Entreprise & Santé N°62

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Le magazine des services de prévention et de santé au travail Hauts-de-France www.entrepriseetsante.fr N°62 2e trimestre 2023 BTP I SERVICE I COMMERCE & ARTISANAT I INDUSTRIE I INTERIM Le dossier Rencontres Santé Travail 2023 Prévention des TMS Témoignage de COUSIN SURGERY ® Cousin Surgery

P05

EN DIRECT

CEDEST : le LEGO® SERIOUS PLAY® STSA : porter ses EPI, c’est protéger sa santé !

AISMT : les étirements sont utiles !

P09

VOTRE SANTÉ, VOTRE EMPLOI

PRÉSOA : Ugips Gestion, l’entreprise inclusive

P11

DOSSIER

Rencontres Santé-Travail 2023 Huit webinaires santé travail qui collent à l’actualité !

P08

ERGONOMIE & ORGANISATION

SIM’UP : prévention des TMS chez Cousin Surgery.

P10

VU ! Actualités

P15

DÉTACHABLE

P23

CAHIER JURIDIQUE

Harcèlement moral, harcèlement sexuel : Que dit le Code du travail ?

P24

INVESTIR & AGIR

ASTIL : Amarok e-Sante, entre satisfactions ou stress, où en suis-je ?

P26

ZOOM SUR

PÔLE SANTÉ TRAVAIL : Nocibé, du diagnostic partagé au plan d’actions !

P27

ENVIRONNEMENT & TECHNIQUE

ASTAV : S’initier à l’évaluation du risque chimique avec humour… et sérieux !

P30

AUX ALENTOURS

MARS BLEU

L’ASMIS se mobilise contre le cancer !

INTERVIEW

Jean-Michel Dupuis, président de PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord, vice-président de Présanse Hauts-de-France.

P31 ACTU

Votre agenda en santé au travail

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Entreprise & Santé • 2e trimestre 2023 • N°62 • www.entrepriseetsante.fr
SOMMAIRE
02

ÉDITO

Dans une TPE ou une PME, si la santé du chef d’entreprise vacille, l’entreprise est fragilisée. L’ASTIL nous montre comment un SPSTI peut aider un « patron » de TPE ou PME à maîtriser le risque de mal-être, d’épuisement, voire de burnout. Grâce à ses psychologues du travail, en liaison avec la plate-forme Amarok e-santé (p. 23).

La haute technologie s’associe à l’ergonomie. Cousin Surgery a reçu le trophée Prévention Santé Travail du SIM’UP pour la prévention des TMS dans la fabrication d’implants chirurgicaux (p.8).

Du diagnostic partagé au plan d’actions ! C’est l’exemple emblématique de Nocibé avec PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord. Les données de l’entreprise sont fertilisées, en dialogue avec les salariés, avec les données santé anonymisées des médecins et les approches des ergonomes et des toxicologues (p. 24).

La sensibilisation des salariés est permanente. L’ASTAV développe des ateliers ludiques sur le risque chimique : succès garanti auprès de ses entreprises adhérentes ! (p. 26). Dans les carrières, le port des EPI est primordial : STSA et CCM ont mis en place des ateliers de sensibilisation (p. 6). Les salariés de Cambrais Emploi ont bénéficié d’une

sensibilisation au risque de TMS, grâce à l’implication du médecin en santé au travail de l’AISMT (p. 7).

Dans le médico-social, il est important de libérer la parole des salariés. L’Afad Littoral a utilisé le Lego® Serious Play®, grâce au médecin en santé au travail et la psychologue du travail du CEDEST (p. 5).

L’entreprise inclusive existe ! PRÉSOA l’a rencontré avec Ugips Gestion, qui mène une politique de RH proactive pour le maintien en emploi des salariés en graves difficultés de santé et des salariés handicapés (p. 9).

Les SPSTI s’investissent en santé publique. L’ASMIS et Bonduelle le démontrent, à l’occasion de Mars bleu pour la prévention des cancers du côlon (p.31).

Les SPSTI sont les premiers opérateurs de webinaires en santé au travail. Notre dossier central relate les 8 webinaires réalisés en Hauts-de-France à l’occasion des Rencontres Santé-Travail 2023 de Présanse. Rejoignons-les en replay !

Bonne lecture !

Jean-Michel Dupuis

Directeurdepublicationpourlesservices depréventionetdesantéautravail

AISMT - Association Interprofessionnelle des Services Médicaux du Travail

1461 avenue du Cateauplace Santos Dumont

CS 50182 - 59404 CAMBRAI

Tél. 03 27 72 63 63

www.aismtcai.com

ASTAV - Association de Santé au Travail de l’Arrondissement de Valenciennes

1, avenue de l’Europe

59880 SAINT SAULVE

Tél. 03 27 46 19 24

www.astav.fr

PÔLE SANTÉ TRAVAIL

Centre Vauban - 199/201

rue Colbert

Bâtiment Douai - CS 71365

59014 LILLE Cedex

Tél. 03 20 12 83 00

www.polesantetravail.fr

ASMIS - Association Santé et Médecine Interentreprises du département de la Somme

77, rue Debaussaux

CS 60132

80001 AMIENS Cedex 1

Tél. 03 22 54 58 00

www.asmis.net

ASTIL 62 - Association Santé Travail Interentreprises du Littoral 430 boulevard du Parc

BP 94 62903 COQUELLES Cedex

Tél. 03 21 85 51 85

www.astil62.fr

CEDEST - Centre pour le Développement Santé au Travail

4/10, rue Albert Thomas

59210 COUDEKERQUE-BRANCHE

Tél. 03 28 24 98 98

www.cedest.net

SIM’UP - Service Interprofessionnel de Santé au Travail de la Vallée de la Lys - Lille Métropole 22 rue de Lille

BP 40018 - 59431 HALLUIN Cedex

TÉL. 03 20 94 12 54 www.simup.fr

AST - Action Santé Travail

174 route de Béthune

CS 20023

62160 AIX-NOULETTE CEDEX

Tel. 03 21 18 42 00

www.actionsantetravail.fr

membres du réseau

PRÉSOA - PREvention Santé Oise Aisne rue Théodore Monod - Z.A. Bois de la Chocque02100 SAINT-QUENTIN

Tél. 03 23 62 52 48 www.presoa.org

STSA - Santé Travail Sambre

Avesnois

24, rue Romain Duchateau

59720 LOUVROIL

Tél : 03 27 53 31 31

www.sante-travail-sa.fr

HAUTS-DE-FRANCE
© JM. Broux
03

ENTREPRISE DE 1 À 49 SALARIES,

BÉNÉFICIEZ D’UNE AIDE POUR RÉDUIRE LES RISQUES PROFESSIONNELS

Les accidents du travail et maladies professionnelles entraînent BAISSE DE PERFORM AN CE, DÉSOR GA NIS ATION et BAISSE D E PRODUCTI V ITÉ au sein de votre entreprise.

L’A s s u r a n ce M a l a d i e – R i s q u e s p r of e s s i o n n e l s f a c ili t e l’ inv e s t i ss e m e nt d ans de s s olu t ions de prévent ion Pour découvrir les aides, rendez-vous sur www carsat-hdf fr Entreprises > Les aides financières

Entreprise & Santé • 2e trimestre 2023 • N°62 • www.entrepriseetsante.fr 04
«Jusqu’à 25 000 € de subvention possible»

- Médico-social -

L’AFAD Littoral a expérimenté le LEGO®

SERIOUS PLAY® grâce au CEDEST

Depuis 1946, les Afad, Associations familiales d’aides à domicile apportent aux familles en difficulté un accompagnement individualisé. Cet accompagnement vise à créer ou restaurer des liens familiaux et sociaux, qui permettent aux cellules familiales, en grandes difficultés et sous le seuil de pauvreté, de retrouver autonomie et insertion. Pour prévenir les risques psychosociaux, l’Afad a fait appel à un organisme spécialisé en santé au travail : le CEDEST. Service de prévention et de santé au travail interentreprises du Littoral Nord, le CEDEST est intervenu avec une méthodologie innovante : le LEGO® SERIOUS PLAY®.

Médecin du travail au CEDEST, le Dr Judith Vassaux résume : « A l’Afad Littoral, les salariés interviennent au domicile de familles en grande difficulté. Cela implique un investissement personnel conséquent et une charge émotionnelle importante. Les moments d’échanges et d’écoute, dénués de tout jugement, sont importants avant que n’apparaissent le mal-être, la souffrance, l’épuisement ou le burnout. Or, le LEGO® SERIOUS PLAY® est un outil innovant, facilitateur de la prise de parole et des échanges, dans le cadre de groupe d'analyse de pratiques pour les professionnels, quel que soit le secteur d'activités ».

Expression des salariés, autonomies et reconnaissances, cohésion d’équipe

Mehdi Guirous est directeur de l’Afad Littoral : « Association sans but lucratif présidée par Bernard Lecomte, l’Afad Littoral est un service d’aide et d’assistance à domicile. Ses techniciens en intervention sociale et familiale et ses accompagnants éducatifs, sociaux et familiaux interviennent au domicile, dans l’intimité des familles, plusieurs heures par semaine. Ils apportent un soutien dans différentes tâches et démarches du quotidien, pour préserver la cohésion et le retour à l’autonomie de la cellule familiale. La maladie, la naissance, la perte d’emploi, la rupture, l’isolement sont des moments délicats dans la vie d’une famille ». Mehdi Guirous, précise : « En janvier 2023, nous avons mis en place des équipes de proximité, véritables "équipes d’intelligence

collective". Ma volonté est de trouver des réponses pour prévenir les risques psychosociaux, renforcer l’appartenance à l’Afad et la cohésion d’équipe. Le personnel est considéré comme un collaborateur à part entière, responsable et acteur. Les temps d’échanges de pratique y contribuent »

L’apport du CEDEST

Docteur en psychologie et psychologue du travail au Cedest, le Dr Cyrielle Blondé complète : « Mon intervention, en tant que tiers neutre et extérieur, permet au collectif d’échanger sur les situations auxquelles chacun est confronté. Le collectif de travail peut alors s’autoréguler et trouver ensemble les solutions mieux adaptées. Je suis facilitatrice de l’expression de chacun. Pour cela, j’ai été formée à l’utilisation du LEGO® SERIOUS PLAY® Cela peut paraître étonnant, mais, à base de briques, chacun peut construire et verbaliser sa situation et son vécu. Dans un premier temps, chacun des membres du groupe s’approprie la méthode. Dans un deuxième temps, je lance une question. Chacun construit et reproduit alors la situation qu’il a vécue. Chacun est libre de s’abstenir. Puis, au regard des différentes constructions, chacun peut évoquer la situation qu’il a vécue : on ne cible pas la personne, on regarde la construction. Les collègues posent des questions : qu’est-ce qu’on peut mettre en place ? L’essentiel est de pouvoir parler et échanger : construire ensemble des solutions ».

03 Entreprise & Santé • 2e trimestre 2023 • N°62 • www.entrepriseetsante.fr 05
CEDEST - PRÉVENTION ET SANTÉ AU TRAVAIL DU DUNKERQUOIS EN DIRECT
UNE ACTION AFAD LITTORAL Association familiale d’aides à domicile Mehdi Guirous, directeur

- CarrièresPorter ses EPI, c’est protéger sa santé !

Depuis 50 ans, à Wallers-en-Fagne, le Comptoir des calcaires et matériaux, CCM, exploite à ciel ouvert la pierre bleue du Givétien, dont le gisement date de 390 millions d’années. Appartenant à 99 % au groupe Colas, CCM, qui compte 60 collaborateurs, extrait la roche à destination des Hauts-de-France et de la région parisienne, notamment par le train. Le port des EPI (équipement de protection individuelle) est incontournable. Santé au Travail Sambre Avesnois, service de prévention et de santé au travail, a sensibilisé les salariés sur les conséquences potentielles sur la santé du non-port des EPI.

« Sur ce site, 1 600 000 tonnes de roches sont produites chaque année pour l’industrie du béton, les travaux routiers, les centrales d’enrobés et la préfabrication », précise Jean-Noël Berteaux, chef d’agence de l’Etablissement CCM. « La qualité de vie et conditions de travail, la sécurité et l’environnement sont constitutifs de notre engagement RSE, responsabilité sociétale de l’entreprise. Dans ce cadre, nous organisons en chaque fin d’année, une journée Sécurité et Environnement, au cours de laquelle l’exploitation est arrêtée, afin que chacun puisse participer ». Le 23 décembre 2022, Vanessa Goossens, infirmière de santé au travail chez STSA a animé 6 ateliers de 8 à 10 salariés sur les risques du non port des EPI, en lien avec le Dr Cyril Dauverchain, médecin du travail qui suit CCM.

Informer chaque salarié sur le risque de non-port

Vanessa Goossens explique : « J’ai informé les salariés sur les risques du non-port des EPI. Avec une question récurrente pour chaque EPI : qu’est-ce qui pourrait se passer pour ma santé si je ne respecte pas la consigne ? En utilisant des clips vidéo explicites, j’ai pu échanger avec les salariés sur des situations concrètes et leurs conséquences ». L’ensemble des EPI a fait l’objet d’une approche pragmatique : protection globale, de la

COMPTOIR DES CALCAIRES ET MATÉRIAUX

60 collaborateurs

Jean-Noël Berteaux, directeur WALLERS-EN-FAGNE

tête, du visage, des yeux, de l’audition, de la respiration, des mains, du corps, des pieds. « Par rapport à l’activité en carrière, le risque de chute a fait l’objet d’une attention particulière. J’ai aussi abordé les questions de stockage et d’entretien des EPI ». Vanessa Goossens clôture ses interventions sur un élément nouveau et récurrent dans le monde du travail, « les distracteurs d’attention, que représentent, par exemple, les téléphones mobiles ».

Une approche appréciée

« Une enquête de satisfaction a eu lieu. Les résultats sont probants : la démarche a été appréciée » relate Vanessa Goossens. Pour Jean-Noël Berteaux : « C’est très important d’aller au-delà des incontournables aspects règlementaires. Il faut que chacun prenne conscience de la pertinence des EPI. Porter ses EPI, c’est protéger sa santé ! Il faut que chacun sache ce qu’il risque s’il ne porte pas ses EPI. Dans EPI, il y a protection. C’est cela, l’essentiel ! Par rapport à notre journée de sensibilisation, un autre facteur de succès réside dans le fait que Vanessa Goossens soit intervenue. Infirmière de santé au travail, en lien avec notre médecin du travail, elle connaît l’entreprise. Et les salariés la connaissent. La confiance est là ! ».

STSA - PRÉVENTION ET SANTÉ AU TRAVAIL DU SAMBRE AVESNOIS
EN DIRECT Entreprise & Santé • 2e trimestre 2023 • N°62 • www.entrepriseetsante.fr 06
UNE ACTION

CAMBRÉSIS EMPLOI

Insertion sociale et professionnelles

17 salariés

Sébastien Sartiaux, directeur administratif et financier

Présidée par Stéphane Jumeaux, l’association Cambrésis Emploi intervient pour l’insertion sociale et professionnelle dans l’arrondissement du Cambrésis. L’association favorise l’accès à l’emploi et à la formation par une approche personnalisée et adaptée au marché du travail. Ses 17 salariés ont des métiers d’entretien et d’écoute, d’accompagnement et d’orientation. Le Dr Corinne Croguennoc, médecin en santé au travail à l’AISMT Cambrai-Caudry, a sensibilisé et formé l’ensemble du personnel à la prévention des troubles musculo-squelettiques, par une approche individuelle et collective originale.

Sébastien Sartiaux est directeur de l’association Cambrésis

Emploi : « Nous animons quatre dispositifs : la Maison de l’emploi, Proch’Info-Formation, le Plan local pour l’insertion et l’emploi, la Plate-forme Proch’Emploi-Entreprises. Nos métiers sont avant tout des métiers d’accueil, d’écoute, d’orientation et de suivi personnalisé pour des publics en difficulté d’emploi et d’insertion. Ils pourraient être assimilés à des "métiers de bureau", au sens où la bureautique et la station assise ont une place majeure. Avec le Dr Corinne Croguennoc, j’ai cherché à prendre en compte cette dimension »

De la fiche d’entreprise à l’action collective…

Sébastien Sartiaux poursuit : « Le Dr Corinne Croguennoc est venue pour actualiser la fiche d’entreprise de l’association, dans le cadre de ses missions à l’AIMST Cambrai-Caudry. Ce fut l’occasion d’échanges sur les conditions de travail et d’un dialogue très fructueux. Parmi les points abordés, nous avons évoqué l’ergonomie des postes de travail, avec la mise à disposition de matériel adapté, assortie de conseils précis et personnalisés sur leur utilisation. Mais nous sommes allés plus loin dans l’analyse des gestes et postures de travail, en vue d’une sensibilisation à l’importance d’activités physiques intégrées à l’organisation du travail. Elle est venue l’expliquer à l’ensemble du personnel ».

De la connaissance individuelle à l’action collective !

Le Dr Corinne Croguennoc explique : « De par ma fonction de médecin en santé au travail, je connais, dans le cadre du secret

médical, chaque salarié. Dans le cadre de ma formation continue, j’ai bénéficié à Paris de stages sur la prévention des TMS, que ce soit en situation de gestes répétitifs ou de postes plus statiques, à postures contraignantes et fixes. Cette approche passe bien sûr par l’aménagement du poste de bureautique et une sensibilisation au bon usage et au bon réglage des équipements. Mais cette approche passe aussi par des exercices, notamment d’étirement, à intégrer dans l’organisation du travail ». C’est ce que Sébastien Sartiaux a accepté de mettre en œuvre. « Je suis venue échanger avec tout le personnel sur la prévention des TMS : expliquer les risques, la nature, les conséquences. J’ai aussi démontré l’importance d’une activité physique régulière et la possibilité de faire des exercices de détente et d’étirement musculaires sur le temps et le lieu de travail ». Sébastien Sartiaux conclut : « Cet échange a été fort apprécié. Les salariés ont eu des réponses à toute question… Aujourd’hui, les exercices d’étirement font leur apparition dans l’entreprise ! ».

Entreprise & Santé • 2e trimestre 2023 • N°62 • www.entrepriseetsante.fr
UNE ACTION AISMT - PRÉVENTION ET SANTÉ AU TRAVAIL DU CAMBRÉSIS EN DIRECT 07
- Services -
Si les postes de travail sont statiques, les étirements sont utiles !

UNE ACTION

- Fabrication d’implants chirurgicaux -

Prévention des TMS :

la couture sous caméra et écran !

Implanté à Wervicq-Sud, près de Lille, Cousin Surgery est leader mondial dans la conception, la fabrication et la distribution d’implants pour la chirurgie viscérale et du rachis. 60 % des 235 000 implants produits chaque année sont exportés1. En janvier 2023, Cousin Surgery a reçu le trophée Prévention du SIM’UP, service de prévention et de santé au travail interentreprises Métropole Nord-Vallée de la Lys. Pour François Henin, directeur général de Cousin Surgery : « A travers le monde, nous prenons soin de milliers de patients. Nous prenons aussi soin de nos 135 collaborateurs. Le travail ne doit pas être un lieu de souffrance ! ».

Médecin du travail au SIM’UP, le Dr Mathilde Sangaré confirme : « En novembre 2022, j’ai succédé au Dr Grégory Defrance, qui avait signalé les problématiques de TMS. C’est une entreprise réceptive et ouverte au dialogue, qui investit régulièrement dans l’amélioration des conditions de travail ». François Henin explique : « Chaque mois, nous faisons un point de situation en CSE : nous identifions des améliorations que nous mettons en œuvre. Chaque année, c’est plus de 30 actions d’amélioration réalisées. Pour les postes de couture, nous avons pris exemple sur les chirurgiens qui nous disaient bénéficier de meilleures postures, notamment pour des interventions délicates, avec l’utilisation de robots, caméras et écrans. Grâce à un important travail des ingénieurs méthodes industrialisation mené sur deux ans, cette approche a été mise en œuvre ».

Une couture de qualité extrême, en salle blanche

Clara Di Girolamo est responsable d’unité de production : « Pour la fabrication de nos implants textiles, 35 couturières et couturiers travaillent dans une salle blanche de bientôt 1 300 m2. Pour réaliser

l’un de nos implants du rachis, nous avons dix opérateurs qui travaillent, bien sûr, avec une obligation de qualité extrême et de respect des règlementations et normes internationales. Avant d’être validé, chaque opérateur bénéficie de plusieurs mois de formation. Une couture dure environ 20 minutes, au cours desquelles l’opérateur ne la quitte pas des yeux, avec loupe binoculaire et posture contraignante. Repose-pieds et chaise ergonomique adaptée à la taille de chaque opérateur ont été installés. Nous avons décidé d’aller plus loin ».

Une couture sous caméra hautes performances et écran

Clara Di Girolamo poursuit : « Nous avons revu la conception des postes de travail, en les équipant de caméras hautes performances, qui zooment sur la couture et projettent l’image en temps réel sur un écran. Les opérateurs peuvent alors travailler en se redressant : les positions de la tête, du cou, du dos sont améliorées. Un accompagnement au changement a été réalisé : nous avons donné du temps à chacun pour s’adapter, car chacun doit avoir confiance en ce nouveau procédé.

Aujourd’hui, 80 % des opératrices et opérateurs sont d’accord pour l’adopter ! »

Une dynamique continue

« Tout ceci s’inscrit dans une dynamique. 2008 : nouvelle salle blanche, 2014 : sièges ergonomiques, 2015 : gymnastique biquotidienne avec kinésithérapeute pour étirements, 2017 : rotation et polyvalence dans le poste de travail, 2021 : tables réglables adaptées à la taille de chacun, 2023 : mise en place de racks tiroirs pour l’entrepôt de matières premières. Et ce n’est pas fini ! », conclut Clara Di Girolamo. 1 - Notamment : États-Unis, Canada, Brésil, Taiwan, Australie, Japon.

COUSIN SURGERY

Implants pour la chirurgie viscérale et du rachis

135 salariés

ERGONOMIE & ORGANISATION Entreprise & Santé • 2e trimestre 2023 • N°62 • www.entrepriseetsante.fr 08
SIM’UP - PRÉVENTION ET SANTÉ AU TRAVAIL METROPOLE NORD VALLÉE DE LA LYS
Voir le reportage video
® Cousin Surgery
® Cousin Surgery
François Henin, directeur général de Cousin Surgery Clara Di Girolamo, responsable d’unité de production WERVICQ-SUD

450 salariés

Hélène David, directrice des ressources humaines CHANTILLY

- Maintien dans l’emploi -

Ugips Gestion : l’entreprise inclusive

Créée en 2000, Ugips Gestion est spécialiste de la gestion de contrat d’assurance collective. Basée à Chantilly, dans l’Oise, Ugips Gestion accompagne ses bénéficiaires aussi bien sur les garanties arrêt de travail et invalidité, que décès et dépendance. Depuis deux ans, Ugips Gestion mène une politique volontariste pour l’inclusion et le maintien dans l’emploi, tant au niveau des recrutements que des collaborateurs en activité. Pour l’accompagner dans cette démarche exemplaire, PRÉSOA et Cap Emploi apportent leurs compétences hautement spécialisées dans la prévention de la désinsertion professionnelle.

Hélène David est directrice des ressources humaines d’Ugips Gestion : « La moyenne d’âge de nos 450 collaborateurs est de 37 ans. Nous avons 86 % de femmes, sur des métiers essentiellement administratifs, avec gestion de dossiers et relations clients. Depuis deux ans, notre "projet ressources humaines" est d’accompagner dans l’emploi les personnes en situation de handicap ou de maladies. Et cela, dès le recrutement. Nous sommes en croissance et nous pouvons offrir une deuxième vie professionnelle à des personnes en difficulté de santé et/ou de handicap. Ce sont de vrais sujets qui donnent du sens : être une entreprise inclusive ».

PRÉSOA, partenaire privilégié

PRÉSOA est le service de prévention et de santé au travail d’Ugips Gestion. « Sur demande du Dr Crina Maris, médecin du travail, je suis intervenue chez Ugips pour sensibiliser sur le

handicap et les dispositifs de maintien en emploi », précise Caroline Carpentier, infirmière en santé au travail et diplômée d’un DU « référent handicap », chez PRÉSOA. L’intervention de Caroline Carpentier s’est faite en collaboration avec Mme Mallorie Le Roux Bureau, chargée de mission et ergonome chez Cap Emploi. « Nous avons animé 2 sessions d’information et de sensibilisation auprès de l’équipe ressources humaines et des membres du CSE, sur le handicap et les dispositifs de maintien en emploi. Par exemple, la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé qui permet à l’employeur de bénéficier d’aides spécifiques à l’aménagement du poste de travail. Autres exemples : la visite de mi-carrière, la visite de pré-reprise pour les arrêts de plus de 30 jours, le rendezvous de liaison… issus de la nouvelle loi travail. Ces nouveaux dispositifs sont méconnus des salariés et des employeurs. "Parler du handicap" permet de changer les regards de chacun. Communiquer, c’est fondamental pour mieux intervenir

dans la prise en charge du salarié à risque de désinsertion professionnelle ».

De la sensibilisation au plan d’actions

Hélène David complète : « Cette phase de sensibilisation de l’ensemble de nos équipes réalisée en 2022, nous a permis de lever le tabou du handicap et de la maladie qui persiste encore aujourd’hui. Ceci facilite la mise en œuvre de plan d’actions dès 2023, pour le traitement de situations individuelles, avec démonstration et tests de matériels. Par exemple, le maintien en emploi en cas de cancer du sein. L’aménagement ergonomique d’un poste de travail adapté au handicap. C’est du cas par cas, au-devant de situations de vie qui peuvent être complexes et délicates. Le travail doit être inclusif. C’est notre conviction ! Cette démarche permet aussi de développer la prévention du risque de troubles musculo-squelettiques, auprès de l’ensemble de nos salariés ».

UNE ACTION
Entreprise & Santé • 2e trimestre 2023 • N°62 • www.entrepriseetsante.fr 03 09
UGIPS GESTION
Gestion de contrat d’assurance collective
PRÉSOA -
VOTRE SANTÉ VOTRE EMPLOI
PRÉVENTION ET SANTÉ AU TRAVAIL DE L’AISNE ET DE LA VALLÉE DE L’OISE

Campagne régionale PRST4

LE

ROUTIER

La prévention du risque routier professionnel est une des priorités du quatrième Plan régional santé au travail Hauts-de-France 2021-2025 (PRST4). Il en est de même dans la politique nationale de sécurité routière. Les acteurs du PRST4 Hauts-de-France ont lancé le 3 février 2023 à Arras, la campagne « Le risque routier professionnel : tous ensemble pour sortir de l’angle mort ».

La route : 1ère cause de mortalité au travail en France

Chaque année, les accidents routiers professionnels (accidents de trajet domicile-travail et accidents de mission confondus) sont la première cause de mortalité au travail en France. 454 personnes ont été tuées lors d’un trajet professionnel en 2021. Les données d’indemnisation du régime général et du régime agricole de sécurité sociale font apparaître que pour l’année 2021, 56 390 personnes ont été victimes d’un accident de la route, lié au travail, dont 12 610 victimes d’un accident dans le cadre d’un déplacement professionnel (accident de mission). Outre les décès, ces accidents peuvent avoir des conséquences graves pour la santé des salariés. Ils sont aussi facteur de désorganisation pour les entreprises.

Trois vidéos disponibles :

• Les déplacements professionnels

• Les distracteurs au volant

• L’alcool au volant

Source : Direction régionale des entreprises, de l’économie, du travail et de la solidarité (Dreets)

Campagne OPPBTP

Consultable sur hauts-de-france.dreets.gouv.fr

> Les risques routiers

UN SITE INCONTOURNABLE : zerorisqueroutierbtp.fr

A la suite de la campagne de communication « zéro risque routier professionnel BTP », organisée en 2022 par l’OPPBTP, avec le soutien de la Sécurité routière et de nombreux partenaires, de nombreuses solutions sont présentes en ligne.

Reste un site pour découvrir des solutions et acquérir de bons réflexes de prévention autour du risque routier professionnel à travers une boîte à outils, des webinaires, des formations et un kit de communication à votre disposition :  https://zerorisqueroutierbtp.fr/

Source : Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP)

Entreprise & Santé • 2e trimestre 2023 • N°62 • www.entrepriseetsante.fr 10 VU !
RISQUE
PROFESSIONNEL : tous ensemble pour sortir de l’angle mort

- Hauts-de-France -

Les Rencontres Santé-Travail 2023

Organisées par l’association nationale Présanse (Prévention Santé Service Entreprise), les Rencontres Santé-Travail 2023 ont permis à chacun de mieux connaître le réseau régional des services de prévention et de santé au travail (SPSTI). Les 13 SPSTI affiliés à Présanse Hauts-de-France ont élaboré un programme de webinaires… que l’on peut retrouver en « replay » !

03 11 Entreprise & Santé • 2e trimestre 2023 • N°62 • www.entrepriseetsante.fr
DOSSIER AGIR ENSEMBLE POUR LA PRÉVENTION DANS L’ENTREPRISE

- Hauts-de-France -

SPSTI : les 1ers opérateurs de webinaire en prévention et santé au travail

Les « années Covid » ont boosté les réunions et formations à distance. Sans remplacer la qualité des échanges en présentiel, ces réunions et formations à distance permettent un gain de temps et une réduction des déplacements énergivores et coûteux. Pour une TPE ou une PME, bénéficier de webinaires en santé au travail, c’est top ! Les services de prévention et de santé au travail ont tous développé une offre de webinaires. Ils sont devenus, de ce fait, le 1er opérateur régional de webinaires en prévention et santé au travail.

S’INFORMER : UN PLUS POUR L’ENTREPRISE

C’est évident : un chef d’entreprise et des salariés bien informés constituent un atout et une force pour le développement de l’entreprise sur un marché de plus en plus concurrentiel. Prévention des risques professionnels, bien-être et santé au travail y contribuent.

UN PLUS POUR L’ÉVALUATION ET LA PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS

C’est évident : les risques professionnels sont variables d’une activité à une autre, d’un métier à un autre ! Évaluer un risque est une obligation légale et réglementaire dans le cadre du document unique d’évaluation du risque professionnel. Cela va bien audelà : c’est protéger donc pérenniser l’entreprise et la développer. Mieux vaut être bien informé !`

UN PLUS POUR LE SUIVI INDIVIDUEL DE SANTÉ AU TRAVAIL

Au sein des services de prévention et de santé au travail interentreprises, les infirmier(ère)s et les médecins de santé au travail assurent le suivi individuel de santé au travail des salariés. La situation très dégradée de la démographie médicale en France demande à chacun de s’adapter : entreprises et professionnels de santé au travail. Être bien informé est essentiel.

UN PLUS POUR LE MAINTIEN EN EMPLOI DE CHACUN

En cas de difficulté de santé du fait d’une maladie ou d’un accident, des dispositifs d’aides techniques, sociales et financières existent pour le salarié et l’employeur. Ils sont peu connus et relèvent d’une ingénierie sociale spécialisée associant de nombreux partenaires. Être bien informé permet de bien s’orienter… au bon moment.

EN PLUS : C’EST UNE OBLIGATION !

Le Code du travail est très clair : informer et former les salariés à l’identification et la prévention des risques professionnels est une obligation qui incombe au chef d’entreprise. Sa responsabilité est engagée.

POUR VOTRE INFORMATION : UN RÉSEAU D’EXPERTS DE PROXIMITÉ

Les 15 services de prévention et de santé au travail inte- rentreprises des Hauts-de-France regroupent près de 1500 experts : secrétaires médicales, infirmiers et médecins de santé au travail, assistants d’équipe de santé au travail, ingénieurs et techniciens HSE, toxicologues, ergonomes, psychologues du travail, assistants de service social.

UNE ACTUALITÉ MOUVANTE, UNE RÉACTIVITÉ PERMANENTE

L’actualité en santé au travail est en mouvement permanent… Que ce soit sur les plans législatifs, réglementaires, médicaux et paramédicaux, techniques. Les équipes spécialisées des services de prévention et de santé au travail vous assurent d’une veille et d’une réactivité permanentes.

DOSSIER 12 Entreprise & Santé 2e trimestre 2023 • N°62 • www.entrepriseetsante.fr

Le poids des mots

Le net permet de développer des échanges à distance, en préservant une précieuse interaction entre participants. Il ne saurait se substituer aux échanges en présentiel. Il les complète.

Hauts-de-France 24 zones d'emploi : un SPSTI près de chez vous !

Dans chaque zone d’emploi de la région (Abbeville, Amiens, Arras, Beauvais, Berck, Béthune, Boulogne-sur-Mer, Calais, Cambrai, Château-Thierry, Compiègne, Creil, Douai, Dunkerque, Laon, Lens, Lille, Maubeuge, RoubaixTourcoing, Saint-Omer, Saint-Quentin, Soissons, Valenciennes, La Vallée de la Bresle-Vimeu), un service de prévention et de santé au travail interentreprises (SPSTI) apporte à ses entreprises adhérentes :

■ Une aide à l’évaluation des risques professionnels (DUERP) et le conseil en prévention,

■ Le suivi individuel de santé au travail des salariés

■ Une aide au maintien en emploi et à la prévention de la désinsertion professionnelle, Agréé par l’État (Dreets), chaque service de prévention et de santé au travail interentreprises (SPSTI) est une association sans but lucratif, gérée par un conseil d’administration paritaire.

Amiens

Webinaire

Selon le dictionnaire Le Robert, le terme « webinaire » désigne un séminaire dont les participants communiquent à distance via internet.

e-learning

Le terme « e-learning » est un anglicisme, consacré par l’usage : il désigne les formations, éducations ou apprentissages en ligne, rendus possibles par les progrès pédagogiques associés aux supports électroniques ou digitaux.

ASMIS, Association pour les Services Médicaux Interentreprises du département de la Somme, www. asmis.net

Arras, Béthune, Carvin, Lens, Liévin

AST, Action Santé Travail, www.actionsantetravail.fr

Beauvais

SMI BTP, Services Médicaux Interentreprises du Bâtiment, www. smibtp.fr, MEDISIS, MEDecine du travail Interprofessionnelle Service Inter-entreprises de Santé au Travail, www.medisis.asso.fr

Boulogne, Calais, Berck, Le Touquet

ASTIL 62, Association Santé Travail Interentreprises du Littoral 62, www.astil62.fr

Téléconsultation

Ce terme est souvent utilisé dans un usage médical. En fait, il désigne, au sens large, la consultation d’un expert, pour avis et à distance, quel que soit le domaine de spécialisation de cet expert.

Cambrai AISMT, Association interprofessionnelle des Services Médicaux du Travail, www.aismtcai.com

Compiègne, Saint-Quentin, Soissons PRESOA, Prévention et santé au Travail de la Valée de l’Oise et de l’Aisne, www.presoa.org

Dunkerque

CEDEST, Centre pour le Développement Santé au Travail, www.cedest.net

Halluin, Comines, Wervicq

SIM’UP, Service de prévention et de santé au travail interprofessionnel –Lille métropole, Vallée de la Lys, www.simup.fr

Lille, Douai, Roubaix, Tourcoing, Saint-Omer POLE SANTE TRAVAIL METROPOLE NORD, www.polesantetravail.fr

Laon, Saint-Quentin

GASBTP, Service interentreprises de santé au travail BTP (siège à Reims), www.gasbtp.fr

Louvroil, Fourmies

STSA, Santé Travail Sambre Avesnois, www.sante-travail-sa.fr

Noyon

SMIN, Service Médical Interentreprises de Noyon et de la région.

Valenciennes

ASTAV, Association de Santé au Travail de l’Arrondissement de Valenciennes, www.astav.fr

Woincourt

AISTV, Association inter-entreprises pour la santé au travail du Vimeu.

DOSSIER 13 Entreprise & Santé 2e trimestre 2023 • N°62 • www.entrepriseetsante.fr

8 Webinaires à retrouver en replay

- Rencontres Santé-Travail 2023 Présanse Hauts-de-France -

Huit webinaires santé travail qui collent à l’actualité !

Du 19 au 24 mars 2023, les services de santé au travail interentreprises (SPSTI) ont organisé partout en France les quatrièmes Rencontres Santé-Travail « La Prévention en Actions ». Ces rendez-vous visent à permettre de découvrir la réalité de la prévention en santé au travail au travers d'échanges et de rencontres avec les professionnels de la santé au travail, engagés au quotidien auprès des entreprises et de leurs salariés.

Dans la région, les SPSTI affiliés à Présanse Hauts-de-France ont élaboré un programme régional de 8 webinaires, accessibles à tous et portant sur des questions d’actualités :

Maintien en emploi et prévention de la désinsertion professionnelle (PDP) : avec AST en partenariat avec CAP EMPLOI Pas-de-Calais Centre, le 20 mars 2023

Prévention et performance : un duo gagnantgagnant, avec SMI BTP en partenariat avec l’OPPBTP, le 21 mars 2023.

Comment repérer qu'un salarié va mal, avec ASTAV et PSTMN, le 22 mars 2023.

Ergonomie et télétravail : bien s’adapter pour bien travailler, avec ASMIS, le 20 mars 2023.

Le travail posté : conséquences et prévention, avec PRÉSOA, le 22 mars 2023

Maintien en emploi : cellule de la Prévention de la désinsertion professionnelle, avec Médisis, le 24 mars 2023.

Nouveauté : Offre socle, ce que les SPSTI proposent, avec le CEDEST et l’ASTIL62, le 21 mars 2023.

Ces webinaires sont résumés sur les pages suivantes.

Suivi de santé : quels changements ? Avec PSTMN, le 24 mars 2023

Pour les revivre : le replay

DOSSIER 14 Entreprise & Santé • 2e trimestre 2023 • N°62 • www.entrepriseetsante.fr

Avec ce cahier central, nous abordons les fondamentaux législatifs et règlementaires de la Santé au Travail, tels que définis par le Code du travail et donc, applicables aux entreprises privées. Il s’agit d’une synthèse qui ne se substitue pas à la lecture des textes originaux.

L’ACTU

Harcèlement moral. Harcèlement sexuel.

Que dit le Code du travail ?

Les questions d’harcèlement en milieu scolaire sont cruellement d’actualités. Plusieurs drames sont aujourd’hui régulièrement médiatisés.

Et en milieu de travail, qu’en est-il ? Ce cahier juridique rappelle les définitions légales et les règles en matière d’harcèlement moral d’une part et d’harcèlement sexuel d’autre part. Deux définitions légales, au sens du Code du travail, pour deux types de situations répréhensibles par ailleurs sur les plans pénaux et civils.

Pour le Code du travail, s’agissant du harcèlement moral : « Aucun salarié ne doit subir les agissements répétés qui ont pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de travail susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel ».

S’agissant du harcèlement sexuel au travail, la définition a été élargie à l’occasion de la loi du 2 août 2021, prise pour renforcer la prévention en santé au travail. Le Code du travail intègre

dans la définition du harcèlement sexuel d’un salarié : « tous propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste répétés qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante ».

Sur un plan général, selon le dictionnaire Larousse, le harcèlement résulte « d’agissements malveillants et répétés à l’égard d’autrui, susceptibles notamment d’altérer sa santé physique ou mentale, de porter atteinte à ses droits ou à son avenir professionnel, ou, quand ils s’exercent à l’égard du conjoint ou concubin, par exemple, d’altérer ses conditions de vie ».

BTP I SERVICE I COMMERCE & ARTISANAT I INDUSTRIE I INTERIM
15
LE CAHIER JURIDIQUE
Le
Entreprise & Santé 2e trimestre 2023 • N°62 • www.entrepriseetsante.fr
magazine des services de prévention et de santé au travail Hauts-de-France

Source : Source : Code du travail. Première partie : les relations individuelles de travail, Livre Ier, Titre V : Harcèlements (Art. L.1151-1 à L.1152-2).

Attention ! Ceci constitue une synthèse qui ne saurait se substituer à la lecture du document original.

Harcelement moral au travail

Définition de l’objet de harcèlement moral au travail

Art. L.1152-1

Aucun salarié ne doit subir les agissements répétés de harcèlement moral qui ont pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de travail susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel.

Pas de mesures de répression pour les personnes ayant subi, refusé ou relaté

Art. L.1152-2

Aucune personne ayant subi ou refusé de subir des agissements répétés de harcèlement moral ou ayant, de bonne foi, relaté ou témoigné de tels agissements ne peut faire l’objet des mesures mentionnées à l’article L.1121-2 (Voir ci-dessous).

Les personnes mentionnées au premier alinéa du présent article bénéficient des protections prévues aux I et III de l’article 10-1 et aux articles 12 à 13-1 de la loi n° 2016-1691 du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique.

Art. L.1121-2

Aucune personne ne peut être écartée d’une procédure de recrutement ou de l’accès à un stage ou à une période de formation en entreprise, aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ni faire l’objet d’une mesure discriminatoire, directe ou indirecte, notamment en matière de rémunération, au sens de l’article L. 3221-3, de mesures d’intéressement ou de distribution d’actions, de formation, de reclassement, d’affectation, de qualification, de classification, de promotion professionnelle, d’horaires de travail, d’évaluation de la performance, de mutation ou de renouvellement de contrat, ni de toute autre mesure mentionnée au II de l’article 10-1 de la loi n° 2016-1691 du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique, pour avoir signalé ou divulgué des informations dans les conditions prévues aux articles 6 et 8 de la même loi.

Nullité de l’éventuelle rupture du contrat de travail.

Art. L.1152-3

Toute rupture du contrat de travail intervenue en méconnaissance des dispositions des articles

L. 1152-1 et L. 1152-2, toute disposition ou tout acte contraire est nul.

Obligation de prévention et d’information de la part de l’employeur

Art. L.1152-4

L’employeur prend toutes dispositions nécessaires en vue de prévenir les agissements de harcèlement moral. Les personnes mentionnées à l’article L. 1152-2 sont informées par tout moyen du texte de l’article 222-33-2 du code pénal.

16 Entreprise & Santé • 2e trimestre 2023 • N°62 • www.entrepriseetsante.fr

Sanction disciplinaire pour le salarié procédant au harcèlement moral

Art. L.1152-5

Tout salarié ayant procédé à des agissements de harcèlement moral est passible d’une sanction disciplinaire.

Mise en œuvre d’une procédure de médiation

Art. L.1152-6

Une procédure de médiation peut être mise en oeuvre par toute personne de l’entreprise s’estimant victime de harcèlement moral ou par la personne mise en cause.

Le choix du médiateur fait l’objet d’un accord entre les parties.

Le médiateur s’informe de l’état des relations entre les parties. Il tente de les concilier et leur soumet des propositions qu’il consigne par écrit en vue de mettre fin au harcèlement.

Lorsque la conciliation échoue, le médiateur informe les parties des éventuelles sanctions encourues et des garanties procédurales prévues en faveur de la victime.

Harcelement sexuel au travail

Soit propos ou comportement à connotation sexuelle ou sexiste, soit toute forme de pression grave en vue d’obtenir un acte sexuel.

Art. L.1153-1

Aucun salarié ne doit subir des faits :

1° Soit de harcèlement sexuel, constitué par des propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste répétés qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante ; Le harcèlement sexuel est également constitué :

a) Lorsqu’un même salarié subit de tels propos ou comportements venant de plusieurs personnes, de manière concertée ou à l’instigation de l’une d’elles, alors même que chacune de ces personnes n’a pas agi de façon répétée ;

b) Lorsqu’un même salarié subit de tels propos ou comportements, successivement, venant de plusieurs personnes qui, même en l’absence de concertation, savent que ces propos ou comportements caractérisent une répétition ;

2° Soit assimilés au harcèlement sexuel, consistant en toute forme de pression grave, même non répétée, exercée dans le but réel ou apparent d’obtenir un acte de nature sexuelle, que celui-ci soit recherché au profit de l’auteur des faits ou au profit d’un tiers.

Pas de mesures de répression pour les personnes ayant subi, refusé ou relaté.

Art. L.1153-2

Aucune personne ayant subi ou refusé de subir des faits de harcèlement sexuel définis à l’article L. 1153-1, y compris, dans le cas mentionné au 1° du même article L. 1153-1, si les propos ou comportements n’ont pas été répétés, ou ayant, de bonne foi, témoigné de faits de harcèlement sexuel ou relaté de tels faits ne peut faire l’objet des mesures mentionnées à l’article L. 1121-2.

Les personnes mentionnées au premier alinéa du présent article bénéficient des protections prévues aux I et III de l’article 10-1 et aux articles 12 à 13-1 de la loi n° 2016-1691 du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique.

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Entreprise & Santé 2e trimestre 2023 • N°62 • www.entrepriseetsante.fr

Nullité de toute disposition ou acte contraire

Art. L.1153-4

Toute disposition ou tout acte contraire aux dispositions des articles L. 1153-1 et L. 1153-2 est nul.

Obligation pour l’employeur de prévenir, de mettre un terme, de sanctionner

Art. L.1153-5

L’employeur prend toutes dispositions nécessaires en vue de prévenir les faits de harcèlement sexuel, d’y mettre un terme et de les sanctionner.

Dans les lieux de travail ainsi que dans les locaux ou à la porte des locaux où se fait l’embauche, les personnes mentionnées à l’article L. 1153-2 sont informées par tout moyen du texte de l’article 222-33 du code pénal ainsi que des actions contentieuses civiles et pénales ouvertes en matière de harcèlement sexuel et des coordonnées des autorités et services compétents. La liste de ces services est définie par décret.

Désignation d’un référent dans toute entreprise d’au moins 250 salariés

Art. L.1153-5-1

Dans toute entreprise employant au moins deux cent cinquante salariés est désigné un référent chargé d’orienter, d’informer et d’accompagner les salariés en matière de lutte contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes.

Sanction disciplinaire

Art. L.1153-5-1

Tout salarié ayant procédé à des faits de harcèlement sexuel est passible d’une sanction disciplinaire.

A NOTER

L’article L. 1153-3 a été abrogé du fait d’une nouvelle rédaction de l’article L.1153-2.

IMPORTANT !

Le règlement intérieur doit intégrer des dispositions actualisées sur le harcèlement moral, le harcèlement ou les agissements sexistes.

ATTENTION : CODE CIVIL

Les dispositions du Code civil s’appliquent en complément de celles du Code du travail.

ATTENTION : CODE PÉNAL

Les dispositions du Code pénal s’appliquent en complément de celles du Code du travail.

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Entreprise & Santé • 2e trimestre 2023 • N°62 • www.entrepriseetsante.fr

- Rencontres Santé-Travail 2023 Présanse Hauts-de-France -

« Agir ensemble pour la prévention en entreprise »

Quel que soit le sujet, les webinaires permettent d’échanger en direct avec des spécialistes, des experts, des collègues… Bref, avancer dans sa réflexion en gagnant du temps ! C’est crucial pour une TPE ou une PME… Les 8 webinaires présentés dans les pages suivantes ont permis à ces employeurs et ces salariés d’échanger avec des professionnels des SPSTI, véritables experts de terrain : infirmières et médecins en santé au travail, juriste, responsable de pôle social, responsable pour le maintien en emploi, ergonome, formatrice, psychologues du travail, directeur. Il s’agit bien « d’agir ensemble pour la prévention en entreprise… au service des entreprises ».

UNE ÉMISSION NATIONALE : MIEUX CONNAÎTRE L’ACTION DES SPSTI

Animée par Jean-Claude Durousseaud, journaliste. Avec les interventions de :

n Maurice Plaisant, président de Présanse.

n Martial Brun, directeur général de Présanse.

n Améla Fid, sous-directrice Conditions de travail et Santé au travail, ministère du Travail.

Cette émission a surtout donné la parole à des professionnels de la santé au travail, à des salariés, à des entreprises et à des partenaires institutionnels afin de présenter la réalité de la prévention en santé au travail et de partager les actions réussies, conduites au quotidien par les SPSTI avec les entreprises adhérentes et leurs salariés :

1° 3° 2°

Table ronde :

nous agissons pour la prévention des risques professionnels.

Présanse, comme PREvention SANté Services Entreprises, regroupe près de 200 SPSTI, eux-mêmes au service de 1,4 million d’entreprises adhérentes et leurs 16 millions de salariés. Depuis la loi du 2 août 2021, les indépendants peuvent aussi adhérer à un SPSTI, pour un accompagnement personnalisé en prévention et santé au travail.

Retrouver le replay sur presanse-hautsdefrance.fr/ rencontres-santetravail-2023

ou directement

DOSSIER 19 Entreprise & Santé • 2e trimestre 2023 • N°62 • www.entrepriseetsante.fr
HAUTS-DE-FRANCE
Table ronde : Agir ensemble pour le suivi individuel de l’état de santé. Ensemble, Table ronde : Agir ensemble pour la prévention de la désinsertion professionnelle.

Intervenants :

La loi du 2 août 2021, portant sur le renforcement de la prévention en santé au travail, renouvelle totalement le dialogue entre l’entreprise adhérente et son service de prévention et de santé au travail. Chaque entreprise adhérente bénéficie d’une « offre socle » en trois volets complémentaires :

- Conseils techniques et expertises pour l’évaluation de ses risques professionnels, notamment dans le cadre de son

Intervenants :

n Lucie Derchez, responsable du Pôle Maintien en Emploi ACTION SANTÉ TRAVAIL.

n Dr Jackie Joossen, médecin du travail ACTION SANTÉ TRAVAIL.

n Kathleen Faure, responsable du département Maintien CAP EMPLOI Pas-de-Calais Centre.

Nous sommes nombreux à être confrontés à une difficulté majeure de santé ou une situation de handicap... Le maintien dans l’emploi est alors essentiel… pour

document unique d’évaluation des risques professionnels.

- Suivi individuel de la santé au travail de ses salariés, gradué selon les risques auxquels ils sont exposés.

- Conseils et orientations pour le maintien en emploi d’un salarié handicapé ou traversant une difficulté de santé (prévention de la désinsertion professionnelle).

Faisons connaissance avec ces nouvelles propositions des SPSTI, au service des entreprises, notamment TPE et PME.

notre maintien en santé ! La méconnaissance des solutions, des dispositifs, des aides et la complexité admistrative peuvent constituer des pertes de chances pour les salariés et les employeurs. Faisons un point sur le maintien en emploi et la prévention de la désinsertion professionnelle (PDP) ! Avec les conseillers maintien en emploi, les visites médicales occasionnelles, le dialogue ouvert et nécessaire entre médecin du travail, salarié et employeur pour obtenir des aides en termes d’aménagement du poste de travail, l’importance de la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé. Autour d’exemples et de témoignages concrets.

Intervenants :

n Sandrine Rasch, animatrice de formation ASMIS

n Nathalie Lachambre, ergonome ASMIS

La crise du Covid nous a imposé un « télétravail urgent et improvisé ». La sortie de cette crise sanitaire est marquée par le développement du télétravail choisi et organisé, tel que le stipule le Code du travail. Il devient alors régulier,

sur une périodicité négociée. Soit au domicile ; soit dans des locaux dédiés (ex. : espaces de coworking). Le télétravail peut être source de TMS. Apprenons des conseils pratiques pour aménager – à son domicile et souvent sur la base d’astuces accessibles et non coûteuses - notre poste de télétravail ! Les ergonomes des SPSTI sont là pour vous délivrer ces conseils expérimentés et adaptés. De la documentation est disponible. Ne passons pas à côté !

Entreprise & Santé • 2e trimestre 2023 • N°62 • www.entrepriseetsante.fr 20 DOSSIER
« Maintien en emploi et prévention de la désinsertion professionnelle »
« Ergonomie et télétravail : bien s'adapter pour bien travailler »
« Nouveauté : offre socle, ce que les SPSTI proposent »
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Intervenantes :

n Dr Haifa Zaghdane, médecin du travail PRESOA.

n Dr Karine Jespierre-Neuville, médecin du travail PRÉSOA.

n Amandine Tonnerre, infirmière santé travail.

n Marie Langlois, infirmière santé travail.

n Nadia Lemaire, infirmière santé travail.

Il existe différents types de travail posté, selon le rythme et la périodicité des heures de travail décalées. Les conséquences sur les rythmes biologiques de notre

Intervenants :

n Dr Sébastien Amasse, médecin du travail, SMI-BTP.

n Christophe Grün, directeur d’agence Hauts-de-France, OPPBTP.

Depuis de nombreuses années, l’OPPBTP mène des études sur le retour sur investissement des actions de prévention, notamment en TPE et PME. Ces actions sont passées au « scanner » de la comptabilité. Ces études sont extrêmement rigoureuses quant aux décomptes des dépenses

organisme et le sommeil sont clairement explicitées, au cours de ce webinaire. On en comprend mieux les conséquences sur la santé et les mesures de prévention. L’alimentation du travailleur posté est un sujet particulièrement sensible et important. Des conseils très pragmatiques et applicables sont donnés. Enfin l’hydratation, la caféine, la théine et l’activité physique sont abordées. Sans culpabilisation, des « recettes » sont livrées afin de préserver sa santé. Près d’un salarié sur deux est en horaire décalé ! C’est dire combien ce webinaire concerne un large public !

et la valorisation des recettes qu’elles engendrent. Des centaines d’actions de prévention ont ainsi été étudiées : information, formation, équipement de protection, matériels, changement de processus, changement d’organisation, etc. La preuve est faite : il y a un réel retour sur investissement, variable selon le type d’action. Le plus étonnant est que le retour sur investissement est… à court terme ! Les gains concernent la performance économique, mais aussi la vie dans l’entreprise, son image, la fidélité et la satisfaction des clients, la tenue des délais, la qualité des ouvrages…

Mercredi 22 mars 2023

Intervenants :

n Sylvain Bossu, psychologue du travail, PÔLE SANTÉ TRAVAIL

n Candice Grau, psychologue du travail PÔLE SANTÉ TRAVAIL

n Justine Hilaire, psychologue du travail ASTAV, L’un de vos salariés ou collègues vous semble aller mal. Il vous semble différent. Plus renfermé ou au contraire, plus extraverti, fatigué, triste ou pensif… Vous ne savez pas comment aborder le

sujet ? Et vous souhaitez lui venir en aide…. Trois psychologues du travail, vous aident à appréhender ces questions et vous apportent des clefs pour intervenir auprès de lui et du collectif de travail. Ce webinaire apporte toutes les réponses pour repérer les signaux faibles et intervenir au plus tôt. Basé sur des expériences concrètes vécues par les intervenants, il explique que la meilleure solution est la prévention. Les intervenants sont des psychologues du travail, soumis au secret professionnel. Précieux, quand on veut aider précocement une personne en difficulté !

Entreprise & Santé 2e trimestre 2023 • N°62 • www.entrepriseetsante.fr 21 DOSSIER
« Prévention et performance : un duo gagnant-gagnant »
« Travail posté : conséquences et prévention »
« Comment repérer qu'un salarié va mal ? »
pour voir le
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Intervenants :

n Benoit Devaux, responsable du pôle social, MEDISIS

n Cécile Seiller, infirmière santé au travail, MEDISIS

Le maintien dans l’emploi s’inscrit dans le suivi de la vie professionnelle du salarié : prévention des risques et préservation de la santé au travail. Il commence par le repérage précoce des situations à risques pour privilégier la prévention de la désinsertion professionnelle. Il s’agit alors d’un accompagnement personnalisé et spécialisé du salarié et de

Vendredi 24 mars 2023

Intervenants :

n Dr Diane Dellemotte, médecin du travail, PÔLE SANTÉ

TRAVAIL Métropole Nord

n Anaïs Leprevost, juriste, PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord

La loi du 2 août 2021 pour renforcer la prévention en santé au travail a apporté des nouvelles dispositions en termes de suivi de santé. Nouvelles visites (notamment visite de mi-carrière, visite de fin de carrière avec traçabilité des expositions du

son entreprise, lorsque santé ou handicap ne sont plus compatibles avec la situation de travail, sans aménagement ou reclassement. Le dialogue entre salarié et employeur a une importance capitale. Il associe de nombreux partenaires (Cap Emploi et Comète, service social de la Carsat, médecin traitant et médecin spécialiste, médecin conseil près la CPAM, MDPH, Agefiph). Décryptons toutes les solutions pour sauver des vies professionnelles !

BEST OF Entreprise & Santé

cursus laboris), modifications des délais réglementaires, etc. Les textes législatifs et règlementaires stipulent un « suivi individualisé de santé au travail ». Ce suivi est gradué selon la situation du salarié et les risques auxquels il est exposé. Il est réalisé par une équipe soumis au secret médical : secrétaire médical, infirmière de santé au travail, médecin du travail. Ce dernier garde la responsabilité de ce suivi, inscrit dans le dossier médical de santé au travail. Trouvons toutes les réponses sur ce suivi de santé au travail qui jalonne le parcours professionnel du salarié !

En quelques minutes, découvrons des témoignages d’entreprises (notamment TPE et PME) sur les solutions apportées par les services de prévention et de santé au travail :

Humanité Expertises spécialisées Gains de performance

« Suivi de santé : quels changements ? »
« Maintien en emploi : cellule prévention de la désinsertion professionnelle »
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22 Entreprise & Santé 2e trimestre 2023 • N°62 • www.entrepriseetsante.fr DOSSIER
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- Chef d’entreprise -

Entre

satisfactions

ou

stress,

où en suis-je ? La réponse d’Amarok e-Santé !

Être patron de TPE ou PME, c’est accepter de faire face en permanence à des facteurs de stress et des situations de satisfactions. C’est un équilibre souvent délicat. Avec un test simple et anonyme, puis-je savoir où j’en suis, afin d’éviter de sombrer dans l’épuisement professionnel ou le burnout ? Oui, et en toute confidentialité ! Grâce au dispositif Amarok e-Santé. L’ASTIL, service de prévention et de santé au travail du littoral, le propose à ses entreprises adhérentes. Et cela fonctionne !

Alice Beauvir est psychologue du travail au sein de l’ASTIL : « Avec Amarok e-Santé, nous donnons l’opportunité à des chefs d’entreprise de se tester. Les tests, réalisés en ligne de manière anonyme, peuvent détecter une situation d’alerte, dans laquelle l’épuisement professionnel n’est pas loin. Dans ce cas, le chef d’entreprise peut demander à être contacté par Elina Rouet, psychologue du travail à l’ASTIL, ou moi-même. Nous le recevons en toute confidentialité, en s’adaptant à ses horaires. Nous sommes soumises au secret professionnel. Réalisé dans nos locaux, l’entretien permet au chef d’entreprise de se poser, de faire le point sur sa santé et celle de l’entreprise. Depuis septembre 2022, nous avons eu cinq sollicitations : BTP, restauration, service, médico-social, industrie. Nous leur permettons de mettre la « tête hors de l’eau » et nous les orientons. En leur rappelant que la fatigue est naturelle : il n’y a pas lieu de culpabiliser ».

Connaître les facteurs de stress « entrepreneuriaux »

Psychologue

chez Amarok,

Laure Chanselme explique : « L’écoute des chefs d’entreprise révèle plusieurs problématiques. Trouver des salariés et les fidéliser est devenu difficile. Dans une TPE ou une PME, l’absentéisme met le chef d’entreprise en surcharge de travail. Les difficultés de trésorerie, le prix de l’énergie et des matières premières, les conflits avec un associé ou un salarié, l’insuffisance de reconnaissance, les relations difficiles avec certains clients peuvent faire pencher la balance de la santé global vers des situations d’alerte en termes de fatigue, de lassitude, voire d’épuisement »

S’appuyer sur les facteurs « salutogènes »

Professeur d’économie des PME à l’Université de Montpellier, Olivier Torres est le « père » de l'Observatoire Amarok, créé en 2010 : « La santé est le premier capital de l’entreprise. De vocation sociale et sociétale, notre équipe de chercheurs a suivi plus de 300 patrons de TPE et PME. Elle a recueilli 2 500 verbatim et identifié des facteurs de satisfaction : satisfaction de la clientèle, bon climat

social, bonne organisation stratégique, réponse positive d’une administration, accueil d’un nouvel associé, formation, etc. Pour le chef d’entreprise, tout est affaire d’équilibre entre stress et satisfaction. Amarok e-Santé met à disposition en ligne un test anonyme baptisé : « satisfactomètre et stressomètre entrepreunarial 1 ».

Avec l’ASTIL, 227 chefs d’entreprise ont utilisé ce diagnostic. 58,5 % sont en balance positive, en situation de salutogénèse. 49,5 % sont en balance négative, dont 4,5 % en situation d’alerte. Sur ces dix chefs d’entreprises, cinq ont saisi la main tendue, par les psychologues de l’ASTIL ».

ASTIL - PRÉVENTION ET SANTÉ AU TRAVAIL DU LITTORAL
UNE ACTION
03 09 Entreprise & Santé 2e trimestre 2023 • N°62 • www.entrepriseetsante.fr INVESTIR & AGIR OBSERVATOIRE AMAROK Association Laure Chanselme, psychologue du travail Olivier Torres, professeur d’économie des PME à l’Université de Montpellier, Labex Entreprendre 1 -
Marques déposées.

Nocibé :

du diagnostic partagé au plan d’actions !

Entreprise « retail parfum cosmétique », Nocibé a son siège social à Villeneuve d’Ascq, près de Lille. Sur l’agglomération lilloise, l’enseigne regroupe 17 magasins, très différents les uns des autres. Une évaluation des risques professionnels de chaque magasin et un diagnostic collectif et anonyme en santé au travail ont été réalisés par PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord en 2020. À partir de ce diagnostic ciconstancié, Nocibé développe un Plan de Prévention. Une démarche exemplaire au niveau national, pour le groupe Douglas, auquel appartient Nocibé depuis 2014.

« Nos magasins sont très différents », explique Guillaume Delquignie, responsable prévention sécurité Nocibé. « En France, DOM TOM inclus, nous avons 443 magasins en nom propre et 120 en franchise. 50 % des magasins ont un institut de beauté intégré. Petits ou grands, ils sont situés en centre ville ou en centres commerciaux. Un magasin compte en moyenne 7 à 10 salariés. Les risques professionnels et les situations de travail peuvent différer d’un magasin à un autre ». Au niveau national, le réseau Nocibé compte 3 350 collaborateurs.

Évaluation des risques + Données de santé = Diagnostic global !

«  À Lille, nous sommes en dialogue permanent avec PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métopole Nord, le service de prévention et de santé au travail interentreprises auquel nous adhérons. Leurs équipes de santé au travail suivent individuellement chaque salarié, dans le strict respect du secret médical. Ces équipes disposent de données de santé qui peuvent être anonymisées dans une analyse collective. On peut donc disposer d’une vision globale et partagée sur la santé au travail de l’ensemble des salariés », explique Guillaume

Delquignie. «  Mais on peut aller beaucoup plus loin !  », précise-t-il avec passion. «  En effet, PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord a de nombreux experts techniques et scientifiques. Nous leur avons ouvert les portes des 17 magasins de la métropole… Ces experts (médecins du travail, ergonomes, toxicologues, psychologues) ont alors réalisé des interviews auprès de 60 salariés et une évaluation des risques circonstanciée, pour tous les métiers du réseau, tous les lieux et les situations de travail les plus à risques. Les données de santé associées aux données techniques et scientifiques d’évaluation des risques en situation réelle de travail nous permettent de mieux objectiver et cerner nos enjeux en termes de prévention et santé au travail ».

Un « Plan sécurité et santé au travail » : 15 engagements sur 2 ans

Aujourd’hui, Guillaume Delquignie est toujours en relation avec les équipes pluridisciplinaires de PÔLE SANTÉ TRAVAIL. Elles l’accompagnent régulièrement dans la mise en œuvre et le suivi d’un Plan de prévention et de santé au travail. « Ce plan résulte directement du diagnostic complet des risques professionnels réalisé par PÔLE SANTÉ TRAVAIL. Après une année de travail de leur part, nous avons bénéficié d’une restitution complète dans leurs locaux. Nous y avons agrégé nos données et informations. Par exemple : absentéisme, accidents du travail, maladies professionnelles indemnisées, connaissance de nos métiers et de leurs contraintes, etc. ». Guillaume Delquignie précise : « Aujourd’hui, 33 % de nos engagements sont mis en œuvre. Ils sont très variés : organisation du travail, relations avec le management, espaces de travail et aménagements ergonomiques, prévention des TMS face aux manutentions manuelles, prévention du risque chimique, lutte contre les actes d’incivilité, etc. ».

24 Entreprise & Santé • 2e trimestre 2023 • N°62 • www.entrepriseetsante.fr
ZOOM SUR
Nocibé
Retail parfum cosmétique  Guillaume Delquignie, responsable prévention sécurité Villeneuve d’Ascq

Dr Doise

médecin du travail, diplômé en toxicologie, PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord

L’épidémiologie de terrain

L’approche personnalisée des 17 magasins Nocibé résulte de la collabotation de 17 médecins du travail et de leurs équipes. Ce fut un conséquent travail d’équipe au service de cette entreprise adhérente. Nous avons réussi à mettre en commun les données de santé collectées au cours des visites de près de 205 salariés, dans le strict respect du secret médical et de l’anonymat de chacun. C’est une "épidémiologie de terrain". Les données spécifiques du réseau Nocibé ont fait l’objet de comparaisons scientifiques et objectives avec des référentiels nationaux. Sur différents critères de santé au travail, le réseau Nocibé pouvait donc se situer. La restitution de notre étude, dans nos locaux, a permis des échanges fructueux avec l’entreprise et de définir des objectifs d’améliorations. Mais l’étude ne s’est pas limitée à l’épidémiologie. Elle a aussi inclus une évaluation des risques professionnels par observation en situation réelle de travail au sein de chaque magasin.

Eleonora Fornaciari

Le dialogue permanent : une richesse essentielle !

«  Il est important de structurer : c’est la vocation du Plan. Il est capital de partager : c’est le rôle du dialogue. En externe, nous faisons un point tous les 6 mois environ avec les experts de PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord. En interne, avec le CSE d’une part, les responsables de magasins, le management opérationnel et les salariés d’autre part. Le Plan sécurité et santé au travail comprend trois axes majeurs : la veille et le respect de la réglementation, le support au management opérationnel, le suivi des situations de travail ». Des exemples très concrets viennent à l’appui de ces propos : l’accompagnement de chaque magasin dans la mise à jour de leurs DU respectifs, grâce à un « logiciel pro », adapté au Groupe Nocibé. Cela monte en compétence les responsables de magasin, en leur économisant du temps. Cela facilite la remontée et la descente d’informations. Face aux incivilités croissantes en magasin (vols ou agressions), une formation et un accompagement des équipes sont mis en place et se développpent. «  En prévention et santé au travail, on n’arrête jamais ! », conclut Guillaume Delquignie.

Ergonomie et leviers d’amélioration

L’intérêt majeur de la démarche au service de cette entreprise adhérente est d’associer ergonomie, épidémiologie et toxicologie. En tant qu’ergonome, j’ai réalisé au sein des différents magasins plus de 50 entretiens et 25 phases d’observations en situation réelle de travail. Plusieurs déterminants du travail ont été évoqués : la charge de travail, la gestion des plannings, les effectifs, les surfaces commerciales/non commerciales, la conception du mobilier, l’exposition aux vols et incivilités, les manutentions, la reconnaissance…Les observations et entretiens ont permis d’objectiver la dimension physique mais également organisationnelle et psychosociale, en fonction des différents métiers. L’étude a mené à divers leviers d’améliorations liés à l’alternance des tâches, la gestion des absences, les règles d’approvisionnement logistique, les temps de formations… Suite à notre intervention, l’entreprise nous a présenté son plan d’action basé sur nos préconisations.

toxicologue industriel, PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord.

Prévention du risque chimique

Comme ma collègue Linda, j’ai commencé par une observation du travail réél, notamment dans les magasins avec institut de beauté intégré. Sur la base des entretiens avec les esthéticiennes et l’observation des espaces, des gestes et de la manipulation des produits, j’ai pu recenser les équipements de protection collective (ventilation générale) et individuelle déjà en place, et aussi identifier les tâches les plus exposantes aux produits chimiques. Bien sûr, cela passe aussi par l’identification des substances dangereuses dans les produits, et par l’analyse des procédés habituels pour les salariées. Le plan de prévention proposé a permis d’éliminer ou substituer des produits à risque et d’améliorer certaines pratiques de travail.

25 Entreprise & Santé 2e trimestre 2023 • N°62 • www.entrepriseetsante.fr
ZOOM SUR
ergonome, PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord
UNE ACTION

Dans le développement de son offre de services, l’ASTAV, service de prévention et de santé au travail du Valenciennois, propose à ses entreprises adhérentes des ateliers de sensibilisation : « Évaluation du risque chimique : comment faire et par où commencer ? ». Ouverts à tous, ces ateliers sont axés sur la présentation du logiciel Seirich, qui permet de mettre en place une démarche d'évaluation du risque chimique dans toute entreprise. L’originalité de cet atelier tient dans son animation, particulièrement ludique ! Chacun s’initie sans s’ennuyer !

Toxicologue, Andy Chatain a initié la démarche au sein de l’ASTAV : « Dans le cadre de ses missions quotidiennes, l’ASTAV accompagne ses adhérents sur la prévention du risque chimique. Des ateliers de sensibilisation sur cette thématique ont été proposés aux entreprises demandeuses. Le PRST4 1, officiellement lancé en octobre 2022, a inscrit la prévention du risque chimique dans son programme d’actions prioritaires. Entre temps, la loi du 2 août 2021, relative au développement de la prévention et la santé au travail en entreprise, est venue renforcer l’importance de l’évaluation des risques en entreprise. Nos ateliers de sensibilisation sont alors entrés, en application de cette loi, dans l’offre socle de services de l’ASTAV, au bénéfice de toutes ses entreprises adhérentes ».

Des ateliers ludiques ouverts à tous

Florent Monget, ingénieur en prévention du risque chimique à l’ASTAV, et Clara Gillot, toxicologue industriel à l’ASTAV, ont repris le flambeau. Florent Monget explique : « Les ateliers de sensibilisation sont proposés sous forme de goûter ou de petit déjeuner, plusieurs fois dans l’année, dans nos locaux, à toutes les entreprises adhérentes. Les TPE et PME sont particulièrement intéressées. En effet, le risque chimique est partout ! Et la préven-

tion du risque à la source est une obligation incontournable, qui peut coûter cher à l’entreprise en cas de non-respect. Nos ateliers de sensibilisation ont un objectif précis : initier à la prévention du risque dès la réception des substances ou produits, puis lors de leurs utilisations, en passant par toutes les étapes de stockage. De courtes vidéos séquencent de manière dynamique la demijournée. Elles s’inspirent d’une célèbre série grand public, bien connue des participants… L’atelier est donc ludique et participatif ».

Un logiciel qui rend autonome pour la prévention et la traçabilité

Pour Clara Gillot, « Les participants repartent avec des notions accessibles et très pragmatiques. Ils font connaissance avec le Logiciel SEIRICH, qui leur donne l’assurance d’être conforme à la réglementation en matière de prévention et de traçabilité des expositions. Ce logiciel développé par l’Institut national de recherche et sécurité s’adapte à tout public en trois niveaux. Chaque participant apprend à manier le logiciel en se basant sur un cas pratique, inspiré de la célèbre série grand public qui montre l’importance de la prévention lorsque l’on développe une activité à haut risque chimique… Les échanges sont très riches et font appel à l’humour. Tous les aspects de la prévention sont abordés : connaissance des produits avec les fiches de données de sécurité, étiquetage, évaluation du risque, protection collective et individuelle, recours à des produits de substitution, etc ». Florent Monget conclut : « Nous restons en liaison avec les entreprises participantes et nous avons mis en ligne une série de vidéo sur le décryptage des fiches de données de sécurité ».

ASTAV - PRÉVENTION ET SANTÉ AU TRAVAIL DU VALENCIENNOIS 26 Entreprise & Santé • 2e trimestre 2023 • N°62 • www.entrepriseetsante.fr ENVIRONNEMENT & TECHNIQUE
1 - Plan Régional de Santé au Travail
UNE ACTION
- Ateliers de sensibilisationS’initier à l’évaluation du risque chimique avec humour… et sérieux !

Venant du monde industriel, Jean-Michel Dupuis devient administrateur patronal de PÔLE SANTÉ TRAVAIL

Métropole Nord en avril 2019. Il en a été élu président du Conseil d’administration paritaire en juin 2019. Toujours en activité professionnelle, il assure ce mandat à titre bénévole. Jean-Michel Dupuis fait donc partie de ces « nouveaux venus », à la présidence des services de prévention et de santé au travail interentreprises, qui sont, rappelons-le, des associations à but non lucratif. Il est, en outre, vice-président de Présanse Hauts-de-France 1 et administrateur de Présanse au niveau national. Directeur de publication d’Entreprise & Santé, Jean-Michel Dupuis nous livre ses réflexions sur les mutations en cours au sein de la « santé au travail ».

Les services de santé au travail sont en pleine mutation. Pourquoi ?

Jean-Michel Dupuis : « Excusez-moi… Ce n’est pas la bonne question ! La bonne question c’est : pour qui ? Ensuite nous parlerons du pourquoi… Si les services de santé au travail interentreprises sont devenus, depuis la loi du 2 août 2021, les « services de prévention et de santé au travail », c’est pour les entreprises ! Notamment les TPE et PME qui constituent 70 à 80 % de leurs adhérents. Les entreprises leur versent directement leur cotisation d’adhésion annuelle.

J’ai envie de dire : une cotisation de plus parmi toutes les cotisations et prélèvements obligatoires. Mais cette cotisation « de prévention et de santé au travail » - et non plus de « médecine du travail » - est particulière à deux titres : sa gestion et son utilité. Elle est gérée localement par le Conseil d’administration paritaire du service de prévention et de santé au travail dont

elles relèvent. Nous sommes donc « en circuit court ». C’est important. Elle permet aux entreprises de bénéficier d’une « offre socle de services », qui leur soit utile pour la prévention des risques professionnels d’une part et l’amélioration de la santé au travail des salariés d’autre part. Nous devons donc aux entreprises adhérentes une efficience irréprochable. Un SPSTI 2 doit apporter un accompagnement concret à chaque entreprise, en fonction de ses risques et de ses attentes. C’est mon objectif en tant que président de PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord. Il est partagé par l’ensemble des présidents de SPSTI. »

Vous ne parlez pas de cotisation de médecine du travail. Pourquoi ?

Jean-Michel Dupuis : « Non ! Appelons un chat… un chat ! Aujourd’hui, nous parlons entre partenaires sociaux de « prévention et de santé au travail », en respectant d’ailleurs les termes du

législateur. Donc, parlons de cotisation de prévention et de santé au travail ! La médecine du travail a vécu. Et je dis cela avec beaucoup de respect, d’estime et de bienveillance pour ces médecins qui ont su créer et développer la médecine du travail. Le monde du travail a évolué, évolue aujourd’hui et évoluera demain. J’en sais quelque chose en tant qu’industriel ! La "médecine du travail" est donc devenue, au fil des ans, "prévention et santé au travail". Chaque employeur, chaque salarié doit aussi le comprendre, voire l’apprendre… Et en bénéficier ! »

C’est à dire…

Jean-Michel Dupuis : « Avec la « prévention et la santé au travail », nous parlons de la maîtrise des risques à la source et du suivi individuel de santé au travail, adapté selon les risques auxquels est exposé le salarié. Depuis la loi du

27 Entreprise & Santé 2e trimestre 2023 • N°62 • www.entrepriseetsante.fr INTERVIEW
1-Association qui fédère 13 Services de prévention et de santé au travail interentreprises. 2-Service de prévention et de santé au travail interentreprises.
Jean-Michel Dupuis, président de PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord, vice-président de Présanse Hauts-de-France.
- Prévention et santé au travail -
« Apporter un accompagnement concret à chaque entreprise »
© JM. Broux

2 août 2021, prise « pour renforcer la prévention en santé au travail », chaque entreprise dans chaque zone d’emploi doit bénéficier d’une « offre socle » de services analogue et comparable, tant dans son contenu que dans sa qualité. Cette offre socle3, délivrée par le SPSTI auquel elle adhère, comprend trois volets complémentaires : aider à l’évaluation des risques dans le cadre, notamment, de l’élaboration du DUERP4, réaliser le suivi individuel de santé au travail, aider au maintien dans l’emploi en cas de difficulté de santé d’un salarié. »

Et donc, qu’est-ce que cela change pour les entreprises ?

Jean-Michel Dupuis : « Dans chaque zone d’emploi, en retour de son adhésion à un SPSTI, chaque entreprise doit bénéficier de conseils experts et adaptés sur la prévention de ses risques professionnels, grâce aux techniciens et ingénieurs en hygiène, sécurité et environnement, aux toxicologues

industriels, aux ergonomes, aux psychologues du travail, aux assistants de santé au travail.… Dans chaque zone d’emploi, en retour de l’adhésion de son entreprise, chaque salarié doit bénéficier d’un suivi individuel de santé au travail grâce aux secrétaires médicales, infirmières et médecins de santé au travail. »

Vous parlez souvent des zones d’emploi…

Jean-Michel Dupuis : « Oui. D’une zone d’emploi à une autre, il ne peut plus y avoir de différences entre les SPSTI selon leurs implantations et leurs tailles respectives, dans l’offre de service apportée aux entreprises. Concrètement deux établissements d’un grand groupe doivent avoir une offre analogue, même s’ils adhèrent à deux SPSTI différents.

C’est le sens de la loi du 2 août 2021. C’est le sens de l’histoire aussi ! Il n’y pas le « bon » et le « mauvais » SPSTI. Il n’y pas le « grand SPSTI » qui fait

tout très bien et le « petit SPSTI » qui ferait moins bien. Il ne peut y avoir de compétition entre SPSTI. L’excellence doit être la même sur l’ensemble du territoire. Ceci implique donc des dialogues, basés sur la reconnaissance et le respect mutuel, entre chaque SPSTI d’une région. Pourquoi ? Pour développer un service de qualité auprès de chacune des entreprises de la région. Il en va de l’avenir de notre dispositif non marchand de santé au travail, auquel je suis très attaché. »

Vous pouvez préciser…

Jean-Michel Dupuis : « Chaque entreprise est en survie économique permanente ; notamment, les TPE et PME. Chaque entreprise doit bénéficier, de la part de son SPSTI, de prestations de qualité, correspondant à ses besoins. Quels que soient son activité et son lieu d’implantation. Il nous faut donc rester au plus proche de nos adhérents : la proximité permet de nous adapter en permanence au tissu économique du bassin d’emploi. Certes, il nous faut raisonner « régional » comme, par exemple, au plan de la coordination. Les actions collectives sont aussi essentielles, comme, par exemple, dans le cadre du PRST4 5. au sein duquel les SPSTI apportent une contribution majeure Mais, toutefois, sans hiérarchie, dans une véritable intelligence collective, au sein de laquelle aucun SPSTI n’est supérieur à un autre, mais au sein de laquelle chacun a un rôle à jouer. Les « petits SPSTI » sont porteurs d’autant de compétences et d’innovations que les « grands SPSTI. »

28 Entreprise & Santé 2e trimestre 2023 • N°62 • www.entrepriseetsante.fr
INTERVIEW
Il nous faut donc rester "local" : la proximité permet de s’adapter en permanence au tissu économique du bassin d’emploi

Question un peu directe…

C’est facile de présider un service de prévention et de santé au travail ?

Jean-Michel Dupuis : « Oui et non. Mais, c’est surtout passionnant ! Nous sommes dans un secteur d’activité non marchand à forte utilité sociale. Nous avons du personnel de haute qualité, dans les domaines médicaux, paramédicaux, techniques et scientifiques, juridiques et sociaux, administratifs et de gestion. Aujourd’hui, travailler dans un service de prévention et de santé au travail interentreprises, c’est travailler en équipe sur des missions complexes, aux dimensions techniques, médicales, juridiques et sociales. En pratiquant le dialogue social au sein de chaque entreprise. Ce ne sont pas des métiers faciles ; ils sont même parfois incompris dans certaines prises de décisions. Je dirais même que ce sont des métiers insuffisamment connus et reconnus. Nous avons des difficultés particulières,

notamment en matière de démographie médicale. Cette contrainte demande des efforts louables à nos équipes et beaucoup de souplesse et de compréhension de la part de nos adhérents. Chacun sait que cette contrainte est générale au sein du système de santé et elle nous échappe totalement… Mais nos SPSTI y travaillent en cherchant à pallier ce qui peut l’être. »

Une conclusion ?

Jean-Michel Dupuis : « J’entends les critiques. Nous devons évoluer ? Évoluons ! Mais laissons-nous le temps d’appliquer la dernière loi du 2 août 2021, prise pour renforcer la prévention en santé au travail. Respectons le temps du dialogue social. Restons au plus proche des entreprises : les employeurs et leurs salariés. Ensemble, nous construirons une nouvelle vision commune ! »

BIOGRAPHIE EXPRESS

Titulaire d’un DUT gestion des entreprises et des administrationsoption RH (Université de Valenciennes et du Hainaut Cambrésis), Jean-Michel Dupuis ne s’arrête pas là. Il obtient dans la foulée une maîtrise de sciences de la gestion option ressources humaines (IAE de Lille). Simple et direct, l’homme associe le dialogue et la détermination, avec son légendaire franc parler. Sa vie professionnelle lui a permis d’acquérir de conséquentes expériences au sein de grands groupes industriels :

- 1980 - 1993 : Jeumont Schneider : services généraux, contentieux, RH

- 1993 - 2001 : Framatome : cadre RH, La Défense-Paris et Jeumont

- 2001 - 2007 : Groupe Renault

Maubeuge : responsable conditions emplois et rémunérations

- 2007 – 2020 : AGC Glass France : gestion des RH pour la France (12 entités et 1100 salariés avec une

équipe centrale et des correspondants locaux).  Missions principales : négociation des accords d’entreprise et d’établissement, suivi du recrutement, formation et gestion du personnel, fonctionnement des instances CG - CCE – CE. En concertation avec la Direction Europe.

- Depuis juillet 2020 : AGC Glass France : manager de transitionReprise de la Direction de l’usine de Boussois.

Depuis 1996 et bénévolement, JeanMichel Dupuis s’est toujours engagé au sein de nombreux mandats patronaux : CPAM, CAF, UGECAM, commission sociale de la Fédération du verre plat (FCSIV), conseils des prud’hommes. Depuis 2019, et toujours bénévolement, il a accepté des mandats patronaux en santé au travail (Pôle Santé Travail Métropole Nord, Réseau Présanse).

29 Entreprise & Santé 2e trimestre 2023 • N°62 • www.entrepriseetsante.fr
Il nous faut raisonner "régional". Dans une véritable intelligence collective, au sein de laquelle chaque SPSTI a un rôle à jouer
INTERVIEW
Jean-Michel Dupuis, président de PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord, vice-président de Présanse Hauts-de-France 3-Décret n°2022-653 du 25 avril 2022. 4-Document unique d’évaluation des risques professionnels. 5-Plan régional de santé au Travail.

L’ASMIS se mobilise contre le cancer !

Depuis quelques temps, les mois en voient de toutes les couleurs : "Octobre rose", "Movember" et "Moi(s) sans tabac", "Janvier sans alcool". En mars, on a le choix entre le jaune et le bleu ! Jaune comme les jonquilles, symbole pour l’Institut Curie d’une collecte de dons pour la recherche contre le cancer. Bleu comme "Mars bleu", pour promouvoir le dépistage du cancer colo-rectal. C’est à dire éviter près de 18 000 décès par an, en France. Dans le cadre de ses missions de santé publique, l’ASMIS, service de prévention et de santé au travail interentreprises de la Somme, s’est mobilisé pour "Mars bleu". Bravo !

La Ligue contre le cancer explique que le cancer colorectal touche chaque année plus de 43 000 personnes, soit près de 120 cas diagnostiqués par jour. 95 % des cancers colorectaux surviennent après 50 ans. Détectés suffisamment tôt, ils peuvent être guéris dans 9 cas sur 10. Un dépistage réalisé à temps, sauve donc des vies ! Or, le taux de participation au dépistage du cancer colorectal est de 33 % environ : soit seulement une personne concernée sur trois ! Pourtant, ce test est simple, rapide et indolore. Il se fait à son domicile, en trois minutes, et il est pris en charge à 100 % par l’Assurance Maladie.

La mobilisation de l’ASMIS

Aurélie Lefebvre est responsable Infirmiers à l’ASMIS : « Notre objectif est de dédramatiser le dépistage pour augmenter le taux de participation. En sus de la sensibilisation personnalisée réalisée par nos professionnels de santé lors des suivis individuels de santé au travail, nos infirmièr(e)s de santé au travail ont tenu des stands d’information dans les points d’accueil de plusieurs centres du département de la Somme. Pour Mars bleu 2023, ils ont aussi développé leur collaboration avec des infirmier(e)s d’entreprise afin d’élargir le public ciblé à la sensibilisation au dépistage du cancer colorectal. Pour cela, des stands ont été organisés au sein de grandes entreprises. Parce qu’une partie non négligeable de la population

n’accède pas facilement aux messages de santé publique, les infirmiers de l’ASMIS interviennent au cœur des entreprises, au plus proche des travailleurs, grâce à un travail étroit de collaboration avec les infirmiers d’entreprise ».

L’exemple de Bonduelle

Infirmière de santé au travail à l’ASMIS, Sarah Simon explique : « Depuis mon arrivée à l’ASMIS, je travaille de manière régulière avec l’entreprise Bonduelle, spécialisée dans la transformation de légumes, en collaboration avec les infirmières de l’entreprise et l’équipe de l’ASMIS de Péronne. Profitant de "Mars Bleu", j’ai eu l’occasion de tenir deux stands, avec les deux infirmières de l’entreprise, sur des demi-journées afin de maximiser la sensibilisation des salariés, en contact direct et personnalisé avec eux, dans différents secteurs de cette grande entreprise ». Maryline Maquet et Laura Lobjoit, infirmières d’entreprise chez Bonduelle concluent : « Nous avons eu des salariés à l’écoute. D’autres étaient concernés par un résultat de test positif. De ce fait, ils expliquent leur suivi médical régulier : un cas décelé dans une famille amène la fratrie à suivre des dépistages réguliers. Informer, c’est aussi permettre à la jeune population de prendre conscience que cette prévention lui sera essentielle à l’aube de la cinquantaine ».

30 Entreprise & Santé • 2e trimestre 2023 • N°62 • www.entrepriseetsante.fr AUX ALENTOURS
monkit.depistage-colorectal.fr Plus d’infos sur le test de dépistage :
- Mars bleu -

Réservée aux adhérents de PRÉSOA

Journée prévention

08 juin

Journée prévention manutention facile : secteurs de l’industrie et sanitaire & social Réservée aux adhérents de PRÉSOA sur inscription (places limitées).

Semaine pour la qualité de vie et des conditions de travail 2023

La Semaine pour la qualité de vie et des conditions de travail se déroulera du 19 au 23 juin 2023 sur le thème « Transitions et travail, on en parle ? » Décarbonation, préservation des ressources, digitalisation, allongement de la vie professionnelle... Comment soutenir la capacité des entreprises à mener les transformations qu’exigent les transitions en cours ? Comment s’assurer que ces transformations, non seulement ne dégraderont pas la santé mais seront également favorables au développement des femmes et des hommes au travail ?

du 19 au 23 juin

Quelles évolutions des modalités de dialogue pour que ces transitions soient « justes » ? Quel rôle en particulier pour le dialogue social ?

Les enjeux sont multiples, il s’agit par exemple : n de tirer profit de l’intelligence artificielle pour faciliter les relations client mais aussi les relations de travail, n de favoriser le maintien dans l’emploi aujourd’hui tout en préparant le travail de demain, n de faire évoluer les process et l’organisation pour que l’activité soit efficace et réellement « soutenable » - pour les personnes comme pour la planète.

Faire une place aux « questions du travail » dans les projets de l’entreprise constitue une façon de prendre en compte différents enjeux liés aux transitions : emploi, recrutement, évolution des compétences mais aussi conditions de travail, sens, égalité etc. Mais comment s’y prendre ?

Programme

L’Anact proposera du 19 au 23 juin une programmation de webinaires et d’événements en région autour du thème Transitions et travail, on en parle ? Au programme : des éclairages sur les liens entre transitions, transformations des entreprises et conditions de travail et sur les façons d’en faire un objet de dialogue dans l’entreprise. La programmation de la semaine sera dévoilée courant mai. Pour sa 20ème édition la Semaine pour la qualité de vie au travail devient la Semaine pour la qualité de vie et des conditions de travail. Pour faire écho à l’accord national interprofessionnel signé par les partenaires sociaux en décembre 2020. Un accord qui invite les entreprises à améliorer collectivement le travail dans le cadre de démarches QVCT.

Source : anact.fr/semaine-pour-la-qualite-de-vie-au-travail

Contact : entrepriseetsante@nordnet.fr

Les éditions de l’encre vive - Tél. 03 20 14 07 77

Directeur de publication : Jean-Michel Dupuis

Conception et Réalisation : Méthodes et Médiation – Lille

Responsable de rédaction : Dr Matthieu Méreau

Méthodes et Médiation - Lille

Coordinatrice d’édition : Nathanaëlle Debaene

Méthodes et Médiation – Lille

Rédaction : Dr Matthieu Méreau

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Relecture scientifique : Bernard Fontaine

Correctrice : Christine Bayart

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ADOBE STOCK - P05: AFAD LITTORAL, P06: COMPTOIR DES CALCAIRES ET MATÉRIAUX, PO7: CAMBRÉSIS EMPLOI, P08: COUSIN SURGERY, PO9: UGIPS GESTION, P11 ET P14 : PRÉSANSE, P20:

ACTION SANTÉ TRAVAIL, P22: MÉDISIS, P24: NOCIBÉ, P27: JM. BROUX, P30: ASMIS, BONDUELLE, P31: ANACT.

Coordination, fabrication, diffusion : Les éditions de l’encre vive

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