Wikiagri n°30 mars 2018

Page 1


FONGICIDE CÉRÉALES PROTECTION DE L’ÉPI

VISEZ LA RENTABILITÉ OPTIMALE

PROSARO

SUR BLÉ

Édito

Gain de rendement et retour sur investissement Efficacité sur fusarioses, septorioses et rouilles Fotolia

Moins de mycotoxines : qualité sanitaire

O

n peut lui préférer le nom de dérèglement climatique, et finalement peu importe. Mais l’évolution du climat est une réalité désormais avérée, quelles que soient les polémiques quant aux causes... Ce numéro de WikiAgri a vocation à évoquer les grandes pistes imaginées aujourd’hui pour les cultures de demain.

- Crédit photo : Nicolas Robin

Prosaro® • 125 g/l prothioconazole 125 g/l tébuconazole • AMM n°2100108 • Détenteur d’homologation : Bayer S.A.S - Bayer CropScience • Corrosion/irritation cutanée, catégorie 2 • Lésions oculaires graves/irritation oculaire, catégorie 2 • Toxicité spécifique pour certains organes cibles - Exposition unique, catégorie 3 : Irritation des voies respiratoires • Toxicité pour la reproduction, catégorie 2 • Toxicité aiguë pour le milieu aquatique, catégorie 1 • Toxicité chronique pour le milieu aquatique, catégorie 1 • ® Marque déposée Bayer • Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, conformément aux principes de la protection intégrée, consultez http://agriculture.gouv.fr/ecophyto. Pour les usages autorisés, doses, conditions et restrictions d’emploi : se référer à l’étiquette du produit ou à la fiche produit sur www.bayer-agri.fr - Bayer Service infos au N° Vert 0 800 25 35 45. N° agrément Bayer SAS : RH02118 (distribution de produits phytopharmaceutiques à des utilisateurs professionnels et application en prestation de services).

Le réchauffement climatique peut s’anticiper en agriculture

Des études ont été réalisées, avec des résultats très concrets. Nos journalistes, Frédéric Hénin et Cécile Julien, s’appuient à la fois sur ces données et sur les expériences de terrain qui sont déjà en cours pour vous éclairer, chers lecteurs, sur l’évolution de l’agriculture en France tout au long du XXIe siècle, en tenant compte, donc, de la variable « climat » comme élément essentiel de ces changements. C’est ainsi qu’il apparait clairement que certaines cultures, comme le maïs, devront leur subsistance à une organisation de l’irrigation (certes déjà bien avancée) avec une concurrence accrue du sorgho. D’autres pourront être cultivées plus au nord qu’actuellement. Là où le plus grand changement est noté, c’est au niveau des protéines, où seul le soja semble tirer son épingle du jeu... Mais en revanche, il s’agit d’une réelle culture d’avenir pour notre pays. À découvrir tout au long des pages qui suivent, le magazine étant, comme à l’accoutumée, complétée avec les dernières nouveautés en machinisme ou en agronomie, sans oublier bien sûr la réflexion fournie par Eddy Fougier, qui replace les enjeux du réchauffement climatique par rapport à l’agriculture dans un contexte géopolitique mondial. Antoine Jeandey rédacteur en chef de WikiAgri

www.bayer-agri.fr

PRODUITS POUR LES PROFESSIONNELS : UTILISEZ LES PRODUITS PHYTOPHARMACEUTIQUES AVEC PRÉCAUTION. AVANT TOUTE UTILISATION, LISEZ L’ÉTIQUETTE ET LES INFORMATIONS CONCERNANT LE PRODUIT.

N°30 - MARS 2018

3


*

Sommaire

Le 1er BIOFERTILISANT homologué en association avec des engrais

WIKIAGRI N°30 / MARS 2018

Directeur de la publication Yannick Pagès Rédacteur en chef Antoine Jeandey

ÉDITO P.3

Ont participé à ce numéro Eddy Fougier Frédéric Hénin Cécile Julien Raphaël Lecocq Richard Pizzol Céline Zambujo

CAMBON LUI SEMBLE P.6

THÉMA

Dessinateur Michel Cambon

Easy Start® BS 20 kg/ha

Avec Easy Start® BS Développement maximisé du couvert végétal et de la masse racinaire

Augmentation de la biodisponibilité des éléments présents dans le sol : l’azote, les oligo-éléments et en particulier le phosphore.

ENGRAIS STARTER MICRO-GRANULÉS AVEC MICRO-ORGANISME NATUREL E4CDX2**

ENGRAIS STARTER GRANULÉS AVEC TECHNOLOGIE « RETARD » DMPP ET MICRO-ORGANISME NATUREL E4CDX2**

P. 7 à 9 – Théma, réchauffement climatique, les cultures de demain

Publicité Tél. 06 89 90 72 75 | pub@wikiagri.fr

P. 10 – Le maïs dépendant de l’irrigation, le sorgho solution alternative

Responsable commerciale Anne Messines Tél. 06 08 84 48 02 Mail : anne.messines@wikiagri.fr

P. 12-13 – Céréales à paille, de meilleurs rendements grâce au climat

Consultant Média Bernard Le Blond - Vision bleue Tél. 06 83 92 08 61

P. 14 – L’attractivité du colza et du tournesol, la nouvelle précocité du soja

Conception graphique et maquette Notre Studio www.notrestudio.fr

P. 16-17 – Cap au nord pour le soja P. 20 – Betteraves et pommes de terre, tout est encore permis Prairies, saisonnalité plus prononcée de la production d’herbe

ISSN ISSN 2258-0964 Dépôt légal A parution Service abonnements 20, rue Joliot Curie 38500 Voiron Tél : 04 76 93 58 91

P. 22-23 – Un grain de folie gagne le semis de précision

Abonnement annuel 35€ TTC (4 numéros) Prix au numéro : 10€

P. 24-25 – La location de matériels gagne du terrain aussi en agriculture

Site internet www.wikiagri.fr

P. 26 – Le Crafter élargit ses gammes

MOTEUR

Impression SAS Imprimerie Leonce Deprez Zone industrielle de Ruitz 62620 Ruitz Tirage 30 000 exemplaires (dont 27 000 expédiés)

AGRONOMIE

P. 28 à 31 – Le marché des biostimulants deviendrait-il mature ? P. 32 – Maïs, des solutions de plus en plus pointues P. 34 – Désherbage : au printemps aussi !

Les magazines

RÉFLEXIONS

MAG

Stimulation de la croissance et du développement du système racinaire.

Témoin sans fertilisation starter

AD’VERT Conseil - COMPO EXPERT France S.A.S. – RCS Nanterre 753 702 315 - Tél. 01 41 05 49 45 – 12/2017 - © Photos : shutterstock

Photographe Jean-Marie Leclère

P. 36 – Quand le changement climatique nourrit la contestation sociale

sont édités par la société DATA PRO SOLUTIONS, au service des agri-décideurs

*Experts pour la croissance

**E4CDX2 est une préparation microbienne à base de Bacillus amyloliquefaciens additif agronomique pour 4 matière fertilisante homologué, AMM n°1000030.

www.compo-expert.fr

N°30 - MARS 2018

5


>

Cambon lui semble

THÉMA

LE DESSIN

Fotolia

Réchauffement climatique, les cultures de demain

P

our ce XXIe siècle, l’agriculture française est au carrefour d’enjeux antagonistes et concurrentiels dans un contexte de réchauffement climatique généralisé. Elle devra à la fois assurer la sécurité alimentaire des Français et contribuer, à son échelle, à celle de la planète. Mais elle est aussi attendue pour développer la production de biomasse, source d’énergie renouvelable et de biomatériaux. Sur les marchés, le prix des hydrocarbures et leur taxation rendront les échanges commerciaux de commodités plus onéreux.

Évolution climatique et cultures, à quoi faut-il s’attendre ? Ces changements ne seront pas sans incidences sur les goûts des consommateurs et sur leur appétence pour certains produits. Et en conséquence, ils conditionneront en partie l’assolement des exploitations des agriculteurs.

6

WIKIAGRI.FR

Hormis ces considérations géopolitiques, environnementales et sociales, des études agronomiques donnent un premier aperçu de ce qu’il sera possible de cultiver ou pas sur le territoire national d’ici 2050, et dans un futur plus éloigné. Elles s’appuient en partie sur l’évolution des pratiques culturales observées depuis 30 ans, consécutive à l’évolution du climat. Que cultiveront les agriculteurs en Champagne crayeuse et dans la Beauce en 2050 ? Des betteraves sucrières et des pommes de terre évidement puisque les Français consommeront encore des frites et du sucre. Mais les champs seront semés quelques semaines plus tôt et seront systématiquement irrigués. Les céréaliers opteront pour des variétés de blé d’hiver plus résistantes à la chaleur qu’actuellement afin de limiter le risque d’échaudage. La céréale pourrait même

N°30 - MARS 2018

7


RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE ET CULTURES >

« Les prévisions catastrophistes ne peuvent plus être considérées avec mépris ni ironie. Nous pourrions laisser trop de décombres, de déserts et de saletés aux prochaines générations. » Le Pape François encyclique pour la sauvegarde de la maison commune

être cultivée sous couvert de protéagineux afin que le taux de protéines des grains récolté atteigne 12 % tout en limitant les apports d’engrais minéraux. Quant à l’orge d’hiver, les variétés plantées seront des variétés de printemps puisque les agriculteurs ne redouteront plus, comme par le passé, des gels hivernaux. Elles seront mieux enracinées pour affronter les hausses de température excessives attendues en mai/juin, au moment du remplissage des grains. Dans les champs, conduire trois cultures en deux ans sera la norme car la production de biomasse, source d’énergie renouvelable, est devenue une priorité, d’où la généralisation des inter-cultures. Le blé tendre de printemps, réintroduit dans les rotations, succèdera à une longue inter-culture de piège à nitrates. Toujours en Champagne, le climat sera aussi propice au développement des champs de colza. Les rendements plus réguliers seront souvent en moyenne supérieurs à 5 tonnes par hectare. Enfin, la culture de soja rendue possible grâce aux nouvelles variétés moins sensibles aux fraicheurs printanières, constituera un très bon précédent aux céréales à paille. La région sera aussi propice au tournesol.

Dérèglement plutôt que changement climatique D’ici 2050 et après, ce n’est pas tant la hausse des températures atmosphériques qui est redoutée mais « la forte variabilité interannuelle des aléas climatiques (nature des facteurs limitants, et valeurs extrêmes au sein d’une même région) induit par le changement climatique », souligne Philippe Gates, directeur scientifique d’Arvalis. En conséquence, « il devient de plus en plus difficile de prédire

8

le classement d’une variété d’une année sur l’autre, explique encore le directeur du centre de recherche. L’interaction croissante entre génotype et environnement devient une nouvelle donne aussi bien pour le métier de conseiller que celui du sélectionneur. De nouvelles méthodes pour optimiser la diversité génétique à l’échelle de l’exploitation et du bassin de production sont de ce fait à développer pour réduire ces aléas ». Sur l’ensemble du territoire national, l’augmentation de la concentration de CO2 atmosphérique limitera les gains de rendements des plantes en C4 (il s’agit des premiers métabolites organiques produits par la photosynthèse à partir du CO2 adsorbé : les plantes

en C3 synthétisent de l’acide phosphoglycérique, avec 3 atomes de carbone, tandis que les plantes en C4 synthétisent le malate, avec 4 atomes de carbone) telles que le sorgho ou le maïs (ou au Brésil la canne à sucre). Mais elle donnera un avantage aux plantes en C3 (céréales à pailles, oléo-protéagineux). Toutefois, l’avenir de l’agriculture française reste énigmatique car une grande partie des technologies qui seront employées dans 40 ans sont encore aujourd’hui inconnues. L’agronomie revient en force. L’entrée du numérique dans le quotidien des agriculteurs chamboule déjà les pratiques agricoles mais ces DR derniers ne pourront pas pour autant s’affranchir de certaines contraintes pédoclimatiques. Cependant, le changement climatique façonnera nos paysages mais aussi nos villes où l’agriculture urbaine sera en plein essor. De nouvelles infrastructures devront aussi être mises en place pour capter davantage d’eau dans des bassins de rétention. L’irrigation sera étendue sur l’ensemble du territoire. A l’échelle de la planète, l’agriculture a les moyens de nourrir les hommes tout au long du XXIe siècle

Marchés, une batterie d’outils pour sécuriser l’approvisionnement Depuis plus de dix ans, le bassin de la Mer Noire détient les clés du fonctionnement du marché mondial des céréales. Et dans un futur proche, il le monopolisera. C’est pourquoi la société de conseils Agritel prévoit d’ores et déjà d’ouvrir une antenne en Russie et de renforcer ses effectifs en Ukraine où s’arbitre dorénavant le marché. Son activité s’étendra de plus en plus tout au long de la chaine d’approvisionnement, de l’agriculteur jusqu’à la grande distribution. D’ici 2050, la hausse continue des températures rendra les cultures de céréales à paille très rentables en Sibérie, sur de larges territoires aujourd’hui inexploités. Ce développement renforcera encore plus la prédominance de la Russie, premier exportateur mondial de blé. Mais le bassin de la Mer Noire devra investir des milliards d’euros pour se doter d’infrastructures fonctionnelles même par grands froids pour écouler des millions de tonnes de blé. Pour rendre le fonctionnement des marchés plus fluide, moins dépendant des aléas climatiques, de nouveaux outils financiers seront créés et leur recours sera massif. « Les aides du second pilier de la Pac prendront plus d’importance pour subventionner la souscription de produits assurantiels sur la récolte, sur le chiffre d’affaires et sur le revenu, au détriment des aides du premier pilier », défend Michel Potier, président fondateur d’Agritel. F.H.

WIKIAGRI.FR

A.J.

si les denrées produites sont bien réparties. Mais la pression démographique mondiale conduira vraisemblablement les agriculteurs à donner la priorité à la production agricole destinée à l’alimentation humaine au détriment de l’élevage des ruminants et de la production de biomatériaux. Ils seront vraisemblablement élaborés à partir de coproduits. La production de biomasse se développera en force. Si l’initiative mondiale 4 pour 1000 adoptée lors de la Cop 21, qui vise à accroître de 0,4 % la concentration annuelle de carbone organique dans le sol, devient un programme contraignant, les agriculteurs devront adapter en conséquence leur assolement. Ceci dit, que deviendront les prairies si les consommateurs délaissent les viandes rouges ? Toutes ne sont pas cultivables ! La France prendra part à la sécurité alimentaire mondiale en exportant encore une grande partie de sa production tout au long du XXIe siècle. Et tout porte à croire qu’elle restera un des 10 plus grands exportateurs mondiaux de céréales à l’horizon de 2050. Sa croissance démographique ne remettra pas en cause ses capacités d’exportation. Aujourd’hui, la moitié de la production de céréales est actuellement vendue hors de nos frontières. Mais notre pays sera concurrencé par la Russie ou l’Argentine où le réchauffement climatique et la hausse de la concentration en CO2 dans l’atmosphère constitueront de nouvelles opportunités pour produire plus de céréales.

« Aucun pays ne peut lutter contre le changement climatique seul ni prévenir les pandémies. Les progrès nécessitent maintenant de s’entendre non seulement en tant que villes ou nations, mais aussi en tant que communauté mondiale. » Mark Zuckerberg créateur de Facebook

La culture de blé s’étendra en Sibérie. En revanche, l’Ukraine renoncera à la culture de maïs si les champs ne sont pas irrigués. Toutefois, les agriculteurs français ne dev ront-ils pas davantage redouter une p olitique environnementale p énalisante avec de nouvelles rest rictives que les changement s de pratiques cult urales inhérent s au dérèglement climatique en cours ? Leurs mises en œuv re conditionneront au cours des prochaines dizaines d’années leurs marges d’actions, avec le risque d’êt re victimes de nouvelles distorsions ent re pays.

Cultures, les gagnantes et les perdantes La hausse des températures, la nouvelle répartition des précipitations entre les saisons et l’augmentation de la concentration en CO2 modifieront les aires de production de céréales et d’oléoprotéagineux sur l’ensemble du territoire national tout au long du siècle.

En fait, les précipitations seraient aussi abondantes que par le passé mais différemment réparties. Les périodes de pluie à l’automne et au printemps seront plus courtes et la saison estivale plus sèche et plus longue. De nouveaux bassins de rétention seront édifiés pour disposer de l’eau durant les périodes d’irrigation. Au final, le climat se caractérisera de plus en plus par son imprévisibilité. Mais l’augmentation continue de la concentration de l’atmosphère en CO2, indispensable pour la photosynthèse, profitera davantage aux plantes « en C3 » (dont les céréales à paille) qu’aux graminées « en C4 » (le sorgho et le maïs entre autres). Arvalis, l’institut du végétal et l’Ademe ont analysé dans plusieurs régions ces répercutions pour chacune des grandes productions. L’étude prise en référence (pages suivantes) : « Evolution des rendements des grandes cultures : du rôle de la création variétale, des pratiques culturale et du climat aux solutions adaptatives et axes de recherche prioritaires ». Frédéric Hénin

N°30 - MARS 2018

9


FONGICIDE

RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE ET CULTURES >

Blé tendre, blé dur, triticale, épeautre

Le maïs dépendant de l’irrigation, le sorgho solution alternative Dans le nord de la Loire, les rendements en maïs seront conditionnés par l’extension de l’irrigation. D’ici 2050, le climat plus chaud devient propice à la culture du sorgho sur l’ensemble du territoire. l’irrigation avec des équipements adaptés et des bassins de rétention plus nombreux.

Fotolia

> Le sorgho, pourrait apparaitre puis s’imposer pratiquement partout en France au fil des années.

L

es céréales cultivées en C4 (sorgho, maïs) ont une efficacité plus importante à la lumière, à la chaleur, et elles ont une meilleure efficience à l’eau. Mais elles ne tireront pas profit de l’augmentation de la concentration de CO2 atmosphérique. Le taux de concentration de l’atmosphère en dioxyde de carbone estimé à 0,04 % en 2016, due aux activités humaines, est déjà supérieur au seuil d’adsorption et de fixation maximale de 0,037%. A ce niveau, la photosynthèse des plantes en C4 est optimale. Au-delà de ce seuil, la saturation des feuilles en gaz carbonique au niveau des stomates conduit à une moindre croissance des plantes et par conséquent, à de moindres rendements. Ceci dit, la hausse des températures favorisera dans un premier temps l’essor de la culture du sorgho au nord de la Loire où il est actuellement absent aujourd’hui, et elle conduira, pour le maïs, à une extension de

10

Le changement climatique requerra la mise au point de nouvelles variétés de maïs avec des caractéristiques différentes par rapport à celles privilégiées ces dernières années. D’ici 2050, les variétés précoces seront progressivement abandonnées au profit des plus productives, caractérisées par un cycle végétatif plus long et semées plus tôt. « Toutefois, mettre au point les nouvelles variétés plus tolérantes au froid, aptes à se développer au début du printemps pour profiter de l’eau présente dans le sol, nécessite la recherche de nouvelles ressources génétiques dans les zones naturelles où le maïs pousse en altitude », défend Philippe Gate, directeur scientifique d’Arvalis. D’ici 2050, les rendements des plantations de maïs dans les Pays de la Loire, dans le nord, l’est, le bassin parisien et dans le Centre seraient supérieurs ( jusqu’à 4 tonnes par hectare en plus par rapport à la situation actuelle) tandis que les régions actuellement les plus productives du sud-ouest stagneraient ou déclineraient (environ 8 quintaux en moins par hectare dans le sud-ouest). Toujours dans le nord de la Loire, le maïs en rotation avec des cultures d’hiver devient possible dans toutes les grandes zones de production, même en Alsace. L’augmentation des températures anticipera la date de la récolte de quatre à six semaines, avant la période de semis du blé.

A la fin du XXIe siècle, la préférence portera sur des variétés de maïs semées, dans la région de Toulouse, début mars pour se développer rapidement. Dans le nord de la Loire, les rendements en maïs stagneront par rapport à leur niveau de 2050 et baisseront encore dans les régions du sud ( jusqu’à 1,8 t par rapport à la situation actuelle). En revanche, le sorgho présentera encore plus d’intérêt dans les régions récemment conquises avant 2050. Toutefois, le maïs aura toujours l’avantage sur son rival, surtout dans les bassins de production traditionnels du sud-ouest avec des écarts de rendements de 1 à 2 dans certains cas. La production par hectare n’excèderait pas 6 tonnes dans les régions devenues les plus productives au nord de la Loire à la fin du siècle tandis que rendement déclinerait dans certains bassins du sud (jusqu’à 1,2 tonne par hectare). « Mais surtout, la variabilité interannuelle attendue des rendements imposera une répartition judicieuse des risques au sein des exploitations spécialisées en maïs et en sorgho », affirme Philippe Gate. Par exemple, en priorisant la culture du maïs sur les parcelles irrigables et en réservant celles qui ne le sont pas, à la culture de sorgho dont les enjeux en matière de rendement et d’exigence en eau seront toujours plus faibles. Aussi, les années sèches, les risques seront mieux maitrisés. Les parcelles irriguées, implantées en maïs garantiront une bonne récolte tandis que celles en sorgho assureront une récolte suffisante pour couvrir au moins les charges. F.H.

WIKIAGRI.FR

photos : Shutterstock – oct. 17

soleil

Avec soleil, allier rendement et qualité n’est pas un mirage.

• A base de bromuconazole, triazole unique très efficace contre les fusarioses. • Gain financier (rendements préservés) • Excellente qualité sanitaire de la récolte

PHILAGRO France - SAS au capital de 9 912 500 € - RCS Lyon B 389 150 582 - Parc d’Affaires de Crécy - 10A rue de la Voie Lactée - 69370 Saint-Didier-au-Mont-d’Or - Tél. 04 78 64 32 64 - Fax 04 72 53 04 58. PHILAGRO France est agréé par le ministère de l’Agriculture sous la référence RH02089 pour la distribution de produits phytopharmaceutiques à destination des utilisateurs professionnels. SOLEIL® marque déposée Philagro - AMM. n° 2130266 - (EC) - 167.0 g/l Bromuconazole, 107.0 g/l Tébuconazole - DANGER - SGH05, SGH08, SGH09 - EUH401, H304, H318, H336, H361d, H410. Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, conformément aux principes de la protection intégrée, consultez http://agriculture.gouv.fr/ecophyto. Pour les usages autorisés, doses, conditions et restrictions d’emploi : se référer à l’étiquette du produit, à www.phytodata.com et www.philagro.fr. Annule et remplace tout document antérieur de même nature. Date 11/2017.

N°30 - MARS 2018

11


RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE ET CULTURES >

Céréales à paille, de meilleurs rendements grâce au climat Pour le blé, l’Ademe table sur une hausse des rendements de 1 à 2,6 tonnes par hectare par rapport à la situation présente selon les régions et les variétés, avec un avantage pour les variétés les plus précoces, car la formation des grains se déroulera avant la survenue des pics de chaleur. Les plantes profiteront de la plus forte concentration en CO2 qui compensera partiellement les stress hydriques estivaux.

La production de blé par hectare se caractérisera par un nombre de grains par mètre carré parfois augmenté de 20 % par rapport à la situation actuelle, mais leur remplissage pourrait être plus difficile en fin de cycle pour les variétés tardives. Cependant, le blé aura profité de l’augmentation de la concentration de gaz atmosphérique pour croître. « S’agissant de l’impact des fortes températures sur le poids des grains, les simulations révèlent que la stratégie la plus gagnante est de loin l’obtention de variétés plus tolérantes aux excès de températures, ajoute Philippe Gate. Un degré de plus procure un effet beaucoup plus de bénéfice que le recours à des variétés plus précoces (de type orge) ou qu’une avancée très significative des dates de semis. » « Concernant l’azote, la sélection doit s’orienter vers des variétés plus efficientes qui présentent de ce fait une moindre dépendance à l’azote pour produire plus, ajoute encore Philippe Gate. On sait effectivement qu’il existe une variabilité significative autour du besoin en azote pour produire un quintal de grains (entre 2,7 et 3,5 kg/q chez le blé tendre). La piste consistant

à rechercher des variétés absorbant plus d’azote pour produire plus n’apparaît pas comme une voie durable compte tenu de son coût environnemental. »

L’orge de printemps semée à l’automne Un essai conduit par Arvalis dans le département du Cher montre qu’un blé sous couvert de luzerne dégage un rendement identique en volume mais avec une teneur en protéines de 1,5 point supplémentaire. La diminution globale des pluies et des durées d’humectation va dans le sens d’une diminution du potentiel d’infection et de la dispersion des principales maladies actuelles, et ce malgré l’augmentation de température. Comme pour le blé dur, les variétés d’orge de printemps seront systématiquement semées en automne car les périodes de gel sont moins intenses en région Centre en particulier. L’épiaison est plus précoce et d’une meilleure qualité et que les variétés d’orge d’hiver. En revanche, l’orge sera de moins en moins semée au printemps car les plantes sont plus sensibles à l’échaudage.

*

L

12

Toujours selon l’agence, l’augmentation de température raccourcira le cycle végétatif du blé semé plus tôt en limitant un certain nombre de stress. Les variétés précoces auront un avantage sur les autres car leur besoin en vernalisation est moindre. Mais le changement climatique induira une plus forte variabilité interannuelle. Aussi, « les agriculteurs sont invités à diversifier les variétés de blé cultivées sur leur exploitation pour que les parcelles ne soient pas toutes au même stade de développement lors de la survenance d’aléas climatiques », explique Philippe Gate, d’Arvalis.

Le changement climatique semble davantage bénéficier au blé dur qu’au blé tendre. Le besoin en vernalisation est plus faible. De cycle végétatif plus court, en particulier pour la phase de remplissage du grain, l’évitement de fortes températures estivales sera accentué. « L’indice foliaire de la plante plus faible et sa meilleure capacité d’extraction de l’eau du sol lui permettront de satisfaire plus facilement ses besoins en eau et de réaliser une photosynthèse nette au niveau de l’épi, défend l’Ademe dans son étude citée plus haut. Bien que de manière générale, le rendement du blé dur reste inférieur à celui du blé tendre, les niveaux de production tendent à se rapprocher pour certains sites expérimentaux » à la fin du siècle, alors que le réchauffement climatique s’intensifie. Ce sera notamment le cas dans les bassins de production traditionnels. Dans le nord de la Loire, un rendement par hectare de 6 à 7 tonnes est tout à fait envisageable. F.H.

TOUJOURS PLUS DE LIBERTÉ TERRAIN. LA PRÉCISION N’EST PAS UNE OPTION.

A.J.

es céréales à paille font plutôt parties des cultures gagnantes du réchauffement climatique. La moindre rigueur des hivers profitera aux cultures plantées en automne, avec des sols humides pour se développer dès que les conditions météorologiques le permettront. Pour le blé, une hausse des rendements de 1 à 2,6 tonnes par hectare est anticipée dans l’est (Alsace, vallée du Rhône), dans le Bassin parisien, et en Occitanie d’ici 2100 selon l’Ademe (étude intitulée « Changement climatique, agriculture et forêt en France : simulations d’impacts sur les principales espèces »). Mais la production par hectare stagnera dans près des deux tiers des régions, notamment sur la façade Atlantique.

Le blé dur rattrape le blé tendre

« ... des blés pérennes qui épieraient plusieurs fois dans l’année... » Dans son rapport, l’Ademe mentionne : « Avoir des parcelles de blés au stade d’épiaison étalé dans le temps sera un atout. Pour y parvenir, les semis seront échelonnés et différentes variétés seront cultivées. » Dans un futur éloigné, « l’obtention de blés pérennes qui épieraient plusieurs fois dans l’année simplifiera la conduite de ces cultures », défend Philippe Gate, directeur scientifique d’Arvalis.

WIKIAGRI.FR

Une parfaite maîtrise de la qualité d’application: Avec le système OSS TECNOMA (Optimal Spray System), travaillez en permanence à des pressions et granulométries constantes. La qualité d’application par la taille de goutte est maîtrisée à la perfection. Pendant la pulvérisation, lorsque le débit augmente et que le seuil de pression haute est atteint, le changement vers une buse de calibre supérieur est automatique et inversement lorsque le débit et la pression diminuent. N’attendez plus... Une pulvérisation à l’état pur ! Pour plus d’informations contactez nous www.tecnoma.com ou sur facebook @groupe.tecnoma

N°30 - MARS 2018

13


RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE ET CULTURES >

L’attractivité du colza et du tournesol, la nouvelle précocité du soja Le réchauffement climatique rééquilibrera les productions végétales françaises en donnant plus de latitude à la production d’oléagineux. Pour les protéagineux, l’avenir est le soja. Au cours des cinquante prochaines années, ils seront supérieurs à 5 tonnes par hectare en Auvergne et pourraient franchir le cap des 6 tonnes dans l’est et le centre-est de la France, où les périodes de gel seront moins intenses. Seront néanmoins redoutés, les semis de colza à la fin de l’été alors que le sol est encore sec. En conséquence, l’irrigation des parcelles sera peutêtre nécessaire pour pallier le déficit hydrique dès le semis afin de favoriser la germination et le développement de la plante avant la période hivernale. A.J.

> Le colza, grand gagnant du réchauffement climatique parmi les grandes cultures.

P

armi les grandes cultures, le colza sera le grand gagnant du réchauffement climatique d’ici la fin du siècle. Les quelques degrés de plus attendus durant la période estivale seraient bénéfiques pour la croissance de la plante dans les régions où il est actuellement cultivé et dans celles du nord de la Loire où la culture s’étendrait fortement.

« Avec une diminution puis une disparition des risques de gel létaux pendant l’hiver, les sites du nord-Est et du Centre-Est deviennent terres d’accueil pour la culture. Protégé par ses besoins photopériodiques et vernalisants, le cycle du colza conservera une durée non pénalisante pour les rendements », écrit l’Ademe dans l’étude « Changement climatique, agriculture et forêt en France : simulations d’impacts sur les principales espèces ».

14

Dans les zones de production actuelles du tournesol, aucune évolution notoire du changement climatique en cours. La hausse des températures rendra possible sa culture avec succès en Bretagne, dans les Hauts de France et dans le grand est. Les rendements attendus rendront cette culture attractive. Ils augmenteront de 6 à 11 quintaux par hectare au niveau national d’ici 2100 par rapport à leur niveau au début du siècle, selon l’Ademe. La production par hectare sera assez homogène au nord de la Loire avec une moyenne estimée à 3,8 tonnes d’ici 2050. Les rendements attendus la rendront attractive. Ils dépasseront amplement le seuil des 4 tonnes par hectare à l’est et en Bretagne après 2050. Les plantes seront bien adaptées aux nouvelles conditions estivales caractérisées par des précipitations plus rares. Le seuil des 5 tonnes sera franchi au sud de la Nouvelle Aquitaine dans moins de 50 ans.

L’augmentation de la variabilité interannuelle, liée en particulier aux sécheresses pendant la phase végétative, pourra être réduite par le recours à des irrigations starter au moment du semis ou de complément pendant le cycle de végétation. Le choix de variétés à cycle long et l’avancée de la date des semis avant le 10 avril dans le sud ouest offriront des perspectives de rendements meilleurs, mais pas de façon systématique. D’ici 2050, tous les espoirs de la filière protéagineux reposeront sur le soja. Avec un cycle végétatif de 4 mois, sa culture s’intercalera très bien dans les cycles biannuels « de trois cultures sur deux ans ». Le changement climatique détournera davantage les agriculteurs des cultures risquées, les pois et les féveroles. Il sera en revanche une opportunité pour développer les plantations de soja grâce à l’obtention de nouvelles variétés plus précoces qu’actuellement. Cette culture pourrait se substituer à certaines prairies. A contrario, la hausse générale des températures rendra la culture du pois protéagineux encore plus vulnérable qu’actuellement. Le système racinaire très superficiel limite la capacité d’absorption de l’eau en profondeur et le développement des nodosités, indispensables pour absorber l’azote atmosphérique contenu dans le sol. Pour échapper aux fortes chaleurs, les variétés d’hiver semées en automne seraient toutefois les plus adaptées au nouveau contexte climatique. F.H.

WIKIAGRI.FR

N°30 - MARS 2018

15


RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE ET CULTURES >

Cap au nord pour le soja Et si quelques degrés en plus permettaient d’étendre la zone de production du soja vers le nord et ainsi de répondre à la demande croissante d’un soja français, tracé et garanti sans OGM ? En région Centre, dans les Pays de la Loire et même en Bretagne, certains s’essaient à la culture du soja en misant sur des variétés très précoces.

Nina Rabourdin, ingénieur pour les régions Bretagne et Pays de la Loire, à Terres Innovia. Les producteurs attendent des variétés qui allient la précocité à un rendement suffisant et à une bonne teneur de protéines, car les variétés précoces sont souvent moins riches. Les variétés très précoces (000, dites triple 0) correspondent aux conditions climatiques du Centre, Pays de la Loire, sud Bretagne « en misant sur un automne sec pour récolter dans de bonnes conditions. Une fin d’été pluvieuse comme cette année n’a pas permis de récolter des graines suffisamment sèches, note Nina Rabourdin. Ça rajoute des frais de séchage à des rendements moyens ». Plus on est au Nord, plus les dates de semis sont stratégiques et doivent être précoces (fin avril-début mai), même si le soja aime les départs rapides sur un sol réchauffé. Pour arriver à maturité, les gousses du soja ont besoin d’un cumul moyen de températures de 1550°C pour les variétés double 0, de 1450°C pour celles triple 0 (en base 6). Ce qu’il est possible d’atteindre sur la façade Atlantique, à condition d’un bel automne. On parle même de variétés quadruple 0 pour remonter vers le Nord et sécuriser la date de récolte.

Fotolia

> Photo de culture de soja prise en d’autres contrées... En attendant l’extension des cultures françaises.

D

ans son plan de filières, présenté le 15 décembre dans le cadre des états généraux de l’alimentation, l’interprofession Terres Univia affiche la volonté d’augmenter les cultures d’oléoprotéagineux de 500 000 hectares sur 5 ans pour arriver à 60 % d’autonomie sur l’alimentation animale. Pour le soja, l’ambition est d’atteindre les 250 000 hectares en 2025. La légumineuse va donc devoir s’installer au-delà de ses bassins traditionnels de production du sudouest et de l’est. En 2017, le soja a été cultivé sur 142 000 hectares pour une production de 420 000 tonnes, deux tiers à destination de l’alimentation animale, un tiers pour l’alimentation humaine. Sa culture connait un regain d’intérêt : en trois ans, les

16

emblavements ont été multipliés par trois. Si le soja français a de plus en plus la cote face aux tourteaux importés, c’est, qu’en plus d’un fort besoin en protéines végétales, les filières sont de plus en plus exigeantes sur des produits garantis sans OGM, voire d’origine France. Par éthique, par économie, un certain nombre de transformateurs veulent relocaliser leur approvisionnement. L’augmentation des besoins en bio, tant pour l’alimentation animale qu’humaine, est aussi une opportunité pour développer cette culture. La nouvelle réglementation qui oblige à 100 % d’aliments bio pour les animaux va accroitre la demande en protéines, dont celles de soja. Le soja bio représente déjà 18 % de l’assolement. Quitte à étendre les zones de production, autant les rapprocher des régions d’élevage, importantes consommatrices de tourteaux.

Depuis quelques années, la culture de soja se développe dans le Centre, en Poitou Charentes mais aussi en Vendée, ou dans la Sarthe. Quelques essais sont conduits en Bretagne. Si le réchauffement climatique peut apporter un peu de la chaleur dont est friande la culture, il risque aussi d’engendrer des épisodes de sécheresse, pénalisants pour le remplissage des gousses. La culture du soja semble possible de la façade Atlantique au centre de la France mais pas encore tous les ans à un niveau de rendement et une qualité de graines suffisante.

Miser sur la création variétale Plutôt que de miser sur un réchauffement notable du climat, mieux faut travailler à la création variétale. « En maïs, on a réussi à gagner en précocité et en qualité pour étendre la zone de culture. Pourquoi pas en soja ? », espère

WIKIAGRI.FR

Au-delà des freins agronomiques, la filière soja devra aussi développer les capacités de trituration. « La graine de soja n’est pas consommable en l’état par les monogastriques et peu valorisée par les ruminants. Il faut la chauffer pour détruire les facteurs antinutritionnels puis séparer l’huile des protéines (trituration). On peut aussi la toaster pour une valorisation à la ferme, mais les teneurs élevées en huile limitent sa part dans la ration. Le développement de la culture demande donc l’investissement dans des outils de transformation car jusqu’à présent toutes les filières en nutrition animale travaillent avec du tourteau et non de la graine brute », insiste Nina Rabourdin. Pour que le soja made in France tienne la route économiquement face au rouleau compresseur de prix de son concurrent américain ou brésilien, les filières aval devront jouer le jeu d’une juste valeur.

Déjà des filières en construction jusqu’au nord de la Loire En région Cent re, A xéréal a développ é sa cult ure suite à une dema nde d’un de s es client s. « Nous avons com mencé à tester la cult ure de soja bio p our rép ondre à des b esoins de l’un de nos client s, Carrefour p our sa f ilière p oulet bio », explique Séba stien Gar nier, de la coop érative céréalière. Les prem iers he ct ares ont été cultivés ave c des variétés t riple 0. « On arrive à des rendement s, en irrigué, de 20 à 4 0 q/ ha avec un t au x de protéines sup érieur à 4 0 %. » En A njou, c’est le rachat d’une huilerie qui rela nce l’intérêt d’une f ilière soja à la CAPL (coop érative agricole du pays de la Loire). « Pouvoir ex t ra ire l’huile nous p er mett a it de rép ondre au x b esoins en tourteau x des producteurs de vola illes bio, explique Mat hilde Hériteau, resp onsable des f ilières bio. Nous avons rela ncé la production de soja, même si les sur faces sont encore réduites. » Reste à lever le f rein du ma nque de variétés à la fois riches et précoces « même si l’aliment ation a nimale est moins ex igea nte sur le t au x de protéines que l’aliment ation huma ine. Avec des variétés t riple 0, on est ent re 12 et 20 quint au x de rendement, c’est encore juste économ iquement », re conna it Mat hilde Hériteau. Cert a ins font des tent atives p our impla nter du soja au nord de la Loire. Ma is, c’est plus compliqué… D epuis 3 a ns, la coop érative du Gouessa nt teste, ave c l’ent repris e de t ra nsfor mation Soja sun, la cult ure de soja en Ille- et-Vila ine. « Pour nos f ilières Soja sun et Sojade, nous avons b esoin de 9 0 0 0 tonnes de gra ines que nous achetons da ns le sud- ouest et en Bourgogne, explique Nat ha n Pezet, coordinateur du développ ement des f ilières végét ales. Nous testons la cult ure du soja en Bret agne p our rapprocher nos approv isionnement s de nos unités de t ra nsfor mation d’Ille- et-Vila ine et diversif ier les régions d’approv isionnement p our réduire le risque climatique. » « Nos essa is p ortent sur le choi x des variétés et l’intérêt tech nico- économ ique p our nos adhérent s, complète Guillaume Ta nguy, resp onsable régional de la coop érative le Gouessa nt. La cult ure s e pa ss e bien, avec des rendement s esp érés à 25 quint au x. C’est p our la récolte que c’est plus délicat. Il suff it que l’autom ne soit pluv ieu x, com me en 2017, et on obtient des gra ines t rop hum ides p our un déb ouché en aliment ation huma ine. » « Ent re une prem ière a nnée, 2016, s èche et une deu x ième t rop hum ide, on a eu des diff icultés en f in de cult ure alors qu’elle ava it bien démarrée, ret race Jacques Brossault, agriculteur à A ma nlis (Ille- et-Vila ine), qui a testé deu x variétés sur 6 he ct ares. Par rapp ort au maïs qu’on ma it ris e bien, la cult ure du soja me s emble encore aléatoire. » Pour l’inst a nt, Guillaume Ta nguy reste pr udent sur le développ ement du soja en Bret agne. « La féverole s emble plus adaptée à nos conditions, ma is nous restons en veille sur le soja, com me une des ressources protéiques. L’évolution des cours du tourteau, l’arrivée de variétés encore plus précoces p euvent rela ncer l’intérêt de la cult ure. » Ens emble, la coop érative et le t ra nsfor mateur continuent de t rava iller sur la précocité des variétés et leur adapt ation au x ex igences de t ra nsfor mation (teneur en protéines, fer meté des gra ines). C.J.

Cécile Julien

N°30 - MARS 2018

17


ELATUS

TM

ERA,

ELATUS

TM

PLUS

La protection gagnante de la feuille

Les nouveaux standards techniques SDHI des céréales

Leur excellente efficacité combinée à une distribution uniforme et à une très forte affinité pour les tissus des feuilles donnent à ELATUSTM era et ELATUSTM plus une très longue durée d’action, pour des feuilles vertes plus longtemps et plus de rendement (1).

(1) Les feuilles vertes plus longtemps et les gains de rendements sont obtenus grâce à l’efficacité d’ELATUS™ ERA et d’ELATUS™ PLUS sur les maladies. Syngenta France SAS - 12, Chemin de l’Hobit 31790 Saint-Sauveur France. SAS au capital de 111 447 427 Euros. RCS – RSAC Toulouse 443 716 832. Numéro de TVA intra-communautaire : FR 11 443 716 832. N° d’agrément MP02249 : distribution de produits phytopharmaceutiques à des utilisateurs professionnels. ELATUS™ ERA - AMM N° 2160959 - Composition : 75 g/l benzovindiflupyr * + 150 g/l prothioconazole ** - Attention - H317 - Peut provoquer une allergie cutanée. H319 - Provoque une sévère irritation des yeux. H335 - Peut irriter les voies respiratoires. H361d - Susceptible de nuire au foetus. H410 - Très toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme. EUH401 - Respectez les instructions d’utilisation pour éviter les risques pour la santé humaine et l’environnement. P102 Tenir hors de portée des enfants. P261 Éviter de respirer les embruns de pulvérisation. P280 Porter des gants de protection/des vêtements de protection/un équipement de protection des yeux/du visage (se reporter au livret de l’étiquette pour le détail des protections aux différentes phases) P302+P352 EN CAS DE CONTACT AVEC LA PEAU: laver abondamment à l’eau. P305+P351+P338 EN CAS DE CONTACT AVEC LES YEUX: rincer avec précaution à l’eau pendant plusieurs minutes. Enlever les lentilles de contact si la victime en porte et si elles peuvent être facilement enlevées. Continuer à rincer. P308+P313 EN CAS d’exposition prouvée ou suspectée: consulter un médecin. P501 Éliminer le contenu/récipient dans une installation d’élimination des déchets agréée. SP1 Ne pas polluer l’eau avec le produit ou son emballage. Spa1 Pour éviter le développement de résistance au benzovindiflupyr, le nombre d’applications de la préparation est limité à 1 application maximum par campagne sur orge, blé, épeautre et triticale toutes maladies confondues. Spe3 Pour protéger les organismes aquatiques, respecter une zone non traitée de 5 mètres comportant un dispositif végétalisé permanent non traité d’une largeur de 5 mètres en bordure des points d’eau.

ELATUS™ PLUS - AMM N° 2160617 - Composition : 100 g/l benzovindiflupyr * - Danger - H302 - Nocif en cas d’ingestion. H317 - Peut provoquer une allergie cutanée. H318 - Provoque des lésions oculaires graves. H332 - Nocif par inhalation. H410 - Très toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme. EUH401 - Respectez les instructions d’utilisation pour éviter les risques pour la santé humaine et l’environnement. P102 Tenir hors de portée des enfants. P280 Porter des gants de protection/des vêtements de protection/un équipement de protection des yeux/du visage (se reporter au livret de l’étiquette pour le détail des protections aux différentes phases) P302+P352 EN CAS DE CONTACT AVEC LA PEAU: laver abondamment à l’eau. P305+P351+P338 EN CAS DE CONTACT AVEC LES YEUX: rincer avec précaution à l’eau pendant plusieurs minutes. Enlever les lentilles de contact si la victime en porte et si elles peuvent être facilement enlevées. Continuer à rincer. P310 Appeler immédiatement un CENTRE ANTIPOISON/un médecin. P501 Éliminer le contenu/récipient dans une installation d’élimination des déchets agréée. SP1 Ne pas polluer l’eau avec le produit ou son emballage. Spa1 Pour éviter le développement de résistances à la substance benzovindiflupyr, le nombre d’applications de la préparation ELATUS PLUS est limité à 1 application maximum par campagne sur blé, triticale et orge, toutes maladies confondues, du fait de la septoriose du blé et du triticale et de l’helminthosporiose de l’orge. Spe3 Pour protéger les organismes aquatiques, respecter une zone non traitée de 5 mètres comportant un dispositif végétalisé permanent non traité d’une largeur de 5 mètres en bordure des points d’eau. TM Marques d’une société du groupe Syngenta, * substance active brevetée d’une société du groupe Syngenta et ** substance active d’origine Bayer. Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, conformément aux principes de la protection intégrée, consultez http://agriculture.gouv.fr/ecophyto. Pour les conditions d’emploi et les usages, doses et conditions préconisées : se référer à l’étiquette du produit ou www.syngenta.fr .

PRODUITS POUR LES PROFESSIONNELS : UTILISEZ LES PRODUITS A V18A N T T O U T E U T I L I S A T I O N , L I S E Z L ’ É TWIKIAGRI.FR I Q U E T T E E T

P H Y T O P H A R M A C E U T I Q U E S A V E C P R É C A U T I O N . L E S I N F O R M A T I O N S C O N C E R N A N T L E P R O D N°30 U I- MARS T . 2018

19


RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE ET CULTURES >

Betteraves et pommes de terre, tout est encore permis A

vec des températures plus clémentes au début du printemps et des sols moins humides, les betteraves sucrières bénéficieront pleinement du changement climatique dès leur implantation. « Les graines seront semées plus tôt en mars mais compter sur des variétés hivernales est exclu tant que l’obtention de variétés Ogm est interdite, rapporte Philippe Gate, de Arvalis Institut du végétal. En revanche, plus de rayonnement favorisera la formation des feuilles et du pivot. Or ce dernier conditionne la grosseur de la racine et la teneur en sucre. » Une expérience menée (modèle Sucros) par Arvalis révèle « une augmentation interannuelle de 60 kg/ha/an qui résulte uniquement de l’évolution climatique entre le 1er avril et le 15 juin. Cette progression est remarquable compte tenu de

la courte période sur laquelle est faite la simulation : 75 jours sur un cycle total de 200 jours. Ces simulations montrent que la phase d’implantation de la betterave du semis à la couverture se fait dans des conditions climatiques de plus en plus favorables à la croissance. » Le changement climatique ne modifiera pas la structure des sols cultivés. Une terre inappropriée à la culture de betteraves et de pommes à terre le restera. Les périodes de sécheresse rendront même la préparation du sol plus fastidieux. Aussi, les régions du nord du bassin parisien produiront toujours des pommes de terre et des betteraves sucrières en 2100 si les Européens consommeront toujours du sucre et des frites !

dotés de matériels d’irrigation. Sinon, le climat plus sec altérera la formation des tubercules. « L’année internationale organisée par la FAO en 2008 avait déjà mis en relief la contribution de la pomme de terre au développement et à la sécurité alimentaire en Afrique, en Asie et en Amérique latine, où elle est devenue un aliment de base et une culture de rente de premier plan. » Aussi, quel que soit le pays où elle est cultivée, des recherches sont engagées pour rendre les cultures plus productives et plus résistantes aux ravageurs, aux maladies, au stress hydrique et au changement climatique. C’est en exploitant les ressources génétiques de la pomme de terre, y compris parmi les milliers de variétés andines, que seront mises au point des nouvelles variétés adaptées à chaque climat.

En revanche, les planteurs du nord de la France se seront tous

ISOTRONIC Agriculture de précision FACILITÉ Rapide à régler PRESSION Constante jusqu’à 230 kg

F.H.

Prairies, saisonnalité plus prononcée de la production d’herbe S

elon l’Ademe, « le changement climatique et la hausse de la concentration de l’atmosphère en CO2 auront un impact plutôt positif sur les niveaux de production fourragère en France, avec une augmentation de l’ordre de 5 a 20 % d’ici à 2100 ». Toutefois, « le changement climatique pourrait s’accompagner d’une réduction de la teneur en azote de l’herbe estimée pour le ray grass anglais à 27 % par phénomène de dilution ». Le réchauffement climatique répartira différemment les périodes de précipitation. Elles seront surtout plus importantes au printemps et à l’automne.

20

En conséquence, les éleveurs pallieront le déficit en herbe pendant la période estivale en déstockant du foin ou en recourant à d’autres fourrages comme le maïs vert pour nourrir les ruminants. Dans les régions où la température est un facteur limitant, le changement climatique allongera la période de production d’herbe si les parcelles sont praticables. Elle modifiera aussi les calendriers de mise à l’herbe et de gestion de la reproduction du troupeau. F.H.

WIKIAGRI.FR

N°1

MONDIAL DU SEMOIR MONOGRAINE

Ultra-fiable avec son entrainement par cardan, pas de chaîne, pas de casse. Ultra-simple à régler pour une mise en terre impeccable sur le rang comme en profondeur. Changement instantané de l’inter-rang de 45 à 80cm pour toutes vos cultures. Compétitif pour demain.

N°30 - MARS 2018

info@maschio.fr 21


MOTEUR

>

Un grain de folie gagne le semis de précision

Semoir à la carte Le tube de descente BrushBelt de John Deere se rapproche du SpeedTube de Precision Planting mais le premier propose un nombre infini de positions quand la seconde met en œuvre une courroie à palettes, au nombre fini de logettes.

Le catalogue de marques et de semoirs de précision s’est significativement étoffé ces dernières années. Le principe d’un semoir à la carte fait son apparition.

E

n l’espace de quelques années, l’offre de semoirs monograine s’est singulièrement étoffée et renouvelée. Amazone, qui disposait depuis 1985 d’une offre de semoirs monograine avec l’ED, revisite le concept et présente l’EDX, dont la trémie centralisée et la vitesse de semis démultiplie la productivité de chantier. En 2011, Väderstad et Horsch, novices en la matière, présentent respectivement le Tempo, un monograine rapide, doté d’une distribution électrique à galets réglables et d’un transport des graines sous pression et le Maestro, un monograine tout aussi rapide, doté d’une distribution électrique et d’un contrôle de semis assuré par un capteur logé dans le canal de distribution, capable de comptabiliser les grains mais aussi l’espacement entre deux grains. Entre-temps, Grimme, Pöttinger ou encore Lemken y ont ajouté leur graine, les acteurs historiques ne restant pas impassibles (lire les encadrés).

Modulation rang par rang L’accélération des vitesses de semis est un point commun à de nombreux nouveaux modèles. Elle caractérise aussi John Deere et son 1775 NT ExactEmerge. Quand ses concurrents misent sur une sur pression (Horsch, Väderstad) ou une assistance pneumatique (Amazone) pour déjouer les lois de la gravité s’appliquant aux semoirs monograine conventionnels, John Deere substitue au tube de descente une courroie-brosse Br ushBelt.

22

John Deere

> Sur le 1775 NT ExactEmerge de John Deere, une courroie brosse transporte les graines jusqu’à leur dépose en fond de sillon.

Les graines sont transférées de manière active du système de dosage vers la courroie, qui les transporte à vitesse verticale contrôlée jusqu’au fond du sillon. Les graines sont alors déposées avec une vitesse horizontale nulle, évitant rebond et roulement, et garantissant ainsi la régularité de répartition sur le rang. Le système n’a quasiment pas de limite en débit. A titre indicatif, l’ExactEmerge peut positionner 160 graines de soja par seconde, l’équivalent d’un semis de 460 000 graines/ ha réalisé à la vitesse de 16 km/ h. Une ballade de santé pour le maïs et ses 35 graines par seconde pour un peuplement de 100 000 graines/ ha, toujours à 16 km/ h. L’accompagnement de la graine lors de la descente permet de conserver la précision lors des travaux en pente ou en dévers.

Côté régularité en profondeur, le constructeur mise sur un accumulateur pneumatique réglable pour garantir la pression au sol à vitesse élevée. Les vitesses de l’élément doseur et de la courroie-brosse de chaque élément semeur sont asservies à la vitesse d’avancement. L’entraînement électrique autorise la coupure individuelle manuelle ou automatique de ceux-ci (bordures, pointes). Il permet en outre de faire varier la densité de semis manuellement ou automatiquement (selon une carte préétablie) et ouvre la voie à la modulation rang par rang. Le compteur de graines monté sur chaque élément semeur permet de visualiser en cabine via la console SeedStar les paramètres essentiels tels que l’espacement sur le rang (rang par rang), la densité de semis instantanée, la surface ensemencée.

WIKIAGRI.FR

Precison Planting est un constructeur américain, qui aux Etats-Unis, s’octroie une forte part de marché en greffant des organes mécaniques, électriques et électroniques sur des semoirs de différentes marques (Case IH, Deere, Kinze, White...). Aux Etats-Unis, le principe du rééquipement des semoirs en parc est très développé. Cette approche évite d’avoir à ré-investir dans un semoir dont la technologie va demeurer figée dans le temps. Le rééquipement permet de lisser les investissements et d’intégrer de nouvelles technologies. Parmi elles figure le contrôleur hydraulique de pression au sol rang par rang DeltaForce, qui évalue l’état de tassement du sol à raison de 200 mesures par seconde au moyen d’un capteur placé sur la roue plombeuse. Le système garantit le placement de la graine à une profondeur constante, déjouant les passages de roue sinon les variabilités intra-parcellaires de structure. Autre solution, le vDrive transforme un semoir à distribution mécanique en un appareil à distribution électrique, garante d’une meilleure répartition selon le constructeur. Le système intègre notamment un capteur de rotation destiné à garder constante la répartition dans les courbes, à l’intérieur comme à l’extérieur. Le vSet Select enfin, permet quant à lui d’implanter deux variétés distinctes au sein d’une même parcelle, pour une meilleure adéquation entre les caractéristiques de l’hybride et du sol. Raphaël Lecocq

Un châssis polyvalent chez Monosem Proposé en 4 m, 4,5 m ou 6 m, le châssis MultiSlide est composé d’éléments semeurs coulissant hydrauliquement sur le châssis grâce à un système de griffes fixées sur les éléments, et de rails fixés sur le châssis. L’inter-rang est réglable par pas de 2,5 cm de 45 à 80 cm, selon les configurations). Il peut recevoir les éléments semeurs à entraînement électrique des gammes Monoshox NG Plus ME ou NG Plus 4E, avec, en option, les trémies pour microgranulés à entrainement électrique par MicroDriveVE.

Monosem

> Le châssis MultiSlide de Monosem, est caractérisé par un inter-rang réglable par pas de 2,5 cm, de 45 à 80 cm.

De nouvelles références pour le Maxima 3 de Kuhn La série haut de gamme de la marque s’enrichit de deux références avec entrainement électrique des éléments semeurs, à savoir le Maxima 3 TiE (8 rangs) et le Maxima 3 TiM E (8 ou 9 rangs). Portés, ils sont capables de semer à 10 km/h à des intervalles de 37,5, 45, 50, 55, 60, 65, 70 et 75 cm (80 cm pour le TiM E).

Kuhn

> Kuhn complète sa gamme Maxim 3 avec deux références à entraînement électrique et un traîné repliable en 8 rangs.

Le Maxima 3 TRR est quant à lui un 8 rangs traîné repliable (écartement de 70-75 cm), doté du système Stabdrive garantissant la stabilité dans les dévers, dans les fourrières et sur route. Il ne requiert que 100 ch tout en emportant 1500 l d’engrais.

Deux nouveaux éléments semeurs chez Kverneland

Chrono, le monograine « High Speed » de Maschio Gaspardo

Kverneland présente avec le SX High Speed un élément semeur capable d’assurer un semis de précision à 18 km/h. Toujours dépourvu de génératrice électrique, il est doté d’un cœur semeur pressurisé garantissant la précision de la distribution des graines, assorti d’un contrôleur de semis informant le chauffeur des pourcentages de manques et de doubles.

A l’occasion d’Agritechnica 2017, le constructeur a présenté en avant-première le Chrono, son nouvel élément semeur monograine. A entraînement électrique, il est capable de semer à 15 km/h. Une fois détachée du disque perforé, la graine est transportée dans le tube de descente par le flux d’air directement dans le sillon, minimisant le temps de descente.

L’Optima HD II à entrainement électrique gagne en robustesse et en accessibilité. Sa pression standard de 130 kg pouvant être portée à 230 kg. Ces deux sont compatibles avec le concept Geoseed de semis en quinconce ou en parallèle.

Une photocellule permet de compter le nombre de graines et vérifie la distance entre chacune d’elles. Une roue en caoutchouc souple et autonettoyante arrête la graine au bon endroit.

N°30 - MARS 2018

23


MOTEUR

>

La location de matériels gagne du terrain aussi en agriculture

chute des ventes de matériels neufs. Oui mais voilà, avec le numérique, il est possible d’interconnecter les hangars et les cours de ferme de France et de Navarre. Trois touchers sur l’appli mobile et voilà le semoir TCS de votre voisin dans votre cour, ou le vôtre dans la sienne, sans autre intermédiaire que la plateforme. Paiement assuré, matériel aussi. Plus rapide qu’un bon de commande. Beaucoup moins engageant aussi. De quoi réduire, dans le bilan comptable, les immobilisations de matériels trop souvent réduits à l’immobilité.

Levier de compétitivité Le co-farming est peut-être l’avenir de la compétitivité des exploitations agricoles françaises. C’est en tout cas ce que donne à penser une étude conduite par Arvalis Institut du végétal, Agro d’Oc et WeFarmUp, réalisée auprès de 30 exploitations du Gers, centrée sur un matériel : le semoir monograine. Résultat, autour de la période critique située dans cette région autour du 1er mai, 14 des 20 semoirs présents sur les 30 exploitations dorment sous le hangar. Ce qui vaut pour les semoirs1 11-17BOGB-Pub-MLine-210x150-Fab.pdf monograine vaut bien entendu

Au XXe siècle, la mécanisation a, d’une certaine manière, libéré les agriculteurs. Au XXIe siècle, la numérisation pourrait les libérer… de la mécanisation, du moins de ses excès. Moyennant une petite mise à jour logicielle.

V

otremachine.com, travaux-agri.fr, WeFarmUp : les plateformes de location entre agriculteurs s’invitent dans les stratégies de mécanisation. Il est encore trop tôt pour dire si elles vont s’imposer dans le paysage agricole, si leur modèle économique est suffisamment robuste pour accompagner une montée en puissance que l’on voudrait proportionnelle à celle

observée sur les machines elles-mêmes. Le défi est ardu. La location, ce n’est pas totalement nouveau. Sauf qu’en agriculture, la greffe n’a jamais pris, contrairement au secteur des travaux publics. Seuls certains concessionnaires et quelques constructeurs y recourent, avec parcimonie, et avec des intentions mercantiles bien légitimes : vulgariser une nouvelle machine, amortir une

WeFarmUp

> WeFarmUp doit s’imposer comme le moyen d’accès à la mécanisation par tous et partout, sans passer par la case endettement .

pour les autres matériels (tracteurs, moissonneuses-batteuses, travail du sol...), également passés au scanner dans l’étude. Celle-ci conclut à une réduction potentielle de 40 % du parc de machines, de 40 % du capital investi et de 30 % des charges annuelles de mécanisation, le tout sans modifier son calendrier de travail et sans courir de risque particulier vis-à-vis des fenêtres d’intervention pédoclimatiques. « Le potentiel des réseaux est en réalité 30/11/2017 14:54

plus important », estime Laurent

Bernède de WefarmUp. En effet, il y a un lien direct entre le nombre de participants au réseau et le potentiel d’optimisation. Pour Julie Jammes, ingénieur à la coopérative Agro d’Oc, « la mise en réseau des céréaliers par l’organisation Ceta a montré sa réelle efficacité sur le compte de résultats des exploitations adhérentes. On pouvait jusqu’à présent partager ses pratiques culturales, ses idées, ses projets. Il est désormais possible de partager aussi son matériel en utilisant une plateforme internet ». R.L.

QUADRUPLE RECOUVREMENT

Sky agriculture converti à la location

QUALITÉ DE RÉPARTITION INCOMPARABLE

Le spécialiste du semis simplifié et direct propose depuis plusieurs années ses Maxidrill et Easydrill à la location. Objectif : ménager le risque économique inhérent à la transition entre deux systèmes culturaux. Résultat : ça marche, la majeure partie des clients convertissant leur location en achat.

4 COUCHES D’ENGRAIS

Concernant l’Easydrill (disque crénelé de 41,5 cm, pression de 250 kg, 25-35 ch/m), l’offre de location s’applique au modèle de 3 m, loué à partir de 4500 €/an, selon la durée. Un modèle qui se négocie entre 37 000 € et 50 000 € à l’achat selon les équipements. A l’issue de la location, le client peut acquérir le semoir en question ou opter pour un modèle plus large, l’Easydrill étant disponible en 3 m, 4 m (fixe ou repliable) et 6 m repliable. C

M

J

CM

MJ

CJ

CMJ

Sky Agriculture

24

> En proposant l’Easydrill à la location, Sky Agriculture espère contribuer à lever un frein à la transition vers l’agriculture de conservation.

WIKIAGRI.FR

N

NOUVEAU

M -Line

Importé par LEMKEN France N°30 - MARS 2018 - Tél : 02 3825 france@lemken.com 61 11 12


MOTEUR

>

Le Crafter élargit ses gammes Lancé voici quelques mois, le grand fourgon Volkswagen Crafter complète actuellement son offre avec l’arrivée des versions propulsion et quatre roues motrices 4 Motion. Au bilan, une gamme extrêmement complète.

de trois longueurs de carrosserie, trois hauteurs de toit et trois limites de poids. Si les cotes sont les mêmes que pour les modèles traction, c’est le poids total autorisé en charge qui évolue en allant jusqu’à 5 tonnes pour le Crafter propulsion. Volkswagen annonce d’ailleurs que le poids total autorisé en charge maximum sera étendu à 5 500 kg en 2018 avec le Crafter 55. S’agissant de la propulsion, cette nouvelle offre va satisfaire certaines catégories de professionnels. Le mode propulsion présente en effet bien des avantages et il est connu qu’il tient mieux la charge : la propulsion sera plus efficace si le fourgon tire régulièrement une remorque.

DR

> Lancé voici un an, le Volkswagen Crafter complète son offre avec l’arrivée des versions propulsions et des quatre roues motrices 4 Motion.

G

rand, haut, vaste, mais aussi encore plus grand, plus vaste, plus haut, plus fort, toujours pratique et toujours plus adapté. Le grand fourgon de la Volkswagen est ainsi : multiple. Apparu voici un an, le Crafter se présente d’abord sur le marché en version traction uniquement. C’est une première pour la marque, qui ne proposait jusqu’alors que des propulsions. Ce Crafter traction est proposé en version fourgon, Combi, caisse grand volume mais aussi avec une cabine simple ou double pour les véhicules plateau, benne et châssis. Dans le détail, la gamme Crafter fourgon s’articule autour de deux empattements (3,64 et 4,49 mètres), trois longueurs (5,9 m, 6,8 m et 7,4 m), trois hauteurs (2,3 m, 2,6 m et 2,8 m) et deux PTAC (3 tonnes pour le Crafter 30 et de 3,5 t pour le Crafter 35). La hauteur maximale de chargement est de 2,20 mètres et la longueur de chargement maximale est de 4,85 m. La largeur de chargement entre les passages de roue est de 1380 millimètres, ce qui permet à Volkswagen de dire que c’est le Crafter a le « meilleur dimensionnement intérieur de sa catégorie. La version la plus longue peut accueillir jusqu’à neuf caissons roulants. Sur la version à empattement moyen à pneus simples, on peut charger six palettes Europe ou quatre palettes Europe 3, ce qui représente le plus grand nombre de palettes Europe pour cette longueur sur ce segment ».

S’agissant de la transmission intégrale 4 Motion, il est aisé de deviner à qui elle s’adresse. Tous ceux qui crapahutent sur les terrains difficiles, ceux qui vivent et travaillent en montagne et globalement dans des régions où la météo est parfois difficile, peuvent avoir besoin des quatre roues motrices. Ce nouveau modèle fait la part belle aux technologies modernes, qui se traduisent par des aides à la conduite et des assistances en tout genre, comme la protection latérale à base de capteurs, l’assistance au stationnement, l’assistant de sortie de stationnement (Rear Traffic Alert) ou encore l’assistant de manœuvre avec remorque (Trailer Assist). Autant d’éléments proposés de série ou en option. Richard Pizzol > Les Crafter bennes sont proposés en version simple ou double cabine.

26

Haute qualité physique Densité élevée et granulométrie optimisée pour un épandage homogène y compris en grande largeur

Nutrition équilibrée Des éléments nutritifs hautement soluble couvrant l’ensemble des besoins

Répartition optimale L’association des éléments nutritifs au cœur de chaque granulé

Découvrez notre large gamme d‘engrais !

Engrais azotés simples, azotés soufrés et engrais composés NPK

La règle des trois Aujourd’hui, le Crafter enrichit ses gammes avec l’arrivée des versions propulsion et 4 Motion, autrement dit à transmission intégrale. La gamme complète se décline désormais autour

Borealis L.A.T partenaire de votre fertilisation

Pour plus d’informations, contactez notre service agronomie : agronomy@borealisgroup.com ou consultez notre site www.borealis-lat.com

DR

WIKIAGRI.FR


AGRONOMIE

>

Le marché des biostimulants deviendrait-il mature ?

A.J.

Le marché des biostimulants vit aujourd’hui une révolution : en décidant de redéfinir le périmètre de ce qu’est un biostimulant au regard de la législation, l’Union européenne frappe un grand coup et répond ainsi à une attente forte des distributeurs qui avaient souvent du mal à se repérer sur ce marché un peu nébuleux. En France, l’évolution est saluée par les acteurs de ce marché qui mettent en avant l’importance de ce changement pour sécuriser à la fois les agriculteurs sur leurs solutions Racines et homologuées, mais aussi leurs propres investissements Bacillus, dans l’innovation.

«L

’évolution récente de la réglementation devrait aider à délimiter le périmètre de ce marché des biostimulants », explique Mathieu Bounes, directeur de Tradecorp France : « Ce marché est en effet en pleine structuration en raison de l’harmonisation de la réglementation européenne en cours (lire l’encadré) dont l’objectif est de redéfinir les contours de ce qu’est un biostimulants au regard de la loi. C’était une attente forte de la part des distributeurs. »

Un rapport datant de 2014 sur l’évaluation du marché des biosolutions (biocontrôle et biostimulants) chiffrait ce dernier autour de 3 milliards de dollars au niveau mondial, dont 30 % sur l’Union européenne. « En croisant les sources, cela porte entre 500 et 700 millions d’euros la taille de ce marché en Europe, avec un taux de croissance de + 10 à + 15 % par an », explique Didier Blin, responsable en charge de la gamme végétal chez Olmix Group (ex PRP technologies). Mais la particularité de ce marché des bio-intrants par rapport à celui de la fertilisation ou des phytosanitaires, c’est la taille des structures qui le

28

compose : on enregistre plus de 200 entreprises, dont de nombreuses PME, au niveau européen. « Forcément, l’arrivée du nouveau règlement va clarifier le nombre d’acteurs dont certains jouaient sur ce flou réglementaire. Dans ce sens, cela va aussi donner davantage de lisibilité aux entreprises » pour développer et investir dans des innovations qui seront désormais homologuées dans les règles. Et cela va permettre « aux acheteurs d’avoir un cadre plus circonscrit », poursuit Didier Blin. De fait, cette évolution réglementaire en cours satisfait les opérateurs de ce marché qui font l’effort d’homologuer leurs solutions, à commencer par Tradecorp qui s’appuie sur trois piliers pour mettre en avant ses solutions : les acides aminés ; les acides humiques – avec la gamme Humifirst® qui « favorise la fertilité du sol et une action positive sur les caractéristiques physiques (structure), chimiques (plus grande quantité de nutriments) et biologiques (accroissement de la vie microbienne). Cette triple action favorise le développement racinaire, augmente l’absorption de nutriments

comme ça marche ?

La plante, dans le cadre de sa propre croissance, produit naturellement du tryptophane que l’on retrouve dans les exsudats racinaires : il s’agit d’un un acide aminé précurseur de l’auxine. Ce tryptophane est détecté par les bactéries du Bacillus E4CDX2® qui, en réaction, excrètent à leur tour des substances auxinomimétiques (ou équivalents auxines) qui s’agglomèrent entre elles pour créer un biofilm autour des radicelles. Ces dernières absorbent alors les substances émises par les bactéries, stimulant ainsi leur propre développement racinaire et leur croissance : en effet, la plante cherche à rétablir son équilibre hormonal entre auxines et cytokinines en développant ses propres racines, lieu de synthèse des cytokinines.

WIKIAGRI.FR

et encourage le développement végétatif des plantes notamment à la levée en développant le système racinaire » ; et les engrais à base d’algue (gamme Phylgreen à base d’Ascophyllum nodosum). « Nous apportons par ailleurs une attention toute particulière sur le sourcing de nos matières premières », complète le nouveau directeur.

Cibler les premiers stades de la culture Chez Compo Expert, on continue à labourer un sillon bien défini : « Notre enjeu en grandes cultures, c’est bien de proposer des solutions augmentant le rendement et de préserver la qualité, tout en ayant une réponse environnementale adaptée », résume Jessica Da Costa, responsable produit. L’entreprise a fait le choix de cibler les premiers stades des cultures en associant des technologies complémentaires. « Au démarrage des cultures, le système racinaire est placé dans des conditions pédoclimatiques défavorables. Nous apportons des solutions techniques en fertilisation starter qui agissent sur l’enracinement et permettent également de réduire les risques de volatilisation, tout en prenant en compte les contraintes d’équipements des agriculteurs : microgranulateur, fertilisateur, tank à liquide ou pulvérisateur. » La gamme des solutions de Compo Expert s’organise ainsi autour de deux axes : d’une part, une fertilisation de précision (avec une libération progressive et une meilleur efficience des matières fertilisantes) grâce à une technologie spécifique associée à l’azote, le DMPP ; d’autre part, des biostimulants – extraits de plantes et

micro-organismes – qui agissent sur la plante et/ou le sol pour améliorer l’efficience d’absorption des éléments fertilisants et la résistances aux stress abiotiques. In fine, la gamme de Compo qui se décline ainsi en quatre solutions et tient compte des contraintes matériel des agriculteurs : en granulé, NovaTec® Duo associant E4CDX2® et une fertilisation avec

janvier 2018. L’ensemble des actions et des portefeuilles des deux structures est désormais relié sous la bannière Olmix Group. « En 2018, le défi sera d’installer la notoriété et le crédit des solutions proposées sur le marché du végétal, notamment en France, où Olmix est davantage connu dans le monde de l’élevage que dans celui du végétal », reconnaît Didier Blain.

Un nouveau règlement européen en cours d’élaboration La réglementation européenne pour les fertilisants a été harmonisée au niveau européen fin 2017 avec un premier vote en séance plénière du Parlement européen le 24 octobre qui a permis d’enrichir le projet initial de la Commission européenne, présenté en 2016, de plus de 300 amendements. Les discussions, menées en parallèle au Conseil des ministres européens, ont été conclues fin 2017 et ont abouti à de nouvelles propositions. Une nouvelle étape s’ouvre donc au cours du second semestre 2018 avec la procédure de trilogue (Parlement, Conseil, Commission) qui doit permettre de trouver un consensus entre toutes ces propositions, avant un vote final du Parlement. La mise en application de ce règlement est donc attendue à horizon 2020, en effet, un délai de deux ans est prévu entre le vote final et l’entrée en vigueur.

retardateur de nitrification (DMPP) ; en micro-granulé, ‘Easy Start BS’ à base de Bacillus E4CDX2® ; en pulvérisation liquide, la gamme NovaTec Fluid ; et la gamme Basfoliar® Kelp (avec P-Max SL en grandes cultures) pour les biostimulants à base d’algue.

Olmix Group doit installer sa notoriété 2018 est une année importante pour Olmix Group. En effet, Olmix a racheté PRP technologies en juin 2017, la fusion étant entérinée depuis le 1er

Mais le nouvel opérateur peut s’appuyer sur une gamme complète sur le marché des bio-intrants. « Historiquement, PRP technologies était présent plus sur le marché des grandes cultures et productions fourragères, tandis qu’Olmix était plus connu sur les cultures spécialisées. Aujourd’hui, les grandes cultures pèsent environ un cinquième des parts de marché du groupe qui s’appuie sur une stratégie d’abord géographique, avec un développement historique en France et en Europe.

N°30 - MARS 2018

29


AGRONOMIE

>

Chez Compo, on mise sur deux homologations de 2016 La première technologie sur laquelle travaille Compo Expert est un additif agronomique issu de l’algue Ecklonia maxima : Basfoliar® Kelp. Il s’agit de la première homologation en France (2016) pour ce biostimulant qui peut être apporté en pulvérisation, goutte à goutte, épandage localisé ou trempage racinaire (conforme aux NFU ou CE) : « Cette solution agit en créant un choc en équivalent auxinique qui dérègle la balance hormonale du végétal : ce dernier réagit en produisant des cytokinines qui vont stimuler la croissance racinaire », explique Jessica Da Costa, responsable produit. « Elle est conseillée au semis, en association avec la fertilisation starter liquide traditionnelle pour favoriser la levée et sécuriser le rendement », détaille Jessica Da Costa. La synthèse de 21 essais Compo réalisés entre 2011 et 2017 met en évidence un gain de + 5,7 q/ha sur maïs grain, et de + 4,6 q/ha en blé tendre, « avec maintien du taux de protéines ». Seconde technologie, celle à base de Bacillus E4CDX2®, également homologué en 2016. « Il s’agit de la première préparation microbienne utilisable comme additif agronomique pour matières fertilisantes, ce qui permet d’incorporer le Bacillus à tout engrais ou amendement conforme au règlement européen ou aux normes françaises ». Mais ce n’est pas la seule action favorisée par le Bacillus. En effet, ce dernier joue un rôle dans la mise à disposition des éléments fertilisants pour la plante comme le phosphore, l’azote et les oligo-éléments : « Les acides organiques produits dans la rhizosphère par E4CDX2® permettent de dissoudre les sels de phosphates et rendent le phosphore minéral soluble et disponible pour la plante. » Ainsi, au final, l’association d’E4CDX2® aux engrais retard stimule le développement racinaire et augmente la solubilisation et la biodisponibilité du phosphore pour la plante. Les essais de Compo démontrent que l’association apporte un gain de rendement de + 13 % sur orge de printemps, de + 9,45 q/ha sur maïs grain et de +12,7 q/ha sur blé tendre (par rapport à un témoin sans starter).

Le marché français reste toujours porteur mais avec un nombre d’opérateurs relativement important. C’est pourquoi nous avons misé sur l’innovation et l’accompagnement des distributeurs dans la caractérisation des résultats agronomiques de nos solutions, en apportant des arguments technico-économiques, et en les accompagnant sur le terrain. L’intégration au groupe Olmix va permettre un déploiement à l’international de ces solutions testées et éprouvées en France et en Europe ; c’est le deuxième axe de développement de la stratégie du groupe », résume Didier Blain. L’offre d’Olmix Group s’appuie sur trois gammes : d’abord, une gamme d’activateurs biologiques du sol (Geo2, Neosol et Humeo) à base d’oligoéléments « pour travailler la fertilité des sols et l’environnement dans lequel la plante se développe, par un enrichissement de la matière organique, et en ayant en tête la problématique du stress hydrique et le déploiement du programme « 4 pour 1000 » sur la séquestration du carbone dans le sol ».

A.J.

30

l’efficacité de la fertilisation, par une utilisation en plein, avec notre gamme Primeo combinant un activateur de biomasse microbienne homologué par l’Anses et un engrais minéral ou organique ; ou en localisé au moment des semis, avec la gamme Explorer composée de starters biostimulants brevetés. » Cette gamme est complétée par une troisième solution proposée aux distributeurs équipés d’outils de mélange : « La solution Akeo est à incorporer dans les mélanges d’engrais proposés à façon par nos distributeurs dans l’objectif d’élaborer une solution hybride de fertilisation et de biostimulation. » Enfin, troisième catégorie de solutions proposée par Olmix Group, celle des biostimulants foliaires. Le rapprochement de PRP technologies et d’Olmix a d’ailleurs permis de compléter cette offre, puisque PRP travaillait plutôt sur une gamme exclusivement minérale, tandis qu’Olmix a choisi de s’orienter vers une technologie fondée sur l’utilisation d’algues, « développant même une filière dédiée exclusivement à la production de cette algue ». Sur cette offre des biostimulants foliaires, aujourd’hui Olmix Group s’appuie sur la gamme Agroptim, à base d’oligoéléments, et Algomel, à base d’algue.

Un marché en pleine restructuration D’après l’Ebic – European biostimulants industry council – le marché des biostimulants était estimé à 578 millions d’euros, en 2015, avec une belle perspective de croissance qui le porterait autour du milliard d’euros d’ici 2019, et une croissance annuelle de + 10 % en moyenne. Les projections européennes sont transposables en France où le marché se situe, d’après l’Afaïa (fédération représente aujourd’hui 65 entreprises, pour un chiffre d’affaires cumulé de plus de 250 millions d’euros ; elle couvre les supports de culture, les paillages, les amendements organiques, les engrais organiques et organo-minéraux et les biostimulants), aux alentours de 100 000 €. En 2016 en France, ce marché est trusté par les substances d’origine organique (81,3% d’après l’enquête de l’Afaïa), loin devant les mélanges (9,4 %), les mycorhizes (5,2 %) ou les substances d’origine minérale (4 %). Pour faire connaître ces produits, l’Afaïa a d’ailleurs annoncé le lancement de son nouveau site internet, l’académie des biostimulants (www.biostimulants.fr) lors dernier édition du Sival, en janvier : ce site a pour vocation de devenir « la plateforme de référence, en français, pour les biostimulants ; il sera régulièrement enrichi avec les nouveautés scientifiques, et globalement toutes les actualités concernant ce secteur », précise l’Afaïa dans son communiqué.

C.Z.

lemken

Solutions biostimulantes et algo-sourcées ! Le groupe Olmix, leader mondial des solutions algo-sourcées et des biotechnologies marines, propose aux agriculteurs une nouvelle offre de solutions naturelles et toujours plus innovantes pour les sols et les plantes. à la clé : rendement et qualité des récoltes.

Seconde gamme, celle des biostimulants racinaires qui vient améliorer la croissance des racines et l’absorption des éléments nutritifs. « En grandes cultures, nous visons la nutrition des plantes en maximisant

WIKIAGRI.FR

www.olmix.com

N°30 - MARS 2018

31


AGRONOMIE

ENTREPRISE

>

Maïs, des solutions de plus en plus pointues Bien qu’en contraction depuis plusieurs années maintenant, le marché des insecticides maïs n’est pour autant pas abandonné des firmes, qui continuent à proposer de nouvelles solutions aux producteurs.

ses preuves et constitue une très bonne alternative aux différents changements réglementaires qui vont potentiellement arriver (lire l’encadré) », souligne-t-elle. Pour preuve, la part des maïs traités par rapport à ces surfaces « reste stable », aux alentours de 40 à 60 % selon les années, en fonction des conditions climatiques.

Dow AgroSciences et Sumi sur les rangs Fotolia

L

e marché des insecticides pour le maïs grain en France connaît ces dernières années une lente érosion principalement liée à une baisse des surfaces emblavées en France. Depuis 2012 et d’après FranceAgriMer, la baisse de l’assolement atteint 19 %, avec des surfaces passées de 1,674 millions d’hectares en 2012-2013 à 1,368 Mha sur la campagne 20162017. L’estimation pour la campagne 2017-2018 est du même acabit avec une baisse des surfaces attendue autour de 0,7%.

Conséquence mécanique, le marché des insecticides suit naturellement cette tendance baissière comme le confirme Aude Colette, chez marché « insecticides » chez Sumi Agro France. « Il faut aussi relier cette baisse à la part des traitements de semences toujours notable. Mais la principale raison de la baisse de ce marché en maïs est d’abord mécanique, avec l’érosion des surfaces. Pour autant, la protection insecticides maïs a fait

32

Malgré cette tendance baissière, les firmes continuent à proposer des innovations, à commencer par la toute récente arrivée sur le marché de Success GR (second nom commercial : Musdo GR), homologué en décembre dernier. Cette nouvelle solution, portée par la société SBM, est distribuée exclusivement par Dow AgroSciences. Il s’agit d’une formulation granulée à base de spinosad (4 g/ka), homologuée à la dose de 12 kg/ha contre taupin sur maïs et maïs doux. L’entreprise revendique ainsi « la première solution 100 % naturelle en insecticide du sol ». Chez Sumi, l’accent va être mis pour cette campagne sur Trika®Expert+, homologué contre taupins, noctuelles et chrysomèles. « Il s’agit du premier produit pour un usage agricole ultra-localisé possédant une AMM mixte car, sur un même micro-granulé, se combinent trois actions : un insecticide (Lambdacyhalatrhine), un fertilisant starter (azote et phosphore) et un biostimulant (acides humiques et acides fulviques) », poursuit Aude Colette. « Nous avons fait une pré-campagne l’année de son homologation en janvier 2016, puis

une campagne pleine avec les semis de 2017. C’est un produit qui favorise un démarrage précoce et une levée homogène et qui ressort très bien dans les essais Arvalis en 2017. Nous tablons sur une évolution positive de ses parts de marché car nous sommes confiants dans la qualité du produit. Dans tous les cas, cette solution va gagner en maturité, en attendant une évolution future de la gamme amenée à s’élargir », confie Aude Colette. C.Z.

Les néonicotinoïdes interdits Actuellement, la protection insecticide au semis est très majoritairement réalisée par le traitement des semences à base de Sonido® (Bayer) pour lutter contre les attaques de mouches. Or, l’article 125 de la loi pour la Reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages (journal officiel du 9 août 2016) interdit l’usage des produits de cette famille à partir du 1er septembre 2018. En effet, ce produit de protection des semences contient du thiaclopride, une substance appartenant à la famille des néonicotinoïdes. À l’heure actuelle, le produit reste donc autorisé pour la campagne 2018, mais l’incertitude demeure pour les semis réalisés en 2019 et 2020.

WIKIAGRI.FR

>

Bas volume et adjuvants, le duo gagnant Gain de temps, gain d’argent, meilleure gestion de l’eau… les atouts du recours au bas volume sont connus. Mais pour véritablement optimiser l’efficacité des traitements phytosanitaires, il faut utiliser des adjuvants. Rencontre avec Patrice Evrard, expert chez Agridyne. ©Agridyne

> Exemple d’application avec ou sans adjuvant (ici, du Sticman®)

L

’augmentation moyenne des surfaces d’exploitation est sans doute l’une des raisons expliquant la montée en puissance des bas-volumes dans les pratiques agricoles ces dernières années(1). « Il n’est pas rare d’avoir affaire à un parcellaire morcelé et pas forcément proche de l’exploitation. Gagner du temps dans ces conditions est précieux », souligne Patrice Evrard, spécialiste adjuvants chez Agridyne. Par exemple, un volume de 150 l/ ha nécessite 2 remplissages de cuve de pulvérisateur, quand un bas volume à 75 l/ ha n’en demande qu’un seul. « Ce qui prend le plus de temps, c’est de retourner remplir le pulvérisateur et de refaire le mélange. Un pulvé en moins, c’est facilement une heure de gagnée, sans parler du gain économique en gasoil ! » Mais ce gain de temps n’est évidemment pas le seul intérêt à pratiquer le bas volume. « Cela permet aussi de finir plus tôt le matin, là où les conditions d’hygrométrie et de température sont idéales pour traiter ». Enfin, pour être complet, le bas volume a également un effet sur la concentration d’utilisation

des solutions : « Deux litres d’herbicide dans 300 litres d’eau et 2 litres dans 75 litres d’eau, ce n’est pas travailler avec la même concentration : en bas volume, on travaille avec une solution quatre fois plus concentrée, ce qui confère une meilleure efficacité à certains herbicides », explique l’expert. Reste que cette réduction de volume implique un changement de buses présentant un débit plus faible. « Dans le cas des buses à fente, les plus utilisées et présentes sur la quasi-totalité des pulvérisateurs, cela nécessite de descendre de calibre de buse. » Conséquence : les gouttes peuvent être moins nombreuses (moins de recouvrement), plus fines et donc plus sensibles à la dérive « sans parler du risque d’évaporation et de pertes de produits si les traitements ne sont pas réalisés dans des conditions optimales », poursuit Patrice Evrard.

La parade des adjuvants

d’utilisation de produits de contact pour lesquels on recommande plutôt d’augmenter les volumes d’eau afin d’avoir un recouvrement optimal du végétal. » Ainsi, en bas volume, avec des produits de contact, les adjuvants étalants prennent tout leur sens en démultipliant l’étalement sur le végétal. « Des études ont montré que le facteur d’étalement était multiplié par 15 avec une solution comme Sticman®, un super mouillant de notre gamme, voire 100 avec Silwet L-77®, un hyper-mouillant ». En conclusion, le bas volume présente de nombreux avantages (gain de temps, gain d’argent) mais génère des limites à la qualité de pulvérisation (dérive, moindre recouvrement du végétal) qui peuvent être levées par l’utilisation des adjuvants. Céline Zambujo

(1) Lire également « Agridyne renforce son expertise adjuvant avec de nouveaux outils » paru dans Wikiagri n°28, p.35, novembre 2017.

> Le recours à un adjuvant permet de recalibrer les gouttes et de limiter la dérive. Exemple sans adjuvant (en haut) et avec (en bas, ici du Gondor®).

La solution ? Avoir recours à des adjuvants qui re-calibrent les gouttes afin de limiter la dérive – « comme Astuss® ou Gondor® » – et qui augmentent leur étalement et leur rétention sur le végétal pour compenser le déficit en gouttes. Par conséquent, les adjuvants permettent d’optimiser l’efficacité des traitements. « C’est particulièrement important en cas

©Agridyne

N°30 - MARS 2018

33


AGRONOMIE

>

Désherbage : au printemps aussi ! Le marché du désherbage de printemps est de fait impacté par l’évolution du désherbage d’automne constatée ces dernières années. Mais le créneau n’est pas abandonné pour autant par les firmes qui proposent et annoncent de nouvelles innovations pour 2018 et 2019.

être associées avec un produit Meso/ Iodo – pour une efficacité renforcée sur vulpin et dicotylédone – ou bien avec Axial® Pratic, en situation ray-grass et dicotylédone. La combinaison de deux modes d’action en fait une solution robuste », résume Frédéric Lievens.

A.J.

D

epuis 2011, la tendance semble bien installée et les désherbages d’automne s’imposent dans la stratégie des agriculteurs. L’an passé, le marché du printemps s’est toutefois maintenu « à l’équilibre en termes d’hectares traités », note Frédéric Lievens, responsable du marché chez Dow AgroSciences. « Mais dans sa globalité, le marché herbicides céréales est plus sur une dynamique d’automne qui permet une alternance des matières actives, alternance favorable à la gestion des résistances. Sur l’automne 2017, la tendance est plutôt à la stabilité en termes d’hectares traités, mais avec une légère augmentation des investissements, en moyenne +1 € par hectare », résume le responsable de Dow AgroSciences. Même analyse pour Romain Tranquart, directeur marketing opérationnel chez Adama : « Le développement du créneau d’automne lié à des problèmes de résistance et une baisse d’efficacité

34

de certaines solutions impacte à la baisse les désherbages de printemps », reconnaît-il volontiers.

Nouveautés en vue chez Dow et Adama Mais ces évolutions tendancielles ne bloquent pour autant pas l’innovation des entreprises : ainsi, Dow propose cette année au marché un nouvel herbicide anti-graminées sortie hiver : GygaTM (ou GarigTM, A.J. second nom commercial), à base de pyroxsulame et de florasulame, a été homologué en décembre dernier. Ces solutions utilisables sur les céréales d’hiver (blé tendre, blé dur, seigle, triticale et épeautre) contrôlent les graminées (vulpin, ray-grass, brome et folle avoine), mais également de nombreuses dicotylédones (gaillet, véroniques, géraniums, pensées…). « Les premières applications auront lieu au printemps 2018, avec une offre partenaire anti-graminées et anti-dicotylédones. Elles peuvent

Cette innovation renforce la stratégie de Dow qui est de proposer aux céréaliers une offre « complète et puissante », après le lancement en 2017 d’Arylex, solution anti-dicotyléfones, « qui a montré pour cette année de lancement une belle dynamique : La solution a été remarquée sur le terrain, d’une part, car elle amène une nouvelle molécule à monde d’action auxinique, donc un nouveau mode d’action pour contrer les résistances ; d’autre part, pour sa souplesse d’utilisation et de positionnement par toutes conditions, en températures basses, et du stade précoce au tardif ».

C

M

J

CM

MJ

CJ

CMJ

N

Chez Adama, qui dispose d’un portefeuille fourni sur le créneau d’automne avec Codix®, Trinity® et Contel®, on n’oublie pas non plus le créneau de printemps : « Nous avons deux solutions à proposer aux agriculteurs : d’une part, Backpack®, à base de Fluroxypyr et de Florasulame en anti-gaillet et vivaces ; d’autre part, Verigal D+, à base de Bifenox et Mecoprop-P », détaille le directeur. Cette offre va toutefois s’étoffer pour la prochaine campagne puisqu’Adama attend l’homologation d’un nouveau produit « à base de bifenox et de florasulame », annonce Romain Tranquart. C.Z.

WIKIAGRI.FR

N°30 - MARS 2018

35


RÉFLEXIONS

>

Quand le changement climatique nourrit la contestation sociale Les mauvaises récoltes liées à des périodes de sécheresses anormales ou autres événements climatiques exceptionnels sont souvent à l’origine de mouvements sociaux dans le monde.

Or, on le sait, de mauvaises récoltes liées à des p ériodes de sécheresses anor males ou à des événement s climatiques ext rêmes provo quent un renchérissement des denrées alimentaires et en conséquence un mécontentement social.

L

’agriculture, très dépendante des conditions et des aléas climatiques (température, pluviométrie, phénomènes climatiques extrêmes), est d’ores et déjà affectée par le dérèglement du climat. Le rapport de la FAO de 2017 sur L’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde expliquait ainsi que « les phénomènes météorologiques – dus en partie au changement climatique – ont nui à la disponibilité alimentaire dans nombre de pays et contribué à la hausse de l’insécurité alimentaire ». On estime également que la stagnation actuelle des rendements dans la production de blé en France est liée pour partie au changement climatique.

36

Cert a ins auteurs est iment a insi que le cha ngement climatique a joué un rôle de facteur aggrava nt da ns le déclenchement du « printemps arab e » de 2011. La récolte céréalière de 2010 a été mauva is e à l’échelle mondia le en ra ison de condit ions climat iques défavorables chez plusieurs gros producteurs – s ècheress e en Russie, en U k ra ine, au Kaza k hst a n, en Chine et en A rgent ine, pluies torrent ielles en Aust ra lie et au Ca nada – a lors même que la dema nde continua it d’êt re forte. La Russie, qui a dû fa ire face à une forte ca nicule, a même imp os é un embargo au mois d’août sur s es exp ort at ions de blé, d’orge et de s eigle. Le pri x de la tonne de blé a a insi doublé ent re juin 2010 et fév rier 2011. L’indice nom ina l des pri x aliment a ires de la FAO a atteint un niveau historique en 2011 et plus précis ément en fév rier 2011. Ce ci a alimenté un mécontentement socia l da ns de nombreu x pays. Ce f ut en part iculier le ca s en Egypte, le prem ier pays imp ort ateur de blé au monde, où le pri x du pa in a t riplé en t rès p eu de temps. Or, les manifestations cont re le régime Moubara k ont précisément débuté en fév rier 2011.

Dans les cas les plus extrêmes, cet impact négatif du changement climatique sur l’agriculture et la sécurité alimentaire peut même conduire à des conflits. Le cas syrien en est l’exemple le plus significatif dans la période récente. Le pays a, en effet, connu entre 2006 et 2011 l’une des périodes de sécheresse les plus intenses que la région ait pu connaître entraînant des pertes de récoltes considérables. Cela a contraint près de 1,5 million de personnes frappés par la désertification à fuir les campagnes pour les villes. Salomon M. Hsiang, Kyle C. Meng et Mark A. Cane ont également montré dans un article publié en 2011 que la probabilité de conflit civil était deux fois plus importante les années où le phénomène climatique El Nino se manifestait qu’en temps ordinaire. El Nino aurait ainsi joué un rôle dans 21 % de tous les conflits qui se sont produits depuis 1950. Il paraît évident que ces tendances que l’on peut déjà observer sont appelées à se poursuivre et même à se renforcer dans les décennies à venir alors même que l’agriculture devrait être l’activité la plus affectée par le dérèglement climatique. Cela devrait concerner en particulier la région Afrique du Nord-MoyenOrient, région qui est déjà le plus gros importateur de céréales dans le monde et la plus instable, ainsi que les régions où la proportion de personnes sous-alimentées est la plus élevée au monde, à savoir l’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud. Eddy Fougier

WIKIAGRI.FR


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.