4 minute read
Pléthore de fabricants et de modèles
Stratégies Logistique a référencé une cinquantaine d’acteurs (voir tableau p. 30), mais ce n’est qu’un aperçu de l’offre mondiale.
Le marché des AMR compte aujourd’hui plus de 250 fournisseurs. Si Chinois et Américains font la course en tête par leur capacité de production et le déploiement à grande envergure de leurs robots sur leurs marchés domestiques, le nombre de start-up européennes ne cants français essayent de se tailler la part du lion, du moins sur le marché domestique.
Les atouts des fabricants français
Outre les belles réussites que sont Exotec ou Scallog, les start-up telles qu’e-Cobot, iFollow récemment repris par Stow, Sherpa Mobile Robotics sance et s’implantent chez ID Logistics, DHL, Airbus, Manitou, Idéa et bien d’autres. Ces sociétés se distinguent des fournisseurs étrangers par des offres tout compris, de l’analyse amont du besoin et des flux logistiques à la maintenance des AMR, en passant par leur fabrication matérielle et logicielle et l’intégration
Intralogistique
« e-Cobot est constructeur du matériel, éditeur de la navigation embarquée dans le Husky et éditeur/intégrateur du WCS qui les pilote. Nous prenons aussi en charge l’analyse de risque, le dossier technique, l’installation des AMR et l’aide à la production clés en main jusqu’à la maintenance toute la durée de vie des robots. Le Husky nu coûte 30 000 €. Un projet tout intégré clés en main coûte entre 50 000 € et 75 000 € pour un AMR. Cette maîtrise de l’ensemble de la chaîne de valeur est selon moi un vrai critère de différenciation sur le marché qui nous permet de multiplier par 2 notre résultat chaque année. Nous avons réalisé
2 M€ de CA en 2021 et visons
4 M€ en 2022 », commente Christophe Scheid, directeur partenariat et développement commercial d’e-Cobot. Certaines start-up proposent des modèles de location longue et courte durée ou encore de Cobot as a Service ou de Robot as a Service (CaaS ou RaaS), inspirés des offres des éditeurs de logiciels. Les tarifs s’adaptent à l’usage, tandis que les prestataires ajoutent ou enlèvent des AMR en fonction des pics d’activité ou des baisses des flux.
Intégrateurs et équipementiers sur les rangs
Les start-up ne sont pas les seules en course. « Les grands équipementiers s’intéressent à ces technologies. Par exemple Egemin Automation, racheté par Kion en 2017 puis intégré à Dematic en 2019. Jungheinrich a pris des parts dans Magazino [AMR Toru, N.D.L.R.], développe sa propre technologie de stockage type AutoStore et son AMR Arculee. SSI Schäfer a ses petits robots et a pris des parts
Les fabricants d’AMR
ENTREPRISE SOLUTION PAYS D'ORIGINE
Alstef Loadstar France
ASTI Mobile Robotics Flexley Allemagne
BlueBotics Mini lite Suisse
Caja Robotics Lift et Cart Israël
CLS iMation Agilox Italie
DS Automotion Oscar Autriche e-Cobot Husky France
Effidence EffiBOT France ek robotics X Move Allemagne
Etisoft Smart Solution
AGV/AMR robots Pologne
Exotec Skypod France
Fenwick/Linde Material HandlingC-Matic Allemagne
Fetch Robotics CartConnect États-Unis
Fives Geni-Ant France
ForwardX Robotics Flex RFID Chine
Geek+ P500R - P1200R Chine
GreyOrange Butler XL États-Unis
Hai Robotics Haipick Chine
Hikrobot
Q3-600C Chine iFollow iLogistics Robots France
Innok Robotics Induros Allemagne
Jungheinrich Arculee Allemagne
Körber AMR 101 Allemagne
Locus Robotics Locus Max Pays-Bas
Magazino Toru Allemagne
Milvus Robotics SEIT Turquie
Mobile Industrial Robots MiR 250, MiR1000 Danemark
Montreal Robot Moving Canada
MoviGo Robotics Sharko Pays-Bas
Oceaneering Mobile RoboticsUniMover Allemagne
Omron Electronics LD90 ESD Japon
Ottobo Robotics Ottobo Turquie
Pixel Robotics Pixel PT Allemagne
Qifeng Mobile Robot NC Chine
Quicktron M60, M100, M150 Chine
Rexroth cobot Apas, AMR Active Shuttle Allemagne
Robotize GoPal 400 Danemark
Safelog AGV X1 Allemagne
Scallog Boby France
Six River Systems Chuck États-Unis
Sherpa Mobile Robotics Sherpa-B France
Spring Mobility D500 CE Allemagne
Standard Robots Co Oasis Chine
Still ACH Allemagne
Stow Robotics/iFollow iL-300, iL-1500 Allemagne/France
Swisslog CarryPick Suisse
Tarqan Robotics TRQ-TD-003 Turquie
Toyota CDI120 Japon
Universal Robots UR3e Danemark
VisionNav Robotics VNK 12-09 Chine
Wyca Robotics Elodie France
Youibot Robotics Aris Chine
Zhejiang Libiao Robotics JTRobot2 Chine dans DS Automation qui fabrique des AMR. Savoye intègre les solutions de iRobotics. Fives a développé sa solution GeniAnt. On voit bien qu’aujourd’hui, les grands équipementiers prennent ce virage de la robotique pour ne pas se faire distancer par les start-up », analyse Lucie Fabre, responsable automatisation supply chain chez Wavestone. Selon elle, le fait que les AMR soient proposés par les grands constructeurs va rassurer les clients logisticiens et faciliter l’intégration de solutions d’acteurs connus plutôt que d’interroger des fabricants asiatiques ou américains.
Still dans la course aux AMR
Le constructeur intralogis tique surfe un marché de l’automatisation très porteur. Still a sondé 150 entreprises : plus de la moitié des répondants estiment qu’ils auront automatisé 60 % de leurs process logistiques à l’horizon 2025. 25 % estiment même qu’ils seront automatisés entre 80 % et 100 %. Or, aujourd’hui, ce taux d’automatisation est de 0 % pour 57 % des entreprises interrogées… Le premier modèle d’AMR Still ACH, de moins de 1 m, adapté au goods-to-person et équipé d’intelligence artificielle, est proposé en 3 variantes : 500 kg, 1 t ou 1,5 t de charge. Il sera complété en 2023 par le chariot AXH d’1 t de charge, plus fin, destiné au transfert de colis entre la production et le stockage. « Nous visons des ventes à 4 chiffres contre 3 aujourd’hui », annonce-t-on à Hambourg.
De fait, 2022 est à marquer d’une pierre blanche. Le trio de tête mondial des fabricants de chariots de manutention a annoncé leurs AMR respectifs. Still a dévoilé en avril dernier une nouvelle gamme de robots autonomes baptisés ACH (voir encadré ci-dessus), précédé de peu par Jungheinrich et son AMR Arculee, issu du rachat de la start-up allemande Arculus. Puis, en septembre, c’était au tour de Toyota Material Handling d’annoncer un transporteur de palettes autonome d’une capacité d’1,2 t, le CDI120, commercialisé en novembre 2022.
Dans cette effervescence, on remarque les prémisses d’une concentration du secteur sous forme de rachat ou de partenariats. Ainsi, afin de compléter son portefeuille de solutions de stockage automatisé, Stow a repris cette année iFollow, ce qui devrait lui permettre de produire 1 000 robots par an en 2023 contre 100 en 2021 dans son usine de Gentilly (Val-de-Marne). Depuis un an, Savoye ouvre les portes de l’Europe au groupe chinois Hai Robotics dont il intègre les solutions Haipick. Cet été, Fives a annoncé un rapprochement avec l’entreprise israélienne Caja Robotics, afin d’ajouter des robots à son offre de solutions consacrée au micro-fulfillment et à l’automatisation omnicanale.
Si cette arrivée des acteurs historiques sur le marché doit contribuer à démocratiser l’usage des robots par les logisticiens, elle risque aussi d’alourdir les coûts de déploiement en multipliant le nombre d’intervenants. C’est en tout cas l’argument des start-up qui défendent leur modèle d’offre globale auprès d’un unique interlocuteur. n