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CHARLES COULOMBEAU

LA CUISINE AU MUSÉE ET L’ART À TABLE

LOVE ALWAYS WINS

Crémants POLL-FABAIRE is proud sponsor of Luxembourg Pride. pollfabaire yayaillustrations

Texte

Fabien Rodrigues

PRENDRE LE TEMPS

OU CONTRE-LA-MONTRE ?

’avez-vous pas l’impression qu’en ce début d’été, au lendemain d’élections européennes qui piquent un peu (beaucoup), quelque chose cloche en matière de temps ? Qu’il s’agisse de sa signification météorologique ou de ce sens le plus commun, celui qui passe inexorablement, un rouage semble s’être grippé et rendre la tâche difficile au temps, qui est censé « tout adoucir » comme le disait Voltaire. Restons un instant dans la name dropping sauvage mais assumé de grands auteurs puisque j’ai aussi envie de rappeler Françoise Sagan, dont le passe-temps favori était de « laisser passer le temps, avoir du temps, prendre son temps, perdre son temps, vivre à contretemps ». Eût-elle habité dans le coin cette année, elle aurait sûrement ajouté « se plaindre du temps », mais ça…

Cette notion de temps se retrouve donc de manière assez centrale dans ce nouveau numéro de Bold Magazine, avec notamment un grand dossier horlogerie, suite à ma première visite de l’incroyable salon Watches & Wonders à Genève ce printemps. Ne nous voilons pas la face : on sait qu’il y a des sommes mirobolantes en jeu pour un événement international de ce calibre, mais quelle organisation ! Même sans être un grand spécialiste du secteur, le passionné de design et de choses bien faites en moi s’en est pris plein les mirettes… Le temps version luxe, traduit au poignet par un artisanat d’art d’exception et des profils tout aussi mémorables, qui nous dévoilent une partie de leurs secrets dans ces pages.

Il était également grand temps de retrouver un pôle gastronomique digne de ce nom pour cette institution incontournable de la Grande Région qu’est le Centre Pompidou-Metz - et de revoir en chef en couverture de Bold par la même occasion ! C’est donc le très en vue Charles Coulombeau, qui prend les choses en main pour ces deux bonnes nouvelles… Une combinaison de culture et de gastronomie qui donne envie de laisser le temps au temps et de prendre celui de profiter des nombreux festivals de l’été - qui continuent d’innover en matière de pratiques durables comme nous le verrons dans le focus de ce cru - mais aussi des nouvelles adresses gourmandes locales qui continuent à voir le jour malgré des temps plutôt difficiles pour le secteur horeca… Ou encore de s’octroyer un joyeux city trip à Rotterdam, avec une bonne BD sur le punk dans le sac !

Enfin, parce qu’il serait naïf de croire que le temps de l’intolérance est révolu en cette période de pride, je continue évidemment à prendre celui de célébrer les artistes queer, les artistes tout court et tous celles et ceux qui nous permettent, simplement, de passer du bon temps… Allez, on se retrouve à la rentrée !

Fabien Rodrigues

OURS

DIRECTION

Maria Pietrangeli

RÉDACTEUR EN CHEF

Fabien Rodrigues

RÉDACTEURS

Jonathan Blanchet | Laura Centrella

Magali Eylenbosch | Julie Kieffer

Pierre Pailler | Sébastien Vécrin

GRAPHISTE

Dorothée Dillenschneider

DIRECTRICE COMMERCIALE

Julie Kieffer

CONSEILLERS EN COMMUNICATION

Aymeric Grosjean | Kevin Martin

PHOTOGRAPHES

Carl Neyroud | Roza Sayfullaeva (cover)

Toute reproduction de ce magazine, même partielle, est interdite.

SOCIÉTÉ ÉDITRICE WAT éditions Sàrl 74, rue Ermesinde L-1469 Luxembourg Tél.: +352 26 20 16 20

CONTACT redaction@boldmagazine.lu

exemplaires certifié CIM

COUVERTURE #86

On ne l’arrête plus ! Coup d’envoi en ce début juin pour le chef étoilé très en vue Charles Coulombeau, qui prend enfin en main, de manière effective, le pôle gastronomique du Centre Pompidou-Metz. Une arrivée très attendue et une double ouverture, avec le restaurant gastronomique Yozora et la Brasserie Umé… Celui qui s’est aussi fait remarquer sur le plateau de « C à vous » sur France 5 joue sur un tableau multiple avec une aisance presque déconcertante, mais sans jamais oublier celles et ceux qui lui permettent de réaliser ses rêves ni de s’émerveiller des nouvelles belles choses de sa vie. Avec une actualité aussi chaude et des envies de nouvelle étoile, entre art de haut vol et grande gastronomie, il était difficile de ne pas l’inviter en couverture de ce Bold estival…

SITE

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RÉSEAUX SOCIAUX

boldmagazine.lu

CULTURE

PLAYLIST.06

ARTY.08

SAMUEL LEVY FORMES, COULEURS ET PAYSAGES MENTAUX

SERIES.12

MUSIC.14

DANCE DIVINE BIENVENUE AU PANTHÉON TECHNOCOSMIQUE QUEER

CINEMA.18

INTERVIEW.20

CHARLES COULOMBEAU LA CUISINE AU MUSÉE ET L’ART À TABLE

DIARY.26

BOOKS.38

TRENDS

SPOTTED.40 PLOUF DE QUALITÉ

IT LIST.50

GRAND FORMAT : WATCHES & WONDERS .54

INTERVIEWS : BRUNO BELAMICH

PIERRE RAINERO

LIONEL FAVRE

SOCIETY

FOCUS.64 LES FESTIVALS AU DÉFI DE LA CRISE CLIMATIQUE

LIFESTYLE

CRASH TEST.68

FOOD.70

CITY TRIP.74

ROTTERDAM(N) ! 48H ENTRE ARCHITECTURES CONTEMPORAINES ET SAVEURS LOCALES…

SNAPSHOT.80

PLAYLIST

BRITPOP / A. G. COOK

Au bureau, j’ai un collègue, à la fois excentrique et taciturne, qui porte des t-shirts Windows 95, une casquette « I’d rather be online » et des chaînettes en or de gitans aux chevilles. Cette espèce de geekos 3000 qui se languit de LimeWire et Napster, écoute de la musique non-stop au volume maximal dans son casque. Son dernier coup de cœur ? L’album Britpop d’A. G. Cook, un son qu’il qualifie d’« hyperpop ». Bordel, c’est quoi ça encore ? Le skeud est une explosion synthétique retrogaming. CQFD, puisqu’en 2013 le producteur londonien avait monté PC Music, un label à l’esthétique très surchargée, tant au niveau design qu’au niveau cliché de la culture pop. Rapidement, le long des 24 titres, le mainstream des 90 fusionne avec l’EDM sous amphétamines. Aux antipodes de la sobriété musicale, les beats frappent comme des coups de massue rose fluo et les voix éthérées t’invitent dans une transe fantomatique. C’est bruyant. C’est intense. C’est brillant. Je n’avais jamais parlé drogue avec mon confrère farfelu, mais je crois qu’on va avoir une petite discussion...

EUROPAPA / GREATEST HISTS

Suite à mon interview de Tali dans le précédent Bold, je me suis senti légitime comme jaja de mater l’Eurovision, en toute détente sur mon canapé. Au milieu de tous les hurluberlus qui défendent bec et ongle leur nation, mon choix se porte sur Joost, un albinos hollandais au sourire ravageur. Vêtu d’un costume bleu électrique aux épaulettes cartoonesques, le zozo s’égosille au micro en braillant « Europapa », un hymne à la diversité sous acide. Les synthés sont kitsch à souhait et les beats volontairement rétrofuturistes. Ce barjot de l’autre pays du fromage nous embarque dans un trip déjanté aux confins de l’eurodance assumé pour terminer sur du gros gabber bien saturé. Quand je l’ai vu danser le Hakken à la fin de sa prestation à Malmö, j’ai eu envie de me raser le crâne à blanc, chausser des Airmax Big Window et jumper sur du Thunderdome… puis je me suis rappelé mon grand âge. D’ailleurs, en parlant de gabber, Joost propose sur cet EP un remix happy hardcore de Paul Elstak, le pape des raves des Pays-Bas des 90. Gabber 4 Life!

. DISPO (JOOST - DANCE)

ALMIGHTY SO 2 / CHIEF KEEF

Chief Keef revient avec Almighty So 2, un album drill aussi doux qu’une bastos dans la nuque. Né Keith Farrelle Cozart, j’ai davantage entendu parler du Ricain pour ses frasques dans les rues de Chicago et ses démêlés judiciaires que pour son flow ravageur. Et c’est tant mieux, j’écoute du rap pour me faire peur et en aucun cas pour qu’un MC bedonnant m’explique que je m’en sortirais mieux en révisant mon bac plutôt qu’en bicravant en bas d’une tour. Chief Keef, à seulement 28 ans, coche toutes les cases. Il a sorti sa première mixtape à 14 piges, enregistré son hit I Don’t Like deux ans plus tard alors qu'il était assigné à résidence, et s'est retrouvé au centre d’une guerre des enchères entre labels avant même d'être majeur. Le rappeur évoque avec brio les dures réalités de son hood, la violence et les défis de sa célébrité précoce. Ses 16 titres proposent un mix audacieux de beats percutants, de synthés futuristes et de basses lourdes, toujours portés par des textes affûtés, bruts et directs. C’est sombre et puissant comme une teuf d’anniversaire dans une crackhouse du South Side.

. DISPO (DRILL)

I’M TOTALLY FINE WITH IT - DON’T GIVE A FUCK ANYMORE / ARAB STRAP

Arab Strap vient de sortir I’m Totally Fine With It - Don’t Give A Fuck Anymor, un LP qui capture parfaitement le cynisme et la mélancolie du duo écossais. Connu pour leur style distinctif alliant spoken word, indie rock et folk sombre, Aidan Moffat et Malcolm Middleton nous invitent à streamer leurs douze chansons dans l’introspection… et l’humour noir. Tantôt brutal, tantôt honnête, tantôt minimal, tantôt electro, leur son est toujours 100 % Rock’n’roll et 200 % WTF. Commençons déjà par leur blase : un arab strap est une sorte d'anneau pour prolonger l’érection. Le rédacteur en chef de Bold en a une fabuleuse collection. Ensuite leurs lyrics, c'est la porte ouverte à toutes les fenêtres : masculinité toxique, réseaux sociaux, gossip, amourette d’été, alcoolisme, solitude pendant la pandémie, tous les travers de l’homme moderne y passent. Arab Strap capture l'essence des moments sombres de la vie et nous rappelle que la musique peut être un exutoire pour les émotions complexes et contradictoires.

. DISPO (ROCK)

Cuisine réalisée avec le revêtement Mortex®

SAMUEL LEVY

FORMES, COULEURS ET PAYSAGES MENTAUX

Figure bien connue de la scène artistique luxembourgeoise depuis une bonne quinzaine d’années, Samuel Levy a assassiné des dizaines de stylos billes, de pots de peinture et de feutres de couleurs au fil de sa carrière et de ses collaborations. Aujourd’hui, sa pratique évolue et son travail se métamorphose en une nouvelle entité, réfléchie, mature, mais toujours fondamentalement organiqueet qui amène l’artiste à des projets nouveaux pour lui, comme lors de l’ouverture de la Biennale d’Esch-sur-Alzette. Un moment parfait pour une discussion à bâtons rompus…

Depuis tout petit, le dessin est à la fois une passion, mais aussi un refuge pour ce costaud gaillard qu’est devenu Samuel Levy. Il faut dire qu’une épilepsie, même épisodique et « légère », lui fait redouter l’extérieur et les interactions avec les jeunes de son âge, l’incitant plutôt à la quiétude de sa chambre - dans la campagne montoiseet de ses feuilles blanches. Une adolescence assez calme également, voire ascète et sportive, mais pendant laquelle ses talents de dessinateur, son « don inné pour les formes et les couleurs », sont repérés par le corps professoral de son lycée qui l’incite à continuer dans une filière d’arts plastiques. Il faut dire que déjà, le cubisme, l’expressionnisme allemand ou encore le mouvement Bauhaus font déjà partie de ses inspirations : « J’étais très attiré par tout ce qui était géométrie et couleur à l’époque, je construisais aussi beaucoup de maquettes avec ce qui me tombait sous la main, baguettes, épines de sapin ».

LE DESSIN, TU ENSEIGNERAS

Direction donc l’Académie des Beaux-Arts de Mons pour laquelle il se prépare comme un marathonien - ou un gros nerd, au choix. Mais cette préparation s’avère inutile ou presque et le niveau attendu par l’artiste en herbe est loin de ce qu’il imagine, alors qu’on passe le milieu des années 90. Au point de lui faire quitter l’institution à l’issue de la première année. « Pas grave, on repart à zéro, on apprend et j’avais soif d’apprendre ». Il expose déjà un peu, chez Espace Art Galerie, tout en passant la frontière française pour se former à l’enseignement

du dessin et des arts appliqués, « trois années un peu chaotiques, mais qui me permettent d’expérimenter et de me confronter à certaines visions différentes de la mienne ».

Nus, croquis et natures mortes vont permettre alors à Samuel de trouver son « trait », au-delà de la représentation réaliste des choses. Il observe Egon Schiele et d’autres artistes expressionnistes pour s’affirmer et s’épanouir dans ce « premier » style. Et il enseigne dans le secondaire, « un peu à contrecœur parce que je n’aime vraiment pas l’école », mais cela lui permet de mettre un peu de côté pour emménager à Bruxelles, où il travaille avec de jeunes galeries, expose dans des lieux bien connus comme le White Hotel, monte ses premières installations et fait fumer ses premiers stylos bille…

HISTOIRE D’AMOUR ET D’AMITIÉ(S)…

L’année est 2010, la fille s’appelle Sophie. Avant d’être la mère de ses deux pré-ados et sa compagne depuis lors, elle est déjà installée au Luxembourg - ni une, ni deux, Samuel vient y poser ses valises lui aussi. Il commence à travailler avec Carole Badia et son comparse, le regretté Michel Miltgen et réalise ses premiers skulls, identitaires de sa vibe et de la tendance d’alors et qui deviennent très vite des best sellers.

Il rencontre aussi des figures incontournables du street art locales, à l’époque comme à présent, que sont Sumo, Olivier Sader et Thomas Iser. Tiens, incroyable : une bonne dizaine d’années plus tard, les loustics se retrouvent pour une exposition collective « A.D.N group show » (en compagnie

Texte
Fabien Rodrigues

de Kit Empire), organisée par Luc Schroeder dans sa galerie MOB-ART studio pendant tout le mois de mai dernier. Full circle moment . Parmi les réalisations emblématiques du travail de Samuel Levy au Grand-Duché ces dernières années, on retrouve par exemple un des murs d’artistes dans la boutique du Mudam ou encore le ciel coloré du Skybar au City Concorde de Bertrange.

« J’AI EU UNE ADOLESCENCE PLUTÔT

CALME DU FAIT DE MON ÉPILEPSIE, MAIS CELA M’A PERMIS DE MONTRER MON DON INNÉ POUR LES FORMES ET LES COULEURS »

Des projets collaboratifs qui l’enthousiasment, d’autant plus qu’on lui fait confiance et qu’il peut arriver sur un projet en mode page blanche. C’est le cas au Skybar : « Quand Christopher Rahme m’a proposé cette grande fresque sur le plafond de son nouvel établissement, je n’avais pas encore l’écriture que j’ai aujourd’hui ni la direction qu’a prise mon travail : on s’est concertés, j’ai réfléchi longuement à ce que je pourrais faire et on est arrivés à quelque chose qui nous a satisfaits tous les deux ». Ces fresques - en entreprises, au Luxembourg, à Bruxelles et ailleurs - sont un type de projet qui fait à présent partie intégrante de la réflexion de Samuel Levy et en représentent, évidemment, un volet rémunérateur indéniable.

PROCESSUS ET COUTUMES

Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y insuffle pas tous les bienfaits que son art lui apporte au quotidien, un art qu’il imagine un peu de manière holistique, avec le processus de création comme point d’entrée, de focalisation et de pivot. « La genèse du travail et le processus sont absolument primordiaux dans ma démarche artistique. Mon travail des formes et des couleurs a toujours été thérapeutique pour moi. Si j’arrive à transmettre ce sentiment à celles et ceux qui l’observent, alors j’ai réalisé ce que je souhaitais ». Un outil social, un « catalyseur » protéiforme donc, qui s’adapte aux envies de l’artiste, à la demande d’autrui pour devenir un point de jonction vertueux entre les deux.

En ce moment, par exemple, il a envie de voir les choses en grand - même s’il ne s’interdit absolument pas de continuer à travailler avec des galeries quand il le jugera pertinent : des fresques donc - qu’il réalise de toute façon et de manière concertée avec son galeriste Luc Schroeder ; mais aussi des projets plus niches, comme l’habillage ad hoc et unique d’une série de bateaux dont le design a été développé pendant huit ans par un passionné suisse, en cours de réalisation. Le projet, de longue haleine, est encore sous scellés, mais c’est assez fou, très niche, très à la croisée des chemins. On est loin du « spirographe » des débuts…

INNER LANDSCAPE

C’est le grand projet de Samuel jusqu’en 2025. L’affirmation et la future révélation de l’identité nouvelle de son travail artistique, née sous le nom d’Artificial Nature à la veille de la pandémie.

« J’AIME

POUVOIR ARRIVER SUR UN PROJET DE COLLABORATION COMME SUR UNE PAGE BLANCHE »

Il s’acharne sur le trait, retrouve la base de son travail de dessin, trouve une écriture différente qui reçoit un accueil très positif de son entourage. Le paysage abstrait devient un paysage mental de manière organique, naturelle. « Ce côté intérieur-extérieur est très représentatif de mon processus de création, je crée un pont sensitif entre les gens et leur environnement extérieur naturel - forêt, milieu marin… Ce lien est très remarquable chez certaines personnes et réveiller ces émotions, c’est cela mon travail ».

Avant une présentation de grande envergure, « monumentale », d’Inner Landscape à la Galerie Schlassgoart de Nathalie Becker à Esch-sur-Alzette au printemps 2025, Samuel n’a pas le temps de se reposer sur ses lauriers. À Paris d’abord, au MAIF Social Club plus exactement, lieu de vie, d’expositions et d’expériences créé en 2016 par la MAIF et qui propose tout au long de l’année « une programmation engagée en faveur des valeurs d’inclusion, de solidarité, de vivre ensemble et de développement durable ». La structure, située rue de Turenne, a proposé à Samuel de réaliser une expo sur le cosmos et la roche, un sujet se prêtant particulièrement bien à son dessin et à l’évolution de ce dernier vers la matière, avec moins de « surcharge de couleur ».

Mais aussi au Luxembourg, avec une participation très intéressante à l’inauguration de la nouvelle Biennale « Architectures » d’Esch-sur-Alzette. En effet, l’artiste a été sollicité dans le cadre de REESCH E’Vol #1, un des temps forts de ce lancement présenté le 18 mai dernier au Bâtiment 5.

Fusionnant art contemporain et arts du cirque, ce spectacle ambitieux coproduit par Violeta Frank, sur un scénario original de Sean McKeown, explorait la métamorphose d’Esch-sur-Alzette, cité industrielle se transformant en capitale culturelle, avec une orchestration réussie par Crystal Manich et Mukhtar O. S Mukhtar et faisant intervenir des danseurs et acrobates à la réputation internationale, notamment issus du Cirque du Soleil…

« AVEC INNER LANDSCAPE , JE METS UN PEU DE CÔTÉ LA COULEUR DANS SON EXCÈS POUR ME CONCENTRER SUR LA LE DESSIN ET LA MATIÈRE »

Samuel est lui, intervenu au niveau de l’habillage des performers : « J’avais déjà un pied dans la scène eschoise, notamment grâce à Ralph Waltmans et Loïc Clairet (respectivement Directeur des affaires culturelles de la ville et Directeur de la biennale ; ndlr) qui me met en relation avec Violeta. Le contact passe super bien, on s’entend à fond sur la collaboration. Des photos et des fragments vidéo sont réalisés alors à mon atelier par l’équipe pro du spectacle afin de réaliser des costumes à partir de ce matériel artistique, mais je suis aussi inclus à tout le processus de création derrière ! Je rencontre des artistes venus du monde entier, excellant dans des disciplines très variées, mais tout est absolument limpide. Un grand plaisir de travailler comme ça, avec en plus beaucoup de chaleur humaine »…

Lors du spectacle, Samuel prend conscience de l’envergure de cette collaboration et ne peut qu’être plus motivé que jamais pour ce qui arrive…

© Black Magic Tea

KNOKKE-HEIST, CC SCHARPOORD

JUNE 7 / SEPTEMBER 29 ‘24

TICKETS: WATEREXPO.BE

degré d'attente note sur 5

THE ACOLYTE MONDE OUVERT

« VOLONTAIREMENT CRYPTIQUE, LE PITCH, QUI ESQUISSE UN RETOUR DES FORCES OBSCURES S'ANNONCE DONC ALLÉCHANT »

Star Wars a-t-elle enfin trouvé la voie de l'émancipation ? La saga créée par George Lucas et reprise en main par Disney depuis 2012 ne s'était jusque-là guère affranchie de la généalogie des Skywalker ou de la chronologie couverte par les films canoniques. Pour sortir un peu des sentiers battus, il fallait, à défaut, se tourner vers la production foisonnante de livres, comics et jeux vidéo tirés de son univers étendu depuis plus de quarante ans. Bonne nouvelle, The Acolyte va peut-être permettre au futur de Star Wars à l'écran de s'ouvrir à de nouveaux horizons.

Se déroulant un siècle avant les événements de La Menace Fantôme,

la série prend place dans la période dite de « La Haute République », pendant laquelle l'Ordre Jedi est à son apogée. Une époque de prospérité où l'ombre des Sith est encore distante... enfin, semble-t-il. Cette paix apparente est perturbée par une série de crimes aux mises en scène mystérieuses.

Un maître Jedi prénommé Sol (Lee Jung-jae, popularisé par Squid Game) flaire le coup fourré et y voit les agissements d'une guerrière qu'il a bien connue par le passé...

Au casting, on retrouvera également Carrie-Anne Moss, LA Trinity de la saga Matrix qui va promener toute son aura d'héroïne de SF dans une galaxie lointaine ou Dafne Keen, remarquée dans Logan ou His Dark Materials

Volontairement cryptique, le pitch, qui esquisse un retour des forces obscures s'annonce donc alléchant. À condition de ne pas se prendre les pieds dans le tapis et de commettre le crime de lèse-majesté que redoutent tous les fans de La guerre des étoiles À savoir que les équipes aux manettes ne se lancent dans un « retcon » maladroit qui ne vienne balayer les règles établies par Lucas depuis le premier jour.

On fait confiance aux gardiens du temple de Lucasfilm pour éviter l'impensable dans cette prise de risque qui ne doit pas s'avérer contreproductive. Et permettre à Star Wars de prendre, enfin, une nouvelle ampleur. . SUR DISNEY+

MAÎTRE JEDI : LESLYE HEADLAND
PADAWANS : LEE JUNG-JAE, MANNY JACINTO, CARRIE-ANNE MOSS...
Texte
Jonathan Blanchet

HOUSE OF THE DRAGON S2 POTARDS AU MAX

KHAL : RYAN CONDAL

MAISON TARGARYEN : MATT SMITH, OLIVIA COOKE, EMMA D’ARCY...

En attendant la suite littéraire du Trône de fer qu'on commence à désespérer de lire un jour, la saga de George R.R. Martin continue de se décliner sur le petit écran. Suite attendue d'une première saison pas déshonorante, cette saison 2 de House of the Dragon est un événement dans le sens où elle sert de rampe de lancement de la nouvelle plateforme de streaming Max (avec un tas de contenus Warner et HBO) en Europe. En attendant les séries dérivées de The Batman ou de Dune, les vrais tentpoles qui vont faire du bruit.

. SUR MAX À PARTIR DU 1ER JUILLET

BECOMING KARL LAGERFELD HAUTE COUTURE

LA VOIX DU LAC TRUE DETECTIVE

GARDIENNE DU MYSTÈRE : ALMA HAR'EL ENQUÊTRICES HORS PAIR : NATALIE PORTMAN, MOSES INGRAM...

La disparition d'une petite fille dans le Baltimore des sixties va amener deux femmes venues de différents horizons à se rencontrer. D'un côté, une femme au foyer tente de fuir son passé en se réinventant en journaliste d'investigation. De l'autre, une mère se retrouve confrontée à la corruption dans les bas-fonds de Baltimore. Et si leurs découvertes étaient liées ? Avec Natalie Portman et Moses Ingram (de la série Obi Wan). La curiosité nous pique.

. À PARTIR DU 19 JUILLET SUR APPLE TV+.

COUTURIÈRES : ISAURE PISANI-FERRY, JENNIFER HAVE, RAPHAËLLE BACQUÉ... INCARNATIONS D'UN STYLE : DANIEL BRÜHL, THÉODORE PELLERIN, ARNAUD VALOIS...

Le milieu de la mode intéresse décidément le petit et le grand écran. Juste après The New Look (AppleTV+) et le documentaire High&Low sur Galliano, voici Becoming Karl Lagerfeld, anciennement Kaiser Karl (d'après le livre-enquête de la journaliste Raphaëlle Bacqué). Soit le récit de la prise de pouvoir du styliste sur le monde de la mode, à l'époque où il se faisait remarquer chez Chloé. En coulisses, il fait la rencontre de Jacques de Bascher... Un casting cinq étoiles (Daniel Brühl, Théodore Pellerin, Agnès Jaoui, Alex Lutz) au service d'une direction narrative qui s'annonce passionnante.

. À PARTIR DU 7 JUIN SUR DISNEY+

BIENVENUE AU PANTHÉON TECHNOCOSMIQUE QUEER

Ses apparitions au Luxembourg sont certes choisies avec grand soin, mais chacune d’entre elles ne peut confirmer qu’une chose : Dance Divine est une de ces artistes qui font bouger les choses, exploser les cases et floutent les limites du possible avec brio. Entre le Grand-Duché, Berlin et le reste du monde, cette technopapesse en devenir n’aura de cesse que de nous emmener dans son voyage musical et cosmique, notamment lors de la Luxembourg Pride Street Fest, organisée les 13 et 14 juillet prochains…

Texte Fabien Rodrigues

Diana Dobrescu - she/they/them pronouns - est née à Bruxelles, au sein d’une famille qui avait fui la chute du régime communiste roumain et arrivée dans la capitale européenne sous le statut de réfugiés politiques. Un papa ingénieur, qui accède à un poste à responsabilités au Luxembourg ; Diana n'a que 9 ans mais prend vite ses marques au Grand-Duché : « J’estime que c’est une chance d’avoir été élevée en grande partie ici, j’ai adoré grandir au Luxembourg. J’ai pu effectuer mon cursus scolaire à l’École européenne, apprendre à parler cinq langues… ».

UNE IDENTITÉ ENTRE TERRE ET CIEL

Bac en poche, elle s’en retourne tout de même à Bruxelles où elle étudie entre autres le journalisme. Toutefois, d’autres choses lui trottent alors sévèrement dans la tête. « J’étais loin d’être une élève modèle, j’étais toujours dans mon monde fantasmatique… C’est alors que j’ai commencé à devenir astrologue, en m’intéressant à comment les astres et l’énergie quantique peuvent avoir un impact sur les gens. J’ai très vite commencé à réaliser des thèmes astraux auprès d’une clientèle fidèle, dont l’énergie s’alignait bien avec la mienne ».

Elle entend alors des mots comme sorcellerie, ou witchcraft en anglais, un terme qui ne la dérange pas plus que ça, mais auquel elle préfère largement healing craft - l’art de soigner. Un art auquel elle combine vite la musique, en participant notamment à des jam sessions alternatives qui élèvent encore sa conscience artistique. « Apprendre à connaître les êtres humains à travers l’art et la musique est quelque chose d’incroyable, qui dépasse l’espace et le temps à mon sens », confie Diana avec une sérénité bienveillante qu’il est difficile de ne pas ressentir. Faisons fi des « peine à jouir » - pour citer la très appréciée maire de Paris Anne Hidalgo : Dance Divine ne joue pas sur le même plan que la plupart de l’humanité et c’est tant mieux. Elle ne joue pas, ne mime rien et imite encore moins, sa personnalité organique ne semble inspirée que par un courant naturel et créatif sur lequel Diana surfe avec aisance, entre inspiration et convictions.

« L’ÉVOLUTION DE MON IDENTITÉ ET DE DANCE DIVINE M’A AUSSI AIDÉE À ACCEPTER QUE JE NE POUVAIS PAS ÊTRE TOUT, QUE JE PEUX TRÈS BIEN ÊTRE SEULE SUR SCÈNE »

LA MUSIQUE POUR CONNECTER

À Bruxelles, avant d’être aspirée dans un tourbillon passionné par la musique techno pendant et après les différents épisodes de confinement pandémique, elle devient ellemême organisatrice de jams, co-crée un collectif et monte une galerie d’art alors qu’elle n’a pas encore 25 ans, dans un contexte cosmopolite qu’elle apprécie particulièrement. L’endroit, Niko Matcha, est un lieu de rencontre citoyen et culturel que l’on pourra trouver jusque récemment au Grand Hospice, non loin de la place Sainte-Catherine… Diana y rencontre l’artiste Kompo, qui devient un ami proche

et avec qui elle développe le projet Dance Divine dans un échange vertueux de story telling et d’appréhensions de matériel technique, ce qui l’amène à produire son premier album, dont le concept est de poser la question « Comment s’amuser avec le chaos ? ». Les mots deviennent des outils « alchimiques » pour connecter les gens entre eux, LA grande valeur intrinsèque de Dance Divine et de Diana Dobrescu au quotidien, mais les influences musicales viennent de mouvements bien réels : le funk de Prince et de Detroit, les performances de Laurie Anderson - qu’elle qualifie de « Mother » - ou encore l’univers si unique de Björk. Elle adore créer cette musique, mais elle comprend aussi alors l’envers du décor, le business de l’industrie musicale : il faut des contacts, un bon label, de l’entregent pour percer…

« L’IDÉE POUR MON SET LORS DE LA LUXEMBOURG PRIDE EST UNE MÉTAPHORE MUSICALE QUI

À cela, elle préfère tourner avec ses différents groupes, « avec mon matériel d’époque, qui peut être très encombrant », comme le synthétiseur Juno sur lequel un danseur un peu trop proche renverse un verre plein d’alcool un soir de prestation parisienne ! Cet aspect physique parfois difficile et la fin des confinements vont amener Dance Divine à s’engager dans une voie plus numérique et DJing, plus « connecté ».

SHE’S HERE, SHE’S QUEER

Les convictions de Diana sont d’abord et avant tout celle du don qu’elle a reçu et la volonté de le partager, de se connecter aux autres via lui. Et elle va être renforcée au fur et à mesure de la prise de conscience de son identité queer, de l’acceptation de cette « féminité masculine » qu’elle ressent en elle, de cette « guerrière butch » qu’elle voit dans son miroir… « Je pense que cela m’a aussi aidée à accepter que je ne pouvais pas être tout, que je peux très bien être seule sur scène, que je peux organiser mes tournées comme je l’entends sans devoir forcément faire de compromis sur la manière dont je souhaite allouer mon temps. J’aime beaucoup toutes mes collaborations, mais ce focus sur moi m’a permis de me concentrer sur mes différentes identités plutôt que sur trop de projets ». Slay.

Aujourd’hui, Diana se définit comme une artiste transmedia qui se « décline » en trois identités créatives : Dance Divine l’entertainer, Monica Kinolta la musicienne adepte de hardware et Cyber Amazone, un dispositif musical dédié à combattre l’ordre patriarcal établi ; « ce qui me permet de montrer qu’en tant que femme queer et productrice d’avant-garde, je peux continuer à me questionner moi-même, à apprendre de mes erreurs et à transmettre les enseignements que j’en tire, à évoluer dans mes identités ». Géographiquement, son terrain de jeux se trouve principalement entre Berlin et Luxembourg,

MUSIC

mais s’étend régulièrement à travers le globe, comme lors de ses résidences à Miami, mais aussi de ses tournées en Asie (Chine, Indonésie…) ou en Tunisie où elle s’est fortement liée aux communautés queer locales, souvent sous-représentées et marginalisées.

Sur la scène luxembourgeoise, Dance Divine - qui s’est identifiée comme non binaire pendant plusieurs annéesestime qu’il y a encore de la place pour plus d’activisme queer vertueux et de représentation parmi les artistes et les grands événements culturels, notamment en matière de présence féminine, mais qu’il faut toujours « faire attention au pink washing ». Selon l’artiste engagée, son activisme « est là pour inciter à la tolérance et à l’expression de soi, à son rythme ; à pouvoir fleurir et s’épanouir dans ce que l’on souhaite et dans une temporalité propre, sans subir de pression, de jugement ou d’excès de la cancel culture ».

Mais Diana va bien au-delà du simple activisme queer : elle étend son interaction avec autrui dans une optique de transformation de la haine en enseignement : « Il est impossible d’empêcher ce qui se passe dans le monde aujourd’hui, mais plus nous pourrons process, interpréter les événements et créer de belles choses en ce faisant, plus nous pourrons, peut-être, nous élever en donnant la priorité à ce qui nous connecte : l’amour, l’humilité, la compassion, la solidarité »… Et c’est exactement ce qui se retrouvera au centre de prochain album de Dance Divine.

DANS L’IMMÉDIAT

Si la Luxembourg Pride affiche des visages d’artistes queer incontournables de la scène pop internationale comme Bilal Hassani, Conchita Wurst ou Gustaph, représentant de la Belgique lors du concours Eurovision de 2023, le public pourra aussi compter sur la présence importante de Dance Divine, dans un volet plus alternatif, mais aussi très inclusif et local. Il faut dire que sa performance à la Kulturfabrik avait fait grand bruit lors de l’édition 2023 !

« L’idée pour mon set serait de créer un show de deux heures, qui dépeindrait la libération d’une entité contrainte, n’éprouvant aucun plaisir particulier d’exister, mais se transformant en une fleur qui éclot en mille pétales dans une métaphore musicale mémorable. Je suis encore en train de conceptualiser la chose, mais j’imagine deux artistes jumelles que j’aime beaucoup à mes côtés sur scène - un peu comme Beyoncé et Les Twins, dont elle ne se sépare jamais ou presque - mais qui seraient ici deux sœurs lesbiennes berlinoises géniales qui m’aideraient à questionner en live

cette notion d’identité et au travail qu’il faut fournir pour découvrir la sienne - ou les siennes, comme dans mon cas ». On vous a perdu ? Après tout, si vous êtes arrivés jusqu’à cette presque fin d’article, vous ne pouviez pas vous attendre à moins de la part de Diana ! Ne reste à voir ce que tout cela donne le jour J…

En attendant cet événement devenu incontournable, Diana travaille activement sur son propre label Aquatransmute, « un label queer qui a pour vocation d’organiser des événements et des live streams au Luxembourg autour du potentiel naturel et culturel du pays, de rassembler les femmes et les personnes queer et de mettre en relation et lier, à l’échelle internationale, des producteurs et des artistes visuels afin de générer une plateforme transmedia évolutive ». Un réseau numérique déjà actif et créé en mars pour raison…cosmique !

En effet, Diana n’a jamais oublié ou laissé de côté son don d’astrologue, et il se trouve que les planètes étaient alignées à ce moment pour le lancement du label et d’un nouvel album ! Parions que les astres seront tout aussi cléments pour la performance de l'artiste lors de la Luxembourg Pride 2024, où l'on a hâte de la retrouver, ici comme au bout du monde.

Texte
Fabien Rodrigues

degré d'attente

ALIEN : ROMULUS LE LOUP DANS LA BERGERIE

« ROMULUS SEMBLE RENOUER

AVEC LES RACINES

DE LA FRANCHISE, TANT FORMELLEMENT

QUE DANS LA NARRATION »

CAPITAINE : FEDE ALVAREZ

ÉQUIPAGE : CAILEE SPAENY, ISABELA MERCED, DAVID JONSSON FRAY...

Souvenez-vous. À des années-lumière de la Terre, l'équipage d'un vaisseau dérivait vers une planète inconnue pour se faire décimer par une créature mortelle, à l'exception d'une survivante qui allait devenir une star : Sigourney Weaver, alias Ellen Ripley.

Dans l'espace, personne ne vous entendait crier, sauf peut-être les pontes d'Hollywood qui ont permis, grâce au concours de cinéastes inspirés, de faire d'Alien une franchise, où chacun apporterait sa patte. Après 1997 et le quatrième volet signé par le frenchie Jean-Pierre Jeunet, la saga s'est un peu perdue, entre crossovers partagés avec une autre créature mythique

du cinéma ( Alien versus Predator ) et préquels repris par l'initiateur de la saga (Prometheus, Alien : Convenant ).

En attendant la série signée Noah Hawley (Legion) qui explorera à son tour cet univers incontournable du survival horror, Alien : Romulus pourrait-il être l'épisode de la réconciliation ? Jugez plutôt.

Confié au cinéaste uruguayen Fede Alvarez, remarqué par ses incursions dans le genre horrifique (Don't Breath et, avant cela, un remake du Evil Dead de Sam Raimi), Romulus semble renouer avec les racines de la franchise, formellement (la menace tapie dans

l'ombre, les lents travellings pesants dans les coursives d'un vaisseau présent dans le trailer) et narrativement (il se situerait chronologiquement entre le Alien de Ridley Scott et le deuxième volet signé James Cameron). Il met aussi en scène une nouvelle héroïne, incarnée par la jeune actrice montante Cailee Spaeny, tout auréolée d'un prix d'interprétation à Venise pour Priscilla de Sofia Coppola et vue depuis au cœur du Civil War d'Alex Garland.

Le film pourrait bien s'en retrouver dopé et le personnage pourrait bien trouver grâce aux yeux des fans invétérés d'Ellen Ripley. Même si, à la fin, la star du film reste le xénomorphe. . SORTIE LE 14 AOÛT

HORIZON : UNE SAGA AMÉRICAINE COW-BOY DEVANT L'ÉTERNEL

L'HOMME AU CHAPEAU : KEVIN COSTNER

LES CAVALIERS : KEVIN COSTNER, SIENNA MILLER, SAM WORTHINGTON

Il y a quelque temps, Kevin Costner, figure de proue de la série Yellowstone, quittait cette saga westernienne pour d'autres horizons. En l’occurrence, pour son propre film et une autre série... de films. Horizon, fresque au long cours, rêvée par son auteur, explore quinze ans de la grande histoire américaine, avant et après la guerre de Sécession. Si tout se passe bien pour l'exploitation du film, le deuxième volet, en pleine postproduction, devrait suivre très rapidement. Costner y a, en tout cas, placé toute sa fortune. L’œuvre d'une vie ?

. SORTIE LE 3 JUILLET

DEADPOOL & WOLVERINE POWER COUPLE

LE MEILLEUR POTE DES DEUX : SHAWN LEVY

ROSTER : RYAN REYNOLDS, HUGH JACKMAN, EMMA CORRIN...

Deadpool va-t-il sauver le MCU ? Éminemment « méta », le film et le personnage de justicier frappadingue porté sur grand écran par Ryan Reynold l'est peut-être ici involontairement.

Parce qu'il est le seul film estampillé MCU à sortir cette année et que les studios, frappés par la « super-héros fatigue » et l'enchaînement de productions plus ou moins bâclées, se cherchent un second souffle. Pour l'occasion, ils convoquent donc le mutant griffu Wolverine, toujours incarné par Hugh Jackman.

. SORTIR LE 24 JUILLET

CINELUX

L'INDE ET LE LUXEMBOURG SACRÉS À CANNES

Cela faisait trente ans que l'Inde n'avait pas été représentée en compétition cannoise. Le soir de l'annonce du palmarès, le film de Payal Kapadia, All we imagine as light , a été récompensé du Grand Prix par le jury mené par Greta Gerwing. Une double récompense, puisque ce récit des vies et des songes de deux colocataires de Mumbai a séduit Gilles Chanial et Govinda Van Maele (Les Films Fauves) qui l'ont co-produit aux côtés de partenaires indiens, français et néerlandais. Le Luxembourg et Les Films Fauves repartent donc comblés avec leur première récompense dans cette catégorie. Yes, they Cannes !

CHARLES COULOMBEAU

LA CUISINE AU MUSÉE ET L’ART À TABLE

On ne l’arrête plus ! Coup d’envoi en ce début juin pour le chef étoilé très en vue Charles Coulombeau, qui prend enfin en main, de manière effective, le pôle gastronomique du Centre Pompidou-Metz. Une arrivée très attendue et une double ouverture, avec le restaurant gastronomique Yozora et la Brasserie Umé… Celui qui s’est aussi fait remarquer sur le plateau de « C à vous » sur France 5 joue sur un tableau multiple avec une aisance presque déconcertante, mais sans jamais oublier celles et ceux qui lui permettent de réaliser ses rêves ni de s’émerveiller des nouvelles belles choses de sa vie. Avec une actualité aussi chaude et des envies de nouvelle étoile, entre art de haut vol et ,grande gastronomie, il était difficile de ne pas l’inviter en couverture de ce Bold estival…

Bonjour, chef ! À quelques minutes de ton premier service « officiel » au Centre Pompidou-Metz, comment te sens-tu ?

Franchement, je suis serein et en pleine forme. On avait annoncé le 5 juin, on y est, on ouvre. On a travaillé d’arrache-pied avec mon épouse Roxane et nos équipes, en bonne intelligence avec le musée, on s’est rodés avec plusieurs repas tests et on est prêts !

Ça sent bon tout ça… Peux-tu nous faire une petite biographie rapide, ton parcours en résumé ?

Je suis né en Normandie et j’ai été formé au lycée hôtelier de Biarritz. À 16 ans, j’obtiens une première place au Relais de la Poste à Magescq, deux étoiles, puis dans une autre institution prestigieuse au Pays basque, chez les Frères Ibarboure eux-mêmes étoilés, pendant deux ans. S’en suivent trois ans chez un trois étoiles, Michel Guérard aux Prés d’Eugénie, puis à la Maison Lameloise, un autre trois étoiles, en Bourgogne cette fois. Je passe ensuite par l’Angleterre dans un Relais et Châteaux du West Sussex, où je reste finalement quatre ans. Puis, après avoir passé quelques mois au Japon pour me perfectionner et découvrir le pays, je pose mes valises à Nancy avec Roxane où l’on rachète le restaurant La Maison dans le Parc et où l’on obtient une première étoile huit mois après notre arrivée…

Comment s’est déroulée la réalisation de ce nouveau projet gastronomique, dans l’institution culturelle à l’envergure internationale qu’est le Centre Pompidou-Metz ?

Au mois d’août 2023, j’ai été approché par la direction du musée, qui cherchait un chef pour reprendre le restaurant, anciennement La Voile Blanche, resté fermé suite à la pandémie. Il fallait tout reprendre à zéro, revoir entièrement le concept, prendre en considération la « double salle »… Clairement,

tout cela allait demander beaucoup de travail, mais j’ai vraiment vu les possibilités et on a travaillé main dans la main avec le Centre Pompidou pour trouver le concept qui pourrait satisfaire tout le monde. Depuis la signature en janvier, il ne s’est pas passé une semaine sans que l’on se voie et que l’on avance ensemble… Maintenant, c’est parti pour une concession de six ans.

« AU YOZORA, NOS DEUX MENUS DÉGUSTATION SONT EN 12 ET 16 SERVICES. IL NE FAUT PAS AVOIR PEUR, CERTAINS SERVICES SONT UNE SEULE BOUCHÉE ! »

© Roza Sayfullaeva

Cette double salle est à l’origine de ton projet, qui comprend un restaurant gastronomique, Yozora, mais aussi une brasserie franco-japonaise, Umé. Tu peux nous en dire plus sur ces deux entités ?

Tout à fait ! Lors de la présentation du projet et de ma première visite, ce découpage m’a paru d’abord compliqué. J’ai tout de suite eu un coup de foudre pour cette petite bulle géniale dans laquelle on ouvre Yozora, un restaurant gastronomique de 24 couverts inspiré de la tradition japonaise de l’omakase. Le nom, qui signifie « le ciel nocturne » en japonais, évoque la magie et la poésie des nuits étoilées… Il faut dire que lorsque le Centre Pompidou-Metz m’a approché, j’étais en fait en train de déposer un dossier au Japon pour y ouvrir un restaurant identique ou presque. Il a fallu faire un choix et j’ai, au final, transposé ce que j’avais préparé pour ce restaurant à l’autre bout du globe pour concevoir Yozora. Mais il y avait aussi cette grande salle avec bien plus de couverts, avec sa grande terrasse idéalement placée sous la canopée du musée : il fallait en faire une brasserie accessible et efficace, pour les visiteurs du musée, mais aussi pour tout le monde. Nous avons donc développé le concept Umé en parallèle, une brasserie contemporaine franco-japonaise.

L’articulation entre les deux espaces s’est-elle faite naturellement ?

Pas vraiment, mais on est finalement très contents du résultat. Au début, nous avons beaucoup réfléchi avec l’architecte du musée, le célèbre Shigeru Ban, pour créer un accès direct à Yozora le soir - le restaurant gastronomique n’étant pas ouvert

pour le déjeuner. Mais aucune idée ne fonctionnait, j’ai donc décidé de faire beaucoup plus simple : les clients passent par la Brasserie Umé, dressée pour le lendemain, ce qui permet aussi de leur montrer qu’ils peuvent revenir en journée pour un repas différent. Umé nous permet aussi d’organiser des événements de plus grande envergure, car on peut y accueillir jusqu’à 200 personnes quand tout est grand ouvert. On y réalisera les dîners de vernissage par exemple, ainsi que des événements relatifs à la saison du musée. Et puis la terrasse se suffit à elle-même, pas besoin d’en dire beaucoup plus avec cette vue plutôt dingue - on espère juste que la ville aura bientôt fini ses travaux au marteau piqueur en bas !

Tu peux nous raconter ce qu’il se passe dans les assiettes ?

Du côté de la brasserie, on a vraiment cherché à conjuguer saveur, bons produits et efficacité pour un public ciblé. Les plats ont un petit côté bouchon, mais avec ma patte et mes inspirations japonaises et panasiatiques, bien sûr.

Sur cette première carte, tu vas pouvoir trouver par exemple des œufs mimosas marinés à la betterave et garnis d’une mousse au miso et anchois, une rémoulade de daïkon avec un bavarois chèvre, un gel de jaune d’œuf et des graines de moutarde pickles et ce qui s’annonce déjà comme un best-seller : un okonomiyaki à la citronnelle et au fuseau lorrain ! L’okonomiyaki est une galette de chou typique de la street food nippone et que l’on sert avec une sauce et du katsubochi, c’est-à-dire des flocons de bonite séchée, avec trois accompagnements… Un système de commandes par internet facilite quant à lui le service.

« CERTAINS AIMENT UTILISER DES TERMES UN PEU MARKETING COMME RSE OU APPROCHE DURABLE ; J’APPELLE ÇA SIMPLEMENT DU BON SENS PAYSAN… »

Pour Yozora, l’optique est totalement différente : nous nous sommes vraiment inspirés de l’omakase et des grands dîners japonais en une multitude de petits services, c’est pourquoi nos deux menus dégustation sont en 12 et 16 services. Il ne faut pas avoir peur, certains services sont une seule bouchée ! Avec la sensibilité et les cuissons japonaises que j’aime. Une fois de plus, et comme à La Maison dans le Parc, les beaux produits y sont aussi importants que les recettes et j’ai mis un point d’honneur à stimuler au maximum notre réseau d’artisans de confiance pour avoir des produits de qualité et les plus locaux - lorrains - possibles. Pour rendre hommage à leur savoir-faire de l’ombre, on a d’ailleurs créé un petit fascicule qui les présente et que l’on offre aux clients en fin de dîner : Mickaël Recchione pour la truite et l’omble chevalier dans les Vosges, les incontournables Frères Marchand de Nancy pour le fromage ou encore Xavier Lallement et son incroyable bœuf Wagyu lorrain pour ne citer qu’eux… Certains aiment utiliser des termes un peu « marketing » comme RSE ou approche durable ; j’appelle ça simplement du bon sens paysan !

Tout semble être étudié au millimètre au Yozora…

Absolument, c’est un des aspects du travail sur lequel j’aime aussi beaucoup me concentrer, passer du temps et

obtenir exactement ce que je veux. Pour la vaisselle et certains éléments de décoration, nous avons travaillé avec une céramiste nancéienne talentueuse, Céline Blaudez, qui estampille chaque création avec le nom Yozora ; pour le service, nous proposons par exemple un coffret de couteaux faits ad hoc pour l’endroit et qui permet à chacune et chacun de choisir son outil de découpe ; nous avons aussi un superbe chariot où l’on va exposer les ingrédients à l’état brut pour stimuler aussi la vue et le savoir ! J’aime vraiment cet équilibre entre une ambiancé épurée, minimaliste, et un souci du détail sur chaque élément présenté à la clientèle, de leur arrivée à leur départ, en passant évidemment par tout ce qui va leur être servi.

Et côté cuisine, tu as fait venir un peu de monde de Nancy ? Comment vont s’organiser vos semaines entre La Maison dans le Parc et le Centre Pompidou-Metz ?

Effectivement, une bonne partie de la cuisine ici a été formée dans celle de Nancy, notamment mon chef exécutif pour Yozora et Umé, Antoine Morque, qui est de Nancy, qui travaille très bien avec moi depuis quatre ans - second depuis un an - et pour qui j’ai vu une évolution toute naturelle à Metz. C’était important pour moi de commencer ce projet important avec des gens qui me

connaissent, qui me respectent et qui savent pourquoi je suis là… Les nouveaux sont aussi venus passer une semaine avec moi à Nancy pour ce faire. Et puis à Metz, on a décidé d’avoir une équipe inclusive, avec des professionnels en situation de handicap - un aspect que nous allons continuer à stimuler.

Pour l’ouverture, nous sommes ici à fond avec Roxane afin de mettre en place les deux restaurants comme il faut, jusqu’à la mi-juin au moins, puis nous viendrons chacun une fois par semaine minimum - ce sera le vendredi dans mon cas. Ma seconde et mon chef adjoint de Nancy, Lou et Baptiste, viendront, eux aussi, un jour par semaine, de façon à rayonner d’une certaine unité. Il ne faut pas oublier que nous sommes indépendants, nous n’avons pas d’investisseurs : c’est Roxane et moi, point. On a mis nos économies dans ce nouveau défi et cela nous enthousiasme au possible, ce qui ne nous empêche pas de nous rappeler au quotidien que nous avons bien grandi : entre La Maison

dans le Parc, le foodtruck Izakaya et notre nouvelle équipe messine, nous arrivons presque à 70 collaborateurs !

Comment se portent vos enseignes nancéiennes, d’ailleurs ?

Ça va très bien ! Le restaurant tourne à merveille et nous avons confirmé notre étoile en mars dernier. Le foodtruck est un carton aussi, notamment en cette saison où il est très demandé pour des événements. J’ai décidé de le déplacer plus qu’avant : d’une rotation permanente dans les mêmes endroits, on est passé à une rotation mensuelle avec de nouveaux lieux chaque mois. Ceux-ci ne manquent pas à Nancy et ses environs, et cela permet aussi de montrer ses possibilités événementielles à encore plus de monde…

Ici à Metz, tes restaurants vont être évidemment entourés d’art au quotidien, c’est quelque chose qui te plait ?

Ah oui, tout à fait ! On a par exemple réalisé le vernissage de Katharina Grosse la semaine dernière, c’était super de pouvoir la rencontrer, de parler de son art, de lui faire goûter ma cuisine… J’attends un ruissèlement, une verticalité entre l’art et ma cuisine ; que les artistes et leur public puissent percer ma cuisine, rentrer dedans, avoir leur retour. J’avais aussi beaucoup aimé créer un dessert inspiré par l’œuvre de Yayoi Kusama il y a quelque temps… L’installation s’est faite de manière vraiment positive et je vois que l’on va réussir à travailler ensemble. Côté horaires, on s’est aussi alignés sur le jour de fermeture du musée, nous sommes donc fermés le lundi et le mardi, mais Yozora reste ouvert le dimanche soir, ce qui peut être vraiment intéressant.

Des projets en particulier pour cet été et des envies, au-delà de cet ambitieux lancement ?

Évidemment, ça va bien bouger ici ! À Nancy, on organise un dîner à 4 mains avec un chef que tu dois bien connaître, Ryôdô Kajiwara, le 11 août. D’autres 4 mains arrivent ensuite à la rentrée. Avec Izakaya, on a 3 nuits assez dingues qui se dessinent au Zénith de Nancy pour les concerts de Deep Purple, Alice Cooper et Scorpions - le gérant du truck est un musicien en plus, il est aux anges ! Je serai, quant à moi, au Luxembourg le 3 juillet prochain pour un dîner « Nuit Blanche » de bienfaisance en faveur de la Fondation Cancer Luxembourg. Et puis pour finir, je dirais qu’on ne va pas se cacher : ce qu’on cherche avec Yozora, c’est l’étoile à Pompidou !

On ne peut que te le souhaiter… Merci, chef !

POINT CULTURE

À ne pas louper cet été au Centre Pompidou-Metz : l’exposition monumentale Déplacer les étoiles de Katharina Grosse dans la Grande Nef et sur le Pavis, l’expo photo qui arrive le 13 juillet ou encore la projection, le 10 juillet, de Toute la beauté et le sang versé qui mène le spectateur au cœur des combats artistiques et politiques de l’immense Nan Goldin…

© Roza Sayfullaeva

« J’ATTENDS UN RUISSÈLEMENT, UNE VERTICALITÉ ENTRE L’ART ET MA CUISINE ; QUE LES ARTISTES ET LEUR PUBLIC PUISSENT PERCER MA CUISINE, RENTRER DEDANS… »

Sélection Fabien Rodrigues

JUIN - JUILLET - AOÛT

JUSQU’AU 25.08 / HISAE IKENAGA

Artiste d’origine mexicaine, Hisae Ikenaga développe depuis les années 2000 une œuvre multiforme empruntant au vocabulaire classique de la sculpture et de l’architecture ses codes qu’elle détourne avec humour. L’artiste collecte, transforme et/ou associe des objets du monde industriel et de notre environnement domestique à des figures en céramique pour créer des compositions hybrides. Dans un subtil jeu d’accumulation et de collage de formes tantôt abstraites, tantôt reconnaissables, Ikenaga attribue à ces objets « modernes » une nouvelle fonctionnalité en écho avec leur propriété esthétique et mécanique. Une transformation des volumes et des matières qu’elle étend dans sa pratique au savoir-faire traditionnel de la céramique (du modelage à l’extrusion). Hisae Ikenaga transpose par conséquent ces héritages dans la sphère de l’étrangeté, dans laquelle se confrontent l’organique et l’inorganique, la fragilité et la solidité, la fonctionnalité et le sculptural, le moderniste et l’artisanal. Première exposition monographique de l’artiste dans une institution luxembourgeoise, Hisae Ikenaga - qui a reçu le Luxembourg Encouragement for Artists Prize en 2020 - présentera une sélection d’œuvres témoignant de ses champs de recherche sur les matériaux et les formes entamées durant ses dernières années aux côtés de nouvelles productions.

JUSQU'AU 05.01.25 / RISK LANDSCAPE

L’artiste Agnieszka Kurant, dont le travail s’intéresse à des phénomènes contemporains tels que l’intelligence artificielle ou la relation entre mondes digital et biologique, a été invitée à concevoir une nouvelle installation pour le Pavillon Henry J. et Erna D. Leir du Mudam. L’exposition réunira un ensemble d’œuvres existantes et de nouvelles productions, dont Alien Internet (2023), une œuvre composée de ferrofluide – une substance noire inorganique, inventée par la NASA en 1963 – en suspension dans un champ électromagnétique, dont la forme se modifie en réponse aux données collectées à l’aide de technologies numériques sur les migrations et les interactions animales dans le monde… Les œuvres de cette new-yorkaise d’adoption ont été exposées au musée Guggenheim, au MoMa, au Palazzo Bollani à Venise pour la 59e Biennale d’Art en 2022 ou encore au Castello di Rivoli à Turin.

Mudam
© Anna Zagrodzka

19-21.06 / LILIOM OU LA VIE

ET MORT D’UN VAURIEN

Myriam Muller, dont la mise en scène d’Elena est un des grands événements de cette saison, reprend pour cette fin de saison son spectacle tragicomique Liliom ou la vie et mort d’un vaurien. Liliom est un bonimenteur qui travaille dans le manège d’une fête foraine. Un jour, il rencontre Julie, et avec elle, l’amour et l’espoir d’une vie nouvelle. Mais, après avoir perdu son travail et ses repères, Liliom plonge. Suivent magouilles et coups foireux. Au milieu de ce marasme de désespoir social, un enfant s’annonce. Liliom se remet à rêver. Il projette de partir en Amérique avec sa famille… Ce dernier sursaut et le larcin qui en découle l’amèneront à sa mort. Une pièce forte, qui parle sans misérabilisme des hommes et femmes abandonnés sur le bas-côté du progrès et qui développe l’épineux et tristement actuel sujet de la violence domestique… Avec Mathieu Besnard, Isabelle Bonillo, Jorge de Moura, Rhiannon Morgan, Sophie Mousel, Clara Orban, Valérie Plancke, Manon Raffaelli, Raoul Schlechter et Jules Werner.

Grand Théâtre

22-23.06 /

QUE MA JOIE DEMEURE

Décentrer la pratique du théâtre pour le remettre au cœur du vivant, c’est le projet du collectif 49701. Après une version en extérieur des Trois Mousquetaires, la compagnie propose une nouvelle épopée romanesque à l’air libre avec Que ma joie demeure de Jean Giono. Sur un plateau des Alpes-de-HauteProvence, une tristesse mystérieuse s'est emparée des femmes et des hommes qui travaillent la terre. Mais une nuit surgit un étranger qui va les conduire à porter un autre regard sur eux-mêmes, le sol qu'ils cultivent et la forêt qui les entoure… Écrivain par essence du vivant, Giono était le partenaire idéal pour ce projet itinérant dont la dramaturgie s’inscrit dans une suite de décors naturels précisément choisis, qui donnent une envergure exceptionnelle à la dramaturgie. Tissant étroitement acteurs et spectateurs au paysage, cette traversée de près de six heures alternant le jeu et la marche – pique-nique inclus –sera jouée cet été été dans le IN du Festival d’Avignon. Une expérience vraiment unique !

NEST Thionville

(spectacle en extérieur, à Courcelles-Chaussy)

© Antoine Morin de Saint Phalle
© Quentin Chevrier

29.06 / SIREN’S CALL

On ne change pas une équipe qui gagne : L’Atelier et neimënster remettent leur couvert estival avec une 6 e édition très alléchante du très chouette festival Siren’s Call. Comme d’habitude, les concerts seront accompagnés de diverses animations culturelles et sensorielles : marché des créateurs et des initiatives locales, parcours lumineux par la Nuit des Lampions, sessions de yoga, food trucks et autres bars à vins et à cocktails… Du côté de la scène qui, espérons-le, sera aussi ensoleillée que l’année dernière : Bombay Bicycle Club (UK), Bat For Lashes (UK), Alvvays (CAN), Kim Gordon (US), Francis Of Delirium (LU), Girl Scout (SWE), Lucky Lo (SWE), Loupe (NL), Aure (FR) et Foreigners (LU)… Une programmation plus niche que lors d’autres éditions mais qui annonce le plein de good vibes et de bons sons sur lesquels passer une belle journée !

neimënster

28.06 / HAPPY 4, COCO MACHINE

Le très chouette label messin Coco Machine - dont nous vous parlions dans l’interview de Josy Bazar en octobre dernier - invite les amoureuses et amoureux de bon son à fêter son quatrième anniversaire au soleil et en bonne compagnie dans le cloître des Trinitaires. Au programme de cette soirée pleine de fantaisie : des chansons tendres bricolées par un drôle d'oiseau nancéien Mr Pelican, la pop espiègle et débridée de l'hypnotiseur Tioklu et un DJ set qui promet d'envoyer des paillettes et de nous faire taper du pied… Difficile de résister, non ?

29.06 / NUIT DE LA CULTURE

À la suite du spectacle adapté du roman à succès de Nicolas Mathieu, Leurs enfants après eux, Esch Capitale Culturelle propose au public de s’immerger, le temps d'une soirée, dans les années 90 et la culture de l'époque. Revivre la période mythique des cheveux longs, des débuts du hip-hop et des battles jusqu'à l'arrivée des graffitis dans les villes : la décennie 90 se trouvera au cœur vibrant de la nouvelle Nuit de la Culture. Pendant cette soirée, des concerts bien évidemment, dont celui du « plus grand groupe au monde de cover de Nirvana » - rien que ça - histoire de crier tous ensemble sur Smells Like Teen Spirit, mais aussi des battles de hip hop, des ateliers, des friperies vintages, une démonstration de skateboard et bien d’autres surprises…

Les Trinitaires (Metz)
© Laura Sifi

LA SÉLECTION D'ELFY

Concert incontournable ou exposition à ne pas louper, chaque mois, Elfy sélectionne le meilleur

02, 06 ET 13.07/

LUXEXPO OPEN AIR

Comment passer un été au Luxembourg sans parler du célèbre festival Luxexpo Open Air, qui chaque année arrive à faire vibrer le plateau entier du Kirchberg au mois de juillet ? Cette année, un line-up de FOLIE élaboré par les programmateurs de l’Atelier t'attend - et ce sur 3 soirs remplis de stars internationales : le célèbre groupe Scorpions (je ne peux m'empêcher de chanter I'm stiiiiiill loviiiing yoooou à tue-tête), le fameux Sam Smith et ses titres engagés ainsi que le seul et l'unique Calvin Harris qui sait, comme personne, nous faire danser sur tous ses hits estivaux ! Que tu sois fan de funk, de pop, ou de rock, il y en aura pour tous les goûts et toutes les générations. Réserve-vite tes places, elles partent très vite !

Luxexpo

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03.07 / REINEL BAKOLE

À 25 ans, Reinel Bakole est considérée comme l'étoile montante de la scène soul belge d'avant-garde. Son talent s'étend au chant, à l'écriture, à la danse et à la performance, formant un univers musical multidisciplinaire envoûtant qui repousse les limites de la créativité. Après deux ans de tournée réussie, sur des scènes renommées comme le MIL Lisbonne, le Printemps de Bourges, Botanique, Bozar, Dour Festival et plus récemment Couleur Café à Bruxelles, Bakole est en train de préparer son premier album, dont la sortie est prévue cette année. Un album qui s'annonce comme un hommage au rythme, un retour aux sources lyriques et rêveuses, un écho doux qui reflète son côté mélancolique et engagé. Elle inaugurera dans le Grund le cycle estival « Garden Delights » de neimënster, qui invite les artistes à se produire dans son Jardin du Cloître, et le public à profiter d’une série de concerts intimistes en plein cœur d’un haut lieu du patrimoine de l’histoire de la ville de Luxembourg. Au programme également jusqu’au 7 juillet : The Tame and The Wild, Canto Ostinato, Maz…

neimënster

06.07 / BRADERIE URBAINE

La grande journée estivale culturelle, festive et gratuite de la Kufa est de retour pour son édition 2024 ! À partir de 13h, une programmation éclectique , pointue et populaire qui saura sans mal ravir petits et grands ! Au programme : « L'Ar(t)naque » un grand marché de créateur-ices du Luxembourg et alentours (illustrations, artisanat, DIY, textile...) et désormais culte, l’installation interactive Allô de la compagnie Progéniture - un mur de six mètres de long sur lequel des téléphones de toutes générations trônent, s’entremêlent et s’affublent de leur plus bel « appareillage » ; des ateliers créatifs pour enfants doués ou adultes un peu gauches, de bonnes choses à grignoter et à siffler… Mais aussi et bien sûr, des spectacles de marionnettes déments, des concerts qui font bouger et des DJ sets électriques ! Rien que ça ! C'est toujours un bon moment, alors pourquoi se priver ?

Kultrufabrik

19.08 / THE OFFSPRING

Formé en 1984 à Garden Grove, en Californie, The Offspring a d'abord publié des albums autofinancés avant de signer avec Epitaph. Leur percée s'est faite avec SMASH, qui contient le tube Come Out and Play, vendu à plus de 11 millions d'exemplaires. Ils ont ensuite signé avec Columbia Records et ont produit plusieurs albums d'or, de platine et multi-platine. L'écriture socialement responsable de Dexter Holland reste l'une des caractéristiques de l'attrait durable du groupe. Après deux concerts à guichets fermés, The Offspring reviendra au Luxembourg pour un nouveau spectacle punk rock inoubliable en 2024 !

Rockhal

© Gilles Kayser

2 4 2 5

BENJAMIN GROSVENOR CHAPELIER FOU

TIGRAN HAMASYAN AGRICULTURE

BORIS CHARMATZ HOUDI

LE CONCERT SPIRITUEL RICHARD GALLIANO

BALLET ROYAL DU CAMBODGE

CARAVAN PALACE EVE RISSER

ANNE TERESA DE KEERSMAEKER

JONATHAN FOURNEL RUSSIAN CIRCLES

PHILIPPE JAROUSSKY MARIE-ANGE NGUCI

FRANK PETER ZIMMERMANN CLARA YSÉ

VICTOR JULIEN-LAFERRIÈRE

LE CONCERT DE LA LOGE & MOURAD MERZOUKI

VÉRONIQUE GENS LES TALENS LYRIQUES

RODOLPHE BURGER & ERIK MARCHAND

ANDREI KOROBEINIKOV QUATUOR DIOTIMA

SAMARA JOY LARA BARSACQ

ZOUFRIS MARACAS SONIA WIEDER-ATHERTON

FRANÇOIS CHAIGNAUD & AYMERIC HAINAUX

DAVID GRIMAL...

Vos coups de cœur sur

Illustrations

26.07-21.08 / CONGÉS ANNULÉS

« SOUTENIR ET METTRE EN AVANT LA SCÈNE

LUXEMBOURGEOISE

QUI REGORGE CHAQUE ANNÉE DE DÉCOUVERTES PROMETTEUSES

ET SURPRENANTES » MARC HAUSER

Comme le clamait le grand auteur contemporain Éric Charden : « L’été s’ra chaud, l’été s’ra chaud », et l’incontournable festival musical des Congés Annulés ne devrait pas aider à faire descendre la température depuis les Rotondes. Du 26 juillet au 21 août, il revient ainsi pour une 16 e édition blindée de concerts pointus, de DJ sets endiablés et autres festivités. Chaleur… « Cette année encore, pas besoin de partir bien loin pour trouver un festival d’été avec de la bonne musique » : voilà ce que promettent une fois de plus les Rotondes pour leur 16 e festival Congés Annulés.

Le coup d’envoi sera donné le vendredi 26 juillet avec la traditionnelle Opening Night aux côtés de Billy Nomates, l’une des têtes d’affiche de cette nouvelle édition.

Après la soirée d’ouverture, pour laquelle d’autres noms seront annoncés prochainement, place à un mois non-stop de concerts. Comme chaque année, le line-up s’annonce riche et varié, allant de l’énergie post-punk et des expérimentations synthétiques avec les pointures américaines Protomartyr et John Maus, au piano

contemporain avec Sofi Paez – dont le nouvel album Silent Stories vient tout juste de sortir.

Pour faire voyager le public, des artistes venus de loin viendront aussi poser leurs valises aux Rotondes le temps de ces Congés Annulés number sixteen

C’est le cas du groupe indonésien LAIR, dont le concert transportera le public dans le quotidien et les traditions des habitants de l’île de Java. Bien sûr, les groupes luxembourgeois ont tout autant leur place au sein du festival, qui a toujours eu à cœur de mettre en lumière la création musicale locale. Les Rotondes souhaitent en effet « soutenir et mettre en avant la scène luxembourgeoise qui regorge chaque année de découvertes prometteuses et surprenantes », explique Marc Hauser. Impossible par exemple de passer à côté de Bartleby Delicate, ou encore de Mutiny on the Bounty qui promet d’offrir une performance à la fois électrisante et bruyante.

Rotondes

DES

ACTIVITÉS SPORTIVES EN FAMILLE

DANS LES AUBERGES DE JEUNESSE DE LUXEMBOURG !

VENEZ DÉCOUVRIR DES ACTIVITÉS SPORTIVES PASSIONNANTES POUR TOUS LES ÂGES :

• Amusez-vous sur le mur d'escalade

• Partez à l'aventure dans les sports nautiques

• Explorez la campagne pittoresque à pied ou à vélo

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ÉVÈNEMENTS PHARES :

Cours d’escalade réguliers à Echternach

Jusqu’à septembre Parc à trampolines à Echternach

Jusqu’au 15 septembre

Le 27.07 et 10.08

Du 24 septembre 2024 au 25 avril 2025

Location de canoës, kayaks et SUP à Lultzhausen

Excursion en kayak pour les lève-tôt à Lultzhausen

Cours d’escalade hebdomadaires pour les enfants à Echternach

Forfait pour le 90ème anniversaire : 90 km sur 3 jours 3 jours de randonnée ou de vélo d’auberge à auberge sur demande

DEN TRAM FIERT VUM 7. JULI UN BIS OP D’CLOCHE D’OR

Les Auberges de Jeunesse Luxembourgeoises asbl (+352) 26 27 66 200 animation@youthhostels.lu www.youthhostels.lu

Haalt Är Aen an Oueren op! Ouvrez grand les yeux et les oreilles ! Halten Sie Ihre Augen und Ohren offen! Keep your eyes and ears open!

Sélection

Fabien Rodrigues

06.09 /

SUPERMUNK + DRUNKY NUN

On peut toujours faire confiance à l’Entrepôt d’Arlon pour reprendre sa saison musicale avec un temps d’avance. La preuve une fois de plus avec cette reprise début septembre et un double concert qui va réveiller les derniers vacanciers ! Avec Supermunk déjà, on va dire que c'est du punk rock, mais c'est toujours souple, presque élastique. On entre dans les morceaux, les intros paraissent évidentes et puis la suite non - et pourtant ce sont des tubes, parfois un peu tordus, mais des tubes. Ça se chante, ça se sifflote, ça se fredonne sans pour autant négliger les textes ! Avec ce joyeux trio sur scène, le public pourra retrouver les Belges de Drunky Nun : Brice à la basse, Jo à la guitare, Gaylord à la batterie et Tom au chant / guitare font partie des fidèles de l'Entrepôt puisqu'ils y ont déjà joué à de nombreuses reprises, devant un public qui chaque fois en redemande... Et on écoute son public à Arlon !

L’Entrepôt (Arlon)

27.09 / SHOWTEK

14.09 / DE LÄBBEL FEST

Figure incontournable de la scène hip-hop locale depuis de nombreuses années, De Läbbel a préparé pour cette rentrée eschoise la seconde édition de son nouvel event De Läbbel Fest. Ça se passe évidemment (ou presque) à la Kulturfabrik, où le label a ses petites habitudes bien rodées et où il avait fêté l’année dernière 50 ans de hip-hop au Luxembourg lors de l’édition 2023… Une fois de plus, les joyeux tontons du rap local invitent le public à « à plonger dans la culture vibrante du hip-hop lors de ce nouveau festival annuel ». Il est donc temps de mettre une croix dans son agenda pour un programme alléchant de concerts de rap, de DJ sets, de beatboxing, de beatmaking, de graffiti, de breakdance et d'open mic’ !

Kulturfabrik

Célèbre duo électro connu à travers le monde, Showtek débarque à Mondorf-les-Bains et prépare un show unique au Luxembourg. Les deux artistes ont débuté comme DJs et producteurs de Hardstyle, avec leur célèbre titre FTS - véritable hymne du genre à l’international, puis ont évolué pour devenir des leaders de la scène EDM. Avec leurs hits planétaires comme Bad, qui a été écouté plus d’un milliard de fois ou encore Booyah, ces frères légendaires ont secoué les charts mondiaux et collaboré avec des stars comme Major Lazer et David Guetta ! Avec leur dernier album, 360 YELLOW, ils atteignent de nouveaux sommets dans leur évolution musicale en explorant des horizons musicaux variés, en rendant hommage à leurs racines et à leur statut de pionniers sur la planète EDM… On vous en parle dès maintenant parce que ça va partir comme des petits pains, alors ne traînez pas !

Casino 2000

© Tom Jungbluth

MUSIC FESTIVAL

Park um Belval

De Läb CHA i LD Foreigners WAZTOO

ANYA Balthasar-Rosenfeld-Moreira DJ DAMA

Gee Beat

JACKIE MOONTAN Laurent Unchained

Mambo Schinki MUTINY ON THE BOUNTY

Skuto TASSO&MITCH The Tame & The Wild

Sélection Fabien Rodrigues

LE COUP DE CŒUR BOLD POUR UNE VIRÉE ESTIVALE

MEMORIES OF TOMORROW :

A MOËT & CHANDON EXHIBITION

Combiner l’effervescence du champagne, du patrimoine français et de l’artisanat contemporain ? C’est (clairement) un grand oui ! Afin de célébrer son patrimoine séculaire, la maison Moët & Chandon et les véritables artistes brodeurs de l'Atelier Baqué Molinié ont conçu onze objets symboliques superbement embellis et exposés au sein d’une nouvelle exposition exquise : Memories of Tomorrow

Au fil des siècles, Moët & Chandon a tissé des liens divers et durables avec l'excellence, la culture mondiale, le divertissement et les cours royales, sans jamais oublier la nature et sa récolte abondante de raisins. Onze représentations figuratives rappellent ainsi ces liens et sont transformées en objets d'art semblables à des bijoux, « totems » emblématiques pour Moët & Chandon, réalisés uniquement pour cette nouvelle exposition, inaugurée à la mi-mai.

Derrière ces réalisations incroyables : l'Atelier Baqué Molinié, basé à Paris, qui prête son savoir-faire artisanal, son approche innovante et une touche de poésie visuelle étincelante à ces objets d’exception. Travaillant avec

de nombreuses maisons de haute couture françaises renommées, en tant que brodeurs de projets spéciaux, leur participation « renforce la relation de longue date entre Moët & Chandon et la mode ainsi que la tradition française unique de la haute couture », assure la maison champenoise.

Ce ne sont pas moins de huit mois de planification et surtout, de broderie et de travail des perles à la main qui ont été nécessaires à la création des onze totems exposés - un atelier supplémentaire a même été créé exclusivement pour ce projet spécifique et innovant, qui met en lumière comme jamais auparavant les arènes où Moët & Chandon apporte la célébration : le divertissement, la culture mondiale, les cours royales et, enfin, la nature, se terminant dans une bulle effervescente de taille extravagante… Enfin, en plus des objets, une série spéciale de photographies de Jeff Burton est également mise en scène pour les visiteurs… Du bon, du beau, ce serait bien dommage de se priver.

Épernay

NEVER MOOG THE BOLLOCKS

Cette nuit-là de 1998, je mixe dans un hangar enfumé, à l’Usine de Vilcey-sur-Trey, devant un parterre de 2500 ravers avides de boums boums saturés. Je décide de les surprendre en débutant mon set par « Salut à toi » de Bérurier Noir, le groupe qui avait tiré son irrévérence en 89 après trois shows d’anthologie à l’Olympia. Je l’ai toujours dit, si Marty me prête sa DeLorean, j’irais immédiatement voir ce concert avant d’aller essayer de charmer Cléopâtre. Revenons à mon dancefloor de jumpers surexcités. Contre toute attente, la mayonnaise prend et mon banger keupon régale, d’autant plus que je cale rapidement un beat bien gras dessus. C’est beau, cette symbiose punk hardcore me fait presque chialer, sauf que mon regard est happé par une rayonnante petite raveuse qui danse avec un grand sourire en fermant les yeux. Je ne la quitte plus des yeux de tout mon set. Une fois ma prestation terminée, je range mon flight case en speed et je cours tenter de la séduire. J’abats honteusement toutes mes cartes. « Tu veux venir en backstage ? » « Tu veux boire un verre ? » « Tu veux que je te présente Manu le Malin ? » Elle s’appelle Laëtitia. Elle est belle comme le jour. Elle étudie le droit. Elle veut devenir avocate et elle est ok pour m’embrasser.

SALUT À TOI LAËTITIA

Quelques semaines d’idylle plus tard, ma nouvelle petite amie me présente à sa famille. Ils habitent en ville. Ils écoutent du jazz. Ils votent à gauche. Ils lisent des livres. Elle me parle également sans cesse de son cousin qui vraisemblablement dessine super bien et vraisemblablement joue super bien de la musique. Elle en est fan. Le couz en question est Nicolas Moog, le Messin qui a illustré ma BD préférée de 2024, Vivre libre ou mourir, écrit par Arnaud Le Gouëfflec. Le bougre a croqué tous mes héros punks, de la Souris Déglinguée, en passant par Parabellum,

Pigalle ou Les Olivensteins, avec en toile de fond les squats, la montrée du FN, l’assassinat de Malik Oussekine et la fabuleuse énergie du DIY si cher au rock alternatif des années Mitterrand. Il faut absolument que j’en sache plus sur cet artiste. Un DM plus tard à Laëtitia, j’avais des news de sa progéniture, de son taf et le mail du Nico.

DIY OR DIE

La saga de Nicolas Moog commence dans les fanzines des nineties, avec Le Martien où il côtoie Lehmann, Bouzard et Espé. Puis, c'est la consécration avec Spirou et Ferraille, avant de sortir La Chronique en 2004 chez Les Requins Marteaux. Moog s’acoquine également avec l’éditeur 6 Pieds sous Terre. Il devient une figure de proue du magazine Jade et enchaîne les hits : Rose et les tatoués (2007), L’amour tarde à Dijon (2008), My American Diary (2009), et bien d'autres. Aux côtés d’Arnaud Le Gouëfflec, il marque La Revue Dessinée de son empreinte. En 2018, il sort En roue libre chez Casterman. L’année suivante, c'est La Vengeance de Croc-en-jambe avec Lehmann chez Fluide Glacial et puis, en 2021, il accouche d’Undergound chez Glénat, une bible d’antihéros méconnus de la scène musicale pointue et obscure, ouvrage que m’offrira d’ailleurs ma petite sœur à Noël. Quand j’ai appris que Nicolas Moog avait griffonné Vivre libre ou mourir, une ode aux Bérus et à la horde d’ersatz qui a accompagné le duo, j’ai enfourché mon scooter pour aller le pécho direct net chez Fantasybox. En parallèle de ses planches, Moog gratte et chante dans des groupes de néo-blues comme Thee Verduns et Raw Death. Il revient d’ailleurs d’une tournée aux States. Épuisé, il m’a demandé d’y aller mollo le haricot sur notre interview.

Quel est ton modus operandi pour dessiner ?

À ma table de travail, beaucoup la nuit, et ça peut aller jusqu'à une dizaine d'heures d'affilée, selon le retard accumulé. Il existe, chez les dessinatrices et dessinateurs de

© Toto Dernoncourt

bande dessinée, une tradition du retard à la livraison, que j'ai la joie de contribuer à perpétuer. Le temps passe vite, quand on dessine, c'est plutôt agréable la plupart du temps, quoique rébarbatif, voire péniblement répétitif.

Si tu bosses huit heures de suite sur une planche chaque jour, c’est un peu comme faire des horaires de bureau ?

On peut voir les choses de cette façon, la différence tenant dans le fait que c'est vachement moins bien payé que pour un travail de bureau.

« LES DEUX TITRES DÉFENDENT

LES MARGES, LES OUTSIDERS, LES RASTAQUOUÈRES, LES RÉVOLUTIONNAIRES, LES INADAPTÉS »

Selon tes BD, tu attaques ta planche de la même manière ?

La première chose à faire, c'est un découpage primitif de la planche, afin d'équilibrer les masses, les noirs, les mouvements et les lignes de force. Je gribouille ça en tout petit, au stylo, dans un carnet. Puis je trace au bleu un crayonné primaire. Ensuite il est de mise de placer les textes, les textes off et les dialogues dans les phylactères (ndlr les bulles). Pour finir, c'est l'encrage général, la tâche la plus délicate, celle que l'on doit accomplir sans trembler.

Comment avez-vous fêté la sortie de Vivre libre ou mourir, avec Arnaud Le Gouëfflec ?

Nous avons fêté ça dans Le Monte en L'Air, la plus belle librairie de Paris sinon ma préférée, une librairie comme on les aime, qui défend la littérature, la poésie, la bande dessinée, et les luttes sociales. Pour l'occasion, un tiré à part sérigraphié a été imprimé à petit tirage par l’équipe nancéienne de l’atelier Percolation et offert à la trentaine de protagonistes de l'aventure du dit rock alternatif français des années 1981 à 1989, dont nous rapportons la parole dans le livre. Certains sont venus fêter ça avec nous autour du délicat petit vin blanc servi au Monte en L'Air, et l'on peut dire que c'était une belle fête.

Vivre libre ou mourir invite à scanner un QR code Spotify pour écouter les tubes des groupes que vous avez interviewés. Quel est ton morceau préféré de cette playlist ?

La chanson qui me renverse à chaque écoute, et depuis tant d'années, c'est Sur les Toits de Bérurier Noir. Elle est présente sur le disque « Ils veulent nous tuer ». Il cause à la fois des révoltes dans les prisons françaises dues à l'indignité des conditions de détention, et en même temps dans un geste méta, de la surveillance et des pressions qu'a subi le groupe

par les autorités de l'État. Ce disque est paru en 1988.

Tu les as vus en live tous ces groupes ?

Je n'ai vu aucun des groupes recensés dans le livre, et pour cause, né en 1978, j'étais trop jeune pour sortir le soir dans les bouges.

Tu écoutes du son quand tu dessines ?

J'écoute Maria Callas, Erik Satie, Pascal Comelade, Charles Mingus, par exemple.

Il est DIY ce livre ?

Il l'est tout à fait, de bout en bout, de la première à la dernière lettre, du premier au dernier trait. Arnaud Le Gouëfflec et moi-même avons bénéficié d'une liberté absolue pour rédiger et illustrer cet ouvrage, avec la bénédiction de notre éditeur, Franck Marguin. Ce livre est empli de sueur et de sang, ce sont nos cœurs que l'on a posés sur la table.

C’est quoi être punk en 2024 ?

C'est danser sur son propre rythme, c'est suivre les chemins de traverse, c'est reprendre la rue, c'est rejeter ce que les gens sages regardent comme le plus grand bien : la sécurité, une besogne stable, avec l'impression d'être « arrivé ».

Les Luxembourgeois sont plus punks que les Français ?

Pour rabattre le caquet aux caricaturistes les plus vils, qui se gaussent des qualités bourgeoises certaines de ces deux populations, je pense que partout sont et restent des endroits marginaux, des souterrains où la plèbe s’enhardit ; si l'on cherche bien : même à Luxembourg, même à Metz, le punk doit se cacher quelque part.

«

CE LIVRE EST EMPLI DE SUEUR ET DE SANG, CE SONT NOS CŒURS QUE L'ON A POSÉS SUR LA TABLE »

T’as eu beaucoup de blagues sur ton nom de famille dans le milieu des zikos ?

Comme je joue sous le pseudonyme de Verdun, je n'ai pas de vannes à ce sujet. En revanche, quand je joue de la contrebasse - ça m'arrive, avec divers groupes - il y aura toujours un type à moitié bourré au comptoir qui va sortir un truc du genre « Hé, fallait jouer de l'harmonica, c'est moins encombrant ! » et provoquer l'hilarité générale, en pensant qu'il est le premier à avoir l'idée de cette très bonne blague.

Les punks n’aiment pas parler du futur, car demain c’est loin, mais toi, tu feras quoi demain ?

Demain je continuerai à essayer de ne pas m'ennuyer dans la vie, cela semble être le seul programme valable à appliquer.

On y croit, on ne baisse pas les bras : l’été va bien finir par débarquer ! Et quoi qu’il arrive, après un printemps pareil, des mots comme chaleur torride, piscine à débordement, plage de sable fin et calanque turquoise passent carrément dans le spectre de l’aphrodisiaque… Alors on sort son plus beau maillot, on se passe de l’huile sur le dos et on saute à l’eau !

Julie Kieffer
Arket
Balzac Paris
Vilebrequin
Albertine

IT LIST

Les pièces à avoir absolument, les derniers accessoires geek à ne pas manquer ou encore les fragrances qui nous ont titillé les narines, petite liste non exhaustive de nos coups de cœur... Qu'on puisse se les offrir, ou pas !

MIAMI BLING

Après le succès de ses collections « Lazuli » ou « Catena », Alexandre Hekkers s’impose clairement comme une marque belge de bijoux très prometteuse et lance sa toute nouvelle collection « Fancy Cuts », inspirée par le style Miami Vice des années 80… Elle se compose de 22 bijoux mettant l'accent sur la combinaison d'or 18 carats et d'argent ainsi que des pierres de couleurs qui reflètent la créativité et les envies du designer. Mais elle représente aussi l'engagement d'Alexandre Hekkers à considérer les conceptions de bijoux sous un angle différent : chaque pièce, des chevalières reconnaissables aux chaînes et bagues solitaires, combine élégance classique et flair contemporain, le tout sans transiger avec une certaine accessibilité. « Alexandre croit en la possibilité d'offrir des bijoux de luxe à un prix abordable, rendant ainsi un savoir-faire exceptionnel accessible à un public plus large. Son histoire est celle de la passion, de la persévérance et de la créativité » ; et on veut bien le croire au vu de cette gamme très sexy, à dénicher à Bruxelles ou Anvers…

UN SIÈCLE AU BOUT DES DOIGTS

En 2024, la très chic marque Montblanc ne célèbre rien de moins que le 100 e anniversaire de son icône, le stylo Meisterstück. Le premier Meisterstück a en effet été dévoilé en 1924, à l'époque où Montblanc portait encore son premier nom, Simplo. L'histoire raconte que certains clients ont commencé à demander un instrument d'écriture pour « l'usage du dimanche » - un instrument spécial, qui offrirait une expérience plus raffinée, non destinée à un usage quotidien. Par coïncidence, les artisans de la maison, qui avaient passé des années à affiner leur savoir-faire, développaient déjà leurs projets personnels et créaient des instruments uniques pour eux-mêmes… Parce qu'elles témoignaient d'un savoir-faire très poussé, ces créations ont été baptisées « Meisterstück », ce qui signifie chef-d'œuvre en allemand. Cette coïncidence fatidique a donné naissance à une première collection éponyme, qui a rapidement atteint le statut d'icône culturelle et synonyme de l’identité de Montblanc jusqu'à aujourd'hui. Pour couronner ce statut, si son nom a d'abord été traduit pour coller à ses différents marchés, ces traductions ont rapidement été abandonnées et Meisterstück s’est imposé comme seul et unique nom à travers le monde. Un must have de choix pour toutes les amoureuses et tous les amoureux de beaux mots !

PIC NIC DOUILLE…

Voilà une collab’ qui sent bon l’été et les chouettes pique-niques ensoleillés en famille : en mai dernier, l’incontournable marque UNIQLO lançait une collaboration haute en couleur avec la maison de design finlandaise Marimekko, tout aussi célèbre. Cette collection estivale en édition limitée comprend des pièces UNIQLO simples et confortables conjuguées aux imprimés colorés et audacieux de Marimekko pour une « garde-robe qui se démarque sous le soleil de l'été et qui ajoute de la couleur aux moments inoubliables passés avec les amis, la famille et les personnes qui nous sont chères ». Et notamment pour des instants mémorables entre mère et enfants, puisqu’il s’agit de pièces exclusivement féminines, pour petites et grandes, assorties de trois modèles pour bébé. On assortit, on mix&match mais on craque, c’est vraiment très cute…

JUNGLE URBAINE, NOUS VOILÀ !

Les griffes toujours très en vue Market et Eastpak ont récemment dévoilé leur dernière collaboration - une collection capsule de sacs convertibles axée sur le style de vie urbain et qui mêle parfaitement forme, style et fonctionnalité. Celle-ci marque la prochaine étape d'un partenariat continu entre les deux marques, visant à redéfinir le concept des sacs de sport et à améliorer « la façon dont nous transportons et organisons nos essentiels quotidiens ». Forte du succès de leur première collaboration plus tôt cette année, cette nouvelle collection Market x Eastpak réintroduit le sac à dos Padded Pak'r, le best-seller d’Eastpak, dans deux nouvelles variantes de couleur ainsi que de nouveaux styles de sacs latéraux. Market continue, quant à elle, d'apporter sa touche unique aux silhouettes emblématiques d'Eastpak en intégrant une extension de pochette filet compressible - ajoutant ainsi une couche de polyvalence et de fun qui permet aux utilisateurs d'adapter les sacs à leur mode de vie unique, sans se prendre trop au sérieux…

MUST HAVE INTEMPOREL

Il n’est jamais trop tôt pour se faire plaisir en prévision de la rentrée… Et plus qu’un simple accessoire, le porte-documents Le Tanneur est devenu un véritable essentiel du vestiaire contemporain, conjuguant un style classique intemporel à un savoir-faire séculaire. À l’approche des 125 ans de Le Tanneur, les équipes de style se sont appliquées à fouiller les archives de la maison pour en sublimer l’héritage à travers de nouvelles interprétations comme le portedocuments Émile, l’un des modèles iconiques de la Maison, ou plus récemment notre coup de cœur, Gaston, un modèle mêlant découpe géométrique, cuir lisse et cuir grain croisé. Le défi : trouver LA pièce adaptée à ses habitudes et besoins, mais aussi à son style vestimentaire et à ses préférences en matière de matériaux et de taille… De la version slim au modèle mêlant cuir souple et cuir grainé, d’une organisation interne minimaliste à une combinaison pouvant même accueillir un ordinateur de 17 pouces : quel sera votre nouvel allié du quotidien ?

COFFEE X ART

LEVI'S® X ERL

L'année dernière, Levi's ® s'est associé une première fois à ERL, marque de mode basée à Venise et créée par Eli Russell Linnetz pour une collab’ qui a fait sensation avec des designs ludiques et rétro, mêlant esthétique pop art à la culture skate et surf. Dans cette première collection, les marques californiennes adorées du public d’hier et d’aujourd’hui ont réinterprété l'emblématique denim Levi's ® en rendant hommage à l'énergie décontractée et délavée par le soleil de la Californie. S'appuyant sur une identité forte, un branding étudié, les finitions et les styles développés lors de leur première collaboration, la nouvelle collection Levi's® x ERL réinterprète encore plus de classiques du denim pour des looks clairement uniques : une paire de jeans bootcut, un gilet, une salopette, une robe et un sac tout droits sortis d’une silhouette Levi's ® des années 70… Peace !

La 60 e Biennale d’art de Venise est sans conteste un des grands rendez-vous culturels internationaux de cette année et les marques ne s’y trompent pas. Notamment - et presque évidemment- illy, car quoi de plus pertinent que de conjuguer art et café en Italie pour cet événement d’exception ? Ainsi, illycaffè, qui entretient un lien durable et privilégié avec le monde de l'art contemporain, propose à présent sa nouvelle « illy Art Collection » dédiée à la Biennale Arte 2024, qui porte le même nom et les mêmes valeurs que l'événement : Foreigners Everywhere. Elle est de fait signée par quatre artistes latino-américains émergents choisis par le commissaire de la Biennale, Adriano Pedrosa. Parmi ceux qui y sont exposés jusqu’au 24 novembre : l'artiste guatémaltèque Paula Nicho, l'artiste péruvien Rember Yahuarcani López, l'artiste colombien Aycoobo et le collectif brésilien Mahaku… Collector.

Texte & Sélection
Fabien Rodrigues

GOOGLE PIXEL 8 PRO : L'ALLIANCE DE L'INNOVATION

ET DE L'INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

L'un des points forts du Google Pixel 8 Pro est notamment l'intégration de l'IA Google, pouvezvous nous en dire plus ?

L'intégration de l'IA est l'un des atouts majeurs du Pixel 8 Pro. Équipé du processeur Tensor G3, conçu pour optimiser les capacités de l'IA, ce smartphone promet des performances améliorées et une meilleure gestion de l'énergie. Parmi les fonctionnalités IA, le Magic Editor permet de retoucher des photos de manière intuitive, en modifiant des éléments ou en remplaçant le ciel. Best Take prend plusieurs clichés en rafale pour combiner les meilleures expressions de chaque personne sur la photo. L'Audio Magic Eraser réduit les bruits de fond pour une qualité audio supérieure. Summarize crée des résumés de textes à partir d'enregistrements vocaux, tandis que Zoom Enhance améliore les images grâce à la génération de pixels automatiques. Pour les amateurs de fitness, le Pixel 8 Pro offre des mesures précises de la fréquence cardiaque et de l'oxygène sanguin en combinaisons avec la montre connectée.

Quelles sont les améliorations et les changements par rapport aux autres modèles Google ?

Le Google Pixel 8 Pro combine des performances de pointe et des fonctionnalités IA avancées, offrant ainsi une expérience utilisateur exceptionnelle. Ce smartphone s'adresse particulièrement à celles et ceux qui sont à la recherche de technologie innovante et pratique. Notre expert de chez Orange, Matthieu, vous explique tout ce qu'il faut savoir sur ce smartphone intelligent. À partir de 0€ en caisse avec un forfait mobile Orange et une offre de reprise.

Le Pixel 8 Pro surpasse ses prédécesseurs avec le nouveau Tensor G3, offrant une fluidité et une rapidité accrues, une gestion énergétique optimisée et des performances photographiques supérieures. Les améliorations notables incluent un capteur principal amélioré, une meilleure capacité de traitement d'image, un écran ultra HDR et des fonctionnalités de suivi de la santé avancées.

Le design est plus raffiné, avec des matériaux haut de gamme tels que l'aluminium poli. De plus, la durée de vie des mises à jour logicielles a été étendue à sept ans, contre cinq pour les modèles précédents.

En quoi le Google Pixel 8 Pro se démarque-t-il par rapport à ses autres concurrents et à qui est-il destiné ?

Le Pixel 8 Pro se distingue par son intégration poussée de l'IA et ses fonctionnalités photographiques avancées. Destiné aux amateurs de photo, aux créateurs de contenu et aux passionnés de technologie. En offrant un meilleur rapport qualité/prix que le Samsung S24 Ultra (849 € contre 1055 €), le Pixel 8 Pro s'affirme comme une alternative attrayante dans le marché des smartphones haut de gamme.

En conclusion, le Google Pixel 8 Pro s'impose comme un smartphone premium qui brille par ses innovations en IA, ses performances photographiques et son design raffiné.

GOOGLE PIXEL 8 PRO 256GB

Pour rester informé de toutes les nouveautés tech, découvrez les épisodes de La Minute Tech sur YouTube. Matthieu, expert Orange, les passe au crible et donne son avis.

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Le grand bleu LES CADRANS HISSENT LA COULEUR

Si, côté cadran, le bleu était déjà une couleur très appréciée des collectionneurs, c’était sans compter sa capacité à se réinventer. Aujourd’hui, il revient pétillant, audacieux, mais toujours aussi élégant… comme nous avons pu le remarquer lors de notre visite au salon Watches & Wonders 2024 à Genève ! Une couleur star, racontée par notre experte montres et assortie d’une série de trois entretiens exclusifs réalisés sur place par notre rédacteur en chef : voici le dossier design et horlogerie exceptionnel de ce Bold estival…

ROLEX

La Manufacture suisse nous livre une véritable merveille cette année. En effet, cette nouvelle 1908 est parée d’un somptueux cadran bleu glacier orné d’un décor grain de riz. Réalisé par guillochage, celui-ci s’apparente à une rosace et s’illustre par des motifs géométriques répétitifs et tridimensionnels qui s’étendent sur toute la surface, en partant du compteur de la petite seconde à 6 h. Sur le pourtour du cadran, la minuterie est bordée de part et d’autre d’un filet sauté, décor crémaillère, lui aussi guilloché. On ne s’imagine pas la dextérité et le savoir-faire nécessaires pour réaliser ce genre de pièce. C’est probablement son apparente simplicité qui en fait toute la beauté. Le geste s’est fait régulier, parfait, d’une distinction rare. La montre arbore également un boîtier de 39 mm, doté d’un fond transparent permettant d’admirer le raffinement esthétique du calibre 7140, un mouvement à l’avant-garde de la technologie horlogère qui se distingue par des ponts décorés Côtes de Genève Rolex et une masse oscillante ajourée.

Prix : 31.300 €

NOMOS GLASHÜTTE

Dans le segment des montres abordables et originales, Nomos Glashütte remet une copie sans faute pour célébrer ses 175 ans d’expertise horlogère. D’ailleurs, la Manufacture a fait un tabac à Watches & Wonders avec une collection multicolore qui a fait pétiller son icône : la Tangente 38 date. 31 palettes de couleurs… Quelle audace ! Alors que le monde des montres mécaniques de qualité reste dominé par des teintes classiques, pour ne pas citer le blanc et le noir, la marque nous offre une édition spéciale, de 37,5 mm, dotée d’un indicateur de date. Ne vous méprenez pas, il ne s’agit pas d’un gadget, mais d’une belle montre de qualité qui vous permettra de mettre votre personnalité en avant. Chaque palette de couleurs porte un nom unique. Celle-ci s’appelle « Super Sardine ». Et nous, on adore quand l’industrie horlogère sait aussi ne pas se prendre trop au sérieux. La montre possède une boîte en acier inoxydable avec fond en verre saphir et un mouvement à remontage manuel. Son cadran bleu fumé affiche un anneau des minutes crème et un cadran des secondes bleu vif. Il s’agit d’une édition limitée à 175 pièces.

Prix : 1.925 €

BREITLING

Breitling a joué un rôle clé dans la naissance de l’aviation commerciale et ses montres sont devenues un équipement classique, d’abord dans les avions à hélices, puis, plus tard, dans les jets fabriqués par les plus grands constructeurs aéronautiques du monde. Lorsque la Navitimer a été présentée en 1952, elle a immédiatement séduit les pilotes de ligne. La Manufacture a commencé à redessiner cette collection en 2022, en commençant par le chronographe original. Aujourd’hui, elle a présenté le modèle GMT en supprimant le chronographe sans altérer l’équilibre du cadran. La montre est dotée d’une boîte de 41 mm qui protège un lumineux cadran bleu glacier sur lequel on peut admirer la position centrale de l’échelle 24 heures. Ce qui permet de mettre en valeur la règle à calcul circulaire tout en affinant l’esthétique du garde-temps. Celui-ci est animé par un mouvement mécanique à remontage automatique, calibre Breitling 32, offrant 42 heures de réserve de marche.

Prix : 5.650 €

Depuis quelques années, on n’entendait parler que de vert. Émeraude, gazon, pistache, kaki, toutes les versions y sont passées. Pourtant, en y réfléchissant bien, c’est le bleu qui fait toujours rêver. Chic, délicat, facile à assortir, uni ou texturé, il revient sur le devant de la scène horlogère. Et pas seulement dans le segment des montres de plongée ! Au contraire, il s’urbanise et fait de l’œil aux citadins dans des palettes que l’on n’aurait pas prêtées aux grandes Manufactures horlogères. Est-ce la vague des produits dits « non genrés » qui les incitent à lâcher du lest et à miser sur davantage de modernité ? Peut-être ! Si les femmes s’approprient depuis longtemps les diamètres généreux, les hommes s’arrogent le droit de miser sur l’originalité. Alors, qu’il soit pastel, marine, clair ou foncé, faites votre choix.

BAUME & MERCIER

Chez Baume & Mercier, la collection Riviera bouscula les codes horlogers de l’époque en révélant, en 1973, une boîte portant une lunette dodécagonale inédite couplée à un bracelet intégré en métal à maillons plats. Aujourd’hui, elle dévoile de nouveaux modèles rendant hommage aux différentes facettes de la Côte d’Azur. Cette déclinaison (Riviera 10769) est logée dans une boîte de 42 mm de diamètre. Le décor emblématique des vagues transparentes de la Riviera recouvre le cadran en saphir fumé bleu. Les chiffres romains, les index rivés et les aiguilles des heures et des minutes dorés, sont recouverts de SuperLuminova blanc avec émission bleue. La date s’affiche dans un large guichet à 3 h. La montre, étanche jusqu’à 100 mètres, est équipée d’un mouvement manufacture automatique Baumatic, offrant une remarquable précision et offrant 120 heures (soit 5 jours) de réserve de marche. En caoutchouc bleu avec décor toile, le bracelet est intégré et jouit d’un système d’interchangeabilité sans outil.

Prix : 4.750 €

CINQ QUESTIONS DESIGN À BRUNO BELAMICH, CO-FONDATEUR

ET DIRECTEUR

ARTISTIQUE DE BELL & ROSS

Comment définissez-vous le rôle du design chez Bell & Ross ?

Bell & Ross s’appuie sur un design fonctionnaliste : la fonction prime sur le design. Toutes nos créations reposent sur un principe clé : chaque détail a sa propre signification et sa propre fonction. L’essentiel n’est jamais compromis par le superflu, cette devise incarne l’identité / philosophie de la marque et ses quatre principes fonctionnels : lisibilité, fonctionnalité, fiabilité et précision. Ces quatre principes font partie de l’ADN de la marque.

Bell & Ross se distingue par ses designs très distinctifs, mais aussi par sa jeune histoire : comment a-t-elle obtenu un tel profil aux côtés des marques suisses historiques ?

À l’origine, Bell & Ross a le projet de créer des montres adaptées à un usage professionnel. Notre volonté : s’inscrire dans la tradition horlogère suisse tout en répondant aux exigences d’hommes confrontés à des situations extrêmes. Nous nous sommes fait une place dans le secteur de l’horlogerie aux côtés de grandes maisons historiques car nous proposions un design distinctif inspiré des instruments de vol. En 2005, ce « rond dans le carré » va créer une rupture et une révolution dans le marché de l’horlogerie. Notre idée fondatrice est que le temps est essentiel pour les professionnels travaillant dans des conditions extrêmes. Nous voulions reproduire des montres aux design minimalistes qui répondaient à un cahier des charges précis pour ces professionnels.

le domaine des montres d’aviateur, la collection Skull est également symbolique à plus d’un titre, et nous enrichissons cette collection concept au fil des années. Fidèle à nos racines militaires, le Skull rend hommage au courage des combattants militaires. Il devient un talisman destiné à effrayer l'ennemi et à conjurer le malheur. Récemment révélée, la BR 03 Cyber Ceramic est une pièce qui peut s’adresser parfaitement aux jeunes collectionneurs. Limitée à 500 pièces, elle associe à la fois le design aux volumes facettés faisant référence aux avions furtifs, à un mouvement manufacture et à un matériau technique, la céramique.

Comment le design vous permet-il de toucher les jeunes collectionneurs ?

Nous avons créé deux sagas importantes qui ont duré deux décennies : la collection flight instrument qui s’inspire des instruments de bords présents dans les avions et la collection Skull autour de la symbolique de la tête de mort. Si, depuis 1994, nous sommes fiers d’être la référence ultime dans

Avec quel modèle, par exemple, continuez-vous d’élever l’image de votre maison ?

L’image de la marque et les valeurs qu’elle véhicule sont largement insufflées par le design de nos montres et l’innovation. Lancée en 2022, la gamme avancée de la BR 05, la BR-X5, représente l’élévation de notre pilier urbain. Cette année, à Genève, nous avons enrichi ce modèle avec une déclinaison en titane grade 2. Une montre aboutie, tant du côté design avec sa construction « multicouches » en titane que du côté de la fonction avec un mouvement manufacture, garanti 5 ans, certifié COSC avec une réserve de marche étendue à 70 heures…

Enfin, en quelques mots, quelles sont selon vous les fonctions et l’importance du design en tant que pratique et le rôle du concepteur ? Un conseil pour les jeunes designers en herbe qui lisent ça ?

Le travail de designer est un travail d’exploration où la création est au service de la stratégie de l’entreprise. La finalité du design est de faire vendre. Le challenge du designer est celui de la désirabilité et de séduire la clientèle la plus large possible tout en restant en adéquation avec ses valeurs et son ADN de marque. Un seul conseil : différenciez-vous et créez un design unique. L’avenir ? Jouer avec tous les composants tels que la forme, la fonction, les finitions et les dimensions.

Pierre Rainero

L’ÉQUATION CARTIER, ENTRE ÉLÉVATION PAR LE BEAU ET PERTINENCE PAR L’EXCEPTION

Chez Cartier, il y a certes les héritiers du nom, mais aussi ceux, dans l’ombre, qui héritent de l’esprit visionnaire de ses fondateurs - et notamment de Louis Cartier. Pierre Rainero en fait partie et l’interprète chaque jour, à la direction de l’image et du patrimoine de l’enseigne. Sur Watches & Wonders, il prend plus que jamais plaisir à voir le tournant exceptionnel que prend, au fil des générations l’horlogerie d’exception. Un métier passion, une culture de l’art qui laisse bouche bée et un enthousiasme sincère pour l’avenir : entretien avec un des piliers de la maison Cartier…

Pierre, pouvez-vous nous parler de l’identité

Cartier et de la manière dont elle est communiquée depuis la création de maison ?

Qui dit communication, dit communiquer l’identité profonde du nom Cartier, dans sa différence et dans sa pertinence. Quand on fait ce travail d’introspection sur notre identité, on tombe sur la vision de nos fondateurs - et notamment Louis Cartier, l’aîné de la troisième génération, qui est arrivé avec une vision de ce que devait devenir la maison, une vision nouvelle pour le secteur, mais aussi pour les arts appliqués en général. Ce nouveau « style Cartier » très spécifique, indépendant des courants de l’époque repris par une grande partie du métier, se voulait un langage multicatégoriel commun à toutes les créations, suffisamment riche et souple pour embarquer tout un éventail d’inspirations différentes. Une vision commune permettant une certaine ouverture…

Je ne pense qu’à un seul autre exemple de ce type de démarche : la dynastie d’ébénisterie des Jacob, où l’on trouvait des expressions stylistiques différentes, mais avec une même vision en matière de sens des proportions et du décor : un meuble Empire, Louis XV ou Restauration signé Jacob est immédiatement reconnaissable, et Louis Cartier en était d’ailleurs collectionneur. Mais ce style Cartier était aussi tourné vers l’avenir et avait pour vocation d’être transmissible aux générations futures. Voilà déjà le cœur de notre identité, avant même de commencer à penser communication : une vision stylistique unique, réfléchie et planifiée.

Comment se traduit cette vision, alors et aujourd’hui ?

Louis Cartier engage son propre bureau de création de montres et fait en sorte que Cartier devienne une des premières grandes maisons de joaillerie à posséder ses propres ateliers, donc toute une organisation au service de cette vision. Aujourd’hui, nous sommes les héritiers de cette dernière, avec un pilotage des studios de création

très identitaire et - même - l’existence de ma responsabilité, liée à l’héritage, qui n’existe pas ailleurs… Ce rôle s’inscrit fondamentalement dans une transmission, avec une équipe autour de moi en charge de sa mise en forme, avec en grande partie des profils d’historiennes et historiens d’art. Louis Cartier valorisait des idées fortes en matière de design, fortes dans le sens où elles correspondaient à un certain idéal personnel de beauté, mais aussi fortes car capables d’engendrer des variations tout en restant elles-mêmes. C’est l’explication, en termes d’horlogerie, de ces formes pérennes que l’on trouve dans nos collections. Chaque forme commercialisée a été pensée dans ce sens et cela continue à être le cas.

Par ce processus, la transmission des idées de Louis Cartier est donc pertinente à chaque époque ?

Tout à fait, car le travail que nous faisons, au-delà de sa beauté assumée, est de traduire perpétuellement ces idées et de les appliquer aux modes de vie contemporains. L’essence même de l’horlogerie de poignet est là : les gens se meuvent différemment, ont d’autres habitudes qu’alors. C’est ce qui fait, par exemple, que nous avons développé la Santos avec un bracelet en acier dans les années 70, lorsque l’élégance se devait être plus casual, du matin au dîner… Ce double objectif d’esthétique et de pertinence sert enfin également à repousser les limites du beau et de le lier à une ou plusieurs cultures spécifiques, ce qui nous tient particulièrement à cœur.

qui y est lié… Cela est très remarquable dans ce contexte actuel de jeunes générations plus digitales : elles valorisent énormément le tangible et l’artisanat, dans une sorte de retour de pendule où justement on s’intéresse à ce qui prend du temps, ce qui est plus lent, ce qui reste. Ce qui me rend très optimiste pour l’avenir, d’autant plus que le digital est un outil de communication extraordinaire. Héritage et communication : cette équation était donc déjà résolue par nos fondateurs ! Et nous avons de la chance d’être dans des domaines où l’artisanat d’art est valorisé par l’évolution du monde et des modes de vie, ce qui nous aide à bien communiquer.

Est-ce cette fluidité temporelle qui a fait que Cartier s’est, quelque part, construit contre l’Art nouveau ?

Exactement, car pour Louis Cartier - dans la continuité de ce que nous venons d’évoquer - l’Art nouveau était certes très sophistiqué et exigeant, à une époque où il fleurissait intensément, mais il tournait le dos au passé et n’offrait aucune possibilité de progrès en matière esthétique. Une impasse, une capsule, une monade de Leibniz.

Comment amener la beauté d’un objet Cartier dans notre temps, alors que l’art et la beauté deviennent numériques et de plus en plus intangibles ?

Je dirais que c’est un paradoxe relatif, mais qui joue en notre faveur et qui me fait penser au développement du quartz en horlogerie. Les Cassandres criaient à la fin de la montre mécanique, alors que cela a, en fait, mis en valeur la montre mécanique d’exception et l’artisanat d’art

Qu’est-ce qui vous inspire personnellement, au quotidien, dans votre fonction ?

Je suis un grand passionné des formes. Tout peut donc trouver un écho par rapport à ce que l’on fait. Je suis très sensible aux arts plastiques, mais aussi à des choses dont on pourrait penser qu’elles n’ont aucune relation avec l’horlogerie : l’urbanisme, la publicité… Ces autres registres et notre perception d’eux font que la création du bel objet et du beau tout court évolue, de manière consciente et inconsciente. J’aime aussi étudier ce qui se passe dans le monde du design et de l’automobile ; je m’amuse par exemple beaucoup de ce qui se passe autour des voitures électriques - on a l’impression que, parce qu’elles sont électriques, elles doivent figurer un certain design d’ensemble très harmonisé… Je trouve ça intéressant !

Comment qualifieriez-vous l’importance sociale d’une belle montre, de son design ?

Sans me calquer sur les dires de Voltaire qui trouvait que le luxe était tout à fait nécessaire, je pense que c’est le propre de l’humanité de vouloir s’entourer de choses qui touchent et qui émeuvent par un sens esthétique. C’est le cas depuis des temps immémoriaux. L’horlogerie prend ce virage aujourd’hui de dépasser plus largement que jamais la simple fonctionnalité de renseigner l’heure, qui devient presque un prétexte : les montres sont des objets d’art à part entière, le mouvement est une prouesse d’artisanat d’art incroyable et ainsi, l’horlogerie rejoint la joaillerie bien plus qu’auparavant. C’est une charge symbolique qui élève le possesseur. De l’autre côté, il y a une émulation autour de l’idée de parvenir à l’exception qui entraine l’admiration, avec des talents extraordinaires. Et beaucoup de jeunes sont fascinés par ces objets…

© Jean-François Robert

Lionel Favre UN GARDIEN ANCRÉ DANS SON TEMPS

Pour cette édition 2024 de Watches & Wonders, la précision était élevée au rang de vertu cardinale chez Jaeger-LeCoultre. Elle s’applique aux prouesses techniques et artisanales des modèles de la Maison horlogère bien sûr, mais le design n’est pas en reste. Lionel Favre, son product design director, nous prouve lors d’un entretien exclusif que le design est, lui aussi, garant du passé, du présent et du futur de la « Grande Maison »…

Comment définir aujourd’hui la place du design au sein de la maison Jaeger-LeCoultre ?

Tout d’abord, je commencerais par dire que nous avons un avantage non négligeable : celui de notre manufacture, avec ses 200 ans d’histoire et ses 180 métiers. Le design peut y être placé au centre du développement produit, puisqu’on fabrique nos mouvements, ce qui veut dire qu’on a la capacité de penser le mouvement esthétiquement dès le départ. On ne parle pas de design de cosmétique ici, mais plutôt d’un design de sens et fondamentalement collaboratif : de nombreuses discussions entre ingénieurs, designers et artisans ont lieu, ce qui nous permet d’anticiper ce que l’appellerait un peu l’essence de l’horlogerie : la somme des détails et des savoir-faire qui vont permettre de donner cette « valeur perçue » d’un modèle…

Ce sont des savoir-faire que vous redécouvrez au fil des saisons ?

Tout à fait ! Il y a tellement d’aspects et de tâches différents mis en œuvre dans une de nos montres, on redécouvre et on s’étonne de tout cela assez régulièrement ! Mais cela nous permet aussi de tout poser sur la table dès le départ et de met tre en avant et en lumière ces savoir-faire, de ces métiers au-delà de l’émotion finale, tout particulièrement sur ce salon avec les différents ateliers d’artisans qui incarnent ce dialogue, ce rebond entre technique et esthétique caractéristique de l’horlogerie.

Cette notion de beauté mécanique, qui se cache parfois dans de moindres détails, bien loin d’une démarche ostentatoire, qui décore le mouvement avec des références séculaires, se trouve constamment au centre des valeurs et de l’image de notre maison.

En tant que Directeur du Design, comment continuer à amener cet héritage historique dans le présent et le futur ?

Mon rôle est d’essayer de bien comprendre le « cadre » de la marque Jaeger-LeCoultre, ce qu’ont construit mes prédécesseurs avec une certaine vision dans le temps, sur le long terme. Il est donc important de respecter cela, ne pas casser ce qui a été fait avec soin. L’ego est donc à mettre au tiroir au profit de la culture horlogère pour aborder la tâche avec sérénité, sans pour autant oublier la passion du métier ! Bien sûr, il faut tester et proposer des choses créatives, mais cela ne doit pas être un but en soi, faire partie des ingrédients de la recette. La continuité, la connaissance, la maîtrise cognitive de ce qu’implique la réalisation effective d’un design ou même d’une simple modification sont à mon sens des éléments essentiels dans la transmission des valeurs de la maison auprès des jeunes générations, qu’elles soient à un bout ou l’autre du processus de fabrication…

Cela a-t-il été votre parcours personnel ?

Je suis bijoutier-joailler de formation, d’une époque - pas si lointaine - où l’on apprenait le dessin de manière très académique. Les deux mondes sont assez proches, de par l’échelle ou l’utilisation de métaux et des pierres, mais c’est la passion qui m’a fait « glisser » vers l’horlogerie…

© Johann Sauty

Selon vous, qu’apporte le design d’une belle montre à un niveau plus humain, plus social ?

C’est avant tout pour moi un grand vecteur d’émotion. C’est le premier contact avec l’objet, via la vue et le toucher, avant la découverte de l’aspect technique et artisanal qui se cache derrière. C’est assez fondamental, puisque la montre est censée faire ressortir la sensibilité de celle ou celui qui la porte, de véhiculer quelque chose d’agréable, de positif. Je ne suis pas vraiment philosophe, mais je pense que c’est déjà une chose forte de pouvoir faire ressortir cela !

Intéressons-nous aux nouvelles générations de collectionneurs : comment réfléchit-on à cette cible particulière ?

Nous n’avons pas d’approche communicative ciblée sur les jeunes collectionneurs, nous parions plutôt sur notre authenticité, que nous maîtrisons. Je suis persuadé que cela parle beaucoup aux jeunes, car elle amène sens, dans un contexte qui en manque de plus en plus… Ces jeunes collectionneurs sont rompus aux discours marketing et cherchent autre chose, ils arrivent chez nous assez souvent par l’intermédiaire de l’iconique Reverso - notre meilleur ambassadeur - et vont ensuite plus loin si la connexion se fait avec le reste de l’univers Jaeger-LeCoultre.

Très personnellement, quel modèle aimeriez-vous voir par hasard au poignet d’une jeune femme ou d’un jeune homme ?

Je vais être obligé de vous dire la collection Duometre, lancée en 2007 et que nous relançons actuellement. Une véritable rencontre entre l’art mécanique et le design - et je dois avouer que j’ai un petit faible pour cette interprétation, complètement redessinée pour l’occasion. Un design tout en rondeur, très doux, qui tranche avec ce qui se fait pas mal

chez nos concurrents en ce moment, avec des modèles plus edgy, plus aiguisés… Derrière le cadran : un chronographe à double source d’énergie pour une meilleure distribution de celle-ci et une plus grande précision : une pour les complications et une pour la régularité. Cette innovation est déclinée sur trois modèles : un Quantième Lunaire, une Chronographe Moon et un Heliotourbillon exceptionnel, véritable épitomé de la précision si chère à notre maison…

Merci Lionel !

ENTENDU SUR WATCHES & WONDERS : CINQ PHRASES QU’ON N’ENTEND

QU’À GENÈVE

« Mon fils a 6 ans et c’est son premier salon, mais c’est déjà un vrai passionné… À 5 ans, il m’a demandé sa première mécanique ! »

« Non mais y’avait que Kilian Mbappé de dispo chez Hublot, sérieux ? Au moins y’avait Gisele chez IWC… »

« Au Beau Rivage, c’est une autre échelle… Ça sent pas encore la saucisse, mais ce serait peut-être une bonne idée, de la saucisse au Beau Rivage… »

« C’est quoi, un calendrier perpétuel déjà ? »

Et le coup de cœur Bold absolu :

« T’es allé voir l’artichaut qui fait cui cui chez Van Cleef ? »

CHEZ WINDESHAUSEN PREOWNED

LES MONTRES DE LUXE ONT PLUSIEURS VIES

Artistes-joailliers de formation, Jean et son fils, Lionel Windeshausen, ont su apporter un nouveau souffle entre tradition et modernité. Ainsi, pour répondre à une forte demande, un nouvel espace dédié aux montres de luxe de seconde-main a vu le jour.

Dès l’entrée principale du City Concorde, les 12 lettres de l’enseigne se détachent du paysage habituel et invitent à la découverte du lieu. Installé depuis 15 ans dans le centre commercial, le magasin a déménagé et s’est agrandit au fil du temps pour devenir l’un des plus grand d’Europe. Sur près de 600 m2, des maisons aussi prestigieuses que Rolex, Hublot, IWC, Chopard, Chanel, Cartier, Zenith, Breitling, TAG Heuer et bien d’autres côtoient des marques joaillières des plus tendances comme Messika, Hulchi Belluni ou JOZ, la collection « maison ». La famille Windeshausen est la seule au Luxembourg à mettre également en lumière des manufactures indépendantes comme Louis Moinet, horloger aux éditions limitées de montres suisses exclusives mais aussi de maroquinerie comme Pinel et Pinel.

Depuis 2022, le marché du luxe est en plein essor et plus particulièrement le marché des montres d’occasion. Un nombre grandissant de client s’y intéresse mais sont frileux à l’idée d’acheter des objets d’une telle valeur sur internet avec les risques que cela comporte. C’est ainsi que Windeshausen décide fin 2023 d’ouvrir un espace dédié à la vente et à l’achat de montres de luxe d’occasion. Les clients confient leur montre qui est vérifiée sur place et une estimation du prix leur est communiquée sous 7 jours. Après cela, les montres sont remises à neuf

dans l’atelier horlogerie par des experts horlogers agrées par les plus grandes marques suisses.

Acquérir une Rolex neuve, n’est pas une mince affaire de nos jours et les amateurs doivent patienter parfois deux ans sur une liste d’attente. Ainsi pour pallier ce problème et pour lutter contre les contrefaçons, Rolex a mis en place un programme unique de « Certified Pre-Owned ». À partir de la fin du mois de juin, Windeshausen aura le privilège de le proposer à ses clients. Concrètement, la montre en vente est envoyée directement dans les locaux de Rolex à Genève pour être contrôlée et certifiée authentique par la marque elle-même. Avec ce sceau, l’acheteur a la certitude que sa montre correspond au plus haut standard de la marque et bénéficie d’une garantie de 2 ans. De quoi redonner confiance dans un monde où il y a pléthore de contrefaçons.

LES FESTIVALS

AU DÉFI DE LA CRISE CLIMATIQUE

Comme chaque année, les festivals accueillent des milliers de personnes avides de musique et de bonne humeur - avec, à la clé, des tonnes de déchets et une lourde empreinte CO2 . Conscients de l’enjeu, les festivals tentent d’effectuer leur transition tout en gardant l’esprit de fête, au Luxembourg et ailleurs…

« Un festival a un impact carbone et un impact écologique, on ne va pas se mentir », admet d’emblée Hélène Lo Presti, responsable de la communication et des partenariats médias des Francofolies d’Esch-sur-Alzette. « L'idée n'est pas de faire du greenwashing en prétendant avoir un événement 100 % propre, mais de se demander : comment faire, tout en gardant la programmation et l'esprit de fête, pour réduire au maximum cet impact qui de toute façon est négatif ? ».

La saison des festivals, déjà bien lancée, regorge à nouveau cette année d’événements dans toute la Grande Région, entre le Luxembourg Open Air (LOA) à Belval ou les Aralunaires d’Arlon qui ont eu lieu début mai, Usina24 à Dudelange et les Francofolies d’Esch début juin, ou encore le Cabaret Vert à Charleville-Mézières qui se déroulera à la mi-août.

BILAN CARBONE DROP

Mais à l’heure de la crise climatique et environnementale, ces événements, qui attirent des milliers de festivaliers et produisent par conséquent une quantité colossale de déchets et d’émissions CO2, doivent désormais prendre à bras le corps cette problématique. Avec un objectif, résume Camille Muller, responsable développement durable pour le Cabaret Vert : « Montrer que divertissement n'est pas incompatible avec conscience environnementale et engagement sur les sujets de développement durable ».

Dans cette perspective, le festival Cabaret Vert, qui a accueilli 125.000 festivaliers en 2022 à Charleville-Mézières, a publié un premier bilan carbone en 2023 afin d’affiner ses pratiques écologiques. Conclusion : l’édition 2022 du festival a généré 3.287 tonnes d’émissions de gaz à effet de serre (26 kilos d’émissions CO2 générées en moyenne par festivalier), ce qui correspond à l’empreinte carbone annuelle de 357 français moyens, ou représente 15 millions de kilomètres parcourus par une voiture française moyenne, soit 377 fois le tour de la Terre ou 20 allers-retours Terre-Lune.

« LES GENS AUJOURD'HUI NE VEULENT PLUS SIMPLEMENT CONSOMMER DE LA CULTURE, MAIS QUE CELA S'INSCRIVE DANS UNE DÉMARCHE PLUS LARGE, AVEC DE LA VALEUR » HÉLÈNE LO PRESTI

Un poste d’activité est responsable de la très grande majorité des émissions : les déplacements. Se rendre sur le site ou en repartir, qu’il s’agisse du public, des artistes ou des équipes du festival, représente ainsi 55 % du total du gaz à effet de serre émis. « Une distance de l’ordre de 23 millions de kilomètres a été parcourue par l’ensemble du public, soit l’équivalent de 575 fois le tour de la Terre ! », note le rapport publié par le Cabaret Vert. Agir sur la mobilité est ainsi LA priorité. « C'est un sujet sur lequel on travaille depuis longtemps en coopération avec des acteurs privés et publics pour proposer des solutions de mobilité durables

à nos festivaliers », explique Camille Muller : dispositif

« retour à un euro » pour les billets de TER, cars nationaux aux départs des grandes agglomérations comme Lille, Paris, Metz, Nancy ou Bruxelles, cars régionaux pour desservir une grande partie du département, sans compter la mise en place d'un parking à vélo sécurisé et agrandi.

La mobilité n’est d’ailleurs pas un défi pour le seul Cabaret Vert : tous les festivals y sont confrontés. Aux Francofolies d’Esch, qui a par ailleurs obtenu l’exigeant label Green Events, tout est fait pour promouvoir la mobilité douce.

« Notre parc ne dispose pas de parking à proximité, ce qui est une contrainte, mais aussi une opportunité de sensibiliser les festivaliers au fait qu'il y a d'autres moyens de se déplacer », remarque Hélène Lo Presti.

«

UN POSTE D’ACTIVITÉ EST RESPONSABLE DE LA TRÈS GRANDE MAJORITÉ DES ÉMISSIONS : LES DÉPLACEMENTS. AGIR SUR LA MOBILITÉ EST LA PRIORITÉ »

Des discussions ont eu lieu avec les CFL afin que les festivaliers puissent prendre le train de retour à des horaires tardifs et des navettes sont mises en place depuis Nancy, Metz, Thionville et Arlon. Une plateforme de covoiturage a par ailleurs été lancée afin d’inviter les festivaliers, s’ils n'ont pas le choix d'utiliser la voiture, de le faire en commun. En outre, un grand parking à vélos sera installé près de la gare d’Esch-sur-Alzette.

Un autre défi majeur de ces événements est la gestion des déchets. « Un festival peut en produire énormément », confirme Hélène Lo Presti. Les Francofolies d’Esch ont fait un choix radical avec une politique zéro déchet. L’intégralité de la vaisselle - verres, assiettes, couverts - utilisée sur le site est ainsi lavée sur place avec des lave-vaisselles économes en eau - « un vrai challenge technique », assure-t-elle également. Mais qui permet d’éviter des tonnes de déchets en plastique ou en carton. Le Cabaret Vert réalise quant à lui depuis ses débuts en 2005 un tri des déchets dans un centre au sein du site. Et si le festival utilise de la vaisselle biodégradable, il devrait aussi progressivement s’en séparer. « Sur le même principe que les gobelets réutilisables consignés, nous allons mettre en place une expérimentation sur la vaisselle réutilisable cette année, au sein de quelques stands d'alimentation », explique Camille Muller, avec l’idée de déployer plus largement cette méthode dans les années à venir.

PLEIN LES YEUX ET LES PAPILLES, VERSION DURABLE

La restauration constitue aussi un poste important d’émissions CO2. Avec les boissons, la restauration pour le public et les artistes représentent ainsi 23 % du total des émissions CO2 du Cabaret Vert, selon le bilan carbone du festival. Francofolies comme Cabaret Vert imposent donc à leurs stands de restauration de se fournir auprès

«

de producteurs locaux en produits de saison, bio ou issus du commerce équitable. « C'est un gros challenge pour nos restaurateurs, l'offre locale dans la Grande Région n'étant pas si large, mais il est très important que le festival puisse faire vivre l'économie locale et proposer de la nourriture de qualité », explique Hélène Lo Presti.

Les options végétariennes sont bien sûr de mise, avec l’objectif de réduire la viande de bœuf autant que possible. Le Cabaret Vert a aussi instauré un « score carbone », qui calcule celui-ci pour chaque stand de nourriture en fonction des différents ingrédients, des fournisseurs et des quantités commandées. « Cela permet de voir qu'un stand qui sert des burgers de bœuf est plus impactant qu’un stand végétalien », décrit Camille Muller. La scénographie est aussi mise à contribution. « Pour tout ce qui est décor et scènes, nous sommes au maximum dans la récupération et la production durable », explique Hélène Lo Presti. « La signalétique à base de pitch flag n'existe pas chez nous, tout est indiqué sur bois, réutilisable d'une année à l'autre. Et les scènes sont éclairées au LED pour diminuer la consommation ».

CE CÔTÉ SOLIDARITÉ ET RETOURS D'EXPÉRIENCES ENTRE FESTIVALS EST

VRAIMENT FORT » CAMILLE MULLER

Un audit énergétique réalisé par le Cabaret Vert remarque par ailleurs qu’une part non négligeable de l’énergie consommée par les scènes l’est sans public. « Nous allons travailler à améliorer nos usages par rapport à ça », assure Camille Muller. Le Cabaret Vert a par ailleurs le projet de supprimer la quasi-totalité de leurs groupes électrogènes présents sur le festival pour s’alimenter à partir d’une électricité verte et locale, produite notamment à partir de panneaux photovoltaïques installés sur place.

Sans compter une myriade de différentes solutions mises en place pour contribuer à réduire l’impact de ces événements : toilettes sèches, récupération et recyclage des mégots, sites web allégés au maximum, ateliers de sensibilisation à destination du public… Les festivals communiquent d’ailleurs beaucoup entre eux pour partager conseils et bonnes pratiques. « Il y a une véritable volonté d’entraide : nous nous retrouvons lors d'événements, nous visitons d'autres festivals tout au long de l'année, nous nous sollicitons les uns les autres pour savoir ce qui est mis en place, comment, si cela fonctionne, si les festivaliers sont partants », constate Camille Muller. « Ce côté solidarité et retours d'expériences entre festivals est vraiment fort ».

Hélène Lo Presti voit d’ailleurs une « tendance de fond » des festivals à se saisir de la thématique écologique : « Les festivals se responsabilisent eux-mêmes car le public attend cela de nous », constate-t-elle. « Les gens aujourd'hui ne veulent plus simplement consommer de la culture, mais que cela s'inscrive dans une démarche plus large. À l'avenir, ce sera encore davantage nécessaire, et si le public n'est pas satisfait de la valeur qui est portée par son festival, il ne viendra plus », assure-t-elle avant de conclure : « Et je trouve ça très bien ». High five.

Texte Pierre Pailler

CRASH TEST

BMW I5 EDRIVE 40

PLUS COQUINE QU’IL N’Y PARAÎT

La grande routière du constructeur bavarois a été frappée par la fée électricité. Cette variante de la Série 5 va-t-elle conquérir le cœur des aficionados de la marque ? C’est ce que nous avons cherché à savoir lors de cet essai.

Non, vous ne rêvez pas, je vais vous parler d’une berline. Vous pensez probablement que, pour les beaux jours, j’aurais mieux fait de choisir un joli cabriolet ou un 4x4 rugissant. Bref, quelque chose de plus sexy. Sauf que les vacances ne durent pas toute l’année et qu’il faut parfois laisser parler la raison. Donc, revenons à nos moutons : une belle Allemande qui ne demande qu’à s’exprimer. Ceux qui me connaissent un peu savent probablement que je suis toujours assez enthousiaste quand je décide de prendre le volant d’une BMW, mais je sais malgré tout me montrer impartiale, y compris lorsque je n’ai pas rendez-vous avec un modèle ultra-sportif. Ne grinçons pas des dents, cette élégante i5 est quand même dotée de quelque 340 ch et 430 Nm de couple. On est donc loin d’un modèle ennuyeux. Côté dimensions, c’est un copier-coller, ou presque, des modèles thermiques avec plus de 5 m de long et 1,9 m de large. Par rapport au modèle précédent, la nouvelle édition gagne 97 mm en longueur, 32 millimètres en largeur, 36 millimètres en hauteur, et son empattement a été allongé de 20 millimètres. Ça n’a donc rien à voir avec un véhicule compact, mais c’est cohérent avec l’image de la marque. N’est-ce d’ailleurs pas un peu pour ça qu’on choisit ce type de véhicule ? Je ne suis pas en mesure de me prononcer sur cette question.

QUESTION DE STYLE

Lorsqu’on roule en berline, mais qu’on ne veut pas avoir l’air de conduire la voiture de papy, BMW coche la case modernité. La vue avant est une interprétation très actuelle des doubles phares et de la calandre de la marque. Les éléments LED disposés presque verticalement servent de clignotants et de feux de jour. On aime aussi la calandre qui se projette loin en avant et est dotée d’un large contour et d’un éclairage de contour BMW Iconic Glow (en option). Latéralement, la ligne d’épaulement haute, les surfaces puissantes et deux lignes de caractère tracées avec précision façonnent la carrosserie du véhicule. Les jupes latérales noires, les ouvertures de porte affleurantes et le numéro 5 gravé à la base du montant arrière attirent le regard. Les proportions dynamiquement étirées s’écoulent vers un arrière puissant. Les feux arrière plats divisés par une bande chromée interprètent de manière expressive la forme en L caractéristique. Dans l’ensemble, ces quelques millimètres gagnés, çà et là, confèrent à la voiture une allure sacrément athlétique. Si vous en voulez encore plus, le caractère dynamique de la nouvelle BMW Série 5 Berline peut encore être renforcé par le pack MSport en option et le pack M Sport Pro.

SURPRISE, SURPRISE !

En ce qui me concerne, quand je m’assieds au volant d’une voiture, souvent, ça passe ou ça casse ! Comme la plupart d’entre nous, outre le confort, l’esthétique de l’habitacle a vraiment de l’importance. Surtout lorsqu’on passe plusieurs heures par jour en voiture. Tout d’abord, BMW signe une première avec un intérieur entièrement végan. Ce label concerne les surfaces des sièges, le tableau de bord et les panneaux de port, ainsi que pour la première fois, le volant. Les nouveaux sièges sport sont de série (youpiiiii). Les sièges confort, en option cette fois, offrent une large gamme de possibilités de réglages électriques. Ce qui frappe surtout dans cet espace vraiment généreux, c’est le petit côté joyeux avec de beaux jeux de lumière qui rendent le tout moins sérieux et de magnifiques écrans. En effet, l’écran incurvé réinterprète l’idée phare de la marque en matière d’orientation du conducteur. Le système d’affichage, entièrement numérique, comprend un écran d’information de 12,3 pouces et un écran de contrôle de 14,9. Pouces. L’unité fonctionnelle rétroéclairée avec structure de surface cristalline s’étend sur toute la largeur du tableau de bord jusqu’aux panneaux de porte. Par rapport au modèle précédent, le poste de conduite comporte considérablement moins de boutons et de commandes. Un objectif atteint grâce à la numérisation systématique des fonctions.

ON THE ROAD

Vous vous imaginez bien que cette magnifique Bavaroise ne s’en laisse pas compter sur la route. Si le confort est total, elle se montre plutôt très dynamique, et pas seulement sur autoroute. On en oublierait quasi le poids de ce petit colosse. Il suffit de 6 petites secondes pour passer de 0 à 100 km/h et ça se fait tout en douceur pour le plus grand plaisir des passagers. C’est bien assez pour se frayer un passage sur une route passablement encombrée. L’optionnel train arrière la rend particulièrement maniable, tant en milieu urbain que sur les petites routes de campagne.

CONCLUSION

Étant donné l’offre pléthorique de véhicules sur le marché, je n’aurais bien sûr pas consacré cet espace à un boulet. Mais ici, on est même plutôt sur une pépite. Si la voiture parfaite n’existe pas, la BMW i5 eDrive 40 s’en rapproche fortement. Alors, si c’est ce type de voiture que vous recherchez et que le tarif ne vous effraie pas, essayez-la sans attendre. Vous n’êtes pas à l’abri de tomber en amour…

AVANTAGES

• L’habitabilité

• Le ratio confort/dynamisme

• Le look attractif

INCONVÉNIENTS

• Les nombreuses options qui font grimper le tarif

• La consommation

• L’encombrement, surtout en ville

SPÉCIFICATIONS TECHNIQUES

Prix : à partir de 71.300 € Puissance : 250 kW (340 ch) Longueur : 5,06 m de long

5 CHOSES À SAVOIR SUR LE PETIT EDEN ET SON GRAND FRÈRE

À quelques pas à peine l’une de l’autre, les cellules qui accueillaient le P’tit Max sur la place d’Armes et le Petit Bohème de Maison Mazelier au Monoprix de la place Guillaume II étaient bien vides depuis quelques temps. Les deux revivent de concert en ce début d’été avec, respectivement, le restaurant Eden et Le Petit Edence dernier donnant sans conteste et au bon moment un brin de pep’s en plus au Knuedler enfin rénové…

• Pour la direction de Monoprix Luxembourg, il restait très important de garder un pôle food attractif sur la place Guillaume II, même après la fin de l’aventure Maison Mazelier sur place. Elle a porté son choix sur les restaurateurs d’Au P’tit Max - installé désormais au « vieux » Kirchbergpour relever le défi ; et cela tombe plutôt bien puisqu’ils rouvrent, en même temps ou presque, leur adresse de la place d’Armes sous le nom d’Eden…

• En termes de concept, la répartition des espaces au sein du magasin Monoprix reste la même, avec une salle au rez-de-chaussée et une au 2e étage, renforcés par une terrasse parfaitement exposée et qui a dû attendre la fin des travaux herculéens effectués sur le Knuedler pour pouvoir enfin dévoiler son potentiel indéniable. La salle du bas et sa jolie déco est parfaite pour un lunch branché, tandis que la salle du haut - qui offre une jolie vue sur la place et sur la cuisine ouverte - se prêtera volontiers à un business lunch plus discret en semaine ou aux familles le week-end (le rayon attenant étant dédié aux enfants) …

• Deux nouveautés événementielles : un brunch à l’assiette avec une formule typique (avocado toast, œufs…) est à présent proposée le samedi et le dimanche, tandis que le jeudi soir est synonyme d’afterwork et d’happy hour avec une offre très tentante !

• Côté assiette, de très bonnes choses au Petit Eden grâce au chef Johnny et son équipe. On craque pour l’œuf frit sur salade de lentilles bien assaisonnée et chips de pancetta, pour les Eden Bowls aussi savoureux qu’instagrammables (tataki de bœuf, saumon gravlax ou falafels), pour les « Buns’n’roll » bœuf façon bouchère ou poulet panko spicy, ou encore pour le plat du jour en mode « retour du marché ». Clin d’œil tout spécial aussi pour la présence de la Maison viticole Schmit-Fohl sur la carte des vins, on aime quand c’est local et bon…

• Et enfin, pour L’Eden - tout court - on vous en dira plus bientôt, le restaurant préparant encore son ouverture et sa carte à l’heure où nous imprimons ces lignes !

@lepetiteden1

ARRIVÉE RÉUSSIE

Après plusieurs concepts consécutifs et plutôt éphémères, le Mudam Luxembourg s’offre une nouvelle collaboration à la fois éthique et branchée pour la gestion de son bar-restaurant : l’incontournable Chiche ! L’enseigne locale de cuisine levantine et solidaire crée une fois de plus l’événement en s’installant dans une institution culturelle reconnue, alors que son adresse de Leudelange ferme ses portes en ce début de saison estivale. Pour le Mudam, le chef exécutif du groupe, Moudi Alzaher, a créé une carte courte et bien faite, avec de bons petits plats faciles à servir et très cohérents avec l’image Chiche ! mais aussi des desserts très alléchants et une formule spéciale « brunch » pour les week-ends et jours fériés, le tout à des prix très corrects. Cerise sur le gâteau, Chiche ! a aussi mis en place un petit foodtruck devant le musée pour les beaux jours afin de pouvoir restaurer celles et ceux qui préfèrent profiter de l’extérieur en toute simplicité…

@chiche.luxembourg

PETIT MAIS COSTAUD

Décidément, ce printemps semble propice aux ouvertures prometteuses ! Une preuve de plus est celle du Petit Bistro, venu remplacer l’ancien Bel Canto en plein quartier de Belair… Derrière cette reprise forcément très observée : Dominique Colaianni, Olivier Fellmann et leur groupe Les Espaces Saveurs. Si, si, vous connaissez : La Mirabelle, Le Bistro du Sommelier ou encore l’Ultimo à Mamer, c’est eux ! L’expérience et le succès de ces restaurateurs aguerris ne trompent pas, il est fort probable que l’établissement devienne vite très couru… Dans un nouveau décor chaleureux et élégant signé EL’LE Architects, le Petit Bistro invite ses convives à choisir entre le confort d’une banquette aux formes organiques, l’intimité d’une table ou la convivialité d’une table d’hôte qui offre une vue imprenable sur le cœur de l’établissement, sa magnifique cave à vin. Et excellente surprise en cuisine puisqu’on y retrouve le chef Dylan Fillatre, qui officiait déjà au restaurant Sapori, malheureusement victime des inondations de 2021 sur la place Dargent. Pour en revenir aux bons vins, atouts indéniables des établissements du groupe, la carte est signée Grégory Mio, ancien du Place d’Armes et meilleur sommelier du Luxembourg 2022. Que du beau monde !

LET’S PLAY !

Des écrans, du jeu à foison et un snacking pour petits et grands appétits : voici la recette du nouveau Offside Bar & Games au Casino 2000 de Mondorf-les-bains, qui combine habilement sport, convivialité et sophistication. Créé dans la continuité des rénovations architecturales et innovations apportées à l’établissement ces dernières années, ce nouvel espace idéal pour les supporters apporte une vibe vraiment nouvelle dans la région : sport en live à toute heure, bières, machines à sous, bornes de paris sportifs, roulette, Black Jack... Ça sent bon les paris - avec modération, évidemment ! Offside Bar & Games est situé à la place de l’ancien Bistro Bonne Chance, un lieu incontournable de la nuit jusque dans les années 80 et 90 et qui revit de plus belle dans un style Memphis particulièrement bien choisi. Et ce, grâce au savoir-faire de l’architecte d’intérieur Elodie Lenoir (EL’LE Architects) - dont elle avait déjà fait preuve en 2021 avec le renouveau du restaurant Les Roses. La nouvelle entité est divisée en deux espaces : le Stadium, qui guide les visiteurs dans une ambiance très cinématographique ; et le bar en lui-même, qui proposera - lors de certaines diffusionsune offre alléchante « hot dog & beer » à… 2 euros !

@casino2000

© V incent Remy

DÎNER AU GO TEN, C’EST OUI !

On a l’habitude d’associer le Go Ten, bar incontournable du quartier festif de la capitale, à son choix incroyable de gins et à ses DJ sets légendaires. Mais on a tendance à oublier qu’on y dîne aussi franchement bien, grâce à un menu à partager qui envoie du lourd niveau saveurs et dressages. On retrouve toujours les influences asiatiques/ Nikkei qui ont fait la réputation des lieux, mais le patron Robert Racz et sa chef Ikram ont décidé de se donner un peu plus de liberté en matière de géographie gourmande… On va ainsi retrouver dans les nouveautés des takoyakis à tomber ; d’excellents tacos de banane plantain d’origine colombienne surmontés d’une garniture de poulet ou de crevettes sweet chili ; des boulettes de scamorza fumée très coquines avec leur pointe de tomate séchée et basilic ; une super patate au four accompagnée d’un petit tentacule de poulpe a la gallega ; ou encore un petit pintxo d’anchois, oignon caramélisé et poivron rouge parfait pour amener un umami différent… Pour arroser tout cela, on peut faire confiance à l’équipe en place pour le conseil judicieux, qu’il s’agisse d’un cocktail/mocktail du moment ou encore d’un bon petit vin blanc hongrois !

@gotenginbar

LE COMPTE INSTA À SUIVRE

@jarringflavours.lu : « Billy » est originaire du Pays de Galles et débarque au Luxembourg pour intégrer l’équipe dynamique d’une des grands corporations internationales présentes dans la capitale. Mais non, tout bien réfléchi, ce n’est pas pour lui. Il claque la porte il y a quelques mois et décide de consacrer son temps libre à la réalisation de quelque chose qu’il adore tout particulièrement : les pickles ! Stars de nos burgers devenus un véritable pan de la gastronomie contemporaine, les pickles se retrouvent au centre de ses inspirations culinaires et de la page qu’il crée pour les célébrer comme il se doit. Son kim chi, sa confiture habañero et tous ses autres jolis bocaux maison mettent l’eau à la bouche direct, avec petites commandes privées possibles…

C’EST BON, C’EST BELGE !

Maral, sloe Gin belge de renom, remporte à nouveau une première place mondiale dans l’un des concours de spiritueux les plus en vue. Plébiscité par les meilleurs chefs, il l’est aussi chez Maison Manigart, incontournable à Arlon… Si l’on a tendance, en le prononçant, à penser à « slow » gin, c’est bien de « sloe » gin qu’il s’agit, à savoir la prunelle en anglais : un sloe gin est donc un spiritueux « hybride », créé traditionnellement via un processus de macération des prunelles dans un distillat et titrant en général entre 20 et 30 degrés. Véritable coqueluche des bartenders, le sloe gin s’est déjà fait une place au Luxembourg - discrète certes - notamment grâce aux distilleries Manseld et Opyos. Mais chez nos voisins belges, Maral met la barre très haut, avec pas moins de 6 médailles en 6 concours pour l’enseigne créée en 2020 seulement par Arnaud de Mérode, Nicolas Haegelsteen et Julien Bricart. « Chaque gorgée raconte donc une histoire de cueillette minutieuse, de macération soignée, de recherches poussées et de passion débordante » : une promesse qui semble bien tenue !

@maral.gin

TERO S’ACTIVE POUR LES BEAUX JOURS

Ce printemps a été synonyme de pluie certes, mais aussi de nombreuses bonnes nouvelles pour le groupe Tero… Ainsi, le restaurant du Tero House 17 continue sa mue pour s’inscrire encore plus dans la philosophie « de la ferme à l’assiette » de l’enseigne. Une métamorphose inspirante et imprégnée du terroir, donnant lieu à la naissance du Bistro17 à la rue du Nord, sous la houlette de son nouveau gérant Yannick. Parmi les plats à la carte, les convives pourront déguster des plats signatures tels que le parmentier de canard avec une salade de jeunes pousses, la sole meunière accompagnée de pommes de terre fondantes et de légumes oubliés ou encore de belles pièces de viande de bœuf… Des plats inspirés des tendances actuelles du bistrot comme les tagliatelles à la truffe, le saumon façon tartare aux œufs de hareng ou un guacamole maison ; ainsi que des plats d’antan – bourguignon, salé aux lentilles, tripes à la florentine – complètent ce menu qui met l’eau à la bouche ! Mais ce n’est pas là la seule actu « chaude » du groupe Tero, qui signe aussi une des embauches les plus remarquées de la saison luxembourgeoise avec chef Arnaud Deparis, en charge de gérer un nouveau concept séduisant de bistro-bar pour le Bistro Pilko, situé au sein du centre sportif Garisart, dédié notamment au tennis et au padel à Arlon-Weyler. Une nouvelle que l’on retrouve aussi en nouveauté à Waterloo pour le groupe Tero, en lieu et place de l’ancien Knokke Out. Du bon, du Belge, on est pour !

@tero.bistro17 / @bistropilko

GRAND COUP DE NEUF

Après un démarrage en demi-teinte, la brasserie du Grand Théâtre devient le Schuman - tout court - et s’offre un tout nouveau décor et une carte complètement remaniée, dévoilés à la mi-mai. Les frères Erik et Alexandre de Toffol ont en effet décidé de mettre les bouchées doubles pour offrir à cette belle brasserie les moyens nécessaires pour en faire une véritable adresse repère - que ce soit pour les foodies ou les amoureux de culture. Dans un cadre très bohème chic plus lumineux que jamais, des assises confortables et une harmonie retrouvée entre les espaces bar et restaurant, avec des couleurs chaudes, des luminaires élégants, une vibe végétale qui fait plaisir et de nombreux livres, comme un clin d’œil au théâtre tout proche. Côté carte, on craque volontiers pour le bel éventail d’entrées / tapas à partager (ou non) qui combine savamment dressage, saveurs et efficacité. Car oui, on veut pouvoir s’installer et grignoter avec style avant une bonne pièce au Grand Théâtre ! Les asperges blanches de saison, le tartare de bœuf et son huile végétale, la salade d’iceberg et courgettes à la sauce moutarde douce, la salade de homard, les aubergines en tempura : en plein dans le mille ! Et pour les dents sucrées, ne surtout pas rater le « french toast », à tomber. Sans oublier les excellents cocktails, assurés notamment par Kostas, venu en interne depuis le Bella Ciao. Alerte nouveau QG !

@schuman_luxembourg

© Eléonore Arnold

CITY TRIP

Texte Laura Centrella

À seulement 5 heures de train de Luxembourg, en passant par Bruxelles-Midi, Rotterdam est moins connue que la très touristique Amsterdam. On ne va pas se mentir… Deuxième ville des Pays-Bas en nombre d’habitants, Rotterdam est peut-être moins charmante, mais bien plus atypique que sa rivale, capitale du pays et vaut clairement une virée hollandaise...

En effet, à l’exception de Église Saint-Laurent, il ne reste plus rien de la vieille ville médiévale de Rotterdam, largement bombardée par la Luftwaffe durant la Seconde Guerre mondiale. Mais la ville a su développer d’autres atouts autour de son immense port de commerce, le plus grand d’Europe, pour devenir une destination ubercool.

GÉOGRAPHIE & CONSEILS DE BASE

On ne va pas y passer des heures, mais une petite mise au point géographique est nécessaire. On fait souvent la confusion, mais le mot « Hollande » n’est pas synonyme de « Pays-Bas ». Lorsque vous êtes à Amsterdam, vous êtes dans la province de Hollande-Septentrionale. Tandis que Rotterdam fait partie de la province de Hollande-Méridionale, dont le chef-lieu est La Haye. Si vous visitez l’une de ces trois villes, vous êtes donc à la fois en Hollande et aux Pays-bas ! Ça, c’est fait.

Quelle que soit l’appellation que vous utilisez, évitez d’aller à Rotterdam un lundi ou un mardi, car la plupart des restaurants sont fermés. Privilégiez plutôt le weekend car, contrairement à d’autres villes européennes, la ville reste dynamique le samedi et le dimanche. Pour vos déplacements, comptez sur le réseau métro-tram-bus qui dessert parfaitement la ville. Mais pour une expérience unique, pensez aux bateauxtaxis (Watertaxi) qui circulent entre 50 points sur la rive de la Nouvelle-Meuse et traversent la ville plus rapidement que les taxis ordinaires. Les bateaux sont pour 8 ou 12 personnes, avec un prix de départ à 2,90 €.

MARCHÉ & SPÉCIALITÉS SALÉES

Si vous commencez votre trip à Rotterdam un samedi matin, démarrez votre journée par le marché Binnenrotte (également le mardi), un marché populaire où vous ferez le plein de gouda fermier au lait cru (boerenkaas) et goûterez à des poissons fumés ou frits. Comme le kibbeling, en géneral des morceaux de cabillaud panés et frits, même si cela peut aussi être du merlan, du lieu noir ou jaune… Ou du lekkerbek - idem mais en filets. À arroser de sauce rémoulade ! Toujours du côté des poissons, on n’oubliera pas non plus d’engloutir un Hollandse Nieuwe (maatje en Belgique) - en fait un hareng « vierge » assez gras et saumuré -, surtout quand c’est la saison, de mai à août. Un classique de la street food locale que l’on gobera en deux ou trois bouchées, en soulevant le poisson par la queue… Gloups!

Si on n’est pas trop fan de poisson, on fera plutôt la file devant une baraque à frites. Deux impératifs ici aux PaysBas : les déguster avec une pindasaus (à base de cacahuètes donc, une sauce saté d’influence indonésienne, ancienne

« ÉVITEZ D’ALLER À ROTTERDAM UN LUNDI OU UN MARDI, CAR LA PLUPART DES RESTAURANTS SONT FERMÉS. PRIVILÉGIEZ PLUTÔT LE WEEK-END, QUI RESTE DYNAMIQUE… »

colonie du pays…) et les accompagner de croquettes (bœuf, veau, poulet)… Et pour faire encore plus couleur locale, même pas besoin de faire la queue : les Rotterdamois achètent leurs « crasses » directement dans les distributeurs mis à disposition par les friteries et les snacks !

ARCHITECTURES CONTEMPORAINES

Après le Binnenrotte, on pourra visiter la très connue Markthal, inaugurée en 2014. Même si cette halle gourmande vaut plus le détour pour son impressionnante architecture en fer à cheval aux larges baies vitrées que pour ses stands de nourriture… On y dénichera toutefois tous les classiques hollandais et internationaux.

On préférera, à deux pas, la découverte des colorées maisons cubiques (kubuswoningen). Un ensemble de maisons innovantes construites dans les années 70 par l'architecte néerlandais Piet Blom. Il a incliné la base cubique d’une

maison traditionnelle de 45 degrés et l’a posée sur un pylône en forme d’hexagone. Son concept évoque un village dans une ville, où chaque maison représente un arbre et toutes les maisons réunies, une forêt.

Autre architecture contemporaine à ne pas manquer, celle du pont Érasme (Erasmusbrug), qui relie la rive nord et la rive sud de la Nouvelle-Meuse. Construit par les architectes Ben van Berkel et Caroline Bos en 1996, ce pont de 802 mètres possède un immense pylône qui évoque le cou d’un cygne, mais son nom fait référence au philosophe humaniste Érasme, originaire de Rotterdam. C’est aussi l’un des plus grands ponts à bascule d’Europe - système qui permet de faire passer les plus gros bateaux.

« LE MUSÉE BOIJMANS VAN BEUNINGEN EST LE PREMIER AU MONDE À OUVRIR LES PORTES DE SES RÉSERVES AU PUBLIC ! »

DU CÔTÉ DES MUSÉES

Ouverts les samedi et dimanche, la Kunsthal et le Dépôt Boijmans van Beuningen se trouvent à proximité l’un de l’autre, dans le joli parc des musées. À la Kunsthal, on découvrira une programmation contemporaine souvent engagée, avec des expositions de femmes artistes.

Jusqu’au 8 septembre, la Suissesse Sylvie Fleury y dévoile ainsi ses installations post-pop dénonçant le machisme. Jusque fin mai, on pouvait également y voir les très belles peintures de Doron Langberg. Cet artiste queer new-yorkais peint des scènes intimes, des nus, des couples masculins… Avec une palette chatoyante qui rappelle celle de l’artiste français Pierre Bonnard (1867-1947).

Le musée Boijmans Van Beuningen est fermé pour travaux jusqu'en 2026. Mais les peintures flamandes et italiennes des XVe et XVIe siècles et du siècle d'or néerlandais, ainsi que des tableaux de peintres modernes, comme Gauguin ou Van Gogh, sont visibles sur d’autres sites, et notamment au Dépôt du musée Boijmans Van Beuningen, ouvert en novembre 2021. Le musée est ainsi devenu le premier au monde à ouvrir les portes de ses réserves au public ! Mais ce Dépôt est une oeuvre d’art en soi, avec sa forme haute en cuvette et sa façade revêtue de miroirs qui reflètent le paysage, comme un tableau vivant.

LE SHOPPING AUSSI, C’EST UNE BONNE IDÉE !

Côté shopping, on privilégiera évidemment la découverte de chouettes marques néerlandaises. Comme Sissy Boy, qui offre un large choix de vêtements pour femmes, hommes et enfants à prix accessibles. On aime tout particulièrement leur sélection d’articles pour la maison, dont des boules de Noël créatives et farfelues. Griffe un peu plus chère, Scotch & Soda propose des collections de vêtements pour femmes, hommes et enfants plus stylées.

Texte Laura Centrella

Si l’on cherche une boutique de fringues qui sort du lot, direction Devastator, fondée par les designers et artisans néerlandais Erik Bosman et Arij den Otter. Ils y vendent leur pièces uniques réalisées sur-mesure, avec des matières haut de gamme recyclées. Ils présentent également une sélection pointue de designers internationaux. Autre designer à ne pas manquer, Susan Bijl a étudié à la Willem de Kooning Academy de Rotterdam, et s’est spécialisée dans les sacs minimalistes hauts en couleur. Elle revisite ainsi avec brio le shopping bag ou le bum bag (ici, le sac banane porté en bandoulière). Et la bonne nouvelle, c’est que la plupart des boutiques sont ouvertes le dimanche !

BEC SUCRÉ

Après ce bain de culture et ce lèche-vitrines, on aura bien mérité un peu de réconfort… Deux options locales s’offrent à vous : les poffertjes ou les stroopwaffels. Les premières sont de petites crêpes moelleuses, un peu comme des mini pancakes, servies invariablement avec une belle lichette de beurre doux et du sucre glace. On les dégustera au Poffertjessalon Seth, juste en face de la Markthal. Une adresse restée dans son jus et dont l’un des ancêtres aurait importé ce délice de France…

Les stroopwaffels, elles, sont des gaufres fines farcies au sirop. Dans le charmant salon de thé Didi’s, on les cuit et on les farcit à la minute. Si on le souhaite, on pourra leur ajouter des toppings très instagrammables (chocolat, marshmallows, Smarties…). En tout cas, on ne repartira pas sans un sachet de stroopwaffels qu’on offrira à son daron ou à sa daronne.

«LES PAYS-BAS ONT GARDÉ UN AMOUR INCONDITIONNEL POUR LA GASTRONOMIE DE LEURS ANCIENNES COLONIES »

UN BISTRO PARFAIT

On n’a certes pas chômé, mais la journée n’est pas encore terminée… Il est temps de découvrir le restaurant LUX sur la ’s-Gravendijkwal, dans l’ouest de Rotterdam. Aux commandes depuis 2013, le chef d’origine serbe Milan Gataric y propose une cuisine d’inspiration italienne (avec des pizzas top ou des pastas), mais surtout un menu à la carte aux propositions inspirantes et vertueuses - on ne travaille ici que des produits de saison de petits producteurs locaux. Le tout associé à une sélection pointue de vins natures ou biodynamiques.

Ce jour-là, seul en cuisine, Milan Gataric envoyait un flétan à l’huile de raifort ou un superbe morceau d’agneau, avec une terrine de pommes de terre, des fèves et de l’ail des ours. Mais renseignez-vous avant d’y aller, car le chef a parfois la bougeotte. On l’a ainsi vu, en 2021, à la fameuse Auberge de Chassignolles en Haute-Loire. Et on murmure qu’il passera bientôt par Bruxelles…

UN PETIT-DÉJEUNER SUR LES CHAPEAUX DE ROUE

Pour le petit-déjeuner, pas d’hésitation : on choisit une adresse qui fait l’unanimité. J’ai nommé Harvest. Une boulangerie qui fait des viennoiseries à tomber - ne manquez pas les cruffins à

la vanille ou à la pistache ! Optez en plus pour une proposition salée. Le choix sera cornélien, mais impossible de se tromper avec les œufs Bénédicte ou le pain perdu salé. L’été, on choisira les tables sur la micro-terrasse donnant sur l’eau. Juste à côté, on jettera un oeil aux anciens bateaux présents dans le Leuvehaven. Il y en a un peu partout, des petits ports de ce genre, avec parfois des bateaux-bars ou restaurants...

DÉPAYSEMENT GARANTI

Les Pays-Bas ont gardé un amour inconditionnel pour la gastronomie de leurs anciennes colonies... Rotterdam n’échappe pas à la règle, avec de nombreuses cantines indonésiennes ou surinamiennes. C’est donc le moment de partir à l’aventure et de découvrir les plaisirs d’une table de riz indonésienne ou les saveurs moins connues du Surinam ! Pour un bara, un sandwich typique à base de haricots mungo à grains noirs, que l’on choisira de farcir de curry de poulet, on ira chez Asha, Sranang (chinois surinamien) ou chez Warung mimi. Mais on pourra aussi goûter à d’autres spécialités surinamiennes, comme le pomtajer (sorte de gratin de taro, un plat d’origine juive) ou la soupe saoto, à base de poulet, de germes de soja, d’œufs durs et de nouilles frites.

ALLEZ-Y AVANT TOUT LE MONDE !

Pas d’étoile Michelin, ni même d’étoile verte - alors qu’ici on utilise 100 % de produits de saison néerlandais ! Tout juste un 16/20 au Gault&Millau… C’est incompréhensible, tant le restaurant Tres est formidable. Dans une ambiance de speakeasy, une cave voûtée ayant abrité un ancien entrepôt maritime, le talentueux Michael van der Kroft propose une cuisine contemporaine audacieuse et créative. Autour d’un grand comptoir en U, 20 convives dégustent ainsi 17 plats tous plus excitants les uns que les autres,

osant les saveurs franches et intenses. On s’étonne de ce twist sur un beignet typique, le oliebol, farci ici avec des oeufs de truite et servi avec une mousse de n’djua à la truite. L’une des nombreuses créations du jeune chef néerlandais qui, dans son laboratoire, imagine des charcuteries de la mer ou de viande et fabrique aussi sa propre sauce soja…

« AUTOUR D’UN GRAND COMPTOIR EN U, 20 CONVIVES DÉGUSTENT AINSI

17 PLATS TOUS PLUS EXCITANTS

LES UNS QUE LES AUTRES

»

On s’émerveille aussi de découvrir une main de Bouddha (sorte de cédrat digité) d’un petit producteur local - oui, oui, en Hollande ! - que van der Kroft râpe sur des raviolis réalisés avec du calmar, farcis d’un fudge de miso et servis avec une sauce aux noix. Et si la cuisine est enthousiasmante, la sélection de vins réalisée par Emy Koster n’en n’est pas moins brillante, explorant souvent des terroirs inédits. L’accord sans alcool vaut lui aussi le détour, avec des potions maison détonantes, comme cette distillation de jalapeño et de poivron jaune rôti. Une adresse à ne surtout pas manquer !

OÙ DORMIR?

À quelques pas du pont Érasme et du métro Wilhelminaplein, donc à quelques arrêts du centre-ville, l’hôtel Room Mate Bruno offre des espaces communs et des chambres avec un chouette design, le tout pour un bon rapport qualité-prix. En plus, l’hôtel à un accès direct à la Foodhallen, une halle gourmande à l’atmosphère feutrée, où l’on peut prendre un verre, et/ou grignoter une pizza ou un banh mi vietnamien !

Laura Centrella

Clervaux Castle SUmmer Music Festival 2024

UN PRINTEMPS TORRIDE - DU MOINS SUR SCÈNE !

Point météo : si la nostalgie garantie sans naphtaline de Simple Minds a bercé nos esprits de mélodies intemporelles comme la rosée du matin, ce sont des giboulées de rires provoquées par Jeff Panacloc qui ont chamboulé nos habitudes le temps d’un après-midi. Alors qu’un vent de Libertines a soufflé lors d’une soirée comme nous les aimons, c’est bel et bien le rayonnement de MC Solaar qui a élevé la Rockhal à son zénith. Les solos étincelants de SLASH ont déchiré le ciel d’une nuit sans lune. Tandis que den Atelier n’est pas resté en marge en programmant l’ovni Tenacious D, avec ses tonnerres de riffs heavy matinés d’humour. Bref, il faisait bon d'être au chaud et au sec dans nos salles préférées du Grand-Duché et de la Grande Région. Gageons que le temps revienne au beau fixe avec l’arrivée des événements open air et les festivals Screaming Field, Siren’s Call, Congés Annulés ou Cabaret Vert…

Texte
Carl Neyroud Loïc Jurion
Images
Carl Neyroud
MC SOLAAR
JEFF PANNACLOC TENACIOUS

HAPPY SIXTY

Le Tout-Luxembourg culturel ou presque s’était rendu à Venise le jeudi 18 avril dernier pour inaugurer le Pavillon du Luxembourg à la 60e Biennale de Venise. Et Bold a eu le privilège de faire partie du lot… C’est en effet notamment en présence de LL.AA.RR le Couple Grand-Ducal Héritier, mais aussi du ministre de la Culture Eric Thill et de nombreux visages bien connus de la scène culturelle luxembourgeoise qu’était vernie l’exposition A Comparative Dialogue Act d’Andrea Mancini et Every Island, curatée par Joel Valabrega du Mudam et choisie pour occuper le Pavillon du Luxembourg lors de cette édition anniversaire très attendue de la Biennale d’art de Venise, qui se déroule jusqu’au 24 novembre… En matière de performance, c’est l’artiste turque Selin Davasse qui était la première d’un quatuor international a être invitée pour cette inauguration.

Images

WILTZ, QG DES MÉLOMANES

Il est peu dire que la ville de Wiltz se bouge côté musique, avec un printemps rempli sur place d’une flopée d’événements dédiés aux mélomanes : tout d’abord, le nouveau festival Jazzorwhatever !? porté haut et fort en avril par son organisateur Marc Scheer et une programmation pointue sur la scène du Brandbau. Plus festive et co-organisée par Prabbeli et De Gudde Wëllen, la Wiltz Session #7 a fait danser jusqu’au tard dans la nuit malgré une météo de mai peu clémente… Sans oublier le festival Garden Sounds de début juin, toujours aussi enchanteur !

JAZZORWHATEVER!

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