the rock art of the hunter-gatherers the rock art of the hunter-gatherers in southern africa in southern africa
Approche interdisciplinaire de la paroi ornée Pomongwe cave et le programme MATOBART
Camille Bourdier, Carole Dudognon, Millena Frouin, Ancila Nhamo, Todini Runganga & Stéphanie Touron Docteur en arts préhistoriques, Camille Bourdier est maîtresse de conférences à l'université Toulouse – Jean Jaurès, rattachée à l'UMR 5608 TRACES et membre junior de l'Institut Universitaire de France. Elle dirige le programme MATOBART en collaboration avec A. Nhamo, K. Machiwenyika et G. Porraz. Carole Dudognon, UMR 5608 TRACES Millena Frouin, Ministère de la Culture, LRMH USR3224 Ancila Nhamo, University of Zimbabwe Todini Runganga, National Museums and Monuments of Zimbabwe, Zimbabwe Museum of Natural Sciences (Bulawayo) Stéphanie Touron, Ministère de la Culture, LRMH USR3224
Dans le sud-ouest du Zimbabwe (Matabeleland South), les monts Matobo – inscrits au Patrimoine Mondial comme paysage culturel – sont l’un des foyers majeurs de l’art rupestre des chasseurs-collecteurs à l’échelle mondiale, avec plus de trois mille sites (Walker, 1996; Nhamo et Bourdier, 2019). Monochromes, bichromes ou polychromes, les ensembles picturaux varient de quelques peintures à plusieurs milliers, et sont souvent associés à de longues séquences stratigraphiques d’occupation. La richesse archéologique du massif, dont le peuplement très ancien débute au cours de l’Earlier Stone Age (c. 500 000 ans), a aiguisé l’appétit des chercheurs qui, dès les années 1920, y conduisent de nombreuses fouilles (Cooke, 1963a, 1963b ; Walker, 1995 ; entre autres). En revanche, et malgré l’attrait certain qu’il présente par ses dimensions tant esthétique que spirituelle, l’art rupestre ne bénéficie pas d’un même travail de documentation et d’analyse archéologique, avec des approches qui se sont centrées essentiellement sur la symbolique (Garlake, 1987 ; Mguni, 2015). Il est ainsi mal daté et mal caractérisé dans ses attributs stylistiques,
comme le sont ses dynamiques culturelles de changements et continuités. Selon les données actuelles, les ensembles picturaux auraient été réalisés entre la fin du Pléistocène (c. 13 000 ans) et l’Holocène récent (c. 2 000 ans), en six phases distinctes, avec une graduelle complexification technique et formelle. Mais cette vision d’un progrès linéaire a été fortement remise en question en raison du manque d’objectivité et de précision des critères utilisés. Lauréat de l’Institut Universitaire de France (20172022) et de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres (2020-2021), le programme international MATOBART (coord. Bourdier, Nhamo, Machiwenyika, Porraz), porté par des institutions françaises et zimbabwéennes, ambitionne de redéfinir la séquence chrono-stylistique de référence pour l’art rupestre des Matobo et de l’intégrer dans la séquence chrono-culturelle renouvelée de la région (Bourdier, 2019 ; Bourdier et Baker, 2019). Pour ce faire, son originalité méthodologique réside dans son approche intégrée de l’art rupestre, combinant d’une part l’étude des peintures et vestiges associés (écailles
Lesedi #23 | Carnets de terrain | IFAS-Recherche | Novembre 2020
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