LE CAMION NUMÉRIQUE : L'AVENTURE CONTINUE !
LE LIVRE PHOTO AU MAROC par Jaâfar AKIL
Marie-Christine SCHRIJEN : HOMMAGE
LE CAMION NUMÉRIQUE : L'AVENTURE CONTINUE !
LE LIVRE PHOTO AU MAROC par Jaâfar AKIL
Marie-Christine SCHRIJEN : HOMMAGE
CECI N’EST PAS UNE PHOTO #7
EQUIPE NEGPOS
Directeur et fondateur de la publication : Patrice Loubon
Responsable Camion numérique, Médiation culturelle : Gabriela Engracia
Animation et médiation culturelle MakerSpace Valdegour : Fabrice Tosatti
REMERCIEMENTS :
Mise en page Fotolo #26 :
Maëna Urban Services civiques :
Farès Ghaouti, Jad Medjadji, Maxence Menteyne, Lucas Sanchez
Stagiaire : Phoebie Pastor
L’association NegPos remercie particulièrement tou.te.s les bénévoles engagé.e.s auprès de ses actions ainsi que les personnes qui participent gracieusement à l’accueil des artistes.
Photographie de couverture :
Kamille Lévêque Jégo / de la série Benzine Cyprine (2014-2020)
GALERIE FOTOLOFT NEGPOS : 1 cours Nemausus, 30000 Nîmes
Ouvert du lundi au vendredi de 11h à 18h, samedi sur rendez-vous
T : 09 75 20 95 89 M 06 71 08 08 16 negposphoto@free.fir
LES VILLES INVISIBLES #5NATURES URBAINES
H.A.B.I.T.E.R. par Patrice Loubon CAUE du Gard, 29 rue Charlemagne, 30000 Nîmes 04 66 36 10 60 / accueil@caue30.fr
ARTXINÎM #3 - Architecture singulière Les lauréats du Prix ArtXiNîm accompagnés des participants au concours du lundi au mardi et du jeudi au vendredi de 16h à 19h, les mercredi et samedi de 14h à 19h ou sur rdv au 06 22 78 69 72
MakerSpace NegPos, 34 promenade Newton, 30900 Nîmes https://negpos.fr – contact@negpos.fr
UNE SORTIE AU ZOO DE MONTPELLIER en extérieur dans l’espace public environnant, par les jeunes du MakerSpace NegPos MakerSpace NegPos, 34 promenade Newton, 30900 Nîmes https://negpos.fr – contact@negpos.fr
CECI N’EST PAS UNE PHOTO #7 OFF SHORE par Hélène DEGHILAGE du lundi au vendredi de 13h à 18h ou sur rdv
Galerie NegPos FotoLoft, 1 cours Nemausus, 30000 Nîmes https://negpos.fr – contact@negpos.fr – 06 71 08 08 1609 75 20 95 89
BENZINE CYPRINE par Kamille LÉVÈQUE JÉGO du lundi au vendredi de 13h à 18h ou sur rdv
Galerie NegPos FotoLoft, 1 cours Nemausus, 30000 Nîmes https://negpos.fr – contact@negpos.fr – 06 71 08 08 1609 75 20 95 89
SANCTUAIRE COSMIQUE par Chia HUANG du lundi au vendredi de 13h à 18h ou sur rdv
Galerie NegPos FotoLoft, 1 cours Nemausus, 30000 Nîmes https://negpos.fr – contact@negpos.fr – 06 71 08 08 1609 75 20 95 89
Deux mille vingt cinq ! L'année de tous les dangers !
Face à la montée croissante de l'extrême droite partout dans le monde, à la prise de pouvoir de leaders suprémacistes et fascistes... Alors que les bombardements n'en finissent plus de pleuvoir en Palestine, en Ukraine et ailleurs aussi..., alors que la France connait l'une des plus grandes crises institutionnelle et économique qu'elle ait vécu... A un an du bicentenaire de la photographie (la 1ère image datant de 1826 ! Point de vue pris d'une fenêtre de la propriété du Gras à Saint-Loup-de-Varennes produite sous la forme d'une héliographie par Nicéphore Nièpce), NegPos Centre d'art et de photographie de Nîmes vit actuellement la plus inquiétante période de son existence. Comme toujours, il va falloir résister à de multiples dangers et à l'éventuelle disparition de ce magnifique outil de valorisation, d'action culturelle et sociale qu'est devenu notre structure au fil du temps. Vingt huit ans de survie et de combat pour faire vivre l'art et la photographie à Nîmes, voilà qui n'est pas rien ! Mais la lutte n'a jamais cessé et continuera quoiqu'il en soit ! La programmation de ce premier semestre est en phase avec cette perspective. Et pour commencer cette année « de tous les dangers » et rejoindre d'autres Résistances, voici en ouverture la septième édition de Ceci n'est pas une photo ! Programme qui permet d'offrir nos murs à des œuvres qui si elles entretiennent un lien direct avec la photographie n'en sont pas... Cette fois, il s'agit du travail d'une peintre, Hélène Deghilage. Puisant dans l'abondant répertoire photographique disponible en flux sur le net, des images qui l'une après l'autre chassent les suivantes, Deghilage souhaite, selon ses propres mots, rendre une matérialité et leur présence physique à ces corps tout entier tendus vers l'exil. L'exposition OFF SHORE est empreinte d'une démarche humaniste évidente. Comme nous l'avons déjà fait pour l'exposition des photographes Ukrainiens avec Body as propaganda et le réseau DIAGONAL en 2022, avec Cartooning for peace et Amnesty international, à propos de la guerre en Ukraine, nous nous devions d'aborder un jour ou l'autre la question de l'exil de milliers de personnes qui chaque année tentent de se construire un autre avenir. Fuyant la guerre, la famine, la misère économique ou la répression, elles ne quittent à aucun moment leur domicile avec la gaieté de cœur qui nous pousse nous ici, occidentaux, à partir en vacances à l'étranger. Il s'agit pour ces êtres humains, nos frères, nos soeurs, nos enfants d'un sacrifice, parfois mortel. C'est tout le propos de ce travail, montrer ces personnes, leur redonner corps et âme afin que de simples « migrants » anonymisés, ils deviennent incarnation physique de cette douleur qu'est l'exil clandestin et le passage d'une frontière.
Deuxième exposition qui inaugurera le 12 avril, Benzine Cyprine, brulot féministe, composé par Kamille Lévêque Jégo, nous emportera dans une fiction auto-proclamée d'un gang de filles qui s'oppose aux violences faites aux femmes. Celles-ci ne sont pas, comme vous l'aurez deviné, ces « Trad wifes » ni ces « bimbos » si chères à Trump et consorts, elles montrent les dents et sortent aussi les griffes. Maniant avec brio les ressorts dramaturgiques de la rhétorique photographique, empruntant à la publicité et à la mode leurs esthétiques « vilement » séductrices, Kamille Lévêque Jégo nous embarque dans un remake survitaminé et contemporain de Faster, pussycat ! Kill ! Kill ! (1965, Russ Meyer). On se laisse prendre au jeu confondu par la véracité des images et des situations mises en scènes. Chef d'oeuvre visuel et emblématique d'une époque où les femmes depuis « #meetoo », les prises de paroles de Judith Godrèche et Adèle Haenel et le procès tonitruant de Dominique Pélicot, ne se laissent plus soumettre à la volonté d'hommes, figures monstrueuses et décadentes d'un patriarcat en train de vivre ces derniers jours... ? Espérons-le, car l'heure a sonné d'une féminité sans plus de complexes d'infériorité.
En juin, il sera temps de découvrir un conte merveilleux, dans un village oublié de Taïwan, au bord de l’immensité du Pacifique, s’élève un temple déserté, abri d’un chant et d’un murmure, le Sanctuaire Cosmique et son principal acteur, Ko-e, dévoilé par la jeune Chia Huang (Taïwan). Celle-ci nous relate une histoire improbable, passionnante et poignante où le protagoniste Ko-e et sa mère dédient leur vie à la mise en place d'un lieu spirituel et étrange. Comme elle l'écrit « à travers la numérisation, l’impression, le découpage et la couture, cette création fusionne photographie en noir et blanc et collage, explorant l’intersection entre spiritualité et marginalité. » Elle donne vie à une esthétique où la pureté, la simplicité et l’authenticité de Ko-e sont honorées. Dans ses propres recherches, Chia Huang explore sans cesse les possibilités offertes par la co-création, cherchant à repousser les frontières du documentaire. À travers l’échange de paroles et l’écoute des voix marginalisées, elle s’efforce de révéler la beauté cachée dans des récits souvent négligés. Cette démarche fait écho à celle de Ko-e et à son univers, où chaque objet et chaque histoire portent une forme de vérité et de sens.
De l'autre côté de la Méditerranée... une autre histoire se joue. L'affirmation d'une présence et de son histoire. La photographie Marocaine peut en effet aujourd'hui enfin s'enorgueillir de dignes et nouveaux supports qui la valorisent. Nos partenaires de l'Association Marocaine d'Art Photographique (AMAP) en sont à l'origine, avec en première ligne, leur valeureux président, Jaâfar Akil. Une série de petits livres du même type que notre sacrosainte collection « Photo Poche » créée par Robert Delpire en 1982, est en train de voir le jour et d'aligner un à un les ouvrages des grand.e.s photographes de cet incroyable pays. Leurs regards sont autant de portes et de fenêtres sur leur contexte et sur leur manière de voir. Une belle expérience que nous soutenons à bout de bras !
Du Maroc à Marie-Christine Schrijen, il n'y a qu'un pas (elle a étudié et enseigné à Rabat) et avec Christian Skimao son compagnon, nous souhaitions rendre un hommage ému à notre amie, partie trop tôt, à notre consoeur et à la brillante artiste et photographe qu'elle a été. Nous te t'oublierons jamais Marie-Christine !
C'est ainsi que se termine cette nouvelle édition... en souhaitant qu'elle ne soit pas la dernière de l'année de tous les dangers. Les temps sont en train de changer nous chante Bob Dylan, pour le pire et le meilleur, l'unique issue sera de survivre à ces changements.
Patrice
Loubon Directeur du Centre d’art et de photographie NegPos
Les temps sont en train de changer
Venez, rassemblez-vous tous braves gens
D'où que vous veniez
Et admettez que les eaux
Autour de vous ont monté
Et acceptez que bientôt
Vous serez trempés jusqu'aux os
Si cette époque pour vous
Vaut la peine d'être sauvée
Alors vous feriez mieux de vous mettre à nager
Ou vous coulerez comme une pierre
Car les temps sont en train de changer.
Venez écrivains et critiques
Qui prophétisez avec vos stylos
Et gardez les yeux grands ouverts
L'occasion ne se représentera pas
Et ne parlez pas trop tôt
Car la roue n'a pas encore fini de tourner
Et il n'y a aucun moyen de dire qui
Elle va désigner
Car le perdant d'aujourd'hui
Sera le gagnant de demain
Car les temps sont en train de changer.
Venez sénateurs, députés
S'il vous plait prêtez attention à l'appel
Ne restez pas debout devant l'entrée
Ne bloquez pas le hall
Car celui qui sera blessé
Sera celui qui aura tergiversé
Il y a une bataille dehors
Et elle fait rage
Elle fera bientôt trembler vos fenêtres
Et ébranlera vos murs
Car les temps sont en train de changer.
Venez pères et mères
De tous les coins du pays
Et arrêtez de critiquer
Ce que vous êtes incapables de comprendre
Vos fils et vos filles échappent à votre autorité
Votre vieille route prend
Rapidement de l'âge
S'il vous plait dégagez de la nouvelle
Si vous êtes incapables de donner un coup de main
Car les temps sont en train de changer.
La ligne est tracée
Le sort en est jeté
Le lent d'aujourd'hui
Sera le rapide demain
Et le présent d'aujourd'hui
Sera le passé demain
L'ordre (actuel)
Est en train de disparaître rapidement
Et le premier d'aujourd'hui
Sera demain le dernier
Car les temps sont en train de changer.
Bob Dylan
Peintre depuis 30 ans, ma pratique s’est orientée il y a une dizaine d’années vers une thématique politique, liée à l’actualité et à la question migratoire.
Mes toiles s'inspirent de photographies glanées sur internet, que je recompose ensuite en les associant à des fragments de textes issus de la littérature économique, de penseurs du libéralisme ou du néo-libéralisme (Smith, Malthus, Hayek, Friedman), ou à l’inverse de penseurs critiques du capitalisme, de Marx à Polanyi en passant par Lordon.
Nourrie par l’étude d'œuvres classiques baroques et romantiques, je cherche dans le flux d’images celles qui se trouvent en résonance avec cette esthétique du tragique, afin de renouveler la peinture d’histoire contemporaine.
Je tente, à partir de ces photographies invisibilisées par le flux, de leur rendre leur pleine matérialité.
Ces images sont pour moi au-delà du drame : elles sont un signifiant des raisons pour lesquelles ces hommes et ces femmes quittent leurs terres. Elles évoquent aussi bien la guerre que les inégalités économiques, elles révèlent cette compassion narcissique qui nous fait appréhender, selon des échelles différentes, les cultures en fonction de nos affinités intellectuelles…
Représentées hors contexte, sans mise en espace, figées entre deux mondes, piégées, elles sont aussi empreintes de l’espoir de ces hommes, de l‘énergie et du mouvement générés par leur foi en des jours meilleurs. Elles évoquent en creux les frontières insoutenables entre Orient et Occident et témoignent des dévastations engendrées par nos systèmes économiques.
En même temps, le caractère destructeur de la solution fasciste était évident.
Elle proposait d’échapper à une situation institutionelle sans issue qui était, pour l’essentiel, la même dans un grand nombre de pays, et pourtant, essayer ce remède, c’était répandre partout une maladie mortelle. Ainsi périssent les civilisations.
On peut décrire la solution fasciste à l’impasse où s’était mis le capitalisme libéral comme une réforme de l’économie de marché réalisée au prix de l’extirpation de toutes les institutions démocratiques, à la fois dans le domaine des relations industrielles et dans le domaine politique. Le système économique qui risquait de se rompre devait ainsi reprendre vie, tandis que les populations seraient elles même soumises à une réeducation destinée à dénaturer l’individu et à le rendre incapable de fonctionner comme unité du corps politique. Cette réeducation comportant les dogmes d’une religion politique qui rejetait l’idée de fraternité humaine sous toutes ses formes, fut réalisée par une acte de conversion de masse, imposée aux récalcitrants par des méthodes scientifiques de torture.
Par Simon Alcouffe
A propos de La Grande Transformation de Karl Polanyi, Gallimard, Paris, 1983.
Quelques actions artistiques collectives et création de Trans Fair :
Soucieuse de m’impliquer socialement et ce en complément de ma recherche picturale personnelle je développe, depuis quelques années des projets de peintures collectives inspirés par l’éducation populaire vers des publics dit sensibles ou en situation de précarité.
A cet effet et pour soutenir cette, démarche, j’ai créé en 2015 l’association Trans Fair qui me permet d’intervenir au travers de résidences, plus particulièrement, depuis quelques années, en milieu pénitentiaire ou au sein d’établissements gérés par la Protection Judiciaire de la Jeunesse.
La démarche que je développe vise à emmener les publics avec lesquels je suis amenée à intervenir, dans la conception et la réalisation d’œuvres de grands formats ayant une portée d’expression engagée. Je cherche à élaborer un processus de production facilitant l’expression picturale à l’intérieur d'un cadre précis. Mon intention est de trouver des stratégies pour faciliter la représentation de leur désir d’expression. Je n'interviens qu’en filigrane, en assistant leur recherche par la suggestion de techniques, la fabrication des couleurs, l’aide à la réalisation, la finalisation du travail.
Finalement, la présentation de ces œuvres collectives, lors de la restitution de résidence ou comme peintures murales dans l’espace du lieu de vie de ces jeunes, leur donne une dimension engagée et citoyenne.
D'autre part afin de manifester notre soutien et la solidarité avec les personnes étrangères vivant sur notre territoire, nous cherchons à développer des projets d’œuvres collectives permettant aux jeunes migrants de témoigner de leurs expériences et de leur volonté de s’intégrer sur le territoire français ; d’évoquer leurs difficultés et leurs motivations, de leur permettre de s’exprimer et de rendre compte des périls de leurs voyages. Nous avons pour objectif à long terme de mettre en œuvre des partenariats et des échanges culturels au Sénégal et en Gambie et avons réalisé dans ce cadre une première réalisation avec les jeunes mineurs incarcérés à la prison de Saint Louis du Sénégal.
Remerciements aux photographes Umit Bektas, Bulent Kilik, Emilio Morenatti, Santis Pallacios, Antonio Semper dont le travail a inspiré les peintures reproduites ici.
Kamille Lévêque Jégo est une artiste photographe qui dissèque les images et les genres médiatiques pour en exploiter leurs caractéristiques systémiques. Elle emprunte autant au genre documentaire qu’aux mécanismes séduisants de la publicité.
En s’appuyant ainsi sur une culture populaire de l’image elle extrait une symbolique et des stéréotypes qu’elle détourne dans des compositions millimétrées, tout en feignant la spontanéité. Ses travaux sont le résultat de recherches documentaires, de scénographies méticuleuses et d’une hybridation des arts graphiques. Elle compose une photographie sensationnelle à partir d’instants ordinaires pour produire dans un premier temps un effet d’embrigadement émotionnel auprès du regardeur. Puis dans un second temps, ses travaux apportent, non sans ironie, un recul sur nos automatismes de lecture et sur nos préconceptions idéologiques.
Le travail de Kamille Lévêque Jégo puise son inspiration dans la malléabilité de l’image numérique et dans la relativité du témoignage photographique. Au lieu de prendre la fiction comme un divertissement, elle s’en sert comme un révélateur de nos formatages culturels et comme une façon de questionner des problématiques sociétales.
Kamille Lévêque Jégo est diplômée de l’ISDAT. Elle approfondit ses recherches photographiques à l’Université du Bauhaus (Allemagne).
Son projet au long-cours Benzine Cyprine est diffusé en 2019 lors de l’ouverture des 50ème rencontres internationales de photographies d’Arles. Elle est lauréate en 2018 du festival Manifesto (Toulouse) et programmée aux Nuits de Pierrevert 2023.
BENZINE CYPRINE est un documentaire au long cours (2014-2020) sur un gang de femmes du même nom. Il est aussi un symbole identitaire.
La création de ce projet venait du besoin impérieux de répondre à un malaise existentiel autour du fait d’être de sexe féminin. Cette classe de sexe qui est ressentie comme vulnérable, impuissante et dénigrée. Malgré cela, on peut trouver sa propre façon d’incarner son genre au-delà des injonctions liées à son sexe. Mais de nos jours cette démarche n'est ni spontanée, ni innée. Elle se construit, elle s’influence.
Ma réponse était de donner à voir une féminité flamboyante qui va à contre-sens des figures mièvres, complaisantes et hypersexuées de la femme, celles-là même qui saturaient les flux médiatiques des grands et petits écrans, de la presse ou encore de la publicité.
Je me suis alors mise à photographier des symboles d’une identité féminine particulière qui inspire à la fois sensualité et virilité. Cette symbolique s’exprime à travers les instants de vie d’un gang de femmes, de leurs personnalités et de leurs attitudes. Car le groupe identitaire, à mon sens, offre la valorisation, le respect, la cohésion et la force de revendication en totale opposition au sentiment de vulnérabilité.
Les Benzine Cyprine sont ce cocktail explosif qui représente un désir d’accès à la jouissance et à l’émancipation en extériorisant son individualité de manière souveraine.
Je valorise cette identité féminine par les mêmes procédés empruntés à l’advertising (esthétique aguicheuse, charte graphique, slogan, projection dans le réel…). C’est une attitude ironique de ma part qui suit les règles d’un monde où l’émotion retient plus l’attention que l’intellectualisation, où le divertissement obtient plus de fascination que le développement d’une pensée.
Pourtant la fiction a aussi son rôle actif dans notre façon d’imaginer notre avenir.
Dans un village oublié de Taïwan, au bord de l’immensité du Pacifique, s’élève un temple déserté, abri d’un chant et d’un murmure. Une mère et son fils y vivent, liés par un secret qui les connecte à l’invisible. Lorsque les divinités descendent, la mère entonne une mélodie céleste, guidant les âmes égarées vers la lumière. Pendant ce temps, son fils, Ko-e, dialogue avec l’audelà, messager des voix divines qui résonnent dans l’air. Enfant, Ko-e portait le fardeau d’un père tourmenté et d’un don qui suscitait l’effroi. Les villageois, méfiants, détournaient les regards, et ses paroles prophétiques, étranges, le condamnaient à la solitude. Très jeune, il quitta ce village qui l’avait rejeté, emportant avec lui ses silences et ses rêves vers la ville. Des décennies s’écoulèrent son retour, motivé par l’urgence de veiller sur sa mère malade. Il avait alors soixante ans, le temps semblait prêt à refermer d’anciennes plaies.
Son plus grand rêve est de bâtir un sanctuaire cosmique, une vision qu’il dit avoir reçue du Ciel. Bien que ce projet nécessiterait des milliards, Ko-e poursuit sa passion avec détermination.
Il fabrique des autels à partir de morceaux de bambou, de chaussures usées, d’objets ménagers cassés et de tout ce qu’il peut trouver, guidé par son instinct et sa mission spirituelle. Il confie : « Le Ciel me dit où et comment construire des autels. » Dans cette œuvre, nous recréons le sanctuaire cosmique, une manifestation de son rêve et de sa passion : collecter des objets anciens pour les transformer en collages. À travers la numérisation, l’impression, le découpage et la couture, cette création fusionne photographie en noir et blanc et collage, explorant l’intersection entre spiritualité et marginalité. Elle donne vie à une esthétique où la pureté, la simplicité et l’authenticité de Ko-e sont honorées.
En parallèle, dans mes propres recherches, j’explore sans cesse les possibilités offertes par la co-création, cherchant à repousser les frontières du documentaire. À travers l’échange de paroles et l’écoute des voix marginalisées, je m’efforce de révéler la beauté cachée dans ces récits souvent négligés. Cette démarche fait écho à celle de Ko-e et à son univers, où chaque objet et chaque histoire portent une forme de vérité et de sens.
Chia Huang est une artiste visuelle qui mêle photographie documentaire, collage, peinture et vidéo expérimentale. En dernière année à l'École des Beaux-Arts de Paris, elle explore la société, la politique et l'identité, avec un accent particulier sur Taïwan et les effets des changements géopolitiques. Son travail interroge les structures de pouvoir et inclut souvent ses sujets dans le processus créatif, brouillant les frontières entre artiste et sujet. Elle se concentre sur les voix marginalisées, transformant les expériences individuelles en récits universels sur l'identité et l'enracinement.
Son travail a été exposé en France et à Taiwan, notamment au Palais de Tokyo, à la Maison Européenne de la photographie, à Luma Arles, aux Rencontres d’Arles (Fondation Manuel Rivera Ortiz 2019 et le Prix Dior 2024), au Musée d’art contemporain de Taïpei, etc. Elle est lauréate du prix Dior en 2024 et la lauréate de la bourse de Magnum « Working with NGO » en 2022.
Le Camion Numérique, un dispositif dédié à l'inclusion numérique à travers l'art sur les routes de Nîmes Métropole.
Ce tiers-lieu culturel itinérant possède un fablab image et son numérique ainsi qu’une Micro-Folie mobile. Prochainement, son offre s’étoffera avec la mise en place d’accompagnement individuel et ateliers permettant l’autonomisation des publics en numérique avec le dispositif Conseiller Numérique.
Septembre a marqué le mois du changement pour le Camion Numérique !
Après un an de bon et loyaux service, la précédente chargée de projet du Camion Numérique et médiatrice MicroFolie, Ophélie Poirier, a quitté son poste pour poursuivre sa carrière vers de nouveaux horizons. La nouvelle chargée de projet, Gabriela Engracia, médiatrice culturelle et conseillère numérique a pris ses fonctions début septembre 2024.
personnes touchées
par le Camion Numérique depuis sa création !
Au-delà des actions menées sur le terrain, l’équipe du projet Camion Numérique n'a pas ménagé ses efforts pour développer de nouveaux partenariats et renforcer son réseau. La nouvelle médiatrice / conseillère numérique, a suivi des formations spécifiques (Micro-Folie, conseil numérique) qui lui permettent d'acquérir de nouvelles compétences et de proposer des services toujours plus adaptés aux besoins des habitants. Grâce à ces formations, le Camion Numérique proposera des ateliers favorisant l'inclusion numérique et l'autonomie des participants. Ces ateliers collectifs mêleront utilisation du numérique et découverte de l’art. L’objectif reste le même : réduire la fracture numérique !
• Septembre : Fête de quartier, route d’Arles
• Octobre : Rue aux enfants, rue pour tous, quartier PissevinValdegour
Place.s aux jeux, quartier Gambetta
• Novembre : 9éme Rencontre régionales de la Photographie, Juvignac (Hérault)
11
4
7 participations à des évènements interventions par le camion numérique
interventions sur Nîmes Métropole
Focus sur le Makerspace :
soit une intervention dans un centre de loisirs à Marguerittes sur le thème des Arts premiers à destination des enfants (niveau maternelle et primaire) ; un atelier création de carte Pokémon avec les enfants du MakerSpace (quartier Valdegour) ; trois séances du projet Petit Atlas des savoirs et des savoir-faire des habitants de Nîmes Métropole (école de la Placette & école Gustave Courbet) ; ainsi qu’une séance pour des adultes allophones avec le CSF du Clos d’Orville.
Ce tiers-lieu culturel animé par Fabrice Tosatti propose diverses animations pour les jeunes du quartier. Vous pouvez vous y rendre et trouver également du matériel de qualité pour réaliser vos impressions 3D ainsi que vos impressions photos en grand format. Ce lieu est le point de rendez-vous à ne pas manquer pour passer un moment de convivialité. Au programme, des ateliers pour les enfants, de l’aide aux devoirs, de la réalité virtuelle, etc.
C'est entre octobre et novembre 2024, au Centre d'art et de photographie NegPos que s'est déroulé un projet artistique d'une intensité inhabituelle, fruit d'une rencontre entre Patrice Loubon et Enric Socias (Palma de Mallorca), né de l'intention de partager une expérience à travers l'articulation de différents langages artistiques.
Dichoatomique était (et est !) un dispositif fondamentalement technologique créé pour régénérer une expérience simple du dessin avec des outils traditionnels, en impliquant grâce à la technologie, le sens de l'ouïe et l'acte d'écoute dans le processus même du dessin.
Dichoatomique est une expérience de dessin "élargie", qui permet de s'écouter clairement en dessinant, et de transcender l'acte individuel en partageant le même son avec une autre personne. Jusqu'à 8 personnes ont pu participer simultanément, établissant des liens sonores dans une situation de concentration prolongée. Dessinant sous le regard de 12 caméras vidéo fonctionnant en même temps, couvrant la situation de multiples points de vue et nous permettant d'offrir un contenu visuel esthétique et dynamique de ces actes de dessin aux spectateurs venus à NegPos pour se rendre compte du projet.
Dichoatomique a consisté en une résidence de trois semaines au cours de laquelle, après quelques jours d'adaptation technique, la phase dite de test a été lancée. Pendant deux semaines animées, jusqu'à cinq sessions de test ont été organisées avec des utilisateurs invités, afin de recueillir leurs commentaires dans le but d'améliorer la session suivante.
Le dernier jour, l'événement final Dichoatomique a eu lieu : une sorte de jam session de cinq heures avec plus de 40 personnes, y compris des spectateurs et des dessinateurs.
On peut donc conclure que Dichoatomique est avant tout un projet de dessin, mais par ailleurs il s'agit sans nul doute encore d'un projet d'art sonore qui nous permet de redécouvrir ce qui est connu à travers l'acte d'écoute. Il s'agit aussi d'un projet artistique interactif et relationnel qui a existé grâce aux personnes qui l'ont expérimenté, une dichotomie qui exalte le « simple » du « complexe ».
Un projet d'Enric Socias soutenu par NegPos.
Je m'efforce de trouver un point de stabilité efficace dans l'ère numérique, en réunissant les expériences psychologiques tirées des interactions physiques avec les circonstances éthérées des situations créées numériquement. De mon point de vue, le numérique est un monde extraordinairement déroutant où chacun doit trouver un moyen de préserver la qualité des émotions.
Mon travail a été présenté au Latino Video Art Festival (New York), au Salón Internacional de Artistas (Medellín, Colombie), au MediaLab-Prado (Madrid), à l'Université de Salford MediaCityUK et au Mutek Festival (Barcelone), entre autres.
https://www.enricsocias.net/
par Jaâfar AKIL
Pour une histoire de la photographie marocaine
Consciente de l’impact des documents visuels, auditifs et écrits dans la narration de l’histoire contemporaine du Maroc, l’Association Marocaine d’Art Photographique a récemment entrepris la collecte d’un maximum d’informations, de données et de documents, tant sur la photographie marocaine que sur les photographes marocains résident au Maroc ou à l’étranger. L’objectif est de les documenter, de les classer, de les partager, de les échanger, et de les publier soit sur son site web ou moyennant d’autres supports, ayant toujours pour finalité de contribuer à l’écriture de la mémoire visuelle du Maroc, en général, et de la photographie, en particulier.
Cet engagement volontaire dans la rédaction de l’histoire visuelle contemporaine du Maroc témoigne de la conscience des membres de l’Association quant à la valeur ajoutée du document visuel, notamment de la photographie, pour refléter la réalité et l’évolution des vies des Marocains dans tout son enfermement et sa transparence, avec ses contradictions et ses harmonies. D’un autre côté, c’est une contribution à la compréhension des mutations, à la perception des changements et à l’assimilation de toutes les fluctuations culturelles que la société marocaine contemporaine a vécues et vit, en tenant compte à la fois de l’aspect esthétique et éthique de ces photographies. Enfin, c’est pour permettre à la mémoire collective de se renouveler et de se régénérer, car notre expérience humaine est aujourd’hui plus que jamais menacée par la culture de la consommation et par l’essor démesuré du monde virtuel.
De par ces considérations, l’Association Marocaine d’Art Photographique s’embarque en 2022 dans une nouvelle aventure visant à s’impliquer dans l’écriture d’un des chapitres de cette histoire particulière et fascinante, à travers la publication d’une série de livre intitulée «Carnets de Photographes Marocains» dont l’objectif premier est de partager les expériences des photographes marocains ayant laissé leurs empreintes par leur vision unique de la vie culturelle et artistique marocaine. L’association a choisi pour cette série un format de 13x18 cm, faisant référence à l’une des tailles de tirage de l’époque de la photographie argentique, et le livre contiendra 36 photos, en référence également à la pellicule et à la planche contact. Ce choix n’est pas motivé par la nostalgie, mais plutôt par le désir de revenir à une vie de lenteur, de patience et de réflexion, soit à l’idée de ralentir ; ô combien nécessaire dans notre époque actuelle marquée par un rythme de vie effréné, une circulation rapide de l’information et sa consommation, notamment des images.
L’association est consciente que le renfort des mémoires collectives des peuples et de leurs identités nationales nécessite également un engagement photographique positif, qualitatif et conscient aux côtés d’autres supports et médiums. De même, elle croit fermement que la photographie outre ses capacités élevées d’enregistrement et d’expression, renferme des composants importants pour anticiper l’avenir.
La collection «Carnets de Photographes Marocains», annoncée à l’occasion de la cinquième édition des «Rencontres Photographiques de Rabat» en 2022, répond à certaines de ces interrogations, tant sur le plan de la forme que du contenu. En plus de présenter les photographes marocains de tous âges, approches, sensibilités et styles artistiques, elle révèle les horizons de l’engagement et de l’abnégation de ces photographes marocains à l’égard des questions politiques, sociales et culturelles de leur pays. Elle sert également de support visuel pour comprendre les évolutions esthétiques, artistiques et intellectuelles de la société marocaine.
Pour garantir un continuum à cette nouvelle collection et assurer sa pérennité, elle a besoin d’un incubateur qui veillera sur elle et veillera à sa croissance naturelle et saine. Consciente de cela, l’Association Marocaine d’Art Photographique est convaincue qu’un projet national de cette envergure nécessite la participation d’intervenants renommés de par leur valeur intellectuelle et leurs connaissances, en particulier ceux passibles d’un dévouement inégal à la culture nationale.
Jaâfar Akil
Président de l’Association Marocaine d’Art Photographique
Marie-Christine Schrijen est née le 29 juin 1941 à Etterbeek (Bruxelles) et décédée à Nîmes le 17 octobre 2024. De nationalité hollandaise puis française, elle fait sa scolarité en France à Toulon, Brignoles et Montpellier. Elle effectue ses études de lettres à Rabat et enseigne durant deux ans le français au lycée agricole (anciennement Cidera) de Témara au Maroc. De retour à Montpellier elle envisage des études de médecine et découvre la photographie. Elle va devenir professionnelle puis fonde et dirige le laboratoire Vivaphot, se spécialise en prises de vue studio, reportages de tous ordres dont certains sportifs, publicité, reproductions médicales et picturales, tirages en noir et blanc. En 2004, à la fermeture du laboratoire, elle se consacre exclusivement à la création artistique et s’installe à Poulx dans le Gard. Elle va devenir membre de l'AICL (Association Internationale de la Critique Littéraire). Victime d’un AVC le 5 mars 2016, elle doit renoncer à toute activité photographique jusqu’à sa disparition.
Expositions personnelles (sélection)
- 2007 L’œil en dérive, Mur Foster, Carré d’art, Nîmes
- 2008 Paysages décalés, Galerie Europ’Art, Aigues-Mortes. Avec Jacques-Victor André
- 2009 Lorsque les odalisques sont grandes, devenues. Château d’Aubais et galerie HD Nick « Quatre saisons de l’art », Aubais. Avec Francesca Caruana, Françoise Deverre, Daniela Montecinos
- 2010 Etranges paysages, Médiathèque d'Uzès
Transfigurations, Galerie NEGPOS, Nîmes
Paysages, Bibliothèque Universitaire de l'UPVD (Université de Perpignan Via Domitia) dans le cadre de « Questions d'art » - 2011 Têtes rongées, MJC d'Onet-le-Château, dans le cadre de la 23ème édition du festival PHOTOfolies de Rodez
- 2015 Pierres taillées Pierres polies, Espace Louis Feuillade, Lunel. Avec Aline Jansen
Collections publiques :
- Archives de la Critique d’art (Rennes)
- Carré d’art Bibliothèque (Nîmes)
- Centre Joë Bousquet (Carcassonne)
- Médiathèque Emile Zola (Montpellier)
- Médiathèque d’Uzès
- Collection Ville de Lunel
Têtes avec un poème de Christian Skimao Abstractions imaginatives. Gajan, Editions Venus d’Ailleurs, 2014. Un tirage de tête comprend 4 nouvelles photographies argentiques originales et un autre poème de Christian Skimao, Le Petit Je(u).
Divers livres d’artistes à tirage très limité ont été réalisés avec Nicole Barrière, Pierre-André Benoit, Michel Butor, Régine Detambel, Michaël Glück, Eugène Guillevic, Daniel Leuwers, René Pons, Gaston Puel, Christian Skimao, Bernard Teulon-Nouailles, etc. Page Wikipédia et blog personnel de l’artiste : https://schrijen.blogspot.com/
M-C Schrijen, La dormeuse, 30 X 40 cm Boîte 52 X 62 cm, 2010.
Le travail de Marie-Christine se trouve abordé à partir des années 2004, entièrement tourné vers deux séries de photographies argentiques : les « Paysages » qui optent pour une relecture de la notion de paysage au travers de prises de vue en infrarouge et en noir et blanc et les « Têtes rongées » qui interrogent des vues de sculptures en pierre, également en noir et blanc, transformées par sa vision personnelle. Dans les deux cas, le tirage, réalisé par ses soins, lui permet d'obtenir des effets spécifiques de transparence et d’opalescence pour la première, d’inquiétante et questionnante présence pour la seconde. Chaque œuvre demeure unique, même si le négatif conserve sa capacité de reproduction et que les nouvelles technologies peuvent aujourd’hui contribuer à sa diffusion.
Les « Paysages » naissent avec l’utilisation d’un film infrarouge qui permet d’enregistrer une gamme de gris différente de celle que l’œil enregistre habituellement tandis que l’ajout d’un filtre rouge privilégie ces mêmes radiations. L’apparition d’éléments que l’on ne percevait pas auparavant crée ainsi un nouveau visuel et l’effet de contraste obtenu, conduit à l’apparition d’une réalité autre. Cette vision décalée laisse apparaître de façon tragique, magi-que ou fantastique les éléments comme les végétaux, minéraux, ciel, nuages, etc. Ses travaux envisagent le paysage comme une entité où l’élément humain existe au travers du modelé de cette nature mais sans jamais apparaître explicitement.
Avec les « Têtes rongées », elle œuvre sur des sculptures d’ornementation en pierre, souvent anonymes, difficilement attribuables ou même reconnaissables, qui acquièrent paradoxalement un caractère dramatique grâce à leur lent processus de dégradation. La suppression volontaire des éléments anecdotiques ou utilitaires ainsi qu’un changement d’échelle altère la perception que nous en avons, les conduisant ainsi à changer de statut, glissant d’une photographie archéologique à une photographie artistique. Cette réinterprétation apparaît grâce à des angles de vue spécifiques comme des contre-plongées. Le tirage accentue certains traits et en fait disparaître d’autres. Il aplatit les reliefs ou les accentue en une série d’opérations toutes orientées vers la révélation d’un caractère soit comique, tragique, fantastique, en tout cas paradoxalement vivant.