FOCUS F.W.I
BIMESTRIEL • GRATUIT • N°1 • OCT-NOV 2013
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C.C. LE2 PAVILLON - JARRY - 0590 FOCUS Octobre/Novembre 2013260 321
I Z A C Simplement chic...
C.C. DESTRELAND BAIE-MAHAULT - 0590 601 375 3 FOCUS- Octobre/Novembre 2013
Galeries de Houelbourg - Rue Fulton - Z.I. de Jarry 97122 Baie-Mahault, Guadeloupe
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FOCUS OCTOBRE - NOVEMBRE 2013 FOCUS / ÉDITION RUNWAY 26 rue du Cours Nolivos 97100 BASSE-TERRE T. 0590 801 548 F. 0970 644 333 M. contact@agence-runway.com www.agence-runway.com
RÉDACTION Directeur de Publication: Mike MATTHEW mike.matthew@agence-runway.com Directeur de la Rédaction / Rédacteur en Chef Ken JOSEPH ken.joseph@agence-runway.com Direction Artistique : Agence Runway Photographe: Guillaume ARICIQUE Rédacteur: Ken JOSEPH Contributeurs: Steve GADET Pierre-Yves CHICOT Didier DESTOUCHES René SANTENAC Thierry ARICIQUE
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Régie Publicitaire: Agence Runway T. 0590 801 548 P. 0690 589 688
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HappyMan Photography, DDB Paris, Batesy&R, AGP, FEMEN,Clarisse Hieraix, DTONE, Eden Rock, le Sereno, Renaut France, Usain Bolt, Nissan, Michaël Roulier Impression: Antilles Imprimerie ISSN: en cours
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Le magazine poursuivra conformément aux lois de reproduction ou la contrefaçon d’images et textes publiés dans la rédaction et la publicité de FOCUS.
Jean-Philippe Courtois photographié par Guillaume Aricique et habillé par la Boutique Go Homme. Accessoire: Montre Cerruti de la bijouterie Tout l’or du monde. Make up: Make up for ever.
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FOCUS SOMMAIRE
MÉCANIQUE DU TEMPS Tribune p.14
politique
Les enjeux des élections municipales et intercommunales p.16 L’oeil DESTOUCHES p.18 Indiscrétion: André Atallah p.20-21 Les jeunes et la politique p.22-23 couverture: Jean-Philippe COURTOIS p.24-29
justice
La politique entre courage, force et nécessité p.30-31
média
Le buzz: nouvelle religion p.32-33
économie
L’économie de la Guadeloupe: réalité ou artifice p.34-35 Entrepreneur: le financement moderne p.36
société-santé
Le sextrémisme p. 38-39 L’expérience de la maladie p.40-42 Mes seins, ma souffrance p.44-46
CULTURE
Littérature p.48-49 Cinéma p.50-51 Agenda p.52
AVANT-GARDE
Haute Couture : Clarisse Hieraix p.54-61 Talent: DTONE p.62-66
ART DE VIVRE
Déco p.67 Hôtel Mythique: Eden Rock p.68-73 Spa: le Sereno p.74-77 Moteur: Renault Zoé p.78 Be Geek: p.79
SPORT
Tête d’affiche: Usain Bolt p.80-83
MODE
Jeux de dames p.84 Fragrances Femme p.86 Ça va faire mâle p.88 Fragrances Homme p.90
FOCUS
Ego: Ejaculation féminine p.92 Bien-être: Aliments anticancer p.93 Gastronomie p.94-95 Carnet d’adresse p.96 Horoscope p.98
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Entreprendre est notre passion car la plus grande passion est celle qu’on vivra demain
RUNWAY CONSEIL - CRÉATION D’ENTREPRISE - EVENEMENTIEL - EDITION
26 rue du Cours Nolivos – 97100 Basse-Terre Tel : 0590 80 15 48 Fax : 0970 63 34 44 contact@agence-runway.com
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EDITO À l’heure où tout le monde voudrait écrire comme personne. FOCUS interroge le monde pour éclairer ceux qui font les idées, les mots et les images de notre société. Un soufle énergique et cryptique explorant les lieux où parfois se rejoignent intérêts du grand public, sommet de la contre-culture, expérimentation et tendances de demain. Si le monde nous intéresse, il n’en reste pas moins fuyant, insaisissable et pour le comprendre, il nous faut chercher, traquer, analyser et parallèlement donner les outils, les référants, transmettre aussi le goût pour apprécier, évaluer, en un mot, s’impliquer. Une approche que nous souhaitons construire et repenser à chaque numéro, pour ne pas se contenter d’informer sous couvert d’une prétendue impartialité, mais présenter une approche concrète, une façon de s’approprier les formes multiples de notre environnement. FOCUS est le résultat d’une synergie intergénérationnelle, qui démontre qu’ensemble et qu’au-delà de nos différences, que nous sommes capables de construire. Nous gardons l’idée que toute création ne vaut que si elle résulte d’une pulsion intellectuelle, artistique et émotionnelle. Que si elle provoque une révolution harmonique, une explosion, une renaissance, le désordre d’un nouvel ordre intellectuel inspirant et inspiré. FOCUS se revendique de la nouvelle ère, celle de l’éthique de la citoyenneté et de la créativité. La société ne nous construit pas, c’est à nous de la façonner, non pas d’une vision unique, mais collective. Engagé… Mais pas partisan « au lecteur, le dernier mot ».
Ken JOSEPH
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FOCUS LA TRIBUNE
invité de la Rédaction Steve GADET écrivain, rappeur, universitaire
Chacun son mandat
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e silence est pour les morts. Je respire donc m’exprimer d’une manière ou d’une autre, c’est investir dans la vie. Beaucoup de gens encouragent ceux qui parlent bien ou qui s’assument à faire de la politique. Je ne pense pas qu’on puisse faire de la politique qu’en étant élu. C’est l’une des manières mais pas la seule. Lorsque je n’écoute pas seulement les belles paroles mais que je regarde le bilan de mon dirigeant politique avant de voter, je fais de la politique. Quand je parle de bilan, je ne parle pas de ce qu’il a fait pour moi ou ma famille mais je regarde la direction que la cité prend sous sa direction, le vent qui la pousse. Lorsque je m’investis sur des questions qui touchent à la vie du pays de manière bénévole ou à cause de mon travail, je fais de la politique. Lorsque j’ignore le monde politique et que je ne me déplace plus pour m’inscrire sur les listes électorales, je fais de la politique. Tous ces comportements alimentent la manière dont notre pays est dirigé, les équipements que nous avons, la sécurité de nos quartiers, l’état de nos familles et notre climat économique. Rendre des gens impuissants, incapables de produire et les pousser à dépendre de vous est immoral et pourtant, j’ai l’impression que nous sommes dans cette dynamique sournoise depuis des décennies. Devant cette vague de violence, certaines personnes se disent que tout fiche le camp et que ce n’est plus la peine de faire quoi que ce soit. Je pense le contraire parce que faire ce qui est juste et dire ce qui est juste a toujours un impact même si cela n’est pas visible tout de suite. Le dernier cri de Delgrès
à Matouba en mai 1802 résonne encore et nourrit encore nos luttes. Seulement, dans la dictature du « tout de suite », on préfère parfois faire des choses qui rapportent dans l’immédiat. Certains jeunes du pays recherchent des exemples, des sources d’inspiration. Ces mêmes jeunes recherchent de l’authenticité ! Ils aiment son odeur, elle leur parle d’eux-mêmes qu’elle vienne d’un homme politique, d’un homme d’église, d’un homme de la rue ou d’un rappeur américain. Elle les incite à croire en quelque chose et à se dépasser. Ce faisant, la direction de leur vie dépendra de la personne qui transmet cette authenticité. La société façonne des jeunes. Les jeunes façonnent des styles musicaux qui reflètent leur mentalité. La musique impacte les valeurs et le comportement des gens dans la société. La société se plaint de la musique. Les artistes disent que c’est juste de la musique qui reflète ce qui se passe. La musique n’est pas l’unique responsable des maux de la société. La société n’a pas toutes les clés non plus. Néanmoins, cette société composée de familles, d’entreprises, de médias, d’institutions, de corps sociaux et culturels doit accepter ses responsabilités pour transformer les conditions de vie des gens. Les artistes et les fans doivent accepter le fait qu’ils ont de l’influence et l’utiliser de manière équilibrée et courageuse. Si quelque chose ne te plait pas, charge à toi de faire une différence. Ne laisse personne briser ta volonté. Ne laisse personne te faire croire que c’est comme ça et que tu ne peux rien faire…
Homme d’argile. Edition NESTOR Ces nouvelles donnes à voir une Guadeloupe qui se transforme sous le poids de la vie. Les personnages viennent d’horizons différents, mais doivent tous, à un moment donné, faire face à leurs combats. Qui sont-ils? Une adolescente qui choisit d’avorter. Une femme de gendarme qui veut connaitre la Guadeloupe malgré les réticences de son entourage. Un voyou repenti qui devient médiateur de rue. Un couple mixte venu en Guadeloupe pour ouvrir une affaire. Un homme politique aux prises avec la sorcellerie. Et de jeune chrétiens qui tentent de rester chaste. Sous la plume de l’écrivain, on rentre dans leur intimité pour comprendre comment ces personnages négocient les ruptures de la vie. On en ressort grandit car la littérature est là pour construire des ponts entre l’hommes et les cotinents...
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FOCUS CHRONIQUE INSTITUTIONELLE
Les enjeux des élections municipales et intercommunales Par Pierre-Yves CHICOT
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ous la Cinquième République, il ne fait aucun doute que le temps fort essentiel de la vie politique nationale est l’élection du Président de la République. Au niveau local, en raison de la mobilisation et de l’intérêt qu’elles suscitent les élections municipales rencontrent davantage de succès que les élections cantonales et régionales. Le maire présente la particularité d’être à la fois une autorité décentralisée et un agent de l’Etat. Il représente un maillon essentiel de l’organisation politique et administrative française. Par ailleurs, les compétences qui lui sont dévolues touchent très directement à la vie quotidienne du citoyen. En effet, le maire et son conseil municipal ont en tout premier lieu la charge de garantir l’ordre public sur l’ensemble du territoire communal. Autrement dit, la sécurité, la tranquillité, la salubrité, la moralité et l’esthétique. Du point de vue de la relation de l’élu à l’administré, le conseil municipal est celui qui symbolise la démocratie de proximité actée par la loi du 27 février 2002. Si le département et la région sont dits spécialisés, le premier étant en charge de la cohésion sociale et le second devant assurer le développement territorial, la commune pour sa part est présentée comme généraliste. Elle cumule à la fois la fonction de garant de l’ordre social et de l’ordre économique. Le contexte d’évolution des collectivités territoriales est bien entendu ce processus incrémental de réforme qu’est la décentralisation. Deux actes se sont succédés depuis 1982 : un premier qui affirme les libertés locales, un second qui légifère sur la responsabilité locale. Le troisième actuellement en cours d’élaboration confirme cette montée en puissance du Local comme un acteur majeur de la décision publique, un faiseur privilégié des politiques publiques (santé, cadre de vie, éducation, environnement, économie, aménagement, urbanisme, solidarité etc.). Le premier enjeu de ces élections municipales et inter-municipales repose bien sur la prise de conscience que doit avoir le citoyen de l’éminente place gagnée par les collectivités décentralisées en général et la collectivité municipale en particulier dans l’art de construire son bien-être social. L’Etat est dorénavant un stratège et un contrôleur. Tout discours tendant à désigner les services de l’Etat comme responsables en lieu et place de la commune ou de tout autre collectivité relève de l’exercice démagogique, hélas, encore trop répandu. L’absence d’une pleiadeia (démocratie de citoyens éduqués et avisés) permet à cet argumentaire de prospérer, mais plus pour très longtemps. Le deuxième enjeu réside, en raison du contexte politique et administratif en la capacité pour les candidats à s’adapter à cette nouvelle donne. Ainsi, doivent-ils être en mesure de proposer un cap, une vision, un projet aux citoyens-électeurs de la com-
mune et du territoire intercommunal. Il ne peut plus s’agir de séduire ou de continuer à alimenter une clientèle. Les décideurs publics locaux investis du suffrage universel sont résolument appelés à se convertir en managers, ayant intégré que le paramètre de la rentabilité s’applique également aux services publics et non plus exclusivement au secteur privé. Cette nouveauté se pose avec d’autant plus d’acuité que l’obligation du processus intercommunal devient effective dès 2014. Les établissements publics de coopération intercommunale (communautés de communes, communautés d’agglomération, métropoles) disposeront d’un conseil communautaire élu au suffrage universel. Les conseillers communautaires ne seront plus politiquement responsables devant leur conseil municipal respectif, mais devant les électeurs. C’est le troisième enjeu qui est de taille. En effet, l’identité communale est progressivement érodée par une nouvelle identité de nature intercommunale. « Je ne suis plus simplement Lamentinois, mais Nord-Basse-Terrien du fait de l’adhésion de la commune du Lamentin à la communauté d’agglomération du Nord-Basse-Terre ». Les communautés d’agglomération qui sont désormais au nombre de 4 en Guadeloupe (Communauté d’agglomération du NordBasse-Terre ; Communauté d’agglomération du Nord Grande-Terre ; Cap Excellence; Communauté d’agglomération du Sud Basse-Terre) exercent des compétences obligatoires qui concernent : le développement économique ; la politique des transports ; la politique de la ville ; la politique de l’habitat ; l’aménagement de l’espace. En tout dernier lieu, comment ne pas faire mention du contexte financier dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui ? Les obligations européennes auxquelles doit satisfaire la France l’enjoint non seulement à réduire son déficit budgétaire mais aussi sa dette publique. La révision générale des politiques publiques, mise en œuvre par l’ancien Gouvernement avait épargné les collectivités territoriales. La réforme des collectivités territoriales issue de la loi du 16 décembre 2010 avait imaginé d’autres voies et moyens pour mettre à contribution l’échelon local dans la réalisation de l’effort national de réduction de la dépense publique. Entre autre chose, la création d’un conseiller territorial, la suppression sous certaines conditions de la clause générale de compétences pour le département et la région. L’actuel Gouvernement en inventant la modernisation de l’action publique qui n’est qu’une autre appellation de la révision générale des politiques publiques prévoit une baisse des dotations de 1,5 milliards d’euros pour les collectivités territoriales et 800 millions pour les établissements publics de coopération intercommunale en 2014 et 2015. Autant dire que l’ultime enjeu majeur inclinera forcément l’élu local à une culture de la rationalisation des choix budgétaires.
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FOCUS FIL ROUGE
L’oeil Destouches
Par Didier DESTOUCHES
Le Monde : Crise syrienne : la séquence internationale ratée de l’O.N.U., de la France et des Etats-Unis La crise syrienne a eu un impact beaucoup plus profond sur l’évolution des relations internationales que l’opinion publique ne le pense et que la plupart des observateurs ne le disent. Au départ, le régime syrien de Bachar El Hassad menant de très sanglantes opérations de répression vis à vis de rebelles musulmans enflammés par le printemps arabe s’est, selon de nombreux observateurs et quelques preuves contestées, apparemment autorisé à utiliser des armes chimiques proscrites. Face à ce franchissement de ligne jaune, il était prévisible que la communauté internationale symbolisée par l’ONU fasse quelque chose. Oui mais voilà, institué et fonctionnant précisément pour ce type d’affaires, l’ONU n’a rien fait et rien dit, la France par la voie de son président s’est lancée dans une opération de menace de frappes militaires ciblées (donc sans impact définitif prévisible sur le conflit syrien), et les Etats-Unis ont soufflé le chaud et le froid, manifestant ainsi une hésitation interprétée comme une faiblesse quoique légitimée par le respect d’une opinion publique hostile à l’idée d’intervention militaire. Résultat des courses, la Russie, allié incontournable du régime syrien, revient en force sur la scène internationale et s’impose comme la seule puissance capable d’imposer un accord à la puissance américaine. Chacune de ses deux puissances, et même les puissances secondaires comme la France et la Chine dans cette crise défendent des intérêts pas toujours nationaux et humanitaires (commerciaux, militaires, géostratégiques,…) contrairement aux discours. Mais la prévalence de la Russie quant au dénouement de cette séquence internationale très tendue a eu deux conséquences majeures, au delà des postures et discours des chefs d’état et de leur auto-satisfécit affiché. La première est que l’ONU apparaît comme une institution dépassée et inutile (y compris lors de la diffusion des résultats de son enquête sur l’utilisation d’armes chimiques). La seconde est que les Etats-Unis ne sont plus seuls à décider vraiment au niveau mondial, Poutine y pèse désormais de tout son poids, et que la France lorsqu’elle fait entendre sa voix au niveau international est isolée et ignorée, même par l’union européenne. On peut d’ailleurs se demander ce qui se serait passé si d’aventure les Etats-Unis n’avait pas défendu la même stratégie qu’elle…
Guadeloupe : la bataille de Basse-Terre aura bien lieu La conquête de la mairie de Basse-Terre est un défi très symbolique et stratégique pour le parti socialiste en Guadeloupe. D’abord parce que c’est une ville qui échappe depuis longtemps au parti à la rose, elle est donc particulièrement désirée. Ensuite parce qu’infliger une défaite à celle qui reste une figure charismatique de la droite en Guadeloupe Mme Lucette Michaud Chevry sera un coup décisif porté à ce qui reste de la droite guadeloupéenne. Parce que Marie-Luce Penchard s’étant mise sur la ligne de départ à la course à la mairie de Basse-terre (reste à savoir à quelle place), l’occasion de faire d’une pierre deux coups serait comme la cerise sur le gâteau. Enfin parce que si vous contrôlez Basse-Terre, vous contrôlez le sud-Basse-Terre, voire l’île de Basse-Terre elle même. Le ralliement de Jocelyn Mirre et Joel Lobeau à la candidature du célèbre cardiologue et conseiller régional André Attalah n’était pas gagné, mais il permet aux socialistes de se mettre en ordre de bataille et d’avoir des chances accentuées de l’emporter. Mais rien ne dit que les rivalités de la gauche Basse-terrienne cesseront et ne continueront pas en coulisses. L’observation de l’échiquier politique montre une chose très claire. Avec la faiblesse actuelle de l’opposition de droite, l’opposition politique s’est transportée à l’intérieur même du bloc de la Gauche, comme en témoigne la rivalité GUSR/PS mais aussi les individualités à l’intérieur du PS ; au sein duquel la figure centrale du ministre des Outre-mers ne tait pas forcément des ambitions d’émancipations locales, surtout dans un contexte peut être à venir de non cumul des mandats. Brèves législatives Quelques lois importantes ont été adoptées ou sont en voie de l’être, ces derniers jours au Parlement : la régulation du marché du logement qui impose des plafonds de prix à la location et des facilités d’accès au logement (loi Duflot), le congé parental réformé pour améliorer le nombre de congés pris par les pères, la création d’un super magistrat fiscal : le procureur financier pour lutter frontalement contre la fraude fiscale, l’interdiction des concours de beauté pour les enfants de moins de seize ans et la loi sur la consommation de Benoît Hamon, très novatrice, qui permet l’accès au contentieux sans frais pour des petits litiges (par ex avec un opérateur mobile), les actions judiciaires de groupe pour les gros litiges, et prévoit plus de sanctions contre les octroi de crédits excessifs afin de diminuer le surendettement.
France : Une UMP en quête d’une nouvelle identité Ne disposant jusqu’ici pas d’un vrai leader mais plutôt d’un leader temporaire, l’UMP se trouve dans une situation difficile, celle de préparer des élections municipales dans un climat de guerre des chefs présidentiables. Du coup, on voit un François Fillon favorable à des votes pour le FN au cas par cas, si l’UMP n’est pas au second tour des municipales. Il a prôné lors d’une interview surprenante la fin du front républicain et du « ni-ni » L’ancien premier ministre est pourtant réputé pour sa modération et son républicanisme. Mais on le voit se lancer à la conquête d’un électorat « sarkoziste », en séduisant les courants de la droite populaire et de la droite forte, deux motions majoritaire au sein de l’UMP (39%), et qui font de l’insécurité et de l’immigration les thèmes majeurs du programme politique de la droite, tout comme le Front National. Ce courant étant déjà aussi celui de Jean-François Copé, les gaullistes sociaux et les libéraux se retrouvent du coup sans leader, le jeune Laurent Wauquiez étant par ailleurs de plus en plus marginalisé au sein de l’UMP. Il en résulte une énième crise de l’UMP résolue pour le moment par un léger revirement de position de François Fillon mais aussi un Copé renforcé dans son rôle de dirigeant temporaire. Cette crise révèle surtout que l’UMP n’a plus de véritables curseurs idéologiques : libéralisme, souverainisme, travail et patrie, Union européenne…Et frustrée par un gouvernement socialiste qui pratique une politique libérale et un Front national qui domine le débat identitaire et sécuritaire, l’UMP doit rapidement pour éviter d’être inaudible, trouver une vision d’avenir susceptible d’être claire, cohérente, séduisante et pertinente pour la France. En attendant, Marine Le Pen fait de plus en plus figure, d’après les sondages, d’unique véritable opposant de François Hollande et de son gouvernement et son parti (qui reste d’extrême droite et nationaliste) engrange une ferveur, et une percée dans l’opinion publique sans précédent.
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DISTRIBUTEUR EXCLUSIF
1 bd Légitimus- 0590 839 603 19 FOCUSPointe-à-Pitre Octobre/Novembre 2013
FOCUS INDISCRÉTION
Le redoutable lureliste
La rédaction n’a pu passer outre les divers médias qui ont fait de BasseTerre, la ville de tous les enjeux. Des enjeux d’égos, de partis, de déchoquage, d’intercommunalité…? Sûrement. Mais outre ces enjeux, des enjeux de ‘‘personnes’’ seront aussi au coeur de ces élections. Si certans rêvaient de voir un combat aux allures des régionales de 2004, opposant notre cher Ministre Victorin Lurel et notre Ex-Ministre Lucette Michaux-Chevry, cela est peine perdue. Du moins dans la forme, car dans le fond il en est autre. Ces deux rivaux de toujours s’opposeront par voix intermédiaire. Lureliste versus Chevryste. Gauche-Droite, exit les autres partis. Un choc de poulain version locale, qui opposera le très célèbre cardilogue André Atallah et l’ancienne Ministe de l’Outre-Mer Marie-Luce Penchard. Toutefois, là où Victorin Lurel a su lâcher prise en faisant d’Atallah le candidat socialiste de BasseTerre au détriment de Jocelyn Mirre et de Joël Lobeau. Ne soyons pas sur que Dame Chevry en fasse autant avec sa fille. En effet, il est difficile de savoir aujourd’hui qui de la fille ou de la mère se positionnera en tête de liste, ce qui est sûr c’est que le clan CHEVRY-PENCHARD nous prépare une grande armature politique. Si la droite basterienne (voir régionale) nous à laisser voir toute la démesure de la vie politique, qu’en est-il de la gauche locale? Qui est ce candidat qui a pour ambition de déloger Chevry de son fief et qui se veut être la voix socialiste de Basse-Terre?
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A
ANDRÉ
Pensez-vous être l'homme, qui incarnera au mieux la gauche au vu des municipales de 2014? Personne ne peut se prétendre de mieux incarner tel ou tel mouvement politique. Je suis socialiste, c’est la famille politique à laquelle j’appartiens. Je conduirais une liste d’ouverture, avec des hommes et des femmes qui souhaitent un renouveau à BasseTerre. J’ai été désigné pour être tête de liste car je pourrais rassembler ma famille politique et être en capacité d’élargir la liste, car c’est une liste d’ouverture qui sera proposée avec des hommes et des femmes qui se reconnaissent dans nos valeurs et qui souhaitent un meilleur pour Basse-Terre. Peut-on dire que la gauche Basse-Terrienne soit unie ? Nous l’avons prouvé par cette union fruit de longues discussions entre Joël Lobeau et Jocelyn Mirre qui tous les deux étaient candidats à la candidature. J’en profite pour leur rendre un vibrant hommage, car ils ont su privilégier l’intérêt général.
Quels rôles auront Jocelyn MIRRE et Joël LOBEAU dans votre bataille de 2014? Ils auront un rôle clé dans cette campagne. Leur expertise des combats politiques sera précieuse. Ils feront partie de la direction de campagne. Votre objectif en 2014, est-il d’enterrer la carrière politique de dame Chevry ou d'incarner le changement pour Basse-Terre ? Ma seule ambition est, avec mon équipe et ceux qui seront avec nous est de proposer un nouvel art de vivre à Basse-Terre, et de faire en sorte que Unis nous changions Basse-Terre. Quel bilan tirez-vous de la politique du maire sortant ? Je suis né à Basse-Terre, après y avoir fait ma scolarité, j’ai été dans l’hexagone pour mes études de médecine. Je suis ensuite revenu m’installer dans ma commune natale, alors que j’avais de belles propositions de carrière ailleurs, car j’aime ma ville de Basse-Terre. Force est de constater que Basse-Terre ne va pas bien, on pourrait qualifier Basse-Terre de ville PASSIVE. Un exemple qui résume cette situation : une démographie en chute. Le solde migratoire est déficitaire, de 14 003 habitants en 1999, nous sommes passés à 11 894 en 2009. Quelle stratégie adopterez-vous face au camp CHEVRY/PENCHARD ? Elle sera dévoilée au cours de cette campagne. Demain, vous êtes élu maire; quelles seront vos premières actions ? Un vrai projet économique pour Basse-Terre et le Sud BasseTerre, car il nous faut travailler aussi à des projets ambitieux pour le sud Basse-Terre et la CASBT qui regroupera 11 communes et 85 000 habitants. Un vrai projet culturel et de loisirs pour notre ville, (avec la création d’un vrai pôle d’animation et de loisirs en Basse-Terre), faisant en sorte que le citoyen reste en Basse-Terre
FOCUS INDISCRETION
TALLAH
pour se cultiver et se distraire. Une vraie politique sociale et de la ville. Revoir l’assainissement et ne pas maintenir cette discrimination entre quartiers comme c’est le cas actuellement. Revoir la politique du logement. Nous avons raté à cause de la municipalité en place le rendez vous de la politique de la ville. Nous aurions pu émarger au programme ZUS, Zone Urbaines Sensibles avec des avantages en terme de lutte contre le chômage qui nous touche de plein fouet en Basse-Terre. Nous rattraperons ce retard. Donnez-nous trois axes de développement afin de redynamiser Basse-Terre ? -Création d’une pépinière d’entreprise. -Travailler à développer l’économie de la mer, (la grande oubliée dans une région qui longe la mer) -Confirmer et renforcer l’activité touristique, car nous disposons de beaux sites en Sud Basse-Terre. -Le développement culturel, faire de Basse-Terre une vraie ville d’art et d’histoire. D'un point de vue économique, Basse-Terre peut-elle concurrencer Jarry, si oui comment ? Bien sûr que non, Jarry est définitivement le pôle économique de Basse-Terre. Mais Basse-Terre a des atouts à valoriser. Un de ses premiers atouts, est la qualité de vie et une population attachante et pétrie du sentiment d’appartenance à une région, ce qui facilite l’adhésion à un projet. Il faut faciliter la circulation et résoudre le gros problème du stationnement en Basse-Terre, et déjà commencer à faire que le Basse-Terrien reste en BasseTerre pour consommer et ne pas se rendre le Week-end dans les centres commerciaux de Pointe à Pitre, qui parfois correspond à la sortie du WE en famille, faute de mieux sur Basse-Terre. Vos différentes fonctions professionnelless, vous laisserons-t- elles le temps d’occuper le poste de maire ? J’ai organisé mon activité professionnelle, je suis chef du service de cardiologie au Centre Hospitalier de Basse-Terre, et j’ai une équipe au complet d’une grande compétence à qui je rends hommage, et qui me permet d’harmoniser activité professionnelle et politique. On vous connait sous l’étiquette du cardiologue, quelles sont vos ambitions politiques ? La politique pour moi sert de levier pour activer des dossiers pour le bien de notre population. J’ai eu à le prouver par des projets que j’ai mis en place en tant que conseiller régional, (collaboration avec Victorin LUREL et Hélène VAINQUEUR au projet de loi sur le sucre en Outre Mer, les Parcours Sportifs Santé Sécurisés (P3S), le Programme Régional de Réussite Scolaire (P2RS). Que représente l’éthique pour vous en politique ? Je reprendrais la phrase de Max Weber qui disait « L’éthique de conviction et l’éthique de responsabilité ne sont pas contradictoires mais elles se complètent l’une à l’autre et constituent ensemble l’homme authentique, c’est-à-dire l’homme qui peut prétendre à la vocation politique».
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FOCUS POLITIQUE
Les jeunes et la politique Par Didier DESTOUCHES
L
es jeunes sont-ils intéressés par la politique ? Et si oui, y prennent ils part de façon active? En France, la participation des jeunes à la vie de la cité et leur participation électorale (ou plutôt sa faiblesse) reviennent régulièrement dans les débats. Elles sont même au cœur de maints programmes d'action publique. Ainsi, des conseils municipaux de jeunes ont-ils été créés afin de favoriser leur apprentissage de la vie institutionnelle ou encore la réforme des lycées réintroduit-elle l'éducation civique. En Guadeloupe il existe un conseil régional des jeunes, organe qui permet à des jeunes élus de travailler à l’instar de leurs homologues plus âgés, certaines de leur proposition pouvant être l’objet de délibérations ultérieures du conseil régional. La jeunesse est en réalité confrontée à un double impératif : s'identifier à ses aînés et innover, c'est à travers la tension entre héritage et expérimentation que se construit donc son rapport à la politique.
D
e nos jours, à la différence de leurs aînés, les jeunes rencontrent le phénomène politique sur la toile (blogs ou réseaux sociaux) loin des choix idéologiques placardés dans les couloirs de facs, ou dans le milieu associatif. Même si ces groupes de socialisation politique existent toujours, les idéologies (de gauche ou de droite) sont beaucoup plus brouillées aujourd’hui et les jeunes préfèrent en majorité manifester leur adhésion à des valeurs plutôt qu’à des concepts ou idées dogmatiques. Ainsi, notamment, les oppositions gauche/droite ou socialisme/libéralisme économique ne sont-elles plus aussi évidentes. De même, la mondialisation modifie la perception de l'utilité de l'action collective dans le cadre purement national. La question sociale (persistance du chômage et des exclusions) est très prégnante de nos jours et motive une nouvelle forme de militantisme actif de jeunes ne se réclamant ni de droite ni de gauche, il en est de même des questions identitaires et sociétales comme la question du mariage pour tous qui a mobilisé, voire clivé la jeunesse française. S'ils renvoient dos à dos la gauche et la droite, les jeunes identifient, en revanche, les extrêmes comme étant les seules forces politiques à partir desquelles se structure le débat public actuel. En dehors de ces extrêmes, les partis sont peu différenciés. Gauche ou droite, c’est pareil pour eux. En effet ils maintiennent une distance, voire nourrissent une certaine méfiance, envers les hommes et les institutions liés à la politique. Ce qui renforce de plus en plus leur volonté d’être présent sur la scène politique. Leur activisme est réel et ils sont très mobilisés en appoint des manifestations syndicales en particulier. Ici, ils s'impliquent dans la défense des droits de l'Homme, là, ils prennent la tête de mouvements de revendication liés à l’égalité, l'éducation ou à la formation. Ils sont d'ailleurs plus nombreux aujourd'hui qu'à la fin des années 80, et autant que l'ensemble de la population, à déclarer s'intéresser à la politique. Ce qui a donc changé, c'est
d'abord le contenu de leur engagement, mais aussi le contexte de la socialisation politique (le processus d’insertion d’un groupe social dans le système politique).
Des formes diverses et modernes d’intégration dans la vie politique
Tout comme leurs aînés qui choisissent également des formes autonomes et spontanées de revendication, la participation des jeunes à la politique est beaucoup plus individuelle et spontanée, en fonction des sujets qui font le buzz. La participation politique des jeunes est aussi plus expérimentale et suppose un mode de participation plus axé sur des actions ponctuelles et ciblées. Les jeunes sont d’ailleurs les plus actifs à vouloir l’éthique politique, et à prôner l’engagement, la vérité et l’humanité. On le voit, la participation politique des jeunes est marquée par une forte conscience politique, ce qui ne se traduit pas forcément en revanche par une intégration réussie dans le système politique constitué notamment par les partis ou les institutions politiques. L’intégration des jeunes dans le processus de conquête électorale et de militantisme partisan prend des formes multiples de nos jours. Aux Etats-Unis, les jeunes jouissent d’une quasi autonomie pour se mobiliser et faire gagner le candidat de leurs choix. En France, il faut passer par l’appartenance aux structures consacrées aux jeunes au sein des partis. En Guadeloupe, les groupes de jeunes au sein des partis sont quasiment inexistants et l’apprentissage militant, quand il existe, est fortement encadré par les aînés. On constate par ailleurs que si dans certains pays de culture anglo-saxonne, l’appel à intégrer des partis politiques s’adressent beaucoup aux jeunes, en France et dans notre archipel guadeloupéen, cet engagement est conçu comme un sacerdoce et prend une forme plus individuelle, et discrète. De fait, les partis politiques ne font jamais de campagne de recrutement spécifiquement en direction des jeunes, et on est à la limite en la matière de la cooptation ou du parrainage. Bien sûr, internet a
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permis de multiplier l’adhésion aux partis, mais elle a renforcé le caractère discret, virtuel, et peu engageant de l’adhésion. Il en résulte un apprentissage assez tardif des rouages du fonctionnement des partis politiques, et surtout un manque de renouvellement et rajeunissement des cadres des partis politiques. La maturation nécessaire prend un caractère rédhibitoire pour des jeunes en quête d’action et de faire leurs preuves. Pour exister sur la scène médiatico-politique, il n’y a quasiment qu’une voie à suivre, celle de la constitution par un jeune de son propre mouvement et de son propre parcours. C’est le cas en Guadeloupe par exemple du conseiller Cédric Cornet, un jeune élu qui apparaît sur l’échiquier politique local comme un électron libre, mais aussi pour certains observateurs comme un trublion de la vie politique puisque sans grosse structure partisane réelle derrière lui. C’est assurément une voie plus difficile mais plus rapide que l’adhésion partisane et le militantisme classique. Parallèlement, les places dans les lieux de pouvoir sont beaucoup plus chères qu’avant, et le parcours politique beaucoup plus stratégique. Les élites politiques actuelles en France sont pour certains issus de la fameuse promotion voltaire de l’ENA (Villepin, Hollande, Royal, Sapin, etc…) de 1976. Il faut donc au niveau national un long parcours de près de quarante ans pour accéder aux plus hautes fonctions à partir de l’adhésion à un grand parti d’alternance : PS ou UMP (et en étant issus des plus hautes strates sociales). A l’inverse, compte tenu de leurs effectifs réduits car ils ne sont pas (encore) des partis de masse, les extrêmes (FN, Front de Gauche, Ecologie-les Verts, etc…) favorisent l’accès aux places éligibles et fonctions importantes les jeunes. La parité ayant donné un bon coup de pouce en la matière. En ce moment, on constate qu’une grande partie de la stratégie du front national consiste à enrôler beaucoup de jeunes en leur faisant miroiter l’accès rapide à des fonctions de responsabilités au sein des conseils municipaux, ou à l’intérieur du parti. Une communication qui valorise les jeunes et surtout l’image de ce parti qui bénéficie en plus, depuis les dernières législatives d’un vote jeune en pleine croissance.
Traditionnellement, le vote jeune est plutôt à gauche, tandis que la droite bénéficie surtout du vote de la tranche d’âge 40-70. Le vote des jeunes : de la discipline à l’autonomie
Il faut dire que la politique est affaire de réseaux et d’influence. Cela disqualifie presque les jeunes à exercer des fonctions politiques au sein d’une institution, à l’exception notable de la commune. Mais à ce niveau, l’attente et la patience, ajoutées à la discipline sont de rigueur. Il faut donc reconnaître que la socialisation politique des jeunes est un processus particulièrement contraignant pour une population qui de surcroît est en pleine construction de son avenir professionnel et de sa situation matérielle. Il en découle une certaine volatilité de l’adhésion des jeunes aux structures partisanes. Traditionnellement, le vote jeune est plutôt à gauche, tandis que la droite bénéficie surtout du vote de la tranche d’âge 40-70. C’est l’opposition classique entre conservatisme (plus conventionnel et conformiste) et progressisme (plus permissif et rebelle. Généralement, le vote jeune (18-30 ans) est défavorable au parti au pouvoir, et plus contestataire (sauf lors de la réélection de François Mitterrand en 1988). Cela dit l’âge, comme le genre, ne sont pas
des variables lourdes du comportement électoral en France à la différence de l’appartenance culturelle, l’origine sociale et l’identité religieuse. Les jeunes générations votent globalement moins parce qu’elles considèrent le vote surtout comme un droit que l’on exerce, et en fonction d’enjeux perçus sur le moment comme cruciaux (le vote anti Sarkozy de la présidentielle de 2012 est un exemple édifiant). Tandis que les aînés votent de façon classique par devoir et volonté d’assumer leurs responsabilités citoyennes. Plusieurs travaux de science politique ont établi par ailleurs que la socialisation politique est facilitée par l’insertion sociale et culturelle. Les personnes les plus désavantagées socialement sont les moins actives politiquement. Inversement, appartenir à une catégorie socioprofessionnelle élevée favorise la participation électorale.
Les jeunes d’aujourd’hui expriment une forte volonté d’autonomie, et ils souhaitent faire leurs choix propres, dans tous les domaines de leur existence.
Des enquêtes ont insisté sur les causes sociales de la marginalisation électorale des catégories populaires : chômage, délitement du lien social et familial, etc…Par ailleurs le niveau de diplôme est un facteur particulièrement discriminant, et qui entraine un clivage plus important chez les jeunes que dans le reste de la population. En Guadeloupe, ce phénomène est particulièrement palpable. Et les jeunes y sont particulièrement abstentionnistes. Selon la formule du politologue Jérôme Jaffré, on peut distinguer les « abstentionnistes hors jeu », qui manifestent une absence totale d’intérêt pour la politique. Et les « abstentionnistes dans le jeu », qui sont plus diplômés mais ne votent qu’en fonction de certains enjeux catégoriels et circonstanciels. Il n’en demeure pas moins que l’abstention des jeunes toujours élevée est moins une défaillance démocratique et citoyenne qu’une évolution durable des perceptions de la citoyenneté et de l’usage du droit de vote chez eux. Les jeunes d’aujourd’hui expriment une forte volonté d’autonomie, et ils souhaitent faire leurs choix propres, dans tous les domaines de leur existence. Ils veulent construire leurs valeurs et leurs principes indépendamment de normes morales impersonnelles hérités du passé ou de la famille, ou imposées par des institutions. Il y a donc une remise en cause de la médiation traditionnelle que constitue la représentation politique, symbole d’allégeance aliénante chez les jeunes. La participation politique se dessine pour eux à partir de parcours mêlant diversité et expériences. Le rapport émotionnel à la vie politique et à l’actualité joue un rôle important pour une jeunesse avide de changements et de résultats, mais aussi d’images et d’actions.
E
n Guadeloupe, comme ailleurs, il y’a urgence à penser et organiser la participation politique des jeunes (vote, partis politiques, élections, militantisme) car quelque soient les clichés et vérités négatifs au sujet de la politique, elle reste l’outil de développement du vivre ensemble et du progrès sociétal. Afin d’éviter l’approfondissement de la rupture sociale et de la désagrégation du lien social que nous vivons actuellement, l’engagement civique et citoyen des jeunes reste une des réponses pertinentes aux questionnements de notre devenir commun.
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FOCUS COUVERTURE
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JeanPhilippe COURTOIS YES, HE CAN
2014 L’HOMME DE LA SITUATION
Et si Jean-Philippe COURTOIS était l’homme des municipales en 2014? L’analyste biologiste a dynamité les codes de la politique dits élitiste, en imposant sa jeunesse, son dynamisme et sa volonté de créer une alternative face à une politique stérile. À 30 ans, cet ancien judoka a gardé de sa compétitivité et de son goût du challenge. En 2012, lors des cantonales il créa la surprise face à Joël BEAUGENDRE, mais au second tour il s’avoua vaincu. Cette défaite fera de lui la voix de l’opposition capesterienne. Jean-Philippe Courtois fait désormais partie de la jeune garde politique de la Guadeloupe. Rencontre avec un jeune rempli d’ambition et d’espoir pour Capesterre-Belle-Eau.
Ensemble: GO HOMME Maquillage: Make up for ever Photographe: Guillaume Aricique
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Ensemble I Z A C Montre CERRUTI Tout l’or du monde
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FOCUS COUVERTURE Votre jeunisme est-il un atout ou un frein pour les municipales de 2014 ? J’aime à reprendre l’exemple d’homme tel que Paul Lacavé, qui à été élu maire de Capesterre-Belle-Eau à 32 ans et qui par son engagement et sa volonté a su marquer l’histoire de la politique Guadeloupéenne. Cet exemple démontre que l’âge n’a pas vraiment sa place en politique, je dirais qu’il s’agit d’une histoire de conviction, d’envie et d’ambition collective. Qu’est ce qui vous différencie de Cédric Cornet ? La prise de hauteur sur les débats et l’analyse politique des problèmes du pays marquent la différence. Car, là où Cédric sera plus vif, plus incisif et peut être moins réfléchi, moi je serai beaucoup plus pondéré de manière à m’assurer de la consistance de mes dires et surtout de la maitrise de mes dossiers.
«L’individualisme nous perd et malheureusement nous avons souvent mis en avant des hommes au détriment d’une ambition collective.» Seriez-vous prêt à travailler de nouveau avec lui ? Je suis ouvert à tous. Dès qu’en face de moi j’ai la sensation d’avoir un homme ouvert, intelligent et surtout qui soit dans la construction. C’est à dire éviter à tout prix les sursauts d’égo et de nombrilisme. L’individualisme nous perd et malheureusement nous avons souvent mis en avant des hommes au détriment d’une ambition collective. Et c’est pour cela que je me bats au sein du collectif, afin de démontrer que c’est ensemble et uni que l’on est plus efficace. Existe-t-il vraiment une place pour les jeunes en politique ? Oui, la jeunesse a sa place. Mais nous sommes malheureusement confrontés au dictat de l’âge, car beaucoup pensent que ce dernier est un gage de confiance et de responsabilité. Sauf que moi, quand je me retourne et que je regarde ma Guadeloupe, je vois bien qu’avoir 50 ans ne donne pas forcément la maturité et l’expérience qu’il faut pour gérer un pays. Prenons l’exemple de Capesterre Belle Eau, avec une équipe en place depuis près de 20 ans et un maire âgé de 63 ans. On peut alors observer une ville qui ne jouit d’aucune évolution que ce soit sur le plan économique, social et sécuritaire. Je pense, qu’avec mes 30 ans et mon équipe, avoir les compétences pour faire évoluer Capesterre et lui redonner cette âme qui faisait d’elle Capesterre la vaillante et la fierté de ses habitants. « Nou té konten di nou sé moun kapestè ! ». Nous prônons la culture de l’intérêt général et non de l’intérêt personnel. Quand vous faites de la politique, vous vous adressez d’abord aux jeunes ou à l’ensemble de la population ? Lors de la création du CDI, nous avons souhaité montrer qu’il y avait une jeunesse qui souhaitait prendre ses responsabilités et devenir actrice du développement de la Guadeloupe. Sauf, que « certains » ont fait des raccourcis en tentant de nous enfermer dans un certain « jeunisme ». Mais, notre volonté a toujours été de démontrer que nous avions un regard sur notre société dans son intégralité. D’où, un message qui s’adressait et qui s’adresse à toutes les tranches d’âge, toutes les couches sociales, toutes les religions et à toutes les sensibilités.
Que représente la politique pour vous ? La politique pour moi est une manière de me mettre au service de mon pays, d’œuvrer afin d’améliorer le quotidien de ceux qui m’entourent et de venir en aide à ceux qui souffrent autour moi. Êtes-vous un homme de gauche ou de droite ? Ayant vécu dans une famille portant les valeurs socialistes, je reconnais avoir une sensibilité politique proche de la gauche. Toutefois, je me sens bien au sein du collectif où l’on refuse ce clivage droite-gauche parce que les idées venant de mes amis de droite sont aussi pertinentes que celles que je peux porter. Et tant qu’on gardera ce cap, qui est de faire avancer la Guadeloupe, on ne pourra pas se garder de mettre de côté une idée simplement parce qu’elle viendrait d’un autre camp, tel le papillon qui a besoin de ses deux ailes pour voler ! Mais pensez-vous aujourd’hui avoir les compétences pour faire de la politique ? Je crois que je ne cesse de le démontrer. Je prendrais pour exemple les dernières élections cantonales, où personne ne pensait me voir annuler les élections à capesterre terre belle eau. Voici là un exemple, qui démontre que par la maîtrise de mes dossiers, du code électoral et du code des collectivités territoriales, j’ai su convaincre la plus haute autorité administrative qu’est le Conseil d’État. Aussi, quand des propositions que nous faisons sont retenues par le Conseil Régional et Général, c’est une petite victoire pour nous, gage d’une maitrise de nos dossiers. Et, je crois que la population ressent notre volonté d’être le plus ponctuel que possible dans nos propositions. Pour ma part, à capesterre, je suis passé de 359 suffrages à 850 puis à 1600 en moins d’un an. Cela atteste que la population se reconnaît et surtout qu’elle constate qu’en face qu’il y a une réelle maîtrise et qu’elle fait un choix sûr en votant courtois. À votre avis quelles sont les qualités d’un homme politique ? L’humilité, savoir reconnaitre qu’on ne peut tout savoir. C’est aussi être à l’écoute de sa population puisqu’on ne peut considérer qu’assis entre quatre murs qu’on pourra faire un programme pour une population et penser que seul qu’on détient la solution. La pugnacité, pour défendre les projets de sa commune et ne pas rester dans le fatalisme face aux difficultés. Il faut aussi pouvoir se retourner vers la population de manière à échanger avec elle, afin d’être au plus près de ses préoccupations pour être plus efficace et plus efficient. Pensez-vous que Joël Beaugendre possède ses qualités ? Je dirai qu’il les possédait. Il avait surement à l’origine une envie de bien faire sauf qu’aujourd’hui, on se retrouve face à l’usure du pouvoir et dans une spirale où il administre le quotidien. C’est pour cela que je me propose d’être celui qui pourra porter ce dynamisme et cette nouvelle énergie pour la reconstruction de Capesterre. Quel bilan tirez-vous du règne Beaugendre ? 18 ans de promesse qui se réduisent à un bilan très négatif. Cependant, je ne me permettrais pas de dire que rien n’a été fait. Il a tout simplement administré le quotidien de la population, en faisant l’impasse sur les problématiques telles que le développement économique et la politique sociale. Beaucoup de ménages, à Capesterre, vivent sans eau et sans électricité, dans des logements insalubres souvent inondés en cas de forte pluie.
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FOCUS COUVERTURE Ce dernier a surtout négligé le développement touristique de la commune. Il n’a pas su mettre en lumière cette ville qui était la locomotive de la Guadeloupe. C’est en ce sens, que je me présente aux municipales de 2014, non pas pour un intérêt personnel, mais pour un intérêt commun qu’est Capesterre.
«Joël Beaugendre a su profiter de la division des voix issue de la multiplication de ses opposants.» Comment expliquez-vous sa longévité à la mairie de Capesterre ? Joël Beaugendre a su profiter de la division des voix issue de la multiplication de ses opposants. Mais aujourd’hui, la Nouvelle Énergie Capesterienne, dont j'ai le soutien, tend à montrer qu’il est indispensable de se rassembler en dehors de tout intérêt personnel pour faire évoluer la commune. Quelle stratégie pensez-vous mettre en place pour pallier au manquement de l’équipe sortante ? Accompagner la population dans son quotidien afin de répondre aux besoins de ces derniers. Le capesterien doit être placé au cœur du débat. Pour ce faire, nous mettrons en place un guichet unique de manière à les accompagner d’un point de vue social (logement, pouvoir d’achat, parent isolé). Ensuite, lutter contre le chômage, puisque ce dernier touche près de 38% des Capesterriens et qu’il est l’élément déclencheur des maux de notre société. Le guichet unique que nous mettrons en place nous permettra également d’accompagner celui qui est à la recherche d’un emploi, d’une formation, et qui souhaite créer son entreprise. Nous souhaitons aussi encourager l’implantation de nouvelles entreprises sur la commune, en exigeant la clause sociale afin que les capesterriens soient prioritaires sur les emplois qui découleraient de ces entreprises.La sécurité sera aussi l’une de mes priorités. C’est aussi l’un de ces points que je voudrais rajouter au tableau sombre de l’équipe Beaugendre. Cette insécurité ne cesse de grandir face à une municipalité en sommeil. Il nous faudra également accompagner ceux qui sont en marge de la société, leurs permettre de se réinsérer et de se reconstruire. Ce sont là les quelques priorités de mon programme. Pour la suite, patience. Je vous donne rendez-vous lors de mes meetings à venir. Comment pensez-vous inciter les chefs d’entreprise à s’installer à capesterre ? Nous souhaitons mettre en place une zone d’activité qui se fait attendre depuis bientôt 20 années. Cette zone permettrait d’avoir un espace où les entreprises pourront s’implanter et développer leurs activités. À cela, nous rajouterons, la création d’une pépinière d’entreprise qui permettrait aux TPE de s’installer et d’avoir un accès gratuit à différents services (comptable, juriste, salle de réunion, ...), afin de les aider à passer le cap des 3 premières années fatidiques. Que pensez-vous mettre en place pour assurer le développement économique de capesterre ? Le développement économique de capesterre devra passer par le tourisme. Car la commune de capesterre possède des sites touristiques connus mondialement. Nous avons matière à travailler, car nous possédons un flux touristique très important. Donc c’est à nous aujourd’hui de pouvoir développer et mettre en valeur nos sites naturels. Mais nous devons aussi mener une politique
touristique afin de pouvoir mieux accueillir les touristes et faire en sorte qu’un simple passage se transforme en un séjour dans notre si belle commune. Cette politique touristique que je mettrais en place sera aussi un moteur pour relancer l’activité commerciale de la ville et des abords. Et, nous devrons aussi nous appuyer sur notre agriculture, qui est un vecteur de richesse et d’emplois pour la commune sous-utilisé. D’une agriculture de production brute, Capesterre pourrait se doter d’une agriculture tournée vers l’agro-transformation. Aux dernières cantonales, il vous manquait très peu de voix pour battre Beaugendre, donc aujourd’hui quelle serait votre stratégie pour en venir à bout ? Ma stratégie, c’est d’être au côté de la population et lui faire comprendre que mon équipe et moi sommes le choix ultime, le choix du renouveau, que nous espérons tous pour capesterre. C’est le peuple qui a permis le siège de l’équipe actuel, mais c’est elle aussi qui décidera d’en mettre une nouvelle. Aujourd’hui nous sommes face à un défi majeur qui est celui de relancer capesterre. C’est ainsi que j’invite la population à ne pas rester dans l’abstention afin que nous puissions transmettre à la jeune génération une capesterre qui aille de l’avant. Que pensez-vous de l’évolution statutaire? Je crois qu’on est toujours dans la même dynamique, celle de la rationalisation. Il est indispensable qu’on puisse réduire le nombre d’interlocuteurs pour le citoyen. Il faut qu’on sache pour exemple, que si j’ai un dossier à déposer pour le sport, à qui doisje l’adresser. Aujourd’hui, c’est une compétence partagée entre le conseil général et le conseil régional. Ce qui est une aberration. Au sein de cette dynamique, nous pensons qu’il faut déjà passer par une collectivité afin d’avoir une rationalisation administrative, une meilleure visibilité pour l’électeur et permettre une action plus cohérente au niveau politique.
«En Guadeloupe, nous avons la chance de pouvoir nous exprimer sur nos élus et sur le devenir de notre pays».
Que pensez vous de la nouvelle loi taubira ? Sur le point qui a fait le plus débat, ma vision est claire. Lorsque l’on commet un acte et que l’on écope d’une peine avec sursis, on se doit de se tenir à carreau. Sinon, il y a lieu de sévir. Le fait que cette loi propose de ne pas sanctionner la récidive est donc à mon avis mal venu et donne un mauvais message à ceux qui commettent des actes délictueux. Cependant, je reste d’accord sur la nécessité de trouver des solutions pour éviter la récidive et mieux encadrer ceux qui sont dans des déviances. Que représente pour vous la démocratie ? La démocratie c’est l’outil suprême. J’aime à le dire souvent, dans certains pays de nombreuses personnes sont mortes et meurent encore pour le droit de vote. D’autres sont prêts à faire 10 h voir 24 h de queue pour pouvoir exprimer leur volonté. En Guadeloupe, nous avons la chance de pouvoir nous exprimer sur nos élus et sur le devenir de notre pays. Il est donc indispensable de prendre 5 min pour aller s’inscrire sur les listes électorales et ensuite 5 min dans une journée pour pouvoir faire un choix. Un choix éclairé, un choix averti au travers d’un programme, d’une équipe et d’une vision collective.
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FOCUS JUSTICE
LA POLITIQUE: entre courage, force et nécessité Par Thierry ARICIQUE Qu’est que la politique aujourd’hui dans nos Etats démocratiques? Est-ce un art de gouverner, la recherche idéale du bien commun ou une manière d’accroitre son pouvoir son influence au sein de la Cité dans une démocratie moderne désertée par les électeurs, un abstentionnisme grandissant où il est vitale de surprendre pour se faire entendre pour exister. Dans un monde ouvert sur la mondialisation en perte de repères, de valeurs, de leaders, d’idéaux, les hommes politiques peinent à trouver leurs, un souffle, un sens concret à actions. Dans un monde en proie à la violence, la population comme ses hommes politiques cherchent des remparts, des textes, des lois, des réponses humaines à des actes inhumains.
L
a réforme pénale actuelle portée par Christiane TAUBIRA, Ministre de la Justice est au cœur de toutes ces questions. Elle interroge la place du politique face à nos problèmes sociétaux, les équilibres institutionnels entre notre police et notre Justice et la nécessité de mettre en place un cadre légal raisonné face un peuple désarçonné soumis à l’émotion télévisuelle passionnée, le tout avec des moyens économiques réduits. En ce sens, la Ministre de la Justice veut nous offrir le renouveau cadre référentiel de l’art politique.
Ce projet est une rupture avec le tout carcéral.
En effet, l’incarcération a été, est le symbole de la fermeté essentielle dans la société française, comme l’exprime la Ministre de la Justice, il n’est pas « simple de porter ce projet à un moment où la société française a été endoctriné, s’est habitué à la pensée unique selon laquelle la prison est la seule solution » Ce projet est une rupture avec le tout carcéral. Outre la suppression des peines plancher, la réforme pénale institue la création de la peine de probation qui se définit comme une contrainte pénale permettant le contrôle du condamné sans incarcération pour toute condamnation inférieure à 5 ans. En d’autres termes, le condamné sera soumis à des obligations et des interdictions dans le cadre de sa peine. Par exemple, il pourra devoir se soumettre à des obligations de soins médicaux pour des addictions, ou encore se voir interdire de fréquenter certaines personnes, ou bien de rentrer en contact avec d’autres ou encore d’indemniser la victime.
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• L’exemple des amendes, le condamné plutôt que d’effectuer une prison se verra imposer le paiement d’une sanction monétaire qu’il devra verser à l’Etat. • L’exemple des compensations où le principe est la réparation du préjudice de la victime par l’auteur de l’infraction. Ce dernier devra payer directement verser une somme d’argent à la victime. • L’exemple du placement sous surveillance électronique : l’administration pénitentiaire aura la responsabilité de suivre le condamné dans ses déplacements et vérifier que ce dernier respecte ses obligations et interdictions fixées par l’autorité judiciaire. • L’exemple des travaux d’intérêts général qui consiste pour le condamné d’effectuer un travail non rémunéré au profit d’une collectivité ou d’une association dans un temps déterminé. La volonté gouvernementale est d’assurer la sécurité des concitoyens et l’efficacité de la réponse pénale avec l’introduction de la notion d’individualisation des peines. Le dispositif vise à prévenir la récidive et favoriser la réinsertion.
Christiane TAUBIRA veut restaurer l’image de la politique au sein de cette société démocratique. Au-delà de l’aspect légal de la réforme, Christiane TAUBIRA veut restaurer l’image de la politique au sein de cette société démocratique. Pour elle, la politique a un sens profond ancré dans des valeurs hautes, nobles. En effet, lors que la Ministre de la Justice exprime qu’elle veut que l’examen au Parlement de sa réforme ne dépendent pas du calendrier électoral et que le 31 aout 2013 elle déclare au journal « Le Monde » laisser passer les municipales « serait non seulement l’irrespect envers nos concitoyens, mais une faute éthique et une erreur politique » elle désire émettre un message claire. Certes elle sait qu’il sera impossible qu’il y ait un examen au Parlement de la réforme pénale avant les élections municipales en mars 2014. Mais son message est qu’il faut changer de comportement politique, de manière d’exercer le pouvoir. La politique est une affaire pour elle de courage, de conviction,
de passion qui doit faire fi des contingences électorales. Elle n’est pas un lieu d’affaires, de commerces entre les partis politiques, de petits compromis entre notables. De même, il n’y a pas de démocratie sans lieu de discussion, sans confrontation d’idées. Un homme politique ne doit pas avoir peur de débattre. Ainsi la population a assisté cet été avant l’arbitrage présidentiel à des passes d’armes entre la place Beauvau et la place Vendôme. Des frictions normales ont donc eu au sein d’un gouvernement, navire de l’équilibre des forces en place. Il convient de rappeler que c’est le débat, les échanges que se vivifie se fortifie l’esprit. Au-delà de ses paroles la Ministre de la Justice sera jugé par le peuple et son action. Cette reforme a reçu un aval implicite de l’Union syndicale des magistrats qui reconnait que le texte est arrivé à un équilibre satisfaisant. De même, la réussite de la réforme est conditionnée par une meilleure articulation entre les services de la police et de la justice. Enfin, sans moyen conséquent et la création d’une part d’au moins 300 postes au sein des services pénitentiaires d’insertion et de probation et d’autre part de 6500 places de prison, cette reforme peut tourner à l’échec. La Ministre de la Justice a conscience de ses difficultés financières et structurelles. Mais maintenant que le texte a été désormais arbitré par l’Elysée la Ministre a décidé de mettre la pédagogie au centre de son action politique. Une manière d’instaurer une relation d’échange de confiance entre l’homme politique et ses concitoyens. Du 10 septembre au 2 octobre 2013 jour où elle présentera sa réforme pénale en Conseil des ministres, avec son bâton de pèlerin elle fera un tour de France d’explication de textes. Elle rencontre, a rencontré des professionnels de la Justice, journalistes et l’opinion publique à un rythme soutenu. Ainsi le 10 septembre à Pantin à l’ouverture de sa tournée elle a assuré devant la presse que « c’est avec confiance et optimisme qu’elle entame ce tour de France ». « Je sais que c’est moi qui ai raison de faire confiance à la société ». Au-delà des passions suscitées par la réforme et la violence dans nos cités, la raison et la conviction devront renaitre au cœur d’une population qui devra se responsabiliser.
Prison: Certains parquets auraient reporté des incarcérations pour éviter la surpopulation carcérale Un rapport de la direction des affaires criminelles et des grâces, qui dépend du ministère de la Justice, fait état de reports d’incarcération de la part de certains parquets pour éviter les situations de surpopulation carcérale, note Le Figaro. Une révélation qui risque de plaire aux détracteurs de la garde des Sceaux, Christiane Taubira, dont l’objectif est justement de réduire la population des centres de détention. En plein débat sur la réforme pénale, présentée par la ministre le mercredi 9 octobre prochain, «certains parquets ont pris des mesures particulières pour différer ponctuellement la mise à exécution de certaines peines d'emprisonnement ferme de manière à éviter la surpopulation carcérale», peut-on lire dans le rapport dont Le Figaro a obtenu une copie. Et de poursuivre : Les parquets en question «ont opté pour le rendez-vous pénitentiaire», comme à Montbéliard, Vesoul, Lons-le-Saunier, Privas, Brive-laGaillarde, une «pratique consistant à remettre à la personne condamnée une convocation à date fixe à se rendre à l'établissement pénitentiaire pour l'exécution de sa peine». Le rapport pointe aussi «des retards persistants d'exécution des décisions, notamment lorsqu'il s'agit de notifier une décision». La réforme pénale portée par Christiane Taubira s’est déjà heurtée aux critiques de Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur, puisque beaucoup ne partage pas l’avis de la garde des Sceaux de mettre notamment en place une «contrainte pénale», sans prison, en favorisant l’individualisation des peines, et les sorties de détention. source: www.newsring.fr
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FOCUS MÉDIA
LE BUZZ,
NOUVELLE RELIGION ? Agences, annonceurs, clients : ils sont de plus en plus nombreux à croire en la recette miraculeuse du buzz, cette nouvelle forme de publicité tendance réputée peu onéreuse qui peut rapporter gros… ou, au contraire, coûter très cher à ses commanditaires en cas de ratage. To buzz or not to buzz, telle est la question.
Agence DDB Paris
L’ELDORADO Comme beaucoup, ils ont cru en une recette miraculeuse du buzz. Apparemment, les choses ne sont pas aussi simples et les risques bien présents. Pourtant, aujourd’hui, tout le monde veut son « opé buzz ». À l’heure où les budgets des grandes campagnes publicitaires traditionnelles rétrécissent, le web ressemble à un eldorado. Selon une étude publiée aux État-Unis en juillet 2009 par PQ Média, les dépenses en marketing digital ont augmenté de 13% en 2008 pour atteindre 1,54 milliards de dollars. Europe 1, Guadeloupe 1ère « buzz 1ère », Le Point … ont tous créé une rubrique « Buzz ». Le mot fait même son entrée dans le Larousse et le Robert en 2010. Il désigne, par extension, l’éclat médiatique et éphémère d’un phénomène qui marque l’actualité : la campagne publicitaire de Zouk Radio, le viet-zoukeur, la lettre de Lagarde à Sarkozy ou l’affaire Cahuzac. À la croisée de la problématique économique et du phénomène de société, le buzz a ouvert la voie à de nouvelles pratiques marketing. Décryptage d’une nouvelle religion de la communication. En anglais, le terme « buzz » signifie « bourdonnement », le son émit par les abeilles qui transportent le pollen de fleur en fleur pour les fertiliser. Le buzz consiste à faire du bruit autour d’un évènement ou d’une personnalité en propageant de manière virale – de proche en proche – l’information. C’est le principe du bouche-à-oreille. Jusque-là, rien de révolutionnaire : Jésus-Christ l’utilisait déjà pour diffuser la bonne parole. Ce qui est nouveau ce sont les outils technologiques qui permettent de transmettre, échanger et commenter toujours plus vite et facilement l’information. L’internet terre promise du buzz !
LE « CONSOM’ACTEUR » Les emails, les textos et les forums ont servi de laboratoire. 2005, une déferlante de courriers électroniques, de pubs google et de sites web annonce un projet titanesque : la création par la SNCF du TransAtlantys, un train qui reliera Paris à New York en moins de huit heures, via un tunnel sous l’Atlantique. Les enthousiastes tentent de convaincre les sceptiques qui relancent le débat. L’entreprise devient le centre des conversations. Jusqu’au jour de la révélation : pas de tunnel sous l’Atlantique mais un joli coup de projecteur sur sa nouvelle agence de voyages. C’est l’un des premiers buzz marketing de l’histoire. Depuis l’avènement du web 2.0 avec ses blogs et autres réseaux sociaux (facebook, twitter) ou communautaires (youtube, daylimotion), cela a démultiplié les possibilités. Ces nouvelles technologies ont changé le rôle du consommateur, c’est un « consom’acteur ». Au sein d’une communauté d’intérêts, il échange sur les forums, partage des vidéos et conseille sur les blogs. Dans notre société de surchoix où l’on est mitraillé de messages publicitaires, les individus ont plus tendance à faire confiance à un « ami internaute » qu’à un slogan. Selon le nouveau baromètre Nurun-Ifop, Internet est aujourdh’ui le média dont l’impact sur la décision d’achat des consommateurs est le plus important. Pour les séjours à l’hôtel ou en location, par exemple, 63% des consommateurs déclarent avoir pris en compte ce qu’ils ont vu, lu ou entendu. IDÉE VIRUS ET CAUSE Encore faut-il réussir à mobiliser les internautes évangélistes qui porteront la bonne parole à travers la toile. Trouver «l’idée virus» et la « cause » qui annonceront le buzz. Le défi se résume à faire exister une marque dans un flot de contenus toujours plus important : une série, un site d’infos en ligne, un chat sur un forum. Contrairement à la publicité classique, on ne s’impose pas au consommateur, c’est lui qui choisit de s’intéresser à nous. Sur le fond du message, les leviers classiques tels que l’humour, la dérision, la provocation fonctionnent toujours. On peut aussi y saupoudrer un zeste de nouveauté. La tendance actuelle consiste à dépasser le simple contenu et à offrir un service et une expérience. GUERILLA MARKETING La différence se joue aussi sur la forme. Un saut en parachute de Sir Richard Branson – légalement interdit ! – au beau milieu de Time Square, à New York, pour promouvoir Virgin ou le blocage de la place de l’Etoile, à Paris, par des dizaines de Smart aux couleurs de Red Bull sont des opérations dites de « Guerilla Marketing » qui circulent rapidement sur la toile. Il faut
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Agence Bates Y&R - Buzz pour le Zoo de Copenhague
s’adapter à sa cible et aux médias choisis. Par exemple, sur Facebook, il vaut mieux imaginer une application qu’un bandeau publicitaire sur lequel personne ne clique. La chaîne de restaurant rapide Burger King a ainsi décidé de lancer le « Whopper Sacrifice ». Le principe : supprimez dix contacts Facebook et recevez un coupon pour un burger gratuit. Résultat de l’opération : 234 000 amis rayés des listes pour quelque 23 000 sandwichs offerts. Le prix de l’amitié! Facebook a demandé la suppression de l’application… LE BAD BUZZ Pour ceux qui ont recours à cette savante alchimie du buzz, le risque n’est jamais nul et le spectre du « bad buzz » jamais loin… Cas d’école. Prenez des meubles parachutés sur les ponts de Paris: l’idée est originale et spectaculaire, la vidéo tourne sur le web et le buzz prend. Tout le monde pense immédiatement à Ikéa. Faux! Les internautes apprennent la vérité. Mais le mal est fait. Conforama à l’origine de la campagne, vient d’offrir à son pire adversaire une superbe pub gratuite. Lorsque le fournisseur d’énergie, Poweo, décide de surfer sur le succès de Sébastien Chabal après la coupe du monde de Rugby de 2007, le buzz est assuré. Mais la mise en scène, sous la forme d’un « dessin animé », d’un sportif qui recharge ses batteries en mettant les doigts dans une prise électrique, n’a pas été du goût de tout le monde. Très vite des groupes se sont créés sur Facebook pour demander le retrait de la pub et crier l’irresponsabilité de l’entreprise. L’in des terreaux les plus fertiles du « bad buzz » reste le produit lui même. Si le produit n’est pas bon, il ne faut pas se risquer à un dialogue avec le consommateur. La plupart du temps, il s’agit de réactions spontanées d’internautes en colère, un « bad buzz » naturel. On ne compte plus les photos de souris diffusées sur la toile qui ont entaché les réputations de Mac Donald, la Brioche Dorée, KFC…
LE « BUZZ MONITORING » Pour éviter cet écueil, des entreprises sont devenues les « grandes oreilles du web ». Elles proposent d’écouter, de cartographier ce qui se dit sur le Net pour réparer les tendances mais aussi éviter les mauvaises surprises. « Nous mettons en place un système de « Buzz Monitoring » qui suit en temps réel les réactions concernant une entreprise, une marque, une campagne ou une personnalité. Cela permet d’anticiper et d’intervenir rapidement », explique Fabien Grenier, fondateur et dirigeant de TrendyBuzz. Une course contre la montre dans laquelle chaque heure compte. Autre avantage, ces techniques de traçabilité permettent d’évaluer l’efficacité d’une campagne de buzz. Une analyse quantitative et qualitative des bruits du net, nous permet d’estimer ce que le client aurait dû payer auprès des médias traditionnels pour avoir les mêmes retombées. LES EXPERTS Une campagne de buzz est-elle automatiquement synonyme de jakpot ? Le ticket d’entrée autour de 50 000 euros est moins élevé que celui d’une opération classique et la rentabilité peut être importante. Mais les risques sont aussi plus nombreux. Et pour limiter la casse, mieux vaut miser d’avantage dès le départ. « Il y a eu quelques « coups » fais avec presque rien mais ce mythe a vécu. La concurrence est telle qu’il faut une véritable qualité de production, un savoir-faire de spécialistes car les technologies ne cessent d’évoluer et un plan média pour suivre l’ensemble sur le long terme », explique Edouard Olhagaray de Buzzman. En bref, faire appel aux experts. En France, ces grands prêtes du buzz qui officient dans des agences spécialisées telles que Buzzman – les « pures players » comme on dit – sont encore peu nombreux. Reste à les convaincre que le buzz n’est que l’un des nombreux rites d’une nouvelle religion : le marketing 2.0. Amen
POLITIQUE DU BUZZ La plupart du temps, ils font du buzz comme Monsieur Jourdain, de la poésie: sans en avoir envie. Continuellement soumis à l’oeil d’une caméra et aux indiscrétions des micros pour répondre aux besoins d’une information en continue, les hommes politiques sont très exposés aux buzz et plus particulièrement aux bad buzz... La majorité des politiques souffrent plutôt du syndrome «Casse toi pov’con». Maladresse ou incompétence des conseillers en communication? Difficile à dire. Une chose est sûre: ceux qui maîtriseront ces nouveaux usages auront une longeur d’avance. Yes, You can!
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FOCUS ÉCONOMIE
Crédit: APG
L’économie de la Guadeloupe: réalité ou artifice Par René SANTENAC
La crise est partout, dans tous les évènements et dans toutes les têtes, mais elle n’a pas la même signification pour l’un et l’autre. C’est un vaste chantier qui menace notre équilibre et est accentué par une insécurité grandissante. Notre crise est singulière, en ce sens où elle provient de fondamentaux économiques multiples. Il convient dans ce texte d’en explorer les origines fondamentales et de trouver des pistes pour en sortir.
Le contexte économique international Les crises économiques ne proviennent ni d’une fatalité, ni du hasard. Elles sont pour la plupart issues d’un processus long résultant de nombreux facteurs, tels que les insuffisances des capacités productives, une baisse de la compétitivité des entreprises, un ralentissement de la consommation, une augmentation du chômage, des facteurs psychologiques en berne. Or, nous vivons dans une économie mondialisée et chaque pays subit les contrecoups, les revers positifs ou négatifs des économies. C’est ainsi que les crises économiques et financières qui ont frappé les économies occidentales ont pris des formes différentes dans chacune des zones géographiques. Mais l’imbrication des économies entre elles a une répercussion dans chaque pays sous différentes formes. Par exemple, dans les pays du sud est asiatique, la crise survenue fin 1997 et propagée en 2003, provenant
d’une chute de la demande intérieure a entraîné une augmentation des exportations avec une baisse drastique des prix du fait d’une surcapacité productive. Les économies occidentales et singulièrement leurs entreprises connaissent depuis lors une baisse de leurs compétitivités, en particulier sur les produits manufacturés. Aux Etats-Unis, la crise des subprimes de 2007 est survenue à la suite d’une surenchère du marché de l’immobilier basée sur des ménages n’ayant pas la possibilité de faire face à leurs engagements financiers. C’est aussi la crise d’actifs financiers surévalués n’ayant pas de lien direct avec l’économie. Là encore les économies occidentales ont été touchées par une baisse de leurs valeurs économiques. En Europe, la crise financière de 2010 provient d’un surendettement des Etats, du ralentissement de la croissance économique, de la faiblesse des valeurs face à une politique monétaire d’un euro fort n’ayant pas de lien direct
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avec la vraie valeur économique de la zone. A l’instar des autres crises, les conséquences ont été drastiques : chute des valeurs économiques, affaiblissement des états intra communautaires accentués par une récession. Toutes ces crises ont eu des conséquences directes et indirectes sur l’économie guadeloupéenne. La crise asiatique a affaibli nos entreprises et a accentué notre dépendance vis-à-vis de ses dragons. La crise américaine a contaminé nos finances publiques. La crise européenne a affaibli le pouvoir d’intervention des Etats et singulièrement l’Etat français pour une bonne relance économique. L’économie guadeloupéenne : une réalité dissimulée Néanmoins, l’économie guadeloupéenne a été marquée elle aussi par sa propre crise, autour de trois phénomènes majeurs : la chute de l’investissement survenue depuis 2006, en dépit d’une hausse des crédits bancaires, sauf en 2009 (cf. graphique), la rationalisation des finances publiques régionales destinée à la relance économique et la crise sociale de 2009, avec une augmentation des prix et un affaiblissement du pouvoir d’achat. La conséquence de ces crises a accéléré le développement de la clochardisation et a créé une dichotomie entre les classes sociales.
3500
Montants en Millions d'€
3000 2500 2000 1500 1000 500 0 2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Années
Souce IEDOM
Les théories de l’insularité mettent en exergue la dimension spatiale de nos territoires qui restent limités pour une véritable relance économique. Les obstacles au développement sont limités par trois triptyques : l’exiguïté des marchés, l’isolement des entreprises et l’éloignement du fait des coûts de structures importants. Or de ces trois éléments, il convient de bâtir une nouvelle politique de marché tournée autour de deux objectifs majeurs. C’est d’une part donner un nouveau souffle à la demande intérieure et d’autre part, favoriser un investissement dynamique tourné autour de nouveaux facteurs de production répondant tant à la demande intérieure qu’à l’exportation. S’agissant de cette dernière, nos économies ont intérêt à échanger avec les économies du marché caraïbe du fait de leurs avantages qualitatifs. Néanmoins, le coût du travail reste trop élevé et pèse sur la compétitivité. C’est par exemple le cas dans l’hôtellerie qui aurait dû être l’un des moteurs de notre économie. Mais là encore, toutes les initiatives allant dans le sens d’une meilleure prise en compte du coût du travail devraient permettre de résoudre cette équation de la compétitivité.
1
PIB
8597 Milliards d’€
Taux de croissance du PIB
2,60%
Niveau d’inflation
3,10%
Population sous le seuil de pauvreté
12,50%
PIB par habitant
19 002€
Indice de développement durable (IDH)
Evolution Crédit Equipement en Montant
2004
Les fondements peu ou prou artificiels Ne nous leurrons pas, la rationalité économique n’obéit pas uniquement à un allègement de la fiscalité. Les dispositifs de leviers fiscaux doivent demeurer un moyen et non une fin en soi. Les schémas d’aménagements qui consistent à alléger ou défiscaliser les secteurs et/ou les produits doivent s’accompagner d’une politique forte d’investissement. Or ces dispositifs sont souvent utilisés pour un allègement du coût d’achat des matières premières sans répercussion sur les prix. Il conviendrait plus judicieusement que les dispositifs de défiscalisation soient tournés sur un investissement productif pour donner un nouveau souffle à la compétitivité des entreprises et relancer la demande intérieure. Aucune économie n’est viable sans une forte demande intérieure. Or l’affaiblissement de celle-ci met également en péril la pérennité de l’économie guadeloupéenne (cf. tableau).
32ème
Les phénomènes de la croissance tant intensive qu’extensive doivent être menés en parallèle. Les leviers financiers, tels que les dispositifs de fonds européens doivent être utilisés pour jouer un rôle d’effet multiplicateur pour éviter de s’engouffrer vers un dispositif à effet de retour dominos à l’instar des PIIGS1. Il apparaît opportun de bâtir un plan triennal à la relance. Compte tenu des obstacles de nos économies, les efforts doivent être multipliés par deux. A contrario de toute autre région de France, qui vit dans une dynamique économique d’ensemble, l’économie guadeloupéenne, comme celle de la Martinique, souffre de structures organisationnelles et pait un coût de risque plus important. La réalité est que nous vivons une nouvelle mutation de l’économie guadeloupéenne où le panier de la ménagère s’est métamorphosé, entre les micro-ordinateurs, les téléphones portables, l’internet, les consoles de jeux les boutiques numériques, les produits de base de consommation alimentaire et les produits culturels. Ce nouveau modèle de consommation qui attire les convoitises, accentue l’insécurité, conduit à une substitution progressive des différentes dépenses. Une économie nouvelle se dessine et à côté nous vivons un cycle de Kondratiev sur notre économie traditionnelle. De ce point de vue là, le miracle de la concordance des temps est difficile à mettre en œuvre. A nous d’inventer un nouveau modèle basé sur des fondements plus solides que les précédents. La grille de lecture de notre économie est simple et complexe à la fois. Simple en ce sens où elle provient d’une dépendance de transfert sociaux, complexe car les effets de leviers d’une économie dynamique dépendent de facteurs non traditionnels. Or ceux là sont et restent encore les éléments les plus utilisés. Autant dire que le panorama est difficile à construire si l’analyse microéconomique n’est pas suffisamment lisible. Parallèlement, notre modèle social reste fragile du fait de la faiblesse de notre économie. Nous devons construire un nouveau modèle d’économie et de relation sociale afin de sortir de cette réalité toute artificielle.
PIIGS : Portugal, Irlande, Italie, Grèce, Espagne.
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FOCUS ENTREPRENEUR
ENTREPRENEUR, le financement moderne...
Six ans après la crise des subprimes, la crise économique et financière continue de faire l’actualité. Et par conséquent, les banques françaises subissent le revers boursier en s’engouffrant dans une tournante amnésique et en ne jouant plus le jeu de l’ouverture des robinets du crédit aux créateurs d’entreprises. Mais cette situation doit-elle vraiment étonner ? Pas vraiment, car les banques ont toujours été frileuses face aux créateurs d’entreprises. Pourtant près de 30 % des créateurs d’entreprises démarrent avec un prêt bancaire, mais à certaines conditions : avoir un apport, un plan financier, vécu professionnel… Au fond, même avec un cautionnement à hauteur de 360 milliards d’euros de l’État aux banques, les créateurs peinent à trouver un financement. La solution pourrait se trouver dans un système très populaire « la tontine »
P
lus connue aux Antilles sous le nom de « loterie », la tontine est un système de financement dit « solidaire », qui consiste à prêter de l’argent sans pour cela passer par les banques. Cette pratique informelle fait office non seulement de système d’épargne et de crédit, mais aussi de protection sociale, de lieu d’échange culturel et de réseau d’influence. Cette forme d’épargne solidaire est très populaire en Afrique et dans les pays asiatiques. En France, cette pratique de « petite collecte » initiée par un banquier italien Lorenzo TONTI existe formellement depuis 1652. Le système de la tontine permet aux personnes à revenu limité d’investir ou d’acheter une maison, une voiture, un ordinateur, etc., en somme faire face au quotidien. Tout cela, sans intérêt ni frais de dossier et sur du moyen terme : des avantages décisifs pour les petites bourses ! Se prêter de l’argent reste un acte légal, à une condition, au-delà de 760 euros, il faut alors faire une déclaration au FISC, dans ce cas il n’y aura pas d’impôt à payer, car la tontine comme tous les prêts familiaux sans intérêt ne sont pas taxés. Selon l’Etat, les prêts en famille et entre amis en France pourraient atteindre les 2 milliards d’euros par an. LA TONTINE AU CREATEUR Bien loin des banques et de leurs taux d’intérêts souvent exorbitants, des investisseurs et des parts de capital dans l’entreprise, la tontine permet aux porteurs de projets de faire face aux problèmes liés à la recherche de financement. Cela permet la libre entreprise, car si créer une entreprise est un vrai parcours du
combattant, trouver un financement reste le nerf de la guerre. Grâce à ce système, les Auvergnats et les Aveyronnais ont conquis les cafés parisiens, les Africains ont développé des commerces exotiques, des salons de beauté, des restaurants... Mais les experts tontiniers sont incontestablement les asiatiques, qui de par ce principe ont créé de véritables commerces de grossiste et on envahit des quartiers tels que Belleville, Aubervilliers… en achetant souvent des immeubles. Un système qui permet d’être entouré, conseillé et porté dans son projet de création. Au vu de ce business florissant, certains ont flairé une bonne affaire, car depuis quelques années de nombreux sites dits de «crowdfunding» ont vu le jour sur la toile, proposant des tontines dites « modernes». Ses sites web sont des plate-formes de financement collaboratif. Le porteur de projet bénéficie du soutien d’investisseurs internautes. En clair, des particuliers leurs prêtent de l’argent qu’ils rembourseront par la suite, mais contrairement à la tontine traditionnelle, ce prêt comprend un taux d’intérêt souvent supérieur aux banques. Le site le plus important est américain « Prosper » qui en a peine 6 ans à accorder plus 275 millions de prêts. En Europe le site «Ulule» est le leader du finacement participatif avec plus de 1000 projets financés grâce aux internautes et un montant collecté supérieur à 26 millions d’euros. Finalement, pour un jeune patron c’est une façon de trouver des fonds, des clients et de démarrer son business…sans même jamais lâcher 1% du capital de l’entreprise !
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FOCUS SOCIÉTÉ
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LE SEXTRÉMISME VICTOIRE DU FÉMININ
© Crédits photos: FEMEN France
Avec leur nudité comme seule armure et leurs corps peints de slogan, les FEMEN, ces activistes ukrainiennes aux seins nus s’érigent comme le mouvement féministe le plus prometteur du 21e siécle. À telle enseigne qu’il est courant de parler d’une nouvelle génération du féminisme. Mais qui sont ces femmes aux seins nus qui dérangent l’opinion et qui ont fait de leurs seins de vrais armes politiques?
D’où le choix d’une méthode provocatrice, justi«Sors, déshabille-toi, et gagne ». Voilà la devise des FEMEN. Si le groupe est fié par le fait «que c’est la seule façon de se faire connu pour ses happenings en tenue d’Ève (à entendre dans ce pays. Si nous avions manifesl’image des FEMEN françaises en soubrette sexy té uniquement avec des pancartes, nos requêtes devant les appartements de DSK), cet activisme n’auraient même pas été remarquées. Nos seins « seins-nus » ne s’est pas imposé d’emblée. Tout sont nos armes, ils sont notre étendard. Par ce commence en 2008, lorsqu’une étudiante du biais, nous nous réapproprions notre corps, nom d’Anna Hutsol révoltée contre le peu d’es- confisqué par les tenants du patriarcat». Les pace accordé aux femmes dans la société ukrai- FEMEN se définissent elles-mêmes comme de nienne, décide de lancer le mouvement FEMEN. «nouvelles amazones provocantes empreintes de Ce groupe de féministe radical, que les militantes l’idéologie du sextremisme », un féminisme dénudé censé faire nomment «sexpaniquer les trémisme», «Nos seins sont nos armes, ils sont hommes. Rien lutte principanotre étendard. Par ce biais, nous nous ne semble trop lement contre le réapproprions notre corps, choquant pour patriarcat. Elles attaquer dictaciblent claireconfisqué par les tenants du patriarcat». tures ou Eglises. ment les trois Ce phénomène manifestations les plus tangibles et les plus destructrices : l’in- a vite fait de se répendre dans toute l’europe dustrie du sexe, la dictature et les institutions et dans de nombreux pays islamiques, ainsi le monde serait envahit de FEMEN. On s’interroge religieuses. Femen (“cuisse”, en latin) sera ainsi le nom du alors. À quand des FEMEN en Guadeloupe reféminisme moderne. Les militantes peu remar- vendiquant seins nus pour une égalité des saquées défilent d’abord habillées. Lorsqu’elles laires, pour des postes à responsabilité... choisissent finalement de dénuder leurs poi- Bien sûr, les FEMEN sont plus médiatisées en trines, elles créent le buzz médiatique. La nudi- dévoilant leurs seins qu’en faisant signer des té au vu de leurs seins se révèle être une arme pétitions contre Poutine devant des bouches politique, symbolisant au départ la condition de métro. Mais les femmes doivent-elles vraides femmes ukrainiennes pauvres, «seulement ment se déshabiller et jouer le jeu d’une société propriétaires de leurs corps». «J’ai réalisé - dit sexiste voyeuriste pour être entendues ? Et sontla fondatrice - que le féminisme traditionnel ici elles d’ailleurs entendues ou ne laissent-elles pas en Ukraine n’avait pas pris, ni avec les femmes, que l’image de jolies exhibitionnistes sans réels ni avec la presse, encore moins avec la société». idéaux ?
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FOCUS SANTÉ
L’EXPÉRIENCE DE LA MALADIE
La symbolique du sein est celle de la douceur, de la sécurité, de l’intimité, du don et de la régénérescence. Il est aisé de voir que le souci du dépistage et l évènement du cancer contrarient fortement ce réseau symbolique. Le doux se heurte à la dureté du nodule, de l’aiguille de ponction ou du scalpel. La sécurité devient insécurité, jusqu’ à la menace de mort. L’intimité devient extimité : auto-observation, examen clinique, mise à plat de la mammographie, dévoilement intérieur par les radios ou les échographies. Le don devient un anti-don, une masse à porter, une intention maligne. Quant à la régénérescence, d’un côté, la tumeur est dégénérescence, de l’autre, la régénérescence peut aussi contribuer au processus de guérison symbolique.
L
e cancer du sein est le cancer le plus répandu chez la femme. Il représente 20 à 25% des tumeurs cancéreuses en France et touche des femmes de tout âge. De façon extrêmement rare ce dernier peut apparaître chez les hommes (moins 1% des cas). En Guadeloupe le cancer du sein a été responsable du décès de 43 Guadeloupéennes en moyenne par an sur la période 2005-2009. Il est la cause de 3,4% des décès féminins. De 2008 à 2010, prés de 650 cas de cancer du sein ont été enregistré par le Registre Général des Cancer de Guadeloupe. Ce dernier recence près de 200 nouveaux cas par ans. La moyenne d’âge au diagnostic est de 56 ans, toutefois 35% des nouveaux cas surviennent chez des femmes âgées de moins de 50 ans.
Le cancer du sein se caractérise par un développement anarchique et ininterrompu de cellules «anormales» dans la glande mammaire qui aboutit à la formation d’une tumeur ou «grosseur». Cette population de cellules agresse et détruit la glande mammaire et peut migrer dans d’autres parties du corps (on parle alors de métastases). Le cancer du sein est une maladie multifactorielle et polygénique.
Les principaux facteurs de risque :
-les prédispositions génétiques, responsables de 5 à 10 % des cancers du sein. Il est alors fréquent que plusieurs femmes de la même famille soient touchées. -le vieillissement, qui favorise l’apparition des cancers c’est pourquoi des programmes de dépistage ont été mis en place pour les femmes de plus de 50 ans, chez qui 50 % de cancers du sein sont détectés. -le mode de vie : consommation excessive d’alcool, de sucre ou de graisses animales, obésité, traitement hormonal de longue durée, absence de grossesse ou grossesse tardive,… Ces facteurs de risque favorisent l’apparition des cancers du sein bien que leur présence n’ait qu’une influence modérée. Une femme ayant ces facteurs de risque pourra ne pas développer de cancer du sein alors que d’autres ne présentant aucune de ces caractéristiques en seront victimes. Selon l’Observatoire Régional de la Santé de Guadeloupe, les Guadeloupéennes sont moins touchées par la mortalité liée au
cancer du sein que les femmes de France hexagonales. Sur la période 2005-2009, leurs taux standardisés de mortalité sont respectivement de 22,4 et 32,0 pour 100 000 femmes.
Les différents types de cancer du sein.
Il existe plusieurs types de cancer du sein qui touchent des zones différentes. 95 % d’entre eux se développent à partir des cellules des canaux galactophores (canaux qui conduisent le lait) ou des lobules (sous-parties de la glande mammaire). Ces cancers sont appelés adénocarcinomes. Si les cellules cancéreuses se sont infiltrées dans le tissu qui entoure les canaux et les lobules, on parle de cancer du sein infiltrant. Ces cancers infiltrants peuvent se propager vers d’autres parties du corps comme les ganglions. À l’inverse, lorsque les cellules cancéreuses sont uniquement à l’intérieur des canaux ou des lobules, on parle de cancer in situ. Lors de ces 30 dernières années, la mortalité due au cancer du sein a chuté grâce à l’amélioration du dépistage et au diagnostic précoce qui permettent une meilleure prise en charge conduisant fréquemment à la guérison.
Comment poser et annoncer le diagnostic.
Grâce notamment à un dépistage de plus en plus précoce, le pronostic lié au cancer du sein est aujourd’hui bien meilleur. Les outils de diagnostic ont également changé. Plusieurs examens sont nécessaires pour établir le diagnostic de cancer du sein. La mammographie est l’examen le plus courant. Elle est souvent pratiquée dans le cadre d’un dépistage, c’est-à-dire à la recherche d’une éventuelle tumeur, sans qu’aucun signe d’alerte ne permette de suspecter un cancer. L’échographie du sein est souvent réalisée en complément, lorsque la mammographie a mis en évidence une anomalie. L’IRM est un examen plus élaboré et dont l’interprétation demande plus d’expérience. Elle n’est pas toujours nécessaire pour établir un diagnostic précis mais, dans certains cas, elle apporte des renseignements différents, qui peuvent être utiles pour déterminer l’étendue d’une lésion ou pour éclaircir une situation. La biopsie consiste à prélever un petit échantillon de la tumeur, ce qui va permettre de l’analyser au microscope. C’est cet examen qui permettra, au final, de poser le diagnostic de façon certaine. Au-delà du diagnostic de cancer du sein, ces examens de plus en plus précis vont permettrent d’en savoir beaucoup plus sur les caractéristiques de la tumeur.
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FOCUS SANTÉ Cancer du sein héréditaire.
Quelque 50000 femmes de 25 à 70 ans, en France, seraient prédisposées au cancer du sein. Un dépistage précoce et une prise en charge adaptée permettent de réduire les risques. En 2011, 53 000 nouveaux cas de cancers du sein ont été détectés, ce qui en fait le premier cancer féminin en France. Parmi ces cas de cancer du sein, on estime qu’entre 5 % et 10 % auraient une origine héréditaire. Ce sont les fameux gènes BRCA1 et BRCA2 qui ont fait la Une de la presse lorsque l’actrice Angelina Jolie a annoncé avoir subi une double mammectomie préventive. Lorsque l’un de ces gènes subi une mutation, le risque de développer un jour un cancer du sein ou de l’ovaire augmente fortement. - Dans la population générale, le risque de cancer du sein est de 10%, il grimpe à 70% pour les personnes porteuses d’une mutation sur les gènes BRCA1 ou BRCA2. - L’âge de survenue du cancer chez ces porteurs du gène muté est également un peu plus bas : entre 40 et 50 ans, contre 60 ans en moyenne dans la population générale. Aujourd’hui, les femmes identifiées comme « à risque », notamment parce que plusieurs personnes de leur famille ont été touchées par un cancer du sein ou de l’ovaire, peuvent effectuer un test pour savoir si elles ont porteuses d’un gène les prédisposant au cancer du sein ou de l’ovaire. Mais attention, il y a souvent confusion : « Etre porteur d’un gène de prédisposition signifie certes que l’on a plus de risques de développer un cancer que la population générale, mais cela ne veut pas du tout dire que l’on va nécessairement développer un cancer », souligne le Pr Stoppa-Lyonnet. Lorsque la présence d’une prédisposition est avérée, plusieurs solutions peuvent être proposées à la patiente. - L’ablation des seins et/ou des ovaires de façon préventive est très peu pratiquée en France. Elle réduit considérablement les risques de développer un cancer du sein ou de l’ovaire, mais ne les annule pas complètement. - Un dispositif de suivi renforcé et très suivi est le plus souvent mis en place. Les premières consultations de cette prise en charge très spécifiques sont nées en 1998, l’Institut Curie en était alors le pilote. Après 30 ans, les femmes suivies bénéficient d’une mammographie, d’une échographie et d’une IRM tous les ans. Le but : détecter un éventuel cancer aussi précocement que possible, pour le traiter plus facilement. Ces examens font ensuite l’objet d’un compte-rendu, inscrit dans un carnet de suivi, tenu au long cours.
Les traitements et les progrès.
De nombreux traitements comme la chimiothérapie, l’immunothérapie et l’hormonothérapie existent déjà. Des progrès à moyens termes sont également réalisés. Ainsi d’autres approches font l’objet actuellement de recherches comme par exemple les traitements anti-angiogéniques. - Chimiothérapie Nous disposons actuellement d’un grand nombre de molécules de chimiothérapie efficaces dans le cancer du sein et plusieurs molécules très actives ont été découvertes ces dernières années. Les progrès actuellement en cours concernent surtout le développement d’association de ces médicaments entre eux afin d’augmenter leur efficacité. La chimiothérapie n’est pas indiquée dans bon nombre de cancers du sein où seules la chirurgie et la radiothérapie constituent le traitement. En cas d’indication, la chimiothérapie peut précéder ou suivre l’acte chirurgical.
- Immunothérapie L’utilisation d’un anticorps dirigé contre les cellules cancéreuses du sein est actuellement en cours de développement. Cette approche est efficace, mais ne peut être utilisée chez toutes les patientes car elle comporte des risques de toxicité. Cet anticorps monoclonal est utilisé en particulier en combinaison avec la chimiothérapie. Des études complémentaires de cette combinaison sont en cours en France et dans le monde. - Hormonothérapie De nouvelles molécules devraient être bientôt disponibles, au moins aussi efficaces que le Tamoxifène. Certaines de ces nouvelles molécules hormonales sont en cours d’étude et offrent de grands espoirs pour la prévention du cancer du sein. Autres traitements - Anticorps monoclonal Un anticorps monoclonal dirigé contre une protéine portée par les cellules cancéreuses du sein. Cette approche est efficace, mais ne peut être utilisée chez toutes les patientes car elle comporte des risques de toxicité. Cet anticorps monoclonal est utilisé en particulier en combinaison avec la chimiothérapie. Des études complémentaires de cette combinaison sont en cours en France et dans le monde. On le donnait chez les patientes atteintes de métastase mais il semble qu’on puisse l’utiliser dès le stade local. - Herceptin Ce médicament spécifique est dirigé contre une anomalie bien précise retrouvée dans 15% des cancers du sein environ. Des progrès à moyen terme. D’autres approches font l’objet actuellement de recherches comme par exemple les traitements anti-angiogéniques. Ces traitements visent à bloquer le développement des vaisseaux sanguins qui viennent nourrir la tumeur cancéreuse. Si l’on peut fonder de réels espoirs sur la thérapie génique, il faut encore être patient et prudent quant à ses délais d’application, encore éloignés. Enfin, il ne faut pas oublier la recherche sur les facteurs psychologiques associés au cancer du sein et l’importance de la prise en charge psychosomatique des femmes atteintes d’un cancer du sein. source: Registre Général des Cancer de Guadeloupe, ORSAG, L’institut Curie
AGWADEC Association Guadeloupéenne pour le Dépistage des Cancers
0590 38 15 03 Dès 50 ans DEPISTAGE ORGANISÉ TOUS LES DEUX ANS du Cancer du SEIN
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FOCUS OCTOBRE ROSE
Ensemble EPYSOD by Kévin O’brian Make UP: Make Up For Ever Photographe: Guillaume Aricique
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Mes seins
ma souffrance
Tout commença par une douche, une grosseur, un rendez-vous chez le gynécologue, une angoisse, une mammographie et finit par un diagnostique. « Elle était de type 4, donc je suis retournée voir mon gynéco qui m’a conseillé d’enlever cette glande. Il allait ouvrir et enlever ce qu’il y avait, en cas de tumeur il allait gratter et s’il n’y avait rien, il refermait ». La réalité en fut autre. Au lendemain de son opération le docteur lui annonçait qu’elle avait un cancer. Ce parasite qu’elle avait rencontré sous sa douche, allait devenir son supplice de femme, l’entrainant dans un tourbillon amnésique entre la peur de la mort et l’espoir de la guérison. 2 ans après, Mylène revient sur l’avènement de son cancer.
‘‘
M
a première semaine de chimio, était une véritable souffrance, avec la deuxième cela commençait à aller. Mais la troisième m’a vite rappelé à l’ordre, car j’ai fait une réaction à la chimio avec des pics de tension de 18. Mon moral en a pris un coup, je devenais insupportable, j’étais irascible et je ne supportais plus rien. Je repoussais tout le monde, mais quand je reprenais mes esprits je m’excusais, mais c’était difficile. Eux comprenaient que j’étais malade et moi je m’en voulais de leur faire du mal. J’en ai même parlé à mon médecin qui me disait que c’était normal, que cela faisait partie des effets secondaires de la chimio. Dès lors où j’ai été malade je me suis sentie comme un poids, j’étais dépendante d’eux. Pour moi, il se sentait obligé d’être avec moi.
«J’avais le sentiment que la maladie volait tout ce que j’avais.»
Je ne me sentais plus femme, je me sentais nue, j’avais l’impression que l’on me déshabillait. Ma peau avait changé, mes cheveux tombaient par grosses poignées, j’étais devenue une autre. J’avais le sentiment que la maladie volait tout ce que j’avais. Mon corps ne m’appartenait plus, tout était mélangé dans ma tête et dans mon corps. Je me suis complètement isolée des autres, car je ne voulais pas qu’on me voit ainsi. Cela venait surement d’un sentiment de honte que je ne saurais expliquer. Quand on débute la chimio, cacher la maladie devient difficile, car on n’a plus de cheveux, plus de sourcils et plus aucun poil. Aux personnes qui m’étaient proche je leurs disais la vérité, mais aux autres je disais que tout allait bien. Je mettais mon état et mon apparence sur le coup de la fatigue. Mais en général, je me cachais beaucoup. Quand j’emmenais ma fille à l’école, je n’avais pas le courage d’aller jusqu’au portail donc je la laissais à quelques mètres de l’école et je rentrais chez moi. Tout ce qui était lié à mon image me devenait insupportable. J’avais aussi peur, peur de la solitude parce qu’on est toujours dans le sentiment que l’on va mourir. Du coup, on a peur de mourir seul et on a toujours besoin d’avoir un contact avec l’autre. Durant de longues périodes, mes nuits étaient hantées de cauchemar me traduisant ma mort, pour moi c’était la fin.
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FOCUS OCTOBRE ROSE «J’ai eu le sentiment, qu’avoir le cancer en Guadeloupe est une affaire de famille et qu’on s’y intéresse parce qu’on en connaît une victime.»
De là, je m’y suis préparée. J’ai donné à mon compagnon mes numéros de compte et toutes les informations qui lui seraient utiles après mon départ. Je ne montrais pas cette angoisse à mes enfants, mais j’en parlais à mon mari, et lui me rétorquait que je racontais des bêtises. Je pense qu’il fuyait, car il ne voulait pas entendre ce qui pour moi allait devenir imminent. La chimiothérapie m’a fait descendre au trente-sixième dessous. Je n’avais plus le contrôle de mon corps, j’avais le sentiment que toute la chair de mon corps, des orteils jusqu’à la pointe du crâne était continuellement en feu. Je ne dormais pas, j’avais des bouffées de chaleur en continu, j’avais l’impression de brûler de l’intérieur. À raison de dix douches par jour, je me sentais bien que sous mon pommeau. Je ne pouvais plus manger, j’avais perdu toute sensation du gout. Je n’avais plus le contrôle de mon corps, car la maladie prenait le dessus et c’est à ce moment que je me suis retrouvée face au cancer. Je ne pouvais plus faire de sport, je ne pouvais plus me lever, sortir de ma chambre pour me rendre à ma salle de bain me devenait impossible. J’étais fatiguée, j’ai du même arrêter mes séances chez le psychologue, car je ne pouvais plus marcher. La chimio, à ce moment, fatiguait beaucoup mon cœur. Mes 40 ans n’avaient plus de sens, car j’avais le sentiment d’en avoir 80. Marcher, m’étais devenue insupportable. J’étais comme ivre, la chimio était en moi, j’avais les pieds enflés, j’avais perdu mes ongles de pied et dès que je posais les pieds par terre je titubais. J’ai fini ma chimio au mois d’avril. À cet instant, je savais que j’avais déjà fait une bonne partie du travail, mais que tout n’était pas gagné. J’ai même pu partir en vacance au mois d’aout. Un break qui m’a permis de voir autre chose que les ambulances, le médecin et les infirmiers de la clinique.
L’entourage est très important, mon fils qui était plus grand ne me disait pas les choses, mais ma fille était très présente. J’ai pu compter sur le soutien indéfectible de mon compagnon, de ma famille, de l’équipe médicale, de la secrétaire au président de la ligue contre le cancer, l’association karukéra-onco et mes collègues. J’ai pu aussi rencontrer d’autres malades qui m’ont aidé à faire face à mon cancer. Mes enfants et moi avons eu droit à un suivi psychologique. Mais j’ai eu le sentiment qu’avoir le cancer en Guadeloupe est une affaire de famille et qu’on s’y intéresse parce qu’on en connaît une victime. Quand je regarde mon parcours, je me dis que les choses ont beaucoup évolué, car ma sœur a eu un cancer à l’âge de 30 ans et croyez-moi les choses ont évolué de façon positive. Le cancer du sein est l’un des cancers le mieux soigné de notre époque. Aujourd’hui, j’ai une autre vision de la vie, j’ai repris possession de mon corps, je peux refaire du sport comme avant et pour moi c’est le plus beau cadeau. Pour moi faire du sport c’est vivre. Faire du sport me prouve que je suis en vie et que j’ai vaincu la maladie. Et quand je vois les gens en séance de sport qui se plaignent, je leur dis «vous ne savez pas la chance ce que vous avez», car se dire qu’on a mal quand on fait du sport et que les muscles font mal cela veut dire qu’on est en vie.
« Ma maladie était peut-être un avertissement donc je profite sans excès. »
« Je me suis sentie diminuée dans mon statut de femme. » À mon retour, j’ai du attaquer un autre gros morceau du parcours, la radiothérapie. Moment très difficile, car le sang est alors brulé et on ne tient plus en place. Il m’arrivait de pleurer comme un enfant, mais il fallait continuer, et cela malgré les brulures. À cette étape, je me suis sentie diminuée dans mon statut de femme, car on touchait à l’essence même de ma féminité, mon sein. Mes journées étaient rythmées par des tubes de crème et des compresses afin de calmer mes douleurs. Je n’ai rien lâché. Je me suis laissée guider par le médecin et très vite mes analyses sanguines et du coeur ont montré que j’étais en phase de guérison. Et là, j’ai repris espoir. À un an et demi de la découverte de mon cancer, mon médecin m’a envoyé faire une mammographie et là je me suis revue un an avant. C’est à cet endroit que mon cancer avait été diagnostiqué. J’étais vraiment mal, mais quand je m’y suis rendue le docteur m’a dit que tout allait bien et d’un coup j’ai senti un poids s’en aller. Un mois après, mon traitement d’hormonothérapie s’arrêtait. Trois semaines plus tard, j’ai revu mon médecin avec mes analyses et là il m’annonçait que j’étais en très bonne santé. C‘était le soulagement. Je lui ai tout de suite demandé si je pouvais reprendre le sport, il m’a alors répondu oui, mais que je devais faire attention. Attention oui ! Mais je refuse d’envisager une possible rechute. La seule chose qui me rappelle mon cancer c’est ma cicatrice et la sensibilité de mon bras dû à mon opération. Sorte de rappel à l’ordre.
Retrouver le sommeil aussi fut une joie pour moi, car la maladie entraine une insomnie. Ce sont des petites choses qui ne sont pas importantes pour les autres, mais qui pour moi le sont, car je vie. Je peux aller où je veux, prendre ma voiture, parler sans être essoufflée, profiter de ma famille et voyager. Pour moi, c’est une seconde vie. Je me définis comme une femme battante et même ma fille m’appelle la femme forte, car pour elle je suis un bon exemple. Je vois la vie différemment et je suis peut-être moins à cheval sur certaines choses. Je prends du temps pour moi et ma famille, je me dis : je vie et je profite de la vie. Ma maladie était peut-être un avertissement donc je profite sans excès. Avant je disais on verra, aujourd’hui je fais, mon rêve est de nager avec les dauphins et je sais qu’un jour que je le ferais. Car si j’ai vaincu cette maladie, je me dis que je peux tout faire.
J
e lance un appel aux femmes. Allez vous faire dépister, n’ayez pas peur, la maladie n’attend pas, car si j’avais attendu 6 mois, je n’aurais pas pu témoigner aujourd’hui. Il faut passer au-delà de la peur. La recherche évolue et les associations sont là pour vous aider. Il ne faut pas laisser la maladie prendre le dessus il faut se battre. Oui, c’est difficile, mais c’est possible et j’en suis la preuve vivante. Cette maladie est une vraie saleté, mais je dirais que c’est un mal pour un bien, car elle nous permet de voir la vie différemment dans le bon sens.
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FOCUS LITTÉRATURE
EN LIBRAIRIE
L’EFFET PAPILLON
N
’allez pas croire que l’horreur est à tout prix la marque de commerce de Stephen KING. Certes, il excelle toujours dans son genre de prédilection, mais avec 22/11/63 le maître de l’horreur a définitivement contrôlé ses pulsions macabres pour offrir à ses lecteurs une oeuvre de fiction où la reconstruction historique l’emporte sur l’imaginaire. En effet, Stephen KING nous plonge dans une fresque sociale à caractère politique, un écrin de près de 950 pages qui se laisse lire à un rythme d’enfer. Beaucoup de détails qui atisent la curiosité du lecteur, avec une sensation de vouloir toujours en savoir plus au plus vite, que sauter des pages devient l’unique porte de sortie. C’est une oeuvre colossale et à la fois inclassable, qui se révèle être un pari réussi à tout point de vue pour l’auteur, mais aussi du point de vue humain, de la pshycologie des personnage et de slines de toutes sortes qu’ils entretiennent entre eux. De leurs vies intimes, sexuelles et amoureuses, 22/11/63 se veut un grand roman d’amour. Il suffit d’accepter la prémisse : par une brèche temporelle, sorte de tunnel entre deux époques, un homme parvient à retourner dans le passé. Et si le président Jhon F. Kennedy n’avait pas été assassiné?
Jake Epping, jeune professeur d’anglais du Maine, quitte la réalité de 2011 et accède à celle de 1958. Une réalité passée, où il répare les injustices qui lui tiennent personnellement à coeur, mais surtout, il est investi d’une mission exceptionnelle: empêcher l’assassinat du président de Jhon F. Kennedy. Encore faudrait-il que ce présumé héro sache hors de tout doute ce qui s’est réellement passé à Dallas lors de cette journée fatidique du 22/11/63. C’est bien là le problème. Est-ce vraiment Lee Harvey Oswald qui a pressé sur la détente à trois reprises, posté à la fenêtre d’un entrepôt? Était-il seul? Pour qui a t-il agi? Les différentes théories du complot maintes fois ressassées en littérature et au cinéma ne peuvent pas être exclues du revers de la main. Au final, impossible de ne pas s’interroger: quelle aurait été la suite des choses si Kennedy n’avait pas été assassiné? Martin Luther King aurait-il été lui aussi sauvé? La guerre du Vietman aurait-elle été évitée? Ainsi de suite. Mais à supposer qu’on puisse, comme Jake Epping, modifier le passé, impossible de mesurer à l’avance les conséquences des changements opérés. On ne peut même pas prévoir ce que peut entraîner le moindre battement d’ailes d’un papillon, alors... Alors quoi? Malgrés les meilleures intentions du monde, le pire peut arriver.
Edition Jasor
Sonny Rupaire
fils inquiet d’une igname brisée
Couverture : conception et infographie de Richard-Viktor Sainsily Cayol Photo : © Christian Geber
Sous la direction de Ronald SELBONNE Préface de Maryse CONDÉ
Sous la direction de
Ronald SELBONNE
Sonny Rupaire
fils inquiet d’une igname brisée (Guadeloupe-Algérie-Cuba-Gwadloup) Préface de Maryse CONDÉ
«Mwen sé Gwadloupéyen! Mwen sé timoun enkyèt a on lilèt enkyét… Cette igname brisée qu’est ma terre natale… Chyen varé mwen! Chyen foré-mwen!… Je suis la sapotille toulant dans le dédale des sentiers où l’on craint trop souvent de marcher… Gran parad ti kou baton… Onlo sé mèt a sé-otwa… Matouba, gencive verte, gencive ouverte… Dans un cri s’est levée une île avec son ceituron de mer sanglé…» Sonny Rupaire (1940-1991). Dans Sonny Rupaire, fils inquiet d’une igname brisée, on suivra pas à pas celui qui a été de son vivant une véritable légende, et le lecteur acceuillera avec appétit ses diverses facettes: du mauvais garçon bousculant les bonnes gens de Jeux floraux au militant clandestin en passant par le soldat FLN et le poète imposant le créole à la table des muses. Ce livre est une invitation à un triple voyage: voyage biographique à travers des témoignages inédits; plongée analytique dans l’oeuvre; envolée dans la réception par un dialogue avec la littérature, la peinture et la photographie.
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Edition Laffont Edition Plon
4 Présidents - 4 Séducteurs C’est le livre qui fait parler de lui. Consacré pour l’essentiel aux relations intimes qu’ont entretenues les différents locataires de l’Elysée avec des femmes journalistes . Qui sont-elles ? Tantôt des courtisanes, des confidentes et des compagnes, d’un soir ou d’un mois. Tantôt, des gourgandines de passage, des maitresses attitrées ou leurs premières conseillères. Or toutes ces femmes ont une seule chose en commun, leur métier de journalistes. Depuis les premières heures de la Cinquième République, elles sont ainsi une lignée à avoir franchi les grilles de l’Elysée, comme celles d’un square d’arrondissement, dont elles ont séduits leurs différents locataires, tombés comme des mouches. Romanesques, burlesques, grivoises et parfois surréalistes, les anecdotes qui peuplent cet ouvrage éclairent d’un jour particulier la fonction présidentielle. Et dressent un portrait parfois décapant des relations entre la politique et une génération d’amazones venues de la presse écrite ou de l’audiovisuel, qui ont marqué à leur manière la « petite » histoire de ce palais.
Au lycée, Jérôme aime Ava sans oser se déclarer. Si bien que celle qui n'attendait qu'un geste finit par se lasser et disparaître. Pris de regrets, Jérôme lui écrit une lettre enflammée à laquelle elle ne répond pas... Trente ans plus tard, Ava contacte Jérôme via Facebook. Fou de joie, il pense avoir enfin retrouvé la femme de sa vie. Sauf qu'Ava est mariée... Voici enfin un roman-plaidoyer pour la cause des amants. Si l'on plaint souvent les maîtresses bafouées par des hommes qui leur font croire qu'ils vont quitter leur " légitime ", on s'intéresse peu à la souffrance des hommes épris de femmes mariées. Et l'on apprend que les romantiques ne sont peut-être pas celles qu'on croit et que la condition d'amant est loin de n'être qu'une partie de plaisir.Dans un style écrit avec la fièvre de quelqu'un qui sait de quoi il parle, Guillaume Chérel livre ici un récit original sur l'adultère. Il a déjà publié une biographie de London et d'Hemingway ainsi que plusieurs romans, notamment Les Enfants Rouges (Flammarion, 2001), Les pères de famille ne portent pas de robe (Julliard, 2005) et Prends ça dans ta gueule ! (Le Rocher, 2006).
Edition Maxima
Edition First
Tension raciale, lutte de pouvoir sans merci, course effrénée à l’argent, domination du paraître, perversité à tout vent: bienvenue dans l’univers romanesque de Tom WOLFE. Dans BLOODY MIAMI, l’ancien journaliste de 82 ans devenu célèbre avec le bûcher de vanités (qui critiquait l’hypocrisie de la société new-yorkaise des années 80), poursuit son portrait acide des Etats-Unis. Ainsi l’auteur nous plonge dans une atmosphère tropicale, chaude, sexuelle, archisexuelle même, qui est celle de Miami. Il y dépeint l’ambiance de cette ville américaine où une minorité, les latinos, sont devenus majoritaires et, fait singulier aux Etats-Unis, ont pris les rênes de la ville. Dans ce roman-fleuve où chacun se définit par son sang, on retrouve des flics cubains, des dealers haîtiens, des oligarques russes et des retraités juifs. L’histoire que raconte Tom WOLFE est celle d’une minorité ethnique maximale par le monbre, qui rêve d’accéder aux statuts privilégiés des WAASP américains, moins nombreux mais aux postes les plus convoités. La discrimination communautaire est vécue du côté des opprimés et non de la classe dominante.
Recrutée pour assurer le suivi RH de plusieurs magasins d'envergure internationale, sans véritable formation mais avec une précédente expérience réussie, Aude Selly se retrouve rapidement seule à devoir gérer une multitude de problèmes administratifs, juridiques, relationnels… alors que sa hiérarchie, au siège de l'entreprise, est lointaine et peu concernée. Animée d'un profond désir de bien faire, d'une véritable ambition pour développer son poste et d'une grande empathie pour les salariés dont elle assure le suivi RH, Aude est rapidement confrontée à un stress considérable et écrasée par sa charge de travail. Isolée, elle accumule les heures de travail, jour et nuit, week ends compris, développe des pathologies sévères et finit par faire une tentative de suicide. C'est grâce à sa famille, des médecins spécialistes - l'un deux est le préfacier du livre - et un important travail sur elle-même qu'elle parviendra enfin à se reconstruire.
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FOCUS CINÉMA
winnie
MANDELA Inspiré du livre ‘‘Winnie Mandela: a life’’ d’Anne Mare du Preez Bezdrob, le film Winnie du Sud-Africain Darrell Roodt, retrace le passé de l’ancienne vice-présidente de ANC (Congrès National Africain en Afrique du Sud) qui fut mariée au leader de la lutte anti-apartheid. Au cours de l’emprisonement de son mari, Winnie Mandela a émergé comme l’une des figures de la lutte, mais son discours s’est de plus en plus radicalisé, allant jusqu’à justifier des actes de violence. Passée de « Mama Winnie », mère de la nation, à « Bad Winnie », Winnie Mandela est devenue une paria, rejetée pour ses comportements inadmissibles et sa complicité dans la mort d’un jeune activiste. Elle n’est plus mentionnée qu’avec dédain, frappée d’un énorme X au feutre noir dans l’inconscient. « C’est dommage, car personne ne la connaît aujourd’hui. Et si on connaît son parcours, on se dit que c’est la « méchante Winnie ». On a oublié tout ce qu’elle a fait avant, toute la bataille qu’elle a menée pendant l’apartheid, tout ce qui lui est arrivée quand elle défendait le peuple », rappelle le réalisateur.
Dans les années 50, après avoir quitté son petit village et complété des études en travail social à Johannesburg, Winnie Madikizela rencontre un jeune activiste du nom de Nelson Mandela. Grâce à sa beauté, son style et à sa personnalité, la femme attise le désir de l'homme politique. Ensemble, ils deviennent le symbole de toute une génération de Sud-africains, qui trouve enfin le courage de se lever et de mettre fin à l'apartheid. Ils doivent cependant affronter des épreuves multiples à travers les décennies. Grâce à la force de son engagement, Winnie réussit à garder le nom de Nelson Mandela et la flamme de l'espoir bien vivants.
Mandela: Long Walk to Freedom Date de sortie: 18 décembre 2013 Le film retrace le parcours exceptionnel de Nelson Mandela, de son enfance en milieu rural à son investiture comme premier président de la République d’Afrique du Sud élu démocratiquement. Mandela: Long Walk to Freedom raconte le destin passionnant d’un homme ordinaire qui sut s’insurger contre l’ordre établi et faire triompher ses convictions. Un portrait intime qui célèbre l’édification d’une icône moderne.
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This is the end. Date de sortie: octobre 2013 Six amis sont obligés de se terrer dans leur maison à la suite d’événements étranges et catastrophiques qui ravagent Los Angeles. Alors qu’à l’extérieur le monde disparait peu à peu, leurs stocks commencent à s’épuiser et des tensions apparaissent mettant en péril leur amitié. Ils vont être forcés de s’aventurer à l’extérieur pour faire face à leurs destins et découvrir jusqu’où ira leur amitié.
Gravity. Date de sortie: octobre 2013 Pour sa première expédition à bord d'une navette spatiale, le docteur Ryan Stone, brillante experte en ingénierie médicale, accompagne l'astronaute chevronné Matt Kowalsky qui effectue son dernier vol avant de prendre sa retraite. Mais alors qu'il s'agit apparemment d'une banale sortie dans l'espace, une catastrophe se produit. Lorsque la navette est pulvérisée, Stone et Kowalsky se retrouvent totalement seuls, livrés à eux-mêmes dans l'univers. Le silence assourdissant autour d'eux leur indique qu'ils ont perdu tout contact avec la Terre -- et la moindre chance d'être sauvés. Peu à peu, ils cèdent à la panique, d'autant plus qu'à chaque respiration, ils consomment un peu plus les quelques réserves d'oxygène qu'il leur reste.
Thor: Le monde des ténèbre. Date de sortie: novembre 2013 Thor se bat pour restaurer l’ordre à travers l’univers... Mais une ancienne race menée par par le menaçant Malekith revient pour précipiter l’univers dans les ténèbres. Face à un ennemi auquel même Odin et Asgard ne peuvent résister, Thor doit s’embarquer dans son plus périlleux voyage jusqu’à ce jour, au cours duquel il retrouvera Jane Foster et sera contraint de tout sacrifier pour sauver l’humanité.
Evasion. Date de sortie: novembre 2013 Ray Breslin est un ingénieur spécialisé dans la conception de prisons ultrasécurisées. Il teste lui-même l’efficacité de ses bâtiments en se faisant enfermer puis en s’évadant. Contacté par une société privée souhaitant tester un concept révolutionnaire de prison hi-tech, il se retrouve prisonnier. Piégé dans ce complexe ultra moderne, harcelé par un directeur impitoyable et son gardien corrompu, Ray découvre une conspiration pour le faire disparaître à jamais. Sa seule chance de survie : une alliance avec Swan Rottmayer un codétenu ayant lui aussi un secret. Pour avoir une chance de s’évader, ils vont d’abord devoir se faire confiance..
Carrie, la vengeance. Date de sortie: décembre 2013 Nouvelle adaptation du roman «Carrie» de Stephen King, dans lequel une jeune lycéenne, sur-protégée par sa mère, use des pouvoirs télékinétiques qu’elle a récemment acquis le jour où ses camarades vont trop loin.
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FOCUS AGENDA L’ARTCHIPEL Concert: LE SONNY TROUPÉ 4tet ‘‘Voyages et Rêves’’ samedi 19 octobre. 13 • 20h • salle Anacaona Cirque/Danse hip hop: HIP CIRQ EUROP’ vendredi 8 novembre. 13 • 20h • salle Anacaona Théâtre: LOVE AND MONEY samedi 16 novembre. 13 • 20h • salle Anacaona Théâtre: LA VOIX HUMAINE samedi 23 novembre. 13 • 20h • salle Jenny Alpha Jazz/Musique: WANDERER SEPTET samedi 7 décembre. 13 • 20h • salle Anacaona
Concours: 3ème èdition du concours des jeunes chorégraphes: DANSE ARC-EN-CIEL! Édition 2014 - Thème ‘‘MYTHOLOGIES SPORTIVES/ MARIE-JO, LA FILLE QUI N’AIMAIT PAS COURIR’’ Vous êtes un nouveau chorégraphe? Inspirez-vous de cette thématique... Remettez votre dossier avant le vendredi 22 novembre 2013 à 17h.
Vilaj Kréyòl
Le Forum des entrepreneurs
MAS KA KLE
Banque des Antilles Françaises cwtc 10h 25 octobre 2013
17-18-19 òtòb 2013 Dans le cadre des manifestations commémoratives du 30ème anniversaire de la journée internationale du Créole le mouvement culturel Mas Ka Klé, en partenariat avec le CO.RE.CA organise un Village Créole sur le thème :« Les proverbes dans la culture créole » du jeudi 17 au samedi 19 octobre 2013 Savann Tico au Raizet autour du local de Mas Ka Klé.
BMW golf cup international 2013
Golf de St-François - Guadeloupe 16 novembre 2013 1er Prix: participation à la finale en Thaïlande
Formules Stableford Homme 1ère série handicap 0 - 12.4 Homme 2ème série handicap 12.5 - 28.4 Femme handicap 0 - 28.4 Inscriptions avant le 31 octobre 2013, directement dans votre concession BMW. Nombre de participants limité à 88 joueurs.
En 2013, la Banque des Antilles Françaises fête son 160ème anniversaire, et souhaite afficher sa réelle implication dans la vie socio- économique en Guadeloupe, en organisant un évènement dédié à l’entreprise et aux chefs d’entreprise : Le Forum des Entrepreneurs. Le forum traitera de tous les moments clés de la vie d’une entreprise : De sa création (démarches administratives, financement, business plan...) à son développement (financement du poste client et des stocks, financement des investissements...), avec un zoom sur la gestion des difficultés (redressement judiciaire, dettes sociales et fiscales...) et enfin, sa cession-transmission et sa reprise. Au programme : - Une séance de “speed working” pour les porteurs de projets. - Des conférences débats co-animées par des experts sur des thèmes clés (création, développement). - Des rencontres entre chefs d’entreprise, consultants, organismes professionnels, institutions et professions libérales. En clôture, une conférence thématique sur “la Cession Transmission des PME” sera animée par Alain Tourdjman, Directeur des études économiques et de la prospective du Groupe BPCE.
E-mail: bdafmarketing@bdaf.fr Tel: 0590 60 67 77
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FOCUS HAUTE COUTURE
C larisse HIERAIX D
implomée de la Chambre de la Haute Couture Parisienne, cette Marie-Galantaise a su s’imposer parmi les grands noms de la Haute Couture. Féminime, volontaire, active, elle arpente le macadam de son destin, dans le sillage des élégantes intellectuelles qui savent désormais conjuguer liberté et séduction. Elle compose autour de ses fodamentaux: la taille haute, la structure, le laçage, les multiples découpes. Chaque vêtement se galbe d’une aura de glamour, promesse d’une ultra-féminité sobre, d’une silhoutte à la taille affinée, aux défaults floutés, assumant sa séduction. Sa dernière collection Printemps/Été 2013 se dessine autour d’une «Parade Amoureuse». Un jeu de séduction entre minimalisme et exubérance, densité et transparence. Une symphonie amoureuse d’avant-garde, mettant en scène une femme amoureuse. Une parade féminine pleine de caractère, avec des tons et des lignes qui tenterait à nous émouvoir. Clarisse nous propose bien plus qu’un défilé, elle nous dessine un poème au lyrisme de la haute couture avec une signature fragile et affirmée.
Indiscrétion Votre définiton du luxe? Le luxe c’est la magie de « l’exceptionnel», de la pièce ou du moment unique Un artiste qui vous inspire? La force des chorégraphies de Maurice Béjart De Marie-Galante à la haute couture. Comment expliquez-vous votre ascension? Ce n’est pas une ascension c’est un déplacement une translation vers la capitale de la mode. Marie Galante est avec moi à Paris. Vos origines ont-elles été un obstacle dans l'évolution de votre carrière ? Pourquoi devraient-elles l’être ? Bien au contraire, mes origines sont une force.
Une obsession? Le travail bien fait Si vous deviez résumer le style de votre collection en quelques mots. Le style de toutes mes collections est un mélange de séduction et de défi technique. L'égérie idéale pour votre marque? EVA GREEN Vos plus grandes collaborations. Mon équipe autour de moi, des gens de grande valeure Une ambition d’avenir? L’ouverture de mes boutiques A quand une boutique aux Antilles? Après les grandes capitales
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© Crédits photos: Clarisse Hieraix
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FOCUS HAUTE COUTURE - PARADE AMOUREUSE
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FOCUS HAUTE COUTURE - PARADE AMOUREUSE
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FOCUS HAUTE COUTURE - PARADE AMOUREUSE
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FOCUS TALENT
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essinateur autodidacte qui grandit et vit entre la Guadeloupe et la région parisienne, Dtone est un artiste électrique qui détonne dans l’univers de la peinture. Jean-Marie Compper alias « Dtone» a su subvertir les codes de l’art, en lui apportant un souffle nouveau d’une empreinte visuelle qui lui est propre. Dtone propose, du crayon à la bombe aérosol, de l’encre de chine au dessin d’animation, un art à la croisée de l’iconographique, de l’afro et de l’art dit « expressif ». Un style graphique qu’il baptise AFRO ICONOGRAPHIC ART synthétisant sa démarche. Afro pour le type négroïde de ses personnages, Inconographic pour la mise en scène et l’art pour le mode d’expression. Rencontre d’ un artiste comtemporain explosif.
Peux t’on vous présenter comme un artiste avant-gardiste? Je ne saurais me définir en tant que tel, mais pour ma part, je suis tout simplement un artiste, qui fait son travail d’artiste. Mon but, est de créer, de communiquer par l’image et de constamment tenter de me surpasser. Votre art a-t-il pour vocation de faire passer un message? Oui, enfin du moins je m’y efforce. Mon travail est basé, sur le questionnement vis-à-vis de l’image.Je tente d’interroger le regard que nous posons sur ce qui nous entoure et d’y bouleverser la représentation des codes établis.L’image, est souvent perçue comme étant l’exemple ou le modèle. Le questionnement, lui est souvent perçu, comme étant l’éventualité du doute. Donc, dans notre cas, le questionnement remet-il en question l’image ??? Tel est mon travail !!Remettre en question notre perception de l’image, et réunir le fond et la forme. Vos thématiques sont souvent abordées au travers de la «négritude». Est-ce une façon d’affirmer votre identité? Non, pour moi c’est juste un mode d’expression, je ne ressens nullement le besoin d’affirmer mon identité car pour ma part, je la connais et je sais qui je suis. Par contre, comme je vous le disais précédemment, je tente d’interroger le regard que nous posons sur les gens et les choses qui nous entourent. Je remets simplement en question nos habitudes, nos repères, et nos réflexes visuels. Et je m’efforce de reproduire, selon la thématique que je traite, des scènes de vie du quotidien, des moments historiques ou autres. Que pensez-vous de la place de l’image du noir dans l’art français? Je pense qu’elle est à l’image de ce que nous pensons percevoir
et non pas à l’image de ce que nous voyons et devrions connaitre de notre pays, de notre société et de l’individu. C’est en quelque sorte, une photo de famille sans tous ses membres, ou du moins avec les plus visibles devant, et les autres en arrière-plan. C’est bien trop souvent, une image déformée ou scénarisée et quelque peu caricaturale, car nous avons tendance à n’y voir qu’une couleur de peau au détriment de l’individu. Selon vous, l’art est-il encore réservé à une certaine élite? Non, car c’est simplement une question d’accès, de culture, et d’éducation. Les galeries d’art et certains musées sont gratuits par exemple, il suffit juste de pousser les portes et d’y entrer. Mais comme bien souvent, et ce dans bien des domaines, les stéréotypes ont la vie dure. Etes-vous un artiste engagé? Tout dépend de ce que l’on entend par engager. Mais comme j’aime le dire, l’artiste propose et le public dispose. Donc je préfère laisser le public découvrir mon travail, et juger par lui-même. Votre style artistique affirmé fait-il aujourd’hui la différence? Mon style est maintenant reconnaissable parmi tant d’autres, il s’est affirmé et est devenu au fil du temps ma marque de fabrique. Mais je ne saurai vous dire s’il fait la différence ? Je tente de retranscrire une impression de luminosité, et de sublimer cette sensation de transparence de telle sorte que le public est l’impression que la lumière vient de derrière le tableau. Je m’inspire de la technique du vitrail dans les lignes et la séparation des couleurs Je travaille sur les camaïeux de teintes et sur les clairs-obscurs, réalisés à la bombe aérosol, à la peinture acrylique et à l’encre de chine. Mes matériaux varient selon les supports utilisés.
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© Crédits photos: Dtone
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Street Machine, papier Fine art, 72x102 cm, 2013
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FOCUS Street Machine, Bombe AĂŠrosol & Acrylique sur toile, 92x130cm, 2012
Octobre/Novembre 2013
Blackstars, Bombe AĂŠrosol, Feutre & Gouache sur bristol, 29,7x42cm, 2010
FOCUS TALENT
65 FOCUS Octobre/Novembre 2013
Style & Fashion, Bombe Aerosol & Acrylique sur toile, 97/130 cm, 2011
Black Virgin Collection, 2009
Dtone
Mythic 27
AFRO ICONOGRAPHIC ART
facebook: DTONE
66 FOCUS Octobre/Novembre 2013
FOCUS DÉCO
1.Ensemble Shine, design Eugeni Quitllet, Kartelt 2. Lampadaire en bois naturel abat-jour, Déco en Vogue 3. Chandelier bois flotté, Marie-Crusoette
4. Corbeille à fruit, Stelton Kontra 5. Canapé bois flotté, PLAZA Bleu Nature
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FOCUS HÔTEL DE LUXE
HÔTEL MYTHIQUE LUXUEUX. TENDANCE. SURPRENANT... L’Eden cheuse times; L’Eden
Rock est un petit bijou, posé sur un site exceptionnel. Imaginez. Une presqu’île roavancée sur les eaux turquoises de la mer des Caraïbes et surmontée de quelques suites inde somptueuses villas aux couleurs flamboyantes et originales, nichées sur la plage... Rock est une adresse insolite où vous vivrez l’expérience chic et tendance de Saint Barth’.
L
’Eden Rock est une ancienne demeure, imaginée dans les années 1950 par le premier maire de l’île. Ce lieu chargé d’histoire a vu séjourner bon nombre de célébrités américaines et européennes venues chercher repos et convivialité dans cette habitation légendaire. Une ambiance raffinée et décontractée où vous serez chouchoutés et bénéficierez d’un service personnalisé. Chaque suite est unique. C’est le concept même de l’hôtel, si bien que les addicts aiment retrouver leur “coup de cœur” au fil des années. Vous aurez le choix entre de somptueuses villas sur la plage et les Suites Diamants, petits lofts face aux eaux cristallines, sur la plage avec jacuzzi ou sur le rocher. La décoration de chaque suite suit un thème original, imaginé par les propriétaires. Style caribéen, italien ou même à l’image du Hollywood des années 30... quelle sera votre suite de prédilection ?
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© Crédits photos: Eden Rock
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FOCUS HÔTEL DE LUXE
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FOCUS HÔTEL DE LUXE
A
ffilié à Relais & Châteaux, l'Eden Rock réunit toutes les qualités d'un établissement d'exception y comprit la gastronomie proposée dans ses 2 restaurants. Vous serez charmés par le cadre magique à la tombée de la nuit du Restaurant “On The Rock”. Sa cuisine appréciée dans toute l'île est complétée par une carte des vins raffinée. Dans un style décontracté, sur la plage, le Sand Bar vous invite à découvrir ses grillades et sa carte de repas légers. Fins gourmets, vos papilles exigeantes trouveront leur bonheur dans ce temple de la haute cuisine. L’hôtel dispose d’une galerie d’art et propose un beau panel de loisirs et de sports, qui rythmeront les journées des amateurs. Démarrez par une série d’exercices au Gym Eden Rock, le centre de fitness au pied du rocher, puis partez en snorkelling et admirez les coraux colorés et leurs poissons tropicaux. Vous pourrez aussi pratiquer le tennis et de nombreux sports nautiques mais surtout découvrir la petite île de Saint Barth’ et vous imprégner de sa douceur de vivre incomparable !
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© Crédits photos: Sereno
FOCUS SPA
le sereno SAINT - BARTHÉLEMY
LA RÉVÉLATION DES SENS ! Posé sur l’une des plus belles plages du monde, à Saint-Barthélémy, le Sereno est l’un des joyaux de l’hôtellerie caraibéene. Conçu pour invoquer l’esprit de Saint-Barth, il reflète la vision et la sensibilité esthétique du célèbre designer français Christian Liaigre. Classé Cinq Étoiles, l’hôtel de 36 suites et de 3 grandes villas est le sanctuaire intime et élégant au luxe subtil. Nous vous proposons de découvrir son SPA ouvert sur la mer alliant élégance et exotisme.Une expérience sensorielle que vous n’oublierez jamais!
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FOCUS SPA
L
e SPA du Sereno invite à un véritable voyage sensoriel en proposant des soins agrémentés de fruits tropicaux, de fleur de tiaré, de lys ou d’extrait pur de vanille bourbon. Les convives beignent dans un monde de sérénité et de luxe décontracté. Pour une totale évasion, le Sereno propose un menu exhaustif de gommages, enveloppements et massages exclusivement basés sur les produits et techniques de Ligne Saint-Barth. La gamme complète de soins et de massages a été spécialement créée afin d’offrir une détente maximale aux clients de l’hôtel. Parmi eux, le St Barth Chill Out est un massage du corps profondément relaxant et unique en son genre réalisé avec des coquillages chauds glissants sur la peau et de l’huile d’avocat, pour une expérience extraordinaire. Le St Barth Freshness, quant à lui, est un soin du visage et du décolleté à la mousse fraiche de papaye et d’ananas, conclu par un massage des mains. Le Spa est une fusion d’espaces intérieurs et extérieurs créant une oasis sensorielle au cœur des Caraïbes, et son pavillon de soins sur front de mer est un joyau sans égal sur l’île. La cabine double, dédiée aux couples, privilégie l’intimité et est isolée parmi les bougainvilliers pour une expérience unique et privée. Tous les massages, manucures, pédicures et soins thermaux sont également disponibles dans le confort de votre propre suite spacieuse sur front d’Océan. Les experts de Ligne Saint-Barth apporteront leur équipement et savoir-faire, et transformeront votre chambre en havre de calme et de tranquillité.Le Spa apporte ainsi la dernière touche luxe à l’hôtel tout en respectant le charme et la discrétion pour lesquels le Sereno est reconnu.
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FOCUS MOTEUR
© Crédits photos: Renault France
RENAULT ZOE
LA BERLINE COMPACTE ELECTRIQUE DU QUOTDIEN
S’il fallait retenir une seule voiture électrique, ce serait elle : la Zoé. Un petit nom prophétique pour des enjeux monstres. Renault a dépensé 4 milliards d’euros pour développer sa gamme de modèles Z.E., dont la Zoé est le fer de lance. Sans doute le modèle le plus abouti et sophistiqué de tous les temps, car entièrement conçu autour de la technologie électrique, comme sa cousine la Nissan Leaf. Au premier coup d’œil, on remarque que la Zoé n’est pas une Renault comme les autres. Taille haute, regard bleuté et fine moustache à l’avant : cette citadine polyvalente et sexy n’a rien à voir avec ces voiturettes électriques déprimantes, genre Autolib’. On appréciera la touche futuriste à bord avec une instrumentation digitale et des tons clairs pour évoquer la fraicheur et la pureté de la technologie électrique. Bien vue aussi la console centrale flottante façon tablette, empruntée à la nouvelle Clio, qui arbore le nouveau système multimédias R-Link tactile, plein d’applications dédiées à la mobilité électrique (Z.E. Connect). Mais le plus intéressant sur cette Zoé, c’est la conduite « 0 % », comprenez sans bruit, sans odeur, sans émission polluante. La Zoé accélère plutôt fort grâce à son moteur électrique de 88 ch et son couple de 220 Nm disponible immédiatement, de quoi vous propulser jusqu’à 135 km/h (limités électroniquement). 150 km de liberté. Telle est la dure loi de la propulsion électrique. Hé oui, on ne dépasse pas 150 km avec cette Zoé, pourtant la plus performante de toutes les voitures électriques en matière d’autonomie. Pour profiter de la conduite zéro émission, il faut passer par la case recharge. Et là, ça se complique encore. Si la Zoé peut supporter des charges rapides (quick drop), 11 Kw (2h) ou 22 kw (1h), encore faut-il trouver une borne disponible dans son périmètre. Où qu’il est des bornes tout cour en Guadeloupe. Sinon c’est la recharge à domicile en 8h avec une Wall Box comprise dans le package Zoé. Elle n’est pas si chère (13 700 €) grâce aux aides de l’Etat et à son système de location séparée de la batterie (à partir de 79 €/ mois pour 12 500 km annuel sur 3 ans). Surtout, à 2 € la recharge électrique, on ne se ruine plus à la pompe, ou plutôt à la borne.
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FOCUS BE GEEK
Tablette Surface Pro 2, Microsoft
Console, Xbox One
iPhone 5C, Apple
Montre, Samsung Galaxy Gear
Casque lĂŠger avec carreau, Bang&Olufsen Form 2
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FOCUS TÊTE D’AFFICHE
USAIN BOLT L’HOMME
J
e cours, tu cours, il court et nous courons. L’égalité comme le rythme habite les conjugaisons. Elles partagent tout ce que les hommes sont capables de faire et nous place ainsi à égalité. Quel que soit le verbe et le temps prescrits nous sommes tous assujettis aux verbes d’action et d’état. Appliquons à présent cette conjugaison à nous trois: à vous, à moi et à lui -Usain BOLT. Et là surprise, elle perd soudain toute valeur égalitaire. Je cours, tu cours, un temps d’arrêt et l’instant de 9.58’. Il court. Le rythme et le sens ne sont plus à l’unissons. En effet le sens commun du verbe courir s’est envolé. Il n’y a d’ailleurs jamais eu de sens partagé. Ou peut-être une fois. Dans son enfance, sur la petite route de la région de Trelawny, au nord ouest de la Jamaique, où sa mère était couturière et son père directeur du bureau local des producteurs de café. Peut-être était-il alors un enfant comme les autres, pendant un temps. Athlète hors norme et bien dans ses PUMA, l’homme le plus rapide du monde détonne dans le monde du sport de haut niveau. Décontracté mais ultra performant, insouciant mais animé d’une formidable rage de vaincre, le félin jamaïcain a su démontrer lors des Mondiaux de Moscou qu’il était toujours le «roi du sprint». Mais outre ses palmarès sportifs, qui est vraiment Usain BOLT?
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© Crédits photos: Usain Bolt
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FOCUS TÊTE D’AFFICHE
© Crédits photos: NISSAN
Une légende vivante.
S
ympathique et disponible, à 27 ans seulement, BOLT l’éclair est peut-être le plus grand athlète de tous les temps. Le sprinter jamaïcain a remporté six fois la médaille aux Jeux Olympiques et huit aux Championats du Monde. Il est détenteur de trois records du monde: 100m (9.58’), 200m (19.19’) et le 4x100m (37.10’) avec ses coéquipiers. Avec lui le sprint a pris une autre dimension et tous les records ont été pulvérisés. À l’âge de 16 ans, il réalise la meilleure performance mondiale jeunesse (20.13’) et décroche le record du monde junior (19.93’) à 18 ans à l’épreuve du 200m. Nous sommes bien loin des athlètes massifs, taurillons chargés aux anabolisants des années 80. BOLT a une musculature de guépard, sèche et nerveuse, il cache sous sa peau fine une mécanique de précision, la Formule 1 - 1.96cm et 94kg de corps parfait. Ses jambes interminables lui permettent d’avoir une foulée en course de 2,70m. Il ne touche pas terre, il la caresse, presque en lévitation. De plus, sa progression régulière depuis son plus jeune âge élimine tout soupçon de dopage. Sain de corps et d’esprit, doté d’un talent hors norme, de capacité physique inégalée, cet athlète est simplement fait pour le sprint... Cependant son ascension vers la gloire a subi plusieurs revers. Notamment, lors des Jeux Olympiques d’Athènes en 2004, où il n’a pas su aller au-delà du premier tour pour le 200m. L’année suivante, en raison d’une blessure, il a terminé 8ème des Championats d’Helsinki. Mais malgré les obstacles et les nombreuses critiques qu’il a vécu, Bolt a continué à persévérer avec un objectif en tête - RÉUSSIR. Et quelle réussite! Bien loin des divas du sport business, le jamaïcain à la force tranquille de ceux qui sont au sommet, qui le savent mais qui n’en font pas une affaire. Il vit un rêve éveillé, celui d’un enfant des Caraibes qui est sur le toit du monde. Showman accompli, compétiteur hors pair et principal ambassadeur de son pays avec Bob Marley, Usain est devenu une «légende vivante». Une ambition footballistique?
U
sain BOLT est un champion de l’ère moderne, mais il faudrait sans doute revoir la règle du hors jeu pour lui! L’idée lui trotte à la tête depuis un moment, mais BOLT l’a encore affirmé: il aimerait entamer une carrière de footballeur après les J.O de Rio. En effet, le sprinteur jamaïcain songe à se retirer des pistes après les Jeux Olympiques de 2016, pour se consacrer à sa nouvelle carrière et passion de toujours. ‘‘J’adore jouer au foot, je le sais, j’ai joué, j’ai disputé des matches caritatifs
et c’est quelque chose que je pense vraiment essayer’’ à déclarer BOLT lors d’une conférence de presse à Rio de Janeiro. Grand fan de football surtout du Manchester United, le sprinteur a touché du bout des pieds son rêve. Mais la réalité de la piste l’a vite remis au départ des starting-blocks. Alors qu’il a toujours rêvé d’évoluer sous les couleurs de son club préféré et qu’il en avait l’occasion, Usain BOLT a finalement déclaré forfait. Invité par Rio Ferdinand pour le jubilé de ce dernier le 9 aout de cette année, ‘‘l’homme éclair’’ a en effet désisté. C’est son manager qui l’a annoncé, rappelant que cette rencontre avait lieu la veille de son premier 100m aux championats de Moscou. Il nous faudra attendre avant de voir BOLT la balle au pied. Cependant avant de devenir footballeur, Usain BOLT vise un triplé aux J.O de 2016. Outre ses ambitions de footballeur, il a aussi évoqué l’hypothèse de tester le saut en longeur. Un sportif engagé.
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u cours de ces dernières années, Usain a su mettre sa passion de la performance, ainsi que son envie d’aider les autres au service d’oeuvres caritatives. C’est ainsi qu’au carrefour de la gloire et de la richesse que l’une de ces premières actions fut d’aider les écoles de sa ville natale en leurs fournissant des ordianteurs, en améliorant les infrastructures et les équipements sportifs. Il a également fourni un soutien financier pour la création de plusieurs centres de santé à la Jamaique. Sa devise «l’avenir appartient aux enfants». C’est dans cet élan de solidaté que l’HOMME BOLT a créé en janvier 2011 la FONDATION USAIN BOLT, ayant pour objectif de soutenir des activités éducatives et culturelles à l’attention des enfants de la Jamaïque. La fondation bolt prend également en charge les chirurgies et les traitements des enfants cardiaques. Elle a aussi facilité la formation du personnel en cardiologie. Pour mener à bien ces actions, Usain peut compter sur le soutien de ses sponsors tels que Nissan, Hublot, Samsung... . Son champs d’action ne se limite pas à la Jamaique. Lors du seisme de 2008 qui toucha la Chine, ce dernier fut un don personnel de 50 000$ à la Croix Rouge locale. Le sprinter jamaïcain s’est aussi engagé pour la défense de la faune sauvage et la préservation de l’écosystème en Afrique. A cet effet au cours d’une visite officiel au Kenya, Usain en a profité pour adopter un bébé guépard retrouvé sans sa mère pour 2700$ par an. L’enfant prodige de la Jamaique a su séduire le monde au-delà des ses compétences athlétiques.
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Usain Bolt en 5 dates
18 juillet 2002
Plus jeune champion du monde junior de l’histoire sur 200 m.
16 août 2008
Médaille d’or sur 100 m aux Jeux olympiques de Pékin avec un nouveau record du monde à la clé (9.69’)
20 août 2008
Médaille d’or du 200 m, en battant le record du monde (20.09’).
16 août 2009
Médaille d’or sur 100 m aux championnats du monde de Berlin avec le record de 9.58’.
20 aout 2009
Record du monde du 200m (19.19’) et médaille d’or.
© Crédits photos: Usain Bolt
83 FOCUS Octobre/Novembre 2013
FOCUS FEMME
JEUX DE DAMES
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1.Petit sac DiorBar cuir Coqueliquot, Dior 2. Rouge à lèvres Monica lipstick Collection, Dolce & Gabanna
3. Eau de parfum Shalimar Parfum Initial, Guerlain 4. Montre Première Or Serti, bracelet chaîne, or jaune, diamants, Chanel
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BY KÉVIN O’BRIAN
85 FOCUS Octobre/Novembre 2013
1, rue Louis Delgrès - 97110 Pointe-à-Pitre Tel: +590 590 221 797
FOCUS FRAGRANCES
1.Eau de parfum Florabotanica, Balenciaga 2. Eau de parfum Modern Muse, Estée Lauder 3. Eau de parfum Just Cavalli, Roberto Cavalli
4. Eau de parfum J’adore, Dior 5. Eau de parfum Viva la Juicy, Juicy Couture 6. Eau de parfum Baiser Volé, Cartier
86 FOCUS Octobre/Novembre 2013
Fashion Pinky Bar à Beauté
Photo: Frédérica Scipion
MAQUILLAGE - ONGLEGRIE - SOINS ESTHÉTIQUES
2, rue Vincent Campenon, au dessus du photographe Catan 97100 Basse-Terre, Guadeloupe 0590 95 86 38 - 0690 61 64 46
87 FOCUS Octobre/Novembre 2013
FOCUS HOMME
ÇA VA FAIRE MÂLE
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1.Montre Chiffre Rouge A02, Dior 2. Sac Cabas face, Jil Sander
3. Eau de toilette Gucci, Gucci 4. Boutons de manchette, Mono Ursul, Ursul
88 FOCUS Octobre/Novembre 2013
C.C. MILENISABYMES - 0590 222 942 89 FOCUSLES Octobre/Novembre 2013
FOCUS FRAGRANCES
1.Eau de toilette Gentlemen Only, Givenchy 2. Eau de toilette Déclaration d’un soir, Cartier 3. Eau de toilette Blue Cedrat, Comme des Garçons
4. Eau de toilette Eau de nuit, Giorgio Armani 5. Eau de toilette Eau sauvage Etrême, Dior 6. Eau de toilette Invictus, Paco Rabanne
90 FOCUS Octobre/Novembre 2013
Imm. Pluriel -91 Bd.FOCUS M. de Octobre/Novembre Houelbourg- JARRY2013 0590 327 826
FOCUS EGO
la vérité sur
L’ÉJACULATION FÉMININE Celles qui ont expérimenté cette source de plaisir affirment que toutes les femmes ont la capacité de devenir «fontaine». le point sur la question
O
ui, les femmes ont aussi la capacité d’éjaculer... et pas seulement dans les films X! Les femmes «fontaines», comme on les appelle, seraient d’ailleurs plus nombreuses qu’on le croit si on se fie à l’ouvrage L’effet source de Jacques Salomé. Pendant 10 ans, ce psychosociologue français a receuilli les témoignages d’une centaine d’entre elles - mais aussi de quelques hommes - sur cette expérience sexuelle encore taboue. Si l’éjaculation féminine est méconnue, c’est en partie parce qu’elle a été relativement peu étudiée par la communauté scientifique - même les célèbres sexologues américains Master et Johnson n’ont pas osé se mouiller! Les quelques études qui ont été publiées sur le sujet ne s’entendent d’ailleurs pas sur la nature de ce phénomène. Certaines avancent que seulement 10% des femmes l’auraient expérimenté, alors que d’autres évaluent ce nombre à 40%. Pas étonnant: les scientifiques ont bien passé des décennies à débattre de l’existence du point G... Shannon Belle, auteur du livre Fast Feminism, déplore le décalage de la sience lorsqu’il est question de sexualité féminine. «Dès la fin des années 1980, des féministes ont commencé à réaliser des vidéos pratiques enseignant aux femmes à éjaculer», assure ce professeur agrégé en science politique à l’université de York de Toronto. «Depuis 2005, ces vidéos circulent énormément grâce à Internet. Celles qui le désirent peuvent même s’inscrire à des ateliers pour maîtriser plus rapidement cette technique plutôt facile».
blème de vessie’’. «Pourtant, pendant la jouissance, une sorte de spasme du muscle pubo-coccigien contracte les shpincters urinaires, ce qui empêche l’urine de sortir, précise-t-il. Il est donc pratiquement impossible que ces femmes urinent, bien qu’elles puissent ressentir une forte envie au moment de l’orgasme. Si elles se laissent aller, elles risquent plutôt d’éjaculer.» Reste à savoir ce qu’elles expulsent exactement... Il faut dire que la composition chimique du fluide clair et peu odorant qui est émis échappe encore aux chercheurs. Marcel Caufriez, un spécialiste de la sexophysiologie féminine, est cependant persuadé qu’il s’agit d’un liquide analogue à celui qui lubrifie le vagin. Il serait sécrété par une prostate qui contrairement à celle des hommes, est si petite et si bien cachée derrière la paroi de l’urètre que son existance continue encore à être ignorée par certains médecins. Lorsque le point G est stimulé, les glandes prostatiques s’engorgeraient puis, entre deux contractions orgasmiques relâcheraient de façon parfois spectaculaire tout ce qui s’y est amassé - selon certaines études, un éjaculat pourrait équivaloir à 200ml! Et lorsque les femmes se retiennent pour une raison x, elles auraient une «éjaculation rétrograde». Au lieu d’être rejetée par l’urètre, le fluide sécrété par la prostate s’écoulerait vers la vessie, comme l’attestent depuis 1997 les recherches du sexologues espagnol Francisco Cabello Santamaria. «Dans ces cas-là, elles constateront en allant aux toilettes que leur urine est nettement plus claire et moins odorante que d’habitude», confirme Shannon Bell.
La source du tabou Alors, qu’est-ce qui retiendrait les femmes à devenir fontaine? «Je crois qu’il existe un tabou en raison d’une confusion: la croyance que l’éjaculation féminine est en fait de l’incontinence, une perte d’urine, ce qui est forcément porteur d’angoisse», explique Jacques Salomé. D’ailleurs, selon lui les réactions ne sont pas forcément tendres envers les femmes qui éjaculent. «Bon nombre d’entre elles m’ont confié avoir été blessées lorsque leur partenaire leur ont lancé: ‘‘ Qu’est-ce qui t’arrive? Tu pisses au lit maintenant?’’, ‘‘ Tu ne pouvait pas te retenir? On ne va quand même pas changer les draps tous les jours!’’... Et je suis très modéré en relatant ces témoignages.» Le Dr Gérard Leleu, sexologue et auteur d’une vingtaine d’ouvrages sur le couple, dont Les secrets de la jouissance au féminin, rapporte que de nombreuses femmes mal informées, consultent un urologue, un médecin ou un psycologue dans l’espoir de régler leur ‘‘pro-
Pour grimper au 7e cel Malgré ce qu’on pourrait croire, l’éjaculation ne décuple pas le plaisir, bien que les sensations varient beaucoup d’une femme à l’autre. Elle procure plutôt une sorte de relâchement et d’apaisement dans la région pelvienne, qui est loin d’être désagréable! «Rien n’oblige les femmes à devenir fontaine, souligne le DR Gérard Leleu. C’est un phénomène qui peut se produire, mais ne n’est pas forcément un but en soi: viser l’orgasme fait partie des buts plus souhaitables. En revanche, l’éjaculation féminine est le signe d’un grand abandon, et plus il y a abandon, plus les chances d’avoir un orgasme augmentent.» Jacques Salomé fait partie de ceux qui croient que toutes les femmes sont potentiellement fontaines. «Il y a celles qui le savent et celles qui ne le savent pas encore ou qui attendent peut-être, comme m’a confiée l’une d’elles, de recontrer un ‘‘sorcier’’, c’est-à-dire une homme attentif qui n’est pas pressé et qui sera l’écoute de leur corps.» •
92 FOCUS Octobre/Novembre 2013
FOCUS BIEN-ÊTRE
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aliments anticancer
Ail
Effets: L’ail est un puissant antioxydant qui contient des composés sulforés qui empêchent le développement des cellules cancéreuses. II peut réduire le risque de cancer de l’estomac et avoir un rôle protecteur contre le cancer du côlon, selon plusieurs études épidémiologiques réalisées aux Etats-Unis. Fréquence: 1 à 2 fois par semaine. À savoir: Cru de préférence : peler, écraser ou couper en petits morceaux.
Curry
Effets: Cette épice contient une substance appelée curcumine qui agit comme antioxydant et favorise la détoxification de certaines substances cancérigènes, les rendant ainsi inoffensives. Il agit positivement contre le risque de cancer de la peau et du pancréas, selon de récentes études. Associé à du poivre noir, le curcuma devient un très puissant protecteur naturel. Fréquence: 1 à 2 pincées, 3 fois par semaine. À savoir: Remplace avantageusement le sel.
Gingembre frais
Effets: Le gingembre est riche en fibres et minéraux et contient de nombreux antioxydants. Il a pour effet de freiner le développement des cellules cancéreuses, notamment contre le cancer colorectal chez l’homme et le cancer des ovaires chez la femme. Fréquence: 1 à 2 fois par semaine. À savoir: Râper dans une salade composée.
Lapin
Effets: Cette viande maigre est riche en protéines et en oméga 3, qui agit positivement contre le vieillissement cellulaire, notamment dans la prévention du cancer du sein. Fréquence: 2 à 4 fois par mois. À savoir: Eviter les matières grasses et les modes de cuisson : grillades et barbecue.
Oursin
Effets: Riches en iode, certains fruits de mer (coques) et certains crustacés (huîtres) participent au bon renouvellement cellulaire. En particulier grâce à la présence de povidone qui permet de prévenir le risque de cancer de la thyroïde. Fréquence: Quand l’occasion se présente, au restaurant par exemple. À savoir: Ajouter un filet de citron.
Tomate
Effets: Les légumes rouges (betterave, poivron, oignon) présentent des vertus certaines pour la santé, notamment grâce à la présence de lycopène, un puissant antioxydant. Selon plusieurs études épidémiologiques, la consommation de tomate (6 g par jour) permet de réduire le risque de cancer de la prostate de l’ordre de 30 %. Fréquence: 3 fois par semaine. À savoir: Produits biologiques de préférence et ne pas ajouter de sel
93 FOCUS Octobre/Novembre 2013
FOCUS GASTRONOMIE
Joues de porc à la Bourguignone
INGREDIENTS Pour 4 personnes • 1 kg de joues porc • 100 g de lardons fumé • 2 carottes • 2 feuilles de laurier • 140 g de champignons • 2 oignons • 1 gousse d’ail • 20 cl de vin rouge de Bourgone • 2 grosses c. à soupe de farine • persil • thym • 4 c. à soupe d’huile d’olive • gros sel, poivre
1. Coupez la viande en morceaux de 4 à 6 cm de largeur. Réservez. 2. Préparez les autres ingrédients : les carottes, les champignons, les oignons et l’ail. Emincez les oignons et les champignons, coupez les carottes en rondelle de 4 mm environ. 3. Dans un faitout, faites chauffer l’huile. 4. Faites rissoler les morceaux de viande et les lardons. 5. Ajoutez l’ail, les oignons émincés et les rondelles de carottes. 6. Saupoudrez avec la farine. Tournez. 7. Ajoutez le vin progressivement en tournant. Le vin ne doit pas dépasser la hauteur des morceaux de viande. 8. Ajoutez le persil, le thym et les feuilles de laurier. Salez avec 2 pincées de gros sel et poivrez. 9. Faites cuire à petit feu pendant 1 h 40, en tournant de temps en temps. 10. Ajoutez les champignons et laissez cuire encore 15 min, toujours à petit feu.
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Coeur fondant au chocolat
INGREDIENTS Pour 6 personnes • 80 g de sucre • 75 g de beurre + 20 g pour les moules • 60 g de farine • 2 oeufs • 1/2 sachet de levure • 200 g de chocolat à désert - 140 g pour la préparation - 60 g à conserver en morceaux soit 6 carrés entiers • 6 petits moules en silicone
1. Préchauffez le four th.6 (180°C). 2. Faîtes fondre le chocolat (140 g) avec le beurre. 3. Dans un saladier, mélangez le sucre avec les œufs un à un. Rajoutez la farine avec la levure et mélangez bien. Incorporez le mélange chocolat/beurre à cette préparation. 4. Beurrez chaque petit moule et mettez-y une grosse cuillère à soupe de préparation. 5. Enfournez 7 min. Puis rajoutez le reste de la préparation dans les 6 moules et insérez un morceau de chocolat entier au centre de chaque moule de manière à ne plus le voir. Enfournez 15 min. 6. Servez chaud, le cœur est coulant.
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Carnet d’adresse Boutique I Z A C C.C. LE PAVILLON Rdc H. Becquerel / jarry 97122 BAIE-MAHAULT 0590 260 321 C.C. DESTRELAND Rdc Porte de la Dominique 97122 BAIE-MAHAULT 0590 601 375 Make Up For Ever Galeries de Houelbourg Rue Fulton - ZI Jarry 97122 BAIE-MAHAULT 0590 388 417 Activilong Paris www.activilong.com Clarisse Hieraix Paris www.clarisse-hieraix.com Ligue contre le Cancer Rd point Miquel Boulevard Légitimus 97110 POINTE A PITRE 0590 216 363
Tout l’or du monde 1 bd Légitimus 97110 POINTE À PITRE 0590 839 603 C.C Milénis 97139 Les Abymes 0590 222 942 FORE www.fore.fr 0810 000 971
Fashion Pinky 2, rue Vincent Campenon Au dessus du photographe Catan 97100 BASSE TERRE 0590 958 638 - 0690 616 446 Go Homme Imm. Pluriel Bd. M. de Houelbourg 97122 BAIE-MAHAULT 0590 327 826
Hôtel Eden Rock St. Jean Bay 97133 SAINT-BARTHÉLEMY 0590 297 999
Porsche Guadeloupe Service Automobiles ZAC de Moudong - ZI Jarry 97122 BAIE-MAHAULT 0590 800 911- 0690 213 605
Hôtel-Spa Le Sereno Grand Cul de Sac BP 19 SAINT-BARTHÉLEMY 0590 298 300
Scène nationale de la Guadeloupe bd du général Félix Eboué 97100 Basse-Terre Billeterie: 0590 999 722
Edysod by Kévin O’BRIAN 1, rue Louis Delgrès 97110 POINTE À PITRE 0590 211 797
BCA 3 Bd. Marquisat de Houelbourg 97122 BAIE-MAHAULT 0590 269 775
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La marque nationale QUALITE TOURISME ™ reconnait les établissements engagés dans la démarche Les Iles de Guadeloupe Destination Qualité. Soumis à des audits réguliers, ils vous garantissent un accueil et un service de Qualité.
Les Hôtels
Les Restaurants
Hôtel Amaudo*** Saint-François Caraib’bay hôtel*** Deshaies Domaine de la Pointe Batterie*** Deshaies La Maison Créole *** Le Gosier Karibea Beach Resort Hôtel Le Prao*** Le Gosier
Les Hôtels / Restaurants La Créole Beach Hôtel & SPA **** Le Gosier La Toubana Hôtel & SPA**** Sainte-Anne Langley Hôtel Fort Royal*** Deshaies Karibea Beach Resort Hôtel Le Clipper*** Le Gosier
Caprice des îles Baillif Iguane Café Saint-François Karacoli Deshaies La Douceur de l’isle Terre-de-Haut La Route du Rhum Pointe-à-Pitre La Saladerie Terre-de-Haut La Table de Bacchus Le Gosier Le Génois Terre-de-Haut Le Rivage Capesterre-Belle-Eau Les Cocotiers Trois-Rivières Les Fourneaux de Saint Félix Le Gosier Chez nous Saint-François The Blue Kafé Saint- François www.lesilesdeguadeloupe.com
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HOROSCOPE BALANCE
Faites le tri dans votre placard - et dans votre vie.
BALANCE
SCORPION
SAGITAIRE
Amour: votre frivolité légendaire est en train de céder la place à la raison. Veillez tout de même à ne pas perdre votre spontanéité. Vie sociale: vous vous découvrez plus audacieuse, vous refusez l’image de la femme oisive et légère et vous rêvez en superwoman.
Amour: vous êtes rayonnante et conquérante, votre libido est ravageuses, si une remise en question plane sur vos amours, votre sex-appeal ne vous fait pas défault... Vie sociale: fini pression et temp morts où vous gâchiez votre talent, il est temps de repartir à la conquête de créneaux plus porteurs.
Amour: envoûter, aimer, jouir de l’instant présent, voici vos principaux centres d’intérêt. Vie sociale: les astres vous invitent à quitter le quotidien, ce changement de décor sera source d’enrichissements inespérés. Mettez le côté purement professionnel entre parenthèses.
CAPRICORNE
VERSEAU
POISSON
Amour: les astres vous promettent le nirvana avec une divine idylle à la clé. Jetez vos vieilles histoires aux oubliettes, regardez droit devant vous! Vie sociale: une reprise constructive avec plein d’idées neuves. Mais avant, offrez-vous encore un peu de soleil...
Amour: des projets à deux contrariés, des plans d’évasion chamboulés, la stabilité affective n’est pas à l’ordre du jour. Courage, les beaux jours reviendront vite. Vie sociale: beaucoup de projets en attente , un climat de morosité freine vos ambitions, sortez des sentiers battus.
Amour: vous vous abandonnez à la passion, même si l’autre est absent - l’opposition de Vénus peut indiquer une distance ou une séparation, mais qui ne fera qu’attiser vos sentiments. Vie sociale: vous ferez preuve d’une force de travail et d’une efficacité incroyable.
BÉLIER
TAUREAU
GÉMEAUX
Amour: une nouvelle histoire se profile, ou bien votre love story repart sur de nouvelles bases Vie sociale: quelques tensions ou déboires, investissez-vous dans de nouveaux projets, des idées qui vous tiennent à coeur depuis un moment devraient prendre forme.
Amour: prise de conscience est le mot-clé du moment, vous êtes tentée par un nouveau type de relation amoureuse, plus sérieux... Vie sociale: adieu papillonnage et gaspillage d’énergie, fini les tâches qui vous empêchent de progresser, vous vous investissez vraiment.
24 septembre - 23 octobre
22 décembre - 20 janvier
21 mars - 20 avril
Amour: plus lucide, plus méfiante, vous freinez vos élans et vos conquêtes, l’amour platonique pourrait bien l’emporter. Vie sociale: ouvertures et changements en vue. Vous pouvez lancer votre entreprise, vous installez à l’étranger, tout est possible, foncez.
CANCER 22 juin- 22 juillet
Amour: guidée par le désir de plaire, vous délaissez votre rôle de reine du cocooning pour vivre des expériences moins sédentaires et plus croustillantes... Vie sociale: évadez-vous de la routine, il est temps de sortir du culte du souvenir, d’aller de l’avant.
24 octobre - 22 novembre
21 janvier - 19 février
21 avril - 21 mai
LION
23 juillet - 23 août
Amour: vous avez la bougeotte, vous n’éprouvez aucun désir de vous fixer et cultivez votre côté coeur d’artichaut et aventures à la carte...Vie sociale: ça déménage! Vous n’avez pas de port d’attache, ‘‘partout et nulle part’’ est votre devise du moment.
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22 novembre - 21 décembre
2O février - 20 mars
22 mai - 21 juin
VIERGE
24 août - 23 semptembre
Amour: Vénus vous rend visite, de quoi déchaîner des coups de coeur, alors ne restez pas dans l’ombre, montrez-vous! Vie sociale: ne sous-estimez pas vos capacités. Exprimez vos nombreux talents et faites taire votre modestie habituelle, vos mérites doivent être reconnus!
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Guadeloupe Services Automobiles - ZAC de Moudong ZI Jarry - 97122 Baie-Mahault - Siret : 307 158 204. Août 2013.
911 Carrera La référence. Depuis 1963, un design incomparable, des technologies testées en course et des émotions en série. Pour la 911 nouvelle génération, nous avons retravaillé pratiquement toutes les pièces en mêlant traditions et innovations, performances et quotidien, forme et fonctionnalité. Ce ne sont pas des contradictions, ce sont les références de notre identité.
Importateur Porsche
Rodrigue Hauteville : Port. 0696 213 605 Centre Porsche Guadeloupe : 0590 800 911 Consommation 911 Carrera en cycle mixte : 9,0 l/100 km. Émissions CO2 : 212 g/km.
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