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Palettes : des synergies pour transporter moins de vide
souligne Sandra Bachelart, chef de projet amélioration supply chain pour Chep. Des boucles vertueuses sont possibles. « Nous amenons des palettes vides aux industriels. Le camion peut repartir avec des palettes pleines vers les distributeurs chez lesquels on peut récupérer des palettes vides, avec le même camion », illustre-t-elle.
L’optimisation des rotations pour limiter le transport à vide est possible entre Chep et ses clients et entre les clients eux-mêmes.
Le monde du transport vit un redoutable effet de ciseau. D’un côté il y a l’augmentation de la fréquence d’achat des consommateurs, les Français vont plus souvent en magasin et commandent davantage en ligne, ce qui suscite une hausse de la demande de transport, projetée à +4 % cette année. De l’autre, l’offre en moyens de transport diminue avec une pénurie de chauffeurs en France, à laquelle s’ajoute depuis le 22 février l’effet du Paquet mobilité. La réglementation européenne impose en effet que toute opération de cabotage soit suivie de quatre jours de carence, réduisant l’apport des transporteurs étrangers sur le territoire.
Mutualisation des rotations
Dans ce contexte, les coûts augmentent et la qualité de service est menacée. Combiné à la montée en puissance des enjeux d’écoresponsabilité, le phénomène incite les chargeurs à trouver de nouveaux partenariats pour éviter de transporter du vide. « D’où l’intérêt de mettre en relation nos clients pour éviter les retours à vide »,
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Chep livre 1 300 clients en France, principalement des industriels, et collecte les palettes libérées de produits finis dans 9 600 points de distribution, soit 45,5 millions de rotations de palettes par an. « Grâce aux déclarations des clients, nous savons où sont expédiées les palettes. Notre connaissance des flux clients nous permet de proposer des collaborations entre deux clients qui ne le faisaient pas. » C’est le fruit d’un programme déployé à l’échelle européenne depuis sept ans qui implique déjà plus de 240 partenaires, dont Wepa qui économise ainsi chaque année 114 t de CO2 et 141 000 km. Le spécialiste des produits d’hygiène partage ses camions avec Chep sur 12 lignes de transport, dont une en France qui évite 2 000 km de transport à vide par an. « Ce n’est pas une longue distance, mais dans ce cas, la valeur ajoutée est ailleurs », commente Sandra Bachelart.
Le projet a permis à l’enseigne d’augmenter sa capacité de transport, sachant qu’auparavant le transporteur le livrait en palettes mais ne prenait pas ses produits finis pour des questions techniques (résolues de façon tripartite). Aujourd’hui, Wepa travaille à l’implantation de dix nouvelles lignes en France, à partir des sites de Bousbecque (Nord) et Torvilliers (Aube). « Ce sont plus de 3 000 voyages à vide par an qui pourraient être optimisés, soit 212 000 km et 207 t de CO2 évitées », se réjouit-elle.
En France, Chep compte 75 lignes optimisées (à fin mai), soit 577 t de CO2, 17 000 voyages à vide et 568 000 km de transport à vide évités. n