CHE-MAIN DE VIE
Che-main de vie est une rubrique qui vise à découvrir, au travers d’un chef d’entreprise, les personnes qui ont influencé ou marqué sa vie professionnelle. Il se décrit lui-même comme un « entrepreneur dans l’âme », passionné d’innovation et de technologie. Et chez Rodrigue Zbinden, le sens des affaires n’a pas attendu le nombre des années : fraîchement débarqué sur les bancs de l’Ecole d’ingénieurs de Fribourg, il créait sa première entreprise à seulement 18 ans. « On était en 1995 et la démocratisation progressive du World Wide Web ouvrait le champ des possibilités. Surtout, glisse-t-il avec malice, cela me permettait de financer le matériel de snowboard et les virées avec les copains. » Vingt-sept ans et quatre entreprises plus tard, ne serait-ce pas plutôt le temps libre qui viendrait à manquer à ce patron multi-casquettes ? Cofondées en 2001 et 2009, les sociétés Softcom Technologies et Morphean – cette dernière comptant des bureaux dans une demi-douzaine de pays d’Europe – n’ont eu de cesse de se développer dans leurs domaines respectifs : la mobilité, l’énergie et la digitalisation des administrations publiques pour la première, la vidéosurveillance prédictive, le big data et l’intelligence artificielle pour la seconde.
« Ils m’ont inculqué la valeur du travail »
Fils de Singinois installés à Rossens, Rodrigue Zbinden a certainement de qui tenir. « Mes parents, tous deux issus de familles nombreuses, ont dû travailler dès leur plus jeune âge. » Sa mère, catapultée à Neuchâtel alors qu’elle ne parlait pas le français, a su s’adapter pour obtenir des fonctions exigeantes dans des manufactures horlogères. Son père, inventeur talentueux, a participé à plusieurs brevets, permettant même à Zbinden Posieux – l’entreprise de son frère – de remporter un prix spécial d’innovation dans les années 1990. « Je le vois encore à la maison, sur sa table à dessin, en train de multiplier les croquis. Il était très investi, se souvient Rodrigue Zbinden. Quand, en 2012, Morphean a gagné le Prix à l’innovation du canton de Fribourg dans la catégorie start-up, j’avoue avoir ressenti une grande fierté. Mes parents m’ont inculqué la valeur du travail et de la persévérance. Rien ne tombe du ciel ! J’aime à croire que je tiens d’eux cette curiosité, cette capacité d’adaptation et cette faculté à penser hors du cadre. »
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