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TOMBÉS POUR L’INFO

La Feuille septembre 2021 − Assises du journAlisme

Disparus

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TUÉS POUR L’EN VIRONNEMENT

assassinés dans le cadre de leur enquête. Le chiffre pourrait journalistes (CPJ) enquête sur 16 autres décès.

Pollution et solutions

Le journalisme informe mais le journalisme pollue. Avec les années, les rédactions parviennent à mettre en place des initiatives pour réduire leur empreinte carbone.

Déplacements en avion, trajets en voiture pour se rendre sur les lieux de reportage, mails échangés, papiers imprimés… que l’impact soit direct, ou indirect, la pratique journalistique pollue. « Le secteur audiovisuel dans son ensemble ne contribue que pour 1 % aux émissions de gaz à effet de serre en France », peut-on lire sur la page web «Nos engagements environnementaux» du groupe TF1. Sur la rive d’en face, du côté de France Télévisions, l’un des audits du groupe souligne pourtant qu’il a dépensé 667 tonnes de CO2 en 2012. Dans une interview pour le site French Web, Guy Samy, responsable Green It du consortium public et chargé de revoir l’ensemble de la consommation d’énergie de l’entreprise, conclut: «Ce sont les imprimantes qui consomment le plus d’énergie, après ce sont les PC et les écrans.» Dans la presse écrite, l’enjeu est tout aussi grand. En 2011, Ouest-France émettait 4024 tonnes de CO2. Le journal a cependant réduit son impact écologique de 13 % en l’espace de trois ans, d’après les chiffres publiés sur son site.Parmi l’ensemble des médias, lequel a le plus d’impact ? Difficile à savoir :les calculs peuvent être fastidieux et les indicateurs pris en compte diffèrent d’une rédaction à l’autre. Dans le secteur audiovisuel, Carbon’Clap, développé par le collectif Ecoprod, dont France Télévisions, TF1 et Canal+ font partie, a été conçu pour faciliter cette démarche. Nombre de pages de papier consommées, mode de chauffage, etc. Chaque entreprise remplit différents renseignements en ligne. Carbon’Clap estime ensuite directement la quantité de CO2 émise par la rédaction. De son côté, Le Monde recense tous ses déplacements et ses consommations dans un tableur Excel qui sert de calculateur carbone. Charge aux journalistes, au retour du terrain, de remplir ce tableur. On peut retrouver ces chiffres dans la rubrique Plan B, de la chaîne YouTube du journal. L’objectif? Connaître le taux d’émission de l’entreprise et savoir quelles actions mettre en œuvre pour le réduire.

Les initiatives vertes des rédactions

Multiplication des initiatives Le groupe Radio France, lui, végétalise ses locaux depuis plusieurs années, avec pour objectif de créer plus de 9 000 mètres carrés d’espaces verts. En 2018, le groupe public a également mis en place un plan de mobilité pour sensibiliser ses employés aux transports alternatifs. Une solution partagée par le groupe Rossel, propriétaire des journaux La Voix du Nord et Paris-Normandie: «Nous mettons à la disposition de nos employés des vélos et des trottinettes électriques à emprunter pour leurs petits déplacements ou rendez-vous extérieurs », indique le groupe sur son site internet. Les trimestriels Usbek & Rica et So Good ont fait le choix d’utiliser des colles et des encres plus respectueuses de l’environnement. Enfin, France Télévisions a lancé une opération pour équiper ses bâtiments en ampoules à basse consommation: une opération qui répond au nom un peu barbare de relamping. De son côté, M6 met en place une climatisation économe en énergie.

Manon MODICOM

En train et en vélo, le drôle de Tour de Patrick Chassé

En 2019, le chroniqueur d’Europe 1, s’est lancé un défi hors normes.

J’ai suivi en 2019 le Tour de France pour Europe 1 en transports en commun sur un coup de tête. Ça s’est bien passé. Mon projet a tout de suite emballée la directrice de la rédaction. Je ne m’étais pas fixé de règles, en me disant que si c’était compliqué, j’irais dans la voiture d’un collègue. C’est arrivé au cours des trois semaines. Donc ça a été, parce que lorsque c’était trop galère, j’avais un plan B. J’ai rencontré des problèmes qui ont été des non-sens pour moi. Les liaisons existaient mais elles avaient été interrompues à cause du Tour. Ça m’a vraiment mis en rogne. Je veux interroger les territoires pour savoir s’ils comptent répéter cette anomalie. Je me suis rendu compte que le public et mes confrères surtout comprenaient mal ma démarche. L’idée que j’avais, c’était que si je pouvais tous les jours aller à l’arrivée en train, avec un vélo sous le bras, pourquoi les gens ne feraient pas la même chose? J’ai été assez déçu par les personnes de l’organisation. J’avais l’impression qu’elles ne me prenaient pas au sérieux et j’aurais bien aimé que certains viennent me questionner. On ne peut jamais reprocher à un journaliste de poser des questions et, par ma démarche, c’est ce que je faisais: je questionnais le système.»

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