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bureau de dépôt 3000 Leuven Masspost Revue bimestrielle (ne paraît pas en août/septembre) E.R.: Dominique Du Tré, Bd. A. Reyers 80, 1030 Bruxelles - P608361 Expéditeur: Fireforum asbl, Bd. A. Reyers 80, 1030 Bruxelles

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FIREFORUM Magazine n° 77

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n° 77 - avril/mai 2021


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sommaire COLOPHON Revue bimestrielle Fireforum Magazine Your Focus on Fire Safety ISSN: 1782-818X

Éditorial

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Le train d’extinction commandable à distance

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Propagation des fumées et comportement

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Adresse de la rédaction :

Concevoir de hautes cloisons ingénieuses tout en veillant à un compartimentage sûr en cas d’incendie

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Rédacteur en chef :

FiSQ – la qualité dans la sécurité incendie

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La prévention incendie et la police incendie : les deux font la paire?

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Détection d’un emballement thermique dans les batteries Li-Ion des systèmes de stockage d’énergie

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Les incendies de batteries, émergence d’un nouveau danger

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Deux nouvelles directives des pompiers doivent garantir l’uniformité et la qualité des avis

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Fireforum a entièrement remanié son site internet

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Fireforum Awards – appel à candidatures

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Les Nearly Zero Energy Buildings ne présentent-ils aucun risque en cas d’incendie ? Prouvons-le !

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Fireforum ASBL Boulevard A. Reyers 80 1030 Bruxelles

Ludo Vanroy Tél.: +32 (0)2 706 78 28 Email: ludo.vanroy@fireforum.be

Comité rédactionnel :

Dominique Du Tré, Guy Van de gaer, Hugo Van Keymeulen, Bart Vanbever, Cathy Deschrijver, Olivier Schittecatte, Dieter Brants, Thierry Pfleiderer, François Pigeolet, Roy Weghorst

Ont collaboré à cette édition : Niels Sekeris Christian Bredewoud Lieuwe de Witte Margo Karemaker Hugo Keulers Wim Kwakkenbos

Traductions : Virtual Words

Abonnements et secrétariat : Fireforum ASBL Boulevard A. Reyers 80 1030 Bruxelles info@fireforum.be

Annonces publicitaires: Elma Multimedia - Sven Destercke Tél : +32 (0)15 55 88 88 Email : s.destercke@elma.be

Editeur responsable : Dominique Du Tré

Graphisme et impression : Imprimerie Van der Poorten

L’ensemble du processus de création du revue (prépresse, impression, finition et livraison), se déroule à présent d’une façon entièrement neutre en carbone, certifié par le label Vinçotte CO2logic, la garantie de véritables efforts en la matière. En savoir plus? Visitez notre site web: www.vanderpoorten.be/fr/imprimes-neutres-en-carbone Aucun élément de ce magazine ne peut être repris sans l’accord explicite et obtenu au préalable de la rédaction. Les textes figurant dans le Fireforum Magazine sont publiés sous la responsabilité de leur auteur. Ceci vaut également pour les insertions publicitaires pour lesquelles l’annonceur est entièrement responsable. Wij geven ook een Nederlandstalige versie uit.


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editorial Cher lecteur, Chère lectrice, L’Europe et les États membres investissent des fonds colossaux pour faire face aux nouveaux défis que sont notamment la transition énergétique, la crise climatique ou encore le Green Deal. Dans son billet d’humeur, Mister Yman se demande si ne fût-ce qu’une petite partie de ces montants ne pourrait pas être investie dans des recherches complémentaires sur la sécurité incendie des bâtiments basse consommation. Ceux qui désirent construire de nouveaux « risques » doivent se concerter avec les acteurs chargés d’éviter ou de combattre ces risques. Les batteries Li-Ion commerciales existent depuis plus de 30 ans et sont massivement utilisées, mais nous commençons seulement à découvrir aujourd’hui comment prévenir, détecter ou éteindre un emballement thermique dans une batterie de quartier. Un groupe de travail au sein de Fireforum élabore des directives pour une transition énergétique sûre en termes d’incendie : un premier Code de Bonne Pratique sur la sécurité incendie des véhicules électriques dans les parkings est en préparation. Avec de nouvelles directives sur la récupération des eaux d’extinction et le stockage des substances dangereuses, les pompiers flamands ont remis un avis uniforme et de qualité. La demande des architectes de pouvoir utiliser des cloisons légères plus hautes pour le compartimentage a débouché sur une norme européenne exposant des règles d’extrapolation. Des parois de ces hauteurs ne peuvent pas toujours être soumises à essai en laboratoire. Vous découvrirez dans cette édition les aspects dont les concepteurs, les fabricants, les laboratoires d’essais et les entreprises d’installation doivent tenir compte. Hugo Keulers, orateur lors du dernier congrès Fireforum, tente d’offrir une réponse pratique à la question de savoir si un assureur incendie peut aller jusqu’à refuser de couvrir un sinistre si l’on constate après la survenue de ce dernier que l’assuré n’avait pas (entièrement) respecté les mesures de prévention incendie. Les résultats de l’étude pratique, réalisée par l’Académie néerlandaise de pompiers (Nederlandse Brandweeracademie), portant sur la propagation des fumées et le comportement des personnes âgées, ont été présentés lors du congrès Fireforum de 2020. Les Pays-Bas se penchent également sur les défis dans le cadre de la lutte contre les incendies dans les gares de triage et sur les trains d’extinction commandables à distance. Ludo Vanroy

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INTERVENTION

Lutte contre les incendies dans les gares de formation, intervention sans risque pour les secouristes Le train d’extinction commandable à distance Gare de triage de Kijfhoek, aux Pays-Bas. Photo de Bettina Samren

Intervenir à bonne distance de la source : la sécurité ultime pour les pompiers. Les gares de formation (également appelées gares de triage ou chantiers ferroviaires) sont des installations uniques et particulières. Dans les gares de formation, les trains sont scindés, réassemblés ou stationnés dans l’attente de partir vers une nouvelle destination. Le grand nombre de trains, de wagons et de locomotives stationnés dans la gare de formation entraîne des risques spécifiques, surtout en présence de substances dangereuses. En effet, les trains peuvent entrer en collision ou dérailler, ce qui peut causer d’importants incendies et des fuites de substances dangereuses. Or, on ne peut pas comparer de tels incidents à la lutte contre les incendies ordinaires. L’environnement difficile exige une expertise, un équipement et des mesures de sécurité spécialisés. Par ailleurs, les pompiers courent des risques spécifiques durant leur intervention. Existe-t-il des innovations en matière de sécurité incendie qui permettent une intervention plus sûre ? Sommes-nous en mesure de garantir la sécurité ultime des pompiers, à savoir une intervention efficace, mais sans présence humaine ? Comment un train d’extinction peut-il y contribuer ? Les gares de formation les plus vastes peuvent s’étendre sur plusieurs kilomètres et inclure jusqu’à 50 ou même 60 voies. Chaque jour, des centaines, voire des milliers de wagons de marchandises y sont triés et stationnés. Le triage se fait au moyen de locomotives ou de buttes en

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utilisant la gravité. Les gares de formation se trouvent généralement à proximité de grands nœuds ferroviaires, de zones industrielles ou de ports maritimes, et forment un lien important avec l’arrière-pays. Les nombreux wagons proches les uns des autres entraînent un risque

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particulier, surtout lorsqu’ils contiennent des substances dangereuses. En raison du risque d’incident impliquant des substances dangereuses et des graves effets qui en découleraient pour l’environnement, une gare de formation peut être comparée à un


site Seveso. Les gares de formation doivent donc prendre des mesures particulières pour éviter tout incident avec des substances dangereuses.

Scénarios plausibles dans les gares de formation Tous les pompiers ne sont pas à même d’intervenir dans des lieux aussi particuliers et de gérer les problèmes supplémentaires qu’ils posent. Ces dernières années, d’importants incidents se sont produits à Maschen (Allemagne), Kijfhoek (Pays-Bas) et Bailey (ÉtatsUnis). Le 22 novembre 1988, les pompiers volontaires de la petite ville allemande de Seevetal ont été appelés pour un incident dans la plus grande gare de formation d’Europe à Maschen (près de Hambourg). Un wagon laissait s’échapper du cyanure de sodium qui, lorsqu’il entre en contact avec l’eau, forme du cyanure d’hydrogène toxique. Des volontaires locaux ont commencé à lutter contre l’incident, mais ont alerté Seevetal après 10 heures. Les secouristes de Seevetal ont eu néanmoins besoin du renfort des pompiers de Hambourg pour pouvoir gérer la situation. Le 14 janvier 2011, un autre incident s’est produit à Kijfhoek, la plus grande gare de formation des PaysBas. Les pompiers locaux de la commune de Zwijndrecht ont été appelés pour un wagon en feu avec présence d’éthanol. Les pompiers ont eu beaucoup de peine à constater quelles substances se trouvaient dans le wagon en feu et ceux à proximité. Un temps précieux a ainsi été perdu avant de pouvoir déterminer la bonne stratégie d’intervention. Le 5 octobre 2012, le North Platte Fire Department (Nebraska, États-Unis) a été appelé dans la plus grande gare de formation du monde, celle de Bailey. Cette fois-ci, il n’était question ni d’une fuite ni d’un wagon en feu, mais de l’inflammation de toute la surface d’un grand réservoir de stockage rempli de diesel, carburant destiné aux locomotives de la gare de triage.

Véhicule d’extinction à la gare de triage de Waalhaven. Photo de ProRail / Stefan Verkerk

Les défis posés par la lutte contre les incendies dans les gares de formation Tous les incidents décrits plus haut relèvent des risques répertoriés dans les gares de formation. Pourtant, dans aucun des cas mentionnés, les services de secours n’étaient correctement préparés à appliquer le scénario spécifique. Ces accidents montrent que les gares de formation posent un certain nombre de défis en matière de lutte contre les incendies ou d’incidents impliquant des substances dangereuses dans et à proximité des wagons. En voici quelques exemples : // L’énorme étendue des gares de formation et le grand nombre de voies juxtaposées ; // L’électrification partielle par caténaires dans la gare de formation ; // La disponibilité limitée d’eau d’extinction (et d’agent d’extinction moussant) pour lutter contre l’incident ; // L’accès plus difficile des véhicules de pompiers aux liaisons ferroviaires ; // L’accessibilité limitée et la mauvaise visibilité des pompiers ; // La difficulté à obtenir des informations sur le contenu des wagons, surtout lorsque des substances dangereuses sont impliquées ;

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L’espace réduit entre les wagons, ainsi que la hauteur de ces derniers (plus de 4 m).

//

Tous ces défis sont réunis sur le lieu où doivent intervenir les pompiers. Lorsqu’il est impossible d’extraire et d’isoler le wagon touché par l’incident, la tactique d’intervention dans les gares de formation consiste, pour les pompiers, à transporter les tuyaux et canons entre les voies et wagons. Il s’agit toutefois d’une intervention nécessitant pas mal de travail et comportant d’importants risques pour les pompiers en raison de la faible visibilité et des risques additionnels tels que le matériel roulant, les caténaires électriques et le risque de trébucher sur les voies. Lorsqu’un incident prend de l’ampleur, il est compliqué pour les pompiers de rejoindre la gare de formation et ceuxci risquent d’être bloqués entre des wagons (en feu). De plus, une telle intervention prend beaucoup de temps. Après l’incident à Kijfhoek, il a été calculé qu’il fallait deux minutes à un pompier transportant des tuyaux et un équipement complet pour traverser une seule voie occupée. Cela signifie que lorsqu’un incendie se déclenche dans un wagon au milieu d’une gare de formation, il peut falloir jusqu’à plusieurs dizaines de minutes aux pompiers pour atteindre le lieu de l’incident. Entre-temps, l’incendie peut avoir pris de l’ampleur et s’être propagé aux nombreux autres wagons dans la gare.

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INTERVENTION Intervenir à distance On peut dès lors s’interroger sur la possibilité de mettre en œuvre une intervention plus rapide et plus sûre. Cela demanderait notamment d’accroître la distance entre les secouristes et l’incendie/la fuite. Il existe diverses possibilités. L’une d’entre elles consiste à faire appel à un corps de pompiers d’entreprise disposant de véhicules puissants capables de parcourir de grandes distances et munis de canons de très grande portée et d’une grande quantité de mousse d’extinction. Une autre possibilité consiste à aménager des voies d’urgence entre les voies ordinaires. Il s’agit de voies spéciales sur lesquelles les pompiers peuvent évoluer en toute sécurité. Celles-ci permettent également de réduire les longueurs de jet nécessaires et de mieux organiser l’accessibilité du lieu de l’incident. Un approvisionnement en eau d’extinction peut, en outre, être prévu le long des voies d’urgence, en installant des hydrants. Par ailleurs, il est possible d’utiliser des véhicules hybrides (Rail-Road vehicles). Ces véhicules de pompiers sont équipés de pneus et d’un châssis avec des roues métalliques pour circuler sur les voies. Il est impératif que les pompiers s’exercent régulièrement sur

ce type de véhicule, afin de pouvoir intervenir efficacement en cas d’incident. Un véhicule de ce genre est utilisé par la zone de pompiers du Brabant flamand Ouest pour intervenir dans le tunnel Diabolo, qui assure le désenclavement ferroviaire de l’aéroport national de Bruxelles. Enfin, différentes innovations offrent également des possibilités, notamment l’utilisation d’un train d’extinction (commandé à distance ou non) combiné à des images de drones et des robots d’extinction.

Nouveau concept d’intervention : le train d’extinction Les Pays-Bas travaillent à la mise en œuvre de nouveaux concepts d’intervention pour les gares de formation de la voie ferrée menant au port de Rotterdam, ainsi que la gare de triage de Kijfhoek à Zwijndrecht. Dans ce cadre, ils délaissent les véhicules d’extinction placés à côté du lieu et les pompiers qui transportent les tuyaux et canons d’extinction jusqu’au lieu de l’incendie au profit d’un grand véhicule industriel d’extinction à mousse capable d’éteindre

Détéction Incendie Détection Intrusion Vidéo Surveillance Contrôle d’accès Sécurité Périmètre Barrières Piliers d’accès

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Photo de nuit de l’incendie à l’éthanol en 2011 à Kijfhoek. Photos de Sven van Beek/Flashfoto

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rapidement un incendie grâce à un canon de toit (et en intervenant partiellement via une voie d’urgence). Pour la gare de formation de Kijfhoek, ce modèle constitue une étape intermédiaire vers un concept d’intervention qui, à terme, devrait offrir une sécurité encore meilleure aux pompiers, à savoir une intervention dans le cadre de laquelle la capacité d’extinction est commandée et mise en œuvre à distance. Cette intervention peut être facilitée par un train d’extinction.

Capacités du train d’extinction En cas d’absence ou d’impossibilité de prévoir des voies d’urgence le long des voies ordinaires (ou qu’il n’y a pas la possibilité d’en installer) et un approvisionnement en eau d’extinction dans une gare de formation, on peut désormais recourir à un train d’extinction. Celui-ci peut se composer d’une locomotive, de plusieurs wagonsciternes dotés de leur propre réserve d’eau, de canons d’extinction aux extrémités du train et d’une réserve d’agent d’extinction moussant. Quelque 150 m3 d’eau et 5 m3 d’agent d’extinction moussant permettent d’intervenir durant une demi-heure à raison de 4 000 litres par minute, ce qui est plus que suffisant en vertu des normes en vigueur. Les longueurs de jet des canons modernes s’élèvent à minimum 50 voire 80 m, même en cas de vent moins favorable. Par ailleurs, un train d’extinction peut être équipé de longueurs de tuyaux complémentaires et d’un canon mobile, qui peuvent être utilisés par les pompiers en cas de besoin. Le train d’extinction doit permettre de lutter contre et/ou de maîtriser les scénarios plausibles dans une gare de formation. Il s’agit, en l’occurrence, d’un feu de nappe de 100 à 200 m2, d’une nappe (très) toxique et d’un incendie avec flammes (libre). Ces scénarios sont déterminés dans le cadre d’une concertation entre l’exploitant ferroviaire, les pompiers et les contrôleurs. En cas d’incendie, il faut intervenir dans les 20 minutes.

Il s’agit du délai fixé dans les instructions des pompiers d’entreprise fournies par la zone de sécurité.

Le train d’extinction commandable à distance Afin d’améliorer la sécurité des pompiers, le train d’extinction doit être muni d’une double commande à distance : l’une permettant d’amener le train sur le lieu de l’incident, et l’autre de commander la pompe et les canons. En cas d’incident, le machiniste/wagonnier reçoit des instructions du commandant des pompiers, qui lui indique où le train d’extinction doit être placé. Une commande radio à distance permet au machiniste de positionner le train d’extinction au bon endroit tout en restant à distance. Entre-temps, l’agent-circulation doit veiller à ce que les voies soient libres et les aiguillages correctement positionnés conformément au plan de route du train d’extinction. Lorsque celui-ci se trouve au bon endroit, le machiniste/ wagonnier veille à ce qu’il soit stationné et bloqué, de sorte qu’il ne puisse plus rouler. Le conducteur/ l’opérateur de la pompe de l’équipe des pompiers peut ensuite diriger le

canon tout en restant à l’écart grâce à la commande à distance. Dans les 20 minutes après que l’alarme a été donnée, le train d’extinction est sur place et le canon d’extinction opérationnel. Actuellement, de nombreux corps de pompiers (d’entreprise) envoient encore des individus sur place pour la reconnaissance et la prise d’images. Il est toutefois possible d’améliorer la sécurité en utilisant, par exemple, des images prises par drones ou caméras fixes. La mise en œuvre d’un train d’extinction doit aller de pair avec un plan mûrement réfléchi. Pour mettre au point un concept d’intervention performant, il faut satisfaire à différentes conditions, notamment concernant la manière d’utiliser le train d’extinction et la façon de gérer les différentes parties du train. Il ne faut pas perdre de vue plusieurs points importants, tels que l’endroit de stockage ou de stationnement du train d’extinction, les possibilités de commande et la méthode d’intervention, les exigences en termes de performance, la gestion et la formation/l’entraînement (du personnel). Voici quelques exemples concrets : chercher un endroit de stockage toujours accessible pour le train d’extinction, fabriquer le train d’extinction de sorte qu’il résiste aux

Des pompiers lors d’un exercice nécessitant d’intervenir à faible distance des wagons. Photo de Rob Jastrzebski

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INTERVENTION

Véhicule hybride dans le tunnel Diabolo à Bruxelles

influences externes telles que le gel ou les températures élevées, équiper le train d’extinction de suffisamment d’eau et d’agent d’extinction moussant, établir un plan pour l’inspection, les tests et l’entretien, ou encore mettre au point un plan d’exercice.

Conclusion L’intervention des pompiers en cas d’incendie important ou de fuite de grande ampleur dans une gare de formation n’est pas sans risque et entraîne des problèmes particuliers, aussi bien au niveau de l’évolution de l’incident que de l’environnement ferroviaire. La mise en œuvre d’autres techniques d’intervention et de matériel différent peut permettre d’augmenter la sécurité et d’accélérer l’intervention. L’utilisation d’un véhicule autonome tel qu’un train d’extinction présente un avantage de taille : les pompiers peuvent rester à une certaine distance de l’incident et ne doivent s’en approcher qu’une fois

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qu’ils sont correctement préparés du fait qu’ils disposent de toutes les informations, avec un niveau de risque acceptable. Grâce à cette évolution, les pompiers ne devraient plus intervenir entre les voies lors de la première phase de lutte contre l’incendie ou la fuite. Cela permettrait d’accélérer l’intervention et d’en augmenter la sécurité par

rapport aux stratégies d’intervention actuelles dans les gares de formation. Il s’agit d’un atout non négligeable pour les pompiers. Enfin, les services de secours partagent une même responsabilité : garantir une sécurité maximale pour les personnes qui font le travail le plus difficile. Niels Sekeris, Christian Bredewoud (KSS)

Biographie Niels Sekeris et Christian Bredewoud sont tous deux conseillers chez Kappetijn Safety Specialists. Ce bureau assiste les organisations en matière de protection des pompiers (d’entreprise), de système d’analyse de risques, ainsi que de gestion de crise et de la continuité (www.kappetijn.eu). La sécurité incendie à proximité des ports constitue une mission de longue haleine pour les responsables ferroviaires néerlandais.

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Propagation des fumées et comportement

La propagation des fumées dans les bâtiments résidentiels constitue un problème croissant. Les incendies relativement restreints produisent une quantité proportionnellement importante de fumée, qui se propage dans toute une partie du bâtiment. Les habitants se retrouvent donc littéralement pris au piège et les pompiers sont contraints de procéder à une évacuation complète. La présence d’occupants vulnérables accroît le risque de victimes de l’incendie (et de la fumée). L’Académie néerlandaise de pompiers (Nederlandse Brandweeracademie) a réalisé une étude pratique (au moyen d’expériences) sur les effets de la propagation des fumées en termes d’évacuation et de survie, ainsi que sur la manière de limiter cette propagation. Par ailleurs, cette académie de pompiers se penche également sur la manière d’influencer le comportement des personnes plus âgées. Le présent article compile les résultats de ces deux études relatives aux personnes âgées.

Modification de la nature des incendies L’Académie néerlandaise de pompiers a déjà réalisé d’autres études pratiques sur l’évolution des incendies et les possibilités de survie dans des habitations aux Pays-Bas1. Elle a ainsi pu constater que le feu se développait rapidement dans la pièce touchée, mais était par ailleurs vite étouffé en raison d’un manque d’oxygène.

Underwriter Laboratories a également réalisé des études pratiques sur l’influence de l’aménage­ment moderne des habitations pour en arriver à la même conclusion2. Ces deux acteurs concluent, en outre, que ces incendies produisent également davantage de fumée. Dans un environnement riche en oxygène, l’aménagement moderne (avec des matériaux synthétiques) produit deux à huit fois plus de CO, et neuf à quinze fois plus de suie par gramme de combustible brûlé qu’un aménagement traditionnel (avec des matériaux naturels). Cet effet est

encore renforcé dans les environnements pauvres en oxygène. Cette modification de la nature des incendies et l’augmentation de la production de fumée entraînent également une plus grande propagation des fumées dans les bâtiments résidentiels, comme le montrent des études sur les sauvetages en cas d’incendie3, les incendies domestiques fatals4 et les conclusions à en tirer5. L’incendie se limite généralement à l’objet ou à la pièce où il s’est déclenché. Par contre,

1 Brandweeracademie, 2015c 2 Kerber, 2010

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RECHERCHE Propagation (in)visible des fumées

la fumée se propage sur plusieurs étages, avant même que les pompiers n’arrivent sur place. La propagation des fumées en dehors de la pièce en feu à d’autres parties du bâtiment fait dès lors de nombreuses victimes (morts et blessés) lors d’incendies dans des bâtiments résidentiels.

Les personnes âgées Le risque d’être victime d’un incendie domestique dépend de la catégorie d’âge et du groupe à risque. Dans ce cadre, les personnes âgées constituent un groupe à risque évident6. Bien que le risque d’incendie dans l’habitation des personnes âgées soit relativement faible, celles-ci présentent, en revanche, un important risque de décès si un tel incendie devait se déclencher. Différentes études indiquent que les personnes âgées (de 65 ans et plus) décèdent plus fréquemment des suites d’un incendie que les personnes plus jeunes (à savoir 2,7 fois plus souvent qu’un habitant d'âge moyen aux Pays-Bas). Les études réalisées par l’Académie néerlandaise de pompiers montrent que près de la moitié7 des victimes d’incendies domestiques fatals sont âgées de 61 ans ou plus. Et au sein de ce groupe, une victime sur trois a 80 ans ou plus. Par ailleurs, on dénombre six fois plus de blessés seniors dans le cadre d’un incendie par rapport à la population moyenne des Pays-Bas. En outre, leurs blessures sont plus graves et leurs brûlures guérissent moins bien, car ils ont la peau plus fine. La plupart des incendies chez les personnes âgées de 60 à 80 ans sont liés au chauffage et à la cuisine. Chez les personnes de plus de 80 ans, la cuisine est la cause principale8. La cause la plus fréquente des incendies domestiques fatals est le tabagisme.

Dans de nombreux cas (environ la moitié), ce sont les matelas et le mobilier garni qui s’embrasent, ce qui entraîne une évolution rapide de l’incendie et un important développement de fumée. Le tabagisme n’est à l’origine que de 5 % des incendies domestiques9, mais combiné à l’inflammation d’un matelas ou du mobilier garni, il provoque souvent des lésions graves10. On constate également que les personnes âgées éprouvent souvent plus de difficultés à déceler un incendie et à prendre la fuite. Leur vulnérabilité face aux incendies est due à leur autonomie plus limitée (aussi bien sur le plan physique que mental). Il semble donc que ce soit le degré d’autonomie (et pas tant l’âge) des personnes qui joue un rôle crucial dans leurs capacités d’évacuation et de survie. Selon les prévisions, le groupe des plus de 65 ans augmentera au sein de la population au cours des prochaines années. On observera, en particulier, une forte augmentation du nombre de personnes de plus de 80 ans (double vieillissement). Par ailleurs, l’évolution de la législation permet aux seniors de rester habiter plus longtemps chez eux, même si leur autonomie diminue. D’après les pronostics de l’Académie néerlandaise de pompiers, le nombre de décès des suites d’un incendie

domestique au sein du groupe des seniors restant habiter chez eux aura augmenté d’environ 65 % d’ici 2030 par rapport au nombre de décès moyen au cours de la période de 2008 à 2013 inclus (ce qui représente une augmentation moyenne de neuf victimes seniors par an).

Étude sur la propagation des fumées Le temps d’évacuation nécessaire a augmenté en raison de la perte d’autonomie des habitants (personnes âgées) dans les bâtiments résidentiels. Alors que l’évolution de la nature des incendies et la propagation plus importante des fumées tendent à raccourcir le délai disponible pour évacuer et survivre en cas d’incendie dans les bâtiments résidentiels, on constate malheureusement une évolution contraire. En situation d’incendie, il faut que le temps disponible pour évacuer et survivre soit supérieur au temps nécessaire pour effectuer ces deux actions. Afin d’étudier la propagation des fumées et donc les possibilités d’évacuer et de survivre (temps disponible) dans les bâtiments résidentiels, l’Académie néerlandaise de pompiers a réalisé 19 expériences pratiques dans un bâtiment vide. Celles-ci ont permis

3 Brandweeracademie, 2020b 4 Brandweeracademie, 2018a 5 Brandweeracademie & Brandweer Nederland, 2017, 2019 6 Brandweeracademie, 2019a ; Instituut Fysieke Veiligheid et Nederlandse Brandwonden Stichting, 2016 7 En 2020, il s’agissait même de plus de 50 %. 8 Brandweer Rotterdam-Rijnmond, 2019 9 Brandweer Rotterdam-Rijnmond, 2019 10 Brandweeracademie, 2018a

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L’ÉTANCHÉITÉ IGNIFUGE

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(PAS) POUR TOUT LE MONDE Les conduits électriques et sanitaires qui passent par des parois de compartiments ou des sols résistants au feu doivent être correctement rendus étanches. Toutefois, il n’est pas toujours clair de savoir quelle loi ou règlementation est d’application ni comment effectuer ceci correctement. Par conséquent, il est important de vous informer correctement avant le début des travaux. Il est dès lors recommandé de prendre contact avec un fabricant reconnu (membre de la PFPA) pour obtenir une solution personnelle et sur mesure.

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RECHERCHE

Expériences pratiques : propagation des fumées vers le couloir juste avant et juste après l’ouverture de la porte de la pièce en feu

de se pencher non seulement sur le temps disponible, mais également sur la manière de limiter la propagation des fumées. Des expériences révèlent qu’un incendie dans une partie d’un canapé dans une pièce peut déjà entraîner des situations à risque dans une grande partie d’un bâtiment résidentiel. On observe une propagation aussi bien horizontale que verticale des fumées, qui suivent différents itinéraires. Par ailleurs, on constate que les fumées visibles (suie) et invisibles (gaz de combustion) se propagent parfois différemment. Les fumées peuvent donc se propager dans une grande zone sans pour autant être toujours visibles.

Possibilités d’évacuation et de survie

d’autres logements donnant sur le même couloir sont ainsi « bloquées » dans leur habitation. Comme la fumée pénètre dans les autres logements via le couloir, notamment par les interstices et les joints, après quelque temps, cela peut même déboucher sur une situation fatale pour les personnes âgées occupant ces autres habitations.

Mesures Pour limiter la propagation des fumées et augmenter les possibilités d’évacuation et de survie, plusieurs expériences ont été réalisées en prenant des mesures : utiliser des matériaux organiques plutôt que synthétiques, fermer la porte de l’habitation, installer un système de

brouillard d’eau mobile et des parois étanches à la fumée. Comparé au scénario de base sans la prise de ces mesures, c’est le choix de matériaux organiques qui offre la plus grande amélioration. Il est néanmoins frappant de constater qu’individuelle­ ment, ces mesures fournissent surtout une amélioration pour les groupes généraux, mais pas ou peu pour les personnes âgées (groupes vulnérables et très vulnérables). Les expériences montrent de grandes différences au niveau des possibilités d’évacuation et des chances de survie entre les groupes très vulnérables (personnes âgées) et les groupes sans vulnérabilité accrue (la population moyenne). Pour les groupes vulnérables, tels que les personnes âgées, les possibilités d’évacuation et

En quatre à sept minutes, ce même banc entraîne une situation fatale à quelques mètres du foyer de l’incendie dans la pièce en feu. Presque directement après l’ouverture de la porte de l’habitation vers le couloir, ce dernier se remplit de fumée en quelques secondes, ce qui empêche pratiquement toute évacuation (visibilité minimale). Pour les personnes plus âgées (groupe vulnérable), la situation dans ce couloir devient même très rapidement critique voire fatale en raison de l’importante concentration en gaz asphyxiants. Les personnes occupant (Im)possibilité d’évacuation

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les chances de survie ne peuvent être augmentées qu’en combinant des mesures agissant sur la source et sur les effets. Les mesures agissant sur la source, telles que le choix de matériaux organiques ou d’un système à brouillard d’eau mobile, combinées à la fermeture de la porte en guise de mesure agissant sur les effets, portent leurs fruits. Cela montre surtout à quel point la fumée pose rapidement problème aux personnes âgées, plus particulière­ ment la quantité de fumées nocives que produit la source (dans ce cas-ci, un canapé). Comme la source génère très vite une grande quantité de fumées nocives, les mesures agissant sur les effets (notamment retenir les fumées) sont insuffisantes. Les expériences réalisées par l’Académie néerlandaise de pompiers ont montré à quelle vitesse la fumée pouvait se propager dans un bâtiment résidentiel et les effets que cela pouvait avoir sur les possibilités d’évacuation de ses occupants. Ces expériences ont révélé que l’ouverture de la porte d’entrée de l’habitation en feu permettait aux fumées de se propager dans le couloir, ce qui

entraînait également la propagation de fumées visibles et invisibles dans les autres habitations. Si des personnes âgées qui occupent des logements donnant sur le même couloir ouvrent leur porte, cela peut créer une situation fatale en raison de la fumée qui pénètre dans l’habitation par le couloir. D’un autre côté, rester dans une habitation ne garantit pas de pouvoir s’en échapper en toute sécurité plus tard. Les expériences ne permettent dès lors pas de tirer des conclusions univoques quant aux circonstances dans lesquelles il faudrait rester dans une habitation en cas d’incident. Les comportements que doivent adopter les occupants d’un bâtiment en proie à un incendie dépendent fortement de la situation. En cas d’incendie dans une habitation privative, il est conseillé de la quitter au plus vite s’il est possible de le faire en toute sécurité. Dans le cas contraire, il est recommandé de se rendre sur le balcon ou, à défaut, de s’éloigner un maximum de la source de l’incendie et de garder toutes les portes intérieures fermées. Si l’incendie survient dans une autre

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habitation, il peut être conseillé ou non d’évacuer en fonction de la situation dans le couloir. Il est toutefois important que les occupants gardent un maximum les portes fermées sitôt qu’ils ont décidé de rester dans leur habitation et de ne pas évacuer (chaque fois que la porte est ouverte, davantage de fumée peut pénétrer dans l’habitation). Cela permet de garder un maximum la fumée à l’extérieur de l’habitation et de conserver le plus longtemps possible une situation sûre.

Étude sur les comportements à adopter par les personnes âgées en cas d’incendie L’étude portant sur la propagation des fumées nécessitait une mise en œuvre relativement technique et ne se penchait pas spécifiquement sur les comportements humains en cas d’incendie. Les informations qui précèdent soulignent clairement l’importance d’adopter le bon

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RECHERCHE

La référence en matière de protection incendie passive

Expériences pratiques : propagation des fumées vers les habitations voisines avec une porte fermée (W1.24) et une autre ouverte (W1.25)

comportement en cas d’incendie pour se protéger, mais également de prendre des mesures efficaces pour garantir la sécurité des autres occupants. Situation actuelle Bien que les personnes âgées constituent un groupe à risque important dans le cadre des incendies domestiques, la sécurité incendie de ces personnes constitue un point d’attention assez récent dans les formations sur la prévention incendie. Les interventions réalisées ne se basent pas toujours sur des études poussées des facteurs sous-jacents entraînant des comportements à risque. Par ailleurs, nous manquions jusqu’à présent d’une analyse détaillée des besoins. Or, cette dernière est nécessaire pour pouvoir développer des interventions personnalisées et sur mesure, et ainsi favoriser un comportement sûr en cas d’incendie chez les personnes âgées. Ces deux dernières années, l’Académie néerlandaise de pompiers a réalisé cette étude des besoins par le biais aussi bien d’une étude qualitative que quantitative, dans le

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cadre d’une recherche de doctorat sur la possibilité d’influencer le comportement des personnes âgées. Connaissance des causes des incendies Une étude a été menée en collaboration avec la Fédération générale des personnes âgées des Pays-Bas (Algemene Nederlands Bond voor Ouderen, en abrégé ABNO) pour définir les perspectives de sécurité incendie pour les personnes âgées habitant seules. Quelque 4000 personnes âgées habitant seules ont été interrogées (par le biais d’interviews ou d’une enquête) sur leurs connaissances en matière de sécurité incendie, leurs comportements actuels et d’autres sujets tels que la responsabilité en matière de sécurité incendie et la confiance dans les acteurs qui partagent des informations sur la sécurité incendie. Cette étude a révélé que les personnes âgées ne disposaient que de connaissances limitées quant aux causes des incendies. Les résultats ont montré que les participants n’avaient

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Peintures ignifuges Compartimentages ignifuges Passages ignifuges Protection ignifuge des structures

REI Projects est la référence en matière de protection incendie passive. Elle travaille à la fois pour les administrations publiques, les P.M.E. et les particuliers, tant pour les projets de nouvelles constructions que de rénovations.


RECHERCHE

pas de connaissances détaillées sur les comportements pouvant causer un incendie. Leurs connaissances se limitent généralement aux sources au niveau desquelles un incendie peut se déclencher (par exemple, la cuisinière ou l’armoire à compteurs) et aux circonstances dans lesquelles un incendie peut survenir (lorsque l’on cuisine). Connaissance des itinéraires d’évacuation L’étude de l’Académie néerlandaise de pompiers a montré que les personnes âgées perçoivent moins les risques d’incendie dans leur propre habitation. Par ailleurs, elles se sentent tout à fait à même de réagir et/ou d’évacuer en cas d’incendie. On peut toutefois se demander à quel point les opinions des personnes interrogées sont réalistes à cet égard. Plusieurs d’entre elles ont notamment indiqué qu’elles pourraient évacuer via le balcon ou même via la gouttière en cas d’incendie. Elles ont exprimé l’idée qu’en cas d’incendie, il fallait quitter au plus vite le bâtiment dans lequel on se trouvait. L’étude sur la propagation des fumées nous a toutefois appris entre-temps que ce n’était pas toujours la meilleure solution. Reste à savoir comment en convaincre les habitants. Les campagnes de sensibilisation qui abordent des situations dans lesquelles il est préférable de rester dans l’habitation et de ne pas évacuer doivent tenir compte du fait qu’une telle conduite semble souvent dangereuse et peu naturelle. En théorie, rester enfermé dans l’habitation qui n’est pas en proie aux flammes peut être une meilleure option qu’évacuer via un couloir rempli de fumée. Néanmoins, en pratique, une petite quantité de fumée dans l’habitation peut déjà pousser les occupants à évacuer, même si leurs chances de survie sont

encore bonnes en dépit de cette petite quantité de fumée. Dans pareilles situations, un habitant peut, par exemple, décider d’ouvrir la porte d’entrée de son habitation, ce qui pourrait faire rapidement se dégrader les conditions. Il peut dès lors être intéressant de parler de cette impression de vulnérabilité et du caractère contre-intuitif du fait de rester dans l’habitation. Il importe, en outre, d’expliquer aux gens pourquoi il est plus sûr dans certains cas de rester dans l’habitation jusqu’à l’arrivée des secours. Pour pouvoir convaincre les gens des mesures à prendre en vue de réduire le risque d’incendie et/ou de la conduite à adopter en cas d’incendie, il importe de comprendre les facteurs permettant de prédire les comportements humains (déterminants comportementaux psychologiques). L’Académie néerlandaise de pompiers a répertorié ces facteurs en examinant au sein du groupe des quelque 4000 personnes âgées quels facteurs influençaient un comportement sûr en cas d’incendie. Le questionnaire portait sur cinq causes fréquentes d’incendie, de manière à pouvoir comprendre pourquoi les personnes âgées adoptaient ou non chacun des comportements. Cela a permis de mettre en lumière trois facteurs prédictifs importants du comportement des personnes âgées : l’attitude, l’auto-efficacité et les attentes en termes de résultat. Par attitude, on entend l’importance et/ ou l’utilité perçues du comportement prescrit : une personne ne prendra de mesures pour mieux protéger son habitation contre les incendies que si elle en cerne l’importance et l’utilité. L’auto-efficacité porte sur le fait de se sentir en mesure d’agir selon les recommandations. Par exemple, s’il est conseillé à une personne de tester chaque mois un détecteur de fumée, mais que celle-ci a l’impression de ne pas pouvoir l’atteindre, elle ne le fera probablement pas. Concernant les attentes en termes de résultat, les gens doivent penser que le comportement préventif est efficace pour réduire le risque d’incendie domestique. Par exemple, lorsqu’on cherche à les dissuader de brancher plusieurs multiprises les unes aux autres, il faut

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leur faire comprendre que cela contribue à prévenir les incendies.

Du partage de connaissances à l’influence des comportements Différentes méthodes sont actuellement utilisées pour sensibiliser à la sécurité incendie : présentations, distribution de dépliants et organisation d’activités dans le cadre desquelles les pompiers fournissent des informations sur la sécurité incendie (par exemple, un bingo). Il est frappant de constater que le partage de connaissances est au cœur de ces différentes actions. Les statistiques relatives au nombre d’incendies domestiques, les vidéos sur l’évolution des incendies ou le partage de connaissances sur les causes de ces derniers sont utilisés pour encourager les bons comportements. En avançant des arguments, nous tentons de convaincre le groupe cible que certaines actions sont sûres et nous espérons que les gens les appliqueront chez eux. Les sciences comportementales nous apprennent que le partage de connaissances permet de conscientiser, mais que nous devons souvent nous appuyer sur d’autres facteurs prédictifs pour entraîner des changements comportementaux. Ces facteurs prédictifs de comportement doivent être utilisés comme moyen de partage des connaissances. Pour informer les personnes âgées, il est dès lors conseillé de se focaliser sur l’attitude, l’auto-efficacité et les attentes en termes de résultat, et de partager les connaissances depuis cette perspective. Il serait donc très utile pour l’avenir d’élargir les présentations à d’autres aspects que le simple partage de connaissances. Prenez le temps de déceler quels facteurs influencent le comportement du groupe cible et intégrez-les à vos campagnes de sensibilisation. Lieuwe de Witte et Margo Karemaker

(Tous deux travaillent au sein de l’Académie néerlandaise de pompiers.)

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ACTUEEL

Concevoir de hautes cloisons ingénieuses tout en veillant à un compartimentage sûr en cas d’incendie Les architectes et concepteurs de constructions n’aiment guère que l’on restreigne leur créativité au moyen de lois et de règles. Ils aiment laisser libre cours à leur inspiration pour réaliser une véritable « œuvre d’art » de la manière la plus libre et inventive possible. D’autant plus que cette créativité est déjà suffisamment bridée par les lois de la physique : il faut une poutre de dimensions précises pour pouvoir franchir certaines distances, et cette poutre doit être soutenue ou suspendue d’une manière ou d’une autre. Elle ne peut pas rester en simple lévitation. Heureusement, pour certains bâtiments, il n’y a pas plus de lois et de règles que celles-là et le concepteur peut laisser son imagination s’exprimer sous sa forme la plus libre. Malheureusement, ce n’est pas le cas pour d’autres bâtiments, qui doivent satisfaire à de nombreuses obligations et lois notamment pour des raisons de sécurité, ce qui proscrit toute créativité débordante. C’est notamment le cas pour les bureaux, les écoles, les hôpitaux, les centres commerciaux, les maisons de repos,

les habitats collectifs et quelques autres types de bâtiments. Pour que le bâtiment puisse être construit (l’objectif ultime de tout concepteur), mieux vaut que son concepteur tienne compte de ces exigences dès le début du projet, sous peine que son œuvre d’art n’obtienne pas de permis de bâtir et que le public ne découvre jamais sa créativité architecturale. Les exigences qui donnent souvent du

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fil à retordre aux architectes sont celles relatives à la sécurité incendie d’un bâtiment. Le législateur vise en premier lieu la sécurité des utilisateurs ou des occupants, puis l’évacuation en toute sécurité de ces personnes par les secouristes, et seulement ensuite la préservation des biens et des bâtiments. L’architecte doit donc concevoir un bâtiment qui satisfait avant tout aux exigences en matière de sécurité des occupants, des utilisateurs et des services d’intervention, et non donner la

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CONCEPT priorité à la protection du bâtiment en sa qualité d’œuvre d’art. Dans le cadre de la sécurité incendie, le compartimentage d’un bâtiment est l’un des principaux aspects que le concepteur doit prendre en compte. Le compartimentage consiste à répartir le volume d’un bâtiment en zones maîtrisables par les services de secours, et ce aussi bien au moyen de constructions horizontales que verticales, porteuses ou non, présentant une résistance au feu de 30, 60 ou 120 minutes ((R)EI). La taille de ces compartiments est réglementée, mais peut varier en fonction de l’utilisation (bureaux, hôpital, etc.) ou de l’emplacement (Flandre, Wallonie ou Bruxelles) du bâtiment. La manière la plus simple de mettre en place un compartimentage horizontal est de prévoir des plafonds avec une classe EI ou des sols avec une classe REI. Les compartiments horizontaux se limitent bien souvent à un seul étage. Chaque étage constitue donc un compartiment, abstraction faite des cages d’escalier et des atriums notamment. Les compartiments verticaux sont entre autres réalisés par des séparations entre les voies d’évacuation et d’autres espaces, les locaux techniques, les gaines… Nous souhaitons ici approfondir ces compartimentages verticaux aux cloisons légères et plus précisément les systèmes construits sur chantier au moyen de profilés métalliques recouverts des deux côtés de plaques, souvent de plâtre ou de silicate de calcium. Le vide est comblé ou non, généralement avec de la laine minérale à base de roche ou de verre. La résistance au feu de ce type de constructions doit être prouvée au moyen d’un rapport d’essai européen conformément à la norme NBN EN 1364-1, suivi d’un rapport de classification conformément à la norme NBN EN 13501-2. C’est ce rapport de classification ou un avis technique d’un bureau agréé, qui regroupe un ou plusieurs rapports de classification portant sur des constructions similaires ou

équivalentes, qui est utilisé sur le marché pour prouver la résistance au feu de telles constructions. Tout repose donc sur un essai réalisé dans un laboratoire agréé sur un élément d’essai. La norme NBN EN 1364-1 précise notamment les dimensions minimales de cet élément d’essai, à savoir 3,00 m sur 3,00 m. La majorité des laboratoires le fournissent par défaut, car cela englobe la plupart des constructions sur le marché. La norme prévoit un essai avec extrémité « libre ». En d’autres termes, pour la réalisation de l’essai, un côté de la cloison n’est pas fixé au cadre du four. Cela permet de simuler une cloison infinie. Si l’essai réussit, on peut donc construire sur le chantier une cloison de 3,00 m de haut maximum, mais d’une longueur indéterminée avec une résistance au feu équivalent à celle testée en laboratoire et notée dans le rapport de classification. Lorsque dans le cadre d’un essai réussi, la flèche de la construction soumise à essai n’excède pas 100 mm, conformément au champ d’application direct (DIAP),1 la hauteur de la cloison peut être augmentée de 1 m par rapport à la hauteur dans le cadre de l’essai, ce qui correspond ici à 4,00 m.

Essais sur des cloisons plus hautes Aujourd’hui, les laboratoires proposent des hauteurs d’essai de 4,00 m, 5,00 m et supérieures (ce que

la norme n’interdit pas), afin de pouvoir construire des cloisons de 5,00 m, 6,00 m et plus sur le terrain via le champ d’application direct. Il s’agit déjà de bonnes hauteurs pour un système de cloisons légères, mais celles-ci ne permettent pas encore de répondre à la créativité sans limites de nos concepteurs. Il existe donc une réelle demande de cloisons légères plus hautes ayant une fonction de compartimentage. Comme des constructions de cette hauteur ne peuvent pas toujours être soumises à essai en laboratoire et en vue de garantir la sécurité des utilisateurs d’un bâtiment et des services chargés de leur évacuation, l’Europe a établi plusieurs règles de dimensionnement pour les constructions hautes dans un document : NBN EN 15254-32, l’Extension du champ d’application (EXAP)3. Ce document fournit des recommandations et, le cas échéant, définit des procédures pour les variations de certains paramètres et facteurs liés à la conception de cloisons légères qui ont été soumises à essai conformément à l’EN 1364-1, et classées conformément à l’EN 13501-2. Ce document s’applique uniquement aux cloisons légères avec une ossature en acier unique et munies d’un parement des deux côtés de l’ossature en acier. L’intérieur de la cavité de la cloison légère peut être isolé ou non avec de la laine minérale. Le document ne s’applique pas aux autres types de cloisons légères traités dans l’EN 1364-1. En d’autres termes, ce document permet de dimensionner des cloisons plus hautes tout en conservant une résistance au feu sur la base d’un essai

1 En anglais : direct field of application (DIAP). 2 NBN EN 15254-3 : 2019 - Extension du champ d’application des résultats des essais de résistance au feu - Éléments non porteurs - Partie 3 : Cloisons légères 3 En anglais : extended field of application (EXAP).

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conformément à la norme NBN EN 1364-1. Les fabricants de ces systèmes peuvent donc demander un avis technique à un bureau agréé pour commercialiser des cloisons plus hautes sans devoir effectuer d’essais supplémentaires, et ce sur la base de leurs essais dans des laboratoires agréés et pour autant que les paramètres demandés aient été mesurés dans le cadre de ces essais. Fin 2013, la collaboration de la Passive Fire Protection Association, PFPA a été sollicitée à ce niveau. La PFPA est une plateforme belge qui rassemble les fabricants de produits et systèmes visant à garantir la protection incendie passive d’éléments de structure et de construction.

Vide comblé ou non

//

Si le vide est comblé : avec de la laine de verre ou de la laine de roche

//

Coupe A-A

Des cloisons plus hautes sans essais supplémentaires

Coupe B-B

Sous quelles conditions est-il possible d’attester des cloisons plus hautes (que la hauteur soumise à essai) ? Nous parcourons ici les principales règles à respecter pour l’extrapolation et l’application du document NBN EN 15254-3. La base est donc un rapport d’essai d’un laboratoire agréé. Les critères importants sont les suivants : //

Les minutes réellement atteintes avant l’échec ou l’arrêt de l’essai :

//

2.2 Résultats de l’essai Paramètres

Résultats

Isolation thermique – I ∆Tm = 140 °C

La hauteur soumise à essai

∆Tm = 180 °C

74 minutes, pas d’échec(1) 74 minutes

Étanchéité aux flammes – E

1.2.1 Composition de l’élément utilisé pour l’essai L’élément d’essai est une cloison non porteuse composée d’une ossature métallique munie, des deux côtés, d’une double couche de placoplâtre. La composition de l’élément d’essai est symétrique.

Flammes spontanées et continues

74 minutes, pas d’échec(1)

Échec avec calibre Ø 6 mm

74 minutes, pas d’échec(1)

Échec avec calibre Ø 25 mm

74 minutes, pas d’échec(1)

Inflammation mèche de coton

74 minutes, pas d’échec(1)

Rayonnement – W

Dimensions extérieures de l’élément d’essai : - hauteur : 4000 mm ; - largeur : 4000 mm ; - épaisseur : 125 mm.

74 minutes, pas d’échec(1) Intensité de rayonnement = 15 kW/m2 L’essai a été arrêté après 74 minutes en concertation avec le donneur d’ordre.

(1)

Placement de thermocouples dans la cloison à mi-hauteur et au milieu (ceux-ci ne sont pas imposés par la norme, mais bien par le document EXAP) :

// //

Mesure de la flèche de la construction durant l’essai :

position des thermocouples endroit où l’intensité de rayonnement a été mesurée (RAD1) endroit où les déformations ont été mesurées (A – E)

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CONCEPT Le document EXAP impose les exigences suivantes par rapport à la hauteur des cloisons dans le tableau 3 sous le point 6.4.1 : « Une augmentation de la hauteur n’est autorisée que si la hauteur de la cloison légère s’élève à minimum 3 m. La hauteur de la cloison légère soumise à essai peut être augmentée de maximum 3 m, moyennant respect des exigences suivantes : Tableau 3 – Exigences pour l’augmentation de la hauteur de la cloison légère Augmentation de la hauteur soumise à essai de

Exigences

≤ 1 m

Flèche maximale ≤ h/30 (durant le temps de la classe) ET possibilité de dilatation augmentée au prorata

≤ 2 m

Overrun time ET Flèche maximale ≤ h/30 (durant le temps de la classe et l’« overrun time ») ET possibilité de dilatation augmentée au prorata

≤ 3 m

Overrun time ET Flèche maximale ≤ h/30 (durant le temps de la classe et l’« overrun time ») ET augmentation de l’épaisseur du parement de chaque côté avec un minimum de 50 % en ajoutant une ou plusieurs couches supplémentaires des plaques soumises à essai ou en augmentant l’épaisseur des plaques soumises à essai ET possibilité de dilatation augmentée au prorata

Une extrapolation conformément au document EXAP autorise donc les constructions plus hautes jusqu’à + 3 m au-dessus de la hauteur soumise à essai de ces cloisons si différentes exigences sont remplies. Comme précisé cidessus, les critères pris en compte sont les suivants : //

//

Une flèche maximale ≤ h/30 et une possibilité de dilatation au prorata ; Un « overrun time » ;

Tableau 2 – « Overrun time » requis

//

Temps de la classe min

« Overrun time » requis

≤ 30

≥ 3 min

> 30 et ≤ 60

≥ 6 min

> 60

≥ 10 % du temps de la classe

Une augmentation de 50 % de l’épaisseur des plaques de chaque côté.

Placement de thermocouples Pour pouvoir réaliser des constructions encore plus hautes (jusqu’à maximum 12,00 m), outre les critères déjà stipulés plus haut, le fabricant doit pouvoir prouver que la température au milieu et à mi-hauteur de la cloison soumise à essai (sur les profilés métalliques) n’excède pas 180 °C. L’emplacement de ces thermocouples est précisé dans le document EXAP.

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L’augmentation de température est mesurée par deux thermocouples placés selon la description ci-dessous : // Les thermocouples sont placés sur les deux profilés métalliques les plus proches du milieu géométrique de la cloison légère ; // Chaque thermocouple est placé à mi-hauteur sur le profilé ; // Chaque thermocouple est fixé à l’intérieur du profilé ; // Chaque thermocouple est fixé au milieu de la bride du côté exposé du profilé. Cette dernière exigence ne relève pas d’une mesure standard prévue dans la procédure d’essai de la norme NBN EN 1364-1. En d’autres termes, si les fabricants souhaitent faire attester leurs cloisons pour de telles hauteurs, ils doivent réaliser plusieurs essais. De même, l’« overrun time » est une donnée relativement neuve dans la détermination de la résistance au feu d’un système. Le lecteur attentif remarquera qu’il n’est pas simple pour le concepteur de trouver la solution adéquate parmi cet ensemble de combinaisons possibles. Les fabricants tentent actuellement de couvrir un maximum d’applications avec le moins de configurations d’essai possible, ce qui est bien compréhensible lorsque l’on sait qu’un unique essai coûte quelque 25 000,00 €. Par ailleurs, cette norme EXAP distingue clairement l’utilisation de laine de verre et de laine de roche. Cellesci ne sont pas interchangeables (à l’exception du fait que l’on peut remplacer la laine de verre soumise à essai par de la laine de roche, voir point 6.3.4.). Pour les cloisons jusqu’à 3,00 à 4,00 m de hauteur, les solutions des différents fabricants sont pratiquement identiques. Si en tant que concepteur, vous prévoyez des cloisons plus hautes dans votre projet, vous devrez, dès le début, tenir compte du fait que les solutions peuvent fortement varier d’un fabricant à l’autre. En effet, les critères pris en compte pour les cloisons plus hautes ont peu d’importance pour les cloisons moins hautes et peuvent être très différents en fonction du fabricant. Le principal message à retenir est de bien vous informer et de ne pas mélanger différentes marques, car cela poserait des problèmes. Les choses ne sont pas simples non plus pour les entreprises d’installation, car pour elles aussi, le nombre de solutions augmente de manière exponentielle. Qui plus est, ces règles impactent les tarifs. Elles doivent donc s’informer auprès des fabricants et éventuellement suivre des formations en la matière, afin de pouvoir délivrer les attestations nécessaires une fois les travaux réalisés. Hugo Van Keymeulen

Project Advisor Gypsum and Insulation Building Activities Belux pour Saint-Gobain Construction Products Belgium NV/SA, Gyproc®, membre de la PFPA. Membre du conseil d’administration de la PFPA, président du groupe de travail Compartimentage

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N° 68 juin/juillet 2019 Systèmes d’extinction automatique

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N° 69 octobre/novembre 2019

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n° 72 - avril/mai 2020

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N° 71 février/mars 2020

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n° 75 - décembre 2020/janvier 2021

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N° 74 octobre/novembre 2020

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N° 73 juin/juillet 2020

Revue bimestrielle (ne paraît pas en août/septembre) E.R.: Dominique Du Tré, Bd. A. Reyers 80, 1030 Bruxelles - P608361 Expéditeur: Fireforum asbl, Bd. A. Reyers 80, 1030 Bruxelles

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N° 70 décembre 2019/janvier 2020

Revue bimestrielle (ne paraît pas en août/septembre) E.R.: Dominique Du Tré, Bd. A. Reyers 80, 1030 Bruxelles - P608361 Expéditeur: Fireforum asbl, Bd. A. Reyers 80, 1030 Bruxelles

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nr. 71 - février/mars 2020

FIREFORUM Magazine n° 70

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FIREFORUM Magazine n° 69

n° 70 - décembre/janvier 2020

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nr. 69 - octobre/novembre 2019

BELGIE(N) - BELGIQUE

n ctio xtin : d’e cale es ue èm e vo Syst matiq larm s rs d’a auto es orme cou rds m è n e Se t Awa Syst velles e ed g ie u no laira adém c P Éc CB mA foru Fire

FIREFORUM Magazine n° 68

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n° 76 - février/mars 2021

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N° 75 décembre 2020/janvier 2021

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ent nem ton r l'EFC can îtrise a de ns ur m écra po urité Les ntiels séc ux e de es a ess s e tiv e s é enc rela ale Exig ndie e fum voc d e es inc duits larm con d’a es èm Syst

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n° 68 - juin/juillet 2019

FIREFORUM Magazine n° 76

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N° 76 février/mars 2021

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n° 62 - avril/mai 2018

La sécurité incendie dans l'industrie www.fireforum.be

FIREFORUM Magazine n° 62

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La prévention incendie et la police incendie : les deux font la paire ? Les assureurs incendie ont tout intérêt à encourager leurs assurés à mettre en place une politique de prévention incendie correcte et suffisante. Celle-ci permet, en effet, d’éviter des sinistres ou, au moins, de limiter l’ampleur des dégâts. Les assureurs y consacrent dès lors d’importants moyens, notamment par le biais d’inspections et d’audits réalisés par des experts incendie spécialisés et des ingénieurs, qui suggèrent des mesures de prévention incendie dans leurs rapports d’inspection.

Ces mesures de prévention peuvent prendre la forme de recommandations ou d’obligations. La terminologie choisie a ici toute son importance pour en déterminer la portée juridique. On peut se demander si l’assureur incendie peut aller jusqu’à refuser d’offrir une couverture s’il constate, après un sinistre, que l’assuré n’avait pas (entièrement) suivi les mesures de prévention incendie. Si la tentation est grande, il n’est pas toujours certain que les conditions juridiques soient remplies. Le présent article tente de proposer une réponse pratique à cette problématique. Pour aborder la question, il n’est pas inutile de rappeler que toutes les assurances incendie (qu’elles prennent la forme d’une couverture Tous risques ou d’une police Flexa) relèvent du champ d’application de la loi belge du 4 avril 2014 relative aux

assurances (ci-après « loi sur les assurances »). Une grande partie de ses dispositions sont juridiquement contraignantes et priment donc sur les clauses divergentes des polices. Sur le marché belge des assurances, on constate d’ailleurs qu’en pratique, les clauses des polices sont conformes aux dispositions contraignantes de la loi sur les assurances. Lors de l’établissement et de la signature de la police d’assurance, les courtiers y seront particulièrement attentifs. L’assureur incendie peut-il invoquer la déchéance de garantie pour non-respect des mesures de prévention incendie ? En bref, la déchéance de garantie signifie qu’un sinistre relève, en principe, de la garantie de l’assurance incendie, mais n’est toutefois pas couvert si sa cause est liée au nonrespect par l’assuré de certaines

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obligations stipulées dans la police. D’après la jurisprudence belge, la charge de la preuve incombe à l’assureur incendie. Cette charge de la preuve ne sera bien souvent acceptée qu’après réalisation d’une expertise contradictoire sur la cause et les circonstances du sinistre. Un expert contradictoire peut être désigné soit à l’amiable par l’assureur et l’assuré, soit par le tribunal. Pour être valable en tant que clause de déchéance, une mesure de prévention incendie doit satisfaire aux conditions cumulatives suivantes de l’article 65 de la loi sur les assurances : a) La mesure de prévention incendie doit être formulée comme une obligation pour l’assuré et pas comme une recommandation ; b) Cette obligation doit faire partie de la police d’assurance (conditions particulières ou avenant, car il est

FIREFORUM Magazine n° 77


ASSURANCE

Hugo Keulers faisait partie des orateurs du sixième congrès de Fireforum en 2020. Il dirige les bureaux Commercial and Dispute Resolution et Insurance and Reinsurance chez Lydian, où il est également associé gérant de 2019 à 2022. Hugo est membre de l’Insurance Committee de l’Association internationale du barreau (IBA), de la Belgian Risk Management Association (BELRIM) et de l’Association des juristes de l’assurance (AJA). Hugo est également inscrit au barreau de Bruxelles.

inhabituel qu’une obligation de prévention incendie concrète soit directement reprise dans les conditions générales d’une police incendie). Une mesure de prévention incendie uniquement formulée dans un rapport d’inspection, qui ne fait pas en soi partie du contrat d’assurance, ne peut donc pas être invoquée par un assureur comme motif de déchéance de garantie. Par contre, il n’est pas stipulé clairement si un renvoi à un rapport d’inspection dans les conditions particulières ou un avenant suffit ; c) La mesure de prévention incendie doit être formulée de manière suffisamment spécifique. Les mesures de prévention de type « Il faut placer suffisamment de sprinklers dans le risque assuré » sans précision du type de sprinklers, de leur nombre exact et de leur emplacement ne suffiront sans doute pas ; d) Enfin, l’assureur doit prouver qu’il existe une relation causale entre

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l’absence de la mesure de prévention incendie et la survenue du sinistre. Des conditions relativement strictes compliquent donc la tâche aux assureurs incendie qui souhaitent invoquer le non-respect d’une mesure de prévention incendie concrète pour pouvoir faire valoir la déchéance de garantie. L’assureur incendie peut-il invoquer l’exclusion de garantie pour motif que l’assuré a commis une fraude ou une faute lourde en ne mettant pas en œuvre les mesures de prévention incendie ? Même en cas d’exclusion de garantie, la charge de la preuve incombe à l’assureur incendie. Les exclusions de garantie pour fraude et/ou faute grave sont régies par l’article 62 de la loi sur les assurances.

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La jurisprudence stricte ne considère pas le non-respect d’une mesure de prévention incendie en soi comme une fraude ni une faute intentionnelle. L’assureur ne pourra pas (ou ne pourra que très difficilement) prouver que son assuré a voulu causer un sinistre en ne respectant pas une mesure de prévention incendie imposée. En effet, il existe généralement d’autres raisons pour lesquelles la mesure de prévention incendie n’a pas été mise en œuvre, par exemple un manque de moyens (financiers) ou un retard de livraison du système de prévention. Quoi qu’il en soit, les nouvelles règles en matière de preuves du Code civil imposent à l’assureur et à l’assuré d’apporter conjointement la preuve des raisons pour lesquelles les mesures de prévention incendie imposées n’avaient pas encore été mises en œuvre à la date du sinistre. L’assuré ne pourra donc pas adopter une attitude passive. Dans certaines circonstances, le nonrespect des mesures de prévention incendie peut être considéré comme une faute lourde dans le chef de l’assuré. Ce sera certainement le cas si les mesures de prévention incendie sont essentielles ou imposées par la loi. Toutefois, l’article 62, alinéa 2 de la loi sur les assurances impose, en principe, aux assureurs de couvrir les sinistres même en cas de faute lourde dans le chef de leurs assurés, sauf si ces cas de faute lourde sont exclus expressément et limitativement dans la police. La jurisprudence stricte portant sur le respect de ces exigences formelles implique que la police incendie doit contenir au moins une clause concrète prévoyant que la non-mise en œuvre par l’assuré des mesures de prévention incendie imposées dans un rapport d’inspection ayant contribué à causer la survenue et/ou ayant aggravé l’ampleur des dégâts sera considérée comme un cas de faute lourde exclue dans le chef de l’assuré.


En cas d’absence d’une telle clause, l’assureur incendie devra tout de même couvrir le sinistre. L’expérience de près de 40 ans depuis l’introduction de ces dispositions légales dans la loi originale sur le contrat d’assurance terrestre du 25 juin 1992 montre que la majorité des assureurs continuent de disposer d’importantes possibilités pour formuler des clauses d’exclusion valables pour les cas de faute lourde dans le chef de leurs assurés. L’assureur incendie peut-il résilier la police ou réduire sa couverture si l’assuré n’a pas mis en œuvre des mesures de prévention incendie ? Ou autrement formulé : l’assureur incendie peut-il considérer le nonrespect des mesures de prévention incendie par son assuré comme une aggravation du risque au cours de la durée de couverture de la police ? L’aggravation du risque est régie de manière très circonstanciée et détaillée par l’article 81 de la loi sur les assurances et dépend de plusieurs conditions que l’assureur devra prouver avant de pouvoir invoquer une éventuelle aggravation du risque. La définition et les conditions juridiques et de technique d’assurance de l’aggravation du risque diffèrent considérablement de ce que l’on entend par là dans le langage courant. L’une de ces conditions est qu’il doit être question de « circonstances nouvelles ou modifications de circonstance qui sont de nature à entraîner une aggravation sensible et durable du risque de survenance de l’événement assuré ». Chaque mot a ici son importance. Les éléments qui peuvent en particulier poser problème aux assureurs incendie sont : a) Le fait qu’une aggravation du risque ne puisse être invoquée que si des circonstances nouvelles ou des modifications de circonstance se produisent : la non-mise en œuvre ou le non-respect d’une mesure de

prévention incendie dans le chef de l’assuré après l’entrée en vigueur de la police ne répond pas à cette condition puisqu’elle n’entraîne qu’un statu quo par rapport à la situation existante. b) Le fait que ces circonstances nouvelles ou ces modifications de circonstance aient un impact sur le risque de survenance d’un incendie ou d’un autre sinistre couvert par la police : en pratique, de nombreuses mesures de prévention incendie visent, en réalité, non pas à éviter la survenue d’un incendie, mais à en limiter l’ampleur des dégâts. Pensez notamment à l’exigence de placement de parois ignifuges ou de portes coupe-feu, ou encore à l’installation de sprinklers. Ces équipements n’impactent que peu ou pas du tout la survenue d’un incendie ou de tout autre sinistre. Il semble donc que la piste de l’aggravation du risque en raison du non-respect des mesures de prévention incendie imposées ne permettra pas à l’assureur incendie de refuser de couvrir le sinistre ou de limiter sa couverture. La résiliation de la police ou l’adaptation de ses conditions : sanction la plus efficace Les assureurs incendie ont donc peu de moyens à leur disposition pour refuser ou réduire leur intervention dans des cas concrets de sinistres. Soit les conditions formelles imposées par la loi sur les assurances ne sont pas remplies, soit ils ne parviendront pas ou difficilement à apporter la charge de la preuve qui leur incombe. La seule échappatoire pour ces assureurs résidera donc bien souvent dans la résiliation de la police. Si l’assureur s’est réservé ce droit dans la police, il peut résilier cette dernière dans un délai d’un mois à compter de l’indemnisation du sinistre (article 86 § 1 de la loi sur les assurances). Dans ce cas, le preneur d’assurance dispose du même droit, mais les raisons pour lesquelles il souhaiterait résilier sa police après avoir été indemnisé pour un sinistre par son assureur ne sont pas claires.

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Toutefois, comme (i) les polices incendie sont généralement souscrites pour une période d’un an et que (ii) le paiement de l’indemnité définitive peut s’étendre sur plusieurs mois suite à la nécessité de réaliser une expertise et une enquête, la résiliation après le sinistre aura peu d’utilité en pratique. On peut donc légitimement s’attendre à ce que les assureurs incendie ne souhaitent pas renouveler la police à la fin de l’année en cours et procèdent donc à sa résiliation trois mois avant la date de fin (article 85 § 1 de la loi sur les assurances). Ce type de résiliation est souvent réalisée pro forma ou des accords sont conclus pour raccourcir le délai de préavis. La validité juridique de tels accords est néanmoins contestable. L’objectif est de permettre à l’assureur et au preneur d’assurance d’éventuellement adapter les conditions de la police. En particulier après la survenue d’un sinistre, cette adaptation porte souvent sur (i) une augmentation de la prime, (ii) une augmentation de la franchise, (iii) une diminution de certaines sous-limites et (iv) un transfert à ou une autre composition de la coassurance. Il est également possible qu’un assureur propose une combinaison de ces mesures pour continuer à assurer le risque. Ce n’est qu’une fois qu’un accord aura été trouvé en la matière qu’une nouvelle police pourra être établie pour la nouvelle année d’assurance et que celle-ci pourra entrer en vigueur.

Conclusion La position des assureurs dans le cadre du non-respect des mesures de prévention incendie dans le chef de leur assuré est loin d’être idéale d’un point de vue juridique en raison de l’importante protection des assurés en vertu de la loi sur les assurances, en particulier après les sinistres. On peut dès lors se demander si une si grande protection juridique est souhaitable et responsable d’un point de vue social, surtout dans un contexte de risques industriels. La question est d’autant plus pressante que les assureurs sont de facto tenus de suivre la stratégie de

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ASSURANCE

résiliation ou d’adaptation des conditions de la police, ce qui n’est certainement pas dans l’intérêt des entreprises assurées sur un marché des assurances tendu après la crise du coronavirus. C’est au législateur qu’il revient de répondre à cette question. Les assureurs peuvent toutefois se consoler par le fait qu’ils ne devront jamais indemniser les frais consentis par l’assuré dans le cadre de la mise en œuvre de mesures de prévention incendie en tant que frais de sauvetage en vertu de l’article 104 de la loi sur les assurances. L’article 75 de la loi sur les assurances limite, en effet, les mesures de sauvetage considérées comme des frais de sauvetage pour l’indemnisation aux mesures prises par l’assuré pour prévenir et atténuer les conséquences du sinistre. En d’autres termes : il doit être question d’un (précédent) sinistre et les mesures de prévention incendie purement préventives prises hors du contexte d’un sinistre concret ne devront donc jamais être indemnisées par l’assureur incendie, que ces mesures de prévention incendie aient été imposées contractuellement à l’assuré ou non. Hugo Keulers

Associé Lydian

Les lieux d’exception sont des lieux sûrs Nous passons la majeure partie de notre vie dans des bâtiments : à la maison, à l’école, au travail ou en vacances – à l’hôtel ou dans des édifices publics comme les musées. Et quels que soient les lieux que nous fréquentons, la sécurité est toujours une priorité essentielle. Les systèmes de protection incendie peuvent non seulement sauver des vies, mais aussi protéger les biens et les immeubles. Et même garantir la continuité des activités. S’appuyant sur plus de 160 ans d’expérience en sécurité incendie pour les bâtiments de tous types et de toutes dimensions, Siemens crée des lieux d’exception grâce à un portefeuille de sécurité incendie unique, fiable et exhaustif qui s’adapte à toutes les applications. Nos produits et systèmes sont conçus pour détecter les incendies dès le stade le plus précoce, donner l’alarme et activer des fonctions de commande préprogrammées. Nos gammes Sinteso, Sinorix et Desigo CC protègent nos vies, nos biens et nos bâtiments, et contribuent à la sauvegarde de la continuité de votre business.

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Détection d’un emballement thermique dans les batteries Li-Ion des systèmes de stockage d’énergie Quelques minutes peuvent faire toute la différence !

Contexte Les batteries Li-Ion rechargeables existent depuis longtemps. Depuis que la technique a été découverte par le physicien John Goodenough en 1980, elle est appliquée dans le monde entier dans les appareils électroniques et électriques portables, tels que les téléphones mobiles, les ordinateurs portables et les appareils photo. Aujourd’hui, elle est également utilisée dans les outils et équipements portables, et de plus en plus dans les véhicules électriques et les batteries

domestiques et de quartier. Au cours des prochaines décennies, on s’attend à une augmentation exponentielle du besoin de stockage d’énergie. Ces batteries offrent de précieux avantages, à savoir leur importante densité énergétique, leur poids relativement léger et leur temps de chargement rapide. Mais elles présentent également des inconvénients : les substances

chimiques utilisées dans les cellules de la batterie peuvent réagir en cas de mauvaise utilisation ou de dysfonctionne­ment, ce qui peut générer des températures et pressions très importantes à l’intérieur de la cellule. Cette réaction de décomposi­ tion chimique est également appelée « emballement thermique », car une fois le processus de décomposition amorcé, il peut difficilement être arrêté et tout le contenu de la cellule peut se consumer1.

1 Voir également l’article « Les incendies de batteries, émergence d’un nouveau danger » de Wim Kwakkenbos

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Energy Storage on the Rise

TECHNIQUE

Global Energy Storage to Hit 158 Gigawatt-Hours by 2024, Led by US and China:

• First Tier: US & China

Ici, nous nous penchons surforles54% of will account possibilités de détection growth précoce de cet emballement thermique, qui permettraient• d’activer un système Second Tier: Japan, d’alarme et d’extinction. Fireforum Australia, South Korea s’est entretenu à&ce sujet avec Edward Germany Heitlager et Erwin Poulussen de chez Honeywell Fire Solutions. • Third Tier: Canada, India and UK.

L’intérieur d’une Tier: All others batterie• Forth lithium-ion

Figure 1 : augmentation exponentielle des systèmes de stockage d’énergie

the Lithium Ion 1Battery Le lithium est le métal (alcalin) Inside le plus léger. Une batterie Li-Ion se compose notamment sa capacité et sa durée de de quatre éléments principaux : vie totale. // l’anode Lithium Ion Batteries can // la cathode be a safety hazard since // l’électrolyte // le séparateur ou la membrane de they contain a flammable séparation electrolyte, and if L’électrolyte de la batterie Li-Ion est damaged or incorrectly Lors du processus de déchargement, inflammable. Par conséquent, si la charged can lead to le lithium perd un électron et les ions batterie est endommagée ou n’est pas + and fires. de lithium (Li ) se déplacent de explosions chargée correctement, elle peut l’anode (électrode négative) vers la présenter un risque en termes de cathode (électrode positive). Les sécurité. électrons quittent l’anode vers la Par exemple, si vous laissez tomber charge, puis vers la cathode. Les un téléphone ou une batterie de vélo, propriétés du matériau dont sont si une trottinette ou un vélo constituées l’anode et la cathode électrique est jeté par terre ou déterminent dans quelle mesure ils renversé, ou encore si une voiture peuvent accepter ou donner des électrique subit une collision qui électrons. Il s’agit du potentiel déforme ou endommage sa batterie. d’électrode. La différence entre le Il faut dès lors toujours faire contrôler potentiel de l’anode et celui de la les appareils endommagés, afin de cathode détermine la tension dans la vérifier si la batterie est encore cellule. intacte et fonctionne correctement. Ces produits sont équipés d’un L’électrolyte est le conducteur chargeur de batterie avec « système permettant le transport d’ions2. Il de gestion de la batterie », qui la peut aussi bien s’agir d’un liquide que protège de la surcharge et d’une d’un solide. Un séparateur est placé décharge trop importante. entre l’anode et la cathode, sous forme de polyéthylène ou de polypropylène. Ce séparateur permet d’isoler l’anode et la cathode, mais laisse les ions le traverser. Pour protéger la phase d’électrolyte solide d’une décomposition lors du Lorsqu’une batterie est défectueuse, chargement, on utilise une interface par exemple en raison d’une d’électrolyte solide. Il s’agit d’une surcharge, d’une décharge couche de passivation qui se place sur importante ou d’un endommagement l’électrode négative et protège (chute ou coup), cela peut déclencher l’électrolyte de la décomposition. Si la une réaction chimique entre couche de passivation disparaît, cela l’électrode et l’électrolyte, qui impacte négativement les transforme l’électrolyte en gaz. De performances de la batterie, même, une surchauffe peut © 2018 by Honeywell International Inc. All rights reserved.

Risques pour la sécurité

Figure 2 : composition d’une batterie Li-Ion 4

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Réaction d’emballement thermique

2 Source : https://nl.wikipedia.org/wiki/Lithium-ion-accu 3 https://elmelin.com/what-is-thermal-runaway-and-how-can-it-be-addressed/

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provoquer le passage de l’électrolyte liquide à l’état gazeux. Les réactions exothermiques endommagent le séparateur, ce qui peut entraîner un court-circuit donnant lieu à un emballement thermique. Lorsque la chaleur produite à l’intérieur ne peut plus être suffisamment évacuée, elle se propagera rapidement aux cellules voisines de la batterie, ce qui causera une réaction en chaîne difficile à arrêter, qui peut impliquer un risque d’explosion. De plus, l’inflammation des cellules de la batterie peut libérer des produits de pyrolyse très nocifs. Le risque d’emballement thermique peut déjà survenir à des températures de 60 °C et devient particulièrement critique à partir de 100 °C3. Des températures trop basses (< - 20 °C) peuvent également causer des problèmes. Il est donc important de prévenir l’emballement thermique et de le détecter précocement.


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TECHNIQUE

Figure 3 : défaillance d’une batterie et surchauffe

Détection des effluents gazeux La détection classique de fumée ou de température en cas de début d’incendie de batterie peut permettre de donner l’alerte, d’intervenir et d’évacuer, mais arrive déjà trop tard, car à ce moment-là, la réaction en chaîne s’est déjà enclenchée. « Ce qu’il nous faut, c’est une détection précoce des effluents gazeux, constate Edward Heitlager de chez Honeywell Fire Solutions. Ces effluents gazeux sont libérés à un stade précoce en cas de perturbation du processus des batteries lithiumion. Leur détection permettrait de prendre des mesures adéquates pour éviter un problème thermique catastrophique. » Plusieurs minutes s’écoulent entre la détection des effluents gazeux (la libération de gaz) et la phase d’emballement thermique (notamment en fonction de la marque et du type de batterie). Ce délai se révèle crucial pour pouvoir réagir adéquatement. Honeywell utilise la technologie Li-Ion Tamer pour détecter et signaler les effluents gazeux. D’autres fabricants utilisent des principes similaires basés sur la

Figure 4 : exemple de capteur d’effluents gazeux et de détection

détection par aspiration des gaz d’électrolyte. « Les fabricants de batteries Li-Ion améliorent la composition de leurs produits. De nouvelles combinaisons chimiques améliorées sont constamment mises sur le marché, précise Edward Heitlager. Mais une évolution aussi rapide permet difficilement d’évaluer les performances des nouvelles batteries et de déterminer quels gaz spécifiques seront libérés en cas d’emballement thermique. Nous devons dès lors être capables de détecter un mélange d’effluents gazeux. » Les effluents gazeux de batteries sont principalement des solvants pour l’électrolyte, qui appartiennent

typiquement à la famille des carbonates d’éthylène (CE). Ces matières organiques volatiles peuvent être détectées au moyen d’un capteur à chimiorésistance, dont la résistance diminue en présence de ces substances. Une diminution de la résistance du capteur indique dès lors la détection de matières de la famille des carbonates d’éthylène (et apparentées). L’illustration 4 montre que le capteur est non seulement sensible au CE, mais également aux CDE et CEM4.

Intervention La nature de l’intervention dépend notamment de l’application dans laquelle le produit est utilisé. S’il

4 Sensor Enhanced and Model Validated Life Extension of Li-Ion Batteries for Energ y Storage. Hill, Davion & Gully, Benjamin & Agarwal, Arun & Nourai, Ali & Thrun, Lora & Swartz, Scott & Koslowske, Mark & Cummings, Steve & Butkowski, John & Moore, Brad. (2013). Detection of off gassing from Li-ion batteries. 1-7. 10.1109/Energ yTech.2013.6645307. CE : carbonate d’éthylène, CDE : carbonate de diéthyle, CEM : carbonate de méthyle

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TECHNIQUE

Graphique 5 : évitement de l’emballement thermique grâce à l’arrêt du processus de chargement

s’agit d’un environnement dans lequel la batterie est constamment sous tension, il faut la débrancher dès que l’alarme se déclenche. Enlever la tension permettra que la température de la batterie arrête d’augmenter, afin d’éviter la phase d’emballement thermique. Le graphique 5 indique qu’une détection précoce des effluents gazeux arrête le processus de chargement dans le cadre de la surcharge de la batterie, ce qui évite l’emballement thermique. Dans les environnements où les batteries sont uniquement stockées (p. ex. dans des armoires protégées des incendies), un système d’alarme précoce peut notamment être utilisé pour activer un système de sprinklers ou d’extinction adapté.

Applications Les systèmes de détection d’emballement thermique sont actuellement très utilisés sur les systèmes de stockage d’énergie par batteries (Battery Energy Storage Systems, abrégés BESS), c’est-à-dire

les endroits qui utilisent des batteries pour stocker de l’énergie. Ce type de lieux connaît un important essor, afin de pouvoir fournir une grande puissance à court terme et de minimiser le risque de coupure de courant. Ces deux dernières années, le prix de l’électricité issue de batteries a été divisé par deux et est donc actuellement plus intéressant que le courant produit par un générateur au gaz. Comme le système est encore relativement neuf en Europe, il n’existe encore que peu de références, mais aux États-Unis et en Corée du Sud notamment, des centaines d’endroits sont déjà équipés de cette forme de détection. Le système de détection peut être installé dans de petits et grands endroits, car la base de sa conception est simple. Il faut néanmoins toujours un contrôleur central auquel jusqu’à douze capteurs peuvent être branchés et jusqu’à trois capteurs de référence. Ces derniers sont utilisés pour limiter au maximum le nombre de fausses alertes dans les pièces à surveiller en observant en continu l’environnement. « Le système de détection Li-Ion Tamer convient non seulement

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aux BESS, mais également à tous les endroits où des batteries lithium-ion sont utilisées pour stocker de l’énergie et qui présentent donc un risque d’emballement thermique. Le système conviendra tout particulièrement pour déceler ce risque à un stade précoce », explique Edward Heitlager. « Son utilisation ne se limite donc pas aux BESS, mais peut aller des armoires de stockage sécurisées contre les incendies contenant plusieurs petites batteries (p. ex. de vélo) aux parcs d’énergie solaire. Outre ces applications, nous nous penchons actuellement sur les lieux de stockage de batteries au lithium. Donc outre les endroits où les batteries sont activement utilisées, le système peut également être mis en œuvre dans les lieux où elles ne sont pas sous tension, mais où leur endommagement extérieur peut causer un risque d’emballement thermique. » Ludo Vanroy

Source des illustrations et images : Honeywell

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Chaque EPI traité par nos soins est muni d’un code-barres. Ce dernier contient : 1. l’identité du propriétaire 2. les spécifications techniques de l’EPI 3. les dates d’expiration des composants 4. l’historique de l’entretien et des tests 5. qui a assuré l’entretien de l’EPI Tout ce qui concerne la sécurité des EPI est ainsi traçable. Vous souhaitez en savoir plus ? www.masqcomplet.eu Sécurité totale avec Safety Rental – Safety solutions on site Avez-vous besoin d’un équipement de sécurité temporaire pour certaines activités ? Vous pouvez vous adresser à Safety Rental pour les louer. Nous proposons des équipements de sécurité dans les catégories suivantes : 1. Prévention et protection Covid-19 2. Protection respiratoire 3. Protection antichute 4. Communication 5. Détection de gaz 6. Surveillance des personnes et systèmes man-down 7. Autres : vélos de chantier, remorques de bicyclette ou trousses de premiers secours En cas de besoin, nous pouvons installer un magasin de sécurité sur site. Il s’agit d’un conteneur modulaire où vos collaborateurs peuvent emprunter des équipements de sécurité. C’est vous qui déterminez les équipements proposés, en fonction des travaux que vous voulez effectuer. Nous nous occupons du magasin, du personnel et des fournitures. Nous procédons au suivi des prêts grâce au codebarres apposé sur chaque article de sécurité.. Vous voulez en savoir plus ? www.safetyrental.be

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Les incendies de batteries, émergence d’un nouveau danger Une énergie portative

légère possible, et pouvoir recharger cette batterie le plus rapidement possible après utilisation.

L’utilisation de batteries rechargeables a augmenté de manière exponentielle ces vingt dernières années, et ce pour deux raisons : // l’importante percée des appareils électroniques personnels, tels que les smartphones, les ordinateurs portables et les tablettes ; // la demande de moyens de transport propres et confortables, tels que les vélos électriques et les voitures hybrides ou entièrement électriques.

Ces souhaits ont mené au développement d’une nouvelle technologie de batterie à base de lithium. Celle-ci permet de fabriquer des batteries répondant aux souhaits exposés ci-dessus, c’est-à-dire légères, ayant une grande capacité et pouvant être rechargées à de nombreuses reprises sans grande perte de qualité. Ces batteries sont collectivement désignées par le terme Li-Ion.

Cette nouvelle technologie présente néanmoins aussi un inconvénient : les substances chimiques utilisées dans les cellules de la batterie peuvent se décomposer spontanément, ce qui peut générer des températures et pressions très importantes dans ces cellules. Cette réaction de décomposition chimique est également appelée « emballement thermique », car une fois le processus de décomposition amorcé, il ne peut plus être arrêté et tout le contenu de la cellule se consume.

Toutes ces applications ont une caractéristique technique en commun : nous souhaitons emmagasiner un maximum d’électricité dans une batterie qui soit la plus petite et la plus

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TECHNIQUE Les cellules des batteries Li-Ion existent sous deux formes : une barre arrondie (comparable aux piles ordinaires) ou une pochette aplatie (en anglais, « pouch »). Cette dernière forme est couramment utilisée dans les smartphones, les tablettes et les ordinateurs portables. Les grandes batteries se composent de dizaines, de centaines voire de milliers de cellules reliées entre elles.

Une batterie de vélo peut, par exemple, contenir 48 cellules rondes. Notons qu’une cellule Li-Ion ne contient pas de lithium sous forme métallique et que lorsqu’elle s’embrase, il ne s’agit pas d’un feu de métal ! Les agents extincteurs classiques pour les feux de métaux, tels que la poudre D, ne conviennent donc pas pour éteindre des cellules de batterie Li-Ion en feu.

Exemples de batteries Li-Ion

Cellule Li-Ion individuelle

Module de batterie Li-Ion industriel composé de 300 cellules

Cellule « pouch » Li-Ion individuelle

Batterie Tesla composée de 1600 cellules

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Module de batterie et ensemble de batterie composé d’un « pouch » Li-Ion : cellule « pouch », module de batterie, ensemble de batterie

Batterie de vélo avec modules Li-Ion, système de gestion de la batterie électronique et boîtier Système de gestion de la batterie

Les batteries de qualité basées sur la technologie lithium-ion sont équipées par défaut, par les fabricants, d’une sécurité contre un courant de charge trop élevé et une décharge trop importante. Il s’agit du battery management system (système de gestion de la batterie). Il est important de savoir que cette sécurité électronique ne préserve bien sûr pas des endommagements mécaniques ni de la surchauffe en raison d’un incendie de cause externe. Les cellules Li-Ion individuelles ne contiennent pas cette sécurité. Il ne

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faut donc jamais chipoter aux cellules Li-Ion ni réaliser des expériences sur ces cellules sans prévoir de sécurité ! De nombreux incendies de batteries au lithium surviennent dans le cadre des loisirs, notamment avec les voitures miniatures et les jouets.

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Réaction d’emballement thermique : causes et conséquences La réaction d’emballement thermique peut avoir plusieurs causes : // un courant de charge trop élevé, // une décharge trop importante de la batterie, // un endommagement mécanique de la batterie, // une source de chaleur externe. Lors d’un emballement thermique, une grande quantité d’énergie est libérée, ce qui fait rapidement augmenter la température et la pression dans la cellule de la batterie. Celle-ci peut, de ce fait, éclater, laissant ainsi s’échapper le matériau brûlant. Une batterie se compose toujours de plusieurs cellules. La réaction d’emballement thermique dans la première cellule provoque une telle hausse de température que les cellules voisines sont également touchées, ce qui déclenche un emballement thermique au niveau de ces autres cellules. Cela entraîne une réaction en chaîne incontrôlable qui se poursuivra jusqu’à ce que toutes les substances chimiques de la batterie aient été consumées.

Quelles batteries présentent ou non un risque ? Les batteries plomb-acide sulfurique

courant de charge trop élevé ou de décharge trop importante, la batterie peut être endommagée, mais cela ne peut pas créer d’emballement thermique. En effet, les matériaux contenus dans ce type de batteries ne sont pas inflammables, à l’exception peut-être du boîtier en plastique. Dans le cadre du chargement de ce type de batteries, de petites quantités d’hydrogène sont libérées, mais cellesci ne présentent aucun risque si la ventilation de la pièce est suffisante. Les batteries nickel-cadmium et nickel-hydrure métallique Les batteries nickel-cadmium (NiCd) sont utilisées dans toutes sortes d’appareils rechargeables, tels que des lampes de poche, des appareils de mesure et des éclairages d’urgence. Les batteries NiCd sont bon marché, compactes et fiables. Les cellules des batteries NiCd sont scellées hermétiquement. Dans le cadre de leur utilisation normale, aucun liquide ni gaz n’est donc libéré. Les batteries NiCd présentent néanmoins l’inconvénient de perdre en qualité après un certain nombre de cycles de recharge, ce qui fait rapidement baisser leur rendement énergétique. Les batteries nickel-hydrure métallique (NiMH) sont moins sensibles au vieillissement et ne contiennent pas de cadmium. Les domaines d’application des batteries NiMH sont comparables à ceux des batteries NiCd. Les batteries nickel-cadmium et nickel-hydrure métallique ne présentent pas de risque d’incendie.

En cas de courant de charge trop élevé ou de décharge trop importante, la batterie peut être endommagée, mais cela ne peut pas créer d’emballement thermique. En effet, les matériaux contenus dans ce type de batteries sont ininflammables, à l’exception peutêtre des éléments en plastique. Les batteries Lithium-Ion Le terme générique « batteries lithium-ion » fait référence à différentes technologies. Elles ne contiennent pas de lithium sous forme métallique, mais des substances chimiques (sels ou polymères) contenant ce lithium. Ces substances chimiques présentent la caractéristique commune d’être instables et de se décomposer facilement. Les batteries lithium-ion peuvent donc présenter des risques d’incendie. Les substances chimiques utilisées dans ces batteries peuvent se décomposer en raison d’un courant de charge trop élevé, d’une décharge trop importante, d’endommagements mécaniques ou d’une source de chaleur extérieure. L’inflammation d’une cellule de batterie lithium-ion n’est pas un feu de métal, mais une réaction de décomposition chimique qui libère une grande quantité d’énergie. La chaleur ainsi dégagée entraîne la décomposition d’une partie toujours plus importante du contenu de la cellule et peut même provoquer une réaction de décomposition dans les cellules voisines. Ce processus est appelé l’emballement thermique.

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Les batteries plomb-acide sulfurique sont notamment utilisées dans les voitures pour le démarrage, dans les chariots élévateurs à fourche pour l’actionnement (batteries de traction), dans les systèmes de sécurité incendie et antieffraction, ainsi que dans les grands systèmes d’alimentation électrique de secours. Les batteries plomb-acide sulfurique sont encore très utilisées quand les dimensions et le poids ne constituent pas des paramètres critiques. Ce type de batteries ne présente pas de risque d’incendie. En cas de

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TECHNIQUE

Industrialaan 35 1702 Groot Bijgaarden Tél: 02/467 72 11 Fax: 02/466 44 56 Les extincteurs Saval Bioclass B6P-SC-HR et B9P-SC-HR offrent une notation A élevée, nécessaire pour une extinction efficace des cellules Li-Ion

Cet emballement thermique fait augmenter la pression et la température dans la cellule de la batterie, ce qui la fait éclater et peut projeter des particules brûlantes. Un incendie peut ainsi facilement survenir au niveau des rideaux, du mobilier ou d’autres objets inflammables à proximité de la batterie.

L’extinction de batteries LithiumIon Nous ne connaissons actuellement aucun agent d’extinction capable d’arrêter la réaction de décomposition chimique dans une cellule lithium-ion (réaction d’emballement thermique). Il est dès lors impossible d’éteindre une cellule en feu. Que peut-on faire alors pour limiter les dégâts ? Le plus important est de refroidir la cellule endommagée, afin de limiter la réaction d’emballement thermique à cette unique cellule. Par ailleurs, l’inflammation des autres matériaux, tels que le boîtier en plastique de la batterie, doit être étouffée rapidement et durant un certain temps de sorte que le feu ne se propage pas. Les agents extincteurs efficaces ont donc une importante capacité de refroidissement et agissent bien sur l’inflammation des matériaux solides. Seuls les agents d’extinction à base d’eau présentent ces deux effets. La poudre d’extinction et le CO2 ne peuvent pas être utilisés pour contrôler l’inflammation de batteries lithium-ion.

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Pour éviter toute inflammation en raison d’un endommagement mécanique, les batteries lithium-ion sont généralement solidement protégées dans un boîtier en métal ou en plastique résistant aux chocs. Cela complique encore l’extinction des batteries lithium-ion enflammées. En effet, les cellules ne sont accessibles par l’agent extincteur qu’une fois le boîtier ouvert. L’extinction de petites batteries Li-Ion Une petite batterie au lithium, par exemple dans un smartphone, un ordinateur portable, une tablette, un jouet ou un outil rechargeable, peut facilement être éteinte au moyen d’un extincteur portatif contenant de l’eau et un additif, ou de la mousse. Choisir le bon extincteur Comme expliqué ci-avant, il est important que l’agent d’extinction dispose d’une grande capacité de refroidissement pour limiter l’étendue du feu et éviter qu’il ne s’étende aux cellules adjacentes. Les extincteurs présentant une importante capacité d’extinction de classe de feu A (A-rating) refroidissent généralement très bien et contiennent des additifs permettant d’étouffer rapidement l’inflammation des plastiques et autres matériaux autour des cellules de la batterie, ainsi que de prévenir leur réinflammation. Une batterie au lithium en proie aux flammes libère des substances toxiques et irritantes. L’extincteur doit donc disposer d’une portée de 3 m ou plus pour pouvoir éteindre la batterie depuis une distance sûre.

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L’extinction de grands ensembles de batteries Li-Ion

Technique d’extinction Dans le cadre de l’utilisation d’un extincteur portatif pour contrôler l’inflammation d’une batterie au lithium, l’agent d’extinction doit être directement aspergé sur la cellule en feu. Refroidissez la cellule enflammée en aspergeant environ deux tiers du contenu de l’extincteur directement sur celle-ci. Cela correspond à environ 15 à 20 secondes. Gardez le dernier tiers du contenu de l’extincteur à disposition pour pouvoir éteindre les flammes résiduelles ou une éventuelle réinflammation. Après utilisation de l’extincteur, la batterie doit refroidir durant un long moment (le cas échéant, avec l’appareil dans lequel elle se trouve) en étant immergée dans l’eau. Les batteries de vélo Une batterie de vélo en feu est très difficile à éteindre, car les cellules Li-Ion sont emballées dans un boîtier solide en plastique ou en aluminium. Les extincteurs disposant d’une notation A élevée permettent d’éteindre efficacement les flammes à l’extérieur, mais plus difficilement d’atteindre les cellules Li-Ion touchées dans la batterie.

L’extinction de grandes batteries au lithium, notamment dans les voitures électriques, se révèle très complexe. Non seulement le contenu des cellules est très important, mais ces ensembles de batteries sont bien souvent entière­ ment intégrés dans un véhicule ou un autre appareil. Il est dès lors presque impossible d’atteindre les cellules en feu pour les refroidir efficacement avec un agent d’extinction. De plus, il est particulière­ment risqué de s’approcher des cellules en feu en raison des substances toxiques et irritantes libérées. Cela vaut également pour les grandes quantités de batteries stockées au même endroit. Dans cette situation aussi, il est pratiquement impossible d’atteindre les cellules en feu et donc de contrôler l’incendie. La seule technique d’extinction manuelle efficace et sûre pour les grands ensembles de batteries et les grandes quantités de batteries lithium-ion consiste dès lors à les immerger entièrement et durant un long moment dans l’eau.

Systèmes d’extinction automatiques pour les batteries Lithium-Ion

D’où l’importance de la prévention : // évitez de charger les batteries de vélo dans l’habitation ; // si la batterie est tout de même chargée à l’intérieur, veillez à ce que la pièce soit équipée d’un détecteur de fumée en état de fonctionnement.

Les systèmes d’extinction automatiques doivent également disposer d’une importante capacité de refroidissement pour pouvoir contrôler l’inflammation d’une batterie au lithium. Il est encore plus compliqué pour un système fixe d’atteindre les cellules en feu. C’est pourquoi le système d’extinction pour les batteries lithium-ion doit refroidir l’intégralité de la ou des batteries.

En cas de problème : // sortez la batterie à l’extérieur dès les premiers signes d’incendie (formation de fumée), immergez-la entièrement et laissez-la refroidir minimum 24 heures jusqu’à ce qu’aucun développement de chaleur et de fumée ne soit plus perceptible.

Des systèmes de sprinklers avancés peuvent limiter l’ampleur d’un incendie dans un ensemble de batteries Li-Ion et ainsi limiter les dégâts. Une évolution récente et prometteuse pour ce risque d’incendie est le brouillard d’eau à haute pression. S’ils sont bien conçus,

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ces systèmes peuvent limiter fortement et durant une longue période la transmission de chaleur, tout en consommant relativement peu d’eau. Les gouttes finement réparties du système de brouillard d’eau à haute pression peuvent, en outre, capturer les gaz toxiques et corrosifs qui sont libérés. Les systèmes d’extinction au gaz étouffent les flammes visibles, mais n’ont pas une capacité de refroidisse­ ment suffisante pour éviter que l’incendie ne se propage dans les batteries. Il est particulièrement important de veiller à compartimenter l’espace de stockage des batteries Li-Ion dès sa conception. Un ensemble de batteries Li-Ion en feu doit être considéré comme perdu, mais un système de sprinklers ou de brouillard d’eau bien conçu peut permettre de limiter l’endommagement des objets à proximité et du bâtiment en lui-même. Une détection précoce par la fumée et un déclenchement automatique du système d’extinction sont bien sûr essentiels.

Mieux vaut prévenir que guérir ! En cas d’incendie, les batteries Li-Ion présentent un risque important pour l’utilisateur et l’environnement. De plus, elles sont difficiles à éteindre. Il est donc important d’utiliser ces batteries en toute sécurité. Prendre quelques mesures simples permet de limiter fortement les risques, non seulement au travail, mais également à domicile !

Pour une meilleure sécurité chez soi Évitez de charger votre smartphone dans votre chambre à coucher. // Si vous le chargez la nuit : faites-le dans une pièce équipée d’un détecteur de fumée. // Si vous le chargez la nuit : posez-le sur une surface ininflammable. // Ne chargez les jouets que sous surveillance. // Ne jouez jamais avec les batteries lithium-ion ! //

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Deux nouvelles directives des pompiers doivent garantir l’uniformité et la qualité des avis Les pompiers flamands ont finalisé deux nouvelles directives visant à uniformiser et assurer la qualité des avis rendus par les différentes zones de secours. Ces directives portent sur le stockage de produits dangereux et la récupération de l’eau d’extinction. Elles ont été élaborées par FPC Risk à la demande des zones de secours flamandes et en étroite collaboration avec la zone de pompiers d’Anvers, la zone de secours de Waasland, la zone de pompiers du centre, la zone de pompiers de Campine et la zone de secours 1. Le contenu des directives a été étudié et discuté avec différentes parties prenantes.

Fin mars, les directives ont été présentées et expliquées au Netwerk Preventie (réseau de prévention) des pompiers. La mise en œuvre sera discutée au sein des zones fin mai.

Directive relative à la récupération de l’eau d’extinction L’« Arrêté du Gouvernement flamand du 1er juin 1995 fixant les dispositions générales et sectorielles en matière d’hygiène de l’environnement » (Vlarem II) détermine la classification et les conditions environnementales des installations nuisant à l’environnement en Région flamande. L’article 4.1.7.2. de Vlarem II stipule que les réservoirs ou fûts hors sol contenant des liquides dangereux doivent être placés dans une cuvette de rétention. La contenance de cette cuvette dépend de la contenance des réservoirs ou fûts qui y sont placés. Par ailleurs, l’article 4.1.12.1. §1 1° stipule que l’exploitant d’un établissement classé doit prendre les mesures nécessaires pour éviter que les substances répandues accidentellement et l’eau d’extinction polluée ne rejoignent

directement les eaux souterraines, les égouts publics, un cours d’eau ou un point de collecte des eaux de surface. La capacité de récupération des eaux d’extinction doit être déterminée conformément à un code de bonne pratique, en concertation avec les pompiers. La directive Vlarem II n’impose pas de méthode de calcul de la capacité de récupération des eaux d’extinction et ne précise pas non plus comment ces eaux doivent être récupérées. De même, le texte ne mentionne pas si une capacité supplémentaire doit être prévue pour récupérer l’eau de pluie. Des sources d’autres pays sont actuellement consultées en vue d’élaborer les codes de bonne pratique, mais aucune ne peut être appliquée de manière généralisée. Afin de pouvoir rendre des avis uniformes, les zones de secours ont établi une directive générale relative à la récupération des eaux d’extinction, qui spécifie la méthode de récupération et détermine la capacité nécessaire. Parallèlement à cette directive des pompiers, une note explicative a également été publiée, qui garde la même structure, mais entre davantage dans le détail. Celle-ci fait référence aux sources de cette étude,

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notamment aux définitions tirées de la législation et de la réglementation (VLAREM II, étude TWOL…).

Directive relative aux lieux de stockage de substances dangereuses Les prescriptions reprises dans cette directive portent sur les lieux de stockage de substances dangereuses et visent à : // prévenir la naissance, le développement et la propagation d’un incendie ; // assurer la sécurité des personnes présentes ; // faciliter l’intervention des pompiers ; // limiter les risques pour la santé publique et l’environnement. Elles s’appliquent à : // tous les lieux de stockage de substances dangereuses nouvellement aménagés ; // toutes les extensions de lieux de stockage de substances dangereuses existants pour lesquelles une demande de permis d’environnement est introduite. Outre un relevé des substances et matières dangereuses couvertes par cette directive, celle-ci classe également les lieux de stockage en trois catégories selon la nature des substances dangereuses et les risques (d’incendie) pour l’environnement. Les substances et matières comportant des risques particuliers doivent toujours être stockées en concertation avec la zone de secours compétente pour le territoire concerné. La directive définit notamment les exigences de stabilité en cas d’incendie des éléments structurels de

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type I, la taille des compartiments, la résistance au feu des parois des compartiments, etc. La directive aborde également la nécessité de prévoir des installations de sécurité incendie active, telles que des systèmes de détection, d’avertissement et d’alarme, une EFC, des installations d’extinction automatique, etc. Elle inclut en outre les exigences additionnelles pour l’évacuation, l’accessibilité pour les équipes de secours, les agents extincteurs et les approvisionnements en eau d’extinction. Un paragraphe distinct traite des exigences imposées aux installations photovoltaïques qui se trouveraient sur le toit des lieux de stockage de substances dangereuses.

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Dans le cadre des deux directives, il est possible d’élaborer un concept équivalent, par exemple sur la base de normes reconnues au niveau international, s’il est impossible de satisfaire aux prescriptions décrites dans la directive. Cela nécessite toutefois de bien démontrer le niveau de sécurité équivalent des mesures prises. En général, ce processus pourra être intégré aux discussions préalables ou à l’avis préalable avec les pompiers, et ne devrait donc pas retarder les projets. Il incombe à l’exploitant ou au maître d’ouvrage de prouver l’équivalence. Ludo Vanroy

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Fireforum a entièrement remanié son site internet

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Quelques conseils pour en tirer le maximum

Prescriptions Les prescriptions se trouvent désormais au même endroit que la législation et la réglementation, les CBP (codes de bonne pratique) de Fireforum, les documents et les explications des membres de Fireforum, ainsi qu’une sélection d’aperçus de normes (en cours de développement). Les filtres vous permettent de retrouver plus facilement les informations qui peuvent vous intéresser.

Magazine Outre le format papier (cinq éditions par an), les articles du Fireforum Magazine seront également publiés sous forme d’article ou au format PDF sur le site. Les abonnés auront accès à la zone réservée et aux archives en se connectant avec un abonnement valable. Si vous n’avez pas encore de compte, mais disposez d’un abonnement, demandez votre nom d’utilisateur et votre mot de passe, ou enregistrez-vous en tant que nouvel abonné.

Les autres visiteurs du site n’ont accès qu’à un nombre limité d’articles et d’actualités. Abonnez-vous dès aujourd’hui pour accéder à toutes nos informations ! Vous pouvez également utiliser les filtres pour trouver rapidement les articles traitant des thèmes qui vous intéressent.

De vastes possibilités de recherche Les filtres et les possibilités de recherche approfondies vous permettent de chercher parmi tous les thèmes pertinents, tels que les actualités, les articles du magazine, la législation, etc. Le moteur de recherche (en haut à droite dans le menu) vous permet de trouver des informations aussi bien en français qu’en néerlandais. Pour l’instant, nous n’avons repris que les publications de ces dernières années, mais Fireforum s’attelle à rendre toutes les archives disponibles par ce biais.

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Entreprise générale de protection incendie et de mensuiserie

COMPARTIMENTAGE COUPE-FEU Portes Plafonds Cloisons Resserrages Etude de compartimentage Protection de structures acier Détection incendie Exutoires de fumée Section Entreprises Les entreprises et organisations membres de l’une des fédérations affiliées à Fireforum (Agoria Fire Technologies, PFPA, zones de secours, membres individuels, entreprises certifiées FiSQ) peuvent être reprises dans la section Entreprises. Si vous cherchez une entreprise (fournisseur ou installateur) spécialisée dans la détection incendie, les canaux coupe-feu, les systèmes d’extinction, etc., vous pouvez la trouver facilement dans cette section en appliquant les filtres pertinents. Vous voyez directement si un installateur dispose du certificat de qualité FiSQ pour ses activités.

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FIREFORUM AWARDS 2021 APPEL À CANDIDATURES

Fireforum célèbrera la sixième édition des Fireforum Awards le 18 novembre 2021. Après le succès des cinq éditions précédentes, cette cérémonie est devenue une institution dans le monde de la sécurité incendie. Cet événement représentera à nouveau une occasion unique de récompenser les meilleurs projets en matière de protection incendie des personnes et des biens. Quels projets entrent en ligne de compte pour les Fireforum Awards ? Nous distinguons six catégories : 1. Sécurité incendie – sensibilisation et prévention pour le public Au sein de cette rubrique, il s’agit d’une organisation ou d’une personne individuelle qui s’est distinguée au cours des deux dernières années par ses efforts dans le domaine de la sécurité (incendie) et de la prévention envers la population au moyen d’un projet, d’une action ou d’un événement. Par “population”, nous entendons la population en général ou des groupes cibles particuliers tels que les enfants, les personnes âgées, les personnes en dessous du seuil de pauvreté, etc. 2. Sécurité incendie – sensibilisation et prévention pour les professionnels

Au sein de cette rubrique, on recherche une entreprise, une organisation ou un individu qui s’est distingué au cours des deux dernières années par ses efforts dans le domaine de la sécurité (incendie) et de la prévention dans un contexte professionnel ou, en d’autres termes, vis-à-vis de la population active. Le dossier peut porter sur la contribution au niveau : // de l'élaboration des plans et cahiers des charges pour la construction neuve ou la rénovation ; // des propositions organisationnelles visant à renforcer la sécurité incendie ; // de la communicatio sur la sécurité incendie aux utilisateurs internes et externes du bâtiment ; // de l'affinement administratif (simplification) pour le suivi des procédures visant à la sécurité incendie (achat, collaboration avec des tiers, réparations, notification des défauts, contrats de maintenance, etc.) ; // de l'introduction de nouvelles technologies de sécurité incendie dans le bâtiment ou l’environnement ; // etc. 3. Sécurité incendie de projet de construction – rénovation ou neuf Le projet soumis contient des produits et matériaux innovants qui améliorent la sécurité incendie du bâtiment et/ou de son environnement

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d’une manière excellente. Un projet avec une approche perspicace et dans lequel des mesures conceptuelles et organisationnelles ont été intégrées ainsi qu’une conception bien pensée sont éligibles. L’application du BIM est un avantage. L’objectif est de souligner la prééminence des architectes et des bureaux d’études dans le domaine de la sécurité incendie. Après tout, le rôle qu’ils peuvent jouer est d’une grande importance pour le fonctionnement d’un bâtiment et son environnement, même en cas d’incendie. Avec ce prix, Fireforum veut impliquer encore plus les architectes et les bureaux d’études dans la sécurité incendie et souligner leur rôle exemplaire. 4. Intervention, lutte contre l’incendie Le projet soumis améliore la lutte contre l’incendie et l’intervention en utilisant des techniques, des matériaux et/ou des approches innovateurs. L’amélioration peut se faire par : // la sécurité des personnes chargées de la lutte contre l’incendie ou de l’intervention, telles que les pompiers, les pompiers de l’entreprise ou l’équipe de première intervention ; // la sécurité des autres personnes présentes ; // la limitation des dommages tant au bâtiment ou à l’objet affecté ainsi qu’à son environnement.

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5. Recherches scientifiques, études, thèses Ce prix vise à donner aux établissements d’enseignement, aux institutions de recherche, aux centres de formation, aux laboratoires, l’opportunité de présenter au grand public leurs travaux de doctorat les plus récents, leurs plans de formation, leurs résultats de recherche, leurs programmes de formation, etc. Le fait d’apporter de nouvelles connaissances favorise l’attraction de nouveaux étudiants et spécialistes dans ces établissements. Le monde du bâtiment a également besoin de connaissances sur les effets des nouvelles méthodes de construction et des nouveaux matériaux de construction sur le développement au cours de l’incendie. 6. Life Time Achievement Tout citoyen est libre de déposer une candidature en faveur d’une personne. La personne candidate : // s’est distinguée de manière significative par son engagement ; // a œuvré en faveur de l’amélioration de la qualité de la sécurité incendie ; // a acquis des aptitudes scientifiques ou sociales en la matière et a veillé au partage des connaissances au moyen de la communication, de la recherche ou de l’enseignement ; // …

Comment déposer un projet pour les Fireforum Awards 2021 ? Toute personne désireuse de concourir peut déposer sa candidature sur : www.fireforum.be Ce site fournira bientôt un formulaire de candidature, ainsi que les modalités d’inscription et le règlement général. Le concours se déroule en quatre phases : 1. Dépôt des projets jusqu’au 24 septembre 2021 à 23h59. 2. Utilisez le formulaire d’inscription et 3 ajoutez une courte vidéo1 de maximum 120 secondes. 4. Analyse et sélection des projets par le jury. 5. Annonce des nominés le 22 octobre 2021. Le prix du public sera choisi parmi les projets nominés. Les nominés peuvent soumettre leur projet au vote du grand public sur le site web de Fireforum. 6. Annonce des lauréats pendant la cérémonie de remise des Fireforum Awards le 18 novembre 2021. Pendant cet

1 Video Full HD 1920x1080 PAL (p.ex. sur base d’une présentation powerpoint)

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évènement, le prix du public sera également attribué parmi les nominés.

Les projets retenus sont susceptibles d’être publiés dans le magazine Fireforum.

Dîner de gala Outre la cérémonie de remise des Fireforum Awards, vous serez également conviés à notre célèbre soirée de gala exclusive. Le lieu prestigieux combiné à une atmosphère conviviale et à des possibilités de réseautage étendues en feront un événement inoubliable. Plus d’informations ? Contactez Bart Vanbever via bart.vanbever@fireforum.be


Column Les Nearly Zero Energy Buildings ne présentent-ils aucun risque en cas d’incendie ? Prouvons-le ! Lorsque de nouveaux produits et techniques sont introduits sur le marché, leur sécurité pour les consom­ ma­teurs est évidemment contrôlée. Avant l’utilisation d’un nouveau vaccin, il est testé selon différentes procédures, non seulement pour en contrôler l’efficacité, mais également pour vérifier s’il ne présente pas d’effets secondaires néfastes. De même, les légumes modifiés pour être plus résistants à la sécheresse ou aux parasites sont soumis à de nombreux contrôles. Au moindre soupçon d’insécurité, l’aliment peut être tracé au fil de la chaîne de sécurité alimentaire pour voir si et où un problème s’est posé. Tout le monde a déjà vu, en outre, des vidéos de crash test visant à contrôler que les nouveaux types de véhicules offrent une sécurité suffisante. Tous ces tests, contrôles et mesures de précaution semblent évidents, car si des dommages étaient causés à des individus et/ou à l’environnement, cela donnerait lieu à un nombre considérable de plaintes. Nous vivons dans un monde en rapide évolution avec toujours plus de nouveaux produits et processus. Ceux-ci visent parfois à augmenter les bénéfices en améliorant le rendement ou en augmen­ tant la consommation. Récemment, on se focalise davantage sur les énergies plus propres et la durabilité en raison du changement climatique.

ment, de manière à réduire les pertes thermiques et à avoir besoin de moins d’énergie pour vivre confortablement. À partir de 2021, tous les nouveaux bâtiments construits en Europe doivent satisfaire à la Directive 2018/844/UE et aux caractéristiques d’un Nearly Zero Energy Building (NZEB). L’objectif, l’approche et la réglementa­ tion sont clairs. Actuellement et à court terme, des bâtiments seront construits pour des milliards d’euros conformé­ ment à cette directive. En d’autres termes, plusieurs milliers de ces bâtiments (donc de nombreux nouveaux produits) seront mis « sur le marché ». On ne peut que se réjouir de cette approche… mais un NZEB est-il sûr (en termes d’incendie) ? On pourrait penser que la réponse coule de source, car lorsqu’un nouveau produit est mis sur le marché, il convient avant tout d’en vérifier la sécurité, comme nous l’expliquions dans l’introduction ! Mais non… jusqu’à présent, aucune étude scientifique digne de ce nom n’a été réalisée sur la sécurité incendie des NZEB. Comment est-ce possible ? Ne disposet-on pas des moyens financiers pour le faire ou manque-t-on de connais­san­ces scientifiques ? Pourtant, tout le monde ne parle que d’investir dans l’innovation, les connaissances et la recherche scientifique.

La transition énergétique est non seulement un terme à la mode, mais aussi et surtout une nécessité pressante. L’accord de Paris sur le climat a défini des objectifs devant être atteints par le biais de mesures et réglementations prises par différents pays et niveaux de pouvoir.

J’ai donc l’impression que cela ne concerne que l’informatique, l’intelligence artificielle et le pharmaceutique, comme si les autres domaines n’avaient aucune impor­ tance. Est-il possible que ces secteurs bénéficient de toute l’attention et de tous les moyens financiers en raison de leurs importantes retombées ?

L’Europe souhaite miser pleinement sur les bâtiments mieux isolés thermique­

Pourquoi les investissements massifs dans les « voitures autonomes »

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bénéficient-ils d’une si grande priorité alors que nous ne sommes même pas certains que nos nouveaux bâtiments ne présentent aucun risque en termes d’incendie pour leurs occupants et les secouristes qui devraient intervenir en cas de problème ? Pour pouvoir répondre à cette question et lever le doute, la Flandre compte d’éminents chercheurs capables de réaliser une étude scientifique adéquate. La formation de master internationale Fire Safety Engineering de l’UGent est reconnue dans le monde entier, et saluée pour son professionna­lisme et son savoirfaire en la matière. Je suppose donc que « nous n’avons pas suffisamment conscience de la nécessité de réaliser des études scientifiques » et ne sommes donc pas intéressés à investir dans ce domaine. Pourtant, investir dans la sécurité serait rentable d’un point de vue économique. En effet, ce type d’études ne coûte qu’une fraction des investissements actuellement consentis pour innover dans tous les domaines précités. L’asbl Fireforum n’est-elle pas le forum idéal pour inciter l’Europe, la Belgique et la Flandre, mais également les entreprises, à libérer des fonds pour permettre aux experts flamands, épaulés par des partenaires européens, de réaliser ces études scientifiques ? Ou faut-il attendre les premières victimes ? Un jour, l’Europe s’est pourtant donné pour objectif « que chaque Européen ait le droit de vivre et de travailler dans un environnement sûr ». Les Nearly Zero Energy Buildings ne présentent-ils aucun risque en cas d’incendie ? Prouvons-le ! The mistery man (Mister Yman)


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