Fotoloft 10

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fotoloft. G a l e r i e

N e g P o s

Printemps photographique # 11 Festival FotoLimo Programmation hiver 2017

- NumĂŠro 10

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Sommaire 3.

Edito

4.

Printemps Photographique #11

5.

Christian Gattinoni

8.

Jaâfar Akil

La famille, la photographie et la mort

10.

Abdelghani Bibt

12.

Alessandra Calò

14.

Franck Caillet

16.

Olga Stefatou

20.

Fatima Mazmouz

25. 29.

Fotolimo #1

34.

Appel à participation RSV 2017

Marie-Dominique Guibal Frontières et passages

PRINTEMPS PHOTOGRAPHIQUE 2016 La famille, la photographie et la mort Réminiscences d’un deuil familial de Jaâfar AKIL Galerie Fotoloft-NegPos 1, cours Nemausus à Nîmes Vernissage le 25 novembre 2016 à 18h30 du 25/11/2016 au 31/01/2017 ouvert du lundi au vendredi, de 10h à 19h sur rdv. Deuxième génération : la mémoire contre tous les fascismes de Christian GATTINONI Galerie Fotoloft-NegPos 1, cours Nemausus à Nîmes Vernissage le 25 novembre 2016 à 18h30 du 25/11/2016 au 31/01/2017 ouvert du lundi au vendredi, de 10h à 19h sur rdv.

La revue fotoloft est éditée par l’association Negpos à 1 000 exemplaires. Photographie de couverture : Abdelghani Bibt

Les choses de ma grand-mère de Abdelghani BIBT FabLab NegPos 34, promenade Newton à Nîmes Vernissage le 07 décembre 2016 à 16h30 du 07/12/2016 au 28/02/2017 ouvert du lundi au vendredi, de 13h à 19h sur rdv.

Direction artistique : Patrice Loubon

Qui a tué le lapin ? de Franck CAILLET FabLab NegPos 34, promenade Newton à Nîmes Vernissage le 07 décembre 2016 à 16h30 du 07/12/2016 au 28/02/2017 dans l’espace public du quartier de Valdegour.

Graphisme : Marie Louise Reus-Roca et Lys Miriel Le Corvec Assistantes de direction/d’expositions : Vanessa Landeta Médiatrice Socioculturelle Valdegour - Pissevin : Valérie Payet, assistée de Chérazad Maghraoui Education à l’image et régie technique : Frédéric Soumier Journalistes l’Eko des quartiers : Pierre Ndjami Makanda et Claude Corbier Chargée de projet FotoLimo: Anaïs Ligner Martinez

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Agenda

NDT No Destructive Testing de Alessandra CALO Bibliothèque de l’université-site Vauban 1, rue du Dr Salan à Nîmes Vernissage le 06 janvier 2017 à 18h30 du 06/01 au 28/02/2017 ouvert du lundi au vendredi, de 8h à 19h sur rdv. Agenda autres expositions Relative dating de Olga STEFATOU Galerie Fotoloft-NegPos 1, cours Nemausus à Nîmes Vernissage le 04 février 2017 à 18h30 du 03/02 au 13/03/2017 ouvert du lundi au vendredi, de 10h à 19h sur rdv. A corps rompu de Fatima MAZMOUZ Galerie Fotoloft-NegPos 1, cours Nemausus à Nîmes Vernissage le 17 mars 2017 à 18h30 du 17/03 au 05/05/2017 ouvert du lundi au vendredi, de 10h à 19h sur rdv.


édito

#10

Printemps photographique #11 - La famille, la photographie et la mort

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quelques jours des sacro-saintes fêtes de fin d’année, sous l’égide de la non moins « sacrée famille » cela risque de faire grincer quelques (vieilles) dents. Une programmation cela se pétrit longtemps à l’avance et lorsqu’il s’est agi de travailler autour de la photographie de famille, l’embarras du choix se fit. Après une recherche ample et non restrictive quant aux lignes esthétiques, il fallu faire des choix. Une idée devait aussi coordonner l’ensemble, et qui ne soit pas orthodoxe elle non plus. Comment parler de la photographie de famille sans éviter d’évoquer la trace du temps qui scande les événements de la vie familiale. Tous ces bons moments et souvenirs, emblématiques d’une histoire commune. Tant il est vrai que les mauvais restent dans l’ombre : les accidents, les colères, les peines, les pleurs… pas de documentation à leurs sujets. Parmi ces empreintes douloureuses, l’une échappe pourtant -sans le vouloir- à l’occultation. Lorsque la photographie devient objet de mémoire, relique, elle considère à la fois ce qu’elle représente, l’être qui est décrit mais aussi la mort qui l’a saisi. Alors oui, la famille, la photographie et la mort sont étroitement liées, dans une alliance que Roland Barthes n’aurait pas rejeté, d’un « ça a été » et d’un « cela ne sera plus ».

NegPos – 20 ans Le 3 janvier 1997 naissait officiellement NegPos. Fondée autour d’un laboratoire noir et blanc, l’association déploie rapidement projets collectifs et programmation d’expositions. Génétiquement liée au RAKAN (Regroupement d’Associations Kulturelles et d’Artistes Nîmois), la structure s’en détache pourtant en 2001 pour voguer seule, en amplifiant alors fortement ces activités. Expositions, formations interventions socio-culturelles se multiplient, ainsi qu’une propension à l’export. Apparaissent bientôt de nombreux projets liés à certains pays d’Amérique latine, tels Cuba et le Chili puis quelques temps après le Maroc. Ces projets viennent donner de l’air et un nouvel espace de possibles à l’association. Installée depuis 2007 dans le Némausus, œuvre architecturale de Jean Nouvel au carrefour de la route d’Arles, l’une des entrées/sorties de ville parmi les plus fréquentées, NegPos anime à présent plusieurs lieux et projets, locaux, nationaux et internationaux. L’association représente aujourd’hui plus de 40 photographes de tous horizons, fédére un noyau de 20 bénévoles et salarié(e)s qui œuvrent toute l’année pour vous offrir le meilleur de la photographie actuelle et vous proposer une approche de l’image unique en son genre. Pour fêter ces 20 ans nous organisons, entre autre chose... une édition spéciale de « Regards sur la ville » dédiée à la diversité des habitants de Nîmes, alors si vous vous voulez vous faire tirer le portrait par l’un des photographes impliqués dans cette nouvelle mission et figurer dans ce portrait de Nîmes au début du XIXè siècle, rendez vous en page 35 de cette édition ! Et sinon, dégustez avec nous toute l’année 2017 quantités d’événements, de sorties de livres et rencontres, abonnez vous à notre lettre en ligne et ne ratez pas l’occasion de nous découvrir ou de mieux nous connaître ! En espérant que la votre soit aussi riche et belle que nous espérons celle de nos 20 ans, nous vous souhaitons une très bonne année 2017 !

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LA FAMILLE, LA PHOTOGRAPHIE ET LA MORT « Avec la Photographie, nous entrons dans la M ort plate » 1

A

u XIXè et jusqu’au début du XXè siècle, une pratique vient à se développer parallèlement à l’apparition de la photographie, prenant le nom de photographie funéraire ou encore photographie post-mortem. Produite pour sauvegarder l’image de la personne défunte dont la famille n’avait pas pu conservé l’image, le mort est photographié dans des attitudes naturelles, assoupi ou les yeux ouverts et souvent entouré des proches. Parfois les images peuvent être retouchées avec des couleurs affectant un effet de vie. Ce type de photographie est aujourd’hui quasiment éteint. Parmi les photographes contemporains, peu sont ceux qui ont affrontés ce tabou. « Car la mort dans une société, il faut bien qu’elle soit quelquepart; si elle n’est plus (ou est moins) dans le religieux, elle doit être ailleurs: 2 peut-être dans cette image qui produit la Mort en voulant conserver la vie. »

Photographie: Jaâfar Akil

La chilienne Zaida Gonzalez dans une série nommée « Recuérdame al morir con mi último latido » (Rappelle toi de moi au moment où je meurs, mon dernier battement de cœur) réinvesti brillament la tradition du portrait post-mortem en photographiant en studio des nourrissons mort-nés accompagnés d’un entourage familial improbable. Le photographe est parfois lui-même le sujet de sa propre disparition (Hervé Guibert) ou de sa ruine physique (David Nebreda) mais il est très rare qu’il introduise des membres de sa famille dans un dispositif de saisi de la mort. Petite pierre tombale de papier, la photographie nous parle de ces morts qu’elle abrite. Leurs histoires sont aussi diverses qu’intimes ou collectives. Entre le travail de Christian Gattinoni et celui de Jaâfar Akil, si les deux expositions renvoient toutes deux au destin tragique d’un être cher, le père dans le premier cas, le frère dans le second, les questions qu’elles mobilisent sont sur le fond, radicalement différentes. Pour le premier, l’histoire familiale rencontre l’Histoire tout court et le père littéralement dévoré par l’holocauste nazi, est cet emblème commun dont nous pouvons nous saisir pour combattre à notre tour ce contre quoi il s’est levé. La transmission de cette mémoire de lutte et de sacrifice est incarnée par un homme, père de l’artiste, notre semblable. Martelée dans le titre de l’exposition cette question de la mémoire et de sa transmission est ainsi centrale, elle se pose pour l’auteur comme ultime rempart « contre tous les fascismes. » Chez Jaâfar Akil, l’intime de la situation ne nous force pas à tourner les yeux comme il se devrait, au contraire. Si nous regardons à travers des filtres (le flou, des voiles, du sable) le visage de ce mort « oublié », ce frère disparu enfant, nous nous confrontons à la fois à son image évanescente qu’à la mémoire lointaine de l’auteur de ce frère ainé qu’il a très peu connu. Les tentatives d’effacement ou les représentations altérés sont à observer pourtant bien en face, tel que l’artiste nous invite à le faire, comme il s’oblige lui aussi à le faire, de façon sensible et douloureuse. L’occasion de convoquer par l’image le deuil en tant que fonction cathartique ? L’absence d’identité particulière du sujet permet à chacun d’aller plus loin dans sa propre introspection.

Avec Alessandra Calò, nous ouvrons un album de famille assez étrange et éloigné de ce que l’on entend par là en général, où portraits photographiques et radiographies se superposent dans une visuelle danse macabre. Dans son désir de produire un hommage à sa famille, l’artiste renvoie l’un à l’autre, l’intérieur (l’épure squelettique abstraite) et l’extérieur (le masque de l’ordonné bonheur familial). Ces plaques radiographiques sont en quelques sortes l’envers du décor de la saine vie publique généralement affichées par la famille ; difficile en effet de photographier la maladie ou l’agonie d’un être cher. Mais à l’instar du titre de la série « No destructive texting » (légende placée sur les plaques radiographiques pour indiquer que la méthode n’a pas altéré l’objet et que la nécessité d’enquêter n’a pas porté préjudice à l’intégrité du corps. N.D.A.), il n’y pas eu de volonté chez la photographe d’émettre un jugement sur sa famille, simplement pour elle un moyen de réactiver la vision par l’intervention « non destructive » de la radiographie. Pour Abdelghani Bibt, la plongée (et c’est le cas de le dire !) en eau noire et profonde au fond du sac de sa grand-mère nous emmène à plusieurs sentiments. La nostalgie tendre que (quasi ?) chacun de nous voue à sa grand-mère en est une et l’introspection archéologique de cet intime qui fait signe et sens, en est une autre. Le choix des objets (non-exhaustif et triés sur le volet), la façon de les photographier (saisis en plein mouvement alors qu’ils sont jetés dans l’eau ou qu’ils y trempent) véhiculent chacun à sa façon une poésie métaphorique et symbolique puissante qui renforce la charge émotionnelle que n’aurait pu figurer un inventaire clinique. « C’est aussi peut-être parce que, sous apparence d’évoquer le passé, comme on évoque les esprits, la photographie l’exorcise en le rappelant en tant que tel, qu’elle a pu devenir un des instruments privilégiés de la mémoire sociale et recevoir la fonction normalisante que la société confie aux rites funéraires, à savoir de raviver indissociablement la mémoire des disparus et la mémoire de leur disparition, 4 de rappeler qu’ils ont vécu et qu’ils sont morts et enterrés. »

Franck Caillet a pris la liberté de franchir le pas de la porte de la chambre de sa fille pour y photographier le lieu du crime. « Qui a tué le lapin ? » se questionne l’auteur faussement naïf. La réponse reste suspendue comme les rêves de l’enfance qui meurent au fil du temps qui passe. Derrière cette enquête domestique se dissimule une foule d’autres inquiétudes dont les contes d’adultes produits pour les enfants sont les partitions cryptées. Cette série, tel l’un de ces contes, nous renvoie parallèlement au cauchemar de la consommation et de l’enfant roi, Baby Ubu n’est pas loin qui persuadé de sa force souveraine et de la fidélité de ses sujets, invoque tous ses saints : Barbie, Mickey, Batman et les autres, pour régenter, à la façon d’un despote triste et alcoolisé, la vie d’une famille en sursis ? Patrice Loubon

1 Roland Barthes, La Chambre claire : Note sur la photographie, Gallimard/Seuil/Cahiers du cinéma, Paris, 1980. (p.145) 2 Ibid. (p.144) 3 Pierre Bourdieu (dir.), Robert Castel (dir.), Luc Boltanski et Jean-Claude Chamboredon (préf. Philippe de Vendeuvre), Un art moyen : Essai sur les usages sociaux de la photographie, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Le sens commun », 1965. (p.54) 4 Ibid. (p.54)

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« … c’est pourquoi il n’est rien qui soit plus décent, plus rassurant et plus édifiant qu’un album de famille ; toutes les aventures singulières qui enferment le souvenir individuel dans la particularité d’un secret en sont bannies et le passé commun ou, si l’on veut, le plus grand dénominateur du passé, a la netteté presque 3 coquette d’un monument funéraire fidèlement fréquenté. »


Christian Gattinoni.

Du vendredi 25 NOVEMBRE 2016 au 31 jANVIER 2017 à la Galerie Fotoloft-NegPos

Deuxième génération : la mémoire contre tous les fascismes

Vernissage le vendredi 25 NOVEMBRE à 18h30

A

lors que sont célébrés les 71 ans de libération des différents camps, les survivants juifs, résistants, tziganes et homosexuels de la barbarie nazie sont de moins en moins nombreux. Aujourd’hui les défenseurs de cette idéologie qui les a exterminés essaient de se « dédiaboliser » et tentent de prendre le pouvoir légalement dans le monde entier. Nous de seconde génération brandissons la mémoire, l’esprit du Conseil de la Résistance, l’engagement de nos pères, dont le mien Pierre Gattinoni, arrêté par la Gestapo française, déporté résistant 26 mois à Mauthausen, arborons leur mémoire vive pour lutter : Contre les partis néo-fascistes réunis en 2014 à Milan : les Grecs d’Aube dorée, les Espagnols de Democracia Nacional, les Suédois du Svenskarnas Parti, le British National Party (BNP), le Vlaams Blok, le NPD allemand. À la mémoire de mon grand père architecte qui a émigré pour ne pas bâtir avec Mussolini, avec nos aïeux italiens de nos jours contre Force Nouvelle, la Ligue du Nord et le Mouvement 5 étoiles. Contre le Fhaine repeint en bleu marine qui piaffe aux portes du pouvoir. Contre ses acolytes, les « Ménard », qui redressent tant de frontières. Portons la mémoire pour célébrer les victimes des camps d’internement du Loiret, gérés par des gendarmes français. Revendiquons la mémoire pour célébrer avec mon amour, sa mère et sa famille les victimes tsiganes de Saliers, Rivesaltes, Montreuil-Bellay gérés par les autorités françaises jusqu’en 1946 ! Cette exposition met en avant des œuvres de différentes séries dont la réalisation s’étage entre 1987 et 2008 dont la forme et la finalisation varient pour mieux toucher différents publics de diverses générations. La série « Trains » rappelle les conditions inhumaines des transports vers les camps. Les « Dédicaces » donnent le cadre intime d’un quotidien bouleversé par le drame historique, les « Albums » offrent le cadre d’un livre mémoriel. Les boîtes des « Plans-films » montrent comment les images témoignages sont devenues invisibles, quasi obscènes. Les « Masques » inscrivent ces victimes raciales et politiques dans l’ensemble des morts civils connus ou anonymes qui ont endeuillé le XXème siècle. Les « Chaconnes » résonnent de ces corps martyrisés qu’on respectait moins que des viandes. Orléans / Paris le 11 janvier 2015 Nous étions 4 millions « Pour qu’un jour les enfants sachent qui vous étiez. » Notre siècle dorénavant voit les mêmes formes historiques et d’autres fascismes nous menacer. Les Nuits et Brouillards permettent aujourd’hui que se noient les migrants, tandis que les populations syriennes meurent sous les bombardements de Poutine et que les succursales de Daesch viennent ensanglanter nos concerts, nos humoristes et nos fêtes nationales. Nous devons transmettre joyeusement toutes ces mémoires-là, nous devons les incarner pour que cesse la banalisation des idées et des actions néofascistes comme les exactions des fanatiques islamistes, les mémoires d’une France et d’une Europe multiculturelles. Que les apprentis bourreaux de tous ordres sachent que « non le sang ne sèche pas vite en entrant dans l’histoire », la deuxième génération, nos enfants et petits enfants se battent pour cette mémoire là, pour cette liberté là qui n’a pas de prix, et ton amour. Christian Gattinoni

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Christian Gattinoni

Enseignant à l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles 1989-2016, Rédacteur en chef et cofondateur de la revue en ligne www.lacritique.org, mène une recherche sur l’image performative, développant les rapports danse, performance, images en lien à la question de l’identité et du genre. Plasticien il mène sa création autour de la mémoire du corps dans l’Histoire récente. Site personnel www.christiangattinoni.fr

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Remerciements Pour leur soutien logistique à Christophe Laloi, Aline Phanariotis et toute l’équipe des Voies Off, aux responsables Pour un centre sur la Résistance et la déportation d’Arles, à Paul di Felice et Pierre Stiwer, directeurs artistiques du Mois Européen de la Photographie au Luxembourg, à Ainhoa Achutegui et à toute l’équipe de l’Abbaye de Neimënster. À Marc Lenot pour son soutien critique.

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Jaâfar Akil.

Du vendredi 25 novembre 2016 Au 31 janvier 2017 à la Galerie Fotoloft-NegPos

Réminiscence

Ce n’est pas pour panser les plaies du passé que je reviens aujourd’hui réveiller ta mémoire, le temps l’a déjà fait. Non, si je veux te conter ton histoire, C’est peut-être, et seulement, pour trouver un sens à la mienne.

Vernissage le 25 novembre 2016 à 18h30

Lors de ces recherches ma curiosité fut excitée par ce fait, j’ai alors commencé, petit à petit, à questionner la mémoire de ces photos et à revisiter leur histoire, à suivre leur trace dans le temps, à collecter les informations et les légendes. Ecrire au plutôt réécrire une histoire familiale à partir des ces fragments ou moments intimes, est devenu pour moi une préoccupation primordiale. De là a commencé ma démarche qui questionne la mémoire, l’histoire, l’imaginaire… Comme elle questionne la notion de l’oubli, l’absence, la réminiscence…

(Mahi Binebine ; Le sommeil de l’esclave)

C

’est un projet qui met en exergue la problématique de ma mémoire familiale et son archive illustré par l’album de famille. Fouillant dans celui-ci, je fus interpelé par certaines photographies qui représentent des instants et des dates fort particulières, dont celles du défunt Mahfoud, mon frère ainé, décédé d’une mort tragique à l’âge de trois ans, exactement dix mois avant ma naissance. A ce moment là, l’idée que j’ai été conçu en période de deuil me frappa de plein fouet.

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Jaâfar Akil

Né à Meknès en 1966, vit et oeuvre à Rabat (Maroc). Il est professeur chercheur en photographie à l’Institut Supérieur de l’Information et de la Communication. Ces dernières années, sa démarche se rapproche plus du street photography et se concentre sur la mémoire dans ses différents aspects (personnelle/familiale, imaginaire/ réelle, individuelle /collective, espace intime/espace public). Très impliqué dans la promotion de la photographie au Maroc, Jaâfar Akil est Président de l’Association Marocaine d’Art Photographique.


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Abdelghani Bibt.

Du Mercredi 7 décembre 2016 Au 28 février 2017 FabLab NegPos 34, promenade Newton. Nîmes

Les choses de ma grand-mère

Vernissage le 7 décembre 2016 à 16h30

Les choses de ma grande mère

Par Thami Benkirane

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A

bdelghani Bibt explique sa démarche : « En fouillant dans la maison presque en ruine de ma grand-mère, j’ai découvert un petit sac renfermant des objets banals de son quotidien. En les photographiant, je n’ai pas cherché à les monter en épingle en leur donnant un sens plus élevé. Je n’ai fait que les exposer à ma lumière photographique. Ce n’est pas par amour des ruines comme disait Walter Benjamin, mais pour l’amour du chemin qui se fraie un passage au travers. » Les photos qui composent cette série permettent de lever le voile sur le mystère que renferment les plis et les replis du sac de la grand-mère. Le photographe ne s’est pas contenté de dresser un inventaire distancié et froid du contenu du cabas de son aïeule.

Il ne s’agit pas ici d’inscrire le travail dans cette tendance photographique actuelle qui consiste chez les internautes à révéler au grand public le contenu de leur fourre-tout (Le groupe Flickr « What’s in my handbag » réunit plus de 25000 membres qui dressent avec une rigueur toute militaire l’inventaire clinique des objets contenus dans leurs sacs). Il ne s’agit pas non plus de cette approche conceptuelle qui consiste chez Boby Doherty à établir un rapport entre le poids d’un sac (pesé au préalable) et la radiographie détaillée de son contenu. Le travail photographique de Bibt relève de la mise en scène. Les objets ordinaires mis en vedette révèlent un vécu


presque oublié, oblitéré par le temps et recèlent une charge intime qui conjugue familiarité, mystère et sacralité. Certains objets ne cachent pas leur fonction d’usage: peigne en écaille, épingles à nourrice, aiguille à coudre rouillée, fil à coudre, ficelle, morceau de tulle, montre, collier, fragment de collier, chapelet, rasoir à main mécanique, écorce de noyer séchée (souak), portraits photos en papier écornés. En revanche, d’autres objets ne manquent pas d’évoquer les gris-gris, le fétichisme ou la superstition en échappant à toute rationalité fonctionnelle: petit coquillage, caillou, petits fragments de textes manuscrits (talismans, vieux parchemins ?), mèche de cheveux, cristaux blancs (sucre, sel, alun ?), débris de végétaux desséchés… Dans son livre publié en 2011 aux éditions JC Lattès et intitulé « Le sac, un petit monde d’amour », le sociologue Jean-Claude Kaufmann aboutit à la conclusion qu’il y a autant de sacs qu’il y a de femmes. Le sac est considéré comme une prolongation-projection de sa propriétaire. C’est l’un des lieux privilégiés où se fabrique l’identité. Bibt n’a pas cherché à saisir dans l’intimité du sac l’identité de sa grand-mère. Il va bien au-delà de l’établissement d’un inventaire utilitaire. Tout d’abord il y a dans cette série photographique un objet qui manque à l’appel : le sac lui-même. On ne saura rien de sa forme ni de sa matière (cuir, toile, tissu…etc.). La mise en scène, par ses rapprochements formels entre les objets, contribue également à brouiller les pistes. Le recours métaphorique à l’eau et à ses vertus symboliques, à ses ondulations et à ses méandres n’est-il qu’un antidote contre le desséchement des souvenirs et les poussières de l’oubli ?

Abdelghani Bibt

Né à Beni Mellal en 1967 où il vit et travaille actuellement, Abdelghani Bibt débute sa carrière artistique comme photographe, puis vidéaste installateur, instinctif parfois expérimental, la recherche à la part belle dans tous ses projets. L’artiste a à son actif plus d’une trentaine de manifestations, il s’est vu attribuer les premiers prix de plusieurs d’entres elles au Maroc, à Béni Mellal, Agadir, Fès, Casablanca et Rabat mais aussi à l’étranger en France, au Canada et en Allemagne.

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Alessandra Calò. N DT N o D e s t r u c t i v e Te s t i n g

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lessandra Calò enquête sur sa propre histoire familiale à travers deux héritages distincts, une archive photographique et une radiographique. De la nait le titre NDT, acronyme de « No Destructive Testing »: c’est la légende placée sur les plaques radiographiques pour indiquer que la méthode n’a pas altéré l’objet et que la nécessité d’enquêter n’a pas porté préjudice à l’intégrité du corps. Reportée sur le plan de la généalogie familiale, la métaphore décrit l’approche de l’artiste qui n’entend pas modifier le cours des histoires personnelles mais d’une certaine façon les observer, les traverser presque en contre-jour, en gardant à l’esprit ses propres racines avant de se projeter vers le futur. Comme dans une fracture, dans les oeuvres se reconstruisent des fragments désormais usés par les traumatismes du temps. Mais grâce

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Du Vendredi 6 janvier au 28 février 2017 à Bibliothèque de l’université-site Vauban Vernissage le 6 janvier 2017 à 18h30

à l’intervention « non destructive », les visages anciens et méconnus prennent une nouvelle forme sous la vision trouble, parfois aveuglante, de la plaque radiographique. L’installation est composée de pièces uniques, environ trente sujets faisant partie de la famille de l’artiste depuis trois générations. C’est un hommage à la mémoire familiale et à la conservation de l’image, aux fameuses et autant désuètes « cartes de visite », aux portraits avec dédicaces qui vers la fin du 19ème siècle s’échangeaient entre parents et amis faisant naitre le collectionnisme. Dans NDT prend forme le concept d’album comme « publication de l’intime », et la recherche sociale et esthétique d’une époque qui a vu naitre la photographie.


Alessandra Calò

a un travail centré sur le thème de la mémoire, ses œuvres sont appréciées et souvent présentes dans les festivals de photographie, des galeries en Italie et à l’étranger. La ville de Reggio Emilia lui a permis de réaliser certains de ses projets plus importants. Présence constante au Festival de Fotografia Europea: en 2013 elle est parmi les finalistes du prix OFF et, en 2014, elle gagne le prix OFF avec l’installation Secret Garden au Palais Brami. Ensuite, la même installation gagne le prix ORA (2015) et le prix COMBAT (2016). En 2015 elle est sélectionnée pour une commande photographique dans le cadre des 50 ans de l’hopital de la ville de Reggio Emilia. Toutes ses œuvres sont des pièces uniques et elle est aussi spécialisée dans la création de livre d’artiste en édition limitée. Quelques-unes de ses installations ont été publiées sur des magazines de Design intérieur (Marie Claire Maison, Elle Decoration UK, Vogue, Nest, Schoner Vohnen, Panorama, L’Espresso). Site personnel www.alessandracalo.it

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Franck Caillet. Qui a tué le lapin ?

Qui a tué le lapin ?

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Du mercredi 7 décembre 2016 au 28 février 2017 FabLab NegPos 34, promenade Newton - Nîmes Vernissage le mercredi 7 décembre 2016 à 16h30

u désordre des chambres d’enfants naissent des scénarios d’histoires policières. Le lapin a été tué. Batman mène l’enquête. La poule pense savoir quelque chose. Ainsi, je prélève des indices et j’interroge nos regards sur ces espaces. C’est donc une histoire pour adultes qui évoquerait la précarité de l’enfance, où les figurines héroïques et tutélaires diffusent à coup sûr leurs valeurs. Aux travers de ces doudous et autres jouets, s’opèrent, dès le plus jeune âge, des constructions mentales qui s’apparentent alors à un conditionnement. Par extension, le mode opératoire détermine un autre enjeu. Il s’agit ici aussi de questionner la photographie et sa propension à produire des stéréotypes.


Franck Caillet Né en 1967, photographe français, vit à Concarneau. Il étudie la photographie à l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie entre 1989 et 1992. Dans ses séries, il raconte des incidents, ceux d’un parcours de vie. Les clichés sont les étapes mêmes, les pièces à conviction d’un récit autobiographique. Site personnel http://fcaillet.free.fr/

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Olga Stefatou. Relative dating

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a datation relative est un terme utilisé en géologie pour déterminer le placement d’un trait, objet ou événement dans le temps sans référence absolue à son âge. Ce travail, par une approche intime sur le village abandonné de Vlahata sur l’île de Cephalonia en Grèce, est une tentative de réveiller des souvenirs et de me libérer de valeurs dominées par la tradition.

Olga Stefatou est une photographe et artiste visuel, née à Athènes, Grèce. Elle se concentre sur la quête de l’identité et de l’évolution humaine dans le contexte géopolitique. Elle est lauréate du Prix Phot’œil en 2016.

Site personnel www.olgastefatou.com

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Du vendredi 3 février 2017 au 13 mars 2017 à la Galerie Fotoloft-NegPos Vernissage le 4 février 2017 à 18h30


PRIX PHOT’ŒIL La galerie Phot’œil, NegPos et Lumière d’encre ont décerné en 2016 à Cerbère le prix photographique créé par la galerie Phot’Oeil en 2009 autour de la thématique du passage et liée à la mémoire de Walter Benjamin mort à Portbou le 26 septembre 1940.
 Cette année, le premier prix a été décerné à Olga Stefatou pour sa série « Relative Dating ».

Vous pouvez découvrir ce travail à partir du vendredi 3 février 2017 à la galerie NegPos Fotoloft et ce jusqu’au mardi 14 mars 2017. Une projection des autres lauréats aura lieu le soir du vernissage :

Clara Chinchin, Nathalie Mazéas, Jean-Louis Leibovitch, Julie Albarel, Claire Jolin.

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Fatima Mazmouz. A corps rompu

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n prenant appui sur des faits autobiographiques, depuis 2005 la problématique de l’avortement s’installe parmi mes préoccupations artistiques. Des travaux sont réalisés régulièrement. Entre 2009 et 2013, le corps pansant, voit le jour; un projet qui interrogeait le corps de la grossesse, le corps de la mère dialoguant avec le concept de la mère patrie dans son rapport à la réparation. C’est seulement à partir de là que

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Du vendredi 17 mars Au 5 mai 2017 à la Galerie Fotoloft-NegPos Vernissage le vendredi 17 mars 2017 à 18h30

la question de l’avortement prit véritablement tout son sens et fut penser comme un projet global regroupé sous le titre de mes avortements. Ce projet comporte donc un ensemble de photographies, de vidéos et d’installations revisitant dans un premier temps les différentes étapes de l’avortement. Dans un deuxième temps, il tente d’expérimenter les multiples langages du corps rompu.


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> défense > perception

> répartition

des droits

Société des Auteurs des arts visuels et de l’Image Fixe

d’ auteurs

Société civile dont la mission est de défendre, percevoir et répartir les droits des auteurs des arts visuels. En 2015, la SAIF représente

205, rue du Faubourg Saint-Martin 75010 PariS tél. 01 44 61 07 82 Fax. 01 84 16 45 84 SaiF@SaiF.Fr www.SaiF.Fr

6 500 auteurs en France, dont 4 000 photographes. En adhérant à la SAIF, vous devenez collectivement propriétaire de votre société (achat d’une part sociale de 15,24 euros) et participez à ses décisions lors de l’Assemblée générale, au Conseil d’administration et dans les Commissions. Les ayants droit peuvent également adhérer à la SAIF.

Pourquoi adhérer à la saif ?

g r a p h i sm e : at e l i e r A u f o n d à gau c h e - 2 0 1 5

Pour bénéficier des droits « collectifs » Les droits dits « collectifs » ne peuvent être gérés et perçus que par une société d’auteurs. Avec le foison­ nement des nouvelles techniques de diffusion des œuvres qui rendent impossible le contrôle de l’utilisation des œu­ vres, le législateur institue régulièrement de nouveaux droits (ou redevances) gérés collectivement par les sociétés d’auteurs.

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Actuellement ces droits sont au nombre de quatre. > la copie privée audiovisuelle et numérique : créée en 1985, la rémunéra­ tion pour copie privée vient compenser l’autorisation qui est faite à chaque individu de réaliser pour son usage strictement privé des cop­ ies des œuvres des auteurs. D’abord exigibles sur les supports audiovisuels, elle est étendue depuis 2001 aux supports numériques : CD­R, DVD­R, clefs USB, cartes mémoires, disques durs externes. 25 % de la rémunération pour copie privée sont affectés à des actions culturelles comme par exemple, l’aide aux festivals.

> le droit de reprographie : rémunération perçue pour les photocopies des œuvres publiées dans le livre ou dans la presse. > la retransmission par câble : seules les sociétés d’auteurs sont habilitées à percevoir des rémunéra­ tions au titre de la reprise des émissions de télévision sur le câble. > le droit de prêt public : Le droit de prêt public en bibliothèque a été reconnu en 2003.

La SAIF peut également intervenir pour la perception du droit de suite (revente publique des tirages origi­ naux), auprès des chaînes de télévision, des sites et portails Internet, et de tous types de diffuseurs pour ses membres qui le souhaitent. Pour se regrouper et agir ensemble pour la défense du droit d’auteur La SAIF est présente auprès des institutions nationales et internation­ ales et agit pour défendre collectivement les droits des auteurs photographes (Ministère de la Culture et de la Communication, CSPLA, Union européenne…).


M-D Guibal.

l’exposition s’est tenue Du 16 septembre 2016 au 23 novembre 2016

L e s e s p a c e s d ’u n c h a n t i e r

« Je suis née à Orléans. À 24 ans je suis partie vivre dans le Gard, au Sud de la France. C’est pour enseigner le dessin à l’École supérieure d’art et de design que je suis retournée chaque semaine à Orléans pendant quelques années. J’ai alors découvert une ville nouvelle, bouleversée, transformée et revivifiée par le chantier de la 2è ligne du tram. À travers les saisons, de jour et de nuit, j’ai photographié avec curiosité, étonnement et jubilation les ouvriers, les passants et l’espace graphique en mouvement. »

D’un chantier, l’autre.

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orsqu’en 1929, Berenice Abott revient à New York et découvre la ville qu’elle a connu en pleine transformation urbaine, nous sommes au point de départ d’un projet qui trouve sa conclusion 10 ans plus tard, en 1939, avec l’exposition Changing New York, au Musée de la ville éponyme. La photographe largement influencée dans ce projet par Eugène Atget, inconnu encore à l’époque, construit une œuvre documentaire fortement imprégnée de culture avant-gardiste, où visions classiques, plongées et contre-plongées alternent aux constructions graphiques. Lorsque Marie-Dominique Guibal revient à Orléans, ville où elle a grandit et qu’elle découvre transformée par la construction de la deuxième ligne du tramway, elle n’opère pas exactement dans la même logique qu’Abott.

à la Galerie Fotoloft-NegPos

Son propos n’est pas d’établir une documentation au sens strict du terme sur ce moment de la ville. La comparaison pourrait donc s’arrêter là. Mais il y a pourtant quelque chose qui leur est commune. Les avants-gardes du début du XXè siècle ont largement bouleversé notre système de vision et ce qui pouvait paraître osé il y a 100 ans est aujourd’hui totalement intégré par la plupart d’entre nous. La plongée que Guibal utilise de manière récurrente et qui lui permet de décrire lignes et graphisme du chantier avec force et efficacité, jouant sur les lignes de forces pour construire une image qui aura sa propre dynamique, « secondariser » le contenu par rapport à la façon de faire, basculer son cadre, rendre compte de détails énigmatiques, opérer une composition plus classique pour montrer les choses telles qu’elles sont… tous ces caractères viennent bien de là, des avant-gardes et de l’histoire. Alors oui, Guibal est bien la digne descendante d’Abott, mais elle n’est pas que cela, car ce qui vibre et transite au cœur de son travail est d’essence plastique. Rythme et couleurs construisent cet environnement qui pourrait être le monde, mais l’est-il réellement ? Ne l’est-il pas plus sûrement parce que l’artiste a décidé qu’il en était ainsi. Ces camaïeux industriels de rouges et de blancs ne sont-ils pas simplement prétextes à exciter la pupille ? Que nous donne-t-elle à voir exactement ? Une réalité certainement aussi tangible que ce pas qui s’aventure dans le frais macadam. Patrice Loubon

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Par Kees Bakker

Les espaces d’un chantier

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n chantier perturbe, encombre, gêne, provoque des déviations… Quand on lui tombe dessus, en se baladant en ville, on est généralement plus intéressé par la construction en devenir que par ce phénomène éphémère qu’est le chantier, et on est soulagé quand c’est terminé. Cette construction en devenir, en l’occurrence, est un tramway, mais c’est justement le côté éphémère que Marie-Dominique Guibal a gravé dans le marbre photographique. Non pas pour faire un reportage sur ce tramway en devenir, mais pour jouer avec ces lignes, ces couleurs et ces compositions temporaires que le chantier crée – le temps du chantier. Le côté éphémère est bien symbolisé par ce cycliste, quasi-figé par la photo, parce que c’est le chantier qui avance, dans le flou du mouvement. Ou encore par les traces d’un pas laissé sur le goudron vierge, aussi lisse que la surface de l’eau, réfléchissant l’immeuble d’en face. La personne qui a laissé ces traces, s’est-elle envolée ou est-elle revenue sur ses pas ? Les ouvriers deviennent un élément de composition, comme le sont les lignes formées par les rails et les plots de séparation, et comme les couleurs. Et comme sur le chantier même, ici aussi les ouvriers jouent un rôle central, mais dans la construction d’une dynamique de la composition de l’image : c’est eux qui mettent en jeu les lignes et les couleurs. Un jeu de couleurs épurées dans le chantier sous la neige, où une tache jaune ou bleue ou noire, ne fait que renforcer la bichromie de la photo.

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Ce n’est pas seulement de photo en photo que Marie-Dominique Guibal nous propose ces jeux de lignes et de couleurs, ces compositions, mais aussi dans les triptyques ou dans des ensembles encore plus grands. Des photos qui se répondent et se complètent, qui jouent ensemble et qui se renforcent. Les traces au sol, éphémères, en rose-fluo et vert fluo, bien sûr, mais aussi le jeu de lumières, de l’aube à la lumière artificielle de la nuit. La nuit qui crée des tableaux hyperréalistes de scènes insolites, où même les quelques passants semblent être perdus, se retournant pour voir le panneau bleu et vérifier si on va dans le bon sens. La nuit ? Non, c’est la photographe qui crée ces aventures d’un chantier. Des aventures qui permettent même d’imaginer qu’un ovni est descendu pour présenter un théâtre de marionnettes. Voilà, ce qu’un regard photographique porté sur un chantier peut révéler !

Kees Bakker

est historien de cinéma, spécialisé en cinéma documentaire. Ancien directeur de la Fondation européenne Joris Ivens (Pays-Bas), de l’Institut Jean Vigo (Perpignan) et ancien conservateur de la Cinémathèque de Toulouse, auteur de nombreux articles sur le cinéma documentaire, il est actuellement consultant en écriture documentaire, programmateur pour le festival documentaire de Lussas et chargé de cours à l’Université Paul Valéry – Montpellier 3 (Cinéma), ainsi qu’à l’ESAV de Toulouse (Documentaire).


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FOTOLIMO. Le festival à la frontière.

Prochaine édition du 23 septembre au 02 octobre 2017 à cerbère et Portbou

“Le mot frontière est un mot borgne L’homme a deux yeux pour voir le monde.” Paul Eluard Coup d’essai, coup gagnant ! Découvrez en quelques images ce qu’a été la première édition du festival FotoLimo dédié à la frontière et au passage, initié par la galerie Phot’œil, Lumière d’encre et NegPos dans les villages de Cerbère et Portbou entre septembre et octobre passés. Du passage, il y en a eu, des visiteurs aussi... du simple promeneur au passionné d’image, des Douanes françaises à la Guardia Civil espagnole en passant par les Mossos d’Esquadra et le dispositif « Sentinelle », voici une frontière entièrement réactivée par la présence des travaux des artistes et des photographes participants, dont vous retrouverez la liste complète au dos de cette page. Une co-production fructueuse, qui n’aurait jamais pu exister sans les bénévoles impliqués dans cette édition : Anaïs Ligner Martinez, Nicolas Poizot, Laurence Andrieu, Vincent Jalent, Vanessa Landeta, Véronique Volkmann, Daniela Montecinos, David Samblanet et Patrice Loubon. Alors rejoignez nous l’année prochaine !

Photographie: Rachid Ouettassi

Pour la libre circulation des gens, pour un monde sans frontières !

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Prochaine édition du 23 septembre au 02 octobre 2017 à cerbère et Portbou

http://www.fotolimo.org

FOTOLIMO est dédié aux œuvres photographiques, filmiques et autres objets qui questionnent les thématiques des passages et des frontières. Associées Aux Rencontres cinématographiques de Cerbère/Portbou, Lumière d’Encre, Negpos et Phot’œil se sont réunis pour construire ce festival dans un endroit symbolique du passage, la frontière catalane, marquée par l’histoire des peuples. L’œuvre de Dani Karavan dédiée à Walter Benjamin à Portbou en est l’une des incarnations. FOTOLIMO présente à Cerbère (F) et à Portbou (Cat) une dizaine d’expositions et de dispositifs de diffusion (collages dans l’espace public, projections) dans les lieux emblématiques de ces deux communes frontalières (Poste de douane, Hôtel Le belvédère du rayon vert, Centro civico Walter Benjamin, Mairie de Cerbère…). Sont présentés cette année, les travaux de, Françoise BEAUGUION, Olivier SARRAZIN et Lucie BACON, Ghita SKALI, Alessandro CLEMENZA, Pia ELIZONDO, Franck CAILLET, Jaâfar AKIL, Rachid OUETTASSI, Claude BELIME, Abdelghani BIBT et Till ROESKENS. Y sont associés les travaux de la lauréate du prix PHOT’ŒIL 2016, Olga STEFATOU. Partenaires : Les Rencontres Cinématographiques de Cerbère/Portbou, NegPos, Lumière d’Encre, Galerie PhotOeil, Hôtel La Vigie. Avec le concours de la Préfecture de région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Direction régionale des Affaires Culturelles, du Conseil Général des Pyrénées Orientales et la participation des communes de Cerbère et Portbou.

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Regards sur la ville. Appel à participants

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ans le cadre des Rencontres Image et Ville 2017, les photographes de la mission photographique Regards sur la Ville cherchent à entrer en contact avec des habitants nîmois intéressés et volontaires pour participer à leur projet.

Dans leurs travaux sous forme de portraits, les photographes ont l’intention d’aborder la question du sentiment d’appartenance à une ville et un territoire. L’action se déroule de novembre 2016 à mars 2017 et donne lieu à une exposition en mai 2017. Les photographes partageront sur le site de Regards sur la Ville, l’avancée de leurs projets.

Photographie: Laurence Coussirat

La participation est ouverte à tous et les prises de vue se feront bien entendu en fonction des disponibilités de chacun. Il vous sera demandé de signer un document d’autorisation de droit à l’image pour toute diffusion. Un tirage limité à un exemplaire et signé par le photographe vous sera offert. Vous souhaitez participer, envoyez-nous un courriel à regardsurlaville@gmail.com indiquant vos nom, prénom, téléphone et quartier où vous résidez, ou appelez-nous au 04 66 76 23 96. N’hésitez pas à diffuser cette information autour de vous. Regards sur la ville vous remercie par avance de votre précieuse contribution. http://www.regardssurlaville-negpos.com

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