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B E A U T Y
L O U N G E
by Karine GATIBELZA Soin du visage et du du corps • Make up • Dermographie Beauté mains et pieds • Extension de cils • Vernis semi permanent
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ÉDITO Ils n’ont que cela à la bouche ceux qui prétendent nous gouverner et ceux qui rêvéraient de briguer un mandat « le changement ». Le changement, c’est maintenant, c’était hier, demain bien sûr mais jamais aujourd’hui… « Il faut que tout change pour que rien ne change », professait Tancrède dans le Guépard, mais au fond nous ne voulons ni tout ni rien. Changer. Mais changer quoi au juste ? Changer en s’arc-boutant pour que le conservatisme soit sauf. Changer dans le verbe et non dans l’action. Changer en empilant des mesures surtout sans toucher à l’essentiel. La solution est toujours la même à l’approche des élections… « le changement ». Ils ont enfin les yeux ouverts, ils savent et voient tout et bien sûr tout doit changer. Tout, sauf peut-être leur façon de voir et de faire la politique, pour la simple raison qu’ils se croient être parfaits pour «nous » : Leur vanité est-elle sans doute plus forte que leur misère ? En vérité, n’accusons personne, sinon nous-même qui voulons que « les autres » changent. Mais en vrai, « Changer le monde » : qui n’y a jamais pensé une fois dans sa vie ? Toutefois si on le pense, on s’attache à bien le taire timidement ou à l’enfouir comme un fantasme honteux. En attendant le monde change, les citoyens changent, les technologies changent… Enfin... Cher père Noël, je ne crois pas en votre existence ; cependant tout le monde peut se tromper. Ainsi, au cas où, je souhaiterais de l’Audace à tout un chacun, car quand c’est l’audace qui s’exprime, le champ des possibles semble plus vaste et ambitieux. Parce qu’elle mêle créativité, parti pris et détermination, l’Audace est facteur d’innovation et de réussite. Pour FOCUS, avoir de l’Audace, c’est croire en l’humain et en son imagination débordante. C’est ouvrir de nouvelles voies, être là où on ne nous attend pas. C’est se réinventer sans cesse. C’est oser surprendre… Rêver pour faire rêver.
Ken Joseph
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RUNWAY Joyeuses fêtes
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FOCUS SOMMAIRE
DÉCEMBRE - JANVIER 2015
MÉCANIQUE DU TEMPS 10 BILLET D’HUMEUR Dans l’arène publique 12 SAVE THE PLACE Adresse de la Rédaction 14 MÉCANIQUE DU TEMPS Focus debrief 18 CONTROVERSE Enquête d’une indentité Guadeloupéenne ? 20 POINT DE VUE La fiscalité communale gérée par les "agglos" : une solution pour les maires d’Outre-Mer GRAND ANGLE 22 Le Front, à la conquête du pouvoir national 23 Pourquoi les antillais votent pour le Front National ? 24 Entretien : Marine LE PEN 27 L’AIR DU TEMPS Environnement DÉCRYPTAGE 28 Cas d’entreprise 30 La Guadeloupe face au défit de l’entreprenariat 32 Business : Johana MORVAN 34 SOCIÉTÉ EBOLA : Tempête microbienne 36 SANTÉ ALZHEIMER : Syndrome démentiel AVANT-GARDE 38 FOCUS BOOKS 39 SPÉCIAL CADEAUX 44 AVANT-GARDE INSOMNIE by Philippe VIRAPIN 48 50 51 52
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Le magazine poursuivra conformément aux lois de reproduction ou la contrefaçon d’images et textes publiés dans la rédaction et la publicité de FOCUS FWI
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#BILLET D’HUMEUR
DANS L’ARÈNE PUBLIQUE
Billet signé par Steve Gadet
L
orsque quelqu’un descend dans l’arène publique, il doit s’attendre à recevoir des coups et des critiques. C’est l’un des prix à payer sinon on reste tranquille chez soi, dans sa routine ou derrière son clavier. Seulement, ceux qui continuent à avancer malgré tout sont ceux qui ont des motivations profondes. Elles ne fondent pas au soleil des circonstances. Ils savent qu’ils ne sont pas seulement des personnages publics mais des personnes avec des qualités et des défauts. Leur privilège n’est pas d’être des gens connus mais des gens qui sont aimés par ceux qui les connaissent personnellement. On ne peut pas toujours être lisse et souriant. Respectueux, oui mais lorsqu’on veut défendre des convictions et son intégrité, il nous faut parfois dire et faire des choses qui gênent certains. Ce n’est pas un mauvais signe. Certains appellent cela la maturité, d’autres le courage. Dans l’arène, ils ne doivent pas rechercher l’approbation mais faire ce qui est juste et bon sans mollir sauf pour se remettre en question. Ceci étant dit, rentrons dans le vif de ce billet. Oui, nous sommes un pays plein de contradictions, une toile où se mélange le beau et le laid, le sublime et l’avilissant, les forces et les faiblesses. Elles étaient là avant moi et le seront encore après moi. Non, nous ne sommes pas des robots et nous sommes loin d’être les seuls. C’est normal ! De plus, notre passé qui ne passe pas joue aussi sa partition. Au milieu de ces contradictions, j’en vois une que j’ai du mal à rationaliser : Comment des personnes issues d’une société née dans les égouts du racisme et handicapée par la hiérarchisation raciale peuvent soutenir un parti politique né lui aussi dans les égouts du racisme? Le Front National est arrivé dans le débat public avec pour arme l’amour de la nation mais aussi la haine de l’autre, la vénération des traditions mais la haine des méchants envahisseurs qui lâchent leurs salissures sur la pureté française blanche. Je ne veux surtout pas être irréaliste donc il faut aussi avouer que le vivreensemble peut être très perturbé si des règles communes ne sont pas acceptées et respectées. C’est un facteur à considérer. La démocratie est belle mais elle peut aussi faire tousser parce qu’elle implique la libre expression de tout un chacun. Chose inimaginable il y a plusieurs décennies, aujourd’hui, le FN présente des candidats aux élections locales et nationales donc en Guadeloupe et en Martinique. Pourquoi les martiniquais ont envahi l’aéroport empêchant à
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l’avion de Jean-Marie Le Pen de se poser sur la terre de Césaire? Pourquoi l’émission d’Ibo Simon, l’animateur au parler franc tant apprécié des guadeloupéens, a été arrêtée ? Parce que rendre responsables des gens de vos malheurs sous prétexte qu’ils sont de culture différente, de religion différente et de couleur différente, cela ne peut nous conduire qu’à un seul endroit : l’affrontement en bataille rangée et à l’intolérance, l’antichambre de la violence. Je ne suis pas politologue mais l’attrait du FN sur nos terres doit nous pousser à être humble et à nous poser des questions sur l’électorat et les représentants locaux du parti. Quelles sont leurs couleurs idéologiques? Quelles sont leurs attentes? Quelles sont leurs motivations? Ceux qui, comme moi, ont grandi dans une société qui a connu les violences implacables du colonialisme portent en eux les germes du racisme. Nous avons été biberonnés par une réalité dérangeante donc à tout moment, nous pouvons céder aux pulsions de l’intolérance. J’apprends à ne pas nourrir le raciste, l'extrémiste, le sexiste, l'intolérant, l'injuste et l'homophobe en moi. Ils respirent doucement et ça ne sert à rien de les ignorer car selon les circonstances, ils peuvent se mettre debout très vite. J'apprends juste à les affamer. Être conscient de ces choses aide à réduire l'impact des déterminismes sociaux sur nos comportements et notre vision... Devant nos bobos, la même question revient encore et encore. Qu’estce que je mise pour la fabrication du médicament? Antoine de SaintExupéry disait : « Qui suis-je, si je ne participe pas ? ». Marcus Garvey disait : « Le racisme naît de causes diverses, tantôt économiques, tantôt politiques. Il n’y a qu’une façon de le combattre, c’est par le progrès et par la force ». Nous devons être créatifs dans nos manières de nous engager. Faire savoir ce que nous pensons est important. Faire savoir ce que nous faisons aussi. Lorsque nous avons des occasions de le faire, nous devons être communicatifs et assurer ! Le devoir de l’activiste, c’est de créer des ponts entre les gens, de construire de plus grandes alliances et apprendre à faire plus de choses même avec peu de ressources. Dans la société, à part l’éthique et la vie culturelle, trois domaines me semblent hautement importants si notre génération veut faire une différence significative : la responsabilisation économique, l’implication civique et l’engagement dans la vie politique.
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#SAVE THE PLACE
SECRET BAY
L’ADRESSE DE LA RÉDACTION Secret Bay est un hôtel perdu au cœur de la jungle de la Dominique, à proximité des eaux turquoise des Caraïbes. Cet hôtel de luxe brille par sa simplicité. Avec 6 bungalows perdus dans la jungle, vous aurez le sentiment d’être à la fois explorateur et profiteur de ce lieu très exclusif et calme. La plage n’est qu’à quelques mètres, et les eaux chaudes vous attendent. Secret Bay porte bien son nom, c’est un joli secret qui reste magique sans doute parce que peu y ont accès. Les bungalows qui vous accueillent font dans la simplicité. Pas de luxe ostentatoire, ici le luxe tient au décor naturel. Les 6 bungalows disposent d’un salon et d’un vaste espace de vie au rez-de-chaussée, et d’une chambre avec baie vitrée à l’étage, offrant une superbe vue sur la mer et ses couchés de soleil. Le décor intérieur est sobre, avec l’utilisation principale du bois que l’on retrouve dans les environs. Vous bénéficiez même d’une petite cuisine, s’il vous prenez l’envie de faire venir le chef pour cuisiner quelque chose de spécial rien que pour vous, à déguster sur la terrasse perdue au milieu de la verdure. 12 | FOCUS FWI
Certains bungalows disposent de leur propre piscine. La cuisine est ici fraîche et organique. Tout l’hôtel bénéficie d’un label vert « eco friendly ». On déguste ici de la langouste grillée, des poissons fraîchement pêchés, avec quelques saveurs de rhum, vins et champagnes. Ceux qui le souhaitent pourront profiter de la nature superbe de l’île de la Dominique, à découvrir en VTT, à pied ou à cheval. Les fonds marins vous attendent également, à explorer avec ou sans bouteille. L’hôtel met également à disposition quelques dériveurs et catamarans pour ceux qui veulent s’essayer à la voile. Secret Bay est également valorisé par son staff, qui est d’un professionnalisme et d’une gentillesse à toute épreuve, et complète l’expérience qui sera nécessairement réussi d’un séjour sur place. On aime particulièrement cet hôtel, perdu dans la nature, qui offre un sentiment de Robinson Crusoé avec la certitude que la « cabane » est totalement équipée et qu’elle vous offre un repos bien mérité. En somme, Secret Bay est l’un des meilleurs hôtels au monde.
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FOCUS FWIEXCLUSIF | 13 PARTENAIRE MAJEUR
#MÉCANIQUE DU TEMPS
FOCUS DEBRIEF LE CHÔMAGE TOUJOURS PLUS HAUT
POURQUOI ON EN PARLE ALORS QUE TOUT LE MONDE S’EN FOUT... « Je suis en couple depuis deux ans. Je l’ai à peine utilisé une dizaine de fois dans ma vie. C’est tout un truc pour moi de le mettre, ça prend du temps, ça me déconcentre. Je débande une fois sur deux. Ça ne me donne pas du tout envie de recommencer ! » Franck, 47 ans, dentiste
Encore aujourd’hui, mettre un préservatif n’est pas un réflexe pour ceux qui s’apprêtent à avoir un rapport. Comme si le VIH, les hépatites et autres MST n’existaient pas. Une inconscience qui n’a pas d’âge : quadragénaires, jeunes, tous se laissent flotter. Mais que faudrait-il dire de nouveau pour dire que c’est dangereux ? Pourquoi sautons-nous toujours aussi facilement la barrière des risques alors qu’ils sont évidents ? Nous n’avons pas tous la même perception du risque pour soi et pour autrui, ni la même perception de la rationalité ! Pourtant tout se passe dans la perception et les croyances que l’on a. D’après une étude sur la contamination du VIH en France, au Canada et en Côte d’Ivoire réalisée par Dongo Rémi Kouabenan, professeur et responsable du master psychologie du travail de l’université Pierre MendèsFrance de Grenoble. Beaucoup de gens déclarent ne pas se protéger car ils font confiance à leur partenaire, qu’il soit régulier ou pas. Avant l’acte sexuel, on est dans l’affectif, dans l’excitation, sûrement pas dans la rationalité. Et puis certains n’osent pas dire à l’autre qu’il faut mettre un préservatif par peur de perdre son estime ou d’éveiller des soupçons d’infidélité ou de manque 14 | FOCUS FWI
de confiance. C’est une des barrières psychologiques les plus importantes pour se protéger. Les gens ont toujours tendance à penser que les mauvais événements n’arrivent qu’aux autres. Il existe une théorie psychologique qui explique que nous, les humains, avons besoin de croire que le monde dans lequel nous vivons est juste et régulier, que les choses n’arrivent pas au hasard. On a ce qu’on mérite et on mérite ce que l’on a. En d’autres termes, les bons comportements seront récompensés et les mauvais, punis. On a alors l’impression de contrôler sa vie et les choses. Lorsqu’on demande aux gens d’estimer leur probabilité de contracter le VIH, la plupart se donne un très faible risque car ils se pensent supérieurs et meilleurs que les autres. 150 000 personnes sont porteuses du VIH en France. 50 000 personnes seraient porteuses du virus sans le savoir ou sans suivi médical. 60% des personnes ayant découvert leur séropositivité ont été contaminées par rapports hétérosexuels. 6100 personnes ont découvert leur séropositivité en 2013. La Guadeloupe est le deuxième département de France le plus touché par le virus.
Fin octobre, 3,46 millions de demandeurs d’emploi sans activité étaient inscrits à Pôle emploi. Un chiffre en augmentation de 28 400 (+0,8%) par rapport au mois précédent. « Dans cette période de croissance faible, le maintien d’un effort élevé pour les emplois aidés est indispensable», a réagi François Rebsamen, le ministre du Travail. Sur un an, l’explosion se poursuit chez les 50 ans et plus (+11,4%), tandis que la situation passe au rouge chez les moins de 25 ans (+1,3%) après une embellie entamé au printemps 2013. Les fins de contrat à durée déterminée restent le premier motif d’inscription des chômeurs à Pôle emploi, elles concernent un quart des nouveaux demandeurs d’emploi. Loin derrière, les licenciements économiques ne représentent que 2,7% des entrées. Deux ans et demi après son élection François hollande n’a connu que trois mois de baisse du chômage. Depuis mai 2012, 537 000 demandeurs d’emploi supplémentaires ont poussé la porte de Pôle emploi. Les statistiques dévoilées tombent dans un contexte délicat pour l’exécutif. Ces dernières semaines, le débat autour du chômage a en effet tourné au vinaigre de nombreuses fois. La première polémique avait été déclenchée par le ministre du Travail, qui avait estimé qu’il fallait contrôler les chômeurs pour vérifier qu’ils « cherchent bien un emploi ». Des déclarations qui avaient « atterré », la CFDT, « abasourdi » Force ouvrière et passablement agacé la gauche de gauche et écologistes. Dans la foulée, Manuel Valls, avait appelé à revoir le système d’indemnisation des demandeurs d’emploi, suscitant un nouveau tollé. D’AUTRES SOLUTIONS AVANCÉES. Le gouvernement, qui marche sur des œufs dès qu’il est question de « chômage », semble avoir opté récemment pour une stratégie plus consensuelle. Manuel Valls a ainsi estimé que l’exécutif n’avait « pas tout essayé » pour endiguer la flambée du chômage. Et le Premier ministre de citer l’idée du contrat unique, soutenue notamment par le dernier prix Nobel d’économie, Jean Tirole. Le chef du gouvernement a également évoqué le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), dont l’exécutif attend toujours « qu’il donne des résultats. » Fin octobre 2014, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A inscrits à Pôle Emploi s'établit à 61 580 en Guadeloupe et Îles du Nord. Ce nombre diminue de 0,8 % par rapport à fin septembre 2014 (soit -470). Sur un an, il est en hausse de 1,5 %.
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#MÉCANIQUE DU TEMPS
FOCUS DEBRIEF LA JOURNÉE ANTI-MALALA
Une fédération d’écoles privées pakistanaise représentant environ 150.000 établissements a lancé le 10 novembre dernier, une journée antiMalala. Cet événement a été consacré à la critique de Malala Yousafzai, la jeune militante anti-taliban et lauréate du prix Nobel de la paix 2014 et appelée la journée « Je ne suis pas Malala » ( « I am not Malala day » ) en référence au titre anglais de son autobiographie, I am Malala . Le directeur de la fédération d’écoles, Mirza Kashif Ali, accuse la jeune fille d’être anti-islam et anti-Pakistan.
YES WE CAN : LA FIN D’UN MYTHE ? Il semble loin le temps où le président américain incarnait l’icône du changement. Les louanges des premiers temps ont laissé place à une défiance grandissante face à l’action du président. Obama impopulaire ? Dans les sondages, sa côte de popularité a perdu 5 points en un an, indiquant que 44% des Américains conservent une image favorable de l’homme de la Maison Blanche tandis qu’un tiers espère le voir changer sa manière de gouverner. Celui qui devait-être le renouveau de la gauche démocrate a déçu son électorat. Obama n’a pas réussi à faire voter sa grande loi contre l’immigration, ni celle contre les gaz à effets de serre. Et la promesse de fermer la tristement célèbre prison de Guantanamo est restée lettre morte. A demi-mandat, le bilan reste pourtant positif sur le plan économique. L’industrie automobile qui s’était effondrée, a été relancée avec succès. Il a même empêché la faillite de plusieurs banques. Quant-au chômage, il est désormais en dessous de 6% et reste le plus bas depuis l’été 2008. La croissance enregistrée entre juillet et septembre affiche 3,5%. Des effets qui ne sont pas vraiment perçus par la population. Un sondage dans le Washington Post établit que 72% des Américains interrogés estiment que la situation économique du pays n’est pas bonne. Les plus grands détracteurs du président américain lui reprochent 16 | FOCUS FWI
son action en politique extérieure. Dana Milbank, un éditorialiste du Washington Post, n’hésite pas à titrer sur le « président paria ». Il y a d’abord eu le retrait difficile des soldats en Afghanistan, puis le réengagement militaire en Irak face à l’avancée de l’Etat islamique et les exécutions des journalistes américains James Foley et Steven Sotloff, n’ont pas rassuré la population, fatiguée par les conflits extérieurs. Il faut rappeler que c’est sur la promesse d’un retrait des conflits au Moyen-Orient, qu’il avait été élu. Paradoxalement, Obama passe pour un président mou dans la gestion des crises mondiales. Pour courroner le tout, la défaite du camp démocrate le 5 novembre dernier, aux élections américaines de mi-mandat, représente un lourd revers pour le président Barack Obama. Privé de sa majorité, il va aborder ses deux dernières années de mandat isolé et les mains liées. Incapable de faire voter des réformes qui lui tiennent à cœur, il devra aussi user de son droit de veto pour empêcher les républicains de détruire ce qu’il a construit. Reste à savoir si les élus de l’opposition préféreront paralyser le pays, ou négocier avec l’ennemi démocrate. Toutefois, Barack Obama a affirmé, être déterminé à «travailler avec le nouveau Congrès pour que les deux prochaines années soient aussi constructives que possible».source: afp /washington post / direct matin
“ILLEGAL!” : LE MAGAZINE QUI AIDE LES ACCROS À SE PAYER LEUR DROGUE Un groupe danois propose aux toxicomanes de Londres et Copenhague de vendre un magazine pour gagner un peu d’argent et pouvoir ainsi se payer leur dose sans enfreindre la loi. «On vous prévient, il y a de fortes chances que l’argent de la vente de ce magazine serve à acheter de la drogue.» Au moins, c’est clair. Un an après le lancement du magazine Illegal! à Copenhague, un groupe danois qui milite pour une réforme des politiques liées aux drogues vient de lancer la version britannique de la revue, en vente dans les rues de Londres. Le concept ? «Assurer aux toxicomanes de la dignité et une source de revenus autre que la prostitution ou le vol», résume The Gardian.
LA CHINE ET 20 AUTRES PAYS ASIATIQUES LANCENT UNE BANQUE RIVALE À LA BANQUE MONDIALE La Chine et vingt autres pays, on signé, le 24 octobre dernier, un protocole d’accord visant à créer une banque régionale spécialisée dans le financement des infrastructures, et conçue comme une aternative à la Banque mondiale.
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#CONTROVERSE
En quête d'une identité guadeloupéenne ?
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enter de définir les notions de Culture et d’identité en Guadeloupe sans évoquer cette sombre période de l’esclavage des noirs serait sans doute une erreur car c’est durant cette ère de déshumanisation que prennent sens et naissance ces deux notions. En effet, parler de l’identité en Guadeloupe c’est se rappeler d’une part que les premiers habitants furent les amérindiens et que nous sommes un peuple « nouveau » qui peu à peu s’est construit sur le sol Guadeloupéen. Faut-il rappeler également que les esclaves qui arrivaient d’Afrique étaient systématiquement séparés quand ils faisaient partie de la même famille ou de la même ethnie afin que les liens familiaux et identitaires soient reniés et oubliés (ceci concerne surtout ceux qui débarquaient en Martinique car quand ils arrivaient en Guadeloupe, le tri était déjà fait). De plus un nom est attribué à chacun, afin de renforcer ce désir que l’esclave oublie jusqu’à ses origines et d’où il vient. Ainsi les notions d’acculturations et de déculturation vont se mettre en place et avoir un sens non plus seulement identitaire mais religieux et culturel. Cette machine enclenchée de l’oubli va bien sûr passer par la « rééducation » de l’esclave par son maître, notamment par l’évangélisation et par la disparition partielle puis totale de tous ce qui fait référence à l’Afrique (la musique, les danses, les contes…). La «réunion de ces nègres lors de leur soirée où ils s’adonnaient aux chants et à la danse étaient autant de prétextes pour qu’ils se réunissent et complotent… » Ainsi, tout est mis en place pour que l’esclave renie d’où il vient et qu’il soit dépossédé de toute humanité. Seul son travail aux champs, son rendement et sa reproduction comptent (au même titre que du bétail). Cette période va donc voir naître les prémices d’une réappropriation de la culture et de l’identité. Puisque, bravant l’interdit, les noirs vont continuer à se réunir afin de chanter et de danser sur les rythmes de leur pays natal et ce malgré les «sévères» punitions inscrites dans le code noir (c’est aussi par ces interdits que va naître le « tambour ka guadeloupéen », mais ceci sera le sujet d’un autre article certainement) et vont donc assurer la survivance de leur passé culturel et identitaire. Parallèlement à ces soirées, ils vont apprendre les us et coutumes des maîtres et principalement les danses telles que le menuet ou la valse. Autant de tentatives d’acculturations soldées par des échecs puisqu’ils dansaient mais en les brimant et en se moquant. C’est dans ce contexte où se côtoie la même race mais de deux couleurs différentes, que les déclinaisons de teints vont apparaître et créer de nouvelles discordances. Ainsi, ajoutons aux blancs et aux noirs, les sangs mêlés, les chabins et les métisses. Le plus souvent exclus, ces Guadeloupéens mélangés vont connaître de vrais paradoxes identitaires et seront longtemps les «erreurs » de l’esclavage. Aujourd’hui, on assiste encore à des rejets et des exclusions, des expressions de racisme différentes. Pour beaucoup, les plaies de l’esclavage sont encore ouvertes et c’est avec amertume que l’on parle de son appartenance à son île et de sa dépendance au pays gouvernant. La question qui se pose est de savoir si nous avons une 18 | FOCUS FWI
identité guadeloupéenne et quels sont les impacts de l’acculturation et de la déculturation sur cette identité ? Nous vivons sur une île métissée, hybride, où les couleurs de peau sont diverses et montrent souvent l’appartenance à une ethnie, un pays une culture mais ceci n’est pas toujours vrai compte tenu du métissage important. S’il est fondamental pour les exilés de conserver leur culture en continuant à parler leur langue vernaculaire, manger leur plats traditionnels ou écouter leur musique, pour d’autres, il est nécessaire de s’imprégner de la culture du pays dans lequel on vit, on naît en adoptant ses us et coutumes. C’est par ce constat, que l’on remarque cette nouvelle génération qui s’identifie aisément aux chanteurs sportifs ou acteurs, qui reflètent ce qu’ils aimeraient être ou le pays dans lequel ils voudraient vivre. Et c’est là où se confrontent ces notions d’identité et de culture. Peut-on s’approprier une autre culture sans mettre en parenthèse la sienne ? De même que notre identité se définit par son passé historique ou par l’être que l’on est devenu, riche de son passé certes douloureux mais représentatif, faut-il pour autant passer une existence à ressasser cette époque de souffrance et de douleur et donc chercher à tout prix retrouver une identité bafouée et transformée ? Notre passé doit bien évidemment nous permettre d’avancer, il ne s’agit pas d’oublier mais de se construire avec. Chaque peuple a sa culture son histoire, son conteur… et cette identité se reflète dans les gestes, les valeurs associées à la famille, les chants, les danses et existe grâce aux garants du travail de mémoire qui revalorisent le patrimoine culturel et identitaire en racontant les histoires du passé, en écrivant la langue créole, en sauvegardant les chants, la musique et les danses du peuple et en étant fier d’être Guadeloupéen. Il est vrai que bon nombre de malaises et de mal-être apparaissent dans notre société où la famille tend à exploser plutôt que d’être comme jadis le pillier qui rassemble. Il n’est donc pas étonnant que notre génération actuelle tende à partir, s’identifier à « l’ailleurs » un eldorado qui promet d’être mieux loti que sur son île natale. Que signifie être Guadeloupéen aujourd’hui ? C’est la question qui amène certainement tout le débat. Je suis né sur le sol guadeloupéen, je vis dans le berceau Caribéen et je suis Français, c’est là où naît le paradoxe de notre identité et crée cette quête inlassable de se définir par rapport aux autres. Pour ma part, je suis née en Guadeloupe d’un père d’origine syrienne et d’une mère d’origine indienne et depuis l’enfance, ma couleur de peau et de mes yeux a changé le regard des autres vis-à-vis de moi, m’emmenant à chercher et comprendre pourquoi nous n’étions pas simplement tous pareils ! En quête de cette identité floue qui était la mienne, j’ai réappris à vivre en découvrant cette richesse qui est d’être ce que je suis : mélangée, métissée, sang-mêlé mais fondamentalement et premièrement Guadeloupéenne, avec le passé de mon île que je connais, avec son présent que je vis chaque jour et l’espoir que je porte sur son Avenir, pour qu’elle réalise enfin l’importance et la richesse qui existent en son sein et en son peuple désormais citoyen du monde puisque chaque peuple exogène y a élu domicile. Francesca DHAMPATTIAH
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une solution pour les maires d'Outre-Mer
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es contraintes financières des collectivités locales sont à ce jour plus pesantes que jamais, et pour cause, c’est l’Etat lui-même qui est dans la tourmente. Si ces dernières font preuve d’innovation et tentent d’équilibrer leurs comptes en respectant les équilibres budgétaires, d’autres souffrent en silence, et particulièrement celles d’Outre-Mer. Le récent rapport du sénateur Patient le rappelle à juste titre, le contexte économique et social des régions ultra- périphérique d’outre-mer est « différent » de celui des régions de la France hexagonale. Certes la décentralisation a permis aux collectivités locales d’Outre-Mer de récupérer des compétences et de s’administrer elles-mêmes via leurs assemblées locales, certes la loi constitutionnelle du 28 mars 2003 a innové en sacralisant le principe de ressources propres des collectivités locales, mais aujourd’hui il faut aller plus loin, notamment sur la question de la fiscalité locale qui contient de nombreuses marges de manœuvre qu’il conviendrait d’expérimenter. Les limites de la gestion des bases fiscales par les organes déconcentrés de l'Etat. A ce jour, si les maires agissent sur les taux des taxes communales et intercommunales, le principal problème reste celui de l’élargissement de l’assiette fiscale qui est encore gérée par les services de l’Etat. Si on considère qu’à ce jour, que compte tenu du contexte « différent», que la pression fiscale dans les régions ultrapériphériques est trop élevée, il faudrait améliorer les bases fiscales. En dehors des politiques d’abattements qui permettront de générer certaines marges de manœuvres, il conviendrait d’agir sur le rendement des impôts locaux. Actuellement, deux types d’actions sont possibles. La première est celle du contrôle et du suivi des bases existantes. Il s’agit d’analyser les évolutions de la valeur fiscale et de contrôler leur véritable valeur sur le terrain ou grâce à des fichiers informatiques. La seconde est basée sur la recherche d’une erreur dans les assiettes fiscales de taxe d'habitation et de taxes foncières. L’ensemble des solutions possibles conduit irrémédiablement à associer les services fiscaux à la démarche d’élargissement des bases fiscales des collectivités territoriales. Cette association n’est pas forcément constructive car les services de l’Etat sont en restrictions budgétaires et le personnel en charge de ces travaux de contrôle et d’actualisation des bases fiscales n’est pas suffisant. Les priorités sont tout simplement divergentes. Le principal obstacle franchissable, la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (CNIL). Afin de faciliter les travaux des services fiscaux, certaines collectivités territoriales ont tenté l’expérience de l'automatisation du contrôle des bases. Elles se heurtent encore aujourd’hui à la CNIL. Selon Michel Klopfer et Christian Escallier « compte tenu de la réglementation, il est difficile pour une commune de mener des travaux sur l’assiette d’imposition. En effet, la CNIL a fourni un avis défavorable aux constitutions de fichiers dont la finalité est le contrôle de l’assiette d’imposition (délibération n°94-076 du 13 septembre 1994 de la CNIL). Et pour 20 | FOCUS FWI
cause, la délibération n°94-076 du 13 septembre 1994 de la CNIL avance deux arguments qui motivent le refus : 1) « ...de telles opérations ...s'apparentent aux travaux de contrôle sur pièces qui relèvent de la compétence de la direction générale des impôts, qu'en conséquence, elles ne sauraient être analysées comme un simple recensement des bases des impositions à la taxe professionnelle; Qu'ainsi, la finalité de l'application excède les compétences qui sont actuellement reconnues par la loi aux communes en matière fiscale » En effet, la gestion et le contrôle des bases sont des compétences dévolues à la direction générale des impôts. 2) « ... les assujettis à la taxe professionnelle ne sont à aucun moment informés de la collecte par la mairie d'informations les concernant destinées à faire l'objet d'un traitement automatisé, ni des conséquences qu'entraîne ce dernier à leur égard » En somme, les contribuables devraient être informés que la collectivité territoriale analyse et contrôle de manière automatique la régularité des bases fiscales. De plus, ce contrôle peut effectivement avoir des incidences financières s’il s’avère concluant. Le transfert de la gestion des bases à l'échelon intercommunal. Ainsi, au titre de la différence des départements et territoires d’outremer qui doivent s’administrer librement via leurs assemblées locales, mais aussi au travers des compétences qui ont été jusqu’ici transférées, il faudrait très rapidement innover en transférant la gestion des bases fiscales aux collectivités locales d’Outre-Mer dans un premier temps à très court terme à titre expérimental. Compte tenu, des évolutions territoriales actuelles, cette expérimentation devrait être appliquée à l'échelon intercommunal. A moyen terme, les collectivités locales d’outre-mer devront basculer en spécialité législative afin de gérer pleinement leur autonomie fiscale. Même si cette voie semble pour l’instant ne pas être suffisamment engagée par une partie de la classe politique ultra marine, elle demeure une évidence territoriale et une fatalité financière. Elle permettra, l’application de l’autonomie financière et bien sur la survie des collectivités locales dans un contexte européen et mondial contraint. Cette expérimentation, qui est une réponse immédiate, permettrait aux collectivités locales de créer d’une part, des marges de manœuvres financières, et d’autre part, de rétablir une équité fiscale sur leurs territoires. En devenant titulaire de la compétence, les collectivités locales ne se seraient alors plus concernées par la délibération n°94076 du 13 septembre 1994 de la CNIL. De plus, les sommes prélevées à ce jour par l’Etat pour la gestion des bases fiscales pourrait alors être renégociée. En effet, la simple diminution de fonctionnaire d’Etat en charge de cette gestion pourrait être un gain rapide pour ce dernier notamment via le non remplacement des départs à la retraite. Enfin, ce transfert à titre expérimental, qui répond au principe de subsidiarité permettrait à l’Etat de compenser l’imminente réduction des dotations globale de fonctionnement qui touchera particulièrement les départements et territoires d’outre mer.
Jean-Sébastien GOTIN
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#GRAND ANGLE
Le Front
À LA CONQUÊTE DU POUVOIR
national
L
’époque où les dirigeants du Front National étaient systématiquement décriés semble révolue. Avec 43% d’opinions favorables, selon un sondage Odoxa pour le Parisien – Aujourd’hui en France, Marine Le Pen n’a jamais été aussi populaire. Et même si une majorité de Français soit 56% a toujours une mauvaise opinion de la présidente du FN, cette dernière semble avoir définitivement conquis sa place dans le paysage politique français. À la tête du premier parti de France depuis le 25 mai dernier, Marine Le Pen poursuit sa stratégie de conquête du pouvoir. Organiser la mutation du Front National, asseoir sa crédibilité, renforcer sa légitimité : tels sont les chantiers de la présidente du FN à l’aube d’une année cruciale. Elle a surtout réussi son pari, celui de dédiaboliser un parti marginal pour en faire une force politique majeure, qui compte désormais deux élus au sénat, autant à l’assemblée nationale, plus d’une dizaine de maires et pas moins de 24 eurodéputés à Strasbourg… Qu’on se le dise, le FN veut tourner la page de la contestation, des postures et des effets de manche pour se poser en alternative à la politique menée par «L’UMPS » qu’il fustige allégrement. « Je gouvernerai, je mènerai la politique que les Français attendent [...], ce sera un bras de fer probablement terrible », a récemment avancé la présidente du FN sur France Info. Marine Le Pen tient à ce que les choses soient claires : elle veut gouverner. Selon un sondage IFOP réalisé pour ‘‘Le Figaro’’ les 3 et 4 septembre dernier, si l’élection présidentielle de 2017 avait eu lieu le dimanche suivant, l’actuel Président serait largement battu par Marine Le Pen à 46% contre 54% en cas de duel au second tour. En revanche, à droite, c’est Alain Juppé, qui l’emporterait le plus largement face à la présidente du FN, avec 64% contre 36%. Derrière lui, Sarkozy l’emporterait de 20 points (60% contre 40%). Puis Fillon, avec 57% contre 43%. Mais dans tous les cas la présidente du FN serait en tête au premier tour quel que soit son adversaire. Un sondage est considéré comme une «photo» de l’opinion à un moment donné. Ce dernier – d’IFOP pour Le Figaro datant des 3 et 4 septembre – indique une dynamique enclenchée par le Front National depuis 2011. Oui, le vote FN a élargi son spectre électoral. Toutefois, une enquête quelle qu’elle soit ne dit évidemment pas ce qu’il se passera dans deux ans, lors de la prochaine présidentielle. Personne ne connaît l’offre électorale, les conditions économiques et sociales qui seront celles de 2017. Et pour cause, personne n’a pu prévoir le scandale de l’affaire DSK, qui a conduit au désistement le grand favori des sondages de 2012. Expliquer la montée en puissance du Front National est un exercice périlleux. La thèse la plus souvent avancée, la préférée des politiques 22 | FOCUS FWI
et des médias, est celle du poids de la « crise » économique et sociale. On la retrouve souvent en concurrence avec la thèse de la « manipulation de l’opinion » - les médias et les sondages font «monter » le FN en lui accordant trop d’importante – ou encore avec celle, prisée par nombre d’intellectuels, de la « France moisie » -le FN prospère en France parce que c’est le pays qui a inventé le fascisme ! Mais, fondamentalement, c’est la crise économique et sociale qui est jugée avant tout responsable de la progression du FN depuis trente ans. Une telle explication a un mérite : la simplicité. Mais comme les deux autres, elle a un défaut majeur : elle ne permet pas d’expliquer pourquoi des partis similaires au FN prospèrent en Europe dans des conjonctures très différentes. En fait, les facteurs de nature «culturelle» et « identitaire » permettent bien mieux d’expliquer ce qui est à l’œuvre en Europe. Le premier axe est horizontal. Il oppose le « nous » (national ou régional) et le « eux ». C’est celui qui passe par une frontière qui ne protège plus contre les « menaces » extérieures et contre l’immigration. Cette dernière n’apparaît plus comme une menace simplement économique (sur l’emploi) mais comme une menace sur les « modes de vies », sur la culture des « autochtones ». Un second axe, vertical celui-là, oppose le haut et le bas de la société, l’élite et le peuple. Le haut, ce sont notamment les partisans de la construction européenne et de l’ouverture des frontières… parce qu’ils en bénéficient. Le populisme en Europe est l’intersection de ces deux axes.
Selon les chiffres du Ministère de l’Intérieur pour les présidentielles (1er tour) de 2007 et de 2012, le nombre d’antillais ayant voté pour le Front National a connu une augmentation de 66 %, soit 8 702 voix en 2007 contre 14 446 voix en 2012. Notons que sur ces deux élections, la Guadeloupe reste le département des Antilles où l’on votent le plus pour le FN (Guadeloupe 2007/5335voix contre 2012/7486 voix – Martinique 2007/3367 voix contre 2012/6960 %). Toutefois, sur ces deux périodes données la Martinique recense l’évolution la plus significative soit 107% contre 29% pour la Guadeloupe.
POURQUOI LES ANTILLAIS VOTENT POUR LE FRONT NATIONAL? APRÈS LES ÉLECTIONS EUROPÉENNES Suite à l’élection des eurodéputés le 24 mai 2014 pour l’outre-mer français, et le 25 mai dans tout le reste de l’Europe, le résultat général est désormais connu et digéré : une progression incontestable des partisans de l’Europe des patries. En France, c’est le recours à une lexicographie de l’ordre du cataclysme qui a été choisie pour traduire ce qui s’est passé : séisme, tremblement de terre, etc. Le parti politique qu’est le Front National, placé volontiers à l’extrême droite de l’échiquier politique français, gagne encore du terrain. Il se hisse à un niveau tel dans la compétition électorale que l’on n’a plus grand peine à imaginer que le 21 avril 2002 peut non seulement se reproduire, mais pourrait même donner lieu à l’accession aux plus hautes fonctions à ce parti. Le paysage politique français s’en trouve bouleverser et incline à oser conclure que ce parti rentre dans le périmètre très fermé de la catégorie des partis de gouvernement. Phénomène conjoncturel ou structurel, le doute demeure. En revanche, sa vision politique influence tous les partis politiques français y compris les partis traditionnels de gouvernement. Personne n’ignore sur quel terreau fertile a crû le Front National. L’immigration, la défense de l’identité française blanche et européenne constituent vraisemblablement le diptyque qui illustre le mieux le ciment idéologique constant qui fait vivre ce parti. Qu’il s’en défende dans le cadre de sa stratégie de dédiabolisation pour conquérir une frange toujours plus large de l’électorat est largement compréhensible. Son influence continue à grandir parce que la crise économique et financière, le désordre moral, les insécurités de toute nature favorisent la fragilité du citoyen-électeur qui réclame des digues aux politiques pour le protéger. Mais, comment ne pas invoquer en même temps, la faillite idéologique, la faiblesse caractérisée de l’action publique des partis politiques classiques de gouvernement ? C’est bien du Parti Socialiste (PS) et de l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP) dont il est question en l’espèce. Leur challenger commun les a rassemblé dans une même poche, signe de la dégénérescence en politique. La poche étroite du renoncement
à l’exercice de la souveraineté française combiné à un intérêt plus qu’aigu de l’affairisme en politique. Deux partis d’opposition qui tiennent un discours convergent, singulièrement dans les domaines économique, budgétaire et social. Faisant mine de s’affronter sur les questions de société leur crédo est celui de la déréglementation, de l’affermissement du marché comme une voie unique au service du bonheur de l’homme. Leur manière de penser la société et sa régulation dépend d’organisations internationales (OCDE ; UE ; OMC etc.) dotées par leurs bons soins du pouvoir normatif nécessaire pour leur imposer le comportement à adopter. C’est ainsi par exemple, que l’Union Européenne et l’Organisation pour la Coopération et le Développement Economique ont dicté, quasiment à la virgule près, au Gouvernement de François Fillon, la révision générale des politiques publiques (RGPP) qui accélère le démantèlement des services publics, facteur de cohésion sociale. Le Gouvernement de Jean-Marc Ayrault a été sommé de poursuivre l’œuvre en consacrant la modernisation de l’action publique (MAP) qui plonge les collectivités territoriales de la République et leurs administrés dans un grand embarras économique et social, faute de dotations suffisantes en provenance de l’Etat. Alors que dans le même temps, l’intercommunalité devient une obligation et les compétences locales font encore l’objet de transferts de l’Etat vers les administrations locales (communes, départements, régions). La misère s’accroît. Elle s’installe. Elle n’a pas d’autre effet que d’enfoncer des couches entières de la population française dans la désespérance. Alors, l’écoute qualitative semble venir du Front National qui de parti fasciste est perçu par le citoyen-électeur français comme le seul capable de rétablir l’Etat-providence qui vient au secours de la veuve et de l’orphelin. Dans le lot, il y a tous les originaires d’outre-mer qui ne sont pas épargnés et qui votent aussi massivement pour le parti français d’extrême droite qui a le vent en poupe.
Pierre - Yves CHICOT
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#entretien ENTRETRETIEN AVEC MARINE LE PEN, PRÉSIDENTE DU FRONT NATIONAL Focus fwi : Les dernières élections ont été marquées par une poussée du Front National et une forte abstention. Comment expliquez-vous une telle défiance des Français à l'égard des partis du Gouvernement ? Marine Le Pen : Les Français ont clairement manifesté leur souhait de changement. Scrutin après scrutin, qu’il soit local ou national, les électeurs affirment leur volonté de porter au pouvoir le seul courant politique qui ne leur a jamais menti, qui n’a jamais changé d’idées, qui n’a jamais eu peur de braver la pensée dominante pour préserver la France et les Français des périls qui les menacent. Le Front National symbolise le renouveau du champ politique et demeure le seul mouvement capable de mobiliser les électeurs et notamment les abstentionnistes comme l’ont démontré les élections municipales. Aujourd’hui, peut-on parler de normalisation du F.N ? Ce que vous appelez la normalisation est le pendant de la diabolisation. Or, la diabolisation du Front National ne fonctionne plus. Ces attaques perpétuelles n’ont aujourd’hui plus aucun écho auprès de nos compatriotes. Elles témoignent de la panique d’un système politico-médiatique qui n’a plus rien à proposer aux Français et plus rien à opposer de concret au projet que nous défendons. Ces tentatives désespérées de diabolisation s’éteignent d’elles-mêmes et se retournent contre leurs auteurs comme l’illustrent les résultats des dernières élections municipales et européennes ainsi que les derniers sondages sur la popularité de notre mouvement. 24 | FOCUS FWI
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[...] il n’y a plus de plafond de verre à la progression et à l’implantation du Front National. [...] Je serais bientôt de passage en Martinique et Guadeloupe et Guyane.
’’
On se rappelle tous de ces déclarations : « À la limite, je préfère la voir dans un arbre après les branches que la voir au gouvernement comme ça » ou encore sur l’immigration, «Monseigneur Ebola peut régler ça en trois mois ». Madame Le Pen, le FN dans son ADN est-il un parti raciste ? Sinon, comment expliquez-vous ces nombreux dérapages ? J’attire votre attention sur le fait que le Front National a systématiquement sanctionné ceux qui s’écartaient des valeurs que nous défendons. Je note qu’il n’en est pas de même chez nos adversaires. Ni Manuel Valls ni Brice Hortefeux n’ont été exclus de leur formation respective pour leurs propos jugés xénophobes. Et que penser du maire socialiste de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy qui vient d’élargir la délégation municipale d’Ahmed Chekahb, coupable de propos antisémites ? Le Front National n’est pas et n’a jamais été un mouvement raciste. Il est patriote et francophile et défend tous les Français sans distinction d’origine, de condition sociale, de religion ou d’orientation sexuelle. Tous ceux qui ont la France au cœur ont toute leur place à nos côtés. Votre regard sur la politique menée en France semble parfois pessimiste. Croyez-vous à un sursaut ? Mon rôle de responsable politique est de tenir un discours de vérité aux Français. Je n’ai pas pour habitude d’utiliser le robinet d’eau tiède ou d’user de la langue de bois. J’ai pour habitude de dire ce que je fais et de faire ce que je dis. Et contrairement à ce que répètent à l’envi mes adversaires, je ne cherche pas à faire peur aux Français mais à les prévenir, à les protéger des menaces que font peser sur eux les politiques de l’UMP et du PS. Je crois fermement à la capacité de réaction du peuple français, de ce grand peuple qui a su à travers sa longue histoire relever la tête quand ses ennemis le croyaient vaincu. Si notre nation a survécu aux défis des temps passés, c’est qu’elle a toujours su se rassembler dans les moments cruciaux où se jouait son
destin. Les Français sont un peuple épris de liberté et de justice. C’est cet élan puissant et récurrent qui a mobilisé tant de cœurs patriotes au cours des derniers siècles qui va conduire à ce sursaut. UMP/PS même combat ? C’est une évidence. Le rejet du système UMPS se manifeste désormais à chaque scrutin. La perte de confiance des Français envers des partis usés et discrédités parce qu’ils ont notamment abandonné le pouvoir à une instance européenne ne disposant d’aucune légitimité démocratique, fait du Front National la seule alternative à un système qui a mené les mêmes politiques depuis 30 ans. L’UMP comme le PS ont approuvé notre perte de souveraineté budgétaire, monétaire, législative et territoriale et mis notre pays sous tutelle. Vous vous dites prête à gouverner. Mais que feriez-vous aujourd’hui de différent de François Hollande ? Je mènerai une politique exactement inverse de celle qui est appliquée et qui conduit notre pays au chaos. Le PS tout comme d’ailleurs son frère jumeau l’UMP défendent l’intérêt des marchés financiers, je défends, moi, l’intérêt du peuple français. Depuis trop longtemps l’économie a pris le pas sur le politique, il est grand temps que le peuple français reprenne la main sur tout ce qui engage son avenir et que la souveraineté populaire redevienne la seule source de toute décision. Peut-on remettre en cause le pacte de responsabilité mis en place par le Président de la République ? Non seulement on le peut mais on le doit. Le Pacte de responsabilité ne sera d’aucune efficacité parce qu’il est fondé sur un faux diagnostic et qu’il refuse obstinément de s’attaquer à l’euro et à la concurrence sauvage qui sont les deux boulets qui empêchent nos entreprises d’être compétitives. L’annonce tonitruante de la création d’un million d’emplois en contrepartie d’une baisse de 30 milliards d’euros pour les entreprises est une chimère d’ailleurs démentie par deux rapports concluant à une création d’emplois quasi nulle voire à la destruction de 60 000 emplois. On vous reproche souvent de ne pas avoir de programme économique, ou encore de construire ce dernier sur des fondements économiques de gauche et de droite. Est-ce là, le point faible de votre politique ? Mon programme économique est en rupture totale avec le modèle ultralibéral défendu par le système UMPS qui se traduit par un chômage de masse, une généralisation de la précarité, une croissance en panne sèche, une hausse des déficits publics et de la dette. L’UMP et le PS qui se sont privés des moyens d’agir en transférant inconséquemment notre souveraineté à des instances supranationales, ne sont plus que des exécutants d’une politique qui agit contre les intérêts des Français. Je veux en sortir au plus vite. Quelle solution préconisez-vous pour une sortie de crise ? Il y a urgence à rompre avec la folle politique d’austérité imposée par Bruxelles et à mettre fin à cette soumission mortifère. Pour retrouver le chemin de la croissance, il faut créer des richesses et s’en donner les moyens. Cela passe par une sortie de l’euro qui n’est plus adaptée à notre économie, la mise en place d’un protectionnisme intelligent à nos frontières pour lutter contre la concurrence déloyale et un patriotisme économique en soutien à nos TPE, PME et PMI, qui sont les véritables poumons de notre économie. Il faut enfin rendre du pouvoir d’achat aux Français en luttant contre la rapacité de la grande distribution et en menant une politique de hausse des bas salaires. Un récent sondage Ifop pour le Figaro au vu des présidentielles de 2017, vous donne gagnante au second tour face à François Hollande, mais précise qu’en cas de duel face à l’UMP que vous seriez battue. Que vous inspire un tel résultat ? Ce qui est intéressant dans les dernières études d’opinion qui ont été publiées, est la progression fulgurante des idées et des propositions du Front National dans l’opinion publique, que ce soit sur la politique d’immigration et économique ou encore de la lutte contre la sécurité. Il y a à peine 2 ans, j’avais amené le courant patriote à son
plus haut niveau lors d’une élection présidentielle, les sondages d’aujourd’hui me donnent déjà et à 2 ans et demi du scrutin, entre 15 et 20 points de plus. Nous allons mettre à profit le temps qui nous sépare de l’élection pour convaincre ceux qui ne nous ont pas encore rejoints de la collusion idéologique entre l’UMP et le PS. La prochaine présidentielle ne se jouera pas sur le clivage éculé gauchedroite mais sur un choix de société vital : soit on continue dans la soumission à la mondialisation, soit on choisit la Nation qui nous garantit nos libertés, notre sécurité, notre prospérité et la sauvegarde de notre identité.
« L’Europe telle qu’elle s’est construite dans le dos des peuples et sans son assentiment est une prison. » Le retour de Nicolas Sarkozy est-il de nature à contrarier vos ambitions pour 2017 ? Aucunement et je m’en réjouis. Le Nicolas Sarkozy de 2014 est une copie conforme de celui de 2012 ; Rien n’a changé, ni les idées, ni la manière dont il se présente, ni cette fausse ingéniosité. C’est surtout l’homme de toutes les trahisons et reniements. La plus emblématique étant la question du référendum. Il en serait aujourd’hui un adepte, souhaitant en organiser 3 sur un quinquennat mais feignant d’oublier qu’il s’est essuyé les pieds sur le choix des Français en 2005 en faisant adopter par le Parlement la Constitution européenne et en faisant annuler celui qui était prévu en Grèce. La deuxième est l’immigration qui a prospéré comme jamais sous son quinquennat. Alain Jupé est aujourd’hui à la tête de tous les sondages. Le considérez-vous comme votre principal compétiteur ? Si j’accède au second tour, j’affronterai le candidat que les Français auront choisi. Mais je ne vois aucune différence entre les candidats de l’UMP et ceux du Parti socialiste. Ils sont les représentants d’un même système qui a mené la même politique dévastatrice. Alain Juppé pourrait être membre d’un gouvernement de François Hollande sans que cela ne choque personne. En vérité se retrouvera probablement contre moi le vainqueur de la primaire européenne entre les candidats adoubés par la Commission de Bruxelles. Selon vous, l’Europe est-elle un piège ou une opportunité pour la France? L’Europe telle qu’elle s’est construite dans le dos des peuples et sans son assentiment (je vous rappelle que son texte fondateur, le traité de Rome en 1957 n’a jamais été soumis à l’avis du peuple), est une prison. Comme l’ont démontré les résultats des dernières élections européennes, le peuple français ne veut pas d’une construction utopique qui nie son histoire, bafoue ses prérogatives fondamentales et qui se traduit par une perte d’influence, d’identité et de liberté. L’Europe des banquiers, des multinationales et des lobbies en tous genres ne procède pas d’un mouvement démocratique mais plutôt de ce que les faiseurs d’opinion et les démocrates autoproclamés appellent un despotisme éclairé. Nous n’en voulons pas. La France, peut-elle selon vous, sortir sans dommage de l’Union Européenne et revenir au Franc ? Non seulement elle le peut mais elle le doit. Lorsqu’un système ne fonctionne plus, il est impératif d’en changer. Pour se réarmer face à la mondialisation, notre pays doit retrouver les attributs de sa souveraineté : une monnaie, un budget, des frontières. Ce qui n’a absolument rien de révolutionnaire si l’on veut bien admettre que 95% des pays du monde ont leur monnaie, la maîtrise de leur budget et le contrôle de leurs frontières. Enfin, je tiens à le rappeler, la France ne doit rien à l’Union européenne et ne dépend pas de sa manne financière pour vivre. Notre pays est un contributeur net au budget de l’Union européenne. Nous versons chaque année 20 milliards d’euros quand Bruxelles nous en rétrocède 13 aides agricoles comprises. Il n’y aurait donc aucun dommage financier à quitter cette prison des peuples. Nous y gagnerons en revanche beaucoup en compétitivité et donc en relance de l’activité économique. FOCUS FWI | 25
Par quoi faudrait-il remplacer l’Union Européenne ? Par un renforcement de la coopération entre Etats fondé sur le respect des principes intangibles et non négociables que sont la souveraineté politique, territoriale, monétaire et économique des Nations. Une autre Europe est possible, celle des grands projets européens innovants, au service des peuples, bâtie à partir de partenariats volontaires, comme l’ont été Ariane ou Airbus décidés, faut-il le rappeler, en dehors des institutions communautaires. Il faut ramener à leur juste place les utiles coopérations européennes : de projet, de concertation, mais en nous affranchissant de la tutelle du Super-Etat eurocratique et bureaucratique qui, depuis Bruxelles et Francfort, prétend régir tous les aspects de la vie politique, financière, économique, sociale et culturelle de 505 millions d’Européens.
« L’outre-mer français est une composante essentielle de notre présence dans le monde. » Un parti, c’est aussi une ligne politique. Quelle est celle préconisée par le FN pour les Antilles ? Celle que nous avons toujours défendue : notre attachement indéfectible à la France d’Outre-mer qui participe au rayonnement et à la grandeur de notre pays. L’outre-mer français est une composante essentielle de notre présence dans le monde. Elle permet à notre pays et à ses 11 millions de kms de Zone économique exclusive d’être la 2e puissance maritime mondiale. Nous tirons de ces bouts de France disséminés dans chaque partie du monde notre fierté, notre richesse et un incroyable vivier de talents et de forces vives. Or, jamais sous la 5e République, les Dom-Tom n’avaient été autant méprisés et ignorés par le pouvoir exécutif. Ni les différentes lois de programmation économique et sociale ni l’importance des transferts financiers n’ont permis jusqu’à présent aux territoires d’outre mer de s’extirper de la précarité et du chômage chronique. Je crois essentiel de s’attaquer aux véritables difficultés des populations en impulsant des réformes 26 | FOCUS FWI
de fond que sont le patriotisme économique, impliquant notamment la suppression de l’octroi de mer sur les produits français et les produits étrangers compensée par l’instauration d’une TVA sur les produits venant concurrencer les productions locales, la priorité nationale et la continuité territoriale, impliquant une action sur l’abaissement du prix des transports entre la Métropole et ses territoires ultramarins. Je pense enfin qu’ils auront un rôle déterminant à jouer dans la grande politique de la mer que j’entends mener et qui sera un projet aussi grand que l’a été la conquête spatiale. Un élu FN en Guadeloupe, ne serait-ce pas une forme d’utopie sévère ? Nos adversaires disaient la même chose d’un député FN, d’une mairie FN, d’un sénateur FN… Comme je vous l’indiquais précédemment, il n’y a plus de plafonds de verre à la progression et à l’implantation du Front National. En Métropole comme dans les DOM-TOM où j’ai réalisé plus de 11% des voix en Nouvelle-Calédonie et plus de 10% à la Réunion. Enfin, la caricature de « raciste » faite de nous au seul motif que nous étions opposés à l’immigration a vécu. Beaucoup de nos compatriotes d’outremer victimes eux-mêmes des conséquences d’une immigration sauvage sont aujourd’hui conscients que s’y opposer n’est évidemment pas une preuve de racisme mais de lucidité. À quand un déplacement aux Antilles ? Je me suis rendue en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie en 2011 à la Réunion en 2012, je serai bientôt de passage en Martinique, Guadeloupe et Guyane. En supposant que le FN progresse ou mieux encore que le FN soit plébiscité aux élections 2017, que deviendraient les Antilles? Elles retrouveraient la place qui est et doit être la leur au sein de la République française. L’éloignement territorial et le désintérêt des politiques pour l’outremer ont contribué à faire de nos compatriotes des Français entièrement à part. J’ai la ferme intention d’en faire des Français à part entière.
#L’AIR DU TEMPS
POLLUTION DES OCÉANS OÙ SE VOLATILISE LE PLASTIQUE ?
MARQUE MULTIMÉDIA 360° de l’actualité
Où disparaissent les tonnes de plastiques qui dérivent dans les océans ? C’est la question inquiétante que suscitent les résultats d’une étude scientifique menée par une équipe de chercheurs internationale engagée dans l’expédition Malaspina, un projet de recherche sur les océans. En 2010 et 2011, ils ont mobilisé quatre navires pour sonder cinq « gyres », ces zones formées par d’intenses courants marins, où le plastique s’accumule. Alors que des estimations évaluent à 300 millions de tonnes par an ( soit un dixième de la production mondiale ) la quantité de plastique qui se déverse dans nos océans, les chercheurs du projet Malaspina ont été surpris de n’en recenser que 40 000 tonnes. Carlos Duarte, océanographe à l’université d’Australie-Occidentale et coauteur de cette étude, soutient que l’on « ne sait pas ce qui advient de 99 % du plastique qu’il y a dans l’océan ». Selon ces chercheurs, ce différentiel ne peut être dû au caractère microscopique des déchets ( dont la plupart ont été réduit en miettes par l’action prolongée des vagues et du soleil), car ils ont sondé les surfaces marines à l’aide de filets au maillage très fin. L’hypothèse la plus vraisemblable réside dans l’alimentation des animaux marins. Carlos Duarte fait part de sa crainte selon laquelle « le plastique pourrait entrer dans la chaîne alimentaire ». Il souligne que nous faisons partie de la même chaîne alimentaire et que les conséquences de ce phénomène sur l’écosystème sont encore inconnues. Le plastique pourrait tout aussi bien s’être échoué, décomposé en particules trop fines pour être détectées, avoir coulé dans les tréfonds des océans sous le poids des organismes marins qui se développent dessus, voire été dévoré par des microbes. Le mystère reste entier.
LA CRÈME SOLAIRE POLLUE LES OCÉANS La crème solaire pourrait avoir des conséquences environementales sur les océans, rapporte Scientific American. Elle contient des nanoparticules qui permettent de filtrer les ultraviolets. David Sànchez-Quiles, doctorant à l’institut méditerranéen des études avancées en Espagne, montre dans une étude que ces nanoparticules « peuvent inhiber la croissance du phytoplancton, de minuscules plantes qui sont à la base de nombreuses chaînes alimentaires de l’océan ». « Les spécialistes de l’environnement et les compagnies de cosmétiques doivent travailler ensemble pour atteindre un compromis entre la santé humaine et l’environnement». souligne le scientifique.
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#CAS D’ENTREPRISE SONDAGE
EN BREF
ADN d’un entrepreneur *
[Crowdfunding]
Intérêt financier de l’entreprise pour son dirigeant 89 %
11%
Je veux que mon entreprise génère les revenus nécessaires à un train de vie agréable. Je veux développer mon entreprise pour pouvoir la vendre à un bon prix.
Être un entrepreneur Une formation universitaire peut être un atout
62 % 40 %
Le mot « entrepreneur » me correspond Je suis né entreprenneur
36 %
J’ai été influencé par des modèles qui ont dirigé leurs entreprises avec succès
36 %
J’ai suivi officiellement des études de commerce
[Communication]
27 %
J’ai été influencé par un parent qui a dirigé une entreprise
25 %
Une formation universitaire peut être un obstacle
12 %
Diriger une PME : les avantages 49 % 51 % 55 %
Horaires de travail plus souples
45 % 45% 47 %
Possibilité de décider de la direction à donner à l’entreprise Travail plus valorisant
40 % 43 %
Meilleur contrôle
39 % 43 %
48 %
49 %
35 % 38 % 40 %
Plus de place pour la créativité 27 %
Globalement plus heureux
33 %
2014
*source : Enquête Hiscox 2014
39 %
2013
2012
Quelques repères sur l’évolution du nombre de création d’entreprise en Guadeloupe sur 10 ans. *
Évolution %
2003
2005
2007
2009
2010
2011
2012
2013
3 839
4 175
4 632
3 241
3 440
3 383
2 898
2 739
18,8%
8,7%
10,9%
-30%
6,1%
-1,7%
-14,3%
-5,5%
Y compris autoentrepreneur
-
-
-
4 973
5 511
5 619
5 004
4 416
Évolution %
-
-
-
7,4%
10,8%
1,9%
-10,9%
-11,7%
*source : APCE 28 | FOCUS FWI
Bpifrance s’adresse directement aux entrepreneurs. Avec sa nouvelle campagne de communication, la BPI (Banque publique d’investissement) interpelle directement les entrepreneurs. Le but ? Susciter chez eux le désir de créer et les inciter à profiter des aides Bpifrance.
[Économie ]
La déflation dans la zone euro se fait sentir. La zone euro serait-elle en phase de dégradation ? En tout cas, c’est ce que démontrent les chiffres de l’Eurostat. En octobre 2014, l’inflation était à 0,4%, contre 0,7% en octobre 2013 et 2,5% en octobre 2012. Alors que les prix s’approchent de zéro, la promesse de la BCE de garder les prix à un niveau proche de 2% à moyen terme semble s’effondrer.
[Étude]
ÉTUDE
Création hors autoentrepreneur
Un site de financement participatif dédié aux femmes-entrepreneures. Le 12 novembre dernier a été lancé le tout premier site de crowdfunding pour les femmes qui entreprennent. Baptisé myannona.com, cette plateforme s’adresse à celles qui souhaitent concrétiser leurs projets d’entreprises. L’objectif de l’équipe de Myannona est simple : permettre aux femmes d’occuper pleinement une place économique et sociale dans la société. Ainsi, elles auront droit à des soutiens financiers et pourront avoir des facilités dans le lancement de leurs start-ups. Pour être éligible à la campagne, le projet doit être dirigé par une femme ou impliquer une femme dans l’équipe fondatrice
Désamour entre les patrons de TPE et la classe politique. La 55ème édition du baromètre des TPE réalisée par l’IFOP pour Fiducial et publié le 31 juillet 2014 dévoile clairement le manque de confiance qu’ont les patrons de TPE pour les hommes politiques français. Elle faisait apparaître une chute de 14 points de confiance accordée au gouvernement de Manuel Valls avant le remaniement du 26 août.
[Économie]
La France endettée à 100% en 2015. La dette publique de la France approcherait les 98 % en 2015. L’État continue actuellement d’emprunter à des taux historiquement bas avec des échéances à court terme.
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FOCUS FWI | 29
#DÉCRYPTAGE
LA GUADELOUPE, FACE AU DÉFI DE L’ENTREPRENARIAT
L
’histoire économique de la France ne se résume pas aux Trente Glorieuses et à l’avènement de l’Etat providence. Pourtant, tout se passe comme si la France avait oublié cette part d’elle-même qui en a fait, pendant des décennies, un lieu central dans le monde de la création scientifique, technique et entrepreneuriale. Et, alors que la partie mondiale qui commence va se jouer sur l’économie du savoir et de l’intelligence, les valeurs entrepreneuriales devront reprendre leurs droits. Notre place dans le monde dépendra de notre esprit de conquête, de notre capacité d’adaptation, de notre compétence à créer des produits et à les vendre à la terre entière. L’alliance entre nos vieux fonds culturels marxistes et notre amour pour la chose publique, héritée de notre tradition jacobine, a parfaitement réussi son œuvre de culpabilisation à l’égard de l’entrepreneur et de l’entrepreneuriat. Nous avons en effet oublié de nous investir pleinement dans la création, le savoir, l’innovation et l’intelligence dans le seul but de nous engouffrer dans l’administration et faire de notre société, une société « fabless » et fonctionnarisée. Mais dans la situation actuelle où les maitres mots sont emplois, croissance, compétitivité; l’innovation, le dynamisme et la création d’entreprises sont les clés du succès et de la reprise. En vérité, les trois facteurs de la croissance sont les hommes (le travail), l’argent (le capital) et l’intelligence (l’innovation) ; et faute de savoir attirer et développer ces facteurs, qui sont aujourd’hui plus mobiles que jamais, nous nous condamnons à l’échec et au décrochage économique. Il faut en ce sens, expliquer que seul le niveau de compétitivité de nos entreprises détermine notre niveau de vie. Expliquer enfin que toute promesse sociale est une supercherie si elle ne s’appuie pas sur une augmentation de la richesse globale de la société. Mais comment situer la Guadeloupe par rapport à l’entrepreneuriat, département qui se caractérise depuis plus d’une décennie par une dynamique économique pour le moins ralentie et par des perspectives de croissance sujettes à de très fortes interrogations ? Au fil des années, la Guadeloupe s’est progressivement forgée une réputation de département peu favorable à l’entrepreneuriat, cristallisée autour de l’idée d’un État très interventionniste, principale source de l’action y compris parfois sur un plan économique. Par ailleurs, les spécialistes de l’entrepreneuriat identifient un faible dynamisme entrepreneurial pour au moins trois raisons : • le manque d’esprit entrepreneurial dans la population - qui accroît la préférence des individus pour le salariat et le fonctionnariat, • un environnement institutionnel perçu comme hostile (taxation élevée, régulation stricte, sécurité sociale désavantageuse pour les auto-employés, etc.) décourageant la création, 30 | FOCUS FWI
• une forte emprise des grandes et moyennes entreprises qui laisse très peu de marge de manœuvre à celles de plus petite taille. Sur ces différents aspects, les années semblent se suivre et se ressembler, sous l’égide d’un faible volontarisme en matière de création, de reprise et de transmission d’entreprises. Ces différents constats, associés aux stratégies perdantes de nombreux créateurs contribuent à installer durablement des taux d’activité entrepreneuriale faibles. Il est donc nécessaire d’observer et d’analyser le phénomène, afin de mieux appréhender la place de Guadeloupe face au défit de l’entrepreneuriat. ENTRE DÉSIR ET PEUR D’ENTREPRENDRE Les citoyens ne craignent pas le capitalisme, ils y aspirent avec gourmandise. Il suffit de voir le nombre de Guadeloupéens qui rêvent de créer leur entreprise. Mais, ce qui pose problème, concerne le passage à l’acte et ce, pour au moins deux raisons. Tout d’abord les normes socioculturelles véhiculent un message qui relativise, voire inhibe, le bénéfice social du comportement entrepreneurial. La réussite, en France, est avant tout et surtout liée à l’obtention des diplômes les plus prestigieux dans les établissements qui ont pour mission de produire l’élite de la nation. Une conséquence de cette valorisation sociale est le rapport que les français entretiennent avec l’échec. Celui qui n’a pas pu atteindre les filières d’excellence au cours du parcours scolaire qu’elle/il a suivi est en situation d’échec. Ce système ne laisse pas de place à l’expérimentation, aux essais ou aux erreurs de parcours. Or l’entrepreneuriat, est tout cela à la fois et nombreux sont les sondages qui montrent une fois de plus que les Français ont peur de l’échec et cette peur de l’échec est un frein dans la transformation des intentions en acte.
« Le succès c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme » Winston Curchill
« Certains échouent après une première tentative. Cela ne doit pas les décourager ni les empêcher de recommencer », c’était en juin 2013, Jean-Marc Ayrault avait annoncé que le fichage des entrepreneurs ayant essuyé une première faillite serait supprimé. Une bonne nouvelle pour les entrepreneurs français, qui face à l’échec n’en menaient pas large. Pointé du doigt et perçu négativement en France, l’échec est souvent suivi de la cessation d’un projet et l’abandon de toute activité de la part d’un entrepreneur. En effet, en France la peur de l’échec est un véritable frein à l’innovation pour les créateurs en herbe. Redressement, liquidation judiciaire ou dépôt de bilan, les entrepreneurs sont confrontés à de nombreux risques financiers, qui une fois rencontrés, peuvent les suivre pour le reste de leur vie professionnelle. Les banques françaises deviennent alors
#DÉCRYPTAGE
« La création d’entreprise est probablement l’une des formes les plus élaborées des dernières grandes aventures modernes ». Bernard Maître
réticentes pour fournir un crédit, les investisseurs privés se méfient d’un renouvellement de l’échec… Bref, il y a peu de place pour une seconde chance lorsqu’on est entrepreneur français. Pourtant ces échecs sont perçus d’une toute autre manière par nos confrères américains, qui voient dans les échecs passés une preuve de maturité, d’expérience, une véritable volonté d’entreprendre et donc une vocation à réussir. Pour les américains, l’échec n’est autre qu’une étape inévitable par laquelle il faut passer pour pouvoir gagner en expérience et évoluer. La France ne voit pas d’un bon œil l’échec, qui pourtant est une étape comme une autre lors d’un lancement d’un projet. Souvent perçu comme négatif et souvent puni, l’échec plane comme une ombre sur la motivation des entrepreneurs. La peur les dissuade parfois de se lancer dans l’aventure, car elle peut vite devenir un enfer social. LA FORMATION, UN ENJEU MAJEUR La perception qu’ils n’ont pas ou pas encore les compétences nécessaires à l’entrepreneuriat est une seconde difficulté qui explique que certains hésitent à passer à l’acte. Cette question des compétences entrepreneuriales renvoie certainement à l’inadaptation, au moins partielle, de l’offre en matière d’enseignement et de formation à l’entrepreneuriat. Dans ce domaine, beaucoup de choses restent encore à faire, même si la dernière décennie à vu se multiplier les cours et les programmes diplômant dans les établissements d’enseignement supérieur et notamment dans les écoles de management. En définitive, ces freins agissent sur l’activité entrepreneuriale, en Guadeloupe, qui se situe à un niveau faible dans une comparaison avec les départements qui relèvent de la même catégorie. Cette activité peut être caractérisée par une baisse de l’entrepreneuriat d’opportunité et une légère hausse de l’entrepreneuriat de nécessité. Par ailleurs, l’activité entrepreneuriale se déploie très majoritairement dans les services et porte sur des contenus faiblement novateurs avec des entrepreneurs aux ambitions (de développement et de croissance) très limitées. Une petite lueur d’espoir apparaît avec la légère hausse de l’entrepreneuriat féminin. UNE VOLONTÉ POLITIQUE FORTE Dans ces conditions, comment faire pour inverser le cours des choses et installer une dynamique plus positive ? Assouplir les contraintes administratives et alléger la charge fiscale sont des mesures qui vont dans le bons sens, à condition d’aller jusqu’au bout de la logique et de tout mettre en œuvre pour libérer l’esprit d’initiative et d’entreprendre. Mais il nous semble que les mesures les plus significatives sont liées à un changement de mentalité en général et des décideurs économiques et politiques en particulier. Vouloir enseigner l’entrepreneuriat dans les classes primaires et
secondaires est un objectif pertinent et courageux, d’autres pays, notamment la Finlande, l’ont fait avant nous. Cet objectif est une condition nécessaire du changement de mentalité souhaité. Mais l’enseignement n’est pas le seul levier sur lequel il convient d’agir. Mettre les discours en phase avec les réalités du monde tel qu’il est, en est un autre. Revoir les politiques publiques pour en faire des leviers de changement des facteurs institutionnels au bénéfice des comportements entrepreneuriaux constitue certainement un autre moyen.
Il manque à la Guadeloupe une culture d’entreprendre . S’il est aujourd’hui impossible de comparer le nombre de création d’entreprises entre 2003 et 2013, principalement pour des raisons de définition et de mode de calcul, une chose est sûre : la Guadeloupe a connu de profondes mutations sur le plan entrepreneurial au cours de ces 10 dernières années. Avec près de 4771 entreprises créées chaque année, elle dispose d’un vivier qui devrait lui permettre de voir émerger les leaders de demain. En effet, la Guadeloupe n’a rien à envier à personne en terme de talents, d’idées, d’envies, d’ambitions, ni même en qualité de formation. Ce qui lui manque en revanche c’est une culture : une culture d’entreprendre. Dans son rapport à Fleur Pellerin en octobre 2012, Philippe Hayat recommandait déjà un New Deal entrepreneurial, comme un électrochoc qui stimulerait chacun d’entre nous dans un mouvement vers l’innovation. La culture d’entreprise comme l’esprit d’entreprise sont les héritiers des valeurs humanistes qui ont émergé à la Renaissance. C’est l’affirmation de la capacité de l’homme à construire et à peser sur son environnement par la force de son génie et de son travail. C’est la croyance dans le fait qu’il est possible de mobiliser autour de soi des ressources et d’en faire le meilleur usage possible. C’est la conviction que chacun peut forcer son destin, se faire une « place », pour peu qu’il en ait l’envie et le courage. Mais développer l’esprit d’entreprise serait un vœu pieux si on ne proposait pas des mesures concrètes pour le faire. Mais en vérité, quel que soit le volontarisme public, cet électrochoc ne peut en fait venir que des entrepreneurs eux-mêmes. En ouvrant leurs portes, en racontant leur parcours, en partageant leur quotidien avec ceux qui le souhaitent, ils participent à la démocratisation de l’esprit d’entreprendre, à l’humanisation de l’innovation, à la compréhension de leurs enjeux. Ils donnent envie, ils font rêver, ils montrent aussi les dures réalités du chemin à parcourir quand on aspire à construire quelque chose. FOCUS FWI | 31
#business
‘‘
J’ai toujours voulu avoir mon propre business. Sans aucune prétention, j’ai plus un tempérament de meneuse que de suiveuse. 32 | FOCUS FWI
’’
INTERVIEW DE JOHANA MORVAN, CRÉATRICE DU HAIRSHOP GOSSIP CURL, UNE ENTREPRENEURE AU PARCOURS RÉSOLUMENT ATYPIQUE. Focus fwi : Quel a été votre parcours jusqu’à la création de Gossip Curl ? Johana Morvan : Waouw, mon parcours, rien à voir avec les cheveux ! Mes dadas, sont la communication et l’évènementiel ! Scolairement, j’ai toujours été moyenne, mais j’ai réussi tant bien que mal jusqu’au Bac + 2. En effet, j’ai quitté le système scolaire à 17ans après 2 redoublements de ma seconde. Mes parents étaient inquiets de mon choix mais ils m’ont quand même accompagné dans ma démarche. J’ai donc décidé de passer un Bac pro commerce, mais en alternance, 2h de cours par jour et le reste en entreprise. Ouf, j’ai eu le bac ! Puis, je suis partie à Barbade où j’ai étudié l’anglais au Community College. J’ai également eu la chance de faire mon stage d’intégration chez Starcom Network, l’une des plus importantes stations radios du pays. Après mon année à Barbade, je me suis rendue à Paris, où j’ai tenté un BTS Communication des Entreprises en alternance. Durant ma 1ere année de BTS, j’ai eu la chance de travailler au coté de Claudy Siar à Tropiques FM en tant qu’assistante de communication, pour ensuite entamer ma 2ème année au coté de son frère, Erick Siar, en tant qu’attachée de presse aux éditions Couleurs Music Publishing. Et enfin, je suis rentrée au pays, où j’ai occupé le poste d’assistante de production au restaurant Cabaret le Bik Kreyol, puis celui de chargé de communication à LAKASA au coté de Mr DRUMEAUX avec qui j’ai énormément appris. Et pour finir, en 2012, j’ai été recrutée par TRACE TV en tant que BRAND MANAGER (Guadeloupe - Martinique et Guyane). Comme je vous le disais, rien à voir avec les cheveux ! Qu’est ce qui vous manquait en tant que salariée ? Je suis un peu rebelle dans l’âme. Je n’aime pas les contraintes que les autres me fixent. Et je crois aussi que j’aime être libre. Libre de penser, libre d’innover et libre d’agir. Dans une logique entrepreneuriale, vous avez créé Gossip Curl. D’où vous est venue cette envie de créer votre entreprise ? J’ai toujours voulu avoir mon propre business. Sans aucune prétention, j’ai plus un tempérament de meneuse que de suiveuse. Toutefois, je ne m’imaginais pas entreprendre dans l’univers du cheveu. Je me voyais plus dans une agence de communication ou d’événementiel. Avez-vous eu des doutes à un moment donné ? J’ai douté, je doute et je douterai encore je pense. Je sais où je veux aller et je m’en donne les moyens. J’essaie de toujours rester positive quoiqu’il arrive , mais surtout , je me suis encadrée de professionnels , comptable , consultant , avocat , et j’écoute et applique leurs conseils. Si un pro te dit, ça ira , alors je me dis que ça ira. (sourire) Quel entrepreneure êtes-vous et à quoi ressemble la vraie vie d’un entrepreneur ? On réfléchit tout le temps, et je pense que c’est bien là, la différence avec une vie de salarié. Un salarié à moins de problème et en même temps, travailler pour soi et voir ses idées prendre forme, sentir qu’on accomplit des choses, c’est magique ! J’ai toujours été super active, la seule différence, c’est que maintenant, tout ce que je fais, je le fais pour faire prospérer mon entreprise et pas celle de quelqu’un. Quel est pour vous le signe de la réussite ? La réussite c’est être heureux ! Je ne suis qu’au début de mon aventure, et je suis heureuse. Même si rien n’est facile, j’espère pouvoir embaucher rapidement, aider d’autres jeunes et faire avancer les choses ici en Guadeloupe.
Au cours de votre aventure entrepreneuriale, votre statut de femme a-t-il été ressenti comme un handicap ? À aucun moment. Je crois qu’en 2014, nous n’avons plus ce genre de problème. Nous femmes avons fait nos preuves. Comment avez-vous financé votre projet ? Mon projet à été financé avec des fonds propres et un prêt d’Initiative Guadeloupe. Les banques jouent-elles vraiment leur rôle d’accompagnateur ? Je n’ai pas encore eu à solliciter les banques, j’ai choisi la facilité en passant par Initiative Guadeloupe, qui propose des prêts à taux zéro. Avec le recul, quel regard portez-vous aujourd’hui sur votre parcours de créateur d’entreprises ? Créer une entreprise n’est pas chose facile. Mais nous devons quand même réaliser que nous sommes en France, et que nous avons de la chance. Entreprendre ailleurs dans la Caraïbe est beaucoup moins évident ! Ici, on peut quitter son travail, monter son entreprise et toucher ses indemnités de chômage ! J’ai aussi fait beaucoup d’erreurs, qui m’ont retardée, j’ai parfois fait les mauvais choix. Quel regard portez-vous sur le monde de l’entreprenariat en Guadeloupe aujourd’hui ? Ça bouge et je trouve cela génial ! Les projets sont de plus en plus innovants, les concepts de plus en plus intéressants. J’aime cette dynamique que les jeunes Guadeloupéens apportent à l’économie de l’île. J’ai tellement entendu dire du mal de la jeunesse, que pour moi c’est une belle revanche ! J’ai l’impression que nous vivons une nouvelle ère !
« J’aime cette dynamique que les jeunes Guadeloupéens apportent à l’économie de l’île. J’ai tellement entendu dire du mal de la jeunesse, que pour moi c’est une belle revanche ! » Selon vous, nos responsables politiques ainsi que les différentes structures en charge de l’accompagnement des porteurs de projets sont-ils en phase avec la réalité du terrain d’un entrepreneur ? Je trouve que la Région et les autres organismes, sont présents et accompagnent les porteurs de projet. Avant de me lancer dans la création d’entreprise, je n’imaginais pas qu’il y avait autant de pépinières, d’organismes, d’associations qui accompagnaient et aidaient les porteurs de projets. Le souci, c’est que les porteurs de projet ne sont pas informés des différentes aides que proposent ces organismes. C’est pour cela que j’ai fait le choix, de travailler avec une consultante indépendante. Autrement, oui, je pense que ces organismes sont conscients de la réalité du terrain et aident les entrepreneurs à atteindre leurs objectifs du mieux que possible. L’entreprenariat, est-ce le remède au chômage selon vous ? Le remède, peut être ! Je ne sais pas ! La plupart des jeunes qui entreprennent dans mon entourage quitte leurs emplois pour monter leur entreprise. À long terme, peut être que ces jeunes entreprises pourront créer de l’emploi. Quelles sont vos ambitions pour Gossip Curl ? Je souhaite que GOSSIP CURL dure et que je puisse céder mon activité un jour à mes enfants (rire). Et ma plus grande ambition, serait de créer une franchise. Quel conseil donneriez-vous aux porteurs de projet ? Trouver un consultant, un expert comptable ou un comptable, qui maîtrise toute la partie juridique mais aussi qui connaît les différentes aides. Il vous faut quelqu’un de confiance, car on ne maîtrise pas tout et on ne peut pas tout faire seul.
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#SOCIÉTÉ on souffre, on s’étouffe, on se vide de son sang… Le virus se transmet à l’homme à partir des animaux sauvages et se propage ensuite dans la population par le contact direct ( peau lésée, muqueuses ) avec le sang, les liquides biologiques, l’urine, la salive, le sperme de la personne contaminée. Tous les éléments sont donc réunis pour que cette angoisse de précarité que nous abritons tous au fond de nous, mais contre laquelle nous luttons en temps ordinaire en nous appuyant sur des illusions rassurantes de maitrise, soient réveillés.
EBOLA
TEMPÊTE MICROBIENNE #MENACE #PSYCHOSE « C’est une épidémie volatile (…) Depuis trente ans que je travaille dans la santé publique, la seule chose comparable a été le Sida. Et nous devons tout faire pour que cela n’est pas l’ampleur du Sida », a déclaré le Dr Tom Friedem, directeur des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC).
A
près la tuberculose, le paludisme et le sida, qui a lui seul a tué près de 36 millions de personnes depuis sa découverte en 1983, Ebola n’est pas l’épidémie la plus dévastatrice de notre époque. Pourtant, elle fait trembler le monde entier, tout en nous assignant à un sentiment d’impuissance face à une apparente bombe à retardement. Et pour cause, chaque nouveau cas déclaré est perçu comme un indice favorisant l’idée d’une probable hécatombe épidémiologique. Découvert pour la première fois en 1976 dans le nord de l’actuelle République démocratique du Congo (ndlr ex Zaïre), le premier cas a été identifié par le médecin
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belge Peter Piot, de l’institut de médecine tropicale d’Anvers. À l’époque, il avait immédiatement mis en garde contre le risque épidémique de cette maladie, qui au final toucha 318 personnes et en tua 280. Aujourd’hui, Peter Piot est beaucoup plus alarmiste. Ainsi, lors d’un entretien accordé à The Guardian, il assure que ce virus ne se réfère plus à une simple épidémie, mais à une catastrophe humanitaire. Aujourd’hui, le virus a muté et est encore plus virulent qu’à sa découverte. En effet, l’épidémie de fièvre hémorragique déclenché en mars dernier en Afrique de l’Ouest est responsable de plus de 5 689 décès sur 15 935 cas recensés selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Si le nombre de décès est relativement moins important que celle lié au Sida, la peur qui hante aujourd’hui est d’abord objectivement liée à la virulence de la maladie et à la contagion imminente. En Europe, aux Etats-Unis et dans les pays africains encore épargnés par Ebola, l’inquiétude face aux risques de propagation du virus se fait de plus en plus ressentir. Le virus est le type même de situation favorable à l’angoisse. Un agent de transmission impalpable, invisible – un virus lointain, mal connu, provenant de terres obscures – qui peut à tout moment frapper et provoquer une mort rapide et imparable à l’issue d’une détresse organique totale impressionnante:
Dans une économie et un système de santé profondément globalisé, le contrôle sanitaire est une priorité dans nos sociétés occidentales de plus en plus aseptisées. Toutefois, la menace Ebola plane toujours. Qualifiée de « tempête microbienne » par l’historien Patrick Zylberman, c’est à un tourbillon alimenté par les médias qui semble tout emporter sur son passage, y compris notre confiance dans la science, que l’on doit faire face désormais. Fief de fièvres hémorragiques, Ebola ébranle profondément le rapport que l’on peut avoir face aux nouveaux virus mortels. En Europe, on pensait avoir résolu le problème des risques épidémiques au début des années 80. La tuberculose, le choléra et la variole pour ne citer qu’elles, sont désormais des maladies que l’on peut guérir. Mais aujourd’hui chaque décennie nous réserve son lot de nouvelles pathologies toujours plus résistantes, comme le sida et la grippe aviaire, et aujourd’hui Ebola. Les menaces ne cessent de grandir, et les solutions, quant à elles manquent. Peter Piot parle même de scénario «apocalyptique» car Ebola change en permanence son patrimoine génétique. Plus il y a de personnes qui contractent le virus, plus il est probable que celui-ci mute et accélère ainsi sa propagation. Un véritable cercle vicieux… C’est pourquoi il préconise la multiplication des essais de médicaments expérimentaux. « Mais nuance-t-il, nous ne devrions certainement pas compter que sur ces nouveaux traitements. En effet, pour la plupart des malades, ils arriveront trop tard. Ils ne serviront essentiellement qu’en cas de nouvelle épidémie ». En attendant, il estime, comme le disait Louis Pasteur en son temps, que « Ce sont les microbes qui auront le dernier mot ». UN VACCIN CONTRE EBOLA ? Un vaccin expérimental baptisé ChAd3, a été testé avec succès aux Etats-Unis sur une vingtaine de volontaires, qui ont tous produit des anticorps contre le virus. L’institut des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), envisage désormais de mener des essais cliniques en Afrique de l’Ouest en 2015. Les personnes en contact avec les malades dans les centres de traitement seront traitées en priorité.
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#SANTÉ
Alzheimer SYNDROME DÉMENTIEL
ET SI, DEMAIN, C’ÉTAIT NOUS ?
En 2050, la France comptera 1,85 million de malades. Chaque année, 225 000 nouveaux cas sont diagnostiqués, soit 600 cas par jour. Ce trouble neurodégénératif qui affecte les fonctions mentales, en particulier la mémoire, atteint de plus en plus de personnes. Un risque qui augmente dès 50 ans...
« Voici une maladie méconnue qui vous tombe littéralement dessus quelque soit votre place dans la famille. Dans mon cas elle a touché ma grand-mère maternelle. Comment pouvez-vous expliquer et comprendre que quelqu’un que vous connaissez depuis toujours, ne vous reconnaisse plus du jour au lendemain. Je peux dire que la maladie d’Alzheimer est un des fléaux du siècle, elle détruit tout sur son passage, tant la personne atteinte que la famille. Cela a commencé par de petites absences somme toute banale avec l’âge se dit-on. Si bien, que nous même la rassurions du fait qu’il s’agissait des facéties de sa seconde jeunesse. Mamie avec raison s’inquiétait. Les premières visites chez le médecin, confirmaient que les simples oublis étaient plus profonds et que le système de logique à travers des exercices basiques s’en allait. Au fil des séances, les résultats et les exercices devenaient de plus en plus irréalisables. Le médecin réajusta un pseudo traitement, un effet placebo. Le pire c’est qu’elle se rendait bien compte qu’elle régressait et qu’elle ne pouvait rien faire contre cet irrémédiable processus. Dans cette maladie, il y a comme des paliers où vous voyez un être cher redevenir comme une enfant avec des moments de lucidité. Vous même vous n’existez plus, elle ne sait plus qui vous êtes: c’est comme ci elle revenait en arrière et que ses référents étaient ceux d’hier. Vous devenez son passé et hier son présent. Ce qui fait le plus mal, c’est le fait que vous soyez impuissant et que les structures adaptés soient rares, voire quasi inexistante. Il n’y a personne pour vous écouter, aucun accompagnement, vous êtes perdu dans cette spirale destructrice. Culturellement, on s’occupe et on veille sur les personnes âgées, mais il est très difficile de prendre en charge un parent qui est à un stade avancé de la maladie. Je me rappelle qu’un jour mamie m’a confondu avec un voleur, et a tenté de me frapper avec une bouteille en verre. De même, il lui arrivait de ne pas trouver la porte de la salle de bain qui se trouvait face à sont lit dans sa chambre. Placée en hôpital psychiatrique, Mamie s’est éteinte un 17 mars. Je reste persuadée que ce fût une délivrance pour elle. Lors de notre dernier échange à peu près cohérent, elle m’a dit, ne plus supporter de se voir dans une telle situation de déchéance, de ne plus savoir où elle est, ni qui elle était et de me confondre avec ma mère ou ses sœurs décédées depuis longtemps. Je n’ai pu qu’acquiescer face à la pertinence de cette réflexion. La minute d’après, elle me redemandait qui j’étais. » Marie-Héléne, petite fille d’une malade.
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maginez 100 personnes, âgées de plus de 60 ans, rassemblées dans une pièce. Plus de six d’entre elles seront atteintes d’une démence au cours de leur vie selon l’Organisation mondiale de la santé. Et 70% de ces cas seront dus à la maladie d’Alzheimer. Son nom est très connu du grand public mais les causes de la maladie d’Alzheimer sont encore méconnues. Cette affection cérébrale touche près de 900 000 personnes en France et en concerne 3 millions si l’on prend en compte leur entourage, qui doit également composer avec les conséquences sur la vie quotidienne. Décrite pour la première fois au début du XXe siècle, la maladie d’Alzheimer est encore une maladie « nouvelle ». D’une part, parce que les études et les recherches de ces dernières années ont enrichi nos connaissances. D’autre part, parce que, en raison du vieillissement de la population, elle est devenue une maladie fréquente que la société ne peut plus ignorer. Pourtant, la reconnaissance publique de la maladie fut lente. Il est vrai qu’elle associe deux composantes difficilement acceptées: une dégradation progressive des fonctions supérieures (démences) et une image de la vieillesse, envahie par une maladie mortelle. Malgré de nombreuses recherches, la communauté médicale et scientifique n’a pas encore trouvé de remède à la maladie d’Alzheimer et aux syndromes apparentés. « C’est la plus grosse déception médicamenteuse du XXe siècle», indique l’épidémiologiste Bernard Bégaud, chercheur à l’Inserm. Et pour cause : on sait très peu de chose sur la maladie elle-même. « Nous savons qu’au moins deux protéines entrent en jeu, mais nous avons encore du mal à déterminer leur rôle », explique le Dr Emmanuel Barbeau, directeur de recherche au CNRS à Toulouse. « La maladie est diffuse et concerne toutes les régions du cerveau. De plus, le cerveau est protégé par une barrière naturelle, la barrière hématoencéphalique, qu’il est difficile de passer. » Mais, pour la première fois, les chercheurs commencent à parler de prévention, non pour empêcher la maladie, mais pour retarder le plus longtemps possible le déclenchement des symptômes. Car ils en sont désormais certains : la maladie d’Alzheimer se déclenche beaucoup plus tôt qu’on ne le pensait jusqu’alors, dès l’âge de 5060 ans. Un changement de paradigme qui révolutionne la vision que chacun peut avoir de cette affection. « Alzheimer n’est plus considérée comme une maladie neurodégénérative des personnes âgées, explique Harald Hampel, neurologue et psychiatre à l’Institut de la mémoire et de la maladie d’Alzheimer, à Paris. Le mauvais repliement de protéines du type prion qui en est responsable débute silencieusement dés l’âge
mûr, et se sont uniquement les premiers symptômes cliniques qui apparaissent tardivement, vers 70 ou 80 ans. » L’enjeu est de taille car ses symptômes concernent aux trois quarts des personnes âgées de plus de 80 ans. Retarder pourrait donc vouloir dire… éviter ! «Si l’on repoussait actuellement de cinq ans l’apparition de la démence d’Alzheimer, moitié moins de gens seraient atteints, note Harald Hampel. Un report de dix ans diminuerait la prévalence de 75%.» Et cet objectif est désormais théoriquement atteignable, selon le spécialiste, grâce à la connaissance des différents facteurs de risque de protection. Des multiples études ont dégagé les grands principes de préventions, à mettre en place tout au long de la vie. Tout d’abord, aller à l’école. Une étude canadienne montre qu’effectuer moins de six années de scolarité après le CP doublerait le risque par rapport à une scolarité de 13 années (bac +1). À partir de 40 ans, il faut également surveiller et traiter l’obésité et le diabète, associés à un risque plus élevé d’Alzheimer. La pratique du sport est également fortement recommandée. Trente minute d’activité par jour [marcher, monter les escalier…], associées à deux séances de 60 minutes par semaine sont conseillées. Car l’exercice physique favorise la croissance de nouveaux neurones. Enfin, stimuler son cerveau sans relâche est indispensable. Des activités mentales variées quotidiennes diminuent en effet le risque de démence. Jardinier, peindre, bricoler, faire de la musique, des puzzles, jouer aux cartes, etc. Tout, plutôt que de regarder passivement la télévision. Outre une surveillance particulière vis-à-vis de pathologies telles que l’hypertension et le cholestérol, ainsi qu’un usage limité des benzodiazépines, toutes ces préconisations pourraient sembler aller de soi. Pourtant c’est bien un style de vie « protecteur » qu’il nous faut plus que jamais adopter, insistent aujourd’hui les spécialistes. Car les symptômes de la maladie peuvent ainsi être retardés si nos gènes nous y prédisposent, assurent-ils. Et ça, c’est de l’espoir. Poser le diagnostic, c’est aussi, pour le malade et pour son entourage proche, le signal d’un long chemin douloureux dominé par le « désapprentissage » et l’envahissement de la vie par la maladie. La prise en charge d’un malade atteint de la maladie
d’Alzheimer ou de toute autre démence, c’est d’abord la prise en charge d’une personne qui souffre et qui a besoin de respect, de dignité, de chaleur et d’être protégé dans ses droits. La prise en charge concerne aussi la famille, tout au moins l’aidant proche (le conjoint ou un enfant) tant est lourde la charge physique, psychique et financière. Suivant le souhait même des proches, la prise en charge a lieu à domicile. Le malade doit alors bénéficier de possibilités d’accueil temporaire dans des centres pour quelques heures ou quelques jours de participation à des groupes de stimulation de la mémoire. Compte tenu de la charge pour l’aidant familial astreint 24h sur 24, une allocation spéciale doit être créée. Le plus souvent, l’entrée en institution s’impose. La solution la plus adaptée est une unité accueillant 10 à 12 malades déments, soit isolée (plusieurs unités peuvent être rassemblées) ou au sein d’établissements recevant des personnes âgées. Dans tous les cas, les soins dont peuvent avoir besoin les malades conduiront à faire appel à des équipes habituées à recevoir ce type de malades. Et pour le temps minimum nécessaire à la maîtrise de ces crises et à la guérison des affections intercurrentes. Ces recommandations sont destinées à éviter la médicalisation excessive de la prise en charge de ces malades. Car le risque est bien là, en particulier à la suite d’une hospitalisation en urgence dans un établissement non averti. Or ici, plus que dans toute autre maladie, la société ne saurait se décharger exclusivement sur le système de soins et le dévouement de ses professionnels. En somme, face à la maladie d’Alzheimer, la réponse pourrait se résumer dans la formule « médicaliser le diagnostic et démédicaliser la prise en charge ». Une telle formule appelle une mise en garde évidente : démédicaliser la prise en charge renvoie la société à apporter des solutions nouvelles aux solutions actuelles reposant sur l’hôpital non habitué à recevoir ces malades. Plus généralement, c’est la réponse apportée aux personnes âgées malades et hospitalisées qui doit, à notre sens, être repensée car trop souvent ces malades quittent la société du fait de leur seul statut de malade. C’est aussi pour la société une façon de les oublier. FOCUS FWI | 37
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C’est le père Noël qui régale.
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Jeux d’adultes
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Le Casque audio URBANAERS X, Marc by Marc Jacobs, 60 €.
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Bracelet connecté, JAWBONE UP3, 180 €.
Champagne, MOÊT & CHANDON, Brut Impérial Golden, 1,5L, 85 €.
Noël Joyeux
Champagne brut nature 2006, édition Louis Roederer et Philippe Strarck, ROEDERER, 70 €.
Coffret PALMES D’OR Brut Vintage 1999, 103 €.
Whisky, 21 ans d’âge, ALBERFELDY, 70 cl, 85 €.
Rhum, origine philippine, 10 ans d’âge, DON PAPA, 70 cl, 51 €.
Vintage 2004 Édition Jeff Koons Champagne, DOM PÉRIGNON, 170 €.
La Grande Dame Rosé 1998, VEUVE CLICQUOT, 279,95 €.
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SPÉCIAL CADEAUX •
Sac fourre-tout cuir, MARC BY MARC JACOBS, 550 € mrporter.com.
Ça va faire Mâle
Édition collector, The One for men, DOLCE & GABBANA, 50 ml, 65 €.
Huile de soin pour la barbe, TOM FORD MEN, 48 €
Pull conton rayé, SAINT LAURENT, 695 € mrporter.com.
Portefeuille cuir, MONT BLANC, 300 €.
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Eau de toilette, Man in Black, BVLGARI, 50 ml, 54 €.
Bracelet en cuir, BOTTEGA VENETA, 150 €. mrporter.com.
J’adore Édition Prestige de DIOR, par la Maison Baccarat, 30ml, prix sur demande.
Jeux de Dame
Bracelet doré orné de charms, J.CREW, 88 €.
Ensemble Juniper, AGENT PROVOCATEUR, 210 €.
Bougie parfumée « Rouge Absolue », CIRE TRUDON & VALENTINO, 100 €.
Housse pour ordinateur portable, MARC BY MARC JACOBS, 135 € net-a-porter.com.
Eau de parfum, Black Opium, YVES SAINT LAURENT, 50 ml, 83 €.
Montre Dior VIII Montaigne, DIOR.
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#AVANT-GARDE
INSOMNIE By Philippe Virapin
« Seule l’obscurité a le pouvoir d’ouvrir au monde le coeur d’un homme » Paul Auster, La Chambre dérobée
ses recherches sur des nouveaux concepts photographiques sur la thématique de l’environnement. Son désir de transmettre son art et sa passion, l’oriente à animer des formations à la photographie en direction des adolescents, mais aussi pour un public d’amateurs et de professionnels adultes. En avril 2014, il crée l’association Zoom horizon, qui a pour objectif le développement de l’art photographique au travers de nouveaux champs d’investigations, par des photographes amateurs.
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out le monde connait ces moments d’entre-deux, où l’on ne veille ni ne dort, un peu comme dans la lecture justement, où l’on n’est ni dedans ni dehors. Tout le monde connaît ces nuits où il nous est impossible de dormir ; on rallume, on rouvre le livre – et c’est encore une autre manière de nous retirer du monde, ou de nous oublier nous-même. La véritable insomnie surgit quand il n’y a plus de motif de veiller et que l’on veille quand même, dans une vigilance qui est vide d’objet, et dans une vigilance en quelque sorte sans sujet. L’insomnie est une expérience de l’éternité comme atrocité, où le temps échappe au rythme, et l’espace à la perspective. Chez Philippe Virapin, la question est encore différente cependant, et l’insomnie semble le thème radical et central, qui touche l’Être et au Néant, au Même ou à l’Autre. L’insomnie est fondamentalement rupture. Par elle, les moeurs nocturnes se voient remises en question. L’insomnie rompt avec le sommeil qui coule de source. Ce qui n’est pas vu, sur lequel nous nous endormons habituellement, c’est cela qu’il tient lieu d’observer en profondeur par l’intermédiaire de l’insomnie. Grand passionné de l’image, Philippe Virapin entreprend ses premiers grands projets photographiques en portant son regard sur les constructions modernes du patrimoine guadeloupéen. Sa reconnaissance dans le paysage photographique artistique en Guadeloupe, l’amène à participer à des expositions collectives majeures. Entre autre 44 jou rétwospèktiv, en mémoire des évènements sociaux de 2009 en Guadeloupe. Il poursuit en parallèle,
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Avec INSOMNIE, l’artiste nous invite à un voyage dans les profondeurs de la nuit, là où l’invisible habite des formes insoupçonnées, celle des terreurs nocturnes, des cauchemars de l’enfance ou des rêves inaccessibles. Curiosité et crainte mêlée attisent ses désirs, exacerbent ses passions. Voir sans être vu. Capter l’intime, l’indicible. En quête d’histoires réelles ou fantasmées, Philippe Virapin, erre, déambule, toujours en équilibre précaire entre surprise d’une belle découverte et danger. Dévotion, fascination, émerveillement, interrogation, l’image n’est autre que le reflet de son besoin de mieux apprivoiser son entour, de le faire sien ce qu’il avoue mais aussi et surtout dans ce qu’il tait.
« Le souvenir d’une image n’est que le regret d’un certain instant »
Marcel Proust
Résonance ? Une double perception, un jeu permanent entre ombre et lumière, une technique de studio fine et maitrisée, vont donner leur pleine mesure à son message. Seize photographies, au travers desquelles l’artiste-photographe, nous laisse supposer, entrevoir, effleurer, sans jamais dévoiler cette part d’âme, la sienne, et ainsi éprouver autant de plaisir à la dérober aux êtres et aux choses qu’il croise au cours de ses pérégrinations. SES CRÉATIONS 2009. 44 Jou rétwospèktiv, en mémoire des évènement sociaux de 2009 2009 Artbemao première édition 2010. Mutation, dédiée aux danseurs Hip-Hop 2011. Pool art fair, rencontre d’art comptemporain organisé par Thierry A 2011. Regarde la vie, sur le thème de la biodiversité 2012. Jeunes, acteurs de vie, l’expérience d’une rencontre intergénérationnelle 2013. Insomnie, thème : La nuit.
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ENSEMBLE T-SHIRT MANCHES 3/4 ET SHORT SIMILI CUIR, POCHETTE MANGO. SANDALES ALDO BOUCLES D’OREILLES ET COLLIER, COLLECTION PERSONNELLE.
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POLO, CEINTURE ET BOTTINES NOIRES CUIR LODING. PANTALON ET ÉCHARPE IZAC. BRACELET POIL DE BUFFLE ET OR JAUNE, ALBANU, 1 100 €, CARAT DESTRELAND.
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#ACCESSOIRES/HOMME
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LES DERNIÈRES Heures
1. OMEGA, De ville prestige, 4 650 €. 2. CARTIER, Tank MC, 5 650 €. 3. A.LANGE & SÖHNE, Grande Lange 1, 31 800 €. 4. CHANEL, J12 Noire, 5 100 €. 5. CHAUMET, Dandy slim, 6 000 €. 6. SWATCH, Sistem Black, 130 €. 7. BELL & ROSS, BR126 Sport héritage GMT & Fly back, 6 330€. 8. VACHERON CONSTANTIN, Patrimony, sur demande. 9. PATEK PHILIPPE, Nautilus travel time Chronographe, sur demande. 10. DIOR, Chiffre rouge CO3, 7 000€. 11. VAN CLEEF & ARPELS, Pierre Arpels, sur demande. 12. BURBERRY, The Britain, 3 495 €.
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#ACCESSOIRES/FEMME
1. ROLAND MOURET, Sac classico cuir bleu, 690 €. 2. JEROME C.ROUSSEAU, Jempython blanc, 540 €. 3. BALLY, Bottines Barika cuir noir, 650 €. 4. CHRISTIAN LOUBOUTIN, Pina skipe vernis, 745 €. 5. CHANEL, Sac grand shopping , NC. 6. CHRISTIAN LOUBOUTIN, Bellacage multi, 1 545 €. 7. DOLCE & GABBANA, Sac Mini mix Sicily, NC. 8. FENDI, Bottines chameleon, 820 €. 9. DIOR, Lady Dior, NC.
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YVES SAINT LAURENT
«J'AI TOUJOURS CRU QUE LE STYLE ÉTAIT PLUS IMPORTANT QUE LA MODE. ILS SONT RARES CEUX QUI ONT IMPOSÉ LEUR STYLE, ALORS QUE LES FAISEURS DE MODE SONT SI NOMBREUX.» Photographe Soul . Réalisation Ken Joseph. Mise en beauté Karine Gatibelza pour Make UpBox. 52 | FOCUS FWI
VESTE SLIM FIT ET CRAVATE SLIM IZAC. LUNETTES ASOS ET CHEMISE MOUSQUETAIRE LODING. MONTRE RONDE SOLO XL, CARTIER, 3 250 EUROS, CARAT DESTRELAND.
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COSTUME AUBERGINE SLIM FIT ET CRAVATE SLIM IZAC. DERBYS NOIRES CUIR ET CHEMISE CLASSIQUE SLIM LODING. MONTRE BLACK MAGIC CLASSIC FUSION, HUBLOT, 13 700 EUROS. CHEVALIÈRE OR JAUNE ET ONYX, 570 EUROS, CARAT DESTRELAND.
COSTUME NOIR SLIM FIT ET NŒUD PAPILLON IZAC. BOTTINES NOIRES CUIR ET CHEMISE LODING. MONTRE AUTOMATIQUES, DIOR, 2 500 EUROS.BRACELET MOVE OR GRIS, DIAMANT ET BRILLANT SUR CORDON, MESSIKA, 2 450 EUROS, CARAT DESTRELAND.
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ROBE, EPYSOD BY KEVIN O’BRIAN. ESCARPINS ALDO. COLLIER OR JAUNE, 2 458 EUROS. BRACELET OR JAUNE, 5 290 EUROS, CARAT DESTRELAND.
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VESTE ET COMBINAISON MANGO. SANDALES, GIANVITO ROSSI, TALONS AIGUILLES SUITE. PENDANTIF ROND LUNA PIENA PLAQUÉ OR JAUNE – 515 EUROS - SUR CHAÎNE ANCRE – 130 EUROS – ET BRACELET JONC BALLERINE FLORAL SYMPHONY PLAQUÉ OR JAUNE – 725 EUROS – FREY WILE. BAGUE OR JAUNE, 378 EUROS, CARAT DESTRELAND.
COSTUME NOIR SLIM FIT IZAC ET CHEMISE LODING. POCHETTE, SHOWROOM B ET SANDALES ALDO MONTRE CLASSIC FUSION 45 MM, HUBLOT, 18 000 EUROS, CARAT DESTRELAND.
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ROBE, EPYSOD BY KEVIN O’BRIAN. PENDANTS D’OREILLES CRAVATE OR GRIS, DIAMANTS ET BRILLANTS, 6 460 EUROS, BAGUE MOVE PAVÉE OR GRIS, DIAMANTS ET BRILLANTS, 2 660 EUROS ET BRACELET SNAKE SKINNY 2 RANGS OR GRIS, DIAMANTS ET BRILLANTS, 12 000 EUROS, MESSIKA, CARAT DESTRELAND.
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COSTUME NOIR SLIM FIT ET CRAVATE SLIM IZAC. CHEMISE CLASSIQUE ET DERBYS NOIRES CUIR LODING.
COSTUME SLIM FIT ET LAVALLIÈRE GO HOMME. CHEMISE ET BOTTINES NOIRES CUIR, LODING.
VESTE ET PANTALON, JOUR ET NUIT ET CHEMISE MANGO. BIJOUX DE TÊTE SHOWROOM B ET MOCASSINS REPETTO, TALONS AIGUILLES SUITE. COLLIER BABY MOVE PAVÉ OR GRIS, DIAMANTS ET BRILLANTS, 2 100 EUROS ET BAGUE MOVE JOAILLERIE OR GRIS, DIAMANTS ET BRILLANTS, 2 220 EUROS MESSIKA. MONTRE DIOR VIII 38 MM AUTOMATIQUE CÉRAMIQUE BLANCHE, DIAMANTS, CADRAN NACRE, 6 200 EUROS, CARAT DESTRELAND.
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ENSEMBLE VESTE-PANTALON ET CHEMISIER, JOUR ET NUIT. ESCARPINS VERNIS, GIANVITO ROSSI, TALONS AIGUILLES SUITE. CRÉOLES NEW GATSBY ETERNITY OR GRIS, DIAMANTS ET BRILLANTS, 4 190 EUROS, BAGUE MOVE OR GRIS, PAVÉE DIAMANTS ET BRILLANTS, 2 660 EUROS ET BRACELET MOVE OR GRIS PAVÉ DIAMANTS ET BRILLANTS, 2 950 EUROS, MESSIKA, CARAT DESTRELAND.
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PULL EN MAILLE ET FOURRURE, JOUR ET NUIT. BRACELET JONC DIVA PLAQUÉ OR, FREY WILLE, 835 EUROS, CARAT DESTRELAND.
SOUTIEN-GORGE LIZA FASHION, SHORT CULOTTE ET CEINTURE FLEUR DE CANNE BY DENIS DEVAED. BOUCLES D’OREILLES ET BRACELET ALDO. COLLIER FLEUR DE CANNE. MINAUDIÈRE LIZA FASHION ET SANDALES, ALDO.
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VESTE ET PANTALON IZAC. ECHARPE GO HOMME ET RICHELIEUS CUIR LODING. MONTRE ACIER SUR CUIR NOIR, CERRUTI, 189 €, CARAT DESTRELAND.
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ROBE FLEUR DE CANNE BY DENIS DEVAED ET SANDALES REPETTO, TALONS AIGUILLES SUITE. BOUCLES D’OREILLES ALDO ET BRACELET SHOWROOM B.
ROBE MANGO ET ESCARPINS ALDO. COLLIER FLEUR DE CANNE ET BAGUE ALDO.
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#volvostorie 64 | FOCUS FWI
#MOTEUR
VOLVO
LA GRANDE RÉVÉLATION
XC90
L
commencer la présence d’une calandre plus imposante et des fameuses LED frappées de la signature T (ou Marteau de Thor). Les dimensions évoluent également quelque peu (+14 cm) mais on notera surtout l’arrivée d’une nouvelle plate-forme modulaire SPA, commune à plusieurs modèles comme la berline S90.
Le nouveau Volvo XC90 est un sanctuaire. Un havre de détente, de réflexion et de connexion avec le monde, comme vous l’entendez. Un cocon épuré. Car de la profusion naît la confusion. C’est très suédois d’envisager les choses sous cet angle. D’avoir l’audace d’enlever plutôt que d’ajouter.
L’intérieur est sous le signe du raffinement avec des cuirs blancs et noirs qui se mêlent à des composants en bois et en aluminium. On soulignera par ailleurs ce levier de vitesse au cristal intégré et ce large écran tactile vertical (de série) qui rassemble les principales commandes que sont la climatisation, la radio, et navigation. Volvo a également annoncé plus récemment la sortie d’un kit sport R-Design. Limité à 1927 exemplaires dans un premier temps, il se caractérise notamment par son volant cuir, ses sièges et son pédalier sport. Il sera reconnaissable de part sa teinte bleu océan (coloris qui sera associé à des touches d’argent mat recouvrant les rétroviseurs, les canules d’échappement et les barres de toit.)
e XC90 symbolise l’avenir de Volvo : c’est la première voiture produite par la marque depuis son rachat par les Chinois de Geely en 2010, et le modèle marque le grand retour des voitures suédoises après des années plutôt mornes, marquées notamment par la disparition de l’autre constructeur national, Saab. Quoi de neuf ? Des détails de style comme les phares en « marteau de Thor» (oui, oui), de l’écologie avec des moteurs puissants mais efficients, de la techno avec une grande tablette tactile verticale et surtout, Volvo oblige, de la sécurité avec un système qui détecte si le XC90 quitte la route et un autre qui freine automatiquement si une voiture vous fonce dedans. Pas bête.
C’est aussi très suédois – et très « Volvo » – de prendre l’utilisateur comme point de départ et de se demander : « Comment lui faciliter la vie ? ». C’est ce que Volvo a fait avec le XC90: créer un véhicule réellement imaginé selon vous. La nouvelle génération de Volvo XC90 a fait son apparition grand public lors du Mondial de l’Automobile 2014 : un SUV pouvant accueillir jusqu’à sept personnes, clairement inspiré de son aîné... même si on distingue quelques petites nouveautés avec pour
4 MOTEURS DONT UN HYBRIDE Les clients auront enfin le choix entre 4 moteurs : un 4 cylindres essence de 320 chevaux, deux 4 cylindres diesel de 190 et 225 chevaux et un bloc ‘T8 Twin’ hybride rechargeable de 400 chevaux qui émettrait 60g/km de CO2. A noter également l’ajout de systèmes anti-sortie de route et de freinage automatique aux intersections. Le tarif de cette Volvo XC90 variera entre 50 000 et 100 000 euros. Lancement prévu 2015. FOCUS FWI | 65
Carnet d’adresses SHOWROOM B 5 rue du Docteur Cabre 97100 Basse-Terre T. 0580 988 535 LIZA FASHION 6 rue Baudot 97100 Basse-Terre T. 0590 211 402 MAKE UP BOX Imm Technopolis 2 14 lot Agat – Z.I Jarry 97122 Baie-Mahault T. 0590 810 495 M. 0690 575 324 LODING Imm Bravo Voie Verte - Zi de Jarry 97122 Baie-Mahault T. 0580 810 984 TALONS AIGUILLES SUITE Les Galleries de Houelbourg Zi de Jarry 97122 Baie-Mahault T. 0590 926 214 ALDO C.C Milénis Zac de Providence – Route des Abymes 97139 Les Abymes T. 0590 893 103
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JOUR ET NUIT 1476 rue H. Becquerel Imm SAS - Zi de Jarry 97122 BAIE-MAHAULT T. 0590 996 620
CONSEIL GÉNÉRAL Hôtel du Département Bd du Gouv Général Felix Eboué 97109 BASSE-TERRE T. 0590 997 777
IZAC C.c Le Pavillon Rdc H. Becquerel / Jarry 97122 Baie-Mahault T. 0590 260 321 C.c Destreland Rdc Porte de la Dominique 97122 Baie-Mahault T. 0590 601 375
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FOCUS DÉCEMBRE - JANVIER 2015
FOCUS / ÉDITION RUNWAY 97100 BASSE-TERRE M. contact@agence-runway.com
Rédacteur en Chef Ken JOSEPH
ken.joseph@agence-runway.com Directeur de Publication : Mike MATTHEW mike.matthew@agence-runway.com Rédacteurs : Ken JOSEPH, Pierre-Yves CHICOT Contributeurs: Steve GADET - Francesca DHAMPATTIAH Jean-Sébastien GOTIN
Département Artistique
Direction Artistique : Agence Runway Graphisme : Agence Runway Photographe : Soul Assistante Shooting : Leila BORDELAI 66 | FOCUS FWI
Régie Publicitaire
Agence Runway : P. 0690 589 688
Crédits photos:
HappyMan Photography, Volvo Paris, AFP, Philippe VIRAPIN, Aides,
Impression : Antilles Imprimerie Distribution : Colibri Distribution ISSN : en cours
Remerciements
Soul - Philippe VIRAPIN Rudy DAMASE - Tahiana GUSTAVE Leila BORDELAI - Karine GATIBELZA Lionel LAURENDOT - Caroline GORVIEN Valérie GODEFROY - Héléne SAMUEL Kévin O’Brian - JOUR ET NUIT Éric DOMARD - Mango - IZAC Tallons Aiguilles Suite - Aldo Loding - Showroom B Liza Fashion - Go Homme
LE RÉVEILLON 2015 Avec le Chef Médéric Stephen
LE JAZZY’S * LE BAOBAB * LA SPATULE CRÉOLE
Soirée Saint-Sylveste CGOSH | Rivière-Sens | GOURBEYRE Avec DJ Scorpy-One et son équipe Animation avec danseuses brésiliennes
3 Grands buffets Prestige
MENU
À volonté dès 20H jusqu’à minuit
ENTRÉES (2 grands buffets) : Velouté de cèpes Crème brûlée de Foie gras Pyramide de Langouste Salade de caille laquée aux sucs de surelles Coffret de lambis et ouassous coco- curry Mini Brochette de Saint-Jacques à la vinaigrette de mangue Terrine de lapin au foie gras PLATS (2 grands buffets) : Ouassous Farci Filet de Kangourou sauce Venaison Carré d’agneau à la fleur de Thym
Pailleté de Magret de canard aux letchis Filet de Dorade en croute de Lambi Garnitures variées DESSERTS (1 grand buffet varié) : Bavarois maracudja Pavé Cacao Moelleux au chocolat Tartelette Mirroir Mangue Passion ... Pyramide de Mandarine Mini corbeille d’orange aux fruits frais. Eau plate/gazeuse, Vins, Café, Champagne au choix
RÉSERVATIONS
Acompte obligatoire • Paiement C.B ou espèces sur place
Tarif : 95€ / personnes Enfants jusqu’à 12 ans 50€
0590 255 002 | 0690 715 410
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INCLUS ACCÈS ILLIMITÉ À UNE SÉLECTION DES PROGRAMMES (4) DE
OU
¢MOBILE est une offre de Digicel Antilles Française Guyane, S.A. au capital de 3 883 196 € - R.C.S. Fort de France 431 416 288 / ¢ANTILLES, S.A.S. au capital de 3 200 000 € - R.C.S. Fort de France 388 543 126. Offre réservée aux particuliers et soumise à conditions, disponible en Martinique, Guadeloupe, Guyane, Saint-Martin (partie française) et Saint-Barthélemy, sous réserve d’un engagement de 12 mois minimum pour l’offre ¢MOBILE avec mobile. Tarifs et conditions dans les ¢ STORE. Le service pourra être suspendu, après information préalable au client, en cas d’utilisation frauduleuse ou abusive du service. (1) Tarif valable pour une offre sans mobile sans engagement. (2) Appels et SMS illimités depuis la zone locale (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Saint-Martin et Saint-Barthélemy) vers tous les opérateurs de la Guadeloupe, Martinique, Guyane, Saint-Martin et SaintBarthélemy, Métropole et Caraïbe Digicel (hors Haïti et Suriname). Hors numéros courts et spéciaux et hors SMS surtaxes. Caraïbe Digicel (hors Haïti et Suriname) : voir détail dans Guide de l’offre ¢mobile en vigueur. (3) Sous réserve d’être en zone de couverture (cartes de couverture disponibles sur www.canaplus-caraibes.com) et d’utilisation d’un terminal compatible. Au-delà de 2Go d’échanges de données par mois : débit réduit. (4) Accès à myCANAL Caraïbes en illimite 24H/24, sur le réseau 3G+ DIGICEL, hors volume de 2Go mensuel, depuis la zone locale. Sous réserve d’être en zone de couverture (cartes de couverture disponible sur www.canalplus-caraibes.com) et d’utilisation d’un terminal mobile compatible. Programmes et chaînes accessibles en fonction de votre abonnement ¢/∏ . Sous réserve du téléchargement de l’application myCANAL Caraïbes et d’une connexion WiFi et/ou 3G/3G+. Voir conditions sur www.canalplus-caraibes.com. Application utilisable sans limitation de débit ni facturation (hors téléchargement de l’application, comptabilisé sur le volume d’internet mobile de 2Go). 68 | FOCUS FWI