenne, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a affirmé à plusieurs reprises que la position juridique française était fragile. Ce fut notamment le cas en mai 2012, mais aussi le 1er août 2014. Ce jour-là, saisie par la Commission européenne, l’EFSA a désavoué une nouvelle fois la clause de sauvegarde décidée par la France. Suite à la décision du Conseil d’Etat de 2013, le gouvernement a annoncé qu’il prendrait des dispositions avant les prochains semis, soit avant le printemps 2014, à partir du moment où la mise en culture du maïs MON810 était désormais autorisée en France. Son objectif en 2014 était par conséquent, de « combler le vide juridique qui existe aujourd’hui en France » (dixit Stéphane Le Foll en mai 2014) et de « sécuriser juridiquement cette décision [moratoire] sur le plan national et surtout sur le plan européen » (François Hollande en août 2013). Le gouvernement a donc trouvé deux solutions. La première a été l’adoption d’une loi, qui a été jugée conforme à la Constitution le 28 mai par le Conseil constitutionnel, malgré le recours de parlementaires de l’opposition. La seconde a été d’exercer une pression en faveur d’une modification de la procédure d’autorisation des OGM au sein de l’UE afin de pouvoir contourner les difficultés auxquelles les


autorités françaises font face pour justifier le recours à la clause de sauvegarde. Le 12 juin, le Conseil des ministres de l’Environnement a adopté une réforme du processus d’autorisation des OGM qui va dans ce sens puisque les Etats ont désormais le choix d’autoriser ou non la culture des OGM sur leur territoire.

L’empressement d’un gouvernement sous pression Le gouvernement semble avoir aussi agi avec empressement dans cette affaire car il faisait face à plusieurs formes de pressions. En premier lieu, le maïs TC1507 des groupes américains Pioneer, filiale de DuPont de Nemours, et Dow AgroSciences, filiale de Dow Chemical, a été autorisé à la mise en culture par les gouvernements de l’UE le 11 février 2014, ce qui a incité les parlementaires à ne pas limiter l’interdiction au seul maïs génétiquement modifié MON 810. Une autre forme de

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pression a été celle exercée par certains producteurs de maïs, notamment dans le Sud-Ouest, qui envisageaient de semer du maïs transgénique. Le gouvernement s’est alors engagé dans une sorte de course contre la montre avec eux en prenant dès le 14 mars un arrêté interdisant la commercialisation, l’utilisation et la culture des variétés de semences de maïs génétiquement modifié. Un communiqué publié le 5 mai par l’Union française des semenciers (UFS) affirme que « des semis d’OGM ont été effectués en toute légalité par des agriculteurs » dans la région Midi-Pyrénées. En juin, le ministère de l’Agriculture a d’ailleurs procédé à des destructions de parcelles de maïs OGM dans le Tarn-et-Garonne et à Saubens en Haute-Garonne, où début mai, des faucheurs volontaires avaient arraché des plants de maïs. Deux exploitations agricoles, la SARL Le Trouilh, dont le siège se situe à Saubens, et l’EARL de Candelon (Tarn-et-

Garonne) ont d’ailleurs demandé la suspension de l’arrêté ministériel auprès du Conseil d’Etat en raison des préjudices économiques qu’ils subiraient. Enfin, la dernière forme de pression provient tout simplement de l’opinion et d’une partie de la société civile qui se montrent généralement réticentes par rapport aux biotechnologies, alors que le gouvernement a organisé du 17 février au 9 mars une consultation publique sur son projet de suspension de l’utilisation du maïs MON810. Dans le Baromètre 2014 de la perception des risques et de la sécurité par les Français publié par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), les OGM sont ainsi perçus par les personnes interrogés comme un risque élevé pour 45 % d’entre elles, un risque moyennement élevé pour 35 % et faible pour seulement 18 %. Eddy Fougier

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Les animaux sont des êtres sensibles

Le 15 avril, l’Assemblée nationale adopte un amendement présenté par des députés de la majorité, à l’initiative de l’ancien ministre de l’Agriculture Jean Glavany, et soutenu par le gouvernement reconnaissant les animaux comme « des êtres vivants doués de sensibilité ».

de le traduire par une loi. Dans le code rural notamment, l’animal est déjà considéré comme un être sensible. Pourquoi ajouter d’autres considérations ? »

A.J.

L

’année 2014 a été riche en événements et même en rebondissements sur la question du bien-être animal, alors que les associations de protection des animaux défendent depuis un petit moment déjà une modification du statut juridique des animaux reconnus comme des « biens meubles » dans le code civil.

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Bien-être animal La réaction de l’exécutif a été, dans un premier temps, une fin de nonrecevoir puisque dans un entretien accordé le 15 février 2014 à La France agricole, le Président de la République a déclaré que « A juste raison beaucoup d’efforts ont été réalisés pour le bien-être animal sans qu’il soit nécessaire

Pourtant, le 15 avril, un amendement parlementaire adopté dans le cadre d’une législation qui n’a rien à voir avec le statut de l’animal, puisqu’il s’inscrit dans le cadre d’un projet de loi de modernisation et de simplification du droit dans les domaines de la justice et des affaires intérieures, modifie le code civil en indiquant que « les animaux sont des êtres vivants doués de sensibilité », mais qu’ils continuent à être « soumis au régime des biens corporels ». Son objectif affirmé, selon Colette Capdevielle, la rapporteure du texte, est de « donner une définition juridique à l’animal dans le code civil » et d’harmoniser celui-ci avec le code rural et le code pénal qui reconnaissent de façon explicite ou implicite les animaux comme des « êtres vivants et sensibles ». Parallèlement, le groupe d’études sur la protection animale de l’Assemblée nationale, présidé par la députée socialiste Geneviève Gaillard, présente le 29 avril une proposition de loi sur le statut de l’animal, préparé depuis plus d’un an et demi. Celle-ci va bien plus loin que l’amendement Glavany puisqu’elle propose de créer une nouvelle catégorie pour les animaux dans le code civil, outre


les personnes et les objets, et donc d’insérer dans celui-ci le fait que « les animaux sont des êtres vivants doués de sensibilité. Ils doivent bénéficier de conditions conformes aux impératifs biologiques de leur espèce et assurant leur bien-être/bien-traitance ». Cette proposition de loi n’a cependant pas été adoptée. Il en a été de même des amendements déposés à plusieurs reprises par la députée écologiste Laurence Abeille, qui reprennent l’essentiel de ses dispositions. Nouveau rebondissement, le 13 mai, une Commission mixte paritaire, regroupant des députés et des sénateurs en cas de désaccord entre les deux assemblées, se réunit, mais ne parvient pas à élaborer un texte commun, notamment parce que le Sénat se montre critique vis-à-vis de l’amendement Glavany. Finalement, le 30 octobre, l’Assemblée nationale adopte en seconde lecture ce même amendement, Colette Capdevielle rappelant à cette occasion que « cette modification ne remet absolument pas en cause la chasse, ni la pêche, ni la consommation de viande, ni les pratiques d’élevage et d’abattage conformes aux textes en vigueur, ni la corrida ».

Ouverture d’une boîte de pandore ? Les débats autour du bien-être animal suscités par ces textes législatifs ont, en effet, inquiété un certain nombre de professionnels, notamment les éleveurs. Lors d’une conférence de presse organisée le 29 octobre, la FNSEA a ainsi exprimé les craintes selon lesquelles « la pratique même de l’élevage d’animaux en vue de l’alimentation humaine serait purement remise en cause » en dénonçant au passage ce qu’elle estime être une « diabolisation » de l’élevage français. L’amendement Glavany a été tout aussi vivement critiqué par les associations de protection des animaux ou les groupes écologistes qui lui reprochent notamment de continuer à soumettre les animaux au régime des biens corporels. Alors, est-ce que, comme l’expliquait le député UMP Philippe Gosselin lors du débat du 15 avril, une « boîte de Pandore » a été ouverte ? Il est bien entendu encore trop tôt pour pouvoir l’affirmer. Il est néanmoins clair que l’on assiste à un véritable phénomène de société, qui est loin de se cantonner à la France. La reconnaissance d’un statut et d’une sensibilité de l’animal est un phénomène assez généralisé dans les pays développés. Tout cela témoigne également d’une évolution du rapport que des sociétés très largement citadines entretiennent avec les animaux. Enfin, il est évident que l’on assiste à une sur-médiatisation de la cause du végétarisme, défendue par des personnalités comme le journaliste FranzOlivier Giesbert, le chroniqueur TV Aymeric Caron ou encore le moine bouddhiste Matthieu Ricard. Le fait que François Hollande affirme dans l’entretien accordé à La France agricole qu’il mange « de la viande régulièrement et avec plaisir » ne rassurera donc pas nécessairement les éleveurs… Eddy Fougier

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Jurisprudence, arroser la nuit n’est pas du tapage nocturne

Du côté de Carcassonne, où le jugement a été rendu, une affaire locale a eu un retentissement national. Un céréalier comparaissait devant le tribunal, accusé de tapage nocturne à cause du bruit causé par son arroseur à céréales.

Jean-François Remy, à la sortie du tribunal, répond à la presse locale.

D.R.

W

ikiagri.fr avait suivi de près cette affaire. Tout a commencé comme une histoire de clochemerle, mais a pris ensuite des proportions insoupçonnées. Un voisin s’est plaint du bruit du cliquetis d’un arroseur à céréales… directement en portant plainte au tribunal ! Mis en cause, JeanFrançois Remy, qui se trouvait être également président du syndicat des Jeunes Agriculteurs de l’Aude, s’est battu et a finalement obtenu gain de cause… Au-delà de l’affaire en elle-même, c’est toute la profession qui s’est sentie attaquée. Simultanément ou presque, le ministre de l’Agriculture laissait ainsi entendre que les agriculteurs devraient travailler la nuit, parce que leur utilisation de phytos mettait en danger les abeilles, qui vivent le jour. Or, voilà qu’en travaillant de nuit on se retrouve sur le banc des accusés… Ce n’est pas tant le statut de président des JA que l’affaire en elle-même qui a

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mobilisé la profession. Le 12 juin, jour du jugement, une grande manifestation d de 150 agriculteurs avait lieu à Carcassonne.

dispositions pour éviter que les agriculteurs ne soient accusés de tapage nocturne en répondant aux attentes ministérielles... »

Mais au-delà, partout en France, on avait les yeux rivés sur le tribunal : allait-on condamner pour tapage nocturne un agriculteur travaillant de nuit, qui plus est en l’occurrence avec un bruit somme toute modique ?

Au niveau national, Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA, a commenté le verdict, également pour wikiagri.fr à l’époque : « Ouf, le bon sens a prévalu. Quand on a un agriculteur qui arrose la nuit parce que cela correspond à des bonnes pratiques, de gestion en eau, de préservation de la ressource, il faut le défendre. Faut-il rappeler que l’arrosage est indispensable à nos cultures ? Et le fait d’arroser de nuit, c’est économique, pour la ressource. J’habite personnellement dans un département où il est souvent question de faire attention à l’eau, la première mesure préfectorale qui tombe dans ces cas là, c’est justement d’arroser la nuit. Au-delà, je m’inquiète de la tolérance zéro qui s’installe dans les campagnes. Quand quelqu’un va habiter près d’un aéroport, il ne va pas ensuite se plaindre du bruit. Pareil quand on passe une nuit à l’hôtel à Paris. Mais à la campagne, il faudrait que tout le monde arrête tout. Les nouveaux arrivants n’ont, pour certains en tout cas, strictement aucune tolérance. Et c’est un phénomène inquiétant. Faut-il demander aux maires des communes rurales d’informer les nouveaux arrivants sur les activités de leurs nouveaux voisinages ? Estce aux agriculteurs de le faire ? J’ai vu un cas, dans la Drôme, où les agriculteurs le faisaient... »

Le relationnel difficile, un phénomène généralisé ? Le jugement a donc donné raison à Jean-François Remy. Ce jour-là, il déclarait pour WikiAgri (propos déjà parus sur wikiagri.fr) : « Le verdict a été annoncé en précisant au passage qu’arroser la nuit fait partie des bonnes pratiques culturales. A la sortie, il y avait une manifestation. Moi-même, j’étais venu avec mon tracteur. J’ai donc annoncé ma relaxe, et remercié tous ceux qui m’ont soutenu et sont venus manifester. Je leur ai dit aussi que ce qui m’était arrivé pouvait arriver à d’autres. Qu’il est donc très important d’entretenir les meilleures relations que ce soit avec ses voisins, de dialoguer avec eux. Personne n’est à l’abri. Audelà, concernant le travail la nuit pour les insecticides, il s’agirait d’une contrainte supplémentaire, sachant par exemple qu’on ne doit déjà pas faire de passage lorsque le vent est supérieur à 20 km/h. Mais si ça devait être acté, alors, au moins, que l’on prenne des

Antoine Jeandey


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L’export céréalier, plus que jamais d’actualité

Le 16 juin, c’était le 90e anniversaire de l’AGPB, l’office du blé. A cette occasion, l’export a été plébiscité, comme étant le passé, le présent, et l’avenir de la filière. la terre ». Techniquement, il est question d’allongement des rotations, de diversifications, de flexibilité et d’adaptation, d’adoption de nouvelles technologies au sein de la « ferme de demain »… L’export fut donc également plébiscité, y compris par le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll lorsqu’il est venu saluer l’assemblée. Les marchés à l’export représentent sans aucun doute, dans le système actuel, l’assurance d’une commercialisation réussie, puisqu’avec le marché mondial, il existe toujours un débouché. Souvent décrié, conceptuellement, l’export possède donc aussi ses plus fervents défenseurs au sein des élites céréalières.

Et si le secret tenait dans l’export ?

L’affiche des 90 ans de l’AGPB.

D.R.

A

cette occasion, un document avait été préparé, intitulé « ambition céréales 2030 », aussi prospectif que possible, comme son nom l’indique. Il y est question principalement d’un concept, la bioperformance, et d’un marché, l’export. La bioperformance est définie comme un « savant équilibre entre performances économiques, écologiques et productivité de

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A y bien réfléchir, on peut se demander si le secret de la réussite céréalière par rapport aux autres cultures agricoles ne tient pas, justement, dans l’export. S’il convient de favoriser également les circuits courts ou autres débouchés qui entretiennent l’agriculture traditionnelle, d’autres filières ont, potentiellement au moins, des points à gagner sur les marchés à l’export. On pense ainsi immédiatement au lait, dont la poudre est particulièrement demandée (et à bon prix) par les Chinois, qui recherche la sécurité alimentaire après plusieurs scandales chez eux… A condition toutefois que des structures comme celle que l’on appelle la ferme des mille vaches puissent travailler.

Aujourd’hui, se profilent à l’horizon différents accords entre l’Europe et le Japon, l’Europe et le Canada, l’Europe et les Etats-Unis. Il apparaît que, dans ces cadres, la seule filière qui, a priori, semble préservée dans les échanges est la filière céréalière, justement parce que déjà sur le marché mondial : comment négocier un cadre d’échanges (avec des bons côtés, mais aussi des risques réels) lorsque les échanges se font déjà naturellement ? L’accord transatlantique qui se profile est considéré par beaucoup comme un danger réel pour bien des filières. L’observation démontre qu’il s’agit des filières qui n’ont pas fait leur mutation, pour lesquelles on n’a pas trouvé le moyen d’être à la fois productifs tout en répondant aux attentes sociétales des citoyens européens. De fait, les risques sont multiples. Pour la viande par exemple, l’importation en nombre de viandes ne répondant pas à nos critères est l’un des sujets qui fait le plus polémique au sein des tractations pour ces accords transatlantiques. Pour conclure sur les céréales, ces marchés à l’export qui ont réclamé des années de mise au point, et une organisation sans faille, constituent aujourd’hui, plus que jamais, le débouché n°1 de la filière. Le plan silos en cours (consistant à agrandir les capacités de stocks, donc à pouvoir jouer sur le bon moment pour vendre) contribue d’ailleurs à répondre aux besoins réclamés par l’export.

Antoine Jeandey


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Les drones volent… la vedette

3 juillet 2014. Jean-Baptiste Bruggeman, céréalier dans l’Aube, fait l’acquisition d’un Agridrone. L’aéronef sans pilote optimisera la fertilisation azotée de ses parcelles de blé et colza. Plus celles de ses voisins, afin de rentabiliser l’investissement. Avec les satellites et les capteurs embarqués sur les automoteurs terrestres (avec ou sans pilote), l’agriculture de précision peut miser sur les drones pour continuer à se déployer. Bruggeman a décidé d’investir dans un Agridrone, signe que fiabilité et rentabilité sont au rendez-vous. Il lui faudra cependant survoler d’autres parcelles que les siennes pour amortir l’investissement de 28 000 €, comprenant le drone et son capteur, la formation, les logiciels, les autorisations administratives et le remplacement des pièces d’usure pendant 5 ans, période pendant laquelle l’opérateur peut escompter un chiffre d’affaires de 100 000 € selon Airinov.

Jean-Baptiste Bruggeman avec son drone, les colzas seront bien fertilisés.

Airinov

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u point de vue des mensurations, le drone eBee n’est pas ce qu’il y a de plus impressionnant dans une cour de ferme : moins d’un kilo pour un peu plus d’un mètre d’envergure. Mais les technologies embarquées et leurs applications pratiques forcent le respect. Piloté à distance et survolant les parcelles entre 100 et 150 mètres d’altitude, le drone et son capteur multiSPEC 4C mesurent l’activité photosynthétique des cultures, évaluent leur état nutritionnel au regard de l’azote et permettent d’ajuster les derniers apports, avec en prime, en cas d’hétérogénéité intraparcellaire, l’accès à la

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modulation pour maximiser le rendement et/ou économiser de l’engrais. Le coût de la prestation oscille entre 10 et 20 €/ha selon le parcellaire et la prestation, pour des gains pouvant atteindre, d’après les premiers retours d’expérience, jusqu’à 100 €/ha. Le bénéfice n’est pas automatique car le drone n’a pas de prise sur le climat !

Le triptyque blé, orge, azote Deux ans après avoir expérimenté les services d’Airinov, Jean-Baptiste

Limités par leur débit de chantier et contraints, dans le cas des apports d’engrais, par les exigences agronomiques du fractionnement, le déploiement géographique des drones passe par la multiplication des opérateurs, au rang desquels peuvent figurer des agriculteurs tels Jean-Baptiste Bruggeman ou encore des entreprises de travaux agricoles, dans le cadre d’une diversification de leurs activivtés. Moyennant une formation de quelques jours et une déclaration de vol à chaque sortie auprès d’une tour de contrôle, les opérateurs de drones organisent les plans de vol en relation avec des distributeurs (coops, négoces…) chargés de commercialiser la prestation auprès des agriculteurs, le tout sous la supervision technique du fournisseur de la technologie, Airinov en l’occurrence. Pour la campagne 20142015, Airinov a convaincu 20 « agridronistes » auxquels s’ajoutent 10 autres opérateurs


commerciaux (coopératives, négoces) et institutionnels (Chambres d’agriculture). La start-up escompte ainsi couvrir 50 000 hectares de colza et 50 000 de blé, contre 20 000 cumulés lors de la campagne passée. D’autres opérateurs tels que Défisol Services ou Drone Agricole sont également positionnés sur ce type de prestation. Créé en 2013, Drone Agricole est opérationnel en fertilisation azotée (blé, colza), évaluation de dommages (parasites, adventices, gibier..) et gestion parcellaire. L’entreprise vise 45 000 hectares de conseil en fertilisation en 2015 contre 10 000 en 2014, en partenariat avec la distribution. Face à la triple inconnue de l’évolution technologique, tarifaire et réglementaire (conditions de vol) des drones, Drone Agricole, qui revendique une double compétence agronomique et aéronautique (brevets de pilote), ne s’interdit aucune combinaison capteur / vecteur (drone, Ulm, avion, Galileo demain) pour servir les intérêts technico-économiques des agriculteurs.

Futures applications Du reste, aux plans technologique et agronomique, le drone ne fait rien de plus que les systèmes de proxidétection (capteurs sur tracteur) ou de télédétection

Aujourd’hui focalisée sur la fertilisation, la télédétection aura bientôt des applications pratiques en protection phytosanitaire.

Drone Agricole

(satellite) développés depuis une dizaine d’années par plusieurs opérateurs, dont Yara en proxidétection (N Sensor) et Farmstar (grandes cultures) ou Oenoview (vigne) en télédétection. Certains aspects techniques et protocolaires diffèrent. Le drone est sensible au vent, le satellite aux nuages. Le drone réclame une journée de vol pour analyser jusqu’à 500 ha de cultures (plus réaliste 250 ha) contre une quasi instantanéité pour le satellite sur des surfaces décuplées. Mais le délai de réponse du satellite en terme de préconisation délivrée à l’agriculteur peut être plus long que le traitement des données offert par les opérateurs de drones (24 à 96 heures). D’un point de vue tarifaire, les offres de service en fertilisation grandes cultures sont comparables. Dans les deux cas, les agriculteurs sont dépendants d’une offre de service extérieure mais ils restent maîtres et responsables de la décision concernant leurs pratiques culturales. Mais impossible d’accéder au service si aucun distributeur local ne s’engage auprès d’un opérateur satellitaire ou droniste. Pour la prochaine campagne, Farmstar fait savoir que sa couverture géographique va s’étendre à deux grandes régions

SAT: plan

agricoles que sont la Bretagne et le grand Sud-Ouest. En 2014, 660 000 ha ont bénéficié de l’appui Farmstar Expert pour optimiser la fertilisation azotée de quatre espèces (blé, orge, triticale et colza) ainsi que l’application de régulateurs de croissance (blé, orge). La prévention de la verse constitue une première diversification de l’analyse d’image, à mettre au crédit des techniques satellitaires. Ce qui n’empêche pas Farmstar Expert de mener des expérimentations avec des drones.

Les techniques de détection de proximité au moyen de capteurs embarqués sur les automoteurs n’ont rien perdu de leurs intérêts.

N’oublions pas que le drone a besoin du GPS et donc des satellites pour s’orienter… Pouvant évoluer à faible altitude et donc potentiellement doué d’une plus grande capacité de discernement du végétal, le drone est porteur d’applications diversifiées dans les domaines du diagnostic et de la conduite parcellaire. Les opérateurs annoncent à moyen terme une diversification des applications dans des domaines aussi variés que les préconisations d’azote sur orges brassicoles et sur pomme de terre, la détection précoce de maladies et de mauvaises herbes sur céréales, l’estimation de la matière sèche et l’apport d’oligoéléments en maïs… En vigne, l’analyse du sol, des bois, du feuillage, des raisins est susceptible d’optimiser les pratiques en matière de taille, de charge, d’irrigation, de protection, de récolte. Mais les drones n’auront pas le monopole des capteurs embarqués. Les engins terrestres, avec ou sans pilote, n’entendent pas se faire totalement voler la vedette ! Raphaël Lecocq

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L’embargo russe, tenants et aboutissants

Il est souvent question de l’embargo russe, alors qu’en réalité il y en existe plusieurs, dans les deux sens, et pour différentes filières. De multiples problèmes, complexes, se sont posés, avec des solutions de fait tout aussi complexes. Décryptage.

Ainsi, le 7 août est annoncé officiellement le décret publié la veille selon lequel la Russie a décidé un embargo (au départ d’un an) sur tous les produits frais en Europe, fruits et légumes, mais aussi fromages, lait, viandes, même si ce sont les fruits et légumes les plus touchés. Dans un premier temps, le marché est estimé à 9 milliards. Un chiffre rapidement révisé à 12 milliards d’euros de manque à gagner pour les producteurs européens. Une paille ! De quoi se retrouver en crise rapidement…

D.R.

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e premier embargo de la Russie vis-à-vis d’une production européenne a concerné le porc, dès le 29 janvier. Motif : une traçabilité insuffisante au sein de la filière, ce qu’a contesté fermement la Commission européenne. Les quatre cas de peste porcine identifiés en Pologne et en Lituanie ne seraient en réalité qu’un prétexte, car de suite le dossier a été pris en main au plus haut niveau. En France, l’embargo russe a sans conteste déprimé le marché du porc breton. Au 20 mars, on notait ainsi que le prix du porc en

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Copie d’écran de la vidéo diffusée par l’AFP montrant le Premier ministre russe Dmitri Medvedev annonçant l’embargo, le 7 août.

France avait chuté à 1,32 euro le kilo, contre 1,48 euros une année plus tôt…

A embargo, embargo et demi Le deuxième embargo, souvent oublié, est venu de l’Europe à l’encontre de la Russie. Ainsi, certains diplomates européens ont trouvé de bon goût de sanctionner la Russie sur les denrées alimentaires pour son intrusion en Ukraine. Une « brillante » idée, à l’origine de la réponse de Vladimir Poutine, les 6 et 7 août.

On peut épiloguer sur les causes (fallait-il réellement s’en prendre aux Russes sur le plan économique comme s’ils n’étaient pas capables de répondre sur le même plan ?), mais le résultat est là, les Russes s’approvisionnent désormais ailleurs, depuis l’Amérique latine notamment… Avec un risque à terme : les marchés perdus pendant l’embargo pourront-ils être récupérés après ? Certainement pas en totalité en tout cas. D’autant que, plusieurs mois plus tard, il n’est toujours pas question de levée de cet embargo, la durée initiale d’un an n’est ni infirmée ni confirmée.

Trouver de nouveaux marchés à l’export De fait, l’Europe s’est retrouvé dans l’obligation de soutenir ses producteurs. L’ardoise est salée. Le


11 août, 33 millions d’euros sont alloués aux producteurs de pêches et de nectarines. Le 18 août, 125 millions d’euros sont débloqués pour soutenir les prix (pommes, poires, prunes, concombres, cornichons, choux, choufleur, carottes, poivrons, etc.). Cette aide correspond à des indemnités aux producteurs qui acceptent de retirer leurs produits des marchés (devenus saturés en interne), correspondant à 5 à 10 % de leur production, indemnisé entre 50 % et 100 %. Le 3 septembre, une rallonge de 30 millions d’euros est allouée au fond de promotion à l’étranger des produits agricoles de l’Union européenne. Le 10 septembre, les mesures d’aides de 125 millions d’euros sont suspendues suites à des demandes d’indemnisations jugées disproportionnés, notamment de la part de producteurs polonais. Le 30 septembre, 165 millions d’euros sont débloqués pour soutenir les producteurs agricoles européens. Les aides devraient être similaire à l’aide de 125 millions annulée. Et poursuivies jusqu’à mi 2015… Bien sûr, d’un côté, il faut se féliciter que l’Europe ne laisse pas tomber ses filières agricoles. Mais ces efforts, aussi coûteux soient-ils, restent insuffisants. Pekka Pesonen, secrétaire général du Copa-Cogeca, fédération des syndicats agricoles européens et des coopératives, note ainsi le 9 décembre : « Les producteurs polonais de pommes, les producteurs espagnols de tomates et les producteurs danois de viande porcine subissent les prix les plus bas qu’ils ont jamais connus. Des actions ciblées pour ceux qui sont le plus durement touchés sont essentielles. » Et prône une solution : ne pas attendre, hypothétiquement, la fin de l’embargo, et rechercher dès aujourd’hui de nouveaux marchés : « Nous avons besoin d’un soutien pour trouver de nouveaux débouchés pour nos produits, comme par exemple dans les économies émergentes (…). La Commission européenne doit en outre mener une campagne intensive de promotion des exportations. Des mesures d’aide supplémentaires visant à résoudre ces problèmes seront primordiales dans le budget 2015 pour prévenir de nouvelles pertes pour les agriculteurs et leurs coopératives… » Parallèlement, la Russie a relevé des tentatives de contournement de l’embargo, consistant à faire cheminer les produits par des pays tiers, non touchés par l’embargo. La parade est cinglante : chaque pays s’y adonnant se trouve à son tour frappé d’embargo. Les pays concernés sont aussi bien la Biélorussie (qui a conservé des marchés en Russie), les pays des Balkans tels la Serbie, ou même le Maroc. Et même si quelques tonnes arrivent à passer de ci de là, ce ne sont pas ces contournements d’embargo, qui font davantage la fortune des intermédiaires, qui aident réellement les producteurs européens… Antoine Jeandey

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Les machines toutes en puissance

2 septembre 2014, 15e édition d’Innov-Agri à Outarville (Loiret). New Holland expose sa dernière moissonneuse-batteuse, la CR10.90, la plus puissante au monde avec ses 653 ch. Deux semaines plus tôt, en Angleterre, la même machine a engrangé près de 800 t de blé en 8 heures, autre record. Les machines n’en ont pas fini avec les démonstrations de puissance et de performance, non sans intelligence.

L

es ventes de matériels agricoles en 2014 n’atteindront pas celles de 2013. Le millésime précédent fut certes exceptionnel, avec un chiffre d’affaires de 6 milliards d’euros pour la seule filière française. Un record historique. Mais l’année 2014 a vu plusieurs constructeurs établir des records de performances au champ. En février, Fendt et son 828 Vario S4 (6 cylindres, 6 l et 280 ch) s’offrent un duel avec la Porsche 911 GT3 (6 cylindres, 3,8 l et 475 ch). Résultat : 1,5 million de spectateurs pour le magazine de TF1 Automoto et une mise en lumière inédite d’un tracteur agricole auprès de ce fameux grand public si inaccessible aux causes agricoles. Début avril, Väderstad enfonce le clou (et la graine) s’agissant de son semoir monograine Tempo, commercialisé depuis 2012. Vous avez dit semoir rapide ? 19 km/h de vitesse moyenne. La performance est enregistrée en Bulgarie où le semoir, en version portée 12 rangs attelée au Case IH Magnum 340, implante en 24 heures 306 hectares de tournesol à une densité de 62 500 graines par hectare. Pour quel résultat final ? Un rendement de 3,6 t/ha dans la parcelle récoltée le 11 septembre, contre un rendement moyen de 3 à 3,3 t/ha au niveau de l’exploitation et de 2 t/ha à l’échelle de la Bulgarie.

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Jean-Marie LECLERC

Joutes de goulottes Le 15 août 2014, dans l’Est de l’Angleterre, New Holland s’attaque au record de battage établi en 2011 par Claas avec la Lexion 770 Terra Trac (586 ch), soit 675 t de blé en 8 heures. En 2011, Claas détrônait le record de New Holland établi en 2008 avec la CR9090 Elevation de 591 ch et ses 451,2 t récoltées en 8 heures. Une paille. Le 15 août 2014, pour la quatrième joute de goulotte entre Claas et New Holland, la CR10.90 et son moteur de 653 ch engrangent 797,656 t de blé, soit un débit moyen de 99,7 tonnes/heure

Avec la CR10.90, New Holland a établi une nouvelle référence en matière de productivité à la moisson.

avec des pics à 135 tonnes/heure dans une récolte de 9,95 tonnes/ ha et un taux d’humidité moyen de 16,2%. La consommation de carburant s’élève 1,12 l/tonne de grain récolté, broyeur de pailles inclus Les récoltes seront vite et bien gardées et l’environnement préservé. Exposée à Innov-Agri, la nouvelle CR10.90 chapeaute une gamme de six machines Twin Rotor dotées d’un système de battage et de séparation à doubles rotors longitudinaux, développé par New Holland depuis 40 ans. Pas de


u

Horsch Leeb flirte avec la végétation Le constructeur a présenté en avant-première à Innov-Agri sa nouvelle gamme de pulvérisateurs traînés, nés du rapprochement avec son compatriote Leeb en 2011. La gamme Horsch Leeb GS compte trois appareils de 6000 l, 7000 l et 8000 l (21 à 36 m).

Amazone

hasard donc. Elle e s t a n i m é e p a r u n m o t e u r d e 6 5 3 ch, le FPT Cursor 16 élu moteur diesel de l’année 2014, ce qui en fait la moissonneuse-batteuse la plus puissante au monde. Parmi les technologies embarquées figurent le rouleau d’alimentation Dynamic Feed Roll, les rotors Twin Pitch à doubles spirales d’alimentation, le dispositif d’auto guidage IntelliSteer, la barre de coupe à tapis 840CD de 13,7 m, les chenilles en caoutchouc SmartTrax à suspension Terraglide. Sous la chaleur du mois d’août, en Ukraine, le constructeur s’offre une deuxième tournée de Guinness et trinque avec le constructeur français d’épandeurs à fumier Brochard. Ce dernier a développé pour l’occasion un modèle unique doté de 4 essieux et d’une capacité de charge de 50 t, maximisée à 65 t pour l’établissement du record. Devant, le T9.615 développant une puissance nominale de 542 ch et maxi de 613 ch. Même pas le plus gros (669 ch de puissance maxi pour le T9.670). Résultat : en 24 heures, les matériels et la logistique mis en œuvre ont permis d’épandre 4217 t de fumier sur une surface de 221,8 ha.

Le traîné qui ne traîne pas Le 3 septembre 2014, le pulvérisateur traîné UX 11200 d’Amazone attelé à un Fendt 933

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La machinisme passionne les agriculteurs ? Il galvanise aussi les constructeurs.

Vario (330 ch) s’élance à l’assaut des repousses de colza d’une quinzaine de parcelles d’une exploitation allemande totalisant 6490 ha. 24 heures plus tard, le pulvériseur traîné deux essieux (12000 litres, 40 m) a traité 1032 ha à raison de 100 l/ha et une vitesse de croisière comprise entre 13 et 17 km/h. L’attelage bénéficiait des technologies dernier cri en matière d’optimisation de chantier de pulvérisation, à savoir : guidage RTK, coupure de tronçons, gestion automatique des fourrières, le tout sous le contrôle du terminal Amatron 3 du constructeur. Compte-tenu des paramètres (surfaces, capacité de cuve, largeur de rampe, vitesse de travail et dose/ha), le débit de chantier théorique maxi était de 60 ha/h. Il s’est établi en réalité à 43 ha/h en moyenne, variant entre 38 ha/h et 45 ha/h selon les parcelles (de 40 à 124 ha et de 0,5 à 1,5 km de long), ce qui correspond à une perte de rendement de 28 %. Le temps consacré à l’évitement des obstacles (pylônes, raccords d’irrigation) et aux demi-tours en bout de champ ont fait perdre 3,5 heures de travail de pulvérisation, soit environ la moitié du temps mort total (6 heures et 45 minutes), contre 2 heures pour le remplissage et 1h30 pour les déplacements inter-parcellaires. De l’efficience à l’état pur.

Si la cuve en inox, plus lisse que le polyéthylène et donc moins sensible à la sédimentation, attire le regard, la véritable innovation est moins « tape-à-l’œil » et non moins pertinente. Elle se concentre sur la rampe. Reliée en un point central au parallélogramme par le biais d´un pendule, la rampe est totalement indépendante du châssis, donc de l’automoteur et des ses soubresauts. Exit les ressorts, les pendulo-biellettes et la stabilité passive. Place à la stabilité active contrôlant la géométrie variable, la hauteur et le dévers au moyen d’un gyroscope, de quatre capteurs ultra-son, d’une vanne proportionnelle rapide et d’un logiciel de pilotage agissant sur deux vérins pneumatiques. Avec une rampe stable, les Horsch Leeb peuvent accélérer la cadence (20-25 km/h), tout en se rapprochant de la végétation (30 cm) moyennant un pas de buse de 25 cm sur la rampe. Des buses à 80 degrés pour assurer le triple recouvrement mais sans pour autant risquer le bouchage (VMD comprise entre 200 et 300 µm). Tout cela pour ? Traiter plus vite à des plages hygrométriques optimales tout en réduisant la dérive, donc pour renforcer l’efficience des produits phytos.

Horsch Leeb

La pulvérisation optimisée. La preuve avec Horsch Leeb et ses rampes à stabilité active, flirtant avec la végétation.

Raphaël Lecocq

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Aquanide, premier salon de l’irrigation et grandes réflexions

Au-delà de la tenue d’Aquanide, premier salon national sur l’irrigation, l’avenir des irrigants est en jeu. Des solutions existent pour utiliser l’eau sans pour autant menacer l’équilibre hydrique, mais elles se heurtent à l’administration. Alors que les irrigants ont réalisé dans le même laps de temps 30 % d’économies d’eau, il est essentiel de pouvoir conserver des surfaces irriguées qui, dans certaines zones, constituent une condition indispensable à une production économiquement soutenable. « Nombreux sont les irrigants qui baissent les bras face à des restrictions d’eau de plus en plus drastiques ; ils se sentent parfois coupables d’arroser leurs cultures. Une exploitation qui disparaît, c’est une perte de plus-value », déplore Louis-Marie Grollier, dont l’exploitation personnelle (avec deux associés) s’étend sur 350 hectares.

A.J.

L

e salon Aquanide, qui s’est déroulé les 23 et 24 septembre à SaintPierre-d’Amilly (CharenteMaritime), avait pour but d’aller à l’encontre des idées reçues. LouisMarie Grollier, président des irrigants de la région Poitou-Charentes, a fait partie des créateurs de l’association Aquanide, organisatrice, avec Irrigants de France, du salon. « Nous souhaitions nous faire connaître, montrer que l’irrigation représente un poids économique important, et que nous ne sommes pas les seuls bénéficiaires de l’irrigation. » Environ 80 exposants étaient présents. On compte aujourd’hui 75 000 exploitations en France avec irrigation (soit 15 % des

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exploitations). Maïs, céréales et oléoprotéagineux, vigne, fruits et légumes, cultures fourragères, betteraves et pommes de terre sont des cultures qui dépendent de l’irrigation. Celle-ci est même obligatoire pour certains types de production, comme les semences, car exigée par les acheteurs. Toutefois les surfaces irriguées diminuent. Découplage des aides Pac, entrée en vigueur de la directive Cadre sur l’eau (DCE) en 2006 et volatilité des prix agricoles... Entre 2000 et 2010, plus de 300 000 hectares équipés pour l’irrigation ont été perdus. Désormais, le prélèvement d’eau pour l’agriculture en France est stabilisé.

Des prévisions qui annoncent plus d’années sèches Le défi consiste à faire converger une offre en eau qui va diminuer avec une demande qui, par endroits, va augmenter. En effet, d’après les premiers résultats du projet Explore, lancé par le ministère de l’Ecologie en 2010, il existerait une forte probabilité pour que l’année sèche que nous connaissons tous les cinq ans devienne l’année « classique » en 2070. Ainsi, toutes les régions déficitaires en eau en 2014 verraient leur déficit s’aggraver, et de nombreuses régions non déficitaires aujourd’hui le deviendraient en 2070. Un autre projet, mené par sept instituts de recherche, insiste sur l’effet qu’un mauvais confort hydrique pourrait avoir sur le maïs en particulier, avec un impact non négligeable sur la filière.


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AGRICULTURE 2014

«L’eau, tout le monde en a besoin, l’avenir c’est une politique de stockage» Louis-Marie Grollier

Face à ce constat, comment concilier les différents usages de l’eau à l’échelle d’un territoire ? « Dans le cadre de la nouvelle réglementation, l’Etat détermine les volumes prélevables sur chaque bassin versant, poursuit LouisMarie Grollier. En Poitou-Charentes, on nous demande dans certaines zones de diminuer les prélèvements jusqu’à 95 %... On aura droit à 600 000 mètres cubes au lieu de 10 millions. Nous avons demandé à ce qu’une compensation soit apportée dans les départements fortement impactés par ces restrictions d’usages. Cette compensation, ce sont les retenues de substitution. »

Les retenues de substitution face à l’administration Ces ouvrages, qui consistent à stocker en période de hautes eaux (hiver) pour utiliser ensuite cette eau à l’étiage (été), apparaissent comme la solution aux manques récurrents d’eau dans certaines régions. C’est d’ailleurs le seul ouvrage d’irrigation encouragé par le gouvernement. « Ces retenues permettent de prélever autant voire moins d’eau, mais au moment où elle est disponible, évitant ainsi de mettre en péril les équilibres hydrologiques », explique Guillaume Peyroutou, chargé de mission chez Irrigants de France. Toutefois, pour compenser les restrictions, la construction de réserves devient urgente… Ce qui n’est pas compatible avec la logique administrative ! Il poursuit : « La nomenclature eau, qui règlemente les Installations ouvrages travaux et activités (Iota), impose toute une démarche aux porteurs de projets. Ainsi, un groupe d’agriculteurs souhaitant construire une retenue doit instruire un dossier de déclaration (pour les petits ouvrages) comportant un document d’incidence loi sur l’eau,

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ou un dossier d’autorisation (pour les ouvrages de taille importante) nécessitant quant à lui la réalisation d’une étude d’impact. Si les porteurs de projets sont partants pour les démarches nécessaires, celles-ci sont longues et complexes. Le financement des réserves devient également de plus en plus incertain : les conditions d’accès aux fonds européens, français et régionaux se durcissent avec les années. »

Des « projets de territoire »… en projet Selon l’association Irrigants de France, les projets de territoire, mesure phare du rapport de l’ancien ministre de l’Ecologie Philippe Martin, peuvent apporter une réponse aux problèmes rencontrés sur le terrain. Positionnés comme condition sine qua non pour accéder aux financements des agences de l’eau par le ministère de l’Ecologie, leur objectif est de concilier, par une approche participative, tous les usages de l’eau. La concertation des acteurs sur un territoire est donc la clé pour obtenir les financements de ces agences de l’eau. Discutée avec la profession agricole (FNSEA, JA, Coop de France, Irrigants de France), la note de cadrage des projets de territoire a été validée par le Comité national de l’eau le 18 décembre 2013… Mais n’a toujours pas été transmise aux services déconcentrés. Cela n’a pas empêché Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, de déclarer que le barrage de Sivens doit devenir un vrai « projet de territoire ». « Il y a beaucoup de projets de réserves partout sur le territoire français, mais aujourd’hui trop peu aboutissent, affirme Guillaume Peyroutou. On peut comprendre la démotivation générale des potentiels porteurs de projets, perdus dans le labyrinthe administratif. Le stockage de l’eau reste pourtant la meilleure solution offerte aux agriculteurs pour se prémunir des effets néfastes du

changement climatique. Il est plus que temps que le gouvernement lance une politique de stockage de l’eau ambitieuse et pragmatique. » Et ce n’est pas tout, car le lobby écologiste représente un frein supplémentaire. Ceux qui instruisent les dossiers sont parfois peu objectifs ; souvent formatés ils ont du mal à accepter l’irrigation, ce qui n’aide pas à l’aboutissement des projets de retenues. Certains porteurs de projets, se voyant refuser leur projet, doivent tout recommencer à zéro, ou abandonner.

Produire et préserver la ressource Quelle politique de l’irrigation ? Louis-Marie Grollier est, malgré des batailles inégalitaires, toujours en faveur de la concertation. « L’eau, tout le monde en a besoin. L’avenir, c’est une politique de stockage. Dans ma région, on peut avoir de très bonnes pluviométries hivernales. Aujourd’hui, il faut substituer l’existant en créant de la ressource supplémentaire pour compenser les restrictions. Finalement, ce que l’on veut mettre en réserve représente une faible part de l’eau qui tombe. En Poitou-Charentes, les besoins en eau d’irrigation se chiffrent à 280 millions de mètres cubes, soit seulement 10 mm de précipitations. Si on stocke ça dans les réserves, le problème est résolu ! » Mais sur les terres de notre ministre de l’Ecologie, les 160 projets de retenues peinent à avancer. En empêchant les producteurs de sécuriser des volumes d’eau disponibles et indispensables au maintien de leur production, le gouvernement a de grandes chances d’atteindre ses objectifs de réduction des prélèvements… Mais au risque de pénaliser son agriculture et de voir des exploitations agricoles disparaître. Opaline Lysiak


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AGRICULTURE 2014

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A Annemasse, l’entêtement d’un homme a préservé son foncier agricole

L’affaire du maraicher d’Annemasse doit servir d’exemple pour tous ceux qui doutent devant l’adversité. Alors que la mairie s’acharnait à vouloir utiliser ses terres pour différents projets, Pierre Grandchamp a obtenu que le PLU voté en conseil municipal soit dénoncé devant les tribunaux. Pierre Grandchamp devant le champ qui devait, selon la municipalité, accueillir une mosquée.

A.J.

L

’affaire du maraicher d’Annemasse a connu de multiples épisodes avant, enfin, ce 14 octobre, un dénouement heureux sous la forme du verdict de la cour d’appel du tribunal administratif de Lyon : le PLU (plan local d’urbanisme), adopté en conseil municipal saisissant ses terres pour y installer des jardins municipaux et une mosquée, est officiellement rejeté, la ville est invitée à revoir sa copie en tenant compte de l’appréciation du tribunal, qui a tenu compte de l’avis d’un arrêt du conseil d’Etat reprenant l’article 121-1 du code de l’urbanisme : tout projet territorial, comme ceux entérinés dans un PLU, doit tenir compte d’un équilibre entre les activités, notamment urbaines et agricoles.

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Trois ans après la décision du conseil municipal, 15 emplois sauvés Mais avant d’en arriver là, trois années se sont écoulées. Trois années depuis la première décision du conseil municipal de cette cité de Haute-Savoie située tout près de Genève. La communauté musulmane cherchait un espace pour construire sa mosquée ? Pas de problème, on peut prendre la terre maraichère ! Et d’ailleurs, si on faisait un jardin à côté ? Cette affaire a été suivie de près (et en exclusivité) par wikiagri.fr. Nous étions arrivé à la conclusion que la communauté musulmane, que nous avions rencontrée lors

d’un reportage sur place, n’était pas cause : une demande avait été faite pour construire une mosquée, pas spécifiquement pour s’emparer de la terre agricole. Mais le conseil municipal persistait. Il a donc fallu l’entêtement d’un homme, Pierre Grandchamp, pour faire valoir ses droits, pour sauver ses serres, pour sauver les 15 emplois salariés qu’il avait créés. Il a tout tenté, les recours juridiques (perdus en première instance, il a poursuivi en appel), alerté l’opinion publique avec des pétitions, papier et internet, ouvert une page Facebook atteignant rapidement plus de 2000 fans… Devant cette obstination, le conseil municipal a fini par le visiter, bien longtemps après avoir pris sa décision. Et là, surprise, certains conseillers ne savaient pas exactement où c’était, d’autres furent surpris de voir des serres… Bref, ils avaient confondu exploitation maraichère professionnelle avec potager du curé, si l’on ose ajouter cette autre religion dans cet article… Pour autant, pas de retour en arrière, la décision était entérinée, elle ne souffrait pas de révision par le conseil municipal luimême… Ce sont donc les tribunaux s’en sont chargés.

Méconnaissance… Et pas de contrôle Cette affaire démontre plusieurs aspects. D’abord, que les décisions concernant les terres agricoles ne


sont pas prises en connaissance de cause, loin de là. Au-delà du devenir du maraicher lui-même, personne n’avait estimé que, sans ses terres, il aurait dû mettre au chômage ses 15 salariés. Aujourd’hui, cette affaire le démontre, il n’existe pas de contrôle de l’action municipale autre que les tribunaux civils : il ne faut donc pas avoir peur d’y avoir recours ! Des élus municipaux le sont sur un programme urbain, dès lors que l’on dépasse le cap du village. C’est donc quelque part logiquement qu’ils tiennent à favoriser l’urbanisme. Mais encore faudrait-il qu’il existe un contrôle : ces décisions municipales sont en principe prises à l’intérieur d’un cadre ; lorsque ce n’est pas le cas, pas le choix, il reste les tribunaux. Cette année 2014 a vu la mise en œuvre d’une loi sur l’agriculture. Comme chacune d’entre elles, elle a un volet foncier… Mais qui n’aurait pas permis de résoudre ce problème par exemple. Rien n’est prévu dedans pour, par exemple, soumettre chaque décision, d’où qu’elle vienne, remettant en cause le foncier agricole de quelque manière que ce soit à un contrôle avant de l’entériner. Les agriculteurs sont

contrôlés, pas ceux qui prennent les décisions à leur place.

Utiliser les lois sur l’environnement à des fins agricoles Autre aspect révélé dans le cas du maraicher d’Annemasse, tous les moyens sont bons pour obtenir le foncier agricole. En l’occurrence, la construction d’une mosquée, incluant un protagoniste tiers dans le projet, et d’une nature telle qu’il était compliqué de dénoncer le piège sans être taxé de racisme. Manque de pot, l’épouse de Pierre Grandchamp est née au Maroc, leurs enfants sont issus de ca mariage mixte… Donc, pour le racisme, on repassera… Et si réellement la municipalité avait pris ses décisions en faveur de la communauté musulmane, elle peut le démontrer désormais en lui octroyant un autre terrain. Il en existe, notamment une friche industrielle centrale, issue d’un ancien hôpital. Si elle ne fait pas, cela signifiera bel et bien qu’elle l’a utilisée… Autre épisode intermédiaire, parmi ses multiples tentatives pour sauver

son exploitation, Pierre Grandchamp a fait appel à Noël Chalumeau, agriculteur mais aussi expert en zones humides, et président de l’association Andhar qui a vocation à défendre les agriculteurs devant tous les problèmes liés à l’eau. Noël Chalumeau a sondé le terrain sur lequel devait être installé la mosquée. Il a découvert qu’il s’agissait d’une tourbière, donc inconstructible, ou alors à condition de respecter les lois sur l’environnement, c’est-à-dire en devant recréer (à grands frais) deux fois l’équivalent en zones humides… En cas d’échec en cours d’appel, Pierre Grandchamp avait donc encore à sa disposition cette dernière carte… Ce qui montre aussi que les agriculteurs peuvent utiliser les lois environnementales à leur avantage. Enfin, il convient également de noter le dénouement. Pierre Grandchamp a fini par avoir gain de cause. Il n’a rien cédé, a prévenu qu’il ne partirait pas, a vu les RG débarquer chez lui craignant le pire… Et a fini par gagner son combat sans utiliser le moindre moyen illicite, au contraire. De quoi méditer, non ? Antoine Jeandey

Où se joue la régularité d’épandage sur les épandeurs Rollforce ? R.C. : La régularité se joue à de multiple endroits : une caisse évasée sans aucun frein à la vidange, un tapis racleur de grande largeur acheminant le produit de manière régulière vers la solution d’épandage, la cohésion entre la caisse et le cadre

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AGRICULTURE 2014

Les robots, déjà actifs, et bientôt sur grandes cultures

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Alors que Naïo Technologies commercialisait récemment son 10è robot (ce 15 décembre), quelle est la situation en grandes cultures ? Pourra-t-on laisser un robot désherber mécaniquement ses parcelles de maïs d’ici 2020 ?

majeurs des maraîchers : pénibilité du travail, impact environnemental des désherbants, tassement des sols. En permanence à l’écoute des producteurs, ils ont mis au point un robot capable de biner des cultures avec des interrangs de 50 cm à 1 mètre, dans des contextes pédoclimatiques variables. D’ailleurs, « Naïo » est le nom d’une plante hawaïenne qui s’adapte à son environnement. Il fallait « ozer »…

La robotique dans l’agriculture de précision Comme l’explique Frank Tobe, rédacteur en chef du web magazine The Robot Report, « on fait un peu de tout un peu partout dans le monde, mais la tendance générale va vers l’agriculture de précision, aidée des nouvelles technologies, qui incluent la robotique ». La disponibilité du travail, la pénibilité de certaines tâches, les responsabilités toujours plus variées de l’agriculteur entraînent ce dernier à automatiser de plus en plus d’opérations.

Oz, le robot agricole français, a débuté par le maraichage et les vignes. DR

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n octobre dernier, wikiagri.fr évoquait Oz, le robot de désherbage mécanique développé par Naïo Technologies. La petite entreprise toulousaine est aujourd’hui citée par des acteurs

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très variés : presse quotidienne, magazines de maraîchage ou spécialisés en robotique. Gaëtan Séverac, Aymeric Barthès et Matthias Carriere, à la direction de l’entreprise, ont souhaité proposer des solutions aux problèmes

L’un des robots les plus connus est sans aucun doute le BoniRob, mis au point par Amazone, Bosch et l’université de Wageningen, aux Pays-Bas. Le projet est né il y a plus de 5 ans, à l’origine pour un usage sur les parcelles expérimentales des sélectionneurs de variétés de maïs et de blé. Le robot se déplace dans les champs et utilise des caméras, capteurs et outils pour acquérir rapidement un


nombre de données essentielles aux techniciens, telles que les stades de développement ou l’état minéral du sol. Il est également utilisé pour le désherbage et l’application d’engrais. Afin de devenir une interface réceptionnant les outils les plus variés, Bonirob sera combiné à l’avenir avec des applications smartphone pour piloter son comportement. En attendant la commercialisation, le prototype donne une idée du type de robots qui circulera bientôt sur les parcelles.

Pour apporter la juste dose aux betteraves Dans la lignée des « robots légers » aux utilisations multiples, on peut citer le projet de l’entreprise Suisse Ecorobotix, en test actuellement en Suisse et l’an prochain en Allemagne. Ecorobotix s’est spécialisé dans les robots autonomes pouvant exécuter des opérations sur les cultures à écartement important, sur de longues périodes de temps. La première application commerciale est le désherbage mécanique et chimique des betteraves sucrières grâce à des algorithmes permettant de reconnaître les adventices. L’entreprise met en avant sa volonté « de réduire drastiquement la quantité d’herbicides afin d’obtenir des bénéfices économiques et environnementaux », et de proposer des robots à prix abordable « avec un haut niveau de technologies sur une conception à faible coût ». Ses premières machines devraient être disponibles fin 2015.

La particularité du maïs S’il n’est pas encore dans les plaines alsaciennes ou béarnaises, on peut déjà le rencontrer entre les rangs de maïs des parcelles de la Corn Belt. Fondée par un maïsiculteur, un ingénieur en environnement et un agronome, l’entreprise Rowbot se devait d’imaginer une solution objective et efficace aux défis auxquels fait face la culture du maïs. « Le maïs grandit si vite qu’il est très difficile de lui apporter exactement les nutriments dont il a besoin. Du fait notamment des conditions climatiques, les agriculteurs ont souvent du mal à appliquer les fertilisants comme ils l’avaient prévu » explique Rowbot, sur son site web. Leur première machine se faufile entre les rangs de maïs, supprimant ainsi les contraintes liées à la hauteur de la plante. Il devient donc possible d’appliquer l’azote selon les besoins de la plante et implanter des couverts végétaux. « L’intérêt pour l’implantation de couverts après maïs est grandissant. Le problème est que la fenêtre d’implantation est très courte. Notre robot permettrait de semer les couverts après l’arrivée à maturité du maïs, mais avant la récolte, avec un coût abordable » précise l’entreprise, qui travaille actuellement sur un service supplémentaire de désherbage mécanique. Opaline Lysiak

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Stratégie et Benchmark

Une Pac renationalisée et sans doute transitoire Une nouvelle réforme de la Pac se met en place en 2015. De nombreux points de calage sont encore en cours dans sa déclinaison française et il reste encore pas mal de zone d’ombres. Or, chacun le sait, le diable se cache dans les détails… A l’heure où les experts dissèquent la façon de calculer les droits des Gaec ou ceux des nouveaux agriculteurs, que peut-on retenir de cette réforme en termes de perspectives stratégiques ? Par Jean-Marie Séronie, Agroéconomiste Responsable de la veille économique CerFrance

La négociation a été plus longue que les précédentes avec un jeu d’acteurs à trois, le parlement étant maintenant partie prenante de la décision. Cela a-til conduit à une réforme de la Pac conforme aux objectifs qui lui étaient assignés et peut-on considérer cette réforme comme durable ? Un premier constat s’impose, la réforme ne marque pas une rupture, elle s’inscrit au contraire dans la lignée des réformes précédentes : subsidiarité accrue, désengagement du soutien des marchés, perspective d’une convergence des aides directes avec un léger recul sur le découplage, verdissement… Répond-elle pour autant aux objectifs que s’était donnée la Commission européenne dans sa proposition initiale : « rendre la Pac plus efficace, plus équitable, plus transparente et plus verte » ?

Les Etats retrouvent un grand espace de liberté La Pac donne une large marge de décisions aux Etats : rythme et intensité de la convergence, importance du recouplage, modalités du verdissement, possibilité d’un paiement redistributif, transfert entre les piliers. Cela conduit à une Pac largement renationalisée. Chaque Etat opère ses choix en fonction de sa politique propre ce qui, entre parenthèses, rendra la prochaine réforme encore plus difficile.

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On voit donc se dessiner plusieurs logiques. Ainsi, au terme de la réforme, l’Allemagne et les Pays-Bas, deux pays qui ont de fortes ambitions exportatrices et un objectif affirmé de compétitivité de leur agriculture, seront-ils parvenus à un système de paiement de base unique à l’échelle du pays et un recouplage modéré des aides… A l’opposé, les Etats du Sud de l’Europe auront conduit une politique s’apparentant davantage à un statut quo, en limitant au strict minimum la convergence, en recouplant et en cloisonnant au maximum... La France, qui est pourtant, elle aussi, un grand exportateur agricole, a plutôt opté pour ce secopnd type de politique à laquelle elle ajoute un paiement redistributif. Elle a choisi de lui donner la portée la plus grande possible en utilisant la transparence des Gaec. Cela limite fortement la convergence vers un montant unique d’aide à l’hectare puisque la redistribution concerne des exploitations dont la taille est tout sauf petite. On retrouve d’ailleurs là, la logique qui nous avait conduit lors de la précédente réforme à utiliser strictement les références historiques pour créer les DPU. Toujours cette même obsession d’évoluer le plus progressivement possible… Par ailleurs nous continuons à utiliser tous les outils disponibles pour transférer des aides des systèmes intensifs vers les systèmes extensifs ce qui représente un choix politique clairement assumé et davantage tourné vers l’aménagement du territoire que vers l’export.


Une Pac plus complexe donc moins lisible Depuis plusieurs réformes, la Pac reposait sur deux piliers très différenciés et quasiment étanches : le premier pilier 100 % européen correspondait aux soutiens à la production et aux outils de gestion des marchés, le second pilier, cofinancé par les Etats, traitait du développement rural. La présente réforme réduit fortement la différentiation entre les deux piliers : des mesures dont la logique relevait du second pilier se retrouvent pour partie dans le premier pilier : il en est ainsi pour les paiements complémentaires aux jeunes agriculteurs ou à certaines zones défavorisées. De plus, les Etats peuvent décider de procéder à des transferts de budget conséquents entre les deux piliers. Les choix différents faits par les Etats renforcent donc la renationalisation de la Pac et réduisent d’autant sa lisibilité. La précédente réforme avait rassemblé toutes les aides antérieures en un Droit au Paiement Unique

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Stratégie et Benchmark

assorti de quelques paiements couplés. La nouvelle réforme remplace ce paiement unique par un empilement d’au moins cinq paiements différents (paiement de base, paiement vert, paiement redistributif, paiement jeunes agriculteurs, paiement zone à contraintes naturelles) auquel s’ajoute une batterie d’aides couplées… On a du mal à voir la simplification… Cela augmente la diversité des choix possibles entre les Etats membres et donc accentue encore une fois la renationalisation de la Pac.

Des choix français privilégiant les exploitations « moyennes » et extensives La France a clairement fait le choix de favoriser l’élevage extensif en organisant un transfert de budget des zones céréalières et dans une moindre mesure d’élevage intensif vers les zones d’élevage plus extensif. Ceci génère logiquement une migration Nord-Sud des subventions. Ce choix se traduit également par une utilisation maximale des possibilités du recouplage avec une très large partie du budget libéré affecté à la prime à la vache allaitante. En revanche, nous n’utilisons que la moitié des possibilités offertes pour soutenir les jeunes agriculteurs ! Le choix d’une convergence limitée à 70 % et d’une limitation de l’impact à 30 % de diminution d’aides par exploitation est clairement l’expression d’une volonté politique de piloter une évolution très progressive, sans à-coups, et en prenant le temps. Cette dimension est accentuée par l’option d’un verdissement proportionnel et d’une progressivité de la montée en charge du paiement redistributif. De plus, les choix fait pour la mise en place de ce paiement redistributif témoignent de la volonté de privilégier les exploitations de taille moyenne plutôt que les petites : montant évoluant progressivement (de 5 à 20 % du budget en 5 ans) et démarrant finalement avec un montant à l’hectare assez bas ; surface maxi primable fixée à un niveau

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assez « haut » (52 hectares) avec application d’un coefficient multiplicateur pour les Gaec, si bien qu’une « petite » exploitation de 150 hectares pourra en bénéficier…

Des politiques européennes et américaines divergentes La nouvelle politique américaine affiche une volonté réellement exportatrice. Pour cela elle vise à limiter les effets des variations de cours sur les producteurs pour les protéger et les inciter à augmenter la production (avec un système d’assurances, des aides contra-cycliques et la fin des aides découplées). Autant ce nouveau Farm Bill marque donc une rupture avec la période précédente, autant la Pac réformée reste dans la continuité en poursuivant la logique du découplage. Il y a donc une divergence majeure entre les voies choisies des deux cotés de l’Atlantique. En cela on peut se demander si la nouvelle Pac qui ne brille pas par sa simplicité ne sera pas tout simplement transitoire. La vraie question pour la future réforme dont les discussions vont sans doute démarrer dans moins d’un an porte sur l’intensité de notre volonté exportatrice à une époque où la demande extérieure est forte. Si nous voulons réellement augmenter nos exportations, les arbitrages de priorité entre la compétitivité et l’aménagement du territoire seront donc certainement différents. C’est vrai pour les choix européens, mais surtout pour les choix français. Notre différence actuelle de stratégie avec l’Allemagne et les Pays-Bas, qui ont dès à présent fait le choix de renforcer la compétitivité de leur agriculture pour augmenter leurs exportations, en témoigne. Il faut donc sans doute concevoir l’augmentation significative des aides qui va avoir lieu dans les exploitations extensives comme un outil facilitant une nécessaire adaptation et non comme un complément pérenne de revenu courant. Réalisé par CERFRANCE www.cerfrance.fr


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Guide de l’innovation WIKIAGRI JANVIER 2015 | n°14

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INNOVATIONS 2014

Machinisme

Machinisme Pulvérisateurs automoteurs à rampes Raptor AS

La pulvérisation à haute vitesse

Berthoud a conçu une nouvelle partie centrale de rampe pour ses pulvérisateurs automoteurs à rampes avant Raptor AS. Elle équipe désormais de série les rampes Ektar Ri de 36 à 44 m.

Caruelle propose désormais des pulvérisateurs à haute vitesse (>18 km/h) gâce à l’évolution de son Automoteurs Nymphéos 2540 de petite capacité (2500 L) et avec un centre de gravité bas. Les solutions proposées permettent une pulvérisation avec des débits de chantiers importants.

Associé à la rampe Ektar Ri de 36 à 44 m, cette nouvelle partie centrale de rampe est de type Axiale pour garantir à l’utilisateur un maximum de visibilité sur route comme au champ. Son système de double anti fouettement, sur le cadre central et sur les vérins de dépliage des bras principaux, optimise le confort de l’utilisateur et maximise la qualité de pulvérisation. De plus, la présence d’amortisseurs permet de filtrer les oscillations parasites. Sa suspension Axiale confère à la rampe Ektar Ri une excellente stabilité verticale notamment en virages et un très bon comportement dans les dévers grâce à sa suspension sur pivot central qui assure le maintien de la rampe parallèle au châssis. L’utilisateur bénéficie ainsi d’une excellente vue d’ensemble sur la circulation grâce à son cadre de rampe largement dégagé.

Les évolutions sont : • Une nouvelle gamme de rampe de 24 à 30 m en aluminium avec un nouveau cadre qui apporte une stabilité parfaite dans les lignes droites et les virages. • L’évolution de la solution top. oSpray de suivi de terrain automatique de la rampe avec de nouveaux capteurs plus sensibles et plus précis. De plus a été intégré un inclinomètre sur le cadre pour bénéficier d’une correction optimale dans les dévers. • La Circulation Continue à retours compensés qui optimise les fonds de cuves et qui permet une ouverture et fermeture instantanées des buses. • Le moteur Deutz passe en Tiers3B pour une puissance de 180 CV. • Et l’homologation de la sécurité opérateur avec le passage à la norme Classe 4.

Caruelle www.caruelle-nicolas.com

Berthoud 1, Rue de l’Industrie 69220 BELLEVILLE Tél : 04 74 06 50 50 www.berthoud.com

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Cabine Panoramic du tracteur Arion 400

Nouvelle moissonneuse-batteuse Tucano 400 & 300 et Hybrid 570

Avec les Arion 400 T4f, nous avons une toute nouvelle génération de cabines. Elles offrent une nouvelle impression en matière d’espace et de visibilité avec la version Panoramic. La cabine à 6 montants extra-fins assure une visibilité sur 360° et un accès aisé des deux côtés du tracteur. De plus, même ouvertes, les portes à large angle d’ouverture dépassent à peine de la largeur hors-tout du tracteur. La structure de cabine est conforme aux normes de protection contre les chutes d’objets (FOPS). La cabine permet une vue optimale sur le chargeur frontal et/ou le relevage avant, grâce à un large champ de vision continu de 90°. Cette structure de cabine

est dépourvue de longerons et assure un maximum de sécurité et de confort. Du plancher jusqu’au toit, le grand pare-brise de 2.41 m² assure une grande visibilité depuis la cabine. Aucune traverse ne vient gêner la vision, ce qui laisse la possibilité au chauffeur d’être toujours assis dans la position la plus confortable. Tous les mouvements répétitifs fatigant les cervicales et les lombaires sont ainsi éliminés, et cette nouvelle cabine est une réelle innovation en terme de prévention, de sécurité, de confort et de productivité.

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Nouvelle génération de moissonneuse-batteuse avec de nouvelles configurations qui la place comme une machine Premium au sein de son segment des machines de milieu de gamme. Le confort optimisé, les performances accrues avec de nouvelles caractéristiques : • Nouvelle motorisation conforme aux normes it4 finale : moteur Mercédès de 354ch de puissance maximale sur Tucano Hybrid 570 et de 245ch à 313ch pour Tucano à secoueurs. • Nouveau réglage électro-Hydraulique du contre batteur/APS. • Technologie Hybride des Lexion sur la Tucano 570 : nouveau rotor de 570 mm de diamètre et de 4.20 m de long au profil plus effilé. Un variateur permet de régler en continue sa vitesse de séparation (480-920 tr/min). 2 obturateurs de corbeilles sont réglables pour diminuer la charge du caisson en cas de récolte en conditions brisantes. Présence d’un volet électrique en bout de rotor pour mieux ajuster la répartition du flux de paille dans le broyeur. • + 15 % de surface de séparation supplémentaire grâce à une 6ème corbeille par rapport aux anciennes Tucano hybride. • Nouvelle trémie de 9000L à ouverture électrique et vis de vidange par le haut de 105L/s pour Tucano 570, 450 & 440 et de 90L/s pour Tucano 430, 420, 340 & 320.

Claas France Avenue du Parc Médicis 94832 FRESNES Tél : 01 46 74 81 81 www.claas.fr

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INNOVATIONS 2014

Machinisme

Godet pailleur à turbine Evolution

Une pulvérisation au plus près de la culture Forte de plus de 10 ans d’expériences, Horsch a lancé la gamme Leeb GS. Dotée d’une cuve de 6 à 8 000 L, la machine dévoile d’autres qualités qui la positionne dans la catégorie des pulvérisateurs haut de gamme. Essieu directeur, cuve inox enveloppant le châssis de chaque côté garantissant un centre de gravité très bas et une stabilité accrue dans les dévers, carénage inférieur lisse respectueux de la culture, bac d’incorporation (80 L) avec système de

Le Godet Pailleur à turbine Sigma Evolution dispose de deux évolutions techniques majeures : le « Triple Fond alternatif » et le bloc hydraulique pour engin porteur à faible débit. Lorsque la botte est chargée, l’utilisateur actionne le bouton « turbine » du boitier Emily Connect. La turbine démarre jusqu’à atteindre son régime nominal (+/- 5 secondes). La turbine arrivant à son régime nominal, on actionne le bouton « fond alternatif/démêleur » pour commencer le paillage. La botte, grâce à son triple fond alternatif, est amenée vers le démêleur qui alimente la turbine. Si la turbine baisse en régime, le triple fond alternatif et le démêleur s’arrêtent automatiquement, afin que la turbine reprenne son régime nominal. Cette évolution technique permet de supprimer les temps morts, d’obtenir un flux régulier et homogène de la botte vers le démêleur, d’optimiser le flux de paille projetée et d’avoir une régularité de projection, de réduire le temps de paillage. Le bloc hydraulique permet désormais de travailler avec un régime de débit faible (70l au lieu de 90l). Il cumule les fonctions (orientation goulotte, porte de chargement…) en simultané. Le godet pailleur Evolution fonctionne sur plus de 80 % des chariots télescopiques du marché.

rinçage efficace, coupure de tronçons pilotée par GPS, modulation par carte, sélection automatique des buses par rapport à la vitesse d’avancement font ainsi partie des équipements standards. En complément, deux systèmes exclusifs repoussent les limites de l’efficacité de la pulvérisation et diminuent très fortement la dérive : le pilotage de la rampe BoomControl Pro et le sélecteur de buses Multi-select. Le 1er système se distingue par le découplage total de la rampe et du châssis. Au moyen de capteurs, les soubresauts du châssis sont détectés et éliminés quasi instantanément par le jeu de deux vérins pneumatiques, avant qu’ils n’influent sur la rampe. Le système permet de réduire la distance entre la rampe de la cible. Ainsi, la rampe est pilotée automatiquement par le BoomControl Pro, système efficace même à grande vitesse. L’autre système utilise un porte-buses automatisé qui gère l’ouverture des buses en fonction de la dose souhaitée ou de la vitesse d’avancement. Ce système est couplé à un porte buse tous les 25 cm pour conserver un triple recouvrement.

Ets Emily

Horsch France

ZA Les Landes 29800 TREFLEVENEZ Tél : 02 98 21 72 72 www.emily.fr

La Lucine 52120 CHATEAUVILLAIN Tél : 03 25 02 79 84 www.horsch.com

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Nouvelle norme pour les combinaisons de fauche

Nouvelle gamme de cuves à engrais liquide translucides

Pöttinger propose plusieurs lignes de combinaisons de fauche portées Novacat qui se replient vers l’arrière et pour lesquelles prime la grande largeur tout en légèreté. La Novacat S12 est la combinaison de fauche portée la plus large du marché, avec seulement 160 ch de puissance requise pour une largeur de travail de 11,20 m. Le nouveau modèle Novacat S10 vient compléter la série S. Avec une largeur de travail de 9,52 m, la combinaison Novacat S10 offre une performance exceptionnelle avec une puissance requise limitée à 130 ch. Grâce à son poids de seulement 175 kg par mètre de largeur de travail, elle est particulièrement économe en carburant, tout permettant d’atteindre facilement un rendement de plus de 11 ha/h.

Plasticon est un fournisseur dans les domaines de la chimie, du traitement des eaux, de l’énergie, l’incinération des déchets, l’agroalimentaire... Polem France, la division agricole de Plasticon France commercialise les cuves Polem, de 30 jusqu’ à 300 m3. Elles sont destinées au stockage d’engrais liquides, ainsi qu’au stockage des vins, des effluents vinicoles, du cidre, de coproduits... Ces cuves monobloc en polyester assurent une étanchéité totale. Elles sont robustes, insensibles à la corrosion, inaltérables dans le temps et leur surface interne est parfaitement lisse.

Pöttinger France

Polem – Plasticon France

129b la Chapelle 68650 LE BONHOMME Tél. : 03 89 47 28 30 www.poettinger.fr

16, rue Robert Schuman 85170 DOMPIERRE SUR YON Tél : 06 79 09 39 61 www.polem.fr

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INNOVATIONS 2014

Machinisme

Un nouvel andaineur

Le nouvel andaineur à dépose centrale et à quatre rotors le GA 13131 vient compléter l’offre des andaineurs Kuhn à dépose centrale. Avec une largeur de travail variable entre 8,40 m et 12,50 m, il est le plus grand de la gamme. La tête d’attelage reliée au châssis dispose d’un groupe hydraulique. L’unique transmission de la machine est donc toujours alignée même en virages serrés. L’animation hydraulique de chacun des rotors supprime les contraintes de graissage de nombreuses transmissions. Selon la densité et le type de fourrage, on peut de plus, depuis la cabine, accélérer le régime de rotation des rotors situés à l’avant pour optimiser la formation des andains. Toutes les fonctions de repliage/épliage, réglage de largeur d’andain, largeur de travail, hauteur de râtelage, gestion des parcelles…. se gèrent en cabine grâce au terminal VT50 intégré. Les séquences de manœuvres sont elles aussi programmables et apportent un gain de confort pour les demi-tours en fourrières. Pour la finition des parcelles, les rotors peuvent être relevés individuellement ou simultanément. Le passage transport-travail s’effectue sans aucune manipulation des bras ou protecteurs, tout en restant dans un gabarit routier d’une hauteur inférieure à 4m. Le montage cardanique des rotors et le positionnement des roues au plus proche des fourches permettent un excellent suivi du terrain. L’exclusivité Stabilift permettant le verrouillage des rotors en position de passage d’andain et au transport ainsi que les roues mobiles contribuent également à ne pas endommager le tapis végétal dans les fourrières et les virages.

Les enrubanneuses RW 1410/1610, une nouvelle génération d’enrubanneuses. Les séries 10 en version e-Twin permettent d’enrubanner de manière unique avec un pré-étireur qui réduit de moitié le temps d’enrubannage et diminue les coûts en film. L’enrubanneuse RW 1410 s’adresse aux professionnels qui recherchent une enrubanneuse de qualité. L’enrubanneuse RW 1610 est, elle, destinée aux utilisations les plus intensives (ETA, CUMA,…).

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Cette nouvelle gamme à table tournante série 10 répond aux différentes attentes : • Réduction du coût d’utilisation : parallèlement au préétireur standard avec la série 10 équipée du pré-étireur e-Twin, ce dispositif superpose aux 2/3 les deux bobines de 750 mm avant leur sortie du pré-étireur. • Centre de gravité abaissé : des pneumatiques larges et des roues en position reculées au maximum abaissent le centre de gravité. Cette conception de châssis réduit les manœuvres et permet une dépose en mouvement. La RW 1610 C Autoload, peut ainsi charger une balle jusqu’à 1200 kg sur sa table et une seconde sur le bras de chargement, tout en garantissant une stabilité optimale, même en pentes. • Vaste choix de types de commandes : les RW 1410 sont disponibles avec téléflexibles ou boîtier programmable, ergonomique et très facile d’utilisation. Les RW 1610 sont, en outre, disponibles en version J (contrôle direct par joystick). • Productivité : en plus du temps d’enrubannage réduit, sur les RW 1610 C qui sont équipées en série de la fonction « Autoload », les phases de chargement, d’enfilmage et de déchargement sont entièrement automatisées permettant à l’opérateur de se concentrer pleinement sur la conduite.


Les cultivateurs profonds Performer Les cultivateurs profonds dents-disques Performer sont ultra-polyvalents, et dédiés à la réalisation de « One Pass » : travail du sol superficiel à profond en un seul passage après récolte. Cet outil assure un maximum de découpe avec incorporation des pailles même après un maïs grain. Placé comme l’un des développements phare de Kuhn dans le secteur du Minimum Tillage, le Performer offre aussi la polyvalence du travail des disques seuls ou des dents seules pour s’adapter largement aux contraintes. Cette nouvelle gamme d’outils traînés est disponible en 4 et 5 mde largeur pour des tracteurs allant jusqu’à 500 ch. Elle est constituée d’un timon articulé, de 2 rangées de disques indépendants (10 cm de profondeur de travail), de 4 rangées de dents (35 cm de profondeur de travail), d’une rangée de disques de nivellement et du nouveau rouleau HD-Liner 700. La totalité des réglages est hydraulique.

également gérer les coupures de rangs qu’elles soient activées manuellement ou automatiquement, par GPS, si le moniteur est relié à une antenne GPS.

Monosem 12, rue Edmond Ribouleau 79240 LARGEASSE Tél : 05 49 81 50 00 www.monosem.com

Rampe de pulvérisation ultra localisée Novaxi Garford a mis au point une rampe de pulvérisation ultra localisée Spot On Garford sur la base d’une technologie de reconnaissance des rangs et des plants éprouvée et reconnue. Equipée de 36 buses spécifiques à coupure et ouverture ultra rapide (20ms), la rampe de 6 m est autoguidée très précisément par l’analyse des rangs de culture en place.

Kuhn SA 4, Impasse des fabriques - BP 50060 67706 SAVERNE Cedex Tél : 03 88 01 81 00 www.kuhn.fr

Elément semeur Monosem a développé un nouveau concept d’élément semeur avec entrainement électrique le Monoshox® NG Plus ME. Chaque élément semeur dispose d’un moteur électrique, entrainant les distributions via une courroie crantée. Cette transmission ne nécessite donc aucun entretien et l’encombrement de l’ensemble reste limité pour conserver toutes les possibilités d’inter-rang. L’alimentation électrique est fournie par une génératrice entrainée par la prise de force de la turbine du semoir et le système est donc autonome en électricité. Une batterie assure une alimentation constante des moteurs électriques indépendamment du régime de la prise de force. Par ailleurs, des cellules photoélectriques contrôlent les chutes de graines et la distance entre les graines. L’information de vitesse, issue d’un radar, assure un contrôle précis de la densité de semis. La gestion de la densité de semis et le contrôle de la distance et de la chute des graines sont assurés par le moniteur CS 8000. L’avantage du système est de pouvoir

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Les 3 caméras analysent l’image intégrale des 6 m travaillés. Lorsqu’il est détecté une mauvaise herbe dans les inter-rangs, la buse concernée se met en pulvérisation uniquement au passage de cette mauvaise herbe. Seule la mauvaise herbe est traitée. Le débit de chantier est autour de 7 km/h et à cette vitesse une cible de 5 cm² peut être touchée. La réduction de dose est alors réduite à son strict minimum, fonction du taux d’infection, la dose utilisée est de 1 % à l’hectare. La rampe Spot On peut pulvériser un produit sélectif sur le rang et un total dans l’inter-rang. Aujourd’hui développée pour combattre les repousses de pomme de terre en cultures de carottes, poireaux ou oignons, cette rampe trouve sa place dans de nombreux autres cas.

Novaxi Garford 50, Rue Porte de Laon 02860 BRUYERES ET MONTBERAULT Tél : 03 23 25 96 33 www.novaxi.fr

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INNOVATIONS 2014

Machinisme

Le 9340

Le 9340 Deutz-Fahr a reçu le « Golden Tractor for the Design » 2015, prestigieuse reconnaissance pour la gamme de tracteurs Deutz-Fahr dans le segment de la très haute puissance. Le prix pour le design vise notamment à mettre en valeur les meilleures solutions conçues pour le monde agricole en termes d’ergonomie, de fonctionnalité et de style.

La gamme Same Explorer est équipée des moteurs de dernière génération de la famille FARMotion. Des moteurs à 3 ou 4 cylindres avec système d’injection Common Rail de 75 à 109 ch qui garantissent des performances élevées, une grande fiabilité et de faibles coûts d’utilisation, et qui sont conformes à la norme Tier 4i. La nouvelle géométrie des culasses et des chambres de combustion contribue elle aussi à améliorer le processus de combustion du gazole et à réduire sensiblement les consommations. Le nouvel Explorer est disponible en trois versions : des modèles les plus structurés, les véritables héritiers de l’Explorer3, jusqu’aux modèles plus légers et compacts. 11 modèles avec 6 motorisations, chacun étant disponible avec la transmission mécanique ou Powershift, pour s’adapter aux différentes conditions de travail. Pour compléter la gamme de la moyenne puissance, Same présente également le nouveau Dorado. Quatre modèles de 75 à 102 chevaux avec moteur FARMotion à 3 ou 4 cylindres conformes à la norme Tier 4i. La famille Dorado, des tracteurs appréciés pour leur polyvalence et leur maniabilité dans toutes les situations, se renforce ainsi, passant de 8 à 12 modèles.

La Série 9 est le fruit de tous les savoir-faire de DeutzFahr. Proposant quatre modèles de 270 à 340 ch avec transmission à variation continue TTV, la Série 9 est la gamme idéale pour les plus hauts niveaux de prestation : puissance, confort, faibles consommations de carburant et coûts d’exploitation réduits. Même le style appartient à l’élite : lignes pures et racées pour un design agressif portant l’empreinte propre des nouveaux produits de la marque. Les modèles de la gamme garantissent de hautes performances dans les champs aussi bien avec des outils lourds que dans les travaux plus superficiels, tout en restant des tracteurs polyvalents et à l’excellente maniabilité.

SDF

Des tracteurs de moyenne puissance

www.deutz-fahr.com/fr-FR/

Same renouvelle deux fleurons de sa gamme de moyenne puissance : les Explorer et Dorado. Le nouvel Explorer présente le style signé Giugiaro Design des nouveaux tracteurs Same et une cabine complètement revisitée et plus large : un environnement agréable, ergonomique et fonctionnel. La qualité des matériaux, l’excellente visibilité et la rationalité de la disposition des commandes, font de cette cabine un point de référence dans ce segment. La simplicité d’utilisation et le confort de conduite permettent également d’instaurer un rapport de syntonie immédiate entre la machine et l’opérateur.

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Nouvelle gamme de distributeurs d’engrais portés Couvrant un marché allant de la polyculture-élevage à la grande culture en passant par les ETA, les distributeurs d’engrais portés DX regroupent 2 grandes familles : les DX 20 et les DX 30.


La nouvelle génération DX bénéficie de dispositifs majeurs : • Un confort optimisé lors des essais de débit ou vidanges grâce à une accessibilité totale au système d’épandage et à un kit de vidange « express ». • Un contrôle de largeur par modification du point de chute en utilisant une goulotte de sortie : Fertiway. • Une précision exceptionnelle en bouts de champs avec l’arrivée du Stop&Go sur les DX30+. Fini les coupures et réouvertures de trappes approximatives, le GPS s’en charge. • Des capacités atteignant désormais 3 000 L pour optimiser le temps consacré à l’épandage sur la version DX30+. • Des largeurs d’épandage jusqu’à 36 m et même 28 m avec les engrais de moindre qualité. • Toujours plus de confort avec des leviers de réglage ergonomiques ou encore la bâche à puits de lumière.

Nouvelle gamme de distributeurs d’engrais traînés

• Le pilotage en continu des vannes de rampes pour une répartition transversale parfaite. • Le dépliage/repliage des rampes pour le transport.

Sulky PA de la Gaultière 35220 CHATEAUBOURG Tél : 07 82 32 22 80 www.sulky-burel.com

Contrôleur de pulvérisation Le DynaJet Flex 7120 est un contrôleur de pulvérisation compatible avec les régulations de pulvérisateurs existants. Ce système innovant permet aux utilisateurs de maintenir en permanence une taille de gouttelette optimale précise quelques soient les conditions d’application ou, de gérer le débit d’une buse standard et ceci indépendamment de la pression. Il contrôle le débit en activant l’ouverture et la fermeture de chaque buse et permet donc de faire varier le débit sans changer la pression dans le système. L’applicateur garde la même taille de gouttelettes quelles que soient la vitesse de travail et la dose d’application. Cela augmente considérablement la plage d’utilisation de la buse choisie et apporte également un plus large choix en terme de gestion de la taille de gouttelettes. Les plus pour les agriculteurs : moindre dépendance/ facteurs limitants, limite les sources d’erreurs, qualité de pulvérisation constante et possibilité de faire du sur mesure/nature de l’intervention.

La gamme des distributeurs d’engrais traînés XT se renforce avec l’arrivée de technologies supplémentaires et davantage de confort pour l’utilisateur. Disponibles en versions mécaniques (XT 100, 130 et 160) ou en versions hydrauliques (XT 160 H, 210 H et 240 H), les XT sont polyvalents et assurent les épandages de granulés, de poudre, de pellets organiques ou encore de vrac humide. La nouvelle génération bénéficie du système d’épandage breveté Epsilon permettant d’épandre de beaux engrais granulés jusqu’à 50 m de large. Pour cela, le système intègre des pales plus longues à double canal et des plateaux d’éjection à la forme incurvée. Les XT 160 H, 210 H et 240 H peuvent être équipés de rampes (12 ou 14 m de large) pour l’épandage de produits pulvérulents. Le pilotage des fonctions essentielles se fait depuis une poignée intuitive. Parmi ces fonctions, on retrouve : • La gestion optimisée des coupures et réouvertures en bouts de champs pour un débit instantané.

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TeeJet Technologies 427, rue Bergeresse 45160 OLIVET Tél : 02 38 69 70 70 www.teejet.com

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INNOVATIONS 2014

oad et services

Outils d’aide à la décision et services L’Agridrone

L’Agridrone permet de fournir des préconisations aux agriculteurs pour la fertilisation azotée du blé et du colza. Grâce à lui, l’agriculteur gagne trois fois : en optimisant la dose d’engrais apportée, en augmentant son rendement et en respectant les normes environnementales. Le capteur embarqué a été conçu par Airinov en partenariat avec l’INRA. Ce capteur multispectral, associé au processus de traitement des données permet d’accéder à des indicateurs agronomiques inédits tels que la biomasse du colza ou le taux de chlorophylle du blé mètre carré par mètre carré en couvrant 3ha par minute. La révolution du drone en agriculture vient donc bousculer les méthodes de prélèvements classiques. Les indicateurs sont ensuite intégrés à des modèles agronomiques de préconisation telle que la réglette du Cetiom pour chaque mètre carré. Les préconisations peuvent prendre la forme d’un zonage des principales hétérogénéités de la parcelle ou être intégrées directement dans les boîtiers de modulation automatique. En 2014, des conseils ont été rendus sur 10 000 ha de colza et 10 000 ha de blé. En outre, plus de 100 000 microparcelles ont été survolées pour simplifier les notations terrain en utilisant un outil objectif.

Airinov 48, Rue René Clair 75018 PARIS Tél : 09 72 39 75 82 www.airinov.fr

Observ’OnLine Le service Observ’OnLine de Basf France - Agro s’enrichit de nouvelles synthèses décideurs, afin de rendre les données exploitables pour servir de décisionnel aux managers. Il se dote également de l’application Mem’OBS, pour partager une seule et même méthode d’observation, et d’un suivi d’enquêtes en ligne.

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Atlas Maladies du blé La version 2015 du service Atlas Maladies du blé de Basf France - Division Agro apportera à la fois un nouveau modèle rouille jaune et un nouveau modèle rouille brune. Deux nouveautés majeures qui répondent à une demande d’accompagnement toujours plus précis de la part des techniciens et des agriculteurs. Issus d’un organisme indépendant, ces modèles sont reconnus par de nombreux experts comme les meilleurs sur le marché pour faire face à des maladies évolutives, autant redoutées pour leur nuisibilité que pour leur difficulté à être anticipées.

BASF France - Division Agro 21, Chemin de la Sauvegarde 69134 ECULLY Cedex Tél : 04 72 32 45 45 www.agro.basf.fr

Nouveau service de mise en route personnalisée Le Smart & Go est un service de mise en route « surmesure » destiné à l’utilisateur final lors de la première prise en main de son appareil, ce service repose sur un modèle mixte entre le concessionnaire et le constructeur Berthoud. Ce nouveau service permet d’apporter un accompagnement aux utilisateurs, quel que soit la culture : vigne, arbre ou grandes cultures et le modèle du pulvérisateur : porté, tracté, automoteur. En souscrivant à ce service auprès de son concessionnaire au moment de l’achat de son pulvérisateur, l’utilisateur bénéficie d’un accompagnement personnalisé pour la mise en route de son appareil. Un technicien intervient directement chez le client après la livraison du matériel. L’inspecteur technique se charge d’accompagner l’utilisateur pour une bonne prise en main de son pulvérisateur : étalonnage de la régulation, coupure de tronçons, entretien du pulvérisateur, électronique, bonnes pratiques et conseils.

Berthoud 1, Rue de l’Industrie 69220 BELLEVILLE Tél : 04 74 06 50 50 www.berthoud.com


N-Pilot ®

Crédit Mutuel

Le N-Pilot® est un outil d’aide à la décision portatif : en mesurant la réflectance du couvert, il détermine l’état de nutrition azoté de la culture à travers la teneur en chlorophylle du feuillage et la quantité de biomasse. Il permet de piloter précisément et facilement sa fertilisation azotée grâce à un conseil de complément de dose d’azote pour atteindre l’optimum de rendement et de teneur en protéines. Il est référencé pour les cultures de blé, blé de force, blé dur, orge (hiver et printemps) et triticale. L’outil se compose d’un boîtier de mesure de réflectométrie et d’une application pour smartphone et tablette. Un site internet dédié est également proposé afin de gérer, suivre et archiver ses mesures. A l’aide du smartphone, l’utilisateur accède aux informations liées à sa parcelle et lance la mesure qui est géo-localisée. Directement sur place et de façon autonome, sans connexion au réseau téléphonique, l’outil détermine l’état de nutrition azotée de la céréale pour conseiller, en intégrant la variété, un conseil de complément de dose. L’utilisation de l’application N-Pilot® offre de nombreux avantages : facilité d’utilisation, ergonomie et traçabilité complète du conseil. L’application est équipée d’une fonction de mise à jour annuelle automatique et gratuite.

www.creditmutuel.fr

Télédétection dans la gestion des exploitations

Pour en savoir plus en ligne : http://www.borealis-lat.com/fr/fr/conseils/n-pilot-r.html

Borealis L.A.T Tour Ciel – 20 ter rue de Bezons 92400 COURBEVOIE Tél : 01 47 96 97 66 www.borealis-lat.com

Monetico Mobile Toujours présent sur le terrain de l’innovation, le C rédi t Mu t u el com m ercial ise sous la m arq u e « Monetico Mobile » une solution d’encaissement de cartes bancaires. Elle s’appuie sur un lecteur de cartes à puce connecté par Bluetooth au Smartphone ou à la tablette du commerçant. La sécurité est assurée par un cryptage et par une autorisation systématique. Le commerçant a la possibilité d’envoyer un reçu électronique par mail ou sms. La solution comprend un mini lecteur de carte, une application mobile (disponible sur Android et sur IOS) et un extranet marchand. Elle fonctionne partout sur le territoire français sous réserve de couverture 3/4G ou par accès Wifi. Sécurisé, simple et pratique, Monetico Mobile s’adresse à tous les professionnels pouvant accepter des paiements en situation de mobilité ou au domicile des clients. Cette solution permet d’acquérir un terminal de paiement à moindre coût.

WIKIAGRI janvier 2015 | n°14

Drone Agricole accompagne les professionnels de la filière agro-industrielle avec des outils d’aide à la décision innovants et complémentaires pour mieux appréhender les problématiques présentes sur leur exploitation, mieux cibler, mieux détecter et mieux produire. Elle propose des solutions globales, clé en main, de la prise de vue aérienne à la restitution des données. Son offre repose sur des algorithmes développés exclusivement pour l’agriculture, qui garantissent l’interprétation agronomique des données. Avec 19 années d’expérience dans le conseil agricole, Drone Agricole délivre des préconisations d’une grande fiabilité dans la gestion des Engrais Phyto Semences. Les outils ont tous été testés et validés par des agriculteurs, des distributeurs et centres de recherche. L’entreprise prend en charge la globalité des besoins de l’agriculteur : en amont avec l’élaboration du Plan de Fumure Prévisionnel déterminant pour le respect de la directive nitrates, et en aval avec l’ajustement de la dose totale à apporter. Les délais sont très réduits entre la commande en ligne faite par un agriculteur pour le survol de ses parcelles et la remise sur clé USB de sa cartographie détaillée, compatible avec son matériel de pulvérisation. L’exploitant bénéficie d’un site internet ergonomique avec un espace client dédié.

Drone Agricole 15, Grand rue 02350 EBOULEAU Tél : 03 65 99 00 92 www.droneagricole.fr

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INNOVATIONS 2014

oad et services

Evalio® FlashFlore Evalio® FlashFlore est un outil original de reconnaissance des mauvaises herbes. A la différence des nombreux outils basés sur une clé de détermination, qui laisse l’utilisateur dans l’incertitude face à ses choix, Evalio® FlashFlore a vocation à lever ce doute et à fournir à l’utilisateur une identification précise de l’adventice par des spécialistes en malherbologie. Il faut tout simplement prendre une photo au champ de l’adventice, la déposer dans l’application et envoyez une demande. Trois gestes simples pour connaître la mauvaise herbe à laquelle le professionnel est confronté. C’est un outil d’aide face à la diversification des adventices rencontrées dans les parcelles, parfois loin de leurs secteurs inféodés. Cette application est mise à disposition par DuPont auprès des équipes de techniciens-conseil de ses partenaires de la distribution. Elle est accessible à partir d’un smartphone ou d’une tablette – diffusée sur AppStore et GooglePlay – ainsi que sur Internet à : http://www.evalioflashflore.dupont.com

Evalio® PortFolio Evalio® PortFolio est un outil mobile qui est diffusé sur le web (http://www.evalioportfolio.dupont.com), AppStore et GooglePlay. Cette application facilite le choix et l’utilisation des produits phytosanitaires de DuPont. A l’aide d’un PC, d’un smartphone ou d’une tablette, il est possible d’accéder à toutes les informations concernant un produit de DuPont : sa composition, ses usages, les doses recommandées, les données de logistique … Une bibliothèque numérique permet également d’accéder à la documentation illustrée sur les produits, ainsi qu’à une flore, une base insectes et une base maladies. Il n’est plus nécessaire d’avoir accès à une connexion WiFi ou 3G pour consulter les informations techniques sur les produits DuPont. Autonome, rapide et complète, cette application s’adresse en priorité aux prescripteurs et conseillers techniques, ainsi qu’aux utilisateurs des produits DuPont.

DuPont Solutions (France) S.A.S. 23/25, rue Delarivière Lefoullon LA DEFENSE 9 – DEFENSE PLAZA F-92 800 PUTEAUX www.dupontdenemours.fr/industries/agriculture.html

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Pour le bon réglage de la densité de semis Une application, téléchargeable gratuitement, est maintenant disponible pour Smartphone/tablette sous Androïd mais aussi iOS. Elle permet de connaître rapidement le réglage de la boîte de distances en fonction de la densité de semis souhaitée. Une fois l’étalonnage réalisé et les caractéristiques du semoir renseignées, il suffit à l’utilisateur d’indiquer la densité de semis souhaitée pour connaitre le rapport de la boîte de distances le mieux approprié. L’application propose le rapport correspondant exactement au réglage demandé ou les rapports inférieurs et supérieurs les plus proches. Ensuite, l’utilisateur n’a plus qu’à régler le semoir. Toutes les caractéristiques sont gardées en mémoire pour une future utilisation et il est également possible de sauvegarder plusieurs réglages. Cette application propose de la même manière le réglage du fertiliseur et du Microsem. Cette application est téléchargeable sur Google Play et App Store.

Monosem 12, rue Edmond Ribouleau 79240 LARGEASSE Tél : 05 49 81 50 00 www.monosem.com

Roundup® Weed Application Il est indispensable de pratiquer un désherbage efficace pour continuer à cultiver des produits de qualité. Pour cela, l’Outil d’Aide à la Décision Roundup® Weed Application met à disposition tous les éléments nécessaires pour gérer efficacement toutes les étapes de son désherbage de manière personnalisée et adaptée à chaque situation ! L’outil de reconnaissance des adventices permet, en seulement quelques clics, d’identifier les mauvaises herbes présentes sur les parcelles. Il donne également accès à une base de données complète sur les adventices les plus représentées sur le territoire et les informations nécessaires à la mise en place d’un traitement Roundup® pour obtenir un niveau d’efficacité optimal. Grâce à la création d’un compte personnel, il est possible de géolocaliser ses parcelles et d’enregistrer l’ensemble des traitements réalisés sur un même calendrier pour pouvoir les positionner au mieux, et conserver une traçabilité année après année. L’application est en ligne et accessible à tous, sur www.weedapplication.roundup.fr


DK PREVI Variétés

Semences de France

DK PRÉVI s’est enrichit pour les semis 2014 d’un nouveau module : DK PRÉVI Variétés, pour mieux répondre aux attentes et aux besoins des maïsiculteurs. Cet outil permet aux agriculteurs de fixer une date de semis sur leur exploitation et de comparer la date de maturité de plusieurs variétés du catalogue Dekalb (maïs grain ou fourrage).

62, rue Léon Beauchamps 59 932 LA CHAPELLE D’ARMENTIERES www.semencesdefrance.fr

L’application Yara ImageIT

DK PRÉVI Variétés propose également un accompagnement dans le choix des hybrides DEKALB et permet de positionner la variété la mieux adaptée aux conditions de culture de l’agriculteur en leur indiquant une liste de variétés en fonction de critères choisis.

Monsanto SAS Eden Park 1, Rue Buster Keaton 69800 SAINT-PRIEST Tél : 04 72 14 40 40 www.monsanto.fr

Le Prairiescope® : un nouvel outil d’aide au choix en fourragère Semences de France a créé un outil informatique permettant de choisir la variété, l’association ou le mélange fourrager convenant le mieux aux besoins de l’utilisateur. Le technico-commercial ou l’agriculteur entre dans le logiciel un certain nombre de critères tels que les conditions pédo-climatiques, l’utilisation du fourrage (pâture ou fauche), l’atelier concerné (vache allaitante, laitière ou autres) ainsi que la pérennité envisagée. A partir de ces informations, le logiciel offre à l’utilisateur un certain nombre de produits répondants à ses besoins. Pour chacun des produits possibles, le Prairiescope® donne des informations sur la technique culturale, les points forts, les besoins en éléments fertilisants, les dates de semis ainsi que la profondeur de semis optimale. Afin de rendre cet outil le plus efficace possible, il est personnalisable à la gamme de chaque distributeur. Le Prairiescope® a été développé avec une technologie très innovante : le HTML 5. Cette innovation permet le de consulter aussi bien avec ou sans connexion Internet. Il fonctionne sur PC, tablette et smartphone. Une application « apple » et « android » est disponible.

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Dès le mois de janvier 2015, l’application smartphone Yara ImageIT s’enrichira d’une nouvelle culture. Lancée en 2013 sur colza grâce à une collaboration avec le Cetiom, Yara ImageIT sera également utilisable sur blé en 2015 avant une généralisation à toutes les céréales d’hiver. Tout comme pour le colza, la finalité de cette application est de fournir à l’utilisateur une estimation de l’azote déjà absorbé par la céréale en sortie d’hiver au moment de la réalisation du bilan azoté prévisionnel. Moins variable et plus faible quantitativement que pour le colza, ce poste peut néanmoins varier entre 5 et 50 kg d’azote selon l’importance du développement végétatif et du tallage du blé. Il est alors judicieux d’en obtenir une bonne estimation pour affiner son calcul prévisionnel. Pour le colza, Yara ImageIT intègre d’ores et déjà, les nouveaux coefficients de conversion de la biomasse fraîche proposés par le Cetiom cet automne.

Yara France Immeuble OPUS12 77, Esplanade du Général de Gaulle CS 90047 92914 PARIS LA DEFENSE Tél : 01 55 69 96 00 www.yara.fr

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INNOVATIONS 2014

PHYTOSANITAIRES ET ENGRAIS

Phytosanitaires et engrais MAQS®

Engrais liquide NovaTec® Fluid

Homologation des bandes MAQS® (Mite Away Quick Strips) dans les principaux pays d’Europe. Cette solution innovante va constituer un progrès majeur contre le varroa, acarien parasite de l’abeille qui constitue l’un des facteurs majeurs responsables du déclin des populations et améliorer la santé des abeilles.

Le Novatec® Fluid est un engrais liquide associant la technologie des régulateurs de nitrification DMPP (3,4 diméthylpyrazole phosphate). Il permet une régulation de la nitrification pour une meilleure efficience de l’azote. Cet engrais starter est appliqué au semis, entre 75 et 150 litres/ha, pour assurer un bon démarrage des cultures de printemps (maïs, sorgho, tournesol, …). Il faut savoir que les engrais starter liquides se développent, pour des raisons de praticité d’utilisation. Les engrais liquides présentent cependant des inconvénients majeurs liés au lessivage surtout en sols sableux.

Imidan® Lancement de Imidan® 50 WG, nouvelle formulation insecticide à base de phosmet. Il présente la particularité d’offrir une large polyvalence contre de nombreux ravageurs des arbres fruitiers, y compris contre les mouches.

Le DMPP permet de ralentir/réguler l’action des Nitrosomonas, bactéries responsables de la transformation de l’ion ammonium en ion nitrate. La nitrification se fait lentement, ce qui permet de limiter les pertes d’azote par lessivage, tout en restant au plus près des besoins de la plante en nitrate. Le Novatec® Fluid associe ainsi les avantages du DMPP (nitrification ralentie/régulée) et la praticité d’utilisation des engrais liquides pour une meilleure efficience du produit et moins de pertes dans l’environnement.

Rak® 3 Super Homologation de Rak® 3 Super, une solution de lutte biologique par confusion sexuelle. Ces nouveaux diffuseurs permettent de lutter contre le carpocapse des pommes et poires (chenilles foreuses des fruits), sur pommier, poirier, cognassier, nashi et noyer. En réduisant l’emploi d’insecticides conventionnels, Rak® 3 Super s’inscrit dans les programmes de lutte intégrée ou biologique.

Basf France - Division Agro

Compo Expert France SAS

21, Chemin de la Sauvegarde 69134 ECULLY Cedex Tél : 04 72 32 45 45 www.agro.basf.fr

49, Avenue Georges Pompidou 92593 LEVALLOIS PERRET CEDEX Tél : 01 49 64 59 50 www.compo-expert.fr

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Fongicide Acapela® Soft Control™ DuPont a mis en marché son nouveau fongicide Ballad®1 (Bacillus pumilus souche QST 2808 - AMM n° 2140160) pour utilisation sur colza dans la lutte contre le sclérotinia. C’est une solution nouvelle, à la disposition des professionnels du monde agricole pour maintenir une agriculture performante, respecter l’environnement et la santé des agriculteurs, garantir la durabilité des solutions, améliorer l’image du monde agricole. Acapela® Soft Control™ est l’association unique d’un fongicide de synthèse à haute performance utilisé à demi-dose, la picoxystrobine, et d’un micro-organisme d’origine naturelle, le Bacillus pumilus. Cette innovation allie la science et le bio-contrôle pour une protection intégrée et durable. Acapela® Soft Control™ doit être utilisé en traitement préventif au stade G1 du colza : chute des premiers pétales. Pour l’utilisateur, cela ne modifie ni le positionnement technique, ni la construction, des programmes anti-sclérotinia.

ExplOrer, nouveau biostimulant de la rhizosphère Pour les producteurs de maïs, explOrer est un granulé biostimulant qui se positionne en localisé au moment du semis. Ses actifs minéraux (Mineral Inducer Process) et végétaux stimulent le fonctionnement de la rhizosphère et le développement de l’enracinement du maïs. Le chevelu racinaire plus étoffé et plus profond offre à la plante une surface d’échange supplémentaire avec le sol pour absorber l’eau et les minéraux. L’accroissement du volume de terre ainsi exploré permet d’économiser jusqu’à 10 % d’azote. Autre caractéristique : explOrer augmente significativement l’intensité de la mycorhization des racines. L’intensification de cette symbiose entre la racine et les mycorhizes accroît considérablement la zone de prospection du maïs dans le sol et renforce sa résistance aux stress climatiques. Les résultats de 107 essais conduits en Europe dans différents contextes pédo-climatiques montrent une progression moyenne du rendement en grain de 4 % et en ensilage de 5 %.

DuPont Solutions (France) S.A.S.

PRP Technologies

23/25, rue Delarivière Lefoullon LA DEFENSE 9 – DEFENSE PLAZA F-92 800 PUTEAUX www.dupontdenemours.fr/industries/agriculture.html

33, avenue du Maine 75755 PARIS cedex 15 Tél : 01 56 54 28 50 www.prp-technologies.eu

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INNOVATIONS 2014

PHYTOSANITAIRES ET ENGRAIS

Force 20 CS, une nouvelle solution en protection de semences du maïs Force 20 CS, à base de téfluthrine (200 g/l) est une protection de semences sélective de tous les maïs qui permet de lutter contre les taupins, scutigérelle et chrysomèle (diabrotica virgifera virgifera).

Rêvus Top : une nouvelle solution contre le mildiou et l’alternariose sur pomme de terre

Syngenta France SAS 12, Chemin de l’Hobit 31790 SAINT-SAUVEUR Tél : 05 62 79 98 00 www.syngenta.fr

Solution Biostimulante

Rêvus Top est une spécialité à base de mandipropamid et de difénoconazole. Cette substance active, inédite sur pomme de terre, apporte un mode d’action innovant dans la lutte contre l’alternariose. Autorisé à la dose de 0,6 l/ha à raison de 3 applications par hectare tous les 3 ans, Rêvus Top amène une dose similaire de mandipropamid que la spécialité Rêvus pour garantir une excellente efficacité anti-mildiou. Cette nouvelle spécialité offre ainsi aux producteurs une protection simultanée sur les deux principales maladies foliaires de la pomme de terre : mildiou et alternariose.

Releaseed est une solution biostimulante de traitement de semence, puissante et durable, qui favorise une croissance plus rapide et plus uniforme des plantules. Cette solution vise principalement au bon franchissement du stade très sensible de sevrage de la graine. Grâce à la technologie Geapower de Valagro, Releaseed s’appuie sur le principe actif GEA074, un complexe unique de substances biologiquement actives visant à stimuler les processus métaboliques.

Listego, un nouvel herbicide tournesol pour les variétés Clearfield Listégo est un herbicide de post-levée à base d’imazamox (40 g/l). Il est sélectif du tournesol. Il ne peut s’utiliser que sur les variétés de tournesol tolérantes à l’imazamox et reconnaissables par le symbole Clearfield®. Il permet de lutter contre les principales dicotylédones et graminées annuelles.

Austral plus net, une nouvelle solution en protection de semences des céréales Austral plus net est à ce jour la seule solution complète insecticide et fongicide permettant de lutter contre les ravageurs (taupins, mouches et zabres) ainsi que les principales maladies de fontes de semis (fusarioses, helminthosporiose, carie). Austral plus net est homologué sur toutes les espèces de céréales et sera commercialisé dès la campagne d’automne 2015.

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Ce complexe est complémenté avantageusement de Manganèse chélaté et de Molybdène. La formulation de Releaseed permet d’optimiser la germination, l’effet starter et la fixation de l’azote. Elle peut être utilisée sur les semences de blé (80 g/ql de semences), maïs et soja (200 g/ql de semences). Elle présente de bonnes qualités d’enrobage et est conforme aux exigences d’application industrielle (poussières). Releaseed peut être mélangé, après un test préalable et à condition de respecter les précautions d’emploi, avec la plupart des fongicides et insecticides.

Valagro France La grande marine 84800 - L’ISLE-SUR-LA-SORGUE Tél : 04 90 21 44 44 www.valagro.com


Biofertilisant Ovalis Xurian Environnement, laboratoire spécialisé dans la microbiologie au service de l’agriculture est le lauréat du trophée de l’innovation dans la catégorie « appro et consommables » pour son nouveau biofertilisant Ovalis. L’innovation saluée par le jury récompense les investissements en termes de recherche et développement réalisé par l’entreprise qui a pu identifier et comprendre les modes et actions de différents micro-organismes prépondérants à une bonne fertilité des sols. Soutenu par la Banque Publique d’Investissement et la Région Languedoc-Roussillon, Xurian Environnement continue de mener des programmes de R&D en vue de proposer des solutions alternatives pour une agriculture durable.

Xurian Environnement ZAE Béziers Ouest - Rue du Jéroboam 34 500 BEZIERS Tél : 04 67 39 90 55 www.xurian.com

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INNOVATIONS 2014

semences

Semences Nouveau procédé d’enrobage des semences de luzerne C’est une nouvelle souche de rhizobium meliloti développée par une société spécialisée dans les inoculants pour légumineuses et partenaire de Barenbrug. Dans l’enrobage, les bactéries se trouvent dans un milieu protecteur contenant des substances nutritives et des oligoéléments. Cette formulation plus stable est moins sensible aux écarts d’humidité et de température. Elle apporte un meilleur maintien des conditions de stockage et de vie pour les bactéries et possède une concentration en bactéries plus élevée (+40 %) que celle préconisée par les normes pour un meilleur potentiel de nodulation par les plantes. Yellow Jacket est un produit technique, les semences sont directement enrobées et inoculées et pratique, et sont prêtent à l’emploi. C’est la sécurité pour l’éleveur d’optimiser la mise en place de sa culture de luzerne.

Barenbrug 43 allée du Clos des Charmes 77090 COLLEGIEN Tél : 01 60 06 81 00 www.barenbrug.fr

UTEC® 46 Poursuivant sa stratégie visant à développer et mettre sur le marché des spécialités innovantes qui contribuent à améliorer l’efficience de la fertilisation azotée, EuroChem Agro France complète sa gamme avec UTEC® 46, urée granulée imprégnée avec une formulation spécifique d’inhibiteur d’uréase. L’imprégnation d’UTEC® 46 par cette formulation liquide à base de NBPT apporte une répartition très homogène et une bonne stabilité du principe actif sur le granulé d’urée. En bloquant temporairement l’hydrolyse de l’urée, ce principe actif réduit fortement les pertes d’azote sous forme de gaz ammoniac, susceptibles d’avoir lieu dès l’application et pendant les jours suivants. Cette efficacité accrue se traduit pour le producteur par des bénéfices multiples : les apports d’azote restent davantage disponibles pour les cultures après l’application et les performances agronomiques et économiques de l’urée sont donc sécurisées. C’est aussi un moyen de concilier productivité et environnement en réduisant l’impact environnemental de l’urée.

Barsenna ray grass hybride diploïde Sélection 100 % française, la variété Barsenna a été créée pour répondre aux attentes des éleveurs qui recherchent une sécurisation de leur système fourrager. Grâce à son démarrage très précoce au printemps, il permet une production importante très tôt en saison. C’est la variété performante pour®faire fourrage JDducolza Compagne en quantité avant les périodes de sécheresse. Barsenna c’est aussi un hybride que l’on pourra bien valorisé en pâture grâce à une bonne souplesse d’exploitation, une faible remontaison et une bonne résistance aux rouilles.

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Eurochem Agro France 49, avenue Georges Pompidou 92593 LEVALLOIS PERRET Cedex Tél : 01 49 64 54 10 www.eurochemagro.com


Améliorer l’implantation des Luzernes Dernière innovation en date de Jouffray-Drillaud, sa technologie S.A.S Energy. Cette solution appliquée à la semence permet d’améliorer l’implantation des luzernes et apporte ainsi plus de sécurité à l’agriculteur. Développée spécifiquement pour les semences de luzerne, cette technologie se compose d’un enrobage multicouche appliqué autour des semences. Elle assure la nutrition des jeunes plantules et ses bénéficies sont nombreux : • Une levée améliorée : jusqu’à + 15 % de plantes/m². • Des plantules plus vigoureuses. • Des développements racinaires et foliaires renforcés. • Un rendement en hausse : jusqu’à + 6 % dès la première coupe.

Nouvelle variété de moutarde brune gélive Vitamine Vitamine, est la première variété de moutarde brune gélive du marché, de sélection française. Cette innovation permet de semer un couvert sans avoir besoin de le détruire, soit une économie de broyage d’environ 30€/ha (source Arvalis). En février 2014, -3°C ont suffi à faire disparaître la culture à un stade post floraison, contre -7 à -8°C pour les autres moutardes, blanches ou brunes. Avantages de la moutarde brune par rapport à la blanche : Vitamine améliore la structure du sol grâce à son système racinaire deux fois plus développé que celui d’une moutarde blanche. Elle améliore la fertilité des sols grâce à une production de matière sèche rapide. Elle lutte naturellement contre les adventices et les ravageurs des cultures par biofumigation. De plus, Vitamine est en tête de classement des meilleurs couverts attractifs pour les abeilles en 2013 (source Réseau Biodiversité pour les Abeilles). Afin d’optimiser les bénéfices de la culture, il est recommandé de semer à 3 kg/ha sur un sol affiné, à partir du 10 août jusqu’à début septembre. Tout type de semoir possible, rappuyer le sol après semis.

Adjuvants herbicides La DTA est une synergie d’adjuvants qui répond à un contexte désherbage particulier : positionnements aléatoires dus aux conditions climatiques défavorables ou limitantes, salissements importants en graminées, dérive d’efficacité de certains produits... Le désherbage céréales se complexifie et les situations favorables sont très réduites ! Les solutions DTA ont donc 2 objectifs simultanés : apporter plus de souplesse lors des traitements tout en maximisant l’efficacité des matières actives. Cette innovation se matérialise d’ores et déjà avec l’offre Surf Maxx qui associe 2 adjuvants dans un même conditionnement (TwinPack) : la mouillant de référence Surf 2000® et du sulfate d’ammonium homologué (Jonxion®).

Jouffray-Drillaud

Soufflet agriculture

4, Avenue de la CEE 86170 CISSE Tél : 05 49 54 20 54 www.jouffray-drillaud.com

Quai du Général Sarrail 10402 NOGENT SUR SEINE Tél : 03 25 39 41 37 www.soufflet.com

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INNOVATIONS 2014

semences

Orges hybrides hyvido Pour la moitié sud de la France : Hyvido Bagoo C’est une variété précoce à fort tallage qui permet de valoriser les zones à potentiel limité. Avec des notes de tolérance aux principales maladies supérieures à 6, Hyvido Bagoo est particulièrement rustique tout en assurant une qualité de grain optimale pour l’alimentation animale. Sa note de calibrage à l’inscription est de 7, 5 (assez élevée). Pour la moitié sud de la France : Hyvido Bagoo C’est une variété précoce à fort tallage qui permet de valoriser les zones à potentiel limité. Avec des notes de tolérance aux principales maladies supérieures à 6, Hyvido Bagoo est particulièrement rustique tout en assurant une qualité de grain optimale pour l’alimentation animale. Sa note de calibrage à l’inscription est de 7, 5 (assez élevée). Pour toutes les zones : Hyvido Dribble C’est une variété précoce adaptée à toutes les zones de production. Son principal atout est son très haut niveau de productivité. Hyvido Dribble dispose d’une très bonne capacité d’adaptation à toutes conditions pédoclimatiques en raison de sa forte capacité de tallage et d’une bonne tolérance aux maladies. On surveillera néanmoins de près la verse et la rouille naine sur lesquelles la variété est classée assez sensible.

est tolérant aux 9 races de mildiou officiellement reconnues. Pour accompagner sa gamme d’hybrides oléiques Clearfield (Sy Talento, Sy Revelio et Sy Excellio), Syngenta commercialise un désherbant à large spectre à base d’imazamox, Listego.

Colza : bluestar, hybride restauré demi-précoce Bluestar a été inscrite en juillet 2014, cet hybride restauré demi-précoce vient compléter la gamme colza Syngenta en 2015. En complément de ses qualités d’implantations rapides et de son groupe TPS sur Phoma, sont à noter ses performances rendement, sa richesse en huile et son bon comportement à l’orobanche.

Deux nouveautés en semences de maïs grain Syngenta lance 2 nouvelles variétés en maïs grain. Sy Dartona (indice 390-groupe C2), sain en fin de cycle, il est doté d’un haut potentiel et fait la différence dans les environnements limitants. Sy Savio (530- E1) a été inscrite au CTPS en 2014 à 102, 9 % des témoins. Elle est particulièrement adaptée au Sud-Ouest.

Cinq variétés en maïs fourrage

Tournesol : une gamme élargie de variétés oléiques Clearfield® Pour les zones précoces, Sy Revelio sécurise les producteurs de par sa précocité. Cette variété est 1 point plus précoce que la référence du marché. Allié à une excellente vigueur de départ et un potentiel de rendement supérieur aux références, Sy Revelio sera l’atout majeur des producteurs qui ont affaire à des situations de flores complexes.

Pour les régions Bretagne, Normandie et Nord-Pas de Calais, Sy Tribore (240-SA) est particulièrement bien adaptée. Cette variété dispose d’un excellent profil maladie : kabatielliose et helminthosporiose. Dotée d’une bonne valeur énergétique et d’une bonne résistance à la verse, Sy Feeditop (250-SA) répond bien aux besoins de éleveurs en région Nord-Picardie.

Trois variétés fourrage sous le label PowerCell Le label, PowerCell réunit les variétés de maïs fourrage qui obtiennent avec constance un très haut niveau d’UFL. Ces variétés procurent régulièrement, dans la fenêtre de récolte idéale de 30 à 35 % de matière sèche, une bonne digestibilité des fibres combinée à un taux d’amidon élevé pour un ensilage de qualité. Sous ce label, trois variétés sont disponibles : Sy Altitude (260-SB), Sy Fanatic (270-SB) et Sy Campona (290-SC).

Sy Talento, démontre qu’il est possible d’aller chercher des hauts niveaux de potentiels de rendement. Sy Talento dispose d’un excellent package maladies, tolérant aux 9 races de mildiou, très peu sensible phomopsis, et bon comportement verticillium. Sy Excellio, allie potentiel de rendement et haute teneur en huile pour le segment des demi précoce. Sy Excellio

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