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Le projet Athena

Le projet Athena

Si le 13e arrondissement parisien connait autant de bouleversements architecturaux durant la période de 1960-1990, c’est dû aux changements politiques qu’a connu la France durant cette période.

En effet, la naissance de la Vème république s’accompagne d’une nouvelle ère de politique urbaine, celle des grands ensembles. L’Etat a su tirer profit des prouesses architecturales engendrées par l’industrialisation et répondre aux besoins de la population d’après guerre. Le plan Marshall avec son financement aura permis de se pencher sur la politique de reconstruction et l’élaboration de projets audacieux.

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Pour répondre aux besoins de dynamisme et de réaménagement du 13e arrondissement parisien, l'Etat va utiliser ces progrès dans le cadre de l'opération Italie 13. Pour autant, plusieurs facteurs vont remettre l’opération en cause et notamment les choix architecturaux des années 60 : le rejet de l’architecture , le manque d’équipements et le changement social. La population parisienne n’est pas réceptive à cette architecture moderne et futuriste des années 60 et rejette les tours. De plus, la population pointe le manque d’équipements notamment des transports et de l’éducatif. Avec le réaménagement du quartier est envisagé un rééquilibre des classes sociales. Ancien quartier de classes populaires, il va connaitre, grâce à l’opération d'Italie 13 une gentrification. Avec la délocalisation des industries dans la banlieue Sud parisienne71 et la hausse du foncier, les classes populaire et moyenne de la capitale vont exiler vers les banlieues parisiennes. Enfin, durant cette même période, le choc pétrolier plonge la France dans une grande crise, qui lui rappelle que son économie dépend aussi de l’équilibre mondial.

C’est dans ce nouveau climat économique que l’Etat français lance l'opération d’urbanisme Seine rive gauche. A travers ce projet de caractère exceptionnel, l’Etat se montre à l'écoute de l'électorat français et des aspirations qu'ils espèrent pour leur mode de vie tout en essayant de développer Paris au rang mondial pour relancer l'économie de la France. Ainsi, à travers des projets tel que l’exposition universelle, les jeux olympiques, la cité financière ou Paris Rive Gauche, Paris souhaite se

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Bastié Jean, 1964. La croissance de la banlieue parisienne, Paris, Presse universitaire de France, 1964, p624

redonner une image moderne et imposante pour entrer dans la course des villes internationales. La nouvelle génération d’architectes, en opposition avec celle du mouvement international, dessine pour Paris une architecture en adéquation avec le paysage urbain et l’héritage du patrimoine du siècle précédent. Ainsi l’architecture des années 80-90 contraste avec l’architecture des années 60-70 : le rêve américain imaginé par Michel Holley laisse place à un retour de la ville haussmanienne.

A travers les années 1960-1990, on observe un lien fort entre les politiques de construction et les formes urbaines du XIIIe arrondissement. On relève trois grandes périodes marquées par des changements politiques importants : Une première sous la présidence de Charles De Gaulle et Georges Pompidou (1960-1973) avec une architecture moderne. Une deuxième période qui débute après le début de la crise économique et avec l’élection de Valery Giscard d’Estaing : 1973-1981. Elle met fin à l’architecture moderne engagée pour un retour à un paysage urbain plus traditionnel. Et enfin une troisième, 1981-1995, sous le mandat de François Mitterrand qui met en avant une architecture s’inspirant du mouvement moderne commencé dans les années 60 mais qui prend en compte le caractère de l’architecture parisienne traditionnelle.

Après validation du projet de Paris Rive Gauche en 1991, l'opération va encore connaitre de nombreuses modifications, toutes incitées par l'opinion politique mais les grandes lignes de l’orientation urbaine choisies resteront les mêmes.

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