BRUXELLES CULTURE 5 janvier 2024 Brussels Diffusion asbl Contact et abonnement gratuit : pressculture4@gmail.com
RENCONTRE : FARIDA LEHYAN
RENCONTRE : FARIDA LEHYAN Bruxelloise, Farida Lehyan a étudié les arts plastiques. Cinéphile depuis toujours, elle a entrepris une formation complète de cinéaste au sein de l’école Raindance Brussels. Cursus qui lui a permis d’obtenir son diplôme. Elle a ensuite participé à plusieurs tournages en tant que scripte ou assistante. Elle a récemment réalisé son premier court-métrage « Pas moi », dont elle a également écrit le scénario. Rencontre. Qui est Izza, le protagoniste de « Pas moi » ? Izza, le personnage central de mon courtmétrage est une femme de quarante-quatre ans, divorcée avec deux adolescents dont elle a la garde et pour lesquels elle veut assurer une vie confortable. Totalement libre et épanouie, elle incarne la dualité de ses origines, née à Bruxelles et enracinée dans la richesse culturelle marocaine. Cette immersion dans deux mondes différents a façonné sa personnalité unique et son approche de l’existence. Forte de son parcours, elle a surmonté les défis d’une famille modeste pour devenir une décoratrice d’intérieur talentueuse. Son amour pour l’art et le design l’a guidée vers cette carrière passionnante, où elle peut exprimer sa créativité et son sens inné de l’esthétique. Son travail méticuleux et sa vision artistique font d’elle une figure reconnue dans le milieu professionnel. De quelle manière avez-vous imaginé Izza ? Elle est une transposition de moi-même et j’avoue que je ressens une impression unique lorsque les spectateurs s’identifient à elle. Cela témoigne de la puissance du travail en tant que réalisatrice avec l’actrice principale, capable d’endosser un rôle d’une manière si authentique. C’est cette connexion qui rend le cinéma si puissant et qui permet au public de s’immerger complètement dans l’histoire pour ressentir une gamme d’émotions assez large. Pouvez-vous nous livrer des indications sur la comédienne Leila Laaraj ? Au fil de mes investigations pour le casting principal, j’ai découvert Leila Laaraj sur le site comédien.be. Elle a participé à de nombreux projets cinématographiques, tant pour des courts que pour des longs-métrages. Cette capacité d’adaptation témoigne de sa polyvalence en tant qu’actrice et j’ai été particulièrement impressionnée par son mimétisme. Leila Laaraj a étudié le théâtre à New York et à New Haven. Elle est belge d’origine marocaine. Nous avons donc à peu près les mêmes similitudes culturelles et sociales. Elle est polyglotte et son petit accent germanophone m’a beaucoup séduit. Elle a été une partenaire formidable tout au long du processus de tournage. Sa passion pour le métier, son dévouement et son talent ont indéniablement contribué à enrichir le projet. Alors qu’Izza vient de signer l’acquisition d’une boutique de décoration, le médecin lui annonce un cancer. De quelle façon réagit-elle face à ce verdict ? Ce qui rend cette scène particulièrement forte tient dans la manière dont Izza choisit de faire face à ce verdict. Plutôt que de se confronter immédiatement à la réalité de la maladie, elle se déconnecte du monde réel et trouve refuge dans celui intérieur de sa défunte mère. A travers cette
introspection, le spectateur découvre une facette vulnérable d’Izza. Une femme qui, face à l’adversité, se replie sur les liens familiaux et les souvenirs d’un amour inconditionnel. Un moment de catharsis durant lequel elle cherche à puiser la force nécessaire pour affronter les mois difficiles qui l’attendent. L’avantage d’une fiction c’est qu’on peut jongler avec le réel et l’imaginaire, en y ajoutant des côtés décalés. Comme de nombreuses femmes d’aujourd’hui, elle entretient des relations houleuses avec son ancien mari et père de leurs deux enfants. Pourquoi lui dit-il au téléphone : Moi, je ne fais pas la pute ! En général, les divorces s’accompagnent de tensions émotionnelles et de disputes entre les parties impliquées. La séparation d’un couple s’avère une période difficile, chargée d’émotions fortes et de bouleversements. Il est fréquent que les conjoints se sentent stressés, tristes, en colère ou déçus. Les décisions concernant la garde des enfants, la répartition des biens et des finances peuvent devenir complexes et entrainer des désaccords. Les différences de points de vue et de ressentiments accumulés rendent souvent la communication chaotique. Cependant, il est important de garder à l’esprit que chaque divorce reste unique, et qu’il existe des moyens de rendre le processus moins conflictuel. Il est essentiel de faire preuve de patience, de compréhension et d’empathie tout au long de ce parcours. Dans certaines cultures, les hommes peuvent parfois faire preuve de machisme dès que leur partenaire prend son envol, devient plus autonome ou lorsque la femme affirme moins sa soumission. Dans ces situations, une certaine rivalité peut surgir de la part du mari envers son épouse ou sa compagne, qui est alors encouragée à rester en en dessous de lui. Certains peuvent être en proie à des peurs et des réactions impulsives, voire mêmes violentes. Je pense que cette attitude est souvent due à une éducation traditionnelle. Dans quels quartiers avez-vous planté votre caméra ? J’ai choisi de tourner sur la place Poelaert, près du Palais de justice, car cet endroit se prêtait parfaitement à la scène de la chorégraphie représentant la vie. Un clin d’œil aux comédies musicales de Jacques Démy. La vue imprenable de Bruxelles en arrière-plan ajoutait une dimension visuelle spectaculaire. Mon objectif était de mettre en avant la capitale où je vis et de la faire connaître à travers le monde du cinéma. La symbolique de cet endroit, de par sa hauteur associée à la chorégraphie, permettrait de transmettre un message fort sur l’existence, ses défis et ses beautés, tout en mettant en relief la splendeur du lieu.
Qui est la femme en blanc qui joue le rôle de la consolatrice à mi-film ? La femme en blanc incarne la mère défunte d’Izza, emportée par le cancer du sein. Dès le début du récit, elle accompagne sa fille, la comble de sa présence et son soutien silencieux, bien avant que le drame ne
soit révélé. Cette figure maternelle reste à ses côtés, symbolisant une connexion profonde au-delà de la vie terrestre. Elle joue un rôle crucial dans le voyage émotionnel d’Izza. Malgré les obstacles, la représentation de cette relation dans ce monde parallèle renforce le thème de l’amour et de la persévérance. Vous êtes-vous inspirée de personnes touchées par le cancer pour en parler avec pareille justesse? Pour ce projet, mon inspiration provient en grande partie de ma propre histoire, bien que certains détails aient été ajustés. J’ai cherché à me rapprocher de personnes directement concernées et j’ai écouté attentivement les récits de celles qui ont vécu ce mal. Échanger avec elles, discuter de leurs expériences et offrir une oreille attentive a été incroyablement libérateur. Ce partage a permis un sentiment de compréhension mutuelle et a été extrêmement bénéfique. Aujourd’hui, comment réalise-t-on un premier film en Belgique ? Pour ma part, j’ai dû me débrouiller, étant donné que je n’ai pas bénéficié de subsides. La décision de réaliser ce film a été prise de manière précipitée, en pleine période du covid. Heureusement, tous les participants ont généreusement offert leur aide de manière bénévole pour concrétiser ce projet. Financièrement j’ai dû intervenir uniquement pour le catering, le transport de chacun et au moment de la post-production. Et je tiens à exprimer ma gratitude à toute l’équipe. Son soutien a été essentiel pour porter ce projet jusqu’au bout, malgré les défis que nous avons dû surmonter. De quelle manière avez-vous choisi les comédiens qui interviennent tout au long du récit ? Durant la phase d’écriture, mon attention était principalement cristallisée sur Izza. Les autres personnages sont venus progressivement par la suite. Comme mentionné précédemment, la période du covid était en cours et, en raison de ces circonstances, j’ai été contrainte d’organiser un casting sauvage. J’ai dû mobiliser rapidement mes ressources pour trouver à la fois des acteurs professionnels et nonprofessionnels, des figurants et même d’aller piocher dans mon cercle privé, pour inviter des amis et des membres de la famille à participer.
Quels retours avez-vous déjà eu concernant « Pas moi » ? Mon film a été sélectionné à six reprises dans des festivals internationaux, ce qui équivaut à une reconnaissance significative du travail accompli. J’ai même eu le privilège d’être invitée à participer en tant que membre du jury au Festival du Cinéma de Tanger. En outre, à la demande d’une association de
lutte contre le cancer, j’ai créé une vidéo de sensibilisation qui vise spécifiquement les enfants atteints de la maladie. L’association a été particulièrement touchée par la sensibilité de mon travail. J’ai également été sollicitée pour un partenariat dans le cadre d’un projet de documentaire au Liban. Ces développements ouvrent la porte à de nouvelles opportunités dans le domaine du cinéma et de la création. Je suis enthousiaste à l’idée de continuer à explorer différents types de projets et de collaborations qui permettront de mettre en avant des sujets importants pour toucher un public varié. Même s’il s’agit d’une fiction, « Pas moi » cherchet-il à faire passer un message ? Mon objectif principal était de susciter une forte sensibilisation chez le spectateur et de lui faire ressentir, en quelques minutes seulement, l’expérience vécue par toutes ces personnes. J’ai voulu briser l’illusion de sécurité, dont on se croit trop souvent bénéficiaire, et monter que n’importe qui peut être affecté par le cancer. À travers mon film, j’ai cherché à créer une connexion émotionnelle profonde, permettant aux spectateurs de s’immerger dans les émotions et les défis suscités face au couperet de la maladie. En dédiant ce court-métrage à toutes celles et à tous ceux qui ont courageusement lutté contre ce mal, j’ai également souhaité rendre hommage à leur combativité, à leur détermination et à leur résilience. Le film sert enfin à rappeler que derrière chaque histoire, se trouvent des individus qui subissent des épreuves difficiles. Avez-vous un autre projet que vous cherchez à mettre en chantier ? En perspective, j’ai l’idée d’un court-métrage qui relate le phénomène social des femmes dans la rue et les défis auxquels elles font face au quotidien. L’ajout d’une touche personnelle et d’une approche décalée, avec une pointe d’humour et de fantaisie, peut être un moyen efficace de créer un impact tout en maintenant l’attention du public. En mêlant la réalité à des éléments artistiques et imaginatifs, vous pouvez créer une expérience cinématographique qui pousse à la réflexion, tout en restant accessible et engageante pour aborder un sujet sérieux de manière innovante. En vue de bénéficier de subsides pour réaliser ce film dans les règles de l’art, j’ai déposé un dossier à la commission du film (Fédération Wallonie- Bruxelles). Malheureusement, mon projet a été recalé à deux reprises et j’avoue que c’est assez décourageant. Les raisons de ces refus peuvent parfois sembler floues et peu explicites. Chose qui rend la situation encore plus frustrante. De nombreuses raisons interviennent lors de l’évaluation d’un projet et il est possible que les perspectives des jurys ne soient pas identiques aux miennes. Puisque je souhaite persévérer dans la réalisation de ce film qui me tient à cœur, j’envisage d’explorer d’autres sources de financement ou de soutien tels que des partenariats, des bourses, des subventions privées ou même des plateformes participatives. Les obstacles et les refus font partie du cheminement créatif et de nombreux réalisateurs et réalisatrices talentueux ont dû les surmonter. De mon côté, je garde ma détermination intacte. Découvrez « Pas moi » gratuitement et légalement sur la chaîne officielle YouTube de Farida Lehyan https://www.youtube.com/watch?v=0WfqswBD7JE Propos recueillis par Daniel Bastié
THÉÂTRE : #SEVENTIES Alice est en train de perdre la mémoire. Peu à peu les noms, les dates, les numéros, lui échappent. Elle dit un mot pour un autre, une expression pour une autre. Le monde des médecins prévoit que son état va doucement décliner, jusqu’à ne plus reconnaître ses proches. Il existe des maisons médicalisées pour gens comme elle. Pour Plume, sa petite fille, douze ans, et ses amis, il n’est pas question qu’Alice rejoigne ce genre de maison. Plume, Peter, Danny, Miranda, Winnie, Théo, Alexis et les autres vont tout faire pour qu’Alice aille mieux, retrouve la mémoire perdue et surtout qu’elle puisse rester chez elle. Ils ont une idée. Imparable. Recréer un morceau de passé d’Alice, au début des années 70. Monter un Happening, une performance, façon Seventies : les objets, la mode, les odeurs, les sons, les goûts de l’époque. Une thérapie pour lutter contre les souvenirs perdus : la réminiscence. Sans les adultes, ni les médecins qui n’y comprennent rien. Sur fond de modernité, d’écologie, de droits de la femme, de liberté et de rock and roll. Les années de parenthèse enchantées. Les plus belles années de sa vie. Les seventies. Pour recréer ce paradis perdu, il y a internet, bien sûr, quand ça capte, Radio Nostalgie 70 et des objets personnels d’Alice : une lettre d’amour, une photo, le programme d’un festival, un supplément rock du magazine Télé Moustique, un vinyle des CRAZY HORSE, des coupures de presse, un pendentif hippie… Et ils pourront compter sur le soutien inespéré d’Alain Delorme, le vieux crooner, en personne, cinquante ans après. En se plongeant dans les souvenirs d’Alice, ils vont créer leur propre machine à souvenirs. En s’immergeant dans l’adolescence d’Alice, ils vont en apprendre pas mal sur la leur. En se confrontant à une époque qui n’est pas la leur, ils vont être amenés à s’interroger : C’est quoi l’utopie des jeunes de 2021 ? Ce serait quoi leur révolution à eux ? Cinq comédiens interprètent tous les rôles : une bande d’ados d’aujourd’hui et des personnages de la vie du protagoniste. Des inconnus et des personnages publics, iconique de l’époque : Jimmy Hendrix, Simone de Beauvoir, JP Sartre, Eddy Merckx, Jacques Chancel, Jacques Brel, le roi Baudoin… L’occasion de saluer la prestation de Maud Zingier, Sarah Glond, Serge Gaborieau, Cyril Collet et Alba Porte. Une création à applaudir au Petit Varia du 13 au 16 janvier 2024. Voyez toutes les modalités pratiques sur le site www.varia.be Rue Gray, 154 à 1050 Bruxelles
THÉÂTRE : LES GARÇONS ET GUILLAUME, À TABLE ! « Les garçons et Guillaume, à table ! » est une œuvre a su conquérir les cœurs et les esprits du public avec sa profondeur et son humour subtil. Il s'agit bien entendu du film de Guillaume Gallienne, amis aussi de son adaptation scénique. Le récit retrace l'histoire de Guillaume qui grandit dans une famille aristocratique où il se sent décalé et mal compris en tant que garçon efféminé. Le texte explore la complexité des relations familiales, les stéréotypes de genre et les questionnements identitaires avec une touche d'humour et de tendresse. Voilà un extrait du spectacle : « Le premier souvenir que j’ai de ma mère, c’est quand j’avais quatre ou cinq ans. Elle nous appelle, mes deux frères et moi, pour le dîner en
disant : « Les garçons et Guillaume, à table ! » et la dernière fois que je lui ai parlé au téléphone il y a deux jours, elle raccroche en me disant : « Je t’embrasse, ma chérie ». Eh bien , disons qu’entre ces deux phrases, il y a quelques malentendus. Encore jeune garçon, Guillaume pense qu’il est une fille. Du moins se comporte-t-il comme tel, ce qui n’est pas pour déplaire à sa mère qui ne manque pas une occasion d’entretenir la confusion. Au fil d’un récit touchant et drôle, Guillaume Gallienne dresse le portrait d’un garçon perdu, sujet d’une confusion sexuelle troublante. Confronté à un entourage peu compréhensif, il s’interroge sur sa propre identité, construite à travers les « normes » sociales. Il brouille alors les pistes, entretient la confusion, s’amuse de cette « fragilité » et rend hommage à la féminité. Sans en avoir l’air, et avec beaucoup de dérision, Guillaume donne un bon coup de pied dans la fourmilière parce qu’il ne revendique rien d’autre que sa propre différence et son propre droit au bonheur, dans une société qu’il rêve inclusive. » Une pièce à redécouvrir au Senghor le 10 janvier 2024. Plus de détails sur le site www.senghor.be Chaussée de Wavre, 366 à 1040 Bruxelles Sam Mas
MUSIQUE : BRUSSELS JAZZ FESTIVAL Le jazz est un genre dont Flagey raffole depuis ses débuts. Dès l’ouverture de l’INR en 1938, les premiers big-bangs belges sont formés pour accompagner les émissions de radio et effectuer des enregistrements. Le Studio 4 voit ensuite défiler des stars internationales comme Chet Baker, Jerry Lee Lewis et Chuck Berry. Depuis sa fondation en 2002, l’asbl Flagey accorde au jazz une grande importance, profitant de l’acoustique des salles pour offrir un cadre d’écoute remarquable. Pendant deux semaines, le Brussels Jazz Festival prodigue du bonheur aux amateurs venus des quatre coins du royaume pour applaudir les solistes qui excellent dans le domaine. Si une place particulière est réservée aux musiciens de chez nous, ce festival se targue de dépasser nos frontières et de découvrir, le temps de plusieurs soirées, des artistes étrangers. Les petits plats ont évidemment été mis dans les grands pour une efficacité optimale et des souvenirs durables. Si ce type de musique vous séduit, soyez au rendezvous du jeudi 11 au samedi 20 janvier 2024. Il y aura de la musique pour toutes les oreilles. Découvrez la programmation en ligne sur le site www.flagey.be Place Sainte-Croix à 1050 Bruxelles Willy Smedt
CONCERT : CALOGERO Calogero est un chanteur italo-français de renom, né le 30 juillet 1971 à Échirolles. Rapidement, il a acquis une place de figure emblématique de la scène musicale grâce à son talent polyvalent et sa voix captivante. Il a débuté dans le métier en tant que membre du groupe "Les Charts" dans les années 90. Néanmoins, c'est en tant qu'artiste solo qu'il a véritablement connu la célébrité. Son premier album individuel, « Au Milieu des Autres », sorti en 2000, s’est avéré un succès immédiat. Il a su séduire le public grâce à des mélodies empreintes d’émotions comme Prendre l'air et En apesanteur. L'une des caractéristiques distinctives de sa musique tient dans la profondeur de ses paroles, qui souvent abordent des thèmes comme l'amour, la solitude, la nostalgie et la recherche de sens. Ses textes poétiques résonnent pour de nombreuses personnes et permettent une identification qui tient du mimétisme. A côté de son importance comme vendeur d’albums, l’artiste retient l’attention des médias pour son rôle de performer, avec des spectacles dans lequel il se donne sans demi-mesures. Sa voix puissante résonne dans les salles de concert et génère une unanimité. Après « Liberté Chérie Tour » en 2018 et la Tournée des Festivals l’été dernier, il est de retour chez nous après la France, la Suisse et le Grand-Duché du Luxembourg pour un show toujours plus exceptionnel. Il est à acclamer le 12 janvier 2024 à l’ING Arena (Palais 12). Voyez tous les détails pratiques sur le site www.ing.arena.brussels Avenue de Miramar à 1020 Bruxelles Sam M as
THÉÂTRE : A CÔTÉ DE LA PLAQUE S'il y a quelque chose que je partage avec mon père, c'est le fait d’être à côté de la plaque, ailleurs que là où devrait être, pas tout à fait comme il faut. Tant et si bien qu’on ne s’est jamais vraiment trouvés. Mouton noir, vilain petit canard, les images animalières ne manquent pas pour catégoriser ceux et celles qui ne sont pas ou qui ne font pas comme les autres. Si aujourd'hui, sous les projecteurs de la scène, je porte, mon plumage de drôle d'oiseau, mon père, lui, s'est dissout dans les brumes dans de l'alcool. Un spectacle fait de bribes d'histoires familiales, de souvenirs diffus, tendres, amers, drôles, de récits qui passent de père en fils. Une vie qui se dessine en pointillés, celle d'un père et de sa vaine lutte contre ses démons. Par un fils qui vous dit toute la vérité, quelques mensonges et improvise avec les mots et images du public pour combler les trous d'un récit en forme de puzzle. Un seul en scène, presque autobiographique et partiellement improvisé, de et avec Guillaume François à découvrir à la Flûte enchantée les 12 et 23 janvier 2024. Plus de détails sur le site www.lafluteenchantee.be Rue du Printemps, 18 à 1050 Bruxelles
THÉÂTRE : L'IMPRESARIO DE SMYRNE Cette comédie en un acte, écrite par Carlo Goldoni et créée en 1759, se focalise sur les préparatifs d'une représentation théâtrale, relatant les conflits et les intrigues entre un nabab turc qui s’improvise producteur, un metteur en scène, un auteur, des acteurs et une chanteuse, chacun ayant ses propres intérêts et ambitions à défendre. Le directeur du théâtre souhaite composer avec tous et, pour ce faire, doit entendre les demandes exigeantes de chaque maillon de l’entreprise. De son côté, la diva, exagérément capricieuse, exige d'importantes modifications pour mettre en valeur son talent. L'auteur n’a de soucis que de défendre son travail artistique, tandis que les comédiens rivalisent pour obtenir les rôles les plus importants. Cette satire se moque allègrement des vanités, des prétentions et de l’égo des personnes impliquées dans ce projet. Avec drôlerie, Carlo Goldoni explore le thème de l'art et du divertissement, ainsi que la nature humaine lorsqu’elle s’exacerbe devant et derrière le rideau d’une scène. Cette pièce se veut un exemple classique du style de comédie italienne du XVIIIe siècle, mettant en lumière les caractéristiques de la commedia avec des personnages types et des situations caustiques. Dans la flamboyante Venise, les esprits s’échauffent et l’amour-propre s’infatue de lui-même. Férocité et tendresse, humour et cruauté agitent ce petit monde des artistes et leurs travers sur l’aveuglante envie de réussir jusqu’à l’excès. Autour des intrigues qui se nouent et se dénouent, le maître italien nous entraîne dans un pétaradant tourbillon de joie, de disputes et d’inventions au charme irrésistible qui, malheureusement, n’a rien perdu de son actualité. L'impresario de Smyrne devient surtout l’occasion d’applaudir en Belgique la grande chanteuse lyrique Natalie Dessay, Louise Acabo au clavecin, Octavie Dostaler-Lalonde et Arthur Cambreling au violoncelle, ainsi qu’Ugo Gianotti au violon. Un spectacle (en)chanté à découvrir au Théâtre royal du Parc du 19 janvier au 17 février 2024. Voyez davantage de détails sur le site www.theatreduparc.be Rue de la Loi, 3 à 1000 Bruxelles Daniel Bastié
THÉÂTRE : PRÊTE-MOI TON RÊVE Twig, Splash et Scratch viennent tout droit de la Lune, le royaume des rêves ! Quand les enfants terriens dorment, ils leur rendent visite et vivent ensemble plein d’aventures ! Mais lorsque les enfants se réveillent, souvent, ils ne se souviennent pas de leurs rêves, et jamais des trois petites créatures. Attristés de cela, Twig, Splash et Scratch décident de venir sur la Terre, avec leurs marionnettes, en pleine journée afin de pouvoir rêver avec les enfants tout éveillés. Dans ce spectacle interactif, les enfants sont réunis autour de tables pour dessiner ensemble. Ces dessins seront ensuite projetés sur scène et serviront de décors aux histoires jouées par les comédiens. Vos enfants découvriront avec émerveillement leurs dessins prendre vie pour une après-midi qu’ils ne sont pas prêts d’oublier. Mélissa Motheu, Thierry Maerschalk et Hicham El Hamouri donnent vie à ce trio lunaire sorti d’une autre planète. Un spectacle drôle, déjanté, poétique et qui réveille nos souvenirs d’enfance. Il est à voir au Théâtre de l’Improviste le 21 janvier 2024. Voyez les informations pratiques sur le site www.improviste.be Rue de Fierlant, 120 à 1190 Bruxelles
THÉÂTRE JEUNESSE : NUISIBLES Les insectes, en tant que groupe diversifié et important d'organismes, peuvent être menacés par diverses activités humaines. De nombreuses menaces planent sur leur survie. Nuisibles raconte les histoires entremêlées des habitants d’un lopin de terre, un espace vert, quelque part. Des animaux sauvages, des indomptés, des inutiles… des Nuisibles. Ça grouille, ça rampe et ça frétille : des insectes vivent là, absorbés par leur routine, parcourus de pensées fugaces et profondes. Le bousier veut changer de nom. La guêpe se noie dans l’infinité des étoiles tandis que ses larves se demandent si les cailloux sont vivants. Les lucioles dansent. Mais au loin arrivent des sons étranges, qui menacent la quiétude des lieux : des activités humaines se rapprochent et détruisent le territoire en l’amputant progressivement. L’espace vital se réduit comme peau de chagrin. Le danger gronde, qui menace ce vaste petit monde. Sandrine Bastin, Perrine Ledent et Chloé Struvay enfilent les habits des protagonistes et donnent à voir un spectacle intelligent, qui pose de bonnes questions et invite chacun à trouver les réponses idoines. A découvrir à La Vénerie le 6 janvier 2024. Voyez davantage de détails sur le site www.lavenerie.be Place Gilson, 3 à 1170 Bruxelles
THÉÂTRE :APNÉE La précarité financière est une situation dans laquelle une personne fait face à une insécurité économique et à des difficultés financières constantes. Elle peut découler de divers facteurs, notamment le chômage, les bas salaires, la perte d'emploi, les problèmes de santé, les dépenses imprévues, le surendettement ou d'autres circonstances similaires. Les conséquences de la précarité financière peuvent être graves et avoir un impact significatif sur la vie des individus. Apnée raconte une histoire, celle d’un homme et de ses dettes, aujourd’hui, quelque part par ici. Cet homme s’appelle Albert Desteen. Il vit dans une petite maison dans les bois. Il est dans une situation un peu précaire mais ça va. Jusqu’au jour où il tombe malade. Là, pour lui, ça bascule. Il se trouve pris dans un l’engrenage des factures qui arrivent et auxquelles il ne peut plus faire face. Il sombre. Apnée, c’est également le récit du parcours d’Albert, de sa première dette à son dernier versement et la relation particulière qu’il noue avec la médiatrice de dettes qui l’accompagne. Comment son histoire a-t-elle pu avoir lieu ? Qu’estce qui permet à la dette de venir ainsi gangrener les aspects les plus intimes de notre existence ? On observe. On questionne. On écoute.
On documente. Un spectacle de Rémi Pons avec Marie Denys, Ferdinand Despy, Nathalie Rjewsky, Florelle Naneix, Marion Pillé, Emanuele Gonano, Tristan Bordmann, Nèle Deflandre, Nelly Framinet, Sandrine Nicaise et Lionel Ueberschlag à découvrir à La Vénerie les 25 et 26 janvier 2024. Plus de détails sur le site www.lavenerie.be Place Gilson, 3 à 1170 Bruxelles
THÉÂTRE : LES CLAIRIÈRES DE NOS VIES Si on compare notre existence à la traversée d’une forêt, il est essentiel d’y trouver des clairières pour se reposer, reprendre son souffle, se ressourcer. Ce sont des moments uniques de bonheur. Deux artistes vont évoquer ensemble quelques-uns de ces instants heureux : l’un, Maël Mercier, le petit-fils, plus en musique. L’autre, Jacques Mercier, plus en paroles. Le sourire, l’émotion, la rencontre, l’insolite seront les fils de la trame du spectacle, centré sur la joie de vivre. À la fois journaliste, homme de lettres, de scène et de télévision, Jacques Mercier est une figure emblématique en Belgique. Entré à la RTBF à 20 ans, il n’a plus jamais quitté le monde de la presse écrite et audiovisuelle. Retenons ses succès en radio et en télévision, tels que Dimanche Musique, Le jeu des dictionnaires, La semaine infernale et Forts en Tête. Il est également l’auteur de plus de cinquante livres, dont des romans, des essais sur la langue et sur le patrimoine, mais aussi des poèmes. Il fut également membre du Conseil supérieur de la langue française. Aujourd’hui, en radio, il est chroniqueur sur Musiq3 et, en télévision, il présente avec JeanLuc Fonck C’est archivé près de chez vous, alors que Monsieur Dictionnaire en duo avec Philippe Geluck poursuit sa carrière dans toute la francophonie. Un des fils de Jacques Mercier est Stéphane, saxophoniste de jazz, et un des petit-fils de Jacques est Maël, jeune pianiste de jazz. Enfant, il se nourrit de musique en suivant les tournées de son père et en particulier "La Boîte de Jazz", spectacle itinérant sur l’histoire du jazz. A 12 ans, il se plonge dans les études musicales à la Kunsthumaniora de Bruxelles. Diplômé à 16 ans, il fréquente les deux conservatoires de Bruxelles et obtient son titre de bachelier à 18 ans. Maël vient de remporter le concours des Jeunes Talents au Dinant Jazz Festival et suit actuellement un master au JazzCampus de Bâle. Le Théâtre Marni nous propose de les rencontrer en duo le 18 janvier 2024. Si cela vous tente, référez-vous au site www.theatremarni.com Rue de Vergnies, 25 à 1050 Bruxelles
THÉÂTRE JEUNESSE : CHAPEAU, LA MER Deux personnages pittoresques, chercheurs courageux et rêveurs de trésors enfouis ne désespèrent pas de découvrir ce qui changera leur existence. Malgré leurs trouvailles souvent décevantes, chaque jour s’avère porteur d’espoir. Et voilà qu’un chapeau melon échoué vient troubler leur quotidien et leur relation. Pépin ou pépite ? La méfiance fait place peu à peu à la curiosité et à l’inventivité. Pris au jeu de leur imaginaire, notre duo se compare, s’amuse, se jalouse, puis s’attache à cet objet et lui donne vie. Un vent de liberté commence alors à souffle. Une scénographie ludique, un clin d’œil à Magritte, des rêves imagés, des surprises visuelles, un univers sonore et musical très présent, Chapeau, la mer ! c’est tout cela à la fois, avec une touche de burlesque en plus. Une plage, des planches, un horizon mouvant traversé de sons à découvrir au Théâtre de la Montagne magique le 10 janvier 2024. Voyez davantage d’informations sur le site www.lamontagnemagique.be Rue du Marais, 57 à 1000 Bruxelles
THÉÂTRE JEUNESSE : J’AI ENLEVÉ MAMIE Lou va rendre visite de temps en temps à sa grand-mère en maison de retraite. Un lieu triste, qui sent la fin de tout, sans aucune joie et où les résidents attendent une fin inéluctable. Difficile de ne pas éprouver de sentiments quand on aime énormément la personne déplacée de chez elle pour « mieux vivre » selon les médecins et les assistants sociaux. Dire que, avant, elle était remplie de vie sa grand-mère, qu’elle mordait l’existence avec force ! Alors plutôt que de fermer les paupières, Lou voit bien que sa Mamie ne va pas très bien, mais elle se rend surtout compte qu’elle ne la connait pas bien, cette mamie. Alors, quand, dans un moment de perte de mémoire, sa Mamie parle de partir pour rejoindre son mari, le grandpère que Lou n’a jamais connu, celle-ci la prend au mot et la fait évader de la maison de retraite. Là commence un tendre et surréaliste road trip où elles apprendront à se découvrir mutuellement et renoueront avec le passé enfoui de Mamie. Une histoire familiale suspendue dans le temps à travers quelques jours d’escapade, de révélations, de découvertes, de complicité, de tendresse et de fantaisie. Un spectacle avec comédiens et marionnettistes à découvrir le 15 novembre 2023 à 15 heures. Une pièce sensible qui parle de la vieillesse, de l’isolement et de l’abandon avec beaucoup de poésie et qui invite le public à prendre conscience de la détresse des aînés. Que faire ? Des pistes sont bien sûr évoquées. Un spectacle à découvrir le 13 janvier 2024 à La Montagne magique. Toutes les informations pratiques ont été mises en ligne sur le site www.lamontagnemagique.be Rue du Marais, 57 à 1000 Bruxelles
THÉÂTRE JEUNESSE : ET LES SEPT NAINS Il n'est généralement pas dangereux d'être beau ou belle en soi. La beauté est une caractéristique physique qui varie d’un individu à l'autre et qui peut être appréciée par de nombreuses personnes. Cependant, il existe des situations où la beauté peut entraîner certains défis ou risques, principalement en raison des réactions ou des attentes des autres. Plus que toute autre, l’histoire de Blanche-Neige nous rappelle a quel point la beauté peut paraître insolente, au point de générer de la jalousie et des envies de meurtre. Pour ne pas risquer sa vie, Blanche-Neige va devoir se cacher dans la forêt où elle trouvera des alliés de taille … enfin, de petite taille ! Après avoir revisité « Les trois petits cochons », la compagnie du Théâtre Magnetic se retrousse les manches pour démonter un autre conte, toujours en théâtre d’objet et toujours de manière décalée. Cette fois, elle fait appel aux technologies les plus modernes pour transposer le conte à l’ère du smartphone et proposer un spectacle inventif, souvent délirant, pour se payer une bonne tranche de rire. Cela se passera au Théâtre de la Montagne magique le 27 janvier 2024. Voyez toutes les informations complémentaires sur le site officiel de l’organisateur www.lamontagnemagique.be Rue du Marais, 57 à 1000 Bruxelles
THÉÂTRE JEUNESSE : LA POMME EMPOISONNÉE Une pomme empoisonnée est souvent associée à un certain nombre d'histoires populaires, de contes de fées et de mythes, dont l'une des plus célèbres est l'histoire de Blanche-Neige. Dans ce conte, la méchante sorcière offre une pomme empoisonnée à Blanche-Neige, qui tombe ensuite dans un sommeil profond jusqu'à ce qu'elle soit réveillée par un baiser d'amour. En général, une pomme empoisonnée symbolise la méchanceté, la tromperie et la malveillance. Elle peut évoquer des sentiments de danger, de trahison et de mystère. Cette image est souvent utilisée dans la littérature, le cinéma et d'autres formes d'art pour représenter la tentation, la corruption ou la ruse. Elle peut aussi être un symbole de prudence, rappelant aux gens de ne pas accepter de choses de sources inconnues ou peu fiables. Dans le contexte de la culture populaire, une pomme empoisonnée est souvent utilisée comme un élément dramatique pour créer du suspense ou de l'intrigue. Elle peut également être une métaphore pour les dangers cachés ou les menaces potentielles qui peuvent exister dans la vie réelle. En écho à un célèbre conte, cette histoire commence avec une pomme rouge empoisonnée posée sur une table. Et une question bien pesante. Qui de la bellemère ou de la belle-fille l’a placée là ? L’une et l’autre ne sont que bonnes intentions au départ. Mais les repas, devoirs, bain, histoire avant de dormir et autres quotidiennetés vont vite faire leur œuvre, même dans le plus beau des châteaux. Bientôt tous les coups sont permis, d’autant plus que le père est toujours parti. Avec une langue drôle et souvent très ironique, deux comédiennes de haute voltige, une longue table, trois chaises, une pomme et un miroir magique, on passe de l’autre côté. Celui où les rires les plus sarcastiques se croquent goulument et se partagent généreusement. Un festival à applaudir au Théâtre de la Montagne magique le 20 janvier 2024. Découvrez tous les détails pratiques sur le site www.lamontagnemagique.be Rue du Marais, 57 à 1000 Bruxelles
THÉÂTRE : AUTOPORTRAIT À MA GRAND-MÈRE Récit d’une « vie minuscule » pour repenser les rapports de classe et de domination. Une balade sonore à deux voix vibrantes d’émotions et de politique. Pendant des années Patricia Allio a écrit un texte où elle s’adresse à Julienne Le Breton, sa grand-mère, orpheline devenue ouvrière agricole dans la campagne bretonne de la seconde moitié du 20e siècle. Au détour de souvenirs, de restitutions de conversations qu’elle a enregistrées, mêlant archives sonores et récit live, elle soulève la question de l’héritage paradoxal, interroge le poids de la honte lié à la langue interdite, le breton, nouant et dénouant l’intime et le politique avec la notion de colonisation de l’intérieur. Elle questionne aussi le genre et les possibilités de se rencontrer et de se métamorphoser. Seule sur scène pour la première fois, l’artiste explore une question politique intemporelle, celle de la transmission, touchant des endroits aussi fragiles et intimes que partagés par chacun d’entre nous. Voyez davantage de détails sur le site www.ccu.be Rue Rouge, 47 à 1180 Bruxelles
THÉÂTRE : MONTE-CRISTO Le roman « Le comte de Monte-Cristo » raconte l'histoire d'Edmond Dantès, un marin honnête, qui est injustement emprisonné pour trahison sur la base d’un complot ourdi par trois hommes jaloux de sa réussite et de son bonheur : Fernand, Danglars et Villefort. Dantès passe quatorze ans en prison, où il fait la connaissance de l'abbé Faria, un autre prisonnier, qui devient son ami et lui révèle l'emplacement d'une fortune cachés sur l'île de Monte-Cristo. Après une évasion audacieuse, le protagoniste récupère le trésor et adopte l'identité du Comte de Monte-Cristo. Il revient en France, devenant un homme mystérieux et puissant, obsédé par la vengeance envers ceux qui l'ont trahi. Il déjoue leurs plans maléfiques et les punit de manière appropriée, tout en aidant ceux qui ont été loyaux envers lui. Ce récit explore les thèmes de la vengeance, de la justice, de la rédemption, de l'identité et de la moralité. Il présente également un vaste éventail de personnages, chacun ayant ses propres motivations et évoluant au fil de l'histoire. Dans l’œuvre d’Alexandre Dumas, « Le Comte de Monte-Cristo » demeure mythique dans la catégorie des romans-feuilletons. Pour la présente adaptation, le conteur Nicolas Bonneau, la musicienne comédienne Fanny Chériaux et le guitariste Mathias Castagné revisitent ce monument sur le mode d’un palpitant polar radiophonique à regarder, mêlant satire sociale et élans romanesques, naissance du capitalisme et bouleversements historiques, dans lequel le spectateur succombe avec le héros aux jouissances sans limite de la vengeance… Pourra-t-on enfin pleurer, s’émouvoir et trembler tout en se sentant vaguement coupable ? Monte-Cristo condense les ingrédients d’une parfaite épopée : tout y est plus grand que nature. La grandeur de la révolte vient de la profondeur du malheur. Mais où se situe la frontière du bien et du mal ? Une question à résoudre au Centre culturel d’Uccle le 27 janvier 2024. Vous trouverez d’autres informations sur le site www.ccu.be Rue Rouge, 47 à 1180 Bruxelles Sam Mas
CONCERT : MICHÈLE TORR Michèle Torr, de son vrai nom Michelle Cléberte Tort, est une chanteuse française née le 7 avril 1947 à Pertuis dans le département du Vaucluse. Elle est reconnue pour sa voix puissante, ainsi que pour sa longue carrière dans l'industrie du disque français. Elle a débuté dans les années 60, lorsqu'elle a remporté un concours de chant à Paris. Ce succès initial l'a conduite à signer un contrat d'enregistrement, lançant ainsi sa trajectoire musicale. Son premier single, "Dans mes bras, oublie ta peine", est sorti en 1964 et a marqué le début de sa notoriété dans le monde de la chanson. Au fil des années, Michèle Torr a enregistré de nombreuses chansons à succès, dont "Emmène-moi danser ce soir" (1967), "La séparation" (1968), "Ce soir je t'attendais" (1977), et bien d'autres. Elle a également représenté la France au Concours Eurovision de la chanson en 1966 avec la chanson "Ce soir je t'attendais", se classant à la dixième place. La chanteuse aux trente-cinq millions de disques vendus fête ses soixante ans de chanson. Une
traversée exceptionnelle de longévité et de succès où l’amour de chanter est resté intact depuis ses débuts. Grande interprète populaire, Michèle fait partie de la famille depuis des décennies et sa voix traverse les époques, transcende les générations. La retrouver sur scène est un régal pour celles et ceux qui la suivent depuis si longtemps. Elle sera au centre culturel d’Auderghem le samedi 6 janvier 2024. Voyez tous les détails concrets sur le site www.ccauderghem.be Boulevard du Souverain, 183 à 1160 Bruxelles
COMÉDIE MUSICALE : NOTRE-DAME DE PARIS « Notre-Dame de Paris », la célèbre comédie musicale de Riccardo Cocciante et Luc Plamandon, fait partie des œuvres emblématiques inscrites dans le ciment de notre patrimoine et qui ont captivé des centaines de milliers de spectateurs à travers le monde. Depuis sa création en 1998, cette production magistrale se veut une adaptation assez fidèle du roman de Victor Hugo et nous plonge dans l'univers envoûtant de la cathédrale Notre-Dame et de ses personnages inoubliables. L'histoire se déroule du XVe siècle, une époque marquée par les intrigues, l’obscurantisme du clergé, les ambitions et la passion. Au cœur de cette intrigue complexe, on découvre Quasimodo, le sonneur de cloches difforme. Son amour impossible pour la bohémienne, Esmeralda sert de fil conducteur à cette tragédie. Réputée pour ses chansons envoûtantes comme « Belle », « Vivre », « Le Temps des Cathédrales » et « Danse mon Esmeralda », elle a été traduite dans diverses langues pour conquérir le cœur d’un public qui ne cesse de l’acclamer, rappelant les sentiments profonds des personnages et leur lutte pour l'amour et la liberté. Les interprètes de la version découverte lors de sa création au Palais des Congrès sont depuis devenus des stars de la variété : Garou, Hélène Ségara, Patrick Fiori, Julie Zenatti,… Vingt-cinq ans après sa première, « Notre-Dame de Paris » revient sur les planches avec une toute nouvelle équipe, des décors grandioses, des costumes dignes d’une grosse production hollywoodiennes et des artistes de talent. L’occasion de revivre des émotions et de revoir un récit inscrit en lettres de feu dans notre répertoire musical. Cela se déroulera à Forest National les 26 et 27janvier 2024. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.forest-national.be Avenue Victor Rousseau, 208 à 1190 Bruxelles
THÉÂTRE : QUE SERA SERA A Los Angeles, Alfred Hitchcock achève son quarante-huitième film Les Oiseaux. Il télégraphie à François Truffaut pour lui fixer la date de leur premier rendez-vous : le 13 août 1962, jour de son soixante-troisième anniversaire, dans ses bureaux d'Universal. François Truffaut, qui ne parle pas anglais, arrive en compagnie d'Helen Scott, une amie américaine qui, dit-il à son homologue anglais, "pratique la traduction simultanée avec une telle vélocité que nous aurons l'impression d'avoir parlé ensemble sans intermédiaire ». Cet entretien suivi d’autres ont fait l’objet d’un livre et le cinéaste français a réussi à cerner au mieux le maître dus suspense, dont il était un fan absolu. Ce qu’on ne sait pas, c’est que tout a débuté en 1955, alors que le jeune François troussait des critiques pour Les Cahiers du cinéma et qu’il a réussi à interviewer pour la première fois son idole. Peu avant leur rencontre, en traversant un étang gelé, la glace s’est rompue, précipitant dans l’eau le futur metteur en scène. Des années plus tard, Alfred Hitchcock se souvenait toujours de l’incident et, avec son humour british, ne manquait pas d’assurer : Chaque fois que je bois un whisky avec des glaçons, je pense à François ! Avec Que sera sera, les comédiens nous entraînent dans un tourbillon où fiction cinématographique et réalité théâtrale s’enchevêtrent ! Un spectacle à applaudir au Théâtre des Tanneurs du 16 au 20 janvier 2024. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.lestanneurs.be Rue des Tanneurs, 75-77 à 1000 Bruxelles Sam Mas
THÉÂTRE : UNA FORESTA Une nuit d’été, trois jeunes adultes parlant des langues différentes, se rencontrent au bord d’une forêt couleur vert asphalte. La trentaine, ils sont en prise avec une société façonnée par une idéologie colonisatrice qui les pousse à survivre en rongeant jusqu’à la moelle leurs rêves de futur. Marre de grandir sans espoir, guidés par une narratrice, sorte d’esprit de la forêt, ils décident de se perdre à travers leurs souvenirs et leurs projections d’un avenir brouillé pour tenter de rester à flot. « Qu’est-ce que tu veux faire quand tu seras grand ? » Cette question tant de fois entendue a fini par leur faire croire, enfants, que tout ce qu’ils voulaient pouvait se concrétiser. Devenus adultes, ils constatent que le monde n’a rien d’un conte de fées, loin des narrations dont on les le bois enchantés alors qu’ils étaient jeunes et naïfs. Ce spectacle nous entraine au cœur des aspirations et désillusions de quatre protagonistes nés dans les années 90 et vivant sur le fil de l’incohérence entre un passé qui ne veut pas mourir et un demain qui peine à germer. Sevrés de Coca-Cola, de plastique à foison et de films américains qui ont anesthésié leurs capacités à ouvrir les paupières, comment peuvent-ils sortir de cette paralysie qui les endigue ? L’écriture fragmentaire enquête sur le sens du vide dans leur quotidien et plonge peu à peu, avec une ironie cruelle, dans leur forêt intime pour explorer d’autres sentiers, chercher l’aube ou une percée de lumière et ouvrir des brèches d’enchantement. Une pièce qui apparaît telle une psyché de nous-mêmes,
à la fois déroutante et réaliste. Elle est à découvrir au Théâtre des Tanneurs du 31 janvier au 2 février 2024. Découvrez toutes les informations complémentaires sur le site www.lestanneurs.be Rue des Tanneurs, 75-77 à 1000 Bruxelles
THÉÂTRE : FRANCE ANODINE – LA RADIO DES PETITES CHOSES Voilà une pièce de théâtre dont l’action se déroule dans une station de radio. Elle se focalise sur les petites choses et les détails. Dans un dispositif à l’esthétique studio radio bricolé, trois animateurs prennent en charge de la grille des programmes. Leur job : mettre ces choses en ondes, les observer de très près. De si près qu’elles en deviendraient presque abstraites, poétiques, philosophiques, sociologiques et musicales. Et drôles aussi quand même ! C’est par le chas le plus fin de l’aiguille, le petit bout de la lorgnette que France Anodine se propose de passer. Et par ce biais, il se pourrait que l’on accède au monde. Car il n’est pas interdit de penser que le local finisse par renseigner sur le global. Avec des chansons, des articulations au cordeau, des moments de maladresse élégante, un forum consacré aux passionnés de lagomorphes à longues oreilles, des onomatopées qu’on prendra pour de la poésie sonore, les travaux de la rue Jean-Pierre Timbaud, des rires préenregistrés, des blancs stimulants, un appel à un auditeur, du quotidien, de l’amour, du sable, des voyages en bus, des pleurs, des hésitations significatives, ils doivent tenir le cap. C’est pourquoi nos trois animateurs vedettes, faute de budget Sacem, préférent chanter eux-mêmes directement leurs propres compositions pour des moments concerts entre guillemets. Si d’aventure, il leur venait l’envie de passer un titre préexistant, il se pourrait bien qu’ils en proposent leur propre version de manière anodine. Une performance en trio à découvrir au Théâtre de la Balsamine du 17 au 19 janvier 2024. Voyez les informations complémentaires sur le site www.balsamine.be Avenue Félix Marchal, 1 à 1030 Bruxelles
HUMOUR : INNO JP - TRUE STORY Né Innocent à Kigali en 1983 et baptisé Jean-Paul par le couple de lesbiennes quinquagénaires qui l’a adopté à la Hulpe un an plus tard, Inno JP a une histoire qu’il serait improbable d’inventer. Celui qui se définit aujourd’hui comme le Barack Obama du gazon maudit raconte son enfance dans un milieu très monochrome quand il était son seul ami noir, son inclinaison pathologique au retard (qui n’est pas de nature à torpiller les clichés !) et pourquoi son cul ressemble aujourd’hui à une ville indienne. Grâce à sa qualité d’écriture rare et son aisance rythmique, Inno JP déconstruit l’air de ne pas y toucher nos fâcheux réflexes néocolonialistes avec son humour irrésistible à déboulonner des statues. Après son carton dans la grande salle la saison dernière, cette fois encore et plus que jamais, il va vous secouer de rire. Un spectacle qui fait mourir de rire, tout en dézinguant les clichés sur l’homosexualité, les gens de couleur et qui cloue au pilori la bêtise humaine. A découvrir au Théâtre de la Toison d’Or du 10 janvier au 10 février 2024. Voyez davantage de détails sur le site www.ttotheatre.com Galeries de la Toison d’Or, 396-398 à 1050 Bruxelles
HUMOUR : FLORENCE MENDEZ – DÉLICATE Pour faire simple : certains diraient qu’elle est dingue. Et l’intéressée ne chercherait sans doute même pas à les contredire. Et pourtant ! Elle est de ces personnes qui méritent qu’on dépasse les a priori pour mieux les connaître. Florence Mendez est à la fois avenante et inadaptée. Va-t-en-guerre et fragile. Cruelle et sensible. Résultat ? On a plus ou moins fini par se convaincre qu’elle ne ferait pas de mal à une mouche, donc si elle finit avec du sang sur les mains, ce sera à force d’égratigner la bêtise humaine ! Diagnostiquée Asperger à trente ans, Florence Mendez a trouvé dans le stand-up un moyen jubilatoire de raconter ses embûches (sentimentales, professionnelles, adolescentes et parentales) et ses débauches (sentimentales, professionnelles, adolescentes et parentales…). On parle d’elle en disant : une adorable névrosée, dont la grande gueule dissimule tant bien que mal une vraie délicatesse. Elle réplique en affirmant que : On ne dit jamais assez aux gens cons qu’ils sont cons ! Dans un stand-up piquant et jubilatoire, cette forte tête pourtant ultra-sensible revient sur son parcours semé d’embûches. Avec une répartie acide et une vivacité d’esprit qui la caractérisent, elle nous raconte son histoire, celle d’une jeune femme que le rejet de la différence et la maladie mentale n’auront pas réussi à arrêter. Etonnante, touchante, inadaptée, Florence Mendez prend plaisir à dézinguer les normes et la bêtise humaine à coups de punchlines féroces mais toujours drôles. Elle est à applaudir au Théâtre de la Toison d’Or du 26 janvier au 17 février 2024. Découvrez les informations complémentaires sur le site www.ttotheatre.com Galeries de la Toison d’Or, 396-398 à 1050 Bruxelles
THÉÂTRE : AUX ÉCLATS Depuis plus de vingt ans, les créations de Nathalie Béasse ont été largement plébiscitées sur les plus grandes scènes françaises et européennes, de la Biennale de Venise au Festival d’Avignon. Jusqu’ici, , elle n’avait encore jamais eu l’occasion de montrer son travail en Belgique. Ce sera désormais chose faite avec le focus qui lui sera consacré durant trois semaines dédiées à son travail pour prendre le temps de naviguer dans l’imaginaire singulier de cette figure majeure de la scène contemporaine et nouer un dialogue privilégié avec son répertoire. Avec « aux éclats », elle nous invite à découvrir des corps qui dansent, s’esclaffent, des objets qui prennent vie et tout un monde qui s’écroule peu à peu : dans cette palpitante variation sur la chute et le rire, elle met tous nos sens en éveil pour sonder nos fêlures et nos débordements. Sur scène, rien n’est encore visible. Et pourtant, c’est comme si tout avait déjà commencé depuis longtemps … Trois hommes finissent par entrer. Peu à peu, ils se lancent dans un ballet d’histoires et d’images farfelues, qu’ils bricolent sur le vif et détruisent aussitôt pour en inventer de nouvelles. Vagabondant d’un jeu à l’autre, ils se déguisent, enfilent des masques laids à faire peur, se poursuivent, se bousculent, s’essaient à la magie, passent d’une impitoyable bataille d’eau à un rock endiablé … Au beau milieu d’un monde qui n’en finit jamais de s’écrouler, ces trois clowns trompe-lamort se laissent aller à leurs maladresses et à leurs rêves d’enfant. Quelques esquilles de vie pour adoucir la chute, et des éclats de rire, tant qu’il est encore temps. Dans ce spectacle créé en 2019, Nathalie Béasse tisse un canevas d’images et de sensations au sein duquel le vivant et l’inanimé se percutent inlassablement. « Voler en éclat », « éclater en sanglots », « laisser éclater sa joie » … Dépliant à l’infini la sémantique, elle mobilise tous les moyens du théâtre pour sonder l’intranquillité de nos existences, nos failles et tenter de percer les mystères du rire en le poussant jusque dans ses extrêmes limites. Un voyage vers les rêves de l’enfance, qui n’en finit pas de nous réjouir ni de nous bouleverser à découvrir au Théâtre Varia du 18 au 20 janvier 2024. Voyez les détails pratiques sur le site www.varia.be Rue du sceptre, 78 à 1050 Bruxelles
THÉÂTRE : LE BRUIT DES ARBRES QUI TOMBENT En quête des paysages infinis nichés au creux de nos imaginaires, un nouvel art de la chute, au confluent de notre humanité et de la nature qui nous entoure. La scène s’ouvre sur une immense bâche, qui prend vie sous nos yeux. Actionnée par les quatre interprètes, elle se gonfle, se déploie, fléchit puis se redresse, évoquant tour à tour une mer agitée ou un ciel noir d’orage. Puis la parole arrive. Chacun, à tour de rôle, nous raconte un souvenir, un bout d’intimité. Les autres, tout autour, se font passeurs d’histoires, portent cellui qui parle, l’empêchent ou l’encouragent. Les corps tombent, se relèvent, se mettent à danser lorsque les mots, parfois, n’arrivent plus à sortir. Peu à peu, un récit se dessine. L’ordre des choses se renverse, et le dehors surgit à l’intérieur, par bribes. Comme une forêt profonde qui renaîtrait doucement des planches du théâtre, au gré de ces symboles, dispersés çà et là : de la terre qui s’étale, un peu de pluie coulant sur un visage, quelques petits cailloux qu’on emporte avec soi. Et le souffle, toujours, qui s’empare de nos rêves, comme la voile d’un navire que le vent mène au large. Dans ce spectacle, créé en 2017, Nathalie Béasse explore les failles, les secrets et les difficultés d’exister d’une humanité en prise avec la nature. Si les mots sont présents, portés par un quatuor d’acteurs magnifiques d’authenticité, ce sont surtout les corps, les textures, les sons et les images qui prédominent dans ce vaste poème scénique, qui met tous nos sens en éveil et nous fait naviguer entre rire, contemplation et introspection. Des tableaux vivants d’où s’échappent des éclats d’intimité saisis sur le vif, dans l’instant,
et des fragments de paysages au sein desquels le minéral, le végétal et l’humain finissent par se confondre. Car derrière les craquements de ces arbres qui tombent, on entend le bruissement de nos corps qui vacillent, qui chutent parfois, mais qui, eux, contrairement aux arbres, finissent possiblement par se redresser. On entend également le murmure de cette forêt invisible, que Nathalie Béasse fait lentement pousser au fond de nos imaginaires. Une brèche ouverte au merveilleux, et à l’immensité des désirs que nous portons en nous. Une suite de tableaux en mouvement d’une beauté saisissante, qui perforent l’invisible pour nous faire voyager dans un monde de sensations, à la lisière de nos rêves à découvrir au Théâtre Varia du 24 au 27 janvier 2024. Voyez la programmation détaillée sur le site www.varia.be Rue du sceptre, 78 à 1050 Bruxelles
THÉÂTRE : TOUT SEMBLAIT IMMOBILE Et si, pour une fois, c’était l’ogre qui semait des petits cailloux pour retrouver son chemin ? Sillonnant les replis de nos imaginaires, une déambulation frondeuse dans la forêt des contes. Trois spécialistes sont venus donner une conférence sur leur sujet de prédilection : le conte. Un brin loufoques, ils s’assoient derrière une petite table et disposent soigneusement les ouvrages savants à partir desquels i·els élaboreront leur propos (Morphologie du conte, Psychanalyse des contes de fées …), sans oublier, au passage, de nous rappeler l’étendue de leurs titres universitaires respectifs. Passé ce préambule, i·els se lancent dans leur exposé. Mais à mesure qu’i·els naviguent entre des théories parfois alambiquées, leur controverse change de dimension et le monde, autour d’eux, glisse lentement vers le songe. Tout ressurgit alors : peur du noir, des monstres, de l’abandon, de la dévoration. Perdus dans une forêt profonde qui, à chacun de leurs pas, ravive leurs sensations et leurs souvenirs engloutis, i·els deviennent peu à peu les personnages de cette bourdonnante fabrique d’histoires qu’i·els étaient censés décortiquer. Dans ce spectacle créé en 2013 et résolument destiné à tous les publics, Nathalie Béasse retourne à la racine de son inspiration. Elle entremêle les mythes et les symboles, échange les rôles et fait voler en éclats les codes de la narration, pour bâtir de nouvelles passerelles entre ces récits enfouis dans nos mémoires. Musique, bruitages, clowneries en tous genres, déguisements farfelus : utilisant tous les moyens du bord, les trois interprètes de tout semblait immobile déambulent entre Hansel et Gretel et le Petit Poucet pour faire naître sous nos yeux des paysages chimériques dont ils semblent découvrir les secrets en même temps que nous. Explorant de l’intérieur la cruauté de ces contes qui catalysent tant nos frayeurs cachées, ils en révèlent dans le même temps toute la puissance onirique, qui met nos imaginaires en ébullition. De formidables rites de passages, et des terrains d’apprentissage et d’expérimentation où peuvent librement s’exprimer, sur une ligne de crête entre le réel et le rêve, tous nos désirs et nos espoirs d’enfants. Un spectacle facétieux et prodigieusement inventif pour réinventer ces mille et une histoires qui poussent dans les tréfonds de nos fééries intimes et à applaudir du 27 janvier au 1er février 2024 au Théâtre Varia. Si vous souhaitez des informations complémentaires, voyez sur le site www.varia.be Rue du sceptre, 78 à 1050 Bruxelles
THÉÂTRE : PÉPLUM MÉDIÉVAL Pour cette pièce d’envergure, le metteur en scène Olivier Martin-Salvan a souhaité explorer les richesses humaines et artistiques d’une période historique méconnue : le Moyen Âge. Inspiré par le souffle poétique de cette époque, il a puisé dans l’humour et le sentiment du merveilleux qui la caractérisent. La danse, les corps, les gestes, mais aussi le décor, les costumes, la musique, accompagnent la narration, tissée de jeux, de chants, de rituels et de scènes comiques. Tout cela porté par quinze interprètes, parmi lesquels sept comédiens en situation de handicap qui forment Catalyse, une troupe professionnelle au sein du Centre National pour la Création Adaptée (CNCA). À l’heure où l’on assiste à un certain effritement du lien social, Péplum médiéval est une échappée salutaire qui mélange les genres, fédérant dans son sillon une communauté sensible. Un spectacle à découvrir du 10 au 14 janvier 2024. Plus de détails sur le site www.theatrenational.be Boulevard Emile Jacqmain, 111-115 Bruxelles
THÉÂTRE MUSICAL : SANS TAMBOUR « Tout commence par un effondrement, celui d’un couple, de leur maison et de leur histoire. Ils parlent ou ils chantent c’est un peu la même chose finalement. La fin de leur histoire est le début de la nôtre, celle qui consiste à construire de nouveau sur ses propres ruines. » Samuel Achache aime inventer de nouveaux rapports entre théâtre et musique. Dans Sans tambour, il s’attaque aux lieder de Schumann, en subvertit joyeusement la gravité et les décline en diverses saynètes. Sur un thème vieux comme l’amour, celui de la rupture et de l’effondrement que celle-ci charrie dans son sillon, la virtuose bande d’interprètes survole une avalanche de déséquilibres. Derrière l’esprit un peu potache de Sans tambour, on perçoit une douce mélancolie. Le plateau devient chantier en déconstruction permanente, composé des strates du passé et des traces du présent. Le chant et les instruments de musique sortent des ruines et semblent renaître, tels des phénix, du chaos. La partition fragmentée nous plonge dans des images subjectives profondes mais fugaces, comme des éclats. Un spectacle à découvrir du 30 janvier au 2 février 2024. Plus de détails sur le site www.theatrenational.be Boulevard Emile Jacqmain, 111-115 Bruxelles
COMÉDIE MUSICALE : LA MÉLODIE DU BONHEUR « La Mélodie du Bonheur" fait partie de ces chef-d'œuvre intemporels qui ont laissé des traces indélébiles dans le cœur des spectateurs. Une partition signée Richard Rodgers sur des paroles d’Oscar Hammerstein II et applaudie à l’écran grâce à l’interprétation tout en grâce de Julie Andrews. L'intrigue se déroule dans les collines pittoresques de l'Autriche, en pleine période de l'entre-deux-guerres. Maria, une jeune postulante, y est envoyée comme gouvernante dans la famille von Trapp, composée d'un veuf et de ses sept enfants. Au fur et à mesure que Maria gagne le cœur de la famille, grâce à sa joie de vivre, une histoire d'amour naît entre elle et le maître des lieux. Cependant, la montée du nazisme menace la paix de leur foyer, les poussant à prendre des décisions difficiles pour protéger leur liberté et leur bonheur. La musique joue évidemment un rôle central avec des chansons emblématiques telles que "DoRé-Mi" et "Edelweiss". Génération après génération, on ne se lasse pas de ce merveilleux répertoire créé à Broadway en 1959 et adapté des mémoires de Maria Augusta Trapp. La compagnie Ars Lyrica remonte l’histoire pleine d’espoir de Maria dans une version moderne avec près de trente-cinq chanteurs et musiciens sur scène. Un spectacle fait pour éblouir le public et qui prouve que le mot bonheur n’est pas galvaudé, malgré une actualité qui fait entendre le bruit des armes, hier autant qu’aujourd’hui. A applaudir au Cirque royal le 6 janvier 2024. Voyez les détails pratiques sur le site www.cirque-royalbruxelles.be Rue de l’Enseignement, 81 à 1000 Bruxelles Andrea Cerasi
CONCERT : LES MYSTÉRIEUSES CITÉS D'OR Voilà une série télévisée d'animation qui a marqué toute une génération. Créée en 1982 par Bernard Deyriès et Jean Chalopin, elle a rapidement conquis le cœur des téléspectateurs du monde entier, grâce à son mélange captivant d'aventure, de mystère et d'histoire. Située au XVIème siècle, cette série suit les péripéties de trois jeunes voyageurs intrépides, Esteban, Zia et Tao, à la recherche des légendaires cités d'or en Amérique du Sud. L'histoire commence lorsque le jeune Esteban, un orphelin espagnol, découvre que le pendentif laissé par son père disparu porte une inscription énigmatique qui devrait mener à un trésor légendaire. Cette saga ne se contente pas d'être une série d'aventures excitante, elle aborde des thèmes importants tels que l'amitié, la tolérance culturelle et le respect de la nature. La musique emblématique composée par Shuki Levy et Koji Makaino fait partie des éléments que le public a retenus. Enfants du soleil, embarquez pour un voyage extraordinaire et initiatique à la découverte de civilisations oubliées ! Après plus de cent représentations en France et plus de cinquante mille
spectateurs, ce show débarque en Belgique. Estéban, Zia et Tao n’attendent plus que vous pour partager la plus fabuleuse des aventures à la recherche des mystérieuses Cités d’Or, avec onze chanteurs et danseurs au service d’un spectacle rythmé, de chorégraphies colorées, des combats et des chansons aux rythmes sud-américains pour une odyssée fantastique. Une performance à applaudir le 7 janvier 2024 au Cirque Royal. Voyez les informations complémentaires sur le site www.cirque-royal-bruxelles.be Rue de l’Enseignement, 81 à 1000 Bruxelles Willy Smedt
CONCERT : MICHEL JONASZ Michel Jonasz est un artiste français talentueux, qui a souvent été imprégné de blues. Pour lui, cette musique chante l'âme à travers les notes. Elle résume le cri de l'homme qui se débat dans les tourments de la vie. Le blues, c'est cette musique qui fait vibrer les cœurs et qui résonne dans la mémoire du peuple opprimé. Il l’a découverte lorsqu’il était jeune homme, cherchant désespérément une manière d'exprimer les émotions qui virevoltaient en lui. C'était comme si elle avait le pouvoir de traduire en sons et en mots tout ce qu’il ressentait, tout ce qu’il vivait. Les premiers accords de guitare, les lamentations du chanteur, les histoires de peine et de douleur, ces éléments l’ont transporté dans un autre univers. Rapidement, il a compris que le blues était bien plus qu'une simple musique, mais une façon de regarder et de ressentir le monde. Ce type de musique lui a enseigné la puissance de l'authenticité, tout en exprimant une vérité douloureuse. Aujourd'hui, avec les décennies qui se sont enfilées, le blues continue de l’imprégner comme être humain et comme artiste, tout en devenant une partie indissociable de sa création. Après la chanson française et la musique tzigane, voilà le troisième et dernier volet des hommages que Michel Jonasz consacre aux sources d'inspiration musicale qui l'ont nourri. Un courant, sinon un vrai langage, qui a établi les bases de toute la musique actuelle. Autour du tandem que forment Jean-Yves d’Angelo et Manu Katché, il convie guitare, basse et cuivres pour un concert d’exception qui devrait fédérer ses fans de toujours. Un événement scénique à applaudir sans modération au Cirque royal le 19 janvier 2024. Vous trouverez les détails pratiques sur le site www.cirque-royal-bruxelles.be Rue de l’Enseignement, 81 à 1000 Bruxelles Sylvie Van Laere
THÉÂTRE : JE PRÉFÈRE QU’ON RESTE ENSEMBLE Claudine et Valentin, autrefois colocataires et amis, avaient été happés par l'amour et avaient commencé une relation amoureuse. Cependant, au fil des années, la routine s'est installée dans leur vie pépère. Claudine est restée fidèle à Valentin, tandis que lui a succombé à ses penchants volages, allant butiner ici et ailleurs. La lassitude s'est peu à peu emparée de Claudine et elle ressentit que cette relation ne la comblait plus comme avant. D’où sa décision de mettre un terme à cette routine. Toutefois, Valentin préfère opter pour une stratégie différente. Au lieu de se séparer, il propose de délocaliser leur vie sexuelle, peut-être dans l'espoir de raviver la flamme qui avait autrefois brûlé si intensément entre eux. Dix ans après le succès de "Je préfère qu’on reste amis", Laurent Ruquier a décidé de réunir à nouveau les personnages de cette célèbre pièce de théâtre pour une suite. Dans cette seconde histoire, l'intrigue continue à osciller entre moments de rire, de tendresse et de chansons. Michèle Bernier, toujours aussi inimitable, reprend le rôle haut en couleurs de Claudine, tandis qu'Olivier Sitruk remplace Frédéric Diefenthal. Le résultat nous vaut quelques pépites qui mettent à mal la complexité des relations amoureuses. Comme toujours, le célèbre animateur télé, moins connu comme auteur, fait des merveilles avec une plume qui fait crépiter les vannes et qui accumule les mots vachards qui tordent les zygomatiques des spectateurs qui en redemandent. Une pièce à découvrir au Cirque royal le 26 janvier 2024. Voyez les informations complémentaires sur le site www.cirque-royal-bruxelles.be Rue de l’Enseignement, 81 à 1000 Bruxelles Alexandre Verdheyen
THÉÂTRE : LA MAISON D’EN HAUT Un collectif d’artistes se rend dans un village pour tenter de comprendre quels sont les fonctionnements d’une société à petite échelle. Ils sont confrontés aux questions transgénérationnelles, à l’exode rurale, aux discussions politiques au coin d’un terrain de foot et aux assemblées communales interminables. Une même histoire est pourtant racontée entre les lignes de ces différents récits : celle de la vie avec le trou. Un trou apparu on ne sait pourquoi, on ne sait comment, en plein milieu du village, il y a presque cent ans. Comment réagissons-nous face aux changements qui s’immiscent ? S’inspirant d’une expérience commune au sein d’un village jurassien, le collectif Besili Trafic nous plonge dans un univers à la poésie crue entre fiction et documentaire et questionne avec tendresse le vivre ensemble dans un monde hanté par le spectre de l’effondrement. Une ode à la collectivité et aux histoires qu’on se raconte. Cette création est à découvrir au Théâtre de la Vie du 16 au 27 janvier 2024. Plus d’informations sur le site officiel www.theatredelavie.be Rue Traversière, 45 à 1120 Bruxelles
THÉÂTRE : WIRELESS PEOPLE Cette pièce se veut la rencontre improbable entre le monde virtuel des réseaux sociaux et le monde organique du théâtre. Une actrice, une compositrice et des poèmes-partitions au menu de ce spectacle pas du tout comme les autres, sans stabilité, sans durabilité, qui ne retient aucune forme convenue. Qui propose un seul en scène pareil à une traversée éclair, à la fois rythmique et ludique pour entremêler différentes situations et sensations vécues sur les réseaux sociaux d’aujourd’hui. Bien sûr, on fait référence à Facebook, Instagram, Tiktok, twitter, Youtube, et tous les autres, vitrines alléchantes de nos envies et de notre ego. Dans wireless people, les interactions entre le texte, le son, le mouvement et l’espace sont millimétrées. On zappe et on scrolle, mais ce n’est pas comme d’habitude. les réseaux se retrouvent ici au théâtre, énième lieu de vraisemblance qui tente de faire ressortir le vrai. Se dresse alors dans la vraie life un portrait actuel de tous ces moyens de communication ultra boostés et de leurs paradoxes. La scène se métamorphose en zone de bug qui laisse transparaitre les spécificités abstraites et omniprésentes de tous ces systèmes à la mode et dont les individus ne semblent plus savoir se passer : instantanéité, rapidité, vraisemblance, immatérialité, polyvalence, poly-chronicité, muabilité. A découvrir au Rideau de Bruxelles du 16 au 26 janvier 2024. Vous obtiendrez davantage de détails sur le site www.lerideau.brussels Rue Goffart, 7A à 1050 Bruxelles
THÉÂTRE : JUSTE LA FIN DU MONDE Jean-Luc Lagarce, né le 14 février 1957 en Haute-Saône et décédé à Paris le 30 septembre 1995 était un vrai couteau suisse : auteur, comédien, directeur d’une troupe et metteur en scène. Contaminé par le Sida, Il se sait condamné et centre alors son écriture sur la disparition et la famille, que celle-ci soit biologique ou choisie. Juste la fin du monde reste à ce jour sa pièce de théâtre la plus accomplie, celle dans laquelle il injecte ses questionnements et ses pulsions. Elle raconte l’histoire de Louis, qui rend visite aux siens pour la première fois depuis douze ans. Il retrouve sa mère, sa sœur Suzanne, son frère Antoine et sa belle-sœur Catherine. Il a l'intention de leur annoncer sa maladie et son décès prochain, mais son arrivée fait resurgir un train de souvenirs et de tensions familiales. Chacun en profite pour exhumer les différends et prononcer ses vérités. Louis repart sans avoir pu parler ni annoncer ce pour quoi il était de retour. Cette pièce aborde le thème de l’absence, de l’incompréhension, de l’impossibilité de dialoguer, de la jalousie au sein d’une fratrie et de la crise, tant personnelle, familiale que sociétale. Le titre ressemble à l’expression « ce n’est pas la fin du monde » pour dire « ce n’est pas grave ». Ce
titre est à double sens. L’adverbe « juste » et l’ellipse atténuent de façon ironique la brutalité de l’action qu’introduit le titre. Il annonce que ce n’est rien de grave, c’est juste la fin du monde. Mais ce monde se réduit à celui de Louis, à sa vie menacée, et non à celui de l’humanité. Il y a une forme d’ironie dans ce titre car Louis est soumis à son destin, et ne peut pas de toute façon résister à sa « fin du monde ». Amoureux de ce texte depuis des lustres, Hugo Favier l’embrasse pour sa première mise en scène. Il nous convie à une rencontre charnelle avec l’écriture théâtrale. Entre mutisme et lyrisme décomplexé, nous assistons à une tentative bouleversante et illusoire, la quête d’une emprise sur le réel avec les mots. Revenir à cette première société, la famille, cette faune ambivalente que nous connaissons tous, et en tirer un spectacle drôle et émouvant sur la difficulté de communiquer une émotion. Aminata Abdoulaye Hama, Alizée Gaie, Louis Oudenot, Silvio Palomo, Aymeric Trionfo et Mélanie Zucconi sont à applaudir au Rideau de Bruxelles du 23 au 27 janvier 2024. Découvrez toutes les informations complémentaires sur le site www.lerideau.brussels Rue Goffart, 7A à 1050 Bruxelles André Farago
THÉÂTRE : LES TROIS SŒURS Avec « Les Trois Sœurs », Anton Tchekhov signe l’une de ses pièces plus populaires et le plus emblématiques de son œuvre, devenu au fil des décennies un pilier de la littérature dramatique russe. Ce texte magistral explore les thèmes universels de l'aspiration, de la désillusion et du passage du temps à travers le prisme des sœurs Prozorov. Olga, l’aînée, incarne la responsabilité et la maturité. Authentique socle pour les siens, elle n’a pas hésité à renoncer à sa carrière d’institutrice pour soutenir les membres de la famille. Macha se trouve en proie à un mariage malheureux avec un homme qu'elle n'aime plus. Enfin, Irina, la benjamine, rêve de retourner à Moscou, la ville de ses rêves où elle espère trouver le bonheur. La pièce se déroule dans une petite ville provinciale, où toutes trois partagent leurs jours avec leur frère Andreï, un professeur universitaire. L'intrigue se concentre sur leur quête perpétuelle de sens dans une existence marquée par l'ennui et la stagnation. L'arrivée de militaires dans la ville, y compris le charmant lieutenant-colonel Vershinen, suscite des espoirs de changement, mais la réalité les rattrape invariablement. Ce qui distingue Les Trois Sœurs et place Tchekhov au sommet de la dramaturgie tient en sa capacité à explorer la psychologie humaine avec une subtilité inégalée. Les protagonistes apparaissent avec plein de contradictions et leurs discours intérieurs autant que leurs désirs inassouvis trahissent leur fragilité. Sans jamais donner de leçons, l’auteur montre de quelle manière les aspirations de chacun se heurtent à la réalité, créant ainsi un drame poignant et sincère. Le temps se veut également un thème central de cette œuvre, qui se distille sur plusieurs années et montre les ravages causés par le vieillissement, ramenant chacune à sa humble condition de bipède et reflétant avec brio la condition humaine, loin de tous ses oripeaux. À une époque où le monde numérique appauvrit et nivelle les rapports interpersonnels, il est salutaire de revenir à cette écriture, où la possibilité du sensible, voire du désarroi intime, passe par le ressenti collectif, entre scène et salle, et dans cet entre- deux trouble où l’on vibre ensemble. Si vous dites : la vie est belle ! Peutêtre ne savez-vous pas de quoi vous parlez. Pour Olga, Macha et Irina, l’existence ressemble à un leurre. Elle les a progressivement étouffées comme de l’ivraie ! Un classique à revoir au Théâtre des Martyrs du 26 janvier au 10 février 2024. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.theatremartyrs.be Place des Martyrs, 22 à 1000 Bruxelles Guy Duguet
THÉÂTRE : LE SONGE D'UNE NUIT D'ÉTÉ Voilà l'une des comédies les plus célèbres et les plus envoûtantes de William Shakespeare. Écrite au début du XVIIe siècle, cette pièce théâtrale est un chef-d'œuvre de l'art dramatique qui explore les thèmes de l'amour, de la magie, de la fantaisie et de la nature humaine. En Grèce, deux couples d'amoureux transis, une dispute entre le roi des elfes et la reine des fées, Puck et sa potion qui s'en mêle, et une troupe de comédiens amateurs qui prépare une pièce pour le mariage d'un prince, tous vont s'entrecroiser dans une forêt étrange, un peu magique, le temps d'une nuit d'été ensorcelante qui ressemble à un rêve. L'intrigue se déroule donc dans un univers enchanteur, où les frontières entre la réalité et le songe sont floues. La pièce se compose de plusieurs histoires entrelacées, chacune mettant en scène des personnages aux destins sentimentaux compliqués. Cette forêt est le lieu de résidence des fées, dirigées par le roi Oberon et la reine Titania. Les fées utilisent des sorts et des enchantements pour manipuler les émotions des humains, créant ainsi des quiproquos. La pièce explore le thème de l'illusion. Les personnages, sous l'influence de la magie et des rêves, ne peuvent pas toujours distinguer le vrai du faux, occasionnant de la sorte des situations chaotiques. Ce premier texte de Shakespeare, monté pour la première fois au Théâtre de Poche il y a deux saisons, a fait un tabac lors de sa création, Rapidement, il a affiché sold out et a été nommé aux Prix de la Critique. La distribution emmenée par Jean-Michel d’Hoop y rassemblait huit comédiens autour d’une quinzaine de marionnettes géantes. Ahmed Ayed, Soazig De Staercke, Marouan Iddoub, Amber Kemp, Nicolas Laine, Héloïse Meire, Fabrice Rodriguez et Simon Wauters enfilent les costumes des protagonistes pour une ronde des cœurs et vous invitent à pénétrer en leur compagnie dans le dédale de la nuit, là où toutes les hallucinations sont accessibles autant que les fantaisies les plus cocasses. À se perdre comme des amoureux qui mélangent sans vergogne le masculin et le féminin… À frissonner de peur, d’excitation et de bonheur dans ce songe où résonnent hurlements, rires, larmes, séduction, poésie, humour potache, manipulations, panique et crises de nerfs. Les philtres, les fées, les métamorphoses, les illusions et la course folle du désir jusqu’à la confusion la plus totale se livrent à vous au Théâtre de Poche du 9 au 27 janvier 2024. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.poche.be Chemin du Gymnase, 1A à 1000 Bruxelles
THÉÂTRE : CECI N’EST PAS UN RÊVE Alice, photoreporter de guerre, a besoin de s’éloigner du rythme intense de sa vie professionnelle. Après avoir découvert un échange de lettres entre les deux artistes peintres surréalistes, Leonora Carrington et Leonor Fini, elle se rend à Saint-Martin-d’Ardèche sur leurs traces. Depuis qu’elle est arrivée dans ce village, elle rêve énormément, épuisée par trop de labeur et dégoûtée par les horreurs vues au cours de ses mission. Elle assiste à une sorte de matérialisation de se songes, un peu comme si un univers parallèle s’ouvrait à elle. Progressivement, elle entre en communion avec les deux artistes précitées et découvre à des pans de leur parcours. Dans une époque violente et troublée, Ceci n’est pas un rêve commence avec des si, inventant à ces deux artistes une relation épanouissante. Un mirage historique qui émerge dans les yeux d’Alice, et qui, surprise par l’intensité de ce contact onirique, se découvre elle-même habitée d’un nouvel espace où chaque geste, chaque mot et chaque échange devient source de fascination. Cette réécriture de l’histoire interroge la façon dont la narration des évènements influence notre vision du monde. Cette pièce nous entraîne dans l’exploration d’un imaginaire empreint d’un mouvement artistique et d’une période douloureuse, au gré de la poésie des œuvres et de leur fièvre latente. In fine, quels liens existent entre ces trois femmes ? Elles vont méditer les unes des autres entre impalpable, volonté d’avancer et sensualité. Ce beau texte écrit par Christine Delmotte-Weber est défendu sur les planches par Stéphanie Blanchoud, Ana Rodriguez et Stéphanie Van Vyve, servies par une mise en scène de l’auteure. Leur prestation est à applaudir à la Comédie royale Claude Volter du 17 janvier au 4 février 2024. Voyez les détails pratiques sur le site www.comedieroyaleclaudevolter.be Avenue des Frères Legrain, 98 à 1150 Bruxelles
THÉÂTRE : BOSSEMANS ET COPPENOLLE « Bossemans et Coppenolle » fait partie des pièces de théâtre classique du répertoire bruxellois. Elle a été créée pour la première fois en 1938. Cette comédie met en scène deux personnages principaux, Jef Bossemans et Louis Coppenolle, qui sont des archétypes du Bruxellois typique. L’action se déroule dans le cadre de la vie quotidienne et met en lumière les différences culturelles et sociales. Le texte explore les stéréotypes, les préjugés et les malentendus qui surgissent lorsque le fanatisme sportif s’emmêle et met des bâtons dans les roues à deux jeunes qui ne demandent qu’à s’aimer. Au fil du temps, « Bossemans et Coppenolle » est devenu un incontournable de la culture belge et est souvent considéré comme une œuvre majeure du théâtre de chez nous. Nul besoin de vous résumer l’histoire ! Tout le monde connait les familles Bossemans et Coppenolle et l’ineffable Madame Chapeau. Des répliques culte, des conflits footballistiques inoubliables entre supporters de l’union et du Daring et des rôles truculents : la recette a été mitonnée pour faire passer un très bon moment de zwanze, en retrouvant le texte de Paul Van Stalle et Joris d’Hanswyck, interprété par la Compagnie des Deux Lunes. A applaudir au Centre culturel d’Auderghem le dimanche 7 janvier 2024 à 15 heures. Plus de détails sur le site www.ccauderghem.be Boulevard du Souverain, 183 à 1160 Bruxelles
THÉÂTRE : LE CLAN DES DIVORCÉES Trois femmes divorcées partagent le même appartement. Stéphanie d’Humily de Malangry, la bourgeoise un brin coincée, Mary Bowl, une Anglaise, délurée et un peu stupide, et Brigitte, carrée et dont l’apparence fait songer à un déménageur. Bien entendu, chacune croit encore au grand amour. Mais comment s’y prendre ? Alil Vardar jongle avec les poncifs et multiplie les vannes pour faire de son texte un long sketch qui brocarde la bêtise, tout en rappelant la difficulté à trouver l’âme sœur dans une société qui consomme les gens et les ménage bien peu. On se trouve ici avec du théâtre populaire, jamais méchant, fait pour dérider les zygomatiques. Assurément, la situation est parfois grotesque, mais cela n’empêche pas aux répliques de fonctionner au quart-de-tour, servies pour un public qui ne demande qu’à passer une agréable soirée sans se mettre martel en tête ni réfléchir aux difficultés de l’existence. Quant à celles ou ceux qui viennent pour trouver des réponses ou des trucs afin de surmonter leur célibat forcé, il n’y en a pas ! On joue ici la décontraction totale, sans aucune volonté pédagogique ou autre. A applaudir au centre culturel d’Auderghem le 12 janvier 2024. Plus de détails sur le site www.ccauderghem.be Boulevard du Souverain, 183 à 1160 Bruxelles Jeanne Alexandre
THÉÂTRE : ADOS VS PARENTS – MODE D’EMPLOI Les relations entre les adolescents et leurs parents sont souvent un mélange complexe d'amour, de défis et de compréhension mutuelle. Cette période de la vie, marquée par des transformations physiques, émotionnelles et sociales importantes, peut parfois créer des tensions au sein de la famille. Cependant, il est essentiel de reconnaître que ces relations sont cruciales pour le développement des adolescents et qu'elles peuvent évoluer de manière positive avec le temps. L'adolescence reste une période où les jeunes cherchent à affirmer leur identité et leur indépendance. Ils commencent à s'éloigner progressivement du cocon familial pour explorer le monde extérieur. Cela peut parfois donner lieu à des conflits générationnels, car les jeunes veulent s'exprimer, prendre des décisions par eux-mêmes et parfois remettre en question l'autorité parentale. Les parents, de leur côté, peuvent se sentir dépassés par ces changements et inquiets pour le bien-être de leurs enfants. La communication joue un rôle essentiel dans l'amélioration des relations et il importe que les deux parties apprennent à écouter activement et à exprimer leurs sentiments de manière ouverte et respectueuse. L'établissement de limites et de règles claires demeure également crucial, car malgré leur impression de toute puissance, les adolescents ont besoin de structures pour les sécuriser et baliser leurs actions qui peuvent parfois frôler le désastre. Enfin, la confiance mutuelle doit s’inscrire dans les liens à nouer pour naviguer et expérimenter de leur côté. Heureusement, voilà une comédie pour toute la famille. Attention, danger ! L’adolescence arrive… Ils râlent, twittent, snaptchatent et fonctionnent à deux à l’heure… Bref, ils donnent du fil à tordre aux aînés et peuvent limite les rendre complètement dingues ! Toutes les scènes de la vie d’une famille recomposée sont ici croquées avec délire pour en dégager une énergie communicative et bienveillante sur les travers de ce type de relations. Au demeurant, un véritable petit modus operandi de survie à l’usage des parents malmenés et des ados incompris. Une comédie à découvrir au Centre culturel d’Auderghem le vendredi 12 janvier 2024. Plus de détails sur le site www.ccauderghem.be Boulevard du Souverain, 183 à 1160 Bruxelles Jacques Brisson
THÉÂTRE : PAPASSS Ludmila, quarante et un ans, maman de cinq enfants, ne connaît pas son géniteur. En fait, trois hommes pourraient être son père. Trois hommes dont elle ignorait encore l’existence voilà quelques années et dont elle a découvert l’existence par hasard. Si aucun ne s’est manifesté durant son enfance, elle compte bien les découvrir et rattraper le temps perdu. Également comprendre. Saisir ce qui s’est passé dans la vie de sa mère pour en arriver là. Puis, mis au courant de la situation, chacun d’entre eux tente de remettre les pendules à l’heure et de s’impliquer dans son rôle de paternel, dont il a été disqualifié. L’annonce de son mariage avec son amoureux de leur âge, qu’elle a rencontré il y a tout juste deux mois, pourrait devenir l’occasion d’une mise au pojnt. Reste à savoir de quelle manière, ils vont accueillir l’élu. Contre toute attente, rien ne se déroule selon les prévisions. Edouard Montoute, Paul Belmondo, Christian Vadim et Bernard Fructus font face à Nadège Méziat dans cette comédie signée par l’interprète féminine et mise en scène par la fille de feu Roger Vadim et Catherine Deneuve. On se trouve en présence d’une pièce de type comédie humaine, où l'on passe de l’émotion au rire, avec un jeu pétillant d'acteurs d'une très grande qualité, qui livrent un feu d’artifice. « Papasss », avec trois S (un pour chacun des pères putatifs !), est à découvrir au Centre culturel d’Auderghem le 20 et le 21 janvier 2024. Référez-vous aux détails complémentaires mis en ligne sur le site www.ccauderghem.be Boulevard du Souverain, 183 à 1160 Bruxelles Guy Duguet
THÉÂTRE : L’AVARE Faut-il encore présenter « L'avare », une pièce écrite par Molière en 1668 et devenue un classique indémodable ? Elle raconte l'histoire d'Harpagon, un homme particulièrement économe qui ne pense qu'à son argent et aux bénéfices qu’il peut tirer de ses proches. Son propos dépeint les conséquences désastreuses de l'avarice sur les relations humaines et amoureuses et tout ce que cela peut engendrer comme quiproquos. Le rideau se lève avec Harpagon qui réprimande son fils Cléante, qu’il estime trop dispendieux, et lui ordonne de se marier avec une femme riche pour rétablir sa situation financière. Cependant, Cléante est amoureux de Marianne, une fille sans fortune, qu’Harpagon entend lui-même épouser, ignorant que son fils est épris d'elle. Pendant ce temps, Élise, la fille d'Harpagon, est éprise follement de Valère, un jeune homme qui travaille pour son père. Lorsque le vieil homme se déclare à celle qu’il convoite, elle se refuse, provoquant son courroux. Mais rien ne semble s’arranger pour lui avec la disparition de sa caissette qui contient toute sa fortune amassée au fil de plusieurs décennies. En fait, il s’agit d’un stratagème de Cléante, prêt à le soumettre à un chantage : ses écus contre l’autorisation de mener Marianne à l’autel. La confrontation du père et de ses enfants se solde par un happy end heureux. Harpagon retrouve son trésor et ses enfants épousent celle et celui qui leur tenaient tellement à cœur. Le comique de Molière fait ici merveille avec cette satire de la cupidité. Depuis, Harpagon est devenu l’archétype du ladre, ridicule et odieux, obnubilé par l’accumulation de biens au détriment de ses transports familiaux et amicaux. Offrir est un verbe que le personnage ignore. Sa soif de richesse le mène à perdre tout ce qui représente l’essence d’une vie, avant un final qui rétablit les choses dans leur bon droit et leur morale. Comme toujours, Molière ne se contente pas de dépeindre un trait de caractère qu’il grossit sous la loupe de la caricature, il nous livre une critique de la société française du XVIIe siècle, en dénonçant les hymens arrangés, la tyrannie domestique et, bien avant qu’on en parle, le sexisme. Plutôt que de faire appel à de grosses démonstrations ou de brandir des slogans frondeurs, l’auteur alimente les cinq actes de sa pièce avec un humour bienvenu, bien plus efficace que les coups de poing ou les reproches rageurs. Des tirades qui fusent, on retiendra sans doute celle-ci : Il faut vivre pour manger et non manger pour vivre !, prouvant à quel point Jean-Baptiste Poquelin possédait le sens de la formule. Cette pièce est à applaudir jusqu’au 27 janvier 2024 au Théâtre le Public. Voyez les détails pratiques sur le site www.theatrelepublic.be Rue Braemt, 64-70 à 1210 Bruxelles Daniel Bastié
THÉÂTRE : LA TÊTE DANS LE FRIGO Dans sa maison de retraite, Granny a été retrouvée morte, la tête dans le frigo. Bim ! Mourir la tête dans le frigo franchement, a-t-on idée ! Sa fille, ses deux petites-filles et leur cousine se retrouvent pour organiser les funérailles. Un noyau féminin explosif qui va faire fondre la glace des non-dits, de la langue de bois et du politiquement correct. Un spectacle qui raconte avec une dérision bienvenue la période des funérailles. Car quand tout s’arrête, en fait rien ne s’arrête : du cercueil aux dernières volontés, des pompes funèbres à l’héritage, du cimetière à la vie d’avant, et puis les souvenirs... Écrite au cordeau pour quatre comédiennes épatantes, la pièce nous parle du chagrin, de la douleur, d’amour. Et l’on rit. Parce que ce n’est jamais facile un enterrement. En cette période contrastée, ça fait un bien fou. Le deuil, tout le monde passe par là. C’est une épreuve, un passage. Faut traverser. Ici c’est le début du voyage, il est lumineux et tendre. Un road trip sur scène pour un voyage intra-familial et une palette d’actrices qui forment une famille vraie. Un peu comme les nôtres, en somme. Julie Dacquin, Alexia Depicker, Jo Deseure et Laure Godisiabois donnent vie à ce texte écrit par la première de ces quatre dames. Cette comédie joue la carte de l’absurde et nous fait perdre la notion de temps, de règles, de convenances et de vérité. L’occasion d’épier les émotions volées des protagonistes du 12 janvier au 24 février 2024. Découvrez les détails pratiques sur le site www.theatrelepublic.be Rue Braemt, 64-70 à 1120 Bruxelles
THÉÂTRE : CERISE SUR LE GHETTO Sam Touzani nous invite à partir sur les traces de sa famille. Homme de spectacle, mais aussi de cœur, de lettres et de paroles, Sam jongle avec les mots, les idées, et travaille avec obstination à la liberté d’être et de penser. Son récit traverse trois générations, des montagnes du Rif marocain, où la misère est si écrasante que même les enfants rêvent de partir, jusqu’au bitume de Molenbeek, où le petit Sam verra le jour dans un deux-pièces chauffé au charbon. Plus tard, afin d’échapper au danger du communautarisme, c’est de lui-même qu’il s’exile. Le fils d’immigrés commence alors un dialogue et une odyssée intérieure. Entre sa culture d’origine et sa culture d’adoption, il relie les rives souterraines de ses multiples identités sans les réduire à une seule… Comme ces rencontres sont belles ! Infatigable pourfendeur des racismes, il souffle un vent chaud, et en déconstruisant les préjugés à l’emporte-pièce ou les caricatures de tous poils, il nous parle de fraternité en somme. Soutenus par les instruments de Mathieu Gabriel, il incarne tour à tour tous les personnages de l’histoire. Sam Touzani est de retour. Lucide et engagé. Avec ce sourire du Rif qui éclaire la grisaille des intolérances. Avec un franc-parler, une énergie solaire et un optimisme généreux. Avec une confiance en l’humanité qui nous fait du bien, il occupe la scène du Théâtre le Public du 16 janvier au 18 février 2024. Voyez toutes les informations pratiques sur le site www.theatrelepublic.be Rue Braemt, 64-70 à 1120 Bruxelles
THÉÂTRE : LE CRIME DE L’ORIENT-EXPRESS Tout le monde connaît ou a entendu parler de “Le Crime de l'Orient-Express”, l’un des plus célèbres romans d’Agatha Christie publié en 1934. Ce récit captivant se déroule à bord du train de luxe mythique qui reliait plusieurs capitales européennes, devenu le théâtre d'un meurtre mystérieux. L'histoire débute lorsque le détective belge Hercule Poirot décide de s'embarquer pour Londres. Cependant, dès le départ, le voyage prend une tournure inattendue lorsque l'un des passagers, un riche homme d'affaires du nom de Samuel Ratchett, est retrouvé mort dans sa cabine, poignardé à de nombreuses reprises. Poirot se voit confronté à un véritable casse-tête. Les circonstances du meurtre le troublent et le coupable semble avoir bénéficié d'une complicité. Au fil de l’enquête, le nombre de suspects augmente, car chaque passager semble posséder des motifs potentiels pour commettre pareil crime. Selon son habitude, Poirot interroge méticuleusement toutes les personnes à bord, passant de l’un à l’autre pour recueillir une légion d’indices et analyser les témoignages. Petit à petit, il commence à démêler les fils de l'intrigue et à reconstituer les événements de la nuit du meurtre. De la sorte, il découvre que Ratchett était un criminel notoire. Un règlement de comptes ou une vengeance, voilà vraisemblablement le mobile ! D’emblée, il sait que le meurtrier n’a pas quitté l’Orient-. Express. Reste à le débusquer et à le remettre aux forces de police à la prochaine gare. Entre-temps, il convient de ne pas tergiverser et d’aller à l’essentiel. Comme toujours, le détective se fie à son flair imputrescible, fort de nombreuses affaires résolues alors que les hommes de Scotland Yard peinaient à mettre sous les verrous le coupable. A l’aide de sa sagacité légendaire et de son flair de truffier, il parvient à relier les faits. Maintenant dévoiler la fin de l’histoire (même si elle est connue par beaucoup !) n’a aucun intérêt, si ce n’est à déflorer un suspense majeur. Pour connaître la résolution de l’enquête, il reste à relire le livre ou à se procurer un ticket pour assister aux représentations prévues jusqu’au 21 janvier 2024 au Théâtre royal des Galeries. Une version adaptée pour la scène par Ken Ludwig et dirigée par Fabrice Gardin. Un meurtre en et de première classe ! Voyez tous les détails pratiques sur le site www.trg.be Galerie du Roi, 32 à 1000 Bruxelles Daniel Bastié
THÉÂTRE : FAITES L'AMOUR AVEC UN BELGE Avec cette pièce, les spectateurs sont invités à un voyage hilarant à travers les intrications de l'amour, de la culture et des malentendus. Cette comédie légère, qui a fait rire des milliers de personnes, explore les différences culturelles de manière amusante et parfois déconcertante. L'intrigue tourne autour de deux personnages principaux : un Belge typique et une Française pétillante. Leur rencontre fortuite déclenche une série de quiproquos comiques, car ils essaient de surmonter les barrières linguistiques et culturelles pour trouver l'amour. Lui parle un français parsemé d'expressions belges, tandis qu’elle est convaincue que tous les Belges parlent comme Jean-Claude Van Damme. La pièce explore également les stéréotypes culturels et les préjugés de manière satirique. L'amour, bien sûr, se situe au cœur de cette comédie. Les protagonistes, malgré leurs différences, finissent par se rendre compte que l'amour transcende les frontières et rendent le public témoin de leur transformation, de l'agacement initial à la complicité croissante, en passant par des moments de pure hilarité. "Faites l'amour avec un Belge" est bien plus qu'une simple comédie romantique. Il s’agit d’une réflexion sur la façon dont les préjugés peuvent entraver la compréhension mutuelle, mais aussi sur la capacité de l'amour à triompher de toutes les barrières. Le texte résiste évidemment à l’épreuve du temps, prouvant ainsi que les contes de fées ne sont pas seulement destinés aux enfants, mais qu'ils offrent également des leçons de vie précieuses pour tous. Solène Delannoy et Michaël Dufour défendent. bec et ongles ce qu’ils sont et dérident les zygomatiques des spectateurs au quart-de-tour. Un classique de l’humour à applaudir au Centre culturel d’Auderghem les 29 et 30 décembre 2023 à 20 heures 30 et le samedi 13 janvier 2024 également à 20 heures 30. Vous trouverez les informations pratiques sur le site www.ccauderghem.be Boulevard du Souverain, 183 à 1160 Bruxelles Sam Mas
CONCERT : MICHEL SARDOU Quatre ans se sont écoulés depuis la mémorable « Dernière Danse » de Michel Sardou, un spectacle qui avait conquis le cœur de plus de quatre cent cinquante mille spectateurs. Cependant, l'artiste emblématique français surprend le monde du spectacle en annonçant son grand retour sur scène avec une nouvelle tournée intitulée « Je Me Souviens D’un Adieu ». Le choix du titre de la tournée semble évoquer un mélange d'émotions et de souvenirs profonds, promettant une expérience artistique riche en sensations. Michel Sardou, connu pour sa voix puissante et ses paroles émotionnelles, est prêt à offrir un spectacle mémorable, transportant le public à travers les décennies de sa carrière exceptionnelle. L'annonce de cette tournée suscite une excitation palpable parmi les admirateurs de Sardou, qui auront l'opportunité de revivre ses plus grands succès sur scène. Accompagné d'un orchestre composé d'une vingtaine de musiciens, l'interprétation de ses chansons emblématiques sera sublimée par des arrangements musicaux sophistiqués, promettant une expérience sonore inoubliable. Michel Sardou, véritable légende de la chanson française, ne se contente pas seulement de revenir sur le devant de la scène ; il offre une immersion totale dans son univers musical. Cette tournée représente plus qu'un simple retour, c'est une célébration de sa carrière exceptionnelle et de son impact indélébile sur la musique. Les fans peuvent s'attendre à un voyage émotionnel intense alors que Sardou revisite ses classiques intemporels, rappelant des souvenirs et créant de nouveaux moments magiques pour une nouvelle génération de spectateurs. "Je Me Souviens D’un Adieu" promet d'être une expérience artistique mémorable, mettant en lumière la passion et le talent indéniable de Michel Sardou, tout en offrant une occasion unique de célébrer l'héritage musical qu'il a construit au fil des décennies. Le chanteur sera à Forest national les 2 et 3 février 2024. Découvrez les informations pratiques sur le site www.forestnational.be Avenue Victor Rousseau, 208 à 1190 Bruxelles André Metzinger
CONCERT : ROCK SYMPHO SHOW Mille concerts en neuf années d’existence et plus d’un million de spectateurs ont applaudi ce spectacle musical véritablement sensationnel, traversé par une bouffée d’émotions, d’impressions, de dynamisme et une énergie folle ! Le programme du rock sympho show 2024 présente des succès légendaires du rock des XXème siècle dans une réinterprétation originale proposée par l’orchestre crossover innovant baptisé The Prime Orchestra. Le menu comprend deux heures de sensations musicales pures produites par trente-cinq musiciens et chanteurs servis par des jeux de lumière et des effets spéciaux qui accompagnent le son des groupes qui ont marqué les charts tels que The Prodigy, Nirvana, The Beatles, Deep Purple, Led Zeppelin, Mr Big, Kiss, Queen, AC/DC, Metallica, Coldplay, Evanescence, etc. L’énorme travail et le professionnalisme de toute une équipe sont à l’origine de cette présentation ludique au public. On se trouve bien entendu à des lieues des orchestres classiques comme celui de l’opéra ou celui qu’on peut découvrir à Flagey dans le cadre de concerts consacrés à Mozart ou à Guillaume Lekeu. Avec un pupitre de cordes, de cuivres et de percussions, il intègre un groupe de rock et des instruments acoustiques modernes, augmenté d’effets sonores et de la présence d’un DJ. Le
résultat : un hommage à beaucoup d’artistes trop tôt disparus et une madeleine de Proust pour tous les amateurs de musique qui déhanche. Un événement à vivre au Cirque Royal le 10 janvier 2024. Voyez les informations pratiques sur le site www.cirque-royal-bruxelles.be Rue de l’enseignement, 81 à 1000 Bruxelles
CONCERT : STEPHAN EICHER Stéphan Eicher, artiste suisse aux multiples facettes, est reconnu pour sa contribution significative à la scène musicale internationale. Né le 17 août 1960 à Münchenbuchsee, en Suisse, il a conquis le cœur de nombreux auditeurs avec sa musique éclectique et ses paroles poétiques. Sa carrière musicale a débuté dans les années 1980, marquant le paysage musical avec un style singulier qui fusionne habilement la pop, le rock, la folk et la musique électronique. Stéphan Eicher s'est distingué par sa voix distinctive et son talent de compositeur, créant des chansons intemporelles qui transcendent les frontières linguistiques. L'un des albums emblématiques de sa carrière est "Engelberg" (1991), qui a remporté un vif succès en Europe. Ce disque démontre la polyvalence de Stéphan Eicher, explorant divers genres musicaux tout en maintenant une authenticité remarquable. Il a également collaboré avec d'autres artistes renommés, élargissant encore son influence artistique. Au-delà de sa carrière solo, Stéphan Eicher s'est impliqué dans des projets collaboratifs fructueux. Son association avec le musicien suisse DJ Bobo pour la chanson "Your World" en 2004 en est un exemple notable. Cette collaboration inattendue a démontré la capacité d'Eicher à s'adapter à différents contextes musicaux. Les dix doigts de la main ne suffiraient sans doute pas à pointer tout ce à quoi Stephan Eicher s’intéresse, en musique, au cinéma, passant des concerts acoustiques à un spectacle avec des automates ou une fanfare, du rock à la techno-pop, de la musique de films aux concerts littéraires. Après « Ode », son nouvel album disponible depuis le 28 octobre, Stephan Eicher reprend la route et propose avec « Et Voilà ! » un spectacle inédit où s’invite la magie. Il y réinterprète les grands classiques de son répertoire et ses nouveaux titres, accompagné de musiciens aux nombreux talents et… d’instruments automates, dans une scénographie pleine de surprises. Il fera escale au Cirque Royal le 11 janvier 2024. Toutes les modalités pratiques ont été mises en ligne sur le site www.cirqueroyal-bruxelles.be Rue de l’enseignement, 81 à 1000 Bruxelles André Metzinger
CONCERT : PASIÓN DE BUENA VISTA Voilà un aller simple pour la Havane, avec la plus cubaine des troupes musicales : Pasión de Buena Vista ! Avec plus de huit cent mille spectateurs dans plus de trente-cinq pays et huit cents spectacles, Pasión de Buena Vista revient en Europe. Faites l'expérience de la joie de vivre et des splendides voix de Cuba, tout en profitant d’une formation de danse nommée El Grupo de Bailar, servie par plus de cent cinquante costumes confectionnés sur mesure et chatoyants. S'il y a une chose qui exprime au mieux la mentalité cubaine, cela se concrétise par la musique et la danse. Aujourd'hui, des styles de musique comme la rumba, le mambo, le Cha-Cha-Cha et la salsa ont atteint une cote de popularité mondiale. À l'origine, les percussions et les claviers étaient les seuls instruments qui entraient en compte mais, peu à peu, lorsque ces danses sont devenues à la mode, d’autres instruments ont été ajoutés. Le son de ce groupe repose sur un échange permanent entre chanteurs et chœurs accompagnés d’une guitare Puis, une basse en bois, des bongos et des trompettes apparaissent. Cette musique vivante et aux multiples sonorités peut apparaître comme un vrai chaos pour des oreilles européennes non avisées, avant d’ensorceler le public au point de devenir obsédante. Aujourd’hui, le groupe s’articule autour d’une multitude de percussion comme les tambours, les timbales et les congas, auxquels s’additionnent une série d'instruments à vent tels que le trombone et la trompette. Une basse, un piano et la guitare complètent l'ensemble. Des danses rythmées et délicates, des beautés exotiques et d'inoubliables mélodies vous emmèneront dans un voyage au cœur des nuits cubaines le 18 janvier 2024 au Cirque Royal. Voyez davantage d’informations sur le sur le site www.cirque-royal-bruxelles.be Rue de l’enseignement, 81 à 1000 Bruxelles
LES ETOILES DU CIRQUE DE PÉKIN 2024 marque le grand retour des Étoiles du Cirque de Pékin en Belgique après dix ans d'absence. Ne manquez pas ce spectacle pour toute la famille : récréatif, fédérateur et qui multiplie les prouesses techniques. À l’aulne des Jeux Olympiques de Paris, les Étoiles du Cirque de Pékin ont été puiser dans l’incroyable vivier de talents acrobatiques en Chine pour proposer une production à la narration totalement renouvelée. Dans ce spectacle inédit, place désormais aux performances les plus incroyables regroupant des athlètes du plus haut niveau pour une collection de numéros prodigieux, jamais vus, endiablés et forcément exotiques. Un vertige de précision servi par quarante des meilleurs artistes circassiens du moment. En piste, un numéro collectif de vélos qui fait référence au cyclisme inscrit au programme des jeux depuis 1886, également un extraordinaire numéro de jonglerie aux ballons, discipline à laquelle les artistes chinois excellent ou encore des figures aux barres parallèles et asymétriques jamais vues aux Jeux Olympiques ! L’excellence des Étoiles du Cirque de Pékin mise à
profit pour ce grand spectacle familial à couper le souffle à découvrir le 1er février 2024 à Forest National. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.forest-national.be Avenue Victor Rousseau, 208 à 1190 Bruxelles
CONCERT : SHABO Shabo est le projet solo de Bénédicte Chabot. Après avoir évolué comme chanteuse et comme autricecompositrice-interprète dans plusieurs groupes bruxellois (Les Vaches Aztèques, Monsieur Smits, Sibel, Oscar Beek…), elle cherche un son au plus près d’elle-même, au plus juste. Un concert intime et drôle, comme une invitation. Patte de velours sur son clavier, griffes dehors pour égratigner les préjugés, elle aime jouer avec les mots, les sons et les textures. Touche-à-tout avec sa loop, son clavier, ses guitares et son violon, elle construit par touches son univers nostalgique dense et coloré. Elle trouve son élément entre sonorités pop, classiques et électro pour un répertoire au présent, simple et spontané. Résolument optimiste, joyeusement mélancolique, Shabo entremêle les genres pour partager une chanson française actuelle traversée de références au passé. Elle nous entraine dans un monde où humour et gravité, tendresse et lucidité se répondent. Comédienne régulière sur nos scènes belges, , elle creuse avec cette démarche un sillon plus personnel. Avec sa voix claire, elle aime à capter l'éphémère, l'instant fragile, les lignes de failles. Elle trouve son inspiration au près de Keren Ann, Dominique A., Nina Simone, Camile, Clara Luciani, Françoise Hardy, Gainsbourg, Benjamin Biolay, L. ou encore Bach, Chopin et Blanche Gardin. Un concert à applaudir sans modération le 24 janvier au Jardin de ma Sœur. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.lejardindemasoeur.be Rue du Grand Hospice, 54 à 1000 Bruxelles
THÉÂTRE : RETOUR À L’ENVOYEUR Sur la scène, sous l'éclat des projecteurs, une magnifique boîte aux lettres à l'américaine se tient en attente du passage du facteur. C'est le point de départ de ce spectacle unique, où différents courriers peuvent arriver : flyers, factures, cartes postales, lettres d'amour, petits mots du voisin...et qui deviennent sujets à improvisations. Entre les mains habiles de ces acteurs, une simple carte postale se métamorphose en une touchante histoire d'amour sur les plages ensoleillées de Blankenberge. Un humble prospectus du Aldi se révèle être le déchiffrage d'un message codé d'espions suisses et une banale facture de téléphone se transforme en une épopée miniature, révélant des aventures inattendues... Bienvenue dans l'univers enchanté de la transformation des mots, où la magie de l'improvisation révèle les histoires cachées au cœur de vos correspondances les plus ordinaires. Bien entendu, le public est partie prenante dans le projet, puisqu’il fournit chaque soir des pistes à suivre, emmène les acteurs sur des jalons qui donne librecours à des rebondissements de situation, à de l’impro 100%. Si certains sujets graves peuvent être évoqués, le ton tournera le plus souvent à l’humour, générant des situations déjantées. On le sait, les habitués se déplacent pour assister à de grands moments de rire. Cela se déroulera du 11 au 13 janvier 2024 au Théâtre de L’Improviste. Voyez les informations complémentaires sur le site www.improviste.be Rue de Fierlant, 120 à 1190 Bruxelles Jacques Brisson
THÉÂTRE : ET SI VOUS N’ÉTIEZ PAS VENUS CE SOIR ... Qu'auriez-vous fait ce soir si vous n'étiez pas venu voir ce spectacle ? Auriez-vous peut-être décidé de voyager dans le temps ? Auriez-vous exploré les ruelles sombres de la ville en quête de mystères oubliés ? Auriez-vous endossé le rôle d'un détective privé, à la recherche de vérités enfouies depuis longtemps ? Auriez-vous sans doute embarqué dans une aventure spatiale, défiant les limites de l'univers connu ? Certains auraient vraisemblablement amorti leur abonnement Netflix en se gavant de séries. Enfin, l’un ou l’autre aurait été voir sa maîtresse en racontant des bobards à son épouse pour justifier son absence. Tout ce que vous n'avez pas fait ce soir, les comédiens de ce spectacle s'en chargent ! À partir de vos suggestions d'activités auxquelles vous avez renoncé, ils improviseront cinq scènes fascinantes où ils créeront des versions inattendues de ce que ces soirées auraient pu être. Cette HäagenDazs pourrait devenir une potion magique aux pouvoirs surprenants, votre amant pourrait se transformer en espion et votre déclaration d'impôts pourrait se métamorphoser en carte au trésor. Rejoignez-nous pour une soirée pleine de rebondissements et de surprises ! Une performance irrésistible à laquelle le public devient le fil conducteur à applaudir le 24 janvier 2024 au Théâtre de L’Improviste. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.improviste.be Rue de Fierlant, 120 à 1190 Bruxelles Jacques Brisson
THÉÂTRE : MAIS C’EST QUOI TON VRAI MÉTIER ? Le métier de comédien est un domaine artistique fascinant et exigeant, où les acteurs jouent un rôle clé dans la création et la communication d'histoires, d'émotions et de messages à un public. Ils sont des artistes qui incarnent des personnages, réels ou fictifs sur scène, à la télévision, au cinéma ou dans d'autres formes de médias. Un travail qui offre une grande variété de personnalités à endosser et de possibilités, mais qui s’avère exigeant sur le plan émotionnel et physique. Les acteurs sont souvent confrontés à des horaires irréguliers, à la nécessité de mémoriser des dialogues complexes et de maintenir un haut niveau de performance. Cependant, pour ceux qui sont passionnés par l'art de la représentation, cet emploi demeure extrêmement gratifiant, malgré certaines frustrations. Mais, c'est quoi ton vrai métier ? Cette question naïve et maladroite a été entendue par bon nombre de professionnels. Dans ce spectacle, un acteur et une actrice viennent à la rencontre des spectateurs pour parler de leur boulot. Qu’est-ce être comédien aujourd’hui en Belgique ? Y a-t-il des prérogatives, des embûches lorsqu’on saute d’un rôle à l’autre ? A travers des scènes issues de leur expérience, tous deux tentent d’apprendre au public à mieux cerner leur parcours et leur quotidien. De la vocation à la représentation en passant par l’école, le Forem, le syndicat et les auditions, ils donnent les clés pour appréhender leurs réalités sociales et administratives, ainsi que balayer certains clichés. Aurélie Frennet et Benoît Janssens s’en donnent à cœur joie au Théâtre Le Fou Rire le 22 janvier 2024. Découvrez les informations pratiques sur le site www.fourire.be Avenue des Grenadiers, 48 à 1050 Bruxelles
THÉÂTRE : ENCORE, ENCORE, ENCORE … Lorette est un cœur à capturer, elle, l’experte en causes désespérées. Trompée, trahie, cocufiée, mal aimée, larguée ou ghosthée, la liste longue pour évoquer ses déboires amoureux ! Elle a beau manœuvrer de différentes manières, le résultat ne change pas d’un iota. A croire qu’une malédiction plane sur ses épaules ou que tous les hommes sont des bigleux, au point de ne pas savoir apprécier sa personnalité à sa juste valeur. Résultat : elle se retrouve à nouveau célibataire, sans personne à câliner ! Lorette Goosse se donne à 100% dans ce stand up déjanté qui permettra aux spectateurs de découvrir et de partager, en toute empathie, le parcours d’une célibattante à la recherche de l'amour parfait, celui qui est le plus difficile à trouver, celui avec un grand A, et de recueillir ainsi les confidences de ses tentatives. Etre comédienne, blonde parfois, souvent intelligente et fière d’être une femme d’aujourd’hui, lui permet d’enfoncer bien profondément le clou dans le flanc de ce géant aux pieds d’argile qu’est le mâle actuel dans toute sa splendeur. Bien sûr, l’humour demeure la meilleure arme pour parler de ses investigations sentimentales, de ses rencontrées avortées, de ses échecs programmés par la guigne, de ne jamais pleurer sur elle-même et de se répéter que demain sera un jour meilleur. Un one-woman show d »’une belle tonicité à applaudir le 26 janvier 2024 au Théâtre Le Fou Rire. Découvrez le détail de la programmation sur le site www.fourire.be Avenue des Grenadiers, 48 à 1050 Bruxelles
CONCERT : GRAND CORPS MALADE Grand Corps Malade, de son vrai nom Fabien Marsaud, est un artiste français aux multiples talents. Né le 31 juillet 1977, il a d'abord marqué les esprits en tant que slameur, poète urbain qui manie les mots avec une dextérité impressionnante. Son pseudonyme, Grand Corps Malade, évoque à la fois sa grande taille et l'épreuve difficile qu'a constitué pour lui un accident survenu en 1997, qui a failli le laisser paralysé. Son slam est empreint de réalisme et de sensibilité. Il puise son inspiration dans les expériences de la vie quotidienne, décrivant avec finesse et justesse les petites et grandes choses qui font le sel de l'existence. Ses textes sont souvent empreints d'émotion, oscillant entre rires et larmes, et offrant un regard authentique sur le monde qui l'entoure. Au-delà de ses talents de slameur, l’artiste a élargi son champ d'expression artistique en se lançant dans la chanson, avec des albums qui ont rencontré un grand succès. Sa voix grave et son flow particulier font de lui un être à part dans le paysage musical français. Il a également dévoilé une facette de son talent en tant que réalisateur. Son film « Patients », sorti en 2017, se veut une adaptation de son propre livre du même nom. Il y raconte son expérience en centre de rééducation à la suite de son accident, mêlant humour et émotion pour fournir un récit touchant et inspirant. Engagé et conscient des enjeux de la société, il utilise enfin sa notoriété pour porter des messages forts, que ce soit à travers ses textes ou ses prises de position publiques. Son parcours atypique et sa capacité à transformer les épreuves en sources d'inspiration en font un artiste respecté, dont la contribution à la scène culturelle française ne cesse de s'affirmer. Vous aurez l’opportunité de l’applaudir à Forest National le 14 janvier 2024. Plus de détails sur le site www.forestnational.be Avenue Victor Rousseau, 208 à 1190 Bruxelles Michel Weyo
CONCERT : SAULE Saule, de son vrai nom Matthias Debusschere, est un artiste belge aux multiples talents. Né le 16 juin 1978 à Bruxelles, il s'est rapidement imposé comme l'une des figures incontournables de la scène musicale francophone. Il est avant tout une voix singulière, empreinte d'émotion et de sincérité. Ses textes, poétiques et souvent teintés d'humour, reflètent une sensibilité à fleur de peau. Il n'hésite pas à aborder des sujets variés, allant de l'amour à la société, en passant par des questionnements plus intimes. Cette capacité à explorer des thématiques diverses confère à sa musique une authenticité qui séduit un large public. Il se distingue également par son style musical éclectique, naviguant entre chanson française, folk et rock. Cette diversité musicale contribue à l'originalité de son œuvre. Saule sait jouer avec les genres et cela se reflète dans ses albums qui offrent une expérience riche et variée. Son parcours artistique est jalonné de collaborations fructueuses. Il a notamment travaillé avec la chanteuse Charlie Winston sur le titre "Dusty Men", qui a rencontré un franc succès. Cette rencontre artistique a permis à Saule d'explorer de nouveaux horizons et d'élargir encore davantage son public. Au-delà de sa carrière musicale, il s'est également aventuré dans le monde du cinéma, en jouant notamment dans le film belge « Les Géants » réalisé par Bouli Lanners, démontrant ainsi une autre facette de son talent. Après quinze ans de carrière et cinq albums, Saule revient avec une version complètement revisitée de tous ses titres dans le cadre de sa tournée « Un Soir à l’Opéra ». Au son du violoncelle, du violon, de la guitare acoustique, du banjo et des mandolines, qu’il vous offre une version intimiste et totalement inédite de ses chansons. C’est au Théâtre 140 que cette tournée exceptionnelle se clôturera le 12 janvier 2024. Voyez tous les détails sur le site www.le140.be Avenue Eugène Plasky, 140 à 1030 Bruxelles Andrea Farago
UNE DRÔLE D’IDÉE OU UNE ZWANZE ? J’ai comme ça tout d’un coup eu une drôle d’idée. Le jour d’aujourd’hui tu as des journalistes qui se disputent pour avoir la primeur de l’info. Un schoupe, qu’ils appellent ça. Si ils savaient faire ça ils lanceraient l’info juste avant qu’elle se passe, ça ça serait une fois tof. Prix Superslummemalin assuré avec applaus de la troupe et félicitations du jury. Tu aurais un dialogue entre collègues du genre : — Tu as entendu dire que le Premier a lâché un pet dans la Chambre ? — Och menneke, je l’ai déjà raconté dans l’édition d’hier soir. — Mais ça s’est passé ce matin, potverdekke ! Tu savais quand même pas savoir ça ! — Awel si, fieu, je le savais déjà. Tu vois la tronche du peï : hau es da na meugelaaik ? Mais il y a eu mieux, mon cher ami. Beaucoup mieux, même si ça date un peu. Au XIVe siècle (oué c’est il y a plus de trois mois donc tu sais pas te souvenir, mais demande à Wikimachin) dans les années 1300 donc (je précise en chiffres pas romains pour les ceuss qui ne lisent pas Suétone dans le texte, ara), au Prieuré de Groenendael vivait un moine journaliste. Je dis journaliste pour que tu comprends mais en réalité c’était un chroniqueur. Et lui il avait pas sa tête que dans le journal, pitje, il a carrément eu sa poire en pierre à sainte Gudule van Brusselles. Il s’appelait Jan van Boendale. Tu peux aller voir à la cathédrale, à gauche de l’autel, il est là. Ce castaar écrivait des chroniques (normal pour un chroniqueur, il aurait vendu des smoetebolle que ça t’aurait peut-être étonné) qui s’appelaient De Brabantsche Yeesten et que je te traduirai par Les Gestes des Ducs de Brabant. Là-dedans il raconte tout ce qu’il se passait au jour le jour chez la duchesse Jeanneke et dans la ville de Brusselles, tout bien avec plein de détails. Un peu compliqué à lire car c’est écrit en flamand de l’époque. Net comme quand tu veux lire Rabelais dans son français, si tu vois ce que je veux dire. C’est très précis et ça t’explique tout ce qui se passe dans la ville et au château ducal pendant des décennies. Les vilains Flamands du comte de Flandre Louis de Male qui viennent investir la ville après la bataille de Scheut (je t’en parlerai un jour, de cette bataille), le courageux t’Serclaes (le gisant méconnu qu’on caresse le genou près de la Grand Place) qui escalade les murs d’enceinte, qui file vers le centre, plante le drapeau brabançon in de ploch van l’étendard flandrien et qui boute les Flamands hors de Brusselles (t’entends ça, Bart ? le drapeau jaune à lion noir, ouste, par-dessus les remparts, peï !) et lap ! le drapeau noir au lion jaune dans les pavés de la Grand Place. Le brave Jan te raconte ça comme une vidéo en couleurs. Du schoupe avant la lettre. En 1388, il te décrit l’agression sur le même courageux t’Serclaes comme s’il y était, avec force détails, on entendrait presque le sang couler quand le méchant bailli Utenenghe lui coupe la langue. Tu me diras que le chanoine faisait un peu dans le gore et qu’il a dû broder un peu, histoire de captiver ses lecteurs. Eh ben c’est mieux que ça mon vieux makker, beaucoup mieux, tu vas voir. Je te disais que ce serait le pied pour un journaliste d’annoncer un fait avant qu’il arrive. Lui, le Jan van Boendale, il a fait beaucoup plus fort : ce brave garçon était mort depuis trente-sept ans au moment des faits qu’il décrit. Wa paasde doevan ? Si Suétone (voir plus haut dans le texte) se mettait à publier la vie passionnée d’Amélie Nothomb dans le Standaard sous forme de feuilleton (pardon : de série) tu n’en croirais pas tes yeux. Janvermille Virgile a bien publié les « Dialogues de la semaine » dans le Pourquoi Pas ? que tu vas me dire, omnuuzel. Comme pour mon brave Jan van Boendale, c’était pas le même, fieu ! Un peï qui continue à écrire avec le nom d’un autre, si possible un très connu, c’est plus profitable que d’essayer de se le faire soi-même, un nom connu. Quand je pense que si je signe mes brusseloiseries « Étienne Macron » ou « Francis Mitterrand » par exemple, direct je reçois un mail de chez Alain Richel pour me commander une saga en quatre-vingt-deux volumes avec une avance de dix mille euros. Qu’est-ce que j’ai raté, dis ! Je peux pas une fois recommencer mon parcours ? Mon pseudo ce serait « Roeland van der Borght » le secrétaire d’Éveraert t’Serclaes. Je m’inventerais une bio du tonnerre, où je raconterais
les aventures du premier échevin de Brusselles, et comment j’ai échappé aux attaques des bandits de Lennik et tout le bataclan. Ça ferait des envieux dans les buildings du boulevard Mettewie. — Arrête une fois de rêver, Georchke, c’est juste une chronique sur ta ville qu’on te demande, tu veux quand même pas avoir ta poire en pierre à droite de l’autel à sainte Gudule quand même ! — Catastrophe non, t’sais ! J’aimerais mieux être une marionnette chez Toone. Alleï, je rêve plus. On parlait de Jan van Boendale et de ses chroniques brabançonnes. Donc le moine se fait un nom bien connu à Brusselles et quand il dit fourt je vais dormir chez le petit Jésus c’est un autre qui continue son œuvre, et il garde le même nom, c’est plus facile pour tout le monde, ara. Je me dis que si tous les écrivains avaient fait la même chose depuis Homère, les bibliothécaires n’auraient plus de travail de classement aujourd’hui. Dans leurs rayons, on pourrait choisir « L’Iliade » et « La Guerre de Troie n’aura pas lieu » d’Homère, et chaque année le prix Goncourt serait attribué à… je te laisse deviner. C’est une zwanze ! Mais quel soulagement pour les potaches. Le maître : qui a écrit « L’avare » ? — Le ket : Homère, m’sieur ! — Et « L’Étranger » ? — Homère, m’dame. — Et « Manneken Pis ne rigole plus » ? —ؙHomère !!! La consécration ! Quand tu penses que monsieur Arouet Le Jeune s’est cassé la tête pour se trouver un pseudo en jouant au scrabble avec les lettres de son nom, il aurait aussi bien pu dire « Appelez-moi Homère, et tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. » C’est pas une belle idée, ça ? Une drôle d’idée, je suis d’accord, et quand je pense que ce brave Homère aurait pondu des milliards de textes depuis plus de vingt siècles d’écriture, ça me fait quand même un peu peur, tu vois ? Et je vois déjà le père Hugo qui vient taper sur mon épaule — Awel, rotte Mago ! Qu’est-ce que c’est que ces flauskes ? J’ai pas envie qu’on m’appelle Homère moi, fieu, un castaar comme Victor on l’appelle Hugo, ara ! Alors je pense qu’on fait bien de tout laisser comme ça et que je continue à signer Georges Roland Petit rappel : Les expressions bruxelloises utilisées dans les textes se basent sur les travaux de Louis Quiévreux, de Jean-Pierre Vanden Branden et de Jean-Jacques De Gheyndt, d'autres me viennent de mon père. Je les remercie tous vivement.
GOLF IMAGINARIUM Le mini-golf, c'est bien plus qu'un simple jeu de précision sur un parcours parsemé d'obstacles. On peut le concevoir comme une aventure ludique qui éveille nos sens, stimule notre esprit compétitif et nous procure un plaisir insoupçonné. Tout le monde a pratiqué un jour ou l’autre cette activité, au point de pouvoir en parler en se référant à son expérience. Alors, pourquoi pas réinventer le parcours ? Voilà l’idée qui a germé dans l’esprit de Michel Diercken, créateur du Musée d’Art Fantastique. Il nous propose donc une atmosphère détendue et joyeuse qui louche du côté des films d’épouvante de notre jeunesse, jamais bien méchants, avec des mondes imaginaires où les créatures défilent, les architectures deviennent spectrales ou ressemblent à des machines extirpées des mondes de Metropolis et là où les tunnels mystérieux défient le cartésianisme. Chaque trou devient une porte ouverte vers l'aventure, invitant les participants à plonger dans un univers miniature où la réalité se mêle à la fantaisie. Si la variété des obstacles constitue l'un des charmes de cette expérience, les virages inattendus, dont chaque élément représente un défi, stimulent l’envie d’aller jusqu’au bout. Bien entendu, l'anticipation de la manière dont la balle rebondira sur les obstacles ajoute une couche d'excitation à chaque coup. Le golf Imaginarium, avec ses dix-huit trous, est de retour jusqu’au 10 mars au Centre d’Art Fantastique pour rassembler les familles. Pour connaitre les jours d'ouverture et les horaires d'accessibilité, merci de vous reporter au site www.fantastic-museum.be Rue de la glacière, 18 à 1060 Bruxelles Sam Mas
EXPOSITION : ANNIE CICATELLI Jamais du neuf, toujours un fil ou de la laine, un matériau que plus personne ne veut, en essayant de le transformer en un objet intéressant, soit par le mélange des couleurs, soit par le choix des formes. Voilà la démarche d’Annie Cicatelli ! Quelle est votre formation ? Je n’ai suivi aucune école d’art. J’étais plutôt orientée vers la communication et le journalisme. Bien que je réside actuellement en France, je n’ai pas eu une jeunesse européenne, mais plutôt brésilienne, avec des repères parfois fort éloignés de ceux qui sont enseignés ici. Mais cela ne m’a jamais empêchée de baigner dans l’art textile A quel moment avez-vous songé à faire de votre travail au crochet des œuvres d’art ? Pendant plusieurs années, j’ai créé des dessins pour la broderie point de croix, parcourant les salons et multipliant les expositions autant que les ateliers, mettant au point la technique « envers parfait » pour la broderie de linge de maison. Maintenant, je travaille essentiellement le crochet pour pousser la technique le plus loin possible et tenter de reproduire à l’infini notre environnement Pouvez-vous nous parler de votre démarche ? Comme on insiste de plus en plus sur l’urgence de préserver la planète, de réduire les déchets, de l’imminence de la fonte des glaciers, du trou dans la couche d’ozone et des dangers qui menacent les fonds marins, j’ai eu l’idée d’utiliser les rebuts, des matériaux de tous les jours qui, à un certain moment, n’ont plus de valeur aux yeux de certains pour les doter d’une seconde existence. Il s’agit essentiellement de fils de coton et de laine. Autour de moi, j’entends souvent les gens parler des restes qui encombrent leurs placards et de leur envie de tout benner. Alors, cela me renforce dans la volonté qui consiste à exploiter ce matériel en l’alliant à une technique considérée comme vieillotte qu’est le crochet. Remettre cette technique à la mode et en profiter pour parler écologie et préservation de la nature, voilà mon credo ! Pourquoi exposez-vous ? J’essaie de diffuser mon travail auprès des professionnels et des particuliers sensibles à l’art contemporain, tout en ne cachant mon très grand intérêt pour la cause environnementale. Chaque exposition devient de la sorte une vitrine de ma production autant qu’un lieu d’échange et discussion. Puis, pour moi, il s’agit également de montrer qu’on peut utiliser une technique traditionnelle en la sortant des habitudes, en la modernisant et en se voulant créative. Bien sûr, il s’agit d’artisanat, mais aussi d’art avec un grand A, car chaque pièce est imaginée en amont en veillant à ce qu’elle soit vraiment originale, en y apportant quelque chose de personnel et en défendant une esthétique singulière. Son travail est à découvrir à Espace Art Gallery du 4 au 28 janvier 2024. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.espaceartgallery.eu Rue de Laeken, 83 à 1000 Bruxelles Propos recueillis par Daniel Bastié
ÉPIPHANIE : LA GALETTE DES ROIS Elle se déguste chez nous le 6 janvier. Les enfants vous la réclameront sûrement. Ils l’attendent depuis le Nouvel An. Ils y chercheront la fève qui fera d’eux, s’ils la trouvent, le roi ou la reine de la journée. Mais savez-vous d’où vient cette fête que nous célébrons le jour de l’Épiphanie ? Elle nous vient des fêtes romaines consacrées à Saturne. L’esclave y tirait au sort la royauté d’un jour. Entre la fin du mois de décembre et le commencement de janvier, les Romains permettaient à un esclave de devenir le roi de la maison et de se moquer ainsi de son maître. Ces fêtes favorisaient l’inversion des rôles dans la société afin de déjouer les jours néfastes de Saturne, divinité chthonienne du monde souterrain dont on se méfiait à Rome. Une fois par an, on rendait grâce au maître des Saturnales. Et l’on célébrait la journée des esclaves. Au cours d’un banquet familial où les esclaves de la demeure étaient invités, les Romains utilisaient la fève d’un gâteau pour tirer au sort le prince du désordre. Le roi d’un jour, appelé « Saturnalicius princeps », pouvait exaucer tous ses désirs d’esclave pendant la journée, comme celui de donner des ordres à son maître, avant de retourner le lendemain à la vie servile qu’il venait de quitter. Cela permettait aussi de resserrer les affections domestiques autour de la maison. Pour assurer la distribution aléatoire de la galette, il était de coutume que le plus jeune esclave se place sous la table et nomme, sans le voir, le bénéficiaire de la part de gâteau qu’on attribuait à chaque participant. Celui qui recevait la fève était déclaré roi de la compagnie, laquelle se mettait à boire, manger et danser au son de la musique. Plus tard au Moyen Age, l’usage voulait qu’on partage la galette en autant de parts qu’il y avait de convives, plus une laissée au hasard. Cette dernière, nommée la « part de la Vierge » ou la « part du pauvre », était destinée au premier venu qui se présenterait à la porte. On espérait que ce fût un pauvre hère qui partagerait la galette et deviendrait le roi de la journée en tirant la fève. La fève Le christianisme, devenu religion d’Etat, remplaça la fève par l’enfant Jésus, longtemps cherché par les Rois mages. Les premières fèves en porcelaine apparurent à la fin du XVIIIe siècle. Si l’emploi de la fève est toujours d’actualité, il en existe d’autres de fantaisie que collectionnent les adeptes de la « fabophilie ». Ils en ont toute une collection. La galette est souvent faite d’une pâte feuilletée cuite au four. Elle peut être fourrée avec de la frangipane, des fruits, du chocolat ou de la compote de pomme. On dit que près de 70 p.c. des convives trichent pour donner la fève aux plus jeunes. Chiche que vous faites parties des tricheurs, et vos enfants vous en sauront gré. Les boulangers fournissent avec la galette une couronne en papier doré ou argenté. Cette couronne porte sur elle le mot Épiphanie pour désigner la galette des rois. Ce mot, signifiant en grec « la manifestation divine », évoque les trois rois qui vinrent saluer la naissance du Christ à Bethléem. En Flandre, le gâteau s’appelle la driekoningentaart : la tarte des trois rois.
Les trois rois Ils figurent dans l’Evangile selon Matthieu qui ne cite ni leur nom ni leur nombre. Ils sont venus d’Orient, guidés par une étoile pour rendre hommage au « roi des Juifs » et lui apporter trois présents d’une grande valeur : l’or, l’encens et la myrrhe. Leurs noms seront fixés au VIIIe siècle dans une chronique universelle en latin, l’Excerpta Latina Barbari : Melchior, Gaspard et Balthazar. Ce sont les personnages traditionnels de la Nativité. Le thème de l’Adoration des Mages deviendra très populaire dans l’iconographie chrétienne. Selon Matthieu, ils se présentèrent à Jérusalem pour rechercher le « roi des Juifs qui venait de naître » et dont une étoile, peut-être la comète de Halley, leur avait montré le chemin. Causant ainsi le plus grand trouble auprès d’Hérode qui craignait pour sa royauté et auprès des habitants de Jérusalem qui ne voulaient pas déplaire à leur roi. Guidés par cette étoile, ils découvrirent l’enfant à Bethléem « avec Marie, sa mère », et lui offrirent trois présents. Après cet hommage, les mages furent avertis par Dieu de ne pas retourner auprès d’Hérode, et ils regagnèrent leur pays par un autre chemin. L’histoire se poursuit avec l’épisode de la fuite en Egypte et le massacre des Innocents. L’origine incertaine des mages de l’Évangile a pu faire songer à des prêtres perses venus de Médie (comme le veut le mot mage désignant des magiciens), à des astrologues babyloniens appelés « chaldéens » par les Grecs et les Romains, ou encore, vu leurs présents, à des voyageurs d’Arabie ou de Syrie. Les Romains y voyaient des devins venus vénérer la naissance d’un enfant sacré. Leur royauté semble avoir été forgée par la tradition à partir de divers passages de l’Ancien Testament. C’est Origène qui fixe le premier, dans ses Homélies sur la Genèse, leur nombre à trois, se fondant vraisemblablement sur les trois présents qu’ils apportaient avec eux. Les trois présents L’or évoque la royauté du Christ, l’encens son caractère liturgique, et la myrrhe, un parfum qui servait à embaumer les morts en Egypte. Gaspard, jeune prince aux traits asiatiques, offrit l’encens. Melchior, représenté comme un roi âgé, donna l’or. Et Balthazar, au visage noir portant toute sa barbe, offrit la myrrhe. La Renaissance italienne nous a révélé leurs visages avec Giotto, Fra Angelico, Hans Memling, Botticelli, Léonard de Vinci ou Albrecht Dürer. On peut les admirer dans nos musées. Michel Tournier leur a joint, dans son roman Gaspard, Melchior et Balthazar (1980), un quatrième roi mage, Taor, prince de Mangalore dans le sud de l’Inde. Eternel retardataire à la poursuite d’une recette du loukoum à la pistache, il vient troubler et vivifier le mythe en devenant le premier à recevoir l’eucharistie. Lisez ce beau roman qui vous plongera dans les senteurs parfumées de l’Orient, à l’époque du Christ. Vous offrirez donc la galette des Rois à vos enfants ce 6 janvier, en vous arrangeant pour que le plus jeune tire la fève et soit proclamé roi ou reine de la journée. Bon appétit aux tout petits autour de cette galette royale et sempiternelle. Michel Lequeux
LE ROI BALTHAZAR AU MONT DES ARTS Vous le découvrirez à la chapelle de Nassau au KBR Museum, où il sera exposé jusqu’au 8 janvier 2024. Cette pièce maîtresse du XVe siècle a été récemment restaurée à l’Institut royal du Patrimoine culturel (IRPA) et fait partie d’un retable représentant la scène de l’Adoration des mages. Pendant longtemps, le retable a été attribué à un artisan allemand. Après sa restauration, il a été identifié comme une œuvre appartenant aux sculpteurs bruxellois dits les Borman. Acquis à la fin du XVe siècle par un riche marchand milanais, le retable a franchi les Alpes, illustrant ainsi la mobilité des œuvres d’art à travers l’Europe au Moyen Age. Le mage noir, qui occupe le premier plan de la scène, est entièrement sculpté en ronde bosse (une sculpture en trois dimensions). Il tient délicatement entre ses doigts la coupe close qui contient la myrrhe offerte au nouveau-né. Il est vêtu d’un somptueux pourpoint de drap de damas broché d’or, dont les bords sont ornés d’orfrois en relief. Les extrémités de son cimeterre richement décoré dépassent des longues manches évasées de sa tunique dorée. Ses chausses sont munies d’éperons. Balthazar est coiffé d’une couronne posée sur un élégant chapeau entouré d’un turban dont l’extrémité torsadée retombe dans son dos. Il porte des bijoux : une longue boucle d’oreille terminée par un gland et une large chaîne d’or autour des épaules. L’Épiphanie sera mise à l’honneur lors du dernier week-end d’ouverture du musée les 6 et 7 janvier prochains. A l’occasion de cette fête et à ces dates, les manuscrits de la Rijmbijbel de l’Evangile d’Echternach et de la Généalogie de Pierre de Poitiers seront ouverts aux pages où figure une miniature qui illustre l’histoire biblique de l’origine de l’Épiphanie. Une visite guidée avec la conservatrice Ann Kelders permettra d’aborder, entre autres, les origines de cette fête que nous vous avons expliquées dans l’article précédent. A voir jusqu’au 8 janvier au KBR Museum, du mardi au dimanche de 10 à 17 heures. Entrée libre pour les détenteurs du pass musées et pour les moins de dix-huit ans. Plus d’infos sur www.kbr.be Mont des Arts, 28 à 1000 Bruxelles Michel Lequeux
EXPOSITION : PORSCHE DRIVEN BY DREAMS L'histoire de la marque Porsche tient de la saga. Elle a débuté avec une vision et une passion pour l'ingénierie automobile. Ferdinand Porsche, le fondateur de l'entreprise, a laissé une empreinte indélébile dans le monde de l'automobile, en créant l'une des marques les plus emblématiques et prestigieuses de l'industrie. Il était un ingénieur allemand talentueux et visionnaire. Il a fondé son entreprise en 1931, la "Dr. Ing. h.c. F. Porsche GmbH", à Stuttgart. L'une des premières réalisations notables de Porsche a été la conception de la Volkswagen Coccinelle, une voiture abordable et devenue une icône mondiale. La Coccinelle a connu un succès retentissant, qui a permis à son concepteur de poursuivre son rêve de créer des voitures sportives haut de gamme. La première véritable voiture de sport Porsche est apparue en 1948 sous le nom de Porsche 356. Elle était basée sur la plateforme de la Coccinelle, mais elle présentait des performances améliorées et un design élégant. La 356 a rapidement acquis une réputation pour sa maniabilité et son agilité, devenant la première Porsche à remporter des courses automobiles. Cette voiture a jeté les bases de ce que serait la marque Porsche. En 1963, Porsche a introduit l'une de ses créations les plus emblématiques, la Porsche 911. Conçue par Ferdinand "Butzi" Porsche, petit-fils du fondateur de l'entreprise, cette voiture est devenue l'icône incontestée de la marque. La 911 se caractérise par sa silhouette distinctive à l'arrière, son moteur six cylindres à plat et son incroyable maniabilité. Elle a évolué au fil des décennies, mais elle est restée fidèle à son héritage de performance et d'élégance. Au fil des années, Porsche a étendu sa gamme de produits pour inclure d'autres modèles, tels que la Porsche 924, la Porsche 944, la Porsche Boxster, la Porsche Cayenne (un SUV) et la Porsche Panamera (une berline de luxe). Cette diversification a permis à Porsche d'attirer une clientèle plus large tout en maintenant son engagement envers la performance et l'innovation. Le sport automobile s’est toujours tenu au cœur de l'identité de la marque, qui a accumulé de nombreuses victoires en compétition, notamment sur la célèbre piste du Mans. De nos jours, Porsche est synonyme de luxe, de performance et d'ingénierie de pointe. La société continue de développer des voitures de sport haut de gamme, des SUV performants et des véhicules électriques, marquant ainsi l'entrée de la marque dans l'ère de la mobilité durable avec la Porsche Taycan, sa première voiture électrique. Autoworld, en collaboration avec Porsche Belgium et avec le musée de Porsche à Stuttgart, propose une présentation de modèles uniques qui sont à voir du 8 décembre 2023 au 25 février 2024. Si cela vous tente, voyez les informations pratiques sur le site www.autoworld.be Parc du Cinquantenaire à 1000 Bruxelles Michel Weyo
EXPOSITION : ÉCHOS DU RWANDA Le génocide des Tutsis en 1994 au Rwanda est l'un des événements les plus tragiques de l'histoire récente. Ce génocide a été perpétré par le gouvernement hutu au pouvoir à l'époque, dirigé par le président Juvénal Habyarimana. Le génocide a été planifié et exécuté principalement par des milices. La propagande, diffusée par les journaux ou la radio a été un élément important de conditionnement des esprits qui a favorisé le génocide. Elle s'appuie sur l'hypothèse, héritée du colonialisme, d’une différence raciale entre Hutus et Tutsis et enseignée dans les écoles. Les Tutsis y sont présentés comme des envahisseurs étrangers. Elle assimile également les Tutsis de l'intérieur du Rwanda aux Tutsis de l'extérieur Les tensions ethniques entre les Hutus et les Tutsis remontent à l'époque coloniale, lorsque les autorités belges ont favorisé les Tutsis au détriment des Hutus. Après l'indépendance en 1962, les conflits ethniques ont persisté, culminant en 1994 avec le déclenchement des massacres entre voisins. Rappel des faits. Le 6 avril 1994, l'avion transportant le président Habyarimana a été abattu, déclenchant une vague de violence. Immédiatement après l'assassinat, des tueries ont commencé à Kigali et se sont rapidement étendues à tout le pays. Les Tutsis et les Hutus modérés ont été ciblés de manière systématique. Les milices, avec le soutien du gouvernement, ont organisé des carnages de masse, utilisant des machettes, des haches et d'autres armes rudimentaires. Les forces de maintien de la paix de l'ONU présentes au Rwanda à l'époque n'ont pas été autorisées à intervenir de manière significative et la communauté internationale a largement échoué à prévenir ou à stopper l’hécatombe. Des estimations suggèrent que jusqu'à un million de personnes, principalement des Tutsis, ont été liquidées en l'espace de trois mois. Le génocide a laissé des cicatrices profondes dans le pays et dans le monde entier. La reconstruction du pays a représenté un défi immense et la nécessité de justice et de réconciliation persiste.
Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a été créé pour juger les responsables du génocide, mais la tâche pour faire face aux conséquences sociales, psychologiques et politiques du génocide demeure complexe. Le Rwanda a depuis fait des progrès remarquables en termes de reconstruction et de réconciliation, mais les événements de 1994 restent un rappel sombre de la capacité de l'humanité à infliger des souffrances indicibles dans un contexte de haine ethnique et de violence. Le génocide des Tutsis est un appel à la vigilance contre le génocide et les atrocités de masse, et une incitation à œuvrer pour la paix, la justice et la prévention des conflits à l'échelle planétaire. Chaque année, Escale du Nord organise Devoir de mémoire, un événement de sensibilisation autour d’un phénomène qui a marqué l’Histoire. Cette fois, elle aborde le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994, dont on commémore le trentième anniversaire, et propose une exposition du 18 janvier au 15 février 2024 au Centre culturel d’Anderlecht. Celle-ci propose des repères et des clés de compréhension sur la mise en place de ce génocide et les mécanismes psychosociaux en place dans tous les génocides. Voyez les détails pratiques sur le site www.escaledunord.brussels. Rue du Chapelain, 1 à 1070 Bruxelles
EXPOSITION : HAMISH FULTON L'artiste Hamish Fulton, avec sa pratique artistique axée sur la marche et l'expérience directe de la nature, est connu pour ses "artistic walks" où il parcourt des paysages divers à pied, utilisant la marche comme moyen d'interaction artistique avec la nature et l'environnement. L'un des points clés de sa démarche s’ancre dans le refus de laisser une trace physique ou matérielle dans les environnements qu'il traverse. Au lieu de cela, la marche elle-même devient son mode d'expression artistique et il documente son expérience au moyen de photographies, de textes et d'autres éléments contextuels qui accompagnent son travail. Le concept de "mental sculptures" est particulièrement intéressant, car il suggère que ses œuvres ne sont pas seulement une représentation de l'expérience, mais aussi une invitation à la réflexion et à la reconstruction mentale de cette expérience. En mettant en avant les notions d'espace, de temps et de matière, il pousse les spectateurs à créer leur propre interprétation de ses marches. De surcroît, la dimension collective de ses marches, en particulier dans des contextes urbains, élargit l'aspect participatif de son art. Organiser de telles manifestations, où le protocole est révélé au dernier moment, permet d'impliquer le public d'une manière nouvelle et immersive. Chaque aventure devient de fait une performance partagée, qui fait que les participants deviennent partie intégrante de l'œuvre. Au demeurant, son approche n’est comparable à aucune autre, dans la mesure où elle explore la marche en tant que moyen de création et d'interaction. Ses clichés photographiques seront exposés à la galerie Baronian du 25 novembre 2023 au 13 janvier 2024. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.baronian.eu Rue Isidore Verheyden, 2 à 1000 Bruxelles Sam Mas
EXPOSITION : ROOTWORK Kapwani Kiwanga est une artiste multimédia conceptuelle qui travaille avec le son, le film, la performance et les objets. Son art est souvent basé sur des recherches d'archives. Elle s'intéresse non seulement au passé, mais aussi à l'avenir. Elle a été invitée à créer une nouvelle œuvre, dont la pièce maîtresse est un tapis au motif floral ornemental. L'allure décorative de ce revêtement de sol, baptisé Rootwork, s'inspire de l'Art nouveau et fait allusion aux histoires partagées entre les territoires qui ont abrité des espèces botaniques importées en Belgique. Elle a été lauréate inaurugale du Frieze Artist Award (2018), du Sobey Prize for the Arts (Canada 2018), du Prix Marcel Duchamp (2020) et du Zurich Art Prize (2022). Elle est boursière Guggenheim en 2023 et a été boursière Radcliffe à l'université de Harvard en 2022-23. Elle présente actuellement une exposition personnelle au MOCA, à Toronto, et sa première grande exposition sera inaugurée au Kunstmuseum Wolfsburg en septembre. Une exposition personnelle suivra en juin au Capc Musée d'art contemporain Bordeaux et plus tard cet automne à la Fundação de Serralves, Porto. En 2024, elle représentera le Canada à la Biennale de Venise. Sa création est à découvrir à Bozar du 10 novembre 2023 au 10 mars 2024. Plus de détails sur le site www.bozar.be Rue Ravenstein, 23 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : LE LOMBARD, AFFAIRE DE FAMILLE
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Depuis presque quatre-vingts ans, les Éditions du Lombard sont un acteur majeur de l'univers de la bande dessinée francophone. Fondée en 1946 par Raymond Leblanc, cette maison d'édition belge a su marquer de son empreinte l'industrie de la BD grâce à un catalogue riche, varié et de grande qualité. Aujourd'hui, les Éditions du Lombard continuent de briller grâce à leur engagement envers la créativité, la diversité et la narration graphique. Dès ses débuts, les Éditions du Lombard se sont distinguées en publiant des œuvres de renom, notamment les aventures de Tintin, créées par Hergé. Tintin est devenu un pilier de la culture populaire et un exemple de la qualité éditoriale de cette maison. En plus de Tintin, cet éditeur a publié des séries iconiques telles que "Ric Hochet", "Alix", "Blake et Mortimer" et bien d'autres. L'engagement envers la qualité et l'originalité a toujours été au cœur de la mission, avec des albums qui représentent le fruit du travail acharné de talentueux scénaristes et dessinateurs, encouragés à explorer de nouveaux horizons narratifs et visuels. Avec le temps, les Éditions du Lombard ont su élargir leur catalogue pour accueillir une grande variété de genres et de styles. Des thrillers aux comédies, en passant par la science-fiction et le fantastique, la maison d'édition propose une gamme diversifiée de titres qui répondent aux goûts de tous les amateurs. De plus, elles ont su rester à la pointe de l'innovation en intégrant des éléments high tech à leurs publications. Les lecteurs peuvent désormais accéder à des versions numériques de leurs bandes dessinées préférées, chose qui facilite la découverte de nouvelles histoires et l'expérience de lecture. Les Éditions du Lombard ont également joué un rôle majeur dans la promotion de la bande dessinée en tant qu'art à part entière. Elles ont soutenu des initiatives visant à mettre en lumière la créativité des artistes, que ce soit par le biais de festivals, d'expositions ou de collaborations avec des institutions culturelles. Le Centre belge de la Bande Dessinée renoue avec l’esprit initial des anciens magasins Waucquez et accueille une rétrospective avec un dispositif inédit. Conçue comme un showroom d’ameublement, cette exposition revient sur la genèse, la mythologie, les pionniers, les têtes d’affiche, es défricheurs et les francs-tireurs qui ont donné les lettres de noblesse au neuvième art. De pièce en pièce, les visiteurs découvrent l’extraordinaire richesse d’un catalogue d’abord construit autour du mythique journal Tintin et de la ligne graphique chère à Hergé, puis réinventé au gré des évolutions de la société et du monde de l’édition. Un regard à la fois ludique et inventif au travers de documents inédits, d’images, d’archives, de projections et de somptueux originaux… cachés dans de faux meubles. A voir jusqu’au 24 août 2024 au Centre belge de la Bande dessinée. Plus de détails sur le site www.cbbd.be Rue des sables, 20 à 1000 Bruxelles Raphael Hautecœur
EXPOSITION : THE END OF THE WORLD La Fondation Roi Baudouin célèbre les cent vingt ans de I ‘expédition antarctique belge, épopée scientifique à bord du Belgica en proposant aux visiteurs d'embarquer pour une expédition climatique. Lors de ce voyage, l'on comprendra que la planète, telle que nous l'habitons, atteint les limites de ses ressources, mais aussi que chacun· peut être l'acteur d'un monde nouveau et durable. Cet événement rappellera d'abord l'extraordinaire défi humain que fut le voyage et l'hivernage du navire polaire, le Belgica, sur le Continent blanc, et la fabuleuse manne scientifique qu'en rapporta l'équipage du Commandant Adrien de Gerlache. Ces hommes, originaires de six pays différents, furent les auteurs de la première expédition scientifique d'envergure en Antarctique où ils se rendirent sans velléités territoriales ni commerciales. Mais l'Antarctique tel que le découvrirent les hommes du Belgica n'est plus le même aujourd'hui : fonte des glaces, espèces en péril., etc. De même, le monde dans lequel nous vivons touche aux limites de ses ressources dont l'exploitation provoque d'importants dérèglements climatiques. L'exposition prendra le pouls d'une planète à bout de souffle, qui met l'humain au défi de sa propre survie. II est donc temps de devenir des citoyens actifs d'un monde nouveau, ou chacun, en tant qu'individu et en tant que membre de la communauté humaine, agit pour créer les conditions de vie durables, pour tous. L'exposition proposera au public des moyens pratiques et concrets d'agir en faveur d'un monde auquel s'ouvrent de nouvelles perspectives Une aventure climatique à découvrir au Musée BelVue jusqu’au 4 février 2024. Plus de détails sur le site www.belvue.be Place des Palais, 7 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : IN THE EYE OF THE STORM Le mouvement moderniste Ukrainien s'est développé sur fond d'effondrement des empires, de Première Guerre mondiale, de lutte pour l'indépendance et de création de l'Ukraine soviétique. Malgré ces profonds bouleversements, les débuts du XXe siècle ont été le théâtre d'expérimentations artistiques audacieuses et d'un véritable épanouissement de l'art, de la littérature et du théâtre. Mettant en lumière un éventail de styles artistiques et d'identités culturelles diverses, cette exposition présente plus de soixante œuvres, dont la plupart ont été prêtées par le Musée national d'art d'Ukraine (NAMU) et le Musée du théâtre, de la musique et du cinéma d'Ukraine, afin de les sauvegarder durant l’invasion russe actuellement en cours. L’événement rassemble des travaux d'artistes tels que Kazymyr Malevych, Alexandra Exter et El Lissitzky, ainsi que des figures moins connues, comme Oleksandr Boho-mazov, Sarah Shor et Mykhailo Boichuk, qui ont toutes laissé une marque indélébile sur l'art et la culture du pays. Apparaissent des tendances dont l’objectif est de transformer l’art et le monde. Face aux répressions staliniennes, l’art s’apparente à un refuge, à un îlot de liberté artistique et une niche dans laquelle chacun tente de s’exprimer. Aujourd’hui, l’horreur des bombes qui pleuvent sur Kiev, autant que sur le reste de la nation, nous rappelle l’importance de la parole pour crier son besoin d’autonomie, de danser, de rire, de chanter, de peindre ou de dessiner. Cette découverte de l'art moderniste réalisé en Ukraine entre 1900 et 1930 est à voir jusqu’au 28 janvier 2024 aux Musées royaux des Beaux-Arts de Bruxelles. Voyez les informations pratiques sur le site www.fine-artsmuseum.be Rue de la régence, 3 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : RATTUS Le rat, cet habitant discret des égouts de Bruxelles, est un animal qui suscite à la fois fascination et répulsion. Il évolue dans l'obscurité des souterrains de la capitale, souvent invisible pour les habitants de la surface, mais néanmoins omniprésent dans le sous-sol de la ville. En tant qu'espèce, il possède une histoire longue et complexe avec l'humanité, souvent considéré comme nuisible en raison de sa capacité à se reproduire rapidement et à causer des dégâts matériels. Cependant, il est important de noter qu’il joue un rôle écologique essentiel en tant que prédateur d'insectes et de déchets organiques. Dans nos égouts, sa présence contribue à maintenir un équilibre biologique fragile. Au fil du temps, il a évolué pour prospérer dans les environnements urbains, où la nourriture foisonne et où les recoins sombres et humides des égouts offrent un abri idéal. Bien que sa réputation soit souvent entachée par des maladies transmissibles, il importe de souligner que la plupart des variétés ne présentent pas de danger direct pour l'homme, tant qu'elles ne sont pas provoquées ou dérangées. Les rats des égouts de Bruxelles reflètent l’image d'une ville en constante évolution. Au fil des décennies, ils sont devenus le symbole de la coexistence complexe entre l'être humain et l’animal sauvage dans un environnement bétonné et macadamisé. Les efforts de gestion des populations de rats maintiennent un équilibre entre les besoins des habitants humains et les habitants plus discrets à quatre pattes. Le rat mérite-il donc une exposition ? Les égoutiers vous l’affirmeront : Le rat ne manque ni d’intérêt, ni de qualités. Il constitue même un atout précieux pour nos sous-sols en ingérant une partie des déchets et évitant par ce fait les bouchons dans notre réseau. Intitulée « Rattus » (du nom d’un genre de gros muridés originaires d'Asie, dont deux espèces ont colonisé l'Europe et le reste du monde : le rat noir et le rat brun ou surmulot, cette manifestation se veut avant tout didactique et entend faire tomber les préjugés. Outre un parcours dans les égouts, elle permet d’être au plus près de ce rongeur grâce à des photographies et des vidéos. Si l’expérience vous tente, elle est menée jusqu’au 16 juin 2024 au Musée des égouts. Plus de détails sur le site www.bruxelles.be Porte d’Anderlecht à 1000 Bruxelles Sam Mas
EXPOSITION : PAYSAGES ABSTRAITS Le changement de saison donne droit à un accrochage thématique autour du paysage. Il est souvent admis que les artistes abstraits composent leurs œuvres sans sujet d’inspiration : seule compte la mise en rapport – spontanée ou réfléchie – de formes et de couleurs. Et pourtant, bon nombre d’entre eux observent leur environnement quotidien pour investir l’espace de la toile ou sonder leurs émotions. La relation entre l’artiste et le paysage témoigne de l’évolution du rapport qu’il entretient avec le monde qui l‘entoure. Le 20ième siècle apporte avec lui son lot de grands bouleversements : ouverture à de nouvelles perspectives avec les premiers pas de l’homme sur la lune, industrialisation, changements climatiques, … Tant d’éléments qui auront un impact sur la création des œuvres d’art. Qu’il soit imaginaire ou réel, les peintres abstraits réinventent le paysage en expérimentant un nouveau langage formel. Leurs points de vue, très divers, pourraient être envisagés par le spectateur comme des itinéraires de promenade pour s’éloigner de la réalité afin de mieux l’envisager. Pour découvrir cet événement et vous rendre compte de la richesse de leurs créations, rendez-vous au Musée Magritte de Jette jusqu’au 2 juin 2024. Plus de détails sur le site www.magrittemuseum.be Rue Esseghem, 137 à 1090 Bruxelles
EXPOSITION : JOSEF HOFFMANN - SOUS LE CHARME DE LA BEAUTÉ En octobre 1955, l’architecte et designer viennois Josef Hoffmann (1870-1956) se rend à Bruxelles à l’occasion du 50e anniversaire de la maison Stoclet, projet qui deviendra connu sous le nom de « palais Stoclet » et marquera un tournant dans sa vie et sa carrière. Le mythe entourant ce bâtiment et la culture du produit ayant émergé du savoir-faire du Wiener Werkstätte (Atelier viennois) influencent encore aujourd’hui l’étude de son œuvre. Pour la première fois en Belgique, l’exposition JOSEF HOFFMANN - Sous le charme de la beauté a pour ambition de présenter de manière plus complète le travail de l’artiste autrichien et son évolution au cours de ses six décennies d’activité. La beauté intemporelle des créations de Hoffmann démontre sa pertinence non seulement en tant que figure historique, mais aussi en tant que source d’inspiration pour différentes générations d’étudiants, que ce soit à l’École des arts appliqués de Vienne ou ailleurs, ce qui fait de lui une référence internationale pour les pratiques postmodernes. Cette rétrospective, la première consacrée à Hoffmann à Bruxelles, vise à offrir une analyse plus approfondie des idéaux de l’artiste et de leur évolution, à la fois en raison et indépendamment des diverses circonstances idéologiques et sociales dans lesquelles ils ont pris forme. L’exposition présente un éventail d’œuvres connues ainsi que plusieurs pièces rares provenant de collections privées. Le récit est émaillé de détails biographiques et de nouvelles analyses d’aspects précédemment négligés permettant d’approfondir notre compréhension de cette figure centrale du design moderne. Chaque section de l’exposition est centrée sur une ou plusieurs maquettes, dont une nouvelle maquette du pavillon imaginé par Hoffmann pour l’exposition du Werkbund à Cologne en 1914, qui font figure d’exemples et de références clés pour appréhender une constellation de meubles, d’objets, de designs, de textiles et de documents. Une juxtaposition de récits est ainsi proposée, couvrant chaque aspect de la production artistique de Hoffmann : architecture, design, arts décoratifs, scénographie, écriture et enseignement. L’exposition se penche en outre sur sa méthode créative et son utilisation de la couleur. L’exposition Josef Hoffmann - Sous le charme de la beauté se tient au Musée Art & Histoire jusqu’au 14 avril 2024. Plus de détails sur le site www.artandhistory.museum Parc du Cinquantenaire à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : L’AVANT-GARDE EN GÉORGIE L’exposition L’Avant-garde en Géorgie (1900-1936) ouvrira le festival Europalia Georgia avec la présentation pour la première fois en Europe d’un chapitre largement tombé dans l’oubli de l’histoire de l’art des avant-gardes européennes. L’avant-garde en Géorgie sera présentée et contextualisée à travers un large corpus d’œuvres (peintures, dessins, livres, films, photographies, décors et costumes de théâtre et de cinéma, etc.) principalement conservées en Géorgie. C’est en 1918, à la suite de la chute de l’Empire russe et de la révolution d’Octobre, dans un contexte mondial tourmenté, que la Géorgie proclama son indépendance. Parenthèse enchantée de courte durée s’achevant avec l’invasion soviétique de 1921, elle permit néanmoins à une foisonnante et inspirante création d’avant-garde de se déployer. Les artistes développèrent de nouvelles pratiques artistiques redéfinissant une attitude générale par rapport à la vie. Celles-ci prendront de multiples formes et mélangeront traditions géorgiennes et influences d’Orient et d’Occident. Elles se répondront à travers des peintures, dessins, écrits, films, photographies, performances, recherches typographiques, éditions de livres
et pièces de théâtre. Des mouvements aussi divers que le (néo-)symbolisme, le futurisme, le dadaïsme, le zaoum, le toutisme, l’expressionnisme, le cubisme ou le cubo-futurisme y cohabiteront dans une effervescence créative inédite. L’année 1936 et les grandes purges ordonnées par le régime de Staline sonneront le glas de la création d’avant-garde, dont les idées perdureront malgré tout à travers les générations pour refaire surface dans les années septante. Avec, entre autres, les œuvres de Elene Akhvlediani, Gigo Gabashvili, Irakli Gamrekeli, Nutsa Gogoberidze, Lado Goudiashvili, David Kakabadze, Shalva Kikodze, Kote Mikaberidze, Petre Otskheli, Niko Pirosmani, Alexander Salzmann, Ilya et Kirill Zdanevitch. Un programme de performances et de visites guidées accompagne l’exposition et permettra au public de se plonger encore davantage dans les richesses créatives d’un pays dont le public lambda ne sait pas grand-chose. Une exposition à voir à Bozar jusqu’au 14 janvier 2024. Plus de détails sur le site www.bozar.be Rue Ravenstein, 21 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : UNFREE LABOR Avons-nous toujours la possibilité de choisir notre travail ? Pourquoi certaines catégories de personnes sont-elles susceptibles d’être reléguées dans des emplois de seconde zone ? Sommes-nous invariablement déterminés à contribuer à un marché de l’emploi inégalitaire ou avons-nous, comme consommateur, la possibilité d’un choix ? L’exposition « Unfree Labor » nous invite à explorer la transition floue entre un travail libre et non libre. Loin d’être cantonné à des périodes les plus noires de notre histoire récente, le travail contraint demeure aujourd’hui encore une réalité. Les visiteurs y apprendront que l’absence de choix implique inévitablement une relation de dominance-subordination. Il s’agit bien sûr d’une exposition engagée qui invite les visiteurs à réfléchir et à prendre position sur des situations vécues aujourd’hui en Allemagne, en Belgique et au Grand-Duché de Luxembourg. Dans nos pays riches et dits démocratiques, quelle est notre marge de liberté en prenant un emploi ? Dans quelle mesure la coercition économique, juridique ou émotionnelle pousse-t-elle une personne à accepter un travail pouvant présenter des conditions injustes ? Cette manifestation informe, mais pose aussi beaucoup de questions qui dérangent. Elle souhaite aider le visiteur à mieux comprendre ce monde du travail que nous partageons. Cet événement se veut enfin le résultat d’une démarche active d’étudiants d’universités et d’établissements supérieurs de ces trois pays et qui apporte un regard novateur et inédit de la jeune génération sur des questions sociétales. A voir à La Fonderie jusqu’au 21 janvier 2024. Voyez les modalités pratiques sur le site www.lafonderie.be Rue Ransfort, 27 à 1080 Bruxelles
EXPOSITION : MORRIS
Maurice de Bevere, dit Morris, né le 1er décembre 1923 à Courtrai et décédé le 16 juillet 2001 à Bruxelles, était un auteur de bande dessinée belge connu comme créateur en 1946 de Lucky Luke, série populaire qu'il a dessinée jusqu'à sa mort, seul ou en collaboration avec divers scénaristes, dont René Goscinny. Lucky Luke, le cowboy solitaire et justicier de l'Ouest, est un personnage emblématique de la bande dessinée franco-belge. Il reste le poor lonesome cowboy qui parcourt sans relâche le Far West à dos de son fidèle cheval Jolly Jumper, en maintenant l'ordre et en faisant respecter la loi. Ce héros est reconnaissable à sa longue silhouette, son chapeau noir, sa cigarette toujours allumée et son inséparable cigare. Il est également doté d'une vitesse de tir inégalée, ce qui lui vaut le surnom de "l'homme qui tire plus vite que son ombre." Cette célérité lui permet de désarmer les bandits sans tuer, incarnant ainsi les valeurs de la justice et de l'héroïsme moral. Son univers se peuple de personnages mémorables tels que les Daltons, une bande de hors-la-loi incompétents, Rantanplan, le chien le plus bête de l'Ouest, et bien sûr, le mystérieux et toujours silencieux Jolly Jumper, qui n'est pas en reste quand il s'agit de raconter des histoires. À l'occasion des 100 ans de la naissance de Morris, la galerie Huberty & Breyne crée l’événement en dévoilant une exposition rétrospective de cent planches et dessins signés de l’artiste. Parmi la sélection, le public retrouve notamment quinze couvertures originales restées jusqu’à présent dans le cercle familial. Cette exposition lève le voile sur l’évolution du dessin de Morris et sur la pureté de son geste. Afin de poursuivre la plongée dans l’univers du créateur, des albums sont mis librement à disposition dans un espace lecture, spécialement aménagé. Une manifestation à découvrir à la galerie Huberty & Breyne du 1er décembre 2023 au 27 janvier 2024. Voyez l’ensemble des détails pratiques sur le site officiel www.hubertybreyne.com Place du Châtelain, 33 à 1050 Bruxelles
EXPOSITION : ERWIN BLUMENFELD Ce photographe allemand surdoué dont la vie, ballottée de-ci de-là au rythme des affres du XXe siècle, n’a souvent tenu qu’à un fil, faites de tourments et d’épreuves. Ses clichés racontent une époque, les siens, la résilience, le pied de nez insolent qu’il a lancé au destin, les exils successifs et la réussite aux Etats-Unis. Connu pour ses clichés de mode à la créativité exceptionnelle, Blumenfeld (18971969) est l’auteur d’une œuvre polymorphe où se mêlent inspirations dadaïstes, engagements politiques et expérimentations artistiques. Présentant plus d’une centaine de photographies, cet événement revient sur le destin de ce juif berlinois qui a fait partie d es avant-gardes culturelles à Amsterdam, puis à Paris, avant de connaître les camps d’internement lorsque a éclaté la Seconde Guerre mondiale. Parvenant in extremis à se réfugier à New York en 1941, il y mène une carrière à succès, marquée par une libre ex ploration de formes et de couleurs. Une exposition à admirer au Musée juif de Belgique du 29 septembre 2023 au 4 février 2024. Découvrez les détails pratiques sur le site www.mjb-jmb.org Rue des Minimes, 21 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : EXPERIENE EUROPE Le travail, les priorités et les principales politiques de la Commission européenne sont des éléments cruciaux pour la construction et le fonctionnement. La Commission européenne est l'une des institutions clés de l'Union, responsable de l'élaboration et de la mise en œuvre des politiques internes. Son rôle consiste à veiller à ce que les traités et les décisions prises par les États membres soient appliqués de manière cohérente dans tous les pays. Son travail repose sur plusieurs piliers fondamentaux. A savoir, la Commission est chargée de proposer de nouvelles politiques et de réviser celles existantes. Elle s'efforce de promouvoir le bien-être économique et social des citoyens européens, tout en respectant les valeurs et les principes sur lesquels ratifiés par les Etats membres. Elle élabore de fait un programme de travail quinquennal, définissant ses priorités pour la période à venir. Ces dernières peuvent varier en fonction des circonstances et des défis auxquels l'Union est confrontée. Par exemple, l'une des priorités de la Commission actuelle est la relance économique post-COVID, la transition vers une économie verte et la numérisation. Une fois que de nouvelles décisions ont été adoptées par le Parlement européen et le Conseil de l'Union européenne, la Commission est chargée de les mettre en œuvre. Cela implique la coordination avec les pays affiliés, la gestion des fonds de l'UE et la surveillance de la conformité. Bien entendu, les principales politiques de la Commission européenne demeurent vastes et variées. Elles comprennent l'Union économique et monétaire (UEM, la politique agricole commune (PAC.), la politique de cohésion qui contribue au développement économique et social des régions de l'UE en finançant des projets d'investissement, la politique environnementale, la politique de concurrence, la politique de migration et la politique de numérisation. Chacune évolue enfin avec le temps pour répondre aux défis changeants. Une exposition aide à saisir ses mécanismes de manière ludique et interactive. Elle est accessible tous les jours (saufs jours fériés) gratuitement de 10 à 18 heures. Voyez les détails pratiques sur le site www.commission.europa.eu Rue Archimède, 1 à 1000 Bruxelles André Metzinger
EXPOSITION : NEUVIÈME ART NOUVEAU Installé dans l’un des joyaux architecturaux conçu par Victor Horta, le Centre Belge de la Bande Dessinée évolue entre Art Nouveau et Neuvième Art depuis sa création. Aussi, lorsque Bruxelles célèbre l’Art Nouveau, le CBBD est heureux de proposer à ses visiteurs une exposition inédite, valorisant la richesse du thème et l’inventivité des artistes. Au-delà de la simple représentation de l’Art Nouveau dans la bande dessinée, l’exposition mettra en lumière la relation de ces deux arts en une découverte originale. Elle invitera à une immersion dans l’époque et explorera les sources d’influences et les auteurs majeurs, tel Alphonse Mucha, qui ont inspiré le Neuvième Art. Une sélection de planches et de reproductions permettra de (re)découvrir le travail des auteurs franco-belges qui ont revisité l’Art Nouveau pour livrer des œuvres à son image : fortes, rythmées, colorées, et d’une liberté créative exceptionnelle… Un événement à découvrir au Centre belge de la Bande dessinée du 1er décembre 2023 au 31 mars 2024. Trouvez tous les détails annexes sur le site www.cbbd.be Rue des Sables, 20 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : LE LOUP EN SLIP Né dans la série Les Vieux Fourneaux sous la forme D’un théâtre de marionnettes, Le Loup en slip vit ses propres aventures depuis 2016. Les auteurs unissent leurs talents pour s’adresser aux plus jeunes et mettent en scène un loup avenant, reconnaissable à son slip rayé rouge et blanc, qui se démarque par sa générosité et sa sympathie. Les récits écrits par Wilfrid Lupano sont dessinés et mis en couleur par Mayana Itoïz, avec la participation de Paul Cauuet. Empreints d’humour et de sens, ils revisitent des thèmes forts comme la peur, la différence, le travail ou les phénomènes de mode pour faire la part belle à la solidarité, l’amitié, les découvertes et les voyages. Pour notre plus grand plaisir, ce loup d’exception s’installe dans la Gallery du CBBD le temps d’une exposition. La petite vie de la forêt, avec Madame la Chouette, la brigade anti-loup ou Robert l’écureuil, roi des noisettes et des affaires, réserve bien des surprises. Petits et grands pourront célébrer cet univers tendre et attachant, placé sous le signe du rire et de la bienveillance ! Une exposition à voir au Centre belge de la Bande dessinée du 19 décembre 2023 au 31 mars 2024. Trouvez tous les détails annexes sur le site www.cbbd.be Rue des Sables, 20 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : ART(S) NOUVEAU(X) BELGE(S) L'Art Nouveau se définit comme étant un mouvement artistique qui a émergé à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Il est apparu en réaction à l'esthétique rigide et conservatrice de l'époque victorienne, cherchant à créer un nouveau langage qui exprime la modernité de l'époque. Egalement connu sous le nom Jugendstil, il s'est développé dans différents domaines tels que l'architecture, le design d'intérieur, les arts décoratifs, les arts graphiques, la peinture, la sculpture et même la mode sous l’impulsion de visionnaires qui ont tenté de moderniser leur environnement, en faisant place au neuf et au beau. Ce mouvement se caractérise par l'utilisation de formes organiques inspirées de la nature, telles que des courbes élégantes, des lignes sinueuses et des motifs floraux. Les artistes de l'Art Nouveau ont également intégré des éléments géométriques et stylisés dans leurs créations, tout en mélangeant les matériaux. Plus que tout autre courant, l'Art Nouveau a cherché à fusionner les arts et l'artisanat, en mettant l'accent sur le travail manuel et l'attention aux détails. Les créations sont souvent ornées, luxuriantes et empreintes d'une certaine sensualité. On parle évidemment d’un état d’esprit et d’une foi insatiable dans la modernité. Pour sa première exposition, la Maison Hannon souhaite présenter l’Art Nouveau dans sa pluralité, au travers d'œuvres majeures, issues des plus grandes collections d'art belge, inédites pour la plupart. On ne le rappelle pas suffisamment, mais notre capitale s’est avéré le terrain d’expérimentations audacieuses en la matière, grâce à la révolution industrielle qui battait son plein et qui avait généré une classe bourgeoise bien nantie, soucieuse d’exposer sa richesse aux yeux d’autrui en faisant appel aux meilleurs ouvriers et en se référant à une poignée d’architectes ayant le vent en poupe. Si Victor Horta est le plus souvent cité dans les manuels, il importe de ne pas oublier Paul Hankar, Henry van de Velde et Gustave Serrurier-Bovy dont les interventions se sont avérées notables dans ce changement de cap, intervenant pour une existence plus décorsetée, un style simple et dépouillé. Cette exposition est à voir jusqu’au 5 juin 2024 à la maison Hannon. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.maisonhannon.be Avenue de la Jonction, 1 à 1060 Bruxelles Daniel Bastié
EXPOSITION : PRIVAT LIVEMONT - FLEURS À L’AFFICHE ! L'œuvre et la vie de Privat Livemont, artiste bruxellois emblématique de l’Art nouveau, sont aujourd’hui mis à l’honneur à Schaerbeek. Artiste complet et polyvalent, artisan et enseignant à l’Académie de dessin et d’industrie de sa commune natale, il semble avoir été un travailleur infatigable. Symboliste, il est fort tôt tenté par l'esthétique Art Nouveau et produit de nombreuses affiches, souvent primées qui le font surnommer le Mucha belge. A côté de ce travail alimentaire, il réalise des sgraffites présents sur plusieurs façades de la capitale. La finesse de son trait, son goût pour les éléments décoratifs végétaux et leur stylisation, son imagination fertile et sa palette colorée le caractérisent par rapport à d’importants confrères. Parmi ses œuvres principales, on retient les sgraffites de l’école Josaphat et la Grande maison de Blanc situé rue du Marché aux poulets. Comme photographe, il s’est intéressé à la capture du mouvement. On lui doit également des illustrations pour une série de journaux de l’époque. La Maison Autrique a choisi de mettre cet artiste à l’honneur en 2023, année de l'Art nouveau, en organisant une exposition d’envergure qui se tient jusqu’au 14 janvier 2024. Voyez tous les détails complets sur cet événement via le site officiel www.autrique.be Chaussée de Haecht, 266 à 1030 Bruxelles Andrea Cerasi
EXPOSITION : WOMAN BEFORE FASHION - DIANE VON FURSTENBERG La wrap dress, cette emblématique robe portefeuille, fête ses cinquante ans. L’occasion pour le musée de consacrer son exposition à la créatrice Diane von Furstenberg, née Diane Simone Michelle Halfin le 31 décembre 1946 à Bruxelles. Une première en Europe ! Découvrez le parcours hors du commun de cette Belge devenue une figure internationale de la mode. Cette exposition n’est pas une rétrospective mais une manière d’aborder le travail de Diane von Furstenberg de façon libre. L’exposition invite le visiteur à appréhender le langage spécifique des couleurs et des imprimés de la styliste appliqué à son emblématique robe portefeuille. Entre jeux de regards et confrontation de créations, cette exposition inédite donne les clés pour comprendre l’incroyable carrière d’une femme créatrice ayant compris les femmes. Selon le magazine Forbes, elle était la soixante-quinzième femme la plus puissante du monde en 2015. . Ses créations ont été portées par de nombreuses célébrités, dont Michelle Obama, la duchesse de Cambridge, Madonna, Jessica Alban, Jennifer Lopez et Blake Lively. Un événement à découvrir jusqu’au au 7 janvier 2014 au Musée de la Mode et de la Dentelle. Voir tous les détails pratiques sur le site www.fashionandlacemuseum.brussels Rue de la Violette, 12 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : HISTOIRE D’UNE CRISE CONTEMPORAINE Les déchets, voilà certainement l’aspect le plus visible et matériel de la crise environnementale qui nous menace, la pointe d’un iceberg dont nous n’imaginons pas ou peu l’étendue ! Cette exposition met en lumière l’histoire cachée des détritus en Europe tout en soulignant son importance comme marqueur de changement social. Prenant comme point de départ la révolution industrielle, cet événement aborde les pénuries des temps de guerre, l’essor du consumérisme d’après-guerre et se termine par l’insurmontable crise des déchets actuelle. Ce projet met en avant les changements considérables intervenus dans la manière dont nous avons traité nos ordures dans le passé et dont nous pensons, ou ne pensons pas, le déchet aujourd’hui. En se penchant sur cet aspect de l’histoire, il renforce la pertinence des critiques et des appels au changement actuels. Quatre sections sont proposées aux visiteurs, faisant se succéder des thématiques connues ou qui le sont moins. L’accès est évidemment mis sur la nécessité écologique et sur la responsabilité individuelle, tout en soulignant le rôle que doivent jouer les états. L’idée consiste à revoir en profondeur notre mode de fonctionnement et de comparer celui-ci avec ce qui s’opérait avant notre naissance, plongeant le public dans les fragments d’objets hérités de l’âge du Bronze, mettant en évidence des échantillons de chiffons blancs utilisés au XIXe siècle, des appareils électroniques obsolètes, etc. Qu’ils soient industriels, privés, toxiques ou non, ce que nous vidons dans les poubelles demeure révélateur de notre système de fonctionnement et d’une philosophie qui a longtemps été : tout à l’incinérateur ! La crise économique, celle de l’énergie et les modifications climatiques qui frappent à nos portes nous entraînent à prendre conscience du danger et de ses conséquences terribles. Les organisateurs de cet événement n’entendent pas nous stigmatiser, mais nous appeler à davantage de vigilance, à cesser de nous voiler les yeux et à devenir responsables de notre vécu. Enrichie par l’expertise de professionnels bruxellois du traitement, du recyclage et de la réutilisation, cette exposition est complétée par une publication interdisciplinaire et par une plateforme web transnationale Throwaway, développée en partenariat avec neuf musées européens, qui propose un vaste ensemble d’images, de textes et de vidéos autour du sujet. L’accès est gratuit jusqu’au 14 janvier 2024 à la Maison de l’Histoire européenne. Plus de détails sur le site officiel www.historia-europa.ep.eu Rue Belliard, 135 à 1000 Bruxelles Sam Mas
EXPOSITION : DAVID CLAERBOUT L’artiste anversois David Claerbout répartit ses installations sur trois étages pour une exposition baptisée Birdsong, affichant des facettes distinctives de sa pratique. Dès le rez-de-chaussée, on est ébahi par l’intensité des couleurs chatoyantes de l’œuvre Birdcage et assistons à la perturbation d’un parcjardin pittoresque et tranquille en pleine floraison secoué par une explosion. Le plan distendu de l’éruption se réduit à une expérience purement visuelle augmentée par l’absence du bang anticipé, ce vide à la fois déstabilisant et réconfortant pour le spectateur. Non sans faire allusion à l'Empire des Lumières de René Magritte, une importante série de peintures représentant des images paradoxales d'un paysage nocturne au ciel ensoleillé, le plasticien souligne ici de quelle manière l'humanité bâtit activement le monde qu'elle habite. Un élément primordial de l'œuvre de David Claerbout demeure l'inversion de la relation premier plan/arrière-plan, la façon dont le changement de notre attention peut modifier notre regard sur le monde. Dans la lignée des idées sur l’anti-anthropocentrisme, l'Étourneau sansonnet et la Grive musicienne occupent un rôle central, avec un fort accent sur le changement d'aura qu'ils subissent dans des états de panique, glissant d'un registre de légèreté à un portrait expressionniste de la peur. Alors que nous assistons à l'échange progressif des qualités énergétiques de violence et de paix, Birdcage explore comment la mémoire complète notre perception visuelle, démontrant que le sujet humain est, par essence, le temps. L'accent mis sur la périphérie nous fait passer d'un contexte plutôt lyrique à un état de tension convaincant, le tout soutenu par une approche très picturale, une qualité picturale qui se poursuit clairement. Par exemple, Backwards Growing Tree nous montre un rendu numérique d'un arbre solitaire dans la campagne près de Salsomaggiore Terme (région de Parme, Italie). Entièrement numérique, et donc paradoxalement fait main, l'arbre est suivi sur une période de cinq ans. Partant d'une tentative de contrer l'aspect linéaire du temps, Backwards Growing Tree nous montre l'heure dans un miroir. Tous les processus naturels se déroulent complètement à l’envers, mais cela ne donne pas lieu à une expérience immédiate : à l’œil nu, il nous est impossible de percevoir les processus naturels inversés en temps réel. Un point aveugle dans notre perception se révèle. Ce n'est que grâce à une implication plus contemplative du spectateur que le film révèle sa véritable nature. L'aspect intime et révélateur se situe ici littéralement dans la dimension temporelle, où le déclin de l'arbre vers un état plus jeune nous met conceptuellement au défi de réfléchir aux notions de disparition et de perte. Au deuxième étage, nous trouvons des œuvres sur papier qui sont en relation directe avec Backwards Growing Tree et Birdcage, des études élaborées qui soutiennent le travail vidéo, disséquant et fournissant un aperçu à la fois à l'artiste et au spectateur. Ces pièces réaffirment la nature picturale, à travers ses qualités graphiques, les touches et les superpositions techniques créant une riche profondeur où le spectateur s'égare. Est également présentée dans le même espace Texas Border Piece, une série de neuf œuvres sur papier, entièrement travaillées en niveaux de gris et se terminant par une projection à petite échelle, un stop motion construit à partir des dessins eux-mêmes. Cette série capture un moment difficile à la frontière entre le Texas et le Mexique, où les rangers de la patrouille frontalière américaine interceptent des Haïtiens qui tentent de traverser le Rio Grande pour atteindre les États-Unis. La violente résistance des rangers à cheval souligne le contraste saisissant avec les intentions plutôt inconscientes des familles qui ne voient que leur malheur s'aggraver. Lorsque David Claerbout a vu les photos de presse de cet événement en 2022, il a été frappé par le style faussement pictural, qui contrastait fortement avec l'horreur de l'incident et les conventions du photojournalisme. La projection du film qui l'accompagne nous montre une transition quelque peu inconfortable dans notre concentration entre la confrontation brutale et l'étreinte tranquille de la nature. Symbolisant pour ainsi dire la destination et les aspirations des réfugiés, le motif de l’arbre forge une unité dans l’espace qui dissout la division spatiale entre les rives gauche et droite du fleuve et son équivalent politique. Une exposition à découvrir jusqu’au 3 février 2024 à la galerie Greta Meert. Voyez les informations complémentaires sur le site officiel de la galerie www.galeriegretameert.com Rue du Canal, 13 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : FRANCIS ALYS Jouer est un besoin fondamental de l’être humain, comme manger et dormir. Pendant l’enfance, nous l’apprenons instinctivement ou en imitant les autres. Le jeu doit être considéré comme une relation créative des enfants avec leur univers, activité qui peut parfois dissimuler une dimension sociopolitique. Comme les interactions sociales se déroulent de plus en plus en ligne dans un monde virtuel, Alÿs capture ce moment de profonde transition que vit notre société et rassemble une mémoire des jeux d'enfant avant qu’ils ne disparaissent. Si certains d’entre eux se rattachent à la tradition d’une région spécifique, d’autres sont plus universels, et nombre de ces jeux se retrouvent d'ailleurs dans le tableau du 16e siècle Jeux d’enfants de Bruegel, une œuvre qui a fortement impressionné Alÿs quand, à un âge précoce, il l’a vue pour la première fois. Dans l’œuvre d’Alÿs, observer et documenter le comportement humain dans l’environnement urbain est la constante principale. Ses films enregistrent tant les traditions culturelles que les actions spontanées et sans contrainte des enfants, dans la rue comme dans les zones de conflit et des turbulences de la vie moderne. Les jeux d’enfants ont acquis une place centrale dans la pratique d’Alÿs, lui permettant de capturer la culture et les modes de vie des gens, parfois même dans des endroits où ils semblent le moins susceptibles de se manifester. Une exposition à découvrir au Wiels jusqu’au 7 janvier 2024. Voyez toutes les informations complémentaires sur le site www.wiels.org Avenue Van Volxem, 354 à 1190 Bruxelles
EXPOSITION : ART NOUVEAU - HISTOIRES D’OBJETS D’EXCEPTION L'Art Nouveau, également connu sous le nom de "Style nouille" en France, a été un mouvement artistique et culturel de la fin du XIXe siècle, qui s’est développé au début du XXe siècle. Il était caractérisé par des formes organiques, des motifs floraux et une esthétique très ornementale. Il s’est manifesté dans divers domaines artistiques, tels que l'architecture, les arts décoratifs, la peinture, la sculpture et même le design graphique. Son objectif était de créer un style total, avec l’intention d’intégrer l’art dans toutes les strates de la vie quotidienne : du mobilier aux vêtements, en passant par les affiches publicitaires. Son architecture se distinguait par des lignes courbes, des façades richement ornées et des éléments décoratifs exubérants avec des vitraux pour réchauffer les façades, des ferronneries apparentes et des mosaïques colorées. Des architectes emblématiques de ce mouvement (Hector Guimard, Victor Horta, Antoni Gaudí) ont créé des bâtiments dont la renommée perdure. Dans le cadre de l’année Art Nouveau Brussels 2023, la Fondation Roi Baudouin expose une série de chefs-d’œuvre appartenant à ce courant et met en lumière cette période-clé du patrimoine. On l’a un peu oublié, mais Bruxelles a joué un rôle important dans la naissance et la diffusion de l’Art nouveau. L’occasion d’aller admirer une variété d’objets usuels conçus dans ce style caractéristique et signés. Philippe Wolfers, Henry van de Velde, George Morren et, parmi d’autres, Gustave Serrurier-Bovy. Derrière chacun se cache un récit particulier ou une anecdote. Les œuvres présentées, habituellement exposées dans diverses collections publiques belges, sont exceptionnellement réunies au musée BELvue jusqu’au 7 janvier 2024. Voyez les détails complémentaires sur le site www.belvue.be Place des Palais, 7 à 1000 Bruxelles André Metzinger
EXPOSITION : SHOSHANA WALFISH L'artiste Shoshana Walfish travaille des thèmes tels que le féminisme, l'identité et l'histoire collective. Elle explore le réel et l'imaginaire, recherchant le matériel et l'immatériel. Elle déterre des images, des objets ou des histoires et les réagence dans une nouvelle réalité. Ses portraits et études d'inspiration classique possèdent une connotation existentielle. L'homme reste fragile et égaré. Pour d’autres tableaux, cette artiste réalise des collages dans lesquels elle rassemble des personnages et des objets qui, à première vue, ne s’emboîtent pas. Les corps désirés entrent en dialogue avec les artefacts historiques. L'ensemble génère un fantastique cabinet de curiosités des désirs. Sans jamais se lasser, elle questionne l’idée de la femme-objet et des objets en tant que corps féminins. Entre surréalisme et absurde, elle interroge le regard, l’objectification, ainsi que les récits produits par l’histoire et par l’histoire de l’art. Dans une seconde série, elle explore les allusions esthétiques luxuriantes associées aux organes corporels, tissant ainsi des liens entre la corporalité, le monde naturel, la science et la société. Ses œuvres sont à découvrir chez nous au Musée juif de Belgique du 7 septembre 2023 au 18 février 2024. Voyez tous les détails pour organiser votre visite sur le site www.mjb-jmb.org Rue des Minimes, 21 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : CAMILLE DE TAEYE Bon vivant à l‘humour subversif et au vécu tragique, Camille De Taeye (1938-2013) est un artiste peintre bruxellois évoluant en marge des tendances et mouvements artistiques. Sa première épouse Gerda Vancluysen, écrivaine et poétesse, l’a initié au monde de l’édition. Ensemble, ils ont réalisé une série de livres, développant un univers pictural et poétique qui leur est propre. L’artiste a également conçu avec plusieurs auteurs et autrices des ouvrages qu’il accompagnait de lithographies tirées sur sa presse à bras. Chaque estampe est un écho aux textes mais aussi aux multiples facettes du peintre qui se retrouvent dans ses tableaux. Pour Camille De Taeye, la peinture est une forme de résilience. Son œuvre est jalonnée de plusieurs thèmes transversaux, incarnés par des motifs récurrents qui traduisent et détournent les drames de son existence à travers un imaginaire singulier. Cette exposition propose de découvrir quelques aspects cruciaux de sa création : sa syntaxe, ses symboles, qui sont autant d’éléments grammaticaux nécessaires à son art relationnel, la cohabitation de l’éros et de thanatos, une forme d’identité belge et les équilibres précaires. Une exposition à découvrir jusqu’au 24 janvier 2024 à la Bibliothèque Wittockiana. Plus de renseignements sur le site www.wittockiana.org Rue de Bemel, 23 à 1150 Bruxelles
EXPOSITION : N'APPELEZ PAS ÇA ART BRUT A l’instar d’un K-Way des années 80, le Musée Art et Marges se retourne sur lui-même pour déployer une étendue de couleurs et de formes que vous ne soupçonniez pas ! Au fond d’une poche, une mise en garde de Jean Dubuffet, le rhétoricien de l’Art brut : « Il vous faudra trouver une autre désignation ». La lettre date de 1984. Cette balise terminologique posée, Art en Marges commençait ses prospections pour trouver des créateurs qui poussent dans les lisières. Depuis, l’association est devenue un véritable musée. Comment a grandi sa collection, comment ont évolué ses ambitions et le champ tout autour, garni de toutes les appellations nées de l’interdiction dubuffetienne ? Les initiatives se sont succédé, mettant à l’honneur l’art des autodidactes, collecté ou non dans le secteur de la santé mentale. Pour célébrer son quarantième anniversaire, le lieu a choisi de se dévoiler tout entier pour montrer sa collection et ses moyens de diffusion, en passant par la conservation, la recherche et la médiation. C’est aussi rappeler l’exposition en 1983 d’Anne-Marie Potvliege, mise à l’honneur dans cet espace, et qui a fait partie des premiers artistes à être montrés par Art en Marges. Depuis, l’institution a glané quatre décennies de créations contemporaines. Au fil du temps, le regard porté sur ses collections a souvent amené à en ressortir les écritures les plus épurées, là où l’œuvre d’art brut trouve sa justification dans ses similarités avec l’œuvre d’art conceptuelle. À l’heure où l’on réhabilite la couleur et la matière, cet événement propose une sélection de ce que les réserves recèlent de plus grouillant, contrebalancée par des travaux plus sobres qui semblent (et qui sont !) d’une autre époque. La réserve récence actuellement plus de quatre mille travaux, toutes techniques confondues, qui constituent un immense patrimoine rangé en sous-sol de l’espace d’exposition. Jusqu’au printemps prochain, l’idée est de se mettre au service du travail muséal, de recréer un lieu d’étude des travaux additionnées, de faire prendre conscience de l’intérêt de ceux-ci, mais surtout de libérer des zones de rangement, afin de mieux les réorganiser. Dans cette exposition, les gestionnaires ne se sont pas cantonnés à montrer des créations déjà bien connues, mais de sortir des choses plus rares, voire confidentielles, et qui ont rarement eu droit à l’honneur des cimaises. Un événement à découvrir jusqu’au 21 avril 2024 au Musée Art et Marges. Voyez les détails pratiques sur le site www.artetmarges.be Rue Haute, 314 à 1000 Bruxelles Sam Mas
EXPOSITION : DINOS ALIVE Dino Alive fait son grand retour dans la capitale. La fascination pour les créatures préhistoriques n’a jamais faibli depuis qu’on a su que ces animaux préhistoriques nous ont précédés sur terre. Par le biais de cette exposition immersive, les visiteurs peuvent plonger dans leur univers fascinant pour vivre une aventure à couper le souffle, bien plus intéressante que tout ce qu’on peut voir au cinéma. Après le succès retentissant d’une première édition, Dino Alive ne pouvoir d’effectuer un comeback attendu pour nous livrer de nouvelles surprises et un lot de découvertes palpitantes. La magie de l'événement réside dans la reconstitution saisissante de ces géants du passé, transportant le public à une époque où la terre était dominée par d'incroyables reptiles dont on continue toujours d’apprendre des choses et au sujet desquels on ignore certains éléments (quelle était la couleur de la peau, étaient-ils bipèdes ou quadrupèdes pour certains ?). Cette manifestation offre en outre une opportunité unique d'explorer leur mode d’existence et leur milieu, allant des plus petits aux plus imposants. Grâce à des technologies de pointe, le public dispose de moyens d’interaction avec près de quatre-vingts modèles grandeur nature, peut admirer des fossiles authentiques et plonger dans des environnements recréés avec un réalisme époustouflant. Les passionnés de paléontologie et les familles trouveront leur bonheur en découvrant les nombreuses activités ludiques et éducatives proposées, tout en ne rechignant jamais à se faire pédagogiques. Ne manquez pas cette opportunité exceptionnelle de remonter le temps et d’aller vous balader au temps du jurassique en compagnie de Vélociraptors aussi grands qu'une poule ou du tout-puissant T-Rex à la mâchoire impitoyable. Cet événement se déroule en sous-sol Métro Rogier et est ouverte tous les jours jusqu'au 14 janvier 2024. Réservez vos billets dès maintenant et préparez-vous à un voyage captivant dans le passé, avec des dinosaures qui reprennent vie sous vos yeux émerveillés. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.dinosaliveexhibit.com Place Charles Rogier, 1000 Bruxelles
EXPOSITION : OCÉANE VALLOT Née en 1985, Océane Vallot vit et travaille à Bruxelles. Diplômée en 2012 de l’École Nationale Supérieure des Arts Visuels de La Cambre (ENSAV), section gravure, elle y poursuit sa formation, l’année suivante, et obtient l’agrégation. Depuis de nombreuses années, elle pratique l’image imprimée et le dessin, tout en puisant ses sujets dans son environnement, son espace de vie, de travail ou son atelier. Généralement exécutés au crayon ou à la mine de plomb, ses dessins réalistes s’élaborent lentement sur le papier, produits d’un intense travail d’analyse visuelle qui implique un va-et-vient constant entre l’œil et la main, entre le voir et le faire. Fascinée par le drapé, une part de son travail est consacrée à l’étude du pli selon qu'une chose en amène une autre à travers la mise en abyme de fragments successivement photographiés, pliés, rephotographiés, repliés et dessinés dans leur contexte. Dans ses images on distingue des dessins d’objets, du matériel de bureau, tels que des agrafes, des élastiques, des punaises, des aiguilles, des enveloppes, des chemises dépliées. Ces objets se retrouvent dans des dessins noirs, brillants où les formes se convertissent en signes individuels qui s’imposent au regard et au corps. Ce répertoire esthétique s’anime dans une volonté d’ouvrir le champ d’investigation plastique et de contextualiser la recherche en adéquation avec ses préoccupations. À partir du langage spécifique des techniques de la gravure et tout en jouant avec ces formes simples, l'artiste invoque différents niveaux de narration. À travers ses dessins et ses gravures, Océane joue avec les caractéristiques des supports et outils tout en interrogeant la légitimité et la signifiance de ces objets ordinaires dans une démarche artistique. Ses œuvres sont à découvrir au Centre culturel du Rouge-Cloître jusqu’au 21 janvier 2024. Plus de détails sur le site www.rouge-cloitre.be Rue du Rouge-Cloître, 4 à 1160 Bruxelles
EXPOSITION : L’ART DE RIEN Cet événement collectif se veut une célébration de l'art dans sa forme la plus humble, mettant en lumière des artistes principalement bruxellois qui maîtrisent l'art du geste minimaliste et qui ont une préférence marquée pour les matériaux modestes. Leur démarche artistique repose sur la réutilisation et le détournement de matériaux modestes, redonnant ainsi une nouvelle esthétique et une dimension poétique à des objets qui sont souvent relégués au rang de l'ordinaire une fois leur utilité consumée, dans le tumulte du monde moderne. Ces plasticiens créent une nouvelle vie pour ces matériaux délaissés, leur conférant une dignité renouvelée au sein de leur expression artistique. Ils nous invitent à réfléchir sur la valeur intrinsèque des choses que nous considérons généralement comme insignifiantes, à travers leur œil artistique unique. Cette exposition présente donc une sélection d'artistes invités, dont le travail incarne cette philosophie de l'art minimaliste et de la réutilisation créative. Leur approche est teintée d'humour et de poésie, offrant aux visiteurs une expérience artistique à la fois stimulante et captivante. En plus de cette sélection soigneusement choisie, l'exposition propose également une plongée dans les collections de François de Coninck et de Galila Barzilaï Hollander. François de Coninck nous dévoile une fascinante collection d'œuvres qui reflètent sa sensibilité artistique personnelle, tandis que le cabinet de curiosités contemporaines de Galila Barzilaï Hollander nous transporte dans un monde d'objets insolites et surprenants. Ce qui rend cette exposition encore plus spéciale ressort de la mise en avant d'artistes internationaux, soulignant ainsi l'universalité de cette esthétique de l'art humble et minimaliste. "L'art de rien" nous invite à porter un regard neuf sur le monde qui nous entoure, à apprécier la beauté et la signification cachée dans les choses simples, et à célébrer l'ingéniosité de ces artistes qui transforment l'ordinaire en extraordinaire. C'est une expérience artistique qui éveille nos sens, élargit notre perspective et nous rappelle que l'art peut se trouver partout, même là où nous ne l'attendons pas. A découvrir à la Centrale du 23 novembre 2023 au 17 mars 2024. Voyez les détails pratiques sur le site www.centrale.brussels Place Sainte Catherine, 44 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : SOFHIE MAVROUDIS Pour Sofhie Mavroudis l’art l’expression d’une réflexion constante sur la complexité de l’existence. À travers la matière et une esthétique du bizarre, elle explore l’intangible et sonde les profondeurs de l’être humain, en abordant des sujets comme le deuil, le corps, les relations humaines ou encore l’angoisse. Tous participent à la noirceur qui émane de sa production. En choisissant la question migratoire, enjeu planétaire de ce XXIème siècle, la sculptrice poursuit son cheminement avec cohérence en nous plongeant, une fois de plus, dans une atmosphère troublante. Pour la présente exposition, elle questionne
là nouveau la notion de transmission, notamment à travers la langue et les traditions. Partant d’une connaissance incomplète de sa langue paternelle, elle utilise le geste comme initiateur d’un changement d’état et confère aux différents objets ainsi créés une symbolique qui leur est propre. Au départ d’un livre écrit en grec, dont l’artiste efface les mots dont elle ne comprend pas le sens, elle recherche un procédé de création permettant la transformation de cet objet ayant perdu son rôle premier de transmetteur d’histoire, en un processus proche de la résilience. Un événement à découvrir à la Centrale jusqu’au 17 mars 2024. Référez-vous aux détails pratiques sur le site www.centrale.brussels Place Sainte Catherine, 44 à 1000 Bruxelles
INSTALLATION : ANTOINETTE D’ANSEMBOURG L’étrangeté intemporelle qui émane des installations d’Antoinette d’Ansembourg, l’artiste la puise sur le territoire de la ville, celui où champignonnent quotidiennement de nouveaux chantiers. Eventrant les bâtiments et excavant les rues, ceux-ci mettent à nu les réseaux aériens ou souterrains de câbles qui l’alimentent de leurs fluides ou de leurs flux électriques tel un être vivant. Dans ces domaines interdits au public et à la temporalité́ incertaine, l’artiste relève les accointances entre les décombres et les plantes qui ont la capacité de croître dans des environnements hostiles. Elle est sensible à ces modifications de la nature des êtres et des choses, à leur potentialité́ transgénique. C’est une « confrontation entre la construction humaine et le développement de la nature » qu’Antoinette d’Ansembourg interroge dans la construction même de ses installations, où se forgent d’indicibles mutations, et où naissent des organismes hors nature, issus de la combinatoire improbable du vivant et du déchet. Cette installation est à découvrir dans la vitrine de la Centrale du 23 novembre 2023 au 17 mars 2024. Référezvous aux détails pratiques sur le site www.centrale.brussels Place Sainte Catherine, 44 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : POWER
POWER relie les questions de l'énergie et de la politique. L'exposition et le programme qui l'accompagne incitent à réfléchir à la manière dont les infrastructures contemporaines sont liées à la vie quotidienne. Ceci à travers plusieurs questions et thématiques qui se rejoignent : les institutions politiques, la participation citoyenne, la géopolitique, la transition énergétique et la justice climatique. Des oléoducs et gazoducs au chauffage domestique, des éoliennes aux centres de recyclage, les infrastructures sont au cœur des débats actuels sur le changement systémique. Objets d'intenses contestations politiques, sociales et économiques, ces infrastructures divisent le pouvoir dans les deux sens du terme POWER : en tant qu'énergie et en tant que politique. Aujourd'hui, les architectes, les paysagistes, les artistes et les urbanistes sont encore souvent impliqués dans la perpétuation du régime actuel de la modernité carbonée. Pourtant, ils sont aussi dans une position clé pour faire évoluer le discours et la pratique vers une transition énergétique à grande échelle. Parallèlement à l'exposition, POWER comprend un programme public intense de conférences, tables rondes et projections auxquels participent notamment Rachel Armstrong, Thomas Auer, Alice Babini, Daniel Barber, BC Architects, Oana Bogdan, Kristiaan Borret, Arno Brandlhuber, Koenraad Danneels, Ludwig Engel, Olaf Gravert, Andrés Jaque, Stephan Kempelmann, Jeanette Kuo, Charlotte Malterre-Barthes, Sabine Oberhuber, Marina Otero Verzier, Dennis Pohl, Philippe Rahm, Tomàs Saraceno, Bas Smets, Paulo Tavares, Ola Uduku et bien d'autres. Un événement à découvrir au CIVA jusqu’au 25 février 2024. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.civa.brussels Rue de l’Ermitage, 55 à 1050 Bruxelles
EXPOSITION : THEA DJORDJADZE La pratique de Thea Djordjadze se fonde sur une intuition éclairée. Ses sculptures et installations prennent racine dans son rapport engagé avec les énergies actives et latentes d’un espace. Ses œuvres sont conçues en relation au site, tantôt dans une approche réflexive, tantôt comme une réaction instantanée, viscérale, au contexte. Des images et des idées issues de la littérature, du design, de la peinture, de l’architecture – notamment, mais pas exclusivement, associées au modernisme – irriguent aussi souvent le travail de Djordjadze, laissant une empreinte subtile, comme un témoignage, ou l’écho, de leur rencontre avec l’artiste. Pour cette exposition, l’artiste crée un corpus d’œuvres, examinant et questionnant par ce biais tant les qualités formelles et matérielles du bâtiment du Wiels que sa fonction institutionnelle et inclut de nombreuses nouvelles œuvres, y compris une improvisation in situ pour déployer son éloquent vocabulaire de peintures sculpturales et sculptures picturales. Cet événement s’inscrit dans Europalia-Géorgie et se tient jusqu’au 7 janvier 2024 au Wiels. Plus de détails sur le site www.wiels.org Avenue Van Volxem, 354 à 1190 Bruxelles
EXPOSITION : GIANTS Il y a près de soixante-six millions d’années, l’impact d’une météorite avait provoqué une extinction massive d’un nombre incroyable d’espèces animale, mettant fin au règne des dinosaures, plésiosaures, mosasaures, etc. Une chance pour certains petits animaux qui, jusqu’alors, avaient vécu dans l’ombre des grands ! Ils se diversifient et certains d’entre eux grandissent jusqu’à, parfois, atteindre à leur tour des tailles gigantesques. La présente exposition vous invite à un voyage dans le temps, du Paléogène au Quaternaire. Rencontrez-y onze animaux aux dimensions spectaculaires comme Otodus megalodon, le plus puissant des requins de tous les temps, et Gigantopithecus blacki, le singe asiatique dont la taille équivaut à trois orangs-outangs. Admirez six représentations animales 3D à taille réelle et cinq squelettes (presque) complets et, tel un paléontologue, menez vos propres recherches à travers les interactifs et images multimédias. Explorez la vie de ces géants. Qui sont-ils ? Quels avantages leur procurait leur grande taille ? Quelles sont les raisons de leur extinction ? D’autres géants les ont remplacés depuis… mais pour combien de temps encore ? De nombreux géants actuels, éléphants, rhinocéros ou baleines, sont sous pression … Smilodon, Paraceratherium, Megatherium … Ils ont tous vécu sur Terre après les dinosaures. Les connaissez–vous? L’occasion d’un voyage dans le temps à la rencontre d’espèces qui nous ont précédés et dont ignore souvent qu’ils ont existé. Pour les amateurs et les curieux, cela se déroule au Musée des Sciences naturelles jusqu’au 25 août 2024. Une exposition ludique faire pour plaire au plus grand nombre, sans jamais verser dans la facilité et le vulgaire. Plus de détails sur le site www.naturalsciences.be Rue Vautier, 29 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : BELGOSCOPIE Mike Eppe, caricaturiste devant l’éternel (et tant d’autres !), a instillé dans le creuset de ses techniques artistiques l’essence de cet acquis pour le mettre au service d’œuvres sur toile ou sur papier, plongées dans l’acrylique et l’aquarelle. « Belgoscopie », rien que parle titre de cette exposition, nous met sur la voie du chemin qu’il a suivi. Le scientifique artiste est un profil bien connu. Toutefois, Mike Eppe, plutôt que de se tourner vers des standards contemporains ou les grands classiques qui illuminent les salons, est resté fidèle à l’esprit de ses premières caricatures de professeurs et aux techniques de l’illustration arrachées sur le tas avec la passion d’un gamin gourmand de tout. Autodidacte dans le sens moderne du terme, il n'a pas suivi d'études artistiques, mais a énormément observé le savoir-faire des créateurs qu’il admire (Jan Op De Beeck, Jota Leal, Jeremy Geddes et Jeff Stahl; pour n'en citer que certains !). Making-of, vidéos et tutoriels, tout était bon pour se perfectionner ! Et, à travers ses œuvres, il rend hommage à ces maîtres, dont les réminiscences se mettent au service de son art, décliné en diverses techniques. En-dehors du crayonné, qu’il s’agisse de crayon ou du stylo à bille, qui constitue toujours le début de ses illustrations, il affectionne particulièrement les coups de pinceau à l’acrylique et à l'aquarelle. Son terreau et son terrain de prédilection demeurent les personnages et univers qui l’ont bercé depuis l’adolescence jusqu’à aujourd’hui, avec une prédilection exprimée pour la galaxie belgo-belge. Il n’en fallait pas davantage pour que Mike Eppe et Home Frit’ Home se télescopent. L’exposition « Belgoscopie » est à découvrir jusqu’au 7 janvier 2024 au Micro musée de la Frite. Voyez les détails le site www.homefrithome.be Rue des Alliés, 242 à 1190 Bruxelles
EXPOSITION : SUNU TALENTS Dans l'éclat enivrant des couleurs et des idées novatrices, l'art contemporain s'épanouit au cœur du Sénégal. Une exposition captivante dévoile la richesse et la diversité de la scène artistique contemporaine du pays, offrant aux spectateurs une immersion profonde dans l'esprit créatif de talents exceptionnels. Située au cœur du vieux Bruxelles traditionnel, cette exposition transcende les frontières de l'expression artistique, invitant les visiteurs à plonger dans des mondes imaginaires, à questionner des réalités complexes et à se laisser emporter par des perspectives audacieuses. Les artistes contemporains sénégalais, véritables visionnaires, bousculent les conventions pour créer une expérience sensorielle unique. Cet événement met en lumière la fusion fascinante entre la richesse de la tradition sénégalaise et les explorations artistiques modernes. Des artistes y dévoilent des œuvres qui incarnent l'héritage séculaire tout en embrassant des formes artistiques avant-gardistes. Les toiles vibrantes, les sculptures audacieuses et les installations interactives créent un dialogue dynamique entre le passé et le présent. L'art contemporain au Sénégal ne se limite pas à l'esthétique et se veut également un catalyseur de changement et politique. Certains artistes utilisent leur talent pour aborder des questions cruciales telles que l'égalité, la diversité et la justice sociale. Leurs œuvres percutantes servent de reflet à la société tout en inspirant des conversations significatives et stimulantes. Une fenêtre ouverte sur la créativité foisonnante des nombreux ateliers d’artistes parsemés dans les quartiers de Dakar et de sa banlieue. Un événement en hommage à l’artiste Ndoye Douts à découvrir jusqu’au 11 Janvier 2024 à Enabel du lundi à vendredi de 9h30 à 17 heures. Plus d’infos sur le site www.au-senegal.com Rue Haute, 147 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : MIRABEL Pour la quatrième année consécutive, la Maison des Femmes de Schaerbeek a fait appel à des artistes professionnels et amateurs pour rendre visible l’invisible et viser ainsi une égalité entre les hommes et les femmes. Avec cette exposition, elle veut rendre femmage à l’incroyable résilience de celles qui ont été victimes de violences. Après avoir subi coups et blessures, harcèlement, injustices, abandons, rejets, trahisons, humiliations, incompréhensions, isolement, culpabilisations, blasphèmes, emprises, manipulations, exclusions, invisibilisations …, les victimes se relèvent plus fortes et plus fières. Souvent, elles s’expriment pour protéger d’autres filles et d’autres femmes et cet événement entend porter leurs voix. Toutes celles qui ont été meurtries parviennent à recréer des liens, à s’exprimer à nouveau, à développer des projets, à s’entraider, à se renouveler, à oser dénoncer, à déplacer des montagnes, à reconstruire une vie, à promettre un autre avenir à leurs enfants … pour avancer et pour que cela ne se reproduise plus. Les œuvres d’Aurélie Alessandroni, Amande Art, Yasmina Assbane, Eve Bonneau, Myriam Clericuzion, Raquel Santana De Morais, Esther De Patoul, Myriam De Spiegelaere, Judith Faraoni, Léa Loïso, Mounira Meziane, Oranne Mounition, Sokar, Tierceline et Catherine Videlaine ont été sélectionnées pour un accrochage militant à découvrir à la Maison des Femmes de Schaerbeek jusqu’au 12 janvier 2024 du lundi au vendredi de 8 heures 30 à 16 heures 30. Voyez tous les détails pratiques sur le site officiel de l’organisateur https://www.1030.be/fr/mirabal Rue Josaphat, 253 à 1030 Bruxelles
EXPOSITION : LES DROITS DE L'HOMME UNIVERSELS Les droits universels de l'homme sont un ensemble de principes fondamentaux énoncés dans divers instruments juridiques internationaux. Ces droits visent à protéger la dignité, la liberté et l'égalité de tous les individus, indépendamment de leur origine, de leur race, de leur sexe, de leur religion, de leur opinion politique ou de toute autre caractéristique. Les droits de l'homme sont universels, inaliénables et indivisibles, formant le socle essentiel de la justice, de la paix et du respect mutuel entre les individus et les nations. La Déclaration universelle des droits de l'homme, adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies le 10 décembre 1948, est un document fondateur dans ce domaine. Elle énonce trente articles détaillant les droits et libertés fondamentaux que chaque être humain devrait jouir. Parmi ces droits figurent le droit à la vie, à la liberté et à la sécurité, le droit à l'égalité devant la loi, le droit à la liberté d'opinion et d'expression, le droit au travail, à l'éducation et à un niveau de vie suffisant pour assurer la santé et le bien-être. Ces droits sont interdépendants, ce qui signifie que le respect d'un droit contribue au respect des autres. Par exemple, l'accès à l'éducation peut renforcer la liberté d'expression, et la garantie de conditions de travail équitables contribue à assurer un niveau de vie décent. En ce sens, les droits de l'homme forment un réseau complexe de normes qui se renforcent mutuellement. Cependant, malgré les avancées significatives dans la reconnaissance des droits de l'homme, de nombreux défis persistent. Des violations graves continuent d'avoir lieu dans de nombreuses parties du monde, allant de la discrimination et de la répression à la torture et à l'atteinte à la vie. Il est impératif que les gouvernements, les organisations internationales et la société civile travaillent de concert pour promouvoir et protéger ces acquis. L'éducation joue un rôle crucial dans la diffusion de la conscience des droits de l'homme. En enseignant aux individus leurs droits et responsabilités, en favorisant la tolérance et le respect mutuel, la société peut progresser vers une culture où les droits de l'homme sont respectés et défendus. Cela exige également un engagement continu pour faire en sorte que les institutions et les lois nationales soient conformes aux normes internationales en la matière. À travers trois sections distinctes, cette nouvelle exposition donne vie à la Déclaration et souligne son importance au sein de la société actuelle. Une mission plus qu'importante, à l'heure où l'actualité mondiale est d'ailleurs des plus sombres et quand les extrémismes refont surfaces un peu partout dans le monde. Le visiteur y trouvera les clés nécessaires pour mieux comprendre le sujet, mais aussi pour développer un esprit critique, apte à reconnaître les violations de ces droits universaux. Un programme à découvrir jusqu’en février 2024 au Musée royal de l'Armée et d'Histoire militaire. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.museedelarmee.be Parc du Cinquantenaire, 3 à 1000 Bruxelles André Metzinger
EXPOSITION : ANDRO WEKUA – STRANGER IN PARADISE Andro Wekua, né à Soukhoumi en 1977, fait partie des artistes internationaux précurseurs pour qui l’identité ne relève pas du déterminisme, mais d’une catégorie non définie, versatile et fluide. L’explication pour le déracinement, la nostalgie d’un lieu de vie perdu et la perte du père – thèmes omniprésents dans son travail – est souvent cherchée dans les événements de sa biographie. Or, Andro Wekua réfute et ignore précisément ces faits, car pour lui, ils ne concernent que partiellement le mystère de ses personnages et de ses œuvres. Soukhoumi, sa ville d’origine, est une station balnéaire subtropicale aux abords de la mer Noire. Elle est située en Abkhazie, un territoire autonome de Géorgie. En 19921993, les tensions ethniques entre les séparatistes nationalistes abkhazes soutenus par la Russie et les autorités géorgiennes mènent à une guerre ouverte. L’Abkhazie séparatiste demeure depuis une zone de conflit inaccessible aux citoyens géorgiens. Militant politique qui luttait contre l’ingérence russe dans le conflit, le père d’Andro Wekua fut assassiné par des nationalistes dans les affrontements, décès qui força la famille à fuir pour Tbilissi. Les présentations d’Andro Wekua se caractérisent par une mise en scène épurée, à la croisée du souvenir, du rêve, de la fantaisie, du désir ou encore d’un frisson de l’ordre de la science-fiction. C’est dans ce même style qu’il présente ici, sur une scène dépouillée, l’horizon complet des dimensions mélancoliques et imaginatives invoquées par son travail. Les quelques images soigneusement choisies évoquent un lieu au bord de la mer Noire : une architecture aux néons nostalgiques, la présence d’un mystérieux personnage androgyne relié à l’image d’un dauphin et de flore marine, et un relief schématique au sol éclairant le clapotis des vagues. Dès qu’une œuvre est achevée, Andro Wekua s’en détache totalement. Comme il le dit lui-même : « Dès que mon œuvre est exposée quelque part, la relation intime s’achève. L’œuvre n’est pas l’ambassadrice de mes idées, elle devient et continue d’exister de manière totalement autonome. Lorsque je vois l’une de mes œuvres dans une exposition, je suis autant spectateur que toi. Si une œuvre n’est pas en mesure de mener sa propre vie, elle ne doit pas quitter l’atelier ». Les titres de ses œuvres et de ses expositions sont tout aussi énigmatiques et génériques, sans renvoi à sa biographie. Néanmoins, aucun détail, couleur ou ligne n’échappe au constat que son œuvre, bien qu’en filigrane, traite de la perte de sa famille, de la guerre, de l’exil, du choc culturel et de la solitude. Son désintérêt affirmé pour ses protagonistes, son dégoût de l’autobiographie et son détachement marqué par rapport à son œuvre peuvent être interprétés comme de l’autoprotection. Pour autant, il semble qu’Andro Wekua refuse que son œuvre soit cataloguée en fonction des circonstances et événements de sa vie. Lartiste ébauche dans son travail des scènes d‘une grande intensité psychologique et somatique. Les mots et les images y voyagent entre conscient et inconscient. Ses installations comportent également des sculptures ressemblant à des mannequins de vitrine. Les siens sont toutefois créés à partir d’un modèle vivant moulé dans la cire, puis reproduit en silicone. Il obtient ainsi des mannequins à la fois très réalistes, artificiels et schématiques. Présentés dans des poses très théâtrales et des tableaux vivants architecturaux, ils interagissent avec d’autres éléments tels des collages et peintures. Andro Wekua interroge ainsi l’intériorisation et l’extraversion, l’intérieur et l’extérieur, le privé et le public, le performatif et la retenue. Il cherche à susciter l’ambiguïté et le malaise auprès du public. Cet événement se tient au Musée Art & Histoire jusqu’au 18 février 2024. Plus de détails sur le site www.artandhistory.museum Parc du Cinquantenaire, 10 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : GÉORGIE, UNE HISTOIRE DE RENCONTRES La Géorgie se retrouve à l’honneur grâce à Europalia. L’occasion de découvrir dans ce contexte une exposition patrimoniale qui se penche sur la culture, l'histoire et l’art de ce pays depuis le néolithique. À la charnière entre Orient et Occident, traversée par des voies commerciales reliées aux routes de la soie et objet des ambitions des grandes puissances qui l’ont de tout temps entourée, la Géorgie a été un lieu de rencontres et d’échanges dont elle a nourri sa culture. En résulte un patrimoine d’une richesse inouïe. On produit du vin en Géorgie depuis au moins 8000 ans. Il accompagne un art de la table ritualisé, à la cuisine raffinée, qui fait partie à part entière du patrimoine. Bien culturel le plus ancien de Géorgie, il servira de point de départ à l’exposition. Le travail du métal - or et bronze - occupera également une place cruciale dans le parcours. Dès l’âge du bronze, on développe sur les terres géorgiennes des pièces d’orfèvrerie d’une délicatesse et d’une somptuosité inouïes. C’est d’ailleurs en Géorgie que le mythe de la Toison d’Or trouve ses racines : la région était connue des Grecs pour sa grande richesse en or. Après les Grecs, qui y installèrent des comptoirs commerciaux, de nombreuses puissances se croiseront et s’affronteront sur ce petit territoire tant convoité du Caucase : Romains, Perses, Arabes, Byzantins, Mongols et Ottomans contribueront au métissage si particulier de la culture, mais sèmeront parfois aussi la destruction sur leur passage. Chrétienne depuis le 4e siècle, la Géorgie a lutté pour s’affirmer au milieu des grandes puissances qui l’entouraient. Elle y parviendra brillamment entre le XIe et le XIIIe siècle, période de l’âge d’or de la Géorgie unifiée, qui rayonne alors économiquement et culturellement dans tout le Moyen-Orient, sous le règne de son emblématique Reine Tamar. Un événement à découvrir jusqu’au 18 février 2024 au Musée Art & Histoire. Voyez les informations complémentaires sur le site www.artandhistory.museum Parc du Cinquantenaire, 10 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : ARTCONTEST ArtContest a pour vocation de révéler, de suivre et d’accompagner le travail des jeunes artistes contemporains sur le long terme. Sa philosophie consiste à contribuer à leur évolution et à favoriser la réflexion de leurs pratiques et de leurs positions, en tant qu’artistes, dans la société d’aujourd’hui. L’asbl, toujours plus exigeante, met tout en œuvre pour offrir un maximum de visibilité aux participant.es (expo, site, réseaux sociaux, édition d’art…) et d’opportunités de rencontres avec les professionnels du milieu
de l’art. Les précédents lauréats voient aujourd’hui leurs œuvres entrer dans les collections de diverses institutions comme la Banque Nationale de Bruxelles, le M Leuven ou encore le Mac’s. Le jury se compose de Carine Bienfait (JAP), Liliane De Wachter (curatrice au MUKHA), Catherine Mayeur (professeur), Simon Delobel (historien de l’art et curateur). Parmi l’ensemble des dossiers reçus, le jury a sélectionné dix créateurs dont le travail semblait le plus construit et cohérent : Adrien Degioanni, Hannah De Corte, Jimena Chavez, Judith Eva Frank, Stéphanie Rizaj et Yuan Ye. Leurs travaux sont à découvrir au Botanique jusqu’au 4 février 2024. Voyez les informations pratiques sur le site www.botanique.be Rue Royale, 236 à 1210 Bruxelles
EXPOSITION : VACILLER Par la rencontre des différents artistes (travaillant médium, formes et sujets variés) avec cet espace, comment la sculpture peut-elle parasiter et être parasitée ? Il s’agit d’interroger l’actualité et le devenir de la sculpture au travers de la rencontre de différentes générations d’artistes. Les sculptures sont mises à l’épreuve de la matérialité, de l’espace et de l’histoire des serres, du pouvoir évocateur de ses vitres, de ses bassins, de sa structure métallique et de sa couleur verte caractéristique. La première exposition du cycle s’intitule « Vaciller ». Les sculptures présentées sont en tension. Certaines sont en équilibre, d’autres poussent la matière dans ses limites. A quel point peuton déjouer la gravité ? Jusqu’où une matière tient-elle dans sa porosité, sa transparence ou sa liquidité ? Il y a ici un rapport au corps, à l’espace et à la perception qui nous laisse en suspens dans les serres du Botanique. Nicolas Bourthoumieux, Zoé Brisset, Estelle Deschamp et Mathieu Simon, Jot Fau, Juliette Gabric, Jeanne Libeskind, François Maurin et Alexia Rogiest ont donné suite à l’invitation de présenter leur travail jusqu’au 4 février 2024. Voyez les informations pratiques sur le site www.botanique.be Rue Royale, 236 à 1210 Bruxelles
EXPOSITION : RÉSONNANCES Résonances propose une série de dialogues entre des objets de la the Plastic Design Collection et des pièces Art nouveau d’une collection privée bruxelloise. Au-delà de la définition classique d'un nouveau style ou d'un nouveau matériau, l’exposition met en lumière les aspects à travers lesquels la modernité s’est déclinée au cours de ces deux périodes de grande créativité technologique. Dans les années 1890, l'arrivée du métal dans l'intérieur des ménages ressemble à celle du plastique pendant le boom industriel des années 1950. Ces deux événements ont d'abord suscité des questions conflictuelles : ces améliorations technologiques doivent-elles déboucher sur un nouveau vocabulaire visuel ? Comment ces changements dans la production vont-ils transformer le processus créatif ? De quelles manières la société et son environnement en seront-ils impactés ? Les dialogues de l’exposition Résonances illustrent les réponses proposées à ces questions par différents créateurs. Des ressemblances formelles ponctuent l’exposition et font naître des rencontres inattendues. La relation complexe entre l'être humain et la nature dans un environnement de production industrielle ; l'intégration de l'ornement dans la structure, tant dans l'artisanat que dans la production en série ; la recherche de l'organicité, du mouvement et de la légèreté ; l'anxiété d'un siècle qui touche à sa fin. À la croisée de ces axes, l’Art nouveau entre en résonance avec le design plastique. Une exposition à découvrir jusqu’au 14 janvier 2024 au Design Museum. Plus de détails sur le site www.designmuseum.brussels Place de Belgique à 1020 Bruxelles
EXPOSITION : CHRISTOPHE GEVERS, L’ARCHITECTURE DU DÉTAIL Quinze ans après la rétrospective « Inventaire d’un inventeur » à la Fondation pour l’Architecture, le Design Museum Brussels a voulu tirer parti de l’énorme richesse que constitue les archives mobilières et documentaires de Thierry Belenger, expert du design belge du XXème siècle. Actuellement conservées au musée, les archives de Christophe Gevers se devaient d’être partagées avec le public. Non pas dans le cadre d’une monographie mais plus dans l’esprit d’un parcours appelé à questionner son héritage et à le transmettre. Cette mission confiée à la commissaire Giovanna Massoni permet d’aborder l’actualité de sa démarche à travers des notions comme la production artisanale, la fonctionnalité et le choix de matériaux solides qui font parties intégrantes de l’œuvre de l’architecte d’intérieur. Au travers son regard, elle donne ainsi la chance aux publics de découvrir des réalisations nées d’un foisonnement créatif hors normes. L’activité prolifique de cet autodidacte, féru de lignes épurées, de matières tactiles, est consignée entre 1960 et 1980. Cette exposition, c’est l’esprit de Christophe Gevers, devenu designer, « car c’était le présent qui m’intéressait, c’était l’avenir et le passé bien dépassé. » Un créateur qu’on ne peut dissocier de son environnement. La « matériauthèque », l’atelier en ce compris les outils, la mécanique et l’ingénierie ou encore le graphisme font partie du cheminement de l’exposition. Tout comme cette collection aussi inédite qu’impressionnante de maquettes qui précédaient le dessin technique, une particularité propre à Christophe Gevers. A cela s’ajoutent les meubles et accessoires parmi lesquels on retrouve – entre autres – la chaise TBA conçue pour la Taverne des Beaux-Arts (1959) ou la lampe CG01, imaginée pour le restaurant Cap d’Argent. Ce parcours se voit complété par le film d’Alexandre Humbert, designer et réalisateur. Une respiration dans un paysage d’objets collectés, de réalisations encore existantes mais aussi et surtout de témoignages qui offrent à l’exposition un supplément d’humanité. L’humanité de chacune des réalisations de Christophe Gevers est marquée par son implication personnelle et ce souci du détail présent à chaque étape de la conception. Plus qu’une déclinaison d’objets, voilà une occasion de découvrir une figure majeure de l’architecture d’intérieur et du design belge et son univers unique, guidé par ce souci constant de d’humanisation des espaces construits. Un événement à découvrir jusqu’au 10 mars 2024 au Design Museum. Voyez davantage d’informations sur le site www.designmuseum.brussels Place de Belgique à 1020 Bruxelles
EXPOSITION : WATER L'eau, élément fondamental de notre planète, a toujours exercé une fascination sans pareille sur les artistes depuis la nuit des temps. Sa beauté, sa fluidité, son pouvoir de création et de destruction ont inspiré des peintres, des écrivains, des musiciens et des cinéastes à travers les époques. Dans cet article, nous explorerons la relation profonde entre les artistes et l'eau, et la manière dont cet élément a été une source inépuisable d'inspiration pour la création artistique. La Fondation Boghossian présente l’exposition Water, une réflexion poétique et sensible autour de l’œuvre de l’artiste sud-coréen Kim Tschang-Yeul, connu pour ses fameuses représentations de gouttes d’eau. L’exposition aborde les différentes manifestations de l’eau au travers de nombreuses œuvres contemporaines et installations in situ d’artistes de tous les horizons. Déployée au sein de l’architecture Art déco unique de la Villa Empain, Water propose une multitude de regards inédits d’artistes autour de cette thématique, à la fois intemporelle et universelle. De la goutte d’eau à l’espace infini de l’océan, Water explore les états variables de l’eau et la manière dont les artistes s’en emparent, convoquant chacun différentes intentions esthétiques, poétiques, sensorielles ou politiques. Avec comme intention de restaurer l’intime au cœur de la visite, l’exposition invite le visiteur à la création d’émotions et de souvenirs sensibles, cellulaires. Un événement à contempler jusqu’au 10 mars 2024 à La Villa Empain. Plus de détails sur le site www.villaempain.com Avenue Franklin Roosevelt, 67 à 1050 Bruxelles
EXPOSITION : DRÔLES DE TÊTES Aux XVIe et XVIIe siècles, les artistes déclenchent un véritable cataclysme artistique. Ils détachent le visage, la tête, du contexte biblique, mythologique, afin de le présenter de manière distincte, dans toute sa splendeur, afin de le modeler, de l'observer, de l’affubler de costumes et de grimaces. Drôles de Têtes n'est pas une exposition consacrée à l’art du portrait. De fait, c'est tout le contraire. Des artistes comme Rubens, Rembrandt et Vermeer choisissaient pour leurs expériences créatives volontiers des modèles anonymes. Des individus qui ne sont pas forcément identifiables. Des individus qui, délibérément, ont renoncé à leur droit au portrait. Ce sont ces têtes que nous montrons. Des gens ordinaires, des gens comme vous et moi, des gens dont le visage raconte sa propre histoire. Drôles de Têtes retrace l'évolution du genre à travers cinq thèmes. D'un prélude au XVe siècle aux déclinaisons au XIXe siècle, avec comme focus majeur, l'art du XVIIe siècle. Rubens et Rembrandt seront nos guides. Ils nous accompagneront tout au long de l'exposition. Publicité, selfies, TikTok : le visage humain est omniprésent. On pourrait croire que nous avons toujours été entourés de représentations de visages. Mais rien n'est moins vrai. Avant d'en arriver là, il a fallu parcourir un long chemin. Drôles de Têtes propose aux visiteurs un merveilleux voyage à travers le temps, jusqu'aux XVIe et XVIIe siècles, une rencontre en tête à tête avec des personnes de caractère, personnelle et intime. Cet événement est à découvrir aux Musées royaux des Beaux-Arts jusqu’au 21 janvier 2024. Plus d’informations sur le site www.kmska.be Rue de la Régence, 3 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : ARMÉNIE. LE TEMPS DU SACRÉ Durant quatre mois, la Fondation Boghossian nous invite à découvrir à la Villa Empain l’histoire millénaire de l’Arménie avant le génocide de 1915. On y voit des objets exceptionnels en provenance du Musée Arménien de France : des miniatures, des manuscrits, des objets liturgiques précieux comme des lampes d’église, jamais exposés au public. Ils sont placés en regard d’artistes contemporains qui exposent leurs propres œuvres. Tous, ils répondent à la question posée par l’exposition : c’est quoi, le temps du sacré en Arménie ? En entrant dans les trois salles de l’exposition, vous chercherez peut-être une carte pour situer l’Arménie au cœur de l’actualité. L’Arménie d’aujourd’hui avec sa capitale Erevan et celle d’hier, beaucoup plus vaste, s’étendant sur la Cilicie et la région du lac de Van en Turquie. Ne la cherchez pas, elle ne figure pas dans cette exposition qui s’intéresse au temps des mémoires. Non aux lieux, qui se perdent dans la légende. « Le temps passe, écrit Bernard Coulie, commissaire de l’exposition, le temps passe de plus en plus vite, il s’écoule. Mais ce n’est pas lui qui passe, c’est nous qui passons. Le temps, lui, demeure éternel, et c’est ce qui le rend sacré. » La mémoire qui rend la vie Pour les Arméniens, ce qui permet à chacun de nous de dépasser sa nature éphémère et de s’inscrire dans la durée immémoriale du temps, c’est la mémoire : nous ne disparaissons pas aussi longtemps que quelqu’un se souvient de nous. Prononce notre nom. La mémoire, le souvenir, le rappel nous maintiennent en vie lorsque nous sommes morts. C’est pourquoi les murs des églises arméniennes sont couverts d’inscriptions rappelant les noms des donateurs, des princes et des évêques. Des noms se lisent sur les pierres tombales des cimetières et sur les stèles qu’on appelle khachkars, avec leur croix bourgeonnante. Celui qui lit ces noms maintient les disparus en vie. Arracher ces stèles, c’est refermer la tombe sur le disparu et l’oublier pour toujours. Un film nous montre dans l’exposition cet anéantissement à tout jamais, lorsque le cimetière de la vieille Julfa, sur la rive gauche de l’Aras qui sépare l’Azerbaïdjan de l’Iran, fut saccagé en 2005 par les Azéris. Ce cimetière est peuplé de tombes arméniennes fleuries de croix qui bourgeonnent, symboles de la vie prête à renaître. On y voit les Azéris musulmans tout enlever avec leurs grues pour en faire des matériaux de construction pour la route. C’est un massacre culturel qu’a nié l’ambassadeur azéri à l’ONU en 2005. Julfa dont la population arménienne avait déjà été expulsée par le passé vers l’Iran. L’écriture arménienne, elle aussi, est sacrée. Selon la tradition en effet, c’est Dieu lui-même qui inspira au moine Mesrop Mashots l’alphabet arménien en 405 de notre ère, comme il avait déjà dicté les Tables de la Loi à Moïse. Passer par l’écriture revêt ainsi une dimension sacrée. C’est pourquoi les copistes des manuscrits arméniens ajoutent souvent, à la fin de leur travail, un « colophon » : une note relatant les circonstances dans lesquelles ils ont œuvré. Ils y donnent les noms des rois, des catholicos (chefs religieux), des patriarches, et surtout leurs propres noms et ceux des membres de leur famille pour qu’on ne les oublie pas. Pour qu’on entretienne leur mémoire. En arménien, ces colophons sont appelés hishatakarank, les « immémoriaux » du temps. Les manuscrits arméniens L’alphabet arménien fut d’abord créé en lettres majuscules qui demandaient plus d’espace sur la page. Les lettres étaient tracées sur la pierre avec des poinçons de fer. C’est pourquoi on en parle comme de l’écriture du fer. Il en fut de même pour l’écriture grecque, devenue minuscule sous les Byzantins, et pour l’écriture latine, écrite en capitales jusqu’à l’époque de Charlemagne.
Vous verrez notamment un manuscrit sur parchemin de 400 pages, réalisé à partir de la peau de 200 bêtes au XVIIe siècle : cela représentait un coût faramineux à l’époque. Au bas d’une de ces pages, on voit encore l’empreinte du doigt qui l’a feuilletée. Comme dans le manuscrit du Nom de la Rose d’Umberto Eco, où un doigt avait laissé la marque du poison destiné aux profanateurs. Un autre manuscrit aux pages noircies nous indique qu’on a tenté de le brûler en 1342 parce qu’il représentait la foi chrétienne. Des œuvres plus récentes, dont celles de Jean Boghossian, montrent que le livre brûlé fait partie de l’histoire millénaire de l’Arménie, toujours en butte à l’hostilité de ses voisins. Dès le début, la religion officielle de l’Arménie fut le christianisme, introduit par saint Grégoire l’Illuminateur au début du 4e siècle de notre ère. Le best-seller d’alors, c’était la Bible et la vie des saints que parcourt l’exposition. Images des monastères d’Arménie La dernière salle contient deux écrans, dont un grand panoramique sur lequel passent les images des monastères perdus dans la montagne. Vue imprenable, saisie par un œil d’aigle, de ces ruines qui émergent parmi la végétation et que survolent les drones. On voit l’intérieur des monuments sur un écran plus petit, où la mise au point se fait une fois que le portail du monastère est franchi. Ces vues panoramiques ont été réalisées par Iconem, la société fondée en 2013 par Yves Ubelmann, qui numérise le patrimoine mondial en danger. Ces numérisations associent des technologies complémentaires : photogrammétrie, scan laser, scan à grande échelle via les drones. Comme pour Alep, voyage au cœur de 5000 ans d’histoire, qui fut présentée en 2020 à la Fondation Boghossian et qui a recueilli le label de la meilleure exposition au monde. Ce sont les sites d’Hayravank, Geghart, Deghdznut, Vahanavank, Sourp Arakelots, Surp Hovannes et Kirants qui sont ici filmés magistralement en Arménie. Inconnus sur la carte qui n’existe pas dans la salle. Les commissaires d’Arménie, le temps du sacré sont Bernard Coulie, auteur de plus de 440 publications sur les études arméniennes, et Louma Salamé, directrice de la Fondation Boghossian depuis 2016. Les pièces proviennent du Musée Arménien de France, dirigé depuis 2007 par Frédéric Fringlian, le fils du fondateur Nourhan Fringlian. L’exposition est visible à la Villa Empain, av. Franklin Roosevelt 67 à 1000 Bruxelles, jusqu’au 10 mars 2024. Visite guidée gratuite, sur inscription, le 1er dimanche de chaque mois. Plus d’informations sur le site ;www.boghossianfoundation.be. Michel Lequeux
EXPOSITION : TIM BURTON Après Paris, elle débarque chez nous. L'exposition immersive consacrée à Tim Burton offre une plongée captivante dans l'univers créatif singulier du célèbre réalisateur. À travers une expérience sensorielle unique, les visiteurs sont transportés dans un monde où l'étrange se mêle à la magie, et où l'obscurité coexiste avec l'émerveillement. Dès l'entrée, une atmosphère intrigante caractéristique s'installe. Le public est accueilli par des sculptures et des installations grandioses inspirées des personnages iconiques de ses films. Des créatures fantasmagoriques, mieffrayantes mi-attachantes, peuplent les couloirs et les salles pour retranscrire l'imagination débridée de l'artiste. Chaque espace de l'exposition est conçu pour refléter l'esthétique particulière de ce raconteur d’histoires. Des jeux de lumières tamisées créent une ambiance mystérieuse, tandis que les murs sont ornés de croquis, de storyboards et de photographies inédites des coulisses de ses œuvres emblématiques. Au fil de la visite, les thèmes récurrents de son œuvre sont explorés en profondeur. La dualité entre le bien et le mal, la fascination pour le macabre, mais aussi la tendresse pour les marginaux et les outsiders sont mis en avant. Des zones dédiées à ses titres emblématiques tels que "Edward aux mains d'argent", "Beetlejuice", "L'Étrange Noël de Monsieur Jack" et "Batman" permettent de s’immerger dans les décors originaux et de revivre les moments marquants de ces films culte. L'’événement ne se limite pas au cinéma et souligne les talents artistiques variés de ce créateur à nul autre pareil, de ses premiers croquis aux peintures les plus récentes. L’opportunité de prendre le temps d’admirer plus de cent cinquante dessins, aquarelles et croquis originaux, dont énormément d’illustrations préparatoires, parfois rares ou inédites. Certaines d’entre elles s’animent sur de petits écrans. Une façon poétique et ingénieuse de montrer de quelle manière les idées prennent vie dans la tête de Tim Burton. Cet espace a d’ailleurs été conçu comme une plongée dans la psyché du réalisateur prolifique, pour accéder aux méandres de son esprit et de son inspiration. Cette exposition recèle bien sûr une multitude de trésors insoupçonnés car, on s’en doute, toutes les créatures nées du bout de crayon de ce magicien des images n’ont pas eu de prolongement et sont demeurées à l’état d’ébauches. Au passage, on découvre (si on ne le savait pas !) que l’homme a débuté chez Disney, avant d’acquérir son indépendance. Enfin, ce parcours fait l’impasse sur quelques classiques dont le remake de « Dumbo » et les protagonistes de « Sleepy Hollow », mais faut-il vraiment être exhaustif pour générer le plaisir de visiter ? Macabre et tordue certes, l’imagination de Tim Burton reste avant tout surtout celle d’un créateur hypersensible et singulier. Une exposition immersive sous la forme d’un labyrinthe à découvrir à Tours et Taxi à partir du 20 octobre 2023. Plus de détails sur le site www.timburtonexhibition.be Av. du Port, 86c à 1080 Bruxelles Paul Huet (Photographie de Federico Ariu)
EXPOSITION : ATLANTIS Atlantis reste l'une des légendes les plus fascinantes de l'histoire, un secret immergé au cœur de l'océan qui continue de stimuler l'imagination humaine. Cette île mythique est mentionnée pour la première fois il y a plus de deux mille ans par Platon dans ses dialogues de "Timée" et "Critias". La description du philosophe grec fait d'Atlantis une civilisation avancée, située au-delà des colonnes d'Hercule (aujourd'hui le détroit de Gibraltar) et destinée à un destin tragique. La plupart des récits qui nous sont parvenus décrivent cet endroit comme paradisiaque, caractérisé par une technologie avancée, une société bien organisée, une richesse incommensurable et une puissance militaire quasiment invincible. Cependant, sa fierté et son arrogance auraient mené à sa chute spectaculaire. Selon la légende, en un jour et une nuit, la cité aurait été engloutie par les eaux, ne laissant derrière elle que des récits et des spéculations. Depuis des siècles, les chercheurs, les archéologues, les plongeurs et les érudits ont tenté de la localiser. Certaines théories ont suggéré qu’elle serait située en mer Méditerranée, tandis que d'autres la placeraient dans les Caraïbes, en Crète, en Espagne ou même en Antarctique. Cependant, malgré les recherches passionnées et les nombreuses expéditions qui se sont succédé, Atlantis demeure introuvable, avec pour corollaire que je mythe continue de susciter des débats et de nourrir l'imaginaire. Elle a inspiré de nombreux romans, films et documentaires, ainsi que des théories sur des civilisations antédiluviennes. Depuis, Atlantis est devenu un symbole de la quête de la connaissance, de la curiosité humaine et de l'énigme qui perdure au-delà des limites de notre compréhension. Vous adorez les fonds marins et les expériences hors du commun ? Alors, l’exposition immersive Atlantis est vraisemblablement pour vous. Une aventure à vivre entre amis, en amoureux ou en famille, puisqu’elle a été conçue pour ravir petits et grands ! Le but de cet événement est de plaire au plus grand nombre en investissant un univers sous-marin grâce à des décors somptueux et des projections à 360°. Le parcours inclut une aventure en réalité virtuelle qui se déroule en temps réel avec vos proches, afin d’interagir avec votre environnement tout au long de l’odyssée. Envie de nager avec les poissons, d’explorer des cités enfouies et de percer ses mystères ? N’hésitez plus ! L’exposition se tient au Cupra Garage jusqu’au 31 mars 2024..Voyez tous les détails pratiques sur le site www.atlantis-expo.com;. Rue du Mail, 50 à 1050 Bruxelles Michel Weyo
EXPOSITION : NUEVO NOUVEAU Cet événement se concentre sur le design contemporain et a cherché un designer international qui incarne l'essence du mouvement Art nouveau aujourd'hui. Quelqu'un qui n'a pas peur d'expérimenter différentes disciplines : du design à la fabrication de meubles, de la peinture à l'ensemble de l'intérieur. L'artiste et designer espagnol Jaime Hayon, parfois appelé le Antoni Gaudi contemporain, incarne tous ces aspects : des mystérieuses créatures en céramique et des objets délicatement réalisés, des intérieurs colorés et des peintures fascinantes. Travaillant les frontières entre l'art, la décoration et le design, les créations de Hayon sont non seulement pleines d'optimisme, mais montrent aussi la main d'un véritable artisan. Après avoir fondé Hayon Studio en 2001, il a établi une large base de clients englobant différentes fonctions et médias, y compris des meubles et des objets domestiques. Il travaille non seulement pour des entreprises internationales, mais s’est également penché sur des projets totaux tels que le Café Pompidou à Paris, l'hôtel Standard à Bangkok et le Moka Garden à Séoul. Ces dernières années, il s'est concentré sur un parcours plus artistique, collaborant avec des galeries comme Kreo à Paris, créer des sculptures publiques et emprunter de nouvelles voies comme la peinture et le dessin. La présente exposition s'inscrit dans le cadre de l'année Art Nouveau de Bruxelles, de la présidence espagnole de l'Union européenne et du Design September. Des créations à découvrir jusqu’au 27 janvier 2024 au MAD Brussels. Découvrez les détails pratiques sur le site www.mad.brussels Place du Nouveau Marché aux Grains, 10 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : ELIZABETH WAUTHIER & YVES WAUTHIER-FREYMANN C'est ensemble, Yves et Elizabeth, père et fille, qu'ils ont eu la volonté de partager avec vous lignes ou tableaux, afin de vous ouvrir un univers fait d'une rencontre entre l’humain et la nature… Elizabeth Wauthier est une jeune artiste aux multiples facettes, ayant pour credo de toucher à tout. Diplômée de l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles en 2010, elle s’est dirigée vers le bien-être et le développement personnel, parcours peu ordinaire, avant de se retrouver réellement en tant qu'artistepeintre, de prendre les pinceaux et vivre à travers ses plus profondes passions. Le goût pour l’art, les animaux, l’entre-aide, l’indépendance, le ressenti et retour à soi... Tout ceci a toujours fait partie de son monde, mais aujourd’hui plus que tout, ce sont ses mantras et son quotidien. Chaque œuvre est un morceau de son âme, de son vécu, de sa curiosité, un bout de lune ou de soleil. Yves WauthierFreymann est (notamment) psychothérapeute, formateur international et superviseur certifié dans plusieurs modalités, spécialisé dans l’accompagnement des traumas complexes et des troubles de l’attachement. Yves est également l’auteur de cinq recueils de poésie. Jeune enfant, il s’est intéressé à la poésie par la lecture d’un tout premier livre : L’odyssée d'Homère. Intéressé par l’humain, la vie, les arts, il en décrit les émotions et la nature en se jouant des mots. Il en crée diverses lectures et rythmes afin de nous aider à pénétrer cet univers particulier qu’est l’écriture poétique. S’ouvrir à comprendre la poésie est un de ses objectifs. Par exemple, en quoi l’entendre ou la voir, la lecture et l'écoute peuvent-elles en changer nos perceptions et notre compréhension de l’écriture ? Exposition accessible du mardi 16 janvier au jeudi 8 février 2024 du lundi au vendredi de 9 à 17 heures, sauf et weekends et jours fériés. Accès gratuit. Voyez davantage d’informations pratiques sur le site officiel www.maisondelafrancite.be Rue Joseph II, 18 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : FEMMES DU SUD DU MAROC Durant plusieurs décennies, entre 1930 et 1967, le photographe français René Bertrand (1910-1979) a capturé le sud du Maroc, la région de Marrakech et le Haut-Atlas. Témoin privilégié, il a photographié, à l’aide de son appareil moyen format argentique, des scènes de vie et des coutumes aujourd’hui quasiment disparues. Durant sa carrière, il a focalisé son intérêt sur les villes et sur les régions du Sud. Pratiquant une photographie dite documentaire, il nous a offert quelques traces incroyables de la richesse culturelle et de l’histoire marocaine. René Bertrand (1910 - 1979), photographe marocain qui durant prés de 50 ans (47) mis sa fonction de photographe au service de l’édition de carte postale. L’impact de René Bertrand dans le domaine de la photographie ont été déterminant. En effet il a entre autres été sélectionné pour participer a la mise en place du premier ministère du tourisme au Maroc. Un ministère né après la déclaration d’indépendance. Suite à son décès en 1979, son fils, André Bertrand a autorisé la numérisation des films de son père et a offert une partie de sa collection à la Maison de la Photographie de Marrakech. Aujourd’hui, sous la direction artistique du photographe bruxellois Bertrand Vandeloise, nous vous proposons de vous plonger dans ses fardes de négatifs et de découvrir une partie de sa collection privée jamais exploitée à ce jour. La présente exposition a été sélectionnée par le PhotoBrussels Festival et fait partie de leur parcours 2024. Découvrez-la à l’Espace Magh du 11 janvier au 29 février 2024 et ce du lundi au vendredi de 13 à 17 heures et les jeudis de 13 à 21 heures. Voyez toutes les autres informations sur le site www.espacemagh.be Rue du Poinçon, 17 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : ICÔNES ROUMAINES SUR VERRE Arthis propose une exposition d’icônes sur verre réalisées par les membres de l’Union des artistes plasticiens du département Vâlcea. Cet événement a été déjà présenté dans le cadre du projet Acasa, parcours artistique dans des maisons ouvertes à Greblesti, où a été mis en valeur la beauté du patrimoine rural des villages roumains. Les artistes présents dans cette exposition apportent une large variété de sujets spécifiques à cette technique de peinture. Muséographes, artistes plasticiens, restaurateurs ou simples amoureux de la peinture sur verre, ils ont fait de cette technique de travail au miroir, à l’envers de la vitre, une passion qui déborde dans des expressions de talent et de rigueurs imposées parfois par les principes ecclésiastiques. L’occasion de découvrir les réalisations de Mioara Comanescu, Elena Radu, Gabriela Popescu, Alina Cristina – Cristea, Elena Dican, Ion, Aurora et Ecaterina si Teodora Filigean. L’art de la peinture des icônes, occupe une grande importance dans la création populaire roumaine. Ces œuvres sur verre de Transylvanie, notamment, ont réveillé un large écho en dehors des frontières du pays. Les peintres ont donné vie dans leurs icônes à une riche sensibilité, d’une authentique fraîcheur, avec une palette de moyens et de sentiments des plus divers. La liaison profonde entre l’univers de ces icônes, la vie courante et l’art populaire ne se limite pas à la psychologie des figures, elle est en outre affirmée dans la manière de peindre les thèmes représentés, dans la composition, dans le miroitement de certains us et coutumes traditionnels, dans le rôle et la signification des personnages, dans les habits, dans le paysage, dans la faune et la flore transposées. Ici, les Saints des icônes nous apparaissent humanisés et deviennent des personnages familiers qui participent à côté des gens à leur vie quotidienne, dans un décor manqué de hiératisme où on peut reconnaître l’atmosphère et la physionomie du lieu où l’icône a été peinte. On parle parfois de peinture brute ou naïve, des termes qui n’ôtent rien à la qualité de la réalisation. Une exposition à voir à la Maison belgo-roumaine jusqu’au 15 janvier 2024 et de 11 à 17 heures du lundi au vendredi. Voyez les détails pratiques sur le site www.arthis.org Rue de Flandre, 33 - 1000 Bruxelles
VISITE DE LA PISCINE NEPTUNIUM C’est au dieu romain de la mer que la piscine Neptunium doit son nom. Depuis 1957, elle a accueilli de nombreux Schaerbeekois, petits et grands, qui sont venus goûter aux plaisirs de l’eau dans ses deux bassins. Après un long et nécessaire chantier de rénovation, elle rouvre enfin ses portes. Le Neptunium est construit dans un style moderniste d’inspiration « paquebot ». L’ensemble fait environ 4300 m2. Dans le grand hall d’entrée, on peut admirer une mosaïque réalisée par l’artiste schaerbeekois Géo de Vlamynck (1897-1980) agrémentée d’une sculpture de Stan Hensen (1923 – 2010). Le grand bassin fait 33,33 mètres sur 16 mètres, ce qui correspondait à l’époque de sa construction aux dimensions olympiques. A côté, on trouve un bassin plus petit de 16 mètres sur 8 mètres, orné d’une sculpture de Réné Harvent représentant une otarie. Tout autour du bassin et sur deux niveaux, des cabines avec hublots peuvent accueillir plusieurs centaines de nageurs en même temps. Sa façade sud est constituée d’une large baie vitrée (ancienne terrasse solarium) qui fait entrer la lumière dans le bassin. Au premier étage, on trouve un bar. Une plaque en l’honneur de Xhignesse est aussi apposée dans le hall d’entrée. Avant le Neptunium, la commune de Schaerbeek avait déjà eu la chance de posséder un bassin de natation public, celui de la rue Kessels. Mais devenu vétuste, celui-ci a fermé en 1940 puis été détruit. Dans les années 30, un projet privé de créer une piscine ainsi qu’une patinoire le long du boulevard Lambermont avait également été mis sur la table, mais était resté sans suite. Les petits schaerbeekois pouvaient cependant encore apprendre à nager dans le bassin scolaire situé dans le groupe scolaire Josaphat et qui existait déjà depuis 1907. Peut-être avez-vous eu l’occasion d’y faire un petit plongeon ou une petite brasse ? Que diriez-vous de, sans vous mouiller, suivre une visite guidée gratuite du bâtiment rénové ? La chose est possible le 20 janvier 2024 à partir de 10 heures. Il suffit de vous inscrire via le 02 240 34 82 Rue de Jérusalem, 56-58 – 1030 Bruxelles
EXPOSITION : NOÉMIE BARSOLLE & SIMONE F. BAUMANN Noémie Barsolle est née à Paris en 1981. Très tôt, il lui est apparu que tenir un crayon entre était une bonne idée. Elle a publié un ouvrage chez United Dead Artists en 2004 « Suture à point », puis plusieurs autres ouvrages chez de petits éditeurs. De 2005 à 2013, elle réalise le fanzine "Saignante” et, depuis 2016, le fanzine “Snack fatal” avec des bandes dessinées, des dessins divers. En 2022, elle publie sa bédé "Ugly Babies" chez l'éditeur belge La cinquième couche, réunissant des épisodes autoédités depuis 2005 dans "Saignante" et entièrement redessinés pendant la période du confinement. Aujourd’hui, après des études en art thérapie, elle vit et travaille à Bruxelles où elle jongle entre le dessin, l’autoédition, ses deux enfants et son boulot dans le social. En 2015, à dix-huit ans, Simone F. Baumann débute "2067", un fanzine autobiographique qui paraît tous les deux mois. En six ans, elle autoédite une quarantaine de ces petits carnets de quarante pages (soit plus de mille six cents pages dessinées) qu’elle photocopie et vend à ses amis, puis à un cercle restreint de quelques dizaines d’abonnés. Avec son hypersensibilité, ses angoisses et son humour décalé, la jeune artiste nous offre un regard atypique sur sa vie quotidienne et notre société, à la fois clairvoyant, piquant, implacable et empreint d’une sensibilité artistique hors du commun. Comme elle le dit elle-même : « A part dessiner, je ne fais pas grand-chose dans la vie ». Elle possède un chat, dont elle s’occupe très bien, et un petit appartement à Zurich dont elle arrive à payer tant bien que mal le loyer. Son équilibre se joue chaque jour entre sa main qui dessine et la feuille blanche sur laquelle elle raconte les curieuses expériences de sa vie intérieure. Les travaux de ces deux jeunes artistes sont exposés au Sterput du 11 janvier au 18 février 2024. Découvrez les détails complémentaires sur le site www.sterput.org Place du Jeu de Balle, 68 à 1000 Bruxelles
DÉCÈS : GUY MARCHAND S’EN EST ALLÉ Acteur, chanteur, saxophoniste et écrivain français, Guy Marchand est parti sur un air de tango. Cet air qu’il chantait si bien. « La mort est une belle femme que je vais embrasser », disait ce crooner de charme dans Né à Belleville, son dernier album qui résonne comme une épitaphe : « Sans un regret, sans un remords, on mettra sur ma tombe : Merci, Mesdames. L’homme qui murmure à l’oreille des femmes. Rhabillez-moi tous les violons et coupez le son. » Le son des violons s’est éteint ce vendredi 15 décembre 2023 à l’hôpital de Cavaillon, dans le Vaucluse, où le comédien est décédé à l’âge de 86 ans. Il était né en 1937. Voitures et femmes Fils d’un ferrailleur et d’une mère au foyer pour laquelle il avait une immense admiration, Guy Marchand a grandi à Belleville, dans un quartier de l’est de Paris, durant les années d’occupation et celles d’après-guerre, où la tuberculose le frappe. Une primo-infection dont il se remet lentement en découvrant l’équitation et la passion des chevaux durant sa convalescence. Cette passion, jointe à la boxe, au polo et au sport automobile, ne le quittera jamais. En 2019, il se disait ruiné par sa passion dévorante des vieilles voitures américaines qu’il collectionnait : une Cadillac en double exemplaire pour les pièces de rechange. La Passionata, chantait-il déjà en 1965. Les femmes aussi, qu’il a aimées pour les épater par son humour et son argent qu’il dépensait sans compter. Qu’il flambait pour tout dire. Jusqu’à toucher le fond du panier. Dans les années 80, Guy Marchand épouse la comédienne Béatrice Chatelier, qu’il avait rencontrée sur le tournage des Sous-doués en vacances, et avec laquelle il aura deux enfants, Jules et Ludivine. Elle menait aussi, en parallèle, une carrière de modèle. Toujours amoureux des femmes, comme l’acteur aimait le dire, il rencontre en 2000, à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, Adelina, ancien mannequin d’origine russe, qui exerce le métier d’agent de sûreté. Elle est de 40 ans sa cadette. Mais rien n’y fait, il l’épouse en 2007, jusqu’à ce qu’elle le quitte quelques années plus tard pour refaire sa vie avec un nouveau compagnon, dont elle aura des enfants. Guy Marchand n’ayant pas voulu divorcer, les enfants portent son nom. Conscient du temps qui passe, il avait confié à Voici : « Je ne peux pas lui demander de rester avec moi à mon âge. On se voit cependant encore souvent. » Des seconds rôles Acteur des seconds rôles, il a joué dans plus de 150 films, n’hésitant pas à faire le grand écart entre Les sous-doués en vacances de Claude Zidi et Garde à vue de Claude Miller, qui lui vaut un César du meilleur second rôle, avec les dialogues incisifs de Michel Audiard. Un bouquet de chrysanthèmes, dira-t-il plus tard avec cynisme. Entretemps, il tourne Coup de torchon de Bertrand Tavernier, où il botte les fesses de Philippe Noiret, avant de prendre sa place dans la série télévisée Nestor Burma. Il y incarne le célèbre détective privé qui traîne sa gouaille et sa désinvolture sous le chapeau. C’est un fils de la rue, à l’école d’Audiard. Populaire, voire vulgaire. Costa-Gavras, qu’il appelait Costa-Cravate, lui avait dit qu’il perdrait beaucoup s’il passait à côté de cette vulgarité qu’il affectionnait en bon titi parisien. Au cinéma, qui l’a fait vivre à partir des années 70, il a tourné pour Robert Enrico, François Truffaut, Claude Pinoteau, Philippe de Broca,
Maurice Pialat, Bertrand Tavernier, Alexandre Hardy, Costa-Gavras, Pierre Granier-Deferre, Alain Corneau et d’autres encore. En 1982, la chanson Destinée, qu’il a coécrite et interprétée, est popularisée grâce au film de Claude Zidi, Les sous-doués en vacances. La même année, il tient le rôle d’un journaliste dans le film Nestor Burma, détective de choc de Jean-Luc Mersch, avant d’incarner le célèbre détective privé de la série diffusée sur France 2 entre 1991 et 2003. Il est aussi apparu, entre autres, dans Les cinq dernières minutes, Nos chers voisins et Scènes de ménages. C’est Boulevard du rhum de Robert Enrico qui a lancé sa carrière en 1970, avec Lino Ventura qui cherchait un acteur pour lui donner la réplique. Son goût pour la boxe lui a fait tourner ce rôle aux côtés de la jeune Brigitte Bardot qu’il serrait dans ses bras sans y croire. Il interprétera la chanson Plaisir d’amour avec elle. Chanteur de charme Côté chansons, avec sa voix de baryton léger, il a enregistré 15 albums. La Passionata, écrite en Algérie en 1965, quand il était parachutiste à la Légion, et Destinée pour la bande originale des Sous-doués en vacances resteront ses deux grands succès. Il n’en était pas trop fier, disant qu’il s’était moqué du saucisson de vacances sur l’air de L’été indien, version Vladimir Cosma. Il adorait chanter en espagnol, la langue qui lui donnait un air latino-américain. Un air qui lui avait valu d’être mis à l’écart de la génération yé-yé. Il adorait aussi Frank Sinatra et rêvait de faire partie d’un big band de jazz. En 2020, Guy Marchand a publié son dernier album, Né à Belleville, qui est son testament de chanteur de charme, écrit avec la collaboration du musicien Ludovic Beier. Enfin, côté écriture, il a publié en 2007 son autobiographie Le Guignol des Buttes-Chaumont, puis s’est consacré à la rédaction de plusieurs romans : Un rasoir dans les mains d’un singe (2008) et, notamment, Le soleil des enfants perdus (2011), qui a reçu l’année suivante le prix JeanNohain. « L’homme qui murmure à l’oreille des femmes », sur un air de tango, est parti la paix au cœur, dans une grande sérénité, a dit son fils Jules qui veillait sur lui. On se souviendra de sa voix de crooner et de ses yeux malicieux, un rien canaille, sous son chapeau de détective. Adieu l’ami, on t’aimait bien. Michel Lequeux
CYCLE : HANNA SCHYGULLA Égérie de Werner Rainer Fassbinder qui voyait en elle la femme allemande d’après-guerre, Hanna Schygulla est immanquablement associée au renouveau du cinéma allemand des années 1960-1970, le Neuer Deutscher Film, dont elle est une des principales figures. Collaborant avec les plus grands cinéastes de son époque, sa carrière est jalonnée de nombreux rôles d’exception, qui font d’elle l’une des plus grandes actrices du cinéma d’après-guerre. Née en 1943 en Pologne et fille de parents réfugiés, elle passe son enfance à jouer, comme elle le dit elle-même, dans les ruines de l’Allemagne défaite. Elle grandit à Munich, où elle aspire à devenir professeur de langues, avant d’opter pour des cours d’art dramatique. C’est lors d’un de ceux-ci qu’elle fait la rencontre de Fassbinder. Convaincu de ses possibilités, le jeune metteur en scène lui propose un rôle dans la pièce de théâtre Les Criminels, adaptée de Bruckner. Débute une longue et prolifique collaboration comme il en existe peu dans l’histoire des arts. Sans délaisser le théâtre, Fassbinder se tourne vers le cinéma et réalise une série de longs métrages dans lesquels Schygulla fait ses premières apparitions à l’écran : L’amour est plus froid que la mort, Katzelmacher et Les Dieux de la peste. Tous trois sont salués par la critique pour leur originalité de ton et leur singularité formelle. On découvre une actrice dont la beauté à la chevelure blonde, aux yeux bleus et aux pommettes saillantes, dégage une apparente froideur qui lui confère une puissance de tragédienne quasi naturelle. Fassbinder, qui enchaîne les projets à un rythme effréné, va faire tourner Schygulla dans presque tous ses films, au point que le duo deviendra inséparable dans l’imaginaire collectif. Prenez garde à la sainte putai , Les Larmes amères de Petra von Kan, Effi Bries, Le Mariage de Maria Brau et Lili Marleen offrent à Hanna Schygulla ses rôles les plus notoires. Toutefois, la relation fusionnelle qu’elle entretient avec Fassbinder, dont le caractère devient de plus en plus irascible et exigeant, se dégrade, et l’actrice, quelque peu lassée de l’image façonnée par son mentor, se tourne vers d’autres horizons. D’abord en Allemagne, où elle tourne pour Wim Wenders (Faux Mouvements), Volker Schlöndorff (Le Faussaire) et Margarethe von Trotta (L’Amie). L’étranger l’adoube, où ses prestations dans les films de Fassbinder lui ont conféré une certaine notoriété : La Nuit de Varenne (Ettore Scola), Passion (Jean-Luc Godard) ou, encore, L’Histoire de Pierra (Marco Ferreri) s’enchaînent. Aujourd’hui, Hanna Schygulla reste dans les mémoires comme l’une des plus grandes actrices du cinéma d’après-guerre, raison pour laquelle la Cinematek a tenu à lui rendre hommage à travers une programme sélective qui reprend ses plus grands rôles. Une rétrospective qui se déplie jusqu’au 22 février 2024. Voyez le détail de la programmation sur le site www.cinematek.be Rue Baron Horta, 9 à 1000 Bruxelles
FESTIVAL COURTS MAIS TRASH Courts Mais Trash c’est la grande messe du cinéma indépendant et underground, qui se tient chaque année à Bruxelles depuis 2005. Ce Festival est né de l’envie d’offrir de la visibilité aux films qui évoluent hors des sentiers battus et qui ne parviennent pas à se frayer un chemin dans les circuits de diffusion conventionnels. Il prêche l’originalité, le do-it-yourself, le politiquement incorrect et la créativité. Fort d’un succès grandissant, il accueille chaque année près de cinq mille visiteurs qui se rassemblent aux Riches-Claires pendant six jours. Pour chaque édition, sur les deux mille films considérés, une centaine est programmée, tous formats confondus, et près de quarante réalisateurs sont invités à venir pour des débats ou une simple rencontre avec le public. Durant cette semaine désormais culte, vous assisterez aux classiques : « Born 2 be Cheap » dédié au meilleur film fauché, au « Courts Mais Trash Deluxe » dédié aux films un peu mieux dotés, à la « Female Trouble » dédiée aux thématiques féministes et à la très explicite « Super Sex », dont le nom annonce bien clairement le ton. Le public reste le seul et unique juge de la compétition. Afin de compléter le programme, en plus des projections, ont lieu les After Trash Parties en compagnie de DJ sets, de concerts, de performances et un légendaire karaoké … trash. Cet événement organise également des séances dédiées au public scolaire et des évènements professionnels pour les jeunes cinéastes. Cela se passera aux Riches-Claires du 29 janvier au 3 février 2024. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.courtsmaistrash.net Rue des Riches Claires, 24 à 1000 Bruxelles
CYCLE : CINÉMA ITALIEN DES ANNÉES 70 Le cinéma italien des années 70 a été marqué par une diversité de styles et de mouvements, reflétant les changements sociaux et politiques de l'époque. Bien que le néoréalisme ait atteint son apogée dans les années 40 et 50, ses influences ont perduré dans les années 70. Des réalisateurs tels que Ermanno Olmi ont continué à explorer les thèmes sociaux et économiques de manière réaliste. Le giallo a fait trembler les foules, bien que sous-genre, ces thrillers mêlant horreur ont connu un essor inattendu. La tradition de la comédie italienne a continué dans les années 70 avec des réalisateurs comme Ettore Scola et Mario Monicelli. Ces films explorent souvent les aspects comiques et tragiques de la vie quotidienne en Italie. En raison du contexte politique tendu de l'Italie au cours des seventies, certains cinéastes se sont tournés vers des drames politiques et sociaux, osant parfois la confrontation avec le pouvoir et réveillant le couperet de la censure. Surtout, cette période extrêmement prolifique a vu apparaître de nouveaux cinéastes, chacun apportant sa propre vision au cinéma. Si l’an dernier, la Cinematek s’était concentrée sur la génération qui a suivi celle de Rossellini et de Visconti, Fellini faisant office de figure de transition., cette année elle met à l’honneur une nouvelle génération de metteurs en scène ou revient sur ceux qui ont émergé au cours des sixties pour être définitivement installés au pinacle des meilleurs. L’occasion de revoir Amarcord (1973) de se repencher sur la magistrale chronique familiale en deux parties, Novecento (1976) de Bernardo Bertucelli, de reparler de Una giornata particolare (1977) d’Ettore Scola et d’exhumer, entre autres, Fatto di sangue fra due uomini per causa di una vedova. Si sospettano moventi politici (1978) de Lina Wertmüller. Si vous êtes partant pour ces madeleines de Prouts, cela se passe du 17 janvier au 28 février 2024. La programmation a été mise en ligne sur le www.cinematek.be Rue Baron Horta, 9 à 1000 Bruxelles Sam Mas
CINÉMA : NOS VIES D’AVANT Drame romantique de Celine Song, avec Greta Lee, Yoo Teo, John Magaro et Ji Hye Yoon. USA 2022, 106 min. Sortie le 20 décembre 2023. Résumé du film – Une histoire d’amour en trois temps, comme une valse. A 12 ans, Nora et Hae Sung se disputent la première place en classe, dans une école de Séoul. Après les cours, ils reviennent ensemble, leur cœur battant la même chamade, même s’ils ne se disent rien sur leurs sentiments naissants. Mais l’ambition familiale les sépare bientôt : Nora et ses parents émigrent en Amérique du Nord. A 24 ans, le hasard les réunit brièvement par écrans d’ordinateur interposés. A 36 ans, ils se retrouvent pour trois jours à New York, alors que Nora s’est mariée pour obtenir la carte verte et qu’elle fait carrière dans l’écriture de pièces de théâtre. Le cœur l’emportera-t-il sur la raison ? Commentaire – Celine Song, dramaturge sudcoréenne et canadienne installée aux Etats-Unis, signe ici son premier film avec cette ballade amoureuse où elle raconte sa propre histoire. Elle est née en Corée du Sud et a émigré au Canada à l’âge de 12 ans, avant de s’installer à New York pour suivre avec ses parents le mirage du rêve américain. Comme Nora, elle a hésité entre deux cultures, deux langues, deux géographies. Et comme Nora, elle a changé de prénom pour s’intégrer à la vie occidentale. C’est tout ce drame profondément humain que la réalisatrice nous fait sentir à travers l’histoire de deux amoureux qui se retrouvent vingt ans plus tard. Chacun n’a pas oublié l’autre, même si chacun poursuit le rêve de ce que sa vie aurait pu être avec l’autre. Le temps a passé, et l’autre est devenu un étranger qu’il faut découvrir, qu’il faut apprivoiser pour l’approcher. La caméra de Shabier Kirchner capte les regards qui se croisent, s’évitent, se cherchent dans cette longue balade d’une journée à travers New York sous la pluie. Gros plan sur deux mains qui s’effleurent en tenant une barre dans le métro. S’effleurent sans se toucher, même si chacun aspire à saisir la main de l’autre. La ville entière se reflète dans les flaques d’eau, tandis que Nora fait voir à son ami les lieux où elle se sent bien : le Broadway des artistes, le bord du fleuve au soleil couchant, ou la statue de la Liberté devant laquelle passe leur ferry qui en fait le tour. Le fond de ces images est souvent flou, comme la fin de leur histoire qui est écrite. Chacun d’eux sait en effet qu’une histoire d’amour ne peut pas se réécrire. C’est le sens du travelling final en rue, la nuit des adieux, après un souper à trois où le mari voulait être présenté à l’ami pour marquer son territoire. Ce triangle amoureux à peine né se dissoudra sur l’impossibilité de tout recommencer. De tout refaire avec celle qu’on a aimée autrefois. C’est émouvant et cathartique tout à la fois. Avec des mouvements de caméra très économes, ponctués d’attentes et de silences éloquents, Nos vie d’avant nous offre de beaux moments suspendus au temps qui va et qui emporte nos illusions. Greta Lee, qui interprète Nora, est une actrice américano-coréenne native de Los Angeles. Après des débuts difficiles où elle tenait de petits rôles, sa carrière a démarré en 2020, alors que le monde était à l’arrêt sous la pandémie du Covid-19. La presse est dithyrambique à son sujet à propos de Nos vies d’avant qui la révèle au grand public et lui vaut une nomination aux 81es Golden Globes. Avis – Un drame largement autobiographique sur des retrouvailles amoureuses. Et si nous pouvions tout recommencer avec l’autre ? Un drame délicat et profondément émouvant qui joue sur la corde sensible. Michel Lequeux
CINÉMA : UNE AFFAIRE D’HONNEUR Drame de et avec Vincent Perez, Roschdy Zem, Doria Tillier, Damien Bonnard, Guillaume Gallienne et Noham Edje. France 2022, 101 min. Sortie le 27 décembre 2023. Résumé du film – 1887, alors que les duels battent leur plein à Paris, un jeune homme bouscule et gifle le colonel Berchère qui lui interdit de revoir sa fille. Le militaire lui demande aussitôt réparation sur le terrain. Adrien, novice dans l’art de l’épée, se prépare à l’affrontement avec son oncle Clément Lacaze, maître d’armes réputé au fleuret, dont une féministe convaincue demande aussi l’aide. Toute la société mondaine, à l’aube de la Belle Epoque, se passionne pour ces combats quotidiens qui doivent s’arrêter au premier sang versé. Mais un combat sur 35 est mortel, sans compter les blessés. Commentaire – Vincent Perez, qui tient le rôle du colonel Berchère, a eu l’idée, avec son collaborateur de cascades Michel Carliez, de tourner un drame sur l’histoire des duels en France. Il voulait mettre en scène les combats sous toutes leurs formes : à l’épée, au sabre, à cheval, au pistolet... Il voulait le faire à l’époque de la IIIe République où les duels, peu avant leur fin, connurent une effervescence folle, faisant l’âge d’or de la presse, parallèlement au marasme économique du dernier quart du XIXe siècle. Cette idée fut laissée en jachère jusqu’à ce que Jean Dujardin, qui jouait alors une scène de duel dans J’accuse de Roman Polanski (2019) aux côtés de Vincent Perez et de Michel Carliez, incite ces derniers à reprendre leur sujet. L’Annuaire du duel 1880-1889 fut un déclic, poussant le réalisateur et son adjoint à éplucher les articles de presse de l’époque. C’est ainsi que furent tournées les histoires des personnages principaux du film, qui s’enchaînent sur des duels s’étant effectivement passés dans une société en pleine mutation. On s’interrogeait alors sur le féminisme et le bien-fondé des robes pour les femmes, travailleuses ou bourgeoises, après l’incendie de l’Opéra-Comique cette année-là, en 1887. La tour Eiffel était en chantier. Les rues de Paris s’éclairaient. Les affaires d’honneur aussi face à une justice sourde. Clément Lacaze, le maître d’armes, est un personnage fictif basé sur tous les maîtres d’armes que Vincent Perez a connus dans sa longue carrière et sur ceux qu’il a rencontrés au fil de ses recherches. Lacaze est joué par Roschdy Zem, un acteur et réalisateur franco-marocain qu’on a vu notamment comme commissaire dans Roubaix, une lumière (2019) et qui est l’auteur de six films, dont le magnifique Chocolat, avec Omar Sy dans le rôle du clown (2016). Roschdy campe ici un maître d’armes exemplaire mais réservé, traînant son horreur de la guerre franco-prussienne, face au bouillant Vincent Perez, aveuglé par la passion du sang et de l’honneur à venger. Il le venge au fleuret, au pistolet ou au sabre, ventre à terre sur son cheval. Le colonel Berchère que Perez incarne n’a plus rien du héros romantique d’Indochine (1991), qui luttait contre l’impérialisme français dans les rizières. Il est devenu une brute sanguinaire qui se venge d’abord de la défaite de la France en 1870. Une affaire d’honneur a été présentée au Festival de Karlovy Vary, où il a remporté le Prix du public, et aux 40es Journées du film francophone de Tübingen-Stuttgart où il a reçu le Prix du jeune jury. Avis – Cape et épée sur la société française de la fin du XIXe siècle, dans un drame qui passe au peigne fin toutes les formes du duel. Certaines scènes donnent véritablement le frisson : on ferme les yeux sous le choc des lames qui s’affrontent devant les témoins. C’est sauvage. Michel Lequeux
CINÉMA : GOLDA Docudrame de Guy Nattiv, avec Helen Mirren, Camille Cottin, Lior Ashkenazi, Rami Heuberger, Ohad Knoller, Jaime Ray Newman et Sara Matin. UK 2022, 100 min. Sortie le 3 janvier 2024. Résumé du film – Le 6 octobre 1973, profitant de la fête du Yom Kippour, l’Egypte et la Syrie lancent une attaque conjointe contre Israël. Les forces égyptiennes traversent le canal de Suez pour reprendre le Sinaï conquis par les Israéliens lors de la guerre des Six-Jours. Les forces syriennes lancent, elles, une attaque sur le plateau du Golan, territoire syrien occupé depuis juin 1967 par l’Etat hébreu. Golda Meir, connue sous le nom de la Dame de fer d’Israël, doit répondre de ces faits en 1974 devant une commission de la Knesset chargée d’évaluer la responsabilité du gouvernement qui avait négligé les mises en garde. Commentaire – Présenté au Festival de Berlin en février dernier, Golda continue de faire des vagues. Cinquante ans jour pour jour après le début de la guerre du Kippour, l’Etat d’Israël doit répondre aux mêmes questions de la commission d’Agranat : pourquoi le système d’écoute a-t-il été défaillant ? Pourquoi le 6 octobre 1973 l’Etat hébreu n’a-t-il rien vu venir, comme il n’a rien vu le 7 octobre 2023, alors qu’on lui disait que l’ennemi était aux portes ? Les Egyptiens et les Syriens cinquante ans plus tôt. Le Hamas cinquante ans plus tard. Ce docudrame historique de Guy Nattiv et de son scénariste Nicholas Martin nous en fournit la raison, qui ressemble à une mauvaise blague : le « foutu système d’écoute » n’avait pas été allumé en 1973, alors que l’Etat hébreu y consacrait 100 millions de dollars. Une négligence incroyable qui coûtera la démission du gouvernement de Golda Meir, Première ministre, comme elle coûtera sans doute celle du Premier ministre Benjamin Netanyahou après les événements actuels. Ce qui apparaît dans les faits, c’est l’histoire d’un état trop confiant dans ses forces et dans la faiblesse de l’ennemi. Israël se reposait sur ses lauriers et sur l’appui américain. Il a ignoré les messages cryptés allant du « chimiste » du Caire au « boulanger » de Tel Aviv en passant par la « factrice » de piano, qui désignaient les informateurs du réseau. Un état trop confiant dans sa supériorité militaire et qui fut d’abord acculé dans un coin du ring, sous les coups qui pleuvaient dru. Golda nous retrace la situation au jour le jour, qui n’est pas sans rappeler celle d’aujourd’hui. Avec une riposte foudroyante dont certains se demandent si elle n’était pas prévue au départ. La mort inscrite au programme si on touchait, si on touche, hier comme aujourd’hui, à un cheveu d’Israël. Une riposte sanglante qui sème l’effroi dans le monde. Golda est incarnée remarquablement par Helen Mirren, actrice et comédienne anglaise titulaire d’un nombre impressionnant de récompenses, dont un Oscar, quatre prix de la Meilleure actrice, trois Golden Globes, cinq Emmy Awards et un Tony pour le théâtre. Comme un caméléon, elle se glisse dans la peau de Golda Meir avec une justesse époustouflante. On revoit la Dame de fer inflexible, intraitable, atteinte d’un lymphome agressif, qui affronte les séances de radiation au cobalt comme les aléas du moment, sans ciller, en donnant du courage à son état-major et en y croyant à la place de ses généraux. On est suffoqué par sa prestation. Elle fume cigarette sur cigarette, comme une cheminée, et la fumée qui s’en échappe est celle des chambres à gaz qui ont brûlé six millions de juifs. On n’en brûlera plus un seul avec elle. Tourné en Angleterre et en Israël sur des faits authentiques qui éclairent l’histoire. Avis – Un biopic marquant, avec des images d’archives, sur le passé et le présent d’Israël à travers la commission d’enquête qui blanchit Golda Meir. A voir et à méditer pour comprendre la situation d’Israël et de sa Dame de fer. Michel Lequeux
CINÉMA : BLACKBIRD BLACKBIRD BLACKBERRY Drame d’Elene Naveriani, avec Eka Chavleishvili et Teimuraz Chinchinadze. Géorgie-Suisse 2022, 110 min. Sortie le 17 janvier 2024. Résumé du film – Ethéro tient une modeste droguerie dans une bourgade montagneuse de la Géorgie. A 48 ans, elle vit toujours seule, sans mari, et doit affronter les moqueries quotidiennes de ses voisines. Elle s’en moque pourtant et découvre soudain l’amour. Un premier amour qui, s’il chamboule son cœur, ne remet pas en cause son indépendance, à laquelle elle s’accroche quoi qu’on dise d’elle. Et qu’elle vit dans le secret des rencontres en dehors du village. Commentaire – On avait peu d’informations sur le cinéma géorgien, et peu savent d’ailleurs où se situe la Géorgie. Avec Blackbird Blackberry, sélectionné à la Quinzaine des cinéastes de Cannes 2023 et dans plusieurs festivals étrangers, on découvre cette femme têtue, revêche, qui vient de perdre, à 48 ans, sa virginité sur un coup de tête. Et on découvre avec elle la Géorgie profonde et les cancans de village. Pourquoi Ethéro s’est-elle jetée dans les bras d’un fournisseur venu lui livrer des teintures pour ses clientes ? Peut-être parce que, ce jour-là, elle a échappé à un accident qui aurait pu lui être fatal, tandis qu’elle cueillait les mûres et contemplait un merle dans un buisson de ronces. Elle s’est dit qu’il lui restait une chose à découvrir avant le retour d’âge, l’amour. L’amour charnel dont lui parlent les voisines qui ont connu la passion et qui se moquent de la pauvre Ethéro, toujours vierge à son âge. C’est une tranche de vie que nous raconte Elene Naveriani, qui s’est inspirée du roman éponyme de Tanta Melashvili. Ethéro, au corps pataud, grassouillet sous son éternelle robe bleue, se sent soudain désirée par un homme, elle fond dans ses bras, avant d’être confrontée à l’inévitable choix : continuer la vie seule ou en couple ? L’amour l’emmènera-t-il au bout de la terre, comme le chante si bien Charles Aznavour ? Avec un certain charme et une cinématographie pittoresque, ce portrait, internationalement acclamé, d’une femme obstinée oscille entre le plaisir de la découverte sensuelle et l’attrait d’une vie indépendante, non conforme aux valeurs du village. A la fin du film, Ethéro est seule, assise dans un café de la capitale, laissant déborder son soulagement à l’issue de l‘échographie qu’elle vient de passer. Mais est-ce du soulagement ? Un drôle de sourire éclaire son visage qui a perdu son air revêche. Cette petite vie en elle va-t-elle remplacer les mûres et le merle noir, titre du film ? Après des études de peinture à la State Academy of Art de Tbilissi, Elene Navariani a obtenu un master en études critiques cybermédias en 2011 et un bachelor en cinéma à la Haute école d’art et de design de Genève en 2014. Blackbird Blackbird Blackberry est son troisième long-métrage, tourné dans des couleurs un peu froides, tirant sur le gris-bleu de l’ex-république soviétique. Oserait-on dire que c’est à l’image de cette femme singulière ? Avis – Une tranche de vie sur une quadragénaire atypique, en butte aux cancans de village. Une façon aussi de découvrir le cinéma de Géorgie. Michel Lequeux
CINÉMA : UN SILENCE Drame de Joachim Lafosse, avec Daniel Auteuil, Emmanuelle Devos, Matthieu Galoux, Jeanne Cherhal et Louise Chevillotte. Belgique-France-Luxembourg 2023, 99 min. Sortie le 24 janvier 2024. Résumé du film – Silencieuse depuis 25 ans, Astrid, la femme d’un célèbre avocat des mœurs, voit son équilibre familial s’effondrer lorsque son fils et sa fille se mettent en quête de justice. L’avocat mène en effet une double vie. Le jour, il est le chevalier de la veuve et de l’orphelin. La nuit, il scrute l’ordinateur à la recherche d’images pédopornographiques. Il fait régner la loi du silence chez lui. Commentaire – Joachim Lafosse, réalisateur belge, poursuit, lui, sa quête de l’intime à travers ce 10 e long-métrage sur une affaire de mœurs inspirée de celle de Victor Hissel, avocat liégeois qui avait défendu les parents de Julie et Mélissa dans l’affaire Dutroux. L’avocat fut déféré devant les tribunaux en 2009, suite à la tentative de meurtre perpétrée contre lui par son propre fils qui l’accusait de sévices sexuels. C’est tout le silence, toute la honte qui est au cœur de ce drame familial. La honte du côté de la mère qui a laissé agir son mari pendant si longtemps, se réfugiant dans le déni et entretenant une relation œdipienne avec son beau-fils. La honte aussi chez Raphaël qui, tout jeune encore, partageait les images de l’avocat sur l’ordinateur qu’il consultait en cachette et qui inoculait en lui un goût malsain pour la pédophilie. « J’avais peur de devenir à mon tour un pédophile », dira-t-il plus tard dans la réalité pour justifier son geste à la fin du film. Comme dans toute tragédie, et Un silence en est une, l’issue sera fatale, inévitable, dévastatrice. Astrid, jouée par une Emmanuelle Devos fuyante, est une femme qui a vécu dans le silence pendant trente ans, développant une grande fragilité narcissique. Elle a reporté sur leur fils adoptif son besoin d’être choyée, aimée, protégée. Une scène la montre dans les bras de Raphaël, le fils, s’adonnant à une danse lascive, les yeux langoureusement clos, pour échapper au silence mortifère que fait régner l’avocat dans la famille. Daniel Auteuil interprète cet avocat à double face. Attentionné auprès de ses clients dont il défend les intérêts mordicus. Miné d’autre part par le passé, avec cette passion sourde, dévorante, qui le poursuit et à laquelle il consacre une partie des nuits, devant son ordinateur qu’il caresse du regard et qui alimente le cours de ses fantasmes. Il s’y revoit en train d’abuser du frère de sa femme, qui lui fait aujourd’hui payer le prix d’un procès pouvant mettre un terme à sa carrière. C’est un homme qui n’ose pas regarder la vérité en face et qui fuit avec méthode la thérapie. Daniel Auteuil est, dans le film, cet homme méthodiquement froid, qui a mis sa vie et ses affaires dans des tiroirs. Tout est filmé en caméra Dolly, montée sur rails, en longs travellings qui suivent les personnages à hauteur de leur visage, s’accrochant à chaque mouvement du regard pour saisir le frémissement de leurs pensées. Tout est filmé à l’horizontal, jamais en plongée pour ne pas les écraser sous le poids du jugement. C’est l’intime qui est filmé, parfois de façon un peu excessive. Un peu lente. Tourné à Metz, dans le cadre d’une bourgeoisie de province qui élève ses enfants comme il faut, leur donne de l’argent de poche pour s’acheter de la drogue et leur laisse conduire la décapotable des parents. Cette bourgeoisie ferme les yeux sur les malheurs du monde. Avis – Un drame de l’intime, avec des moments oppressants qui nous révèlent les dessous glauques d’une famille de province. Glauque, disions-nous. Inspiré de l’affaire Victor Hissel. Michel Lequeux
MA RÉSURRECTION Dans ce roman d'Elise Jane (premier d’une trilogie), l'histoire captivante de Samanta se dévoile, révélant une vie marquée par la violence conjugale pendant quinze longues années. Privée de la splendeur de la jeunesse, elle croise le chemin de Matt, un jeune médecin au passé empreint de souffrance. Ce moment marque un tournant dans la vie de Samanta, ouvrant la porte à l'espoir et à la possibilité d'une nouvelle existence. Le lecteur est emporté dans un récit intense où l'on se demande si Matt parviendra à la sauver de l'emprise destructrice de son mari. Les pages se déroulent au rythme des émotions, laissant planer le suspense quant à l'issue de cette rencontre providentielle. Le dilemme émotionnel de Samanta prend une nouvelle dimension : parviendra-t-elle à accorder sa confiance à Matt, malgré les séquelles profondes de son passé tumultueux ? Entre moments de tension et de douceur, le "Livre d'Elise Jane" explore les thèmes de la résilience, de l'amour et de la reconstruction personnelle, offrant aux lecteurs une expérience littéraire qui les transporte au cœur de l'âme humaine en quête de rédemption. Chaque page de ce récit poignante célèbre le pouvoir de l'espoir et de la confiance dans la recherche d'une nouvelle vie, loin des ombres du passé. Independent Publishing – 197 pages Sam Mas
LA NAUSÉE Comme il est rare qu’un même auteur puisse devenir, dans des domaines différents, un créateur prolifique et capital pour son époque et les générations à venir. Et Jean-Paul Sartre est précisément un tel créateur. En l’espace d’une seule existence, il a écrit un récit autobiographique : « Les mots ». Il a composé des fictions romanesques, sa fameuse trilogie, intitulée : « Les chemins de la liberté », qui comporte « L’Âge de raison », « Le sursis » et « La mort dans l’âme ». Il est aussi l’auteur de nouvelles, ayant pour titre : « Le mur ». Il s’est imposé également, comme un dramaturge, avec « Les mouches », « Huis-clos », « La putain respectueuse », « Les mains sales », … Il a émis ses pensées fécondes sur quelques sujets spécifiques. Il a donc fait des essais : « Réflexions sur la question juive », « Qu’est-ce que la littérature ? », « L'existentialisme est un humanisme », … Il a réussi à produire une œuvre de diariste car il a écrit un journal intime, appelé « Carnets de la drôle de guerre ». Il s’est révélé comme un philosophe de premier plan, avec « L´Être et le Néant », « Critique de la raison dialectique », … À l’exemple d’un Victor Hugo, Sartre possède un talent de polygraphe réel et incontestable. Parmi l’œuvre gigantesque qu’il a laissée, à sa mort, le roman de son cru qui représente son génie littéraire et philosophique de la façon la plus décisive, c’est sans l’ombre d’un doute son roman, qui l’a rendu célèbre : La Nausée. Cet ouvrage fut publié en 1943. C'était lors de la Deuxième Guerre mondiale. Ce qui peut surprendre, quand on sait que ce philosophe va s’ériger en théo-
ricien convaincant de l’engagement, au sortir de cette guerre, c’est que pendant cette période troublée, il ne s’intéressait guère à la politique, préoccupé, comme il l’était, par des problèmes philosophiques que pose la phénoménologie. Dans ce roman, le personnage principal, Antoine Roquentin, double de l’auteur, se donne pour tâche d’établir la biographie d’un personnage historique. En dehors de cette activité, il est poussé par tempérament à réfléchir sur sa place dans la société, sur le fait que les choses qui lui apparaissent détiennent un sens ou pas ou encore sur les justifications factices que les notables de son entourage se donnent, à propos de leur existence. À l’évidence, ce personnage principal, à l’aide de ses réflexions, déploie une véritable activité philosophique. Le lecteur peut l’accompagner, pages après pages. Il découvre sa relation aux personnages de son environnement proche. Il devient aussi un témoin de son expérience fondamentale et métaphysique dans un jardin public. La grande réussite littéraire de ce livre réside dans la manière de rendre compte de l’angoisse, qu’éprouve le héros de ce roman, dans sa quête à conférer à son existence des raisons d’être et de vivre. De plus, l’auteur a donné à son style la force d’une prose familière, étant pleine de beauté. Ed. Folio - 256 pages. Serge Vassang
UN AMOUR DE SWANN Marcel Proust, ce génie des lettres, compte parmi les écrivains français, qui renouvellent la manière d’écrire la fiction. Son style d’écriture est le plus original par ses trouvailles langagières, le plus insolite par les longueurs de ses phrases et le plus déconcertant par son usage récurrent des parenthèses. Son œuvre fictionnelle constitue l’un des plus beaux monuments de la littérature. Il est l’auteur d’un roman immense de 3000 pages : « À la recherche du temps perdu ». Celui-ci compte 7 parties. Chacune d’elle a fait l’objet d’une publication en volume. La première partie s’intitule : « Du côté de chez Swann ». Ce volume commence, de façon déroutante, annonçant toutes les audaces du Nouveau Roman, pour cette raison symptomatique que le narrateur se trouve couché au lit, durant les 50 premières pages. Il s’y souvenait des baisers que sa mère lui prodiguait, avant qu’il s’endorme. Il y évoquait le plaisir qui l’envahissait, à l’approche de ce moment de tendresse. Il y admirait aussi le papier peint des murs de sa chambre et des personnages qui y étaient représentés. Ce narrateur, pris de fantaisie, les imagina soudainement animés. André Gide, écrivain lui-même et lecteur chez Gallimard, reçut ce premier tome sous la forme d’un manuscrit. Il lut ces premières pages. Il s’ensuivit qu’il refusa catégoriquement ce manuscrit, pour le compte de cette maison d’édition prestigieuse. Ainsi, ce génie des lettres s’est vu éconduire par ce célèbre éditeur français. Néanmoins, ce dernier s’emploiera à le publier, beaucoup plus tard. Les passages les plus intéressants de ce volume concernent les liaisons amoureuses, que vivent Charles Swann et Odette de Crécy, au comble de la passion. Ces passages ont fait l’objet d’une publication, sous ce titre: « Un amour de Swann ». Le narrateur y dépeint, avec une précision chirurgicale, le mécanisme de la jalousie dans lequel tombe ce personnage masculin, jalousie qu’il éprouve à l’égard d’Odette. Rongé par ce sentiment, Charles entreprend des recherches sur la vie privée de cette femme qu’il continue à chérir. Il fait une découverte, à ce propos, qui surprendra le lecteur. Marcel Proust se révèle dans cette fiction, tel un auteur qui débusque les désirs les plus instinctifs de ses personnages, à travers leur propre inconscient et brosse la peinture de leurs sentiments, avec une exactitude la plus étonnante. Ed. Livre de Poche - 315 pages Serge Vassang
L’ABBÉ PIERRE, UNE VIE D’AMOUR Alors qu’un film actuellement sur les écrans revient sur sa vie, l’Abbé Pierre demeure au centre des intérêts. De son vrai nom Henri Grouès, ce prêtre catholique français, résistant et figure emblématique de la lutte contre la pauvreté et le logement indigne, ne laisse personne indifférent. Au-delà de sa fonction sacerdotale, il s’est voulu le témoin du Christ en prônant le partage des richesses et en combattant toutes les iniquités, au point de renoncer à toute forme de luxe pour vivre au plus près des exclus et partager leur quotidien. Très vite, son action a rencontré un écho favorable dans la presse, particulièrement en 1954 lors d’un des hivers les plus rigoureux qu’ait connu la France, avec de nombreux décès de sansabris. Son appel a conduit à la création du mouvement Les Compagnons d'Emmaüs, qui continue toujours de collecter des fonds et de fournir un soutien concret aux personnes dans le besoin. Qui mieux qu’un spécialiste pour parler de lui à hauteur d’épaules, sans phrases ronflantes et en abandonnant les superlatifs ? Philippe Dupont, qui a passé une quinzaine d’années au sein d’Emmaüs, nous raconte un homme simple, engagé et ouvert à tous les dialogues. Un homme qui connaissait les grands de ce monde et qui possédait le don d’enchaîner les mots justes pour défendre les oubliés de la société et se faire leur relais auprès des politiciens et des puissants. Cette biographie résume assez bien le parcours d’un religieux qui s’est sécularisé, qui a fourni un exemple concret de ce que la foi encourage à produire et montre qu’on ne peut pas aimer Dieu sans aimer les autres, quelle que soit leur origine ou leur situation sociale. Ed. City – 414 pages Daniel Bastié
TEMPÊTE DANS UN ENCRIER Mary Simple aime relever les épaules du haut de ses soixante printemps, et, depuis qu'elle est veuve, a quitté l'Écosse pour renouer avec ses racines dans le Morvan. Elle se décrit comme étant flexitarienne, joue de la cornemuse, boit volontiers un verre de vin rouge et refuse de se conformer à l’image que certains se font des seniors. Pour ne pas perdre en confort matériel, elle rédige des ouvrages sur les plantes qui connaissent un certain succès. Lors d’une séance de dédicaces, elle se trouve confrontée à la présence d’un cadavre, une plume fichée dans l’œil. Un confrère acariâtre qui a pris soin d’accumuler mille griefs contre lui ! De surcroît, l’arme du crime appartient à un écrivain infatué de lui-même. Se pourrait-il que ce dernier soit assez niais pour ne pas avoir pris garde de ne pas laisser d’indices ? Notre retraitée n’y croit pas une seconde ! Pour elle, quelqu’un cherche à le mettre sous les radars de la police. Pour faire d’une pierre deux coups ? Poussée par une frénésie de savoir, elle se lance dans une enquête personnelle, secondée par un fringant auteur et un policier amateur de cougars. Coline Gatel nous propose ici la première enquête d’une Agatha Raisin à la française, en reprenant les codes du genre et en les malaxant à sa sauce. Ce roman se lit d’une traite, sans qu’on ait à se prendre la tête. La fluidité de l’écriture aide à ne pas se rendre compte du temps qui passe et convient parfaitement pour une soirée emmitouflée dans une couverture, pour oublier les heures passées au boulot ou le vent qui souffle dehors. Mary Simple n’a rien d’une mammy lambda et n’a bien sûr de leçons à recevoir de personne. Un roman cosy avec son lot de suspense, de personnages surprenants et un zeste de dérision qu’on prend plaisir à suivre. Ed. City – 366 pages Daniel Bastié
SIMON LEYS Simon Leys, de son vrai nom Pierre Ryckmans, était un écrivain, essayiste, sinologue, et diplomate belge d'origine chinoise. Né le 28 septembre 1935 à Bruxelles et décédé le 11 août 2014, il a laissé une empreinte significative dans le monde de la littérature, de la critique culturelle et des relations sinooccidentales. Sa passion pour la Chine a été au cœur de son œuvre et il a consacré une grande partie de sa vie à étudier la culture chinoise classique. Son engagement envers la vérité et la justice l'a conduit à devenir un critique perspicace du régime communiste chinois, en particulier pendant la Révolution culturelle. En 1971, Simon Leys a publié « Les Habits neufs du président Mao », un ouvrage qui dénonce les faux témoignages et la propagande de l'époque. Cette publication a contribué à éclairer le monde sur les réalités du régime chinois et a suscité des débats sur la crédibilité de la politique du Grand Timonier. En plus de ces travaux, Simon Leys a rédigé des essais et des critiques littéraires, démontrant une érudition étendue, avec une plume d’une rare élégance qui reflétait son acuité et sa profonde intelligence. Son style a été maintes fois salué pour sa clarté et sa capacité à exprimer des idées complexes de manière accessible. Outre ses activités littéraires, Simon Leys a exercé la fonction de diplomate en tant que consul général de Belgique à Hong Kong de 1972 à 1975. Cette expérience lui a fourni une perspective unique sur les relations internationales et les enjeux politiques. L'héritage intellectuel de Simon Leys réside essentiellement dans son engagement en faveur de la vérité, de la liberté intellectuelle, ainsi que dans la défense des valeurs humanistes. Sa contribution à la compréhension de l’Empire du Milieu, ainsi que ses ouvrages diversifiés, continuent d'influencer les penseurs, écrivains et chercheurs intéressés par les questions culturelles, politiques et littéraires. Jérôme Michel lui consacre un essai qui rappelle a quel point l’homme incarnait l’exigence de vivre et l’amour de la création. Ed. Michalon – 126 pages Paul Huet
RÉSISTANCES AFRICAINES Au XIXe siècle, de nombreuses résistances africaines face aux colons ont émergé à travers le continent noir. Ces mouvements étaient souvent motivés par la volonté de préserver l'indépendance, la culture, les ressources et les modes de vie locales face à l'expansionnisme colonial européen. Une page de l’Histoire oubliée chez nous et encore bien vivace là-bas, rappelée par quelques vieux films hollywoodiens ou britanniques (« Khartoum », « Zulu », …) mais traduite par une lorgnette subjective. Petit rappel. Dès 1880, forte de leur supériorité technique et de leur mission civilisatrice, nos ancêtres ont expédié des troupes pour prendre possession de territoires lointains et se les ont partagés. Révoltes, rébellions, migrations, massacres se sont succédé. Longtemps minimisée, sous-évaluée ou dissimulée, la résistance de ces sauvages (selon l’analyse européenne !) a cependant été beaucoup plus vivace qu’ont osé le prétendre les dirigeants de l’époque. Quelques dates reviennent parfois dans le cadre des programmes scolaires, avec le soulèvement éthiopien contre l’expansion italienne, la rébellion au Soudan face aux sujets de sa majesté la Reine Victoria avec la célèbre bataille de Khartoum, les guerres zoulous couronnées par les victoires d’Isandjwana et de Rorke’s Drift, l’opposition des Samoris en Afrique de l’Ouest contre les Français, celle des Hereros et des Namas en Namibie pour contrer les avancées allemandes, etc. Il est important de noter que plusieurs autres communautés africaines ont également résisté de manière plus locale et souvent moins documentée. Ces mouvements ont semé un héritage qui continue d'influencer la compréhension de l'histoire africaine moderne. Olivier Tosseri revient sur ce passé et rappelle des faits qu’on tait par volonté politique, par total désintérêt ou par simple ignorance. L’occasion de se remémorer que la course à la colonisation n’était pas gagnée d’avance et de remettre sur le devant des héros locaux devenus de véritables légendes en Afrique. Un livre très documenté qui se lit avec fluidité comme un roman. Ed. Michalon -172 pages Paul Huet
GLACÉ "Il comprit qu'elle se demandait comment elle réagirait si cela lui arrivait à son tour. La peur est une maladie contagieuse, se dit-il. Il y avait dans cette enquête un élément d'une noirceur absolue, une masse critique profondément sinistre qui formait le cœur de cette histoire..." Les vies du commandant Martin Servaz et de la gendarme Irène Ziegler étaient-elles menacées ? Ils semblaient s'approcher et entrevoir une vérité extrêmement dérangeante... ou faisaient-ils fausse route ? "De répit, point, ni pour les personnages, ni pour nous. Une réussite !", d'après Le Point, pour le premier roman "Glacé", un roman saisissant et fort bien ficelé, de Bernard Minier, écrivain originaire de Béziers né en 1960 détenteur avec cet ouvrage du prix du meilleur roman francophone au festival polar de Cognac. Glacé ? Nous sommes au début de l'hiver et au pied d'un pic pyrénéen quand soudain, par un jour glacial, le corps sans tête d'un cheval est retrouvé suspendu entre ciel et terre, une découverte surprenante, effrayante, de surcroît aux abords d'un centre psychiatrique de haute sécurité dans lequel sont incarcérés de dangereux criminels, parmi eux se trouvant le célèbre et peu fréquentable Julian Hirtmann, un Suisse au singulier palmarès... Un flic mélomane très intuitif, proche de la quarantaine, son élégant et emprunté adjoint, une jolie gendarme déterminée, un jeune juge prétentieux très procédurier, un autre plus âgé très expérimenté, un milliardaire et aventurier autoritaire, un directeur de centre psychiatrique incisif et plutôt pointilleux, une infirmière-chef type Terminator, une proc fière et responsable, une jeune psychologue fouineuse et un assassin de la pire espèce évoluent tels des pions au coeur de ce polar fascinant à plus d'un titre, nous menant sur de multiples pistes à la fois enneigées et tortueuses. Subitement un nouveau meurtre sordide, puis un autre peu après, qui nous plonge dans la stupéfaction et l'expectative. Diane Berg, la jeune psy du Centre, se doit pourtant d'approcher Hirtmann : "Mais ce qui la frappa d'emblée, ce furent ses yeux. Perçants. Noirs. Intenses. Des prunelles qui brillaient d'un éclat rusé mais qui ne cillaient pas. Il plissa les paupières et elle sentit son regard l'envelopper..." Bien qu'enfermé, Hirtmann a-t-il un lien avec les meurtres commis au dehors ? Et pourquoi s'en est-on pris au cheval préféré de Eric Lombard le milliardaire ? Une enquête serrée et oppressante à souhait dans une vallée encaissée au décor aussi glaçant que... glacé ! Ed. Pocket – 736 pages Thierry-Marie Delaunois
LA RIVALE "Les crétins s'ébaudissent de sa versatilité en déclarant qu'elle est "soprano assoluta", reprit-elle, sous prétexte qu'elle chante tout le répertoire féminin. Or c'est faux : elle ne chante pas les morceaux avec une seule voix, mais avec trois voix différentes." Paroles de Carlotta Berlumi, soprano qui écuma un temps les grandes scènes avant d'être supplantée par la Callas, la fameuse Maria Callas qui devint finalement sa plus grande rivale. Fantasme ou réalité ? Les deux femmes se détestaientelles mutuellement ? Un groupe de touristes de toutes nationalités visitant la célèbre Scala, Enzo, leur guide, lui aussi impressionné par ce théâtre, la divine Callas portée aux nues. Soudain un bruit de crachas dans la salle, les gens se retournant pour découvrir la présence inopportune d'une petite vieille, Eric-Emmanuel Schmitt brosse à travers cette dame, avec humour et malice, le portrait en creux d'une Maria Callas méconnue, cette Carlotta présumée victime de combines et de manœuvres qui visaient la déstabiliser, à
l'évincer. Titre du récit : "La rivale", énième publication d'un écrivain, dramaturge, comédien, académicien et directeur de théâtre renommé. Mais faut-il encore et toujours présenter Eric-Emmanuel Schmitt, l'auteur notamment de "Oscar et la dame rose" ? Il nous entraîne ici dans les coulisses clandestines de l'opéra et avec brio dans les méandres de l'âme ; dominent dans le cœur de la mystérieuse vieille dame frustrations et jalousie... à tort ou à raison ? Carlotta, qui eut son heure de gloire avant l'entrée en scène de la Callas, intrigue Enzo, son grand-père a connu la vieille cantatrice qui, au cours de sa carrière, a maintes fois déclaré : "La Callas ? Vous verrez : bientôt plus personne ne se souviendra d'elle..." Ses échecs et ses déboires ? La faute à la Callas mais Carlotta ne pourra s'empêcher d'aller tout de même l'écouter dans le rôle de la Norma début janvier 1958, une soirée qui se révèlera mémorable pour l'une comme pour l'autre : "Des huées descendirent des galeries. Pour un détail dérisoire, des hommes et des femmes conspuaient grossièrement la cantatrice. D'emblée choquée par cette réaction, Carlotta pivota, indignée..." Hésitation. Un réflexe l'avait mise du côté de son éprouvée collègue mais elle s'était soudain souvenue qu'elle la détestait. Rivales pour l'éternité ? Carlotta Berlumi survivra à la Callas dont le répertoire aussi vaste qu'étendu aura finalement raison de sa voix de soprano dramatique colorature, mais à quel prix ? Vivre dans un douloureux passé est-ce réellement vivre ? Ed. Albin Michel – 144 pages Thierry-Marie Delaunois
J’AI BIEN CONNU IRMA Francis Cornet nous invite à découvrir sa belle région pas si loin de la capitale. A peine une heure de voiture de nos faubourgs ! Cette fois, il nous présente avec énormément de plaisir et, en souhaitant que nous souhaitions la connaître, Irma, une femme simple, volontaire, droite… autant que douce et maternelle. Irma est l’héroïne de son dernier roman. Nous nous situons à un moment crucial de notre histoire nationale, avec l’industrialisation du bassin de la Meuse. Au même moment, un scandale touche l’armée française. Le Capitaine Alfred Dreyfus est condamné pour avoir transmis des documents secrets à l’Allemagne et Emile Zola, chroniqueur et romancier réputé, est assassiné. Et puis, loin du tumulte de cette affaire, accroché aux contreforts du Condroz, un petit village nommé Bonsgnée continue à vivre au rythme des saisons. C’est là qu’est venue au monde Irma, qui deviendra le véritable pilier de sa famille. Toute jeune, elle travaille, se cultive et s’enrichit intellectuellement. Oh, pas de renommée étendue, pas de tapage ni d’image pompeuse pour elle et pourtant ! Comment ne pas évoquer sa vie, les épreuves qui l’ont peuplée ? Comment ne pas se remémorer l’œuvre de toute son existence ? Comme toujours, l’auteur parle du Condroz liégeois, un lieu où il vit et qu’il aime. En se basant sur une riche documentation, il veille depuis de nombreuses années à pérenniser la mémoire locale par le biais de romans toujours basés sur un fait historique, une personnalité ou une légende. Avec « J’ai bien connu Irma », il plonge le lecteur dans le passé et exhume le visage d’une femme ordinaire … mais pas que ! Ed. Le livre en Papier - 112 pages Sam Mas
L'ARBRE BLANC DANS LA FORÊT NOIRE Un jeune médecin débarque en Kalibie pour s'occuper d'un hôpital missionnaire. Très vite, il découvre un univers auquel il n’était pas préparé et superbement raconté, sans a priori, Gérard Adam décrit aussi bien le village, la mission, l'hôpital et le monde superficiel de la coopération, mais traite l’ensemble avec verve. Porté par un regard positif, il arrive à extraire la lumière des ténèbres et prouve qu’un homme peut garder la tête haute dans le chaos d’une société bousculée de partout. On se sent naturellement dérisoire face au tourbillon du quotidien qui manque de tout et dans lequel on œuvre avec des bouts de ficelle. Au fil des chapitres, le lecteur découvre les odeurs africaines, les bruits de la nature, le tam-tam lointain. Il s’agit ici du premier roman d’un auteur discret qui a, aujourd’hui, choisi de le republier dans la maison d’édition qu’il dirige depuis plusieurs décennies. L’occasion de rencontrer des personnages à des lieues des stéréotypes : Dyana une jeune religieuse autochtone, Malu la future compagne du protagoniste, Gakuba un politicien tombé en disgrâce, Binda Pasi un sculpteur. Portrait d’un pays aux multiples facettes, « L'Arbre blanc dans la forêt noire » jette un autre regard sur le continent de toutes les découvertes. Un récit à hauteur d’épaules qu’on lit sans bâillements et qui tient la route sans esbrouffe, porté par un souffle parfaitement maîtrisé. Ed. MEO – 497 pages André Metzinger
SEUL & SEULE Ils traînent leur passé avec fatalisme. Courir après le temps perdu n’a aucune raison d’être et le choix d’avancer relève de la logique simple. Il et elle ont opté pour la solitude comme compagne, afin de s’engager sur le chemin qui leur reste à parcourir. Par choix pour lui, par défaut pour elle ! Néanmoins, l’existence les rattrape au détour du quotidien et les amène à se tutoyer. Sauront-ils vaincre les démons qui les hantent et se laisser toucher par les flèches de Cupidon ? Hasard ou destin, chacun interprétera à sa manière la situation. Avec un soupçon de compassion, une pincée d'humour et un zeste de cruauté, selon la règle, Michel Ducobu brosse le portrait de deux boiteux de l’existence. La misanthropie de l'homme désabusé et la misandrie de la femme blessée peuvent-elles se dissoudre dans l'amour ? Un défi, une expérience ultime ou un élan sentimental pourrait vraisemblablement les aider à surmonter leur indifférence et à vaincre leur résistance. « Seul & seule » pourrait ainsi devenir, par la force tranquille des choses humaines, une sorte de parabole sur l’âge qui avance irréductiblement, le repli sur soi et la métamorphose de ce sursaut qui pousse les êtres à abandonner leur cercueil d’ermite pour renaître à nouveau. Bien entendu, il s’agit de protagonistes lambdas d'un récit à la fois ordinaire et déconcertant. De notre côté, nous pouvons nous regarder dans une psyché au détour d’un trait de caractère ou reconnaître un proche. Il s’agit du premier roman d’un auteur connu pour ses ouvrages de poésie, ses pièces de théâtre et ses nouvelles. Ed. MEO – 140 pages André Metzinger
ÇA BRILLE ENCORE Le présent de Clothilde n’a rien d’une sinécure. Elle erre émotionnellement dans Bruxelles, tiraillée par les contradictions qui l’animent. Pas facile d’entrer dans la vie adulte lorsqu’on se frotte à un chapelet de questionnements et qu’on peine à trouver des réponses. Tout un pan du passé lui échappe, coincée entre un père blanc et le fantôme d’une mère noire dont elle ne sait rien. Elle trouve refuge dans la littérature en attendant que … Puis, une rencontre survient. Celle qui pourrait peutêtre amener l’amour vrai, fort et sincère. Bénédicte Lotoko nous invite à arpenter les pavés de la capitale, en empruntant des quartiers que le lecteur bruxellois connaît pour les fréquenter régulièrement. Le parc de Forest, le bois de la Cambre, l’avenue du Prince d’Orange, le boulevard du Trente Juin, les rues de Saint-Josse-Ten-Noode, la Grand-Place, etc. prennent vie sous sa plume et s’animent en déployant leur décor avec une lunette subjective. En évitant le tour de ville touristique, elle évite le piège du dépliant promotionnel et colle à la peau de la jeune héroïne. De bout de ville en bout de ville, des rencontres la surprennent et l’aident à se maintenir debout. Un récit qui se lit d’une traite, sans chichi, et qui parle d’une quête d’identité nécessaire pour grandir et cesser de se tarauder les méninges dans le but de cerner qui on est et d’où on vient ! Bien sûr, il y a en toile de fond la silhouette indéfinie de l’absente ! Ed. Les Impressions Nouvelles - 216 pages Julie Plisnier
JEANNETTE POINTU – Intégrale 1982-1989 Marc Wasterlain est un homme discret, dissimulé derrière ses albums et ses prix. Sa série Jeannette Pointu qui voit le jour en 1982 compte aujourd’hui vingt-deux titres et est sans doute son personnage le plus connu du grand public bien que les spécialistes lui préfèrent parfois le « Docteur Poche » où l’auteur se laisse guider totalement par ses fibre poétique et fantastique. J’avoue avoir crû, lorsque j’ai découvert Jeannette, qu’il s’agissait d’une série pour fillettes, d’une vague cousine de Martine devenue reporter et qui allait enchaîner des titres bateaux comme Jeannette au Brésil, Jeannette en Afrique noire ou encore Jeannette et les femmesgirafes… Que nenni ! Moi, grand lecteur de séries peuplées de héros aux carrures carrées, je m’étais limité sottement à l’enveloppe, dirais-je à l’emballage graphique. Quelle ne fut pas ma surprise, quand je poussai plus loin mes investigations, de découvrir sous les traits d’une femme frêle et parfois encore enfant, une héroïne toute en rousseur bien campée dans ses combat boots et dont les aventures n’auraient pas démérité face aux exploits d’une exploratrice comme Alexandra David-Néel. Les sujets sont aussi étonnants car ils représentent les pics d’intérêt de son temps, qu’ils soient ethniques, géographiques, humains ou écologiques. Un conseil, faites comme moi, laissezvous surprendre par ses voyages aux quatre coins du monde où la poésie est toujours omniprésente. L’album reprend les titres : Le dragon vert, Le fils de l’Inca, Quatre X Quatre, Yeren : Le singe qui marchait debout et Reportages. Editions du Tiroir 288 pages Mythic
JACKIE ET JOHN : UN COUPLE IMPOSSIBLE Jackie et John Kennedy ont incarné un couple jeune et glamour, qui a captivé bien au-delà des frontières américaines. Toutefois, derrière la façade des apparences, se dissimulaient des fissures profondes. John Kennedy, homme politique charismatique et énergique, taisait habilement au public les problèmes de santé qui le tourmentaient depuis l’enfance. Pendant ce temps, Jackie Kennedy, l'élégante et gracieuse Première Dame, était condamnée à accepter les infidélités répétées de son mari. Ce mariage, qui a duré dix ans, a été émaillé par d’épreuves douloureuses, dont une fausse couche et la perte de deux enfants, l'un mort-né et l'autre prématuré. Malgré ces tragédies, le mariage semblait toujours sur le fil, oscillant entre des menaces de rupture définitive et des preuves d'un amour tour à tour passionné et tumultueux. Bernard Pascuito, dans son ouvrage, décrit ce binôme comme étant constamment en équilibre précaire, naviguant entre les tempêtes de la vie conjugale et les démonstrations d'affection profonde. Plus que tout autre, le tandem fonctionnait avec un mélange complexe de compromis et de luttes personnelles. En ce sens et au vu de sa place constante sous les projecteurs de l’époque, il fallait garder la tête haute, museler les blessures et faire corps à deux pour continuer à bénéficier de l’admiration de tous. Leur histoire demeure un témoignage poignant des hauts et des bas de la vie, même pour ceux qui semblent incarner la perfection dans l'œil des admirateurs. L’auteur a pris soin de se plonger dans les archives pour rédiger son ouvrage et l’illustre de photographies rares et savamment choisies, pour faire revivre les grandes heures du clan Kennedy. Ed. du Rocher – 231 pages Louis Strabels
PLACE DU PARADIS Avec fulgurance et innovation perturbatrice, Daesh a surpris nombre de nations en proclamant un califat au Proche-Orient en 2014. La violence de ses actions a suscité de l’opposition pour contrer la moindre de ses avancées. En Syrie, le peuple kurde s’est dressé, armes à la main. Pierre Déjean, photographe présent partout où il y a eu des conflits, a suivi ces résistants dans leur quête de liberté. Pour eux, toutes les antennes se dressaient dans la direction de la place du Paradis, entre les griffes des djihadistes, et qu’il convenait de libérer. Marie, une Française qui a choisi la voie de l’Islam radical est arrêtée dans Raqqa en présence du journaliste. En 2022, alors que s’ouvre le procès des djihadistes français, elle accepte de collaborer à la seule condition d’avoir une entrevue avec Pierre. S’ensuit pour lui la découverte d’une femme beaucoup plus complexe que tout ce qu’il avait imaginé. « Place du Paradis » nous plonge dans l’actualité et propose le face-à-face de deux êtres que l’idéologie oppose. Xavier-Marie Bonnot nous invite à saisir les motivations de la dérive terroriste, de quelle manière une personne ordinaire se laisse embrigader et jusqu’où elle peut aller. Pour ce roman, il s’est inspiré de témoignages réels et de parcours authentiques de compatriotes embrigadés dans des crimes atroces. On songe évidemment à Emilie König, convertie à l’Islam radical dans une mosquée de Lorient et retenue dans un camp du nord-est de la Syrie géré par les forces kurdes, avant d’être rapatriée en France. Elle s’est exprimée avec ces mots dès son retour au pays : Bien sûr que je regrette, parce que ça a détruit toute ma vie. Ed. Récamier – 311 pages Andrea Farago
LA COLLECTION Un malaise sur une aire de repos à hauteur de Montpellier. Un trou noir, puis un réveil brutal. Gabriel Bernier ne sait pas trop ce qui s’est passé. Son véhicule a disparu, ainsi que son épouse. Une narration un peu folle s’échafaude dans son crâne, secouée par la puissance des conjectures. Il a hâte de rentrer chez lui en province, là où il gère un petit musée. Il ne sait pas encore que la trajectoire sera semée d’embûches et de rencontres surprenantes, devenant tour à tour un chemin de croix et un trajet initiatique. Du haut de la soixantaine, il se retrouve confronté à une frange de la population qu’il n’avait jamais eu l’occasion fréquenter ou connaissait peu : des routiers, des prostituées, des serveuses, des vacanciers en balade. Dominique Paravel joue avec tous les poncifs pour nous proposer une parabole drôle et incisive de notre société en perte de repères, qui sombre dans la déliquescence et qui s’ajuste à des valeurs dont le protagoniste ignore les rouages. Entre réel et imaginaire, le personnage principal progresse dans une nuit fuligineuse pour remettre en question ses certitudes et s’ouvrir à la vie, qu’il avait laissée lentement s’engoncer dans les boursouflures des habitudes. L’efficacité de la plume de l’auteure rend parfaitement crédible cet itinéraire qui aurait pu à n’importe quel instant verser dans l’horreur. Le roman fonctionne un peu comme un kaléidoscope, avec des couleurs morcelées dont les éclats dilatent la couleur pour mieux nous amener à saisir une impression de l’existence arrachée à la quotidienneté et emprunter la voie du fait divers pour pousser à la réflexion voire, pour certains, à une leçon de vie. Ed. Serge Safran – 140 pages Daniel Bastié
COMPLOTS À VERSAILLES : LE FRÈRE CACHÉ Ce huitième tome adapté de la série imaginée par Annie Jay devient l’opportunité de renouer avec Cécile revenue de Martinique, qui a eu un fils maintenant âgé de quatre ans, et de Pauline. Les années se sont collées au rouet du temps, dont les fuseaux nous amènent à découvrir l’année 1690. Louis XIV guerroie toujours contre l’Angleterre et la Hollande et engrange plusieurs victoires maritimes. Pendant ce temps, au château des Rovigny, une rumeur circule. Silvere ne serait pas l’enfant légitime de Galéas des Réaux et aurait usurpé l’identité de ce dernier. Informés de ce secret, Cécile et Guillaume se mettent à la recherche d’indices, afin de confondre l’usurpateur si les faits sont avérés. Commence une nouvelle aventure riche en rebondissements. Si vous avez des enfants ou que vous êtes enseignant et que vous souhaitez sensibiliser les jeunes à la lecture et/ou à l’histoire, cette bande dessinée jette un pont entre les deux. Le dessin est rond et agréable, avec une mise en page qui scande le récit pour mettre en relief le suspense et les complots. A titre de comparaison, on se trouve au même niveau que les romans de la saga « Angélique, marquise des Anges », imaginés voilà plus d’un demi-siècle par Anne et Serge Golon férus de littérature et dont l’action se déroule également sous le règne du Roi Soleil. Ed. Jungle – 56 pages Paul Huet
UN ESPION EN CANAAN Aujourd’hui veuf et à la retraite, Michael Miller est sollicité par la CIA pour mener une ultime mission. Une proposition qu’on ne refuse naturellement pas ! Pour ce faire, il devra se balader le long de la frontière mexicaine et renouer avec des habitudes qu’il croyait oubliées. Mais, il le sait, le corps a de la mémoire et retrouve bien vite ses automatismes. Pourtant, rien ne l’avait prédestiné à entrer dans les services secrets après une enfance marquée par une éducation presbytérienne et un goût pour la littérature. Son recrutement a tenu du pur hasard voilà une quarantaine d’années. A l’époque, il officiait comme diplomate à Saïgon, alors que les Etats-Unis s’apprêtaient à quitter le Vietnam suite à un embourbement qui avait fauché de trop nombreuses recrues. Une vie parallèle à celle qu’il menait officiellement et dont personne ne se doutait. David Park avait déjà montré sa capacité à bâtir des thrillers efficaces avec des récits comme « Voyage en territoire inconnu ». Ce nouveau roman confirme cette qualité qui lui permet de happer le lecteur dès les premières pages. On suit pas à pas le retour aux opérations d’un homme blessé, seul dans une maison trop grande, et confronté à des enjeux géopolitiques qui ne sont pas sa priorité. Si vous êtes féru d'action, d'une bonne dose de suspense et d'un brin d'actualité, ce livre est à inscrire tout en haut de vos souhaits comme cadeau pour les fêtes de fin d’année ! Ed. La Table Ronde – 240 pages Daniel Bastié
ASSISE SUR UN BANC Assise sur un banc est une balade poétique qui se raconte au fil des saisons. Souvenirs et humeurs se dessinent comme une matrice à travers les rues, les cafés, les parcs et les campagnes. Assise sur un banc, là devant vous se dépose une silhouette des plus ordinaires qui vous invite à vous rappeler le temps qui passe ... À laisser partir le parfum des regrets et les douces illusions. Qui ne s’est jamais laissé emporter par un vague à l’âme ? Une envie d’un autre ailleurs ? Revisiter son histoire avec plus de fantaisie et de légèreté. Désir de plonger en soi pour se réinventer. Voilà quelques lignes qui devraient susciter l’envie de découvrir le dernier recueil de la poétesse Nora Balile, un ouvrage tout en sensibilité qui saisit par la main et pousse à happer l’air du temps, le temps qu’il fait, pour profiter avec sérénité de chaque heure en train de se faner pour permettre à la suivante de se composer. Ed. Antidote- 107 pages Sam Mas
SIMENON Georges Simenon, né le 13 février 1903 à Liège, en Belgique, et décédé le 4 septembre 1989 à Lausanne, en Suisse, fut l'un des écrivains les plus prolifiques du XXe siècle. Connu principalement pour sa série de romans policiers mettant en scène le commissaire Maigret, Simenon a laissé derrière lui un héritage littéraire impressionnant. Dès son plus jeune âge, Simenon a manifesté un intérêt précoce pour l'écriture, publiant ses premiers articles dans des journaux locaux à l'âge de 16 ans. Cependant, c'est dans le domaine du roman policier que Simenon a véritablement laissé sa marque. Sa méthode de travail était unique : il pouvait rédiger un roman en quelques jours seulement, adoptant une approche minimaliste et concentrée sur l'essence même de l'intrigue et des personnages. Le personnage emblématique de Maigret, un commissaire de police parisien méthodique et perspicace, est apparu pour la première fois en 1931 dans le roman "Pietr-le-Letton". Maigret est devenu l'un des détectives les plus célèbres de la littérature policière, et les enquêtes qu'il a menées ont captivé des millions de lecteurs à travers le monde. Au-delà de Maigret, Simenon a exploré une grande variété de thèmes et de genres littéraires. Ses romans dits "romans durs" se concentrent souvent sur les aspects plus sombres de la nature humaine, explorant les pulsions, les traumatismes et les mystères psychologiques qui habitent ses personnages. Bien que Georges Simenon ait connu un immense succès commercial, il a également fait l'objet de critiques littéraires et de débats sur la qualité littéraire de son œuvre en raison de sa production rapide et constante. Cependant, son impact sur le genre policier et sa capacité à capturer les nuances de la condition humaine sont indéniables, faisant de lui l'un des auteurs les plus influents de son époque. Pierre Assouline revient sur l’homme et son œuvre. Ed. Folio – 1072 pages André Metzinger
LE LIVRE DE LA JUNGLE "Le Livre de la Jungle" de Rudyard Kipling, publié en 1894, est un recueil de nouvelles qui transporte les lecteurs dans les profondeurs de la jungle indienne, où la nature sauvage et les animaux parlants coexistent avec les aventures de Mowgli, un jeune enfant élevé par des loups. Cette œuvre intemporelle explore des thèmes tels que la loyauté, le courage, la nature humaine et l'harmonie entre l'homme et la nature. L'histoire commence avec Mowgli, abandonné dans la jungle et recueilli par une famille de loups dirigée par Akela. Grandissant parmi les animaux, Mowgli apprend les lois de la jungle et gagne le respect de ses compagnons animaux, mais il est également confronté à de nombreux défis, en particulier de la part du redoutable tigre Shere Khan, qui le considère comme une menace. Chaque partie du livre présente des personnages mémorables, tels que Baloo l'ours, Bagheera la panthère, et Kaa le serpent, qui guident et protègent Mowgli tout au long de son parcours. Les interactions entre ces personnages offrent des leçons de vie précieuses sur l'amitié, le sacrifice et la compréhension mutuelle. L'une des forces de cet ouvrage réside dans la façon dont Kipling utilise la jungle comme un microcosme de la société humaine. Les différentes créatures de la jungle représentent divers aspects de la nature humaine, créant ainsi une métaphore riche et complexe. Bien que l'œuvre de Kipling ait suscité des débats sur son interprétation culturelle, elle reste une œuvre littéraire qui a résisté à l'épreuve du temps. "Le Livre de la Jungle" continue de fasciner les lecteurs du monde entier, offrant une plongée envoûtante dans un monde sauvage où les leçons de vie sont gravées dans les rugissements de la jungle. Ed. Folio – 224 pages André Metzinger