Les Fiches du Cinéma n°2012

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Cinéma

les Fiches

du

MELANCHOLIA de Lars von Trier

et aussi...

LA PLANÈTE DES SINGES : LES ORIGINES de Rupert Wyatt

CAPTAIN AMERICA : FIRST AVENGER de Joe Johnston

N°2012

• 10 AOÛT 2011 • Sorties des 10 / 17 / 24 août 2011 • 5,00 €


2012 - 02- Grille(X8)_Mise en page 1 03/08/11 17:10 Page2

All Good Children (2011) L’Art de séduire (2011) L’Artiste (2012) Les Bien-aimés (2012) Cadavres à la pelle (2011) Captain America : First Avenger (2012) Colombiana (2011) Comment tuer son boss ? (2012) Les Contes de la nuit (2011) Cowboys & envahisseurs (2012) En ville (2011) Europolis (2012) The Future (2012) Green Lantern (2012) Honey 2 (2011) Impardonnables (2012) I’m Still Here (2010) J’aime regarder les filles (2011) J’ai rencontré le diable (2010) Killing Bono (2011) Lourdes (2011) Melancholia (2012) Mes meilleures amies (2012) Michel Petrucciani (2012) M. Popper et ses pingouins (2011) The Murderer (2011) Neko, dernière de la lignée (2012) One Piece : Strong World (2012) Pain noir (2012) La Piel que habito (2012) La Planète des singes : les origines (2012) Les Schtroumpfs (2012) Submarine (2011) Super 8 (2011) This Must Be the Place (2012) Troll Hunter (2011) Tu seras mon fils (2012) Un amour de jeunesse (2010) Voyez comme il dansent (2011) m un mauvais film

autres cotes du com ité de réda ction

Thoma s Foue t Michae l Ghen nam Pierre-S imon G utman Cédric Lépine Nicola s Marc adé Marine Quinch on Chloé Rolland

Anne B erjon

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Harry Potter et les Reliques... - 2e Partie (2011)

l un film désastreux

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Les Étoiles de la Rédaction Sélim A mmouc he

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édito

par Roland Hélié

Cannes et sa nouvelle donne

Charles Tesson

Édouard Waintrop

© les Fiches du Cinéma 2011 - N°2012

En l’espace de quelques semaines à peine, la physionomie du festival de Cannes s’est totalement transformée. La Semaine de la Critique s’est dotée d’un nouveau patron, la Quinzaine des Réalisateurs, d’une nouvelle âme, tandis qu’après une édition 2011 particulièrement réussie et bien accueillie, Thierry Frémaux, garde légitimement la tête de l’Officielle. Ancien rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma, Charles Tesson reçoit, des mains du Syndicat de la Critique et de Jean-Christophe Berjon, le précédent Délégué Général, une Semaine de la Critique rutilante, en parfait état de fonctionnement, qui a démultiplié sa capacité à rafler la Caméra d’Or, la seule distinction prestigieuse que le fonctionnement du festival lui permet de briguer. Après vingt-cinq ans passés au service cinéma du quotidien Libération et quatre années remarquées à la direction artistique du Festival International de Fribourg, Édouard Waintrop hérite, quant à lui, d’une Quinzaine qui, ces deux dernières années, a parfois donné l’impression de marquer le pas ou de naviguer à vue, c’est selon. Ces deux nominations de cinéphiles endurcis sous toutes les latitudes témoignent quoi qu’il en soit d’un supplément de confiance porté au crédit de la critique quand il s’agit de faire des choix, de construire une programmation, d’aller débusquer les cinéastes de demain, plus-value fondée sur la nécessité, toujours plus impérieuse, de donner du sens aux œuvres, de mettre en évidence leur manière d’être contemporaines les unes des autres, de donner une chance à des films novateurs, inventifs, audacieux, vivifiants pour l’esprit. Aussi différents soient-ils les uns des autres, ce sont trois vieux copains, réunis tout à la fois par une passion fiévreuse pour... le football et une connaissance approfondie du cinéma-monde maintes fois démontrée, qui composent désormais ce nouveau triumvirat appelé à prendre en main les affaires et la destinée du plus grand des festivals de cinéma. Que faut-il en attendre ? Que cessent peut-être les petites rivalités, les querelles sans envergure, qu’une saine et stimulante émulation intellectuelle se substitue à des antagonismes rien moins que stériles. Bien qu’ils soient amis, ils se piqueront des films, rivaliseront de culot et d’ingéniosité pour garantir une visibilité optimale aux films qu’ils se disputeront, pour mettre en avant les mérites de leur maison respective. C’est le jeu, faut-il le rappeler ? En attendant, on peut être certain que les deux jeunes promus sauront donner le meilleur d’eux-mêmes, se souvenir que les sélections parallèles dont ils ont pris la direction ont leur vocation propre, leur histoire, leurs lettres de noblesse et leur mission. Qu’ils auront à cœur d’en prolonger l’esprit de leurs fondateurs tout en s’attachant à en rafraîchir les formes, en renouveler les protocoles, à en briser, quand il le faudra, les automatismes. Bref à surprendre. Avec ces trois vieux copains-là, le festival vient de prendre un sacré coup de jeune. Et c’est tant mieux !


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Questions de style

Melancholia

La question du style, aujourd’hui, se pose peu ; ou se pose mal. Et pour cause : elle est compliquée. On l’a vu de façon assez flagrante au mois de mai dernier avec le nouveau Malick : face à un cinéma qui mise tout sur la puissance du style, l’impact de la beauté, l’exploitation incessante de toutes les ressources de l’image, du montage, du son, au bout d’un moment il n’y a plus tellement de place pour le raisonnement. La sensation prime, et les tentatives pour la justifier intellectuellement semblent toujours un peu artificielles, dans la mesure où un petit débat contradictoire prouve assez vite que l’on peut argumenter radicalement pour ou radicalement contre en disant à peu près la même chose, en prenant à peu près les mêmes exemples. Face à cela, la partie de la critique dont le fonds de commerce est de définir les axes théoriques du bon goût à coups d’avis tranchés, laisse apparaître un certain embarras et certaines contradictions. Et chez nous, c’est encore quand le stylisme est poussé dans ses extrêmes que la règle du fameux “les fiches reflètent l’avis général du comité” peut devenir le plus intenable. Vous l’aurez peut-être perçu : sur The Tree of Life, le débat d’idées ayant vite cédé la place à la confrontation de sensibilités, la zone de compromis était absolument infime. De la même façon, quand vous lirez la fiche des Bien-aimés de Christophe Honoré dans ce numéro, gardez en tête qu’elle est le fruit d’un travail on ne peut plus compliqué pour essayer de définir les termes d’un compromis a priori à peu près impossible. À l’instar, jadis, d’un Lelouch, Christophe Honoré a, depuis Dans Paris, imposé un style qui, à son apparition pouvait créer un consensus assez large (tout en se créant d’emblée un © les Fiches du Cinéma 2011 - N°2012

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cercle d’ennemis irréductibles), mais qui, à force de se répéter, concentre plus précisément son audience sur un groupe de fans radicaux. Dès lors, à chaque livraison annuelle du cinéaste, on juge de moins en moins un film individuel, la question étant avant tout de savoir si on est pro ou anti-Honoré (et éventuellement si le dernier vous a fait basculer d’une catégorie à l’autre). “De toute façon je déteste Honoré” / “De toute façon j’adore” : la discussion a maintenant vite fait de tourner court et de s’achever prématurément, sur un constat de parfaite incompréhension mutuelle. Mais dans ce cas de figure, pour ma part, et bien qu’ayant les plus grandes réserves sur la façon dont évolue le cinéma d’Honoré, je ne peux m’empêcher de considérer que le plaisir de ceux qui adorent Les Bien-aimés a finalement bien plus de poids que toute l’argumentation critique que je pourrais opposer au film. Parce qu’il est incontestable... Il y a dix ans, ceux qui vomissaient le formalisme d’Amélie Poulain, s’extasiaient dans le même temps sur celui d’In the Mood for Love. Face à la manifestation voyante du style, face au plaisir du style, chacun voudrait se positionner d’une manière très tranchée et pouvoir justifier de cette position. Mais fondamentalement, on est toujours ramené vers une question de feeling. Quelque chose qui dit rarement son nom. Le seul argument contre les stylistes a toujours été de tourner en ridicule les faiblesses de leurs scénarios et la naïveté de leur sentimentalisme ou de leur inspiration métaphysique. Or, de ce point de vue-là, l’honnêteté devrait obliger à reconnaître que les cinéastes “qui ont la carte” (Malick ou Wong Kar-wai) ne sont pas moins exposés au ridicule que ceux qui ne l’ont pas (par exemple Jeunet, Van


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Dormael ou Zviaguintsev, pour couvrir un spectre assez large). C’est donc sans doute une erreur, un argument de mauvaise foi, que d’essayer de se rassurer avec l’idée qu’il existe un stylisme noble et un stylisme vulgaire, un stylisme philosophique et un stylisme pour les cons. Le stylisme, globalement, ne fonctionne pas au niveau de l’intellect mais au niveau des émotions. Et à partir de là, chacun est libre des siennes et personne n’est à l’abri d’avoir été un peu trop sentimental, ou de s’être fait embobiner par un manipulateur. À titre personnel, je suis absolument persuadé qu’au départ, Lelouch, Kieslowski, Paul Thomas Anderson, Gaspar Noé, Wong Kar-Wai ou Terrence Malick vibrent tous du même frisson existentiel basique, sensitif et inintellectuel qui consiste à penser : c’est bizarre... C’est bizarre de se dire que tant de choses arrivent en même temps. C’est bizarre de se dire que tout aurait pu être tout à fait autrement à si peu de choses près. Enfin bref : c’est tout de même bizarre la vie... Et pas plus. Ensuite les degrés de développement et les niveaux de sophistication dans la manière de traduire ça fluctuent, les styles et les approches divergent en fonction des tempéraments et des talents, mais l’émotion originelle, l’étincelle initiale, je suis convaincu qu’elle est la même pour tous et qu’elle n’est pas plus profonde que ça. Quand Malick fait The Tree of Life ça commence à se voir, mais ça ne se voyait pas avant. C’est sans doute seulement qu’il s’est approché un peu plus près. Un peu trop. Si on parle maintenant de Lars von Trier, lui c’est un cauchemar pour qui essayerait d’établir une charte du bon goût concernant l’usage ou non, de ce qu’on pourrait appeler les “effets de cinéma”. Car, en ce domaine, sa filmographie est un slalom géant, qui échappe à tout système. The Element of Crime était un essai formaliste et sophistiqué bien de son époque (les années 80). Mais dès le film suivant, Epidemic, von Trier prenait le contrepied en basculant vers une esthétique cradingue et semi-documentaire, avant de revenir tout de suite après aux sublimes vertiges de la beauté artificielle avec Europa, ses mélanges de couleur et de Noir & Blanc, ses images à deux niveaux, ses jeux de focales, sa magie de studio... Ensuite, nouveau tour sur lui-même : il se fit le pape du minimalisme, avec les films Dogma (Les Idiots, dans une certaine mesure Dancer in the Dark), puis avec Dogville et Manderlay, qui, dans le genre, constituent une sorte d’absolu indépassable. Et le voici à présent, avec le raté Antichrist et le parfait Melancholia qui tente la synthèse : la caméra DV qui tremble + les splendeurs baroques, le drame psychologique + le cinéma fantastique, le quotidien + le fantasme, la réalité + le rêve... Ce film exemplairement libre face à tous les dogmes esthétiques est montré. Et inévitablement il se trouve des gens pour qualifier le prologue (des compositions visuelles apocalyptiques noyées sous les déferlements de cordes de ce facho de Wagner) de “pompier”. Inévitablement on pointe l’étroitesse de la portée philosophique du film. Inévitablement on tombe dans le piège du réflexe intellectuel en passant à côté de la compréhension sensitive de ce film limpide, beau, et qui offre à l’époque des images mythologiques qu’elle ne mérite pas forcément, mais qui en tout cas lui vont bien. © les Fiches du Cinéma 2011 - N°2012

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Que le style (au sens : style voyant) ne soit mis au service que de vertiges existentiels basiques, d’envolées lyriques démesurées, d’élans adolescents un peu immatures, tout cela n’est pas à blâmer : c’est le principe même. En revanche, s’il y a un cas où le stylisme peut devenir contestable et antipathique, c’est justement quand il se pique de penser, sans assumer qu’il n’est qu’épidermique ou même que graphique. Ou c’est quand il donne le sentiment d’être un cheval de Troie et d’avoir une idée derrière la tête. Là encore, les choses sont souvent peu démontrables, et restent beaucoup dans le trouble domaine du feeling. Il convient donc d’en parler en disant “je”. Et donc “je” dis, par exemple, que je déteste radicalement le style de Miranda July ; que ce que j’y pressentais dans Toi, moi et tous les autres me paraît se confirmer dans The Future. Je dis que l’espèce de douceur glaciale qui enrobe ses films me donne la sensation de me faire caresser la main par un macchabé. Que dans ce que son style cherche à imposer comme une “naïveté charmante”, je ne perçois aucun charme et ne crois pas en l’existence d’une quelconque naïveté. Je dis, pour en venir à ce qui me gêne fondamentalement, que cette façon de triturer complaisamment, à coups de petites astuces scénaristiques et visuelles, les frustrations urbaines contemporaines en dispensant de façon faussement avenante quelques leçons de vie (“débranche ton ordinateur”, “va dire bonjour à ton voisin”, “entre dans la lumière”...) m’évoque irrésistiblement l’idée d’un clip promotionnel pour une secte. Question de feeling. Je n’ai rien de plus rationnel pour appuyer l’impression. C’est assez idem pour Paolo Sorrentino, mais le cas est un peu différent. De film en film, l’Italien réussit, à la force du poignet, à imposer l’idée qu’il possède un style. Mais si les “marques de style” sont bien perceptibles, il n’apparaît jamais qu’elles soient le véhicule de quoi que ce soit de cohérent. On a donc le sentiment que, davantage qu’un auteur, Sorrentino est un “montreur d’images”, comme d’autres sont montreurs d’ours. C’est une sorte de forain high-tech, composant avec les rebus de la société contemporaine (un usurier libidineux dans L’Ami de la famille, un président du conseil véreux dans Il Divo, une rock-star déchue dans This Must Be the Place) un triste “freak show”, qu’il rêve en tableau baroque mais qu’il met en scène comme une simple attraction de foire. On sent chez lui une volonté de dire quelque chose, mais sans savoir quoi. On sent qu’il veut que ça tape, qu’il veut se collecter avec les grands sujets, les grandes idées, les images fortes… mais le problème c’est que, fondamentalement, il n’a rien à en dire. Il entretient donc une sorte de confusion malsaine, où tout est égal à tout (une piscine vide, Sean Penn déguisé en Robert Smith, un nazi filmé comme un déporté : toutes ces images jolies et rigolotes, toutes ces belles idées de poster...), et où les armes du spectacle émotionnel (images choc, climax mélodramatiques, etc.) se font passer pour les véhicules de la pensée. On le sent ainsi à la fois tellement peu habité et tellement ambitieux, tellement confus et tellement désireux d’être un “cinéaste qui pense”, qu’on se dit que lui, contrairement à Lars von Trier, serait capable d’aller jusqu’à dire vraiment n’importe quoi, dans un film et non pas dans une conférence de presse. Je n’aime pas Sorrentino. Je n’y comprends rien et n’arrive pas à me convaincre qu’il y a quelque chose à comprendre. D’autres aiment et comprennent sans doute. Chacun son style... Nicolas Marcadé


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Les Schtroumpfs (The Smurfs) Comédie fantastique

de Raja Gosnell

Famille

Avec Hank Azaria (Gargamel), Neil Patrick Harris (Patrick Winslow), Jayma Mays (Grace Winslow), Sofía Vergara (Odile), Tim Gunn (Henri), Madison McKinley, Meg Phillips, Julie Chang, Roger Clark. Et les voix originales de Jonathan Winters (le Grand Schtroumpf), Alan Cumming (le Schtroumpf Téméraire), Katy Perry (la Schtroumpfette), Fred Armisen (le Schtroumpf

Équipe technique Scénario : J. David Sterm, David N. Weiss, Jay Scherick et David Ronn, d’après une histoire de J. David Stem et David N. Weiss et la série de bandes dessinées de Peyo (1958) Images : Phil Meheux Montage : Sabrina Plisco Réal. 2e équipe : G.A. Aguilar 1re assistante réal. : Benita Allen Musique : Heitor Pereira Son : Ropbert L. Sephton

à Lunettes), George Lopez (le Schtroumpf Grognon), Anton Yelchin (le Schtroumpf Maladroit), Kenan Thompson (le Schtroumpf Gourmand), Frank Welker (Azraël), Tom Kane (le narrateur). Et les voix françaises de Lorànt Deutsch (le Schtroumpf à Lunettes), Béatrice Martin (la Schtroumpfette), Patrick Béthune (le narrateur).

et Will Files Chorégraphies : Keith Young Décors : Bill Boes Costumes : Rita Ryack Effets visuels : Blair Clark et Richard R. Hoover Production : Columbia Pictures et Sony Pictures Animation Coproduction : Kerner Entertainment Company Producteur : Jordan Kerner Distributeur : Sony Pictures.

86 minutes. États-Unis, 2011. Sortie France : 3 août 2011. Visa d’exploitation : 127309. Format : 1,85 (2D / 3D) - Couleur - Son : Dolby SR SRD DTS SDDS. 530 copies (vo / vf).

Par la faute du Schtroumpf Maladroit, six Schtroumpfs se schtroumpf en plein New York et cherchent à schtroumpfer chez eux. Un divertissement estival bien poussif, qui n’a plus grand-chose à voir avec le matériau original.

Commentaire Comme pour s’inscrire dans la continuité de Hop, Alvin et les Chipmunks ou même M. Popper et ses pingouins, Les Schtroumpfs choisit de mêler les petits êtres en images de synthèse à des acteurs bien réels. Un choix regrettable, puisque la scène d’ouverture du film - une fête dans le village des Schtroumpfs bientôt gâchée par l’immonde Gargamel se montrait bien plus sympathique que cet exil à New York. Mais la valeur ajoutée d’acteurs de séries TV en vogue - N. Patrick Harris et J. Mays - a été préférée à la fidélité aux albums originaux. Or, avec leur arrivée dans la Grosse Pomme, les créations de Peyo semblent avoir perdu leur caractère sympathique et leur esprit bon-enfant. Il faudra donc se contenter d’un “humour de toilettes” ressassé jusqu’à la lie (un Schtroumpf mangeant des bonbons bleus qu’il prend pour des crottes de Schtroumpfs...). Tout le New York habituel des films pour enfant y passe : Central Park, balade sur le toit d’un taxi, course poursuite dans un grand magasin de jouets... Mais Les Schtroumpfs prend néanmoins son temps pour étaler ses placements produits et sa morale attendue sur la valeur et le rôle de la famille. On gagnera d’ailleurs au passage un improbable discours sur la paternité asséné par le Grand Schtroumpf à un père récalcitrant. Le film déroule ainsi ses passages obligés : scènes musicales indigestes, pseudo-double niveau de lecture à destination des adultes (les Schtroumpfs lisant un album des Schtroumpfs)... Pas vraiment amusant pour les plus jeunes et usant pour les autres, cette “grande aventure” manque décidément d’âme Schtroumpf ! S.A.

© Sony

Résumé Le village des Schtroumpfs se prépare pour la fête de la Lune Bleue. Mais le Schtroumpf Maladroit guide par mégarde Gargamel et Azraël jusqu’au lieu tenu secret. Dans leur fuite, six Schtroumpfs sont conduits par le même empoté jusqu’à un portail créé par la Lune Bleue. Ils se retrouvent alors tous en plein New York. Les six Schtroumpfs y rencontrent Patrick, un publicitaire, et sa femme enceinte, Grace, qui les accueillent pendant qu’ils cherchent un moyen pour rentrer chez eux. Ils vont devoir échapper à Gargamel, qui tente de récupérer leur essence pour devenir un puissant sorcier.

Dénouement Afin de savoir quand réapparaîtra le portail, le Grand Schtroumpf doit trouver un moyen d’observer les étoiles. Patrick refuse d’aider les Schtroumpfs, car il s’occupe d’une campagne importante pour sa carrière. Toutefois, en allant dans un magasin de jouets, les Schtroumpfs parviennent à obtenir un télescope. Il ne leur manque que la formule magique pour rouvrir le portail au moment propice. Le Schtroumpf Maladroit gaffe à nouveau en mélangeant les fichiers de la campagne publicitaire que Patrick envoie à sa supérieure. Lorsqu’ils dénichent la formule, le Grand Schtroumpf est capturé. Heureusement, le Schtroumpf à Lunettes ouvre le portail, et avec l’aide du village entier et de Patrick, ils se débarrassent de Gargamel. Les Schtroumpfs rentrent alors chez eux et la campagne de pub envoyée par erreur plaît à la direction de Patrick. © les Fiches du Cinéma 2011 - N°2011

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L’Artiste (El Artista) Étude de mœurs

de Mariano Cohn et Gastón Duprat

Adultes / Adolescents

Avec Alberto Laiseca (Romano), Sergio Pangaro (Jorge Ramírez), André Duprat (Emiliano), Ana Laura Loza (Ana), Enrique Gagliesi (Losada), Luciana Fauci (Carmen), Diego Perdomo (Polo), Arturo Caravajal (Bernardo), León Ferrari, Horacio González et Rodolfo Fogwill (les vieillards), Roberto Tacón (le journaliste), Alejandro Cohn (l’attaché de presse), Marcello Prayer (l’assistant).

Équipe technique Scénario : Mariano Cohn et Andrés & Gastón Duprat Images : Mariano Cohn et Gastón Duprat Montage : Santiago Ricci Musique : Diego Blieffeld Son : Adrián De Michele et Aníbal Girbal Dir. artistique : Lorena Llaneza

Production : Costa Films et Aleph Media Coproduction : Barter Films, INCAA et Istituto Luce Producteurs : Fernando Sokolowicz, Eduardo Costantini et Tore Sansonetti Coproducteur : León Ferrari Producteur exécutif : Alfredo Federico Distributeur : Bodega Films.

Un infirmier perce dans l’art contemporain en usurpant l’œuvre de l’un de ses patients, un vieil homme souffrant d’autisme. Duprat et Cohn signent un film soigné mais trop schématique, illuminé toutefois par la présence d’Alberto Laiseca.

Commentaire C’est un sentiment contrasté qu’inspire L’Artiste, premier film de Gaston Duprat et Mariano Cohn (le second, L’Homme d’à côté, est sorti il y a peu sur les écrans français). Difficile, en premier lieu, de s’attacher au sort d’un personnage sur qui rien ne semble avoir de prise et, plus largement, à une œuvre peu amène avec ses seconds rôles, pesamment caractérisés (“groupies” et critiques d’art pédants en tête). D’un argument de départ qu’ils peinent à pousser au-delà de l’anecdote, les auteurs font le motif d’un récit redondant. La satire est poussive et le propos, sur la validité variable de l’art contemporain et surtout des discours critiques adossés à celui-ci, convenu. Dès lors, s’infirme la portée d’un sujet pourtant passionnant : celui de la parole - le pouvoir et la distinction que, pour ceux qui la maîtrisent, elle représente. Ce n’est pas un hasard si, aux professionnels de l’art, les auteurs opposent un autiste et un taiseux, l’ironie voulant qu’aux premiers, saturés de discours, les silences de Jorge semblent autant de marques de hauteur d’esprit (“Si tu ne sais pas quoi répondre à leurs questions, lui conseille un ami, dis-leur que ton œuvre parle pour toi.”). Dommage, lorsque la mise en scène témoigne, par ailleurs, d’une modeste mais réelle maîtrise, et qu’échappe au schématisme de l’ensemble l’interprétation puissante de l’écrivain Alberto Laiseca (Romano). À l’observer à l’œuvre, mutique mais bouillant d’une énergie rentrée - le visage crispé, le geste rageur -, on se prend à rêver d’un film au trait aussi libre, et de deux cinéastes mûs par la même impérieuse nécessité. T.F.

© Bodega Films

Résumé Jorge est infirmier dans un service de gériatrie. Parmi ses patients, Romano, cloué dans un fauteuil roulant et souffrant d’une forme d’autisme, réalise des dessins que Jorge collecte. Soupçonnant leur qualité, il se présente comme leur auteur auprès d’une galerie d’art. Très vite, les œuvres sont exposées et emportent l’adhésion de la critique. Séduite, Ana, une ravissante danseuse, aborde Jorge au cours d’un vernissage. Elle devient sa petite amie. Jorge quitte son emploi et, pour mieux superviser son travail, accueille Romano chez lui. Quand celui-ci cesse, un temps, de dessiner, Jorge se trouve dans une situation délicate, le directeur de la galerie le poussant à produire de nouvelles œuvres. Jorge tente, sans succès, d’imiter le travail de Romano et, d’entretiens en conférences, échoue à s’exprimer sur l’œuvre qu’il a usurpée. Aussi entreprend-il de se documenter sur l’histoire de l’art. Bientôt, Romano reprend le dessin. La critique redouble d’enthousiasme.

Dénouement Pour Jorge, c’est la consécration. Sa première exposition personnelle réunit la fine fleur de l’art contemporain. Le soir du vernissage, dépassé par l’ampleur de son imposture, il révèle la vérité à Ana, mais celle-ci croit à une plaisanterie. Le directeur d’une prestigieuse institution italienne propose à Jorge un juteux contrat d’exclusivité. Pour cela, il devra s’installer à Rome. Peu après, Romano décède. Jorge s’envole tout de même pour l’Italie. © les Fiches du Cinéma 2011 - N°2012

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Semaine du 10 août

90 minutes. Argentine - Italie, 2008. Sortie France : 10 août 2011. Visa d’exploitation : 127415. Format : 1,85 - Couleur - Son : Dolby SRD.


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Green Lantern (Green Lantern) Super-héros

de Martin Campbell Avec Ryan Reynolds (Hal Jordan / Green Lantern), Blake Lively (Carol Ferris), Peter Sarsgaard (Hector Hammond), Mark Strong (Sinestro), Tim Robbins (le sénateur Hammond), Jay O. Sanders (Carl Ferris), Taika Waititi (Tom Kalmaku), Angela Bassett (le docteur Waller), Mike Doyle (Jack Jordan), Nick Jandl (Jim Jordan), Gattlin Griffith (Hal, jeune), Jon Tenney (Martin

Adultes / Adolescents

Équipe technique Scénario : Greg Berlanti, Michael Green, Marc Guggenheim et Michael Goldenberg, d’après une histoire de Greg Berlanti, Marc Guggenheim et Michael Green et la série de bandes dessinées de Bill Finger et Martin Nodell (1940) Images : Dion Beebe Montage : Stuart Baird Musique : James Newton Howard

Jordan), Leanne Cochran (Janice Jordan), Temuera Morrison (Abin Sur), Jeff Wolfe (Bob Banks), Deke Anderson (le général Caven), Lena Clark (l’assistante du sénateur), Jenna Craig (Carol, jeune), Griff Furst, Garrett Hines, Marcela Fonseca, Ritchie Montgomery, les voix de Clancy Brown (Parallax), Geoffrey Rush (Tomar-Re), Michael Clarke Duncan (Kilowog).

Son : Christopher Assells, Dino Dimuro, Scott Martin Gershin, Harry Cohen et Peter Staubli Décors : Grant Major Costumes : Ngila Dickson Effets spéciaux : Clay Pinney Production : De Line Pictures pour Warner Bros. Pictures Coproduction : DC Entertainment Producteurs : Ronald De Line et Greg Berlanti Distributeur : Warner Bros.

113 minutes. États-Unis, 2011. Sortie France : 10 août 2011. Visa d’exploitation : 130375. Format : Scope (2D / 3D) - Couleur - Son : Dolby SR SRD DTS.

Adaptation dispensable d’un classique des écuries DC Comics, Green Lantern fait pâle figure en regard des fleurons du genre. Par moments, Martin Campbell rappelle toutefois qu’en langage hollywoodien, “faiseur” n’est pas nécessairement un gros mot.

Commentaire Après les reboots successifs de la franchise James Bond (par deux fois, avec GoldenEye et, plus récemment, Casino Royale) et de la saga Zorro, Martin Campbell confirme son petit talent pour reprendre à zéro un matériau cent fois traité et, néanmoins, en peindre les enjeux avec un peu de fraîcheur. S’il semble moins à son aise avec les effets numériques qu’avec l’action traditionnelle, il conduit son récit en honnête faiseur. C’est lorsqu’il faut quitter la Terre, et entrer de plain-pied dans un univers SF qui, s’il évite l’écueil du kitsch, n’en demeure pas moins modérément convaincant, que le bât blesse. En effet, Ryan Reynolds, probant dans les aspects fun et romance, s’accommode bien mal des accents solennels que prend soudain le récit. Dès lors, comment justifier la (relative) sympathie qu’inspire pourtant Green Lantern ? Il y a sans doute, chez le spectateur de blockbuster, un plaisir coupable à assister à l’exécution correcte de passages plus convenus les uns que les autres (le héros immature découvrant les vertus de l’engagement, l’Œdipe irrésolu du méchant de service, les amis d’enfance devenus ennemis jurés). Est-ce encore le charme de Blake Lively, ou le show de Peter Sarsgaard en mutant au crâne proéminent ? Est-ce enfin la dimension cartoonesque des pouvoirs du héros, grâce auxquels il matérialise à loisir toutes sortes d’objets insolites ? Green Lantern n’a pas la mélancolie teen de Spider-Man, ni la sombre ambiguïté des récents Batman (ni même la charge testostéronée d’Iron Man) ; mais, à des yeux indulgents, il n’en constitue pas moins un divertissement honorable. T.F.

© Warner

Résumé Hal Jordan, pilote d’essai aussi brillant qu’irresponsable, échappe de peu à la mort lors d’un vol de démonstration. Carol, sa collègue et amie d’enfance, désespère de le raisonner. Dans le même temps, dans l’espace, Abin Sur, membre de l’ordre d’élite des Green Lanterns, dont la mission est de veiller à la sûreté de l’univers, livre un combat sans merci contre une ignoble entité : Parallax. Vaincu, il met le cap sur la Terre où, avant de mourir, il fait de Hal son successeur. Hector Hammond, fils de l’influent sénateur Robert Hammond, ami de Hal et, depuis toujours, amoureux de Carol, est chargé de mener l’autopsie d’Abin Sur. Infecté par l’esprit de Parallax, il commence bientôt à muter et à nourrir de sombres desseins. Envoyé sur la planète Oa, Hal fait la connaissance de milliers d’autres Green Lanterns qui, comme lui, sont dotés d’un anneau leur permettant de matérialiser leurs rêves. Mais Sinestro, leur chef, ne croit pas en ses facultés.

Dénouement Les Green Lanterns échouent à contrer Parallax, qui anéantit deux planètes et fait bientôt route vers la Terre. Lors d’une réception, Hector met la vie de Carol en danger. Hal vole à son secours en usant de ses nouveaux pouvoirs. Après avoir un temps douté de son destin, il se décide à affronter Parallax. Hector assassine son propre père et kidnappe Carol. Après avoir vaincu Hector, Hal défait Parallax et, désormais en couple avec Carol, embrasse son destin de justicier galactique. © les Fiches du Cinéma 2011 - N°2012

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2012 - 09- melancholia_Mise en page 1 03/08/11 17:11 Page1

Melancholia (Melancholia) Drame

de Lars von Trier

Adultes / Adolescents

Avec Kirsten Dunst (Justine), Charlotte Gainsbourg (Claire), Kiefer Sutherland (John), Alexander Skarsgård (Michael), Brady Corbet (Tim), Cameron Spurr (Leo), Charlotte Rampling (Gaby), Jesper Christensen (le Père Little), John Hurt (Dexter), Stellan Skarsgård (Jack), Udo Kier (l’organisateur du mariage), James Cagnard (le père de Michael), Deborah

Équipe technique Scénario : Lars von Trier Images : Manuel Alberto Claro Montage : Molly Malene Stensgaard Réal. 2e équipe : Peter Hjorth ers 1 assistants réal. : Pontus Klänge et Anders Refn Son : Kristian Eidnes Andersen Décors : Jette Lehmann Costumes : Manon Rasmussen Effets spéciaux : Peter Hjorth Effets visuels : Hummer Høimark

Fronko (la mère de Michael), Stefan Cronwall.

Production : Zentropa Entertainments27 APS Coproduction : Memfils Film, Zentropa Int., Slot Machine, Liberator Prod., Film I Väst, DR et Arte France Cinéma Productrices : Louise Veth et Meta Louise Foldager Producteurs délégués : Peter Aalbæk Jensen et Peter Garde Distributeur : Les Films du Losange.

Une jeune mariée se trouve incapable d’accepter son bonheur présent, tandis qu’une planète inconnue menace la Terre. Lars von Trier orchestre la fin du monde dans un film-opéra grandiose, complexe et torturé. Superbement nihiliste.

Commentaire La fin du monde selon Lars von Trier. Avec force symboles - la collision de la Terre et de la planète Melancholia -, le réalisateur danois partage sa vision d’une humanité vouée à disparaître pour cause de “mélancolie”. Dans un prologue grandiose, emporté par Wagner, il annonce la destruction à venir en une succession glaçante de panneaux quasi-statiques, convoquant les tableaux cauchemardesques de Bruegel et les photographies élégiaques de Gregory Crewdson. Puis, il lance le récit proprement dit en commençant par... un gag. Inattendue, cette limousine coincée dans des tournants trop serrés rappelle le tiraillement de l’ensemble du film, partagé entre une certaine grandiloquence et une attention aux plus infimes méandres. La première partie, véritable analyse clinique d’une dépression, est d’une finesse psychologique saisissante. Sans cesse, le récit bute sur le regard absent de Kirsten Dunst, jeune mariée inapte à vivre au présent, incapable d’accepter le bonheur qui pourtant l’inonde. Dans la seconde partie, sa sœur (Charlotte Gainsbourg) se montre, elle, incapable d’accueillir l’avenir. Toujours aussi dialectique mais moins démiurge qu’à l’ordinaire, la mise en scène de von Trier prend ici ses personnages au sérieux, sans volonté de provocation. La réconciliation finale des deux sœurs, de leurs deux inaptitudes, est bouleversante d’émotion. Le film rappelle que la mélancolie est la tristesse des génies, comme un trop-plein de lucidité face au monde. Et cette apocalypse qui vient comme un soulagement est à la fois superbement nihiliste et profondément porteuse d’espoir. C.L.

© Christian Geisnaes

Résumé Justine et Michael se rendent en limousine à leur fête de mariage dans le somptueux haras que tient Claire, la sœur de Justine, avec son mari, John. Mais, trop grande, la voiture reste bloquée dans les derniers virages et les deux jeunes mariés arrivent en retard. Claire, organisatrice de la soirée, retient sa colère. Justine, elle, cache difficilement son mal-être. Sa mère, Gaby, crée un scandale et s’en va. Son père, Dexter, se saoule en charmante compagnie. Son patron, Jack, lui offre une promotion qu’elle refuse. Elle part s’isoler dans le parc et, plus tard, s’enferme dans sa salle de bain. Claire, John et Michael tentent tour à tour de la raisonner. Justine couche avec Tim, l’assistant de Jack. Au petit matin, Justine se montre distante avec Michael. Ce dernier décide de repartir seul. Dans le ciel, la planète Melancholia se dirige vers la Terre.

Dénouement Quelques mois plus tard, Claire et John hébergent Justine, en pleine dépression, dans leur propriété. Leo, le fils du couple, est impatient de pouvoir observer l’avancée de Melancholia au télescope. Claire s’inquiète de la trajectoire de la planète et craint qu’elle ne heurte la Terre. John rassure toute la famille. Sur la terrasse, ils se réunissent chaque soir pour regarder le ciel. Justine se sent mieux, à l’annonce de l’apocalypse. Bientôt, il ne fait plus de doute que Melancholia se rapproche. John se suicide dans l’étable. Sereine, Justine convainc sa sœur d’accueillir l’inéluctable. Elles s’assoient en cercle avec Leo, et attendent l’impact. © les Fiches du Cinéma 2011 - N°2012

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Semaine du 10 août

130 minutes. Danemark - Suède - France - Allemagne, 2011. Sortie France : 10 août 2011. Visa d’exploitation : 126761. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SRD. 160 copies (vo [anglaise]).


2012 - 10- mesmeilleuresa_Mise en page 1 03/08/11 17:09 Page1

Mes meilleures amies (Bridesmaids) Comédie

de Paul Feig

Adultes / Adolescents

Avec Kristen Wiig (Annie), Maya Rudolph (Lillian), Rose Byrne (Helen), Wendi McLendon-Covey (Rita), Ellie Kemper (Becca), Melissa McCarthy (Megan), Chris O’Dowd (Rhodes), Jill Clayburgh (la mère d’Annie), Matt Lucas (Gil), Greg Tuculescu (Kevin), Tim Heidecker (Dougie), Franklyn Ajaye (le père de Lillian), Lynne Marie Stewart (la mère de Lillian), Andy Buckley

Équipe technique Scénario : Annie Mumolo et Kristen Wiig Images : Robert Yeoman Montage : William Kerr et Mike Sell 1er assistant réal. : Matt Rebenkoff Scripte : Sheila G. Waldron Musique : Michael Andrews Son : Kenneth P. Cunningham Décors : Jefferson Sage Costumes : Christine Wada Effets visuels : Scott M. Davids

(le mari d’Helen), Jessica St. Clair (Whitney), Richard Riehle (Bill Cozbi), Michael Hitchcock (Don Cholodecki), Joseph A. Nunez (Oscar, le vigile), Dana Powell (Claire, l’hôtesse de l’air), Mitch Silpa (Steve, le steward), Terry Crews (l’instructeur), Kali Hawk (Kahlua), Carnie & Wendy Wilson (elles-mêmes), Chynna Phillips (elle-même), Hugh Dane, Jon Hamm (Ted [non crédité]).

Maquillage : Heba Thorisdottir Casting : Allison Jones Production : Apatow Productions pour Universal Pictures Coproduction : Relativity Media Producteurs : Judd Apatow, Clayton Towsend et Barry Mendel Coproductrices : Annie Mumolo et Kristen Wiig Producteur exécutif : Paul Feig Distributeur : Universal Pictures.

124 minutes. États-Unis, 2011. Sortie France : 10 août 2011. Visa d’exploitation : 129922. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SR SRD. 350 copies (vo / vf).

Annie accepte d’être la demoiselle d’honneur de sa meilleure amie... pour le meilleur et pour le pire. Voilà un pitch estampillé “film pour fille” ! Détrompez-vous : il s’agit de la nouvelle production trash, efficace et euphorisante de Judd Apatow.

Commentaire Avec son affiche française fuschia et son titre plutôt niais, Mes meilleures amies ressemble à un énième “chick flick”. Il s’agit en fait de la nouvelle production de Judd Apatow, qui lui a permis, après quelques échecs, de revenir en haut du box-office : une comédie très efficace, où les gags s’enchaînent sans temps mort. On reconnaît sa patte : humour trash (la scène d’intoxication alimentaire est mémorable) et répliques crues, un certain réalisme (les dialogues sonnent juste) et des personnages assez ordinaires dépeints avec tendresse (le duo formé par K. Wiig et M. Rudolph est touchant). Le film révèle en quelque sorte la face cachée des traditionnelles héroïnes de “chick flicks” en les présentant comme les égales, sur le plan de la vulgarité, de la bassesse ou de la salacité, des hommes que l’on voit dans Very Bad Trip ou chez les Farrelly. Et il est rafraîchissant de voir ainsi des femmes porter des gags inconvenants, voire scatologiques ! Certes, Mes meilleures amies reste assez conventionnel, n’omettant pas de se conclure sur une ordinaire morale prônant l’acceptation de soi et retombant dans certains clichés féminins, à commencer par l’obsession du mariage. Mais le talent et l’énergie des seconds rôles (notamment R. Byrne en garce frustrée et M. McCarthy, totalement désinhibée) font oublier que chacune des demoiselles d’honneur correspond à une catégorie stéréotypée. Seule l’héroïne reste assez inclassable et moderne. Elle est surtout formidablement interprétée par Kristen Wiig (également coscénariste), qui s’affirme ici comme une grande comédienne. An.B.

© Universal

Résumé Annie déprime : sa pâtisserie a fait faillite, son compagnon l’a quittée et son amant est un mufle. Sa meilleure amie, Lillian, lui demande d’être la principale demoiselle d’honneur à son mariage. Aux fiançailles, elle rencontre les autres demoiselles : la peu délicate Megan, la cynique Rita, la candide Becca et la très snob Helen. Une rivalité farouche naît aussitôt entre Annie et Helen. Le soir même, Annie rencontre un policier : Nathan. Après un déjeuner dans un restaurant choisi par Annie, Lillian et ses demoiselles souffrent d’une intoxication alimentaire dans la boutique chic où Helen les a amenées. Pour l’enterrement de vie de jeune fille, elles partent pour Las Vegas. Mais Annie, droguée par Helen pour calmer sa peur de l’avion, délire au point qu’elles sont toutes débarquées dans le Wyoming. Lillian préfère qu’Helen organise la suite des festivités.

Dénouement Blessée, Annie passe une nuit avec Nathan mais se braque quand il lui demande de cuisiner. Lors de la fête en l’honneur de Lillian, Annie réalise qu’Helen lui a volé son idée de thème parisien et offert un cadeau (un séjour à Paris) qui éclipse le sien, personnalisé avec amour. Annie saccage la fête et fâche Lillian. Megan l’encourageant à se ressaisir, Annie tente sans succès de renouer avec Nathan. Le jour du mariage, Helen vient voir Annie : Lillian a disparu. Annie convainc Nathan de les aider. Elle trouve Lillian, angoissée par l’organisation d’Helen. Elles se réconcilient et Annie reprend sa place au mariage. Puis elle retrouve Nathan, invité par Helen. © les Fiches du Cinéma 2011 - N°2012

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2012 - 11- nekodernierede_Mise en page 1 04/08/11 02:08 Page1

Neko, dernière de la lignée (Sukunsa viimeinen) Docu-fiction

de Anastasia Lapsui et Markku Lehmuskallio

Adultes / Adolescents

Avec Aleksandra Okotetto (Neko, enfant), Radik Anaguritsi (le garçon à l’école), Nadezhda Pyrerko (Neko, adulte), Anastasia Lapsui (la grand-mère), Jevgeni Hudi (le père), Ljudmilla Zannikova (la maîtresse).

Équipe technique Scénario : Anastasia Lapsui et Markku Lehmuskallio Images : Johannes Lemuskallio Montage : Juho Gartz Son : Pekka Karjalainen

Production : Illume Oy et YLE Producteurs : Jouko Aaltonen et Pertti Veijalainen Dir. de production : Anastasia Lapsui Distributeur : Baba Yaga Films.

Maladroit dans sa dénonciation du bolchévisme, Neko, dernière de la lignée réussit tout de même, dans sa première partie, à faire partager de belles émotions grâce au regard humaniste que Markku Lehmuskallio pose sur la famille de Neko.

Commentaire La “lignée“ du titre, c’est celle des Nenets, un peuple du nord de la Russie que nous fait découvrir ce nouveau film de Markku Lehmuskallio (7 chants de la Toundra), le doyen des cinéastes finlandais. La petite Neko de cette histoire, c’est Anastasia Lapsui, collaboratrice régulière de Lehmuskallio, qui a dû abandonner son nom et sa culture sous la pression de l’éducation bolchévique. À travers son parcours, le film tente de décrire comment un système totalitaire a pu méthodiquement briser l’enfance de jeunes issus de peuples aux traditions ancestrales, et les déraciner pour les contraindre à se conformer à une idéologie via l’éducation. Malheureusement, la démonstration n’est pas totalement réussie. En effet, le film, construit en deux parties, trébuche dans la seconde, consacrée à l’éducation de la jeune Neko. À la grandiloquence de l’interpretétion de la maîtresse d’école s’ajoute un flagrant manque de finesse dans la mise en opposition de la vie des Nenets dans la toundra avec le rude apprentissage scolaire auquel est ensuite soumise la petite fille. Il est évident que Markku Lehmuskallio et sa coréalisatrice ont voulu souligner la brutalité du système et la violence du changement ressentie par la fillette. Mais la rupture est, elle, maladroite. Cela est d’autant plus dommage que la première partie du film, qui s’attache à mettre en valeur la toundra du cercle polaire, la langue et la culture nenets, est magnifiquement filmée, et que les auteurs y dessinent alors des personnages réellement attachants. G.M.

© Baba Yaga

Résumé Les Nenets sont un peuple qui, à l’origine, vivait dans le nord-ouest de la Sibérie en Russie. Dans les années 1960, la jeune Neko, encore petite fille, est élevée par ses grand-parents en plein cœur de la toundra. Sa mère est partie pour être soignée dans un hôpital en ville. Sa grand-mère, qui est chaman, commence à lui enseigner son savoir. Un jour, sa mère revient accompagnée d’un étranger : un Soviétique. La jeune femme propose d’envoyer sa fille suivre l’enseignement bolchévique qu’elle a elle-même reçu en sortant de l’hôpital. À regret, et après une séparation déchirante avec sa grand-mère, Neko rentre à l’école du Parti.

Dénouement Elle rejoint d’autres enfants, arrachés comme elle à leur peuple, à leurs traditions, à leur culture et se retrouvant face à la propagande d’une idéologie totalitaire. Il n’y a pas de période d’adaptation. Les enseignants se montrent durs avec Neko et la dépossèdent de son nom pour la rebaptiser Anastasia. La langue nenet lui est interdite. Elle se retrouve très vite isolée par rapport à ses camarades, qui la considèrent comme une arriérée, un animal. Neko tente de résister et de conserver sa culture, tout en faisant des efforts pour intégrer l’éducation fabriquée du pouvoir soviétique. Des années plus tard, Anastasia Lapsui, devenue journaliste et scénariste, décide, avec l’aide de son ami réalisateur Markku Lehmuskallio, de raconter ce moment capital de sa vie de petite fille. © les Fiches du Cinéma 2011 - N°2012

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Semaine du 10 août

84 minutes. Finlande, 2010. Sortie France : 10 août 2011. Visa d’exploitation : 130585. Format : 1,85 - Couleur - Son : Dolby SRD.


2012 - 12- planetedessing7_Mise en page 1 04/08/11 02:11 Page1

La Planète des singes : les origines (Rise of the Planet of the Apes) Anticipation

de Rupert Wyatt

Adultes / Adolescents

Avec James Franco (Will Rodman), Freida Pinto (Caroline), John Lithgow (Charles Rodman), Brian Cox (John Landon), Tom Felton (Dodge), Andy Serkis (César), David Oyelowo (Steve Jacobs), Tyler Labine (Franklin), David Hewlett (Hunsiker), Chelah Horsdal (Irena), Leah Gibson (Alyssa Williams), Jamie Harris (Roy), Jesse Reid (Donnie), Karin Konoval (Maurice), Richard

Équipe technique Scénario : Rick Jaffa et Amanda Silver, d’après le roman La Planète des singes de Pierre Boulle (1963) Images : Andew Lesnie Montage : Conrad Buff et Mark Goldblatt Réal. 2e équipe : Mark Vargo 1er assistant réal. : Pete Whyte Musique : Patrick Doyle Son : Chuck Michael Décors : Claude Paré

Ridings (Buck), Terry Notary (Alpha), Mattie Hawkinson (Linda), Elizabeth Weinstein (la mère), Christopher Gordon (Koba), Jeb Beach (le père), Devyn Dalton (Cornelia), James Pizzinato, Robin Nielsen, Kis Yurij, Monica Mustelier, Sonja Bennett, Evans Johnson, Gordon Douglas Myren, Madison Bell (Alice Hunsiker [non créditée]), Trevor Carroll [non crédité].

Costumes : Renée April Effets spéciaux : WETA Digital Effets visuels : Joe Letteri Production : 20th Century Fox et Chernin Entertainment Producteurs : Rick Jaffa, Amanda Silver, Peter Chernin et Dylan Clark Coproducteur : Kurt Williams Producteur exécutif : Thomas M. Hammel Distributeur : 20th Century Fox.

110 minutes. États-Unis, 2011. Sortie France : 10 août 2011. Visa d’exploitation : 129868. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SR SRD DTS. 700 copies (vo / vf).

Surprise : voici un pur projet commercial, sentant la fausse bonne idée à plein nez, et dont à ce titre on n’attend rien, qui se révèle finalement être un des blockbusters les plus honnêtes et convaincants vus ces derniers temps.

Commentaire Marchant à rebours de toutes les modes actuelles (3D, cinéphilie geek ou surenchère pyrotechnique), ce “prequel” de La Planète des singes est un film inattendu, qui, avec un louable sérieux, s’emploie exclusivement à raconter une histoire, en mettant tout à son service : les moyens financiers, les effets spéciaux, etc. Durant toute une première partie, il suit un schéma de film social (adoption, crise identitaire, poussée de violence, prison...). Il est lisible ensuite comme une déclinaison du mythe de “l’élu” (de Moïse à Luke Skywalker), ou comme une métaphore politico-historique sur le soulèvement des peuples opprimés. Mais il s’assure avant tout de rester toujours lisible au premier degré. Vis-à-vis des personnages, il se positionne également avec intelligence, en ne jouant jamais sur l’identification directe. D’un côté il focalise son récit sur le singe César en rejetant les personnages humains à l’arrière-plan, de l’autre il filme tout de même l’animal d’un point de vue humain, c’est-à-dire comme un objet de fascination et d’inquiétude. Ainsi, par exemple, la scène du colloque entre les singes, qui, filmée de l’intérieur aurait pu être ridicule, devient, vue de l’extérieur, une image dotée d’une véritable aura mythologique. Le traitement des singes est de grande qualité, avec un dosage habile entre réalisme animal et anthropomorphisme. Le récit est, certes, ponctué de clichés (l’entrepreneur cupide, le gentil couple réuni par l’amour des animaux, etc.), mais ils restent traités à minima. Bref, cette Planète des singes, à défaut d’être pleinement un “blockbuster d’auteur”, est un véritable exemple de blockbuster intelligent. N.M.

© 20th Century Fox

Résumé Au sein du laboratoire pharmaceutique Gen-Sys, Will Rodman expérimente sur des chimpanzés un traitement régénérant les cellules du cerveau. L’une des chimpanzés réagit de façon exceptionnelle. Mais un jour, l’animal devient agressif et est abattu. Dans sa cage, on trouve un nouveau-né. Will le ramène chez lui, où il vit seul avec son père, Charles, atteint d’Alzheimer. Le vieil homme baptise le petit singe César. Trois ans plus tard, César, à qui sa mère a transmis le traitement, développe une intelligence phénoménale. Will utilise en secret son remède pour soigner son père.

Dénouement Cinq ans plus tard, l’efficacité du traitement faiblit, et Charles perd de nouveau la mémoire. Un jour, il a une altercation avec un voisin, Hunsiker. César, devenu grand, le défend avec violence. Il est arrêté et mis en cage dans un refuge pour primates. Will obtient l’autorisation de tester un nouveau remède. Franklin, son assistant, inhale le produit et tombe malade. En se rendant chez Will, il infecte Hunsiker. D’abord brimé, César parvient à imposer son autorité aux autres singes. Il s’empare des remèdes chez Will pour en faire bénéficier les autres, puis organise leur soulèvement. Charles meurt. Franklin également. Les primates s’évadent. Ils vont libérer les chimpanzés détenus chez Gen-Sys, et provoquent le chaos en ville. La police tente de les exterminer, mais ils réussissent à leur échapper et à atteindre une forêt : ils sont libres ! Hunsiker prend l’avion. Son virus commence à se propager dans le monde... © les Fiches du Cinéma 2011 - N°2012

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2012 - 13- captainamerica_Mise en page 1 04/08/11 02:13 Page1

Captain America : First Avenger (Captain America : The First Avenger) Super-héros

de Joe Johnston

Adultes / Adolescents

Avec Chris Evans (Steve Rogers / Captain America), Hayley Atwell (Peggy Carter), Sebastian Stan (James Buchanan “Bucky” Barnes), Tommy Lee Jones (le colonel Chester Phillips), Hugo Weaving (Johann Schmidt / Le Crâne Rouge), Dominic Cooper (Howard Stark), Richard Armitage (Heinz Kruger), Stanley Tucci (le docteur Abraham Erskine), Samuel L. Jackson

Équipe technique Scénario : Christopher Markus et Stephen McFeely, d’après les personnages de la série de bande-dessinées créée par Joe Simon et Jack Kirby (1941) Images : Shelly Johnson Montage : Jeffrey Ford et Robert Dalva 1er assistant réal. : Richard Whelan Musique : Alan Silvestri Son : Stephen Hunter Flick, Jason

(Nick Fury), Toby Jones (le docteur Armin Zola), Neal McDonough (Timothy “Dum Dum” Augan), Derek Luke (Gabe Jones), Ken Choi (Jim Morita), JJ Field (James Montgomery Falsworth), Bruno Ricci (Jacques Dernier), Lex Shrapnel (Gilmore Hodge), Michael Brandon (le sénateur Brandt), Natalie Dormer (Lorraine), Amanda Righetti [non créditée].

W. Jennings et Shannon Mills Décors : Rick Heinrichs Costumes : Anna B. Sheppard Effets visuels : Christopher Townsend Production : Marvel Studios Producteur : Kevin Feige Producteurs exécutifs : Alan Fine, Stan Lee, David Maisel, Joe Johnston, Louis D’Esposito et Nigel Gostelow Distributeur : Paramount Pictures.

Le plus patriotique des héros Marvel est intelligemment resitué dans les années 1940, pour un hommage rétro aux vieux “serials” et aux films de guerre. Le résultat est étonnamment respectueux de son postulat et, à ce titre, plutôt réussi et rafraîchissant.

Commentaire Le délirant projet de production Marvel - consacrer un film à chacun de leurs super-héros avant The Avengers qui les réunira tous - se poursuit avec une belle inconscience. La force paradoxale de l’entreprise réside néanmoins dans la variété des films proposés par Marvel Studios. Expliquons-nous. Certes, tous sont des films de super héros, mais, en choisissant à chaque fois des thématiques et des cinéastes fort différents, Marvel livre des œuvres qui appartiennent bel et bien à des genres spécifiques à chacune : la screwball comedy pour Iron Man ou le film épique vaguement shakespearien avec Thor. À présent, voici donc le film de guerre “serial” et rétro, intelligemment confié à un spécialiste du genre : Joe Johnston, l’auteur de Rocketeer. Ainsi, évitant un modernisme mal placé, notre Captain America évolue dans les années 1940, une époque ou la grandeur de l’Amérique et son patriotisme prêtaient moins à sourire qu’aujourd’hui. Le personnage y est donc comme un poisson dans l’eau, et le récit se permet même quelques pastiches assez réussis, à l’occasion d’un passage dans une troupe musicale. Pour le reste, la Marvel assure comme d’habitude le spectacle, le clou n’en étant pas tant les scènes d’action que l’effet spécial transformant l’acteur principal Chris Evans en l’avorton malingre du début. Mais la vraie force de l’œuvre est de respecter son postulat : pas de sexe, peu d’ironie et une action qui démarre doucement avant de monter crescendo. C’est bien un serial des années 1940 que livre Johnston, et cela donne un résultat étrangement sympathique. S.G.

© Marvel

Résumé Seconde Guerre mondiale. Johann Schmidt, le chef de la section scientifique Hydra du Reich, s’empare du Cube cosmique. Aux États-Unis, Steve Rogers est encore rejeté par l’armée, qui refuse de l’enrôler. Sa persistance et son courage sont remarqués par Abraham Erskine, un scientifique allemand exilé, qui lui permet d’être engagé dans l’unité spéciale que dirigent le colonel Chester Phillips et la Britannique Peggy Carter. Très vite, il est choisi pour tester un sérum conçu pour créer un super-soldat. L’expérience est un succès, mais un saboteur à la solde d’Hydra tue Erskine, et le sérum est détruit. Devenu un surhomme, Steve est engagé par le sénateur Brandt pour participer à une grande tournée musicale à travers le pays.

Dénouement Alors qu’il doit donner un spectacle sur le front italien, Steve apprend que son meilleur ami, Bucky, est porté disparu. Il part à sa recherche et réussit, seul, à le sauver. À cette occasion, il est confronté à Schmidt, qui est Le Crâne Rouge, le premier “sujet” d’Erskine. Ayant gagné le respect de ses supérieurs, Steve prend la tête d’une unité d’élite chargée de détruire Hydra. Lors d’une opération, Bucky est tué. L’antre du Crâne Rouge est identifié : les Alliés donnent l’assaut juste avant qu’il lance une offensive mondiale. Un seul avion décolle : à son bord, Steve et Le Crâne Rouge s’affrontent. Le Nazi est détruit par le Cube cosmique. Steve se sacrifie en jetant l’avion dans la banquise. Il revient à lui. Nick Fury lui révèle que 70 ans ont passé... © les Fiches du Cinéma 2011 - N°2012

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Semaine du 17 août

123 minutes. États-Unis, 2011. Sortie France : 17 août 2011. Visa d’exploitation : 129833. Format : Scope (2D / 3D) - Couleur - Son : Dolby SRD DTS SDDS.


2012 - 14- superheros(X8)_Mise en page 1 04/08/11 02:16 Page24

Nouveaux héros, vieilles recettes À une semaine d’intervalle, deux films très semblables se disputent les faveurs du public. Deux films de super-héros, deux franchises potentielles appartenant aux frères ennemis du comic book américain : Marvel et DC Comics. À ma gauche, le méconnu Green Lantern (le 10 août [v.p. 08]), membre de l’écurie DC, met en valeur les muscles de Ryan Reynolds pour faire craquer les filles et pléthore d’effets spéciaux (en 3D) pour en mettre plein la vue aux garçons. À ma droite, la Marvel sort de ses cartons le poussiéreux Captain America (le 17 août [v.p. 13]), avec son fougueux super-soldat combattant des Nazis d’opérette (toujours en 3D, c’est la mode). Deux projets de blockbusters aux intentions claires - lancer de lucratives franchises, à l’heure où le filon du “super” est arrivé à maturité - et aux handicaps identiques. Car il s’agit de rendre populaires des super-héros de seconde zone (Green Lantern n’est qu’une sorte de Superman verdâtre, l’arrogance en plus) ou mésestimé (Captain America reste le symbole suranné d’une Amérique impérialiste). Dans leur écriture et dans leur exécution pourtant, les deux films vont prendre des chemins diamétralement opposés.

3 fois 20 ans Bien sûr, ce n’est pas un hasard si on retrouve deux vieux briscards des studios aux commandes de ces films : Martin Campell (67 ans) et Joe Johnston (60 ans). Le premier a relancé, par deux fois, la franchise James Bond (avec GoldenEye en 1995 et Casino Royale en 2006) et ressuscité Zorro (Le Masque de Zorro, 1998). Le second compte dans sa filmographie trois films en prise directe avec l’âge d’or d’Hollywood : Rocketeer (1991) et Hidalgo (2004) pour l’aventure, et Wolfman (2010) pour l’épouvante. La responsabilité leur incombe de rendre cohérentes deux “genesis stories” aux ramifications complexes. Sur ce point, Johnston, en bon faiseur, s’amuse et lorgne ostensiblement vers le cinéma d’aventures d’après-guerre. C’est évidemment chez Steven Spielberg (pour lequel Johnston signa Jurassic Park III) qu’il faut chercher ses inspirations : les premier et troisième Indiana Jones, avec leurs Nazis illuminés et leurs reliques de destruction massive. Le cinéaste orchestre un retour à une forme narrative traditionnelle, où les personnages sont développés par paliers successifs, et où l’action va crescendo. Très justement, le plus grand défaut de Captain America reste son recours à l’action pure et soi-disant débridée dans le dernier tiers : le fameux syndrome Matrix Revolutions (avec ses combats à rallonge), qui frappe chaque Transformers. De son côté, Campbell assure le minimum syndical... sans doute parce qu’en artisan vieille école, il est perdu dans cet océan d’effets numériques et de scènes tournées sur fond vert (ou bleu si les Schtroumpfs sont de sortie). Condamné à jouer à fond la carte du film à effets spéciaux, le réalisateur n’a, en conséquence, aucune maîtrise de son espace : les © les Fiches du Cinéma 2011 - N°2012

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Captain America

cadrages deviennent hasardeux, les acteurs sont mal à l’aise, les scènes d’action restent très brouillonnes. La première nette erreur de casting (car elles sont nombreuses) se trouve justement dans le choix du réalisateur : pourquoi engager un spécialiste du film d’action à l’ancienne (avec ses cascades et son montage très lisible) pour tourner un film qui en renie tous les préceptes ? Avoir choisi Campbell et Johnston ne se justifie donc que par leurs états de service respectifs, et par la nécessité d’avoir un réalisateur de métier aux commandes pour susciter l’intérêt du public. En effet, hors États-Unis, Captain America est un reliquat d’un autre âge. Quant à Green Lantern, son prestige, en comparaison à Batman ou Superman, est plus que relatif... L’un des enjeux décisifs de ces deux adaptations était donc dans la manière d’introduire les personnages et de leur apporter une certaine fraîcheur.


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Yes we can (save the world) Hal Jordan est un vilain garnement, une tête brûlée qui justifie son comportement “à risques” par un traumatisme d’enfance. Un personnage pas très éloigné du Tony Stark des Iron Man, l’enfant gâté incapable d’égaler son père... Sauf que l’interprétation de Robert Downey Jr. permettait de saisir la subtile prise de conscience du milliardaire. Dans Green Lantern, on est proche du néant : le héros prend ses responsabilités en un claquement de doigts, et on passe à autre chose... En bien des points, Steve Rogers est un personnage plus intéressant. Petit gabarit pour grosses brimades, celui qui hériterait du statut de victime dans une production ordinaire choisit d’être en première ligne. Sa prise de responsabilités est alors pour le moins physique : même métamorphosé en surhomme, le soldat reste fidèle à ses principes. Mieux, il conserve aussi une certaine transparence, nécessaire pour en faire une figure fédératrice, plus Captain Freedom ou Justice qu’America... De fait, c’est bien la vocation “globale” de ces héros qui est au centre des débats : surlignée à grand coups de séquences intergalactiques dans Green Lantern (Hal Jordan est par défaut le porte-parole de l’Humanité), évoquée par petits clins d’œil dans Captain America (une bataille dans les Alpes italiennes, un interrogatoire dans le QG londonien du MI6), aucun des films ne prétend s’inspirer de l’approche introspective et réaliste de The Dark Knight. Or, un véritable fossé idéologique se creuse entre les deux œuvres. Récemment, le reboot de Star Trek par J.J. Abrams opposait pendant longtemps Kirk à Spock, autrement dit la force à la raison. Sans alter-ego, Kirk serait sans doute à l’image d’Hal Jordan : le représentant officiel de l’espèce humaine, et accessoirement un furieux et narcissique va-t’en-guerre que personne ne va contredire. En abordant Jordan comme un héros moderne, les scénaristes ont négligé l’angle d’approche qui aurait révélé sa noblesse : celui de la légende arthurienne. Après tout, Green Lantern n’est qu’un chevalier en lutte avec un dragon... À l’inverse, Steve Rogers, s’il peut paraître irraisonné dans son incorruptible soif de justice, reste constamment poli et respectueux, comme un jeune homme du début des années 1940. Le contexte “rétro” tourne à plein régime et contribue à étayer la personnalité du héros. Son nom de scène fait de lui un pantin grand-guignolesque, uniquement au service de la propagande yankee ? Il se réapproprie son costume et se forge une identité fondée non pas sur un patriotisme béat mais sur des valeurs. Il est à l’image des héros sacrificiels des films de guerre : le soldat qui s’efface pour une cause et met sa vie en péril pour des inconnus. Cette caractéristique, si elle peut prêter à sourire, le rend également attachant, et laisse présager des rapports explosifs (et hilarants) entre ce gentil naïf de Rogers et le cynique Tony Stark.

Un retour aux “vieilles” formes Le constat final est sans appel : Green Lantern peine laborieusement à retenir l’attention là où Captain America affiche une cohérence quasi-parfaite dans ses enjeux, sur l’écran comme en dehors. Pour le premier, l’hypothèse d’une suite reste envisageable, mais est loin d’être assurée : ce sont les ventes en vidéo qui auront le dernier mot ! Le second, en revanche, a déjà rempli sa double mission : raviver la flamme © les Fiches du Cinéma 2011 - N°2012

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Green Lantern

du héros à la bannière étoilée en s’épargnant tout message politique, et paver la voie pour la réunion des franchises Marvel sous l’étendard The Avengers, prévu l’été prochain. Mais si, à force de modernisme et de technologie de pointe, Green Lantern échoue dans son objectif de divertissement, c’est parce que Captain America illustre un net regain d’intérêt pour des formes dites “classiques”. Aux États-Unis, le franc succès de True Grit, le western minéral des frères Coen, a montré qu’une brèche s’était ouverte. Et les Cowboys & envahisseurs de Jon Favreau (le 24 août [v.p. 24]) de s’y engouffrer gaiement ! Privé de 3D (une volonté de son réalisateur, bien inspiré), le film assume avec plaisir les codes du western. Et si le film ne convainc pas pleinement, c’est en partie à cause du désintérêt visible de Favreau pour les envahisseurs de son titre. Lui ne se laisse pas emporter par la nostalgie, à l’inverse de l’appliqué J.J. Abrams dans Super 8 (en salles depuis le 3 août), qui reproduisait sagement les recettes du Spielberg producteur-réalisateur des années 1970-80.

La surprise du chef Contre toute attente, c’est dans un étrange projet de prequel que l’on trouvera finalement la synthèse la plus aboutie de la forme classique et du modernisme hollywoodien. Triomphe de l’histoire et du dialogue sur l’action et les effets, La Planète des singes : les origines (le 10 août [v.p. 12]) ne néglige pas les avancées technologiques effectuées par la motion capture. Le film en fait au contraire un instrument vital à sa narration, en offrant le premier rôle à une créature virtuelle - le singe César, “joué” par l’incontournable Andy Serkis - et en parvenant à le doter d’une âme. Émotion et suspense sont au programme d’un film modeste, ne s’encombrant pas de la sempiternelle 3D, et avec un réalisateur inconnu aux commandes (Rupert Wyatt, 39 ans). En 2011, le blockbuster prouve qu’il a encore du cœur... Michael Ghennam


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Comment tuer son boss ? (Horrible Bosses) Comédie noire

de Seth Gordon Avec Jason Bateman (Nick Hendricks), Jason Sudeikis (Kurt Buckman), Charlie Day (Dale Arbus), Kevin Spacey (Dave Harken), Jennifer Aniston (le docteur Julia Harris), Colin Farrell (Bobby Pellitt), Jamie Foxx (Dean “MF” Jones), Julie Bowen (Rhonda Harken), Donald Sutherland (Jack Pellitt), Lindsay Sloane (Stacy), Wendell Pierce (l’inspecteur Hagan), Ron White (l’inspecteur Samson), P.J. Byrne

Adultes / Adolescents

Équipe technique Scénario : Michael Markowitz, John Francis Daley et Jonathan Goldstein, d’après une histoire de Michael Markowitz Images : David Hennings Montage : Peter Teschner Réal. 2e équipe : Gary Hymes 1er assistant réal. : Darin Rivetti Musique : Christopher Lennertz Son : Jeff Wexler Décors : Shepherd Frankel Costumes : Carol Ramsey

(Kenny Sommerfeld), Steve Wiebe (Thomas, le chef de la sécurité), Michael Albala (Mr. Anderton), Meghan Markle (Jamie), Celia Finkelstein (Margie Emerman), Brian George (Gregory / Atmanand), John Francis Daley (Carter), Scott Rosendall (Hank Preston), Ioan Gruffudd, Bob Newhart, Seth Gordon, Dave Sheridan, Chad Coleman, Diana Toshiko.

Effets spéciaux : Jeremy Hays Effets visuels : Paul Graff Dir. artistique : Jay Pelissier Maquillage : Deborah La Mia Denaver Production : New Line Cinema et Rat Entertainment Producteurs : Jay Stern et Brett Ratner Producteurs exécutifs : Diana Pokorny et John Cheng Distributeur : Warner Bros.

98 minutes. États-Unis, 2011. Sortie France : 17 août 2011. Visa d’exploitation : 130480. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SR SRD DTS.

Le titre Comment tuer son boss ? annonçait un film bien plus décapant que ce sous-Very Bad Trip. Un scénario réglo mais pas très nouveau, un humour passe-partout, des acteurs qui se font plaisir sans nous surprendre...

Commentaire Comment tuer son boss ? : ce titre, plus explicite que le Horrible Bosses américain, promettait une comédie vraiment décapante. Hélas, on ne peut qu’être déçu par le manque d’audace du film livré ici par Seth Gordon (à qui l’on doit notamment la série Breaking In). Si le sujet des relations patrons / employés en tant de crise est porteur d’un fort potentiel comique, les scénaristes le contournent, puisqu’ils font rapidement sortir le récit du cadre professionnel et dévier le scénario vers une orientation semi-policière où les rapports entre les personnages changent, pour devenir une relation victime / tueur. L’humour reste donc assez sage. Les trois acolytes qui sont au centre du film font largement penser aux compères de Very Bad Trip, en beaucoup moins réussis. Car dans ce dernier, les personnages se retrouvent dans des situations délicates par la force des événements, tandis qu’ici, les protagonistes sont largement responsables de leur poisse. Leur stupidité ne force pas l’empathie du spectateur qui, bien vite, se désolidarise de leur cause. On se demande ainsi ce que J. Aniston et C. Farrell sont allés faire dans cette galère, tous deux ayant passé l’âge de prouver, pour l’une son sex-appeal pour l’autre sa fantaisie, et n’ayant rien d’autre à défendre... Seul le personnage de “MF”, interprété par le toujours excellent Jamie Foxx, fait preuve d’une réelle originalité et surprend par sa cinéphilie d’intello sous ses airs de caïd. Il s’agit donc d’une comédie américaine de modèle extrêmement basique, pas réellement désagréable, mais n’ayant franchement rien de remarquable. C.L.L.

© Warner

Résumé Nick travaille sans compter ses heures, avec l’espoir d’obtenir une promotion. Mais son boss, Dave Harken, décide de se nommer lui-même au poste qu’il convoitait. Kurt est comptable dans une PME et adore son patron, Jack Pellitt. Mais lorsque celui-ci meurt d’un infarctus, c’est son odieux fils, Bob, junkie notoire, qui lui succède. Dale est assistant dentaire pour Julia Harris, une nymphomane qui le harcèle alors qu’il va se marier. Épuisés, les trois amis décident d’agir : la démission n’étant pas envisageable en temps de crise, ils vont tuer leurs chefs.

Dénouement La recherche d’un tueur à gage sur Internet est un échec. Dans un bar louche, ils rencontrent “MF”, un ex-taulard qui leur réclame 5 000 $... en échange de maigres conseils : observer les habitudes de leurs cibles, et ne pas avoir de mobile apparent. Leur virée chez Bob est catastrophique, et leur “visite” chez Harken n’est pas plus concluante : ils y oublient le portable de Bob. Or, Harken y voit une preuve de l’infidélité de sa femme, Rhonda. Il se rend chez Bob et l’abat sous les yeux de Nick. Soupçonnés par la police, ils vont à l’anniversaire d’Harken pour enregistrer ses aveux. Rien ne se passe comme prévu : poursuivis par Harken, qui se tire une balle dans la jambe pour les accuser, ils sont arrêtés. Les menaces d’Harken ont été enregistrées par Gregory, l’officier du GPS intelligent de la voiture ! Harken arrêté, Nick obtient sa promotion, et Dale parvient (par le chantage) à calmer les ardeurs de Julia. © les Fiches du Cinéma 2011 - N°2012

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2012 - 17- future_Mise en page 1 04/08/11 02:17 Page1

The Future (The Future) Fable

de Miranda July Avec Hamish Linklater (Jason), Miranda July (Sophie / la voix de Paw-Paw), David Warshofsky (Marshall), Isabella Acres (Gabriella), Joe Putterlik (Joe, la Lune), Kathleen Gati (le docteur Strauss), Erinn K. Williams (Tammy), Oona Mekas (Sasha), Samantha Milazzo (Jayleen), Ryker Baloun (Barry à 3 ans), Olivia Thiering (Carrie à 3 ans), Taylor Cosgrove Scofield

Adultes / Adolescents

Équipe technique Scénario : Miranda July Images : Nikolaï von Graevenitz Montage : Andrew Bird 1er assistant réal. : Ted Campbell Musique : Jon Brion Son : Rainer Heesch et Lars Ginzel Décors : Elliott Hostetter Costumes : Christie Wittenborn Effets visuels : Grant Keiner et Eliza Pelham Randall Dir. artistique : Ruth De Jong

(Barry à 10 ans), Sara Rodier (Carrie à 10 ans), Brittney Hewitt (Carrie à 15 ans), Matthew Dunn (Barry à 15 ans), Bru Muller (Barry à 35 ans), Aubree Knecht (Carrie à 35 ans), Diana Sandoval (la voisine), Angela Trimbur, Mary Passeri, Clement von Franckenstein, Tonita Castro, Mark Atteberry, Frank Langley, Andy Forest.

Maquillage : Sabine Schumann Casting : Jeanne McCarthy et Nicole Abellera Production : Razor Film Produktion, GNK Productions et Film4 Producteurs : Gina Kwon, Roman Paul et Gerhard Meixner Productrice déléguée : Sue Bruce-Smith Coproducteur : Chris Stinson Distributeur : Haut et Court.

Second film de Miranda July, The Future est une fable sur le temps qui passe et la difficulté à construire une vie d’adulte dans ce compte-à-rebours. Le récit fourmille autant d’idées fantaisistes que d’idées arrêtées. La mise en scène apparaîtra donc inventive ou manipulatrice.

Commentaire Miranda July est une artiste. Une artiste touche-à-tout : cinéma, sculpture, vidéo, théâtre... Elle crée des ponts entre tous ces arts, et ne s’est donc pas précipitée pour réaliser ce second film, après le très beau succès de Toi, moi et tous les autres (sorti en 2005), à la Semaine de la Critique et en salles. Miranda July ouvre grand les yeux sur le monde et transmet dans ses réalisations l’étroitesse qu’elle y constate en lui opposant l’impérieuse nécessité d’élargir le cadre. À ce titre, The Future apparaît avant tout comme un combat : contre l’incommunicabilité des êtres, pour le réenchantement du monde. Douée pour observer les détails, détourner les (tout) petites choses du quotidien, dans un style “réal-poétique”, elle place tout d’abord ses personnages dans une sorte de mesquinerie assez déprimante, puis, lentement, par la fantaisie, par l’humour, elle les amène vers une transcendance. On devine qu’il en va à peu près de même pour le spectateur. Alors deux possibilités s’offrent à lui : soit il est touché par la grâce d’une mise en scène inventive, soit il est agacé par la manipulation d’un récit faussement naïf. Et réciproquement. Quoiqu’il en soit, Miranda July affirme un style et impose un personnage. La fable se pique ici de science fiction, mais son recours semble engoncé dans la nécessité scénaristique pour évoquer une idée plutôt qu’en développer les effets. C’est peut-être d’ailleurs là la patte de la cinéaste : faire se succéder des idées, sur la vie, sur le temps, sur le monde. À méditer ou à laisser. Ch.R.

© Haut et Court

Résumé Los Angeles. Jason est téléconseiller informatique à son compte, Sophie donne des cours de danse. Ils décident d’adopter un chat. Au chenil, ils apprennent que leur futur chat, Paw Paw, est encore en convalescence durant un mois. Dans les couloirs, Jason croise Gabriella et son père, Marshall. Ému par la petite fille, il achète le dessin qu’elle a accroché au mur du chenil. Le soir, le couple prend conscience qu’il a un mois pour réaliser ses rêves, avant d’endosser la responsabilité de maîtres du chat. Tous deux quittent leur travail.

Dénouement Sophie veut réaliser une chorégraphie par jour devant la webcam de son ordinateur. Mais, ne cessant de comparer ses prestations aux vidéos sur Internet, elle renonce et fait couper leur connexion. Jason devient démarcheur pour une association écologique. Au dos du dessin, Sophie trouve le numéro de Marshall. Elle l’appelle et se laisse séduire par lui. Jason fait la connaissance d’un vieil homme, Joe, qui vit dans la mémoire de sa femme défunte. Une nuit, Sophie veut avouer son infidélité à Jason. Comprenant ce qu’elle va lui dire, il arrête le temps... mais seulement pour lui. Sophie part s’installer chez Marshall. Malgré les conseils de la Lune, Jason ne sait pas comment redémarrer le temps. La date fatidique pour récupérer Paw Paw approche... Désespéré, Jason se rend à la plage, où il fait reprendre son cours au temps grâce à la mer. Lorsqu’il arrive au chenil, c’est trop tard : Paw Paw a été piqué. Il rentre chez lui et y retrouve Sophie, qui hésite, part, et revient finalement se coucher. © les Fiches du Cinéma 2011 - N°2012

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Semaine du 17 août

91 minutes. Allemagne - États-Unis, 2011. Sortie France : 17 août 2011. Visa d’exploitation : 129538. Format : 1,85 - Couleur - Son : Dolby SRD. 50 copies (vo).


2012 - 18- impardonnables_Mise en page 1 03/08/11 17:11 Page1

Impardonnables Drame

de André Téchiné

Adultes / Adolescents

Avec André Dussollier (Francis), Carole Bouquet (Judith), Mélanie Thierry (Alice), Adriana Asti (Anna Maria), Mauro Conte (Jérémie), Alexis Loret (Roger), Zoé Duthion (Vicky), Sandra Toffolatti (la comtesse), Andrea Pergolesi (Alvise).

Équipe technique Scénario : André Téchiné et Mehdi Ben Attia, d’après le roman de Philippe Djian (2009) Images : Julien Hirsch Montage : Hervé de Luze 1er assistant réal. : Michel Nasri Musique : Max Richter Son : Lucien Balibar et Francis Wargnier Décors : Michèle Abbe Costumes : Khadija Zeggaï Effets visuels : Alain Carsoux

Maquillage : Jacques Clemente Casting : Barbara Melega Production : SBS Films et UGC Coproduction : CRG International Films, TF1 Droits Audiovisuels, France 3 Cinéma et Soudaine Compagnie Producteur : Saïd Ben Saïd Dir. de production : Bruno Bernard Distributeur : UGC.

111 minutes. France - Italie, 2011. Sortie France : 17 août 2011. Visa d’exploitation : 126143. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SR SRD.

Un écrivain en panne d’inspiration cherche sa fille et se perd entre amour et jalousie dans la Cité des Doges. Impardonnables réactive la plupart des éléments du cinéma de Téchiné : il lui manque peut-être l’ambition de les dépasser.

Commentaire Il semblait naturel pour André Téchiné de transposer le roman de Philippe Djian à Venise - ville maudite pour l’écrivain, ville romanesque et cinéphile par excellence pourtant la Sérénissime semble irrémédiablement absente. On l’aurait imaginé en symbiose avec cette histoire de grands sentiments et de trahisons. Mais Téchiné ne la filme jamais : Venise ne devient visible qu’à travers le regard de Francis ou de son appareil photo, comme séparée du récit. C’est une des belles idées de ce Téchiné, par ailleurs assez classique, où l’on retrouve sans déplaisir une petite musique que l’on ne connaît que trop bien. Solide, le couple Dussollier / Bouquet structure parfaitement l’effervescence propre au cinéaste. C’est d’ailleurs toute la force du personnage de Francis, écrivain en manque d’inspiration, qui va jusqu’à provoquer le romanesque pour pouvoir à nouveau écrire. Car chez Téchiné, tout le monde est pauvre de quelque chose. D’où cette nécessité de l’autre, de l’opposé. On retrouve ainsi ces personnalités contraires qui s’attirent et s’épuisent, poussées à leurs extrêmes. Mais la caméra, malgré une vivacité caractéristique, se fait moins près des corps. Dans ses meilleurs moments, lorsqu’il ose le romanesque franc, comme dans les jeux de filatures ou lors d’une poursuite en gondole, le film impose toutefois une vraie atmosphère, à la fois grave et légère. Téchiné travaille ses thèmes habituels, mais le rythme du film semble souvent lui échapper. Trop d’intrigues inutiles, une dernière demi-heure qui s’essouffle et un cinéma qui, s’il reste plaisant à retrouver, peine à se réinventer. S.A.

© Pedro Usablaga

Résumé Francis est un écrivain à succès. Pour trouver l’inspiration de son prochain livre, il se rend à Venise. Judith, conseillère immobilière, lui propose une maison au calme sur l’île de Sant’Erasmo. Francis lui annonce qu’il ne prendra la maison que s’ils habitent ensemble. Un an et demi plus tard. Le couple reçoit Alice, la fille de Francis, et Vicky, l’enfant de cette dernière. Mais Alice disparaît mystérieusement. Francis, qui ne parvient pas à écrire quand il est amoureux, s’inquiète de plus en plus. Il charge alors Anna Maria, ancien amour de Judith et détective privée à la retraite, de retrouver sa fille.

Dénouement En découvrant les nombreuses relations qu’a connues sa femme, Francis demande à Jérémie, le fils d’Anna Maria, de la suivre. La filature tourne court : Jérémie, sous le charme de Judith, se donne à elle. Empêtré dans ses problèmes, le jeune homme tente de se donner la mort. Lorsqu’Anna Maria revient pour son fils, elle informe Francis qu’Alice est à Paris avec son amant, Alvise, noble ruiné et trafiquant de drogue. Judith s’éloigne de Francis ; de plus en plus seul et inquiet, il parvient alors à écrire. Fatiguée, Anna Maria succombe à un cancer. Francis a enfin terminé son livre, il doit retourner à Paris, même si Judith, toujours amoureuse, souhaite qu’il reste. Alice aussi est revenue pour suivre Alvise, qui s’est rendu à la police. Francis retrouve Judith et lui propose de venir avec lui à Paris. © les Fiches du Cinéma 2011 - N°2012

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Michel Petrucciani Documentaire

de Michael Radford Avec Alexandre Petrucciani, Eugenia Morrison, David Himmelstein, le docteur Georges Finidori, Madame Clauzel, Philippe Petrucciani, Tox Drohar, George Wein, Pierre-Henri Ardonceau, Alain Brunet, Lionel Belmondo, Jacques Bonnardel, Tony Petrucciani, Pascal Bertonneau, Frank Cassenti, Aldo Romano, Pascal Anquetil, Jean-Jacques Pussiau, Dorothy Darr, Roger

Adultes / Adolescents

Équipe technique Images : Sophie Maintigneux Montage : Yves Deschamps Son : Olivier Le Vacon Production : Les Films d’Ici, Liaison Films LLC, Looks Films et Partner Media Investment Coproduction : Arte France Cinéma, Eden Joy Music et Noa Noa Film

Willemsen, Barry Altschil, Erlinda Montano-Hiscock, John & Lisa Abercrombie, Lee Konitz, Mary Ann Topper, Eliot Zigmund, Bernard Benguigui, Andy McKee, Victor Jones, Serge Glissant, Marie-Laure Roperch, Francis & Hélène Dreyfus, Bernard Ivain, Ron McClure, Geneviève Peyrègne, François Zalacain, Joe Lovano, Judi Silvano.

Producteurs : Serge Lalou, Annick Colomès, Bruce Marks, Gunnar Dedio, Martina Haubrich et Andrea Stucovitz Coproducteurs : Alexandre Petrucciani et Roger Willemsen Distributeur : Happiness.

Semaine du 17 août

102 minutes. France - Allemagne - Italie, 2011. Sortie France : 17 août 2011. Visa d’exploitation : 123218. Format : 1,85 - Couleur - Son : Dolby stéréo. 30 copies.

Le nom de Michel Petrucciani résonne dans les mémoires comme celui d’un jazzman hors normes. Ce documentaire suit scrupuleusement les étapes de la vie du musicien et ne va jamais au-delà d’une approche strictement hagiographique.

Commentaire Le 28 décembre 1962, Michel Petrucciani naît à Orange, dans le sud de la France. Dès ses premiers jours il s’avère que le nouveau-né souffre d’une ostéogenèse imparfaite rendant ses os très cassants. Son développement osseux aura différentes conséquences sur sa morphologie. En parallèle, dès son plus jeune âge, il est initié au jazz par un père semi-professionnel. À l’instar de Mozart, autre jeune prodige, il se produit très tôt en public, avec son instrument de prédilection : le piano. Le jazz étant apparu aux États-Unis, il ne pouvait manquer de s’y rendre, une fois la reconnaissance artistique acquise grâce à ses concerts dans la vieille Europe, pour aller à la rencontre de ses idoles : les stars du jazz nord-américain. Les musiciens avec lesquels il joue ne sont pas les seuls à tomber sous son charme : le jeune Michel multiplie les conquêtes féminines. Sans rancune, ses femmes se succèdent devant la caméra de Michael Radford pour raconter leurs souvenirs des moments épanouissants passés à ses côtés. À la fin du film, on apprend le décès du musicien, dans une rue de New York, le 6 janvier 1999. Michel Petrucciani : ce portrait du célèbre pianiste s’avère hélas aussi inventif que son titre ! En effet, Michael Radford (1984, Le Facteur) se contente de mettre en images une biographie linéaire, débutant par la naissance de l’artiste et se terminant, après avoir scrupuleusement respecté la chronologie, par sa mort. Entre les deux, des images d’archives, des interviews, des entretiens, réalisés aujourd’hui, avec les proches de Petrucciani. Tous le présentent naturellement comme un génie. Autrement dit, © les Fiches du Cinéma 2011 - N°2012

© Happiness

voici une biographie hagiographique, qui ne se démarque aucunement d’une vision romantique de l’artiste, détruit par ses addictions mais perpétuellement génial ! Michael Radford se contente ici de répondre à une commande, justifiée par l’actuel intérêt du public pour les biopics (documentaires ou fictionnalisés). Michel Petrucciani est une célébrité française qui a fait l’essentiel de sa carrière aux États-Unis. Lui consacrer un documentaire n’est donc pas une démarche anodine de la part d’un producteur français. Surtout si le film est réalisé par un Américain et scénarisé “à l’américaine”, en utilisant le handicap de l’artiste comme le ressort essentiel d’une success story alimentant le mythe du “self made man” (“rien n’arrête celui qui a décidé de suivre son chemin”)... Le travail de recherche du documentariste (qui n’a jamais rencontré le musicien de son vivant), est très limité : il ne s’intéresse ni au contexte historique et social dans lequel se déroule la vie de Petrucciani, ni véritablement à la musique et à la créativité du jazzman. Il en résulte donc un film qui reste toujours au niveau de l’anecdote (avec de lourdes allusions à la sexualité de Petrucciani pour signifier qu’il était un homme tout à fait accompli) : on était en droit d’attendre plus et mieux d’un documentaire sur un tel personnage ! Ce.L. 19


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La Piel que habito (La Piel que habito) Thriller

de Pedro Almodóvar Avec Antonio Banderas (Robert Ledgard), Elena Anaya (Vera), Marisa Paredes (Marilia), Jan Cornet (Vicente), Roberto Álamo (Zeca), Eduard Fernández (Fulgencio), Blanca Suárez (Norma), Susi Sánchez (la mère de Vicente), Bárbara Lennie (Cristina), Fernando Cayo (le médecin), José Luis Gómez (le président de l’Institut de Biotechnologie), Ana Mena

Adultes / Adolescents

Équipe technique Scénario : Pedro Almodóvar, avec la collaboration d’Agustín Almodóvar, d’après le roman Mygale de Thierry Jonquet (1984) Images : José Luis Alcaine Montage : José Salcedo 1er assistant réal. : Manuel Calvo Scripte : Yuyi Beringola Musique : Alberto Iglesias Son : Iván Marín Décors : Antxón Gómez

(Norma), Buika (elle-même), Teresa Manresa (Casilda), Isabel Blanco, Violaine Estérez, Guillermo Carbajo, David Vila, Sheyla Fariña, Jordi Vilalta, Chema Ruiz [non crédité].

Costumes : Paco Delgado Dir. artistique : Carlos Bodelón Maquillage : Karmele Soler Casting : Luis San Narciso Production : El Deseo Producteurs : Agustín Almodóvar et Esther García Producteur exécutif : Toni Novella Productrice associée : Bárbara Peiró Dir. de production : Toni Novella Distributeur : Pathé.

120 minutes. Espagne, 2011. Sortie France : 17 août 2011. Visa d’exploitation : 129169. Format : 1,85 - Couleur - Son : Dolby SRD. 290 copies (vo).

Deux ans après Étreintes brisées, Almodóvar revient avec une libre adaptation du roman Mygale, de Thierry Jonquet. Très alléchant sur le papier, La Piel que habito semble prisonnier de sa forme et cantonne son réalisateur dans une inhabituelle et regrettable retenue.

Commentaire Le nouveau film d’Almodóvar s’annonçait très prometteur. Il marquait ses retrouvailles avec deux acteurs fétiches de sa filmographie : Antonio Banderas (dont la dernière apparition remontait à Attache-moi, il y a 22 ans) et Marisa Paredes, avec laquelle il n’avait pas tourné depuis Parle avec elle, en 2002. De ce point de vue, le contrat est rempli : Banderas, en chirurgien obsessionnel et glacial, et Paredes, en gouvernante implacable et secrète, sont irréprochables. Le choix de la toile de fond, laissant espérer une sorte de retour aux sources, augurait lui aussi du meilleur. La ville de Tolède étant, sans doute, un clin d’œil à sa région d’origine et au Tristana de Buñuel, autre histoire de femme captive et mutilée. Mais en s’éloignant de son registre mélodramatique habituel et en s’essayant à la mécanique du thriller, Almodóvar perd malheureusement en puissance. Il livre un film proche de l’exercice de style, lorgnant ouvertement du côté d’Hitchcock ou de Franju. Bien sûr, il imprime sa patte, confirmant son art si personnel et brillant de la mise en scène. On retrouve avec plaisir la photographie dense et flamboyante de José Luis Alcaine et la musique entêtante d’Alberto Iglesias. Mais en collant à son sujet, Almodóvar se désincarne, comme si la froide obsession chirurgicale du personnage principal ne lui permettait pas d’entrer dans son film. Il en découle une absence notable d’émotion, à laquelle le réalisateur ne nous a franchement pas habitués. Bref, La Piel que habito a la couleur d’un Almodóvar mais il n’en a pas l’épaisseur. Cette peau-là, c’est sûr, le cinéaste ne l’habite pas vraiment. M.H.

© José Haro

Résumé Vera vit séquestrée chez Robert Ledgard - un éminent chirurgien plastique qui se consacre à la création d’une nouvelle peau sous l’étroite surveillance de Marilia, la gouvernante. Un soir, alors que Robert est absent, Marilia reçoit la visite inopinée de son fils, Zeca. Il découvre la présence de Vera et la viole. À son retour, Robert surprend Zeca et le tue avant de partir se débarrasser du corps. Marilia explique alors à Vera que Robert est son fils illégitime, et que la femme de ce dernier, morte brûlée dans un accident de voiture, a eu une liaison avec Zeca. En rentrant, Robert veut réconforter Vera. Ils passent la nuit ensemble.

Dénouement Six ans plus tôt. Robert se rend à un mariage avec sa fille, Norma, qui souffre de phobie sociale depuis le décès de sa mère. Norma flirte avec Vicente puis fait un malaise. Croyant que Vicente a tenté de violer sa fille, Robert le kidnappe et le séquestre. Norma est internée en psychiatrie et se suicide. Robert décide de faire subir une vaginoplastie à Vicente. Il le transforme progressivement en femme et le rebaptise Vera. Aujourd’hui. Robert et Vera passent un marché. Vera peut vivre librement dans la maison si elle promet de ne pas quitter Robert. Un jour, Vera parvient à s’emparer d’un révolver et tue Robert, puis Marilia. Vera se précipite chez sa mère qui ne reconnaît pas son fils. Vera / Vicente lui explique toute l’histoire. © les Fiches du Cinéma 2011 - N°2012

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Contre-avis

Chirurgie & esthétique

© José Haro

Avec La Piel que habito, évocation - plus qu’adaptation - de Mygale, le roman de Thierry Jonquet, Almodóvar n’est pas loin de toucher au meilleur de son cinéma, celui où les coutures sont les moins perceptibles entre ses penchants feuilletonesques, son goût pour les récits en chausse-trappes et son art de la transgression. Peu lui importent les codes d’un polar dont il ne garde que la trame, et dont il élimine le motif, pourtant central, de l’argent. Il a tôt fait, surtout, de désamorcer la vengeance du personnage interprété par Banderas, laquelle ne semble, en fin de compte, qu’un prétexte à ses expériences, comme l’est évidemment le récit de Jonquet à celles d’Almodóvar (étonnant comme, en la figure d’un chirurgien, le cinéaste semble trouver son alter ego, l’évocation la plus convaincante de son travail). Du processus en lui-même, par lequel Robert / Banderas transforme Vincent en Vera, et lui donne le visage de son épouse défunte, nous ne verrons presque rien, Almodóvar optant pour une audacieuse ellipse. Jonquet, au contraire, plonge les mains dans la saleté. Ce sont les excréments dans lesquels croupit Vincent, puis le descriptif, précis, de sa vaginoplastie, la mention de ses “chairs sanguinolentes”. Des cicatrices, la Vera d’Almodóvar, lisseur faite femme, ne garde pas la moindre trace ; seules, semblent s’en faire l’écho les coutures apparentes de ses combinaisons, et ces poupées aux jointures hypertophiées (inspirées du travail de Louise Bourgeois) qu’elle réalise. Le roman, qui détaille chaque étape de la métamorphose, n’est jamais, dans le fond, qu’une version cruelle et radicale de My Fair Lady, quand c’est par le regard - et par lui seul - que le film invite son spectateur, moins à la constater qu’à la parachever. Mais la question du regard est double, qui se fait aussi siège de l’être, persistance de Vincent dans le corps de Vera, et dont les yeux paraissent - ainsi que Barthes le disait de ceux de Garbo dans La Reine Christine - “comme deux meurtrissures”. Par ailleurs, si Jonquet ancre ses personnages dans un contexte concret, les caractérise © les Fiches du Cinéma 2011 - N°2012

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socialement, Almodóvar évacue la question, pour ne garder du monde qu’un plan abstrait, sur lequel projeter idéalement ses figures de mélo cruel (de même qu’il abandonne la métaphore animale du prédateur et de la proie - dans le roman, “Mygale” est le surnom que donne Vincent à son bourreau - filée par l’écrivain tout du long). Du reste, ce qui, de prime abord, semble, du livre au film, subsister, ne recouvre pas nécessairement le même sens. Ainsi en va-t-il de la question du voyeurisme. Lorsque le personnage de Jonquet prostitue sa créature et, derrière une glace sans tain, se repaît du spectacle, celui d’Almodóvar se contente d’observer, par écrans interposés, le beau corps endormi de Vera (et dont l’image renvoie à l’œuvre du Titien, la Vénus d’Urbino, dont Robert possède une copie). Dès lors, les deux récits divergent plus encore. Le premier finit par prendre sa créature en pitié, quand le second en tombe amoureux. Pour atroce que soit le sort qu’ils s’infligent, Almodóvar, sentimental retors mais forcené, croit donc, pour ses personnages, en la naissance d’un amour, si bref soit-il. Surtout, si Mygale se concentre sur son récit, La Piel que habito plonge dans un flux d’images dont il ressort empreint, s’inscrit dans une histoire des représentations. Haute couture, assurément, que celle pratiquée par le cinéaste, qui croise le Franju des Yeux sans visage et le Hitchcock de Sueurs froides, amalgame le Pygmalion d’Ovide au Frankenstein de Shelley, et questionne le polar pour mieux lui faire avouer son mélo (certes pas le plus aimable de son auteur, qui déploie son récit régulièrement glaçant dans une gamme chromatique d’une sécheresse inédite). C’est dire la greffe, multiple et audacieuse, qu’entreprend Almodóvar, la somme d’images ici convoquées : La Piel que habito - l’hommage que le scalpel rend à la passion - est, à n’en pas douter, un jalon de taille dans sa filmographie. Thomas Fouet


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Zookeeper (Zookeeper) Comédie animalière

de Frank Coraci

Famille

Avec Kevin James (Griffin Keyes), Rosario Dawson (Kate), Leslie Bibb (Stephanie), Ken Jeong (Venom), Donnie Wahlberg (Shane), Joe Rogan (Gale), Nat Faxon (Dave), Steffania De La Cruz (Robin), Nick Bakay (Franky), Nick Turturro (Manny), Thoma Gottschalk (Jurgen), Brandon Keener (Nimer), Robin Bakay (Rebecca), Matthew R. Staley (Glenn), Tara Giordano (Shana).

Et les voix de Nick Nolte (Bernie, le gorille), Adam Sandler (Donald, le singe), Sylvester Stallone (Joe, le lion), Cher (Janet, la lionne), Judd Apatow (Barry, l’éléphant), Jon Favreau (Jerome, l’ours), Faizon Love (Bruce, l’ours), Maya Rudolph (Mollie, la girafe), Bas Rutten (Sebastian, le loup), Don Rickles (la grenouille), Jim Breuer (le corbeau), Richi Minervini (l’autruche).

Équipe technique Scénario : Nick Bakay, Rock Reuben, Kevin James, Jay Scherick et David Ronn, d’après une histoire de Jay Scherick et David Ronn Images : Michael Barrett Montage : Scott Hill 1er assistant réal. : Michele Panelli-Venetis Musique : Rupert Gregson-Williams Son : David MacMillan

Décors : Kirk M. Petruccelli Costumes : Mona May Effets visuels : Peter G. Travers Maquillage : Corrina Duran Production : Happy Madison, Columbia Pictures et MGM Coproduction : Hey Eddie et Broken Road Productions Producteurs : Adam Sandler, Kevin James, Jack Giarraputo et Todd Garner Distributeur : Sony Pictures.

102 minutes. États-Unis, 2011. Sortie France : 17 août 2011. Visa d’exploitation : 130143. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SR SRD DTS SDDS. 300 copies (vo / vf).

Pour reconquérir son ex-fiancée, un gardien de zoo suit les conseils des animaux dont il s’occupe. Laborieuse, marinant dans un humour rarement au-dessus de la ceinture du bedonnant héros, cette comédie ne parvient pas à nous donner envie de retourner au zoo !

Commentaire Chaque année apporte son lot de grasses comédies américaines sans humour ni ambition. Avant la rentrée scolaire, les studios nous ont donc concocté un petit navet s’appuyant sur le postulat que faire parler des animaux suffira à amuser les spectateurs. Zookeeper se voudrait sans doute une déclinaison de l’excellent La Nuit au musée, dont il copie allègrement le scénario (un gardien qui va devenir ami avec les “créatures” dont il doit s’occuper), en remplaçant les personnages de cire par un lion, un éléphant, etc. Mais au bout du compte, le résultat apparaît définitivement plus proche de niaiseries telles que La Forêt contre-attaque. Ici, le héros (le grassouillet Kevin James) va bénéficier des conseils balourds de ses nouveaux amis animaux pour reconquérir une pimbêche blonde, avant de tomber dans les bras de sa jolie collègue sympa. Ce scénario très artificiel donne lieu à un certain nombre de séquences assez gênantes, durant lesquelles Jerry va d’abord se mettre à grogner comme un ours avant d’uriner dans les pots de fleurs lors d’une soirée pour marquer son territoire. Bref, de gentil garçon effacé il va peu à peu se transformer en gros rustre, ce qui, curieusement, va attiser le désir de la blonde puis de la brune. Si le héros ne se comportait pas comme une caricature de paysan du Middle West, ce parti-pris serait presque avant-gardiste. Pour le reste, on traque en vain la vanne, on grimace devant les piètres tentatives du scénario pour nous émouvoir et on passe les trois-quarts du film à se féliciter d’avoir anticipé les scènes. M.Q.

© Sony

Résumé Lorsque Griffin Keyes, gardien de zoo, demande Stephanie en mariage, elle refuse en lui reprochant son manque d’ambition. Cinq ans plus tard, lors des fiançailles de son frère, Dave, Griffin se voit proposer par ce dernier un travail plus rémunérateur. Inquiets de perdre leur meilleur gardien, les animaux du zoo se réunissent alors, bien décidés à aider Griffin. Le lendemain, leur plan pour qu’il reconquiert Stephanie échoue. Le lion gronde alors Griffin, qui croit devenir fou en entendant les animaux lui parler. Le soir, ces derniers lui expliquent qu’ils veulent l’aider à devenir le “mâle alpha”.

Dénouement Les ours lui donnent une leçon de posture. Le loup lui apprend à marquer son territoire. Les animaux lui reprochent de s’effacer face à un autre prétendant de Stephanie : Gale. Il se ridiculise, et les animaux lui suggèrent alors d’essayer de rendre Stephanie jalouse en s’affichant avec une autre au mariage de son frère. Pour cela, il demande l’aide d’une collègue, Kate. Le soir, il réalise le rêve du gorille en l’emmenant dîner en ville. Griffin et Kate massacrent le mariage mais s’amusent beaucoup. Stephanie est séduite. Pour elle, Jerry accepte le travail proposé par son frère. Kate et les animaux sont déçus. Peu après, Griffin réalise son erreur, quitte Stephanie et revient au zoo. Avec l’aide des animaux, il parvient à rattraper Kate avant qu’elle ne parte pour Nairobi. Il lui déclare sa flamme. Ils vivront heureux au zoo. © les Fiches du Cinéma 2011 - N°2012

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Les Bien-aimés Fresque musicale

de Christophe Honoré Avec Chiara Mastroianni (Véra), Catherine Deneuve (Madeleine), Ludivine Sagnier (Madeleine, jeune), Louis Garrel (Clément), Milos Forman (Jaromil), Paul Schneider (Henderson), Rasha Bukvic (Jaromil, jeune), Michel Delpech (François Gouriot), Omar Ben Sellen (Omar), Dustin Segera Suarez (Mathieu), Gavin Brocker (le propriétaire du nightclub), Kenneth Collard (Adam), Zuzana

Adultes / Adolescents

Équipe technique Scénario : Christophe Honoré Images : Rémy Chevrin Montage : Chantal Hymans Scripte : Olivia Bruynoghe Musique : Alex Beaupain Chansons : Alex Beaupain Son : Guillaume Le Braz Décors : Samuel Deshors Costumes : Pascaline Chavanne Maquillage : Tricia Temple Casting : Richard Rousseau

Krónerová (Madame Passer), Pavel Liska (Karel), Václav Neuzil (le frère de Jaromil), Goldy Notay (Nandita), Zuzana Onufráková (Mladka), Aicha Kossoko (la traductrice française).

Production : Why Not Productions, France 2 Cinéma, Sixteen Films et Negativ Producteur : Pascal Caucheteux Distributeur : Le Pacte.

Ah l’amour, l’amour ! De 1964 à 2007, il n’est question que d’amour dans Les Bien-aimés. Amour secret, clandestin ou impossible : Christophe Honoré signe une variation, chantée et épique, sur l’amour éternel, et montre des premiers signes d’essoufflement.

Commentaire Christophe Honoré confirme avec Les Bien-aimés qu’il construit une filmographie Marabout-de-ficelle. D’une part, de films en films, il fait valser une troupe d’acteurs fidèles : Louis Garrel, puis Ludivine Sagnier et Chiara Mastroianni, tour à tour sœurs, amants ou ici mère et fille. Auxquels il adjoint un couple de parents, dont il sait parfaitement composer le casting en guise d’hommage au cinéma qui l’inspire (Guy Marchand / Marie-France Pisier - auquel le film est dédié - pour Dans Paris ; Brigitte Roüan / Jean-Marie Winling pour Les Chansons d’amour ; Marie-Christine Barrault / Fred Ulysse pour Non ma fille... ; et ici Catherine Deneuve / Milos Forman & Michel Delpech). Ce faisant il revendique toujours plus pleinement l’héritage d’un certain cinéma français (Demy, Truffaut, Godard...). D’autre part, Les Bien-aimés charrie et creuse les mêmes thèmes que les opus précédents. Le film aborde ainsi pêle-mêle la filiation, l’amour contrarié, l’homosexualité, en empruntant aux Chansons d’amour sa forme chantée. Enfin, Honoré prolonge l’idée, esquissée dans Homme au bain, d’ancrer son récit dans l’Histoire. Du Printemps de Prague au 11-Septembre, il crée pour la première fois une longue fresque, sans toutefois parvenir à en tirer autre chose que des repères temporels. Si Les Bien-aimés est la synthèse du cinéma d’Honoré, il peut aussi être vu (ou espéré) comme la fin d’un cycle. Car, plus ouvert, le film s’inscrit moins bien dans une époque, dans un lieu ou dans une intimité. Et, devenu familier, le style d’Honoré charme ici davantage par réflexe que par adhésion. Ch.R.

© Why Not Prod.

Résumé Paris, 1964. Prostituée occasionnelle, Madeleine tombe amoureuse de l’un de ses clients : Jaromil, médecin tchèque, qu’elle épouse. Elle accepte à contrecœur de le suivre à Prague, où ils ont une fille : Véra. Mais, tandis que Jaromil multiplie les infidélités, les troupes russes débarquent : Madeleine repart seule avec Véra. Paris, 1978. Madeleine s’est remariée avec François, un gendarme. Jaromil vient lui rendre visite et, alors qu’ils envisagent de se remettre ensemble, il disparaît à nouveau. Londres, 1997. Lors d’un concert avec son ami Clément, Véra tombe sous le charme du batteur du groupe : Henderson, Américain exilé à Londres. Henderson est gay, pourtant ils couchent ensemble. Clément les surprend et frappe Henderson.

Dénouement Madeleine revoit régulièrement Jaromil. Mais un jour, il est blessé par une branche d’arbre et meurt. Clément vient soutenir Véra et lui dire qu’il l’aime toujours. Véra le repousse. 1998. Véra retrouve Henderson, en couple avec Omar. Ils s’avouent leur amour, mais Henderson pense avoir le sida. 2001. Véra est coincée dans un hôtel de Montréal à cause des attentats du 11 septembre. Henderson vient la chercher en voiture en compagnie de son petit ami. Véra lui dit qu’elle voudrait un enfant de lui malgré sa séropositivité. Ils font l’amour à trois. Puis Véra avale des médicaments et meurt. 2007. François invite Clément à Reims pour l’anniversaire de Madeleine. Clément emmène Madeleine à Paris. Si lui a toujours aimé Véra, Madeleine a aimé Jaromil toute sa vie. © les Fiches du Cinéma 2011 - N°2012

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Semaine du 24 août

135 minutes. France - Royaume-Uni - République Tchèque, 2011. Sortie France : 24 août 2011. Visa d’exploitation : 127800. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SRD.


2012 - 24- cowboysetenva_Mise en page 1 03/08/11 17:12 Page1

Cowboys & envahisseurs (Cowboys & Aliens) Western fantastique

de Jon Favreau

Adultes / Adolescents

Avec Daniel Craig (Jake Lonergan), Harrison Ford (Woodrow Dolarhyde), Olivia Wilde (Ella Swenson), Sam Rockwell (Doc), Adam Beach (Nat Colorado), Paul Dano (Percy Dolarhyde), Noah Ringer (Emmett Taggart), Clancy Brown (Meacham), Keith Carradine (le shérif John Taggart), Raoul Trujillo (Couteau Noir), Abigail Spencer (Alice), Chris Browning (Jed Parker), Ana

Équipe technique Scénario : Roberto Orci, Alex Kurtzman, Damon Lindelof, Mark Fergus, Hawk Ostby et Steve Oedekerk, d’après le roman graphique de Scott Mitchell Rosenberg (2006) Images : Matthew Libatique Montage : Dan Lebental et Jim May Musique : Harry Gregson-Williams Son : David Farmer

de la Reguera (Maria), Brendan Wayne (Charlie Lyle), Gavin Grazer (Ed), Toby Huss (Roy Murphy), Wyatt Russell (Little Mickey), Kenny Call (Greavey), Walton Goggins (Hunt), Chad Randall (Bull McCade), Julio Cesar Cedillo (Bronc), David O’Hara (Pat Dolan), Troy Gilbert (Red), Buck Taylor, Matthew Taylor, Cooper Taylor, Jimmy Jatho, Garret James Noel.

Décors : Scott Chambliss Costumes : Mary Zophres Production : Imagine Ent., Fairview Ent., Platinum Studios et L/O Paper Products pour DreamWorks et Universal Pict. Coproduction : Relativity Media Producteurs : Brian Grazer, Ron Howard, Damon Lindelof, Roberto Orci, Alex Kurtzman et Scott Mitchell Rosenberg Distributeur : Paramount Pictures.

117 minutes. États-Unis, 2011. Sortie France : 24 août 2011. Visa d’exploitation : 130481. Format : Scope & IMAX - Couleur - Son : Dolby SRD DTS SDDS.

Un village du Far West est attaqué par de mystérieux démons. Jon Favreau s’essaie au western déjanté, sans audace mais avec un sens du rythme certain. Harrison Ford remplit son contrat et le jamesbondien Daniel Craig nous épate une fois de plus.

Commentaire Y aurait-il enfin quelque chose de nouveau dans l’Ouest ? En effet, après que les aliens ont débarqué successivement dans une cité londonienne (Attack the Block) et dans une banlieue américaine (Super 8), c’est cette fois avec une attaque dirigée contre des cowboys que les rencontres du troisième type cherchent à se renouveler. Soit donc ici un petit village traditionnel du Far West, dont la population est capturée par de mystérieux “démons”, avec lesquels les hommes, armés de leurs lassos, de leurs Colts et de leurs Winchesters, comptent bien en découdre. Sans surprise, le plaisir naît de la confrontation entre deux genres passablement éculés, dont le scénario s’amuse à exploiter tous les poncifs. Jusqu’à l’excès, sans doute. Car, à trop miser sur le clin d’œil et la connivence, le film en oublie de nous surprendre et de construire un récit. Les extraterrestres, par exemple, manquent cruellement d’originalité. Le résultat n’en est pas moins spectaculaire, la reconstitution ludique des années 1870 - bagarre de saloons, duels dans la rue principale, calumet de la paix etc. - tenant beaucoup du comic. Jon Favreau (Iron Man) prend un plaisir évident à filmer les chevauchées dans les canyons, et peut heureusement s’appuyer sur un casting détonnant. Aux côtés d’une flopée de personnages secondaires assez insignifiants, la sublime Olivia Wilde (Tron : l’héritage) et Daniel Craig, qui n’a pas volé ici la comparaison avec Steve McQueen, réussissent à nous embarquer avec eux et à faire de Cowboys & envahisseurs un honorable divertissement. M.Q.

© Paramount

Résumé 1873, Nouveau Mexique. Un homme se réveille dans la campagne : il est amnésique et porte un étrange bracelet. Il se rend à Absolution, où il se met à dos Percy Dolarhyde, le fils d’un puissant propriétaire terrien. Le shérif Taggart découvre que l’inconnu est un bandit recherché : Jake Lonergan. Il est arrêté avant l’arrivée de Woodrow, le père de Percy. Le village subit alors une mystérieuse attaque. Des engins volants capturent plusieurs personnes, dont Percy. Jake parvient à détruire un engin grâce à son bracelet, qui est en réalité une arme puissante, et quitte le village. Un groupe conduit par Woodrow se met en route pour retrouver les disparus.

Dénouement Jake rejoint le groupe qui se réfugie pour la nuit dans une carcasse de bateau où ils essuient l’attaque d’un “démon”. Jake retrouve ses anciens compagnons hors-la-loi et se fâche avec eux. Le groupe est attaqué. Jake parvient à libérer Ella, la jeune femme du groupe, mais elle est blessée et meurt. Elle revient à la vie et avoue au groupe et aux Indiens qu’ils ont rencontrés qu’elle est une extraterrestre décidée à venger son peuple, détruit par les démons (d’autres extraterrestres). Le groupe organise l’attaque de leur base. La bataille commence, avec l’aide des hors-la-loi et des Indiens. Jake et Ella parviennent à libérer les prisonniers. Jake, capturé, est sauvé par Woodrow. Ella se sacrifie pour accéder au centre du vaisseau et détruire définitivement les extraterrestres. Le village retrouve la prospérité. © les Fiches du Cinéma 2011 - N°2012

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2012 - 25- europolis_Mise en page 1 03/08/11 17:10 Page1

Europolis (Europolis) Drame

de Cornel Gheorghita Avec Adriana Trandfir (Magdalena), Áron Dimeny (Nae), Elena Popa (Maria), Jo Dorin Andona (Ata), Seph Otteno (Ovidiu), Ionela Nedelea (Liana), Petricia Nicolae (Petricia), Adina Cartianu (l’assistante du notaire), Sorin Francu (le capitaine Pavel), Rada Ixari (Eva), Rudolf Moca (le gitan), Gheorghe Seminaru (l’officier père), Ion Strugari (l’officier fils), Bogdan Marhodin

Adultes / Adolescents

Équipe technique Scénario : Cornel Gheorghita, Loïc Balarac et Adina Dulcu, d’après une histoire de Cornel Gheorghita Images : Ovidiu Marginean Montage : Nathalie Mougenot 1er assistant réal. : Mihai Sofronea Son : Viorel Ghiocel et Isabelle Rougeot Décors : Bogdan Ionescu Costumes : Oana Micu Dir. artistique : Bruno Dumont

et Laurentiu Banescu (les douaniers), Eduard Cârlan (le facteur), Georges Mates (Naica), Jean-Pierre Mesnard (le notaire Ribot), Stelian Preda (le prêtre Pavel), Rodion Ghilas, Veronica Gheorghe, Eugen Ionescu, Sînziana Tanase, Rudy Vieira, Catherine Chateaux, Monica Ghiuta, Ion Goranda, Mihai Ionescu, la voix de Stefan Sileanu.

Maquillage : Ronita Glommicu et Cristina Ilie Production : Gheorghita SRL Producteur : Cornel Gheorghita Coproducteurs : Philippe Payet et Laurence Darthos Productrice exécutive : Adina Dulcu Producteurs associés : Daniel Burlanc, Tudor Reu et Ovidiu Marginean Distributeur : Kanibal Films.

Un film élégiaque et élégant qui illustre le mythe roumain selon lequel l’âme d’un mort refait en quarante jours de deuil le chemin de sa vie, jusqu’aux douanes célestes. La force poétique de ce travail est parfois altérée par le didactisme forcé du propos.

Commentaire Premier film du Roumain Cornel Gheorghita, enseignant depuis 1991 à l’École Supérieure de l’Audiovisuel à Toulouse, Europolis est le rêve d’une Europe avant l’heure, dont le communisme ne fait qu’achever la désintégration mais qui reste riche de ses superstitions nécessaires et de ses croyances populaires - ici orthodoxes. C’est un cinéma qui évoque bien plus qu’il ne dit, qui suggère bien plus qu’il ne montre, aidé en cela par une image superbe toujours baignée d’une lumière de crépuscule. Les personnages, d’une épaisseur réelle, ont cette fantaisie folle matinée d’un désespoir râpeux qui hante si souvent le cinéma roumain, de Ioana Uricaru à Radu Mihaileanu. La mère est la mémoire du monde d’hier, de ses rites ancestraux et de ses traditions indépassables, le fil en est la tendresse, l’approximation sociale et le désordre. Quant au chaman africain, dont la rencontre pourtant improbable avec la culture roumaine fait néanmoins sens, réunis qu’ils sont dans la réalité d’une mystique vivante et colorée, il rappelle que Roumains comme Africains connaissent la saveur amère de l’exil. Un exil (économique ? Politique ? On ne sait...) qui prend fin avec la mort et l’idée que la terre qui vous a vu naître réclame votre dépouille. La boucle est ainsi bouclée, ce que souligne la construction circulaire de ce beau travail, où les routes humaines des vivants et des morts se croisent et s’entrelacent dans un éternel retour. Rien de morbide ni de macabre dans ce film, dont la mort reste pourtant le sujet central, et on se laisse porter par la pureté des engagements pris et par la force si fragile de la destinée humaine. N.Z.

© Gheorghita SRL

Résumé Nae vit d’expédients à Sulina, petit village à l’est de la Roumanie, entouré de sa vieille mère, Magdalena, de sa sœur, de quelques camardes de beuverie et de jeux et de maîtresses occasionnelles. Un jour un télégramme en provenance de France informe Magdalena du décès de son frère, Luca, parti en France depuis des décennies et dont elle n’a plus eu de nouvelles depuis. Le télégramme, qui émane d’un notaire, les convie à se rendre sur place. Nae emprunte l’argent du voyage en gageant l’appartement familial et, après un long périple en voiture, ils arrivent dans la maison du défunt, au bord de l’Atlantique. Là ils apprennent du chaman Ata, le meilleur ami de Luca, qu’il ne reste rien de l’héritage supposé mais que l’oncle souhaitait se faire enterrer dans sa ville natale et ce dans l’étrange cercueil d’inspiration africaine qu’il leur montre. Nae et sa mère prennent alors le chemin du retour, le cercueil sur le toit, sans savoir que l’âme de Luca profite aussi du voyage et choisit Nae pour transiter vers sa dernière demeure.

Dénouement Arrivés à la frontière roumaine Nae et sa mère se font arrêter par des douaniers roublards qui exigent que l’oncle soit enterré toute affaire cessante contre une somme rondelette. Nae ne peut s’y soustraire. L’oncle est enterré puis Nae et sa mère reprennent la route vers Sulina. Lors d’un arrêt dans la campagne roumaine Magdalena meurt soudainement. © les Fiches du Cinéma 2011 - N°2012

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Semaine du 24 août

98 minutes. Roumanie - France, 2010. Sortie France : 24 août 2011. Visa d’exploitation : 118564. Format : 1,85 - Couleur - Son : Dolby SR. 25 copies (vo).


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One Piece : Strong World (Wan Pïsu Firumu : Sutorongu Warudo) Animation

de Munehisa Sakai Avec les voix originales de Mayumi Tanaka (Monkey D. Luffy), Akemi Okamura (Nami), Mika Doi (Roronoa Zoro), Kappei Yamaguchi (Usopp), Hiroaki Hirata (Sanji), Ikue Otani (Tony Tony Chopper), Yuriko Yamaguchi (Nico Robin).

Adultes / Adolescents

Et les voix françaises de Stéphane Excoffier (Monkey D. Luffy), Delphine Moriau (Nami), Tony Beck (Roronoa Zoro), Jean-Pierre Denuit (Usopp), Olivier Cuvellier (Sanji), Marie Van Ermengen (Tony Tony Chopper), Marcha Van Boven (Nico Robin).

Équipe technique Scénario : Jyunki Takegami et Eiichiro Oda, d’après la série de mangas One Piece d’Eiichiro Oda (1997) Images : Kazuhiro Yamada Montage : Masahiro Goto Animation : Kazuya Hisada Musique : Kohei Tanaka et Shiro Hamaguchi Dir. artistique : Ryuji Yoshiike

Production : Toei Animation Coproduction : Toei Company, ADK et Fuji Television Network Producteurs : Yoshihiro Suzuki, Tsuyoshi Kumagai, Yoko Matsuzaki et Shinji Shimizu Dir. de production : Munehisa Higuchi Distributeur : Eurozoom.

113 minutes. Japon, 2009. Sortie France : 24 août 2011. Visa d’exploitation : 130602. Format : 1,85 - Couleur - Son : Dolby SRD. 15 copies (vo / vf).

One Piece : Strong World, dixième épisode d’une saga animée, voit l’arrivée du créateur du manga au scénario. Loin de la richesse du matériau original, le film ne livre qu’une accumulation de combats sans grand intérêt. Qu’est allé faire Eiichiro Oda dans cette galère ?

Commentaire One Piece : Strong World est la dixième adaptation au cinéma du manga d’Eiichiro Oda, mais la première sortie dans l’hexagone. Ce nouvel épisode arrive à un moment où la popularité de la bande dessinée est, en France, à son comble. L’intérêt de cet opus réside dans la reprise en main de la franchise par son créateur. Eiichiro Oda est en effet crédité au scénario, une première pour la série animée. Pour le scénariste, l’esprit du manga s’est perdu au fil des adaptations cinématographiques. Au départ, il s’agit d’une saga. Celle d’un équipage de pirates bras cassés (et même en caoutchouc pour leur chef), où se mélangent avec brio un humour potache, une approche décontractée mais érudite de l’histoire de la pirateries et une utilisation sanglante de la violence. C’est le cas dans la bande dessinée, tout du moins... Or, One Piece : Strong World ne se préoccupe que des fans du manga et perd immédiatement les non convertis. Le scénario n’aide pas à nous familiariser avec les nombreux personnages et le contexte guerrier est trop flou. Au final, il ne reste qu’un ensemble de combats se déroulant sur différente îles, comme dans un mauvais jeu vidéo des années 1990 ou dans Dragon Ball Z. Un spectateur qui tenterait de découvrir One Piece avec ce film ne pourra alors qu’être déçu. L’animation est étonnamment bâclée et les couleurs criardes font mal aux yeux. À cela s’ajoute un humour scatologique spécifiquement nippon, que l’on accepte volontiers dans les films de Takashi Miike ou les comédies de Kitano, mais qui, ici, ne fait que renforcer l’antipathie que l’on éprouve à l’égard du film. G.M.

© Eiichiro Oda / Shueisha - Toei Animation

Résumé Luffy rêve de devenir le roi des pirates. Le gamin a mangé un jour un “fruit du démon” qui a transformé ses os en caoutchouc. Depuis, il utilise ses membres comme bon lui semble. Au fil de ses aventures, Luffy compose son équipe de pirate. Il y a d’abord Nami, jeune voleuse connue pour être une as de la navigation ; Chopper, un renne au nez bleu qui a mangé un fruit magique lui donnant forme humaine ; Brook, squelette funky revenu à la vie suite à l’absorption du fruit de résurrection ; Usopp, tireur d’élite ; Franky le charpentier ; Roronoa, épéïste dépourvue de sens de l’orientation ; Sanji, le cuisinier, et Nico, l’archéologue. Ensemble, ils affrontent Shiki Le Lion d’Or, qui s’était fait passer pour mort depuis 20 ans.

Dénouement Ce dernier est considéré comme le plus dangereux des pirates et le monde entier le poursuit. Il décide de kidnapper Nami pour que ses plans de domination se réalisent. Pour ce faire, Shiki va ruser auprès de Luffy et de ses amis, et les envoyer sur des îles flottantes où ils devront affronter de gigantesques animaux mutants. Au termes de ces combats, une partie de l’équipage se retrouve coincé dans une colonne de pierre et Nami doit capituler. Ses amis trouvent finalement un moyen de se dégager. Nami, elle, au péril de sa vie détruit les arbres dont les fruits servent de répulsifs contre les animaux mutants. Sans frontière chimique, la forteresse de Shiki est alors prise d’assaut par les animaux, puis par Luffy et ses amis. © les Fiches du Cinéma 2011 - N°2012

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2012 - 27- painnoir_Mise en page 1 03/08/11 17:09 Page1

Pain noir (Pa negre) Drame historique

de Agustí Villaronga Avec Francesc Colomer (Andreu), Marina Comas (Núria), Nora Navas (Florència), Roger Casamajor (Farriol), Lluïsa Castell (Ció), Merce Arànega (Madame Manubens), Eva Basteiro-Bertoli (Criada Manubens), Marina Gatell (Enriqueta), Elisa Crehuet (Àvia, la grand-mère), Sergi López (Alcalde, le maire), Laia Marull (Pauleta), Eduard Fernandez et

Adultes / Adolescents

Équipe technique Scénario : Agustí Villaronga, d’après Emili Teixidor (2003) Images : Antonio Riestra Montage : Raúl Román Scripte : Glòria Blanes Musique : José Manuel Pagán Son : Dani Fontrodona, Fernando Novillo et Ricard Casals Décors : Ana Alvargonzález Costumes : Mercè Paloma Effets spéciaux : Oriol Tarrida Effets visuels : Jordi San Agustín

Pep Tosar (les professeurs), Andrés Herrera (Dionís), Lázaro Mur (Tísic), Jordi Pla (Quirze), Joan Carles Suau (Pitorliua), Ramón Moreno (Ros, le garde civil), Pere Tomás (Monsieur Manubens), Josep Ramon Lloret (Capellà), Jesus Ratera (Vell, le garde civil), Josep Maria Castellví (le père Manubens), Manel Bronchud, Jesús Ramos, Jaume Peracaula, Rubén Arroyo.

Maquillage : Alma Casal Casting : Pep Armengol Production : Massa d’Or Prod. Coproduction : Televisió de Catalunya Productrice délégué : Isona Passola Producteur exécutif : Lluís Ferrando Dir. de production : Aleix Castellón Distributeur : Alfama Films.

Agustí Villaronga pose un regard impitoyable sur l’Espagne franquiste, et sur les travers et les vices des hommes. Ambitieux, complexe, sombre, le film s’essouffle, malgré une mise en scène parfois très fine. Un résultat en demi-teinte.

Commentaire Agustí Villaronga aura mis du temps pour revenir au premier plan du cinéma espagnol, après l’échec d’El Niño de la luna, présenté à Cannes en 1989, mais c’est chose faite avec Pain noir, qui a remporté les Prix du Meilleur film et du Meilleur réalisateur aux Goya 2011. Le réalisateur y dresse un tableau très sombre d’un petit village de Catalogne dans les premières années du franquisme, à travers les yeux d’un jeune garçon aux portes de l’adolescence. Le film décrit la métamorphose d’un regard d’enfant en regard d’adulte, le passage du conte à la chronique : derrière les histoires idéalisées des adultes se cachent mensonge, violence et trahison. Rien n’est épargné au jeune héros : chaque découverte est une désillusion. Son père se révèle être un assassin ; sa mère, une menteuse ; sa cousine, une prostituée. Ici, c’est l’Homme qui est condamné dans sa globalité. Les seuls signes de bonté se trouvent chez les laissés pour-compte (comme ce jeune homosexuel enfermé chez les prêtres), ou chez les oiseaux dont Andreu s’occupe. Mais cette bonté, il choisira, en fin de compte, de s’en éloigner définitivement. Cette noirceur implacable, à laquelle aucune alternative n’est proposée, finit par lasser. D’autant que la multiplicité des thèmes (politiques, moraux, sexuels, historiques) et des rebondissements rend l’intrigue indigeste et décousue. Restent des scènes frappantes entre les jeunes comédiens, très habilement dirigés, et quelques belles idées de cinéma, comme le départ de la mère, vu à travers une vitre sur laquelle Andreu souffle afin que la buée en floute l’image. F.B-P.

© Massa d’Or Prod.

Résumé 1944. Dans un petit village pauvre et rural de Catalogne, Andreu, un jeune adolescent, retrouve les corps d’un homme et de son fils. Les soupçons se portent vite sur le père d’Andreu, ancien compagnon politique de la victime, catalogué comme “rouge”, et par conséquent mal vu par les autorités franquistes. Tandis que son père se cache, Andreu est envoyé chez sa tante, dans un village voisin, pour soulager sa mère qui s’échine à l’usine. Là, il se rapproche de Nuria, sa cousine, et d’un jeune homosexuel, confiné chez les prêtres à cause de sa “maladie”. C’est à ce moment que son père est arrêté.

Dénouement Au fil des jours, Andreu confronte ses idéaux et ses fantasmes d’enfant à la cruauté du monde des adultes, et fait tomber le voile de mensonges dont il est entouré : son père aurait participé, quelques années auparavant, et avec la victime, à la castration d’un homosexuel du village, à la demande de Madame Manubens, la riche matriarche employant la tante d’Andreu. Par ailleurs, Nuria lui avoue qu’elle se prostitue avec leur instituteur. Andreu rend une dernière visite à son père, qui va être exécuté. Lorsque Pauleta, la veuve de la victime, vient confirmer la culpabilité de son père, c’est le point de non-retour pour Andreu : rejetant en bloc sa famille et ses origines, il accepte d’être “adopté” par Madame Manubens, et rejoint le monde de la bourgeoisie et la route des études. © les Fiches du Cinéma 2011 - N°2012

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Semaine du 24 août

108 minutes. Espagne, 2010. Sortie France : 24 août 2011. Visa d’exploitation : 130342. Format : 1,85 - Couleur - Son : Dolby SRD. 30 copies (vo).


2012 - 28- thismustbethe_Mise en page 1 04/08/11 02:18 Page1

This Must Be the Place (This Must Be the Place) Road-movie

de Paolo Sorrentino Avec Sean Penn (Cheyenne), Judd Hirsch (Mordecai Midler), Eve Hewson (Mary), Kerry Condon (Rachel), Harry Dean Stanton (Robert Plath), David Byrne (lui-même), Frances McDormand (Jane), Olwen Fouere (la mère de Mary), Johnny Ward (Steven), Sam Keeley (Desmond), Joyce van Patten (Dorothy Shore), Shea Whigham (Ernie Ray), Liron Levo (Richard), Simon Delaney

Adultes / Adolescents

Équipe technique Scénario : Paolo Sorrentino et Umberto Contarello Images : Luca Bigazzi Montage : Cristiano Travaglioli 1er assistant réal. : Davide Bertoni Musique : David Byrne et Will Oldham Son : Srdjan Kurpjel Décors : Stefania Cella Costumes : Karen Patch Effets visuels : Rodolfo Migliari Maquillage : Luisa Abel

(Jeffery), Heinz Lieven (Aloise Lange), Seth Adkins (Jimmy), Grant Goodman (Tommy), Madge Levinson (Jackie), Inga R. Wilson (la femme d’Ernie Ray), Gordon Michaels (Tattoo Mike), Bern Cohen (le rabbin Cohen), Peter Carey, Sarah Carroll, Andrea Mellos, Ron Coden, Davis Gloff, Kris Graverson, Tim Craiger, Jann Hight, Julia Ho, Sarab Kamoo, Kef Lee, Gavin O’Connor.

Casting : Maureen Hughes, Laura Rosenthal et Carrie Ray Production : Indigo Films, Lucky Red, ARP et Element Pictures Coproduction : France 2 Cinéma Producteurs : Nicola Giuliano, Andrea Occhipinti, Francesca Cima, Ed Guiney et Andrew Lowe Coproducteurs : Laurent & Michèle Pétin Distributeur : ARP Sélection.

118 minutes. Italie - France - Irlande, 2011. Sortie France : 24 août 2011. Visa d’exploitation : 127258. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SRD DTS.

Une ancienne star du rock déconnectée de la réalité part sur les traces du bourreau de son père déporté. Sorrentino confirme son penchant pour l'extravagance, quand Sean Penn fait de son mieux pour éviter le ridicule à son personnage.

Commentaire Récompensé pour Il Divo par un Grand Prix, Sorrentino est un habitué des marches cannoises et a su imposer aux sélectionneurs son style flamboyant, choisissant toujours l’outrance à la mesure, quitte à se mettre à dos une bonne partie de la critique, agacée par un cinéma désinhibé. Sans surprise, This Must Be the Place est donc un nouvel exercice de caméra, virtuose ou prétentieux selon le point de vue, qui a pour but de sublimer un personnage excessif. Après Toni Servillo, c’est Sean Penn qui s’est laissé manipuler par le cinéaste pour incarner un rocker maquillé et échevelé à la voix de fausset, sosie assumé de Robert Smith. Le scénario emmène cet étrange personnage, capricieux et naïf comme un enfant de sept ans, dans un road-movie qui lui fera traverser les États-Unis sur les traces d’un ancien nazi. Cet aspect de l’histoire, qui ravive les fantasmes d’une jeunesse culpabilisée est malheureusement traité de manière assez bancale, sans subtilité (jusqu’aux dernières séquences, maladroites). Malgré tout, le rythme léger du récit et plusieurs scènes assez touchantes (comme celle durant laquelle Cheyenne reprend sa guitare pour accompagner un petit garçon), viennent donner un peu de chair à cette invraisemblable histoire. De fait, l’enthousiasme de la mise en scène et des acteurs finit par susciter la sympathie. Le scénario semble alors être avant tout un prétexte, sur lequel s’appuie la performance de Sean Penn, tour à tour ridicule et émouvant, fantasque et fragile. M.Q.

© ARP Sélection

Résumé Ancienne star de rock, Cheyenne vit désormais retiré dans une somptueuse maison, à Dublin, avec sa femme, Jane. Pour seul ami, il a une jeune fan : Mary. Il reçoit la visite d’un jeune musicien qui lui demande de le produire, mais Cheyenne refuse. Puis il apprend que son père est mourant. Cheyenne décide alors de partir en paquebot pour New York pour se rendre à son chevet. Mais, une fois arrivé, il apprend que son père est déjà mort. On lui révèle aussi qu’il a passé sa vie à traquer Aloise Lange, son ancien tortionnaire en camp de concentration. Un ami professeur, Midler, oriente Cheyenne, qui part à la recherche du nazi à bord d’un 4x4 qu’il a accepté de conduire jusqu’au Texas.

Dénouement Cheyenne arrive dans le Michigan où il retrouve l’ex-femme de Lange. Celle-ci, désagréable, prétend que son mari est mort, mais Cheyenne n’y croit pas. Il repart vers l’Ouest. Au Nouveau Mexique, il rencontre Rachel, la petite-fille de Lange, qui ignore tout des activités passées de son grand-père. Cheyenne se lie d’amitié avec la jeune femme et son fils. Il apprend où est Lange, et repart. Sur la route, il a un accident et le 4x4 brûle. Cheyenne achète un nouveau véhicule et arrive dans l’Utah, où il est rejoint par Midler. Il retrouve la maison où se terre Lange, qui est désormais un vieillard. Il l’humilie comme celui-ci avait humilié son père. Puis Cheyenne revient en Irlande, radicalement changé. © les Fiches du Cinéma 2011 - N°2012

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Tu seras mon fils Drame psychologique

de Gilles Legrand Avec Niels Arestrup (Paul de Marseul), Lorànt Deutsch (Martin de Marseul), Patrick Chesnais (François Amelot), Anne Marivin (Alice de Marseul), Nicolas Bridet (Philippe Amelot), Valérie Mairesse (Madeleine Amelot), Jean-Marc Roulot (le docteur Vermont), Urbain Cancelier (Lacourt père), Xavier Robic (Lacourt fils), Nicolas Marié (le notaire), Hélène de Saint-Père

Adultes / Adolescents

Équipe technique Scénario : Gilles Legrand et Delphine De Vigan, avec la collaboration de Laure Gasparotto Images : Yves Angelo Montage : Andrea Sedlackova 1er assistant réal. : Hubert Engammare Scripte : Sandrine Cayron Musique : Armand Amar Son : Pierre Gamet Décors : Aline Bonetto

(la journaliste viticole), Shirley Bousquet (Jessica, la barmaid).

Costumes : Tess Hammami Maquillage : Marie-Hélène Duguet Casting : Constance Demontoy Production : Épithète Films Coproduction : Orange Cinéma Séries Producteur : Frédéric Brillion Dir. de production : Philippe Roux Distributeur : Universal Pictures.

Gilles Legrand décrit l’incompréhension et l’affrontement, jusqu’au drame, d’un père et de son fils dans un vignoble bordelais. S’appuyant sur une distribution inégale et convenue, Tu seras mon fils est trop schématique et maladroit pour convaincre.

Commentaire Après Malabar Princess et La Jeune fille et les loups, ses premières réalisations inscrites dans la lignée d’un cinéma populaire et familial classique, modeste et assez efficace, Gilles Legrand tente d’aborder un nouveau genre avec ce drame psychologique. S’il ne manque pas d’ambition, le résultat déçoit, du fait de ses lourdeurs et de ses maladresses. L’atmosphère pesante de la bourgeoisie provinciale peut rappeler Chabrol et les questions posées sur l’évidence ou non de l’amour parental, sur la filiation et l’héritage, aussi bien culturel que patrimonial, sont intéressantes, mais leur traitement est trop schématique. Tu seras mon fils pèche surtout par les faiblesses de son casting. Niels Arestrup est évidemment d’emblée impressionnant et intimidant, donc crédible en viticulteur dominateur, manipulateur et caractériel. Malheureusement, on l’a tellement vu dans ce type de rôles au cours de sa carrière que son personnage ne recèle finalement aucune surprise. Lorànt Deutsch, quant à lui, se révèle très décevant, en interprétant maladroitement le fils nerveux, humilié et mal dans sa peau. Manquant de finesse, son jeu nous empêche de croire vraiment en son personnage, qui est pourtant un pilier du film. Son opposition avec le “fils idéal” campé par le charismatique Nicolas Bridet est par ailleurs trop caricaturale. Heureusement, Patrick Chesnais illumine quelques scènes avec son personnage plus discret. Mais sa présence ne suffit pas pour apporter un peu de force et de vérité au film, qui reste trop loin du drame dur et oppressant, à la limite du thriller, qu’il ambitionnait d’être. An.B.

© Épithète Films

Résumé Paul de Marseul est le propriétaire d’un vignoble à Saint-Émilion. Son fils, Martin, qui travaille pour lui à l’administration, l’a toujours déçu. Martin, qui a peu de talent pour le vin, souffre des humiliations que Paul lui fait subir. Malgré les encouragements de sa femme, Alice, il ne lui tient pas tête. À l’approche des vendanges, Paul apprend que son régisseur, François, est atteint d’un cancer incurable. Madeleine, la femme de François, veille à ce qu’il se repose. Très motivé, Martin se propose pour coordonner les vendanges. Averti par Paul, Philippe, le fils de François, qui travaille pour un vignoble californien, revient. Paul est heureux de retrouver ce jeune homme talentueux et charismatique, le fils qu’il a toujours rêvé d’avoir.

Dénouement Il l’intègre peu à peu dans la gestion du domaine, jusqu’à lui confier les vendanges. Martin est bouleversé mais s’entête. Il s’emporte contre son père lors de la fête de fin des vendanges. Paul emmène Philippe à Paris pour une remise de décoration. Il souhaite l’adopter pour lui léguer le domaine. Philippe hésite à accepter. Ivre, Martin a un accident de voiture. Il apprend qu’Alice est enceinte. Ils décident alors de partir. François n’apprécie pas de voir Paul s’accaparer son fils : il l’enferme dans la cave lors de la fermentation du vin et coupe le système de ventilation, causant son asphyxie. Sa mort passe pour naturelle. Martin hérite du vignoble. © les Fiches du Cinéma 2011 - N°2012

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Semaine du 24 août

102 minutes. France, 2011. Sortie France : 24 août 2011. Visa d’exploitation : 123684. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SR SRD.


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Un jour (One Day) Mélodrame

de Lone Scherfig Avec Anne Hathaway (Emma Morley), Jim Sturgess (Dexter Mayhew), Patricia Clarkson (Alison Mayhew), Romola Garai (Sylvie Cope), Jodie Whittaker (Tilly), Jamie Sives (Mr. Godalming), Georgia King (Suki Meadows), Rafe Spall (Ian Whitehead), Amanda Fairbank-Hynes (Tara), Emilia Jones (Jasmine), Tom Mison (Callum), Joséphine de La Baume (Marie), Natalie

Adultes / Adolescents

Équipe technique Scénario : David Nicholls, d’après son roman (2009) Images : Benoît Delhomme Montage : Barney Pilling 1er assistant réal. : Barrie McCulloch Scripte : Sue Hills Musique : Rachel Portman Son : Glenn Freemantle Décors : Mark Tildesley Costumes : Odile Dicks-Mireaux Effets spéciaux : Mark Holt

Hallam (la femme de Ian), Heida Reed (Ingrid), Thomas Arnold (Colin), Sarah Jane O’Neill (la dame), Gino Picciano (le propriétaire du restaurant), Filippo Delauney (le client du restaurant), Seelan Gunaseelan (le nettoyeur), Ken Stott, Matthew Beard, Guy C.A. [non crédité], Siobhan Daly [non créditée], David Orpheus[non crédité].

Dir. artistique : Denis Schnegg Maquillage : Ivana Primorac Casting : Lucy Bevan Production : Color Force Coproduction : Film4 et Random House Films Producteur : Nina Jacobson Coproducteurs : Jane Frazer et Raphaël Benoliel Productrice exécutive : Tessa Ross Distributeur : SND.

108 minutes. États-Unis - France, 2011. Sortie France : 24 août 2011. Visa d’exploitation : 130688. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SRD DTS.

Vingt-trois ans d’amitié et d’amour contrarié entre l’insouciant Dexter et la complexée Emma. Le mélodrame moderne promis reste écrasé par le poids de ses artifices, malgré les efforts conjugués de ses deux interprètes. Lone Scherfig déçoit.

Commentaire Après le succès d’Une éducation, la réalisatrice danoise Lone Scherfig s’attaque à une nouvelle adaptation littéraire : le roman à succès de David Nicholls, portrait sur vingt ans de deux amis qui n’osent pas se dire qu’ils s’aiment. Elle est mal dans sa peau et romantique, il est beau garçon et frivole ; ils viennent évidemment de milieux sociaux différents. Fidèle au roman, le film en reprend la structure particulière : la relation entre Dexter et Emma est racontée épisodiquement, au travers d’une seule journée (le 15 juillet, date de leur première rencontre) chaque année. Ce respect pour l’œuvre originale a un prix : la narration éclatée ne laisse pas le spectateur prendre ses aises et le tient à distance des personnages. Pendant trop longtemps, ces derniers restent théoriques (ils sont inconditionnellement réduits à leur allure physique ou à leur emploi) et n’échappent pas aux clichés (devenu producteur télé, Dexter plonge forcément dans l’alcool et la drogue...). À cela s’ajoute un réel problème d’enjeu dramatique, tant il faut d’années aux futurs amants pour se déclarer leur flamme ! Scherfig, qui était parvenue à aborder avec légèreté les jeux de l’amour et du hasard dans son charmant Italian for Beginners (2000), peine à retrouver la même inspiration. Dans Un jour, les hésitations amoureuses et les jeux de séduction gardent toujours une dimension très artificielle, si bien que l’émotion n’affleure jamais. Et, malgré leurs efforts appliqués et trop visibles, Anne Hathaway (Love & autres drogues) et Jim Sturges (Les Chemins de la liberté) ne parviennent pas à faire “vivre” un film écrasé par les codes du mélodrame. Mi.G.

© SND

Résumé 15 juillet 1988. À Édimbourg, Dexter et Emma viennent d’obtenir leur diplôme. Ils finissent par passer la nuit chez Emma... sans pour autant coucher ensemble. Une forte amitié se noue entre eux. 1989. Juste avant de partir en Inde, Dexter aide Emma à emménager à Londres avec son amie Tilly. 1990. Emma est serveuse dans un restaurant Tex-Mex miteux. Dexter entame une carrière dans la production télévisée. 1994. Devenu un animateur populaire, Dexter rend visite à ses parents, Alison et Steven. Sa mère se meurt d’un cancer. Chassé par son père, qui le considère comme un alcoolique, Dexter ne parvient pas à joindre Emma, qui vient de devenir institutrice et passe la soirée avec Ian, un apprenti comique.

Dénouement 1996. Emma emménage avec Ian, et réalise qu’elle ne l’aime plus. Dexter, accro à la drogue, s’éloigne d’elle. 1998. Has-been, Dexter est viré son émission. 2000. Au mariage de Tilly, Dexter présente sa compagne, Sylvie, à Emma. Ils vont se marier le mois suivant : Sylvie est enceinte. 2001. Dexter s’occupe de sa fille Jasmine, et ignore que Sylvie le trompe avec Callum, son ami de fac. 2003. Fraîchement divorcé, Dexter rend visite à Emma, qui vit à Paris. Ils comprennent qu’ils s’aiment. 2005. À Londres, où Dexter tient un café, ils essaient désespérément d’avoir un enfant. 2007. À vélo, Emma est tuée par un camion. Dexter est inconsolable, mais, sur les conseils de son père, se reprend. 2011. Dexter emmène sa fille à Édimbourg, en souvenir de la nuit passée avec Emma en 1988. © les Fiches du Cinéma 2011 - N°2012

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Les Étoiles de la rédaction p.2 Édito p.3 Choc de styles ................................................................ p.4 Les Schtroumpfs ............................. ❍ ........................ p.6 L’Artiste ............................................ ★★ ..................... p.7 Green Lantern ................................. ★ ........................ p.8 Melancholia ..................................... ★★★★ ............. p.9 Mes meilleures amies ................... ★★ ..................... p.10 Neko, dernière de la lignée ......... ★★ ..................... p.11 La Planète des singes : les origines ...................................... ★★★ ................. p.12 Captain America : First Avenger .. ★★★ ................. p.13 Nouveaux héros et vieilles formules ......................... p.14 Comment tuer son boss ? ............. ★★ ..................... p.16 The Future ........................................ ★ ......................... p.17 Impardonnables .............................. ★★ ..................... p.18 Michel Petrucciani ......................... ★★ ..................... p.19 La Piel que habito ........................... ★★ ..................... p.20 Chirurgie & esthétique ................................................. p.21 Zookeeper ........................................ ❍ ........................ p.22 Les Bien-aimés ............................... ★★ ..................... p.23 Cowboys & envahisseurs ............. ★★ ..................... p.24 Europolis .......................................... ★★ ..................... p.25 One Piece : Strong World ............. ❍ ........................ p.26 Pain noir ........................................... ★★ ..................... p.27 This Must Be the Place ................. ★★ ..................... p.28 Tu seras mon fils ............................ ★ ......................... p.29 Un jour .............................................. ★ ......................... p.30

toutes les sorties 10 août

17 août

24 août

L’Artiste Visa : 127415 1,85 - Dolby SRD Copies : n.c. Dist. : Bodega Films. Green Lantern Visa : 130375 Scope (2D / 3D) Dolby SR SRD DTS Copies : n.c. Dist. : Warner Bros. Melancholia Visa : 126761 Scope - Dolby SRD 160 copies (vo) Dist. : Les Films du Losange. Mes meilleures amies Visa : 129922 Scope - Dolby SR SRD 350 copies (vo / vf) Dist. : Universal Pictures. Neko, dernière de la lignée Visa : 130585 1,85 - Dolby SRD Copies : n.c. Dist. : Baba Yaga Films. La Planète des singes : les origines Visa : 129868 Scope - Dolby SR SRD DTS 700 copies (vo / vf) Dist. : 20th Century Fox.

Captain America : First Avenger Visa : 129833 Scope (2D / 3D) Dolby SRD DTS SDDS Copies : n.c. Dist. : Paramount Pictures. Comment tuer son boss ? Visa : 130480 Scope - Dolby SR SRD DTS Copies : n.c. Dist. : Warner Bros. Conan Visa : en cours Interdit aux -12 ans Scope (2D / 3D) Dolby SR SRD DTS Copies : n.c. Dist. : Metropolitan Filmexport. The Future Visa : 129538 1,85 - Dolby SRD 50 copies (vo) Dist. : Haut et Court. Impardonnables Visa : 126143 Scope - Dolby SR SRD Copies : n.c. Dist. : UGC. Michel Petrucciani Visa : 123218 1,85 - Dolby stéréo 30 copies Dist. : Happiness. La Piel que habito Visa : 129169 1,85 - Dolby SRD 290 copies (vo) Dist. : Pathé. Zookeeper Visa : 130143 Scope - Dolby SR SRD DTS SDDS 300 copies (vo / vf) Dist. : Sony Pictures.

Les Bien-aimés Visa : 127800 Scope - Dolby SRD Copies : n.c. Dist. : Le Pacte. Bienvenue à Monte-Carlo Visa : 130272 1,85 - Dolby SR SRD DTS 10 copies (vf) Dist. : 20th Century Fox. Cowboys & envahisseurs Visa : 130481 Scope & IMAX Dolby SRD DTS SDDS Copies : n.c. Dist. : Paramount Pictures. Europolis Visa : 118564 1,85 - Dolby SR 25 copies (vo) Dist. : Kanibal Films. One Piece : Strong World Visa : 130602 1,85 - Dolby SRD 15 copies (vo / vf) Dist. : Eurozoom. Pain noir Visa : 130342 1,85 - Dolby SRD 30 copies (vo) Dist. : Alfama Films. This Must Be the Place Visa : 127258 Scope - Dolby SRD DTS Copies : n.c. Dist. : ARP Sélection. Tu seras mon fils Visa : 123684 Scope - Dolby SR SRD Copies : n.c. Dist. : Universal Pictures. Un jour Visa : 130688 Scope - Dolby SRD DTS Copies : n.c. Dist. : SND.

Toutes les critiques de Conan étant soumises à un embargo jusqu’au 12 août, la fiche sera en exclusivité sur www.fichesducinema.com

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• Directeur de Publication : Cyrille Latour • Rédacteur en chef : Nicolas Marcadé (redaction@fichesducinema.com) • Secrétaire de Rédaction : Michael Ghennam • Ont collaboré à ce numéro : Sélim Ammouche, François Barge-Prieur, Anne Berjon, Thomas Fouet, Michael Ghennam, (Pierre-)Simon Gutman, Roland Hélié, Marine Héligon, Cyrille Latour, Cédric Lépine, Camille Lebert Loiret, Nicolas Marcadé, Gaël Martin, Marine Quinchon, Chloé Rolland, Nathalie Zimra. Les commentaires des «Fiches» reflètent l’avis général du comité. • Administration : Chloé Rolland (administration@fichesducinema.com) • Trésorier : Guillaume de Lagasnerie • Conception Graphique : pinkpunk (contact@pinkpunk.fr) • Impression : IRO Imprimeur Zone industrielle - rue Pasteur 17185 Périgny cedex Tél : 05.46.30.29.29 • Dépôt légal : Août 2011 • Commission paritaire : 0315 G 86313 • ISSN 0336-9331

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69, rue du Faubourg Saint Martin 75010 Paris • Tél : 01.42.36.20.70 • Fax : 01.42.36.10.65

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Prochain numéro le 31 août 2011

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Semaine du 24 août

Semaine du 17 août

Semaine du 10 août

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«Les Fiches du Cinéma». Tous droits réservés. Toute reproduction même partielle des textes est soumise à autorisation.

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