Penser un espace apaisant et accueillant pour échapper à l'environnement clinique de l'hôpital

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Page 1 sur 30 Un lieu-refuge pour personnes hospitalisées ou en traitement médical : ⠨⠥⠝ ⠇⠊⠑⠥⠤⠗⠑⠋⠥⠛⠑ ⠏⠕⠥⠗ ⠏⠑⠗⠎⠕⠝⠝⠑⠎ ⠓⠕⠎⠏⠊⠞⠁⠇⠊⠎⠿⠑⠎ ⠕⠥ ⠑⠝ ⠞⠗⠁⠊⠞⠑⠍⠑⠝⠞ ⠍⠿⠙⠊⠉⠁⠇ ⠒ Penser un espace apaisant et accueillant pour échapper à l'environnement clinique de l'hôpital Emilie PRINTEMPS Rapport de projet de fin d’étude Juillet 2022 ENSA Paris Val de Seine Domaine d’études Écologies Sous la direction de Claire BAILLY

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Remerciements

Tout d’abord, je tiens à remercier ma directrice d'études, Claire Bailly, pour l’accompagnement, le soutien et la gentillesse dont elle a fait preuve malgré la distance autant dans la réflexion et le développement que dans l’apport d’une rigueur méthodologique afin de développer un travail enrichissant autant personnellement que Ensuite,professionnellement.j’aimeraiégalement

Je remercie également ma famille et mon conjoint qui ont toujours été présents pour moi, pour leur soutien inconditionnel et leurs encouragements qui sont d’une grande aide au quotidien A toutes ses personnes, je présente mes sincères remerciements, mon respect et ma gratitude.

remercier les personnes qui ont pris le temps d’échanger avec moi sur ce sujet afin de me permettre d’écrire ce rapport et de concevoir ce projet de fin d’étude. Un grand merci tout particulier à Louise qui m’a soutenu tout au long de ce PFE mais aussi depuis mon entrée en école d’architecture.

Page 1 sur 30 AVANTSommairePROPOS 1 INTRODUCTION 5 CHAPITRE 1. RECHERCHES PRÉLIMINAIRES, DE LA BIODIVERSITÉ À LA PRISE EN COMPTE DES SINGULARITÉS DE CHACUN ................................................................................................................ 7 COMMENT SE CRÉE LA DIVERSITÉ ? 7 COMMENT LA NOTION DE MUTATION POURRAIT ELLE SE TRADUIRE DANS LE CADRE DE LA CONCEPTION ARCHITECTURALE ? ................................................................................................................................ 9 COMMENT FONCTIONNENT LES INTERACTIONS ENTRE UN BÂTIMENT ET SES OCCUPANTS ? .......................... 11 CHAPITRE 2. PROGRAMME ET PRÉSENTATION DU SITE 12 UNE ARCHITECTURE “PLACEBO” POUR ACCOMPAGNER LE PARCOURS D’HOSPITALISATION OU DE SOINS DES PATIENTS ............................................................................................................................................ 12 QUELS OBJECTIFS ? ............................................................................................................................. 13 DÉFINITION DES ESPACES 13 PRÉSENTATION DU SITE ........................................................................................................................ 16 CHAPITRE 3. LES SENS COMME PARAMÈTRES DE LA MORPHOGÉNÈSE 18 COMPRENDRE LA DÉFICIENCE VISUELLE POUR ENRICHIR LA SENSORIALITÉ : “SENTIR” L’ESPACE 18 ● L'ouïe 18 ● Le toucher ........................................................................................................................... 19 ● L’odorat 19 ● La perception des masses 19 ● La vue .................................................................................................................................. 20 COMPRENDRE LA DÉFICIENCE VISUELLE POUR ENRICHIR LA SENSORIALITÉ : SE DÉPLACER 20 ● Mémoriser 20 ● Sélectionner ........................................................................................................................ 20 ● Géométriser 21 ● Morceler 21 L’OUÏE, SENS PREMIER POUR AMORCER LA MORPHOGÉNÈSE DU PROJET 23 CONCLUSION 26 BIBLIOGRAPHIE : UNE ARCHITECTURE SENSORIELLE 28 TABLE DES ILLUSTRATIONS 29 RÉSUMÉ 30

Page 1 sur 30 Avant Propos

L’histoire de ce projet débute le 6 décembre 2010, jour où je perds la totalité de ma vue. Après de longs mois passés entre les salles d'attente, les boxes de soin, les couloirs et les salles d’examens, on m’annonce, dans un bureau blanc, sous la lumière des néons synthétiques et avec une climatisation qui me glace le dos, que je suis atteinte de sclérose en plaques. Je suis sous le choc, j’ai des milliers de questions qui me traversent l’esprit, mais par dessus tout, je ressens la précipitation du médecin qui m’accompagne vers la sortie de son bureau. Je me retrouve au milieu d’un couloir de l’hôpital, une patiente parmi les autres, qu’on ne voit pas dans l’agitation. J’entends les sonnettes, les bips, les claquements de portes. Je suis plantée là, déboussolée et poussée vers la sortie. Patient suivant.

Le pronostic est mauvais, mais l’attente et les espaces restreints du milieu médical se rajoutent à mon épuisement. Au cours des années qui suivent cette annonce, je reviens plusieurs fois à l’hôpital pour subir différents examens ou pour être hospitalisée suite à des rechutes. Ce sont dans ces espaces, aussi froids qu’inhospitaliers, que des patients comme moi fanent sous la lueur desséchante des Ennéons.expérimentant moi même ces conditions d’hospitalisation, je saisis l’importance de la conception de ces espaces sur le vécu des patients : ne serait il pas préférable de disposer d'un espace intime et lumineux pour attendre les résultats du prochain examen ou pour découvrir en silence les résultats ? Si l'architecture contribue actuellement à alourdir le ressenti des patients, ne peut elle pas être au contraire soutenante ? Ne peut elle pas les accompagner dans ces moments de vie souvent solitaires et angoissants ?

Page 2 sur 30 C’est donc au cœur de l’hôpital que naît ma volonté d’être architecte, et quelque part aussi, ce projet de fin d’études, résultat de la convergence entre mon expérience personnelle et intime de malade et celui d’étudiante en architecture. Après ma licence en 2017, je souhaite assouvir ma curiosité et me lance un nouveau défi : je pars une année aux États Unis pour un échange universitaire, accompagnée de ma canne blanche. Je découvre là bas un enseignement tout autre, complémentaire de celui de l’ENSA Paris Val de Seine. Je m’épanouis si bien au sein de cette université et de cette culture que je décide d’y rester une année supplémentaire pour y passer mon master pour obtenir un double diplôme franco C’estaméricain.alors que débute la plus belle année de mon cursus, j’ai la chance et l’honneur d’intégrer le “Studio 804”, au sein duquel je participe à la conception et à la construction de deux pavillons. En une année, avec mes camarades, nous concevons des plans jusque dans des détails techniques encore inexplorés pour moi. Je réalise et suis tout le dossier administratif pour l’obtention du permis de construire, nous construisons le pavillon de nos propres mains sans l'intervention de professionnels de la construction (terrassement, fondations, gros œuvre, plomberie, électricité, charpente, toitures, finitions et aménagement paysager…), et enfin, nous mettons en vente ces pavillons pour permettre aux futurs étudiants de ce studio de vivre la même expérience l’année suivante. Cet enseignement hors norme et extrêmement formateur nous a même permis, depuis 2018, de voir notre projet publié dans divers ouvrages et revues reconnus.

Figure 1 : Photo finale The Houses on Oak Hill Avenue

Après l’obtention de mon diplôme et lors de mon retour en France, j’apprends que pour diverses raisons administratives, celui ci ne pourra pas y être reconnu : si je veux pratiquer mon métier en France, je dois encore faire mes preuves. D’abord abattue, je décide finalement de me saisir de cette opportunité pour m’exercer dans un pan @Corey Gaffer

Figure : Photo du livre Bigger than Tiny de Sheri Koones (mars 2022) cours de réalisation de la structure bois.

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C’est donc l’occasion de confronter cette vision de l’architecture, nouvelle pour moi, à mon expérience singulière d’étudiante en architecture déficiente visuelle, qui aura profondément marqué mon parcours et la personne que je suis.

Page 4 sur 30 de l’enseignement de l’architecture que je n'avais pas encore exploré, celui de la théorie, de la recherche, autour de principes paramétriques et écosystémiques.

Afindifféremment.d’explorer la thématique de la conception architecturale basée sur la sensorialité, je me propose de concevoir un “lieu refuge” au sein de l’hôpital Saint Louis de La Rochelle, destiné aux personnes hospitalisées ou en traitement long. Dans le cadre de ce projet, je me suis questionnée sur la manière dont il est possible de concevoir un espace, au sein d’un hôpital, permettant aux patients de gagner en intimité et en autonomie et se ressourcer. J’émet alors l’hypothèse qu’afin de compenser et de rompre avec l’expérience spatiale hospitalière, la sensorialité doit être au cœur du projet. Par conséquent, de tels espaces pourraient permettre aux patients de mieux vivre leur hospitalisation ou leur traitement par un semblant de “retour à la maison” pouvant avoir un “effet placébo” sur leur guérison. Même si l’architecture ne peut pas avoir d’influence directe sur cette dernière, un espace apaisant et de “respiration” dans un quotidien aussi lourd que le leur, pourrait faciliter l’envie de poursuivre leurs efforts et encourager une rigueur dans le suivi de leur traitement : un traitement mal pris est un traitement inefficace.

Ce projet de fin d’études vise à explorer le sujet de l’accompagnement des patients hospitalisés durant leur parcours de soin, notamment des personnes atteintes de handicap sensoriel, par le biais d’une conception spatiale multisensorielle.

Page 5 sur 30 Introduction

En effet, mon vécu intime de l’hôpital, y compris lors de longs séjours, m’a permis d’identifier des facteurs contribuant à rendre cette expérience anxiogène. A cela s’ajoute l’actualité autour du fonctionnement hospitalier en France, et ce depuis le début de la crise sanitaire : hôpitaux surchargés, manque de personnel, manque de lits et de places… Qui peut nous pousser à vouloir penser l’hôpital et son système

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Ce rapport vise à expliciter la méthode employée pour concevoir le projet, qui sera présenté plus en détail lors de la soutenance. Pour cela, je commencerai par présenter les recherches préliminaires effectuées en début de projet et qui m’ont permis de développer les notions de diversification et de mutation, puis nous verrons comment celles ci pourraient être interprétées et appliquées dans le cadre d’une conception architecturale sensorielle. Je développerai ensuite mes choix de programme, en détaillant les différents espaces, et je présenterai succinctement le site sélectionné. Dans la troisième partie, je reviendrai sur la manière dont l’espace est perçu et vécu par les personnes atteintes de déficience visuelle. Cela me permettra ensuite d’expliquer comment les sens, et notamment l’ouïe, peuvent être mobilisés comme des paramètres de génération de l’espace.

La biodiversité supra spécifique désigne au contraire la diversité entre groupes d’espèces différentes. Cette diversité se crée grâce à trois types d’interactions :

C’est partant de ce constat que j’ai choisi, en premier lieu, de m’intéresser à la diversité, et plus précisément à la notion de biodiversité.

La biodiversité peut être définie comme un ensemble d’entités (la diversité du vivant), mais nécessite d’être pensée comme un ensemble dynamique de relations, de fonctions et de processus. A partir de ce postulat, penser la diversité du vivant c’est donc penser la diversité des formes d’organisation et des modes d’interaction des êtres vivants entre eux (humains comme non humains).

On peut différencier deux types de diversité : intra spécifique et supra spécifique.

La diversité intra spécifique, c'est à dire au sein d’une même espèce, permet de comprendre l’évolution et d’évaluer le potentiel d’adaptation d’une espèce donnée dans un environnement en mutation. La diversité intra spécifique est déterminée de manière génétique, phénotypique et comportementale.

L’expérience de la ville par la personne déficiente sensorielle, et notamment visuelle, est rarement positive : dans une société où l’image dispose d’une place prépondérante, comment la ville peut elle se penser sans la vue ?

Page 7 sur 30 Chapitre 1. Recherches préliminaires, de la biodiversité à la prise en compte des singularités de chacun

Comment se crée la diversité ?

La ville et les bâtiments sont donc rarement pensés pour les personnes déficientes visuelles, car la conception architecturale et urbaine ne prend pas suffisamment en compte la diversité.

Nous pouvons noter par ailleurs que seulement 30% de la variabilité des caractères observés dans la nature est codée génétiquement, le reste dépend des interactions entre l’individu et son environnement, notamment sociales (entre individus). Celles ci sont donc cruciales pour l’évolution des espèces et le maintien de leur diversité.

Page 8 sur 30 entre communautés (ensemble d’espèces en interaction les unes avec les entreautres),une communauté et son écosystème (communautés d’organismes vivants et leur environnement), entre écosystèmes (assemblage d’écosystèmes qui présentent un certain niveau d’intégration).

Les mécanismes de diversification des espèces pourraient être schématisés ainsi :

Ainsi, l’hétérogénéité des associations d’organismes vivants entre eux et avec le milieu est à la fois la cause et la conséquence de l’immense variété de formes de vie.

Figure 3 : Diagramme représentant les mécanismes de diversification

Comment la notion de mutation pourrait elle se traduire dans le cadre de la conception architecturale ?

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Figure 4 : Représentation du processus de mutation

Prenons un occupant A. Celui ci est notamment caractérisé par son comportement et ses émotions. Au fil du temps, des évènements vont intervenir, sans modifier ses “caractères”. On émet alors l’hypothèse qu’un bâtiment pensé spécifiquement dans cet objectif pourrait faire évoluer ses “caractères”, l’entrée dans ce bâtiment pourrait être vue comme un "événement" qui modifierait ses “caractères”. Ainsi, s’il prend la décision d’occuper le bâtiment en question, sa perception et son comportement vont changer (cf. branche du haut dans le schéma ci dessous).

Cette mutation, transposée dans le domaine de l’architecture, pourrait être un objectif intéressant pour les concepteurs, qui viseraient alors une mutation du comportement ou des émotions des occupants par l’influence du bâtiment.

La mutation est un processus inhérent à la diversification : c’est grâce à des mutations spontanées (dont les caractères seront conservés ou non par la sélection naturelle), que les individus évoluent au sein d’une même espèce.

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Figure 6 : Représentation des interactions architecture / occupants

La pratique de l’architecture pourrait être enrichie par une meilleure compréhension des mécanismes sensoriels et neuronaux, afin d’émettre des stimuli qui devront être perçus par l’occupant, impactant ainsi la perception de l’espace et les émotions de ce dernier. Ce principe prend une toute autre ampleur lorsqu’il est envisagé à des fins d’inclusions : pensé pour des personnes déficientes sensorielles, l’espace conçu ainsi permettrait de faciliter et d’enrichir leur expérience de l’espace.

Figure 5 : Représentation de l'architecture comme mutation

Ainsi, l’application de la notion de mutation aux occupants des bâtiments, met en évidence les interactions qui peuvent se créer entre ces derniers. Concevoir un bâtiment en anticipant les interactions que celui ci pourrait avoir avec ses occupants, ne serait ce pas un premier pas vers la prise en compte de leur diversité ?

En déterminant la “génétique” de l’architecture par la sensorialité, on vient penser la diversité des L’architectureoccupants.estavanttout une discipline “vécue”, mais la place centrale qu’occupe le sens de la vue dans l’expérience, la formation et la conception et la représentation de l’architecture tend à créer une négligence des autres sens, pourtant indispensables aux personnes déficientes visuelles. Une architecture uniquement visuelle est une architecture inexistante pour une personne malvoyante ou non Sivoyante.leparamètre

Figure 7 : Représentation des facteurs d'interactions entre l'environnement et l'occupant

visuel sortait de l’équation, l’architecture aurait t elle plus d’effet sur le corps humain ?

Page 11 sur 30 Comment fonctionnent les interactions entre un bâtiment et ses occupants ?

Page 12 sur 30 Chapitre 2. Programme et présentation du site

Ainsi, j’aimerais développer, dans le cadre de mon projet de fin d’études, la conception d’un “lieu refuge” au sein de l’hôpital et à destination des patients hospitalisés ou en traitement. Il s’agit de penser un lieu, dont la conception et le traitement sensoriel évoquent le “chez soi” : un espace sécurisant, permettant au patient de recevoir ses proches et d’effectuer des activités ou des tâches quotidiennes en autonomie, tout en apportant soutien, réconfort et accompagnement dans le quotidien (médicalisé ou non), pour favoriser l’inclusion.

J’émet ici le postulat qu’un tel lieu contribuerait a minima à faciliter le parcours d’hospitalisation ou de traitement des patients, allant peut être jusqu’à contribuer à

Le mode de conception architecturale “sensorielle” que j’ai développé dans les paragraphes précédents, me semble être particulièrement pertinent à développer dans le milieu hospitalier. En effet, comme évoqué en avant propos, mon vécu de patiente, combiné à mon handicap visuel, m’ont permis d’identifier les “défauts sensoriels” de ces lieux. Ces derniers sont d’autant plus évidents lors de séjours longs, où ils deviennent rapidement obsédants.

La conception pour les non voyants pourrait nécessiter un processus différent de conception des espaces. En effet, la difficulté qui s’impose aux concepteurs est la nécessité de fournir à l’occupant des informations spatiales par des sources non visuelles, en intégrant notamment des dispositifs renforçant la qualité sensorielle de Unel’espace.architecture “placebo” pour accompagner le parcours d’hospitalisation ou de soins des patients

Permettre des temps de convivialité pour les patients et leurs proches Favoriser les échanges et les rencontres pour lutter contre l’isolement Maintenir un équilibre entre les espaces intimes et collectifs Penser à un aménagement intérieur éloigné de l’ambiance “clinique” et chaleureux rappelant le « chez soi ». Penser des dispositifs spatiaux sollicitant les différents sens. des espacesEspace

Définition

Quels

leur guérison, notamment en favorisant leur bien être, la détente, en limitant la lassitude et en favorisant, par conséquent, l’observance thérapeutique (capacité d’un patient à suivre rigoureusement un traitement qui lui a été prescrit). Le bâtiment aurait donc alors un “effet placébo” sur la santé des patients. objectifs ?

Superficie Entrée 20m2 Bureau administratif 25m2 Cuisine 50m2 Espace de travail 25m2

Proposer un lieu de vie rassurant, sécurisant, offrant un confort élevé

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Concevoir un bâtiment prenant en compte les différents types de handicaps, en intégrant un degré d’accessibilité maximal et une qualité d’usage des espaces répondant aux besoins des patients :

Espaces de retraite

● Zone d’accueil : conçue comme un espace de « pause », dans lequel un nouveau venu peut voir et évaluer l’environnement. Notons que dans le cadre d’une déficience sensorielle, un temps d’appréhension de l’espace est nécessaire, ce qui explique la nécessité de cette zone du bâtiment. La

Page 14 sur 30 Bibliothèque 40m2 Salon 1 45m2 Salon 2 40m2 Salon 3 30m2 Salle de consultation 17m2 (x2) Toilettes 5m2

15m2

Avant toute chose, il semble important de préciser l’importance des circulations dans le cadre d’un tel programme. En effet, les espaces de cheminement et de circulation au sein du bâtiment ont une place prépondérante dans l’expérience du lieu dans ce contexte médical, où une grande partie des usagers seront atteints d’un handicap moteur et/ou sensoriel. Les circulations ne seront donc pas à traiter tels que des espaces résiduels, mais plutôt comme un élément clé permettant un repérage dans l’espace facilité et conférant un caractère réellement inclusif au bâtiment. Ce bâtiment permettrait un accueil autonome des patients et de leurs proches, en journée seulement.

Tableau 1 : Définition des espaces et de leurs superficies

● Entrée : elle doit être évidente, accueillante et non intimidante.

Superficie totale : 400m2 de programme incluant les circulations

● “Bibliothèque” : il s’agit d’un espace où l’on peut emprunter et lire des livres, qui ne prend pas nécessairement la forme d’une salle close, il peut être intégré au sein d’un autre espace. On doit pouvoir s’y installer confortablement.

Page 15 sur 30 première impression doit être encourageante. Cet espace doit permettre de comprendre, même grossièrement, l’organisation spatiale du bâtiment.

● Espace de travail : cet espace doit permettre aux patients d’utiliser des ordinateurs mis à leur disposition. Ils doivent pouvoir accéder à des informations en ligne, reprendre ou continuer une activité professionnelle à distance, par exemple.

● Bureau : doit être discret mais positionné de manière à ce qu'un membre du personnel travaillant à son bureau puisse repérer l’arrivée d’un nouvel entrant

● Salons : la mise en place de “salons” permet de se référer au confort d’un “chez soi”. Il est ici proposé de prévoir trois salons dont l’usage et les degrés d’intimité sont différents. Les salons peuvent être isolés les uns des autres ou ouverts en fonction de leur utilisation :

Un premier grand salon est pensé pour un usage collectif, notamment pour y organiser des groupes de relaxation, de tai chi, de yoga, des conférences ou réunions Il s’agit d’un espace flexible pouvant offrir plus ou moins d'intimité. Le deuxième salon de taille plus modeste sera utilisé pour les ateliers et des sessions de groupe en comité restreint.

● Cuisine : le coin cuisine doit avoir suffisamment de place pour accueillir une grande tablée. Cet espace doit permettre aux patients de cuisiner, s’installer pour un encas ou un repas (seul ou à plusieurs) et d’organiser des ateliers de cuisine ou de nutrition. L'aménagement de la cuisine doit inciter à interagir, échanger.

L’espace extérieur : au même titre que la cuisine, il doit être pensé comme un espace de partage.

Le projet serait implanté sur le site du centre hospitalier Saint Louis de La Rochelle. Le site choisi est volontairement connecté à l'hôpital pour permettre aux personnes hospitalisées de s’y rendre aisément en journée. Le centre hospitalier représente un complexe de 91 000 mètres carrés, une véritable ville dans la ville, avec ses propres rues, circulations, ses propres accès sécurisés et fermés.

● Retraite : il s’agit de petits espaces calmes permettant de se reposer, méditer, se coucher…

● Salles de consultation : il s’agit de deux salles utilisées pour des consultations de conseil ou de thérapie encadrés par des professionnels. Elles doivent être insonorisées lorsqu'elles sont utilisées, mais peuvent être ouvertes lorsqu'elles ne le sont pas.

Toilettes : au nombre de deux, ces espaces d’hygiène doivent être suffisamment grands pour accueillir des personnes à mobilité réduite. Ils ne doivent pas être suffisamment privés pour s’y enfermer pour pleurer, par exemple.

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Figure 8 : Visualisation du site et de son contexte, (Capture d'écran google earth)

Présentation du site

Un troisième salon, plus petit encore, est davantage destiné à recevoir des proches de manière plus intime, dans une atmosphère toujours conviviale

Dans ce complexe, une seule parcelle reste libre et inexploitée, car elle est excentrée des bâtiments de soins : il s’agit d’un avantage pour ce projet. La parcelle mesure 3000 mètres carrés et est à ce jour fortement végétalisée. Elle est située à l’intersection de deux axes routiers importants, le boulevard Joffre et la rue du docteur Schweitzer qui représentent donc des nuisances sonores potentielles.

Le dimensionnement est ici plus proche de celui de la résidence, de la maison, que de l’équipement public.

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Figure 9 : Capture d'écran Google Earth (Intersection boul. Joffre et rue D. Schweitzer)

Figure 10 : Capture d'écran Google Earth au nord est de la parcelle, rue du D. Schweitzer

En réaction à l’immensité et aux dimensions importantes de l’hôpital, le projet se veut à taille humaine, permettant une sécurisation émotionnelle et sensorielle.

Page 18 sur 30 Chapitre 3. Les sens comme paramètres de la morphogénèse

Comprendre la déficience visuelle pour enrichir la sensorialité : “sentir” l’espace

La compensation de la déficience visuelle repose sur l’utilisation et le développement maximal des autres perceptions sensorielles, d’où l’importance de s’appuyer sur ces dernières dans le cadre de la conception d’une architecture sensorielle. La vue est le sens qui permet d’observer et d’analyser l’environnement. De tous nos organes sensoriels, la vision reste la source majeure d’information de l’être humain. En effet, l’environnement se forme au travers d’informations vues, ressenties puis analysées.

Pour comprendre la démarche du projet, il est important de faire un rappel sur la perception de l’espace pour les personnes atteintes de déficiences visuelles. C’est en s’appuyant sur ces principes que la morphogenèse du projet s’est formée.

Or, dans une situation de déficience visuelle, le sens manquant (la vue) est compensé par l’ouïe, le toucher, l’odorat et la perception des masses. Ces capacités sensorielles résiduelles se développent et s’apprennent avec le temps, pour les utiliser à des fins de représentation mentale de l’environnement. Voici une présentation succincte de l’utilisation des différents sens qui peut être faite par les personnes atteintes de déficience visuelle. ● L'ouïe L’ouïe, sens par lequel nous percevons les sons, est à l’origine de l’équilibre, de la perception des corps dans l’espace, mais est aussi la base de la communication et du langage. En tant que deuxième sens, après la vue, l’ouïe est le sens dont l’importance est la plus grande pour interpréter les éléments qui nous entourent. Il devient le sens premier dans le cas d’une déficience visuelle. Il permet de se repérer dans l’espace, notamment par le bruit généré par les flux et les activités, mais encore par le biais de

L’odorat est le sens qui nous permet de percevoir les odeurs, très développé chez le nouveau né, capable de distinguer l’odeur de ses parents, il est secondaire et est perturbé par de nombreux facteurs chez l’adulte, comme l’atmosphère qui change complètement sa perception. La perception olfactive est pourtant un élément important pour l’identification du lieu et le repérage dans l’espace pour les personnes déficientes visuelles. Il contribue à renforcer la mémoire des lieux.

L’odorat

● La perception des masses

Le toucher

Le toucher est notre premier rapport à l’espace proche. Le sens du toucher est sollicité par le contact de la main, du pied, du corps sur l’environnement immédiat. Il est généralement utilisé pour accompagner les cheminements des personnes malvoyantes, par le biais de bandes podotactiles. Il est toutefois important de souligner que le toucher est le plus intime des sens car il nécessite un contact du corps avec l’environnement. Il peut donc mettre certaines personnes en difficulté.

Elle n’est pas considérée comme un sens en tant que tel, mais la perception des masses est un facteur sensoriel à ne pas oublier. Il est même le plus développé pour les personnes déficientes visuelles puisqu’il correspond à la capacité de ressentir la présence d’une masse plus ou moins importante à proximité de soi, comme un mur, une colonne, un auvent, du mobilier ou d’autres personnes.

Page 19 sur 30 la résonance créée par les volumes. L’acoustique est donc très importante : le bruit de la canne blanche ou des pas sur le sol selon les volumes et les matériaux peut indiquer un changement d’espace, de trajectoire ou la présence d’une intersection.

● Sélectionner Les différents éléments constitutifs d’un trajet forment des repères qui doivent être identifiés et sélectionnés par la personne. Une fois ajoutés les uns aux autres, ils

Ainsi, ces différents sens permettent à la personne atteinte de déficience visuelle de se repérer dans l’espace sans la vue. Il est donc primordial de comprendre que pour rendre l’espace aisément compréhensible, il faut mettre en place des dispositifs facilitant le repérage dans l’espace (où je suis), l'orientation (où je vais) et la localisation (de soi, d’objets, d’espaces, des autres).

Page 20 sur 30 ● La vue

Tout trajet piétonnier sans la vision nécessite d'être préalablement mémorisé. La mémoire de l'expérience du parcours in situ est la condition première d'un cheminement autonome du déficient visuel en ville ou dans un bâtiment. Il est l’objet d’un travail approfondi, d’entraînements et de lourds efforts.

Comprendre la déficience visuelle pour enrichir la sensorialité : se déplacer Pour pouvoir se déplacer, une série d’anticipations motrices et mentales spécifiques sont nécessaires à la personne déficiente visuelle : mémoriser, sélectionner, géométriser, morceler.

● Mémoriser

Cela peut sembler paradoxal d’énoncer la vue parmi les sens permettant de se repérer dans l’espace lorsque l’on est déficient visuel, mais certains peuvent avoir des résidus visuels permettant d’apercevoir les contrastes et les couleurs. Il est donc très important de varier les pleins et les vides (transparence) mais également de distinguer les différents espaces par des couleurs vives pour permettre un repérage aisé.

Géométriser Les stratégies précédentes se référant à une volonté d'anticipation des déplacements.

Page 21 sur 30 forment un schéma mental qu’il est nécessaire d’adapter selon l’évolution de l’environnement en question.

Pour cela, des espaces et des plans à la géométrie simple et aisément compréhensible facilitent la géométrisation par les personnes déficientes visuelles.

Ces différentes opérations montrent que la relation des personnes déficientes visuelles à l'espace construit, n'est ni une relation de dépendance, ni une relation de neutralité. Le parcours, pour les déficients visuels, s'inscrit dans une logique dynamique d'actions anticipées.

Morceler

Au contraire, la géométrisation nécessite d’être pratiquée dans l'espace, dans le lieu, pour être maîtrisée. Elle prend forme d'abord dans le choix de la ligne droite comme condition sine qua none de tout parcours : l'enchaînement des lieux au cours du déplacement se fait par la recherche de l'angle droit. Autrement dit, le cheminement s’effectue selon un enchaînement particulier de lignes droites. Elle fonctionne une fois encore sur le repérage puis la mémorisation de repères propres à l'environnement.

Se mouvoir avec une déficience visuelle nécessite une reconnaissance des axes de référence qui jalonnent le parcours, ainsi que la localisation d'un point d'arrivée en termes de distance. Le morcellement consiste à découper le trajet en différents tronçons à cheminer. La distance totale du parcours est appréhendée par la somme des tronçons franchis.

La conception pour les non voyants induit donc un processus de conception des espaces différent, intégrant nécessairement la multisensorialité, en imaginant des stimulis environnementaux afin d’activer les différents sens.

L’exemple de l’architecture sensorielle par les personnes déficientes visuelles montre à la fois la multitude de ressources qu’offre l’espace bâti, mais aussi la relation étroite qu’établissent les usagers avec leur environnement. Dans le schéma ci dessous, j’ai tenté de représenter schématiquement les sens (en orange), la façon dont ils peuvent être stimulés par le bâtiment ou plus largement par l'environnement (en rose), ainsi que les paramètres spatiaux que je peux faire varier pour générer ces stimulis (en vert) :

Figure 11 : Diagramme des paramètres de sensorialité de l'espace

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Nous verrons dans cette partie comment un sens (ici, l’ouïe) peut permettre de générer de l’espace. A partir de ce constat, j’ai expérimenté un diagramme me permettant de classer les espaces selon le risque d’y générer des nuisances sonores. Pour cela, ils sont organisés autour de deux axes caractérisant les usages qui pourraient y avoir lieu : calme / actif et collectif / individuel. En effet, ces nuisances peuvent générer une forme de compétition entre les usages : les espaces bruyants domineront toujours sur les espaces calmes et tendront à rendre impossibles l’usage de ces derniers.

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Figure 12 : Diagramme de répartition des espaces selon des critères de nuisances sonores

Cette nouvelle hiérarchisation des sens rend les patients déficients visuels d’autant plus vulnérables dans l’environnement de l'hôpital : l’affolement dans les couloirs, les brancards poussés à toute allure en cas d’urgence, les cris et les pleurs parfois, les bips, les sirènes… Il semble donc nécessaire, dans cet environnement si bruyant et anxiogène, de créer des espaces de “refuge” sonore et sensoriel.

Comme évoqué précédemment, lorsque l’on perd la vue, l’ouïe devient le sens premier, celui par lequel les stimulis seront perçus en priorité par le cerveau.

L’ouïe, sens premier pour amorcer la morphogénèse du projet

Le repérage dans l’espace, comme nous l’avons vu, se fait également par le volume et la perception des masses. Ainsi, pour faciliter encore davantage l’orientation mais surtout la compréhension du bâtiment, on apportera à celui ci une dynamique entre les espaces en proposant une organisation selon des rythmes spécifiques. En s’inspirant du morse, on créera un enchaînement dynamique et rapide des espaces dans l’aile la plus active, tandis que dans l’aile la plus calme, on mettra en place un enchaînement plus lent, avec une dilatation de l’espace entre les salles, générant ainsi un ralentissement et permettant davantage d'intimité.

C’est ainsi que l’on voit cet axe diagonal se plier afin de former un “L” : cela génère deux ailes dans le bâtiment, une aile calme et une aile dynamique le “L” contribue à mettre à distance les espaces les plus calmes des nuisances sonores en “cassant” la réverbération potentielle du son ce principe d’ailes est facilement appréhendables et mémorisables par des personnes déficientes visuelles, d’autant plus lorsque ces dernières peuvent en plus s’orienter avec le bruit (ou le silence) généré par les différentes activités cette forme en “L” génère un espace extérieur protégé par le bâtiment, sécurisant, sans être “cloîtré” ou enfermé entre des murs pour autant.

Page 24 sur 30 Ce premier diagramme nous donne une première forme d'organisation spatiale des Afinespaces.de respecter le principe de géométrisation évoqué précédemment, il est nécessaire de penser une forme de bâtiment aisément appréhendable, “lisible”.

Figure 13 : Représentation schématique de la rythmique de l'espace (cf. morse)

Figure 14 : Schéma d'influence des nuisances sonores sur la volumétrie de l'espace

L'aile dynamique est donc plus courte et plus large pour accueillir les espaces de rencontre et d'échange, alors que l’aile calme destinée à des espaces plus intimes, sera plus longue, fine, étirée.

Le rythme donné par la distanciation plus ou moins grande des espaces sera complété par un jeu de volumétrie. Comme nous l’avons vu, la résonance contribue à faciliter le repérage dans l’espace, elle permet de situer les pleins et les vides, et donc potentiellement de localiser aisément les différentes salles. Ces repères acoustiques permettront de se localiser et s’orienter dans le bâtiment. A partir de ce sens premier qu’est l’ouïe, l’espace se génère, le bâtiment prend forme. Un exercice similaire est répété avec les autres sens, listés précédemment, de manière à former des boucles de rétroaction dans lesquelles chaque nouveau paramètre affine davantage cet espace, tridimensionnel et multisensoriel.

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L’architecture du handicap renvoie spontanément et de manière réductrice à l’ajout d’éléments collés sur des bâtiments, tels que des monte charges, des rampes d’accès ou des barrières protectrices d’obstacles, à de la réglementation contraignante privant l’architecte de sa liberté. Or, ces prothèses ont pour effet de stigmatiser les déficiences et ne créent pas un projet architectural cohérent.

J’ai pu, par le biais de l’approche paramétrique et morphogénétique de l’architecture enseignée dans mon groupe de projet, valoriser et mobiliser les connaissances acquises autour de l’architecture sensorielle lors de la rédaction de mon mémoire. Il est toutefois possible que mon expérience personnelle autour du sujet choisi, génère parfois une difficulté à prendre du recul sur le projet conçu. De plus, le manque de connaissances spécifiques, notamment autour des neurosciences,

Page 26 sur 30 Conclusion

L’architecture sensorielle, telle que développée dans ce rapport, vise à présenter la diversité des possibilités spatiales qui peuvent être mises en place pour penser une architecture plus inclusive, mais aussi la relation étroite qu’établissent les usagers avec leur environnement. Je pense par ailleurs que la prise en compte des capacités perceptives peut révéler une expression de l’architecture, une dimension sensorielle, évocatrice d’émotions. Ce rapport m’a permis de mettre en relation les recherches préliminaires que j’ai pu faire pour amorcer ce projet, et qui m’ont permis d’appréhender les notions de diversité et d'inclusion de manière renouvelée, à mon vécu, si personnel et intime. Il est également pour moi l’occasion, peut être, de sensibiliser au handicap et à l’importance fondamentale qu’à la conception architecturale dans le quotidien d’une personne déficiente visuelle.

Page 27 sur 30 peuvent entraîner une sensation de “flou” ou d’approximation lors de la mobilisation de certaines notions théoriques.

Il me semble important de souligner qu’écrire son handicap et son parcours de vie à la première personne n’est pas chose aisée. Mais j’ai pris conscience durant mes recherches et le travail mené pour ce projet de fin d'étude, de la manière dont, tout au long de mon parcours d’étudiante en architecture, mon identité s’est développée et renforcée. Cette thématique du handicap, si prégnante dans tous mes projets depuis le début de mes études, m'a sans doute permis de développer une forme de sensibilité, en transformant ce qui jusqu’alors n’étaient qu’intuitions et expérience personnelle, en projets architecturaux et connaissances théoriques.

PALLASMA Juhani, Le sens du regard, Edition du Linteau HALL Edward T., La dimension cachée

LEHMAN Maria Lorena (2017), Adaptative sensory environments an introduction CRUNELLE M., L’exploration de la fonction tactile en ville (Thèse) CRUNELLE M., L’architecture et nos sens ZUMTHOR Peter, Thermes Vals ZUMTHOR Peter, Atmosphères : environnements architecturaux. Ce qui m’entoure COGNON G., Appréhension de l’architecture en tant qu’espace sensible, janvier DEMAGNY2020 M., Architecture corporelle, mars 2018 THIMONIER C. ET DEL VALLE F X. (2018/2018). Concevoir une architecture. ANTHES Emily, Comment l’architecture influence notre pensée ? Cerveau & Psycho N°3

Page 28 sur 30 Bibliographie : Une architecture sensorielle THIMONIER C., DEL VALLE F.X, Concevoir une architecture, phénoménologie de la perception spatiale, Février 2019 MERLEAU PONTY, Phénoménologie de la perception MERLEAU PONTY M., DOUSSON L., HUBERT RODIER C. (2006). L’oeil et l’esprit. PAZUR AUBINEAU Katarzyna, Sentir pour Voir, déficience visuelle et habitat (2000)

Page 29 sur 30 Table des illustrations Figure 1 : Photo finale The Houses on Oak Hill Avenue @Corey Gaffer ........................ 3 Figure 2 : Photo du livre Bigger than Tiny de Sheri Koones (mars 2022) + Photo personnelle prise en cours de réalisation de la structure bois. 3 Figure 3 : Diagramme représentant les mécanismes de diversification .......................... 8 Figure 4 : Représentation du processus de mutation ............................................................ 9 Figure 5 : Représentation de l'architecture comme mutation .......................................... 10 Figure 6 : Representation des interactions architecture / occupants ............................. 10 Figure 7 : Représentation des facteurs d'interactions entre l'environnement et l'occupant .......................................................................................................................................... 11 Figure 8 : Visualisation du site et de son contexte, (Capture d'écran google earth) 16 Figure 9 : Capture d'écran Google Earth (Intersection boul. Joffre et rue D. Schweitzer) .............................................................................................................................................................. 17 Figure 10 : Capture d'écran Google Earth au nord est de la parcelle, rue du D. Schweitzer 17 Figure 11 : Diagramme des paramètres de sensorialité de l'espace ............................. 22 Figure 12 : Diagramme de répartition des espaces selon des critères de nuisances sonores 23 Figure 13 : Représentation schématique de la rythmique de l'espace (cf. morse) ... 24 Figure 14 : Schéma d'influence des nuisances sonores sur la volumétrie de l'espace .............................................................................................................................................................. 25

Déficience visuelle architecture sensorielle diversité inclusion

Page 30 sur 30 Résumé

Pour les personnes atteintes d’une déficience sensorielle, l’espace est perçu et vécu de manière spécifique. En effet, avec un sens en moins, la hiérarchie de ces derniers est totalement bouleversée. Alors, dans une société où l’image est prédominante, comment concevoir un bâtiment adapté à des personnes atteintes de déficience visuelle ? Dans le cadre de ce projet, à partir de l’étude des notions de diversification et de mutation, je me suis questionnée sur la manière dont il est possible de concevoir un espace, au sein d’un hôpital, permettant aux patients de se ressourcer et de gagner en intimité et en autonomie. Ce rapport entend proposer une nouvelle lecture de la conception architecturale, au prisme de la multisensorialité.

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