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Terre de sable

À deux heures de route au sud des gratte-ciel rutilants d’Abou Dabi se trouve le Rub’ al Khali (le Quart Vide), une étendue infinie de sable à la fois somptueuse et sauvage – et qui ne ressemble à aucun autre endroit de la Terre.
Le Qasr Al Sarab Desert Resort d’Anantara offre un accès inégalé aux dunes de la plus grande étendue de sable au monde.

Ben Roberts est un pro de la navigation. Ce photographe britannique qui a élu domicile à Cercedilla, village de montagne espagnol, est un adepte de la course d’orientation, un sport où les concurrents s’élancent sur un terrain sauvage munis d’une boussole et d’une carte. Pourtant, dans le Quart Vide – le plus grand désert de sable au monde, qui s’étend sur les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite, Oman et le Yémen, soit une superficie supérieure à celle de la France – il était perdu. Il n’en revenait pas lorsque son chauffeur a quitté la route pour s’attaquer à 50 km de dunes, sans carte, ni boussole, ni GPS. « Je vis dans les montagnes, entouré de conifères et de lacs, dit Roberts. Dans le désert, on ne voit ni eau, ni verdure. Je me sentais totalement étranger à ce lieu, plus qu’à tout autre où je suis allé. »

La grande mosquée Sheikh Zayed accueille jusqu’à 50 000 fidèles par jour.

Pour bien ressentir l’ampleur du désert, il faut faire une randonnée sur les dunes, selon Roberts. « Partez de Qasr Al Sarab et le temps d’arriver au sommet de la dune la plus proche, vous n’êtes plus qu’un grain de sable à l’horizon. Ça n’a rien d’une promenade sur la plage : chaque pas que vous faites, vous reculez d’un pas, explique-t-il. C’est une étrange sensation d’être si haut, sans être sur la terre ferme. » Le crépuscule est le moment idéal pour s’aventurer, lorsque le soleil brûlant se couche et que les étoiles illuminent le sable.

Le vent dessine des motifs dans les dunes du Quart Vide.

La fauconnerie, élément important de la culture émiratie, est pratiquée depuis plus de 2 000 ans. Au Qasr Al Sarab, l’équipe des dresseurs de chiens saluki et les huit faucons du complexe présentent des spectacles quotidiens, dans le décor envoûtant du désert. « C’est une expérience atmosphérique, dit Roberts, de se trouver au milieu du désert et d’observer comment un oiseau indigène traque et chasse sa proie, tout en admirant sa vélocité. »

Sucrées, dodues, riches en fibres et originaires des climats arides : il n’est pas étonnant que les dattes soient chéries dans tout le MoyenOrient. L’oasis de Liwa, une étendue verdoyante de 100 km au sein des dunes dorées à l’extrémité nord du Quart Vide, est peuplée de dattiers, grâce à une nappe phréatique élevée. Le fruit du désert est célébré chaque année lors du festival de la datte de Liwa, où les agriculteurs émiratis concourent pour le prix de la Meilleure datte et du Meilleur producteur de dattes.

Avec ses multiples bâtiments, ses tourelles et ses cours (sans oublier ses restaurants, son bar de piscine et son spa), le Qasr Al Sarab évoque les forteresses de l’Arabie ancienne. Cette propriété tentaculaire érigée sur plus de 7 500 ha offre une vue sur les dunes depuis chaque fenêtre. Elle ne compte que 207 chambres, suites et villas, offrant à ses hôtes un espace somptueux et une grande intimité.

« C’est comme un labyrinthe, explique Roberts. On peut s’y promener et s’y perdre. » Un peu comme le désert lui-même.

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