ELLE Belgique - Magazine FR - Octobre 2021

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LA DERNIÈRE FOIS QU’ON M’A DEMANDÉ D’ÉCRIRE UN ÉDITO, c’était il y a deux ans pour un autre ELLE spécial HOMMES. J’y parlais de « mansplaining » au milieu d’un tas de meufs, en mode grand écart façon JCVD… En un mot, c’était chaud, périlleux, un sacré taf d’équilibriste, parce que soyons honnêtes : moi aussi je peux être un gros lourd, un macho, un mec qui compte sur madame pour assurer la charge mentale. Deux ans plus tard, on en est où avec cette encombrante, cette vilipendée virilité ? Pas sûr que notre Mr Muscles en personne, en interview dans ce numéro, ait la réponse à cette question. Pas plus que les autres hommes, d’ailleurs… À l’heure où les mecs les plus suivis de la planète (Kanye West et Drake) glorifient les crimes et les abus de leurs affreux jojos de potos (R. Kelly, DaBaby, Marilyn Manson), alors que le confinement, au lieu de favoriser le cocooning, a fait exploser les violences domestiques, à une époque où le féminicide continue à être minimisé jusqu’au champ lexical (des « crimes passionnels », vraiment ?), comment, en tant qu’homme « juste », « pro-féministe », « allié » (appelez ça comme vous voulez), se positionner ? Comment se faire pardonner pour tous les mâles alpha toxiques qui polluent notre atmosphère ? Pour commencer, et c’est Eddy de Pretto qui nous l’explique dans ces pages : « Être OK avec soi-même. » Qu’on soit un mec hétéro, homo, fluide ou non binaire, c’est s’accepter tel que l’on est, avec ses défauts de macho, ses vieux réflexes genrés si on n’est pas millenial (lol), ses maladresses et ses faiblesses. Faire son examen de conscience, mais sans non plus faire table rase de sa condition… masculine. Bah ouais, qu’est-ce que tu veux : on peut être viril ET militer pour l’égalité et l’inclusivité. On peut être fan de Damso et lire Olympe de Gouges. On peut être « un mec bien » et faire des blagues de uc sans avoir peur du backlash. Et on peut aussi, c’est sûr, la fermer. Faire un peu profil bas. À tous les hommes, à tous les bâtards, aux boomers fans de « Kickboxer » comme aux stylistes qui tentent de faire bouger les lignes et les codes de la mode masculine (notre portrait de Fernando Miró), j’ai envie de dire quand même : ça va aller. Ça prend du temps pour devenir un homme… Alors un homme bon, un homme « égalitaire », en rupture totale avec la société patriarcale : imaginez le boulot. Un homme dans une rédac’ de meufs. Dans un magazine de mode. Un magazine « féminin », ouais. Il y a deux ans, j’écrivais qu’il fallait que les hommes repensent de fond en comble leur masculinité. Force est de constater qu’en 2021, la question s’avère plus que jamais sur toutes les lèvres, mais elle est encore loin d’être « vite répondue ». Les gars, si vous me lisez : il est temps que ça change. Parce qu’un troisième édito dans deux ans pour dire la même chose, ce serait dommage, pas vrai ? Grégory Escouflaire gregoryescouflaire 8 ELLE magazine

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MODE 16 Front row : rien n’est accessoire ! 48 A/PART : la nouvelle expo qui fait bouger Anvers. 58 Comment se porte le design de chaussures en Belgique ? 64 Portrait de Fernando Miró et sa collection qui bouscule les codes de la masculinité. 80 Kylie in the sky : la business woman nous inspire. 88 Breakfast Club : les triplées sont de sortie. 106 La promesse de l'aube : il est 5 h, la mode s'éveille.

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22 Comment va notre Jean-Claude Van Damme national ? 31 Radar : on fait quoi en octobre ? 52 Eddy de Pretto, Pretto confession d'un freak : « J'aime dire des choses qui ne se disent pas ! » 68 Qui est Hanan Challouki ? La Belge élue parmi les 30 under 30 de « Forbes » pour son travail sur l'inclusivité. 72 #nobra : allons-nous enfin vraiment brûler nos soutiens-gorge ? 79 Psycho Rigolo : qu'allons-nous faire de nos accessoires accessoires ?

REGINE MAHAUX, GREG SWALES, PRESSE

REPORTAGE

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BEAUTÉ

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LIFESTYLE 132 À la rencontre du design minimaliste d'Heleen Desmet de Studio Sober. 144 Dolce vita au lac de Côme : hors saison, c’est la destination la plus glamour d’Italie. 150 Nos meilleures recettes de pâtes (on a tout donné) ! 158 Portrait : Benazir Bhutto, sous le voile. 160 Porno audio : le podcast sulfureux. 164 Héroïne du quotidien : Karen Northshield.

EN COVER Modèle : Kylie Jenner Photographe : Greg Swales Stylisme : Mckenzie & Alexandra Grandquist Coiffure : Jesus Guerrero @The Wall Group Make-up : Ariel Tejada @GreyScale Production : Alexey Galetskiy, Ryan Fahey @AGPNYC, Elena Serova

DIRK ALEXANDER, CÉLINE PÉCHEUX, PRESSE

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118 Dans les champs de lavande : à la découverte de la nouvelle variation de Dior Sauvage. 122 Beauty Focus : parce qu'en octobre, le monde de la beauté ne s'arrête pas de tourner.

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RÉDACTRICE EN CHEF ELLE.BE

RÉDACTRICE EN CHEF

Marie-Noëlle Vekemans, mnv@elle.be @maryvekemans

Marie Guérin, Marie.Guerin@elle.be @marie_elle_be

DIRECTRICE ARTISTIQUE

COORDINATRICE ELLE.BE

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Jessica Fine, jfi@editionventures.be

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MODE

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PHOTOGRAPHES/VIDÉASTES Justin Paquay, jpa@elle.be

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CREATIVE SALES MANAGERS

CULTURE

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TRAITEMENT DE L’IMAGE Walter Vleugels, wvl@elle.be

@walt_wings

PHOTOGRAPHIE

Justin Paquay, jpa@elle.be

CORRECTEUR Geoffrey Favier

Philippe De Jonghe, pdj@editionventures.be Johanna Webb, jwe@editionventures.be Kelly Gielis, kgi@editionventures.be Alexia Neefs, alexia.neefs@editionventures.be Valérie Decallonne, vdc@editionventures.be Nathalie Fisse, nfi@editionventures.be Elodie Andriveau; ean@editionventures.be

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MATÉRIEL PUBLICITAIRE

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TRADUCTION Virginie Dupont feat. talkie-walkie srl

ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO

Juliette Debruxelles, Malvine Sevrin, Camille Vernin, Alice Herman, Katia Vlerick, Jolien Vanhoof, Isabelle Vander Heyde

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Responsable : Céline Pécheux, cpe@elle.be

COO Florian de Wasseige fdw@editionventures.be

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Back-end developer : Paul Ansay; paul@editionventures.be

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DIRECTEUR GÉNÉRAL Didier Henet

CEO Bernard de Wasseige

CELLULE WEB

Responsable : Marie Guérin, Marie.Guerin@elle.be Elisabeth Clauss, ecl@elle.be @elisabethclauss Responsable : Marie-Noëlle Vekemans, mnv@elle.be

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PRODUCTION

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Par téléphone +32 (0)2 556 41 40 de 8 h à 16 h 30 / du lundi au vendredi par courrier AMP - viapress.be, Route de Lennik 451, 1070 Bruxelles. Par mail info @ viapress.be

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INTERNATIONAL AD SALES HOUSE : LAGARDÈRE GLOBAL ADVERTISING CEO SVP/International Advertising – Julian Daniel ELLE Belgique est publié 10 fois l’an par Edition Ventures Woman

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RÉDACTION ELLE BELGIQUE 431 D CHAUSSÉE DE LOUVAIN, 1380 LASNE - E-MAIL : INFO@ELLE.BE

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Leurs limites. Le point de départ de vos rêves. La nouvelle Porsche Macan. Force de caractère. Nous créons notre histoire, libérés de nos doutes pour suivre nos rêves. Chaque jour est une révolution, le début de nouvelles ambitions. Il n’y a de limites que celles que l’on s’impose. Le voyage ne fait que commencer et la route s’ouvre à nous.

Informations environnementales (A.R. 19/03/2004) : www.porsche.be

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Première leçon pour cet automne : il n’y a jamais trop de couleurs. Ne lésinez donc pas sur la gaieté et combinez autant de nuances que nécessaire pour obtenir l’effet désiré.

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1 Pull en laine, CKS, 79,99 € 2 Sac à bandoulière 'Jade', Michael Kors, 235 € 3 Palette de fards à paupières Couleur Couture, Dior, 63 € 4 Armoire de Willy Van der Meeren pour Tubax 1952, via massmoderndesign.com, 39.50 € 5 Bottines 'Patti Wedge', Louis Vuitton, 1.500 € 6 Thermos, Papier Tigre, 39 € 7 Robe pull, Essentiel, 195 € 8 Ceinture en cuir, Essentiel, 145 € 9 Lunettes de soleil, Acne Studios, 290 €.

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Coordination Iris Rombouts et Jolien Vanhoof

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Blazers à coupe franche, casques, bottes d’équitation à hauteur des genoux, tissus moelleux, touches de cuir. Ce n’est pas parce que vous n’avez pas d’abonnement au centre équestre que vous ne pouvez pas vous habiller comme une cavalière.

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1 Sac en fausse fourrure, Améline by Mayerline, 69 € 2 Montre ‘Happy Sport’, Chopard, 12.058 € 3 Short en simili cuir, Caroline Biss, 14,99 € 4 Sac en cuir verni, Essentiel, 165 € 5 Veste en laine, Xandres, 199 € 6 Collier doré, Essentiel, 95 € 7 ‘Story Boot’, Hermès, 1.950 € 8 Bracelet à breloques, Acne Studios, 220 € 9 Sac en cuir, Guess, 149 € 10 Ceinture avec chaîne argentée, Caroline Biss, 85 € 11 Chaise pliante avec détails en cuir, Zara Home, 169 € 12 Cuissardes à plateforme, Essentiel, 285 €.

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Les salons DESSANGE utilisent, entre autres, les produits

ARLON 6700 - 9, Rue Netzer - 063/23 36 40 • BRUXELLES 1000 - 74, Rue du Marché aux Herbes - 02/512 16 92 BRUXELLES 1050 - 229, Avenue Brugmann - 02/344 56 70 • BRUXELLES 1050 - 184, Avenue Louise - 02/640 50 88 BRUXELLES 1050 - 12 A, Place Stéphanie - 02/512 94 72 • BRUXELLES (FORT-JACO) 1180 - 1360 A, Chaussée de Waterloo - 02/372 97 93 • LIEGE 4000 - 6, Rue Sébastien Laruelle - 04/222 22 47 • NAMUR 5000 - 52, Rue de l’Ange - 081/22 46 51 • WATERLOO 1410 - 348, Chaussée de Bruxelles - 02/351 22 71

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ALEXANDER MCQUEEN

Ne pensez pas blanc, ne pensez pas noir. Pensez en noir et blanc. Une différence entre le jour et la nuit, le contraste le plus net que l’on puisse imaginer, et c’est précisément pour ça qu’il est si passionnant. Un soupçon de bleu ou de beige est autorisé.

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L’ART DU CONTRASTE

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1 Bottes en cuir monogrammé, Guess, 199 € 2 Lampe de table Lou en acier et porcelaine, Ann Demeulemeester via Serax, 1285€ 3 Bottines, Guess, 169 € 4 Robe en cuir vegan, Maison Natan, 795 € 5 Jupe 'Colibri', Max Mara via aboutyou.be, 185 € 6 Collier, Caroline Biss, 50 € 7 Ceinture, CKS, 19,99 € 8 Robe en simili cuir, Rotate via Bijenkorf.be, 270 €.

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Charlize Theron Misty Copeland Yao Chen

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CHRONOMAT

The Spotlight Squad

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Texte Virginie Dolata Photos Regine Mahaux

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L E S M I L L E E T U N E V I E S D E J E A N - C L A U D E VA N D A M M E

À 60 ans, la star belge semble plus occupée que jamais, mais elle n’a rien perdu de sa superbe. Acteur, réalisateur, producteur et scénariste, Jean-Claude Van Damme signe un retour fracassant dans la prochaine production Netflix « Le Dernier Mercenaire ». Rencontre avec une légende vivante, d’humeur philosophe comme à son habitude.

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« DE NOS JOURS, LES JEUNES NE SAVENT PAS QUI ILS SONT. ILS SONT BOMBARDÉS D’INFORMATIONS, DISTRAITS PAR LES BRUITS EXTÉRIEURS ET N’ÉCOUTENT PAS LEUR VOIX INTÉRIEURE »

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Rendez-vous est pris à Paris, où l’acteur est de passage. Nous nous retrouvons à l’hôtel Le Bristol pour discuter de son dernier film d’action, « Le Dernier Mercenaire », disponible sur Netflix depuis le 30 juillet et qui s’annonce déjà comme la production à succès des prochains mois. Avec sa voix reconnaissable entre mille, JCVD est plus « aware » que jamais. Aujourd’hui, il peut compter sur une énorme communauté de fans, de 7 à 77 ans, et il a gagné en maturité aussi : « Je fais plus attention à ce que je dis maintenant. Quand je parlais des plateformes de streaming en 2001, les gens m’ont pris pour un fou. » En 36 ans (et ce n’est pas fini !), il a tout connu : les galères, la gloire et la richesse – en somme, des hauts et des bas. Sa carrière a démarré sur les chapeaux de roue en 1988 avec « Bloodsport », suivi de « Kickboxer », « Full Contact » et « Double Impact », jusqu’au cultissime « JCVD » en 2007, où il joue son propre rôle, sans oublier « Expendables 2 », aux côtés d’autres stars du cinéma d’action. Aujourd’hui, celui qu’on surnomme « the muscles from Brussels » est confortablement installé dans un fauteuil, en compagnie de Lola, sa « chérie », une petite chienne de 7 ans. « Je la trimballe partout. Elle sait que la bouffe est dingue ici ! », dit-il en rigolant et en grignotant des chocolats.

Pourriez-vous pitcher « Le Dernier Mercenaire » ? J’y joue le rôle de Richard Brumère, un ancien agent secret. Il a parcouru le monde et refait sa vie. Au cours d’une mission, il avait rencontré une femme et ensemble ils avaient eu un fils, Archibald. Pour assurer la protection de ce dernier, il avait conclu un accord avec le gouvernement français. En échange, il devait « disparaître » et garder le secret sur sa liaison. Mais un jour, le voilà obligé de sortir de sa cachette pour sauver son fils des griffes de la mafia avec l’aide de jeunes recrues, et bâtir une relation avec Archibald. En gros, il est dans la merde. Il finit par rentrer chez lui… Problem solved ? Pas si vite ! Le casting de ce film est dingue : Patrick Timsit, Miou-Miou, Alban Ivanov, Éric Judor, Valérie Kaprisky...

De quel genre de film s’agit-il ? C’est une comédie d’action écrite par un scénariste et réalisateur fantastique, David Charhon, qui m’a offert un rôle sur mesure. Un personnage à la Belmondo, qui est assez difficile à composer – quelque part entre « L’incorrigible » et « L’Homme de Rio » pour la touche américaine. J’ai grandi en regardant Bébel et toujours adoré sa façon d’habiter l’écran. C’est un grand acteur de théâtre, mais il a aussi ses moments de folie. Il s’implique toujours à fond, et ça se voit. C’est comme Louis de Funès dans « Le Grand Restaurant » ou « La Grande Vadrouille » ! Oui, il est très drôle, mais il prend son travail très au sérieux. C’est ce que les gens attendent. En général, les acteurs comiques ont plus de mal. À leurs dépens, ils créent des situations comiques qui font rire les gens. Je suis sûr que quelqu’un comme Robin Williams a beaucoup souffert. J’ai fait un peu de comédie avant « Double Impact », et ça me convenait parfaitement : pour moi, il s’agit d’avoir l’air « neutre », même en pleine action.

Dans la première scène du film, vous exécutez la figure qui vous a rendu célèbre – le grand écart. Ça fait mal ? Pas du tout ! J’ai commencé la danse classique à l’âge de 13 ou 14 ans – j’en ai fait pendant 5 ans –, et je faisais du karaté depuis mes 9 ans. Ces deux disciplines font appel à des mouvements différents. Un grand écart en danse est beaucoup plus exigeant que le karaté, parce qu’il faut garder le tronc droit. À l’époque, on m’a proposé une place à l’école de danse Béjart. Mais j’ai suivi les conseils de mon père et continué le karaté.

Vous avez des points communs avec Brumère, le personnage que vous incarnez ? Il peut être difficile à vivre et a du mal à féliciter son fils. J’ai aussi des enfants (Bianca, Kristopher et Nicolas, NDLR), mais je les encourage et les soutiens autant que possible. Je ne leur en fais pas voir de toutes les couleurs. (Au fait, vous voulez un chocolat ? Non ? Vous ne savez pas ce que vous ratez !)

Le tournage a duré 54 jours, étalés sur dix semaines. Comment ça s’est passé ? Je m’en suis plutôt bien tiré. Je vis à Hong Kong et j’ai l’habitude de voyager partout – en Australie, à Los Angeles, en Turquie et en Arménie. Je voyage en jet privé, ça permet de gagner du temps et je n’ai pas peur de la Covid. J’étais en Australie lorsque l’épidémie a commencé. Le monde entier a paniqué et tout a été annulé. Mais je me suis dit « allons-y ». J’ai serré des centaines de mains. Des gens avaient déjà la Covid, comme Tom Hanks. L’Australie a été l’un des premiers pays touchés. J’y suis resté et j’ai eu de la chance (je n’ai pas attrapé le virus). Depuis, j’ai pu revenir en Belgique, en France et en Italie. Pour l’instant, je vais bien. Mais vous savez, certains virus sont intelligents et savent à qui s’attaquer.

Vous avez joué dans plus de 65 films. Qu’est-ce qui vous motive encore ? C’est un métier tellement génial ! Il faut travailler sans arrêt, c’est clair, mais j’ai la chance de faire des films en France et aussi aux États-Unis, d’être sollicité des deux côtés de l’Atlantique, ce qui est formidable ! Ici, à Paris, il y a tellement de culture. C’est une ville incroyable. L’Italie est aussi un pays magnifique.

Vous avez travaillé avec des réalisateurs internationaux – français, américains, allemands et chinois. Quelle vision du cinéma vous a le plus marqué ? Honnêtement, je ne vois pas les choses de cette façon – j’ai pris un risque avec « Chasse à l’homme » en 1993 et John Woo alors qu’il était encore relativement peu connu. Ils m’ont donné un mois pour écrire le scénario avec peu de moyens. C’était pareil avec Roland Emmerich quand j’ai travaillé sur « Universal Soldier » (son plus gros succès au box-office, NDLR) – à l’époque, il n’était qu’un réalisateur allemand parmi d’autres, complètement inconnu. Idem pour Stephen Norrington – personne ne connaissait son travail non plus. Je l’ai engagé et nous avons fait le film « Blade ». J’aimerais beaucoup travailler avec Scorsese, Tony Scott, Peter Weir… Mais j’ai déjà fait

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« INTERPRÉTER LE RÔLE DU MÉCHANT DANS JAMES BOND ME CONVIENDRAIT PARFAITEMENT »

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un tas de films qui ont rapporté beaucoup d’argent, sans réalisateur. C’est ça qui est beau dans mon métier !

En tant qu’acteur, vous aimez être dirigé ? Je suis facile à vivre et toujours prêt à écouter. Si vous êtes dans une Ferrari avec un pilote de Ferrari, vous ne touchez pas à la voiture. Avec un bon réalisateur, c’est la même chose. Il sait ce qu’il fait. Alors, vous le suivez et la fermez : toc toc… Nous sommes prêts… Rendez-vous sur le plateau. Quand vous êtes uniquement concentré sur votre jeu, c’est parfait. Mais j’ai fait beaucoup de films où je devais aussi m’occuper du montage. Quand on compare Tom Cruise dans « Né un 4 juillet » (réalisé par Oliver Stone) à Tom Cruise dans « Cocktail » (réalisé par Roger Donaldson), on comprend à quel point il est crucial de travailler avec un bon réalisateur. Si je fais un jour un film avec Scorsese, il ne me laissera pas bouger le petit doigt tant qu’il ne sera pas satisfait de ma performance.

Vous avez des projets en cours ? Quatre ou cinq ! Un à L.A. pour Netflix, un autre génial dans le genre de « Die Hard ». Je suis aussi en train d’écrire quelque chose avec Nick Vallelonga, qui a remporté le Guild Award en 2018 pour le meilleur scénario avec « Green Book ». Il a également écrit le scénario d’un autre film qui marquera ma dernière incursion dans les arts martiaux. Mais pour l’instant, je me détends, et on verra bien ce que l’avenir me réserve !

Jul, le rappeur français, a fait référence à vos « gros bras » dans l’une de ses chansons. Ça fait quoi d’être encore une source d’inspiration pour les jeunes d’aujourd’hui ? C’est visuel, ils admirent un personnage. Ils voient des acteurs comme moi ou comme Brad Pitt, qui s’oublient dans un scénario, qui habitent un rôle plus vrai que nature. Il est impossible de savoir qui on est réellement, car ils ne nous ont pas rencontrés.

« SI VOUS MENTEZ, VOUS VOUS MENTEZ À VOUS-MÊME. POUR MOI, C’EST ENCORE PIRE QUE LA MYTHOMANIE »

L’honnêteté, la meilleure politique ? Si vous mentez, vous vous mentez à vous-même, donc c’est un peu bête de s’inventer des histoires et des trucs insensés ; pour moi, c’est encore pire que la mythomanie. Il vaut mieux ne pas se prendre trop au sérieux. Les acteurs sont des gens ordinaires. Ils ont connu le succès, ils étaient là au bon moment et ont créé leurs propres opportunités. Il y a beaucoup d’autres artistes de talent qui n’ont pas droit à la même reconnaissance. Alors, mieux vaut rester cool !

Quelle importance a eu le succès pour vous ? À 10 ou 11 ans, je savais déjà que je voulais réussir. L’état d’esprit est capital – la façon de penser mais aussi de se comporter. Il est donc indispensable de réfléchir à ce qu’on veut devenir, à la manière dont on veut être perçu par le public, et puis il faut avoir la gnaque. Pour réussir, il faut vraiment le vouloir.

Vous conseilleriez quoi aux jeunes qui veulent faire carrière dans le cinéma ou les arts martiaux, ou bien aux jeunes en général ? Tout d’abord, qu’ils apprennent à se connaître. De nos jours, les jeunes ne savent pas qui ils sont. Ils sont bombardés d’informations, ils sont distraits par les bruits extérieurs et n’écoutent pas leur voix intérieure. Le son est à l’intérieur ; le bruit est à l’extérieur. Ils devraient s’écouter. Qui suis-je ? Que suis-je ? Pourquoi suis-je ici ? Quelles sont mes forces ? Alors, prenez le temps de vous regarder. Laissez tomber YouTube et votre téléphone portable ! Les réseaux sociaux ne vont pas disparaître, essayez de déconnecter pendant un mois et apprenez à vous connaître !

Et vous, vous y arrivez comment ? J’appelle ça le « basic instinct » : développer le corps et l’esprit, mais pas à l’école. Lorsqu’on est submergé d’informations, l’instinct n’a pas le temps de se développer. J’ai arrêté l’école tôt, ce que je ne recommande pas, mais grâce à ça, j’ai eu l’occasion de stimuler mon intuition. Lorsque j’ai quitté L.A., après avoir connu de nombreux hauts et bas, je suis parti à Hong Kong où je vis toujours. Maintenant, je vais sur YouTube et j’apprends ce que j’ai envie d’apprendre – tout ce qui remonte à l’époque sumérienne, mais aussi les symboles, les constellations (et plus particulièrement celle d’Andromaque), le réchauffement climatique, les ordinateurs quantiques – des choses capitales de nos jours –, la génétique humaine, d’où nous venons… Apprendre autant est une bénédiction (et parfois une malédiction !), mais je me sens beaucoup plus instruit maintenant et je peux parler d’un tas de choses, en particulier de l’histoire, de ce que c’est que d’être humain, de la terre, du cosmos, des mathématiques, de la vie, du destin, de tout ! Bien sûr, je ne suis pas parfait, je dis des conneries comme tout le monde !

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Photo © Rodolphe OPITCH

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interview

Et la mode ? Hum… La mode, c’est beau. Je m’habille toujours en noir de la tête aux pieds. Là, je porte un training noir (j’ai oublié mon pantalon sur le bateau !). Ça me rappelle le temps où je bossais sur « Expendables » avec Stallone, il m’a dit un jour : « Je n’aime pas ta veste à col en fourrure », ce à quoi j’ai répondu : « Je m’en fous. » J’ai dit : « Stallone » – enfin, je l’appelle Monsieur Stallone… On s’est disputés, je n’ai pas peur de dire les choses comme elles sont… Avec respect… Alors j’ai répondu : « Monsieur Stallone, je me fiche d’être habillé en noir, en rouge, en rose… ça n’a aucune importance… Je vais vous donner ce dont vous avez besoin… Un vrai méchant… Un pur bad guy ! »

Vous préférez des rôles de héros ou de bad guy ? Ça dépend du scénario. Mais jouer un méchant est amusant. Je peux vraiment m’investir dans le rôle. Interpréter le rôle du méchant dans un film de James Bond me conviendrait parfaitement ! J’adorerais ça, mais Marvel et d’autres franchises du genre ne m’ont jamais contacté ! Ils ont peur de m’appeler ! J’aurais pu jouer le rôle de Spider-Man ou Batman – c’est comme la saga « Fast and Furious », Vin Diesel ne veut pas que Van Damme joue dans ses films. Je les intimide !

« JE SUIS IN LOVE DE TOUT. C’EST CE QUI ME PERMET D’ÊTRE HEUREUX, MÊME FACE À LA TRISTESSE » Vous êtes quelqu’un de discipliné ? Concernant la nourriture par exemple, je trouve qu’il y a une façon de manger. On peut prendre six à sept repas par jour. Et on peut aussi manger plus de malbouffe (rires). Lorsque le corps est habitué à manger aussi souvent, il ne conserve que 30 % des graisses et brûle le reste parce qu’il « sait »… Alors que si on ne mange que deux à trois fois par jour, le corps conserve 70 % des graisses ! Le secret : de petites portions. Au début, on se sent ballonné, car le corps n’est pas habitué. Un demi-repas, une petite banane par-ci par-là. Par exemple, je suis en train de grignoter du chocolat, c’est génial, c’est délicieux et dans 20 minutes, je vais manger des pâtes. En brûlant les graisses, mon corps se nettoie naturellement.

Vous faites encore régulièrement du sport ? Tous les jours ! Obligé, au moins deux heures par jour. Étirements, haltérophilie, vélo, j’alterne. Mon corps en a besoin, mon cœur aussi – mon taux de sérotonine doit être élevé –, c’est comme une drogue. Mais parfois, je suis fatigué. Alors, je vais à la salle de sport, je soulève des poids légers. Et puis je nage. Ces temps-ci, plutôt que de faire du sport comme un forcené, je reste actif, et il m’arrive même de m’endormir à la salle de sport ! On ne dort pas vraiment quand c’est comme ça – on continue à penser, notre inconscient continue à fonctionner… Quand je m’entraîne, je sépare mon esprit de mon corps. Sur un vélo, je me cale sur un rythme jusqu’à ce que je n’entende plus que les battements de mon cœur. Les idées affluent à mesure que mon cerveau s’oxygène ! Il m’est déjà arrivé deux fois de m’endormir sur un vélo.

Vous leur faites peur ? Je ne sais pas. Peut-être qu’ils ne peuvent pas rivaliser avec moi ! Ils peuvent faire des films d’action, mais, en même temps, ils n’y connaissent rien en danse ou en chorégraphie. Ils ne peuvent pas faire les deux. Ils ne sont pas Bébel ! Alors que Belmondo peut être un Stallone, un Arnold, un Jason, c’est du grand art. Ils ont peut-être peur de cette dualité et se prennent beaucoup, beaucoup trop au sérieux. Michael Jackson est mort – comme beaucoup de grandes stars, et une fois qu’on n’est plus là… Je l’avoue, il m’est arrivé de me prendre au sérieux, avant.... Je suis croyant (en Dieu), ou plutôt en tout un tas de choses. Il y a certainement quelqu’un là-haut. L’esprit humain est si fort, ça signifie que l’espèce humaine a été créée. Nous sommes plus forts qu’un seul Dieu. Après tout, ne voudrait-il pas que nous soyons meilleurs que lui ?

Vieillir vous pose un problème ? Je sais où je vais, et où tout ça me mènera. Et quand on meurt, on passe dans une autre dimension. On ne meurt jamais. On est toujours là, mais transformés. Des expériences de mort imminente ? Il y a des gens qui en sont revenus et décrivent ce qui s’est passé. Et une fois que vous en avez fait l’expérience, vous ne craignez plus la mort… Les gens vont encore penser que je raconte des conneries, alors je ne vais pas m’étendre sur le sujet… Mais ce qui est dur, c’est que vous ne pouvez plus toucher les gens, serrer vos enfants dans les bras. Il n’y a plus de contact physique.

Et l’amour dans tout ça ? C’est génial. Je suis in love de tout ; l’amour, c’est tout ! C’est ce qui permet d’être heureux, même face à la tristesse. Moi, je fais des films pour l’amour de mes fans !

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Yvan's

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OÙ TROUVER

DES MONTRES DE LUXE DANS L’AIR DU TEMPS ? Avec l’ouverture de son nouveau point de vente Rolex au cœur des Galeries Royales Saint-Hubert de Bruxelles, la très raffinée boutique Yvan’s invite à se laisser charmer par cette maison horlogère dont la réputation n’est plus à faire.

© MAXIME VERMEULEN

Mythique horlogerie et bijouterie du paysage bruxellois depuis plus de 60 ans, Yvan’s combine la passion des montres de luxe et l’amour de la haute joaillerie. Dirigée par la troisième génération, la boutique familiale sobre et épurée est aujourd’hui la référence incontournable pour tous les amateurs des plus grandes maisons horlogères. Rolex, Vacheron Constantin, Breguet et Tudor, les noms qu’on y croise parlent d’eux-mêmes.

fait écho au design racé des montres, les teintes et les motifs reflètent le goût affirmé de la marque, tandis que les vitrines viennent mettre en lumière son sens aigu du détail et la beauté de ses modèles. Tudor, la marque sœur de Rolex, est également mise en avant dans un nouveau corner aux couleurs de ses audacieuses montres mécaniques à l’esthétique raffinée, représentées par l’ambassadeur David Beckham. Ici, les montres s’admirent comme des œuvres d’art intemporelles présentées par une équipe à l’écoute de sa clientèle. Conseils, discrétion et expertise : c’est sûr, Yvan’s saura vous mettre à l’heure du luxe.

L’enseigne a récemment développé un somptueux point de vente propice à l’intimité et entièrement consacré à Rolex. Entouré d’un mur émeraude d’inspiration aquatique qui rappelle l’univers de l’iconique modèle étanche Oyster, le mobilier élégant

CET ARTICLE A ÉTÉ ÉCRIT EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC YVAN’S. YVANS.BE

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chronique • Juliette Debruxelles

Humeur

LES SALES GENS

de sa famille vers ce que la société occidentale a créé de plus abject. Prise d’une pulsion de mort, je décide de les suivre dans une boutique. Le plus petit des enfants, âgés de quatre ou cinq ans, s’empare d’objets divers et coûteux et les jette aux pieds de la vendeuse qui entreprend de les emballer soigneusement. Le plus grand, une dizaine d’années, baisse son masque, yeux rivés sur son téléphone et crache sur le paillasson. Je regarde la vendeuse, écarlate, qui s’excuse auprès de moi en se précipitant, rouleau d’essuie-tout à la main. La mère attrape les achats de son rejeton, tend une carte de paiement et se barre sans avoir échangé un mot avec la préposée qui la salue par son nom, particule comprise (celui d’une « bonne famille » comme on dirait dans le BW). À sa descendance, elle grogne un borborygme qui semble être compris puisque tous tournent des talons et changent de direction. Sur les quelques dizaines de mètres qui suivent, ils sèment leurs déchets comme les cailloux du Petit Poucet, marchant en ligne, occupant tout le trottoir, cognant les épaules des autres piétons offusqués. Le glaireux – qui marche comme s’il avait d’énormes testicules alors qu’il n’est même pas prépubère – crache à trois reprises (il faut consulter). La mère remonte son legging en cuir comme une catcheuse bolivienne, afonne le Coca Zéro qu’elle tenait à la main et balance la bouteille vide au sol. La nounou, en sueur, porte les sacs de shopping et se fait régulièrement engueuler. Il se peut que le mot prononcé à son égard par le cadet soit « merci », mais ça sonnait quand même plus comme « connasse ». Riches, cons, sales et mal élevés : le monopole de la vulgarité a depuis un bail dépassé les frontières des endroits mal cotés.

« QUAND ARRIVE CE JOUR OÙ TU REGARDES TES CONTEMPORAINS D'UN AIR FROID ET QUE TU SENS QUE C'EST LA FIN »

*Vous avez dû réfléchir pour convertir le « 26e siècle », cité plus haut en « l’an 2500 » ? Vous hésitez à propos de la définition du mot « borborygme » ? C’est le moment de se poser les bonnes questions.

PRESSE

Le film s’appelle « Idiocracy ». Pour « les gens », c’est un movie potache de 2006 à l’affiche de mauvais goût (la représentation de la version obèse de l’« Homme de Vitruve »), réalisé par le créateur de « Beavis and Butt-Head ». Pour les geeks, les pointu·e·s et les inquièt·e·s, c’est une fenêtre ouverte vers le futur de notre société qui part en pudding. En gros, l’histoire d’un type et d’une fille au QI de base (lui, militaire, elle, prostituée) qui débarquent au 26e siècle et sont considérés par les humains de cette époque comme les personnes les plus intelligentes du monde. Why ? Parce que tout a vrillé : les rues sont peuplées d’ignares, la culture générale est réduite à néant, tout le monde s’abreuve de boisson énergétique (l’eau étant destinée aux toilettes) et la pollution est au max. Ça n’articule plus, ça n’a plus que quelques mots de vocabulaire, ça ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Marrant ? Pas vraiment. Prémonitoire ? Ça se pourrait. Appauvrissement de l’enseignement, influence des médias sociaux sur les jeunes cerveaux, inégalités socioculturelles, il suffit de se brancher sur une chaîne d’info pour égrainer le constat, mais ça ne vaut pas l’observation, l’infiltration, l’expérience personnelle. Quand arrive ce jour où tu regardes tes contemporains d’un air froid et que tu sens que c’est la fin, que le point de non-retour est atteint. Ça se passe aux abords d’une plage huppée de la cote belge (oui, cette plage), la meuf a tout sorti pour que l’on comprenne qu’elle palpe du cash. En photo, elle fait duchesse. En vrai, elle parle fort, elle parle mal, elle parle trop. Elle s’adresse – dans une langue qu’initialement, je n’identifie pas – à la personne qui l’accompagne (et qui semble devoir gérer les deux enfants confits de sucre et de luxe). Elle aboie. Je reconnais les mots « manger », « maintenant » (prononcé « ménant »), « dépêche-toi » (« pèche-toi »). C’est du français paresseux, mais ça n’est pas évident à la première écoute, car la personne ne respire pas par l’orifice anormalement petit qui lui sert de nez. Un drame de la chirurgie qui m’aurait fait peine si la suite n’avait pas révélé un problème bien plus tranchant : le glissement de cette personne et

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PREEN BY THORNTON BREGAZZI

Marie Guérin I Jolien Vanhoof I Élisabeth Clauss

UN AIR D'AUTOMNE

IMAXTREE

Que faut-il retenir pour ce mois d'octobre ?

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ENCORE UNE DANSE

BIG BIRD Les orteils poilus sont un peu

Pour sa nouvelle collection de haute joaillerie Magnetic Attraction, Valérie Messika a choisi Fanny Sage, danseuse et chorégraphe, pour donner vie à ses merveilleuses créations. En tout, on découvre seize pièces, comme cette créole composée de diamants poires jaunes et blancs qui resplendissent de mille feux. De la « haute jo », réinventée. Solaire et en mouvement.

rebutants, mais ces chaussons fluffy semblent être le manteau parfait pour les hivers frais. Chaussons en poils de veau, 495 €. jilsander.com

À découvrir pour le plaisir des yeux sur Messika.com

MICRO-SACS Petits mais costauds ! Dior nous fait

concert

plaisir en déclinant ses sacs iconiques en version... micro ! Micro, mais pas mini, car on peut toujours y mettre l’indispensable. Le Lady Dior, le Saddle, le Dior Caro et le 30 Montaigne nous font craquer dans leur version noire, rouge, latte, ainsi que dans une palette de couleurs douces et solaires : rose des vents, bleu ciel, vert menthe et vert toundra. Nous serons plus légères cette saison ! À découvrir sur Dior.com ou en boutique.

Alors que cette année marque les 30 ans d’albums rock qui ont changé l’histoire et forgé le son des nineties (Niravana, Pearl Jam, RHCP, Soundgarden…), alors que de jeunes Italiens sponsorisés par « X Factor » remportent l’Eurovision en gueulant que « le rock ne mourra jamais» (Måneskin) , alors que la nouvelle idole des pré-teens ose saupoudrer ses tracks bubblegum de riffs de guitares (Olivia Rodrigo), alors que… Alors quoi ? Le rock n’est pas mort ?? Ben non : il n’a jamais renoncé. C’est juste que t’écoutais du r’n’b. Ou Clara Luciani. Sans dec : le rock est en pleine forme, et c’est à Londres, comme d’hab’, qu’on trouve les groupes les plus épatants du moment. Chance : ils passent tous par Bruxelles cet automne. On parle bien entendu de black midi, Black Country, New Road et Squid, trois formations qui dynamitent le genre en lui faisant faire des saltos arrière, avant, sans jamais se casser les dents. Trois entités protéiformes (parce que rock c’est vite dit : il y a du jazz, du punk, de l’électro, du kraut et même du klezmer chez ces jeunes gens modernes), trois collectifs hyper en vogue, trois concerts qu’il ne faut pas rater. Squid le 08/10, Black Country, New Road le 24/10 et black midi le 30/11 au Botanique à Bruxelels – botanique.be

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LONDON CALLING

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Texte Noemi Dell'Aira

29TH OCTOBER

HISTOIRE DE SMALA Entre savoir-faire et faire savoir, la maison belge 29th October, spécialisée dans le travail du cuir, du daim et des peaux lainées, s’inscrit dans les valeurs de l’artisanat et de la transmission. Rencontre avec Lucie, 25 ans, et Benjamin, 29 ans, de l’entreprise familiale Gulcu.

Pourquoi avoir décidé de vous lancer dans l’aventure 29th October ? B : Notre père, Manufer Gulcu, a lancé la marque en 1992 avec l’expérience qu’il a acquise au fil des années lorsqu’il travaillait pour plusieurs maisons en tant que façonnier. Il s’est rapidement rendu compte qu’il voulait lui aussi créer ses propres collections et depuis qu’on est tout petits, on est baignés dans cet environnement, qu’on le veuille ou non. C’était tellement évident pour nous de travailler sur ce projet en famille…

Bosser en famille, c’est comment ? Crêpage de chignon ou osmose totale ? L : On a envie de s’étrangler de temps en temps, mais on se souvient vite pourquoi on est là et pourquoi on le fait. Et puis, on gagne aussi du temps. Au-delà du fait qu’en famille on peut tout se dire et partager nos émotions, il y a aussi le fait que l’équipe est parfaitement complémentaire. Je suis dans le domaine du design, création et gestion du branding alors que Benjamin s’occupe de tout ce qui est en lien avec l’e-shop. Mon père travaille sur la production dans son atelier et ma mère est plus dans le commercial, les finances et l’administratif. On a tous réussi à trouver notre place dans l’entreprise sans se marcher dessus.

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Ça parle de quoi aux repas de famille ? Vous arrivez à faire la part des choses entre la vie pro et perso ? B : C’est chaud, on ne va pas se mentir. Il y a des moments où on est en plein rush dans les phases de création et c’est notre principal sujet de conversation. Mais 29th October, c’est le pilier de notre famille et on réussit toujours à trouver l’équilibre. À table,

les sujets pros sont abordés naturellement parce qu’on vibre pour ça. Pour nous, ce n’est pas du taf, c’est juste du plaisir.

À côté de la meute Gulcu, qu’est-ce qui fait la force de 29th October ? L : Notre force réside dans le fait que, depuis plus de 30 ans, on perpétue un savoir-faire artisanal et on travaille des matières qui traversent le temps. En Belgique, je pense qu’on fait partie des dernières maisons qui travaillent le cuir de façon artisanale dans un atelier qui nous appartient. Les points clés qui font toute l’identité de la marque sont l’élégance, la sophistication, l’intemporalité, mais aussi la durabilité. Depuis 2016, on a décidé de complètement stopper l’utilisation de la fourrure dans nos collections et on travaille uniquement avec des peaux lainées issues du secteur alimentaire qui sont recyclées. Au lieu d’être brûlées ou jetées, elles sont récupérées et traitées par tannage végétal pour la confection de nos pièces.

Y a-t-il un décalage entre vous et vos parents concernant l’écoresponsabilité ? Comprennent-ils pourquoi c’est important ? B : Le fait qu’il y ait deux générations dans la même société, ça nous permet de faire évoluer la marque et de pouvoir lui insuffler aussi les codes de la mode actuelle. On a la chance d’avoir des parents qui sont à l’écoute et qui comprennent totalement que la durabilité est une valeur cruciale aujourd’hui pour toutes les entreprises. Ils nous soutiennent à fond dans ces démarches-là. Ce sont des décisions que nous prenons ensemble, en famille. 29thoctober.com

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DUO DANOIS

PLONGEON Nouvelle définition de «blanc cassé» : une couleur cassée par la couleur. Bleu Schtroumpf, dans ce cas. Pull tie-dye, 845 €. Off-White via farfetch.com

Stillness, c’est le nom de l’aventureuse collection capsule de Samsøe Samsøe et de l’expert de l’outdoor Nordisk. En pleine campagne, se réveiller dans une tente avec rien d’autre que le chant des oiseaux en fond sonore. Idyllique, n’est-ce pas ? Les deux labels danois fournissent tout le nécessaire : sac de couchage, couverture chaude et moelleuse, bouteille et tasse thermos, sac à dos, chaussons rembourrés et mousquetons en aluminium. Pourquoi avez-vous besoin de ce dernier ? Aucune idée. Nous, notre truc, c’est le glamping. Samsøe Samsøe x Nordisk, disponible dans les magasins monomarques d’Anvers et de Bruxelles, et sur samsoe.com.

expo

KNOW WHAT YOU WEAR Les marques de mode locales respectueuses de l’environnement, on ne les saluera jamais assez. Cette fois, nous faisons d’une pierre deux coups : Mayerline et Ellen Kegels de LN Knits lancent ensemble six pièces durables et super confortables en baby alpaga. Du foulard au bandeau en passant par la jupe A-line «Dancing Daisy». Espérons qu’une suite sera tricotée. mayerline.be

Hockney, toujours d’attaque malgré ses 84 ans. La preuve d’abord avec « L’arrivée du printemps, Normandie, 2020 », soit 116 « tableaux » réalisés à l’aide d’un… iPad, dans lesquels on retrouve la fameuse « touch » du maître : des couleurs qui explosent, pour nous montrer que la nature reste indomptable, sauvage et belle comme jamais. Entre impressionnisme ultra-acidulé et pop art wide angle, David Hockney nous rappelle à l’ordre, à l’œil : « Do remember they can’t cancel the spring... » L’autre expo, quant à elle, propose un coup de rétro sur l’œuvre historique du peintre, en réunissant plus de 80 peintures, tableaux et gravures de la Tate Collection. Trente ans après la dernière expo belge en son honneur, c’est l’occasion rêvée de se (re)plonger dans l’un des univers artistiques les plus singuliers du XXe siècle. Du 8 octobre au 23 janvier — bozar.be

STENOLA PRODUCTIONS, PRESSE

A BIG HOCKNEY

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PETITS RÊVES, GRANDS ESPOIRS La marque de bijoux belges Mya Bay s’associe à KickCancer pour lutter

cinéma

contre le cancer des enfants. Tous les bénéfices de ce bracelet «Dream» en tartan sont reversés à l’association. 20 € sur Mya-bay.com

ESQUISSE DE LA FÊLURE Damien est bipolaire. Sa femme Leila fait ce qu’elle peut pour l’aider et le soutenir, mais les crises d’humeur, l’euphorie comme l’atonie, rythment leur quotidien de couple… Et à force de tanguer, leur amour l’un pour l’autre pourrait bien chavirer, l’énergie s’épuiser, et les chimères d’accourir : tu parles d’une chienne de vie. Inspiré de la propre histoire familiale de Joachim Lafosse (un père maniacodépressif), « Les Intranquilles » (beau titre) donne à voir non pas une peinture de la psychose, mais un portrait d’homme et de femme qui se battent pour y croire : l’un à sa liberté qu’il tient à préserver malgré la maladie, l’autre à son désir de sauver ce qui peut l’être encore (une famille). Cinéaste de la tension et de l’effondrement, Lafosse signe ici l’un de ses plus beaux films (son neuvième déjà). Filmés au plus près du visage, comme dans l’intimité de leur folie privée, Damien Bonnard et Leïla Bekhti sont formidables : lui dans cette friction mentale permanente (et qui crée le suspense), elle dans l’abnégation, le cran autant que l’à cran. Une vie meilleure leur sera-t-elle possible ? À eux, à nous, de voir. En salles le 6 octobre

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MON BEAU SOULIER Nos escarpins jouent le mix and match en mélangeant les canevas. Coton à carreaux d’un côté et, de l’autre, laine tressée. Malone Souliers, 576,95 €

MEXIQUE CHIC La nouvelle marque belge de bijoux qui nous affole est signée Georgina Sanginès. Née au Mexique, c’est en arrivant à Anvers en 2018 qu’elle décide de lancer sa marque. Pas étonnant qu’elle ait été inspirée par la ville du diamant ! On découvre ce joyeux mélange d’héritage mexicain et d’esthétique minimaliste dans sa collection In Flux qui fait la part belle au mouvement et à la liberté. On peut dire que ça nous parle plus que jamais. D’ailleurs, la signature de cette collection est une vague en plaqué or et zircons. À partir de 70 € sur Georginasangines.com

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TOUTES À LIÈGE ! Après trois années aux côtés d’Olivier Theyskens à Paris, Nastasia Fine lance sa première collection de sacs sous le nom poétique de Mon armée de poupées. Une ligne de pièces en cuir délicates et raffinées dont les coutures contrastées apportent une touche d’originalité. Nous sommes sous le charme. Sac en cuir BB Vertige, 500 € sur Nastasiafine.com

Trente ans déjà que l’association liégeoise Voix de Femmes milite pour que les artistes femmes (ou « s’identifiant comme telles ») cessent d’être invisibilisées. Et cette quinzième édition de son festival pluri- et transdisciplinaire enfonce encore le clou, là où ça fait mal, trop mâle. Son thème cette fois : « Dis/continuer », ou comment (re)penser nos héritages, susciter de nouvelles pensées, questionner le féminisme sous toutes ses coutures – quelle que soit la pratique artistique. Au programme (100 % féminin donc) : des « curieuses résidences », des concerts, des ateliers, des expos… Et même un cycle de rencontres et de spectacles pour « désapprendre à ne pas se battre », en compagnie, entre autres, de la slameuse et poétesse Lisette Lombé, et du fantôme de Lizzie Borden, icône féministe et femme pour le moins… fatale. Du 14 au 30 octobre un peu partout dans Liège – Toute la prog’ sur voixdefemmes.org

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OBJET-AMOUR

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Texte Grégory Escouflaire

FORZA CULTURA 2021, millésime italien ? Du groupe rock le plus populaire et sexy de l’année aux daronnes du showbiz et de la littérature, l’Italie fait saliver notre curiosité. Petit tour d’horizon culturel en sept coups de cœur… Allegro, ma non troppo.

MÅNESKIN

ANDREA LASZLO DE SIMONE

ROMANO NERVOSO

Cette année, l’Italie a remporté l’Euro, mais pas que : les rockeurs marketés de Måneskin (trois gars une fille, « gender fluides » à mort) ont massacré l’Eurovision avec leur tube de stade « Zitti E Buoni ». Certain·e·s y voient le « retour du rock », mais pour rappel il n’est jamais parti : c’est juste que ces quatre-là ont l’attitude, le look et la jeunesse pour eux. Comme du Killers de millenials, l’éloquence italienne en bonus.

Fils caché de Lucio Battisti (pour le talent, énorme) et de Christophe (pour le talent et la moustache, énormes), ce Turinois de 35 ans magnifie la pop transalpine avec « Immensità », son dernier disque qui porte bien son nom. Orchestrations à la Morricone, gimmicks cosmiques qui rappellent Portishead… Sans oublier cette voix, suave et « dolce » comme on aime. Une révélation.

Le groupe le plus sicilien de Wallifornie, et le plus punk aussi. De « Mister Silvio » à « Mangia Spaghetti », ces Louviérois se disent « nés pour le boogie », et prêts à faire des Luigi à tou·te·s celles et ceux qui disent que le rock est mort (« et Måneskin alors ? »). À côté de ça, leur leader Giacomo a décidé de sortir… cinq disques solo en 2022, sous le pseudo de Giac Taylor. Quel « stallone » ! (en concert au Botanique le 16/12)

TRE PIANI DE NANNI MORETTI Un immeuble romain, trois étages et quatre familles aux destinées qui s’entrecroisent : pour son 15 e film en tant que réalisateur, Nanni Moretti continue son auscultation de la société italienne d’après 68, avec ce drame intime qui rappelle « La Chambre du fils » (Palme d’or en 2001). Un peu boomer sur les bords, mais les fans du maestro apprécieront. (en salle le 10 novembre)

Romano Nervoso

RAFFAELLA CARRÀ

GOLIARDA SAPIENZA

Tragédie nazionale cet été : Raffaella Carrà, star du petit et du grand écran italiens, independant woman et disco queen depuis un demi-siècle, icône culturelle indémodable pour tout un pays et même plus, est partie rejoindre les étoiles. On connaît tou·te·s son hymnefarandole « A far l’amor comincia tu », une ode au sexe hédoniste, glamour et pop. Elle était l’Italie comme on la fantasme : rayonnante et fougueuse. Scoppia, scoppia mi sco !

Il aura fallu attendre sa mort en 1996, et la publication posthume de son chef-d’œuvre « L’Art de la Joie », pour que Goliarda Sapienza soit (enfin) considérée comme l’une des écrivaines les plus importantes de la littérarure italienne du XX e siècle. Un tour de force féministe avant l’heure, resté deux décennies inédit, qui conte l’histoire de Modesta, héroïne « più grande della vita ». Pour changer de Ferrante. Toute son œuvre est rééditée aux éditions Le Tripode

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Måneskin

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C&A

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AUTOMNE MUST HAVES

LE CACHEMIRE EN LIGNE DE MIRE 2

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Pour dénicher les it-pieces de la mi-saison et offrir à notre garderobe des possibilités de superpositions infinies, on jette un œil sur la nouvelle collection C&A. Des blazers oversized portés sur une chemise blanche taillée à la perfection pour un look masculin-féminin intemporel, des pulls et cardigans en cachemire à porter directement sur de la lingerie fine, des robes en maille dont les cols cheminée viennent embrasser la nuque, des pantalons droits en coton épais ou des jupes midi en velours côtelé… C’est sûr, on ne peut pas faire fausse route, que ce soit pour une tenue casual chic ou un ensemble homewear tout doux. Sans oublier l’incontournable robe bohème, qu’on cache sous un lourd manteau croisé en teddy et col motard, pour parer les premiers frimas et dévoiler toute notre complexité. En plus de regrouper les must haves de la saison dans un large éventail de tailles pour plus d’inclusivité, C&A nous offre encore une fois une collection durable, en intégrant dans ses modèles du coton biologique et des matériaux recyclés. De quoi ajouter du vert dans cette palette automnale qui mélange à merveille le blanc, le crème, le noir, le camel, les gris et les beiges.

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Disponible dans certains magasins en Belgique|Luxembourg et sur c-and-a.com. Jusqu’à épuisement des stocks. Sous réserve de modifications.

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CET ARTICLE A ÉTÉ ÉCRIT EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC C&A. C-AND-A.COM

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Texte Elisabeth Clauss

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LA PIÈCE QU’ON N’AVAIT PAS VUE VENIR

LES GARÇONS BONBONS

PRADA

CHRISTIAN WIJNANTS

La couleur qu’on n’avait pas vue venir pour les hommes cet automne, c’est une gamme, une nuance, une palette inhabituelle : le pastel.

MSGM

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1 Komrads ICNS, 74,95 € 2 Vogue, 104 € 3 Howlin, 195 € 4 Lacoste, 150€ 5 Jacques Solovière, 245 €.

PRESSE

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Un peu de douceur dans ce monde de (couleurs) brutes. Les nouvelles habitudes de télétravail et de réunions plus informelles conjuguées à la percée du streetwear des dernières années ont achevé de dédramatiser le vestiaire masculin. Il reste bien des points de résistance vestimentaire avec la neutralité gris/bleu toujours associée à la fiabilité, mais sous l’impulsion d’un rééquilibrage des genres, la mode, progressivement moins binaire, transpose enfin des tonalités jusqu’ici globalement réservées aux étagères des filles, au plus commun des masculins. Concrètement, c’est l’invasion des color block d’un côté, des imprimés flamboyants et fleuris, et pastels de l’autre. La mode nous met indistinctement à tous le rose aux joues, jusqu’aux genoux. On l’avait déjà constaté l’été dernier, le bleu liseron, l’orange tendre, le jaune dilué, le mauve atténué affichent une gaîté revendiquée, pour des hommes qui n’ont pas envie de se laisser enfermer dans un rôle de pilier de grès qui ne correspond plus à la sociologie de l’époque. Et les rappeurs à la rescousse, ASAP Rocky fan de total look rose ou Cam’ron secouant déjà les cadres il y a quelques années en fausse fourrure églantine, Jay-Z en mauve doux ou Lil Nas X en silhouette d’inspiration XVIIIe en néo-toile de jouy bleu ciel, valident le pastel comme option casual d’une masculinité qui repousse son propre plafond de verre codifié, pour une transversalité piquante de dragées apaisées.

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Nu Skin est N°1* pour la quatrième année consécutive Faites confiance à un expert pour vos appareils de beauté Système ageLOC LumiSpa Révélez une peau plus douce, visiblement plus propre et un teint frais grâce à la technologie brevetée Two-Sense Motion. Système ageLOC Galvanic Spa Ciblez les signes visibles du vieillissement cutané, liftez et galbez la peau de votre visage grâce au micro-courant galvanique. Système ageLOC Galvanic Body Spa Ciblez l’effet peau d’orange, raffermissez votre peau et redessinez vos courbes grâce au micro-courant galvanique pulsé. Système ageLOC Boost Boostez votre beauté naturelle et obtenez une peau plus rebondie, lumineuse et souple grâce à la technologie du Micro-courant alternatif à impulsion variable (brevet en cours).

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radar

Texte Katia Vlerick

musique

Strand Of Oaks

NOUVEAUX DÉPARTS Les concerts et les festivals font leur rentrée, et ce retour sur les dancefloors s’accompagne bien sûr de nombreux nouveaux disques qui nous font rêver à des performances live. Par ailleurs, la Grande Réouverture s’apparente pour de nombreux/se musicien·ne·s à un nouveau départ. Numéro un sur toutes nos playlists en ce moment : Special Interest, une bande de punks métissés originaires de La Nouvelle-Orléans qui a été signée sur le label Rough Trade et qu’on a hâte de voir sur scène. La frontwoman Alli Logout sert de fer de lance de la communauté punk des personnes de couleur, mais peu lui chaut – elle refuse d’ailleurs que son orientation queer soit mentionnée quand on parle du groupe. Alli Logout : « Parce que mon coming out est derrière moi depuis bien longtemps. Et parce que je n’aime pas spécialement la musique queer (rires). Si nous pouvons choisir de faire une tournée avec des groupes queers ou avec des groupes de couleur, nous optons pour ces derniers. Les gens sont encore surpris de voir des musiciens noirs jouer du punk. Mon modèle restera toujours HR, le leader noir du groupe punk des années 80 Bad Brains, mais c’est malheureusement tout pour ma génération en termes de figures de proue. » Le disque le plus attendu de l’année est sans doute « Sometimes I Might Be Introvert » de la rappeuse britannique Little Simz. Après une série de singles magistraux sortis ces derniers mois – « I Love You, I Hate You », « Introvert », « Woman » – Simbi Ajikawo, alias Little Simz, sort aujourd’hui un disque qui va certainement trôner tout en haut des tops de fin d’année. C’est aussi la première fois que l’« introvertie » met vraiment son âme à nu, et dans « I Love You, I Hate You », elle se libère de toute la haine qu’elle a ressentie pour son père absent. Little Simz : « Cette haine me prenait trop d’énergie, j’en avais assez. » Roméo Elvis signe également son retour après un long silence médiatique. Le nouveau et excellent single « AC» sort en prélude à son nouvel album, qui a dû être mis en veilleuse pendant un moment après que le rappeur bruxellois a suscité une tempête sur les réseaux sociaux à la suite d’allégations d’agression sexuelle, pour lesquelles il a présenté ses excuses. Timothy Showalter, aka Strand Of Oaks, n’a pas de réputation à sauver, si ce n’est celle de chouchou de la presse musicale. Sans réinventer la roue – ses morceaux s’inscrivent dans la lignée du meilleur Neil Young –, son nouveau disque « In Heaven » surclasse une fois de plus la concurrence. C’est aussi un nouveau départ pour Strand Of Oaks, puisque « In Heaven » est le premier disque écrit par le songwriter après s’être tiré des affres de l’alcoolisme. Timothy Showalter : « Ce disque a été fait avec tellement d’amour, j’espère que tout le monde y trouvera la catharsis que j’y ai moi-même trouvée. » Mission accomplie.

PL AYLIST SPECIAL INTEREST – « STREET PULSE BEAT » Le groupe du moment, emmené par une femme, nous sert du punk futuriste mijoté à La Nouvelle-Orléans. Leurs concerts sont sauvages et chaotiques, et on attend avec impatience leur première performance sur le sol belge. Qui sera le premier à les booker ?

ROMÉO ELVIS – « AC » « J’reviens casser, la haine version Cassel », le clip de ce come-back de Roméo Elvis, tourné à Bruxelles, est truffé de clins d’œil au film « La Haine ».

LITTLE SIMZ – « I LOVE YOU, Special Interest

Little Simz

I HATE YOU » Un hymne triomphal dans lequel la meilleure artiste hip-hop britannique du moment évacue définitivement la colère contre son père absent.

Une chanson chaleureuse et crépitante, comme un feu qu’on allume au début de l’automne.

JESS GARTEN, PRESSE

STRAND OF OAKS – « GALACTICANA »

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Saveur riche de mûres et de framboises fraiches

Notre savoir-faire se déguste avec sagesse. / Ons vakmanschap drink je met verstand.

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radar livres

Texte Alice Herman

LECTURES D'AUTOMNE Femmes de cinéma, poétesses, sorcières et mères. Notre sélection va vous faire peur, pleurer, vous émouvoir et, qui sait, sourire ?

FEMME DE CINÉMA

HORROR STORIES

On leur devait déjà les portraits dessinés de Joséphine Baker, Olympe de Gouges et Kiki de Montparnasse. Le duo Catel & Bocquet revient avec une biographie d’Alice Guy, première femme réalisatrice et patronne de studio au monde et pourtant totalement oubliée de l’histoire du cinéma. De la France aux États-Unis, véritable pionnière du 7e art, elle a dirigé des centaines de films et côtoyé les plus grands noms de l’époque. Une vie à découvrir !

Il y a quelque chose de totalement fou et fascinant chez l’Argentine Mariana Enriquez. Telle une magicienne (ou plutôt une sorcière) des mots, elle jongle avec la peur, l’effroi et la terreur à chaque page, fusionnant épouvante et réalité dans un subtil mélange ensorcelant, hypnotisant. Douze contes cruels qui cristallisent tout le talent et toute la puissance de l’écrivaine dont l’immense premier roman « Notre part de nuit » vient d’être traduit.

LE FILS

« Alice Guy », Catel & Bocquet, Casterman, 24,95 €

« Ce que nous avons perdu dans le feu », Mariana Enriquez, Éditions du sous-sol & Points, 7,4 €

Parmi les centaines de romans publiés à chaque rentrée littéraire (521 cette année pour être précis), il y a toujours quelques (rares) livres qui sortent du lot, qui se démarquent par leur qualité, leur intensité, leur propos. « Shuggie Bain », premier roman de l’Écossais Douglas

PETITE DOUCEUR Rien à voir avec Compostelle, précisons-le d’emblée. Le Jacques dont il est question ici, c’est l’entrepreneur que Paloma engage pour restaurer la vieille maison dont elle vient d’hériter, perdue au pied des montagnes, et dans laquelle elle décide curieusement de s’installer. Bénédicte Belpois maîtrise l’art de croquer des personnages vrais et touchants et de raconter des histoires bourrées de tendresse. Une lecture feel good, dans le bon sens du terme !

POÉTESSES « Ce livre existe pour rappeler que oui, les femmes écrivent de la poésie », annonce Diglee dans son introduction. Une anthologie personnelle pleine de grâce, hyperaccessible et définitivement très belle (couverture toilée, illustrations en noir/ doré) qui présente 50 poétesses et pour chacune d’elles un portrait dessiné, une biographie et une sélection de poèmes choisis par l’autrice. Un merveilleux cadeau à (se) faire de toute urgence !

Une fresque sociale poignante dans le Glasgow des années Thatcher et une histoire d’amour déchirante d’un fils pour sa mère. Une claque. « Shuggie Bain », Douglas Stuart, Globe, 23,9 €

« Je serai le feu », Diglee, La ville brûle, 29 € PRESSE

« Saint Jacques », Bénédicte Belpois, Gallimard, 14 €

Stuart, est de ceux-là.

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MUSE OF GREENS Marie de Burbure est parvenue à conquérir Instagram grâce à son positivisme contagieux, à ses séances d’entraînement partagées avec sa communauté et avec ses conseils pratiques pour un mode de vie sain. Elle nous révèle le secret de sa motivation sans faille et nous parle de son compagnon de travail préféré. « Le sport a toujours joué un rôle important dans ma vie. Enfant, j’ai essayé toutes sortes de disciplines : de la danse classique à la gymnastique, en passant par la voile et le hockey. » Et Marie a réussi à faire de cet amour du sport son métier. En plus d’être coach sportif et influenceuse, elle est responsable des médias sociaux chez Decathlon. Malgré son emploi du temps chargé, elle parvient à trouver suffisamment de temps pour faire de l’exercice. « Mon entraînement idéal est un mélange d’exercices de cardio et de force. J’aime les burpees parce qu’ils font travailler tout le corps. »

COMPAGNE DE TRAVAIL La compagne d’entraînement préférée de Marie ? La Garmin Venu 2 : « Garmin Venu 2 m’accompagne depuis quelques mois et j’y suis totalement accro. Je suis principalement mon nombre de pas, ma fréquence cardiaque et mes différentes séances d’entraînement. En ce qui me concerne, la Venu 2 possède toutes les caractéristiques qu’une smartwatch devrait avoir : elle est pratique, design et facile d’utilisation. »

CRUSH TECHNIQUE : GARMIN VENU 2 La smartwatch GPS Garmin Venu 2 dispose de nombreuses fonctions de veille de la santé et vous incite à bouger grâce à plus de 25 applications sportives intégrées conjuguées aux infos à propos de votre profil d’activité. En plus de mesurer votre fréquence cardiaque, votre âge et votre sommeil, Venu 2 met votre bien-être au premier plan en vous permettant de suivre vos niveaux de stress et d’énergie tout au long de la journée. Garmin Venu 2 est disponible à partir de 399,99 € sur garmin.com.

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC GARMIN. GARMIN.COM

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LA MODE ANVERSOISE, TOUJOURS A/PART

« Fashion Balls », l’un des projets du festival « Mode2.021 Anvers - Mode/Engagée », organisé par le MoMu – Musée de la Mode d’Anvers en collaboration avec la ville d’Anvers et VISITFLANDERS. Les fashion balls seront disséminées dans la ville jusqu’au 29 novembre 2021, à la gare Centrale, Operaplein, sur le Meir, De Gerlachekaai, à l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers et Theodoor Van Rijswijckplaats.

RONALD STOOPS, PRESSE

L’interdisciplinarité distingue la mode belge plus que tout autre, grâce à une ouverture qui invite aux rencontres créatives organiques. Cet automne Anvers inaugure son parcours de créateurs, pour vingt collaborations inspirées, de design exclusif.

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n Belgique, on associe volontiers les talents. Plusieurs générations de créateurs visionnaires frayent dans le sillage de Martin Margiela, qui fait toujours école dans les studios du monde entier, d’Ann Demeulemeester avec sa sensualité entre ombres et lumière, de Dries Van Noten et ses silhouettes picturales ou de Walter Van Beirendonck, maître flamand d’une sexyness masculine libératoire en colorama. Cette identité a pu émerger et changer le cours de la mode grâce notamment à une volonté politique de relancer l’industrie du textile qui déclinait depuis les années 70. Le Plan Textile, initiative financée par l’État, a démontré qu’en déployant moyens et logistique, on pouvait durablement promouvoir des créateurs engagés. Depuis, les fameux « Six d’Anvers » ont fait des petits, Bruxelles a émergé au milieu des années 80 avec La Cambre Mode[s] et ses élèves désormais aux commandes, eux aussi, du succès de nombreuses maisons internationales. La mode belge cultive chaque saison dans toutes les capitales des dizaines de nouvelles facettes, et bientôt, Anvers soulignera cette spécificité en collaborations pointues et accessibles.

reportage

elle

Texte Elisabeth Clauss

Baloji, artiste polymorphe et curateur Ces partenariats se matérialisent en objets exclusifs de mode et de design (une collab = un produit), impliquant également d’autres disciplines, la musique ou la photographie. Le choix du curateur d’A/part s’est porté sur Baloji, rappeur, metteur en scène, plasticien, photographe, proche de la scène émergente et confirmée des créatifs belges. Il prépare un projet d’exposition avec le MoMu pour 2022, et travaille régulièrement avec des acteurs majeurs de la mode en Belgique et à l’international. Jefferson Hack, le fondateur de Dazed and Confused, la maison à Miu-Miu, Virgil Abloh, Walter Van Beirendonck, Komono ou Café Costume, comptent parmi ses collaborations en tant que réalisateur et directeur créatif : « Je viens notamment de signer une publicité pour le Groupe LVMH, pour Hennessy. Je travaille avec beaucoup de designers, comme JanJan Van Essche, Brandon Wen (jeune diplômé de l’Académie d’Anvers, déjà sur orbite) ou Tom Van Der Borght, qui est gantois comme moi. Cela fait partie de mon projet : essayer de sortir chaque créatif de sa zone de confort, pour composer une œuvre unique. »

« IL FAUT ESSAYER DE SORTIR CHAQUE CRÉATIF DE SA ZONE DE CONFORT, POUR COMPOSER UNE ŒUVRE UNIQUE » 50 créatifs, 20 collections uniques et 100 % anversoises Pour Inge Onsea, directrice créative et cofondatrice d’Essentiel Antwerp qui participe au projet A/part initié par la Ville d’Anvers et le MoMu et soutenu par Flanders DC, « définir la mode anversoise implique d’abord d’explorer une multiplicité de points de vue. Anvers est l’une des villes qui accueillent le plus de nationalités en Europe, ce qui enrichit la créativité, et permet en retour à ses talents de s’exporter partout, pas seulement en mode, également en design. Nous affichons aujourd’hui plusieurs identités, il n’y a plus de frontières grâce aux réseaux sociaux. Les Belges restent très présents, et très solides sur le marché ». Pour preuve, du 4 au 20 novembre à l’occasion d’un parcours de découverte de ces talents fusionnés, revendiquant souvent un lien ombilical avec l’Académie d’Anvers, chacun pourra se mettre en quête de l’hybridation de génie qui lui ressemble. Vingt boutiques présenteront le fruit des visions associées de créatifs sélectionnés pour leur patte singulière, locale et cosmopolite à la fois. Raf Simons x Pieter Stockmans x Donum, A.F. Vandevorst x Lockwood Avenue, Façon Jacmin x Wouters & Hendrix ou Walter Van Beirendonck x Mous Lamrabat x De Makers Gallery, entre autres et pas des moindres. Ensemble, c’est tout le concept, ils participeront à cette danse des tendances dans le cadre de « Mode 2.021 Antwerpen - Mode/Bewust », pour célébrer la réouverture du MoMu.

Inge Onsea, directrice créative et cofondatrice d’Essentiel Antwerp.

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Le casting des collabs Pour ce projet, Baloji a établi avec Flanders DC une liste d’une soixantaine d’artistes et de figures tutélaires de la mode belge, ainsi que de représentant·e·s de la nouvelle génération, à l’instar de Julie Kegels et Meryll Rogge, « ou Stéphanie D’Heygere, créatrice d’accessoires, vraiment brillante. Nous avons choisi d’associer diverses influences en conservant l’axe anversois, qui est historiquement le berceau de la mode belge. Tom Van Der Borght, par exemple, se situe dans le prolongement du travail de Walter, qui trouve lui-même intéressant que des gens revisitent ses archives. C’était très intéressant de mélanger trois ou quatre générations de création belge. Il était aussi important d’allier des marques qui s’impliquent dans la durabilité comme les jeans hnst, ou Jill Antwerp qui récupère des tissus de Café Costume ». Une écoconscience mise en valeur dans ces associations d’expertises, pour souligner la dimension durable de cette mode qui résiste aux orages de l’industrie.

« NOUS AVONS CHOISI D’ASSOCIER DIVERSES INFLUENCES EN CONSERVANT L’AXE ANVERSOIS, QUI EST HISTORIQUEMENT LE BERCEAU DE LA MODE BELGE »

Les coulisses d’un partenariat Essentiel « Flanders DC nous a contactés en raison de notre lien à la fois avec Anvers et avec la mode. » Essentiel Antwerp, c’était incontournable : « Nous sommes l’une des marques belges qui s’exportent beaucoup à l’international, surtout depuis la Covid. J’ai aimé la dimension pluridisciplinaire de ce projet de créations, qui va de la bougie à la collection de mode. Nous avons choisi de collaborer avec Julie Kegels, étudiante à l’Académie d’Anvers au moment de la sélection, qui excelle à combiner le romantisme et le sexy. Elle ose, elle n’est pas trop commerciale, elle est comme un petit oiseau qui aurait les pieds bien ancrés sur terre. Elle vient d’une famille qui connaît le business de la mode (son père a lancé Kipling, NDLR), elle est obstinée, assertive, on lui sent un grand potentiel. Nous avons fabriqué avec elle une robe en mohair et dentelle, coupée, déstructurée, moderne, sexy, dans un très beau mauve. Nous ne pouvions produire qu’une seule pièce, mais nous aurions voulu en faire bien plus : nous avons autant accroché avec la créatrice qu’avec sa collection. » Ce que Julie a en elle d’Essentiel Antwerp, d’après la directrice artistique ? « Elle est très douée pour travailler la couleur, les mix & matchs, la féminité, une dimension ludique de la mode. Elle porte toutes nos valeurs. » La robe fruit de leurs amours stylistiques sera disponible en boutiques, exclusivement à Anvers et en ligne. Et déjà, comme souvent dans la mode belge, l’histoire de fidélité se poursuit dans le temps : « Nous vendrons également au MoMu une autre pièce exclusive de collaboration avec Julie, un T-shirt qui sera exposé aux côtés de pièces de Dries Van Noten et de Delvaux. »

À gauche : la robe en maille et dentelle issue de la collaboration entre Essentiel Antwerp et Julie Kegels. À droite : Walter Van Beirendonck au sommet de son art d’une fashion Ball, projet créé en collaboration avec le département mode de l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers, dont le créateur est aussi le directeur.

Même détermination à cultiver la signature anversoise du côté de Julie Kegels, 22 ans, et déjà lucide sur la réalité des défis qui l’attendent : « J’ai très tôt été sensibilisée à la réalité du métier en observant mon père, mais la collaboration avec d’Essentiel Antwerp a été ma première véritable expérience commerciale. Être sélectionnée par Inge Onsea et Tom De Poortere (directeur artistique) était un très beau compliment. Je me sens aussi très honorée d’être choisie pour un projet qui représente la ville où je suis née. Je suis bien sûr influencée par l’esprit d’Anvers, j’ai toujours vécu dans l’univers de la mode, mais mes parents m’ont aussi beaucoup emmenée au musée, voir des expositions, ils ont nourri ma curiosité créative, complétée par l’influence internationale de l’Académie, qui ouvre énormément d’horizons. » D’autres perspectives se dessinent et seront dévoilées, en nature et en culture, par JBC x Art By Cash (artiste bruxellois), Café Costume x Brandon Wen, Christian Wijnants x Yuma Labs, Komono x 42I54, et les autres. Anvers et contre tous les clichés. www.mode2021.be/apart

RONALD STOOPS, PRESSE

Le regard de la nouvelle génération

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COMMUNIQUÉ

ATENOR

Un engagement sociétal pour un nouveau mode de ville Promoteur immobilier engagé pour une ville durable, inclusive, attractive, ATENOR propose depuis quelques années des initiatives pour le moins inattendues pour un nouveau mode de ville. Let’s celebrate social life in the city around a coffee

Ces initiatives s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie et une vision à 360° de la ville et traduisent la volonté d’ATENOR d’agir en transformateur urbain à travers trois axes forts qui définissent son engagement : sa résilience économique, sa Aujourd’hui, ATENOR met la lumière sur l’importance des rencontres, des contacts et des échanges en lançant « Wake contribution environnementale et son impact sociétal. Animer et embellir les quartiers urbains, redonner vie à Up the City ». Un clin d’œil à la vie en ville et à l’importance d’anciennes friches industrielles et les transformer en quartiers des liens sociaux. mixtes et durables, assurer le bien-être des citoyens et le respect En offrant un moment de convivialité autour d’une tasse de de la diversité, autant d’objectifs qui guident ATENOR dans café, ATENOR veut célébrer la vie en ville. Le coffee truck sa démarche sociétale. C’est en réponse à la pluralité de la d’ATENOR va circuler dans plusieurs lieux de Bruxelles en ville qu’ATENOR intègre à sa vision d’autres leviers d’action. proposant un moment unique aux citoyens. Ceci, dans une La fresque « The Future is Europe » de la rue de la Loi est par démarche globale résolument équitable et durable. A la exemple une manière originale de contribuer à l’animation du1/TITRE sortie du train, du métro, sur une terrasse, au coin de la rue, au LEGENDE. paysage urbain dans ce quartier stratégique de la CapitalexxxxxxxxxxxxxIligenis bureau, cet instant café symbolise l’engagement d’ATENOR aut dis endunte et rem quamus et volor rehenistiore de l’Europe tout en affirmant l’engagement européen devollantiunt pour volorro une vieidebis urbaine ouverte, riche eictiosplurielle, doluptus, ilitia sumquiarassembleuse, conseris di id molendam, NEQUAS as occume sit inctores mo et ini ut l’entreprise. de sa diversité delaccabo. ses contacts. Dans la même veine et guidée par sa vision, ATENOR a lancé2/TITRE LEGENDE. aut dis endunte et rem quamus et volor Art for Cities. Le Street Art, un art accessible à tous, a été mis àxxxxxxxxxxxxxIligenis Retrouvez le planning de la tournée ‘Wake Uprehenistiore the City’ sur : vollantiunt volorro idebis eictios doluptus, ilitia sumquia conseris di id molendam, l’honneur comme levier de redynamisation et d’embellissement https://www.atenor.eu/fr/sustainability/acting-for-people/ occume sit inctores mo ini ut laccabo. NEQUAS as de quartiers souvent laissés à l’abandon. LEGENDE. Parce qu’agir pour la ville, c’est entre autres agir pour ses3/TITRE xxxxxxxxxxxxxIligenis aut dis endunte et rem quamus et volor rehenistiore citoyens, ATENOR a inscrit ‘Acting for People’ à sa démarchevollantiunt volorro idebis eictios doluptus, ilitia sumquia conseris di id molendam, sociétale. Plusieurs actions se sont déployées dont notammentoccume sit inctores mo ini ut laccabo. NEQUAS as le soutien à la recherche médicale, au personnel de soins4/TITRE LEGENDE. de santé et aux associations qui s’occupent des citoyensxxxxxxxxxxxxxIligenis aut dis endunte et rem quamus et volor rehenistiore vollantiunt volorro idebis eictios doluptus, ilitia sumquia conseris di id molendam, précarisés et les plus vulnérables. Des initiatives qui visent à renforcer les liens fondés sur laoccume sit inctores mo ini ut laccabo. NEQUAS as solidarité et la responsabilité sociétale ont également vu le jour.5/TITRE LEGENDE. aut dis endunte et rem quamus et volor rehenistiore Une solidarité traduite en Belgique par des partenariats avecxxxxxxxxxxxxxIligenis vollantiunt volorro idebis eictios doluptus, ilitia sumquia conseris di id molendam, les Restos du Cœur et Infirmiers de Rue et avec des organismesoccume sit inctores mo ini ut laccabo. NEQUAS as similaires dans tous les pays où ATENOR est présente. From 20 September to 4 October our coffee truck will be travelling all around Brussels Discover when and where on www.atenor.eu

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Texte Malvine Sevrin Photos Justin Paquay

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PARFAITEMENT FREAK Un spleen envoûtant, des paroles qui percutent… Rencontre avec celui qui a de l’or dans son Moleskine.

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fois les grossir. » Bâtard, pédé, moche, laid, étrange, chelou, bizarre… Toutes ces choseslà, tu réussis à les porter avec toi et à faire en sorte qu’au lieu que ce soit un boulet, ce soit une force. C’est pour ça que je me réapproprie les termes et que je me les accapare. Ça m’a aussi permis d’avancer et ça m’a fait du bien.

Tu aurais aimé étant plus jeune entendre tout ce que tu dis dans tes chansons ?

l n’a pas peur des mots crus, ni d’aborder tous les sujets – intimes comme universels – même ceux qui fâchent et font cogiter. En 2018, Eddy de Pretto se faisait connaître du grand public avec la chanson « Fête de trop » tirée de son premier opus, « Cure ». Avec des sons à la croisée du rap et de la chanson française, ce jeune roux ouvertement gay, au physique atypique, est rapidement qualifié d’ovni musical par les médias. À coups de phrasés tranchés et de jeux de mots bien tournés, le chanteur de 28 ans réveille la chanson française et envoie valser les stéréotypes, en dénonçant au passage la masculinité toxique et l’homophobie. Dans son deuxième album « À tous les bâtards » sorti en mars dernier, Eddy signe et persiste : « À bas la perfection, vive les freaks. » Une véritable ode à la bizarrerie. Pour cette entrevue, il nous a donné rendez-vous à Paris au Consulat Voltaire, non pas l’institution diplomatique, mais un lieu culturel du XIe arrondissement aux faux airs de squat artistique. C’est dans ce lieu insolite, imparfait, aux murs délabrés et à la créativité fourmillante que le poète urbain originaire de Créteil s’est livré en toute simplicité.

Qui sont ces « bâtards » à qui tu dédies ton nouvel album ? Ce sont les gens d’à côté, les étranges, les bizarres comme je dis dans la chanson « Freaks ». Ça parle de comment ce que tu as entendu depuis l’école primaire et qui te faisait un peu de peine, tu arrives à le retourner et à te dire « OK, je suis chelou, je ne suis pas comme tout le monde, j’ai une tête particulière, j’ai une sexualité différente ». Comment arriver à s’approprier ces choses et à en faire précisément une force. Se dire « je vais en être fier, en parler, en faire des chansons et j’arrêterai de me cacher derrière une posture de victime ». Pour moi, l’objectif de chacun dans une vie est d’accepter qui on est. Pas seulement la vision qu’on a de soi, mais aussi la vision sociale qu’ont les autres de nous. On est plein d’êtres qui vivent ensemble, forcément on se mate tous et il y a toujours des moments où on est pointé du doigt pour nos différences. Le but, c’est d’apprendre à s’en dégager et passer au-dessus.

Bah ouais, carrément ! En France, en 2000, on vivait dans une époque avec beaucoup de standards de papier glacé. Et c’est vrai qu’on ne voulait pas voir les gens qui sortaient de la norme. Aujourd’hui, les « boloss » de la cour du lycée ont enfin une place, même en une des magazines, ils peuvent raconter leur histoire. C’est aussi la beauté des réseaux sociaux : on peut grave s’exprimer, peu importe d’où on vient, qui on est, on a la même place que n’importe qui.

Quel a été ton déclic quand tu as compris que c’était cool d’être toi-même ? Mon premier album. Quand je l’ai écrit, je me posais encore plein de questions du style : « Est-ce que je dois faire semblant ? Rentrer dans le moule ? Être pédé, mais pas trop pédé ? Comment je fais pour ne pas paraître trop efféminé ? » Un peu comme les femmes qui voient constamment dans les magazines celles qui sont toutes minces et magnifiques… Tous ces standards-là influencent la société. Je sais que ça m’a fait énormément de mal parce que je me disais « je ne suis pas du tout comme ces gars ». Combien de salles de sport je n’ai pas payées ?! Et je continue à le faire hein (rires). Après le premier album, j’ai vu qu’il y avait 300.000 personnes qui me disaient qu’elles adoraient mon histoire et que mes textes les avaient aidées. Grâce à toute cette force qu’on m’a envoyée, je me suis dit : « C’est ça la vraie beauté, c’est pouvoir s’exonérer de tout. » Même si en réalité, c’est le taf de toute une vie. Il faut essayer d’avancer et d’être OK avec soi-même. Aujourd’hui, c’est pas que je m’en fous, mais j’y prête moins attention.

« POUR MOI, L’OBJECTIF DE CHACUN DANS UNE VIE EST D’ ACCEPTER QUI ON EST »

C’était symbolique de te réapproprier une insulte ? Oui, c’est comme la notion de « pédé » dans l’homosexualité qui est devenue une insulte courante, même pour les hétéros. L’idée, c’est d’arriver à te dire que c’est ce que tu es finalement. Pareil pour l’étrangeté, le fait de ne pas être comme tout le monde. J’ai souvent entendu dire que j’étais moche parce que j’ai un physique atypique, mais j’arrive à me dire que c’est leur perception et à transformer ça en quelque chose de positif. J’ai un faciès qui m’a servi dans d’autres milieux et c’est tout le propos de ce nouvel album. Sur le titre « QQN », je dis : « Mes défauts sont devenus attrayants, j’ai aimé même par-

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Qu’est-ce qui te pousse à écrire un nouveau son ? J’essaie toujours de trouver des axes inédits, de poser un regard différent qui n’a pas déjà été mis sur le papier auparavant. Que ce soit par rapport à l’actualité, à ce que je ressens ou à mes questionnements personnels, je cherche toujours à dire des choses qui n’ont pas encore été dites… et après je creuse, je creuse, je creuse. Ce qui me motive vraiment, c’est d’aborder des sujets qui n’ont pas du tout été traités dans la chanson française.

Tu as eu la pression pour ce deuxième album ? Oui, mais je suis quelqu’un qui se met beaucoup de pression en général…

La crainte de décevoir par rapport au premier ?

C’est plus facile de s’aimer quand on a la fame ? Ça dépend. C’est comme tout, tu t’habitues aux choses et donc tu en veux plus. Il y a toujours cette problématique. Mais ça m’a grave aidé quand même. Je pense que je suis plus heureux qu’avant le premier album. Je pense (rires).

Tu écris à propos de tes addictions, tes rencontres, tes angoisses… Ce n’est pas flippant de se mettre autant à nu ? Non, je n’ai jamais trop ressenti ce truc de pudeur. Justement, j’aime quand les artistes vont loin dans leur intimité. Ça me plaît quand on a des détails. J’ai adoré Aznavour pour ça, dans ses chansons, il décrivait l’appartement, la rue, le quartier… J’aime ces histoires-là parce qu’elles te laissent t’approprier l’histoire en tant qu’auditeur. Et j’aime moi aussi raconter ces choses-là, parfois avoir des termes crus, dire des choses qui potentiellement ne se disent pas. J’aime bien raconter ces détails de vie parce que je pense que c’est quand on est le plus près de soi qu’on touche le plus grand nombre.

Même pas, c’est entre moi et moi-même. Peur de ne pas être à la hauteur, du coup d’être arrivé là un peu par chance. L’écriture, c’est tellement aléatoire en fonction de l’inspiration et il y a tellement de facteurs non palpables que je n’arrive jamais à m’asseoir sur des méthodes et me dire « c’est bon je sais écrire un chef-d’œuvre » (rires). C’est impossible ! Il faut vraiment tenter de vivre, « tout vivre » comme je le dis dans la chanson, emmagasiner des émotions au max et ensuite se laisser un peu guider par une sorte de force, un truc qui arrive à un moment donné… Mais c’est tellement pas certain que c’est la pression parce que tu espères qu’un jour il va y avoir encore et encore des titres qui vont te venir et aussi taper dans l’oreille des gens. Comme quand Brel trouve des morceaux de piano tout de suite qui feront la chanson, c’est une espèce de magie qui arrive comme ça sur l’auteur. Et ça, j’espère que ça m’arrivera toute ma vie.

Tu te souviens de messages de fans qui t’ont marqué ? Beaucoup. Je reçois pas mal de messages de jeunes queers par exemple qui me disent que « Grave », une chanson sur la réédition de mon premier album, leur a fait comprendre qu’ils pouvaient en parler à leurs parents et que ce n’était pas grave d’être gay ou d’être autre chose que hétérosexuel. Beaucoup de gens m’écrivent que ça leur a permis de sortir de leur anxiété, de leur dépression, de passer des caps dans leur vie.

Ça te touche de savoir que tu peux avoir cet impact ? Énormément. C’est incroyable d’entendre des gens te dire que tu as changé leur vision. Je pense que c’est pour ça qu’on fait ce métier au fond, pour arriver à exprimer des choses qui vont bousculer les perceptions des autres.

Tu portes quel regard sur ta génération de chanteurs ? Je trouve ça cool qu’il y ait plein d’artistes comme Angèle, Yseult, Pomme et plein d’autres qui font bouger les lignes. Je pense que dans la chanson française ce sera un gros changement d’avoir des artistes aussi décomplexés par leur sexualité et par ce qu’ils sont, tout simplement. Ils ne revendiquent pas que de chanter, mais aussi de dire « je suis grosse, noire, c’est ma vie, et c’est OK ». Je pense et j’espère que c’est une génération qui

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« J’AIME AVOIR DES TERMES CRUS, DIRE DES CHOSES QUI NE SE DISENT PAS »

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que je ne peux pas voir que tous mes potes et tous les gens racisés autour de moi se font contrôler presque systématiquement. Je ne veux pas accaparer ce combat, c’est plutôt par alliance et par soutien. Je pense qu’on arrivera à plus de droits et d’égalité quand les privilégiés de toutes sortes – et j’en suis un à certains endroits, par mon statut actuel ou ma couleur de peau – essayeront eux aussi d’accueillir ces discours, de les comprendre et de mettre leurs privilèges à profit.

L’étiquette de chanteur homo, elle te soûle parfois ? Je n’ai pas l’impression qu’on me l’associe trop, mais non, tant mieux qu’on en parle. J’aurais peut-être pas répondu ça étant plus jeune parce que j’étais encore influencé par une société qui voulait que je sois la bonne personne au bon endroit, mais aujourd’hui je pense que je comprends de plus en plus la notion de fierté, chose qu’avant je pouvais rejeter. Aujourd’hui, je comprends pourquoi il y a ce besoin de mettre ça sur la table et de dire : « C’est ce que je suis, je ne pourrais pas le changer et je ne vais pas le cacher non plus. » La seule chose qui m’énerverait, c’est si on pensait uniquement ça de moi. Qu’on se dise que je représente que le pédé alors que dans mes chansons, j’aborde plein de sujets. Ça me plaît d’amener dans la chanson française un regard de jeune pédé un peu roux avec une tête comme la mienne. La beauté de l’artistique, c’est de pouvoir écouter d’autres points de vue.

« AUJOURD’HUI, LES “BOLOSS” DE LA COUR DU LYCÉE ONT ENFIN UNE PLACE »

va dépoussiérer un peu la chanson française telle qu’on la connaît depuis des années.

Ton succès t’effraie parfois ou c’est que du kiffe ? Ça dépend, c’est tellement incertain. Il y a des jours où tu te réveilles, tout va bien, tu es très en puissance, et puis y’a des jours où tu es plus fragilisé. Mais en général, c’est cool en fait, j’ai de la chance, j’avais des rêves plein la tête aux Bateaux-Mouches* (Eddy a débuté sur la scène des Bateaux-Mouches comme chanteur de croisière pour touristes, NDLR), et j’en ai encore plein d’autres. Je suis ravi que ça se soit concrétisé. Aujourd’hui, j’avance et j’ai encore des choses à défendre et à dire.

Dans « Val de Larmes », tu parles du « white privilege » qui te permet d’échapper aux contrôles policiers. Pourquoi ce sujet ? C’était important d’en parler parce que je pense que ce n’est pas qu’une affaire des minorisés de se battre pour leurs droits. Même si ça ne me touche pas en tant que victime, je voulais justement amener mon regard sur le fait que ce n’est pas parce que je ne suis pas arrêté

Aujourd’hui, tu dirais que tu es fier de toi ? Je ne sais pas, j’essaie, j’essaie (sourire). Mais c’est une lutte personnelle tout le temps ! On m’a tellement éduqué dans la modestie, appris à être sage, à ne pas dépasser les lignes, etc. qu’aujourd’hui, c’est un combat de pouvoir dire « c’est génial, je suis fier de moi ». Je remets tout énormément en question, mais en tout cas je pense que je suis plus fier de moi aujourd’hui qu’il y a cinq ou dix ans, donc c’est déjà un bon pas.

Hâte de repartir en tournée cet automne ? Ça m’a manqué et j’ai un peu peur ouais, parce que pendant un an et demi je ne l’ai pas fait et c’est déstabilisant. Quand on y pense, le fait de monter sur scène est une chose extraordinaire en soi, arriver comme ça devant 20.000 personnes pour chanter… Il faut relancer les mécanismes, se remettre dans le truc pour pouvoir retrouver la magie qui va faire qu’avec le public ça va bien se passer. J’ai d’ailleurs une grosse session de résidence juste avant la tournée pour m’y préparer. En tout cas, je suis très excité à l’idée de repartir. J’ai très envie de remonter sur scène, de revoir le public. Pouvoir à nouveau chanter devant des gens et que ça redevienne une habitude.

Merci au Consulat Voltaire (14 avenue Parmentier, 75011 Paris) pour l’accueil. Eddy de Pretto — à tous les bâtards (2021, Romance Musique). En tournée dès l’automne 2021, concert à Bruxelles le 4 février 2022 à Forest National.

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Tourisme Knokke-Heist Le « Saint-Trop du Nord » ne serait pas ce qu’il est sans un magasin dédié au surf. En plus de valeurs sûres comme Patagonia et Vans, Haven Surf vous propose des labels de mode indépendants tels que La Paz et Bower. Sans oublier des planches de surf, des objets d’art et des accessoires. Où ? De Wielingen 18.

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Franchir le seuil de la boutique de décoration florale Daniel Ost, fournisseur de la Cour, c’est pénétrer dans un univers de contes de fées. Sa magnifique collection de fleurs y côtoie des plantes d’exception et des objets déco uniques.

© TIJS VERVECKEN

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SHOPPING PLAISIR À LA CÔTE Même quand le soleil brille par son absence, Knokke-Heist reste la destination idéale pour une escapade d’une journée ou d’un week-end en Belgique. En plus d’une vue imprenable sur la mer, cette station balnéaire déroule à vos pieds une foule de bonnes adresses shopping. En voici quelques-unes à ne pas manquer ! Le MuZée de L’AmuZette, un concept-store situé à quelques pas de la Gemeenteplein. Une belle sélection de meubles design, d’accessoires pour la maison et de gadgets vous attend au premier étage tandis que le second regorge de trouvailles vintage. Où ? Albertlaan 25.

Envie de vous faire chouchouter ? Rendezvous au Bar à Beauté. Vous y serez entre de bonnes mains que ce soit pour un soin du visage, une séance de microneedling, un peeling, mais aussi un maquillage permanent ou une épilation définitive.

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Où ? Niki de Saint Phallestraat 6.

Direction la Maison De Greef pour des bijoux intemporels et de somptueuses montres de luxe signées Cartier, Vhernier et Ressence. Ses ateliers façonnent en outre des créations de haute joaillerie exclusives afin d’exaucer le moindre de vos souhaits. Où ? Kustlaan 179.

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉALISÉ EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC L’OFFICE DU TOURISME DE KNOKKE-HEIST. MYKH.BE

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Texte Marie Guérin

SHOE DESIGNERS BELGES MAL CHAUSSÉ·E·S ? Les créateurs et créatrices de souliers belges sont peu nombreux/euses, les écoles (presque) inexistantes, mais les vocations foisonnantes. Alors, comment lancer sa marque en Belgique ?

marque de chaussures, et je me suis tout de suite dit que c’était ma voie. Ma maman a toujours aimé la mode, elle avait une boutique. J’ai été baignée là-dedans ! » Après son stage, elle ne retourne pas sur les bancs de l’université. Elle est engagée par la marque et apprend son métier sur le tas. Elle devient rapidement directrice artistique et reste vingt ans au sein de l’entreprise jusqu’à ce que le vent tourne. Elle décide alors de quitter le groupe pour lancer une collection qui lui ressemble. C’est son mari qui l’encourage à se jeter à l’eau. Ensemble, ils décident de créer Morobé. « Lancer une marque va tellement au-delà du design : la production, le pricing, le financier. Il faut tellement plus qu’une vision créative : il faut des compétences marketing, en business. Penser un design ou le produire, ça n’a rien à voir ! »

Un aller-retour pour l’Italie Olivia Couvreur a choisi une autre voie, celle de l’Italie. Elle s’est envolée pour une formation de huit mois à Cercal, une école située à San Mauro Pascoli, près de Rimini. « J’avais 26 ans quand j’ai commencé mes cours, en 2017. C’était très intensif du lundi

À gauche : la collection de fin d’année de Lise De Smet, diplômée en 2021 à l’Academie Beeld Sint-Niklaas. Au milieu : la paire de loafers signée Cara Rosa. À droite : la collection de fin d’année de Fien Van Damme à l’Academie Beeld Sint-Niklaas.

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« Je ne pense pas que la Belgique soit un climat idéal pour devenir un·e designer de chaussures, contrairement à l’Italie qui regorge d’écoles », nous explique Virginie Morobé, qui a lancé sa marque éponyme en 2015. « Il n’y a pas tellement de formations. Il y a Sint-Niklaas, en cours du soir. La bonne chose, c’est que celles et ceux qui le font sont vraiment passionnés. Il faut beaucoup de motivation. » Et sans doute une certaine vocation. Il y a 25 ans, Virginie faisait ses premiers pas dans l’univers de la chaussure, mais ce n’était pas un hasard. Elle avait ça dans le sang. « J’étais en deuxième année de droit et j’ai fait un stage de vacances au sein d’une

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Au-dessus : les escarpins confortables de Cara Rosa. En bas : Amalia Arutyunyan à l’Academie Beeld Sint-Niklaas.

au samedi, et ensuite j’ai fait mon stage chez Tod’s. J’y ai vraiment eu les outils nécessaires pour apprendre à faire mes chaussures de A à Z, des dessins au moulage, la réalisation technique du prototype. Mon stage a consolidé mon expérience, car j’ai pu voir le développement du dessin à la chaussure finie. » Après ce stage, Olivia trouve le courage de refuser un emploi prometteur chez Tod’s pour lancer sa propre marque. Son idée est simple : faire des escarpins élégants et confortables. Il lui faudra tout de même six mois pour la concrétiser. « Pendant mes études, j’avais vu qu’en général, les chaussures élégantes étaient toujours faites avec des semelles en carton dur et en fer, je trouvais ça bizarre qu’on se promène toute une journée là-dessus (rires). J’ai donc décidé de faire une recherche à la rencontre des usines de semelles pour trouver une solution afin de les rendre plus confortables. Italie, Allemagne, États-Unis, j’ai abouti dans une entreprise qui fabrique des éléments de sneakers que j’ai ensuite intégrés dans une chaussure avec une fabrication italienne. Combinés à un talon de maximum 5 cm pour que le poids du corps soit bien équilibré entre le talon et l’avant du pied. » En 2019, elle lance Cara Rosa qui signifie « chère Rosa » en hommage à sa grand-mère qui lui a transmis son amour du soulier. Dans la foulée, elle ouvre sa boutique à Courtrai qui propose une quarantaine de références. Avec ses modèles intemporels et sa semelle de baskets, elle a réussi à trouver un créneau qui lui permet d’en vivre. Mais tout n’est pas encore fait ! « On est connus localement dans la région de Courtrai, mais on essaye de s’élargir en Belgique et au niveau international. Je pense que ça va me prendre encore un peu de temps pour trouver ma signature, je dois encore évoluer et affirmer mon style. »

Un métier d’artisans Virginie Morobé a mis trois ans et demi pour trouver sa signature, une broche en cuir tressé. C’est l’aboutissement d’un long processus créatif, mais surtout technique. « Quand on n’est pas dans ce métier, on ne s’en rend pas compte », explique Virginie. « Il y a une usine qui fait la forme (si tu veux un bout rond, par exemple), une usine qui fait le talon, une usine qui fait la semelle extérieure, puis l’usine qui fait la semelle intérieure et une fois ces pièces assemblées, on va dans une autre usine pour produire la chaussure. Plus celle-ci est haut de gamme, moins il y a de retouches, tout est conçu au millimètre près. D’ailleurs, les ouvrier·e·s ont en moyenne 50 ans avec un degré de compétence énorme, tout est fait à la main. » Est-ce que c’est confortable ? Estce que le cuir peut rentrer entre les semelles ? Quand il y a des défis techniques, il faut une ouvrière hautement qualifiée pour venir à la rescousse et ce genre de profil n’existe pas en Belgique. Morobé produit au Portugal, Cara Rosa en Italie. Il y a tellement de personnes nécessaires à la réalisation, avec un tel degré de formation, ce serait impayable chez nous. « L’investissement est énorme pour lancer tes formes, tes talons et ensuite faire les prototypes. Chez Morobé, nous avons notre propre talon, le moule coûte 1.000 euros par pointure. Si tu veux lancer une marque demain, tu as besoin d’au moins 250.000 euros, sans parler du marketing parce qu’il faut que les gens arrivent jusqu’à ta marque. » •••

« IL Y A TELLEMENT DE PERSONNES NÉCESSAIRES À LA RÉALISATION, AVEC UN TEL DEGRÉ DE FORMATION, CE SERAIT IMPAYABLE CHEZ NOUS »

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« LANCER UNE MARQUE VA TELLEMENT AU-DELÀ DU DESIGN : IL FAUT DES COMPÉTENCES MARKETING, EN BUSINESS. PENSER UN DESIGN OU LE PRODUIRE, ÇA N’A RIEN À VOIR ! » Le dernier bastion belge matières, aux formes, à la façon dont on peut repousser les limites et expérimenter. C’est ce que j’aime faire avec mes étudiant·e·s, le travail en groupe est très enrichissant. J’ai donc 31 étudiant·e·s répartis sur six ans de formation. Ils/elles ont chacun·e leur style, et c’est incroyable de voir à quel point ils sont passionnés. » Dix heures par semaine, ils apprennent à concevoir une chaussure, à réaliser un prototype, à comprendre la technique de production, choisir la matière, utiliser un laser, les machines, auprès d’Anne et de son collègue, Hans De Clercq. « Dans une usine, la fabrication requiert au moins 80 étapes (une vingtaine de machines) et tout est fait à la main », précise Anne. « Nos étudiant·e·s sont capables d’expliquer à des fabricant·e·s comment réaliser leur idée. Il est important d’avoir les compétences techniques pour gagner le respect de ses collaborateurs/trices. Il sera toujours plus facile de convaincre un·e partenaire en faisant un prototype. Sans oublier que, au-delà de la complexité technique, il faut, au final, proposer une chaussure avec laquelle on puisse vraiment marcher ! » Résistant, stable, confortable sont les maîtres mots. Pour les sortir de l’atelier, Anne organise, tous les trois ans, un voyage en Italie où les étudiant·e·s visitent la tannerie Stefania, la foire aux cuirs Lineapelle et l’usine de chaussures de Chanel. De quoi nourrir leur curiosité et créer un contact (précieux) avec des fournisseur·e·s. Depuis la reconnaissance officielle de la formation, il y a trois ans, les étudiant·e·s peuvent également faire une spécialisation grâce à un programme concocté sur mesure. Cela peut être, par exemple, une assistance pour lancer leur propre marque. Nele Huysmans a commencé à travailler sur sa marque 0505 quelques mois avant la fin de son cursus, en 2019. Des chaussures élégantes, minimalistes, colorées avec, pour certaines, une couture contrastée qui les distinguent. C’est un concept d’édition limitée que l’on peut aussi précommander à un tarif avantageux quand elle lance son nouveau modèle. « J’en ressentais le besoin », explique-

De gauche à droite : mules de Nele Huysmans pour sa marque 0505. Mocassins vernis en cuir Cara Rosa. Bottines en cuir avec couture apparente 0505.

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Mais tout n’est pas perdu pour la Belgique. À Saint-Nicolas, en Flandre-Orientale, une école de mode fait de la résistance et propose une audacieuse formation en cours du soir. En 2005, la styliste Ellen Monstrey lançait un département chaussures à l’Academie Beeld Sint-Niklaas, dite « Sint-Niklaas ». Un an après son lancement, Anne Poesen prend la tête du département. Cette ingénieure architecte rentre d’Italie après une formation à l’Ars Arpel Milano. Prof et consultante pour des marques (comme Morobé), elle n’a pas l’envie de lancer sa marque. « Il y a 15 ans, à mon retour en Belgique, j’ai tout de suite commencé à travaille à St-Niklaas le soir et, en tant que free-lance, la journée. J’ai pu voir la réalité du terrain le jour et la créativité sans limites, la nuit. Ces deux aspects sont vraiment magnifiques, j’aime leur combinaison et je suis très occupée comme ça (rires) ! Je n’ai pas le temps de créer ma propre marque : les choses à gérer en tant qu’entrepreneur sont si importantes, bien plus que le design, ce n’est pas ce qui m’intéresse. Je préfère penser aux

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Théâtre Royal des Galeries Directeur : David Michels

DAVID MAMET Adaptation de Pierre

Laville

David Leclercq

Juliette Manneback

Mise en scène : Fabrice Gardin Décor et costumes : Lionel Lesire Lumières : Félicien Van Kriekinge

 www.trg.be

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Du 13 octobre au 14 novembre 2021

En coproduction avec La Coop asbl et Shelter Prod avec le soutien de taxshelter.be, ING et du tax-shelter du gouvernement fédéral belge TRG OLEANNA 290x225 ELLE.indd 1

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Sandales en cuir vert Selma, Morobé. Mules en cuir rouge Rio, Morobé.

t-elle. « J’avais recommencé à faire des petites peintures, des formes abstraites ou des paysages et l’idée m’est venue de les mettre sur des espadrilles. Quelque chose de simple, mais que je n’avais jamais vu auparavant. C’était comme me sentir à 100 % moi-même, je n’ai pas pensé à un business plan ou à mon public cible, je pensais juste à moi et à ce que j’adorerais voir défiler sur mon feed ! Avec le recul, c’était une façon très authentique de présenter mon travail. » Mais lancer sa marque, c’est compliqué. Il faut un support financier, une équipe pour gérer l’aspect business et marketing, autant de choses qui ne s’apprennent pas pendant la formation. « Au moins mes économies avaient un but (rires) », raconte Nele. Combien faut-il d’ailleurs pour lancer une marque de chaussures ? « C’est une bonne question et je n’ai pas la réponse exacte, tout dépend de la dose de design des pièces. Je suggérerais de trouver un moyen de se développer de manière organique à la fois financièrement et pour la communication, cela permet aux gens et aux boutiques d’avoir le temps de vous connaître. Mais si vous voulez y aller à fond, il faut compter au moins 100.000 euros pour la première année. » Nele arrive enfin à devenir rentable après avoir affronté les difficultés liées à la Covid. Elle est persuadée que l’on peut toujours percer, même en Belgique. « Est-ce que la Belgique est un environnement propice à une marque de chaussures ? Je dirais : “Pourquoi pas ?” Ce n’est pas pire ni mieux qu’ailleurs dans une industrie déjà surchargée. Si on a une jolie histoire à raconter et que l’on propose un produit qui n’est pas encore sur le marché, il y aura toujours une place pour nous ! »

Virginie Morobé nous a expliqué les étapes de construction d’un soulier et, franchement, on ne pensait pas que c’était si compliqué ! « Je commence toujours avec la forme. Par exemple, je décide si je veux créer une bottine avec un bout carré. Ensuite, je réalise le dessin à plat. C’est une vue en plongée de la forme. Il faut ensuite penser au talon. Celui-ci influence la forme : avec une boots à bout carré, la forme sera différente si le talon est plat ou haut. Enfin, arrive le “upper”. On imagine ce que tout le monde voit, le dessus de la chaussure. C’est drôle parce que c’est la partie la plus visible, mais celle sur laquelle on travaille le moins : trois mois sur une forme et deux semaines sur le upper ! Ensuite, on réalise le dessin en 3D que l’on envoie à l’usine de prototypage avec déjà une forme sur laquelle on a collé des bouts de cuir pour faire comprendre le projet. L’usine réalise ensuite le patronage et le premier prototype. On doit ensuite rectifier ce dernier jusqu’à ce qu’il soit parfait. Quand c’est le cas, il est envoyé à la “sampling house”, l’atelier d’échantillons, qui réunit tous les cuirs et couleurs que j’ai sélectionnés pour la nouvelle saison. C’est mon travail préféré ! Je choisis le look de chaque élément, de la semelle jusqu’aux accessoires métalliques afin que la collection soit cohérente. J’envoie ensuite ma sélection à l’usine qui me fabrique l’échantillon, le modèle n° 1. À ce moment-là, le travail du/de la designer est terminé. Tout le reste peut commencer. La production, qu’il faut payer à l’avance. Ensuite, le démarchage des points de vente qui auront 30 à 90 jours pour nous payer en retour. Et le marketing, avec le shooting des chaussures sur fond blanc, le packshot, que l’on peut envoyer à la presse, mais aussi utiliser pour la vente en ligne. »

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COMMENT CONÇOIT- ON UNE CHAUSSURE ?

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URBAN SPA & HAIR ART Au cœur du tourbillon de la ville, nous avons déposé nos valises de stress le temps d’une parenthèse bienfaisante, dans un bel espace en bois et bambou luxueusement urbain, avec vue sur jardin. Des soins conçus sur mesure, des massages réalisés avec art, on était revigorées, et prêtes pour la rentrée. Fondé en 2015 par Anda Burcea, esthète et scientifique passionnée, cet espace de soin pensé comme un havre de ressourcement a été l’un des premiers instituts de beauté holistiques à Bruxelles. Sa fondatrice possède à la fois un Master en biotechnologie de l’environnement, et un Master en gestion de l’environnement. Une « affaire de famille » puisque sa mère, Mirela Burcea, docteur en microbiologie, s’occupe du pôle « hygiene & quality control » et que son partenaire, Jan Sidgwick est aux commandes des codes visuels, des créations graphiques et du branding de la marque Alchimie. Car au-delà de l’espace de soin, Anda Burcea lance cette année sa propre gamme de cosmétiques, Alchimie, après cinq ans de développement. Des produits 100 % naturels, avec une majorité d’ingrédients organiques hautement actifs issus de la biotechnologie. Une gamme de produits non sensibilisants, made in Belgium. En plus du salon de coiffure Alchimie attenant, le spa offre une palette de soins et de prestations classiques d’esthétique magnifiquement réalisées, inclus dans des rituels de bien-être et orienté vers des traitements de la peau ciblés après une analyse très approfondie. Le savoir-faire et la connaissance pointue de chaque esthéticienne permet de déployer une gamme de soins visage et de massages selon différentes techniques traditionnelles : gua sha, ventouses, pierres chaudes, et toute une palette de savoir-faire et de techniques bluffantes. Lors du soin visage, on apprécie particulièrement la qualité du massage, le gommage à la petite brosse extra-douce qui active la microcirculation, le parfum délicat et l’efficacité des produits utilisés. Anda et son équipe composent des soins pour traiter tout type de problématiques, avec une approche scientifique, pédagogique et respectueuse de chaque spécificité dermatologique. Des massages appliqués, impliqués.

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉALISÉ EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC ALCHIMIE URBAN SPA & HAIR ART. ALCHIMIE-SPA.COM

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Texte Elisabeth Clauss Photos Justin Paquay

FERNANDO MIRÓ

LA MASCULINITÉ EXTRAPOLÉE C’est une proposition de mode pour demain, à adopter littéralement si on est prêt, à interpréter selon son propre langage vestimentaire si on avance progressivement dans un décloisonnement des codes. Le propos de Fernando Miró, jeune créateur tout juste diplômé de La Cambre Mode[s], n’est pas de féminiser le vestiaire masculin, mais de repousser ses limites, pour incarner chacun. Nous le retrouvons dans un lieu symbolique, gardien des racines de la capitale, de ses fondations urbanistiques et de son art appliqué. Figure prometteuse de la nouvelle génération de designers de mode, Fernando Miró rencontre l’Histoire à la Maison du Roi, Musée de la Ville de Bruxelles. Face à l’architecture d’hier, il rêve l’expression de demain, se plaçant entre la lumière et le bois, le verre et les vieilles pierres, confrontation de l’avant-garde et de la tradition.

De nouveaux horizons Sa ville d’origine, au Brésil, porte le nom prémonitoire de Belo Horizonte. Fernando revendique une vocation « tardive » pour la mode, vers l’âge de 16 ans. Pendant toute son enfance et son adolescence, il s’est consacré au théâtre. Il a commencé à réfléchir à un autre plan de carrière lorsqu’il a réalisé qu’au Brésil, il serait difficile d’en vivre. Non pas qu’ailleurs ce soit particulièrement évident. Entouré d’une mère enseignante et d’un père ingénieur, il est le cadet d’une fratrie de trois garçons. « Lorsque j’ai arrêté le théâtre, j’ai choisi de m’exprimer par le vêtement. » À 17 ans, dans le cadre d’un échange culturel de jeunes organisé avec la France, il est parachuté pour plusieurs mois au cœur de la campagne du Pays de la Loire. Pour le jeune homme qui vient d’une grande ville où il jouissait d’une grande liberté, la transition avec un petit village de 700 habitant·e·s est un peu compliquée. Après quelques mois, il rejoint Paris pour passer des concours d’écoles de mode. Il est reçu au Studio Berçot et à la Chambre syndicale de la couture parisienne. Mais Paris est trop chère, Fernando rentre au Brésil, se prépare sans grande conviction à intégrer une université de journalisme. Heureusement pour la mode, le destin est cousu d’un patchwork de hasards qui n’en sont pas, et son père découvre sur internet une vidéo de présentation de l’école de mode de La Cambre à Bruxelles. Il apprend que la formation

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est francophone – lui qui depuis le Brésil pensait la Belgique entièrement néerlandophone – et que l’école est publique, donc beaucoup moins coûteuse que les établissements parisiens. « Je ne connaissais pas grand-chose à la mode, mais je cherchais déjà à exprimer ma différence. Au Brésil, l’offre vestimentaire pour les hommes est encore très bloquée dans des codes hétéronormatifs. Je voulais pallier un manque de moyens d’expression. »

L’extravagance pour avancer Le jeune homme, déjà habitué à voyager (au sens philosophique aussi), réussit le concours d’entrée à La Cambre, à sa grande surprise, dans la mesure où les autres candidat·e·s lui semblaient mieux préparés. « Je pense que j’ai été notamment sélectionné pour ma motivation : j’avais fait le déplacement du Brésil en Belgique juste pour un entretien. » Peut-être aussi pour ce qu’il analyse comme une sorte d’innocence créative. Aujourd’hui diplômé, à 26 ans, il se destine logiquement à la création de collections masculines. « En arrivant en Belgique, je n’avais pas encore d’idée claire de ce que je voulais faire, et c’est lors de la troisième année, qui est centrée sur la création d’une collection homme, que j’ai réellement trouvé mon langage. Tony Delcampe, directeur de l’atelier stylisme, m’a beaucoup conseillé et poussé, il m’a aidé à me trouver créativement. » Fernando évoque ses deux premières années d’études, qui lui ont semblé difficiles : « Je n’étais pas complètement conscient de la qualité de mon travail, je doutais, mais j’ai finalement eu de très bons résultats. J’ai ensuite effectué un stage chez LVMH, auprès de Virgil Abloh qui venait d’arriver, dans l’équipe de Vuitton homme. Dans la foulée, j’ai été invité par la Fashion Week de Sao Paulo à créer trois collections et à les faire défiler. La résonance que cela a offert à mon travail a été considérable au Brésil. » Le nom de sa marque est déjà déposé, MIPINTA, en référence à ses noms contractés (au Brésil, traditionnellement, on adjoint les patronymes de plusieurs générations, « Fernando Miró » est déjà une version simplifiée). Depuis deux ans, parallèlement à ses études, le jeune créateur se consacre déjà à sa marque. « J’ai du mal à travailler pour d’autres gens (rires). » Le lancement officiel est prévu pour le second semestre 2022.

La complémentarité des codes du masculin Il parle un français parfait, exprime ses émotions comme ses ambitions en mots et en volumes avec la fluidité de ceux qui se lancent sans filets. « Je m’attache à offrir des alternatives au statut masculin et à ses uniformes classiques, mais sans m’inspirer du féminin. Extrapoler le vestiaire des hommes qui est encore assez limité n’implique pas forcément de puiser dans celui des femmes. » Sa mode, emblématique d’une nouvelle génération qui défragmente les codes arrêtés, découle d’une forme de réalité augmentée, avec des coupes développées, des paillettes matifiées. « Je cherche à exploser les codes du vestiaire masculin, pour créer quelque chose d’extravagant sans tomber dans une interprétation de la féminité. L’objectif est de parvenir à décaler une garde-robe purement masculine. » Une réflexion qu’il applique aussi aux matières choisies : « Je n’aime pas tomber dans le cliché des matériaux associés au féminin, comme le satin et les soieries. Mes paillettes sont mates, pour se distancier d’un côté femme ou drag queen. » Conscient des enjeux de l’époque, il s’intéresse logiquement à l’écologie, à l’upcycling, aux

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« LES CODES DE LA MASCULINITÉ ONT À PEINE ÉVOLUÉ, L’INDUSTRIE CHANGE À PEINE LES COULEURS OU LES MOTIFS, MAIS IL RESTE INTERDIT À L’HOMME DE S’AMUSER PAR SES VÊTEMENTS »

dérives de la surproduction, à la dimension polluante de l’industrie de la mode. « Je ne peux pas porter un propos d’émancipation de l’homme, qui est vraiment au centre de ma réflexion, et entrer dans les archétypes d’une industrie polluante. De A à Z, la libération doit être cohérente : sociale, écologique, économique. Il ne s’agit pas que d’une acception vestimentaire, il faut cultiver un respect global, sans que ce niveau d’écoconscience de circonstance ne devienne un argument marketing. »

Libéré, rhabillé Le designer constate que la garde-robe masculine est basiquement la même depuis un siècle : « Les codes de la masculinité ont à peine évolué, l’industrie change à peine les couleurs ou les motifs, mais il reste interdit à l’homme de s’amuser par ses vêtements. Ils restent toujours relativement dessinés près du corps, on ne joue pas avec les volumes, on évite l’aspect ludique. Pourtant, des alternatives aux codes vestimentaires peuvent influencer la sociologie. C’est pourquoi il importe que l’homme soit libre de porter ce qu’il souhaite, ce que la femme peut faire dans une certaine mesure : robe, jupe ou pantalon, l’homme est cantonné au dernier. Mon propos s’adresse à tous, je m’attache à une typologie masculine globale, sans distinction d’orientation sexuelle. » Dans certaines de ses propositions, Fernando a composé des traînes, longueurs de tissus originalement réservées aux puissants pour marquer la distance avec quiconque voudrait suivre. « J’aime l’idée d’un excès de matière dans des pièces très masculines, comme le short de boxe ou le bermuda. J’en ai conçu sous forme de spirales, comme une transition entre le féminin et le masculin, entre le sobre, le banal et l’extravagant. J’ai aussi créé une silhouette qui rappelle la robe de mariée réinterprétée via des lignes sportives, pour exprimer un choc de deux extrêmes. » Dans le calme des salles chargées de culture, vidées de public ce soir d’été, on assiste à l’émergence d’une forme de futur pour la création masculine enrichie par le cosmopolitisme de la mode belge, qui naît, ici, des mains d’un Brésilien. Merci aux musées de la Ville de Bruxelles, et à Vinciane Godfrind. 66 ELLE magazine

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Texte Isabelle Vander Heyden

LA VÉRITABLE INCLUSIVITÉ, C’EST PLUS QU’UN MANNEQUIN NOIR SUR UN PODIUM » Politiquement correcte, non genrée, diversifiée, woke, inclusive : en 2021, une marque de mode doit cocher de nombreuses cases avant de pouvoir se targuer d’être dans l’air du temps. Et c’est précisément quand on check cette liste que les choses se gâtent parfois, que les gens sont à nouveau catalogués. La Belge Hanan Challouki entend battre en brèche tous les cloisonnements, anciens et nouveaux.

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Hanan Challouki est l’auteure du livre « Inclusieve Communicatie » (« La communication inclusive ») et la fondatrice d’Inclusified, agence de communication spécialisée sur les questions de diversité. Elle a également fondé le podcast à succès « Wat Zij Wil » (« Ce qu’elle veut »), dans lequel des femmes d’horizons variés parlent de leurs entreprises et de leurs ambitions. Auparavant, elle avait lancé MVSLIM.com, une plateforme internationale destinée à combattre les stéréotypes associés aux jeunes musulmans. L’année dernière, celle-ci a été cédée à MIN Agency (Londres) et, à 29 ans seulement, Hanan Challouki figure dans le classement « Forbes » « 30 under 30 ». Par le biais d’Inclusified, elle aide les entreprises du monde des médias et du marketing à être plus inclusives : la mode d’aujourd’hui est-elle vraiment LGBT-friendly ? « Je vais commencer par une note positive : je perçois de la bonne volonté partout ! Il arrive rarement que des entreprises ou des organisations excluent délibérément certains groupes, et le monde de la mode est particulièrement attentif dans ce domaine, même si je distinguerais les acteurs internationaux qui fournissent de gros efforts des marques belges, généralement plus réservées. Pas par manque de volonté, mais plutôt par crainte de mal faire ou de dire une bêtise. En effet, la moindre erreur peut rapidement virer au cauchemar en matière de relations publiques ; or, ce qui compte, c’est que tout le monde puisse en tirer une leçon. »

PRESSE

Excuse urbaine Force est de constater que les gaffes ne sont pas rares, même à l’étranger. La campagne BLM de Pepsi avec Kendall Jenner dans le rôle principal, le spot publicitaire de Dolce & Gabbana jugé dégradant par le public chinois, le scandale suscité par le keffieh de Louis Vuitton… Les exemples ne manquent pas. Au mieux, ça semble forcé ; au pire, c’est carrément du racisme. « Je pense que beaucoup de marques commettent des impairs par manque de réflexion. Il reste primordial de raconter une histoire authentique qui correspond à votre ADN et à votre groupe cible. Une marque de vêtements classique et traditionnelle qui lance de but en blanc une campagne urbaine à grand renfort de mannequins de couleur, ça sonne faux. L’erreur est de penser que les minorités n’existent qu’en milieu urbain. C’est un stéréotype en soi. Souvent, pour ne pas dire toujours, un groupe cible est beaucoup plus diversifié qu’on ne le pense. Vous voulez toucher les femmes belges avec un pouvoir d’achat élevé, appartenant à une classe économique supérieure ? La catégorie en question n’est certainement pas aussi blanche qu’il y a 20 ans. Et la diaspora africaine, par exemple, présente également une très grande diversité. Pour cibler les femmes noires, il sera probablement judicieux de tenir compte des

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LGBT à la peau mate, des mères célibataires, des niveaux d’éducation élevés ou plus faibles, de la diversité des origines, etc. C’est absurde de les mettre toutes dans le même panier. Demandez-vous quelle est la diversité réelle de votre public cible. Il en va de même pour les égéries : ce sont avant tout des personnes avec des valeurs et des principes qui vont au-delà de leur statut de mannequins de couleur. » Halima Aden, l’une des premières top-modèles à porter le hijab, s’est publiquement exprimée sur ce point l’année dernière. Elle en avait assez d’être bookée uniquement pour son foulard, qui permettait à ses client·e·s de cocher la case « inclusivité ». C’est un mannequin arborant un foulard, certes, mais aussi une femme qui le porte pour une raison bien déterminée et d’une manière spécifique – et dont les opinions et les convictions ne se limitent pas à ça. La jeune femme a d’ailleurs décidé de raccrocher l’année dernière, se sentant forcée de compromettre ses croyances. Intégrer la diversité au sein d’une marque sans que ça ait l’air artificiel n’est pas une sinécure. La marque Fenty de Rihanna constitue l’exemple à suivre : en peu de temps, elle a réussi à mettre le monde de la beauté et de la lingerie sens dessus dessous. D’autres tombent encore dans le panneau et interprètent la « diversité » d’une manière pure-

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« UN AUTRE GROUPE OUBLIÉ, PEUT-ÊTRE LE PLUS MÉCONNU, EST CELUI DES PERSONNES PORTEUSES D’UN HANDICAP PHYSIQUE OU MENTAL, QUI REPRÉSENTENT 9 % DE LA POPULATION EN BELGIQUE ET QUI AIMENT AUSSI BIEN S’HABILLER »

Mais il faut que ça se passe de manière correcte. Une maison de mode doit engager un dialogue approfondi avec la culture en question, mener des recherches sur les traditions, contacter les bon·ne·s représentant·e·s, voir s’il est possible de travailler avec des talents locaux, etc. Ce type de collaboration permet d’obtenir de merveilleux résultats – il suffit de voir la collab’ de Dior avec Uniwax basée à Abidjan pour la collection Cruise 2020 – et de faire la différence entre ce qui relève d’une acquisition aveugle ou bien d’un enrichissement culturel. »

ment visuelle : les éléments culturels n’ont de place que pour des raisons esthétiques, mais les traditions et le symbolisme qui les sous-tendent sont ignorés. « Ensuite, il faut se poser la question de l’appropriation culturelle, un phénomène qui suscite des débats enflammés. Ce qui est douloureux, c’est la différence dans les relations de pouvoir : les maisons de couture, des entreprises extrêmement riches, prélèvent certains éléments sur des communautés qui ont été systématiquement exploitées et sont en fait toujours victimes de pratiques coloniales. Les labels s’enrichissent par ce biais, alors que celles et ceux qui leur ont servi de sources d’inspiration ne touchent rien. Il s’agit d’une forme de néocolonialisme rétrograde. Il faudrait donc se limiter en termes d’inspiration ? Bien sûr que non. Nous vivons dans une société mondialisée, dans laquelle les éléments culturels font l’objet d’échanges permanents – qui n’a pas un caftan ou un kimono dans son dressing ?

En matière d’offre également, la diversité doit primer : certaines niches présentent un énorme potentiel pour les entreprises. Le modest sportswear se porte particulièrement bien. Le succès fulgurant d’une plateforme comme The Modist il y a quelques années a prouvé que la demande de mode « pudique » était également importante en dehors de la communauté musulmane. Et des géants comme Net-a-Porter créent désormais leurs propres sous-catégories de modest fashion. Nike a été pionnier en la matière, tout en réussissant un tour de force avec le burkini et le hijab pour la course à pied. C’est une tendance qui va bien au-delà des discussions religieuses, comme en témoigne l’incident survenu aux Jeux olympiques cette année. En se présentant en short à son dernier match, l’équipe féminine norvégienne de handball a été condamnée à une lourde amende pour ne pas avoir respecté le règlement olympique – lequel stipule que les handballeuses doivent jouer en bikini. Smash gagnant pour les héroïnes norvégiennes, qui ont enfin mis sur le devant de la scène internationale le problème du sexisme dans le sport. « Un autre groupe oublié, peut-être le plus méconnu, est celui des personnes porteuses d’un handicap physique ou mental, qui représentent 9 % de la population en Belgique. Il s’agit d’hommes et de femmes qui luttent contre un handicap et qui aiment aussi bien s’habiller. Il y a quelques années, Gucci a choisi Ellie Goldstein, une jeune femme de 18 ans atteinte de trisomie 21, comme égérie de sa campagne. Un merveilleux exemple, qui ne doit pas rester sans suite. Ce serait formidable si les offres étaient également adaptées aux besoins et aux demandes des personnes handicapées. Un défi technique, certes, mais riche de mille possibilités. » Des activistes comme la fashionista irlandaise Sinéad Burke, née avec un trouble de la croissance, sont déjà à pied d’œuvre pour faire exister cette niche oubliée. Le changement est inspiré par des personnes de sa trempe, mais il doit aussi venir de l’intérieur. C’est, selon Hanan Challouki, le défi majeur des années à venir. « Il ne s’agit pas seulement du produit qu’on fabrique et de la manière dont on communique autour de celui-ci ; il faut aussi penser aux personnes qui le confectionnent. Malgré des campagnes misant sur la diversité, une maison de mode qui n’emploie que des hommes blancs et hétérosexuels n’est pas inclusive. Il est illusoire de croire qu’on peut réinventer les entreprises du jour au lendemain. Engager un·e mannequin pour une campagne est une chose, recruter un nouveau membre du personnel, le former et le payer correctement en est une autre. Toutefois, il s’agit d’une solution finale : une fois que l’inclusivité sera effective au sein des entreprises créatives, la diversité prendra vraiment son essor. »

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Un potentiel modeste

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GR’EAT granola

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SALÉ ET CRUNCHY

LE GRANOLA QUI SUBLIME TOUS VOS PLATS Depuis sa création en 2015, GR’EAT est un véritable coup de cœur pour les amateurs de granola savoureux et responsable.

Lancée par Amélie, une jeune entrepreneuse belge passionnée par la cuisine saine et durable, la marque confectionne ses granolas certifiés 100% bio et sans gluten à la main dans son atelier près de Bruxelles. Ce qu’on aime le plus chez GR’EAT ? La marque est consciente des enjeux environnementaux et tend vers le mieux pour préserver notre planète. 30% de leur production est destiné à la vente en vrac tandis que le reste est conditionné dans des packagings durables. On connaît le granola comme un incontournable des petits dej’ healthy et gourmands. Ils rehaussent parfaitement nos porridges, smoothies ou encore nos yaourts, et on s’étonne parfois même à en grignoter à la cuillère. Mais une nouvelle passion est née pour… le granola salé. Aux côtés de ses 6 options sucrées, la marque compte deux sortes de granolas salés : le « GR’EAT Roma », au vinaigre balsamique, aux pignons de pins et aux tomates séchées et le « GR’EAT Glory », un fabuleux mélange de sarassin, sésame noir, moutarde, herbes de Provence, noisettes et noix de cajou. A l’apéro, en salade, dans vos soupes, sur vos toasts, sur vos légumes cuits au four,… Peu importe votre menu de la semaine, les possibilités sont infinies.

Frites de patates douces à la polenta, salsa verde et granola salé.

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CET ARTICLE A ÉTÉ RÉALISÉ EN COLLABORATION AVEC GR’EAT GRANOLA. GREATGRANOLA.BE

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Texte Camille Vernin Illustrations @nipples.paradise

NO BRA QUAND LES SEINS SE LIBÈRENT

À l’ère des mouvements « no bra » et « free the nipples », il serait peut-être temps de s’interroger sur le rapport amour-haine que les femmes entretiennent avec leur soutien-gorge.

« Je suis désolée, mais je m’en fiche si mes seins atteignent mon nombril. Je ne porte plus de soutien-gorge », lançait dans un grand cri du coeur l’actrice Gillian Anderson (« Sex Education », « The Crown »…) en juillet dernier. Même tendance sur la Croisette, où un grand nombre de célébrités ont fait le choix de ne pas porter ce tissu sous leurs robes de soirée, de Mélanie Thierry à Sophie Marceau. Bella Hadid est allée encore plus loin en optant pour une robe Schiaparelli au décolleté si échancré qu’il dévoile entièrement la poitrine, dissimulée uniquement derrière un collier en forme de poumons dorés. Et ce mouvement ne se limite pas à une extravagance éphémère réservée au tapis rouge. Depuis le confinement, le nombre de femmes ayant abandonné leur soutien-gorge a plus que doublé, passant de 3 % à 7 %, selon un sondage Ifop réalisé en juillet 2020 en France sur près de 3.000, personnes dont 1.600 femmes. 18 % des moins de 25 ans ne portent jamais ou presque jamais de soutien-gorge contre 4 % avant le confinement. D’abord dans un souci de confort, mais aussi pour « lutter contre la sexualisation des seins féminins qui impose de les cacher au regard d’autrui ».

Back to the 70’s En 1968 déjà, les soutiens-gorge – vus comme le symbole d’une société bourgeoise et misogyne – n’étaient pas brûlés comme le veut la légende, mais jetés à la poubelle lors des manifestations féministes américaines. À la même époque, Bianca Jagger se marie seins nus sous son tailleur Yves Saint Laurent. Les femmes se baignent topless à la Côte d’Azur. Sonia Rykiel dessine des pulls plus fins qu’une seconde peau, excluant toute possibilité de porter des sous-vêtements. « À rebours des espoirs de celles qui, dans les années 1970, espéraient pouvoir libérer les femmes des diktats patriarcaux relatifs à leurs “attributs féminins”, on assiste à une intensification des injonctions esthétiques. » On assiste ensuite à ce que Camille Froidevaux-Metterie (« Seins : En quête d’une libération ») appelle une « recorsettisation ». En 1994, Wonderbra fait une entrée fracassante sur le marché mondial avec ses soutiens-gorge ampliformes qui rehaussent les seins. C’est le début de ce que la philosophe et auteure nomme « le scandale du formatage des seins », qui est aussi celui de « leur appropriation par ceux qui savent en faire leur profit et qui empêchent les femmes de les vivre et de les apprécier tels qu’ils sont ». Le sein rond et ferme en demi-pomme avec le téton pointant vers le haut est depuis perçu comme le modèle de désidérabilité ultime. Une idée tellement intériorisée qu’elle soumet automatiquement toute femme à la comparaison. Comment dès lors se satisfaire de ce que l’on a ? Pour la grande majorité de seins hétérogènes, ni ronds ni hauts, la solution reste le soutien-gorge push-up ou rembourré pour les poitrines jugées trop petites, les soutiens aplatissant aux armures réductrices pour celles jugées trop imposantes.

Le sein ou la vulve ? La possibilité de s’affranchir de ces diktats reste heureusement possible selon l’auteure. Puisque le corps est vecteur de domination masculine, il est aussi lieu d’émancipation. Deux grands mouvements ont d’ailleurs traversé la dernière décennie. Lancé en 2012, #FreeTheNipples réclame que les femmes puissent déambuler torse nu dans l’espace public comme les hommes. Le #NoBraChallenge voit le jour en 2018 pour le confort et pour des raisons féministes. Mais toutes les formes de seins ne peuvent pas aussi facilement être délivrées de leurs carcans de tissu. De plus, « on ne se défait pas aisément de décennies de formatage », constate Camille FroidevauxMetterie. Elle observe d’ailleurs que les seins ont été peu investis dans les luttes féministes de réappropriation du corps ces dernières années.

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« AUCUNE ÉTUDE SCIENTIFIQUE NE DÉMONTRE D’AILLEURS LES BIENFAITS DU SOUTIEN-GORGE SUR LA POITRINE »

On ne se défait pas aisément de décennies de formatage » À l’inverse, le clitoris connaît une visibilité sans précédent. On le dessine, on le moule, on le cartographie. L’utérus et la vulve ne sont pas en reste, et c’est un grand pas, bien sûr. Mais pourquoi les seins sont-ils globalement restés dans l’ombre ? Les connaît-on trop bien ? Le constat est d’autant plus étonnant que la poitrine regroupe toutes les qualités féminines qui ont « justifié et perpétué la domination masculine » : symbole de maternité, étendard de la féminité et préliminaire sexuel.

viennent, qu’elles le veuillent ou non, les filles deviennent aussitôt des objets sexuels aux yeux du monde », écrit Camille FroidevauxMetterie. Comment sortir sans craindre ni les regards appuyés ni les remarques déplacées ? Commence alors une longue histoire de subordination face à laquelle la solution est la dissimulation. Parmi les témoignages, un même constat revient d’ailleurs : le soutien-gorge, on est mieux sans, sauf quand il s’agit de sortir de chez soi. « J’adore ne pas en mettre, peu importe ce que je porte. Mais quand je sors, je regarde toujours si c’est plus ou moins OK, ça me gêne qu’on puisse voir mes tétons pointer » (Ophélie, 26 ans). « Je ne porte jamais de soutif quand je suis chez moi. Je trouve ça chiant, ça serre, c’est pas confo. Mais j’en mets un quand je sors. Une fois, j’ai mis un soutien-gorge transparent en dessous d’un t-shirt blanc. On voyait mes tétons, et ma pote a insisté sur le fait que c’était hyper transparent. J’étais là : “Oui, je sais” » (Isabella, 30 ans). Dans le même sondage Ifop, un chiffre interpelle particulièrement : 48 % des répondants pensent qu’une femme ne portant pas de soutien-gorge prend le risque d’être harcelée, voire agressée. Pour 20 %, le fait qu’une femme laisse apparaître ses tétons sous un haut devrait même être, pour son agresseur, une circonstance atténuante en cas d’agression sexuelle. « Si nous l’avions oublié, on se charge quotidiennement de nous rappeler que les tétons restent scandaleux et socialement inacceptables. » Sur les réseaux, impossible de poster un sein sans être censuré·e. L’allaitement en public provoque lui aussi l’ire publique. Almodóvar est parvenu à combiner les deux dans une affiche montrant un téton « pleurant » une goutte de lait. Une image immédiatement supprimée d’Instagram. •••

Cachez ce sein Si le rapport des femmes à leur poitrine est si ambigu, c’est aussi parce qu’elle demeure impossible à occulter. Elle s’impose constamment pour rappeler que le corps féminin est une enveloppe sexuelle et maternelle. « Quand les seins poussent et que les règles surmagazine ELLE 73

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reportage

du soutien-gorge sur la ptose (chute des seins, NDLR) et pourquoi certaines femmes en ont et pas d’autres. Pour moi, il n’y a aucune obligation d’en porter, même dans le sport, c’est uniquement une question de confort personnel et d’esthétique », affirme-t-elle. « Les femmes avec une grosse poitrine subiront forcément plus la gravité lors des à-coups dans le sport. Elles auront aussi plus fréquemment des douleurs de dos, mais même si le soutien-gorge va aider, elles continueront d’en avoir avec. Ma seule recommandation est de porter un soutien-gorge à la bonne taille, qui ne fait pas de marques et donc ne comprime pas. Je rencontre trop de patientes qui ne portent pas le bon soutien-gorge. »

« SUR LES RÉSEAUX, IMPOSSIBLE DE POSTER UN SEIN SANS ÊTRE CENSURÉ·E » Les seins ont-ils besoin d’être soutenus ? « Les femmes n’ont pas toujours porté des soutiens-gorge. À l’échelle de l’histoire de l’humanité, elles ont même passé bien davantage de temps sans qu’avec. » Marilyn Yalom («A History of The Breast ») raconte que c’est au XIVe siècle que s’est pour la première fois posée la question du soutien de la poitrine, lorsque les femmes ont échangé leurs robes amples pour des cottes plus ajustées. Le premier brevet du soutien-gorge tel qu’on le connaît aujourd’hui a d’ailleurs été déposé en 1898 seulement. Avant cela, on ne se souciait guère de savoir si les seins allaient finir en « gants de toilette » ou non. Aucune étude scientifique ne démontre d’ailleurs les bienfaits du soutien-gorge sur la poitrine. Une étude publiée en 2013 et réalisée sur près de 320 femmes et plus particulièrement sur une cinquantaine d’entre elles âgées entre 18 et 35 ans pendant 15 ans affirme même le contraire. Le Dr Jean-Denis Rouillon observe que « le soutien-gorge empêche le tissu musculaire de travailler, ce qui accélère le vieillissement du sein ». À l’inverse, « la fermeté et le raffermissement des seins s’améliorent sans soutien-gorge ». Le chercheur a cependant reconnu qu’il s’agissait d’une étude préliminaire qui ne valait pas pour toutes les « situations » de seins. La même année, une étude de Laetitia Pierrot (« Évolution du sein après l’arrêt du port du soutien-gorge, étude préliminaire longitudinale sur 33 sportives volontaires ») s’est penchée sur les effets d’un arrêt total du port du soutien-gorge lors de la vie quotidienne et sportive. Ses conclusions ? Après quelques mois de sport sans soutien-gorge, l’inconfort perceptible au départ chez ces jeunes femmes âgées de 18 à 25 ans s’est estompé (et a disparu chez 88 % d’entre elles au bout d’un an), tandis que le sein s’est adapté et s’est redressé. Le soutien-gorge, un faux besoin ? « Ces études ont été réalisées chez des femmes jeunes. Difficile de comparer une personne à une autre : le type de tissu mammaire, la qualité de la peau, les antécédents de grossesse, d’allaitement, la ménopause… », tempère la Dre Isabelle Jeanjot, gynécologue et coordinatrice de la clinique du sein à l’hôpital de Braine-l’Alleud. Elle reconnaît cependant que ces études ont le mérite de soulever la question. « Nous manquons de chiffres sur le sujet. Nous ignorons l’influence réelle

Le mouvement « no bra » renvoie finalement à un désir largement partagé chez les femmes : celui de la libération de leur corps. Se réapproprier ses seins, c’est aussi les remettre à leur juste place d’organes érogènes de désir, et non « simples objets destinés à satisfaire le désir masculin ». Finalement, la liberté c’est aussi de choisir, au risque de remplacer une injonction par une autre. Il y a par exemple celles qui adorent la lingerie, ou qui préfèrent simplement la forme de leurs seins dans un soutien-gorge. De plus, les modèles sans armatures permettent aujourd’hui des alternatives ultra-confortables et qui adoptent la forme naturelle du sein. « J’aime me sentir soutenue. Je pense que c’est une question d’habitude. À part pour dormir, j’ai toujours porté un soutif. Je sais que les meufs se sentent oppressées d’en mettre, mais moi je trouve ça plus joli » (Camille, 27 ans). Dès lors, la seule question qui demeure est de savoir si le fait de montrer ou de laisser deviner ses seins deviendra un jour un non-sujet…

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psycho-rigolo

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PACO RABANNE

VUITTON

Texte Elisabeth Clauss

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LE GLAMOUR

REMIS AU GOÛT DU JOUR Que faire de tous ces accessoires qu’on gardait au placard en attendant le retour des fêtes et les grandes retrouvailles, maintenant qu’on a perdu le réflexe d’en rajouter ? On les avait patiemment accumulés : des mini-sacs à grandes bandoulières à peine assez grands pour y ranger des clefs, des robes trop fraîches pour la saison, mais si seyantes en photo, des boucles d’oreilles monumentales comme des œuvres d’art pour attirer subliminalement l’attention sur nos expressions. Mais voilà, deux années ou presque à ronger notre frein, couronné par un été contrarié. Et maintenant, comme dit la chanson, qu’allons-nous faire de ces escarpins hauts comme nos ambitions et pointus comme la bonne répartie qui fait briller en société, alors que cet hiver signera l’avènement des chaussettes dans des sabots ? Éléments de réponse subtiles pour un tri utile.

1 LES SANDALES À BRIDES FINES FACE AUX BOTTES EN CAOUTCHOUC

2 LES GRANDS SAUTOIRS FACE AUX PULLS À COL ROULÉ

Dans le « monde d’avant », on avait investi la moitié de l’argent des travaux de la maison dans de précieux escarpins en cuir métallisés à plumes et talons comme des pics à glace, destinés à tenir à distance quiconque voudrait nous marcher sur les pieds. Et puis, le confinement est arrivé.

On a des tiroirs pleins de grands colliers fantaisie (ou haute jo, si on a de la chance). En tout cas des perles XL, des camées turquoise et dorés, des pendentifs massifs. Mais cet hiver, le fin du fin du plastron, c’est le pull long. La maille ultra-large, l’écharpe au kilomètre.

VU SUR LES PODIUMS

VU SUR LES PODIUMS

Sous l’influence des semaines passées à la campagne ou au salon – souvent les deux, parce qu’en plus, il a beaucoup plu – on a déshabitué nos articulations à une séduction ostentatoire, et chaque fibre de nos mollets réclame désormais des bottes de nature à gambader sur Mars. Tendances cosmonautes et après-skis, les bottes larges en caoutchouc ont envahi les collections d’hiver. Moins sensuel, plus consensuel.

Dans la continuité du homewear dans lequel on a aimé s’emmitoufler, les robes pulls et cardigans infinis déferlent sur les vitrines comme un raz de marée de laine et de cachemire. Plus c’est long, plus c’est bon, surtout si ça vient d’un mouton.

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COMMENT UPGRADER NOS ESCARPINS ?

À l’instar des grosses chaussettes de laine qui vont prendre d’assaut toutes formes de chaussures ouvertes au cours des prochains mois, vous pouvez interpréter vos mules en souliers de cottage, avec jambières de cuir ou de mohair déposées sur la cheville. Pour rester dans le ton, sans céder sur les talons.

COMMENT UPGRADER NOS TONNES DE BIJOUX ?

En misant tout sur le cou. Le décolleté en réalité, en accumulant tout ce qui brille en lieu et place de nos habits. Le concept a fait un malheur sur les festivals de la Côte d’Azur l’été dernier, or ce qui est bon pour Cannes, on peut le transposer à la Panne. Les colliers font donc bustier et pour les plus timides, on glisse un sous-pull sous la quincaillerie. Le nouveau talon, c’est le poumon.

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FENDI

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3 LES MICRO-BOURSES FACE AUX CABAS DE COURSE On avait craqué sur de minuscules réticules dont la taille semble désormais ridicule. Maintenant, on veut du contenant. Du cabas géant pour aller au marché à distance de vélo électrique et faire rentrer trois bottes de poireaux bio. VU SUR LES PODIUMS

C’est plus des sacs, c’est des valises. D’amples baluchons en cuir verni ou des sacs de bowling fluffy, dont l’objectif principal semble être de nous décrocher l’épaule. Certes, ils sont pratiques. Souvent déclinés de l’univers sportif, volontiers chargés de l’essentiel de nos vies, ce que finalement, on apprécie. COMMENT UPGRADER NOS SACS MINIATURES ?

Une bonne option pour conserver le plaisir de les arborer serait de leur rendre leur fonction première : en faire des porte-clefs ou des charms à accrocher à la bandoulière. Autre possibilité, les adapter en collier, les interpréter en bananes fixées à la ceinture. En décembre on les accrochera au sapin, et on les oubliera là.

5 LES VOILETTES DE FÊTE FACE AUX CAGOULES DE SKI On s’était offert – parfois on avait customisé nous-mêmes – des bijoux de tête à paillettes, des petits bonnets brodés, des calots griffés. On cultivait un petit air garçonne, on se refaisait les années 20, un siècle plus tard. VU SUR LES PODIUMS

4 LES SOUTIENS-GORGE À BALCONNETS FACE AUX BRASSIÈRES EN MOUSSE Dès le début du premier confinement, les soutiens-gorge à armature, jugés par beaucoup comme contraignants, ont été remisés au placard. Embrassant le mouvement « no bra », des femmes de toutes générations confondues ont sauté sur l’occasion de se libérer l’intimité. VU SUR LES PODIUMS

Des tops mous, des caracos doux. Dans la même dynamique de confort revendiqué, les brassières extrapolées du sportswear remplacent doucement, mais pigeonnant les balconnets d’antan. Mais ne les brûlons pas trop vite, ces soutiens-gorge structurés : la mode est cyclique, il ne faut pas encore dire « fontaine je ne boirai pas de ton haut ».

Las. Dès cet automne, la casquette de trappeur et la cagoule s’imposent comme si la ville entière était devenue le théâtre d’un remake de l’ère glaciaire. Des godillots à semelles de gomme surélevées aux toques fourrées triple épaisseur, la nouvelle destination mode de la fashionista, c’est l’Alaska. COMMENT UPGRADER NOS PETITS BIBIS ?

On les garde pour l’intérieur, ce qui évite de devoir trop se coiffer, et met en valeur les yeux maquillés au charbon (autre phénomène de l’hiver, mais avec injection de glitter hérité des fars moirés de l’été). On pourra toujours faire des selfies devant la télé, parce que comme nous a dit un jour une copine influenceuse : « Si ce n’est pas posté, ça n’a pas existé. » CQFD.

COMMENT UPGRADER NOS GUÊPIÈRES ?

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Puisque des influences médiévales d’armures modernes percent dans les tendances de l’hiver, on peut envisager d’enfiler nos corsets par-dessus nos pulls moelleux. Mais dans la mesure où les anoraks et doudounes ont pris le pouvoir sur nos placards, en dessous, on fait ce qu’on veut.

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GREG SWALES

Manteau en laine et cachemire, gants en laine, le tout Prada.

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KYLIE IN THE SKY Stylisme Mckenzie et Alexandra Grandquist Photos Greg Swales

Alors qu’elle est enceinte de son deuxième bébé, Kylie nous éblouit. Force, élégance et charisme, sa lumière jaillit sur nous. Et notre dressing de la rentée.

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Robe et mules en cuir, Bottega Veneta. Boucles d’oreilles et bagues en or, Anita Ko.

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Blouse en coton et pantalon en laine, Ann Demeulemeester. Soutien-gorge, La Perla. Bottes en cuir et caoutchouc, Dion Lee. Boucles 82 ELLE d’oreilles, magazinePaula Mendoza. Bague, Maslo Jewelry.

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Pull à col roulé, pantalon, bottes en caoutchouc et boucles d’oreilles, le tout Givenchy.

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Top et jupe en mohair et soie, Fendi. Boucles d’oreilles, Paula Mendoza.

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Robe, Lanvin. Boucles d’oreilles et bagues en or, Anita Ko. Colliers en laiton, Machete, Annie Costelo Brown & Givenchy.

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Boucles d’oreilles et bagues en or, Anita Ko. Colliers en laiton, Machete, Annie Costelo Brown & Givenchy. Make-up : Ariel Tejada @GreyScale Coiffure : Jesus Guerrero @The Wall Group Scénographie : Luzy Holt Assistants photo : Amanda Yanez, Yolanda Leaney, SandyRivas. Assistant déco : Liam Assistante stylisme : Ana Tess Couturière : Karina Malkhasyan Production : Alexey Galetskiy, Ryan Fahey @AGPNYC, Elena Serova.

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Top en laine et soie et short en coton, Dior. Bottes en cuir verni, Iro. Boucles d’oreilles, Maslo Jewelry. Bague en argent, Lili Claspe.

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BREAK FAST CLUB Stylisme Farah El bastani Photos Dirk Alexander

Angela, Andrea et Sahra, trois soeurs bien déterminées à passer une belle journée, poussent les portes d’un club très privé. Bienvenue à The Nine.

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DE GAUCHE À DROITE : blouse noire transparente en soie et organza, Natan. Bague panthère en or jaune 18K, Cartier. Blouse en soie, Stella Nova. Bracelet en or jaune 18K serti de diamants, bracelet serti d'une opale et de diamants brillants, bague en or rose 18K sertie d'une tourmaline et et diamants, Laurence Vandenborre. Blouse argentée, Natan. Bagues, Fragille. Assiettes, Anna Nina.

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Escarpins en satin vert avec détails en strass, Amina Muaddi. Bague en or rose sertie de citrine et saphirs orange, Maison De Greef. Bracelet en or, Georgina Sanginès. Foulard en soie, Hermès.

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GAUCHE : robe verte en soie mélangée, Christian Wijnants. Collier, gants en cuir blanc, Natan Couture. Mules en cuir blanc, Hermès. Sac en cuir bordeaux, Delvaux. Bouteille de champagne cuvée rosé édition limitée papillons, Laurent-Perrier. MILIEU : col roulé en Jacquard de viscose à imprimé bleu, Prada. Chemise en popeline de coton blanc avec imprimé violet, Cap Studio. Minijupe en laine noire, Valentino. Baskets, Hogan. Sac en cuir bleu ciel, Kaai. Montre, Bell&Ross. Lunettes de soleil, Florentina Leitner. DROITE : blouse en organza transparent turquoise avec broderie, Rosalie Boonstra. Pantalon en vinyle rouge, Stand Studio. Slippers fluffy roses, Hermès. Lunettes, Chanel. Bague, Bergman Jewels.

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Sac en cuir blanc avec motif marbre coloré, Delvaux. Escarpins noirs en satin avec détails en strass, Roger Vivier. Lunettes jaunes, Theo eyewear.

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Robe orange en soie avec imprimé floral bleu, Natan Couture. Sac en cuir, Delvaux. Bracelet et bague en or 18K, Adin Antique Jewellery.

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Total look vert, Alberta Ferretti. Collier, Natan Couture. Bagues, Georgina Sanginès.

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Pralines, Neuhaus. Tasse en verre Nespresso Vertuo Lungo. Stylo Caran d'Ache fabriqué à partir de 25 % d’aluminium recyclé, Nespresso.

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GAUCHE : sac en cuir vert, The Kooples. Blouse rose en soie, Natan. Bijoux, Adin Antique Jewellery. DROITE : robe en soie, Elzinga Studio. Main gauche : bracelet, Céline Roelens. Bracelet en or 18K, Bergman Jewels. Main droite : bague, Bigli. Montre en or jaune et acier, bracelet en or 18K serti de diamants, Cartier. Machine à c afé Nespresso Vertuo Next, fabriquée à partir 54 % de plastique recyclé. 96 ELLEde magazine

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GAUCHE : robe jaune, La Rosa. Sac en cuir argenté, Hogan. Lunettes de soleil, Laurence d'Ari. Boucles d'oreilles en argent plaqué or, bagues en argent plaqué or 18K, Mass Lee. Collier en argent plaqué or, Fragille. DROITE : casquette rose, Louis Vuitton. Robe en velours brun, Koché. Bracelet en argent plaqué or, Charlien Lagrou. Carafe en verre et tasses en verre,magazine Nespresso. ELLE 97

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Robe à motif pied-de-poule bleu et violet, Elzinga Studio. Serre-tête à strass, Roger Vivier. Tous les bijoux, Bergman Jewels.

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Casque, Bang & Olufsen. Sac en toile mauve, Prada. Tous les bijoux en argent plaqué or 18K, Mass Lee. Mug de voyage, Nespresso.

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Jeu de tarot, Anna Nina. Lunettes de soleil, Theo eyewear. Montre avec bracelet en cuir vert, Cartier. Sac en soie avec détails en strass, Rogier Vivier. Gants à imprimé fleuri, Christian Wijnants. Bagues et boucles d'oreilles en argent plaqué or 18K, Mass Lee. Bracelet en argent plaqué or, Charlien Lagrou.

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Broche libellule vintage, Adin Antique Jewellery. Collier scarabée, Céline Roelens. Bagues en argent plaqué or 18K, Mass Lee. Collier en or avec maillons chuncky, Essentiel. Bouteille de champagne 'La Cuvée', Laurent-Perrier. Mug de voyage, Nespresso et son café biologique. 102 ELLE magazine

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Cardigan, combinaison et bonnet, Chanel. Sac en cuir bleu et blanc, Delvaux. Sandales argentées, Roger Vivier. Bracelet au bras gauche, Wouter&Hendrix. magazine ELLE 103

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Cape en laine, bustier en laine et pantalon en laine, chemise blanche, ceinture en cuir et bijoux, le tout Dior. Micro-sac en cuir blanc, Dior. Sandales avec lanières en strass, Amina Muaddi. Vélo fabriqué à partir de capsules Nespresso recyclées, Nespresso x Vélosophy.

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Assistant stylisme : Vincent Van Laeken Hair & make-up : Kim Theylaert pour Dior et Bumble and Bumble Assistante hair & make-up : Joek Janssens Mannequins : Andrea Koki, Angela Koki et Sahra Koki Merci au Club The Nine pour l'accueil. Merci au Botanist pour les délicieux plats végétaliens. Merci à Margriet Feesten pour la décoration de table.

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Manteau crème, Sportmax. Robe à plis en soie, Gabriele Colangelo. Bottes, Hermès.

LA PRO MESSE DE L'AUBE Stylisme Pia Léonie Knoll Photos Andreas Ortner


Manteau gris moucheté, col roulé avec capuche, Tiger of Sweden. Chapeau, Nicki Marquardt.


Manteau en laine et ceinture, Issey Miyake. Pull col roulé blanc, Alphatauri.

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Gilet long en alpaga et laine, Max Mara.


Chemise blanche, manteau, Riani. Boucles d'oreilles, Tamara Comolli.


Manteau à carreaux, Luisa Cerano. Jupe-culotte, Alphatauri. Veste, Marc Cain. Bottes, Copenhagen Studios. Bagues, Bron.


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Toutes les nouveautés beauté à ne pas manquer pour être...

IMAXTREE

DIVINE

GIAMBATTISTA VALLI

Texte Marie-Noëlle Vekemans

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Texte Marie-Noëlle Vekemans

UN ÉLIXIR NOMMÉ DÉSIR C’est l’histoire d’un parfum audacieux, déstabilisant, car surpuissant, presque extrême. Un jus inédit, rare et précieux qui attisera le nez des curieux. Et donc on vous dévoile quelques secrets de fabrication.

ÉLIXIR : n.m. Boisson aux vertus magiques

François Demachy, parfumeur-créateur Dior.

PRESSE

(Les Dictionnaires Le Robert). Si la nouvelle création imaginée par François Demachy, parfumeur-créateur Dior, ne se boit pas, elle recèle pourtant bien quelques pouvoirs, dont celui d’activer notre mémoire olfactive et de nous emmener, dès les premières notes, sur les hauteurs du Luberon, les yeux rivés sur l’horizon où s’étendent des champs de lavande à perte de vue. La lavande, fleur star et point de départ du nouveau Sauvage Elixir, nous étonne, nous déstabilise et nous intrigue puisqu’elle dévoile ici une autre facette, plus élégante, qu’on ne lui soupçonnait pas.

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Le classicisme revisité Une potion signature Cette nouvelle variation de l’emblématique famille Sauvage n’en est pas vraiment une. Il s’agit plutôt d’une innovation, dotée d’une concentration inédite, encore jamais atteinte chez Dior Parfums. Véritable potion, François Demachy utilise pour la décrire le terme de « réduction », comme en cuisine, lorsqu’on laisse une sauce réduire au maximum pour y concentrer les saveurs. Pour créer Elixir, les notes essentielles de Sauvage ont été mises en exergue. Un challenge relevé avec brio par le maestro des odeurs. « L’exercice est totalement différent. Quand on crée une variation d’une fragrance comme une eau de toilette ou une eau de parfum, on ajoute des éléments. Pour Elixir, il ne fallait pas ajouter, mais bien retirer le superflu pour ne garder que l’essentiel. Je me suis amusé, petit à petit, à décortiquer la formule et à enlever tous les ingrédients que je n’estimais pas indispensables et je dois avouer que j’ai été surpris, car j’ai dû me méfier de mes propres a priori. Parfois, des produits qui ne me semblaient pas importants se révélaient essentiels, car c’étaient précisément eux qui donnaient le twist au jus final. Dans n’importe quelle odeur, il y a un côté esthétique et un autre plus physique, plus technique qui est la vitesse d’évaporation du produit. Il faut jouer sur les deux facettes pour réussir un parfum. Pour qu’une fois terminé, l’ensemble donne une évaporation continue. Pour y parvenir, j’ai donc ajouté de l’essence de lavande, j’ai simplifié des notes épicées, j’ai concentré des notes boisées. À chaque étape, des essais étaient faits pour s’assurer que ça fonctionnait toujours, que l’identité de Sauvage était toujours là. Au total, c’est près d’un an de travail pour mettre au point cette recette. Une formule, c’est un véritable équilibre, donc si on change quelque chose, c’est tout l’ensemble qui doit être ajusté. Finalement, enlever des ingrédients est plus difficile que d’en ajouter, mais j’ai trouvé l’exercice très intéressant. » Et le résultat l’est tout autant. Cette nouveauté ne ressemble à aucune autre sur le marché et si un fil rouge la lie aux autres parfums Sauvage, elle crée véritablement la surprise.

Le public visé est masculin et connaisseur de la franchise, mais ça c’est la théorie du marketing. « Je n’aime pas parler de règles d’application », annonce François Demachy. « En parfumerie, il n’y en a pas, chacun peut s’approprier un parfum comme il l’entend, mais c’est vrai que l’idée d’origine était de créer un booster, contenu dans un flacon plus petit et plus luxe, capable de venir relancer ou renforcer le parfum, l’eau de parfum ou l’eau de toilette Sauvage appliquée en journée. Elixir va venir pousser la déclinaison. C’est vraiment un produit intéressant, un produit différent. Maintenant, en pratique, il peut aussi tout à fait s’appliquer seul, et le côté féminin ou masculin d’un parfum, c’est finalement une question de marketing. » Il est vrai que la lavande est depuis toujours un ingrédient classique de la parfumerie masculine. « Il y a une cinquantaine d’années, les seuls liquides parfumés admis pour les hommes étaient l’eau de Cologne et l’eau de lavande. Cette plante marque réellement le territoire masculin, mais elle a souvent aussi été associée au coté propre, au côté coiffeur et c’était d’ailleurs un peu galvaudé, car la plupart des notes de lavande proposées sur le marché sont en fait du lavandin, ce qui n’est pas la même chose. Je trouvais donc intéressant de remettre en avant la lavande vraie et surtout celle d’ici, qui a une note inimitable. »

Un ingrédient star Au total, Elixir comptabilise un peu plus de 25 ingrédients. Parmi lesquels la lavande fait office de catalyseur. Pour donner un ordre d’idée, il faut environ 100 kilos de lavande pour obtenir 1 kilo d’essence de lavande et dans un flacon de Sauvage Elixir, il y a un peu plus d’un kilo de lavande. La lavande utilisée est une lavande sur-mesure, fine et puissante, mais aussi vertueuse par ses qualités bio. Au coeur de la formule, on retrouve une essence de Lavande de Nyons AOP, un ingrédient unique, créée surmesure pour les Parfums Dior, puisqu’elle

« JE TROUVAIS INTÉRESSANT DE REMETTRE EN AVANT LA LAVANDE VRAIE ET SURTOUT CELLE D’ICI, QUI A UNE NOTE INIMITABLE » FRANÇOIS DEMACHY magazine ELLE 119

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est le fruit d’un assemblage de plusieurs récoltes sélectionnées avec précision par François Demachy lui-même. En effet, c’est avec Philippe Soguel, distillateur de la Drôme fidèle à la maison de luxe depuis plus de 15 ans, que le maître parfumeur sélectionne différentes récoltes en altitude de Lavandes Angustifolia (dites lavande vraie), toutes issues du terroir d’exception des Baronnies, massif des Préalpes provençales. « Toutes ces lavandes sentent la lavande, mais elles ont chacune des petites particularités, certaines sont plus puissantes, d’autre plus fines, c’est l’assemblage qui donne cette qualité. » Chaque année, ils composent donc ensemble « la » Lavande Dior favorisant de plus en plus majoritairement des récoltes issues de cultures bio. Fraîche, dotée d’une note « foin » un peu vanillée, elle est plus riche, plus florale et moins aromatique que ses cousines des plaines. Une lavande incroyable qui est un parfum à elle seule, qui laisse une trace et participe pleinement au sillage.

Pour la toute première fois, François Demachy et Johnny Depp se font face lors d’une rencontre très confidentielle, quelque part dans Paris et au beau milieu de la nuit… D’apparence, beaucoup de choses opposent les deux hommes : leur style vestimentaire tout d’abord, l’un plus classique en costume l’autre plus rock tout de cuir vêtu ; leur personnalité, l’un plutôt discret l’autre à l’aise face aux caméras ; leur travail puisque l’un est un artisan oeuvrant plutôt dans l’ombre tandis que l’autre s’illumine sur le devant de la scène. Pourtant, au fil des questions posées, des points communs émergent entre le parfumeur et la rock star et donnent lieu à une vidéo à la fois touchante et drôle. « Initialement, la rencontre était prévue en début d’après-midi, mais Johnny Depp n’a pas pu se libérer à temps, il est arrivé vers 23 heures. Il s’est tout de suite excusé, il était quasiment gêné », explique le parfumeur. « J’ai trouvé que c’était quelqu’un de vraiment normal finalement, de très sympathique et facile d’accès, on s’est tout de suite mis à discuter et il a fallu nous arrêter pour débuter le tournage. Il a une certaine sensibilité, c’est un acteur, donc il est sensible à tous les stimuli. On a parlé parfum et musique bien sûr puisqu’il joue également dans un groupe de rock (les Hollywood Vampires). Il existe un véritable territoire créatif en commun entre ces deux univers. On emprunte beaucoup au vocabulaire musical en parfumerie ; on parle de notes, d’accords et donc on se comprend facilement. La parfumerie peut paraître un peu magique pour certaines personnes alors que fondamentalement, c’est du travail et de la rigueur, comme la musique au début. Il faut les bases et une fois qu’on les maîtrise, on s’amuse. Cette rencontre était un peu étrange, car il était presque admiratif de mon travail, mais pour moi, c’était un peu le monde à l’envers puisque c’est lui la star internationale ! C’était un beau moment. Et puis aussi, grâce à lui, j’ai découvert le Moscow Mule. Je ne connaissais pas, il m’a fait goûter et franchement c’est topissime (rires) ! »

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François x Johnny : Midnight in Paris

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BRISER LES CODES

PAS UNE, MAIS DES L AVANDES

Qu’il s’agisse d’un parfum masculin ou féminin, le point départ est toujours le même : la présentation d’un projet par une marque, pour lequel le ou les parfumeurs proposent différentes directions. « On a beaucoup de libertés, mais il est vrai que pour un parfum féminin, on part très souvent sur quelque chose de floral alors que les masculins sont plutôt boisés et ce sont des tendances difficiles à renverser. On est un peu plus limité dans la création d’un masculin, pourtant il existe autant de possibilités d’accords dans chaque famille d’ingrédients, mais dès qu’on sort trop des sentiers battus, ça fonctionne moins bien et c’est un peu malheureux. Il y a eu des tentatives, des produits très intéressants qui ont vu le jour, mais qui n’ont pas pris auprès des consommateurs. Il faut aussi rappeler que les hommes sont moins familiers avec la parfumerie que les femmes puisque les parfums destinés aux messieurs n’existent que depuis 50 ou 60 ans. C’est encore relativement récent. » Et c’est vrai que beaucoup de clichés subsistent malgré une évolution des moeurs. Quand on pense parfum féminin, on pense packagings délicats, transparents ou rosés, ingrédients floraux, doux, poudrés alors qu’on imagine sans mal ce parfum de caractère adopté par des femmes fortes, modernes, un brin sauvages justement, défiant les codes et n’obéissant qu’à leurs envies. Des femmes parmi d’autres, tout simplement.

Il existe trois grands types de lavande : - La lavande fine, ou lavande vraie, qui pousse naturellement entre 800 et 1.400 mètres d’altitude. C’est un arbrisseau de 50 cm de hauteur environ, avec un seul épi floral par tige. Elle fournit une huile essentielle de grande qualité, avec un parfum plus floral et subtil que le lavandin, mais est plus chère. - La lavande aspic est présente en basse altitude et est plus grande avec des feuilles plus larges, elle possède aussi plusieurs épis par tige. - Enfin, le lavandin est en réalité un croisement entre les deux espèces précédentes. Il pousse entre 200 et 800 mètres d’altitude et ses épis sont très fournis. C’est l’espèce la plus courante, environ 80 % des surfaces cultivées. Il est plus productif et moins cher. Il dégage un parfum plus fort, mais plus camphré. Il est couramment utilisé dans l’industrie pour les

François Demachy sélectionne lui-même les lots de lavande qui seront intégrés aux parfums Dior.

produits d’entretien, d’hygiène et de beauté. magazine ELLE 121

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Texte Marie-Noëlle Vekemans

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La Belgique compte aujourd’hui plus de 20.000 salons de coiffure, dont une centaine dédiée aux cheveux afro, mais peu sont spécialisés dans l’entretien et la connaissance des cheveux crépus, frisés et bouclés. Jusqu’à fin octobre, le pop-up store de l’Auberge Espagnole situé à Bruxelles accueille pour la première fois un salon de coiffure spécialisé dans l’entretien des cheveux texturés. Ce concept innovant de bar à soins capillaires a pour objectif de coiffer et de conseiller les personnes ayant les cheveux crépus, frisés et bouclés. En plus d’être un univers de bien-être capillaire, le bar à soins Uzi Hair Bar propose des produits naturels qu’Hélène Salumu Lenge, la fondatrice, déniche lors de ses voyages en Afrique ou lors d’événements où elle a l’occasion de rencontrer des marques capillaires spécialisées. Du mardi au samedi (sur rendez-vous) de 9h30 à 18h30 - 331, chaussée de Wavre - 1040 Etterbeek +32 487.530.285 - info@uzihairbar.be

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OCTOBRE

ROSE

Notre sélection de marques soutenant la lutte contre le cancer du sein en reversant une partie du prix de vente à des associations : 1 Crème hydratante pour les mains, Aveda, 125 ml, 31 €. 2 Sèche-cheveux GHD Helios Pink édition limitée, 199 €. 3 Sérum Advanced Night Repair, Estée Lauder, 30 ml, 86 €. 4 Émulsion hydratante tellement différente, Clinique, 50 ml, 27,50 €. 5 Sérum essentiel quotidien Intral, Darphin, 30 ml, 60 € 6 Crème, La Mer, 30 ml, 170 €.

JAMAIS 2 SANS 3 Nouvel acte chez Beauté Hermès.

associant le soin et la couleur.

Parce que le naturel se cultive,

Comme d’habitude, les créations

se protège et s’entretient, c’est

se démarquent grâce à un jeu

tout naturellement qu’un nouveau

graphique soigné, entre flaconnages

chapitre de la Beauté Hermès s’écrit

et capots blanc et or, des formes

en 2021, avec Les Mains Hermès.

pures et singulières qui subliment

Soin complet pour les mains, huile

l’art de l’utile dans le beau.

nourrissante pour les ongles et les cuticules, base protectrice, vernis à ongles, laque de finition et limes composent cette collection

La collection sera disponible à partir de la mi-octobre 2021 au magasin de Bruxelles, ainsi que sur hermes.com.

PRESSE

On continuera d’en parler tant que les statistiques révéleront que 2,2 millions de femmes sont diagnostiquées d’un cancer du sein chaque année dans le monde et que 90 % d’entre eux peuvent être traités si détectés précocement, notamment grâce à l’autopalpation. Par pitié, touchez-vous les seins et sauvez-vous la vie !

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BOOSTEZ VOTRE IMMUNITE ET RETROUVEZ VOTRE VITALITE Les microbes et virus environnants sont toujours bien présents dans nos vies. Chaque jour, notre organisme est mis à rude épreuve. Il est donc conseillé de prendre toutes les précautions nécessaires pour l’aider à résister face aux agressions extérieures en renforçant notre système immunitaire.

LES PRODUITS DE LA RUCHE POUR UNE IMMUNITE RENFORCEE

Les laboratoires Arkopharma, spécialiste dans la santé et des vitamines naturelles, ont développé la 1ère association de vitamines C et D 100% d’origine végétale et hautement dosée, pour aider à renforcer l’immunité, sous une forme effervescente pour une meilleure assimilation et une action rapide. Des vitamines naturelles, 100% d’origine végétale à base de vitamine C issue de baies d’Acérola, au bon goût de fruits rouges et de vitamines D3 issue du Lichen Boréal, une des sources les plus riches en vitamine D. La vitamine C et la vitamine D sont les vitamines les plus recommandées pour aider à renforcer les défenses naturelles de l’organisme. De nombreuses experts scientifiques préconisent d’associer ces 2 vitamines car leurs actions complémentaires font d’elles un duo très efficace pour renforcer l’immunité et lutter contre les virus et les bactéries à l’origine des infections hivernales les plus courantes(14-26-27-28).

DES MULTIVITAMINES 100% VEGETALE POUR BOOSTER LES DEFENSES ET RESTER EN PLEINE FORME Découvrez également l’Arkovital® Pure Energy, 1er complexe multivitaminé d’origine végétale, dont les vitamines sont assimilées par le corps pour une efficacité optimale, est spécialement conçu pour garder forme et vitalité et renforcer les défenses. Arkovital® Pure Energy Immuno Plus, quant à lui, est utilisé pour booster naturellement les défenses immunitaires avec une action complète. L’Arkovital® Acérola 1000 aide à réduire la fatigue et contribue au bon fonctionnement du système immunitaire…. En comprimé à croquer ou sous forme effervescente, au délicieux goût de fruits rouges. Arkovital® Acérola 1000 vous apporte du tonus au quotidien !

Composée de produits de la Ruche comme la Gelée Royale, la Propolis, le Miel, et associée à des plantes, la gamme Arkoroyal® a été spécialement développée pour aider à préserver l’immunité de l’organisme. Réel trésor de la nature, la Gelée Royale de qualité premium des laboratoires Arkopharma est garantie sans ingrédient chimique, sans conservateur et sans pesticide. Celle-ci intervient dans le processus anti-inflammatoire et booste les réactions immunitaires. Elle est idéale pour toute la famille (enfants, personnes âgées, sportifs, personnes en convalescence, etc.). L’Arkoroyal® Dynergie, avec sa double action fortifiante & stimulante, contient du Ginseng pour diminuer la sensation de fatigue et rendre l’organisme plus résistant. Idéal avant d’affronter l’hiver ou après une convalescence. L’Arkoroyal® Immunité Fort BIO, quant à lui, est à privilégier dès les 1ers signes des désagréments hivernaux, il contribue à soutenir les défenses de l’organisme grâce à l’échinacée, associée au complexe de 5 produits de la ruche, il aide à rester résistant face à l’hiver ! De plus, Arkoroyal® est le 1er label d’Apiculture Biologique Responsable, durable, écologique et éthique avec une pureté préservée sans pesticides, sans ingrédients chimiques ni conservateurs.

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉALISÉ EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC ARKOPHARMA. ARKOPHARMA.COM

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Texte Marie-Noëlle Vekemans

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UN CHEF-D’ŒUVRE COSMÉTIQUE Peu connue en Belgique, elle fait déjà grand bruit ailleurs. Son fondateur, Sir Fraser Stoddart, a été gratifié d’un prix Nobel de chimie. Rien que ça ! Grâce à ses formules high-tech, ses galéniques de pointe et ses packagings luxueux, Noble Panacea se fait une place de choix dans le monde très fermé des cosmétiques haut de gamme.

interview

Qu’est-ce qui rend Noble Panacea unique sur le marché des cosmétiques aujourd’hui ? La technologie OMV est brevetée, elle est unique. L’histoire est très jolie, mais surtout, les résultats sont flagrants. La manière dont on produit aussi est tout à fait à part, c’est un véritable travail d’orfèvre. Il faut trois semaines rien que pour créer une formule et je ne parle même pas du packaging. Tout est complètement différenciant de la concurrence.

Les packagings sont très originaux. Pourquoi ce choix de dosettes individuelles ?

Crème réparatrice de nuit The Brilliant, 30 doses, 243 €.

Qu’est-ce que la découverte de l’OMV au cœur des soins Noble Panacea ? Sir Fraser Stoddart est un scientifique qui aime la précision. Je me dois donc de faire la différence entre son travail sur les machines moléculaires pour lequel il a été gratifié d’un prix Nobel et la technologie OMV (Organic Molecular Vessel) qui consiste à travailler avec les ingrédients à l’échelle moléculaire. Une fois disséqués, on est capable de charger ces différentes capsules et de faire en sorte que la libération des actifs soit constante au cours du temps. Sans la technologie OMV, on ne sait finalement pas vraiment pendant combien de temps le soin est actif et on est aussi contraint de veiller à respecter certains dosages pour éviter les mauvaises interactions entre les ingrédients. Enfin, cette capsule qui enrobe les molécules d’ingrédients est vraiment toute petite et permet donc de délivrer les actifs en profondeur.

Quels sont les engagements écologiques de Noble Panacea ? C’est un point vraiment important pour nous. On vient justement de lancer les recharges, c’est un système très simple et très intelligent à la fois. Une fois qu’on a fini d’utiliser toutes les doses, il existe un système pour recharger l’écrin, ce qui nous permet d’éviter de créer des packagings supplémentaires même s’ils sont en partie biodégradables. On a également mis sur pied un partenariat avec Terra Cycle pour que les dosettes collectées soient également recyclées. C’est un projet qui fait partie de la marque depuis le début. Sir Fraser Stoddart a passé beaucoup de temps dans sa carrière à travailler sur la chimie verte d’ailleurs et on essaie d’appliquer ces principes dans nos processus de production. On fait aussi attention à la qualité de tout ce qu’on intègre y compris le papier pour créer le moins de déchets possible et être écoresponsable. www.noblepanacea.eu

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Rencontre avec Céline Talabaza, CEO de Noble Panacea.

Le packaging en lui-même est une véritable prouesse technique. Cet écrin blanc minimaliste est conçu à base d’amidon et est en partie biodégradable. Ce matériel vit et bouge, et c’est totalement différent et extrêmement challengeant à créer et à manipuler. Concernant les doses individuelles, c’est un choix en lien avec la formule. Pour être certain que les formules soient délivrées en intégralité, telles qu’elles ont été imaginées et créées, il fallait les protéger de l’air et de la lumière puisque l’OMV lui-même y est sensible. Pour nous, c’était donc la meilleure façon de protéger nos formules. C’est aussi un moyen efficace pour garantir la juste dose de produit à appliquer et d’utiliser moins de conservateurs que dans des produits classiques.

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SELF-CARE EN TOUTE INTIMITÉ

Saforelle prend soin de votre hygiène intime féminine.

La principale leçon à retenir de l'année écoulée, c’est qu'il est important de prendre soin de soi. Même si dégager du temps pour soi relève souvent du défi, il est essentiel de consacrer chaque jour un moment à son corps et à sa zone intime.

Aujourd’hui, l’hygiène est un sujet brûlant. Et si la toilette intime n’est plus un tabou, beaucoup de femmes ignorent encore comment procéder. La clé d’une bonne hygiène intime au quotidien ? Bien connaître son corps et faire preuve de toute la douceur requise. Prévoyez idéalement une ou deux toilettes intimes par jour à l’aide de produits qui ne perturbent pas l’équilibre de la flore vulvo-vaginale.

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SAFORELLE Saforelle est l’expert de l’intimité féminine, une zone que la marque étudie depuis plus de trente ans en étroite collaboration avec des gynécologues. Ses recherches ont donné naissance à une gamme de produits uniques à haute tolérance pour les parties intimes. Formulés sans savon et adaptés au pH de la zone intime pour préserver l’équilibre de la flore vulvo-vaginale, ils apportent au quotidien hygiène, fraîcheur et premiers soins en cas d’irritations. Ces soins sont produits en France et testés sous le contrôle de gynécologues et de dermatologues. Que vous passiez l’été à la maison ou dans une contrée lointaine, les lingettes intimes de Saforelle veillent à votre hygiène quotidienne dans tous vos déplacements. En plus de nettoyer, d’apaiser et de rafraîchir en douceur votre zone intime, elles sont biocompostables et se glissent facilement dans votre sac. Besoin de le voir pour le croire ? Demandez vite votre échantillon gratuit.

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coup de cœur

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FIERTÉ NATIONALE Tout commence en 1868, avec la

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NOS 5 COUPS DE CŒUR PARMI LES TOUT DERNIERS PARFUMS DE CRÉATEURS 1 Eau de toilette Angel Nova, Mugler, 100 ml, 106 € 2 Eau de parfum Flora Gorgeous Gardenia, Gucci, 100 ml, 129 € 3 Eau de Parfum Spell On You, Louis Vuitton, 100 ml, 225 € 4 Kate Spade, 100 ml, 85 € 5 Voce Viva Intensa, Valentino, 100 ml, 141 €.

création du premier bâtiment des Thermes à Spa. Le thermalisme était né, et la petite ville belge est rapidement devenue synonyme de cures, de soins et de bien-être à travers le monde entier. Tant et si bien qu’en 2021, la 44 e session du Comité du patrimoine mondial qui s’est tenue à Fuzhou, en Chine, a décidé de l’inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco des « Grandes villes d’eaux d’Europe » où Spa représente la Belgique.

La nouvelle collection Serendipity de Rituals sort le grand jeu pour nous séduire. Au cœur de chaque produit, en édition limitée, une sélection unique d’huiles précieuses, les plus opulentes d’Asie, qui va titiller la vue, le toucher et l’odorat. Il s’agit d’un élixir pur de dix huiles sacrées qui laissent la peau douce et parfaitement nourrie. En effet, l’huile se cache dans toutes sortes de plantes, de bois et de fleurs et est connue pour ses propriétés soignantes. Le plus grand élément de surprise survient lorsque les huiles entrent en contact avec l’eau. Se produit alors un jeu de superposition, de mélange et de séparation qui dessinent une image hypnotique à l’instar de celle que l’on retrouve sur les packagings. Bain moussant, 500 ml, 14,50 €.

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PLAISIR DES SENS

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LA CÔTE ÉGÉENNE

L’ANTIQUITÉ À L’HEURE DE LA MODERNITÉ La Turquie occidentale a tout pour plaire : partez à la découverte de ce monde merveilleux entre mer azur, paysages idylliques, centresvilles branchés et vestiges antiques.

La magnifique côte égéenne

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La côte époustouflante de l'île de Cunda

À l’ouest de la Turquie, bordée par la mer Égée, se trouve la côte égéenne. Sous un climat idéal, cette région combine un riche patrimoine archéologique ainsi que de nombreuses stations balnéaires huppées. Les villes d’Izmir, Bodrum, Éphèse et Bergama forment les différents visages de cette côte paradoxale. Mais parallèlement à ses importants sites touristiques, la côte regorge également de plus petits villages offrant la possibilité de passer des séjours en toute quiétude sur des plages magnifiques, au milieu d’eaux cristallines et de lagons isolés.

SE LAISSER CHARMER PAR LE MODE DE VIE ÉGÉEN La vie quotidienne égéenne s’articule autour de trois principes : ralentir le rythme, savourer l’instant et se laisser inspirer par chaque petite chose, qu’il s’agisse de la chair juteuse d’une tomate gorgée de soleil, du parfum du thym sauvage, du vent dans les branches d’olivier ou du bruit des vagues azur qui viennent lécher les criques. Ici, on prend du temps pour soi et pour s’ouvrir aux multiples cultures qui s’y sont installées depuis des millénaires.

TREMPER LES PIEDS DANS L’ANTIQUITÉ

Un délicieux mezze turque dans un restaurant de la ville de Gumusluk

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Dans cette région, difficile de trouver une ville qui ne soit pas chargée d’histoire. Au cœur d’un littoral où se succèdent baies rocheuses, presqu’îles boisées, criques ciselées et plages de sable doré, les sites majeurs de l’Antiquité font surface, laissant deviner le tissu culturel multiple qui fait la richesse de la région. Si le plus célèbre reste le site archéologique de Troie, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, il est loin d’être le seul. Celui de Pergame et son acropole, près de la charmante petite ville de Bergama, méritent le détour.

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Türkiye

SE RESSOURCER AU CHÂTEAU DE COTON

Le paysage verdoyant de la ville de Canakkale

Avec son grand théâtre, sa Bibliothèque de Celsus et ses maisons romaines très bien préservées, l’ancienne Éphèse est un autre site important inscrit au patrimoine de l’UNESCO. Il s’agit d’ailleurs du site le plus visité de Turquie après le centre historique d’Istanbul. De petits vestiges du célèbre temple d’Artémis, l’une des « sept merveilles du monde », et la maison de la Vierge Marie, datant du Ve siècle, attirent des visiteurs de différentes confessions depuis des siècles.

Pamukkale, littéralement « château de coton » en turc, est une expérience unique à haut potentiel instagramable. Ce site immaculé et surréaliste est entièrement élaboré par les eaux chaudes qui s’écoulent des entrailles de la montagne. Saturées de sels minéraux et de gaz carbonique, elles déposent sur les flancs de la colline des couches de calcaire. C’est ce phénomène naturel qui donne à la montagne son apparence de forteresse de coton ou de chute d’eau gelée, faite de travertins blancs oniriques et de piscines chaudes qui descendent en cascade des plateaux. Cette Les jardins d'oliviers curiosité géologique est réputée depuis des temps immémoriaux pour ses eaux aux vertus thérapeutiques. Dans les villes alentours, des thermes permettent d’ailleurs d’en profiter, comme le faisaient les anciens. Un retour aux sources en bonne et due forme.

IZMIR, UNE PERLE GASTRONOMIQUE ET CULTURELLE On connait bien Bodrum, son fameux Mausolée de Mausole, ses hôtels all-in, ses plages glamour et ses boîtes de nuit enflammées, mais il ne faut pas passer à côté de la ville portuaire d’Izmir au centre moderne et animé. Sa beauté architecturale est complétée par sa gastronomie à tomber. La cuisine égéenne met en avant des plats simples et sains, à base de plantes et de légumes, préparés principalement avec de l’huile d’olive extra-vierge. Ici, on se laisse tenter par les restaurants traditionnels qui proposent mézés, plateaux de fruits de mer, poissons frais, ou encore herbes sauvages servies en salade avec de l’huile d’olive et du citron ou de délicieuses grillades d’agneau cuites avec des oignons. Sans oublier les petites pâtisseries sucrées où noix, fruits, épices et miel se mélangent à la perfection. Après le restaurant, on flâne dans les rues ottomanes qui fourmillent de musiciens, on assiste à un concert de jazz intimiste et on se laisse porter par la vie nocturne bouillonnante du centre-ville.

Les rues pittoresques du vieux Datça

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LIGNES PURE

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Sobriété et légèrete

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Texte Jolien Vanhoof

STUDIO SOBER

RETOUR À L’ESSENTIEL L’architecte d’intérieur Heleen Desmet ne planche pas uniquement sur des projets de rénovation ces derniers temps. Elle a récemment franchi le pas en créant sa propre ligne de mobilier qui correspond parfaitement à l’image véhiculée par son Studio Sober, où prédominent les matériaux naturels et un design intuitif.

L’intérieur de Maison Jackie, espace dédié à l’organisation d’événements, est devenu viral en 2019 avant même d’être terminé. Les photos de la cuisine en bambou de la marque norvégienne Ask og Eng, de la table à manger ovale en mortex, et des lampes dorées suspendues au-dessus de l’îlot ont fait fureur sur Pinterest et Instagram. C’est également à cette occasion que le grand public a pu faire la connaissance du Studio Sober, fondé par l’architecte d’intérieur Heleen Desmet (32 ans). En collaboration avec Ellen Wauters de Maison Jackie, elle a rassemblé divers objets pour créer une atmosphère empreinte de sérénité. Sa philosophie ? « Retourner à l’essentiel, vivre sobrement. » Ou comment dix Tupperwares dans une cuisine ne pourront jamais rivaliser avec un beau bol fait main. « Cette philosophie en appelle à un style de vie plus sobre : plus de simplicité et moins de fioritures. Selon moi, les choses qui requièrent trop d’attention sont superflues. Elles me distraient de l’essentiel et

ma tête ne parvient pas à gérer tout ça (rires). Chez moi, j’applique ce principe. La maison doit être bien rangée, sans jamais paraître inhabitée. Bien sûr, mes enfants sont libres de vivre leur vie, je les laisse étaler leurs jouets aux couleurs vives partout sur le sol. Mais une fois qu’ils sont au lit, je suis heureuse de les ranger. »

Gagne-pain La sobriété fait partie de l’ADN de Heleen Desmet. Aussi loin qu’elle se souvienne, elle a toujours privilégié les vêtements basiques et simples. Son style d’intérieur a suivi les mêmes lignes directrices et s’est développé au cours des sept premières années de sa carrière dans différents bureaux d’architecture d’intérieur anversois. En 2018, elle a estimé que le moment était venu de donner naissance à son propre studio. « J’étais mentalement prête à me lancer. Ces premières années en tant que free-lance, ballottée d’un bureau à un

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autre, avaient été éreintantes. On travaille pour un salaire de misère, parce qu’on a de la chance qu’on nous donne notre chance. C’était très intimidant. De plus, j’en avais assez de travailler constamment sur les projets des autres, alors que je devenais de plus en plus sûre de mes capacités et de mon style. Ça a commencé à me tarauder. Lorsque je conçois mes propres créations, je me donne corps et âme, et je peux travailler beaucoup plus dur. » Les intérieurs qu’elle réalise pour Studio Sober reflètent sa personnalité. Tranquille, modeste, chaleureuse. Elle parle beaucoup, mais aucun mot ne semble superflu. L’essentiel suffit. « C’est peut-être mon plus grand défaut : je ne noue pas facilement des contacts. On ne me croisera jamais à un événement de networking, je n’ai pas suffisamment confiance en moi pour ça. C’est l’avantage de travailler pour des bureaux connus : ils ont un carnet d’adresses bien rempli. » Elle ne le dit pas clairement, mais le monde de l’architecture et de

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la décoration intérieure est très dur. On peut le comparer au secteur de la mode. Non seulement les client·e·s deviennent de plus en plus exigeant·e·s, mais il semble aussi y avoir beaucoup de concurrence et de jalousie entre collègues. « Je me rends compte que je suis trop tendre pour ce métier. Un·e designer doit être capable de tenir tête aux autres et de défendre ses idées sur le chantier. J’y arrive de mieux en mieux, mais ça reste un rôle que je joue. Chaque fois que je vais sur chantier, je dois me faire violence. Surtout quand je sais que l’entrepreneur a commis une erreur et que je dois la lui signaler. Je déteste ça. Mais pour mon client, je dois le faire. »

Déni Ce qu’elle considère comme son plus grand défaut est probablement aussi son atout le plus précieux. Lors d’un premier rendez-vous avec de nouveaux/nouvelles client·e·s, Heleen perçoit clairement leurs

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souhaits. Elle prête attention à leur langage non verbal, aux détails qui révèlent leur mode de vie… En fonction de ce qu’elle décèle, elle privilégie des matériaux doux ou robustes. « Le plus important, c’est que les client·e·s se sentent bien dans l’intérieur que j’ai conçu pour eux/elles. Il est donc utile d’avoir pas mal d’empathie. Une fois que mon premier projet est sur la table, on peut vraiment avancer. Il est plus aisé pour les gens de formuler ce qu’ils ne veulent pas que ce qu’ils veulent. » Il est rare qu’elle fasse complètement fausse route. Si c’est le cas, elle doit décanter le feed-back des client·e·s pendant quelques jours. C’est ce qu’elle appelle la phase de déni. « Ils oublient parfois que la réalisation d’un projet nécessite beaucoup de réflexion et d’énergie. Je fais toujours de mon mieux pour mettre un beau projet sur papier. Je leur propose la meilleure disposition possible des meubles, des matières et des objets. Une fois que c’est dans ma tête, j’ai du mal à m’en écarter. Parfois, je dois apporter tellement d’ajustements qu’il ne reste plus grand-chose du projet initial. C’est malheureux, mais je dois lâcher prise. Si le/la client·e est satisfait·e, j’ai fait mon job. »

Japandi Les client·e·s d’Heleen sont souvent de jeunes familles qui veulent une nouvelle cuisine ou une nouvelle salle de bains, ou s’adressent à elle pour un projet de rénovation totale. Souvent par message privé via Instagram – c’est aussi simple que ça de nos jours. Pour quelqu’un qui n’aime pas le networking en direct, les réseaux sociaux sont la carte de visite idéale. « Je peux raconter mon histoire sans m’exposer. C’est parfait (rires) ! Mon discours sonne juste, je crois. Rien n’est fake, rien n’est fabriqué de toutes pièces. Je ne dépeins jamais mon travail différemment de ce qu’il est en réalité. Dans la mesure où on est honnête, je pense qu’on ne se trompe jamais et qu’on parvient à toucher le bon public. »

Heleen est loin d’être la seule architecte d’intérieur qui ne jure que par les formes organiques, les couleurs neutres et les matières douces. Même Zara Home surfe sur la tendance Japandi et vend à tour de bras des pièces d’intérieur sobres. Alors, elle doit en quelque sorte prouver la valeur ajoutée de son projet. « C’est vrai, il n’est pas facile de se démarquer parmi une offre pléthorique. Grâce aux réseaux sociaux, l’intérieur dégage une identité, au même titre qu’un style vestimentaire. Autrefois, une maison était un lieu intime ; aujourd’hui, c’est devenu le reflet de notre personnalité. Tout le monde souhaite montrer un bel intérieur, obtenu de préférence à un prix abordable. Je comprends, et il me semble que c’est une bonne chose. Pour les client·e·s qui disposent d’un budget limité, je peux mélanger des articles chers avec d’autres, plus abordables, tout en créant la même atmosphère unique. Une solution win-win ! »

Anna, Elisa et Cécile Comme elle l’a déjà mentionné à plusieurs reprises au cours de cette conversation, la création est sa véritable passion, et le reste du travail en découle naturellement. C’est pourquoi elle a commencé à faire de plus en plus d’esquisses libres dans ses carnets, parmi les détails d’autres projets. « Travailler sur ma propre collection était une forme d’exutoire. Dans le secteur de la construction, il y a toujours un problème. Un·e architecte d’intérieur doit chapeauter le projet et apporter des réponses aux client·e·s. Mais je ne suis ni plombier ni électricien ; je ne peux pas tout résoudre. Le stress lié à des problèmes inconnus peut être stimulant pour certain·e·s. Pas pour moi. La création de meubles est une profession bien définie, qui réserve peu de surprises. Ça me rassure et j’ai l’impression que je peux le faire. » La crise sanitaire a offert à Heleen du temps pour donner vie à ses esquisses. Elle a créé une chaise, une table basse et un paravent, respectivement baptisés Anna, Cecile et Elisa. Des prénoms forts, flamands, qui font

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« CETTE PHILOSOPHIE EN APPELLE À UN STYLE DE VIE PLUS SOBRE : PLUS DE SIMPLICITÉ, MOINS DE FIORITURES »

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écho à une époque plus simple, tout en soulignant le caractère local de la collection. « Comme j’ai deux fils, c’était chouette de pouvoir choisir des prénoms de filles pour une fois (rires). » Il lui a fallu plus d’un an pour mettre au point les trois pièces, et trouver un équilibre entre esthétique, durabilité, confort et technologie. Elle a travaillé en étroite collaboration avec l’artiste textile Nathalie Van der Massen, Debbie van Dam de Studio Tout Près, le spécialiste en pierres naturelles Elite Stone et les menuisiers de chez Aerts à Nijlen, à deux rues de chez elle. « Je suis extrêmement fière de ce que nous avons réalisé ensemble. Ça me donne envie de plus, mais je n’ai pas les moyens de continuer pour le moment. La production s’est révélée plus coûteuse que prévu. J’étais fermement décidée à m’en tenir à des matériaux naturels, produits localement et de façon durable. Résultat : les meubles sont assez coûteux. J’ai eu du mal avec ça, car je voulais justement créer une collection à la fois esthétique et accessible. »

Heleen espère que le succès sera au rendez-vous afin, qu’à terme, les prix puissent baisser. Pour l’instant, Anna reste une pièce originale à installer dans le salon plutôt qu’une chaise qu’on achète par six pour entourer la table de la cuisine. « Mon rêve ultime est de pouvoir vivre un jour de mes meubles. Et que mon mari rejoigne l’entreprise, en tant qu’ébéniste par exemple. Il aime travailler de ses mains. Je dessine, il fabrique. Je ne sais pas ce qu’il en pense, mais ça me paraît être un bon deal (rires). » Une dernière question : quand un intérieur est-il équilibré ? « Ça dépend du type de projet. Une maison doit être avant tout un lieu sûr pour ses occupants, un espace public où plusieurs personnes peuvent se sentir bien. Pour moi, un intérieur est équilibré quand il s’agit d’un environnement naturel qui correspond à la personne qui l’occupe, quand un client me dit qu’il se sent chez lui. Heureusement, on me fait souvent ce genre de compliment. » studiosober.be - @studio_sober

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« DANS LA MESURE OÙ ON EST HONNÊTE, ON PARVIENT À TOUCHER LE BON PUBLIC »

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4 ITINÉRAIRES POUR SORTIR D E S S E N T I E R S B AT T U S

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Dominée par le Vésuve et entourée de petites îles, Naples reste une destination coup de cœur où le soleil ne s’éteint jamais. Troisième ville italienne, son patrimoine architectural, historique, culturel et gastronomique permet de la visiter de mille et une façons, tout en laissant nos sens, envies et centres d’intérêt prendre les commandes du GPS.

L’itinéraire dolce vita, comme au cinéma Dès les années 1950, la côte de l’été éternel et ses îles a été l’un des sets naturels les plus exploités par le septième art, offrant aux productions américaines des paysages d’une beauté incomparable. Tellement exploités que parfois, certaines pellicules tournées en Campanie ont donné à voir sur l’écran un film dont l’histoire ne s’y déroulait pas. On pense aux somptueuses côtes d’Ischia et Procida, utilisées pour créer l’illusion de locations plus exotiques aussi bien dans « il corsaro dell’Isola verde » (1953) avec Burt Lancaster, que dans « Cléopâtre » (1963) avec le mythique duo formé par Elizabeth Taylor et Richard Burton. Sans entourloupe cette fois-ci, la cité napolitaine a porté, entre autres, la performance de la sulfureuse Sophia Lauren sur le tournage de « La Baie de Naples » (1960) avec Clark Gable et Vittorio De Sica. La fabuleuse île d’Ischia dévoilera un peu plus tard ses charmes volcaniques dans « Que s’est-il passé entre mon père et ta mère ? » (1972), comédie hilarante de Billy Wilder avec Jack Lemmon. Encore aujourd’hui, les rues et places de Naples occupent le devant de la scène dans des films et séries à succès tels que « Gomorra » ou « L’Amie prodigieuse ». Un bon prétexte pour les regarder à nouveau tout en se concoctant un itinéraire atypique.

L’itinéraire pasta-pizza-fritta, les papilles aux commandes En matière d’itinéraire, se laisser guider par son estomac est toujours une bonne piste. À Naples comme ailleurs dans le pays, la journée commence obligatoirement par un bon café. Le lieu incontournable ? L’historique Gambrinus et ses salles hyper classes qui offre une vue imprenable sur la place Plebiscito. Pour une collation salée, direction Isabella de Cham, dont les points de vente se trouvent dans deux quartiers populaires : un à la Pignasecca et l’autre au Rione Sanità. On y déguste les joyaux de la streetfood napolitaine comme la « pizza fritta » ou le typique « cuoppo », un cornet rempli de merveilles passées à la friture, à emporter ou à manger sur place. Pour un dîner dans une trattoria, on file chez Ettore à Santa Lucia (cuisine traditionnelle) ou au Re Lazzarone près de Piazza Bellini, pour une cuisine plus moderne. La Taverna Santa Chiara située juste en face du célèbre monastère ravira quant à elle vos envies de légumes.

Et la pizza dans tout ça ? En tant qu’emblème national, elle est partout. On vous recommande toutefois de tester celles de chez Sorbillo ou Da Michele, qui proposent un vaste choix sans compromis sur le goût et la qualité. Pour des pizzas plus élaborées, direction Fratelli Bro sur l’historique Piazza Mercato. Et en guise de final, on s’offre un succulent « babà al rhum » chez Capparelli, évidemment.

L'itinéraire art et culture, au gré des musées Outre ses sites UNESCO matériels (Vésuve, Pompéi, Herculanum, le Palais de Caserte, Sainte-Sophie, le Parc National du Cilento,…) et immatériels (l’arte dei pizzaiuoli, pour ne citer que lui), les nombreux musées de Naples permettent d’explorer la région sous un angle un peu différent. Parmi eux, le Musée Archéologique National de Naples qui conduit à la découverte des racines de notre continent, et le Real Bosco di Capodimonte avec son parc de 124 hectares et sa pinacothèque, parmi les plus grandes du monde. On y croise des œuvres de Masaccio, Raphaël, Artemisia Gentileschi et Le Caravage. Rien que ça. Pour l’art contemporain, le Madre se dispute le haut de l’affiche avec le Musée Harmann Nitsch, situé dans une ancienne centrale électrique à quelques pas de la Piazza Dante.

En haut : Lila et Lenù dans L’amica geniale (L'Amie prodigieuse), la merveilleuse série basée sur le premier livre d'Elena Ferrante.

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« NAPLES EST UNE VILLE DONT LA RICHESSE EST À TROUVER DANS SA DIVERSITÉ »

Mais une simple balade dans la ville peut déjà prendre l’allure d’une épopée artistique : ruelles typiques, vitrines, ateliers d’artisans, places, espaces publics, métro… La station Toledo, conçue par l’architecte catalan Oscar Tusquets Blanca, est d’ailleurs considérée comme la plus belle station européenne.

En haut : Le cheval de Mimmo Paladino sur le toit du musée Madre à Naples, avec le Museo di Capodimonte en arrière-plan. À droite : la Galleria Umberto I, datant du XIXe siècle, avec sa multitude de boutiques, cafés et restaurants. À gauche : La station de métro Toledo, conçue par l'architecte catalan Oscar Tusquets Blanca.

Naples est avant tout une ville dont la richesse est à trouver dans sa diversité. Peuples et cultures différentes s’y côtoient et s’y inspirent mutuellement pour définir ce modèle de raffinement absolu qui se décline à travers sa haute couture et son artisanat. Vêtements, chaussures, maroquinerie… Les marques du made in Napoli sont réunies dans d’élégantes avenues commerçantes d’inspiration parthénopéenne. Le point de départ se trouve à la place des Martyrs, pour ensuite traverser la Via Calabritto avec ses boutiques ultra-chic (difficile de résister à l’appel des chaussures italiennes Mario Valentino). On rejoint en quelques secondes la Riviera di Chiaia, passage antique de la noblesse citadine, qui longe la Villa Comunale. Cette rue abrite deux boutiques prestigieuses : Marinella et Cilento. Ces temples de la cravate et de la soie ont conquis les chefs d’État et magnats de la finance depuis un siècle. Un peu plus loin, sur la via San Pasquale à Chiaia, se trouve Il Cappellaio, petit magasin qui, depuis le 19e siècle, propose des couvre-chefs dans la plus pure tradition italienne. Pour des sacs à main indémodables aux finitions parfaites, on se rend à l’atelier Tramontano sur la via Chiaia. Woody Allen y a commandé l’étui de sa clarinette et des personnalités telles que Luciano Pavarotti, Marcello Mastroianni, Jack Nicholson et Hillary Clinton y ont fait leur shopping.

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉALISÉ EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC ENIT – ITALIAN NATIONAL TOURIST BOARD

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L’itinéraire shopping, la noblesse de l’artisanat

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«DANS LES RUES ÉTROITES DE LA VILLE, ON A L'IMPRESSION DE REMONTER LE TEMPS »

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LA CÔTE AMALFITAINE À L’HEURE DE L’APÉRO SES PLUS BEAUX ROOFTOPS ET TERRASSES

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POSITANO 1957 BAR BISTROT - GRAND HOTEL TRITONE On y vient pour profiter de la vue qui s’étend de l’île de Li Galli à Capri, de son décor pastel en majolique artisanale, de la fraîcheur de son orangerie et de ses cocktails à tomber qui, en une gorgée, délivrent toutes les saveurs régionales. L’incontournable ? Leur Cape Negroni revisité, qu’on déguste en compagnie d’une caponatina.

BEE CHIC - THE SAN PIETRO OF POSITANO Vous rêvez d’un Bellini ? Vous êtes au bon endroit ! Ici, ce classique de l’apéro fait office de signature et se prépare chaque soir par centaine. La recette de ce succès velouté et pétillant ? 70 % de prosecco, 30 % de pulpe de pêche blanche bio et le jeu de poignet du barman. L’immense terrasse qui donne sur Positano, Li Galli et les Faraglioni de Capri accueille un foodtruck atypique où l’on déguste des plats succulents sur le pouce.

The San Pietro of Positano

CARUSO, A BELMOND HOTEL - © PH TYSON SADLO, SHUTTERSTOCK, PRESSE

Située à 50 kilomètres sous Naples, la côte amalfitaine est sans aucun doute la plus belle côte d’Italie. Ses falaises abruptes et rivages escarpés se visitent en suivant une route côtière, permettant de voyager entre criques, villages de pêcheurs, jardins d’agrumes et terrasses perchées à flanc de falaise. Pour celles et ceux qui ont le pied marin, pensez à réserver une croisière privée sur une goélette ou un yacht via Plaghia Charter ou Premium Boat Charter. L’occasion de vous arrêter dès que vous le souhaitez pour déguster de savoureux cocktails face à des panoramas tout droit sortis des plus belles cartes postales.

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RAVELLO HÔTEL RUFOLO L’hôtel Rufolo est une ancienne maison donnant sur les célèbres jardins de la Villa Rufolo. Dans ce paradis perché entre ciel et terre, vous pourrez ravir vos yeux et votre palais avec ses vues panoramiques de renommée mondiale et une variété de cocktails préparés par le barman primé Lucio Ciardiello.

CARUSO, A BELMOND HOTEL « Let’s Aperitivo together » est l’happy hour quotidien du bar Il Loggia du Caruso, un hôtel Belmond niché dans un ancien palais datant du XIe siècle. À partir de 19 heures, dans un jardin coloré à flanc de falaise, on y déguste un Negroni concocté par Tommaso, le barman en chef, associé aux mises en bouche élaborées du chef Mimmo di Raffaele.

Caruso, a Belmond Hotel

La Moressa

PRAIANO LA MORESSA ITALIAN BISTRO

CONCA DEI MARINI HÔTEL LA CONCA AZZURRA Que vous soyez sur le rooftop ou dans le jardin « Belvédère », vous pouvez profiter ici d’un apéro avec une vue spectaculaire qui s’étend du Capo di Conca à l’île de Capri. Sans oublier le menu à tomber, qui propose croquettes, beignets de mer et de terre, pizza frite, tempura de fleurs de courgette, salades… Le tout accompagné d’un Campari Orange, d’un Aperol spritz ou d’un Gin Lemon. Hôtel La Conca Azzurra

La grande terrasse de La Moressa Italian Bistró à Praiano offre une vue panoramique imprenable sur la mer, en faisant l’un des repères d’aperitivo préféré des fins gourmets locaux ou de passage. Le paysage se marie à merveille avec un verre de Bellini ou un Spritz préparé avec des citrons du coin, entrecoupé de tapas et mises en bouche aux saveurs méditerranéennes.

HÔTEL MARGHERITA La terrasse entièrement ouverte de ce très chic hôtel vous offrira une sensation grisante de liberté grâce à sa vue panoramique embaumée du doux parfum de la côte amalfitaine. Vous y trouvez des cocktails italiens classiques ou des mélanges plus innovants à siroter au bord de la piscine, accompagnés de petits plats exquis.

Parcourez le magazine « Authentic Amalfi Coast » et découvrez les autres secrets de la côte amalfitaine : authenticamalficoast.it CET ARTICLE A ÉTÉ RÉALISÉ EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC MET ENIT – ITALIAN NATIONAL TOURIST BOARD

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DOLCE VITA AU LAC DE CÔME Hors saison, c’est la destination la plus glamour et romantique d’Italie. Visite au fil de ses villas, colorées d’émotions cinématographiques.

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Bond et Clooney Le lendemain de la soirée de gala Cartier, une vedette à moteur aux allures vénitiennes nous attend sous un ciel bleu gris pour une promenade en bateau en direction de Bellagio, petit village charmant situé sur la pointe est de la rive. Ici, les maisons prétentieuses de Berlusconi et de la famille royale d’Arabie saoudite se cachent dans l’ombre. Côté soleil, on vogue au large de la villa L’Oleandra, propriété de George Clooney (où il séjourne six mois par an), qui précède la villa Balbianello, sur la presqu’île de Lenno, où ont été tournés « Star Wars, épisode II » et « Casino royal ». Non loin de là, le très beau jardin de la maison de Sir Richard Branson s’offre aux regards.

u sein de la Villa Làrio ce soir-là, stars du showbiz et journalistes triés sur le volet terminent le dîner orchestré par le chef Davide Carancini… Une averse tombée à point apporte de la fraîcheur dans les vastes jardins plantés de palmiers et de pins. Autour du ponton privé, les Riva ronronnent, prêts à embarquer les convives VIP pour les hôtels disséminés le long des berges. Assis au pied d’un arbre, le top italien Maria Carla Boscono a enlevé ses chaussures et écoute la performance vocale de Mahmood (pop star milanaise d’origine égyptienne), en petite robe Alaïa, un collier panthère en émeraudes et diamants signé Cartier autour du cou. À ses côtés, l’actrice Bianca Brandolini arbore un collier Tutti Frutti de la même griffe et au moins aussi impressionnant… C’est l’un des événements les plus courus de la fashionsphère en ce début d’été – après presque un an et demi de restrictions à la suite de la crise sanitaire –: la présentation de la nouvelle collection de haute joaillerie « Sixième Sens » signée Cartier bat son plein au cœur du bien nommé « lago di Como ». L’occasion pour nous de découvrir ce bout de territoire enchâssé dans les Préalpes aux sommets La présentation de la nouvelle collection de haute joaillerie signée protecteurs – le Bisbino, les Grigne, le Legone – au bord d’un lac dont Cartier a eu lieu au bord du lac de Côme… Un lieu d’exception pour les 163 km de rives s’étirent entre la Suisse et la plaine milanaise, monl’un des évènements les plus convoités de l’année. tagnes enneigées et berges aux températures clémentes, solides maisons de montagne suisses et délicates villas italiennes, abbayes romanes, petits ports de pêche et palaces. Un charme qui, pendant des siècles, a séduit de nombreux musiciens (Puccini, Rossini, Verdi, Fauré, Liszt, Wagner…), écrivains (Flaubert, Stendhal, Henry James, Fitzgerald…), réalisateurs (Visconti, Hitchcock, Orson Welles), artistes, créateurs, riches industriels milanais et célébrités en tous genres : Rita Hayworth, Frank Sinatra, Maria Callas et plus récemment George Clooney et son pote de toujours Brad Pitt… Tous tombèrent amoureux du lieu, jusqu’à parfois s’y installer. Tous furent piégés par la douce mélancolie de sa brume qui noie parfois jardins et villages avant que ne réapparaissent, aux premiers rayons de soleil, terrasses, bateaux et Vaporettos glissant à la surface de l’eau… Ici, la vie est douce, chic et chère. La dolce vita en vrai.

« ICI LA VIE EST DOUCE, CHIC ET CHÈRE… »

Ici les super riches sont archidiscrets, à l’instar de Richard Branson, propriétaire de l’ancienne villa de Wallis Simpson — la plus grande du lac et la mieux située —, masquée par des cyprès.

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Parmi ces superbes villas, deux seulement sont ouvertes au public : Serbelloni – hôtel dont le jardin occupe toute la hauteur du promontoire – et Melzi, dont la construction est néoclassique et le jardin tracé à l’anglaise. Il est également possible de visiter certains parcs de propriétés aux terrasses escarpées qui glissent jusqu’à l’eau : la Villa Carlotta à Tremezzo (célèbre pour sa salle des marbres, mais aussi pour ses grottes de verdure, ses forêts de bambous, ses pergolas d’orangers…), celle de Monastero (ancien couvent de sœurs cisterciennes) et de Cipressi à Varenna.

Le chic nostalgique de la Villa d’Este Palace mythique, la Villa d’Este a vu passer la crème de l’aristocratie européenne des cent cinquante dernières années, vite rejointe par les plus grandes stars d’Hollywood. Longueurs dans sa piscine en plein air, balade en bateau, découverte des jardins, ici la vie ressemble à un plateau de cinéma de Visconti. Il faut rouler

Dans « L’Attaque des clones », George Lucas (venu en vacances, il ne voulait plus repartir) fait de la villa Balbianello sur le lac de Côme un nid d’amour dans une galaxie lointaine, tandis que « Casino Royal » (James Bond) y filme une scène qui se passe au Monténégro.

moins d’une heure depuis l’aéroport de Milan-Malpensa pour accéder à sa beauté surannée. Grille discrète, entrée par l’arrière, côté jardin, la belle Italienne ménage ses effets. Le vaste hall d’entrée et son double escalier magistral révèlent ensuite une enfilade de salons. Dans des vases, partout, des bouquets de chrysanthèmes jaunes et blancs. Sur sa terrasse face au lac, les tables sont dressées à l’ombre des mûriers. À cet endroit-là du monde, la lecture d’un magazine imprimé sur du papier a encore la cote. À quelques pas, la Villa Cima, restaurée en 2019, est une folie à tous points de vue. Construite au bord du lac en 1814 par Caroline de Brunswick pour loger le comte et la comtesse Pino, à qui elle venait d’acheter la propriété, elle « offre » quatre chambres raffinées à qui peut débourser 10.000 euros pour une nuit.

L’ovni de Patricia Urquiola L’ouverture de l’hôtel Il Sereno Lago Di Como en 2016 a jeté un pavé dans le lac de Côme bordé jusque-là d’adresses néo-classiques traditionnelles. Ici, inutile de chercher loges à arcades, colonnes en marbre et autres plafonds peints, le design est résolument contemporain. Et pour cause : c’est à Patricia Urquiola, l’une des designers les plus en vogue du moment, basée à Milan, que l’établissement a confié les rênes du projet. Avec ses matériaux bruts, pierres Ceppo di gré et bois sombres, l’hôtel est un petit bijou de design italien, habillé de mobilier Cassina, Kettal ou encore

Les jardins de la villa d’Este, bâtie vers 1550 par un cardinal aimant les fêtes, sont parmi les plus beaux d’Italie.

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« ADORÉES DES ARTISTES À L’ÉPOQUE ROMANTIQUE ET NOUVEAU SPOT PEOPLE, LE LAC DE CÔME S’EXPLORE EN TOUTE QUIÉTUDE AVANT OU APRÈS LES FOULES DE L’ÉTÉ »

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Pour retrouver l’exaltation d’un voyage de noces, réservez un vol en hydravion et la Signature Penthouse Suite au Il Sereno : la vue, de ses fenêtres, au dernier étage de cet hôtel designé par Patricia Urquiola, embrasse tout le lac…

« CE PETIT BOUT D’ITALIE EN TERRITOIRE SUISSE (LA FRONTIÈRE EST SUR LES CRÊTES) POSSÈDE UN TRÉSOR : LA LUMIÈRE »

Molteni, avec, au programme : un confort chic et racé, traduit dans une palette de couleurs en harmonie parfaite avec le paysage qui l’entoure. « C’est un projet à 360°, qui va des fondations aux détails les plus infimes. Mon but était de faire quelque chose de nouveau, que les gens, dans cet hôtel de luxe, puissent être totalement absorbés par l’atmosphère sereine qui règne ici. » Avant de faire du Sereno une affaire de style, Patricia en a fait un challenge architectural, car il fallait que le bâtiment se fonde dans le paysage, qu’il s’inscrive dans l’art de vivre local et s’en distingue tout à la fois. Depuis l’autre côté de la rive, effectivement, l’édifice est quasiment invisible. Cette harmonie est renforcée par la chorégraphie végétale signée du paysagiste Flavio Pollano et contresignée par les murs végétaux de Patrick Blanc. Cet accord avec la nature se poursuit à l’intérieur avec les tissus, les tapis, les coussins… dans une symphonie de verts, d’azur, de bronze, de cuivre et de gris. « Je me suis inspirée des couleurs du lac, du scintillement de l’eau, des montagnes et du village de Torno. Nous avons utilisé des matériaux naturels pour procurer au lieu une durabilité et une élégance intemporelles. Je voulais que le lac soit sans cesse présent dans l’hôtel », explique avec enthousiasme Patrica Urquiola qui, elle aussi, est tombée sous le charme de ce lac magnétique.

Côme vu du ciel Apparus sur le lac en 1913, quand l’aviateur français Roland Garros remporta le Prix du Circuit des lacs italiens, les hydravions n’ont plus jamais quitté ces cieux transparents. Créé en 1930 à dix mètres du lac, entre le port de plaisance et le stade de football, l’Aéroclub de Côme attire les pilotes du monde entier, qui peuvent voler sur l’une des machines de la flotte. Un appareil se met à l’eau. On le rejoint en zodiac avant de monter à bord pour un vol de trente minutes top chrono. Tout juste le temps de succomber à notre tour à la beauté de ce lac prisé et à la majesté de son paysage montagneux.

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RENSEIGNEMENTS ET RÉSERVATIONS Philippe De Jonghe: +32 475 23 48 40 - pdj@editionventures.be Catherine Limon: +32 475 93 83 73 - cli@editionventures.be Rachel Macaluso: +32 479 48 32 59 - rma@editionventures.be Elodie Andriveau: + 32 475 295 796 - ean@editionventures.be

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Stylisme et recettes Elisabeth Guedes Photos Valéry Guedes

TAGLIATELLE AL RAGÙ

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IVA LA PASTA Bon marché, vite prêtes, faciles à décliner en 1.001 plats, selon l’humeur ou la saison, les pâtes restent nos meilleures amies en cuisine. La preuve en dix recettes deliziose.

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LINGUINE ALLA MOLLICA 4 PERSONNES PRÉPARATION 15 MIN. - 500 g de linguine - 300 g de pain de la veille - 2 petits piments oiseau - 6 gousses d’ail - 1 c. à café d’origan sec - 1 brin de romarin frais - 6 c. à soupe d’huile d’olive - 6 filets d’anchois frais

Préparez la mollica : débarrassez le pain de sa croûte, puis émiettez la mie en petits morceaux. Dans une poêle, faites dorer la mie avec le piment, les gousses d’ail entières pelées, l’origan et le romarin, sans cesser de remuer. Une fois la mie dorée, écrasez les plus gros morceaux avec le dos d’une cuillère, puis ajoutez l’huile d’olive, les anchois et poursuivez la cuisson 4 min. Assaisonnez selon votre goût, mais attention les anchois sont naturellement salés. Faites cuire les pâtes dans 5 l d’eau bouillante salée selon le temps indiqué sur l’emballage. Égouttez les linguine, ajoutez-les dans la poêle et mélangez bien, servez aussitôt. Vin d’accompagnement : Loire, Sancerre, Domaine Vincent Gaudry, Mélodie de Vieilles Vignes 2018, blanc.

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TROTTOLE AL RAGÙ BIANCO 4 PERSONNES – PRÉPARATION : 15 MIN. - 500 g de trottole - 1 échalote - 2 branches de céleri - 350 g d’escalope de veau - quelques brins de sauge - 10 cl de vin blanc sec - 50 cl de bouillon de votre choix - 10 cl de lait entier - 250 g de mascarpone - 2 citrons bio - huile d’olive - parmesan

Lavez et coupez le céleri en fine brunoise. Pelez et hachez l’échalote finement. Taillez le veau en fines lamelles. Lavez et ciselez la moitié de la sauge. Dans une cocotte, faites revenir l’échalote et le céleri dans un peu d’huile très chaude, à feu doux, puis augmentez le feu, et ajoutez le veau, poursuivez la cuisson jusqu’à ce que la viande soit dorée. Salez et poivrez au moulin. Déglacez ensuite avec le vin blanc. Lorsque celuici est évaporé, ajoutez la sauge ciselée et le bouillon, laissez mijoter 1 h à feu doux. Au bout de ce temps de cuisson, augmentez à nouveau le feu pour que le bouillon réduise, versez le lait, et portez à ébullition. Faites cuire les pâtes dans 5 l d’eau bouillante salée, selon le temps indiqué sur l’emballage. Égouttez-les. Ajoutez le mascarpone, le jus et les zestes d’un citron au ragoût, puis les pâtes et mélangez. Servez aussitôt, agrémenté de quelques feuilles de sauge fraîche, d’un peu de parmesan râpé et de quelques quartiers de citron. Vin d’accompagnement : Loire, Saumur-Champigny, Domaine Bobinet, Hanami 2019, rouge.

TAGLIATELLE AL RAGÙ 4 PERSONNES – PRÉPARATION : 35 MIN. - 400 g de tagliatelle - 1 branche de céleri - 2 carottes - 1 oignon jaune - 80 g de pancetta - 150 g de boeuf haché - 150 g de veau haché -100 g de chair à saucisse - 5 cl de vin blanc sec - 350 g de coulis de tomate - brins de basilic - 5 cl de lait entier - huile d’olive - parmesan

Pelez et coupez le céleri et les carottes en brunoise. Pelez et hachez l’oignon. Coupez la pancetta en lamelles. Dans une sauteuse, faites revenir la pancetta dans 2 c. à soupe d’huile bien chaude, ajoutez les légumes, poursuivez la cuisson à feu doux jusqu’à ce qu’ils soient tendres. Ajoutez ensuite les viandes et faites-les revenir sur feu vif. Déglacez avec le vin blanc, grattez le fond de la cocotte pour récupérer les sucs de cuisson. Une fois le vin évaporé, ajoutez le coulis de tomate, laissez mijoter à feu très doux au moins 1 h 30, en remuant de temps en temps. 30 min avant la fin de la cuisson, ajoutez les feuilles de basilic entières préalablement lavées et séchées. Quand le ragoût est prêt, portez à ébullition 5 l d’eau salée et faites cuire les pâtes selon le temps indiqué sur l’emballage. Égouttez les tagliatelles en réservant une louche d’eau de cuisson. Versez le lait et la louche d’eau au ragoût, portez à ébullition quelques minutes. Ajoutez les tagliatelles dans le ragoût. Parsemez généreusement de parmesan fraîchement râpé (et de quelques tomates-cerises fraîches si la saison s’y prête). Cette recette originaire de Bologne, en Émilie-Romagne, peut être préparée la veille. Vin d’accompagnement : Loire, Cheverny, Domaine Tessier 2020, rosé. 152 ELLE magazine

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RIGATONI, CULATELLO E PISELLI 4 PERSONNES – PRÉPARATION : 15 MIN. - 500 g de rigatoni - 1 échalote - 20 g de beurre - 200 g de culatello (jambon cru salé et séché) - 200 g de petits pois frais écossés - 20 cl de crème liquide - parmesan fraîchement râpé - quelques brins de basilic

Pelez l’échalote et ciselez-la très finement. Faites cuire les pâtes dans 5 l d’eau bouillante salée selon le temps indiqué sur l’emballage. Égouttez-les en réservant une louche d’eau de cuisson. Dans une grande poêle, faites revenir l’échalote dans le beurre quelques minutes, ajoutez le culatello coupé en lamelles, et poursuivez la cuisson quelques minutes. Ajoutez la louche d’eau de cuisson et les petits pois, puis versez la crème et 3 c. à soupe de parmesan. Laissez cuire 5 min à feu doux avant d’ajouter les pâtes. Mélangez délicatement, poivrez au moulin. Saupoudrez les rigatoni de parmesan, ajoutez quelques feuilles de basilic frais. Ajustez l’assaisonnement si besoin et dégustez. Vin d’accompagnement : Centre, Vin de France, Pierre-Olivier Bonhomme, Melon de Bourgogne 2019, blanc.

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CJALSON SUCRÉS 6 PERSONNES – PRÉPARATION : 1 H REPOS : 30 MIN. POUR LA PÂTE : 300 g de pommes de terre - 200 g de farine - 1 oeuf. POUR LA FARCE : 50 g de noix concassées - 3 figues sèches - les zestes de 1 citron bio - 1 c. à café de cannelle - 1 c. à café de miel - 2 c. à soupe de grappa ou de rhum (facultatif) - 30 g de cacao. POUR LA SAUCE : 100 g de beurre clarifié - cannelle - miel

SPAGHETTI CACIO E PEPE 4 PERSONNES – PRÉPARATION : 10 MIN. - 400 g de spaghetti - 180 g de pecorino romano - 2 c. à soupe de poivre moulu

Portez à ébullition 5 l d’eau salée et faites cuire les pâtes environ 8 min, selon le temps indiqué sur l’emballage, avant de les égoutter. Réservez une louche d’eau de cuisson. Dans une poêle, versez la louche d’eau de cuisson, ajoutez le pecorino râpé, le poivre, et mélangez délicatement sur feu doux jusqu’à l’obtention d’une sauce crémeuse.Ajoutez ensuite les spaghettis dans la poêle, et mélangez pour qu’ils s’imprègnent bien de la sauce. Dégustez sans attendre. Vin d’accompagnement : Loire, Anjou, Les Terres Blanches, Les 3 Poiriers 2019, blanc.

Préparez la pâte : pelez et coupez les pommes de terre en petits cubes. Faites-les cuire 25 min dans de l’eau bouillante. Égouttez-les et écrasez-les en purée à la fourchette, puis ajoutez la farine et enfin l’oeuf battu. Pétrissez pour obtenir une boule de pâte homogène (ajoutez un peu de farine si la pâte est trop humide). Laissez-la reposer, couverte d’un linge humide, pendant 30 min. Préparez la farce : hachez finement tous les ingrédients de la farce, puis ajoutez le miel, la grappa ou le rhum et le cacao. Placez la farce dans une poche à douille. Étalez la pâte finement au rouleau sur un plan de travail fariné, détaillez des cercles de 6 cm de diamètre avec un emportepièce. Déposez 1 c. à soupe de farce au centre de chaque cercle et refermez en formant des demilunes, appuyez sur le pourtour pour souder les bords. Portez à ébullition une casserole d’eau salée et faites cuire les ravioli quelques minutes, ils sont cuits lorsqu’ils remontent à la surface. Répartissez-les sur six assiettes, puis arrosez de beurre bien chaud. Saupoudrez de cannelle, arrosez de miel et dégustez immédiatement.

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CJALSON SUCRÉS

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CET ARTICLE A ÉTÉ ÉCRIT EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC CUISINART. CUISINARTBELGIUM.BE

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LASAGNE VERDE 6 PERSONNES – PRÉPARATION : 1H REPOS : 20 MIN. - 200 g de pecorino - huile d’olive POUR LA PÂTE : 4 œufs - 400 g de farine - 1 c. à soupe d’huile d’olive - 1 poignée de feuilles d’origan frais 1 poignée de pousses d’épinards POUR LA GARNITURE : 800 g de pousses d’épinards 200 g de ricotta au lait de brebis POUR LA BÉCHAMEL : 60 g de beurre - 90 g de farine 40 cl de lait

SPAGHETTIS VÉNITIENS NOIRS AUX COQUES 4 PERSONNES – PRÉPARATION : 30 MIN. - 400 g de spaghetti à l’encre de seiche - 2 c. à soupe d’huile d’olive - 600 g de coques - quelques brins de persil - quelques brins de menthe - 30 cl de vin blanc - 1 échalote - 20 cl de crème liquide

Pelez et hachez finement l’échalote. Hachez le persil et la menthe. Rincez les coques à l’eau claire sous le robinet, plusieurs fois, pour ôter le sable. Dans une cocotte, faites revenir l’échalote dans l’huile d’olive bien chaude, puis ajoutez les coques, arrosez de vin blanc, mélangez bien. Les coques sont cuites lorsqu’elles sont ouvertes. Retirez-les alors de la cocotte avec une écumoire, et faites réduire le jus de moitié sur feu doux. Ajoutez ensuite la crème. Pendant ce temps, faites cuire les spaghettis dans un grand volume d’eau bouillante salée, environ 8 min. Égouttez les pâtes. Ajoutez la sauce et les coques, mélangez et dégustez sans attendre. Vin d’accompagnement : Alsace, Domaine Meyer, Zellberg L’Hermitage 2014, blanc.

Dans le bol d’un robot ou dans un saladier, mélangez les œufs, la farine, l’huile et une pincée de sel, pétrissez pour obtenir une pâte homogène. Formez une boule, filmez-la et laissez reposer 20 min. Divisez la pâte en plusieurs pâtons, étalez-les finement, entre 2 feuilles de papier sulfurisé, avec un rouleau à pâtisserie. Disposez l’origan et des pousses d’épinards sur la pâte et passez le rouleau à nouveau. Détaillez des rectangles de taille identique. Préparez la garniture : préchauffez le four à 180°/th.6. Faites tomber les épinards dans une poêle huilée bien chaude, puis ajoutez la ricotta, salez et poivrez. Pour la béchamel : faites fondre le beurre dans une casserole à feu doux, ajoutez la farine, mélangez, faites cuire le roux quelques minutes. Versez le lait petit à petit en fouettant pour éviter les grumeaux, salez et poivrez au moulin. Faites épaissir à feu très doux sans cesser de remuer. Arrêtez la cuisson lorsque la béchamel nappe la cuillère, elle doit rester assez liquide. Procédez au montage : garnissez le fond d’un plat à gratin d’un peu de farce épinards-ricotta, puis posez la première couche de feuilles de lasagne, recouvrez de farce, puis de béchamel, puis de pecorino râpé, et renouvelez l’opération pour terminer par une feuille de lasagne parsemée généreusement de pecorino. Enfournez 30 min. Dégustez bien chaud.

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Texte Marie Guérin

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UNE CASSEROLE, C’EST DESIGN

Qui n’a pas rêvé du frigo de couleur au design années 50 dans sa cuisine ? Ou le grille-pain, le blender, le robot aux lignes caractéristiques de la marque italienne. Depuis 1948, Smeg imagine des appareils qui apportent une touche ludique à la cuisine : c’est la dolce vita du plan de travail ! Un savoir-faire « made in Italy » qui se voit aujourd’hui complété par une collection cookware composée de poêles en différentes dimensions, de 24 à 30 cm de diamètre, de deux casseroles ou faitouts, d’une sauteuse, d’une saucière et d’un wok. Tout est compatible avec les différentes tables de cuisson et peut être mis dans le four jusqu’à 250°C. Nous avons rencontré Charlotte Stevens, product manager, qui nous parle de ce nouveau chapitre dans l’histoire de la marque. « La gamme se combine parfaitement avec les autres produits Smeg, ce qui donne lieu à une cuisine qui dévoile le style et la personnalité de la personne qui y passe le plus de temps. Elle apporte une cohérence à l’ensemble, un jeu de couleurs et de design au centre de la maison. Elle existe en noir, crème et rouge, des couleurs qui peuvent même être combinées pour donner cette touche singulière et originale. Outre la couleur, il y a aussi le clin d’œil à nos frigos emblématiques des années 50 : les poignées des poêles et casseroles sont directement

inspirées de sa poignée, et cela donne aussi une touche artistique à la gamme. » Donc voilà, celles et ceux qui n’ont pas le frigo peuvent au moins toucher à leur rêve de design avec la poignée du wok. Si la collection n’est pas non plus donnée, à partir de 109 € pour une poêle, elle répond à des critères de qualité (technologie, efficacité), finement étudiés. « Nous avons une expérience dans le monde de la gastronomie et des cuisines de plus de 70 ans et on a une passion particulière pour le design, et ce sont ces éléments qui déterminent notre succès. C’est l’attention particulière aux moindres détails et le concept made in Italy qui font de ces produits des éléments emblématiques, et ça vaut un prix. » Composés d’aluminium pour sa conductivité thermique d’une part et d’un revêtement antiadhésif d’autre part, ces ustensiles permettent une meilleure cuisson, une économie d’énergie importante et évitent l’utilisation de matière grasse. Et c’est ce qu’on aime : la combinaison d’un design original et d’une robustesse qui perdurent. Mais la collection cookware n’est pas la seule nouveauté Smeg, qui surprend également avec un tout nouveau produit : la machine à café automatique Bean To Cup. Une première pour la marque qui s’affirme encore un peu plus dans un lifestyle à l’Italienne. « La machine s’appelle Bean to Cup puisqu’on passe littéralement de la fève à la tasse, de façon complètement automatique. L’utilisation est donc intuitive, l’appareil ne prend pas beaucoup de place et s’intègre de façon élégante dans la cuisine. » Mmmh, on sent déjà les effluves de café au réveil. Vous voulez une bonne nouvelle ? La machine à café automatique Bean To Cup est à gagner, rendez-vous sur ELLE.be pour plus d’informations.

PRESSE

C’est vrai, on utilise nos ustensiles de cuisson tous les jours, ils sont là, posés sur le plan de travail ou cachés dans les armoires. En réalité, une poêle, un faitout ou une casserole peuvent aussi allier fonctionnalité et déco. C’est l’idée de Smeg qui vient de se lancer dans le cookware. Et on trouve ça cool.

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Texte Juliette Debruxelles

Chaque mois, ELLE revient sur le destin de femmes qui ont changé la face du monde…

SOUS LE VOILE Dans les années 90, à travers la télé, son nom et sa silhouette auréolée d’un voile léger laissaient entendre au monde qu’un avenir inclusif était possible dans les régions musulmanes, à commencer par le Pakistan. Descendante d’une dynastie politique, elle fut la première femme à être élue et à diriger ce pays. Entre corruption, soupçons, décrédibilisation et exil, elle a tracé son destin jusqu’à finir assassinée, le 27 décembre 2007, près d’Islamabad, dans un attentat qui fera 23 autres victimes. Trois mois plus tôt, le jour de son retour sur sa terre natale, elle avait échappé au même genre de traquenard (pas les 136 personnes décédées autour d’elle). Les suspects ? Talibans, Al-Qiaïda (qui avait revendiqué) et finalement l’ex-président pakistanais Pervez Musharraf formellement accusé de meurtre et de complot criminel en 2013. Triste fin pour la fille de celui qui – loin de l’obscurantisme – avait été président puis Premier ministre du Pakistan au début des années 70. Des études aux États-Unis et en Grande-Bretagne (Radcliffe College, université d’Oxford), une formation béton en droit international, en diplomatie, en économie, et en politique, la voilà prête à monter au créneau, lorsque l’armée pakistanaise renverse le gouvernement de son père. Le général Muhammad Zia-ul-Haq prend le pouvoir. Zulfikar Ali Bhutto sera accusé et condamné à tort par la Cour suprême du Pakistan pour corruption et conspiration et sera pendu le 4 avril 1979. Benazir, son frère Murtaza, sa mère et le reste de la fratrie crient à l’injustice et sont emprisonnés à 500 bornes de Karachi, sans pouvoir assister à l’inhumation du daron. Pendant cinq ans, ils passent de résidence surveillée en geôles atroces en passant par une détention en isolement dans le désert de Sukkur pendant six mois. Benazir perd ses cheveux, sa peau part en lambeaux, son oreille interne se dérègle. Sa mère, elle, développe un cancer du poumon. La communauté internationale lève les sourcils, le général Zia les autorise à s’exiler pour se faire soigner. Depuis Londres, dès 1984, Benazir hurle sa colère contre le nouveau chef du Pakistan et prend la tête du mouvement rassemblant les anciens soutiens de son père : le PPP (Parti du peuple pakistanais). Un an plus tard, son frère cadet, Shah Nawaz, meurt empoisonné. Des soupçons portent sur son épouse que l’on imagine téléguidée par Zia, mais rien ne permet de le prouver. Par un spectaculaire retour de karma, en août 1988, Zia-ul-Haq et plusieurs de ses commandants militaires se crachent en avion. Benazin débarque et remporte les élections parlementaires un mois plus tard. Elle devient la première femme Premier ministre du Pakistan, la première femme à diriger une nation musulmane et entreprend des réformes sociales qui font grincer les dents des messieurs jusque-là privilégiés, promeut les droits de l’homme et la position des femmes dans la société pakistanaise, rétabli la liberté de la presse et autorise les syndicats et groupes d’étudiant·e·s. Pourtant, au fil des années, la position du Pakistan sur la scène géopolitique se complique. Les relations avec les États-Unis se rompent en 1990 sur fond de discussions sur les armes nucléaires. En interne aussi, ça craint : les opposants de Benazir – le président ultraconservateur du Pakistan, Ghulam Ishaq Khan en tête – ont le bras long et les idées courtes. Ils l’accusent de corruption, font sauter son poste et organisent de nouvelles élections.

Elle se retrouve reléguée au rang de cheffe de l’opposition et joue aux jeux de pouvoir dans les salons. Elle parvient à évincer le type, redevient Première ministre et, rebelote, fait face à des intrigues et supposés coups d’État. Dans le même temps, son dernier frère survivant est abattu par la police. Une paranoïa collective et bien justifiée après les bads accumulés la conduit à soupçonner ses pairs. En 1997, elle est à nouveau accusée de corruption, à nouveau démise de ses fonctions et cette fois, son mari (et père de ses trois enfants) Asif Ali Zardari paye les pots cassés à ses côtés. En avril 1999, le couple est reconnu coupable et écope d’une amende de 17 millions de dollars et de cinq ans de prison. Au moment du verdict, Benazir est à Dubaï (oui, comme Jazz de la JLC Family et Caroline Receveur). L’émirat refuse de l’extrader. Zardari purge sa peine seule et rejoint son épouse en 2004. En 2007, elle est amnistiée et autorisée à revenir au bled par le général-président Pervez Musharraf. Pas dégoûtée, elle débarque avec l’intention de se présenter aux élections. À sa descente d’avion, des sympathisant·e·s l’escortent. Un kamikaze se fait exploser, elle passe entre les morts. Le 27 décembre 2007, au cours d’un meeting électoral dans le parc Liaquat National Bagh à Rawalpindi, elle est abattue alors qu’elle sort la tête du toit de son 4x4 pour saluer la foule. Des bombes explosent ensuite autour de la voiture. À 54 ans, elle laisse l’image d’une femme prête à tout pour sauver l’honneur de sa famille, celui de son pays et de ses compatriotes.

SHUTTERSTOCK

« ELLE DEVIENT LA PREMIÈRE FEMME PREMIER MINISTRE DU PAKISTAN, LA PREMIÈRE FEMME À DIRIGER UNE NATION MUSULMANE »

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À LIRE - « Le chant du sabre et du sang », Fatima Bhutto (Buchet Chastel) - « Bénazir l’envers du voile », Laurence Gourret (Denoël) - « Fille de l’Orient », Gilles Cohen-Solal (Héloïse d’Ormesson)

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sexo

Texte Noemi Dell’Aira

audio porn

Illustration Florence Collard

LE PLAISIR AU CREUX DES OREILLES Ras-le-bol du porno audiovisuel traditionnel et de ses clichés perpétuels ? Et si on se focalisait sur un seul de nos sens : l’ouïe. Pas vraiment à la façon de l’ASMR, mais presque, l’audio porn est une expérience purement auditive qui permet à notre imagination de rester libre et créative. C’est ce qu’a voulu offrir la plateforme Voxxx, active depuis 2018 dans le secteur du plaisir par vibrations (sonores). Il y a trois ans, Voxxx publiait son tout premier épisode. Depuis, la plateforme en ligne ne cesse d’évoluer et propose aujourd’hui une véritable série érotique avec, dans ses meilleurs mois, plus d’un million d’écoutes. Ce succès fulgurant a également permis à l’équipe de développer Coxxx, la même idée destinée aux personnes avec un pénis. Sur Voxxx des hommes, des femmes, s’adressent aux femmes, et sur Coxxx, c’est à des hommes. « C’était l’idée de créer un porno loin de son image dirty, avec des scénarios bien pensés, un son de haute qualité et une approche visuelle propre sans pour autant exclure le sexe intense », nous explique Karl Kunt, cofondateur de la plateforme. Architecte de formation, Karl a toujours eu ce besoin de remettre en question les normes et les stéréotypes de genre. « Dans le monde du porno, l’argument commercial qui revient le plus souvent est que les femmes sont moins visuelles que les hommes. Mais je ne suis pas d’accord. Je pense que les femmes rejettent surtout la représentation, qui est souvent centrée sur l’homme ou filmée avec un regard masculin. » Alors, pourquoi ne pas créer le porno sous forme audio pour que chacun puisse

créer sa propre image de l’histoire, plutôt que laisser le producteur décider de ce que l’on va regarder ? C’est la question que Karl s’est posée avec ses collaboratrices avant de se lancer.

FERMEZ LES YEUX ET FANTASMEZ ! Voxxx prône la « sex positivity » et tente de mettre en avant des sexualités souvent négligées. Du fétichisme à l’acceptation de soi, elle essaye de susciter l’excitation avec son contenu, tout en gardant un aspect éducatif de façon à attiser la curiosité sur les autres façons de penser la sexualité. « À travers nos différents épisodes, on enseigne la différence entre le BDSM (bondage) et les abus, la nudité et la sexualisation, qu’il n’y a pas d’excès ou d’insuffisance de sexe ou de masturbation, qu’on peut avoir beaucoup de partenaires et qu’on peut aussi être vierge. » Peu importe que le/la narrateur/ trice ait de gros seins ou un petit pénis, qu’il ou elle soit blond·e ou qu’il ou elle ait les yeux verts, qu’il ou elle soit maigre ou rond·e, qu’il ou elle soit vieux, vieille ou grand·e, chauve ou handicapé·e. Fermez les yeux, écoutez, et fantasmez sur votre partenaire, votre voisin.e, votre collègue de travail ou encore la personne que vous avez vue dans le métro ce matin. « Pendant ce temps-là, votre corps est libre de ses mouvements. Pourquoi s’allonger sur le dos et se masturber, juste pour obéir à l’écran ? Vous fantasmez sur une levrette ? Eh bien, mettez-vous à genoux. Si vous voulez changer de position, faites-le. C’est ce qui rend l’audio très puissant comme vecteur de plaisir. Vous êtes plus concentré·e, immergé·e, presque comme dans un état léger d’hypnose. C’est libérateur jusqu’à en devenir jouissif. » voxxx.com / coxxx.com

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LE DOMAINE DU MAS DE PIERRE UN NOUVEAU RESORT À LA FRANÇAISE AU CŒUR D’UN JARDIN MÉDITERRANÉEN

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héroïne

elle

du mois

Tous les mois, Céline Pécheux met en lumière une Wonder Woman du quotidien.

KAREN NORTHSHIELD

« J’avais 30 ans et une vie toute tracée... » Le 22 mars 2016 à 7h58 du matin dans le hall des départs de Zaventem, Karen, athlète de haut niveau, s’apprête à enregistrer ses bagages quand une bombe explose à quelques mètres d’elle. « J’allais retrouver ma grandmère aux États-Unis… Arrivée dans la file d’enregistrement, je suis propulsée dans les airs par un souffle d’une violence inouïe. En une fraction de seconde, la fille indépendante, au top de sa forme et épanouie que j’étais est devenue une victime qui se bat pour sa vie. J’ai gardé les yeux ouverts ce matin-là... Une petite voix me disait que si je les fermais, c’était fini. J’ai vu le chaos autour de moi, mais aussi le tri des blessés qui s’opérait. Ceux qui pouvaient être sauvés et qu’on emmenait et puis les autres. J’ai eu la chance d’être secourue malgré mon état désespéré. Et puis l’ambulance, le trou noir. Je me suis réveillée trois mois plus tard aux soins intensifs de l’hôpital Érasme après avoir été ressuscitée plusieurs fois. Si je n’avais pas eu la condition physique d’un soldat, je pense que je serais morte sur le coup. Mon corps était anéanti. Il ne me restait plus que la rage de vivre. Depuis cinq ans maintenant, dont presque quatre passés à l’hôpital, je mène un long combat de reconstruction. J’ai failli mourir 1.001 fois entre les arrêts cardiaques, les infections, les chocs septiques, les complications liées à mes multiples traumatismes… J’ai ingurgité plus de médicaments que

de nourriture. J’ai dû réapprendre à respirer, mâcher, avaler, parler, marcher… Tel un marathonien qui vise la ligne d’arrivée, moi, je voulais retrouver ma vie d’avant. Pour y arriver, je me suis fixé chaque jour des petits objectifs. Au début, je ne pouvais rien faire toute seule. Il a fallu être patiente. Travailler la souplesse de chaque phalange pendant des semaines avant de pouvoir tenir un crayon par exemple. Quand je perdais espoir, c’est mon entourage qui en avait pour moi. Je lui dois beaucoup. »

Souffle de vie « Aujourd’hui, je suis de retour chez moi et je me sens à nouveau femme. Je suis très fière de mes cheveux longs, car ils symbolisent ma renaissance et le résultat d’énormes efforts. L’écriture de mon livre m’a permis de prendre du recul et d’avancer… Même si j’ai encore parfois du mal à accepter ce qui m’est arrivé, je voulais partager le côté positif de mon histoire. Transformer le chaos en lumière. Mes projets ? Traduire mon livre dans d’autres langues (il est déjà disponible en français et en néerlandais) et donner des conférences pour insuffler de la force, du courage et de l’espoir aux gens. Et puis continuer à me reconstruire physiquement, mentalement, socialement aussi. Quand un tel drame se produit, les gens n’osent plus vous aborder, ils ne savent pas quoi dire… Pour beaucoup, ma survie reste un mystère. Les médecins me laissaient zéro chance de survie. Mais je ne suis pas une miraculée ! Si je suis là, c’est parce que je me suis battue comme une guerrière pour prouver que l’impossible est possible. Aujourd’hui, j’ai envie de courir, de danser, de vivre. Au point que les gens se disent : “Mais il ne lui est rien arrivé à cette nana !” Voilà, mon rêve le plus cher, et je vais y arriver. » PRESSE

Cinq ans après les attentats de Zaventem dont elle a été victime, Karen Northshield sort « Dans le souffle de la bombe ». Témoignage poignant de son combat pour retrouver goût à la vie.

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