Publication des diplômes 2021 - École Supérieure d'Art de Lorraine Metz-Épinal

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Diplômes 2021 de l’École Supérieure d’Art de Lorraine


DIPLÔMES 2021

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Du côté de l’ÉSAL, le temps retrouvé


L’École Supérieure d’Art de Lorraine a traversé les exigences inédites, les contraintes imposées et partagées par l’ensemble de l’enseignement supérieur culture au cours de l’année universitaire 2020 – 2021 : les formations musique, danse et arts plastiques ont été adaptées, hybridées, et l’ensemble des équipes pédagogiques, administratives et techniques ont accompagné les étudiants avec une constance, une bienveillance et une attention créative remarquables.

Pouvoir prendre appui sur l’art et les vertus de la plasticité pour abolir les limites imposées par les circonstances et par le temps est un potentiel accessible au sein d’une école d’art, un programme collectif et proustien souhaitable pour projeter l’ÉSAL dans un futur simple.

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Cette édition est dédiée à des diplômés 2021 particulièrement investis dans leur parcours artistique et dans la vie de notre établissement multisite et pluridisciplinaire. Nous avons choisi cette année de publier des rapports de jurys. Ce sont des témoignages éloquents à propos des travaux des étudiants artistes et de l’accompagnement de l’école, nous souhaitons ainsi partager et rendre hommage aux qualités de tous les engagements positifs à l’œuvre dans cette année chahutée. Nous sommes également fiers des contributions éditoriales, graphiques et photographiques de jeunes professionnels diplômés de l’ÉSAL pour la réalisation de cette publication.

Le Président de l’ÉSAL Patrick Thil Adjoint au Maire, délégué à la culture et aux cultes, Conseiller métropolitain délégué aux établissements culturels, Conseiller départemental de la Moselle

La directrice générale de l’ÉSAL Nathalie Filser

ÉDITO

Le Vice-Président de l’ÉSAL Michel Heinrich Président de la Communauté d’agglomération d’Épinal


Sommaire

DNSEP DNSEP Art, dispositifs multiples Loïne Desenclos Gaël Dijon Marc Hermal Julie Ibrahim Ivda Montanavelli

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DNSEP Communication, arts et langages graphiques Camille Bauer Delphine Bron Alice Cirendini Mathilde Godard Manon Karsenti Charlie Patrascu Olivier Petitprez Émilie Thomas Romain Vadala

Diplôme d’État de professeur de musique Guillaume Labeylie Lélian Merel Jean-Christophe Roland Matthieu Rupp Louise Sénéchal-Chevallier

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DNA DNA Art, dispositifs multiples Haojing Ji Alice Krahl Lisa Moreggiolo Élise Remmelé Lucie Rousselot

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Sandy Cornette Sarah D'Alessandro Émilie Fourrier Julie Minssieux Manon Palais Florentin Poulain Caroline Roche

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Productions pluridisciplinaires Portrait d'une étudiante en mobilité internationale à l'ÉSAL Les équipes L'EPCC ÉSAL

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DNA Design d’expression, image et narration Anouk Alliot Mathis Besson Manon Bobard Farès Bourdieu Vivien Brenière Élisa Cellier Seunghee Choi Salomé Costa Aurélie Druart Emma Ertzscheid Flavie Gautier Léa Geffard Emma Guinot Manon Lalevée Maxime Lombard Anaïs Malvezin Hugo Opérie Jacob Pascal-Jenny Violette Pasques Nina Pelé Chloé Ravenel Wilfried Rion Garance Sawicki Kateryna Synichenko Axelle Wauenzell

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Diplôme d’État de professeur de danse

98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111 112 113 114 SOMMAIRE

DNA Communication, arts et langages graphiques Daeseok An Gaëlle Barreda Léa Bignoli Marie Bonnin Maxence Dupeyré Quentin Fabris Emma Francisco Xavier Halfinger Marie-Mina Howson-Vieville Antoine Robur Guillaume Vrignaud


Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique

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Art + Communication


DNSEP

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Le diplôme en images et en mots Option Art « Nous avons bénéficié d’un accueil attentionné et chaleureux de la direction et de l'équipe enseignante et administrative. Les consignes liées à la pandémie ont été dûment respectées, sans conséquence pénible ou le déroulement des diplômes. Pas de problème technique ni d’aucun ordre que ce soit n’a perturbé le déroulement des épreuves, ayant eu lieu dans des espaces généralement bien adaptés aux travaux de chacun. Les étudiants ont pris à cœur de présenter au mieux leur diplôme dans un contexte pourtant très éprouvant et, pour un certain nombre, de manière remarquable. Plusieurs félicitations ont été données et tous les étudiants ont obtenu leur diplôme.

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Les pratiques apparaissent variées et sincèrement portées. On peut notamment remarquer l'élaboration d’un rapport singulier de beaucoup d’entre eux/elles à la fiction ou à la narration, que ce soit en articulation avec le monde ou avec l'imaginaire. Leur culture artistique et générale s’avère en corrélation forte avec le champ de leur recherche. À cet égard, il a plus qu’une simple articulation entre les mémoires et le travail plastique, mais une connexion vivante, le mémoire s’avérant un terrain d’exploration plastique, un laboratoire d’idées. En raison de la pandémie, il a pu arriver que certaines productions soient moins abouties que souhaité, mais le potentiel de travail et d’ouverture n’a jamais fait défaut. Le très bon niveau général témoigne également de la qualité de l’accompagnement de l’équipe enseignante. »

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Rapport du jury du DNSEP Art, mention dispositifs multiples, juin 2021


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Le DNSEP Art a été attribué les 10 et 11 juin 2021 à Metz par :

DNSEP

Jean-Marie Boizeau, directeur de l’École d'Art de Belfort ; Olivier Grasser, chargé de projets européens et de territoire au Centre Chorégraphique Wallonie-Bruxelles Charleroi-Danse ; Sandrine Israel-Joste, docteure en philosophie et enseignante à la HEAR Strasbourg (mémoire) ; Benoît Laffiche, artiste et professeur aux Beaux-Art de St Brieuc (président du jury) ; Jean-Christophe Roelens, artiste plasticien et enseignant à l’ÉSAL.


Option Communication « Les épreuves se sont déroulées dans des conditions satisfaisantes. Les étudiants ont été encouragés à faire émerger des récits qui leur sont propres. Le point de départ puis l’élaboration du travail sont construits comme émergeant d’une réflexion introspective au service d’un positionnement esthétique, critique... politique d’un rapport au monde contemporain. Le mémoire tant dans le contenu que dans sa forme a permis d’introduire en amont l’orientation pédagogique à l'œuvre dans la formation.

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Au cœur des “ Arts et langages graphiques ” sont identifiés des pratiques d’édition, du livre et du multiple, du dessin de la photographie, de l’installation et des écrits. La mise en espace, le parcours du spectateur et la présentation discursive est plus ou moins scolaire en fonction des étudiants. Une vraie générosité dans l’accrochage qui a pu parfois desservir certains étudiants (presque trop de matières, désir de tout montrer). La question du récit est au cœur de ces dispositifs et la maturité des étudiants se révèle précisément dans une distanciation vis-à-vis de l'exercice du diplôme. Tous se sont engagés dans un travail d’auteur avec pour certains une implication professionnelle déjà à l'œuvre. »

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Rapport du jury du DNSEP Communication, mention arts et langages graphiques, juin 2021


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Alex Chevalier, artiste et commissaire d’exposition ; Léo Coquet, artiste et docteur (mémoire) ; Vanessa Goetz, designer graphique ; Elamine Maecha, designer graphique et enseignant à l’ÉSAL ; Géraldine Trubert, artiste et scénographe (présidente du jury).

DNSEP

Le DNSEP Communication a été attribué les 16, 17, et 18 juin 2021 à Metz par :


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DNSEP ART

Dans un cadre privilégié de recherches, d’expérimentations et d’échanges à forte dimension de préprofessionnalisation, l’option Art propose dans le cadre du Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique (DNSEP) de former des créateurs engagés dans le champ de l’art contemporain. Les projets artistiques des étudiants sont envisagés dans toutes leurs diversités et dans toutes leurs potentialités — esthétiques, poétiques, politiques, économiques — autour de questionnements liés à la place de l’artiste, à son regard et à son rôle dans le monde contemporain. Ils s’appuient sur une pratique plasticienne de l’écriture et sur des réflexions et expérimentations menées dans le cadre d’ateliers de recherche et de création et de séminaires. Les problématiques renvoient plus spécifiquement aux potentiels artistiques des espaces et aux différentes formes d’exposition. L’option Art, mention Dispositifs multiples est porteuse de structures de recherche qui participent à la définition de son identité : l’Atelier de Recherche Sonore (L’ARS), EQART (l’Espace en Question(s) dans l’ART contemporain) et le LabVIES (design d’espace et d’interface).

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DNSEP Art, dispositifs multiples


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Loïne Desenclos direction de recherche : Constance Nouvel loinedesenclos@gmail.com instagram.com/loinedesenclos 06 34 22 34 11

Flotter, Entre le connu et l’inconnu, le réel et l’irréel, entre le visible et l’invisible. Jusqu’à se diluer, au-delà de son enveloppe. La peau est une frontière sans cesse traversée, elle touche aux deux mondes, comme ciel et mer qui s’épousent, par inframince. Elle est le seuil de mon corps. qui s’imbibe comme une éponge, libre par sa porosité.

Il ne reste que le souvenir d’une mer enveloppante qui me déleste de mon poids, me donnant la sensation d’un rêve. Les yeux ouverts vers le ciel, assourdis par le souffle de la mer, et le bruit du ressac. Je suis prise dans le tissu du monde.

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1 – De ceux qui ne craignent pas la gravité, vidéo/installation, latex et projection vidéo, 2’22 ; 2 – Et dans toutes les choses infinies, je vois les yeux de Lucie, sculpture/installation, tissu, bleu de méthylène, plomb ; 3 – Je rêve d’être autre chose que cette matière, sculpture/installation, ventouse médicale, tissu, dimensions variables.

DNSEP ART

J’étire les frontières définies par mes os, les matières, les images qui houlent sous mes paupières. Semblable à la phalène captivée par la flamme avant de s’y consumer, je me laisse osciller et envahir, parfois noyer, Tout déborde par mes pores, et je me déverse.


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Que doit-on faire du chagrin de nos parents ? Dans une Algérie où les mariages issus d’un vrai amour n’existaient presque pas, comment les enfants issus de mariages arrangés vivent l’union de parents qui ne s’aiment pas et quelles répercussions cela peut avoir sur leur descendance ? Et même si leur chagrin nous a constitué, pouvons-nous vivre aujourd’hui, comme le dirait la peintre et poétesse Etel Adnan, dans un présent éternel ? Beaucoup de parents transmettent leurs propres peurs et blessures liées à leur histoire et à la façon dont ils ont été éduqués à leurs enfants sans le vouloir, les laissant avec une plaie ouverte au cœur dès la naissance. Cette plaie sera perpétuée jusqu’à ce que le mouton noir de la famille décide de prendre un chemin différent… Avec le recul, on se rend compte qu’un schéma se répète, dans le comportement de nos pairs, qui semblent même se refléter en nous. Alors on se rattache à des objets, des paroles, des gestes. Je vis cet exil par procuration, en me dépeignant une Kabylie imaginaire, sans y avoir jamais mis les pieds, je suis confronté à la transmission d’une histoire. Je questionne le rapport que j'entretiens avec des objets, des lieux aux constructions imaginaires et à des mythologies aux imaginaires sans images. J’essaye de reconstituer une histoire à l’aide des fragments timidement mis à ma disposition. J'essaye de raconter la pudeur avec laquelle ces histoires me sont transmises, à travers des murmures, des paroles cachées, à la fois emprisonnées et libérées. Comme le récit d’une prière, faite pour être entendue, mais en même temps si intime.

1 – Installation ; 2 – La Navigation, capture vidéo extraite d’un triptyque, 6’24, youtu.be/hInqMLTA80A ; 3 – It’s okay to cry, Vjing/mapping sur visage, youtu.be/MbyOQyQ4pdI.

DNSEP ART

direction de recherche : Jean-Christophe Roelens gael.dijon@gmail.com

Gaël Dijon


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Découvrir un lieu, sa culture, le redécouvrir, l’expérimenter, le questionner, c’est aussi me remettre en question. Je viens d’une génération bombardée d’images, née dans l'omniprésence des nouvelles technologies, mais avec ce désir grandissant de renouveler sa relation à la nature, d'être davantage à l'écoute de son corps, de ses émotions, de l’autre. À travers des expériences sensibles dans des domaines de recherches variés, par mon parcours fluctuant, en mouvement, j’utilise l’espace artistique comme lieu de résonance. Comment traverser ces frontières que nous régissons avec notre environnement, l’animal, les autres ?

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Je me nourris de la danse et du voyage pour créer des zones de séduction, de confusion, d’hybridation. Je tente de créer un espace où le corps sensible perturbe les limites séparatives de l’humain dans une volonté de dépasser nos frontières et repenser notre identité et celle de nos territoires.

DNSEP ART

direction de recherche : Hélène Guillaume marc.hermal@gmail.com

Marc Hermal


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Julie Ibrahim direction de recherche : Célia Charvet julie.ibrahim42@gmail.com instagram.com/julie_ibhm 06 95 06 58 71

La rencontre avec autrui et les diverses activités que je peux mener au sein du monde artistique me construisent. Désacraliser les institutions muséales, les interroger pour renforcer, voire recréer, le lien entre l'œuvre et le public sont les verbes qui actionnent mes gestes. À l'image de ma volonté de découvrir, ma pratique artistique est protéiforme. Par mes productions, je partage mes observations, mes interrogations et mes idées sur ce que convoquent une exposition et la politique instaurée dans ses espaces.

L'écriture est un médium récurrent dans mon travail. Je considère les mots comme des matériaux. Je jongle avec eux et les façonne de la même manière que les autres matières.

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Le ton que j'emploie à travers mes pièces est souvent teinté d'un humour qui oscille entre le sarcasme et l'ironie. Ce qui crée un contraste avec la gravité de mes intentions.

Mon travail tend à être inclusif. La participation du public fait partie du processus créatif. La manière dont mes travaux sont assemblés dans un espace fait écho à un chantier, un montage en permanente évolution.

1 – Hier, elle a poussé 100 kg de béton. Tu verras de combien elle poussera quand elle accouchera, moulage en béton, chaîne en métal, dimensions variables ; 2 – Cartel, collage, peinture acrylique, colle à tapisserie, feuilles A5 ; 3 – Vue d’ensemble du diplôme.

DNSEP ART

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Le travail en collectif m'importe, travailler pour et avec d'autres aussi. Et parmi les thèmes qui me préoccupent, la question du sexisme est récurrente. Je témoigne donc également des difficultés rencontrées, liées au fait d'être une femme.


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Ivda Montanavelli

1 – PHASE/8 tableaux analogues, activation/ installation, acier, bois, coton, encre et terre crue, dimensions variables ; 2 – PHASE/8 tableaux analogues, installation, acier et toile de jute, dimensions variables ; 3 – PHASE/8 tableaux analogues, activation/ installation, coton et terre crue, dimensions variables.

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Le tissu de son portrait flotte souvent dans mon esprit. Il navigue le monde au gré des flux. Je me suis demandé si les pratiques d’appropriation des espaces pouvaient s’initier dans une danse comme la sienne. J’ai cherché à les rendre nomades. Elles adoptent désormais des formes souples leur permettant d’apparaître et de disparaître spontanément, de se métamorphoser nativement. Je pense aux estampes du vent sur le sable ondulant du désert. Je m’écoule dans l’interstice d’une même articulation, d’un corps à l’autre, espace après espace. La réunion de relations organiques entre deux ou trois choses distinctes, mais communes, exalte la vie dans l’immatérialité. Les corps s’émancipant de la fixité et de la permanence jouent ensemble de balancés, contrebalancés, s'équilibrent solidairement, comme les grains du désert, pour former un tableau labile et précaire. Dans une situation d’incertitude, une sensation de danger émerge. Le chaos s’immisce dans l’ordre. L’absence de point d’accroche est finalement symptomatique de la condition de celui qui, privé de territoire, ou habitant d’un sol glissant, ignore la solidité des notions d’appartenance et de conformisme.

DNSEP ART

direction de recherche : Constance Nouvel ivda.montanavelli@gmail.com instagram.com/ivdamontanavelli 06 51 77 61 58

J’exprime peut-être moins de désir et surtout l’envie de devenir comme cette vieille agricultrice interprétée par Hijikata dans le Kamaitachi de Hosoe Eikoh. Une entité à la fois paysanne et paysage, peintre et danseuse, femme et homme, verticale et horizontale, spectre et corps, terrestre et céleste, temporelle et spatiale.


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DNSEP Communication, arts et langages graphiques

DNSEP COMMUNICATION

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Du conte au journal intime, du fanzine au webdoc, de la photo de famille au documentaire, du slogan à l’affiche, du sticker au roman graphique, de la parole au geste, le récit et ses mises en forme sont au cœur du Diplôme National Supérieure d’Expression Plastique (DNSEP) Communication, mention Arts et langages graphiques. Grâce à la maîtrise de la mise en espace d’images et de textes, les diplômés donnent corps à des personnages comme à des univers, s’emparent de leurs expériences personnelles pour les sublimer et les rendre universelles. Confronter ainsi leur subjectivité au regard de l’autre les conduit à penser la création au cœur d’une articulation entre intime et collectif. En réinvestissant les pratiques artistiques, en questionnant les supports de diffusion, ils affirment leur regard et défendent leur voix avec intensité. Ils deviennent alors des acteurs engagés, critiques et poétiques, dans les champs de l’art et de la communication visuelle.


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Camille Bauer

Ainsi je crée à partir d’échanges, d’expériences, d’éditions et d’installations, un langage et des formes qui puissent permettre un partage d’expérimentations sensorielles rassemblant ces communautés. 29

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En collaborant avec des non-voyants et des malvoyants et en m’intéressant aux différents systèmes de langage développés par et pour des communautés de personnes dont un ou plusieurs sens sont défaillants, j’ai déplacé et élargi ma propre perception des enjeux du design graphique, pour chercher à offrir une appréhension du contenu qui rend acteur le lecteur ou le spectateur, qu’il soit voyant ou non-voyant, en activant, au-delà de l’organe premier, l’œil, d’autres sens comme le toucher et l’ouïe.

1 – Morcellement graphique, tapis de jeu en coton, lettres en médium avec vinyles colorés, 30 x 60 cm ; 2 – Perceptions, installation, papier noir 500 g, bâtonnets plexiglas, planche PVC, 120 x 160 cm ; 3 – Formes, installation, lés au nombre de 9, papier blanc 230 g, 105 x 380 cm.

DNSEP COMMUNICATION

direction de recherche : Elamine Maecha camille.bauer@hotmail.fr instagram.com/graphic.ca 07 78 02 08 06

Quelle perception un non-voyant a-t-il d’un livre ? Le livre est davantage exploité par ce dernier puisqu’une perception sensorielle plus complète est mise en jeu : il ressent le texte tout d’abord par le toucher puis par l’image qu’il s’en fait mais manipule aussi l’objet et la surface de la page.


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J’ai passé beaucoup de temps à jouer ou regarder des jeux vidéo, puis beaucoup de temps à regarder et jouer avec l’art. Le jeu est situé dans un espace intermédiaire entre la réalité et la fiction. De la même manière, l’art est un espace de jeu dans lequel l’artiste partage une idée, un propos. Je considère les œuvres comme des espaces autres, ni totalement réels ni totalement imaginaires, supports d’imagination pour la personne qui les regarde. C’est là que se situe mon travail. Chaque pièce est un appui sur lequel se pose l’esprit, le souvenir, le rêve. Il ne s’agit pas d’une représentation de la réalité, il s’agit de seuils ou d’ouvertures pour l’esprit vagabond. Je travaille, mais je joue avant tout. Je m’amuse avec ce qui m’entoure (des sachets de thé, des lingettes de lessive, des emballages, etc.), je bricole un imaginaire comme on fabrique une cabane. C’est ma cabane, l’endroit où je m’imagine mille histoires. C’est celui dans lequel le végétal est le plus sage des êtres et où les montagnes nous tiennent en respect, celui dans lequel je me promène et m’émerveille, celui par lequel je communique avec l’extérieur, et la porte est grande ouverte.

1 – L'aire du jeu, édition, impression numérique et monotype, 10,8 x 19 cm ; 2 – Errance, installation de lés de papier, collages, linogravure et crayon noir sur papier, environ 150 x 350 cm ; 3 – Vue d’ensemble du diplôme avec en 1er plan le projet Errance.

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direction de recherche : Émilie Pompelle delphine.bron@gmail.com delphinebron.wordpress.com 06 31 82 81 39

Delphine Bron


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Alice Cirendini direction de recherche : Elamine Maecha alicecirendini@hotmail.fr instagram.com/alice_cirendini 06 58 61 33 09

Je me suis souvent retrouvée perdue, égarée, désemparée. Marchant avec la nuit durant le jour, cela me place dans des états de flottement entre rêverie et frustrations. L’environnement qui me fait face semble incertain et c’est par mon travail que je tente de le saisir. Pour essayer de comprendre tout cela, je marche. Je flâne pour trouver des réponses mais au lieu de ça, je reviens les bras chargés de nouvelles interrogations et c’est finalement celles-ci qui nourrissent mes projets.

1 – L'oubli, installation, papier 120 g, 1 x 1,80 m ; 2 – Le chant des sirènes, édition et pièce sonore ; 3 – Non-lieux, série de photographies, 50 x 50 cm.

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Le dessin me permet d’explorer les pensées abstraites, de poétiser les compositions et de représenter les pensées d’une manière onirique. La photographie me permet de remettre pied à terre, de voir les choses sous un œil plus concret. Je perçois l’activité photographique comme témoin d’une action bien particulière dans l’instant présent. Il s’agit de saisir une lumière, une ombre à un moment bien précis et de la figer. Par cette action, je collectionne des morceaux de temps qui au bout d’un moment indéterminé deviendront des archives d’un passé pas si lointain.

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Je travaille avec plusieurs médiums. Expérimenter de nouvelles techniques attise toujours ma curiosité, mais c’est le dessin et la photographie qui alimentent la majeure partie de mes recherches.


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Mathilde Godard direction de recherche : Émilie Pompelle mathildegdrd@gmail.com instagram.com/mathou.gdrd 06 52 21 58 88

Mon travail est le compte rendu de mon point de vue naïf, cynique et absurde sur le monde des adultes, celui de ceux qui boivent du café et possèdent une maison. Je m’intéresse aux objets et à la société dans laquelle on vit. Je tente d’observer ce qui m’entoure puis de le traduire sous une forme simple mais efficace. J’exerce une mise à distance avec ce monde, où j’observe « de loin » des choses qui m’interrogent. Pourquoi le monde est-il si compliqué ? Pourquoi y a-t-il tant de différences entre le monde des adultes et l’enfance ? Pourquoi en possède-t-on autant ? Pourquoi vouloir produire du beau ? Pourquoi voulons-nous tous posséder les mêmes choses ? L’art est-il anticonsumériste ? L’acte d’achat est-il « typiquement » féminin ?

Les achats nous donnent-ils le sentiment d’avoir réussi notre vie ?

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Pourquoi la crise de la quarantaine ou de la cinquantaine fait-elle acheter des choses chères et inutiles à nos parents ?

Le bonheur s’achète-t-il ? Ai-je le droit d'aimer cette société tout en ayant un regard critique sur elle ? Peut-on vraiment l'aimer si on la comprend profondément ?

1 – Dame poule, sculpture, argile auto durcissante, 10 x 5 cm ; 2 – Les lettres de Manu, installation, 18 lettres manuscrites, A4 ; 3 – Voir de haut, impression jet d'encre contrecollée sur carton, série de 6 formats, 1 x 1,5 m.

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Manon Karsenti direction de recherche : Aurélie Amiot manon.karsenti1@gmail.com instagram.com/man.noss 06 20 08 38 28

J’ai toujours usé du cadre familial pour faire exister mes personnages et les liens qui s’y tissent à travers mes créations narratives. Je m’empare de ces multiples récits récoltés, puis retranscrits. Je m’inscris dans une démarche dans laquelle je souhaite maintenir une mémoire à travers le dessin, sous formes variables, jouant avec l’incertitude du temps, faisant émerger l’histoire et les détails relevant de l’imperceptible. J’utilise les nuances de gris de la mine de plomb pour exprimer l’absence qui tapisse nos esprits. Avec le monotype, je la creuse au sens propre du terme et joue avec les réserves de blanc qui font exister un vide essentiel à mes compositions. Et puis la couleur s’invite parfois, pour l’endormir et mieux raviver mes fantômes vivants.

Le temps représente le changement continuel par lequel le présent devient le passé. Il enveloppe nos vies de moments qui alimentent notre mémoire et qui s’évaporent avec elle.

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Je décompose le rapport que l’on a au souvenir, celui que l'on entretient avec le deuil, et de la trace qu’il nous laisse. Je m’interroge sur la dimension philosophique et poétique du temps.

Des moments que l'on a oubliés, modifiés par la volonté ou l’inconscient. Des moments que l'on regrette et qui n’existent que parce que l'on a décidé qu’ils le devaient. Des moments flous, ou très vifs en mouvement perpétuel, insaisissables. Ce sont ces « moments » que je tente de retenir et de mêler à une nostalgie pour moi évidente.

1 – Le Coca de trop, illustrations pour le Fanzine Le râteau, mine de plomb et criterium, 14 x 20 cm ; 2 – Coco, dessin extrait d’un roman graphique, crayon de couleur et mine de plomb sur papier 180 g, 45 x 25 cm ; 3 – Cadre oublié, installation, papier de soie, photographie et crayon à papier, 14,8 x 21 cm.

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Charlie Patrascu

L'édition est également au cœur de mes préoccupations car elle est pour moi un espace de partage pour mes textes mais aussi un lieu d'expérimentations graphiques et plastiques où je peux proposer d'autres manières de lire et d'appréhender les mots d'autres auteurs.

1 – Mes corps, collages, dimensions variables (entre 150 et 170 cm) ; 2 – Bigarré, 1er plan : édition, 20,3 x 28,6 cm, arrière plan : installation, stickers vinyles, tailles variables ; 3 – Anecdotes mobiles, éditions et photographies, 20,3 x 28,6 cm et 80 x 80 cm.

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J'ai donc décidé de construire une porte de secours vers un autre espace d'expression, une langue plus personnelle dans laquelle je me retrouve pleinement. Ainsi, j'ai développé une écriture alternative plus poétique, en créant mes propres règles et en jouant avec elles. J'aime à faire dialoguer mes signes avec des mots — ou pas — pour questionner notre rapport au signifiant et au signifié, à la traduction et plus généralement à la langue.

DNSEP COMMUNICATION

direction de recherche : Aurélie Amiot chiquenaude@outlook.fr instagram.com/chiquenaude 06 99 80 88 94

J'entretiens une relation difficile avec la langue : c'est un peu comme un « je t'aime, moi non plus », car bien que la langue et l'écriture m'intéressent énormément depuis longtemps, elles m'empêchent souvent de communiquer dès que je souhaite m'exprimer avec les mots de la vie de tous les jours dans lesquels je ne me retrouve pas.


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Olivier Petitprez

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Du monde qui m’entoure aux grands récits mythologiques, de l'infiniment petit à l'infiniment grand, je veux explorer à la fois la narration et les moyens de la mettre en images, quitte à la déformer. Entre dessin et installation, entre édition et animation, j’ai commencé mon petit bout de chemin sur cette longue ligne qui se tortille et parfois s’emmêle. Il faut alors jouer des pieds et des mains pour relancer la machine et poursuivre le voyage.

1 – Temps Flottants, installation, papiers découpés, fils de nylon, lumières, dimensions variables ; 2 – Chroniques de Bellecroix, vidéo, animation stop motion en papier découpé, son, 6’47 ; 3 – Fragments paysagers, édition modulable, impression et découpe laser sur papier, dimensions variables.

DNSEP COMMUNICATION

direction de recherche : Frédéric Thomas petitprez.olivier@gmail.com instagram.com/petitprez_olivier 07 83 85 97 28

Le cycle, une série d’événements qui se répètent inlassablement dans le même ordre. Une ligne qui s'enroule sur elle-même, tour après tour. Est-ce la ligne du temps qui nous emmène ? Est-ce le tracé de la course des astres dans l’univers ? Est-ce la forme d’une molécule d’ADN ? Ou bien est-ce le fil conducteur d’un récit ?


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Émilie Thomas direction de recherche : Agnès Geoffray emilie.thomas54@orange.fr instagram.com/emilie_th0mas 06 70 20 20 91

« Les souvenirs nous sont très précieux car ils jouent un rôle fondamental dans notre sentiment d’identité. Ils nous permettent de voyager dans le temps, dans le passé, dans le futur. Ils nous lient à notre famille, à nos amis, en créant une histoire commune. » Ainsi nous les gardons précieusement dans notre mémoire. Mais au-delà d’elle, nous les préservons dans notre espace intime, dans les objets, les photographies. La maison devient alors une gardienne. Nous voudrions les conserver pour toujours mais parfois ils s’échappent, disparaissent ou sont détruits et c’est comme une partie de nous qui s’envole avec eux. Nous gardons également en nous comme un héritage, les souvenirs de notre famille. Certains nous sont précieux et d’autres nous voudrions les oublier.

Les objets, la maison, les photographies, la famille. Ce sont ces quatre socles de la construction de soi que j’ai choisi d’étudier tant dans mon travail plastique que dans l’écriture de mon mémoire.

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Mais alors ils restent là, près de nous, lancinants. Ils nous taraudent, nous empêchent d’avancer et parfois conditionnent notre façon d’agir.

Citation : Fabienne Colombel et Anne-Laure Gilet, Faux souvenirs, cette mémoire qui vous trahit, université de Nantes, conférences, 14 février 2020, France Culture.

1 – Chuchotement, installation de quatorze maquettes de maison, contreplaqué bouleau ; 2 – La Maison, court métrage documentaire, 5’46 ; 3 – Entre deux rives, leporello, 566,2 x 10,1 cm, 36 pages.

DNSEP COMMUNICATION

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Romain Vadala direction de recherche : Émilie Pompelle romain.vadala@hotmail.fr leroms.tumblr.com instagram.com/le.roms 06 61 08 87 46

J’aurais voulu être comme les mecs à la télé, ceux des pubs et des films, les beaux gosses qui posent dans les magazines ou ceux de mon âge que je vois quand je scrolle mon fil d’actu Instagram. J’aurais voulu être grand, avoir des abdos et des bras musclés. J’aurais voulu avoir une moustache et une barbe qui soient bien dessinées ; une peau lisse sans trop d’imperfections ; une bouche avec des lèvres pulpeuses qui entoureraient des dents blanches presque bleu fluo. Mon travail artistique est, avant tout, le témoignage d’un jeune homme qui grandit à l’ère des images omniprésentes et immédiates et du langage réduit. Il traverse des questions liées à la construction identitaire. Mes interrogations et mes recherches se concentrent tout particulièrement autour des notions de norme, de mise en scène de soi, et de la relation texte – image.

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Par le biais de l’écriture et de la photographie, je tente de rendre compte de cette fascination que j’ai pour la beauté et la perfection, et de mon envie de m’en détacher, entre le désir de vouloir tout rendre beau et la tentative d’accepter les failles, les défauts et la laideur.

1 – Tout doux liste, installation, rouleau de papier et feutre noir, 1 x 10 m ; 2 – Oxymore, photographie, impression numérique manipulée, 118 x 104 cm ; 3 – Iels, installation photographique, impressions numériques, dimensions variables.

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Diplôme d’État de professeur de musique


D.E. PROFESSEUR DE MUSIQUE

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Le diplôme en images et en mots Le diplôme d’État de professeur de musique s’obtient pour 50% en contrôle continu et pour 50% par la réussite aux épreuves terminales. Les évaluations de chaque module ont lieu tout au long de la formation et sont validées par le conseil pédagogique à la fin de chacun des 6 semestres d’études.

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Les épreuves terminales sont évaluées par différents jurys composés de la directrice du Pôle musique et danse de l'ÉSAL ou son représentant, de directeurs de conservatoires, de spécialistes de chaque discipline et de personnalités musicales qualifiées.


Ces épreuves sont au nombre de 5 :

–L e projet musical et pédagogique réalisé avec des élèves donne lieu à un spectacle public pluridisciplinaire. L’évaluation porte sur la qualité de la restitution, le compte-rendu et l’analyse écrite du projet.

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–L ’épreuve pédagogique consiste en 2 cours donnés à différents élèves, suivis d’un entretien avec le jury.

–L e récital instrumental ou vocal permet au candidat de démontrer ses compétences artistiques.

–P lanifié à l’issue de toutes ces modalités, l’entretien final est un temps important de discussion entre le candidat et les membres du jury. Les échanges se concentrent sur le mémoire, les différentes épreuves, les années de formation au Pôle musique et danse et le projet professionnel du futur diplômé. Les épreuves de la session 2021 se sont déroulées entre avril et août 2021.

D.E. PROFESSEUR DE MUSIQUE

–L e mémoire de recherche est rédigé sur un sujet lié à la pédagogie musicale.


Le DE de professeur de musique a été attribué à Metz par :

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Caroline Cueille, directrice du Pôle musique et danse de l'ÉSAL (présidente du jury) ; Chrystel Marchand, personnalité qualifiée ; Alexandre Jung, directeur de Conservatoire ; Franck Dentresangle, professeur certifié.


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Numena et le mystère musical, projet de promotion des étudiants musiciens du Pôle musique et danse de l’ÉSAL, 2021.


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Diplôme d’État de professeur de musique À l’issue des épreuves terminales qui se sont déroulées entre mai et août 2021, 5 étudiants ont obtenu leur diplôme d’État (DE) de professeur de musique. La réussite de ces épreuves est l’aboutissement d’une formation particulièrement exigeante pendant laquelle chaque lauréat a pu construire, développer et affirmer son positionnement pédagogique et artistique.

Au cours de leur formation, les nombreux projets réalisés par les étudiants sont bien souvent le fruit de partenariats locaux initiés par l’école.

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Au-delà de la diversité des disciplines qui spécialisent le DE musique, les 5 lauréats pianiste, saxophoniste, violoniste, et flûtiste. ont été formés, guidés et soutenus tout au long de leur formation, par plus d’une centaine d’enseignants de renom. D’une durée de 2 à 3 années, la formation dispensée alterne des cours théoriques et pratiques, dans un souci constant de prise en compte des besoins spécifiques de chacun.

DNSEP D.E. PROFESSEUR ART DE MUSIQUE

Ainsi, le Pôle musique et danse de l’ÉSAL s'appuie sur les forces musicales de la Région Grand Est pour nourrir les projets professionnels des étudiants. Les conservatoires à rayonnement régional et départemental, les centres de ressources de la musique, l’Orchestre national de Metz et les structures d’enseignement supérieur ont été plus particulièrement mobilisés. Ces différents partenariats constituent une richesse qui positionne pleinement le Pôle musique et danse comme un centre de formation à l’excellence.


Guillaume Labeylie

violon

Cette formation a eu pour moi l’effet d’un rajeunissement ! Elle m’a permis de me renouveler, de savoir comment convaincre et relayer mes idées dans le monde du XXIe siècle. Les travaux en collectivité m’ont amené à trouver un juste point d’équilibre entre la parole et l’écoute. Il m’a semblé intégrer un laboratoire d’idées, évoluer dans une ambiance « melting pot » où chacun pouvait apporter à chacun. Ce fut aussi l’occasion de s’ouvrir à beaucoup de souvenirs musicaux, de les assimiler et d’en tirer des enseignements plus constructifs et positifs, susceptibles de nourrir mon futur de pédagogue. Grâce à ces cours, je suis déterminé à cultiver un regard neuf pour mes élèves, à concevoir mon métier d’artisteenseignant comme une porte ouverte sur un échange captivant et régénérant.

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guillaume.labeylie@gmail.com

Lélian Merel

saxophone

L’échange et le partage sont pour moi les deux éléments clé de la musique. Ils ont guidé ma pratique de saxophoniste en me permettant d’explorer et de découvrir de nombreuses esthétiques. Cette connexion entre intériorité et extériorité est renforcée par les possibilités et l’univers propre à chacun des quatre saxophones que je pratique. Du jazz au classique en passant par le contemporain ou la pop, la musique me permet d’exprimer mes émotions et de vivre des moments intenses avec le public et les différents artistes qui m’entourent. Transmettre cette passion, la pratiquer et favoriser son accès sont pour moi de multiples façons de grandir et de m’enrichir d’expériences nouvelles. En tant qu’interprète et enseignant je propose donc à chacun une relation personnelle et unique à l’art.

lelian.merel11@yahoo.fr


Jean-Christophe Roland

piano

Les plus belles expériences émotionnelles que j’ai ressenties se sont très souvent produites en musique. La musique m’accompagne dans les événements de la vie, elle m’offre la possibilité de prendre de la hauteur par rapport au réel. Savoir rêver est une nécessité et c’est pour cette raison que le monde de l’imaginaire mérite toute notre attention. Il est vrai que le rêve nous éloigne du réel, pourtant nos rêves nous renseignent sur ce que nous sommes. Et c’est aussi grâce à eux que nous avons la possibilité d’exercer une influence sur la réalité qui nous entoure. À mon sens, la musique permet cela, elle rend tangible notre affect. En définitive, je prends très à cœur le rôle qui consiste à construire, grâce à la musique, le monde imaginaire de nos élèves.

piano

J’envisage la musique comme un terrain d’expérimentation, de découverte de soi-même et du monde ; comme quelque chose qui peut séduire, consoler, bousculer, élever ; comme un lieu jamais acquis permettant le tâtonnement et l’improvisation. Conscient du rôle de passeur que revêt l’interprète face au public, le pédagogue face à l’élève, j'aime proposer un éclairage sur les pièces jouées, porter un regard critique sur le choix du répertoire et souligner des compositeurs et compositrices que l’Histoire aurait marginalisés. Mon enseignement cherche à cultiver l’émerveillement et le désir d’exploration pour former non seulement des pianistes interprètes, mais surtout des musiciens curieux et ouverts sur le monde, capables de considérer leur instrument.

matthieu.rupp@hotmail.fr

D.E. PROFESSEUR DE MUSIQUE

Matthieu Rupp

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roland.jean-christophe@orange.fr


Louise Sénéchal-Chevallier

flûte traversière

Je suis flûtiste classique, passionnée par le partage de ce que j'ai découvert durant mes années d'étude. Le domaine de l'enseignement musical explore ma vision de la musique en tant qu'un échange humain et artistique. De là, l'enseignement à de jeunes élèves m'ouvre constamment de nombreux axes de réflexion et d'approfondissement. Le travail dans l'épanouissement et l'efficacité décrit de manière simple ce que je désire faire vivre aux élèves que j'accompagne. En tant qu'interprète, mon terrain de jeu favori est la musique d'ensemble qui me permet d'élargir mes connaissances et ma sensibilité. J'aime ainsi transmettre des émotions humainement vraies et profondes à travers des œuvres intemporelles.

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louisesc98@gmail.com


D.E. PROFESSEUR DE MUSIQUE

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Diplôme National d’Art

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Art + Communication + Design d'expression


DNA

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Le diplôme en images et en mots Option Art « Ce diplôme s’est très bien déroulé. Nous avons été très bien accueillies à l’école, on est venu nous chercher à la gare, nous avons été reçues très aimablement par la directrice et les conditions d’accueil étaient au-delà de nos attentes. Ce diplôme a été très bien organisé et accompagné par Jean-Denis Filliozat, enseignant et référent. Il s’est déroulé de façon harmonieuse, malgré les conditions sanitaires. L’équipe enseignante et technique, en toute discrétion, a bien encadré les étudiants et contribué à la fluidité des épreuves.

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Nous avons apprécié la diversité des profils, des travaux, des médiums mobilisés et malgré les conditions de travail difficiles imposées par le confinement durant l’année, nous avons été agréablement surprises par les initiatives prises par les étudiants. Une dynamique persiste malgré le contexte et l’impossibilité d’utiliser la galerie d’exposition de l’école a mobilisé une réelle énergie qui a permis de passer les diplômes dans de bonnes conditions. L'accompagnement de l'équipe enseignante est réussi et se ressent à travers les réalisations plastiques, notamment dans le déploiement et l'usage des matériaux dans l’espace. Les dispositifs utilisés pour la vidéo sont diversifiés et singuliers. »

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Rapport du jury du DNA Art, mention dispositifs multiples, mai 2021


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Le DNA Art a été attribué les 25 et 26 mai 2021 à Metz par :

DNA

Marylène Négro, artiste et enseignante à l’école nationale d’architecture de Paris-Belleville (présidente du jury) ; Alexandra David, artiste et enseignant à la HEAR Strasbourg ; Jean-Denis Filliozat, designer et enseignant à l’ÉSAL.


Option Communication « Le jury a été reçu avec professionnalisme et convivialité. L’ensemble du personnel (administratif, technique et pédagogique) s’investit dans le sens d’un projet pédagogique transversal, qui se révèle dans la très grande diversité des travaux des étudiants examinés. Un accompagnement fort, compte tenu du contexte sanitaire lié à la Covid-19, semble avoir été mis en place, pour permettre à chacune des singularités de se déployer. Nous saluons tout particulièrement l’accompagnement technique de qualité, relatif aux enjeux de la monstration. La place de l’art, de la recherche et de l’expérimentation est omniprésente dans le projet pédagogique de l’école et les productions transmédia.

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Le décloisonnement des disciplines, la transversalité qui opère à l’échelle globale, prend corps au sein de l’ÉSAL. Des propositions plastiques riches et abouties sont à relever, nourries d’une attention et de porosités quant aux champs référentiels investis. Nous encourageons l’ÉSAL à poursuivre, consolider et affirmer son ouverture aux enjeux de terrain, du collectif afin de s’emparer des enjeux de société par le spectre de l’art. »

DIPLÔMES 2021

Rapport du jury du DNA Communication, mention arts et langages graphiques, juin 2021


Le DNA Communication a été attribué les 26 et 27 mai 2021 à Metz par :

DNA

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Marine Frœliger, artiste et médiatrice culturelle (présidente du jury) ; Michel Jacquet, artiste, curateur et médiateur numérique communs ; François Génot, artiste plasticien et enseignant à l’ÉSAL.


Option Design d'expression « Les œuvres présentées et les échanges ont permis d’avoir une connaissance approfondie du travail des étudiants. La maîtrise des techniques de narration et d’images est évidente pour l’ensemble des étudiants. L’approche du travail d’écriture créative et du film d’animation est notable dans les travaux présentés. Les pratiques éditoriales, bien qu’expérimentales, sont pensées dans une optique de diffusion.

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L’ouverture des ateliers de l’école a permis aux étudiants de produire des œuvres imprimées et des volumes. L’aspect dynamisant des workshops a été remarqué. Le champ de références s’est élargi à de nouveaux médias, en particulier les podcasts. Malgré les difficultés liées au contexte, les étudiants ont pu mener certains projets en binôme ou en petits groupes. En revanche, les collaborations extérieures n’ont pu avoir lieu dans des conditions de présentation publique. Les thématiques liées à la nature, à l’intimité, à la mémoire familiale et à l’environnement direct, ainsi qu’une approche critique de certaines dynamiques sociales, ont été fréquemment rencontrées. Le regard sur le monde contemporain est accompagné d’une posture critique et sensible dans les travaux présentés. Bien que tournée vers l’édition, l’approche des étudiants est ouverte sur une pluralité de médias, avec un intérêt pour le son et les pratiques performatives, à développer. Pour beaucoup, le DNA est vu comme une étape vers la poursuite d’études en Master. La qualité des enseignements et de l’accompagnement semble permettre aux étudiants de poursuivre leur parcours avec solidité. »

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Rapport du jury du DNA Design d’expression, mention image et narration, juin 2021


DNA

Cyril Dominger, designer graphique et enseignant à l’ÉSAL ; Mélodie Marull, plasticienne, théoricienne, enseignante en arts plastiques à l’Université de Lorraine ; Renaud Perrin, auteur, illustrateur et scénographe (président du jury).

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Le DNA Design d’expression a été attribué les 15, 16, 17 et 18 juin à Épinal par :


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DNA Art, dispositifs multiples

DNSEP DNA ART ART

Au travers de pratiques multiples (photographie, vidéo, dessin, gravure, peinture, image imprimée, volume, son, multimédia, installation, écriture, édition, philosophie, histoire de l’art), ils sont progressivement amenés à donner forme et force à la singularité et à l’engagement de leur langage artistique.

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Expérimenter et croiser les médiums à différentes échelles, concevoir et déployer les projets dans l’espace, générer des contextes et des mises en situation en explorant toutes les étapes depuis la conception jusqu’à la monstration sont autant d’axes et d’actes fondateurs de l’option Art mis en œuvre dès le premier cycle. Les questions de dispositifs et de mises en espace irriguent les enseignements et les projets, de même que les notions de gestualité, de posture, d’interaction et de polyvalence. Les réalisations des étudiants, projetées dans des contextes spécifiques, incitent ces derniers à « mettre à l’épreuve » leurs propositions, à expérimenter pour trouver leur place, leur forme, leur pertinence, dans et hors les murs. Différentes postures d’auteur sont travaillées à travers une diversité d’approches : commissariat d’exposition, scénographie, etc. mais aussi à travers la dynamique de projets collectifs et de partenariats avec des institutions artistiques.


Haojing Ji Dans cette époque au rythme rapide, la vie est comme une horloge. Nous sommes occupés par ce que nous pensons, par ce qui nous semble important. Peut-être que j'ai manqué des choses dans ma vie. Peut-être que j'ai perdu un peu de temps. Nous sommes partis avec un sac, nous avons couru vers une chose puis une autre, nous avons été traversés par une chose puis une autre. Sur cette route, nous avons été si submergés par le travail de notre vie que nous n'avons pas eu le temps de réfléchir, pas eu le temps de regarder en arrière, de marcher ou même de se souvenir de la destination originelle.

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Aujourd’hui, certaines choses qui semblaient tenues pour acquises deviennent un luxe : respirer, sortir, communiquer. Limiter les activités, les relations intimes entre les gens, garder la distance, etc. devient inévitable. La pause nous donne plus de temps pour faire le vide, nous parler, percevoir nos émotions, clarifier notre propre direction et toucher nos « Poèmes et lointains recoins ».

DIPLÔMES 2021

direction de recherche : Jean Christophe Roelens xiaoji314@outlook.com xiaoji314.wixsite.com/-haojing-ji/home 07 63 96 01 12

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1 – À vapeur dans la salle de bain, installation, miroir, lampe, plâtre, latex, bois, 30 x 30 cm, 14 x 27 cm ; 2 – Le thé fumant dans l'après-midi, installation : latex, papier cuisson, plâtre, résine ; taille variable.


Alice Krahl Ma pratique s'équilibre entre techniques plastiques et émotions.

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Sensible à l'environnement qui m'entoure depuis mon plus jeune âge, j'aime pousser mon travail aux frontières de certains lieux et de ma mémoire, en tentant de traduire et de mettre en évidence des gestes, des mouvements que l'on fait presque machinalement. De la récolte au relevé, je m'approprie les lieux, les matières, leurs compositions particulières, et les réinterprète à ma façon, à travers ma sensibilité. Par le biais de l'empreinte et du multiple, je m'approprie des gestes, pour ainsi dire primitifs, en résulte des graphismes, des nouvelles matières, toujours un peu plus rattachées aux corps, à la terre. De la même manière que la pratique emmagasine, mémorise le passé, le passage, j'imprègne cette mémoire à la matière, en la formant, en la tirant, en la sculptant, en la cassant, pour enfin la figer avec le temps.

1 – Sans titre, finalité d'une performance réalisée le 25.06.21, cristal et pierre ; 2 – Empreintes et topographies, relevé d’empreintes dans les forêts du pays de Bitche, linogravure sur papier de soie, formats variables.

DNA ART

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direction de recherche : Agnès Gorchkoff alice.krahl@live.fr 07 71 64 49 36

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Lisa Moreggiolo Dans une relation corps et souvenirs, j'essaie de les faire danser, pour remettre en vie ces archives bien classées au fond de ma tête, comme un chuchotement d'un rappel d'une vie. Rencontrer le tissu m'a fait changer de pied. Il me permet de m’envelopper d'une chaleur rassurante, de révéler l'enveloppe dans laquelle je vis et de construire l'habitacle dans lequel je voudrais être. D'un son sourd et avec rythme, je le plie, en deux, en quatre, en huit, recommence, victime d'un héritage de souvenirs. J'imagine alors un fil qui se dénoue du tissage et qui crée un lien entre toutes les traces de mémoire ; donner à entendre le souvenir d'un souvenir comme une partition de nuances et de vibrations.

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direction de recherche : Éléonore Bak lisamoreggiolo@gmail.com lisamoreggiolodna.cargo.site 07 51 66 04 39

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1 – Fragments, anciennes cartes postales anciennes, accumulation de pièces de recherche, 15 x 20 cm ; 2 – Briques, sculpture, briques de tissu compacté, 30 x 20 x 15 cm.


Élise Remmelé « La beauté gît dans le geste le plus humble. » Tzvetan Todorov, Éloge du quotidien, Paris, Seuil, 2004.

Inspirée par les détails et les événements anodins de mon quotidien, je tente à travers une pluralité de techniques de les capter et d’en extraire le sens poétique. Je développe un univers où l’image et l’écriture dialoguent autour de thématiques récurrentes, comme le temps qui passe, l’amour et la mort. En mêlant l’histoire de l’art à mon expérience intime, je révèle au spectateur la beauté des objets et des gestes simples qui nous entourent.

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1 – Vincent, dessin au fusain, 45 x 70 cm ; 2 – Premier plan : Le chat, plâtre, 26 x 32 x 22 cm, arrière-plan : La parure, photographie numérique, 100 x 160 cm.

DNA ART

direction de recherche : Jean-Christophe Roelens eliseremmele.pro@icloud.com 06 23 46 42 63

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Lucie Rousselot Mon travail plastique débute par la représentation des tensions observables dans un corps humain pris comme un ensemble. Il se poursuit par l'examen détaillé des textures de l'enveloppe extérieure de ce corps, sa surface. Puis je scrute en profondeur des images semblables à des extraits organiques. J'explore l'intérieur et expose l'extérieur. Je ne représente pas un corps mais des parties indéfinies et changeantes. D'une manière générale, ma démarche artistique tient compte de l'impact de la mise à distance du regard sur le corps. Quelles sont les limites de distance qui protègent l'intimité ? Celles qui la dévoilent, procurent de la gêne ou non ? Par un travail de la ligne, je cherche à mettre en évidence les formes et les tensions entre surfaces et profondeurs, à jouer sur les limites de la visibilité ou de l'invisibilité. 1

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direction de recherche : Agnès Gorchkoff rousselotlucie@orange.fr instagram.com/mademoisellu.art 07 61 04 38 30

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1 – Poids plume, costume, nylon, coton, performance ; 2 – Déroulés, crayon graphite sur calque, 160 x 50 cm.


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DNA Communication, arts et langages graphiques

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Qu’il s’agisse d’illustrations, d’interprétations ou de créations, les étudiants mettent en forme des « histoires ». Ils utilisent le dessin, la peinture, la photographie, le cinéma, le design éditorial, le design graphique, la typographie, l’animation et la transmédialité. L’expérimentation et la maîtrise de ces savoir-faire sont les socles formels sur lesquels se développe leur pensée critique. S’y ajoutent la gravure, l’art sonore, la performance, l’installation, la scénographie, qui viennent comme des respirations, rythmant pour certains la maturation de leur DNA. Enfin, les pratiques traditionnelles d’édition — page, affiches imprimées… — les usages de diffusion plus contemporains — image et texte performés, sites internet… — sont évidemment des prétextes pour questionner les modes de diffusion. Ils permettent surtout aux jeunes artistes d’exprimer leur regard sur le monde.


Daeseok An En 1977, l’humanité a lancé la sonde spatiale Voyager, qui depuis plus de quarante ans, voyage seule. Hors de notre système solaire, elle est dans un espace où personne n’est jamais allé. L’exploration humaine est continue, sans fin. Je suis moi aussi en route pour un grand voyage au cours duquel je change et m’adapte à de nouveaux environnements. C’est un voyage interculturel et stellaire depuis mes origines coréennes jusqu’aux confins de l’espace, en passant par ma récente installation en France. Mon processus de travail s’inscrit dans ce contexte : je me fabrique une combinaison pour traverser l’atmosphère et les atmosphères, une combinaison des origines. Je conjugue introspections et science-fiction en questionnant l’essence de la vie et de nos modes de communication. 1

Il est parfois important, dans un voyage, de savoir où l’on est. Je regarde ma situation d’un point de vue cosmique. J’essaie de voir le monde au-delà de l’invisible. J’observe les étoiles, j’imagine le vide au-delà du ciel. Cela me rappelle que je ne suis qu’une petite partie du monde.

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directeur de recherche : Elamine Maecha daesuk.an@gmail.com daeseokan.cargo.site 07 68 60 39 48

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1 – Francoréen, édition ; 2 – Cratèrrien, édition, affiches, vidéo.


Gaëlle Barreda Petit à petit se forme une constellation de mots et d’images ; mettre en image des émotions, essayer d’extraire les sentiments pour pouvoir s’en libérer. La pratique du dessin me permet de me reposer, me perdre sur le papier et dans le bruit du graphite qui frotte la matière. Le temps s’échappe, les pensées aussi. Un miroir traversé par un mouvement, trop penser jusqu'à ce que la peine s’efface. Une grenade trouvée sur le point de pourrir ou sur le point d’exploser. Je dessine pour me retrouver face à moi-même et dans l’espoir d’entendre un écho qui ne soit pas le mien. Le temps passe et le sommeil me gagne. « La société ne gagnait rien à sa présence, et ne perdait rien à son absence. » 1

Oblomov, Ivan Gontcharov

1 – Chauve-souris ; 2 – Grenade, dessin graphite sur papier, 21 x 29 cm.

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direction de recherche : Franck Girard gaelle.barreda@gmail.com instagram.com/clumsygaelle 06 67 07 52 70

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Léa Bignoli

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Mon travail se situe dans un intérêt pour des lieux reculés, abandonnés, comme les ruines ou encore les friches. À travers ces lieux particuliers, chargés d’histoires et dégageant une atmosphère particulière, j’aime questionner le langage en tentant de trouver une autre manière de raconter ces endroits, en développant une narration plus sensible ; raconter autrement ces lieux qui sont parfois plus difficiles à décrire dans l’effet qu’ils peuvent produire sur nous. Avec ces lieux, j’aime travailler autour de ce qu’ils racontent, évoquent, mais également sur ce qu’ils convoquent en nous et l’effet qu’ils produisent sur notre imagination. Ce sont des endroits aux multiples réalités, qui permettent de multiplier les points de vues et la façon dont on aborde ces lieux. J’aime questionner la frontière, la notion de réalité, le rêve éveillé, ce qui est visible et invisible. J'essaye de communiquer tout cela au spectateur, de l’immerger, de le plonger dans la production, tout en lui laissant une certaine liberté quant à ce qu’il peut voir, se raconter ou encore ressentir et ainsi aborder différemment la narration en étant plus ambiguë sur ce qui est montré ou raconté.

DIPLÔMES 2021

direction de recherche : François Génot leabignoli@gmail.com instagram.com/ikarus_lb_a 06 01 16 51 31

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1 – Terres Brûlées, édition leporello et animation, fusains et monotypes, A5, 1’01 ; 2 – La Fosse, photographies et son, 53 x 71, 1’44.


Marie Bonnin

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Mon travail s’axe autour du quotidien, de l’actualité médiatique, géopolitique, ainsi que plus personnelle. Je traite des symptômes d'une génération concernée par toutes sortes de causes. Une génération dont la voix s'élève, qui semble unie et divisée à la fois, qui subit les erreurs de ses ancêtres et s'inquiète pour l'avenir de ses enfants. Je me questionne autour de thématiques féministes, de questions de genre, de façons de communiquer, de consommer, d’habiter. Je vais à la rencontre de personnes et leur donne la parole, je tente de souligner leurs initiatives et la beauté de leur quotidien, de leurs histoires. Je développe un propos critique et optimiste, entre le personnel et l'impersonnel, en y intégrant de l’humour. Je ne veux pas être mélodramatique ou pessimiste quant à ma vision du monde, malgré le fait que les sujets que j'aborde soient parfois graves. Mon travail est concerné. Il me tient à cœur d'apporter de l'optimisme là où l'actualité ne nous en offre pas. Je veux amener à réfléchir, illustrer cette petite voix qui s'élève, révoltée et empathique, qui ne sait pas toujours comment s'affirmer, où se placer, mais qui est bien présente, qui est multiple, et qui gronde.

1 – Le Sourire des Fantômes, série de photographies et performance, 42 x 30 cm ; 2 – Les Poèmes de Sophie, vidéo, 1’23.

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direction de recherche : Agnès Geoffray bonninmarie@hotmail.fr instagram.com/marielepli 07 81 98 06 04

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Maxence Dupeyré J’ai grandi avec des films, bandes dessinées, livres…, qui m’ont rendu heureux, et j’ai voulu en faire moi aussi. J’ai donc commencé par étudier les narrations illustrées et séquencées dans l’espace ou dans le temps. J'ai découvert un plaisir à imaginer, bricoler et écrire de nombreuses histoires. Et c’est à la suite de ces différentes expérimentations que j’ai souhaité développer des narrations plus longues et non plus écrites à partir de contraintes techniques, mais de mon envie de partager, de manière pédagogique, différentes réflexions. Mes narrations visent un public jeune (comme je l’ai été et avec qui je travaille) et peuvent sûrement être comparées à certaines approches de moralistes.

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DIPLÔMES 2021

direction de recherche : Frédéric Thomas m.dupeyre99@gmail.com instagram.com/mr.sence 06 08 11 24 91

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1 – La Machine de Boîtes à Boîtes, édition, bois de récupération, encre de chine et crayon de couleur, impression numérique, 37 x 50 x 12 cm ; 2 – Le Gros Méchant Loup, édition, bois de récupération, dessin et colorisation numérique, impression numérique, 60 x 63 x 17 cm.


Quentin Fabris

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Je m'inspire de vos mots pour embellir les monstres que vous êtes. Vous qui n’êtes que des morceaux de viande, vous me permettez de découvrir votre sensibilité par vos faiblesses, par vos pratiques. Les odeurs que vous dégagez, la force ou la douceur de vos mains. Continuons de nous cacher pour mieux exister. Les hésitations des premières rencontres, les regards au moment de se dire au revoir. Tout m’inspire. J’ai ce besoin de garder, de toutes les façons possibles, les images, les constructions que j’ai créées autour de vous. J’essaie de trouver les manières les plus justes et exactes d’illustrer mes désirs passés ou futurs en jouissant des techniques mises en œuvre pour décrypter et transformer cette beauté, cet éclat inhabituel compliqué à appréhender et à apercevoir. La création d’éditions mêlant textes et images me fait accepter le fait d’illustrer et d’écrire cette sensibilité que je cache. Ce n’est pas de la timidité, mais bien plus. C’est une habitude que j’ai prise. C’est la seule manière de plonger au plus profond de mon cœur afin de trouver des réponses qui répondent à la question principale qui est : pourquoi ai-je besoin de créer, d’écrire ?

1 – La Sainte 2 – Messages pour les hommes heureux

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direction de recherche : Adrien Malcor quentin.fabris@gmail.com

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Emma Francisco À l’intersection de deux mondes, j’utilise la poésie du réel pour imaginer une utopie où tout le monde aurait sa place. Entre la jeunesse queer et une famille italienne traditionnelle, la documentation s’immisce intimement dans des enjeux féministes et intersectionnels, à travers des images douces et colorées. Je pars en voyage initiatique, fait de rencontres et d’exploration à travers ces différentes communautés, pour apprendre à me réapproprier des traditions et en créer de nouvelles. Avec le film documentaire et la photographie, j’explore différents langages pour raconter. Mes journaux de bord sont porteurs de ces voyages, où naissent les souvenirs et les leçons que j’y apprends. 1

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Photographier pour montrer les invisibles, filmer pour transmettre leurs récits, éditer pour documenter nos histoires.

emmoune1510@gmail.com instagram.com/yellow_moune 06 18 26 46 55

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Mes explorations sont traversées par des figures maîtresses. Mamie, les copines, les filles, les petites sœurs.

1 – Dimanche midi l'Italie, installation avec édition, texte et photographies ; 2 – Amour.s en queer, photographies numériques, série.


Xavier Halfinger Né dans une choucroute, élevé à la bière et nourri à la knack, je me retrouve aujourd'hui avec une chope remplie d'un breuvage riche que je ne peux pas et ne veux pas dissocier de mon identité. Alsacien et fier de l'être, ma région irrigue toute ma pratique. Je puise avec humour dans les codes des traditions populaires et des savoir-faire en les hybridant à des problématiques contemporaines et intimes qui me permettent de faire fermenter un nouveau folklore. Néofolklore, terre fertile qui m'autorise à faire éclore quelque chose de neuf !

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J'aime mettre la main à la pâte, découvrir de nouvelles techniques, expérimenter et tout simplement créer. Je me sers de cette richesse que je ne cesse d'alimenter comme d'une multitude d'ingrédients disponibles dans ma cuisine. Hopla ! S'gilt !

1 – Cuisine, espace d’expérimentation ; 2 – 1er plan : Choucroute Grocucu, volume, punch needle, 50 x 75 cm / 2d plan : La Tarte aux culs, volume, peinture sur céramique, 30 x 30 cm.

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direction de recherche : François Génot xavier.halfinger@gmail.com instagram.com/coup2langue 06 10 95 03 57

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Marie-Mina Howson-Vieville

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Il y a des choses que l’on voit, mais que l’on ne regarde pas. Il y a des choses que l’on entend, mais que l’on n’écoute pas. Des détails, fragiles, futiles, ou des mots qui résonnent et finissent par disparaître, comme un écho qui s’éteint. Je travaille la matière pour lui donner vie, pour lui donner goût ou lui donner bruit. Laisser transparaître le réel dans la transparence des mots. La matière les accompagne, pure, aussi naturelle que possible, pour ne pas les étouffer. À chaque mot sa forme. Avec cette forme, ils prennent vie, une toute autre énergie. C’est une manière de les traduire à ma façon, et de faire parler ainsi les émotions. Et il y a ce blanc, très présent, mais des blancs différents qui, à la manière d’une feuille de papier, s’offrent à l’écriture et deviennent les portées de mes compositions. Souvent éphémères, avec le temps celles-ci s’effacent, disparaissent, et comme tous les petits détails, elles méritent qu’on leur accorde un temps, un regard, une attention.

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direction de recherche : Agnès Geoffray mina.howsonvieville@gmail.com 06 35 92 94 16

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1 – Invisible ou Nuage, sculpture, rouleau d’argile sur farine, 100 x 200 cm ; 2 – Feuillet, poésie, encre sur feuille d’érable.


Antoine Robur « S'endormir dans un hamac écoresponsable dans une maison en bord de falaise fiscalement imposable. » À partir d'une manipulation des codes populaires et de la représentation de la comédie humaine, je mets en tension les valeurs d’une société qui manque de nuance et conditionne les imaginaires par la frontalité et la verticalité des idées et des images qui circulent de manières effrénées. Je me questionne sur une culture populaire actuelle qui fait partie de mes centres d’intérêt : films d'action, clips de rap, médias, téléréalité, réseaux sociaux. Cela me permet de produire des formes variées : vidéos, textes, musiques, dessins, installations et performances.

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direction de recherche : François Génot antoinerobur.pro@gmail.com instagram.com/itoxne 06 46 19 32 21

Un déluge d'images et de symboles transpire dans les rapports sociaux redondants : « Beauté, amour et gloire ». Je prends la liberté, dans mon travail, d'invoquer ces fantasmes. Je les détourne, je les transforme, pour créer du trouble, de la dérision, mais aussi interroger ces notions de « réussite » qui m'intriguent et que j’effleure dans la création de mon mythe.


Guillaume Vrignaud Je construis et déconstruis les espaces à différentes échelles : une page, un livre, une affiche, une pièce, un quartier, un territoire. Ces interventions plastiques sont sommaires : mes observations, mes recherches, font écho à des gestes plastiques simples. Ces opérations réfléchies, plus ou moins de manière poétiques ou pragmatiques, permettent de questionner, de revisiter et de porter un regard différent sur mon environnement.

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Je cultive également une relation formelle puissante au monde et m’intéresse à sa mise en tension. Dans une certaine mesure, je cherche à sublimer le réel, à surprendre le « regardeur » en troublant la forme. Mes productions se situent dans un entre-deux, entre tangible et irréel, ce qui questionne mon rôle, ma fonction et ma place d’intervenant plastique dans les différents espaces que je côtoie.

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direction de recherche : Elamine Maecha gvrigna@gmail.com instagram.com/guympe 06 58 14 55 88

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1 – Sans titre, crayon sur papier, 45 dessins de 13,5 x 10,5 cm ; 2 – Multiple, photographie, impression jet d’encre, 130 x 100 cm.


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DNA Design d’expression, image et narration La singularité de ce Diplôme National d’Arts (DNA) est liée à l’histoire même de la ville d’Épinal, connue pour sa tradition d’imagerie populaire et d’imprimerie.

DNSEP DNA DESIGN ART D’EXPRESSION

Les pratiques de l’image et de la narration sont déployées sous des formes diverses, de manière évolutive et permettent aux étudiants d’élargir la palette de leurs expériences et de leurs compétences. Ainsi, qu’il s’agisse de dessin, de peinture, de photographie, de vidéo, d’animation, d’écriture, d’images numériques, de design éditorial, l’image et la narration se construisent dans une pédagogie qui mêle réflexion, références, techniques, théorie, tout en laissant la place aux expérimentations singulières, nécessaires à tout processus de création.

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Épinal est labellisée « ville de l’image », portée notamment par le Musée de l’Image et l’Imagerie, qui assurent à la fois la transmission de cette histoire et la connectent aux enjeux contemporains de l’art. L’inscription de l’école dans cette ville donne d’emblée une coloration et une spécificité à la formation et au DNA.


Anouk Alliot Je suis attachée à une forme d’art qui génère un trouble. J’aime quand il montre ce qui ne se dit pas, par peur, par politesse. Les conflits familiaux qui ont marqué mon enfance ont suscité une peur de la confrontation. Cette crainte m’a influencée dans ma pratique artistique. Elle m’a montré l’importance de révéler les choses telles qu’elles sont, sans mensonge. Les œuvres dérangeantes et angoissantes de Stéphane Blanquet et Roger Ballen m’ont beaucoup animée. Je trouve que leurs travaux ont une vraie singularité et posent à la fois des questions sociales, mais aussi des questions sur notre psyché. D'ailleurs, l’art brut me bouleverse, grâce à son énergie je me suis autorisée à lâcher prise au sein de mes travaux. 1

Dans ma pratique artistique, l’expérimentation prend une place importante. J’aime la puissance graphique que la gravure dégage et les imperfections qu’elle génère et en particulier, le Tetra Pak, ce matériau recyclé, que l’on peut froisser, déchirer, graver, etc.

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anouk.alliot@gmail.com instagram.com/anouk_alliot 06 77 50 47 02

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1 – Sans titre, aquatinte, 15 x 20 cm ; 2 – Confinés, installation, gravure sur tissu, 200 x 300 x 250 cm.


Mathis Besson En lisant mes histoires, on peut tomber sur des haies qui parlent, un brigand qui fait un faux pistolet avec sa main, une forêt de sapins, et des étoiles filantes qui ne filent pas droit.

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Quand j’étais petit, je lisais un album de bande dessinée avant de m’endormir, tous les soirs. Au fil de mes études à Épinal, je me suis rendu compte que la bande dessinée me permettait deux choses. D’abord, réunir mes deux passions : l’écriture et le dessin. Ensuite, utiliser une multitude de liaisons entre les images et les mots : les bulles, les récitatifs, les onomatopées. Par exemple, on peut dessiner une bulle qui sort des yeux d’un personnage pour montrer ce qu’il regarde. Grâce à tous ces codes graphiques, je raconte des histoires parfois tristes, parfois drôles. Souvent, j’ai du mal à faire rire les autres dans la vraie vie. On me dit : « Mathis, elle est nulle ta blague ! ». En écrivant et en dessinant, j’arrive plus facilement à transmettre ces émotions. Mes blagues deviennent même parfois drôles.

1 – La nuit porte conseil, sérigraphie, gravures, bande dessinée ; 2 – Chez moi, recherches pour édition, feutres et stylo à bille.

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Manon Bobard Dans mon travail de narration, j’aime parler de l’ordinaire, trouver la poésie dans le banal et le quotidien. Ce sont les choses simples du monde et leurs détails que j’aborde dans mes travaux. Un arbre en forme de cloche, trois mamies sur un passage piéton, une théière-jardinière. Chaque jour je récolte des fragments. Au détour d’une rue, au fond du jardin, à la table d’un bistrot. Je saisis deux trois mots, des couleurs, un motif. Je glane les anecdotes, récits de vie et fragments d’autrui. Ensuite, je farfouille parmi les papiers volants, carnets fourre-tout et piles de post-it, les images fleurissent, je les mets en forme.

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J’aime fonctionner sur le papier comme sur un tapis de jeu. Aborder un regard naïf et manipuler avec amusement les outils. Je suis fascinée par les artistes touche-à-tout. Je me passionne pour les techniques manuelles d’impression et de fabrication. J’explore. Coller des gommettes, fabriquer des pochoirs, dégourdir mes dix doigts dans la terre. Je recherche les formes, je les combine, je les empile, je construis mon répertoire.

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1 – Un cocktail, s’il vous plaît !, recherches et expérimentations volume, pochoirs, Blowpen et papier maché ; 2 – L’heure du thé, installation, feutre, peinture gouache, céramique, objets peints.


Farès Bourdieu Mes histoires s’inspirent des voyages que j’ai faits ou de ceux dont j’ai rêvé. Quand je voyage, j’aime prendre le temps de regarder ce qui m’entoure. Que ce soit les paysages, les personnes autour de moi, leurs manières de se comporter, leurs expressions. Cela me place dans une temporalité particulière, où le cadre dans lequel j’évolue normalement n’existe plus. Je m’y sens plus libre et je m’ancre plus facilement dans le moment présent.

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Souvent, j’aime faire dialoguer les dessins avec de courts textes. Là où le dessin donne une première ambiance, l’écrit permet de la préciser, ou de donner un autre sens à celle-ci. Les phrases sont assez simples, et essayent d’aller à l’essentiel. En faisant dialoguer les deux, j’aimerais que le lecteur interprète ce qu’il lit et voit à sa manière, et qu’il se l’approprie.

1 – Imaginaire d’Algérie, 5 livrets originaux format A6 ; 2 – Pierre Blanche, édition en risographie, format A3.

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Vivien Brenière J’aime raconter des histoires, avec des H plus ou moins grands. Je veux comprendre ce qui détermine nos émotions actuelles en observant les perceptions passées. Je sonde ainsi les imaginaires, le folklore, l’Histoire. Du quotidien surgit le conte, le fantastique ou le mythe, pour retrouver une dynamique merveilleuse dans notre temps présent. Mon travail s’articule autour d’un dessin détaillé et de formes épurées, plus graphiques, tendant vers le signe ou le symbole. Je combine ces vocabulaires formels pour explorer la force des contrastes. Il en va de même pour l’écriture, second pilier de ma pratique. Je l’utilise souvent en décalage avec le sujet que j’aborde, pour en faire ressortir une nouvelle lecture.

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L’imprimé est un vaste terrain d’exploration graphique, allant des aléas du monotype aux tons directs de la sérigraphie. Souvent mes cheminements plastiques s’incarnent sous forme éditoriale, autant de livres que de petits écrins concentrant mon univers. Je tiens à varier les esthétiques, ouvrant ainsi divers chemins pour voyager entre les sensibilités.

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1 – La Faim a porté ses fruits, édition, impression laser, 19,7 x 11 cm ; 2 – Biotope du Merveilleux, extrait d’édition, dessin et image vectorielle.


Élisa Cellier

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La nature se retrouve régulièrement dans mes travaux, que ce soit des paysages terrestres, marins ou des éléments organiques et botaniques de ces milieux. La notion de découverte y est également forte. C'est en premier ma propre découverte, car j'exerce un travail de recherche sur ce que je vais représenter. Je me réapproprie la nature en travaillant à partir de connaissances scientifiques, que je distors sur la base d’imaginaire et de possible. Mais c'est aussi la découverte du spectateur. J'essaie à travers mes projets de lui proposer un autre regard sur le monde qui l'entoure, susciter son émerveillement. Mes projets sont basés sur du rationnel mais ont vocation à stimuler l'émotionnel, la transmission de savoirs n'étant pas le point le plus important. C'est une forme de didactique visuelle distordue, qui a émergé progressivement.

1 – Species, installation, dessin sur carte à gratter et découpe laser, 110 x 200 cm ; 2 – Livre tunnel, impression sur rhodoid et dessin au scalpel, 21 x 29,7 x 5 cm.

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Seunghee Choi Mes travaux partent souvent de problèmes de communication que je rencontre : le malentendu, l’absence de conversation et l’effort unilatéral. J’ai toujours peur de mal comprendre les autres. J’ai donc essayé de les comprendre parfaitement en me mettant dans la peau de quelqu’un. Depuis que je vis à l’étranger, le malentendu est devenu ma vie quotidienne. J’ai donc abandonné tout effort de détruire la frontière entre la compréhension et le malentendu. J’essaie de rester dans ce décalage, cet entre-deux, pour observer ce qu’il se passe. J’ai remarqué qu’il n’y avait ni compréhension parfaite, ni malentendu complet : il n'y a pas de frontière entre ces deux mots.

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Dans l’essai de Soyeon Kim, Le dictionnaire de l’esprit (2008), elle définit le mot compréhension comme cela : « La compréhension est le meilleur des malentendus. Et le malentendu est la compréhension toute nue. » Ainsi, il est possible que compréhension et malentendu viennent en fait poser la question du point de vue. C'est ce que j'ai envie de révéler à travers mes projets.

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1 – Mo+, vidéo, installation ; 2 – Marcher sur les pas d’autrui, installation, 96 céramiques sur barbotine, 400 x 444 cm.


Salomé Costa

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Dans mon travail j’aime laisser une place aux jeux de mots et à l’absurde. Couplés à mes dessins et à une narration rythmée, ils me permettent d’aborder le monde avec un regard décalé et une dimension comique. Faire rire les autres avec les mots et mes associations d’idées, a toujours été l’un de mes principaux objectifs, que ça soit dans la vie ou dans mon travail. Cet univers que je me suis construit et continue de construire est peuplé de personnages, sûrement parce que le corps est modulable de bien des façons. J’aime leur insuffler le mouvement, l’attitude, et l’émotion, sans oublier de sales tronches, à la limite du monstrueux. Lorsque mes images représentent autre chose, alors, je ne peux m’empêcher de leur donner vie en leur octroyant des éléments humanoïdes. Tout cela gravite autour d’un univers, coloré et composé grâce à mes souvenirs d’atmosphères, d’ambiances, de détails. J’assemble cette collection de sensations, de personnages et de décors tel un patchwork de multiples matières et couleurs.

1 – Grain de folie, volume en papier mâché et peinture acrylique ; 2 – Mireille machine, le destin d’une meuf branchée, roman graphique, aquarelles et encres.

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Aurélie Druart Pour moi, il est nécessaire de raconter sans cesse des histoires. À travers cette pratique narrative, j’apprends à redécouvrir le quotidien en le nourrissant de mon imaginaire. J’aime contempler les objets qui m’entourent afin d’entrevoir une autre façon de les considérer. Ce qui me fascine dans l’objet c’est sa pérennité. En effet, à part quelques exceptions comme l’allumette ou la cigarette, les objets pour le plus grand nombre vivent plus longtemps que les gens.

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Il me semble que les choses passent de mains en mains et traversent les années dans le seul but de témoigner du passé, afin de ne pas oublier. C’est alors que je m’attelle à mettre en volume des récits. Je fabrique des objets narratifs tantôt en céramique, tantôt en papier mâché ou avec tous autres matériaux qui s’offrent à moi. Derrière cette démarche, se trouve le moyen de rendre visible les histoires, d’évoquer les existences et la fragilité du temps présent. La narration est à l'origine de mes réalisations car la joie se loge en moi dans le désir de raconter, de transmettre et d’émerveiller fort.

1 – Le vestibule de Madame Wallace, installation ; 2 – La fée pâquerette, costume, tissus, acrylique. Vue du diplôme.


Emma Ertzscheid J’utilise principalement le découpage et l’assemblage pour construire, déconstruire et reconstruire une image. Je récolte des matières, des formes, des images pour redécouvrir ce qui m’entoure ou ce que je vois de plus loin. À travers la vidéo, la série d’images et l’édition, je tente de représenter des mouvements et des changements liés à un déplacement des choses ou du regard. Dans mes travaux, un cours d’eau est contenu dans des formes qui évoluent, des pierres deviennent des montagnes altérées par l’érosion, un pommeau de douche devient une fleur dans son vase, un tissu devient l’écume qui sort de son rivage.

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1 – Les bons moments, édition, crayon, gouache, papier découpé ; 2 – Cours, l’eau, série de vidéos, prise de vue et papier découpé.

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emmaertzs@gmail.com 06 83 07 13 19

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Flavie Gautier

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Après avoir abordé la façon dont on habite le paysage, dont on se l’approprie, j’ai progressivement dirigé mon travail vers le thème de la fête, le lâcher prise collectif, la désinhibition, le plaisir et le partage. La fête dans le paysage, danser avec les éléments, composer avec, vibrer au rythme du soleil et de la pluie, du jour et de la nuit. Mon processus créatif consiste d’abord à vivre, provoquer des aventures et les documenter par des supports multiples, puis de les partager de façon directe et immersive avec un public, par la performance participative, l’installation ou la construction commune de formes et d’histoires, par le faire ensemble. Ce processus créatif se construit et se répète presque sous forme de recette. Je m’intéresse à l’acte de manger, cuisiner avec et pour l’autre ainsi qu’au moment précieux et convivial qu’est le repas. Je tisse des liens entre la boulange et la céramique, à travers des « narrations comestibles », pour reprendre les mots de Tiphaine Calmettes. Le pain, c’est vivant, ça pousse puis ça fermente, finit par rassir sans moisir, un peu comme les souvenirs.

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1 – Embra(s)sez-Vous !, happening, installation, céramique et sable au sol, ~ 30’ ; 2 – Piétiner l’été, série de peintures, acrylique, 80 x 110 cm.


Léa Geffard

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Mon travail est pluridisciplinaire et relève de l’expérimentation. J’aime explorer les techniques et jouer avec les matières. J'aborde principalement le thème du vivant, une notion que j’aime développer sous plusieurs approches, que ce soit minérale ou végétale. Dans mon travail le corps prend une place im­portante, car j’aime faire le lien entre la nature et l’humain. Cherchant de la poésie dans les phénomènes naturels, je me plais à développer un imaginaire autour de formes organiques où paysages et corps se confondent, un paysage énigmatique, jouant sur la perte de repère. Où sommes-nous ? Il s’agit souvent du temps qui passe, d’une idée cycli­que de métamorphoses. La question de la vie et de la mort qui se répondent. J’ai un intérêt très fort pour les sciences, plus particulièrement la biologie. L'idée de s'approcher des choses pour mieux les observer ou même enfin les voir.

1 – Corps vibratiles, impression, monotype, 29,7 cm x 42 cm ; 2 – Osmose, installation, vidéo, encre sur tissu, gravure sur rhénalon.

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Emma Guinot Dans mon travail, j’aime attirer l’attention sur tous les états intérieurs qui nous intriguent et nous accaparent au quotidien. Souvent à travers le regard de personnages, mes projets parlent donc de nos émotions, de nos peurs et de nos ennuis, de nos doutes et nos illusions ou encore de nos rêves.

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Avec l’écriture j’aime planter le décor, décrire en une multitude de détails les lieux que l’on découvre et ceux que l’on arpente tous les jours. Avec l’animation, je montre l’installation lente et progressive de ces phénomènes. Travailler le mouvement m’aide à pointer l’instant ou le petit rien qui fera éclore la sensation, bouleversant nos esprits et déroulant nos imaginaires. Alors qu’à travers l’illustration, je recherche la poésie et la tendresse qui protègent l’enfance, ainsi que l’étrangeté et l’onirisme qui entourent nos nuits.

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emma.guinot99@orange.fr instagram.com/emma_guinot vimeo.com/user132509459 06 82 68 16 33

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1 – Les deux singes, sérigraphie, 50 x 70 cm ; 2 – Bonne nuit, édition, illustrations et animation, 17 x 12 cm.


Manon Lalevée

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J'aime expérimenter les médiums traditionnels, en laissant une place importante à la recherche et au processus de création. J’ai appris à accepter la maladresse de mon dessin, à l’exploiter, et j’explore la matière, le palpable et les ressentis. Pour moi, décrire des émotions passe par l’implication de son corps et de ses sens. Je me situe toujours dans une sorte d’ambivalence, de limite entre douceur et violence. Je questionne cette dualité et en exploite l’équilibre instable entre les deux. Mais cette introspection n’a de sens qu’en la mettant en lien, ou en confrontation avec le monde. Elle doit être une réponse à cette violence, qui peut être celle que l’on s’inflige, celle que l’on reçoit. Je tire également beaucoup d’inspiration dans les musiques extrêmes comme le métal ou le hardcore, dont l’intensité me fascine. Ce sont des musiques viscérales, intenses, et cependant, sensibles, voire vulnérables. Elles sont en accord avec cette ambivalence présente dans mon travail.

1 – Extrêmes Enveloppes, série de 3 t-shirts et 2 pantalons, sérigraphie textile, tissu ; 2 – Peur, installation, série de 9 dessins, papier, crayon de papier.

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Maxime Lombard J’invente des histoires, des univers et des personnages pour les habiter. J’aime créer ou revisiter des mythologies en traitant des figures comme celle des sorcières, des géantes, dont émane une magie qui représente la nature. Je recherche des formes pour traduire ce que je vois ou je ressens d’une manière poétique et qui m’est propre, inspirée par les lumières, les formes et les objets qui m’entourent. Tout cela prend vie sous divers projets : écriture, dessin, illustration, BD, animation… et à travers différentes techniques : crayon, linogravure, technique numérique, impression… J’expérimente avec ces différentes formes pour créer des moments de suspension. Créer des images « qui parlent » et des textes « qui imagent ». 1

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lombardmaxime@orange.fr instagram.com/maxime.lombard99 07 82 42 38 04

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1 – Jeu de tarot ; 2 – Recherches graphiques, vue du diplôme.


Anaïs Malvezin La présence de chemins, de sentiers à suivre ou d’endroits où s’égarer est récurrente dans mes images. Je retranscris ainsi cette idée d’évolution, d’histoire, d’un passé qui nous influence et de la multitude de choix qu’offre l’avenir. Un mélange de conquête de soi et de questionnements intérieurs.

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J’explore aussi notre relation à nous-même en prenant le temps d’écouter mes émotions, de mettre des mots et des images dessus. Alors, à travers l’écriture, je décortique, j’analyse et je donne une voix à mes ressentis, tandis qu’à travers la photographie ou l’illustration, je cherche à leur donner une forme. Ainsi, mes images relèvent essentiellement du rêve, de la poésie et de l’imaginaire. Les crayons de couleur amènent une sensibilité, un grain et des nuances colorées infinies, et la photographie révèle l’onirisme dans le réel.

1 – Chemins, photographies, 30 x 44 cm et édition ; 2 – Théâtre intérieur, édition et photographies.

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anais.malvezin@hotmail.fr instagram.com/anais.mlvz 06 47 22 57 59

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Hugo Opérie

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Dans une société hétéronormée construite de façon binaire, il est difficile de s’identifier sans subir la stigmatisation de l’autre, qui crée souvent une connexion entre identités sexuelles et sexuées. En tant que personne non-binaire, il est donc important pour moi d’expliquer certaines notions défendues par la communauté queer, notamment celle de genre. Mon travail interroge la place de l’identité dans cette société d’aliénation avec, entre autres, des références récurrentes au BDSM comme caricature de la violence exercée par le système politique. Mes recherches sont également orientées vers une quête d’authenticité qui passe par le rejet des normes sociales. De cette idée est né mon alter ego, Anomi (référence au mot « anomie » caractérisant l’état d’un être qui ne connaît aucune règle à son encontre). J’incarne ce personnage par le biais de l’écriture et de l’interprétation au sein du projet sonore STEGOVENA, principalement influencé par le rap et la techno. Je décline mon univers de façon pluridisciplinaire avec une préférence pour la photographie, devenue pour moi le terrain de jeu de diverses expérimentations.

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hugooperie@gmail.com instagram.com/hugooperie 07 83 14 74 73

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1 – Vue du diplôme ; 2 – Stigma, installation vidéo.


Jacob Pascal-Jenny Le voyage, réel ou figuré, est au cœur de mon travail. J'expérimente des formes qui donnent à la fois une place au récit et à la contemplation : entre narration séquentielle et carnet de route, en passant par la cartographie que j'affectionne particulièrement. J'aime croiser petites et grandes histoires, regards analytiques et poétiques, connaissances et croyances, vécus et imaginaires… À travers l'itinérance et la rencontre d'autres cultures, j'aborde souvent les rapports entre homme et paysage, tradition et modernité. Mon imaginaire est nourri par les pays d'Asie de l’Est, dans lesquels j'ai eu la chance de voyager plus jeune et que je continue d'explorer depuis par les films et les livres.

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Attiré par la bande dessinée, je m'attache aussi bien aux mots qu'aux images. En parallèle de mon travail d'illustration, j'écris souvent sur le format de la nouvelle ou du récit de voyage. C'est à la lisière de ces différents registres et supports d'expression que j'ai construit ma pratique, et dans cette même direction que je souhaite la faire évoluer.

1 – De l’autre Corée, installation, texte lu et panneaux dessinés au mur ; 2 – L’Automne n’attend personne, édition imprimée en rouleau (lecture dans le sens vertical), dessin au crayon et texte ei, été 31, édition, dessin au stylo.

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jacobpascaljenny@gmail.com 07 81 98 06 80

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Violette Pasques Tous les jours, je ramasse des choses et je les mets dans mon panier. Des bouts de conversations et des objets. C’est agréable, tous ces bidules qui s’accumulent, et qui font des montagnes, qui dégringolent. On peut piocher dedans, un peu au hasard, et raconter tout et n’importe quoi. L’histoire d’une vieille dame qui a perdu sa recette de tarte à l’abricot comme celle d’un voleur qui se prend toujours pour le meilleur. C’est bien de ne pas se prendre la tête et de toujours raconter, avec joie et tendresse. C’est comme un jeu, finalement. Parfois on perd un peu le fil et ce n’est pas grave du tout, cela veut dire que les personnages de l’histoire sont vraiment vivants.

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DIPLÔMES 2021

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1 – Vue d’ensemble du diplôme, 1er plan : Bonhommes-Rencontres, 24 personnages de bois, 30 x 80 cm ; 2 – Pourquoi faut-il toujours retourner à l’école, planches préparatoires de bande-dessinée, techniques mixtes, 17,6 x 25 cm.


Nina Pelé Dans ma pratique, j’écris, je recueille des bouts de phrases, des bouts de vie. L’écologie, le féminisme et la question du corps — le corps espace, le corps narratif, le corps en mouvement — sont centraux dans mes travaux. Certains événements (faits d’actualités, mouvements d’actions qui émergent) me percutent. J’ai besoin de prendre le temps de les recevoir, de les analyser. Je vais garder des traces. Puis ils vont devenir sujets à part entière que je vais choisir d’explorer. Ils prennent vie en dessins, ébauches, ou à travers des formes plus abouties comme des éditions, des bandes dessinées, des illustrations. L’écriture vient bien souvent s’y faufiler.

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La parole se libère, ça bouge dans le monde. Je témoigne de ce que je perçois à travers des jumelles longue distance !

1 – Corps en creux, livre-objet, titre en gaufrage, 5 feuillets–témoignages, impression sur papier de soie, aquarelle et crayon de couleur, 32,5 x 19,6 cm ; 2 – Ôde aux courageuses.

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Ces productions cherchent à montrer, à ma manière, le sujet que je traite, jamais frontalement, tout en métaphore et en suggestion. Je conçois ces objets ou images comme des espaces d’échanges avec le lecteur.


Chloé Ravenel Je me laisse guider par mes outils : ils ont une grande influence sur ce que je vais produire. Je choisis souvent les farfelus, ceux qui ne sont pas prévus à cet effet ou j’en bricole qui me sont propres, comme des pinceaux, des pinçons pour graver… Au fils des projets je me trompe. C’est que j’ai encore à apprendre. L’idée qu’il n’y a plus rien à découvrir me déplaît, je cherche en permanence à me laisser surprendre.

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DIPLÔMES 2021

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Ma façon de faire : j’extrais des petits morceaux, éléments dans la masse, de papier découpé ou de terre. Puis je joue avec, je recompose avec ces fragments. Je jongle avec les images, les mots à travers l’illustration et la BD. Je développe des formes éditoriales, j'essaie de trouver de nouvelles façons de dire. Raconter des histoires farfelues et d’autres plus documentaires. Je m’inspire de mon expérience et de celles qu’on me raconte, des livres et des films. L’ensemble de mon travail aborde l’idée de connexion entre les uns et les autres, de vivre ensemble, particulièrement en milieu urbain. La ville est un terrain de jeu, de fête, d’études. J’aime me projeter dans les histoires de chacun autant que raconter les miennes.

1 – Le Park, film d’animation, crayon de couleur et stop-motion en céramique. Barouf, maquette, céramique, décors amovible pour stop-motion ; 2 – Derrière la maison il y a une autre maison, édition en risographie (20 exemplaires).


Wilfried Rion Je développe une esthétique cinématographique, à l'instar des photographes Crewdson ou diCorcia, saupoudré d'influences des arts du spectacle, à l’exemple de L’espace vide de Brook. Je considère que les espaces de la boîte noire ou du dehors ne sont pas sécables, mais comme formant une continuité. Ils sont terrain de jeu, lieu d’expérimentation et de rencontre. Un temps fort. J’utilise alors le tirage grand format, monumental, immersif qui englobe le spectateur. Matière de communication et de partage d'émotions.

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1 – Portraits Confinés, Acte II, édition, photographies numériques ; 2 – Artisans Forains, Compagnons de Passages, photographies numériques couleur, tirage jet d’encre, papier Gloss 250 g, dimensions variables.

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Mes photographies et vidéos croisent réalité et fiction, dans un intérêt pour le paradoxe de la vérité théâtrale. J’incarne dans ma pratique différents rôles : observateur, metteur en scène et comédien. Mes thèmes témoignent d’identité, du double, de l’éphémère voire de l’autofiction. En mettant un point d’honneur à la vraisemblance et au franchissement du 4e mur dans mon terrain d’investigation, j'ai pour but de mettre en scène l’expression du corps, du populaire et des territoires par des faux-semblants et de l’illusion. Photographie documentaire et mise en scène plasticienne, mes images construites interrogent l’humain, le confrontent, le dévoilent.


Garance Sawicki Ma production est centrée sur l’intime. Elle a une valeur introspective, vient me permettre de mieux me cerner, donne une forme concrète et consultable à mon intériorité. Je me saisis de tous les outils que je peux trouver pour extérioriser mes sentiments encombrants : feutrine, encre, céramique, techniques de gravure, mots… J’essaie de garder une forme de spontanéité et d’authenticité dans ce que je produis. Je privilégie les traces directes, l’absence de retour en arrière. J’essaie d’exorciser mes peurs, de matérialiser les choses positives que j’ai envie de créer, les changements que j’aimerais voir autour de moi. Cette démarche se rapproche de celle de certaines sorcières contemporaines, théorisées par StarHawk dans Rêver l’obscur.

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Je tatoue entre autres les morceaux de mon journal intime et graphique sur celleux qui s’y retrouvent, en les invitant à le consulter sur place. Je cherche à ce que les autres s’y reconnaissent, et trouvent des choses qui font écho à leur individualité tout en se les réappropriant.

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1 – Carnets de recherches ; 2 – Croisade pour la douceur, laine feutrée, 2 x 1 m.


Kateryna Synichenko

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Issue d’une culture franco-ukrainienne, je m’inspire des symboles et des figures liés à mes souvenirs d’enfance. Se crée alors une tension entre mon passé et mes influences et convictions présentes. La Baba Yaga et la Pippi Longuechaussettes se transforment en sorcières féministes et cagoulées, les bouleaux s’embrasent et les terrils deviennent des seins-volcans. J’explore la photographie argentique en noir et blanc, mes réglages sont manuels et approximatifs. Mes images, à l’aspect flou et étrange, où des moments festifs se transforment en rituels inquiétants, perdent la notion de temporalité. Temporalité et flou s’accrochent à l’image et ramènent à l’animation, que je pratique de temps en temps. Mes dessins arborent des couleurs acides et criardes, qui piquent les yeux.Les figures féminines que je dessine sont masquées, ont des bourrelets et des poils. Elles viennent faire des UV sur des écrans de sérigraphie, puis prennent des couleurs fluo sur papier. Elles brûlent de désir les unes pour les autres, et s’unissent pour faire éclipser toutes les injonctions et le sexisme ordinaire des hommes, qui pensent encore les dominer.

1 – Icônes, sérigraphies ; 2 – Carnets de croquis, 2018-2021, techniques mixtes.

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Axelle Wauenzell Mon champ de culture est à la charnière entre jardinage sociologique, philosophie poétique et permaculture linguistique. Je m’amuse à ébranler les barrières entre ces disciplines pour donner formes à mes projets. Ils deviennent alors guides, manuels, imagiers, films contemplatifs et muets dans lesquels je restitue mes expérimentations. Laboratoire de modes d’expression, ma pratique est protéiforme. J’aime autant tâter de l’animation que de la gravure, l’album d’images ou le travail du bois. Toutes mes pièces sont habillées d’humour et de jeux de langage. Le récit et la narration y détiennent une place particulière. Elles permettent de créer un dialogue avec lea visiteurice, l’échange étant au cœur de mon travail. 1

DIPLÔMES 2021

axelle.wauenzell@gmail.com instagram.com/billy_bretzel 06 49 66 77 29

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1 – Réflexion sur la productivité, édition ; 2 – Vue du diplôme, performance.


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Diplôme d’État de professeur de danse


D.E. PROFESSEUR DE DANSE

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Le diplôme en images et en mots Le Pôle musique et danse de l’ÉSAL s’est conformé aux directives du 8 mars 2021 du ministère de la Culture pour organiser les modalités des épreuves du diplôme d’État de professeur de danse 2021. Rappelons à ce sujet, que le Pôle musique et danse comme tous les autres centres de formation analogues est habilité à délivrer la formation du diplôme d’État de professeur de danse et à organiser les épreuves terminales. La délivrance du DE de professeur de danse reste une prérogative de l’État, contrairement au DE de professeur de musique.

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Afin de permettre l’organisation des épreuves pédagogiques dans les meilleures conditions possibles, le Pôle musique et danse a fait le choix de programmer ces épreuves pendant la première semaine de la Toussaint, du 25 au 29 octobre 2021. Ce choix est motivé par le souhait de se rapprocher au plus près des conditions habituelles d’examen, celles-ci mobilisant des élèves sujets en situation.


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Les étudiants ont été évalués au cours d’une épreuve en présentiel se composant d’un cours technique de 50 minutes dans la spécificité choisie de l’étudiant et d’un entretien de 40 minutes. La note du contrôle continu a été prise en compte pour valider l’évaluation des unités d’enseignement en complément de l’épreuve terminale. Elle est composée de la moyenne des notes attribuées par l’équipe enseignante ainsi que de la note d’évaluation d’une épreuve blanche en éveil-initiation (ce qui n’est pas le cas dans le cadre d’un contexte hors COVID).

D.E. PROFESSEUR DE DANSE

La note finale a tenu compte de 60% de la note attribuée par les jurys de ces épreuves et de 40% de la note du contrôle continu attribuée par l’équipe enseignante.


Le DE de professeur de danse a été attribué du 25 au 29 octobre 2021 par : Pour la danse classique et la danse jazz Bernard Kuech, président du jury ; Elisabeth Disdier, personnalité qualifiée ; Laurence Bertagnol, spécialiste de l’analyse fonctionnelle du corps dans le mouvement dansé.

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Pour la danse contemporaine Bernard Kuech, président du jury ; Patricia Zanatti, spécialiste titulaire du certificat d’aptitude ; Laurence Bertagnol, spécialiste de l’analyse fonctionnelle du corps dans le mouvement dansé.


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Polaroids, captation des performances des étudiants en 2e année du DE de professeur de danse, une collaboration ÉSAL/INSPÉ de Lorraine, site de Bar-le-Duc, 2021.


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Diplôme d’État de professeur de danse Habilité depuis 2016 à délivrer la formation au diplôme d’État (DE) de professeur de danse, le Pôle musique et danse de l’ÉSAL voit aujourd’hui sa 4e promotion d’étudiants récompensés. Les épreuves de pédagogie qui concluent la formation au diplôme d’État se sont déroulées du 25 au 29 octobre 2021. Programmées pendant les vacances de la Toussaint, ces épreuves ont permis une réalisation en présentiel des mises en situation pédagogique. Seul Pôle à proposer une formation au DE de danse dans la Région Grand Est, le Pôle musique et danse remplit pleinement ses missions de service public dans le domaine de la formation supérieure spécialisée.

DNSEP D.E. PROFESSEUR ART DE DANSE

Dans une constante exigence, ces intervenants de haut niveau ont formé et accompagné les étudiants tout au long de leur formation en prenant en compte le profil spécifique de chacun d’entre eux. En effet, si certains lauréats ont choisi de s’engager dans une formation à l’enseignement dans la continuité de leur formation initiale de danseur, d’autres, tels que les artistes chorégraphiques professionnels, voient dans le professorat une deuxième partie de carrière dédiée à la transmission de leur art.

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Couvrant les trois disciplines de spécialisation du DE de danse (classique, jazz, contemporain), la formation proposée a mobilisé pas moins d’une cinquantaine d’enseignants pour intervenir auprès des 14 lauréats.


Sandy Cornette

danse jazz

Professeur de danse est pour moi un métier de passion et une évidence. Formée à l’Institut National des arts du Music-hall au Mans, j’ai ensuite expérimenté la scène en devenant danseuse et chorégraphe dans des cabarets. La vie m’a ensuite amenée à Metz, où j’ai pu continuer ma formation. Pour moi la danse jazz est une grande notion de partage et de liberté. J’utilise souvent cette citation de Martha Graham « la danse est le langage caché de l’âme ». J’aime pouvoir travailler avec différents publics, passer par des chemins différents, être au service du plus grand nombre, que ce soit de l’enfant en passant par l’adulte ou encore même avec des personnes en situation de handicap.

DIPLÔMES 2021

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sandy.cornette@laposte.net 06 71 32 90 19

Sarah D'Alessandro

Par mon expérience artistique je souhaite amener mes élèves à trouver cette expressivité du corps qui est à mon sens libératrice. Enseigner la danse jazz est une démarche d’apprentissage au quotidien.

danse jazz

C'est au conservatoire de la ville du Luxembourg que je commence mon parcours artistique. Curieuse de nature, je m'épanouis dans la multidisciplinarité, autant en section musique où je pratique le piano, le solfège et le chant classique, mais aussi avec la danse classique, contemporaine et particulièrement la danse jazz. Cette dernière me permet de m'exprimer pleinement, d'allier le travail de rythme à l'explosivité, à la sensualité et au sentiment de liberté qui se dégage des multiples cultures issues de l'esthétique jazz. L'enseignement s'est imposé à moi comme la meilleure façon de transmettre mon amour du travail et du relationnel. Ma vision de la danse est un art qui réunit, qui se partage. On y développe une conscience collective. Mon objectif est de participer à l'éducation du danseur, autant dans son évolution physique que mentale afin qu'il puisse se surpasser et acquérir un nouvel épanouissement personnel.

dalessandrosarah@gmail.com 00352 661 101 18


Émilie Fourrier

danse contemporaine

« J’ai appris la danse avec de grands maîtres, j’ai appris la danse en marchant dans la nature, […] en transpirant dans un studio, … » Maurice Béjart

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Julie Minssieux

danse contemporaine

Attiré par la danse depuis l'enfance, je découvre d'abord la danse classique, avant d'aller vers le modern'jazz, puis la danse contemporaine. Passionnée par cet art et portée par l'envie d'en faire mon métier, je me forme en danse contemporaine car je trouve cette danse profonde, engagée et riche en recherches. J'intègre d'abord le centre de formation danse Désoblique à Lyon, puis les Ateliers Desmaé à Villeurbanne. En parallèle, je participe à plusieurs créations avec la compagnie Acte. Je fais partie de la compagnie Kiré depuis janvier 2020. J'ai aussi participé au projet « Malacca » avec la compagnie Voltaïk. Mon souhait d'enseigner est motivé par le désir de transmettre ma passion, mais aussi de partager les valeurs de la danse contemporaine et d'éveiller la sensibilité de chacun.

julie.minssieux@free.fr www.ciekire.com 07 81 68 81 87

D.E. PROFESSEUR DE DANSE

emiliefourrier3@gmail.com instagram.com/emiliefr_danse 06 03 66 49 52

La danse est partout et rythme ma vie. J’ai appris à la connaître et je souhaite la faire découvrir. J’ai choisi la danse contemporaine, ouverte et plurielle. J’ai commencé dans une MJC, poursuivi au lycée, en fac arts du spectacle, au Conservatoire puis dans un Ballet Junior. Mon parcours, riche et unique, m’a donné la chance de côtoyer différents lieux, artistes et ambiances qui œuvrent pour un même objectif : le plaisir de danser. L’envie et la motivation élargissent le champ des possibles. Si un cours de danse inculque avant tout des valeurs, je souhaite que les miennes soient le partage, le respect, l’humilité, l’engagement et le plaisir.


Manon Palais

DIPLÔMES 2021

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palais.manon@gmail.com instagram.com/manoppelia 06 32 75 14 62

Florentin Poulain

danse classique

J’ai découvert la danse à l’âge de 4 ans dans la Nièvre. Immédiatement attirée par son éclectisme et ses multiples possibilités, j’ai pratiqué la danse classique, jazz et hip-hop pendant plusieurs années. J’ai obtenu au conservatoire de Chalon-sur-Saône mon Diplôme d’Études Chorégraphiques en danse classique puis en danse contemporaine à l’unanimité et avec les félicitations du jury. Toujours soucieuse de me former à de nouvelles disciplines, j’ai également étudié le théâtre pendant six ans. J’ai poursuivi un parcours universitaire et obtenu une licence de psychologie, que j’ai pu à de nombreuses reprises mettre en parallèle avec ma formation au DE. Désireuse de continuer à me former en tant qu’artiste interprète, j’intègre en septembre 2021 le Jeune Ballet d’Aquitaine à Bordeaux.

danse contemporaine

J’ai commencé la danse classique et contemporaine à l’âge de 6 ans au sein du conservatoire de Strasbourg. J’ai décidé très tôt de m’orienter vers un parcours professionnel en tant que danseur freelance. En parallèle, j’ai réalisé plusieurs cursus universitaires tous orientés soit vers l’éducation et la pédagogie soit vers l’appréhension de l’art et notamment de la danse. J’ai toujours eu une attirance certaine pour la transmission et la création et celle-ci s’est illustrée — entre autres — par la création d’un Jeune Ballet Universitaire à Strasbourg au sein duquel j’occupe actuellement la direction artistique. Dans une perspective proche, l’obtention du diplôme d’État en danse contemporaine me permet de créer ma propre école de danse : De Cœur et d'Art implantée à Strasbourg.

florentin.poulain@gmail.com instagram.com/florentinpoulain 07 84 63 36 09


Caroline Roche

danse contemporaine

Un corps qui grandit avec le classique, la danse de caractère, le jazz, les danses traditionnelles auvergnates. Une oreille formée au conservatoire en piano. Des études de théâtre et de littérature. Une rencontre : la danse contemporaine. Un désir pousse : danser et faire découvrir la musicalité de la danse, sa dimension poétique et sa puissance expressive. Pour moi la pédagogie est un partage. Partage de technique, de savoirs mais surtout d’humanités. À travers et par la danse, je souhaite ouvrir des chemins, donner confiance, favoriser la rencontre. Pour cela, je m’appuie sur l’improvisation, comme outil mais aussi comme pratique artistique.

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Guy Trinchéro.

D.E. PROFESSEUR DE DANSE

caroline.roche@protonmail.com 06 44 27 97 11

– Quoi ? Improviser ?! Mais comment ? – « Laisse-toi surprendre. Va de tout ton être. Étonne-toi. »


Productions pluridisciplinaires Initié dès l'intégration du Cefedem de Lorraine au sein de l’ÉSAL, le développement d’une identité pluridisciplinaire a pris un caractère particulier durant l’année 2020-2021 à l’ÉSAL. Phase de structuration d’une part et adaptation à un contexte sanitaire très contraignant de l’autre, l’année a été sur le plan des échanges interdisciplinaires et intersites de l’ÉSAL, une période d’approfondissement, mais aussi d’expérimentation et de découvertes de nouvelles potentialités. Les 22 projets menés par les étudiants plasticiens, musiciens et danseurs ont renforcé la spécificité d’une école où se croisent des plasticiens, des musiciens et des danseurs.

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Nous avons souhaité que le dispositif pluridisciplinaire réponde aux enjeux des vies professionnelles auxquelles nos étudiants se destinent. L’objectif de cette année passée a visé la mise en place d’objectifs plus finement élaborés permettant d’allier une formation fondamentale et l’exercice du projet sous diverses formes. Un travail sur la musique de film aura permis de former les étudiants à la maîtrise d’outils techniques en même temps qu’il les aura préparés au dialogue entre créateurs, chacun devant trouver sa place. Par exemple, les cinq films issus de collaborations entre les étudiants plasticiens et musiciens de l’ÉSAL sont à l’image de la qualité que nous visons pour la production des travaux.

DIPLÔMES 2021

Parmi les projets qui ont pu se réaliser dans un contexte contraint, la danse filmée, le rapport entre photographie et musique (à la faveur d’un partenariat avec l’Institut National Supérieur du Professorat et de l’Éducation de Bar-le-Duc) ou encore la réalisation de courtes formes en autonomie mêlant deux ou trois disciplines dans les programmes de récital du diplôme final des musiciens représentent des axes complémentaires d’un même travail de rencontre et d’enrichissement, ouvrant de nouvelles perspectives pour les étudiants mais aussi pour l’ensemble des acteurs de l’établissement.


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1 – Danser, percevoir et moi (capture vidéo), film d’Alicia Charrier (DNA Art), avec l’intervention d’étudiantes danseuses du Pôle musique et danse, 2021 ;

3 – Serpent à sons, partition illustrée pour les enfants, composition de Martin Geyer (DE de professeur de musique) et illustrations d'Agathe Rousseau (DNSEP Communication), 2019 ; 4 – À reculons (capture vidéo), film réalisé par Delphine Depaz (DNA Design d’expression) et musique de Stéphanie Houillon (DE de professeur de musique, 2021.

4 PRODUCTIONS PLURIDISCIPLINAIRES

2 – Toutou express (capture vidéo), film réalisé par Nadège Baumann (DNA Design d’expression) et musique de Patricia Nguyen (DE de professeur de musique), 2021 ;


Portrait d’une étudiante en mobilité internationale à l’ÉSAL Milena Mandic, étudiante à la Faculty of Fine Arts à Cetinje au Monténégro, est venue à l’ÉSAL pour une mobilité internationale de crédits en 2020. Le 1er confinement en mars 2020 a modifié l’expérience de son séjour en France et entravé les contacts humains. Ce vécu particulier l’a néanmoins motivée pour revenir à l’ÉSAL, expérimenter la formation dans d’autres conditions et profiter pleinement de son séjour.

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Pourquoi avez-vous choisi l’ÉSAL ? J'ai choisi l’ÉSAL car l’école m’offrait la liberté d'exprimer mes idées sur différents supports. Ces deux années consécutives ont été particulières au regard de la pandémie mondiale et de la possibilité de faire un échange pendant celle-ci. Mon 1er séjour ne m'a pas donné assez de temps pour explorer toutes les possibilités pour expérimenter. Cela m'a encouragé à revenir pour connaître ce que j'ai raté l'année précédente. J’aimerais revenir, car Metz est une ville qui m'a profondément influencée et qui m'appellera toujours.

Si vous deviez choisir un mot pour décrire l’ÉSAL, ce serait :

DIPLÔMES 2021

J’utiliserais le mot Sloboda [ce que l'on pourrait traduire par liberté]. L’école et ce qui m'est arrivé quand j’étais à Metz, ont joué un rôle dans la découverte de moi-même : ici, je me suis trouvée alors même que nous étions confinés, en divagation incessante, arpentant les rues à vélos.


J’ai apprécié les opportunités de workshops mis en place par l’école. La 1re année, je me suis délivrée de la peur de dessiner grâce au workshop Le grand écart. Cette année, le workshop Dedans l'ÉSAL m’a permis de passer plus de temps à l’école et de l’observer librement. Je n'avais pas vraiment eu la chance d’en profiter la 1re fois. [NDLR : workshops dans le cadre de la semaine Monstruosa, cases et débordements]

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Qu’est-ce qui vous a plu ?

Un conseil à partager pour les futurs étudiants en mobilité étudiante ? Je conseillerais d'expérimenter toutes les possibilités que cette ville et l'école peuvent offrir, de louer un vélo (pour faciliter la découverte de la ville) et de communiquer avec des étudiants qui ont vécu des échanges à l’étranger. Note : Afin de faciliter la bonne compréhension du lecteur, certains propos ont dû être adaptés.

PORTRAIT D'UNE ÉTUDIANTE

Je suis aussi ravie d'avoir eu l'opportunité de participer au festival Constellations de Metz [NDLR : INFRA, exposition à La Maison de l'éclusier et au Plan d'eau à Metz]. Cela me fait plaisir de savoir que lorsque je ne serai plus là, mon travail restera, exposé dans l’espace public.


Les équipes Direction et administration générale de l'EPCC Nathalie Filser, directrice générale ; Juliette Férard, chargée de communication ; Gilles Balligand, administrateur ; Alice Blas, gestionnaire des ressources humaines et paie assistante administrative ; Sabina Gerber, assistante administrative aux ressources humaines ; Billal Mebarki, gestionnaire budgétaire et financier et régisseur ; Lysiane Bernier, assistante administrative aux finances et référente CVEC ; Ève Demange, responsable des études et des relations internationales.

LES ÉQUIPES

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Équipes administratives et techniques

Pôle arts plastiques, Metz Nathalie Filser, directrice de site ; Juliette Férard, chargée de communication ; Gilles Balligand, administrateur ; Alice Blas, gestionnaire des ressources humaines et paie assistante administrative ; Sabina Gerber, assistante administrative aux ressources humaines ; Billal Mebarki, gestionnaire budgétaire et financier et régisseur ; Lysiane Bernier, assistante administrative aux finances et référente CVEC ; Ève Demange, responsable des études et des relations internationales ; Marion Sztor, chargée de la scolarité ; Pauline Speyer, chargée de la médiathèque ; Patrick Ricordeau, responsable du réseau informatique pédagogique ; Claudine Langenberger, responsable du réseau informatique administratif ; Daniel Collot, responsable patrimoine, ateliers et logistique ; Gaëtan Leclerc, technicien bois ; Valérie Mathieu, responsable de l’accueil ; Nathalie Putz, logistique et entretien. Pôle arts plastiques, Épinal Étienne Théry, directeur de site ; Célia Chenu−Klein, responsable administrative ; Carine Esther, chargée de médiathèque, de communication

et des stages ; Stéphane Sibille, responsable informatique ; Jérôme Gravier, responsable logistique ; Dominique Druaux et Mireille Klein, entretien et avec la collaboration de Chloé Guillemart, prestataire en communication.

Pôle musique et danse, Metz Caroline Cueille, directrice de site ; Catherine Baert, responsable des études musique ; Marjorie Auburtin, responsable des études danse ; Jennifer Liger, gestionnaire administrative et budgétaire, formation continue et VAE ; Zohra Saadaoui, assistante scolarité musique ; Tiphaine Stein, assistante scolarité danse, secrétariat et communication ; Élise Rougeron, secrétaire administrative. Équipes pédagogiques

Pôle arts plastiques, Metz Aurélie Amiot, Éléonore Bak, Célia Charvet, Julien Chaves, Alain Conradt, Michel Dreistadt, Bénédicte Duvernay, Jean-Denis Filliozat, François Génot, Agnès Geoffray, Christophe Georgel, Franck Girard, Christian Globensky, Marco Godinho, Agnès Gorchkoff, Hélène Guillaume, Robert Jung, Daniel Kommer, Elamine Maecha, Constance Nouvel, Émilie Pompelle, Jean-Christophe Roelens, Claire Tenu, Frédéric Thomas, Pierre Villemin. Pôle arts plastiques, Épinal Frédérique Bertrand, Julia Billet, Abdelilah Chahboune, Joël Defranoux, Cyril Dominger, Gregoir Dubuis, Cyrielle Lévêque, Daniel Mestanza, Mélanie Poinsignon, Philippe Poirot, Yvain Von Stebut, Allison Wilson, avec la collaboration de Nina Ferrer-Gleize et Alice Marquaille. Pôle musique et danse, Metz Dominique Delahoche, Gérald Guillot et les intervenants extérieurs.


L’EPCC ÉSAL Depuis 2011, l’École Supérieure d’Art de Lorraine, l’ÉSAL, s’est développée en associant tout d’abord les établissements d’enseignement artistique de Metz et d’Épinal, puis en intégrant le Centre de formation musique et danse, le Cefedem de Lorraine.

L’ÉSAL est une école en ouverture sur un territoire transfrontalier riche d’institutions et de partenaires de l’école en art contemporain, dans le domaine de l’image et du spectacle vivant. Le parcours des étudiants est ainsi enrichi par des expériences fertiles avec des acteurs et interlocuteurs du monde de l’art.

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Actuellement, l’établissement public de coopération culturelle ÉSAL est constitué d’un Pôle arts plastiques à Metz et à Épinal, et d’un Pôle musique et danse situé à Metz. Il accueille près de trois cent étudiants répartis sur trois sites. Son échelle est un atout pour offrir aux étudiants un accompagnement pratique et théorique au plus près de leurs projets et pour contribuer à l’émergence de leurs talents.

Les éditions, expositions, concerts et événements ouvrent au public les recherches et les réalisations des étudiants dans des conditions professionnelles.

L'EPCC ÉSAL

Sous la tutelle pédagogique du ministère de la Culture, l’ÉSAL délivre des diplômes nationaux évoluant dans le système LMD : art, communication, design d’expression, musique et danse.


Colophon Direction de la publication Nathalie Filser Coordination Juliette Férard Appui à la réalisation Directions de mémoire et : Marjorie Auburtin, Catherine Baert, Caroline Cueille, Dominique Delahoche, Carine Esther, Chloé Guillemart, Ewelina Kułakowska, Mélanie Poinsignon, Élise Rougeron, Pauline Speyer, Tiphaine Stein, Étienne Théry.

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Création graphique Céline Kriebs – www.celinekriebs.com Photographies Mélina Farine – www.melinafarine.com (pages 16-25, 28-45, 68-72 et 76-86) Romain Gamba – www.romaingamba.com (pages 8-15, 26, 46-57, 116-127 et 130-131) Alicia Gardes — www.aliciagardes.com (pages 58-67 et 88-114) Patricia Pitsch — pancake.photo (pages 58-67 et 74) Gracieusetés : Ivda Montanavelli (p. 24), Mathilde Godard (p. 34), Manon Karsenti (p. 36), Olivier Petitprez (p. 40), Émilie Thomas (p. 42), Romain Vadala (p. 44), Haojing Ji (p. 68), Élise Remmelé (p. 71), Daesok An (p. 76), Gaëlle Barreda (p. 77), Léa Bignoli (p. 78), Marie Bonnin (p. 79), Quentin Fabris (p. 81), Guillaume Vrignaud (p. 86). Impression Achevé d’imprimer en novembre 2021 à Vottem (Belgique) sur les presses de l’imprimerie Snel.

COLOPHON

Papiers Maxioffset 350 g/m2 et Multioffset 120 g/m2

Caractères typographiques Messine, un caractère dessiné par l’atelier typographie de l’ÉSAL, site de Metz ; Work Sans, un caractère dessiné par Wei Huang. Vidéos des productions pluridisciplinaires vimeo.com/showcase/8970717 Polaroids, une collaboration ÉSAL / INSPÉ de Lorraine, site de Bar-le-Duc, 2021. Projet mené par Philippe Lerat, professeur en sciences de l'éducation et inspiré de The Polaroid Book, Steve Crist, Taschen, 2005. Performances de Florentin Poulain, Manon Palais et Émilie Fourrier, étudiants en 2e année au Pôle musique et danse de l’ÉSAL. Captation : Expressions 55 Réalisation : Jean-Pierre Hélas, Philippe Lerat Production : Expressions 55 / INSPÉ / ÉSAL Prise de vue : Thierry Hurault et Gilles Marini Prise de son : Jean Errard L’ÉSAL remercie le Conservatoire Régional du Grand Nancy pour son accueil à l'occasion du shooting photo des danseurs. Les questions de typographies et d’écriture étant inhérentes à l’identité de l’école, l’écriture inclusive est une question en cours de réflexion à l’ÉSAL. En attendant de trouver la forme la plus pertinente, ainsi que pour des raisons de lisibilité et d’accessibilité, nous avons fait le choix de ne pas l’utiliser dans cette publication.

ISBN : 979-10-90886-12-4


Contacts EPCC École Supérieure d’Art de Lorraine Metz / Épinal Directrice générale : Nathalie Filser

Pôle arts plastiques, site de Metz (siège) 1, rue de la Citadelle, 57000 Metz (France) +33 3 87 39 61 30 / metz@esalorraine.fr Directrice de site : Nathalie Filser Pôle arts plastiques, site d’Épinal 15, rue des Jardiniers, 88000 Épinal (France) +33 3 29 68 50 66 / epinal@esalorraine.fr Directeur de site : Étienne Théry Pôle musique et danse 2, rue du Paradis, 57000 Metz (France) +33 3 87 74 28 38 / pmd@esalorraine.fr Directrice de site : Caroline Cueille

Newsletter L’ÉSAL propose régulièrement des évènements ouverts au public, tels qu’expositions, concerts, conférences, rencontres. Inscription sur le site internet.

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www.esalorraine.fr

Réseaux sociaux arts plastiques / musique et danse École supérieure d'art de Lorraine esal.edition esal

CONTACTS

L’ÉSAL est membre de l’association Réseau des écoles supérieures d’art du Grand Est aux côtés de la HEAR, de l’ESAD Reims et de l’ENSAD Nancy.





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Les équipes

1min
page 134

internationale à l'ÉSAL

2min
pages 132-133

L'EPCC ÉSAL

3min
pages 135-140

Productions pluridisciplinaires Portrait d'une étudiante en mobilité

2min
pages 130-131

Axelle Wauenzell

4min
pages 116-125

Kateryna Synichenko

1min
page 115

Wilfried Rion

1min
page 113

Garance Sawicki

1min
page 114

Violette Pasques

0
page 110

Nina Pelé

1min
page 111

Chloé Ravenel

1min
page 112

Jacob Pascal-Jenny

1min
page 109

Hugo Opérie

1min
page 108

Anaïs Malvezin

0
page 107

Manon Lalevée

1min
page 105

Maxime Lombard

0
page 106

Flavie Gautier

1min
page 102

Léa Geffard

0
page 103

Emma Guinot

0
page 104

Emma Ertzscheid

0
page 101

Aurélie Druart

1min
page 100

Salomé Costa

1min
page 99

Seunghee Choi

1min
page 98

Élisa Cellier

0
page 97

Manon Bobard

1min
page 94

Farès Bourdieu

0
page 95

Mathis Besson

1min
page 93

Vivien Brenière

1min
page 96

Anouk Alliot

1min
page 92

Guillaume Vrignaud

1min
pages 88-91

Marie-Mina Howson-Vieville

1min
page 86

Antoine Robur

0
page 87

Xavier Halfinger

0
page 85

Maxence Dupeyré

0
page 82

Emma Francisco

0
page 84

Léa Bignoli

1min
page 80

Marie Bonnin

1min
page 81

Gaëlle Barreda

0
page 79

Lucie Rousselot

1min
pages 74-77

Daeseok An

1min
page 78

Lisa Moreggiolo

0
page 72

Élise Remmelé

0
page 73

Alice Krahl

1min
page 71

Haojing Ji

1min
page 70

Louise Sénéchal-Chevallier

6min
pages 58-69

Olivier Petitprez

1min
pages 42-43

Romain Vadala

4min
pages 46-55

Émilie Thomas

1min
pages 44-45

Manon Karsenti

1min
pages 38-39

Charlie Patrascu

1min
pages 40-41

Mathilde Godard

1min
pages 36-37

Delphine Bron

1min
pages 32-33

Loïne Desenclos

1min
pages 18-19

Camille Bauer

1min
pages 30-31

Julie Ibrahim

1min
pages 24-25

Alice Cirendini

1min
pages 34-35

Gaël Dijon

1min
pages 20-21

Marc Hermal

0
pages 22-23

Ivda Montanavelli

2min
pages 26-29
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