Fotoloft 8

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FOTOLOFT 8

Printemps photogr aphique

Maroc 2015

Prix Phot'oeil Cubanos 3


Sommaire

automne - h

PRINTEMPS PHOTOGRAPHIQUE MAROC 2015 P. 4 SOUAD GUENNOUN GHITA SKALI tHAMI BENKIRANE

P. 5 à 7

P. 8 - 9

P. 10 - 11

MOHAMED MALI

P. 12 - 13

LAILA HIDA

P. 14 - 15

FATIMA MAZMOUZ

P. 16 - 17

CASABLANCA PASSé>FUTUR

P. 18 - 19

CUBANOS 3

P. 21

YOMER MONTEJO HARRYS

P. 22 - 23

YURI OBREGOn BATARD

P. 24 - 25

alEJANDRO péREZ alVAREZ

prix phOT’OEIL 2015 GILDAS PARé

P. 26 - 27 P. 29

P. 30 - 31

pIERRE mAKANDA

P. 32 - 33

nONTSIKELELO VELEKO

P. 34 - 35

VENUS D’AILLEURS

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FORMA FOTO

P. 38

l’ÉKO DES QUARTIERS

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La revue FOTOLOFT est éditée par l’association NEGPOS à 2000 ex. Direction artistique : Patrice Loubon Assistantes de direction : Vanessa Landeta et Marie-Louise Reus Roca Secrétaire de rédaction : Françoise Salgon Médiatrice socioculturelle Valdegour - Pissevin : Valérie Payet, assistée de Djamel Outaleb et Chérazad Maghraoui Education à l’image et régie technique : Frédéric Soumier Journalistes L’ÉKO des quartiers : Pierre Makanda et Claude Corbier Captations vidéo : Thibault Mouliérac Webmaster : Bruno Généré assisté de Natalia Kuruch Photo de couverture : Laila Hida NegPos 1, cours Némausus 30000 Nîmes www.negpos.fr - contact@negpos.fr T : 04 66 76 23 96 - M : 06 71 08 08 16

NegPos reçoit le soutien de :

Agenda Printemps photographique MAROC 2015 Table ronde et expositions avec Souad GUENNOUN et Ghita SKALI, modération : Patrice LOUBON à la BU de l’université de Nîmes Site Vauban, le mardi 24 novembre 2015 à partir de 17h30 Expositions de Souad GUENNOUN et Ghita SKALI visibles jusqu’au 31/01/2016

Exposition et lecture avec Thami BENKIRANE & Cie Paroles Transparentes du 25 novembre au 31 janvier 2016 au FAB LAB NEGPOS 34, promenade Newton, ZUP Nord, Nîmes vernissage le mercredi 25 novembre 2015 à 16h30 Conférence Souad GUENNOUN « Du micro-crédit à la dette grecque » en partenariat avec ATTAC à l’auditorium du Conseil départemental, rue Guillemette, Nîmes, le mercredi 25 novembre 2015 à 18h30 Exposition Souad GUENNOUN du 26 novembre au 22 décembre 2015, au cinéma Le Sémaphore, rue Porte de France, vernissage le jeudi 26 novembre 2015 à 19h30 Projection film « Misères à crédit » (47mn) de Michel CROZAS en partenariat avec ATTAC, débat à l’issue du film avec Souad GUENNOUN, au cinéma Le Sémaphore, rue Porte de France à 20h30, projection unique le jeudi 26 novembre à 20h30 Expositions avec Laila HIDA et Mohamed MALI du 27 novembre au 31 janvier 2016 au FOTOLOFT NEGPOS 1, cours Némausus, Nîmes, vernissage le vendredi 27 novembre 2015 à 18h30 Rencontre et échange avec Souad GUENNOUN à l’association Mille couleurs, ZUP SUD, Nîmes le vendredi 27 novembre à 9h Exposition CASABLANCA Passé>Futur du 30 novembre au 31 décembre 2015 à la Maison de la Région, 3, place des Arènes, Nîmes, vernissage le lundi 30 novembre 2015 à 18h30 Exposition Fatima MAZMOUZ du 21 janvier au 28 février 2016 à l’IUFM, 62, rue Vincent Faïta, Nîmes, (sous réserve) vernissage le jeudi 21 janvier 2016 à 18h30 Agenda autres expositions Nontsikelelo VELEKO Portraits, Dakar, 2008 du 19/02 au 18/03 2016 au FOTOLOFT NEGPOS 1, cours Némausus, Nîmes, vernissage le vendredi 19 février 2016 à 18h30 Pierre MAKANDA 1+1-1x1 1 forme, des possibles... du 19/02 au 18/03 2016 au FOTOLOFT NEGPOS 1, cours Némausus, Nîmes, vernissage le vendredi 19 février 2016 à 18h30 Gildas PARÉ Plastique de rêve du 25/03 au 22/04 2016 au FOTOLOFT NEGPOS 1, cours Némausus, Nîmes, vernissage le vendredi 25 mars 2016 à 18h30

Nos partenaires pour le Printemps photographique Maroc 2015 :


Édito

hiver 2015/2016

U n P r i n t e m ps p h o t o g r a p h i q u e , e n h i v e r ! Rien ne va plus ! Le changement climatique s’accélère et le printemps se retrouve en hiver. « Qu’allons-nous faire, qu’allonsnous devenir, dites-moi, dites-moi, quel est mon avenir ? » chantaitil y a quelque 25 ans le groupe de rap français Assassin. Les choses n’ont malheureusement guère avancé sur le plan du climat et au niveau politique nous vous laissons juges… Pourtant l’Histoire avance, parfois à rebours, comme nous le prouve l’actualité récente. Les attentats à Paris du 13/11 et l’agression médiatisée de Lubna Abidar, actrice marocaine du film Much loved sont tristement là pour nous le rappeler. Néanmoins, l’Histoire n’est pas à sens unique et des processus sont actuellement en développement dans le monde arabe. A ce propos, il était temps que NegPos consacre à nouveau une programmation à la photographie marocaine que nous connaissons bien pour la côtoyer activement depuis 2007. Cette fois, parmi six photographes invité(e)s, ce sont les femmes que nous célébrerons avec force diversité. De la photographie sociale et engagée de Souad Guennoun aux expérimentations plastiques de Ghita Skali et Laila Hida, en passant par les performances de Fatima Mazmouz, la photographie marocaine est en plein mouvement... et elle sent bon le printemps ! L’ÉKO

des

Quartiers

Répondant à l’initiative du ministère de la Culture et de la Communication, un projet de média de proximité piloté par NegPos est en passe de voir le jour à Nîmes. À travers un site multimédia et un journal papier tri-annuel distribué gratuitement, les contenus rendront compte de l’actualité sociale et culturelle, mais aussi des débats, de la parole du citoyen, de la découverte ou la redécouverte des quartiers périphériques qui constituent Nîmes : Route d’Arles, Mas de Ville, Richelieu, Gambetta, Chemin Bas d’Avignon, Mas de Mingue, Pissevin, Valdegour… L’ÉKO des Quartiers tel est son nom, se propose de créer un lien transversal entre les citoyens de différentes classes socio-culturelles, de redonner la parole aux habitants pour être un lieu de débats d’idées et d’opinions plurielles. Informer et participer au décryptage de l’information et de l’image. Prix Phot’œil & festival photo sur la frontière franco-espagnole Depuis 2 ans, Phot’ œ il, Lumière d’encre et NegPos se sont associés pour élire les lauréats du prix Phot’œil. Une exposition du 1 er prix 2015, Gildas Paré, aura lieu en marsavril 2016 à NegPos, après avoir été présentée comme il se doit dans le cadre des Rencontres cinématographiques de Cerbère-Portbou début octobre 2015. Loin de s’arrêter à ce premier pas, les trois structures programment pour fin septembre 2016, simultanément à Cerbère et à Portbou, un festival de photographie qui aura pour axe central la thématique du passage et de la frontière. Installé sur un territoire emblématique s’il en est, témoin de la Retirada et des derniers jours de Walter Benjamin, ce festival nourrira un dessein singulier, entremêlant expositions, projections, résidence d’artiste, actions pédagogiques et volet universitaire. Le festival rendra chaque année un hommage aux réfugiés de tous pays.

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Printemps photographique Maroc 2015

un événement proposé par NegPos avec la complicité d’ATTAC, du cinéma Le Sémaphore, de l’association Mille couleurs et de l’Université de Nîmes à Nîmes du 24 novembre 2015 au 31 janvier 2016 Invitée d’honneur : Souad GUENNOUN Autres invité(e)s : Thami BENKIRANE, Laila HIDA, Ghita SKALI, Fatima MAZMOUZ et Mohamed MALI + le projet CASABLANCA Passé>Futur avec Jaâfar AKIL, Claude CORBIER, Fabienne FOREL, Patrice LOUBON et Fatima MAZMOUZ

N

egPos entretient depuis 2007 une relation soutenue avec les photographes marocains. Hors des sentiers battus et des images stéréotypées, notre action pour participer à révéler la richesse actuelle de la photographie marocaine est passée par différentes étapes. D’échange en échange, de projets communs en itinérances improbables (Maroc>Chili>France), de nouvelles circulations apparaissent. L’un de nos objectifs, avec cette nouvelle programmation, est de mettre en lumière le travail des femmes photographes du Maroc. Si les hommes occupent toujours une grande place dans la photographie de ce pays, il était hors de question pour cette nouvelle occasion que nous nous sommes donnée, de leur laisser le haut du panier ! La photographie marocaine ne fait pas exception à la règle internationale, les femmes sont de plus en nombreuses à occuper ce champ de vision bidimensionnel.

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our Fatima Mazmouz, l’artiste, alors enceinte, en mettant en jeu son corps, engage une réflexion sur les projections que cristallise le corps féminin dans la sphère intime comme dans celle du politique. En se jouant des codes de représentation de la figure humaine de nos sociétés ancestrales et contemporaines, elle se travestit tour à tour en catcheuse, déesse mère indo-européenne, ou prend la pose telle une modèle de studio photo pour nous amener à repenser l’être féminin… Via une autre série de photos, extraites du projet « Le corps pansant II » fondé sur la problématique des identités culturelles, l’artiste se réfère au jeu de mots établi entre les bandes de pansement et les bandes culturelles.

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a réalité est le fruit d’un assemblage visuel, sonore, olfactif et tactile. Et curieusement c’est cette dernière fonction qui semble être la plus éprouvée lorsque l’on scrute attentivement les photographies de Mohamed Mali. Son œil a touché du bout de la pupille les photons de lumière qui se posent sur tout. Il a senti les formes des choses, leur grain, leur chaleur ou leur froideur, il a su effleurer par son regard la «peau» luminescente du monde.

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travers deux expositions de photographies, des projections de ses films et des rencontres avec le public, Souad Guennoun accompagnera la semaine d’inauguration de cet événement. Photographe engagée citoyenne et militante, elle est aussi conférencière sur des thématiques très épineuses, comme par exemple les méfaits du micro-crédit. Le regard critique qu’elle porte sur sa société est à comparer à ceux de quelques illustres de ses prédécesseurs tels : Lewis Hine, Walker Evans, Antonio Quintana, Hector Garcia ou encore, plus contemporain, Allan Sekula. Essentiel à l’histoire du monde et de son pays, son travail constitue une mémoire active pour comprendre les effets de l’ultralibéralisme et de ses méthodes.

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a photographe Laila Hida et le styliste Artsi vivent à Marrakech. Avec la série A la recherche du temps perdu, naît une iconographie créée à partir des créations du styliste. Pour ce travail à 4 mains, les auteurs ont pensé ces images comme différentes allégories pour questionner l’actualité. Dans une installation, le Moule, Laila Hida questionne l’école qui est faite pour « discipliner les corps et les esprits. Insérer le sujet qui en fait l’expérience dans une vie sociale préalablement réglée. Le mettre sur orbite dans des trajectoires verrouillées».

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hita Skali jeune artiste multimédia, encore étudiante à la Villa Arson (Nice) nous présente 3 séries qui abordent des questions aussi différentes que la frontière, la figure de l’actuel Roi du Maroc ou l’angoisse. Elle met en place des dispositifs de monstration adaptés à chaque série.

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L

ibre improvisation autour du thème de l’enfermement, fin chapelet métaphorique de notre condition humaine, chacune des images de la série Codes-Barres de la Pesanteur de Thami Benkirane nous apparaît comme un petit monde en soi. Une «cage bidimensionnelle» en quelque sorte. Ici, l’oiseau est victime, ici il est liberté, ici on l’emprisonne, ici on le dessine ou on le peint, il incarne, virevoltant à travers les petites mises en scène du photographe, les différentes relations que nous tissons avec le volatile (ou avec nous-mêmes?). Fin bretteur du verbe et de l’image, Thami Benkirane est connu pour son regard aiguisé et ses compositions étudiées. L’exercice de style si cher à Raymond Queneau ou Georges Perec est aussi l’un des ses modes d’actions privilégiés.

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’est à la Maison de la Région que s’achèvera la semaine d’inauguration de ce Printemps photographique «de l’hiver», par une version condensée de l’exposition «Casablanca Passé>Futur», projet soutenu par la Région Languedoc-Roussillon et l’Institut Français, déjà présentée à Casablanca et à Nîmes en 2014 et qui rassemble cinq photographes des 2 rives : Jaâfar Akil, Claude Corbier, Fabienne Forel, Patrice Loubon et Fatima Mazmouz, preuve en est encore de notre complicité affirmée !


S ouadPhotographie Guennoun et cinéma E

lle témoigne depuis plusieurs années des réalités sociales du Maroc d’aujourd’hui : émigration clandestine, enfants des rues, luttes sociales… Lorsqu’ elle prend son appareil de photographie, elle a à l’origine dans l’idée de recenser le patrimoine architectural du Maroc. Pour faire ses photos avec la bonne lumière, elle se lève tôt... et bute, dans la rue, sur les corps des gamins qui dorment là... Très vite, son objectif se détourne de l’architecture, pour se focaliser sur ces gosses des rues. Des images pour témoigner, dénoncer, accompagnées d’écrits. La démarche de Souad Guennoun est aussi d’aider ces enfants, avec l’association « Bayti » qui se consacre à leur insertion dans la société marocaine. Souad Guennoun donne un nouveau souffle à la photographie, pratique jusque-là dédaignée par les intellectuels marocains. Elle rejoint le prodigieux travail de Daoud Aoulad Siyad à qui on reprocha (à tort) de montrer un Maroc misérable dans son album «Marocains». (d’après un article de V.N. - La Dépêche du Midi - 13/12/2000)

BIO Souad Guennoun est née en 1956 à Casablanca. Elle vit et travaille dans cette ville. Architecte de formation et de profession, elle débute en 1990 un travail d'écriture et de relevés photographiques notamment sur l'architecture disparue de Casablanca, l'architecture moderne au Maroc et sur la mémoire des espaces et des lieux. Cette première phase d'investigation sur les bâtiments ou les quartiers remarquables des cités marocaines est menée avec le souci de la découverte et de la réappropriation d'un patrimoine, qu'il soit "moderne" ou traditionnel, bien souvent en déshérence. Cette vision où l'architecte se mêle au photographe est particulièrement sensible en ce qui concerne Casablanca, ville à laquelle Souad Guennoun voue une affection particulière. C'est dans cette grande métropole qu'elle photographie, en 1996, toujours sur le mode de l'enquête, les enfants des rues, "Les Incendiaires", série à la fois tendre et sociale, puis ces "fragments d'imaginaire", (édités en livre par les éditions Le Fennec), où elle laisse libre cours à sa relation poétique avec Casablanca. Militante, elle est membre d’ATTAC et CADTM Maroc. Elle collabore à l'hebdomadaire marocain "Le Journal" pour lequel elle réalise des reportages sur des thèmes généraux ayant trait à la vie quotidienne et à la culture. "Les sujets ne manquent pas, dit elle, encore faut-il vouloir les voir". http://www.dyade-ad.com/souad-guennoun-photographe-et-videaste/

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TABLE RONDE / EXPOSITIONS Bibliothèque universitaire - Site Vauban mardi 24 novembre 2015, table ronde à 17h30, vernissage des expositions de Souad GUENNOUN & Ghita SKALI à 18h30

Table ronde / Des photographies : art et engagement avec Souad GUENNOUN & Ghita SKALI, modération: Patrice LOUBON

La photographie oscille depuis son origine entre art et représentation sociale. Ces grands courants la scindent en deux et l’écart qui la divise est parfois infranchissable. Mais en quoi art et engagement se distinguent-ils ? Si l’engagement de l’artiste dans son œuvre est total, être un photographe engagé n’est pas forcément synonyme de faire œuvre artistique. Nous évoquerons avec les deux photographes invitées la question de l’engagement et de la production artistique. EXPOSITION / DÉBAT / PROJECTION Cinéma Le Sémaphore, rue Porte de France jeudi 26 novembre, vernissage à 19h30 projection de Misères à Crédit à 20h30 un film de Michel Corzas (47 min) avec Souad GUENNOUN, ATTAC & CADTM Nîmes De la tontine traditionnelle aux mutuelles de crédit, à partir de situations concrètes, tournées dans la banlieue de Dakar au Sénégal, le film s’interroge sur la pertinence du micro-crédit, présenté par certains comme la solution pour lutter contre la pauvreté. En Afrique comme partout ailleurs, la pauvreté repose sur les épaules des femmes, les femmes de la banlieue de Dakar en témoignent dans le film. Mais la pauvreté n’est pas une fatalité. Le poids de la dette des pays africains, les plans d’ajustements structurels imposés par les institutions financières internationales (Banque Mondiale, FMI) ont saigné à blanc les pays africains. Comme le dénonce, entre autres, Aminata Traoré, une des voix altermondialistes africaines, la dette est devenue un mécanisme subtil de domination. CONFÉRENCE / DÉBAT / PROJECTION

Auditorium Conseil départemental, rue Guillemette

mercredi 25 novembre à 18h30 Du micro-crédit à la dette grecque avec Souad GUENNOUN, ATTAC & CADTM Nîmes Ces dernières années, des voix se sont élevées dans les pays du Sud pour dénoncer les conséquences parfois dramatiques du microcrédit sur les populations les plus démunies : surendettement, pressions psychologiques pour rembourser et drames humains se succèdent. Face à un système qui peut être perverti et sournois, l’action collective s’organise. RENCONTRE / PROJECTION Projection film, rencontre et échange avec Souad GUENNOUN à l’association Mille couleurs, 21 Place Léonard de Vinci, Nîmes le vendredi 27 novembre à partir de 9h00.

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Ghita Skali Histoire Sainte La série Histoire Sainte (2012) s’interroge avec humour sur comment serait, potentiellement, la représentation d’un «commandeur des croyants», dans une société où les dogmes religieux interdisent la figuration, mais où la mondialisation a fini par mettre de côté cet interdit.

Angoisses La série de photographies Angoisses (2014) retranscrit ce qui visuellement provoque une crise d’angoisse chez des patients en hôpital psychiatrique. La prise de vue a été considérée comme validée quand le patient finissait par rentrer dans un état d’angoisse devant la photographie.

Frontières La série Frontières (2014) est au départ un livre rassemblant une collection d’images trouvées sur internet en recherchant sur différents navigateurs les frontières entre les pays. La question qui se pose alors à nous est celle-ci : comment ce monde virtuel censé être sans frontières nous montre-t-il les frontières ?

BIO Ghita Skali est née en 1992 à Casablanca, Maroc. Elle vit et travaille entre Nice, Casablanca et des voyages. Elle étudie à la Villa Arson, école d’art contemporain (Nice, France). Ses œuvres utilisent l’humour, des considérations sociales et la subversion. A travers diverses formes d’expression tel l’écrit, la photographie, la vidéo, la performance et les

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installations, son travail s’articule autour de la représentation de l’identité avec une forte relation aux mots et images. Elle a exposé dans de nombreux lieux, dont l’Amour (Paris, 2015), Venise Cadre Gallery (Casablanca, 2015), Le cube Independent Art Room (Rabat, 2013), Château de Lourmarin (2011).



Thami Benkirane Codes-Barres de la Pesanteur « Qu’est-ce que nous réfractons ? Les ailes que nous n’avons pas. » René CHAR (1978),

L

Le Nu perdu, Poésie Gallimard, p. 134.

e titre donné à cette série de photographies n’a rien à voir sinon peu avec ce code constitué de barres parallèles et qui, apposé sur l’emballage de certains produits, permet de les identifier moyennant un lecteur optique. Nous en faisons ici un usage pluriel et plutôt métaphorique. Au départ, nous avons, à la faveur de la tenue hebdomadaire du souk aux oiseaux, observé le commerce des volatiles en cage. Nous avons été surpris par la tendance à mettre les petits oiseaux destinés au chant dans des cages aux dimensions extrêmement réduites ! Il y a là à nos yeux une négation de l’essence même de l’oiseau : « Un seul oiseau en cage la liberté en deuil » (Jacques Prévert, Fatras, Gallimard, 1977). Ce qui fait que l’oiseau est oiseau, ce sont avant tout les ailes qui lui permettent de s’affranchir de la pesanteur et de voler. C’est cette faculté de voler qui fait que l’oiseau, cet intercesseur entre le ciel et la terre, est perçu comme un symbole universel de liberté. Abondant dans le sens des écrits de William Blake, Gaston Bachelard dit : « Pour Blake, le vol est la liberté du monde. Aussi le dynamisme

de l’air est insulté par le spectacle de l’oiseau prisonnier. » (cf. Gaston Bachelard, « La poétique des ailes », in L’air et les songes. Essai sur l’imagination du mouvement). De tous les temps, l’Homme a caressé le rêve conscient ou inconscient de voler à l’instar de l’oiseau. Il y a donc comme une sorte de paradoxe : d’un côté, pour l’être humain, l’oiseau est synonyme de liberté, et de l’autre, certains humains lui ôtent cette liberté pour le maintenir prisonnier d’une cage ! C’est donc par extension que j’ai cherché à rappeler à l’Homme que lui aussi est en liberté illusoire, voire provisoire et que les barres de sa prison sont très souvent invisibles ou immatérielles… Dans la trame qui fait l’unité de cette série d’images, il y a un fil conducteur parfois ténu : il évoque de loin ou de près les codes-barres, la représentation réelle ou métaphorique, totale ou partielle de l’oiseau et tout ce qui nous renvoie à la pesanteur et ipso facto à son corollaire l’apesanteur. Thami Benkirane

BIO Né en 1954 à Fès. Vit et travaille à Fès. Il a le parcours d’un connaisseur de la photographie, discipline qu’il enseigne depuis des années à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Fès. Natif de la médina de Fès, l’artiste traduit par l’image ce qui fait l’essence et l’esprit de sa ville natale. Dans l’un de ses courts poèmes, il dit l’amour indéfectible qu’il porte à cette cité: Né à Fès Fasciné Et per fas et nefas Amants aimantés. Le photographe a à son actif plus d’une trentaine de manifestations dédiées à l’image. Il s’est vu attribuer les premiers prix de plusieurs d’entre elles. Il a aussi participé à plusieurs expositions au Maroc et à l’étranger notamment au Chili, en Espagne, en France, aux Iles Canaries, au Mali, en Allemagne, en Tunisie, en Iran, en Algérie et ailleurs… Professeur de l’Enseignement Supérieur, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Fès.

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Exposition de Thami BENKIRANE du 25 novembre au 31 janvier 2016 au FAB LAB NEGPOS 34, promenade Newton, ZUP Nord, Nîmes contact : 06 61 32 87 93 vernissage le mercredi 25 novembre 2015 à 16h30 accompagné de lectures de la Cie Paroles Transparentes cieparolestransparentes@yahoo.com

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Mohamed Mali Les seuils de la lumière Les lumières de Mali « Lightning strikes not once but twice… Now lightning strikes in old New York It may be dark but I wanna talk It might rain, it might snow Too many things I got to know If this is spring than it’s time to sing Never mind the l’il birdies wing Look out, look out, old New York New York’s coming an’ New York talks Hey! Strike! Not once... Strike! But twice! » Joe Strummer (1950-2002)

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omme du plus profond des âges, les lumières de Mali nous renvoient aux lueurs et aux ombres de la caverne de Platon (Livre VII de La République). Prenant le long chemin vers la connaissance de la réalité, nous cherchons sans relâche, avec erreur ou avec raison ; et c’est grâce à la lumière qui définit les choses, tout en leur faisant prendre parfois l’allure de curieux « fantasmes », que nous avançons. La réalité est le fruit d’un assemblage visuel, sonore, olfactif et tactile. Et curieusement c’est cette dernière fonction qui semble être la plus éprouvée lorsque l’on scrute attentivement les photographies de Mali. Son œil a touché du bout de la pupille les photons de lumière qui se posent sur tout. Il a senti les formes des choses, leur grain, leur chaleur ou leur froideur, il a su effleurer par son regard la « peau » luminescente du monde. Le regardeur est à présent invité à faire de même et il vient se délecter des subtils ou brusques écarts de luminosité et autres jeux graphiques qui charpentent l’image. L’œil « broute » la surface de l’image, parfois hameçonné, parfois nourri de la richesse et de la complexité des constructions qui lui sont données à voir.

Les « éclairs » aveuglants de Mali déchirent l’obscurité (lightning strikes !), tels de puissants phares qui nous guident vers un ailleurs forcément hors-champ, dont on voit souvent se dessiner le tracé qui y mène, sans pour autant en soupçonner l’issue. De New York au Maroc, il y a plus qu’un océan. Pourtant c’est de l’autre côté de l’Atlantique que vivait Saul Leiter, un possible alter-ego new yorkais de Mohamed Mali. On peut aisément faire le lien entre les œuvres de Mohamed Mali et celles de Saul Leiter. Tous les deux fascinés par l’organisation plastique des formes et de leur résonnance à la couleur et la lumière, Mali et Leiter entretiennent avec la réalité une relation pour le moins distanciée. Rien de documentaire dans leurs images. Elles sont le support de la visualité pure et d’un rêve éveillé. Curieusement, l’un comme l’autre, n’ont pas pour ambition de parvenir à la gloire et à la célébrité, humbles et discrets, ils partagent ce même goût pour la mesure et l’ombre. L’apanage des vrais grands maîtres. A présent malgré cette identité commune et le double amour qu’ils portent chacun à l’ombre et à la lumière, l’heure est venue de se rendre sous le feu des projecteurs !!! Lightning strikes not once but twice Mr Mali ! Patrice Loubon

BIO Né en 1957 à Figuig (Maroc). Vit et travaille actuellement à Casablanca. Animé par l’amour de la photographie, sa principale et éternelle passion. L’artiste fut en 1988 l’un des membres fondateurs de l’Association Marocaine d’Art Photographique (AMAP) dont le but essentiel est de promouvoir l’art photographique marocain. C’est le même but qui le conduira plus tard, en 2002, à devenir rédacteur en chef du magazine Photo News. Il multiplie les expériences photographiques aussi bien au Maroc qu’à l’étranger en restant toujours fidèle à son sujet de prédilection : « La lumière », accompagnée d’un trio de constantes invariables : forme, espace, architecture. Parallèlement à son activité artistique, un grand souci de la transmission du savoir, combiné à une forte dose d’altruisme et de générosité, le ramène tout naturellement à enseigner, depuis déjà 13 ans, son savoir-faire photographique à des photographes en herbe dans plusieurs institutions et à l’occasion de différentes rencontres.

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Mr MALI !


Laila Hida À la recherche du temps perdu Un duo d’artistes, la photographe Laila Hida et le styliste Artsi, installés à Marrakech, collaborent ensemble pour créer un univers et une iconographie à partir des créations du styliste. Pour les photos, tout est pensé et mis en scène à quatre mains avec le créateur Artsi. Dans leur dernière création, les auteurs ont pensé ces images comme différentes allégories pour questionner l’actualité. Pour chacun de ses onze portraits, le personnage imaginé est à la recherche de quelque chose : une spiritualité, une vie matérielle, un souvenir, une nouvelle philosophie, une réponse… Visant à renforcer l’aspect iconique, la photographe Laila Hida a souhaité utiliser le procédé classique de la photographie de mode en studio. Sur un fond blanc, le modèle pose avec des accessoires simples et minimaux - voile, valise, Tv, branche - dans des tons sobres noirs ou blancs. La photographie s’impose par cette simplicité apparente. Ce procédé d’une grande sensibilité révèle ces accessoires comme des symboles de notre quête respective, intime et pourtant universelle. Jeanne Mercier

Le moule Si école et prison, en tant que lieux et en tant qu’institutions, sont configurées pour graver des textes différents, via des procédures différentes, leurs buts co-incident: discipliner les corps et les esprits. Insérer le sujet qui en fait l’expérience dans une vie sociale préalablement réglée. Le mettre sur orbite dans des trajectoires verrouillées. Après dix ans, enlever le moule : les contours de ce dernier l’auront durablement marqué. Moins plastique, moins malléable, il suivra seul. Cette œuvre est aussi une invitation à penser les trajectoires et les champs du possible qui s’offrent (se sont offerts ?) à l’élève, puis à l’étudiant. Les choix pris, ceux abandonnées, perçus comme sans perspectives, hors-système. d’après Reda Zraig BIO Née en 1983 à Casablanca, Laila Hida vit à présent à Marrakech où elle est photographe indépendante autodidacte depuis 2012. Après ses études en communication journalistique, elle commence à travailler en tant que productrice dans la rédaction d’un magazine de mode à Paris. Elle découvre alors la photographie de mode, la lumière, la mise en scène et quitte son poste après 5 ans, pour se consacrer à ses projets personnels. Elle commence par photographier des bâtiments industriels et des usines abandonnées, qu’elle retravaille ensuite pour créer une image surréaliste.

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C’est à travers le portrait qu’elle poursuit cette démarche de mise en scène. Ainsi elle collabore de nombreuses fois avec un designer de mode, Artsi, avec lequel ils créeront des images qui sont comme des albums de famille, utilisant le langage de la mémoire, de la nostalgie. Aujourd’hui, elle poursuit un projet personnel sur l’enfance et l’école, les dualités que comporte le système entre conditionnement (la contrainte) et imaginaire (la liberté). Laila Hida est fondatrice du 18, Derb el ferrane, un espace alternatif de culture et d’expression artistique situé dans la médina. http://www.lailahida.com/


Laila Hida


Fatima Mazmouz Super Oum L’artiste, alors enceinte, en mettant en jeu son corps par le biais de la performance, engage une réflexion sur les projections que cristallise le corps féminin dans la sphère intime comme dans celle du politique. En se jouant des codes de représentation de la figure humaine de nos sociétés ancestrales et contemporaines, Fatima Mazmouz se travestit tour à tour en catcheuse, déesse mère indo-européenne, ou prend la pose telle une modèle de studio photo pour nous amener à repenser l’être féminin…

Serait-ce la grossesse, cet état temporaire, éprouvé par la femme qui définirait l’être féminin? Ce moment où peu à peu le corps de la femme, l’intime, glisse vers le sociétal : l’être fécond, l’être reproducteur ? Alors que le corps de la femme n’échappe à aucun cliché, aucune icône, aucun protectionnisme et paradoxalement aucun exhibitionnisme, «Super Oum» de Fatima Mazmouz nous dévoile des silhouettes qui nous interrogent sur la question de notre appartenance, de notre identité.

Bandes pansantes Cette série de photos est extraite du projet « Le corps pansant II » fondé sur la problématique des identités culturelles. Bandes pansantes s’en réfère au jeu de mots établi entre les bandes de pansement et les bandes culturelles. Nous appartenons tous à des « bandes culturelles » qu’elles soient communautaires, familiales, religieuses, associatives etc., et seule l’acceptation de toutes ces bandes permettent de se construire dans notre pluralité et non dans le renoncement. C’est pourquoi la série Bandes pansantes, toujours dans le sens de la réparation, se présente comme des portraits icôniques à forte dimension baroque, caractéristique de l’identité en constante évolution. BIO La production artistique de Fatima Mazmouz débute en 1998 comme un moyen d’interroger la notion d’identité dans toute sa complexité : le genre, le corps, l’immigration, et cetera, avec tout ce que cela implique de stéréotypes et de clichés. Fatima Mazmouz crée des passerelles entre l’intime et les problématiques d’ordre politico-socio-culturel qui la traversent. La question du multiculturalisme entre autres devient l’axe principal de son travail où la réflexion sur le corps s’impose.

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Elle a exposé dans des lieux très divers entre autres à Rome, Madrid, Amsterdam, Anvers, Paris et Le Caire, en participant notamment à de grandes manifestations culturelles comme en 2005 aux 6es Rencontres Africaines de la photographie de Bamako, en 2006 aux Rencontres Internationales de la Photographie d’Arles, en 2009 à Paris-Photo au Carrousel du Louvre et en 2015 à l’Institut du Monde Arabe à Paris. Elle est représentée par la galerie Fatma Jellal à Casablanca et la Mamia Bretesché Gallery à Paris.



CASABLANCA

Passé > Futur

A

l’occasion d’une résidence photographique, soutenue par l’Institut Français et le Conseil Régional du LanguedocRoussillon, cinq photographes présentent leur vision de cette ville au passé architectural riche et novateur. A travers cette exposition, NegPos et l’Association Marocaine d’Art Photographique (AMAP) proposent les regards singuliers de Jaâfar Akil, Claude Corbier, Fabienne Forel, Patrice Loubon et de Fatima Mazmouz. NegPos entretient depuis plusieurs années des relations privilégiées avec le Maroc, notamment avec l’AMAP. NegPos intervient par ailleurs chaque année dans l’interprétation de l’urbanisme, de l’architecture et de la ville, avec un cycle d’expositions et de

Photographies - Vidéos

recherches intitulé “Rencontres Images et Ville“ et la mission “Regards sur la ville“ à Nîmes. L’AMAP est, quant à elle, la seule structure au Maroc à avoir abordé la question de la ville à plusieurs reprises à travers le SNAP et à avoir soutenu des expositions individuelles de photographes sensibles à cette problématique. C’est à partir de ce contexte que les artistes de l’AMAP et de NegPos ont travaillé sur Casablanca. Ces photographes proposent le fruit d’un travail de recherche autour du passé architectural de la ville et de son mouvement urbain actuel. Chacun à sa manière propose une lecture photographique de Casablanca et de son passé, questionnant ainsi les futurs possibles...

Jaâfar Akil

Son projet se présente comme une interaction entre plusieurs formes et supports d’expression (textes et images) autour du sujet : «la ville de Casablanca» dans sa pluralité, sa diversité et singularité. Le but de son approche étant de repenser les lieux et les espaces publics de la ville de Casablanca tout en interrogeant leurs mémoires.

Fabienne Forel Inspirée par la collection de cartes postales insolites de Mme Merryman, Fabienne Forel proposera une visite de Casablanca avec des photographies présentées comme un ensemble de cartes postales retrouvées, mêlant photographies et commentaires de voyageurs contemporains. En jouant avec les procédés anciens de photographie (prise de vue au Goldstein Goldy, appareilphoto simple des années 50, et tirage cyanotype), j'essayerai de rapprocher les différentes époques de l'histoire de la ville, de faire ressentir le parcours du temps à travers les superpositions, les télescopages des éléments esthétiques et architecturaux.

Claude Corbier

(ci-contre à droite)

Fasciné par l’urbain, l’urbanisme et l’architecture, Casablanca lui évoque immédiatement l’histoire de la ville au passé prestigieux. Mais l’acte architectural est-il toujours exemplaire à Casablanca ? Le lien entre un passé glorieux et une ambition moderniste affichée paraît prometteur. Qu’en est-il exactement ? Ce questionnement donnera vie à un docu-fiction de 26 mn, résultant d’un mix entre photographie et vidéo, entretiens, avec pour interlocuteurs: l’Ordre des architectes, l’Agence urbaine de Casablanca, l’association Casamémoire, l’Ecole d’architecture, des témoignages d’artistes.

Fatima Mazmouz Casablanca est pour elle le point de départ. Elle y est née. Mais c’est aussi un double départ puisqu’à sa naissance, il y eut ce départ pour la France… Inscrit dans la continuité d’une recherche alliant construction identitaire, l’intime et une réalité politicosociale, ce nouveau travail questionne la ville de Casablanca à partir d’une projection fantasmagorique. Aussi la nécessité de revenir sur l’histoire de son père s’est imposée : révéler sa propre mémoire à partir de la mémoire de la ville qui devient le support d’un travail d’abord à dimension documentaire, mais aussi artistique.

Patrice Loubon À l’instar de Tadashi Kawamata, de Daniel Buren ou encore de Krisztof Wodizcko qui, chacun à leur façon, ont posé la question de l’implication de l’artiste dans l’espace public, en forme de performance, Loubon a choisi d’orner de papier peint des lieux communs et/ou abandonnés de la ville pour produire une inscription nouvelle et convoquer l’«habiter» en tant que fonction critique et poétique. Le refoulé urbain devient familier et plus accueillant. L’intérieur pénètre l’extérieur à sa façon : fleurie ou rayée. Cette action est filmée et photographiée, afin d’en restituer une trace qui sera ensuite incorporée à une installation composée de papier peint aux murs de la galerie, de photographies et d’un document vidéo.

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Cubanos

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Retour sur l’exposition qui s’est tenue du vendredi 9 octobre au samedi 21 novembre 2015 à la galerie NegPos – Fotoloft

L ‘atelier du cours Nemausus accroche aux cimaises les images de trois jeunes photographes qui radiographient leur pays.

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udicieusement l’exposition accrochée à la galerie NegPos s’intitule Cubanos3 car le regard des trois photographes cubains choisis trouve en se confrontant une force démultipliée. Ils sont jeunes et ne craignent pas de faire voler en éclats la tendance documentaire qui a longtemps été celle de ce pays qui avait à témoigner de son histoire et sa situation politique difficile. Cherchant à prendre le pouls de la nouvelle génération, Patrice Loubon, fondateur de NegPos, a sélectionné ces trois artistes vraiment captivants, autant par le fond que par la forme qu’ils adoptent.

Le nationalisme mis à mal «Mon travail a un caractère existentiel en lien avec le contexte, la société dans laquelle je vis. Il met en scène le corps car c’est ce qui nous appartient le plus, c’est notre ultime espace de liberté. Pour moi, il n’est pas une fin en soi mais le support pour exprimer mes idées. Cela a toujours été très polémique d’utiliser le corps», souligne Yuri Obregon Batard, fondateur du collectif F8, qui après un diplôme supérieur en arts plastiques a suivi un cursus en photographie.

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nfin à l’étage, l’accrochage d’Alejandro Pérez Alvarez aspire immanquablement vers l’image centrale : un homme crâne rasé qui semble se maquiller dans un miroir dont le visiteur serait le reflet. Avec subtilité et pudeur, le photographe sait mettre en scène ou capter, dans la rue ou les clubs, ses modèles transsexuels. «Après une répression très forte, cette culture est en plein épanouissement à Cuba. Il y a là un mystère qui parle à travers le corps», souligne le photographe qui compose merveilleusement des images à la fois travers de soigneuses mises en scène, où le titre compte belles et fortes. autant que l’image, il sape les bases de la société cubaine Muriel Plantier en déboulonnant les symboles du nationalisme cubain, le drapeau, le pouvoir, le héros... et ose transformer le sexe en ultime affirmation de soi. Sacrément gonflé, l’artiste a vu son œuvre iconoclaste, souvent censurée.

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U ne société qui n ’ a rien d ’ idyllique utre manière de ne pas rester à la surface des choses, Yomer Montejo Harrys se sert de la radiographie pour révéler les rouages d’une société qui n’a rien d’idyllique. Comme ces jambes chaussées de hauts talons dont on ne distingue plus que la structure osseuse et le fil de fer qui les entrave ou ce crâne qui boit à la paille dans un autre crâne. Comme ses jouets radiographiés - tortue piano, petit avion, oiseau mécanique - qui cachent des mécanismes dignes d’une bombe dans leurs entrailles et s’intitulent Bureaucratie ou Icare. «Chaque image est le résultat d’une très longue réflexion avant d’arriver au concept, à une histoire. J’assimile mon travail à de l’expérimentation.»

A

Yomer Montejo Harrys, Alejandro Pérez Alvarez et Yuri Obregon Batard

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Yomer Montejo Harrys Yomer Montejo Harrys, membre du collectif F8, utilise la radiographie pour scanner en profondeur quelques-uns des thèmes les plus épineux de cette société aux prises avec bien des tracas : désir de partir, prostitution, bureaucratie… Les squelettes mécaniques ou organiques délivrent un message à la fois cru et décharné, où la structure interne des choses et des gens révèle tout leur sens, ainsi qu’une vision plastique et graphique qui transcende littéralement le réel.

BIO Artiste autodidacte né à Camaguey en 1983. Vit et travaille à La Havane. Il est membre de l'Association Frères Saiz (AHS). En 2011 et en 2013, il a mis en place deux expositions personnelles, dont la plus importante était Desgaste à la Galerie Her-Car à La Havane. Il a participé à de nombreuses expositions de groupe depuis 2008, y compris l'exposition XIV d’Art érotique à la Galerie Fayad Jamis, La Havane, en 2008 et 2010.

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Yuri Obregon Batard Yuri Obregon Batard, fondateur du collectif F8, procède par séries, analyse strate par strate les conditions et le sentiment d’appartenir à cette communauté particulière appelé Cuba. Signes et stigmates du nationalisme cubain et de la cubanité se renvoient la balle comme dans une partie de ping pong, pour définir de façon acerbe, poétique et parfois grotesque ce qui fait toujours aujourd’hui de Cuba un monde à part. Nous passons telle Alice à travers le miroir à la rencontre d’univers et de personnages aux limites de l’improbable...

BIO Artiste né à La Havane en 1979. Vit et travaille à La Havane. Diplômé en Arts plastiques, Institut Supérieur d’Art (ISA), La Havane en 2010. Diplômé en photographie, Institut Cubain d’Art et d’Industrie Cinématographique (ICAIC). En 2012, il participe à une master-class avec l’artiste nord-américain, d’origine cubaine, Andres Serrano à l’Institut Supérieur d’Art. Il suit aussi de nombreux autres ateliers avec des artistes cubains renommés (Tania Bruguera, Juan Carlos Alom, etc.) et des séminaires de formation. Il est le lauréat de nombreux prix et récompenses pour la qualité de son travail. Il expose régulièrement depuis 2007. http://yobatardlucky.artelista.com/

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Alejandro Pérez Alvarez El silencio del cuerpo

Alejandro Pérez Alvarez travaille principalement en couleur dans une veine documentaire et dans des logiques d’immersion au sein de différents contextes. Ce partage et la complicité qu’il noue avec les personnes qu’il photographie est tout à fait rare et précieux. Ici dans la série El Silencio del Cuerpo , il nous invite à découvrir avec pudeur et distance respectueuse le monde du transgenre et de la transexualité en plein boom à Cuba. Admirable compositeur d’images à tiroir, il est doté du regard vif et aigu, caractéristique des plus grands.

BIO Photographe cubain né à La Havane en 1988. Vit et travaille à La Havane. Diplômé en 2013 de l’Institut de Design (ISDI) de La Havane. Il exerce aujourd’hui comme professeur de communication visuelle au sein de cette même institution. Il expose régulièrement depuis 2011. http://www.aperezalvarez.com

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Prix Phot’Oeil 2015 L

a galerie Phot’ œ il, NegPos et Lumière d’encre s'associent pour la première fois et sont heureux de vous inviter à la remise du prix photographique créé par la galerie Phot' œ il en 2009 autour de la thématique du passage, liée à la mémoire de Walter Benjamin mort à Portbou le 26 septembre 1940. Cette année, le premier prix a été décerné à Gildas Paré pour sa série « Plastique de rêve », réalisée en collaboration avec le journaliste Kirk Bayama et l’auteure Julie Baudouin. Vous pourrez découvrir ce travail à partir du vendredi 25 mars à la galerie NegPos Fotoloft et ce jusqu'au samedi 22 avril 2016. Une projection des images des autres lauréats Philippe Dollo, Marie Frécon, Yohann Gozard, Véronique L’Hoste, Terence Pique et Bertrand Taoussi - est prévue le jour du vernissage.

Philippe Dollo

Terence Pique

Marie Frécon

Bertrand Taoussi

Yohann Gozard

Véronique L’Hoste

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Gildas Paré Plastique de rêve C’est pour ton bien... Le repassage des seins « Plastique de rêve » interroge notre vision de la féminité et les diverses tentatives de contrôle corporel, tant du point de vue de l’homme que de celui de la femme, dans son rapport entre nature et culture, protection et conformisme, existence et oubli de soi. «C’est pour ton bien...» montre cette dichotomie dans des portraits de jeunes femmes camerounaises ayant subi le « repassage de leurs seins ». Cette pratique culturelle consiste à écraser la glande mammaire de jeunes filles ayant un développement pubère jugé trop précoce. Ce contrôle corporel, opéré sur leur féminité, est effectué par leur mère, grand-mère, tante ou encore une guérisseuse. Cet acte entraîne de véritables blessures physiques, psychologiques et même identitaires. Pourtant, paradoxalement, cet acte est avant tout un acte bienveillant, visant à protéger ces jeunes filles du regard des hommes, du viol, du mariage ou d’une grossesse précoce, et ainsi leur permettre de poursuivre leurs études. Et c’est ainsi que ces seins, tant contrôlés que sacralisés, deviennent à la fois éternelle blessure et rêve de leur vie. Cette série a été réalisée en collaboration avec le journaliste Kirk Bayama, qui monte actuellement un documentaire vidéo sur cette pratique culturelle, et l’auteure Julie Baudoin pour l’ensemble des textes du projet.

BIO Originaire de Nantes, Gildas Paré travaille en France et à l’étranger. Autodidacte, il rencontre la photographie par le développement et le tirage noir & blanc lorsqu’il est lycéen. Au sein de divers studios généralistes, il consacre de nombreuses années à parfaire sa technique photographique. Dès 2005, il saisit une opportunité et se lance en tant que photographe professionnel indépendant. Progressivement, il affine la qualité de son travail par le développement d’une photographie culinaire. Il découvre alors tous les enjeux de l’esthétisme et des apparences par la mise en lumière de produits publicitaires.

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De ce constat est née l’envie de franchir le miroir de l’idéalisme commandé habituellement par ses clients. Depuis 2010, au travers d’une écriture personnelle, il développe ses qualités d’auteur-photographe et tente ainsi de comprendre ce qui se cache derrière les apparences. Au-delà de la plastique du corps, des masques sociaux et autres paysages d’illusion, ses séries photographiques nous invitent à faire l’effort d’entrevoir une réalité trop souvent enfouie, et ainsi, nous interroger sur notre propre fiction. http://gildaspare.com/



Pierre Makanda 1+1 - 1X1

1 forme, des possibles…

Une forme, la forme est «signifié» et «signifiant». La forme peut être «signifiant» et remplir la fonction, l’usage qu’on lui assigne. En l’occurrence, il sera le cadre d’une mise en valeur esthétique d’un autre objet. Elle peut être «signifié», telle une sorte de représentation mentale du concept, pour devenir partie d’un nouvel ensemble de lui-même. « Au fur et à mesure de la réalisation du projet, je suis passé d’une représentation simple et concrète des objets ordinaires, voulu comme des snapshots de mon catalogue environnemental (1+1), à une recherche plus abstraite et complexe du traitement de la forme (1x1). D’abord en 2D, avec une recherche plus graphique, pour arriver à des représentations dans l’espace, en 3D ». S’appuyant sur des modèles géométriques, s’inspirant des mises en abîme du graveur M. C. Escher et du travail de symbolisation de l’affichiste Charles Loupiot, Pierre Ndjami Makanda s’applique, ici, à reproduire, multiplier la forme pour créer de nouvelles structures. «1+1-1x1. Une forme des Possibilités » est un travail photographique numérique, à la fois classique, par la production en studio des images, et expérimental par l’utilisation des possibilités logicielles en matière de création d’images.

BIO Né au Cameroun à l’heure des indépendances africaines, Pierre Ndjami Makanda arrive en France en 1968, dans le Paris du Quartier latin et des événements de Mai. Très jeune enfant, il prend alors conscience que la société conformiste dans laquelle il venait de débarquer se préparait à de profondes mutations sociales et culturelles. De cette période, il gardera un anti-conformisme latent et une propension à s’opposer aux diktats de tous ordres. De ses 3 ans d’études en sciences humaines, à l’université Jussieu-Paris VII, il garde une curiosité, un goût, pour les systèmes, les formes d’organisations des sociétés humaines et les modes de vie de leurs populations. Autodidacte, il s’oriente vers la réalisation audiovisuelle et le photojournalisme. Il se forme, donc, au fil de rencontres sur les plateaux de tournage de courts et longs-métrages, de réalisateurs comme Julius Amédée Laou, René Feret ou David Achkar… Amateur de musique, mais piètre musicien (à son grand regret), néanmoins grand auditeur, dès 1986, encouragé par monsieur Maurice Cullaz (qui fut président de l’Académie de Jazz et co-fondateur de Jazz Hot), il court les concerts de Jazz à Paris (Banlieues Bleues, à la Villette, au Châtelet, au

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Palais des Sports, au New Morning…), pour rencontrer, photographier et interviewer, si possible, ces musiciens qu’il affectionne : Miles Davis, Mc Coy Tyner, Sun Ra, Wayne Shorter, Dollar Brand, Archie Shepp… De 1996 à 2001, il est journaliste, photographe et collabore aussi bien à Urban Pass, un city-guide, qu’à des magazines orientés culture Hip Hop et Reggae, comme Radikal, Watch Dis, Trace magazine, ou même Football. C’est aussi l’époque des voyages de presse qui l’emmène à New York, Kingston, Montréal, Skopje et dans de nombreuses villes européennes. Arrivé à Nîmes en 1999, il se forme aux outils multimédias, qu’il s’approprie pour créer des œuvres audiovisuelles plus interactives et mélangeant photo, 3D, audio, video et dessins. Les occasions de voir son travail photographique et audiovisuel sont rares : - en 2000 au sein du collectif NegPos dans le cadre de « Regards sur la Ville », galerie des Arènes, Nîmes - en 2001 et pendant un an, il réalise pour Télé Miroir, « À Nîmes La Nuit », un divertissement culturel et mensuel - en 2007, il expose à Bienvenue à Bord, Nîmes, « Douala Trip, etc. », une évocation multimédia qui nous plonge au sein de sa famille et au cœur de Douala.


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Nontsikelelo Veleko Portraits, Dakar, 2008 Dans les photos qu’elle a rapportées de ses balades dans l’espace urbain dakarois, la photographe Nontsikelelo Veleko met en scène l’architecture sous diverses expositions à la lumière naturelle, ainsi que la mode de la rue.

BIO Nourrie des contre-cultures urbaines, Nontsikelelo Veleko (née en 1977 à Bodibe, en Afrique du Sud) capture les multiples langages visuels d'une redéfinition identitaire permanente, qui fait de l'Afrique du Sud son terrain de jeu privilégié. Attentive, en prise avec son environnement, Veleko interroge le métissage et décrypte l'espace public pour y révéler l'empreinte éphémère d'une Afrique cosmopolite et consciente. Plus qu'une approche didactique ou documentaire, ses portraits incitent à prendre le temps de s'arrêter et de sentir les nuances uniques du camouflage derrière l'uniforme. http://www.afronova.com/artists/nontsikelelo-veleko-2/

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Venus d’ailleurs Ailleurs, c’est plus grand qu’ici car des ailleurs il y en a partout.

La sympathie qui existe entre deux, entre plusieurs êtres semble bien les mettre sur la voie de solutions qu'ils poursuivraient séparément en vain.

André Breton

C

réée en 2006 à l'initiative des artistes Aurélie Aura et Yoan Armand Gil, la revue Venus d'Ailleurs a comme but initial de réunir artistes, écrivains, poètes, musiciens, cinéastes, alchimistes, 'pataphysiciens de toutes générations partageant une même forme de sensibilité, « l’attrait pour des pratiques artistiques dans l’ordre de la combinatoire, du collage et du montage (…) qui fréquentent les alentours du surréalisme, du dadaïsme, de Fluxus, et les formes liées à l’art de l’illusion, du rêve, du brut et du kitsch. Ils abusent du dissonant, de la circulation entre les arts et de l’exploration sans GPS».1

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roche de la pensée d'Hakim Bey, Venus d’Ailleurs aborde le livre comme une utopie libertaire, une insurrection artistique, autonome et en marge, réaction à un monde de propriétés et de territoires dont les « autorisateurs » régentent les frontières. L'édition étant par définition nomade et multiple, V.D.A conçoit le livre comme merveille, cabinet de curiosités maniériste et musée portatif, un moyen pour eux de réenchanter le monde. À la manière de George Maciunas, Raymond Hains ou Marcel Duchamp, ils utilisent souvent la valise, métaphore du voyage, comme réceptacle d'éditions compilées, comme théâtre de la mémoire.

V

enus d'Ailleurs, en tant que maison d’édition, a développé en 10 ans une quinzaine de collections insolites regroupant une centaine de publications, de l'ouvrage littéraire (Collection Pallas Hôtel, Poiesis et Idéa) au livre d'artiste (Collection la boite à gant, Isis, Carnets de dessins, Orteluque). Les autres médiums ne sont pas en reste puisque des collections sont consacrées aux projets musicaux (Collection Muse Sick) aux films expérimentaux (Collection Anima) et au théâtre de papier. En attendant le prochain très attendu numéro 15 de Venus d'Ailleurs, une seconde revue, La nouvelle revue moderne , a été éditée sous la direction de l'artiste Philippe Lemaire. Ce premier numéro est consacré à l'artiste, plus que singulière, Marie Noël Döby, créatrice prolifique de collages, de dessins et de poupées étranges.

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ans son nomadisme, V.D.A organise parfois des expositions avec les artistes qu'elle édite mettant en vis-à-vis livres et œuvres originales. Discrète sur Nîmes, elle a néanmoins monté ces dernières années plusieurs expositions avec NegPos (Photomancie, Diableries) et a participé à la biennale de l'estampe à la chapelle des Jésuites (Umour monstre complètement timbré !). Plus récemment, Venus d'Ailleurs a été reçue par la bibliothèque départementale de l'Hérault dans le cadre des chapiteaux du livre au centre de ressources Jean-Claude Carrière à Béziers (Complètement à l'Ouest), à la médiathèque d'Uzès (Ymagier) et à la galerie 100Titres à Bruxelles (Venus s'entête, le chœur s'emballe). Séraphin

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Joëlle Busca, Etoile filante, in catalogue Galerie 17 (extrait)

AVENIR 21/11, ZAL 2015, salle Pétrarque, Montpellier 30/11, La Brigade de l’Esthétique, Cabaret Spirituel (10è), Péniche Le Marcounet, Paris 03/12, Lou Dubois, Aux sources de l’éclair, galerie Les yeux fertiles, Paris 06 & 07/12, Les fugueurs de lire, musée Cutius, Liège 17/12, Cadeaux d’artistes, Aldébaran, Castries www.venusdailleurs.fr


Ils ont participé, participent, participeront : Aurélie Aura - Fernando Arrabal - Nils Attalah - Gislène Avan - Claude Ballaré - Jérôme Bauduin - Julie Anne Barbe - Jean-Luc Benel Nelly Bonnaud - Lucile Boissonnet - Rosine Bulher - Yasmine Blum - Christoph Bruneel- Hervé Brunon - Michèle Bokanowski - Julie Borgeaud - Joëlle Busca - Thomas Barrière- Joaquin Cocina - Michel Cadière - Corinne Chaufour - Frédéric Clavère - Pierre Cendors Benjamin Chaval - Jean-Claude Carrière - Maëlle de Caux - Cédric de Batz - Fabien Delvigne - Charles Dreyfus - Marie Noël Döby - Jean Dupuy - Lou Dubois - Elzo Durt - Agnès Dubart - Elisabeth Delétang - Gérard Depralon- Pascal Deleuze – Darnish - Tino Di Santolo - Maxime Dupuis - Laurent Estoppey - Tristan Félix - Guy Ferdinande - Frank Garam - Claude Gaignebet - Bruno Garrigues - Florian Gerbaud - Yoan Armand Gil – Margarida Guia Cuelo - Zaida Gonzalez Rios - Peter Greenaway - Tom Gareil - Christian Gabriel/le Guez Ricord - Christian Van Haesendonck - Eric Heilmann - Jean Fabro - Alejandro Jodorowsky - Richard Khaitzine - Jean-Yves Lacroix - Grégoire Lacroix - Estelle Lacombe - Rémy Leboissetier - Yann Lecollaire - Philippe Lemaire - Cristobal Leon - Susan Mende-Miccam / Michael Marchais - Jeanne Maigne - Georges Matichard - Charlotte Massip - Patrice Mériot - Iris Miranda - Nathalie Moulin - Bernard Mourier - Benjamin Monti - Gilles Moraton - Bruno Montpied - Bernard Mialet - Lafcadio Mortimer - Sebastien Mazoyer - Augustin Pineau - Benoît Pingeot - Michel Pellaton Bastien Pelenc - Philippe Pissier - Pascal Petit - Louis Pons - Eric Poirier/Cirrus Poivre - Salvatore Pulgia - Jacques Perry Salkow - Nina Reumaux - Annie Reniers - Yves Reynier - Patrick Rivière - Marie Christine Schrijen - Boris Sirbey - Michou Strauch - Alain Suby - JeanMarc Scanreigh - Alain Snyers - Richard Sunder - Pier Tardif - Hans Theys - Mélissa Tresse - Jacques Villéglé - Christophe Watz - Mo Xia

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FORMA FOTO Ateliers, stages, formation professionnelle NegPos est une association loi de 1901 ouverte à tous. Negpos vous propose un ensemble de formations et de conférences concernant la photographie et les techniques de l'image: * Cycles de conférences sur l'histoire de la photographie. * Stages d'initiation à la photographie numérique, prise de vue et postproduction. * Stages d’initiation au laboratoire noir et blanc, cyanotype et stages sténopé. * Formation individualisée "à la carte". * Stages avec des photographes professionnels.

NOUVEAU : Ateliers de perfectionnement et de pratique photographique. Les mardis de 18h à 20h. Photographie numérique pratique, initiation Photoshop, Lightroom ou autres. Tous niveaux. Tarifs : 150 €/trimestre sans adhésion, 120 €/an pour les adhérents NegPos. Ateliers d’initiation et de pratique photographique. Les mercredis de 14h30 à 17h. Prise de vue et photographie numérique pratique, initiation Photoshop. Tous niveaux. Tarifs : 150 €/trimestre sans adhésion, 120 €/an pour les adhérents NegPos. Renseignements : 06 71 38 94 95 Deux espaces de travail alliant l’ancienne et la nouvelle technologie photographique sont ouverts à nos adhérents, situés à Nîmes dans les quartiers de la Route d’Arles et de Valdegour. Enfin, si vous avez un projet photographique, les photographes professionnels de NegPos peuvent par leurs compétences et leur expérience vous accompagner dans votre démarche pour le montage, la réalisation et la finalisation du projet.

Création - Projets

NegPos propose chaque année à ses adhérents de participer à la mission Regards sur la Ville. Tous les mois les participants échangent leur idées et confrontent leurs travaux autour du thème proposé pour l’année afin d'aboutir à une exposition collective présentée entre avril et juillet lors des Rencontres Images et Ville.

Adhésion

Vous pouvez vous former et rejoindre la vie de l'association en y adhérant : simple : 75 €/an* * participation à "Regards sur la Ville" et aux projets de l’association * accès aux conférences et débats * accès au laboratoire n/b. et prêt de matériel photo : appareils, projecteurs, éclairages * accès aux formations à tarif préférentiel * un rdv particulier avec un photographe professionnel membre de l'association

pro : 150 €/an* * mêmes avantages que l'adhésion simple * un suivi individualisé d'un projet personnel (au moins 3 rdv/an) * l'inclusion à au moins un projet collectif de l'association

L'adhésion est valable pour un an à compter de la date de votre paiement.

* des paiements facilités (en 2 ou 3 fois) peuvent être envisagés pour toutes les adhésions et une réduction exceptionnelle de 40%, en faveur des personnes bénéficiaires des minima sociaux, sur présentation des justificatifs, porte l'adhésion simple à 45€ et la pro à 90€.

N° d'organisme de formation : 91 30 03 655 30

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L’ÉKO des quartiers L

auréate d’un appel à projet du ministère de la Culture et de la Communication, l’association NegPos qui travaille depuis plus de 15 ans dans les quartiers de la ville de Nîmes en relation étroite avec le tissu associatif local, tout en se nourrissant régulièrement d’expériences extérieures (Chili, Mexique, Inde, Maroc) ayant trait à l’éducation populaire, se voit aujourd’hui porteuse d’un projet ambitieux de média de proximité.

Projet et Objectifs Le projet : L’ÉKO des quartiers veut être le lien, la caisse de résonance et la synthèse de l’expression des quartiers et de leurs habitants en favorisant la pluralité du débat d’idées et d’opinions. À travers un site multimédia et un journal papier tri-annuel distribué gratuitement, qui en sera la synthèse, ainsi qu’un appel à se rediriger vers le site via des QR codes, le projet vise à la création d’un nouveau média de proximité. Les contenus rendront compte de l’actualité sociale et culturelle, mais aussi des débats, de la parole du citoyen, de la découverte ou la redécouverte des quartiers périphériques qui constituent Nîmes : Route d’Arles-Mas de Ville, Richelieu, Gambetta, Chemin Bas d’Avignon, Mas de Mingue, Pissevin et Valdegour.

Les Objectifs : – Être le lien transversal des différents quartiers de la périphérie et du centre de la ville, en recueillant la parole de ses habitants. – Informer sur l’ensemble des différentes activités socioculturelles. – Créer un espace de débats d’idées et d’opinions plurielles. – Intégrer et former les populations concernées à une prise en main des outils de communication et d’information pour les mener à une pratique professionnelle. – Aider à une prise de conscience de l’impact de l’information et de l’image. – Mener à une lecture plus analytique, critique et raisonnée de l’information par la mise en place d’ateliers de pratique photographique, autour des questions que pose, aujourd’hui, l’intégrité de l’image. Vous avez des choses à dire, vous voulez participer à ce projet ? Rien de plus simple, contactez notre rédaction : L’ÉKO des quartiers c/o N egPos 1, cours Némausus 30 Nîmes T : 06 11 52 34 17 (Pierre) / 06 08 57 86 38 (C laude) contact@negpos.fr

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