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N°75 — août - septembre 2021

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DOUCEUR INTÉRIEURE NOUVELLES ÉNERGIES AU CŒUR DE LA VILLE

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Mah Jong. Canapé composable par éléments, design Hans Hopfer. Habillé de tissus dessinés par Kenzo Takada, collection Matsuri, version Irune. Plateformes en bois laqué, finition Bronze patiné mat. Services conseil décoration et conception 3D en magasin French : français

Cette année, Roche Bobois célèbre les 50 ans du canapé Mah Jong, créé en 1971 par Hans Hopfer. Pour cet événement, le Mah Jong s’habille de nouveaux tissus de créateurs et se pose sur d’élégantes plateformes qui subliment sa ligne et son confort. Un canapé ultra-modulable, avant-gardiste lors de sa création, iconique aujourd’hui.


Tissus dessinés par

French Art de Vivre Photos : Michel Gibert et Baptiste Le Quiniou, non contractuelles. TASCHEN.


Humain Design Depuis plus de quatre-vingt-cinq ans, nous imaginons des céramiques qui mettent la technique et l’innovation au service des individus. Parce que le vrai design se base toujours sur les émotions de son utilisateur Marazzi – 63, Boulevard Saint-Germain, Paris – 117, Avenue Jean Jaurès, Lyon - 11, Chemin de l’Industrie, Le Cannet - marazzi.it


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N° 75

L’É DIT O M A RTI NE D UTEI L , DI RECT RI CE D E L A RÉDACTION

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© VINCENT LEROUX

enouveau, évolution en profondeur ou comment l’époque s’empare d’une séquence traversée par la crise sanitaire. Après une longue période de sidération, d’inquiétude, d’isolement, de résilience, de réflexion… La prospective devient perspective. La contrainte libère de l’énergie à reconstruire. Mais pas forcément comme avant. Des changements à long terme deviennent priorités. L’opportunité fait son lit dans l’imprévu. Paris s’éveille, se réveille. En son cœur battant, entre la Bourse de commerce - Pinault Collection, La Samaritaine et la Poste du Louvre. La rentrée se fait aussi toile de fond à de grandes évolutions dans les modes de vie et de pensée. Réorganisation du rythme de travail, maintient, ou non, du télétravail, retour au bureau, au collectif… Réflexions sur le choix de s’ancrer en ville ou d’en sortir, opter pour d’autres modes de transport, s’habiller, se meubler en favorisant la seconde vie ou la deuxième main, tracer les matières et les démarches respectueuses de l’environnement, préférer les circuits courts et ce qui se joue près de chez nous… autant d’intentions qui invitent à reconfigurer notre logiciel personnel. En résumé : changer. Faire autrement. La ville bruisse d’inventivité dans ses tentatives à réconcilier passé et avenir, beau et responsable, bon et raisonné. Le temps de l’alternative est venu. Des petites et grandes choses s’inventent sous nos yeux. D’aventures d’un jour en expériences au long cours, les idées foisonnent, fusionnent, La prospective devient perspective. La contrainte libère laissant dans leurs sillages la volonté d’élarde l’énergie à reconstruire. Mais pas forcément gir son propre panorama. À l’image de jeune fleuriste japonaise qui choisit comme avant. Des changements à long terme deviennent cette de composer ses bouquets au gré des fleurs priorités. L’opportunité fait son lit dans l’imprévu. qui poussent dans le champ voisin. L’instant Paris s’éveille à de nouvelles façons de penser le quotidien. et l’instinct se confondent entre ses mains. Un jardinier à l’écoute du vivant l’invite à travailler la diversité des végétaux. Plus loin, une galerie singulière se fonde sur une pluralité de talents et de générations. Une jeune architecte fait revivre l’œuvre de sa grand-mère en rééditant ses créations. Plus loin, l’esprit atelier ou l’idée de bureau comme à la maison fait son chemin vers plus de convivialité. L’intemporalité prend le pas sur l’éphémère. Il faut des objets qui durent. Illustration en une large sélection de canapés qui se glissent dans le goût du jour mais aussi de demain. Cette rentrée s’intéresse moins au « quoi de neuf ? » C I-DE SS US et plus à comment écouter l’époque. L’attrait de la nouveauté L’hôtel de la Bûcherie, e fait place à une conscience responsable, l’actualité se confond du XV siècle, se mire dans l’oculus aux facettes avec l’opportunité. Celle d’essayer de regarder plus loin. en polymiroirs. Le lieu devient le premier incubateur de philanthropie à l’initiative de la Compagnie de Phalsbourg et de son fondateur Philippe Journo.

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N° 7 5

LE SOMMA IRE AOÛ T - S EP T E M BR E 2021

DOUCEUR INTÉRIEURE 66 ARCHES EN LUMIÈRE Du choix du blanc aux références antiques, le Sud n’est jamais loin dans ce volume revisité par l’architecte d’intérieur Emmanuelle Simon, autour d’un espace central traversant. 116 CANAPÉS PHARES À conjuguer au passé contemporain, ouverts à tous les styles, les canapés jouent de diversité et d’intemporalité. L’époque est aux pièces qui durent.

Olivier Saguez la poursuit depuis longtemps. Aujourd’hui il nous dévoile son bureau personnel. 102 RUCHE À IDÉES Les fondateurs du studio be-poles, agence de communication visuelle et d’agencement intérieur, ont repensé leurs bureaux, où se mêle réflexion, création et édition. 110 GALERIE SINGULIÈRE Incarnée par trois personnalités, Pierre Augustin Rose, est une addition de talents, une collection de mobilier, une galerie et un univers.

ACTU ET CULTURE

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12 SYMPHONIE PASTORALE Une fleuriste japonaise, Yu Yoshida, chez un cultivateur de fleurs et feuillages en plein champ, le duo détonne et s’illustre en bouquets. 21 EN LUMIÈRE ! L’heure est à l’affirmation du savoir-faire, aux associations d’univers, à l’audace d’une collection et à l’intemporalité d’un style… D’un jour à toujours, le spectre est large. 44 PATRICK JOUIN, CÔTÉ JARDIN Les collections d’extérieur Reva et Reva Twist du designer Patrick Jouin affirment une idée de fluidité chère à la maison Pedrali. 46 LA PRÉFÉRENCE DU BOIS À l’occasion de la Paris Design Week, la décoratrice et designer Sandra Benhamou dévoile sa collection Marfa au bois minimal. 48 ABSOLUMENT MODERNE Les arts dans la pluralité des médiums et des expressions associées (architecture, design, artisanat) expriment la notion complexe de modernité. 54 D’AVENTURES EN EXPÉRIENCES Du rêve à la réalité, des projets pas comme les autres poussent plus loin l’éthique et la « vertuosité ». Art, science, design et poésie dessinent ainsi l’avenir.

DÉCO ET STYLE 78 GÉNÉRATIONS CROISÉES L’architecte d’intérieur Léonie Alma Mason, alias LA.M Studio, s’associe à sa grand-mère, la sculptrice Odile Mir, fonde LOMM Editions, et ouvre les portes de son univers parisien.

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90 BUREAUX TRAVAILLÉS Un espace de travail pensé comme un lieu de vie, c’est le choix de la décoratrice et designer Sandra Benhamou, dont les bureaux et le showroom font écho à ses intérieurs. 198 L’INTIME RÉFLEXION Quel bureau après la crise sanitaire ? Cette réflexion sur l’évolution du cadre de travail,

90 148 LIGNES D’EAU La salle de bain propose un répertoire qui appelle à ritualiser le bien-être. Pureté, transparence, fluidité s’affirment dans des créations au design ajusté. 160 DU BAIN À LA BEAUTÉ C’est dans la salle de bain que s’élaborent les recettes du bien-être. Sérums actifs, concentrés intensifs, crèmes fluides, huiles essentielles… complètent l’alchimie du quotidien. 164 ÉLOGE DE L’IMPERFECTION Avec une grande liberté de ton, la collection Gleeze de Ragno célèbre la belle céramique et une authentique culture de l’artisanat.

HUMEUR DE RENTRÉE 126 NOUVELLE FLAMME Conjonction des éléments, la Bourse de commerce Pinault Collection, La Samaritaine, mais aussi la Poste du Louvre, s’inaugurent presque en même temps et infusent une nouvelle énergie au cœur de la ville.

Couverture nationale et couverture couplage Le salon de l’architecte d’intérieur Emmanuelle Simon. Canapé « Nomad », coussins et tabouret « Baba », appliques « Regular », collection Raku-Yaki, table en travertin, lampe « Jellyfish », Theoreme Editions, et plafonniers en biscuit de porcelaine, l’ensemble Emmanuelle Simon. Par Caroline Clavier. Photo Philippe Garcia. Ce numéro comporte un encart abonnement jeté à l’intérieur des exemplaires en kiosques.

DOUCEUR INTÉRIEURE NOUVELLES ÉNERGIES AU CŒUR DE LA VILLE

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PR ÈS D E RA M B OU ILL ET

P L EIN E N ATURE Immersion végétale à la ferme-auberge des jardins de la Chéraille, à 45 minutes de Paris en train. Un atelier de jardinage et un moment d’un grand romantisme. PA GE DE DROITE Dans une partie sauvage des 5 hectares de fleurs, où se mêlent graminées, solidages et asperges, Yu Yoshida avec une brassée de delphiniums bleus fraîchement cueillis.

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L’ I N S TA N T

SYMPHONIE PASTORALE Une fleuriste venue de Tokyo, Yu Yoshida, chez un cultivateur de fleurs et feuillages, Christophe Godefroy, engagé depuis plus de trente ans aux côtés du vivant, le duo détonne, étonne. En plein champ francilien, la nature a repris ses droits et offre des cueillettes à nulle autre pareil. TEXTE

Virginie Bertrand

PHOTOS

Nathalie Baetens

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CU E I LL E TT E MATI NA L E PA GE DE GAUCH E Yu Yoshida, créatrice de bouquets, et Christophe Godefroy, en son domaine des

jardins de Chéraille, au retour de la cueillette, avec des roses et des delphiniums. PA GE D E D R OI T E 1. Yu Yoshida s’inspire des plantes avant

d’en choisir pour les compositions du jour. 2. Pavots, fleurs de coriandre et de panais, scabieuses poussent en harmonie. 3. Christophe Godefroy l’accompagne, sur

Rendez-vous au domaine de la Chéraille, à Sonchamp. Un corps de ferme XVIIIe, des granges en bois patiné, une bergerie transformée en atelier floral, cuisine, espace festif et à perte de vue la nature… l’endroit s’annonce prometteur. Christophe Godefroy a abandonné l’agriculture intensive du blé pratiquée par son père pour quelques fleurs, légumes et arbres fruitiers. Cinq hectares contre soixante-dix hier, mais de biodiversité. Un engagement radical pour compenser le péché originel de la monoculture qui supprime un biotope existant (prairie ou forêt), et impose une plante que la nature n’aurait jamais mise là seule. Asperges, iris, angéliques, choux, mâche, fleurs de carotte, bleuets, pavots orange, noix, prunes, oignons et choux japonais, poids de senteurs, pivoines, rosiers… tous aujourd’hui se mélangent, s’apportant de l’ombre, favorisant une micro-flore, formant une fine équipe dont certains membres sont les pionniers de la vie sur terre, apparue il y a trois milliards d’années. « C’est une ruche ici, la vie a explosé, les insectes, les animaux, les amis … La nature nous apprend. 14

son dos, la récolte des pastels de teinturiers. 4. Yu Yoshida choisit des feuillages qu’elle mêlera aux fleurs dans ses bouquets à venir. Ici, des feuilles de framboisiers.

On a la possibilité d’être généreux, de partager ce qu’elle nous donne. Ses bénéfices sont larges : la santé physique, psychique, et la compréhension du monde. Il faut réapprendre aux enfants à jardiner.» Tous les jours, il écoute sa terre, crée de l’espace pour que chaque pousse accède à la lumière. « Le meilleur des outils est la main, elle caresse. » Yu Yoshida a quitté Tokyo, où elle avait la responsabilité d’un des plus grands fleuristes de Shibuya, pour Paris afin d’« apprendre à faire des bouquets de style français, champêtres ». Elle débute chez Rosebud, place de l’Odéon dans le 6e, puis rejoint les jardins de la Chéraille, et Christophe Godefroy. Elle s’installe au domaine, s’initiant à la culture des fleurs, passant par toutes les étapes, toutes les saisons, jusqu’au moment de la cueillette. « Ici, elle a osé utiliser des plantes que l’on n’avait jamais mises dans un bouquet, elle a développé sa créativité .» Yu Yoshida constate : « Avoir les mains dans la terre, c’est travailler son regard autrement. » Et c’est exactement ce qu’elle essaie de faire passer dans ses poèmes végétaux : cet émerveillement qui mène au respect, à la préservation de la nature. Adresses page 168


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FLEURS À FO I SON PA GE DE GAUCH E L’extrême concentration de Yu Yoshida quand elle compose avec fleurs, feuillages, branches, graminés… Chacun devant sublimer l’autre. PA GE DE DROITE La grange aujourd’hui couverte, servant d’atelier floral. Sur l’immense table, s’entreposent

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pivoines, pastels de teinturiers, feuilles de framboisiers, de panais et de carottes… Au mur, deux peintures de l’artiste Yang ShouShou qui a vécu au domaine plusieurs années. Au premier plan, sur la table ronde, plusieurs petits bols en céramique émaillée de différentes tonalités végétales.


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B OUQUETS DU J OUR PA GE DE GAUCH E Composition à partir d’aneth, de fleurs de panais, de branches de tilleuls et d’épis d’orge, une création autour de la couleur.

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PA GE D E D R OI T E 1. Les bouquets empaquetés en attente de livraison. Yu Yoshida livre chaque vendredi différents lieux à Paris entre les 4e et 11e arrondissements. Elle travaille également à la commande.

2. Yu Yoshida en pleine élaboration : roses, delphiniums et pastels. 3, 4. Bouquets en cours de création et d’empaquetage.


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L’ Œ I L D E PA N A M E

EN LUMIÈRE ! DE LA SUITE DANS LES IDÉES ET DES PROJETS QUI ONT DU SENS. L’HEURE EST À L’AFFIRMATION DU SAVOIR-FAIRE ET DE L’EXPERTISE, AUX ASSOCIATIONS D’UNIVERS, À L’AUDACE D’UNE COLLECTION ET À L’INTEMPORALITÉ D’UN STYLE, AUX OBJETS DU QUOTIDIEN COMME À CEUX D’UNE VIE… D’UN JOUR À TOUJOURS, LE SPECTRE EST LARGE ET À L’IMAGE DE L’ÉPOQUE QUI S’ÉTIRE ENTRE CES DEUX PÔLES D’ATTRACTION. PA R

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Aurélie des Robert et Julie Rebeyrol

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© 1, 2. MORGANE LE GALL. 3. REPOSSI.

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BRILLANT ET LUMINEUX 1. Le nouvel espace d’exposition de l’expert en éclairage Sammode, imaginé par le duo de designers

Normal Studio. Surplombant Paris, le showroom ouvert sur rendez-vous met en scène les collections Architecture et Design, telles que les tubes originels, les spots industriels ou encore le nouveau système modulaire d’éclairage, une suspension signée Stefan Diez, entre autres pièces de choix. 2. « G1 Floor », design Pierre Guariche, lampadaire, en laiton verni brossé et métal noir, abat-jour en métal laqué British Green, 2 sources lumineuses pour un éclairage direct et indirect, à partir de 2 460 €, Sammode. 3. Tour du monde joaillier. À l’occasion du 10e anniversaire de la collection Berbere, Repossi imagine les bagues « Berbere Chromatic Cities », associant couleur et gravure exclusive. Après Monaco, Tokyo et Miami, l’édition Paris en or rose, laque bordeaux, pavée de 38 diamants, à venir New York, Londres et Dubaï, 3 700 €, Repossi. ADR et JR 21


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TALENT ET SAVOIR-FAIRE 1. « Claustra », design Frédérick Gautier, cloison mobile en béton composée de 54 modules orien-

tables individuellement, permettant de jouer avec la lumière et le degré d’intimité, 3 949 €, Serax. 2, 3. « Nightbloom », design Marcel Wanders, série de luminaires en porcelaine, inspirés des pétales de fleur, sculptés à la main en Espagne de façon artisanale, suspension à LED, 2 tailles, à partir de 2 725 €, Lladró. 4. Lors du Forum international Bois Construction 2021, les compagnons du devoir ont présenté pour la première fois leur exposition itinérante « Notre-Dame de Paris : l’art de la charpente », rendant hommage au savoir-faire des charpentiers de l’époque et d’aujourd’hui. Réalisée par des apprentis, avec le concours des étudiants architectes de l’École de Chaillot de la Cité de l’architecture et du patrimoine, cette maquette permet au public de découvrir à quoi ressemblait la charpente de la cathédrale avant l’incendie et d’en comprendre la complexité de la conception. ADR 22

© 1. SERAX. 2, 3. LLADRÓ. 4. MAQUETTE THIERRY FAVATIER.

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TRAITS D’ESPRIT 1. Le créateur Vincent Darré imagine pour Mobalpa la cuisine de ses rêves. L’enseigne accompagne son imagination débor-

dante : arches, plan de travail en marbre Black Kandia, couleur vert prairie, issue de la collection Sikkens, meubles en forme de chapiteau, étagères déstructurées, miroirs… La cuisine prend des allures de spectacle vivant. 2. Coffret « Fixpencil », édition limitée, 49 €, Caran d’Ache. L’enseigne et Alfredo Häberli s’associent pour une réinterprétation du porte-mine « Fixpencil », que le designer collectionne depuis l’enfance et dont il ne se sépare jamais. 3. « Les Indes », tissu en satin de coton, 2 coloris, 114 € le m en L 140 cm ; et « Malvina », papier peint effet mat sur intissé, 3 coloris, 325 € le rouleau de 10 m en L 68 cm, Lelièvre Paris. Collection Rétrospective, imaginée à partir de dessins d’archives de la Maison Leleu, décorateur ensemblier depuis 1910, éditée par Lelièvre Paris. 4, 5. « Arlequin », 3 savons issus de la collaboration Ciment x Comédie Française, inspirés du personnage de la commedia dell’arte, saponifiés à froid, 10 € les 100 g, également en coffret de 2 ou 4 savons, 20 € et 40 €, Ciment. ADR et JR 24

© 1. OBALPA/VINCENT DARRÉ. 2. CARAN D’ACHE/ALFREDO HÄBERLI. 3. DIORAMA. 4, 5. CIMENT X COMÉDIE FRANÇAISE.

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FIBRE ARTISANALE 1. « Oscar », étagère en teck, 5 portes coulissantes, 3 039 €, Ethnicraft. 2. Collection Alinea x La Manufacture

de Digoin, moulée et émaillée à la main en Bourgogne, « Marceau », pot à eau en grès brut, intérieur naturel brillant ou grès émaillé vert cèdre brillant et mat, 49 € ; « Mirabelle », cruche en grès émaillé vert cèdre brillant et brut, 2 tailles, 35 € et 45 €, Alinea. 3. « Tank - Modèle 2 », design Cédric Ragot, luminaire nomade en polypropylène et pin rétifié, 1 256 €, Roger Pradier. 4. « San », chaise en noyer massif, 550 €, CFOC. 5. « Ludmila », pouf, en hêtre massif et panneaux de particules, habillé du tissu « Jazz », Le Manach, présenté à la Galerie Joseph dans le 3e arrondissement lors de la Paris Design Week, du 9 au 18 septembre 2021, 895 €, Popus Editions. 6. « Cap Martin », chaise en rotin et laiton, habillée de tissu ; « Don Giovani », lampe en verre et laiton ; « Bicéphale », table en noyer, design India Mahdavi, présentés sur son nouvel e-shop, prix sur demande, India Mahdavi. JR 26

© SDP. 2. ALINEA. 6. INDIA MAHDAVI

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TOTÉMIQUE MÉTAMORPHOSE Électron libre du monde de l’art, Stéphane Margolis se réfère aux cadavres exquis des surréalistes pour composer des totems à partir d’éléments apparemment hétéroclites. À la manière d’André Breton, son travail est l’expression de l’inconscient. Il assemble des éléments végétaux, minéraux et sculpturaux comme des céramiques des années 1950, des coraux, des curiosités animales ou encore des pierres insolites pour créer des êtres mutants, hybrides ou chimériques. 1. « La sentinelle », sculpture, à partir de céramiques des années 1960-70, terre cuite vintage et galet blanc de rivière, 3 500 €, Stéphane Margolis. 2. « Ibis », sculpture, à partir de boîtes anciennes, socles asiatiques en bois, petite noix de coco et bec de goéland trouvés sur la plage, 3200 €, Stéphane Margolis. 3. Petit totem, en noyer et bois de catalpa, sculpté à la main, pièce unique, 3 400 €, Joshua Vogel.

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© 1, 2. STÉPHANE MARGOLIS. 3. JOSHUA VOGEL/MARCH SF.

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SOUS INFLUENCES 1. Totems, design Maxence de Bagneux, ensemble de pièces modulaires, en grès noir et bois tourné, 8 exemplaires,

signés et numérotés, de 4 000€ à 7 200 €, Mobilab. 2. « Sur la Cime », de Christian Caulas, 2021, sculpture en frêne et érable assemblés et travaillés à la hache, finitions brou de noix et huile de lin, buste en terre cuite, pièce unique, Galerie Armel Soyer. 3. « Towers in the Air », design Suly Bornstein Wolff, sculpture rappelant les objets judaïques, en verre, cristal et verre de Murano, neuf ou chiné, 3 000 €, Suly Bornstein Wolff. 4. « Doric », design Bina Baitel, table basse, en céramique émaillée, 1 210 €, Roche Bobois. 5. « Ficupala », design Cassina R&D, lampadaire, en verre et marbre marquina, 2 170 €, Cassina. 6. « Sketch », collection World Architects, structure en marbre, chêne, frêne, bois de Tanganyika et laiton, 5 700 €, Malabar chez Meillart. 7. « Grande Colonne », par Alban Lanore, sculpture en chêne brûlé, 12 000 €, Alban Lanore. 8. « Safa » et « Circo », vases sculptures, en paper clay ou argile cellulosique, réalisés à la main, de 490 € à 2 100 €, Paola Paronetto. ADR 30

© 1. MAXENCE DE BAGNEUX/MOBILAB. 2 À 6. SDP. 3. SULY BORNSTEIN WOLFF. 7. ALBAN LANORE. 8. PAOLA PARONETTO/STUDIO AUBER.

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SUPERPOSITIONS

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COMBINAISON ET DÉCLINAISON 1. « DC1611 », design Vincenzo De Cotiis, collection Progetto Domestico, meuble miroir en laiton

et verre, pièce unique, Carpenters Workshop Gallery. 2. « Stacked », design Alain Gilles pour la Faïencerie de Charolles, tables d’appoint en céramique, de 792 € à 1 474 €, Faïencerie de Charolles. 3. « Earth to Sky », design Nipa Doshi et Jonathan Levien, sculpture lumineuse en aluminium, laiton et verre, Doshi Levien. 4. « Lévitation », design Hervé Van der Straeten, commode en parchemin et sycomore ondé, 20 exemplaires, prix sur demande, Hervé Van der Straeten. 5. « La Toile », table basse en laiton, marbre, travertin et bois laqué, fabriquée au Portugal, 8 100 €, Malabar par Meillart. 6. « Combinaison linéaire », design Jessica Boubetra, colonne en porcelaine émaillée, 8 modules, Galerie Yves & Victor Gastou. 7. « Ygy », design Laurent Maugoust et Cécile Chenais, luminaire en médium laqué, 3 300 €, Laurent Maugoust Éditions. 8. « The Pillow Sofa », design Muller Van Severen pour KASSL Editions, module en coton enduit, imaginé dans le cadre du projet Wallpaper* Re-Made, 1 500 €, KASSL Editions. 9. « Arizona », design Joana Santos Barbosa, table basse en laiton, chêne et noyer, fabriquée au Portugal, 3 560 €, InsidherLand. 10. « Assouan », design Le Berre Vevaud, tapis en laine de Nouvelle-Zélande, tufté main, Le Berre Vevaud. ADR 32

© SDP. 1. VINCENT DE COTIIS/PROGETTO DOMESTICO. 2. FAÏENCERIE DE CHAROLLES/ALAIN GILLES ; LAËTITIA BOUQUEREL. 3. DOSHI LEVIEN. 6. GALERIE YVES & VICTOR GASTOU/JESSICA BOUBETRA ; ADRIEN MILLOT. 7. HERVÉ VAN DER STRAETEN.

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Au cœur des plus élégantes cuisines du monde, les appareils Sub-Zero et Wolf sont conçus pour déguster et partager les meilleurs moments.

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DESIGN ET ARCHITECTURE 1. « Noctambule », design Konstantin Grcic, réputé pour son sens de l’épure, suspensions à modules

cylindriques, presque invisibles le jour mais qui se transforment la nuit tombée en sculptures lumineuses, ponctuant et scénographiant ainsi l’espace, en cristal souff lé et aluminium moulé sous pression, fabriquées artisanalement, 3 300 € et 6 600 € pièce, Flos. 2. Ronan et Erwan Bouroullec ont conçu toutes les installations lumineuses de la Bourse de commerce, Pinault Collection, entièrement repensée par l’architecte Tadao Ando. Des créations réalisées sur mesure avec Flos Bespoke, comme « Vertical Light », un luminaire à bandes lumineuses de 20 m de haut, flottant au milieu d’une des cages d’escalier historiques, Flos. 3. « Noctambule Dôme 1 », design Konstantin Grcic, suspension en cristal soufflé et aluminium moulé sous pression, fabriquée artisanalement, 2 600 €, Flos. 34

© SANTI CALECA, TOMMASO SARTORI.

LUMIÈRES FILANTES



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NÉONS INCANDESCANTS 1. « Thanks for the Planets », design Arnout Meijer, modèle « Whitered » , série de 4 œuvres explorant les

possibilités du principe d’abstraction en matière de lumière, édition limitée, 4 800 €, Arnout Meijer Studio. 2. « Ultrafragola », design Ettore Sottsass Jr. pour le Centro Studi Poltronova, miroir lumineux, inspiré de la silhouette d’une chevelure ondulée, en acrylique opalin thermoformé et double bande LED RGB, Poltronova. 3. « Linea », design Alessandro Zambelli & Selab pour Seletti, appliques-lampadaires à LED, en verre, 89 € et 16 € le support en bois naturel, Made in Design by Printemps. 4. « Golden Eye », design Jonathan Adler, collection en édition limitée de 8 modèles inspirés du pop art, univers cher au designer, néon en forme d’œil, à LED et fond en acrylique recyclé, 990 €, Yellowpop. 5. « Néon », design Marie-Lise Féry, appliques en laiton cannelé et verre, 2 tailles, 1 166 € et 1 296 €, Magic Circus Éditions. 36

© SDP. 2. PIETRO SAVORELLI. 5. PIERRICK VERNY.

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SCULPTURES RAYONNANTES 1. « Puro Sparkle », design Lucie Koldovà, en verre soufflé et métal, 3 dimensions, Brokis. 2. « Liberty »,

collection Infinity Design, suspension, véritable sculpture en forme d’étoile. Ces rayons lumineux dessinent des lignes incandescentes dans l’espace. En albâtre rétroéclairé, anneau en laiton brossé, câbles en acier inoxydable gainés de cuir, prix sur demande, Atelier Alain Ellouz. 3. « Astral Agnès », design Lindsey Adelman for Roll & Hill, suspension en verre cylindrique et bronze, 6 500 €, Roll & Hill. 4. « G54 », réédition du lampadaire dessiné par Pierre Guariche dans les années 1950, en laiton, prix sur demande, Studio Sammode. 5. « Spaces Frame », design Mieke Meijer, sculptures lumineuses qui s’inspirent de l’architecture classique, pouvant aussi servir de séparation dans une pièce, fabriquées à partir de structures en bois légères et revêtement textile, prix sur demande, Studio Mieke Meijer. 38

© SDP. 4. MORGANE LE GALL. 5. RAW COLOR.

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84 AVIGNON 04 90 88 40 03


L’ Œ I L D E PA N A M E 1.

2 2..

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FAISCEAUX LUMINEUX 1. « Link Sconce », design Luke Kelly, lumières à LED en forme d’arc, plusieurs tailles et finitions, de 765 € à 1 450 €,

Luke Lamp Co. 2. « Tracer Bar II », suspension à LED, sur une barre métallique à la manière d’une corde, plusieurs finitions, Luke Lamp Co. 3. «Città Ideale», de Massimo Uberti, à l’occasion de la biennale Light Art de Mantoue au Palazzo Ducale en 2018, sculpture lumineuse de 27 m de diamètre, en hommage à Giulio Romano, élève de Raphaël, peint par le Titien, tenant dans ses mains une carte identique à l’œuvre, Massimo Uberti. 4. «Spazio Amato», œuvre de Massimo Uberti, créée pour le festival d’art contemporain et de musique Hypermaremma en 2020, dans l’oasis WWF du lac de Burano, Massimo Uberti. 5 «Beam » et «Glow », design Pelle Studio, structures verticales et horizontales à LED, avec insert d’une lentille en résine chromatique de qualité optique dans un cadre d’aluminium plié, anodisé et coloré, à partir de 2 640 €, Triode. ADR Adresses page 168 40

© 1, 2. LUKE LAMP CO. 3. MASSIMO UBERTI ; PAOLO BERNINI. 4. MASSIMO UBERTI ; TERRE DI SACRA E HYPERMAREMMA, CAPALBIO, TOSCANE. 5. PELLE STUDIO.

3.



C O M M U N I Q U É PA R C Ô T É PA R I S


C O M M U N I Q U É PA R C Ô T É PA R I S

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PA G E D E G A U C H E Le Spa Trocadéro décline les codes du bien-être naturel de la maison Phytomer. Dans le salon d’accueil, au bleu intense évoquant les racines bretonnes répond le parquet « Forêt » du designer Oscar Ono, qui apporte chaleur et distinction. PAG E D E D RO ITE 1. Atmosphère sereine et équipement de pointe – douche privative et sauna japonais – de la cabine « Cézembre », au Spa Trocadéro. 2. L’esprit intimiste de la cabine « La Boétie », au Spa Étoile, et sa tapisserie baroque.

Paris

LE BIEN-ÊTRE PAR LA MER

© PHYTOMER.

FORT D’UNE EXPÉRIENCE DE PLUS DE QUARANTE ANS, PHYTOMER DÉVELOPPE DES SOINS DE HAUTE QUALITÉ, REVITALISANTS ET ÉCO-RESPONSABLES. UNE COSMÉTIQUE MARINE PERFORMANTE À DÉCOUVRIR DANS LES PLUS BEAUX SPAS DU MONDE ENTIER. MASSAGES, SOINS DU VISAGE, RELAXATION : À PARIS, DEUX NOUVEAUX LIEUX INVITENT LES BIENFAITS DE LA MER EN VILLE.

Spa Étoile, le premier Phytomer Spa & Wellness parisien. Près des Champs-Élysées, le spa de deux cent cinquante mètres carrés a été pensé par Dominique Tosiani, designer du Phytomer Spa Émeraude de Saint-Malo, comme une invitation au voyage vers le littoral breton. Pierre, bois et bleu marine s’inscrivent dans un contexte parisien, porté par des moulures, une tapisserie baroque et des accessoires en laiton. Une atmosphère élégante entre un salon de détente et sept cabines de soin spacieuses où les Parisiens pourront bénéficier d’une expérience de soin sur mesure. Du « soin Visage Citadine », P H Y TO M ER S PA idéal pour les peaux déshydratées et É TO I LE agressées par la pollution, au « Rituel — d’Exception Étoile », qui marie soin 19, rue de Washington, du visage anti-âge et massage ré75008 Paris. énergisant, le spa propose une carte Tél. 01 42 89 65 55 ciblée sur les problématiques citadines. et spaphytomer.com

Spa Trocadéro, se ressourcer à Passy. Deuxième spa parisien, cette bulle de sérénité de cent vingt-cinq mètres carrés s’articule sur deux niveaux et quatre cabines de soin intimistes, et offre aussi un grand espace de conseil où découvrir les produits Phytomer. Rénové également par Dominique Tosiani, l’espace réinterprète les codes naturels et l’ancrage breton chers à Phytomer. Sa façade, bleu intense, invite à s’échapper vers le large, loin de l’effervescence de la ville. Le design intérieur reprend le même imaginaire marin, propice à la déconnexion. SaintMalo, Dinard, Cancale, Cézembre… PH Y T O ME R S PA Chacune des quatre cabines aux noms T ROC AD É R O emblématiques de la Côte d’Émeraude — conjugue équipements de pointe, 11, rue Benjamin atmosphère naturelle et une carte Franklin, 75116 Paris. de soins ciblée, dédiée à la revitaliTél. 01 45 25 79 87 sation de la peau et à la relaxation. et spaphytomer.com


L’ A S S I S E

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2.

1. Décliné à partir de la collection Reva, identifiable par son dossier et ses accoudoirs en corde tressée, Reva Twist est un canapé d’extérieur qui résiste aux intempéries et à un usage intensif, tout en restant élégant, fin, pratique. 2. La ligne Reva se veut simple, avec de gros coussins, des accoudoirs

PATRICK JOUIN, CÔTÉ JARDIN SELON LE DESIGNER PATRICK JOUIN, « C’EST LA FORCE DU DESIGN ITALIEN DE RÉUSSIR À APPORTER DE L’ARTISANAT ET DU SAVOIRFAIRE À UN OBJET INDUSTRIEL ». SES COLLECTIONS D’EXTÉRIEUR REVA ET REVA TWIST SE CARACTÉRISENT PAR DES LIGNES DOUCES PA R Cécile Vaiarelli ET DES DIMENSIONS GÉNÉREUSES. ET UNE IDÉE DE FLUIDITÉ CHÈRE À PEDRALI, COMPLICE DE SES RECHERCHES.

Comment naît la collection Reva ? Le point de départ est un lit indien, le charpoy, une banquette traditionnelle dont la structure est en bois et sur laquelle la corde est directement tissée et permet d’accueillir un matelas. Lit d’appoint, assise de méditation, table ou tabouret, ses fonctions sont multiples. Reva est comme le charpoy : léger et modulable. L’idée était de concevoir un mobilier outdoor très facile à déplacer. Comment s’insère-t-elle dans la philosophie de Pedrali ? Pedrali est un industriel italien dont l’intention est d’allier culture, technique et humanisme dans ses projets. La philosophie de l’entreprise est de repousser les limites du design industriel et d’engager le développement technique jusqu’au bout afin qu’il se fonde entièrement dans le projet et qu’il ne reste plus que l’élégance. 44

Comment s’exprime le jeu possible du dedansdehors ? On a utilisé l’aluminium car c’est un matériau léger et résistant, de plus il est facilement recyclable. La fibre Batyline® perméable à l’eau, les mousses drainantes, les tissus sont conçus spécialement pour l’extérieur. Malgré ces contraintes, on a l’impression que c’est presque un objet d’intérieur, un objet que l’on serait venu poser à l’extérieur. Y a-t-il un lien de continuité ou de rupture entre les divers projets que vous concevez pour Pedrali ? Il y a plutôt un lien de continuité entre les différents projets pour Pedrali. Dans le sens où on recherche un confort, une souplesse, une fluidité. Le mobilier accompagne la vie et il s’inscrit dans cette fluidité. Après, les projets sont censés être un peu comme une sculpture. Le fauteuil « Ila » par exemple est un objet protagoniste. Il signe l’espace.

C OL LE C T IO NS R E VA E T R E VA TW IS T

— L’élégance version outdoor éditée par Pedrali. Adresses page 168

© 1. PEDRALI, ART DIRECTION STUDIO FM, PHOTO ANDREA GARUTI. 2. PEDRALI. PORTRAIT THOMAS DUVAL.

démontables et modulables. Fauteuils, canapés ou bain de soleil offrent « la liberté de lire, discuter, dormir. C’est cela la vraie détente », explique Patrick Jouin.


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DESIGN

Pièces de mobilier construites par assemblage en bois massif et matières naturelles : longue table en frêne, table basse en orme et plateau en liège, accompagnés de deux poufs en pin et coussins en raphia, inspirés des dessins de l’artiste Donald Judd et réalisés par un ébéniste du centre de la France. Le tapis fait référence aux peintures d’une autre artiste minimaliste américano-canadienne, Agnès Bernice Martin, alors que les appliques sont en enduit peigné.

LA PRÉFÉRENCE DU BOIS Peut-être est-ce sa première vie passée dans la distribution de films aux États-Unis pour Miramax, juste après l’ESSEC, qui lui donne cette appétence pour les histoires, l’envie de concevoir des décors, d’y faire dialoguer les objets, les styles et les époques. Autodidacte, elle commence par sa propre maison secondaire dans les Hamptons, puis des appartements d’amis à New York et Londres. Rentrée à Paris, elle ouvre son agence en 2010, accumule les chantiers privés et se fait remarquer suite à la réalisation de son premier hôtel, Le Castelbrac à Dinard. Suivront Le Belloy à Paris, bientôt un bar-club d’échecs à Saint-Germain-des-Prés. Creusant son sillon, elle n’a de cesse d’aiguiser son œil, parcourant maisons de vente aux enchères, marchés aux puces, antiquaires, foires d’art contemporain. Les Italiens qu’elle affectionne, Gio Ponti, Carlo Scarpa, Gino Sarfatti, Andrea Branzi, Angelo Mangiarotti… côtoient les photographes 46

Cindy Sherman, Nan Goldin et les designers Hella Jongerius, Ronan & Erwan Bouroullec. Quand elle dessine ses propres meubles, elle convoque des imaginaires puisés chez des cinéastes ou des artistes. « Pour “Ginger”, je me suis inspirée du film de Scorsese avec Sharon Stone, Casino. Et “Marfa” vient de mon envie de faire une collection qui fasse référence à l’art minimal, donc à Donald Judd que j’aime particulièrement. » Elle privilégie le travail des lignes et le bois massif. « Je joue sur les essences, je fais en sorte de mélanger différents bois, comme je le fais avec les couleurs. Une palette composée de frêne, d’orme, de bouleau, de noyer, de merisier et de pin. » Table de 4 mètres de long, console-buffet, table basse-bar, pouf… les pièces racontent cette ville fantôme sur le haut plateau rocailleux de Chihuahua, élue par l’artiste Donald Judd qui y créa des œuvres monumentales. « Ma scénographie réalisée au sein de l’agence pour présenter ces pièces emmène à Marfa.» Un aller sans retour si on est un adepte.

C OL LE C T IO N MAR FA

— Présentation de la collection lors de la Paris Design Week du 9 au 18 septembre. Adresses page 168

© AGENCE SANDRA BENHAMOU

LA DÉCORATRICE-DESIGNER SANDRA BENHAMOU DÉVOILE SA DEUXIÈME LIGNE DE MOBILIER. AUSSI BRUTE ET RADICALE DANS UN ESPRIT WABI-SABI QU’ÉTAIT MAXIMALE ET GLAMOUR LA PREMIÈRE COLLECTION, LA SECONDE REND HOMMAGE À L’ARTISTE PA R Virginie Bertrand FONDATEUR ET THÉORICIEN DU MINIMALISME, DONALD JUDD. DIRECTION MARFA ET LE DÉSERT TEXAN.


C’est beau des meubles conçus près de chez vous MeublezVousFrançais

Notchup P2021068 - Gautier France SAS - RCS 414 874 248 - La Roche-sur-Yon - Crédit photo : Studio Garnier

INSPIRATIONS 2021-2022

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I N S TA N T S D ’ A R T

Absolument moderne LES ARTS, DANS LA PLURALITÉ DES MÉDIUMS (SCULPTURE, DESSINS…) ET DES EXPRESSIONS ASSOCIÉES (ARCHITECTURE, DESIGN, ARTISANAT), EXPRIMENT LA NOTION COMPLEXE DE MODERNITÉ. FORMULÉE PAR LES AVANT-GARDES, ELLE S’INCARNE AU TRAVERS DES GRANDS NOMS DE LA PHOTOGRAPHIE DU XX E SIÈCLE, DE LA PEINTRE GEORGIA O’KEEFFE ET AUX CÔTÉS DES INVENTEURS DE MOBILIER UTOPIQUE, GONFLABLE ET ERGONOMIQUE. PA R

Virginie Bertrabd

Pour la première fois, 230 photographies de la collection Thomas Walther s’envolent du Museum of Modern Art (MoMA) de New York pour s’exposer au Jeu de Paume. Ces œuvres iconiques témoignent des réseaux artistiques de l’entre-deux-guerres, du Bauhaus au surréalisme, et racontent l’histoire des avant-gardes européennes et américaines. De Bérénice Abbott à Karl Blossfeldt, de Claude Cahun à El Lissitzky, d’Edward Weston à André Kertész, tous inventent la modernité. « Chefs-d’œuvre photographiques du MoMA », du 14 septembre au 13 février 2022. Jeu de Paume. 1, place de la Concorde, 75001. Tél. 01 47 03 12 50 et jeudepaume.org 1. Maurice Tabard, test for the film Culte vaudou

(exposition 1937), 1936, tirage gélatino-argentique, The MoMA, New York, Thomas Walther Collection. Gift of Shirley C. Burden, by exchange Digital Image.

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© 2021, THE MUSEUM OF MODERN ART, NEW-YORK.

instant. N°1 Le MoMA à Paris



instant. N°2 Icône américaine Première rétrospective en France de Georgia O’Keeffe (1887-1986), pionnière du modernisme et de la peinture hard-edge dans les années 1960. Au-delà de ses fleurs à la puissance érotique, l’exposition, dans un ordre chronologique, restitue la richesse iconographique de son œuvre : des gratte-ciel new-yorkais aux ossements de bovins ramassés dans des réserves indiennes. Elle donne à voir un symbolisme conciliant romantisme et spiritualisme. « Georgia O’Keeffe », du 8 septembre au 6 décembre. Centre Pompidou. Place Georges-Pompidou, 75004. Tél. 01 44 78 12 33 et centrepompidou.fr

instant. N°3 Céramique plurielle Cent céramistes pour ce 24e rendez-vous. De l’utilitaire au sculptural, du figuratif à l’abstraction, de l’expression de la matière aux motifs naturalistes, la déambulation est éclectique. Les étagères graphiques de Marie Heughebaert côtoient le lapin surréaliste de Gaëlle Guingant-Convert ou encore les végétaux luxuriants de Safia Hijos et de Stéphane Martin. Un espace est décerné à un jeune artiste prometteur, Anatole Janjic Tièche, tout juste diplômé de La Cambre à Bruxelles. « Saint-Sulpice Céramiques », du 23 au 26 septembre. Place Saint-Sulpice, 75006. saintsulpiceceramique.com

instant. N°4 Assises créatives La Villa Savoye invite le Mobilier national à un dialogue entre les créations de Le Corbusier et les sièges pensés par différents designers, des années 1960 à aujourd’hui, et fabriqués par l’Atelier de recherche et de création du Mobilier national (ARC). L’évolution des assises se raconte à travers les poufs d’André Monpoix ou « Cryptogramme » de Roger Talon, le fauteuil à bascule de Richard Peduzzi, les sièges en fibre de lin de Noé Duchauffour-Lawrence et en carbone de Christian Ghion. L’expo se double d’une autre, voisine, consacrée au mobilier en métal à la Maison de Fer. « Sièges modernes », jusqu’au 26 septembre. Villa Savoye. 82, rue de Villiers, Poissy. Tél. 01 39 65 01 06 et villa-savoye.fr 2. Georgia O’Keeffe, Jimson Weed White Flower No. 1, 1932. Huile sur toile, 121,9 × 101,6 cm, Crystal Bridges Museum of Art, Bentonville, Arkansas American. 3. Benoît Audureau, colorama de céramiques. 4. À la Villa Savoye, les fauteuils d’Isabelle Serre, 1983, et « Escargot » de Lionel Morgaine, 1968, conversent dans le

grand salon et s’intéressent à l’empreinte du corps, en écho aux recherches de Le Corbusier sur le « Modulor ». Autant de pièces montrant l’influence de ce dernier.

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© 2. CRYSTAL BRIDGES MUSEUM OF AMERICAN ART. PHOTOGRAPHY BY EDWARD C. ROBISON III. GEORGIA O’KEEFFE MUSEUM / ADAGP, PARIS, 2021. 3. BENOÎT AUDUREAU. 4. MOBILIER NATIONAL/THIBAULT CHAPOTOT.

I N S TA N T S D ’ A R T



instant. N°5 Mise en abîme D’une époque, d’un destin, d’elle-même. Vivian Maier, qui aujourd’hui figure dans l’histoire aux côtés de Diane Arbus, Robert Frank, Helen Levitt, Garry Winogrand, demeura inconnue de son vivant. Née en 1926, elle exerce le métier de gouvernante de 1951 à 1990 à Chicago, où elle s’éteint dans l’anonymat. En 2007 est découvert son corpus

photographique : 120 000 images nées de la passion qui l’habite, la poussant à capturer les instants du quotidien, les gestes des enfants, les scènes de rue ponctuées de multiples autoportraits. Témoin du XXe siècle, elle en retient le souffle. « Vivian Maier », du 15 septembre au 16 janvier 2022. Musée du Luxembourg. 19, rue de Vaugirard, 75006. Tél. 01 46 34 80 19 et museeduluxembourg

instant. N°6 Réenchanter le monde

instant. N°7 L’ère des créateurs

instant. N°8 Architecture d’air

Jean-Michel Othoniel investit le Petit Palais, côté jardin, jusqu’à l’escalier monumental qu’il couvre de briques bleues. Les plantes exotiques du péristyle ou les collections permanentes du musée se moirent dans les sculptures-miroirs de l’artiste : Lotus, Colliers or, La Couronne de la nuit, Les Nœuds sauvages. Il développe une théorie des reflets avec le mathématicien mexicain Aubin Arroyo, qu’il met en pratique, en résistance à la désillusion du monde. « Le théorème de Narcisse », jusqu’au 2 janvier 2022. Petit Palais. Avenue Winston-Churchill, 75008. Tél. 01 53 43 40 00 et petitpalais.paris.fr

Couturier, photographe, metteur en scène, Thierry Mugler symbolise les années 1980-90, celles des créateurs. L’arrivée d’une génération qui bouleverse la mode : Alaïa, Kenzo, Gaultier, Dries Van Noten, Demeulemester, Comme des Garçons, Yamamoto. Thierry Mugler en incarne la puissance créative, avec ses «superwomen», reines des mers, de l’espace ou transhumanistes. Bustier coquillages en verre, fourreau ailes de papillons, cuirasse articulée… la couture rime avec exploit et les défilés avec show. « Couturissime », du 30 septembe au 24 avril 2022. MAD. 101, rue de Rivoli, 75001. madparis.fr

Avec l’invention de matières gonflables non issues de dérivés pétrochimiques, les architectures et mobiliers gonflables pourraient revenir sur le devant de la scène. Utopique, politique, ludique, cette technique a traversé les décennies : structures géodésiques de Richard Buckminster Fuller, mobilier de Bernard Quentin et Quasar Khanh, bâtis contestataires pour AJS Aérolande et Archigram. Une envolée exaltante. « Aerodream. Architecture, design et structures gonflables », du 6 octobre au 14 février 2022. Cité de l’Architecture. 1, place du Trocadero, 75016. citedelarchitecture.fr

5. Vivian Maier, Chicago, IL, 1954, tirage argentique, 2014. Sans lieu, 1955, tirage argentique, 2014. Chicago, sans date, tirage argentique, 2020. 6. Jean-Michel Othoniel, Gold Lotus, 2019. 7. Thierry Mugler, Stern, collection Spirale futuriste, prêt-à-porter automne-hiver 1979-1980. Collection Les Insectes, haute couture printemps-été 1997, tailleur en caoutchouc, collaboration avec Abel Villarreal. 8. Josep Ponsati, Sculpture gonflable Barcelona 77, 1977, collection de l’artiste.

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© 5. ESTATE OF VIVIAN MAIER, COURTESY OF MALOOF COLLECTION AND HOWARD GREENBERG GALLERY, NY. 6. CLAIRE DORN/COURTESY OF THE ARTIST & PERROTIN, ADAGP, PARIS, 2021. 7. PATRICE STABLE ; PETER KNAPP . 8. TONI VIDAL.

I N S TA N T S D ’ A R T



L’É PHÉM ÈRE D URAB LE Installé sur le plateau Joffre du Champ-de-Mars, le Grand Palais Éphémère réactive la place qu’il a tenue lors des grandes Expositions universelles des XIXe et XXe siècles. Sa durée de vie se terminera avec les Jeux Olympiques et les

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compétitions d’arts martiaux. L’architecte Jean-Michel Wilmotte l’a pensé écoresponsable et démontable. En bois issu de forêts gérées durablement, recouvert d’une toile transparente polymère de source minérale et non pétroliphère. Sa nef principale croisée

par un large transept fait écho au Grand Palais en pleine restauration. Art Paris, le rendez-vous de l’art contemporain investira les lieux, du 9 au 12 septembre. LE VO L M ÉM OI R E « J’utilise l’Aerocene comme un outil pour dessiner dans l’air. Après la performance,

il sera possible de voir ses traces laissées dans le ciel. » Tomás Saraceno résume ainsi son projet pour la maison Ruinart. Sculpture immatérielle, Movement, créée par l’artiste avec Aerocene pour Ruinart, souligne l’urgence face au défi climatique. À l’aube, l’artiste a réuni quelques participants

au cœur du vignoble, le temps du vol d’un Aerocene qui s’élève dans le ciel grâce à la chaleur du soleil. Cette expérience se double d’une performance dans la cour de la maison : Tomás Saraceno accompagne le mouvement de la sculpture gonflée d’air. Les visiteurs pourront

visualiser l’œuvre, en réalité augmentée, grâce à l’application Aerocene. La Fondation Aerocene fédère une communauté internationale d’artistes, chercheurs, philosophes et citoyens pour imaginer de nouvelles manières d’évoluer dans les airs sans énergie fossile.

© WILMOTTE & ASSOCIÉS ARCHITECTES.

PO UR A CTI O N S


D’AVE NTU RES E N EX P É RI EN CES Plus haut, plus grand, du rêve à la réalité, des projets pas tout à fait comme les autres, non calibrés, poussent plus loin l’éthique, la philosophie, la « vertuosité ». De l’esprit et de l’envie des hommes à faire le bien ou à corriger le mal naissent des initiatives ou des créations, comme autant de bouteilles lancées vers demain. Art, science, design, technologie, intelligence et poésie dessinent l’avenir. Pêle-mêle d’actions à suivre et poursuivre. Virginie Bertrand, Aurélie des Robert et Martine Duteil

© RUINART.

PA R

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Un savoir-faire d’exception en matière d’aviation légère, qui se concentre dans les années 2000 vers une fabrication exclusive en bois, délaissant le métal et les composites. Six ateliers se partagent la construction de sept modèles, dont le CAP10 (en image). La fabrication se limite

à vingt avions par an. Robin Aircraft a reçu le label Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV). L ES V OYA G E S I M M OBI LES L’après confinement, son immobilisme forcé, a fait naître un désir de départ, d’évasion, d’aventure et de goût pour l’imaginaire.

Des thèmes chers Diptyque. En 2021, pour ses soixante ans, la maison, perpétuant la mémoire du trio fondateur, ouvre les portes d’une exposition intitulée « Voyages immobiles – Le Grand Tour », réunissant neuf artistes internationaux sous le commissariat

de Jérôme Sans, cofondateur du Palais de Tokyo à Paris et commissaire d’expositions. Dès le seuil de la Poste du Louvre, rénovée par Dominique Perrault, trois horloges marquent le temps du voyage, et invitent à découvrir les installations des artistes. Liban, Grèce, Italie, Japon et

France sont les destinations du périple. Ici, Arrangement. Globes terrestres de l’artiste corse Ange Leccia invite à lever les yeux vers le ciel. « Voyages immobiles – Le Grand Tour », du 10 septembre au 24 octobre. Espace d’exposition de la Poste du Louvre.

© ROBIN AIRCRAFT/CAP10.

L’E NVO L VE RTUEUX Depuis 1957, de père en fils, Robin Aircraft conçoit et construit des avions à la main. Hormis les moteurs provenant des ÉtatsUnis ou d’Allemagne, la production et l’assemblage sont réalisés de façon artisanale à Darois, en Côte d’Or.


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ANGE LECCIA, ARRANGEMENTS. GLOBES TERRESTRES, 1991 COURTESY DE L’ARTISTE © ADAGP, PARIS, 2021. CRÉDIT : ANGE LECCIA ©LECAT L.


L’hôtel de la Bûcherie, remontant au XVe siècle, se mire dans l’oculus aux facettes en polymiroirs cintrées. Après avoir été le premier laboratoire d’anatomie où Ambroise Paré a étudié, une demeure privée puis le centre du comité

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d’entreprise de la Ville de Paris, il devient le premier incubateur de philanthropie à l’initiative de la Compagnie de Phalsbourg et de son fondateur Philippe Journo. Le projet a été accompagné par RF Studio du designer belge Ramy Fischler. Le design a été pensé en même temps

que la restauration par Perrot & Richard Architectes, dans un dialogue constant entre passé et présent. Comme ici, où les fenêtres à ogives inspirent la forme des bibliothèques en acier. Ramy Fischler incite à d’autres postures : une table basse mute en podium de stand-up, des sièges

à ras le sol mettent les interlocuteurs au même niveau. « Le beau ne veut pas dire luxe mais vertueux. Les matériaux sont simples, bois et terre crue, travaillée avec l’équipe d’Amaco – qui accompagne les professionnels dans l’utilisation de la terre crue. Pour un lieu qui donne envie d’agir », souligne le designer.

© VINCENT LEROUX, JULIEN HANANEL.

L’ I NC UB ATE UR DE P HI L ANTH ROPI E


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LE S F LE U RS SO LID AIR E S

© THEBE MAGUGU/LE BON MARCHÉ RIVE GAUCHE.

Une œuvre solidaire tripartite : le Bon Marché, Dessine l’Espoir et l’étoile montante de la mode, Thebe Magugu, Prix LVMH 2019 et Woolmark 2021. Il imagine 20 000 fleurs suspendues à des lianes sous la trémie du Bon Marché, réalisées par120 femmes de 4 ateliers sud-africains soutenus par l’association. Elles sont vendues sur le site lesfleursdethebe.fr Les recettes engendrées par ces fleurs financent un jardin des savoirs dans le village de Malanti en Eswatini : formation à l’agroécologie et développement de projets artisanaux. « J’aime l’idée que la beauté peut améliorer le monde », précise Thebe Magugu. Au Bon Marché, jusqu’au 17 octobre.

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L ES PAYSANS D ESI GNERS

© CHARLES C. CURTIS/LIBRARY OF CONGRESS.

Amenuisement des terres arables, disparition de la biodiversité, enjeux climatiques, croissance démographique… autant de défis auxquels s’attellent les paysans chercheurs, qui expérimentent de nouvelles pratiques. Ils inventent d’autres processus pour produire tout en régénérant les sols et non en les exploitant. Ils dessinent les paysages, créent des outils, initient des écosystèmes, se réapproprient les

circuits de transformation et de distribution, dans la lignée de La Ferme radieuse de Le Corbusier, Broadacre City de Frank Lloyd Wright ou Agronica d’Andrea Branzi. En humble maillon d’une chaîne du vivant, à l’image des bûcherons devant le sequoia millénaire : Mark Twain, Californie, 1892. Exposition « Paysans designers, un art du vivant », jusqu’au 17 janvier 2022. Musée des Arts décoratifs et du Design Bordeaux et catalogue aux éditions Norma.

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© 1. CINNA/THOMAS LARBAIN. 2. CINNA/ROBIN BOURGEOIS. 3. CINNA/LOUISE PUERTOLAS. 4. CINNA/JULIETTE ROUGIER.

1. 2 .

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LE CO NC OURS É THI QUE Mettre en lumière les talents de demain, éditer certains de leurs projets. Voici l’énergie véhiculée par la 14e édition du concours Cinna Révélateur de talents. À travers deux catégories, le luminaire et les accessoires de la maison, étudiants ou jeunes professionnels de moins de 35 ans ont travaillé sur un projet autour de « Tout ce qui ne sert plus quand on fait un meuble Cinna et qui peut encore servir ». 1. « Aubier », design Thomas Larbain, 2e prix catégorie accessoires, 9 patères réalisées à partir de chutes de bois. 2. « Pavillon », design Robin Bourgeois, 1er prix catégorie luminaires, à partir d’acier tubulaire. 3. « Kufu », design Louise Puertolas, 2e prix catégorie luminaires, à partir de pièces de cuir et de vis en laiton. 4. « Patchwork », design Juliette Rougier, mention spéciale du jury, séparateurs d’espaces, à partir de chutes de tissus et de mousse.

© YESENIA THIBAULT-PICAZO, BROOK SIGAL.

LA G AL ERIE D ’AVE NIR Changement de perspective pour la galerie de Valérie Guérin. Il ne s’agit plus de proposer un objet de plus, mais de mettre en avant des créations durables, équitables et recyclables, voire dépolluantes. Elle réunit une dizaine de designers, en collaboration avec Geneviève Gallot, auteure de 75 Designers pour un monde durable, éditions La Martinière. Lucile Viaud présente des sculptures de verre à partir de coquilles d’huîtres, Maximum imagine des chaises en plastique coulé recyclant les déchets. Il y a aussi la table climatique de Jean-Sébastien Lagrange et Raphaël Ménard, les carafes avec filtre biodégradable apportant les minéraux essentiels, de Brook Sigal. Exposition «La réconciliation de l’homme avec la nature», jusqu’au 9 octobre, Galerie Valérie Guérin.

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© LA CHANCE. LE PRINTEMPS.

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© VUE D’ATELIER DE DANA-FIONA ARMOUR CHEZ POUSH MANIFESTO, 2020 ; DANA-FIONA ARMOUR.

LE B EA U R ESPO N SABLE Rentrée 2021, Le Printemps s’invente une nouvelle saison, celle de l’économie circulaire. Un étage du magasin Haussmann lui sera consacré, autour de la coupole Binet et du pont d’Argent. Deux structures Eiffel situées au dernier étage du magasin Mode Femme, longtemps fermé au public,

ont été rénovées dans un esprit brut. Ce « 7e ciel du Printemps » regroupe un service de rachat direct de vêtements de seconde main, une offre vintage, une sélection de marques de mode, de soins et d’art de vivre engagés dans des démarches responsables comme l’upcycling, l’art-cycling, la réparation. L’atelier LAPS, qui travaille les matières brutes (bois, papiers, tissus...),

a imaginé pour Le Printemps un « ruban conducteur », illustrant le label « Unis vers le beau responsable ». L A P R OU ES S E T EC HN I QUE La Chance, maison d’édition de design, créée en 2012 par Jean-Baptiste Souletie et Louise Breguet, développe une sensibilité pour les pièces fortes et les belles matières. Éditées

en petites séries, elles poussent le duo à imaginer des projets relevant de l’impossible, en lisière de l’artisanat d’art. Comme la table « Lamina », développée avec l’architectedesigner Hannes Peer, qui représente une véritable prouesse technique. Élève de Rem Koolhaas et Zvi Hecker, ses créations se situent entre architecture, ingénierie et design.

En marbre Estremoz veiné, son plateau repose sur des plaques s’entrecroisant. L’ É MU LAT I ON A R T IS T I QUE 200 talents émergents, en majorité des artistes auxquels se mêlent aujourd’hui des artisans d’art, en partenariat avec le Mobilier national et l’Institut des métiers d’art, se partagent un ancien immeuble de bureaux

porte Pouchet. À l’initiative de Manifesto, structure de conseil, de production d’événements et d’accompagnement à la jeune création, Poush est le premier incubateur d’artistes. Ici, Dana-Fiona Armour, diplômée des Beaux-Arts de Paris en 2019, devant son « Cercle de marbre suspendu », questionnant l’ère de l’anthropocène. Adresses page 168

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AV E NU E F OCH

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ARCHES EN LUMIÈRE Plonger un rez-de-chaussée dans l’épure, retrouver l’harmonie de la courbe et cultiver le minimalisme en douceur, l’architecte d’intérieur Emmanuelle Simon marque cet appartement d’influences méditerranéennes. Du choix du blanc aux références antiques, le Sud n’est jamais loin dans ce volume revisité à la manière d’un cloître autour d’un espace central traversant. PA R

BL AN C GREC PAGE D E GAUCH E Au premier plan, devant le canapé « Nomad » et les coussins « Baba », collection Emmanuelle Simon, tables basses, années 1980, chinées, éditées par Seltz. Dessus, vase blanc en céramique de Floris Wubben, Galerie JAG, carafe, Habitat, et céramique de Patrick Crulis. À droite, tabourets bas, chinés, et à gauche, tabouret

« Baba » en chêne massif brossé, collection Emmanuelle Simon, comme les plafonniers en biscuit de porcelaine. Dans la pièce du fond, appliques « Regular », collection Raku-Yaki, sur la table de la salle à manger en travertin sur mesure, lampe « Jellyfish », Theoreme Editions, l’ensemble Emmanuelle Simon. Plat en pierre, Maison de Vacances, chaises, 1950,

Caroline Clavier

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Philippe Garcia

Thonet, et suspension en laiton, 1960, Florian Schulz, chinées. À gauche, lampe de sol « CNE X » en plâtre chamotté et verre texturé, collection Emmanuelle Simon. Big Djambo N° 1, acrylique sur toile, par Hermentaire. Tapis, Moodz. PA GE D E D RO I T E L’architecte d’intérieur Emmanuelle Simon, appliques « Regular », collection Raku-Yaki.

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ÉLOG E DE LA COU R B E Conçues comme un cloître ou un riad, les pièces en alcôves convergent vers un espace central par des ouvertures voûtées, et le séjour donne sur une grande salle à manger et un coin repas. Canapé « Nomad » et coussins « Baba », tables basses, années 1980,

chinées, à droite, tabourets bas, chinés, et à gauche, tabouret « Baba », le tout collection Emmanuelle Simon. Dans la pièce du fond, appliques « Regular », collection Raku-Yaki, sur la table de la salle à manger en travertin, lampe « Jellyfish », Theoreme Editions, l’ensemble Emmanuelle Simon, chaises, 1950,

Thonet, et suspension en laiton, 1960, Florian Schulz, chinées. À gauche, lampe de sol « CNE X », collection Emmanuelle Simon. Big Djambo N° 1, acrylique sur toile, par Hermentaire. Tapis, Moodz. Dans la pièce de droite, aquarelle sur papier, Antonio Castor et lampe sur pied en rotin et laiton de Paavo Tynell, Gubi.

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T R A N S PA R EN CE S PAG E D E G AU CH E Bibliothèque « Samba » en chêne massif et tissage artisanal réalisée sur mesure, canapés « Nomad », coussins ronds « Baba » et coussin rectangulaire « Pilouface », l’ensemble Emmanuelle Simon. Sur les tables basses éditées par Seltz, œuvre

en céramique de Quentin Marais et plat en pierre, Maison de Vacances. Dans la bibliothèque, œuvres en céramique de Patrick Crulis. PA G E D E D ROI T E Dans la salle à manger, table en travertin sur mesure, au fond, lampe « Jellyfish » pour Theoreme Editions,

l’ensemble Emmanuelle Simon. Plat en pierre, Maison de Vacances, vase « Volcan » de Camille Tréhout, à côté d’une œuvre en céramique de Quentin Marais. Chaises, Thonet, 1950, et suspension en laiton, Florian Schulz, chinées. Au premier plan, lampe « CNE X » en plâtre et verre, Emmanuelle Simon.

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1.

A

ppr ivoiser la lu mière, la capt urer, modeler son éclat, la faire circuler, glisser, rebondir sur la pierre blonde ou la douceur du bois, l’éteindre à peine sous la courbe d’une arche. Tour à tour, mate et enveloppante sur un enduit à la chaux ou la texture d’une étoffe, satinée sur le travertin ou le béton ciré, évanescente dans le soleil. Du blanc aux blancs, une palette infinie de nuances, de camaïeux qui sculptent la douceur des lieux qu’elle approche. Dans cet appartement très cloisonné, la question de la f luidité s’additionnait au souhait d’optimiser un rez-de-chaussée. Donner l’illusion d’une maison, basculer les pièces de vie côté terrasse et remanier la répartition des murs porteurs s’organisent donc autour d’un point central : la création d’un séjour traversant, en étoile. « À la manière d’un cloître ou d’un riad, l’espace est ouvert comme un loft, tout en préservant l’identité de chaque pièce grâce à des volumes qui se laissent deviner par étapes et se dévoilent peu à peu. Le mystère d’un “espace à coulisses” est essentiel dans mon travail. En reconnectant les pièces entre elles, ce principe a permis l’intimité secrète d’alcôves, la diversité des points de vue et une grande respiration offerte à la lumière. Les propriétaires soulignent le plaisir de découvrir chaque jour de nouvelles perspectives dans un lieu pourtant si familier », explique l’architecte. Prenant appui sur l’arrondi des fenêtres existantes et profitant d’une belle hauteur sous plafond, Emmanuelle 72

2.

Simon formalise l’idée d’un patio par la répétition d’arches verticales. Pour elle, la courbe est une véritable ligne de force. Un trait féminin, qui s’illustre dans le contour des coussins, des tabourets, des appliques et des canapés de sa collection. Minimaliste mais toujours confortable, l’atmosphère laisse l’architecture et la texture des matières s’exprimer, offrant à cet appartement l’esprit d’une v illégiature des Cyclades. Le Sud n’est jamais loin, les références méditerranéennes se réinventent autour d’enduits à la chaux, de tissages artisanaux, de collections de céramiques, du recours au lin ou au bois blond. Un blanc, solaire, grec, nuancé par un esprit Art déco, habille les murs comme il inspire ses collections de mobilier qui comptent aujourd’hui plus de quatre-vingts pièces. Des meubles sculptures conçus comme des éléments d’architecture. La collection A r y, à peine dévoilée, décline une dizaine de créat ions en bois ma ssif cannelé. Certaines de ces pièces sont déjà présentées par Kholkoze, le site de vente en ligne qui ouvre les portes de sa galerie à la rentrée, rue des Archives. D’un hôtel à Los Angeles au décor d’une villa à Ibiza, de la récente réalisation de la boulanger ie « Liberté » dans le V II e arrondissement aux boutiques de Vanessa Bruno dont elle retravaille l’architecture et le mobilier, Emmanuelle S i mon po se su r son chem i n cet t e qu iét ude lumineuse et intemporelle tellement apaisante.

M ON O C H R O ME PA GE DE G A U C HE 1. Lampe « CNE X », table en travertin, chaise « Baba » et applique « Regular » de la collection Raku-Yaki, l’ensemble Emmanuelle Simon. Vase « Volcan » de Camille Tréhout. 2. Suspension chinée, Florian Schulz, Big Djambo N°1 par Hermentaire, lampe « Jellyfish », Theoreme Editions, l’ensemble Emmanuelle Simon. PA GE DE DR O ITE La niche du coin repas est équipée d’un miroir. Table en béton ciré, Emmanuelle Simon, chaises en bois, 1960, chinées. Plat, Stelios Ghikas, assiettes Héloïse Bariol. Au-dessus de la banquette dessinée par l’architecte, aquarelle, Antonio Castor, et encre de Chine sur papier, Hermentaire. Suspension en rotin et laiton, 1970, Maisonjaune Studio.


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P I E RRE ET B OI S B L O ND PA GE DE GAUCH E Dans la cuisine, devant le comptoir en pierre de Villebois flammée, tabourets de bar en bois, 1960, chinés, poteries et théière, Maison de Vacances. Tableau Femme à la fenêtre, huile sur toile de Léo Heinquet. Les façades des placards sont en chêne. PA GE DE DROITE Sur la table en béton ciré, plat blanc en

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céramique, Stelios Ghikas, chaise en bois, 1960, chinée, suspension en laiton et rotin, 1970, Maisonjaune Studio, et lampadaire de Paavo Tynell, Gubi. Dans le fond, aquarelle sur papier, Antonio Castor. Au premier plan, chaise en bois, chinée, applique « Regular » de la collection RakuYaki, canapé « Nomad » et coussins « Baba », l’ensemble Emmanuelle Simon.


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L E S AD R E SSES D ’ EM M A NU EL L E SI M O N Pour ses sculptures et ses œuvres en reliefs, l’artiste Zotàn Zsakó. Pour ses livres d’art et d’architecture, la librairie Gribaudo Vandamme. Pour ses sélections de mobilier et d’accessoires, Galerie Desprez Breheret. Pour son linge de maison éthique et ses coussins, Maison de Vacances. Pour sa sélection et ses éditions de mobilier et de luminaires, Maisonjaune Studio.

— Adresses page 168

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CA M A ÏEU X DE B EIG ES PAG E D E G AU CH E Dans la chambre, sur la tête de lit, deux appliques en aluminium laqué blanc, Louis Poulsen, 1960, chinées, encadrent une toile de l’artiste Laure Delouvrier, une pièce

en céramique de Patrick Crulis et une autre, à droite, de Quentin Marais. Sur le lit, coussins et plaid, Maison de Vacances et un coussin « Baba », Emmanuelle Simon, comme le tabouret de la même collection, en chêne massif. Suspension « Space Age » en teck, Domus.

PA GE DE DRO I TE Sur la vasque en pierre de Massangis, vase en céramique de Sicile et vase en porcelaine, Floris Wubben, Galerie JAG. Tabouret en bois et rotin, 1959, chiné. Stores, Ateliers Caffin, tissus en lin, Natural Greek Fabrics.

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SAINT- GE ORGE S

GÉNÉRATIONS CROISÉES Ici, créer est une affaire de famille, un instinct qui rassemble et inspire. L’architecte d’intérieur Léonie Alma Mason, alias LA.M Studio, s’associe à sa grand-mère, la sculptrice Odile Mir, et fonde LOMM Editions. L’enjeu : redonner vie, ensemble, au design des années 1970 de l’artiste. L’occasion de découvrir l’univers parisien de l’architecte, qui met en scène prototypes, pièces uniques et premières éditions portées par le partage des générations. PA R

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Philippe Garcia

HÉ RITAG E E T T R AN SMISS IO N PA GE DE G A U C HE Portrait de l’architecte d’intérieur, Léonie Alma Mason, fondatrice de LA.M Studio et LOMM Editions. PA GE DE DR O ITE La salle à manger-bureau est rythmée par une bibliothèque traversante en frêne teinté, intégrant un panneau en miroir. Une banquette en skaï servant d’assise à la table des repas prend appui sur ce meuble. Elle est équipée d’un plateau en pierre de lave ocre et de piétements en chêne massif. L’ensemble est réalisé sur mesure par LA.M Studio. Chaises « LC7 » de Le Corbusier, chinées, plat en terre mêlée « Miscea » de Charlotte Juillard, Hava.

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DE SI GN BO HÈ ME PA GE DE GAUCH E Devant une paire de fauteuils en skaï bleu, réédition d’un modèle croisière des années 1930 d’Andrée Putman, Ecart International, lampadaire « Luminator » d’Achille Castiglioni, Flos. Derrière, lampadaire 1970, chiné, tabouret « Cork » de Jasper Morrison, Vitra. Lithographie Le Tas comme sculpture

de l’artiste Abdelkader Benchamma. Sur la cheminée, plat en terre mêlée « Miscea » de Charlotte Juillard, Hava, à côté, « Ready-Made » de Man Ray. À droite sur le mur, photo Gitanes à la mer de Jean Dieuzaide, gravure ancienne de Vénus et, au sol, portrait de Patti Smith. PA GE D E D R OI T E La table de repas, équipée d’un plateau en pierre de lave et de

piétements en chêne massif, LA.M Studio, est entourée de chaises « LC7 » de Le Corbusier, chinées, plat en terre mêlée « Miscea » de Charlotte Juillard, Hava. Vélo chromé Jitensha, customisé par l’architecte. Grand miroir octogonal à bords francs, chiné.

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C ANAP É E X TR A- LAR G E Au-dessus de la commode dessinée par l’architecte à partir d’un plateau de terrazzo, chiné chez Emmaüs, LA.M Studio, œuvre unique en cuivre, Arman. Devant, fauteuil « Filo » vintage, Odile Mir. Sur la table conçue à partir d’un plateau en marbre hexagonal, vase « Fast », Rosenthal, lampe « Laiton » d’Odile Mir, exemplaire unique, lampadaire 1970 et petite table d’appoint, chinés. Grand canapébanquette en chêne, équipé de tiroirs, recouvert de lin grisbleu, réalisé sur mesure, LA.M Studio. Coussins ikats, chinés à Istanbul. Sur le mur, peinture Meurtre à l’arme blanche de Robert Combas, 1982.

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R ÉÉDI TI O N S

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1. Derrière la lampe « Parentesi » d’Achille Castiglioni, Flos, photo de Balthasar Burkhard, Polaroid d’Araki, et gravures de Pierre Mabille. Sur la tête de lit sur mesure en

Valchromat noir, LA.M Studio, lampe « Phare » d’Odile Mir. 2. Portrait de Léonie Alma Mason et de sa grand-mère Odile Mir. 3. Catalogue raisonné des pièces d’Odile Mir : lampadaire « Duo n°872 », LOMM Editions.

4. Autour du fauteuil « Filo » en peau de vache, Prisunic Vintage, le lampadaire « Duo n°872 », LOMM Editions. Lithographie Portrait d’Elke de Georg Baselitz, à ses pieds, banquette, chinée aux Puces de Saint-Ouen.


P ROT OT Y PE S Au-dessus d’une commode conçue à partir d’un plateau de terrazzo, chiné chez Emmaüs, LA.M Studio, œuvre d’Arman

et lampe « Phare » d’Odile Mir. Devant, fauteuils « Filo », prototypes en deux dimensions (original et maxi), LOMM Editions.

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1.

D

e l’instinct vient la forme», souligne Léonie Alma Mason. L’instinct, une marque de fabrique dans cette famille plurielle, qui fait de la création tous azimuts. Un fil transgénérationnel qui traverse les époques et se réinvente aujourd’hui dans un projet à quatre mains, baptisé LOMM Editions. D’un côté, la vitalité et la curiosité d’une architecte d’intérieur, de l’autre, une artiste complète, qui en son temps se rapproche du design puis laisse dans l’ombre cet épisode créatif. Quand Odile Mir, sa grand-mère, lui ouvre en grand ses archives, pour Léonie Alma Mason c’est une évidence : il faut redonner vie et forme à ces pièces de mobilier vintage, et la suite de l’histoire s’écrira ensemble. En 1966, c’est la lampe « Phare » en zinc soudé, repérée par les fondatrices de l’agence Mafia, acheteuses pour Le Printemps, qui donne la première impulsion. Une rencontre qui conduit Odile Mir chez Delmas, une usine de luminaires à Montauban. S’appuyant sur l’expérience du métal, acquise dans la mise en œuvre de ses sculptures, elle explore la création de mobilier. En 1971, elle réalise le fauteuil « Filo ». Formes simples et économie de moyens signent les meubles qui suivront, de la chaise longue au porte-revues, du repose-pieds à la caisse de rangements. En 1970, la collection fait l’objet de productions en séries, distribuées au Printemps, et le fauteuil « Triangle » fait son entrée au catalogue Prisunic. À l’époque, l’enseigne vise l’accès à la création pour tous, ralliant dans la foulée Gae Aulenti, Marc Held et 86

2.

Olivier Mourgue. L’histoire prendra fin lors de l’incendie de l’usine Delmas. Odile Mir, sans outil de production, cesse l’aventure. Un patrimoine de l’histoire du mobilier français porté aujourd’hui par la complicité croisée de générations. À deux, elles présentent en septembre les premières rééditions d’une série de 38 pièces à venir, à la Galerie Joyce. L’occasion de découvrir l’appartement parisien de l’architecte d’intérieur Léonie Alma Mason, alias LA.M Studio. L’héritage familial, les voyages, la culture, l’art, les rencontres et ses années à Camondo ont cultivé chez elle une matière à inventer et créer, un instinct à composer des espaces de vie au naturel. L’identité de ses lieux prend source dans l’existant, comme ici, dans cet haussmannien rénové dans les années 1950, elle se glisse sans gommer les interventions précédentes mais plutôt en s’y adossant. Naturellement, sans démonstration ni effet, l’art prend sa place dans l’espace, comme elle à l’habitude de le faire en invitant des artistes à participer à ses projets d’architecture d’intérieur. À Paris, elle a ainsi conçu un escalier en acier monumental pour le siège de la société immobilière Theop autour d’une fresque du plasticien Abdelkader Benchamma. À l’étranger, elle fait renaître un immeuble de bureaux brutaliste au cœur du Bruxelles Belle Époque, et repense une villégiature en Grèce. En Croatie, elle vient d’investir Maslina Resort. Un hôtel spa dans un coin protégé de Hvar où le décor intègre un bronze forgé sur place par l’intervention du sculpteur Gregory Ryan. L’héritage est bien là.

B L E U V IN TAG E PA GE D E GA U CH E 1. Sur le sol en casson datant des années 1950, tabouret « Cork » de Jasper Morrison, Vitra. 2. Vue de détail des vitraux d’origine. PA GE D E DR OI TE La cuisine, rénovée dans les années 1950, a été rafraîchie avec la teinte « China Blue », Little Green, les carreaux existants et le gardemanger extérieur ont été préservés. Chaise « Bold », Studio Big-Game, Moustache. Suspension, chinée aux Puces de Saint-Ouen.


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LES ADR E S SE S DE LÉ O NI E A LMA MA SO N Pour ses bijoux sculptures, Galerie MiniMasterpiece. Pour les lithographies poétiques d’Alechinsky ou de belles œuvres sur papier, Galerie Catherine Putman. Pour ses livres d’architecture et de design, Librairie Ofr. Pour ses cuirs sur mesure, Tassin Cuirs. Pour son rayon droguerie et décoration, La Trésorerie. Adresses page 168 88


DRE S SI NG EN VO I LAG E PA GE DE GAUCHE Dans la chambre, le dressing est masqué par des rideaux « Noctuelle » en voile de lin, AM.PM. Sur la tête de lit en Valchromat, LA.M Studio, lampe « Phare » d’Odile Mir. Coussins rayés, AM.PM. Côté cheminée, pouf en velours bleu dessiné en collaboration avec Sandra Benhamou pour l’hôtel Castelbrac, bronze d’Odile Mir, et lampadaire « Parentesi » d’Achille Castiglioni, Flos.

PA GE DE DR O I TE La salle de bain s’est inspirée de la couleur des carreaux du sol et de la console maçonnée réalisée lors de la rénovation des années 1950. Au-dessus du miroir circulaire chiné, applique « Cone », Atelier Areti, à côté d’une publicité vintage. Chaise « n°222 », réédition de Robert Mallet Stevens, Habitat.

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AS S E M BLÉ E NAT ION A LE LE C H O IX D E L’É L É G ANC E PA G E DE GA UC H E Dans la grande pièce, devant une photo de Sam Samore, sur la table en bois et liège de Paul Frankl, céramique « Face cachée de la Lune », Lucien Petit, Galerie Maison Verrsen, et vase en céramique émaillée d’Antonio Lampecco, Galerie 2021 Design, chaises « CH23 » de Hans J. Wegner, Carl Hansen & Son, tapis en laine, en aloe vera et banana silk, dessiné par Sandra Benhamou, Codimat. Au fond, cabinet « Tempus » d’Ettore Sottsass, 1965, Poltronova. PA G E DE DRO I TE L’architecte d’intérieur Sandra Benhamou au pied d’une applique « Star Wars » de Guy Bareff, Galerie Desprez Breheret.

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B U R E A U X T R AVA I L L É S Un espace de travail pensé comme un lieu de vie ! Le choix de l’architecte d’intérieur Sandra Benhamou s’inscrit dans une philosophie globale qui revendique l’élégance paisible. Ses bureaux et showroom de la place du Palais Bourbon font écho à ses intérieurs, dont l’écriture reste une recherche évidente et sensible de sérénité. PA R

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ME U BL ES SI GNÉ S PA GE DE GAUCHE Sous une suspension « Akari 120A » d’Isamu Noguchi, Vitra, table en bois et liège de Paul Frankl, chaises « CH23 » de Hans J. Wegner, Carl Hansen & Son, et fauteuil « Daf » de George Nelson pour Herman Miller. Dans la bibliothèque en palissandre, Galerie Déjà Vu, un vase Fornasetti, Galerie 2021 Design, et un double vase en céramique émaillée, 1955, d’Ettore Sottsass, Bitossi. PA GE DE D ROITE Dans l’espace cuisine en travertin et noyer, dessinée par Sandra Benhamou, miroir de Vittorio Introini, Saporiti Italia, 1970, et tabourets « S01C » de Pierre Chapo. Sur le comptoir, céramiques de Frédérick Gautier, Serax, à côté d’une sélection d’échantillons de matériaux et d’une coupe chinée. Au fond, cabinet « Tempus » d’Ettore Sottsass, 1965, Poltronova. Suspension, Stilnovo.

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omment révéler à ses clients ses choix, ses inspirations et son sens des finitions ajustées. « Mieux qu’une carte de visite ou qu’une projection en 3D », à l’époque du tout virtuel, l’architecte d’intérieur Sandra Benhamou choisit de concevoir ses bureaux comme un espace de vie, plongeant les visiteurs en situation réelle. Toucher, voir, approcher de près pour apprécier le goût du détail, les nuances des camaïeux, la douceur de la pierre, et retrouver des sensations, donnent ainsi vie aux idées. « L’intention était de créer un lieu unique qui me ressemble, comme un échantillon grandeur nature de mon savoir-faire afin d’inviter mes clients à se projeter et éviter l’abstraction. Ici, tout est dit, l’appartement pose les grandes lignes, il réunit une cuisine, une salle de bain, un coin repas, un salon. Ces pièces-clés composent tous les projets, apportent des réponses et donnent un aperçu en temps réel de mon univers. L’ensemble, réalisé sur mesure, met en scène mes collections de mobilier, mes sélections signées et offre une démonstration concrète de mes recherches et des traitements des matériaux que j’aime particulièrement travailler », explique l’architecte. Cet espace hybride sur mesure et cousu main accueille autant la réflexion que l’inspiration et l’échange. « J’ignorais combien l’actualité de ces dernières années donnerait du sens à ce choix. Ici, la dimension sensible de l’espace de travail s’inspire de l’esprit maison. Ces bureaux sont aussi source de partage… on y dîne, on y reçoit, on y cultive la désirabilité des pièces et des œuvres choisies au gré des découvertes. » Discrète, secrète, lumineuse, l’architecte d’intérieur Sandra Benhamou se fond dans le décor. À son image, son univers associant matières, textures aux nuances subtiles, camaïeux de grèges, fait le choix de la délicatesse, de l’effacement, pour ne garder que la profondeur des impressions. Une élégance qui fait la force intérieure de ses décors où fusionnent les bois, les travertins et les pierres dans de belles correspondances tactiles. Sept pièces de sa collection seront présentées dans le cadre de la Design Week du 9 au 18 septembre, dans son showroom de la place du Palais Bourbon. Éloge de l’épure, elles mettent à l’honneur ses matériaux fétiches. La collection « Marfa », baptisée du nom de la ville du Texas où Donald Judd créa sa fondation d’art dans les années 1970, répond à la passion de la créatrice pour l’art minimal. Une table de quatre mètres de long, un tapis, un pouf, un bar, des appliques… explorent la ligne pure et les assemblages de bois massifs. Un avant-goût de la scénographie qu’elle mène, dans le même temps, en duo avec Pierre Gonalons au Bon Marché, où leurs créations feront l’objet d’un décor à quatre mains au cœur de la sélection maison.

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H I STO IR E E T D E SIG N PA GE DE G A U C HE En reflet sur la porte vitrée dessinée par Sandra Benhamou, miroir de Vittorio Introini, Saporiti Italia, 1970, et tabourets « S01C » de Pierre Chapo. Suspension, Stilnovo. PA GE DE DR O ITE Dans une bibliothèque, chinée, Addict Galerie, céramiques scandinaves et petite lampe en céramique de Georges Pelletier, devant, fauteuil « Dolly », collection Ginger, Sandra Benhamou.

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TRAVAIL COLLECTIF PAGE DE GAUCHE 1. Dans la salle de bain, la vasque et le banc sont en travertin et les murs en tadelakt, l’ensemble Sandra Benhamou. 2. Sur les étagères, une collection d’échantillons de matériaux et de textiles révèle les gammes nuancées et naturelles qui signent les projets de l’architecte.

3 . Dans la cuisine, une crédence en travertin non rebouché de 3 mètres 30 de hauteur est associée à des placards en noyer et la hotte est masquée par un enduit peigné réalisé par Solène Eloy, L’Atelier du Mur. L’ensemble est réalisé sur mesure par Sandra Benhamou. 4. Détail du tapis en laine, aloe vera et banana silk, dessiné par Sandra Benhamou, Codimat.

PA G E DE DR OI T E Réunion de travail avec Christina, dans le fond, Béatrice, à droite, et Amélie, l’équipe qui travaille aux côtés de l’architecte. Photographies des Rita Mitsouko, Catherine Ringer et Fred Chichin, par Youri Lenquette pour leur album « Tongue Dance ». Suspension « G Model », Anour. Adresses page 168

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MUS ÉE D’ O RSAY

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F R E SQ U E D ’ IN SP IR AT IO NS Esprit bivouac dans le bureau d’Olivier Saguez, contrastant avec les moulures en chêne de l’appartement parisien XVIIIe siècle. Réalisée par Manganèse Éditions, l’architecture intérieure est ici inspirée du campement. Derrière la tablebureau « Solvay » de Jean Prouvé, éditée par Vitra, chaise, design Mies van der Rohe, Vitra, et une fresque-mémoire imaginée par le designer, qui réunit ses inspirations. Lampe « Béton », de Le Corbusier, Nemo Lighting.

L’ I N T I M E R É F L E X I O N Quel bureau après la crise sanitaire ? La réponse mute, comme le virus, qui nous aura conduit à revoir notre logiciel personnel. Cette réflexion sur l’évolution du cadre de travail, Olivier Saguez la poursuit depuis longtemps. Bien avant les effets collatéraux de la Covid 19, qui auront accéléré les prises de conscience et de réorganisation. Aujourd’hui il nous dévoile son bureau personnel, un espace qui conjugue travail et intimité. TEXTE

Martine Duteil

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Yves Duronsoy 99


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our Olivier Saguez, designer et fondateur de l’agence Saguez & Partners, le télétravail doit se conjuguer avec une vie en entreprise et de véritables échanges, à combiner si besoin avec l’utilisation de tiers-lieux. Une approche plus souple, moins figée, qui permettrait à terme de concevoir son propre modèle d’organisation. « Le travail à domicile ne peut être l’unique réponse. Pour cela, il faut penser et installer les conditions du mieux vivre en entreprise. Plus d’espace, intérieur et extérieur, de végétation, de confort, d’ergonomie, de convivialité, de plaisir à échanger, à construire ensemble, plus de lumière, d’air naturel avec des fenêtres qui ne font pas semblant de s’ouvrir, et une recommandation d’espace de dix à quinze mètres carrés par salarié. » Les bases sont posées. « Je ne crois pas plus aux grands espaces ouverts qu’au seul recours au télétravail. Il faut des alternatives », indique Olivier Saguez, qui a installé son entreprise dans l’ancienne halle industrielle d’Alstom, à Saint-Ouen. Pour accompagner ses recherches prospectives, Manganèse Éditions a imaginé pour Saguez & Partners, le « Bivouac Desk », « le bureau qui donne envie de retourner au bureau ». Une réflexion qui vise « à renouer le lien social dans l’entreprise et à retrouver l’énergie du travail collectif. La relation avec l’entreprise a manqué aux collaborateurs mais, dans un contexte de crise sanitaire, le retour au bureau doit se faire en sécurité et s’adapter aux mesures gouvernementales qui évoluent au fur et à mesure de la situation. Et parce que l’éthique et l’écoresponsabilité sont devenues des critères essentiels, le choix des prestataires, la traçabilité des matériaux, donnent du sens à l’aménagement d’un meilleur environnement de travail », explique l’équipe 100

de Manganèse Éditions. C’est aussi dans ce contexte et à l’occasion d’un déménagement, qu’Olivier Saguez a repensé son propre bureau. « Je cherchais à me mettre à distance, à prendre du recul et à réorganiser mon rythme de travail. L’effet Covid est venu préciser cette impression. » C’est donc dans une architecture XVIIIe que l’espace prend forme. Une entrée commune distribue bureau et pièces privées. Derrière une porte à double battant, un vaste volume accueille les idées et les échanges. Pour ce qui est du décor, il se veut avant tout propice à la réflexion. Olivier Saguez a choisi la table-bureau « Solvay » de Jean Prouvé, sur fond de fresque-mémoire qui réunit ses inspirations. « Se souvenir de ce qui construit notre pensée est important. » La lampe « Béton » de Le Corbusier, mais aussi deux grandes bibliothèques en chêne tapissées de vert, un ancien bureau de médecin de campagne, chiné aux Puces de Saint-Ouen, les canapés « Can » vert sapin, dessinés par Ronan & Erwan Bouroullec pour Hay, une chaise « Standard » de Jean Prouvé, une aquarelle de Gérard Traquandi, une lithographie de Jean Dubuffet… complètent l’association à côté d’un parquet peint en gris anthracite mat et de boiseries magnifiées. L’ensemble a été réalisé par Manganèse Éditions. Là encore, autour d’un esprit bivouac qui se conjugue parfaitement au classicisme du lieu. « Le télétravail a considérablement modifié notre rapport à l’autre, il nous a coupé des énergies communicatives. Chez soi, il faut s’inventer des rituels, visualiser sa page blanche, tailler son crayon, s’installer confortablement, se déplacer mentalement… » L’idée du mouvement reste bel et bien essentielle. Adresses page 168

E S PAC E À C ON C E V O IR PAGE DE GA U CH E Parquet teinté en gris et cadre des fenêtres surligné en noir. Deux bibliothèques en chêne tapissées d’un fond vert. « Appliques de Marseille », Le Corbusier, années 1940, chinées aux Puces de Saint-Ouen. Aquarelle de Gérard Tranquandi, lithographie de Jean Dubuffet. PAGE DE DR OI TE 1. Olivier Saguez, designer et fondateur de l’agence Saguez & Partners, à la Manufacture Design. 2. Ancien bureau de médecin de campagne, chiné aux Puces de Saint-Ouen. 3. Canapés « Can », de Ronan & Erwan Bouroullec, Hay. 4. Sur la table, carnet d’Olivier Saguez, renfermant informations et réflexions. Chaise « Standard » de Jean Prouvé, Vitra.


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TR INITÉ

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SUR MESURE Dans cet ancien atelier de joaillerie, le studio be-poles investit un large espace qu’il envisage le plus ouvert possible, à la circulation fluide, favorisant les échanges. Antoine Ricardou conçoit le mobilier et les rangements. Les étagères murales modulables, avec tablettes étirables se transformant en planche de travail, permettent un classement lisible. Les échantillons de matières sont rangés dans des casiers rouges, Auer, et la documentation dans les boîtes sans agraphes ni colle, CXD France.

RUCHE À IDÉES Fondateurs du studio be-poles, agence de communication visuelle et d’agencement intérieur, Antoine Ricardou et Clémentine Larroumet ont repensé leurs bureaux, leur vocation et leur fonction, les volumes et l’agencement. Dans une vision plus large, ils mêlent « création et façon », invitant l’artisanat aux côtés du design, au service de nouveaux projets dont l’édition d’objets. TEXTE

Virginie Bertrand

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Benoit Linero 103


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M ULT I PLE S U SAG ES PAGE DE GAUCHE 1. Dans la bibliothèquesalle de dessin, on retrouve sur les étagères les ouvrages qui ont inspiré les différents projets du studio. Au mur et sur des meubles de rangement, USM, dessins, photographies et croquis s’alignent en préparation de l’exposition d’Antoine Ricardou à la librairie des Alpes, à SaintGermain-des-Prés, sur la montagne, un thème qui lui est cher.

2. Espace dédié à l’élaboration des projets, des maquettes et des identités visuelles. PAGE DE D RO I T E La salle de réunion vitrée, à la croisée du café, de l’espace de conception et de celui dédié au « faire ». Prototype d’une lampe, pied en carotte de béton récupérée sur un chantier et recyclée, luminairestubes, DCW éditions.

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CAFÉ D’ ACC UEI L On pénètre dans l’atelier en traversant la cours d’un immeuble Napoléon III. L’entrée prend la forme d’un café, révélant le sens de la convivialité cher à be-poles. Ce large comptoir en carreau, Dtile, invite à déguster les cafés de la Brûlerie des Gobelins. Les menus sont peints à la main

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par l’Atelier 6 lettres. Les luminaires « In the tube », DCW éditions, structurent le lieu. Au fond, l’espace dédié à la partie maison d’édition et à l’eshop.

’importance de se réunir pour créer. » Be-poles quitte le ciel de Beaubourg pour un rez-dechaussée sur cour rue Saint-Lazare, dans un ancien atelier de joaillerie et de bijouterie qui réalisa une des couronnes de la reine d’Angleterre. Antoine Ricardou désire retrouver l’idée même de l’atelier : « la manière dont j’ai étudié durant mes études d’architecture, cet esprit de convivialité, d’échange ». Il pense à celui d’Alvar Aalto, vaste lieu multifonction, de la gestation des projets au prototypage de ses meubles courbes. Il lui rend ici hommage, libérant les volumes, accentuant le côté « fabrique ». « Les murs ont été simplement grattés, puis peints au karcher, sans enduit préalable. Non seulement le procédé est économique, mais également écologique. » Reprenant le contreplaqué cher à l’architecte finlandais, dans une version en okoumé, un bois originaire du Cameroun, Antoine Ricardou dessine l’ensemble du mobilier.

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« C’est aussi un laboratoire du “faire”. » Dès l’entrée, un immense comptoir en carreaux blancs, Dtile, surmonté de tubes luminescents bicolores, DCW éditions, évoque les cafés de Brooklyn. Machine à expresso professionnelle, fours à pain et à pizza, évier, de la marque Chambord, la cuisine se prête à toutes les expériences. « Une équipe grecque est même venue tester ici, avec nous, un concept de futur restaurant parisien », indique Antoine Ricardou. Dans le prolongement de cette entrée archihospitalière, d’autres plans de travail, massifs, toujours en okoumé, se réservent aux objets en cours d’élaboration, lampes en céramique, en carottes de béton récupérées sur les chantiers, abat-jour… Le long des murs, s’alignent les produits édités par be-poles : la collection de livres « Portraits de villes », les sacs en papier kraft, les soins écocert à l’eucalyptus, ainsi qu’une presse pour la gravure en taille-douce et un four à céramique.


« Nous sommes la matière que l’on engrange. » Les casiers et boîtes de rangement alignés sur les étagères murales renferment tout ce qui a été glané par les uns et les autres. Antoine Ricardou avoue même avoir ramené d’Inde un sac de courses en plastique aux proportions parfaites. Des exemples de typographies côtoient des pantoniers, des textiles, différents bois, quelques cailloux, des cartes postales anciennes… Tous portent en eux des idées en devenir. Avec ces bureaux, ils ajoutent à leur activité l’artisanat, notamment pour la fabrication d’objets à venir. Pour les tréteaux qu’il vient de concevoir, il s’est rappelé ceux d’Yves Saint Laurent, avec qui il a travaillé, quand Clémentine Larroumet et lui débutaient leur carrière. Le rapport entre forme et fonction guide toujours les deux associés dans l’élaboration d’objets. Leur nouvelle « factory » offrira bientôt la possibilité de les acquérir. Un banc réalisé pour l’hôtel Barn est déjà disponible. 107


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LE SENS DU DÉTAIL Dans l’espace dédié aux éditions be-poles, Antoine Ricardou a imaginé des étagères en okoumé et des plans verticaux en contreplaqué perforé avec un système de crochets, pour y suspendre les outils destinés aux maquettes et aux emballages.

Les plans de travail permettent une multiplication des points de vue sur un objet en cours de création. Sur des étagères, les livres de la collection « Portraits de villes » affichent leurs couvertures colorées. Adresses page 168

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MAIS ON DE ST YL E FORMES L I BRE S PAGE DE GAUCHE Autour de la table « Dining Craft », associant plateau en chêne vernis et piétement laqué, les chaises « Polus 002 », avec piétement en chêne massif, et le lampadaire « Eole » (gardien des vents dans la mythologie grecque), sculpture lumineuse en plâtre Jesmonite.

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PAGE DE D R O IT E Les talents de la jeune maison de style : Pierre Bénard, Nina Rose et Augustin Deleuze. Sofa « Palais Royal », dans une version allongée et sur mesure.


GALERIE SINGULIÈRE Singulière mais plurielle. Incarnée par trois personnalités comme son nom l’indique, Pierre Augustin Rose est une addition de talents, une conjugaison de points de vue, avec pour dénominateur commun une même sensibilité esthétique. Imprégnée du passé, aimantée par la modernité, leur collection de mobilier s’invente son propre temps : celui du passé contemporain et de l’intemporalité. PA R

Martine Duteil

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Nicolas Millet 111


L

a vie réserve bien des surprises. Cette aventure humaine en est l’illustration. Pierre Bénard, Augustin Deleuze et Nina Rose croisent talent et compétence, chacun apportant sa pierre à l’édifice. L’objectif final étant de dessiner les contours d’une maison d’édition de meubles dont l’expression s’étire du classicisme à la modernité. La couleur de référence étant l’élégance à la française et une véritable maîtrise du savoir-faire. Une intention qui ne cherche pas à préempter des styles référencés mais ouvre plutôt la porte à tous les univers. C’est la somme des expériences vécues et d’une incontestable fraîcheur de vue qui marque l’identité de ce répertoire qui ne se refuse aucune audace. Comme ce canapé qui s’étire en longueur et fait le lien entre deux espaces de leur galerie ou encore dans ce goût de l’assemblage qui réunit si justement pièces antiques et contemporaines. Si Pierre Bénard et Augustin Deleuze ont tissé des affinités profondes avec le passé, ils n’ont jamais opéré de résistance aux XXe et XXIe siècles. L’un comme l’autre cultivent le sens de la curiosité, et même de l’improbable. Leurs créations apprivoisent les styles, adoptent les influences, se glissent dans l’architecture, fusionnent

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avec l’espace. Présentée dans un lieu qui se déploie en profondeur, cette collection est selon Pierre Bénard : « la conséquence de leur rencontre ». Pierre Augustin Rose séduit les esthètes comme les architectes d’intérieur, en France et à l’international. Nina Rose complète le trio, par sa connaissance d’artisans experts et passionnés. Les canapés « 190 », « 240 », « 280 » et « 370 » rappellent alternativement le design scandinave ou le travail innovant des décorateurs français des années 1930 aux années 1960. La précision d’un dessin maîtrisé, le choix très sélectif de tissus adaptés participent à l’alchimie. Déclinées en différentes tailles, uniques, en paires ou démultipliées, les assises ont le sens de l’opportunité et se prêtent au sur-mesure. De même, ancrée dans la tradition du travail de la laque, la collection s’exprime aussi autour d’un fauteuil « aux lignes brutalistes d’inspiration Bauhaus » et de deux tables basses qui vivent leur vie seules ou en se superposant. Le fauteuil « Minotaure » fait lui référence à l’imaginaire pictural de Picasso. Toujours en mouvement, la collection se veut libre et s’inventera de nouvelles expressions, au gré des envies et des rencontres. Cette jeune maison d’édition a le sens de l’intuition et de l’à-propos. Adresses page 168

P OIN T D ’ É Q U I LIB R E PAG E DE GA U C H E Table « Officium Desk ». Une édition limitée mariant marbre brèche violette et chêne massif autour d’une composition équilibrée. PAG E DE DRO I TE 1. Sofas « Saint Honoré 280 », tout en courbes avec assise profonde. Table « Craft Round », combinant plateau en chêne verni et gougé avec base laquée. Chaise « Polus 001 », avec piétement en chêne massif. Fauteuil « Le Vendôme ». 2. Fauteuils « Minotaure », inspirés de Picasso. Table « Duo Multilaque », pieds en chêne massif, plateau laqué. Sofa « 280 », rappelant le design scandinave. Lampe « Eole », miroir « Helios » en plâtre. 3. Lampadaire « Eole » et chaise « Polus 002 ». 4. Table « Duo Multilaque », comme une sculpture mobile.


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GRAN D FORMAT PAGE DE GAUCHE Autour de la table « Duo Multilaque », sofa «1 90 », et ottoman « Nuage 190 ». Photo noir et blanc de François Halard.

PAGE DE D R O IT E Sofa « Palais Royal », dans une version sur mesure. À gauche, cabinet « Enfilade 240 », en chêne travaillé à la gouge et intérieur laqué. Au fond, table « Officium Desk ».

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D E SIG N

CANAPÉS PHARES À conjuguer au passé contemporain, ouverts à tous les styles, en version modulable, extensible, optant pour des lignes concentrées, épurées, minimalistes, jouant sur des formes courbes, des dossiers enveloppants, des contours poétiques, passant le revêtement au crible du capiton, travaillés autour d’alternatives juponnées ou à franges, dans une déclinaison banquette ou méridienne… Les canapés jouent de diversité et d’intemporalité. L’époque étant aux pièces qui durent. PA R

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Aurélie des Robert

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Sylvie Becquet


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© SDP. 4. JEAN-PIERRE VAILLANCOURT.

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LIGNES COURBES ET ENVELOPPANTES 1. « Cloud », design Luca Nichetto, en contreplaqué thermo-moulé, mousse et tissu, 5 809 €,

&Tradition. 2. « Buddy Sofa », design Busetti Garuti Redaelli, en acier et mousse de polyuréthane, tissu, cuir ou simili cuir, 5 135 €, Pedrali. 3. « Oltremare », design Antonio Marras, en mousse de polyuréthane, polyester et rayonne, 5 425 € sans coussin, Saba Italia. 4. « Asymmetry », design Pierre Yovanovitch, en métal et tissu « Biarritz », Métaphores, prix sur demande, The Invisible Collection. 5. « Split », design Emmanuelle Simon, en chêne massif brossé et tissu, Chapas Textiles, prix sur demande, Emmanuelle Simon. 6. « On the Rocks », design Francesco Binfaré pour Edra, avec dossiers à positionnement libre, en peuplier, mousse de polyuréthane et Gellyfoam®, tissu chenille, prix sur demande, Silvera. 7. « Moël », design Inga Sempé, coque en ABS et assise recouverte de tissu et cuir, 4 438 €, Ligne Roset. 8. « Dandy », design Chris Martin pour Massproductions, en chêne, tissu ou cuir, 4 788 €, Silvera. Justine porte le tissu « Stone Romans », Collection Ken Fulk pour Pierre Frey, buste en plâtre, Astier de Villatte. 117


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revêtement en tissu déhoussable, 8 917 €, Porada. 2. « Sveva », design Carlo Colombo pour Flexform, en polyuréthane recouvert de cuir et aluminium, coussins en duvet d’oie et revêtement amovible en cuir, 13 751 €, Silvera. 3. « 48 Sofa Bench », design Finn Juhl, réédité par House of Finn Juhl, en noyer et cuir, plusieurs finitions, prix sur demande, Triode. 4. « Flash », banquette, en pin massif, multiplis et mousse polyuréthane haute densité, avec dossiers lestés et cales reins, revêtement en tissu, 3 635 €, XXL. 5. « Victoria », design Le Berre Vevaud, en hêtre laqué écru et laine bouclée, Bisson Bruneel, fabriqué à la main en France, 13 490 €, Le Berre Vevaud. 6. « Pacha Sofa », design Pierre Paulin, réédition de 1975, en contreplaqué peint, mousse et tissu chenille « Belsuede », Dedar, 6 729 €, Gubi. 118

© SDP.

DEUX PLACES ET PETIT FORMAT 1. « Abacus », design Gabriele et Oscar Buratti, système modulaire, en noyer canaletta, métal et


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© SDP. 4. JPAMONO & DEMI LUNE SA.

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VAGUE ET NUAGE 1. « Ether Cloud », design Jonathan Adler, une vision poétique comme un tableau en volume, stylets en laiton et revête-

ment en tissu « Olympus », coloris Ivory, 3 350 €, Jonathan Adler. 2. « Le Nuvole », design Sergio Giobbi, inspiré des lignes des années 1950, en bois, polyuréthane indéformable et fibre acrylique, revêtement amovible, 6 650 €, Giovannetti. 3. « San Primo », design Pierre Gonalons, avec dossier à volutes superposées de différentes couleurs, en bois massif et bois teinté, tissu « Toundra », bouclette de laine mélangée, Métaphores, 16 500 €, Pierre Gonalons. 4. « Borne », canapé vintage, structure et piètement en bois, recouvert de tissu, 9 800 €, Pamono. 5. « Lemma », design Paolo Castelli, en bois et velours bicolore et passepoilé, un tissu jouant de reflets et de variations, 12 169 €, Paolo Castelli. 6. « Hughes », design Sérgio Mendes, en métal et velours, disponible en différentes finitions, 7 900 €, Munna. Calque, Thieberge & Comar, et ruban, Mokuba. 119


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mousse, 6 960 €, Established & Sons. 2. « Nuvola », design Paola Navone pour Gervasoni, en bois multicouche et mousse de polyuréthane recouvert d’une couette rembourrée de duvet d’oie et de fibres de polyester, déhoussable, 5 011 €, RBC Mobilier. 3. « Athenae », design Maurizio Manzoni, en hêtre, peuplier et cuir capitonné, 12 400 €, Cantori. 4. « Blogger 3 », design Roberto Tapinassi & Maurizio Manzoni, en sapin massif, multiplis de pin et panneaux de particules, recouvert d’un tissu capitonné, structuré et extensible, 3 460 €, Roche Bobois. 5. « Chester One », design Renzo Frau en 1912, en hêtre, crin végétal modelé à la main et cuir Pelle Frau capitonné, 18 592 €, Poltrona Frau. 6. « Camaleonda », design Mario Bellini, réedition du modèle créé en 1970, en aluminium, polyuréthane et cuir, prix sur demande, B&B Italia. 120

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RELIEF ET CAPITON 1. « Quilt », design Ronan & Erwan Bouroullec, coque en fibre de verre, textile cousu en nid d’abeille et inserts de


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BANQUETTE ET MÉRIDIENNE 1. « Horizon », design Artefatto Design Studio pour Secolo, en métal et tissu, 3 930 €, Savannah Bay. 2. « Pretty »,

structure en bois, socle laqué platine recouvert de tissu, 6 200 €, Armani/Casa. 3. « Westside », design Jean-Marie Massaud, système composable, en bois et dérivés, mousse en polyuréthane expansé et revêtement tissu déhoussable avec coussin de tête, 7 100 €, Poliform. 4. « Atoll », design Antonio Citterio pour B&B Italia, modulable, structure métallique et revêtement cuir, 8 967 €, Silvera. 5. « Elsa », design Guillaume Hinfray, en hêtre massif et panneaux en bois multiplis recouverts de mousse polyuréthane et tissu «Eden », Métaphores, 4260 €, Duvivier Canapés. 6. «Refolo», design Charlotte Perriand, en chêne teinté et cuir, 9 720 €, Cassina. 7. « Five to Nine », design Studiopepe pour Tacchini, en noyer et cuir, 5 368 €, Silvera. 8. « Daybed Louise », design Francesco Balzano, en onyx blanc, chêne teinté et tissu « Holland & Sherry », prix sur demande, Kolkhoze. Plaid en cachemire, Liaigre. 121


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fibre de polyester, 4 105 €, MY Design. 2. « Tateyama », design Artefatto Design Studio pour Secolo, finition métal, rembourrage et revêtement à personnaliser, 6 840 €, Savannah Bay. 3. « Vis-à-vis Hémicycle », design Philippe Nigro pour Ligne Roset x Mobilier National, met à l’honneur leurs savoir-faire respectifs, le garnissage pour l’un et le travail du métal pour l’autre, revêtement en tissu, 5 962 €, Ligne Roset. 4. « Grand Angle », design Marie-Christine Dorner, avec têtière articulée, structure métallique sanglée, mousse polyuréthane Bultex, mousse hyper-souple avec parementage de plumes et revêtement en tissu « Parade », 7 733 €, Cinna. 5. « Add Soft », design Francesco Rota, modulable, en aluminium laqué et tissu « Divina Melange », Kvadrat, 6 615 €, La Palma. Justine porte une robe, Nougat London, et buste en plâtre, Astier de Villatte. 122

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VIS-À-VIS OU TÊTE-À-TÊTE 1. « Josephine », design Gordon Guillaumier pour Moroso, modulable, en bois, mousse de polyuréthane et


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JUPONNÉ OU FRANGÉ 1. « Palais Royal Froufrou », design Pierre Augustin Rose, en chêne massif et tissu « Loft », en coton, Pierre Frey,

fabriqué à la main en Europe, Pierre Augustin Rose. 2. « Raffles », design Harris & Harris, en frêne massif festonné sur le bas, option de rembourrage durable utilisant des matériaux naturels, comme la fibre de coco, du latex, de la laine, du coton et des plumes, 4 645 € ou 5 785 € pour un rembourrage naturel, Harris & Harris. 3. « Amami », design Lorenza Bozzoli pour Moooi, en bois, mousse haute résilience et velours, 11 612 €, MY Design. 4. « Fringes », à dossier incurvé, en bois et velours avec trois bandes de franges qui courent devant et à l’arrière, réalisé à la main au Portugal, 9 036 €, Munna. 5. « Signora Vintage », design DimoreStudio, en bois, mousse de polyuréthane et velours, détails en satin, laiton oxydé et coussin traversin, fabriqué à la main en Italie, 14 400 €, Dimoremilano. Passementerie, Houlès. 123


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fuge « Salvador », 17 134 €, Minotti. 2. « Saparella », design Michel Ducaroy, canapé d’angle en mousse polyuréthane haute résilience Bultex et tissu « Chartres », flanelle grise, 9 500 € l’ensemble ou 2 893 € le canapé, 1 425 € le module d’angle et 472 € le pouf, Cinna. 3. « Marteen », design Vincent Van Duysen, modulable, structure peinte en étain, revêtement en tissu ou cuir et tables basses avec plateau en eucalyptus ou en chêne, différentes finitions et dimensions, prix sur demande, Molteni & C. 4. « Alberese », design Piero Lissoni, en bois, mousse polyuréthane, housse amovible en tissu, prix sur demande, De Padova. 5. « Assemble », design Destroyers Builders, modulable, en aluminium, bois et tissu extensible, 19 514 €, Valerie Objects. 6. « Lapis », design Emanuel Gargano et Anton Cristell, modulable, en bois massif et contreplaqué, mousse de polyuréthane et cuir, 8 203 €, Amura. 124

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MODULABLE ET À GÉOMÉTRIE VARIABLE 1. « Florida », design Rodolfo Dordoni, composable, en teck, métal, mousse, fibres et tissu hydro-


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© DE PADOVA/TOMMASO SARTORI.

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7. « Something Like This », design Maarten Baas pour Moooi, composé de différents blocs modulables permettant toutes sortes de configurations, en laine, mousse et acier, 9 241 €, MY Design. 8. « Noonu », design Antonio Citterio, canapé d’angle à composer, en aluminium, polyuréthane et tissu, disponible en 12 coloris, 24 700 €, B&B Italia. 9. « Naked », modulable, en bois, tissu ou cuir, 10 903 €, Mambo Unlimited Ideas. 10. « Standard », design Francesco Binfaré pour Edra, rembourrage Gellyfoam et ouate synthétique, revêtement déhoussable avec coussins intelligents équipés de mécanisme invisible, prix sur demande, Silvera. 11. « Mood », canapé modulaire avec coussins de différentes formes, puise son inspiration dans le mouvement constructiviste, en velours et noyer, fabriqué de façon artisanale au Portugal, 10 020 €, Malabar sur Meillart. Ruban, Mokuba. Adresses page 168

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MICR O CLI MAT HIS TO I RE RE M ODELÉ E PAGE DE GAUCHE Le nouveau visage de La Samaritaine côté rue de Rivoli, et sa façade au drapé de verre, prouesse technique avec ses 343 panneaux de verre sérigraphiés, et qui semblent tenir en équilibre. Le quartier s’y reflète en mouvement, symbole de son renouveau. PAGE DE DR OITE Le bâtiment Art déco de La Samaritaine, signé Henry Sauvage, a retrouvé son faste originel. Il se dédie aujourd’hui à l’hôtel Cheval Blanc. Les 72 chambres et suites embrassent la Seine depuis leurs baies vitrées. Quatre restaurants, dont une brasserie au 7e étage, et un café au rez-de-chaussée, sont ouverts à tous.

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NOUVELLE FLAMME Ventre de Paris (les Halles) ou centre de la capitale, ce quartier en mouvement entre le Palais-Royal et le Centre Pompidou s’était pour ainsi dire figé sur lui-même depuis plus d’une décennie, semblant se chercher autour d’une canopée souvent incomprise. À la manière d’un alignement des planètes, trois bâtiments phares et emblématiques préparaient leur renaissance. Conjonction des éléments, la Bourse de commerce, Pinault Collection, La Samaritaine, mais aussi la Poste du Louvre s’inaugurent presque en même temps. Anticipant cette effervescence, des galeries de design se sont déjà installées, et une nouvelle énergie se met en place. PA R

Virginie Bertrand

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Nathalie Baetens

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Art nouveau versus design contemporain. PA G E D E GA U C H E Le dernier étage sous verrière du bâtiment historique Art nouveau, qui fut édifié à la fin du XIXe par Frantz Jourdain. Avec son spectaculaire escalier entièrement restauré par Atelier d’Œuvres de Forge (AOF), amenant sous la verrière de 1 500 m2 entourée de sa « fresque aux paons ». Elle avait été couverte d’un badigeon blanc dans les années 1950. La frise ornée de volutes, feuillages et grappes de raisin a retrouvé ses fonds or. PAGE D E DROITE 1. La façade Art nouveau rue de la Monnaie arbore ses décors floraux en lave émaillée. 2. La façade en verre de l’agence SANAA du bâtiment rue de Rivoli.

PERSPECTIVES ET RÉFLECTIONS EN MIROIR Après quinze ans de travaux titanesques, La Samaritaine rouvre ses portes. Vaisseau amiral de son époque, elle resplendit dans ses atours retrouvés et renouvelés, prouesses d’une restauration pharaonique et d’un défi architectural. Quand, en 1885, Ernest Cognacq et son épouse Marie-Louise Jaÿ font appel à l’architecte Frantz Jourdain, promoteur de l’Art nouveau et penseur pour Émile Zola du grand magasin idéal en vue de son roman Au Bonheur des Dames, ils avaient intuitivement compris quel pourrait être l’atout stratégique de ce carrefour de Paris. À leur devise « en progrès constants », Frantz Jourdain répond « à besoins nouveaux, formes nouvelles ». Manifeste pour l’architecture métallique, permettant un commerce plus fluide car avec moins de murs, La Samaritaine se veut aussi un plaidoyer pour « l’art dans la rue », selon les termes de l’architecte. Panneaux en lave émaillée à motifs floraux, plaques de cuivre martelé, sculptures en volutes, sa flamboyance colorise le quartier. Inaugurée en 1910, La Samaritaine s’agrandit en 1928 d’un édifice Art déco signé Henri Sauvage. Leur récente restauration révèle leur splendeur originelle cachée sous des couches de peinture ou de plaquage. Quant à leur prolongement par un nouveau bâtiment résolument contemporain, il s’inscrit dans la vision avant-gardiste qui a prévalu à sa naissance. Mandatée pour l’ensemble du chantier, l’agence japonaise SANA A – Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa, mondialement reconnus –, prix Pritzker 2010, met en exergue l’excellence des savoir-faire français comme

les techniques les plus innovantes des entreprises. Le drapé se déployant sur la rue de Rivoli, en 343 panneaux de verre ondulé, fait écho aux façades vitrées de Frantz Jourdain. L’exploit de sa réalisation remémore celui de la verrière sommitale de 1888. Il y a aussi cette même quête, à plus d’un siècle de différence, de lumière naturelle à laquelle les architectes japonais répondent par la création de deux patios tout en transparence, en écho aux deux atriums anciens. Il en est de même pour la recherche d’amples volumes. À l’intérieur du nouveau bâtiment, dialoguent le verre et l’acier dans un esprit factory, avec des jeux de lignes entre escaliers mécaniques, passages et cours. Quand le soleil brille, la façade toute de verre vêtue réfléchit les immeubles environnants. Perspectives miroitantes de rues qui se réveillent, d’un cœur qui bat à nouveau. Comme au XIXe siècle, La Samaritaine redessine le quartier, aujourd’hui dans une version plus verte, la sortie du tunnel des Halles se transformant en une vaste place de 5 000 m 2 arborée. Côté Seine, la maison Cheval Blanc inaugure dans l’édifice Art déco d’Henri Sauvage son premier hôtel urbain, fantasmé et réalisé par l’architecte et designer américain Peter Marino. « Il s’agit sans doute de son projet décoratif le plus ambitieux à ce jour. Sa volonté dès le départ était de travailler exclusivement avec des artistes et des artisans français », explique Éric Fratty, directeur Design et Construction chez LVMH Hotel Management. De ses terrasses, Paris n’en finit pas de se révéler, la magie est réactivée. 129


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SOUVENIR D’UNE EXPRESSION DÉCORATIVE « On avait oublié que La Samaritaine était une œuvre conçue à l’origine par Ernest Cognacq. Il s’appuyait sur l’art de son époque pour attirer le chaland. » Jean-François Lagneau, architecte en chef des monuments historiques, veille sur sa restauration. Une armée d’artisans d’art a été mobilisée pendant cinq ans. L’escalier mythique a été entièrement désossé, avant de retrouver ses 270 marches en chêne massif, ses garde-corps aux feuilles d’or et ses céramiques sous les paliers. La fresque aux paons découpée en 336 panneaux de toile marouflée, afin d’atteindre la couche picturale d’origine. Quant à la verrière de 1 500 m2, elle a été déposée avant consolidation et installation de verres électrochromes variant au soleil. Mais ce n’est pas seulement l’incroyable ouvrage réalisé à l’époque qui est exhumé, c’est aussi l’esprit qui y régnait. La Samaritaine fait appel à différents architectes d’intérieur, designers, artistes, dans la tradition chère à son concepteur Frantz Jourdain, qui l’avait pensée comme une œuvre collective. Chaque acteur revisite la richesse de son histoire, de ses expressions décoratives. Appelé afin de créer son identité visuelle, Antoine Ricardou, fondateur du studio be-poles, exprime dans son logo, un « S » vibrant sur fond jaune, et dans l’alphabet qu’il lui dessine son caractère. « Elle est à la fois ancienne et contemporaine, conjuguant le passé au présent. Une incitation à renouer avec une certaine légèreté sur une mélodie de Benjamin Biolay, “Au bon temps de La Samaritaine”. » Et il lui confectionne un café avec la Brûlerie des Gobelins aux allures de soucoupe volante. « J’adore ce quartier, le cœur du réacteur. » Instants très parisiens. 1. L’escalier de La Samaritaine Pont-Neuf rénové : son garde-corps avec ses 16 000 feuilles d’or, ses céramiques Art nouveau et ses 270 marches en chêne. 2. Antoine Ricardou du studio be-poles signe l’identité visuelle dont le logo, le «S» sur fond jaune, décliné en papier peint dans une vitrine. 3. La Boutique de Loulou, pour un souvenir de La Samaritaine et de Paris.

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COURBES, FLEURS, VOLUTES EN NOTES DE TÊTE Réputé pour la conception de centres commerciaux et boutiques à l’avant-garde des technologies et services, l’architecte-designer Hubert de Malherbe s’imprègne de la quintessence du lieu afin d’en offrir une interprétation contemporaine. En partant des poutres Eiffel au niveau inférieur, il formule, tel un nez, le plus grand espace beauté d’Europe. En note de tête, les volutes de l’Art nouveau se déployant dans les courbes des structures en laiton, du sol au plafond. En note de cœur, fleurs, pieds-de-poule et losanges en mosaïques. En note de fond, une ambiance poudrée que l’on caresse encore mieux quand le designer avoue s’être inspiré des crinolines. Deux cents grands noms du soin, du maquillage et du parfum s’exposent sur 3400m2. Voisinent des marques de niche, naturelles, vegan, aux packagings recyclables, dans un décor contrasté de bois brut et béton ciré. Le collectif Ciguë, connu pour sa démarche d’écoconception architecturale, décline sur plusieurs étages, en s’adressant plus particulièrement aux Millennials, un mobilier décalé, chahutant les époques, avec renversement de moulures et abus de contreplaqué. Il fait souffler un vent qui n’est pas sans évoquer celui de l’Art nouveau du début du XXe siècle, dans un élan libératoire. L’agencement intérieur du bâtiment historique Pont-Neuf est donné au studio canadien Yabu Pushelberg. Glenn Pushelberg et George Yabu épurent le vocabulaire de l’Art nouveau en n’en retenant que les courbes, reprises à l’infini dans les arrondis des portants, les maillages des plafonds, le surlignage du mobilier d’or. Un terrazzo évoque les pavés parisiens. Qu’il est jubilatoire de voir ces différents regards revitaliser le Paris aimé, en son cœur battant. Esprit Art nouveau revivifié. 1. Au rez-de-chaussée de La Samaritaine Pont-Neuf, le studio Yabu Pushelberg a instauré un dialogue entre l’enveloppe historique du magasin et son approche contemporaine. 2. Sur 3400m2, une déambulation inspirée des carrousels et des crinolines. 3. Le designer Hubert de Malherbe conçoit le plus grand espace beauté d’Europe, ode à la féminité et aux lignes libres de l’Art nouveau.

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VISION PANORAMIQUE Prendre de la hauteur réveille quelque chose de romantique. Le sentiment gagne en intensité quand, au sommet du nouvel hôtel Cheval Blanc, sur la terrasse de la brasserie Le Tout Paris, la ville s’embrase, s’embrasse, s’enlace. Le regard épris, on se souvient qu’elle est la capitale la plus visitée au monde. Que ce soit la Bourse de commerce, La Samaritaine ou la Poste du Louvre, chacun dans sa nouvelle version propose une vision augmentée du quartier. Presque en 3D, quand du restaurant Voyage de l’architecte Jean-Michel Wilmotte, l’impression de toucher du doigt l’église Saint-Germain-l’Auxerrois est réelle. Irréelle. La designer Constance Guisset réussit l’exploit de donner cette sensation au premier étage de La Samaritaine, chez Ernest. « J’ai travaillé sur l’idée du diorama, le quartier mouvant, en vie, derrière la vitre immense, formée par le drapé de verre. Ce bistrot fantaisiste semble suspendu dans le décor. » Quant au trio Chloé Nègre, Karine Chahin et Virginie de Graveron, du studio Atelieramo, formé quand elles étaient chez India Mahdavi, il fomente un paysage intérieur, celui de l’appartement d’une Parisienne, que La Samaritaine réserve à ses VIP. « On avait envie de quelque chose de personnel, les clients doivent se sentir accueillis chez une Parisienne, entre meubles de famille, de voyage, références design, objets à histoires, un mix d’élégance et de décontraction, de simplicité et de sophistication.» En observant perché, le regard en balade, entre le Sacré-Cœur, le Père-Lachaise, les tours Duo de Jean Nouvel, Montparnasse, la tour Eiffel… ou en s’installant dans une bergère de style XVIIIe bordée de fourrure, Paris se révèle sentimentale. Absolument romantique. Paris savoureux. 1. La vue du restaurant Le Tout Paris au dernier étage de l’hôtel Cheval Blanc, dont l’inauguration est prévue le 7 septembre. 2. La designer Constance Guisset dans le bistrot Ernest qu’elle a conçu. 3. L’église Saint-Germainl’Auxerrois vue du restaurant Voyage. 4. Un salon de l’appartement d’une Parisienne par le trio d’Atelieramo, un mélange de styles, d’époques, de belles matières.


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LA POSTE DU LOUVRE À CIEL OUVERT Que cachent ses façades monumentales, encore plus impressionnantes dans l’éclat de leur réhabilitation ? La Poste du Louvre va enfin dévoiler son intérieur, vaste de 35 000 m2, surprenant dans son architecture industrielle, contrastant avec la pierre de taille extérieure. L’architecte Julien Guadet avait pensé en 1888 la flexibilité du bâtiment, terme si actuel induit par la multiplication des usages. Dominique Perrault, l’architecte en charge de sa rénovation, rend hommage à ce précurseur de la modernité. Il la donne à voir et à vivre, ouvrant ce bloc massif de chaque côté, le traversant de passages reliant les rues opposées, allant jusqu’à transformer l’ancienne pente de livraison en voie piétonne, une oxygénation bienvenue dans ce quartier si dense. « En pénétrant dans la cour intérieure, à ciel ouvert, on découvre une écriture architecturale insoupçonnée. Arachnéenne : poutres, voûtains, poteaux et nouvelles façades vitrées s’étagent dans un langage franc et direct», souligne Dominique Perrault. Jean-François Lagneau, architecte en chef des monuments historiques, qui a accompagné ce projet, met en résonance l’historique des 1er et 2e arrondissements avec sa tradition de passages couverts – du Caire, du Cerf, Galerie Vivienne – et les nouveaux passages perçant la Poste. La Poste Immo, filiale immobilière du groupe, pratique « la revitalisation de son patrimoine par la création ». Au sein de cet îlot urbain, s’adjoignent au bureau de poste toujours accessible du péristyle des magasins dont Bo Concept, des bureaux, du coworking, une crèche, un commissariat et un hôtel 5 étoiles, avec terrasse de 1 000 m2 en jardins, nommé Madame Rêve. « Parce que Paris est à vos pieds », indique son instigateur Laurent Taïeb. Patrimoine réinventé. 1. Au 3e étage de la Poste, Madame Rêve, un hôtel de 82 chambres, avec bar en rooftop et restaurant. 2. Dominique Perrault, l’architecte de la Poste du Louvre. 3. La façade de pierre pensée par l’architecte Julien Guadet a fait accepter le bâtiment à l’époque, dans sa proximité avec Le Louvre. 4. La cour-patio, espace central à l’air libre, est entourée de bureaux vitrés.

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LA BOURSE DE COMMERCE, ÉPICENTRE DE L’ART « Le cylindre, reliant la terre et le ciel, transcende ainsi la Bourse de commerce et l’ancre au cœur de Paris. » Yann Nussaume, historien de l’architecture, exprime le geste de l’architecte japonais Tadao Ando, conjuguant radicalité et simplicité. Quand François Pinault le sollicite pour intervenir dans ce monument classé, vieux de quatre siècles, témoin de nombreuses prouesses architecturales, de la première colonne isolée de Paris au XVe siècle pour l’hôtel de Catherine de Médicis à l’impressionnante halle au blé circulaire du XVIIIe siècle, jusqu’à sa recomposition en Bourse de commerce en 1889, le défi est de taille. Peut-être à l’égal de la collection de l’homme d’affaires, collectionneur d’art, aux 10 000 œuvres de tous les continents. L’architecte reprend sa forme géométrique fétiche, le cercle, symbolisant le néant mais aussi le tout au Japon, mais qui sera ici incluse dans un autre cercle. Il explique la vocation de cette architecture qui est « de relier les fils du temps, passé, présent, futur ». Le cylindre de béton de 29 m de diamètre sur 9 m de haut est parcouru d’une rampe ascendante à l’extérieur menant aux différentes galeries et au plus près de la coupole, dont les 1 600 vitrages ont été remplacés, et de ses 1 400 m de panoramas peints en 1889 et nettoyés au coton-tige. De cette coursive, le point de vue est inédit. Les parois grises se nimbent par les jeux de lumière des membrures de la verrière. Telles celles d’un cadran solaire, les ombres portées semblent dilater le temps. Au rez-dechaussée, juste en dessous, la sculpture en cire d’Urs Fischer, réplique grandeur nature de L’Enlèvement des Sabines de Giambologna, rappelle en fondant que le temps est compté. Un carpe diem artistique. Singulière renaissance. 1. La Bourse de commerce, restaurée à l’identique, retrouve son faste d'autrefois. 2. Entre les murs édifiés par Henri Blondel, les sculptures de Bertrand Lavier pour l’exposition inaugurale « Ouverture ». 3. La verrière, cœur de l’édifice. 4. L’escalier à double révolution par l’architecte de la halle au blé, Nicolas Le Camus de Mézières. Lustre des frères Bouroullec.

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LE T E MP S SUS PENDU PAGE DE GAUCHE Le cercle de béton lisse dans l’architecture circulaire de la Bourse de commerce baignée de lumière à travers la verrière. Prouesse architecturale à sa construction, elle a été restaurée à l’identique et chaque panneau de verre a été coupé sur mesure. PAGE DE DR OITE Sculpture de l’artiste Urs Fischer en cire, vanité contemporaine.

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DU B L É A UX GRAI NS PAGE DE GAUCHE Le restaurant La Halle aux Grains, au dernier étage de la Bourse de commerce, a été pensé par les architectes de l’agence NeM, Lucie Niney et Thibault Marca. L’espace et ses objets ont ensuite été créés par les designers Ronan & Erwan Bouroullec. Ils ont imaginé un vocabulaire tout en transparence et en texture : verre coulé, pieds de tables martelés, rideaux en guipure métallique PAGE DE DR OITE Michel Bras, en tablier imaginé par la designer textile Catherine André, tissé par la maison Moutet.

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Contemplation et célébration. PAGE DE GAUCHE 1. L’espace circulaire du restaurant épouse la géométrie de la Bourse de commerce. 2. Vase de Ronan & Erwan Bouroullec, en verre coulé. PAGE DE D ROI TE 1. Michel Bras, en pleine discussion expliquant ses « Niac », ses épices qui donnent la niaque aux plats. 2. Les Bras ont imaginé des recettes de chocolats à base de grains, courge, sarrasin, tournesol, avec la chocolaterie Agnès & Pierre. 3. Le menu du jour. Graphisme, Studio Voiture 14. 4. Vue sur l’église Saint-Eustache 5. Les costumes ont été dessinés par la styliste Catherine André, boutons en forme de grains, et jeans, Atelier Tuffery. 6, 9. Les assiettes, soucoupes et tasses à café d’Élise Fouin évoquent les semoirs et les sillons. 7. Plaques de chocolat, gourmandises spécialement créées pour ce lieu. 8. Vases en verre teinté de Ronan & Erwan Bouroullec.

LES BRAS, DANS LE VENTRE DE PARIS Quel symbole le plus délectable et surprenant que l’arrivée de Bras à Paris. Michel, le père, Sébastien, le fils, descendus de leur montagne magique, l’Aubrac, offrent à cet ancien quartier nourricier des Halles un cousin de leur mythique Le Suquet. « Après nos échanges avec François Pinault et Jean-Jacques Aillagon, directeur général de Pinault Collection, nous sommes venus prendre le pouls du lieu. Mon rapport étroit avec l’architecture, la lumière – je suis très proche de Soulages – a participé à la décision. Comme son passé. Une historienne nous a retrouvé des pages écrites par un jeune aventurier, Arthur Young, en 1789. » Michel Bras les cite avec émotion : « Dans l’arène, que de pois, de fèves, de lentilles on y vend. Dans les divisions d’alentour, il y a de la farine sur les bancs. On passe par des escaliers doubles, tournant l’un sur l’autre, dans des appartements spacieux, pour mettre du seigle, de l’orge, de l’avoine. » Et poursuit ce récit à plus de deux siècles de distance. Ils l’écrivent à plusieurs mains, car « il était inenvisageable de venir sans l’équipe Bras », Mathieu Muratet, ex-directeur du Suquet, Maxime Vergely, chef de cuisine, pour ne citer qu’eux, car la liste est longue. Ils apportent dans leurs besaces également les artisans de leur région et viennent poser sur les tables des frères Bouroullec le fameux couteau dessiné spécialement par A+B designers et forgé par Laguiole, revêtent les chaises de feutre de laine, habillent les serveurs de jeans Atelier Tuffery, les cuisiniers de tabliers tissés par la maison Moutet. Baptisée La Halle aux Grains, le duo père-fils se joue du grain, comme il le fait du végétal depuis 1978, allant à sa genèse. « Nous avons accueilli dans notre 142

nouvel alphabet culinaire plus d’une cinquantaine d’éléments : amarante, azuki, kamut, fève, luzerne, pois en tous genres, fonio, millet, orge, lin, cumin, lupin… », détaille Sébastien Bras. « Après nous nous sommes vraiment amusés. Nous les avons goûtés, fait germer, grillés, soufflés, infusés, fermentés et cuisinés de mille façons, afin de composer cette nouvelle écriture parfois épicée par des clins d’œil au monde, avoue Michel Bras. Il y a beaucoup de cœur dans ce projet. » De ses moulins à épices japonais, conçus spécialement pour lui, s’échappent, quand il les ouvre, une symphonie de senteurs. Il les appelle les « Niac », car elles donnent la niaque aux plats. Un exemple ? Le miso de lentilles, alternative au miso japonais, qui fait chanter une tranche de bœuf de l’Aubrac, ou encore un pain de légumes d’été confits longuement en cocotte relevé de granola et Niac olive. Les grains inspirent aussi le sommelier argentin, Sergio Calderon. « Pour Paris, je tiens le truc, ou plutôt le grain, on va faire du vin de raisin », annonce-t-il à Michel Bras. Ils embarquent tous les vignerons avec qui ils entretiennent des relations quasi filiales, plus de trente, et demandent à ceux qui font des assemblages de faire du monocépage, et vice versa. Trente-trois « cuvées de grains » introuvables ailleurs. Le grain n’en finit pas d’inspirer. La designer Élise Fouin le modèle dans ses assiettes réalisées par la maison de céramique Jars, la chocolaterie Agnès & Pierre, de Rodez, le marie avec le chocolat noir. Même la typographie des cartes du déjeuner, goûter et dîner, essaime ses lettres évidées par les graphistes de Voiture 14. La bande est joyeuse et le plaisir en germination.


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Art et design. PAGE DE GAU CHE 1. Les œuvres numériques d’Arotin & Sergheï. 2. Extrait du film annonçant l’ouverture de la Bourse de commerce, Pinault Collection. PAGE DE DROITE 1. Dans la galerie de Pierre Gonalons, présentation de ses créations, hormis les vases en céramique de Carel. Tables basses en céramique, en marbre Calacatta et bronze poli, collection Montceaux, buffet « Studiolo » en frêne teinté et mélèze, miroir « The other side », applique « King Sun Murano » en collaboration avec Stories of Italy. 2. Le designer Pierre Gonalons. 3. La galeriste Sophie Negropontes devant la tapisserie « Le bassin », de Roger Muhl, manufacture Pinton, guéridon en céramique émaillée, design Hervé Langlais. 4. Sculpture miroir et sellette en onyx et bronze, design Gianluca Pacchioni, sculpture en verre « Eight », de Perrin&Perrin, à la Galerie Negropontes.

L’ENGOUEMENT DES GALERIES Le Centre Pompidou est à seulement quelques centaines de mètres de la Bourse de commerce, Pinault Collection. L’élan qu’il avait créé à son ouverture en janvier 1977, avec le ralliement de nombreuses galeries d’art éparpillées dans Paris vers les 3 e et 4 e arrondissements, semble frémir encore une fois avec l’arrivée de nouveaux acteurs dans la perspective de l’installation de la Fondation Cartier, en lieu et place du Louvre des Antiquaires. L’œuvre digitale Infinite Light Columns – « Colonnes de lumière infinies » –, du duo d’artistes Arotin & Sergheï, sur la façade de l’Ircam (Institut de recherche et de coordination acoustique/musique) vibre à l’unisson de ce futur de l’art, questionnant sa dématérialisation en autant de pixels. La galeriste Sophie Negropontes a anticipé cette dynamique ascendante. Elle installe ses artistes-artisans rue Jean-Jacques Rousseau, presque en face de la galerie Véro-Dodat, dont Pierre Passebon est un des pionniers avec la Galerie du Passage, rejoint dernièrement par le designer Pierre Gonalons. Ce dernier constate déjà depuis son ouverture, il y a moins d’un an, entrecoupée de périodes de fermeture dues à la situation sanitaire, l’arrivée de nouveaux clients drainés par la proximité avec la Bourse de commerce. Dans son écrin, couleur parme, avec boiseries 18101820 réalisées par Féau&Cie et parquet de pavements carrés et ronds exécuté par Carrésol, il réussit l’exploit d’y exprimer, d’y loger les pièces de ses propres collections et de ses collaborations. En avant-première, un fauteuil en cuir matelassé 144

pour Duvivier, une table d’appoint en céramique rose et une collection de miroirs avec la passementerie Verrier. Sophie Negropontes envisage même un parcours entre galeristes, avec Patrick Fourtin, Desprez Breheret rue Croix-des-Petits-Champs, Ibu du Palais-Royal... Son nouvel espace permet un dialogue entre les pièces, souvent monumentales, de sa famille de créateurs : les sculptures-céramiques de Benjamin Poulanges, celles en verre nées d’un processus aussi mathématique qu’alchimique des Perrin&Perrin, la table en bronze évoquant une terre craquelée ou un sol martien d’Erwan Boulloud, les constellations de plâtre et de laiton d’Éric de Dormael… Ils sont dix en plus de la manufacture Pinton, dont elle accroche désormais les tapisseries aux côtés des photographies de son grand-père, Dan Er. Grigorescu. « Plus grand, plus d’artistes, plus de ‘solo shows’ aussi. Il est la matérialisation de mon envie de mettre en valeur les arts décoratifs à la française, à travers des pièces d’artistes et de designers dont je partage l’exigence, l’amour du beau et sans doute un peu le grain de folie », souligne-t-elle. Ce nouveau triangle, entre la Bourse de commerce, Pinault Collection, La Samaritaine et la Poste du Louvre, et plus largement ce cœur de Paris, est aussi le laboratoire de la Ville : piétonnisation, priorité aux deux roues, végétalisation et mixité des usages. Jean-François Lagneau, architecte en chef des monuments historiques, conclut: « Les zones de chantier sont enfin terminées, le quartier va se redécouvrir et se faire connaître, fluidifié, aéré, sublimé. » Adresses page 168


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N°190 — août - septembre 2021

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L’ EAU ET SON CO NTE N ANT Inspirée des étendues de sable, la collection Sabbia reflète la pensée minimaliste du designer japonais Naoto Fukasawa. Lavabo monobloc « Sabbia Stone » en Pietra Serena, mitigeur « Eclipse » en PVD, Boffi.

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© BERNARD TOUILLON.

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LIGNES D’EAU À la source, l’idée de recommencement. La salle de bain est associée au mythe d’un lieu permettant de s’abstraire pour mieux se retrouver. Un répertoire de géométries variables appelle à ritualiser le bien-être. Pureté, transparence, fluidité s’affirment dans des créations au design ajusté. À côté de la recherche de lignes sobres et de l’usage de matières naturelles, naît le point d’équilibre essentiel à la sérénité. PA R

Cécile Vaiarelli

© BOFFI.

B ON S FL U ID E S PA GE DE GA UC HE Entre bouillonnement et sérénité, la mer incarne le flux et le reflux, elle « lave » le sable et balaye les rochers de son ressac, laissant une impression de fraîcheur et de pureté.

PAGE DE DR O ITE Le designer japonais Naoto Fukasawa distille dans la collection « Sabbia » un effet enveloppant. Baignoire en Pietra Serena, Robinetterie « Eclipse », miroir « Zone », suspensions « Boccia », porte-serviettes « Iko », prix sur demande, Boffi.

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SAL ON DE BAI N PAGE DE GAUCHE Équilibrée, la salle de bain selon Boffi adopte l’esprit d’un salon minimaliste, un espace d’épure qui cultive le sentiment de détente autant que de bien-être. Cette pièce ne se veut pas uniquement utile et concentrée sur le moment du bain, elle prend aussi en compte l’idée du temps pour soi, du volume consenti à la sérénité et des meubles qui s’extraient volontairement du répertoire habituel. Vasque plan de toilette à poser au sol « Sabbia 5 Stone », design Naoto Fukasawa.

© BOFFI.

PAGE DE DR OITE Baignoire monobloc « Fisher Island », design Piero Lissoni, robinetterie « Garden » en Inox avec levier de commande, miroir « SP14 » en profilé d’aluminium diffusant l’éclairage LED, prix sur demande, Boffi. Mobilier : fauteuils « Sunset » en cuir et chêne massif, Time & Style édition, lampes à poser « Elementi », design Elisa Ossino, De Padova.

Quel est le point de départ de la collection « Sabbia » ? Naoto Fukasawa : Le concept de « Sabbia » est de creuser une masse ovale molle qui entoure le corps humain. La forme de la partie intérieure est incurvée et procure une sensation de confort, une impression de bien-être immédiate au contact du corps. Comment s’illustre votre intervention ? Au départ, chez Boffi, la forme sculpturale obtenue avec des éléments lourds et massifs a été possible en utilisant le Crystal Plant, un marbre artificiel. Plus d’une décennie plus tard, nous avons transformé la baignoire et le lavabo « Sabbia » en une véritable pierre. Vous évoquez le pouvoir de la simplicité. Oui, la volonté et même l’impatience de Roberto Gavazzi à réaliser « Sabbia » avec des pierres naturelles ont été une véritable ligne de conduite. Pendant la pandémie, il a affirmé l’intention de fabriquer des produits naturels durables qui ne se décomposeraient jamais, à la manière des chefs-d’œuvre qui ont traversé le temps depuis l’époque romaine. Je pense que c’est là que réside le pouvoir de la simplicité.

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ans l’univers du bain, la culture du design a ce don sacré de lier l’eau, le geste pur et l’alchimie des formes. Rituel purificateur renforcé par une époque en quête de sens, le plaisir du bain prend des lignes multiples et se vit aujourd’hui comme une immersion dans un espace libre et personnel, un lieu de ressourcement et de remise à niveaux de tous nos capteurs. Sous le regard de designers, d’éditeurs et de fabricants, le temps du bain embrasse un spectre large. Il s’adapte à des petites superficies ou au déploiement d’une pièce à vivre, qui accompagne, prolonge le style des autres espaces de la maison. Avec des lignes minimalistes qui s’autorisent les sensations, comme la

douceur, le velouté, les textures naturelles, les finitions exigeantes qui vont à la rencontre d’une recherche technologique avancée, naissent des univers sensoriels en recherche constante d’équilibre. La collection « Sabbia » du designer Naoto Fukasawa pour Boffi souligne cet instant rare où le dessin dialogue avec la fonction, et où l’usage répond à l’intime. La société Boffi et Roberto Gavazzi, son directeur général, sont connus pour leur quête d’épure, mais aussi leur volonté d’éliminer les ornements décoratifs en créant des objets minimalistes. Naoto Fukasawa se fond dans cette pensée, lui donnant sa propre lecture. Une interprétation qui suppose le recours à des matériaux authentiques, tels que la pierre et le bois. 151


C ON TI NU ITÉ D E ST Y LE PA GE DE G A U C HE Élégant, le système « Blade » de Modulnova envisage le style de la salle de bain comme le prolongement des autres pièces de la maison. Jeux de lignes croisées entre d’épaisses étagères en noyer Milan de la bibliothèque « Brera » pensées pour le salon et des éléments verticaux en métal Poussière noire. Prix sur demande, Modulnova.

© GABRIOTTI.

PA GE DE DR O ITE Le lavabo suspendu « Block » en grès graphite est volontairement surdimensionné et rythme l’espace. Prix sur demande, Modulnova.

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I N SPI R AT I O N LE SENS DE L’ E S SE N T IE L

© SCAVOLINI.

Autour d’une composition linéaire et de courbes enveloppantes, le designer Vittore Niolu associe la qualité de l’espace à l’idée d’un salon de bain rythmé par

des agencements, des couleurs et des lumières ajustés. Au mur, structure ouverte modulaire en finition rouille. Baignoire « Cot » en Betacryl. Prix sur demande, Scavolini.

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M ATI ÈRE À E FFE T

© PORCELANOSA.

1. Inspirée par le marbre Calacatta, la richesse graphique de la collection « Viola » enveloppe l’espace. Carrelage grand format « Xtone Viola Blue » en finition Silk ou poli sur le sol, les murs et les étagères réalisées sur mesure. Sol, 120 x 120 cm, 239,83€/m2. Revêtement mural, 150 x 300 cm, 1 153,64 € pièce, Porcelanosa. 2. En créant une opposition visuelle entre

deux types de carreaux « Xtone », Porcelanosa définit un espace bain sobre et élégant. Au sol et au mur, « Oxyde Grey Nature » et ses nuances d’acier rouillé. Sol, 120 x 120 cm, 158,56 €/m2. Revêtement mural, 150 x 300 cm, 750,96 € pièce. Baignoire en pierre naturelle Paonazzo Biondo, prix sur demande, Porcelanosa.

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1. Entre savoirfaire artisanal et haute technologie, la collection « Bel Ami » en laque et décor bois offre une belle prise en main de ses tiroirs. Meuble sur pieds en finition titane brillant, vasque en Céramyl®, miroir « Divin plus » à éclairage LED, 1 460 €, Decotec. 2. Avec un capteur infrarouge, ce robinet électronique libère le geste. Mélangeur pour lavabo, collection « Robinetterie Electronique », 195 €, Tres Griferia. 3. Redécoupable, ce receveur extra-plat s’adapte à tous les espaces. Receveur de douche en Neoroc, façon ardoise naturelle, 4 coloris, à partir de 444 €, Jacob Delafon.

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4. Les meubles-consoles de la nouvelle collection « Geberit Variform » ont une ligne simple et plus d’espace de rangement. Console de 90 cm, tiroir avec système d’ouverture pousse-lâche et fermeture ralentie, vasque à poser, à partir de 700 €, Geberit.

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Géométrie affirmée et singularité de formes s’articulent autour du savoir-faire céramique. Illustration avec la collection « Plinio », dessinée par Andrea Parisio et Giuseppe Pezzano, qui a remporté le prix du Red Dot Product Design 2021. Vasque 86 x 46 cm, couleur talc de la palette Terre di Cielo, structure et accessoires finition noir mat, tiroir en chêne blanchi, miroir « Simple Tall Box ». Prix sur demande, Ceramica Cielo. Adresses page 168

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PA GE DE DROITE Dans cette salle de bain, une baignoire en béton teinté marron, Mercadier, et une douche se partagent l’espace. Fauteuil « Peacock » en feutre vert de Dror Benshetrit, Cappellini, meuble en bois, chiné. Robinetterie « Ice Cube », Bandini.

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la peau. Une formulation au cœur des soins « Abeille Royale » de Guerlain. 2. « Eye R Repair Serum », sérum pour les yeux, associant miel et gelée royale, 105 € les 20 ml, Guerlain. 3. « The Concentrate », sérum liftant, aux actifs de canne à sucre, olives et dattes chinoises, 129 € les 30 ml, La Biosthetique. 4. « Double Serum Eye », sérum contour des yeux, formule naturelle enrichie en 13 extraits de plantes, 69 € les 20 ml, Clarins. 5. « Pionnière XMF », sérum retexturant éclat, biotechnologie marine, 140 € les 30 ml, Phytomer. 6. « Age-Purify Intensive », sérum double correction rééquilibrant long-terme, 62 € les 30 ml, Filorga. 7. « Absolue - Le Serum », concentré, inspiré par la capacité d’autorégénération de la nature, flacon rechargeable en verre recyclé, 235 € les 30 ml, Lancôme. 8. « FSLX Enmei », crème reconstituante, aux actifs végétaux inspirés par la pharmacopée japonaise, 480 € les 50 ml, Shiseido. 9. « Sisleÿa - L’intégral anti-âge », sérum éclat anti-taches, 205 € les 20 ml, et crème contour des yeux et des lèvres,176 € les 15m l, Sisley. 10. « Aromessence Magnolia Blanc », sérum-huiles essentielles, au magnolia blanc, 75 € les 15 ml, Décléor. 162

© SDP. 1, 14. FABIEN SARAZIN.

RITUEL DU QUOTIDIEN 1. Plus de dix ans de recherches scientifiques illustrent la puissance d’un assemblage de miel et de gelée royale sur


C OU P D ’ ÉC L AT 14 .

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11. « Replasty Profiler », sérum anti-âge, inspiré par la médecine esthétique, 350 € les 50 ml, Helena Rubinstein. 12. « Life Plankton Multi-Corrective Body Oil », huile corps multicorrection, concentrée en Plancton de vie™, 54 € les 125 ml, Biotherm. 13. « Abeille Royale », Advanced huile-en-eau jeunesse, association d’une huile nutritive à la fraîcheur d’une lotion, 52 € les 15 ml, Guerlain. 14. La gamme de soins anti-âge « Abeille Royale » de Guerlain puise toute son efficacité de l’abeille. 15. « Réconforter », fluide de jour, à base de plantes sauvages, 43 € les 50 ml, On the Wild Side chez Sephora. 16. « Rêve de miel », eau savoureuse parfumante, sillage miellé, 30,50€ les 100 ml, Nuxe. 17. « Hydra Beauty - Camelia water cream », crème fluide hydratante révélatrice d’éclat, enrichie en eau florale de camélia, 54 € les 30 ml, Chanel. 18. « Capture Total », Super potent eye serum, formule d’origine naturelle associée à un applicateur breveté, 75 € les 20 ml, Dior. 19. Savon parfumé d’essences naturelles, extrait d’une collection de 12 savons vintage dont 3 fragrances historiques rééditées pour la première fois, série limitée, 6,40 € les 100 g, Roger & Gallet. 20. « Vinosource », huile de nuit régénérante, cocktail de 5 huiles végétales et essentielles, certifié bio, 28 € les 30 ml, Caudalie. Adresses page 168 163


S AV O I R - F A I R E

ÉLOGE DE L’IMPERFECTION Avec une grande liberté de ton, la collection Gleeze de Ragno alterne des surfaces concaves, convexes, semées de belles irrégularités à côté de couleurs nuancées. Elle anime des parois de céramique à la simplicité intemporelle qui savent capturer la lumière. Cinq couleurs : blanc, turquoise, beige, jade et gris, unies comme les cinq doigts de la main célèbrent une authentique culture de l’artisanat. PA R Cécile Vaiarelli

« Nous aimons la beauté des petites choses, des infimes détails qui composent un ensemble. Ce qui rend une matière unique, ce sont justement ses minuscules imperfections et les légères nuances qui l’ennoblissent. » Par cette déclaration d’amour à la terre, Ragno introduit un regard artisanal sur la collection Gleeze. Au croisement de la céramique authentique et de l’innovation, le groupe Marazzi fait entrer une fraîcheur de vue créative s’inscrivant volontairement dans des petits formats. Avec trois dimensions de carreaux modulables à l’infini de 10 x 10 cm, 5 x 15 cm et 7 x 20 cm, agencés

et combinés entre eux comme des histoires à part entière, se construisent des surfaces uniques et personnelles. Le façonnage manuel et les matières changeantes rappellent la tradition céramique d’autrefois où l’imperfection, voire le défaut ont la valeur tactile de matières vivantes, vibrantes. Le relief, la brillance et les tonalités couleur d’eau ajoutent dans une salle de bain contemporaine l’effet tellement recherché. La perception visuelle et sensuelle du fait main imprègne des espaces habités et leur confère un supplément d’âme et d’esprit.

Posés à la verticale, les carreaux de la douche se caractérisent par leurs irrégularités, des effets de coulure de rouille et de fer, des dégradés intenses. L’assemblage de ces céramiques petit format accentue le jeu des imperfections. « Gleeze Beige », collection Gleeze, 5 x 15 cm, prix sur demande, Ragno.

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© MARAZZI.

FRA GM ENTS E XP RE S SI FS


COMMUNIQUÉ

Encore associées aux spectaculaires coups de marteau du commissairepriseur, les ventes aux enchères connaissent en réalité depuis quelques années leur petite révolution grâce au digital. « Dès 2011, nous avons lancé Tajan Live, notre plateforme de vente en streaming, qui a rapidement intéressé de nouveaux collectionneurs », se souvient Romain Monteaux-Sarmiento, directeur de la communication et du marketing de Tajan. Cette grande maison de vente pionnière et trentenaire séduit à l’international, avec 70 % d’acheteurs à l’étranger, et a vu

progresser de 300 % ses ventes en ligne en 2020. La recette de ce succès ? Le lancement de l’application d’estimation Tajan Art Valua\QWV TM[ KI\ITWO]M[ MV ^MZ[QWV Æ QXJWWS TM[ ^Q[Q\M[ ^QZ\]MTTM[ LM [ITTM[ d’exposition avant les enchères, et l’utilisation d’un scanner 5D unique I] UWVLM W ZIV\ ]VM QUUMZ[QWV QV\MZIK\Q^M I] K¶]Z LM[ ® R]UMI]` ¯ V]UuZQY]M[ LM[ ¶]^ZM[ ,M Y]WQ XMZUM\\ZM LM[ ^MV\M[ MV TQOVM MV \W]\M \ZIV[XIZMVKM M\ MV \W\ITM KWVÅ IVKM I^MK TM [MV[ L] [MZ^QKM de l’accompagnement et du conseil qui fait la signature de Tajan.

© Tajan

LE MARCHÉ DE L’ART NOUVELLE GÉNÉRATION


S AV O I R - F A I R E

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J EU X DE C ON S T R U C T I ON

19 x 150 cm, prix sur demande, Ragno. 3 . Mur en relief aux variations chromatiques turquoise. « Gleeze Turchese Struttura Egg 3D », 10 x 10 cm. prix sur demande, Ragno. 4 . Adapté à un décor ancien ou contemporain, carrelage «Gleeze Beige», 7,5 x 20 cm, prix sur demande, Ragno. Adresses page 168

© MARAZZI.

1. Dans la salle de bain, deux modèles de carreaux en grès émaillé, de couleur et de dimension identiques pour rythmer l’espace. Devant, esprit seventies pour le motif « Struttura Egg 3D Gleeze Beige » en relief, en forme d’œuf, 10 x 10 cm, et au fond, carreau uni

« Gleeze Beige », 10 x 10 cm, prix sur demande, Ragno. 2. Les parois de la salle de bain et de la douche sont habillées des mêmes carreaux « Gleeze Turchese », 7,5 x 20 cm, prix sur demande, Ragno. Au sol, une réinterprétation de parquet avec le carrelage « Woodsense Beige Rettificato », imitation matière bois,

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LITTLE GREENE - NATIONAL TRUST II Collection hommage Little Greene lance sa deuxième collection de papiers peints en collaboration avec la plus grande organisation européenne de sauvegarde et de promotion du patrimoine historique, le National Trust. Déclinée en quarante coloris, cette importante série de dessins axés sur des motifs originaux provient des archives des plus célèbres propriétés du National Trust. Elle comprend des papiers qui ornent encore des murs anciens, des fragments conservés dans des tiroirs d’archives ou des rouleaux découverts au fond d’un grenier. Chaque papier peint a été redessiné et recoloré, en respectant techniques et matériaux traditionnels. Un véritable hommage au patrimoine anglais. littlegreene.fr

RENDEZ VOUS

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DNUD Silhouettes ajustées Née en 2002 sous l’impulsion de Georges Vicidomini, DnuD allie créativité, modernité et féminité. Autour d’un style contemporain, la marque française se place en marge des codes traditionnels du maillot de bain,

l’envisageant comme une véritable pièce de mode. Après avoir consolidé son succès, la maison dévoile, saison après saison, une large sélection de maillots de bain, étoffée par la lingerie et le prêt à porter. d-nu-d.com

MESSIKA À fleur de peau Créée par Valérie Messika, la collection de bracelets emblématiques Move s’habille pour l’été d’un nouveau matériau : le cuir. À porter seul ou en accumulation, ce bijou mixte, avec son motif serti d’un diamant taille brillant, est transformable selon l’envie et l’humeur. Liens de cuir mat ou verni, motif pavé en or ou titane… plus de trois cents combinaisons pour associer style et couleur. Un accessoire à offrir et à s’offrir. Prix sur demande. Tél. 01 78 42 12 32. messika.com

CARVEN EYEWEAR La vie en grand Cette saison encore, les lunettes solaires Carven se veulent coutures, audacieuses, élégantes. De forme rectangulaire, la monture en acétate aux branches larges joue avec les contrastes de volume et de matière. Le choix du coloris écaille permet de dévoiler en transparence l’armature métal qui se termine par la signature « Carven » en lettres dorées. Modèle Carven CC4050S ECEC. Tél. 04 72 52 01 70. carven.com

MA PETITE PLAGE Collection Gypset Ma Petite Plage remet au goût du jour, à travers ses robes et accessoires, l’éponge velours, matière incontournable des années 1970. Des pièces simples et sophistiquées, made in France. La collection Gypset vient étoffer la palette initiale de la marque. Une série capsule composée de deux tuniques à manches trois quarts évasées : « Verushka » en version courte et « Talitha » en version longue. Les robes existent en neuf coloris – blanc, mint, bleu nuit, bleu Méditerranée, bleu pétrole, orange, camel, prune et noir. mapetiteplage.com


ADRESSES

Symphonie pastorale page 12 Les jardins de la Chéraille. Hameau de la Chéraille , 78120 Sonchamp. Tél. 06 43 23 30 15 et lesjardinsdelacheraille.com Yu Yoshida. @yuysd En lumière ! page 21 A l a i n G i l le s . a la i ng i l les.com A l b a n L a n o r e . l a nore - s c u lp t e u r. c o m A l i n e a . a l i n e a . com A r nout Meijer St ud io. ar nout meijer.nl A tel ier A la i n E l lou z . atelier- a la in- ellou z.f r Brokis. brokis.com Carpenters Wo r k s h o p G a l l e r y. c a r p e n t er s work shop g a l ler y.com Caran d’Ache. carandache.com C a s s i n a . c a s si na .com C F O C . cfoc.fr Christian Caulas. christiancaulas.com Ciment. ciment. paris Comédie Française. comedie-francaise.fr Doshi Lev ien. do sh i le v ien.com E t h n i c r a f t . et hnicr a ft .com Fa ïencer ie de Charolles. fdcfrance.com Flos. f los.com For u m i nter nat iona l Bois Construction. forum-boisconstruction.com Galerie Armel Soyer. armelsoyer.com Ga lerie Yves et Victor Gastou. galerieyvesga stou.com Her vé Va n der Straeten. vanderstraeten.fr India M a h d a v i . i nd i a m a hd av i.com InsidherLand. insidherland.com Joshua Vogel. joshua-voagel.com K A SSL Editions. kassleditions. com Laurent Maugoust Éditions. lau rent maugou st .f r L e B e r r e Ve v a u d . l e b e r r e v e v a u d . c o m Lelièvre Paris. lelievreparis.com Lladró. lladro.com Luke Lamp C o. lu kela mpco.com M ade i n Design by Printemps. madeindesign.com Magic Circus Éditions. magic-circus.fr Ma labar. malab a r.com.pt M a s s i m o U b e r t i . massimouberti.it Meillart. meill a r t .com M o b a l p a . mob a lp a . fr Mobi lab. mobilabgaller y.ch M u l le r Va n S e ve r e n . mu l ler vanseveren.be Paola Paronetto. paolaparonetto.com Pelle Studio. pelledesig ns.com Polt ronova . polt ronova.it Popu s E d it ion s. Té l . 0 6 37 10 21 6 3 . R e p o s s i . repossi.com Roche Boboi s . roche-bobois.com Rol l & H i l l. rollandhill.com Roger Pradier. roger- pr ad ier.com S a m mode. studiosammode.com Sera x. serax.com Stépha ne Ma rgolis. stephanemargolis.com St ud io Mieke Meijer. miekemeijer.com St ud io Sa m mode. studio.sammode.com Suly Bornstein Wolff. sulybw.com Triode. triodedesign. com Yellow poop. yellow pop.fr

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Patrick Jouin, côté jardin page 44 Pedrali. Bureau commercial export : tél. +39 035 835 88 et pedrali.it La préférence du bois page 46 Show room Sa ndra Benhamou. 3 , p l a c e du P a l a i s B ou r b o n , 7 5 0 0 7. Té l . 01 4 5 67 0 8 17 e t in fo@sandr abenha mou.com D’aventures en expériences page 54 Cinna. cinna.fr Diptyque. d ipt yquepa r is.com É d it ion s No r m a . e d it ion s - nor m a .com Galerie Valérie Guérin. 30 -32, rue de Bourgogne, 75007. Tél. 0 6 0 3 6 6 21 4 5 et g a ler ie v a le r ieg uer i n.com H a n n e s Pe e r. h a n ne s p e er.com L a C h a n c e . lachance.paris Le Bon Marché. 24, rue de Sèvres, 75007. lebonmarche.fr L e Ph i la nt h ro - L ab. 13-15, rue de la Huchette, 75005. philanthro -lab.org Mu sée des A r t s décor at ifs et du Desig n. 39, rue Bouffard, 33000 Bordeaux. Té l . 0 5 5 6 10 14 0 0 e t m a d d bordeaux.fr Poush Ma nifesto. 6, boulevard du GénéralL e c l e r c , 9 2 110 C l i c h y. Té l . 01 85 09 04 52 et poush-manifesto. com Robin A ircraft. robin-aircr a ft.com R u i n a r t . r u ina r t.f r Arches en lumière page 66 Emmanuelle Simon Architecture. 41, rue Beauregard, 75002. Tél. 01 45 08 48 51 et emmanuellesimon. com Galerie Kolkhoze. 72, rue des Archives,75003. Tél. 01 77 13 39 52 et kolkhoze.fr Ateliers Caffin. 22, rue Champlouis, 91100 CorbeilEssonnes. Tél. 01 60 89 80 28 et lesateliersca f f in.com C a m i l le Tr éhout . c a m i l let rehout .com Galerie Desprez Breheret. 30, rue Croix-des-Petits-Champs, 75001. Tél. 06 20 98 66 45 et benjamin-desprez.fr Gr ibaudo Va nd a m me. 48, passage Jouffroy, 75009. Tél. 01 56 03 94 10.G ubi. g ubi.com Habit at. 8, r ue du Pont-Neu f, 75001. Tél. 01 70 36 09 85 et habitat.fr Hermentaire. @hermentaire Maison de Vacances. 4, rue de Cléry, 75002. Tél. 01 42 86 94 69 et maisondevacances.com Maisonjaune Studio. Marché Paul Bert, allée 3, stand 145. 96, rue des Rosiers, 93400 Saint-Ouen. Moodz. mood z.be Teoreme E d it ion s . t heoremeed it ion s.com Z ot à n Zsakó. 38, rue Falguière, 75005. Tél. 01 42 38 30 63 et zsako-zoltan.fr Générations croisées page 78 LA.M Studio et LOMM Editions, L é o n i e A l m a M a s o n . 37, r ue d ’A m s t e r d a m , 7 5 0 0 8 . T é l . 06 20 97 47 22. lam- studio.com

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Tél. 06 20 98 66 45 et benjamindesprez.fr Ga ler ie Ma ison Verrsen. Marché Paul Bert, allée 6, stand 87. 96, rue des Rosiers, 93400 Saint- Ouen. Tél. 06 81 06 33 51/ 06 08 62 83 14. L’Atelier du Mur. Tél. 06 14 09 22 95 et atelierdumur.fr P ier re C hapo. G a ler ie Chapo. Quartier Carcarille, 84220 Gordes. Tél. 04 32 50 13 89 et chap o - creat ion.com Polt r onov a . polt ronov a .it S a por it i It a l i a . saporiti.com Sera x. serax.com Vitra. 5, rue Boudreau, 75009. Tél. 01 56 77 07 77 et v itra.com L’intime réflexion page 98 Saguez & Partners. Manufacture Desig n, 6, r ue de l’Hippo d rome, 93 4 0 0 S a i nt- O uen. Tél. 01 41 6 6 6 4 0 0 et s a g uez and-partners.com Hay. hay.dk Manganèse Éditions. Tél. 01 41 66 64 00 manganese - edit ions. c o m N e m o L i g h t i n g. n e m o light ing.com V it r a . v it r a.com Ruche à idées page 102 Studio be-poles. 60, rue SaintLazare, 75009. Tél. 01 44 52 11 50. Et 611 Broadway, 10012 New York. Tél. +212 614 09 55. be-poles.com Galerie singulière page 110 Pierre Augustin Rose. Du lundi au samedi, de 13 h à 19 h. 8 rue Hér old , 75 0 01. Tél . 01 4 0 2 6 49 54 et pierreaugustinrose.com Canapés phares page 116 Amura. amuralab.com & Tr a d i t i o n . a ndt r a d it ion. c o m A r m a n i /C a s a . a r m a n i . com A st ier de V i l latte. astierdev illatte.com B&B It a l ia . bebitalia.com Bisson Br uneel. bi s son - br u neel.com C a nt or i . cantori.it Cassina. cassina.com Chapas Textiles. chapastextiles. co m C i n n a . c i n n a . f r D e d a r. ded a r.com D e Pa dov a . depa dov a .com D u v i v ie r C a n a p é s . duviviercanapes.com Edra. edra. com Emmanuelle Simon. emmanuellesimon.com Established & Sons. establishedandsons.com Dimoremilano. dimoremilano. com D i mor e St ud io. d i mores t ud io.eu F lex for m. f lex for m. it Fra ncesco Ba lza no. francescobalzano.com G er va son i. ger va soni1882.it Giova n net t i. g iov annett icollezioni.it Gubi. gubi.com Harris & Harris. harrisharrislondon.co.uk Holla nd & S he r r y. hol l a nd a nd sher r y. com Houlès. houles.com House of F i n n Ju h l. f innjuhl.com Jonathan Adler. jonathanadler. com K ol k hoze. kolk hoze.f r


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Shizukuishi. Une terre où prospèrent de majestueux bouleaux blancs. Une source d’inspiration infinie pour Grand Seiko. Ici, l’ombre et la lumière sont en totale harmonie. Et le Temps à jamais inscrit dans son ultime précision. Ici, les TAKUMI s’inspirent de l’essence de la nature dans chaque garde-temps, donnant ainsi vie à leur magnificence.

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