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BROGNON ROLLIN

GARNEMENTS DE L’ART

RECHERCHENT TEMPS PERDU…

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Texte

Fabien Rodrigues

TEMPUS FUGIT

l est à la fois un luxe égalitaire, mais aussi considéré, de plus en plus, comme le luxe ultime : le temps passe, inexorablement et toujours plus vite. Il se trouve aussi être au cœur de la réflexion artistique de notre duo d’artistes luxembourgeois en couverture, David Brognon et Stéphanie Rollin, qui cartonnent plus que jamais sur la scène internationale, mais qui ne comptent pas se reposer sur leurs lauriers pour autant. Parmi les œuvres que se sont disputées les institutions culturelles, un musée de Genève a acquis une horloge qui ne donne l’heure juste que trois fois par jour, de manière complètement aléatoire - et ce juste avant une édition 2025 du célèbre salon Watches and Wonders, qui a encore brisé des records cette année. Il semblait donc tout naturel de faire un lien entre l’art contemporain pointu de notre binôme et l’artisanat d’exception qu’est l’horlogerie, ou encore la grande gastronomie, grâce à Mathieu Davoine, génial chocolatier rencontré en exclusivité sur le stand de l’incontournable Maison Jaeger LeCoultre…

L’art se décline aussi dans ce numéro des beaux jours grâce au retour de La Concierge, plateforme de curation portée par Steven Cruz et Liliana Fransisco - qui souhaitent apporter leur expertise en scénographie à une nouvelle approche de l’exposition, ainsi que grâce aux cordes sensibles du jeune violoncelliste luxembourgeois Cyprien Keiser. Mais qui dit printemps dit mode également, avec des pages hommage au denim et un portrait très frais de notre Smart Kid On The Block du cru, Thibaut Salvi, qui fait vibrer la rue Philippe II grâce à son pop-up très branché Émergence !

Et puis il est grand temps de regarder d’un peu plus près ce qui va se passer dans les mois à venir côté jardin, grâce au festival LUGA - Luxembourg Urban Gardens, qui mettra lui aussi en relation l’art et la créativité avec ce qui nous entoure, au fil de l’eau et des envies… Avant de prendre la direction de Bruxelles et de (re)découvrir la capitale européenne à travers les femmes qui l’ont faite, la font et la feront rayonner. Passé, présent, futur : ce nouveau Bold voyage librement dans le temps tout en essayant de nous rappeler que le prendre, ce temps, est plus que jamais une bonne idée…

Fabien Rodrigues

DIRECTION

Maria Pietrangeli

RÉDACTEUR EN CHEF

Fabien Rodrigues

RÉDACTEURS

Jonathan Blanchet | Claire de la Vallée

Magali Eylenbosch | Julie Kieffer

Sébastien Vécrin

DIRECTRICE COMMERCIALE

Julie Kieffer

CONSEILLERS EN COMMUNICATION

Aymeric Grosjean | Kevin Martin

PHOTOGRAPHE COVER

Jeff Poitiers

OURS 20 200

GRAPHISTE

Dorothée Dillenschneider

Toute reproduction de ce magazine, même partielle, est interdite.

SOCIÉTÉ ÉDITRICE WAT éditions Sàrl

74, rue Ermesinde L-1469 Luxembourg

Tél.: +352 26 20 16 20

CONTACT redaction@boldmagazine.lu

exemplaires certifié CIM

COUVERTURE #91

D’une sonnerie d’école aux contours d’une île décalqués ou à des néons iconiques, le travail du duo Brognon Rollin se joue des codes sociaux sans compromis avec la vision des artistes, mais toujours avec respect. Les sujets qu’il abordent avec brio et leur touche identitaire font de Stéphanie Rollin et David Brognon deux des artistes luxembourgeois les plus cotés du moment et les institutions artistiques internationales se disputent leurs œuvres. Comme à Genève, avec la vente d’une pièce très… horlogère. À Paris, ils ont été choisis pour un projet de grande envergure - une gare, ni plus ni moins ! L’occasion parfaite pour discuter réussites et temps qui passe - et de les installer en couverture de ce nouveau numéro…

SITE

Retrouvez-nous tous les jours sur notre site www.boldmagazine.lu et chaque mercredi sur notre newsletter pour un condensé de l’actualité culture et lifestyle au Luxembourg et dans la Grande Région.

RÉSEAUX SOCIAUX

boldmagazine.lux Bold magazine

CULTURE

MUSIC.06

CYPRIEN KEISER, LES CORDES SENSIBLES

PLAYLIST.10

ARTY.12

LA CONCIERGE : LES JEUNES CURATEURS, LE RETOUR

BOOK.16

RAVIOLIVRE : LE BOUQUIN FARCI DE BON GOÛT

INTERVIEW.18

BROGNON ROLLIN : GARNEMENTS DE L’ART RECHERCHENT TEMPS PERDU…

CINEMA.24

SERIES.26

DIARY.28

TRENDS

SOCIETY

FOCUS.54 QUAND LA CRÉATIVITÉ RENCONTRE L’HORTICULTURE : LE LUXEMBOURG URBAN GARDEN DÉBARQUE !

SMART KIDS ON THE BLOCK.60

ÉMERGENCE : LA MODE PROTÉIFORME SELON THIBAUT SALVI

LIFESTYLE

ARTISANAT.64

JAEGER-LECOULTRE X MATHIEU DAVOINE : L’EXCELLENCE

ARTISANALE À GENÈVE

CRASH TEST.68

FOOD.70

CITY TRIP.74 BRUX-ELLES

SNAPSHOT.80

LE PORTUGAL A UNE SAVEUR INOUBLIABLE

Avec une harmonie de goûts, d'arômes et une intensité unique. O n l a nomme Delta Caf és .

LES CORDES SENSIBLES

Le violoncelliste luxembourgeois Cyprien Keiser, revient d’une tournée en Europe avec son duettiste au piano, Ilan Zajtmann, pour assurer la promotion de leur album, signé sur Label G, une maison de disques suisse de musique classique. Le jeune homme de 24 ans m’attend, tout sourire, en veston, devant une tartelette aux framboises chez Namur. Il est l’heure pour moi de m’entretenir avec un virtuose.

Cyprien, je ne vais pas y aller par quatre chemins : Est-ce vrai que les musiciens classiques n’écoutent que du classique ? Que penses-tu du rap, de la techno, du punk ? Le soliste s’amuse de ma question et dégaine en douceur son Spotify. « Il y a trop de belles choses dans d’autres genres, alors pourquoi se restreindre ? En ce moment, j’aime bien la bande originale de la série Arcane. J’ai d’ailleurs adoré la saison 1 sur Netflix. Pour chaque genre, il y a des artistes qui font de la musique extraordinaire. Je pense d’abord aux incontournables comme les Beatles, Pink Floyd, Prince, Queen ou alors des découvertes plus récentes pour moi comme Stromae, Sleep Token ou Dream Theater pour ceux qui aiment le métal - et Billie Eilish, pour n’en citer que quelques-uns. Avec son frère, Billie arrive à marier les codes d’une musique qui attire un grand public avec une superbe maîtrise de l’harmonie. J’aime beaucoup. Je découvre aussi beaucoup de jazz en ce moment et puis j’ai envie de voir Marc Rebillet sur scène, tu en as entendu parler ? ».

Évidemment que je connais le Texan qui fait des spectacles en peignoir en improvisant des chansons entières devant des parterres de fans hystériques. Il est même passé à la Rockhal en juin dernier. Ah j’allais oublier Cyprien, c’est quoi ton Top 3 en classique ? « Je dirais Brahms, Dvorak et Prokofiev. ».

Quand il parle de Johannes Brahms, ses yeux s’illuminent. Il le décrit comme un compositeur qui allie rigueur et expressivité, avec une musique à la fois intense et profondément structurée. Il souligne que Brahms était très critique envers lui-même, ce qui transparaît dans la qualité et la richesse de ses œuvres. Au-delà de son génie musical, il évoque aussi son caractère généreux et bienveillant. Par exemple il ramenait toujours des cadeaux pour les enfants au retour de ses voyages. Enfin, il considère que l’impact de Brahms sur la musique classique est immense et que son œuvre résonne encore aujourd’hui, tant par sa puissance

émotionnelle que par sa complexité harmonique. Tout simplement un sommet de l’histoire de la musique.

HARMONIE DES CORDES

Le violoncelle a été un véritable coup de foudre. Il me raconte que tout a commencé avec un disque du violoniste légendaire Yehudi Menuhin, où chaque instrument de l’orchestre est présenté avec un extrait. « Mon père me le faisait écouter, et apparemment, je demandais toujours qu’on remette le passage du violoncelle. J’avais trois ans et j’ai eu la chance de commencer à jouer de cet instrument quelque mois plus tard ». Sa maman le place entre les mains de Laurence Bouchard, une professeure qui enseigne la méthode Suzuki, une approche basée sur l’oreille et l’imitation. « Le jour de mon quatrième anniversaire, je faisais mon premier petit concert. Vu que j’étais trop petit pour un violoncelle entier, j’ai commencé sur un modèle miniature, plus proche en taille d’un alto. » Dès cet instant, Cyprien entre dans un engrenage où la musique devient une seconde nature. Des années de discipline, d’heures passées à frotter l’archet sur des cordes, à traquer la perfection du son. « Le violoncelle a une particularité : il partage le même registre que la voix humaine. C’est un instrument qui parle, qui chante, qui exprime tout ». Mais pour parler une langue, il faut la maîtriser. Et pour la maîtriser, il faut des années de pratique acharnée…

DÉBUTS À PARIS

À 16 ans, Cyprien quitte le Luxembourg pour rejoindre le Conservatoire national supérieur de musique et de danse à Paris. Il débarque dans le 19e arrondissement, loin de la quiétude du boulevard Royal. « Les premières années, j’étais en internat, alors je ne voyais presque rien de la ville. On passait notre temps au conservatoire, les journées étaient intenses. Mais en même temps, ça forge ». Entre les cours

de musique et le lycée Georges Brassens, où il achève son cursus général, Cyprien affine son art avec passion. Le violoncelle n’est pas un instrument de dilettante. Il exige une précision extrême, une maîtrise du geste, une écoute de soi et une capacité à s’adapter à son partenaire musical. « Au piano, quand tu joues une note, elle est juste. Avec un violoncelle, tu dois tout faire toi-même : trouver la justesse, la couleur, l’intensité. Il n’y a pas de frettes comme sur une guitare, pas de repères fixes ». C’est un travail d’orfèvre, un équilibre fragile entre technicité et émotion.

Une quête permanente qui fascine le jeune Luxembourgeois. « On ne finit jamais d’apprendre. Même les grands solistes cherchent l’avis d’un regard extérieur. On joue, on s’écoute, et on cherche toujours à aller plus loin ». Un parcours exigeant, mais qui lui permet de se produire sur les plus belles scènes du monde. À l’heure où vous lirez ces lignes, Cyprien aura joué à Tokyo au sein d’un trio. Quand l’interprète voyage avec son violoncelle italien, il y a un détail logistique à régler : son instrument se déplace avec lui…sur un siège à côté, comme un passager lambda, sanglé à côté de son maître.

RUBARE

Cyprien Keiser et son partenaire de musique de chambre, le pianiste lyonnais Ilan Zajtmann, jouent ensemble depuis huit ans. Ils se sont rencontrés au conservatoire de Paris. Leur complicité musicale repose sur une écoute mutuelle et une bonne entente,

© Justina La Cour

« LE JOUR DE MON QUATRIÈME

ANNIVERSAIRE, JE FAISAIS MON PREMIER PETIT CONCERT »

essentielle pour faire évoluer leurs interprétations.

« En 2018, Ilan m’a proposé un concert à Lyon et depuis, on a souvent partagé la scène et vécu des moments inoubliables ». Le duo vient d’enregistrer son tout premier album, signé sur le Label G, qu’il a choisi d’appeler Rubare. En italien, ça signfie « voler » - et c’est précisément l’idée : détourner des pièces écrites pour d’autres instruments et les réinterpréter au violoncelle et au piano.

Cependant, c’est aussi une référence au terme rubato, une technique musicale qui consiste à assouplir le tempo en accélérant ou en ralentissant légèrement certaines notes ou phrases, sans pour autant modifier le tempo général de l'œuvre. Cyprien Keiser explique que cette approche permet d’apporter plus d’expressivité et de naturel à l’interprétation, en reproduisant les fluctuations du discours humain ou du chant. Contrairement aux musiques plus rigides rythmiquement, comme la pop ou l’electro où le tempo reste constant, le rubato introduit une dimension plus libre et émotionnelle. Il s'agit d'un élément clé dans la musique classique, notamment dans le romantisme, où des compositeurs comme Chopin l'ont utilisé pour enrichir leurs œuvres. Dans leur album, Cyprien Keiser et Ilan Zajtmann explorent cette souplesse rythmique pour donner une interprétation personnelle et vivante aux pièces qu’ils jouent.

Le disque sortira le 25 mai et sera disponible sur toutes les plateformes de streaming ainsi qu’en version physique. « On voulait montrer toute la palette du violoncelle, ce qu’il peut exprimer au-delà des œuvres qui lui sont dédiées ». Ils reprennent Schubert, Brahms, Schumann et d’autres monuments du répertoire classique. Enregistré dans la salle du Rosey Concert Hall à Rolle - entre Genève et Lausanne - dans une salle au son cristallin, cet opus permettra de découvrir les personnalités musicales de ces artistes.

UN AVENIR À ÉCRIRE

À côté de plusieurs prix de concours, comme notamment Triomphe de l’Art à Brussels, Cyprien fait ses débuts en 2018 avec l’Orchestre philharmonique de Luxembourg. Depuis, il s’est produit en musique de chambre ou en soliste dans des salles prestigieuses telles que le Victoria Hall (Genève), le KKL (Lucerne), la Salle Cortot (Paris), la Salle Molière (Lyon), la Philharmonie de Luxembourg, l’Ecorma Hall (Tokyo), la Salle Franz Liszt (Genève) ou encore la Grangeau-Lac (Évian). Il a également partagé la scène avec des musiciens de renom tels que Renaud Capuçon, Alena Baeva, Clemens Hagen, Gérard Caussé, Lionel Cottet, Anastasia Kobekina et Guillaume Chilemme. Au fait, Cyprien, dans dix ans, où te vois-tu ? « Dans dix ans, je souhaiterais toujours avoir la possibilité de monter sur scène et de faire des concerts avec des musiciens qui partagent cette passion ». Et c’est évidemment tout ce qu’on lui souhaite !

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PLAYLIST

MAUVAISES HERBES / JEANNETO

Lucas, le vendeur moustachu à la pointe de l’actu musicale de La Face Cachée à Metz, m’a suggéré de m’intéresser à JeanneTo. « C’est une meuf trop cool. Elle fait de la ravepop. Elle est produite par Cadillac. Elle mixe aussi trop bien. Elle a déjà sorti 7 EP. En plus, elle taffe de temps en temps au meilleur bar du coin, La Dame Jeanne ». Pour y servir des Gintos ? Pardon, je m’égare, mais j’ai écouté Mauvaises herbes, son premier album, et le moins que je puisse dire, c’est que j’ai été bluffé. J’ai eu envie de m’habiller en fluo, de poser des Oakley sur mon pif, de gesticuler sur de la drum and bass de barbare, de headbanger en scandant ses refrains entêtants comme si je n’allais pas avoir de descente le lendemain. Ses messages bien af firmés et assumés, portés par des paroles sucrées à souhait, matchent parfaitement avec les beats rutilants de Cadillac qui, vraisemblablement, a ressorti ses meilleures compilations d’Eurodance 2000. Moi, j’y vois du Éloi, du Ascendant Vierge et un peu de Brutalismus 3000 - et c’est un compliment. Mais je n’ai absolument pas envie de fâcher la miss…pas qu’elle me molarde dans mon Ginto.

. DISPO (RAVEPOP)

PSA / MOLA

Après Omar en 2023, Mola livre PSA, son second album qui raconte le quartier, le terrain, la street et le deal. L’artiste franco-sénégalais, originaire de Colombes, dans le 92, rappe son vécu sur de la trap et de la drill pendant 45 minutes. À en croire ses lyrics, il a une to do list bien chargée : aider ses gars à cantiner au placard, mettre la daronne à l’abri, appeler son baveux en GAV, écouler de la bête de zipette et séduire cette jolie beurette. Ces 14 titres, c’est le frisson du grand saut, l’éveil brutal à une réalité inéluctable. À travers une prose tranchante, le MC nous plonge dans une fresque urgente du quotidien violent de la banlieue. Mola signe des textes d’une intensité rare, sans concession, où chaque mot pèse comme un kil de 09, chaque phrase cogne comme une patate, chaque punchline hurle comme une sirène de keufs en filature. Bref, t’as capté les bails. Rien de nouveau sous la pluie des cités hexagonales, mais le flow, l’authenticité et le charisme sont là. Alors, comme dit Mouloud Achour, je clique.

JUMPSTORM_01 / S3BZS

Je te présente S3BZS, mon nouveau héros. L’Argentin de 18 printemps produit de la Brazilian Phonk, que des millions d’internautes relaient sur leurs contenus. Ses tracks durent généralement moins d’une minute trente, calibrés pour des vidéos en 9/16, vite swipées, mal digérées. Le mini-sang ne se prend plus la tête avec les 16 mesures, s’affranchit des codes de la musique et bazarde du lo-fi à grands coups de cowbells hyper saturées pour annoncer un drop massif. Dans jumpstorm_01, son dernier EP, le DJ caliente t’invite un samedi soir de 2002, sur le parking du Lidl de Roubaix. Jogging Adidas Tear-Away, Red Bull chaud dans la mano, tu vas jumper en serrant les dents sur du 150 BPM craché par les subwoofers d’une 206 aux kits larges, néons violets et aileron XXL. J’oubliais : si son blaze ne te dit toujours rien, lance « Montagem - PR Funk » sur ta plateforme préférée. Tu vas vite reconnaître l’anthem qui a whippin’ TikTok à grands coups de 448 millions de streams. On se mate Fast and Furious ?

. DISPO (BRAZILIAN PHONK )

BIRNA / WARDRUNA

Il y a quelques lunes, chez Consouling Records à Gand, je cherche à dilapider mon gros salaire de Bold en galettes sombres et onctueuses. Sur l’étal du disquaire, mon regard est attiré par une pochette sur laquelle deux hurluberlus voguent sur un drakkar (noir). Je demande à Mike, le boss du shop, d’éclairer ma lanterne. Dans son œil droit, j’ai vu du dédain. « Tu ne connais pas Einar Selvik, le compositeur de Wardruna qui a écrit pour la série Vikings et le jeu Assassin’s Creed Valhalla ? » Cependant, dans son œil gauche, j’ai vu de la joie, celle de me faire découvrir l’étendue de cet univers néo-folk norvégien et, par la même occasion, de me faire cracher au bassinet. Dans un long discours passionné, il a commencé à m’éduquer et aujourd’hui, je peux légitimement te recommander Birna, le 6e album studio de Wardruna. Dix titres majestueux rendent hommage à l’ourse (en vieux norrois), notre sœur perdue de la forêt. Tout y est : les harmonisations vocales enivrantes, les rythmiques tribales, les retentissements de lur et les mélodies de talharpa. Merci Mike !

. DISPO (NEOFOLK)

La Concierge LES JEUNES

CURATEURS, LE RETOUR

Transmettre des émotions par le moyen d’une installation artistique est un art en lui-même, celui de la curation. Choisir les œuvres mises en lumière, retranscrire les messages des artistes, déterminer un lieu idoine, concevoir une scénographie percutante et coordonner le tout de manière efficiente en sont des composantes essentielles, qui occupent Liliana Francisco et Steven Cruz, qui reviennent avec La Concierge - leur plateforme collaborative qui vise à (re)définir la curation, nouvelle génération…

Lui, c’est Steven Cruz, artiste luxembourgeois hyper doué et gagnant de la dernière édition de Generation Art. Elle, c’est Liliana Francisco, d’origine portugaise née et élevée au Luxembourg puis étudiante à Lisbonne où elle commence à développer des projets artistiques avant d’exercer au Grand-Duché un éventail assez varié de métiers créatifs, passant par exemple du service marketing d’une banque de la Place à une enseigne de mode en tant que photographe commerciale et visual manager… C’est par ce biais que naît en elle un véritable intérêt personnel et professionnel pour la scénographie et ce qu’elle permet de véhiculer. Mais Lisbonne lui manque et les allers-retours se font plus fréquents, ce qui la pousse à s’installer en tant qu’indépendante pour plus de liberté, tant sur le fonds que dans la forme. Ses projets persos sont depuis mix media, conjuguant la photographie, le collage et la peinture, ce qui lui permet de participer à des expositions collectives dans les deux pays et d’avoir son propre solo show dans la capitale portugaise. « En ce moment je travaille beaucoup la peinture, notamment sur les thématiques qui m’obsèdent presque, anodines, absurdes ou bien plus sérieuses », nous confie-t-elle sur sa démarche actuelle.

« TRAVAILLER

LA SCÉNOGRAPHIE

NOUS PERMET DE STIMULER UNE EXPOSITION EN LA FAISANT SORTIR DE SES CARCANS CONVENTIONNELS »

RENCONTRE SANS FRONTIÈRES

C’est par contre bel et bien à Luxembourg qu’elle rencontre au final Steven. Monsieur da Cruz Goncalves s’y était alors lui aussi exilé temporairement pour effectuer un bachelor en design, avant de poser ses valises à Bruxelles pour y compléter son savoir, notamment dans les domaines de l’architecture et de la scénographie - on commence à voir les chemins se rapprocher… Il y crée notamment son œuvre en carreaux de céramiques faggot, qui remporte un prix au musée MAD Brussels en 2022, avant d'obtenir - comme susmentionné - la première place de Generation Art lors du retour de l’émission sur RTL Luxembourg. On retrouvera d’ailleurs l’œuvre en question en coup de cœur, ainsi qu’un nouveau corpus de travaux, lors de l’exposition YLA - Young Luxembourgish Artists Vol. 3 en 2023. Mais revenons-en à la rencontre, qui se passe d’abord via les réseaux sociaux, « quand j’ai vu que nous avions pas mal de potes en commun de Lisbonne, à un moment où je connaissais peu de monde au Luxembourg : elle y était comme un petit bout nostalgique de cette ville que j’adorais », nous explique Steven. Rencontre IRL, génératrice de lien amical et durable, mais aussi et surtout beaucoup de discussions autour de la scénographie artistique et d’une envie réelle de projet commun à monter.

Arrivent assez vite les bases de leur plateforme associative La Concierge et un premier événement, à l’espace H2O de Differdange - une exposition collective qui leur permet de réaliser deux choses : un besoin de professionnalisation et la

différenciation nette entre leur propre travail artistique et cette mission curative de leur nouvelle entité, alors encore « au stade embryonnaire » ...

LE TEMPS DE L’EXACTITUDE - ET LE PRENDRE

Suite à cette première expérience formatrice, qui leur a aussi permis de « teaser » leur futur positionnement sur la scène créative luxembourgeoise, arrive une période de concertation et de travail commun pour affiner et consolider les grandes lignes de La Concierge. De ce fait, pas trop de nouvelles en 2024 - La Concierge existe-t-elle encore, se demande-t-on alors !

« Tout à fait, il était juste nécessaire de prendre le temps de définir ce qu’on souhaite proposer en matière d’expositions, collectives ou solo, et de combiner nos connaissances académiques complémentaires et notre savoir-faire respectif pour arriver à une idée identitaire et reconnaissable », précise Liliana à ce sujet. Cette idée, nous l’aurons compris, orbite donc autour de la curation et de la scénographie, dans l’objectif de stimuler et de « booster » une expo en l’arrachant gentiment à ses carcans

Steven Cruz

conventionnels - mur blanc, alaises Blaise, minimalisme quand tu nous tiens, etc. Avec, pour point de départ, le Luxembourg, « avec quelques projets pour continuer à évoluer et à nous faire connaître », mais aussi pour créer une communauté autour de la plateforme, qui se veut collaborative. « J’aimerais beaucoup enchaîner, quand il sera temps, avec Bruxelles et, bien sûr, Lisbonne qui reste un point d’attache et d’attrait commun », assure Steven.

Et qu’en est-il des interactions avec celles et ceux qui existent déjà ici - le microcosme culturel luxembourgeois hébergeant déjà quelques jeunes curatrices et curateurs reconnus, comme Stilbé Schroeder et Vincent Crapon, qui avaient cofondé Podium en 2019, ou encore Lou Phillips avec YLA ? « Ce sont des gens qu’on connaît, mais avec qui nous n’avons pas encore eu l’occasion de travailler ou de réfléchir, mais les nouvelles rencontres devraient se faire de manière organique, on en est certains. Car des institutions nous ont de plus contactés pour collaborer dans les mois à venir, ce qui devrait nous permettre de vite pouvoir échanger ».

LE RETOUR EN FIN D’ANNÉE

L’avenir proche de La Concierge ? Il arrive en novembre et décembre prochains, avec une nouvelle exposition collective au CAW de Walferdange, espace culturel dédié à la créativité et aux échanges entre générations, dans une ville que l’on associe plus volontiers au rugby qu'à la jeune curation. Elle mettra en scène un panel plus restreint d’artistes et sera la « démo » finalisée de ce que la plateforme de Liliana et Steven peut proposer d’unique, de valeur ajoutée à une installation artistique ; et sera aussi dotée pour l’occasion d’une résidence d’artistes. Le thème ? CTRL : « Cela aura pour fil rouge de montrer notre dépendance à la technologie, aux smartphones et à la désensibilisation qui découle de cette masse énorme d’informations qui nous parvient en permanence », explique Steven.

Des choses qui devraient nous traumatiser, mais qui nous laissent de marbre par leur abondance. L’impact de la digitalisation sur l’inconscient aussi, sur ce dont on ne se rend pas compte immédiatement, ce sur quoi nous portons vraiment notre attention. Le tout via un appel à candidatures auprès des artistes, établis ou non - avec un panachage des deux, idéalement. En matière de scénographie enfin, le nerf de la guerre, c’est justement la résidence qui précédera l’exposition finale qui permettra aux deux curateurs de créer sa forme, au contact et en adéquation avec ce que les artistes produiront eux-mêmes à Walferdange. En parallèle, le duo a été choisi par les musées de la ville de Luxembourg en tant que commissaires pour le pôle luxembourgeois du Prix d’Art Robert Schuman, vitrine artistique transfrontalière offerte à la création de l’espace QuattroPole (Luxembourg, Metz, Sarrebruck et Trèves) et dont l’exposition consécutive aura, elle aussi, lieu en novembre prochain.

Grâce à ces nouvelles opportunités, La Concierge souhaite également participer à la redéfinition des conditions de travail et de collaboration des artistes et des curateurs, dans une approche « tout travail mérite salaire juste » chère aux deux amis. Liliana précise : « Il est important pour nous que ces projets rémunèrent les artistes, mais aussi le travail que

nous apportons, que tout soit pris en compte dans le budget correspondant ». Plus de travail gratuit, c’est aussi le credo de Steven : « Je pense qu’on a assez joué le jeu et qu’on a assez travaillé gratuitement par le passé, ce n’est plus possible aujourd’hui. La Concierge aura à cœur de rémunérer toute personne qui travaillera sur un de ses projets ». Une certaine « professionnalisation », que ces deux partenaires créatifs souhaitent mettre en place grâce à une expérience et des compétences communes, mais aussi via un processus d’accompagnement des artistes par l’association La Concierge, en vue de l’obtention éventuelle de bourses ou autres subventions ou pour un suivi vertueux suite à un projet, par exemple. Du partage, de la transmission d’informations, de la transparence et de l’entraideconciliables avec l’art local ? La Concierge en serait bien capable, une fois son retour acté…

« ON A ASSEZ JOUÉ LE JEU ET ON A ASSEZ TRAVAILLÉ GRATUITEMENT PAR LE PASSÉ, CE N’EST

PLUS POSSIBLE AUJOURD’HUI »

Liliana Francisco

Vous pouvez agir dès maintenant via Payconiq en scannant ce QR code :

RAVIOLIVRE : LE BOUQUIN FARCI DE BON GOÛT

Le ravioli est un des aliments les plus consommés dans le monde. Cette petite poche farcie selon des secrets de fabrications bien gardés revêt des atours variés. Emmanuel Guillemain d’Echon a parcouru seize pays à la découverte des raviolis, de celles et ceux qui les font et qui les mangent. Son livre est une somme gourmande aussi drôle que documentée.

Il y a ceux que l’on a déjà mangé : tortellini, agnolotti, bouchons pierogi, gyoza, ravioles, momo, xiolongbao ou wonton. Il y a ceux dont on a entendu parlé : khinkali, manti, jiaozi, knepple ou knödel. Et puis, il y en a des dizaines aux noms plus ou moins prononçables. Le journaliste Emmanuel Guillemain d’Echon les a rassemblés sous le terme générique (et français) de ravioli. Un nom forcément au pluriel pour un met singulier. Dans son Raviolivre. Le tour du monde d’un fou de raviolis. Routes, recettes et tours de main, il mène une quête à travers seize pays pour découvrir les secrets de ces petites bouchées. Il a passé plusieurs années à parcourir la planète à la recherche des raviolis de tous les pays et de toutes les formes. Il va à la rencontre des individus ordinaires – pas des chefs et des restaurants –, convaincu que ce savoir se niche au cœur des mains chaleureuses des mères et des grands-mères, seules véritables détentrices de la puissance des pâtes farcies. Elles cuisinent en famille ou en groupes informels, les raviolis en suivant leurs recettes, leurs traditions, leurs façons de faire. Cela donne un ouvrage absolument passionnant, instructif, souvent drôle, parfois tendre, bourré de photos, d’anecdotes,

de détails et de gourmandise. Un guide culinaire et civilisationnel, à travers les âges et les continents.

François-Régis Gaudry et sa bande s’étaient déjà essayés à un exposé de la « Galaxie raviolis » dans le premier livre On va déguster (Marabout, 2015). Ils disaient la diversité « intersidérale » de cette spécialité, « petites enveloppes de pâte garnies d’une farce à base de viande, de légumes ou de fromage. En demi-lune, en berlingots ou en carrés ; frits, bouillis ou cuits à la vapeur ; de Chine, d’Italie ou des pays de l’ancienne route de la soie. »

Emmanuel Guillemain d’Echon aussi invente une définition du ravioli pour circonscrire sa quête : des pâtes farcies se tenant par elles-mêmes, de petite taille, cuites essentiellement à l’eau, vapeur ou bouillies. Il ajoute la pâte et la farce doivent cuire en même temps, il ne peut s’agir d’un assemblage après coup. « Exit donc tout ce qui s’emballe dans une feuille : zongzi chinois et malaisiens, tamales mexicains, binaki philippins… Exit aussi tout ce qui est frit dans l’huile ou se cuit au four (sauf les manti turcs, qui sont à moitié frits ou cuits au four, et à moitié cuits à la vapeur, tout comme les gyoza ou les guo tie).

Son périple démarre dans les montagnes de Géorgie, pour façonner et déguster les khinkali, qui « trône au sommet de la chaîne ravioline ». C’est un des rares raviolis (avec le xialongbao chinois) avec du bouillon à l’intérieur : ça se mange avec les mains, on aspire le bouillon avant de croquer dans la viande.

« Le jus du khinkali, comme un torrent grondant et impétueux, charrie les effluves rocambolesques du carvi sauvage, il roule dans ses flots brûlants de passion des blocs fumants de viande grossièrement hachée », lit-on dans les premières pages du livre. Mais l’auteur ne s’adonne pas à un lyrisme béat, il raconte des aventures humaines, du vécu : « Je ne sais plus très bien comment la journée s’est terminée. Je me suis égaré dans toasts portés par Rézo. C’est sans doute ce genre de détours éthyliques qui expliquent que, si je tourne autour de la pyramide du khinkali depuis des années, j’ai l’impression que je n’aurai jamais fini d’en gravir les pentes. »

«

À CHAQUE ÉTAPE LE JOURNALISTE

TOQUE AUX PORTES, PARFOIS AU HASARD, POUR DÉCOUVRIR

LES SPÉCIALITÉS LOCALES ET AVEC ELLES DES FAMILLES, DES RECETTES, DES LÉGENDES, DES COUTUMES. »

Ensuite direction la Russie, l’Italie, les Balkans, la Turquie, l’Allemagne, l’Autriche, la Tchéquie, la Pologne, l’Ukraine. Cap à l’Ouest avec la France, puis le Québec, avant d’arriver en Asie avec la Corée, la Mongolie, la Chine et l’Inde. À chaque étape le journaliste toque aux portes, parfois au hasard, pour découvrir les spécialités locales et avec elles des familles, des recettes, des légendes, des coutumes. Emmanuel Guillemain d’Echon égraine les noms des personnes et décrit leur environnement jusque dans les odeurs et la vapeur. En Italie, il participe à une réunion d’anciens ouvriers (toujours communistes) où le lambrusco rougit le bouillon des cappelletti. En Allemagne, Frau Heim, accepte de lui cuisiner des «Maultaschen» poêlés dans une compotée d’oignons confits. En Autriche, il marchande, contre une assiette de Knödel, de participer aux travaux de la maison. Au Québec, il est invité à partager un repas de Noël avec une famille où l’on cuisine les «plottes à ma grand-mère», qui déclenchent l’hilarité de tout le monde (car plotte est aussi un terme argotique pour le sexe féminin). Nouvel an aussi en Chine sous le signe du cochon alors qu’en Inde, c’est l’éléphant Ganesh qui reçoit les offrandes de modak.

L’auteur met (littéralement) la main à la pâte pour mieux détailler la manière de réaliser les jiaozi, plottes, pierogis, mandous et autres ravjul. Il décrit les pâtes de blé, de riz, de sarrasin ou d’igname, farcies à la viande, aux herbes, au fromage, aux légumes, à la noix de coco ou aux cerises. On comprend avec lui que la préparation des raviolis est un moment de rassemblement où on crée du lien et des souvenirs. Il fait preuve d’érudition (et cite de nombreuses références en fin du livre), pour parler d’étymologie, des routes historiques qu’ont suivis les ingrédients, de rapports entre les différentes cultures à différentes époques.

Le livre se lit comme un récit de voyage, une épopée qui va au-delà de la nourriture en embrassant notre rapport à la fête, au sacré et à la famille. Le ravioli en devient une bouchée universelle symbole de partage et de transmission. Le cahier central, plus pratique, présente des astuces, conseils et tours de main qui donnent immédiatement envie de s’y mettre.

Raviolivre : Le tour du monde fou du ravioli. Routes, recettes et tours de main de Emmanuel Guillemain d'echon

BROGNON ROLLIN

GARNEMENTS DE L’ART RECHERCHENT TEMPS PERDU…

D’une sonnerie d’école à une horloge qui donne l’heure juste, mais de manière complètement aléatoire, des contours d’une île décalqués centimètre par centimètre à des néons iconiques, le travail du duo Brognon Rollin se joue des codes sociaux sans compromis avec la vision des artistes, mais toujours avec respect. Les sujets qu’ils abordent avec brio et leur touche identitaire font de Stéphanie Rollin et David Brognon deux des artistes luxembourgeois les plus cotés du moment et les institutions artistiques internationales se disputent leurs œuvres. Comme à Genève, avec la vente d’une pièce très… horlogère. Mais hors de question de ralentir la cadence pour ces deux esprits fous et justes, qui prendront bientôt la direction de Paris où ils ont été choisis pour un projet de grande envergure - une gare, ni plus ni moins ! L’occasion parfaite pour s’asseoir avec eux et discuter réussites et temps qui passe - et de les installer en couverture de ce nouveau numéro par la même occasion…

Si vous vous dites que vous n’y connaissez rien en art contemporain et que vous n’avez aucune idée de quoi sont capables ceux-là, détrompez-vous : vous avez sans doute croisé une des œuvres emblématiques de ce duo d’artistes franco-belgo-luxembourgeois sans même le savoir, en passant devant ce grand néon monumental « Première Ligne », installé sur la façade du P+R Bouillon en 2021 comme un hommage à celles et ceux qui ont fait tenir les lignes pendant le confinement lié à la pandémie du Covid-19, en faisant une petite pétanque sous le « Rough As Silk » des Rotondes ou encore en buvant un café « Caffeine Memory » au célèbre Paname, lorsque Stéphanie Rollin et David Brognon y apposaient, sur la mousse, des œuvres d’art volées ou perdues au fil de l’Histoire par le truchement d’une imprimante et d’un logiciel dédié…

UN BINÔME MEANT TO BE

Originaire de Belgique proche, David s’est longtemps fait connaître dans le milieu du street art local - et au-delàsous le nom d’artiste The Plug. Pas très branché études supérieures, c’est ainsi qu’il se fait un nom pendant une quinzaine d’années, sur les murs et les trains, tandis que Stéphanie, qui a grandi au Grand-Duché, effectue un cursus artistique à Paris et à Londres. La rencontre se passe « à la machine à café du Mudam Luxembourg », alors que celui-ci n’est pas encore le musée que l’on connaît aujourd’hui au Kirchberg, mais un projet en cours de développement avenue Guillaume, au côté de la très regrettée Marie-Claude Beaud, une personnalité qui aura beaucoup d’influence dans la

formation et l’essor du duo. Une première œuvre cosignée en 2007 dans le cadre de l’expo We Are The Mods de The Plug, qui trouve directement acheteur - le FRAC Poitou-Charentes, rien que ça. Dès lors, tout est cosigné, avec de (très) belles réussites internationales comme le Prix Pirelli du Meilleur solo show à Art Brussels, une présence à la Biennale de Venise, ou encore une sélection au Prix Fondation d'entreprise Ricard…

Alors que David quitte son poste de régisseur des collections au Mudam et que Stéphanie rencontre quelques épreuves avec son label de design Superette, tous deux décident de tout donner à leur art commun, comme nous l’explique David : « À l’époque, on se trouve en face de très gros artistes et on avait envie de nous challenger à l’étranger. Pour ce faire, on est obligés de se remettre en question en permanence et se donner à 100 % dans le projet, sinon ça ne marche pas. Et c’est aussi comme ça que les institutions et les collectionneurs te font confiance. Cet investissement nous pousse alors à nous installer à Paris, en 2014 - et c’est là que les très gros projets commencent à s’enchaîner ».

COQUELUCHE DES MUSÉES

S’il est impossible de rendre hommage de manière concise au corpus d’œuvres de Brognon Rollin tant il est aussi dense que protéiforme, c’est par exemple à l’époque qu’ils partent des semaines durant sur la petite île de Gorée, au large du Sénégal, pour créer l’œuvre Cosmographia - série dédiée à l'imaginaire contradictoire de l'île. Synonyme d'évasion, elle

« SUR LE MARCHÉ DE L’ART, ON AIME
VOIR QUAND NOTRE SINGULARITÉ EST IDENTIFIÉE ET ELLE NOUS REND FIERS »

est d'abord un lieu de désolation, utilisé pour mettre à l'écart les indésirables. Battues par les vagues, ses circonférences changeantes y sont décalquées centimètre par centimètre, jour après jour, par les deux artistes. Chaque partie décalquée est mise sous enveloppe et envoyée au commanditaire, puis classée dans un système d'archivage conçu par les artistes et le designer français François Bauchet, afin de s'adapter au nombre exact d'enveloppes. Il faudra sept jours pour transposer les 2,4 kilomètres, avant d’en passer quatre autres pour faire de même sur l'île normande de Tatihou, convertie en lazaret - un lieu de quarantaine pour les équipages venus de ports infectés par la peste au XVIIe siècle. Le tout fait aujourd’hui partie de la très prisée collection permanente du Centre Pompidou et traduit particulièrement bien les thématiques chères au binôme.

L’exclusion et les disparités sociales, le temps et l’attente, mais aussi les dépendances se retrouvent ainsi au cœur de leur première grande exposition monographique, L’avantdernière version de la réalité, proposée en 2020 au Mac Val, le très réputé musée d’art contemporain de Vitry-sur-Seine. Une rétrospective chamboulée par la pandémie de Covid-19, mais qui permet de placer encore plus Brogon Rollin sur l’échiquier de l’art contemporain qui compte et dans laquelle on retrouve une des œuvres les plus percutantes, Résilients,

très chère au cœur des artistes. Septembre 2016 : la direction américaine de Caterpillar annonce la fermeture du site de Gosselies à Charleroi. 2 500 personnes sont concernées. Après le choc, la colère, puis la tristesse vient le temps de la résilience - terme de métallurgie, passé dans le langage courant, qui définit la capacité du métal à retrouver ses propriétés après une déformation, un choc, une altération.

En janvier 2017, un groupe de travailleurs se tourne vers le BPS22 Musée d'art de la Province de Hainaut et le Brognon Rollin afin de démarrer le processus cathartique d'une œuvre collective : un portillon d'accès monumental, inspiré de ceux qui bornent l'usine. Mais cette fois le portique ne permet aucun accès, il conduit inexorablement à revenir sur ses pas. La production est assurée sur le site, avec les matériaux et les techniques utilisés pour la fabrication des fameuses « machines jaunes » et nécessite le savoir-faire et la participation de nombreux travailleurs, issus de plusieurs ateliers.

Stéphanie Rollin se rappelle : « Cela fait partie des commandes qui ont eu le plus d’impact sur nous. On se retrouve face à des gens qui sont dans une grande détresse, avec des collègues qui mettent fin à leurs jours, et ça nous fait beaucoup réfléchir sur ce que l’on fait.

Cela a demandé beaucoup d’investissement émotif et d’empathie, mais le résultat est génial parce que les travailleurs avec qui on travaille alors nous disent que grâce à cela, il peuvent sortir de tout cela la tête haute et laisser la colère derrière eux. Et nous, on voit qu’on peut bosser sur un sujet qui nous passionne, réaliser notre vision et gérer le facteur humain qui va avec, tout en terminant dans un collection cool à Charleroi. Sans oublier que si l’œuvre est prêtée, son protocole stipule qu’une partie des travailleurs soit rappelée pour remonter la pièce et puisse ainsi se retrouver sur le long terme autour d’une œuvre qu’ils ont contribué à réaliser » ! Est-ce là une « touche » Brognon Rollin ? « Oui, tout à fait, c’est ce qui nous identifie sur le marché de l’art, on aime voir quand cette singularité est identifiée et elle nous rend fiers. Personne ne travaille comme nous, personne ne fait

«EN FONCTION DE QUI TU ES, D’OÙ TU VIS, D’OÙ TU ES NÉ, LE TEMPS S’ÉTIRE, PASSE DIFFÉREMMENT »

ce qu’on fait et on est reconnaissables grâce à cela. Les pièces sont parfois dures et compliquées, mais elles ont déjà fait leur place. On aime à penser qu’on est des facilitateurs, des transmetteurs entre une situation et un public, développer la situation donnée, la faire grandir au point que même les gens qui ne la connaissent pas se sentent touchés et puissent la ressentir… Et on aime si ça pique, si ça démange un peu ». Une vision axée sur l’exactitude et la cohérence, « où une erreur sur un projet peut faire oublier tout ce qu’on a fait de bien jusque-là » renforcée par « le fait d’être deux », qui garantit - ou facilite au moins grandementle fait de garder le curseur là où il faut.

LE TEMPS, LA PENDULE, LA SUISSE

On le voit aisément, le temps se retrouve comme élément principal décliné dans bon nombre d’œuvres de Brognon Rollin. Cette interprétation précise, ce sujet particulier autour du temps - et des autres axes thématiques travaillés par les artistes - est ce qui importe aussi grandement dans la genèse d’un travail. « En fonction de qui tu es, d’où tu vis, d’où tu es né, le temps s’étire, passe différemment et nous permet de jouer avec cette fluctuation. Outre le temps, c’est surtout la perception de la durée, voire du temps arrêté, distendu, qui nous passionne tout particulièrement ».

On la retrouve dans la conception d’une nouvelle sonnerie sous forme d’œuvre pour une école parisienne, « qui marque la temporalité de la journée scolaire » ; mais aussi dans l’attente de l’euthanasie dans la très percutante Until Then, ou encore dans de géniales salles d’attente en marqueterie de paille…

Mais le temps prend aussi parfois, chez Brognon Rollin, sa forme la plus consensuelle, la pendule, avant de délivrer son message spécifique. C’est le cas par exemple dans 8m2 Loneliness, créée sur base du témoignage d’un détenu qui déclare : « Lorsque je rentre dans ma cellule, mon temps commence », qui « imprime une étrange expérience de temps personnel ». L'horloge interactive donne ainsi l'heure à l'abri des regards. Son aiguille se fige à l'entrée des visiteurs, attend leur départ et rattrapera le cours du temps une fois la solitude retrouvée…

Selon leur ami Éric Fassin, « le travail de Brognon Rollin parle du temps ; mais c'est

MACVAL 2020, Brognon Rollin © Aurelien Mole

« LES

MÉTROS, MOI JE LES TAGUAIS À L’ÉPOQUE »

un temps déréglé, voire détraqué. On songe à cette horloge arrêtée qui, pourtant, donne l'heure juste (mais à qui ?) - non pas deux, mais trois fois par jour ». En effet, pour Even a Broken Clock is Right Three Times a Day, Stéphanie et David sont partis de cet adage disant qu’une horloge cassée donne l'heure juste au moins deux fois par jour. Mais les artistes invitent à ne pas se fier au réel : cette horloge bloquée sur 10h10 a été piratée et, chaque jour, donne l'heure une fois de plus. Quand ? Impossible à dire... « Son programme aléatoire est aussi imprévisible qu'un arc-en-ciel. Avec beaucoup de chance ou de patience, vous verrez ses aiguilles rattraper la course du temps, donner l'heure pour une minute, puis reprendre la pause à 10 h 10, l'heure photogénique choisie pour les publicités horlogères du monde entier ». Une interprétation artistique du temps qui se retrouve à présent dans l’épicentre mondial de l’horlogerie, justement, puisque la pièce a été acquise récemment par le Musée d’Art et D’Histoire de Genève. « C’est aussi une œuvre que nous avons créée avec des travailleurs de Caterpillar, avec de l’acier des grues », précise David. Full circle moment.

UNE GARE À PARIS ?

C’est encore un peu flou, mais le projet est bel et bien là et ce n’est rien de moins que le Grand Parisplus précisément la Société des Grands Projets - qui est venu chercher Brognon Rollin dans le cadre du futur Grand Paris Express, nouveau métro qui reliera les principaux lieux de vie et d’activité en banlieue sans passer par Paris intra-muros. Mais pour faire quoi et comment ? « C’est clairement le projet le plus ambitieux depuis la construction du métro de Paris. Et ce n’est même pas à appel à candidatures : via le concept Tandem, pour chaque gare sont associés un architecte et un artiste - et nous sommes les artistes choisis par la commission en charge et les architectes d’Atelier Schall, pour la réalisation de la future gare Fort d’Aubervilliers. On ne peut pas encore en dire beaucoup, mais on peut vous dire qu’on ne va pas attendre la finalisation des travaux et l’ouverture de la gare pour commencer à travailler et l’œuvre va commencer dès l’année prochaine, pour enfler comme une rumeur au fur et à mesure ». Une promesse qui donne hâte, pour un projet qui ne manquera certainement pas d’interpréter une fois de plus le passage du temps, peut-être celui passé dans le métro ou celui économisé grâce à cette infrastructure. « C’est dingue qu’on vienne nous chercher pour cela, c’est une certaine consécration du travail fourni et de nos succès de ces dernières années », conclut Stéphanie, avec un mot de la fin de David particulièrement adéquat : « Surtout que les métros, moi je les taguais à l’époque » ! Pas mieux…

Texte Fabien Rodrigues

degré d'attente Texte Jonathan Blanchet note sur 5

MISSION IMPOSSIBLE : THE FINAL RECKONING L'ESPION QU'ON AIMAIT

HOMME DE CONFIANCE : CHRISTOPHER MCQUARRIE

AGENTS TRÈS SPÉCIAUX : TOM CRUISE, SIMON PEGG, REBECCA FERGUSON...

« CRUISE ET SES PARTENAIRES ONT DONC VRAISEMBLABLEMENT

MIS LE PAQUET POUR PARTIR

AVEC LES HONNEURS »

Dernière course, dernière cascade, dernière mission : il est, a priori, l'heure de dire adieu à Ethan Hunt. Et il faut bien le dire, la fin de ses aventures devrait marquer un vide certain dans l'industrie. Il est fascinant de voir comment le personnage d'agent secret, imaginé par Tom Cruise et sa partenaire Paula Wagner pour décliner la franchise Mission : Impossible au cinéma, a modelé la carrière de l'acteur-producteur par la suite. Fascinant aussi de constater combien la saga a façonné l'image et le storytelling autour de cet acteur qui exécute ses propres cascades en repoussant les limites du spectaculaire.

Ce dernier tour de piste devait se décliner en deux volets, avec un tournage et une sortie back to back. Mais la grève des acteurs et des scénaristes, conjuguée aux résultats mitigés de Dead Reckoning - opus qui devait marquer le début de la fin - ont conduit Cruise et les studios à retitrer le film final et à en repousser la sortie.

Cruise et ses partenaires ont donc vraisemblablement mis le paquet pour partir avec les honneurs. Les premières images de la bande-annonce, qui font écho aux grands morceaux de bravoure de la saga, vont en tout cas dans ce sens. De l'intrigue du précédent volet, pas question de faire table rase : on devrait logiquement reprendre là où Dead Reckoning s'était arrêté. Ethan Hunt y affrontait son ennemi le plus coriace : une intelligence artificielle libérée de ses garde-fous, qui avait envoyé par le fond un navire militaire au risque de provoquer un conflit international. Une aventure de tous les dangers où l'agent a déjà dû payer le prix de bien des sacrifices... et cela ne devrait pas s'arrêter là. Mais lui-même pourrait-il passer l'arme à gauche ? Rien n'est moins sûr. On désignait un temps Rebecca Ferguson comme son héritière putative. À moins que le personnage de Hayley Atwell ne fasse l'objet d'un hypothétique spinoff. Ou tout simplement que Cruise fasse durer le plaisir d'une manière ou d'une autre : on sait qu'il adore ça. À l'heure où la franchise James Bond s'est enlisée dans des querelles financières qui viennent de voir ses producteurs historiques quitter le navire, il y a peut-être une carte à jouer.

. SORTIE LE 21 MAI

DESTINATION FINALE BLOODLINES

LA GRANDE FAUCHEUSE

OISEAUX DE MAUVAIS AUGURE : ZACH LIPOVSKY ET ADAM B. STEIN

CANDIDATS À LA MORT : BREC BASSINGER, TEO BRIONES, KAITLYN SANTA JUANA...

Elle a traumatisé toute une génération, qui y réfléchit désormais à deux fois avant de rouler derrière un camion transportant des rondins de bois. La franchise Destination finale revient d'entre les morts avec un opus surprise, qui semble vouloir revenir aux sources de la saga. Au menu, donc, de nouveaux personnages qui échappent miraculeusement à la mort et à des pièges létaux rivalisant d'ingéniosité. Prêt pour un retour dans les années 2000 ?

. SORTIE LE 14 MAI

BALLERINA THE KILLEUSE

REVENU DES SOUS-TERRAINS : LEN WISEMAN

SOUS CONTRAT : ANA DE ARMAS, KEANU REEVES, IAN MCSHANE...

On attendait de revoir Ana de Armas dans l'univers de James Bond après une poignée de scènes explosives - les meilleures du métrage - dans Mourir peut attendre. On retrouvera finalement l'actrice cubaine dans l'univers de John Wick. Dans Ballerina, spin-off de la franchise consacrée à l'assassin revanchard joué par Keanu Reeves, elle incarnera Eve Macarro, nouvelle tueuse de l'organisation Ruska Roma, aperçue dans le dernier opus de la saga.

. SORTIE LE 4 JUIN

CINELUX

UN CATTET FORZANI À PLUSIEURS FACETTES

Après avoir été présenté en compétition à la Berlinale et au Luxembourg City Film Festival, Reflet dans un diamant mort , dernier film du duo de cinéastes Hélène Cattet et Bruno Forzani, devrait sortir en salles à l'heure où vous lirez ces lignes. Co-produit par le Grand-Duché, le film est décrit comme un voyage mémoriel à la narration fragmentaire, où le spectateur est amené à remonter la mémoire d'un vieil homme ayant exercé comme espion pendant la guerre froide... Encore un pitch prometteur pour le binôme, pour un projet qui s'annonce une nouvelle fois unique en son genre !

degré d'attente note sur 5

THE STUDIO DISASTER ARTIST

« THE STUDIO S'AFFIRME COMME UNE COMÉDIE ACERBE ET MÉTA DANS

LA MECQUE DU CINÉMA »

Une série sur les coulisses d'Hollywood par Seth Rogen et Evan Goldberg ? Avant de se lancer dans The Studio, nouvelle production AppleTV+, on est saisi par un mélange d'excitation et d'appréhension. Le binôme Rogen/ Goldberg fait traditionnellement des étincelles (Superbad, Pineapple Express...), mais une autre série sur un sujet similaire (The Franchise, sur Max) s'est récemment révélée aussi inoffensive qu'elle paraissait prometteuse. Autant le dire tout de suite, The Studio ne déçoit pas, il dépasse même les attentes. Au confluent de Once Upon a Time in Hollywood et des créations de Ricky Gervais, Stephen Merchant ou Larry David, The Studio s'affirme comme une comédie acerbe et méta dans la Mecque du cinéma.

Rogen y campe Matt Remick, un exécutif à la cinéphilie chevillée au corps. Propulsé à la tête d'un studio où les cols blancs imaginent des projets en fonction de leur potentiel commercial, Remick est tiraillé entre ses aspirations artistiques et les exigences d'un marché cadenassé par les franchises. Débordant d'enthousiasme au point de ne

pas savoir où placer le curseur et faire des compromis, il se retrouve constamment en délicatesse avec ses interlocuteurs.

Autour de lui, tout le monde le déteste et il est bien le seul à ne pas s'en rendre compte. Charge drôle et implacable contre la politique des studios, gouvernée par des financiers sans pitié (chacun devrait y trouver des exemples dans l'actualité récente de l'industrie cinématographique), la série se permet même de recruter des caméos de prestige - qu'on se gardera bien de spoiler ici - et qui traversent les épisodes à un rythme soutenu. On pourrait s'arrêter là, mais le feuilleton prend encore une autre dimension quand les épisodes pastichent des genres cinématographiques, comme cette parodie hilarante de « detective movie » qui ravira celles et ceux qui rêvent encore d'une suite à The Nice Guys. En creux, Rogen et Goldberg épinglent sans coup férir un système en manque d'audace. Espérons que les premiers concernés recevront le message.

. SUR APPLE TV+

INSIDE MEN : SETH ROGEN, EVAN GOLDBERG
Jonathan Blanchet

37 SECONDES EAUX TROUBLES

RETOUR AUX SOURCES : ANNE LANDOIS

HÉROS ORDINAIRES : NINA MEURISSE, MATHIEU DEMY, JONAS BLOQUET...

C'est le temps qu'a mis le chalutier Bugaled Breizh à couler au large de la côte bretonne en 2004. Un drame qui a vu périr des marins et qui a connu bien des démêlés judiciaires pour tenter d'en trouver la cause. La situation a inspiré la scénariste Anne Landois, showrunneuse emblématique d'Engrenages, qui ausculte les effets dévastateurs de cette enquête au long cours sur les familles des victimes. Parmi elles, Nina Meurisse, formidable en héroïne ordinaire en quête d'une vérité impossible.

. SUR ARTE

CIMETIÈRE INDIEN SCALP

CHEFS SIOUX : THOMAS BIDEGAIN ET THIBAULT VANHULLE

Au mitan des années 90, Lidia, jeune recrue de l'antiterrorisme, est envoyée dans le sud pour tenter de résoudre le meurtre d'un imam. À cette occasion, elle va faire équipe avec Jean, gendarme rincé par le métier. Vingt-cinq ans plus tard, lorsque l'ancien maire de la commune est assassiné selon le même mode opératoire et que Jean est porté disparu, Lidia replonge dans l'affaire. Un polar pur sucre qui traverse les époques sans à-coups, signé Thomas Bidegain, collaborateur d'Audiard, qui se débrouille aussi très bien en solo.

. SUR CANAL+

ASTÉRIX & OBÉLIX : LE COMBAT DES CHEFS LA GUERRE DES GOAT

LE PATRON : ALAIN CHABAT LE CHEF ET SA BANDE : ALAIN CHABAT, GILLES LELLOUCHE, ALEXANDRE ASTIER...

Alain Chabat revient en Gaule ! Le réalisateur de Mission Cléopâtre retrouve l'univers d'Astérix avec cette adaptation en série et en images de synthèse du Combat des Chefs, remaniée à la sauce « Les Nuls ».

Les premières images ne trompent pas et prouvent déjà que la série est bien l'héritière du plus gros succès de la franchise, sorti il y a déjà vingt-trois ans. À l'heure où vous lirez ces lignes, l'attente ne sera plus très longue...et Dieu sait qu'elle est immense !

. SUR NETFLIX À PARTIR DU 30 AVRIL

Sélection

Fabien Rodrigues

JUSQU’AU 21.09 / BERT THEIS ET LE COLLAGE

Bert Theis appartient à cette génération d'artistes qui a émergé au début des années 90 et qui a abordé l'espace public comme une zone non monumentale et émergente avec des possibilités - même si l'artiste luxembourgeois est surtout devenu célèbre pour sa participation à de nombreuses expositions internationales importantes, de la Biennale de Venise en 1995 à Manifesta 2 en 1998 et à la Biennale de Gwangju en 2002. L’exposition présentée par la Konschthal s’inspire de Parabel vom Wasserbecken, titre d'un projet de livre non réalisé de Bert Theis récemment retrouvé dans ses archives, série de collages emblématique de son travail dans les années 1980 en discours avec le texte satirique La Parabole du réservoir d'eau de l’auteur américain Edward Bellamy. Au-delà des planches originales conçues pour ce livre, l'exposition présente tous les collages de Bert Theis réalisés au cours des différentes décennies, mettant en lumière de nombreux matériaux inédits. Mais surtout, l’exposition part de la question : qu’est-ce qu’un collage, au fond ?

Konschthal

JUSQU’AU 04.01.26 / NEW COLLECTION DISPLAY

Cette présentation rassemble une quinzaine de femmes artistes pour lesquelles la pratique de la sculpture joue un rôle prépondérant. Les œuvres sélectionnées esquissent des histoires culturelles, sociales et politiques. Elles révèlent en effet les traces d’une mémoire collective et individuelle contenue dans les objets trouvés, les matériaux expérimentés ou certaines techniques artisanales. De l’architecture métallique héritière de l’ingénierie du 19e siècle aux luttes pour les droits des femmes et des travailleurs, et la défense environnementale dans les années 1970-1980 aux États-Unis, elles s’enracinent dans une époque. L’accrochage noue un dialogue entre le fond existant et une sélection d’œuvres majeures récemment entrées dans la collection du Mudam grâce à la donation des collectionneurs allemands Gaby et Wilhelm Schürmann. On y découvre les travaux de Leonor Antunes, Andrea Bowers, Jessica Diamond, Dominique Ghesquière, Annette Kelm, Eva Kot’átková, Carine Krecké, Zoe Leonard, Isa Melsheimer, Hana Miletić, Hendl Helen Mirra, Henrike Naumann, Charlotte Posenenske, Monika Sosnowska, Joëlle Tuerlinckx, Diana Thater et Nora Turato…

Mudam

LÉGENDE

MAI-JUIN

24.04-18.05

/ PRIMA FACIE

Jeune avocate, Tessa Ensler travaille dans un cabinet prestigieux. Surmontant les désavantages de son origine humble, elle fait son chemin dans un système qu’elle maîtrise avec brio et se trouve à l’orée d’une très brillante carrière. Mais une nuit de fête, un événement imprévu survient avec violence et humiliation. Elle va se trouver alors tout à coup du mauvais côté de la barre, forcée de voir son travail et ses valeurs d’une toute autre perspective. Et forcée de partager le sort de tant de femmes… L’auteure australienne Suzie Miller a écrit une œuvre très originale, différente, sur le sujet des violences faites aux femmes et donne à voir une héroïne de notre temps, une femme à l’intelligence aiguë et au courage qui inspire. Prima Facie est un cri contre un système judiciaire qui n’est pas juste et dont la pratique continue insidieusement à perpétuer une profonde injustice. Avec Céline Camara dans une mise en scène de Marja-Leena Junker…

26.04 / JEFF GOLDBLUM AND THE MILDRED SNITZER

ORCHESTRA

Vous le connaissez au moins depuis Jurassic Park, voire La Mouche : Jeff Goldblum est une star incontestée du grand écran, qui partageait récemment l'af fiche avec Ariana Grande et Cynthia Erivo dans le rôle du magicien d'Oz, dans le film Wicked… Mais monsieur est aussi un musicien de renom : il a créé le Mildred Snitzer Orchestra il y a trente ans et depuis, lui et son groupe se sont produits devant des publics extatiques dans tous les États-Unis et dans le monde entier, jouant des arrangements contemporains de classiques du jazz et du répertoire américain. Leurs albums ont accueilli de brillants artistes comme Kelly Clarkson, Miley Cyrus, Fiona Apple, Freda Payne, Haley Reinhart, Imelda May et bien d'autres encore. Mais c’est sans conteste sur scène que la magie opère…

Rockhal

du Centaure

Théâtre
@ Bohumil Kostohryz

Fabien Rodrigues

30.04-04.05 /

LES ARALUNAIRES

La grand-messe musicale arlonaise, plus connue sous le sobriquet du festival des Aralunaires, est de retour pour une édition 2025 qui sent bon, voire très très bon. Outre un line-up franchement bien curaté, le festival innove à nouveau en matière d’inclusion et de lieux de spectacles uniques. Imaginez une balade à vélo de quelques kilomètres le dimanche matin, menant à la dernière ferme en activité sur le sol de la ville d’Arlon – la ferme de Birel, où attend sur une scène improvisée rien de moins que l’artiste Billie - aka la fille de M - pour un concert des plus bucoliques… Voilà exactement l’esprit qu’on aime aux Aralunaires !

Mais avant cela, on commence évidemment avec panache et l’apéro d’inauguration, le 30 avril, sur le parvis « tout en haut de la butte de Saint-Donat », avant d’enchaîner avec un incontournable du festival, à savoir le concert en l’Église Saint-Donat toute proche. Cette année, c’est la très fraîche Léonie Pernet, « ancienne batteuse de Yuksek », qui s’y colle et qui devrait envoûter le public sans problème !

Le jeudi, on pourra découvrir les concerts surprises en accès libre autour du nouvel espace Léopold, en plein centre-ville. Au programme : entrée en fanfare, DJ set, apéro et concert

d’un groupe mystère aux contours psychédéliques, rien que ça, dès 16h – jour férié oblige ! Puis on prendra volontiers la direction de la soirée rock de l’Entrepôt, featuring Butch Kassidy et Scraboutcha… Arrive ensuite le vendredi et son dilemme cornélien : de la soul sur la scène de l’ISMA avec Adja, « une voix de dingue à la Nina Simone » nous promet Sébastien, ou bien du rap qui va bien au palais avec Zinée, Keno et le copain Le Croiz – tous deux se déroulant à 20h. Il faudra choisir son combat, ou courir très vite !

Le weekend, place au Lab et à ses scènes éphémères géniales et saugrenues avec des nouveautés côté jardin : ceux du Palais du Gouverneur et de la Maison Manigart, spécialiste du Maitrank ! Des concerts en veux-tu en voilà au Palais également, avec les lives de Catalina, Hypercontent ! et des bruxellois de Ciao Kennedy samedi soir… Mais aussi au Nord, avec une première : un groupe mexicain, les Margaritas Podridas venus de loin pour faire bouger nos popotins… Avant de finir comme il se doit à la soirée de clôture dominicale de l’Entrepôt, avec une scène immersive, Parquet à 20h20 et Getdown Services en grand final !

Arlon

@Johan Poezevara et Fabien Silvestre Suzo
@Johan Poezevara et Fabien Silvestre Suzo

EUROMÉTROPOLE

Juin 2025

NEISCHMELZ, DUDELANGE THE COLLABORATIVE FESTIVAL IN LUXEMBOURG

FREE ENTRY

Au Stade Saint-Symphorien

Opéra

Giuseppe Verdi

Nouvelle production de L’OPÉRA-THÉÂTRE DE L’EUROMÉTROPOLE DE METZ

En collaboration avec le FC METZ STADIUM

Direction musicale PAOLO ARRIVABENI

Mise en scène PAUL-ÉMILE FOURNY

ORCHESTRE NATIONAL DE METZ GRAND EST

Billetterie assurée exclusivement par le Stade Saint-Symphorien

...AND MANY MORE ACTS TO BE ANNOUNCED, INCLUDING WORKSHOPS & INSTALLATIONS!

PARTNERS

VILLE DE DUDELANGE I DEN ATELIER I DE GUDDE WËLLEN

BOMBYX I CCRD OPDERSCHMELZ I CEPA I CNA I CNCI

DKOLLEKTIV I Jugendhaus Diddeleng I KULTUR:LX KANTIN op NeischmelZ I LYCÉE DES ARTS ET MÉTIERS PIPAPO I ROCKLAB I SCHUNGFABRIK I VEWA

INFO & TICKETS AT USINA.LU

Sélection

Fabien Rodrigues

03.05 / DEBORAH DE LUCA

Née à l'ombre des tristement célèbres Vele di Scampia, l'un des quartiers les plus durs de Naples, Deborah, DJ, productrice et directrice de label aujourd’hui mondialement connu, a rencontré des débuts modestes mais est parvenue à se frayer un chemin vers le succès international… « Il ne faut laisser personne vous dire ce que vous pouvez ou ne pouvez pas devenir », explique-t-elle dans une rare interview, en évoquant ses débuts en tant que danseuse de boîte de nuit. Plus que tout autre chose, les racines de Deborah et son éthique inébranlable font partie intégrante de sa vision d'artiste florissante que nous voyons aujourd'hui. Pour son set nocturne au Rockhal Club, elle sera précédée des talents locaux Feller, Netty et Hugo qui s’assureront de chauffer la salle comme il se doit pour accueillir une des reines des platines actuelles…

07.05 / SUR TES TRACES

Deux étrangers au bout du monde, si différents… Dany Boudreault est né dans un milieu rural au bord du lac Saint-Jean au Québec. Gurshad Shaheman a grandi en république islamique d’Iran, où il a passé les douze premières années de sa vie. À partir d’une liste de lieux et de personnes – famille, premières amours, amis, ennemis – qui ont marqué leurs ébats et combats de jeunesse, Boudreault et Shaheman se donnent pour mission de remonter à contre-courant le fleuve de la vie de l’autre afin d’en dresser un portrait inédit. Entre carnet de voyage et enquête intime, le spectacle ouvre grand les portes de leurs manoirs intérieurs et présente un récit à cheval sur trois continents. Muni de casques audio, le public navigue librement entre les archives personnelles dont on lui offre les clés, pouvant choisir à tout moment de suivre l’histoire de l’un ou de l’autre…

Kinneksbond

LA SÉLECTION D'ELFY DE SUPERMIRO

Concert incontournable ou exposition à ne pas louper, chaque mois, Elfy sélectionne le meilleur des événements juste autour de vous.

Elfy Pins

FONDATRICE DE SUPERMIRO

17.05 /

IMPRO

: FRANCE VS LUXEMBOURG, PRÊT À VIBRER ?

J’adore le théâtre, j’adore l’impro… et j’adore les punchlines qui claquent comme une porte de saloon ! Les mots fusent, les idées s’enchaînent, ça cogne et ça percute dans le ring… Ce 17 mai, la France et le Luxembourg se lancent dans un match d’impro endiablé avec le Pôle Impro Luxembourg - aka le POIL. Imagine une battle où chaque réplique est un uppercut et chaque impro une pirouette bien placée. Moi, je prends mon ticket, j’affûte mon rire et je me dis qu’un jour, ce sera peut-être moi sur scène… Réserve ta place, ça promet d’être un beau match !

Neudorf-Weimershof, Luxembourg

Tous les bons plans et sorties faits pour toi, sont sur SUPERMIRO. 100 % local. 100 % good mood

Rockhal

Sélection

Fabien Rodrigues

23.05 / DALÍ

Dalí est un artiste de 23 ans au style intense et habité. Sensible à l’art depuis l’enfance, c’est à travers la musique qu’il a choisi de s’exprimer. Touché par des artistes allant de la chanson française au R’n’B, Dalí développe son univers à la croisée des chemins pour se frayer le sien. En empruntant le nom d’une icône du mouvement dada, il marque un univers franc qui lui colle à la peau. Mêlant thématiques fortes et mélodies légères, il touche très rapidement le cœur de son public. Ses premières sorties ont été rapidement remarquées et l’ont placé sur le devant de la scène émergente actuelle. Dans Muse, son dernier projet en date, il retrace ses expériences et souvenirs des moments passés auprès des figures féminines qui l’ont marqué…

30-31.05 / USINA

Grâce à la collaboration éprouvée entre la ville de Dudelange, den Atelier et De Gudde Wëllen, le site emblématique de NeiSchmelz à Dudelange se transformera une fois de plus en un épicentre culturel vibrant, grâce à l’édition «25» d’un festival USINA qui a su très vite rassembler certains des plus grands acteurs du paysage culturel luxembourgeois, à une échelle sans précédent. Avec une bonne surprise pour ce nouveau cru : celle du doublement de sa durée, passant de un à deux jours l’année prochaine ! Les festivités commenceront en effet dès le vendredi et le samedi sera – cerise sur le gâteau – gratuit pour toutes et tous. Le festival occupera des sites emblématiques tels que le Pomhouse du CNA, la très branchée Kantin ou encore le Hall Vestiaires & Wagonnage pour un total de 5 scènes, avec au programme Rea Garvey, Jack Curley, Joel Marques, dEUS, Fil Bo Riva, Edsun ou encore Mambo Schinki…

NeiSchmelz (Dudelange)

06.06 / AÏDA

Attention : événement pharaonique en approche ! Une superproduction opératique pour cette fin de saison avec le mythique et grandiose opéra de Verdi, Aïda, présenté en plein air… au stade Saint-Symphorien de Metz ! Rien que ça… L'action se déroule ici dans l'Égypte antique et relate l'histoire de Radamès, général égyptien, qui dédaigne l'amour de la fille du roi en faveur d'Aïda, une jeune esclave qui est également la fille du roi d'É thiopie, ennemi mortel de l'Égypte. Les deux amants se retrouvent pris au piège du conflit existant entre les deux pays… Le tout, dans le cadre grandiose d’un des stades les plus emblématiques de France ! Accompagnées par l’Orchestre nationale de Metz Grand Est, les équipes artistiques de l’Opéra-Théâtre de l’Eurométropole de Metz dirigées par Paul-Émile Fourny y interpréteront ce classique devant pas moins de 8 000 spectateurs privilégiés. Une scène centrale et majestueuse au cœur des décors époustouflants d’Emmanuelle Favre leur permettra ainsi, depuis la tribune Sud, d’assister à ce spectacle qui s’annonce exceptionnel…

Stade Saint-Symphorien

den Atelier

Clervaux Castle SUmmer Music Festival 2025

25.07 BEnoÎt martiny Band Jazz Rock 26.07 Nomad The GRoup World 01.08 D’HALUNKEN Folk 02.08 Belardi-Klein Duo Electro 08.08 Nea lone Pop 09.08 Loivos Emo alternative

LIVE MUSIC AT 21.00 LOUNGE AND DRINKS FROM 20.00 - 23.00

Sélection

Fabien Rodrigues

06-08.06 / LES FRANCOFOLIES

ESCH/ALZETTE

Têtes d'af fiche incontournables, stars internationales et étoiles montantes : une programmation mémorable s’annonce de nouveau à Esch-sur-Alzette pour la 5e édition des Francofolies locales. Une vitrine de l’actualité musicale fidèle à son ADN et qui met en avant les valeurs essentielles du festival : multiculturalisme, transmission de la francophilie à travers le monde et promotion d'une culture moderne et innovante, sur trois jours de festival survoltés. Cette année, les scènes du Gaalgebierg et de la ville d’Esch accueilleront de jeunes monuments de la musique française comme Julien Doré, Yodelice, Ben Mazué ou Big Flo & Oli ; mais aussi l’incomparable Michel Polnareff pour une prestation exceptionnelle. Sans oublier l’énorme Soprano, qui débarque dans le cadre de son Freedom Tour et qui va soulever à coup sûr les foules eschoises… Avec également Puggy, Timmy Trumpet, Hamza, Marc Rebillet, Vald et bien d’autres… Enfin, la scène émergente sera aussi représentée grâce à La Fabrik des Francos : après un appel à candidatures et une sélection rigoureuse par un panel de professionnels de la musique et du spectacle, ce sont Mæhila et Maryana qui ont été choisies pour cette édition 2025…

Esch-sur-Alzette

13.06 / ALYONA ALYONA

Diva du rap ukrainien et l'une des artistes les plus populaires en Ukraine, Alyona Alyona travaillait comme institutrice de maternelle jusqu’en 2018. Elle se lance et sort un premier album, Pushka, qui attire alors l'attention de l'Europe sur le rap ukrainien et se produit dans de nombreux festivals et showcases, étant même parfois la première femme ukrainienne dans l'histoire de l’événement en question. Un mini-album à succès en 2022, puis en 2024, Alyona Alyona et la chanteur Jerry Heil sont choisies pour représenter l'Ukraine à l’Eurovision. Leur puissante performance, dirigée par Tanu Muino, a impressionné les fans de la compétition, leur permettant d’atteindre la troisième place du concours et d’inscrire le morceau Teresa & Maria dans le cœur de millions d'auditeurs. Il est à présent grand temps de voir ce missile en live grâce à ce concert organisé dans le cadre des Journées de l'UA au Luxembourg…

Kulturfabrik

15.06 / FAURÉ QUARTETT

Femmes formidables, c’est tout d’abord le nom du spectacle qui clôturera la saison musicale du CAPE, avec une mise en lumière de trois compositrices qui ont marqué leur temps : Fanny Mendelssohn-Hensel, Dora Pejacevic et Mel Bonis. Pour interpréter ce triptyque féminin de choix : Le Fauré Quartett, qui s’est imposé comme l’un des plus brillants quatuors avec piano depuis sa fondation en 1995 à Karlsruhe. Son répertoire, qui sort des sentiers battus, témoigne de son approche visionnaire et de son goût pour les découvertes et les expérimentations. Il présente donc ici un programme composé uniquement par ces « femmes formidables ». Les obstacles auxquels ces compositrices ont dû faire face tout au long de leur vie se reflètent dans des propos et des citations qui ne nécessitent aucun commentaire, dans des quatuors pour piano qui prouvent que leur musique est bien plus qu’un simple « ornement » ou qu’une copie des œuvres de leurs contemporains masculins…

CAPE
@Henry Anthony
@Maksym Fesenko

AVEC ENOVOS,

VOTRE ÉLECTRICITÉ

À LA CARTE

Le leader régional de l’énergie étend son offre d’électricité pour s’adapter aux nouveaux modes de consommation et de production. Vous en trouverez forcément une qui vous convient.

Pour Enovos, fournir de l’électricité est bien plus qu’un simple service. Il s’agit de répondre de manière précise et efficace aux différents besoins des habitants. Le fournisseur met donc un point d’honneur à accompagner la transition énergétique et aider ses clients à optimiser leur consommation et leur facture.

Toutes les offres sont composées d’électricité 100 % verte issue des énergies solaire, éolienne, hydraulique et de biomasse. Elles sont produites en Europe, et même dans la région si vous optez pour l’option nova. Les certificats TÜV assurent l’origine de l’énergie

L’offre fix naturstroum, par exemple, joue la carte de la sécurité et garantit un prix de l’électricité fixe sur toute la durée du contrat, ce qui protège le client des fluctuations du marché.

En souscrivant un contrat dynamic naturstroum, le prix de l’électricité évolue heure par heure en fonction des prix du marché. Cette tarification est destinée aux personnes équipées d’appareils programmables et capables d’adapter leur consommation aux heures

où les prix sont les plus bas. Elle nécessite de suivre attentivement l’évolution des prix du marché pour optimiser sa consommation.

Spécialement conçue pour les conducteurs de véhicules électriques et hybrides rechargeables, l’offre naturstroum drive permet de bénéficier de tarifs d’électricité réduits de 25 % tous les jours de minuit à 6 h, ainsi que les week-ends de 12 h à 17 h. En contrepartie, le prix est majoré de 6 % pendant les heures pleines, de 17 h à minuit. En rechargeant la batterie de sa voiture et en programment ses appareils pendant les heures creuses, les économies peuvent être significatives.

Bien sûr, l’offre naturstroum home est toujours disponible. Avec son système de facturation classique, elle est la préférée des clients.

Grâce aux différentes formules proposées par Enovos, vous trouverez forcément l’offre qui vous convient. Toutes les informations se trouvent sur le site www.enovos.lu.

Julie Kieffer
Levi's

Jamais has been, intemporel et parfois furieusement tendance en fonction des saisons - et ce, depuis des décennies - le denim est sans doute le tissu le plus désirable en ce début de belle saison ! Qu’il soit porté en tenue intégrale, en pièce forte, douce ou plus brute, dans un panel de bleu qui invite à l’aventure, il s’accordera aussi sans mal à de nombreuses tenues faites pour les aléas du printemps luxembourgeois.

Hip teens don’t wear blue jeans ? Il semble que la chanson de The Frank Popp Ensemble avait bien tort…

Marc O’Polo
Vanessa Bruno
Carhartt
Arket
Riani

Les pièces à avoir absolument, les derniers accessoires geek à ne pas manquer ou encore les fragrances qui nous ont titillé les narines, petite liste non exhaustive de nos coups de cœur... Qu'on puisse se les offrir, ou pas !

FLOWER SWATCH POWER

Swatch adopte la tendance florale pour la saison prochaine grâce aux quatre jolies montres de la collection « Blossom Time » en acier inoxydable et inspirées des fleurs printanières. Une collection vibrante qui mêle la légèreté et la délicatesse des fleurs à l’élégance et à la durabilité de l’acier. Chaque montre est dédiée à une variété de fleur populaire – magnolia, crocus, gerbera et camélia – qui fusionne ses couleurs avec le motif gravé sur le cadran brossé soleil, dégageant ainsi son charme unique. Portées avec une tenue élégante ou décontractée, ces montres résistantes à l’eau sont une véritable affirmation du style printanier et de la personnalité de qui aura l’envie de les porter au poignet…

LEVI'S® X ART TOYS

Levi's ® et Be@rbrick lancent une collection en édition limitée qui combine patrimoine et culture grâce à la ligne de figurines de collection japonaise inspirées de l'ours en peluche et à l’héritage denim de l’icône américaine. Insuflée par des imprimés de bannières des années 40, directement issues des archives Levi’s ®, la collection transforme les figurines Be@rbrick en toiles saisissantes représentant les publicités vintage de Levi’s ® de cette époque. Le résultat est un imprimé hyper désirable et remarquable qui allie histoire et objets de collection contemporains… L'édition limitée comprend des figurines en trois tailles. Must have absolu - pour la modique somme de 1 200 dollars - la version 1 000 % mesure 70 cm de hauteur et est équipée de mini-jeans Levi’s ® 501® en selvedge des années 40… On se rabat volontiers sur le set de trois pièces à 185 dollars, comprenant une version 400 % de 28 cm de hauteur, ainsi que deux versions de la figurine 100 % de 7 cm de hauteur. La figurine 400 % est ornée des mêmes bannières d'archives et d'un pantalon imprimé, tandis que la figurine 100 % est disponible en deux variantes : une imprimée avec du denim Levi’s ® et l'autre sans…

CHARGER AVEC STYLE

C’est l’accessoire à emporter dans toute virée estivale : le nouveau power bank magnétique de la chouette marque hollandaise Fresh’n Rebel se fixe sur un iPhone (12 ou plus) et permet de le garder chargé toute la journée. Le tout sans fil. Gag ! Et grâce à son aimant, il sert aussi de support très stylé disponible en plusieurs couleurs : Silky Sand, Pastel Pink, Vivid Blue, Berry Red, True Blue et Storm Grey… Le Magnetic Wireless Powerbank est de plus doté de six fonctions différentes pour garantir la sécurité de tout appareil. Un voyage en avion, par exemple ? Pas d'inquiétude le Powerbank est approuvé par les compagnies aériennes selon la norme UN38.3, ce qui permet de l'emporter en toute sécurité sur les vols !

KOMONO AU SOLEIL

Alors que les beaux jours sont enfin de retour, Komono poursuit son odyssée en lançant une collection de lunettes de soleil en édition limitée baptisée « Cosmic ». Inspirée par le rétro-futurisme, la collection fusionne l'esthétique nostalgique de l'ère spatiale des années 60 avec un flair hyper contemporain et frais. Ces lunettes reflètent cet esprit grâce à des montures audacieuses, qui rendent hommage à l'esthétique mid-century, aux télévisions rétro et aux pionniers de l'exploration spatiale. On craque complètement pour les modèles Sally Pink Dust, Rex Green Splash ou Moe Sun Storm… Attention les yeux, risques d’éblouissements !

HAMILTON EN MODE GAMER

En collaboration avec l’équipe créative légendaire d’Hideo Kojima, le modèle futuriste inspiré de la Boulton et de l’univers unique de la saga Death Stranding apparaît dans le nouveau jeu et dans la réalité en édition limitée... Hamilton a travaillé en étroite collaboration avec le célèbre directeur artistique Yoji Shinkawa pour créer cette édition limitée futuriste, inspirée du style de la Boulton, qui reflète l’environnement techno-apocalyptique du jeu vidéo iconique, dont le premier volet figurait déjà au micro des stars internationales comme Norman Reedus et Léa Seydoux pour en incarner les personnages… Limitée à 2 000 exemplaires avec numérotation individuelle sur le fond du boîtier, la montre présente un packaging de collection inspiré des éléments narratifs du jeu, ainsi qu’un chiffon de nettoyage personnalisé, unique en son genre. Cette belle création en édition limitée sera commercialisée en juin, en même temps que le lancement de Death Stranding 2 : On The Beach.

XANDRES X ATELIER SAUVEUR

CRAIG GREEN X EASTPAK

Craig Green insuffle aux icônes de la griffe Eastpak sa signature de style workwear et présente avec elle une collection de sacs matelassés alliant praticité, style et innovation. Cette édition minimaliste distille les designs iconiques d'Eastpak avec le style utilitaire de Craig Green, toujours très en vue. La collaboration fait référence à la « Quilted Worker Jacket » signature de Craig Green et aux racines militaires d'Eastpak dans la fabrication d'équipements. La marque de mode britannique fondée par le designer primé Craig Green est connue pour ses créations utilitaires, notamment des vestes de travail statement et des vêtements d'extérieur haut de gamme. La collab’ a abouti à trois modèles matelassés : le sac à dos Quilted Padded Pak’r, le sac de voyage Quilted Travel Pack et la banane canon Quilted Waist Bag, tous trois disponibles en noir, navy ou kaki.

Qui dit belles lunettes, dit étui de compèt’ ! Avec leur nouvelle création belge imprégnée de passion et d’artisanat, Xandres et Atelier Sauveur réunissent le meilleur des deux mondes : l’esthétique signature de Xandres, caractérisée par un style élégant et intemporel, associée au savoir-faire de l’artisan du cuir belge Atelier Sauveur pour créer un étui à lunettes en cuir luxueux qui accompagnera les modeuses et modeurs pendant de nombreuses années - peu importe la lunette qui s’y trouve ! Une création due au Xandres Lab, grâce auquel noue chaque saison des partenariats avec des marques et des start-up innovantes qui partagent sa vision… Disponible en édition limitée, en couleur sable et rouge bordeaux.

IPHONE 16e : PUISSANT, ÉLÉGANT, ABORDABLE

– ET PRÊT À SÉDUIRE TOUT LE MONDE

Avec son design soigné, ses performances solides et un prix plus accessible, l’iPhone 16e élargit l’univers Apple. Un modèle pensé pour répondre aux attentes du plus grand nombre, sans renoncer à la qualité.

Matthieu, de La Minute Tech d’Orange, nous parle de ce nouvel iphone.

Quelles sont les grandes nouveautés de l’iPhone 16e par rapport à la génération précédente ?

Le 16e embarque la toute nouvelle puce A18, offrant des performances dignes des modèles premium. Côté connectivité, le modem C1 développé par Apple optimise les débits 4G/5G et améliore l’autonomie. On note aussi l’arrivée d’Apple Intelligence, la plateforme IA intégrée à iOS. Enfin, l’autonomie est la meilleure jamais proposée sur un iPhone d’entrée de gamme.

À qui s’adresse l’iPhone 16e ? Quels profils vont particulièrement apprécier ses fonctionnalités ?

Il cible les utilisateurs qui veulent l’expérience Apple sans dépasser les 700 €. Étudiants, jeunes actifs, parents ou pros à la recherche d’un outil fiable : tous apprécieront ses performances en photo, ses capacités multitâches, sa simplicité d’usage et son excellente autonomie.

L’iPhone 16e se positionne comme un modèle plus abordable dans la gamme. Faut-il faire des compromis ?

Oui, quelques-uns. Le grand-angle photo ou la charge rapide MagSafe sont absents. Mais l’essentiel est bien là : design soigné, puissance, fiabilité, iOS dernière version, mise à jour sur plusieurs années… À ce niveau de prix, c’est un sans-faute.

Qu’est-ce qui vous séduit personnellement dans ce modèle ?

Son équilibre. L’iPhone 16e reprend le meilleur des modèles haut de gamme dans un format accessible. C’est un appareil qui tient la route, sans superflu, avec une interface ultra fluide. Pour ce tarif, bénéficier d’iOS, de la puce A18 et d’un bel écran, c’est remarquable.

En quoi ce modèle est-il un bon choix pour quelqu’un qui souhaite changer de smartphone en 2025 ?

Parce qu’il offre la garantie Apple à un prix contenu. Il est pensé pour durer : composants récents, mises à jour iOS assurées, autonomie record… C’est le choix malin pour celles et ceux qui veulent investir dans un smartphone fiable, prêt pour les années à venir.

Si vous deviez décrire l’iPhone 16e en trois mots, lesquels choisiriez-vous – et pourquoi ?

Équilibré : il coche toutes les cases sans compromis majeur. Accessible : son prix ouvre la porte à l’univers Apple. Endurant : il vous suit toute la journée, sans faillir.

L’iPhone 16e est disponible à partir de 0€ avec un forfait mobile et une offre de reprise dans tous les shops Orange et sur orange.lu.

Pour rester informé de toutes les nouveautés tech, découvrez les épisodes de La Minute Tech sur YouTube. Matthieu, expert Orange, les passe au crible et donne son avis.

RETROUVEZ TOUTES LES OFFRES ORANGE SUR : WWW.ORANGE.LU

QUAND LA CRÉATIVITÉ RENCONTRE L’HORTICULTURE

LE LUXEMBOURG URBAN GARDEN DÉBARQUE !

C’est un voyage insolite qui se dévoile petit à petit et qui promet d’emporter les visiteurs sur plus de onze kilomètres de circuits où les paysages urbains, l'art et la technologie rencontrent la nature : le LUGA 2025 arrive à grands pas et sera, du 7 mai au 18 octobre, un pôle d’attraction indéniable dans la capitale luxembourgeoise et à Ettelbruck. Parmi les nombreuses œuvres et installations à découvrir, la créativité exacerbée d’artistes et designers internationaux résonneront avec les écosystèmes d’accueil pour une grande première qui s’annonce très sensorielle…

On en a entendu parler depuis un petit bail, puis on a vu d’intrigantes constructions sortir du sol dans les espaces verts de Luxembourg, notamment le long de la Pétrusse, dont une belle partie du cours, dans la capitale et son parc éponyme, qui a été renaturalisé à grands coups de pelleteuses ces derniers mois ; dans la vallée de l’Alzette ou même dans le Parc municipal et au Kirchberg… On est tombé ici et là sur le logo de ce fameux LUGA 2025, ou encore sur cet indice « Luxembourg Urban Garden », mais qu’en est-il exactement ? Eh bien à l’instar de nos voisins, Luxembourg se dote à son tour d’une grande exposition horticole, pendant toute cette belle saison.

Initialement prévue pour 2023 puis repoussée, notamment à cause de la pandémie de Covid-19 et de ses conséquences, l’exposition LUGA 2025 vise ainsi à se hisser aux côtés de la Floriade aux Pays-Bas, des incontournables Bundesgartenschau en Allemagne, de Lausanne Jardins en Suisse ou encore des hortillonnages d’Amiens et du Festival international des jardins le long de la Loire, en France…

À travers différents parcours, le public pourra ainsi, au gré de ses envies, profiter d’un moment de détente au milieu de jardins colorés, d’espaces d’exposition, de loisirs et de rencontres créés ad hoc pour cet événement très attendulittéralement et au tournant !

UN RASSEMBLEMENT DE TALENTS

Une des caractéristiques du LUGA est qu’il va s’inscrire dans l’espace public extérieur - au sein du « poumon vert » de la capitale luxembourgeoise et dans la ville d’Ettelbruck. Pour ce dernier volet, l’axe thématique sera pertinent avec la localisation et la réputation agricole de la ville, mais à Luxembourg, c’est une véritable constellation de savoir-faire et de domaines d’expression qui vont agrémenter cet écosystème naturel.

Life on the verge ©Leon Kluge

« Dans ce sens, on se rapproche par exemple plutôt bien de Lausanne Jardins dont la mise en œuvre est très proche et avec qui nous avons beaucoup échangé.

S’installer dans l’espace public urbain et un décor préexistant est un défi en soi - et nous avons de ce fait travailler un peu comme des acupuncteurs, c’est-à-dire en sélectionnant des points d’intérêts précis et en choisissant des projets qui leur convient de manière optimale. C’est aussi pour cela que nous avons travaillé essentiellement avec des architectes qui ont déjà collaboré sur de grandes expositions de la sorte », nous confie ainsi Ann Muller, coordinatrice générale de l’événement. Chaque architecte a ensuite choisi son lieu - un processus qui n’aurait nécessité qu’un seul tirage au sort tant chacune et chacun a su trouver chaussure à son pied unique, pour y installer un projet qui l’est tout autant, la création spécifique pour le LUGA faisant partie des conditions de participation.

Pas moins de quinze thèmes seront abordés pendant ce grand festival, de l’horticulture à l’urbanisme vert en passant par la viticulture, la durabilité ou le patrimoine. « Beaucoup de thématiques et de niveaux qu’il faut transposer, il fallait donc

bien faire attention, pendant le travail de curation, à ne pas partir dans tous les sens pour diluer le message et la mission de LUGA 2025 », précise Anne.

ÉCOUTER LA NATURE

Impossible ou presque de passer donc en revue de manière exhaustive tout ce qui sera proposé aux visiteurs dans les différents espaces verts de la ville de Luxembourg… Mais dans « horticulture », il y a aussi « culture » - on a donc décidé de zoomer sur certains des aspects les plus créatifs de la manifestation et de dénicher, en amont, nos futurs coups de cœur… sonores ! Car effectivement, si tous nos sens seront sans doute mis à contribution pendant ce premier LUGA, l’ouïe devrait être tout particulièrement stimulée, avec des œuvres qui proposent d’écouter la nature. C’est le cas, par exemple, dans la vallée de l’Alzette avec Le chant de l’Alzette, fruit d’une collaboration entre Racine Carrée et Atelier Ty Maap. Située non loin de la rencontre entre Pétrusse et Alzette, dans le quartier du Grund, l’installation « crée le lien entre ce que l’on perçoit, la fréquence sonore, et ce que l’on entend, la chute d’eau ».

Le chant de l'Alzette ©Racine Carree, Ty Maap
Racines du futur ©Atelier eem, Paysarchitectures

FOCUS

La présence invisible, mais acoustique de l’Alzette est mise en scène au travers d’une trame qui imprime au sol le dessin caractéristique d’une fréquence sonore en découpant l’espace en chambres végétales monochromes, reprenant les sept teintes de l’arc-en-ciel…

Un rapport entre sons et couleurs que l’on pourra aussi retrouver dans Blue Sky de Jérôme Goedseels, dans le parc de la Pétrusse. À la manière d’une synesthésie, l’idée de ce projet est d’associer une œuvre musicale - Mr Blue Sky d’Electric Light Orchestra - à une composition végétale qui réunit paysagiste et compositeur, afin de créer « des similitudes entre ces deux domaines artistiques et qu’émergent, après un travail d’analyse et de traduction, l’harmonie, le rythme, les dominantes, les contrastes et les émotions ».

Les oreilles devront enfin être bien grandes ouvertes dans un des projets les plus underground du LUGA 2025 - et c’est le cas de le dire, puisqu’à l’occasion de l’événement, c’est l’Aquatunnel de la capitale qui va être rouvert au public et doté de l’œuvre sonore The Lower World, de Susan Philipsz. Créée spécifiquement pour l’Aquatunnel en partenariat avec le Mudam, The Lower World s’intéresse aux sirènes si chères au Luxembourg (coucou Mélusine). Et si le mot évoque l’eau, la mythologie, mais aussi les abris souterrains, il est aussi associé au thème du jardin, notamment chez les Grecs. Susan Philipsz propose ici de remplir l’Aquatunnel de sons, en travaillant avec les spécificités de l’espace de 900 mètres de long, passant sous la Ville-Haute et reliant la vallée de la Pétrusse au quartier Pfaffenthal…

MONUMENTA(L)

Outre ces œuvres sonores à ne pas louper, les yeux risquent de se prendre une bonne rasade de créativité eux aussi, avec quelques projets d’envergure et des réalisations monumentales qui s’imposeront sans doute sur tous les réseaux sociaux cet été. C’est le cas de Racines du futur, un jardin éphémère créé par Atelier eem et Paysarchitectures qui « entrelace création sculpturale, accueille des usages et favorise une croissance végétale exubérante », à quelques pas des Rives de Clausen. « Le projet se découpe en trois phases :

tout d’abord, le sol fertile est restauré, par la suite, des racines sortent du coteau et enfin des volubiles s’enroulent vers le ciel. Cette installation accélère le temps : subitement, des racines géantes sortent du coteau et partent à la conquête de la vallée de l’Alzette », explique l’équipe du LUGA.

Au Kirchberg cette fois, c’est entre autres The Living Pyramid de l’artiste hongroise Agnes Denes qui devrait fédérer les curieuses et curieux. Œuvre conçue comme un gigantesque jardin de plantes à fleurs s’élevant sur l’esplanade du parc Dräi Eechelen, elle fait « entrer les mathématiques et la vie végétale dans une merveilleuse harmonie : la précision et la stabilité de l’ingénierie se mêlent aux changements quotidiens de la croissance et de la survie », nous prometon. Elle aborde aussi la question de la faim dans le monde et la menace d’un dépassement de nos ressources sans une meilleure planification – ou plantation ! « Encore une fois, mon obsession pour le mélange de la nature et de l’intellect humain, visualisant des forces opposées jouant en harmonie, créant le puissant paradoxe qui gouverne cette forme d’art et lui donne sa force », a déclaré à son sujet Agnes Denes.

Il s’agira aussi d’une œuvre participative, non seulement via l’intervention des communautés locales, comme les charpentiers pour sa construction et les bénévoles pour son entretien, mais aussi par le truchement d’une capsule temporelle qui sera enterrée dans les bois environnants et à laquelle tout un chacun pour participer en se rendant sur le site web du Mudam, qui commissionne The Living Pyramid.

Enfin, il sera dommage de passer à côté de Life on The Verge, une célébration et un jardin éducatif qui se concentre sur les cycles de vie extraordinaires et la diversité des espèces végétales qui habitent une zone largement ignorée par la plupart d’entre nous : les bords de routes. Cette végétation particulière est pourtant un habitat pour de nombreuses espèces sauvages et sera mise en lumière de manière spectaculaire non loin de la future Villa Pétrussedont l’ouverture très attendue, elle aussi, est prévue pour début juin - par la pointure mondiale Leon Kluge, véritable développeur de nouveaux paysages à travers la planète - et au Luxembourg dès ce début mai…

Texte Fabien Rodrigues
Topotek

L’horlogerie revisite ses classiques

ET SI LE TEMPS N’AVAIT PAS DE PRISE ?

Les meilleures manufactures ont bien souvent une ou plusieurs collections iconiques qu’elles revisitent régulièrement. Quand un objet est parfait, on s’en lasse rarement et on se le transmet de génération en génération. Allons toutefois y regarder d’un peu plus près...

IWC SCHAFFHAUSEN

Lancée en 2023, l’Ingenieur Automatique 40 reprend les audacieux codes esthétiques de l’Ingenieur SL, référence 1832, conçue dans les années 70 par Gérald Genta. Ce modèle automatique entièrement repensé répond, aujourd’hui, aux plus hautes exigences en matière d’ergonomie et de finitions. IWC Schaffhausen complète sa collection avec une nouvelle Ingenieur Automatique 40 (réf. IW328702) entièrement réalisée en or 18 carats 5N. Le boîtier, la bague de fond, la lunette, le protège-couronne, la couronne et les maillons du bracelet sont fabriqués dans le métal précieux. Le bracelet intégré se fixe au boîtier par ses maillons centraux, offrant ainsi un ajustement parfait au poignet. La montre se distingue aussi par son cadran noir à structure « Grid ». Composé de petites lignes et de carrés, il ajoute texture et profondeur à l’ensemble. La montre est animée par un mouvement manufacture à remontage automatique, calibre 32111.

Prix : sur demande

PANERAI

Le nom Luminor provient du matériau lumineux innovant créé par Panerai, qui a permis la naissance des premiers modèles éponymes au début des années 1960. Dans les années 90, les caractéristiques de la Luminor, initialement conçue pour la marine italienne, ont été adaptées pour le grand public. Parmi celles-ci se trouvait également le fameux dispositif pont protège-couronne. Conçu à l’origine pour empêcher les infiltrations d’eau dans le boîtier, il constitue aujourd’hui encore la signature de la collection. La Luminor reste une véritable plateforme d’innovations, elle se distingue par son style sportif, mais aussi son histoire. Avec la nouvelle Luminor Marina Titanio PAM03325, un concentré de matériaux haute technologie, Panerai célèbre son héritage. Déclinée ici dans une palette vert olive atypique, son boîtier de 44 mm à finition satinée est façonné en titane Grade 5. Elle est animée par un nouveau mouvement mécanique à remontage automatique, calibre P980. Étanche jusqu’à 500 mètres, cette montre fait appel, pour la première fois, au Super-LumiNova ® X2, une innovation qui offre une luminosité accrue.

Prix : 9 900 €

JAEGER-LECOULTRE

Jaeger-LeCoultre rend hommage à la Reverso, née en 1931, et à ses liens étroits avec le polo. D’ailleurs, son stand à Watches & Wonders réinterprétait les grandes écuries des maisons aristocratiques de l’époque, où ce sport se jouait sur des terrains privés. Lors d’un voyage en Inde, César de Trey, homme d’affaires suisse, s’est retrouvé au milieu des officiers de l’armée britannique. Passionnés par le polo, ils l’ont mis au défi de créer une montre capable de résister en cas de chocs. De retour en Europe, de Trey s’est associé à JacquesDavid LeCoultre pour réaliser le concept de la Reverso, tandis que René-Alfred Chauvot se penchait sur la conception du boîtier et de son mécanisme pivotant. Ici, on la retrouve, à la fois sportive et citadine, dans cette version Reverso Tribute Duoface Small Seconde, dotée d’un cadran bleu côté face et argenté côté pile. Elle est livrée avec deux bracelets interchangeables Casa Fagliano, l’un en cuir de veau bleu et l’autre en toile et cuir de veau. Son mouvement offre 42 heures de réserve de marche.

Prix : 14 900 €

Ce n’est pas trop mon genre de rabâcher toujours le même discours sur la tradition, le savoir-faire, la pérennité. Pourtant, en horlogerie, ce sont de véritables piliers. D’une manière générale, les tocantes ne sont pas données. C’est plutôt rassurant de se dire qu’elles ont la faculté de traverser les époques sans prendre une ride. Certaines d’entre elles ont pourtant été créées il y a plus ou moins un siècle. Je pense à la Tank de Cartier (1917), à l’Oyster de Rolex (1926) ou à la Calatrava de Patek Philippe (1932). L’esthétique de ces pièces est suffisamment forte pour se prêter à de savants ajustements qui les modernisent, mais elles ont aussi d’autres points forts à leur actif : leur forme, leur ergonomie et, bien sûr, leur précision. Cette année, pour épater le public de Watches & Wonders, les horlogers ont surtout misé sur des valeurs sûres.

ZENITH

Dès 1888, Georges Favre-Jacot, fondateur de la Maison, dépose la marque « Pilote » en français, suivie du terme anglais « Pilot » six ans plus tard. Très vite, Zenith s’impose comme un acteur clé dans l’univers des montres de pilote et des instruments de bord. Ses créations ont accompagné des pionniers, à l’image de Louis Blériot, premier aviateur à traverser la Manche en 1909. Pour célébrer son 160 e anniversaire, la manufacture dévoile une édition spéciale de la Pilot Big Date Flyback, habillée d’un saisissant bleu monochrome. Elle est dotée d’un boîtier de 42,5 mm en microbilles de céramique. Sa couronne et les poussoirs rectangulaires sont en titane. Les grands chiffres arabes et les aiguilles du cadran cannelé sont recouverts d’un matériau luminescent, garantissant une lisibilité parfaite dans toutes les conditions. Au cœur de cette édition bat le calibre El Primero 3652, évolution du légendaire chronographe automatique haute fréquence de Zenith. Ce mouvement associe une grande date et une fonction flyback. Limitée à 160 exemplaires, cette édition exclusive est livrée avec un bracelet en caoutchouc effet Cordura bleu et un second bracelet blanc.

Prix : 16 500 €

ÉMERGENCE

LA MODE PROTÉIFORME SELON THIBAUT SALVI

Ouvert en mode pop-up depuis quelques semaines en plein cœur de Luxembourg, Émergence pourrait ressembler à n’importe quelle autre boutique éphémère choisie par la capitale pour faire vivre son centre-ville commercial. Ce serait pourtant bien réducteur de ne pas voir, au-delà de la vitrine et des portants, l’ambition et la culture événementielle de son concepteur, Thibaut Salvi, qui compte bien faire de son concept un véritable lifestyle, exportable et déclinable dans les années à venir…

Texte Fabien Rodrigues Images Lem Photography

La boutique est impeccable, les présentoirs rangés au millimètre. Le choix des marques et des modèles présentés à la clientèle d’Émergence est carrément couillu, tout en étant à la fois en phase avec ce que s’arrache la Gen Z et sachant piquer l’intérêt de modeuses et modeurs plus expérimentés. C’est le constat qu’il est relativement facile de faire en passant quelques minutes à peine dans la boutique pop-up de Thibaut Salvi, située pour encore quelques mois au moins en bas de la très passante rue Philippe II. Quelques vingtenaires branchouilles passent une tête pour un bonjour, viennent chercher du matos pour un event le soir même, traînent devant la boutique : l’ambiance tranche avec le caractère plus attendu d’autres itérations mode one shot : ça sent un peu la rive droite parisienne, mâtinée d’une certaine connaissance de la scène locale…

UN PREMIER PAS À DEUX

Et pour cause, Thibaut est né il y a 24 ans et a grandi au Luxembourg, avant de partir dans un premier temps vers Nancy pour obtenir un bachelor en business.

« C’est à ce moment-là que je me suis découvert un goût très prononcé pour la mode, au côté de mon frère Gauthier qui suivait lui un cursus plus créatif, en arts plastiques », nous confie-t-il. Le frangin dessine un peu partout, tout le temps - des personnages, des figurines, des « petites têtes » qui plaisent beaucoup à Thibaut.

Le duo familial commence à voir se dessiner des collections capsules avec des drops de t-shirts, de pulls et de hoodies

« DES MODÈLES MAQUILLÉS À L’EXTRÊME, DES SILHOUETTES

PEU

VUES AILLEURS, DANS UNE

RUE QU’ON

ASSOCIE D’HABITUDE

PLUS VOLONTIERS AU TWEED, AU CACHEMIRE MONOCHROME ET AUX YORKSHIRES EN LAISSE CHANEL. »

qui reprennent les créations graphiques de Gauthier, digitalisées et imprimées sur les textiles choisis et sous l’égide Gauto&Bro. Deux premières séries limitées qui se passent comme il faut, avant quelques grosses mauvaises surprises, dans la confection et dans l’accueil du public, pour la troisième, qui freine alors la dynamique. Rien de bien grave : Thibaut a 21 ans à peine, une pause s’impose et l’emmène aux États-Unis où il trouve un souffle d’inspiration bienvenu. « À mon retour, on a retravaillé la direction artistique, on a trouvé un nouveau fournisseur, on a repositionné le design et la sauce a pris, notamment en ligne et sur des événements » - mais petit problème : dès que des démarches sont effectuées auprès de boutiques pour booster la présence physique et la visibilité commerciale de leur marque, les deux frères se trouvent devant un mur…

Peu de retours, pas mal de refus, sauf en Alsace ! Les modèles Gauto&Bro cartonnent à Strasbourg et à Mulhouse, ce qui met un peu de baume au cœur, mais le mur devient encore plus infranchissable lorsque Thibaut pose ses valises pleines

SMART KIDS ON THE BLOCK

« J’AI

ENVIE DE PORTER

ENSUITE

LE CONCEPT ET

LES

CRÉATEURS QUI ME FONT CONFIANCE SUR UNE SCÈNE PLUS INTERNATIONALE »

de fringues et d’espoirs à Paris, pour y obtenir son master : les boutiques y sont hermétiques, rien ne passe. « Je ne comprenais pas qu’il y ait une telle différence entre divers endroits, entre Strasbourg où ça marchait à fond, et Paris ou même Luxembourg où l’ambiance était bien plus frileuse », se rappelle le fondateur d’Émergence. C’est là qu’il va d’ailleurs faire naître le concept, dans une nouvelle aventure solo.

PARIS-LUXEMBOURG À GRANDE VITESSE

C’est un de ses profs de master, Majid, qui va l’inspirer et l’aider à réaliser sa vision des choses : une boutique nouvelle forme, évolutive et collaborative, avec le plein de marques indépendantes en rotation - Émergence voit le jour à Paris en avril 2024, avec une première boutique éphémère qui fait du bruit dans le quartier très prisé de Voltaire. Thibaut n’y voit pas que des créateurs et des pépites à shopper, mais tout un univers événementiel autour avec un gros week-end de lancement, des défilés en rue, des shootings, la présence sur place de créateurs qui viennent d’un peu partout en France… Les gens postent, reviennent pour savoir ce qui s’y passe : l’émulation est au rendez-vous pendant les deux mois d’existence du pop-up.

« J’ai vraiment beaucoup aimé cette première édition et ça m’a conforté dans ma démarche et dans son potentiel, mais il était aussi temps de s’éloigner de Paris pour la suite. Le prix de tout était ahurissant, surtout que les Jeux olympiques allaient débarquer ! », nous raconte Thibaut, qui revient au Grand-Duché et installe une nouvelle boutique au Belval Plaza, presque par hasard. En effet, déjà en pourparlers avec la ville de Luxembourg pour sa nouvelle vague de pop-ups, le centre commercial eschois lui propose un espace pour l’hiver dernier, en collaboration avec l’enseigne NFK, plus branchée sneakers. Le switch vers la Ville se fait ensuite rapidement, avec une ouverture dans la foulée et la rue Philippe II.

DES ÉTIQUETTES ET DES HISTOIRES

Là, Thibaut Salvi ne veut pas « que » proposer des vêtements, mais aussi raconter les histoires qui se cachent derrière leur fabrication et stimuler à nouveau sa communauté avec des events percutants : nouveaux défilés, workshops en collab’ avec Addiktink ou encore formation à la sérigraphie : l’ouverture d’Émergence#3 est pluridisciplinaire et résolument différente, « pour aller au-delà du vêtement et favoriser vraiment la découverte ». La patte Émergence y est à nouveau bien présente : un graphisme hyper pointu, des modèles maquillés à l’extrême, des silhouettes peu vues ailleurs, dans une rue qu’on associe d’habitude plus volontiers au tweed, au cachemire monochrome et aux yorkshires en laisse Chanel.

« L’ambiance était évidemment différente que pour l’ouverture à Paris, où on était toute une équipe à travailler sur le projet. Ici, je suis tout seul ou presque et c’est Luxembourg, mais on a vu un gain d’enthousiasme au fur et à mesure de l’événement, avec des gens qui venaient en courant juste avant la fermeture de la boutique ». Des super retours, des bonnes vibes entre les modèles et les

gens impliqués, le plein de sourires - la sauce (re)prend ! Mais on trouve quoi chez Émergence ? De jeunes créateurs indépendants toujours, majoritairement venant de France, mais - si tout va bien - avec un ou plusieurs confrères luxembourgeois qu’on espère voir débarquer lors de la prochaine rotation des créateurs qui aura lieu le 7 juin. Des mélanges de textiles et beaucoup de textures, un retour vers le futur avec des esthétiques très 2000 et des pièces uniques vraiment chouettes, joliment mises en lumière grâce à une scéno brute et élégante. Côté étiquettes coup de cœur : les graphiques explosifs des pulls Miasin, les géniaux sacs imprimés en 3D de Human, les bijoux canon de chez Mugino, les textiles barrés de chez Purple Place et les motifs imparables de chez Fraude…

L’après-pop-up ? Le développement du lifestyle Émergence, « au Luxembourg mais aussi et sûrement ailleurs, pour porter le concept et les créateurs qui me font confiance sur une scène plus internationale » ; mais aussi une ou plusieurs boutiques « en dur ». Ne reste plus qu’à savoir où, Thibaut étant toujours à la recherche du terrain le plus fertile pour ce faire - privilège de l’âge !

JAEGER-LECOULTRE X MATHIEU DAVOINE

L’EXCELLENCE ARTISANALE À GENÈVE

Grâce à son programme ambitieux Made of Makers, la célèbre Maison horlogère Jaeger-LeCoultre explore de nouvelles formes d’expression grâce à une série de collaborations prestigieuses avec des artistes et des artisans issus de diverses disciplines. À l’occasion de l’édition 2025 du salon Watches and Wonders de Genève, elle distillait un véritable voyage gastronomique expérimental dans le monde du chocolat en accueillant le chef Mathieu Davoine, nouveau maker passionné et passionnant qui y interprétait des valeurs fortes de la marque, au sein du 1931 Café. Bold a eu la chance de s’entretenir avec lui lors d’une dégustation mémorable…

Établissant un parallèle entre l’horlogerie et l’art, le programme Made of Makers favorise les collaborations avec des artistes et designers issus de disciplines extérieures à l’horlogerie, qui partagent certaines valeurs cardinales de la Maison : créativité, expertise, précision. « Il vise à remettre en question la perception de l’art classique, considéré comme statique, voire passéiste, en insistant sur sa réinvention permanente et son statut de source majeure d’inspiration pour les créatifs d’aujourd’hui », nous dit Jaeger-LeCoultre à cette occasion, et il est indéniable que le jeune chef chocolatier Mathieu Davoine incarne de manière particulièrement pertinente le potentiel créatif valorisant de cette communauté virtuose.

DES VOYAGES FORMATEURS

Formé non loin de là, dans la région d’Annecy, tout d’abord à la boulangerie puis à la pâtisserie, ce sont des rencontres avec des chefs qui affectionnaient particulièrement le chocolat qui vont transmettre, il y a une quinzaine d’années, ce virus que l’on attraperait volontiers à Mathieu. « J’ai particulièrement été séduit par la versatilité du chocolat et de ses différentes formes à travailler : solide, liquide, en poudre…», nous confie-t-il sourire aux lèvres, sa passion pour son ingrédient phare visiblement intacte.

Son début de carrière amène alors Mathieu Davoine dans l’hôtellerie de luxe, en Polynésie française, puis au Koweït où il est chargé d’élaborer des collections chocolatières haut de gamme, « des voyages et des expériences inoubliables qui m’ont apporté des rencontres et des contacts précieux avec d’autres cultures, et qui font partie, par leur accumulation, de mon inspiration quotidienne encore aujourd’hui ». Puis « retour » sur les bords du lac Léman,

un des berceaux du chocolat, où il réalise que c’est la pâtisserie de boutique qui l’aidera à s’épanouir dans son art gourmand et où il s’inspire entre autres d’une des références d’alors, Christophe Michalak, pour définir son approche et son projet genevois - aujourd’hui couronné de succès…

UN NOUVEAU MAKER TRÈS COMPLICE POUR 4 BOUCHÉES À TOMBER

Une passion inébranlable, un savoir-faire reconnu et un goût impeccable pour la présentation visuelle de ses créations - il suffit de consulter sa page, véritable instant ASMR pour les esthètes du chocolat, pour s’en rendre compte : voilà certainement ce qui a poussé la Maison Jaeger-LeCoultre à approcher le chef Davoine pour cette édition 2025 de Watches and Wonders. En tant que nouveau maker, il y a pour mission d’interpréter les codes du polo, fil rouge de la Maison sur le salon cette année - mais aussi de « repousser les limites du goût en s’affranchissant des conventions », aux manettes du très chic 1931 Café. Habile jeu de textures, associations gustatives audacieuses, boisson expérimentale en accord : Mathieu ne s’interdit rien ou presque pour confectionner les quatre bouchées exceptionnelles qui sera sa réponse à cette savoureuse demande.

Il y ajoute une dimension supplémentaire : utiliser des ingrédients typiques de la vallée de Joux pour faire du plateau de dégustation un véritable voyage dans le paysage environnant de la Manufacture Jaeger-LeCoultre. Le but : « vraiment oser, me dépasser, me challenger et découvrir la réaction des visiteurs au 1931 Café » ! Un défi qui l’enthousiasme d’autant plus qu’il le fait sortir du confort de sa boutique/tea room où « il est plus difficile de proposer des associations aussi expérimentales, quand les clients

cherchent des créations plus fédératrices »… Mais place à la dégustation - un vrai privilège pour Bold sur ce salon 2025 :

La bouchée numéro 1, « Harmonie de Chocolat », célèbre les multiples facettes du chocolat. Sa forme tourbillonnante symbolise l’énergie et le mouvement des joueurs et des chevaux sur un terrain de polo. Un biscuit sablé chocolaté est surmonté d’une mousse au chocolat noir qui cache une surprise : des « perles » de cacao croustillantes. L’ensemble est habillé d’une ganache au chocolat au lait parsemée de noisettes : un moment de confort régressif qui remplit toutes les cases d’un bon moment chocolaté, parfait pour débuter le voyage…

La bouchée numéro 2, « Galop des Bois », passe la seconde et allie le croustillant du praliné, la légèreté d’une mousse et le moelleux d’une génoise dans une réalisation en forme de balle de polo, entourée des lettres du nom Jaeger-LeCoultre en chocolat noir. Son profil aromatique parfaitement équilibré associe le chocolat blanc et la vanille à des ingrédients typiques de la vallée de Joux : les fruits des bois en compotée pour une acidité maîtrisée, les noisettes et - plus surprenant - les cèpes, dont on peut faire varier l’intensité grâce à un moulin. La traduction magistrale de cette vallée chère à la Maison horlogère qui nous accueille, dans une sophistication évidente, mais tout sauf obséquieuse… Une création qui restera dans notre esprit pour un moment !

La bouchée numéro 3, « Éclat de Caviar », s’avère elle aussi mémorable en mariant les saveurs de l’olive noire et du chocolat, rehaussées par une infusion de jeunes pousses de sapin de la vallée de Joux. Présentées dans une boîte métallique rappelant le cirage utilisé pour lustrer les bottes des joueurs de polo, des « perles de caviar » en chocolat

« JE N’AURAIS PAS PU DIRE NON À UNE OPPORTUNITÉ PAREILLE DE VRAIMENT OSER, DE ME DÉPASSER, DE ME CHALLENGER ET DE DÉCOUVRIR LA RÉACTION DES VISITEURS »

brillant - que Mathieu a mis des heures à créer une par une pour l’occasion - créent une surprise sensorielle : leur enrobage croustillant laisse place à une onctueuse crème au chocolat, à une tapenade d’olives aérienne et à un biscuit croustillant - l’alliance la plus percutante du plateau.

La dernière bouchée, « Douceur du Cavalier », mise à nouveau sur le confort régressif et revisite le Petit écolier, le biscuit classique recouvert d’une tablette de chocolat et adoré des enfants à l’heure du goûter, en une friandise chocolatée sophistiquée qui saura séduire les joueurs de polo « après un match endiablé ». Pour le sablé croquant, le chef a imaginé une recette spéciale avec du pollen de la vallée de Joux garnie d’une onctueuse ganache au chocolat et de gelée de reine-des-prés, le tout enrobé de chocolat au lait. De quoi conclure tout en douceur cette parenthèse gastronomique et visuelle, plus que bienvenue dans le tumulte horloger de Watches and Wonders.

UNE

BOISSON

EXPÉRIMENTALE ET UN ART DE PRÉSENTER POUR LA COHÉSION

Mathieu Davoine ne s’est évidemment pas arrêté à la création individuelle de ces quatre bouchées géniales pour répondre à la demande de Jaeger-LeCoultre : n’oublions pas que repousser les limites faisait partie du brief initial !

Il a donc également enrichi l’expérience de dégustation en concoctant une boisson spéciale dont l’ingrédient principal

est la pulpe charnue (ou mucilage) qui enrobe les fèves de cacao à l’intérieur d’une cabosse mûre. Avec sa saveur légèrement sucrée et acidulée évoquant les fruits tropicaux, elle est essentielle au processus de fermentation naturelle que subissent les fèves avant d’être mises à sécher puis torréfiées. « C’est un ingrédient génial à la saveur unique que j’ai pu découvrir lors d’un de mes voyages en Indonésie, où il est généralement cantonné à cette fonction, mais peu ou pas considéré comme ingrédient à part entière. Pourtant, ses saveurs sont incroyables et la boisson à partir de ce mucilage s’est vite imposée à moi pour cette dégustation ». Et c’est vrai : elle tombe particulièrement bien sur chaque bouchée à la manière d’un accord metsmocktail très réussi dans un restaurant étoilé. Bluffant.

Enfin, l’art de la présentation fait partie intégrante de l’expérience. Il faut dire que par le passé, Mathieu Davoine a fait partie de l’équipe de la sélection suisse pour la coupe du monde de pâtisserie, « une expérience qui m’a marqué à la fois professionnellement et humainement et lors de laquelle j’ai réalisé notamment une sculpture de chocolat qui m’a permis de me remettre en question pendant des mois », nous confie l’artisan. Il représentera d’ailleurs à nouveau la Suisse lors de la Culinary World Cup de 2026 et a créé pour le 1931 Café un gigantesque cadran de Reverso en chocolat, que l’on peut voir pivoter à l’image du modèle phare de la Maison Jaeger-LeCoultre pour écarquiller une dernière fois les yeux avant de replonger dans l’ambiance bouillonnante du salon…

Texte Fabien Rodrigues
Images Jaeger-LeCoultre

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CRASH TEST

BMW M3 REPROGRAMMÉE WOT1

UN TIGRE DANS LE MOTEUR

Chez BMW, on ne fait, de base, pas les choses à moitié. Cela dit, si vous voulez encore plus de puissance, rendez-vous chez WOT Engineering. Des pros de l’automobile vous boostent le moteur de façon totalement légale. Ça mérite bien un petit test !

La BMW M3 est depuis longtemps synonyme de performances et d’innovations. Avec sa dernière version, la marque allemande a, une fois de plus, repoussé les limites en matière de berline sportive. Alliant puissance, technologie de pointe et design audacieux, la M3 a réussi à se positionner non seulement comme une voiture de sport, mais aussi comme un petit chef-d’œuvre d’ingénierie. Vous l’avez compris, cette voiture me parle et fait partie de mes petits coups de cœur. Alors, forcément, lorsqu’on m’a proposé de tester une voiture reprogrammée par WOT, j’avoue que je n’ai pas boudé mon plaisir pour voir et comprendre ce que cela change réellement sur la route…

LA PETITE HISTOIRE DE WOT

Il fallait deux passionnés d’automobile pour se lancer dans l’aventure de WOT, pour Wide Open Throttle (traduisez par « à plein régime »). Jan est juriste luxembourgeois et François est informaticien belge spécialisé dans le domaine de l’optimisation des moteurs depuis ses tout débuts. L’objectif était de développer une marque centrée sur la reprogrammation en réunissant toutes les étapes de l’homologation. Un détail qui fait toute la différence puisqu’il s’agit d’un processus par lequel les constructeurs obtiennent l’approbation de leurs véhicules pour le proposer légalement sur le marché de l’automobile. Celui-ci implique une série de tests rigoureux qui mesurent, entre autres, les gaz polluants émis par le moteur d’une voiture dans différentes conditions de conduite, telles que la conduite en ville ou sur autoroute. Pour ce faire, un organisme d’inspection technique indépendant, le TÜV Rheinland, réalise la procédure d’essai mondiale harmonisée pour les véhicules légers (WLTP). Au Luxembourg, WOT est la seule société à proposer ce service.

LA REPROGRAMMATION SOUS LA LOUPE

Que se passe-t-il lors de cette fameuse reprogrammation ?

En gros WOT se charge de changer les paramètres du calculateur moteur pour augmenter la puissance et le couple, tout en assurant l’agrément de conduite. Mais pas que ! Dans certains cas, le changement de l’une ou l’autre pièce, comme un échangeur, peut être nécessaire. Sur papier, ça paraît simple. Dans la réalité c’est un travail d’équilibriste qui demande un long processus de développement. D’abord, la société identifie un véhicule approprié. Vous comprendrez qu’il n’y a pas vraiment de raison de booster une Renault Clio équipée d’un moteur de base. Plusieurs critères sont pris en compte, dont le poids et la

consommation, afin de servir en tant que véhicule prototype couvrant une famille de voitures équipées du même moteur. La reprogrammation ne se fait pas uniquement sur des véhicules neufs. Cependant, la maison se fixe des limites. Il y aurait trop de risques à travailler sur des voitures affichant plus de 100 000 km au compteur. La question que je me suis posée - et que vous vous posez probablement aussi - est de savoir pourquoi faire reprogrammer une voiture neuve, plutôt que d’en acheter une autre, plus puissante ? Parce que c’est moins cher ! Une reprogrammation coûte entre 1 300 et 5 000 €, alors qu’une montée en gamme risque fort d’atteindre au moins 10 000 €. Le développement dure en moyenne deux mois. Il se déroule en deux temps. D’abord sur banc de puissance pour mesurer les performances maximales, puis sur route pour affiner l’agrément de conduite. Lorsque le véhicule est validé en interne, il peut passer au processus d’homologation.

ET SUR LA ROUTE…

Revenons à notre fameuse M3. Je l’avais déjà conduite et je dois bien avouer que j’avais quelques doutes sur les performances de la reprogrammation. Le modèle original, équipé d’un moteur six cylindres en ligne de 3.0 litres délivre jusqu’à 510 ch et offre déjà des performances époustouflantes. Je craignais que le changement soit obtenu au détriment de la tenue de route et que le démarrage soit tellement agressif qu’il en devienne désagréable. Passer à 680 ch et 830 Nm de couple sous le capot me semblait donc un brin audacieux. Pratiquement, on conserve les différents modes (confort, sport et sport plus). Au démarrage, la voiture se montre totalement soumise à ma bonne volonté. On m’explique le recalibrage de la pédale d’accélération, le raccourcissement des temps de passage des vitesses, etc. En mode confort, n’importe quel conducteur se sent comme à la maison. En mode sport plus, le plaisir est largement décuplé, pourtant la M3 est déconcertante de stabilité, y compris lorsque j’aborde une série de virages en lacets. Tout du long, la boîte joue bien son rôle. Un petit plus : lovée dans les super sièges baquets du constructeur, je me sens totalement connectée à la voiture que je garde vraiment sous contrôle.

CONCLUSION

Je sors du test totalement conquise par cette reprogrammation de champion. Pour un prix, somme toute, raisonnable, les amateurs de sensations ne seront pas déçus.

5 CHOSES À SAVOIR SUR SENSA,

LE RESTAURANT TRÈS RÉUSSI DU GRAND NORD LUXEMBOURGEOIS

Situé au sein du tout nouveau complexe hôtelier

Anatura, à Weiswampach, Sensa se veut une destination à lui seul et semble bien avoir les moyens de ses ambitions. On est allés voir ce que ça donnait et on n’a pas été déçus, bien au contraire…

• Le restaurant Sensa est un concept créé par le groupe Lamy en collaboration avec une des figures de proue de la gastronomie belge, le chef Yves Mattagne, doublement étoilé à La Villa Lorraine à Bruxelles. Il a créé pour l’établissement un menu identitaire et reconnaissable, adapté au cadre et faisant la part belle aux produits frais… Un nom prestigieux, véritable atout en matière d’attractivité et de savoir-faire.

• Sur place, c’est le chef Valentin Beck qui veille au grain et apporte sa touche en cuisine au quotidien, main dans la main avec le chef Mattagne qui lui rend visite de manière hebdomadaire. Les foodies les plus pointus le reconnaîtront sans doute : le jeune chef Beck a exercé plusieurs années au côté de Cyril Molard, au restaurant Ma Langue Sourit à Moutfort - lui aussi affichant deux étoiles Michelin !

• Dans l’assiette : des plats à la fois sophistiqués sans être pompeux et carrément joyeux, tant dans les dressages que dans la combinaison des saveurs. Un joli travail sur les poissons et crustacés, avec une touche asiatique subtile, mais assumée. Les belles viandes ont droit à un traitement cinq étoiles grâce au concept de parilla, qui remonte aux débuts de la cuisine argentine et qui consiste à griller sur une flamme nue afin d’obtenir une saveur fumée et unique… Elles sont de plus accompagnées d’un éventail très alléchant de sides originaux.

• N’oublions pas le cadre, à la fois élégant et confortable, alternant petite tables traditionnelles, cosy corners circulaires et douillets et cinq places très désirables au comptoir, avec vue imprenable sur la cuisine semi-ouverte et le ballet des cuisiniers. La vue à l’arrière n’est pas mal non plus - euphémisme : une grande terrasse et le lac haut !

• Il est enfin possible de déguster quelques bons petits plats au grand bar attenant et bénéficiant, lui, d’une belle vue sur le lac bas et le futur spa extérieur. Mention spéciale aux sticks de scampis croustillants au shiso, qu’on espère bien retrouver lors de notre prochain passage. À bon entendeur…

CAUSE THIS IS AFRICA…

Nouvelle ouverture en plein centre piéton de la capitale luxembourgeoise, avec une cuisine ouest-africaine que l’on a peu l’habitude de voir et qui fait plaisir ! Chez Odum, dans un cadre cosy à la décoration contemporaine mâtinée d’influences africaines, la cuisine se veut traditionnelle ou fusion, le menu étant composé de ces deux orientations. On peut ainsi y déguster de l’asun, soit de l’agneau braisé et épicé servi avec poivrons, piments et yam frit, ou encore du suya - du bœuf mariné aux cacahuètes cuit au barbecue et servi avec du riz jallof… Mais aussi une salade mangue et noix de pécan ou des « gnocchi cassava » dans la section fusion… Enfin, l’établissement propose parfois également des soirées animées, avec un agenda publié sur son site web.

LE SEVEN HOTEL EN MODE STREET

Le chef Fernando Andreu aime expérimenter et décliner son savoir-faire culinaire dans des concepts variés au fil des années, du haut des cuisines du Seven Hotel à Esch-sur-Alzette. Au sein de cet établissement - qu’il dirige avec sa moitié Violant depuis bientôt 15 ans - et outre son adresse phare Bosque FeVi pour lequel il a été reconnu par deux fois Chef méditerranéen de l’Année par Gault & Millau Luxembourg, le chef propose à présent FeVi Street. Inspirée par l'esprit vibrant de la street food, cette brasserie urbaine propose des plats modernes, savoureux et accessibles, parfaits pour une pause gourmande sur le pouce, à emporter ou à déguster chez soi. Une cuisine qui « reflète une fusion unique entre tradition et modernité, en transformant les saveurs classiques en une expérience revisitée et décontractée », précise le couple. Un nouveau concept qui s’impose aussi comme un endroit idéal pour partager de bons moments entre amis, dans une ambiance bucolique en plein cœur de la forêt du Gaalgebierg...

100 % FONDANT

Après une première aventure chocolatière en 2021, Romain Viaud revient avec un nouveau concept de chocolat très, très fondant : Agapeo. En effet, le credo de ses créations gourmandes est : « À ne pas croquer, à laisser fondre... ». Agapeo, qui signifie en grec « Amour sincère », est l’histoire d’une quête de sens et de partage. En plus du goût unique de chacune des créations, le produit se veut raffiné et épuré, sans ajout de matières grasses ou de produits transformés. Le chocolat est travaillé comme un vigneron confectionne un grand cru, ou un parfumeur, un grand parfum, par l’assemblage avec des ingrédients bruts naturels tels que poivres, épices, plantes aromatiques, fleurs ou cafés... Quant à la dégustation, pour Romain Viaud, laisser fondre, c’est prendre le temps de vivre un instant unique où les aromes se développent en bouche, au fur et à mesure de la fonte de la goutte. C’est aussi apprendre la patience et découvrir une nouvelle formule gagnante : 1 goutte + 1 goutte = 1 cœur...

LA FOLIE PUB QUIZ

Ils n’en finissent pas de se multiplier et de séduire les amatrices et amateurs de bonnes soirées où l’on apprend des choses tout en s’affrontant : les pub quiz sont clairement une des grosses tendances du moment au Grand-Duché ! Si certains existent depuis des années, comme celui - très challenging - du Rocas à Luxembourg par exemple, d’autres font leur apparition - ou réapparition. De Gudde Wëllen propose ainsi plusieurs versions alléchantes, notamment avec son édition dédiée aux vins et animée par les Caves Wengler ! The Tube tient également son quiz en Ville, tandis que le Café Saga à Esch-Belval lançait en février son premier Science Pub Quiz - proximité avec la Cité des Sciences oblige - alors que le café à jeux Bei de Minettsdäpp propose, quant à lui, le Pub Quiz by Jérôme à EschGare... La tradition venant des pays anglo-saxons, ces événements se font souvent en anglais, mais des éditions en français ou multi- lingues existent aussi... À chacun.e son pub quiz !

& Sélection

Rodrigues

ATMOSPHÈRE, ATMOSPHÈRE…

Face au Royal Hamilius, l’ancien Kin Khao a trouvé repreneur et est devenu Atmos, un lieu résolument contemporain, dédié à la fête et à une cuisine de brasserie honnête. Leonardo, le nouveau directeur polyvalent et créatif, a effectué de jolis travaux, notamment à l’étage où les tables laissent place à un dancefloor après le dîner en fin de semaine. On y traîne aussi volontiers en journée et au déjeuner - et bien sûr en terrasse pour l’afterwork des beaux jours, à quelques pas du tram. Une attention particulière a été portée aux cocktails, à découvrir avec modération…ou non !

LE COMPTE INSTA À SUIVRE

@sips.esencia : Avec les beaux jours arrivent des envies d’escapades et de bons cocktails, et un des établissements européens les plus scrutés du moment est sans doute le nouveau bar de la star Simone Caporale à Barcelone, Sips Esencia. Son grand frère, le Sips, s’était glissé en deux ans à peine au top de la très convoitée liste 50 Best Bars, et ce nouveau venu catalan va sans doute faire parler de lui très vite aussi. Proposant « une autre façon de boire », notamment avec un tasting menu, Sips Esencia envoie surtout du lourd sur sa page avec des photos à tomber à la renverse. Très, très sexy…

LA GASTRONOMIE POUR

LA BONNE CAUSE

Les Disciples Escof fier Luxembourg, jeune association inaugurée en avril 2024, organisent leur deuxième grand gala de charité le mercredi 21 mai au domaine thermal de Mondorf - événement gastronomique au profit des enfants hospitalisés. Cette soirée placée sous le signe de l’excellence gastronomique réunira ainsi des chefs renommés et des passionnés de la haute cuisine pour célébrer l’héritage culinaire d’Auguste Escof fier, tout en apportant leur soutien à une noble cause. À cette occasion, une tombola caritative sera organisée au profit de l’Île aux Clowns, association dédiée à apporter du réconfort et des sourires aux enfants hospitalisés. Un menu d’exception, une ambiance conviviale et un engagement solidaire : un rendez-vous incontournable pour les épicuriens et les philanthropes du Grand-Duché…

MUNCH MUNCH

Annoncé depuis un moment déjà, Munchies a enfin ouvert ses portes dans la rue Chimay mimars. L’endroit longtemps connu sous le nom de Downtown a été repris par les frères De Toffol et leur groupe en plein boom Black Sheep (Pop Up Hertz, Bella Ciao, Partigiano, Schuman), qui l’ont transformé en burger place branché et plein de bon goût. Une carte courte, des prix sympas pour la capitale, des boissons maison et une coupe de Prosecco à 2 euros - tout le temps ! Ajoutez à cela une déco vraiment réussie, un flipper, un kicker et une ouverture en continu sept jours sur sept et vous avez le nouveau QG urbain du centre-ville. High Five pour le BLT, le Flying Dutchman sans pain, le side de poulet coréen et le coleslaw, ainsi que pour les sodas houblonnés de la marque maison Kelti, particulièrement réussis…

L’AVOINE QUI MARQUE

Oatly et Nespresso lancent Oatly Barista Edition Coffee, le blend idéal pour les amateurs de boissons à l’avoine. Label pionnier en ce qui concerne celles-ci, Oatly unit ses forces avec le géant Nespresso pour régaler les coffee lovers amateurs d’avoine. Ensemble, ils ont donc lancé la gamme Oatly Barista Edition Coffee, un mélange spécialement conçu pour les palais qui savourent leur café avec un nuage d'avoine. Cette édition limitée exclusivement développée pour les machines Nespresso Vertuo possède « des saveurs riches agrémentées d’une généreuse touche de caramel afin de créer l’accord parfait avec la boisson à l’avoine Oatly », nous promet-on… Collab’ disponible en boutiques jusqu’à épuisement.

JOLI COIN

Toujours en plein centre-ville de la capitale , la rumeur courait depuis quelque temps : l’ancien magasin Hästens, au coin de la rue du Curé et de la rue du Fossé, a bien été transformé en bar-restaurant et a rouvert ses portes sous le nom de Tetro Bar & Kitchen et la direction des frères Abdili - qui ont également repris les rênes du Go Ten en ce début d’année. Loin d’être étrangers à la scène lifestyle de la capitale, Alban et Ejup y proposent des formules qui font le succès de leurs établissements : un cadre cosy notamment à l’étage, une petite terrasse où voir et être vu(e) et une carte simple avec des burgers, des pinsas et une belle sélection de gins...

DÉCOUVRIR BRUXELLES À TRAVERS LES FEMMES QUI Y ONT VÉCU, QUI Y

TRAVAILLENT ET QUI LA FONT RAYONNER

À quelques heures du Grand-Duché (que ce soit en empruntant l’autoroute E411 où il y a forcément des travaux ou le train avec ses arrêts dans des bleds improbables), Bruxelles est familière pour beaucoup de Luxembourgeois. Aussi, je vous épargne la Grand-Place, l’Atomium, le Palais royal et les restos de la rue des Bouchers, pour aller vers des terrains moins balisés. Partons à la découverte de Bruxelles au féminin.

FEMMES D’HISTOIRE

Impossible d’évoquer Bruxelles sans penser à sa Sainte patronne, Gudule (un prénom tombé totalement en désuétude, allez savoir pourquoi !). Née à la fin du VIIe siècle, Gudule était la fille d’un comte du Brabant. Elle a été élevée dans une atmosphère de piété et de soumission à Dieu. Selon la légende, elle allait chaque matin à l'église du Saint-Sauveur, à deux lieues de sa maison et portait une lanterne que le diable éteignait afin qu'elle s'égare. Un ange lui était alors envoyé pour rallumer la lanterne… Elle est morte en 714. Trois siècles plus tard, ses reliques ont été transférées à l'église Saint-Michel, déjà patron de Bruxelles. L’église collégiale a repris les deux noms pour devenir cathédrale Saints-Michelet-Gudule de Bruxelles. L’édifice gothique tel qu’on le connaît aujourd’hui date du XIIIe siècle, avec une grande fenêtre en ogive qui occupe la façade et typique du style brabançon.

L’histoire de Bruxelles compte un nombre impressionnant de personnalités féminines à l’influence considérable, dans tous les domaines. Une bonne manière de les appréhender peut se faire à travers les noms de rues, avenues, places et…tunnel ! Car oui, on donne des noms aux tunnels. Ainsi, le plus long tunnel routier de Belgique (2,5 km, moins que le plus long du Luxembourg, sur l’autoroute du nord avec ses 3 km), qui relie le centre-ville à la basilique de Koekelberg a pris le nom

« tunnel Annie Cordy » à sa réouverture après d’importants travaux. Il s’agissait à la fois d’effacer le nom du roi Léopold II, figure du colonialisme belge de triste mémoire dont le tunnel portait le nom, et d’exprimer un mouvement de féminisation de l’espace public. Lors d’une consultation populaire, le nom de la chanteuse populaire, décédée en 2020, a été choisi sur une liste de quatorze personnalités féminines. La plasticienne Charlotte Beaudry signe la fresque représentant, tout au long du tunnel, des silhouettes et les portraits de trente jeunes Bruxelloises.

La réalisatrice Chantal Akerman a quant à elle réalisé une trentaine de films au cours de sa carrière dont Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles. La ville ne Bruxelles n’a pas rebaptisé le quai du Commerce, mais a donné à son allée centrale - il faut parfois se contenter de peu - le nom de la réalisatrice. Non loin de là, une fresque à l’effigie du personnage principal du film a été peinte sur une façade, par l’artiste espagnole Alba Fabre Sacristán.

On croise d’autres noms de femmes, moins connues sans doute, au gré des rues des 19 communes bruxelloises. L’occasion de faire un peu d’histoire et de mettre en avant celles qui ont su dépasser les barrières mentales de leur époque et apporter du progrès social, scientifique, politique ou culturel…

Cathédrale Saints-Michel-et-Gudule ©visit.brussels, Jean-Paul Remy
Fresque
Jeanne Dielman ©visit.brussels, Jean-Paul Remy

CITY

La rue Marie Popelin, entre le Botanique et la gare du Nord, rend hommage à l’une des premières féministes belges. Née à Schaerbeek en 1846, elle suit, à 37 ans, des études de droit à l’ULB. Diplôme en poche, on lui refuse de prêter le serment d’avocat… parce qu’elle est une femme. La lecture des arguments de l’époque serait risible si les termes ne résonnaient pas encore dans certaines bouches :

« la nature particulière de la femme, la faiblesse relative de sa constitution, […] l'éducation qu'elle doit à ses enfants, la direction de son ménage, la placent dans des conditions peu conciliables avec les devoirs de la profession d'avocat ».

« L’affaire Popelin » fut le point de départ de son implication dans la cause féminine et de la fondation de la « Ligue belge du droit des femmes ».

La drève Anna Boch, artère qui coupe le site de Tour et Taxis, met en avant une autre figure. Fille de Victor Boch, un des fondateurs de la faïencerie Royal Boch (et donc petite-fille de « notre » Jean-François Boch), Anna est surtout connue comme artiste et comme mécène. Dans son hôtel particulier d’inspiration art nouveau, elle invite des musiciens et des peintres. Anna Boch est la seule personne à qui Vincent Van Gogh a vendu une œuvre de son vivant.

«

L’ARTISTE MÉLINA GHORAFI A INVENTÉ LE MOT DE MUSOGYNIE, LE MUSÉE DE LA MISOGYNIE ET TRIMBALLE SA COLLECTION AU GRÉ D’ÉVÉNEMENTS

ET DE FESTIVALS »

ASSOCIATIFS

Pendant la Première Guerre mondiale, deux infirmières, Edith Cavell et Gabrielle Petit, ont contribué à l’effort de guerre au prix de leur vie. Elles ont aidé des centaines de soldats alliés à passer de la Belgique occupée vers les Pays-Bas, neutres, distribué la presse clandestine ou transmis des lettres aux soldats internés. Accusées d’espionnage, elles ont été toutes les deux fusillées. Un hôpital et la rue où il se situe à Uccle portent aujourd’hui le nom d’Edith Cavell. Une statue de Gabrielle Petit trône, elle, sur la place Saint-Jean, entre le Sablon et la Grand-Place. On reste dans les environs de cette dernière pour faire connaissance avec une statue de 50 cm. Je ne parle pas du célèbre Manneken Pis, mais de sa sœur Jeanneke Pis qui baisse sa culotte au bout de l’impasse de la Fidélité. Elle a été sculptée en 1985 à l’initiative de l’artiste Denis Adrien Debouvrie par soucis de parité (la statue du chien, Zinneke Pis, a rejoint cette famille de joyeux pisseurs en 1998 au coin de la rue des Chartreux).

Avant de s’intéresser à des femmes plus contemporaines, on citera encore quelques bruxelloises célèbres qui n’ont pas eu droit à leur nom de rue. Sur la façade du 48, rue Keyenveld à Ixelles, on apprend que c’est là qu’est née Audrey Hepburn, en 1929. Elle y a vécu jusqu’à ses 5 ans, âge auquel sa famille quitta la Belgique. Un petit buste en bronze de l’actrice iconique de Breakfast at Tiffany’s se trouve dans un square qui porte son nom. Loin du grand écran, mais aussi généreuse de cœur, Sœur Emmanuelle (née Madeleine Cinquin), connue

pour son action dans les bidonvilles du Caire, a vu le jour le 16 novembre 1908 à Bruxelles, d'un père français et d'une mère belge, commerçants en confection de lingerie fine.

FEMMES DE COMBAT

Après ces pionnières du féminisme, passons à celles qui continuent aujourd’hui à mettre en valeur le travail des femmes, à se battre pour les rendre plus visibles et à dénoncer les mécanismes patriarcaux et masculinistes. L’artiste Mélina Ghorafi est de celles-là. Depuis 2018, elle rassemble les objets, livres et artefacts autour de la fétichisation des représentations des corps de femmes. Elle a inventé le mot de Musogynie, le musée de la misogynie et trimballe sa collection au gré d’événements, de festivals, de rendez-vous associatifs ou de lieux alternatifs. Elle propose des visites guidées où sont pointés les clichés sexistes et l’esthétisation de la violence faite aux femmes dans les artefacts des cultures populaires occidentales. Un calendrier de routier par-ci, un décapsuleur à gros seins, un cendrier comme des jambes ouvertes, le cul de Fanny pour les joueurs de pétanque et des tas de livres toutes époques confondues. C’est assez édifiant !

Claire de la Vallée
Gabrielle Petit ©visit.brussels, Jean-Paul Remy

Le travail de Mélina Ghorafi a notamment été présenté dans le cadre du Fame (acronyme pour Festival where arts meet empowerment), un festival d’arts de la scène qui expose le travail de femmes et minorités de genre et qui se tient chaque été depuis 2022, à la rentrée. On y applaudit des productions nées en Belgique ou à l’international dans les domaines du théâtre, de la danse ou de la musique, à travers spectacles, concerts, conférences, discussions, ateliers, balades et films.

« JEANNEKE PIS, PETITE SŒUR

DU FAMEUX MANNEKEN

PIS, BAISSE

SA CULOTTE AU BOUT DE L’IMPASSE DE LA FIDÉLITÉ DEPUIS 1985 »

Au mois de mai, cette fois, se tient le festival La Belle Hip Hop, qui promeut les femmes dans les arts urbains, dans une dimension multiculturelle et inclusive. Plusieurs concerts au Botanique, une soirée de battles de danse, des ateliers de peinture murale sont annoncés. On peut d’ailleurs voir la fresque réalisée en 2021 près de la gare du Midi, à la suite d’échanges avec les femmes du quartier : ressentis, inquiétudes, espoirs et questionnements mis en peinture par les artistes. On peut encore citer le très politique collectif féministe « Les sous-entendu.e.s » qui promeut la visibilité des femmes et de leur travail, qu'il soit politique, artistique, culturel ou social.

Le collectif se positionne aussi en porte-voix et en lanceuses d’alerte dans le cadre des violences sexistes et sexuelles. Outre les manifestations et actions qui ont lieu tout au long de l’année, leur festival se tient en octobre.

FEMMES DE GOÛT

Depuis qu’Isabelle Arpin, la cheffe la plus capée de Bruxelles a quitté la ville pour une nouvelle table dans le Château de Leignon au cœur de Condroz, la haute gastronomie reste très masculine dans la capitale. Ce qui n’empêche pas quelques femmes d’assurer aux fourneaux. Ainsi, Alice Pollet est à la tête de Brut, une élégante maison de maître près de la place Flagey. Elle y propose une cuisine créative, très végétale, inspirée des produits locaux et de ses voyages, notamment au Brésil. La philosophie du lieu est de sublimer la nature avec des plats aux influences mondiales : on salive à l’idée de la tartelette de burrata et baba ganoush, garnie d'abricots confits et d'aubergines marinées ou de la pluma ibérique rôtie, servie avec une sauce teriyaki et des girolles frites.

Circuits on ne peut plus courts chez La Smala qui allie un maraîchage en permaculture à Anderlecht dirigé par Zofia Zaniewski et un restaurant dans le bas de Saint-Gilles tenu par Anaïs Verrijdt. En cuisine, Arth Alvarez crée de jolies assiettes avec les légumes du champ et d’autres produits locaux : oignon en tempura et mayo à l’ail des ours, panais confit à la spiruline…

Saisonnalité aussi au menu de Groseille, la table de la cheffe Camille Cosnefroy, avec l’équipe de Chez Copain, leur autre adresse de Scharebeek. Sa formation artistique transparaît dans des assiettes créatives : topinambours rôtis agrémentés d'une crème de gorgonzola gourmande, crudo de bar à l'aguachile ou moules à la sauce tomate et chair à saucisse au fenouil. Des petits plats de partage dans une déco canon à l’ambiance vintage. La cuisine mexicaine est souvent réduite à des clichés : maïs et haricots, tacos et tequila. La General (il n’y a pas de faute, mais un jeu de mot avec l’adresse, rue Général Patton) vient balayer tout ça. Amandine Darmstaedter a travaillé pendant des années dans les meilleures cuisines du Mexique. Elle apporte ici sa vision de la cantina, à mi-chemin entre le bar et le restaurant, avec des tableaux colorés, des tables rapprochées, des plats épicés et sexys qu'on partage dans la bonne humeur…

Après le Mexique, embarquons pour la Méditerranée au Kitchen 151. La cheffe Simona El-Harar a grandi en Israël dans une famille marocaine. Sa cuisine s'inspire de traditions transmises de génération en génération au sein des familles tout en les modernisant. Murs vert émeraude, objets chinés et un tableau avec des suggestions levantines très street food : poulet shawarma, riz aux herbes et zestes de citron, baba ganoush, chou-fleur au zaatar, sans oublier un labneh maison.

Place au sucré avec la pâtissière Anaïs Gaudemer chez Cokoa. Architecte paysagiste de formation, elle a été rattrapée par sa passion pour les métiers de bouche, tombée dans la marmite d’un père cuisinier et d’une mère qui a exercé le métier de traiteur. Elle crée de délicates pâtisseries où les yeux se régalent avant le palais : des classiques comme des cookies, des macarons ou des cakes, basés sur des saveurs rassurantes de l’enfance, mais aussi des entremets plus audacieux qui intègrent des fleurs, une façon de renouer avec le paysagisme.

Parfois celles-ci sont disposées de manière décorative sur les gâteaux, parfois, ce sont des hydrolats, infusions et autres huiles essentielles qui entrent dans les recettes.

L’hermine est l’un des symboles de la Bretagne, région d’où vient Anna Le Saux, fondatrice de la pâtisserie qui porte le nom de la bestiole blanche. Elle y propose des gâteaux simples et gourmands comme des millefeuilles, des financiers à la noisette ou des tartes aux fruits frais, sans oublier le kouign-amann ou le far bretons.

La pâtissière prône le naturel et exclut tous les additifs, colorants artificiels ou gélatines animales.

«

DEPUIS QU’ISABELLE ARPIN A QUITTÉ BRUXELLES, LA HAUTE

GASTRONOMIE RESTE TRÈS MASCULINE DANS LA CAPITALE. CE QUI N’EMPÊCHE PAS QUELQUES FEMMES D’ASSURER AUX FOURNEAUX

! »

Dernier coup de cœur pour Daphné de Crombrugghe, la fondatrice de la Vinaigrerie Ste Odile. Cette ancienne cadre de gestion a été forcée de se réorienter quand une maladie de la rétine risquait de la rendre aveugle. Elle découvre l’univers du vinaigre balsamique à Modène. Guidée par le livre de fermentation du Noma, elle mène diverses expérimentations, puis se forme en France auprès d’une des rares vinaigreries traditionnelles. Désormais, elle réalise des vinaigres artisanaux fabriqués à partir de divers alcools locaux comme des bières Lambic et Kriek. À tester d’urgence…

Texte Claire de la Vallée
COKOA ©visit.brussels, Gilles Delaisse

ESCAPADE PRINTANIÈRE

ÉCHAPPÉES BELLES ENTRE NATURE, CHARME ET BIEN-ÊTRE

Le Clervaux Boutique & Design Hotel (Clervaux, Luxembourg)

Et si vous vous offriez une escapade printanière entre élégance, détente et nature ? Niché au cœur du charmant village de Clervaux, le Clervaux Boutique Hotel 4* Sup vous accueille dans l’intimité de ses 22 suites spacieuses, mêlant design contemporain et confort absolu. Baignoires, douches à l’italienne, literie premium : ici, chaque détail est pensé pour une expérience inoubliable

L’accès au SPA Cinq Mondes, inclus dans le séjour, complète ce véritable cocon de bien-être. Un point de départ idéal pour explorer les forêts environnantes, les musées ou simplement profiter d’un moment à deux, loin du tumulte.

Bois d’Arlon Golf & Resort (Arlon, Belgique)

À seulement quelques minutes du Grand-Duché, le Bois d’Arlon Golf & Resort invite à une escapade élégante au cœur de 220 hectares de nature. Ce tout nouvel hôtel 4 étoiles séduit par son architecture contemporaine, son spa Cinq Mondes, son restaurant La Brasserie G avec terrasse sur les greens, et ses deux parcours de golf d’exception

Un lieu idéal pour se ressourcer, savourer une cuisine généreuse, s’initier au golf ou simplement profiter du calme de la forêt ardennaise. Une destination parfaite pour un week-end dépaysant tout en confort

HIVER ÉTOILÉ POUR

UN PRINTEMPS ENCHANTÉ ?

À l’instar de l’alignement planétaire qui aura émaillé nos belles nuits hivernales, les astres musicaux se sont aussi alignés pour nous offrir des perles rock, electro, pop et punk : Toto a offert une performance énergique, The Bootleg Beatles a transporté son public dans l’univers des Fab Four et Clara Luciani a enchanté son audience. Quant à DITZ, son énergie punk a enflammé la scène et Nothing But Thieves a délivré un concert puissant. Avec à Indochine, comme à son habitude, nous avons eu droit à un spectacle grandiose ! Autre perle stellaire : le groupe electroclash Kompromat, porté par Rebeka Warrior et Vitalic a électrisé le public de la Kulturfabrik...

Texte Carl Neyroud et Loïc Jurion
CLARA LUCIANI
Images Carl Neyroud
TOTO

VOYAGE CULINAIRE INTERSTELLAIRE

Le cycle d’événements gastronomiques one shot Turning Tables, porté par les Caves Wengler et l’artiste Eric Mangen, était de retour en février dernier, dans le cadre brut du 1535° à Differdange. Au menu de cette édition « Intergalactic », un véritable voyage dans l’espace et la grande cuisine luxembourgeoise, puisque c’est bien le chef Louis Linster, son épouse Njomza et leur équipe qui étaient en coulisses… Une grande table centrale, dessinée comme un vaisseau grâce à l’architecture lumineuse de Lights Production, une histoire de résilience naturelle à travers des planètes créées pour l’occasion, des mets à tomber et les bons vin du portfolio Wengler pour la touche finale de cette odyssée éphémère forcément très miam…

Fabien Rodrigues
Images
Tom Jungbluth

BRUSSELS BAR SHOW, LA PREMIÈRE !

On sait que Bruxelles nous appelle régulièrement pour aller faire un peu la fête qui nous manque parfois au Luxembourg, mais il faut dire que sur ce coup-là, la capitale belge ne s’est pas plantée, loin de là. Car pour sa première édition, organisée avec grand succès tout début avril, le nouveau Brussels Bar Show ne s’est pas payé notre tête, dis ! Organisé par Alice Bown et Hannes Desmedt, avec des ambassadeurs qui envoyaient du bois, il s’est déroulé sur deux jours au Silo et dans toute la ville, mettant à l’honneur la scène cocktail internationale grâce à des conférences, des dégustations et des guest shifts prestigieux. Un moment de networking aussi festif qu’efficace et bienveillant, clairement « à la belge » et qu’on a hâte de voir revenir l’année prochaine…

Texte Fabien Rodrigues Images Fanny Myard

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