![](https://assets.isu.pub/document-structure/220615200045-fbe384ffa15ab1662d6b742a997d96c7/v1/431c20418dff290c2c8bf0cd33555c48.jpeg?width=720&quality=85%2C50)
3 minute read
LA CURIOSITÉ : UN ÉLAN VERS L’INCONNU
• PAR BIANCA JOUBERT
Pourquoi le ciel est-il bleu ? Pourquoi les escargots aiment-ils la pluie ? Les arbres ont-ils soif ? Nos questions sont portées par la curiosité. État fondateur de l’expérience humaine, celle-ci nous rapproche de l’enfance. Et la soif de connaissances des scientifiques ne diffère pas tant de celle des enfants, du promeneur dans la nature ou des visiteurs et visiteuses des musées…
La curiosité intellectuelle engendrant les découvertes scientifiques a souvent pour moteur l’émerveillement. Une manière de questionner le monde, un appel de l’inconnu qui guide les chercheurs et chercheuses, avides de réponses ou d’étonnement, dans leurs patientes expérimentations.
LA JOIE DE CONNAÎTRE
Pour plusieurs, la science est en elle-même source de joie. Ce sont des questions simples, en apparence naïves, qui mènent à la joie de connaître, chère à Fernand Séguin, et aux confins des possibles. Sans curiosité, pas de recherche ! C’est elle qui a poussé par exemple Simon Joly, chercheur au Jardin botanique, à analyser avec son collègue Daniel Schoen, de l'Université McGill, plus de 2500 espèces de plantes à fleurs pour vérifier avec succès une hypothèse de Darwin vieille de 150 ans sur les « fleurs invisibles ». L’idée que ces fleurs procureraient une assurance à la reproduction à certaines espèces n’avait pas encore été testée malgré le passage de nombreuses générations de botanistes. Il s’agit d’ailleurs de l’une des 10 découvertes de 2021, selon Québec science.
CULTIVER L’ÉMERVEILLEMENT ET L’ESPRIT D’INVESTIGATION
Loin d’être inertes, les plantes ne cessent de nous surprendre. Leur étrangeté, leur diversité inouïe, leurs ingénieuses stratégies pour accéder à leur nourriture, conquérir de nouveaux territoires, réagir à leur environnement, se défendre ou même communiquer méritent toute notre curiosité.
Le mot vient d’ailleurs du latin cura, le soin. Une personne curieuse est donc par essence une personne qui prend soin. Et pour prendre soin, il faut porter attention. « Si, dans les musées, on est très attachés à la transmission des connaissances, on s’applique aussi à stimuler la curiosité. À rendre les gens attentifs, curieux de la nature, d’eux-mêmes et des autres, en cultivant un esprit d’investigation riche en émotions et en sensations », explique Annabelle Mimouni, agente de projets éducatifs au Jardin botanique.
FAIRE ÉVOLUER NOTRE PERCEPTION DES VÉGÉTAUX
Apparues sur Terre il y a environ 470 millions d’années, les plantes ont tranquillement colonisé la terre entière et permis au monde animal de s’épanouir à son tour. Parfois sous-estimées, elles n'ont pourtant pas encore livré tous leurs secrets... De récentes recherches ont, par exemple, montré que les arbres ont recours à une forme de communication entre eux et avec d'autres espèces. Mais comment provoquer l’intérêt pour l’univers immobile et silencieux des plantes ? « On ne force pas la curiosité, on l’éveille », dit l’auteur Daniel Pennac. Le Jardin botanique, à la croisée des chemins de la recherche, de la science, de la culture et de l'éducation, travaille à retisser le lien avec le monde végétal et à l’enrichir.
Dans cet esprit, l’équipe du Jardin botanique prépare un événement inédit à l’été 2022, et il ne manquera pas d’attiser votre curiosité et de nourrir votre émerveillement !