FOTOLOFT #25

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FOTOLOFT

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LES VILLES INVISIBLES #5................................................................4-23

| Groupe de Recherche Regards sur la Ville : Chantal AURIOL, Jocelyn BANABERA, Gwenaëlle BOURRIAUD, Marcelle BOYER, Laurence CHARRIÉ, Christian COITE, Frédéric DESCHAMPS, Fabrice JURQUET

CONCOURS ARTXINÎM – Les participants ........14-15

GAMBETTA PHOTO..............................................................................16-17

UNE SORTIE AU ZOO DE MONTPELLIER..................................18-19

CEUX DU TERRAIN – Marc PATAUT.............................................20-23 CAMION NUMÉRIQUE – UN AN !.................................................25-27 Bruno SOYRIS aka Raymond SALVAJE.....................................28-31

AGENDA

ÉQUIPE NEGPOS

Directeur et fondateur de la publication : Patrice Loubon

Assistante en Contrat d'apprentissage : Aude Maurant

Responsable Camion numérique, Médiation culturelle : Ophélie Poirier

Animation et médiation culturelle

Makerspace Valdegour : Fabrice Tosatti

Mise en page et communication web : Héléna Romet

Services civiques Makerspace Valdegour : Khadija Tahouri et Arriadin Nioual

Stagiaires : Yaëlle Cornier, Tess Label, Polo Legoca, Zaya Schiltmans

Remerciements :

L’association NegPos remercie particulièrement tou.te.s les bénévoles engagé.e.s auprès de nos actions ainsi que les personnes qui participent gracieusent à l’accueil des artistes.

Photographie de couverture : Marc Pataut, Ceux du terrain, Le Cornillon, 1995. 18.10.2431.01.25 01.10.2411.01.25 18.10.2431.01.25 09.10.24

LES VILLES INVISIBLES #5 - NATURES URBAINES

CEUX DU TERRAIN

Marc PATAUT

Côté Jardins Solidaires Avenue Pierre Mendès-France 30000 Nîmes dates et horaires à confirmer contact@negpos.fr

NATURES EN VILLE

Groupe de recherche Regards sur la Ville

Chantal AURIOL, Jocelyn BANABERA, Marcelle BOYER, Laurence CHARRIÉ, Christian COITE, Fabrice JURQUET, Patrice LOUBON vernissage le mardi 15 octobre à 18h à la FDE

Faculté d'éducation de Nîmes, 62 rue Vincent Faïta 30000 Nîmes. https://negpos.fr – contact@negpos.fr

ARTXINÎM #3

Les lauréats du 1er Concours ArtXiNîm accompagné.e.s d'une exploration artXItecturale de Nîmes et Métropole à travers la collection du CAP NEGPOS du lundi au samedi de 13h à 18h ou sur rdv au 0622786972 MakerSpace NegPos 34 promenade Newton 30900 Nîmes. https://negpos.fr – contact@negpos.fr

UNE SORTIE AU ZOO DE MONTPELLIER par les jeunes du MakerSpace NegPos du 15 janvier au 30 avril 2025 MakerSpace NegPos 34 promenade Newton 30900 Nîmes https://negpos.fr – contact@negpos.fr

ÉDITOÉDITO ÉDITO

Emancipate yourself from mental slavery. none but ourselves can free our mind. Sortez de votre esclavage mental ! Il n'y a que vous qui puissiez libérer votre esprit. Bob Marley

En ces temps fracturés où le futur nous semble barré d'une sombre svastikas, exhumée des décombresd'uneEuropeamnésique, le mieuxà faireestde construire les bases d'un nouvelavenir. C'est cela quenous nous e orçonsde fairequotidiennement avec NegPos Centre d'art et de photographie de Nîmes. Apportant à tou.te.s et en particulier aux personnes les plus éloignées une offre culturelle interactive de qualité, que ce soit dans les quartiers périphériques de Nîmes mais aussi dans les villages du Gard et auprès des enfants des écoles et des jeunes des établissements d'enseignement supérieur. Nos expositions sont bien sûr ouvertes à tou.te.s, adaptées en fonction des contextes, visant irréductiblement l'excellence et le réveil des consciences. Car s'il y a bien une mission à laquelle nous sommes attachés, c'est bien celle-là: l'émancipation personnelle et culturelle, la liberté de penser et de s'exprimer. Offrir des outils pour cela plutôt que de jouer le jeu d'un consumérisme mortifère. Entre deux événements à l'échelle locale, une réforme interne profonde de notre gouvernance, entre 2023 et 2024, nous avons aussi avancé sur un plan régional et national, intégrant desréseaux anciens comme celui de l'Union Peuple et Culture, issue de la Résistance et œuvrant dans le champs de l'éducation populaire, des réseaux plus jeunes tel Air de Midi, qui réunit les structures d'art contemporain en Occitanie et celui tout nouveau, tout beau, leréseau LUX, initié par Marion Hislen (ex-délégué à la photographie auprès du Ministère dela Culture) et Sylvie Hughes (ex-rédactrice en chef de Réponses Photo) et dans lequel NegPos figure fièrement parmi les membres fondateurs avec son festival Les Villes Invisibles.

"Lux est un réseau professionnel national de festivals et foires qui oeuvrent à la diffusion, à la transmission, à la valorisation de la photographie et de la place de l’image dans les enjeux contemporains. Conscient·es des impacts sociaux, éthiques et environnementaux de leurs activités, ainsi que de leur lien avec le développement économique local, national et parfois international, les membres du réseau LUX ont vocation à questionner, à mutualiser, à faire évoluer leurs pratiques et leurs usages pour mieux répondre aux attentes des publics, des artistes et des parties prenantes. Facilitant les passerelles entre les différents membres afin de mettre en place une véritable politique de coopération et de solidarité, la mutualisation de la réflexion, le partage d’expériences et les actions collectives sont les valeurs du Réseau Lux. Renforcer et défendre leur rôle d’acteur économique et culturel indispensable au rayonnement de leurs territoires, la singularité de ce réseau réside dans le mélange des genres bien que les festivals et foires poursuivent des objectifs de moyens et de résultats très différents, l’énergie et l’envie de construire du commun pour contribuer au développement de la photographie est indéniable. » (extraits du communiqué de presse)

"Lancé en octobre 2023 sur les routes de la Métropole et dans les quartiers de la ville de Nîmes, notre Camion numérique va bientôt fêter sa première année d'existence et d'action sur le terrain au plus près des gens. ,Accueilli à bras ouverts à chacune de ses apparitions, son succès ne s'est pas fait attendre et fait boule de neige. Véritable tiers-lieu mobile, équipé d'une Micro-Folie, il est une passerelle, voire même une porte « magique » pour la découverte de l'art et de pratiques artistiques triées sur le volet. A ce titre, nous remercions vivement notre brillante médiatrice Ophélie Poirier qui appelée ailleurs par la vie, va céder sa place prochainement à un.e nouvel.le intervenant.e. Ainsi se construit un projet, d'allers et venues, de départs et d'arrivées. Ainsi va la vie... 28 ans bientôt pour NegPos, qui aurait pu penser que ce projet dure aussi longtemps et se métamorphose perpétuellement, agglutinant les strates d'expériences menées, structurant au fil du temps ses propres réseaux, ses circulations internationales ? Certainement pas moi ! En tout cas, à l'approche de nos trente ans et dans l'espoir d'un avenir que nous souhaitons plus heureux que celui qui se dessine actuellement, ne perdons pas le fil de nos histoires, un futur viable se construit en apprenant du passé, un aller-retour entre mémoire et projection.

Directeur du Centre d'art et de photographie NegPos

Galerie Fotolo t NegPos :

1, cours Nemausus, Nîmes Ouvert du lundi au vendredi de 11h à 18h, samedi sur rendez-vous T : 09 75 20 95 89

Nos réseaux :

CENTRE D'ART ET DE PHOTOGRAPHIE

LES VILLES INVISIBLES #5

Pour cette 5ème édition des Villes Invisibles consacrée aux Natures urbaines, nous avons demandé à une spécialiste de l’environnement Myriam BOUHADDANE , paysagiste au CAUE du Gard de faire le point sur la végétalisation des villes, ces attraits et avantages.

LA NATURE EN VILLE : une plus-value sociale, écologique et économique

Avec le réchauffement climatique, on constate que les espaces publics urbains, aménagés de façon minérale sont devenus inappropriés car ce sont des îlots de chaleur très inconfortables, pauvres en biodiversité, où l’eau ne s’infiltre pas.

Face à ce constat, l’arbre et le végétal dans son ensemble sont remis à l’honneur par les professionnels de l’aménagement, les scientifiques, les populations et les élus... Les végétaux en milieu urbain sont en effet des alliés objectifs de la lutte contre le réchauffement mais aussi du bien-être des habitants et de la santé humaine. Ils représentent également des éléments essentiels de la qualité du cadre de vie et de l’attractivité des territoires.

LES BIENFAITS SOCIAUX

En premier lieu le végétal procure de l’ombre et rafraîchit l’atmosphère

Les arbres et autres types de végétation procurent de l’ombre et de l’humidité, ils régulent ainsi le climat local. Par évapotranspiration, ils relâchent de l’eau dans l’atmosphère, qui en s’évaporant, rafraîchit l’air ambiant, en particulier sous la canopée des arbres. Ils permettent ainsi de lutter contre les îlots de chaleur.

Les espaces ombragés sont très appréciés lors des périodes chaudes, car la température peut y diminuer de 1 à 3°, jusqu’à 7° de manière ponctuelle.

En parallèle, les surfaces de sol, elles, peuvent présenter des diminutions de températures pouvant dépasser les 10°C quand elles sont à l’ombre. Ce confort thermique végétal est lié à la densité du feuillage et à la densité de plantation. Les alignements ou les groupements denses, avec une continuité de houppiers, assurent une protection solaire totale.  L’espace est confortable, le ressenti climatique agréable, le piéton est très peu affecté par l’insolation.

Le végétal agît sur la santé et le bien-être

La présence de nature en ville contribue aussi à la santé des habitants en favorisant la contemplation, le repos et la détente. Elle génère un sentiment de bien-être et de tranquillité qui réduit le stress, et encourage l’activité physique. Elle réduit les symptômes cardio-vasculaires et les troubles respiratoires, agissant ainsi sur l’espérance de vie. En sa présence, les habitants se sentent mieux, plus apaisés. Les retours d’expérience sur la végétalisation récente des cours d’écoles révèlent que les cours renaturées favorisent chez l’enfant l’intégration des connaissances, la concentration, l’imagination, l’expression de soi et la créativité. On observe dans ces écoles un meilleur apprentissage du langage, de la lecture et des mathématiques, une réduction de l’hyperactivité, des élèves plus coopératifs et une baisse du nombre d’enfants obèses ou myopes.

Le végétal agit sur le lien social et l’identité locale

Les espaces verts sont reconnus pour favoriser la rencontre et les loisirs et ainsi la cohésion sociale car ils créent des opportunités de contact entre des personnes de milieux sociaux et ethniques variés. Ces interactions développent un sentiment de convivialité et encouragent l’envie de participer à la vie de la commune.

Le végétal amène de la qualité paysagère

A quoi ressembleraient nos villes et villages sans aucun arbre et sans aucun espace planté ?

Les végétaux apportent une valeur paysagère et embellissent centres-villes et quartiers périphériques. Ils sont utilisés partout pour orner et égayer les espaces publics, mais aussi pour les structurer et les composer, souligner des perspectives, atténuer la minéralité d’un lieu, animer des parcours et promenades, agrémenter des voies de circulation...

LES BIENFAITS ÉCOLOGIQUES

Le végétal agît pour la qualité de l’air et ainsi contre la pollution atmosphérique Il absorbe les polluants de l’atmosphère (ozone, dioxyde de souffre et d’azote ainsi que les particules fines). La qualité de l’air urbain est donc largement influencée par la présence du végétal en ville.

Le végétal participe à la lutte contre le réchauffement climatique

La photosynthèse des végétaux qui leur permet d’absorber le gaz carbonique et de produire de l’oxygène est essentielle à la vie sur terre. En absorbant et stockant du CO2, la végétation participe à la lutte contre le changement climatique.

Le végétal favorise la biodiversité

Le végétal est un grand support de biodiversité en offrant un habitat et de la nourriture à la faune, et en prolongeant les corridors écologiques. La gestion différenciée est une méthode d’entretien de plus en plus adoptée par les services espaces-verts des communes car elle favorise une plus grande diversité d’insectes et d’oiseaux et notamment des prédateurs qui combattent naturellement les ravageurs.

Le végétal facilite l’écoulement des eaux et protège contre l’érosion

Les espaces végétalisés sont des surfaces perméables qui permettent l’infiltration directe des eaux de pluie dans le sol, limitant ainsi les écoulements superficiels, le ruissellement, la pollution des sols et les inondations. Cette eau qui s’infiltre plus facilement dans le sol participe d’une meilleure recharge des ressources souterraines, et une meilleure qualité des eaux (moins de lessivage, moins de polluants).

Elle évite aussi la saturation des canalisations et des systèmes d’épuration. Le végétal protège aussi contre l’érosion par son système racinaire qui retient la terre. Il contribue donc à la stabilisation des sols.

LES BIENFAITS ÉCONOMIQUES

Le végétal valorise le bâti

La vue sur un paysage agréable est un critère d’attractivité du logement, tant pour les propriétaires que pour les locataires. Il est reconnu que les espaces verts urbains publics et privés entraînent des plus-values immobilières pour les logements situés à proximité.

D’après une étude de 2007 à Brest (Ahamada, Flachaire et Lubat), des calculs montrent qu’un appartement à proximité immédiate d’un espace vert urbain vaut 17% plus cher que le même logement situé 100 m plus loin. De même l’existence d’arbres à proximité d’une maison ou dans le jardin peut augmenter sa valeur d’environ 10 à 20%.

Le végétal, facteur d’attractivité urbaine

La présence de la nature en ville est devenue un facteur d’attractivité résidentielle et touristique. Nombre de villes misent sur cet aspect et abandonnent l’urbanisme fonctionnaliste qui a prévalu ces dernières décennies pour adopter un urbanisme écologique, plus durable, résilient et porteur d’aménités.

Myriam BOUHADDANE Paysagiste au CAUE du Gard

Groupe de recherche

REGARDS SUR LA VILLE NATURES EN VILLE II

Notre festival « Les Villes Invisibles » trouve en cette 5ème édition l'occasion, spontanée et collective, par la convergence de propositions diverses d'évoquer l'architecture vernaculaire singulière de notre territoire et la place de ce que nous nommons « nature » dans le contexte urbain. Son sous-titre Natures urbaines, ou mieux dit : notre environnement urbain, se veut une évocation humaniste et multisources de préoccupations citoyennes composées par l'apport de notre invité d'honneur, Marc PATAUT, photographe français de premier plan, ancien membre du collectif Grapus, dont une rétrospective a récemment été montrée au Jeu de Paume (Paris, 2019), par la mission Regards sur la Ville des photographes membres de NegPos Centre d'art et de photographie de Nîmes, par les enfants du MakerSpace NegPos, par les participants au concours ArtXiNîm mais aussi d'associations telles que le comité de quartier Gambetta.

Du Cornillon, territoire en friche qui a servi à l'aménagement du Grand Stade de France à Saint Denis, aux personnes qui l'occupaient dans des formes d'habitats précaires, de la petite plante qui se fraie son espace dans les murs et les sols de nos villes aux arbres centenaires qui peuplent nos boulevards nîmois, sans qui nous ne pourrions survivre à la chaleur implacable de l'été, des animaux du zoo de Montpellier aux architectures d'ombre et de lumière, la « nature » comme le dit Philippe Descola « ça n'existe pas » !

« La nature, je n’ai cessé de le montrer au fil des trente dernières années : la nature, cela n’existe pas. La nature est un concept, une abstraction. C’est une façon d’établir une distance entre les humains et les non- humains qui est née par une série de processus, de décantations successives de la rencontre de la philosophie grecque et de la transcendance des monothéismes, et qui a pris sa forme définitive avec la révolution scientifique. La nature est un dispositif métaphysique, que l’Occident et les Européens ont inventé pour mettre en avant la distanciation des humains vis-à-vis du monde, un monde qui devenait alors un système de ressources, un domaine à explorer dont on essaye de comprendre les lois. (…) On voit que la nature n’est pas un domaine d’objets en tant que tel. C’est une construction qui permet de donner une saillance à tout ce à quoi le concept est opposé. Donc, on va parler de la nature et de la société, de la nature et de l’homme, de la nature et de l’art, de la nature et de la religion,… Heidegger avait bien mis en évidence que la nature est une sorte de boîte vide. »

Philippe Descola (extraits de l'interview disponible sur le site Reporterre)

Alors venez avec nous vous promener dans cette ville invisible où les regardeurs vous font voir ce que vous ne voyez peut-être plus ou mal. Rejoignons l'analyse de Myriam BOUHADANNE-RAYNAUD, tentons ensemble de construire une ville où il fera bon respirer, bon vivre, une ville sensible et inclusive.

Patrice LOUBON

Directeur du Festival Les Villes Invisibles NegPos Centre d'art et de photographie de Nîmes

Christian COITE

Bichonnés, taillés, attaqués, remplacés, la vie des arbres au niveau du sol, n’est pas toujours rose, mais au moins ils se touchent, vibrent ensemble, interférent par leurs racine ; mais qui peut imaginer la détresse de la plante ou de l’arbre sur un balcon ou une terrasse. La plupart tombent amoureux de la gouttière qui se trouve à leur côté, mais celles-ci se dérobent. Chantez avec nous la complainte de l’amour impossible entre l’arbre et la gouttière.

LA COMPLAINTE

Frédéric DESCHAMPS

MICOLOULIERS ET ARBRES DE JUDÉE

Micocouliers (Alisiers pour les Nîmois) et arbres de Judée sont plus que le palmier, les arbres emblématiques de notre ville. Arbres austères, ils savent résister à la chaleur et la sécheresse et sauront donner une ombre profonde en été. Il est marquant comme leurs troncs sombres deviennent presque noir quand la pluie s’abat sur la ville.

Micocouliers et arbres de Judée semblent se refuser à la domestication, l’un ne supportant pas l’élagage et l’autre choisissant la moindre rocaille avec un peu de terre pour faire un surgeon qui donnera un arbre tortueux à la recherche du meilleur rayon de soleil.

C’est au printemps que les deux arbres redonneront avec un vert pale et un pourpre rosé, ses couleurs à la ville. C’est le moment où il faut lever les yeux pour regarder le soleil aux pieds de leurs troncs et à travers leurs branchages.

Fabrice JURQUET

J’ai choisi de travailler sur le cimetière protestant de Nîmes. Je m'intéresse beaucoup au paradoxe et à la dualité de la vie. Avec leurs portées symboliques, les arbres et les cimetières permettent de travailler sur les rapports bien sûr du vivant et de la mort. Cependant, dans le cadre du projet "Regards sur la Ville 2024", je souhaite surtout me concentrer sur les rapports végétal/minéral, horizontalité/verticalité, absence/présence.

En tant que photographe documentaire, mon travail se porte naturellement sur les lieux de mémoire. Le cimetière protestant est à la fois un symbole historique pour la communauté protestante, mais est également un marqueur dans le pays d'un changement sociétal considérable. En dehors de toute considération cultuelle, le cimetière protestant de Nîmes, avec tout son bagage historique, a davantage un rapport à la vie qu'à la mort.

Afin d’appuyer le rapport à la nature et la dimension transitoire de la vie, je voudrais créer des tirages photographiques appelés "Anthotypes" dont le matériel photosensible est fait à partir de plantes. Le résultat ne sera pas des images en noir et blanc mais teintées de la couleur du jus des plantes choisies. Cela rend le travail écologique et potentiellement éphémère s'il se trouve en contact avec la lumière du soleil. Ces propositions artistiques et symboliques o rent à chacun une liberté d’interprétation très vaste. Or n'est-ce pas là l'objet de la photographie ? Donner un espace de liberté à tous.

Le cimetière protestant de Nîmes est à l'image de cette liberté recherchée : la diversité de son esthétique, sa végétation plus ou moins contrôlée, sa place dans l'histoire, révèlent un lieu d'une rare beauté et pour le photographe, un lieu comportant une certaine magie, il faut bien l'avouer.

Gwénaëlle BOURRIAUD

CE VÉGÉTAL VA DONNER NAISSANCE À DES

COMPOSITIONS GRAPHIQUES IMPRÉVUES.

J'ai souhaité aborder ici le végétal comme un élément perturbant l'urbanisme de la ville. J'explore le végétal qui jaillit du béton, du goudron, qui jaillit dans les bouches d'égout et sur les trottoirs. Il est présent partout à notre insu. Ce végétal va donner naissance à des compositions graphiques imprévues.

Jocelyn BANABERA

Ils sont là, ou non, ils ont été négligés, supprimés, abattus, jusqu’à ce qu’on éprouve l’absolue nécessité de les préserver, de les choyer, de les réintroduire car ils sont devenus un élément vital pour notre survie : les arbres.

Les arbres dans la ville, par leur présence sont des témoins, des acteurs, des marqueurs de nos existences nous raccordant comme un cordon ombilical à cet écosystème que l’on appelle simplement la vie, avec lesquels nous partageons un destin commun.

Laurence CHARRIÉ

On nous traite d’herbes folles ! pourtant, regardez-nous de près, nous sommes dignes, tenaces, sans nous, comment orneriez-vous vos trottoirs, vos plaques d’égout, vos caniveaux ? Et puis, n’oubliez pas, nous sommes des êtres vivants alors laissez-nous vivre !

HERBES

FOLLES...

Marcelle BOYER

Le Stade de l’Assomption, un des rares poumon vert du sud de Nîmes, va bientôt disparaitre. En e et, le prolongement de la Voie Urbaine Sud est en pleine réalisation pour désengorger l’intense circulation de l’avenue du président Salvador Allende. Une première partie, déjà réalisée, démarre du rond-point Paul Emile Victor pour se terminer au Chemin de la tour de l’Évèque. Le tronçon N°1, actuellement en construction, débute à la Pépinière Pichon, maintenant elle même disparue, pour se terminer à la Route d’Arles . Ce tronçon doit traverser la partie nord du stade de l’Assomption en biais et de ce fait, grandement endommager cet ilot de verdure. Mon projet sur les arbres et la nature de ce petit carré de verdure est d’explorer pendant 1 année le ressenti, la quiétude, l’observation des détails vus et perçus par les promeneurs de ce parc.

DERNIÈRES PERCEPTIONS DE LA NATURE DU STADE DE L’ASSOMPTION

Chantal AURIOL

REGARD'ARBRE

L’arbre occupe une place majeure dans l’histoire et l’environnement de l’humanité. Parmi les éléments vivants il est, pour certaines espèces, celui qui a la plus grande taille et la plus grande longévité. L’arbre est à la fois un repère spatial et temporel. Sa verticalité, qui fait le lien entre terre et ciel, lui a donné un caractère sacré. Il nous procure nourriture, protection, bien être tout en nous fournissant des médicaments et des matières premières nécessaires à nos activités. Tout autant de bienfaits qui nous rendent l’arbre indispensable. Mais il semblerait qu’il soit tout aussi indispensable à ses semblables. Car il existe entre les arbres une communication souterraine et des échanges qui leur sont vitaux, une forme de vie sociale et de solidarité. Pourtant nous le considérons bien souvent comme un simple élément architectural décoratif ou utilitaire sans se soucier de ses besoins. Plutôt qu’aux arbres remarquables de la ville, par leur beauté, leur essence, leur histoire, j’ai voulu rendre hommage, au travers de ces portraits, à ces arbres qui sont plantés et isolés dans un espace minéral et artificiel, comme le sont les zones commerciales et périurbaines, et à qui nous infligeons des contraintes et des agressions liées à nos modes de vie, de loisirs et de consommation. Ils méritent aussi notre regard et notre respect.

Ils méritent aussi notre regard et notre respect.

CONCOURS ARTXINÎM #1

LES PARTICIPANTS

Troisième édition d'ArtXiNîm, programme qui vise à valoriser à la fois le patrimoine architectural du département du Gard et le travail de photographes amoureux de l'urbain. Contrairement aux deux précédentes éditions qui puisaient amplement dans le fond et les collections de NegPos Centre d'art et de photographie de Nîmes, celle-ci s'est construite autour d'un concours appelant à documenter sur l'architecture singulière. Le résultat de cet appel est à la hauteur de nos espérances, l'excellence et le singulier sont au rendez-vous ! Merci à tou.te.s les participant.e.s, rendez vous en octobre prochain pour la remise des prix et l'inauguration de l'exposition !

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Mon voisin Modesto Gardien singulier de l'architecture modeste

ROUBEAU

Sca er ce QR code pour découvrir les clichés de nos par cipants, en grand format, ainsi que l'histoire qui se cache de ière chacune de ces photos...

" L'Architecture Singulière "

2

VIOLETTE JARNOT

Abstraction architecturale

La déesse poliade des deux mondes 3

JOCELYN BANABERA

YANN

BRAVO AUX PARTICIPANTS !

ALAIN THONNERIEUX

Portrait de l'homme au pantalon de feu devant la maison carrée

GÉRARD FRANCESCONI Nemausus Passé et Présent

Un temps d'arrêt

À l'ombre des Nuits Nîmoises

SARAH MALCLES Rouge
VANESSA SEGURA
SARAH DURAND Salle 300
CORENTIN MAUREL
YANN LE FLOCH Waterline
MISA ATO Anatomie du vide
CHRISTINA ZÜCK Rue Galilée; Valdegour
ALICJA PAKULSKA Le Contraste

GAMBETTA PHOTO

Amoureux de sa ville et de ses quartiers, NegPos Centre d'art et de photographie de Nîmes n'a pas hésité une seconde à donner de la lumière à cette expérience citoyenne et photographique produite depuis quelques années par le Comité de quartier GambettaRévolution. Le thème, en phase avec celui des Villes Invisibles 2024, a été magistralement abordé par les jeunes et moins jeunes photographes documentaristes. Toujours dans le droit fil de l'éducation populaire et de la valorisation des créations amateurs, c'est avec un grand plaisir que nous vous o rons ces regards frais et perspicaces sur la présence de la nature dans ce quartier cher à notre cœur.

Le 7ème Concours-Photo du Comité de Quartier Gambetta-Révolution de Nîmes, s'est déroulé de janvier 2024 au 20 mai minuit. Le thème en était "Quartier vert, Quartier vivant".

Vous pouvez retrouver toutes les infos et les photos de cette édition 2024 sur le site : concoursphoto-gambetta-revo.jimdo.com

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ÉRIC RIBOT "QUARTIER EN COULEURS"
CATHERINE CHIESA "SAUVAGEONNE"
THIBAUD FERRIER "LEVER LE VOILE SUR LA NATURE"

" Quartierquartiervertvivant "

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MATHIAS MAZAURIC "FENÊTRE"
MARIE SALES "LA NATURE REDONNE LA VIE"
LINA KARMOUNI "AU COIN D'UNE RUE"
ONDINE MARRON "ESPOIR"
COLINE CHAPOULIE HEREL BARBIER LINE CHAPOULIE HEREL BARBIER INE MARRON "DE LIERRE ET DE FER"

UNE SORTIE AU ZOO DE MONTPELLIER

par les jeunes du MakerSpace NegPos

Dans le cadre des Villes invisibles, il s'agit notamment de documenter sur les aspects urbains les plus méconnus ou ceux qui posent questions. Le MakerSpace Negpos a organisé une sortie au zoo de Montpellier en décembre 2023. L'idée est de faire découvrir cet espace et ses habitants aux jeunes qui n'en ont pas forcément connaissance. Si l'animal sauvage est mieux traité qu'auparavant, si son espace de vie est plus « similaire » au naturel, il n'en reste pas moins que l'existence des zoos comme celle des cirques qui présentent des animaux est aujourd'hui en débat...

J’ai vu au z des girafes e es avaient des longs cous, c'était incroyable!

Ils étaient une vingtaine dont la majorité des enfants qui fréquentent l'association. Divisés en trois groupes supervisés par les accompagnateurs : Khadija, Asma, Samirat, Arriadin, Hind, Yasmine, Safaa et l'animateur du MakerSPace, Fabrice TOSATTI. Chaque groupe avait un ou deux appareils photo afin de réaliser un reportage de la journée. Ce sont ces photos faites par les enfants et les jeunes accompagnateurs que nous vous présentons dans ces pages et qui préfigure une nouvelle exposition du MakerSpace Negpos qui inaugurera en octobre prochain.

Au z j’ai vu des lions et des guépards, ils courent très très vite et se déplacent très vite au i mais ils sont très dangereux.

Le zoo, était grand, il y avait tous les animaux, c'était trop bien.

Au zoo j’ai vu des zèbres ils étaient magnifiques avec leurs rayures blanches et noires, c’était mon animal préféré. j’ai aussi vu des rhinocéros faire leurs besoins, c’était hallucinant.

Il y avait plein d'animaux j'ai beaucoup aimé la sor e au z .

Au zoo j’ai aussi vu des singes, ils étaient pas gentils car ils se battaient entre eux mais leur manières de sauter entre les branches était surprenante ! ils se déplacent trop vite !

J’ai vu au zoo des rhinocéros

ils étaient géants et gros, ils faisaient 100 fois ma taille

La sor e au z était surprenante plein de surprises j’ai beaucoup aimé ce e sor e car j’ai pu découvrir beaucoup d'animaux que je ne co ai ais pas.

J'ai vu des lions ils étaient grands

CEUX DU TERRAIN

Au Cornillon, dans la Plaine Saint-Denis (750 hectares situés au Nord de Paris), là où s'est construit le Grand Stade de France, vivait une communauté d’individus Sans Domiciliation Fixe, certains depuis treize ans. Pour presque tous, ce ne fut pas un accident de parcours, ce fut une installation. La construction de cabanes, l’organisation pour vivre, seul, avec d’autres. Pendant plus de deux ans, de l’annonce o cielle de l’édification du stade, à la dernière expulsion en mai 1995, Marc PATAUT a entrepris un patient travail photographique par lequel il a mêlé son intimité à celle qu’avait su costruire cette communauté précaire.

"Jeudi, le 19 janvier 1995, le long du canal Saint-Denis, un ciel plombé d’hiver. Marc me montre l’écluse, cinquante mètres plus bas. C’est là qu’ils allaient chercher l’eau. C’était le passé, quand ils vivaient sur le terrain, enfin ceux dont on va parler, Noël, Stéphane, Joël, Guy, Eliane, leurs deux filles Natacha et Séléna, il y avait aussi, que je n’ai pas connu, Slavek qui est reparti à Prague, Alain qui avait sa cabane à côté de Joël, Germain et sa fille qui se barricadaient à l’écart des autres. Les uns après les autres sont venus s’installer là, un jour. Certains y vivront sept ans, cinq ans, quatre ans, Noël lui ce sera treize ans, d’autres quelques mois. Pour presque tous ce ne fut donc pas un accident de parcours, ce fut une installation. Une décision prise.

Dimanche 03 juillet 1994, la photo de famille.
Dimanche 03 juillet 1994, la photo de famille.

La construction de cabanes, l’organisation pour vivre, seul, avec d’autres, une vie à soi digne, quotidienne, à travers les saisons sur un terrain qui tenait par endroits de la prairie, aux portes de Paris, en contrebas de la A 1 et de la A 86. Aujourd’hui il n’y a plus que Noël sur le terrain. [...] Le terrain a été retenu pour la construction du Grand Stade, en vue de la coupe du monde de football en 1998. Les expulsions sont méthodiques. Dans quelques mois démarre le chantier. [...] Des gravats, des fers à bétons tordus s’amoncellent, attendent comme des questions sans réponse. [...]

Seul Noël résiste, il vit là, dans sa tente, en bordure du terrain comme dans la limite extrême, délogé déjà plusieurs fois. [...]

Samedi 20 août 1994, la partie de pétanque.

De la vie vécue là, du bonheur qui a existé malgré les conditions et dont chacun parle, il reste leurs souvenirs, et les photos de Marc. Noël n’a pas voulu reconstruire, il a planté la tente qu’on lui a donnée l’été 94 et cet hiver il l’a bâchée de plastique contre le froid, le vent glacial. Il attend, il est en attente depuis dix mois d’un logement annoncé. Il s’est aperçu que c’était le gage d’un contrat-piège. Un logement au sein d’un foyer, sans indépendance, sans autonomie, sans liberté. Noël s’est toujours assumé seul, et le revendique.

Dans quelques mois

L’espace autour de soi, c’était une sorte de respect.

Comme tous ceux qui vivaient sur le terrain. Ne se fiant qu’à leurs forces, leur ingénuité, leur malice, leur endurance, pour s’accorder avec leur goût de la vie. C’était vrai l’été surtout, avec la vie dehors, les repas devant les cabanes, les parties de pétanque. Il y a quinze ans, Noël s’est trouvé du jour au lendemain sans logement à la sortie de deux mois de préventive pour une bagarre qui avait mal tourné et deux policiers frappés. Sa femme avec sa fille partie, sans laisser d’adresse, l’appartement rendu. Je n’ai pas voulu me réinsérer, j’ai préféré me débrouiller. [...] J’ai été délogé, j’ai retrouvé un endroit près du canal, puis les bulldozers sont arrivés, ils ont détruit ma cabane. Alors je suis venu sur le terrain. J’étais le premier à m’installer. [...] c’est le passé qui leur manque, la vie entre amis, l’entraide et la compréhension qu’ils connaissaient. Par nécessité, et parce que c’est leur mode de vie, leur rapport à la vie. Quand

Samedi 15 août 1994, l’intérieure de la maison de Joel.

Stéphane rappelle cette époque sur le terrain, il y a dans sa voix une ferveur qui dit la joie et la liberté qu’il ressentait dans ces moments, définitivement perdus depuis qu’il vit seul dans son préfabriqué posé à un coin de rues. Il est confronté tous les jours à la bagarre possible. Des types agressifs rôdent, l’interpellent, se moquent. On lui volera sa carte d’identité, dont il était si fier puisqu’elle avait porté à la mention du domicile : « Terrain du Cornillon, Saint-Denis ». [...]

Joël ne dort pas de la nuit à cause du bruit. Le calme du terrain lui manque, la place autour. L’espace autour de soi, c’était une sorte de respect. Vendredi 31 mars, nous allons rendre visite à Noël dans son nouveau logement à Bondy. [...] Noël paraît tellement mieux là où il est aujourd’hui. D’avoir un lieu qui le protège lui a redonné un temps à lui. Joël parle peu et encore moins depuis qu’on lui a fait quitter sa cabane

sur le terrain. Aujourd’hui il paraît aux abois. Sur les photos qu’a prises Marc à l’époque du terrain je ne le reconnais pas. Je vois un homme solide, au visage serein. Il a maigri, il paraît épuisé nerveusement. Il n’aime pas cet appartement au rez-de-chaussée sur la rue, il se tient dans la chambre parce que la grande fenêtre donne sur un petit bout de terrain où arrive le soleil. Il va tout lâcher, partir. Noël pense que c’est une folie d’abandonner un logement si di cile à obtenir. Ce n’était pas sur le terrain, c’est relogé dans cet appartement, que Joël se sent mal, déraciné, en trop, sans joie, sans réalité. Il sent une telle violence en lui, il le raconte à Marc, contre le voisin noir et ses amis qui se couchent tard et font du bruit, contre les Arabes qui dans la rue l’agressent, une telle violence en lui, à vouloir les tuer, une violence qui lui fait mal, dit-il. [...]

Dimanche 3 juillet 1994, le pique-nique dominical, Slavek et Stéphane.
Samedi 15 août 1994, l’intérieure de la maison de Joel.
Vendredi 14 janvier 1994, La Maison de Jorges.
Mercredi 15 Juin 1994, la partie de pétanque, Séléna, Natacha et Noel.
Ghislaine DUNANT

AUX ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DU GARD

Archives départementales du Gard

365 Rue du Forez - 30000 NIMES

Entrée libre

Du lundi au vendredi de 8h30 à 17h (sauf jours fériés) www.archives.gard.fr 80 ANS LIBÉRATION DE

Du 1er juillet au 30 septembre 2024

Cette exposition a obtenu le LABEL MISSION LIBÉRATION de l’État, gage de reconnaissance de la qualité du travail engagé au service de la Mémoire.

Le Camion numérique, quésaco ?

bilan de l’année #1

LeCamionNumériqueestuntiers-lieuculturelitinérant incluantunfablabimageetsonnumériqueainsiqu’une Micro-Foliemobile.

Ceprojetsatelliteducentred’artetdephotographie NEGPOSaétélancé surlesroutesdel’agglomérationen septembre2023avecpourobjectifdedémocratiserla culture,réduirelafracturenumériqueetpréserverla mémoirecollectivedenotreterritoire.

Poursa première année, leprojet du Camion Numérique a touché plus de 1000 personnes !

Sonactionphareestle PetitAtlasdessavoirsetsavoir-fairedes habitantsdeNîmesmétropole quisedéclineendeuxvolets:l’un danslecadrescolaire,l’autredanslecadrepériscolaireetdans lesquartiers.L’actionaainsiétémenéeauprèsde215élèvesde CM1etCM2entreseptembre2023etjuin2024,puisavecdes habitantsduquartierPissevin/Valdegourenjuillet2024,en partenariatavecl'EPN(espacepublicnumérique)dela MédiathèqueMarcBernardainsiqueleCACN(centred’art contemporaindeNîmes).

Enparallèle,l'équipeduCamionNumériqueaconduitplusieurs prestationsculturellesauprèsdescolaires,depublicadulteet d’enfantsdanslecadrepériscolaire.LeCamionNumériquea égalementétévuàplusieursévènements,commelorsde l’évènementfamiliale“rueauxenfants,ruepourtous”àPissevin (novembre2023)oulorsdelakermessedelaContemporainede Nîmes(juin2024).

Cettepremièrephaseduprojetapermisdeposerlesjalonsde sonactionculturelleetnumérique,principalementauprèsdes scolairesdel'agglomération.L’équipeduCamionNumérique prévoitpourlesannéesàvenirdedéveloppersesactionspour lesfamilles,adultesetpersonnesâgéesdanslecadred’actionsde préservationdelamémoirecollectivedesterritoires (numérisationdecartespostalesetphotosanciennes)etde médiationsartistiquesetculturelles(ateliersartistiques, conférences).

Le

44

interventions en primaire

soit 1 médiation pour des maternelles sur le thème de la photographie à l’école et 43 séances pour le projet Petit Atlas des savoirs et savoir-faire des habitants de Nîmes métropole.

Leprojet“PetitAtlas”metenvaleurlessavoirs empiriquesetlamémoirecollectivedeshabitantsdes communesetdesquartiersdeNîmesmétropoleen privilégiantlesliensaveclesaînés.Uneexposition collectiveenjuindernierapermisauxfamillesde découvrirl’ensembledestravauxdeleursenfants.Une versionvirtuelleduprojetestégalementdisponiblesur lesiteinternetdeNegPos,onglet“Satellites,Camion Numérique”.

LeprojetaétémenéavecdeuxclassesdeCM2de l'écoleAndréChamson(quartierMasdeville),les classesdeCM2etCM1-CM2del'écoleEmileGauzy (quartierBeausoleil),laclassedeCM2del'école MargueritteLong(quartierRouted'Arles),lesclassesde CM2etCM1-CM2del'école JulesFerrydeSaint-Genièsde-MalgoirèsetlesdeuxclassesdeCM2del'école élémentairedeCaveirac.

présentations du projet 4

notamment pour le club des sociétaires de la Banque Populaire du Sud afin de leur présenter les lauréats de la Fondation BPS, ainsi que pour les professeurs d’arts plastiques du Gard pendant leur journée de formation à Nîmes.

5

participations à des évènements

Novembre : Rue aux enfants, rues pour tous, quartier Pissevin Février : Festival Pas Sages ! (de l’art), quartier Route d’Arles

Juin : Les Conviviales, quartier route de Beaucaire ; Festival Zoom olympique, quartier Valdegour ; La Kermesse de la Contemporaine de Nîmes, quartier Pissevin.

interventions dans le secondaire

soit 17 prestations Expériences immersives, 1 conférence Dans l’œil du photographe et 1 atelier Pratique de l’exposition numérique. Ces prestations sont disponibles sur le Pass Culture.

Expériencesimmersives- de la6eàlaTerminale

Pendantcetteintervention,lesélèvesviventune expérienceimmersivegrâceànoscasquesderéalité virtuelle.4thèmesauxchoix:ClaudeMonetet l'impressionnisme,Caravageetleclair-obscur, Teotihuacan,grandecitédel'AncienMexiqueet Pompéicitéantique.Unemini-conférenceintroduitla vidéovisionnéeen3Dpuispendantqu’unepartiedu groupeexpérimentelescasquesderéalitévirtuelle,les autresdécouvrentlemuséenumériquedelaMicroFolie.

Pratiquedel’expositionnumérique- Terminale

Aucoursdecetatelier,plusieurséquipescuratoriales imaginentuneexpositionsurlathématiquedela créationartistiqueàl’èredel’IA.

Ensemble,ilsdéfinissentlefilrougedel’expositionet choisissentdesœuvresparmiunesélection.Puis, selonleursmissions,ilsréalisentlascénographiede l’expositiondansunespacevirtuel,écriventletextede présentationdel’exposition,créentsonafficheet imaginentunemédiationavecdesoutilsnumériques. Lestroispôlesdel'équipecuratoriale(scénographie, communicationetmédiation)travaillentensembleet seconcertentrégulièrementpourgarderune cohérencedanslaproductiondel’équipeentière.

Al’issuedel’atelier,lestroiséquipesprésententleur expositionaurestedelaclasseetexpliquentleurs choix,leurspartisprisetleurutilisationdesoutils numériques.

animations en périscolaire

soit 3 ateliers Escape Game: Egypte Antique et 1intervention Expériences immersives.

L’EscapeGame:ÉgypteAntique propulsesesparticipantsen l’an2070oùilssontlesétudiantschanceuxd’uncélèbre professeurd’archéologie.Lesarchéologuesdecette époqueontaccèsàunetechnologieincroyable:des machinesàremonterletemps!

Lesétudiantsparticipentàunerecherchedontlebutest dedécouvrirletombeaud’unpharaonlégendaire, renfermantunsarcophageenor.Maisaumomentdefaire partdesesinstructions,leprofesseurestinterrompupar l’undesétudiantsquiaactionnélamachineàvoyagerdans letemps.Ilsseretrouventtousdansl’Égypteantiqueavec danslesmainslesprécieuxdocumentsderecherchesdu professeur.Àeuxdelesdéchiffrerpourretrouverle tombeaudupharaon!Àl’aidedujeuvidéo DiscoveryTour byUbisoft,lesaventuriersdès10ansdécouvrentl’Histoire toutens’amusant!

LeCamionNumérique aétévudansles quartiersnîmois, danslesvillagesdela métropoleetmême surlesroutesdu département!

Raymond SALVAJE

Réalité ou fiction

Dans l’infinité des phénomènes qui se passent autour de moi,  j’en isole un. J’aperçois par exemple un cendrier sur ma table, le reste s’e ace dans l’ombre.

Si cette perception se justifie  :  j’ai remarqué  le cendrier parce que je veux m’en servir,  tout est parfait. Si j’ai aperçu le cendrier par hasard et ne reviens pas là-dessus, tout va bien aussi.

Mais si, après avoir remarqué ce phénomène sans but précis  j’y reviens,  pourquoi  y revenir si il est sans signification ? Ainsi il signifie quelque chose puisque j’y suis revenu.

Voilà comment par le simple fait de s’être concentré  sans raison une seconde de trop sur ce phénomène,  la chose commence à être un peu à part, à devenir chargée de sens.

Est-ce oui ou non un cendrier ordinaire et pourquoi chercher à argumenter  s’ il est ordinaire ?

Voilà comment un phénomène devient une obsession.

La réalité serait-elle dans son essence,  obsessionnelle ? Etant donné que nous construisons nos mondes en associant des phénomènes,  je ne serais  pas surpris qu’au tout début des temps il y ait eu une association gratuite et répétée fixant une direction dans le chaos et instaurant un ordre.

Il y a dans la conscience quelque chose qui en fait un piège pour elle-même.

On considère le monde, l’univers  comme une entité unifiée compacte et homogène ; alors qu’ils ne sont qu’une suite de rapports liés entre eux.

Je ne photographie pas ce que je vois mais ce que j’ai vu ou ce que je vais voir.

Réalité ou fiction ?

Regarder : considérer, examiner, inspecter, scruter,  observer, fixer, consulter, estimer, juger, voir, lorgner…

BIO

Bruno SOYRIS alias Raymond SALVAJE, né en 1963. Originaire d'un village héraultais qu'il quitte au début des années 1980 pour aller vivre à Montpellier. Mort en avril 2023.  Il laisse une œuvre conséquente de 1000 à 2000 négatifs et diapositives mais également de tirages, de notes, de croquis. Le nombre de documents constituant le fonds est actuellement en cours d'estimation, Homme de rencontre il commence à s'intéresser à la photographie peu de temps avant de suivre une formation en communication avec Peuple et Culture à Montpellier et de parfaire ensuite sa formation à l'Université de l'Image et du Son à Marseille. Il gardera le contact avec les cadres de Peuple et culture et participera à plusieurs projets dont : les projets dans le cadre de l’O ce Franco Allemand pour la Jeunesse OFAJ, la mission d’échanges avec Dakar, la Biennale de Jeunes Créateurs de Lisbonne, celle de Turin. Il s’est engagé dans un convoi civil humanitaire pour la paix en Ex-Yougoslavie et s’est rendu à Mostar en Bosnie pour témoigner comme photographe

de la situation entre Croates et Bosniaques, un an avant la fin des conflits. Créateur à multiples facettes, il participe à l'élaboration d'un livre sur le graph-art, aux Presses du Languedoc en tant que photographe-sociographe : « Le langage des murs » sous la direction de Jean-Marie Marconot, chercheur CNRS. Il prend comme nom d'artiste Raymond Salvaje, en 1990  peu avant sa rencontre avec Olivia Grandville danseuse pour la Compagnie Bagouet. Rencontre importante qui va le pousser à s'interroger plus avant sur l'acte de création. Une grande partie de son travail de photographe est basée sur une recherche de la représentation du corps féminin.

Toujours à Montpellier, il va se rapprocher du groupe d'artistes Montpelliérains réunis autour de Jean-Paul Bocage, Loubat, Nat ou encore Karen Thomas ; mais ce sera surtout la rencontre avec Isabelle Marsala en 1995 qui va réorienter sa créativité. En e et, ils vont créer ensemble " Salvaje Productions" dans l’objectif d'éditer une série de carnets présentant leurs

travaux respectifs et ceux des artistes gravitants autour de l’atelier du "Garage", lieu d'exposition et d'échanges dans le quartier des Beaux Arts, devenu un endroit couru du milieu artistique montpelliéraine L'oeuvre de Raymond Salvaje est diverse, riche et nuancée. Elle comporte beaucoup de photos de recherche et de création autour du nu féminin et de la gestuelle féminine ; les photos de défilé de la créatrice de mode Véra, autre figure montpelliéraine, lors de la biennale de Turin et en dehors, témoignent de l’intérêt du sujet pour le photographe. Confronté très jeune à la mort et à des drames familiaux, Raymond Salvaje vivait des éclairs de lucidité sidérants sur l'éphèmére de l'existence.  Artiste chaleureux, poète et amoureux des images et des dessins, il a caché une nature d'écorché vif derrière un humour décalé. Dandy d'une exigence terrible envers lui-même il n'a eu de cesse de se surveiller et de s'interdire de se prendre au sérieux au risque de douter de sa légitimité.

ENTRETIEN avec Isabelle MARSALA

Quand et comment avez-vous rencontré Raymond SALVAJE ?

J’ai rencontré Raymond SALVAJE dans les années 90. Nous vivions tous les deux dans le quartier de la gare de Montpellier et nous avions beaucoup d’amis communs. Nous nous croisions donc à la fois aux vernissages et autres évènements culturels, mais aussi dans la rue et petit à petit nous avons entamé notre (longue) discussion personnelle et artistique…

Pouvez-vous nous parler de son travail ? De sa manière de travailler  ?

Il me semble qu’en dehors de ses années « photos », il n’a jamais parlé de « travail ». Il n’en faisait qu’à sa tête, il se connectait à l’instant, et pouvait passer d’un travail photographique très abouti à un crayonnage sur une nappe de restaurant, tout était à égalité. Vu de l’extérieur cela pouvait être vu comme hasardeux…, mais en donnant le même poids à chaque geste, il donnait une cohérence à ses « réalisations ».

Vous avez fréquenté les mêmes milieux, les mêmes groupes d’artistes notamment celui du « Garage » à Montpellier que vous avez cofondé avec Bocaj. Est-ce que vous pouvez-nous en dire plus sur cette collaboration et sur l’arrivée et la participation de SALVAJE au sein de ce groupe /mouvement ? Qu'est-ce que SALVAJE a apporté au groupe d'artistes et au « Garage » ?

L’atelier du Garage a existé durant 20 ans. Il s’est créé par évidence à une époque où les lieux d’expositions étaient rares mais où les artistes étaient bien présents. Au départ, c’était notre atelier de travail à JP Bocaj et moi-même. Il était spacieux, nous étions avides de montrer notre travail. Et naturellement, nous invitions nos amis artistes peintres, éditeurs, écrivains, musiciens, comédiens, créateurs de toutes sortes à partager cet espace une fois par mois. Raymond est arrivé assez rapidement à l’atelier et rapidement il a fait bouger les lignes. Avant, nous étions dans l’immédiateté de nos créations, lui voyait toujours trois cases devant.

Salvaje et vous-même avez comme sujet de prédilection les femmes, les portraits de femmes, vous à travers la peinture, lui avec la photographie. Pensez-vous que vous aviez la même approche ? Si oui, pouvez-vous expliciter, si non, qu’est-ce qui vous di érencie outre le médium ?

Salvaje avait cette qualité rare de donner la sensation à chacun de ses modèles qu’il (elle) était le centre de l’intérêt, il était en attention totale, capté par la présence de l’autre. Je pense que c’est cela qui donne à ses clichés cette profondeur et cette intimité un peu distante. Pour ma part, je travaille sans modèle. J’utilise les visages pour exprimer des sentiments, des pensées, des réactions. Il voulait capter les autres pour parler de lui, je recherche les autres à travers ma peinture. Complémentaires ?

Vous avez créé avec Raymond SALVAJE une édition « Le ventre et l’oeil  ». Pouvez-vous nous en dire plus sur le projet, d’où l’idée estelle venue ? Qu’est-ce que cela vous a apporté à vous deux ? Est-ce que cela a donné d’autres projets en commun ?

Les Editions Le Ventre et l’œil, créées en 1997, ont été une formidable aventure, exigeante, chronophage, une histoire de rencontres

artistiques. J’ai toujours aimé la multiplication des petits pains et SALVAJE avait une vision de ce que nous devions faire en prenant appui sur l’Atelier du Garage. 48 livres édités en 3 collections Carnets / Soleils / Miniplus. Tirage manuel limité (50 à 100 ex) pour des ouvrages soignés autour des arts plastiques et de la littérature. Sortie mensuelle avec vernissage des artistes édités à l’appui.

Pensez-vous que la "fréquentation" du Garage et de ses artistes a eu un impact sur le projet artistique de Salvaje et comment s'est-il intégré au groupe artistiquement et humainement ?

Vous vous êtes spécialisé dans la peinture au cours de votre carrière. Salvaje, lui, a photographié mais il a aussi beaucoup dessiné, que pensez-vous de sa création plastique ?

A travers l’Edition, SALVAJE a pu donner toute son ampleur à ses qualités de relations humaines. Il adorait trouver chaque mois un auteur, un écrivain et/ou un plasticien, aller visiter des ateliers, faire de nouvelles connaissances et découvrir le travail des artistes. De plus l’Atelier accueillait aussi régulièrement des comédiens, des musiciens, des créateurs de mode, etc… Beaucoup de monde et une émulsion créatrice qui l’ont amené à des croisements artistiques (son mobilier en fer forgé peint par Bocaj / ses photos mises en texte…) Il continuait aussi dans la discrétion d’écrire et de dessiner, toujours un calepin à portée de main. Dans cette optique il avait choisi des médiums simples, crayons, stylos, boîtes d’aquarelle.

Enfin, quel héritage, selon vous, a voulu laisser SALVAJE avec sa pratique photographique ?

Je ne pense pas que Raymond SALVAJE ait vraiment eu l’idée d’un héritage autour de sa création. Il créait parce que cela lui était nécessaire. Il explorait, il était totalement absorbé dans ce qu’il créait. Avec beaucoup de distance et d’humilité, et aussi beaucoup de rage et de prétentions. Personnalité complexe et double. Ami fidèle, amant volage, menteur invétéré, visionnaire rare, écorché vif, vrai créateur.

Portrait d'Elsa
Portrait d'une inconnue
CréaSud une action de l'Union Peuple et Culture, Dakar, 1996

CONFÉRENCES / PORTES OUVERTES / VISITES / EXPOSITIONS / DÉBATS / PERFORMANCES / ATELIERS / FILMS

LES JOURNÉES NATIONALES DE L’ARCHITECTURE 18, 19 ET 20 OCTOBRE

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