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UNE AUTRE DIMENSION DANS LA PULVÉRISATION... DES SOLUTIONS INTELLIGENTES POUR UN TRAVAIL EFFICACE L’AGRICULTURE DE PRÉCISION 2017 | N°26 DANS TOUTES SES DIMENSIONS ! 2 WIKIAGRI JUIN
Édito Le champ de l’avenir
C
e numéro de WikiAgri est ouvertement axé sur l’avenir en grandes cultures. Le salon de plein champ des Culturales s’y prête, lui qui expose nombre d’innovations... en innovant dans la forme. C’est donc avec une fierté certaine que WikiAgri participe directement à ce salon avec un stand, pour la troisième fois (pour les éditions précédentes, nous n’existions tout simplement pas encore !). Et comment mieux ouvrir un numéro sur l’avenir qu’avec le portrait d’un agri-décideur qui vient d’arriver aux plus hautes fonctions (président de la FOP, fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux, président du groupe Avril) ? Arnaud Rousseau, évidemment lui-même agriculteur, défend ses convictions jusqu’au coeur de la prise de la décision, à Bruxelles. Un homme à découvrir. Les protéines constituent elles dès aujourd’hui un enjeu qui sera croissant demain. Plus précisément, la teneur en protéines des végétaux. Frédéric Hénin, déjà auteur du portrait d’Arnaud Rousseau, fait coup double pour l’intérêt du lecteur en détaillant le plan protéines d’Arvalis Institut du végétal. Arvalis, justement, organisateur des Culturales... La boucle est bouclée, ce magazine aussi, merci à vous de l’intérêt que lui porterez !
Antoine Jeandey rédacteur en chef de WikiAgri
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Directeur de la publication Yannick Pagès
SOMMAIRE WIKIAGRI N°26 / JUIN 2017
Rédacteur en chef Antoine Jeandey Ont participé à ce numéro Eddy Fougier Frédéric Hénin Raphaël Lecocq Richard Pizzol Céline Zambujo Dessinateur Michel Cambon Photographe Jean-Marie Leclère Publicité Tél. 06 89 90 72 75 | pub@wikiagri.fr Responsable commerciale Anne Messines Tél. 06 08 84 48 02 Mail : anne.messines@wikiagri.fr Consultant Média Bernard Le Blond - Vision bleue Tél. 06 83 92 08 61 Conception graphique et maquette Notre Studio www.notrestudio.fr
EDITO P.3
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CAMBON LUI SEMBLE P.6
THÉMA P.7 à 13 - Portrait d’un agri-décideur : du champ à Bruxelles, l’engagement total d’Arnaud Rousseau, président de la FOP et du groupe Avril P. 14-19 – Mieux produire en protéines, un enjeu devenu commercial P. 20-21 – WikiAgri pour la troisième fois aux Culturales P. 22-23 – Le plan des Culturales et autres informations pratiques
ISSN ISSN 2258-0964 Dépôt légal A parution
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Service abonnements 20, rue Joliot Curie 38500 Voiron Tél : 04 76 93 58 91
MOTEUR
P.26 à 29 - Ensileuses, fourrages, plus c’est long... P.30 à 32 - Véhicules utilitaires, les versions électriques deviennent compétitives
Abonnement annuel 35€ TTC (4 numéros) Prix au numéro : 10€
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Site internet www.wikiagri.fr Impression SAS Imprimerie Leonce Deprez Zone industrielle de Ruitz 62620 Ruitz Tirage 30 000 exemplaires (dont 27 000 expédiés)
AGRONOMIE
P.34 - 35 - Agriculture numérique, dès aujourd’hui, préparer demain P.36 - Le biocontrôle passe la seconde en grandes cultures P.38 à 41 - Anti-limaces, OAD et biocontrôle prennent la main u
RÉFLEXIONS
P.42 - Un plaidoyer en faveur de l’agriculture française
MAG
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sont édités par la société DATA PRO SOLUTIONS, au service des agri-décideurs
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LE DESSIN
Cambon lui semble
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PORTRAIT D’UN AGRI-DÉCIDEUR, PRÉSIDENT DE LA FOP ET DU GROUPE AVRIL
Depuis ses champs et jusqu’à Bruxelles, Arnaud Rousseau défend ardemment les filières colza, tournesol, ou encore soja...
D.R.
Du champ à Bruxelles, l’engagement total d’Arnaud Rousseau Dès la reprise de l’exploitation familiale en 2002 à Trocy-en-Multien, en Seine-et-Marne, Arnaud Rousseau a rejoint plusieurs organisations professionnelles avec succès. Au début de l’année, il est devenu président de la Fop puis du groupe Avril, après le décès subit de Xavier Beulin alors président.
L
es biocarburants et les protéines sont les deux sujets de prédilection d ’A r n a u d R o u s s e a u , 43 ans, président de la Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux (Fop) depuis février 2017. Il a succédé à Gérard Tubéry qui avait alors décidé de ne pas se représenter.
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Ce poste de président d’une des plus grandes associations spécialisées liées à la Fnsea traduit avant tout l’engagement, depuis plus de quinze ans, d’un homme porté par des convictions pour défendre l’agriculture et le développement des filières oléo-protéagineuses en particulier. L’exploitation d’Arnaud Rousseau ne s’étend pas jusqu’au bout de ses champs mais jusqu’à
Paris et à Bruxelles où se décide l’avenir des productions de tournesol ou encore de soja pour lesquelles il a toujours porté un vif intérêt. Sur les 340 hectares de son exploitation située à Trocy-en-Multien (Seine-etMarne), il cultive du reste du colza, ou encore des féveroles en plus des céréales et des betteraves sucrières.
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PORTRAIT D’UN AGRI-DÉCIDEUR Ces filières oléo-protéagineuses sont à la charnière de la production animale et végétale, de l’alimentaire et du non alimentaire, aime à rappeler Arnaud Rousseau. Et ce sont des productions d’avenir qui répondent à une demande sociétale.
Défenseur de productions d’avenir Des productions d’avenir car elles contribuent à renforcer l’autonomie de la France et de l’Union européenne en hydrocarbures et en protéines végétales importés massivement de pays tiers. Et ces productions répondent à une demande sociétale car elles garantissent aux consommateurs des filières tracées non Ogm. Elles réduisent même l’empreinte carbone de l’activité humaine. Après s’être installé en 2002 en reprenant l’exploitation familiale (340 hectares, avec trois salariés) à Trocy-en-Multien (Seine-etMarne), Arnaud Rousseau a rejoint la Fdsea 77, il a été élu à la Chambre d’agriculture de son département, il a adhéré à la Fop et il s’est investi dans la vie de son village. Quinze ans après, Arnaud Rousseau est à la tête de ces organisations professionnelles (président de la Fdsea 77, vice-président de la Chambre d’agriculture, président de la Fop) et il est maire de son village. Dorénavant il supervise tous les maillons de la filière oléoprotéagineuse, des champs de son exploitation jusqu’à Bruxelles au Copa Cogeca. Dans ces deux comités européens d’organisations professionnelles (Copa) et de la coopération agricoles (Cogeca), i l y préside le groupe de travail « Oléagineux et protéagineux ».
Successeur de Xavier Beulin Le parcours d’Arnaud Rousseau ressemble quelque peu à celui de Xavier Beulin, une quinzaine d’années auparavant, avant que ce dernier n’accède à la présidence de la Fnsea. Entré au conseil d’administration en 2005 du groupe Avril (ex-Sofiprotéol), Arnaud Rousseau a même été élu président du conseil d’administration par les
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D.R.
administrateurs, lors d’une réunion extraordinaire en mars dernier. Il succède à Xavier Beulin, disparu brutalement le 19 février 2017. Arnaud Rousseau a acquis ses compétences nécessaires pour gérer l’exploitation familiale et pour exercer ses mandats professionnels lorsqu’il était étudiant dans une école supérieure de commerce puis au cours de son expérience professionnelle pendant laquelle il s’est familiarisé au fonctionnement de l’économie agricole et de ses marchés (physiques et à termes). Le président de la Fop ne prévoyait probablement pas une ascension professionnelle aussi rapide. Cependant, des opportunités se sont offertes à lui et il a su les saisir. Il estime n’avoir pas trop de casquettes pour défendre les producteurs de colza et de tournesol à Paris et à Bruxelles, où il a condamné fermement certaines décisions prises en dépit du bon sens, en totale contradiction avec les intérêts de l’Union européen et des filières oléo-protéagineuses.
Au Copa-Cogeca, Arnaud se réjouit cependant que ses combats soient aussi ceux de ses collègues du groupe de travail « oléagineux et protéagineux ».
Biodiesel, faire réléchir Bruxelles Ainsi, il est très remonté contre le projet de la Commission européenne présenté l’an passé visant à réduire à 3,8 % le taux d’incorporation des biocarburants dans les transports contre 7 % actuellement. Cette décision sacrifie toute la filière européenne, et française en particulier, de biodiesel et de bioéthanol. Et les raisons invoquées sont, selon lui, déconcertantes. « Vouloir soutenir la production de biocarburants de seconde génération et lutter contre la déforestation en Malaisie et en Indonésie, où est produite l’huile de palme, pour justifier la baisse du taux d’incorporation d’agrocarburants, ça n’a pas de sens. L’industrie ne disposera pas
Arnaud Rousseau, au volant de son tracteur : un regard volontaire vers l’avenir.
d’ici 2030 des technologies performantes pour rendre leurs productions compétitives. Et comme le biodiesel à base d’huile de palme gèle facilement, il ne peut pas se substituer au biodiesel issu de la trituration de graines de colza. Il ne convient pas aux moteurs des véhicules dans les pays froids », rappelle Arnaud Rousseau.
ARCHITECT COLZA OLÉAGINEUX
Selon le président la Fop, il faut à la fois maintenir le taux d’incorporation de biocarburants de première génération à 7 % dans les transports, et développer de concert la recherche et la production d’agro-carburants de seconde génération. Il faut aussi, selon lui, développer la fabrication de moteurs de poids-lourds roulant au biodiesel. C’est un enjeu majeur pour renforcer durablement la filière de biocarburants. Les poids-lourds ne consomment pas seulement quelques litres au cent kilomètres, comme les voitures, mais des dizains de litres ! « Si la Commission européenne ne revoit pas sa copie, la France serait la première victime de la réduction du taux d’incorporation à 3,8 % », explique Arnaud Rousseau. Ce serait aussi un mauvais signal lancé aux investisseurs, condamnés à baisser leurs activités de biocarburants alors qu’ils n’ont pas encore amorti leur outil industriel.
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L’efficacité augmentée. Pourquoi ?
PORTRAIT D’UN AGRI-DÉCIDEUR
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En faveur de l’autonomie en protéines végétales
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Outre la production de biocarburants européens, la décision de la Commission européenne menace aussi celle de tourteaux protéiques. Or l’Union européenne, et la France en particulier, ont fortement réduit leur dépendance aux importations ces dernières années, consécutivement à l’essor des filières de biocarburants. Autant d’enjeux ignorés par la Commission européenne en portant un coup d’arrêt aux biocarbuants !
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Or il y a dans le monde encore moins de pays exportateurs nets de protéines végétales que de céréales sur lesquels les pays importateurs peuvent compter pour couvrir les besoins de leurs élevages. La demande mondiale croît plus rapidement que celle de céréales. C’est pourquoi défendre l’autonomie en protéines végétales de l’Union européenne est, pour Arnaud Rousseau, un de ses engagements majeurs au sein de la Fop et du Copa-Cogeca. En France, le plan protéines végétales lancé en 2014 par Stéphane Le Foll, ancien ministre de l’Agriculture, n’apporte pas les résultats escomptés, ce qui ne surprend pas encore le président de la Fop. « Il a en fait été mal ficelé dès son lancement », déplore-t-il. Il a conduit à une sous-utilisation des crédits disponibles aux polyculteurs-éleveurs pour relancer la culture de légumineuses. En conséquence, les sommes qui n’ont pas été allouées, ont été perdues et reversées au budget européen. « Les 25 millions d’euros d’aides couplées perdus auraient pu soutenir un peu plus la production de légumineuses fourragères destinées à la déshydratation ou à la culture de soja, par exemple », défend Arnaud Rousseau. Outre les questions réglementaires, les agriculteurs sont aussi confrontés à de nouveaux obstacles agronomiques pour maintenir dans leur assolement des cultures de protéagineux. Selon le président de la Fop, les féveroles perdent du terrain année après année car les produits de protection des plantes efficaces pour lutter contre la bruche ont été retirés du marché. Le pois est aussi en fort recul alors que dans les années 1990, sa culture occupait une place importante dans l’assolement des exploitations. Toutefois la mise au point de variétés d’automne pourrait relancer la production.
Pois en baisse, soja en expansion Arnaud Rousseau porte tous ses espoirs sur la culture de soja. Selon lui, la surface cultivée va presque doubler en France dans les prochaines années pour atteindre 250 000 hectares. Elle sera une bonne alternative à la monoculture de maïs dans certaines régions. Par ailleurs, de nouvelles variétés rendront sa plantation plus aisée au nord de la Loire, sous des climats qui étaient jusqu’à présent plutôt hostiles à la croissance de la plante. En attendant, pour construire les prix et garder la valeur au profit des agriculteurs, le groupe Avril et l’interprofession sont à la manoeuvre. Une nouvelle filière se construit sous leur impulsion. Trois usines de trituration vont prochainement ouvrir à Chalon-sur-Saône, dans les Hautes-Pyrénées et en Poitou Charente avec pour objectif la production de plus de
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PORTRAIT D’UN AGRI-DÉCIDEUR 180 000 tonnes de tourteaux de soja non Ogm. Actuellement, la France en importe 300 000 tonnes par an. L’enjeu protéique de l’agriculture européenne est un des défis majeurs de la Pac de l’après 2020. Celle-ci devra rester avant tout une politique économique et non pas sociale. Le premier pilier devra être fort. « Il n’a pas de vocation redistributive. Il appartient au second pilier de
compenser les handicaps naturels à la production, de couvrir les risques et de moderniser les filières. » La Pac de l’après 2020 doit aussi repenser l’impact des aides couplées pour favoriser la production de certaines filières animales et végétales (protéagineux, légumineuses). « En fait, des choix devront être faits pour rendre la Pac plus
À la t^ête du groupe Avril Les nouvelles fonctions du président de du groupe Avril sont en cohérence avec le parcours d’Arnaud Rousseau au cours de ces dernières années. Même si sa nomination à la tête du groupe n’était pas prévue pour être aussi rapide. Arnaud Rousseau s’inscrit dans la lignée de Xavier Beulin qui a bâti un groupe agroalimentaire pour construire des prix et de la valeur ajoutée dans l’intérêt de des agriculteurs.
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efficace », en n’excluant pas de redéploiements budgétaires pour compenser le départ du RoyaumeUni de l’Union européenne et pour prendre en compte l’évolution économique des nouveaux pays entrants. Sanctuariser les fonds structurels est ridicule... Frédéric Hénin
La stratégie du groupe, elle, s’inscrit dans le long terme. « En cette période de crise, il faut réexpliquer les atouts de cette vision à long terme, cette nécessité de préparer l’avenir en réinvestissant tous les bénéfices réalisés alors que, en cette période de crise, les agriculteurs seraient tentés d’en recevoir une partie pour améliorer leurs trésorerie », explique le président d’Avril. L’avenir de l’agriculture va des circuits courts jusqu’aux marchés mondiaux. L’agriculture française ne peut pas se permettre de s’en passer.
Le colza, une production d’avenir, à condition d’être défendue à Bruxelles.
*
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PROTÉINES
Mieux produire en protéines, un enjeu devenu commercial Blé, orge, maïs... Le plan protéines des céréales d’Arvalis Institut du Végétal est un chantier herculéen. issus de ces industries sont valorisés. Les protéines des céréales constituent une source d’approvisionnement abondante et bon marché. Des marges de progrès pour augmenter la teneur des grains et, par conséquent, la production totale de protéines végétales existent. Elles sont importantes Mais ces cinquante dernières années, la sélection variétale a essentiellement porté sur la productivité et la résistance aux maladies, pas sur la teneur en protéines des grains. Hormis quelques espèces comme l’orge brassicole, il n’existait du reste pas de dynamique de rémunération du taux protéique. Résultat, ce dernier s’érode au point de compromettre la compétitivité des céréales françaises, aussi bien sur le marché intérieur qu’à l’export. Cheick Saidou - Ministère Agriculture
Blé
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u’ils soient agriculteurs, exportateurs ou industriels de la transformation, ils constatent tous une érosion lente mais continue des taux de protéines des céréales produites en France. A l’export, des taux inférieurs à 11,5 % sont souvent inadaptés aux cahiers des charges des acheteurs et compromettent la compétitivité des blés vendus. En production animale, une faible teneur rend la complémentation des rations alimentaires plus dépendante des importations de soja, souvent onéreuse. Or les protéines de céréales sont une source d’approvisionnement très bon marché.
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Le monde a faim de protéines végétales. Il n’en produit pas assez. Tous les experts s’accordent pour affirmer que la croissance continue de la production de soja ne suffira pas pour couvrir la demande mondiale de protéines. La pénurie n’épargne aucun continent. Et surtout, elle renforce le défi alimentaire de pouvoir nourrir plus 9 milliards de personnes d’ici 2050 avec des rations équilibrées et accessibles. La demande de blés à teneur en protéines élevée ou du moins satisfaisante touche tous les secteurs, y compris l’amidonnerie ou encore la filière éthanol. Tous les sous-produits (gluten et drèches)
Itinéraire technique pour produire des protéines « La maitrise de la teneur en protéines des grains de blé repose essentiellement sur cinq points, explique Jean-Paul Bordes, directeur de recherche à Arvalis, Institut du Végétal. D’abord le choix d’une variété apte à produire des grains à teneur élevée en protéines (premier levier, lire l’encadré). C’est ce que l’on appelle les variétés GPD+ (grain protéin deviation) dont la liste est régulièrement mise à jour et communiquée dans nos supports (lire l’encadré). Deuxièmement, une dose d’azote prévisionnelle adaptée
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PROTÉINES à un objectif de rendement et de qualité requise par les marchés. » En 2017, l’institut a réactualisé et diffusé les coefficients de besoins unitaires « b » (unités d’azote par quintal produit) pour prendre en compte un objectif de rendement et de protéines « bq ». Le troisième levier est le fractionnement des apports. Ils sont mieux valorisés lorsqu’ils sont tardifs que lorsqu’ils sont précoces. La tendance actuelle est de fractionner les apports en 3 mais le fractionnement en 4 augmente régulièrement. Par ailleurs, le pilotage de la fertilisation en cours de montaison permet d’ajuster les doses (quatrième levier). Plusieurs outils équivalents sont aujourd’hui proposés pour y parvenir: Farmstar (images satellites ou drones) N-tester (outil de diagnostic à la parcelle) etc. Enfin, la maitrise de la teneur en protéines est la maitrise des conditions d’application des engrais azotés. « On sait qu’il est inutile d’apporter l’engrais par temps sec. Au contraire on estime qu’il faut au moins 15 mm d’eau dans les 15 jours
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qui suivent l’apport pour garantir une efficacité suffisante », rappelle JeanPaul Bodes.
Le défi protéique céréalier Mais les chercheurs ne peuvent pas relever seuls le défi protéique céréalier sans la mobilisation de l’ensemble des producteurs et des collecteurs. D’où le plan protéines blé porté dès 2014 par Intercéréales
Toutes les céréales concernées par la teneur en protéines La baisse du taux de protéines n’épargne aucune céréale, même l’orge brassicole. Pourtant, il fut un temps où les agriculteurs redoutaient des taux de protéines trop élevés. Mais l’augmentation des rendements des cultures d’orge a eu pour conséquence la dilution des protéines dans les grains au fil des campagnes si bien que leur teneur n’était plus toujours assez élevée pour la fabrication de bière. C’est le cas en particulier des orges d’hiver et parfois aussi des orges de printemps. Suite à un diagnostic établi en cour de pilotage au moyen d’un N-testeur, il est dorénavant possible d’apporter jusqu’à 40 unités d’azote en début de montaison pour que le potentiel de rendement puisse s’exprimer sans détériorer la qualité des grains. Pour le maïs, la baisse du taux de protéine devient aussi un problème mais à la différence du blé, l’effet variétal est moins évident Par ailleurs cette espèce ne bénéficie pas d’un système de rémunération fonction de la teneur en protéines, ce qui n’incite pas non plus à rechercher des voies d’amélioration. Les autres céréales à paille, notamment l’avoine, sont sur des marchés de niche et le taux de protéines n’est pas aujourd’hui pointé comme une menace. Le triticale est quant à lui le plus souvent utilisé en autoconsommation sur les exploitations de polyculture – élevage. Le taux de protéines est loin d’être contrôlé avec autant d’acuité que dans les filières meunières et ne pose pas de problème majeur concernant le taux de protéines.
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Maïs
et qui associe tous les acteurs de la filière: producteurs, collecteurs, transformateurs, fabricants d’aliment du bétail, négociants entre autres. La teneur en protéines est dorénavant devenue un critère de référence dans les contrats commerciaux. Par ailleurs les organismes stockeurs établissent des grilles de rémunération afin d’inciter les producteurs à livrer des céréales à teneur en protéines adaptée aux débouchés. « Le plan protéines d’Intercéréales a un effet pédagogique et de mobilisation important. Il est complété sur le terrain par une campagne d’information auprès des agriculteurs pour diffuser les éléments de compréhension et des conseils pratiques avec le soutien des local des OS », rapporte JeanPaul Bordes. Certains ont diffusé des fiches pratiques (les vrais-faux de la fertilisation azotée) tout au long du cycle végétatif du blé afin d’optimiser le taux de protéines. Les protéines les moins chères seront d’abord celles produites à moindres frais, par des plantes sélectionnées pour leur aptitude génétique à produire des grains à teneur en protéines élevée. Aussi, les efforts de recherche pour accroître la teneur en protéines des céréales sont en particulier axés sur l’identification de marqueurs codant pour la production de protéines.
ans d’innovation en Europe
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LE COLZA DEKALB A 30 ANS !
En 2017, DEKALB célèbre 30 ans d’innovation pour la filière Colza française. Grâce à un savoir faire unique et à un souci permanent d’innovation, DEKALB est aujourd’hui le principal acteur en semences de Colza en France. Depuis 30 ans, c’est près de 20 millions d’ha de Colza DEKALB qui ont été cultivés.
© Credit photo : L. Ghesquière www.JeConnaisUnPhotographe.com
30 ANS D’INNOVATION ET DE SOLUTIONS DEKALB En 1987, Dekalb lance EUROL, sa première variété « 00 » sur le marché français et s’engage dans la recherche autour de la culture du Colza avec pour objectif de permettre à chaque colzaïculteur de disposer de solutions à haut potentiel et agronomiquement adaptées pour maximiser le revenu de chaque parcelle. Portée par l’innovation, DEKALB fait évoluer la culture de colza pour répondre au plus près aux besoins des colzaïculteurs et les premiers hybrides DEKALB voient le jour en 1994. L’amélioration des pratiques culturales et les solutions agronomiques apportées par l’innovation variétale ont permis une progression de 30% du rendement moyens français depuis 19871. Face aux défis techniques agronomiques, économiques et sociétaux rencontrés par la culture de Colza, DEKALB développe une solution pour chaque problématique :
PREMIERS COLZA « 00 »
1987
PLUS DE PREMIERS RENDEMENT AVEC STABILITÉ ET HYBRIDES LES PREMIERS RÉGULARITÉ DES COLZA DEKALB PERFORMANCES HYBRIDES
1995
2000
RÉSISTANCE À L’ÉGRENAGE
DOUBLE RÉSISTANCE AU PHOMA
2005
2010
MEILLEUR QUALITÉ CONTRÔLE DES ALIMENTAIRE OPTIMISATION ADVENTICES DE L’HUILE DE L’AZOTE
2013
2014
BON TOLÉRANCE COMPORTEMENT À LA HERNIE À L’OROBANCHE
2015
2016
2017
Depuis 30 ans, DEKALB met le progrès génétique au service de la culture colza et des colzaïculteurs. 1
Source : Agreste
STABILITÉ DES PERFORMANCES, CLÉ DE LA RÉUSSITE DE LA GÉNÉTIQUE DEKALB Gel, pression insectes, maladies, parce-que chaque année est différente, notre objectif est d’apporter aux agriculteurs des solutions pour sécuriser leurs performances. Les hybrides DEKALB répondent aux défis majeurs du colza et offrent des performances régulières années après années. Nous sélectionnons nos variétés au plus près de la réalité agricole avec des essais dans toutes les grandes zones colza, en « gros » comme en « petits » potentiels. Chaque année, les performances de nos hybrides dans les réseaux officiels CTPS et Terres Inovia démontrent l’excellente stabilité de notre génétique.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur : www.dekalb.fr
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PROTÉINES Ces travaux de recherche conduits par Arvalis et ses partenaires (Inra…) visent à identifier toutes les variétés de blé en fonction de leur capacité à absorber de l’azote après la floraison (variétés GPD+ , lire l’encadré). Or à ce stade, 80 % de l’azote contenu dans les tissus des plantes durant leur cycle végétatif a déjà été stocké et migre vers le grain. A ce jour, seules quelques variétés ont été répertoriées. D’autres recherches visent à reconcevoir la méthode de fertilisation azotée. Aujourd’hui on utilise un principe de bilan « entréessorties » pour déterminer la dose d’azote nécessaire à chaque parcelle. Demain nous pourrions imaginer une fertilisation strictement adaptée aux besoins exprimés par la culture. Des premiers travaux conduits en 2016 incitent à penser que cette voie est possible aujourd’hui grâce aux progrès faits par les outils de diagnostic mais aussi par les progrès réalisés en matière de modélisation des mécanismes qui règlent la disponibilité de l’azote pour les plantes.
Les protéines, un enjeu franco-français Les pays voisins européens de la France ne sont pas confrontés au même enjeu protéique. Le cas de l’Allemagne est intéressant car on y produit des blés avec des teneurs en protéines plus élevées qu’en France. Pourquoi ? En fait c’est le résultat de plusieurs facteurs : d’abord des variétés sélectionnées historiquement pour leur teneur élevée en protéines ensuite des pratiques de fertilisation très fractionnées (4 à 6 apports) et des épandages tardifs propices à la production de protéines et enfin un climat continental qui doit être favorable à des minéralisations tardives d’azote là aussi propices à la formation de protéines. Dans la région de la Mer Noire, les pratiques d’épandage sont aussi plus souples car la pression environnementale est faible. Et les rendements plus faibles réduisent mécaniquement l’effet de dilution des protéines dans les grains. Dans le nord de l’Union européenne, certains pays ont renoncé tout simplement à produire du blé panifiable. Le Danemark par exemple.
L’ensemble des travaux sur la teneur en protéines des blés restent cohérents avec la recherche de variétés mieux adaptées au changement climatique car une production plus régulière d’une année à l’autre permet aussi de maitriser plus facilement le rendement, la fertilisation et la teneur en protéines des grains.
Les variétés de blé GPD+ Des travaux récents conduits avec la collaboration de l’Inra de Clermont-Ferrand ont montré que les variétés qualifiées GPD + ont la capacité d’absorber de l’azote après floraison en plus forte quantité que la moyenne, et celle de produire des grains plus riches en protéines. « Si le mécanisme semble avoir été identifié, il reste cependant à comprendre pourquoi certaines variétés se comportent ainsi et comment il serait possible d’amplifier ce comportement sur de nouvelles variétés », explique Jean-Paul Bodes. Frédéric Hénin
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Moisson d’orge.
Voir plus loin que le bout de son champ, fera toujours la différence.
NOUVEAU
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CULTURALES
WikiAgri pour la troisième fois aux Culturales Pour la troisième fois, WikiAgri fait partie des exposants du salon de plein air organisé par Arvalis Institut du végétal, Les Culturales. Une manifestation programmée les 14 et 15 juin au nord de Reims (Marne). qui les accompagnent, conseillers agronomes, en équipements divers et variés... D’échanger. De vérifier que certaines pistes de développement vers lesquelles nous nous orientons correspondent effectivement à des besoins ressentis et réels. Et puis, pour la convivialité, il est toujours possible de s’arrêter sur notre stand, aussi, pour se faire offrir un rafraichissement...
A.J.
Lors de l’édition de 2015, démonstrations en plein de jachères fleuries (premier plan) comme de variétés nouvelles de cultures.
P
our les Culturales, il s’agira de la 12e édition. Tous les deux ans, des essais de plein champ, les dernières innovations avec démonstrations à la clef, rivalisent d’ingéniosité non seulement par leurs conceptions mais également dans la présentation offerte aux visiteurs. Sur 20 hectares, 250 exposants et 200 experts techniques s’affairent pour démontrer combien l’agriculture française d’aujourd’hui est riche en solutions face aux enjeux nouveaux qu’elle ne cesse de rencontrer.
Le « show des innovations » constitue une véritable vitrine des innovations dans les grandes cultures. Le pendant « céréales » des « rings bovins » installés dans les salons couverts, avec un esprit comparable de présentation des plus beaux, cette fois, végétaux.
L’arrivée des robots Cette année, deux nouveautés. D’abord les Rob’Olympiades, un concours de robots agricoles à destination des étudiants. Un concours pratique, sur le terrain, pour voir quel robot arrivera à désherber les interrangs de betterave et quelle équipe d’étudiants gagnera les challenges suivant : 1. travail du sol dans l’objectif de désherber mécaniquement l’interrang, 2. désherbage chimique dans l’objectif de localiser une pulvérisation, 3. freestyle (figure libre laissant libre
court à l’imagination et à la créativité de l’équipe). En d’autres termes, les robots agricoles entrent parmi les exposants des Culturales avec donc des démonstrations de plein air, assorties de l’ingéniosité d’utilisateurs portés eux-mêmes par l’esprit d’innovation.
Le Forum au champ L’autre nouveauté est le Forum au champ. Il s’agit d’un forum ouvert au milieu des parcelles des Culturales. Un grand dialogue entre toux ceux qui voudront participer, avec quatre débats d’une heure sur les thèmes suivants : 1. compétitivité et rentabilité : les clés pour piloter, 2. ferme numérique 2025, 3. fertilisation : raisonner en dynamique, 4. à l’aube d’un big bang des ravageurs et virus ? 15 000 visiteurs sont attendus, soit une forte fréquentation pour un événement réservé aux professionnels. Il faut dire que, sur deux jours, il y a moyen de se (re)mettre à niveau et d’envisager l’avenir de son exploitation sous un oeil neuf, en prêtant attention à ce formidable élan qui génèrent tant de nouveautés... Antoine Jeandey
WikiAgri au coeur de l’événement Dès 2013, WikiAgri a installé son stand parmi ces spécialistes émérites. Il s’agit donc, en cette année 2017, de la troisième participation de votre média préféré directement dans le salon de plein air. C’est l’opportunité pour notre équipe, toujours très volontaire, de rencontrer directement les agriculteurs, et ceux
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A.J.
De nombreux stands, des visiteurs curieux : l’esprit des Culturales.
Retrouvez WikiAgri sur le stand C99 Aux Culturales, le stand de WikiAgri est situé en C99, entre les stands de la fédération des entreneurs, et d’Agritechnica. A noter un moment fort sur notre
stand : l’apéritif des agridécideurs sera offert le mercredi 14 juin à 17 heures, moment d’échange dans la convivialité.
A.J.
L’accueil au stand WikiAgri lors de l’édition de 2015.
La ferme 112, un site exceptionnel Cette édition des Culturales a donc lieu sur le site de la ferme 112, sur la commune de Bétheny, au nord de Reims. Il s’agit d’un site très particulier. A l’origine, la base 112 était une zone militaire réservée à notre aviation de combat. La BA 112, comme on l’appelait alors, a été désarmée au fil des réformes concernant notre armée (arrêt du service militaire, baisse des effectifs, regroupement des sites stratégiques...). Elle est donc devenue la ferme 112, convertie en pôle de recherche agronomique. En janvier 2016, dans un article paru sur wikiagri. fr, Frédéric Hénin écrivait ainsi : « En ChampagneArdenne, les agriculteurs ont décidé d’être les chefs d’orchestre de la mutation de l’agriculture régionale vers la triple performance économique, environnementale et sociale. Aussi la Chambre d’agriculture de la Marne a décidé de créer un pôle de recherche et d’expérimentation pour y développer et produire les agro-ressources des
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dix et vingt prochaines années compétitives et respectueuses de l’environnement. » En précisant également : « La ferme pilote est axée sur quatre thématiques prioritaires : 1. l’agronomie autour de la notion d’approche « système » (fertilité des sols, résilience, autonomie énergétique…), 2. les agroéquipements et les nouvelles technologies (modélisation, big data, drônes), 3. la formation et le transfert vers les prescripteurs et les agriculteurs, 4. le renforcement des liens avec la société (parcours de la biodiversité, conservatoire génétique…). » C’est donc sur ce site exceptionnel, doté au total de 200 hectares (dont 20 seront donc utilisés pour la manifestation) que les Culturales auront lieu en cette année 2017. Un exemple rarissime de terres détournées de l’agriculture (pour la contruction de la base aérienne militaire donc), et qui finissent par lui revenir, plusieurs dizaines d’années plus tard. Foncièrement incroyable !
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CULTURALES
Le plan des Culturales 2017 D Stand WikiAgri
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A.J.
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Le show des innovations, tel qu’il se présentait en 2015.
C
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Show des innovations Robots
et Rob’ Olympiades
Protection intégrée
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Ferme Fertile
B
Forum au champ
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Accueil
Infos pratiques Heures d’ouverture de 9 à 18 heures Un restaurant ouvert de 11h30 à 14h30 Deux snacks ouverts toute la journée
Parking
Départ des bus à côté de l’accueil
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MOTEUR
Fourrages, plus c’est long... Développé aux Etats-Unis, le principe du déchiquetage du maïs débarque en Europe sous l’impulsion de Claas, propriétaire du concept Shredlage. Si les brins de 26 mn font ruminer les bovins américains, la technique commence à faire saliver les Européens, et pas que les bovins.
Le déchiquetage associé à la pulvérisation des grains a démontré aux Etats-Unis une augmentation de la production laitière.
Claas
U
n supplément de production de 2 kg de lait par vache et par jour : c’est le bénéfice lié au déchiquetage généré par les éclateurs d’ensileuses Shredlage selon une étude publiée en 2012 par l’université du Wisconsin aux Etats-Unis. Les américains n’étant pas du genre à tergiverser, 60 % des exploitations laitières de l’Ouest et 35 % à l’Est auraient adopté les rouleaux éclateurs Shredlage, selon leurs deux inventeurs qui, après avoir conclu un contrat de licence avec Claas en 2015, ont revendu leur technologie brevetée au constructeur en 2016.
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Des rouleaux qui déchirent L’éclateur Shredlage, contraction de Shredded Silage ou ensilage déchiqueté, est composé de deux rouleaux de 250 mm de diamètre, des rouleaux à profil en dents de scie et rainurés en croix, comptant 110 pour l’un et 145 dents pour l’autre. Les rouleaux tourment en sens inverse et sont animés par un différentiel de vitesse de 50 %. Cette conception a pour effet de déstructurer intégralement les tiges et les rafles qui sont broyées dans le sens de la longueur. Les éclateurs
Shredlage génèrent des brins d’une longueur comprise entre 26 mm et 30 mm mais il est possible de ramener la longueur à 21 mm lorsque le taux de matière sèche est élevé. Au niveau des grains, l’effet pulvérisateur a pour objectif d’atteindre un taux d’éclatement égal ou supérieur à 70 %, un taux qui n’atteint pas les 60 % lorsque la longueur des brins tombe en-deçà de 18 mm. Chez Claas, le Shredlage complète la palette d’éclateurs Multi Crop Cracker (MCC), qui comptait jusqu’à présent le MCC Classic (différentiel de vitesse de 30 % pour une longueur de brin comprise entre 3,5 mm et 12 mm) et le MCC Max (différentiel de vitesse de 30 % pour une longueur de brin comprise entre 3,5 mm et 22 mm). Le Shredlage est disponible en Europe sur les Jaguar 870 et Jaguar 950 à 980.
Rumination et amidon Selon les études américaines, le Shredlage engendre l’augmentation de la rumination de 8 à 20 %, celle, légère, du pH, celle de la disponibilité de l’amidon à plus de 70 %, et des effets positifs sur la santé des animaux, aboutissant, au final, à un gain de production de 2 kg de lait par vache et par jour. A ceux-ci, et sur l’activité de la panse des ruminants, s’ajoute une réduction des coûts du fourrage, du fait d’une quantité supérieure
Cheminant par le haut et non par le bas (Perfect Flow), le fourrage est animé par un flux tangentiel réduisant les pertes de brins courts et optimisant l’enroulement sur toute la largeur.
Les Impress de Pöttinger en mode Perfect Flow La saison 2017 marque le lancement commercial de la gamme de presse Impress pour le constructeur. Il n’a pas fait dans la demi-mesure en proposant une gamme comptant des modèles à chambre fixe (155 cm, rouleaux) et à chambre variable (155 cm à 185 cm, 3 courroies sans agrafe), avec ou sans dispositif de hachage et pouvant être combinés à une enrubanneuse, avec liage filet, film ou ficelle, sans oublier un essieu tandem (option).
Pöttinger
L’Impress est proposée en version Master (commande par deux distributeurs) et Pro (commande par terminal Power Control ou compatible Isobus). Et Pöttinger ne s’est pas contenté de reproduire l’existant. Parmi les particularités de conception figure le rotor LiftUp tournant dans le même sens que le pick-up pendulaire à cames (2 m et 2,30 m). Cheminant par le haut et non par le bas (Perfect Flow), le fourrage est animé par un flux tangentiel réduisant les pertes de brins courts et optimisant l’enroulement sur toute la largeur, selon Pöttinger. Côté hachage, l’Impress se distingue par le nombre de couteaux en présence (32 à sécurité individuelle) et le caractère extractible de la barre de coupe Easy Move. L’extraction et la sélection manuelles des couteaux peut s’opérer par une commande électrique ou hydraulique depuis la cabine.
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MOTEUR de fibres brutes digestibles dans l’ensilage. Du reste, aux Etats-Unis, le maïs déchiqueté, outre sa valeur alimentaire, fait office d’apport de fibres, au détriment de la paille ou d’un autre fourrage vert. Cet argument trouvera peut-être moins d’échos en France où les systèmes fourragers misent sur l’herbe sous toutes ses formes ou encore sur la luzerne sinon sur la paille pour compléter des maïs ensilages.
Études contradictoires Si les études et l’adoption du Shredlage par les éleveurs américains sont un fait, il n’est pas sûr que les européens les adoptent spontanément sans procéder à leurs propres expertises. Le mouvement s’est d’ores et déjà opéré en Allemagne à l’initiative de plusieurs stations expérimentales, telles que celles de la Chambre d’agriculture du Rhénanie du Nord et de l’Institut agricole de Bavière. Elles ont comparé un ensilage Shredlage à 26 mm avec une coupe de 7 mm avec ou sans paille dans les deux cas pour la première, et avec paille pour la seconde, sur des lots de vaches laitières (Holstein et Brown Swiss) recevant du maïs ensilage à hauteur respectivement de 45 % et 38,7 % dans la ration. Résultats : les tests d’alimentation
L’ensilage coupe longue fait office d’apporteur de fibre, favorisant la rumination, pendant que la pulvérisation des grains sert la valorisation de l’amidon.
John Deere
n’ont pas démontré de différence ni au niveau de la production laitière ni au niveau de la composition du lait. Les pertes au silo, imputables à une moindre compaction (moindre densité respective de - 10 % et - 9 % dans les deux essais) étaient en revanche plus élevées (+ 2,3 % et + 8,5 %).
Vitesse différentielle et écartement Une autre étude émanant de cinq organismes allemands (Chambre d’agriculture de SchleswigHolstein, centre d’enseignement et d’expérimentation de Futterkamp, institut de recherche Lufa Lichtenwalde, institut technique agricole de l’université de Bonn, Chambre d’agriculture de Rhénanie du Nord-Westphalie) s’est quant à
elle attachée à vérifier si l’effet de déchiquetage des tiges et rafles et de pulvérisation des grains ne pouvait pas être obtenu au moyen d’éclateurs autres que le Shredlage. Une étude diligentée par John Deere fournissant une 8500i équipée d’un rotor 64 couteaux, de cueilleurs Kemper 475Plus et comparant deux types d’éclateurs, à savoir les rouleaux intensifs USA de la marque et les éclateurs Scherer TC, du nom du constructeur américain avec qui John Deere a conclu à l’automne 2016 un accord portant sur le développement et la commercialisation de ces éclateurs ayant un effet de type Shredlage. Le test avait pour indicateur le CSPS (corn sillage processing score), autrement dit le taux d’éclatement des grains, considéré comme excellent au-delà de 70 %. L’essai
Lely cède sa division fourrages à Agco Né en 1948 avec la mise au point d’un râteau soleil, le constructeur néerlandais a décidé de ventre de sa division fourrages au groupe Agco (Challenger, Fella, Fendt, GSI, Massey Ferguson, Valtra…) pour se concentrer sur son activité laitière, toute dédiée à la robotique avec ses automates de traite (Astronaut), d’alimentation (Vector, Juno) et de raclage (Discovery). L’opération sera finalisée au cours du 4e trimestre 2017 après le visa des autorités de la concurrence. « L’intégration des compétences de premier plan de Lely dans les technologies du foin et des fourrages va consolider toute la gamme de produits d’Agco », a indiqué Martin Richenhagen, son président-directeur général.
La presse en continu Welger CB Concept est caractérisée par une courroie de 22 m capable d’assurer le liage de la balle tout en démarrant le pressage de la suivante.
Lely
Avec cette acquisition, Agco va désormais maîtriser la production de presses à balles rondes, lesquelles sortent aujourd’hui de l’usine italienne de Kverneland tandis que les autochargeuses, comptant seulement deux modèles, sont issues d’un partenariat avec l’allemand Stolpen. Les presses haute densité sont en revanche produites en interne via Hesston aux Etats-Unis. Doublonnant les matériels Fella, les faucheuses, faneuses et andaineurs Lely, produits dans l’usine de Maassluis (Pays-Bas) seront abandonnés à compter de mars 2018, tandis que les usines allemandes de Wolfenbüttel (presses) et de Waldstetten (remorques autochargeuses) tomberont dans le giron d’Agco.
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intégrait un facteur matière sèche à quatre gradients (27-31 %, 3135 %, 35-39 %, 39-43 %) et pas moins de 10 longueurs de coupe (3 à 29 mm). Les enseignements ont été les suivants. Quel que soit l’éclateur, le CSPS a été supérieur ou égal à 70 % dans tous les cas, même si l’augmentation de longueur de coupe entraine une baisse de l’éclatement tandis que l’augmentation du taux de matière sèche l’augmente. Autrement dit, d’après cet essai, il est possible de produire de l’ensilage déchiqueté et pulvérisé sans forcément recourir à des éclateurs de type Shredlage. Plus que le profil des rouleaux, les auteurs de l’étude deux facteurs déterminants que sont le différentiel de vitesse entre les deux rouleaux (40 %) et le serrage de l’éclateur (1 mm). L’étude fait part d’une moindre compaction des silos avec les éclateurs Scherer mais d’un effet physiologique bénéfique des ensilages coupe longue pour les rations à forte teneur en maïs.
La LSB 1270 DX de Kuhn repousse ses limites Une densité jusqu’à 10 % plus élevée et La LSB 1270 DX bénéficie une capacité jusqu’à 15 % supérieure : tel Kuhn d’une nouvelle cinématique de est le bénéfice annoncé par Kuhn pour la transmission, augmentant la nouvelle presse haute densité LSB 1270 capacité de charge de 30 %. DX (120X70, 2X4), comparativement au modèle qu’elle remplace. Le gain de densité est procuré par le recours à une nouvelle cinématique de transmission, augmentant la capacité de charge de 30 %. Revue, la conception du châssis et du canal de pressage a pour effet d’accroître la friction dans le canal, au moyen de vérins hydrauliques plus puissants et de plus grand diamètre. Le gain en capacité de charge est quant à lui induit par le rouleau d’alimentation actif (option), entraîné mécaniquement et protégé par un embrayage à came. L’alimentation de la presse est ainsi homogène quelles que soient les variations des andains. Le système de liage double nœud de la LSB 1270 DX est sous surveillance depuis le terminal en cabine. Ce système permet à l’opérateur de maximiser la densité des balles et d’optimiser la capacité de la machine à tout moment. Le dispositif de contrôle électronique de la tension de la ficelle s’opère sur le détendeur supérieur, supprimant le recours à des détecteurs mécaniques. Les indicateurs s’affichent à l’écran du terminal. En cas de dysfonctionnement sur un noueur, le système alerte immédiatement le conducteur.
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Véhicules utilitaires, les versions électriques deviennent compétitives Avec de multiples innovations, une offre de plus en plus large, de nouveaux modèles et des utilisateurs comblés, les véhicules utilitaires électriques s’installent durablement dans le paysage automobile.
l’électricité ne peut se limiter à cette question. Il impose un autre mode de réflexion, une autre utilisation du véhicule. Moyennant quoi, le véhicule électrique devient une vraie solution, concrète et réaliste. Tous ceux qui en utilisent déjà le confirmeront. Unanimement, ils reconnaissent la pertinence de l’utilisation d’un tel véhicule. Ils saluent la simplicité d’usage, apprécient le fonctionnement, l’absence de changements de rapports, en un mot l’aspect reposant de la conduite.
Autonomie en hausse
A l’usage, le Kangoo ZE se conduit et se comporte comme un utilitaire classique.
D.R
L
es véhicules utilitaires électriques ont-ils un avenir ? La réponse est clairement positive et même les inévitables Cassandre ne peuvent aujourd’hui qu’en convenir. Les véhicules électriques s’inscrivent pleinement dans le paysage automobile hexagonal et ravissent ceux qui les conduisent. Ils sont performants et plein d’agréments, sont conformes à la tendance écologique du moment et apportent une solution partielle à l’après toutpétrole. Ils sont aussi la réponse aux contraintes, actuelles et à venir, que les municipalités imposent déjà aux véhicules thermiques, petit à petit bannis des centresvilles. Les innovations et progrès
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technologiques se multiplient, les défauts et contraintes qui leur collaient aux roues s’estompent petit à petit et les nouveautés foisonnent. L’offre devient de plus en plus riche et couvre tous les usages, allant des fourgonnettes aux fourgons et utilitaires de ville en passant par de multiples véhicules carrossés. Pourtant, aujourd’hui encore, aux yeux de beaucoup, le choix d’un véhicule électrique se résume à une question : pourquoi un professionnel ferait le choix de rouler dans un véhicule plus cher, ayant une autonomie limitée et nécessitant un long temps de recharge ? Bonne question… Mais adopter
Reste que l’une des grandes critiques concernant les utilitaires électriques est leur autonomie, ce qui constitue par conséquent le principal frein à l’achat. C’est encore vrai, même si les temps changent et dans le bon sens. Un exemple et une preuve avec Renault et la nouvelle génération de Kangoo ZE, qui sera commercialisée juste avant l’été. Principalement doté d’une nouvelle batterie et d’un nouveau moteur, ce Kangoo fait exploser les compteurs ! Son autonomie est augmentée de 50 %, soit 270 kilomètres en cycle NEDC contre 170 précédemment. Même si l’autonomie en condition réelle est plus proche des 200 kilomètres, Renault peut clamer haut et fort que son Kangoo offre aujourd’hui la plus grande autonomie disponible
FONGICIDE
Blé tendre, Blé dur, Triticale, Épeautre
Sur septoriose, la solution gagnante face à la référence en T1 (produit C) Gain net* : 39,65 €/ha + 3 q/ha
82,1 Rendement (q/ha)
L’alliance exclusive de 3 substances actives pour : • Protéger efficacement contre septoriose et rouilles. • Gagner en rendement. • Gestion durable des modes d’actions.
85,1
51,6 + 33,5 q/ha
Témoin
* base prix ferme blé tendre au 15/09/2016 (source FranceAgriMer septembre 2016), et base prix indicatif avec RPD produit C (source Choisir et Décider – Céréales à paille, Interventions de printemps, Synthèse nationale 2015-2016)
GAIN NET* +39,65 €/ha
12,5 ha
Produit C 1,3 l/ha
(DJEMBE 0,8 l/ha + CLORIL 0,8 l/ha)
Moyenne de 4 essais PHILAGRO France 2016 (08, 50, 51, 79) Intensité septoriose moyenne F1 témoin = 44,1 % et F2 témoin = 68,8 %
PHILAGRO France - SAS au capital de 9 912 500 € - RCS Lyon B 389 150 582 - Parc d’Affaires de Crécy - 10A rue de la Voie Lactée - 69370 Saint-Didier-au-Mont-d’Or - Tél. 04 78 64 32 64 - Fax 04 72 53 04 58. PHILAGRO France est agréé par le ministère de l’Agriculture sous la référence RH02089 pour la distribution de produits phytopharmaceutiques à destination des utilisateurs professionnels. CLORIL® marque déposée Arysta LifeScience SAS – AMM. n° 9700116 – (SC) – 500.0 g/l Chlorothalonil – DANGER – SGH05, SGH07, SGH08, SGH09 – EUH208, EUH401, H317, H318, H335, H351, H400, H410. DJEMBE® marque déposée Philagro – AMM. n° 2130266 – (EC) – 167.0 g/l Bromuconazole, 107.0 g/l Tébuconazole – DANGER – SGH05, SGH08, SGH09 – EUH401, H304, H318, H336, H361d, H410. Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, conformément aux principes de la protection intégrée, consultez http://agriculture.gouv.fr/ecophyto. Pour les usages autorisés, doses, conditions et restrictions d’emploi : se référer à l’étiquette du produit, à www.phytodata.com et www.philagro.fr. Annule et remplace tout document antérieur de même nature. Date 12/2016.
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– nouvelr.com – © photos : James Steidl James Group Studios inc. – Ratikova, Ludmila Smite – nov. 16
Avec , protéger mieux, récolter plus
MOTEUR
Le Renault Kangoo ZE de nouvelle génération est annoncé pour l’été. Il gagne surtout en autonomie. D.R
pour un véhicule utilitaire léger électrique. Dans la foulée, ce nouveau Kangoo améliore aussi son temps de recharge. La fourgonnette est ainsi complètement rechargée en environ 6 heures avec une WallBox 7 kW. Ce nouveau chargeur permet également de récupérer 35 kilomètres d’autonomie en une heure de charge par climat tempéré. Enfin, ce nouveau Kangoo est également équipé d’une véritable nouveauté dans le monde des véhicules utilitaires électriques, l’intégration d’une pompe à chaleur à la climatisation pour préserver l’autonomie par temps froid. Le nouveau Kangoo ZE est multiple, comme son prédécesseur. Il reste
disponible en deux longueurs, de 4,28 m. pour le Kangoo standard et 4,66 mètres pour la version Maxi. Les volumes de chargement vont de 3 à 4,6 m3 et la charge utile est de 650 kilos. Il existe également en version cabine approfondie. En passant entre les mains des carrossiers et aménageurs, il peut être transformé et devenir pick-up ou véhicule réfrigéré par exemple.
Même le Master... Puisque nous sommes chez Renault, restons-y avec une autre nouveauté de taille. Renault vient en effet d’annoncer le lancement du Master ZE. Ce grand fourgon 100 % électrique, qui devrait être commercialisé en fin d’année, sera
équipé d’un moteur électrique d’une puissance de 57 kW, soit environ 76 chevaux. Comme le Kangoo ZE, il offre une autonomie de 200 km en cycle NEDC. Le Master ZE ne sera pas unique mais constituera une véritable gamme avec quatre versions proposées. Côté fourgon, il sera disponible en trois versions (L1H1, L2H2 et L3H2). Il sera également proposé en plancher cabine L3. Sur les fourgons, l’espace de chargement restera strictement identique à la version thermique, grâce à l’implantation de la batterie sous la caisse. Le volume utile proposé par ce Master ZE va donc de 8 à 13 mètres cubes selon les configurations et les charges utiles vont de 1000 à 1100 kg. La version plancher cabine L3 affiche une charge utile maximale de 1 400 kg, ce qui ouvre large le champ des adaptations avec par exemple la caisse grand volume affichant un volume utile pouvant aller jusqu’à 22 m³. Au bilan, ces nouveautés annoncées, comme celles des autres constructeurs, démontrent bien que les véhicules utilitaires électriques constituent désormais un monde automobile à part entière, en pleine évolution. Et que chacun, toutes professions confondues, peut vraiment y trouver son compte.
Renault entend lancer le Master 100 % électrique à la fin de cette année. Il sera dispoinible en quatre versions.
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D.R
Richard Pizzol
AGRONOMIE
La #positiveproduction s’invite aux Culturales Halte à l’agri-bashing ! De Sangosse lance une nouvelle communication institutionnelle à l’occasion des Culturales. L’entreprise française, forte de ses 850 salariés spécialisés dans la protection des cultures, la nutrition des plantes, les semences et le contrôle des nuisibles, inscrit pleinement sa contribution à la « positive production ».
A
près avoir initié en 2012 une communication sur l’éco-responsabilité, De Sangosse franchit une nouvelle marche et lance à l’occasion des Culturales 2017 une campagne institutionnelle audacieuse. « Face à la défiance généralisée, à la remise en cause quasi quotidienne de l’agriculture, à ce contexte anxiogène où l’agriculture ne cesse d’être écornée, nous avons voulu réagir pour faire sortir l’acte de production de sa vision passéiste, dogmatique et déconnectée de la réalité » explique Christophe Zugaj, responsable communication chez De Sangosse. L’entreprise souhaite amplifier le virage pris en 2012 et met en avant l’image d’une agriculture compétitive, de qualité forte de ses savoir-faire. « De Sangosse est fier de son ADN, affirme son savoir-faire et sa conception d’une agriculture moderne et durable en créant cette communication de rupture. Ce n’est pas une sur-promesse car nous mettons en mots aujourd’hui ce que l’on pratique depuis des années : aider les agriculteurs dans
Les quatre piliers de la #positiveproduction
• Optimiser
la qualité et la quantité de la production • Sécuriser au mieux le revenu des agriculteurs • Innover et piloter ses cultures avec les nouvelles technologies • Partager et transmettre l’expérience au plus grand nombre
leur acte de production, avec une ambition qui répond aux enjeux environnementaux, sociétaux, économiques et de qualité actuels. Notre mission, c’est de mettre en œuvre un modèle agricole compétitif, respectueux de l’environnement y compris en conventionnel, plus économe en eau et en intrants… »
Une démarche de progrès Et ce n’est pas un vain mot puisque l’entreprise est sans doute aujourd’hui celle dont la gamme de produits biocontrôle est la plus étoffée1, sans parler des outils d’aide à la décision proposés en complément d’observatoires et d’outils d’application de précision, bref des solutions utiles et économiquement viables à l’attention de ses clients. « Nous mettons en action au quotidien notre expertise technique et des solutions adaptées. Notre vision de l’agriculture est moderne, innovante, technologique et réaliste car elle
s’adapte en permanence. Elle agit dans une démarche de progrès et il est temps que la société s’en rende compte. » Pour affiner son discours, l’entreprise a mené des enquêtes auprès d’agriculteurs et deux résultats majeurs ressortent : d’un part, les agriculteurs ont le sentiment de communiquer toujours de manière défensive ; d’autre part, ils ont besoin de revaloriser leur acte de production. Ils souhaitent être représentés tels qu’ils sont et c’est là où De Sangosse peut à sa manière y participer. Mais attention prévient l’entreprise : « La #positiveproduction n’est pas un concept publicitaire, mais une urgence pour l’agriculture que la communication se donne pour mission de traduire. C’est s’engager avec des solutions et des services qui aident les agriculteurs à faire leur métier et en vivre : produire de façon responsable et durable » conclut Christophe Zugaj. Céline Zambujo
(1) Lire également dans ce numéro l’article "Anti-limaces : OAD et biocontrôle prennent la main."
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AGRONOMIE
Agriculture numérique, dès aujourd’hui, préparer demain La révolution agricole est en marche. Agriculture numérique, capteurs, imagerie, drones, big data… L’innovation génère sans cesse de nouveaux outils qui facilitent aujourd’hui la vie de leurs utilisateurs, avant de répondre aux enjeux de demain.
répondre à leurs en simplifiant les procédures, d’utiliser ces nouveaux outils numériques et robotiques afin de s’affranchir des tâches à faibles valeur ajoutée et répétitives », détaillait-il.
A court terme, impossible encore de dire qui des capteurs, drones ou de l’imagerie prendra la main chez les agriculteurs.
Reste que ces TIC évoluent dans un écosystème hétérogène, encore peu standardisé avec des acteurs en devenir et d’autres déjà très puissants comme les Gafa (Google, Amazon, Facebook et Apple). « Les objets connectés fournissent déjà beaucoup d’informations sur ce que nous sommes, nous faisons… informations ensuite transformées en données utiles souvent par les fabricants et/ou les services tiers qui les exploitent. Et la Commission européenne fait de gros efforts pour que ces données soient ouvertes à tout le monde via sa politique open data », poursuivait Christophe Guizard. C.Z.
S
i hier les données étaient collectées par des organismes d’état, des stations d’expérimentations, la recherche… dorénavant, les agriculteurs euxmêmes sont en mesure de fournir ces précieuses informations, ce qui n’est pas sans poser de question sur la propriété future de ces données et plus généralement, de leur utilité pratique. « Comment traite-t-on ces données pour qu’elles soient utiles et utilisables ? », interrogeait
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d’ailleurs le 2 février dernier Claire Mermet, du pôle de compétitivité Terralia. Dans un monde agricole en perpétuelle évolution « avec des fermes entourées d’informations, de réglementations, de normes… la pression s’accroît sur la tête des agriculteurs qui cherchent aujourd’hui à l’abaisser », rappelait Christophe Guizard, de l’Irstea. « L’enjeu des nouvelles technologies de l’information et de la communication, TIC, c’est justement d’aider ces derniers à
L’enjeu stratégique sera donc la notion de propriété de ces données et l’Etat l’a bien compris en se positionnant avec la plateforme ApiAgro qui permet la co-création de nouveaux outils d’aide à la décision adaptés aux filières agricoles. À Clermont-Ferrand encore se développe une nouvelle plateforme dédiée exclusivement à la robotique agricole. Tout cela répond à un vrai besoin de lever les contraintes. « Il est important de ne pas freiner ce dynamisme sous peine d’être dépassé », avançait Christophe Guizard ; important aussi de ne pas
se faire déposséder d’informations que l’on aura, en plus, pris la peine de transmettre, volontairement ou non…
Accélération en vue Car ces données disponibles sont déjà fort nombreuses : météorologie prédictive de plus en plus performante, optimisation des pratiques agricoles (SIG), échanges entre communautés, traçabilité des produits, suivi en direct de l’évolution des cours internationaux, systèmes d’alerte, outils de gestion et de décision... Drones, capteurs, robots ne vont finalement qu’accélérer cette révolution et révolutionnent le principe même de la vente. « Aujourd’hui, John Deere ne vent plus de tracteur mais des services associés aux tracteurs avec son système FarmSight », note d’ailleurs le chercheur de l’Irstea. Mais nous n’en sommes encore qu’à
la préhistoire d’un nouveau monde : les satellites sur lesquels s’appuient la géolocalisation sont fonctionnels mais encore perfectibles au niveau de la précision de l’image, de sa résolution ou encore du temps de fréquence d’acquisition des données. En outre, les vecteurs d’acquisition de données se développent également (drones, robots mobiles…) et accélèrent l’évolution de nouveaux services (imagerie satellitaire, géoinformatique, outils d’aide à la décision…).
Capteurs ou drones, qui va prendre la main ? À court terme qui sera le plus utilisé par les agriculteurs ? Capteurs ou drone ? Pour François Tardieu, de l’Inra, la vraie question est d’abord de savoir quelles informations
on utilise des images satellitaires (imagerie multi spectrale, infrarouge thermique…) et avec quelle marge de précision. Mais, à court terme, « les capteurs vont peu à peu prendre la place du tour de plaine, faire gagner du temps pour repérer les problèmes comme les dégâts de sangliers. L’imagerie et son utilisation pour l’agriculteur, c’est plus flou. Le coût reste pour l’instant prohibitif et il faut analyser l’image que l’on a obtenue. Or, l’interprétation n’est pas toujours simple, même avec les résolutions satellitaires qui s’affinent. Mais dire aujourd’hui si l’agriculteur utilisera plus demain des drones, de l’imagerie ou des capteurs… C’est lire dans une boule de cristal. Certains outils risquent de prendre la main sur d’autres. »
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AGRONOMIE
Le biocontrôle passe la seconde en grandes cultures Deux innovations lancées en 2016, deux attendues cette année, quatre l’an prochain. Les solutions de biocontrôle arrivent certes au compte-goutte pour l’instant en grandes cultures, mais cela va s’accélérer.
A.J
L
es attentes sont fortes aujourd’hui en matière de biocontrôle et les solutions pour la filière grandes cultures arrivent, certes au comptegoutte, mais arrivent, à l’image des deux derniers lancements réalisés en 2016 par De Sangosse : le Polyversum®, premier fongicide d’origine naturelle pour la protection des blés et des colzas à floraison, et l’anti-limace Iromax Pro®. Ces solutions viennent enrichir une palette encore mince puisque le biocontrôle en grandes cultures se résumait, jusqu’à ces deux introductions, à moins d’une dizaine de solutions : les trichogrammes pour lutter contre la pyrale du maïs (plus de 200 000 ha traités quand même), trois fongicides – Cerall® (Certis, traitement de semences), Contans® WG (Bayer) pour lutter contre le Sclérotinia, et Vacciplant® (Goëmar) – un antilimace (Sluxx®, Certis) et au Novodor FC® (De Sangosse) contre doryphore. Nous ne sommes encore qu’à l’aube d’une nouvelle révolution agricole,
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puisqu’une enquête menée par IBMA auprès de ses entreprises adhérentes sur leurs projets de développement d’innovation en biocontrôle, entre décembre 2015 et janvier 2016, fait état de 52 innovations à venir d’ici 2018, dont 7 pour la filière céréalière. Toujours d’après cette enquête, deux innovations sont attendues en 2017 et quatre en 2018.
Informer, former, rechercher « Avoir une politique publique et une réglementation qui soutiennent le biocontrôle sont nécessaires », rappelle d’ailleurs Denis Longevialle, secrétaire général de IBMA France qui annonce la tenue du prochain congrès de l’association pour le 30 janvier 2018. « Nous souhaitons que les initiatives prises ces derniers mois permettent d’accentuer la dynamique et que l’information se diffuse. La première publication de l’index Acta biocontrôle, sorti en mars, de la boîte à outils développée par l’association Farre
(www.boiteagri.com), les CEPP – dont le décret d’application est paru le 22 avril dernier – et la mise en relief d’actions standardisées sur le site EcophytoPIC vont dans le sens de la diffusion des pratiques sur le terrain. » La formation également sera essentielle et IBMA espère que le programme proposé par l’Académie du biocontrôle permettra également d’accélérer la diffusion des pratiques sur le terrain « avec des formations clé en main et d’autres, intra-entreprise à la carte ». Côté recherche, le consortium public-privé lancé en mars 2016 par le ministère de l’Agriculture devrait renforcer les moyens et permettre de « flécher les équipes de recherche publique et privées sur cet enjeu lié au biocontrôle, avec des programmes de financement dédiés », participant ainsi à la sortie de nouvelles solutions et à la proposition d’itinéraires techniques adaptés. Un temps balbutiante, la machine administrative paraît aujourd’hui sur les rails et la DGAL a publié la mise à jour de la nouvelle liste de produits de biocontrôle le 28 mars dernier. « Reste à espérer maintenant que le changement de président de la République n’enraye pas cette évolution et qu’il y ait une pérennisation de la politique menée. Car notre ambition reste la même : porter la part du biocontrôle de 5 à 15 % du marché de la protection des cultures d’ici 2020 », conclut Denis Longevialle Céline Zambujo
AGRONOMIE
Une stratégie affirmée sur les engrais efficients Acteur européen incontournable et spécialiste des fertilisants, Borealis L.A.T se positionne sur les engrais efficients et occupe aujourd’hui une place leader sur le marché européen. En 2017, l’entreprise consolide son offre produits et ses services. Objectifs ? Permettre aux agriculteurs d’être plus efficients dans le cadre de leur fertilisation. Borealis sera présent aux Culturales les 14 et 15 juin et mettra en avant ses produits élaborés au sein de ses unités de production (ici Grand-Quevilly) avec une démonstration de son OAD, le N-Pilot®.
B
orealis est un groupe international, fournisseur majeur dans le domaine des polyoléfines, des produits chimiques de base et des fertilisants. « Les fertilisants sont un axe de développement stratégique majeur. Nous avons investi pour améliorer la fiabilité de la production, la qualité et la sécurité et nous ambitionnons d’être le 2e producteur de fertilisants au niveau européen », explique Renaud Bernardi, responsable commercial France. Le groupe possède six unités de production dont trois en France qui permettent « de proposer une gamme complète de produits, engrais azotés simples et soufrés, engrais composés NPK ainsi que des engrais de spécialités (gamme L.A.T SUPREMO®). Notre capacité de production atteint au total 5 millions de tonnes avec, en France, des usines positionnées au cœur des bassins agricoles, certifiées ISO 50 001, pour leur gestion efficace et durable de l’énergie. Cette proximité et notre expertise nous permet de répondre aux besoins de la filière. »
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La gamme d’engrais de Borealis L.A.T est centrée sur la forme nitrique permettant d’atteindre un rendement optimal et un taux de protéines assurant des débouchés de qualité. Pour ©Borealis accompagner une démarche technique, Borealis L.A.T. a développé un outil d’aide à la décision qui caractérise en quelques minutes le besoin azoté des cultures. « Sur les autres éléments tels que P, K et S, nous avons une approche complémentaire avec la méthode IRISS®. Il s’agit d’un raisonnement s’appuyant sur la concentration des ions dans la solution du sol qui permet d’anticiper les besoins durant le cycle végétatif pour un terroir donné », complète Renaud Bernardi.
Borealis L.A.T consolide son N-Pilot® Lancé lors de la campagne 2015, le N-Pilot® est un outil portatif de conseil d’apport d’azote en fin de cycle sur blé et orge, « avec un développement complémentaire sur colza en 2017, fruit d’une collaboration avec Terres Inovia », détaille Edouard Minier, agronome en charge du projet. Cet outil, simple d’utilisation, mesure
l’intensité lumineuse du couvert afin de déterminer le statut de nutrition azoté de la plante. « Il fournit ensuite un conseil géolocalisé à l’utilisateur directement dans la parcelle. Un rapport est automatiquement envoyé à l’agriculteur par mail. » Actuellement, l’outil est principalement proposé en prestation via les distributeurs agricoles ou chambres d’agriculture. On note également un intérêt accru pour un équipement individuel ou en groupe d’agriculteurs. Le rapide retour sur investissement (2 500€ avec tablette, 2 200€ sans tablette et sans abonnement supplémentaire), l’autonomie d’utilisation et la variété des cultures sont les principales motivations. « Faisant suite à une demande de nos utilisateurs, nous avons également développé une interface de synthèse et d’interprétation des données, à disposition de nos utilisateurs. Le N-Pilot® s’inscrit dans une démarche d’innovation et de communauté. Notre objectif est bien de faciliter les démarches de conseils sur le terrain », conclut Edouard Minier. Céline Zambujo et Renaud Bernardi*
*Pour en savoir plus : lat.fr@borealisgroup.com, www.borealis-lat.com
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AGRONOMIE
Anti-limaces, OAD et biocontrôle prennent la main Le changement climatique, la raréfaction des produits phytosanitaires, la pression sociale et environnementale viennent aujourd’hui révolutionner les stratégies de lutte contre les maladies et ravageurs. La lutte contre les limaces ne déroge pas à cette règle et ce marché symbolise le changement de paradigme intervenu à la fois chez les agriculteurs, mais aussi dans les firmes.
A
près les pluies printanières importantes en 2016, les agriculteurs regardaient, inquiets, leurs cultures, pensant que la sécheresse marquée de l’automne dernier (avec un déficit hydrique allant jusqu’à 40 %) abaisserait le risque ce printemps 2017. Mais finalement, la pression est bel et bien notable malgré le gel intervenu mi avril un peu partout en France. « Le gel affecte certes les limaces, mais aussi et surtout les plantes en ralentissant leur développement. La conséquence est un prolongement de la période de sensibilité et les quelques pluies intervenues depuis ont suffi pour relancer l’activité des limaces début mai », note Mathieu Vaisset, chef grandes cultures chez Certis.
Reste que le marché anti-limaces est un « marché très conjoncturel », résume Jérôme Rouveure de Phyteurop : « Il a connu une très forte progression sur maïs et tournesols en 2016. Si le printemps 2017 semble plus calme en raison de la sécheresse et du gel, le potentiel reste important, entretenu par les pluies actuelles. De fait, le marché d’automne pourrait être élevé en fonction des conditions climatiques de l’été et de l’automne. »
De Sangosse lance cet été un nouveau système de cuve baptisé Emix pour un mélange homogène entre semences et produit anti-limaces, et surtout sans mise en contact avec l’utilisateur.
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Des OAD en soutien de gammes Reste qu’aujourd’hui, une révolution est en marche : les sociétés phytosanitaires ne De Sangosse
c X c X c X
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Le choix de l’efficacité contre toutes les limaces, pour une protection durable des cultures Le choix d’une solution performante, quelque soit le mode d’application La fierté de défendre mon métier
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AGRONOMIE peuvent plus se contenter de vendre uniquement un produit. Les exigences environnementales et sociétales obligent en effet les acteurs, sociétés phytosanitaires et agriculteurs, à faire évoluer leurs stratégies. « Le changement climatique accentue le fait que le monitoring est vital : il faut aller voir les parcelles, piéger pour se rendre compte de l’infestation réelle et du risque posé. Notre métier a changé dans le sens où nous devons aider les agriculteurs à justifier leurs interventions face à une société de plus en plus vigilante, et leur fournir le service idoine », résume Mathieu Vaisset qui annonce justement la mise en test d’un nouvel OAD (outil d’aide à la décisin) météo pour lutter contre les limaces en 2017. « La simplification voire l’absence de travail du sol qui perturbait l’habitat naturel des limaces ; les semis souscouvert qui créent des situations plus favorables aux ravageurs du sol ; au niveau réglementaires, les difficultés qu’ont les nouveaux produits homologués à avoir des étiquettes larges en termes de cultures, d’application max par an ou de stades d’application ; la pression sociétale et environnementale… tout cela restreint les champs d’intervention. Nous sommes désormais tenus d’accompagner les agriculteurs dans l’utilisation de nos solutions, et c’est pour cela nous avons développé plusieurs outils en soutien de notre gamme », confie Pierre Olcomendy, chef marché anti-limaces France chez De Sangosse. Ainsi, à côté du programme « ciblage antilimace » (www. ciblage-anti-limaces.fr) qui s’appuie sur quatre piliers (l’anticipation du risque, l’évaluation, le choix du bon produit, et l’optimisation de l’application), la firme annonce pour l’été 2017 deux innovations : tout d’abord, une application smartphone « ciblage » disponible gratuitement pour « connaître la pression autour de chez soi en temps réel, sur toutes les cultures où l’on piège des limaces, et de définir les stratégies à mettre en œuvre, en fonction de la pression et du sol en s’appuyant sur un tableau de réglage pour appliquer la bonne dose », détaille Pierre Olcomendy.
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Ensuite, un nouveau système de cuve à mélange baptisé Emix pour accompagner les agriculteurs, commercialisé cet été également par les coopératives et négoces : « Il s’agit de deux cuves emboîtées l’une dans l’autre : la plus grande, à l’extérieur, accueille les semences ; la plus petite, à l’intérieur, l’anti-limaces. Des déflecteurs et un système de vanne permettent de mélanger de façon homogène semences et produit sans mise en contact avec l’utilisateur. Puis de verser le tout dans le semoir, Emix se positionnant par-dessus. » Ce constat est également fait par un troisième acteur majeur du marché des anti-limaces : « La gestion durable du métaldéhyde est inévitable et il convient d’intégrer de nouveaux paramètres pour garder des programmes efficaces », souligne Jérôme Rouveure, de Phyteurop : amélioration des bonnes pratiques d’applications (respect des ZNT, DRE…), adaptation des traitements à la pression limaces, utilisation de spécialités de qualité avec des grammages de substance active réduits mais une efficience maintenue… « A Phyteurop, nous proposons plusieurs services allant dans ce sens pour accompagner notre gamme (Ndlr : Extralugec granulés Techn’o, Génésis Techn’o adaptée aux applications en localisé et Copalim) : un site internet (http:// phyllimaces.phyteurop.fr) dédié à la problématique limace, avec toutes les informations utiles sur sa gamme et son approche de la lutte ; notre OAD PréviLimaces qui donne une indication à la parcelle du risque et des programmes de traitement conseillés. Et un kit agro-responsable de lutte qui intègre PréviLimaces et des pièges
limaces avec son mode d’emploi. » A noter que Phyteurop « a plusieurs projets à court et moyen terme qui combinent des évolutions sur la formulation produit ainsi que sur la concentration en matière active ».
Du choix en solutions de biocontrôle Après la montée en puissance des OAD, une seconde évolution a vu le jour : l’apparition des solutions de biocontrôle. Historiquement, Certis a le premier dégainé sur ce segment de marché, avec Sluxx® HP lancé en 2010. La firme mise d’ailleurs d’une façon générale très fortement sur cette famille qui représente déjà 28 % de son chiffre d’affaires toutes cultures confondues. Cette part va continuer à croître puisque Certis a annoncé en février dernier le lancement de quatre nouveaux produits cette année toutes cultures confondues. Mais sur le marché des antilimaces, Certis n’est désormais plus seul : De Sangosse, leader du marché anti-limaces, l’a rejoint à l’automne 2016 avec le lancement d’Ironmax Pro® à base également de phosphate ferrique. « 2016 était une année de pré-lancement pour nous. Nous avions l’objectif de faire connaître et tester le produit par des distributeurs et agriculteurs et nous avons eu 97 % de satisfaction, sans aucun litige commercial. Une solution de biocontrôle, c’est toujours compliqué à porter sur le marché trusté à 92 % par les métaldéhydes et à 8 % par les solutions à base de phosphate. Avec le véritable lancement d’Ironmax Pro à l’automne prochain, nous espérons faire bouger les lignes », commente Pierre Olcomendy. Céline Zambujo
A.J.
AGRONOMIE
Petit à petit, Sluxx® HP fait son nid Homologué en 2010, Sluxx® HP, la solution à base de phosphate ferrique de Certis représente aujourd’hui entre 13 et15% de parts de marchés sur les solutions antilimaces. L’antériorité du produit a prouvé son efficacité et sa persistance. Certis continue d’innover en testant dès cette année un nouvel OAD pour accompagner les distributeurs et agriculteurs dans son utilisation.
«
En 2010, notre objectif initial était de capter le marché laissé libre par le retrait du Mesurol en introduisant une nouvelle matière active en grande culture, puisque le phosphate ferrique était déjà connu sur le marché jardin », se remémore Mathieu Vaisset, chef marché grandes cultures chez Certis. Pourtant, la société s’est très vite heurtée à une résistance du marché finalement assez conservateur et « qui s’est accroché à ses habitudes et à la confiance dans les formulations autorisées à base de métaldéhyde ». Face à cette résistance, la société a donc fait un important travail d’accompagnement sur le phosphate ferrique en proposant des formations à ses distributeurs en quête d’outils pour contrer cette résistance au changement. « Dès 2010, nos distributeurs percevaient tout l’intérêt de cette solution mais avaient besoin d’arguments pour faire tomber les barrières à l’encontre des nouveaux outils de biocontrôle. » La montée en puissance d’Ecophyto et l’autorisation d’une nouvelle formulation plus robuste et plus visible, en 2014, ont donné un coup d’accélérateur et un virage important s’est fait au printemps 2015, avec des référencements significatifs de Sluxx® HP. « La multiplication des surfaces traitées a apporté la preuve de l’efficacité de Sluxx® HP, mais elle a aussi montré que nous étions capables de fournir ces volumes en tant que nouvel acteur en grandes cultures », note Mathieu Vaisset.
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Efficacité et persistance d’action Si aujourd’hui le produit est principalement utilisé en préventif – « Sluxx® HP se heurte encore à un réflexe métaldéhyde sur les applications curatives malgré nos essais qui prouvent son intérêt, notamment en conditions froides » – la prise en main de cette solution s’est affinée et ses utilisateurs ont pris confiance : les doses pratiquées sont au niveau de celles des produits conventionnels, avec une utilisation aussi simple et la même efficacité, « voire plus en fonction des conditions climatiques ». Pour autant, Certis ne déroge pas de sa dose recommandée entre 5 et 7 kg/ha, « car nous savons qu’en conditions d’infestation forte, il y a un risque de décrochement avec des doses inférieures ». La société continue donc de parier sur sa formulation qui montre une persistance d’action notable, notamment en cas de pluie. Contre toute attente, l’arrivée du leader du marché des anti-limaces sur ce segment des produits de biocontrôle n’a fait que renforcer l’ambition de Certis car cela consolide son choix fait dès 2010. « Nous sommes persuadés que le marché des anti-limaces va se tourner massivement vers le phosphate ferrique d’ici 3-5 ans et notre ambition est désormais d’atteindre entre 30 et 40% de parts de marché : notre solution a prouvé son efficacité ces cinq dernières campagnes avec une praticité, une qualité de produit
et une persistance d’action qui ne viennent finalement pas bousculer les habitudes que les agriculteurs avaient avec les métaldéhydes ». Pour conforter les utilisateurs dans l’utilisation du produit, Certis va tester cette année auprès de distributeurs sélectionnés un nouvel OAD « basé sur la météo qui permettra d’anticiper sur 10 à 15 jours le risque limace. Nous voulons vérifier sa pertinence dans le contexte français et faciliter l’appropriation de l’outil », conclut Mathieu Vaisset. Céline Zambujo et Mathieu Vaisset*
* Contact : Mathieu Vaisset, chef marché grandes cultures Certis, vaisset@certiseurope.com, www.certiseurope.com
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REFLEXIONS
Un plaidoyer en faveur de l’agriculture française Un ouvrage s’oppose aux idées reçues et s’enthousiasme pour l’agriculture française. Elle est l’une des rares universitaires à défendre régulièrement l’agriculture française et les agriculteurs dans les médias. Elle avait notamment rédigé le 28 avril 2015 une tribune dans Le Monde qui avait pour titre « Les agriculteurs ne sont pas des pollueurs empoisonneurs ». Elle est également l’une des seules à oser critiquer publiquement l’agriculture biologique ou à se montrer favorable aux OGM. Auteure en 2012 d’une Géographie amoureuse du maïs (JC. Lattès), qui d’après elle réussit « l’exploit de nourrir l’humanité tout en protégeant la planète », elle a publié par exemple en mai 2016 un texte dans Jeune Afrique qui avait pour titre « Priver l’Afrique des OGM serait une hérésie ».
Un cri d’alarme et un plaidoyer Son ouvrage, qui s’appuie sur une enquête de terrain menée auprès de nombreux agriculteurs, est, selon ses propres termes, à la fois « un cri d’alarme et un plaidoyer » en faveur de l’agriculture française.
L
’événement est suffisamment rare pour être mentionné compte tenu de l’atmosphère ambiante qui est souvent propice au dénigrement assez systématique de l’agriculture que ce soit dans les médias ou le monde de l’édition. La géographe Sylvie Brunel, qui a été également présidente de l’ONG Action contre la faim, a publié en février 2017 un ouvrage intitulé Plaidoyer pour nos agriculteurs. Il faudra demain nourrir le monde… aux éditions Buchet Chastel.
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Elle y dénonce tout d’abord « une vision dangereuse de l’agriculture » que l’on voit très souvent dans les médias et qui est très critique vis-àvis de l’agriculture conventionnelle. Pour elle, cette vision est dangereuse car elle pourrait conduire au retour des grands fléaux d’antan de la paysannerie – la pénibilité, la vulnérabilité face aux aléas climatiques et aux infections des ravageurs et finalement la misère dans les campagnes –, et de l’insécurité alimentaire. Ainsi, d’après elle, la généralisation de l’agriculture bio « ne nourrirait plus
que deux tiers de la population les bonnes années, quand aujourd’hui non seulement elle alimente les 66 millions de Français, mais elle nourrit en outre des régions structurellement déficitaires, tels le Proche- et le Moyen-Orient » et la permaculture « ramènerait tout droit le monde là d’où il vient, au temps des crises alimentaires récurrentes et de la famine des plus pauvres ». Elle nous rappelle à juste titre que « si nous perdons la mémoire du passé, nous risquons de faire face aux mêmes défis qu’hier ». Elle revient ensuite sur les différents sujets qui « fâchent » – les pesticides, les semences, les OGM, la viande et l’eau (irrigation) – en cherchant à dépasser les idées reçues qui ont cours actuellement dans la société française. Elle estime notamment que « «paysan» et «planète» ne sont pas deux termes antinomiques » car « le paysan est un écologiste dans l’âme : il ne peut pas se permettre de détruire ce qui le fait vivre ! ». Elle considère également qu’« il n’existe pas de solution miracle. Pour répondre au défi de nourrir de façon sûre et accessible, toutes les agricultures doivent être mobilisées », même si elle tend plutôt à défendre une agriculture raisonnée et une agriculture de précision. Elle en conclut que « les agriculteurs tiennent entre leurs mains l’avenir du monde, la beauté de la planète et le salut de l’humanité. Cessons de croire qu’ils continueront à nous nourrir quoi qu’il arrive, malgré notre ingratitude et nos attaques injustifiées ». Eddy Fougier
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