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CONCLUSION

L’exposition, Quand l’architecture efface le handicap réalisé à la Maison de l’architecture et de la ville à Lille, s’attachait à questionner, la mesure par laquelle l’architecture peut participer et favoriser un vivre ensemble. À cette occasion, plusieurs réalisations internationales s’attachaient à montrer comment l’architecture peut aider à dépasser le handicap. Bien que complexe, cette question ouvre plus largement mon mémoire et interroge directement le rôle de l’architecture et notamment de l’architecture du handicap.

L’architecture du handicap renvoie spontanément et de manière réductrice à l’ajout d’éléments collés sur des bâtiments, tels que des monte-charges, des rampes d’accès ou des barrières protectrices d’obstacles, à de la réglementation contraignante privant l’architecte de sa liberté. Or, ces prothèses ont pour effet de stigmatiser les déficiences et ne créent pas une œuvre architecturale cohérente. Les différentes familles de handicaps touchent aussi bien les fonctions physiques, sensorielles, que mentales, chacun étant susceptible un jour d’être atteint physiquement ou psychiquement, par maladie, accident ou vieillisse. La ville et l’architecture sont par essence même des espaces vécus créant des sensations et ambiances, leur rôle ne se limite alors pas à un art de bâtir mais aussi à un enjeu social et même sociétal puisqu’elles peuvent être porteuses de rassemblement, de partage, d’échange, de vivre ensemble. L’architecture doit alors prendre en compte tous et chacun.

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L’exemple de l’architecture sensorielle par les personnes déficientes visuelles montre à la fois la multitude de ressources qu’offre l’espace bâti, notamment urbain, mais aussi la relation étroite qu’établissent les usagers avec leur environnement. Les personnes déficientes visuelles, et plus largement les personnes déficientes sensorielles développent des capacités perceptives qui permettent de relever ce qui est en chacun de nous mais que nous oublions souvent : notre corps dans l’espace. La question de l‘intérêt de l’architecture pour les déficients visuels est récurrente, et sans avoir la prétention d’y répondre de manière globale, elle me semble pour ma part indispensable. Je dirais même que la prise en compte des capacités perceptives peut révéler une expression de l’architecture, une dimension sensorielle, évocatrice d’émotions.

« Ce n'est pas parce qu'on ne voit pas les étoiles qu'on n'en a pas plein les yeux. – Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu'avec le cœur.

14 L'essentiel est invisible pour les yeux. – L'essentiel est invisible pour les yeux, répéta le petit prince, afin de se souvenir.»

Cette citation pourrait conclure à elle seule ce que je ressens lors de la conclusion de ce mémoire, ces nombreuses interprétations et évocations sont tellement porteuses de sens que par les mots je ne saurais en exprimer autant.

Néanmoins, durant la rédaction de mémoire ce fut pour moi difficile d’évoquer et d’écrire mon parcours mais aussi d’être confrontée au fait que la déficience est une part de mon identité et de ma philosophie de vie, notamment dans ma conception de l’architecture. Après ma perte de vue j’ai longtemps cherché à « être comme tout le

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