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N° 36 - TRIMESTRIEL - JUIN 2019 / ISSN 2258-0964 / 10 €
THÉMA
LE RETOUR LES MOISSONS EN FORCE DE L’AGRONOMIE L’IMPOSSIBLE SEMENCES DE COLZA
Retour sur la contamination par des OGM
SOUS LE HANGAR
Les frères de Meulenaere gèrent 1 600 hectares
CULTURALES 2019 Une palette d’innovations
« J’investis sur un colza bien implanté. » Nicolas - Producteur de colza en Bourgogne-Franche-Comté
Innovation de post-levée Antidicotylédone large spectre Implantation du colza optimisée Raisonner le désherbage en fonction des adventices levées Flexibilité d’utilisation Mozzar™ / Belkar™ : Émulsion concentrée (EC), contenant 10 g/L d’halauxifen-methyl* + 48 g/L de piclorame*. AMM N° 2190062 - Dow AgroSciences SAS. * Substance active brevetée et fabriquée par Dow . Attention, H319 - Provoque une sévère irritation des yeux ; H335 - Peut irriter les voies respiratoires ; H410 - Très toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des AgroSciences. Classement : effets néfastes à long terme ; EUH401 - Respectez les instructions d’utilisation afin d’éviter les risques pour la santé humaine et l’environnement ; P280 - Porter des gants de protection/des vêtements de protection/un équipement de protection des yeux/du visage ; P302+P352 – EN CAS DE CONTACT AVEC LA PEAU : laver abondamment à l’eau ; P305+P351+P338 – EN CAS DE CONTACT AVEC LES YEUX : rincer avec précaution à l’eau pendant plusieurs minutes. Enlever les lentilles de contact si la victime en porte et si elles peuvent être facilement enlevées. Continuer à rincer ; P501 - Éliminer le contenu/ récipient selon la réglementation en vigueur. Responsable de la mise en marché : Dow AgroSciences Distribution S.A.S, 6 rue Jean-Pierre Timbaud, Immeuble Le Campus, 78180 Montigny-le-Bretonneux. N° d’agrément PA00272 : Distribution de produits 0 800 470 810 . ®TM Marque de The Dow Chemical Company (‘Dow’) ou d’une société affiliée. phytopharmaceutiques à des utilisateurs professionnels. Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, conformément aux principes de la protection intégrée, consultez http://agriculture.gouv.fr/ecophyto. Pour les usages autorisés, doses, conditions et restrictions d’emploi : se référer à l’étiquette des produits et/ou sur www.phytodata.com.
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® ™ Marques déposées de DuPont, Dow AgroSciences et Pioneer et de leurs sociétés affiliées ou de leurs propriétaires respectifs
PRODUITS POUR LES PROFESSIONNELS : UTILISEZ LES PRODUITS PHYTOPHARMACEUTIQUES AVEC PRÉCAUTION. AVA T O–UMAI T E U2019 T I L I S AT I O N , L I S E Z L’ É T I Q U E T T E E T L E S I N F O R M AT I O N S C O N C E R N A N T L E P R O D U I T. 2 –NN°T 36
Édito S’approprier le changement plutôt que de le subir avec l’agronomie
N
otre société en constante transformation pousse à l’évolution des pratiques agricoles. La première réaction, vous l’avez tous eue, consistait à s’arc-bouter en référence aux vérités « du terrain », pour refuser ces changements. Mais cette société est la plus forte et, qu’elle ait tort ou raison, c’est elle qui l’emporte. Alors il faut arriver à passer outre, et surtout parvenir à se réapproprier ce formidable métier en montrant des gages de compréhension à la société. William Shakespeare a dit : « Ce qui ne peut être évité, il faut l’embrasser. » En l’occurrence, la société impose un mode de vue différent à l’agriculture, aux agriculteurs de se l’approprier pour rester maîtres de leurs exploitations. Et la meilleure manière de répondre aux attentes sociétales du moment n’est-elle pas l’agronomie ? À l’aube du salon de plein air des Culturales, ce numéro de WikiAgri fait le point sur différentes avancées et recherches sur les parcours agronomiques ou autres pratiques culturales susceptibles de combiner faisabilité, rentabilité économique, et réponse adéquate aux attentes sociétales. Ou comment s’approprier le changement plutôt que de le subir. Antoine Jeandey, rédacteur en chef de WikiAgri
WIKIAGRI N° 36 – JUIN 2019 – 3
Prévenir les pollutions ponctuelles
Crédit photo Syngenta
Les pollutions ponctuelles seraient responsables de plus de la moitié des contaminations de l’eau1. Avec l’application smartphone et tablette OptiPhytO, les agriculteurs sont sensibilisés, avec l’appui de leurs techniciens, au respect de la réglementation et aux bonnes pratiques agricoles.
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4 – N° 36 – MAI 2019
1 Colloque TOPPS - Octobre 2006 (Train Operators to Promote Practices & Sustainability) de l’ECPA (European Crop Protection Association) 2 Étude de l’Université de la Hesse (Allemagne)
Une appli unique pour smartphone et tablette pour conduire un diagnostic des pratiques vis à vis des risques de pollutions ponctuelles sur l’exploitation.
WikiAgri n° 36 / Juin 2019
Directeur de la publication Yannick Pagès
Édito p.5
Rédacteur en chef Antoine Jeandey
Cambon lui semble p.6
Ont participé à ce numéro Jean-Baptiste Capelle Eddy Fougier Geoffroy Gilot Frédéric Hénin Cécile Julien Raphaël Lecocq
THÉMA p. 7 - Le retour en force de l’agronomie
Dessinateur Michel Cambon
WIKIAGRI.FR
Sommaire p. 8-9 - Et si les céréaliers produisaient de l’herbe pour les éleveurs ?
Photographe Jean-Marie Leclère
p. 10-11 - Double récolte en dérobé ou relaycropping, selon les cultures
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Tél. 06 89 90 72 75 | pub@wikiagri.fr
Responsable commerciale Anne Messines
p. 12 - Une céréale appât pour détourner les taupins du maïs
Tél. 06 08 84 48 02 Mail : anne.messines@wikiagri.fr
p. 14 - Des pièges avec capteurs numériques connectés pour cibler la lutte contre la pyrale du maïs
Consultant Média Bernard Le Blond - Vision bleue
p. 15 - Une box et une antenne pour connecter ses appareils dans toutes les zones
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p. 16-17 - Comment augmenter le taux de matière organique dans le sol ?
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Culturales 2019
ISSN ISSN 2258-0964 Dépôt légal À parution
p. 20-21 -
Une palette d’innovations sur les Culturales 2019
Agronomie
Service abonnements 20, rue Joliot-Curie 38500 Voiron Tél : 04 76 93 58 91
p. 24 et 26 - Limaces, tous les leviers pour une lutte efficace p. 28 à 30 - Colza, résistance et vigueur pour un bon départ Le cas des semences de colza contaminées par des OGM
Abonnement annuel 35 € TTC (4 numéros) Prix au numéro : 10 €
Site internet www.wikiagri.fr
p. 32-33 - Les fondamentaux pour bien choisir ses variétés de blé tendre
Impression SAS Imprimerie Leonce Deprez Zone industrielle de Ruitz 62620 Ruitz
p. 34 - Fertilisation azotée bien ajustée, taux de protéines amélioré
Tirage 30 000 exemplaires
p. 36 à 39 - Indéracinable déchaumage
Moteur p. 40-41 - Moissonneuses-batteuses : les 40 bougies des Axial Flow
(dont 27 000 expédiés)
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Les magazines
sont édités par la société DATA PRO SOLUTIONS, au service des agri-décideurs
Sous le hangar p. 42-43 - Prime au débit de chantier chez Alexandre et Jean-Baptiste de Meulenaere
Réflexions p. 44 - Les doutes et les suspicions des Français face à la science
Photo de couverture : © Antoine Jeandey Photos en bas à gauche et à droite : © A. Jeandey, photo centrale : © D.R.
Ce numéro comporte un encart YARA
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Le dessin
Cambon lui semble
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L
es agriculteurs adaptent constamment leurs pratiques agricoles pour produire plus et mieux. Mais le réchauffement climatique et la réduction des émissions des gaz à effet de serre sont des défis colossaux à relever en un temps record. Pour y parvenir, la voie réglementaire a montré qu’elle conduit à l’impasse alors que la recherche fondamentale et appliquée offre de nouvelles perspectives de production. L’institut Arvalis, l’Inra et une quarantaine de partenaires auront l’occasion de le montrer lors de la 14e édition des Culturales 2019 qui se dérouleront les 5 et 6 juin près de Poitiers (Vienne). Elles offrent un univers d’innovations pour accompagner la transition écologique de l’agriculture.
Ne rien imposer, toujours proposer L’intensification de l’agriculture et des pratiques agricoles y est promue en les rendant durables. Le dossier « Le retour en force de l’agronomie » est un avant-goût des innovations proposées aux Culturales.
THÉMA
Le retour en force de l’agronomie Les thèmes traités dans les articles allient l’agronomie, les biotechnologies et le numérique. La prairie se cultive dorénavant à la carte et produire sur une même parcelle deux récoltes par an est tout à fait envisageable, tout en enrichissant le sol en matière organique. La lutte contre les insectes est plus performante et moins nocive en dotant les pièges de capteurs numériques pour traiter les cultures au bon moment et au bon endroit. L’agriculture change ainsi de paradigme. Mais elle ne peut, seule, compenser les effets nocifs de l’industrialisation de nos sociétés, de la consommation d’hydrocarbures fossiles et de l’augmentation de la production de gaz à effet de serre. Le monde de la recherche ne manque pas une occasion de le rappeler. L’Inra souligne en particulier que les sols ne peuvent pas indéfiniment stocker le carbone rejeté sous forme de gaz carbonique dans l’atmosphère ! Dossier de Frédéric Hénin
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© Région Nouvelle Aquitaine - Françoise Roch
Le retour en force de l’agronomie
Ces magnifiques serres en verre ont permis à l’Inra de vérifier quelles sont les espèces les plus adaptées à une culture de prairie.
Et si les céréaliers produisaient de l’herbe pour les éleveurs ? Le développement en polyculture-élevage à l’échelle d’un territoire conduirait des céréaliers à cultiver des prairies pour vendre l’herbe à des éleveurs. En retour, ces derniers valoriseraient une partie des effluents de leurs animaux en les épandant sur les terres de leurs voisins.
L
© Région Nouvelle Aquitaine - Françoise Roch
a spécialisation des exploitations agricoles ne rend pas impossible la polyculture-élevage en conduisant ce mode de production à l’échelle d’un petit territoire ou en associant deux bassins agricoles, l’un céréalier et l’autre d’élevage. Les agriculteurs et les éleveurs bénéficieraient ainsi des atouts de ce système : les premiers introduiraient dans leur assolement la culture d’herbe qu’ils vendraient à des éleveurs, tandis que les seconds
L’Inra a mené des essais de culture de prairie sous serre.
8 – N° 36 – JUIN 2019
valoriseraient une partie de leurs effluents en les épandant sur les terres de leurs collègues. En conséquence, la structure du sol, enrichi de matière organique, s’améliorera alors que moins d’engrais chimiques seront achetés et épandus.
Échange de bons procédés
L’essor des nouvelles technologies offre justement des champs d’application inimaginables il y a encore vingt ans. Il est dorénavant possible de composer à la carte la flore d’une prairie en fonction des attentes des agriculteurs et des éleveurs.
Des études précises de l’Inra sur les plantes des prairies
Par ailleurs, la prairie limite le développ ement des adventices dans les parcelles de nouveau dédiées aux cultures de vente. Dans les élevages, le fourrage récolté et distribué aux animaux rend l’emploi de concentrés inutile si la composition variétale associe légumineuses et graminées.
Pour chacune des plantes susceptibles d’entrer dans la composition d’une prairie, l’Inra a évalué et quantifié la quinzaine de relations qu’elles entretiennent avec leur environnement : photosynthèse, besoin en eau, besoin en CO2, température etc. Pour y parvenir, les plantes ont été cultivées sur des microparcelles expérimentales.
Toutefois, les agriculteurs et les éleveurs bénéficieront au maximum des atouts de la culture d’herbe cultivée, aussi bien pour leur sol que pour leurs animaux, si la flore implantée est adaptée aux conditions pédoclimatiques des exploitations.
Et c’est en identifiant les fonctions de chacune de ces plantes, que les chercheurs sont parvenus à mettre au point les associations de végétaux les plus adaptées à leur milieu pour résister, par exemple, à des températures élevées pendant plu-
sieurs semaines. La sélection porte aussi sur la capacité des végétaux de faire face à un déficit hydrique en période estivale ou encore à l’asphyxie racinaire dans des sols hydromorphes en hiver. Le mode de réponse morphologique des plantes à la qualité de la lumière est la seule fonction qui n’est pas encore bien comprise. Il est déterminé à un stade précoce : au sol, le tallage des graminées dépend de la densité des plantes levées. Mais la localisation, dans la plante, des capteurs de la lumière solaire sensibles à sa qualité n’est pas bien cernée. Or, sur un espace donné, les plantes souffrent plus de la compétition qu’elles se livrent entre elles que du manque d’eau ou de lumière. En croissant à des rythmes différents, celles qui sont privées de lumière disparaissent en laissant la place à celles qui se développent plus rapidement.
Anticiper le changement climatique en sélectionnant des variétés adaptées Le changement climatique se traduira surtout, sous nos latitudes, par une répartition différente des ressources disponibles en eau et non pas par des déficits pluviométriques plus importants. Les plantes vont devoir s’adapter à un environnement différent. Il conditionnera leur morphologie et les rendements des cultures. Les nouvelles interactions entre la température, l’eau et la concentration de CO2, influenceront la croissance des végétaux, leur morphologie et par conséquent la population des prairies. Le changement climatique livre le monde de la recherche agronomique à de nouveaux défis. Des essais de culture de prairies sont réalisés dans des milieux artificiels reconstitués, aussi proches que possible des conditions dans lesquelles elles pousseront dans vingt à trente ans en vue de sélectionner de nouvelles variétés prairiales. En fait, la recherche variétale accélère la sélection naturelle des végétaux. De nos jours, les « semences paysannes » permettent de produire des plantes adaptées à un milieu donné. Mais l’évolution des espèces est plus lente que le rythme auquel le climat change. Leur développement est plus difficile. Ces espèces sont condamnées à disparaître si elles n’évoluent pas au rythme du climat.
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LA CULTURE DE L’INNOVATION
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© Adobe
Le retour en force de l’agronomie
La culture du sorgho permet de cultiver en relay-cropping avec l’orge d’hiver.
Double récolte en dérobé ou relay-cropping, selon les cultures Les résultats expérimentaux sont très prometteurs mais ils doivent être confirmés : pour obtenir deux récoltes par an, le soja en dérobé ou le sorgho en relay-cropping se marient très bien avec l’orge d’hiver. Pour ces deux cultures, les facteurs limitants sont la réserve utile d’eau dans le sol au moment du semis et les conditions climatiques en arrière-saison.
Mais alors faut- il opter pour des cultures en dérobé ou en relay-cropping (conduite simultanée de deux cultures sur une même parcelle) ? Des études, menées en PoitouCharentes, dirigées en 2017 et 2018 par l’équipe Poitou-Charentes d’Arvalis, avec le concours de Terres-Inovia en 2017, apportent des éléments de réponse prometteurs et riches en enseignements. Réalisées sur des parcelles implantées en orge semée à l’automne, ces expérimentations tentent de définir les itinéraires appropriés pour cultiver du soja ou du sorgho en seconde
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culture, afin de garantir deux récoltes abondantes à moindre coût.
Orge et soja en dérobé, ça marche ! Après avoir récolté 85 quintaux par hectare (q/ha) d’orge en 2017, Thibaud Deschamps et ses collègues d’Arvalis ont récolté jusqu’à 31 q/ha de soja sur des parcelles semées en dérobé dès la fin de la moisson. Or, sur les parcelles voisines conduites en monoculture, les rendements étaient respectivement de 85 et de 34 quintaux. Dans le même temps, la culture du soja en relay-cropping a été très décevante. La plante était en compétition avec l’orge alors que les réserves utiles en eau au moment du semis étaient très insuffisantes pour alimenter une seconde culture. Le soja a donc végété jusqu’à la récolte de la céréale avant d’être étouffé par
© Deschamps - Arvalis
U
ne seconde culture de vente sur des parcelles de céréales d’hiver moissonnées fin juin-début juillet : c’est bon pour le compte de résultat de l’exploitation, c’est bon pour le sol et c’est bon pour l’environnement ! Le réchauffement du climat n’a pas que des désavantages !
Une expérience de relay-cropping, conduite simultanée de deux cultures dans une même parcelle.
les adventices, après le retour des précipitations. Seuls 7 quintaux de graines par hectare ont été récoltés.
Relay-cropping convaincant pour le sorgho Pour le sorgho, la culture associée à l’orge en relay-cropping en 2018 a donné de meilleurs résultats qu’en dérobé (37 q/ha) car les plantes sont arrivées à maturité avant le retour des fortes précipitations automnales. Semée début mai dans les inter-rangs d’une parcelle d’orge d’hiver, la culture de sorgho a toutefois produit moins de grains (56 q/ha) qu’une parcelle conduite en monoculture (93 q/ha). Néanmoins, l’expérimentation n’a été conduite que sur un an. Ces résultats doivent être confirmés. Quant à la culture d’orge d’hiver sur les parcelles en relay-cropping (orge-soja ou orge-sorgho), le rendement obtenu (71 q/ha en 2017) est inférieur à celui des parcelles en monoculture (85 q/ha) puisque seuls deux rangs sur quatre ont été semés. Ceci dit, le rendement n’a diminué que de 17 % car les pertes potentielles ont été compensées par l’effet de bordure. Ayant plus d’espace, les pieds d’orge implantés ont talé davantage et à l’épiaison, ils ont produit plus d’épis plus gros. Les deux facteurs limitants des cultures en relay-cropping ou de la culture en dérobé sont la réserve utile en eau dans le sol au moment du semis puis de la levée et, le degré de maturité des grains à la récolte.
Le rôle de l’irrigation En relay-cropping justement, l’irrigation des parcelles d’orge en 2018 a permis au soja semé de se développer tout en garantissant une production tout à fait honorable (22 q/ha). Pour le sorgho, l’apport d’eau pendant la culture de la céréale a aussi été nécessaire, même si la plante germe puis croît
plus facilement en période estivale, en dépit d’un sol relativement sec. Mais compte tenu des bons résultats obtenus en 2017, puis en 2018, pour les cultures de soja conduites en dérobé, le relay-cropping irrigué présente au final un intérêt limité. Mais quelle que soit la seconde culture implantée, les graines de sorgho et de soja sont plus humides à la récolte que celles des parcelles conduites en monoculture. Des coûts de séchage supplémentaires sont à prévoir. Toutefois, l’implantation de variétés précoces lève en partie le problème. En 2017, le taux d’humidité des graines de soja récoltées sur les parcelles conduites en dérobé n’était que de 20 %, contre 25 % pour les variétés tardives. Mais le rendement obtenu était inférieur de 4 quintaux par hectare à celui des variétés plus tardives. Résultat, il faut comparer afin de savoir si des coûts de séchage supplémentaires sont plus ou moins avantageux qu’un rendement supplémentaire de quelques quintaux. Les variétés précoces de sorgho, cultivées en relay-cropping, donnent aussi de meilleurs résultats. Sinon, la céréale peine à arriver à maturité. Hormis la question du taux d’humidité, les variétés précoces cultivées présentent moins de risques que les tardives car les plantes sont moins exigeantes en termes de température. D’un point de vue technique, les cultures en dérobé de soja sont semées en semis direct et après la seconde récolte, il est encore temps d’emblaver la parcelle en blé l’automne suivant. Toutefois, l’implantation des parcelles en relay-cropping relève parfois de l’acrobatie. L’automne précédent, il faut anticiper les implantations du soja ou du sorgho lorsque l’orge est semée. Comme le soja et le sorgho exigent des interrangs larges de l’ordre de 50 à 60 centimètres, deux rangs éloignés de 15 centimètres sur quatre sont semés (à adapter selon l’inter-rang).
Le choix du matériel Lors du semis, les tracteurs devront disposer de roues étroites, pour ne pas endommager les rangs d’orge, mais aussi d’efface-traces, apposés derrière les roues, pour ne pas tasser la terre à l’endroit où les graines seront enfouies. Mais sur les parcelles en relay-cropping orge + soja, une culture de colza pourra être semée en semis direct sur les rangs d’orge. La crucifère bénéficiera alors de l’azote stocké dans le sol mobilisé par la légumineuse durant son cycle végétatif. Au final la parcelle portera, sur deux ans, trois cultures. Le relay-cropping n’impose pas l’acquisition de matériel approprié, hormis pour la récolte. Les éléments des semoirs seront glissés en fonction des distances recherchées pour implanter l’orge puis le soja correctement. En matière de fertilisation, le soja se contente allègrement des reliquats d’engrais contenus dans le sol. Et si la seconde culture est du soja, le sol se trouvera enrichi d’environ 20 unités d’azote mobilisables par la céréale qui lui succédera. Enfin, conduire deux cultures en relay-cropping ou en dérobé enrichit le sol de matière organique stockable. Pour les producteurs de biométhane, la seconde culture présente un intérêt particulier. Ils peuvent compter sur un volume de substrat plus important pour alimenter leur digesteur que celui produit par des cultures à vocation énergétique, conduites après la récolte de céréales. F.H.
© Deschamps - Arvalis
Deux cultures en relay-cropping ou en dérobé enrichissent le sol de matière organique stockable.
Une expérience de relay-cropping.
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Le retour en force de l’agronomie
Une céréale appât pour détourner les taupins du maïs Associer une culture appât de céréales et un traitement de biocontrôle répulsif représente l’une des solutions alternatives à l’emploi de néonicotinoïdes pour protéger les jeunes pieds de maïs des invasions de taupins. Le protocole, encore au stade expérimental, est mis au point par Corteva Agriscience et Monosem. Un essai grandeur nature a été lancé dans le Morbihan.
D
Le principe est le suivant : les taupins n’étant plus attirés par les pieds de maïs imbibés de Success GR, ils s’en détournent pour s’attaquer à la céréale appât semée dans l’inter-rang. Les premiers résultats obtenus l’an passé sur des microparcelles sont très satisfaisants. Aussi, l’expérience est réalisée cette année à grande échelle en culture bio, avec l’idée de l’étendre ensuite aux cultures conventionnelles.
Essai dans le Morbihan L’un des essais a été lancé le 29 avril à Saint-Abraham, dans le Morbihan, où les sociétés Corteva Agriscience et Monosem ont semé une parcelle de deux hectares convertie en bio. Pour conduire plusieurs essais sur la parcelle, elle a été divisée en microparcelles où de l’avoine et du triticale ont été semées dans les interrangs pour servir de cultures d’appât. Les rangs de maïs sont distants de 75 centimètres. Sur certaines de ces microparcelles, de l’engrais starter homologué bio a été épandu avec le Success GR. Résultat, une vingtaine de parcelles test ont ainsi été implantées et comparées à une microparcelle témoin
12 – N° 36 – JUIN 2019
© D.R.
epuis que les néonicotinoïdes sont interdits, la lutte contre les ravages des taupins dans les cultures de maïs s’avère plus compliquée. Associées, les sociétés Corteva Agriscience et Monosem pensent avoir trouvé une solution alternative à cette lutte systémique. Elle associe l’épandage, sur les rangs de maïs, de Success GR, un produit répulsif fabriqué par Corteva Agriscience, et, dans les interrangs, la culture d’une céréale appât (triticale, orge, avoine). Monosem s’est associé avec Corteva Agriscience pour proposer des solutions contre les taupins.
semée de maïs uniquement. Le matériel employé pour implanter à la fois le maïs et la céréale appât est un semoir monograine Monosem équipé d’un fertiliseur partiellement détourné de son emploi. Initialement, ce type de semoir a été conçu pour semer à la fois les semences de maïs tout en enfouissant, dans l’inter-rang, de l’engrais à 5 centimètres du rang.
Semoir avec fertiliseurs À Saint-Abraham, les enfouisseurs du fertiliseur ont été modifiés pour être positionnés dans les interrangs, à équidistance de deux rangs de maïs. La plupart des semoirs Monosem sont compatibles avec ce type de montage. Si le semoir n’est pas équipé de fertiliseurs, il est tout à fait possible de les rajouter afin d’implanter la plante appât lors du semis. Dans les systèmes où l’apport d’engrais n’est pas réalisé au semis, l’implantation simultanée du maïs et de la céréale appât ne modifiera pas le nombre d’interventions dans les champs. Dans le cas contraire,
il faudra trouver une autre solution pour épandre l’engrais minéral en utilisant un fertiliseur avant, par exemple. L’avoine ou le triticale seront détruits mécaniquement par une bineuse au stade 6-8 feuilles du maïs. En effet, à partir de ce stade, la plante n’est plus vulnérable au taupin et la céréale, qui aura rempli sa mission, ne compromettra pas le développement du maïs.
L’insecticide homologué en bio Le Success GR est un produit insecticide de biocontrôle homologué en culture biologique. La matière active contenue dans la poudre épandue est la spinosade, issue de la fermentation bactérienne. La poudre répulsive est enfouie dans le rang, en même temps que les graines semées, sur quatre centimètres de profondeur. La graine et le cotylédon sont ainsi protégés des attaques des taupins par un bouclier sanitaire. F.H.
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Le retour en force de l’agronomie
Des pièges avec capteurs numériques connectés pour cibler la lutte contre la pyrale du maïs La société Cap 2020 équipe différentes conformations de pièges avec le capteur intelligent et connecté CapTrap, dont ceux à nasse et à entonnoir, employés pour piéger la pyrale de maïs. Les relevés sont automatiques et transmis à une interface Web qui les analyse et détermine s’il est nécessaire, ou non, de traiter la culture, et quand.
L
e remplacement des produits de protection des cultures par des solutions de biocontrôle réduit les fenêtres d’intervention des agriculteurs afin de traiter efficacement leurs parcelles. Depuis quelques années, Paul (nom d’emprunt, cité pour un exemple pratique) traite la moitié de ses céréales en épandant ce type de produit. Le traitement de ses cultures n’est plus systématique. Avant d’intervenir pour éradiquer la pyrale du maïs dans ses champs, il installe des pièges à nasse afin de dénombrer le nombre d’insectes qui attaquent ses cultures.
quels sont les endroits les plus infestés. Mais pour ne pas être lié en permanence à son écran d’ordinateur, il a déterminé un seuil d’alerte pour savoir à quel moment il devra traiter. Grâce aux données de prévision météo disponibles sur l’interface à l’emplacement de chaque piège, la meilleure période d’intervention pourra également être définie.
La société Cap 2020 les a équipés de capteurs connectés CapTrap pour reconnaître et compter les ravageurs piégés. Les relevés sont envoyés automatiquement. L’agriculteur n’a plus besoin de parcourir ses parcelles pour dénombrer les insectes attrapés. Les pièges sont autonomes, ils fonctionnent sur batteries, rechargées par un petit panneau solaire.
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Le service CapTrap est un outil d’aide à la décision, mais Paul reste maître de ses choix dans tous les cas de figure.
Un piégeage sélectif Auparavant, Paul relevait ses pièges manuellement puis il comptait le nombre d’insectes capturés avant de décider, en fonction du taux d’infestation, s’il fallait ou non traiter le champ. Cette opération chronophage n’était pas très précise puisqu’il ne réalisait les comptages qu’une fois par semaine. Le piégeage CapTrap est sélectif. Les pièges CapTrap sont des outils flexibles qui inventorient une large gamme d’insectes. Il suffit de fixer dans les pièges des bâtonnets de phéromones spécifiques à l’espèce recherchée puis de paramétrer les pièges. La pose des pièges CapTrap est très simple : une notice d’installation est envoyée aux utilisateurs et Cap 2020 propose une assistance téléphonique lors de la mise en place des pièges en parcelle. Pour apprécier le taux d’infestation de chacune de leurs parcelles, les agriculteurs bénéficient d’un accès personnalisé à une interface web. Celle-ci centralise l’ensemble des informations collectées par les pièges connectés répartis dans leurs champs. Chaque piège transmet ainsi à un serveur, à heure fixe, les informations collectées afin de cartographier les zones infestées et leur extension.
Dorénavant, lorsque Paul consulte son ordinateur, il sait quel est le taux d’infestation de ses parcelles et surtout
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Un outil d’aide à la décision Le capteur CapTrap propose des pièges à pyrale connectés.
Une box et une antenne pour connecter ses appareils dans toutes les zones
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Le retour de l’agronomie dans les exploitations repose sur la numérisation d’une partie des pratiques agricoles. Absence de réseau, débit insuffisant, bout de ligne, etc. Quel agriculteur n’est pas confronté à des problèmes de connexion ?
La box 3G-4G dédiée aux zones à faible connexion présentée par Isagri Technology.
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sagri propose la Smile Box, une antenne multi-relais 3G ou 4G. Elle se connecte à l’opérateur (Orange,
SFR, Bouygues, Free, etc.) qui offre la meilleure couverture réseau sur le siège de l’exploitation. Branchée sur une simple prise électrique, la Smile Box émet un réseau internet en wifi dans toute la cour de la ferme et dans tous les bâtiments à proximité. Ainsi, les appareils et les machines agricoles équipés de capteurs et stationnés sous les hangars de l’exploitation (ordinateur, portable, smartphone, tablette, etc.) sont tous reliés entre eux.
potentiel de production pluriannuel de chaque parcelle. De retour sur l’exploitation, les données sont ensuite transmises par wifi à l’ordinateur de l’exploitation afin d’être analysées et mémorisées afin de définir les nouvelles interventions à mener. Il s’agira par exemple d’épandre, au bon endroit et au bon moment, la dose d’engrais nécessaire pour optimiser la nouvelle culture de céréales qui sera implantée. Un forfait de 30 Go est vendu avec la Smile Box.
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Une moissonneuse-batteuse, par exemple, enregistre dans le champ le rendement d’une céréale récoltée pour déterminer géolocalement le
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Le retour en force de l’agronomie
Un couvert végétal participe à l’augmentation du taux de matière organique.
Comment augmenter le taux de matière organique dans le sol ? À l’heure de l’agriculture numérique, certains fondamentaux agronomiques restent incontournables. En agriculture conventionnelle comme en bio, un sol bien pourvu en matière organique constitue l’une des clés de la réussite pour allier performance écologique et économique.
De quels leviers dispose-t-on pour accroître le stock en matière organique dans le sol ? « Il est illusoire de penser qu’il est possible d’accroître d’un point en trois ans en recourant uniquement au semis direct », affirme Thibaud Deschamps, ingénieur en gestion durable des sols d’Arvalis.
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À
Boigneville (Essonne), sur la station expérimentale d’Arvalis, le labour, le semis direct et le travail simplifié du sol, réitérés depuis 41 ans sur des parcelles témoins, n’ont aucun réel impact sur le stock de matière organique contenu dans les 30 premiers centimètres cultivés du sol (la paille des céréales a été, dans tous les cas, enfouie). Les différences portent sur sa répartition. Le taux de carbone organique est plus important dans la couche superficielle des parcelles conduites en semis direct que dans celle des parcelles labourées. Sur ces dernières, la teneur du sol en matière organique est en fait homogène sur toute la profondeur.
Le fumier de bovin enrichit le taux de matière organique du sol.
Augmenter le taux de matière organique d’un sol cultivé exige du temps et requiert de l’expérience.
tout disposer de suffisamment de substrats d’origine végétale ou animale pour stabiliser le taux.
Avant d’enclencher un processus de stockage, parfois hasardeux, pour augmenter le stock de matière organique dans le sol, il faut avant
Expérimentations en Bretagne et en Lorraine
Augmenter le taux de matière organique d’un sol cultivé exige du temps et de l’expérience. 16 – N° 36 – JUIN 2019
Dans les Côtes-d’Armor et dans la Meuse, des expérimentations ont porté sur des parcelles cultivées alternativement en blé et en maïs fourrager. Il s’est agi de connaître l’influence des conditions pédoclimatiques pour l’apport d’un même substrat (fumier de bovin). Les résultats obtenus montrent que l’augmentation
Sur la plateforme d’essai du Crecom (Côtes-d’Armor), où 23 tonnes de fumier par hectare et par an ont été épandues pendant dix ans, le taux de matière organique dans le sol n’a progressé que de 0,22 %. En épandant 46 tonnes par hectare et par an, le taux a crû de 0,36 %. À Saint-Hilaire-en-Woëvre (Meuse), le taux n’a crû que de 0,1 % alors que 31 tonnes de fumier par hectare ont été épandues chaque année pendant dix ans. Dans la Meuse, un apport de 28 t/ha de fumier de bovin dans une rotation colza/blé a permis d’augmenter de 0,55 % le taux de matière organique dans le sol. L’assolement présente un impact significatif sur l’évolution du taux de carbone organique. Une culture de colza (rendement de 35 quintaux par hectare) permet en effet d’enfouir 850 kg de carbone humifié par hectare. A contrario, une parcelle implantée de pommes de terre (50 t/ha) ou de betteraves sucrières (90 t/ha) ne génère respectivement que 250 kilogrammes
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du taux de matière organique est très liée aux conditions pédoclimatiques en vigueur dans ces régions. Même si certains apports ont été réalisés massivement pour extrémiser la réponse, il ne s’agit donc pas de pratique agricole.
Ajouter de la matière organique par épandage donne des résultats différents selon la localisation et l’assolement.
et 400 kilogrammes de carbone humifié par hectare et par an. Un bilan humique, proposé dans les analyses de sol ou grâce à l’utilisation de Simeos AMG (outil gratuit accessible via Internet), permet de surveiller l’évolution de la teneur en carbone dans les rotations.
Les cultures intermédiaires dans la rotation L’introduction de cultures intermédiaires pièges à nitrates (Cipan) ou cultures intermédiaires dans la rotation des cultures contribue à augmenter le stock de carbone organique dans les sols dans les systèmes céréaliers, notamment si ces couverts ne sont pas exportés. À Boigneville, où l’expérience a été menée pendant 41 ans sur des parcelles labourées, les résultats obtenus sont éloquents. En combinant l’enfouissement de la paille des céréales
récoltées et des Cipan, le stock de carbone organique a progressé de 4 tonnes par hectare. Mais depuis une vingtaine d’années, il a atteint un équilibre : il plafonne à 46 t/ha. Un couvert végétal (2 tonnes de matière sèche par hectare) restitue l’équivalent de 250 kilogrammes de carbone. Ainsi, la combinaison de plusieurs pratiques agricoles accélère l’enrichissement du sol en matière organique mais il est illusoire de penser que le stock de carbone organique puisse croître indéfiniment. L’initiative « 4 pour 1 000 » retenue par la conférence sur le climat Cop21 pour stocker du gaz carbonique dans le sol ne dispensera pas les hommes de réduire l’utilisation des hydrocarbures fossiles. Quelle que soit la nature d’un sol, son enrichissement en matière organique conduit inéluctablement à des teneurs plafond. F.H.
Un sol enrichi en matière organique n’offre que des avantages La matière organique accélère la vitesse d’infiltration de l’eau dans le sol et améliore sa structure. Un sol riche en matière organique est aussi moins sensible au compactage. L’effet sur la réserve utile est possible, mais limité. Une hausse de 0,5 point du taux de matière organique dans le sol augmente la minéralisation de l’azote organique (+ 50 kg par hectare), du soufre (+ 12,5 kg par hectare) et rend le phosphore plus disponible (+ 20 %). La libéralisation de ces éléments est liée à l’activité microbienne du sol. Augmenter la teneur en matière organique demande du temps. Et parfois, la stabiliser suffit pour atteindre les objectifs recherchés. Dans tous les cas, l’apport de matière organique accélère l’activité biologique du sol. Mais l’action fertilisante et la capacité à stocker durablement du carbone organique dépendent de la nature des effluents et de la cinétique de minéralisation des composants organiques qui les composent. Si un fumier composté de bovins et de porcs est épandu, seuls 20 % de l’azote et du carbone organique contenus sont minéralisés dans l’année. Les 80 % restants vont être stockés sous forme d’humus stable et être libérables dans les années qui suivent l’épandage. A contrario, les fientes de volailles et les lisiers porcs épandus sont essentiellement constitués d’azote sous forme minérale et peu sous forme organique. Ils sont valorisés principalement dans les semaines qui suivent l’épandage. Ces effluents remplacent des engrais minéraux apportés lorsque les plantes ont besoin d’être fertilisées pour se développer rapidement.
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Gestion d’entreprise
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365FarmNet, le logiciel de gestion universel Accessible depuis n’importe quel support (ordinateur, smartphone, tablette…), 365FarmNet est une plateforme Internet gratuite assurant la gestion intégrale des données d’exploitation, en grandes cultures et en élevage bovin. Des modules complémentaires permettent de pousser plus loin l’expertise, en lien avec des constructeurs, des fournisseurs d’intrants et de services, en toute sécurité et en conservant la propriété de ses données.
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n mail, un mot de passe, un lien d’activation et vous voilà connecté, en quelques clics, à 365FarmNet. En à peine plus de temps, vous paramétrerez votre exploitation en commençant par importer, une fois pour toutes, le contour des parcelles à partir du fichier XML de la déclaration Pac. Le paramétrage se poursuit avec l’enregistrement des associés et salariés, des matériels, des intrants (engrais, produits phytosanitaires, semences…). Ces tâches sont simplifiées par la mise à disposition de bases de données répertoriant
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toutes les spécialités du marché, ce qui n’interdit pas de créer ses propres références (fumier et lisiers, mélanges variétaux…). La page d’accueil 365FarmNet, autrement dit le tableau de bord de votre exploitation, commence alors à prendre forme et comprend, outre la cartographie parcellaire et les vues aériennes des parcelles, l’assolement sous forme de graphiques (année en cours
et précédentes), les cotations, les prévisions météo ainsi qu’un module d’actualités (commandes en cours, opérations à finaliser, formations et modules 365FarmNet…).
Module Cultures et appli 365Crop Place, désormais, à l’essence même de la plateforme : la planification des tâches et tous ses paramètres associés : parcelles, intrants, matériels, chauffeurs… La planification peut s’opérer à partir de l’ordinateur du bureau mais également à partir d’une tablette et d’un smartphone grâce à l’appli 365Crop, disponible sous iOS et Android. Il en va de même pour l’enregistrement des données, une fois la tâche accomplie (semis, pulvérisation, épandage, récolte, etc.). Il est à noter que l’usage de l’appli 365Crop peut s’opérer hors connexion, la synchronisation des données s’opérant automatiquement
Cette rubrique est parrainée par
lorsque la connexion est de nouveau établie. Autre vertu de l’appli : l’accès partagé entre associés et salariés permet à chacun de consulter et de documenter la plateforme à tout instant. Le module de base 365FarmNet est gratuit et à usage illimité dans le temps, quelle que soit la taille d’exploitation. 365FarmNet offre, par ailleurs, la possibilité de pousser plus loin l’expertise en faisant appel à des modules complémentaires, fournis par la plateforme elle-même (gestion des stocks, gestion de la rotation) sinon par des partenaires agréés tels qu’Amazone (réglage des distributeurs d’engrais), Claas (données satellitaires, optimisation des passages dans le champ), KWS (conseil en variétés de maïs) ou encore d’autres prestataires spécialisés dans les prévisions météo, la prédiction de maladies, etc. Ces modules complémentaires, dont l’éventail s’enrichit régulièrement, sont facturés quelques euros par mois selon le cas et peuvent être résiliés d’un mois sur l’autre.
Module machines 365Active Un des modules complémentaires de 365FarmNet est dédié à la gestion des parcs de machines. Baptisé 365Active, il offre un aperçu minute par minute des positions des matériels, visualisables sur la carte de l’exploitation affichée en page d’accueil. Il permet de calculer les temps de travaux, les temps de transport, les temps d’arrêt, fournissant ainsi de nouvelles données aptes à optimiser la gestion du parc de matériels et l’analyse des coûts. ActivDoc offre au passage la possibilité d’enregistrer automatiquement les chantiers sitôt achevés, dans tous les domaines (semis, fertilisation, protection des cultures, etc.). ActiveDoc représente ainsi le module le plus abouti en matière de connectivité entre machines. 365FarmNet propose par
ailleurs avec ISO-XML un module capable de transférer des tâches planifiées vers la plupart des terminaux Isobus au moyen d’une clé USB, d’une carte mémoire, voire via le Cloud. Toujours dans l’univers de la connectivité, la plateforme propose également les modules dédiés à la télémétrie développés par ses partenaires, dont Claas.
Module Bovin et appli 365Cattle Si 365FarmNet revendique l’exhaustivité en matière de gestion de données au niveau des cultures et des matériels, la plateforme a aussi pour ambition de rallier les éleveurs, à commencer par les éleveurs de vaches laitières. Là encore, le module Bovin, accessible depuis l’ordinateur du bureau, gratuitement et sans restriction, se double d’une application mobile dédiée (365Cattle), offrant une gestion numérique simplifiée du troupeau. Fiches individuelles, gestion des soins et des inséminations, suivi des performances reproductrices et
laitières, entrées, sorties, transferts, registre et évolution des stocks, historique complet de chaque animal, registre d’élevage conforme à la réglementation : l’appli permet ainsi à tout associé ou salarié de visualiser et de documenter à tout instant l’appli et la plateforme. Et comme en matière de conduite culturale et de suivi des matériels, 365FarmNet propose, dans l’univers de la gestion de troupeau, des modules complémentaires développés par ses partenaires, tels que GEA (DPconnect Basic, DPconnect Milking…), avec toujours le même principe de facturation (et de résiliation le cas échéant) sur des bases mensuelles. www.365farmnet.fr
Traçabilité et sécurité Créée par un agriculteur allemand, 365FarmNet est la première plateforme multisupports répondant à l’ensemble des besoins quotidiens de toute exploitation agricole, à orientation céréalière et bovins lait, en attendant d’autres élargissements. Ses différents modules, complétés le cas échéant par ceux de ses partenaires, servent la gestion quotidienne de l’ensemble des travaux et opérations, ainsi que la gestion administrative de l’exploitation, en s’assurant de la conformité avec les exigences réglementaires. C’est l’objet, notamment, des registres phytosanitaires, des plans d’épandage ou encore des registres d’élevage, garants de la traçabilité des opérations. Une propriété qui, au passage, témoigne du caractère évolutif de la plateforme, aussi bien du point de vue réglementaire que technologique (connectivité, robotisation…), le tout dans le respect de la confidentialité et de la propriété des données par les agriculteurs. Pour leur faciliter l’appropriation de la plateforme et la pleine exploitation de toutes ses fonctionnalités, 365FarmNet propose des vidéos de formation ainsi que des services d’assistance par Internet, par mail et par téléphone.
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Culturales
C’est à Boutervilliers, dans l’Essonne, que se sont tenues Les Culturales 2013.
Une palette d’innovations sur les Culturales 2019 Arvalis-Institut du végétal organise la 14e édition des Culturales, salon de plein air désormais bien connu. Elles se tiendront à Jaunay-Marigny, à proximité du Futuroscope de Poitiers, les 5 et 6 juin. WikiAgri y tiendra un stand, aux côtés de 330 autres exposants.
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Pour organiser les Culturales, Arvalis a pu ainsi compter sur un nombre record de collaborations et de partenaires. L’institut du végétal se réjouit ainsi d’avoir associé à son projet des centres de recherches (Inra, Acta) et de compter, parmi ses partenaires, des entreprises (Soufflet agriculture par exemple) et des coopératives (Ocealia, entre autres) : 330 exposants tiendront un stand dans le hall dédié. Ils attendent 18 000 visiteurs (agriculteurs, ingénieurs, étudiants, etc.).
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a 14 e édition des Culturales, organisées par Arvalis-Institut du végétal, se déroulera les 5 et 6 juin, dans le département de la Vienne, à Jaunay-Marigny, près du Futuroscope. Un parc de 35 hectares sera occupé par cet événement.
La plateforme expérimentale de la Ferme 112, ancienne base aérienne militaire proche de Reims, a été le théâtre des Culturales 2017.
conventionnelles et biologiques. Trois espaces seront aussi dédiés à l’économie des exploitations, au numérique et à la qualité des productions.
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Cinquante ateliers seront animés par 200 experts et 50 variétés de plantes cultivées seront présentées (céréales, légumineuses, cultures d’intérêt énergétique, diversification, oléagineuses).
Les Culturales 2015 ont eu lieu à Villers-Saint-Christophe (Aisne).
Une dizaine de temps forts par jour Sur les 35 hectares aménagés pour les prochaines Culturales, un espace de 20 hectares comprendra le parc des exposants et un espace technique. Les deux entités, distinctes, seront reliées par une allée centrale. À leur arrivée, les visiteurs traverseront l’espace technique puis déambuleront dans le parc des 330 exposants, où les stands sont répartis en enfilade en forme de « U », de part et d’autre de l’allée centrale longue de deux kilomètres. Ils y présenteront leurs matériels et leurs innovations. « Chaque jour, une dizaine de temps forts (conférences, forum, shows, etc.) leur permettront de faire le plein d’informations pour produire des grains et de la biomasse en conciliant performance économique, adaptation aux marchés (humains, animaux, non alimentaire et environnement) », explique Jacques Orsini, directeur région Ouest Arvalis. Les 200 experts présents délivreront « des informations validées, utiles et valables pour faire évoluer les
exploitations et faire progresser les filières », rapporte encore l’intervenant.
Les trophées des Culturales La grande nouveauté de cette 14e édition est le palmarès des trophées des Culturales. Un jury d’agriculteurs décernera six trophées, un d’or, un autre d’argent, trois de bronze et une « Mention spéciale », à six exposants, pour récompenser des innovations très appréciées pour leur utilité. À l’entrée, l’espace technique « proposera des réponses pratiques et offrira aux agriculteurs une très large palette de solutions pour faire les bons choix dans la conduite de leurs cultures », explique l’organisateur. Selon Thibaud Deschamps, chef projet Culturales 2019 à Arvalis, cet espace technique comprendra trois parties. Elles seront consacrées aux innovations agronomiques dans le secteur des grandes cultures, aux filières oléoprotéagineuses et aux cultures de diversification,
Show des innovations Toujours dans cet espace technique, le troisième concours de robots Rob’Olympiades sera aussi organisé. Il mettra en compétition cinq équipes d’étudiants d’Icam de Toulouse, d’Isa de Lille, de Sigma (Clermont-Ferrand) et UniLaSalle Beauvais. Chacune d’entre elles présentera son robot et son aptitude à désherber mécaniquement ou chimiquement les inter-rangs d’une parcelle de maïs. Par ailleurs, un journaliste animera le quatrième Show des innovations pendant lequel les trois thèmes suivants seront traités : « Comment tirer parti de la fertilité des sols », « Piloter ma ferme grâce au numérique » et « Quand irrigation rime avec optimisation ». Enfin, un espace couvert sera dédié aux trois forums quotidiens qui y seront organisés. La parole sera donnée aux visiteurs pour échanger leurs expériences sur des thèmes portant sur « L’agriculture biologique, une opportunité pour mon exploitation », sur « Combiner différents leviers pour protéger efficacement mes cultures » et « J’ai choisi de réduire le travail du sol ». Frédéric Hénin
WikiAgri, fidèle aux Culturales, présent sur le stand E23 Cela fait désormais plusieurs éditions que WikiAgri participe aux Culturales sur un stand, lieu d’échanges avec les visiteurs, puisque notre première présence sur ce salon de plein air date de 2013 (six ans déjà !). Il s’agit toujours d’une opportunité pour présenter les différents produits média liés à WikiAgri, mais aussi, bien sûr, pour écouter les critiques sur l’existant, et les éventuelles suggestions. Cette année, le stand de WikiAgri se situe en E23. Une équipe chic et choc proposera un rafraîchissement à celles et ceux qui s’y arrêteront. Au-delà, comme à l’accoutumée, l’équipe de WikiAgri rendra aussi visite aux autres stands, afin de toujours bien apprécier les innovations proposées par les différents partenaires de l’organisateur.
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Agronomie
Au revoir la CVO RC (Cotisation volontaire obligatoire recherche céréales) et bienvenue à la Criv ! Le 7 mars, l’interprofession du GNIS a signé un nouvel accord relatif au financement de la recherche pour les céréales à paille.
Accord pour le financement de la recherche en céréales à paille Pratique ancestrale s’il en est, l’utilisation de semences de ferme pour l’implantation de ses céréales à paille relève aujourd’hui de la liberté individuelle de chaque agriculteur. Cependant, dans un contexte où le progrès génétique semble devenir la solution à privilégier pour relever de plus en plus d’enjeux pour l’agriculture de demain (développement des résistances aux maladies et ravageurs dans un contexte de réduction des produits de traitement phytosanitaires, adaptation aux changements climatiques, comme la sécheresse ou les fortes températures, meilleure absorption de l’azote, etc.), il est crucial de conserver un secteur de la création variétale productif et innovant. Or, sur un secteur où la moitié des surfaces implantées le sont avec de la semence de ferme, il est légitime de s’interroger sur l’impact de cette pratique sur la pérennité de la recherche, puisqu’elle
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prive les créateurs d’une partie de la rémunération de leurs efforts. Peut-on profiter des avancées de la sélection sans participer au financement de ses travaux ?
L’innovation, c’est l’affaire de tous ! À ce titre, la réglementation européenne stipule que l’utilisation de semences de ferme est possible sous réserve d’un versement du
droit d’obtenteur à l’obtenteur de la variété. Et c’est là que l’accord interprofessionnel intervient. Son objectif est simple : il est de percevoir un droit d’obtenteur sur l’ensemble des semences de ferme (cf. encadré ci-contre), ce qui permet, de fait, de légaliser la pratique de la semence de ferme, de rémunérer le travail de recherche déjà effectué et de pérenniser les moyens de l’obtention variétale pour ces espèces.
Cette rubrique est parrainée par
Si le premier accord a été signé en 2001 (cf. encadré ci-dessous), la situation, ces dernières années, a quelque peu évolué. En effet, en réponse à la volatilité des cours mondiaux du blé et à un contexte économique toujours plus tendu pour les exploitations agricoles françaises, nous avons assisté, au cours des dernières années, à un effritement du taux d’utilisation de la semence certifiée. En effet, en l’espace de 5 ans (2013-2018), le taux d’utilisation de la semence certifiée est passé de 55 % à 45 % ! Or, la baisse du taux d’utilisation engendre une baisse directe de la rémunération des obtenteurs et, avec elle, leur capacité à investir dans des programmes de recherche, en dépit des progrès accomplis ces dernières années. C’est malheureusement ce qui s’est produit dans le secteur des protéagineux, et ce que beaucoup redoutent déjà de voir se reproduire, sur le blé dur notamment ! C’est donc dans ce nouveau contexte que les acteurs de la filière semences se sont réunis au sein de l’interprofession pour établir ensemble, et à l’unanimité, l’avenir de l’accord de financement de la recherche en céréales à paille.
Alors, qu’est-ce qui change dans ce nouvel accord ? Le premier changement visible est sans conteste celui de la dénomination : au revoir la CVO RC (Cotisation volontaire obligatoire recherche céréales) et bienvenue à la Criv, pour « Contribution recherche et
La Criv, comment ça marche ? L’une des forces de cet accord interprofessionnel est d’avoir été construit sur des bases simples, et de tout faire pour les garder. Le principe est le suivant : l’ensemble des tonnages de céréales qui sont livrées à un collecteur (coopérative, moulin ou autre), est soumis à une contribution de 0,90 €/tonne. De cette façon, la filière s’assure que tous les volumes de céréales mis sur le marché ont acquitté le droit d’obtenteur sur les semences utilisées. Et, en parallèle, afin que les utilisateurs de semences certifiées ne paient pas deux fois ce droit d’obtenteur, tout achat de semence certifiée de céréales à paille bénéficie d’un avoir de 5 €/q (ou 1,07 €/dose) venant compenser la contribution à la collecte. Ainsi, une fois les avoirs remboursés aux distributeurs, le montant restant est redistribué aux obtenteurs pour leur permettre de poursuivre leurs efforts de recherche. Enfin, il ne faut pas oublier non plus que l’accord prévoit toujours un financement de la recherche complémentaire via le Fonds de soutien à l’obtention végétale (FSOV), dont l’abondement a été porté à 1,5 million d’euros par an dans ce nouvel accord. Rappelons que le FSOV a pour unique vocation le financement de programmes de recherche collaboratifs publics/privés et/ou instituts techniques, et la diffusion des résultats pour permettre l’émergence de connaissances communes ou de nouveaux outils de sélection en vue de faciliter la transition vers une agriculture performante, compétitive, durable et respectueuse de l’environnement.
innovation variétale ». Cette nouvelle appellation, explicite quant à la raison d’être de la cotisation, exprime la volonté de la filière d’être mieux comprise par les agriculteurs, souvent perdus dans un jargon réglementaire (qui a dit : « Volontaire obligatoire » ?). Et si l’accord reprend le cadre général des précédents, il apporte quelques évolutions majeures, dont celle de ses taux. En effet, à compter du 1er juillet 2019, date d’entrée en application de l’accord, la cotisation à la collecte passera de 0,70 € par tonne de céréales livrée à 0,90 € par tonne et, en contrepartie, l’avoir effectué sur l’achat de semence
Un peu d’histoire… Créé en 2001 afin d’accompagner les efforts de recherche des obtenteurs pour le blé tendre, sur la base d’une contribution de 0,50 € par tonne collectée, cet accord triennal a ensuite été reconduit en 2004, 2007 puis 2010, avant de connaître une première évolution en 2013, avec une augmentation de la contribution à 0,70 € par tonne et surtout l’élargissement à toutes les espèces de céréales à paille : blé tendre, blé dur, orge, avoine, triticale, seigle, riz et épeautre. Afin de conserver une grande simplicité d’application et de compréhension, les conditions de l’accord ont été définies à l’identique pour toutes les espèces, générant au passage un effort solidaire entre cellesci, profitant aux espèces mineures. C’est cette version élargie aux céréales à paille qui a été reconduite en 2016, avant de servir de base à la nouvelle version, conclue en mars de cette année.
certifiée passera de 2,80 € du quintal (ou 0,64 €/dose) à 5 € du quintal (ou 1,07 €/dose). Cette évolution forte a pour conséquence directe de rééquilibrer la participation au financement de la recherche entre les utilisateurs de semences certifiées et les utilisateurs de semences de ferme. À titre d’exemple, si l’on estime, pour du blé tendre, la contribution ramenée à l’hectare de la semence certifiée, celle-ci passe de 12 € à 10,50 € environ dans ce nouvel accord, quand la contribution de la semence de ferme passe de 5 € à 6,50 € environ. Ainsi, si évidemment la contribution de la semence de ferme reste inférieure à celle de la semence certifiée, la balance s’équilibre davantage, et l’écart de contribution à la recherche passe de 7 € à 4 €/ha. Sur le plan des utilisateurs, cet accord permet donc bien une plus grande équité entre les agriculteurs bénéficiant tous du progrès génétique et conférera une plus grande légitimité aux utilisateurs de semences de ferme dans leurs attentes d’innovations. Reste à voir, si dans un effet indirect, ce léger regain de compétitivité de la semence certifiée permettra de stabiliser son taux d’utilisation…
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Agronomie
Une limace noire en bord de champ de céréales.
Limaces, tous les leviers pour une lutte efficace Pour empêcher les limaces de mettre à mal les jeunes cultures, les pratiques agronomiques se combinent à une protection phytosanitaire, renforcée par l’arrivée sur le marché de nouveaux produits, conventionnels comme de biocontrôle.
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entes (elles parcourent 5 mètres par heure) mais voraces (une limace consomme l’équivalent de 50 % de son poids en 24 heures), les limaces causent d’importants dégâts sur les graines et plantules. « Leurs dégâts peuvent très pénalisants et aller jusqu’à des destructions de cultures », prévient Pierre Olçomendy, chef de marché antilimaces chez De Sangosse. Le colza et les céréales sont les plus touchés, mais maïs, tournesol, pommes de terre ne sont pas épargnés. Le colza est particulièrement sensible aux dégâts des limaces car si son bourgeon terminal est abîmé, la plante ne repartira pas. La germination et le début de la croissance, jusqu’à 4-5 feuilles en céréales, sont les stades les plus sensibles. Une bonne vigueur de départ limitera la durée de cette phase. Les conditions météorologiques ont une grande influence sur la présence ou non des limaces. Malgré un automne dernier, très sec, qui a vu un marché en régression de 65 %, on note une tendance à l’augmentation des populations de limaces grises du fait des hivers doux et humides, de la simplification du travail du sol et de la généralisation des couverts.
Détruire gîte et couvert Si, sur les conditions météo il n’y a aucune prise, certaines pratiques agronomiques limitent pourtant la reproduction et les déplacements
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Pas une, mais des limaces Il y a deux sortes de limaces qui s’attaquent aux cultures, les limaces grises, les plus fréquentes, et les limaces noires, les plus compliquées à détruire. Ces limaces noires, ou terricoles, vivent plus enfouies dans la terre et sont donc plus difficiles à repérer. Il y en a une seule génération par an, contrairement aux limaces grises, qui se renouvellent à raison de deux générations par an, au printemps et à l’automne. Face à elles, il faut privilégier un semis précoce de colza pour que le stade sensible soit passé à l’éclosion des limaces d’automne. Même si cela n’a pas été le cas cet hiver, des températures rigoureuses n’éliminent pas tout danger car, si les adultes meurent en deçà de - 3,5 °C, il faut - 10 °C pour détruire les œufs.
des limaces : allonger les rotations avec des cultures de printemps, déchaumer pour détruire les œufs, affiner le lit de semences, rouler la terre après semis. Certains couverts, comme la moutarde, le sarrasin ou la féverole, sont moins appétents pour les limaces. « Les antilimaces sont efficaces mais rarement très efficaces, souligne Jean-Baptiste Thibord, spécialiste ravageurs chez Arvalis. Les produits à eux seuls ne suffisent pas toujours, d’où l’importance des mesures agronomiques pour limiter les populations. » Il faut aussi veiller à préserver les auxiliaires, comme les carabes, qui sont d’importants prédateurs d’œufs de limaces. En l’absence de modèle de prévision, l’évolution des populations de limaces est difficile à anticiper.
Elle dépend des parcelles, des conditions météo, de la vigueur des plantes en début de cycle… La nécessaire estimation passe par des piégeages, avant les semis. Différents outils d’aides font leur apparition. Adama va proposer LimAlert, une application gratuite qui sera disponible pour la prochaine campagne. Déjà active dans d’autres pays européens, cette appli analyse les risques à la parcelle, selon le type et la météo. « Elle permet un raisonnement fin à la parcelle », dévoile Guillaume Barbe, chef de marché antilimaces chez Adama. De son côté, De Sangosse s’appuie sur un réseau de 800 agriculteurs qui piègent pour alimenter son observatoire des risques, accessible sur www.ciblage-anti-limaces.fr.
Agronomie
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Sécuriser ses applications d’insecticides foliaires grâce aux adjuvants Pour protéger les plantules de céréales face aux ravageurs, pucerons notamment, ne restent que les insecticides foliaires. L’ajout d’un adjuvant permet de sécuriser le traitement et d’allonger sa durée d’efficacité.
L
es pucerons sont l’un des principaux ravageurs des jeunes plantules de céréales. En plus des dégâts liés aux piqûres, les pucerons peuvent transmettre des virus, comme celui de la jaunisse nanisante. Suite à l’interdiction de traiter les semences avec des néonicotinoïdes, la protection des jeunes plantules contre les insectes repose sur les mesures agronomiques, comme le décalage des semis, et l’application d’insecticides foliaires. « Devenue le seul moyen de lutte, l’utilisation des pyréthrinoïdes en application foliaire est passée, entre l’automne 2017 et l’automne 2018, de 1 million à 2,5 millions d’hectares concernés », chiffre Frédéric Pagès, chef de marché adjuvants chez De Sangosse. Dans ce changement de stratégie insecticide, les agriculteurs doivent relever un double challenge : travailler avec des produits peu rémanents et appliquer sur des plantules à des stades très précoces. « La matière active des pyréthrinoïdes agit sur les pucerons par contact ou par ingestion, explique Frédéric Pagès. Il faut donc couvrir l’intégralité des feuilles et suffisamment longtemps pour une bonne protection. » Pour y arriver, les adjuvants ont tout leur intérêt. Les mouillants, d’abord, qui permettent d’étaler la matière active sur toute la feuille. Les rétenteurs présentent un effet anti-rebond qui retient l’insecticide sur les feuilles. « Nos essais en laboratoire ont montré qu’avec notre adjuvant Sticman® 15 fois plus d’insecticide restaient sur la feuille », souligne Frédéric Pagès. Les adjuvants améliorent également la résistance au lessivage. « La rosée, à elle seule, peut lessiver l’insecticide et lui faire perdre son efficacité », prévient le spécialiste. L’intérêt de sécuriser le positionnement de l’insecticide est d’autant plus grand quand on traite à bas volume. Afin de répartir au mieux l’insecticide sur la feuille, le volume d’eau idéal est de 20 0 l/ha. Les
adjuvants permettent de compenser les pertes liées au faible volume de 100 litres, souvent utilisé.
Pour visualiser la qualité de la pulvérisation sur colza, un réactif fluorescent a été ajouté à la bouillie. Sous lumière UV, on voit l’intérêt de l’ajout de Sticman en termes de couverture du feuillage et de quantité de produit déposé sur la feuille.
Un surcoût rentabilisé par une efficacité plus longue L’ajout d’un adjuvant revient entre 2 et 4 € à l’hectare. Un montant à peu près équivalent au coût de l’insecticide (de 2 à 3 € pour une cyperméthrine, 5 à 6 € pour du Karaté). « Certes les adjuvants ont un coût, reconnaît Frédéric Pagès. Mais ils permettent de prolonger l’action du traitement d’une à 2 ou 3 semaines, donc de retarder la
nécessité de réintervenir. » Des essais dans la Somme (voir graphique) ont permis de comparer un traitement insecticide avec du Karaté Zéon ® apporté par 120 l de bouillie/ha, seul ou avec du Sticman ®. Deux jours après application, on tombe à 3 % des plantes touchées. Puis, dans les témoins non traités, les populations de pucerons remontent jusqu’à atteindre, trois semaines après traitement, 65 % des plantes touchées. Avec l’insecticide seul, le seuil de réintervention à 10 % de plantes contaminées est dépassé en une semaine. L’insecticide adjuvanté avec Sticman ® maintient, ici, la population de pucerons sous le seuil de réintervention pendant trois semaines. Le prolongement de la durée d’efficacité protège mieux les cultures des attaques de pucerons, avec un effet direct sur le rendement. Cette stratégie est aussi bénéfique pour l’environnement : avec la réduction du nombre d’interventions, moins de matière active est appliquée. « Les adjuvants n’ont pas d’activité biocide et ne sont pas considérés comme des produits phytosanitaires comptabilisés dans l’IFT ou le Nodu, précise Frédéric Pagès. En sécurisant l’efficacité des produits et en limitant le nombre d’interventions, les adjuvants participent à la réduction des quantités de produits phytosanitaires appliquées. »
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Agronomie Agir au plus tôt Les instituts techniques fixent les seuils d’intervention, pour le colza, à plus de 5 limaces au mètre carré avant le semis et dès la première limace à partir du semis et, pour les céréales, à partir de 10 limaces au mètre carré avant le semis, à partir de 5 après. Si le risque est fort, il faudra intervenir avant ou au semis, puis au stade 3-4 feuilles si plus de 30 % de plantes sont attaquées. « En cas de pression limaces, il faut intervenir au plus tôt pour limiter les populations et éviter des dégâts irréversibles sur la culture », conseille Cédra Graeff, chef de marché grandes cultures chez Certis. Depuis l’interdiction, en 2015, du méthiocarbe, l’arsenal antilimaces se compose de deux substances actives : le métaldéhyde et le phosphate ferrique. Le métaldéhyde représente toujours 80-85 % du marché (Magisem Protec ou Metarex Ino, de Sangosse ; Carakol ou Gusto 3 d’Adama). Même s’il sera interdit au Royaume-Uni en 2020 et que les produits les plus anciens ne sont pas tous réhomologués, le métaldéhyde n’est pas remis en cause en France. Depuis quelques années, le biocontrôle se fait sa place dans la lutte contre les limaces, à l’image de Sluxx HP, premier
produit en biocontrôle grandes cultures en termes d’hectares traités. « Sluxx HP montre qu’un produit de biocontrôle peut être efficace et peut parfaitement se substituer à un produit conventionnel », souligne Cédra Graeff. Reconnu pour son action rapide, Iron Max MG, aussi en biocontrôle, s’utilise en mélange comme en localisé. Le métaldéhyde est efficace rapidement mais plus lessivable. Le phosphate ferrique est moins fulgurant mais reste efficace plus longtemps. Au final, l’efficacité des deux matières actives est proche. « Il faut jouer sur la complémentarité de ces deux solutions pour coller au plus près à la situation de chaque parcelle », conseille Pierre Olçomendy. En l’absence de résistance constatée, il n’y a pas de recommandation d’alterner les matières actives. Cécile Julien Une nouvelle grille de décisions d’application, en fonction du stade des céréales à paille et du risque estimé est disponible sur : http://arvalis.info/1by.
Quelques nouveautés de phosphate de fer, spécialement conçu pour les applications en mélange aux semences de céréales et colza, ou à apporter dans la raie de semis pour le maïs et le tournesol. Ce type d’application vise principalement les limaces terricoles, type limaces noires, sur lesquelles ce produit est très efficace.
Certis, bientôt un nouveau produit à mélanger aux semences
De Sangosse innove avec Metarex Duo
Pour la prochaine campagne, Certis mettra en marché un nouveau granulé à base
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et par la forme de ces granulés. En effet, Metarex Duo combine deux matières actives, métaldéhyde à 1 % et phosphate ferrique IP Max. La synergie de leurs actions permet de réduire la dose de métaldéhyde à l’hectare, avec une baisse de 67 à 80 % du Nodu. Autre nouveauté, leur forme de billes au lieu des traditionnels cylindres : plus aérodynamiques, les granulés gagnent en répartition et en distance (jusqu’à 28 mètres). Ajouté à sa meilleure résistance à la casse, De Sangosse affiche pour Metarex Duo un gain d’efficacité de 10 % et de 15 % dans la rapidité d’action.
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Adama annonce l’homologation de Gusto 3, à 3 % de teneur en métaldéhyde. « Cette teneur, plus faible que les 5 % habituels, diminue les risques pour les eaux de surface mais pas l’efficacité. En effet, nous avons amélioré le nombre de granulés au mètre carré, ce qui augmente la probabilité que les limaces en consomment, donc l’efficacité de l’application », explique Guillaume Barbe, chef de marché antilimaces. Les innovations portent aussi sur la durée d’action. « Pour les nouveaux produits, les molécules sont les mêmes, mais la tenue du granulé face à la pluie est améliorée, souligne notre interlocuteur. Ce qui augmente la persistance, donc la durée de protection, comme avec la technologie Désidro, une nouvelle technique de séchage qui donne des granulés très stables. »
Homologué en avril 2019, Metarex Duo innove, par la combinaison de deux matières actives
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Bientôt, Certis sortira un nouveau granulé en mélange de semences.
Avec de nouveaux granulés, De Sangosse confirme sa forte présence sur les antilimaces.
Agronomie
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Pour améliorer l’état des colzas en sortie d’hiver, faites les bons choix génétiques L’optimisation des conditions de bonne installation passe à la fois par des pratiques agronomiques et par des choix variétaux. Sous le label « INSTALL + » LG propose des variétés qui font la différence par leur capacité d’installation.
L
ors d’automnes chauds et secs, le colza peut avoir du mal à s’implanter et rester longtemps sensible aux attaques d’insectes. Si les techniques culturales, date de semis plus précoce, plantes compagnes parfois, fumure organique et autres engrais starter, sont un levier d’amélioration, le bon choix génétique en est un autre. En choisissant des variétés reconnues pour leur bonne capacité d’installation, comme celles de la gamme « INSTALL + » de LG, l’agriculteur mise sur des colzas avec une excellente vigueur de départ et une biomasse importante avant l’hiver. « Nos variétés à capacité d’ installation rapide dépassent plus rapidement le stade de sensibilité B4, soit 4 feuilles, puis gardent cette dynamique tout l’automne », souligne François Jansseune, chef de produits colza chez LG Semences. Bien développé, le colza supporte mieux les dégâts des bioagresseurs (larves de grosses altistes, charançons du bourgeon terminal). Quand la masse foliaire est importante, les larves sont moins tentées d’aller vers la tige et de détruire l’apex. Un colza bien développé est moins sensible aux larves, ce que confirme Terres Inovia : « L’état du colza en entrée d’hiver puis sa dynamique de croissance pendant l’hiver accentuent ou atténuent les dommages causés par les bioagresseurs. » De plus, une bonne biomasse automnale couvre rapide ment et efficacement l’inter-rang, afin de limiter la pression des adventices. Cette bonne croissance automnale valorise l’azote disponible, et permet donc d’économiser sur les besoins d’apports au printemps.
Parcelle d’essai dans la Vienne : on constate des différences nettes entre variétés !
Choisir une variété reconnue pour sa vigueur d’installation La génétique apporte aussi sa contribution pour sécuriser l’état des colzas en sortie d’hiver et donc préserver les capacités de rendement. En effet, les variétés n’ont pas toutes le même comportement en termes de redémarrage. Une variété à l’implantation rapide ou une autre qui sera résistante à la virose TuYV auront plus de chance de redémarrer à pleines capacités au printemps. Pour faciliter le choix, LG identifie ses variétés qui sécurisent l’état en sortie d’hiver par le label « INSTALL + ». « Dans des situations à pression importante de larves d’altises, cela a pu se traduire par un rendement à 120 % de la valeur des témoins, pour les variétés labellisées INSTALL + et TuYV », apprécie François Jansseune. Dans les régions aux hivers rigoureux, il peut être intéressant de miser sur des variétés ayant une bonne tolérance au froid (label Tolérance au froid de LG). La capacité de ces colzas à mieux supporter les rigueurs de l’hiver permet de conserver le nombre de pieds/m2 et d’éviter de repartir au ralenti au printemps, ce qui les rend moins vulnérables aux dégâts causés par les insectes. Une variété comme LG ARCHITECT combine productivité, tolérance au froid et résistance à la virose TuYV. Pour la prochaine campagne, le semencier LG propose 4 nouveautés qui combinent les deux avantages, « INSTALL + » et la « TPS virose TuVY » : LG AMPLITUDE, LG ACROPOLE, LG ASPECT et LG ABSOLUT. Toutes ces variétés comportent également l’avantage « Tolérance égrenage » pour limiter l’ouverture des siliques et sécuriser le rendement à la récolte.
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Agronomie
Colza, résistance et vigueur pour un bon départ La panoplie des variétés de colza résistantes s’étend, face au virus TuYV et grâce à de nouveaux gènes contre le phoma. Combinée avec une bonne vigueur de départ, cette culture présente tous les atouts d’une culture rentable.
P
our la réussite de son colza, la variété constitue un levier agronomique de premier plan. Si les critères de rendement et de régularité sont fondamentaux, le choix doit aussi se faire sur le comportement des différentes variétés face aux contraintes, maladies et ravageurs, de sa zone. Pour sécuriser la fin de cycle, il faut miser sur des variétés résistantes au phoma. « Nos variétés Adelmo KWS et Feliciano KWS ont été travaillées à partir de deux gènes récemment découverts, RLM S et RLM 9. Cette résistance multigénique permet de contrer le contournement de résistance au gène RML 7 », présente Ariane Doutriaux, chef produit colza chez KWS. Chez Dekalb, DK Exente a, en plus de la résistance au phoma, aussi un bon comportement face à
Atawac, le label des variétés de colza à bonne vigueur de départ incluant la résistance au phoma de KWS.
l’égrenage. La résistance est aussi multigénique pour LG Amplitude, la nouveauté précoce de Limagrain. Dans les zones touchées par la
hernie des crucifères, Dekalb propose DK Pliny, une variété tolérante à la hernie et avec une double résistance au phoma.
LG Semences. Quatre nouveautés Install + et tolérance TuYV LG Amplitude
(tolérance phoma, précoce), LG Acropole (tolérance froid hivernal, TPS cylindrosporiose, précoce/demi-tardif en reprise et floraison), LG Aspect (demi-précoce pour la maturité, tolérance à l’égrenage), LG Absolut (très bonne installation automnale, tolérance cylindrosporiose).
Dekalb. Quatre nouveautés sur le
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KWS. KWS présente Adelmo KWS en demi-tardif, Feliciano KWS et Allesandro KWS en demi-précoce, tous avec des résultats d’inscription CTPS 2018 supérieurs à 106 %. Ils sont Atawac : cette classification des variétés KWS garantit une régularité des rendements des hybrides, quels que soient les régions, les années et les potentiels de parcelle, ainsi qu’une très bonne dynamique automnale et un comportement sanitaire exemplaire. De plus, Adelmo KWS et Feliciano KWS sont résistants au phoma par deux nouveaux gènes.
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créneau demi-précoce : DK Exente (résistance phoma et égrenage), Colza Feliciano de KWS. DK Expacito (résistance phoma et froid, bon comportement face à la cylindrosporiose), DK Exposition (résistance phoma et égrenage, bon comportement face à la cylindrosporiose et au verticillium), DK Extremus (résistance phoma et égrenage, très bon comportement face à la cylindrosporiose).
Colza DK Exposition de Dekalb.
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Toutes les variétés testées par Terres Inovia sont sur www.myvar.fr.
« On ne diminuera pas le risque à zéro » Dans les zones à risque (frange littorale, Picardie, Lorraine), les variétés peu sensibles à la cylindrosporiose sont à privilégier. Alors que c’est la maladie pour laquelle le besoin de protection phytosanitaire est le plus fréquent, il n’y a pas encore de variété résistante au sclérotinia. « On peut espérer voir apparaître des variétés avec de bons comportements dans quelques années, avance Arnaud Van Boxsom, de Terres Inovia. Mais cela ne diminuera pas le risque à zéro. Il faudra certainement combiner une variété tolérante avec d’autres leviers, comme le biocontrôle. »
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Autre épée de Damoclès sur le rendement, les virus transmis par les pucerons font perdre 2 q/ha en moyenne, et jusqu’à 10 q/ha. Depuis 2016, il existe des variétés partiellement résistantes au virus TuYV. « Face aux difficultés de traitement, cela peut constituer un plus », estime Arnaud Van Boxsom. Les premiers travaux réalisés en 2017 par Terres Inovia sur la variété LG Architect confirment la baisse de la charge virale, donc la nuisibilité. L’arrêt des néonicotinoïdes et les difficultés à contenir les pucerons avec les seuls pyréthrinoïdes renforcent l’intérêt de ces variétés, comme LG Architect et LG Angelico. « Ces variétés résistantes représentaient 27 % du marché des semences hybrides en 2018 », souligne François Jansseune, chef de produit colza chez LG semences. Les variétés TuYV font l’objet d’une fiche CEPP.
Prendre un bon départ Si la création variétale progresse sur la résistance aux maladies, il n’existe pas de variétés résistantes aux larves d’altises et de charançons du bourgeon terminal. « C’est trop complexe. Il faut contourner le problème par la vigueur de départ et la dynamique de pousse automnale », conseille François Jansseune. « À l’automne, le principal risque reste les altises. Les colzas avec une biomasse suffisante ont la capacité de résister », confirme Ariane Doutriaux. Une croissance rapide permettra aux jeunes plants de dépasser le stade de sensibilité des 6 feuilles. « Il faut trouver le bon compromis pour avoir une génétique assez vigoureuse pour dépasser rapidement le stade 4-6 feuilles mais sans avoir d’élongation avant l’hiver, sinon cela augmente les risques face au gel, puis au phoma », conseille Marine Sanouiller, responsable marketing colza Dekalb. « Sur les nouvelles variétés, on teste des méthodes de caractérisation de la vigueur au départ, explique Arnaud Van Boxsom. Cela permettra de distinguer des variétés les plus vigoureuses. » Les semenciers les identifient déjà avec leur propre label, comme « Install + » pour Limagrain, ou Atawac, pour les variétés à la bonne vigueur de départ et à la résistance au phoma de KWS. C.J.
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COLZA OLÉAGINEUX Comme pour un bon grain de café, un bon grain de colza se reconnaît à l’expression de ses qualités. Passez à la bonne dose pour vous assurer la régularité à un haut niveau de performance. INSTALL +
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Agronomie
Le cas des semences de colza contaminées par des OGM Au nom de la tolérance zéro, la détection d’une contamination de semences par des OGM a entraîné la destruction de 17 000 hectares de colza. Au-delà du débat sur des OGM autorisés à l’importation mais pas à la culture, se pose la question de la date des contrôles. Pourquoi les résultats arrivent-ils après la mise en culture ?
C
« La DGCCRF travaille à partir d’échantillons plus importants que ceux que nous prenons pour nos contrôles internes, qui n’avaient rien décelé. Un audit en juillet avait d’ailleurs été conforme, retrace Catherine Lamboley, directrice des opérations chez Bayer CropScience. L’extraction d’ADN a montré des traces d’OGM. Même si la contamination était à un seuil infinitésimal, toutes les cultures devaient être détruites car la tolérance est à zéro. »
Objectif : prévenir plus tôt Sont concernés trois lots de semences DK Exception, issus du même lot de production, dans lequel ont été retrouvées des traces de canola GT73, un OGM résistant au glyphosate cultivé au Canada et aux États-unis. Cet OGM est autorisé à la consommation et à l’importation en Europe, mais pas à la production, d’où l’obligation de destruction des cultures. La surface est bien plus importante que les 8 000 hectares initialement annoncés. « Nous n’avons voulu prendre aucun risque en incluant dans le protocole de destruction des parcelles implantées avec des mélanges ou pour lesquelles les variétés n’étaient pas clairement identifiées », précise Catherine Lamboley. Même si la destruction sera indemnisée, se posent beaucoup
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e seront près de 17 000 hectares de colza, chez 850 agriculteurs, qui ont été détruits cet hiver. En cause ? La présence fortuite d’OGM à un taux inférieur à 0,005 %, dans trois lots de semences Dekalb. Cette contamination a été découverte à l’automne 2018, suite à un contrôle par la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) de lots de semences en provenance d’Argentine.
Le colza DK Exception de Dekalb, ici en culture en 2015 sur le site de recherche et développement du centre de Boissay à Toury, en Eure-et-Loir.
de questions pour les agriculteurs concernés : quelles cultures réimplanter, quelle rotation sur ces parcelles qui ne doivent recevoir ni colza, ni glyphosate pendant deux ans, quid des engagements dans des MAEC ? Bayer accompagne, au cas par cas, les agriculteurs concernés. Cet incident a amené la multi nationale à recentrer sa production de semences de colza sur l’Europe. Jusqu’à présent, une partie était produite en Argentine, pour profiter du décalage de saison et disposer plus tôt des nouvelles variétés. En parallèle, Bayer plaide pour une évolution de la réglementation sur les contrôles des semences. « Il faut travailler sur des seuils de détection européens. Nous voudrions aussi que ces contrôles permettent d’avoir des résultats avant semis pour éviter l’impact sur les agriculteurs, défend Catherine Lamboley. Pour ces lots, les prélèvements ont été effectués en août, avec des résultats fin septembre. »
L’origine de la contamination inconnue La question de l’origine de cette contamination reste en suspens. « Il n’y a aucune cause évidente, reconnaît Catherine Lamboley. D’abord, la culture de cet OGM est interdite en Argentine. De plus, une fois, les semences récoltées, elles sont mises en big-bags fermés, puis dans des containers qui arrivent dans un port néerlandais avant de rejoindre la France par camion. » Face à l’hypothèse d’une contamination fortuite lors du trajet, Bayer affirme avoir renforcé ses contrôles et ses procédures de nettoyage. « À ce stade, nous ne pouvons pas exclure un acte volontaire », ne cache pas Catherine Lamboley. C.J.
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Agronomie
Les fondamentaux pour bien choisir ses variétés de blé tendre Valeur sûre ou challenger, tout miser sur le rendement ou jouer la prudence d’une variété tolérante… Quelques rappels pour bien choisir les variétés de votre prochain assolement.
L
a sélection des variétés se trouve au cœur de la réussite de son itinéraire technique. Pas toujours facile de s’y retrouver parmi les 300 variétés de blé tendre, auxquelles s’ajoute chaque année une trentaine de nouveautés. Pour coller à la fois aux différences de potentiel pédoclimatique et de précédent sans pour autant se compliquer le suivi, un équilibre est à trouver autour de trois à six variétés. « Introduire des variétés récentes apporte du progrès génétique, mais il n’en faut pas trop, au cas où elles ne confirmeraient pas, pour ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier », image Emmanuel Sterlin, responsable marketing Saaten Union. Comme il n’y a pas – encore – de variété parfaite, il faudra faire des compromis entre productivité, qualité, précocité et résistances aux maladies. Le premier critère de choix est le
débouché de la culture. « Meunerie, export ou alimentation animale, les exigences ne sont pas les mêmes, les variétés adaptées non plus », rappelle Francis Grèzes, chef des ventes céréales chez RAGT semences. Autre critère d’importance, la précocité. Climat, type de sol, précédent, joueront sur la date de semis. Les variétés seront choisies pour trouver la bonne combinaison entre précocité et date de semis afin de limiter les risques de gel en début de cycle, d’échaudage, et de stress hydrique en fin. « L’échaudage peut faire perdre 5 à 10 % de rendement, chiffre Olivier Druelle, responsable recherche et développement chez Semences de France. D’où l’intérêt des variétés précoces dans les régions qui y sont sujettes. » Et elles semblent de plus en plus nombreuses. « On note une augmentation du stress hydrique en fin de cycle, note
La résistance des variétés permet de réduire la pression et le coût en protection phyto.
Maxime Sergent, chef de marché chez Limagrain. Et par conséquent un recul des variétés tardives. » Si une variété tardive à l’épiaison présente un cycle plus long et un meilleur potentiel de rendement, il lui faut des sols profonds et un climat tempéré pour ne pas être pénalisée par une fin de cycle chaude et sèche. Pour les semis tardifs, après betteraves, il faudra veiller à l’alternativité de la variété, afin que son besoin de froid pour épier soit satisfait. Dans la mesure du possible, diversifier les précocités limite les effets des aléas climatiques. « Il faut aussi regarder la cinétique de développement et, en particulier, la rapidité ou non du redémarrage en sortie d’hiver », complète Emmanuel Sterlin.
Un profil de résistances équilibré Face aux maladies, la résistance des variétés permet de réduire la pression et le coût en protection phytosanitaire. « C’est un critère majeur de recherche pour les sélectionneurs, assure Maxime Sergent. LG Absalon est un bon exemple de variété ayant un profil assez complet face aux maladies. » Face aux maladies, aucune variété ne cumule toutes
L’Inra teste une nouvelle approche de la sélection Jusqu’à présent, sept à huit ans d’essais sont nécessaires pour obtenir une nouvelle variété. Le travail à partir des marqueurs moléculaires et la sélection génomique accélèrent un peu le processus. Pour une sélection plus rapide et moins chère, l’Inra vient de dévoiler ce qui sera peut-être la technique du futur : la sélection phénomique. Cette nouvelle approche se fonde sur la spectroscopie proche infrarouge pour comparer des plantes et prédire leur profil génétique directement au champ. Le principe consiste à calibrer une formule de prédiction sur du matériel de référence phénotypé, puis de prédire les performances des nouveaux candidats, en termes de productivité et de tolérance aux maladies. La sélection phénomique s’appuie sur la réflectance à différentes longueurs d’onde. Cette réaction des ondes lumineuses est liée aux vibrations des liaisons chimiques des molécules. « La sélection phénomique présente une aussi bonne fiabilité que celle par marqueurs moléculaires », assure l’Inra, qui l’a testée sur 228 variétés de blé. Comme elle ne touche pas à l’intégrité de la plante, elle pourrait être appliquée directement sur des semences. Quand elle en sera à une application en routine, la sélection phénomique aura l’avantage d’être plus rapide et plus économique, autour de 3 € par analyse, contre 35 € pour la lecture du génome.
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les résistances. Il faut donc hiérarchiser ses besoins de tolérance selon les risques de ses parcelles. Une bonne tolérance à la septoriose est souvent nécessaire, au regard des dégâts. Après un maïs grain, surtout sans labour, il faut être particulièrement attentif au risque fusariose. Pour un blé sur blé ou en sol profond, il faudra limiter la sensibilité au piétin verse, comme à la mosaïque dans le Centre et l’Ouest. « Le plus prudent est de miser sur une variété équilibrée sans faille, comme SU Astragon », avance Emmanuel Sterlin. C’est aussi le cas de Chevignon et Fructidor, qui sont largement utilisées car très tolérantes. La tolérance aux maladies fongiques n’est pas infaillible. Quand les souches de pathogènes évoluent, les résistances peuvent être contournées. « Alors, la variété devient très sensible, souligne Francis Grèzes. Pour se protéger de ces évolutions, les sélectionneurs développent des résistances multigéniques. » Si les gènes de résistances aux maladies et aux virus sont bien connus, la sélection est plus difficile contre les ravageurs. Certaines variétés se comportent bien face aux cécidomyies et sont à privilégier en
rotation courte. Demain, les outils d’agriculture de précision permettront d’exprimer au mieux le potentiel des différentes variétés. « On fait déjà de la modulation intraparcellaire de la fertilisation, demain ce sera densité de semis et même variétés différentes selon le potentiel de chaque zone de la parcelle », envisage Olivier Druelle. C.J.
Les préférées de Semences de France Chaque année, Semences de France dresse, suite à ses propres essais, la liste de ses variétés préférées par région. Les nouveautés préférées sont Campesino, KWS Drop, KWS Tonnerre, Poncione, Providence, RGT Vivendo, Sorbet CS, SY Adoration. En blé améliorant, s’ajoute Posmeda. À retrouver sur semscope. semencesdefrance.com
Quelques nouveautés
Deux nouvelles variétés pour LG. Demi-précoce
© D.R.
à PS élevé, LG Auriga a été retenu en variété en observation par l’ANMF. Blé barbu avec une bonne productivité, LG Auriga est tolérant chlortoluron, résistant cécidomyie orange avec de bons comportements en rouilles et en verse. LG Skyscraper présente des rendements très élevés. Il offre une bonne résistance à la rouille jaune et à la cécidomyie orange, il est aussi LG Skyscraper présente des rendements très élevés. peu sensible à la verse.
Les nouveautés de RAGT semences. Variété en
observation par l’ANMF, RGT Vivendo a un bon comportement face à la verse. Il est résistant cécidomyies orange. Sa tolérance aux maladies est
bien équilibrée. La qualité de son grain est excellente, son PS très élevé, sa teneur en protéines et GPD élevée aussi. Blé précoce BPS, RGT Distingo présente une très bonne tolérance à la rouille brune et un bon comportement face à la fusariose. Sa capacité de tallage est élevée. De type Rubisko, RGT Connekto est excellent face à la verse et présente un profil maladies très équilibré. Sa régularité de rendement est remarquable. Demitardif à rendement élevé, RGT Lexio présente une très bonne tolérance à la verse. Son comportement face aux maladies est intéressant, notamment face à la rouille brune, face à la fusariose des épis et face à RGT Vivendo, une tolérance aux maladies bien équilibrée. l’accumulation de DON. © D.R.
blé barbu avec un bon pouvoir couvrant, possède un potentiel de rendement très élevé. Avec une paille assez haute, il présente une très bonne résistance à la verse. BPS, Winner montre une très bonne résistance aux maladies foliaires. Aussi BPS, Providence possède un très haut potentiel de rendement, avec un PS très élevé. Il est résistant à la cécidomyie orange et tolérant au chlortoluron. Ortolan, blé barbu au potentiel de rendement élevé, est résistant à la cécidomyie orange. Il a un très bon comportement face à la verse et aux maladies foliaires.
Deux innovations chez Saaten Union. Précoce
à épiaison, tolérante au froid, SU Astragon est la première variété en rendement en traité, elle présente un bon comportement face à la fusariose. Hybride BPS inscrit l’automne dernier, Hyxperia est très tolérant à la fusariose, précoce. Tolérant au froid, il valorise bien les situations difficiles. Hyxperia présente une qualité meunière SU Astragon est la première élevée, un bon PS variété en rendement en et un rendement élevé. traité. © D.R.
Trois inscriptions pour Florimond Desprez. Winner,
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Agronomie
Fertilisation azotée bien ajustée, taux de protéines amélioré
© A.J.
Les blés français ne se distinguent pas toujours par l’excellence de leurs taux de protéines. Si ce taux dépend grandement de la météo, une fertilisation azotée bien conduite permet de le relever.
La fertilisation, une opération qui mérite une réflexion préalable.
P
our les blés destinés à l’alimentation humaine, la teneur en protéines est un indicateur de la qualité boulangère. Or, cette teneur, souvent variable, reste un point de fragilité pour la filière française. Après une baisse au début des années 2010, la teneur en protéines remonte au gré des conditions climatiques. Elle a atteint 12,3 % en 2017, puis entre 11,5 et 12 % en 2018. L’objectif de la filière française est de se stabiliser autour de 11,5 % de protéines en blé tendre, et autour de 13,5 à 14 % en blé dur et blé améliorant ou de force. La capacité d’un blé à accumuler des protéines dans son grain est liée à son potentiel génétique. Ce potentiel est fortement influencé par les conditions météorologiques, comme la pluviométrie et la température pendant le remplissage du grain. Pour exprimer pleinement son potentiel, le blé doit aussi disposer d’azote, au bon moment et sous la forme la plus efficace. « Actionner le levier des apports en
azote permet de concilier les objectifs de rendement, de qualité et de respect de l’environnement », souligne Marc Lambert, responsable agronomique chez Yara France.
Le troisième apport pour la qualité Comme les protéines se forment en fin de cycle, il faut fractionner sa fertilisation en trois, voire quatre apports pour les blés de force (tallage, épi 1 cm, 1 à 2 nœuds, gonflement). « Les outils de pilotage facilitent la gestion de ce fractionnement », remarque Marc Lambert. La modulation des doses affine les apports selon les potentiels intra-parcellaires. Avec une stratégie en trois apports, le dernier, entre 40 et 60 unités en général, se fera entre les stades « dernière feuille étalée et montaison » et « dernière feuille pointante et gonflement » pour assurer le meilleur
compromis rendement/protéines. Ce dernier apport permet, selon les essais d’Arvalis, de gagner de 2 à 3 quintaux et de 0,2 à 0,3 % de taux de protéines. « Il ne faut pas négliger l’efficacité du deuxième apport au stade « épi à 1 cm », qui, selon le reliquat en sortie d’hiver, pourra être le premier. Une fourniture progressive d’azote par la forme de l’engrais, par exemple avec Apex, ou un fractionnement permet de garantir un blé riche en protéines de réserve, complète Pierre-Yves Tourlière, responsable développement des productions végétales à Timac Agro. 80 % des protéines finales sont liées à l’accumulation d’azote entre ce stade et l’épiaison. »
Utiliser une forme d’azote efficace Le choix de la forme d’azote est important pour optimiser le taux de protéines. L’ammonitrate présente une meilleure efficacité que la solution azotée, même s’il est plus cher, car il subit moins de pertes par volatilisation. Dans ses essais, Yara avance que l’ammonitrate, comparé à la même dose sous forme de solution azotée, apporte un avantage de 1,8 quintal et de 0,3 % de protéines. En situation favorisant la volatilisation ammoniacale (pH élevé, climat sec), un inhibiteur d’uréase renforcer l’efficacité de l’urée. C.J.
Ne pas oublier les autres éléments Si l’azote est primordial pour la constitution du taux de protéines, il doit s’inscrire dans une fertilisation équilibrée. Dans les situations de fertilisation azotée soutenue, le soufre en renforce les bénéfices. « Un ammonitrate soufré permet d’améliorer les qualités de panification », souligne Marc Lambert, responsable agronomique Yara France. Il en va de même pour les autres éléments fertilisants. « Pour bien valoriser l’azote, il faut commencer par faire des racines avec des sols peu compactés et une teneur en phosphore non limitante, recommande Pierre-Yves Tourlière, responsable développement des productions végétales à Timac Agro. Si besoin, il faudra apporter un stimulateur de développement racinaire comme PhysioPro. Pour favoriser rendement et qualité, il faut aussi stimuler la photosynthèse, en particulier lors de la finition, par des apports d’oligo-éléments ou de biostimulants, comme Fertileader Vital. Dans les zones calcaires, la teneur en magnésie doit être surveillée. »
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© Lemken
Moteur
Proposé en entre 2,5 et 7 mètres, le Rubin 10 de Lemken se distingue par l’agencement symétrique des disques de 645 mm en acier trempé DuraMaax.
Indéracinable déchaumage Les objectifs assignés au déchaumage ne souffrent guère de remise en question. Mais la pratique mérite toujours un examen au cas par cas, à l’aune des deux familles d’outils disponibles, plus complémentaires que rivales.
D
es adventices résistantes, l’obligation d’implanter des couverts végétaux, la quête d’optimisation des moyens et des énergies mises en œuvre, des matériels de semis toujours plus aptes à travailler dans des conditions difficiles : l’agronomie n’est pas vraiment une terre tranquille.
Le déchaumage ? Il demeure le meilleur moyen pour assurer la réussite des semis à suivre, en détruisant les chaumes et les adventices, en restructurant le sol en surface et en créant les conditions propices à la germination. Outils à disques ou à dents ? Les outils à disques indépendants
présentent la faculté de créer davantage de terre fine. Ils sont à privilégier dans les situations où la germination est l’objectif prioritaire. Ils se montrent moins à l’aise en ce qui concerne la destruction et l’enfouissement des pailles. Les déchaumeurs à dents s’avèrent plus polyvalents et leur plage de profondeur de travail plus importante.
Une fraise bio chez Maschio Le constructeur Maschio a développé, avec la SC bio, une fraise rotative douée d’un effet de fumigation naturelle. Elle repose sur l’enfouissement, sur 5-10 cm, de couverts végétaux riches en glucosinolates libérant des molécules toxiques pour différents parasites du sol. La maîtrise de la profondeur est assurée par le jeu de roues arrière et avant ainsi que par la tête d’attelage flottante. La SC Pro Bio est proposée en 7 largeurs (1,6 à 3,1 mètres) et 3 types de lames, adaptées notamment aux sols difficiles ou encore très encombrés de résidus végétaux.
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Vingt ans de carrière pour le Carrier
Configurateur en ligne Grégoire Besson rebaptise l’ensemble de ses matériels, en introduisant notamment un index de puissance (de 40 à 90 couvrant de 80 chevaux à 500 chevaux). Les gammes sont segmentées en 8 fonctions (du labour à la préparation de semis en passant par le décompactage, le déchaumage à dents, etc.) auxquelles correspond une dénomination. Exemple : Helios pour le décompactage, Crossland pour le déchaumage à dents, Normandie pour le déchaumage à disques. Les charrues sont proposées sous trois dénominations : Prima, Rover et Voyager. Des lettres désignent des spécificités : V, en X ou en XL pour les Cover (cover-crop), S (monoroue) ou C (chariot) pour les charrues, T pour les outils traînés, etc. Cette redéfinition s’accompagne d’un configurateur en ligne, avec affichage des prix publics.
Un disque, un bras, une suspension en caoutchouc : tel est le concept inventé par Väderstad en 1999 avec son célèbre Carrier à disques indépendants. Le déchaumeur réalise ainsi un travail régulier et superficiel, à grande vitesse, combinant mélange des résidus, faux semis et nivellement du sol. Väderstad le décline aujourd’hui de 3 à 12,25 mètres, avec cinq types de disques au choix, d’un diamètre compris entre 450 mm et 610 mm, pour une profondeur de travail comprise entre 2,5 cm et 16 cm. Le dernier-né, le CrossCutter, est un disque conique de 450 mm scalpant le sol sur l’intégralité de la largeur travaillée, sur 2,5 cm de profondeur, apte à intervenir sur les couverts comme sur les sols travaillés.
par l’agencement symétrique des disques de 645 mm en acier trempé DuraMaax (2,5 mètres à 7 mètres). Cette architecture élimine les déports latéraux, même à grande vitesse.
Le Carrier a fait école. Chez Lemken, le nouveau Rubin 10 se distingue
De son côté, Pöttinger complète sa gamme Terradisc avec deux
modèles traînés développant 8 et 10 mètres de largeur. Réservant une hauteur sous châssis de 75 cm et alignant deux rangées de disques distantes de 90 cm, les nouveaux modèles arborent des disques de 580 mm séparés de 12,5 cm, le système Twin Arm
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Moteur
(deux bras porte-disques forgés et massifs sont soudés sur une bride de fixation large), la sécurité nonstop par boudins caoutchouc de 40 mm, la compensation hydraulique de la traction latérale et enfin le contrôle hydraulique de la profondeur par les rouleaux arrière.
Chez Horsch, c’est du côté des déchaumeurs à dents que les gammes évoluent. Après le Terrano FX (3 rangées de dents, 5 à 30 cm de profondeur, inter-rang de 30 cm), le Terrano FM (4 rangées de dents, inter-rang de 28 cm, dégagement de 700 cm) et le Terrano MT (2 rangées de disques suivies de 2 rangées de dents TerraGrip, inter-rang de 40 cm), le constructeur présente, avec le GX, une 4e gamme de cultivateurs Terrano. Cette nouvelle référence offre de nombreuses configurations, liées au nombre de rangées de dents TerraGrip (3 ou 4), au type de soc,
© Horsch
Dents longues
Doté des dents TerraGrip avec effort à la pointe de 550 kg, le Terrano GX de Horsch est disponible en 4, 5 et 6 mètres, en 3 ou 4 rangées de dents.
au choix des outils de nivellement et des rouleaux. En option, il peut recevoir le semoir MiniDrill. Il est proposé en 6 références d’une largeur comprise entre 4 mètres et
6 mètres. Le constructeur complète par ailleurs sa gamme Cruiser à dents doubles. Après les XL traînés (6 rangées de dents en 10 mètres et 12 mètres) et semi-portés (6 rangées de dents en 5 mètres et 6 mètres), Horsch décline le Cruiser en version SL, alignant 4 rangées de dents sur des châssis portés proposés en 4, 5 et 6 mètres, avec une garde au sol de 700 mm et un espace interdent de 15 cm.
Le Carrier de Väderstad a fait des émules depuis 1999.
De son côté, Kuhn propose de nouveaux équipements pour le Prolander, un cultivateur à 5 rangées de dents vibrantes. Il peut désormais être doté d’une dent un trou équipée d’un soc droit réversible, renforçant la longévité des pièces d’usure et facilitant leur remplacement. Les socs droits sont forgés et traités thermiquement afin d’accroître de 20 % leur durée de vie.
© Väderstad
Disques et dents
Le Carrier peut recevoir le CrossCutter, un disque conique de 450 mm scalpant le sol sur l’intégralité de la largeur travaillée et sur 2,5 cm de profondeur. Il est apte à intervenir sur les couverts comme sur les sols travaillés.
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Amazone entame, de son côté, la commercialisation de son nouveau déchaumeur à disques et à dents Ceus. À l’avant, le cultivateur aligne deux rangées de disques crénelés de 510 mm, sans entretien et amortis, destinés à lacérer et incorporer les reliquats de récolte dans un horizon compris entre 5 cm et 14 cm, moyennant un inter-rang de 12,5 cm, un angle de 17° sur la rangée avant et de 14° sur la rangée arrière. En position centrale, deux rangées de dents
© Amazone
assurent l’ameublissement du sol jusqu’à 30 cm. En option, tous les éléments de travail bénéficient de réglages hydrauliques de profondeur. Derrière des disques niveleurs, le rouleau arrière est facilement démontable pour un travail en conditions très humides. Le Ceus est proposé en 4, 5, 6 et 7 mètres. Raphaël Lecocq
© Pöttinger
Le Ceus d’Amazone associe deux rangées de disques indépendants, trois rangées de dents, des disques niveleurs et, enfin, un rouleau, avec escamotage possible et réglage de profondeur à tous les étages.
Après les portés fixes (3-4 mètres) et les portés repliables (4 à 6 mètres), Pöttinger porte la largeur de travail des Terradisc à 8 et 10 mètres.
RUBIN 10 RUBIN 10RÉFÉRENCE ! UNE NOUVELLE UNE NOUVELLE RÉFÉRENCE !
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© Claas
Moteur
La gamme Tucano, comptant 9 modèles 5/6 secoueurs et hybrides, hérite d’un nouveau poste de commande et d’aides à la conduite.
Moissonneuses-batteuses, les 40 bougies des Axial-Flow Case IH fête le 40e anniversaire des Axial-Flow, inaugurant le battage non conventionnel au moyen d’un rotor longitudinal. Un système qui a fait des émules.
Ce système flattant la productivité inspirera plus tard Claas avec les Lexion, John Deere avec la série S ou encore New Holland avec les CR, et plus récemment le groupe Agco. L’Ideal, proposée sous les couleurs Fendt et Massey Ferguson, compte trois modèles. L’Ideal 7 (451 chevaux) est une monorotor tandis que les Ideal 8 (538 chevaux) et 9 (647 chevaux) sont des machines à deux rotors Dual Helix longs de 4,84 mètres. L’Ideal embarque aussi une dose d’intelligence et de réglages auto-
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matiques des paramètres via l’application l’IdealHarvest, proposée en option.
Battage de capteurs Quarante ans et neuf générations plus tard, l’Axial-Flow est aujourd’hui
incarnée par la série 250, dont la puissance a triplé comparativement aux machines d’origine, avec trois motorisations (498, 571 et 634 chevaux), pouvant supporter une barre de coupe de 12,6 mètres et un bec à maïs de 16 rangs. L’intelligence s’est, là aussi, immiscée sous les
© Case IH
E
n 1979, Case IH obtenait au Sima une médaille d’or pour l’AxialFlow, déclinée en deux modèles de 160 (1140) et 170 chevaux (1460). La moissonneuse-batteuse se distinguait par l’adoption d’un rotor longitudinal et d’un système de contre-rotors à sections, assurant simultanément le battage et la séparation, rompant avec les batteur et contre-batteur transversaux précédant les secoueurs longitudinaux.
L’Axial-Flow 250, qui intronise le système d’automatisation AFS Harvest Command, est disponible en trois motorisations : 498, 571 et 634 chevaux.
Quatre stratégies de récolte sont proposées à l’opérateur à partir du moniteur AFS Pro 700. En mode Performance, la moissonneuse-batteuse se déplace à une certaine vitesse pour atteindre un niveau acceptable de perte de grain du rotor et du système de nettoyage. En mode Rendement fixe, la machine maintient un rendement cible en modifiant sa vitesse et se règle pour limiter les pertes. En mode Rendement maximum, elle fonctionne jusqu’à atteindre la limite de vitesse ou de puissance choisie par l’utilisateur, tout en ajustant ses réglages afin de limiter la perte de grain du rotor et du système de nettoyage. Enfin, en mode Qualité du grain, elle ajuste ses réglages afin de maintenir la qualité du grain et le niveau d’impureté ciblés, tout en limitant les pertes. Ce mode met en œuvre une caméra (brevetée) à cinq spectres lumineux, capables de détecter, outre les impuretés, la fécule apparente dans les grains cassés.
Une CR7.80 en entrée de gamme Chez New Holland, la gamme de machines non conventionnelles compte pas moins de huit modèles (jusqu’à 700 chevaux), dont la nouvelle CR7.80 (460 chevaux max) en entrée de gamme. Côté automatismes, le système IntelliCruise offre trois stratégies de récolte au choix. La stratégie Rendement Maximum augmente la vitesse de la moissonneuse-batteuse afin d’atteindre la charge moteur ou la vitesse d’avancement maximale. La stratégie Rendement Fixe fait varier la vitesse d’avancement afin de maintenir un rendement prédéfini de manière à ce que la productivité reste constante dans des conditions de récolte hétérogène. Enfin, la stratégie Pertes Limitées modifie la vitesse d’avancement afin de maintenir un rendement déterminé. Cependant, si les pertes dépassent la limite fixée, la machine régulera sa vitesse. Le système IntelliSense (option) vise à maximiser le rendement, limiter les pertes et améliorer la qualité du grain, selon quatre stratégies
(pertes limitées, qualité du grain, débit maximum ou rendement fixe).
Nouvelles Tucano Chez Claas, les dernières évolutions concernent les Tucano, une série qui compte des modèles à 5 ou 6 secoueurs, ainsi que des machines hybrides (APS) combinant battage transversal et de nettoyage par rotor longitudinal. La gamme culmine désormais à 381 chevaux avec la Tucano 580 APS Hybrid System. Mais il faut aussi compter avec 5 versions Montana, capables de compenser les dévers jusqu’à 16 %, voire 18 %, de manière automatique. Le nouvel accoudoir avec écran tactile Cebis Touch permet au conducteur de piloter de manière intuitive toutes les fonctions principales de la machine, même sans connaissances préalables de celle-ci. Le Cebis peut
être commandé, comme de coutume, à l’aide des touches classiques, mais aussi directement sur l’écran tactile. Le levier CMotion montre une touche « favori » pour personnaliser certaines fonctions (automatismes de la barre de coupe, coupe Vario, vitesse des rabatteurs…). En usage sur les Lexion, le système d’aide à la conduite Auto Crop Flow contrôle automatiquement le flux de récolte, au moyen d’un réseau de capteurs. En cas de surcharge, un message apparaît sur le Cebis. Au-delà d’un seuil et afin d’éviter tout arrêt inopiné, la Tucano peut également stopper la coupe afin d’éviter tout bourrage. La nouvelle fonction Auto Slope assure quant à elle un ajustement des vents et de l’ouverture des grilles en fonction du dévers. Le Dynamic Power, enfin, adapte la puissance en fonction de la charge. Raphaël Lecocq
Les nouveautés de John Deere pour la moisson 2019 Le constructeur John Deere renouvelle sa série compacte W300/ W400 avec la W330 PTC (pré-batteur, 5 secoueurs, 210 chevaux max) et la W440 (6 secoueurs avec ou sans pré-batteur PTC, 249 chevaux max). Elles sont dotées du système ACA (automatisme au niveau de la vitesse du batteur et des ventilateurs ainsi que l’écartement du contre-batteur). Les séries W (4 modèles de 235 à 334 chevaux et 5 ou 6 secoureurs) et T (4 modèles de 300 à 449 chevaux et 5 ou 6 secoueurs) bénéficient quant à elles de nouveaux équipements visant à maximiser la productivité. En ce qui concerne la série S700 (5 modèles monorotor de 387 à 625 chevaux), John Deere les crédite d’une nouvelle application mobile (MyOperations sur l’App Store) permettant de paramétrer la moissonneuse-batteuse à distance, avant confirmation sur la console en cabine. Cette fonctionnalité est rattachée au dispositif ICA2, un concentré de 24 automatismes garantissant des performances maximales indépendamment de la variabilité des conditions de récolte.
© John Deere
capots, avec le système AFS Harvest Command. Il met en œuvre 16 capteurs destinés à optimiser, en temps réel vitesse du rotor, vitesse du ventilateur, ouvertures des grilles…
La série T (4 modèles de 300 à 449 chevaux et 5 ou 6 secoueurs) hérite de nouvelles sections et peut recevoir des chenilles en 24 et 30 pouces.
WIKIAGRI N° 36 – JUIN 2019 – 41
Sous le hangar
Il a semé 615 hectares ce printemps : cet ensemble de semis monograine 12 rangs a hérité d’un équipement particulier en roues étroites jumelées de dimensions 270/95R38 à l’avant et 300/95R52 à l’arrière.
Prime au débit de chantier chez Alexandre et Jean-Baptiste de Meulenaere En 2007, sur la base de leur ferme familiale de Seine-et-Marne dans la Brie, les jumeaux de Meulenaere ont entamé une belle aventure, celle de la prestation de services en agriculture. Leur société Farm-Agri, depuis Bezalles, non loin de Provins, gère de A à Z près de 1 600 hectares. Les coûts de mécanisation sont, bien sûr, suivis de près. Quels sont les matériels préférés des frères de Meulenaere ? En route pour le tour du propriétaire. « Nous sommes équipés pour emblaver 100 hectares de blé par jour s’il le faut, mais nous ne travaillons jamais la nuit car notre sécurité et notre fatigue nous importent », déclare Alexandre de Meulenaere. L’essentiel des terres (des limons argileux) est regroupé dans un rayon de 6 kilomètres, ce qui réduit les déplacements routiers, délicats dans cette région qui s’urbanise. « Avec un consultant privé et un conseiller en productions végétales de notre coopérative, nous avons
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Chiffres-clés • 1 600 hectares de cultures en prestations de services • 820 hectares de blé • 210 hectares de betteraves sucrières • 130 hectares de maïs grain • 100 hectares d’orge d’hiver • 70 hectares de tournesol • 60 hectares de lin fibre • 50 hectares de pommes de terre • 10 hectares de pois de conserve
© D.R.
Cette rubrique est parrainée par
mis au point des solutions pour piloter les cultures en réduisant sensiblement les coûts, phytosanitaires notamment, complète Jean-Baptiste de Meulenaere. C’est ce qui nous différencie. Notre contrat comporte aussi un barème très clair pour prendre en compte les variations du coût du carburant. »
Êtes-vous attaché à une marque ? AdM : À une marque, je ne crois pas, mais au conseil, oui. Après avoir opté pour un tracteur MF 7720 et un semoir Tempo 12 rangs, qui est assez lourd mais ultra-polyvalent, nous avons recherché l’équipement en pneumatiques idéal. C’est là que nous avons apprécié de côtoyer Emmanuel Pinto, le responsable régional de Trelleborg Wheel Systems. Il a su déterminer, avec notre revendeur, l’équipement qu’il nous fallait pour semer à divers écartements sans rouler au préalable sur des rangs à ensemencer et sans toucher aux pneumatiques du tracteur.
Avez-vous un concessionnaire privilégié ? Quelle est votre politique d’investissement ?
Les frères jumeaux Alexandre et Jean-Baptiste de Meulenaere, au centre, entourés de leur équipe : Vincent, Sébastien, Pierre et Raphaëlle.
Quel est votre matériel préféré ?
satisfaction car, dès ce printemps, il a servi à ouvrir toutes les terres à betteraves et à la préparation des terres à maïs.
AdM : Le semoir monograine Väderstad Tempo. Il sème un large éventail de cultures dont l’écartement diffère considérablement, de 45 jusqu’à 75 centimètres. En conditions idéales, on peut avancer à 16 km/h. C’est validé sur 615 hectares semés en cinq semaines cette année.
Votre matériel le plus ancien ? JBdM : Notre Fendt 926 Vario TMS, à moteur MAN, affiche 8 200 heures. Ses principales missions : les lits de semence au printemps et le semis de céréales au Väderstad Rapid 6 mètres. Ses pneus, des Trelleborg 650/60R34 et 900/60R38 TM900 HP, sont en excellent état au bout de six années.
Celui qui vous en fait baver ? JBdM : Le même ! Il a fallu apprendre à le comprendre. La tablette iPad en cabine dit tout sur les performances, mais il faut être vigilant sur la variété, le calibrage et même le lot de semences pour adapter les réglages.
Geoffroy Gilot
Votre dernier achat ?
Parc matériel
AdM : Un Horsch Joker à disques de 12 mètres, une opportunité trouvée chez un concessionnaire local. Nous avons passé 100 heures dessus à l’atelier, cet hiver, pour refaire tous les axes et les rebaguer. Une
© D.R.
JBdM : Nous avons de bonnes relations et un bon service chez Payen. Les concessionnaires rencontrent des soucis de recrutement, d’apprentis en particulier. C’est inquiétant pour l’avenir. Nous n’achetons pas que du matériel neuf, car les tarifs ont trop augmenté. Cela pèse sur nos coûts de mécanisation, évidemment.
© D.R.
L’interview
Diversification réussie : Alexandre (en photo) et Jean-Baptiste se félicitent d’avoir investi dans un distributeur automatique de pommes de terre et autres légumes, bien situé dans leur commune de Bezalles.
• 6 tracteurs : 4 Massey Ferguson (modèles 7724, 7720, 6497 et 6290), 1 John Deere 8345R et 1 Fendt 926 Vario TMS • 2 moissonneuses-batteuses John Deere (coupe 9 mètres, bec 8 rangs) • 2 pulvérisateurs automoteurs (Evrard et Matrot) et 1 pulvérisateur traîné Evrard • 4 semoirs à céréales (Väderstad Rapid, KV TS Evo à dents, combinés classiques Kuhn et KV) • Semoir monograine Väderstad Tempo 12 rangs porté avec trémie avant (fertilisation) • Transbordeur Bouchard double essieu • Déchaumeurs Horsch Joker 12 mètres, Lemken Karat et Smarag 6 mètres, canadien combiné Dehondt 6 mètres •d es chargeurs télescopiques…
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Réflexions
Les doutes et les suspicions des Français face à la science Pour de nombreux agriculteurs, le dénigrement dont leur profession fait l’objet dans l’espace public s’explique en grande partie par la méconnaissance, voire la défiance des Français vis-à-vis de la science. C’est dans ce contexte que l’assemblée générale du Syrpa, le réseau des « agri-communicants », organisée le 17 avril 2019 a été consacrée au thème « Infox et méfiance généralisée : Comment réintroduire de la science dans la communication ? »
De multiples facteurs explicatifs Ces doutes et ces suspicions sont liés, tout d’abord, à l’évolution de la société française. Les individus éduqués et informés ont désormais le sentiment d’être dans une situation d’égalité par rapport aux « sachants » (exemple du rapport médecin-patient) dans un contexte où la défiance vis-à-vis des pouvoirs et des autorités s’étend désormais à la science et aux autorités sanitaires. Ils ont également une perception différente des experts, et confondent souvent danger et risque, sont peu sensibles aux seuils de toxicité et considèrent comme particulièrement anxiogènes les risques invisibles et non maîtrisables. Ils revendiquent une liberté de choix et d’opinion en fonction de leurs valeurs (le choix d’être vacciné ou pas) alors même que la dérégulation du marché de l’information permet à des idées
44 – N° 36 – JUIN 2019
© D.R.
L
es enquêtes d’opinion tendent à montrer que les Français ont une bonne image de la science en général et des scientifiques en particulier. Ils soutiennent l’idée que la science peut résoudre les grands problèmes du monde. En revanche, ils expriment des doutes, voire des inquiétudes, par rapport aux risques associés à certaines applications technologiques issues de la recherche scientifique (nucléaire civil, OGM, nanotechnologies) et à la recherche appliquée (vaccins, médicaments). Une partie des Français manifeste également une suspicion vis-à-vis de la science lorsque celle-ci est perçue comme étant au service d’intérêts industriels ou financiers, avec une véritable obsession relative à l’influence des lobbies et aux conflits d’intérêts.
Les intervenants lors de l’assemblée générale du Syrpa.
jusqu’alors marginalisées ou ostracisées de se diffuser librement. Une société d’abondance et de sécurité peut aussi leur donner le sentiment qu’ils ont le choix et que, de toute façon, ils seront sauvés au cas où. On observe également une montée en puissance de la contestation de la science, que celle-ci soit interne au monde scientifique, avec notamment des lanceurs d’alerte, comme le biologiste controversé Gilles-Eric Séralini, ou bien externe. Elle est symbolisée par des associations (Sciences citoyennes, Inf’OGM ou Greenpeace) et des groupes radicaux recourant à la désobéissance civile (Faucheurs volontaires). Cette contestation a des relais dans les médias ou l’édition. Des hommes politiques, des administrations, des tribunaux ou des acteurs économiques peuvent quelquefois donner du crédit ou « valider » cette contestation.
Un autre facteur explicatif est lié aux scandales sanitaires impliquant des scientifiques (sang contaminé, amiante, Médiator) et aux controverses scientifiques et publiques (OGM, pesticides, changement climatique, vaccins). Enfin, on ne doit pas non plus oublier un certain nombre de dérives de la science et de la communauté scientifique concernant la production scientifique (cas de plagiats ou de falsifications), la nature des recherches scientifiques (bébés génétiquement modifiés, clonage de singes, etc.) ou le rôle préjudiciable d’acteurs économiques comme les cigarettiers ou Monsanto, connus pour leur financement d’études ou la pratique du « ghostwriting »1. Eddy Fougier 1 : faire signer un expert reconnu alors que l’article est écrit par l’entreprise
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Grandes Balles Carrées115P+ 130P+ 108P+ Type 130 Type 150 100P+ 115P+ 130P+ 108P+ Type 130 Type Type 150 100P+ 115P+ 130P+ 108P+ Type 130 150 100P+ SILA90306 SILA90316 SILA90300 SILA90301 SILA90314 SILA90313 115P+ 130P+ 115P+ 130P+ Type 130 Type 150 100P+ 108P+ 108P+ Type 130 Type 150 100P+ SILA90306 SILA90316 SILA90300 SILA90301 SILA90314 SILA90313 SILA90306 SILA90316 SILA90300 SILA90301 SILA90314 SILA90313 SILA90306 SILA90316 SILA90300 SILA90301 SILA90314 SILA90313 SILA90306 SILA90316 SILA90300 SILA90301 SILA90314 SILA90313 1,99 HT/KG 1,99 HT/KG 1,94 HT/KG 1,94 HT/KG 2,01 HT/KG 2,01 HT/KG 1,99HT/KG HT/KG 1,99 1,99HT/KG HT/KG 1,94 HT/KG 1,94 1,94 HT/KG 2,01 2,01 HT/KG 2,01 2,01HT/KG HT/KG1,99 1,94 HT/KG HT/KG HT/KG 1,99€HT/KG HT/KG 1,99€HT/KG HT/KG 1,94 1,94 HT/KG 2,01 HT/KG 2,01 HT/KG 1,99 1,99 1,94 1,94 HT/KG 2,01 HT/KG 2,01 HT/KG 1,92HT/KG €HT/KG HT/kg 1,92 € HT/kg 1,99 € HT/kg 1,99 € HT/kg 1,97 HT/kg 1,97 HT/kg 2 * 3
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LSB: 1270dX 115P+ 130P+ ou Type 150 LSB: 1290id 108P+ 115P+ Type 130 1,66 comprise. Eco demm 2,08non € sur 750 mm et 115P+ LSB: 870/890d/1270/12901290d Ecocontribution contribution LSB: 1290id 108P+ 115P+ 1,66€€ sur sur 500 500 mm non comprise. LSB: 1290id 108P+ 115P+ 115 gr/m² Type130 130Type 130 115P+ 2240/2260/2160/186 Vicon LB: 8100/8200/1270/12200/1290/12290 115P+ HT 1,66 € sur 500 mm non comprise. Type 115P+ MF:MF: 2240/2260/2160/186 1,66 € sur 500 LSB: 1270dX 115P+ 130P+ ou Type 150 115P+ ou Type 130 108P+ 2250/2270/2290/2150/185/2170/187/2190/190 Type 130 115P+ MF: 2240/2260/2160/186 115P+ ou 115P+ Type 130 108P+ MF: 2250/2270/2290/2150/185/2170/187/2190/190 Eco contribution de 2,08 € sur 750 mm et LSB: 1290id 108P+ Type 130 115P+ MF: 2240/2260/2160/186 115P+ ouType Type130 130 108P+ MF: 2250/2270/2290/2150/185/2170/187/2190/190 Hesston: 4700/4880/4900/4800 Type 130 115P+ MF: 2240/2260/2160/186 115P+ ou 108P+ Hesston: 4700/4880/4900/4800 1,66 € sur 500 mm non comprise. 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Films Films d’enrubannage d’enrubannage Films d'enrubannage Films d’enrubannage Films d’enrubannage
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Films d’enrubannage
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59,89Sac € à silo57,96 €
50,27 50,27 €€€120 x 27 cm 50,27 50,27 €
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Filets Roundballer
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Compatible avec Métrage garantie Compatible avec Compatible avec presse toutes toutes presse Compatible avec Compatible presse toutes avec Compatible marques marques presse toutes presse toutes presse toutes marques marques marques marques
ra co 1 n1 PrixraFnrca1o PRIX : Pour l’achat de 5 palette = -3% oDÉGRESSIFS PriPxrFixpnaFo rancdégressifs ou1corr 11 Prix Prix FPour c Eco contribution Pour l’achat de 5 palette -3% n r a r u r l’achat de: 3:: palette = -1% Pour Pour l’achat de palette====-3% -4% F u o F e 1 Eco contribution dégressifs l’achat dede 5 566palette Eco r Prix dégressifs Pour l’achat palette -3% l1eette Prix u de contribution 0,07€/kg non PrPirxixp rppore1att o Pour l’achat de 3 palette = -1% Pour l’achat de palette = -4% p Eco contribution Prix dégressifs : Pour l’achat de 5 palette = -3% tt Pour de ==-2% Pour l’achat de palette===-3% -5% de non de0,07€/kg 0,09€/kg e 0,07€/kg non non Pour de 6palette ttl’achat Pour l’achat de 34palette palette =-1% -1% Pour l’achat 677palette palette ==-4% -4% comprise. poppuoaulpoamleeptleè.tee..Prix Eco contribution Prix dégressifs :34palette Pour l’achat dede 5 -3% lel’achat Eco contribution dégressifs : Pour l’achat de 5 de 0,07€/kg a Pour l’achat de 3 palette = -1% Pour l’achat de 6 palette = -4% Pour l’achat de palette = -2% Pour l’achat de palette -5% p elè lèt Pour celtt comprise. comprise. eptt te. de l’achat dePour palette =-1% Pour l’achat dede 7palette de0,07€/kg 0,07€/kg non Pour 4l’achat palette =-2% Pour l’achat 7palette palette =-5% -5% = -5%de comprise. non 34palette -1% 6 -4% Pour l’achat 3de =de Pour de 6l’achat -4% plèl’achat 4-2% palette =l’achat -2% Pour de 7==palette pcapolam comtèp com et.e. Pour comprise. l è comprise. l p Pour l’achat de 4 palette = -2% Pour l’achat de 7 palette = -5% p l’achat de 4 palette = -2% Pour l’achat de 7 palette = -5% m o cocm
2000 m
2000 2000 m SILA90320 2000 SILA90320 SILA90320 2000 2000 mdem A partir SILA90320 SILA90320 SILA90320 A A partir partir de de
3000 m
3000 m SILA90321 3000 m SILA90321 3000 A partirm de SILA90321 A SILA90321 partir de
87,13 HTde 128,62 €de HT A partir A partir de partir de 87,13 €€de HT AA partir A partir€€ 87,13 HT 87,13 € HT 128,62 128,62 HT Eco € contribution comprise € HT 87,13 87,13 HT 128,62 Eco Eco contribution contribution comprise Eco contribution comprise
Commandez sur Commandezsur sur Commandez Commandez Commandez sur Eco contribution contribution comprise Eco
- Les ficelles SILAGRI sont compatibles avec toutes les marques du marché. * - LesFahr, ficelles SILAGRI sont compatibles avec toutes les marques duNew marché. - Les ficelles SILAGRI sont compatibles avec toutes les marques du marché. Case, Claas,SILAGRI deutz Fendt, John deer, Krone, Kuhn, Massey Ferguson, Holland, Supertino, Welger, - Les ficelles sont compatibles avec toutes les marques du marché. Case, Claas, deutz Fahr, Fendt, John Kuhn, deer, Krone, Kuhn, Massey Newrelation Holland, Supertino, Welger, Case, Claas, deutz Fahr, Fendt, John deer, Krone, Kuhn, Massey Ferguson, NewHolland, Holland, Supertino, Welger, ainsi que les noms des modèles sont desKrone, marques propriété deFerguson, tiers qui Ferguson, n’ont aucune avec SILAGRI Claas, deutz Fahr, Fendt, John deer, Massey New Supertino, Welger, * *Case, - Les ficelles SILAGRI sont compatibles avec toutes les marques du marché. ainsi que les noms des modèles sont des marques propriété de tiers qui n’ontrelation aucune relation avec SILAGRI - ainsi Les ficelles SILAGRI sont compatibles avec toutes les marques du marché. ainsi que les noms des modèles sont des marques propriété de tiers qui n’ont aucune relation avec SILAGRI que les noms des modèles sont des marques propriété de tiers qui n’ont aucune avec SILAGRI et TRANOVA et TRANOVA Case, Claas,deutz deutz Fahr, Fendt,John Johndeer, deer,Krone, Krone,Kuhn, Kuhn,Massey MasseyFerguson, Ferguson,New NewHolland, Holland,Supertino, Supertino,Welger, Welger, Case, Fahr, Fendt, etClaas, TRANOVA et TRANOVA ainsi que lesnoms noms desmodèles modèles sontdes des marquespropriété propriété desur tiers qui n’ontaucune aucune relation avec SILAGRI ainsi que des sont marques de tiers qui n’ont relation avec SILAGRI 1 1- Prix les Franco pour l’achat d’une pour palette complète mono-référence - voir conditions le site agrifournitures.fr. Remises par volume indicatives, SILAGRISILAGRI et AGRIFOURNITURES.fr se réservent le droit dede modifier 1 Prix Franco l’achat d’une palette complète mono-référence voir conditions sur le site agrifournitures.fr. Remises par volume indicatives, et AGRIFOURNITURES.fr se réservent le droit modifierces cesprix prixàà et TRANOVA et 1TRANOVA 1 2 3 - Prix Franco l’achat d’une palette complète mono-référence voir conditions sur le site agrifournitures.fr. Remises par volume indicatives, SILAGRIetetAGRIFOURNITURES.fr AGRIFOURNITURES.frse seréservent réservent le droit de modifier ces prix 2 complète 3 - Prix Franco pourpour l’achat d’une palette mono-référence voir conditions sur le site agrifournitures.fr. Remises par volume indicatives, SILAGRI prixàà 2 3 *
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