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Pléthore de fabricants et de modèles

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Pause logistique

Pause logistique

Stratégies Logistique a référencé une cinquantaine d’acteurs (voir tableau p. 30), mais ce n’est qu’un aperçu de l’offre mondiale.

Le marché des AMR compte aujourd’hui plus de 250 fournisseurs. Si Chinois et Américains font la course en tête par leur capacité de production et le déploiement à grande envergure de leurs robots sur leurs marchés domestiques, le nombre de start-up européennes ne cants français essayent de se tailler la part du lion, du moins sur le marché domestique.

Les atouts des fabricants français

Outre les belles réussites que sont Exotec ou Scallog, les start-up telles qu’e-Cobot, iFollow récemment repris par Stow, Sherpa Mobile Robotics sance et s’implantent chez ID Logistics, DHL, Airbus, Manitou, Idéa et bien d’autres. Ces sociétés se distinguent des fournisseurs étrangers par des offres tout compris, de l’analyse amont du besoin et des flux logistiques à la maintenance des AMR, en passant par leur fabrication matérielle et logicielle et l’intégration

Intralogistique

« e-Cobot est constructeur du matériel, éditeur de la navigation embarquée dans le Husky et éditeur/intégrateur du WCS qui les pilote. Nous prenons aussi en charge l’analyse de risque, le dossier technique, l’installation des AMR et l’aide à la production clés en main jusqu’à la maintenance toute la durée de vie des robots. Le Husky nu coûte 30 000 €. Un projet tout intégré clés en main coûte entre 50 000 € et 75 000 € pour un AMR. Cette maîtrise de l’ensemble de la chaîne de valeur est selon moi un vrai critère de différenciation sur le marché qui nous permet de multiplier par 2 notre résultat chaque année. Nous avons réalisé

2 M€ de CA en 2021 et visons

4 M€ en 2022 », commente Christophe Scheid, directeur partenariat et développement commercial d’e-Cobot. Certaines start-up proposent des modèles de location longue et courte durée ou encore de Cobot as a Service ou de Robot as a Service (CaaS ou RaaS), inspirés des offres des éditeurs de logiciels. Les tarifs s’adaptent à l’usage, tandis que les prestataires ajoutent ou enlèvent des AMR en fonction des pics d’activité ou des baisses des flux.

Intégrateurs et équipementiers sur les rangs

Les start-up ne sont pas les seules en course. « Les grands équipementiers s’intéressent à ces technologies. Par exemple Egemin Automation, racheté par Kion en 2017 puis intégré à Dematic en 2019. Jungheinrich a pris des parts dans Magazino [AMR Toru, N.D.L.R.], développe sa propre technologie de stockage type AutoStore et son AMR Arculee. SSI Schäfer a ses petits robots et a pris des parts

Les fabricants d’AMR

ENTREPRISE SOLUTION PAYS D'ORIGINE

Alstef Loadstar France

ASTI Mobile Robotics Flexley Allemagne

BlueBotics Mini lite Suisse

Caja Robotics Lift et Cart Israël

CLS iMation Agilox Italie

DS Automotion Oscar Autriche e-Cobot Husky France

Effidence EffiBOT France ek robotics X Move Allemagne

Etisoft Smart Solution

AGV/AMR robots Pologne

Exotec Skypod France

Fenwick/Linde Material HandlingC-Matic Allemagne

Fetch Robotics CartConnect États-Unis

Fives Geni-Ant France

ForwardX Robotics Flex RFID Chine

Geek+ P500R - P1200R Chine

GreyOrange Butler XL États-Unis

Hai Robotics Haipick Chine

Hikrobot

Q3-600C Chine iFollow iLogistics Robots France

Innok Robotics Induros Allemagne

Jungheinrich Arculee Allemagne

Körber AMR 101 Allemagne

Locus Robotics Locus Max Pays-Bas

Magazino Toru Allemagne

Milvus Robotics SEIT Turquie

Mobile Industrial Robots MiR 250, MiR1000 Danemark

Montreal Robot Moving Canada

MoviGo Robotics Sharko Pays-Bas

Oceaneering Mobile RoboticsUniMover Allemagne

Omron Electronics LD90 ESD Japon

Ottobo Robotics Ottobo Turquie

Pixel Robotics Pixel PT Allemagne

Qifeng Mobile Robot NC Chine

Quicktron M60, M100, M150 Chine

Rexroth cobot Apas, AMR Active Shuttle Allemagne

Robotize GoPal 400 Danemark

Safelog AGV X1 Allemagne

Scallog Boby France

Six River Systems Chuck États-Unis

Sherpa Mobile Robotics Sherpa-B France

Spring Mobility D500 CE Allemagne

Standard Robots Co Oasis Chine

Still ACH Allemagne

Stow Robotics/iFollow iL-300, iL-1500 Allemagne/France

Swisslog CarryPick Suisse

Tarqan Robotics TRQ-TD-003 Turquie

Toyota CDI120 Japon

Universal Robots UR3e Danemark

VisionNav Robotics VNK 12-09 Chine

Wyca Robotics Elodie France

Youibot Robotics Aris Chine

Zhejiang Libiao Robotics JTRobot2 Chine dans DS Automation qui fabrique des AMR. Savoye intègre les solutions de iRobotics. Fives a développé sa solution GeniAnt. On voit bien qu’aujourd’hui, les grands équipementiers prennent ce virage de la robotique pour ne pas se faire distancer par les start-up », analyse Lucie Fabre, responsable automatisation supply chain chez Wavestone. Selon elle, le fait que les AMR soient proposés par les grands constructeurs va rassurer les clients logisticiens et faciliter l’intégration de solutions d’acteurs connus plutôt que d’interroger des fabricants asiatiques ou américains.

Still dans la course aux AMR

Le constructeur intralogis tique surfe un marché de l’automatisation très porteur. Still a sondé 150 entreprises : plus de la moitié des répondants estiment qu’ils auront automatisé 60 % de leurs process logistiques à l’horizon 2025. 25 % estiment même qu’ils seront automatisés entre 80 % et 100 %. Or, aujourd’hui, ce taux d’automatisation est de 0 % pour 57 % des entreprises interrogées… Le premier modèle d’AMR Still ACH, de moins de 1 m, adapté au goods-to-person et équipé d’intelligence artificielle, est proposé en 3 variantes : 500 kg, 1 t ou 1,5 t de charge. Il sera complété en 2023 par le chariot AXH d’1 t de charge, plus fin, destiné au transfert de colis entre la production et le stockage. « Nous visons des ventes à 4 chiffres contre 3 aujourd’hui », annonce-t-on à Hambourg.

De fait, 2022 est à marquer d’une pierre blanche. Le trio de tête mondial des fabricants de chariots de manutention a annoncé leurs AMR respectifs. Still a dévoilé en avril dernier une nouvelle gamme de robots autonomes baptisés ACH (voir encadré ci-dessus), précédé de peu par Jungheinrich et son AMR Arculee, issu du rachat de la start-up allemande Arculus. Puis, en septembre, c’était au tour de Toyota Material Handling d’annoncer un transporteur de palettes autonome d’une capacité d’1,2 t, le CDI120, commercialisé en novembre 2022.

Dans cette effervescence, on remarque les prémisses d’une concentration du secteur sous forme de rachat ou de partenariats. Ainsi, afin de compléter son portefeuille de solutions de stockage automatisé, Stow a repris cette année iFollow, ce qui devrait lui permettre de produire 1 000 robots par an en 2023 contre 100 en 2021 dans son usine de Gentilly (Val-de-Marne). Depuis un an, Savoye ouvre les portes de l’Europe au groupe chinois Hai Robotics dont il intègre les solutions Haipick. Cet été, Fives a annoncé un rapprochement avec l’entreprise israélienne Caja Robotics, afin d’ajouter des robots à son offre de solutions consacrée au micro-fulfillment et à l’automatisation omnicanale.

Si cette arrivée des acteurs historiques sur le marché doit contribuer à démocratiser l’usage des robots par les logisticiens, elle risque aussi d’alourdir les coûts de déploiement en multipliant le nombre d’intervenants. C’est en tout cas l’argument des start-up qui défendent leur modèle d’offre globale auprès d’un unique interlocuteur. n

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