MUSIC
Texte Godefroy Gordet
Image Pleasing
LA MUSIQUE POUR MÉDOC’ Imbibé des maux d’une génération en perdition, Patrick Miranda, alias Pleasing, sort son premier EP Polara en 2018, cinq titres où sa guitare virevolte pour la « purgation de ses passions ». En vue : l’effet cathartique de la musique, utilisé par un jeune artiste d’à peine 20 ans en quête de lui-même. Depuis, les années passants et un autre EP plus tard, Pleasing défend une musique puissante aux paroles trempées d’émotions, sous des riffs post-rock, math-rock, voire metal quand ça lui « chante »… L’idée derrière son projet solo : « exprimer des émotions et sentiments, que nous ne voulons pas admettre, en mettant l'accent sur les problèmes psychologiques en nous ». Six mois après la sortie de son premier album In the Mood for Super Dark Times, l'artiste portugo-luxembourgeois revient sur son parcours, son travail, ses aspirations.
EXTRACTION
INAUGURATION
Patrick Miranda doit beaucoup à son père dans la découverte de sa passion pour la musique, « c'est un grand fan de musique, la radio était et est toujours allumée en permanence ». Dès son plus jeune âge, Miranda découvre des groupes comme Linkin Park, Évanescence et Metallica. Lorsqu’il déménage du Portugal au Luxembourg, il trouve une guitare acoustique dans la cave, « c'est très cliché », et commence à développer une passion pour cet instrument, « j'ai remarqué les possibilités infinies de créer et d'exprimer toutes les pensées humainement possibles sans préjugés de la part de la personne qui crée la musique ». Il fait deux ans de théorie musicale au conservatoire d'Esch-sur-Alzette, puis il rencontre une femme qui va devenir son mentor pendant un an et demi, « elle est malheureusement décédée par la suite mais m'a laissé son savoir ».
Pleasing est né en avril 2018 avec la sortie de son single Polara. Un titre plein de sens et de symbole dans la création de son projet Pleasing tant il dépeint l'atmosphère dans laquelle il se trouvait à la création de Pleasing, teinté d’un objectif plus vaste à l'esprit, « je suis en difficulté depuis ma jeune adolescence, quelques années plus tard, la frustration d'y faire face et le fait de ne pas vraiment m’instruire de discussions sur la santé mentale m'ont poussé à créer. Polara marque le début de ma carrière avec Pleasing ».
« CRÉER ET EXPRIMER TOUTES LES PENSÉES HUMAINEMENT POSSIBLES SANS PRÉJUGÉS » Avant de se focaliser sur son projet Pleasing, Patrick Miranda fait ses armes au sein du groupe de metal Awakening the Seasons. Une expérience charnière dans son parcours, et une manière de façonner son identité en tant que musicien, « ça a été mon tout premier groupe, il va sans dire qu'il m'a beaucoup appris et m'a donné l'expérience et la confiance pour fonder Pleasing ». C'est avec Awakening the Seasons qu’il découvre l'art de composer des chansons, ce qui a vraiment conforté sa passion pour la musique, « écrire les mélodies comme les paroles est pour moi le summum ».
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« ÉCRIRE LES MÉLODIES COMME LES PAROLES EST POUR MOI LE SUMMUM » Au sortir du Screaming Fields 2018, Patrick Miranda lance sur la toile son premier EP Polara, qu’il explique comme une sortie « relativement décomplexée ». Le projet est encore très jeune et le musicien s’accroche au « sentiment puéril » qui le pousse à faire ce qu’il souhaite, sans se soucier d’autrui, « je me suis donné l'espace et le temps de réfléchir et de conceptualiser, d'écrire la musique qui me plaisait à l'époque ». Ainsi, l’EP Polara est une compilation de différents épisodes qu’il connaît durant cette période, « j'écrivais en solitaire dans ma chambre. Je travaillais l'aprèsmidi et j'écrivais le matin et la nuit ». Quelques mois plus tard, il demande à Sacha Ewen de réécrire la batterie et de l'enregistrer, et à Marc Frohling d’enregistrer et de produire l'EP. Naît de ce processus, Polara, un disque qui fait entrer sérieusement Miranda dans le monde de la musique.