SOMMAIRE SOMMAIRE
ÉDITO....................................................................................................................3
LES VILLES INVISIBLES #3......................................................................4-14
par Erick Soyer, Marie Meletopoulos, Laurence Bonvin, Cheikh Ndiaye, Chantal Auriol, Marcelle Boyer, Laurence Charrié, Patrice Loubon, Jacqueline Salmon, Hervé Collignon et les jeunes du collège Romain Rolland et leurs professeurs, les enfants des écoles du quartier
FACES CACHÉES........................................................................................15-23
par Alejandro Hoppe, Alvaro Hoppe, Claudio Pérez, Leonara Vicuña, Luis Navarro et Zaida González
CECI N'EST PAS UNE PHOTO #5........................................................25-32
par Carolle Benitah, Marcelo Aragonese, Patrice Loubon et les brodeuses d'El Monte, Santiago de Chile et Le Petit atelier.
PHILIPPE DOLLO.......................................................................................33-35 Aître Sudète ou l'Éloge de l'Impuissance
COUP DE COEUR - ELENA GINOVE...................................................36-39 par Patric Clanet
ÉQUIPE NEGPOS
Directeur de la publication : Patrice Loubon
Rubrique Coup de coeur : Patric Clanet
Graphisme print et communication web : Capucine Allegrini
Formation impression 3D / Maker : Gauthier Quercia
Remerciements :
Médiation culturelle, communication , 1ers assistants galerie et expositions : Amaël Turra, et Khadidja Benfadda
Stagiaires communication : Laurine Blayrat, Cinthia Pimentel Rodrigues, Matteo Rousseau
Animation et médiation culturelle MakerSpace Valdegour : Fabrice Tosatti
Services civiques MakerSpace Valdegour : Maissae Ayari, Hind Tahouri, Kaoutar Shimi
AGENDAAGENDA
AU SERVICE DU SACRÉ
Hervé Collignon/ Jacqueline Salmon + Joseph Massota/ Le Corbusier Jusqu'au 31 janvier 2023
Du mardi au vendredi de 13h à 17h, le samedi de 14h à 17h ou sur rdv au 0671080816 Église Saint Dominique 300 avenue Bir Hakeim 30000 Nîmes
TRACES par Erick Soyer Jusqu'au 31 janvier 2023, du lundi au vendredi de 13h à 18h ou sur rdv au 0671080816 Galerie NegPos FotoLoft 1, cours Nemausus 30000 Nîmes https://negpos.fr – contact@negpos.fr
DERNIER ÉTAGE AVANT... par Marie Meletopoulos Jusqu'au 31 janvier 2023, du lundi au vendredi de 13h à 18h ou sur rdv au 0671080816 Galerie NegPos FotoLoft 1, cours Nemausus 30000 Nîmes https://negpos.fr – contact@negpos.fr
GROUPE DE RECHERCHE REGARDS SUR LA VILLE LES EXPLORATEURS DE LA PÉPINIÈRE PICHON
Chantal Auriol, Marcelle Boyer, Laurence Charrié, Patrice Loubon et les élèves du Tremplin FLS du collège Romain Rolland accompagnés de leurs enseignants Guillaume Chateau et Emilie Portal. Jusqu'au 31 janvier 2023, du lundi au vendredi de 10h à 16h.
FDE 62, rue Vincent Faïta 30000 Nîmes T: 0466628484
LES RUES DE NÎMES OUEST VU PAR LES ENFANTS DES ÉCOLES DU QUARTIER
Exposition collective produite grâce au dispositif de sensibilisation à l'architecture proposé aux élèves Nîmois par la maison de projets dans le cadre de l'ANRU, Pissevin- Valdegour.
Du lundi au mardi et du jeudi au vendredi de 16h à 19h, les mercredi et samedi de 14h à 18h, au MakerSpace NegPos 34, promenade Newton 30900 Nîmes http://makerspace.negpos.fr - contact@negpos.fr
FACES CACHÉES PHOTOGRAPHIE CHILIENNE 1980 - 2015
Exposition collective du 20 janvier au18 février 2023 Vernissage le vendredi 20 janvier 2023 à 18h Salle des Ecuries 35 rue des Carmes - 15000 Aurillac Peuple et Culture Cantal : chantal.cavalerie@wanadoo.fr / 06 71 69 17 95
CECI N'EST PAS UNE PHOTO #5 DU FIL ET DES IMAGES
Carolle Benitah, Marcelo Aragonese, Patrice Loubon et les brodeuses d'El Monte, Santiago de Chile et Le Petit atelier.
Exposition collective du vendredi 10 février au 31 mars 2023, du lundi au vendredi de 13h à 18h ou sur rdv au 0671080816
Galerie NegPos FotoLoft 1, cours Nemausus 30000 Nîmes https://negpos.fr – contact@negpos.fr
PHILIPPE DOLLO AÎTRE SUDÈTE OU L'ÉLOGE DE L'IMPUISSANCE
Exposition du vendredi 7 avril au 02 juin 2023 Du lundi au vendredi de 13h à 18h ou sur rdv au 0671080816
L’association NegPos remercie particulièrement tou.te.s les bénévoles engagé.e.s auprès de nos actions ainsi que les personnes qui participent gracieusement à l’accueil des artistes.
Photographie de couverture : copyright Philippe Dollo
Galerie Fotoloft NegPos :
1, cours Nemausus, Nîmes
Ouvert du lundi au vendredi de 11h à 19h, samedi sur rendez-vous T : 09 75 20 95 89 M : 06 71 08 08 16 contact@negpos.fr
Galerie NegPos FotoLoft 1, cours Nemausus 30000 Nîmes https://negpos.fr – contact@negpos.fr
LES VILLES INVISIBLES #4
Multi sites, Nîmes, programmation en cours de réalisation Du 9 juin au 15 juillet 2023 https://negpos.fr – contact@negpos.fr
ÉDITO ÉDITO
Le fond de l'air est frais Laïho, laïho!
Il n'y a plus de saison Laïho, laïho!*
Ça pourrait simplement être le début d'une chanson connue... Espérons quel le climat ne finisse pas par s’effilocher totalement et que nous ne puissions plus habiter ce beau monde. Le Monde est beau est le titre du premier livre d'Albert Renger-Patzch (1897-1966). Il s'agit pour lui de montrer le monde tel qu'il est, alignant contextes urbains et campagnards d'une même et minutieuse contemplation documentaire.
D'autres, tels Robert Adams (1937) procèdent par leur photographie a une subtile critique de l'occupation humaine du paysage et aux dégradations qu'elle y produit. Encore plus récent, dans son livre Monsanto : une enquête photographique Mathieu Asselin (1973) s'en prend in extremis à l'empire aujourd'hui « disparu » pour cause de rachat par Bayer (2018) dénonçant avec véhémence les crimes de l'entreprise chimio-criminelle. La photographie attentive aux changements du monde accumule depuis longtemps et régulièrement les signes du désastre. Mais à quoi bon photographier s'il n'y a pas l'espoir de la permanence de la mémoire et de son utilisation future, ne serait-ce qu'à un titre nostalgique ? Aujourd'hui l'image est liquide, elle ne cesse de se répandre par toutes les issues qu'elle trouve, telle une infinie logorrhée. Plus rien n'accroche et le numérique en a fini avec la prétendue probité de l'image, sa faculté flabelliforme à véhiculer le réel, elle n'est plus que suspecte d'être fake à jamais.
Cette fin d'année des 25 ans de NegPos se termine dans une douceur qui contraste avec la furie qui règne aux alentours avec en perspective des rencontres internationales de très haut niveau tout au long de ce 2023.
En effet dès janvier, nous jouerons à l'extérieur avec deux expositions de photographie chilienne, l'une à Rennes et l'autre à Aurillac. Comme vous le savez NegPos ne peut s'empêcher de s'exporter ou de faire venir à lui le monde, ce « tout monde » dont parle Edouard Glissant. Dans ce numéro 22 de FOTOLOFT vous retrouverez donc les programmations en cours ou à venir pour les 6 prochains mois : Les Villes Invisibles #3 avec 4 superbes expositions sur la ville et l'architecture, jusqu'à la fin janvier puis Ceci n'est pas une photo #5 de février à avril, dévoilera les relations méconnues entre photographie et fil à coudre mettant en scène des productions amateurs et professionnelles avec notamment la présence exceptionnelle de Carolle Benitah, une exposition monographique de Philippe Dollo à partir d'avril et puis bien sûr des rendez-vous à présent réguliers tels que Les Villes Invisibles et le Coup de coeur de Patric Clanet, vaillant co-équipier de notre infatigable aventure. Reparti pour 25 ans, le Centre d'art et de photographie NegPos continue à se développer et à étendre sa réputation, ici et ailleurs. Pour reprendre les mots de fin de notre manifeste consultable en ligne sur le site negpos.fr : « Nous revendiquons (...) une forme de latinité dans notre manière de faire et dans notre savoir être. Nous privilégions l’échange, la convivialité et la rencontre. Le plaisir esthétique est notre fil conducteur et nous nous efforçons de faire bon usage de la lenteur. »
Chi va piano, va sano, alors longue vie à cette belle expérience !
Loubon Directeur du Centre d'art et de photographie NegPos
PatriceLES VILLES INVISIBLES #3
Jusqu'au 31/01/2023
Les Villes Invisibles reviennent pour une 3è édition, cette fois-ci enfin pleine et entière, conviant une plateforme de photographes, de cinéastes et d'architectes de 1er plan. Dans le cadre du Mois de l'architecture Occitanie qui s'est, suite à la pandémie, déporté pour se joindre aux Journées de l'architecture qui ont inauguré le 14 octobre à la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon à l'occasion d'Architectures en fête.
A Nîmes, nous accueillons pour la première fois, l'une des figures majeures de la scène photographique française Jacqueline SALMON. Elle présente en exclusivité ses images des architectures de LE CORBUSIER, en particulier celle de L'église Saint-Pierre (Firminy), du couvent Sainte-Marie de La Tourette (Éveux) et de la chapelle Notre-Dame du Haut (Ronchamp). Cette exposition est bien sûr l'occasion de découvrir l'église Saint Dominique, bijou secret de l'architecture nîmoise, oeuvre de l'architecte Joseph MASSOTA, à travers l'objectif de son photographe attitré, Hervé COLLIGNON.
A la galerie NegPos Fotoloft, nous présentons les travaux d'Erick SOYER et de Marie MELETOPOULOS deux photographes émérites membres de l'association NegPos qui nous révèlent l'invisible de la ville à travers deux propositions particulièrement singulières...
Présents aussi dans les locaux de la Faculté d'éducation (ancienne école des maîtres), les photographes de Regards sur La Ville avec un travail collectif sur les anciennes Pépinières Pichon qui seront prochainement converties en parc urbain et les regards croisés de Chantal AURIOL, Marcelle BOYER, Laurence CHARRIÉ, Patrice LOUBON et les élèves du Tremplin FLS du Collège Romain ROLLAND accompagnés par leurs enseignants Guillaume CHATEAU et Emilie PORTAL. Soirée spéciale au CAUE du Gard avec la projection inédite d'un court métrage documentaire de Laurence BONVIN et Cheikh NDIAYE sur le Centre International du Commerce Extérieur (CICES), ouvrage moderniste où se tient chaque année la Foire internationale annuelle de Dakar.
Au MakerSpace NegPos, ce sont les enfants des quartiers ouest qui ont la parole et qui nous informent sur les personnalités qui ont donné leur nom aux rues des quartiers Pissevin-Valdegour. Rencontres et découvertes, la ville continue à se révéler grâce aux regards et à la mémoire des photographes...
Baptisé Les Villes Invisibles, en hommage à Italo Calvino, comme une tentative de suite à ce récit fondateur et émancipateur, sa programmation se construit autour de trois pôles : expositions, cinéma et recherche.
Les Villes Invisibles s’attachent à incarner la relation qui lie les images à la ville et à l'architecture ; trois territoires entendus au sens large.
Il s’agit d’un événement pour tous publics qui s’inscrit sur un plan local au plus près de la population de Nîmes, de ses quartiers et de son agglomération, et qui a aussi pour ambition d’être visible sur un plan régional, national et international.
Des expositions de photographies, des diffusions de films, des installations d’art public, des conférences et un colloque, des ateliers pédagogiques et des visites guidées, des ateliers de création photographique constitue le programme de cet événement.
Dirigé par un comité artistique composé de professionnels du patrimoine et de l’architecture, de l’image fixe, de l’art contemporain, des cultures urbaines et du cinéma, qui établit la programmation et l’agenda de l’événement, les critères de sélection des expositions, films et autres éléments de la programmation, Les Villes Invisibles mettent la qualité et l’excellence des propositions en avant, comme les publics sont en droit de l’attendre.
Cet évènement s’inscrit par ailleurs dans le cadre du « Mois de l’architecture » organisé par la Direction Régionale des Affaires Culturelles de la Région Occitanie.
Les Villes Invisibles est porté par le Centre d’art et de photographie NegPos (Nîmes), qui fédère et coordonne les structures opératrices, ainsi que les budgets et les demandes de subventions nécessaires au lancement et au développement du projet.
TRACES
par Erick SOYER
Jusqu'au 31 janvier 2023, du lundi au vendredi de 13h à 18h Galerie NegPos Fotoloft 1, cours Nemausus 30000 Nîmes
Photodidacte, mais passé par la bonne école des photos club parisiens , où de sages barbus m'ont baptisé dans un bain de révélateur. DIlettante et chanceux dans mes rencontres.
Amoureux du noir et blanc et du format carré, la faute au 6X6 et à la TRI-X. Je poursuis des quêtes photographiques sur des traces urbaines, des bestiaires fantômes et la paréidolie.
Je remercie Patrice Loubon pour sa confiance et Marie pour son éternel soutien et tous celles et ceux qui bombent, grattent, peignent.
SANTA CRUZ
Santa Cruz est un lieu de mémoire nîmois où une vieille vague de migration se retrouve. Ce lieu comporte près d'un édifice religieux un mur de pierres où de mélangent, gravés dans la suie ou peint à la grosse peinture des noms.
Les noms de celles et ceux qui sont passés par ce sanctuaire et les noms des villes ou des quartiers qu'ils habitaient dans l'Oranais.
Leurs marques se sont mêlés à ce qui est devenu leurs silhouette.
Je me suis toujours intéressé aux messages inscrits sur les murs. Ils ont accompagné mon enfance dans une région de mines et d'industrie où les luttes sociales s'exprimaient sur les façades des usines et les enclos de béton. Plus tard, dans les années 80, j'ai baigné dans la Vague de tags qui a redécoré Paris sans pitié pour aucune architecture.
Pour moi ces tags, ces graffitis sont désormais dans le paysage urbain et je ne rentre dans aucun débat: vandalisme ou graphisme, libre expression ou mauvais gribouillage. Mon travail, juste une observation, un témoignage entre archéologie urbaine et recherche d'une beauté.
DERNIER ÉTAGE AVANT...
par Marie MELETOPOULOSJusqu'au 31 janvier 2023, du lundi au vendredi de 13h à 18h
Galerie NegPos Fotoloft 1, cours Nemausus 30000 Nîmes
Lieu vécu, traces ; quand ? par qui ? Il ne reste que des mannequins de magasin abandonnés pour raconter une possible histoire. Photos prises au magasin "La Cité" à Nîmes, au dernier étage.
Marie Mélétopoulos, photographe. Des choses, des formes, des couleurs, Je compose mes photos comme une toile de peinture minimale ou abstraite. Je vis la photographie comme un jeu dans lequel le réel devient le support d'expériences visuelles. Mon regard se porte juste au seuil des choses, bascule et nous entraîne, en nous faisant glisser doucement vers des univers étranges emplis de lumière et de couleurs.
Muriel Quesne, auteure. Je travaille conjointement l’écriture poétique et théâtrale, y accueille le décalage et l'étrangeté tout autant que la recherche documentaire. J'aime jouer avec la sonorité des mots et en révéler des sens multiples, créer des personnages burlesques, mélancoliques et souvent en état de bouleversement.
GHOST FAIR TRADE/ CINÉ-DÉBAT par
Laurence BONVIN et Cheikh NDIAYE
Film documentaire de 38 minutes diffusé le 21 Octobre 2022
Soirée spéciale au CAUE du Gard avec la projection inédite d'un court métrage documentaire de Laurence BONVIN et Cheikh NDIAYE sur le Centre International du Commerce Extérieur (CICES), ouvrage moderniste où se tient chaque année la Foire internationale annuelle de Dakar.
En 1970, Léopold Senghor, président du Sénégal indépendant - veut créer une architecture «sénégalaise» et confie à deux Français la construction du CICES.
Méthodiquement, les cinéastes saisissent le génie du lieu et les usages contemporains d'un ensemble architectural, chef d'oeuvre d'épure graphique, encore hanté par un rêve panafricain de prospérité. Le film a été suivi d'un débat avec la réalisatrice Laurence Bonvin.
Laurence BONVIN née en 1967 à Sierre, est une artiste contemporaine et photographe suisse.
Entre 1988 et 1991, elle étudie à École nationale supérieure de la photographie d'Arles.
Depuis 2002, elle enseigne la photographie à l'ecal, université d'art et de design, Lausanne.
Vit entre Genève et Berlin depuis 2007. Son travail photographique se concentre autour deterritoires et phénomènes péri-urbains, de notions telles que périphérie, étalement urbain, gated-communities, banlieue à travers les genres du paysage, du portrait, de scènes quotidiennes et de détails d'architecture.
www.laurencebonvin.com www.cheikhndiaye.com
Cheikh NDIAYE né en 1962 à Dakar. Réalisateur et acteur de cinéma sénégalais. Il a étudié le cinéma au Conservatoire libre du cinéma français (CLCF) à Paris. L'un de ses derniers films L'Appel des arènes, coproduction sénégalo-burkinabèmarocano-française sur la scène catch à Dakar a été projeté au Young Film Forum du Festival international du film de Berlin en 2006.
LES RUES DE NÎMES OUEST VU PAR LES ENFANTS DES ÉCOLES DU QUARTIER
Jusqu'au 31 janvier 2023, du lundi au mardi et du jeudi au vendredi de 16h à 19h, les mercredi et samedi de 14h à 18h, FDE 62,rue Vincent Faïta 30000 Nîmes
Les objectifs de cette action menée avec différentes classes du quartier de Pissevin-Valdegour étaient de retracer l’histoire des noms des rues du quartier, connaitre les personnages historiques auxquels ces noms font références, mais aussi et surtout faire parler les enfants de leur quartier.
Six classes de 3 écoles ont participé: 2 classes de l’école Primaire Paul Marcelin (Valdegour), 1 classe de l’école Henri Wallon (Pissevin), 3 classes de l’école primaire Edouard Vaillant. Partant d’un constat que les enfants n’ont pas une vision précise de leur quartier, les ateliers menés lors de ce projet a permis de les confronter à l’histoire de leurs lieux de vie, créer fin des années 60, jusqu’à leur prochaine transformation dans le cadre du NPNRU.
Il y a dans le quartier différents secteurs que nous pouvons regrouper en quatre grandes catégories :
1- Le quartier des Peintres – Pissevin Ouest
2- Le quartier des Musiciens – Pissevin Est
3- Le quartier des Poètes – Pissevin Sud
4- Le quartier des Scientifiques – Valdegour
Cette spécificité a servi de base à un travail de recherche biographique en petit groupe sur ces personnages qu’ils ne connaissaient pas toujours, mais aussi de prétexte à les faire parler de leur quartier et de leur vie dans ces espaces, en repérant les endroits où ils aiment aller, et ceux qu’ils évitent. Comprendre les transformations à venir pour mieux se projeter vers l’avenir et être parfois force de propositions sur les projets à venir.
GROUPE DE RECHERCHE REGARDS SUR LA VILLE LES EXPLORATEURS DE LA PÉPINIÈRE PICHON
Jusqu'au 31 janvier 2023, du lundi au vendredi de 10h à 16h FDE 62, rue Vincent Faïta, 30000 Nîmes
Chaque année depuis 25 ans la mission photographique Regards sur la Ville, à travers une production d'oeuvres d'art visuel et audiovisuelles documente et produit une trace sensible et mémorielle pour la ville de Nimes et ses habitants. Cette nouvelle édition part à la découverte d'un patrimoine méconnue : la friche urbaine et végétale des Pépinières Pichon.
"C’est en 1885, qu’Ernest Pichon fonde la pépinière. L’histoire de cette dernière, de son territoire, et du Vistre de la Fontaine sont intimement liées. L’activité horticole a généré ici une grande diversité d’ambiances paysagères et un patrimoine arboré remarquable qui vont devenir la matière même du projet de parc urbain. Depuis la création des Jardins de la Fontaine au XVIIIe siècle, Nîmes n’a pas connu la création de nouveaux grands parcs urbains. Le futur projet d’aménagement fera de l’ancienne pépinière le moteur et l’ossature d’une réorganisation urbaine et paysagère d’ampleur qui répond à un besoin certain : celui de créer un deuxième poumon vert en centre-ville."
CHANTAL
AURIOL
POINTS DE FUITES À LA PÉPINIÈRE
Dans cet espace insolite en pleine ville, le silence règne et la lumière du jour est atténuée. Il s’en dégage une atmosphère étrange et impressionnante. Comme si l’on abordait un lieu sacré ou mystérieux, on est transporté dans un « ailleurs » ou un « après ».
Si les vestiges, témoins de l’activité humaine passée, nous touchent, la végétation abondante nous interpelle. Libérée, elle envahit les structures rigides et rectilignes en leur opposant la légèreté et la souplesse. À travers ces structures figées elle nous donne en perspective l’espoir d’une vie qui continue malgré tout.
Les élèves du Tremplin FLS du collège Romain Rolland, accompagnés par leurs enseignants Guillaume CHATEAU et Émilie PORTAL
Toutes les photos de la série ont été réalisées et tous les textes écrits par des élèves du Tremplin FLS (Français Langue Seconde) du Collège Romain Rolland de Nîmes. Ces élèves sont issus de pays d’Afrique de l’Ouest (Sénégal, Guinée-Conakry, Sierra-Leone, Mali, Côte d’Ivoire et Burkina-Faso). La pépinière Pichon n'est certes devenue avec les années d’inexploitation guère plus qu’une sorte de terrain vague, mais elle n’est pas vierge pour autant. Chacun de
Kandé
Une fois, en me baladant, j’ai vu un bâtiment entouré d’immenses gerbes de fleurs. Dans mon village, il n’y a ni bâtiments ni fleurs. Alors voir les deux ensemble...
ses visiteurs peut en témoigner : l’atmosphère de fin de monde qui s’y déploie est propice au surgissement de souvenirs enfouis.
Les élèves du Tremplin FLS n’ont pas échappé au phénomène et nous invitent par le décalage entre les photos et les textes associés à procéder à une forme de migration intérieure entre ce que représente la photo en soi – un témoignage de ce qu’est désormais la pépinière Pichon – et le souvenir décrit par le texte.
Cheick
Le vieux du village déteste que les enfants jouent dans son vieux camion. Sa punition a pour nom chicote, avec un gros bâton de préférence. Un jour, je n’ai pas pu m’enfuir et je me suis évanoui sous ses coups.
LAURENCE CHARRIÉ
ENTENDEZ CES VOIX ÉTEINTES
Les espaces délaissés ont toujours à voir avec l’humain ; derrière le vide, au cœur du silence, résonnent les voix comme un ricochet à la vie.
Ainsi en va-t-il d’une pépinière gardoise, abandonnée depuis 30 ans ; au fil de mes pas, j’entends tous ces salariés affairés, sur les livres de comptes, l’entretien des serres, des véhicules, toute une fourmilière qui subitement cesse toute activité. Un héritage mal géré ? Une histoire familiale absurde et irrésolue ?
PATRICE LOUBON
LE BOIS DERRIÈRE LE PÉRIPHÉRIQUE
L’ancienne pépinière Pichon n’a eu de cesse de me fasciner depuis que je l’ai parcouru pour la première fois en 1994… Dernier bois secret de la ville, parcelle méconnue et lieu absent de nos circulations quotidiennes, elle provoque en moi une sorte d’attirance/ répulsion, certainement de même nature que le bois à l’orée du village de l’époque médiévale. Elle concentre les peurs anciennes symbolisant une puissante nature
aux forces insoupçonnées. Cette nature que nous essayons en permanence de domestiquer échappe ici à l’ordre établi. Même si préside à sa création une plantation organisée en allées et par espèces, le concepteur originel ayant déserté la place, la nature a poursuivi son chemin et son expression, laissant place à un chaos végétal "fondateur". Vision d’un futur probable où la nature aura repris sa place et ses droits.
MARCELLE BOYER
LES PÉPINIÈRES LAISSÉES À L'ABANDON
Les pépinières Pichon à Nîmes cessent leurs activités aux débuts des années 2000. Cependant, cet espace d’une quinzaine d’hectares intouché par la main de l’homme depuis deux décennies continue à évoluer à sa manière, et de ce fait, des espèces végétales plantées cette dernière centaine d’années sont encore présentes et se développent d’une manière surprenante. Lors de mes déambulations sur les sentiers de cette jungle semi- tropicale, j’y
ai découvert non seulement une flore exceptionnelle mais aussi une abondante faune. Les milliers de bambous et les arbres éliminent les sons extérieurs et la canopée filtre le rayonnement solaire créant ainsi une forêt mystérieuse. Cette atmosphère irréelle est amplifiée par les restes que la présence humaine a laissés à l’abandon au fil du siècle et que la nature incontrôlée engouffre, dévore dans un ultime assaut pour recouvrer ses droits.
AU SERVICE DU SACRÉ
par Jacqueline SALMON et Hervé COLLIGNONImages des architectures de Joseph MASSOTA et Le CORBUSIER
Jusqu'au 31 janvier 2023, du lundi au vendredi de 15h à 19h Église Saint Dominique 300 avenue Bir Hakeim 30000 Nîmes
Heureux de participer à la découverte et la valorisation du patrimoine de notre ville, nous sommes parmi les premiers à réutiliser l'église Saint Dominique (1964) depuis sa rénovation. Oeuvre de l'architecte Joseph MASSOTA, sa construction a été immortalisée via l'objectif de son photographe attitré, Hervé COLLIGNON (à l'extérieur, photographies collées sur les murs de l'église).
Nous accueillons aussi pour la première fois, l'une des figures majeures de la scène photographique française Jacqueline SALMON. Elle présentera en exclusivité ses images des architectures de LE CORBUSIER, en particulier celle de L'église Saint-Pierre (Firminy), du couvent Sainte-Marie de La Tourette (Éveux) et de la chapelle Notre-Dame du Haut (Ronchamp). Ces photographies sont rentrées dans des collections, elles ont beaucoup été montrées et publiées mais pour cette exposition dans l'église Saint Dominique de Nîmes, Jacqueline Salmon à choisi d'exposer de nombreuses photographies qui n'avaient jamais été tirées.
Cette exposition est bien sûr l'occasion de découvrir ou de redécouvrir, l'église Saint Dominique, bijou secret de l'architecture nîmoise, trop longtemps fermée au public.
Rencontres et découvertes, la ville continue à se révéler grâce aux regards et à la mémoire des photographes...
Jacqueline SALMON est née en 1943 à Lyon, elle vit actuellement à Charnay et à Paris. Depuis 1981, elle réalise une œuvre photographique à caractère social dont le principal sujet est l’étude des rapports entre philosophie, histoire de l’art et architecture. Elle est représentée par la galerie Éric Dupont à Paris.
En 1983 elle reçoit de la mission du Patrimoine photographique la commande de quelques photographies sur le couvent de Le Corbusier pour l'exposition Objectif-Monuments. Passionnée par le bâtiment qu'elle redécouvre sans cesse, elle continuera ses prises de vue et en 1987 on lui propose de faire la grande exposition du centenaire de Le Corbusier au Palais de Tokyo à Paris.
Hervé COLLIGNON (1927-1998) est né à Saint-Dié-des-Vosges. Il arrive jeune à Nîmes dans les années suivant la 2nde guerre mondiale après que son village ait été rasé par la stratégie allemande de terre brûlée et de déportation systématique des populations civiles ainsi que par de copieux bombardements américains. Collignon commence auprès du quotidien Le Méridional une carrière
de journaliste et se tourne avec passion vers la photographie. Il devient ainsi photo-reporter, parcourant la région et la ville de Nîmes. Il photographie tous les événements locaux, les moments heureux et moins heureux. Proche de Lucien Clergue avec qui il échangera beaucoup, la fidèle amitié qui le relie à l'architecte Joseph Massota s'incarne par une collaboration régulière dans le temps.
« L’émotion vient de ce que les yeux voient, c’est à dire les volumes, de ce que le corps reçoit par impression ou pression des murs sur soi même et ensuite de ce que l’éclairage vous donne soit en intensité, soit en douceur selon les endroits où il se produit. De fil en aiguille, vous finissez par tricoter quelque chose. Je dis « tricoter » parce que ça veut dire que toutes choses sont l’une dans l’autre, l’une impliquant l’autre.
Et alors, à ce moment-là, vous réussissez ou vous ratez. » - LE CORBUSIER
Joseph MASSOTA (1925-1989) est né à Nîmes dans une famille modeste. Il a, très jeune, manifesté une attirance pour le dessin. Durant l'Occupation, réfractaire au service du travail obligatoire, il devient cartographe au sein du maquis Aigoual-Cévennes. Cette expérience, singulièrement, lui permet d'acquérir la maîtrise de l'échelle du grand paysage, qu'il investira ensuite dans ses différents projets. En 1945, porté par son goût et ses dispositions pour les arts, il entre aux beaux-arts de Montpellier en section architecture. L'année suivante, à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, il intègre l'atelier d'Auguste Perret, début d'une longue et constante imprégnation du vocabulaire et des théories de l'architecture moderne. En parallèle, il suit des études à l'Institut d'urbanisme de Paris. Marqué par ce double cursus, il nourrira une approche globale du projet, allant du paysage au détail architectural. À cette époque, Joseph Massota rencontre Le Corbusier, avec lequel il échange au sujet du nombre d'or notamment. Diplômé et devenu père en 1956, il obtient une bourse d'études dispensée par le ministère des Affaires étrangères à Rome, où il se lie avec OlivierClément Cacoub (Grand Prix de Rome 1953) alors pensionnaire de la villa Médicis. Celui-ci l'emploie comme premier assistant dans son
LE CORBUSIER (1887-1965) Il est le fils de Georges-Edouard Jeanneret, graveur et émailleur de montres, et de Marie Charlotte Amélie Jeanneret-Perret, musicienne. Homme aux multiples talents (urbaniste, sculpteur, peintre, designer, écrivain, architecte), il a travaillé sur des projets à l’échelle mondiale. Tout au long de sa vie, Le Corbusier voyage pour acquérir de nouvelles techniques et parfaire ses connaissances en s’inspirant des pays visités. C’est au cours de ses voyages qu’il trouvera l’inspiration pour les éléments
cabinet parisien puis le fait participer à la construction du palais présidentiel tunisien à Carthage. En 1960, Joseph Massota perd son
épouse, Annick Jézéquel, ce qui le pousse à revenir de Tunisie et à s'établir à Nîmes l'année suivante. Il remporte les concours pour la construction de l'église Saint-Jean-Marie Vianney à ClermontFerrand et celui de la maison de l'agriculture à Nîmes. Commence alors pour lui une période de travail intense qui se traduit par la création d'un bureau annexe à Paris.
artistiques, architecturaux et urbains qui constitueront la base de son œuvre. Représentant du Mouvement moderne, il y introduit de nouvelles idées comme le fonctionnalisme, le purisme et le lien entre nature et architecture.
Pour Le Corbusier, une architecture moderne se définit en cinq points : les pilotis, la fenêtre-bandeau, le plan libre, la façade libre et le toit-terrasse. Principes qu’il appliquera dans ses réalisations.
Remerciements :
Le père Philippe Jullien et l'Ensemble Paroissial Nimes-Est, l'association Le Rocher et Jean-Luc Mincheni, Jean-Paul Fournier, Maire de Nimes, Sophie Roulle, Conseillère municipale, adjointe à la culture, l'association SolidEco, Jacqueline Salmon, AnneMarie Llanta, architecte, le CAUE du Gard.
FACES CACHÉES
L'EXPOSITION
Du 20 janvier au 18 février 2023, du mercredi au samedi de 14h à 18h
Salle Les Ecuries des Carmes, 35 rue des Carmes - 15000 Aurillac
Le festival de films documentaires Zoom Chili se déroulera le week-end du 21, 22 janvier 2023
Au Centre social ALC/Hélitas 68 bd Louis Dauzier 15000 Aurillac
Vernissage vendredi 20 janvier 2023 à 18h, en présence de la photographe Zaida González, suivi à 20h30 de la projection du film La ciudad de los fotografos de Sebastien Moreno, 2006/ 1h20/ VOST
L’exposition Faces cachées, réunit trois générations de photographes chiliens, représentés par Zaïda González, Alejandro Hoppe, Alvaro Hoppe, Luis Navarro, Claudio Pérez et Leonora Vicuña.
Ancrés dans une terre à la géographie tourmentée, et où le trauma de l’histoire récente reste palpable, les travaux de ces photographes possèdent une valeur artistique expressive et originale. Si l’oeil de certains s’est forgé sous la dictature, dans la rue, au cœur de combats qui s’y sont déroulés, le regard des autres reflète un intérêt marqué pour les franges marginales de la société chilienne. Il se dégage de l’ensemble une vision poétique particulière, parfois insolite, née dans la transition d’un siècle à l’autre, du XXème au XXIème.
Les frères Alvaro Hoppe (1956) et Alejandro Hoppe (1961), deux parmi les plus emblématiques photographes du livre et du projet «Chile desde adentro», dans la pure tradition du photoreportage militant, extraient de façon criante tout ce qui peut faire sens dans la rue, traduction visuelle de la période tendue et tragique des années 1980.
« la marge, c’est ce qui tient la page » - Jean-Luc Godard
Chacun de ces photographes, puisant dans l’expérience intime de sa relation au pays, avec ses territoires humains, ses contrastes, son histoire, est allé à la recherche de ce que l’on ne veut pas voir, qui n’est plus ou a disparu. Comme si capter l’interdit, le lointain, l‘insaisissable demeurait toujours une quête. Tous incarnent non seulement la résistance à l’ordre établi mais aussi un attachement profond à ces communautés « invisibles » qui peuplent leur pays. C’est dans cette recherche d’un « autre » Chili que se place l’exposition Faces cachées, et dans une tentative de lever le voile sur les coins d’ombres d’un Chili oublié, mais bien vivant.
Ainsi, Zaïda González (1977), seule représentante de sa génération, met en lumière les images d’un Chili underground et transgressif. Elle intervient avec des encres aquarelles sur ses photographies noir et blanc, afin de leur donner une toute autre dimension temporelle et d’atténuer la portée de la charge critique qu’elles véhiculent.
Claudio Pérez (1957) revisite les mythes et rituels du Chili. Entre ethnologie et archéologie contemporaine, son regard scrute le réel et ses photographies telles des pièces à conviction, parfois énigmatiques, transcendent la surface des choses pour en délivrer une vision complexe et inspirée.
Luis Navarro (1938) partage la vie des gitans chiliens depuis des décennies. Se focalisant particulièrement sur les femmes, il dresse le portrait d’un groupe humain minoritaire vivant à des milliers de kilomètres des terres qui l’ont vu naître et qui parvient, malgré tout, à maintenir ses coutumes et sa culture.
Enfin, Leonora Vicuña (1952) convoque à travers des supports complémentaires à la photographie, par la vidéo et l’intervention plastique, les mondes souterrains et ancestraux du Chili. Entre revendication et lutte pour la préservation de la mémoire et de l’identité du peuple Mapuche, construit à la façon d’une trouble affaire policière, dont le point de départ est une photographie où quelqu’un a volontairement effacé le visage de l’un des protagonistes, son travail oscille entre document et fantasmagorie chamanique.
Parabole d’un temps qui, s’il paraît avancer, renvoie dos à dos les époques, Faces cachées invite le visiteur à regarder la société chilienne en coin, par le biais de ses marges. La mémoire est-elle une source pour l’avenir? La marge tient-elle la page ? Une chose est sûre: comme dans toute œuvre d’art, l’implication et la recherche constituent un vecteur dynamique. L’engagement des photographes dans cette quête, qui a parfois failli leur coûter la vie, est leur premier moteur.
Chacun d’entre eux s’approprie des pans entiers de l’histoire contemporaine et passée, laissant percer les faisceaux d’une lumière rayonnante qui dévoile quelques-unes des Faces cachées de ce singulier et complexe pays du bout du monde.
Patrice LOUBON, (1965, Nîmes) est artiste, enseignant et commissaire d’expositions, fondateur du Centre d'art et de photographie NegPos (Nîmes), structure créée en 2006 dont il coordonne les expositions et événements, à Nîmes et ailleurs. Il est spécialiste de la photographie latino-américaine, en particulier du Chili, du Mexique et de Cuba.
ZAIDA GONZÁLEZ
Zaïda GONZALEZ, 1977, Santiago du Chili. Elle étudie la photographie publicitaire à partir de 1997. Elle n'exerce pourtant à aucun moment cette profession dans laquelle elle ne se retrouve pas. Suite à cette désillusion, elle se décide à développer une œuvre personnelle.
Elle instaure une esthétique et un monde propre à elle-même, entremêlant scènes oniriques et esthétique populaire. Elle aborde sans complexe, maniant avec habileté l'ironie et le sarcasme, et presque de façon militante, des thèmes sensibles de la société chilienne : l'avortement, la religion, les relations de couples standardisées par le mariage et leur machisme inhérent, l'homosexualité.
Elle utilise la photographie en noir et blanc sur laquelle elle intervient a posteriori en coloriant ses images avec une encre aquarelle. Elle participe au collectif de photographes féminin Macrodosis. Elle a exposée dans plusieurs galeries de Santiago du Chili (Galerie AFA, Galerie ARCOS), dans de nombreux festivals et foires en Amérique Latine, en Europe et aux Etats-Unis. Elle a fait partie des nominés du prix de la jeune photographie en 2007 (Santiago du Chili). Elle obtient en 2013 le prix « Rodrigo Rojas de Negri » de la jeune photographie chilienne et est représentée en France par la Galerie NegPos (Nîmes).
CLAUDIO PEREZ
Claudio PEREZ, 1954, Santiago du Chili. Photographe, graphiste, éditeur, commissaire d’exposition, co-fondateur d’agences de presse, enseignant, défenseur des droits de l’Homme et de la mémoire vivante, Claudio Pérez est l’auteur de certaines des images les plus emblématiques de la lutte contre la dictature dans les années 1980. Il travaille sur l'histoire et l'identité du peuple chilien. Il a reçu de nombreux prix et bourses, dont le 1er prix de photographie de journalisme Mastercard (1987), la bourse Hasselblad de Suède (1996) qui lui permet de publier Andacollo: Rito pagano después de la siesta; et deux bourses Fondart (bourse de l'état chilien) pour le projet Muro de la Memoria (Santiago du Chili, 2002). Il expose fréquemment au Chili, aux Etats-Unis et en Europe. En 2003, Il est commissaire d'exposition de l'exposition Chili 30 años,
périple
Musée d'Art Contemporain
Luis NAVARRO, 1938, Antofagasta. Il a suivi des études supérieures dans les beaux-arts à l´Universidad del Norte, et a pris des cours de spécialisation de photographie professionnelle, photo couleur et diapositive (Kodak).
Il a travaillé comme photographe pour l´Archevêché de Santiago (1976-1981), correspondant pour In These Times de Chicago, agence K.N.A de Francfort (1978-1981), photographe du journal chilien La Época (1986-1988), éditeur photographique du journal Fortín Mapocho (1991-1993), photographe du festival mondial de théâtre (1993), photographe du concours d´art dramatique national (1995-2003).
Il a également publié une série de livres, parmi lesquels les plus importants sont : Lonquén, Aventuras de una fe, Presencia de un niño en América, El Papa Juan Pablo II, Primer y Segundo Anuarios de la Fotografía Chilena, Síntesis del Informe Rettig, Fotógrafos latinoamericanos en la Universidad de Rábida, 50ème Anniversaire de la Déclaration des Droits de l´Homme et Geografía poética de Chile. Ses expositions ont été présentées en France, en Équateur, en Argentine et au Chili.
En 2011, il obtient le prix Altazor.
LUIS NAVARRO
ALVARO HOPPE
Alvaro HOPPE, 1956, Santiago du Chili, adepte du reportage il se concentre principalement sur le milieu urbain dans un registre de situations spontanées. Son appareil photographique a décrit les moments les plus durs du régime militaire. Il a aussi capturé des épisodes particuliers de la période intense de transition à la démocratie, racontant par ses photographies des événements et des émotions qui sous forme écrite auraient été censurées.
Il a montré ses travaux à de nombreuses occasions et dans différents pays : Chili, Espagne, Equateur, Etats-Unis, Argentine. Il a reçu le Prix Némesis (Université du Pacifique, 2002), le Prix Ansel Adams (Institut Chilien - Nord-Américain de Culture et Photo Ciné Club du Chili, 2003) le Prix Altazor (Art Visuel - Photographie, 2004), le Premier Prix de Photographie d'Humour (décerné par le magazine The Clinic, 2005), le Premier Prix du concours « Art et Ville » (mention Education, 2005).
Il a publié avec Gonzalo Leiva le livre Un Ojo en la historia, soutenu par le Fonds de Développement des Arts et la Culture, (Fondart, 2003).
ALEJANDRO HOPPE
Alejandro HOPPE, 1961, Santiago du Chili. Sa carrière de photographe commence à 21 ans. Il se spécialise dans le photojournalisme. Son travail décrit la dure réalité du Chili pendant la dictature militaire. Grâce à une sensibilité aigüe qui fait de lui un observateur attentif de la vie quotidienne, ses photographies se retrouvent dans les pages de grands médias. Il a participé à de nombreuses expositions collectives et individuelles, qui ont également fait partie de plusieurs publications, telles que “Por la Paz de Chile” de la Fondation Salvador Allende, “Gracias al Mundo”, de la la Commission des Droits de l’Homme; “Chile From Within”, édité par Susan Meiselas. Il participe à Vème Biennale photo de Vigo en 1992, Segovia (Espagne). Il participe à l’exposition collective “ La Memoria Oxidada ”, 1997 à Modena (Italie).
En tant que photographe du président Ricardo Lagos, qu’il accompagne durant tous ses voyages dans les années 1990, il parcourt le monde, croisant les continents, les pays, les gens et les situations.
Au cours de sa longue carrière de photographe, il a été honoré par des prix tels que la mention spéciale Photo Essay "Chile Hoy" Casa de las Americas, à Cuba; mention honorable catégorie documentaire "Visión Fotográfica, 20 años de la Historia de Chile" de Masterclub ; meilleur Photographe de presse de l'année (92), décerné par l'Union des Photographes et cameramen du Chili.
LEONORA VICUÑA
Leonora VICUÑA, 1952, Santiago du Chili. Elle réside à Paris entre 1973 et 1978 où elle étudie les sciences sociales. À son retour au Chili, elle réalise des études de photographie professionnelle à l´Ecole Foto Arte de Santiago où elle obtient son diplôme en 1979. Plus tard, en l´an 2000, elle obtiendra son diplôme de réalisatrice multimédia à l´École Supérieure de Réalisation Audiovisuelle de París (ESRA).
Promotrice culturelle, elle a participé à la création et réalisation des Rencontres d´Art Jeune (1979-1981) à l´Institut Culturel de Las Condes, Chili. Elle a été codirectrice de la revue de poésie La Gota Pura avec Ramon Diaz Eterovic et en 1981, elle a participé à la fondation de l´Asociación de Fotógrafos Independientes. Elle revient ensuite en France en 1983 où elle participe à plusieurs projets d´animation et montage de cinéma, comme le long-métrage The Rainbow Thief d´Alejandro Jodorowsky. Puis, rentrée au Chili en 2001, elle s´installe à Carahue, dans le sud du pays, où elle travaille comme professeur de photographie à l´Universidad Mayor, Universidad Diego Portales et Universidad Autónoma de Temuco.
Elle a obtenu les bourses Amigos del Arte en 1981, Fondart national en 2001 et 2006, Fondation Andes, en 2002, et Fondart régional en 2006. En 2010, elle remporte le Prix Altazor.
Ses photographies ont été publiées dans des livres, des revues, des cartes postales, programmes de télévision au Chili et à l´étranger. Certaines de ses images font partie des collections publiques de musées tels que le Musée du Château d´Eau, à Toulouse, le Cabinet des Estampes à Paris et le Musée des Amériques à Denver, Colorado, Etats-Unis.
En savoir plus...
Faces cachées a lieu dans le contexte du Festival documentaire Zoom Chili, premier festival organisé par Peuple et Culture Cantal, une association d'éducation populaire utilisant le cinéma documentaire comme support. La programmation compte 12 films documentaires à l'occasion en 2023 de l'anniversaire des 50 ans de la chute d' Allende. Le choix des films montre la situation du Chili depuis le coup d'état, la dictature de Pinochet, le développement de l'ultra libéralisme puis l'arrivée de la démocratie. https://www.peupleetculturecantal.org/ZOOM-festival
CONTACTS PRESSE
xavier@peupleetculturecantal.org / 07 69 39 82 52
Patrice Loubon commissaire expo NegPos: +33 (0)6 71 08 08 16 patriceloubon@hotmail.com
Chantal Cavalerie Peuple et Culture Cantal: chantal.cavalerie@wanadoo.fr +33 (0)6 71 69 17 95
CECI N'EST PAS UNE PHOTO #5
DU FIL ET DES IMAGES
Exposition collective du vendredi 10 février au 31 mars 2023 Du lundi au vendredi de 13h à 18h ou sur rdv au 0671080816 Galerie NegPos FotoLoft 1, cours Nemausus 30000 Nîmes https://negpos.fr – contact@negpos.fr
Déjà la cinquième édition de Ceci n'est pas une photo, bon anniversaire ! Ce programme offre une belle part aux pratiques hybrides, ou qui emprunte à l'image photographique, par l'entremise d'artistes internationaux tels : Daniela Montecinos (2019), Zaida Gonzalez (2020), Jérôme Bauduin (2021), et Seb Jarnot (2022).
Une 5e occasion de partir sur des chemins singuliers où la photographie croise la route d'autres pratiques et qui va tenter de révéler cette foisci quelques uns des liens méconnus de l'image au fil à travers une sélection de travaux mêlant à la fois des pratiques culturelles lointaines, anciennes à leurs articulations contemporaines. Souvent émouvantes, touchantes dans leur forme inégalable, ces œuvres gravitent entre rêve et réalité.
Invité.e.s d'honneur : Carolle Benitah (France-Maroc) et Marcelo Aragonese (Chili), artistes dont les présences feront de cet événement un moment très spécial.
Avec aussi : Patrice Loubon et les brodeuses d'El Monte (Santiago de Chile) et Le Petit atelier (Nîmes).
Carolle Bénitah est née à Casablanca, Maroc. Vit et travaille à Marseille, France.
Diplomée de l’École de la chambre syndicale de la couture Parisienne, Paris, France.
Diplômée de l’École Nationale Supérieure de la Photographie, avec Félicitations, Arles, France.
Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique (DNSEP) avec les félicitations, École des Beaux Arts d’Aix-en-Provence, France.
Dernières expositions (extraits) : « Ce qu’on ne peut pas dire », Pavillon de Vendôme, Aix-en-Provence, France / The other story, Moroccan modernism from 1956 till now, Cobra Museum of Modern Art Amstelveen, Hollande / Image Gardners, Mc Evoy Foundation for the Arts, San Francisco, Etats-Unis / In the now: Gender and Nation in Europe, Selection from the Sir Mark Fehrs Haukohl photography Collection, Los Angeles County Museum of Arts, USA / Festival International du Textile, Musée Bargoin, Clermont-Ferrand, France.
Le travail de Carolle Bénitah a été acquis par des collections publiques comme : Bibliothèque Nationale de France, Musée de Marrakech pour la Photographie et le Museum of Fine Art Houston, USA et a attiré l’attention de collectionneurs privés tels que Marin Karmitz, le créateur et distributeur des cinéma MK2, Jan De Bont, le réalisateur américain de Speed et Twister, Galila Hollander, collectionneuse d’art contemporain au thème des yeux et Sir Mark Fhers Haukhol, co-fondateur de the Medici Archive Project et collectionneur de femmes photographes contemporaines européennes.
Son travail a été présenté lors de foires telles que : Paris Photo-Paris ; Paris Photo Los Angeles ; Art on Paper ; Aipad, New York ; Art Context, Miami, USA; Art Paris Art Fair Grand Palais Paris ; Fotofever, Bruxelles ; Marrakech Art Fair, Marrakech, f 1:54 London/Marrakech.
Son travail a été publié dans les magazines suivants : Aperture, SWAG Magazine, Leica World, De l’Air, Blow Magazine, FotoMuveszet, Images Magasine, Fisheye, Shots Magazine, Photos Nouvelles, Spot the magazine of Center for Photography Houston, Foto Noviny and Lens Culture.
www.carolle-benitah.com
Photos souvenirs
CAROLLE BENITAH
"
Photos Souvenirs" est un travail que j'ai entrepris entre 2009 et 2014 sur mes archives personnelles. Les instantanés sont liés à la mémoire et à la perte et témoignent souvent du bonheur familial. J'ai créé un album imaginaire comme une traversée des apparences où je déconstruis le mythe de la famille idéale pour laisser émerger une image plus nuancée. Et pour ce faire, j'utilise la fonction faussement décorative de la broderie pour donner à ces images un autre sens qu'elles avaient dans la mythologie familiale, et faire quelque chose de libérateur. Mes travaux d'aiguilles, qui rappellent le conflit, le drame et la douleur, convoquent la matière noire de l'histoire familiale, qui est précisément absente de ces photographies. Ce travail lent et précis est la métaphore d'une construction méticuleuse de soi et du temps qui passe.
Carolle Benitah, Les cafards Carolle Benitah, Sur le sofa Carolle Benitah, Le déguisement Carolle Benitah, Le bouquet Carolle BénitahMARCELO ARAGONESE Hilo & Luz
Marcelo Aragonese est un photographe indépendant de Santiago du Chili. Il a étudié la photographie journalistique et a étudié les émulsions photographiques du 20ème siècle. Pendant plus de 20 ans, il se consacre à l'enregistrement des mouvements sociaux du pays, et l'objectif principal de son travail est de promouvoir et de diffuser la photographie comme moyen d'expression et de mettre ses connaissances à la disposition de la communauté, notamment des groupes de personnes handicapées et vulnérables. Il a dirigé de nombreux ateliers sur la photographie analogique et le sténopé, et a approfondi les techniques artistiques de la photographie telles que ; les émulsions photographiques, les procédés photographiques alternatifs et la broderie photographique.
PROJETS RÉALISÉS :
2017 / Directeur de la première rencontre de photographie urbaine / Santiago du Chili.
2018 / Atelier de photographie au sténopé "Mi Tarro- mi foto- mi barrio"/Santiago du Chili.
2020 / Atelier de photographie analogique "Mirada Análoga 2"/Santiago du Chili.
2020 / Atelier de broderie photographique "Hilos y Luz"/Copiapó/Région d'Atacama/Chili.
2020 / Première place au FESTIVAL PHOTO VINTAGE/ Bydgoszcz/Pologne.
2021 / Exposition Hilos&Luz à la galerie Metropolitana/ Santiago/Chili.
2021 / Exposition au Festival ENCUENTRO FOTO ATACAMA/ Copiapó/Chili
2021 / Exposition au Festival Internacional FOTO ARICA/Arica/Chili
2021 / Atelier sur la photographie au sténopé "Mi Tarro-mi foto-mi barrio"/ Santiago du Chili.
2022 / Exposition "Hilos&Luz" à Encuentro Foto Atacama / Copiapó / Región de Atacama-Chili.
2022 / Atelier sur la photographie au sténopé au Museo de la Solidaridad Salvador Allende/Santiago.
HILOS & LUZ
Hilos&Luz, est un projet photographique qui mêle photographie analogique et intervention textile. Il consiste en une série de photographies analogiques imprimées sur du tissu avec la par sublimation. Ces images sont ensuite traitées avec des points de broderie à la main et des applications de tissu, qui ajoutent de la couleur à l'image en noir et blanc.
Les photographies elles-mêmes correspondent à un voyage à travers différentes étapes de l'histoire contemporaine du Chili et de sa situation sociale, avec la complexité des circonstances que nous avons dû vivre en tant que communauté ces dernières années. Le mécontentement social découlant de la présence de la pauvreté, des mauvaises conditions de vie et des problèmes climatiques a provoqué le déclenchement de protestations de la part du peuple chilien, encore aggravées par la pandémie mondiale.
Hilos&Luz nous invite à faire une double lecture de la photographie originale, suggérant le reflet d'un nouveau paysage ou d'une nouvelle sensation en son sein. L'intervention des couleurs de la broderie et du tissu permet au spectateur de déduire une idée, un désir, une illusion, à côté de l'image directe du document photographique. À partir de ce mélange de lumière et de fil, nous sommes amenés à imaginer des paysages futurs pleins d'humanité.
URBA LATIN ARPILLERAS
PATRICE LOUBON // ET LES BRODEUSES D'EL MONTE Santiago du Chili
Aimé et respecté de son vivant, le Père Jarlan, abattu par les militaires de Pinochet, fera l’objet après sa disparition de nombreux hommages populaires et notamment d’une riche production de broderies à sa mémoire, les arpilleras. Patrice Loubon en découvre l'existence au cours d'un stage de photographie qu'il initie à Santiago du Chili auprès de personnes rencontrées lors d'une première aventure photographique latino-américaine.
Les arpilleras ont connu sous le régime dictatorial un développement sans précédent et une production « massive ». Les femmes chiliennes abordent des thématiques qui leur sont proches : disparition de parents, d’amis, difficulté de survivre, problèmes du quotidien… Le photographe est alors fasciné par la relation que les productions de ces personnes entretiennent - indirectement - avec son médium et commence à murir un projet qui prendra racine dans une période particulière de la production des arpilleras liée à la dictature... L’idée est de faire se confronter des images photographiques actuelles issues de la rue latino-américaine (Santiago, Quito et Mexico) et ces oeuvres d'art populaires. Patrice Loubon soumet alors aux brodeuses de El Monte une sélection de ses photographies et le travail de recréation commence. Reproduire l’image photographique est un véritable défi, les œuvres se construisent avec patience et invention selon des processus tous singuliers. Si parfois photo et arpillera se renvoient le réel de l’une à l’autre comme dans un jeu des sept différences, certaines, plus interprétées, cherchent à transcender le document et le
plusieurs images en une, marquant ainsi la volonté de faire discours. Une première exposition de ce travail réalisé avec les brodeuses d’El Monte, a eu lieu du 28 octobre au 30 novembre 2008 dans le cadre du festival FOTOAMERICA au Centre culturel, l’Observatorio de Lastarria, Santiago du Chili. Depuis, l'exposition a circulée dans un grand nombre de villes : Nîmes, Aix-en-Provence, Romainville, Fontenay-ss-Bois, etc. La dernière a eu lieu en 2018 à la Fondation Manuel Rivera Ortiz à Arles avec un commissariat de Nicolas Havette. Ce travail a fait l'objet d'un grand nombre de publications dont vous pouvez retrouver les traces sur le blog : arpillerascontemporaneas.org.
Patrice Loubon, accompagné des dames brodeuses d’El Monte, région métropolitaine de Santiago du Chili : Mirza Andrade, Malva Contreras, Natalia Daille, Mirta Gutierrez, Fernanda Jara, Maria Olivares, Eliana Ortubia, Iris Ramirez, Emilia Sepúlveda.
LE PETIT ATELIER
Le Petit Atelier est une association fondée en 2006 pour permettre à tout public d'expérimenter une pratique artistique. Dans le cadre de la politique de la ville, nos activités sont conduites pour tous dans l'objectif de mieux vivre ensemble.
Cet atelier a été réalisé en 2019 sur la base du travail déjà accompli avec les brodeuses Chiliennes auprès du public de l'association Le Petit Atelier au Chemin-Bas d'Avignon à Nîmes. A partir de photographies de Rabat, Meknès et Casablanca (Maroc) et de Nîmes produites par Patrice Loubon, les enfants et leurs mamans ont procédés à la recréation en patchwork brodé des images du photographe.
PHILIPPE DOLLO
AÎTRE SUDÈTE OU L'ÉLOGE DE L'IMPUISSANCE
"Il n'y a rien à faire, c'est obsédant et ça m'obsède" Chantal Akerman. Pour tenter d'explorer les Sudètes, il faut s'armer de patience. Autrefois prospères, aujourd'hui semi-désertiques et d'une sombre beauté, ces régions ne se livrent pas à l'intrus, au curieux de passage. Bien qu'ayant passé plus de 3 ans à photographier les Sudètes, jusqu'à il y a peu, j'ignorais encore pourquoi diable j'avais démarré ce projet. La seule et tenace certitude était qu'il fallait continuer, aller jusqu'au bout du voyage même sans savoir encore quelle route prendre...
Immédiatement, les Sudètes ont résisté, élevant des barrières linguistiques et culturelles. Il s'agit là d'un sujet tabou, dont personne n'a envie de parler, aussi bien les Tchèques que les Allemands. À l'image de tous ces villages détruits à partir des années 50, beaucoup de traces de la mémoire Sudète ne sont plus que ruines ou déjà complètement effacées. Comment photographier le souvenir d'un lieu rayé de la carte? Capturer un référent absent?
Le destin tragique de ces terres, littéralement au centre géographique de l'Europe, sonne comme un avertissement du passé récent à notre présent qui se croit pour de bon à l'abri de l'horreur. Comment ces régions d'une beauté âpre et sauvage, baignées par une lumière sublime, ont pu servir de décors à une pièce de théâtre aussi sordide et violente. Tenter de photographier les Sudètes, c'est affronter notre impuissance face à ce gâchis, impuissance aussi face à notre rapport à la mémoire, au temps, dans un monde moderne en
proie à une vitesse excessive de consommation, à la culture du zapping. Mais constater une impuissance n'est pas une défaite. Dans l'impuissance assumée, se cache une résistance, une manière discrète mais déterminée, de continuer à penser, de rester encore debout, vivant.
Philippe Dollo février 2015Rappel Chronologique:
1900 La minorité allemande vivant majoritairement dans les régions des Sudètes, représente 30% de la population de Bohême.
• 1938 Suite aux accords de Munich, Hitler annexe les Sudètes. Expulsions et persécutions des ''ennemis du Reich''.
1945 Signature des décrets Benes; expulsion de plus de 2,6 millions d'allemands. Autour de 30.000 morts.
• 1948 Installation du ''rideau de fer'' dans les Sudètes; environ 3000 villages rayés de la carte.
1989 Révolution de Velours. Ouverture des frontières.
Qui encore de nos jours peut expliquer avec sureté ce que recouvre cette réalité, aussi vague sur le plan de la géographie qu’elle l‘est sur le plan culturel. Les Sudètes sont, comme un écho à peine audible noyé dans les méandres des guerres froides et chaudes, condamnées à n‘être qu‘une anomalie historique à la sonorité surannée. A la marge des zones d’ombres de notre mémoire et de notre conscience historique d’Européens pressés par les vicissitudes d’une actualité écrasante, elles sont un vestige presque entièrement enseveli.
Qui peut encore nous dire qui étaient ces gens? Comment leur rendre la parole et redonner de la voix à ces ombres, de la forme à ces esprits? Comment matérialiser l’absence laissée dans ces périmètres qui semblent frappés par le sceau de l’infamie, rendus stériles par l’embarras du drame créé? C’est au centre de cette matrice européenne, longtemps au cœur de cette ''autre Europe“ enfermée à l’Est, recouverte sous des strates d’oubli et de dénis, que se trouve une partie de la réponse. C‘ est un voyage à la recherche de cette civilisation engloutie par l’amnésie collective, maltraitée par les cahots de l’Histoire, que nous propose Philippe Dollo, qui s’arme de patience pour nous laisser découvrir, pas à pas, presque par transparence, les contours de cette présence arrachée au cœur d'une Europe contemporaine aux prises avec elle-même, et avec les spectres du passé prêts à ressurgir.
Sébastien Durrmeyer, journalisteNé à Suresnes en 1965, Philippe Dollo travaille comme photographe free-lance depuis 1990. En 1997 il s'installe à New York comme correspondant pour Opale, l'agence photo spécialisée en portraits d'écrivains. Il poursuit ses voyages photographiques en Europe, Amérique, Inde et Afrique. Ses travaux principaux comprennent ''Les Dollo de Dini'', une étude sur un village Dogon au Mali, et aux États-Unis 2 projets personnels à long-terme : ''New York The Fragile City'' et ''Le Mariage Américain''.
Son travail, régulièrement exposé et publié, fait partie des collections permanentes de la Brooklyn Public Library, des Musées de la Photographie de Rochester, New York et de Charleroi en Belgique, du Museum of Fine Art de Houston, Texas et de la Fondation Luma à Arles. Son premier livre, ''L'Ile Dollo'' avec l'écrivain Frédéric Yves Jeannet, est publié aux Éditions Leo Scheer en mars 2005. En 2009 il rentre en Europe et enseigne la photographie à l'Institut Français de Prague. Après le projet ''Prague ou le deuil inachevé'', il réalise ''Aître Sudète'' un livre objet sur les pays Sudètes qui sera publié aux Editions Sometimes en 2021.
Après un séjour de deux ans à Londres, il vit depuis juillet 2015 à Madrid avec sa famille. En 2020 il termine ''No Pasa Nada'', un projet à long terme sur le ''Silencio'' et la complexité des traumatismes post-franquistes dans l’Espagne contemporaine. Un livre est prévu aux Editions de Juillet en 2023.
Tel: +34 915 048 222 E-Mail: phdollo@yahoo.com Web: www.philippedollo.com
«
Les formes s’effaçaient et n’étaient plus qu’un rêve »
Les
Fleurs du mal, Charles Baudelaire
Lorsqu’elle était enfant la photographe italienne Elena GIVONE passait de longs moments à regarder pensive par la fenêtre de sa chambre. Un jour qu’elle observait fixement un merle qui s’était posé dans son jardin sa grand-mère Franca lui demanda : « mais que fais-tu donc ? » et elle répondit : « grand-mère je travaille, mon boulot c’est de rêver ! ». Elena GIVONE est une contemplative qui s’applique à faire rêver les autres, notamment les êtres les plus fragiles de notre société.
Les écoliers du Sri Lanka qui sont présentés dans ce portefolio obéissent à un protocole créatif qu’elle a instauré et qu’elle a mis en œuvre, en lien avec des ONG, auprès de différentes populations démunies aux quatre coins du monde dont au Brésil avec de jeunes détenus et en brousse africaine avec des adolescentes maliennes. Préalablement à la prise de vue elle échange longuement avec eux et leur confie un objet qui culturellement leur parle et les aide à mettre en œuvre leur imaginaire et leurs rêves. Elle leur demande ensuite de fermer les yeux et leur pose la même question : « quel est votre souhait le plus cher ? ».
Au premier regard se sont les couleurs pâles du bleu des tabliers des écoliers et de la dorure de la lampe « magique » qui ont attiré mon attention mais aussi cette réponse de Wasanthi jeune femme srilankaise : « Mon souhait le plus cher est que tout le monde ait sa lampe magique ».
Elle leur fait fermer les yeux pour mieux les ouvrir.
Elena est une photographe maïeuticienne porteuse d’espoir, troubadour des temps modernes. Par le biais de son dispositif créatif elle propose la poésie comme échappatoire. Quand on l’interroge sur sa démarche photographique elle aime bien citer ce passage de Johnatan Livingston le goëland : « Ne croyez pas ce que vos yeux vous disent, ils ne montrent que des limites. Regardez avec votre for intérieur. Découvrez ce que vous avez au plus profond de vous et vous verrez la voie qu’il vous faut prendre ».
Sa démarche photographique est à double sens. Elle pratique à sa manière le « don contre don » cher à Marcel MAUSS. Pour elle la photographie est synonyme de partage. Elle collecte des images et des rêves et en contre-partie elle donne la possibilité à chacun de s’inventer de nouveaux horizons plus enchanteurs. C’est en rêvant que nous construisons notre vie. Susciter le désir, projeter ses envies les plus chères est bien la première étape à franchir pour se donner les moyens de pouvoir les réaliser un jour.
Elena est une photographe engagée qui croit au rôle « politique » de l’artiste dans son sens étymologique et qui est convaincue de l’importance de son utilité au sein de notre société. Une utilité d’ordre symbolique qui s’adresse à chaque individu - qui est la fonction première de l’artiste dans la cité - à savoir faire sentir ce qui nous manque et en donner le désir ; voilà qui est magnifiquement utile à tous ! Mais aussi une utilité collective plus tangible qui plus que jamais est nécessaire à notre société en crise où le « Care » s’impose comme la voie à suivre pour notre intérêt collectif en essayant ici d’améliorer des cadres de vie des plus démunis.
Elle donne la parole aux invisibles, à « l’humanité périphérique ». Un Atlas qui nous suggère sagement d’aller vers une civilisation plus humaine, parce que plus naturelle, plus naturelle parce que plus cultivée. Des photographies qui nous disent à leur manière qu’« être » est plus fort qu’avoir, qu’« être » c’est forcément être quelque part et qu’« être » c’est durer ensemble.
Son souhait le plus cher ? que leurs rêves deviennent réalité !
Ce travail photographique est une invitation à passer de l’autre côté du miroir qui suscite en moi une attraction qui m’aspire, me grise et contribue à l’émotion esthétique que j’éprouve à la vue de ce corpus d’images réalisé par Elena GIVONE au Sri Lanka. Elle nous livre les parts de rêve de ces enfants et en même temps sa part de rêve nous faisant miroiter un message plein d’espoir et d’humanité.
Si la photographie n’est pas disposée à se laisser ranger au rayon des artefacts c’est probablement parce qu’elle continue à nous procurer cette part de rêve dont nous avons tous tant besoin. L’artiste nous fait rêver en laissant des traces de son passage et accomplit ainsi sa mission. Car, comme l’avait si bien pressenti René CHAR, un poète doit laisser des traces de son passage non des preuves seules les traces font rêver.