Bruxelles Culture juillet 2023

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BRUXELLES CULTURE

5 juillet 2023

Brussels Diffusion asbl

Contact et abonnement gratuit : pressculture4@gmail.com

RENCONTRE : AMEDEO ARENA

RENCONTRE : AMEDEO ARENA

Croisé en janvier dernier dans le cadre d’un vernissage à Bruxelles, Amedeo Arena fait partie de ces artistes qui bougent constamment, multiplient les projets et sont, in fine, de véritables couteaux-suisses. Sa personnalité a fait qu’une interview naisse de notre entretien. Il en résulte cette rencontre entre quatre yeux.

Amedeo Arena, qui êtes-vous ?

Je suis né en Sicile et, par excellence, l’Italie est le pays de l’art, du Quattrocento et de La Renaissance. De ce fait, la vue du beau m’a donné l’envie d’en faire mon métier. Les œuvres des autres sont aussi ma passion. Leur monde et leur vision de la vie possèdent une forme de spiritualité qui me fait croire à l’infini !

A quel âge avez-vous débuté dans la peinture ?

J’ai réalisé mes premières toiles à dix-huit ans. J’ai été soutenu par ma belle-famille. Mon beau-père peignait beaucoup.

Vous souvenez-vous de vos premières toiles et que sont-elles devenues ?

Je me rappelle très bien mes premières œuvres. L’une a brûlé dans un incendie, une autre est restée en Sicile, mon pays d’origine, offerte pour être placée dans une église.

Quelles études artistiques avez-vous suivies ?

Arrivé en Belgique, j’ai étudié à l’Academie voor Shone Kunsten de Dendermonde durant quatre années et deux années par correspondance pour des cours d’Histoire de l’Art à la Famous Artist School de Zurich.

Aujourd’hui, vous vous retrouvez à la tête d’une association qui vise à soutenir l’art et les artistes. De quoi s’agit-il ?

L’asbl Amartgallerybrussel est composée d’artistes et d’amis des arts. Elle a pour but de promouvoir la création contemporaine toutes disciplines confondues. Elle dispose d’une revue artistique intitulée Art’s time, qui permet de promouvoir nos activités et de servir de relais entre les membres.

Quels services offrez-vous ?

Nous servons d’intermédiaire pour apporter de la visibilité aux artistes et ce dans diverses villes européennes, en nous appuyant sur desmoyens financiers raisonnables. Le succès n’est évidemment pas le fruit du hasard. Notre devise est : Le talent ne suffit plus, encore faut-il y mettre les moyens ! Tout est résumé dans cette formule !

De quelle manière trouvez-vous de nouveaux membres ?

Aujourd’hui, les réseaux sociaux sont une pépinière et nous permettent de contacter facilement les talents qui nous intéressent. Nous dialoguons également avec les dirigeants de certains musées et de galeries à l’étranger. La pratique de plusieurs langues est un atout pour voyager facilement dans toute l’Europe et entretenir des relations durables.

Y a-t-il des critères pour faire partie de cette association ?

En tant qu’artiste, il est évidemment nécessaire de se faire connaître dans et en dehors du cadre belge. Bien sûr, cela implique un certain niveau d’exigence, car

nous refusons de nous brader en abaissant le niveau de nos événements. Chaque artiste est donc invité à présenter ses travaux à l’équipede l’associationavant de recevoir son aval. Généralement, nous tenons compte de la technique et de l’originalité pour éviter la banalité et les redites.

Combien d’événements annuels créez-vous ?

Ils dépendent des demandes et des opportunités. Comme vous ne l’ignorez pas, la période Covid a endigué de multiples projets et il a fallu tout relancer dans les mois qui ont suivi. D’une manière globale, on peut parler de plusieurs expositions annuelles collectives d’artistes venus du monde entier.

Avez-vous une anecdote à partager avec nos lecteurs ?

La plus cocasse reste sans doute celle qui s’est déroulée il y a quelques années. A peine une heure avant le vernissagedansunegalerie àSaint-Gilles, undes exposants asouhaité redirigerunspot sursa peinture et a tout fait disjoncter. Le vernissage a bien eu lieu, mais … dans une semi-pénombre !

Y a-t-il une chose que vous ne referiez plus en tant qu’organisateur ?

Ne plus donner autant de liberté aux associations ni aux artistes qui souhaitent en dernière minute modifier la disposition des œuvres pour toute une série de raisons qui leur est souvent personnelle. Une fois que tout est mis en place, on ne touche plus à rien !

De quelle façon se déroule un vernissage d’exposition que vous mettez sur pied ?

De manière générale, nous préparons une courte présentation des exposants et nous leur demandons un petit commentaire en leur remettant un certificat d’exposition, en souvenir de leur participation. Nous nous attachons également à motiver tous les membres, afin qu’ils amènent un maximum de personnes lors de cette soirée. Enfin, nous veillons à user d’une publicité maximale sur les réseaux sociaux, en utilisant le bouche à oreille et notre agenda.

Comment avez-vous atterri à Espace Art Gallery ?

Pendant la période du Covid, nous avons édité la revue Art’s time et c’est en prospectant, pour y insérer artistesetinformations, quenousavonscontactéet ensuiterencontréMonsieurJerryDelfosse. Sagalerie présentait à nos yeux de nombreuses potentialités qui vont de la grandeur des salles à la qualité de l’accueil, du dynamisme du patron à la situation de l’enseigne à cheval entre la place De Brouckère et la place Sainte Catherine.

Qu’allez-vous y présentez en juillet 2023 ?

Nous avons rassemblé une brochette d’artistes qui ont participé à notre revue Art’s time, ainsi que quelques autres, tous peintres, sculpteurs ou photographes. D’ordinaire, nous regroupons sculptures et peintures au sens large. Cette conjonction ouvre la porte à une présentation attractive et variée.

Qui sont les exposants sélectionnés pour cet événement ?

Sansles citer tous, jepeuxvousannoncer laprésence de tableaux de Gérard van den Berg, né à Bruxelles en 1961 et qui possède une sensibilité artistique hors du commun, d’œuvres du sculpteur Fabien Laloux fasciné par le corps humain et sa relation à l’espace,

d’Alexandre Mayeur qui a choisi de s’exprimer à travers la pierre et le verre, de la photographe MarieHélène Sigart passeuse d'instants fugaces et dompteuse d'images, de Gert Courtens et, parmi d’autres, Werner Edebau.

Pourquoi faut-il aller découvrir leurs œuvres sur place ?

Il est bien plus enrichissant de se retrouver face à une œuvre pour en apprécier la matière, le relief, les couleurs … et surtout la dimension en rapport avec notre propre échelle humaine. Ceci étant beaucoup plus compliqué au travers d’un écran ou dans une revue. C’est encore plus utile dans le cas des sculptures, car l’on peut s’en approcher pour y scruter un détail et en faire le tour pour en admirer toutes les facettes.

Retrouvez cette moisson d’artistes à Espace Art Gallery du 7 au 30 juillet 2023. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.espaceartgallery.eu

Rue de Laeken, 83 à 1000 Bruxelles

Propos recueillis par Daniel Bastié

COMÉDIE MUSICALE : WEST SIDE STORY

« West Side Story » est une comédie musicale emblématique créée par Leonard Bernstein en 1957 à Broadway, en collaboration avec les librettistesStephenSondheim et Arthur Laurents. L'histoire se veut une adaptation moderne de la tragédie de Shakespeare « Roméo et Juliette », transposée dans les rues de New York. Elle raconte la passion de deux jeunes amants, Tony et Maria, qui appartiennent à des gangs rivaux, les Jets américains et les Sharks portoricains. Leur amour est entravé par la violence et la haine entre les deux groupes, qui se battent pour le contrôle du quartier. La musique de Leonard Bernstein est l'une des atouts majeurs de cette comédie musicale, avec des chansons emblématiques telles que "Maria", "America", "Tonight" et "Somewhere". Les paroles de Stephen Sondheim sont également très appréciées, avec des rimes complexes et des jeux de mots subtils. « West Side Story » doit également sanotoriétégrâceàsontraitementaudacieuxdethèmessociauxtelsqueladiscrimination raciale et la violence urbaine. Au fil des ans, elle est devenue un classique du théâtre musical, avec des recréations régulières dans le monde entier. Sa combinaison de musique, de danse et de théâtre continue de captiver les spectateurs et de faire vibrer les cordes sensibles de l'émotion humaine. Ce chef-d’œuvre nous permet enfin de replonger dans les années 50 et de redécouvrir que l’amour, le vrai, peut naître dans une situation de confusion sociale et qu’il est capable de dépasser la mort. Comme l’écrivait Shakespeare : « Le temps est très lent pour ceux qui attendent, très rapide pour ceux qui ont peur, très long pour ceux qui se lamentent, très court pur ceux qui festoient. Mais, pour ceux qui aiment, il est une éternité ! ». Stéphane Laporte a traduit les chansons en français pour une série de présentations uniques dirigées à la mise en scène par l’incontournable Daniel Hanssens, secondé par Kylian Campbell. L’orchestre sa été placé sous la baguette du chef Laure Campion. Un musical parmi les plus renommés à applaudir au Karreveld du 10 au 22 juillet et du 1er au 26 août 2023, avec plusieurs soirs de relâche. Voyez tous la programmation complète sur le site www.bruxellons.be Avenue Jean de la Hoese, 32 à 1080 Bruxelles

Willy Smedt

UNE SAISON « BÉTON » AU THÉÂTRE DES MARTYRS EN 2023-24

Sous le bleu de travail, avec le marteau-piqueur et le casque pour se protéger des gravats. Après 25 ans, le Théâtre des Martyrs, ouvert en 1998, avait besoin d’être rajeuni. D’être « relooké » au goût du jour. Les travaux de rénovation se poursuivront jusque fin décembre. Mais entre-temps, les Martyrs performent au Centre Culturel d’Uccle.

Petite salle et hall d’entrée, cafétéria et cuisine, sanitaires publics, étage administratif, ventilation et électricité seront revus à l’initiative et sous la responsabilité de la Commission Communautaire Française, maître d’ouvrage. Les coulisses et l’arrière-salle de la scène sont déjà opérationnelles. En attendant, et jusqu’à ce que les travaux soient finis en janvier 2024, le Théâtre des Martyrs sera accueilli au Centre Culturel d’Uccle, rue Rouge 24, à l’orée du parc de Wolvendael, pour les trois prochains spectacles. Deux sont des reprises.

Pour mener à bien le pari du nouveau sur l’ancien, avec sans doute une meilleure enseigne, Philippe Sireuil, directeur des Martyrs sous le casque, nous propose un théâtre au présent, recontextualisé par le regard porté surlesfictionsécrites :tout surlascène étant questiondepointsdevue, d’axes et defocales, le regard sur les textes est aussi important que lestextes eux-mêmes. D’hier (car il y aura des classiques) ou d’aujourd’hui, les fictions éclairent notre société, la questionnent, la remettent en cause ou la transcendent. Suscitant le débat, la controverse et l’échange.

L’échange, le mot est lancé. Le théâtre est là pour que le spectateur y participe, se l’approprie par ses questions. Comme l’écrit Christophe Rauch, metteur en scène cité par Philippe Sireuil qui nous présentait la prochaine « Saison béton » des Martyrs : « Le théâtre n’a rien à voir avec l’actualité, il a à voir avec notre présent. Et notre rôle est de ramener les grands textes au présent. »

Trois pièces au CCU

C’est le cas de :

■ Presque Hamlet d’après Shakespeare via le texte de Dan Jemmett et Gilles Privat qui l’ont écrit voici 23 ans. Dans une conférence-spectacle déjantée, Gilles Privat, silhouette à la Jacques Tati, décortique

une des pièces les plus emblématiques du théâtre élisabéthain, prouvant quela« mort »constituelaclé de voûte du chef-d’œuvre. Il y est aidé, dans sa démonstration loufoque, par un service à thé. Il manipule la substantifique moelle du classique et ne recule devant aucune facétie pour enrichir un discours aussi passionnant que caduque. Presque Hamlet, c’est la déclaration d’un amour inconditionnel au jeu de scène, qui mêle stand-up et incantation désopilante, glissant d’un cinéma muet à la marionnette, du théâtre d’objet à la pantomime, de la comédie àlatragédie, dela bêtise ausérieux. Entre hommage au théâtre et autoportrait en creux. Le spectacle, créé en 2000, n’a pris aucune ride – Petite salle au Centre Culturel d’Uccle les 19 et 20 septembre. Photo : Mario del Curto.

■ Merveille de Jeanne Dandoy, c’est le parcours d’une femme qui va des ténèbres à la lumière. Le parcours d’un féminicide qui n’a pas eu lieu mais qui aurait pu le devenir. Dans son appartement, une mère guette le moindre bruit, choisit entre-temps les quelques objets qu’elle emportera dans sa nouvelle vie pour garder la tête hors de l’eau. C’est un conte chorégraphique qui défie les lois de la pesanteur pour raconter le courage, la volonté d’en sortir, et finalement la résilience devant l’emprise d’un monstre à la face humaine.

Merveille, c’est l’histoire d’une fuite et d’un renouveau qui, sans virer au drame, nous fait tanguer, avec Amandine Laval, sur le fil des risques que prennent ces mamanssolitaires, victimesdesviolences de leur conjoint, et qui décident un jour de dire « plus aujourd’hui » pour sauver leur enfant et s’assurer une autre vie –Reprise à la grande salle duCentre Culturel d’Uccle les 9, 10, 14 et 15 novembre. Photo : Hubert Amiel.

■ Enfin, Europe connexion d’Andrea Badea dépeint le trajet d’un lobbyiste qui met tout en œuvre pour modifier les lois votées au Parlement européen afin de servir les intérêts de l’agro-business qui l’a recruté. Le lobbyiste s’empare des mots et les retourne sous d’autres plus fréquentables et moins sujets aux critiques. Il trafique la langue pour la rendre plus acceptable. Pourtant, derrière chacune de ses manipulations se cache un désastre à venir pour la société.

Andrea Badea, Roumaine qui a écrit le texte en français en y mettant la musicalité de sa langue, nous invite à disséquer les mécanismes impitoyables de la parole, dans une écriture au scalpel qui nous glace le sang par le réalisme du propos. Reprise d’un succès en phase avec l’actualité qui, sans didactisme, nous encourage à combattre l’inertie de nos représentants politiques Le spectacle sera rejoué en mai au Théâtre des Martyrs, après les travaux – Reprise à la petite salle du Centre Culturel d’Uccle les 23 et 24 novembre.

Réservation à la billetterie du TMA ou au 22, rue des Comédiens à 1000 Bruxelles. Plus d’informations sur le site www.theatre-martyrs.be

CONCERT : MYLÈNE FARMER

Mylène Farmer, l'une des chanteuses les plus emblématiques de la scène musicale francophone, s’est lancée une grande tournée des stades intitulée "Nevermore 2023". Un projet scénique qui pourrait bien être le dernier de son parcours au vu de son âge et de son regard qui évolue sur le plan professionnel, évoquant que le monde du show-business ne ressemble plus à celui de ses débuts. Après une longue période de silence artistique, elle a accouché de l’album « L’emprise », qui contient douze titres inédits. Pour ce disque, elle a fait confiance à quatre collaborateurs de renom : Moby, Archive, AaRON et Woodkid. Cette dernière a collaboré avec la chanteuse sur plusieurs chansons et a contribué à l'orchestration symphonique de certaines d'entre elles, partageant une dualité entre ombre et lumière. La tournée "Nevermore 2023" a débuté le 3 juin dernier à Lille et se terminera le 29 juillet à Nice, en transitant par plusieurs métropoles, dont Nantes, Bordeaux, Lyon et Paris. Les fans peuvent y acclamer des standards comme "Désenchantée" ou "Sans contrefaçon", ainsi que les créations récentes. Pour l’artiste, lascène est l'aboutissement, lepartage et l'essentiel delongsmois degestation, unecommunion avec ses fans de toujours avec lesquels elle peut partager les refrains et les émotions qui l’ont portée et choisir une chorégraphie qui visualise le contenu de ses propos artistiques d’hier et d’aujourd’hui. Soit, une nouvelle opportunité de se réinventer ou d’actualiser des textes souvent très personnels et une musique ciselée sur mesure. Pour plusieurs observateurs, il s’agit peut-être de la dernière occasion de voir la chanteuse sur les planches, même si tout le monde sait qu’elle ne fermera pas de portes pour la suite de sa carrière. Elle sera au Stade Roi Baudoin le 22 juillet 2023. Voyez toutes les informations pratiques sur le site www.mylene.net

Marathonlaan, 135 à 1020 Bruxelles

MARIONNETTES : GUIGNOLET DANS LE PARC

La Compagnie royale des Cœurs de Bois vous invite à venir les rejoindre dans le Bois de La Cambre pour suivre les aventures de Guignolet et ses amis, avec différents spectacles joués durant l’été. Les représentations commencent à 15 heures du mercredi au dimanche en plein air et sont accessibles sans réservation et à prix libre. Chose qui signifie qu’un chapeau passe et que chacun y met ce qu’il souhaite donner. En cas de pluie, un couvert est prévu pour protéger les spectateurs autant que les marionnettistes et leur matériel. Du 1er au 15 juillet 2023, les enfants peuvent assister au spectacle « Guignolet et Mme Grossous », où de quelle manière Madame Grossous, la voisine de Guignolet, très fortuné et extrêmement avare, possède le don de s’énerver parce que notre petit héroschanteetest joyeuxdumatinausoir.Pourl'empêcher d’entamer des ritournelles tout le temps, elle lui confie une bourse d'or en lui disant d'y faire très attention, car il importe de se méfier des voleurs ... Du 19 au 31 juillet 2023, la pièce le spectacle « Guignolet et le Trésor du Roi » est proposé aux petits. Une histoire qui raconte de quelle façon un homme au service du roi décide de s’approprier un grand roi dont personne ne connaît l’existence et dont il vient de découvrir le secret. Evidemment, Guignolet veille au grain ! Voyez toutes les informations précises sur le site https://www.lescoeursdebois.be Chemin de l’Ombre à 1000 Bruxelles

BROSELLAFESTIVAL 2023

L’affiche du Brosella Festival est complète : ADJA, Wajdi Riahi trio, Echoes of Zoo, Overseas, Hiraeth, Bl!ndman, ainsi que Toasaves seront de la fête. Ces groupes belges, ainsi que dixgroupes internationaux, offriront un riche éventail de la scène jazz et ethno urbaine actuelle. La programmation du samedi 8 juillet nous montrera qu’il n’y a pas qu’une seule musique urban etno, mais de nombreuses déclinaisons à travers le monde. Toasaves, Hiraeth et Echoes of Zoo rejoindront The Unthanks, San Salvador, Sam Amidon, Trio Da Kali & North Sea String Quartet et Alune Wade. Quant au jazz, il n’en est pas moins pluriel. L’affiche du dimanche 9 juillet présentera un échantillon de différents jazz avec entre autre ADJA, Wajdi Riahi trio, Overseas, Bl!ndman plays Moondog ainsi que des groupes internationaux tels que Fred Hersch trio, Binker Golding Quintet, Camilla George ouYazzAhmed. Pour la troisième année consécutive, le Brosella Festival adhère au système de solidarité : pay-what-you-can ! Chaque ticket est accompagné d'un prix desuggestion. En payant le prixde soutien, levisiteur permet àd'autres personnes d'assister à un festival de qualité. Un ticket Early Bird (jusqu’au 1 juin) d’un jour coûte 8 € - 15 € - 20 € ou 25 €. Un ticket Early Bird pour les deux jours coûte 12 € - 25 € - 35 € - 45 €. Soyez présents les 8 et le 9 juillet 2023 au parc d’Osseghem. Voyez les détails sur le site officiel www.brosellafestival.be

WALDEN FESTIVAL

Voilà un événement musical qui tire son nom de l’ouvrage éponyme de l’écrivain américain Henry David Thoreau. Ce festival se distingue de ses confrères par son engagement en faveur de la durabilité environnementale et de la promotion d’une société meilleure. Organisé dans et autour du parc Léopold dans le quartier européen, il propose aux festivaliers la possibilité de profiter de la musique dans un cadre verdoyant, tout en favorisant les échanges entre les citoyens. Sa programmation diversifiée qui s’adresse à un large panel d’amateurs, brasse tous les genres avec des concerts en plein air ainsi que des prestations dans des lieux architecturaux remarquables. L’idée est de permettre à chacun d’établir son parcours en passant d’un site à l’autre pour établir sa liste d’envies en fonction du menu mis sur pied. Familial, convivial et festif, il a pour but de fédérer l'enthousiasme et d’unir les habitants qui se croisent trop souvent sans prendre la peine de se parler, d’évoquer leur quotidien ou d’échanger sur la manière dont ils envisagentl’avenir de Bruxelles. Enfin, il est question de découvrir des coinsmal oupeu connus de la capitale, d’ouvrir des portes et de prendre plaisir à se laisser aller en se lovant aux flux de telle ou telle musique qu’on connaît ou qu’on est heureux de découvrir les 15 et 16 juillet 2023. Voyez l’agenda complet sur le site www.waldenfestival.be

BRUXELLES FAIT SON CINÉMA

Voilà une excellente nouvelle pour les amateurs de longs métrages et ceux qui cherchent à découvrir de manière originale certains quartiers de la capitale. « Bruxelles fait son cinéma » revient avec ses films en plein air pour profiter d'une projection gratuite sous les étoiles. Cette tradition remonte à un quart de siècle et met en valeur la diversité et l'unicité de la population. Cette initiative vise également à rappeler une tradition de convivialité qui a malheureusement disparue : celle des cinémas de quartier. Ces endroits étaientautrefois présents dans toutes les communes et ont peu à peu fermé leur guichet, remplacés par de grands complexes mammouthesques. Leprincipese veutsimple avec desprojections quiont lieu chaque soir pendant deux semaines dans des endroits différents, lorsque les températures fléchissent et quand la nuit enrobe la cité. Bien sûr, les spectateurs sont invités à apporter leur propre nourriture et boissons, car il n’a pas partout des baraques à frites ou des bistrots. On le sait, ce type de manifestations attire souvent un nombre conséquent de spectateurs. Aussi, il importe d'arriver tôt pour profiter d’une bonne place. Les organisateurs conseillent également d'apporter une couverture ou une chaise pliante, ainsi qu'une veste pour se protéger du froid lorsque le soleil a disparu. L’opportunité de revoir ou de découvrir une série de longs métrages qui ont remporté un joli succès durant la saison écoulée ou qui sont demeurés beaucoup plus confidentiels. Cela se passe du 1er au 15 juillet 2023. Si vous souhaitez connaître les titres sélectionnés, ainsi que les lieux où ils sont diffusés, je ne peux que vous enjoindre à vous référer au site www.bruxellesfaitsoncinema.be

André Farago

FOIRE DU MIDI

On le sait, la Foire du Midi est un événement fédérateur qui a lieu chaque été dans la capitale et qui est considéré comme l'une des plus grandes foires de Belgique. Elle attire chaque année plusieurs dizaines de milliers de visiteurs. Elle se déplie sur le boulevard du Midi, entre la porte d’Anderlecht et la Porte de Hal. Véritable institution, elle possède une longue histoire. Fondée en 1880, lorsque le Conseil Communal adécidé que lestroiskermessesqui se déroulaient simultanément à laGrandPlace, àla place des Martyrs et au Marché-aux-Grains seraient réunies dans un même lieu début juillet. En parallèle, un comité de commerçants a été missur piedpour évaluer les retombées de ce nouvel événement. Très vite, l’organisation a gagné en popularité avec des forains de plus en plus nombreux pour solliciter un emplacement. Depuis, la Foire du Midi attire tous les amateurs avec des attractions de plus en plus impressionnantes dignes de Walibi, qui font du coude-à-coude aux classiques pêche aux canards, jeux de massacre, tir à la carabine, labyrinthe de miroirs et maison hantée. Bien entendu, le palais des promeneursn’est pasoubliéavecleshabituellesbarbesàpapa, lesfritesnationales, lespommesd’amour et les gaufres. Cette année encore, la Foire du Midi reprend ses quartiers du 15 juillet au 20 août 2023. Soyez de la fête, en abandonnant vos petits et grands tracas à la maison ! Plus de détails sur le site www.foiredumidi.brussels

THÉÂTRE : LA MANOIR DE SILVER LAKE

Alors que leur véhicule vient de les lâcher, Alan et Natacha cherchent de l’aide dans un vieux manoir, un peu inquiets de s’aventurer dans le domaine d’un inconnu. Une fois à l’intérieur du lieu, la porte se referme derrière eux avec un grincement lugubre. Soudain, une voix grave et rocailleuse se fait entendre dans la pénombre : "Bienvenue au manoir de Silver Lake ! ». Ils ne savent pas encore qu’ils vont être prisonniersdeleurhôteétrange, uncomtesingulierauxmanièresétrangeset auxintentionspeu louables, qui s’adonne à des pratiques sibyllines de sorcellerie. Ainsi commence la pièce écrite par Patrick Chaboud, corps et âme du Magic Land Théâtre, bien connu pour ses pieds de nez au classicisme et sa programmation décalée. Ici, c’est bien entendu les films gothiques qui sont brocardés et passés à la moulinette de la parodie, avec un faux Dracula et des invités de choix. Rien ne manque au décorum : porte aux ferronneries oxydées, bougeoirs aux flammes tremblantes, atmosphère crépusculaire. Néanmoins, l’humour sous-jacent nous porte à croire que l’auteur a vu et revu les épisodes de la série « Addams Family », tout en mâtinant son matériel de jeux de mots, de répliques qui ne font pas tache et d’un second degré placé pour réconcilier les amateurs de vieux films d’horreur avec l’humour potache. On songe évidemment à « Frankenstein Jr » de Mel Brooks, un classique que les moins de cinquante ans ne doivent pas connaître. Elsa Erroyaux, Evelyne Demaude, Sophie D’hondt, Guillaume Jacobs, Lionel Liégeois et Michael Manconi donnent corps aux personnages avec tout se sérieux que réclame leur prestation. Evidemment, la mise en scène est assurée par l’auteur, impérial à l’écriture autant que comme directeur des comédiens. Un spectacle à voir ou à revoir au Karreveld du 18 et 19 juillet 2023. Voyez les détails pratiques sur le site www.bruxellons.be

Avenue Jean de la Hoese, 32 à 1080 Bruxelles

Paul Huet

MAGIE : JACK COOPER

Avec Jack Cooper, apprêtez-vous à vivre une expérience unique. Sa maîtrise des différentes disciplines de la magie, ainsi que son charisme, en font l'un des meilleurs prestidigitateurs de Belgique. Vous serez émerveillés par ses tours qui donnent l'impression qu'il peut déchiffrer vos pensées. Sa capacité à manipuler les cartes et à créer des illusions optiques vous laissera également bouche bée. Mais Jack Cooper ne s'arrête pas là. Il maîtrise également les grandes illusions autant que le close-up. Son curriculum regroupe une série d’événements qui laisseront pantois les plus indécis : seul en scène à la Comédie Claude Volter, à la Comédie de Bruxelles, au Théâtre le Public, lors de l’Amway China, à l’Arena Tour, etc. Rien que du crédible ! Fidèle au Festival Bruxellons, il sera de retour au Karreveld pour une démonstration époustouflantede son talent. Le but de ses spectacles consiste à émerveiller, à proposer des choses étranges, à faire ressortir chez chacun des émotions, à faire rire ou pleureret àémerveillerdanstouslessensduterme. Lorsqu’onétait enfant, l’illusiondel’enchantement étaitpartout.Il entendréveiller ce souvenir lointain et, pour ce faire, sera présent au Karreveld du 25 au 28 juillet 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.bruxellons.be

Avenue Jean de la Hoese, 32 à 1080 Bruxelles

THÉÂTRE : JESSY JESS

Jean-François Massy est un transformiste de quarante-quatre ans qui utilise le nom de scène Jessie Jess. Il est connu pour ses performances au cours desquelles il se métamorphose en femme pour assurer le spectacle partout où il va. Il profite de ce personnage pour s'exprimer librement et s'émanciper de son quotidien. En se dissimulant sous une perruque et des paillettes, il peut explorer des facettes de sa personnalité qu'il ne pourrait pas montrer autrement, redoutant trop souvent le regard de la société et la violence de celle-ci. Dans une loge improvisée, il dévoile sa technique de transformiste et devient, sous nos yeux, son double travesti. Au fur et à mesure que le corps se féminise et que les gestes deviennent plus amples, le comédien évoque son quotidien, partage des anecdotes et use d’une langue truculente. Tandis que les minutes s’égrènent, on avance pas à pas dans son intimité, par touches discrètes ou qui ne le sont pas du tout. On découvre également son passé, avec ses drames, le harcèlement qu’il a subi à cause de sa différence et les humiliations qui ont débuté dans la cour de l’école dans la Wallonie de son enfance. Puis, la révélation de pouvoir s’en sortir est arrivée, en campant quelqu’un d’autre, en se révélant à lui-même pour s’accepter tel qu’il est vraiment. "Jessie Jess", c’est surtout l’histoire d’une émancipation et le courage de parler d’un thème encore trop souvent tabou. Unseul en scène à applaudir le vendredi 28 juillet 2023 au Karreveld. Découvrez les informations pratiques sur le site officiel www.bruxellons.be

Avenue Jean de la Hoese, 32 à 1080 Bruxelles

Sam Mas

THÉÂTRE : LE SYSTÈME RIBADIER

Cette comédie en trois actes de Georges Feydeau a été créée en 1892. Elle est considérée comme l'une des plus connues de son répertoire et l’une des plus réussie, avec des dialogues hilarants et une mise en scène burlesque. L'histoire se déroule à Paris à la fin du XIXe siècle et met en scène un homme nommé Ribadier, marié à une femme riche et ennuyeuse. Coureur de jupons invétéré, il a mis en place un système implacable pour tromper son épouse et qui lui permet de rencontrer ses maîtresses tout en évitant d'être découvert. Ce système consiste en une série de signaux et de codes minutieusement mis au point. Cependant, les choses se compliquent lorsque son épouse découvre le système et décide de l'utiliser à son avantage. Véritable farce qui mélange les quiproquos, les malentendus et les mensonges pour engendrer des situations vaudevillesques dont l’auteur s’est fait le champion. L’occasion de découvrir les mœurs de la bourgeoisie d’alors et de rire à ses dépends. Les personnages sont haut en couleur, mâtinés d’envies, de lâcheté et amenés à se distraire en cocufiant à tout-va. Pour Marcel Achard, Georges Feydeau était le plus grand auteur comique après Molière. Julie Duroisin, Arnaud Van Parys, Pierre Haezaert, Robin Van Dyck, Virgile Magniette et Laurie Degand donnent vie à cette pièce au Karreveld le 31 juillet et le 6 septembre 2023. Voyez les détails précis sur le site www.bruxellons.be

Avenue Jean de la Hoese, 32 à 1080 Bruxelles André Farago

BRUXELLES LES BAINS

“Bruxelles les Bains”, l’événement estival emblématique de la ville de Bruxelles, reviendra au cours de l’été pour le plus grand plaisir des habitants et des visiteurs. Durant plusieurs semaines, les berges du canal (niveau station de métro Yser) seront transformées en plage urbaine avec sable fin importé du littoral, palmiers, transats et parasols, offrant de nombreuses activités et animations pour tous les âges. Au programme sont notamment prévus des terrains de beach-volley et de pétanque, des espaces de jeux pour les petits, des concerts et des stands de dégustation pour partager un apéritif ou acheter une assiette de pâtes, un paquet de frites, un dürüm ou un cornet de glace. Cet événement devient surtout l’occasion de se déconnecter du brouhaha de la capitale et de s’imaginer en vacances loin dumacadam et des pavés des avenues grouillantes de monde. Une opportunité trop rare qui permet de s’évader pas loin de chez soi et de s'agripper à quelques moments de farniente pour mordre la vie en plein air, de se détendre durant l’heure de table, de se dégourdir les jambes en famille ou de se divertir sans quitter les faubourgs.

“Bruxelles les Bains” se veut enfin un rendez-vous très apprécié des touristes, qui peuvent découvrir une facette inédite de notre pays. Avec une inauguration prévue le 5 juillet, les organisateurs ont promis une édition exceptionnelle qui réserve de nombreuses surprises et des nouveautés à découvrir, tout en souhaitant que le soleil soit de la partie pour ne pas altérer le plaisir. Un petit air de plage au cœur de la cité à apprécier jusqu’au 11 août 2023. Voyez toutes les informations pratiques sur le site officiel www.bruxelleslesbains.be

Place Saintclette

Louis Strabel

LIRE DANS LES PARCS

Depuis plusieurs années, “Lire dans les parcs” pointe le bout du nez alors que les enfants profitent des vacances d’été et permet à tous les amateurs de lecture de profiter de la belle saison pour découvrir des livres dans les espaces verts de notre belle capitale. Cette opération, organisée au mois de juillet et en août dans de nombreuses villes, créé une zone de détente et de partage autour de l’univers livresque. À Bruxelles (comme ailleurs !), cette initiative propose une programmation riche et variée pour les petits et les plus grands en compagnie de bibliothécaires qui se métamorphosent en conteurs ou en lecteurs. Question de donner accès à la lecture autour de jeux ou d’échanges cordiaux. Plusieurs fois par semaine, ils débarquent dans un parc munis d’une ou de plusieurs caisses d’ouvrages. Ensuite, ils invitent les jeunes à en choisir quelques-uns pour, ensemble, les feuilleter et aller à la rencontre de chaque récit. Bien installés sur un banc, un drap tendu à même le sol ou dans l’herbe, l’activité peut débuter, entraînant chacun dans des univers imaginaires où planent des souffles d’aventure, de fantaisie oud’humour. Cetteinitiative100% gratuite est ouverte à tous et vise à familiariser le public avec les bibliothèques, à partager des coups de cœur littéraires ou d’entamer une discussion. Cela se déroule du 10 juillet au 15 août 2023. Découvrez le planning via le site www.bruxelles.be

CYCLE : KATHERINE HEPBURN

Katherine Hepburn était une comédienne légendaire, dont la carrière s'est étendue sur plus de six décennies. Elle est née le 12 mai 1907 à Hartford, dans le Connecticut. Elle a été une figure majeure à Hollywood, avec un charisme unique et un style distinctif qui ont fait d'elle une icône. Son talent, son indépendance et son esprit libre ont marqué l'histoire du septième art et ont inspiré de nombreuses générations d'actrices. Elle a débuté sa carrière sur scène avant d’apparaitre sur grand écran dans les années 1930. Elle s'est rapidement distinguée par son look androgyne loin des vedettes pulpeuses de l’époque, sa voix distincte et sa forte personnalité. Son interprétation dans le film "Morning Glory" en 1933 lui a valu son premier Oscar et elle en a remporté trois autres par la suite. L'un des aspects les plus remarquables de sa filmographie reste la variété des rôles qu'elle a endossés. Si elle brillait dans les comédies romantiques, les drames historiques, les films de guerre et les adaptations littéraires ne lui déplaisaient aucunement. Avec conviction, elle a su incarner des personnages forts et indépendants, souvent en avance sur leur temps. Parmi ses rôles les plus mémorables, on la retrouve avec bonheur dans la peau de Tracy Lord dans "The Philadelphia Story" (1940), Tess Harding dans "Woman of the Year" (1942) et Eleanor of Aquitaine dans "The Lion in Winter" (1968). Elle a également collaboré à plusieurs reprises avec le légendaire acteur Spencer Tracy, formant l'un des duos les plus célèbres de la Côte Ouesttant surlatoilequedanslavie. Enplusde sacarrière cinématographique, KatherineHepburn était également une activiste acharnée lorsqu’il s’agissait de défendre les droits des femmes et s’est toujours prononcée pour l'égalité des sexes. Son attitude non conventionnelle et son refus de se conformer aux attentes de la société en ont fait une égérie des mouvements qui prônaient l'émancipation féminine. Elle a pris sa retraite du cinéma dans les années 1990, mais sonimpact perdure. La Cinematek propose de la retrouver dans ses plus belles prestations jusqu’au 2 août 2023. Voyez sur le site www.cinematek.be la liste des films qui seront projetés.

Rue Baron Horta, 9 à 1000 Bruxelles

Andrea Cerasi

TOONE : CARMEN

Le récit de "Carmen" est présenté comme une histoire vraie, découverte par Prosper Mérimée lors d'un voyage en Espagne. L'histoire se déroule à Séville, en Espagne, au XIXe siècle. Le protagoniste est Don José, un jeune soldat naïf et introverti. Il est chargé de surveiller Carmen, une gitane séduisante et libre d'esprit, après son arrestation pour bagarre. Il s’agit d’une femme passionnée et indépendante qui aime flirter avec les hommes et briser les règles sociales. Don José, malgré sa loyauté envers sa fiancée Micaëla, succombe au charme de Carmen. Il se laisse entraîner dans un monde de passion et de criminalité, abandonnant sa vie militaire et sa famille pour être avec elle. Cependant, cette dernière ne peut pas rester fidèle à un seul homme et entretient également une relation avec un célèbre torero, Escamillo. La jalousie et les conflits s'installent entre Don José et Carmen et leur relation devient de plus en plus toxique. Carmen rejette finalement Don José, ce qui le pousse à la folie. Dans un accès de rage, il la tue de plusieurs coups de couteau. L’aventure s’achève par l'arrestation de Don José et sa condamnation àmortpourlemeurtre deCarmen.Avantd'être exécuté, il prononce desmotsdedésespoir et de regret. Si ce récit est bien connu pour avoir été adapté par Georges Bizet en opéra, Toone VII s’approprie ce texte sous forme de parodie. Sans trahir l’œuvre originale, dans le théâtre de marionnettes bruxelloises, les soldats chantent : "Wâle zaan van Meulebeek" et les contrebandiers entament fièrement : "Lup, lup, lup, de garde-ville es doe…" Don José, caporal des dragons n’est autre que Woltje. Les péripéties qui le conduisent à devenir contrebandier par amour font l’objet d’une succession de tableaux désopilants. Toone est (faut-il le rappeler ?) un théâtre de marionnettes traditionnelles pour adultes. Comme d’habitude, toutes les voix sont interprétées avec talent par Nicolas Géal. « Carmen » est àdécouvrir chezToone jusqu’au 31 août 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.toone.be Ruedu Marché-aux-Herbes, 66(ImpasseSainte Pétronille)à1000 Bruxelles

SEMAINE CULTURELLE CHINOISE

Découvrez la richesse et la diversité de la culture chinoise lors d’une semaine inédite. Une façon originale d’entrer dans l'univers de la Chine à travers une variété d'activités captivantes, qui vous transporteront dans un voyage unique. Assistez à un défilé de mode chinois, où les créations traditionnelles et contemporaines se tutoient. Découvrez l'art martial emblématique de la Chine lors de cours de kungfu, avec des instructeurs expérimentés qui vous guideront à travers les mouvements gracieux et puissants de cet art de combat, et vous permettront de saisir les rudiments de cette discipline ancestrale. Pour les amateurs de thé, ne manquez pas les ateliers sur le thé chinois. Immergez-vous dans l'histoire riche de cette boisson et laissez-vous envoûter par les arômes subtils et les saveurs délicates du cette boisson millénaire. Enfin, acceptez de vous laisser prendre par la main pour découvrir une exposition millimétrée consacrée aux plasticiens qui se sont singularisés par leur talent. Une série d’activités et d’événements pour appréhender une nation sous une autre lunette, avec une culture bien différente de la nôtre, Cela se déroulera du 22 au 30 juillet 2023 au Musée des Migrations. Si vous souhaitez vous laisser inspirer, référez-vous au site migratiemuseummigration.be pour découvrir la programmation complète.

Rue DesAteliers, 17 à 1080 Bruxelles

ESCALES ESTIVALES

Voilà le festival qui vous fait voyager tout l’été ! Préparez vos valises pour cette sixième édition avec une programmation qui vous fera voyager tout l’été autour de la planète … sans quitter Bruxelles. Il s’agit d’un concert chaque jeudi à partir de 18 heures avec un groupe différent, un genre musical autre à chaque fois. Bref, un moment à savourer dans le jardin de l’EDN Bar, un coin de verdure à l’ombre de la collégiale Saint-Guidon, en plein centre historique d’Anderlecht. Cette année encore, le festival explorera les quatre coins du monde : cumbia, rumba, blues, afro blues, country, ragtime, mambo, rock touareg, musique balkanique, reggae, jazz, etc. Cela se déroule du 6 juillet au 31 août 2023. Voyez les concerts proposés sur le site www.escaledunord.brussels

Rue du Chapelain, 3 à 1070 Bruxelles

THÉÂTRE : LUCRÈCE BORGIA

Lucrèce Borgia est une figure fascinante de l'histoire, souvent nimbée de mystère et d'intrigue. Elle est née en 1480 à Subiaco en Italie et était la fille du pape Alexandre VI, également connu sous le nom de Rodrigo Borgia. Son patronyme est corolaire de dépravations, de luxure, d’inceste et d’intrigues politiques. Dès son plus jeune âge, elle a été entraînée dans les jeux de pouvoir. Son père a utilisé ses enfants comme pions dans ses stratégies politiques, cherchant à renforcer l’intérêt de la famille Borgia en les mariant à des familles influentes. À l'âge de treize ans, Lucrèce a été mariée à Giovanni Sforza, un noble italien. Cependant, leur mariage a été de courte durée, car son père a annulé l'union pour poursuivre des alliances plus avantageuses. C'est lors de son deuxième mariage avec Alphonse d'Este, duc de Ferrare, que Lucrèce a réellement commencé à imprimer sa marque dans l'histoire. Devenue une figure centrale de la cour de Ferrare, elle a été reconnue pour sa beauté et son intelligence. Elle a également été une mécène des arts et a soutenu des artistes tels que Titien et Michel-Ange. Cependant, son existence est également entachée de rumeurs et de scandales. On l'a accusée d'avoir des relations sexuelles avec son frère Cesare, qui était un homme politique et un chef militaire puissant. Ces attaques ont été largement propagées par les détracteurs du clan, dans le seul intérêt de discréditer leur réputation. Les Borgia ont également été accusés d'utiliser le poison pour éliminer leurs ennemis. Lucrèce a été particulièrement associée à cette pratique et on la décrit souvent comme une empoisonneuse de premier ordre Néanmoins, , il importe de noter que ces charges reposent souvent sur des rumeurs et des sources peu fiable, même si prompts à étayer la légende. La véritable personnalité de Lucrèce Borgia reste difficile à cerner. Certains la décrivent comme une victime manipulée par sa famille et les circonstances politiques de son temps, tandis que d'autres la voient comme une femme puissante et intrigante, prête à tout pour préserver son statut Après la mort de son père en 1503, elle a perdu une grande partie de son influence et s'est retirée à Ferrare, où elle a mené une vie plus tranquille, tout en se consacrant aux siens et à la promotion des arts. Elle est décédée en 1519 à l'âge de 39 ans. Au fil des siècles, Lucrèce Borgia est devenue une figure emblématique de la Renaissance italienne et a inspiré de nombreuses œuvres littéraires. Sonhistoireaétéromancéeetdramatiséedansdenombreuxouvrages,contribuant àalimenter l’aura qui entoure sa personne.

Pour l’été 2023, L’Abbaye de Villers-la-Ville a choisi de servir d’écrin à la transposition de ses actions sous la plume du géant littéraire Victor Hugo. Dans cette pièce de théâtre, l’auteur combine adroitement mélodrame et tragédie qui donne corps à une fresque historique remarquablement bâtie, où se débattent l’amour maternel, la haine de l’humanité, la morale et la politique. Avec son sens aigu d’un théâtre populaire, il équilibre savamment, les dimensions comique et tragique, charnelle et philosophique. Du carnaval de Venise aux fêtes macabres de Ferrare, sa pièce donne l’occasion de déployer des univers esthétiques puissants. Ce nouveau grand spectacle d’été fera vivre au public une expérience multidisciplinaire singulière avec, bien sûr, le texte original porté par une grande distribution, un travail chorégraphique qui permet de partager plus intensément les émotions et la présence d’une chanteuse lyrique, double tragique de Lucrèce ouvrant une envergure supplémentaire aux situations et à la parole, le tout baignant dans une musique aux sonorités électroniques. Lucrèce Borgia est à applaudir à l’Abbaye de Villers-la-Ville du 13 juillet au 5 août 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.villers.be

Rue de l’Abbaye, 55 à 1495 Villers-la-Ville

PETIT JULIEN ALIAS MANNEKEN-PIS

Qu’est-ce qu’on a raconté sur ce ket, dis ! Sans lui, Brusselles serait un village inconnu. Tu te rends compte qu’on vient de l’autre côté du monde pour le voir ? Le peï qui arrive rue du Chêne et qui voit une espèce de kneul (petit gamin) dans un coin, celui-là il s’exclame comme ça : « Ouille-ouille ! Ça est droldement rikiki ce bazar ! T’as vu ça ? Dire que je suis venu de Kyoto pour regarder pisser un pagadder (gamin) ! Y zwanzent ou quoi ces Brusselois? Ils en font des caisses jusqu’à Nagasaki et quand tu arrives ici c’est juste grand comme un nain de jardin japonais !» Ce qu’il ne sait pas encore, c’est que derrière cette petite statue il y a toute l’histoire d’une ville. Pas juste un épisode, tu sais, ça se passe sur des siècles. D’abord, une ville, ça contient surtout des habitants, newo. Et les habitants, ça sait boire, fieu, tu te rends pas compte. Donc il leur fallait de l’eau pour la gueuze, nature, mais pas seulement ; aussi pour la lessive et pour laver leurs pieds. À Brusselles, tu avais des tas de ruisseaux qui coulaient gentiment vers la Senne : Molenbeek, Rodebeek, Maalbeek, tous ces mots en –beek que ça veut justement dire ruisseau. Tu pouvais boire comme tu voulais, même si y a un ket qui est occupé à laver ses pieds net un peu plus haut. C’était quand même mieux que de se filer un godet d’eau de la Senne derrière son plastron. Au XIXe siècle, Brusselles comptait presque 170 fontaines où tu avais ton eau gratuite. Aujourd’hui tu dois avoir ton GPS spécial Vivaqua pour trouver un robinet gratuit. Et encore : parfois c’est de l’eau gazeuse ! Amaï ! Bientôt ça serait tof avec de la kriek ou de la faro ! Pour revenir à mon Petit Julien, maintenant on l’appelle Manneken Pis. Il pisse que de l’eau car c’est une des rares fontaines de Brusselles. Parfois pour le folklore, on lui fait parfois pisser du lambik mais c’est juste pour arroser les Japonais, arra ! Au début – la Grand Place n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui car monsieur de Villeroy n’était pas encore né, mais ça je te raconte une autre fois – c’était une fontaine en pierre, que le premier échevin de la ville (Éverard ‘t Serclaes) a commandé à un sculpteur de pierre (il savait sans doute même pas que le bronze ça existait). C’est resté comme ça pendant 200 ans. On avait eu entre-temps un nouveau bourgmestre (non peut-être ?), et une nouvelle commande : un ket en bronze, qui pisse comme le premier. Et Duquesnoy l’a fondu en 1619. Nè tiens ! Comme ça tu le sais et tu dois pas aller voir sur Internet le comment du qu’est-ce. Maintenant tu vas me demander pourquoi choisir un menneke (petit bonhomme) qui pisse pour une fontaine et pas un lion qu’un jet sort de sa bouche ou un angelot qui souffle dans une trompette à eau. On a tout raconté là-dessus. Tu vois le ket éteindre un incendie avec son jet, ou bien noyer la mèche d’une bombe, et encore pas mal de cinq et de six. Des zieverdera (bêtises) tout ça. Moi je dis:le sculpteur qui enamarre de fabriquer desangestrompettisteset deslionssouffleurs, qui regarde son ket courir tout nu derrière les oies pour les pisser dessus, il se dit : « ça c’est une bonne farce, en avant ! On va voir si j’ai du succès avec une zwanze. » Et tu veux croire qu’il avait raison : il a fait un « beuzze » pendant presque 500 ans, fieu. Et c’est pas fini. De toute façon, les touristes jettent un œil juste pour dire après « Potverdekke c’est que ça ! » et quand ils arrivent à la Grand Place ils savent même plus si le Manneken il tient sa floche dans sa main gauche ou dans la droite. Heureusement qu’il avait un beau costume, tiens ! Quand ils sont de retour à Oulan Bator ou à Verraplus, ils ont une belle photo à mettre sur les réseaux sociaux. Ils vont dire en patois de là-bas : « Tu sais qu’avec sa toute petite floeit (flûte) il m’a arrosé que j’ai pu retourner à l’hôtel pour me changer ? Même mon singlet (marcel) était trempé ! En retournant, des flics m’ont demandé si j’étais bu car je sentais la bière comme un zatlap (soûlard).» Mais je te pose la question : tu as vu comme il se penche en avant avec son ventre, ce ket ? C’est pour ne pas pisser sur ses pieds ou pour mieux viser les gens qui le regardent ? Voilà la vraie question de Brusselles. De temps en temps, quand il y a beaucoup de spectateurs, il y a un peï qui met la pression dans le tuyau et tout le monde est aspergé. Ça fait rigoler. Surtout les arrosés. Je vais te dire une dernière chose :Brussellesc’est quandmêmela seule villeaumondeoùlestouristesprennent plaisir à regarder un ket qui leur pisse dessus en rigolant.

STATUE DE JEAN-CLAUDE VAN DAMME À ANDERLECHT

Jean-Claude Van Damme (de son vrai nom JeanClaude Van Varenberg) voit le jour à Berchem-SainteAgathe le 18 octobre 1960. Très jeune, il pratique divers arts martiaux, dont le karaté et le kickboxing, et poursuit des cours de … danse classique ! Adolescent, on le croise régulièrement dans une salle de bodybuilding, où il s’efforce de sculpter son corps et se bâtir un physique tout en muscles. Quelques années plus tard, il décroche le titre de « Mister Belgium ». Désireux d’effectuer une carrière au cinéma, il quitte Bruxelles à vingt-deux ans et émigre aux Etats-Unis pour tenter sa chance sur la Côte Ouest. Avec fort peu d’argent en poche et sans connaître l’anglais, il débarque à Hollywood et frappe à toutes les portes. Il enchaîne les petits boulots (barman, livreur, coach sportif et, parmi bien d’autres, chauffeur de limousine). Cette dernière activité lui permet de se concocter un agenda et de côtoyer plusieurs personnalités influentes. Grâce à Lou Ferrigno et à Chuck Norris, il apparaît dans plusieurs longs métrages. Des figurations alimentaires sans grand intérêt, oùil interprète des rôles deméchant (« Le tigre rouge », « L’arme absolue) ou d’homosexuel (« Monaco forever »). Contrairement à la rumeur, il ne campe pas la créature extraterrestre de « Predator » face à Arnold Schwarzenegger.

« Bloodsport », une série B financée par le producteur Menahem Golan, le propulse sur la voie du succès. Confectionné avec un budget inférieur à un million et demi de dollars, le produit rapporte cinquante fois davantage. Dès lors, tout se bouscule et la notoriété s’empare de lui. Le public l’adule et le considère comme le nouvel homme fort des films d’action. L’acteur s’exécute dans « Cyborg », « Kickboxer », « Coups pour coups » et « Full contact », qui engrangent d’énormes bénéfices. Avec « Doubleimpact », « Universal soldiers »et « Cavalesansissue »,il devientunevedetteincontournable. Pour ne pas se cantonner dans des récits répétitifs, il décide de s’essayer à des registres plus sombres. Dès le milieu des années 90, sa cote de popularité faiblit et le public commence à se lasser, avec pour conséquence que nombreux de ses films passent directement par la case « vidéo ».

Sur le plan privé, il révèle une addiction aux drogues, vit des divorces houleux et cherche à rebondir en renouvelant ses premiers succès. Malgré de sérieux efforts, il continue d’apparaître au cinéma sans plus trop convaincre, même si un noyau de fidèles le suit aveuglément et ne jure que par lui.

En 2008, il répond à l’appel de Mabrouk El Mechri et vient tourner à Schaerbeek « JCVD », un opus en noir et blanc dans lequel il s’auto parodie, fait référence à ses déboires conjugaux et déploie un réel talent. Si les gens de la presse l’acclament, le public ne suit pas. Entre-temps, notre compatriote doit se contenter de sa reconnaissance passée et de ses passages dans les bêtisiers qui se nourrissent de ses sorties « pseudo philosophiques » totalement décalées (aussi appelées « vandammeries »), mais reste bien présent dans le cœur de ceux qui le suivent avec assiduité depuis ses débuts.

Al’occasiondesesquaranteansd’existence, leWestlandShoppingCenter(Anderlecht)décided’édifier une statue à l’effigie d’une des personnalités belges les plus appréciées. Même si certains s’accordent à parier sur Jacques Brel et Annie Cordy, The muscles of Brussels l’emporte haut la main. La conception du bronze est confiée à Guy Ducheyne, un artiste qui travaille en s’inspirant de photographies du comédien à l’apogée de sa carrière. L’inauguration se déroule le 21 octobre 2012 en présence du principal intéressé et de nombreux fans, qui se pressent à ce rendez-vous pour obtenir un autographe de leur star préférée ou échanger quelques motsavec lui. Dressée sur un socle, l’œuvre est visible auniveau de l’angle que le boulevard Sylvain Dupuis forme avec la rue du sillon. Avis aux inconditionnels !

LE COUDENBERG, PALAIS DE CHARLES QUINT

Fin juin, l’Ommegang a défilé de nouveau depuis l’église du Sablon jusqu’à la Grand-Place, avec son cortège de 1 400 figurants retraçant le parcours de l’hommage rendu à Charles Quint le 2 juin 1549. Ce jour-là, « notre empereur » présentait au magistrat de la ville et aux corporations son fils et successeur, le futur roi Philippe II, ainsi que ses deux sœurs, Marie de Hongrie et Eléonore de France, la veuve de François Ier mort deux ans plus tôt.

Bruxelles se montrait alors sous son meilleur jour en organisant un Ommegang, un tour de la ville plus resplendissant que jamais, avec un cortège parti de Notre-Dame du Sablon et mené, tambour battant, par le Grand Serment des Arbalétriers réunis devant l’église. Vous y étiez peut-être les 28 et 30 juin pour assister à l’Ommegang, avec la foule des Bruxellois amassés dans une ambiance Renaissance du XVIe siècle. Avec Axelle Red aussi qui nous contait cette journée mémorable sur la Grand-Place. Mais savez-vous d’où venait Charles Quint ce jour-là, tandis qu’il se rendait à l’hôtel de Ville où il allait recevoir l’hommage citadin ?

L’empereur arrivait de sa résidence située place Royale, qu’on appelait alors le Coudenberg, le « mont froid ». Il venait souvent s’y reposer pour se livrer à son sport favori : la chasse qu’il pratiquait en forêt de Soignes. Sinon, il vivait à Valladolid en Espagne, avec sa cour. Pénétrons donc dans les souterrains de la place Royale, à plus ou moins dix mètres de profondeur, pour découvrir les vestiges d’un palais séculaire fondé au 12e siècle. On y pénètre depuis le musée de Bellevue situé à côté du Palais Royal, en face du parc de Bruxelles. Avant d’y descendre, posons-nous la question : qui était le dernier des Bourguignons ?

L’empereur Charles Quint Habsbourg par son père Philippe le Beau, espagnol par sa mère Jeanne la Folle, bourguignon par sa grand-mèreMariedeBourgogne, CharlesV, dit CharlesQuint, devint àsonavènement en1515lemaître d’ungigantesqueempirerépartientrel’Europeet leNouveauMonde. Il était lesouverainlepluspuissant de la terre, devant ses concurrents François Ier et Henri VIII. Il était maître de la péninsule Ibérique et des possessions espagnoles d’outre-mer, maître aussi de la Sardaigne, de la Sicile, de Naples, des PaysBas, de la Flandre, de la Franche-Comté, de l’Autriche et des possessions allemandes des Habsbourg. Il avait même des prétentions sur le royaume de Jérusalem. Il était devenu ainsi le souverain incontesté d’un empire colossal « où le soleil ne se couchait jamais ».

Né à Gand en 1500, Charles Quint fut intronisé à Bruxelles en 1515, dans l’Aula Magna de la cour de Philippe le Bon. On y recevait les ambassadeurs et les chevaliers de la Toison d’Or. Et c’est là encore qu’il abdiqua en 1555 en faveur de son fils Philippe II, roi d’Espagne au service de la foi catholique la plus radicale. Il fut, dit Erasme, son plus mauvais élève dans l’éducation des princes, à cause de l’intransigeance d’esprit dont il pouvait faire preuve contre vents et marées.

Ses bons côtés pourtant : il défendit l’Europe contre les Ottomans et sut préserver l’héritage des Bourguignons, qui lui avaient cédé la Bourgogne, la Flandre et les Pays-Bas. Mais il ne put contenir la Réforme religieuse qui se préparait en Europe. On était à la veille d’un bouleversement sur l’échiquier politique et religieux de notre région. C’est sous le règne de son fils Philippe II que les Dix-Sept Provinces Unies se séparèrent en deux parties en 1579 : l’une réunie par le Prince d’Orange, protestant, qui allait fonder les Sept Provinces du nord des Pays-Bas ; l’autre, restée catholique sous la coupe espagnole, c’est-à-dire la Belgique d’aujourd’hui où, selon Charles De Coster, le célèbre Tyl Ulenspiegel mena la révolte contre les abus de Philippe II et de son suppôt, le duc d’Albe.

Visite de son palais résidentiel

Depuis la colline du Coudenberg, le palais réaménagé de Charles Quint et de son fils se trouvait donc sur l’éperon qui dominait le vallon du Coperbeek, où se profile aujourd’hui la descente du mont des Arts. On en voit la déclivité depuis le sommet occupé par l’église St-Jacques-sur-Coudenberg, rebâtie après l’incendie de 1731 qui fit du « mont froid » un enfer de flammes. Quarante ans plus tard, les ruines et leurs alentours furent en effet rasés pour faire place au quartier de la place Royale que domine l’église, reconstruite à contresens.

Les vestiges de ce palais forment le site archéologique souterrain du Coudenberg, qui vous attend pour une visite mémorable d’une heure. Avant d’entamer cette visite, soyez attentifs à l’introduction donnée en vidéo à l’entrée : on vous racontera dans le détail l’histoire de ce château que vous allez découvrir. Puis, vousdescendrez l’escalier qui vous conduira au cœur des fouilles. Le plan peut être suivi avec l’audioguide gratuit que vous capterez sur votre téléphone portable. Des panneaux explicatifs vous renseigneront.

Passé les caves du corps de logis où se trouvaient les appartements princiers et les salles d’audience, vous déboucherez dans la chapelle que Charles Quint fit adjoindre au palais qu’il avait réaménagé. Ses voûtes sont gothiques. Vous êtes sous un des bâtiments actuels de la place Royale, à l’étage inférieur de la chapelle. Ne manquez pas de faire pivoter le périscope qui vous permettra de regarder par le petit bout de la lorgnette toute la place Royale sous laquelle vous vous trouvez. Pour compenser la forte dénivellation du vallon du Coperbeek et mettre l’espace du culte au même niveau que l’Aula Magna, la grande salle d’apparat du palais, la chapelle avait été dotée de deux niveaux de soubassement. On y conservait le fameux trésor de la Toison d’Or, aujourd’hui à Vienne. Vous verrez aussi ce qui reste de l’Aula Magna, la grande salle où fut intronisé l’empereur et où il abdiqua. Attention, le sol est incliné et tourné vers le mur de droite : la pente est glissante. Entre les deux niveaux descend la rue Isabelle, qui était jadis à ciel ouvert. Elle longeait le palais depuis la place des Bailles (aujourd’hui partiellement la place Royale) pour épouser la forte pente du vallon du Coperbeek et mener l’archiduchesse à la collégiale SS-Michel-et-Gudule, tout en contrebas. En dédommagement pour l’expropriation subie, Isabelle (1566-1633) fit construire la Domus Isabellae, un imposant bâtiment au milieu de la rue portant son nom, pour servir au Grand Serment des Arbalétriers de la ville ainsi qu’à la Cour. Ce tronçon de la rue et tout le quartier qui l’entourait furent détruits au début du XXe siècle pour faire place au Palais des Beaux-Arts, inauguré en 1928 sur les plans de l’architecte Victor Horta.

Enfin parvenus dans la cour de l’hôtel d’Hoogstraeten, toujours debout malgré les transformations qui vous serontdécrites, vous pourrez admirer, dans ce qui est devenule musée du Coudenberg, les différentes campagnes de fouilles menées sur le site durant le dernier quart du XXe siècle. Vous y verrez faïences, porcelaines, céramiques, ustensiles divers, lampes à huile, ainsi que les géants qui animent le cortège de l’Ommegang : Goliath, Cheval Bayard et les quatre fils Aymon, les géants Georges et Henri, ou Saint-Georges affrontant le Dragon.

Une très belle visite à faire au cours de ces deux mois d'été. Surtout si vous avez vu l’Ommegang. Plus d’informations sur le site du Coudenberg : www.coudenberg.brussels ou en vous branchant sur l’audioguide gratuit https://audioguide.coudenberg.brussels

Entrée place des Palais, 7 à 1000 Bruxelles

Michel Lequeux

EXPOSITION : FEMMES

Coup d’œil sur les dernières œuvres de Renée Jacobs qui montrent des nus féminins saisis dans des poses érotiques. Ses photographies de Femmes nous rappellent les nus italiens de la Renaissance. Des corps en tire-bouchon qui se pâment de désirs. A découvrir et à goûter, car ils vous mettront les sens en ébullition dans le grand espace occupé temporairement par la Galerie Emilie Dujat à Ixelles.

Renée Jacobs donne àses nuslalignesinueuse, serpentine, évanescente des maniéristes du XVIe siècle. Ses Femmes s’avancent vers nous dans une pose en S qui révèle leurs corps longilignes, parfois cachés sous leur abondante chevelure. La torsion des corps, caractéristique du style maniériste, permet un allongement des figures qui leur donne une douceur langoureuse. Unespirale dela chairqui s’offre.

Dans ces visages de femme qu’elle saisit, la photographe a voulu montrer l’émancipation, le désir de liberté, le rêve féminin. L’une de ces femmes est accoudée à une balustrade de fer, avec la tour Eiffel qui se profile au loin. Ses cheveux au vent voltigent dans l’air. Mais est-ce le vent ou elle-même qui se fait tournoyer ? Sa robe dénudée laisse voir un sein plantureux qui s’offre au regard. Ses yeux nous fixent sans nous voir, comme plongés dans un rêve intérieur. Un examen attentif révèle que le cliché a été saisi en contreplongée, dans une pose qui laisse entrevoir la fameuse ligne serpentine cachée par la robe. Comme les drapés mouillés des sculptures antiques laissaient voir la forme des corps.

L’autre mannequin, dont la ligne en S est plus accusée, exhibe sa nudité sans complexe, en la revendiquant même. C’est ce que montrent son regard un peu dédaigneux et sa bouche arrogante. Elle s’est figée sur une passerelle de Paris qu’elle domine de la tête et où elle pose nue, sous un imper qui la révèle. Elle sert d’illustration à l’exposition.

A travers ses photographies, Renée Jacobs rend compte non seulement du désir, de l’attente des femmes qu’elle rencontre, mais elle célèbre aussi la sensualité qu’elle s’est longtemps refusée comme jeune lesbienne, quand, avocate, elle militait pour la défense des défavorisées. Lauréate du Prix international de la photographie du nu artistique 2008, elle a exposé et publié dans des anthologies et des magazines comme Vanity Fair France, Elle Italie, The British Journal of Photography ou AnOther Magazine. Ellemême a publié cinq monographies de nus.

Elle a aujourd’hui 61 ans et s’est reconvertie dans la photo. Née à Philadelphie aux Etats-Unis, Renée Jacobs réside actuellement dans la région de Montpellier. Elle vient d’obtenir un nouveau prix pour Polaroids, best-seller des meilleures ventes dans les librairies spécialisées en photos.

Les portraits de Renée offrent une vision nouvelle du corps féminin libéré de toute entrave et s’adonnant aux plaisirs des sens. A travers le double prisme de la sensualité et de la poésie, l’artiste dévoile une vision personnelle de la femme en faisant appel à notre imagination pour combler le flou qui se cache derrière chaque photo. C’est au spectateur qu’il appartiendra de recréer l’histoire de ces femmes qu’elle expose. L’œuvre est chargée d’érotisme, ce qui fait de Renée Jacobs l’une des photographes de nus féminins les plus reconnues de notre temps.

On verra ses dernières œuvres à la Galerie temporaire Emilie Dujat jusqu’au 8 juillet 2023 sur simple rendez-vous. Portrait à offrir ou à s’offrir. Plus d’informations sur emilie.dujat@gmail.com ou sur www.galerieemiliedujat.com

Rue Guillaume Stocq, 34 à 1050 Bruxelles

Michel Lequeux

EXPOSITION : HOUSE OF DREAMS

Traduite en français par « la maison des rêveurs », cette exposition collective imagine une déambulation poétique dans les espaces de la Villa Empain. Le parcours interroge la relation des artistes à l’espace domestique et explore la notion du décor dans les arts moderne et contemporain. Mobiliers, papiers peints, tapisseries, objets usuels et sensuels inaugurent de nouvelles formes de cohabitation et tentent de réenchanter un quotidien faussementanodin,porteurdemessagespoétiques, politiques et sociaux

Plusieurs exemples dans l’histoire de l’art témoignent de la fascination des artistes pour l’espace domestique, ses codes et ses objets, jusqu’à inciter certains à concevoir leur habitat commeuneœuvred’arttotale :leMerzbaudeKurt Schwitters, la Red House de William Morris, la Casa Balla du futuriste italien du même nom, et le Jardin des Tarots de Niki de Saint Phalle.

Cet été, la Villa Empain renoue avec sa vocation initiale de maison en invitant les visiteurs à découvrir le travail d’artistes reconnus ou émergents au sein d’un espace qui, lui-même, fut autrefois une habitation meublée dans le style Art déco des années 1930.

La commissaire de l’exposition est Anne-Laure Lestage. Diplômée de l’Ecole du Louvre de Paris en histoire de l’art et en muséologie, elle a organisé plusieurs expositions sur les échanges entre les arts plastiques et les arts décoratifs. Elle s’intéresse en particulier aux résurgences des arts et traditions populaires chez les artistes contemporains.

A laVillaEmpainjusqu’au 1er octobre2023. Visiteguidée gratuite lepremier dimanche de chaquemois. Plus d’informations sur www.boghossianfoundation.be

Avenue Franklin Roosevelt, 67 à 1050 Bruxelles

Michel Lequeux

REMISE DES DIPLÔMES ÉTATS D’ÂMES D’ARTISTES

Beaucoup de monde pour la remise des diplômes Etats d’Ames d’Artistes, qui a réuni une partie du gratin de la capitale dans les salons d’Espace Art Gallery. Le tout dans une ambiance conviviale, peu protocolaire, et qui s’est conclue autour d’un verre de l’amitié. Les plasticiens sélectionnés pour la récompense sont Salvadore Gucciardo (Or), Françoise Baron (Argent) et José Mangano (Bronze). Tous trois ont été choisis parmi une quinzaine de créateurs par un jury indépendant composé de personnalités issues des médias et d’amoureux d’arts. Les peintres Salvadore Gucciardo (domicilié à Charleroi) et José Mangano (domicilié à Bruxelles) étaient présents le samedi 27 mai dernier pour la fête, alors que la sculptrice Françoise Baron(résidant enFrance) n’a pas su faire le déplacement. Son diplôme et son prix lui seront transmis ultérieurement. L’occasion de reconnaître des talents et de prouver la vitalité de celles et ceux qui participent à l’échange d’émotions ou d’impressions à travers le dessin, la couleur et/ou la matière brute à travailler.

Sam Mas

EXPOSITION : CATHERINE VIOLLET

Avec l’aide d’une fraiseuse, Catherine Viollet arrache la surface du papier. La matière blanche et les différentes strates de couleurs réapparaissent au rythme pulsionnel de cette mécanisation du hasard. La main de l’artiste tente de maîtriser l’avancée de cet outil contrarié par la rencontre d’une matière, en l’occurrence ici celle du papier, pour laquelle il n’est pas conçu et révèle, de facto un travail pictural entrealéatoireetsavoir-faire. Lescheminsd’eau’.Cecorpusest nédelectures,"PortraitduGulfStream" d'Erik Orsenna ou "Descente dans le maelström" d'Edgar Allan Poe, de la découverte de documents d’études sur les courants aquatiques, mais aussi de réminiscences d’un vécu où la puissance de mondes aquatiques, oniriques et imprévisibles est toujours présente. Cette série est réalisée sur des papiers extrêmement épais enduits au préalable d’encres de couleurs vives, principalement de jaunes et de rouges, le tout recouvert de tons bleus. De ses œuvres anciennes aux plus récentes, Catherine Viollet nous invite à découvrir un univers pictural singulier qui oscille entre l’inné et l’acquis, l’instable et l’immuable, l’inspiration et la connaissance. Une exposition à découvrir jusqu’au 15 juillet 2023 à la Modesti Perdriolle Gallery. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.modestiperdriolle.com Rue Saint-Georges, 27 à 1050 Bruxelles

XPOSITION : LAURA CASCONE & GUILLAUME THUNIS

Un tandem d’artistes débarque dans la capitale pour une exposition mixte. L’occasion de découvrir les créations récentes de Laura Cascone et Guillaume Thunis. Laura Cascone propose des triptyques dans lesquels la toile est considérée comme un outil artistique à part entière. Le support devient composition, ligne, matière et couleur. Elleutilise la toile au mètre, profitant de la texture, des couleurs, des découpes, recherchant la légèreté, un regard pur sur les formes de la nature, le silence. Quant à Guillaume Thunis, il utilise l'encre et le papier pour explorer le rapport au temps et à l'infini, prenant un caractère cyclique par la répétition du geste. Il cherche à transformer la réalité, à réécrire un autre monde avec un autre rythme. Il se lance souvent dans des créations qui demandent une extrême patience, pratiquant un dessin méditatif. Ainsi, en perdant la notion du temps, il en reprend le contrôle, dessinant le passage du temps. Cette exposition est à voir à le Neuf Gallery jusqu’au 8 juillet 2023. Voyez les détails pratiques sur le site www.leneuf.gallery

Chaussée de Waterloo, 690 à 1180 Bruxelles

EXPOSITION : LES DÉBUTS DE LÉON SPILLIAERT

A ce jour, Léon Spilliaert reste l’un des artistes les plus singuliers du XXe siècle, servi par un style distinctif et une palette de couleurs vibrantes, qui a généré une œuvre à la fois mystique et introspective. Né en 1881 à Ostende, il a commencé sa carrière artistique à l'âge de dix-huit ans en autodidacte, développant une sensibilité profonde pour l'art et la nature, influençant son travail. À travers ses tableaux, il a exploré ce qui l’entourant, l'architecture et la ville d'Ostende, ainsi que sa propre psyché. Ses peintures sont souvent caractérisées par un sentiment de solitude et d'isolement, reflétant peut-être son propre malaise existentiel. Dans ses toiles, il a représenté des personnages seuls, des rues désertes et des paysages nocturnes, créant ainsi des atmosphères étranges où semblent planer un mystère, avec une palette intense et saturée, utilisant des bleus profonds et des noirs pour créer un effet obsessionnel. Un des exemples les plus connus de son style est le tableau "Le phare d'Ostende", qui représente un phare éclairé la nuit, entouré d'une mer agitée. La composition est épurée, avec peu d'éléments, mais elle dégage une puissance émotionnelle qui a ému de nombreux spectateurs. Le tableau est devenu emblématique de l'œuvre de Spilliaert. Au fil de sa carrière, il a exploré de nombreux thèmes différents, allant des natures mortes aux portraits, en n’abandonnant jamais les points de vue. Il a également travaillé la peinture, l'aquarelle, le dessin et la gravure. Le Musée Royal des Beaux-Arts de Belgique possède une collection importante d'œuvres de Spilliaert, offrant ainsi aux visiteurs une occasion unique de découvrir son parcours. La collection comprend des peintures, des dessins et des estampes, couvrant l'ensemble de sa carrière. La collection met en évidence l'évolution de son style et son exploration constante de nouveaux thèmes. Pourtant, cette fois, les organisateurs ont choisi de sortir des réserves les œuvres de jeunesse, celles réalisées alors que le plasticien était âgé de vingt-et-un an, après un furtif passage à l'Académie de Bruges en 1899. Celles-ci témoignent d'une représentation à la fois mature et très personnelle de l'univers théâtral inquiétant de Maurice Maeterlinck qu’il lisait et laissent entrevoir des sujets et dessins qu'il créera dans les années suivantes. Léon Spilliaert y déploie son talent artistique d'une manière tout à fait unique. L’occasion de se rappeler que, au début de la première décennie du XXe siècle, période mise en lumière dans cet événement, le jeune artiste était en plein questionnement sur lui-même, le sens à donner à l’existence et sa raison de vivre. Après de brefs séjours à Bruxelles et à Paris, il est retourne à Ostende. L'agitation et les couches symboliques de ses premières créations font alors place à une profonde expérience de l'ici et maintenant, dans des intérieurs et des paysages de bord de mer. En parcourant cette exposition-phare, les visiteurs découvrent ses influences artistiques pour comprendre son travail. Elle est à voir jusqu’au 3 septembre 2023 aux Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique. Voyez toutes les informations pratiques sur le site www.fine-arts-museum.be

Rue de la régence, 3 à 1000 Bruxelles

Paul Huet

EXPOSITION : MOMIES EN TRANSPARENCE

Les momiessont des corpshumainsou animauxqui ont été préservés de la décomposition. Leprocessus de momification remonte à l'Antiquité et a été utilisé dans de nombreuses civilisations. Les Égyptiens se sont faits les spécialistes de cette matière, mais d'autres cultures ont également pratiqué la momification, notammentles Incas, les Aztèques, lesChinois et les Perses. La momification égyptienne est l'une des plus connues et des mieux documentées. Elle était pratiquée pour préserver le corps des pharaons et des hauts dignitaires, afin qu'ils puissent traverser le monde des morts et atteindre l'au-delà. Le processus de momification égyptienne était un rituel complexe qui impliquait plusieurs étapes. Tout d'abord, le corps était préparé en prélevant les organes internes, à l'exception du cœur qui était laissé en place car il était considéré comme le siège de l'âme. Lesorganes étaient ensuite placés dans des canopes, immédiatement scellées. La dépouille mortelle subissait alors un traitement fait de produits chimiques pour éviter la décomposition. Les embaumeurs utilisaient du natron, un sel composé de carbonate de sodium et de bicarbonate, pour dessécher le cadavre et éliminer l'humidité. Des huiles et des parfums servaient enfin à le protéger et à le doter d’une odeur singulière. Une fois momifié, il était entouré de bandelettes et déposé dans un sarcophage en bois ou en pierre. Ces cercueils étaient décorés avec des images et des symboles qui étaient censés aider le défunt à traverser le monde des morts. Ce processus était naturellement réservé aux élites de la société, car il s’avérait extrêmement onéreux et nécessitait une expertise spécialisée. Cependant, les personnes plus modestes avaient parfois droit à être embaumées grâce à une méthode moins coûteuse, qui consistait à enlever les organes internes et à les remplacer par du natron. En dehors de l'Égypte, d'autres mondes ont également utilisé cette pratique. Ainsi, les Incas ont momifié les corps de leurs dirigeants et les ont placés dans des sanctuaires pour les honorer. Les Aztèques se sont concentrés sur cette pratique pour célébrer leurs guerriers morts au combat. Dans la Chine ancienne, la momification était souvent réservée aux empereurs et aux membres de leur famille. Les corps étaient traités avec des produits chimiques et placés dans des cercueils en bois de cèdre. Les cercueils étaient ensuite enterrés dans des tombes creusées dans les collines. Enfin, chez les Perses, la momification était réservée aux personnages les plus influents. A travers cette exposition, le Musée de la Médecine entend nous faire voyager à travers le temps et l’espace pour aller à la découverte de ces rites mortuaires anciens et découvrir les dessous de ce système d’embaumement. Préparezvous à déceler les secrets des momies : Qu’est-ce qui se trouve derrière les bandelettes? Dequoisont décédés ceux qui nous ont précédés ? Qu’est-ce-que les momies peuvent nous apprendre sur les modes de vie des cultures antiques ? Sur leur médecine ? Le tout grâce aux nouvelles techniques d’imagerie médicale, comme le CT Scan ou la fibroscopie, qui permettent d’en apprendre davantage tout en préservant l’intégrité physique de ces corps conservés. Une exposition à découvrir au Musée de la Médecine jusqu’au 23 octobre 2023. Découvrez les heures d’ouverture et les modalités pratiques sur le site officiel www.museemedecine.be

Route de Lennik, 808 à 1070 Bruxelles

Jeanne Alexandre

EXPOSITION : MARIE JOSE BURKI

La photographie, le néon, le texte et la vidéo sont les médiums privilégiés utilisés par Marie José Burki. À l'aide de dispositifs visuels, son travail s'attache à créer des relations sans cesse mouvantes entre images statiques et images en mouvement, qui interrogent sans cesse nos perceptions de la réalité dans un monde saturé d'images. Associée à une observation attentive de l'arrière-plan de la vie quotidienne, la confrontation de ces médias contribue à la réalisation d'une temporalité « figée », et, parlàmême, àuneévocationdutempsàlafoisréel etsuspendu, reflétant fidèlement son rapport au monde dans lequel nous vivons. L'artiste est attiré par des images d'attente et d'oisiveté ; la caméra filme des corps alanguis dans l'intimité d'un salon ou d'une chambre d'hôtel. Au-delà d'un récit presque absent, émerge une description qui joue avec les codes picturaux et littéraires, interrogeant le rapport à la pose dans l'image, ainsi que les notions de durée, d'espace et de perception. Le temps filmé par Marie José Burki n'est pas un temps social. Nus et dénudés, le temps quipasse devant notre regard ralenti nous fait réfléchir dans un monde saturé par l'accélération du temps. Ses œuvres récentes sont exposées à la galerie Baronian jusqu’au 15 juillet 2023. Référez-vous au site www.baronian.eu pour de plus amples détails.

Rue Isidore Verheyden, 2 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : LE PASSAGER DU POLARLYS

Le premier « roman dur » de Georges Simenon vient d’être adapté en bédé pour un huis clos saisissant à bord d’un cargo en plein cœur des fiords norvégiens. Février 1930. Dans un atelier d’artiste de Montparnasse, une jeune femme est retrouvée morte. Surdose de morphine. Elle s’appelait Marie Baron. Quelques jours plus tard, le cargo mixte Polarlys quitte le port de Hambourg pour l’extrême nord de la Norvège. Voyage de routine, destiné à approvisionner les ports qui jalonnent la côte. Quel rapport entre ces deuxévénements, distantsdeplusieursmilliersde kilomètres ? A priori, aucun. Mais pour le capitaine Petersen, cette traversée ne sera pas comme les autres .... Christian Cailleaux et José-Louis Bocquet se sont emparés de Georges Simenon, le créateur de Maigret, pour unemise en scène de la comédie humaine. A l’occasion de la parution de cet album, la galerie Champaka propose une exposition qui permet d’entrer dans ce roman graphique de toute beauté. Cet événement est à découvrir du 15 juin au 15 juillet 2023. Voyez toutes les informations pratiquessur www.galeriechampaka.com Rue ErnestAllard, 27 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : CHEVROLET CORVETTE ALEGEND TURNS 70

Le nom « Corvette », d'origine française, fut trouvé par Myron Scott, un photographe et directeur artistique alors assistant directeur du département des relations publiques de Chevrolet. La firme, qui cherchait un nom commençant par la lettre « C », avait déjà consulté plus de trois cents noms quand Scott proposa « Corvette » qu'il avait trouvé dans un dictionnaire. Le logo original de Corvette représentait le drapeau américain entremêlé avec un drapeau contenant l’insigne de Chevrolet et une fleur de lys. La marque cherchait un nouveau symbole pour la Corvette. Voulant s’inspirer des origines suisses de LouisChevrolet, fondateur de lamarque, ils prirent un drapeau suisse, la fleur delys, symbole de la royauté, mais aussi de pureté et de paix. Le drapeau américain fut rapidement remplacé par un drapeau à damier, puisqu'il est interdit, aux États-Unis, d’utiliser la bannière étoilée à des fins commerciales. Au fil des générations, très peu de changements furent apportés au logo, le drapeau à damier passant parfois à droite. La Corvette (ou plutôt la Chevrolet Corvette de son nom complet) fête ses 70 ans cette année ! C’est en effet en 1953 que la première vraie voiture américaine de sport voit le jour. Avec sa carrosserie toute en fibre de verre, elle a de quoi étonner pour une voiture de série. Depuis, huit générations de Corvettes ont traversé les époques jusqu’à la C8 qui a été révélée l’année passée. Un événement à découvrir àAutoworld jusqu’au 27 août 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.autoworld.be

Parc du Cinquantenaire à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : MEHDI-GEORGES LAHLOU ET CANDICE BREITZ

Cette nouvelle exposition présente une sélection d’œuvres de Mehdi-Georges Lahlou composée de sculptures, dessins, gravures, photos d’archives retravaillées, ainsi que d’installations et de vidéos. L’artiste poursuit son exploration de la représentation de la violence et de ses conséquences sur la géopolitique actuelle, en puisant aussi bien dans les archives de guerre et l’histoire ancestrale, que dans ses propres expériences, intimes ou fictives. Entre représentation de soi et questionnement de l’autre, il cherche à appréhender le rôle de l’archive dans notre mémoire collective. Il a invité Candice Breitz à se joindre à l’événement, une artiste qui se confronte dans son travail à la question de la blanchité depuis ses premières séries photographiques. Les explorations de cette dernière dans l’arène violente de la blanchité mettent souvent en scène l’artiste elle-même, suscitant la surprise par son aspect autoethnographique. Elles offrent un contrepoint saisissant au travail de Mehdi-Georges Lahlou, où l’autoportrait continuede s’ouvriraux enjeuxabordés dans les conversationspolitiqueslesplusurgentes de notre temps. Les deux artistes jouent de l’(auto)-portrait mais aussi d’images tirées des médias ainsi que de cultures populaires ou ancestrales. Ils mettent enregard la manière dont se façonnent une identité et son image, que ce soit au sein du microcosme familial et local, ou du macrocosme national et international. Un double regard à découvrir à la Centrale jusqu’au 17 septembre 2023. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.centrale.brussels

Place Sainte Catherine, 44 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : SHEZAD DAWOOD

Pour ce nouveau corpus d'œuvres, l'artiste britannique Shezad Dawood s’inspire de l'inventivité créative de Yusef Lateef, musicien afro-américain, compositeur et touche-à-tout créatif. Entrez dans l'univers de Dawood par le biais d'une expérience de réalité virtuelle enchanteresse, d'une série de nouveaux textiles peints et d'un jardin de plantes algorithmiques dont la croissance numérique se fait en réaction à la musique de Lateef. À plusieurs reprises, vous pourrez également rencontrer un Mutant dansant à travers l'exposition, vêtu d'un costume-sculpture spécialement créé pour l'occasion. Shezad Dawood est réputé pour son exploration de traditions nonoccidentales qui étayent et convergent avec les canons établis. Quant à Yusef Lateef, il s’agit d’un musicien et compositeur afro-américain décédé il y a une décennie et qui a été l’un des premiers à intégrer des instruments traditionnels dans la musique jazz. Avec le temps, il a développé une méthodologie destinée à la conscience en éveil et qui vise à activer simultanément les sens physiques, mentaux et spirituels. Cette exposition fonctionne comme un système de notations musicales abstraits et présente des formes organiques. Dawood a conçu le montage de cette série d’œuvres comme un dialogue entre sa pratique et celle de Lateef, à l’image des échanges « appel-réponse » dans l’improvisation musicale. De fait, le travail de Dawood abolit les frontières entre l'analogique et le numérique, entre la fiction, la réalité virtuelle et la vie réelle et est à découvrir au Wiels jusqu’au 13 août 2023. Voyez les informations complémentaires sur le site www.wiels.org

Avenue Van Volxem, 354 à 1190 Bruxelles

EXPOSITION : TAPTA

À partir des années 1960, l’artiste belgo-polonaise Tapta s’est attachée à une redéfinition radicale de la sculpture en utilisant des textiles et autres matériaux souples comme éléments sculpturaux. Cette expositionestaxéesurl’attentionportéeparTaptaàlatactilitédesmatériaux,lasouplessedesstructures, la pratique individuelle et collective, et l’interaction entre l’œuvre d’art, l’espace et le spectateur. Tapta (pseudonyme de Maria Wierusz-Kowalski) naît en Pologne en 1926. En 1944, elle arrive en Belgique comme réfugiée politique, avec son mari Christoph, après avoir participé à l’Insurrection de Varsovie. Elle étudie les beaux-arts et le tissage à l’École Nationale Supérieure des Arts Visuels de La Cambre à Bruxelles, où elle obtient son diplôme en 1949. Peu après, les époux Wierusz-Kowalski partent pour le Congo belge (l’actuelle République Démocratique du Congo), où ils séjournent de 1950 à 1960. Après leur retour en Belgique, Tapta ne tarde pas à se faire connaître comme une des figures de proue d’une nouvelle génération d’artistes, qui redéfinissent la sculpture en utilisant des textiles et autres matériaux souples comme éléments sculpturaux. En même temps, elle fait la promotion de l’art textile au-delà des catégories du décoratif et de l’artisanal. Cette exposition se concentre sur les œuvres emblématiques de Tapta dans les années 1970, où elle s’éloigne toujours davantage du tissage traditionnel grâce à des techniques expérimentales, comme la torsion de pièces tissées, mais surtout l’utilisation de cordes qu’elle noue et enfile. Ses œuvres deviennent tridimensionnelles et interagissent de plus en plus avec l’espace et le spectateur, qui est invité à en faire le tour, et même à y pénétrer, afin de compléter la vision par une expérience tactile et physique. En relation avec le travail de Tapta, la présente exposition propose aussi des œuvres nouvelles de Greet Billet, Hana Miletić et Richard Venlet. Des créations à voir au Wiels jusqu’au 13 août 2023. Voyez les informations complémentaires sur le site www.wiels.org

AvenueVan Volxem, 354à 1190 Bruxelles

EXPOSITION : BRUSSELS QUEER GRAPHICS

Dès les années 1950, les communautés LGBTQI+ à Bruxelles utilisent le graphisme et développent un langage spécifique. Cette grammaire visuelle signale leur présence et leurs engagements envers un ensemble de principes, d’identitéset de valeurspartagés. Marqué par lalutte et la célébration, l’agitation et le compromis, cet outil de résistance mais aussi de résilience promeut une forme alternative de collectivité. Par la matérialité, la composition, la typographie, l’itération et le langage utilisés, les graphistes, professionnelsetamateurs,identifient etdirigent leursmessagesversdespublicsspécifiques. Organisée par thème, Brussels Queer Graphics, loin d’être un projet exhaustif, offre un panorama sur ce langage visuel. Cette exposition propose d’explorer les façons dont les communautés LGBTQI+ se sont exprimées et rendues visibles au cours des septante dernières années à Bruxelles. De 1953 et la naissance du Centre de Culture Belge sous l’impulsionde Suzan Daniel à aujourd’hui, l’exposition et la publication qui l’accompagne nous invitent à se plonger dans une histoire culturelle du quotidien et de l’activisme des individus, des communautés, des associations et des groupes LGBTQI+. Tributaire de nombreux silences voir d’absence de matériaux, mais également de la surreprésentation de la lette G dans l’histoire et les sources, cette exposition est le reflet d’une époque, d’une histoire et de multiples mémoires. Une exposition à découvrir au Design Museum jusqu’au 3 novembre 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.designmuseum.brussels

Place de la Belgique, 1 à 1020 Bruxelles

EXPOSITION : THE HARLEM FANTASY

Cette exposition qui présente des photographies de Nick Kuskin nous offre l’opportunité d’aller « black to the future » et de plonger dans l’histoire du mouvement noir. Nous sommes en 1982, sur la 125e rue ouest de New York, au Harlem Fantasy Ball II organisé par Pepper LaBeija et Dorian Corey. On y met à l’honneur le génie créatif de la « ball culture » new-yorkaise où défilent les « queer futurities », pour paraphraser le théoricien culturel queer cubano-américain José Esteban Muñoz. Nick Kuskin, alors âgé de 21 ans, est invité à documenter cette soirée historique consacrée à l’expression personnelle et à la création communautaire d'avant-garde. Ces événements offraient un espace politique de célébration et de répit aux communautés marginalisées les plus durement touchées par le climat social et économique répressif imposé par l'administration de Ronald Reagan (et son absence de réponse à la crise du VIH), et plus généralement par l'idéologie blanche hétéronormative. L'exposition et le programme qui l’entourent font l’éloge de la naissance et de la contribution de Pepper LaBeija et Dorian Corey, et la Royal House of La Beija, à qui l’on doit d’avoir jeté les bases d'un mouvement mondial d'expression et de défense des communautés queer, noires et brunes. Un événement à découvrir jusqu’au 17 septembre 2023 à Bozar. Voyez les détails pratiques sur le site www.bozar.be Rue Ravenstein, 23 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : FREDDY TSIMBA

Freddy Bienvenu Tsimba est un artiste plasticien et sculpteur congolais né en 1967 à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo où il vit et travaille toujours. Formé à la sculpture et aux pratiques de la fonderie et de la soudure, il travaille à partir de matériaux ramassés sur les champs de bataille (douilles, cartouchières) et dans la rue (cuillères, capsules, clés, etc.). Il travaille ainsi le bronze et les métaux de récupération. Il est particulièrement connu pour ses sculptures composées de douilles collectées dans les zones de conflit. Artiste indépendant et engagé, il est attaché au respect des droits humains et en particulier, les droits des plus fragiles, les mères et les enfants. Solidaire de l’humanité en souffrance, il expose le tragique de la guerre, témoignedesviolences àtraversletempsetcherche à transcender ces blessures en rappelant la puissance de la vie. De sa pratique naît une œuvre symbolique et universelle. Il traverse de nombreux thèmes : la religion, la force de la femme mais surtout la guerre, thème primordial qui se retrouve jusque danslesmatériauxqu’il met auservicede sonart. Durant sarésidence en 2016 auMusée royal de l’Afrique centrale, l’Africa Museum, il a notamment créé la fameuse œuvre composée de huit personnages qui font face au mur extérieur du musée en hommage aux personnes réfugiées, refoulées aux frontières et aux victimes des violences passées et présentes. A découvrir à l’Espace Magh du 14 juin au 7 juillet 2023. Voyez les informations pratiques sur le site www.espacemagh.be Rue du poinçon, 7 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : WOM

Le WOM est un nouveau musée interactif ouvert à Bruxelles. Il s’agit de l’acronyme de « World Of Mouth », qui seveutl'équivalent enanglaisde bouche à oreille, bienquecelan'ensoitpasunetraduction littérale. Ce lieu offre une variété d’expériences stimulantes pour titiller les sens, la curiosité et la créativité des visiteurs de tous âges. Les illusions visuelles sont particulièrement impressionnantes, avec des pièces qui défient la gravité et des murs qui se transforment sous les yeux du public. Mais elles ne se limitentpas à la vue ! Les visiteurs peuvent également expérimenter des illusionstactiles et auditives. En plus de ces effets troublants, le musée propose des tests sur la perception et le cerveau. On peut y découvrir notamment de quelle façon notre cortex traite les informations sensorielles et comment les illusions d'optique peuvent nous induire en erreur. Ce côté didactique complète judicieusement l’aspect récréatif, avec des explications claires qui jouent la carte de la vulgarisation et des guides disponibles pour répondre àtouteslesquestions. Lesactivitésont été établiesde manière àrépondre à divers niveaux de connaissance, passant de défis simples pour les enfants à une gamme d’énigmes plus complexes pour les adultes. Découvrez une gamme de quatre-vingts illusions sur plus de 1.500m² de fun et de couleurs à Tour et Taxis. Voyez les détails pratiques sur le site www.worldofmind.be Shed 4 bis à 1000 Bruxelles

Sam Mas

EXPOSITION : RENÉE DEMEESTER

Renée Demeester a vu le jour au Congo en 1927 et s’est fort vite affranchi du confort de la vie coloniale pour se consacrer à la peinture dès 1952. Date à laquelle elle a rencontré le sculpteur Marcel Arnould (1928-1974), avec lequel elle a noué une relation maritale complexe, mais artistiquement féconde. Durant les années 60, le couple a participé activement à la vie bohème de Bruxelles et ses environs. Leurs amis étaient à la fois les surréalistes de l‘époque (Marcel Mariën, Marcel Lecomte) et les abstraits (Victor Servranckx, Felix De Boeck. Après le suicide de son époux, Renée a poursuivi courageusement sa carrière. Sa peinture, d‘abordrigide et sombre, s’émaillede légèreté et dedynamisme dans les années 60, avant d’embrayer pour une tangente radicale la décennie suivante et opter pour des dégradés colorés et la distorsion spatiale de ses compositions. La modestie et la sous-estimation l’ont longtemps maintenue loin des radars, jusqu‘à ce que le public commence à prendre conscience de l’importance de son travail. L’artiste nous a quittés en avril 2022. La présente exposition donne l’occasion au public de se familiariser avec cette artiste tout aussi talentueuse que discrète. Figure remarquable de l’Abstraction belge des années 1960/80, elle a su développer un style propre style et le faire évoluer sans tenir compte des étiquettes ni des modes. Une rétrospective à voir jusqu’au 3 septembre 2023 au second Musée Magritte. Plus de détails sur le site www.magrittemuseum.be Rue Esseghem,137 à1090 Bruxelles

EXPOSITION : ATOMIUM DU SYMBOLE À L’ICÔNE

Le 17 avril 1958, la dernière Exposition universelle et internationale organisée par la Belgique a été inaugurée sur le site du Heysel à Bruxelles. Evénement riche en couleur, porteur d'un message d'optimisme sans limite et miroir d'une société confiante en son avenir, l’Expo 58 constitue un socle solide de notre mémoire collective. L’Atomium en est un des survivants et consacre aujourd’hui une exposition sur la genèse de son architecture, sa place dans la capitale, son rayonnement ainsi que ses soixante années d'existence. Au fil de la visite, on découvre une période de déclin de l'édifice au cours des nineties, suivie de sa réouverture en 2006 pour aboutir au projet actuel. Depuis le 21 juillet 2020, cette exposition permanente s'est enrichie d'une maquette du site de l’Expo 58, réalisée par Etienne Tollenaere en marque de son soutien à l'Atomium. Derrière cette initiative se cache une très belle histoire, celle d'un passionné de dessin et de modélisme qui, une fois pensionné, s'est mis à travailler sur la maquette de ce lieu qu'il a visité à plus de quarante reprises en 1958, en compagnie de sa petite sœur alors qu'il avait douze ans voilà bien longtemps. Sur base des dessins qu'il avait réalisés à l'époque et, évidemment, avec l'appui de nombreuses recherches personnelles, il s'est lancé dans une méticuleuse aventure. Il a passé presque deux mille heures à réaliser une réplique d'une précision minutieuse. Jusqu'au moindre détail, rien ne manque : les pavillons, les couleurs, les visiteurs qui arpentent le lieu… même le nombre d'arbres présents en 1958 devant les bâtiments est respecté. Si tout le monde a déjà vu l'Expo 58 en photo, en vidéo, parfois même en couleurs, il s'agit de l'unique représentation 3D du site tel qu’il était. La présente exposition se déroule sur trois niveaux. D'une part dans la sphère de base (niveaux 1 & 2) où, à travers des documents d'archives, des photographies, des vidéos d'époque et de nombreuses maquettes, le visiteur fait une plongée au cœur de cette prestigieuse et inoubliable aventure. D'autre part, au panorama (niveau 7) où le visiteur a l’opportunité de comparer la vue actuelle avec celle que ses prédécesseurs pouvaient avoir en 1958. L’occasion surtout de se rendre compte de visu ce qu’a pu être pour nos parents et/ou grands-parents cette période unique, d'évoquer une pléthore de souvenirs et de comprendre un défi technologique qui participe encore actuellement à la magie de l'Atomium. Un événement à vivre sept jours sur sept de 10 à 18 heures. Plus d’informations pratiques sur le site www.atomium.be

Place de l’Atomium, 1 à 1020 Bruxelles

EXPOSITION : LUMINOPOLIS

Qu’est-ce que la lumière ? Comment rythme-t-elle notre quotidien ? Comment influence-t-elle la vie ? Résolvez des énigmes et percez des mystères. Tic-tac-tic-tac… le temps presse, le chronomètre s’affole ! Voulez-vous sortir vainqueur de l’expo ? À vous de jouer ! La lumière peut être visible ou invisible, de toutes les couleurs ou incolore, ondulatoire ou corpusculaire. Elle permet de voir mais pas seulement. Elle rythme la vie. Elle est une source de vie pour la faune et la flore. Cette exposition entend nous apporter un éclairage sur le lien entre la lumière et le vivant. Elle nousinvite à réfléchir sur l’importance de la lumière dans nos sociétés. Dans cette expo-jeu au format totalement inédit, la lumière se révèle sous tous ses aspects (physiques, biologiques, techniques et sociologiques) dans un concept original et captivant, une course contre la montre avec au choix dix, quatorze ou dix-huit énigmes à résoudre pour remporter la victoire. Un événement passionnantet palpitant à explorer, muni d’unetablette pouractiver les bornes de jeu, obtenir des indices et encoder vos réponses. Un excellent moyen de découvrir par le jeu le vaste thème de la lumière. Des défis à relever jusqu’au 13 août 2023 au Musée des Sciences naturelles de Bruxelles. Plus de détails sur le site www.naturalsciences.be Rue Vautier, 29 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : EN FLUO

Kitty Crowther compte parmi les artistes les plus renommées de la littérature jeunesse en Belgique. Ses albums sont traduits dans de très nombreuses langues et diffusés à travers le monde. Née en 1970 d’une mère suédoise et d’un père britannique, elle publie son premier album en 1994. Une quarantaine de livres sont parus depuis, marquant chacun le rythme de son évolution intérieure avec ses questionnements et ses éblouissements. Kitty Crowther envisage l’album comme plus qu’un support à raconter des histoires. Elle y inscrit, dans l’écriture comme dans le dessin, de multiples degrés d’interprétation qui donnent tout à la fois une clarté à la narration et des résonances plus profondes, voire philosophiques, dont chacun peut s’emparer. Ses ouvrages sont aussi de formidables réservoirs d’émotions, simples et complexes, qui surprennent le lecteur et peuvent l’amener sur des rivages inattendus… Comme elle le dit : Je n’essaie pas de faire des livres plaisants mais des histoires qui m’intéressent profondément. D’ailleurs, je n’ai pas l’impression de décider, ce sont elles qui me choisissent. Pour l’exposition inédite intitulée En fluo, Kitty Crowther revisite plusieurs titres de sa bibliographie en déployant des atmosphères caractéristiques de ses livres, ainsi qu’une pluralité de tempéraments des personnages qu’elle a créés. Un parcours de boîtes-récits alterne avec des matériaux bruts, comme le bois, et des objets variés, ainsi que des originaux. La couleur, bien entendu, a une place essentielle, en particulier (comme le titre l’évoque) le fluo qui est une couleur-lumière utilisée pour voir mieux, mettre en valeur et alerter. Pour faire pétiller l’espace et les surfaces aussi ! Plusieurs activités en lien avec l’exposition sont proposées : une inauguration festiveet desateliers. Bref une visite ludique enfants-parents admis, accompagnée de moments de lecture. A voir à Wolubilis jusqu’au 16 juillet 2023. Voyez toutes les informations pratiques sur le site www.wolubilis.be

Cours Paul-Henri Spaak, 1 à 1200 Bruxelles

EXPOSITION : THE FRIENDS EXPERIENCE

Née il y a trois décennies sur petit écran, la série « Friends » a fédéré les engouements au point de devenir culte et générer des clubs de fans à travers le monde, révélant au passage Jennifer Aniston, Courteney Cox et Lisa Kudrow. Elle suit de près les joyeuses mésaventures de six amis vingtenaires qui découvrent les pièges de la vie et de l’amour dans le Manhattan des années 90. Souvent copiée et jamais égalée, elle reste une perle addictive à la fois drôle et réaliste sur une société en train de se métamorphoser, tout en se voulant une description aigre-douce d’une génération gâtée qui entre dans le monde actif et qui prend plaisir de se retrouver au Central Perk, leur café préféré. Les créateurs de cette sitcom, Marta Kauffman et David Crane, n'en étaient pas vraiment à leur coup d'essai en matière de séries, puisqu'ils avaient déjà cosigné l'excellent » Dream On » pour HBO. A leurs yeux, « Friends » ne semblait au premier abord pas se démarquer de la cohorte de ce qui se faisait à l’époque pour la télévision, où un groupe d'amis reforme une sorte de nouvelle cellule familiale, lâche et évolutive, au tout début de leur vie d'adultes. Toutefois, il faut très vite admettre que, si elle suit le canevas que les autres feuilletons, elle a su l’appréhender bien mieux en y ajoutant un comique verbal d'une efficacité presque incomparable, un comique de situation travaillé, des éléments sentimentaux foisonnants proches du soap pour fidéliser le public ... Bref, la recette s’est avérée détonante avec un bel équilibre d’un épisode à l’autre, un ton proche des spectateurs et un casting fédérateur. Pour les grands enfants qui refusent de grandir, on leur offre aujourd’hui une expérience immersive qui permet dese replonger dans l’univers de« Friends » pour explorer notamment des décors interactifs reconstitués pour l’occasion comme l’appartement de Joey et Chandler, celui de Monica et Rachel ou même le fameux Central Perk. Après un énorme succès à l'étranger, cette expérience unique fait escale à Bruxelles pour une durée limitée. Si ce parfum de nostalgie vous tente, rendez-vous au Hall 4 de Brussels Expo pour une virée d’enfer ! Voyez plus de détails sur le site officiel de l’organisateur https://brussels.friendstheexperience.com

Place de Belgique, 1 à 1020 Bruxelles

EXPOSITION

: PRIVAT

LIVEMONT - FLEURS À L’AFFICHE !

L'œuvre et la vie dePrivat Livemont, artiste bruxelloisemblématiquede l’Art nouveau, sont aujourd’hui mis à l’honneur à Schaerbeek. Artiste complet et polyvalent, artisan et enseignant à l’Académie de dessin et d’industrie de sa commune natale, il semble avoir été un travailleur infatigable. Symboliste, il est fort tôt tenté par l'esthétique Art Nouveau et produit de nombreuses affiches, souvent primées qui le font surnommer le Mucha belge. A côté de ce travail alimentaire, il réalise des sgraffites présents sur plusieurs façades de la capitale. La finesse de son trait, son goût pour les éléments décoratifs végétaux et leur stylisation, son imagination fertile et sa palette colorée le caractérisent par rapport à d’importants confrères. Parmi ses œuvres principales, on retient les sgraffites de l’école Josaphat et la Grande maison de Blanc situé rue du Marché aux poulets. Comme photographe, il s’est intéressé à la capture du mouvement. On lui doit également des illustrations pour une série de journaux de l’époque. La Maison Autrique a choisi de mettre cet artiste à l’honneur en 2023, année de l'Art nouveau, en organisant une exposition d’envergure qui se tient jusqu’au 14 janvier 2024. Voyez tous les détails complets sur cet événement via le site www.autrique.be

Chaussée de Haecht, 266 à 1030 Bruxelles

EXPOSITION : DIRE LAFEMME

Michèle Steckx et Douchka van Olphen sont deux artistes qui cherchent à exprimer la diversité et la complexité de la femme à travers leur travail. Elles reconnaissent que la femme ne peut être réduite à une seule représentation ou à une seule histoire, car elle est multiple. Michèle Sterckx, en tant que sculptrice, explore les lignes et les surfaces courbes, épurées et sans fioriture pour exprimer le sensdesacréation. Ellelaisselesobservateursinterprétersesœuvres sans les nommer directement, laissant ainsi la liberté à chacun de trouver sa propre signification. Douchka van Olphen, quant à elle, est une autrice qui se délecte des mots et explore les histoires. Elle n'évite pas les difficultés et aborde les zones d'ombre de l'être, tout en accordant de l'importance à la beauté dans ce qu'elle a de plus intime. À travers son écriture, elle donne une voix à la femme dans toute sa complexité. Toutes deux utilisent des langages différents pour exprimer leur vision, au-delà des contraintes et des normes culturelles qui pèsent encore sur le genre féminin. Au demeurant, elles cherchent à dire LA femme en utilisant leurs propres moyens d'expression artistique et veillent à nommer et à représenter les différentes facettes, les tabous, les divergences et les convergences qui caractérisent l'expérience féminine. Une exposition à découvrir à la Maison Stepman du 8 au 21 juillet 2023. Voyez les informations pratiques sur le site www.koekelberg.brussels

Boulevard Léopold II, 150 à 1081 Bruxelles

Cathy Humbert

EXPOSITION : TROLLS ET BESTIOLES

Chaque année, il n’y a pas que la floraison qui revient. Au musée d’Art Fantastique de Bruxelles, les Trolls et Bestioles s’installent pour tout le mois de mai et s’offrent aux regards intéressés ou curieux. L’opportunité de découvrir une exposition devenue une vraie tradition à Saint-Gilles et de faire connaissance avec les travaux de nombreux artistes, tous férus d’étrange et de bizarre. Des œuvres originales qui mettent en scène des petits (ou grands) monstres et des créatures féériques sorties tout droit des rêves les plus singuliers, de véritables cauchemars ou de pensées obscures. Cette manifestation se déroulera au Musée d’Art Fantastique du 1er juillet au 27 août 2023. Une cuvée annoncée comme étant prolifique, réunissant de belles créations et de vrais talents. Evidemment, les lecteurs de Bruxelles Culture sont bienvenus à cet événement pour satisfaire leur curiosité et découvrir la capitale sous une autre lunette. Fantastique convient-il de préciser ! Restauration et animations diverses sont annoncés au programme. Plus d’informations sur le site www.fantastic-museum.be Rue Américaine 7 à 1060 Bruxelles

EXPOSITION : QUINTANILHISME OU CHRONIQUES VISUELLES DU BRÉSIL

Qualifié au Brésil de chroniqueur visuel, Marcello Quintanilha s’inspire du réel pour mettre en scène des histoires fortes. Rio, Niteroi, Salvador de Bahia ou Sao Paulo servent de cadre à ses récits réalistes, dans lesquels il soigne les détails, les ambiances sonores et les dialogues. À chaque album, il change de technique, alterne les registres, varie les cadrages et revisite les codes de la bande dessinée. Liés les uns aux autres, les protagonistes sont souvent confrontés à une situation qui dégénère. Entre action, introspection, peur, colère, mais aussi entraide, amour et amitié, l’auteur mêle les émotions et bouscule les lecteurs dans un récit qui va crescendo. Selon lui, cette tension toujours présente fait échoàcelledelaviequotidienneauBrésil. L’auteurmetenscène des personnages marquants dont il affine la psychologie pour mieux raconter lepaysqu’ilaconnuet qu’il porte enlui.Traduits en plusieurs langues, ses récits transmettent l’âme d’une société multiculturelle, mais dénoncent également les disparités sociales du pays et ses inégalités. Une humanité poignante qui fait de Marcello Quintanilha un auteur contemporain incontournable et qui rend son œuvre universelle. Une exposition à découvrir au Centre belge de la bande dessinée jusqu’au 27 août 2023.

Découvrez toutes les modalités pratiques sur le site www.cbbd.be

Rue des Sables, 20 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : MALEL

Le pôle exposition des Grandes Heures de la Cambre est une entité constituée en 2022 pour contribuer au rayonnement culturel et cultuel de l’Abbaye de la Cambre à travers l’organisation d’expositions d’artistes belges et internationaux sur son site. Chaque année, une exposition sera organisée avec un projet social en parallèle : une œuvre sera créée par l’artiste exposé et sera donnée à un hôpital ou une prison. Cette fois, c’est au tour de Malel de bénéficier de cette initiative et de permettre au public de découvrir son œuvre à travers une septantaine de peintures, tapisseries, gouaches et dessins de celui qu’on nomme volontiers le peintre de la Joie. Sa grande maîtrise artistique, son lien avec la nature et sa capacité de traduire ses convictions chrétiennes dans une peinture cosmique sont mises en évidence par le biais de choix spécifiques pour cette exhibition, révélant ainsi ses divers talents. Au fil de la visite, on s’assure que Malel fait partie de ces créateurs complets, dont l’expression se veut authentique, ne demande aucunement de le situer dans l’un ou l’autre courant spécifique actuel et ne réclame pas de littérature pour être comprise. Bien au contraire, hors étiquettes, il demeure un artiste intemporel ! Une exposition à découvrir jusqu’au 23 juillet 2023. Voyez toutes les informations pragmatiques sur le site www.lesgrandesheures.be

Abbaye de la Cambre à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : KAS

Pour sa nouvelle exposition, Kas, le dessinateur-illustrateur bien connu des amateurs de bédé (Hans, Les Voyageurs, Halloween Blues, La Fille de Paname, Les Sans-Visages …) mais aussi l'artiste-peintre auquel on doit de nombreux tableaux et portraits propose une large sélection de son travail : planches, couvertures, dessins, illustrations et peintures en crayonné, encré et/ou couleurs. Après des études graphiques en Pologne, l’artiste se lance dans l’univers desplanches francophone. Soncoup decrayon corrosif lui a valu en 1977 le premier prix de la Triennale de la Satyre de Lodz et celui de la meilleure affiche de l’Exposition de bande dessinée polonaise, avant de rencontrer Grzegorz Rosinski et de donner un nouvel élan à sa carrière. Souhaitant se rapprocher du lieu où son travail l’appelle, il débarque chez nous avec épouse et enfants. Le succès se renforce et d’album en album, consolide sa réputation. Découvrir ses travaux en vrai représente une expérience unique pour tout amateur du neuvième art, admirateur de ce champion de la bande dessinée réaliste. La galerie Passerelle Louise accueille son

Voyez tous les détails précis sur le site www.creabulles.be Rue Dejoncker, 34 à 1060 Bruxelles

EXPOSITION : MICKA FREEMAN

Rien ne vaut le face-à-face ! Découvrir une œuvre artistique implique de se lever de son fauteuil et de se presser à la rencontre des travaux qu’un artiste a longtemps gardés en gestation avant de les livrer au public. Micka Freeman sait que ses créations respirent lorsqu’elles sont confrontées au regard des visiteurs, celles et ceux qui les observent et se lâchent en formulant mille commentaires. L’important n’est jamais d’acclamer ou non une réalisation, mais de trouver les mots idoines qui permettent de formuler un avis en allant bien plus loin que le simple j’aime ou je n’aime pas. Afin de mettre en place ce principe, il suffit d’aller découvrir les dernières réalisations de ce créateur bien de chez nous et de comprendre qu’il ne résiste à aucune frontière, tout en faisant sienle terme liberté. Plutôtque de se parer de tradition, il utilise la souris de son clavier comme crayon ou pinceau et se sert de programmes informatiques pour générer des compositions qui tiennent de différentes tendances, à la fois modernes et anciennes. Aujourd’hui âgé de trente-neuf ans, Micka Freeman a commencé à développer ses dons artistiques alorsque ses copainsde classe ne songeaientqu’au football ouà s’éclater avec leur Nintendo. Sa base reste l’infographie avec un PC rudimentaire, un scanner et une imprimante. A cette époque, les logiciels de retouche n’existaient pas. Il fallait donc y aller franco, sans craindre de se planter. Puis, en s’amusant, il aconstatédenettesaméliorationsdanstoutcequ’il produisait. Lamiseenplaces’effectuait à l’instinct et l’évolution se faisait au grand dam de certains puristes qui ne juraient que par le maroufle d’unetoileoulatramed’unpapierépais. Inutiledepréciserqu’il a progressivement fait des machines son médium. Au lieu de travailler avec un logiciel commercial à l’instar des infographistes qui opèrent aujourd’hui, il utilise Open source, beaucoup moins intuitif, qu’il expérimente depuis deux décennies. Sa pratique tient également de l’entraînement récurrent. Des grecs à Londres ; "The Holy Art" commence à s'expandre en Europe et aux USA. "Art on Loop" est cette fois dédiéàAmsterdam,BruxellesetParis.Cetteexpoanglo-grecque seveutexclusivementdigitale, surécransdedernièregénération, à l'ambiance feutrée et exhibant des artistes de tous pays.

L'artisteMickaFreemanalias"Fastywexoz008" participeautrip et s'arrête près du Mont des Arts, Réputé pour son design moderne italien et objets d'antiquité. Découvrez les détails pratiques sur le site www.ritter-studio.com

travail jusqu’au 8 juillet 2023.

EXPOSITION : TELL ALL THE TRUTH BUT TELL IT SLANT

Ohme présente sa nouvelle exposition artistico-scientifique, « Tell All The Truth But Tell It Slant »dans le quartier du Sablon à Bruxelles. Cette exposition collective explore le concept de la vérité et le sujet de la construction de la connaissance, au travers des relations entre l’art, la technologie, la science et la société. Fidèle à son positionnement à la fois artistique et scientifique, Ohme poursuit son action de rapprochementdesartset dessciencesaveccetteexpositioncollectivequiréunit unequinzained’œuvres d’artistes belges et internationaux. Elle est accueillie en plein cœur du quartier du Sablon, à Face B, aussi partenaire médiation de l’exposition, qui organisera des ateliers et des workshops en lien avec la thématique de la vérité. Tell All The Truth But Tell It Slant – emprunte son titre au poème éponyme d’Emily Dickinson, dans lequel la poétesse nous invite à être radicalement honnête, mais à dire la vérité de manière indirecte, en biais, afin de ne pas choquer ni de submerger. Sans vouloir prétendre livrer des réponses, l’exposition entend aborder la vérité, sujet vaste et complexe, par le biais d’angles aussi variés que complémentaires, en présentant une diversité de perspectives et d’interprétations. Ainsi, le travail des artistes exposés soulève des questions ouvertes relatives aux liens entre vérité et connaissance, à l’oppositionentre certitude et doute, aux pièges du mensonge, à l’écriture de l’histoire et à la complexité des systèmes de croyance, ou encore au rôle de la conscience, de l’esprit, et du corps. Cet événement présente notamment le travail de Gillian Wearing, artiste lauréate du Turner Prize, qui utilise la technologie deepfake dans la poursuite de son exploration de la symbolique dumasque. Au sein dularge spectre relatif à la construction et à l’histoire de la connaissance, ici celle du monde naturel, le studio fuse, fait interagir la technologie par le biais de l’intelligence artificielle, avec des dessins botaniques historiques. L’artiste olfactif Peter de Cupere, questionnera quant à lui la manière dont nous appréhendons le monde et notre environnement par le biais de nos sens. En ce qui concerne les notions de doute et d’incertitude, elles investissent pleinement l’archive à la fois réelle et fictionnelle présentée par le duo formé par Margerita Pulè et Elise Billiard-Pisani. Tandis que celles du mensonge et de la manipulation, en partie contrées par des méthodes d’investigation, seront notamment illustrées par le travail de l’agence de recherche Forensic Architecture. En parallèle, un éventail de scientifiques, de philosophes, d’épistémologues et d’experts de différents domaines a également été invité à contribuer à l’exposition pour offrir au public des réflexions, des points de vue et des considérations issus des perspectives les plus diverses de la société contemporaine. A découvrir jusqu’au 9 juillet 2023 à Face B. Voyez tous les détails utiles sur le site www.ohme.be Rue Lebeau, 18 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : JOHNNY HALLYDAY

Johnny Hallyday est encore dans tous les esprits et, plus de cinq ans après sa disparition, il fédère un intérêt loin de se faner. C’est Laeticia, sa veuve qui a pris l’initiative de cette exposition qui entamera la tournée des capitales pour rendre hommage à l’idole des jeunes (et de ceux qui l’ont été). Brussels Expo a été choisi pour offrir une aire de près de deux mille mètres afin de célébrer le chanteur le plus populaire de France et de Belgique. L’occasion de se plonger dans son monde depuis la reconstruction de sa chambre d’adolescent jusqu’à son bureau de Marnes-laCoquette refait à l’identique. Si les pochettes de disques et les affiches sont de la partie, cet événement n’oublie pas que Johnny a été acteur passant de la comédie au drame, du polar au western, sans oublier maints souvenirs musicaux qui ont marqué plusieurs générations, faisant de nombreuses de ses chansons des standards de la variété. Un voyage immersif grâce à un soin tout particulier apporté à la scénographie et à des effets personnels de l’artiste mis à disposition par sa famille et ses proches. « Johnny Hallyday - l’Exposition » propose enfin une plongée dans l’Amérique qu’il aimait et où il résidait une partie de l’année, ainsi qu’à Saint-Barth où il repose aujourd’hui. Initialement, cette exposition devait fermer à la mi-juin. Mais, devant son succès, elle est prolongée jusqu’au 20 août 2023 au Palais 12. Plus de détails sur le site www.brussels-expo.com Place de Belgique, 1 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : ARABESQUE

Sous la direction artistique de la compagnie acrobatique bruxelloise Back Pocket, en collaboration avec l’artiste photographe Zenzel, et, avec la participation des étudiants de l’ESAC (Ecole Supérieure des Arts du cirque de Bruxelles), Arabesque est un projet qui propose une réinterprétation de l’architecture bruxelloise Art nouveau par les arts du cirque et les arts acrobatiques. Cette exposition pluridisciplinaire rythmée par des œuvres photographiques, de la vidéo et des performances se veut éminemment contemporaine, vivante. Portée par la jeunesse, elle amène les publics à poser un autre regard sur le courant Art nouveau. Commentles arts ducirque et l’Art nouveau se répondent-ils ? Comment le cirque contemporain peut-il mettre en lumière les bâtiments Art nouveau, leurs courbes, leurs sinuosités pour nous inviter à redécouvrir le patrimoine architectural ? Comment, à l’inverse, l’Art nouveau peut-il mettre en exergue la corporalité du circassien. A découvrir aux Halles SaintGéry jusqu’au 1er octobre 2023. Voyez les informations complémentaires sur le site www.hallessaintgery.be Place Saint-Géry à 1000 Bruxelles

Sam Mas

EXPOSITION : HISTOIRE D’UNE CRISE CONTEMPORAINE

Les déchets, voilà certainement l’aspect le plus visible et matériel de la crise environnementale qui nous menace, la pointe d’un iceberg dont nous n’imaginons pas ou peu l’étendue ! Cette exposition met en lumière l’histoire cachée des détritus en Europe tout ensoulignantsonimportance comme marqueur de changement social. Prenant commepoint de départ la révolution industrielle, cet événement aborde les pénuries des temps de guerre, l’essor du consumérisme d’après-guerre et se termine par l’insurmontable crise des déchets actuelle. Ce projet met en avant les changements considérables intervenus dans la manière dont nous avons traité nos ordures dans le passé et dont nous pensons, ou ne pensons pas, le déchet aujourd’hui. En se penchant sur cet aspect de l’histoire, il renforce la pertinence des critiques et des appels au changement actuels. Quatre sections sont proposées aux visiteurs, faisant se succéder des thématiques connues ou qui le sont moins. L’accès est évidemment mis sur la nécessité écologique et sur la responsabilité individuelle, tout en soulignant le rôle que doivent jouer les états. L’idée consiste à revoir en profondeur notre mode de fonctionnement et de comparer celui-ci avec ce qui s’opérait avant notre naissance, plongeant le public dans les fragments d’objets hérités de l’âge du Bronze, mettant en évidence des échantillons de chiffons blancsutilisésauXIXesiècle, desappareilsélectroniquesobsolètes,etc. Qu’ilssoientindustriels, privés, toxiques ou non, ce que nous vidons dans les poubelles demeure révélateur de notre système de fonctionnement et d’une philosophie qui a longtemps été : tout à l’incinérateur ! La crise économique, celle de l’énergie et les modifications climatiques qui frappent à nos portes nous entraînent à prendre conscience du danger et de ses conséquences terribles. Les organisateurs de cet événement n’entendent pas nous stigmatiser, mais nous appeler à davantage de vigilance, à cesser de nous voiler les yeux et à devenir responsables de notre vécu. Enrichie par l’expertise de professionnels bruxellois du traitement, du recyclage et de la réutilisation, cette exposition est complétée par une publication interdisciplinaire et par une plateforme web transnationale Throwaway, développée en partenariat avec neuf musées européens, qui propose un vaste ensemble d’images, de textes et de vidéos autour du sujet. L’accès est gratuit jusqu’au 14 janvier 2024 à la Maison de l’Histoire européenne. Plus de détails sur le site www.historia-europa.ep.eu

Rue Belliard, 135 à 1000 Bruxelles

Sam Mas

EXPOSITION : CHAIMOWICZ

Né dans le Paris d’après-guerre et éduqué en Angleterre, Chaimowicz occupe une position singulière, à l’intersection de deux champs artistiques, de deux cultures et de deux langues. À l’image de l’artiste luimême, l’œuvre, raffinée, ludique, échappe à toute catégorisation simpliste, exigeant une attention aux détails tout en se révélant généreuse et imprégnée de beauté. Opposé aux revendications d’une autonomie de l’art, l’artiste se tourne vers les arts décoratifs, compose depuis cinquante ans un lexique éminemment personnel et puise ses impressions dans le design, la gravure, la peinture, le collage autant que sa propre vie quotidienne. Son œuvre continue à influencer de jeunes artistes, notamment par son questionnement constantetsubtildurôledel’artet soninstaurationd’uneesthétique queer. Dans cette exposition, la lumière joue un rôle essentiel. Pionnier discret, Chaimowicz a délibérément travaillé à contrecourant des mouvements artistiques dominants dès le début de sa carrière à Londres dans les années 1970. Combinant passé et présent, le Wiels rassemble trois groupes d’œuvres qui explorent l’intimité, ladomesticité etledésirde créer sonpropre contexte. Un événement à découvrir jusqu’au 13 août 2023 au Wiels. Plus de détails sur le site www.wiels.org Avenue Van Volxem, 354 à 1190 Bruxelles

EXPOSITION : MICHEL FRANÇOIS

Un regard sur 40 ans de pratique artistique de l'artiste belge Michel François, des premières œuvres à quelques nouvelles créations qu'il a spécialement réalisées pour Bozar. Avec la sculpture, la photographie, la vidéo, la peinture et l'installation, l'artiste crée un réseau de connexions changeantes entre ses œuvres. L'exposition est un concept unique dans lequel « l'œuvre d'art totale » est centrale et la salle d'exposition devient une extension de son atelier. François bouscule la réalité, la remet en question et insuffle encore et encore une nouvelle vie à sa relation avec l'art. Il transforme des objets et des matériaux apparemment simples en vecteurs de sens. Comment un geste peut-il changer le statut d'un objet ? Quelle est l'influence de la main de l'artiste ? Et quel est le rôle du hasard ? Une exposition à découvrir à Bozar du 16 mars au 21 juillet 2023. Plus d’informations sur le site www.bozar.be Rue Ravenstein, 23 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : 236 - LAND(ES)CAPES FROM THE 20TH CONVOY

Cette thématique propose un regard artistique sur un épisode exceptionnel de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Le 19 avril 1943, le 20e convoi quittait le camp de transit de Malines pour déporter 1 631 Juifs vers Auschwitz. Grâce à des actions de résistance menées à la fois depuis l’intérieur et l’extérieur des wagons, 236 de ces déportés parvenaient à sauter du train qui les destinait à l’extermination. Revenant sur cet acte de rébellion unique dans l’Europe occidentale sous administration nazie, le photographe Jo Struyven (Sint-Truiden, 1961) nous donne à voir les paysages qui ont servi de cadre à cette histoire méconnue. Dressant un « mémorial » contemporain, ces photographies sont une réponse à l’indifférence qui caractérise aujourd’hui ces paysages dépouillés, où n’apparaît nulle présence humaine, et qui furent pourtant chargés d’(in)humanité. Placées en dialogue avec ces photographies, deux tableaux de Luc Tuymans (°Mortsel, 1958) évoquent la destruction des Juifs et des Roms d’Europe. De manière réitérée, l’œuvre de Tuymans explore la relation qu’entretiennent les individus avec l’Histoire et les confronte à leur capacité à l’ignorer. La persécution durant la Seconde Guerre mondiale s’érige, à partir de la fin des années 1970, en thématique de sa peinture

« Écrire un poème après Auschwitz est barbare ». Tel est le constat qu’émettait, en 1949, le philosophe allemand Theodor W. Adorno. À travers deux perspectives issues des arts visuels, c’est cette question de l’(im)possibilité de l’art après la Shoah que pose cette exposition. Organisée en partenariat avec la Fondation Auschwitz, cette exposition sera accompagnée d’un ouvrage-catalogue (sortie de presse le 19 avril 2023), ainsi que d’un espace pédagogique qui présentera les témoignages d’évadés du 20e convoi de déportation. Une exposition à découvrir au Musée juif de Belgique jusqu’au 14 août 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.mjb-jmb.org

Rue des Minimes, 21 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : CERISE, LULU ET NELSON

L’illustratrice et dessinatrice française Aurélie Neyret a fait des mondes de l’enfance son univers de création. Après avoir signé de nombreuses illustrations pour des publications jeunesse ou collectives, elle fait ses débuts dans la bande dessinée aux côtés de Joris Chamblain avec la série Les Carnets de Cerise, dont le succès lui apporte la reconnaissance du public comme de la critique. Suivent ensuite les aventures de Lulu et Nelson, un récit écrit par Charlotte Girard et Jean-Marie Omont. Avec un style dynamique et coloré, la dessinatrice met en scène de jeunes héros attachants en quête d’eux même et de liberté. Un univers sensible et original que l’exposition propose d’explorer pour en découvrir toute la profondeur et la créativité. Pour l’anecdote : en février 2016, Aurélie Neyret a refusé sa nominationdans l’ordre des Arts et des Lettres, à l’instar de trois autres auteures de bandes dessinées. C'est après un bref passage par l'école Émile Cohl qu'elle décide de développer son style en autodidacte. Elle a également collaboré avec l’univers de la Presse et l'édition internationale, tout en illustrant divers magazine jeunesse (J'aime Lire, Histoire Junior). Une rétrospective à découvrir jusqu’au 15 août 2023 au Centre belge de la Bédé. Plus de détails sur le site www.cbbd.be Rue des Sables, 20 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : CARRÉMENT POILU

Petit Poilu est forcément … petit et poilu ! Tous les matins, il quitte sa maman et sa maison pour aller à l'école. Mais il faut toujours que tout bascule ! De surprises en surprises, de rencontres en rencontres, il plongedansdesuniversextraordinaires etfarfelusdont il ressort toujoursgrandi.Pourlui,chaqueinstant de l’existence se transforme en expérience avec son cortège de découvertes et de petites misères. Ainsi, lorsqu’il passe d'urgence à la toilette après s’être réveillé le matin, il sait que la cuvette du WC est trop grande pour lui. Puis il avale son petit déjeuner, fait la bise à sa maman et s'en va gaillardement sur le chemin de l'école. De l'école ? Rien n'est moins sûr, car l'aventure l'attend au coin de la rue. Cette trame immuable, déclinée dans des variantes chaque fois différentes, est l'invention du dessinateur Pierre Bailly et de la scénariste Céline Fraipont qui ont créé une bande dessinée entièrement muette et accessible dès l'âge de trois ans. Chaque aventure est le lieu d'un message spécifique qui peut traiter de thème aussi divers que la dépression, les migrants, la rivalité, l'amitié, la déception amoureuse, la colère etc. La fin de chaque histoire est consacrée à une explication de la démarche, un éclaircissement du sujet traité. Haute en couleurs, cette exposition ludique propose aux plus jeunes de grimper, sauter, ramper et plonger de case en case, en s’immergeant dans des ambiances à chaque fois différentes comme Petit Poilu lui-même. Un événement à voir en famille jusqu’au 15 août 2023 au Centre belge de la Bédé. Plus de détails sur le site www.cbbd.be Rue des Sables, 20 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : EXPÉDITIONS D’ÉGYPTE

Voilà l’histoire de deux siècles de découvertes archéologiques fascinantes au Pays des Pharaons et de la formation de la collection égyptienne du Musée Arts et Histoire. Elle rassemble près de deux cents objets issus de cette prestigieuse collection. Parmi les objets phares figurent les cercueils richement décorés de la Cachette des prêtres de Deir el-Bahari et le Livre des Morts magnifiquement illustré du dignitaire Neferrenpet, des stèles funéraires, des vases canopes (qui renfermaient les viscères des défunts), des figurines ouchebti (qui accompagnaient les morts dans l'au-delà) initient les visiteurs au monde des dieux égyptiens et de la vie éternelle. Une grande variété de pièces remarquables issues de la collection sont également montrées au publicpourlatoutepremièrefois.Enfin, l'expositionprésenteunesélectiondephotographieshistoriques uniques. Au XIXe siècle, les milieux diplomatiques et industriels belges s'intéressent vivement au passé de l'Égypte, qui occupe alors une place importante dans la politique internationale et l'économie mondiale. Les premiers objets égyptiens de la collection étaient principalement des dons royaux et privés. Dans les premières décennies du 20e siècle, l'ambitieux et flamboyant égyptologue Jean Capart joua un rôle inestimable dans le développement de la collection et de la recherche scientifique. Grâce aux nombreuses initiatives de Capart, Bruxelles fût même un temps considérée comme la capitale mondiale de l'égyptologie. Après près de deux cents ans de profond intérêt pour l’ancienne Égypte, le Musée Art & Histoire gère aujourd'hui une collection égyptienne d’une richesse exceptionnelle qui se classe parmi celles des meilleurs musées européens. Un événement à découvrir jusqu’au 1er octobre 2023 au Musée Arts et Histoire. Voyez davantage de détails sur le site www.artandhistory.museum Parc du Cinquantenaire à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : STYLE CONGO - HERITAGE & HERESY

"Style Congo. Heritage & Heresy" explore les politiques de représentation et d'appropriation culturelles à travers des interventions artistiques et architecturales contemporaines ainsi que des documents et matériaux historiques issus des collections du CIVA. L'exposition propose une chronique visuelle de la représentation du Congo lors des expositions internationales organisées entre 1885 et 1958, en prenant comme point d’appui l'Art nouveau. Ce mouvement - appelé à l'époque "Style Congo" - coïncide avec l'exploitation du Congo par le roi Léopold II et reflète une fascination pour les matériaux et les formes "exotiques". Les œuvres de l'exposition remettent en question et déstabilisent les histoires canoniques et les racines coloniales de cet héritage. En examinant les marques de la colonisation dans la ville de Bruxelles et dans le paysage urbain congolais, ils présentent une résignification décoloniale des espaces privés et publics, et cherchent àréécrire les marges del'histoire aucentre. Adécouvrir auCIVAjusqu’au 3 septembre 2023. Voyez plus d’informations sur le site www.civa.brussels

Rue de l’Ermitage, 55 à 1050 Bruxelles

MUSÉE DE LA BANQUE NATIONALE

Joyau architectural niché en plein cœur de Bruxelles, le bâtiment qui abrite le musée de la Banque nationale de Belgique a été inauguré en 2010, après des travaux de rénovation. Conçu en 1872 par l’architecte bruxellois Désiré De Keyser (1823-1897) pour le compte de l’Union duCrédit de Bruxelles, il atraverséleXXesièclesanssedouterdesonultimeaffectation. Aujourd’hui, Il exposeenpermanence les objets les plus représentatifs d’une collection accumulée au fil du temps et considérée comme étant l’une des plus complètes d’Europe. Une visite qui devient l’occasion d’apprendre que l’argent n’a pas toujours ressemblé à ce qu’on connaît, de se familiariser à son histoire et de découvrir l’usage des monnaies-marchandises, l’apparition des premières pièces, l’usage des lettres de change ou, encore, l’instauration de la Banque nationale de Belgique. Des éléments qui racontent également la vie de plusieurs personnages liés de près ou de loin à la sphère de l’argent. A cela, saisir le rôle des banques centrales aide à entrer dans les cercles étroits de l’économie globale et de se rappeler que, sans elles, la stabilité des prix et le maintien d’un système financier fiable n’existeraient pas. Pour aider les visiteurs à bien en saisir l’enjeu, des vidéos, des installations multimédias et des jeux fournissent à chacun l’opportunité de tester ses connaissances. Le musée se targue principalement de détenir des spécimens uniques, dont la valeur demeure inestimable, grâce à des documents iconographiques rares, des livres précieux, ainsi que des archives enviées par les amateurs. Contrairement à beaucoup d’institutions culturelles bruxelloises, l’accès à ce musée, situé à deux pas de la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule, de la Grand-Place et de la gare centrale, est entièrement gratuit du lundi au vendredi de 9 à 17 heures. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.nbbmuseum.be Rue Montagne aux Herbes Potagères, 57 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : LES MARCEL

Marcel Mariën, Marcel Duchamp, Marcel Broodthaers et Marcel Vandeweyer, qu’ont-ils en commun ? D’abord, ils sont plasticiens. Ensuite, quelques-unes de leurs œuvres ont été réunies au Bota pour une expo rétrospective. Un hommage qui s’adresse aux curieux, aux nostalgiques et aux afficionados, prouvant à quel point un Marcel peut en cacher un autre. Un projet rigolo autant que peu usuel. Rarement, un prénom est utilisé comme fil rouge. Pas ridicule en soi, mais un slalom qui fait écho à chacun d’entre eux, alors qu’ils n’ont pas forcément de dénominateur commun. L’occasion de se répéter qu’un Marcel en cache toujours un autre ! Ici une gravure, là un objet, là encore un tableau : Marcel rime avec carrousel

À force de trouver ce prénom dans leur collection, Chantal et Serge R. Patt en ont fait un jeu. Avec autant d’amour que d’humour, ils ont souhaité mettre à l’honneur ce signifiant qu’ils chérissent. Leur collection trouve donc son plus grand terrain de jeu qui présente l’ensemble de leurs pièces historiques dans un dialogue intuitif, sensible et joyeux avec une sélection de leurs œuvres contemporaines. Marcel, c’est de la dynamite ! Venez jouer : plus on est de Marcel, plus on rit. Cela se passe au Botanique jusqu’au 30 juillet 2023. Ne ratez cette opportunité d’y être … même si vous vous prénommez Jacques, Michel ou Arlette ! Voyez tous les détails pratiques sur le site www.botanique.be Rue Royale, 236 à 1210 Bruxelles

EXPOSITION : WOMAN BEFORE FASHION - DIANE VON FURSTENBERG

La wrap dress, cette emblématique robe portefeuille, fête ses cinquante ans. L’occasion pour le musée de consacrer son exposition à la créatrice Diane von Furstenberg, née Diane Simone Michelle Halfin le 31 décembre 1946 à Bruxelles. Une première en Europe ! Découvrez le parcours hors du commun de cette Belge devenueunefigureinternationaledelamode. Cetteexpositionn’est pas une rétrospective mais une manière d’aborder le travail de DianevonFurstenbergdefaçonlibre. L’expositioninvitelevisiteur à appréhender le langage spécifique des couleurs et des imprimés de la styliste appliqué à son emblématique robe portefeuille. Entre jeux de regards et confrontation de créations, cette exposition inédite donne les clés pour comprendre l’incroyable carrière d’une femme créatrice ayant compris les femmes. Selon le magazine Forbes, elle était la soixante-quinzième femme la plus puissante du monde en 2015. Ses créations ont été portées par de nombreuses célébrités, dont Michelle Obama, la duchesse de Cambridge, Madonna, Jessica Alban, Jennifer Lopez et Blake Lively. Un événement à découvrir jusqu’au au 7 janvier 2014 au Musée de la Mode et de la Dentelle. Voir tous les détails pratiques sur le site www.fashionandlacemuseum.brussels Rue de la Violette, 12 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : ANIMALIA

Des messages inquiétants se font entendre depuis quelques années sur la dégradation des conditions de la viesur Terre. Lapréservation de labiodiversité et lalutte contrele dérèglement climatiqueconstituent dès lors des enjeux majeurs de notre monde contemporain. Dans ce contexte, le train, grâce à ses faibles émissions de CO2, représente un atout en faveur d’une mobilité durable et a plus que jamais de beaux jours devant lui. A travers l’exposition Animalia, Train World vous invite à un voyage poétique et scientifique entre autres consacré à la préservation de notre environnement, notamment sous l’angle de la biodiversité et du climat. Pierre-Yves Renkin, sculpteur animalier belge de renom, a été convié en tant qu’artiste invité à exposer une série d’œuvres représentant des animaux. Ces sculptures animalières dialoguent au sein du musée avec nos collections ferroviaires. Le long du parcours vous rencontrerez notamment des éléphants, un gorille, une girafe, une tortue ou encore un crocodile ! Le tout entre les anciennes locomotives, le monde des rails, et les nombreux trésors ferroviaires qu'abrite Train World. Parallèlement à ce parcours centré sur l’émotion poétique, les thématiques de la préservation de la biodiversité, du réchauffement climatique et des atouts du train, en tant que mode de déplacement durable, sont développées dans les différents espaces du musée. Un volet de cette exposition est aussi consacré aux efforts entrepris par la SNCB et Infrabel pour réduire l’impact de leurs activités sur notre environnement et le climat. Afin de concevoir cette exposition, à la fois poétique et scientifique, Train World s’est assuré le concours de quatre spécialistes du monde animal, du changement climatique et du transport ferroviaire. Ces signatures de référence témoignent d’un souci commun en faveur de la protection de notre environnement. Une exposition pour comprendre et agir àdécouvriràTrainworldjusqu’au5novembre2023.Plus d’informations sur le site www.trainworld.be

Place Princesse Elisabeth, 5 à 1030 Bruxelles

EXPOSITION : LE BAROQUE À FLORENCE

Caractérisé par le goût du mouvement, de la dramatisation, de l'exubérance décorative, le baroque est un paradigme esthétique complexe qui a pour but de surprendre et d'émouvoirlesspectateurs. Mouvementdegrande ampleur, il s'est rapidement répandu de l'Italie vers les grands pays d'Europe. Bozar vous entraîne dans la Florence du XVIIe siècle. Alors qu’à Rome le baroque était à son apogée, Florence, ville de la Renaissance italienne par excellence, a également vu nombre de ses églises se parer d’ornements et ses palais abriter des œuvres de peintres et sculpteurs maniéristes et baroques : du sfumato magistral de Francesco Furini aux œuvres religieuses colorées de Cesare Dandini, en passant par les extraordinaires natures mortes de Jacopo da Empoli. De même que l'art de la Renaissance a connu un déclin formel avec le maniérisme, le baroque s'est épuisé, dans un académisme précieux et qualifié de vain par ses détracteurs, dans le Rococo ... Pour ceux qui l’ignorent encore, Le nom baroque est issu du portugais "barocco" qui désigne une perle irrégulière. Une collection à voir à Bozar jusqu’au 21 juillet 2023. Voyez tous les détails concrets sur www.bozar.be

Rue Ravenstein, 23 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : FOUR SISTERS

Chantal Akerman, Marianne Berenhaut, Sarah Kaliski et Julia Pirotte sont artistes. L’une réalise des films, l’autre des sculptures. Une autre est peintre, la dernière est photographe. Ce sont quatre femmes juives. Issues de différentes générations, elles ont émigré ou sont nées de parents apatrides qui ont fui l’Europe de l’Est et les persécutions dans les années 1930. Toutes les quatre ont habité Bruxelles et ont en commun d’avoir vécu – directement, ou à travers leurs proches – l’Occupation, d’avoir vu et subi les déportations, d’avoir traversé le désastre. Chantal, Marianne, Sarah et Julia sont sœurs. Sœurs d’autres parents. Elles ont survécu, ou simplement vécu, grâce à la résilience des leurs. À l’instar de Ruth Elias, Ada Lichtman, Paula Biren et Hanna Marton, Les Quatre sœurs revenues des camps de la mort dont le cinéaste Claude Lanzmann avait recueilli les témoignages à la fin des années 1970, elles ont en partage l’expérience de la Shoah. Elles sont dépositaires d’une mémoire, faite d’autant de récits que d’absences et de paroles lacunaires. Une faille, un silence, une hantise qu’elles ont reçu en héritage. Artistes, elles ont fabriqué des œuvres, des langages, des manières de voir dans et autour de ce trou dans l’Histoire, dans leur histoire. Évoluant chacune dans un monde singulier, Chantal, Marianne, Sarah et Julia se sont parfois croisées, aperçues au détour d’une expositiond’une projection. Femmes, ellesse sont construites avec une force et un engagement qui en font aujourd’hui des modèles de vie et de liberté. Juives, elles se sont interrogées sur le poids de l’appartenance et de la transmission, sur les puissances d’une culture éparse et diasporique. Four Sisters est une exposition chorale, qui suit le regard de ces quatre figures, dont les existences, mises bout à bout, couvrent un siècle entier d’Histoire et où s’entremêlent des évènements, des lieux, des destructions, des émancipations, des transformations politiques et des expérimentations intimes. Mêlant œuvres et archives, images et textes, présentations monographiques et arrangements collectifs, Four Sisters entrecroise les fils de ces récits de vie, à la manière d’un tissage. Ce tissage s’étend jusque dans le présent, à travers la participation ponctuée d’artistes d’une plus jeune génération. A l’intérieur de Four Sisters, dans les détails et les plis, les souvenirs se mêlant à la fiction, il y a des gestes, des temps et des fragments dont les échos résonnent et composent de nouveaux motifs, àl’instant d’unemémoirequinepeutseformerquedanslepartage. Unévénement àdécouvrirauMusée juif de Belgique jusqu’au 27 août 2023. Plus de détails sur le site www.mjb-jmb.org Rue des Minimes, 21 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : ZÉPHIR BUSINE

Voilà une exposition monographique 100% consacrée à Zéphir Busine (Gerpinnes 1916 - Mons 1976), designer et artiste décorateur. S’il est surtout connu pour son œuvre picturale, qualifiée d’abstraction lyrique, Zéphir Busine s’est également illustré dans bien d’autres domaines de la création. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la reconstruction a en effet fourni durant les « Trente glorieuses » un abondant travail aux artistes et artisans en termes de restauration ou dereconstructiond’un patrimoinedévasté par lesbombardements. Avec d’autres, Zéphir Busine eut ainsi l’occasion d’étendre l’éventail de ses talents. Des années 1950 aux années 1970, il fut tour à tour illustrateur, céramiste, sculpteur, vitrailliste et décorateur. Il eut également l’opportunité de collaborer avec l’architecte Jacques Dupuis, notamment dans le cadre de l’Expo 58 mais aussi pour des ensembles de mobilier et d’art religieux. En 1957, invité par la manufacture de verre de Boussu soucieuse de renouveler son image, il conçoit de nouvelles gammes de produits d’une étonnante modernité et d’unegrande puretéformelle, dont certainsseront distinguésduSigned’oren 1960décerné par le Design Centre de Bruxelles. Alors que la collaboration avec Boussu s’arrête en 1970, Zéphir Busine explore une nouvelle voie, celle du graphisme, qu’il enseigne à l’Académie des Beaux-Arts de Mons jusqu’à son décès en 1976. L’ambition de cette monographie est de dévoiler un travail encore peu connudugrandpublicet sonimpactdansl’histoiredudesignenBelgique.Cetévénementest àdécouvrir au Design Museum jusqu’au 27 août 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site officiel www.designmuseum.brussels

Place de Belgique, 1 à 1020 Bruxelles

EXPOSITION : THE WORLD OF BANSKY

Lestreet art, dontBanksyest l'undesprincipauxreprésentants, est unmouvement artistiquequi aémergé au début des années 1970 dans les quartiers défavorisés de grandes villes. Cette forme artistique est souvent associée à la culture hip-hop et punk, dont les artistes cherchent à s'exprimer en dehors des circuits traditionnels. Bien que ce mode d’expression soit souvent considéré comme éphémère et illégal, il a acquis une reconnaissance croissante au fil des ans et de nombreuses villes ont créé des espaces qui lui sont dédiés. Banksy, dont il ne s’agit pas de la véritable identité, est à la base depuis 1990 d’une série d’œuvres qui émaillent les cités du monde entier, combinant un style graphique distinctif chargé des messages politiques et sociaux forts. Il a donc été imaginé de lui consacrer une exposition pour faire davantage apprécier son travail ou le faire connaître pour celles et ceux qui ignorent toujours de quelle manière il a marqué notre siècle. A cet effet, Une équipe d’artistes de rue internationaux (aussi anonymes que Banksy !) a reçu les clés d’une bâtisse située à cheval entre la place De Brouckère et le Vismet pour la transformer en un lieu plein de surprises. Pas question bien sûr d’encadrer les reproductions des mondes decet artisteà nul autrepareil, maisd’utiliser les murspour recopier à l’identique les originaux. L’occasion pour les visiteurs de se plonger dans une expérience complète et immersive qui dote les créations d’un nouveau souffle ou de récréer toutes celles qui ont disparu. Un événement à découvrir jusqu’au 30 juin 2023. Voyezlesmodalitéspratiquessurlesitewww.theworldofbanksy.be Rue de Laeken, 28 à 1000 Bruxelles

Henri Bodson

EXPOSITION : EVA JOSPIN

Eva Jospin propose une déambulation poétique à travers son œuvre sculptural, une invitation à la rêverie aux accents rousseauistes entre fragments de paysages et éléments d’architecture fantaisistes. Entre les mains adroites de l’artiste s’unissent en effet les ouvrages de l’homme et de la nature, depuis le Balcon dont les ferronneries ouvragées ont revêtu un habit de lianes finement découpées jusqu’à la Grotte de carton qui convoque conjointement l’imaginaire de la folie architecturale et celui des jardins paysagés du XVIIIe siècle. Inspiré par les fontaines monumentales de la Rome antique qui devinrent à la Renaissance des ornements en vogue au sein des parcs et jardins, le théâtre de rocaille d’un Nymphée de plus de trois mètres de long trône en majesté au cœur de l’exposition, révélant toute la maestria de l’artiste. Le regard y chemine à travers les strates d’un paysage à échelle réduite, auquel le carton sculpté (son matériau de prédilection) donne l’aspect de la roche. Propices aux échappées mentales et au vagabondage de l’imagination, les forêts qui ont fait la renommée d’Eva Jospin tiennent également une place importante dans le parcours, déclinées en de multiples médiums et formats. Tissées de fils de soie, comme dans les broderies sylvestres qui ornent l’espace bibliothèque, elles témoignent du talent de coloriste de l’artiste. Ciselées en bas-relief dans le carton, elles imposent à la sculpture une minutie et un souci du détail plutôt propre au dessin, qui sert d’ailleurs de matrice à l’ensemble des recherches plastiques d’Eva Jospin. Alors que notre époque est celle d’une crise sans précédent du vivant, ces œuvres vides de présence humaine et pourtant pleines de récits, dans lesquelles la nature se révèle autre et autrement, nous engagent à réenchanter notre rapport au monde. Silencieux et sensibles, ces décors composites, où se côtoient le végétal, le minéral et le bâti, invitent à la méditation, au rêve, et à prendre le temps, salutaire, de la contemplation. Une exposition à découvrir jusqu’au 15 juillet 2023 à la Fondation Thalie. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.fondationthalie.org

Rue Buchholtz, 15 à1050 Bruxelles

EXPOSITION : LES SŒURS NOIRES

Un événement est consacré à la congrégation des Sœurs Noires, ordre qui est apparu durant la seconde moitié du XVème siècle, avec le regroupement de plusieurs béguines qui ont reçu de leur évêque l’autorisationde prononcer leursvœuxpourentrer en religion et suivre la règle de Saint Augustin. Leur supérieur hiérarchique leur a toutefois imposé de porter le scapulaire noir comme tenue distinctive, vêtement qui leur a valu le surnom de « Sœurs Noires ». Ces religieuses ont assez tôt bénéficié d’une forte popularité, car elles ne se contentaient pas d’être des contemplatives, mais exerçaient dès le départ un apostolat en s’occupant des malades en se rendant à leur domicile, faisant montre d’un dévouement total, notamment lors des épidémies de peste qui leur a valu l’admiration de tous. Finalement, devenues trop peu nombreuses, les Sœurs Noires se sont rattachées à un autre ordre en 1956. La Basilique de Koekelberg leur consacre une exposition dans son espace muséal, question de commémorer leurs actions et de les rappeler à notre mémoire, en regroupant une série d’objetstelsque despeintures, dumobilier, desœuvresd'arts, de la vaisselle, des sculptures et de la dentelle bruxelloise ou flamande. En se rendant sur place, on découvre tout un pan de notre passé peu ou mal connu au XXIe siècle. A voir à la Basilique de Koekelberg pour une durée encore indéterminée l.es détails ont été mis le site www.basilicakoekelberg.be

EXPOSITION : COLLECTION MAHY

Originaire de Gand, la famille Mahy est connue pour son lien étroit avec l'histoire des automobiles. Depuis le début du XXe siècle, elle s’est passionnée pour les voitures et a joué un rôle essentiel dans leur développement et leur préservation. Leur héritage dans le domaine est indéniable et leur patronyme associé à de nombreux accomplissements et contributions remarquables. Le récit débute avec Ghislain, qui affiche fort jeune un goût prononcé pour la mécanique et qui, à dix-sept ans, construit son premier modèle à partir d’un moteur Dixi et de pièces récupérées chez des démolisseurs. Après l’avoir soigneusement mise au point, il réussit à la vendre pour une somme qui lui a servi à lancer son négoce dans le monde des cylindrées. Ses affaires se mettent fort vite à fonctionner et il émet le vœu de s’agrandir. Parallèlement, il devient un collectionneur invétéré, additionnant les belles carrosseries. Au fil du temps, sa réputation croît à cause de son engagement pour la préservation du patrimoine automobile, tout en réussissant à rassembler des pièces impressionnantes, allant des véhicules emblématiques du début du XXe siècle à ceux des courses légendaires. A son décès, les siens héritent de tout ce qu’il a rassemblé et germe l’idée de créer un musée. Ses successeurs ouvrent donc les portes au public d’un ancien bowling de 2000 m2 à Gand, destiné à attirer les amateurs. Les aînés se souviennent du Houthalen, le seul musée automobile de Belgique. Naturellement, les médias s’intéressent à l’endroit, mais la crise pétrolière des années 70 met en péril les finances, avec un personnel de plus en plus cher et, pour des raisons de conjoncture, moins de visiteurs. En 1983, il met la clé sous le paillasson. Mais rien nesemble décider la famille Mahy à baisser lesbras ou à procrastiner. En 1986, Autoworld est fondée pour accueillir une partie de cet incroyable patrimoine. L’occasion de faire sortir une trentaine de voitures très spéciales de la "Réserve ". Du 7 juillet au 3 septembre 2023, Autoworld revient sur cette success story bien de chez nous à travers une exposition dynamique, afin de nous présenter une série de joyaux qui feront pétiller les yeux des connaisseurs. Voyez les détails complémentaires sur le site www.autoworld.be

Esplanade du Cinquantenaire à 1000 Bruxelles

FÊTE NATIONALE

La fête nationale, qui a lieu chez nous chaque année le 21 juillet, sera un moment de célébration pour tous les Belges, un jour important pour rappeler les valeurs et l'histoire du pays, ainsi que la célébration de la diversité de sa population. Comme à l’accoutumée, elle concentrera pour l’essentiel au parc royal et sesenvirons.Lesfestivitésdébuteronttôtlematinavecdesactivitéstout publictelsquedesspectacles, des animationspour enfantset des démonstrationseffectuées par lesforces de l’ordre, lespompiers et/ou les militaires. Au fil de la journée, les choses s'intensifieront avec des concerts, le traditionnel défilé militaire et la présence des représentants de la famille royale. La soirée se clôturera avec le feu d'artifice attendu qui illuminera le ciel de la capitale et offrira un spectacle magique. Comme les années précédentes, des mesures de sécurité renforcées seront mises en place pour garantir la sécurité des participants et des visiteurs, avec des policiers en uniforme et des agents de sécurité présents sur le site. Enfin, des stands de dégustation accueilleront les amateurs pour assouvir les petites fringales, s’offrir un cornet de glace, une gaufre ou un paquet de pop-corn ou manger plus consistant avec des pittas, des frites et bien d’autres spécialités. N’oubliez pas d’emporter votre drapeau noir-jeune-rouge !

Willy Smedt

EXPOSITION : ART NOUVEAU - HISTOIRES D’OBJETS D’EXCEPTION

L'Art Nouveau, également connu sous le nom de "Style nouille" en France, a été un mouvement artistique et culturel de la fin du XIXe siècle, qui s’est développé au début du XXe siècle. Il était caractérisé par des formes organiques, des motifs floraux et une esthétique très ornementale. Il s’est manifesté dansdiversdomainesartistiques, telsque l'architecture, les arts décoratifs, la peinture, la sculpture et même le design graphique. Son objectif était de créer un style total, avec l’intention d’intégrer l’art dans toutes les strates de la vie quotidienne : du mobilier aux vêtements, en passant par les affiches publicitaires. Son architecture se distinguait par des lignes courbes, des façades richement ornées et des éléments décoratifs exubérants avec des vitraux pour réchauffer les façades, des ferronneries apparentes et des mosaïques colorées. Des architectes emblématiques de ce mouvement (Hector Guimard, Victor Horta, Antoni Gaudí) ont créé des bâtiments dont la renommée perdure.

Dans le cadre de l’année Art Nouveau Brussels 2023, la Fondation Roi Baudouin expose une série de chefs-d’œuvre appartenant à ce courant et met en lumière cette période-clé du patrimoine. On l’a un peu oublié, mais Bruxelles a joué un rôle important dans la naissance et la diffusion de l’Art nouveau. L’occasion d’aller admirer une variété d’objets usuels conçus dans ce style caractéristique et signés. Philippe Wolfers, Henry van de Velde, George Morren et, parmi d’autres, Gustave Serrurier-Bovy. Derrière chacun se cache un récit particulier ou une anecdote. Les œuvres présentées, habituellement exposées dans diverses collectionspubliques belges, sont exceptionnellement réunies au musée BELvue jusqu’au 7 janvier 2024. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.belvue.be Place des palais, 7 à 1000 Bruxelles

André Metzinger

EXPOSITION : DÉSIRÉ HAINE

Né en 1900 à Ixelles, Désiré Haine fut peintre, géomètre, aquarelliste et dessinateur au fusain. Il entama des études d’architecture sur les conseils de son père, directeur de la firme Vanderborght à Bruxelles, spécialisée en décoration d’intérieur et d’ameublement. Il se forma ensuite au dessin aux Académies d’Ixelles de 1916 à 1917 et de Bruxelles de 1920 à 1921. À partir de 1930, il s’installe à Namur où il rencontre l’artiste hollandais André Idserda (1879-1952) qui l’initia au fusain pendant près de 10 ans et qui marqua profondément ses œuvres. L’artiste a également vécu et travaillé aux Pays-Bas, en Allemagne et en France. En 1947, il s’établit à Auderghem sur le site de Rouge-Cloître où il fonda ce que l’on nomme parfois l’Ecole Paysagiste du Rouge-Cloître et fut co-fondateur du groupe « Artes Bruxellae»réunissantdesartistesbruxellois.Ilest probablequesaproximitéd’habitationaveclepeintre Alfred Bastien (1873-1955) installé dans la Maison du meunier fit qu’il œuvra à la restauration du « Panorama de l’Yser ». À cinquante ans, Désiré Haine suit encore des cours auprès du peintre Charles Swyncop (1895-1970) à l’Académie d’Ixelles. Cet apprentissage long et constant offre à l’artiste l’occasion d’exprimer sa propre visiondumonde :gommer l’accessoire du réel pourn’en dégager que l’essentiel. Un dépouillement manifeste qui confère à ses œuvres un aspect géométrique et épuré de la réalité représentée. Cette écriture des formes et l’agencement cartésien rappelle sa formation d’architecte qu’il met au service d’un art personnel aux accents chromatiques souvent vifs, enjoués, contrastés aussi. Les bleus, les noirs et les blancs modulent la réalité des lignes que viennent réchauffer et réconforter les rouges et les jaunes. Au-delà des sujets représentés, portraits, natures mortes, paysages, Désiré Haine pousse la lecture de l’œuvre de celui qui la regarde dans une veine symbolique, sereine, toujours parfaitement équilibrée. Un événement à voir jusqu’au 23 juillet 2023 au Centre culturel du Rouge-Cloître. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.rouge-cloitre.be Rue du Rouge-Cloître, 4 à 1160 Bruxelles

EXPOSITION : J’AI VU LE FUTUR

L’artiste québécoise Ève Cadieux prend possession d’une sphère de l’Atomium pour offrir sa vision des expositions universelles qui ont marqué de leur empreinte tant l’Amérique du Nord que l’Europe. « J’ai vu le futur » : une installation photographique, miroir d’un avenir idéalisé. Pour cette photographe, la fascination pour les expositions universelles et internationales est née non loin de chez elle à Montréal. En1967, avant mêmesa naissance, sonpère fait partie des visiteurs réguliers de ce rendez-vous international. Il fixe alors sur diapositives ces parcelles du monde à l’accent futuriste. Enfant, Eve Cadieux se régale des anecdotes de ses parents et a même l’occasion de visiter les vestiges de l’exposition. Le déclic se produit en 2015 à Séville. Elle décide de partir sur les traces de l’exposition universelle qui s’y est tenue en 1992. Là, elle prend conscience que sa fascination dépasse 1967 et Montréal. Elle doit se lancer dans ce projet qu’elle nourrit depuis de nombreuses années : partir à la recherche de prouesses architecturales que la nature a investies, de zones à l’abandon ou de pavillons exilés, sinon reclassés. Dans sa démarche artistique, Ève Cadieux privilégie deux avenues de travail et devient une « archéologue-artiste » : soit elle se concentre sur l’objet porteur de mémoire, soit elle pose son regard surleslieux entransitionet leursvestiges. «J’ai vule futur » rejoint cette notiondetransition. A chaque visite programmée, Ève Cadieux se documente. Elle sait que rien n’est immuable. Elle fixe, comme autant de marqueurs, ces lieux qui initialement sont voués à être démantelés, une fois les lumières éteintes. L’installation de l’artiste est pensée pour l’Atomium. Il ne s’agit pas, pour elle, d’accrocher simplement des photographies aux murs, mais bien de dialoguer avec l’architecture de cet écrin. Le tout dans une scénographie faisant la part belle à l’union de la lumière et des œuvres. Parmi les vestiges des expositions universelles, l’Atomium fait partie des privilégiés, grâce à une prise de conscience patrimoniale et à un financement de tous les niveaux de pouvoir en Belgique, elle a évité la démolition et a été profondément rénovée en 2006. Voyez tous les détails pratiques sur le site

www.atomium.be

Place de l’Atomium, 1 à 1020 Bruxelles

EXPOSITION : MOUS LAMRABAT

Pour sa nouvelle série de photographies, Mous Lamrabat a troqué le désert pour un environnement plus urbain, en se répétant que l'Afrique du Nord est finalement beaucoup plus proche qu'on ne le pense de la Belgique! Le photographe belgo-marocain, accompagné de sa collaboratrice, la styliste Lisa Lapauw, est donc parti àla recherche de lieux colorés au sein dela capitale belge, qu’il associe à sonpays natal. A deux, ils ont arpenté les rues de Bruxelles avec une valise remplie de pièces insolites : les chaussures en céramique de Naomi Gilon, les créations de Marie Adam Leenaerdt, des lunettes de soleil d'Anneleen Bertels. Il ne s’agit là que quelques-unes des pièces photographiées. Hasard ou simple coïncidence, le melting-pot bruxellois reste une source d'inspiration évidente. Ayant grandi entre deux continents à la recherche d'un héritage culturel, Mous Lamrabat a trouvé chez nous son bonheur et son inspiration. Après des études d'architecture d'intérieur, il s'est imposé comme photographe autodidacte de mode. Il a rapidement développé son propre langage visuel où la spontanéité, l'humour et une vision non conventionnelle du monde occupent une place centrale. La fusion de différents éléments stylistiques et références culturelles baignent sa créativité. Son œuvre tend donc vers l’international, pour être reconnue grâce à sa façon singulière de réunir les esthétiques marocaines et occidentales, parvenant à fonder un monde qui lui est propre, tour à tour utopique et en dehors des divergences qui opposent une partie de la population. La présente exposition apparaît de fait telle une ode à l'amour et porte un regard coloré sur la fragilité ou la puissance que les vêtements peuvent apporter. Que révèle un logo à propos d'une identité ? Que représente le Fez ou la casquette ? L'armure diffère d'une personne à l'autre, mais elle est toujours en place. Et peut-être que la réalité se situe quelque part entre les deux. Un événement à découvrir du mardi au samedi de 11 à 18 heures et ce jusqu’au 2 septembre 2023 au MAD Brussles. Voyez d’autres détails sur le site www.mad.brussles Place du Nouveau Marché aux Grains, 10 à 1000 Bruxelles

ÉVASIONS : DES LIVRES A PRIX DOUX !

La culture à prix doux, cela ne se mérite pas ! Il suffit juste de connaître la bonne adresse où se procurer des ouvrages de seconde main, sans trouer le fond de son porte-monnaie et sans nécessairement effectuer des dizaines de kilomètres pour se rendre dans l’un des temples du livre et du disque d’occasion.

« Evasions » fait partie des boutiques emblématiques de la rue du Midi, jadis réputée pour ses vitrines à destination des philatélistes, et est situé quasiment en face du Manneken-Pis. Alors que l’enseigne disposait de deux magasins voilà encore une dizaine d’années, elle a aujourd’hui concentré toute son activité dans un immeuble constitué de deux étages et divisé en rayons dont le stock se renouvelle de manière permanente. Le système fonctionne sans faire grand mystère de la politique de la maison. Les clients alimentent eux-mêmes les achats en venant proposer ce qui les encombre, fait office de double emploi ou ne les intéresse plus. Le patron effectue le tri des pièces et propose un prix de cession. Une fois l’ouvrage, le 33 tours ou le DVD acheté, il est mis en vente sans chichis. Evidemment, tout n’est pas vendable et l’équipe du magasin en a pleinement conscience. Même ancien, un roman ou un dictionnaire ne trouvera peut-être pas acquéreur. Il faut aussi que les objets soient en bon état. Des pages déchirées, manquantes ou souillées de taches de sauce font que le patron fasse preuve de vigilance et de sélectivité. A force de passer la plus grosse partie de la semaine entre ses murs, il connaît les habitudes de la clientèle et sait parfaitement ce qui est commercialisable. Certains titres àlamode neferont qu’untemps, tandisqueplusieurs classiques frisent la saturation. Savoir la valeur et se méfier des vendeurs qui courent les brocantes le week-end pour venir fourguer le lundi leur lot arraché pour quelques sous, ils connaissent ! Ils doivent également se tenir informés des soldes et des déstockages organisés un peu partout, question de ne pas proposer du matériel avec une étiquette supérieure à celle pratiquée ailleurs.

Deux qualités importent lorsqu’on se lance dans la bouquinerie. Un : connaître l’univers du livre et du disque, afin de savoir appréhender les attentes du client. Deux : disposer du flair d’un chien renifleur pour reconnaître les vendeurs roublards.

En quelques années, « Evasions » est devenu un repère pour tous les amateurs de livres à prix cassés. Véritable caverne d’Ali Baba, la bouquinerie recèle des milliers de trésor qui ne demandent qu’à être exhumés. Avec un soin porté sur l’éclectisme, elle dispose de plusieurs espaces avec, au rez-dechaussée, une salle bédé, une section cuisine, un lieu consacré aux enfants avec des petits sièges ad hoc et des rayonnages spécifiques pour les amateurs de romans, d’ésotérisme, de religion, de sport, etc. A l’étage, le quidam découvre de vastes présentoirs qui regorgent de films, de disques divers et d’ouvrages consacrés aux arts (cinéma, musique, photographie). Alors que les tarifs sont bien moins chers que dans les librairies traditionnelles, plusieurs titres sont parfois liquidés à 0,5 ou à 1 euro. Question de faire de la place pour les arrivages journaliers. En franchissant la porte du magasin, une réflexion vient directement aux lèvres : Où chercher l’ouvrage de référence ? Evidemment, personne n’est jamais certain de ressortir avec tel ou tel titre de son auteur préféré, puisque le concept veut que les clients achalandent eux-mêmes les rayons avec les objetsdont ilsse débarrassent. Par contre, en évoluant dans les travéeset enparcourant lesétagèresdu regard, il y a fort à parier que chacun ressortira avec un volume dont il

n’avait jamais entendu parler, dont il avait oublié l’existence ou qui avait nourri son adolescence. La pratique des prix défiants toute concurrence fait que personne ne se sent lésé. Au demeurant, on investit le lieu après avoir griffonné une liste de courses à effectuer ou en partant de l’hypothèse que l’envie naîtra au contact d’une brochure, en observant des images imprimées sur papier glacé ou en se laissant séduire par un nom d’écrivain ou par la suggestivité d’un titre.

La librairie « Evasions » est ouverte du lundi au samedi de 10 à 20 heures et le dimanche de 11 à 20 heures. Les clients amenés à vendre l’une ou l’autre pièce de leur collection sont uniquement invités à se présenter du lundi au samedi de 10 à 14 heures. Une adresse utile pour acheter malin ! Plus d’infos au 02 502 49 56.

Rue du Midi, 89 à 1000 Bruxelles

Daniel Bastié

MUSÉE : LES ÉGOÛTS DE BRUXELLES

Le saviez-vous ? Le réseau d'égouts de Bruxelles-Ville compte près de trois cent cinquante kilomètres. Une cité sous la ville et un embranchement de ramifications souterraines qui engloutissent chaque jour des milliers de m3 d'eaux usées. Le Musée des Égouts vous convie à un voyage insolite dans ce que Bruxelles a de plus caché et de plus nécessaire à son fonctionnement. Un musée pas comme les autres, vivant, avec la Senne en vedette. Un musée qui raconte quand, pourquoi et comment les égouts furent construits, qui parle du travail des hommes dans ce monde souterrain, qui explique le cycle de l'eau en ville. Un musée à vivre de 7 à 77 ans. Il est évidemment préférable de se chausser convenablement (par exemple : une paire de bottes) et de s’assurer de ne pas souffrir de claustrophobie. La visite des sous-sols deBruxellesest uneexpériencequimarque les espritset qui mérite qu’on s’y intéresse.

0uverturedumercrediausamedide10à17 heures et durant les congés scolaires du vendredi au samedi de 10 à 17 heures.

Attention ! En cas de fortes pluies et pour des raisons de sécurité, le personnel du Musée se réserve le droit de refuser l’accès au pertuis et au collecteur.

Musée des Egouts - Pavillon d’Octroi -

Porte d’Anderlecht

Sam Mas

CYCLE TRINTIGNANT À LA CINEMATEK

Un an après la disparition de l’acteur, la Cinematek de Bruxelles revient en juillet-août sur le parcours de Jean-Louis Trintignant avec la rétrospective de 34 films et plus de cinquante ans de carrière. Une carrière que Trintignant a partagée entre le cinéma et le théâtre, sa vocation naturelle.

Sa voixunpeutraînante, désenchantée et sarcastiqueest celle des140rôles qu’il ainterprétés au cinéma. Jean-Louis Trintignant était un acteur discret, qui jouait dans l’économie de sa personne. D’une timidité maladive, compensée par l’écran qu’il rejoint dans les années 50. On se souvient de Dieu créa la femme qui l’avait fait découvrir en 1956 au côté de Brigitte Bardot. Il jouait le rôle du jeune époux fou amoureux de Juliette, une fille à la beauté sauvage et diabolique. Une marie-couche-toi-là d’un soir, qui mettait les cœurs en feu. La liaison de Trintignant avec l’actrice avait fait couler beaucoup d’encre dans la presse populaire, avant de faire exploser les deux couples, celui de Bardot avec le réalisateur du film Roger Vadim, et le sien avec l’actrice Stéphane Audran. Son service militaire en Algérie mettra fin à leur liaison.

Dix ans plus tard, Claude Lelouch en fait une star internationale avec Un homme et une femme qui remporte la Palme d’or au Festival de Cannes en 1966 et l’Oscar dumeilleur film étranger et dumeilleurscénario original auxEtatsUnis en 1967. Au point que le correspondant du Times, Charles Brenner, ébloui, quitta son emploi pour venir s’installer en France, le pays de l’acteur. Le couple Anouk Aimée-Jean-Louis

Trintignant fera désormais partie du cercle restreint des couples mythiques du 7e art, et l’acteur sera régulièrement la cible des paparazzis.

Contre le fascisme

Trintignant, sympathisant de gauche, joue aussi dans des films politiquement engagés contre le fascisme et la dictature : Le Combat dans l’île d’Alain Cavalier en 1962 ou Z de Costa-Gavras avec Yves Montand, rôle pour lequel il recevra le prix du Jury et celui de l’interprétation masculine à Cannes en 1969. On le revoit en juge inquiétant, derrière ses lunettes noires, en train d’enquêter

sur un assassinat politique mené par les membres d’une organisation d’extrême droite en Grèce. Jugeintègre qui iraau bout de ses convictions, même s’il doit se mettre à dos tout le gouvernement. Au cours de cette décennie, il enchaîne les rôles, à raison de trois ou quatre par an, en France ou sous la direction des plus grands cinéastes italiens, de Dino Risi (Le Fanfaron) à Bertolucci (Le Conformiste). Il est la vedette d’un western-spaghetti : Le Grand Silence oùune extinction de voix passagère en fait un justicier muet qui, sous les neiges de l’Utah, poursuit une bande de chasseurs de primes au service de Klaus Kinski. Trintignant avait imposé à Corbucci sa fin à lui, qui lui vaudra un hommage rendu à la Cinémathèque française en 2012. Ce n’était pas le film dont il aimait se souvenir. Pourtant, ce rôle muet lui convenait bien, lui qui préférait le silence à la voix. Un silence qui lui permettait de peser ses mots, avec une pointe de sarcasme. Ou avec un détachement qu’il devait à l’éducation protestante qu’il avait reçue dans le sud de la France, près d’Orange où il était né en 1930.

D’amers souvenirs

Son enfance malheureuse lui a laissé d’amers souvenirs, entre un père résistant, parti dans le maquis sous l’Occupation, et une mère comédienne qui fut tondue après la guerre pour avoir entretenu une liaison avec un soldat allemand. Ces événements marqueront durablement l’acteur.

Ce qui le marquera aussi, c’est la mort des deux filles qu’il eut avec Nadine Marquand, devenue la réalisatrice Nadine Trintignant : Pauline, décédée à 9 mois des suites d’un étouffement dans le berceau, alors que Trintignant tournait Le Conformiste (1970), et Marie, devenue actrice et morte sous les coups de son compagnon Bertrand Cantat, chanteur du groupe Noir Désir. La mort de ses deux filles affectera profondément l’acteur, surtout celle de Marie Trintignant, sa partenaire privilégiée dans les pièces de théâtre où elle lui donnait la réplique. Ellea été assassinée en 2003, alors qu’elle tournait le téléfilm de sa mère, Colette, une femme libre. Trop libre au goût de Cantat, dévoré par une jalousie maladive. Jean-Louis Trintignant ne s’en est jamais remis, sinon en s’adonnant à la poésie, sa passion qu’il cultivait en récitant les poèmes de Desnos, Prévert, Vian et Apollinaire. Il cultivait aussi les oliviers et le vin Rouge Garance, en hommage à Arletty qu’il avait adorée dans Les enfants du paradis (1945), dans une propriété de la Côte du Rhône qu’il partageait avec un couple d’amis.

Un dernier film l’a fait revenir sur le grand écran : Amour de Michael Haneke, drame intimiste et universel sur la maladie, la vieillesse et la mort, récompensé par laPalme d’or du 65e Festival de Cannes en 2012, César du meilleur filmet Oscar dumeilleur film étranger en 2013. Il y incarne un octogénaire qui assiste, impuissant, à l’agonie de sa femme, victime de deux AVC. Il fera encore par la suite de timides apparitions à l’écran, notamment dans Les plus belles années d’une vie de Claude Lelouch, suite d’Un homme et une femme, où le personnage perd progressivement la mémoire (2019).

Oscillant entre le cinéma d’auteur (Truffaut, Rohmer) et les films grand public (Deray, Girod), Trintignant nous montre dans cette rétrospective toute l’étendue de sa palette. On reverra 34 films de sa carrière à la Cinematek du 1er juillet au 31 août 2023. Plus d’informations sur www.cinematek.be/fr/programma/trintignant. Rue Baron Horta, 9 à 1000 Bruxelles

Michel Lequeux

CINÉMA : THE FLASH

Film de SF d’Andy Muschietti, avec Ezra Miller, Michael Keaton, Sasha Calle, Ben Affleck, Michael Shannon, Maribel Verdú, Ron Livingston et Jeremy Irons. USA 2023, 144 min. Sortie le 14 juin 2023.

Résumédu film

Doué de lavitesse del’éclair, Flash, alias Berry Allen àla ville, voyage dans letemps pour tenter de sauver sa mère poignardée à domicile. Il provoque ainsi l’émergence d’un univers parallèle dans lequel legénéral Zodmenace le sort del’humanité. Batmanet Supergirl venuede l’espace pourront-ilsl’aideràretournerdanssonpropreuniverspoursauversamèreet innocentersonpèreaccusé du meurtre ?

Commentaire – La montagne semble avoir accouché d’une souris. Imaginé dès 2004 par les studios Warner Bros, confié à l’écriture de 25 scénaristes qui ont finalement abandonné le projet, The Flash a été postposé à maintes reprises depuis 2016. Sans parler du Covid-19 qui l’a encore retardé. De report en report, ce film de science-fiction apparaît comme un melting-pot d’éléments mis en scène à partir du scénario qu’a retravaillé Ezra Miller, l’acteur qui incarne Flash et qui avait été choisi dès 2014 pour jouer ce rôle.

Ezra Miller, apparudans Les animaux fantastiques (2016) et Justice League (2017), aassombril’histoire tirée d’un comics publié en 2011 sous le titre de Flashpoint qui aurait dû être celui du film. Le titre a été abandonné mais il réunit les superhéros de la série : Flash, Batman, Superman et Supergirl créés en 1939, à l’époque où les Detective Comics (DC) battaient leur plein dans la littérature bon marché. Il s’agit ici du premier long-métrage consacré à Barry Allen, alias Flash, créé par Robert Kanigher et Carmine Infantino, deux auteurs de Comics de cette époque. Le film est mis en scène par Andrés, dit Andy Muschietti, réalisateur de films d’horreur (Ça, 2017, et sa suite Ça, chapitre 2, 2019), sur un scénario final adapté de celui de Miller, qu’a signé la scénariste britannique Christina Hodson. Disons-le tout net et sans ambages : ce blockbuster de près de deux heures et demie ne tient pas la route, malgré les caméos qu’il fait apparaître le temps d’un éclair et la présence de deux acteurs confirmés, Michael Keaton et BenAffleck qui reprennent chacun leur rôle de Batman dans letemps. Dansle temps, puisqu’on y voyage et qu’on retrouve ce personnage à différents moments de son histoire. C’est une galerie de scènes et de décors connus, comme le manoir gothique de Bruce Wayne, avec le majordome et la fameuse Batmobile qui continue de fendre l’air, armée de ses faux à la Ben-Hur. Le personnage continue d’arborer sa cape et son masque noir hérités de Zorro.

Petit clin d’œil aux adolescents qui se réjouiront des spaghettis et de la sauce ketchup qui dégouline sur les visages, métaphore du film, ou des photos que Flash prend de la Supergirl qui lévite à côté de leur appareil en vol, commelesjeunes savent le faire avec leurs portables. La seule scène qui sauve cette science-fiction fourre-tout, c’est celle où Flash rejoue plusieurs fois l’affrontement final avec son ennemi Zod venu de la planète Krypton, l’antagoniste de Superman. Les dimensions se mélangent pour former une palette de couleurs et d’effets pyrotechniques qui en font un extraordinaire carrousel d’images.

Parmi les personnages qui apparaissent le temps d’une seconde : Nicolas Cage, Christopher Reeve et George Reeves en Supermen, Helen Slater en Supergirl, George Clooney en Bruce Wayne, ou le réalisateur lui-même qui se fait volersonhot-dog. Touspersonnagescaméos quiont été mêlés, à un certain moment, aux films de superhéros. La Burghley House dans le Lincolnshire a servi de décor pour le manoir du Bruce Wayne « alternatif » incarné par Michael Keaton. Gotham City a été tourné à Edimbourg, en Ecosse.

Avis – Un blockbuster soporifique, à peine « sauvé des eaux » par sa fin et ses personnages caméos.

CINÉMA : LA PLUS BELLE POUR ALLER DANSER

Comédie de Victoria Bedos, avec Brune Moulin, Philippe Katerine, Pierre Richard, Loup Pinard, Firmine Richard, Guy Marchand, Olivier Saladin et Patrick Paroux. France 2023, 92 min. Sortie le 14 juin 2023.

Résumé du film – Marie-Luce, 14 ans, est élevée par son père dans une résidence pour personnes âgées dont il est le directeur. Poussée par Albert, son meilleur ami de 80 ans, elle se rend à la boum de son nouveau collège sous un déguisement. Ce soir-là, tout le monde, y compris celui dont elle est tombée amoureuse, la prend pour un garçon que l’on regarde et qui plaît. Elle décide de poursuivre le jeu en prenant l’identité de Léo pour vivre enfin sa vie amoureuse d’ado et rompre avec sa timidité naturelle. A la maison, cela va poser des problèmes.

Commentaire – Une comédie légère, fraîche et joliment enlevée sur l’air de Sylvie Vartan, La plus belle pour aller danser. On a tous les paroles en tête et les traits de la jeune chanteuse gravés dans le cœur. Victoria Bedos, fille du père et sœur de Nicolas Bedos, en est la réalisatrice et la coscénariste. C’est le premier film qu’elle dirige, après avoir écrit le scénario de La Famille Bélier qui a révélé la jeune Louane en 2014. Elle a aussi interprété deux rôles dans Vicky en 2015 et Christ (off) en 2018, qui furent deux flops à l’écran.

Ici, la réalisatrice s’est entourée d’acteurs chevronnés, comme Pierre Richard, un peu burlesque, et Guy Marchand qui nous remet à l’oreille un peu de sa voix de crooner, pour épauler ces deux jeunes qui font leurs premiers pas au cinéma. Brune Moulin est d’une fraîcheur remarquable en campant cette ado timide qui se déguise en garçon pour rencontrer son premier amour. Le premier baiser échangé est le plus beau, dit-on, celui dont on se souviendra toute sa vie. Deux scènes y font croire quand le couple, pris en très gros plan, s’enlace, le garçon, interprété par Loup Pinard, ne sachant pas qu’il serre dans ses bras une fille plutôt que celui qui lui a tapé dans l’œil. Certains reprocheront à la comédie de ne pas aller au bout de son fantasme, puisque tout finit par s’arranger pour la fille : son copain semble avoir renoncé à son côté gay, tandis qu’elle affiche un look à la garçonne, en ayant coupé sa belle chevelure brune comme son prénom. Le jeune couple va peutêtre poursuivre une relation mixte dans ce qui les attire chacun vers l’autre. L’adolescence, visée par la comédie, est nourrie de pulsions sexuelles contradictoires, et La plus belle pour aller danser enest pétrie. Acommencerparcevieux, incarnéparPierreRichardqui déclaren’avoir plus revu ses enfants depuis très longtemps. Depuis que son penchant homosexuel a pris le dessus et l’a écarté de sa famille. Là encore, la comédie met du baume sur le cœur en nous laissant croire que ses enfants viendront le revoir et accepteront son « coming out ». Pas d’âge pour aimer.

Avis – Dans l’air du temps, avec un déguisement à la garçonne qui mettra tout le monde d’accord sur la comédie amoureuse. Une comédie légère, bien jouée par la jeune Brune Moulin qui fait ici ses premiers pas à l’écran.

CINÉMA : CHIEN DE LA CASSE

Comédie dramatique de Jean-Baptiste Durand, avec Anthony Bajon, Raphael Quenard, Galatéa Bellugi, Dominique Reymond et Bernard Blancan. France 2022, 93 min. Sortie le 14 juin 2023.

Résumédu film –Dans unpetit village dusuddela France, sur un éperon rocheux, deux jeunes tournent en rond, attendant ce qui va les arracher à leur monotonie. Leur seul passe-temps, c’est le chien Malabar d’Antoine qu’ils emmènent sur le plateau pour une promenade quotidienne. Survient une fille, Elsa, qui va mettre leur amitié à rude épreuve.

Commentaire – Premier long-métrage de Jean-Baptiste Durand, habitué jusqu’ici aux courts. Dans Chien de la casse, il s’intéresse à la « France des oubliés », celle d’une jeunesse rurale et paumée qu’onvoitrarement àl’écran. Ces deux jeunes passent leurs journées à faire le tour du village, à emprunter les mêmes ruelles pour déboucher sur la fontaine centrale, près de l’église, oùils se réunissent lesoir pour papoter entre eux. Très belle image pour présenter le village au soleil couchant, illuminant ses façades médiévales.

Entre Antoine et Dog, diminutif de Damien, c’est une amitié de longue date que l’un fait subir à l’autre à coups de moqueries et de taquineries. Toujours les mêmes blagues qui hérissent le malheureux Dog sans qu’il puisse y répondre, étantà court de mots. CarAntoine a une forte influence sur lui. Il le domine de la tête et par les mots qu’il lui assène avec une rare gouaille. Sa propre mère dépressive, interprétée par Dominique Reymond (Last Dance), se terre chez elle et lui abandonne les fourneaux. Antoine a en effet un brevet de cuisinier et, quand il n’est pas en route avec son chien, il est à la cuisine pour préparer le repas de sa mère. C’est lui qui mène le jeu, semblant ne pas souffrir d’être ce fils unique sans père et reportant sur son ami Dog l’autorité paternelle qui lui a manqué. Dog qu’il traite comme son chien. Cette autorité sera mise à mal par l’intrusion d’Elsa dans leur amitié vieille de quinze ans. C’est le point de départ de cette comédie dramatique fondée sur la brouille de deux jeunes à cause d’une fille. Coup de chapeau, vraiment, à Raphael Quenard qui fait ici ses premiers pas. Il interprète Antoine avec brio, révélant un jeune cuistot qui mérite mieux que son brevet. Il jongle avec les mots rares et précieux pour assurer son pouvoir (ils sont comme deux vieux « grabataires et cacochymes »), goûte la musique classique au piano et lit Montaigne dans ses Essais. Ou se complaît dans le carpe diem des poètes de la Renaissance. Pas du tout celui que dédaigne leur amie de la ville, qui exhibe son master en littérature comparée. Surle planphysique, il a unetouchede ressemblance avec TomCruise,maisil est plusgrand. C’est son premier rôle au cinéma et ce ne sera sans doute pas le dernier.

A ses côtés, Anthony Bajon, primé à la Berlinale pour son rôle dans La Prière de Cédric Kahn (2018), bat en retrait dans la peau d’un garçon moqué, harcelé par les autres et par son ami, qui découvre l’amour. Celle qui le lui fera découvrir est la jeune Galatéa Bellugi apparue dans Réparer les vivants (2016), qui renonce ici à lutter contre plus fort qu’elle et qui abandonne Dog à une amitié pourrie. Une amitié de chien battu.

Tourné avec une steadicam dans un petit village de l’Hérault, Le Pouget, ainsi qu’à Grau-du-Roy, au bord de la Méditerranée.

Avis

La France rurale des paumés à travers une amitié brisée par l’amour. Très bien joué par le jeune trio au cœur de cette comédie dramatique.

CINÉMA : LAST DANCE

Comédie dramatiquede DelphineLehericey, avec FrançoisBerléand, Kacey Mottet-Klein, Maria Ribot, Deborah Lukumuena, Jean-Benoît Ugeux, Astrid Whettnall et Dominique Reymond. Suisse-Belgique 2022, 84 min. Sortie le 21 juin 2023.

Résumé du film – Retraité contemplatif, Germain se retrouve subitement veuf à 75 ans. Sa famille s’immisce aussitôt dans son quotidien pour lui faciliter la vie : visites et appels incessants, repas organisés à l’avance par sa voisine, consultations pour ses problèmes de santé... Sa vie se règle comme une montre suisse. Mais Germain n’a en tête qu’une seule idée : honorer la promesse qu’il a faite à sa femme pour la remplacer dans un spectacle de danse contemporaine.

Commentaire – Troisième long-métrage de la réalisatrice suisse Delphine Lehericey, installée en Belgique depuis une dizaine d’années. Après Le Milieu de l’horizon (2019) qui nous contait le drame d’un jeune fils de paysans pris dans la tourmente familiale et sociale, la réalisatrice aborde l’autre bout avec ce vieux qui doit faire le deuil de sa femme dans Last Dance.

Germain et Lise formaient à eux deux un couple fusionnel, passionné lui par les livres, elle par la danse contemporaine. Comment dire adieu à celle qu’on a aimée toute sa vie, sinon en reprenant son rôle dans lespectacle oùelle s’était impliquée et que la mort lui a fait abandonner d’un seul coup. Germain va s’y fondre corps et âme malgré les entraves, même s’il est peu préparé à la danse contemporaine et si ses gestes, ses figures ressemblent à des grimaces qui mettent les autres danseurs mal à l’aise. Mais il a su toucher la chorégraphe, Maria Ribot qui joue ici son propre rôle et qui va faire de Germain la figure centrale du spectacle.

François Berléand incarne ce vieux aucœursensible mais tenace et contraint. Son physique froid, un peu distant, voire condescendant, qui lui a valu de nombreux rôles comme inspecteur de police, va peu à peuse réchauffer au contactdela danse. Sesgestes mécaniques, ardus et figés, deviennent plus souples avec son partenaire, interprété par Kacey MottetKlein, dans cette grande famille de danseurs qui l’accueillent. Peut-être trop bien d’ailleurs, car il est un parfait néophyte sur la scène et certains rongent leur frein en évoluant autour de lui. La Ribot, comme on appelle la chorégraphe, saura mettre tout le monde d’accord à son sujet, car elle a compris le drame de ce vieux qui veut tenir sa promesse à sa femme.

Maria Ribot, danseuse et chorégraphe suisse-espagnole de danse contemporaine, met en scène le spectacle avec une attention particulière pour le dernier venu qu’elle va décoincer. C’est sa première apparition dans une œuvre de fiction au cinéma, après avoir signé plus de trente chorégraphies. Les scènes de répétition du spectacle et le spectacle lui-même ont été tournés au Théâtre Equilibre de Fribourg. La bibliothèque municipale qui sert de cadre au récit est celle de Carouge. Cette comédie dramatique a reçu le Prix du Public au Festival international du film de Locarno en 2022.

Avis

Où la danse contemporaine est une cure de jeunesse pour François Berléand qui se décoince. Bien raconté sur un scénario qui se tient, avec des répliques efficaces.

CINÉMA : LE JEUNE IMAM

Drame de Kim Chapiron, avec Abdulah Sissoko, Hady Berthé, Issaka Sawadogo, Nordine Hassani, Anta Diaw et Moussa Cissé. France 2023, 98 min. Sortie le 21 juin 2023.

Résumé du film – A 14 ans, Ali est un adolescent paumé. Sa mère qui l’élève seule décide de l’envoyer au Mali pour faire son éducation qui va à vau-l’eau. Dix ans plus tard, Ali revient en France, complètement transformé. Malgré les doutes de sa mère auprès de qui il veut briller, il devient l’imam de la cité banlieusarde. Adulé de tous et poussé par ses succès, Ali décide de créer une agence de voyages pour réaliser le rêve de tout musulman : faire le pèlerinage à La Mecque.

Commentaire – Un drame qui brasse large à partir d’une histoire vraie. D’abord l’éducation d’un jeune émigré qui n’a rien à faire de l’école et qui passe son temps à piquer dans la caisse. A voler une cagnotte rassemblée pour le retour au pays d’un retraité qui quitte la France. La relation ensuite entre ce jeune déboussolé et sa mère qui n’en peut plus, qui ne supporte plus son comportement et décide de se séparer de lui en l’envoyant au Mali pour qu’il y trouve ses racines et la foi religieuse. Enfin, cette foi avec laquelle il revient des années plus tard pour tenter de regagner l’amour de sa mère. Ali est devenu un bon musulman, mais il exerce sa foi avec les valeurs que la France lui a léguées : liberté, égalité, fraternité. Ces mots écrits dans la Constitution ne riment pas avec le Coran. Un des fidèles le lui fait d’ailleurs remarquer en quittant la salle de prières dont il est devenu l’imam. Jusqu’où peut-on parler de liberté dans l’islam ? Cette liberté qui s’arrête à celle d’autrui, comme le mariage. Quant à la fraternité, le jeune imam en fera les frais, se laissant prendre au piège des visas qu’on lui fait miroiter dans cette agence qu’il gère pour réaliser le pèlerinage à la Mecque dont rêvent ses fidèles. Il se fait escroquer l’argent qu’il a récolté de leur part, et la communauté voit en lui le « sale voleur » qu’il était adolescent. La boucle est ainsi bouclée sur celui qui restera un marginal, un paumé tant en France qu’au Mali, où on le traitait de « français ». Les dernières images sont éloquentes, le montrant pardonné par sa mère mais souillé par l’escroquerie : il a trahi la confiance de ses fidèles, lui qui était leur guide, leur imam. Un des piliers de l’islam est semé d’embûches et il est tombé dedans.

Le jeune imam brasse donc large et ne laissera pas insensibles tous ceux qui cherchent à comprendre la communauté musulmane, sa foi et ses dérives face à la modernité, notamment parce qu’elle est, elle aussi, confrontée à l’escroquerie des voyages à La Mecque, ainsi qu’au jeu des réseaux sociaux et des téléphones portables. Comme la société en général d’ailleurs, qui l’abrite.

La mère et le fils sont bien interprétés par Hady Berthé et Abdulah Sissoko qui font leurs premiers pas à l’écran. Abdulah, qui vient du théâtre classique et qui a étudié le Coran, incarne parfaitement ce jeune émigré dont on ne saura jamais s’il est un opportuniste ou un idéaliste convaincu. C’est à chacun de choisir en rentrant dans son jeu. Quant au réalisateur Kim Chapiron, il change ici de registre après ses deux précédents thrillers, Sheitan et Dog Pound, et une comédie dramatique sur la prostitution estudiantine (La crème des crèmes, 2014).

Avis – Un drame complexe, posant plusieurs questions sur la communauté musulmane en France, confrontée aux valeurs républicaines. Abdulah Sissoko campe un imam à l’esprit large, ouvert, civique, reconverti en agent de voyages. Loin du prosélytisme attendu.

CINÉMA : JUNIPER

Drame familial deMatthew J. Saville, avecCharlotteRampling, George Ferrier, MartonCsokaset Edith Poor. Nouvelle-Zélande 2021, 94 min. Sortie le 5 juillet 2023.

Résumé du film

Viré de son internat à cause d’une bagarre, Sam, un jeune mal dans sa peau, trouve chez lui une grand-mère qu’il ne connaît pas. Arrivée d’Angleterre en chaise roulante et alcoolique de surcroît. Comme son père doit s’absenter un certain temps, c’est lui qui aura la charge de Ruth, avec l’aide d’une infirmière à domicile. D’abord hostile à cette mission, Sam ne tarde pas à découvrir que sa grand-mère est une personne drôle, impolie comme pas deux et fort coquette, malgré les verres de gin qu’elle s’enfile dès le matin. Entre eux deux naît une étrange complicité.

Commentaire – Premier long-métrage de Matthew J. Saville, réalisateur et scénariste néo-zélandais, qui a tiré ce drame familial de ses propres souvenirs d’adolescent confronté à une grand-mère acariâtre. Il l’a intitulé Juniper, du nom du genévrier qui sert à distiller le gin dont s’abreuve Ruth, qui garde tous ses esprits pour faire l’éducation de son petit-fils.

Le réalisateur a confié le rôle à Charlotte Rampling qui renoue avec la face sombre de l’âme. Après s’être montrée sous un jour tyrannique auprès de Sam, lui donnant un coup de trique et lui jetant un verre au visage, elle finit par s’amadouer et laisse deviner son cœur qui ne demande qu’à aimer. Qu’à retrouver le passé qu’elle est venue chercher en Nouvelle-Zélande et qui sera sa tombe. Juniper s’intitule d’ailleurs en sous-titre Le passé retrouvé

Cette petite vieille coquette, qui ne porte pas du tout les signes de son alcoolisme (c’est sans doute regrettable pour la crédibilité du film), joue avec tous, et avec nous les spectateurs, comme un chat avec la souris. On déteste son irritabilité, son arrogance, sa façon impérative de se faire servir, et on la sent soudain si frêle, si petite dans les bras de Sam qui l’emmène à la salle de bains ou lui fait faire quelques pas de danse au milieu des invités. Elle respire alors la paix retrouvée au son d’un air langoureux des années 90 qui servent de cadre au récit. Leproblème, c’est qu’onnesaurapaspourquoiellepasse ainsi de la hargne à la nostalgie, car il manque quarante minutesau dramepournousl’expliquer. Tournéen 2021, Juniper a été raccourci d’un quart de manivelle après le Covid-19, et dans ce quart se trouvent sans doute les ingrédients de l’histoire de la grand-mère, ancienne reporter de guerre qui a accouché du père de Sam sans connaître, ou vouloir connaître le géniteur. On a donc affaire à un drame avorté, et le spectateur aura beau jeu d’inventer l’histoire de cette grand-mère qui débarque à l’improviste. On l’a vue en 2021 sous l’habit de sœur Félicita dans Benedetta de Paul Verhoeven, où elle défend son abbaye contre les tentations de la chair. Sans parler de la centaine de films qui lui ont fait traverser plus de 60 ans de carrière.

A ses côtés, le mannequin George Ferrier fait ici ses premiers pas dans la peau d’un jeune aux idées morbides, qui lui aussi a des choses à se faire pardonner à la suite du décès de sa mère. Le film a été tourné dans le nord de la Nouvelle-Zélande, à Auckland, dont on aurait aimé voir plus de paysages. Ceux-ci sont passés sous silence au profit de la demeure.

Avis

Une chronique familiale amputée d’un bout, menée par Charlotte Rampling, toujours aussi magistrale dans son rôle.

CINÉMA : LES DAMNÉS NE PLEURENT PAS

Drame de Fyzal Boulifa, avec Abdellah El Hajjouji, Aïcha Tebbae, Antoine Reinartz et Moustapha Mokafih. France-Belgique-Maroc 2022, 110 min. Sortie le 12 juillet 2023.

Résumé du film

Fuyant les scandales qui éclatent sur leur passage, Fatima-Zahra entraîne son fils Selim, âgé de 17 ans, de ville en ville. Ils arrivent ainsi à Tanger où de nouvelles rencontres leur font miroiter l’espoir d’une vie meilleure, avec un toit où s’abriter. Mais leur relation fusionnelle va se trouver compromise par les voies qu’ils empruntent chacun pour sortir de l’impasse.

Commentaire – Ce drame est signé Fyzal Boulifa, jeune réalisateur britannique d’origine marocaine, dont le premier long-métrage, Lyn + Lucky sorti en 2020, a remporté une collection de prix dans plusieurs festivals internationaux : récit d’une amitié entre deux femmes, mise à l’épreuve dans des circonstances extrêmes. Avec Les damnés ne pleurent pas, Boulifa revient sur les épreuves d’un autre duo, cette fois au Maroc. Il montre les laissés-pour-compte du pays : une travailleuse du sexe et son fils né d’un viol (c’est la raison pour laquelle la mère se prostitue), tous deux rejetés par la société. Une société traditionnelle ancrée dans l’islam et ses valeurs. La prostitution cachée, exercée sous couvert, est au cœur du film. Elle fait vivre le tandemmère-fils qui, sans elle, serait à la rue, parmi les mendiants. On devine, au fur et à mesure des images, que la mère se prostitue depuis toujours, portant des bijoux clinquants (qu’elle se fait voler) et fréquentant les lieux déserts pour rencontrer les hommes : l’oued aux abords d’une ville ou un bus à l’arrêt le soir, déserté de ses passagers. Le fils est pris dans l’engrenage de la prostitution et il en tire ses premiers revenus, car il est en âge de « travailler ». Sa mère ne le met pas assez en garde et il se laisse prendre dans le filet des passes. C’est la prostitution qui le conduira finalement en prison pour y purger sa peine devant une société austère, partagée entre riches et pauvres, entre croyants et mécréants. Les Européens qui fréquentent les riads et dépensent un argent sale, pas « halal » aux yeux des musulmans.

Le bon samaritain qui a pris le duo sous son aile protectrice se révèle à la fin un intégriste misogyne, patriarcal et autoritaire, ayant besoin d’une seconde épouse pour pallier les infirmités de la première. Tout cela est montré par petites touches, dans un récit syncopé, avec des scènes écourtées qu’il faut deviner pour reconstituer l’histoire. On perçoit l’empreinte de Pasolini et de Fassbinder dont se revendique Fyzal Boulifa.

Pour le montrer, le réalisateur a fait appel à deux inconnus du grand écran : Abdellah El Hajjouji et Aïcha Tebbae. Ils incarnent parfaitement leur rôle. Le garçon, jamais à sa place nulle part, poursuit son rêve d’être intégré quelque part, quitte à rejoindre un club d’homosexuels, tandis que sa mère, vieillie pour les besoins du film, se maquille à outrance et porte les lunettes noires d’une diva à la recherche des regards masculins. Un tandem qui résume bien les laissés-pour-compte de la société marocaine.

Avis – Portrait en demi-teinte d’une société qui cache ses misères sous un voile. Ce drame soulève le voile avec une certaine pudeur.

LES WESTERNS MARGINAUX de 1900 à 1980

Pour le public, du moins sa grande majorité, le western se limite à quelques nomsd’acteurs :JohnWayne,Clint Eastwood, GaryCooper et Randolph Scott, à quelques films épiques : Autant en emporte le vent, Major Dundee, Les géants de l’Ouest, Le train sifflera trois fois ou encore La Conquête de l’Ouest et à quelques séries télévisées Les Mystères de l’Ouest, Bonanza, Hell on Wheels : L’enfer de l’Ouest, 1883 et Yellowstone. Derrière ces grands ambassadeurs du genre, on trouve aussi la masse des films Cowboys-Indiens qui firent les délices de nos matinées enfantines. Mais ici, Mythic creuse encore plus loin, bien plus loin, au-delà des sentiers arasés par les sabots des chevaux des outlaws et des posses créés dans la passion d’une actualité tragique, il se rend dans les zones frontières où nichent les westerns fantastiques, modernes, de science-fiction, poétiques, de danse, d’horreur et où chevauchent aussi toute la gamme des cavaliers et vengeurs masqués avec Zorro en tête de gondole. L’ouvrage piste des œuvres qui auraient souhaité demeurer dans l’anonymat, des pépites, des héros tombés dans l’oubli ou des choses étonnantes telles ces comédies musicales westernsdatant del’époque dumuet. Ce n’est pas unouvrage à liremais àconsulter car il s’adresse à un public averti qui ne se contente pas des apparences. Il ouvre également les portes au cinéma western mexicain qui quel que soit son niveau souhaite avant tout de la haine, de la passion, de la rage, de l’exaspération, du rire, du sourire mais jamais de l’indifférence. L’étude se penche sur plus de 300 films, serials et séries télévisées dont près de 80 productions mexicaines, un cinéma mexicain particulièrement riche en ce qui concerne les vengeurs masqués en tout genre.

Editions Penthaymore – 362 pages

Jamie-Lee Smit

CŒUR DE TITANE

Nicolas Desroches a écrit ce livre avec les mots et les maux du cœur. Un livre touchant et plein d’espoir malgré la maladie qui pèse sur son existence. Nicolas est atteint d’une cardiomyopathie congénitale, porteur du gène MYH7, qui lui est diagnostiqué après le décès brutal de sa mère. Après cette épreuve, Nicolas poursuit ses études de journalisme et mène une vie normale tout en sachant qu’une épée de Damoclès est pointée sur lui. En octobre 2021 alors qu’il fait de la natation, Nicolas a un arrêt cardiaque et seréveilleenréanimation.Sanscomprendreréellement cet évènement douloureux, Nicolas écoute le médecin lui expliquer qu’il a fait une « mort subite » et qu’il est revenue à la vie après avoir été placé 5 jours dans le coma. Équipé dorénavant d’un défibrillateur jusqu’à la fin de sa vie, cet homme va surmonter les épreuves, les inquiétudes, les obstacles en s’émerveillant de cette seconde chance que la vie lui offre pour continuer à réaliser ses rêves et poursuivre son chemin. L’heure n’a pas encore sonné et la vie a encore besoin de lui. Un livre d’émotions, de bienveillance, de joie, de compréhension et d’espoir que je conseille à tous. La force se trouve en vous, votre cœur est le moteur de la vie. Nourrissez-le, aimez-le et prenez-en soin. Je remercie l’auteur pour ce bel écrit et sa détermination qu’il partage à travers ce témoignage.

Éd. Librinova

195pages

ET LA LUMIÈRE FUT

Il arrive que le destin frappe à la porte des personnes les plus inattendues. Dans un tel cas, elles peuvent se révéler à elles-mêmes, tels des héros des temps modernes.

Jacques Lusseyran appartient à ces catégories de personnes. Lorsqu’il était enfant, un accident malencontreux l’a rendu aveugle. Celui-ci se produisit dans une école. A l’heure de la récréation, les écoliers se préparèrent à sortir de la classe. Dans la précipitation des uns et des autres, il fut bousculé, par inadvertance, vers le bord du bureau du professeur. Seslunettes se brisèrent et une de ses branches s’est enlisée dans son œil. Son autre organe visuel, par l’éclat du choc, fut aussi endommagé.

Aveugle, il grandira et continuera sa formation scolaire, parmi les voyants. Arrivé à l’âge adulte, la 2ème Guerre Mondiale éclata. D’emblée, il s’opposa au régime de Vichy. Il entra dans la clandestinité. Il s’engagea dans un groupe de résistance : « Défense de la France ». Il y exerça la fonction de recruteur. Son ouïe, étant très exercée, il fut capable de détecter, dans la voix des candidats, souhaitant faire partie de ce groupe, des hésitations ou des troubles, qui peuvent signaler une attitude malhonnête.

Jacques Luysseran et ses compagnons de lutte seront dénoncés par la dernière recrue, en dépit de sa recommandation expresse de ne pas l’enrôler. Il sera déporté dans un camp de la mort, dans le baraquement des infirmes. Il survivra à la déportation.

Il écrira, en 1953, un livre magistral, empruntant le titre à une parole biblique : « Et la lumière fut. » Il y fera la narration de ses débuts, de son accident, de son engagement, en qualité de résistant et de son expérience dans un camp de concentration.

Cet ouvrage constitue une leçon de vie, qui traverse les âges et un appel à la résistance contre toute forme d’oppression.

Ed. Folio - 432 pages

Serge Vassang

NOTRE JEUNESSE

Charles Péguy a vu lejour, en 1873, enFrance, à Orléans. Il a grandi dansune famille modeste. À l’aube de sa vie d’homme, il s’orienta vers le socialisme. Il sera, à un moment, l’ami de Jean Jaurès. Il fonda une librairie socialiste. Celle-ci tomba en faillite. Deux de ses amis, Lucien Herr et Léon Blum, se proposèrent d’en être les associés, apportant ainsi le financement nécessaire. Il en fut ravi, quelques mois durant. Mais épris d’indépendance et flanqué d’un caractère bien trempé, il congédia finalement ces 2 amis et créa son propre journal : « Les Cahiers de la Quinzaine ».

Lorsque le retentissement de « l’affaire Dreyfus » se fit entendre dans toute la France, en 1898, et audelà de ses frontières, tout auréolé de son militantisme, il prit position, en tant que « dreyfusiste », dans le combat politique.

Entre 1907 et 1908, il se convertit au catholicisme. En 1910, il publia une seconde version de sa pièce de théâtre : « Le Mystère de la charité de Jeanne d’Arc ». Les journaux d’extrême-droite, comme « La Libre parole » ou « L’Action française », accueillirent cette œuvre, avec enthousiasme et la virent, tel le repentir littéraire d’un ancien dreyfusard. Néanmoins, la mêmeannée, pour empêcher sa récupération par le camp extrême de la droite nationaliste, il rédigea un article dans son journal, un article, à la dimension d’un livre : « Notre jeunesse ».

Il y rappela ses positions franchement dreyfusardes. Il y brossa un portrait mémorable de Bernard Lazare, un pionnier qui prit fait et cause pour Alfred Dreyfus. Ilsaisitaussil’occasiondefaireunlibellecontrelemondemoderne. C’est une œuvre incomparable et écrite, comme toutes celles de Péguy, avec un style unique qui révolutionne la langue française, dans la mesure où celuici en bouleverse la syntaxe.

Ed. Folio - 352 pages

WANTED STÉPHANE GUIVARC'H

Jerôme Bertin fait à nouveau des étincelles en travaillant la langue avec expressivité et en la colorant de nuances fracassantes. A la fin des années 80, le protagoniste de « Rage tendre » a bien grandi. Il continue à végéter à Saint-Yrieux, trou perdu dans le Limousin, et balade son ennui de façon solitaire. Pour ne rien modifier à son parcours, il zone, accumule les conneries, fume du shit et se perd dans des amourettes sans lendemain. Les bars font office de QG pour voir certains copains, boire jusqu’aux petites heures, refaire le monde et cracher sa révolte. Plutôt que d’utiliser la prose, l’auteur taquine la versification, en se détachant de toute école. On est davantage dans le slam que dans la poésie classique. Les mots se meuvent, glissent, accrochent et arrachent des impressions. La langue se veut mutante comme la société qui ne s’arrête jamais, va et vient en fonction des modes et des humeurs. Il faut quelques pages pour entrer dans son univers et, une fois qu’on a saisi la démarche, on se laisse embarquer pour une démonstration mâtinée de résistance, de coups de blues, d’illusions et de résilience. Un anti-Petit Nicolas corrosif et jubilatoire !

Ed.Au Diable Vauvert – 295 pages

LACOUR DES GRANDS

La cour des grands, c’est évidemment l’arène, celle où se disputent les corridas ! Bien entendu, on peut critiquer ce sport, mais pour beaucoup il demeure un spectacle splendide ancré dans la tradition. Né en 1964, Maxime Ducasse est un banderillero retiré nîmois. Il a exercé pendant trente ans avec de grands toreros français et espagnols. C’est dire qu’il connaît le métier, avec toutes ses ficelles, le nez chatouillé parl’odeurdelasciuredelapiste,celledusangqui jaillitàchaque coup d’épée, le regard dupublic quitannesa peau.Aqui s’adresse ce texte ? Souvent à un lecteur indéterminé, qu’il soit amateur ou non de tauromachie. A vous, à moi ! Au fil des vingt-cinq chapitres, il revit en notre compagnie les fortunes et infortunes des professionnels qui interviennent au fildes saisons,Anecdotes, souvenirs, histoires ordinaires ou extraordinaires se succèdent avec des rythmes différents, mais toujours servis par le même objectif : offrir duspectacle àchaque féria, autant enFrance qu’en Espagne. Sa carrière achevée, il lui reste à regarder dans le rétroviseur avec nostalgie. Puis, il est conscient des critiques qui fusent de partout, avec ces gens qui dénoncent ce qu’ils considèrent comme étant de la maltraitance animale. Il répond d’un simple haussement d’épaules, car il a toujours connu le public qui se rue pour acclamer les rois du muleta, carpe écarlate faite pour fatiguer le taureau avant l’estocade. La corrida est sa vie et sans corrida, pour lui, il n’y aurait plus de vie !

Ed.Au Diable Vauvert – 288 pages

LE GRAND CATALOGUE IMAGINAIRE DES ENFANTS EXTRAORDINAIRES

Qui sont ces enfants extraordinaires ? On les appelle Enzo, Iris, Arthur, Chiara, Charlotte, Louane, Thomas et portent bien d’autres prénoms encore. Ils ont en commun de ne pas encore avoir dix ans et de savoir ce qu’ils aiment dans la vie. Plus tard, l’un sera constructeur free-lance, l’autre détentrice du permis de voler, gardien des volets, observatrice de l’invisible ou déménageur professionnel. Les idées de métier ne manquent pas, même s’ils ne s’ancrent pas vraiment dans les postes à approvisionner. Mais qu’importe puisque, lorsqu’on n’est pas plus haut que trois pommes, on détient le pouvoir de rêver, de s’inventer un futur et de se projeter partout dans l’univers. L’évasion s’organiseparlesmotsetparlesimagesqu’onsevissedans le crâne, qu’on réinvente à travers les yeux remplis d’innocence. Ensuite, pour certains, partager des voyages aux antipodes peut sembler une aventure indélébile : la première fois qu’on se confronte à l’étendue de la mer en gardant les pieds bien enlisés dans le sable de la plage, quand on s’abandonne à la lecture comme nourriture essentielle, au moment de collecter des cailloux de diverses tailles, lorsqu’on veut savoir tout sur tout ou lorsqu’on souhaite ne jamais quitter sa ville, même pour tout l’or du monde. Estelle Billon-Spagnol propose des portraits d’enfants imaginaires auxquels les jeunes lecteurs peuvent s’identifier, Pas d’histoires ni d’ordre de lecture. Juste des pleines pages avec chaque fois un dessin qui représente le gosse en question, qui spécifie son âge et qui le détermine à travers une passion ou une envie. Un catalogue avec un effet de miroir. La formule se veut simple et efficace pour une ode à l’enfance et a ses richesses !

Ed. Grasset Jeunesse – 64 pages

AUX OISEAUX

Il ne s’agit pas d’unouvrage consacré à l’ornithologie.Du moinssur le plan scientifiqueou zoologique ! Anaïs Massininousinvite àla suivre au cours d’une balade bucolique pour aller à la rencontre d’espèces de chez nous, en progressant au printemps à l’heure où la rosée perle et scintille. Il suffit de ralentir le pas ou de se poser pour écarquiller les paupières et scruter partout autour de soi. Si la nature reste d’une beauté sauvage, abimée ailleurs par l’activité humaine, il faut se concentrer sur tout ce qui s’active dans les buissons et dans les branchages. L’occasion d’admirer des oiseaux qui battent des ailes, piaillent, jouent ou picorent de la nourriture. L’auteure a sélectionné quarante espèces pour les reproduire en peinture et les accompagner de textes poétiques. Illustratrice talentueuse, elle présente son livre comme une incursion sereine dans un univers où le naturalisme côtoie l’imaginaire, faisant dialoguer des strophes et des dessins à la gouache. On se trouve de fait devant des œuvres qui peuvent apparaître à certains comme des cartes postales inédites ou des coups de cœur destinés à transmettre une passion. Bergeronnette des ruisseaux, Pipit Spioncelle, Rossignol philomène, Cincle plongeur, Grive des bois … Il y en a quarante et c’est à vous de déterminer celui que vous préférez !

Jeunesse – 96 pages

OUBLIEZ-MOI

L’écrivain chinois Xu Feng revient sur la vie de Qian Xiuling, née à Yisingdansla provincede Jiangsuen1912. Adix-sept, ellepart pour la Belgique, avec la ferme intention d’étudier la chimie. L’Université de Louvain l’accueille. Après avoir rompu avec son fiancé, elle épouse Grégoire de Perlinghi, un médecin belge. Il a été raconté qu’elle s’est ensuite rendue à Paris, avec l’espoir de rencontrer Marie Curie, voire de collaborer avec cette dernière. La guerre met un terme à ce rêve. En 1940, Herbeumont est occupée par l'armée allemande. Un jeune résistant fait sauter un train militaire. Arrêté, il est immédiatement condamné à mort par l’armée d’occupation. N’écoutant que son courage, Qian Xiuling intervient auprès du général Alexander von Falkenhausen, qu’elle a connu en Chine, pour solliciter la grâce du garçon. Même chose en 1944, lorsque près de cent otages sont menacés d’être fusillés suite à l’assassinat de trois membres de la Gestapo. A nouveau gain de cause et grâce des civils. Après la libération, elle risque sa réputation en allant défendre l’officier allemand devant le tribunal allié, lui évitant ainsi la peine de mort pour crimes de guerre. Le reste de son existence se déroule loin des laboratoires qu’elle ambitionnait. On sait qu’elle a ouvert un restaurant asiatique dans la capitale et en a fait une des meilleures tables de Bruxelles. L'histoire de Qian a été transposée en une série télévisée chinoise de seize épisodes, « Chinese Woman Facing Gestapo's Gun », qui met en vedette Xu Qing. Pour certains, elle est un peu la femme Schindler de chez nous !

Ed. M.E.O. – 328 pages

Henri Bodson

FATALTEMPO

MartaTverberg, une saxophoniste derenomméeinternationale, tombemortesurscène durant unfestival de jazz réputé. Dès les premières minutes de l’enquête, l’assassinat ne fait aucun doute. Le ou la coupable se trouvait-il dans le public, parmi les six cents personnes venues acclamer leur idole ? Puis, ce n’est un secret pour personne, la soliste ne faisait pas l’unanimité, à cause de ses prises de position radicales en faveur de l’écologie et son comportement oppressif. Ce fait divers pousse la journaliste Agnes Tveit à sortir de sa réserve. Célibataire depuis qu’elle a avoué à son fiancé qu’elle l’avait trompé, ce dernier n’a pas attendu pour faire ses bagages et retourner vivre à Oslo. De surcroît, elle venait de commencer des recherches sur la musicienne. Empoignant le taureau par les cornes, elle se lance dans un marathon pour élucider ce crime avant la police et il apparaît rapidement que des voisins, des collègues et d'anciens camarades de classe pourraient s’avérer des meurtriers potentiels. A mesure que les investigations progressent et qu’elles semblent prêtes à aboutir, Agnes subodore un danger qui plane au-dessus de sa tête. Puis, un ancien amour de jeunesse surgit sous les traits du nouveau patron de Vossa Jazz. Randi Tonedød signe un thriller glacé comme le vent qui balaie la Norvège et nous permet de retrouver son héroïne (révélée dans « La fille de l’air )». Un suspense qui ne laisse rien au hasard, servipar un style peuacadémique etincisifnousplonge dans les méandres d’un récit à tiroirs, dont on découvre les tenants lors de l’épilogue inattendu.

Ed.Albin Michel

Daniel Bastié

452 pages

L’OMBRE D’UN SECRET

Le temps n’atténue pas forcément les douleurs qu’on porte en son sein ! Alphonsine en fait l’expérience malgré elle. Tout a débuté quelques années avant la guerre et l’arrivée des sbires nazis en France. Avec son caractère bien trempé, cette jeune paysanne bretonne a choisi de monter dans la capitale pour mener sa vie librement et s’affranchir d’un père alcoolique qui ne l’a jamais considérée. Fortvite,elletrouveunemploi dedomestiquedansune famille d’intellectuels juifs. Son existence change au quart de tour. Non seulement, elle est bien traitée par la maîtresse de maison, mais cette dernière l’initie au féminisme et à la liberté de penser. Depuis sa chambrette sous les combles, elle se met enfin à irradier, heureuse de subvenir à elle-même. Néanmoins, lorsque la guerre frappe à la porte, sonquotidienbascule. VirginieSaint-Martin nous plonge dans les méandres d’un conflit qui a généré plusieurs millions de morts et qui a étalé son horreur à toutes les strates de la population. A travers le personnage principal, elle relate la douleur imposée aux femmes, la dureté du quotidien et une série de mensonges qui poussent certains pour … survivre ! Ouvrir la boîte de Pandore des années plus tard équivaut à lâcher un démon que tout le monde croyait assoupi, ranimant des rancœurs, dévoilant des non-dits et bouleversant la vie de plusieurs familles. Opération déballage pas toujours bonne à effectuer !

Ed. City – 477 pages

LOVE JASON THORN

La star Jason Thorn fait tourner les têtes. Les adolescentes se damneraient pour lui et leurs mères rêvent de passer une soirée dans ses bras. Toutes ? Olive fait exception à la règle et ne supporte pas ce bellâtre infatué de lui-même, qui n’a qu’à cligner de l’œil pour rameuter toutes les filles du coin. C’est que, autrefois, il lui a brisé le cœur. Alors, pour ne pas souffrir inutilement, elle a jugé opportun de prendre de la distance et de tout mettre en œuvre dans le but de le radier de ses pensées. Un plan qui a fonctionné à merveille jusqu’à maintenant. Que se passe-t-il ensuite ? Ecrivaine, elle vient de remporter un succès de librairie inespéré et les droits ont été acquis par un producteur en vue d’une transposition cinématographique. Avec qui dans le rôle principal ? Bien sûr, l’incontournable Jason Thorn et son côté obscur ! Incapable d’opposer des arguments pour ne pas avoir à rencontrer ce dernier, Olive se pare de toute sa détermination pour rester de marbre et se limiter à l’essentiel.Alors, la maison de production fait courir la rumeur que tous deux vivent une liaisondesplusromantiques.Assurément, la jeunefemme tique. Son cauchemar d’avant est-il en train de renaître ? Ella Maise signe un roman fleur bleu trempé de cynisme, avec de l’humour ravageur, des clichés qu’elle détourne au quart de tour et un zeste de piment pour relever la sauce.

Ed. City - 432 pages

AVENTURIÈRE

Chacun connaît ou a entendu parler de l’Everest, la montagne la plus haute du monde. Un lieu qui a toujours attiré les aventuriers et les alpinistes professionnels. Un défi en soi ! En 2022, Emma Clair Dumont s’est lancée dans son ascensionparticulièrement éprouvante. Avec un pic culminant à plusde huit mille huit cents mètres d'altitude, l'Everest représente un défi extrême, tant sur le plan physique que mental. Après s’être préparée durant des mois, elle a affronté des conditions rigoureuses, en tenant compte de la météo extrême et après s’être assigné un entraînement digne des forces spéciales d’intervention, prêteàmettresarésistanceàl'épreuve. Danscelivre, cettemamanentrepreneuse raconte son équipée tout en revenant sur d’autres défis relevés précédemment haut la main :Afrique en quad, marathon au Pôle Nord, traversée de la Manche à la nage, parcours de la France entière à vélo, etc. Au-delà de la prouesse physique, chaque challenge représente un défi intérieur qui pousse à aller toujours plus loin ou toujours plus haut, afin de se prouver que la vie mérite d’être croquée à pleines dents et pour sentir monter l’adrénaline. Ne jamais renoncer est devenu chez elle une rengaine, loin de la procrastination qui habite certains. Bien entendu, gravir l’Everest ne se positionne pas à la portée de tous et la volonté prime avant tout.Amandine Deslandes l’a secondée pour rédiger le menu de cette aventure, transformant un exploit sportif en récit captivant.Avec -50 degrés en altitude, des vents ultra-violents et la peur au ventre face aux imprévus, on suit une conquête humaine qui parle bien entendu d’un pari mais surtout de philosophie de vie, en se rendant compte que, malgré toute la technologie qui nous sert, on se retrouve minuscule face à la nature qui impose ses assauts et sa férule.

Ed. City – 299 pages

JeanneAlexandre

ENFANTS À VENDRE

Dans l’Amérique des années 30, la Grande Dépression fait des ravages tous azimuts, jette des familles à la rue, décuple une violence rare et pousse certains au vol ou à la mendicité. Des enfants sont séparés de leurs parents. Pire ! La journaliste Ellis Reed est estomaquée lorsqu’il découvre deux gamins en guenilles, la face maculée et le regard absent, assis sur le porche de la maison qu’ils occupent. A côté d’eux, une pancarte bien visible, avec cette offre : « Enfants à vendre » ! Elle saisit un cliché qui résume le marasme que traverse le pays. Une photographie qu’elle s’empresse de proposer à son rédacteur en chef et qui lance sa carrière. Mais, la détresse des deux jeunes anonymes la hante et elle prend progressivement conscience qu’elle aurait pu faire quelque chose, s’occuper d’eux, s’entretenir avec les adultes ou, qui sait, faire jouer l’une ou l’autre relation. Lorsqu’elle revient sur place, elle se retrouve face au domicile abandonné, mais aucun signe de ceux qu’elle a fixés sur pellicule une dizaine de jours plus tôt. Serait-il encore temps de … ? Pour elle, il n’y a aucun doute, les gosses ont été achetés. Par qui ? Partis pour où ? Submergée par le remords, elle se met en tête de remuer ciel et terre pour réparer ses erreurs. Kristina McMorris décrit à travers ce roman la manière dont certaines familles ont survécu au ralentissement économique suite au Krach de 1929 et - en particulier- comment, lorsque les difficultés devenaient insurmontables, elles traitaient leur progéniture, en espérant en retirer un revenu ou du travail. On parle souvent de Victor Hugo et « Les misérables », autant que de John Steinbeck et « Les raisins de la colère ». Avec « Enfants à vendre », Kristina McMorrid serre l’écrou d’un tour supplémentaire dans l’horreur sociale et la misère !

Ed. City

415 pages

FÉLONIES ET MALAVENTURES

Ce roman décrit les aventures du jeune chevalier Guilhem d'Ussel. L'histoire se déroule en 1194, alors que le protagoniste fait partie d'une compagnie de mercenaires engagée par le roi PhilippeAuguste pour servir le comte de Toulouse. Malgré lui, il s’implique dans le pillage d'un château, mais rompt avec ses compagnons. Il se range du côté d’une jeune fille, protégée par une femme dotée de pouvoirs de clairvoyance et de guérison.Poursuivant sa chevauchée, il laretrouve lorsqu’elle tombe dans un guet-apens. Alors qu’il intervient à nouveau, elle nie le connaître. Pourquoi ? Que cache-t-elle ? Qui estelle réellement ? Jean D’Aillon nous plonge au cœur d’un Moyen Âge plein de fureur et rempli d’odeurs de sang. Alors qu’il pensait rompre avec son passé, le héros est accusé de vol et destruction et comprend que sa vie ne tient qu’à un fil. Manigances, trahisons et complots auront-ils raison de lui ? En fâcheuse posture, il n’a pas d’alternative que de prouver sa bonne foi face à des juges implacables. S'ensuit une joute dans le royaume de France du XIIe siècle, où le lecteur rencontre des personnages historiques, amis ou ennemis, qui ont marqué de manière diverse leur époque. Une intrigue haletante qui prend aux tripes et qui se déploie avec virtuosité

Ed. Presses de la Cité – 488 pages

1800 – LAMAIN DE DIEU

L'attentat contre Napoléon Bonaparte, qui s'est déroulé le 24 décembre 1800 dans la rue Saint-Nicaise à Paris, a été un événement marquant de l'époque postrévolutionnaire. Cet acte de violence visant à assassiner le Premier Consul a été perpétré par des conspirateurs royalistes. Ce soir-là, le futur empereur se dirigeait vers l'Opéra pour assister à une représentation, accompagné de son épouse Joséphine. Alors qu'ils avançaient dans leur carrosse, une explosion a retenti soudainement, ébranlant les bâtiments avoisinants. Une charrette chargée de barils de poudre avait été placée sur leur chemin et a délibérément été déclenchée par les comploteurs. Bien que secoué, Bonaparte est sorti indemne de ce traquenard et s’est mis en tête de traquer les responsables en mobilisant les forces de police. C’est ici que Tristan Mathieu déploie son talent de romancier pour diluer l’intrigue historique dans la fiction, amenant les lecteurs à visiter les bas-fonds de la capitale, à se lier à des personnages patibulaires et à assister à la multiplication de cadavres partout où la quête de vérité pousse les enquêteurs à investiguer. Saisi à la gorge, Tayllerand n’a pas d’autre choix que de charger son amiArmand de Calvimont à user de tous les moyens possibles pour stopper l’hémorragie qui frappe tous azimuts. Fort vite, il apparaît que certains auraient intérêt à ne pas divulguer un terrible secret issu des journées les plus sombres de 1789. Alors, groupe sectaire ou conjurés ? Après « La main de sang », l’auteur signe ici un second roman enlevé, sans temps morts (mais avec énormément de morts !), mené avec adresse pour un suspense feuilletonnesque de qualité.

Ed. Presses de la Cité – 318 pages Willy Smedt

LES TISSERANDS DE LA LICORNE

Joséphine est une révoltée. A dix-huit ans, elle refuse de se laisser entraver par un destin qu’elle n’a pas choisi et que sa famille entend lui faire suivre. Pas question de passer le restant de sa vie derrière un métier à tisser comme toutes les femmes qu’elle connaît. Il y a forcément des choses à vivre loin de Saint-Blaise, le village qui l’a vue naître. Alors, prête à défier celles et ceux qui se dresseront devant elle, elle prend sa valise et se met en route pour Sedan, alors en pleine expansion économique. Là, elle s’éprend de Jérôme Desprez, le fils d’un des plus riches propriétaires de fabriques à draps de la région. Ilsdésirent fort vite se passer la bague au doigt, même si le jeune homme présume que sa mère s’y opposera, arguant que tous deux proviennent de milieux sociaux très différents et qu’on ne marie pas un chien et un chat. Pourtant, les événements de 1870 bouleversent leurs calculs. Les Allemands entendent vaincre Napoléon III et la région est métamorphosée en un gigantesque champ de bataille. Malgré la situation critique, Joséphine ne lâche pas prise et, pour défierlesDesprez, elles’allieleursconcurrents, prêteàleurrendre coup pour coup et à se venger sans indulgence. François Bourdon signe un roman qui rappelle le métier disparu qu’est le tissage à la main et qui permet de revivre un moment crucial de l'histoire de France, en plongeant dans le temps pour aller à la rencontre d’une passion contrariée et des faits d’armes qui ont précipité la chute du Second Empire.

Ed. Presses de la Cité – 364 pages

UN ÉTÉ À CAMELINE

Rien ne va plus ! Naïs est contrainte de revenir dans son village natal perché entre le Ventoux et le Luberon. Les contingences de la vie !Après une petite dizaine d’années vécues à Paris, elle fait le bilan de son parcours : une carrière fastidieuse et un mariage raté. Alors, le décès de sa mère et l’héritage qu’elle lui laisse feront peut-être office de nouveau départ ? Sur place, elle se rend compte que diriger une propriété agricole n’a rien d’une sinécure. Très vite, elle doit retrousser ses manches et tout reprendre en main avec la récolte de la lavande, la fabrication de savons et la gestion d’un gîte. Son ami d’enfance, Gabriel, est lui aussi de retour au pays. Un garçon pour lequel elle éprouve des sentiments ambigus. D’un côté, elle se sent attirée par son charisme et, de l’autre, elle peine à se rapprocher à cause d’un train de non-dits qui occulte leurs rapports. Pour ne pas faciliter la situation, Arthur, un vacancier directement venu de Belgique, ne la laisse pas insensible. On peut se douter que l’été passé à Caméline ne sera pas anodin et qu’il fera monter le mercure dans le thermomètre, avec des instants d’ivresse et d’autres qui le seront moins.Aurélie Haderlé signe ici son quatrième ouvrage entre murmures et clameurs, amours qui exultent et peines qui tardent à s’apaiser. Entre vie nouvelle, chassé-croisé affectif et fébrilité intérieure, elle nous suggère un portrait plein de charme d’une presque trentenaire confrontée à elle-même et soumise à des choix de vie, consciente que demain commence aujourd’hui !

Ed. Presses de la Cité – 304 pages

VENGEANCEAU FRONTON

L'inspectrice Laurence Etcheverry se trouve plongée dans une affaire mystérieuse, lorsqu'elle est chargée d'enquêter sur la mort de Martin Gozategui, une ancienne gloire de la pelote basque, un sport traditionnel local. Le cadavre est découvert aupetit matinsurla place de Bidart et, bien que le corps ne présente aucune blessure apparente, un crime est subodoré. Dès le début de l'enquête, l’investigatrice sent que quelque chose vrille, mais elle neparvientpasàdéterminer ce qui poussesoninstinct àsemettre en alerte.Au fil des témoignages, elle apprend quecettedisciplinesportive nerelèvepasquedupittoresqueet qu’ellepossèdeuneséried’enjeux, avec des intrigues qui se tricotent tacitement ou pas. Tout en profitant de spécialités régionales, l'irouléguy (un vin du pays) et quelques morceaux d'ossau-iraty(unfromagetraditionnel), Laurenceserrelescourroiesd’uneenquêtequ’elledevinelongue et complexe. Déterminée à démêler les maillages de l’intrigue, elle se lance dans une course-poursuite à la vérité, faisant de sa ténacité un atout majeur. Mais, au fur et à mesure qu’elle rassemble les pièces du puzzle, elle se sait confrontée à des haines et des rivalités profondément enracinées, remettant en question les fondements même de la société basque. La langue et les traditions qui ont longtemps uni cette communauté se révèlent aussi être des outils de dissimulation et de manipulation. Alain Gardinier signe un polar qui n’a pas à rougir de sa narration ni de son ancrage régional, avec des personnages typiques et typés, un contraste qui oppose la policière extérieure à ce milieu rural et des habitants qui refusent d’abandonner leur héritage séculaire pour la modernité et une ouverture vers l’extérieur. Suspense et dépaysement garantis !

Ed. Presses de la Cité – 218 pages

Willy Smedt

L’ESPOIR SUR LE RIVAGE

Extérieurement, tout se pare d’un charme indéniable. Auréliane et Fabien affichent un bonheur que beaucoup leur envient. Il suffit néanmoins de gratter derrière la vitre des apparences pour découvrir la part d’ombre qui nimbe leur quotidien. Lorsque les discussions vrillent ou que les désaccords s’enveniment, l’époux lève la main et la jeune femme accuse les coups sans regimber, engoncée dans un déni qui tient de la résilience. Experte en chimie, après de longues études, elle a abandonné ses ambitions pour rester au foyer avec, cependant, un rêve qu’elle n’ose pas ébruiter : commercialiser des algues alimentaires. Désormais enceinte et suite à une dernière rafale de violence, elle décide de mettre un terme au cercle infernal qui la tétanisait jusqu’il y a encore peu. En prenant en main son destin et en s’affranchissant du joug marital, elle doitavancer.Alorspour l’enfant en gestation dans son ventre, mais surtout pour renaître à la vie, elle laisse derrière elle son confort matériel, prête à redémarrer tout à zéro. Dans sa fuite éperdue, elle croise des gens qui l’inondent d’amitié, partagent une abondante solidarité et déposent de la lumière dans les ténèbres de son passé. Celle que tout le monde pensait fragile se révèle une montagne de ténacité et de volonté. Nathalie de Broc rejoint la sororité lorsqu’il est question de dénoncer la violence imposée aux femmes. Bien que fiction, ce récit se mâtine d’éléments communs à toutes celles qui sont ou qui ont été avilies par un mâle et se pare donc d’une frange de réalité qui peut apparaître tel un témoignage. En allant plus loin, le combat de l’héroïne résonne comme un cri d’espoirlâchéàlafacedetousceuxquimartyrisent, imposent leurférule et croient qu’être né garçon les autorise à toutes les dérives conjugales. Enfin, ce roman se veut la preuve que l’issue du tunnel existe, que l’espoir ne doit jamais se laminer et que les ressorts de la volonté déplacent des montagnes.

Ed. Presses de la Cité - 346 pages

LES FOLLES ENQUÈTES DE MAGRITTE ET GEORGETTE

Coup decœur dumoisavec ce livre truculent oùla « zwanze » bruxelloise transpire à chaque ligne. Le concept est original : Magritte et sa femme Georgette ( loin d’avoir un rôle secondaire ) enquêtent sur une série de meurtres perpétrés sur des femmes apparemment sans histoire ; assassinats dont la mise en scène est élaborée et …surréaliste ! Au fil de l’enquête c’est tout un Bruxelles révolu (quoi que !) …qui se découvre. aussi sur des anecdotes réelles sur Magritte et Georgette, les lecteurs découvrent la description de plusieurs des tableaux et l’histoire de ce peintre majeur dans l’art pictural ,on suit ce couple attachant où Magritte est l’intuitif et Georgette l’élément rationnel et modérateur dans les différentes découvertes des indices menant à la résolution de l’affaire. On retrouve Brel, les Marolles, l’odeur du chocolat côte d’or près de la gare du midi. L’écriture de Nadine Monfils est fluide, humoristique et décrit magnifiquement les sentiments et les ambiances. Un livre à s’offrir pour un voyage dans le temps quand Bruxelles bruxellait !

Ed. Robert Laffont - 296 pages

Elisabeth Brewaeys

L’OR, C’EST L’ART

Suite et fin, on le suppose, des aventures de Charlie Selrac, l’envoyé de l’Elysée au pays des indiens Wayana, en Guyane française. Il faudrait en fait écrire Charly, mais à partager ses rêves utopistes dans une Guyane àreconstruire, surla based’une redistribution Nord-Suddesrichesses, onseditqueCharlie, comme Chaplin, convient bien à ce rêveur d’un nouveau monde. A ce trentenaire issu de la contestation de Mai 68 et devenu, comme d’autres intellectuels, le représentant français envoyé sur place pour enquêter sur l’orpaillage clandestin de la Guyane, souillée par le mercure et la boue des chercheurs d’or, les garimpeiros. Charlie tout comme son auteur, Jean-Charles Courcot, qui s’identifie à lui.

Dans les deux premiers romans, Chercheurs d’or et Autre monde, Charlie avait aidé ses amis Wayana à reconquérir leurs terreset àretrouverleurvied’avant aucœurdelaforêt, laMadre dispensatrice de l’harmonie essentielle à leur bonheur. Avec eux, avec leursrites depassage et leur initiation àlavie sauvage, Charlie nous invite à découvrir le « toutisme », une philosophie de l’existence qui unit l’homme et la nature. Qui lui fait sentir, palper, aimer la beauté des plantes, des arbres, des animaux et des minéraux au cœur de la forêt primaire, sur laquelle il faut veiller comme sur nous-mêmes. Car c’est une partie de la forêt amazonienne, le poumon de la terre qui nous aide à vivre et à respirer.

Dans L’or, c’est l’art qui en est la suite, Charlie conclut sur le partage des richesses pour éviter les flux migratoires contemporains : les travailleurs rémunérés abandonnent 10% de leur salaire et une bonne partie de leur travail aux pays pauvres, afin de pouvoir se consacrer à autre chose, par exemple leur famille, leurs aspirations, leurs rêves, tandis que le travail serait exercé ailleurs par leurs homologues qualifiés via Internet. Et

l’auteur d’en étudier les tenants etaboutissants quiluiparaissent favorables, de part et d’autre de la ligne démarcative des pays développés et sous-développés. Avec même une touche de poésie livrée sous la forme de quelques jolis vers.

A la lecture de ces trois romans réunis en un seul fin 2022, on se prend à rêver à une meilleure planète, où travail et argent seraient mieux répartis. Où l’homme cesserait d’être un loup pour l’homme. Claude Lévi-Strauss ne s’y était pas trompé en écrivant une lettre élogieuse à l’auteur, Jean-Charles Courcot, « pour la beauté presque minérale et mathématique » de cette philosophie du grand tout à laquelle il adhérait à 100%. Ce fut la dernière lettre du grand ethnologue, écrite à près de 101 ans, un mois et demi avant qu’il ne meure le 30 octobre 2009.

Romancier, librettiste, créateur de mode, metteur en scène et ancien journaliste, Jean-Charles Courcot signe ici son seizième ouvrage, à mi-chemin entre le roman et l’essai. Et fort nourri de ses souvenirs. Il l’a écrit en Thaïlande, au large de Koh Tan où il a passé plusieurs années depuis 2010, avec seulement vingt-trois Thaïs dont il partageait l’existence. Il nous raconte son aventure en Guyane, où il avait effectué son service militaire et où il a rencontré les indiens Wayana. Le livre est pourvu d’abondantes notes de voyage citées en bas de page, qui nous éclairent sur ce département français d’outre-mer et sur sa lutte contre l’orpaillage clandestin. On peut se le procurer sur www.jeancharlescourcot.com

Éd. Art & Îles - 591 pages

Michel Lequeux

LE FILS DU GOUVERNEUR

Le récit de Jean-Marie Baron apparaît comme un vibrant hommage à son père, François Baron, un homme aux multiples facettes. François Baron, né en 1900 et décédé en 1980, a occupé des fonctions d'administrateur des colonies en Afrique et a été le dernier gouverneur de Pondichéry. Il est également connu pour avoir été le premier à répondre à l'Appel du 18 juin du général de Gaulle, marquant ainsi son engagement dans la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale. Jean-Marie Baron entrelace habilement les souvenirs intimes de son père avec les événements historiques majeurs du XXe siècle. Il évoque également ses rencontres avec le philosophe et leader indépendantiste indien Aurobindo, dont le concept de force supramentale est comparé au surhomme de Nietzsche. Cet ouvrage se veut aussi unpériple à travers de nombreux paysages fascinants, qui lui permet de retranscrire la poésie de l'Égypte éternelle, les décors irréels de lamontagne deBâmiyân etlessommets enneigés de l'Himalaya admirés depuis un hublot d'avion. Ces images témoignent de son amour immodéré du voyage et de son tempérament d’inlassable globe-trotter. Assurément, pareille existence ne se déroule pas sans dangers et François Baron, tout au long des événements, a échappé à plusieurs reprises à la mort. In fine, à travers ce livre souvenir, Jean-Marie parle avec pudeur et tendresse de son géniteur qui lui a transmis des passions similaires aux siennes, lui permettant à son tour de bâtir une brillante carrière, multipliant les casquettes de journaliste, d’auteur et d’enseignant pour traverser le monde d’un hémisphère à l’autre.

Ed. Baker Street – 252 pages

Andrea Cerasi

LIBÉRER LAGAUCHE

Paul Melun est un essayiste et chroniqueur français. Président du mouvement politique Souverains demain !, ilintervient régulièrement dans les médias avec pour objectif de se positionner face à l'actualité. Aujourd’hui, il réitère sa désillusion profonde lorsqu’il regarde l'état actuel de la Gauche et se demande ce qu'il reste des idéaux qui animaient ce parti pour la France, son histoire, ses paysages et sa passion pour l'égalité. Il affirme qu’elle trahit chaque jour ses engagementsetacomplètementabandonnéladéfensedestravailleurs, auprofit de compromis politiques minimes de plus en plus éloignés de la justice sociale et de la défense des humbles pour les aider à accéder à un avenir meilleur. Il se remémore avec nostalgie un temps qui reposait sur des socles qu’on croyait inébranlables, sur la conviction de grands hommes politiques qui utilisaient leur fonction en se plaçant au service de la nation, avec en ligne de mire quelque chose de magique, que l’auteur nomme envie de transcendance qui dotait chaque réforme d’un souffle authentique.Ases yeux, la société se délite chaque jour davantage en laissant apparaître le gouffre des clivages. Pire, elle se fracasse, broyée par le Moloch du libéralisme outrancier, l’égocentrisme et le carriérisme à n’importe quel prix. Il regrette la Gauche de papa qu’il aimait etqu’il soutenait. Il fustige vertement les élusactuels du parti, qui ne sont même pas l’ombre de leurs prédécesseurs puisque, toujours selon lui, ils ont perdu leur âme, ontsuccombé auxpires instinctsduXXIe siècle etont fait dunombrilisme leurviatique. Chose qui explique partiellement pourquoi la Gauche a perdu une bonne part de ses électeurs à force de trahisons ou de mesures tronquées. Néanmoins, il souhaite continuer à croire en la possibilité d’un rebond, surtout de la possibilité de faire de la politique différemment !

Ed. du Cerf – 176 pages

À L’OMBRE DES ÉTOILES

Frantz Vaillant, journaliste, écrivain et documentariste, nous livre dans son ouvrage une plongée fascinante dans la vie méconnue des enfants de dix personnalités célèbres. L’occasion d’entrer dans le foyer de Jules Verne, Guy de Maupassant, Paul Verlaine, Colette, Pablo Picasso, Max Linder, Jacques Prévert,Albert Camus, LéoFerréet BorisVianpourfairelaconnaissancedeleurprogéniture, dissimulée par l'effacement de l'histoire. Ce livre, une véritable enquête minutieuse, révèle les destins brisés de ces derniers, écrasés par la notoriété de celle ou celui qui les a conçus et souvent livrés à eux-mêmes. Le poids du nom qu'ils portent comme un fardeau les a condamnés à rester dans l'ombre de leur illustre géniteur, incapables de rivaliser avec ce dernier ou condamnés par le regard suspicieux de ceux qu’ils approchaient. On se doute aisément que certains patronymes sont durs à traîner et peuvent apparaître avec une allure demalédiction. L’auteur s'attache iciàrestituerune part delumière à ces êtres de chair et de sang trop souvent remisés loin des feux des projecteurs. L’opportunité de verser dans les non-dits savamment entretenus, de parler de secrets familiaux, d’abandons, de délaissements, d’héritages compliqués. Grâce à sa plume tonique, Frantz Vaillant propose une visite des coulisses de la créativité française étalée sur deux siècles et nous rappelle que derrière chaque génie se trouve une descendance, avec ses joies et ses souffrances, souvent éclipsée par la célébrité d’un de leurs parents. Assurément, il convient de distinguer l’artiste et celle ou celui qu’il est vraiment dans la sphère privée, même si aujourd’hui on tend de plus en plus à lier les deux.

Ed. du Cerf - 228 pages

DICTIONNAIREAMOUREUX DE LATOSCANE

Pourquoi ne pas encenser La Toscane, cette région magnifique et historique située en Italie centrale. Réputée pour ses paysages pittoresques, ses villes charmantes et son riche patrimoine culturel, voici un dictionnaire fait pour clamer tout l’amour qu’on lui porte et partager celui-ci avec un maximum de lecteurs férus de Méditerranée, autant que de trésors culturels et architecturaux. Florence, sa capitale, figure toujours comme le berceau de la Renaissance, avec des chefs-d'œuvre tels que le Duomo, le Ponte Vecchio, la Galerie des Offices et le David de Michel-Ange. Pise en est une autre ville incontournable, avec sa célèbre tour penchée, mais aussi son magnifique complexe architectural de la Piazza dei Miracoli. Sienne tient sa réputation de sa place centrale, la Piazza del Campo, qui accueille le Palio, une course de chevaux palpitante. Botticelli, Léonard de Vinci, Michel-Ange, Dante Alighieri et Niccolò Machiavelli ont vu le jour dans cette région fertile, avec toujours un héritage artistique bien présent. Adrien Goetz, professeur à la Sorbonne, a décidé de rassembler tout ce que ce coin d’Italie pouvait offrir aux visiteurs aussi bien qu’aux Italiens. Une sélection forcément subjective mais qui alebonheurd’exister, mélangeantdeslieux, despersonnages historiques, desimpressionsensuivant le modèle d’un abécédaire. Du coup, il convient d’aborder l’achat de ce dictionnaire pour ce qu’il représente. A savoir, une mosaïque qui traverses les siècles et s’arrête par instants pour céder des bouts de rêve, des envies de voyage, un imaginaire qui s’est transmis de génération en génération et tout un pan de notre civilisation.

Ed. Plon – 649 pages

CathyAumbert

DICTIONNAIREAMOUREUX DE LACHANSON FRANÇAISE

La chanson française est plurielle et a évolué au cours des décennies, faisant et défaisant ses idoles, portant au pinacle certaines d’entre elles, inscrivant en grand le nom de quelques-unes dans la légende. Avec ce dictionnaire rédigé par Bertrand Dicale, homme de radio et de télévision, chacun peut se retrouver, autant les passionnés que les curieux, pour glaner un train d’anecdotes inscrites dans la mémoire collective. L’occasion de revenir sur des visages qui se sont estompés avec le temps, de se remémorer des standards qui ont fait danser, rire ou pleurer, qui ont permis à des couplesde s’unir ou qui ont scandé des slogans. Bien entendu, il n’a pas été question de remonter aux origines du genre, mais de se focaliser sur le XXe siècle, en abordant les vedettes actuelles. Une traversée hédoniste, mélancolique, gourmande et parfois polémique pour saisir la richesse de mélodies et de textes qui ont enchanté des époques. Surtout la nécessité de revenir sur celles et ceux qui ont vendu des disques par charrette et qui ont chahuté les habitudes. Impensable donc de ne pas parler de Brel, Barbara, Brassens, Aznavour et bien d’autres. Plutôt que de pratiquer l’exercice de l’abécédaire, l’auteur se fend ici de rédactionnels thématiques plus ou moins longs et entend ne pas passer à côté des incontournables. Après avoir lu cet ouvrage, vous ne pourrez plus dire ne rien savoir des yé-yé, de la bande à Salut les copains ou de Vincent Delerm. Une mise en bouche forcément savoureuse avant de glisser un cd dans le lecteur de votre ordi pour de vous brancher sur Radio Nostalgie !

Ed. Plon – 820 pages

LES PHILOSOPHES ET L’AMOUR

Dans ce premier essai, écrit avec une plumealerte, nousplongeons dans l'exploration du rapport intime entre les philosophes et l'amour. Contrairement à l'idée commune selon laquelle l'amour et la philosophie sont incompatibles, il est surprenant de constater qu'aucun livre n'a encore réuni les différentes perspectives des grands penseurs sur ce sujet crucial. Le présent essai a pour ambition de combler cette lacune en exposant leur pensée de manière accessible. Ainsi, pour Platon, l'amour est une ouverture à l'éternité, une quête de la beauté et de l'idéal. Selon lui, l'amour véritable chemine vers la connaissance et la transcendance de soi. En revanche, Lucrèce considère l'amour comme un leurre mortel et soutient que les désirs passionnés et les attachements émotionnels sont illusoires et plongent dans la souffrance. Pour lui, le bonheur réside dans l'ataraxie ou la tranquillité de l'âme débarrassée des tourments amoureux. Kierkegaard voit dans l'amour un défi existentiel et le considère telle une épreuve qui malmène notre engagement, notre authenticité et notre capacité à prendre des risques émotionnels. Selon lui, l'amour véritable nécessite un engagement total de soi. Schopenhauer réduit l'amour à une simple ruse de l'instinct sexuel. S’ensuivent la pensée de Sartre en la matière, celle de Kant, de Nietzsche, etc. En abordant la vie amoureuse selon la boussole de chacun, cet ouvrage révèle également des aspects souvent méconnus ou auxquels on ne songe pas forcément. Aude Lancelin et Marie Lemonnier, toutes deux philosophes, abordent le thème amoureux avec une écriture forcément … passionnée !

Ed. Plon - 279 pages

Louis Strabel

DICTIONNAIREAMOUREUX DU MAUVAIS GOÛT

D’abord, il importe de circonscrire la notion de mauvais goût. De quoi s’agit-il ?

Subjectivement, le mauvais goût englobe tout ce que l’élite ou certaines personnes assimilent à quelque chose considéré comme étant de mauvaise qualité, peu esthétique ou kitsch. Evidemment, cette appréciation peut s'appliquer à différents domaines tels que la mode, la décoration, l'art, la musique, la littérature, le cinéma, etc. Le baromètre du mauvais goût demeure évidemment variable en fonction des individus, des cultures et des époques. Tâche bien ardue pour Nicolas d’Estienne d’Orves que celle de s’atteler à pareil sujet. En feuilletant son ouvrage, on tombe de la sorte sur le k-way, les images coloniales, lamusiquemilitaire,leprofesseurChoronet,parmibeaucoupd’autres, … Anne Hidalgo ! D’entrée en matière, l’auteur convient que cette sélection échappe à toute définition et peut marquer un racisme de classe sociale, une démarcation ou plus simplement une envie (voire un besoin !) de ne pas se confondre dans le troupeau. Cet ouvrage se veut donc partialpar essence, faisant entrer celle ou celui qui l’a acheté dansunezonemarécageuse, renforçant l’histoirequetoutpeut s’avérer beau ou laid en fonction de la lunette qu’on chausse pour observer le monde qui nous entoure. Puis, n’est-il pas tout simplement une perception de la sensibilité de chacun, du miroir de son éducation, de ses goûts et de sa façon d’être ?

Ed. Plon – 584 pages

PETIT LAROUSSE ILLUSTRÉ 2024

Au fil dutemps, LePetit Larousse illustré est devenuune véritable institution. Depuis sa première édition en 1866, il fait office de référence pour les étudiants, les écrivains, les chercheurs et toute personne désireuse de découvrir et d'approfondir sa connaissance de la langue. Il se distingue par son exhaustivité et sa précision. Depuis plus d’un siècle, il recense des milliers de mots, de définitions et différentes acceptions pour offrir un panorama complet du vocabulaire à travers la francophonie. Que ce soient des termes courants, des mots plus rares ou des expressions idiomatiques, Le Petit Larousse illustré les répertorie soigneusement pour en faciliter la compréhension. Au-delà des définitions, il propose également des exemples d'utilisation, des conjugaisons verbales, des synonymes, des antonymes, des homonymes autant que de nombreuses autres informations utiles. Forcément, il a été amené à évoluer pour s'adapter aux contingences, aux besoins des utilisateurs et faire face à un langage en mutation. En plus de la version papier, il est désormais disponible sous forme électronique, ce qui facilite l'accès à son contenu. La version 2024 vient de sortir de presse avec presque soixante-cinq mille mots recensés, dont près de deux mille régionalismes, plus de vingt-huit mille noms propres, quatre mille cinq cents compléments encyclopédiques, cinq mille cinq cents cartes, dessins, photographies, schémas et planches. De quoi en faire un compagnon fidèle que ce soit pour rédiger, lire, étudier ou simplement satisfaire sa curiosité linguistique. Qu’on le veuille au pas, il reste un partenaire indispensable et fiable, l’amidecelleset ceuxquipoursuivent leurscolaritéouqui cherchent às’améliorerdansleurvied’adulte afin de ne jamais passer pour des incultes.

Ed. Larousse – 2048 pages

L’ORACLE DE LAFORÊT SACRÉE

Voilà un coffret ludique et accessible à tous, conçu pour guider chacun sur son chemin de vie. En s’initiant aux pratiques chamaniques, le lecteur peut découvrir et bénéficier des nombreux pouvoirs de la nature tels que le courage, la force et la guérison et, de la sorte, s’épanouir en communiant avec le monde qui l’entoure. Le présent coffret rassemble quarante cartes magnifiquement illustrées qui évoquent des divinités sylvestres, des animaux totem, des arbres, des plantes et des pierres, ainsi que des esprits qui y résident. Bien sûr, un livre d'interprétation accompagne les cartes. Chacune d’elle permet de découvrir le message que la forêt souhaite transmettre. Ces messages peuvent être liés aux thèmes que sont la gratitude à cultiver, la reconnaissance des qualités personnelles ou, encore, la manière idoine de traverser les zones d'ombre qui entravent lajouissance du quotidien. Foncièrement positifs, les textes expliquent également pourquoi et comment surmonter les embûches, se ressourcer et laisser résonner en soi des souffles qui aident à progresser dans l’existence. Pour les lecteurs qui souhaitent approfondir, cet ouvrage propose des rituels chamaniques, ainsi que des guidances pour découvrir les enseignements des messagers des bois. Barbara Lester, femme chamane, a conçu ce coffret et s’adresse à travers cet objet à quiconque est prêt de tenter l’aventure.

SHERLOCK HOLMOS ET L’AFFAIRE DES JOYAUX DE LA COURONNE

Sherlock Holmes est sans aucun doute l'un des détectives les plus emblématiques de l'histoire de la littérature. Créé par Sir Arthur Conan Doyle, il a captivé l'imagination des lecteurs du monde entier depuis plus d'un siècle. Il est connu pour sa brillante intelligence et sa capacité à résoudre les énigmes les plus complexes. Son esprit analytique et sa logique déductive font de lui un expert incontesté. Avec son fidèle compagnon, le Dr John Watson, il n’hésite jamais à se lancer dans des enquêtes palpitantes à travers le Londres victorien pourendiguerlecrime. Naturellement, passédansledomainepublic, il a été adapté à maintes sauces. Tim Collins et john Bigwood le transforment en chien nommé Sherlock Holmos, secondé par son fameux acolyte Catson, aussi félin que lui ne l’est pas. En duo, ils tentent ici de dénouer les nœuds d’une intrigue qui touche la famille royale, puisque les joyaux de la couronne ont disparu. My god ! Fort vite, des suspects potentiels sont identifiés et s’alignent dans la mire de leurs investigations, des animaux tous autant anthropomorphes qu’eux ! S’agissant d’un livre jeunesse, la bonne idée a été d’émailler le récit d’énigmes à résoudre par des jeux et autres devinettes qui closent chaque chapitre. Bien qu’éloignée des romans originaux, cette aventure de Sherlock Holmos a l’heur d’être interactive en invitant le lecteur à résoudre chaque palier de l’enquête, d’être facile à lire et idéale pour donner le goût à la lecture à celles et ceux qui passent leur vie devant l’écran brillant de leur ordinateur et qui ignorent trop souvent le chemin pour se rendre à la bibliothèque.

Ed. Larousse – 192 pages

DICTIONNAIRE LAROUSSE JUNIOR !

Le Dictionnaire Larousse Junior est par excellence le compagnon des jeunes avides de connaissance ou curieux. Que ce soit pour les devoirs scolaires, l'enrichissement du vocabulaire ou simplement le désir d’en savoir davantage, il aété conçu spécialement pourles enfants et les adolescents avec plus de32.000 mots, sens et noms propres soigneusement triés et expliqués de manière claire et accessible. Chaque définition s’accompagne d'exemples concrets et d'illustrations captivantes, tout en allant au-delà des mots afin d’offrir des informations passionnantes sur les différentes matières étudiées en classe telles que les sciences, la géographie, l'histoire, les arts et bien d'autres sujets. Pour faciliter son utilisation, ce dictionnaire propose un système de classement alphabétique simple et intuitif, permettant de trouver rapidement le mot recherché. De plus, des encadrés spéciaux présentent des anecdotes et des quiz pour rendre l'apprentissage plus interactif et ludique. Réputé depuis de nombreuses décennies, le Dictionnaire Larousse Junior fait partie de ces outils indispensables qui contribuent à l’éveil des 8-11 ans, intervient dans leur apprentissage de l'autonomie autant que dans leur affection pour une série de mots qu’ils connaissent ou qu’ils découvrent, tout en encourageant son utilisateur à pratiquer la lecture, l'écriture et la communication efficace avec pour corolaire d’élargir l'horizon de ses connaissances.

Ed. Larousse – 1408 pages

Raphael Hautecour

L’OFFICIEL DU JEU DE SCRABBLE

Avis à tous les passionnés de mots et les aficionados du Scrabble. Préparez-vous à élargir votre vocabulaire et à affiner vos compétences linguistiques, car une toute nouvelle version enrichie de l’Officiel du Jeu de Scrabble est désormais disponible, augmentée de sept cent cinquante ajouts et bénéficiant de listes de mots mises à jour. Les concepteurs de ce dictionnaire pas comme les autres ont minutieusement poussé au peigne fin la vaste étendue de la langue française pour proposer une collection complète de mots, en plaçant l'accent sur l'inclusivité et en reflétant la nature évolutive de notre société, tout en s’adaptant aux différents niveaux des joueurs Bien sûr, cette édition 2023 prend en compte le vaste éventail d'avancées techniques et de découvertes scientifiques qui façonnent notre monde. En plus des néologismes, il fournit une série de mots acceptables à deux lettres, permettant d’effectuer des mouvements stratégiques et d'optimiser les scores. Il est également enrichi de directives complètes pour l'utilisation correcte des noms, garantissant le fair-play et évitant toute ambiguïté lors des matchs et compétitions. Alors, prenez vos pions, assemblez vos mots et laissez cet ouvrage vous accompagner ou redéfinir votre expérience de jeu. Bonne partie !

Ed. Larousse – 976 pages

LE NARCISSISME, CRÉATEUR OU DESTRUCTEUR ?

Bien connu par les médecins, le narcissisme se veut un concept psychologique qui entretient un amour excessif de soi-même et une préoccupation constante pour son propre bien-être autant que pour son apparence. Les narcissiques ont souvent une image grandiose d'eux-mêmes et ont tendance à se considérer comme supérieurs. Ilsrecherchent l'admiration et l'attention, tout enmanquant complètement d'empathie pour lesautres. Enquelquesmots, leur entourage est uniquement là pourles servir, avec pour corolaire une infatuation qui peut les pousser à devenir susceptibles, voire tyranniques. Bref : purement infects ! Au demeurant, une personne narcissique a toujours un impact significatif sur les relations interpersonnelles, en ayant beaucoup de mal àmaintenir un discours sain et équilibré, sans parvenir à se connecter émotionnellement aux malheurs qui les entourent. Une énorme question demeure : Comment vivre avec un narcissique ? Christine Calonne nous propose cent réponses pour comprendre ce trouble qui peut aller jusqu’à la perversion narcissique, avec d’énormes conséquences dommageables. Même s’il ne s’agit pasde la panacée, cet ouvrage à l’heur de s’interroger de manière idoine et d’apporter des pistes pour survivre face à un individu affligé de ce mal. De quelle façon rester calme, ne pas se sentir dévalué, garder l’estime de soi-même lorsqu’on se confronte à pareil phénomène qui entend tout régenter ? Voilà un mode d’emploi pratique, servi par des exemples concrets et des explications qui évitent la langue de bois !

ROSE ET VIRGINIE

Avec « Rose et Virginie », Marie de Palet replonge dans ses racines lozériennes. On se souvient qu’elle a attendu l’âge de la retraite pour abandonner ses craies d’institutrice et se vouer à son plaisir de l’écriture. Bonheur qu’elle a eu tôt fait de partager en proposant des livres ancrés dans sa région et en évoquant le monde agraire d’autrefois. Succès au rendez-vous. Cette fois, elle nous convie à découvrir le destin de deux amies d’enfance que le mariage sépare cruellement. Pourquoi, en épousant un général de l’armée de Napoléon Bonaparte, Rose tourne-t-elle brusquement le dos à celles et à ceux qu’elle côtoyait jadis ? Ne sont-ils plus dignes d’elle ? Souhaite-t-elle oublier le terreau duquel elle a réussi à s’extraire ? En fait, par ce revirement, elle entend effacer d’un coup d’éponge ses origines modestes et rutiler à la cour, entourée de gens du grand monde. Bien sûr, Virginie souffre profondément de cette rupture qu’elle assimile à de la simple trahison. Faute d’accepter le choix de la compagne de toute sa jeunesse, elle s’efforce néanmoins de lui trouver des circonstances atténuantes. Ce récit nous renvoie de facto au cœur du Premier empire, avec un train de visages historiques célèbres, des quidams et des intrigues qui valent leur poids d’intérêt. Bien sûr, pour rendre sa narration addictive, l’auteure jongle habilement avec les ressentis et les rebondissements. Les émotions sont de la partie pour une saga feuilletonesque de bon aloi !

Ed de Borée – 202 pages

Jeanne Alexandre

LES MURMURES DE L’OLIVIER

Marie lutte pour faire prospérer son oliveraie, malgré des récoltes catastrophiques au cours des années précédentes. Pour gérer le domaine, elle ne peut que miser sur la présence de Serge, un alcoolique invétéré. La complicité qu’elle entretient avec ses amis Fabienne et Hugo, ainsi que les liens qui la soudent au jeune berger Matias, lui apportent une aménité bien nécessaire, même si sans grand secours sur le plan pratique. A force de tirer le diable par la queue, elle élabore différents scénarios en guise d’issue qu’elle tourne et retourne dans son crâne. Une nouvelle activité pourrait l’aider à relever le front, mais les rendements tièdes de son activité risquent de l’obliger à déposer le bilan. Alors, pour dresser un doigt d’honneur aux avanies, elle décide d’ouvrir une pension équestre sur un terrain laissé en friche. Une idée qui pourrait faire du chemin avec l’aide de la bonne fée chance. Fort vite, toutefois, elle se heurte à un voisin acrimonieux qui revendique la parcelle qu’elle a choisi d’occuper. Les exigences de ce dernier se transforment bien vite en harcèlement. Frédérick d’Onaglia nous parle de rancœurs, de querelles de voisinage, de bassesse, de vieilles histoires qui s’exacerbent au point de pourrir une existence qui pourrait être harmonieusement en lien avec la nature. L’enfer dans un vallon des Alpilles ? Oui, d’un certain point de vue, cette région proche de Valleraugue a perdu ses ravissements !

Ed. de Borée – 317 pages

LAMORT FANTÔME

L'assassinat ciblé fait partie de ces pratiques controversées et complexes qui sont souvent discutées en période de guerre. Dans le cadre du droit international, qui régit les conflits armés, ce type d’intervention est généralement considéré comme illégal. Selon ces principes légaux, les personnes doivent être traitées avec humanité et il est interdit de cibler intentionnellementdes civils, des prisonniers de guerre ou des personnes qui se sont rendues. Néanmoins, supprimer un personnage jugé stratégique chez l’ennemi fait partie de ce qu’il est admis pour éviter des morts inutiles ou accélérer le processus qui peut mener à un armistice. Tous les moyens sont donc légitimés dans les camps antagonistes. La guerre actuelle en Ukraine nous rappelle cet usage. Il est complètement avéré que les Russes ont tenté d’ôter la vie au président Zelenski dans les premières heures de l’offensive, comme on devine aisément que le meurtre de Poutine serait applaudi avec force de l’autre côté. En entrant dans le XXe siècle, la donne n’a pas changé mais use de moyens qui n’existaient pas voilà encore deux ou trois décennies. Les drones dotés d’intelligence artificielle remplacent largement les commandos qui opèrent en sous-marin et se révèlent d’une incroyable performance. Avec « La mort fantôme, Guerric Poncet nous dresse un inventaire de ces crimes utiles et secharged’illustrersonproposd’exemplesconcrets, passant delasuppressionphysiqueduroi d’Aragon à celle d’Oussama Ben Laden. Naturellement, demain nous chargera de nouvelles armes de plus en plus sophistiquées qui modifieront la face des conflits. Pour conclure son ouvrage, l’auteur esquisse des scénarios qui fontfroiddansledos, mêmesi lesdémocraties affirment quelesnégociations, lamédiation et la diplomatie internationale sont des voies plus constructives que la violence pour parvenir à une résolution durable.

Ed. du Rocher – 174 pages

L’HOMME QUI MURMURAIT À L’OREILLE DES GORILLES

Les grands singes sont les animaux qui ressemblent le plus à l’espèce humaine. Malheureusement, les gorilles figurent parmi les êtres vivants menacés d'extinction. Principalement présents enAfrique, où ils habitent les forêts tropicales. Ils sont répartis en deux espèces principales : les gorilles de l'Est et ceux de l'Ouest. Les deux familles sont classées en danger critique à cause de multiples facteurs, dont la destruction de leur habitat naturel et le braconnage. Depuis plusieurs décennies, les experts lancent des crisd’alarme, carilsdisparaissentàuneallurequinecessedecroîtrepourcéderleurplaceàl'agriculture, l'exploitation minière et d'autres activités humaines basées essentiellement sur le profit. Le combat de Dian Fossey, abattue par des braconniers en 1986, nous informait déjà de l’épée de Damoclès qui pesait à l’époque sur leur crâne. Aujourd’hui, toujours, ils sont chassés pour leur viande, leurs os, leur peau et leurs bébés, vendus comme animaux de compagnie exotiques. Cetteexploitation illégale réduit considérablement les populations de gorilles et perturbe l'équilibre écologique de leur environnement. MaxHurdebourcqs’est découvert unevraiepassionpour ces mammifères et voue depuis des années un combat pour leur survie. Rien ne le prédestinait pourtant à parcourir l’Afrique pour sauver ces primates. Avec ce livre, il invite le lecteur à découvrir l’ampleur de la mission à laquelle il s’est assigné, ne reculant devant aucune difficulté et prêt à offrir l’essentiel de son temps pour que nos petits-enfants puissent encore voir ces animaux en liberté.

Ed. du Rocher – 315 pages

LES VÉRITÉS CACHÉES DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE – TOME II

La Seconde Guerre mondiale est une période marquante du XXe siècle et richement bien documentée. Nonobstant, comme pour tout événement de cette envergure, il existe des détails et des interprétationsqui peuvent êtresujetsàdébat, volontairement occultés ou non. Néanmoins, il n’existe pas de preuves solides suggérant qu'il y ait eu un vaste complot visant à dissimuler des informations majeures. La plupart des connaissances que nous détenons proviennent d'archives, de recherches et d’études réalisées par des historiens du monde entier. Ces sources fournissent une base solide pour comprendre les événements, les causes, les conséquences et les différentes facettes de cette guerre, même s’il reste important de noter que des matériaux pourraient ne pas avoir été accessibles au grand public, en raison de la nature classifiée et des enjeux politiques de l'époque ou qui a suivi. Au fil du temps, les langues se délient et des témoignages ont été déclassifiés et rendus accessibles, permettant ainsi une meilleure compréhension du déroulement des épisodes. Avec ce second tome, Dominique Lormier poursuit donc son exhumation d’éléments peu relatés ayant un lien direct avec le conflit et nous entraîne dans les coulisses, pour ouvrir bien grandes les portes des armoires qui recèlent encore l’un ou l’autre secret emmitouflé dans le silence. De la sorte, il nous fait savoir que le commandement français connaissait par le détail les plans d’invasion allemande de mai 40 et que les forces alliées ont également commis des exactions, tout en revenant sur les actes de bravoure de quidams oubliés au panthéon de l’Histoire. Un ouvrage captivant pour étudier la Seconde Guerre mondiale autrement, l’approcher par la tangente et s’écarter de la narration officielle des Etats. Ceux qui ont aimé le volume 1 adoreront cette suite qu’on peut lire indépendamment de la première partie.

Ed. du Rocher – 290 pages

André Cerasi

TRYPHON DE A À Z

Le Professeur Tournesol, également connu sous le nom de Tryphon Tournesol, est l'un des personnages les plus emblématiques des aventures de Tintin, la célèbre bande dessinée. Ce monsieur excentrique se veut un savant distrait mais passionné, dont les découvertes loufoques ajoutent souvent du piment au récit. Physiquement,ilsesingulariseparsonimperméablevert et sonchapeauassorti,d’épaisseslunettes qui dissimulent son regard et sa calvitie prononcée. Son nom "Tournesol" fait référence à ses cheveux en forme de fleur. Justement … le tournesol ! Malgré son tempérament tête en l’air et ses problèmes de surdité, il demeure un esprit brillant et curieux, constamment absorbé par l’intérêt scientifique des choses. Parmi ses élaborations les plus mémorables figurent la fusée lunaire dans "Objectif Lune" et "On a marché sur la Lune", ainsi que le sous-marin requin dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Cette technologique avant-gardiste (pour l’époque) a captivé l'imagination et a contribué à la renommée de ce génie créatif. L’occasion pour Pierre Béraud de saluer ce protagoniste en lui consacrant un ouvrage présenté comme un dictionnaire à la fois respectueux et bienveillant. Une manière de se rattacher à une série de mots, termes ou expressions liés au bonhomme et d’en faire connaître davantage au lecteur lambda qui n’a vu en lui d’un adjuvant. Traité sous forme d’abécédaire, il s’agit d’une manière de relire (et de redécouvrir !) les récits inventés par Hergé avec une nouvelle optique, de se réjouir de références passées souvent inaperçues et de cerner ce drôle de personnage quelquefois sourd à bon escient, parfois colérique mais toujours fidèle en amitié.

Ed. 1000 sabords – 162 pages

LES SAUTES D’HUMEURDEMOZARTPÈREETFILS

Wolfgang Amadeus Mozart était connu pour son tempérament passionné, doté d'une énergie débordante et d'un esprit créatif sans limites. Dès son plus jeune âge, il démontrait des talents prodigieux en musique et une capacité exceptionnelle à composer. Il était capabledecréerdesœuvrescomplexesetoriginalesavecunefacilité déconcertante et était conscient desongénie.Sur leplanémotionnel, il était souvent décrit comme très sensible. Il pouvait être à la fois joyeux et enjoué, mais également mélancolique et tourmenté. Ses compositions musicales reflétaient souvent ses émotions intenses, avec des moments de légèreté et de virtuosité contrastant avec des passages plus sombres et profonds. En tant que personne, Mozart était reconnu pour son exubérance, son charme mais surtout sa propension à claironner ce que d’autres pensaient tout bas, avec le risqueavérédes’aliénercertainespersonnalités. Acôtédecela, était exigeant et perfectionniste lorsqu'il s'agissait de sa musique. Il travaillait assidûment pour atteindre l'excellence et recherchait constamment de nouveaux défis artistiques, en se soustrayant aux conventionsmusicales desonépoque, tout enveillantàinnover pour repousser les limites de la composition. Avec ce livre, Mario Passa et Geneviève Geffray ont réuni plusieurs textes qui parlent de l’homme, de l’artiste et de ses proches, s’offrant notamment une analyse pertinente de sa relation avec son père Léopold Mozart, également compositeur, Un portrait en contrastes qui émerveillera les férus de musique classique et qui apportera une pléthore d’informations à quiconque souhaite se familiariser à son œuvre.

Ed. Payot – 153 pages

Cathy Aumbert

L’INFILTRÉE

Sous une allure lambda, Lily Wong s’avère une justicière hors normes, ceinture noire de to-shindo et ancienne coach d’arts martiaux à travers les States. Après « La fille ninja », Tori Eldridge nous offre une seconde aventure de cette héroïne pour qui le self-défense n’a pas de secrets. Depuis le premier roman qui a dévoilé sa personnalité forte, on sait qu’elle s’est fixé la mission de défendre les femmes de la brutalité masculine et des injustices de la société. Cette fois, elle se lance sur les traces d’une lycéenne égarée dans les dédales d’un réseau de prostitution. Mais, comme la vie va et vient sans réelle aménité, elle doit se débattre avec ses problèmes intimes, dont parvenir à faire le deuil de l’assassinat de sa jeune sœur et gérer ses grands-parents directement venus de Hong Kong pour l’aider à rencontre un garçon prêt à l’épouser. En filigrane, l’auteure nous propose une plongée dans les bas-fonds de Los Angeleset nous décrit l’horreur de l’exploitation des minorités par une engeance sans scrupules. Si on s’attache bien tôt à Lily Wong, on le doit à sa grande humanité, doublée de fissures qui permettent de s’identifier à elle. Elle représente une incarnation de l’empowerment féminin qui atteste qu’il importe de prendre son destin en main et de ne jamais le céder à autrui. Un livre militant doublé d’un récit d’action cash !

Ed. Equinoxe – 448 pages

UN GROIN TRANQUILLE A LA CAMPAGNE – Tome

6

Voici arrivé le tome 6 des aventures d’Angèle (une fillette blonde de dix ans, à vue de nez) et de son copain René, un petit cochon rondouillard qui rosit de plaisir aux joies simples de la vie. La série a commencé aux éditions du Lombard, fin des années quatre-vingtdix, où elle a connu de nombreux tomes. Duo improbable s’il en est, Angèle et René traversent avec une bonne humeur constante leur univers au gré de planches à gag, un exercice plutôt compliqué pour le créateur mais multiplement jouissif pour le lecteur. Une fois les conventions dela série admises, le petit cochonse fondparfaitement dans la vie de tous les jours de la maisonnée ainsi que du quartier où elle est implantée. Et si René a la forme d’un cochon, le cri du cochon, il en possède aussi le caractère bien trempé pour ne pas dire tempétueux. La famille d’Angèle s’affiche de petite bourgeoisie, réside dans maison individuelle d’une banlieue verte et lumineuse et, comme de bien entendu, Angèle fréquente l’école proche et possède aussi des tas d’autres amis que son animal de compagnie ou encore des copains de classe. La série s’adresse à toute la famille quel que soit l’âge de ses membres et si tout sujet peut être égratigné au cour des aventures, les écorchures seront bien vite oubliées dans une tempête de rires. Le calembour n’est d’ailleurs jamais loin non plus. Curd Ridel, c’est plus de quarante albums au scénario ou au dessin, voire aux deux et nous nous contenterons donc de ne citer que les séries les plus connues : Radio Kids (2 tomes chez Cœur de Loup) Les Pétanqueurs (4 tomes chez Bamboo éditions), Angèle et René (9 tomes au Lombard) Tandori (3 tomes au Lombard), Rigoletto Moustic (2 tomes chez Casterman), Le Batard des étoiles sur scénario de Raoul Cauvin (Sandawe)… Et comme le dit un vieil adage : « Dans le cochon tout est bon ! »

Editions Curd Ridel – 46 pages

Jamie-Lee Smit

UN AMOUR DE GOWAP – Tome 1

Décrire le Gowap n’est déjà pas en soi une sinécure car il s’agit d’une bébête étrange, d’une laideur attachante, voraceet mauvequitientàlafoisdudragonchinoisblagueuretdugentiltoutouàsamémère. Il est drôle, bondissant, bouffe-tout, dormant au plafond et explosant plus souvent qu’à son tour la vie de la quiète famille qui a décidé, lors d’un moment d’égarement, de l’adopter (J’imagine qu’il doit être le seul animal que la SPA refuse de reprendre si le maître désire le rendre.). Rassurez-vous, son amour est au centuple de ce qu’il dégrade. Une fois qu’onl’a rencontré, on ne peut s’empêcher de l’adorer mais la vie se mue en une sorte de tempête domestique perpétuelle. De quel monde, de quelle planète vientil ? Un véritable mystère pour les sommités qui l’ont approché. Et s’il s’agit d’un personnage inventé, cela nous tendrait à nous poser des questions sur la santé mentale de ses pères Curd Ridel et Mythic. L’album fait 64 pages car il est enrichi d’un superbe dossier réalisé par Bernard Pissavy-Yvernault qui raconte l’incroyable aventure de ce dragon mauve. Ce personnage créé pour faire les beaux jours de « Hello BD » (magazine éphémère qui remplaça « Le Journal de Tintin » aux éditions du Lombard) se met très vite à ruer dans les brancards en hurlant bien fort ses Gowap dévastateurs, en peu de temps, il devient un personnage vedette pour les enfants dont les parents fréquentent une des grandes enseignes de la distribution française, il paraît chaque semaine dans le « Journal de Mickey », se retrouve dans les suppléments week-end de toute la presse provinciale en France, connaît les pages de plus de cent journaux et magazines, se décline en 52 dessins animés impliquant la Belgique, la France et la Chine, est utilisé pour apprendre le français au Italiens et se retrouve même sous forme de fève dans les galettes des rois.

Editions Curd Ridel – 62 pages

Jamie-Lee Smit

DICTIONNAIRE DU MOYEN ÂGE EUROPÉEN

Considéré longtemps comme une période ténébreuse, le Moyen Âge et l’art médiéval auraient commencé à se révéler après la Révolution. Sur le plan pratique, ce livre de Gaston Duchet-Suchaux, publié en 1999 chez Hachette Jeunesse, compte plus de 60 entrées classées par ordre alphabétique. A chaque entrée correspond un article d’une longueur variable qui contient parfois un renvoi permettant d’établir les relations entre divers sujets. Il couvre une période comprise entre le IXème et le XVème siècle (siècle de la Reconquista), même si le Moyen Âge commence avec le déclin de l’Empire romain au Vème siècle. C’est un ouvrage que l’on peut consulter pour obtenir des explications brèves, claires et bien ciblées. Précédé des principaux repères chronologiques, le dictionnaire commence par le mot abbaye dont l’auteur nous indique l’origine et se termine par la lettre « v » avec la signification que recouvre le mot ville à l’époque médiévale. Il n’explique que certains termes ou ne cite que certains noms parmi les plus importants. Bien que publié dans une collection jeunesse, cet ouvrage pourrait intéresser tous ceux qui, n’ayant que quelques réminiscences de certains personnages ou de certains termes, souhaitent rafraichir leurs connaissances. Il permet donc de saisir des notions ou d’apprendre ce qu’avaient réalisé des personnages dont ne se rappelle ni pourquoi, ni comment ils sont devenus célèbres. Par exemple, en savoir plussur les croisades qui débutèrent au 11ème siècle et dont la première est associée au nom de Godefroy de Bouillon ; découvrir ou redécouvrir en 2 pages quel rôle Aliénor d’Aquitaine a joué et quelle était sa réputation ; une lecture de 4 pages suffit pour savoir qui était Louis IX et pour quelle raison on l’appelait SaintLouis. Il en va de même pour Charlemagne, pour Clovis et quelques d’autres grands noms. Ce livre permet de faire un tour d’horizon, à titre d’exemple, sur la société au Moyen Âge, la condition des paysans, l’organisation des métiers, le pouvoir des seigneurs, le rôle de la papauté, les ordres religieux, les abbayes et les moines, les Vikings (ou Normands), la monnaie, la fiscalité, la justice, les calamités comme la peste, la navigation et le domaine de la production d’énergie dans lequel le Moyen Âge chrétien a innové...

Ed. Hachette – 285 pages

Martin Meyer

DÉBÂCLE

Lize Spit est un peul’Adeline Dieudonné flamande. Comme elle, elle a lâché un uppercut dans le ronron littéaire avecun premier roman qui a bousculé les habitudes. Devenue rapidement star en Flandre, le succès a vu son livre traduit en français et l’a amené à débarquer chez nous précédé d’une réputation sulfureuse. A quatorze ans, Eva participe à des jeux interdits en compagnie de deux garçons de son village. Treize années plus tard, elle revient sur le lieu de son enfance et de son adolescence, avec pour intention de régler certains comptes. Bien sûr, l’auteure prend son temps pour dévoiler le fil de son intrigue et montre que, derrière les apparences et la tranquillité rural, se cachent des monstres froids de perversion. Le train-train se métamorphose en sordide et en morbide, avec un côté dérangeant parfois difficile à supporter. A travers cet ouvrage, elle évoque la fatalité, le malheur, la résilience, la nécessité de se venger, l’étau de honte qui enserre la gorge, les abus masculins, le silence des adultes qui savent ou qui croient savoir. Il y a surtout le thème de la rédemption avec la victime qui devient bourreau. Biensûr, le message féministepasse ici par des coups de poings et des coups de gueule. Maintenant, chacun jugera de la pertinence de ce choix d’écriture et du choc des propos. Sans avoir l’air d’y toucher, on est amené à suivre la rigueur d’une histoire qui bouscule les certitudes, ébranle les apparences. En guerrière des temps modernes, Lize Spit retrousse ses manches et plonge tête la première dans le cru de l’existence. Elle joue de la diversion, jongle avec les poncifs et s’arrange pour faire bégayer nos convictions intimes. Un univers acide !

Ed. Actes Sud

432 pages

SUNUGAL

Après « Village global », David Lassault et Damien Geffroy retournent explorer les terres africaines en compagnie d’Aristide, ancien électricien, qui a décidé de rejoindre sa petite-fille pour les fêtes de fin d’année au bled. L’occasion de plonger dans un pays à deux vitesses sociales. D'un côté, il y a ceux qui profitent des avantages d'une économie en croissance et d'un développement urbain excellent, tandis que, de l'autre, il y a ceux qui luttent pour subvenir à leurs besoins primaires. Dans les grandes villes comme Dakar, on peut trouver des quartiers modernes avec des gratte-ciel, des centres commerciaux bien achalandés et des restaurants luxueux. Ces endroits sont habités par une classe sociale aisée, comprenant des entrepreneurs prospères, des expatriés et des professionnels bien rémunérés qui ont accès à l'éducation de qualité, aux soins de santé, à l'eau courante, à l'électricité et à d'autres services essentiels. Cependant, dès que l'on s'éloigne des centres urbains, on constate une réalité bien différente. Les zones rurales et lesquartierspériphériquessont confrontésàuneréelleprécarité, avecdesinfrastructuresdebasesouvent limitées, l'accès à l'éducation et aux soins de santé compliqué et un chômage galopant. Entre documentaire et fiction, les deux auteurs proposent une réflexion sur les nouvelles mobilités internationales qui prennent place sur le continent noir et qui bousculent l’altérité dans un contexte de dualité. Un retour au village révélateur !

Ed. Steinkis – 128 pages

André Farago

NEO : L’EMPIRE DE LA MORT

Cinquième album bédé tiré des romans feuilletonnesques de Michel Bussi. Des adaptations hautes en couleur et qui ne manquent pas de panache. Cette fois, Mordélia s’est emparée du pouvoir après le coup d’état opéré durant la Nuit de Fer. Le nouvel ordre se singularise par la terreur, une dictature qui broie les faibles et musèle les contestataires. Les membres del’ancien gouvernement ont été poussés dans une geôle sans savoir à quel sort ils seront livrés. Alixe, Zyzo et leurs amis n’ont pas d’alternative que la fuite. Paris transformé en ruines pourrait leur servir de refuge, le temps de reprendre des forces et de se réorganiser. Un interlude qui pourrait leur être défavorable dans la mesure où les heures commencent à peser et que des chasseurs les pistent inlassablement. Loin de renoncer à leurs idéaux, les ados refusent de s’en laisser conter et entendent prouver qu’ils ne sont pas des lâches. Alors, puisque la lutte n’est pas terminée, il importe de se préparer à la dernière confrontation avec Mordélia. Une bataille décisive ! A nouveau, Stéphane Djet et Maxe Lhermenier se prêtent à l’exercice de la scénarisation de la saga initiée par Michel Bussi, en pratiquant des éclipses et en retenant les passages les plus visuels. De son côté, Marcello De Martinos'est prêtéaujeudelatranspositiongraphique,enusant de son talent de dessinateur pour donner forme à des pages dynamiques, faites pour plaire aux ados et aux jeunes adultes.

Ed. Jungle – 64 pages

UN CHEMIN SANS PARDON

Régulièrement, l’un ou l’autre roman de Peter May déboule dans les rayonnages de nos librairies. « Un chemin sans pardon » (écrit en 1991) ne fait pas exceptionet relate ladécouverte du génocideorchestré par Pol Pot et les Khmers rouges à travers le regard d’un aventurier européen. Le récit descriptif oppose la beauté tropicale et la capacité de cruauté de la junte militaire. Tout démarre à Londres, lorsque Jack Elliot, soldat de fortune et accessoirement tueur à gages, accepte d'infiltrer le Cambodge pour sauver la famille d'Ang Yuon, un riche expatrié. Grâce à sa longue expérience et des relations peu avouables, il est capable de monter un commando efficace et prêt à tout.Aumême moment, Lisa, la fille de dixhuit ans qu’il a eue voilà bien longtemps, se met en tête de le retrouver, prête à traverser la moitié du globe pour exiger des explications. Arrivés en Asie, les mercenaires se rendent dans un camp de réfugiés et se confrontent aux atrocités commises par le régime. Les conditions sont bien pires que ce que Jack pouvait imaginer. Quiconque sait lire, écrire ou parler une autre langue est éliminé sans procès. Dans cette société agraire, les intellectuels représentent des dangers et doivent être purement éradiqués. L’auteur retranscrit le climat d’une époque et la dictature de fanatiques politiques capables de tout. Confronté à cette dure réalité, Jack se met en quête de sa rédemption pour tenter de rompre avec un passé maculé d’images sanglantes qui se sont déroulées en Irlande dans le cadre d’actions percutantes commises par l’IRA. Un peu Lord Jim, le protagoniste incarne le héros solitaire, poursuivi par des blessures qu’il peine à soustraire, malmené entre l’oubli et le pardon.

Ed. Rouergue – 544 pages

Paul Huet

LES MAÎTRES SANS DIEU

La querelle entre athées etcroyants n’est pasneuve ! Enhistorien chevronné, DanielCrozes nousplonge dans les années 60 et nous parle d’une époque que lesmoins de soixante ans n’ont pas connue. Untemps qui annonçait des libertés fulgurantes et qui entendait imposer de nouvelles manières de voir la société pour y vivre plus harmonieusement. C’est en suivant le couple Tardieu qu’il déroule son récit en le traitant par la petite lorgnette et nous raconte sur le ton du roman l’installation de ce ménage d’instituteurs dans un village du Rouergue. Dès leur arrivée, tous deux sont pointés de l’index et taxés de gauchistes, alors qu’ils ne fréquentent pas les fonts baptismaux. Pourtant, leur engagement auprès des élèves finit par fédérer les bonnes volontés, car ils n’ont rien des enseignants classiques. Ils se veulent à l’écoute de leur classe, tout en prônant une pédagogie moins rigide, ouverte aux réalités de l’existence et faite pour tous les groupes sociaux. Dans l’air flotte déjà un petit courant de mai 68, même s’il ne s’agit que de prémisses. L’occasion de rappeler des dilemmes tels que l’affrontement entre l’école privée et l’école publique, l’exode des campagnes vers les villes et la fin de l’agriculture traditionnelle. En Marielle et Silvère, l’auteur trouve des héros ordinaires, sans super pouvoirs, bardés de leur seule lucidité, de leur efficacité et de leur pragmatisme. Pour eux, le savoir reste la meilleure alternative pour affronter l’avenir, s’inclure dans la société et surmonter les avanies. Quant à Silvère, elle incarne le visage de ces pionnières qui ont œuvré pour le mouvement de libération de la femme en gestation et bien utile pour asseoir des droits égaux aux deux sexes.

Ed. Rouergue – 350 pages

LA DERNIERE PLACE

Ouvrir ce beau livre de papier glacé peut donner l’impression d’entrer dans un appartement au parquet impeccablement ciré et orné de portraits de valeur sans qu’on sache qui ils représentent. En tournant les pages, on comprend qu’il s’agit de gens, artistes ou non, que l’auteur a côtoyés, aimés ou admirés. Sous le titre au premier abord mystérieux, La dernière place, c’est untrésor de témoignages directs sur certains de ceux qui ont marqué profondément le monde des arts et du spectacle au 20ème siècle, particulièrement dans les domaines du cinéma, de la musique et de la danse. Dominique Delouche, né en 1931, cinéaste, écrivain, musicien et passionné par la danse, a le don de l’admiration, entendons par là un regard sincère et sans complaisance que l’on discerne à la lecture de cet ouvrage. C’est à travers 13 portraits croqués dans un langage châtié qu’on se fait une idée de l’auteur et de sa sensibilité humaine et artistique. Il est surtout connu pour avoir été l’assistant de Federico Fellini, pour avoir réalisé lui-même quelques longsmétrages, notamment 24 heures de la vie du femme, d’après la nouvelle de Stefan Zweig, ainsi que nombreux documentaires sur la danse. Ce livre nous plonge dans un univers où règnent la recherche d’esthétique et le dépassement de soi.Atitre d’exemple, voici ce qu’il écrit sur Serge Lifar (1905-1986), danseur et maître de ballet à l’Opéra de Paris : A onze ans, déjà penché sur mon piano, depuis plusieurs années à la recherche de plus de justesse, plus d’harmonie, j’ai ressenti, à découvrir Lifar sur scène, la différence entre le bien et l’excellent, le talent et le génie. Lifar irradiait dès son entrée par son seul charisme et tout, alentour, danseurs et décor, semblait baisser d’un ton en luminosité pour lui laisser son aura. L’auteur nous communique ses impressions sur tous les autres personnages dont il a choisi de faire le portrait, parfois non sans tendresse. C’est notamment le cas d’Irène Aïtoff qui avait été chef de chant à l’Opéra de Paris. Celle-ci avait fait l’impasse sur la vie amoureuse. Ayant pour maître Charles Munch, célèbrechefd’orchestre, DominiqueDelouches’était aventuréàlui demandersi, enversMunch, elle n’avait pas ressenti toutde même unpeu plusque de l’amitié. Réponse : …elle me remet à ma place en se mettant à la sienne, « Non, nous communions dans la musique. » …C’était une tête, un roc, dont la vie… avait été celle d’une militante, une pasionaria du solfège. La préface, rédigée par René de Ceccatty, intitulée à bon escient Le miroir des maîtres, facilite l’appréhension du contexte et la découverte de certains artistes qui, pour la plupart, sont peu connus du public du 21ème siècle : Gabriel Dussurget, Henri Agel, Federico Fellini, Germaine Lubin, Pierpaolo Pasolini, Armand Marquiset, Yvette Chauviré, Irène Aïtoff, Serge Lifar, Vally Hermann, Serge Peretti, Marie Bell et Nina Vyroubova.

Ed. Orizons, 2015 – 188 pages

Martin Meyer

CERCLES D’ONDE

Qui se souvient de Roger Judrin, un écrivain précieux, mais un peu oublié aujourd’hui ? Après avoir vu le jour en 1909, il a suivi un cursus scolaire des plus classiques, notamment dans la classe d’Alain. Comme ce dernier, il s’est engagé dans la voie de l’enseignement, tout en se lançant en littérature et en pratiquant l’art de la critique à La Nouvelle Revue française. L’occasion pour lui de parler de La Fontaine, Saint-Exupéry, Voltaire,Chateaubriand, Stendhaletbeaucoupd’autresqu’il admirait. Fécond, mais trop discret, il a multiplié les publications et a opéré des incursions dans des genres aussi variés que le roman, la nouvelle, la poésie, l'essai, la biographie et l’art des notations poétiques inspirées de la sagesse orientale. Comme beaucoup de ses pairs, il a laissé quelques manuscrits inédits. Les retrouver fait office de madeleine de Proust. Serge Safran exhume aujourd’hui l’un d’entre eux. Un livre posthume qui retrace un bout de siècle où les nombres dévorent les mots et la fureur des images la maturité des méditations. Une manière de rappeler le rôle que cet auteur a joué dans l’univers du livre, toujours épris d’adages, d’écriture ciselée et d’idées claires. Une série de réflexions mâtinées de poésie et flanquées de lucidité. Décédé peu avant Noël 2020, il était particulièrement admiré par Morand et Chardonne. L'essentiel de son œuvre est édité par Gallimard, La Table ronde et les éditions Calligrammes, qu’il a contribué à fonder.

Ed. Serge Safran – 238 pages

BANANASPLIT

"Visite privée de la cellule de Nelson Mandela, à Robben Island. Elle est organisée par Christo Brand. Cet homme est un ex-gardien de prison du héros de l'Afrique du Sud. Découverte des lieux. Ces visites impressionnent profondément Jean-Luc. Il s'en imprègne..." Sur quel ambitieux projet travaille donc notre producteur Jean-Luc qui a précédemment été barman, DJ, accompagnateur de trains de nuit, animateur-radio, photographe, producteur de clips, publicitaire, dirigeant de sociétés et réalisateur ?

Véritable saga biographique d'un être forgé de rêves passionné de musique et de cinéma, "Banana split : De Jean-Luc à Van Damme, profession producteur" de Manuel Verlange nous entraîne tambour battant hors des sentiers battus - c'est le moins que l'on puisse dire, sommets et précipices se côtoyant sur ce chemin tortueux et escarpé digne de l'Odyssée d'Homère, Jean-Luc Van Damme notre héros ayant sillonné et sillonnant toujours cet univers si intense et si sinueux qu'est celui de la production. "Vous croiserez le Roi Baudouin et Patrick Haemers. Mais aussi Peter Gabriel, Mark Knopfler, Samuel L. Jackson, Richard Gere et Sharon Stone. Une belle amitié l'a uni à Daniel Balavoine. Il a travaillé avec Jean-Jacques Goldman, Alain Bashung, Louis Chedid, William Sheller, Johnny Hallyday." (Extrait de la quatrième de couverture) Mais quel est en fait le palmarès de notre Ulysse ? Qu'a-t-il réalisé en fin de compte ?

D'un optimisme magnitude 9.9, Jean-Luc Van Damme a à son actif plus de cinq cents films publicitaires ainsi qu'une cinquantaine de courts et longs métrages, parmi ceux-ci "Goodbye Bafana" qui fut primé à Berlin, les rencontres prolixes, prolifiques, essentielles dans sa quête - la production grand format - que plus d'un estimerait insensée, de l'ordre de l'irrationnel. Mais faut-il le rappeler ? Le coeur, ce n'est pas la raison.

L'auteurdecettefoisonnantebiographie? ManuelVerlange. Aprèsuneenfancepassée àNantes, Manuel aenseignélalanguefrançaiseàTokyopuisenBelgique,publiéplusieursromansainsi qu'unebiographie de Alfred Grosjean, participé également à la création de séries télévisées.

Mais "Banana split" n'est pas seulement une touchante biographie : c'est le récit d'un cheminement épique, intense en émotions, coloré de vertes et de pas mûres : "Retour à la case départ sans préavis. Une fille au pair de perdue, cela ne signifie pas dix de retrouvées. Jean-Luc se prend à nouveau les pieds dans le tapis de l'organisation. La vie quotidienne est impitoyable, cynique, elle ne pardonne pas... " Qu'on la trompe ? Qu'on tente de lui échapper ?

Cela nous fait au bout du compte pas mal de questions en suspens, mais émerge soudain une autre, implacable, iné(jean)luctable : l'heure du clap de fin serait-elle à présent pour Ulysse... pardon, JeanLuc ? Show must go on and all you need is love for going. Let's go ! On the road again and again... Really ? La réponse dans "Banana split" de Manuel Verlange, Ed. Academia – 316 pages

Thierry-Marie Delaunois

ADELINE DIEUDONNÉ : LAVIEAPRÈS LAVRAIE VIE

Le Prix Rossel, le Prix Filigranes, le Prix Première Plume, le Prix du Roman Fnac, lePrix Renaudot desLycéens, … Stop, quel panégyrique ! En quelques années, Adeline Dieudonné, comédienne, est devenue une autrice réputée, précédée par le succès de son premier roman « La vraie vie », une horrible histoire familiale dans laquelle il est question d’animaux décédés, d’une pièce mystérieuse, d’une mère entièrement soumise à la férule de son époux, d’enfants qui … que… quoi ! Un clan qui possède les apparences de la normalité et qui … vrille ! Succès immédiat pour cette fiction qui bouscule les codes et embraye pour une tangente inattendue, narration servie par une écriture fulgurante et tourmentée. Trois romans plus tard, Bou Bounoider, chroniqueur littéraire notamment sur Vivacité, se pose la question de cerner Adeline Dieudonné et de chercher à comprendre qui est réellement cette femme dans la vraie vie. Pas celle de ses fictions, mais dans le quotidien, lorsqu’elle se trouve chez elle avec ses animaux (bien vivants), en chaussettes et en pyjama !Atravers ses textes, il tente de la mettre à jour, décrypte les non-dits, discerne le vrai du faux, le fantasme de la réalité. Bien entendu, pour l’avoir rencontrée à diverses reprises, il ne se laisse pas prendre au piège des apparences. Il en ressort le portrait d’une quadragénaire qui refuse de se laisser phagocyter par le système, rejette les étiquettes, écrit comme elle le sent et ne prend jamais garde de caresser le lecteur dans le sens du poil. Chez elle, Il y a de la causticité, du second degré, de l’horreur à la Stephen King, de l’amour, de la peur, de la sensualité, des perversions, des morts et du sexe avec, toujours, la question : Connaissons-nous vraiment les gens avec qui nous partageons le quotidien ? Pour ébranler les codes, elle se positionne en observatrice et s’amuse à déjouer les filets que la société tend pour nous faire chuter. La vraie vie ou plutôt celle avec tout ce qu’on souhaite qui ne sorte pas de ses récits pour perturber notre sérénité. Voilà son monde littéraire !

Ed. Lamiroy – 48 pages

JUDÉE

La Judée, pays de Jésus, est une région empreinte d'histoire et de signification spirituelle profonde. Situéedansl'ancienne Palestine, laJudée étaitlelieud'activité principale duChrist, figurecentrale d’une des plus importantes religions monothéistes. Pendant près de trois ans, le natif de Bethléem a parcouru cette terre, enseignant ses préceptes de paix, d'amour et de rédemption, tout en accomplissant des miracles qui ont marqué les esprits et le cœur de ceux qui l'ont rencontré. La Judée, également connue sous le nom de Judah, tire son nom de la tribu biblique de Juda, l'une des douze tribus d'Israël. Ce galon de terre, situé au sud de la Galilée et de la Samarie, entourée par les montagnes de Judée à l'ouest et la mer Morte à l'est reste associée à Jérusalem, la ville sainte. Avec des paysages magnifiques et variés, le lieu se découpe en vallées fertiles et s’arrondit de collines rocailleuses. Par cette diversité géographique, elle a contribué à façonner les paraboles et les enseignements du Christ. Les rives du Jourdain, les ruelles de Jérusalem et les champs verdoyants sont autant de scènes qui ont été le théâtre de sa prêche. Didier Ben Loulou nous invite à redécouvrir ce monde à travers un beau livre succinctement préfacé et qui cède toute la place aux photographiespourmagnifier unterritoire quia traversé les siècles pour se charger de récits. On oublie trop souvent que c’est là que les Croisés menés par Godefroid de Bouillon ont créé un royaume chrétien dans la ville sainte conquise auxmusulmans. L’occasion de visiter des lieux fragmentés au fil des épisodes qui sesont succédé, d’admirerdesruinessomptueuses,desmosaïques millénaires ou de revivre des bribes du passé par le truchement d’un appareil en bandoulière porté par un inlassable randonneur, qui entend nousréapprendre à espérer et à accueillir une existence d’homme qui ne fait que passer Ed. La Table Ronde

96 pages

PARIS-BERRY

FrédéricBerthetrevientsursoninstallationdansunemaisonprêtée par une amiedansleBerry. Ilachoisi cette résidence pour plancher sur son prochain manuscrit mais, chaque fois qu’il décide de se mettre au travail, ses pensées se diluent. Il ressort de cet ouvrage une série d’anecdotes qui s’additionnent pour montrer le quotidien rythmé par les aléas de l’existence, avec l'arrivée du facteur, les farces duchat, une fuite d'eau quiinondelademeure, lavisited'une jeune héritière, etc. Naturellement, le flux des souvenirs refait surface, avec un regard dans le kaléidoscope du passé et l’évocation de certaines rencontres, dont celles avec Antoine Blondin et Roland Barthes ou, encore, des bribes ancrées dans les années américaines du narrateur. Chaque texte tient en quelques pages et célèbre les petits riens qui consument une vie sans avoir l’air de la traverser, qui alimentent chaque minute pour les transformer en instants éphémères et uniques, que l’on n’apprécie pas assez justement. En somme, une série de chroniques dans lesquelles chaque phrase est ciselée et chaque mot choisi pour l’effet qu’il produira chez le lecteur. Evidemment, on peut y voir la sacralisation de la procrastination, que l’auteur transforme ici en art. Un recueil présentement édité en collection de poche et vendu à moins de sept euros ! Ed. La Table Ronde – 110 pages

DIVORCE À L’ANGLAISE

Betsy Canning vit une insatisfaction permanente, malgré sa richesse et ses relations. Une femme déçue par l’existence et qui, au fil du temps, se convainc que sa frustration naît de son mariage avec Alec. Elle croit fermement qu’un divorce soigné, millimétré, peut s’avérer la solution idoine. Mais parler de séparation physique dans la société anglaise d’avant-guerre ne s’effectue pas sans risques. Décision qui suscite immédiatement la désapprobation des proches, prêts à monter au créneau pour défendre la tradition. Il y a surtout sa belle-mère qui n’entend pas la chose de cette oreille et qui compte s’ingérer dans leur quotidien en y plaçant son grain de sel. En 1936, la seule possibilité de divorce reposait sur la faute d’undesépoux, qui seseraitvautré dansl’adultère. Or, il n’en est ici pas question ! A mesure que le temps passe et que les discussions se multiplient, la situation s’envenime au point de rendre la vie insupportable. Margaret Kennedy, décédée en 1967, aborde ce sujet difficile en proposant une comédie sociale d’une rare finesse et d’une drôlerie qui fait mouche. Pour elle, il s’agit avant tout de capter l’air du temps et de brosser le portrait de gens respectables qui tiennent aux convenances davantage qu’au bonheur de ceux qui leur sont chers. On se doute bien vite que la séparation de Betsy et d’Alec fera ces victimes collatérales !

Ed. La Table Ronde -384 pages

SILO

Dans un futur dystopique où l'environnement est devenu inhospitalier, l'humanité lutte pour sa survie. Au milieu de ce paysage apocalyptique, une communauté désespérée a trouvé refuge dans un silo géant réparti sur cent quarantequatre étages reliés par un escalier. C'est là que le récit commence. Hommeset femmescohabitent dansune société rigoureusement organisée. Chaqueaspectdeleurvieestrégi par une série de règlements stricts, qu'ils croient être destinés à les protéger des dangers extérieurs. Les habitants du silo ont accepté cette discipline depuis si longtemps qu'ils ne se posent même plus de questions sur leur origine ou leur légitimité. Le quotidien est également régie par une hiérarchie rigide. Au sommet se trouve l'autorité, une petite élite qui prend toutes les décisions importantes et détient le pouvoir absolu. Au fur et à mesure que l'on descend les étages, la condition d’existence se détériore et les privilèges s’amenuisent. Les étages inférieurs sont réservés aux travailleurs et aux moins fortunés, tandis que les étages supérieurs sont réservés à l'élite. Malgré ces inégalités évidentes, la communauté a réussi à maintenir un semblant de quiétude. Mais sous la surface, la tension gronde. Certains commencent à remettre en question l'omnipotence del'éliteetàs’interrogersurlavéritableraisonpourlaquelle ils sont confinés ici depuis tellement longtemps. Un groupe de rebelles clandestins émerge progressivement, désireux de découvrir ce qu’on leur tait. Ils cherchent à percer les mystères du monde extérieur et à trouver un moyen de sauver leur communauté d’un avenir de taupes. D’abord conçu comme un roman indépendant, le premier épisode de la série est écrit en 2011. Publié sur Amazon à compte d'auteur, il récolte un tel succès que hugh Howey décide d’écrire la suite, faisant de Silo une série en cinq épisodes qu’il a ensuite réunis en un seul volume.Après la série télévisée acclamée un peu partout, voilà l’intégrale traduite pour la première fois en français. Avis aux amateurs !

Ed.Actes Sud – 1536 pages

Cathy Humbert

AVANT L’ÉTÉ

Jessica les connaît depuis toujours : Juliette, Camille, Boucle d’Or, Broussaille. Au milieu des années quatre-vingt, l’atmosphère est à l’insouciance pour cettebande de copines de vingt-trois ans ; les projets ne sont pas urgents, d’autant qu’ils restent raisonnables, à la mesure de leur petite ville.Alors ellesse lancent un défi fou : présenter un défilé de mode à la fête du printemps. Ce qui veut dire courir les magasins de fripes, créer et coudre des tenues, mais surtout oser monter sur scène, marcher comme un mannequin, rouler des hanches, entrer dans la lumière, n’avoir plus peur de rien. Envisager cette audace, c’est déjà changer, et aucune ne sortira la même de cette expérience. Surtout pas Jess, qui aspire à autre chose et qui va voir s’ouvrir de nouveaux horizons en entrant au service de Madame Barnes, une vieille dame nostalgique et fantastique. Sur les rencontres décisives et les renoncements nécessaires, Claudie Gallay signe, avec Avant l’été, un roman de la métamorphose, plein de promesses d’avenir.

Ed.Actes Sud – 672 pages

ENIGMA

Domaine de la Haute-Barde. Un énigmatique orphelinat, théâtre de terribles événements. Par une nuit d’orage, soixante-neuf ans plus tôt, des enfants ont mystérieusement disparu. Spécialiste des édifices à l’abandon, la journaliste et cinéaste Barbara Blair va tenter de comprendre ce qui leur est arrivé. Mais les habitants du petit village n’apprécient guère cette étrangère qui vient remuer ce passé trouble, d’autant qu’un nouveau drame ne tarde pas à les frapper. Entre légende et réalité, Barbara est confrontée à une énigme qui menace de réveiller les démons d’autrefois mais aussi ses plus douloureux souvenirs. Certains secrets doivent être tus à toutjamais, aurisquedevoushanterjusqu’à votre dernier souffle. Née en 1975, Armelle Carbonel travaille pour le ministère des Armées. Surnommée la « nécromancière », elle voue une affection particulière aux huis-clos. Cette grande fan de Stephen King dissèque les pulsions criminelles d’une plume glaçante et brosse le portrait du voyeur qui sommeille en chacun de nous. Elle a écrit plusieurs romans dont Criminal Loft, Majestic Murder et Sinestra. Son dernier roman, L’Empereur Blanc, a reçu le Prix des Mines Noires 2022.

Ed. Fayard – 392 pages

FILS DE PERSONNE

Un numéro de téléphone, un exemplaire de La Peau de chagrin et un briquet de la Légion étrangère. C’est tout ce qui est retrouvé sur le cadavre d’un homme abandonné dans un bassin du jardin des Tuileries.Alorsqu’ilpiétinedéjàdansuneenquêtesurladisparition de trois jeunes femmes, le commandant Julien Delestran est chargé de l’affaire. Le numéro de téléphone est sa première piste : c’est celui du CNAOP, l’organisme permettant aux enfants nés sous Xde retrouver leurs parents biologiques. Maistandisquele commandant essaie d’avancer sur cette nouvelle enquête, la précédente se rappelle à lui quand sa hiérarchie lui adjoint l’aide d’une psychologue. Tout d’abord sceptique face à cette « ingérence », Delestran est bien obligé de reconnaître que Claire Ribot sait mettre au jour la vérité aussi bien que le plus fin des limiers. Et qu’elle ne sera pas de trop pour sonder, avec son groupe, les tréfonds de l’âme humaine…

Chimiste de formation, Jean-François Pasques est capitaine de police. Après une quinzaine d’années à Paris, notamment à la Section Criminelle de la 1ère DPJ, il travaille désormais à Nantes en Sécurité Publique. La police satisfait son appétit de curiosité humaine, et Fils de personne met en scène ces personnages hauts en couleurs auxquels il est confronté quotidiennement dans son métier.

Ed. Fayard – 416 pages

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