3 minute read
Une cité financière
V Une cité financière
Ce n’est qu’en 1987 que le site est considéré comme une entité à part entière et qu’un projet se dessine sur l’entièreté du secteur. Dans cette même année, l’APUR lance la première consultation prospective sur le secteur Tolbiac Masséna (voir annexe 17). Deux équipes vont présenter un projet. D’un côté, David Bigelman et André Vaxelaire proposent un registre plutôt classique de la ville ordonnancé, avec des îlots fermés. Cette proposition va agir comme une réponse face aux bâtiments de la rive droite de la Seine . 60 De l’autre, Fernando Montes et Pierre Granveaud vont proposer une composition classique, mais avec une typologie moderne qui va faire écho aux cités-jardins et aux pavillons des cités universitaires61 .
Advertisement
En 1988, François Mitterrand est réélu à la présidence de la république. La même année, la Sernam, un des services de la SNCF annonce la fermeture de ses entrepôts. La réduction des activités liées au transport de marchandises et aux trafic ferroviaire dû au report des lignes TGV à Montparnasse va libérer beaucoup d’espace foncier. Ceci va inciter l’APUR à organiser une deuxième consultation pour revoir les idées sur le secteur en intégrant les voies ferrées et le foncier des entrepôts (voir annexe 17). Quatre équipes vont travailler sur le projet. Jacques Andren et Robert Schlumberger questionnent les voies de circulations, comment les intégrer dans les paysages et dans le territoire. A travers ce projet, on retrouve les idées imposées par le SDAU notamment celle de prendre en compte le contexte de la ville dans les projets. L’équipe de Fabrice Dusapin et François Leclercq va, elle, se pencher sur l’avenue et comment traiter la question de la limite entre espace public et immeuble. Le point commun entre ces projets est la morphologie correspondant au secteur d’activité. La tour est envisagée pour le tertiaire tandis que le résidentiel conserve une forme plus traditionnelle en îlot.62
60
APUR, 1990. « Aménagement du secteur Seine Rive Gauche », Paris Projet, n°29, 202 pages.
61 Ibid.
62 Ibid.
Pour le secteur d’Austerlitz, Jacques Chirac, à la tête de la mairie de Paris va demander un projet d’aménagement pour implanter un quartier d’affaires. Ce projet doit contenir une cité financière faisant face au ministère des Finances côté Bercy ainsi qu’une grande bibliothèque face au palais omnisports63 . Le projet se déploie sur 50 hectares, dont 2,5 km longeant les quais de la Seine. Ce quartier financier a pour finalité de devenir un pôle urbain majeur pour intégrer Paris dans le circuit international de l’économie. Les ensembles de bureaux et d’équipement sont en lien direct avec la place financière et économique de Paris. Un pôle de communication, secteur jusqu’à présent sous-développé dans la capitale, est intégré pour répondre à ce manque.
La ville de Paris va une fois de plus collaborer activement avec la SNCF pour que leur projet voit le jour. Une fois les terrains de la SNCF cédés à la ville de Paris, 13 hectares pourront accueillir 150 000 m2 de bureaux et 2 000 m2 logements et des équipements. Malgré cette sédation la SNCF conserve un rectangle de 5 hectares afin de réinstaller des trains auto-accompagnés. Cependant, ce rectangle peut être recouvert de constructions en superstructure.
L’APUR va s’occuper de ce projet, considéré comme assez simple en surface, mais en réalité, la jonction entre l’ancien quartier du 13e et le nouveau s’annonce très compliquée.
Le projet de la bibliothèque va remettre en cause les premières esquisses, car personne ne connaît l’intégralité du programme et donc ni la superficie et ni son ampleur.
63
Nivet Soline, 2016. Paris Rive Gauche : documents 1981-2016, Pavillon de l’Arsenal, Paris, 360 pages.