Saperlipop' ART
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J'aileplaisirdeteretrouverpourcenouveaunumérode Saperlipop'artdédiéàl'expositionInspiré.e.sActe3-Arts Textiles!
Jet'inviteàapprendresurl'artetlesartistesent'amusant!
Des artistes contemporains s'approprient les différentes techniques liées au textile pour créer Considérés comme des matériaux utilisés dans la vie quotidienne et souvent par des artisans ou des usines, le textile ici utilisé par des artistes prend place à l'arTsenal formes et techniques diverses et variées.
Les chats de Vélès, 2018-2019
L'arTsenal met en lumière le travail de 9 artistes qui utilisent du textile pour créer : Hannah Barantin et Bojana Nikcevic feutrent leur laine, Jérémy Gobé se réapproprie le tissu Jacquard, Aurore Halpert pratique le crochet, Sheila Hicks permet aux fils, de créer des volumes, Joana Vasconcelos coud, tricote, crochète et assemble les textiles les plus variés, Olga Boldyreff dessine en tricotin, quant à Claude Como et Lux Miranda, elles pratiquent toutes deux la technique du touffetage.
Aurore HalpertLemot"textile"vientdulatin"texere" quisignifie'tisser"ou"construire"
Le tricotin Le macramé
technique qui permet de tricoter des tubes de laine. Dentelle obtenue à partir de différents nœuds.
La broderie
motifs dessinés sur un tissu avec des fils et aiguilles
Le tricot g
Ouvrage tissé en maille avec laines et aiguilles. Tricoter un pull.
Technique pour fabriquer des tapis en insérant de la laine sur une toile à l'aide d'un pistolet à touffeter.
Le crochet
Ouvrage tissé en boucles avec l'aide d'un crochet
Le tissage
Entrelacement de fils pour obtenir un tissu
Jet'inviteàfaireletourdel'exposition...
Quellessontlesdifférentestechniquesutilisées parlesartistes?
Entourelesbonnesréponses!
Action de feutrer la laine pour la transformer en matière non tissée ni filée
Halpert NOM :
PRÉNOM :
ÂGE :
NATIONALITÉ :
Aurore 35ans Française
LIEU DE RÉSIDENCE :Tours(37)
Bonjour Aurore, peux-tu te présenter à nos lecteurs ? Quel est ton parcours ?
Je suis artiste plasticienne et je vis à Saint-Pierre-des-Corps (à côté de Tours / 37).
Depuis 2015, j’ai mon atelier aux Ateliers de la Morinerie*.
Je viens du milieu du textile Après avoir obtenu mon BTS en design de mode, j’ai créé ma marque de vêtements en coton bio, pour finalement l’abandonner 3 ans après, souhaitant me concentrer uniquement sur mon art (dessin). J’ai alors commencé à travailler le volume, le modelage, puis l’assemblage et enfin le crochet. Après plusieurs années je suis donc revenue à mon premier amour : le textile, le fil. En plus du volume, je travaille la linogravure et la micro-édition (fanzine, édition de gravure).
Je travaille aussi en tant que chargée de communication auprès d’une compagnie d’art de rue
LesAteliersdelaMorinerie, qu'estcequec'est?
C'est une ancienne usine transformée en ateliers d'artistes et artisans.
Tu pratiques le crochet. Pourquoi le choix de ce médium ?
C’est un coup de cœur avant tout J’étais déjà sensible à tout ce qui s'apparente au fil. Avec cette technique je me sens libre de créer une matière, une forme en volume, à partir de rien. J’aime pouvoir tout faire avec juste une pelote et un crochet, que l’on peut emmener n’importe où.
Le geste répétitif est hypnotique, c’est comme une méditation… Lorsque je travaille, je me sens déconnectée et calme.
Utilises-tu d'autres médiums pour créer ?
Depuis quelques années j’utilise beaucoup le linoléum pour faire de la linogravure. Je retrouve la même sensation de méditation, d’état déconnecté, qu’avec le crochet.
J’aime expérimenter les différentes techniques d’impression manuelle, le fait de reproduire un dessin ou un texte sans avoir besoin de machine, tout en créant des tirages uniques, avec leurs petits défauts Je dirais presque que plus c’est maîtrisé et moins c’est intéressant.
La technique de la linogravure : elle consiste à évider certaines parties de la plaque de linoleum et à encrer les parties intactes (non évidées), pour imprimer le motif qu'on a ainsi créé.
Quel est ton thème de prédilection dans la création, pourquoi ?
Le thème qui me colle à la peau est celui de la divinité humaine. Le fait de se rapprocher de l’incompréhensible. Créer des symboles, en détourner, trouver des sens et de nouvelles lectures.
À l’arTsenal, nous pouvons découvrir tes masques, Les chats de Vélès. Peux-tu nous présenter ce travail ?
Pour cette série, j’ai voulu raconter l’histoire d’un monde après l’humain Chaque masque représente un esprit divin rattaché à un lieu construit, habité par l’humain qui a disparu
Pour le titre de cette série, je me suis inspirée de la mythologie slave, une manière à moi, de rattacher ce travail à mes origines. Vélès est l’un des piliers de cette mythologie, il représente le monde souterrain, l’origine, les racines, la terre, mais aussi le monde des morts et des esprits.
Vélès est l'un des Dieux les plus anciens dans la mythologie slave (Européens de l'est)
Protecteur des marchands, des chasseurs et des agriculteurs
Dieu du bétail et de la richesse
Vélès a appris aux slaves à ne pas tuer les animaux mais les apprivoiser pour les utiliser. Il est représenté comme un vieillard barbu et poilu avec des cornes sur la tête.
Il est aussi le Dieu de la magie, de la lune et le frère du Soleil
Il a le pouvoir d'entrer en contact avec les morts
Les anciens Slaves avaient l'habitude, pendant les récoltes, de "friser la barbe" - les derniers épis des moissons étaient liés sans les couper en formant une barbe, en l'honneur de Vélès dont le nom signifie "chevelu".
Avec son épouse Azovouchka, il habite sur l'île magique Bouïane située dans la mer océane. Elle a le pouvoir d’apparaître et disparaître à volonté
Pour honorer Vélès, pendant la Maslénitsa (Mardi Gras), les slaves se déguisent en animaux avec des masques et des manteaux en peau retournée.
Jet'emmènedécouvrirquelques masquesd'Auroreexposés àl'arTsenal...
Maintenant que tu as découvert les traits physiques de Vélès (barbu, poilu, cornes sur la tête, vieux, etc), à toi d'imaginer et dessiner son portrait.
J'ai décidé de partir également à la rencontre de l'artiste Jérémy Gobé qui nous présente une installation monumentale et pénétrable à l'arTsenal.
Gobé NOM :
PRÉNOM :
ÂGE :
Jérémy
NATIONALITÉ :
36ans Française
LIEU DE RÉSIDENCE :Paris(75)
Bonjour Jérémy, parle nous un peu de toi… quel est ton parcours ?
J’ai commencé mes études supérieures par l’architecture et j'ai découvert la même année l’existence des Beaux-Arts J’ai alors changé de voie C’était à Nancy en Lorraine Puis, au bout de 3 ans, je suis venu à Paris pour étudier à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts décoratifs dont je suis sorti en 2011 et depuis je suis artiste plasticien.
Pourquoi le choix du du textile dans ta pratique ?
Autour de moi quand j’ai commencé à étudier l’art, beaucoup de gens parlaient d’usines textiles en fermeture Cela les bouleversait car ça représentait tellement pour eux, leur famille, les villes et les régions alentours J’ai donc voulu voir de mes yeux et rencontrer ces gens impactés par la situation Les premiers ouvriers m’ont offert les tissus qui restaient avant la fermeture de leur usine de draps en coton.
Que peux-tu nous dire à propos de ton travail ?
Je souhaite relier le passé, le présent et l’avenir. M’inspirer des savoir-faire et des traditions pour créer aujourd’hui des œuvres qui portent les enjeux de notre époque et si possible des solutions pour l’avenir.
Peux-tu nous présenter ton installation La liberté guidant la laine réactivée à l'arTsenal ?
C’est une œuvre monumentale en tricot avec un motif traditionnel français appelé Jacquard, que j'ai fait faire dans un des derniers ateliers de production en France Pour la petite histoire, le motif Jacquard était à la mode pour faire des pulls, robes ou même des chaussettes en laine ! Les usines spécialisées dans ce motif marchaient très bien à l'époque, car tous les gens portaient du Jacquard. Et tiens toi bien, c'est même la technique qui a permis l’invention de l’ordinateur grâce au codage binaire ! Aujourd’hui ces usines et ateliers de filature Jacquard sont délocalisés pour la plupart en Asie De nombreuses entreprises françaises ont donc fermé Pour parler de tout ça, j’ai eu envie de faire un parallèle avec le tableau de Delacroix : on retrouve les mouvements des points levés dans mon œuvre, pour marquer la révolution de ces artisans qui perdent leur travail.
Tu as créé Corail Artefact. Peux-tu nous en dire quelques mots ?
C’est un projet qui réunit l’art, la science, l’industrie et l’éducation ainsi que les savoir-faire pour sauver les coraux que j’ai crée en 2017. Au départ c’est né d’une découverte, celle de la dentelle au fuseau et d’un motif appelé point d’esprit qui ressemble à un corail que j’utilisais dans mes œuvres. J’ai eu l’idée de faire une installation artistique pour mettre en valeur la dentelle et les enjeux liés aux coraux mais aussi de lancer un programme de recherche pour utiliser cette dentelle pour régénérer les récifs Depuis, j’ai inventé d’autres solutions techniques, scientifiques, industrielles mais aussi d’autres œuvres pour aider le corail et montrer que l’art peut aussi participer à un monde meilleur.
Sur quel projet travailles-tu en ce moment ?
Là je travaille toujours au développement de corail artefact, œuvres de programme de recherche mais j’ai aussi débuté un projet autour de l’irrigation et des ressources en eau avec l’école d’ingénieur de Tarbes
Un dernier mot pour nos lecteurs ?
Croyez en vous, en les autres et en la vie et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes comme disait Voltaire.
Surlesiteinternet "corailartefact com"ily adestutosetdocumentsenlignesurce projetdeJérémy(médias)
Le textile dans l'art
Les pratiques liées au textile - tricot, tissage, broderie, couture, etcavaient à l'époque pour seules fonctions de créer des objets décoratifs ou utilitaires : vêtements, tapis, sacs, tapisseries, etc.
Initialement, le textile désigne un matériau qui peut se diviser en fibres.
Trois catégories de fibres :
Les fibres naturelles d'origine animale
Les fibres naturelles d'origine végétale
Les fibres synthétiques
Toisons de certains animaux (mouton, alpaga, chèvre, lapin, etc) ou bave de certains insectes et vers (soie)
lin, coton, chanvre, sisal, etc Fibres produites par le mélange de produits chimiques (pétrole, charbon, recyclage plastique, etc)
Le textile désigne également un ouvrage créé avec ces fibres
Trois techniques principales pour assembler ces fibres :
Le tissage Le tricotage Le feutrage
Se vêtir avant tout...
Habiller sa maison ensuite...
À la fin du 19ème siècle les travaux d’aiguilles sortent de l'univers de la maison ou du vêtement et investissent peu à peu le monde de l’art. Les artistes s'approprient ainsi les matériaux de la vie quotidienne comme celui de l'artisanat pour créer.
allemande Anni Albers (1899-1994) intègre le Bauhaus de Weimar en 1922. Elle participe à l'atelier textile où elle a été formée pendant10ans.Parlasuiteellevaproduiretout au long de sa vie des oeuvres textiles tissées influencées par le savoir faire des cultures sudaméricaines.
En 1911, l'artiste réalise une couverture composée de coupons de tissus de différentes couleurs et matières pour son fils Charles. Elle joue ici avec les coloris et les formes comme dans sa peinture. La couverture a d'abord été réalisée pour son enfant, mais quelques années plus tard elle décide de la tendre sur un châssis à la verticale, déclarant l'ouvrage comme étant sa première oeuvre textile abstraite.
Le Bauhaus (qui signifie « maison du bâtir ») est une école réunissant l'école des arts décoratifs et l'académie des Beaux-Arts de Weimar en Allemagne. Pour la première fois dans une école d'art un atelier tissage est proposé aux étudiants.
Couverture de berceau 1911, Sonia Delaunay L'école du Bauhaus 1919-1933, Fondée par Walter Gropius Musée national d'art moderne, Paris Weimar, AllemagneSheila Hicks, artiste américaine, vit et travaille à Paris. Dans les années 1950, elle parcourt l'Amérique du Sud et s'initie à la technique du tissage. Ses premières œuvres tissées verront alors le jour. Depuis, l'artiste ne cesse de nouer, envelopper, plier, tordre, empiler, la laine, le lin ou le coton, pour créer des œuvres aussi bien minimes que monumentales.
Magdalena Abakanowicz (19302017) est l'une des premières artistes à expérimenter la sculpture textile. Elle utilise des fibres naturelles pour une production tissée parfois monumentale. Sa série des "Abakans" est constituée d’œuvres souples, ouvertes, compactes, transparentes ou fermées : une invitation à pénétrer la matière de ces formes organiques.
Multi-colored minime 1962, Sheila Hicks Abakan grand noir 1967-1968, Magdalena Abakanowicz Museum of modern art, New York Centre PompidouLe tricot, tissage, crochet, broderie, etc. sont des pratiques considérées comme exclusivement féminines. Ainsi, dans les années 1970, de nombreuses artistes femmes vont mettre en valeur ces différentes techniques pour créer un art qui reflète les vies et les ressentis des femmes. Mais depuis, beaucoup d'hommes s'intéressent aussi aux nombreuses possibilités qu'offrent les matériaux textiles dans la production artistique.
Le tricot
1970, Raymonde Arcier
1974, Annette Messager
Dès 1970, Raymonde Arcier (née en 1939) réalise des œuvres en crochetant de la laine, du coton, en tricotant du métal – chaque ouvrage pouvant nécessiter une année de travail. Elle cherche à porter à la connaissance de tous l'immense labeur des femmes. Elle réalise un tricot monumental : les manches à balai remplacent les aiguilles.
Avec sa collection de proverbes, l'artiste française Annette Messager (née en 1943) utilise la technique de la broderie comme moyen d'expression. Elle brode sur des carrés de coton blanc des dictons misogynes (mépris envers la femme).
Ma collection de proverbes FRAC Lorraine FRAC LorraineL'utilisation de textiles usagés est une pratique très répandue : le vêtement se transforme alors en matériau pour créer. Pour certains le vêtement se transforme en matériau, pour d'autres le textile porté est source d'inspiration pour faire naître de nouveaux costumes.
À travers ses œuvres, Christian Boltanski (1944-2021) aborde le thème de la mémoire en créant des fictions à partir d'objets récupérés : le vêtement en fait partie. Pour l'artiste, un vêtement usagé renvoie à une vie passée, une mémoire collective. Ici, les vêtements tapissent entièrement les murs de la salle et évoquent les enfants de la guerre.
Nick Cave travaille sur une série de « vêtements-costumes » qu’ il a appelé « Soundsuits ». Entre sculpture textile et mode, l’artiste crée des personnages colorés et démesurés en utilisant la plupart du temps des matériaux récupérés. Ses œuvres sont tour à tour des sculptures exposées dans des musées et des costumes portés par des danseurs.
Réserve 1990, Christian Boltanski 2009-2012, Nick Cave Centre Pompidou Collection de l'artisteObserve ces détails...
À quelles œuvres appartiennent-ils ?
Prêt à créer un tissage circulaire ?!
Il te faudra un peu de patience, mais le résultat en vaut la peine !
Matériels nécessaires
Des laines : différentes couleurs et épaisseurs
Du carton
Crayon, scotch et ciseaux
Dessine un rond sur le carton et découpe le. Réalise des encoches à l'aide des ciseaux. Le nombre d'encoches doit être impair.
Passe le fil de laine dans l'une des encoches et scotchele à l'arrière
Sur le devant du cercle, tire le fil de laine jusqu'à l'encoche qui se trouve en face. Ensuite, passe le fil par l'arrière sur l'encoche voisine.
Répéter l'opération jusqu'à ce que le fil passe par chaque encoche. Scotch le bout de fil à l'arrière du cercle.
Unaperçuduverso
Fait un nœud au centre avec un fil de laine puis commence le tissage en passant au dessus, en dessous, au dessus, etc de chaque fil du cercle.
Quand tu souhaites changer de couleur, noue le nouveau fil à celui déjà tissé. Tu peux également enfiler des perles sur ton fil de laine...
rSitulesouhaites,tupeuxnousfairepartagerta éalisationennousenvoyantunephotoparmail àl'adressesuivante: visitesalartsenal@ville-dreux.fr
Rendez-vous à la prochaine exposition pour un nouveau numéro de Saperlipop'art !