VOTATIONS
VOTATIONS DU 7 MARS 2021 OUI À L’ACCORD AVEC L’INDONÉSIE L’Indonésie constitue un marché très intéressant pour les entreprises suisses : 267 millions d’habitants, une classe moyenne en pleine croissance qui aime consommer des produits de qualité, et des besoins d’investissements considérables dans les infrastructures physiques et numériques. Les 6,5 milliards de francs directement investis par les quelques 150 sociétés suisses présentes aujourd’hui sur place sont le reflet de l’importance grandissante de cet État de l’Asie du Sud-Est.
La Suisse étant représentée officiellement en Indonésie depuis 1952 fait que les deux pays entretiennent des relations bilatérales diversifiées : le volume annuel des échanges commerciaux avoisine aujourd’hui 1,5 milliard de francs. Mais on pourrait faire beaucoup mieux, comme en témoignent l’indice relatif au potentiel des relations économiques bilatérales que nous avons établi en 2018, ainsi que les analyses du cabinet PricewaterhouseCoopers, qui place l’Indonésie en 4e position des puissances économiques mondiales en 2050. Il tombe sous le sens que la conclusion d’un partenariat économique de large portée avec l’Indonésie – la signature est intervenue dans le cadre de l’AELE (Association économique de libre-échange) le 16 décembre 2018 – constitue une très bonne nouvelle pour notre pays. Cet accord représente une véritable opportunité pour les quelques 96’000 entreprises
suisses exportatrices face à leurs concurrentes européennes et américaines, qui ne peuvent pas encore s’appuyer sur des accords similaires avec l’Indonésie. Selon les estimations de l’administration fédérale, l’industrie des machines pourrait par exemple économiser environ 25 millions de francs par an. En cette période de crise, ce n’est de loin pas négligeable. Cela aurait pu donc être le début d’une belle histoire – l’accord soutenu par le Conseil fédéral et accepté par une large majorité du Parlement devait entrer en vigueur en 2020. Mais les Verts et certaines ONG (le WWF, Greenpeace, Public Eye ou Alliance Sud n’en ont pas fait partie) ont décidé de lancer le référendum. Motif invoqué ? L’huile de palme, dont l’Indonésie est un des plus grands producteurs au monde. Alors, les Suisses, gros consommateurs d’huile de palme ? Pas vraiment : en 2019, seules 35 tonnes d’huile de palme indonésienne ont été importées dans notre pays, soit 0,0001% de la production totale de cet Etat asiatique ; une goutte d’eau par rapport à la consommation mondiale qui s’élève, elle, à … 76 millions de tonnes ! Ce référendum est d’autant plus incompréhensible que la Suisse a négocié, et obtenu, un volet étendu et novateur sur le développement durable avec des engagements contraignants, destinés en particulier à protéger les plantations et forêts indonésiennes, ainsi que ceux qui y travaillent ; des engagements que l’Indonésie n’avait jusqu’ici
Une opportunité pour les entreprises suisses, mais aussi un très grand pas en avant pour favoriser un commerce et un développement durables
pris avec aucun autre partenaire commercial. Cet accord représente donc une opportunité incroyable pour les entreprises suisses, mais aussi un très grand pas en avant pour favoriser un commerce et un développement durables. Tâchons de nous en rappeler lorsqu’il s’agira de voter OUI à l’accord avec l’Indonésie le 7 mars prochain !
Carmelo Laganà T. 022 786 66 81 geneve@economiesuisse.ch www.economiesuisse.ch www.ouverte-souveraine.ch
ECHO19 FÉVRIER 2021