
6 minute read
Les pénalités logistiques empoisonnent l’agroalimentaire
Dans un contexte d’inflation alimentaire avoisinant les 10 % en un an, le gouvernement veut éradiquer les pénalités logistiques injustifiées que certains distributeurs appliquent à leurs fournisseurs industriels.
En juillet, un rapport du Sénat avait déjà pointé les pratiques de plusieurs enseignes de distribution consistant à maintenir, voire à augmenter, les pénalités de retard de livraison, malgré les dysfonctionnements mondiaux et alors qu’elles sont désormais strictement encadrées par la loi EGalim 2. Lors du comité de suivi des relations commerciales face à la crise en Ukraine du 29 septembre, les ministres constataient que « les signalements se sont multipliés ».
en demandant un moratoire aux enseignes, tout en prenant exemple sur les discounters allemands Lidl et Aldi qui « n’appliquent pas de pénalités logistiques » à leurs fournisseurs, et de Système U qui a mis en place un « moratoire des pénalités sur les PME ». Le ministère de l’Agriculture a clairement annoncé que « faute de prise de conscience, d’autres voies et moyens seraient mis en œuvre », évoquant « un renforcement de la réglementation », voire une « interdiction de la pratique ».
Pour Système U, interrogé par l’AFP, une interdiction des pénalités pourrait encore renforcer les problèmes d’approvisionnement dans les rayons, qui connaissent déjà un taux de rupture anormalement élevé. Pour Jacques Creyssel, président de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), lobby représentant près de 50 enseignes, les textes prévoient déjà « un dispositif d’encadrement très précis, et c’est pourquoi on ne voit pas la raison d’un moratoire généralisé ».
Début septembre, l’émission Complément d’enquête sur France 2 expliquait que des pénalités étaient systématiquement infligées pour une livraison avec « un quart d’heure de retard » ou parce que le colis était considéré comme « non conforme ». Selon l’Ania (Association nationale des industries alimentaires), ces pénalités auraient même pesé en 2021 en moyenne 0,35 % du chiffre d’affaires des entreprises du secteur.
Interdiction de la pratique ?
Le gouvernement français passe désormais à la vitesse supérieure,
Carrefour quant à lui a signé un nouvel accord sur les pénalités logistiques avec la FEEF (Fédération des entreprises et entrepreneurs de France), afin « d’améliorer les flux logistiques et de faciliter la résolution des litiges, pour une meilleure disponibilité des produits des TPE/PME/ETI en magasin ». Le contrat s’appliquera pendant trois ans à tout type de flux alimentaires et non alimentaires pour les sociétés enregistrant jusqu’à 200 M€ de chiffre d’affaires.
Une mission d’évaluation a été commandée à l’inspection générale des finances (IGF) « pour savoir comment les marges des différents acteurs ont été touchées par l’inflation », rapporte l’AFP. Le rapport est attendu pour novembre. n
La mairie de Paris perd au tribunal face aux dark stores
Une ordonnance rendue le 5 octobre a suspendu les procès-verbaux d’infraction au code de l’urbanisme pour Gorillas. Le tribunal administratif, qui avait été saisi par la mairie de Paris, considère les dark stores non pas comme des entrepôts mais comme des « espaces de logistique urbaine », qui « présentent un intérêt collectif » en permettant « d’optimiser en milieu urbain le délai et le mode de livraison par la mise en place d’une logistique dite du dernier kilomètre, qui conduit à diminuer le trafic de camions et le nombre de points de livraison dans Paris intra-muros », faisant fi des nuisances sonores, de la concurrence déloyale pour les commerçants et de la question des conditions de travail des employés, arguments avancés par la mairie de Paris. Reste que le PLU de la Ville de Paris autorise l’installation d’espaces de logistique urbaine n’importe où, même « dans le cadre de la transformation de locaux existants en rez-de-chaussée sur rue », estime Gorillas dans un communiqué.

Retournement de situation ?
Cet été, les maires des principales grandes villes de France s’inquiétaient d’une éventuelle requalification de ces petits entrepôts en commerces, jusqu’à ce que le gouvernement en vienne à fixer des règles, considérant les dark stores comme des entrepôts. Aujourd’hui, le tribunal administratif n’a pas pu s’appuyer techniquement sur le futur arrêté ministériel en cours de rédaction. Le même texte, qui doit permettre aux maires de décider eux-mêmes de l’installation d’un dark store, suffira-t-il à arrêter les procédures en cours ? n
DB Schenker mis en vente

Le Le gouvernement allemand a conclu un accord de principe avec la Deutsche Bahn afin qu’elle vende sa filiale logistique DB Schenker, selon l’agence Reuters. Le conseil de surveillance de l’entreprise publique Deutsche Bahn approuvera la vente dès que possible, potentiellement cette année, ont indiqué les sources. Cette transaction, située entre 12 Md€ et 20 Md€, serait réalisée soit par ouverture du capital soit par une cession directe. Cette année, DB Schenker fête ses 150 ans et a enregistré 27,9 Md€ de chiffre d’af-
Nominations
Ups France
Burak Kiliç a pris la tête d’UPS France, remplaçant Rob Burrows qui officiait depuis 2018. dirigera plus 700 employés. Entré chez l’expressiste américain il y a 13 ans comme superviseur du développement des systèmes, Burak Kiliç a enchaîné plusieurs postes à responsabilité pour être nommé en 2018 directeur national d’UPS Turquie.
Geodis
Cinquième femme à intégrer le comité de direction de Geodis, Virginie Delcroix devient directrice du développement durable du groupe. Elle était depuis 2017 directrice du développement durable, en charge de la RSE et de la sécurité et réglementation des produits du groupe Arkema dont elle avait intégré le comité de direction.
Generix Group
faires au premier semestre (+28,4 %).
DB Schenker possède 124 agences en France et y a réalisé un CA de 1,6 Md€ d’euros en 2021 avec un effectif de 6 200 collaborateurs. n
Generix Group a nommé Aïda Collette-Sène en tant que présidente-directrice générale et présidente du directoire. Elle succède à JeanCharles Deconninck, qui occupait ce poste depuis 2005. Cette passation était prévue dans le cadre du changement d’actionnariat et de la sortie de bourse de l’éditeur de logiciels. Avant de rejoindre Generix en tant que P.-D.G. en 2018, Aïda ColletteSène occupait le poste de senior vice-présidente de CGI.

Lidl le bâtisseur
Après avoir inauguré 55 000 m2 à Meaux (Seine-et-Marne), Lidl France poursuit la construction de son plus grand entrepôt en France : 90 000 m² à Ablis dans les Yvelines. La construction est assurée par Idec, via sa filiale Faubourg Promotion. La livraison est prévue pour l’été 2024, avec une montée en charge au fur et à mesure de l’avancée des travaux dès l’automne 2023. Cet entrepôt tritempérature, comptant 164 quais de chargement, accueillera des produits secs, frais et surgelés repartis en quinze cellules. En paral-
L’immobilier a atteint son pic
BNP Paribas Real Estate annonce un volume record de 30 Md€ d’investissements dans l’immobilier logistique au premier semestre 2022 en Europe, une demande portée par le commerce et la distribution. En repli de 16 % entre le premier et le deuxième trimestre, « le marché pourrait être freiné par la raréfaction des stocks, le risque géopolitique en Europe centrale et orientale et les effets de l’inflation sur la demande des consommateurs », analyse Craig Maguire, responsable logistique Europe. Le marché locatif a quant à lui bien résisté, avec un volume de transactions en hausse de 13 % au premier semestre, soit 14,9 Mm² dans les six principaux pays. Là encore, des signes de ralentissement ont été observés au deuxième trimestre. La Pologne et l’Allemagne ont réalisé un record de transactions, la France, les lèle, Lidl investit aussi à Gondreville, en Meurthe-et-Moselle. Le premier arbre de sa future plateforme logistique de 62 329 m² a été planté (27 900 m² pour les produits secs, 21 900 m² de +14 °C à -28 °C, pour traiter des fruits et légumes, viandes et volailles et surgelés). La livraison de l’entrepôt est prévue en mai 2023 pour remplacer un site existant, qui approvisionnait déjà 58 supermarchés. n

Pays-Bas et le Royaume-Uni sont plus timides. n
GLS généralise les livraisons géolocalisées
Le spécialiste du colis
B to C propose désormais un suivi géolocalisé de colis à tous ses clients
B to C et e-commerçants partout en France. Jusqu’à présent, Track & Engage était une option. Cette offre fait évoluer l’expérience des clients, avec suivi de la progression de la livrai- son depuis leurs smartphones 1 h 30 avant la remise des colis. La diffusion de communications ciblées choisies par l’expéditeur pendant le suivi est également proposée. Il est en outre possible de modifier les instructions de livraison à la dernière minute, garantissant plus de livraisons au premier passage. n
Auchan livre avec Woop
Auchan a fait appel à la start-up Woop (groupe Mulliez) pour orchestrer ses livraisons depuis ses magasins. Depuis cet été, cinq magasins ont déjà commencé à proposer différents parcours de livraison sur l’application Woop. Travaillant déjà avec d’autres enseignes de la sphère Mulliez, Woop gérera aussi bien les commandes ecommerce à livrer à domicile que les courses à venir récupérer en drive et le « laisser caddie ». n

Entreprise
Boa Concept A Rachet Roboptic
Le concepteur stéphanois de solutions intralogistiques
Boa Concept a racheté RobOptic, société d’ingénierie également basée à SaintEtienne et experte dans les domaines de la robotique et de la vision. Grâce à cette première opération de croissance externe, consécutive à une levée de fonds de 6 M€, Boa Concept va « accélérer dans la robotique », explique son P.-D.G. Jean-Lucien Rascle. RobOptic emploie aujourd’hui une équipe de 5 ingénieurs, spécialistes du contrôle qualité par vision et développant des solutions sur mesure d’usine 4.0, avec objectifs de reproduction du geste humain, de réduction des coûts de fabrication et d’optimisation de la productivité.