Fotoloft 11

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FOTOLOFT

MOIS DE L’ARCHITECTURE RENCONTRES IMAGES ET VILLE # 13

G a l e r i e

N e g P o s

- Numéro 11

BIENNALE IMAGES ET PATRIMOINE # 4 NEGPOS HORS LES MURS


Sommaire RENCONTRES IMAGES ET VILLE #13 Les habitants ....................................................4 Luis NAVARRO – Foturi, les Gitans du Chili ............................................................. 5-6 Fatoumata DIABATÉ – Studio Photo de la rue .............................................................7

Agenda RIV #13

Doriane FRANÇOIS – Portraits d’un quartier...............................................................8 Julie CANARELLI – Figures nîmoises...........................................................................9 Collectif Regards sur la ville – Habitants.............................................................. 10-11 COLLECTIF 25 – Jours et Nuits de Bruits et de Fureur, France 2016......................... 12-13 Alain DAUTY – Les territoires de l’attente.................................................................. 14 Jean-Louis BEC – Venue d’un visage........................................................................ 15 Cristobal TRASLAVIÑA – Hogar, dulce Hogar...................................................... 16-17 Ghita SKALI – The Kit Kat project............................................................................ 18 Mathieu ASSELIN – The 99% project...................................................................... 19 Yohanne LAMOULÈRE – Marseille, face nord............................................................20 Nontsikelelo VELEKO - Wonderland....................................................................... 21 BIENNALE IMAGES ET PATRIMOINE #4 La ville et son passé......................................... 24 ZN/ZS L’ORIGINE...................................................................................... 25 à 27 NÎMES, TEL LE PHOENIX.............................................................................. 28 à 30 COLLIGNON/MASSOTA – UN REGARD, DES ARCHITECTURES........................ 31 à 33 Hervé COLLIGNON photographe de presse, Nîmes 1960-1970 ...................... 34 à 36 OBJECTIF NÎMES REVISITÉ ........................................................................... 37 à 39 SÉMINAIRE, LA VILLE ET SON PASSÉ ................................................................ 40-41 BALLADES DANS NIMES AVEC VILLE & PAYS D’ART & D’HISTOIRE.............................. 43 QUARTIER, LE JOURNAL INTIME DU CHEMIN BAS D’AVIGNON .............................. 44 LA CARAVANE DES DIX MOTS ............................................................................. 45 PRINTEMPS DES ARTS À L’UNIVERSITÉ DE NÎMES .............................................. 46-47 NEGPOS HORS LES MURS.............................................................................. 48-49 LA SÉLECTION DE LIVRES D’IRÈNE ATTINGER .................................................... 50-51

EQUIPE Direction artistique : Patrice Loubon Méditation socio-culturelle : Valérie Payet Education et régie technique : Frédéric Soumier assisté d’Hugo Fourdrignier et Martin Lear. Animatrice Fab Lab : Chérazad Maghraoui Assistantes de direction : Vanessa Landeta et Anais Ligner Chargée de projet Regards sur la Ville 2017 : Laurence Coussirat

Chargée de projet Biennale Images et Patrimoine : Romane Cayla Chargée de communication : Camille Mazelier Mis en page revue Fotoloft : Vanessa Landeta Site web NegPos : Bruno Généré Site web Biennale Images et Patrimoine : Lys Le Corvec Couverture : Hervé Collignon, Mardi gras 1970. Archives municipales/Ville de Nîmes

La revue fotoloft est éditée par l’association NegPos qui bénéficie du soutien de :

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FOTURI, LES GITANS DU CHILI - Luis NAVARRO Vernissage le vendredi 5 mai à 18h30. Du vendredi 5 mai au mardi 27 juin 2017 à la galerie NegPos Fotoloft, 1, cours Nemausus, Nîmes. STUDIO PHOTO DE LA RUE - Fatoumata DIABATE Le mercredi 10 mai, fête de quartier Bienvenue chez vous, à partir de 13h30. Le samedi 27 mai au Centre commercial la Coupole. et le samedi 17 juin aux Jardins de la Fontaine (sous réserve). FIGURES NÎMOISES - Julie CANARELLI Vernissage le jeudi 11 mai à 18h30. Du jeudi 11 mai au 29 juillet, Maisons des Adolescents, 34ter rue Florian, Nîmes. PORTRAITS D’UN QUARTIER - Doriane FRANÇOIS Vernissage le jeudi 11 mai à 18h30. Du jeudi 11 mai au 29 juillet, Maisons des Adolescents, 34ter rue Florian, Nîmes. HABITANTS - EXPOSITION COLLECTIVE REGARDS SUR LA VILLE Vernissage le jeudi 18 mai à 18h30. Du jeudi 18 mai au samedi 29 juillet 2017 à La Coupole des Halles, Bld Gambetta, Nîmes. JOURS ET NUITS DE BRUITS ET FUREUR, FRANCE 2016 EXPOSITION COLLECTIVE Vernissage le lundi 29 mai à 18h30. Du lundi 29 mai au samedi 29 juillet 2017 à l’IFME, 2117, Chemin Bachas, Nîmes. LES TERRITOIRES DE L’ATTENTE - Alain DAUTY Vernissage le mardi 30 mai à 18h30. Du mardi 30 mai au samedi 29 juillet, Resto Dynamo, 29, rue Benoit Malon, Nîmes. VENUE D’UN VISAGE - Jean-Louis BEC Vernissage le mercredi 7 juin à 18h30. Du mercredi 7 juin au mardi 27 juin 2017 au Cinéma Le Sémaphore, rue Porte de France, Nîmes. THE KIT KAT PROJECT - Ghita SKALI Vernissage le jeudi 8 juin à 18h30. Du jeudi 8 juin au mardi 29 juillet 2017 à la Bibliothèque Universitaire Vauban,1, rue du Dr Salan Nîmes. HOGAR, DULCE HOGAR - Cristobal TRASLAVIÑA Vernissage le jeudi 29 juin à 18h30. Du jeudi 29 juin au samedi 29 juillet 2017 à la galerie NegPos Fotoloft, 1, cours Nemausus, Nîmes. THE NINETY NINE PERCENT PROJECT - Mathieu ASSELIN Vernissage le jeudi 29 juin à 18h30. Du jeudi 29 juin au samedi 29 juillet 2017 à la galerie NegPos Fotoloft, 1, cours Nemausus, Nîmes. MARSEILLE, FACE NORD - Yohanne LAMOULÈRE Projection le jeudi 29 juin à 21h à la galerie NegPos Fotoloft, 1, cours Nemausus, Nîmes. WONDERLAND - Nontsikelelo VELEKO Vernissage le vendredi 30 juin à 18h30. Du vendredi 30 juin au 1er septembre 2017 à la Maison de la Région, place des Arènes, Nîmes.


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Agenda BIP #4

ZN/ZS L’ORIGINE Vernissage le mercredi 10 mai à 18h30. Du mercredi 10 mai au 1er septembre au FABLAB NEGPOS, 34, pr. Newton, Nîmes - http://foso.over-blog.com/ Ouvert du lundi au vendredi de 14h à 18h et sur rdv au 0666739052. Dans les années 1960, l’émergence des 2 grands quartiers périphériques nîmois ZUP Nord et Sud, vues aériennes, documents vidéos, photographies d’époque d’anonymes et d’autres d’Hervé COLLIGNON.

NÎMES, TEL LE PHOENIX Visible à partir du mercredi 10 mai à 18h30. Du mercredi 10 mai au 1er septembre à la Maison des Initiatives, Parc Kennedy, 285 rue Gilles Roberval, Nîmes. Ouvert du lundi au vendredi entre 12h et 14h ou sur rdv au 0466024136. Faits divers, phénomènes sociaux et historiques s’entremêlent pour figurer une ville sauvée du chaos à maintes reprises et qui renaît inexorablement de ses cendres.

HERVÉ COLLIGNON photographe de presse Nîmes 1960-1970 Vernissage le mercredi 31 mai à 18h30. Du mercredi 31 mai au 29 juillet à Objets d’hier, 4Ter rue Graverol, Nîmes http://www.objetsdhier.fr Ouvert les vendredi et samedi de 10h à 19h et sur rdv au 0630408110. Une sélection des meilleures photographies du grand photojournaliste nîmois oublié par l’histoire.

OBJECTIF NÎMES REVISITÉ Vernissage le jeudi 8 juin à 18h30. Du jeudi 8 juin au mardi 29 juillet 2017 à la Bibliothèque Universitaire Vauban, 1 rue du Dr Salan, Nîmes. Ouvert du lundi au vendredi de 8h à 19h et le samedi de 9h à 12h30. Contact : 0466364540. Une recréation de l’exposition conçue par le Musée du Vieux Nîmes en 2014 matinée des regards contemporains de photographes nîmois ou de participants depuis 10 ans à la mission Regards sur la Ville (NegPos).

COLLIGNON/ MASSOTA - UN REGARD, DES ARCHITECTURES Vernissage le vendredi 16 juin à 18h30. Du vendredi 16 juin au vendredi 1er septembre au CAUE du Gard, 29 rue Charlemagne, Nîmes. Ouvert du lundi au vendredi de 8h à 18h et le samedi de 9h à 12h30. Contact : 0466361060. A travers le regard d’Hervé COLLIGNON nous parviennent intactes et admirables les architectures de Joseph MASSOTA.

Édito . u cœur du Mois de l’Architecture Occitanie que A nous célèbrerons avec près de 20 événements de tous types : expositions, performances, projections, ateliers, déambulations urbaines, rencontres et séminaire universitaire, du mois de mai au mois de juillet 2017, la double programmation : les Rencontres Images et Ville #13 Les habitants la Biennale Images et Patrimoine #4 La ville et son passé vous promet biens des plaisirs, des surprises mais aussi quelques questionnements… ! Car pour nous l’image n’est pas simplement cet objet de tous les désirs renvoyant à une réalité lisse et sans saveur. Médiatrice d’histoires passées et présentes, l’image est essentielle à notre rapport au monde, mais attention, pas à la façon d’un selfie ou de ces images précipitamment produites lors de séjours touristiques, non ! Si l’image nous permet de mieux comprendre ce qui nous entoure, ce à quoi nous avons fait face et ce qui a formé notre histoire, individuelle, familiale ou commune, l’image reste toujours à analyser, à soupeser, car au delà de ce quelle représente, une vérité préexiste qui n’est jamais parfaitement traduite par un document qui n’en est que la simple trace. C’est ce à quoi nous vous convions à travers ces moments partagés que nous vous proposons : réfléchir le monde d’aujourd’hui et de demain, en s’appuyant sur le passé, pour nous l’espérons avancer ensemble un peu plus loin afin que viennent enfin des jours plus heureux et le goût du bonheur ! Patrice Loubon

Président de l’association NegPos Directeur artistique de l’association Passages de l’image NEGPOS

1, COURS NEMAUSUS 30000 NÎMES http://negpos.fr - contact@negpos.fr T : 0466762396 M : 0671080816

SÉMINAIRE, LA VILLE ET SON PASSÉ Les jeudi 15 et vendredi 16 juin, De 9h à 12h et de 14h à 18h les deux jours. Auditorium du Conseil Départemental et autre lieu à confirmer, Nîmes Réunissant un panel de spécialistes de l’histoire de la Ville de Nîmes, le séminaire se déroule sur 2 jours et tâchera de dégager les grandes lignes structurant le passé de la ville de Nîmes.

Remerciements particuliers à Catherine Bernié-Boissard, enseignant-chercheur, à Aleth Jourdan, conservateur du Musée du Vieux Nîmes, à Vincent Mollet, à Fabienne Griot et aux équipes des Archives Départementales, à Patrick Vazeilles des Archives Municipales, Bénédicte Tellier de Carré d’art bibliothèques, à Eric Teyssier, enseignant-chercheur, à Anne-Marie Llanta, architecte au CAUE du Gard, Mesdames Collignon et Massota.

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RENCONTRES IMAGES ET VILLE #13

LES HABITANTS

LES HABITANTS

Arnaud GASTAUT

Cristobal TRASLAVIÑA

Marion VACCA

Plus de 15 expositions, projections et performances.

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Luis NAVARRO VEGA

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epuis 2005, les Rencontres Images et Ville produisent chaque année une exploration de la ville et de son rapport à l’image, à travers des thématiques aussi variées que prégnantes, sont ainsi mis sous le feu des projecteurs l’espace urbain contemporain et les phénomènes humains qui le peuplent. Après avoir évoqué en 2016, la question de l’ « Habiter », nous avons choisi en 2017 d’aller plus loin au cœur de cette problématique et d’aborder celle des Habitants. En s’appuyant sur des projets collectifs, sous la forme d’ateliers tel celui mené dans le cadre de la mission Regards sur la ville ou de campagnes photographiques collectives

accomplie par 25 photographes sur les Manifestations contre la Loi Travail et les Nuits Debout, épaulés de 13 expositions monographiques et/ou performances célébrant les recherches individuelles d’autant de photographes ou d’artistes régionaux, nationaux et internationaux, émaillés d’événements singuliers et populaires tel le Studio Photo de Rue de Fatoumata Diabaté, les Rencontres Images et Ville sont cette année plus que jamais l’événement phare de la photographie à Nîmes durant le Mois de l’Architecture Occitanie.

Patrice Loubon


Luis NAVARRO VEGA

Vernissage le vendredi 5 mai à 18h30 Du 5 mai au 27 juin 2017 à la Galerie NegPos Fotoloft

FOTURI, Les Gitans du Chili

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uis Navarro Vega (1938) partage la vie des gitans chiliens depuis des décennies. Il dresse le portrait d’un groupe humain minoritaire vivant à des milliers de kilomètres des terres qui l’ont vu naître et qui parvient, malgré tout, à maintenir ses coutumes et sa culture.

« Ce sont avant tout des familles Kalderash que Luis Navarro Vega a connues. Traditionnellement chaudronniers, les Kalderash trouvent à profusion au Chili leur matériau de prédilection, le cuivre. Ils continuent à faire le commerce des objets fabriqués dans ce métal même si cette activité, tout comme le commerce de pièces mécaniques, le nomadisme et le semi-nomadisme, tend à disparaître dans le cône sud de l’Amérique latine (Chili, Argentine, Uruguay). De grandes tentes chamarrées sont pourtant encore visibles à l’extérieur des villes et villages chiliens, notamment dans la région de Valparaiso (centre) ou la ville natale de Luis Navarro Vega, Antofagasta. Certaines familles ont de petits cirques et des gitanes de tous âges, portant des jupes caractéristiques, notamment dans le centre de Santiago, calle Bandera, continuent à proposer de lire les lignes de la main ou de tirer les cartes aux passants. » Isabelle Ligner

BIO 1938, Chili (Antofagasta). Il a suivi des études supérieures aux beaux-arts de l´Universidad del Norte, et a pris des cours de spécialisation de photographie professionnelle, photo couleur et diapositive (Kodak). Il a travaillé comme photographe pour l´Archevêché de Santiago (1976-1981), correspondant pour In These Times de Chicago, agence K.N.A de Francfort (1978-1981), photographe du journal chilien La Época (1986-1988), éditeur photographique du journal Fortín Mapocho (1991-1993), photographe du festival mondial de théâtre (1993), photographe du concours d´art dramatique national (1995-2003). Il a également publié une série de livres, parmi lesquels les plus importants sont : Lonquén, Aventuras de una fe, Presencia de un niño en América, El Papa Juan Pablo II, Primer y Segundo Anuarios de la Fotografía Chilena, Síntesis del Informe Rettig, Fotógrafos latinoamericanos en la Universidad de Rábida, 50ème Anniversaire de la Déclaration des Droits de l´Homme et Geografía poética de Chile. Ses expositions ont été présentées en France, en Équateur, en Argentine et au Chili. En 2011, il obtient le prix Altazor. Membre fondateur de l’Association des Photographes Indépendants (AFI).

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Luis NAVARRO VEGA


Fatoumata DIABATÉ

Le 10 mai, fête de quartier Bienvenue chez vous, à partir de 13h30 Le 27 mai au Centre commercial la Coupole et le 17 juin aux Jardins de la Fontaine

STUDIO PHOTO DE LA RUE

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omme un clin d’œil ou un hommage à la photographie Africaine des années 50-60, le studio photographique de Fatoumata Diabaté installé en pleine rue interrompt les gens et leur propose de venir se raconter.
 Un espace est prêt et à portée de main. Nourrie du travail de Seydou Keita, Malick Sidibé, Youssouf Sogodogo, Abderramane Sakaly, Albert Georges Lutterordt,
 Samuel Fosso, Fatoumata Diabaté est soucieuse de récréer un moment de dialogue singulier entre le sujet et le photographe se laissant guider par les rencontres. Ses premiers essais sont à la hauteur de ses espérances : les gens invités dans son studio photo sont a la fois surpris et heureux de découvrir la technique d’une autre époque et d’une autre culture. Ils en retirent une certaine fierté et aussi un amusement.

C’est à travers des costumes, des accessoires et d’autres éléments que les gens rentrent progressivement dans un rôle, qui leur est propre, singulier mais qui parfois aussi leur échappe partiellement ou totalement. Il est possible, comme à l’époque, de venir à la séance avec ses propres accessoires. La mise en scène de soi se prépare d’un coté comme de l’autre. C’est maintenant au photographe de les guider pour la prise de vue finale. Un décalage s’instaure entre les poses recommandées, les années de référence et l’époque où nous nous trouvons véritablement. Autant de détails avec lesquels jouer et s’inspirer. Il ne faut pas compter sur les possibilités du numérique pour recommencer éternellement car l’instant doit rester précieux. Fatoumata Diabaté

BIO Elle fait ses premières armes au Centre de Formation Audiovisuel Promo-Femmes, ce qui lui ouvre les portes du Centre de Formation en Photographie de Bamako (CFP) entre 2002 et 2004. Elle y reste comme assistante technique au laboratoire photo argentique jusqu’en 2009. Depuis, reconnue internationalement, elle participe à de nombreuses expositions collectives et réalise aussi des expositions individuelles. Portraitiste, photographe social, son travail se focalise principalement sur les femmes et les jeunes générations. http://fatoumatadiabate.com

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Doriane FRANÇOIS

Vernissage le jeudi 11 mai à 18h30 Du 11 mai au 29 juillet 2017 Maisons des Adolescents

PORTRAITS D’UN QUARTIER

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n 2008, la maison de quartier Richelieu les Carmes lui commande un travail photographique sur le quartier. Elle a photographié en tout 45 personnes. Le choix des photos a été purement qualitatif, sans tenir compte d’aucun autre critère (position sociale, notabilité, âge, etc.). Presque 10 ans ont passé et plusieurs personnes sont décédées depuis : Odile Asseman fondatrice de la « Table Ouverte », L’abbé Pujol, Marcel Robelin artiste plasticien, M. Vasserot ; d’autres ont déménagé et d’autres sont restés dans le quartier, et puis d’autres sont arrivés. Aujourd’hui le quartier Richelieu est toujours bien vivant.

L’indien

BIO Elle devient photographe au cours de sa carrière de costumière pour le théâtre et le cinéma. Elle intègre alors l’école de photographie Image Ouverte de Serge Gal où elle découvre les fondements de la photographie contemporaine. Son travail est orienté vers des réflexions existentielles et poétiques à travers des travaux de portraits ou de paysages. Depuis 2005 elle collabore aux Éditions Sansouire. http://www.dorianefrancois.fr

Odile

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Julie CANARELLI

Vernissage le jeudi 11 mai à 18h30 Du 11 mai au 29 juillet 2017 Maisons des Adolescents

FIGURES NÎMOISES

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ingt-neuf rencontres humaines et photographiques de Julie Canarelli « Qui sont les figures nîmoises ? » c’est la question que Julie Canarelli a posé aux passants dans les rues de Nîmes. Les noms les plus souvent cités ont donné lieu à vingt-neuf rencontres. Vingt-neuf portraits qui dessinent une image humaine et authentique de la ville de Nîmes.

Carmen

BIO Julie Canarelli a été assistante de Lucien Clergue en Arles, puis a participé au sein de l’école Image Ouverte, aux ateliers dirigés par des photographes comme Lewis Baltz, Robert Frank, Jean-François Bauret ou Paolo Roversi. Elle a publié aux Editions Piazzola « Albums de Famille - Nonza Cap Corse » ainsi que « Figari ». Elle poursuit son travail personnel autour de la représentation de l’Autre.

Michel GILLES

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REGARDS SUR LA VILLE

Vernissage le jeudi 8 juin à19h Du 8 juin au 29 juillet 2017 à La Coupole des Halles, Nîmes

HABITANTS

MARCELLE BOYER Depuis toujours, observer les détails insolites d’une ville, découvrir les différences d’une culture, et épier l’incongruité d’une situation d’un œil attentif et exploratif me donne un immense plaisir d’immortaliser ces instants éphémères en photo.

MARIE B Je suis passionnée depuis toujours par la photographie, le dessin, l’écriture et la peinture. Pour aller plus loin dans l’approche photographique, je veux conjuguer, peinture, écriture, photo… pourquoi pas ? Ce qui m’intéresse avant tout c’est de faire partager ce que je ressens, un instant de vie, une émotion, un regard...

HERVE BUSSY A l’âge de 8 ans j’ai gagné à un loto un appareil photo kodak dont l’unique pellicule n’a jamais été développée. Sans tirage papier, j’avais toujours en tête des prises de vue ! Aujourd’hui, ce qui me plait c’est de saisir l’instant, l’expression, l’atmosphère et transcrire librement ma vision pour la partager.

LAURENCE COUSSIRAT Ses images se cristallisent sur des questions de sociétés. Elles sont photographies, textes ou sons et vont à la rencontre du réel et d’une esthétique. Elles deviennent séries et racontent sa compréhension du monde et de ses contemporains.

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MAGALI FABRE Autodidacte, je pratique la photographie depuis l’âge de 12 ans. Au quotidien, dans la rue, en balade à la campagne, je vois la vie qui m’entoure comme à travers un viseur, toujours une idée de cadrage, toujours une lumière qui m’inspire.

MARIE-DOMINIQUE GUIBAL Marie-Dominique Guibal - plasticienne, photographe - développe en parallèle un travail graphique sur le trait, l’espace et la couleur et un travail de photographe sur l’inscription humaine dans l’espace.

Barbara Debarge, scénographe

Florence Calluela, voix/piano

MDGuibal © Adagp, Paris 2017

GERARD JEANJEAN Gérard Jeanjean se définit comme un « contemplographe ». Après une carrière professionnelle dans l’industrie graphique, il reprend sa quête photographique centrée sur la nature et les scènes ordinaires de la vie.

NONTSIKELELO VELEKO Née dans le Nord Ouest de l’Afrique du Sud, Nontsikelelo Veleko explore et photographie la culture urbaine : du graffiti aux portraits de rue en passant par les autoportraits. Que font les habitants de Nîmes dans la vie? J’ai rencontré beaucoup de gens aux histoires riches et intéressantes : étudiants, poètes, artistes, femmes de ménage, chefs d’entreprise, écrivains, acteurs et actrices de théâtre. A la question : Qui sont les Nîmois ? Je réponds donc ils sont la richesse de cette ville ! Les habitants font bouger la ville.

En 2017, l’objectif des photographes participants à la mission Regards sur la Ville se tourne vers leurs concitoyens. Qu’est-ce qu’être un habitant(e) de Nîmes en 2017 ? A quoi ressemble t-il (ou elle) ? L’idée n’est pas de présenter un portrait exhaustif de Nîmes et des nîmois mais bien de donner une interprétation de cette possibilité. De la même façon que Raymond Depardon dans son dernier film Les Habitants, envisage de dresser un portrait de la France et des français aujourd’hui, les photographes de Regards sur la Ville, tâchent de rendre compte avec leurs sensibilités, touche par touche, de l’HomoNîmes.

http://www.regardssurlaville-negpos.com

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JOURS ET NUITS DE BRUITS ET FUREUR, FRANCE 2016 12

25 photographes réunis par les Manifestations contre la Loi Travail et les Nuits Debout (Paris). Martin Noda, Martin Lagardère, Francis Azevedo, Solange Bazar (Louise rocabert), Guillaume Salmon, Etienne Bordet, Paul Roquecave, Clémence Drack, Caroline Goldblum (Vitalia), Jean Segura, Teresa Suárez Zapater, Louis Rochette, Nicolas Vieira, Marion Vacca Martiarena, Patrice Gravoin, Elsa Broclawski, Imér Snoom (los cotalos), Lily Manapany, Arnaud Leclercq, Romane Verchère, Jerome Jex, Alain Pitton, Arnaud Gastaut, Jeremie Verchere et Marin Driguez.. Nouvelles mobilisations, nouvelles générations, nouvelles formes de luttes… la France n’en finit pas de réinventer les façons de combattre l’autorité, c’est ce dont témoignent ces photographes et à travers leurs regards multiples, les jours et les nuits de bruits et de fureur qui ont saisi la France en 2016.

« Nous sommes des photographes engagé.e.s avec des statuts, des motivations et des niveaux différents. Nous nous sommes rencontrés dans les manifestations contre la Loi Travail ou dans les Nuits Debout. Certain.e.s d’entre nous ont photographié ces mouvements depuis leur commencement ; d’autres s’y sont joints comme participant.e.s et, par besoin d’en témoigner, l’ont fini comme photographes ; d’autres encore ont commencé en tant que photographes et ont fini par y participer aussi ; et d’autres ont suivi un chemin complètement différent. En définitive, et c’est cela qui compte, nous avons toutes et tous été nourris par ces mouvements. Pour témoigner d’un vécu, pour que nos photos ne restent pas sur nos ordinateurs, pour nous retrouver autour d’un projet collectif et participatif, pour remercier celles et ceux qui se sont impliqués dans ces mouvements, nous partageons avec vous ce travail. Après une exposition au République Café à Perpignan pendant l’édition Visa pour l’Image 2016, une exposition à la Bourse du Travail de Paris en septembre 2016 et à La Bobine / Projet Bob à Grenoble en Janvier-Février 2017, c’est aujourd’hui avec les Rencontres Images et Villes 2017 que le projet se poursuit. Pour cette exposition, vingt-cinq photographes, vingt-cinq chemins et surtout vingt-cinq regards différents portés sur l’engagement. » Imér Snoom (los cotalos)


Alain Pitton

ClĂŠmence Drack

Louis Rochette

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Alain DAUTY LES TERRITOIRES DE L’ATTENTE

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ue se passe t-il quand rien ne se passe, quand le temps se suspend, le présent s’absente et rend présent l’absence ? L’attente, éphémère ou durable, est moment de rupture et de transition dans l’agitation des cités. La série « Les territoires de l’attente » appréhende ces moments « d’entre deux », où les corps se figent et les esprits s’évadent.

BIO Photographe autodidacte, Alain Dauty a choisi la photographie de rue. Influencé par la peinture d’Edward Hopper, la photographie américaine des années 50-60 (Saul Leiter, Fred Herzog, Ernst Haas), le coloriste Harry Gruyaert, il parcourt les villes, les rues, les espaces publics pour en saisir des tableaux de la vie ordinaire. Mettant en scène les interactions entre l’urbain et l’humain, il privilégie une approche cinématographique de l’image. Son travail axé sur le jeu entre couleur, lumière et graphisme restitue des ambiances où s’invite l’imaginaire du visiteur. Alain Dauty est membre du Collectif Regards Croisés. http://www.alaindauty.fr

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Vernissage le 30 mai à 18h30 Du 30 mai au 29 juillet 2017 au Resto Dynamo, Nîmes


Jean-Louis BEC

Vernissage le 7 juin à 18h30 Du 7 juin au 27 juin 2017 au Cinéma Le Sémaphore

VENUE D’UN VISAGE

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xtrait du journal berlinois Venue d’un visage : « Dans la ville, autour de moi, les personnes s’agitaient, contemplaient, se parlaient, erraient d’un point à un autre, souhaitant découvrir, savoir, parler, rêver ou simplement passer, circuler. Berlinois ou touristes, quelle importance sur les images. Tous des êtres dans la ville, aux directions suivies ou évitées, des vies qui défilaient dans le viseur qui les approchait, qui s’y arrêtaient, ne s’y arrêtaient pas. Il me semblait

parfois lors de visions fugaces mais limpides que toute cette agitation, tous ces va-et-vient, ces pauses aussi et les repos qui en découlaient chez certains, ces recherches de lieux particuliers, que tout prenait naissance dans le métro, dans ses corridors de lumière jaune, chaude, aux tracés complexes, avec courbes, angles, lignes droites, un dispositif de boyaux où les personnes se pressaient, se rapprochaient.

BIO 1959, France (Montpellier). Biochimiste et didacticien des sciences, Jean-Louis Bec est aujourd’hui auteur photographe. Dans son approche « Natures cachées », il développe une lecture sensible et intimiste de la Nature qui s’appuie sur une volonté de révéler ou d’imaginer les forces et les langages présents entre les éléments, les plantes et les animaux, les paysages... Suite à cela, il entreprend « Images prises aux mots » qui s’intéresse successivement à la rencontre spirituelle de l’Homme et de la Nature, aux contacts qu’il établit aujourd’hui avec elle, à la place de Nature dans la ville et à la nature même du citadin. L’écrit tient dans cette deuxième partie une place importante et se rajoute aux photographies de chaque série un ensemble de textes, de poèmes ou de courtes nouvelles... http://www.jeanlouisbec.com/

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Cristóbal TRASLAVIÑA

Vernissage le 29 juin à 18h30 Du 29 juin au 29 juillet 2017 à la galerie NegPos Fotoloft

HOGAR, DULCE HOGAR

Curateur : Justo Pastor Mellado Muséographie : Alonso Yañez

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ristóbal Traslaviña parvient à fixer les restes d’une société qui a perdu la capacité à reproduire les conditions minimales du contrat social. Les pièces éparses qui forment cette exposition proviennent de scènes où se sont déconstruits les liens de base, ce que nous entrevoyons sont des sortes d’épaves corporelles et les restes d’une mémoire endommagée. Pour sa 1ère exposition à la galerie Fotoloft NegPos, le jeune photographe chilien s’est entouré de quelques personnalités de l’art du Chili : Justo Pastor Mellado et Alonso Yañez.

BIO 1982, Chili (Santiago du Chili). Anarchiste, enseignant, animateur au Parc culturel de Valparaiso et photographe. En 2003, il étudie la photographie professionnelle à l’École d’Art et de Communication (ARCOS). Grâce à une bourse de résidence artistique à la photographie dans la ville de Valparaiso, il se forme avec l’artiste vénézuélien Nelson Garrido (2010 - 2013) et le photographe australien Max Pam (2011). Il a également été nominé pour le prix pour la photographie jeune chilienne « Rodrigo Rojas De Negri, » Chili (2009 - 2010 - 2011- 2014) et « Altazor » Prix national des Arts, du Chili (2011- 2013).

Les photos de la page suivante sont de Cristobal Traslaviña

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Ghita SKALI

Vernissage le 8 juin à 18h30 Du 8 juin au 29 juillet 2017 à la Bibliothèque Universitaire Vauban

THE KIT KAT PROJECT

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it Kat est un quartier du Caire. Ce projet retrace l’histoire de ce nom et met en scène les personnages / personnes réelles qui ont créés l’identité de ce lieu. La marque de chocolat, la danseuse Kitty, son cabaret Kitty Cat, Cheick Housni, la mosquée Khalid Ibn Al Walid, le livre de Ibrahim Aslan, Bonaparte et le dealer Haram sont utilisés pour raconter une micro-histoire contemporaine d’une évolution des moeurs réinterprétée.

BIO 1992, Maroc (Casablanca). Elle vit et travaille entre Lyon, Casablanca et des voyages. Elle étudie à la Villa Arson (Nice, France). Ses œuvres utilisent l’humour, des considérations sociales et la subversion. A travers diverses formes d’expression tel l’écrit, la photographie, la vidéo, la performance et les installations, son travail s’articule autour de la représentation de l’identité avec une forte relation aux mots et images. Elle aborde principalement des problématiques sociales à travers notamment les notions de frontières idéologiques et/ou nationales, et du temps de travail et/ou de repos. Ses questionnements prennent souvent la forme d’éditions, d’installations, de vidéos et de performances. Ses projets sont généralement issus d’une longue période de recherches. Elle expose régulièrement en France et à l’étranger. http://www.ghitaskali.com/

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Mathieu ASSELIN

Vernissage le 29 juin à 18h30 Du 29 juin au 29 juillet 2017 à la galerie NegPos Fotoloft

THE NINETY NINE PERCENT PROJECT

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athieu Asselin a planté un studio improvisé à Zuccotti Park parmi les manifestants du mouvement Occupy Wall Street. Une journée durant, il a tiré le portrait des manifestants. Les photos sont systématiques, cadrées en plan américain sur fond gris. Reproduites en mosaïque elles témoignent de l’infinie diversité d’identité des protestataires : jeune punk, Oncle Sam en colère, papy latino à moustache ou couples bobo. L’ultime image de The Ninety-Nine Percent ne montre que la toile du studio. Manière d’ouvrir sur la représentation de tous les indignés.

BIO 1973, France (Aix-en-Provence). Vit et travaille à Arles, France. Mathieu Asselin commence à travailler à seize ans pour des productions cinématographiques au Venezuela. À son retour en France, il rejoint l’agence photo L’Oeil du Sud. Entre 2005 et 2017, il vit à New York. Son travail, qui a fait l’objet de nombreuses expositions individuelles et collectives, se concentre sur la photographie de documentaire et de portrait et a notamment été publié dans The New Yorker, Libération, Géo, Freitag, Paris Match et Le Monde. En 2016, il a remporté le premier prix du Fotobookfestival de Kassel pour son livre Monsanto, A Photographic Investigation. http://mathieuasselin.com/

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Yohanne LAMOULÈRE

Projection le jeudi 29 juin à 21h à la galerie NegPos Fotoloft,

MARSEILLE, FACE NORD

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es images des quartiers Nord de Marseille et de leurs habitants, sont réalisées au hasard des rencontres, des vagabondages, son appareil Rolleiflex argentique à la main. Car l’esthétique Lamoulère est intimement liée à cette petite boîte cubique qu’elle doit tenir à hauteur de la taille pour réaliser ses prises de vue. Les clichés en portent la marque : le grain légèrement désuet, le cadre presque carré, y sont transcendés par des couleurs extrêmement marquées et les sujets portraiturés sont comme figés par la nécessité – technique – de prendre la pose.

BIO 1980, pas très loin de la Méditerranée. Elle obtient son bac aux Comores. Diplômée de l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles en 2004, elle s’installe ensuite à Marseille. Elle met du sien dans ses images sans jamais basculer dans le nombrilisme, cette subjectivité sans fond qui rend le monde plus opaque qu’il ne l’est vraiment. Yohanne Lamoulère est représentée par l’agence Picturetank. Elle collabore quasi quotidiennement avec la presse française et étrangère : Libération et Le Monde, Le Nouvel Observateur, Causette et Télérama, La Republica en Italie ou Der Spiegel en Allemagne. http://yohanne.lamoulere.book.picturetank.com/

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Nontsikelelo VELEKO

Vernissage le 30 juin à 18h30 Du 30 juin au 1er septembre 2017 à la Maison de la Région avec la complicité de Hiatus Créateur de jupes pour hommes

WONDERLAND

http://www.hiatus-shop.com/fr/

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l y a une tension entre la construction imaginaire de la vie et la réalité dans laquelle de nombreux jeunes Sud-Africains se retrouvent. Là se situe l’interaction entre leurs identités fabriquées et les moules de leurs espaces sociaux. Cette tension décrit probablement le mieux le « Pays des merveilles » que nous présente Nontsikelelo Veleko. John Fleetwood

BIO 1977, Afrique du Sud (Bodibe). En 1995, elle étudie le graphisme au Cap. Puis elle déménage à Johannesburg où elle étudie la photographie au Market Theatre Photo Workshop (1999-2004), un organisme co-fondé par David Goldblatt qui vise à offrir une formation formelle aux jeunes photographes sans moyen. Nourrie des contre-cultures urbaines, Veleko capte les multiples langages visuels d’une redéfinition identitaire permanente, qui fait de l’Afrique du Sud son terrain de jeu privilégié. Plus qu’une approche didactique ou documentaire, ses portraits incitent à prendre le temps de s’arrêter et de sentir les nuances uniques du camouflage derrière l’uniforme. http://www.afronova.com/artists/nontsikelelo-veleko-2/

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BIENNALE

IMAGES ET PATRIMOINE #4 LA VILLE ET SON PASSÉ

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rganisée par l’association Passages de l’image depuis 2011, la Biennale Images et Patrimoine (BIP) explore strates après strates, l’urbain par la porte du patrimoine. Après avoir traité la question de l’espace public (2011), de la ville générique (2013) et de la relation de la ville à la carte (2015), la BIP se propose d’aborder en 2017 pour sa 4è édition, la thématique « La ville et son passé ». Cette édition sera aussi l’occasion de valoriser les 40 ans de la loi sur l’architecture 1977-2017 avec le CAUE du Gard et de participer de façon latérale à la candidature de la ville de Nîmes au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Centré à 100 % sur la ville de Nîmes, cette programmation doit beaucoup à la coopération et à l’enthousiasme de nos partenaires directs, à commencer par la DRAC Occitanie Pyrénées Méditerranée qui nous apporte un soutien financier indispensable, les Archives départementales et municipales, les archives du Musée du Vieux Nîmes et de la Médiathèque Carré d’Art, à ceux là nous pouvons bien entendu rajouter le CAUE du Gard et d’autres particuliers passionné(e)s qu’il convient aussi de remercier.

La ville moderne peut être pensée comme une accumulation de couches historiques qui en font partiellement ce qu’elle est aujourd’hui. Ceci étant vrai dans la plupart des cas, il se peut aussi que certaines villes connaissent un sort différent. Villes fantômes du nord du Chili qui n’ont pas survécus à l’arrêt de l’extraction du salpêtre, villes des Etats Unis d’Amérique dévastées par le déclin de l’industrie automobile, villes d’Europe rasées par des catastrophes naturelles ou les désastres de la guerre, villes de Chine totalement refondées et résolument dirigées vers le développement durable, la ville se construit souvent à partir de ses propres ruines, nous l’avions déjà abordé dans une programmation passée en 2012 (Fotoloft #2, La ville, la ruine). Mettre en rapport direct la ville et son passé tel que nous le faisons dans ce nouvel opus, est évidemment loin d’être anodin. A une époque où Nîmes connaît des modifications structurelles importantes (extensions des zones commerciales au sud, rénovation urbaine pour les quartiers périphériques est et ouest, rénovation et aménagement du centre ville, etc.), il est important de jeter au moins une fois encore un coup d’œil dans le rétroviseur.

Ce que l’on en retire est surprenant, car si au fil des siècles, Nîmes n’a en effet jamais cessé de se transformer, elle conserve pour autant une relation à son passé qui n’est pas sans effets sur son présent mais aussi sur son futur. A ce titre, le Musée de la Romanité et la candidature à l’inscription de la ville au Patrimoine Mondial de l’UNESCO sont deux éléments de poids qui viennent conforter l’ancrage patrimonial. Alors que la ville d’Arles, déjà dotée il est vrai d’un musée de l’Antique et d’un contexte patrimonial au combien fascinant, se tourne aujourd’hui vers un nouveau destin avec la Fondation LUMA de Maja Hoffmann, Nîmes semble prendre un chemin contraire en affirmant davantage son identité dans ce recours au passé. Comme si le fameux slogan publicitaire et touristique des années 50 « Nîmes, la Rome française » revenait inexorablement à la surface pour la hanter. Nîmes s’invente par ailleurs régulièrement de nouveaux visages et s’affuble quand cela l’arrange d’anciens masques. La supposée identification à une ville d’Andalousie, le rêve de devenir capitale d’une hypothétique Silicon Valley sont d’autres références qui marquent

cette perpétuelle quête d’identité. Oscillant entre différentes histoires, Nîmes est à la fois camarguaise et cévenole, provençale et languedocienne, catholique et protestante, etc. En effet on pourrait rajouter à cette liste quelques autres binômes qui indiquent que la cité gardoise n’est jamais parvenue à se définir simplement et qu’elle a en permanence besoin de se retourner vers ce qu’elle était pour exister aujourd’hui. A travers 5 expositions puisant dans un archipel d’archives, départementales, municipales et privées, en y associant des regards contemporains, dont 3 expositions issues de l’inattendu « Fond Collignon » récemment mis au jour par l’association NegPos partenaire naturel de la BIP et conservé par les archives municipales, une rencontre universitaire exceptionnelle avec des spécialistes de la ville et des époques clefs qui la forme, notre ambition est d’offrir aux Nîmois et aux visiteurs venus d’ailleurs une opportunité de se plonger dans le passé de cette ville, pour ainsi entrevoir son présent et éventuellement se projeter dans son futur. Patrice Loubon Directeur artistique de la BIP

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ZN/ZS L’ORIGINE Vernissage le mercredi 10 mai à 18h30 Du 10 mai au 1er sept au FABLAB NEGPOS

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ette exposition se consacre à l’émergence des 2 grands quartiers périphériques nîmois les ZUP de Valdegour-Pissevin, dans les années 1960, vues aériennes, documents vidéos, photographies d’anonymes et d’Hervé Collignon. Confié à l’architecte-urbaniste Xavier Arsène-Henry à l’orée des années 1960, sur la base d’une pensée moderniste et quelque peu utopiste, « on retient du projet la part immatérielle du rêve fondant un consensus idyllique sur les choix urbanistiques, reléguant à un rang négligeable l’aspect technocratique de la démarche : un architecte seul, imaginant la vie publique et privée de 350000 habitants, la modelant au gré de ses propres valeurs » . 1 Surnommé le Nîmes de l’an 2000, « citadelle de béton et de verre préfigurant la cité future » 2, le projet architectural se veut « pionnier » et il est conçu pour répondre à des besoins accrus et urgent en logement afin d’accueillir les nîmois vivants dans des conditions insalubres au centre ville et des familles d’ouvriers. La réalisation des deux ZUP est finalement régie par un modèle d’urbanisme productiviste : « le logement prévu pour la famille nucléaire, réduite aux parents et aux enfants, ne sera ni adaptable ni évolutif, comme l’aurait souhaité X. Arsène-Henry » 3. En effet, « l’économie serait en fait la logique fondamentale du discours idéologique produit sur la ZUP. » 4 L’architecte se pliant à ce contexte, envisage son œuvre comme limitée physiquement dans le temps et rompt ainsi avec l’identité d’éternité qui caractérise à Nîmes : « Il vaudra mieux détruire pour remplacer que de conserver en aménageant tant bien que mal. » 5 Les principaux écueils du projet seront d’une part l’absence de démocratie qui a siégée à sa fondation et d’autre part le fait que ces grands ensembles ont été construits « non pour y vivre mais pour y loger des gens. » 6 A partir de 1973, l’emprise du projet est revue à la baisse, le programme de logements passe de 12000 à 9000, puis à 7500 en 1976. La construction définitive s’étalera sur 2 décennies de 1960 à 1983. Les deux ZUP comptent aujourd’hui environ 15000 habitants pour une occupation de 180 hectares. Elles vont prochainement faire l’objet d’un grand plan de ré-urbanisation coordonné par l’ANRU (Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine) qui devrait s’achever en 2025. Notes 1 à 6 : Catherine Bernié-Boissard, Nîmes, le choc de la modernité, L’Harmattan, 1993.

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Anonyme, la ZUP Sud en construction, vue aérie


enne / Archives municipales / Ville de Nimes

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26Hervé COLLIGNON, aux abord des ZUP, 1962.


NÎMES, TEL LE PHOENIX

Du 10 mai au 1er sept à la Maison des Initiatives, Parc Kennedy

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aits divers, phénomènes sociaux et historiques s’entremêlent pour figurer une ville sauvée du chaos à maintes reprises et qui renaît inexorablement de ses cendres. Dommage que la photographie n’ait pas pu conserver des images de la Révolution de 1789 à Nîmes ainsi que bien d‘autres événements qui précédèrent ce fait historique majeur, mais - c’est une évidence - encore aurait-il fallu qu’elle existe ! Toujours est-il que Nîmes comme beaucoup de ses consoeurs a vécu plus récemment des soubresauts - majeurs ou mineurs - qui viennent bâtir son histoire présente et qui ont pu être immortalisés grâce aux sels d’argent. A travers des archives diverses et les regards de certains photographes, fidèles observateurs de leur ville, ce passé chaotique revit sous nos yeux, parfois avec bonheur, produisant parfois sur notre esprit une triste stupéfaction. Hervé COLLIGNON, manifestations, au premier plan l’un des anciens maires de Nîmes, Émile Jourdan,1968.

Les restructurations urbaines sont souvent causées par des moments cruciaux de l’histoire de la ville et des catastrophes naturelles qui conditionnent sa formation. Parmi ces faits, divers ou historiques, nous avons sélectionné des photographies qui nous montrent une ville souvent au bord du chaos mais qui toujours, tel le Phoenix, renait de ses cendres.

Philippe IBARS, la vague, 1988

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Hervé COLLIGNON, stigmates de la tornade, 1962.

Hervé COLLIGNON, la statue de la Jeune fille au chevreau détruite, 1970.

Hervé COLLIGNON, collision entre un train et un camion.

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Anonyme, les Nimois salut l’arrivée du Maréchal Pétain,1941 / Courtesy Archives de C


Carré d’art Bibliothèques.

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COLLIGNON/ MASSOTA UN REGARD, DES ARCHITECTURES

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travers le regard d’Hervé Collignon nous parviennent intactes et admirables, les architectures de Joseph Massota. Le regard du photographe s’accouple littéralement à la force des architectures de Massota. Les jeux construits entre l’ombre et la lumière par Collignon répondent avec force et intelligence aux formes produites par Massota. Cette exposition donnera l’occasion de visualiser le travail mené par les deux hommes, leur complicité et la qualité exceptionnelle de leurs œuvres respectives.

Hervé COLLIGNON, lotissement Puech du Teil, Nimes

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Hervé COLLIGNON, Maison de l’Agriculture, Nimes


Vernissage le vendredi 16 juin à 18h30 Du 16 juin au 1er septembre au CAUE du Gard, Nîmes.

BIO Joseph Massota (1925-1989) est né à Nîmes. « Architecte méditerranéen imprégné des théories modernes corbuséennes, Joseph Massota construit dans les années 1960-1985, principalement dans le Sud de la France, des programmes d’une très grande diversité. Formé aux Beaux-Arts et à l’Institut d’urbanisme de Paris, il développe tout au long de sa carrière une approche singulière du projet, soucieux de l’inscription dans le paysage autant que des détails dans l’exécution. Témoins de ses recherches sur le nombre d’or et la biologie cellulaire, d’un usage spectaculaire de la courbe, ses réalisations mettent en valeur le talent des artistes – peintres, céramistes, photographes… – avec lesquels il collabore fréquemment. »

BIO Hervé Collignon (1927-1998) est né à SaintDié-des-Vosges. Il arrive à Nîmes dans les années suivant la 2nde guerre mondiale après que son village est été complètement rasé suite à la stratégie allemande de terre brûlée et de déportation systématique des populations civiles ainsi que par de copieux bombardements américains. Collignon commence auprès du Méridional une carrière de journaliste et se tourne avec passion vers la photographie. Il devient ainsi photoreporter, parcourant la région et la ville de Nîmes, photographiant tous les événements locaux, les moments heureux et moins heureux. Proche de Lucien Clergue avec qui il échangera beaucoup, la fidèle amitié qui le relie à Massota lui garanti une collaboration régulière dans le temps.

Les jeux construits entre l’ombre et la lumière par Collignon répondent avec force et intelligence aux formes produites par Massota.

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Hervé COLLIGNON, Théatre municipal, Nimes

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Hervé COLLIGNON, Lycée agricole de Rodilhan

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Hervé COLLIGNON

Vernissage le mercredi 31 mai à 18h30 Du 31 mai au 29 juillet à Objets d’hier, Nîmes

photographe de presse Nîmes 1960-1970

Une sélection des meilleures photographies du grand photojournaliste nîmois oublié par l’histoire. Les photographies de Collignon renvoie sans coup férir à une époque, à des façons de faire et de voir. Révélant un éventail incroyable de situations, cette œuvre est aussi typique de ce l’on définit comme la photographie de presse locale. Effectivement, des carnavals des écoles primaires aux manifestations de mai 1968, des accidents de voitures aux ordures ménagères en déshérence, de la partie de pétanque au Chemin Bas au pèlerinage de Santa Cruz, des guibolles des majorettes aux arrestations criminelles ou politiques, des Férias aux portraits des peoples de l’époque en visite, nous revivons un Nîmes à la fois familier et définitivement englouti dans les limbes du temps.

Hervé COLLIGNON, acteurs du film La Belle Américaine, 1962.

Hervé COLLIGNON, la foire, Bld Jean Jaurès, 1962.

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Partie de pétanque au Chemin Bas d’Avignon, 1962.

Défilé de Miss, Chemin Bas d’Avignon, 1970.


Hervé COLLIGNON, plongée sous-marine nocturne à la recherche de l’origine de la source de la Fontaine, 1962.

Hervé COLLIGNON, la statue démontée de la fontaine Pradier lors de la construction du parking de l’esplanade, 1970.

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Hervé COLLIGNON, sur les lieux du crime, 1970.

Hervé COLLIGNON, Bld Jean Jaurès, 1962.

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Hervé COLLIGNON, un ouvrier sur le chantier du parking de l’Esplanade, 1970.


OBJECTIF NÎMES REVISITÉ

Vernissage le jeudi 8 juin à 18h30 Du jeudi 8 juin au mardi 29 juillet 2017 à la Bibliothèque Universitaire Vauban

Anonyme, Nimes, intérieur du Le Temple de Diane, 1870-1880 / Collection Musée du Vieux Nimes

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ne recréation de l’exposition conçue par le Musée du Vieux Nîmes en 2014 matinée des regards contemporains de photographes nîmois ou de participants depuis 10 ans à la mission Regards sur la Ville (NegPos).

Revenir sur les choix faits à l’origine d’une exposition n’est pas chose simple… Il faut finalement rebattre intégralement les cartes et repenser tout. Cette exposition est donc une nouvelle exposition même si sa racine reste (volontairement) tenace ! Composée d’images issues du fond conservé par le Musée du Vieux Nîmes et d’images produites pour la plupart dans le cadre de la fameuse mission Regards sur la ville active depuis 1997, Objectif Nîmes Revisité n’est pas l’occasion de mettre en place un rapport entre les photographies du type avant/après. Il s’agit plutôt de donner à penser par des articulations signifiantes la ville telle que nous la connaissons aujourd’hui.

Patrice LOUBON, Parkour au Temple de Diane.

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Pétra BENARD, Regards sur la Ville, 2009

C.T. Edition M.U Nimes, La Maison Carrée / Collection Musée du Vieux Nimes

Pétra BENARD, Regards sur la Ville, 2009

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Anonyme, spectacle dans Les Arènes de Nimes, 1859 / Collection Musée du Vieux Nimes


La Maison carré, la nuit, Regards sur la ville, 2009 / MDGuibal © Adagp, Paris 2017

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SÉMINAIRE La ville et son passé

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rganisée par l’association Passage de l’Image, le séminaire de la Biennale Images et Patrimoine (BIP) se déroule à l’occasion du Mois de l’Architecture (DRAC Occitanie Midi Pyrénées) de mai à juillet 2017 sur le thème de la « Ville et son passé ». Cette édition nous donne aussi l’occasion de valoriser les « 40 ans de la loi sur l’architecture 1977-2017 » avec le CAUE (Conseil d’Architecture d’Urbanisme et l’Environnement) du Gard et de participer de façon latérale à la candidature de la ville de Nîmes au Patrimoine Mondiale de l’UNESCO. Pour la toute première fois à Nîmes, venez découvrir, gratuitement et le temps d’un séminaire de deux jours, du 15 (lieu à confirmer) au 16 juin 2017 (auditorium Conseil Départemental du Gard), de 9h à 12h et de 14h à 18h, l’Histoire de Nîmes et ses secrets. Pour célébrer ce moment unique, un large panel de spécialistes de la ville de Nîmes sera réuni pour nous faire part de leur savoir sur l’Histoire de votre ville. Ils vous feront remonter le temps pour croiser le chemin des tous premiers habitants celtes de la ville, les Volques Arécomiques, puis assister à la naissance de « la Petite Rome » dans un paysage romain emplis de toges, de robes colorées, de pavés et de colonnes afin de découvrir leurs inventions aussi incroyables les unes que les autres. Ils vous emmèneront encore plus loin à la découverte de la toute première église connue en France datée du début Ve siècle apr. J.-C. lors de l’émergence du christianisme dès 391 apr. J.-C., trouvée à Nîmes. Vous rencontrerez les moments sombres et difficiles des Guerres de Religions et les traces qu’elles ont pu laisser ; le quartier des Arènes du XVIIe siècle vous ouvrira ses portes et la Maison Carrée vous laissera découvrir ses trésors cachés. Vous découvrirez les cicatrices que la Grande Guerre et la Seconde Guerre Mondiale ont produit sur la ville. Enfin, vous assisterez à la résurrection de Nîmes après le chaos de la guerre et comment devient-elle la belle et grande ville qu’elle est aujourd’hui, façonnée par de grands architectes tels que Joseph Massota, Jean Nouvel, Jean-Michel Wilmotte, Norman Foster et bien d’autres... que vous pourrez aussi découvrir durant ce voyage au coeur de l’Histoire de votre ville. Parents, enfants, passionnés, curieux, étudiants et spécialistes seront au rendez-vous, nous vous attendons !

Illustration : carte postale issue du fond des Archives Départementales, rue de l’Arc du Gras, Nimes.

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Programme du séminaire, La ville et son passé : du jeudi 15 au vendredi 16 juin de 9h-12h / 14h-18h Le jeudi 15 juin 2017 (lieu encore à confirmer) :

Le vendredi 16 juin 2017 à l’auditorium du Conseil Départemental :

•.« L’installation des Romains à Nîmes, conquête ou alliance ? » : Par E.TEYSSIER, historien, chercheur à l’Université de Nîmes, écrivain et maître conférencier.

•« Nîmes, ville de l’Arrière (1914-1918) » : Par R.HUARD, historien de Nîmes.

•. « Fouilles de l’église Paléochrétienne de Nîmes par l’INRAP » : Par M.ROCHETTE, archéologue à l’Institut National de Recherche Archéologiques Préventives (INRAP). • .« L’évolution urbaine à Nîmes de 1559 au XXe siècle : l’héritage du plan Poldo D’Albenas et du plan Raymond du XVIIIe siècle » : Par C.POTAY, service des archives de la Mairie de Nîmes.

•.« Nîmes le choc de la modernité » (1945 – 2002) » : Par C.BERNIE-BOISSARD, chercheur et enseignante à l’Université de Montpellier, Géographie et Urbanisme des villes. •« 40 ans d’architecture à Nîmes, depuis la Loi de 1977 » : Par A.-M.LLANTA, architecte conseillé, référent Patrimoine au Conseil d’Architecture d’Urbanisme et l’Environnement (CAUE).

•.« Les cicatrices des Guerres de Religions à Nîmes » : Par V.LAFAGE, enseignante à l’Université de Nîmes.

> Chaque sujet dure 30 minutes, suivis d’un temps de 10 à 15 minutes de « Questions/Réponses » auxquels vous pouvez activement participer afin d’échanger avec les intervenants.

• .« La Maison carrée et les Arènes de Nîmes du XVIIe au XVIIIe siècle » : Par G.CAILLAT, historien de Nîmes.

Organisation et modération : Patrice LOUBON et Romane CAYLA

A noter à l’issue du séminaire : Vernissage le vendredi 16 juin à 18h30 COLLIGNON/ MASSOTA - UN REGARD, DES ARCHITECTURES Du vendredi 16 juin au vendredi 1er septembre au CAUE du Gard, 29 rue Charlemagne, Nîmes. Ouvert du lundi au vendredi de 8h à 18h et le samedi de 9h à 12h30. Contact : 0466361060. A travers le regard d’Hervé COLLIGNON nous parviennent intactes et admirables les architectures de Joseph MASSOTA.

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BALLADES DANS L’HISTOIRE DE LA VILLE

Un programme de ballades concocté par l’ Office de Tourisme de Nîmes L’Antiquité au présent

Jardin de la Fontaine

Samedi 6 mai à 14h30, mercredi 7 juin à 10h30 et samedi 2 septembre à 10h30

Samedi 3 juin et dimanche 4 juin à 11h et 15h

Nîmes est candidate au Patrimoine Mondial de l’Unesco sous l’intitulé « Nîmes, l’Antiquité au présent » : décors, colonnades ou arches empruntés à l’architecture romaine, axes et paysages urbains façonnés en fonction de ses monuments extraordinairement bien conservés, font de Nîmes une ville au caractère exceptionnel. Au cours d’une promenade, vous découvrirez à quel point Nîmes vit depuis toujours son héritage antique au quotidien. Nîmes romaine

L’Histoire de Nîmes commence aux abords d’une source dans les Jardins de la Fontaine il y a plus de 2500 ans. Laissez-vous conter les transformations de ce lieu depuis l’arrivée des Volques Arecomiques, l’installation d’un sanctuaire romain jusqu’à la création du premier jardin public au siècle des Lumières. Nîmes et la littérature

Jeudi 25 mai, samedi 17 et mercredi 28 juin à 10h30

Comment les Romains façonnaient-ils leurs villes ? Vous comprendrez la cité antique en cheminant entre trois édifices de prestige : l’entrée solennelle dans la ville ceinte d’un rempart (la Porte Auguste) les lieux de gouvernement, de réunions et de culte (la Maison Carrée et le Forum) et l’Amphithéâtre, édifice fascinant destiné aux spectacles. Nîmes au fil des siècles Samedi 13 mai à 14h30

Au cours d’une promenade dans le secteur sauvegardé, découvrez la richesse du patrimoine de Nîmes : la Maison Carrée face à Carré d’Art, les Arènes, la cathédrale Notre Dame et Saint Castor, les hôtels particuliers nîmois... Vous saurez enfin la véritable histoire du crocodile de Nîmes !

Samedi 10 juin à 10h30

Une promenade littéraire pour découvrir la ville à travers les textes de voyageurs illustres comme Rousseau, Flaubert, Colette ou Stendhal, des écrivains et poètes d’ici tels que Jean Paulhan, Marc Bernard, Christian Liger, Alphonse Daudet et bien d’autres. Nîmes contemporaine Samedi 24 juin à 10h30

Les œuvres d’artistes et d’architectes contemporains laissent leurs empreintes et renouvellent la ville. De la place d’Assas par Martial Raysse en passant par le Carré d’Art Jean Bousquet de Norman Foster ou le futur musée de la Romanité signé Elisabeth et Christian de Portzamparc, partez à leur découverte. Nîmes appartient au réseau national des Villes et Pays d’art et d’histoire. E-mail : info@ot-nimes.fr www.nimes-tourisme.com

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MÉMOIRE DU CHEMIN BAS D’AVIGNON par Véronique Pinguet-Michel de l’association Le Petit Atelier

60 ans de la vie d’un quartier : Le Journal intime du Chemin Bas d’Avignon

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n 2016, l’association « Le Petit Atelier » dirigée par Véronique Pinguet-Michel inaugure une exposition qui fera date dans la vie du quartier : Le Journal Intime du Chemin Bas d’Avignon. Accompagné d’un ouvrage rétrospectif (un recueil édité avec plus de 80 pages illustrées), cette exposition se retrouve enrichie des mots de plus de 135 témoins qui ont livré une anecdote de leur vie d’aujourd’hui ou d’hier dans le quartier. Une réflexion personnelle sur l’évolution de la vie de cette zone prioritaire, une photo de famille, un souvenir ou un dessin, pour retracer une fresque vivante, tendre ou coléreuse, émouvante, de la vie de tous les jours, habitant d’ici ou de là-bas. Ce projet a été conduit dans le quartier du Chemin Bas d’Avignon à Nîmes de septembre 2015 à mai 2016, dans un objectif de désamorcer les préjugés, favoriser la mixité sociale et créer du lien. Une exposition est prévue au mois d’octobre 2017 à la Maison des adolescents,34ter rue Florian, Nimes. Contacts : 0684959856 petitatelier.nimes@gmail.com http://lepetitatelier.blogs.midilibre.com

Avec le soutien du Conseil Départemental du Gard et de la Ville de Nîmes

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LA CARAVANE DES DIX MOTS une action menée par Valérie Payet de l’association NegPos

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ette année, c’est l’association NegPos et un pool d’artistes partenaires choisis par Valérie Payet qui mènent les ateliers sur Nîmes en accord avec la thématique suivante : Dis-moi dix mots sur la Toile Rassemblés par une conception commune de la langue comme pont entre les citoyens et comme outil pour aller à la rencontre des cultures, ils forment un réseau dynamique, engagé dans une réflexion sur les enjeux de la francophonie, la défense et la promotion de la richesse de la diversité culturelle et linguistique…

Le projet illustre la manière dont le français s’adapte à des technologies et à des usages numériques en constante évolution. La plupart des dix mots choisis cette année transposent dans l’univers numérique des pratiques empruntées au monde réel. Dix mots qui invitent à partir à la découverte du français de la Toile : « avatar », « canular », « émoticône », « favoris », « fureter », « héberger », « nomade », « nuage », « pirate », « télésnober ».

Un projet mobile Pour cela les ateliers se déroulent dans plusieurs lieux : le centre social Simone Veil, la maison des Adolescents, le journal de Valdegour, le foyer Hubert Pascal, NegPos. La restitution se déroulera le 24/05 à 14h dans la salle de conférence du Carré d’art. Valérie Payet

http://sitsit.net/mo/ https://www.caravanedesdixmots.com/

Ateliers d’écriture(s) : Rémy Leboissetier Atelier théâtre : Hervé Gaboriau Atelier Video : Marion Chabert Participants : Muriel Bart , Jean Matera , Jean François Pascal , Habib Mustapha , Vanessa Brusy. Foyer d’accueil Hubert Pascal (adultes handicapés) Le Journal de Valdegour (action collective d’insertion) © Valérie Payet

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PRINTEMPS DES ARTS

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Pour la quatrième année consécutive, l’université de Nîmes a accueilli le Printemps des Arts du 27 au 31 mars 2017.

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e festival artistique a permis de réunir des étudiants de toutes les filières autour d’une passion artistique : danse, musique, théâtre mais aussi photographie et dessin. Ainsi, des ateliers graffiti et portrait ont été animés par Cyril (L2 Design) et Priscilia (L1 Psychologie). Deux concerts de piano-chant ont été proposés par Matthieu Layre (M1 MEEF) et Jacques Prange (L1 Lettres Modernes) mais aussi un spectacle de danse par Nicolas Bertile (Design). Plusieurs expositions, photos ou dessins, ont également été installées à la biblio-

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thèque universitaire de Vauban avec au programme : « La vie vue autrement », exposition photo réalisée par Laura et Hajar (L3 Lettres Modernes) ; « Le corps », exposition photo réalisée par plusieurs étudiants en L2 de Lettres Modernes ; « La société », exposition dessin réalisée par Priscilia Schlencker (L1 Psychologie) ; « Très por trait », exposition dessin réalisée par Marie Daniel (M1 DIS) ; « La nature », exposition photo réalisée par Valentine Gavard (L2 Lettres Modernes). Durant la semaine, les activités se sont enchaînées sur les différents sites de l’université.

L’objectif de cette quatrième édition était de rendre visible le Printemps des Arts autant à Hoche et Vauban qu’aux Carmes, site où se trouvent essentiellement des étudiants en sciences. L’atelier graffiti a donc tourné sur trois jours entre les trois sites, et deux toiles participatives, qui seront installées prochainement à Hoche, ont ainsi été réalisées par des étudiants de toutes les filières d’Unîmes comme témoignage de la vitalité de cette édition 2017. Valentine Brejon


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NEGPOS HORS LES MURS Fatima MAZMOUZ

BANDES PANSANTES Dans le cadre du festival Arabesques du 9 mai au 10 juin, Hôtel Mercure Montpellier Centre Comédie – Vernissage le 9 mai à 18h. Rencontre avec Fatima Mazmouz et Patrice Loubon autour de la photographie contemporaine dans le monde arabe, le dimanche 14 mai de 10h à 15h30 à la Panacée (Montpellier).

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ette série de photos est extraite du projet « Le corps pansant 2 » fondé sur la problématique des identités culturelles. Bandes pansantes s’en réfère au jeu de mots établi entre les bandes de pansement et les bandes culturelles. Nous appartenons tous à des « bandes culturelles » qu’elles soient communautaires, familiales, religieuses, associatives etc, et seule l’acceptation de toutes ces bandes permettent de se construire dans notre pluralité et non dans le renoncement. C’est pourquoi Bandes pansantes, toujours dans le sens de la réparation, se présente comme des portraits icôniques à forte dimension baroque, caractéristique de l’identité en constante évolution. BIO La production artistique de Fatima Mazmouz débute en 1998 comme un moyen d'interroger la notion d’identité dans toute sa complexité : le genre, le corps, l’immigration, et cetera, avec tout ce que cela implique de stéréotypes et de clichés. Fatima Mazmouz crée des passerelles entre l’intime et les problématiques d’ordres politico-socio-culturelles qui la traversent. La question du multiculturalisme entre autre devient l’axe principal de son travail où la réflexion sur le corps s’impose. Elle a exposé dans des lieux très divers entre autre à Rome, Madrid, Amsterdam, Anvers, Paris et le Caire, en participant notamment à de grandes manifestations culturelles comme en 2005 aux 6ème Rencontres Africaines de la photographie de Bamako, en 2006 au Rencontres d’Arles, en 2009 à Paris-Photo au Carrousel du Louvre et en 2015 à l’Institut du Monde Arabe à Paris. Elle est représentée par la galerie la Mamia Bretesché Gallery à Paris. A noter : Rencontre avec Fatima Mazmouz et Patrice Loubon le dimanche 14 mai à la Panacée de 10 à 15h30 autour de la photographie contemporaine dans le monde arabe.

Laila HIDA

A LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU Dans le cadre du festival Arabesques du 9 mai au 10 juin, Hôtel Mercure Montpellier Centre Comédie – Vernissage le 9 mai à 18h en présence de l’artiste.

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n duo d’artistes, la photographe Laila Hida et le styliste Artsi, installés à Marrakech, collaborent ensemble pour créer un univers et une iconographie à partir des créations du styliste. Pour les photos, tout est pensé et mis en scène à quatre mains avec le créateur Artsi. Pour leur dernière création, les auteurs ont pensé ces images comme différentes allégories pour questionner l’actualité. Dans chacun de ses onze portraits, le personnage imaginé est à la recherche de quelque chose : une spiritualité, une vie matériel, un souvenir, une nouvelle philosophie, une réponse… Pour renforcer l’aspect iconique, la photographe Laila Hida a souhaité utiliser le procédé classique de la photographie de mode en studio. Sur un fond blanc, le modèle pose avec des accessoires simples et minimalesvoile, valise, Tv, branche-dans des tons sobres noir ou blanc. La photographe s’impose par cette simplicité apparente. Ce procédé photographique d’une grande sensibilité révèle ces accessoires comme des symboles de notre quête respective, intime et pourtant universelle. Jeanne Mercier

http://www.lailahida.com/

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BIO Née en 1983 à Casablanca, Laila Hida vit à présent à Marrakech où elle est photographe indépendante autodidacte depuis 2012. Après ses études en communication journalistique, elle commence à travailler en tant que productrice dans la rédaction d’un magazine de mode à Paris . Elle découvre la photographie de mode, la lumière, la mise en scène et quitte son poste après 5 ans, pour se consacrer à ses projets personnels. Elle commence par photographier des bâtiments industriels et usines abandonnées, qu’elle retravaille ensuite pour créer une image surréaliste. C’est à travers le portrait qu’elle poursuit cette démarche de mis en scène. Ainsi elle collabore de nombreuses fois avec un designer de mode, Artsi, avec lequel ils créeront des images qui sont comme des album de famille, utilisant le langage de la mémoires, de la nostalgie. Aujourd’hui, elle poursuit un projet personnel sur l’enfance et l’école, les dualités que comporte le système entre conditionnement (la contrainte) et imaginaire (la liberté). Laila Hida est fondatrice du 18, Derb el ferrane, un espace alternatif de culture et d'expression artistique situé dans la médina.


Olga STEFATOU

RELATIVE DATING

Dans le cadre des Boutographies Du 6 au 28 mai 2017, Pavillon populaire, Montpellier Vernissage le samedi 6 mai 2017 à 11h « C’est sans honte que les mortels accusent les dieux de tous les maux. De nous, disent-ils, vient leur peine. De nous, disent-ils, vient leur misère. Mais ils sont en fait les seuls à blâmer. Eux et leur terrible folie. » Homère

R. eprésentée en France par la galerie NegPos Fotoloft, la jeune photographe grecque Olga Stefatou "révélation 2016" du Prix Phot'Oeil, possède un talent indéniable et nous avons été très fier et très heureux de l'accueillir pour sa première exposition monographique en France en mars 2017. Partiellement montré cette fois dans le cadre du festival les Boutographies, l’ensemble Relative dating prend pied au cœur de Vlahata village de son enfance détruit en 1953 par un tremblement de terre sur l’île de Cephalonia. C’est en 2006, peu de temps avant que la Grèce ne commence à s’enfoncer dans une crise qui retentit encore aujourd’hui, qu’Olga Stefatou produit ses premières images. Subtile métaphore de l’état du pays, le constat de la ruine de ce village est l’amorce d’une œuvre au long cours qui puise une partie de sa force dans les grands mythes et notamment dans celui du retour d’Ulysse à Ithaque. N’est pas Grec qui veut. Agrégeant trois niveaux de lecture, le travail de Stefatou entremêle habilement la forme documentaire, le récit autobiographique et un dernier élément d’ordre fantasmagorique. Des fantômes circulent en effet dans ses photographies et l’on se demande souvent dans quel rêve on traine… Alternant portraits de proches, autoportraits, scènes rurales, paysages bucoliques et images énigmatiques, l’ensemble est porté par des légendes resituant le visible associées à des titres qui empruntent à la lexicographie sismique. Curieuse ballade à laquelle nous convie Olga Stefatou, car à quoi a-t-on affaire réellement ? La réponse est certainement en chacun de nous et l’intelligence et la sensibilité de la photographe se révèle là tout entière. Nous invitant en quelque sorte à contempler son « nombril », Stefatou pousse le spectateur à construire sa propre interprétation, à se retrouver à travers cet autre et cet ailleurs métaphorique. Patrice Loubon BIO Olga Stefatou est une photographe et artiste visuel, né à Athènes, Grèce. Elle a étudié la photographie à l'Institut d'Enseignement Technologique d'Athènes et en 2012, elle a obtenu sa maîtrise en journalisme multimédia de l'Université de Bolton, Royaume-Uni basée à Beijing, en Chine. Dans son travail, elle met l'accent sur la quête de l'identité et l'évolution de l’être humain dans le contexte géopolitique. Olga a beaucoup voyagé en Asie et dans le monde. Sa production photographique et vidéo est centrée sur les questions sociales et humanitaires. Elle est attirée par la puissance de la narration afin de refléter les luttes et les idées des gens. Son travail a été publié dans Der Spiegel, Amnesty International, National Geographic, NBC nouvelles, Le Monde Diplomatique, Huffington Post et The Economist, entre autres. Plus récemment, elle a participé au projet d'avant-garde "Solar Impulse" - première tentative de vol solaire au monde. Elle a également été impliquée dans le projet multimédia primé "The Prism" et le long métrage "Crisis". Elle est membre du collectif art-projet grec « Depression Era ».

http://olgastefatou.com

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LA SÉLECTION DE LIVRES ZONE DE SÉCURITÉ TEMPORAIRE Anne-Marie FILAIRE Textes de Anne-Marie Filaire, Géraldine Bloch et Jean-Christophe Bailly Textuel, Paris, 2017 Anne-Marie Filaire s’intéresse à la question de la construction d’espaces intimes dans différents contextes, de son Auvergne natale aux poudrières du Moyen-Orient, d’Asie du Sud-Est, d’Afrique de l’Est et d’Europe. Elle aborde, dans une démarche à la fois rigoureuse et poétique, les paysages, les villes marquées par la guerre, les frontières incertaines. Ce sont les stratégies d'existence, souvent peu visibles, des individus qu'elle veut montrer dans son travail qui s’étend sur plus de 25 ans. « Dans ma photographie le paysage n’est pas une continuité mais une accumulation. Une accumulation de temps, de moments. » Les textes d’Anne-Marie Filaire décrivent de manière factuelle ses séjours en Israël et en Palestine entre 1999 et 2007 ainsi que son passage, en 2006, dans la banlieue sud de Beyrouth et au Sud-Liban. Un texte titré Une journée sans image (Sanaa, Yémen, le 20 juillet 2005), au-delà de ses impressions sur le pays et la ville et des informations sur ses séjours au Vietnam, nous donne des éléments sur sa vie et ses sentiments. Dans son introduction, Jean-Christophe Bailly écrit : « Or le travail d’Anne-Marie Filaire se déporte hors de cette aire d’attention et de sa possibilité épique [celles du photojournalisme et du reportage] pour aller rencontrer l’époque et l’histoire là où la signification historique, au lieu d’agir dans l’éclat visible de l’événement, fonctionne plutôt comme une déposition, une sédimentation. »

DISPARITIONS Helen ZOUT The Eyes, Paris, 2016 Helen Zout, née en 1957 en Argentine, étudiante en anthropologie à l’époque de la dictature, a choisi la photographie pour plonger dans le labyrinthe de la mémoire. Disparitions rassemble des photographies trouvées ou réalisées par Helen Zout : « le livre raconte les marques laissées par les disparitions de personnes sur les survivants et familles des victimes de la dernière dictature militaire d’Argentine pendant les années 1976 - 1983 ». Organisées en six livrets correspondant à différentes archives, les images vibrantes, imprécises sont d’une très grande puissance. Les visages des victimes des militaires ont été saisis sur un très long temps d’exposition. Les gros plans sur les yeux interpellent directement le lecteur. Seul un dessin, fait par une victime, montre explicitement la violence des tortures. « L’objectif de ces dictatures militaires ne s’arrête pas à la mort de la victime mais va jusqu’à la disparition du cadavre, explique-t-elle. C’est peut-être là que réside la plus grande perversion des disparitions forcées ; au-delà de la perte de la vie, l’impossibilité de la mort. C’est pour cela que les proches des disparus ne représentent pas seulement une mémoire, mais aussi une attente éternelle et désespérante…une perpétuelle recherche. Je veux capter ces marques

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indélébiles laissées sur les survivants et les familles. » [Helen Zout] Près de 30 000 personnes ont disparu et un peu plus de 2000 ont été libérées des centres clandestins de détention disséminés dans le pays. À la fin de la dictature, des lois d’impunité et de remise de peine ont permis aux bourreaux de jouir de leur liberté. Ce n’est qu’en 2003 que ces lois ont été abrogées. Aujourd’hui, les parents de disparus, les anciens détenus-disparus et les enfants de disparus travaillent, étudient, éduquent leurs enfants, tout en menant une interminable quête : D’où venons-nous ? Qui sommes-nous ? Pourquoi sommes-nous vivants ? Les survivants porteront, leur vie durant, les empreintes indélébiles de la disparition. Les photographies réalisées et collectées par Helen Zout synthétisent les questions, les réponses, les incertitudes. Sa réflexion participe aux côtés d’autres œuvres, comme celles de Marcelo Brodsky, Gustavo Germano ou Martin Acosta, à une recherche et une investigation indispensables.

NOUVEAU DÉMENTI DE LA MISSION SPATIALE VIKING 4 Peter MITCHELL Texte de Val Williams, légendes de Peter Mitchell Édition bilingue français-anglais Clémentine de La Féronnière, Paris, 2017 Le 20 août 1975, respectivement le 9 septembre, la NASA lance les sondes Viking 1 et Viking 2 en direction de Mars. Un peu moins d’un an plus tard, elles se mettront en orbite autour de cette planète. Le 20 juillet, puis le 3 septembre, les atterrisseurs lancés par chacune des sondes sont les premiers engins à se poser sur Mars. S’inspirant de théories conspirationnistes en vogue à l’époque, Peter Mitchell a conçu un scénario mettant en relation une nouvelle mission spatiale sur Mars (les atterrisseurs Viking 3 et 4) et une mission martienne envoyée à Leeds (au centre de l’Angleterre), peut-être en réaction aux sondes envoyées par les terriens. Il photographie depuis la rue, avec l’humour et l’empathie qui lui sont propres, les habitants d’une ville presque en ruine et les lieux auxquels ils sont attachés. Les images, présentées entourées de grilles de coordonnées de la NASA qui restent un peu mystérieuses pour les non-initiés, montrent un endroit insolite avec son industrie à la dérive et sa population sans grande ambition ni désirs. Il ne faut pas en déduire que Peter Mitchell travaille dans la veine du documentaire « vu par le regard de l’étranger » : « En contestant la notion de photographie documentaire et l'idée que le photographe est forcément un visiteur, une personne venue de l’extérieur, un voyageur, un observateur, Peter Mitchell argumente en faveur de l’intégration du photographe, de l'importance de sa place dans la communauté qu’il photographie et de la valeur de l’information venue de l'intérieur. Mitchell se sent chez lui lorsqu'il est au milieu de ruines abandonnées, de civilisations en plein effondrement. » [Val Williams]


D’IRÈNE ATTINGER Responsable de la Bibliothèque de la Maison Européenne de la Photographie (Paris)

CASA DAS SETE SENHORAS THE HOUSE OF THE SEVEN WOMEN Tito MOURAZ Textes de Nuno Crespo et Tito Mouraz Dewi Lewis, Stockport (GB), 2016 Les photographies de ce livre ont été prises à Beira-Alta (Portugal), le village natal du photographe, entre 2010 et 2015. « Par ici, on répète que cette maison est hantée. Sept sœurs ont vécu dans cette maison, toutes célibataires. Une d'entre elles était une sorcière. Les nuits de pleine lune, les femmes volaient, dans leurs vêtements blancs, du balcon aux branches feuillues du châtaigner sis de l'autre côté de la rue. De là elles séduisaient les hommes qui passaient. » Tito Mouraz développe son imaginaire en écoutant les gens qui ont toujours vécu là et, pour lui, c’est aussi important que l'acte photographique. Revenant systématiquement au même endroit les images scrutent sa transformation graduelle comme la disparition lente des pratiques agricoles et le vieillissement de la population. Malgré tout, il retrouve la légende, entend les mêmes histoires, les mêmes hululements de hiboux, les mêmes glapissements de renards, et est éprouvé par la magie du lieu. « L'élément essentiel de ce point de vue est que chaque image résulte d'une expérience avec la géographie, les maisons, les gens et, bien sûr, d'une confrontation avec tous les mystères et la magie qui établissent la densité et l'intensité d'un lieu. Tito Mouraz trouve ainsi une méthodologie qui n’est qu'une façon de penser le lieu où il a passé son enfance. Par conséquent son travail n'exprime pas l'étrangeté mais il dévoile plutôt le visage de l'intimité et de la présence du photographe en un lieu dont il a voulu transfigurer l'image. » [traduit librement du texte de Nuno Crespo]

CONDOR LE PLAN SECRET DES DICTATURES SUD-AMÉRICAINES João PINA Éditions du sous-sol, Paris, 2016 Institué en 1975 par six pays d’Amérique du Sud (Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Paraguay et Uruguay) gouvernés par des dictatures militaires d’extrême-droite, l’opération Condor était un plan militaire secret pour éliminer toute opposition politique. Les États-Unis y ont joué un rôle important. Au Panama, dans l’École des Amériques, des conseillers américains entraînaient à la contre-guérilla des militaires de différents pays. Des nazis sont devenus des consultants des régimes militaires et des formateurs aux techniques de torture et de renseignement. Ce sont des militaires français, ayant participé à la guerre d’Algérie, qui les ont initiés à la disparition des corps précipités à la mer depuis des avions et hélicoptères. Révélée, en 1979, par le Washington Post, cette opération a, pendant dix ans, causé la mort de dizaines de milliers de personnes. Pour ce livre épais, un hommage aux victimes, João Pina a fait un

travail titanesque de mémoire, voyagé en Amérique du Sud pour rencontrer des victimes ainsi que leurs proches et leur donner une voix. Pour lui, qui décrit sa démarche en conclusion du livre, photographier l'absence, le vide laissé par des femmes, des hommes, enlevés par des militaires, torturés, drogués et largués d'un avion dans l'océan Atlantique ou le Río de la Plata, signifie avant tout redonner une identité et un visage aux victimes. Les premières pages du livre donnent à voir des fac-similés de documents retrouvés au Paraguay par des militants des droits de l’Homme. « En bons bureaucrates, les policiers politiques du régime d’Alfredo Stroessner (1954-1989) archivaient tout avec soin. C’est ainsi que trois tonnes de documents ont été trouvées. » [João Pina]. Un texte du journaliste américain Jon Lee Anderson retrace l’histoire de l’opération Condor. L'ancien magistrat instructeur espagnol Baltasar Garzón Real - qui s'est fait connaître au niveau international en lançant un mandat d'arrêt contre l'ex-dictateur chilien Augusto Pinochet - donne une contribution sur le droit des victimes. Une page sur papier calque trace le contexte de chacun des témoignages et un petit cahier noir inséré dans le livre donne la légende détaillée de chacune des images.

EL BAHR Marco BARBON Textes de Marco Barbon et de Denis de Casabianca Filigranes Editions, Trézélan (F), 2016 Le mot arabe el bahr désigne la mer, mais aussi la plage. À Casablanca, Tanger, Rabat, Essaouira et dans d'autres villes marocaines, Marco Barbon photographie de dos un ou deux individus, hommes ou femmes, qui font face à la mer. On ne voit pas leurs yeux, mais on imagine leurs regards, errant jusqu’à l’horizon, sur l’étendue marine. Le rivage est peu accueillant. Les murs, les barrières de ciment, les grossiers entassements de pierre n'invitent ni à la baignade ni au bronzage, ni même à la promenade sur le rivage. Le cadre n’est pas propice à s’embarquer autrement qu’en pensées. Ceux qui sont venus contempler la mer sont là pour méditer, retirés dans leur intimité. Ils rêvent à leur propre départ ou se souviennent avec nostalgie de leurs amours, de leurs amis, de leurs proches partis au-delà des mers. « La mer représente pour ces personnes un espace disponible où noyer les soucis d’un quotidien dificile, où chasser leurs fantômes, retrouver leurs souvenirs, laisser libre cours à leur imagination : el bahr est un territoire de l’âme. Mais elle est aussi le symbole d'un ailleurs rêvé et toujours présent à leur esprit : surface infranchissable, barrière cruelle qui les sépare de leurs chers, partis tenter la fortune ailleurs (c'est pourquoi, dans ces silhouettes énigmatiques et souvent solitaires, on ressent parfois une espèce d’attente, comme un espoir). » [Marco Barbon]

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