FOTOLOFT 21

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FOTOLOFT

HOMMAGE À HÉLÈNE FABRE BODY AS PROPAGANDA - STAND WITH UKRAINE COUP DE COEUR - VANESSA GILLES

Printemps - Été 2022

#21

COSMOLOGIES ET RAUL CAÑIBANO AUX RENCONTRES D’ARLES PHOTOGRAPHES À L’OEUVRE


SOMMAIRE SOMMAIRE AGENDA AGENDA ÉDITO....................................................................................................................3 ET SI TU T’EN VAS AVANT MOI.............................................................5-8 un hommage à Hélène Fabre par elle-même

BODY AS PROPAGANDA - STAND FOR UKRAINE........................9-16 par Kateryna Radchenko avec Roman Pyatkovka, Valeriy Miloserdov, Sasha Kurmaz, Mila Teshaieva, Sergiy Melnichenko, Myhailo Palinchak

COSMOLOGIES.........................................................................................18-23 en partenariat avec la galerie La Grande Vitrine (Arles) Regards croisés Afrique-Amérique latine avec Raul Ortega (Mexico), Tatiana Parcero (Mexico), Rahima Thiam (Sénégal), Bruno Cattani (Italie)

LA SOIF DE L’INDICIBLE............................................................................24 par Raul Cañibano en partenariat avec la galerie Aux Docks d’Arles

COUP DE CŒUR - Vanessa Gilles...................................................25-27 par Patric Clanet

ET SI TU T’EN VAS AVANT MOI un hommage à Hélène FABRE par elle même du 20 mai au 24 juin 2022, du lundi au vendredi de 13h à 18h ou sur rdv au 06 71 08 08 16 Vernissage le samedi 21 mai 2022 à 18h30 Galerie NegPos FotoLoft 1, cours Nemausus 30000 Nîmes https://negpos.fr – contact@negpos.fr

BODY AS PROPAGANDA - STAND FOR UKRAINE commissariat : Kateryna RADCHENKO avec Roman PYATKOVKA, Valeriy MILOSERDOV, Sasha KURMAZ, Mila TESHAIEVA, Sergiy MELNICHENKO et Myhailo PALINCHAK du 1er juillet au 30 septembre 2022, du lundi au vendredi de 13h à 18h ou sur rdv au 06 71 08 08 16 Vernissage le vendredi 1er juillet 2022 à 18h30 Galerie NegPos FotoLoft 1, cours Nemausus 30000 Nîmes https://negpos.fr – contact@negpos.fr

ANNIVERSAIRE DES 25 ANS DE NEGPOS le dimanche 3 juillet à l’ancienne Ecole Emile Gauzy, 1 Rue de Tunis, 30000 Nîmes M : 04 66 84 85 05 / 06 71 08 08 16 de 12h à 22h avec des expositions en extérieur, des projections en salle - mais aussi de la musique, un service de restauration sur place et la présence du Studio Photo mobile de Fatoumata DIABATÉ...

COSMOLOGIES en partenariat avec la galerie La Grande Vitrine (Arles) Regards croisés Afrique-Amérique latine avec Raul ORTEGA (Mexico), Tatiana PARCERO (Mexico), Ibrahima THIAM (Sénégal) et Bruno CATTANI (Italie) du 4 juillet au 4 septembre 2022, du mardi au dimanche de 11h à 19h 12 Rue Jouvène, 13200 Arles M : 06 85 74 46 50 LA SOIF DE L’INDICIBLE

PRÉLUDES PHOTO.......................................................................................29 Cours & Stages

par Raul CAÑIBANO, en partenariat avec la galerie Aux Docks d’Arles du 3 au 21 août 2022, du mardi au dimanche de 11h à 13h puis de 15h à 19h 44 Rue du Dr Fanton, 13200 Arles T : 06 24 25 88 79 / 06 71 08 08 16

STUDIO M - Max Alarcon.........................................................................30-31 Galerie Fotoloft NegPos : ÉQUIPE NEGPOS Directeur et fondateur de la publication : Patrice Loubon Rubrique Coup de coeur : Patric Clanet Webmasters : Joël Bothorel et Erick Soyer Formation impression 3D / Maker : Gauthier Quercia Médiation culturelle, communication et mise en page : Marie-Lou Tuquet

Stagiaires : Myriam Bisbis, Zinédine Aboufalah, Clara Fraisse, Léanne Louart, Marisol Caillat, Raissa Bakwo

1, cours Nemausus, Nîmes Ouvert du lundi au vendredi de 11h à 19h, samedi sur rendez-vous T : 09 75 20 95 89

Animation et médiation culturelle MakerSpace Valdegour : Fabrice Tosatti Services civiques MakerSpace Valdegour : Safaa Nahri et Othman Nahri Remerciements : L’association NegPos remercie particulièrement tou.te.s les bénévoles engagé.e.s auprès de nos actions ainsi que les personnes qui participent gracieusent l’accueil des artistes. Photographie de couverture : copyright Mila Teshaieva / Odesa Photo Days.


ÉDITO ÉDITO 25 ans d'histoire ce n'est pas rien. L'association NegPos* est officiellement créée au sein du R.A.K.A.N.**, place Gabriel Péri, le 3 janvier 1997 par Bernard Bouyé (photographe), Marie Vanhamme (journaliste) et moi-même, Patrice Loubon (photographe). Rapidement, les 3 associés posent les bases qui fonderont la structure pour des décennies. Telle la fameuse mission Regards sur la Ville à partir d'une idée de Bernard Bouyé ou le labo noir et blanc où s' initient les 1ères formations et se fomentent les 1ers projets collectifs. NegPos se détache volontairement du R.A.K.A.N. en 2001. L'association vole alors de ses propres ailes et enclenche par ce départ une nouvelle vie dans un nouveau lieu, autonome, rue de la casernette. Negpos se développe toujours depuis son origine de façon dynamique et inclusive. Le projet gagne à cette époque en visibilité et les actions abondent. Le collectif regroupe en 2002 une bonne partie du « mundillo » de la photographie nîmoise. En 2005, l'association est parvenue à créer jusqu'à 7 emplois aidés et réunit diverses générations et compétences (photographiques, rédactionnelles et technologiques). Suivant le fil des politiques publiques et de la disparition progressive des aides à l'emploi dans le champ de l'économie sociale et solidaire, la structure connait en 2006-2007 une 1ère profonde et brusque remise en question de son modèle et de son avenir. En 2007, un second volet de sa jeune histoire se clôt ainsi sur une déchirure et sur une implosion. Simultanément une refondation se met en place ouvrant une 3è phase de développement. A partir d'un bureau, rue Notre Dame, les « survivants » de NegPos redessinent progressivement les contours d'un nouveau projet. Plus ouvert sur la ville et en recherche de nouveaux partenariats afin notamment d'étendre le réseau de diffusion d'expositions. Si l'existence de la structure est aujourd'hui très liée à la ville de Nîmes et aux contextes périphériques dans lesquels elle a choisi de s'enraciner (Mas de Mingue, Chemin Bas, Route d'Arles, Valdegour, Pissevin) ce n'est pas un hasard. Ce choix est non seulement motivé par le profond désir de jouer un rôle socioculturel et mais aussi d'apporter des propositions artistiques de qualité à des populations qui en sont coupées, de participer ainsi activement à la « réactivation » des principes de l'éducation populaire auxquels elle adhère. Installée à présent depuis 2007 à la croisée du Boulevard Salvador Allende et de l'Avenue Général Leclerc dans le Némausus de Jean Nouvel à bord d'un duplex de 160m2 baptisé le FotoLoft et autre localisation, sur une terrasse de la promenade Newton à Valdegour avec ce que l'on nommera dans un premier temps l'Atelier de l'image NegPos puis plus tard le FabLab NegPos et pour finir aujourd'hui le MakerSpace NegPos, l'association s’envisage aujourd'hui dans de multiples dimensions : locales, régionales, hexagonales et internationales. Le volet régional et euro-régional s'est amplifié avec la création d'échanges réguliers et constructifs avec d'autres entités d'Occitanie mais aussi de Catalogne et d'Aragon : co-production d'un festival de photographie transfrontalier intitulé FotoLimo (Catalogne) et du programme de résidence LandLimo (Eurorégion Catalogne-Occitanie-Baléares), le soutien à des initiatives locales les festivals ImageSingulières (Sète), Les Boutographies (Montpellier), Les Azimutés (Uzès), le prix Phot'Oeil (Cerbère-Portbou) et les échanges Erasmus avec l'Institut de formation à l'audiovisuel Los Enlaces (Zaragoza). Au niveau national l'association s'illustre par des participations à des événements ou à des programmes d'expositions sur tout le territoire: Festival 7Off de Nice, Festival de Ciné Latino américain de Toulouse et de Biarritz, Maison de l'Amérique latine à Paris, Stimultania à Strasbourg, Festival de Vannes Photo, etc. L' international est soutenu par un réseau mondial de photographes et de partenaires établis dans plus de 16 pays et par le programme RESIST(E) actif depuis 2010 sous différentes appellations. Invitations ont été faites dans ce dernier cadre à des photographes et artistes du Maroc, du Chili, d'Afrique du Sud, du Mexique, de Chine et du Mali, d'autres se préparent : l'Ukraine, le Pérou et Cuba. Bref... car il faut à présent conclure cette petite présentation ! La vie de NegPos est un long fleuve tumultueux dont il va falloir aujourd'hui veiller à consolider le futur et à envisager la transmission. Nouveau pari et nouvelle direction. Au terme de ce 1⁄4 de siècle il est temps pour moi de passer le relai et de trouver un.e copilote qui permettra au « Centre d'art photographique NegPos » de s'institutionnaliser définitivement et de graver dans le marbre son devenir. Alors s'il y en a qui veulent s'y coller... je lance officiellement un appel aux candidat.e.s ! Accompagnement garanti 3 ans. Patrice Loubon Directeur du Centre d'art photographique NegPos

* Négatif/Positif en abrégé, du procédé d'impression argentique d'un positif à partir d'un négatif. **(Regroupement d'Associations Kulturelles et d'Artistes Nîmois, éphémère projet de friche culturelle et intense lieu d'agitation culturelle et sociale qui existera à Nîmes de 1996 à 2002).

architectes, designers, dessinateurs, graphistes, illustrateurs, peintres, plasticiens, sculpteurs

photographes Les différentes exploitations

adhérez, percevez vos droits d’auteur qui sont faites de vos œuvres

génèrent des revenus supplémentaires

qui vous sont reversés

par une société d’auteurs : la Saif ! 01 44 61 07 82 www.saif.fr

La Saif 82, rue de la Victoire 75009 Paris


CULTIVER LES RENCONTRES

Crédits photos istock - Création MGT

Spectacle vivant Arts visuels Patrimoine Livre et lecture

LE CONSEIL DÉPARTEMENTAL DU GARD SOUTIENT LA CULTURE


ET SI TU T’EN VAS AVANT MOI Un hommage à Hélène Fabre par elle-même

Printemps - Été 2022

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EXPOSITION : 20/05 AU 24/06 Galerie Negpos Fotoloft - Vernissage le samedi 21 mai 2022 à 18h30 Hélène ma compagne des si beaux jours et

de ses dessins, les cadres et tout ça, parce

partenaire en Photomaton était un électron

qu’elle prenait des photos comme on prends

libre, une fleur de pissenlit un peu sauvage

des notes et pour fixer quelques moments

et très lumineuse. Nous avions ce point

de poésies innocentes. « Une manière de

commun de porter notre attention sur des

mettre l’art sur son vélo, le matin, et de passer

détails insignifiants, des broutilles et c’était

la journée avec ce n’est pas cher et très

rassurant d’être dans cette permanente

gouteux » écrivait Christine Rodez à propos

communion sans le moindre mode d’emploi.

des Matons et cette formule lui va comme un

Une aventure télépathique malicieuse. Elle

gant. Les initiatives de Patrice pour accueillir

faisait beaucoup de photos bien avant nos

cette nouvelle Negposition ainsi que la future

aventures « Matonesque » un usage abondant

invitation de Pierrette à Etant donné en

mais tout en précaution qu’elle s’évertuait

juillet autour d’Hélène sont de tendres cartes

à minimiser et qu’elle ne voulait pas trop

postales à son adresse.

prendre au sérieux. Je ne sais pas si elle aurait assumée cette présentation de ses photos et

Christian Bonifas aka Mickey


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Printemps - Été 2022


Pierrette Gaudiat

SOIRÉE HOMMAGE Hélène s’est évanouie et nous sommes restés comme absents. Chacun avait avec Hélène une relation particulière qui n’appartenait à personne d’autre. C’est naturellement que certains ont manifesté immédiatement le besoin de créer pour lui rendre hommage, de parler à travers une création de leur Hélène. Nous avons proposé à tous ceux qui le souhaitaient de se joindre à nous pour organiser une exposition en hommage à Hélène.

Cette exposition rassemblera les créations, les images, les mots et autres formes de tous ceux qui ont répondu à cet appel, dont Jean Noël Avesque, Julie-Anne Barbe, Mélanie Bide, Jeanne Boadella, Christian Bonifas, Brigitte Conesa, Pierrette Gaudiat, David Gomez, Aglaé Gourdouze, Catherine Hachon, Rémy Leboissetier, Patrice Loubon, Pascale Marchesi, Joël Mas, Florence May, Florence Mirol, Daniela Montecinos, Eve Nuzzo, Nina Reumaux, Yves Rénier, Jean-Michel Thiriet, Joël Vernier... L’exposition prendra la forme d’une soirée hommage qui aura lieu le jeudi 7 juillet à partir de 18h30 à Étant Donné au 7 rue du Courtieu 30000 Nîmes

+ d’infos : atelier.etant.donne@gmail.com ou au 06 62 13 07 75 Printemps - Été 2022

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BODY AS PROPAGANDA Stand for Ukraine

du 01/07/2022 au 30/09/2022

Le corps et la corporalité ont toujours représenté des processus sociaux et culturels qui appartiennent à une période historique singulière. L’histoire du corps, ou la problématisation des catégories du corps, de la corporalité et de la sexualité, reflète les grandes tendances culturelles, politiques et économiques d’un temps donné. L’histoire du corps est l’histoire d’une époque. Au XIXe siècle, en Ukraine, il était rare de prendre des photos de corps nus. Il y avait généralement des photos de parties spécifiques du corps ou des photos commerciales imprimées spécialement pour les clients des maisons closes. Au milieu des années 1920, le corps est devenu un instrument de propagande, tandis que le sport est devenu une politique d’État. On pensait qu’un corps sain devait être associé à la puissance du pays.

Aujourd’hui et à travers cette exposition, nous est donné à voir une diversité de situations du corps ainsi que de positionnements esthétiques et politiques. Atomisation du point de vue, libération des expressions, le corps est pour ainsi dire «ultralibéralisé» à l’image de nos sociétés modernes. Exposition réalisée avec le commissariat de Katheryna Radchenko, fondatrice et directrice du festival Photo Days Odesa, dans le cadre du programme de soutien à l’Ukraine piloté par le réseau Diagonal avec les supports du ministère de la Culture et de l’Institut français. Avec Roman Pyatkovka, Valeriy Miloserdov, Sasha Kurmaz, Mila Teshaieva, Sergiy Melnichenko et Myhailo Palinchak. Commissariat : Kateryna Radchenko Commissariat associé : Patrice Loubon, directeur et fondateur du Centre d’art photographique NegPos (Nîmes)

du lundi au vendredi de 13h à 18h ou sur rdv au 0671080816 Galerie NegPos FotoLoft 1, cours Nemausus 30000 Nîmes https://negpos.fr –contact@negpos.fr 10 Printemps - Été 2022


Schwarzenegger est mon idole

SERGEY MELNITCHENKO «Schwarzenegger est mon idole» (2012_2013) est l’histoire de jeunes gars de Nikolayev (Ukraine) qui sont unis par une chose - c’est l’objectif de devenir le meilleur des meilleurs et ils feront tout pour y parvenir. Les photos montrent les jeunes qui font de l’athlétisme, de l’acrobatie, du fitness et du bodybuilding. J’ai demandé à l’un des garçons de me dire quel rôle son

hobby joue dans sa vie. Voici ce qu’il m’a dit : «Pour moi, mon sport est ce pour quoi je vis. Le contrôle quotidien et le travail acharné - cela me mène au succès. Le sport discipline un homme, lui permet de comprendre la valeur du travail, la valeur du choix. J’ai toujours voulu être quelque chose de plus qu’un homme ordinaire dans la rue, de plus colossal qu’un représentant

ordinaire de la société, alors dans mon sport je fais tout ce que je peux, parce que je veux atteindre le sommet». Pourquoi mes «modèles» sont-ils nus sur les photos ? Je pense que cela leur donne une sorte de courage et de naturel. Bien sûr, cela a aussi l’air drôle et ironique.

BIO Né en 1991 à Mykolayiv, Ukraine. Membre de l’UPHA - Alternative photographique ukrainienne. A commencé la photographie en 2009 et a participé pendant 10 ans à plus de 100 expositions individuelles et collectives dans le monde entier. Fondateur et conservateur de la galerie et de l’école du collectif MYPH (Mykolayiv Young Photographers). Lauréat de concours ukrainiens et internationaux, dont le

«Photographe de l’année» 2012, 2013 et 2016 (Kiev, Ukraine), «Caméra d’or 2012» (Kiev, Ukraine), l’un des 10 finalistes de la section Showoff dans le cadre du mois de la photographie à Cracovie 2013, shortlist du «Prix Pinchuk Art Center 2015. Leica Oskar Barnack Newcomer Award 2017». Participant à «Paris Photo 2017» et de Volta Art Fair dans le cadre d’Art Basel 2018, 2019, etc. Printemps - Été 2022

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SASHA KURMAZ Le livre comprend une collection de photographies vernaculaires à caractère pornographique. Les photos ont été trouvées dans les médias sociaux ou achetées sur des marchés aux puces. Elles ont été triées par clichés visuels : poses ou thèmes similaires. D’une part, ces photos sont perçues comme une collection sarcastique, d’autre part, comme un reflet de la réalité sociale. Ces clichés d’amateurs présentent un échantillon de la compréhension quotidienne de la sexualité et de la beauté. Il s’agit d’une recherche de la corporalité effectuée par les photographes euxmêmes ; des expériences et des reproductions de clichés pornographiques visuels à domicile. La production de simulacres domestiques permet de suivre les intersections entre le privé et le public dans une période de transformations sociopolitiques. BIO Sasha Kurmazis est un artiste multidisciplinaire postconceptuel ayant une formation de graffeur. Il utilise la photographie, l’intervention urbaine et les situations performatives à travers lesquelles il analyse les interrelations sociales et politiques qui abordent des thèmes à la fois poétiques et politiques. Le travail de Kurmaz est à la fois direct et ouvert à l’ inter- prétation. Il a participé à de nombreuses expositions et festivals internationaux et a reçu le ARTE Creative Award 2015 (Allemagne). Il a effectué des résidences dans le cadre du programme de bourses Gaude Polonia 2014 (Pologne), KulturKontakt 2015 (Autriche), EoFA 2017 (Suisse) et HIAP 2018 (Finlande). Son travail a été publié dans un large éventail de magazines internationaux, notamment FOAM, Vice, Liberation, Fisheye, Rolling Stones, ...

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Oh Yeah, Yea, Yea, Yea!


MILA TESHAIEVA

Souvenirs inconnus

L’Ukraine est resté pendant près d’un siècle sous le règne de la répression et de la peur, nous avions l’habitude de dire «n’oubliez jamais» le passé, mais en fait nous ne nous sommes jamais souvenus. Le passé de nos propres familles est marqué par l’absence, par une vérité provisoire. Dans «Unfamiliar Memories», je me penche sur l’idée de la «vérité» personnelle, ou plutôt sur l’interprétation de l’histoire à travers la vision personnelle et la reconstitution des histoires familiales. Dans les photographies, des Ukrainiens de diff rentes régions et croyances sont invités à reconstituer une scène d’un souvenir familial, qui peut être une histoire réelle ou imaginée. Les détails de ces souvenirs ont été traduits conjointement en tableaux chargés qui ont matérialisé une pensée en une performance, puis en une photographie. La traduction de la mémoire en image se présente comme une alchimie qui incite les spectateurs à s’interroger sur les histoires que nous suggérons de connaître. Comment mythifions-nous nos propres histoires ? Comment une vérité plus sombre pourrait-elle modifier nos perceptions personnelles ? Les photographies vont jusqu’à la racine de ces questions, soulignant l’inconstance de la mémoire et le chemin long et peut-être difficile de l’apprentissage et de l’acceptation de son histoire. BIO Elle a fait de l’identité nationale, de la mémoire historique et des questions connexes le centre de ses photographies au cours de la dernière décennie. Ses projets ont été exposés à l’échelle internationale, avec la récente rétrospective au MIT Museum de Boston, au Museum Art of West Coast (Föhr 2016), Haggerty Museum of Art (USA 2015) Blue Sky Gallery (USA 2015) parmi beaucoup d’autres. Ses œuvres font partie de collections privées et publiques en Europe et aux États-Unis et ont fait l’objet de deux monographies : Promising Waters (2013) et Insel Wesen 2016.

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BODY AS PROPAGANDA

VALERIY MILOSERDOV Novembre 1990, Ukraine, région de Crimée, Simferopol. La police disperse un rassemblement des Tatars de Crimée. La déportation des Tatars de Crimée est le déplacement forcé des Tatars de Crimée de leur patrie historique, la Crimée, du 18 au 21 mai 1944. C’est l’un des crimes du régime totalitaire soviétique. Depuis 1989, les Tatars de Crimée ont commencé à retourner dans leur patrie. Les autorités soviétiques n’ont rien fait pour les aider à rentrer chez eux, ni pour les indemniser pour les terres qu’ils avaient perdues. «En novembre 1990, je suis arrivé à Simferopol pour filmer la grève de la faim des Tatars de Crimée qui avait lieu dans le centre-ville, en face du bâtiment du gouvernement régional. Dix à quinze personnes portant des bandeaux de grève de la faim étaient assises sur des lits de camp près du monument de Lénine. Les Tatars ont exigé que les autorités leur donnent des parcelles de terrain pour construire des maisons et légitiment les nouvelles colonies déjà construites. Finalement, l’escouade anti-émeute s’est dirigée vers les participants à la grève de la faim et les a frappés à coups de bâton. Cela s’est passé très vite. Je suis le seul journaliste à en avoir été témoin.»

7 novembre 1991, Kiev. Pendant le conflit entre les nationalistes et les communistes lors du rassemblement consacré au 74e anniversaire de la Révolution d’octobre.

BIO Photo-journaliste et rédacteur en chef pour divers journaux et magazines soviétiques et ukrainiens, ainsi que pour la plateforme d'initiatives culturelles IZOLYATSIA.

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«Schèmes»

La série «Schèmes» - établit un parallèle entre les deux désirs utopiques de l’humanité : le désir insatiable d’inventer une machine à mouvement perpétuel et la recherche constante du corps parfait. En utilisant l’encre et la gouache, j’ai essayé de créer un espace commun à la photographie et au dessin. Un espace dans lequel opèrent l’absurdité des gestes, la primitivité des symboles et la manipulation avec le décor. La relation entre ces deux utopies illustre une polémique continue

entre les paradoxes esthétiques et conceptuels. Vous attendez. Le livre explore la relation entre l’ancienne imagerie soviétique et la photographie d’avant-garde soviétique. Dans ce livre, les photographies de l’auteur sont utilisées comme les pièces d’un puzzle - afin de les combiner en une image unifiée de la faiblesse féminine, de la sexualité et de l’ironie exprimées en termes de corps collectif.

ROMAN PYATKOVKA

BIO Il est l’un des principaux représentants de la photographie conceptuelle ukrainienne, le plus souvent associé à l’école de photographie des beaux-arts de Kharkiv. Pyatkovka est à l’origine d’un style de photographie qui remet en question l’éthique dominante du réalisme socialiste, le style qui a dominé la photographie et le cinéma soviétiques depuis le début des années 1930. Contrairement au réalisme socialiste, qui dépeignait des scènes d’une société communiste harmonieuse, les photographes de l’école de Kharkiv remettaient en question le statu quo en adoptant une esthétique contemporaine socialement contestable. L’utilisation par Pyatkovka de superpositions et de coloration à la main a contribué à définir ce

nouveau style, qui a continué à repousser les limites artistiques pendant et après les années Perestroyka, plus variées sur le plan artistique. En 1989, il a rejoint la National Society of Photo Artists of Ukraine (NSPAU). Pyatkovka a exposé dans le monde entier, notamment au Multimedia Art Museum (Moscou, Russie), au National Centre for Contemporary Arts (NCCA) (Moscou, Russie), au Museum of Ken Damy (Bresha, Italie), au Museum of Contemporary Photography (Chicago, États-Unis),[1] au Moscow Museum of Modern Art (Moscou, Russie), à The Navigator Foundation (Boston, États-Unis) et à ARTOTHEK (Nürnberg, Allemagne).

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Bilateral Rooms

MIKHAIL PALINCHAK La série Bilateral Rooms visualise le caractère changeant et délirant des systèmes politiques symbolisés par des formes architecturales temporaires. Elle recrée le dualisme de la réalité à travers des pièces de fortune de deux jours concues de manière totalement identique, encore et encore. Les œuvres d’art reflètent le paradoxe de notre époque - des salles temporaires pour la planification de stratégies à long terme. Le paradoxe des valeurs - des espaces minimalistes avec des sources de lumière artificielle où se façonne le destin de tous les pays. Le paradoxe des relations sociales - un délai serré pour parvenir à un consensus, alors qu’il ne reste qu’une heure pour une réunion. Dans ce lieu à huis clos, la réalité et l’illusion s’entremêlent étroitement, même si l’identité visuelle est perdue et que tout suit les règles du protocole et un scénario bien défini, sans aucune place pour l’improvisation. BIO Photographe de rue et documentaire ukrainien qui réside et travaille à Kiev, en Ukraine. Né en janvier 1985 à Uzhgorod, en Ukraine, dans une famille de photographes. Commence la photographie en 2008. Depuis 2012, membre de l’Alternative photographique ukrainienne (UPHA). 2014-2019 photographe officiel du Président de l’Ukraine. Participant à de nombreuses expositions et festivals tels que Odessa Photo Days, Thessaloniki Photo Biennale, Warsaw Photo Days, PHOTO KYIV art-fair et autres. Ses photos et projets ont été publiés dans le monde entier dans des magazines et journaux tels que TIME, The New York Times, Esquire, The Guardian, Forbes, Chicago Tribune, Los Angeles Times, Le Monde, Le Figaro, Liberation, Bloomberg, Spiegel, Stern, Paris Match, Newsweek, Financial Times, The Washington Post, etc.

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COSMOLOGIES

Raul Ortega

Regards croisés Afrique - Amérique latine

D

epuis 2020 nos vies ont été bouleversées et se sont d’une certaine manière arrêtées. Profitons de cet arrêt pour transformer cette suspension à un moment de bifurcation pour penser et mettre en œuvre la reconstruction de la connaturalité dynamique qui nous liait avec les autres êtres vivants présents sur notre planète. La pandémie a révélé nos multiples contradictions quant à nos façons de voir et de faire avec le vivant et nous également fait réfléchir sur notre relation au sacré au sens anthropologique du terme. L’angoisse de notre propre extinction doit nous faire agir sur nos rapports de domination-exploitation de tout ce qui nous entoure. Pour ce faire, il s’agit d’opérer à un renouvellement de nos cosmologies qui porte sur les êtres, les objets et les puissances censés peupler le réel ; sur leurs propriétés, leurs rapports, leur origine et leur devenir. Il nous faut « atterrir » comme nous le suggère Bruno LATOUR. Nous nous devons de réinventer de nouvelles cosmologies qui interrogent la façon dont on se représente le monde ; quels en sont les valeurs

et quel est la consistance du monde oú l’on vit. De nouvelles manières d’être au monde qui prennent mieux en compte les autres espèces vivantes, les plantes et animaux mais aussi les esprits. Pour recomposer ces nouvelles cosmologies les artistes sont probablement les mieux placés pour nous proposer des figures qui explorent de nouveaux régimes d’être au monde s’adossant sur les relations ancestrales qu’ont entretenus, ou entretiennent encore, les humains avec les animaux, les plantes et les esprits - Pour retisser cette relation symbolique de l’humanité à l’étendue terrestre et au cosmos, la galerie la Grande Vitrine et NEGPOS Centre d’art photographique se sont associés et vous proposent quatre artistes photographes contemporains ancrés sur les continents africains et latino-américains qui à leur manière se nourrissent de leurs cultures ancestrales pour inventer de nouvelles formes visuelles de cosmologies qui reconstruisent une relation rhizomique aux autres espèces vivantes sur la terre et qui redonnent toute sa place au monde du sacré. Printemps - Été 2022

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TATIANA PARCERO

OSSIS / CARTOGRAPHIE INTÉRIEURE

Dans le cadre de cette exposition thématique « COSMOLOGIES », la photographe mexicaine résidente en Argentine Tatiana PARCERO nous propose un corpus d’images issues de deux séries. « CARTOGRAPHIE INTÉRIEURE » (Cartografía interior) A travers la juxtaposition de films transparents sur des tirages photographiques qui font dialoguer des autoportraits de l’artiste avec des codex mayas, aztèques et mixtèques, elle nous propose de reconstruire et de redéfinir à sa manière des parties de son « corps intérieur » mettant en évidence des dimensions invisibles de son être. « OSSIS » Dans la série Ossis, Tatiana PARCERO incorpore dans des photographies de son corps des ossements d’animaux qu’elle utilise comme témoin de la dernière forme tangible de l’existence et aussi pour symboliser la connexion entre la vie et la mort, la peau et ce qu’il en dessous, la mémoire et le temps. Chaque pièce fait l’objet d’une intervention graphique représentant une illustration de la nature qui associe ce qui était vivant et ce qui l’en reste. BIO Tatiana PARCERO est née à Mexico. Elle est titulaire d’un Master en arts avec une spécialisation en photographie attribué conjointement par New York University et l’International Center of Photography ICP de New York. Elle est par ailleurs licenciée en psychologie de l’Université Autonome de Mexico UNAM. Elle a participé au début des années 90 à l’atelier des lundis qui était coordonné par le photographe mexicain Pedro MEYER au titre du Conseil mexicain de la photographie. Depuis 1989 ses photographies ont été montrées dans une centaine d’expositions sur le continent américain comme dans bon nombre de musées et de centres d’art contemporain dans différents pays du monde. Se dernière exposition, en date d’avril 2022, s’est déroulée au Museum of Modern Art, MOMA, de New York. Ses œuvres figurent dans de nombreuses collections privées et publiques telles que : le MOMA de New York, la Getty Fundation Los Angeles, le Muséum Contemporary Art MOT de Tokyo, le Muséo de Arte Contemporaneo de Castilla-Léon en Espagne …

18 Printemps - Été 2022


RAUL ORTEGA

CUBA : INTENSE ET MAGIQUE par Natalia Bolívar Aróstegui Dans les premières décennies du XVIe siècle, les navires négriers transportaient des esclaves, non seulement des hommes, des femmes et des enfants, mais aussi des dieux et des croyances. L’esclave africain déplacé, a abrité et ravivé son Afrique natale et l’a imbriqué dans tous les pays américains qui ont reçu ces cargaisons humaines asservies. Ces religions d’origine africaine ont été transmises oralement de génération en génération et avec elles des habitudes, des coutumes, des rites, des repas, des danses et de la musique, profondément enracinés dans l’âme cubaine. Cette Cuba intense et magique a ensorcelé le photographe Raul Ortega, qui avec son regard a réussi à capturer la grande harmonie du mystère, qui associe les races, les rythmes, les expressions, les gestes et les concepts, rarement entrevus par l’étranger au cours de son voyage à travers le pays. BIO Mexico, 1963. Raúl Ortega a étudié la photographie à l’école « Casa de las Imágenes » du District fédéral. Il a été photographe pour le journal La Jornada de 1986 à 2000 et, dans le même journal, coordinateur et éditeur du supplément photo. Il a collaboré avec les agences internationales Reuters, AP et AFP. Son travail de photographe a été reconnu par la National Association of Graphic Reporters en 1987. Il a réalisé environ soixante-dix expositions portant sur l’être humain et nos activités à la fois au Mexique et à l’étranger. Il est l’auteur des livres: Pavilion Cero, De fiesta et Cartagena, semaine de la passion. Il a collaboré à environ 40 livres de photographie et / ou d’oeuvres littéraires. Il a donné des cours, des conférences et des ateliers sur la photographie. Il est actuellement photographe indépendant. Il collabore à des publications au Mexique et à l’étranger et réalise principalement des projets personnels à long terme.

Printemps - Été 2022 19


IBRAHIMA THIAM Ayant grandi au Sénégal, les imaginaires de l’artiste Ibrahima Thiam ont été en partie façonnés par nombre de légendes sur les divinités Lebu et leurs relations aux villes côtières telles que Dakar, Rufisque, Saint Louis et Yoff. Les rituels associés à l’eau constituent des pratiques sacrées effectuées dans le but de maintenir de bonnes relations avec les esprits protecteurs de ces villes et de leurs communautés. Ibrahima développe depuis quelques années une pratique qui met en lumière ces divinités. Faisant à la fois l’objet de quiétude et de craintes, ses esprits agissent sur le littoral comme des sentinelles dont les légendes ont de tout temps bercé les soirées des communautés. Des légendes qui inspirent différentes formes de transmissions : transmission de croyances, de rites, de savoir et savoir-faire. Sachant la place qu’occupent les traditions orales dans l’archivage et la transmission des savoirs liés à ces récits, Ibrahima Thiam nous mène à investir la richesse de la pratique photographique en ce qu’elle offre la possibilité de transcender les limites physiques et matérielles des archives. Le caractère fictionnel du travail de Thiam suggère, non pas une représentation naïve des divinités évoquées, mais un voyage au coeur des imaginaires ayant nourri la relation qu’il développe avec ces êtres. BIO Né en 1976 à Saint louis du Sénégal, Ibrahima Thiam s’installe à Dakar où il fait des études en économie. A la suite d’un atelier organisé par le Goethe-Institut durant le Mois de la photo à Dakar en 2009, il se découvre une passion pour la photographie. Autodidacte, il s’intéresse à la mémoire, à l’archive, à l’oralité africaine ainsi qu’aux mythes et légendes. Ibrahima Thiam collecte des images, dont certaines sont issues de ses archives familiales, ce qui contribue à forger son imaginaire. Il développe également depuis quelques années une pratique qui met en lumière les divinités des communautés Lebu. Son travail a été présenté dans plusieurs expositions collectives nationales et internationales, notamment : Raw Material Company, Dakar, Sénégal, (2020), The View From Here : Contemporary Perspectives From Sénégal, Zuccaire Gallery, SUNY Stony Brook University, New York, Etats-Unis (2019), Gallery Eulenspiegel, Bale, Suisse, (2017), Bronx University, New York, Etats-Unis (2016) ainsi que Telling Time lors de la 10éme édition des Rencontres de Bamako, Biennale Africaine de la photographie (2015). Il vit et travaille entre Saint louis et Dakar.

20 Printemps - Été 2022

MAAM NDEUK DAOUR MBAYE


VAUDOU

Bruno Cattani présente une série d’œuvres photographiques appartenant à un projet de recherche sur les rituels vaudous au Bénin et au Togo.Le Bénin est l’endroit où le vaudou, ou vodu, est né et est aujourd’hui la religion officielle du pays ; le vaudou signifie « âme » ou « force » en Fon, et à l’époque du Royaume du Dahomey il a connu son développement maximum et est resté inaltéré au cours des siècles, grâce aussi aux dignitaires du culte qui ont pu perpétrer le rituels et cérémonies, bien que dans la période de la colonisation européenne cette religion ait été diabolisée.Le vaudou, contrairement à ce que

nous Occidentaux sommes amenés à penser, a une valeur positive et la relation avec les dieux se fait généralement dans le but de s’approprier leurs faveurs et d’atteindre le bonheur et la prospérité. Bruno Cattani a été en mesure de transmettre tous ces rituels, traditions et bien d’autres non seulement à travers des images puissamment et magnifiquement composées, mais en fonction de son sujet en utilisant intelligemment et artistiquement les tissus locaux réels comme arrière-plan et en les encadrant avec un double cadre en chêne, les sublimant pour en faire une œuvre d’art complète en soi.

BRUNO CATTANI

BIO Bruno Cattani vit et travaille à Reggio Emilia, Italie. Il a commencé à photographier en 1982 et est photojournaliste depuis 1988. En 1996, il a participé à une recherche photographique sur les musées de Reggio Emilia, en commençant sa recherche sur les lieux d’art. Au fil des ans, il a reçu de nombreuses commandes de recherche dans des musées tels que le Musée Rodin, le Musée du Louvre, l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, l’Institut National de Graphisme, le Musée de Pergame à Berlin et la Surintendance Archéologique de Pompéi. Il est l’un des artistes de l’exposition «D’après L’Antique» au Musée du Louvre et, la même année, son exposition Places of Art est insérée dans la programmation du Mois de la Photo à Paris. En 2005, il débute ses recherches sur la mémoire se déroulant comme un voyage cherchant à faire revivre le passé avec des images narratives

émotionnelles et évocatrices. Il travaille actuellement pour certains des plus importants studios d’architectes italiens et ses œuvres font partie des collections permanentes des Archives photographiques du Musée du Louvre, de la Maison européenne de la photographie à Paris, de la New York Public Library for the Performing Arts. , Museo Archeologico Nazionale of Naples, Biblioteque Nationale de France, Parisi, Musee Reattu d’Arles, Musee de la photographie de Charleroi, Musee Nicephore Niece Ville de Chalon sur Saone, Maison, The United States Museum of Photography, and the Museum of Thessaloniki (Grèce). Il a exposé dans de nombreuses expositions personnelles, collectives et foires et en 2015 a remporté le prix BNL à Mia Fair-Milano. En 2011, il fait partie des photographes choisis par Italo Zannier pour représenter l’Italie à la 54e Biennale de Venise.

Printemps - Été 2022

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FOTOLOFT - COUP DE CŒUR

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LA SOIF DE L’INDICIBLE par Raul Cañibano

L

orsque l’on découvre les photographies de Raul Cañibano, on

aux gens une vie aléatoire et biscornue. De ce fait, le regard de

peut être subjugué par ce qu’elles nous donnent à voir. Que

Raul Cañibano a du mal à percevoir le réel sous un seul angle,

se passe-t-il donc dans ces images ? Leur sous-jacente nature

dans un seul plan et une seule durée. Complexes, ces images

surréaliste, la part d’ombre, leur structure interne, l’incongruité

développent une existence propre et singulière et elles ne

des sujets, tout dans ces images nous renvoie à l’étrangeté du

peuvent être rangées dans une catégorie ou dans une autre. À

monde. Plus de doute alors, le réel peut-être magique, quand il

la fois documentaires, anecdotiques, flexibles et surréelles, nous

est ausculté par l’œil vif et acéré de ce photographe. Son regard

avons finalement affaire à des êtres autonomes et qui, plus que

s’est formé et exercé dans la rue qui fait prendre aux choses et

toutes autres représentations bidimensionnelles, nous regardent. Patrice LOUBON

BIO Raúl Cañibano, né à La Havane le 10 août 1961. Titulaire d’un diplôme de technicien

Theater, Londres, les Rencontres d’Arles. France, Nordic Ligth Photography Festival,

en soudure. Il a commencé sa vie professionnelle de photographe en 1984. Son

Kristiansum, Norvège, Frankstone Arts Center, Melbourne, Australie, Robert Mann

travail a également été exposé dans le monde entier dans des lieux tels que la

Gallery, NY, USA, Throckmorton Fine Art, NY, USA, salle de vente The Photographer’s

Fototeca de Cuba, la Casa de las América à Madrid, en Espagne, le Royal National

Gallery à Londres, etc.

2020

2019 ̈Esencia ̈ Capitis Studios, Berlin, Alemania

2017 Central DUPON, Image, Paris

Revelat , Barcelona, España

̈ Esencia ̈ Festival de Fotografía Documental

2018 Visa pour l’image, Perpignan, Francia.

2015 ̈The Storyteller, ̈ Foothill College, California, USA.

2019 ̈Chronicles of an Island ̈ The Photographer Gallery

2018 ̈Restrospectiva: 20 años ̈, Encuentros de Fotografía

2014 ̈Retrospectiva: 20 años ̈ Galerie NegPos FotoLoft,

room sale. Londres,UK

de Rabat, Marruecos.

Nimes, Francia. Printemps - Été 2022 23


FOTOLOFT - COUP DE CŒUR

COUP DE CŒUR Photographies de Vanessa Gilles par Patric CLANET

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« Un soir, j’ai assis la beauté sur mes genoux – Et je l’ai trouvée amère – Et je l’ai injuriée » Arthur RIMBAUD

Printemps - Été 2022 25


FOTOLOFT - COUP DE CŒUR

V

anessa Gilles est nîmoise et de ce

et son spectateur. Les portraits réalisés

fait elle est imprégnée depuis sa

par Vanessa Gilles sont des éclairages sur

tendre enfance d’une influence

le mystère de la vitalité du peuple gitan

culturelle hispano-andalouse

et si leur mise en œuvre photographique

fortement marquée sur le territoire par la

nous dévoile cette forme de beauté – aussi

présence en Camargue d’une importante

troublante

communauté gitane. Dans la série de

– c’est probablement parce que l’univers

portraits en noir et blanc qu’elle nous

gitan n’est pas réductible à sa réalité. Ces

propose ici, elle a souhaité se rapprocher

photographies vous regardent. Elles vous

– dans tous les sens du terme – au plus

regardent droits dans les yeux. Qu’elles

près de ces femmes d’origine gitane pour

soient jeunes ou vielles ces visages de

mettre en lumière « l’aura » que dégage

femmes expriment dignité, fierté, orgueil,

ce

sédentarisés,

amour-propre et souffrance. Il y a de la

cette vapeur lumineuse qui pour les

gravité dans ces regards : poids, force,

Anciens accompagnait les dieux sur terre.

noblesse, solennité mais aussi dureté,

Photographier les gitans n’est pas un sujet

rigueur, malaise, pesanteur. Ici clarté et

facile. L’artiste a su porter son regard sur

noirceur, splendeur et misère vont de pair.

une communauté à la marge, secondaire ou

La beauté singulière que nous donne à voir

négligée et en faire le centre de l’attention, le

l’objectif de Vanessa Gilles est hors normes.

support d’une poétique personnelle. J’aime

Elle est inquiétante et fulgurante, plus

ces portraits de gitanes car je suis pris à

authentique et moins superficielle que celle

leur étrange et énigmatique beauté. L’effet

que nous propose au quotidien nos écrans.

trouble de cette beauté me chavire mêlant

Ces regards noirs nous interpellent et nous

admiration et malaise. Ce corpus d’images

déstabilisent dans nos convictions et nos

nous dévoile ce que Daniel Arasse aurait

façons d’être au monde. Des regards qui

pu qualifier « d’affleurement d’une

dégagent une forme de noblesse chargés de

intimité perturbante » qui réveille l’image

mystère et d’imprévisibilité.

peuple

26 Printemps - Été 2022

de

nomades

et

difficilement

définissable


Printemps - Été 2022

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éTRusques UNE CIVILISATION DE LA MÉDITERRANÉE

EXPO ÉVÈNEMENT

DU 15 AVRIL AU 23 OCTOBRE 2022

NÎMES

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FOTOLOFT - COUP DE POUCE NEGPOS

PRÉLUDES PHOTO Cours et stages Parce qu’une photographie est toujours une invitation à explorer des territoires et découvrir les personnages qui les habitent, Préludes Photo organise des cours et des stages photo sur le terrain ainsi que des formations en ligne pour accompagner des photographes amateurs dans l’éclosion de leurs regards. Derrière cette nouvelle structure, Jack Solle (nîmois d’origine) et Carolina Luna (fraîchement arrivée

Basé à Nîmes, le duo propose des formations en

d’Argentine), deux photographes forts d’une belle expérience

petits groupes. Entre approche théorique et mise

dans la photographie documentaire en Amérique latine.

en pratique, leurs cours de plusieurs heures et leurs

Lui, photojournaliste de formation, a notamment collaboré

stages de plusieurs jours permettent aux participants

avec Reza (National Geographic), prenant part au projet

de perfectionner leur technique par l’exploration de

d’enseignement du pouvoir de l’image Voix Urbaines dans un

plusieurs genres de la photographie comme la street

bidonville de Buenos Aires. Elle, psychomotricienne, a appris

photography, la photo animalière ou le reportage,

la photographie sur le terrain, à travers l’expérience militante

tout en explorant ce qui fait la particularité des

au sein d’un collectif artistique engagé pour la légalisation

paysages et du patrimoine du sud de la France, entre

de l’avortement, avant de se tourner vers une pratique plus

Camargue, Cévennes et Languedoc. Cette année, ils

personnelle et contemporaine de la photographie.

vous emmèneront notamment arpenter les centres historiques de Nîmes et Montpellier, explorer les

Plus d’informations sur www.preludesphoto.com / Instagram :

rives du lac du Salagou, documenter la vie des

preludesphoto / Facebook : preludesphoto

ostréiculteurs de Bouzigues et le travail des bergers

E-mail : bonjour@preludesphoto.com

de l’Espérou à l’heure de la transhumance.

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FOTOLOFT - COUP DE POUCE NEGPOS

https://mstudiophoto.com contact@mstudiophoto.com 06 51 54 10 06 19 Rue Ernest Renan. 30900 Nîmes. Sur Rendez-vous

30 Printemps - Été 2022


MAX ALARCON

J

eune photographe chilien installé en France depuis le début des années 2010, Max Alarcon, crée Mstudiophoto à Nîmes en 2013. Le portrait et la photographie commerciale sont ses registres principaux, à l'opposé de sa formation initiale en photographie, plutôt classique, dans une école de Santiago du Chili. Dans

son studio, un peu caché au fond des rues de Nîmes, Max rencontre des personnes

C

issues du quotidien et ces rendez-vous deviennent des petits coups de foudre qui donnent la substance de chaque série de portraits. Il cherche à sublimer les personnages, exprimer d'eux-mêmes ce qu'ils ne voient pas... Une vision intime qui semble dire : “Regarde comment je te vois…” et qui vise à mettre à jour l'âme des personnes photographiées. De cette façon il n’y a pas une appropriation de l’ identité des

sujets,

mais

la

reconnaissance

de chaque individu comme unique et multiple sans le limiter aux frontières

haque fois que quelqu’un se met devant l'objectif, une quête commence, pour la création d’un lien photographe-sujet qui doit transcender les préjugés des

personnes photographiées. Pour ce qui concerne la

photographie

commerciale,

Max

travaille

activement avec de nombreuses entreprises et artisans au niveau local et régional. Il répond à des demandes régulières en photographie de mode, catalogues et portraits.

temporaires et bidimensionnelles de la photographie.

BIO Il a commencé la photographie par un travail documentaire personnel, avec la volonté de prendre des photos n’importe où dans le monde. Parallèlement, il a étudié à l’école d’art et communication “Arcos” à Santiago du Chili, puis il est devenu directeur de “Photographie Commerciale” à l’Université de LCI Monterrey au Mexique. Au fil du temps il a travaillé dans la photographie éditoriale et commerciale pour plusieurs sociétés au Chili, en Equateur et au Mexique.

Printemps - Été 2022

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2022 Tatiana PARCERO Bruno CATTANI Ibrahima THIAM Raúl ORTEGA

COSMOLOGIES Galerie La Grande Vitrine 12, rue Jouvène - 13200 Arles 32www.lagrandevitrine.art

©

A EG T R O úl a R


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