N°27 - SEPTEMBRE 2017
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ÉDITO Quand la femme rend la machine beaucoup moins macho
«
Quand les femmes prendront le volant du tracteur... » Hé bien nous y sommes ! Non seulement l’agriculture a tendance à se féminiser au niveau de la proportion des chefs d’exploitation, mais en plus elles s’assoient sur le siège du conducteur du tracteur... Dans un univers globalement plus masculin que féminin, tout ce qui entoure le machinisme confère au comble du machisme. Comment ces trop frêles femmes pourraient-elles à leur tour rouler des mécaniques ? Pourtant, tout comme l’évolution générale de notre société tend vers une féminisation des postes à responsabilité ou électifs, elles arrivent dans les tracteurs. Tenir la compta de l’exploit’ dans l’ombre du mari ne leur suffit plus... Et c’est heureux ! Ce numéro de WikiAgri livre plusieurs témoignages, montrant que les choses ne se font pas toutes seules. Si la féminisation s’opère, aussi, en agriculture, c’est bien parce qu’il existe des agricultrices qui savent s’imposer, démontrer leurs capacités, montrer des qualités pas obligatoirement identiques à celles des agriculteurs, mais tout aussi précieuses. Notre journaliste Frédéric Hénin a recueilli quatre témoignages, comme autant de tranches de vie où il a fallu obtenir que le regard des autres ne soit ni dédaigneux, ni goguenard, ni moqueur, ni « ce que vous voudrez », mais tout simplement normal. Découvrez-les et, si vous ne l’avez déjà fait, changez votre regard... A.J.
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CNCM – 88/90 rue Cardinet 75017 Paris WIKIAGRI.FR
03/02/2017 14:38
Sommaire WIKIAGRI N°27 / SEPTEMBRE 2017
Directeur de la publication Yannick Pagès Rédacteur en chef Antoine Jeandey
ÉDITO P.3
Ont participé à ce numéro Eddy Fougier Frédéric Hénin Raphaël Lecocq Richard Pizzol Céline Zambujo
CAMBON LUI SEMBLE P.6
THÉMA
Dessinateur Michel Cambon Photographe Jean-Marie Leclère
P. 7 à 11 – Thema, la machine est-elle toujours macho ?
Publicité Tél. 06 89 90 72 75 | pub@wikiagri.fr Responsable commerciale Anne Messines Tél. 06 08 84 48 02 Mail : anne.messines@wikiagri.fr Consultant Média Bernard Le Blond - Vision bleue Tél. 06 83 92 08 61
P. 12-13 – Quand Pascale Croc prend le volant, la réussite est au tournant P. 14 – La première collection de tenues de travail pour femmes a fait un flop P. 16 – L’entreprise de travaux agricoles, de père en fille P. 17 – Entre deux installations, les choses ont bien évolué
Conception graphique et maquette Notre Studio www.notrestudio.fr ISSN ISSN 2258-0964 Dépôt légal A parution
MOTEUR
P. 18-19 – Travail du sol et semis, l’avènement du déchaumeur-semeur
Service abonnements 20, rue Joliot Curie 38500 Voiron Tél : 04 76 93 58 91
P. 20-21 – Pick-up : toujours plus ! P. 22 – Le semis direct et sous couvert voit double
Abonnement annuel 35€ TTC (4 numéros) Prix au numéro : 10€
P. 23 – La charrue les yeux fermés
Site internet www.wikiagri.fr Impression SAS Imprimerie Leonce Deprez Zone industrielle de Ruitz 62620 Ruitz Tirage 30 000 exemplaires (dont 27 000 expédiés)
AGRONOMIE
P. 24-26 – De l’azote tu donneras (fertilisation azotée) P. 28-29 – Le désherbage d’automne, première ligne de défense contre les graminées P. 30 & 32 – Les adjuvants, pour plus d’efficacité et d’économies
RÉFLEXIONS
P. 34 – L’inexorable féminisation de l’agriculture française MAG
Les magazines
sont édités par la société DATA PRO SOLUTIONS, au service des agri-décideurs
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LE DESSIN
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Cambon lui semble
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THÉMA
La machine est-elle toujours macho ?
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La société évolue, l’agriculture aussi
Certains univers sont traditionnellement davantage réservés aux hommes que d’autres. L’agriculture en général en fait partie... Et que dire de tout ce qui touche au machinisme en particulier ! Pourtant, au fil du temps, tout doucement, la profession allant vers une féminisation inexorable (même si l’on reste très loin d’une éventuelle parité hommes/femmes), les engins agricoles aussi sont touchés par le phénomène. Notre journaliste Frédéric Hénin, dans les pages qui suivent, dresse plusieurs portraits de femmes qui ont su s’imposer au pays du machisme, et dont les parcours montrent qu’il leur a fallu elles-mêmes changer le regard des machos. Cela leur a
pris du temps. Car si la société en général, d’une part légalement avec des obligations de parité dans certaines élections, et d’autre part « naturellement », si la société donc s’est engagée sur la voie de la reconnaissance de l’apport de la femme dans le milieu professionnel, l’agriculture (est-ce dû à son traditionalisme ?) est restée largement à la traine sur ce point. Il appartient donc aux femmes elles-mêmes de tracer leur sillon, encore aujourd’hui. Le « travail de force » qui accompagne en particulier tout ce qui est mécanique reste masculin au possible dans l’inconscient des uns et des autres. Pour autant, grâce à quelques femmes qui ont fourni pour elles-mêmes les efforts nécessaires pour s’attirer la reconnaissance, la voie semble désormais ouverte vers une ère nouvelle, prenant en compte aussi un minimum de revendications bien... féminines (Frédéric Hénin évoque l’exemple des tenues de travail).
L’accession de Christiane Lambert à la tête du syndicat majoritaire
Si on ne l’a pas vue souvent au volant d’un tracteur, le fait que Christiane Lambert ait accédé à la présidence de la Fnsea, le syndicat majoritaire, constitue incontestablement une avancée dans la reconnaissance
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LA MACHINE EST-ELLE TOUJOURS MACHO ?
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« La femme est la terre qui permet d’espérer toutes les récoltes. » Roger Bésus
des femmes dans le milieu agricole. Certes, les circonstances ont été exceptionnelles (la disparition prématurée de Xavier Beulin), mais elle aurait de toutes façons accédé un jour ou l’autre à cette fonction, la date a juste été avancée. Elle se garde bien d’un discours féministe, elle parle au nom des professionnels de l’agriculture, évidemment en particulier ceux qu’elle représente, les adhérents à la Fnsea. Et c’est sans doute de cette manière, presque « passive », qu’elle fait le plus avancer la cause : en ne différenciant pas hommes et fem mes, elle mont re que les unes sont au même niveau que les aut res. Il faut aussi précis er que la même Fns ea p oss ède une
s e ct ion « agricult rices » qui, elle, doit p orter les revendications spécifiquement féminines.
Le rapport du Sénat sur les agricultrices, avec 40 recommandations à la clé
Un e d élégat io n d e s énat eu r s a r end u p ublic cet ét é u n ra pp o r t i nt it ulé « fem m es et agricul t u r e : p ou r l’éga lit é d a n s les t er ritoi r es ». Si x s énat eu r s (u n h om m e et ci n q fem m es) représentant tous les groupes politiques du Sénat ont auditionné (en particulier des agricultrices), sont allés sur le terrain (quatre déplacements dans la Drôme, la Haute-Garonne, la Vendée et
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en Bretagne), et ont ainsi fondé leur travaux sur une centaine d’entretiens et témoignages pour émettre 40 recommandations. Il y est question d’installations, de spécificités pour les femmes (grossesses par exemple), de parcours professionnels, de formations... Pour ce numéro spécifique de WikiAgri qui parle
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> L’affiche de l’un des colloques organisés au Sénat qui ont permis à une délégation de sénateurs d’émettre 40 recommandations pour les agricultrices.
des agricultrices et du machinisme, on retient en particulier la 26e recommandation, dont voici un extrait : « La délégation estime que la formation, tant initiale que continue, devrait favoriser l’autonomie des futurs agriculteurs et agricultrices, a fortiori pour celles et ceux qui, ne venant pas du milieu agricole, n’ont pas
pu acquérir, dans l’exploitation familiale, de compétences en matière de techniques d’utilisation des outils et matériels agricoles. Elle considère que des stages et ateliers d’initiation à la conduite et à la maintenance des matériels agricoles devraient être proposés, tant dans le cadre de l’enseignement agricole que dans
celui de la formation continue, à l’attention d’agriculteurs et agricultrices déjà installés ou en amont de leur installation. » En d’autres termes, s’il existe à la base un déficit de connaissances en matière de machinisme de la part des agricultrices, alors il faut le combler
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> Elisa AgriPassion, l’une des jeunes femmes qui enflamment YouTube en se montrant au volant des tracteurs.
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par des formations dédiées. Notons encore que la 28e recommandation parle de « l’ergonomie des outils », qui doit être adaptée « à la morphologie féminine » ; que la 29e encourage à ce que « les agricultrices puissent disposer de vêtements de travail spécialement conçus pour elles ».
Ces vidéos de conductrices de tracteurs qui font le buzz
Sur YouTube (ou ses concurrents sur internet), les vidéos réalisées par des jeunes agricultrices deviennent de plus en plus nombreuses. Souvent, même, les jeunes femmes qui en sont les auteures ne sont pas encore installées, et se présentent comme de « futures agricultrices ». On peut ainsi citer la chaine YouTube de Elisa AgriPassion, ou encore celle de Océane Future Agricultrice, d o nt l e s v id éo s m o nt r ent d e s « petites minettes » pas encore tout à fait adultes au volant d’engins « monstrueux ». Ces vidéos font fureur et déclenchent des buzz invraisemblables. Et si, finalement, notre agriculture en crise suscitait des vocations nouvelles grâce à ces jeunes femmes ? Faites un test, mettez les mots « girl power tracteur » dans le moteur de recherche de YouTube, et vous verrez combien ces vidéos sont nombreuses, et surtout combien elles accueillent de vues, jusqu’à des centaines de milliers, et même plusieurs millions pour les plus regardées ! 10
« Je travaille avec mon mari et nous avons une exploitation avec des salariés » Christiane Lambert (se présentant sur RTL au moment de son accession à la présidence de la Fnsea)
Sur les réseaux sociaux, les agricultrices s’expriment !
Peut-être davantage sur Facebook que sur Twitter, les agricultrices n’hésitent plus aujourd’hui à s’exprimer, y compris sur les pages publiques. Elles participent activement à de nombreux groupes Facebook, quand elles ne sont pas elles-mêmes à l’origine de l’ouverture de certains d’entre eux. Et font incontestablement partie des plus acharné(e)s pour défendre la profession. Avec la période de crise que traverse l’agriculture, beaucoup d’hommes s’enferment dans le silence et n’osent pas évoquer leurs problèmes, certains allant jusqu’au suicide. Elles, elles parlent, elles secouent, et finalement cette attitude, peut-être dérangeante pour certains, contribue à ouvrir le monde agricole, à l’encourager à s’exprimer, et ainsi, aussi, à avoir de meilleures chances de trouver des solutions.
Nous aurions aussi pu parler de...
Quand on parle machinisme et agriculture, il faut aussi penser aux fournisseurs, notamment aux
agroéquipements. Et citer ainsi Nathalie Peslerbe, qui dirige le groupe AGCO (Massey Ferguson, Fendt, Valtra, Challenger) à Beauvais. Nous l’avons déjà interviewée lors d’un numéro précédent (le numéro 12, page 34), et elle avait alors appris à nos lecteurs que le groupe AGCO avait créé, à l’échelle mondiale, un think tank dédié à la place des femmes dans l’entreprise, avec la ferme intention de relever le défi de la féminisation des cadres du groupe. Nathalie Peslerbe avait alors déclaré à notre journaliste Raphaël Lecocq : « Quel que soit le secteur d’activité considéré, la prise de responsabilité est moins le fait des femmes que des hommes. L’agriculture et l’agroéquipement en particulier cumulent un handicap supplémentaire avec un faible taux de féminisation. Pour accroître la place des femmes dans les fonctions à responsabilités, il faut commencer par faire en sorte que des femmes postulent. Leur sous-représentativité limite de fait cette possibilité. Il faut par conséquent agir en amont pour ouvrir davantage aux femmes les portes de ce secteur en général et de notre entreprise en particulier. » A.J. WIKIAGRI.FR
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LA MACHINE EST-ELLE TOUJOURS MACHO ?
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Quand Pascale Croc prend le volant, la réussite est au tournant A Thézac, Pascale Croc participe à tous les travaux de l’Earl où elle est associée avec Gary, son mari. Mais installation en 1997 dans le bassin viticole du cognac et du pineau des Charentes a perturbé quelque peu les us et coutumes de la région. Dans les exploitations, les femmes s’occupaient peu de machinisme.
«
Bon, pour faire le point sur le matériel, je vois avec Gary ! » Il arrive encore à Pascale Croc, 45 ans, d’entendre cette diatribe. Pourtant, elle codirige depuis 20 ans l’Earl « Le petit bois » en CharenteMaritime avec son mari et, en plus, elle préside le cercle d’échanges Cemes-Cesam où les questions de matériels agricoles sont des sujets récurrents. En fait, cette situation l’amuse quelque peu et, en même temps, la désarçonne. Comment se peutil que des prestataires de services doutent encore de ses compétences après des années de collaborations et d’échanges ? L’agricultrice ne s’est pas installée comme une simple conjointe d’exploitant, mais pour être chef d’exploitation. Or mis à part son mari et sa belle-famille, ravie que leur fils reprenne la ferme (c’est la 5e génération), peu de personnes dans leur entourage professionnel l’ont soutenue dans son projet. Toutefois, elles ont été déterminantes et Pascale Croc ne les oublie pas. Dans le bassin viticole du cognac et du pineau, les femmes n’ont pas été les moins dures. Les premières années de son arrivée, croiser Pascale conduire un matériel roulant leur a paru quelque peu incongru voire déplacé. Il est vrai que les femmes d’agriculteurs de cette région viticole ont toujours été peu impliquées dans la conduite de l’exploitation. La tradition patriarcale qui associe le statut de chef d’exploitation à celui de chef de famille, mettait en avant l’homme quand le couple travaillait sur la ferme. 12
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> Les charges lourdes ne sont pas un problème, il suffit de savoir utiliser le matériel !
Toutefois, la sit uat ion évolue petit à petit. Les femmes qui t rava illent sur les fer mes acquièrent le st at ut d’a ss ociée et com me les resp onsabilités sont part agées, leur part de t rava il dev ient plus v isible.
Non issue du milieu agricole Dans ce contexte, l’arrivée de Pascale Croc, non issue du monde agricole, a bousculé quelques habitudes dans ce milieu rural très conservateur. WIKIAGRI.FR
Sur l’exploitation, elle taille les vignes (27 hectares) et elle conduit des engins motorisés comme son mari alors que ces tâches sont habituellement celles des hommes dans le bassin viticole du Pineau. Mais pour elle, il allait de soi qu’elle effectuerait les mêmes travaux agricoles que Gary. Elle avait appris à tailler les vignes au lycée agricole où elle a suivi ses études et son mari l’a initiée à la conduite de matériels motorisés. Et elle a toujours donné son point de vue sur tous les sujets ayant trait à la conduite de l’exploitation et au cercle d’échanges. Même si elle savait qu’elle ne serait pas toujours écoutée. La persévérance a payé. Et en voyant Pascale Croc à l’œuvre, des agriculteurs voisins ont relégué au placard certains préjugés. Impliquer davantage son épouse dans le fonctionnement de l’exploitation ne présente, au final, que des avantages. Plus motivée, celle-ci est une véritable collaboratrice. Et lorsqu’elle est au volant d’un tracteur, les travaux dans les champs, à deux, sont réalisés plus rapidement que seul. Mais la clé de réussite de l’intégration de Pascale Croc dans le bassin viticole du Pineau a été sa capacité à s’affranchir du besoin de reconnaissance et d’acquiescement permanent auquel la soumettaient son entourage professionnel. Depuis, elle se sent pleinement respectée. Son passé de citadine est devenu un atout. L’agricultrice écoute et comprend la demande des consommateurs partisans de pratiques culturales moins exigeantes en intrants.
Conversion au bio La conversion de l’exploitation au bio ? Pascale a ouvert la voie. Mais la décision a été prise à deux, au terme d’une période de réflexion menée conjointement par elle et son mari.
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dernières années, la filière du machinisme agricole s’est féminisée. Sur l’exploitation, la parité hommesfemmes est parfaite entre les salariés et les associés qui y travaillent. Et elle peut compter sur les quatre employés mis à disposition par le groupement d’employeurs du cercle, pour se consacrer fortement à la conversion de la ferme à l’agriculture bio et au développement des ventes.
n’étaient pas prises au sérieux mais on leur fichait la paix », explique-telle. L’exploitante a suivi tous les enseignements de technologies avec les garçons et elle a fait des soudures avec eux. Et comme elle avait largement le niveau requis dans les matières généra les, elle a pu « mettre les bouchées doubles » dans les matières professionnelles pour se mettre au niveau.
Mais aussi paradoxal que cela puisse paraître, l’exploitante doit ses postes de responsable professionnelle dans le réseau des cercles d’échanges à des hommes. Ils ont su reconnaître ses compétences, aussi bien aux niveaux départemental que national où le machisme est moins prononcé. « Au cercle, nous sommes trois femmes au bureau et au niveau national, le conseil d’administration de Trames en comprend beaucoup plus, même si elle est la seule de l’Ancema (association nationale des cercles d’échanges et de machinisme agricole). »
Dorénavant, en participant aux formations de 21 heures dispensées auprès des candidats à l’installation, Pascale Croc leur vante les vertus des cercles d’échanges et, aux femmes de plus en plus nombreuses, leur mixité. Ce sont elles qui prendront la relève pour rendre le monde agricole encore moins macho ! Frédéric Hénin
Une féminisation irréversible
Les 27 hectares de vignes sont passés au bio il y a cinq ans, et la conversion des 93 hectares restants a été engagée en 2016 tout en continuant à développer les ventes en circuits courts pour leur gamme de jus de raisin, de légumes secs et d’huiles produits sur l’exploitation. Ils sont commercialisés en direct ou dans des magasins de producteurs.
Les années d’études de Pascale Croc passées au lycée agricole de Saintes n’ont été qu’un avant-goût de ce qui allait l’attendre en s’installant. Elle a très vite découvert le décalage entre la reconnaissance, par les garçons, des compétences des étudiantes qu’ils côtoyaient au quotidien et la place qu’ils leur réservaient.
Au sein du cercle d’échanges, Pascale Croc gère à la fois les questions de matériels et de personnel. Ces
Il y a 25 ans, l’enseignement agricole était mixte mais peu de filles s’y engageaient. Au lycée, « elles N°27 - SEPTEMBRE 2017
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La première collection de tenues de travail pour femmes a fait un flop Les agricultrices et les salariées représentent près de la moitié de la population active agricole et pourtant il n’existe pas de rayons de tenues de travail standardisées appropriées. bleue ou verte, elles permettraient de reprendre une activité sans avoir à changer de vêtements une fois retirées. En attendant, les agricultrices finistériennes ont recours au système D. Isabelle Salomon enfile une blouse très large pour être à l’aise lorsqu’elle trait ses vaches. Elle ne porte plus de bleu de travail depuis des années.
Habillées en femme et non pas être déguisées
Ces femmes se refilent aussi les bons tuyaux. Le port de la coiffe antiodeur se répand par le bouche à oreille. Une fois ôtée de la tête, Isabelle Salomon poursuit son travail, après s’être occupée des animaux, sans craindre leurs odeurs dans les cheveux. Elle se rend même chez le coiffeur sans avoir à se laver la tête.
En 2006, le groupe de textile ArmorLux avait lancé une première collection de tenues de travail pour les agricultrices. Elle avait été réfléchie et conçue en collaboration avec l’école du Paraclet et avec l’appui de l’IUT de Quimper. L’idée originelle émanait d’un groupe d’agricultrices finistériennes quelques années plus tôt.
Aucune solution n’est pleinement satisfaisante mais des initiatives méritent d’être reprises. « Des groupements de producteurs de porcs vendent des salopettes roses pour les femmes. L’hiver dernier, le service de remplacement finistérien a diffusé des pantalons qui couvrent bien le dos des salariées », explique Isabelle Salomon.
La collection d’Armor Lux comprenait un ensemble pantalon plus veste, une combinaison et une blouse. Les vêtements étaient dotés de fermetures éclaires adaptées pour se dévêtir aisément aux toilettes et de poches « professionnelles » pour ranger des accessoires indispensables (portable, thermomètre).
Selon elle, il serait judicieux de reprendre le travail de confection réalisé par le lycée du Paraclet et par Armor Lux. Et pourquoi pas, faire l’inventaire des vêtements qui existent pour bâtir une nouvelle collection de tenues adaptées et bon-marché.
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> Isabelle Salomon, en civil et en tenue de travail.
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e sujet revient régulièrement sur le tapis. Les agricultrices et les salariées agricoles ont besoin de tenues de travail appropriées et standardisées pour chacun des métiers qu’elles exercent (la traite, la cueillette, etc.). Or il n’existe toujours pas de rayons de vêtements pour femmes dans les magasins de vente spécialisés, alors qu’elles représentent plus de la moitié de la population active agricole.
Selon Isabelle Salomon, productrice de lait dans le Finistère et présidente des comités de développement du Finistère, « de tels vêtements de travail faciliteraient les tâches des femmes et contribueraient à professionnaliser davantage le travail des agricultrices. Ils mettraient fin à certains clichés qui ont la vie dure comme par exemple la conduite des tracteurs encore trop souvent réservée aux hommes ». 14
Mais le succès médiatique ne s’est pas concrétisé commercialement. Dans le Finistère, les femmes n’ont pas pour autant renoncé à se doter de tenues qui concilient sécurité, confort et efficacité. De couleur
Evidemment, les agricultrices devront être associées à ce nouveau projet. Le Space de Rennes pourrait aussi réserver un de ses pavillons, ou tout au moins une allée du salon, à des créateurs qui présenteraient, pour l’occasion, des tenues de travail pour agricultrices. F.H. WIKIAGRI.FR
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LA MACHINE EST-ELLE TOUJOURS MACHO ?
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L’entreprise de travaux agricoles, de père en fille Marie-Sophie Pujol, 32 ans, tient les rênes de l’entreprise familiale de travaux agricoles dans l’Aude, où elle a passé toute sa vie, avec son père Henry. Selon ses parents, il n’y a pas d’opposition et d’incompatibilité entre les femmes et les hommes dans de ce type de société, mais une complémentarité. compétences indispensables pour gérer son exploitation et l’ETA familiale. Etre experte en machinisme ne suffit pas. « Même si je ne sais pas réparer, je sais de quoi il s’agit lorsqu’il y a une panne », avoue-telle.
Le bras droit de son père depuis sa plus tendre enfance
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> Marie-Sophie Pujol au champ...
«
Je moissonne comme n’importe quel salarié de l’entreprise de travaux agricoles à la différence près que ma machine est prête quand je la prends alors que les salariés doivent la souffler eux-mêmes chaque matin pour la nettoyer, avant de redémarrer une jour née de battage ». Marie-Sophie Pujol, 32 ans, vit sa passion pour le machinisme agricole comme aucune femme au même âge il y a encore 20 ans. Mais le monde du travail est de plus en plus à l’image de la société avec des métiers « réservés aux hommes » dorénavant plus accessibles aux femmes. MarieSophie Pujol bénéficie toutefois d’un environnement familial particulièrement favorable. « Mon père m’a toujours laissé la possibilité de m’épanouir et de donner un sens à ma passion. Être une femme n’a jamais été en soi un problème. Mes
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parents ont compris qu’il n’y avait pas d’opposition ni d’incompatibilité entre les femmes et les hommes dans les ETA, mais une complémentarité. » Tout au plus, si elle est quelque peu « avantagée », c’est parce qu’elle est la fille du dirigeant de l’entreprise. Dans l’entreprise, elle a une approche plus humaine de la gestion du personnel. Elle connait les dates d’anniversaire des salariés et elle fixe leurs congés en fonction de ceux de leur conjoint. « Pour gérer le parc matériel, je reste rationnelle. Je ne cherche pas comme certains de mes voisins à acquérir le plus gros tracteur. Mon choix portera sur un matériel facilement amortissable », explique-t-elle. C’est avec une licence en droit et un diplôme d’une école de commerce en poche qu’elle a rejoint l’exploitation et l’entreprise de travaux agricoles familiales. Elle a ainsi acquis les
Cette installation allait de soi puisque le machinisme agricole est sa passion. Marie-Sophie Pujol a toujours été le bras droit de son père depuis la prime enfance. Les concessionnaires, les ateliers de réparation et les voisins de ses parents l’ont toujours vue participer aux travaux de la ferme ou aider son père à réparer une machine en panne. Elle allait par exemple chercher les pièces ma nqua nt es. « J’ai toujours évolué depuis que je suis petite dans le monde du machinisme, dans l’atelier de réparation ou en accompagnant mon père sur les chantiers. » A Castelnaudary, Marie-Sophie est l’associée d’Henry comme le serait n’importe quel enfant avec son père dans la même situation. Même si d’importants progrès ont été faits pour rendre les travaux moins pénibles, le machinisme agricole reste un secteur professionnel très physique qui fait appel à la force. « Les hommes de l’entreprise pourraient jouer du muscle pour assoir leur supériorité et me dominer, affirme Marie-Sophie Pujol. Or il n’en est rien ». Très maniables, les machines rendent le travail plus facile sans avoir besoin de recourir systématiquement à la force. Une femme conduit aisément des tracteurs avec conduite assistée. WIKIAGRI.FR
Et si Marie-Sophie Pujol ne peut pas faire certaines tâches, elle n’a aucun scrupule à demander de l’aide aux salariés de son père. Ils lui apportent alors leur aide en tant que collègue de travail et non pas parce qu’elle est la fille du patron, affirme-t-elle. Selon l’exploitante, être l’égale de l’homme ne signifie pas qu’il faille tout faire à l’identique mais que les compétences des femmes soient reconnues à leur juste valeur pour travailler ensemble et, être efficaces et productifs. « Mon père m’a toujours laissé la possibilité de m’épanouir dans ma passion. J’ai eu la chance qu’il me laisse du temps pour aller à Paris pour m’ouvrir au monde agricole. » Professionnellement il l’a aidée pour dégager le temps nécessaire pour militer au sein de la Fnedt (fédération nationale des entrepreneurs du territoire) et pour rejoindre le conseil d’administration où 19 % des administrés sont des femmes (quasiment la proportion de femmes chefs d’entreprise estimée à 22 %). Mais il est vrai que la féminisation de la profession est plus élevée en viticulture qu’en élevage. Au siège national de la Fnedt, MarieSo p h ie P ujol di rige la com m is sion « femmes entrepreneures » tout en siégeant au conseil d’administration. Leurs besoins en formation sont différents de ceux des hommes. Nous y développons des activités spécifiques pour que les chefs entrepreneures vivent mieux leurs responsabilités. Elles portent par exemple sur la gestion des ressources humaines et la comptabilité. Mais à moyen terme, cette commission est appelée à fusionner avec d’autres ou à disparaître quand la bataille de la féminisation sera gagnée. Frédéric Hénin
> ... Ou au volant du tracteur, rien ne l’arrête !
Entre deux installations, les choses ont bien évolué La maniabilité des engins agricoles et des tracteurs ont rendu le machinisme agricole plus accessible aux femmes et par conséquent moins machiste, se félicite l’actuelle ardéchoise Véronique Léon. Au début de sa carrière, le matériel était une affaire d’hommes et de gros bras.
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éronique Léon aura été deux fois paysanne au cours de sa carrière professionnelle. Elle a été éleveuse de chèvres entre 1978 et 1985 en Corrèze avant de devenir conseillère de chambre d’agriculture jusqu’à ce qu’elle se réinstalle de nouveau en 1996 avec son compagnon actuel. A ce jour, elle est productrice de fromages de chèvre et de châtaignes en Ardèche. Véronique Léon a toujours pris part aux travaux agricoles de la ferme avec chacun de ses deux compagnons.
« A la fin des années 1970, tout était à la dimension de DR l’homme, explique-t-elle. La > Véronique Léon au volant d’un engin... Peu féminin de prime abord ! force requise pour manipuler des engins était celle d’un homme. » Fabriquer un tracteur facile à conduire par des femmes n’a jamais été une priorité. Et de toute façon, leur place dans l’exploitation n’était pas au volant d’un tracteur. En Ardèche, plusieurs années plus tard, les équipements sont plus aisés à manipuler. En l’espace de 20 ans, le machinisme n’est plus une affaire d’hommes et de gros bras comme par le passé, au début de la carrière de Véronique Léon. « Dans mon laboratoire, tout est sur roulettes, précise-t-elle. Lorsque j’étais en Corrèze, il fallait tout porter. » Cependant, rendre l’agriculture moins macho reste un combat quotidien, même là où on ne s’y attend le moins. « Pendant des années, les hommes du siège de la Confédération paysanne (Ndlr : dont elle a été secrétaire nationale) laissaient rarement la parole aux femmes lors des conférences de presse, rapporte Véronique Léon. Et leur faire comprendre que les communiqués de presse doivent être accordés, à la fois au masculin et au féminin a pris plusieurs années ! » DR
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Travail du sol et semis, l’avènement du déchaumeur-semeur La pratique du déchaumage est de plus en plus associée au semis de couverts végétaux tandis que la localisation des engrais, elle aussi associée, ouvre la voie à une modulation des apports encore plus précise. TX. Des solutions existent par ailleurs chez Kverneland ou encore Agrisem, qui vient de renouveler son offre de trémies frontales, avec la DSF 1600/2000 doublement compartimentée (inox) et la DSF 1000.
Précision renforcée DR
> La trémie de ravitaillement peut pousser plus loin la modulation intraparcellaire des fertilisants.
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> La trémie arrière XTender.
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i le semis à la volée des couverts s’est invitée depuis quelques années à bord des déchaumeurs pour des motifs agronomiques (agriculture de conservation) sinon réglementaires (directive nitrates), la fertilisation associée au déchaumage est plus récente. Elle requiert un investissement plus conséquent que les petits semoirs venant se greffer sur les déchaumeurs car les poids et volumes induits par les engrais sont autrement plus importants.
Trémies à engrais Plusieurs constructeurs sont positionnés sur cette offre de trémie. Köckerling, un des pionniers de la technique, dispose avec la FTKL d’une gamme sept trémies frontales, d’une capacité comprise entre 1800 et 3100 litres, à simple ou double doseur et compartimentation selon les capacités. L’attelage avant participe à la répartition des charges au prix de tuyaux de transfert entre l’avant et l’arrière. La trémie FTKL est compatible avec de nombreux appareils à dents et à disques de la marque. S’agissant du semis, elle offre la possibilité de positionner les graines derrière des dents, dans le flux de terre généré avant le passage du rouleau ou au niveau de la herse peigne arrière. Le constructeur dispose par ailleurs d’une trémie arrière avec la Boxer. D’une capacité de deux fois 1450 litres, la Boxer est 18
notamment compatible avec deux des appareils à dents de la marque (Vector et Allrounder Profiline) jusqu’à 7,50 m. Chez Horsch, on retrouve cette double proposition de trémie frontale (Partner FT) et arrière (Partner HT). La première est dotée d’une capacité de 1600 l et peut être combinée à un déchaumeur ou à un semoir. La seconde (2800 l à double compartimentation 60/40) autorise la localisation de l’engrais à deux profondeurs distinctes, avec un mix possible entre les deux. La trémie HT est compatible avec les déchaumeurs à dents Terrano FM (quatre rangées de dents espacées de 28 cm) et MT (deux rangées espacées de 40 cm). Chez Amazone, la trémie arrière XTender atteint les 4200 l et repose sur un châssis homologué pour des puissances de traction de 600 ch, avec attelage au tracteur sur le centre de gravité. A l’arrière, l’attelage de l’outil sur la trémie s’opère au moyen d’un attelage normalisé par bras inférieurs (catégorie III/IV). Dotée d’une compartimentation (50/50) et d’un débit variable à entraînement éle ct rique compris ent re 2 et 4 0 0 kg/ha, sous contrôle du terminal TwinTerminal logé dans la trémie (option) pour faciliter les opérations d’étalonnage et de vidange, la trémie peut être associée à de nombreux outils de la marque, dont le Cenius
S’invitant en combinaison avec les outils de déchaumage sinon avec les semoirs en tant que trémie de ravitaillement, cette solution pourrait s’imposer dans le paysage à la faveur de deux arguments majeurs que sont la localisation de l’engrais, et l’accès à la modulation de dose. La localisation de l’engrais, notamment du phosphore et du potassium, est déjà à l’œuvre sur un certain nombre de semoirs, dotés d’une double distribution. Pouvoir greffer une trémie de ravitaillement sur un outil de travail du sol élargit les possibilités de réaliser ce type d’apport, gage d’efficience. Pour la modulation, la combinaison d’une trémie et d’un outil développant 4, 6 ou 8 mètres de largeur de travail réserve un degré de précision autrement plus conséquent que celui offert par les distributeurs centrifuges, dont les largeurs de travail et le principe de fonctionnement par recouvrement contrarient l’effet de précision recherché en modulation intra-parcellaire. Sachant que l’agriculture de précision commence par la levée des phénomènes de carence et la correction du pH des sols, avant de mettre en œuvre des moyens d’analyse en végétation destinés au pilotage de l’azote, le tout en corrélation avec des informations intra-parcellaires de potentiel de rendement de l’année. Raphaël Lecocq WIKIAGRI.FR
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Kuhn montre les dents avec le Prolander
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Proposé en 6 et 7,5 m, le Prolander est destiné à assurer la reprise de labour, la préparation de lit de semences ou encore un déchaumage superficiel en deuxième passage. Kuhn gratifie son appareil d’un réglage hydraulique en continu de la profondeur depuis la cabine. Avec ses 5 rangées de dents et un passage de dent tous les 15,5 cm, le Prolander prévient les risques de bourrage. Ses dents vibrantes en S de 70 X 12 peuvent recevoir un soc droit de 60 mm de large ou une patte d’oie de 180 mm. A l’avant, Le levelling board avant permet d’aplanir le labour avant le passage des dents. A l’arrière, Kuhn propose le choix entre un double rouleau U (écartement de 12,9 cm) de 600 mm de diamètre et un double rouleau tube - barre crantée de 400/320 mm avec herse de nivellement.
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*Essai KUHN 2015 sur chaumes et sur terres labourées en comparaison à un autre semoir du marché, équipé d’une rangée de roues alignées, basé sur la puissance de traction nécessaire pour le semoir. La puissance requise peut varier en fonction des conditions d’exploitation et de l’équipement de la machine.
Agrisem
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AD’VERT Conseil - AP ESPRO 2017-FR *soyez fort, soyez KUHN
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La rangée de roues de rappui des semoirs ESPRO est la clé pour booster la rentabilité. Leur conception spécifique minimise l’accumulation de terre. La puissance consommée et les besoins en carburant restent ainsi remarquablement faibles tout en assurant un rendement plus élevé.
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Pick-up : toujours plus ! Avec l’arrivée du Renault Alaskan et du Mercedes Classe X, le segment des grands pick-up n’en finit pas de s’enrichir. Avec un point commun : ils sont tous deux des produits dérivés du Nissan Navara.
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> Comme la plupart des grands pick-up, le Nissan accepte une tonne de charge utile.
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l s’appelle Alaskan et sera orné du losange de Renault. Son arrivée sur nos marchés européens est imminente. Il s’appelle Classe X et aura l’étoile Mercedes sur sa calandre. Il devrait poser ses roues sur nos routes dans quelques mois. Outre qu’il s’agit de véhicules venant enrichir une offre pick-up de plus en plus vaste, ces deux nouveaux venus ont un point commun. Ils sont tous deux des dérivés du Nissan Navara. Le Renault Alaskan comme le Mercedes Classe X en reprennent les éléments principaux. Le Renault ne diffère que par sa calandre, le Mercedes également mais sera notamment
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motorisé par des blocs Mercedes et prendra une orientation très haut de gamme. Pour les marchés européens, ils seront tous deux fabriqués à Barcelone en Espagne, sur les lignes de production du Navara.
Le confort en prime Pour avoir une idée des qualités des prochains pick-up Renault Alaskan et Mercedes Classe X, il suffit donc de s’attarder sur le Nissan Navara… Le Nissan NP 300 Navara, c’est son appellation complète, est un vrai pick-up. Imposant, très grand et très haut, il se la joue gros bras, dur au mal et peur de rien. C’est
sa vocation. Mais, par rapport à l’ancienne version, ce modèle apparu dans les derniers mois de 2015, s’est en quelque sorte hybridé avec un SUV. La base reste donc un pick-up au sens attendu du terme mais l’habillage tient du SUV et tend de fait vers les voitures. Le NP 300 Navara est toujours un véhicule utilitaire mais il est aussi devenu une voiture confortable. C’est cela qui frappe immédiatement et pour le coup, l’ancien Navara prend un vrai coup de vieux. Sur la route, le Navara nouvelle génération fait moins ressentir les aléas de la chaussée. Moins de sautillements à vide, quasiment plus de sauts de cabri à la moindre bosse. Enfin, un vrai confort ! Comment est-ce possible en conservant l’essieu arrière rigide ? Nissan a lancé un tout nouveau système de suspension arrière à cinq bras sur la version Double Cab, qui apporte confort et souplesse sans pénaliser les aptitudes du véhicule. Ce confort est de plus bien servi par de bons fauteuils disposant d’un meilleur maintien latéral. La banquette arrière est également bien plus agréable qu’auparavant. Une fois installé, on a moins l’impression d’avoir le dos collé à une planche, comme c’était le cas auparavant. C’est la nouvelle inclinaison des dossiers, même très ténue, qui fait toute la différence. Le Navara offre donc tout l’agrément d’un crossover. Nouveau tableau de bord, réussi ; plus d’ergonomie, par exemple au niveau des commandes de vitres, le constat général est plutôt flatteur. Seul le bruit moteur, notamment sur les accélérations, reste trop présent. Autre bémol, les espaces de rangements dans l’habitacle ne sont pas assez nombreux. WIKIAGRI.FR
> Parfaitement équipé, le Navara tend de plus en plus vers l’univers automobile.
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> Le Nissan Navara est un peu la référence du monde des grands pick-up. Il sert de base aux prochains Renault Alaskan et Mercedes Classe X.
Peugeot pick-up, l’Africain Il est loin le temps des pick-up Peugeot incontournables sur les routes et pistes du continent africain… Mais il peut-être de retour ! Peugeot va en effet lancer un pick-up, exclusivement destiné au marché africain. Peugeot Pick-up, c’est son nom, est de lignée directe avec un pick-up existant du constructeur chinois ZNA… réalisé sur une base technique signée Nissan. Ce pick-up franco-chinois, assemblé en Tunisie, s’inscrit dans le segment pick-up compact à double cabine.
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Changement de moteur Le Nissan Navara s’est aussi offert une cure de modernité stylistique. Le souhait affiché par les designers était de le rendre encore plus viril. Pour le coup, un brin bodybuildé, il semble avoir abusé de la potion magique ! Si la face avant est sans grande évolution, le capot arbore des renflements à hauteur des passages de roues. Il en devient plus massif et dégage, il est vrai, une réelle impression de puissance. Côté mécanique, le Nissan Navara a changé de moteurs. Le 2,5 litres dCI a disparu au profit du 2,3 litres. Cette réduction de cylindrée, le fameux downsizing, permet de faire baisser la consommation et donc les émissions polluantes tout en conservant de bon niveau
de puissance. Ce bloc développe 160 ou 190 chevaux, cette dernière version disposant du double turbo. Selon Nissan, « ce nouveau moteur 2,3 litres dCi est jusqu’à 24 % plus efficace que son prédécesseur et est aussi le plus économique et respectueux de l’environnement de son secteur ». Côté pratique, ce Navara, d’une longueur totale de 5,33 mètres, affiche une capacité maximale de charge dans la benne d’un peu plus d’une tonne. Sur le double cabine, la benne est plus grande que sur l’ancien modèle. De 67 millimètres pour être précis, portant la longueur totale à 1578 mm. Sur le modèle cabine approfondie King Cab, cette longueur est de 1 788 mm.
Long d’un peu plus de 5 mètres, il est doté d’un moteur longitudinal 2.5 TD de 115 chevaux, associé à une boîte de vitesse manuelle à 5 rapports. Disponible en versions 4x4 et 4x2, il repose sur un châssis échelle avec pont arrière rigide et ressorts à lame, ce qui le destine clairement aux routes les plus difficiles. Des critères bien éloignés des Navara, Alaskan et autres Classe X…
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> Un pick-up à l’ancienne : c’est le Peugeot Pick-up, destiné au marché africain.
Richard Pizzol N°27 - SEPTEMBRE 2017
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Le semis direct et sous couvert voit double Caractérisés par des doubles trémies, doubles distributions et doubles positionnements en profondeur, l’offre de semoirs apte à semer en direct et sous couvert ne cesse de s’étoffer. Il n’y a plus qu’à doubler... les surfaces. et autres produits de protection, conventionnels, bio ou biotech, compléteront à l’avenir le panel d’usages possibles de la double distribution sur semoirs. Les constructeurs semblent prendre les devants en convertissant leurs gammes d’appareils, le plus souvent en option, au moyen de socs, coutres ou disques fertiliseurs, et trémies en conséquence. Raphaël Lecocq Sky
> L’Easydrill de Sky Agriculture, descendant de l’Unidrill de Sulky, la maison-mère.
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’offre de semoirs directs a longtemps été l’apanage de quelques pionniers spécialisés tels que Bertini, Morris ou Semeato, sans oublier les constructeurs nationaux tels que tels que Kuhn (gammes SD de Huard) et Sulky (Unidrill devenu Easydrill). Le catalogue ne cesse de s’étoffer par la venue de nouveaux entrants (Claydon, Sly...) et sous l’effet d’un élargissement des gammes chez quasiment tous les constructeurs de la place (Amazone, Gaspardo, Kverneland, Horsch, Lemken, Väderstad...), certains ménageant une transition entre techniques culturales simplifiées et semis direct pur et dur, que les couverts végétaux ont poussé dans leurs derniers retranchements. La transition est aussi bienvenue chez les utilisateurs car on ne bascule pas d’un système à l’autre sur un coup de dés. La suppression des pièces travaillantes au service de la structuration de sol n’est possible qu’avec le travail invisible réalisé par les racines des couverts et des cultures, doublé d’un renforcement de l’activité biologique des sols sous l’effet de l’augmentation du taux de matière organique. Il convient
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donc de se documenter sur le semis direct et les couverts et de s’appuyer sur l’expérience des agriculteurs pionniers.
Double distribution L’achat d’un semoir spécifique ne constitue pas la priorité, même si le fait de travailler dans des sols durs ou en présence d’une végétation abondante va poser plus ou moins rapidement des limites. Outre la réponse à ces deux problématiques, les semoirs adaptés à la mise en œuvre de cette agriculture dite de conservation des sols sont caractérisés par une double distribution, offrant la possibilité d’apporter deux intrants différents, à deux dosages différents et à deux profondeurs différentes. Cette propriété peut être exploitée par exemple pour associer des semis de colza et de lentilles, de l’orge et de la phacélie, ou encore du blé et du lupin. Dans certains cas, c’est un anti-limace qui est associé à la semence. Quant aux agriculteurs bio, ils peuvent tirer profit de la double distribution pour apporter des d’engrais organique. On peut imaginer que de nouvelles combinaisons de semences, engrais
Semis direct sous couvert et bio L associés Félix Noblia, installé à BergoueyViellenave (Pyrénées-Atlantiques), a converti son exploitation de polyculture-élevage à l’agriculture de conservation. Son nouveau défi consiste à passer en bio, une pratique inédite en semis direct sous couvert. « L’idée, c’est de maintenir les adventices à l’ombre des couverts », explique-t-il. « Côté ravageurs, avec des sols vivants et des rotations longues, le système a fait ses preuves. Il faut enfin explorer de nouvelles pistes telles que les antioxydants pour les maladies ou encore les extraits fermentés capables de catalyser les engrais organiques ». A suivre.
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> Félix Noblia a abandonné la monoculture de maïs au profit d’un assolement diversifié, en cours de conversion bio.
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La charrue les yeux fermés Loin de garder les deux corps dans le même sabot, la charrue surfe sur les nouvelles technologies. Avec l’Isobus, les réglages... c’est réglé.
Kverneland
> Grâce à la fonction FurrowControl, la charrue suit une ligne de référence automatiquement par GPS d’où un labour toujours rectiligne.
> La Juwel en version TurnControl Pro intègre de nombreux réglages et automatismes depuis la cabine.
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oins tirante, moins usante, obéissant au doigt et à l’œil dans les tournières, s’affranchissant de quantités importantes de résidus, compatible avec les pneus de grand volume, illimitée en largeur de travail, douée pour la combinaison d’outils... La charrue défend son territoire et ses plates-bandes. S’il restait un terrain à défricher, c’était celui des réglages. Dans ce domaine, le sésame est venu de l’Isobus.
rouleau plombeur ou le réglage de la sécurité de dégagement Hydromatik sont disponibles en option. Les fonctions du Turncontrol Pro peuvent être combinées, enregistrées et activées sur l’ordinateur de bord avec jusqu’à quatre scénarios différents, par exemple pour un labour en dévers ou un labour à plat. Pour une dernière passe à plat par exemple, un scénario est commandé pour raccourcir un peu le bras supérieur et baisser la roue de jauge.
Lemken est l’un des premiers constructeurs à avoir déployé les vertus des liaisons électroniques entre un tracteur et une charrue, en l’occurrence la Juwel. Le boitier TurnControl Pro autorise le retournement de la charrue ainsi que les réglages d’inclinaison, de largeur de travail et de profondeur de labour via la roue de jauge hydraulique. Le réglage de largeur de travail par contrôle GPS est également intégré. D’autres fonctions telles que le réglage de largeur de la première raie, la commande d’un
Kverneland dans la raie Au dernier Sima, Kverneland a de son côté décroché une citation pour son modèle porté 2500 i-Plough, conçue pour simplifier et sécuriser son utilisation. La recherche de sécurité a porté à la fois sur la réduction des risques d’accidents en circulation et lors des phases de montée/descente de la cabine nécessaires aux réglages. La 2500 i-Plough est équipée d’une tête basculante pour que l’opérateur, depuis la cabine, puisse déverrouiller
le point pivot pour le transport. La charrue se comporte alors comme une remorque trainée, avec une articulation côté attelage et une roue porteuse combinant les fonctions de jauge et transport à l’extrémité de la charrue. Cette disposition permet d’éviter les effets de « balayage » dans les virages et les ronds-points. Les changements de position travail / transport se font intégralement depuis la cabine. Il en est de même pour les principaux réglages au travail. Grâce à sa commande Isobus, l’ensemble des réglages de la charrue à savoir, la largeur variable, l’aplomb, le retournement, et la profondeur de travail s’effectuent depuis le terminal Isobus Kverneland ou un terminal répondant à la norme Iso 11 783. Les réglages peuvent êtres mémorisés afin d’être retrouvés instantanément, en fonction des conditions de labour, de la parcelle ou encore du tracteur. Raphaël Lecocq
Grégoire-Besson complète son L offre de charrues portées Un index cranté gage de simplicité et de durabilité pour ajuster la largeur de raie selon 5 positions comprises entre 14 et 22 pouces : c’est une des caractéristiques des nouvelles charrues portées R6 (3 à 6 corps) et R8 (4 à 7 corps). Le constructeur a aussi porté son attention sur l’avant-train RHS qui intègre l’inclinaison hydraulique (simplicité et précision du réglage), la suspension du troisième point et le réglage indépendant du déport (première raie), pour effacer complètement le premier corps dans toutes les configurations de réglage.
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AGRONOMIE
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De l’azote, tu donneras Productivité, qualité, compétitivité, et préservation de l’environnement… Pas de doute, la gestion de la fertilisation azotée est au centre de l’équation que doivent résoudre chaque année les agriculteurs.
A.J.
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vec l’eau, l’azote est sans doute l’une des deux composantes majeures que doit satisfaire l’agriculteur pour que sa parcelle atteigne son optimum de rendement. À chaque campagne, il faut ajuster au mieux les doses d’azote en fonction de la parcelle, des conditions climatiques et bien sûr de la culture. Cet ajutement permanent n’est pas sans impacter le marché des engrais. Ce dernier connaît d’ailleurs depuis plusieurs années des hauts et des bas intimement liés à qualité des récoltes et donc à la trésorerie des exploitations. Une volatilité qui ne 24
devrait pas s’arrêter d’après Renaud Bernardi, responsable commercial France chez Boréalis (lire l’encadré). « Le moindre aléa climatique ou économique impacte le marché des engrais azotés avec des trésoreries en berne et des arbitrages souvent en défaveur de la fertilisation et des engrais de fond. Mais on a aujourd’hui atteint un niveau critique : l’Unifa estime entre 10 et 15% le manque par rapport au niveau optimal », reconnaît également Thomas Mareau, de Yara. L’entreprise va continuer de mettre l’accent sur ses plans de nutrition de culture, avec un mix de produits et
services (Yara N-Tester®, N-Sensor, application smartphone) qui aide au pilotage azotée de la culture et à l’identification des carences. En 2017, 800 000 hectares ont ainsi été pilotés avec le N-Tester® (+90 000 ha par rapport à 2016). « Nous affinons nos outils, comme le N-Tester® qui distingue désormais les orges de printemps des orges brassicoles pour un meilleur pilotage. L’objectif de la démarche est de faire comprendre aux agriculteurs et aux distributeurs que l’azote nitrique et l’ammonitrate sont un pilier du rendement et de la qualité en agissant rapidement et
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AGRONOMIE
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sans volatilisation. L’efficience de l’apport doit être prise en compte. »
Concilier productivité et environnement Même démarche du côté de Boréalis : « Au cours de la dernière campagne nous avons fait évoluer notre offre commerciale avec de nouveaux produits – gamme d’engrais de spécialités, nouvelles formules NPK, engrais riches en azote nitrique et à haute qualité physique –, et des services, avec le N-Pilot et Iriss qui poursuivent leur déploiement chez nos partenaires et permettent de garantir la juste dose apportée et le rendement optimal. Pour accompagner leur bonne utilisation et nous souhaitons désormais consolider ces évolutions » commente Renaud Bernardi. « Nous sommes également convaincus que l’ammonitrate est, et reste, l’engrais de référence du fait notamment de sa performance supérieure à l’épandage et de son meilleur bilan environnemental, sans parler de sa performance agronomique », poursuit le responsable avant de conclure : « La réglementation se durcit mais l’ammonitrate demeure l’engrais qui a le plus faible facteur de volatilisation ammoniacale et l’empreinte carbone la plus réduite. En choisissant cette solution,
Retour d’une dynamique nitrate Voici l’avis marché de Renaud Bernardi, responsable commercial France chez Boréalis. « Cette année, les prix en Europe sont un peu plus élevés que l’année dernière en raison de la légère hausse du prix du gaz naturel. Comme l’année dernière, la saison a débuté avec des prix attrayants pour les engrais nitrates et NPK, avec des risques de baisse des prix aujourd’hui limités : en effet, une baisse de l’urée pousserait les Chinois à stopper leur production, entrainant une stabilisation des prix mondiaux. Mais nos analyses de marchés montrent que les marchés des fertilisants continuent d’être volatils. Des stratégies d’achat précoces peuvent aider les agriculteurs à se prévenir de cette volatilité. Le marché des différentes formes d’azote a maintenu ses équilibres. Il faut aussi noter un retour d’une « dynamique nitrate » en démarrage de campagne, puis un rattrapage de l’urée suivant des achats réalisés précocement en 2016. Enfin, les azotés souffrés deviennent une référence pour les premiers apports d’azote sortie hiver. Au cours de la dernière campagne, la situation financière des exploitations a conduit les agriculteurs à orienter leurs approvisionnements vers des éléments simples en remplacement des engrais composés. Pourtant l’apport d’engrais composés a de nombreux avantages (charge de travail réduite, meilleure répartition à l’épandage). Les dernières évolutions réglementaires française et européenne vont conduire les distributeurs à revoir leur politique d’approvisionnement des formes d’azote et de phosphate. La dimension environnementale et l’origine européenne garante de qualité vont devenir des critères de choix. »
l’agriculteur peut concilier à la fois productivité et environnement, tout en favorisant l’origine française ». Céline Zambujo
Différentes formes d’engrais La recherche confirme ces dernières années que toutes les formes d’engrais azotées – ammonitrate, urée et solution azotée (mélange d’urée et de nitrate d’ammoniaque) – n’ont pas la même efficacité. Dans les situations générant d’importantes pertes d’azote par volatilisation ammoniacale (sol calcaire, temps sec et venteux pendant et après l’apport…), la forme ammonitrate, plus facilement assimilable par la plante, apporte les meilleures performances avec un impact environnemental plus favorable par rapport aux produits à base d’urée. L’urée de son côté présente, en moyenne, une efficacité proche de l’ammonitrate ; mais des chutes de rendement importantes peuvent être observées en raison de pertes par volatilisation, notamment en sol argilo-calcaire et terre de craie. De même, les engrais à base d’urée avec un additif inhibiteur de l’uréase (qui ralentit la transformation de l’urée vers une forme
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d’azote assimilable par les plantes) permettent des résultats équivalents à l’ammonitrate ; dans les situations où l’urée est en difficulté, ces produits présentent une bonne efficacité. Enfin, la solution azotée montre une efficacité plus variable et des performances en moyenne inférieures à celles de l’ammonitrate (pertes par volatilisation ammoniacale parfois importantes dans les heures et jours suivant l’apport). Pour ces formes sensibles à la volatilisation, l’utilisation d’outil de pilotage est fortement recommandée. Néanmoins, ces dernières années, en plus de ces formes traditionnelles d’engrais, de nouveaux engrais azotés, formulés avec des additifs, ont fait leur entrée sur le marché. De récents résultats d’Arvalis sur blé tendre et blé dur confirment l’intérêt des urées additionnées de NBPT (pour N-(n-Butyl) ThioPhosphoric Triamide) sur le plan des rendements et des teneurs en protéines du grain.
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AGRONOMIE
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Le désherbage d’automne, première ligne de défense contre les graminées Depuis 2011, les désherbages d’automne s’imposent et représentent désormais entre 40 et 60 % des surfaces désherbées. Dans le contexte réglementaire actuel et face à la montée des résistances, ils sont devenus la première étape de la lutte anti-graminée. Une tendance qui n’est pas prête de s’arrêter cette année avec la fin de la commercialisation de l’isoproturon.
désherbage d’automne est tiré par les antigraminée avec une montée des applications précoces mixte ou strictes, et des interventions postsemis 1-2 feuilles qui se déploient », précise-t-elle.
La fin de l’isoproturon
A.J.
L
e marché du désherbage d’automne a effectué un virage depuis 2011. Cette année-là, les conditions de traitements sont très favorables à l’automne, après un échec des désherbages 2010 lié à un printemps difficile et à des échecs, nombreux des solutions sortie hiver, autant lié à la montée en puissance des résistances qu’au climat et aux conditions d’application. En 2011, l’arrivée de la nouveauté Fosburi® (Bayer) et des conditions climatiques automnales idéales incitent les céréaliers à t ra iter à l’autom ne. « 60 % des hectares de céréales ont pu être désherbée à l’automne, ce n’était jamais arrivé », se souvient Jean-François Barot, chef marché herbicides Adama France. « Hier, on désherbait à l’automne si on pouvait, 28
aujourd’hui l’agriculteur fait tout pour faire de l’automne la première étape de sa lutte anti-graminée. » Depuis, cette évolution de la stratégie vers un désherbage d’automne se confirme : à l’automne 2016, entre 2,2 et 2,3 millions d’hectares (Mha) ont été désherbés à l’automne pour 7,2 à 7,3 Mha de désherbants déployés, avec en moyenne 1,6 produit utilisé par hectare et 1,2 passage par hectare. « L’automne devient la pierre angulaire de la stratégie désherbage, avec des interventions de printemps qui continuent toutefois à se justifier d’un point de vue anti-graminée », poursuit Jean-François Barot. Une tendance confirmée par Karine Poivet, de Philagro : « Le marché
Ainsi, malgré les problèmes de trésorerie lié à la moisson 2016, le marché du désherbage d’automne n’a pas flanché et les céréaliers ont continué d’arbitrer en faveur de ce traitement, « sans doute en raison de problématiques toujours plus complexes notamment par rapport au Ray-Grass et au Vulpin », commente Ronan Vanot, chef marché grandes cultures chez Nufarm. Depuis 2 ou 3 ans, on note même le développement « de la double application d’automne qui est là pour répondre à une problématique technique graminée avec la montée en puissance des résistances », poursuit Karine Poivet. Résultat : le désherbage d’automne concerne, selon les années, entre 40 et 60 % des surfaces désherbées. « Les traitements d’automne étant souvent associés à du DFF qui a aussi une action boost sur les graminées. Si globalement, la pression dicotylédones est assez gérable à l’automne, où l’on cible davantage les vivaces tandis qu’on printemps, on visera au printemps plus les gaillets et renouée, où l’on WIKIAGRI.FR
a davantage besoin de spécialités », détaille Jean-François Barot. Seconde évolution notable de ce marché désherbage d’automne, la fin de commercialisation de l’isoproturon en 2017, passé de 1,7 millions d’hectares traités à… zéro en deux ans. « En 2016, nous avions encore environ 900 000 ha, contre 1,7 millions en 2015, de surfaces traitées avec cette solution. Son absence en 2017 devrait se reporter, en partie du moins, sur les autres solutions disponibles à l’automne », poursuit Ronan Vanot.
Alterner familles et modes d’action Dans ce contexte, le discours des firmes phytosanitaires est assez homogène : alterner les familles chimiques et les modes d’actions, pour préserver les rares solutions autorisées à l’automne, et optimiser les applications en utilisant de nouveaux services d’outils d’aide à la décision, à l’image de la plateforme collaborative ‘Capital Propreté Parcelles’ de Bayer, lancé lors de la dernière édition des Culturales®. Ce réseau social comptait en juin six agriculteurs, mais il suffit de s’inscrire sur le site Bayer-agri. fr pour suivre un ou plusieurs agriculteurs proche de sa région, recevoir des alertes mail, ou mettre des commentaires. Il faut en effet rappeler qu’il n’y a que cinq matières actives autorisées sur ce créneau désherbage d’automne : le flufenacet (Bayer, BASF Agro), le prosulfocarb (Syngenta), la pendiméthaline (Adama, BASF Agro, Philagro), le clodinafop (Syngenta) et le chlortoluron (Adama, Nufarm), sans oublier le triallate, même si cette solution est peu présente et réservée au marché en incorporé avant semis. Pour cette campagne 2017-2018, Adama met en avant Codix®, Trinity® et Constel® (chlorotoluron + diflufénicanil). « Avec Trinity®, lancée en 2016, nous avons une gamme composée de matières actives, de famille et de modes d’action différents. Pour les semis 2018, nous allons lancer une nouvelle référence de sélectivité chlortoluron qui devrait être inscrite au printemps prochain. Cette nouvelle spécialité à homologuée à 2 l/ha n’utilise que 500 g de matière active, contre 1800 g, la dose aujourd’hui autorisée. Nous l’avons testée sur 16 variétés
sensibles, et avec le même protocole qu’Arvalis, et elle passe le test haut la main pour 14 d’entre-elles », note le responsable d’Adama. Chez Nufarm aussi, le discours s’inscrit dans le positionnement et l’alternance des modes d’action que ce soit sur graminées ou dicotylédones, avec une gamme complète construite autour du chlortoluron pour les anti-graminées (Carmina Max, Korigan), et autour de Nessie® et d’Alliance WG pour les anti-dicotylédones. Chez Philagro, Flight® (pendiméthaline + picolinafen) va être poussé du fait de l’absence de résistance et de son spectre dicotylédones et graminées, notamment sur vulpin en complément d’action. À noter également la mise sur le marché en 2017-2018 d’une nouvelle formulation à base de metsulfuron-méthyle, Nicanor® Premium, mais aussi de Crow® pour gérer les dicotylédones. Enfin, si l’on parle beaucoup de résistances aux graminées (18 espèces recensées) et en particulier aux herbicides de la famille des inhibiteurs de l’ALS, il ne faut pas oublier celles aux dicotylédones (21 espèces). « On parle beaucoup de coquelicots résistants, mais on observe déjà des efficacités partielles contre la matricaire », rappelle JeanFrançois Barot. Dans ce cadre, les produits de désherbages mixtes précoces ou du chlortoluron, seul ou associé permettent à la fois de contrôler dès l’automne à la fois les graminées, les coquelicots, les matricaires et les stellaires. Ces solutions sont à privilégier depuis la disparition des produits à base d’ioxinyl. Or, il se trouve que le chlortoluron actuellement en phase de rééxamen au niveau européen, avec la Bulgarie comme pays rapporteur. La décision devait tomber pour la fin 2017, mais elle aura sans doute quelques mois de retard. La molécule est défendue au niveau français par Adama et Nufarm. « Nous sommes confiants pour une issue favorable, même s’il est possible que l’homologation se fasse dans des conditions de dosage ou de restriction environnementale différente de celles d’aujourd’hui », conclut Jean-François Barot.
Un nouvel herbicide céréales de FMC FMC a reçu début juillet l’homologation d’un nouvel herbicide céréale, Beflex®, un produit à base de béflubutamide (500 g/l), nouvelle matière active de désherbage des céréales en post-levée précoce, du stade BBCH 10 au stade BBCH 25. Cet herbicide à large spectre antidicotylédones (notamment les pensées, coquelicots, fumeterres, lamiers, véroniques de perse…) avec une action anti-graminées intéressante est homologué à la dose de 0,5 l/ha (1 application/ an). De par son mode d’action (groupe HRAC F1), Beflex® est un outil supplémentaire pour l’alternance des matières actives et peut s’associer avec la plupart des anti-graminées et/ou antidicotylédones du marché.
SDP lance un nouvel adjuvant de désherbage en prélevée SDP vient de recevoir l’homologation d’un nouvel adjuvant, à base de copolymère polyether, Dynamiz®, qui vient sécuriser le désherbage de prélevée, en particulier sur céréales. Dynamiz® et sa seconde dénomination, Drop Tek®, seront utilisés à la dose de 0,1 % avec herbicides et 0,05 % avec insecticides. Ils sont proposés en bidons de 1, 3 ou 5 litres.
Céline Zambujo
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AGRONOMIE
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Les adjuvants, pour plus d’efficacité et d’économies Le marché en croissance des adjuvants est évalué à 60 millions d’euros en 2016 d’après l’Association française pour les adjuvants. Avec le changement climatique et la pression sociétale pour toujours plus d’efficacité des solutions et un moindre recours aux intrants agricoles, les adjuvants disposent d’atouts agronomiques, économiques et environnementaux que les agriculteurs ne peuvent plus ignorer aujourd’hui.
des fongicides de 27 %. La plus forte baisse revient aux insecticides, avec près de 48 % de disparition. Et ce n’est pas fini puisqu’un grand nombre de substances actives vont être réévaluées dans les trois ans, sans parler des autres spectres que sont la classification des perturbateurs endocriniens, les néonicotinoïdes ou la mise en place de conditions d’emploi toujours plus restrictives. Pour préserver les solutions existantes, il faudra donc justifier leur utilisation, mais aussi utiliser tous les leviers pour optimiser leur action. Parmi ceux-ci, les adjuvants bénéficient d’un contexte plus que jamais favorable.
Un marché évalué à 60 millions d’euros
Fotolia
A
lors que le cadre réglementaire continue à se complexifier, que l’agriculture durable monte en puissance, la pression sociétale exercée sur les intrants se poursuit avec toujours plus d’assiduité : en 20 30
ans, le nombre de substances actives a fortement diminué et, sur certaines cultures mineures notamment, ces solutions se réduisent à peu de chagrin. Entre 1997 et 2017, le nombre d’herbicides proposés aux agriculteurs a baissé de 26 %, celui
Les derniers chiffres dévoilés par l’Association française pour les adjuvants (AFA) confirment d’ailleurs la progression du marché évalué, en 2016, à 60 millions d’euros. Les agriculteurs utilisent en effet ces solutions pour améliorer la qualité de la bouillie et de la pulvérisation, de la rétention, de l’étalement et de la pénétration dans le végétal, sans oublier la réduction du lessivage et de la dérive.
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AGRONOMIE
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Classés en trois catégories – les mouillants tensio-actifs, les huiles (minérales ou végétales) et les sulfates – ces adjuvants constituent ainsi des gisements d’économies d’intrants et accompagnent l’évolution des pratiques agronomiques, notamment le recours de plus en plus important aux bas-volumes. Ainsi, l’utilisation des bouillies fongicides est passé de 10 à 21 % entre 2015 et 2016, soit « plus d’un million d’hectares supplémentaire ayant reçu un traitement fongicide adjuvanté, avec un contexte climatique favorable aux adjuvants en 2016 », observe Yann Mismetti, de l’AFA. « On observe aujourd’hui des doubles voire des triples adjuvantications qui permettent de gagner des points d’efficacité dans les traitements. » Les bouillies herbicides font le chemin inverse, passant de 80 à 62 % en 2016, avec un réajustement sur désherbages d’automne au détriment des désherbages de printemps. « Le basculement des traitements de printemps vers les traitements d’automne n’est pas total, c’est un nouveau marché en création. Cette évolution ouvre ainsi une nouvelle piste de recherche pour ce marché des adjuvants destinés aux désherbages d’automne, avec la recherche de solutions adjuvantes destinées aux traitements de prélevés en vue d’améliorer le positionnement des herbicides et la performance globale des traitements », détaille-t-il.
Entrés dans les mœurs « Ces 5 adjuvants habitudes l’évolution
dernières années, les sont entrés dans les des agriculteur. Avec de la réglementation,
la disparition de matières actives et la réduction des doses, on sort de la bataille économique des huiles de base, pour valoriser les adjuvants herbicides plus techniques notamment », note Sophie Coquin, responsable commercial France d’Action Pin. Bien sûr, annuellement, le marché est intimement lié au contexte climatique et aux filières : ainsi, en 2016, les acteurs du marché ont noté une baisse de 2 à 4 traitements en vigne, « avec un marché grandes cultures estimé en baisse de -8 à -15% en fongicides et insecticides. Dans ces conditions, des produits polyvalents comme Heliosol sortent leur épingle du jeu », détaille-t-elle. Mais comme ailleurs, l’évolution environnementale et sociétale oblige les acteurs à adapter leur gamme avec des adjuvants bio et adaptés aux produits de biocontrôle notamment. « Nous devons aussi amener des éléments concrets sur l’atout des adjuvants dans les aspects antidérive et travailler sur les fiches CEPP, en lien avec l’AFA. Enfin, l’évolution du dossier glyphosate et, plus généralement la baisse des doses de matière active, nous confirment dans l’intérêt d’argumenter sur le gain d’efficacité apporté par les adjuvants avec des produits moins dosés : nos récents essais montrent la même efficacité d’action avec d’une solution avec 20 à 25 % de glyphosate en moins mais adjuvanté, comparativement à une pleine dose de glyphosate sans adjuvant », conclut Sophie Coquin. Céline Zambujo
L
Optimiser les cadres réglementaires national et européen
L’opinion de Yann Mismetti, de l’Association française des adjuvants : « Aujourd’hui, l’Association française des adjuvants travaille sur l’optimisation du cadre réglementaire des adjuvants car on observe trop de disparités dans les méthodes d’évaluation des dossiers d’homologation. Nous attendons une clarification des méthodes d’évaluation et travaillons en ce sens. Nous œuvrons également au niveau européen afin de conserver un cadre législatif adapté : un dossier d’homologation nécessite entre 4 et 5 a ns, et ent re 60 0 et 80 0 000 €, alors que le produit se vend 4 € l’hectare en moyenne. La rentabilité est plus difficile à aller chercher et il ne faudrait pas tomber dans les excès italiens qui obligent à porter un dossier par usage herbicide par exemple, alors qu’en France, heureusement, un adjuvant est homologué pour tous les usages herbicides. Au-delà de ces travaux réglementaires, l’AFA s’implique dans les CEPP pour mettre en place des fiches actions éligibles car les adjuvants font partie intégrante de la sécurisation des doses d’usages et d’utilisation des solutions phytosanitaires. »
A.J.
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AGRONOMIE
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Trinity /Bandrille préconisé sur 14 variétés sensibles ®
®
Adama autorise le Trinity®/Bandrille® sur certaines variétés de blé tendre sensibles au chlortoluron : retour sur les essais concluants lancés à l’automne dernier.
spécialités (Tolurgan et Trinity) à base de chlortoluron testés à la dose N (dose homologuée), dose 2xN et dose 3xN. Une notation a été réalisée sortie d’hiver au mois de mars et une autre à épiaison » détaille Jean-François Barot, chef marché herbicides.
conforme aux bonnes pratiques herbicides et aux bonnes pratiques agronomiques notamment celles liées à la pendiméthaline. Nous conseillons de prendre contact avec votre technicien de distribution pour connaître la dose et le positionnement de Trinity ».
Une sélectivité clairement établie
> La photo aérienne de l’essai conduit à Moreuil, dans la Somme, met clairement en évidence la sélectivité de Trinity®/ Bandrille® sur 14 variétés sensibles de BTH.
L
es variétés de BTH sont classées par Arvalis et les semenciers en deux catégories – sensibles ou tolérantes – en fonction de leur comportement face à la référence de 1800 g/ha de chlortoluron. Malgré ce classement, il existe un gradient de tolérance et de sensibilité face au chlortoluron, gradient mis en évidence par des essais menés par ADAMA. La société a testé son herbicide Trinity®/Bandrille® – association de 250 g/l de chlortoluron, 30 0 g/l de pendiméthaline et 40 g/l de diflufenicanil homologuée à 2 l/ha – sur des variétés de blé tendre sensibles. Pour consolider les données, trois essais à l’automne 2016 – hiver 2017 ont été menés dans trois régions distinctes (Champagne, Berry et Picardie) aux sols différents (craie, argilo-calcaire et limono-argileux) et sur 16 variétés sensibles de BTH. Les choix variétaux se sont portés sur les 4 variétés les plus semées en 2015 (Rubisko, Bergamo, Sy Moisson, Armada) et les 12 variétés les plus multipliées en 2016, avec Rubisko comme témoin sensible et Soissons comme témoin tolérant. « Ces essais ont été conduits conformément au protocole d’Arvalis qui teste la sensibilité variétale :
Ces essais ont subi des séquences climatiques marquantes – sec en début de campagne, puis humide et ensuite présence de gel marqué pendant l’hiver – et affichent une bonne représentativité des sols et du climat hivernal des grands bassins de production de blé français. Des notations au champs permettent d’établir la phytotoxicité ou la sélectivité des spécialités sur les 16 variétés de blé. Les photos aériennes permettent de visualiser les différences : plus les micro-parcelles sont d’une couleur verte foncée, plus la sélectivité est bonne ; à l’inverse, les parcelles vert pâle ou de couleur crème sont des parcelles qui expriment une phytotoxicité moyenne à très forte avec disparition de pieds. « Au regard des essais menés cet automne conduits conformément au protocole d’Arvalis, Adama cautionne l’utilisation du Trinity® sur Aigle, Advisor, Alixan, Arkeos, Armada, Bergamo, Descartes, Diamento, Hybiza, Lavoisier, RGT Velasko, Trapez, Triomph et Rubisko, variétés de BTH sensibles au chlortoluron. Par contre, nous avons exclu les variétés Sy Moisson et RGT Mondio ainsi que toutes les variétés de blé sensibles au chlortoluron non testées cette année », résume Jean-François Barot qui rappelle que l’utilisation du Trinity®/Bandrille® « doit être
> Trinity®/Bandrille® est une association de 250 g/l de chlortoluron, 300 g/l de pendiméthaline et 40 g/l de diflufenicanil homologuée à 2 l/ha.
Pour aller plus loin La fiche pratique ADAMA sur les « Bonnes Pratiques Pendiméthaline » est à retrouver sur www.adama.com, rubrique « Produits » puis « Trinity ». Pourquoi certaines variétés de blé tendre (BTH) sont-elles tolérantes au chlortoluron et d’autres non ? Un article à retrouver en scannant avec votre smartphone le QR Code ci-dessous :
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RÉFLEXIONS
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L’inexorable féminisation de l’agriculture française manière ou d’une autre, ont un rôle déterminant dans les exploitations. La situation des agricultrices apparaît cependant souvent plus difficile que celle des agriculteurs. La superficie moyenne des exploitations uniquement dirigées par des femmes est plus faible que celle des hommes, tout comme leurs revenus. Leur accès au foncier et aux prêts bancaires est également plus compliqué que pour les agriculteurs. Enfin, plus de 80 % des salariées agricoles sont en CDD.
> Copie d’écran d’une vidéo de YouTube montrant l’inauguration du monument dédié aux femmes rurales et aux agricultrices à Verdun.
«
Aux femmes françaises. […] Au nom du gouvernement de la République, au nom de la nation tout entière groupée derrière lui, je fais appel à votre vaillance […]. Je vous demande de maintenir l’activité des campagnes, de terminer les récoltes de l’année, de préparer celles de l’année prochaine ». Cet appel lancé par le président du Conseil René Viviani en août 1914 montre que l’agriculture n’est pas qu’un métier d’homme et que les femmes y ont grandement contribué. Un monument rendant hommage aux femmes du monde rural pendant les deux guerres mondiales a d’ailleurs été inauguré à Verdun en juin 2016. Deux événements semblent témoigner en 2017 du rôle croissant joué par les femmes ces dernières décennies dans le monde agricole français, tant dans les exploitations que dans les instances de gouvernance de la profession. Le 22 février a été organisé au Sénat un colloque sur le thème « être agricultrice en 2017 » qui a conduit à la remise d’un rapport au
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mois de juillet. De même, le 13 avril, une femme, Christiane Lambert, a été élue pour la première fois à la présidence de la FNSEA.
Un quart des chefs d’exploitation D’après des données de la MSA, en 2015, 527 300 femmes travaillaient ou évoluaient dans le milieu agricole avec 111 800 cheffes d’exploitation ou d’entreprises agricoles, 28 500 collaboratrices d’exploitation et 387 000 salariées dans la production agricole. 24 % des chefs d’exploitation ou d’entreprise agricole sont des femmes, tout comme 35 % des salariés agricoles. La part des femmes parmi les chefs d’exploitations a nettement augmenté ces dernières années pour se stabiliser depuis une dizaine d’années autour d’un quart des effectifs. Il convient également de mentionner les 149 800 femmes d’exploitants qui ne sont ni cheffes d’exploitation, ni collaboratrices d’exploitations, mais qui, d’une
La féminisation de l’activité agricole n’en paraît pas moins inexorable compte tenu de l’évolution des mentalités, des statuts juridiques, mais aussi tout simplement du matériel, comme on a pu le voir dans ce numéro. Différents signaux faibles tendent à montrer d’ailleurs que cette place des femmes dans l’agriculture française est appelée à être de plus en plus significative. Les jeunes filles représentent la moitié des effectifs de l’enseignement agricole. 40 % des entreprises agricoles sont actuellement créées par des femmes. Or, de plus en plus de femmes se lancent dans l’agriculture, non pas pour accompagner leur conjoint, mais parce que cela correspond à leur projet professionnel. Enfin, elles sont également nombreuses dans les filières dites innovantes (filière bio, ventes directes, agrotourisme) et paraissent donc sans doute plus enclines que les hommes à répondre à un certain nombre d’attentes sociétales. Eddy Fougier
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